Dictionnaire de biographie contemporaine française et étrangère / par Adolphe Bitard (2024)

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Titre : Dictionnaire de biographie contemporaine française et étrangère / par Adolphe Bitard

Auteur : Bitard, Adolphe (1837-1888). Auteur du texte

Éditeur : A. Lévy et compagnie (Paris)

Date d'édition : 1887

Sujet : Dictionnaires biographiques

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30108368x

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (277 p.) ; 33 cm

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Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2209045

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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DICTIONNAIRE

BIOGRAPHIE

CONTEMPORAINE

FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE

Châteaurou. — Typ. et Stéréotyp. A. MAJESTÉ.

t DE

BIOGRAPHIE CONTEMPORAINE

131, RUE MONTMARTRE, RUE NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES, 48 PLACE DE LA BOURSE

DICTIONNAIRE

FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE

PAR

ADOLPHE BITARD

PARIS

A. LÉVY ET Cie, ÉDITEURS

AARIFI PACHA. Homme d'Etat ottoman, né à Constantinople on 1830. Entré des l'âge de quinze ans dans les bureaux du Divan impérial, en qualité de surnuméraire, il accompagnait à Rome, deux ans plus tard, son père, Shékib Pacha, diplomate distingué, qu'il suivait après rela à Vienne. De retour à Constantinople en 1850, il fut successivement attaché au bureau de traduction de la Porte et au ministere des affaires étrangères; puis il accompagna A'ali aux conférences de Vienne en 1855 et au congrès de Paris en 1856, en qualité de premier secrétaire. Sa parfaite connaissance de la langue française le fit, dane cette occasion. choisir pour premier traducteur de la Porte à Paris à son retour il fut nommé premier drogman du Divan, fonctions qu'il conserva jusqu'en 1872. Il a été, depuis, sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, inspecteur de l'artillerie, membre de la Chambre suprème de justice et président de la chambre civile de la Cour de cassation. Après quelques mois passés de nouveau dans ses anciennes fonctions d'interprète, il devint ministre de l'instruction publique en 1874, puis ministre de la justice, trois mois plus tard, et reprit le chemin de Vienne en 1875. Lors de la promulgation de la nouvelle constitution ottomane, Aarifl Pacha fut nommé président du Sénat (décembre 1876); mais très peu de temps après, il fut appelé aux affaires étrangères, puis nommé ambassadeur à Paris, le 3 septembre 1877, en remplacement de Khalil-Chérif Pacha. Le 28 juillet 1879, le titre de grand vizir, sinon les fonctions, étant aboli par décret du padischah, Aarifi fut appelé au poste nouveau de premier ministre, dana un cabinet qui dura a peine quelques mois. Après avoir occupé, depuis, divers postes importants et repris plusieurs fois le portefeuille des affaires étrangeres, Aaric Pacha remettait, en septembre 1885, ce portefeuille à Saïd Pacha, étant lui-même appelé à la présidence du conseil d'Etat. II est grand-croix de la légion d'honneur.

ABBADIE (d'), ANTOINE THOMPSON, voyageur et géographe français, membre de l'Institut, est né à Dublin en 1810, de parents français rentrés dans leur pays dès 1818. En 1836, M. Antoine d'Abbadie se rendait au Brésil, chargé d'une mission scientifique; vers la fin de l'annee suivante, il se trouvait à Alexandrie, où, ayant rencontré son frère. M. Arnaud d'Abbadie (voyez ci-apres), il entreprit, de concert aver lui, l'exploration de l'Ethiopie. Les deux freres séjournerent douze années dans ce pays (1836-48) et ne rentrèrent en France, où le bruit de leur mort s'était accrédité, qu'à la fin de 1848. Outre de nombreux articles publiés, isolément ou en collaboration aver son frère, dans le Bulletin de la Société de géographie, on a de M. Antoine d'Abbadie Catalogue de manuscrit. éthiopiens (1859J; Géodésie d'une partie de la haute Ethiopie, revue par M. R. Radau (1860-73); Hermœ Pastor, texte ethiopien et traduction latine (1860); l'Arabie (/866); l'Abytssinie (1868); Monnaie des rois d'Ethiopie, avec M. de Longpérier (1868); Obaervations relatives à la physique du globe, faites au Bréail et en Ethiopie (1873). Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1850, membre de l'Académie des sciences depuis 1867, et membre du bureau des Longitudes depuis 1878. Il est en outre .nembre de la Société de géographie, de la

DICTIONNAIRE

BIOGRAPHIE CONTEMPORAINE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE

ABB

ABBOTT, LYMAN, littérateur américain, né à Rorbury (Massachusetts), le 18 décembre 1835. Il fit ses études à l'université de New-York, qu'il quitta en 1853, et étudia le droit, dont il commença la pratique; mais il abandonna bientôt cette carriere pour étudier la theoiegie, tut pasteur de diverses églises, jusqu'en 1865, et devint alors secrétaire de la « Commission des negres affranchis », fonctions qu'il conserva jusqu'en 1868. Apres avoir été de nouveau, pendant environ une annéc, pasteur d'une église de New-York, il abandonna défi-

DE

A

ABB

Société météorologique de France, dont il a été président en 1885, etc. etc.

M. Antoine d'Abbadie était chef de la mission chargée d'aller observer le passage de Vénus sur le soleil à Porto-Rico, en décembre 1882.

ABBADIE (d'), ARNAUD MICHEL. voyageur français, frère du précédent, né comme lui à Dublin, en 1815. M. Arnaud d'Abbadie était allé en Algerie à la suite du maréchal Clauzel, en 1833, et en était depuis peu revenu, lorsqu'on 1836, il résolut d'y retourner, afin de prendre part à la première expédition contre Constantine. Une tempête survint qui s'opposa à la réalisation de ce projet, et dont les conséquences le forcèrent à se rendre à Alexandrie, où il devait rencontrer son frère aîné, M. Antoine d'Abbadie. Les deux frères, à partir de ce moment, réunissant leurs efforts, eurent une destinée longtemps commune. En 1853, pourtant, M. Arnaud d'Abbadie est retourné seul en Afrique. II a publie à part Observations sur le tonnerre en Ethiopie (1859); Travaux récent sur la langue basque mème année); Douae ans dans la haute Ethiopie (1868 et suiv.), etc. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en même temps que son frère (27 septembre 1850).

ABBATUCCI, PAUL SÉVERIN, homme politique français, Je troisieme et dernier survivant des fils du ministre de l'empire, mort en 1857, est né le 28 juin 1821 à Zicavo, dans arrondissem*nt d'Ajaccio (Corse); il fit son droit à Paris et fut reçu avocat. Elu en f852 député de la Corse au Corps législatif, il n'a pas cessé d'être réélu depuis lors, même aux élections du 8 février 1871. Ardemment dévoue à la cause bonapartiste, M. Séverin Abbatucci, dans cette dernière occasion, ne siégea sur les bancs de l'Assemblée nationale que six mois, et donnait sa démission le 17 août 1871, pour faire place à M. Rouher, que la Corse, en effet, envoya à Versailles, le Il février 1872. M. S. Abbatucci ne s'est pas présenté aux élections du 20 février 1876. II fut question, un moment (mai 1876), de l'opposer, à Ajaccio, au prince Jérôme Napoléon, battu une première fois par M. Rouher; mais le mot d'ordre venu de Chialehurst modifia à la dernière heure le plan en vertu duquel cette attitude lui était commandée, et il s'abs- tint. II n'est plus, des lors, sorti de sa retraite. Un neveu du précédent, M. Jacques ABBATUCCI, fils du général de division Abbatucci (Antoine Dominique), mort a Nancv le 25 janvier 1878, se présenta aux élections générales du 4 octobre 1885, et fut élu député de la Corse avec toute la liste bunapartiste; mais cette élection ayant été annulée par la Chambre, ce fut la liste républicaine qui triompha définitivement au scrutin du 14 février 1886, laissant sur le carreau M. Jacques Abbatucci et ses amis.

ABD

nitivement le saint ministère pour se consacrer à la litterature. Avant cette époque, il avait déjà publie deux romans en collaboration avec deux de ses frères et sous le pseudonyme de Benauly, formé des syllabes initiales des prénoms des trois auteurs BEN Jamin, Austin et Lvman; ces deux romans ont pour titre Conecut Corners et Mattew Carnaby. En 1872, M. Lyman Abbott est devenu un des rédacteurs du Harper's Magasine, dont il dirige la partie littéraire; il est aussi rédacteur en chef de l'Illustrated Christian Weekly, publié par l'American Tract Society ». — Outre plusieurs autres ouvrages peu importants, M. L. Abbott a publié Jésus de Nazareth, sa vie et ses enseignements (J. of N., his life and teachings, 1869); Old Testament shadows (f870J; Histoire d'un laïque (1873). Dictionnaire de la Bible (f875J. Commentaires sur le Nouveau Testament (1875-1877). Il a édité plusieurs volumes de Sermon8 et d'Exercices du fameux M. Henry Ward Beerher (V. ce nom), et un Dictionnaire des sciences religieuses avec T. C. Conant.

ABD-UL-HAMID II sultan ottoman, deuxième fils d'Abd-ul-Medjid, est né le 22 septembre 1842. Il fut élevé au trône ottoman, en remplarement de son frère, Mourad V, écrasé par trois mois de règne inespéré, dans des circonstances particulierement difficiles, le 31 août 1876, et ceignit solennellement le sabre d'Othman, à la mosquée d'Eyoub, le 7 septembre suivant. La révolte des Serbes allait prendre fin, selon toute probabilité, quand, après la prise d'Alexinatz, l'ambassadeur russe intervint, exigeant péremptoirement un armistire de six semaines, lequel fut accordé le 1er novembre. La nouvelle constitution ottomane, établissant an gouvernement parlementaire inspire des institutions semblables de l'Europe occidentale, fut promulguée à Constantinople le 23 décembre. Dans le courant du même mois, les représentants des grandes puissances s'étaient réunis en conférence pour régler certains points des reformes projetées et éviter, s il était possible, la guerre imminente avec la Russie, mais sans succès. Le 18 janvier 1877, le grand conseil, présidé par Midhat Pacha, rejeta purement et simplement les propositions des puissances européennes concernant les reformes administratives, sous le pretexte qu leur acceptation compromettrait l'indépendance de l'Empire, et les représentants européens quittèrent Constantinople en conséquence dans la huitaine. Le 1er mars, un traité de paix fut conclu entre la Turquie et la Serbie, sur la base du statu quo ante bellum; malgré le peu d'exigence montré par la Porte en cette occasion, le 21 avril suivant la Russie adressait aux puissances une dépêche-circulaire leur notifiant la déclaration de guerre à la Turquie. Cette guerre sanglante offrit aux troupes turques l'occasion de prouver leur valeur réelle; mais elles devaient fatalement succomber sous le nombre, et, après la chute de Plewna, la Porte fut obligée de demander la paix. Un traité de paix fut signé à San-Stéfano, le 3 mars 1878, mais il fut ensuite considérablement modifié par le congres de Berlin, qui laissait l'empire ottoman plus réduit, plus ruiné et humilié que jamais, et le règne d'Abd-ul-Hamid II de plus en plus semblable à celui d'Abd-ul-Hamid 1er, sauf ce que l'avenir lui réserve.

ABD-UR-RAHMAN KHAN, émir de Caboul (Afghanistan), né vers 1840. Il est fils d'Afzul Khan,

mort on 1867 et petit-fils du célèbre Dost Mohammed, mort en 1863. Lo droit de primogéniture, pour la auccession au trône n'étant point reconnu par les prines orientaux, Dost Mohammed choisit pour son successeur, au lieu d'Afzul son fils aine, son fils préféré Sheere Ali. Afzul, qui étiit alors gouverneur de Batkh, se souleva, avec son frère Azim et son fils Abd-ur-Rahman, contre le nouvel émir, qu'il réussit à chasser de Caboul, grâce surtout aux brillants succes de son fils, notamment à Shaikpore, où il mit en complète déroute les troupes de Sheere Ali. Emir à son tour, Afzul tpourait sur le trône en 1867. Azim lui succéda et Abd-ur-Rahman se retira à Balkh. Copendant Sheere Ali, étant parvenu à lever une armée, battit Azim et se fit acclamer à sa place. Abd-urRahman, qui avait combattu aux còtes de son oncle et partageait sa fortune, alla chercher un asile auprès de l'émir de Bokhara, qui était son beau-pere, et demeura jusqu'à la fin do 1879 sous la protection de la Russie. A la déposition do Yacoub Khan, toutefois, il passa la frontière, et, organisant une armée dans le Turkestan, il se dirigea à petites journées sur Caboul. C'est alors que les Anglais, en guerre contre le souverain actuel de l'Afghanistan, conçurent le projet de s'entendre avec le pretendant. Des négociations furent ouvertes, qui eurent pour résultat la reconnaissance par les Anglais des droits d'Ab 1-ur-Rahman au trône de Caboul, à des conditions qu'il n'est pas difficile d'imaginer. En conséquence, Abd-ur-Rahman était proclamé émir de Caboul, dans un durbar tenu dans cette capitale, le 22 juillet 1880. A'BECKETT, ARTHUR WILLIAM, romancier et auteur dramatique anglais fils du célèbre auteur comique mort en 1856, est né à Hammersmith, le 25 oct. 1844. Après avoir terminé ses études au collège de Felstead, il entra dans les bureaux de la guerre, à l'âge de dix-sept ans; mais il quitta l'administration au bout de trois ans et devint alors rédacteur du Ver luisant (Glowworm) de Londres, journal du soir, comme de juste. Il collabora pendant plusieurs années à divers journaux comiques et magazines, puis devint correspondant du Standard et du Globe pendant la guerre franco-allemande. A son retour il fut, pendant deux années, secrétaire particulier du duc de Norfolk; mtis il abandonna cette position pour se livrer tout entier à la littérature et entra en 1874 à la rédaction du Punch. — M. A'Beckett a publié Tombé au milieu dea vole irs, romin (1870); Nos vacances dans les montaquea d'Écosse, illustr. par Linlev Sambourne et les Mille et une Nuits modernes, d- (1876); le Fant6me de Greyatone Grange (I878J; le Mystere de Mostyn Manor (1878). II a écrit en outre, en collaboration avec M. F. C. Burnand, la Ruine de Saint-Querec (1875), et l'Ombre du témoin (I876J. Il a fait représenter deux comédies en trois actes L. S. D., au Rovaltv (1872) et Autour de la Ville, qui eut cent cinquante representations in nterrompues au théâtre de la l'our (1873); One strike, drame inttme en un acte, même théâtre (t873); les Fleura fanées, à Haymarket et Il y a lonqtempa, au Rovaltv (1882). Il a enfin porte à la scene, avec la collaboration de M. J. Palgrave Simpson, son premier roman, sous ce titre Du pere au fils, 3 act., Liverpool (1881). M. A'Beckett s'est fait inscrire au barreau à Grays'Inn et est capitaine de la milice du Cheshire. ABEILLE, Jonas, chirurgien militaire français, né à Samt-Tropez, le 28 novembre 1809. Ayant pris le grade de docteur à Montpellier, en 1837, il devint médecinadjoint, puis médecin des hòpitaux et attaché successivement à divers hôpitaux militaires à Paris. Il s'est retiré en 1857 pour s'en tenir à sa clientèle civile. Le docteur Abeille est surtout connu comme l'un des promoteurs de l'emploi de la strychnine dans le traitement du cholera. Ses principaux ouvrages sont Des variationa des parties constituantes du sang et Sur les injections isolées (1849); Traité dea hydropisie et dea kyatea (1852); Études cliniques aur la paraplegie indépendante de la myélite (1853); Du sulfate de strychnine dana le choléra (1854J; Traité des maladies dea urinea albumineuasa et sucrées (1862); Traitement du croup (f867J; Dea corps fibreux de l'utérus (1868); l'Électricité appliquée à la thérapeutique chirurgicale (1870); Chirurgie conservatrice (f874J; Traitement des maladies chroniques de la matriee (1875), etc., etc.

ABEIi.LE, VALENTIN, homme politique français, né à Montrejeau (Haute-Garonne le 14 fevrier 1843. Il était avocat à Saint-Gaudens, lorsqu'il fut appelé, après le 4 septembre, à la sous-préfecture de Villefranche-deLauraguais, qu'il quitta au commencement de 1871. Inscrit de nouveau au barreau de Saint-Gaudens, il devint conseiller municipal, adjoint au maire de sa ville natale et conseiller général de la Haute-Garonne. Nommé sous-préfet de Figeac (Lot) en 1884, il a été élu, au acrulm de ballottage du 18 octobre 1885, député republicain de la Haute-Garonne. M. Abeille a vote l'expulsion totale des princes. II est officier d'académie. ABEL, CHARLES, littérateur et archéologue alsacien, ne à Chionville en 1824. Reçu docteur en droit, M. Abel se fit inscrire au barreau de Metz, mais se livra à peu près uniquement à des travaux d'histoire et d'archeologie et devint président de l'academie de cette ville. M. Abel n'a pas cessé d'habiter Metz depuis que cette ville est devenue allemande, et il a ete élu et reelu, depuis cette époque néfaste, député au Reichstag allemand par ses concitoyens. Ses principaux ouvrages sont Du passé, du présent et de l'avenir de la légialation militaire en France (l857J; Des institutions communales dans le département de la Moselle (l860J; Le mystère de Saint-Clément, d'après un manuscrit (1861); César dans le nord-eat de la Gaule (1863); Un chapitre inédit de l'histoire de la comtesse Mathilde (1863); Sejour de Charles IX à Mets et Recherches hiatoriques sur lea premiers essai de navigation à la vapeur dans l'est de la France (1866); Recherchea sur d'anciens ivoires sculptes de

la cathédrale de Metz (1889); Rabelais, médecin stipendié de la cité de Metz (1870); Deux bas-reliefs gaulois du musée de Metz et la Bulle d'or à Metz (1875J; la Vigne dans la Moeelle; les Vignobles de la Moselle et les nuages artificiels, etc., etc.

ABERCORN (duc d'), JAMRS HAMILTON, homme tique, pair d'Angleterre au titre de marquis, chevalier de la Jarretiere. Il est né à Londres le 21 janvier 1811 et succéda à son grand-père comme 2e marquis d'Abercorn en 1818. Il fit ses études à Oxford et prit le grade de docteur en droit. Il épousa, en 1832, la seconde fille du 6' duc de Bedford, fut créé chevalier de la Jarretiere en 1844, et devint en 1846 premier gentilhomme de la chambre du prince-consort, charge qu'il conserva jusqu'en 1859. En 1864, le marquis d'Abercorn chercha à faire valoir des titres au duché de Châtelleruult, remontant, d'après ses prétentions, à 1548; les pretentions en question furent admises par Napoléon III, mais ce fut en faveur du duc de Hamilton qui petit-fils de la grande-duch*esse de Bade, qui était une Beauharnais, était par conséquent un peu parent de l'empereur aussi bien que du marquis d'Abercorn. Celui-ci ne laissa pas de se parer du titre maigre cela. Membre du parti conservateur, lord Abercorn entra dans le cabinet Derby, en 1866, en qualité de lord-lieutenant d'friande; il conserva ce poste jusqu'en 1868, époque à laquelle il fut élevé au rang de duc d'Abercorn dans la pairie d'Irlande. Au retour au pouvoir des conservateurs, avec Disraeli, en février 1874, le duc reprit son poste de lord-lieutenant d'Irlande, dans lequel il fut remplacé par le duc de Mariborough en décembre 1876. En 1878, il fut envove en mission spectale à Rome, pour présenter au nom de la reine l'ordre de la Jarretiere au roi d'Italie. Le duc d'Abercorn est lord-lieutenant et gouverneur des archives du comté de Donegal, grand-maitre des francs-maçons d'lriande depuis le 5 novembre 1874, major general des archers royaux (garde du corps ecossais de la reine) et capitaine des carabiniers (riflemen) volontaires ecossais de Londres.

ABERDARE (lord), Henav AUSTIN BRUCE, homme politique anglais, né à Duffryn-Saint-Nicolas, dans le comte de Glamorgan (Galles), le 16 avril 1815 avocat en 1837, il rempl t les fonctions de magistrat de police de Marthyr-Thydvil et Aberdare, dans le comte de Glamorgan, de 1847 à 1852, époque à laquelle il entra à la Chambre des communes comme représentant libéral de Merthyr-Thydvil. Il continua de représenter ce bourg jusqu'aux élections de décembre 1868, où il échoua; mais, en janvier 1869, le comte de Renfrew lui rendait son siège. M. Bruce fut sous-secrétaire d'Etat au département de l'Interieur de novembre 1862 à avril 1864, et de cette date à juillet 1866, vice-président du comité du Conseil pour l'éducation, outre plusieurs autres charges importantes qu'il remplit simultanément. Membre du Conseil privé depuis 1864, il accepta, à la formation du cabinet Gladstone, en décembre 1868, le portefeuille de l'intérieur. En août 1873, il fut élevé à la pairie, sous le titre de LORD ABERDARE, afin de pouvoir remplir dignement le poste de lord-president du Conseil, auquel il était appelé en remplacement de lord Ripon, démissionnaire. Il ne conserva toutefois cette haute position que fort peu de temps, c'est-àdire jusqu'à la défaite du parti libéral, en février 1874. En 1875, lord Aderdare présidait l'assemblée de l'Association des sciences sociales. Il a édité une Vie du général sir Wilham Napier, auteur de l'Histoire de la guerre de la Péninsule (1864, 2 vol.). Il a publié, en outre: Adresse lue à l'Association nationale pour le développement de la science sociale (1866) et Discours à propos de la seconda lecture du bill sur l'éducation des pauvres (1867).

ABERT Jean JOSEPE, compositeur allemand, né à Kachowitz (Bohème le 21 septembre 1832. Admis au nombre des enfants de chœur de l'église de sa ville natale, il acquit là les éléments de son art. Il avait à peine huit ans lorsque le prieur des Augustins, frappé fit donner une instruction littéraire et musicale à peu près complete: et il y fit, dans l'étude de la musique, des progrès si rapides que bientôt la maitrise de la chapelle du couvent lui fut confiée. Il commença dès lors à faire exécuter des morceaux religieux de sa composition. Mais, poussé par l'esprit d'indépendance, il s'enfuit du couvent (il avait à peine quinze ans) et alla se refugier chez un oncle qui habitait Prague, lequel le reçut cordialement et le fit entrer peu après au Conservatoire de cette ville, dont il ne tarda pas à devenir un des élèves les plus distingués. Au bout de trois ans, il faisait exécuter par ses camarades deux ouvertures et une grande symphonie qui lui valut la protection du maitre de chapelle, grâce à laquelle il entra comme contrebassiste, en 1852, au service du roi de Wurtemberg, poste qu'il conserva jusqu'en 1867. Il produisit dans cet intervale une Symphonie en ut mineur (1853) une Symphonie en la majeur (1856); un opera Anna von Landakron (1859), représenté avec succès sur le théâtre de Stuttgart un autre opéra le Roi Enzio (1862). Mais son titre le plus sérieux à la réputation eat son poème symphonique Colombus, exécute à Stuttgart en 1864 et mis par M. Pasdeloup, au programme des concerts populaires. Il fit également representer à Stuttgart, en 1866, un troisieme opéra Astorga, joué ensuite sur les principales scènes allemandes et traduit en français par M. Victor Wilder. Pendant la fermeture du théâtre de Stuttgart, en 1867, M. Abert suivit, comme chef d'orchestre, une partie de la troupe en représentation à Bade, et il fut, au retour, maintenu dans ses fonctions en remplacement d'Eckert, qui venait de donner sa démission. Marie à une riche heritière, M. Abert n'a plus produit grand'chose depuis cette époque, à l'exception de quel-

ques neaer et a un opera nouveau aom on pane toujours, mais qu'on ne voit jamais.

ABICH. GUILLAUME HERMANN, géologue allemand. Né en 1806 à Berlin, où il fit ses études et prit le grade de docteur en 1831; il s'adonna principalement à Fetude de la géologie et visita l'Italie, puis le Caucase, l'Asie-Mineure, etc., publiant à mesure les résultats de ses explorations scientifiques. Il fut nommé professeur à l'université de Dorpat en 1842, et fixé des lors en Russie, devenait membre de l'Academie do Saint-Pétersbourg en 1853. On doit à M. Abich Observations géologiquea sur le Véauve et l'Etna (1837) Géologie de la Haute-Arménie (1843) Etude comparée des eaux de la mer Caspienne (1856) Recherches sur la paléoniologie de ia Russie asiatique (1858); Etude géologique comparée des montngnea du Caucase, de l'Arménie et du nord de la Perse (1859); Formations géologiques du Daghestan (1863), etc., etc. Il est correspondant de l'Academie des sciences, section de minéralogie.

ABNEY, WILLIAM DE WIVELESLIE, savant officier an. glais, né en 1843, à Derby. Elève de l'Académio royale militaire de Woolwich, M. Abney fut nommé lieutenant au corps royal du genie en 1861 et promu capitaine en 1873. Il professa d'abord la chimie au déput du corps auquel il appartient, à Chatham, puis devint inspecteur de sciences à la direction des Sciences et Arts. Le capitaine Abney fit partie d'une mission pour l'observation du passage de Venus en 1874, et du jury de l'exposition électrique de Londres de 1882. En 1883, la Société royale do Londres lui décerna la médaille Rumford pour ses recherches en photographie et sur l'analyse spectrale. On lui doit les ouvrages auivanta Instruction sur la photographie; Emulaion photographique; Thèbes et ses cinq principaux temples. Il a publié, en outre, de nombreux mémoires et articles dans les Transactions philosophiques et les Proceedinga de la Société Royale de Londres, ainsi que dans le Philosophical 3fa*gazine.

ABOVILLE (vte d'), AUGUSTE ERNEST, agronome et homme politique française, fils du général d'ABOVILLE qui perdit un bras à Wagram, fut commandant de l'Ecole de La Fere et pair de France sous la Restauration. Né à Paris, le 4 décembre t8t9, M. d'Aboville fit ses études à l'Ecole polytechnique et à l'Ecole d'application de Metz, d'où il sortit premier en 1841. Il entra alors comme lieutenant dans l'artillerie mais trois ans après il quittait l'armée pour se livrer à des travaux agricoles sur sa terre de Rouville (Loiret). Membre de la Société forestière de France, président du comice agricole de Pithiviers en 1869, il a publié des articles varies dans l'Annuaire de la Société des Agriculteurs de France, les Annales forestières et d'autres publications spéciales. Elu représentant du Loiret à l'Assemblee nationale de 1871, M. le vicomte d'Aboville prit place à l'extrême droite, et son attitude, conforme à un pareil choix, ne se démentit pas un seul instant. Il fut un des signataires de la proposition La RoohefoucauldBisaccia tendant au rétablissem*nt de la royauté. Les électeurs du Loiret ne voulurent pas suivre jusque-là M. le vicomte d'Aboville qui, malgré ses mérites, ne réussit pas à se faire envoyer par eux à l'une ou l'autre chambre, aux élections de 1876. Sa candidature n'a reparu dans aucune des élections qui se sont succède depuis.

ABRAHAM, EMILE, journaliste et auteur dramatique français, né à Paris en 1833. Rédacteur à divers journaux de théâtre, principalement à l'Entr'acte, M. Emile Abraham a collaboré également à quelques feuilles quotidiennes pour la partie théâtrale et a rédigé assezlongtemps les nouvelles des théâtres au Petit Journal. On lui doit un grand nombre do pièces, généralement courtes, écrites seul ou en collaboration; notamment l'Homme entre deux âges, opérette (1862); l'Amour d'une ingénue, vaudeville (i866); le Train des maris, vaudeville (1868); Tu l'as voulu, opérette (1869) la Cruche cassée, (1870), etc., etc. On lui doit encore un ouvrage biographique les Acteurs et lea Actrices de Paris (1861). M. Emile Abraham a été secrétaire général au théâtre de la Porte Saint-Martin.

ABT, FRANZ, musicien allemand, ftls d'un ministre lutherien. Né le 22 décembre 1819 à Eilenburg, dans la province de Saxe (Prusse), il alla étudier la théologie à l'université de Leipzig, car il se destinait à la carriere ecclesiastique. C'est là qu'il publia ses premières compositions pour le piano, et bientôt il se livra entièrement à son penchant pour la musique. 11 devint successivement directeur de la musique au théâtre de Berne (1841), puis au théâtre de Zurich (1844) et enfin maitre de chapelle de la cour de Brunswick et professeur de chant. Très estimé comme chef d'orchestre et professeur, il ne l'est pas moins comme compositeur de nombreuses mélodies dont le succès a souvent franchi les frontieres de l'Allemagne.

ABY, CHRISTOPHE THÉODORE, savant anatomiste suisse, né en 1835, près de Phalsbourg, de parents suisses. 11 Gt sa médecine à Bâle, alla passer deux années (1857-58) à l'université de Gœttingue, puis revint prendre ses grades à Bâle et devint successivement professeur d'anatomie et de physiologie, prosecteur d'anatomie, enfin profesaeur d'anatomie humaine et d'anatomie comparée à Berne (1863). M. Aby, membre du club alpin suisse, a employe ses vacances en excursions scientifiques et en ascensions de montagnes, dont les résultats ont été publiés. On lui doit notamment Nouvelle méthode pour la détermination de la forme du crâne ches l'homme et les mammifères (1862), la Forme du crâne de l'homme et du singe (1865) la Construction du corps humain au point de vue morphologique et physioloqique (1871), etc. Il a publié en outre, en 1865, avec MM. Gerwer et de Fellenberg la Chaine du Crindelwald, esquisse naturelle des Alpes suisses

ABZAC (marquis d'), Marie CHARLES VENANCE, géReral français né à Saintes, le 29 mars 1822. Sorti de t'ecole militaire de Saint-Cyr en 1843, comme souslieutenant de cavalerie, il était lieutenant-colonel d'étatmajor depuis 1866, lorsqu'éclata la guerre avec l'Allemagne. M. le marquis d'Abzac fut alors promu colonel (août 1870). 11 lit la campagne dans l'etat-major du maréchal do blac-Mahon, dont il devint le premier aide de camp lorsque le maréchal fut appelé à la présidence de la République. Promu général de brigade le 30 decembre 1875, M. d'Abzac fut chargé de diverses missions extraordinaires auprès de plusieurs cours européennes et lit partie de la commission internationale de l'Exposition de 1878. M. le marquis d'Abzac a pris récemment sa retraite. Il est commandeur de la Légion d'honnour depuis 1873.

Un cousin du général d'Abzac, M. le vicomte Paul d'ARZAC, chevalier de la légion d'honneur, a choisi la carrière des consulats. Il est aujourd'hui consul genéral ù la Nouvelle-Orleans.

ACCARIAS, CALIXTE, jurisconsulte français, né au bourg de Mens (Isère), en 1831. Elève de l'Ecole normale supérieure (section des lettres), il entra dans l'enseignement libre en 1852, puis suivit les cours de l'Ecole de droit, prit le grade de docteur en 1863, se fit agréger et fut chargé d'un cours de droit romain à la Faculté de Douai. Il fut, plus tard, chargé d'un cours de l'andectes à la Faculté de Paris; et, à la création de la nouvelle chaire de Pandectes d cette Faculté, en 1878, il fut appelé à la remplir. M. Accarias avait été nommé maitre des requêtes au Conseil d'Etat reorganisé, après la révolution du 4 septembre mais, absent de Paris, Il ne put remplir ces fonctions. Il a été nommé inspecteur général des facultés de droit en 1882. Il a publie Etude sur la transaction, en droit romain et en droit francais (1863); Théorie de.s contrats innommés (1866); Précis du droit romain (1873), etc. Son Rapport au ministère de l'instruction publique sur le concours de 1884, pour l'agrégation des facultés de droit, a été très remarqué. M. Accarias est membre du comité consultatif de l'enseignement public, section de l'enseignement supérieur.

ACHARD, LÉON, chanteur français, né à Lyon le 16 févr'er 1831. S'étant mis, avant toute chose, à l'étude de la musique, il entra au collège Henri IV, suivit les cours de la Faculté de droit de Paris et fut reçu licencié en 1852. Il entra alors chez un avoué et, pour faire diversion sans doute à l'étude de la procedure, suivit les cours de chant du Conservatoire, où il fut élève de Bordogni. Ayant remporté le 1" prix en 1854, il débutait le 9 octobre suivant nu Théâtre-Lyrique, dans le Billet de Marguerite, de M. Gevaert. Ce début fut un succès, il fit ensuite plusieurs créations: dans les Charmeurs, de M. Poise; le Muletier de l'olède, d'Adam; les Compagnons de la Marjolaine, de M. Hignard; l'Habit de noces, de Paul Cuzent; jouant également dans divers ouvrages du répertoire: le Barbier de Séville, Ma tante Aurore, la Sirène, Marie, etc. La mort de son pere (août 1856) le tint quelques mois éloigné du théâtre il finit par accepter, en 1857, un engagement au Grand-Theâtre de Lyon, dont le directeur était M. Halanzier. Lorsque M. Perrin reprit, en 1882, la direction de l'Opera-Comique, il appela M. Achard, toujours à Lyon, et l'engagea télégraphiquement. Le jeune tenor débutait le 4 octobre suivant dans la Dame blanche il joua ensuite Haydee, le Songe d'une nuit d'été, le Pré aux clercs, le Domino noir, 1 Eclair, Lucie, les Mousquetaires de la Reine, le Postillon, Zampa, la Part du diable, et fit plusieurs créations importantes dans le Capitaine Henriot, Mignon, Fior d'Alisa, Jaguarita l'Indienne, etc. — M. Achard, qui, dans ses loisirs, s'était livré à l'étude du chant italien, partit pour Milan en 1871, étudia de nouveau et fut engagé pour une saison au théâtre de la Fenice, de Venise. Mais M. Halanzier, étant devenu directeur de l'Opéra, l'engagea pour créer le rôle de Yorick dans la Coupe du roi de Thnlé, de M. Diaz. Après cette création, M. Achard se fit entendre dans les Huguenots, l'Africaine, la Favorite, Faust et Don Juan. M. Achard était retourné à Lyon lorsque, de même qu'en 1862, M. Perrin, reprenant momentanément les rènes administratives de l'Opera-Comique, l'appela par le télégraphe. Il a fait sa rentrée à ce théâtre, comme quatorze ans auparavant, dans le rôle de Georges de la Dame Blanche, le 22 mars 1876. Le il avril suivant, il créait celui de Fredéric dans le Piccolino de sop ami et ancien condisciple à Henri IV, M. Victorien Sardou (musique de M. Guiraud). M. L. Aachard a fait, differentes reprises, de fructueuses tournées en province. Il est depuis rentré à l'Opéra-Comique.

ACHENBACH, HEINRICH, homme d'Etat prussien, né à Saarbruch en 1829. Ayant fait son droit à Berlin et à Bonn, il passa quelque temps dans la magistrature, mais abandonna cette carriere pour occuper une chaire de droit allemand ù l'université de Bonn. Itès lors membre du Conseil supérieur des mines, il fonda dans cette dernière ville, en 1860, le Journal de Droit minier, qu'il dirigea jusqu'en 1874. En 1866, M. Acheubach était élu députe au Reichstag prussien; la même annee, il était attaché, comme conseiller pour les mines, au ministère du commerce, et en 1870 à la chancellerie federale. Nommé sous-aecretaire d'Etat au ministere des affaires ecclésiastiques en 1872, sous l'administration de M. Falk, M. Achenbach prit, en cette qualité, une part active aux travaux parlementaires, ainsi qu'aux discussions parlementaires et extraparlementaires auxquelles donnèrent lieu les lois de mai sur les rapports entre l'Eglise et l'Etat. Il fut appelé, le 13 mai 1873, au ministère du commerce, de l'industrie et des travaux publics, et sut obtenir du parlement les credits necessaires à l'achevement du reseau des chemins de fer allemands. M. Achenbach appartient au parti dit conservateur indépendant. On lui doit un certain nombre d'ouvrages de jurisprudence spéciale, parmi lesquels

le Droit minier français et son développement sous l'influence du droit minier prussien (1869) le Droit minier allemand dans ses rapports avec le droit prus- sien (1871), etc.

ACLOCQUE, PAUL Lion, ancien officier d'étatmajor, homme politique, artiste et industriel français, ne le 19 janvier tR34, à Montdidier (Somme). Sorti de Saint-Cyr pour entrer à l'Ecole d'application, en 1855, il quitta cette dernière institution avec le grade de lieutenant d'etat-major, en 1857. 11 donnait sa demission en 1858 et concourait la même année à la fondation d'un grand établissem*nt métallurgique dans l'Ariège. Charge de la formation d'un bataillon de mobiles de ce département, au début de la guerre de 1870, M. Aclocque fut peu après nommé colonel commandant le 69' régiment de la garde mobile, à la tète duquel il fit les campagnes de la Loire et des Vosges. Il avait été, en 1869, lieutenant-colonel d'etat-major de la garde nationale de la Seine. Nommé représentant de l'Ariège à l'Assemblée nationale, aux élections du 8 fevrier i871, M. Aclocque a été reelu le 20 février 1876, par l'arrondissem*nt de Foix. Mais, le 14 octobre 1877, candidat du maréchal de Mac-Mahon, il échouait. Il échouait également, avec toute la liste reactionnaire, aux élections d'octobre 1885, après s'ètre dejà présenté inutilement aux élections sénatoriales du 25 janvier précédent. Enfin, il était candidat conservateur aux élections municipales de Paris (quart;er de la Muette) nécessitees par l'entrée de MM. Millerand et autres à la Chambre des députés, et était battu au scrutin de ballottage de février 1886, quoique avec une forte majorité. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en récompense de sa brillante conduite à la bataille de Coulmiers, et promu officier le 8 février 1878.

M. Aclocque est un peintre amateur distingué, et a exposé à divers Salons. Il est, du reste, élève de Picot et de Bluhm. S'occupant également d'études géologiques, il a publié en 1869 un ouvrage important sur l'Origine et la composition du globe terrestre. Comme peintre, M. L. Arlocque a exposé notamment: Portrait de M. V. membre de l'Assemblée nationale (1875) Le Fumoir de l'Assemblée nationale, à Versailles (1876), très curieuse réunion de portraits et depuis, les portraits du colonel (depuis genéral) Azafs, de la garde républicaine (1883), du général Cambriels (1885) et du colonel Guerrier, chef d'etat-major de l'armee du Tonkin (1886).

ACLOCQUE, CHARLES PAUL JAcQuis, dit C. d'Amezeuil, écrivain français, frère du précédent, ne à Montdidier le 25 mai 1832. Il a collaboré, un peu par occasion d'abord, croyons-nous, à la Liberté, à la Chasse illustrée et à d'autres journaux politiques ou de sport, sous le pseudonyme de Comte puis de C. d'Amezeuil, qu'il a conservé pour ses autres publications, parmi lesquelles nous citerons Légendes bretonnes, souvenirs du Morbihan (186!) Récits bretons (/863); les Parias de l'amour (1864) les Amours de contrebande, scènes de la vie réelle (1866) l'Amour en partie double (1868); les Chasseurs excentriques, souvenirs de chasse (1874) Comment l'esprit vient aux bêtes et Ce gue l'on voit en chassant (1876); La Braconnière (1885), etc.

ACOLLAS, EMILS, publiciste et jurisconsulte français, ne le 25 juin 1826, à La Châtre; fit ses études au collège de Bourges, et vint ensuite à Paris suivre les cours de l'Ecole de droit. Depuis 1850, M. Acollas a pratique l'enseignement du droit en qualité de professeur libre. Poursuivi, en décembre 1867, pour sa participation active au congrès democratique tenu à Geneve Au 4 septembre 1870, M. Acollas sollicita du gouvernement de la Defense nationale les fonctions de commissaire civil près du genéral Garibaldi ce poste lui ayant été refuse, il se tint dès lors à l'écart, et lorsque, la paix signée, les communications furent rétablies, il s'empressa d'accepter foffre qui lui était faite d'une chaire de droit français à l'université de Bprne. Aux élections législatives du 20 février 1876, M. Acollas, rentre en France, posa sa candidature dans le Vle arrondissem*nt de Paris; mais en dépit de la recommandation particulière de Garibaldi, qui n'avait probablement aucune idée de la situation, il n'obtint qu'un nombre de voix insignifiant les électeurs du VI arrondissem*nt préférèrent au jurisconsulte Emile Acollas le colonel Denfert-Rochereau, l'illustre défenseur de Belfort préférence parfaitement justifiée.

Les principaux ouvrages de M. Acollas sont: l'Enfant né hors mariage, Recherche de la paternité (1865, 2- édition 1870) Nécessité de refondre l'ensemble de nos codes, etc. (1866); la Question de conscience (même année) Manuel de droit civil (1871), première partie (en 3 volumes) d'un Cours élémentaire de droit, annoncé en 1868, et qui devait se diviser en sept parties. Depuis, M. Acollas a publié l'Idée du droit; Trois Leçons sur les principes philosophiques et juridiques du mariage la République et la Contre-Révolation l'Autonomie de la personne humaine Cours de droit politique professé à l'université de Berne: PREMIÈRE PARTIE, Commentaires de la Déclaration des droits de l'homme (1873); la Science politique, philosophieduDroit (1877); les Seruitudes: les Actes de l'état civil (1886), faisant partie d'une série d'ouvrages en cours intitulée « le Droit mis à la portée de tout le monde », etc. M. Acollas a fondé, en 1878, à Paris, une revue ayant pour titre: la Science politique.

ACTON (lord), JOB EMERICH EDWARD DALBERG ACTON, homme politique et theologien catholique anglais, né à Naples en 1834; il a succède au titre de son père, qui venait de mourir, en 1837. Il étudia pendant quelques années au college catholique de Sainte-Marie, à Oscott, à l'époque où feu le cardinal Wiseman dirigeait cette institution; mais il doit surtout son éducation au fameux

D' Dœllinger, de Munich, près duquel il vécut longtemps. Sir John Acton a représente Carlow à la Chambre des communes, de 1859 à 1865. Dans cette derniere année il posa sa candidature pour le bourg de Bridgnorth, déclarant dans sa profession de foi aux électeurs, qu'il représentait non lo corpa, mais l'esprit de l'Eglise catholique. il échoua, quoiqu'au premier dépouillement des votes on lui eut trouve une voix de majorité sur son concurrent. En 1869, à la recommandation de M. Gladstone, il fut créé pair du RoyaumeUni, avec le titre de baron ACTON D'AIDENHAM. La même année, il se rendit d Rome, à l'occasion du concile œcumenique, et se fit alors remarquer par une vive hostilité à la doctrine de l'infaillibilité et par l'activité incessante, mais réservée, avec laquelle il ralliait, encourageait, excitait tous ceux dont l'opinion lui semblait favorable aux vues du Dr Dœllinger. Il passe pour avoir eu à cette époque des rapports suivis avec l'Allgemeine Zeitung, et pour avoir fourni à cette feuille la plupart des nouvelles qu'elle a publiées à propos du concile. Lord Acton est considère comme le chef des « catholiques libéraux » en Angleterre. Il fut rédacteur en chef, de 1862 à 1864, de la Home and Foreign Review, revue trimestrielle qui ne disparut qu'interdite per les chefs ultramontains de l'Eglise catholique; il fonda ensuite un journal hebdomadaire, the Chronicle, qui, par les mêmes raisons à peu près, vécut peu, et enfin prit la direction de la Nort-British Review, ancien organe eongregationaliste qui mourut dans ses mains, decidémrnt malheureuses. Lord Acton a publié en allemand, en septembre 1870, une Lettre à un éuéque allemand présent au concile du Vatican (Sendschreiben an einen Deutschen Bischof des Vaticanischen Concil. Nordlingen, septembre 1870). qui lui attira une réplique assez verte de l'évèque de Mayence. Zelé partisan du D' Dœllinger, son ancien précepteur, chef du parti « vieux catholique », lord Arton reçut de la Faculte de philosophie de Munich, à l'occasion du jubile de l'universite de cette ville (août 1872), le titre honorifique de docteur. En 1874, il prit une part très active à la violente polémique excitée par la brochure de M. Gladstone sur les décrets du Vatican (the Vatican Decrees in their pearing on Civil Allegiance: A Political Ex- postulation. Novembre allant jusqu'à dénoncor, dans une série de lettres au Times, lea turpitudes de plusieurs des successeurs de saint Pierre, tout en prenant soin d'affirmer qu'il n'y avait rien dans la vie qui lui fût aussi cher que sa communion avec 1'8glise catholique romaine. Lord Acton est Tauteur de l'intéressant article sur Wolsey et le divorce d'Henry VIII, paru dans la Quarterly Review, de janvier 1877. Les deux lettres citées plus haut ont été traduites en français et publiées avec une préface de M. de Laveleve, en 1878, sous ce titre: L'Histoire de la Liberté dana l'antiqudé et le Christianisme.

ADAM, HERCULE CHARLES ACHILLE, homme politique françeis, né à Boulogne-sur-Mer, le 29 novembre 1829. Associe d'une importante maison de banque, membre de la Chambre et du tribunal de Commerce de Boulogne, conseiller général du Pas-de-Calais, M. Achille Adam fut élu représentant du Pas-de-Calais à l'Assemblée nationale en février 1871, siégea au centre droit et fit partie du groupe de Clercq. Elu, le 20 février ig76, député de la première circonscription de Boulogne, une grave maladie, qui le fit considérer comme perdu, l'empêcha de se représenter après la dissolution qui suivit l'acte du 16 mai, et ce fut M. Lhois qui fut élu à sa place le 14 octobre 1877; mais les élections d'août 1881 et celles du 4 octobre t8a5 lui ont rendu son siège parmiles adversaires déclarés dn gouvernement républicain. M. Achille Adam est chevalier de la légion d'honneur depuis le 2 octobre 1877. La ville de Boulogne doit eu grande partie à M. Achille Adam l'exécution de son port en eau profonde, car non content d'être le promoteur du projet, il ne négligea rien pour en assurer le succès. Il a été à plusieurs reprises porte par ses collègues à la présidence du tribunal de Commerce de cette ville, position dans laquelle il s'est fait une grande réputation d'équité.

ADAM (dame EDMOND), JULIETTE LAMBER, femme de lettres française, est née en 1836, à Verberie (Oise). Veuve de M. Lamessine, elle deviot la femme d'Edmond Adam, secrétaire général du Comptoir d'Escompte de Paris, l'un des hommes politiques les plus justement estimés de ce temps, mort sénateur inamovible le i3 juin 1877. M"' Edmond Adam a publie, sous son nom de jeune fille principalement, un grand nombre d'ouvrages de caractères très divers, romans et nouvelles, études historiques, philosophiques, etc., parmi lesquels nous citerons Blanche de Coucy et l'Enfance, nouvelles (1858); Idées antiproudhoniennes l'amour, les femmes et le mariage, (id. 2e. ed. 186!); Mon Village, Le Mandarin (/860); La Papauté (1861); Recita d'une paysanne (1862, nouv. édit. 1885); Voyage autour d'un grand pin (1863); DaM les Alpes (1867); L'Education de Laure (1868); Saine et Sauve (1870); Récila du golfe Jouan (1873); Le siège de Paris, Journal d'une Parisienne (même année); Grecque (1878); Patenne (1883), etc. Elle a en outre fait précéder un ouvrage de Mme la princesse Marie Troubetzkoï, intitulé Amours (f886J, d'une préface remarquable.

En 1879, Mme Edmond Adam, qui avait acquis depuis la guerre une influence politique et littéraire très considerable, fondait une revue bi-mensuelle, la Nouvelle Revue, dont le succès n'a pas cessé de croitre.

ADAMS, CHARLES FRANCH, homme politique ameri- cain, bls de John Quincy ADAMS, 6e président des EtatsUnis, né à Boston, le 18 août 1807. A l'àge de deux ans, il fut emmené à Saint-Pétersbourg par son père, alors ambassadeur à la cour de Russie. Il y resta six années, pendant lesquelles il apprit les langues russe, française et allemande. En 1815, son pere avant eté nommé ministre en Angleterre, il l'y suivit et y fut mis

en pension. Revenu en Amérique en 1817, il fut placé à lécole préparatoire de Boston, puis entra au college d'Harvard, ou il prit ses grades en 1825. En 1827, il commença l'étude du droit sous Daniel Webster et se fit inscrire au barreau en 1838, mais il n'aborda jamais la pratique de la profession, ayant épousé la fille de Peter C. Brooks, le plus riche marchand de Boston. Elu en 1843 membre de la Législature du Massachusetts, il fut désigné par le parti nouveau du Free Soit pour la viceprésidence des Etats-Unis, Martin van Buren, dont le premier terme allait finir, étant choisi par le même parti pour candidat à la présidence. Mais ce parti, composé en grande partie de démocrates opposés à l'extension de l'esclavage, ne réunit que peu de suffrages, jusqu'à ce que, se coalisant en fin de compte avec la plupart des membres du vieux parti whig du Nord, ils formèrent le parti républicain, arrivé au pouvoir en 1850. En attendant, M. Adams était élu, en 1858, membre du Congrès. En 1861, il était envoyé à Londres comme ministre plénipotentiaire par le président Lincoln. Il conserva ce poste pendant toute la période de la guerre de Sécession, et ne fut rappelé qu'en 1868, sur sa demande. En 1871, il fut envoie à Genève, comme arbitre pour les Etats-Unis, dans la commission chargée de statuer sur les réclamations à exercer contre la Grande-Bretagne dans l'affaire de l'Alabama. A son retour, il prit une part active à l'organisation du parti republicain libéral, qui échoua dans la personne de Greeley, son candidat à la présidence. M. Adams passa alors au parti democrate qui le fit gouverneur du Massachusetts en 1876. Il a collaboré assidûment la NorthAmerican Review et au Christian Examiner, et fit, en 1670, devant la Société historique de New-York, un discours sur la Neutralité américaine, qui fut ensuite imprimé à part. Il a publié en outre tAe Life and Works of John Adams (10 vol. in-8°. Boston, 1850-56), rt the Life and Works of JohnQuincy Adams (1874-76, 13 vol.). Il avait publié précédemment (1875) Lettres familières de John Adams et desa femme, Abigaïl Adams, pendant la Révolution, suivies des Mémoires de mistress Adams.

ADAMS, JOHN QUINCY, fils du précédent, né à Boston, le 22 septembre 1833, étudia à l'école préparatoire de Boston, puis au collège d'Harvard, et se fit recevoir avocat en 1855; mais il abandonna bientôt la carrière du barreau pour se dévouer entièrement à la politique. Au début, il était républicain, et, comme tel, fut élu en 1866 membre de la Législature de Massachusetts; mais, l'année suivante, ayant donné son adhésion à la politique du président Johnson, il ne fut pas réélu. Depuis lors, il fit cause commune avec le parti démocrate, qui le porta en 1867 au gouvernement du Massachusetts. En 1869 et 1870, il fut de nouveau élu membre de la Législature; mais, en 1871, sa canditature au poste de gouverneur du Massachusetts échoua. Pendant sa carrière, comme membre de la Législature de cet Etat, M. John Quincy Adams a été considéré comme le chef (leader) du parti démocrate dans cet Etat. 11 y prononça d'ailleurs beaucoup de discours importants sur divers sujets de politique générale et particulière et d'économie sociale.

ADAMS, CHARLES FRANCIS, junior, frère du précédent, né à Boston, le 27 mai 1835. Il fit ses études au collège d'Harvard, qu'il quitta en 1855. Il étudia ensuite le droit, et se fit recevoir avocat en 1858. Au début de la guerre de Sécession, il obtint une commission d'officier dans un régiment de cavalerie volontaire, servit pendant toute la durée de la guerre et parvint au grade de colonel; en juillet 1865, il quittait le service avec le brevet de brigadier-général. Il a depuis collaboré à la North-American Review, où il a publié divers articles, principalement sur le système des chemins de fer; en 1871, en collaboration avec son frère Henry (V. ci-après), il publia un volume ayant pour titre Chapters of Erie, and other essays, relatif à la direction du chemin de fer de l'Erié. Il a publié, en outre (1875-76), une série d'articles dans l'Atlantic Monthly, où il passe en revue les plus terribles accidents de chemins de fer qui se sont produits depuis 1829, et les mesures qui en ont été la conséquence. Ces articles ont été depuis réunis en volume, sous ce titre The Railroad Problem.

ADAMS, HENRY BROOKI, frère des précédents, né en 1838, est sorti du collège d'Harvard en 1858. Pendant la dernière partie des fonctions de son père comme ministre à Londres, il fut son secrétaire privé. En 1870, il a été nommé professeur suppléant d'histoire au collège d'Harvard, et est devenu rédacteur en chef de la North-American Reuiew.

ADAMS, JOHN COUCH, astronome anglais, membre de la Société royale de Londres, est fils d'un petit fermier de Cornouailles et est né dans ce comté, près de Bodmin, en 1818. Il entra au collège Saint-Jean, à Cambridge, où, ayant terminé ses études, il devint répétiteur, puis professeur de mathématiques. Dès 1841, il commença ses recherches sur les causes des irrégularités d'Uranus, afin de pouvoir déterminer si ces irrégularités étaient dues à l'action d'une autre planète, encore inconnue et, dans ce cas, l'orbite de cette planète. Es 1844, par l'intermédiaire du professeur Challis, M. Adams ouvrit avec l'astronome royal, M. Airy, une correspondance active sur ce sujet et, en octobre 1845, il envoyait à l'observatoire de Greenwich le résultat de ses recherches, prouvant qu'en effet les perturbations d'Uranus étaient dues à l'intluence d'une autre planète, dont la position était indiquée. M. Airy écrivit il M. Adams, le 5 novembre 1845, pour lui demander si la perturbatiou signalee expliquait suffisamment l'erreur du radiut vector d'Uranus mais M. Adams, par des causes restées inexpliquées, ne répondit pas immédiatement et, le 10 du même mois, Leverrier publiait, dans les Comptes rendus de l'Académie des

sciences de Paris, une étude sur ce même sujet: les Perturbations d'Uranus produites par Jupiter et Saturne, dans laquelle il indiquait la place occupée par la planète perturbatrice (connue aujourd'hui sous le nom de Neptune), distante à peine d'un degré de celle que lui assignaient les calculs de M. Adams. La Société royale de Londres, ayant à reconnaître solennellement cette grande découverte, se trouva fort embarrassée de savoir à qui, de M. Adams ou de M. Leverrier, elle devait, en bonne justice, conférer sa médaille annuelle; mais comme aucun précédent n'autorisait la distribution de deux médailles, et que, d'un autre côté, la question de priorité, d'ailleurs fort difficile à établir, à part, le mérite des deux savants était égal, le conseil de la Société royale décida d'accorder un « testimonial » i particulier à chacun des deux concurrents. M. Adams publia en janvier 1847, un mémoire explicatif intitulé the Observed irregularities in the motion of Uranus, qui fut plus tard réimprimé dans l'Almanach nautique pour 1851. En 1858, il succéda au feu doyen Peaco*cke, comme professeur d'astronomie à l'université de Cambridge. Il est correspondant de l'Institut de France (Académie des sciences, section d'astronomie) depuis 1857.

ADAMS, WILLIAM, chirurgien anglais, né à Londres le 1er février 1820. Il fit ses études au Collège du roi et fut nommé démonstrateur d'anatomie pathologique à l'hôpital Saint-Thomas en 1842, aide-chirurgien en 1851 et chirurgien de l'hôpital orthopédique en 1857; en 1875, il est devenu chirurgien de l'hôpital national des paralysés et des épileptiques. Membre de diverses sociétés médicales, il était président de la Société médicale de Londres en 1874. — On doit à M. W. Adams Esquisse théorique et pratique de la chirurgie souscutanée (1857); Sur la réparation des tendons humains après leur rupture (1860); Lectures sur la pathologie et le traitement de la courbure latérale de la colonne vertébrale (1865); Pathologie et traitement du piedbot (1866); Division sous-cutanée du col du fémur dans l'ankylose de la hanche (187f); Sur le Traitement de la contraction deg doigts, de Dupuytren (1879), etc. ADAMS, WILLIAM T., écrivain américain, né à Medway (Massachusetts), le 30 juillet 1822. M. W. T. Adams, pendant plusieurs années professeur dans les écoles publiques de Boston, a écrit, sous le pseudonyme de livres destinés à l'enfance. II a été longtemps éditeur d'un journal périodique intitulé Oliver Optic's Magazine, pour les enfants (for boys and girls), lequel a cessé de paraître seulement en janvier 1876. Ses principaux ouvrages sont: the Boat Club; the Starry Flag (le Drapeau étoilé); Lake Shore (Au bord du lac); the Riverdale story Books (Contes du vallon); the Young America abroad (la Jeune Amérique à l'étranger) et In Doors and out (A la maison et au dehors), recueil de contes familiers.

ADAMS, WILLIAM HENRY DAVENPORT, littérateur et journaliste anglais, né à Londres en Il débuta dans la carrière comme rédacteur d'un journal de province se rendit toutefois de bonne heure à Londres, où il ne tarda pas à se trouver en relations avec plusieurs journaux périodiques intluents. Dans ces dernières années, ayant abandonné le journalisme, il s'est entièrement dévoué aux travaux de librairie et, outre qu'il s'est fait une réputation comme auteur fécond et populaire d'ouvrages de littérature instructive destinés à 1 enfance, il a écrit un grand nombre de livres sur les sujets les plus divers, tels que Mémoires anecdotiques des princes anglais (Anecdotal Memoirs of English Princes); Beautés célèbres et femme, historiques (Famous Beauties and historié Women) la Magie et les Magiciens (Magie and Magicians); the Life-Work of Saint-Paul, etc. Il a, de plus, publié une édition annotée des muvres dramatiques de Shakspeare. — M. Adams a publié des traduction«, ou plutôt des « adaptations », des œuvres de nos vulgarisateurs scientifiques les plus populaires, MM. Louis Figuier et Arthur Mangin, qui sont considérés comme ayant été très utiles au progrès de la science populaire dans son pavs il a également traduit les principales œuvres de Michelet l'Oiseau, la Mer, la Montagne, l'Insecte, publiées avec les illustrations de Giacomelli, et qui, grâce à lui, sont aujourd'hui populaires en Angleterre. Il a aussi reproduit, d'après le manuscrit de Mme Michelet, sa charmante monographie sur la Nature, ou Poésie de la terre et de la mer. Ses autres publications, au nombre d'une centaine environ, ne peuvent naturellement être ici mentionnées avec quelque détail nous pouvons toutefois citer encore le Monde arctique, la Méditerranée illustrée, Venue passée et présente, les Cités ensepelies de la Campanie, Batailles mémorables, Scènes du drame de l'histoire d'Europe, Souvenirs de nobles existences, Épisodes de l'histoire anglo-îndienne; les Partis et les chefa de partis en Angleterre depuis Walpole jusqu'à Peel (1878, 2 vol.); Plain living and high thinking (1881), etc., etc. M. W. H. D. Adams a été rédacteur en chef du Scottiah Guardian de 1870 à fin 1877.

Son fils, M. W. D. ADAMS, est auteur du Dictionnaire de littérature angdaise et d'un ouvrage sur les Livres célèbres. 11 a publié des éditions annotées des Poètes de l'amour depuis Shakapeare jusqu'à Tennyson, des Poètes comiques du XIXe siècle, des Poètes d'aujourd'hui, etc.

ADAMS-ACTON, JOHN, sculpteur anglais, né à Acton (Middlesex), le lf décembre 1833. Il fit ses études à 1'école d'Ealing Grove et fut reçu en 1853 à l'Académie royale, où il obtint la première médaille d'ar-' gent de chaque classe, et de plus, la médaille pour une composition originale de sculpture. 11 fut envoyé à Rome par l'Academie. Ses principaux ouvrages, exécutés tant en Italie qu'en Angleterre, sont la Dante

au Lac, le premier sacrifice (mort d'Abel), tl (ituocatore di castelletto, la Fille de Pharaon, Zénobie, Cupidon, Psyche; des portraits-bustes de hf. Gladstone, pour Liverpool de lord Brougham, de M. Bright, de Cotden, de sir Wilfrid Lawson, du caricaturiste George Cruikshank de John Gibson, de George Moore. de Charles Diekens, du D' Jobson, de John Prescott Knight de l'Académie royale, de Lord Napier de Magdala, do M. E. Powell et du Prince de Galles. Il a exécute, en outre, divers monuments dont les plus importants sont fAnge de la résurrection, le Mausolée de air Titua Salt, le grand manufactnrier, à Saltaire le Memorial a de John et Charles Wesley, à l'abbaye de Westminster un buste de John Routledge; et une statue demi-grandeur de John Landseer, de l'Académie royale, lisant. M. Adams-Acton a été élu membre de la Société des artistes britanniques, en 1883.

ADDERLEY, SIR CHARLES howvxa, homme d'Etat anglais, né en 1814. Il étudia au collège du Christ à Oxford, dont il sortit en 1835, avec le diplôme de bachelier ès arts. Il a été élu en 1841 membre de la Chambre des communes par les conservateurs de la circonscription nord du comté de Stafford, qu'il y représente encore aujourd'hui. M. Adderley a été président du Board o/ Health et vice-président du comité du Conseil privé pour l'éducation sous la seconde administration de lord Derby (1858-59), et sous-secrétaire d'Etat pour les colonies, pendant le troisième passage aux affaires du même homme d'Etat (juillet 1866 à décembre 1868). I est administrateur de l'école de Rugby et président de la Commission royale sanitaire. En il fut fait chevalien-commandeur de fordre de Saint-Michel et Saint-George. Lors de l'avant-dernier passage du parti conservateur au pouvoir, en février 1874, il a été ministre du commerce. Sir Charles Adderley a pris une part active à l'établissem*nt de l'autonomie coloniale il a publié diverses brochures sur l'éducation, sur la discipline pénale et sur des sujets intéressant les colonies. II est magistrat et députe-lieutenant pour les comtés de Warwick et de Stafford.

ADLER, NATHAN MARCUS, rabbin allemand, né en 1803, à Hanovre, fit ses études aux universités de Gœttingen, Erlangen et Würtxbourg. Il fut nommé grand rabbin d'Oldenberg en 1829, du Hanovre et de ses provinces en 1830 et, le 9 juillet 1845, fut installé comme grand rabbin des congrégations unies de l'empire Britannique. M. N. M. Adler est l'auteur de Sermons sur la doctrine juive et de plusieurs ouvrages en hébreu, dont le principal, intitulé Nethina Lagér, est un commentaire du Targum d'Onkelos, paraphrase chaldaïque sur le Pentateuque.

ADLER, HRRMANN, fils du précédent, est né à Hanovre, en 1839 il accompagna son père à Londres en 1845, commença ses études au collège de l'université de Prague, puis à celle de Leipzig. II prit le grade de bachelier ès arts à l'université de Londres en 1859, et celui de docteur en philosophie à Leipzig en 1861. M. H. Adler a été nommé en 1863 principal du collège des Israélites de Londres, et l'année suivante, rabbin de la synagogue de Bayswater. Ses ouvrages principaux sont: Sermons sur les pasaagea de la Bible ajoutés par les thèologiens chrétiens pour appuyer leur doctrine (1869); lea Juifs en Angleterre et Ibn Gabirot, le poète philosophe; outre bon nombre de sermons et de conférences et des articles parus dans les feuilles périodiques.. ADNET, JEAN Joszpa MARIE EUGÈNE, homme politique français, né en 1823. La révolution du 4 septembre le trouva procureur impérial à Tarbes, et le révoqua. M. Adnet, porté sur une liste républicaine aux élections du 8 février 1871, fut élu membre de l'Assemblée nationale, par le département des Hautes-Pyrénées. Il prit place au centre droit et déposa sur le bureau de l'Assemblée une proposition opposée à la proposition Rivet (août 1871), dont l'objet était de conférer à M. Thiers le titre de président de la République et de maintenir le pouvoir exécutif entre ses mains pendant toute la durée de l'Assemblée actuelle, bien que ce fût précisément sur la liste où figurait le nom de M. Thiers que le sien avait été offert au choix des électeurs des HautesPyrénées. M. Adnet a fait partie, et partie très active, du groupe de Clercq; il a d'ailleurs invariablement apporté l'appoint de son vote à toutes les mesures de réaction. Le 25 février 1875, il allait mème jusqu'à se séparer de la majorité du centre droit pour voter contre la constitution Wallon, non pas, sana doute, parce qu'il la jugeait insuffisamment républicaine. C'est également comme caudidat « conservateur que M. Adnet s'est présenté aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, dans ce département qui, après l'avoir élu député, l'avait repoussé comme conseiller général. Les électeurs sénatoriaux des Hautes-Pyrénées l'ont toutefois élu. Mais ils ne lui ont pas renouvelé son mandat aux élections du 3 février 1882.

ADOLPHE-GUILLAUME, duc de Nassau. Voy.NASSAU (duc de).

ADVIELLE, VICTOR, écrivain français, né à Arras en 1823. On lui doit un assez grand nombre de notices historiques et biographiques, tirées à petit nombre, relatives à diverses provinces de la Franco et d'autres publications; notamment Souvenir d'une visite à l'Abbaye St-Antoine, en Dauphiné (1859); Souvenirs historiques de l'Artois, Notice sur Thomaa Mermet, Notice sur Hugues Merle, le Chevalier Bayard (1860); Livret de poche du voyageur français à l'Exposition universelle de Londres (1862); les Artistes Dauphinois au Salon (1863); l'Abbé J. H. R. Promp.sault; Causeries dauphinoises (1864); lea Écossais en Rouergue (1865); le Rouergue dans ses rapports avec le nord de la France (1866); le Rouergue dans ses rapport avec le Dauphiné et la Saooie, et les Beaux-Arts en Rouergue (1868); Christophe Plantin a-t-il connu le clichage ty-

pographique? (1870); Lettres et poésies inédites de Voltaire (1872); Notice sur l'hospice d'Aubrac, en Rouergue; Du bénéfice-cure en Savoie, etc.; les Droits et les devoirs des conservateurs et administrateurs des bibliothèques communales (1874); Questions de droit relatives aux bureaux de biensaisaiace (1875), etc., etc.

ADYE, sir JOHN MILLER, général anglais, né en 1819, ii Sevenoaks, dans le Kent (Angleterre); fit ses études à 1 Académie militaire de Woolwich, entra dans l'artillerie royale vers la fin de 1836, on, possant par tous les grades, il atteignit enfin celui de brigadier-général. Il a été promu major général en décembre 1875 et lieutenant général en 1879. l'endant la guerre de Crimée et l'insurrection indienne, sir John Adye était adjudant général de l'artillerie. Il servit également dans la campagne de Sitana (Afghanistan), pnur laquelle il reçut une médaille, outre celles de l'insurrection indienne et de la guerre de Crimée, ainsi que la croix du Medjidié, quatrième classe. Créé chevalier de l'ordre du bain en 1855, il fut promu, dans le même ordre, au grade de commandeur en 1873 et à celui de grand-croix en 1882. Créé, pendant la guerre de Crimée, officier de la Légion d'honneur, pour services rendus à l'armée française, sir J. M. Adye a été promu, en février 1874, commandeur du même ordre par le président de la République. Nommé en 1875 gouverneur général de l'Académie militaire de Woolwich, il donnait sa démission en 1880, étant appelé aux fonctions d'inspecteur général de l'artillerie. Le général Adye était chef de l'état-major général de 1 armée expéditionnaire envoyée en Egypte en 1882, sous le commandement de lord Wolseley. A son retour, il fut appelé au gouvernement de Gibraltar, en remplacement de lord Napier de Magdalá. Sir Adye a publié the Defence of Cawnpore by the troops under the orders of mnjor-general C. A. Windham, en novembre 1857 (1858); A Review of the Crimean war to the winter of l854-55 (1860): et Sitana, Mountain campaign on the bordera of Afghanistan, in 1863 (1867); the Britiah Army in 1875, etc.

.ÆGIDI, LUDWIG KARL jurisconsulte et homme politique allemand, né à Tilsitt vers 1812. Il était fils d'un médecin homéopathe d'une certaine notoriété. M. Ægidi fit ses études à Heidelberg, Berlin et Cœttingue et se lança dans le journalisme libéral. II rédigeait en 1848, avec Moritz Veit, la Gazette constitutionnelle de Rerlin. Quelques années plus tard, après avoir passé un an ou deux dans l'administration prussienne, il se fit agréger à Gœttingue et fit des cours de droit national et de droit des gens, dont s'émut à la fin lu gouvernement et qui furent, en conséquence, interdits en 1856. En 1857, il obtenait une chaire de droit à Erlangen; passait de lit au gymnase de Hambourg, en i859, et enfin à l'université de Bonn en 1868. Il avait été élu, l'année précédente, membre de la Chambre des députés et nvait pris place sur les bancs des c nsrrvateurs dits indépendants, ce qui lui avait acquis les faveurs du chancelier. On lui doit diverses publications de droit.

AFINGER, BERNARD, sculpteur allemand, né en 1813, à Nuremberg; il est fils d'un tisserand et a été lui-mème ouvrier ferblantier jusqu'à l'âge de dix-sept ans. Tout en exerçant sa profession, il suivait dans ses loisira les cours de l'Ecole des arts, et ce fut sa copie de la Madone en prière, de Nuremberg, qui attira l'attention sur lui et le fit mettre en état d'aller achever ses études artistiques à Berlin. Les premières œuvres de M. Afinger sont des sujets religieux, exécutés dans le style du moyen âge. Quoiqu'il n ait jamais complètement abandonné cette branche importante de fart du « tailleur d images », il a fait à diverses reprises, et avec succes, des incursions dans los autres. On a de lui, notamment, une statue de Rachel qui date de 1850. On lui doit également les statues du certain nombre de savants et d'artistes allemands Humboldt, Kaulbach, etc., etc., de plusieurs princes ou princesses, ainsi que le monument commémoratif du quatre centième anniversaire de la fondation de l'université de Greifswald (1856), groupant les statues de ses professeurs les plus illustres. Celle du théologien protestant Arndt, surtout, a été reproduite à un grand nombre d'exemplaires. On cite encore de cet artiste, qui n'a exposé qu'en Allemngne une statue de Pénélope et un Monument funèbre élevé dans la chapelle des Invalides de Berlin. II est membre de l'Académie des beaux-arts de Berlin depuis AGAR, FLORENCE LÉONIDE Charvin (dite), artiste dramatique, née à Sainte-Claude (Jura), en 1836. Venue à Paris à l'âge d'environ 22 ans, elle vécut d'abord de leçons de piano, puis entra comme chanteuse au caféconcert du Cheval-Blanc. En 1859, elle chantait au théâtre Beaumarchais, comme personnification' de la France, une cantate en l'honneur de la victoire de Solferino. Sur les conseils de Ricourt, qui l'avait remarquée, elle étudia la tragédie et se fit d'abord entendre dans divers rôles, notamment dans celui de Phèdre, sur la petite scène de la rue de La Tour-d'Auvergne. Son succès lui ouvrit les portes de l'Odeon, où elle débuta préciaément dans le rôle de Phèdre. Outre divers rôles de 1 ancien répertoire, MIIe Agar créa quelques drames modernes à ce théâtre. Après son succès dans le rôle de la reine mère de la Conjuration d'Amboise, l'auteur, Louis Bouilhet, lui confia celui de Fauatine, jouee à la Porte-Saint-Martin. Revenue à l'Odéon, elle remportait un nouveau succès dans le rôle de Sylvia, du Pas- aant de M. Coppee (1869) puis elle joua, la même année, la Lucrèce de Ponsard. En juillet 1870, MIIe Agar remportait un succès d'une autre nature, en chantant la Marseillaise sur la scène du Théâtre-Français. En mai 1871, dans une fête organisée aux Tuileries au profit des blessés de la Commune, elle dit quelques vers, et quoique ce fût, assure-t-on, sur l'invitation pressante de l'administrateur de la Comédie-Française, on lui en fit

si bien un crime, qu'elle dut rester éloignée de notre première scène dramatique pendant plusieurs années, qu'elle passa en province. Elle rentra brillamment au Théâtre-Français par la création du rôle de Mme Bernard des Fourchambault, d'Emile d'Augier (1878), et ne l'a plus quitté depuis. MIIe Agar a paru sun différentes scènes de Parts, à la Gaité, au Châtelet, à la Renaissance, etc., outre celles déjà citées, et a fait à diverses reprises de fructueuses tournées en province. AGARDH, JACQUES GEORGE, botaniste suédois, fils du célèbre botaniste et mathématicien Ch.-A. Agardh, mort évéque de Carlstad en 1858, est né à Lund en 1813 et fit ses études dana cette ville et principalement sous la direction de son père. Devenu professeur de botanique à l'université de sa ville natale, il s'attacha principalement à la poursuite des travaux de son pere sur les algues et à compléter la collection de plantes marines formée ar celui-ci. Ses ouvrages, tous écrits en latin, sont exclusivement consacrés à l'étude des plantes marines. — M. Agardh est correspondant de l'Académie des sciences, section de botanique.

AGNEL, EMILE, philologue français, né en 1810, à Paris, ou il fit ses études et fut inscrit au tableau des avocats dès 1831. On a de lui des Codes manuels spéciaux à l'usage des propriétaires et des locataires (1839 et nombreuses éditions successives), des propriétaires ruraux et des fermiers (1848), des artistes (1850), des assureurs et des assurés (1861), etc. une traduct on des Métamorphoses d'Ovide (1854), en vers Observation sur le langage des environ. de Paris (1855); Tableau synoptique des modificationa subies par les primitifs latins qui ont servi délémenta à la formation de la langue française (1864); De l'influence du langage populaire sur la forme de certaina mots (1870). M. Agnel a également publié en 1858 Curiosités judiciaires et hiato- rigues au moyen àge, contenant de très intéressantes revelations, notamment sur les procès intentés aux animaux.

AGNELLI, SALVATORE, compositeur italien, né à Palerme, en 1817. II commença ses études dans sa ville natale et les acheva au Conservatoire de Naples, où il eut Donizetti pour dernier professeur, et qu'il quitta en 1834. La même année, il faisait représenter au Teatro Nuovo, de Naples, son premier opera i Due Pedanti. Vinrent ensuite: il Lazzarone napolitano (1838), au même lieu Una notle di carnevale, opéra bouffe (1838), à Palerme, an théâtre Carolino i Due Gemelli et i Due Forzatti (1839), au même lieu; la Locandiera (1839), au Nouveau Théâtre de Naples la Serrtinella notturna (1840), au théâtre Parthénopéen; l'Ontmicido immaginario, à la Fenice (184t); i Due Pulcinelli simili (1831), et il Fantasma (1842) au méme théâtre Fixé en 1846 à Marseille, M. Agnelli a fait représenter au Grand Théâtre de cette ville la Jacquerie, grand opéra en 3 actes (1849) Léonore de Médicis, grand opera en 4 actes (1855); les Deux Avares, opéra-comique en 3 actes (1860), écrit sur le poème de l'opéra de Grehy, en conservant la marche célèbre du maitre français. — M. Agnelli a en outre écrit à Murseille la musique de trois ballcta il a fait entendre, il y a plusieurs années, dans un salon parisien, des fragments de son opéra inédit de Cromwell. On lui doit encore un Stabat mater, et une cantate: l'Apothéose de Napoléon Ier, exécutee en 1866 dans le jardin des Tuileries.

AGNENI, EUGENIO, peintre italien, né à Sutri, province de Rome, en 1819. Eleve de Fr. Coghetti, il s'adonna à la peinture historique et religieuse. Chargé de peintures pour le théâtre Apollo, il exécuta notamment une grande fresque représentant Apollon couronnant les œuvres de Metastase, qui commença sa réputation. Il fit ensuite des tableaux religieux et autres travaux pour les églises de Rome et de la contrée. En 1848, Agneni participa à la défense de Rome contre l'armée française, à la tète d'un bataillon de volontaires. Rome tombée, il dut chercher son salut dans la fuite la plus rapide, et alla s'établir à Gènes. Il peignit dans cette ville Abraham conduisant Isaac sur le mont Morija, Un souterrain de l'Inquisition, Sapho retirée de la mer par les Néréides, et differents ouvrages pour des particuliers, notamment l'Italie triomplannte, grande fresque, au palais Piama. En 1853, il vint s'etabl r à Paris, et exposa chaque année quelques ouvrages au Salon, jusqu'à celui de 1857, qui reçut son dernier envoi.

AHLQUIST, AUGUSTE ENGELBERG, philologue finnois, né à Kuopio en 1826. Il fit ses études à l'université d'Helsingfors et se livra de bonne heure aux recherches concernant les vieux idiomes finnois. 11 fonda à 20 ans, avec quelques amis, un journal littéraire et philologique appelé Suométar, et devint professeur de langue et de littérature finnoises à l'université d'Helsinglors en 1862. Outre les livres, M. Ahlquist alla étudier la langue finnoise sur place, c'est-à-dire jusque dans les bourgades de la Russie septentrionale, comparant les idiomes locaux et se faisant renseigner sur les différences qu'il y rencontrait. A son retour de cette exploration, qui ne dura pas moins de six ans (1853-1858), il en publie une Relation en langue finnoise (1860). Il publia aussi la traduction finnoise de quelques poésies de Srhiller; un recueil de poésies finnoises intitulé Etincelles (Sakenia) une Grammaire wothique (1855) Recherches sur les langues ouralo-altaïques (1871) Du perfectionnement des langues finnoises (1874), etc.

AHMED BEN AMAR, célèbre chasseur de fauves arabe, d'origine tunisienne. Né nu Keff, il quitta, étant encore enfant, le territoire de la Régence avec son père, qui, fuyant une sorte de vendetta arnbe, vint s'établir près de ce qui est aujourd'hui la ville algérienne de Souk-Ahras. Le père d'Ahmed, étant lui-même un chasseur intrépide, initia de bonne heure son fils aux dangers de cette redoutable industrie, où il devint bientôt d'une habileté qu'égale seule son audace. Ahmed est en effet un des rares chasseurs de fauves qui tirent le

lion en plein jour et face à face mais, conséquence naturelle, il est peut-être celui dont la peau tannée (Ahmed est mulâtre) est le plus lacérée de blessures. Pour reconnaître les services rendus à la colonie par cet intrépide chasseur, le maréchal Pélissier lui remit, en 1863, une médaille d'or et un diplôme d'honneur. Le chiffre de ses victimes, montait à cette époque ù quarante lions et dix-neuf panthères, et celui de ses blessures à vingt-trois. Un journal algérien, la Numedie, établissait, en mars 1876, le compte de fauves tues par Ahmed à cette date, et qui se soldait par soixante-huit lions et vingt-huit panthères. Nous ignorons si ce compte a éte rectifie et dans quelle proportion Ahmed ben Amar a augmente la liste de ses victimes.

AHMED VEFIK pACHA, homme d'Etat ottoman, né à Constantinople vers 18f0. Emmene à Paris en 1834, par son pere, qui accompagnait l'ambafsadeur Rechid Pacha comme premier drogman, il fit ses études à l'institution Hortus et au lycée Saint-Louis. A son retour à Constantinople, en 1840, il fut admis au bureau de traduction de la Porte, dont il devint bientôt le directeur. C'est dans cette situation qu'il reunit les documents nécessaires à la publication d'un annuaire de l'empire ottoman portant ce titre Salaamé, publication qui a été continuee. Commissaire de la Porte dans les principautés danubiennes, de 1849 à 1851, Ahmed Vefik était envoyé en Perse, au mois de mai de cettederniere année, en qualité d'ambassadeur extraordinaire, ayant pour mission de détourner le shah de l'alliance russe. Il réussit dans cette mission, et revint à Constantinople à la fin de 1855. Il devint alors, successivement, membre du conseil d'Etat, du Haut Conseil de la guerre et du tanzimat ou conseil des relormes. Enfin, en 1857, il était appelé par le sultan au ministere de la justice. En 1860, Ahmed Vefik représenta If gouvernement ottoman Il la conférence de Paris chargée de regler le differend causé par les troubles de la Syrie et s'y montra patriote énergique et éclairé. A son retour en Turquie, il reçut le titre de pacha. Plusieurs fois ministre, dans des administrations toujours de peu de durée, suivant les errements turcs, il était nomme grand vizir le Ier décembre 1882, en remplacement de Said Pacha.

AHRENS, FRANZ LUDOLPH HEINRICH, helléniste allemand (1809-1881). Il naquit à Helmstaedt (Brunswick) et termina ses études à Gœttingue. Après aioir dirigé, dans le Hanovre, divers établissem*nts d'enscignement, il entra à la Chambre hnute en 1849, pour y représenter les intérêts de l'Université, et devint membre du synode hnnovrien. On a de lui, notamment: De Grœce linguæ dialectia (1899-43); Bucolicorum grœcorum reliquiæ (1855, 2 uol.); et quelques ouvrages classiques, souvent réimprimés, tels que les Eléneenta d'Homère; Théorie du dialecte homérique et attique, etc.

AICARD, JEAN, poète et littérateur français, né à Toulon, le 4 février 1848, est hls d'un ancien professeur d'histoire au lycée de cette ville, écrivain distingue, dont on n'a qu'un Cours d'Hisloire nationale publie ù part (1849). Venu de bonne heure à Paris, M. Jean Aicard s'y est fait rapidement une très belle place parmi les poètes de la nouvelle génération. Il a publie les Jeunes croyances, poésies (1867); les Rébellions et les apaisem*nts, poésies (1871); Poémes de Provence, conronnés par l'Academie française (1874); la Venua de Milo, recherches sur l'histoire de sa découverte, d'uprès des documents inédits (1875); ia Chanson de l'ensant, écalement courannee par l'Aradémic (1876); le prix de poésie (1883); le Dieu dabs l'homme (1885), etc. Il a donné au théâtre An clair de la lune (1810) et Pygmalion (1872), à l'Odéon Mascarille, à-propos en vers pour l'anniversaire de Moliere (1873); Smilis, drame en 4 actes, en vers (1881). aux Français. Le 10 juin 1886, le comité de lecture de la Comédie française acceptait encore, de Il. Airnrrl, un drame intime en 4 actes et intitulé le Père Lebonnard. M. Jean Aicard a collaboré à divers Rccucils périodiques. II est membre de l'Académie du Var.

AIGLE (comte de l'), ROUEHT des Acots, homme politique français, fils d'un ancien membre de l'Assemblée nationale de 1871, est né à Carlepont (Oise) en 1843. Il fit ses études à Paris et entra dins la diplomatie à dix-neuf ans, comme attaché it l'ambassade de Vienne. Nommé secrétaire de l'ambassado de Londres en 1865, il rentrait aa Ministère des affilies étrangères en 1868, et donnait sa démission après le 4 septembre. M. le comte de l'Aigle est membre du Conseil général de l'Oise depuis 1876. Il a été élu député de ce département le 4 oc!obre 1885, en tète de la liste monarchiqne et s'est fait inscrire au groupe de l'«Union des droites ».

AIKINS, JAMES Cox, homme d'État canadien, né dans la commune de Toronto, comté de Peel (Ontario), le 30 mars 1823, fit ses études à Cobourg, et débuta dans la carrière politique en 1854, comme représentant de son comté natal à l'Assemblée canadienne. Elu m mbre du Conseil législatif pour la Division intérieure, comprenant les comtés de Peel et do Halton, il siegea dans le Conseil jusqu'à sa suppression par la Confédération, après quoi il fut élevé au Sénat. Membre du Conseil privé en 1669, il fit partie du Ministère Macdonald, comme secrétaire d'Etat, jusqu'à sa chute, en 1873. En 1872, il avait fait adopler par le Parlement la loi sur les terres du domaine public et organisé le bureau chargé de l'administration des terres arquises dans le nord-ouest, principalement de la Compagnie de la baie d'Hudson, lequel est aujourd'hui rattache au Ministère de l'intérieur du Canada. Au retour du miuistere Macdonald, M. Aikins reprit son portefeuille de secrétaire d'Etat (1878). tl est devenu, en 1882, lieutenantgouverneur de la province de Manitoba.

AILLERES (d'), AUGUSTIN FERNAND CAILLARD, homme politique français, né ù Paris le 3j janvier 1849. Lieutenant aux mobiles de la Sarthe en 1870, il fut fait prisonnier à la bataille du Mans et interné en Allemagne jusqu'à la conclusion de la paix. Nommé, nu concours, auditeur de deuxième classe au Conseil d'Etat on 1873 et auditeur de première classe en 1875, il fut choisi pour chef de cabinet par M. le vicomte de Meaux, ministre de l'agricnllure et du commerce. Il suivit son chef dans la retraite et, du même roup, donna sa démission d'auditeur au Conseil d'Etat. Membre du Conseil général de la Sarthe depuis 1877, M. d'Aillères fut élu député de la deuxième circonscription de Mamers à l'élection partielle du 12 février 18H2, nécessitée par le déces de M. de Perrorhel, et prit place sur les bancs de la droite; il a été élu deputé de la Sarthe, avec tous les candidats monarchistes, le 4 octobre 1885. M. d'Aillères fait partie, à la Chambre, du groupe dit de l' « Union des droites » et du groupe agricole. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1877. AINSWORTH, WILLIAM voyageur et géographe anglais, membre de la Société royale de geographie, de la Société des antiquaires de Londres, etc., ainsi que d'un grand nombre de sociétés savantes étrangères. Il naquit à Exeter, l0 novembre 1807, étudia la médecine et les sciences naturelles et fit un premier voyage scientifique sur le continent, des qu'il eut été reçu docteur en philosophir (1827), principalement dans le midi de la France. A son retour, en 1829, il prit la direction du Journal of nalural and geological sciences.

Lors de l'invasion dn choléra dans le Sunderland, en 1832, M. Ainsworth fut un des premiers à se rendre sur les lieux que désolait l'épidémie, pour être plus ii portée de l'étudier, et il publia ellectivement, ensuite, le résultat de ses observations sous ce titre On pestilential cholera. Il futalorsattaché comme chirurgien aux hôpitaux de cholériques de Saint-Georges, Haniver Square, et de Westport, Ballinrobe, Claremorris et Newport, en Irlande. Etant en Irlande, il etudialagéologie du pays et fit sur ce sujet des lectures (ce que nous appelons des conférences ù Limerick et à Dublin. En 1835, il fut attache, en la double quaiité de chirurgien et de géologue, à l'expedition avant pour objet la recherche d'une route de l'Inde par l'Euphrate, et publia à son retour: Researches in Assyria, Bubylonia and Chaldxa (1838). Cette même année, il fut envoyé par la Société royale de geographie et la Societé pour le développement des connaissances chrétiennes, dans le Kourdistan, qu'il venait de parcourir une première fois, avec mission d'etudier la situation des chrétiens de ce pays, notamment des Nestoriens. Ses Voyages dans l'Asie Mineure, la Mésopotamie et l'Arménie (1842), et ses Voyages sur la piste des Dix-Mille (Trnvels in the track of the Ten-Thousand Greecka 1844), furent le résultat de ces deux voyages successifs, qui durèrent plus de sept années. M. Ainsworth .a publié en outre: Claims of the oriental christians; Larea and Penates, or Cilicia nnd its governors; the Euphrateg Valley Route to India. (La route de l'Inde par la %allée de l'Euphrate) On an sndo-european teleyraph by the valley of the Tigris. (Sur la construction d'une ligne télégraphique indo-européenne passant par la vallee du Tigre projet mis à execution depuis par le gouvernemeut turc; Autonr du monde (All round the world le Dictionnaire géographique universel illustré (the Illustratcd Universal Gazetteer), etc.

M. W. F, Ainsworlh est l'un des fondateurs du West London Hospital, dont il est anssi l'un des administrnteurs et le trésorier. Il est également proprietaire et rédacteur en chef du New Monthly Magazine.

AIRY, sir GEORGE BIDDELL, astronome anglais, né le 27 juin 1801 à Alnwiek (Northumber and). Il fit ses études aux écoles de Hereford et de Colchester, et les termina au college de la Trinité de Cambridge Reçu bachelier ès arts en 1823, il fut nommé agrège l'année suivante; maitre ès arts en 1826, il fut elu la même année à la chaire de Lucas. Cette chaire qu'avait illustrée le passage de Barrow et de Newton, était devenue à peu pres mulette, et la position de professeur conférée à M. Airy, une espèce de sinécure; mais celui-ci jugea qu'il en devait être autrement, et ousril, presque aussitôt après son élection, un cours public de physique expérimentale, qu'il continua de 1827 à 1836 c'est le premier où la théorie des ondulations lumineuses se trouve développée d'une manière satisfaisante. En 1828, M. Airy fut nommé à In chaire d'astronomie, poste qui l'investissait de la direction de l'Observatoire récemment créé. Il commença alors une serie d'observations, et apporta au mode de calcul et de publication de ces observations, des peifectionnements bientôt imités ù Greenwich et dans les autres établissem*nts anglais du même genre. Parmi les instruments nouveaux construits par M. Airv ou sur ses Plans, pendant son passage à l'Observatoire de Cambridge, nous citerons le télesco de Northumberland. En 1851, une vive discussion s éleva au sein de l'Universuté, à propos de l'admission aux grades académiques des membres des Eglises dissidentes M. Airy fut un de cenx qui appuyerent le plus chaudement la légitimité de cette admission. En 1835, ilaucceda ù John Pond, comme astronome royal, directeur de l'Observatoire de (irrenwich. Dans cette nouvelle position, M. Airy se distingua par des reformes utiles, qnoique n'affectant point le plan genéral qui donne à cet elablissem*nt son caractere particulier, perfectionnant les methodes de calcul, introduisant des instruments nouveaux ou perfectionnant les anciens; donnant, en un mot, à cette institution une importance scientifique qu'elle n'avait pu atiemdre avant lui. Sir G. B. Airv, qui revit, édita et publia les observations de Groomblridge, Catton et Falluws, et résuma celles de Greenwich depuis 1750 jusqu'à nos jours, a également jete une vive lumiere

sur la chronologie astronomique ancienne, en calculant la révolution de plusieurs des éclipses les plus importantes des temps anciens. Trois fois, en )842, t85t et 1860, il se rendit sur le continent, dans le but d'observer plusieurs échpses solaires et, à cette dernière date, il organisa une expédition d'astronomes nationaux et Etrangers en Espagne, désignée sous le nom, emprunté la batiment mis à an diaposition par l'Amirauté, de Himalayan Expedition. Il a développé la théorie de Newton sur la gravitation universelle, déterminé le poids de la terre par uno série d'expériences sur les vibrations relatives du pendule à l'orifice et au fond des mines, coucoyra nu perfectionnement des chronomètres le marine et à l'établissem*nt des signaux télégraphiques. En 1838, consulté par le gouvernement sur la deviation de l'aiguille aimantée dans les navires en fer, la théorie qui résulta de ses recherches conduisit au systeme de correction de cette déviation, au moyen de fer et d'aimants, adupté universellement depuis. Il fut président de la commission chargée de l'examen Je la question générale des étalons monétaires et des poids et mesures, et de la commission chargée de la aurveillance de la reconstruction des nouveaux élalons des poids et mesures, apres l'incendie qui détruisit les anciens, déposes au Parlement, en 1834; en cette qualité, il se montra favorable à l'adoption du système décimal dans son pays. Membro de la commission des chemins de fer, il préconisa le système des voies étroites, contre les voies larges. Ce fut lui, enfin, qui dirigea les opérations astronomiques préparatoires pour la délimitation des frontieres du Canada et des Etats-Unis. Ce savant a collaboré activement aux Cambridge Trausactions. aux Philosophical l'ransactiona, nux Memoirs of the Royal astronqmical Society, au Philosophical Magazine, à l'Athenœum, etr. En 1869, il communiqua à fa Royal astronomical Soriety une note importa"te Sur la disperaion chromalique almosphérique et son in/luence sur les obaervations téleacopiques, et sur un moyen de la prévenir. En observant Mercure au moment d'un passage, il avait été frappé de la coloration des bords de cette planete, aussi bien que de ceux du soleil, laquelle empêchait de les distinguer nettement, et, considérant le prochain passage de Vénus dont le monde savant, principalement les astronomes, s'occupait déjà vivement, et dont l'observation, dan« les conditions actuelles, pouvait être imparfaite, sir G. B. Airy se mit immédiatement à l'œuvre; ajoutant à l'oculaire du télescope un prisme de verre d'un angle de réfraction restreint, it prévint ainsi l'inconvénient signalé. Il fut chargé de la direction de la Commission britannique pour l'observation du passage de Vénus, en décembre 1874, dont le rapport fut présenté à la Chambre des Communes en 1877. Plus reremment, il proposait une nouvelle méthode d'application de là théorie lanaire. Aux travaux ordinaires de l'Observatoire royal, l'illustre savant a ajouté un système complet d'observations magnétiques, météorologiques, photohéliographiques, et spertroscopiques. Sir George B. Airy a donné sa démission de directeur de l'Observatoire roval de Greenwich en 1881, à raison de son grand âge; le gouvernement lui accorda à cette occasion une pensiun annuelle de 1100 livres (27,500 fr.) sur le Trésor. Ses principaux ouvrages sont: Gravitation, écrit pour la Penny Cyclopœdia (1837), et publie ensuite séparément Mathematical Tracts; Ispwich Lectures on Astronomy; Treatise on Errors of observatinn ( 1861) Treatise on Sound (1869); Treatise on Magnetism (/870); ainsi que Trigonometry; Figure o/'the Earth, et Tides and Waues, dans l'Encyclopœdia metropolitana (1855), publiés depuis séparément. Sir G. B. Airy a reçu la medaille de Lalande, de l'Institut de France, pour ses découvertes en astronomie la médaille de Copley de la Société royale de Londres, pour ses théories optiques; la médaille royale de la même Société, pour ses rucher- ches sur les marées, et la médaille de la Société royale astronomique, en deux occasions: pour la découverte d'une longue période égale dans les mouvements de Venus et de la Terre, et pour le rétablissem*nt des observations planétaires. Des universités d'Oxford. Cambridge et Edimbourg, il a reçu les titres honorifiques de docteur en loi oui et de docteur en lois; il est memhre de la Socipté royale de Londres, de la Société royale astronomique, de la Société philosophique de Cambridge, membre honoraire de la Société des ingénieurs chils; il est encore un des huit associés étranger! de l'Institut de France et rorrespondant d'un grand nombre d'acailemies étrangères. Nommé l'un des premiers membre du « sénat de l'université de Londres, il donna bientôt sa démission; il fut nommé membre civil de l'ordre du Bain, le 17 mai 1871, et créé rhevalier commandeur du même ordre, le 30 juillet 1872. Sir G B. Airy est, en outre, chevalier de la Légion d'honneur depuis 1S56. Président de la Sociéte royale de Londres depnis 1871, il donna sa démission le 1er décembre 1873. La Cité de Londres l'admit uu droit de bourgeoisie et 1875.

AITCHISON GEORGE, architecte anglais, né à Lon dres, le 7 novembre 1825. Il fit ses études dans sa ill, natale, à l'Ecole des marchands tailleurs, puis à l'Université, où il prit ses grades eu 1850, s'étant fait admet tre à l'AcadEmie royale des Arts, des 1847, comme étudiant. Après un voyage de deux années (1853-1855) et France et en Italie, M. Aitchison était de retour Londres. Il fut élu membre de l'Institut royal des artistes britanniques en 1862 et remplit l'office d'examinateur en diverses occasions. Médaille aux expositions de Philadel phie, de Sydney et de Melbourne, ·, il fut fait officier de instruction publique en 1879 et élu associe de l'Arademie royale le 2 juin 1882. M. Aitchison fut charge d'un cours d'architecture à l'Academie royale, en 1882. Il a construit de nombreux édifices puhlirs et privés en Angle terre, plusieurs châteaux, sans compteur les réparations et restauralions d'edifi es historiques. Enfin, c'est su

ses dessins que fut aménagée et meublée la section anglaise des beaux-arts l'Exposition universelle de 1878. AÏVAZOVSKY, GARRIEL, historien et orientaliste russe, ne à Theodosie (Crimée), d'une ancienne famillo d'origine polonaise, le 22 mai 1812. Placé l'ûge de 14 ans au couvent des Mekhitaristes de Saint-Lazare, près de Venise, il y prit les ordres et y devint successivement professeur de langues orientales et européennes, de philosophie et de theologie,et finalement secrétaire général de l'ordre. En 1848, il fut envoyé à Paris, comme prefet des études du collège arménien de Samuel Moorat. Par suite du schisme qui se produisit alors dans lu communauté, le P. Gabriel, qui soutenait le principe national contre l'ultramontanisme, resigna ses fonctions, et fonda peu après un nouveau collège à Grenelle. Il est membre de la Société asiatique de Paris, de l'Institut des langues orientales de Moscou, etc.. On doit à M. Aïvazovsky, entreautres ouvrages, un abrège de Y Histoire de Russie et un autre de l'Histoire de l'Empire ottoman, écrits en arménien (1836) un Atlas arménien en 10 pl. Il a été l'un des plus assidus collaborateurs d'Aucher dans la composition de son Grand Dictionnaire de la langue arménienne, et a publie deux revues arméniennes le Pazmaveb, pendant son séjour au monastère de Saint-Lazare, et la Colombe de Masais (franco-arménienne), à Paris.

AIVAZOVSKY, IVAN, pe'ntre de marine russe, frere du précèdent. Né à Theodosie en 1817, il fut admis comme pensionnaire de l'empereur, à l'Académie impériale des beaux-arts de Saint-Petersbourg en 1833, et y est devenu professeur. M. I. Aivazovsky, s'est fait une réputation au moins européenne comme peintre de marine, et est considéré comme le premier des peintres russes en ce genre. Il a exposé à plusieurs Salons de Paris, a obtenu une 3° médaille en 1845 et la croix de la Légion d'honneur en 1857 avec son Café turc à Rhodes: il est en outre décoré de plusieurs ordres étrangers, ainsi que de l'ordre de Sainte-Anne de Russie. A l'Exposition universelle de 1867, M. 1. Aivazovsky avait envoyé une Vue prise sur la côte de Crimée. Il exposait en 1878: une Tempête aux bords de la mer Noire; Une nuit dans l'archipel près du mont Alhos, magnifique effet de lune sur les flots Brouillards drtns le golfe de Naples et Avant la tonte (en Crimee), anx bords de la mer Noire. L'illustre artiste russe habite en Crimée un palais princier oit, du reste, il a plus d'une fois reçu son souverain avec un luxe tout'oriental. Ce luxe, toutefois, n'implique pas la mollesse et ne fait aucun tort au travail, car M. Aivazovsky exposait encore au Salon de 1886 deux toiles Noé et sa famille après le déluge et une Marine, effet de nuit. AIZELIN, EUGÈNE ANTOINE, statuaire français, ne a Paris en 1821. Elève de Ramey et de Dumont, à l'Ecole des beaux-arts, il envoya une Sapho en plâtre au Salon de 1852, et au Salon suivant la même, coulee un bronze. Dès lors, M. Aizelin ne cessa plus de produire des œuvres diverses, mais toujours très remarquables. Le ptâtre de sa Nyssia au bain lui valut une 3* medaille en 1859, et le marbre une 2e médaille en 1861 sa Psyché, marbre, aujourd'hui au musée du Luxembourg, fut l'objet d'un rappel de 2* médaille (1863). Enfin, en t8ti7, M. Aizelin était décoré de la Légion d'honneur: il avait exposé une Suppliante, marbre, dont le plâtre avait déjà paru au Salon de 1864. A l'Exposition universelle de 1878, cet artiste obtenait une nouvelle médaille de 2e classe. On lui doit, en outre, des statues en pierre de Saint Grégoire de Nysse et de Saint Cyrille, pour l'église de la Trinité de Saint Honoré et de Sainte Geneviève, pour l'église Saint-Roph les figures de la Danse des façades des théâtres du Cirque et du Châtelet, etc. Il a expose dans ses dernières années la Paix, statue en marbre (1883) Marguerite, statue en marbre dont le plâtre avait paru au Salon précédent (1884); un Archer du XVI- siècle, stntue en plâtre (1R85); le Japon, statue en marbre, pour le Museum d'Histoire naturelle (1886).

ALARD, JEAN DELPHIN, violoniste français, né à Bayonne, le 8 mars 1815, reçut fort jeune des leçons d'un musicien de l'orchestre de Rayonne, M. Armingaud pere, qui le mit en état de faire sa partie dans cet orchestre dès l'âge de huit ans. Admis en 1827, au concours, dans la classe d'Habeneck, il remporta le premier prix de violon du Conservatoire en 1830. Nomme en 1838 membre de la Société des concerts, il devint volon solo de la Chapelle des Tuileries en 1840, professeur de violon au Conservatoire en i843 et violon solo de la Société des concerts en 1845. En 1847, il fondait avec M. Franchomme, des séances de musique de chambre très suivies pendant une longue suite d'années, et dans lesquelles étaient presque exclu sivement exécutées les œuvres de Beethoven, Haydn et Mozart. Les dernières de ces séances ont été données par M. Alard, assisté de son fidèle collaborateur M. Franchomme et de M. Francis Planté, dans la grande salle du Conservatoire, en 1871 et 1872. Il a pris sa retraite de professeur du Conservatoire au mois d'octobre 1875. On a de lui l'Ecole du violon, méthode adoptee par le Conservatoire des Etudes, des duos, concertos, quatuors, symphonies, etc. Il a encore publié dans ces dernières années un grand nombre de compositions pour le violon, consistant principalement en fantaisies sur des motifs d'opéras célèbres. M. Alard est membre do la Légion d'honneur depuis 1850.

ALARY, JULES EUGÈNE ABRAHAM, compositeur françnis, ne de parents français, a Mantoue, en 1814. Il fut élève du Conservatoire de Milan de 1827 à 1831, et flûtiste du théâtre de la Scala jusqu'en 1833, époque où il vint à Pans il se livra à l'enseignement du chant et du piano et devint, en 1836, chef du chant au casino Paganiui (rue de la Chaucsee-d'Antin En 1840, il se rendait a Florence, pour faire representer un opcra en 2 a les: Rosmunda, reventit aussitôt après, et ae-

ceptait l'année suivante les fonctions de chef du chant et de bibliothecaire de la Société de musique religieuse et classique. En 1850, il faisait représenter au héàtre italien Rédemption, mystère en 5 parties puis, l'annee suivante, au même théatre le Tre Nozze, opéra-bouffe en 3 actes. En 1852, il partait pour SaintPetersbourg, où il était appelé pour faire représenter au Théâtre impérial un grand opéra en 5 actes Sardanapale. A son retour à Paris, en 1853, il était nommé pianiste accompagnateur de la chapelle impériale, fonrtions qu'il conserva jusqu'en 1870, c'est-à-dire jusqu'à lachate de l'empire, et devenait en même temps directeur de la musique au Théâtre Italien. Il a fait représenter depuis cette époque l'Orgue de Barbarie, 1 acte aux Bouffes; la Beauté du diable, 1 acte (1860), à l'Opéra-Comique le Brasseur d'Amsterdam, 1 acte (I861), à Ems la Voix humaine, opéra en 2 actes (1861), à l'Dpéra Locanda gratis, opéra-bollffe, i acte (1866), au Théâtre Italien.- M. Alary a publié en outre, tant en France qu'à l'étranger, une foule de compositions vocales, scènes, airs, romances, en français, en italien, en allemand, en angluis des duos, des trios, des quatuors, etc., dont la nomenclature serait beaucoup trop etendue.

ALAUX, JULES EMILE, écrivain et professeur français, né en 1828 à Lavaur (Tarn). Reçu docteur ès-lettres et agrégé de philosophie, après avoir professé en province, puis à Paris, au collège Sainte-Barbe, il fut appelé à la chaire de philosophie de Neuchâtel (Suisse) et depuis, à la même chaire du lycée de Nice. — M. Alaux a collaboré à la Revue française, à la Revue contemporaine et à diverses autres publications périodiques il fut attache quelque temps au journal le Parlement de Gregory Ganeero (1870), où il rédigea, notamment, le compte rendu des débats du Corps législatif. On lui doit, en outre Essai sur l'art dramatigue (l855); la Religion au XIX- siècle (1857); Visions d'amour poésies (1858); la Raison, Essai sur l'avenir de la philosophie (l860); Laure, étude (1861); Pape et Roi (1861) la Philosophie de M. Cousin (/864); les Tendresses humaines, poésies (1867); la Religion progressive (1869); la Republique (1871); l'Analyse métaphysuique (1872)); Études esthetiques (1874); Histoire d la philosophie (188E); Précis d'instruction morale et civique (1883); la Langue français du XV* au XVIIe siècle (1885), etc.

ALBANI (Madame), EMMA Li JEUNESSE, cantatrice franco-canadienne, née à Montréal vers 1852, d'un père musicien de talent, qui lui enseigna de bonne heure la musique. Avant perdu sa mère dès l'âge le plus tendre, elle fut envoyée, avec ses sœurs, au couvent du Sacré-Cœur de Montréal, pour compléter son éducation. A peine sortie du couvent, son père l'envoya en Europe pour compléter, cette tois, son instruction musicale. Elle resta deux ans à Paris, sous la tutelle de la baronne Lafitte, suivant les leçons de Duprez; puis partit pour Milan, où elle devint élève du vieux mnestro Lamperti. Plusieurs années se passèrent en études laborieuses, au bout desquelles elle debuta avec succès à Messine, sous le pseudonyme d'Albani, qu'elle n'a plus quitté (1870). Elle obtint aussitôt un engagement pour Malte. Dans l'hiver de 1871-1872, elle chantait au théâtre de la Pergola, à Florence, et fut assez heureuse pour faire accepter la Mignon d'Ambroise Thomas à un public italien, ma gré plusieurs échecs précédents. MIIe Albani chantait au Theatre royal italien de Londres pendant la saison de 1872. Au mois d'octobre de la même année elle débutait au Théâtre italien de Paris dans la Sonnambula, et remportait à ce théâtre, quelques semaines plus tard, un succès sérieux dana Lacia. Après s'être fait entendre en Autriche, en Russie, en Italie, elle était de retour à Londres eu 1874, où elle se faisait applaudir dans I Puritani, Amleto et Riqoletto principalement. Au commencement de 1877, Mm· Albani, attachée au théâtre do Covent Garden par un très brillant engagement, revenait à Paris et y remportait un succès éclatant dans Lucia, la Sonnambula, Ripoletto, etc. Elle retourna ensuite à Londres, puis accepta un engagement aux Etats-Unis; et depuis lors, l'Angleterre et les Etats-Unis se disputent cette prima donna. En 1883, elle se faisait applaudir à Washington dans Faust et Rigoletto, puis à Philadelphie dans le Vai.sseau santôme. En janvier 1885, elle chantait à l'Opéra italien de Batcelone, avant pour les mois suivants un engagement pour la Hollande et pour le Festival de Birmingham, on elle chanta sa partie dans le nouvel oratorio ou « trilogie sacrée de Gounod: Mors et Vita, (exécuté au Trocadéro, pour la première fois en France, le 22 mai 1886 seulement, avec Mme Gabrielle Krauss), outre le rôle à elle destiné dans le nouvel opéra d'Anton Dvoràk, écrit spécialement pour cette solennité. ALBEMARLE (comte d'), GEORGE THOMAS KEPPEL, général et écrivain anglais, descendant d'une famille hollandaise élevée à la pairie par Guillaume III en 1696. Il naquit à Londres le t3 juin 4799, fit ses études à. l'école de Westminster, entra dans l'armée comme oflicier d'infanterie en 1815 et assista à la bataille de Waterloo. En 182f, il devint aide de camp du marquis d'Has"tings, gouverneur général de l'Inde; après quoi il entreprit un voyage à travers l'Arabie, la Perse et la Russie (1824). Promu major à son retour en Angleterre, il devmt (simultanement) aide de camp de lord Wellesley, lord-lieutenant d'lrlande et du duc de Sussex en Angleterre, puis officier d'ordonnance de la reine Victoria dès son avènement au trône. M. Keppel tut membre de la chambre des Communes pour le district est de Norfolk de 1832 à 1835, et pour Lymington de 1847 à 1850, et secrétaire privé de lord John Russell en 1846 et en 1847. En 1851, il succéda ù son frère, décédé, comme sixième comte d'Albemarle. Major genéral en 1858, lieutenant général en 1866. il était élevé au gradede général en 1874. Le comted'Albemarle a publié: Relation personnelle d'un Voyage de l'Illde en Angleterre,

par Bassorah, Bagdad, les ruines de Babylone, le Kourdistan, la Perse, la rive occidentrtle de la mer Caspienne Astrakan, Nijni-Novogorod, Moscou et SaintPétersbourg, pendant l'année 1824 (1825, 2 vol.); Relation d'un Voyage dans le Balkan, ainsi que d'une visite à Azani et à d'autres reines découvertes récemment en Asie-Mineure, en 1829-30 (1831, 2 vol.); Mémoires du marguia de Rockingham (/851, 2 vol.) et Cirtquante ans de ma vie, autobiographie (1876, e vol.). ALBERT, ALEXANDRE MARTIN (dit), homme politique français, né à 'Bury (Oise), le i7 avril 1816; il vint de bonne heure à Paris pour y exercer son état de mécanicien modeleur, et prit une part active à la révolution de 1830. Rédacteur en chef du journal l'Atelier, qu'il avait fondé en 1840 et qu'il dirigeait tout en contmuant l'exercice de son état, M. Albert n'avait pas toutefois acquis une très grande notoriété lorsque éclata la révolution do 1848. L'à-propo4 de son apparition dans les bureaux de IaRéforme, au moment où se rédigeait la liste des membres du gouvernement provisoire proposès par ce journal, le fit ajouter à cette liste, bien que le nom d'un autre ouvrier, beaucoup plus connu que le sien dans le monde politique, eût, quelques minutes plus tôt, réuni la grande majorité des suffrages. Accepté, non sans difficultés, par les membres elus à la Chambre des députés, M. Albert n'eut, tant comme membre du gouvernement provisoire que comme vice-président de la commission du Luxembourg, qu'un rôle assez effacé. Elu représentant de la Seine à la Constituante, il eut à peine le temps d'y paraitre que, compromis dans l'affaire du 15 mai, cette Assemblée autorisait, à l'unanimité moins une voix, celle de M. Greppo, des poursuites contre lui et deux autres de ses membres, Barbés et de Courtais, lesquelles devaient aboutir à un arrêt de déportation prononcé par la haute cour de Bourges. M. Albert fut alors enfermé à Doullens, puis à Belle-Isle, et enfin au pénitencier de Tours. Rentré à Paris à l'amnistie (1859), M. Albert obtint un emploi à la Compagnie parisienne du gaz, et ne s'est plus, depuis, occupé de politique active. ALBERT, FRÉDÉRIO RODDLPHE, archiduc d'Autriche, né le 3 août 1817, fils du feu archiduc Charles et de la princesse Henriette de Nnasau-Weilburg il épousa, en 1844, la princesse Hildegarde de Bavière, qui mourut le 2 avril 1864, laissant deux filles. Entré de bonne heure dans l'armée, il commandait une division en Italie, en 1849, et prit une part importante à la bataille de Novare. A l'issue de cette campagne, il reçut le commandement du 3* corps d'armée et fut nomme gouverneur general de la Hongrie. Pendant un conge du général en chef Benedek, en 1861, il fut appelé au commandement des troupes autrichiennes en LombardoVenétie. Commandant en chef de l'armée autrichienne du Sud, pendant la campagne de 1866, il vainquit les Italiens, commandés par le général Durando, à Custozza (24 juin). Après Sadowa, il fut nommé (13 juillet) commandant en chef de l'armée autrichienne, en remplacement du général Benedek. Il conserva ce titre jusqu'en mars 1869, époque à laquelle il fut nommé inspecteur général. L archiduc Albert a publie: De la responsabilité de la guerre (Ueber die Verantwortlichkeit im Krieg, f860), ouvrage traduit la même année en français par M. L. Dufour, capitaine d'artillerie, et en anglais par le capitaine W.-J. Wyatt, qui l'a inséré dans ses Rèflexions sur la formation des armées, avec un aperçu sur la réorganisation de l'armée anglaise (1869).

ALBERT, FRÉDÉRIC AUGUSTE, roi de Saxe, est né le 23 avril 1828, et a épousé, le 18 juin 1853, la princesse Caroline de Wasa, née en 1833. Entré de bonne heure dans l'armée, la guerre de 1870 le trouva lieutenant général commandant l'infanterie saxonne. Il accepta du roi de Prusse, vainqueur peu généreux de son père, en 1866, le commandement du 12e corps d'armée, formé du contingent saxon, sous les ordres du prince FrédéricCharles, avec le grade de général d'infanterie. Après l'investissem*nt de Metz, il fut placé à la tète d une quatrième armée, composée du corps qu'il commandait dejà. le 12e, auquel le 4' avait été reuni, et reçut pour mission de marcher contre le maréchal de Mac-Mahon, de concert avec le prince royal de Prusse. Nous n'entrerons pas dans les détails des opérations de ces deux armées, operations dont la capitulation de Sedan devait être le résultat prochain. La capitulation signée, les deux armées se dirigèrent sur Paris; celle du prince de Saxe investit la rive droite, et, entre autres sorties de l'armée assiégée, eut à supporter le choc de celle du 2 decembre 1870, connue sous le nom de bataille de Champigny, qui coûta cher aux troupes saxonnes, bien que nous n'ayons pu en profiter beaucoup. Le prince Albert résigna son commandement aussitôt après l'armistice et rentra en Allemagne, remplacé à la tète de son armée par le général Fabrice, ministre de la guerre de Saxe. Il fut alors nommé par l'empereur inspecteur général des armées et feld-maréchal general. Le 29 octobre 1873, il succédait à son père, le roi Jean, sur le trône de Saxe. Son règne n'a été signalé, jusqu'ici, par aucun événement de quelque importance, quoique le Parlement saxon ait plus d'une fois opposé une certaine résistance aux exigences politiques ou économiques de la Prusse. ALBERT, EDWAHD, PRINCE DE GALLES. — Voyez Galles (PRINCE DE).

ALBERT (d'), CHARLES, chorégraphe et compositeur de musique anglais, d'origine française, ne près de Hambourg, en i815. Il est fils d'un capitaine de cavalerie de l'armée française. Après la mort de son père, sa mère l'emmena en Angleterre, où son talent musical attira l'attention de Kalkbrenner, qui en fit son élève. Sous cette direction, il put étudier les œuvres classiques des grands maitres. Ensuite il se rendit à Paris et suivit les cours de musique et de danse du Conservatoire. De retour à Londres, il fut nommé maitre de ballet

et premier danseur au théâtre de Covent Garden mais il abandonna bientôt la scène et se fit professeur de musique et compositeur. Le talent, nous dirions presque le génie, qui lui fait donner à ses compositions le véritable caractère que promet leur titre, justifie leur succès souvent prodigieux. Ses œuvres principales sont la Péri, F'aust, les lêes, la Reine du bal, le Lis de la vallée, valses la Polka du sultan, la Noce, Helène, Coquette, Isabelle, le Roi Pippin, la Polka du soldat, polkas l'Express, Pélissier, galops, etc., etr. Ses compositions en ce genre sont littéralement innombrables.

ALBONI, MARIETTA, célèbre cantatrice italienne, née à Cesena, province de Forli, en 1824. Son père, qui avait un emploi supérieur dans l'administration des douanes, lui fit donner une excellente éducation. Aayant montré de très bonne heure un goût exquis pour la musique et particulierement pour le chant, sans parler d'une voix magnifique, elle fut mise en état de cultiver ces excellentes dispositions et devint élève de Rossini au lycée de Bologne. A quinze ans, elle débutait au Théâtre communal de Bologne, avec tant de succès, qu'un engagement lui fut bientôt offert pour le théâtre de la Scala de Milan. Là, sa réputation s'établit sur des bases désormais inébranlables. Quelques années plus tard, elle pouvait entreprendre une tournée artistique dans les principales villes de l'Europe, qui l'acclamèrent successivement. En 1846, elle était à Londres, et paraissait sur la scène du théâtre de Covent Garden, dont le directeur M. Delafield, pour l'y retenir, éleva spontanément le chiffre de ses appointements de 12,000 à 50,000 fr. Le théâtre de M. Delafield souffrait beaucoup alors de la concurrence du théâtre de Sa Majesté, ou tout Londres courait entendre une autre cantatrice, plus vieille à peine de quelques années, mais déjà célèbre Jenny Lind. La jeune cantatrice italienne contrebalança le succès de sa rivale, au grand bénéfice de la caisse du théâtre de Covent Garden. Venue en France en 1847, elle parut d'abord à l'opéra dans trois concerts, où elle fit sensation. M. Vatel, alors directeur du Théâtre Italien, lui offrit un engagement, à ses propres conditions elle débuta, à ce théâtre par le rôle d'Arsace, de Semiramide; puis chanta celui de Malrolm, dans la Donna del La,go; celui d'Orsinia, dans Lucrexia Borgia. etc., etc. Après une courte apparition à Madrid, Mil. Alboni fut appelée à l'Opéra (1850), pour y chanter le rôle de Fidès du Prophéte, créé en 1848 par Mme Viardot. Après une brillante tournée artistique dans les principales villes des Etats-Unis, et une autre dans lee principales villes de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, Mme Alboni, de retour Il Paris, rentra au Théâtre Italien dans la Nina, de Coppola, puis reparut à l'Opéra, où elle créa, en 1854, Zerline, ou la Corbeille d'oranges. d'Auber. Elle visita ensuite Lisbonne, Barcelone, Londres et Rouen, et de nouveau fut engagée au Théâtre Italien, tout en faisant à Londres les saisons, qui ne correspon dent pas aux saisons théâtrales de Paris. Elle chanta à Paris à cette époque: Riqoletto, Marta, Il Giuramento, Un Ballo tn maschera, Coai san tutte, etr. Elle quitta definitivement la scène en 1866, après la mort de son premier mari, le comte Pepoli. Apres la mort de Rossini, en 1869, elle reparut cependant sur la scone du Théâtre Italien, par une exception qu'un sentiment délicat lui avait seul dictée pour faire entendre ta Petite messe solennelle du maitre qui avait ete son premier guide et son ami, et accepta de M. Strakos -h un engagement pour participer aux exécutions de cette œuvre organisées par lui à l'étranger. Elle reparut, aussi par exception, au Théâtre Italien de Paris, en 1872, dans il Matrimonio segretto; il avait été questionun moment de son engagement au même théâtre, en 1876, pour quelques representations seulement. Depuis sa retraite officielle,' c'est surtout dans des concerts de charite qu'on a pu entendre la brillante cantatrice qui, en pareil cns, apporte avec empressem*nt son concours si precieux et absolument gratuit. La veuve du comte Pepoli épousait à Paris, le 22 janvier 1877, M. Ch. Ziegler, .capitaine de la garde républicaine, passé depuis dentla gendarmerie départementale.

ALCESTER (biron), FREDERICK BEAUCHAMP PAGET SEYMOUR, amiral anglais, né à Londres, le 12 avril 1321, étudia à Eton, et vntra dans la marine en 1834. Lieutenant en 1842, capitaine en 1854, contre-amiral en 1870 et vice-amiral en 1876, il a été élevé au rang d'amiral en 1882. Il servit, comme volontaire et nide de camp du général Godwin, dans la guerre de Birmanie (1853-54) et mérita d'être quatre fois cité à l'ordre du jour de t'armée. En 1854, il combattit les Russes dans la mer Blanche. En 1860-61, étant commandant de la station australienne, il prit part aux opérations de la brigade navale dans la Nouvelle-Zélande, à la suite desquelles il fut fait compagnon de l'ordre du Bain. Nommé aide de camp de la Reine en 1866, puis secrétaire du premier lord de l'Amirauté (1868-70), il commanda l'escadre d'évolution de 1872 à 1874, date à laquelle il devint lord de l'Amirauté. Il tut promu commandeur du Bain en 1877. Après avoir commandé l'escadre de la Manche, puis cette de la Mediterranée, l'amiral Seymour prit, en septembre 18a0, le commandement de la flotte des puissances européenne momentanément alliees, pour faire une démonstration sur la côte albanaise, en réponse au refus de la Porte de càder Dulrigno au Monténegro, contre toute espèce de justice, il faut le reconnaitre. A son retour, l'amiral reçut les remerciements de son gouvernement et peu après (1881) il était élevé a la dignité de grand-croix du Bain. Comme commandant eu chef de la flotte de la Méditerranée, il prit une part importante aux opérations militaires de 1882 en Egypte. Le 6 juillet, il sommait Arabi Pacha de suspendre les travaux des torts d'Alexandrie, sons menaco de bomber- dement le 10, il envoyait un ultimatum nux ministres égyptiens, portant remise des forts eitués à l'entrée du port; et le 1f, dès le matin, le bombardement com-

mençait; an bout de quelques heures les forts étaient en ruines. Le lendemain, Alexnndrie hissait le dripeau parlementaire. Arabi avait abandonné la ville, renonçant une défense impossible. Sir Beauchamp Seymour conserva le commandement suprême jusqu'à l'arrivée de l'armée sous les ordres de sir Carnet (depuis lord) Wolseley. A son retour, il reçut les félicitations du Parlement et fut élevé à la pairie sous le titre de baron Alcester d'Alcester, dans le comté de Warwick.

AL.co*ck, sir RUTHERFORD, diplomate et orientaliste anglais, né à Londres, en 1809 Il étudia la médecine au collège du Roi (King's College), à Londres. En 1833-34, il servit en Portugal comme chirurgien de la brigade navale, et fut inspecteur général des hôpitaux de la Légion espagnole, sous les ordres de sir De Lacy Evans, en 1335-36. En 1839, il fut appelé comme commissaire à régler les réclamations de cette Légion. Envoyé en Chine en 1844, comme consul à Foo-Tcheou, il remplit successivement les mêmes fonctions à Shanghai (1846) et à Canton (1849); il fut nommé, en 1858, consul général au Japon, et promu, en 1859, au poste de ministre plénipotentiaire ét consul général au même lieu. Sir R. Alco*ck, qui était déjà chevalier ou commandeur des ordres de la Tour et l'Epee de Portugal, de Charles I et d'Isabelle la Catholique d'Espagne, fut fait chevaliercommandeur de l'ordre du Bain le 19 juin 1862, et reçut le grade honorifique de docteur en droit civil de l'université d'Oxford le 28 mars 1863. Inspecteur en chef du commerce britannique en Chine, le 28 mars 1865, il était nommé, le 7 avril suivant, envoyé extraordinaire et ministre plenipotentiaire à Pékin, fonctions dont il se démit en juillet 1871, après vingt-sept ans de services diplomatiques dans l'Extrême-Orient. Président de la Société royale de géographie en 1876, sir R. Alco*ck faisait partie du commissariat britannique à l'Exposition universelle de 1878. Sir Rutherford Alco*ck a publié Notes on the medical history of the British legion of Spain (1838); Elements of Japanese grammar (1861); Familiar Dialogues in Japanese (1863) la Capitale dit Taicoun (the Capital of the Tycoon a narrative of a three years résidence in Japan 1863); l'Art et les arts industriels au Japon (1878). Il a, en outre, collaboré aux Quarterly et Edinburgh Reviews.

ALCOTT, Amos BRONSON, philosophe américain, né à Wolcott (Connecticut) le 29 novembre 1799, est fils d'un petit fermier, et, étant encore enfant, voyagea comme colporteur dans les Etats du Sud. Suivant leur coutume, les planteurs lui offraient une cordiale hospitalité, et beaucoup d'entre eux, hommes instruits et intelligents, ayant remarqué les dispositions du petit colporteur à l'étude, lui prêtaient des livres qu'il dévorait. A son retour dans le Connecticut, renonçant à la vie errante, il entra comme instituteur dans une école d'enfants puis, ayant imaginé une méthode d'enseignement nouvelle, il se rendit à Boston, où il ouvrit une école en 1828. Mais sa méthode était en avance sur l'opinion publique, qui voulut persévérer dans les anciens errements les élèves manquèrent, et l'entreprise échoua. M. Alcott se rendit alors à Concord (Massachusetts) et se voua tout entier à l'étude de la théologie naturelle et à la recherche de méthodes rationnelles de reforme diététique et des institutions politiques et sociales. En 1842, il partit en Angleterre, où il étudia la méthode d'enseignement de Pestalozzi. Il revint en Amérique, accompagné de deux amis anglais, MM. Lune et Wright, dont le premier acheta à Harvard (Massachusetts) une ferme qui reçut le nom de Fruitlands, où ils entreprirent de fonder une communauté nouvelle; mais ils ne réussirent point, et la ferme fut revendue. M. Alrott retourna alors à Concord, ou il mena la vie d'un philosophe péripatétirien, faisant des conférences et des lectures publiques sur une foule de sujets, notamment la divinité, la nature humaine, la morale, la diététique, etc. Il a écrit dans le Dial, « magazine » de philosophie transcendante publié à Boston, uno série d'articles mystiques portant le titre de Orphies Sayings (1839-42); on a encore de M. Alcott: Entretiena avec des enfants sur les Evanqiles (1836, 2 vol.); Tablets (I868), et Concord Days (/871), contenant des réminiscences de l'histoire de la ville de Concord.

ALCOTT LOUISA MAY, femme de lettres américaine, fille du précédent, née à Germantown (Pensylvanie) en 1833. Elle commença de bonne heure à écrire, et son premier ouvrage: Fairy Taies (Contes de fées), fnt publie en t855. Pendant la guerre de Sécession, elle entra comme infirmiere dans un hôpital, ce qui lui permit de publier, en 1863, les Croquis d'hdpital (Hospital Sketches), extraits des lettres qu'elle avait écrites à sa famille au cours de ses fonctions. Elle devint, cette même année, collaboratrice de l'Atlantic Monthly de Boston. Mlle Louisa May Alcott a en outre publié plusieurs romans, parmi lesquels nous citerons: Moods (l864) Morning Glories et autrea histoires, nouvelles (1867); Little Women (1868); An Old-fashioned Girl (1869); L'ttle Men (1871); Work, a Story of Experience (/873); Cupid and Chom-Chow etc., nouvelles (1873); Eight Cousins, or the Aunt Hill (f875); Siluer Pitchers, et autres histoires, nouvelles (1876); Rose in bloom suite des Eight Cousins (1877); Under the Lilac8 (1878); Jack and Jill (1880); une série de courtes nouvelles sous le titre general de Aunt Jo'Scrap, Bag; Sptnning-wheel Stories, nouvelles 1894), etc. Les ouvrages de Mlle Louisa M. Alcott ont presque tous eu un très grand succès le tirage de l'ouvrage intitulé Little Women (Les Petites Femmes), par exemple, aurait dépassé un million d'exemplaires en moins de dix ans.

ALDRICH, THOMAS BAILEY, poète et romancier americam ne à Portsmouth (New Hampshire) le 11 novembre 1836. Il se preparait à entrer au collège, quand la mort de son père vint s'opposer à la réalisahon de ce projet, et le contraignit à accepter un emploi

dans la maison de son oncle, négociant à New-York, où M. T. B. Aldrich avait commencé 1 écrire dans divers journaux de New-York, notamment dans le Harper's Magazine, dans l'Atlantic Monthly, etc., tant en vers qu'en prose. Il a publié les poèmes suivants the Bells (1855); the Ballad of Baby Bell, and other poems (1856); the Cours of true love never did run smooth (1858); Pampinea, and other poems (1861); Poems (l865); Cloth of Gold, and other poems (1874); Flowers and Thorna, poésies (1876); Lyricg and sonnets (l880); Friar'a Jerome Beautiful Book (1881), etc. Nous citerons parmi ses ouvrages enprose Daisy's Neckdaee and what came of il (l857); Oui of his head, a Romance in prose (1862); the Story of a bad boy (f869); Margery Daw 1873); Prudence Palfrey (1874) T,2e M. Thomas B. Aldrich est devenu rédacteur en chef de l'Atlantic Monthly, importante revue de Boston. ALECSANDRI, VASILI, poète, litt-rateur et diplomate roumain d'origine vénitienne né à Jassy, en juillet 1821. Ses études, commencées dans une école française de sa ville natale, furent continuées à Paris d'où, après s'être fait recevoir bachelier es lettres, il retourna dans son pays en 1839. Imbu des idées politiques et littéraires qui prévalaient en France à cette epoque, il s'empreasa de s'associer à la « Jeune Roumanie n, dont le rêve était précisément la régénération intellectuelle de son pays par l'introduction de ces idées. Sa première œuvre est la Bouquetière de Florence, pubhée dans une revue de Jassy, la Dacie littéraire. Il a, depuis, publié dans divers recueils littéraires, un grand nombre de poésies et d'articles. Devenu en 1844 codirecteur des deux théâtre français et moldo-valaque de Jassy, il composa plusieurs pièces qu'il y fit représenter avec succès, entre autres George de Sadngoura, Jassy en carnaval, la Pierre de la maison, la Noce villageoise, Madame Kiritza, etc.. Il fondait en même temps, avec son associé, l'ancien directeur de la Dacie littéraire, Cogolniceano et avec Ion Ghika, une nouvelle revue, le Progrès, supprimée peu de temps après. Après un voyage dans l'archipel grec, une partie de l'Asie Mineure et de l'Italie, il revint à Jassy d'où le mouvement d'avril 1848, que suivit de près la révolution de Bucarest et dans lequel il se trouva compromis, le força de s'expatrier une fois de plus. Il revint à Paris, où il se fit dans la presse l'énergique avocat de la démocratie moldo-valaque. Rentré dans son pays, il y fonda en i855 la Roumanie littéraire, bientôt supprimée. Partisan de l'union des deux principautés, il composa l'année suivante une sorte de « Marseillaise » unioniste, intitulée la Bora de l'Union. Ce qui recommande tout particulièrement à l'estime publique M. Alecsandri, c'est l'acte par lequel, rendu maître de sa fortune par la mort de son père (1855), il affranchit d'un coup tous ses esclaves, exemple qui fut bientôt suivi par près de mille propriétaires d'esclaves, et qui ne fut pas sans influence sur la prompte détermination du prince Grégoire Ghika, dont le décret proclamait peu après l'affranchissem*nt général. Membre du divan chargé de preparer la constitution moldo-valaque, à l'époque de la réunion des deux principautés (1857), M. Alecsandri fut appelé au ministère des affaires étrangères, dans le cabinet Ghika, en 1859. Il donna sa demission six mois après et se retira à Jassy en 1865. Il fonda dans cette ville une nouvelle revue, intitulée Convorbiri literare, à laquelle il collabora activement. M. Alecsandri, qui est membre du Sénat roumain et a déjà été plusieurs fois appelé à ce poste, était nommé en mai 1885 envoyé extraordinaire et ministre plenipotentiaire du royaume de Roumanie près la République française. Il assistait le 7 juin suivant à la fête des felibres célébrée à Sceaux en l'honneur de Florian et dont il avait accepté la présidence d'honneur. M. Alecsandri est officier de la Légion d'honneur. On a de lui Répertoire dramatique (1852); Ballades et chant8 populaires de la Roumanie (1855); les Doinas, poésies (1853), traduites en français par M. Voinesco (1855); te Collier littéraire (1857); les Lacrimiore, poésies, etc. etc.

ALEXANDER, sir JAMES EDWARD, général et voyageur anglais, ne à Westerton, comté de Stirling, en 1803, est descendant des Alexander de Nenatrie, plus tard comtes de Stirling; il fit ses études aux college d'Edimbourg, de Glasgow, puis au cullego militaire de Sandhurst et entra dans l'armée. Il servit dans l'étatmajor d'abord aux Indes, au Cap, dans l'Amérique du Nord, et prit part aux guerres de Birmanie de Perse, de Turquie, de Portugal et de Cafrerie. En 1836-37, il fit partie d'une expédition de découverte dans l'intérieur de l'Afrique, et fut fait chevalier en récompense des services qti rendit dans cette occasion; un peu plus tard, il était chargé par son gouvernement d'explorer les forêts de l'Amérique anglaise. II commandait, pendant le siège de Sébastopol, le 14' régiment d'infanterie il eut aussi un commandement dans la Nouvelle-Zélande, à l'époque de la guerre contre les Maoris. Sir James E. Alexander est auteur dé plusieurs relations de voyages, telles que Excursions in Western Africa; An expédition into Southern Africa; Explorations in British America; Sketches in Portugal; Transatlantic Sketches; Travels from India to England Travels through Russia and the Crimea etc., et de traductions du persan. On lui doit encore Life of the duke of Wellington; Passages in the life of a soldier, etc. Sir James, qui est aujourd'hui lieutenant général dans l'armée anglaise, est décoré de plusieurs ordres étrangers et de plusieurs médailles militaires commemoratives; il est notamment commandeur de l'ordre persan du Lion et du Soleil et do celui de Saint-Jean de Jérusalem, chevalier du Medjidié. Il a éte nommé membre (compagnon) de l'ordre du Bain en 1873. Il est enfin membre de la Société royale d'E-

dimbourg, de celle des antiquaires écossais, Pt des Sociétés royales géograph que et asiastique de Londres. En 1875, ce fut le général Alexander qui alla en Egypte pour arrêter les dispositions relatives an transport à Londres de l'obélisque dit aiguille de Cléopàtre, offert par le khédive à l'Angleterre.

ALEXANDER, STEPHEN, mathématicien et astronome américain, né le 1er septembre 1809. à Schenectady (New-York); fit ses études au collège de l'Union, entra en 1882 au séminaire de Princeton, et fut, en 1834, élu professeur suppléant do mathématiques au collège de New-Jersey. En 1840, une chaire d'astronomie ayant été créée, il y fut appelé aussitôt. En 1845, il reprit la chaire de mathématiques; mais, en 1854, il l'abandonna définitivement pour celle de mécanique et astronomie, qu'il a conservée jusqu'en 1878, époque où il prit sa retraite. Il a publié un grand nombre de travaux sur l'astronomie, les mathématiques, la physique, etc., lesquels attirèrent sur son nom l'attention du monde savant aussi bien en Europe qu'en Amérique. Nous citerons Philsical Phenomena attendant upon solar éclipses; Fondamental Principales of mathematica; On the origin of the forms and the present condition of some of the clusters of stars (Sur l'origine des formes et la condition présente de quelques groupes d'etoiles) Harmonies in the arrangement of the solar system which seem to ba confirmatory of the Nebular Theory of La Place. M. S. Alexander a dirigé deux expéditions ayant pour objet l'observation d'éclipses solaires, l' une au Labrador, en juillet f860, et l'autre dans l'ouest des Etats-Unis, en goût 1869.

ALEXANDER, WILLIAM, prélat irlandais, évéque de Derry et Raphoe fils d'un pasteur du nord de l'Irlande, est né à Londonderry, en avril 1824. Il étudia d'abord à l'école de Tunbridge, puis aux collèges d'Exeter et de Brasenose, à Oxford, où il prit ses grades de bachelier, puis de maître es arts. Entre dans les ordres, il desservit une petite cure du nord de l'Irlande; il devint ensuite recteur de Camus juxtaMorne, comté de Tyrone, et chapelain du marquis d'Abercorn, lord-lieutenant d'Irlande. En 1864, il fut nommé au doyenné d'Emlv. En 1867, il se porta candidat à la chaire de poésie d'Oxford, mais il échoua. Le 12 juillet de la même année, il était appelé à l'évéché de Derry et Raphoe, devenu vacant par la mort du docteur Higgin, et consacré le 13 octobre suivant à la cathédrale de Saint-Colomban, à Londonderry. Peu après son élévation à l'épiscopat, il fut créé docteur en théologie d'Oxford. — En 1860, il avait remporté le prix de l'université d'Oxford pour un poème sur un sujet sarré. It a publie un Essai pour le pris de Théologie, un volume de Poèmea, plusieurs Sermons et Conferences, etc., outre une collaboration frequente, en prose et en vers, aux publications littéraires périodiques. Il a épousé MISS CECIL FRANCES HUMPHRIES, auteur elle-même de Chants moraux, d'Hymnes pour les enfants et de Poèmes sur des sujets tirés de l'Ancien Testament.

ALEXANDRA III, empereur de Russie, fils d'Alexandre 11, est né le 10 mars 1845. Il aucceda à son père, assassiné par les nihilistes, le 13 mars 1881 son couronnement n'eut toutefois pas lieu avant le 27 mars 1883, à Moscou, où il fut l'occasion de fêtes magnifiques. Alexandre 111 avait épousé, le 9 novembre 1866, la princesse Marie Frédérique Sophie Dagmar, fille du roi Christian IX de Danemarck. Le parti liberal russe attendait beaucoup de l'avènement de ce prince; on parlait depuis longtemps, à l'occasion de bruits d'abdication d'Alexandre II, de reformes très importantes; mais dans les circonstances tragiques qui ont amené cet avènement, depuis lequel le nouveau czar a vecu longtemps à Gatrhina, dans une retraite prudente, on conçoit que ces espérances aient pu être trompées. Le règne d'Alexandre 111 n'a donc guère ete marqué, jusqu'à présent, que par des découvertes de nouveaux complots et des condamnations de nihilistes vrais ou prétendus ce qui n'est pas pour améliorer bien sensiblement la situation.

Il nous parait, du reste, intéressant de donner ici le portrait suivant d'Alexandre 111, tracé par le comte Paul Vasili dans la Nouvelle Revue du 1" mai 1886 car ce portrait peut donner l'explication de bien des laits, notamment de la désillusion du parti libéral russe, qui escomptait d'avance l'avènement du nouveau czar « Timide, déliant, craignant d'être dominé par une influence intéressée, dit M. Vasili, il se perd par les minuties avec lesquelles il essaye d'examiner la moindre affaire, de se rendre compte par lui-même du plus petit détail de la marche du gouvernement. II n'a donc pas de coup d'oeil politique, n embrasse pas les consequences favorables des faits ou d'une chose, mais il a de la ténacité, de l'obstination, de la suite dans les idées. Son intelligence, ses connaissances, sont plus étendues qu'on ne le suppose généralement seulement il ne sait ni s'en servir ni même montrer qu'il les possède. Il ne comprend ni les besoins de son époque ni ceux de son pays. Très entier, ce qu'on appelle en France « tout d'une pièce », il n'admet pas la moindre concession à l'esprit de son temps, ni le moindre compromis avec le principe autocratique qu'il represente. Sa plus grande vertu, c'est-à-dire aon amour excessif de l'honnêteté, lui a fait plus de tort qu'un defaut, car elle l'a poussé à s'entourer de gens irrepro 'hables, mais incapables. » — Peu de souverains, à coup sûr, sont en etat d'encourir les mêmes reproches. D après la même source, l'alliance allemande, qu'il subit par nécessite, pèserait singulièrement à Alexandre 111.

ALEXANDRE Ier, prince de Bulgarie, second fils du prince Alexandre de Battenberg (flesse) et cousin de l'empereur de Russia Alexandre III sa mere était la fille de l'ancien ministre de la guerre de Polo-

gne, comte von Kauck devenue princesse par un mariage morganatique. Le prince Alexandre est né le 5 avril 1857 il fit la dernière campagne d'Orient avec l'armée russe, dans les rangs du 8' régiment de uhlans ou comme attaché à l'état-major du prince Charles de Roumanie; il assista au siège de Plewna et traversa les Balkans avec le général Gourko. De retour en Allemagne, il passa du régiment de dragons de Hesse dans les gardes du corps prussiens, à Potsdam. Alexandre fut élu prince héréditaire de Bulgarie, par t'assemblée des notables réunie à Tirnova, le 29 avril 1879 et par un vote de l'Assemblée nationale du 13 juillet 1881, il fut investi, pour sept annees, de pouvoirs législatifs extraordinaires.

Le i8 septembre 1885, les Rouméliotes se soulevaient et renversaient leur gouvernement turc, demandant l'union de la Roumélie orientale à la Bulgarie, avec le prince Alexandre pour souverain. Mais l'ambition de celui-ci, qui semble interpréter le mot a union n comme un synonyme d'annexion, amena des complirations de toute sorte, notamment la guerre avec la Serbie, que 'intervention des grandes puissances eut bien de la peine à faire cesser et qui provoqua une espèce d'épidemie d'armements s'etendant jusqu'à la Grèce. Le prince Alexandre, faisant la sourde oreille aux conseils de la Russie, se brouilla décidément avec le czar, son trop honnête cousin, qui ordonna sa radiation des contrôles de l'armée russe (5 novembre). C'est, croiton, dans le but d'arriver, par l'intermédiaire de ce prince à une réconciliation avec Alexandre III, qu'il rendait visite incognito au roi Charles de Roumanie, à Bucarest, ou plutôt au palais Cotroceni, le 5 juin 1886. En tout cas, l'union de la Roumélie orientale et de la Bulgarie existe de fait, quoique non approuvée par les puissances garantes, et ce à la parfaite indifférence de la Porte, première intéressée. ALEXANDRI. Voy. Alecsandri,:

ALGER, WILLIAM ROUNCEVILLE, théologien américain, né à Freetown (Massachusetts), le 11 decembre 1823; fit ses études au collège d'Harvard et à l'école de théologie de Cambridge; puis devint pasteur de l'église unitaire, à Roxbury, près de Boston. En 1855, il succédait à Th. Parker comme ministre des « Liberal Christians », qui exercent leur culte au Music Hall de Boston, encore aujourd'hui. Ministre de l'église du Messie, à New-York, de 1876 d 1879, M. Alger a prêché depuis dans diverses grandes villes de l'Ouest. II a publié: Histoire symbolique de la Croix (1861); la Poésie de l'Orient (the Poetry of Orient, or Metrical Specimens of the thought, sentiment and fancy of the East, 1856) Histoire critique de la doctr.ine de la vie fulure (186/); le Génie de la solitude (the Genius of solitude, or the Loneliness of human life, 1867) les Affections des femmes (Friendships of women, 1870); Prières présentées d la Chambre des représentants du Massachusetts 1868); Vie d'Edwin Forrest (1877); l'Ecole de la vie (1881).

ALGER, HORATIO, écrivain américain, cousin du précédent est né à Revere, près de Boston, le 13 janvier 1834. Il fit ses études au collège d'Harvard, qu'il quitta en 1852, pour se vouer à l'enseignement en mèmo temps qu'aux travaux littéraires. il fit ensuite son tour d'Europe, envoyant à divers journaux des correspondances contenant ses imp ressions sur les pays qu'il parcourait. De retour en Amerique, il reprit renseignement et le cours de ses travaux pour les publications périodiques. En 1866, il se fixa à New-York. Vivement intéressé par la déplorable condition des enfants errants, il écrivit à ce sujet deux séries d'esquisses ayant pour titre, l'une: the Ragged Dick (Dick, le mal vêtu), et l'autre: the Tattered Tom (Tom, le déguenillé). Outre ces esquisses et une collaboration considérable à diverses magazines, M. H. Alger a aussi publié un roman: Helen Ford.

ALGLAVE, ÉMILE, écrivain français, né à Valenciennes le 27 avril 1842. Il acheva ses études à Paris, au Lycée Louis-le-Grand, suivit les cours de la faculté de droit, où il obtint le grade de docteur en 1868, divers cours des autres facultés, et se fit admettre comme élève pensionnaire à l'Ecole des chartes, où il obtint le titre d'archiviste-paléographe (1864) avec une thèse sur le Droit mérovingien d'après la loi des Francs Ripuaires. Reçu agrégé de la faculté de droit, il fut nommé en 1870 professeur de droit romain et de droit administratif à Douai, puis chargé d'un cours d'économie politique à Lille en 1873. En 1864, M. Alglave avait fonde avec M. Yung la Revue des cours scientifiques et la Revue des cours littéraires devenues Revue scientifique et Reuue politique et littéraire le gouvernement du 24 mai (1873) mit M. Alglave en demeure do modifier l'esprit libéral de ces deux publications importantes ou d'en abandonner la direction, et sur son refus, il fut révoque comme professeur, malgre les protestations de la faculté de Douai. A la fin de 1878, il était appelé à la chaire de science financière, nouvellement créée à la faculté de droit de Paris. Il avait pris, en 1874, la direction française de la Bibliothèque scientifique internationale, série d'ouvrages paraissant périodiquement et à la fois en français, en anglais, en allemand, en russe et en italien. En novembre de la même année, il se porta candidat à la députation dans l'Oise contre le duc de Mouchy, mais sans succès. Outre les deux revues citées, M. Alglave a collaboré au journal le Temps et au Cours de droit civil de M. Valette il a publié les Lecons sur les propriétés des tissus vivants de Claude Bernard, recueillies par lui pour la Revue des cours scientifiques (1868). On lui doit en outre Droit d'action du ministère public en matièré civile et Juridictions civiles chez Les Romains, ses thèses de doctorat (1868) Action du ministère public et Théorie des droits d'ordre public (1874-76, 2 vol. in-8), édition relondue et considérablement aug-

mentée de sa thèse sur le même sujet Principes des conatitutions politiques, broch. la Lumière électrique, avec M. J. Boulard (1881). M. Alglave est auteur d'un système de monopole facultatif des alcools par l'Etat. qui n'a pas d'abord été accueilli dans les régions parlementaires et a été combattu avec une grande viva. rité à la Société des Agriculteurs de France (mars 1886). Toutefois, M. Alglave était admis par la commission spéciale du Sénat, en juin suivant, à exposer son système, qui présente certainement de grands avantages, fût-ce seulement au point de vue hygiénique que nous avons la faiblesse de placer au-dessus do tous les autres, et prié par cette commission de formuler un projet pour le lui soumettre.

ALI PACHA, diplomate ottoman, né vers 1835 debuta dans la carrière politique comme référendaire du Divan impérial. En 1858, lorsque Fuad Pacha vint à Paris comme plénipotentiaire de la Porte, à la conférence convoquée pour la discussion de la convention relative aux Principautés-Unies, il s'attacha Ali Bey, qui se fit bientôt remarquer par une vive intelligence et des aptitudes diplomatiques toutes particulières. En 1861, Ali Bey fut nommé premier secrétaire de fambassarde ottomane à Paris, et en 1862, étant retourné à Constantinople en congé régulier, le gouvernement lui confia la délicate mission de commissaire en Serbie, après le bombardement de Belgrade. Grâce à son habileté, à son tact exquis, il put aplanir presque toutes les difficultés qu'il rencontra. Tout en conservant cette position, Ah Bey fut charge, en 1865, de la direction politique du vilayet de Bosnie. En 1868, il fut nommé membre du conseil d'Etat, création nouvelle du sultan Abd-ul-Aziz. En 1869, il fut appelé aux fonctions de sous-secrétaire d'Etat au ministère des travaux publics, et conserva ces fonctions jusqu'en 1870. Nommé, à cette époque, gouverneur général d'Erzeroum, puis de Trébizonde, il fut, à cette occasion, élevé au rang de pacha. En 1872, il devint préfet de Constansieurs réformes importantes et utiles. Ali Pacha a été, de ottoman près la République française. Les difficultés résultant, pour le gouvernement turc, du soulèvement bosniaque et herzégovinien firent songer naturellement à un homme qui avait déjà, dans des circonstances presque semblables, rendu de si grands services dans ces mêmes provinces il fut donc rappelé en janvier i876 et nommé gouverneur général de l'Herzégovine, élevée expressément pour lui au rang de vilayet. Quelques jours seulement avant sa déposition par les soflas (30 mai 1876), Abd-ul-Aziz avait nommé Ali Pacha gouverneur général de Soutari d'Albanie. Ali Pacha est commandeur de la Légion d'honneur.

ALICOT, JEAN JACQUES CÉSAR EUGÈNE MICHEL, homme politique français, est né à Montpellier, en 1842. Il fit son droit à Paris et y exerçait depuis quelques années la profession d'avocat lorsqu'éclata la guerre. Il fit son service dans la garde nationale, en qualité d'officier; et en février 1871 il fut appelé à la sous-préfecture de Bagnères-de-Bigorre. Un an plus tard, M. Alicot devenait sous-chef de cabinet .iu ministre de l'intérieur Victor Lefranc, qu'il suivait naturellement dans sa retraite, en novembre 1872. Retiré à Argeles (Hautes-Pyrénées), dont il était maire, M. Alicot se présenta à une élection partielle qui eut lieu dans ce département en janvier 1875, et échoua avec une très forte minorité. Aux élections de 1876, il se présenta de nouveau comme candidat républicain conslitutinnnel, et fut élu au scrutin do ballottage du 5 mars. M. Alicot siégea à gauche, et fut l'un des 363 députés qui votèrent l'ordre du jour de défiance contre le ministère de Broglie après le 16 mai. Il fut aussi l'un de ces députés que les électeurs ne renvoyèrent pas à la Chambre, aux élections du 14 octobre suivant. Il fut en compensation nommé maître des requêtes au conseil d'Etat (juillet 1879). Réélu par l'arrondissem*nt d'Argelès, comme candidat républicain, aux élections générales du 21 août 1881, il échoua de nouveau à celles du 4 octobre 1885, grâce au scrutin de liste. Il est maître des requêtes honoraire au conseil d'Etat et membre du conseil supérieur de l'Agriculture.

ALIMPITCH, RAZUKO, général serbe, est né vers 1830. Il a été quelque temps directeur du collège d'artillerie de Belgrade, organisé pan le général Français Zach, et devint ensuite colonel dans l'armée régulière. Le colonel Alimpitch a été en outre ministre des travaux publics de Serbie. Promu général peu de temps avant la guerre de 1875-1876, il fut appelé au commandement du corps d'armée serbe destiné à opérer sur la Drinn. Le 3 janvier 1876, il passait rette rivière à la tête de son armée et combattait les troupes turques près de Bjelina. Quelques jours après le combat de Bjelina, devant laquelle le général Alimpitch mettait le siège, avait lieu le combat de Ratcha. Le général Alimpitrh fit preuve, dans ces deux affaires, non soulement do bravoure, mais d'une science militaire incontestable, qne la tournure des événements ne lui permit bientôt plus, d'ailleurs, d'utiliser.

ALISHAN, LÉON, poète arménien, viraire général de la congrégation cntholique arménienne des mékhitaristes. Né à Constantinople en 1820, il fit ses études à Venise, entra dans les ordres en 1840 et prit le grade de docteur en théologie en 1841. Il fut alors appelé à la chaire de théologie du cnllège Raphaël, dont nière qualité au collège arménien de Paris en 1858, il fut rappelé à Venise en 1865 et fait vicaire général en 1876. — On doit au P. Alishan, outre une collection de poésies publiées à tliverses époques, isolées, puis réunies sous le litre de Poésies complètes (Venise, 18571867, 5 vol.), una Géographie universelle (1854) l'Arménie modeste (1855); un Tableau succinct de l'Histoire

et de la littérature de d'Arménie (1860); Chansonspopulaires des Arméniens (1867); l'Arménie pittoresque, Monographies historiques, 2 vol. (1870); les Assises d'Antioche, du connétable Sempad, d'après la version arménienne (1876). Il a donné, en outre, diverses traductions du Rodolphe de Habsbourg, de Pyrker; de plusieurs Poésies de Schiller; d'un chant du Child Harold, do Byron d'un choix de poésies américaines, sous ce titre Lyre américaine, etc., etr.

ALISON, sir ARCHIRALD, général anglais, fils de l'auteur de l'Histoire de fEurope depuis la chute de Napoléon, est né à Edimbourg le 21 janvier 1826. Il a fait ses études aux universités de Glasgow et d'Edimbourg. Entré dans l'armée écossaise en 1846, il était capitaine au 72° régiment de highlanders en 1853, major à brevet en 1856, lieutenant-colonel en 1858 et colonel en 1867. Il servit en Crimée, où il prit part au siège de Sebastopol aux Indes, pendant la rébellion, où il était secrétaire militaire à l'état-major de lord Clyde et perdit un bras au siège de Lucknow; et à la Côte d'Or (pays des Ashantis), comme brigadier général de la brigade européenne et commandant en second de l'expédition (1873-74), Il commandait sa brigade ù la bataille d'Amoaful, à la prise de Bequah, au combat de Ordahsu et à la prise de Coomassie. Héritier du titre de baronnet à la mort de son père, en 1867, sir Arrhibald Alison fut envoyé comme adjudant général en Irlande, en octobre 1874. Promu major général en octobre 1877, il fut ensuite attaché au ministère de la guerre, puis appelé au commandement de la première brigade de la 2e division de l'armée d'Egypte (1882), avec laquelle il fut d'abord chargé d'occuper la ligne ferrée d'Alexandrie à Ramleh, quelques jours après le bombardement. En septembre suivant, il prenait part à la bataille de Tell-el-Kébir, à la tête de la brigade écossaise; et après la reddition d'Arabi, il demeura en Egypte à la tête de l'armée d'occupation de 12,000 hommes qui y fut alors laissée. Promu lieutenant général en novembre 1882, sir Archibald Alison résigna son commandement en Egypte, par raison de santé, et rentra en Angleterre en mai i8S3. En octobre suivant, les habitants de Glascow lui offraient une épée d'honnenr. On doit au général Alison un traité estimé sur la Réorganisation de i'armée, publié en t869. ALLAIN-TARGÉ, François HENRI RENÉ, homme politique français, ne à Angers, le 7 mai 1832. Ayant fait son droit à Poitiers, il se fit inscrire au barreau d'Angers en 1853, et fut nommé, en juillet 1861, substitut du procureur imperial près la cour de cette ville. Ayant donné sa démission le 26 janvier 1864, il quitta Angers. Désormais fixé à Paris, il fut, peu de temps après son arrivée, attaché à la rédaction de l'Avenir national et collabora en même temps au Courrier du Dimanche. Il fonda en 1868, avec MM. Challémel-Lacour et Brisson, la Revue politiques, supprimée vers la fin de cette même année et reprit, à au suite de cette suppression, sa place à la rédaction de l'Avenir national. 11 prit part, en novembre 1871, à la création de la République francaise, dont il resta longtemps un des principaux redacteurs. M. Allain-Targé fut nommé préfet de Maineet-Loire, par décret du gouvernement de la Défense nationale en date du 5 septembre 1870, fonctions qu'il conserva un peu plus d'un mois il fut peu après (décembre) nommé préfet de la Gironde, ayant dans l'intervalle agi en qualité de commissaire du gouvernement de la Defense nationale dans le Maine-et-Loire, la Mayenne et la Sarthe. Apres le vote des préliminaires de paix, M. Allain-Targé, partisan de la guerre à outrance, donna une seconde fois sa démission de préfet et revint à Paris, où il posa sa candidature à l'Assemblée nationale, aux élections complémentaires du 2 juillet; mais il é"houa. Le 23 du même mois, il était élu conseiller municipal de Paris pour le quartier d'Amérique (XIXe arrondissem*nt) réélu en 1874, il dévint vice-président du conseil en 1875. Au scrutin de ballottage du 5 mars 1876, ce même XIX- arrondissem*nt de Paris (la Villette) l'envoyait siéger à l'Assemblée nationale. Réélu député, par le même arrondissem*nt le 13 octobre 1877, le 21 août 1881, et le 18 octobre 1885 député de la Seine, M. Allain-Targé fit partie du cabinet Gambetta comme ministre des finances, du 14 novembre 1881 au janvier et du cabinet Brisson comme ministre de l'intérieur, du 7 avril au 29 décembre 1885.

Outre sa collaboration aux divers journaux que nous avons cités, M. Allain-Targé a publié plusieurs brochures d'actualité politique et financière. C'est surtout dans les questions de finances, d'ailleurs, où les spécialistes sont rares, que M. Allain-Targé, au conseil municipal, ù l'Assemblée, à la Chambre des députés, comme dans les colonnes de la République francaise, a montré une compétence indiscutable. Dans la discussion relative au rachat des chemins de fer, il s'est déclaré partisan décidé de l'exploitation par l'Etat, ce qui fut une des causes de son entrée dans le cabinet du 14 novembre. En mai 1876, il s'était fait remarquer par l'énergie avec laquelle il avait défendu à l'Assemblée nationale une proposition d'amnistie pleine et entière, en faveur des condamnés de l'insurrection communaliste de 1871, dont il était un des auteurs. Sa visite aux choleriques de Toulon et de Marseille, en septembre 1885, lui attira d'autre part beaucoup de sympathies.

ALLASSEUR, JEAN JULES, sculpteur français, né Paris en 1818. Elève de l'Ecole des beaux-arts et de David d'Angers, il débuta, en 1846, par un buste en plâtre et reparut au Salon de 1853 avec le plâtre d'un groupe Moïse sauoé des eaux, dont le marbre figura au Salon de 1859 et valut alors à l'artiste, qui avait dejù obtenu une 2emédaille en 1853, une medaille de 1re classe. Nous citerons encore do M. Allasseur, une statue en bronze de Rotrou, pour la ville de Dreux (1866); Saint Joseph, en pierre, pour l'église Saint-Etienne-du-Mont de Paris (1867); bustes de Mansard, etc. (1868); portrait de Mme Edmond About, terre cuite (1870); une réduction du Moïse sauvé des eaux (1875) plus de nombreuses

statues pour les monuments publics, notamment celles île Malherbe. de Leucothoé, de la Sculpture, de la Pêche fluviale, dans les cours du Louvre; celles de saint Charle.s Borromée, ù l'église Saint-Etienne-duMont de Paris, etc., etc. M. J.-J. Allasseur a été décoré de la Légion d'honneur en 1867.

ALLEGRE. VINCENT GAÉTAN, homme politique et administrateur français, né à Six-Fours (Var), le 7 août 1835. M. Allègre exerçait la profession d avocat à Toulon, où ses opinions avancées étaient bien connues, au moment de lit guerre. Nommé maire de Toulon après le 4 septembre, il fut révoque par M. de Broglie en 1873. Au scrutin de ballottage du 5 mars 1876, M. Allègre était élu député, comme républicain radical, par les électeurs de la deuxième circonscription de l'arrondissem*nt de Toulon. Il prit place à l'extrême gauche, vota l'ordre du jour des 363, et fut réélu le 14 octobre 1877. Le 20 juillet M. Allègre était nomme gouverneur de la Martinique et donnait sa démission de député. En juin 1886, le bruit courut qu'à la suite de dissentiments avec le ronseil privé de la colonie et d'un vote du conseil général qm l'avait mis en minorité, il demandait au ministre de la marine l'autorisation de rentrer en France. Mais ce bruit fut presque aussitôt officiellement démenti.

ALLEN, WILLIAM HENRI, savant professeur américain, né à Manchester (Maine), le 27 mars 1808 il prit ses grades au collège de Bowdoin. en 1833, et entra comme professeur à l'académie de Cozenovia (New-York), où il enseigna les classiques jusqu'en 1836. II fut nomme à cette époque professeur de physique et de chimie au collège Dickinson, à Carliste (Pensylvanie). où, de 1846 à 1849, il fut ensuite professeur de philosophie et de littérature anglaise. Président du collège Girard, de Philadelphic, do 1849 à 1862, il devint président du collège d'agriculture de Pensylvanie, puis reprit, en 1867, la présidence du collège Girard, qu'il a conservée depuis. Il a été en outre choisi pour président, en 1872, par la Société biblique americaine. M. W. H. Allen se fit recevoir docteur en médecine au collège de médecine de Philadelphie en 1846, et docteur en droit au collège do l'Union de New-York et au collège Emory et Henry de la Virginie, en 1850. Il a prononcé beaucoup de discours, ocrit un grand nombre de rapports relativement à l'éducation, et collaboré ù divers magazines, revues, etc., par des articles sur la philosophie, la littérature et 1 éducation

ALLEN, GRANT, littérateur anglais, né à Kingston (Canada), le 24 fevrier 1848. Il fit ses études au college Merton, à Oxford, et se livra de bonne heure à la litterature. On a de lui Physiological Æsthetics (1877) Colour Sense (1879) Evolutionism at large (1881) Anglo- Saxon Britain (1881) Vitgnettes from nature (1881) rolours of Flowera (1882) Colin Clout's Calendar (1883), etc. Il a, en outre, collaboré activement à la presse periodique et quotidienne.

ALLIBONE, SAMUEL AusTEM, bibliographe américain, né à Philadelphie le 17 avril 1816, se fit de très bonne heure une grande et légitime réputation par sa science profonde de la littérature anglaise. Bien qu'il s'occupât de commerce, étant à la tete d'affaires considérables pendant plusieurs années, ses études favorites ne furent jamais négligées. Il entreprit vers 1853 son grand ouvrage: Dictionnaire critique de la littérature anglaise, auquel il ne cessa de travailler avec assiduité pendant dix-sept années et plus. Le premier volume parut en 1858, le second en 1870 et le troisième et dernier en 187t. Ces trois volumes, de plus de mille pages grand in-8° charun, constituent un véritable monument de science littéraire et de recherches patientes; l'ouvrage ne contient pas moins de 46,499 notices bio-bibhographiques et 40 index. M. Allibone a, en outre, collaboré a la Nort-American Review, à l'Evangelical Quarterly Review et à diverses autres publications périodiques; il a publie plusieurs traites et essais religieux. Il a aussi été pendant plusieurs années l'éditeur des publications de l'Union des e'oles américaines du dimanche, on lui doit, en outre: Index alphabétique du Nouveau Testament ( 1869); l'Umon Bible Compamon .(1871); Citations des.Poetes, depuis Chaucer jusqu'à Tennyson (1879 Citations des Prosateurs, depuis Socrate jusqu'à Macaulay (1876); Auteurs illustres de tous les temps (1879), etc.

ALLINGHAM, WILLIAM, poète irlandais, né en 18Q8, à Ballyshannon, ou son père etait directeur de la Banque provinciale; reçut une assez bonne éducation dans une école irlandaise, et ecrivit do tres bonne heure dans les publications périodiques. Son premier volume de Poèmes, didié à Leigh Hunt, parut en Leigh Hunt encouragea beaucoup cette première tentative du jeune poete, et plus tard il devait le protéger dans des circonstin es peut être plus importantes. En 1854 parut Day and Night Songs; et en 1855, une édition revue, augmentée et illustree par Millais et autres, de ce même recueil de poésies; en 1864 parut Laurence Bloomfield en Irlande, poème moderne en douze chapitres; et en 187i Songs, Poems, and Ballads. — M. Allingham jouit, depuis 1864, d'une pension littéraire. 11 a succedé à M. J. A. Froude (vovez ce nom), comme rédacteur en chef du Fraser's Magazine, en 1874. Li même année, il épousait Mlle Helene Paterson, aquarelliste distingué (V. la notice suivante).

ALLINGHAM (dame) HBLEN PATERSON, dessinateur et peintre aquarelliste anglaise, née près de Burton-surTrent, le 26 septembre 1848. Après la mort de son pere, en 1867, elle vint résider à Londres auprès de sa tante, miss Laura Herford, artiste qui, quelques années auparavant, avait réussi à faire admettre les femmes au cours do l'Académie royale, que miss Helen Paterson suivit des son arrivée. Elle ne tarda pas à se distinguer par ses dessins sur bois pour l'illustration des publicationa périodiques telles que le Graphie, le Cornhill Magazine et autres. Entre temps elle exposait en divers lieux des

aquarelles remarquées: May, Dangerous Ground, à la galerie Dudley the Milkmard, Wait for me, à fArademie royale (1874); Young Customers (1875); Old Mené Gardens, Chelsea Hospital (1877); un assez grand nombre de scènes de la vie anglaise, principalement de la vie rurale et plusieurs portraits de Thomas Carlyle. Mme Allingham a été élue associée de la Société royale des aquarellistes en 1875.

ALLOU, EDOUARD, avocat français, né à Limoges, le G mars 1820, vint à Paris, où il fit ses études au collège Bourbon, suivit les cours de l'Ecole de droit et fut reçu avocat en 1841. Nommé, la même annee, secrétaire de la Conférence des avocats, il fut charge du discours de rentrée de 1842. Ses débuts à la cour d'assises furent des plus brillants mais il éprouvait un sentiment de répulsion insurmontable pour les affaires criminelles, et les abandonna, en conséquence, pour les affaires civiles. Afin de se rompre plus sûrement à la pratique de ces sortes d'affaires, il entra chez un avoué, où il resta, travaillant consciencieusem*nt, pendant deux années. Il devint ensuite secrétaire de Liouville. Membre de la commission de réforme du Code d'instruction criminelle en 1849, du conseil de l'ordre des avocats de Paris en 1852, il devint vers le même temps avocat de la direction des douanes et de l'administration des hospices. Il a été, enfin, élu bâtonnier de l'ordre en 1866 et 1867. Parmi les affaires les plus importantes auxquelles M' Allou a pris part, et dont le nombre est énorme, nous pouvons citer le prores intenté par la maison Didot contre Thoisnier-Despla- ces, relativement au droit de propriété de la Biographie universelle; le procès de Proudhon au sujet de son livre: l'Eglise et la Révolution; relui du testament d'Auguste Comte celui du duc de Brunswick contre sa fille naturelle, Mme de Civry; l'affaire Bonaparte-Paterson plusieurs grands procès financiers et de presse; l'interminable affaire Bauffremoot; l'affaire Borel (séparation), presque aussi prolongée, qui se termina, le 1 juin 1876, par un arrêt en faveur du mari, client de Me Allou l'affaire Menu de Saint-Mesmin, terminée le 30 juin; il plaidait pour le journal France, dans le procès intenté à divers journaux par le supérieur du college Sainte-Geneviève, au sujet du scandale de l'Ecole polytechnique (21 juillet 1876); pour M. Gambetta, poursuivi par le cabinet du 16 mai à raison de son disrours à Lille, où il déclarait que la situation ne laissait qu'une alternative au maréchal-président « se démettre ou se soumettre a, etc., etc. Quant aux affaires criminelles où il a plaidé, nous nous bornerons à citer le procès de l'assassin Poulmann.

M. Allou, en juillet 1869, a brigué les suffrages des électeurs de la quatrième cironscription de la Seine, en qualité de candidat de l'opposition libérale; mais, n'ayant réuni qu'un nombre de voix insuffisant, et le premier tour de scrutin n'ayant pas donné de résultat, il se désista au scrutin de ballottage et ne renouvela plus la tentative. Mais, en 1873, on le vit dans les renions électorales soutenir avec une grande chaleur, quoique sans succès, la candidature de M. de Rémusat, contre celle do M. Barodet. Il a été élu sénateur inamovible, en remplacement du général de Cissey, décédé, le 10 juillet 1882. M. Allou a été promu officier de la Légion d'honneur le 16 janvier i882.

ALLMAN, GEORGE JAMES, savant irlandais, né à Cork, en 1812, lit ses études à l'institution académique de Belfast, puis à l'université de Dublin. Un profond sentiment de la liberté, augmenté encore par la rigueur des lois qui pesaient alors sur les catholiques dans son pays, le porta à se jeter cie bonne heure dans le parti de la liberté irlandaise et, pour être plus habile à défendre ses opinions, il entreprit l'étude du droit. Mais une réelle passion pour la science biologique, lui fit abandonner le droit pour la médecine, avant qu'il eût pris le nombre d'inscriptions nécessaires pour être reçu avocat. Il se fit recevoir docteur en médecine à l'universite de Dublin en 1844, et la même année, il fut nommé professeur royal de botanique à cette université, circonstance qui lui fit abandonner son projet de se vouer à la pratique de la médecine. En 1855, il quitta cette chaire pour celle d'histoire naturelle de l'université d'Edimbourg, à laquelle il venait d'être nommé, et qu'il ronserva jusqu'en 1870, époque où l'état de sa santé le rontraign t à abandonner le professorat. Peu après, l'unitersite d'Edimbourg lui conférait le titre honorifique de docteur en les ses travat, t scientifiques les plus importants ont eu pour objet les représentants les plus infimes du règne animal, dont la physiologie et l'anatomie captivèrent spécialement son attention. Pour ses recherches dans cette branche intéressante de la biologie, la Société royale d'Edimbourg lui a décerné, en 1872, le prix Brisbane; l'année suivante, la Société royale de Londres lui remit une médaille royale, et il recevait de l'Academie royale irlandaise, en 1878, la médaille Cunningham, en or. A l'occasion des élections generales de 1874, le comité libéral du bourg de Bandon le choisit pour candidat; mais il déclina 1 honneur qui lui était fait. La même année, M. Bentham ayant donné sa demission, il fut élu à la présidence de la Société linneenne. En 1879, il présidait l'Assemblée de l'Association britannique pour l'avancement des sciences, réunie à Sheffield. Au retour de l'expédition du Challenger, la magnifique collection d'hydroides rapportée par cette expédition lui fut confiée, pour en faire le classem*nt et la description.

Les resultats de ses recherches biologiques sont exposés dans de nombreux mémoires publies dans les Philosophical Transactions, les Transactions of the royal Society of Edinburgh et les Transactions of the royal irish Academy, ainsi que dans ses Rapports adresses à u l'Association britannique pour l'avancement des sciences », et dans ses communirati ms aux Annals of Natural History au Quarterly Journal of Microscopic Science, et à divers autres journaux scientifiques. Ses

œuvres les plus considérables sont: A Monograph of the Freshwater Polizœ (1856, in-folio A Monograph of the Gymnoblastic Hydroids (1871-72. in folio); toutes deux publiées par la Société royale et illustrees de nombreuses figures roloriées.

ALMA-TADEMA. LAmENT. peintre hollandais, né à Dronryp, le 8 janvier 1836. Il commença son. édu- cation artistique à l'Académie royale d'Anvers et la poursuivit sous la direction du baron H. Leys, dont il fut autant le collaborateur que l'élève. Il alla ensuite à Londres, où il a fini par se fixer, s'y étant marie en 1871 et ayant obtenu peu après ses lettres de naturalisation. M. Alma-Tadema, qui a figure au Salon de Paris et à nos grandes expositions internationales, a obtenu une médaille en 1864, une 2- medaille en t8G7 et une 1re médaille en 1878 nomme chevalier de la Légion d'honneur en 1873, il était promu officier à la suite de l'Exposition universelle de 1878. Il est, du reste, décoré d'une foule d'ordres étrangers, et peu d'artistes sont capables d'exhiber une brochette aussi abondam- ment et richement fournie que la sienne, sans parler des nombreuses médailles obtenues dans toutes le. expositions où il valait la peine de concourir, et dont la liste serait vraiment trop longue. Devenu successivement associé (1876) puis membre titulaire (1879) de l'Académie royale de Londres, et correspondant de l'Académie des beaux-arts de Paris (1881), M. AlmaTadema fait également partie de toutes les académie artistiques de 1 Europe, même des plus exclusives. Nous allons donner la liste des principaux ouvrages de cet artiste éminent, qu'un critique français a quuhlié « le premier des archeologues Ce sont l'Education des petit*-enfants de Clotilde (1861) Venance, Fortunat et Radegonde (1861); Comment ils s'amusaient en Egypte il y a 8000 ans (1863) Frédégonde et Pretestat (l864); Jeux égyptiens 1865); le Soldat de Marathon (l865); Entrée d'un théâtre romain (1866) Agrippine visitant lea cendres de Germanicus (1866) la Momie, Tarquin le Superbe (1867) la Sieste, Phidias et les marbres d'Elgin, un Marché aux fleurs (1868) Danse pyrrhique, le Convalescent, un Cabaret (f869) un Jongleur, la Vendange (1870) un Empereur romain, une Féte intime (1871); l'Improvisateur, la Mort du premier-né une Halte (1872) le Diner, les Cerises, la Pérhe (1873) Joseph intendant de Pharaon, la Dixième Plaie d'Eqypte, une Galerie de sculpture, une Galerie de peintur e, l' Automne, Sur les marches du Capitole (1874), etc. une Audience chez Agrippa, Cléopàtre, Après la danse (1876); les Sai.sons (4 toiles), Entre l' espérance et la crainte (1877) un Modèle de sculpteur (Venus esquiline), un Trait de l'amour (1878) Au temps de Constantin, Une cordiale bienvenue, Fête de Pomone (/879); Fête de printemps, Il n'y est pas, Frédégonde (l880); un-Laurier rose, Sapho (1881); le Chemin du temple (1883); Salle de toilette d'un bain public d Rome, la Rose des roses (1886), etc., etc.

Mme ALMA-TADEMA, née Laura Theresa Epps, est également une artiste distinguée. Elle a envoyé plusieurs toiles aux expositions de l'Academie royale, de la Société des artistes français de Londres, ainsi qu'au salon de Paris notamment, parmi ces dernieres, le Miroir (1873) et le Coin du feu (1874).

ALPHAND, JEAN CHARLES ADOLPHE, ingénieur et administrateur français, né à Grenoble, le 26 octobre 1817. Entré à l'Ecole polytechnique en 1835, il en sortit et entra à l'Ecole des ponts et chaussées en 1837, devint ingénieur en chef en 1854, inspecteur general des ponts et chaussées le 25 décembre 186P et inspecteur général de 1re classe, le 3 mai 1875. De 1839 à 1854, M. Alphand est demeuré à Bordeaux, chargé de travaux de chemins de fer, ponts, canaux, etc.; au mois de décembre de cette dernière année, il fut nommé ingénieur en chef et placé à la tète des travaux et embellissem*nts de Paris, passant successivement d'une direction à l'autre des branches les plus importantes d'un service qui, sous l'impulsion de M. Haussmann, ne tondait à rien moins que la transformation complète de la capitale. C'est surtout dans le service des promenades et plantations, certainement le plus important, que M. Alphand s'est particulièrement signalé. On lui doit la transformation en puros des apportées aux promenades intérieures, la création des squares qui émaillent aujourd'hui Paris de bouqu'ts de verdure qui ne sont pas seulement agréables à l'œil, et dont celui des Buttes-Chaumont pourrait presque passer pour un chef-d'œuvre sans parler du Trocadero et du parc de l'Exposition universelle de 1°67. Lorsque, presque au début de la guerre de 1870, nos défaites répétées commencèrent à faire craindre pour Paris, M. Alphand fut nommé colonel de la légion auxiliaire du génie et charge en cette qualité de la fermeture des fortifications et des autres travaux de défense arrêtés par le génie militaire il s'y employa avec une ardeur telle, que ces travaux étaient termines sur toute l'étendue de l'enceinte, au bout de dix-huit jours. Nomme par M. Thiers directeur des travaux de Paris mai 1871), il dut entreprendre, en cette qualité, la tâche heureusem*nt peu ordinaire d'effacer, dans la mesure du possible, les traces laissées par le passage de deux fléaux impitoyables l'invasion et la guerre civile. Il s'y dévoua aussitôt, avec son zèle or. dinaire. Une des plus remarquables et des plus importantes restaurations accomplies par M. Alphand dans cette occasion, c'est le repeuplement du bois de Boulogne, si maladroitement devaste, par quinze mille arbres de pleine sève, pris aux forêts de Senart et de Fontainebleau. Le Conseil municipal de Paris republicain eut d'abord quelque peine à s'habituer à ce nom, dont la notoriété datait fatalement de l'empire mais M. Alphand qui n'était pas d'ailleurs un homme politique, n'avait pas moins rendu de service

i la république, qneique en moins de temps*. qu'il en avait pu rendre ù t empire l'opposition qu rencontra au debnt dans le (:onseil municipal dura peu, et il a pu conserver sa position, où il eut etc difficile de le remplacer. Docore d'un grand nombre d'ordres etran- gers, M. Alphand a ete nomme chevalier de la Legion d'honncur on octobre 1852, pmmu officier en decembro 1862, commandeur en juillet 1869 et grand officier le 11 juillet 188!. Il a ete membre du Conseil municipal de Bordeaux et du Conseil general de la Gironde avant sa nomination à Parie. —On a de lui lés Promenades de Paris; Histoire et description det bois de Bouloune et de Vincennes, des Chrtmpa-Elyaeea, des parts, squares, boulevards de Paris r- vol. infolio, illustrés du 80 gravures sur acier, 23 rhromolithographies et 487 gravures sur bois), publication d'un grand luxe, qui ne coute pas moins, tirée sur papier do Hollande, de 1000 francs, en librairie Arboretvm et Fleuriste de la ville de Paris; description et culture des arbres, arbrisseaux, plantes, employes dans l'ornementation du pares et jardins (in-lolio).

En mai 1876 M. Alphand est allo à Londres, comme membre de la commission chargée d'y etudier le chemin de fer métropolitain qui traverse la ville dans tous lea sens, afin rlr juger dans quellc mesure ce systeme peut être applicable à Kn 1878, quoique sans titre officiel, il eut une part importante aux travaux preparatoires et d'organisation de l'Exposition universelle. Enfin, comme il ne Saurait y avoir de grande tête que II. Alphand n'y ait mis la main et qu'il serait trop long d enumerer toutes celles, en dehors d'autres grands travaux. dont il a assure le succees, disons en terminant qu'il a eté choisi pour president par le Comité des (êtes de flnductrie et du Commerce qui remue si heureusem*nt tout Paris depuis quelques temps .(1886). ALPHONSE XIII, 1. BOURRON v HARIROUGH, ALPHOSE J.RON FERDINAND SANTIARO MARIE ISIDORE PASCAL ANTOINNE, roi d'Espagne, fils d'Alphonse XII (mort le 25 novembre 1985) et de sa veuve la reine MarieChristine, arcluduch*essu d'Autriche, regente, est né à Madrid la 17 mai 1986 et lut baptisé dans la chapelle royale, par lo cardinal l'aya, le 22 du même mois, en grande cérémonie. A relie occasion. le journal le Temps de Paris, publiait le lendemain la dépêche suivante de ton correspondant de Madrid « Le baplèmo du roi Alphonse XIII a eu lieu hier dans l'aprèsmidi, à la chapelle du pilais. Par ordre de la reine, les galeries hautes du palais avaient été ouvertes au public. C'est par la qu'a a defile le cortège des gentalshommes de la cour. tics grands d'Espagne, des hérauts d'armes qui accompagnaient la duch*esse Médina Las Torres, gouvernante élu roi, le nonce représentant le pape, et l'infanle Isabelle. marraine du roi. Le cortège était forme par les chambellans, la maison militaire et les dames du palais en grande toilette de cour. Le petit roi a dc grands youx bleus et le nez très prononcé. Le coup d'œil dans la rhapelle était très imposant. L'autcl était brillamment illumine. Le cardinalprimat, archeveque de Toléde, officiait. Le roi a ete presrnlé sur les fonds baptismaux do Santo Domingo de Guzmav, qui depuis cinq siècles servent au bnptême des rois espagnols. Un Te Denm a termine la cérémonie. Apres 1. cerémonio du baptême, le roi fut revêtu des iusignes des ordres de la Toison d'or, de Charles 111 et d'Isabelle la Catholique et des quatre grands ordres militaires d'Espagne, dont il devient grand maitre par droit de naissance, ce qui parut le toncher médiocrement.

Le 11 jum, le premier congrès du règne d'Alphonse XIII ayant constitue son bureau, les deputes, apres leur president, M. Martos, vinrent jurer solennellement. agenouilles et baisant la Bible, fidelite au jeune roi et à la constitution, sauf quelques deputes* republicains, MM. Salmeron, Pedregal, Atearate et autres, et le baron de Sangarren, députe carliste, lesquels restèrent debout et se contentèrent de promettre ce qu'on leur demaudait de « jurer ». M. Martos, autorise par la loi, ne laissa pas d accepter leur engagement dans ces termes et sous cette forme.

ALPHONSE (don), DR BOURDON y ESTK, CHARLES FnDINAND JOSEPH JEAN PIK, frère de don Carlos, ne à Londres le 12 septembre 1849. Il servit d'abord dans l'armee autrichienne, puis, en 1869. dena les souaves pontificaux, où il demeura jusqu'en 1870. L'année suivante, il épousa dona Maria de las Nievas, fillo du feu roi de Portugal, dom Miguel, qui joignit à son titre d usurpateur celui de protecteur des jesuites. Le 30 decembre 1872, don Alphonse prit le commandement des troupes carlistes operant en Catalogne, et se signala pas les actes de brigandage les plus atroces Apres la pacification, le gouvernement d'Alphonse XII demanda l' extradition du jeune bandit au gouvernement allemand, qui souscrivit t cette demande, reconnue trop motivee mais il ne put mettre la main sur don Alphonse de Bourbon, refugie en Autriche 1875 où il passait des manifestations menaçantes du peuple indigne aux ovations de la aoblesse. Il assitait aux obsèques du comte de Chambord, 4 Goriti (septembre 1883), et ce serait principalement à ses intrigues, combinées avec celles de son frère don Carlos, qu il faudrait attribuer l'attitude de la comtesse de Chambord à l'occasion de cette cerémonie, à laquelle les Bourbons d Espagne et d'Italie eurent la préséance sur ceux de France, qui abandonneront la partie en conséquence.

ALSLEBEN, JULES, pianiste, compositeur et musirogr4phe allemand, ne à Berlin le 24 mars 1832, fit de fortes etudes universitaires, obtint le grade de docteur en philosophie, puis se voua à l'etude des langues orientales. Mais la musique, qu'il avait étudiée de bonne heure et avec passion, s'empara bientôt de lui tout entier; Il se fit entendre dans les concerts comme virtuose-pianiste, se livra 4 la composition et fit des

conférences très suit les sur la musique. il est président de la Société des compositeurs de Berlin, à la fondation de laquelle il a pris une part active. On a de M. Alsleben an certain nombre de compositions pour le ehant et le piano, une Histoire de la mtmoque, etc.

AMADEI, ROBERTO, compositeur et organiste italien, ne à Loreto le 29 novembre 1840, reçut de son père les premiers elements de son art, et compléta son education musicale sous la direction de Luigi Vecchiotti, maitre de chapelle de Loreto, fonctions dana lesquelles M. Amadei père le remplaça à sa mort, en 1863. M. Roberto Amadei y fut nomme organiste cette même année, et devint peu après maitre de chapelle, on rempl,urment de son père, qui avait pris sa retraite. Outre un grand nombre do compositions religieuses, dont un motet couronne au concours de l'Inst tut musical do Florence, et do nombreux morceaux dp chant et de piano, on doit à M. Amadei Luchino Visconti, opéra en 3 actes, représente à Lugo, en 18G9 Bianca dei Rossi, représente à Bari il Bacchetfone (l'Hypocrite). opera comique, etc.

AMAGAT, Louis AMAND, médecin et homme politique français, ne a Saint-Flour en 1840. Il fit ses études medieales à la farulte de blontpellier où il prit le grade de docteur en 1873, avec une thèse intitulée: Étude sur les diferentes voies d'absorption des médicaments, et se lit agreger en 1879. II y professa quelque temps l'histoire naturelle, de manière à se rendre très populaire auprès des jeunes gens qui suivaient ses cours, mais non moins suspect au doyen de la faculté, qui obtint sa revocation. Cet événement fit beaucoup de bruit; les étudiants ayant pris fait et cause pour leur professeur, Il y eut des desordres, et l'Ecole fut fer mes. M. Amagat comparut devant le conseil academique, qui le condamna comme ayant manqué b ses devoirs professionnels et prononça sa radiation des cadres de fa faculte de Montpellier. Comme cétait surtout pour avoir introduit la politique dans l'enseignement de l'histoire naturelle, que le jeune professeur avait attiré sur sa téte les foudres académiques, il était tout prepare pour les élections qui eurent lieu le 21 août t881 il se présenta donc r Saint-Flour, comme candidat republicain radical, et fut elu au premier tour. Son election ayant ete invalidee, ses électeurs, augmentés d'un tiers, le renvoyaient à la Chambre le 29 janvier 1882. 11 prit place i l'extrème gauche. M. Amagat a été reelu au scrutin de ballottage du 18 octobre 1885.

AMARI, MICHELE, littérateur, orientaliste et homroe politique italien, ne à Palerme en 1806. Il était employé au ministere d'État du royaume des Deux-Siciles, lorsque son pere fut condamne à la peine capitale, comme conspirateur; il n'avait alors que seize ans (1822 ), et se trouva par cette catastrophe le chef d'une famille assez nombreuse et peu fortunée, qu'il fit vivre comme il put. Doué d'un goût passionné et d'une remarquable aptitude pour l'etude des langues, M. Amari publia en i83! une traduction du Marmion de Walter Scott. Son ouvrage sur les Vêpres Siciliennes La Guerra dei Ves- pro Siciliano, publié en 1842 et qui etablit sa réputation, fut saisi des son appar lion, et l'auteur mnndé à Naples. Au lieu de deferer à cet ordre, ce qui eût éte imprudent, M. Aman abandonna son pays et vint se refugier en Franre. A Paris, il se livra tout particulierement à l'étude du grec moderne et de l'arabe et reunit les documents de son Histoire des musulmans de Sicile. Il y pnhlia en outre une brochure relative à la politique sicilienne, intitulée La Sicile et iea Bourbons. Rappelé dans son pays en 1848, comme pmfesseur de droit public, il devint vice-président du comité de la guerre, puis représentant de Palerme i la Chambre des d putes, et enfin ministre des finances. Envoyé en mission, plus tard, aupres des gouvernements de la Franre et de la Grande Bretagne, il trouva au retour la situation tellement désespérée, qu'il s'empressa de revenir t Paris, ou il demeura jusqu'en 1860. Nommé sénateur du royaume d'Italie en 1861, il devint ensuite président ,le la heutenaure de Sicile, avec le portefeuille des finances, puis gouverneur de Modene; il occupa enfin le ministère de l'instruction publique dans les cabinets Farini et Mmgheltts (t882-63

On doit à M. Amari divers mémoires et articles sur la langue et l'histoire arabes, publi s dans la Revue archeologique, le Journal asiatique, etc.; des traduc- tions angla ses du Solvan d'Ihn-Djafer, du Voyage en Sicile de Mohamed-ibn-Djobar, de la Description de Palerme d'ibn-Hamal, etc. Son Histoire det Vêpres Siciliennes a éte traduite en anglais par lord Ellesmere. M. Amari est devenu correspondant de l'Institut de France (Académie des Inscriptions) en t8a7, et membie associe en 1871 il reçut le diplôme honoraire de docteur en philosophie et litterature de l'université de Leyde en 1875 enfin il présida le congres des orientalistes tenu à Florenre en septembre 1878 AMAT, HENRI, homme politique français, ne à Marseàile en t8t5. Ayant termine son droit. il se fit inscrire au barreau de Marseille. Quoique n'ayant rempli aucune position oflirielle, M. Amat, dont les opinions républicaines étaient bien connues, fut proscrit après le coup d'Etat de docembro, et se retira en Italie, où il reaida quelque temps. De retour à Marseille, il devint membre du conseil municipal en 1865. On doit à son initiative la fondation de bibliothèques communales, la publicité des séances du conseil. et divers autres resolu- tions empreintes du même esprit démocrntiquo. Neelu en 1870, il présida à l'installation du préfet republicam envone à Marseille après le 4 septembre. M. Amat, aux éle nous du 8 fevrier 1871, fut elu représentant à l'Assemblée nationale, ou il se fit inscrire à la fois aux deux reunions du centre gauche et de la gan he repu- bliraine. Le scrutin de liste, qui plaçoit alors M Amat le quatrième des onze représentants des Bouches-du-

Rhône, n'eût pat manqué de le maintenir en aussi bonne place en 1876, sans doute; mais il n en fut pas de même du scrutin d'arrodissem*nt candidat dans la 2e circonscription de l'arrondissem*nt de Marseille, Il échoua au scrutin de ballottage du S mars, contre la candidat radical, M. F. V. Raspail. Reelu aprés la mort de ce dernier, le f8 man t878, contre Il. CLOVIS Hagues, M. Amat ne s'est plus porte candidat sait elec- tions suivantes (188t et 1886

AMBERT (baron), MARIE JEAN JARQUES ALEXANDRE JULES, general français, fils d'un general de la premiers republique, est ne en 1804 à Chillas (Lot. Sorti de l'école militaire, comme sous-lieutenant d'artillerie, en 1824, il devint successivement lieutenant en 1830, capitalno en t837, chef d'escadron en 1843, lieutenantcolonel en 1847, colonel en 1850 et general do brig Ide en t858. Il servit en Espigne, en Belgique et on Algérie avec honneur et eta t promu commandeur do la legion d'honneur en 1860. Place dans le ad e de reserve depuis 1867, il reprit du service en 1870 et recul le commandement du 5- secteur des fortifications do Paris, en eeptembre; mais il ne tarda pas à être révoque, comme suspeet de bonapartisme. Le general Ambert avait ete envoye par les electeurs du Lot à l'Assemblée constituante de 1848, aux à la Législative de t849; il avait ete nomme conseiller d'Ftat on 1868. Hnis c'est surtout comme ecrivain militaire qu'il s'est fait une reputation considérable. Nous citerons parmi ses o ivrages A'loge du marechal Moncry (1832); Esquisses historiques et pittoresques des différents corps de t'armée Il 85'; Essais en faveur de l'armee (1839 la Colonne Napoléon et le camp de Bouloqnt (1842), Essai historique sur Duplesses-Mornay (1847 Soldat 1854 Gendarme (1860 Gens de guerre (1868); Le baron Gturey (/864 Bludea techniques (1865); Conséquences des progres de l'artillerie 1866); Arabesques 1868 Histoire de la guerre de 1870.1871 (1876 l'Heroisme en soutane (1876 Apres Sedan, Gaulois et Germains (1884); Récits militaires (1885), cour nnes par 1 Academie française (prtx Monthyon), au ronroun de 1856.

AMEDEE (Prinre), AMADEO FERDINANDO MARIA. duc D'AOSTE, ex-roi d'Espagne, second fils du roi d'Italie. Victor-Emmanuel 11, ne à Turin, le 30 mai 1845 Entre jeune dans l'armee sarde, comme capitaine dins un régiment d'infanterie de la brigade d'Aoste, il conquit d'une maniere aussi aisee que rapide les grades superieurs, et passant d'une arme da-s l'autre, fut promu général de cavalerie. En t869, il etnit vire amiral commandant l'escadre d'évolution. Il avait toutefois pnye de an personne et été blesse i la tête de ses grenadiers sur le plateau de Custozza, le 25 juin 1866. Après la revolution de 1868, dont il avait été un des pnn cipaux acteurs, le marechal Prim s'était mis en quête d'un nouveau soi d'Espagne, et, après avoir esçuye plusieurs refus, avait enOn rencontré un homme de bonne volante pour ceindre cette courone d'un placement sa difficile, parce qu'on la savait dangerouso ù tout front étranger; ce mortel rnurageux n'etait autre que le prince Leupold rappelera longtemps, car ton acceptation des propomitions du maierhal Prim est la cause prennére de la guerre desastreuse de t870-7t. En prononce toutefoia de l'emotron produite par rot évenement, le printe e Leopold dut revenir sur ses déterminations. C'est alors que don Juan Prim songea au jeune dur d'Aode, et qu'il lui offrit cette couronne si souvent refusee déjà, que celui-ci eùt mieux lait de refuser également. La France, à ce moment, était en proie à l'invasion; l'acceptation de la couronne d'Espagne par un prince italien, c est a dire par un allie, ne pouvait titre desagreable à nos vamqueurs donc nul péril de ce r0te Après quelque hesitation, cependant le duc d'Aoste lit savoir la 19 octo- bre 1870, au mnrerhnl Serrano, chef du pouvoir executif sous le titre de regent. qu'il acceptant la candidature offerte. Le 16 du mois suivant, les Cortès proclamaient le duc d'Aoste roi d'Espagne. par 191 voix contre 120. Cet 120 votx opposantes se subdivisaient ainsi 64 pour la Republique, 22 pour le duc de Montpensier 8 pour le marerb Espartero, pour l'infant don Alphonse plue tard Alphonse XII), 1 pour la fille ainee du duc do Nlontpenster. donna Maria, et des bulletins blancs. Aus sitôt, une deputation se rendit d Florence, ou se trouvait la cour de Victor-Emmanuel, portant au duc d Aoste l'offre officielle de la couronne, qu'il accepta formellement le 4 derembrp 1870.

Le jeune roi debirqna à Carthngène de 30 deremlire 18-0, le jour même ou le marerchal Pr m mourait des coups de feu reçus le 28 pour avoir trop bien reussi, à la fin. dans ses négociations, triste presage Sou regne fut court, mais extrèmement agite. Toute ta b envoillance incontestable devait échouer contre ce trait destin du caractère espagnol, que nulle autre nation ne possède au mèmo degre la haine de l'etranger. Amedec Ier était donc radicalement impopulaire maigre qu'il fit, et la position etait à peine supportable, 1 orsqu'en avril 1871, une première prise d'armes des rarlistes eul lieu dans les provinces du nord, tandt* q se, prosquo nmultanement, une revolte eclatait parmi les matelots et Les ouvriers de l'arsenal du Ferrol, arborant le drapeau rouge. Pour comble, le 19 juillet de la même anneo, une nouvelle tentalno d'assassinat était dirigée contre le roi et la reine. au moment ou ils rentraient en voiture découverte au palais, par cinq individus apostes dans lu rue de l'Arenal et qui tirerent sur la voiture des coups de feu sans resultat. Des cinq assassins, l'un fut tue sur le conp, deux seulement furent pris, dont un blesse. Un seul, nomme Pnstor, reste en fin de compte entre les mains de la justice, fut condamne à mort, se pourvut on cassation et réussit i échapper avant la fin du procès. Jugeant l'expérience suffisamment p alon- gec, l'infortune roi d'Espagne prit une resolution ener- gique que peu de souverains, même de rene. ntre, eussent peau à «a place. Le fi février 1873, il adressait aux.

t;orlès un message t'es digne, dans lequel il déclarait qu'en présence des luttes incessantes des partis, qui rendaient inutiles tous ses efforts pour donner au pays. une ère de pair et de prospérité, il avait pris la résolution irrévocable de déposer la couronne. Le lendemain, le roi Amedéo redevenu duc d'Aoste et la duch*esse sa femme quittaient Madrid, se rendant à Lisbonne et de là à Gênes, où ils débarquèrent le 9 mars. Le 16, le duc était ù Florence. Dès le 14 mars, il avait été remis en possession de son siège de sénateur du royaume d'Italie, et, à la Chambre des députés, M. Sella, ministre des finances présentait une proposition de loi lui restituant sa liste civile de 400,000 lires, proposition qui fut presque i-nanimement acceptée. En même temps, le roi VictorEmmanuel nommait le prince Amédée lieutenant géneral. Le duc d'Aoste avait épousé, le 30 mai 1867, la princesse Marie, fille du prince Charles Emmanuel Dai Pozzo della Cinterna, née le 9 août 1847, morte à San Remo, le 6 novembre 1876, dont il a eu trois fils Emmanuel Philibert Victor Eugène Albert Gènes Jo'eph Marie duc d'APULIA (la .Pouille), né le 13 janvier 1869; Victor Emmanuel Turin Jean Marie, comte de TURIN, né le 24 novembre 1870; et Louis Amédee Joseph Marie Ferdinand François, né le 31 janvier 1873.

AMERO, CONSTANT, romancier et publiciste français, ne à Toulon, le 4 février 1837. Il entra fort jeune dans la marine et donna sa démission d'officier sans troupes pour venir continuer à Paris ses études sur les origines littéraires de la France. Il fut successivement secrétaire de la rédaction de plusieurs Revues, prit une part active à la collaboration du Dictionnaire des Littératures de Vapereau, et travailla pendant plusieurs années à la septième édition du Dictionnaire de l'Académie. Collaborateur assidu du Journal des Voilages de Decaux, il a pu blié en outre quelques volumes: Contes émouvants (1876); le Coq rouge (1883); le Tour de France d'un petit Parisien (t885), ouvrage couronné par l'Académie française. Il a écrit aussi, en rollaborntion avec M. Victor Tissot les Aventures de Gaspard Van der Gomm, la Russie rouge, Aventures de trois fugitifs en Sibérie itrad. en plusieurs langues), Contrées mystérieuses et Peuples tnconnus.

AMICIS (de), EDMOnoo, littérateur italien, né de parents genois à Oneglia (Piémont), le 21 octobre 1846, fit ses études à Cuneo et à Turin, puis entra à l'école militaire de Modène. Sorti de cette école en 1865, avec le grade de sous-lieutenant d'infanterie, il fut incorporé au 3' régiment, avec lequel il prit part à la bataille de Custozza (1866). L'année suivante, il prenait la direction de l'italia militare de Florence. Après la prise de Rome par les troupes de Victor-Emmanuel, jugeant termine le rôle militaire de l'Italie et peu lait pour la vie de garnison, le jeune officier donna sa demission (1871) et s'établit à Turin, décide à ee vouer entièrement aux travaux littéraires. Il avait déjà publié, à Milan, des « Esquises de la vie militaire »: La Vita militare, bozzetti (1868), bien accueillies par le public. 11 publia successivement, à partir de cette époque Ricordo del 1870-1871 et un volume de Novelle, comprenant Gli Amici di collegio, Camilla Furio, Un'Gran Giorno, Alberto, Fortezza et la Casa paterna (1872). Il voyagea alors en Espagne et au Maroc, visita la Hollande, Londres, Paris, Constantinople, et rapporta de ces excursions des documents pour ses ouvrages futurs, écrits dans un style vif et agréable qui établit definitivement la réputation de leur auteur. Ces ouvrages, traduits dès leur apparition dans les principales langues de l'Europe, sont: La Spagna (1873) Ricordi di Londra (l874J; Olanda (1874) Coatantinopoli (1875; fi vol.) Marocco (1876) Ricordi di Parigi (1878) Rüratti letterari (1881) Poésie (1881, nouv. éd.), etc. ANGEL, JULis EDOUARD DANIEL, armateur et homme politique français, né au Havre, le 16 octobre 1812; fit ses études à Paris, au collège Stanislas et retourna ensuite ou Havre, où il choisit délibérément la carriere commerciale et devint armateur. Sa haute position acquise lui valut d'être nommé successivement président de la chambre de commerce, puis maire du Havre, et conseiller général pour le canton de Goderville. Elu représentant de la Seine-Inferieure à l'Assemblée législative (1849), il fut réélu députe au Corps législatif en 185!, par la sixième circonscription du même département, en qualité de candidat officiel, et en la même qualité en 1857 en 1863, l'appui du gouvernement lui fit défaut, mais non celui des électeurs ce ne fut qu'en 1869, et malgré sa position de candidat agréable, que les électeurs de la 6* circonscription de la Seine-Inferieure lui retirèrent leur confiance pour en investir un nouveau venu, M. Lecesne, après un lutte des plus chaudes et deux scrutins. Il fut toutefois élu représentant de l'Assemblée nationale, le 8 fevrier 1871, et sénateur de la SeineInferieure, le 30 janvier 1876, mandat qui lui a été renouvelé le 8 janvier 1882. En politique, M. Ancel est un conservateur libéral, dont la place est nécessairement marquée au centre droit, quel que soit le régime en vigueur; en économie, et c'est un économiste a une réelle valeur, il est partisan de la protection. C'est dans les questions économiques, son véritable élément, que M. Ancel s'est le plus distingué par une grande expérience du sujet et une habileté incontestable ù le presenter sous le point de vue qu'il préfère et ce doit lui avoir été un veritable chagrin que de se voir remplacer par un adversaire dans la commission d'enquête sur la marine marchande (1870), conséquence de son échec aux élections précédentes. M. Ancel a fait partie de la plupart des commissions parlementaires ayant un objet d'économie maritime ou budgétaire, comme membre, et plus souvent comme rapporteur ou président. Il fut. après la guerre, par exemple, président de la cinquième commission de la révision des marches. Il fut également président de la commission de la marine marchande, etc,

ANDERSON '(dame), ELISABETH GARRETT. médecin anglais, née à Londres en fR37, reçut une bonne éducation premiere tant au sein de sa famille que dans une école particulière. Miss Elisabeth Garrett commença ses études médicales à l'hôpital de Middlesex en 1860. et les compléta à Saint-Andrew, à Edimbourg et à l'hôpital de Londres. Ayant passé ses examens avec succès, elle reçut son diplôme en octobre 1865, et fut nommée méderm-assistant au dispensaire Sainte-Marie, en juin 1866. Elle a été reçue, ensuite, docteur en médecme de la Farulté de Paris en 1870 et fut, la même année, nommée l'un des médecine visitants de r « hôpital des enfants et dispensaire des femmes de Londres-Est ». Le 29 novembre 1870, miss Garrett fut élue membre du « London School board » pour Marylebonne, à une immense majorité. Elle a épousé M. Andprson, le 9 fevrier 1871. Mme Garrett-Anderson n'en continue pas moins la pratique de la médecine, à Londres, où elle s'est formé une clientèle étendue de femmes et d'enfants. Elle a écrit divers mémoires, rapports ou articles sur des questions sociales, d'éducation et de médecine.

ANDIGNE (marquis d'), HENRI MARIE LÉON, général et homme politique français, né à Orléans, le 19 novembre 1821. Sorti de Saiut-Cyr en 1842, dans l'étatmajor, avec le grade de sous-lieutenant, il devint suocessivement lieutenant en 1845, capitaine en 1848, chef d'escadron en 1859, lieutenant-colonel en 1864, colonel en 1869 et général de brigade en 1875. Il fit la campagne d'Italie. Au début de la guerre de 1870, il était chef d'état-major du genéral Lartigue; et au desastre de Sedan, le corps couvert de blessures, il fut un moment considéré comme perdu transporté à l'ambulance de Namur par les vainqueurs, il guerit. Membre de la Chambre des pairs jusqu'à la révolution de fevrier, M. le marquis d'Andigné fut élu sénateur de Maine-et-Loire, comme candidat de l'union des monarchistes de toutes nuance en 1876 et réélu en 1879. Il siège naturellement à droite. M. d'Andigné est commandeur de la Légion d'honneur depuis 1871. ANDLAU (comte d'), JOSEPB GASTON HARDOUIN, général français, sénateur, né à Nancy, d'un père genéral, le 1er janvier 1824. Destiné dès sa jeunesse à la carriere militaire, il entra à Saint-Cyr après de brillants examens en 1842, sortit second de cette école deux ans après et fut admis dans l'état-major. Lieutenant en 1847, capitaine en 1850, chef d'escadron en 1859, lieutenant-colonel en 1864, colonel en 1869, il était promu général de brigade le 14 janvier 1879. M. d'Andlau a servi en Crimee, où il s'est distingué tout ,particulièrement, fut cité à l'ordre du jour et nommé chevalier de la Légion d'honneur. Aide 2e camp du general Saint-Pol, il marcha à la prise de Sebastopol, en tête des colonnes d'assaut, et fut un des rares officiers de sa brigade qui survérurent à cette brillante mais sanglante victoire. Le capitaine d'Andlau devint alors aide de camp du général de MacMahon, et fit la campagne d'Italie. A l'issue de cette campagne, il fut envoyé en Autriche comme attaché militaire à l'ambassade française, et plus tard, désigne comme commissaire de la France pour la fixation des frontières entre la Serbie et la Turquie, et signa en cette qualité le traité passé à cet effet. Colonel depuis le 3 août 1869, M. d'Andlau, au début de la guerre avec la Prusse, fut chargée du service des opérations au grand état-major de 1 armée du Rhin, que la capitulation de Metz livra à l'ennemi. Prisonnier des Allemands en vertu de cette capitulation, M. d'Andlau fut interné à Hambourg jusqu'à la fin de la guerre. Après la signature de la paix, un livre parut qui produisit une profonde sensation, au milieu de tant de livres publies sur les événements qui venaient de s'accomplir et qui, lus avec avidité, ne laissaient pour la plupart rien dans l'esprit du lecteur, si ce n'est l'impression que l'auteur avait éprouvé un impérieux besoin de se disculper, qu'on l'accusât ou non. Ce livre intitulé Metz, campagne et négociations par un officiers supérieur, écrit évidemment sans passion, sans parti pris d'aucune sorte, était une relation fidele des événements qui avaient amené la capitulation de Metz, et dont le simple exposé constituait un acte d'accusation terrible contre le maréchal commandant en chef, Bazaine. Les délégués de Metz appelés à depoaer dans l'enquête sur les capitulations ne crurent pas pouvoir quitter Paris sans porter leurs remerciements à « l'officier supérieur » auteur de ce livre, c'est-à-dire à M. le colonel d'Andlau. Le colonel, appelé naturellement à déposer devant le conseil de guerre siégeant à Trianon, le fit avec la même simplicité exempte de passion, et par cela même implacable.

« Membre, depuis 1863, du conseil général de l'Oise pour le canton de Liancourt, que son pere avant lui y avait longtemps représente, M. d'Andlau fut porté aux élections sénatoriales dans l'Oise sur la liste républicaine constitutionnelle, et il fut élu au second tour de scrutin. Dans sa profession de foi aux électeurs senatoriaux, M. le colonel d'Andlau, par une comparaison ingénieuse, a expliqué ce qu'il fallait entendre du mot revision inscrit dans la Constitution: « La revisien, a-t-il dit, n'a jamais signifié l'abolition du service militaire, mais le maintien des bons sous les drapeaux et le rejet des mauvais. C'est ainsi que je comprendrais la o révision des lois constitutionnelles. » Son mandat sénatorial lui a été renouvelé aux élections du 5 janvier 1879.

On doit au général d'Andlau, outre le livre déjà cité De la cavalerie dans le passé et dans l'avenir (1869) Lettre d'un officier d'état-major sur la capitulation de Mets (1871) Organisation et tactique de l'infanterie française (1872). 11 a collaboré au Journal des sciences militaires, à la Revue müitaire française, etc. ANDRAL, CHARLES GUILLAUME PAUL, avocat et homme politique français, fils du célèbre docteur Paul Andral,

mort en 1876, est né le 13 juin 1828, à Paris, où il fit ses études. Il suivait les cours de la Faculté do droit lorsqu'éclata la révolution de février; peu après, il était attaché au ministère de l'instruction publique, sous M. de Falloux (t848-49). Reçu avocat en 1851, M. Andral s'est acquis une certaine notoriété en plaidant dans divers procès politiques. Il a signé, en 1865, avec beaucoup d'autres, la brochure intitulée Des Sociétés coopératives et de leur constitution, sorte de paraphrase du projet de loi présenté à cette époque à la Chambre législative, par M. Jules Simon, et a redige des consultations à propos de poursuit s pour delits politiques et autres. Aux élections de 1869, M. P. Andral se portait dans la Mayenne, comme candidat de l'opposition libérale; mais il échouait. Le 28 fevrier 1871. il etait nommé préfet de la Gironde par M. Thiers. Elu conseiller d'Etat le 22 juillet 1872, par l'Assemblée nntionale, il fut maintenu par décret, en juillet 1875, ronformement à la loi constitutionnelle recemment promulguée, et fut appelé de même à la vice-présidence du Conseil, après la mort d'Odilon Barot. A la retraite du maréchal de Mac-Mahon, M. Andral donna lui-même sa demission (février 1879).— Il avait éte promu officier de la Légion d'honneur, le 3 août 1875.

ANDRASSY (comte). JULES ANDRASSY m CZIK-SZENTKIRÀLU ET KRASSA-HORKA, homme d'Etat austro-hongrois, fils du comte Charles Andrassy et de la comtesse Adélaïde Szapari, né à Zemplin, le 8 mars 1823. En 1845 il succédait à son père, qui venait de mourir, en qualité de président de la Société pour la régularisation de la Theiss, et en 1847, était envoyé par les électeurs du romitat de Zemplin à la Diète de Presbourg, où il se fit bientôt remarquer comme orateur, se ralliant résolument dès le principe aux reformateurs Membre de la commission chargée de préparer les projets du parti de la Reforme, dont faisaient également partie Kossuth, Bonis, Szemere et autres, lorsque la Hongrie eut son ministère séparé, il fut nommé (avril 1848), préfet du Comitat de Zemplin et, en cette qualité, se trouva être, en octobre suivant, commandant du landsturm du Comitat qu'il conduisit an combat de Schwechat contre les troupes impériales. Continuant à prendre une part active à la révolution hongroise, le gouvernement national,réfugié à Debreczin, l'envova en mission à Constantinople (1849), dans le but d'obtenir l'appui do la Turquie. Après la défaite de la révolution, le comte Andrassy, condamné à mort, se réfugia à Paris, où il rencontra, peur la première fois, celle qui devait être sa femme, la comtesse Kendeffv de Malomwiez, et qu'il n'épousa toutefois qu'en 1858. Peu après son mariage, sa mère ayant obtenu sa grâce, il rentra dans son pays. Il repoussa l'offre qui lui fut faite de reprendre les fonctions de préfet du Comitat de Zemplin, par le ministère autrichien (1859). Après la publication du « diplôme d'octobre » qui rétablissait le régime constitutionnel de Hongrie, l'ancien député du Comitat de Zemplin rentra au Parlement comme représentant d'un district électoral de ce Comitat et se rallia au pirti de Deak, dont il devint un des membres les plus éminents. Dans la session de 1865, il fut élu second vice-président, et quand, sur la proposition de Deak, fut formée la grande commission des 67, chargée de déterminer quelles affaires devaient être considérées comme communes à la Hongrie et aux autres parties de l'Empire, il fut nommé président do cette commission, dont les travaux, interrompus par la guerre de 1866, mais repris aussitôt après, servirent de base à l'accord avec l'Autriche, à la suite duquel la Hongrie eut son Parlement et son Ministère particuliers. Le comte Andrassy fut alors nommé ministre président du Conseil et charge du département de la défense du pays (it fevrier 1867). Au nombre des principaux actes du cabinet hongrois, sous la présidence Andrassv, il faut citer l'émancipation civile et pol'tique des Israélites (novembre 1867). Le comte Andrassy accompagnait l'empereur d'Autriche à t'Exposition universelle de 1867 à Paris. Aux élections de 1869, les électeurs de Pesth l'envoyaient, à l'unanimité, à la Chambre des représentants. — On n'est pas parfaitement éclairé sur la politique extérieure du cabinet hongrois eu général et du comte Andrassy particulièrement, surtout à l'occasion de la guerre franco-allemande. Le comte de Beust, ministre autrichien des affaires étrangères, affirma en effet, après les événements, que la noutralite autrichienne était due tout entière à ses propres efforts; tandis que le comte Andrassy prétendit que c'était aux siens, et contrairement aux intentions du comte de Beust, qui étaient des plus belliqueuse. Cette dernière assertion est assez vraisemblable, quoique, probablement, ces deux hommes d'Etat eussent tenu un langage opposé, si le résultat de la guerre eût été différent et que les Allemands eussent été vaincus au lieu d'être vainqueurs et plus arrogants que jamais.

Le comte Andrassy a été nommé ministre de la maison de l'empereur et des affaires étrangères de l'en pire, en remplacement du comte de Beust, nommé ambassadeur à Londres, le 14 novembre 1871. Et, à propos de ce que nous disions plus haut, nous devons remarquer qu'en toute occasion, excepté officiellement, le prince de Bismarck a manifesté l'opinion que le maintien au pouvoir du comte Andrassy était une des choses les plus désirables pour le nouvel empire d'Allemagne. Cette sympathie manifeste du grand chancelier allemand pour le ministre autrichien n'a pas été sans influence sur le rôle important qu'a joué celui-ci dans les affaires d'Orient. On sait, en effet, que les trois grandes puissances du Nord, qui essaient de se persuader à elles-mêmes, malgré le démenti deg faits, qu'elles detiennent entre leurs mains la paix universelle, s'emurent de bonne heure du dnnger que faisait courir à cette paix l'insurrection herzégovino-bosniaque issue du soulèvement insignifiant dû 23 juillet 1875; et que, dans l'espoir apparent d'y mettre un terme, une note rédigée par M. le comte Andrassy, sanctionnée par son souve-

rain d'abord et par les empereurs Alexandre et Guillaume ou leurs chanceliers, fut adressée officiellement à la Porte à cet effet. Le gouvernement d'Abd-ul-Aziz accepta, sincèrement ou non, le programme contenu dans cette note (14 décembre 1875); mais les chefs bosniaques et herzégoviniens le repoussèrent ou plutôt ne 1 acceptèrent que sous bénéfice d'inventaire. Les négociations traînèrent en longueur; les faits les plus graves se produisirent, qui devaient empêcher de les poursuivre au moins sur les bases actuelles le 6 mai 1876, les consuls de France et d'Allemagne d Salonique étaient massacrés par une tourbe fanatique. L'etude d'un programme nouveau s'imposa donc à Berlin aux trois empereurs, réunis dans un but différent sans doute (11 mai), et par contre-coup aux trois chanceliers- Un mémorandum est rédigé et adresse à la Porte; mais voici qu'Abdul-Aziz, déposé, se suicide et que c'est maintenant avec Mourad V qu'il faut négocier. Tous ces contretemps tragiques, que nous ne pouvons suivre dans leurs détails, rendent inutiles les plus grands efforts isolés ou combinés. Les trois chanceliers ont évidemment perdu leur temps et le comte Andrassy en est pour ses frais de rédaction. 11 ne s'agit plus du soulèvement d'un simple vilayet toutes les nations vassales de la Porte semblent prises du désir insurmontable de secouer le joug. Aujourd'hui ce sont la Serbie et le Monténégro, demain la Roumanie, après-demain la Grèce; les Bulgares relèvent de la boue sanglante, dans laquelle le Turc a voulu les noyer, leur front souillé et meurtri, attendant l'heure de la vengeance! L'entrevue du 8 juillet du czar Alexandre et de l'empereur François-Joseph, ainsi que de leurs ministres, ne pouvait, pas plus que les précédents, amener de solution compatible avec les idées de paix générale. Enfin, après la défaite désastreuse de la Turquie (mars 1878), le comte Andrassy prit l'initiative de la convocat on à Berlin, sous la présidence de M. de Bismarck, du Congrès européen réuni le 13 juin, dans le but de résoudre, toujours dans le sens de la paix, les épineuses difficultés pendantes, et qui devait charger l'empire austro-hongrois de pacifier la Bosnie et l'Herzégovine, c'est-à-dire de s'annexer ces provinces par la force des armes, Cette mission, acceptée avec joie, nécessita d'abord un subside extraordinaire de 60,000,000 de florins que les Chambres n'accordèrent point au chancelier austro-hongrois sans se faire tirer l'oreille; et puis elle eut des débuts malheureux, et ne put être remplie qu'au prix de beaucoup de peine et de depenses qui provoquèrent une crise parlementaire longue et fatigante, à la euite de laquelle le comte Andrassy donna sa demission, avec la résolution, semble-t-il, de rester désormais éloigné des affaires publiques.

Entre autres distinctions dont un homme dans sa position ne pouvait manquer d'étre honoré, le comte Andrassy est chevalier de la Toison d'Or depuis le janvier 1878 et grand croix de la Légion d'honneur.

ANDRE-LEO, LÉONIE BÉRA, dame CHAMPSEIX (dite), philosophe soc aliste et femme de lettres française, nee en 1829, à Lusignan (Vienne). Nature profondément réfléchie, à l'abri des distractions du monde, autant par préférence pour l'isolement que grâce aux circonstances de sa jeunesse passée au milieu de la campagne solitaire, elle vivait à l'écart, pensait beaucoup et confiait au papier le fruit de ses pensées. L'indiscrétion d'un parent qui, dit-on, s'empara d'un de ses manuscrits et l'expédia, sous le voile du pseudonyme, à M. Champseix, alors principal rédacteur de la Revue sociale, publiée à Boussac par Pierre Leroux, la fit attacher à la rédaction de cette revue. Après le coup d'Etat de décembre, la Revue sociale disparut de la circulation, et les rédacteurs furent forcés de s'expatrier. La jeune philosopho demeurée dans sa famille, se jugea d'autant plus engagée envers ses infortunés collaborateurs, et resta en correspondance avec eux; avec M. Champseix, toutefois, cette correspondance avait pris d la longue un caractère tout à fait intime. M. Champseix s'était refugié à Lausanne, et c'est là que, peu de temps après, sa jeune collaboratrice, accompagnée de sa mère, se rendait pour l'épouser. Rentrée en France avec son mari, après l'amnistie de 1859, Mme Champseix perdit celui-ci en 1861, à la suite d'une longue maladie, pendant laquelle elle avait fait des tentatives répétées, mais demeurées stériles, pour se créer par sa plume des ressources qui devenaient de jour en jour plus impérieusem*nt nécessaires et plus rares. Promené inutilement de journaux en journaux, de librairies en librairies, le premier roman de Mme Champseix parut enfin, mais aux frais de l'auteur, et fut, malgré tout, fort bien accueilli. Ce premier roman a pour titre un Mariage scandaleux (1863), et est signé André-Léo, pseudonyme que l'auteur s'était composé des prénoms de ses deux fils jumeaux, André et Léo, et qu'elle a conservé depuis. André-L-o a publié ensuite une Vieille Fille et les Deux Filles de M. Plichon (f864); les Désirs de Marinette, nouvelle publiée dans le journal le Peuple (1864); le Divorce, publié au journal le Siècle (1865); Jacques Galéron tableau saisissant des perséculions cléricales exercées sur un pauvre instituteur de campagne (1866); l'idéal au villaqe (f867); Double Histoire; Attendre, opérer; Aline Ali (1868); laFemme et ses mœurs (1869), Légendes corréziennes (1870), etc. On a d'elle également une brochure Lettre d'une mère de famille au ministre de l'Instruction publique (f865), relative au système d'instruction et d'éducation des établissem*nts de l'Etat, et diverses brochures politiques de circonstance.

Sur la fin de'l'empire, Mme Champseix prit une part active au mouvement socialiste qui se manifestait dans quelques journaux de la démocratie avancée et dans les reunions publiques, où elle prit souvent la parole et obtint vite un très grand succès. Le 31 mars 1871, elle fit paraitre, avec Mm. Jaclard, un journal politique, la Sociale, dont le titre trahit assez l'esprit, et dont le langage, quoique violent, est de beaucoup le

plus correct qu'ait employé la presse parisienne cette époque tourmentée. Apres la défaite de l'insurrection communaliste, André-Léo fut arrêtée et conduite à Versailles; mais elle fut bientôt remise en liberté à la condition qu'elle quitterait immédiatement le territoire français. Elle se réfugia en Suisse, où elle n'a pas cessé de s'occuper de questions sociales et a pris part à plusieurs réunions des membres de l'Association internationale chez lesquels les préoccupations politiques semblent primer toutes les autres. Elle a envoyé de l'exil des articles et des feuilletons qui ont été publiés dans divers journaux de Paris.

ANDRIEUX, Louis, avocat et homme politique français, né à Trevoux, le 23 juillet 1840. En faisant son droit à Paris, il collaborait aux petit* journaux satiriques du Quartier latin; inscrit au barreau de Lyon, il fut l'un des fondateurs et des professeurs de la Fawulté libre de Droit de cette ville, plaida dans de nombreux procès politiques, fit, dans les principales villes du Rhône et à Saint-Etienne, des conférences très suivies, combattit les candidatures officielles, le plébiscite, en un mot l'arbitraire impérial dans toutes ses manifestations. Il assista, en 1869, au Congrès de la libre pensée à Naples, et y prit une part brillante. En juin 1870, d était condamné trois mois de prison pour délit de parole. Nommé après le 4 septembre, presque malgré lui, procureur de la République à Lyon, il sut montrer, dans les circonstances les plus terribles, une fermeté inébranlable et une rare modération, suivant le cas. Cette attitude mit quelquefois sa vie en péril, mais il en est résulté une gloire véritable pour le jeune magistrat auquel un seul moment de défaillance, même dans ce que son devoir avait de plus pénible, ne put être reproche. M. Andrieux donna sa démission après la chute de M. Thiers et reprit sa place au barreau de Lyon où il ne tarda pas à être fort occupé. Elu député de la 4' cire. de Lyon, le YO février 1876, il siégea à gauche, sur les bancs du groupe de l'Union républi aine. Après la dissolution de la chambre, conséquence de l'acte du 16 mai 1877, il fut réélu le 14 octobre. Nommé préfet de police le 4 mars 1879, ces fonctions étant inrompatibles, sauf réélection, avec le mandat de député, M. Andrieux résigna ce mandat et se représenta devant ses électeurs, qui le renvoyèrent à la chambre le 6 avril suivant, bien qu'il eût affirmé très nettement son op: position aux mesures d'amnistie pleine et entière qui faisaient partie de leur programme. Ses démêles avec le conseil municipal de Paris, auxquels son attitude hostile donnait un caractère particulièrement aigre, le dérida à donner sa démission de ce poste, le 16 uillet 1881. Le 21 août suivant, il était réélu député de Lyon. Mais son attitude au cours de cette législature ayant rendu sa réélection plus que douteuse dans le Rhône, il se porta dans les Basses-Alpes aux élections générales de 1885 et fut élu le 18 octobre avec ses amis de la liste radicale. Nommé ambassadeur en Espagne en mars 1882, M. Andrieux donnait sa démission avant le terme réglementaire de six mois et était remplacé le 30 octobre sui- vant par M.le baron des Michels. Quelques jours après, 16 novembre, il déposait sur le bureau de la Chambre l'un des projets de revision des lois constitutionnelles qui devaient donner lieu, plus tard, à la réunion du congres. I avait été quelque temps, en 1876, directeur politique du journal le Petit Parisien; en 1885, il fonda la Ligue, où il publia ses Souvenirs d'un préfet de police, réunis plus tard en volume (juin), et publiés chez J. Rouff. ANETHAN (baron d'), JULES JOSEPH, homme d'Etat belge, ne en 1803. Ayant adopté la carrière légale, il fut nommé procureur du roi en 1831, et cinq ans après avocat général à la cour d'appel de Bruxelles. En 1843, M. Northomb, premier ministre, lui confia le portefeuille de la Justice, qu'il conserva dans les différents cabinets qui se succédèrent jusqu'à l'avènement des libe- raux au pouvoir, en 1847. Lors du retour aux affaires du parti clérical, en juillet 1870, M. le baron d'Anethan est devenu premier ministre et président du conseil, avec le portefeu'lle des affaires étrangères mais le cabinet qu'il présidait donna sa démission en décembre 1871, à la suite de la scandaleuse affaire Langrand-Dumonceau, et fut remplacé par un cabinet également clerical, le ministère de Theux-Malou. Il était toutefois resté assez longtemps aux affaires pour se distinguer, pendant la guerre franco-allemande, par ses manifestations sympathiques à l'adresse de la Prusse, et aussi par l'expulsion de Victor Hugo du territoire belge. M. d Anethan siège au Sénat. Il a été envoyé à Rome, en novembre 1875, comme envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du royaume de Belgique auprès du Saint-Siège.

ANKER, ALBERT, peintre suisse, né à Anet (Berne) en 1830. Destiné à la carrière évangélique, il étudia d'abord la théologie, mais y renonça bientôt, poussé par une vocation diflérente, vint à Paris et fréquenta l'atelier de Gleyre. Il ne tarda pas à se faire, comme peintre de genre, une réputation très honorable. On cite do cet arhste, parmi ses envois aux Salons annuels de Paris: la Fille de l'hôtesse et une Ecole de Village dans la Forêt noire (l859); LutAer au couvent d'Erfurt (1861) la Petite amie, Sortie d'Eglise (1863) le Baptéme, Enterrement d'un enfant (1864); les Petitea baigneusea, un Conseil communal (1865) Dans les bois, la Lecon d'écriture (1866) les Dominos, Saute-mouton (l867); la Sœur ainée (1868); les Marionnettes, un pauvre homme (1869) la Soupe de cappel (1870) Soldata de l'armée de Bourbaki, soiqnés par des paysans suisses (1872) le Jeu du berceau, 1 Ours de neige (1873) le Petit musicien (1874) un Vieux huguenot, le Vin nouveau (1875) Printemps, les Petites brodeuses (1876) Guerre de 1798 (1877) Lavater (1883) l'Ingénieur, la Bonne petite /flle (l885), etc. M. A. Anker a obtenu une médaille au Salon de 1866 et la croix de la Légion d'honneur à l'Exposition universelle de 1878. Il a été

élu plusieurs fois membre du grand conseil du canton de Berne.

ANSDELL, RICHARD, peintre anglais, né à Liverpool en 1815. Ayant reçu dans cette ville l'instruction elementaire, il manifesta de bonne heure ses penchants artistiques, se forma à peu près seul et s'adonna de préférence à la peinture des animaux et des scènes de chasse. On a de lui la Chasse au cog de bruyère et une Ferme à Galloway, exposés à 1 Académie royale de Londres (1840) Retour de chasse du comte de Sefton et de ses amis (l841); la Mort desir W. Lambton d la bataille de Marston-Moor (1842) Marie reine d'Ecosse revenant de la chasse (1844) la Chasseau renard dans le Nord (1845) la Halte du bouvier (1846) le Combat, scène de chasse (1848). En 1855, M. Ansdell envoyait à l'Exposition universelle: le Tueur de loups, Bergers rassemblant leurs moutons et Chien de berger diriqeant des moutons, pour lesquels il obtenait une médaille de 3- classe. L'année suivante, il visitait l'Espagne, où il restait plusieurs années, dans la province de Seville principalement, entassant les esquisses. 11 exposa depuis le Porteur d'eau et l'Abreuvoir des mules. lu Route de Séville, le Berger espagnol (1858); les Bords du Guadalquivir, la Isla Mayôr (1859); le Berger perdu dans let neigea (1860) la Chasse aux esclaves (f861 Excelsior! voyageur trouvé d demi enseveli dans les neiges du Saint-Bernard, par des moines (1862); Chevaux foulant le blé dans l'Alhambra à l'Exposition universelle de 1867; Chevriers, dans la baie de Gibraltar (1874) les Usurpateurs, un Jour de fête: foule se rendant à un combat de taureaux à San-Roque, Gibraltar 1875) le Bétail est dans les blés (1876) la Demeure du cerf roux (1877) l'Agneau égnré uneTempête (1879) la Ferme de l'Alhambra (1881) Retour de la loire de Seville, la Vega de Granada: Retour du paturage, Rassemblement des montons pour la tonte dans les montagnes (1882) la Chasae d l'ours, Porteur d'eau de l'Alhambra .(1883), etc., etc. M. Ansdell a reçu des récompenses d diverses expositions nationales et étrangères, outre celle indiquée plus haut. Il est membre de l'Académie royale de Londres depuis 1870.

ANTHIOME, EUGÈNE JEAN-BAPTISTE, compositeur français, ne à Lorlent (Morbihan), le 19 août 1836. Entré au Conservatoire, il devint élève de Carafa pour la fugue et la compos'tion et remporta le premier second grand prix de composition au concours de 1861. Outre quelques compositions legères, notamment une suite de morceaux de piano intitulée Six Croquis d'album, publiée par M. Anthiome, on lui doit: Semer pour récolter, opérette en un acte jouée aux Fantaisies parisiennes (1866 le Dernier des Chippeways, un acte, aux Folies-Bergères (1876) le Roman du jour, opéra comique en 3 actes, au Théâtre lyrique populaire de la place du Châtelet (mars 1884). — M. Anthiome est repétiteur des classes preparatoires de piano (hommes) au Conservatoire, depuis 1863.

ANTHONY, SUZAN BROWNELL, femme orateur et journaliste américaine, née le 15 février 1820, à SouthAdams (Massachusetts). Son père était membre de la Societé dos Amis, et propriétaire d'une petite fabrique de coton, dans laquelle elle travailla dans son jeune âge. Ses parents l'envoyèrent ensuite à l'école de Philadelphie. Ayant exercé l'enseignement dans l'Etat de New-York, elle se prit d'une belle ardeur pour la cause de la Tempérance, ef, commo on avait refuse, à cause de son sexe, de l'admettre dans une assemblée de tempérance, elle convoqua pour le même sujet une assemblée de femmes (1849). Depuis lors, elle n'a cessé de prendre une part active à tous les mouvements, qui se sont produits en faveur des droit. des femmes et principalement du droit de suffrage. Elle a fonde en 1868, à New-York, un journal, organe des partisan4 de ces idées, ayant pour titre the Revolution, lequel disparut en 1876.

ANTOKOLSKI, Mme M., sculpteur polonais, né en 1842 à Vilna. Poussé par une vocation irrésistible et dans l'impossibilité de se procurer des maitres, il se forma lui-même, et réussit enfin à se faire admettre à l'Académie de Saint-Pétersbourg en 1864. Il fit des progrès tels que, dès la première année, il obtenait une médaille d'argent pour sa statue du Tailleur juif et l'année suivante une pension de l'Académie avec son Avare, qui parut à l'Exposition universelle de 1867. Il avait produit entre temps des statues du Christ et de la Vierge qui avaient été également très remarquées. M. Antokolski a donné depuis: le Baiser de Judas (1867) ;Juifs massacrés par des inquisiteurs(1868),le Tsar Yvan leTerrible, statue assiste, à Berlin (1870); le marbre de cette même statue, à Saint-Pétersbourg (1871). Il avait dans la section russe, à l'Exposition universelle de 1878, plusieurs ouvrages dont les plus remarques sont la Mort de Socrate, marbre Pierre le Grand et l'Enfant mort, bustes en marbre, le Christ devant le peuple, marbre et le Dernier Soupir,haut relief en bronze. Il exposait, enfin, an Salon de 1884 deux statues en plâtre: Spinosa et Méphistophélès. M. Antokolski a obtenu pour son exposition de 1878 une médaille d'honneur et la croix de la Légion d'honneur, et l'Academie des Beaux-Arts le nommait la même année son correspondant dans la section de sculpture. Il est membre de l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Petersbourg depuis 1871.

AOSTE (duc d'). Voyez Amédée (prince).

APPERT, Ftux ANTOINE, général français, né le 12 juin 1817 à Saint-Remy-sur-Bussy, village du canton de Dommartin (Marne). Entré à l'école militaire de Saint-Cyr à dix-huit ans, il en sortit en 1838, dans l'état-major et devint successivement capitaine en 1843, chef d'escadron en 1853, lieutenant-colonel en 1857, cor lonel en 1862, général de brigade en juillet 1870 et général de division le 3 mai 1874. Le général Appert, qui commandait la place de Versailles en 1871, fut

investi ensuite du commandement d'une division d'infanterie. Il était placé dans le cadre de reserve, lorsqu'il fut nommé ambassadeur de la République française à Saint-Pétersbourg, par décret du 10 novembre 1883, fonctions qu'il a résignees en juin 1886. Le general Appert est grand officier de la Légion d'honneur. APPLEGARTH, ROBERT, ouvrier et homme politique anglais, ne u Kingston-sur-Hull, le 22 janvier 1831, est fils d'un marin qui servit, en qualité de quartier maître, à bord de la Terror, pendant l'expédition de 1841 au pi,le antarctique. Apres avoir reçu ['éducation plus que médiocre des enfants pauvres, il entra comme apprenti chez un menuisier-ébeniste de sa ville natale. A 1 Age de dix-neuf ans, devenu ouvrier, il alla travailler à Sheffield, et vers la fin de 1855, emigra aux Etats-Unis. Il demeura quelque temps à Galesburg, comté de Knox (Illinois), ou il employait ses loisirs ainsi que ses économies à acquérir 1 instruction qui lui manquait. De retour en Angleterre, il trouva facilement de l'orcupation à Sheffield, mais la différence des salaires Anglais avec ceux d'Amérique, bien que son habileté lui valut les plus élevés qu'on payât alors, lui causa une pénible déception ausgi s'empressa-t-il d'entrer dans le mouvement des sociétés ouvrieres. A la suite de la grève des ouvriers du bâtiment à Londres, en 1859, la société des menuisiers et charpentiers réunis fut fondée par les soins de M. Applegarth, qui fit tous ses efforts pour donner à cette société toute l'importance qu'elle pouvait avoir elle fut inaugurée en juin 1860. Pour reconnaître l'énergie et lhabileté déployées par M. Applegarth pour le bien de la société, ses camarades l'élurent secrétaire géneral en 1862, et depuis lors le maintinrent chaque année par un nouveau vote dans ce poste de confiance jusquen 1871, époque à laquelle il declina la candidature. Lorsque M. Applegarth avait accepte pour la première fois le poste de secrétaire genéral, la société se divisait en 32 branches et comptait 805 membres au total, avec un fonds de 790 livres sterling (environ 20,000 francs) lorsqu'il il le quitta, la société comptait 240 branches. réunissant 105,000 mem- bres, et possédait un fonds de plus de 18,000 livres, ou de 450,000 francs. Les affaires actives de la société retombaient d'ailleurs presque entièrement sur M. Applegarth, qui se trouvait constamment occupe à prevenir les grèves, par l'adoption du système équitable d'arbitrage entre ouvriers et patrons. En 1869, il visita la Suisse pour y étudier l'organisation des écoles, et publia le résultat de ses observations dans une série de lettres adressées au Sheffield Independent. En février 1870, il accepta la candidature pour la représentation de Maidstone à la Chambre des communes, mais il se retira devant celle de sir John Lubbock, et, à la fin de la même année, il était nomme membre de la Commission royale d'enquête sur les maladies contagieuses ce qui est tout simplement le premier exemple connu d'un ouvrier invite par le gouvernement anglais à occuper une position de ce genre. M. Applegarth a ete un membre actif de la Ligue de la réforme, et du Conseil general de Londres de l'Association internationale des travailleurs. Il a signé le manifeste de 1 Association internationale, en date du 17 octobre 1871, contenant les résolutions arrêtées dans la conference tenue à Londres du 17 nu 23 septembre précèdent, et autour duquel la presse conservatrice française a fait un bruit si exagéré. Il ligura également, comme delégué anglais, au Congres international tenu à Bâle en septembre 1869 Aujourd'hui, M. Applegarth est l'agent à Londres d'une maison française d'entreprise de travaux sous-marins et de mines. Il assistait, le 10 août 1876 au banquet anniversaire de Saint-Mandé.

ARABI PACHA, SEYID AHMED, général et homme politique chef de l'ancien parti national égyptien, est ne vers 1836, dans un petit village de la prov ince de Charkieh, dans la Basse-Egypte, d'une famille qui descendrait en ligne directe, par les mâles, d Hussein, le plus jeune des petit*-fils du Prophete, et par conséquent sainte, quoique sa mère fut d'origine fellah. Entre dans l'armee, comme simple soldat, sous le règne de Said, qui commença à remplacer par desindigenes ses officiers étrangers, Arabi, qui savait lire et ecrire tout au moins, fut distingue par le vice-roi et s'eleva en grade avec rapidite. Mais par une raison inconnue, peut-être un simple caprice de Saïd, le jeune officier fut chasse de l'armee et mis à la demi-solde, après un regal préalable d'une centaine de coups de bâton. Il se rendit au Caire, et suivit les cours de l'université ou college sacré d Ej Azhar, ce qui ne pouvait manquer de lui faire, auprès de ses collegues de l'armée, une réputation de savant. Son mariage avec la fille de la nourrice d'El Hami, fils d'Abbas Pacha, élevée dans le palais du prince, ac 'rut encore son influence. Pendant la campagne d'Ahyssinie (1872), Arabi fut charge de la direction des tranports militaires après cette campagne, il fut employé au transport, dans la Haute-Egypte, des sucres provenant des manufactures du Khédive. Mais ayant eu des difficultés avec le représentant du Khédive, il retourna au Caire et fut réintegre dans l'armee avec son grade de lieutenantrolonel (1873), et il devint le conseiller intime d'Ali Bey el Roubi. De 1876 à 1878, Arabi organisa, sous le nom de parti national, une sorte de société secrete entre les officiers superieurs de l'armee. Quelques semaines avant le coup d'Etat d'Ismaïl Pacha contre le ministere européen, une délégation de ces officiers, dont faisait partie Arabi et El Roubi, se rendit auprès d'Ali Pacha Moubarek, pour lui proposer de prendre la direction d'un mouvement ayant pour objet de renverser le ministère impose par les puissances de l'Europe, creancieres de l'Egypte. Celui-ci, qui faisait partie du ministère en question, à la tête duquel se trouvaient MM. de Blignieres et Wilson, rendit compte au Khedive des propositions qui venaient de lui être faites; et le Khédive, après entente avec Arabi, Et Roubi et leurs partisans, fit son coup d'Etat de 1879, dont les conse-

quences furent la chute du ministère de BlignièresWalson d'abord, puis sa propre déposition et son remplacement au trône khedivial par son fils aine Tewfik (8 août 1879). Peu après, Arabi était élevé au rang de colonel, et EI Roubi nomme président de tribunal de première instance de Mansourah. Cependant, le parti national n'avait pas désarme, et au printemps de 1881, il résolut d'essayer ses forces. L'armée n'avait pas reçu de solde depuis deux ans, quoique la France et l'Angleterre eussent pris la direction des finances égyptiennes ce fut naturellement sur cette question qu'Arabi, qui avait été investi du principal rôle dans le mouvement de reveil du parti national fit porter les réclamations des officiers. Les contrôleurs en reconnurent le bien fonde et payèrent les arrérages de solde. Mais le khedive, aidé de Riaz Pacha, résolut de se débarrasser des mecontents dont il sentait bien que les exigences ne se borneraient pas là. En conséquence, les colonels révoltes furent convies à un festin à la faveur duquel ils furent tous arrêtés. Ce hardi coup de main n'eut pas toutefois le succès qu'on en espérait, car il avait été prévu par les victimes, et leur arrestation provoqua au Caire des protestions si menaçantes que force fut de les relâcher. Arabi résolut des lors d'en finir avec le despotisme, et le pays étant entièrement avec lui, il n'hesita pas à se porter, à la tète de la garnison du Caire, au palais d'Abdin, pour sommer le Khédive de se défaire de Riaz et de convoquer une assemblée des notables chargée d'apporter dans les affaires du pays les reformes nécessaires (8 septembre). Cette manifestation eut un plein succès. Riaz fut remplacé par Cherif Pacha à la tète d'un nouveau ministere dans lequel Arabi, crée pacha, accepta d'abord les fonctions de soussecretaire à la guerre. L'articlo principal du programme de Cherif était l'établissem*nt en Egypte d'un gouvernement parlementaire. Le 18 decembre parut un manifeste du parti national, dans lequel le sultan était loyalement reconnu pour suzerain, en même temps que calife de l'Eglise musulmane, et le Khédive pour son representant en Egypte; mais où le parti déclarait qu'il ne souffrirait pas que l'Egypte fût considérée et traitée comme un simple pachalique turc, ni soumise au pouvoir despotique du Khédive, rappelant du reste à celuici sa promesse de gouverner désormais d'après les avis d'une assemblée représentative. Ce fut après la publication de ce manifeste qu'Arabi accepta, contrairement à l'opinion de ses amis, les fonctions de soussecrétaire au département de la guerre (5 janvier 1882). L'assemblee des notables était à peine convoquée qu'elle entrait en lutte avec Chérif Pacha et par conséquent avec le Khédive, sur la question du vote du budget que celui-ci refusait à cette assemblée. Les choses prennent à la fin une tournure telle, que le Khédive est force d'accepter la démission de Cherif et la formation d'un ministère nationaliste avec Mahmoud Pacha pour président et Arabi pour ministre de la guerre (3 février), lequel donne aux notables le droit de voter le budget, malgré les protestations des contrôleurs européens. La crise egyptienne est ouverte, et au milieu d'evénements sur lesquels nous ne pouvons nous appesantir ici, Arabi devient, de fait, une sorte de dictateur de la révolution égyptienne, laquelle prend une importance inattendue. Mande à Constantinople par le sultan, il refuse d'obéir à cet ordre. Enfin, la France ayant renoncé à participer avec l'Angleterre à la pacification de l'Egypte, la flotte anglaise, sous le commandement de l'amiral Seymour, ouvre le feu contre les forts d'Alexandrie (11 juillet 1882). Le 14, les troupes de débarquement occupaient Alexandrie ruinée par le bombardement, tandis qu'Arabi Pacha essayait de s'emparer du Khedive, qui s'empressait de fuir et de s'enfermer dans le palais de Ramleh, sous la protection des Anglais. Cependant, un comité de guerre était installé au Caire 1 pour prendre les mesures nécessaires en présence de l'invasion etrangere, et nommait Arabi chef du pouvoir exécutif (25 juillet). Le 27, Arabi télégraphiait des propositions de paix au Khédive, qui n'avait garde de les accepter et repond à ces propositions, quoique les ulémas l'aient chargé de la défense du pays, en déclarant Arabi rebelle et hors la loi. Les troupes anglaises, sous le commandement du général Wolseley, attaquaient à Ramleh et à Aboukir les forces d'Arabi (19 août), qu'elles battaient completement, le 13 septembre, à Tell el-Kebir. Arabi s'enfuit au Caire, avec son lieutenant Toulba, et se rendit au général Drury Lowe, sans condition. Traduit devant un conseil de guerre, dont l'intention avait été d'abord de l'inculper de « crimes de droit commun » mais qui ne retint,enfin de compte que l'accusation de rébellion armée, Arabi Pacha était condamné, le 3 décembre f882, à la peine de mort. Mais les membres de ce conseil étaient anglais, heureusem*nt pour lui, et les Anglais exigerent du Khédive une commutation de peine en faveur du condamné, lequel fut en effet condamné au bannissem*nt perpetuel de l'Egypte et de ses dépendanres. Forcé de choisir le lieu de son exil, Arabi Pacha choisit Ceylan. Il débarquait en conséquence à Colombo le 16 janvier 1883.

ARAGO, ETIENNE, écrivain et homme politique français, frère de l'illustre savant républicain François Arago, est né à Perpignan, le 9 février 1802; commença ses études au collège de Perpignan et les compléta à 1 école de Sorreze. Venu ensuite à Paris, il occupa quelque temps, à l'Ecole polytechnique, les fonctions de préparateur de chimie, qu'il abandonna bientôt pour se livrer à la littérature. Il collabora aux premiers romnns de Balzac, mais e& fut surtout pour le théâtre qu'il écrivit et ou, avec la collaboration de la plupart des auteurs dramatiques de son tempsf il donna, de 1832 à 1847, plus do cent pièces, tant vaudevilles que comédies, féeries ou mélodrames, sans oublier les Aristocraties, drame en cinq actes et en vers, joué au Français en 1847. Pendant la Restauration, il avait été en outre fort activement

mêlé aux luttes de la petite presse, ayant fait partie pr:n cipalement de la rédaction du Figaro d'alors et de la Lorgnette. En 1829, il devint directeur du théâtre du Vaudeville. Le lendemain de la puhlirnt on des tameuses « ordonnances », le juillet 1830, M. Etienne Arago fit, sur les barricades qui s'élevaient de toutes parts, une généreuse distribution de toutes les armes faisant partie des magasins d'accessoires de son théâtre, qu'il ferma, et se battit pendant les trois journees memorables des 27, 28. 29 juillet 1830. Aide de camp du general Lafayette, qu'il avait conduit à l'hôtel de ville, il devint, peu apres, lieutenant d'artillerie de la garde nationale. Compromis dans les evenements de juin 1832 et avril 1834, il sut échapper aux recherches de la police mais il reparut pour aider à l'évasion de ses amis enfermés à Saintel'elagie en attendant leur jugement. Pendant ce temps, les affaires personnelles de M. Etienne Arago souffraient le théâtre allait cahin-caha. Pour comble d'infortune, l'incendie devora celui-ci (1838), consommant du même coup la ruine de son directeur. En fevrier 1848, comme en juillet 1830, il combattit avec une grande bravoure derrière les barricades. C'est ainsi que s etant, le 24, emparé de l'hôtel des postes, il s'Installa à la place du directeur géneral, dont le gouvernement provisoire ne tarda pas d'ailleurs à lui confier officiellement les fonctions. On doit à M. Etienne Arago l'introduction en France du système de l'affranchissem*nt des lettres au moyen de timbres mobiles, et par suite, l'uni- fication du prix du port pour toute la France, ainsi que plusieurs autres mesures reformatrices de l'administration postale réclamées depuis longtemps. Elu representant à l'Assemblee constituante par le département des Pyrénées-Orientales, il prit place à la gauche de cette assemblée et vota en conséquence. Au 10 décembre, ayant quitté la direction générale des postes, il fit une vive opposition à la politique de l'Elysée, et signa la proposition de mise en accusation du président et de ses ministres à propos de l'expédition de Rome. Aux élections pour l'Assemblee legislative il ne fut pas réélu. Chef de bataillon de la 3- légion de la garde nationale de la Seine, il se mit à la tète des gardes nationaux qui avaient repondu à l'appel de la Montagne (13 juin 1849). A la suite de cette manifestation, il quitta la France et fut condamné comme contumax à la déportation, par la haute cour de Versailles. A Bruxelles, où il s'etait réfugié. il fonda un comité de secours pour les proscrits du coup d'Etat de 1851, qui arrivaient en foule en Belgique. Des articles hostiles au nouvel ordre de choses, publies dans un journal belge, motivèrent de la part du gouvernement français une demande d'extradition du coupable, laquelle lui fut accordée; mais, prévenu à temps, M. Etienne Arago avait quitte la Belgique. Il s'arrêta successivement en Hollande, en Angleterre, puis en Suisse, et enfin à Turin, où il put se fixer sans crainte de nouvelles persécutions, et se remit au travail littéraire. De cette époque datent surtout les volumes de vers suivants Spa, son ortgine, son Aistoire, etc., poème en sept chants; le Deux Décembre, poème en cinq chants; et Une voix dans l'exil, poésies, dont plusieurs avaient préalablement paru dans des journaux ou recueils periodiques belges ou piémontais.

Rentré en France après l'amnistie de 1859, lit. Etienne Arago a fait partie, des sa fondation, de la rédaction du journal l'Avenir national, en qualité de critique des théâtres, position qu'il conserva jusqu'à à la déclaration de guerre à la Prusse. Appelé, le 4 septembre 1870, par le gouvernement de la Défense nationale, à la mairie de Paris, il se signala dans ces fonctions par son zèle et son activité infatigables, aussi bien que par son desintéressem*nt, refusant de toucher le traitement attache à ses fonctions. Le 20 octobre, il ouvrait une souscription publique pour la fabrication de 1,500 canons, nécessaires à la défense, souscription que le patriotisme de Paris couvrait entièrement en peu de temps. Apres le scrutin du 3 novembre, confirmant les pouvoirs du gouvernement fut acceptée que le 15. Le 17, il était nommé commissaire général des monnaies position quïl refusa. Aux élections du 8 février 1871, M. Et. Arago fut envoyé à l'Assemblée nationale par le département des PyrenéesOrientales, mais il donna sa démission quelques jours après, s'excusant sur son grand âge. Charge alors d'une mission extraordinnaire en Italie, sa mission acromplie, il se retira de6nitivement de la vie publique.

Il accepta toutefois les fonctions d'archiviste de l'École des Beaux arts (1878), et depuis, celles de conservateur du musée du Luxembourg, à la transformation duquel il a présidé (1885-86). M est aussi membre du Comite des travaux d'art. On lui doit, outre les ouvrages déjà rites les Postes en 1848. l'Hôtel de ville au 4 Septembre et pendant le siège (1874). Il s'occupe actuellement, dit-on, de la preparation de ses Souvenirs.

ARAGO, FRANÇ0IS VICTon EMMANUEL. avocat et homme politique français, fils aine de François Arago et neveu, par conséquent. de M. Etienne Arago, est ne à Paris le 6 juin 1812. Tout en suivant assidûment les cours de l'Ecole de droit, il se livrait à des travaux littéraires variés et publia, à peine âgé de vingt ans, un volume de poésies. II avait d'ailleurs collaboré, des 1830, à un vaudetille, et travaille pendant quelques années pour le tiques en vogue Mais en il se faisait inscrire au barreau de Paris, et renonçait pour jamais à la littérature et au théâtre. S'occupant d abord plus spécialement d'affaires civiles il épousa bientôt la cause du parti radirai et, en 1839, défendit, devant la Cour des pairs, Barbes et Martin Bernard. Il prit une part très active à la révolution de fevrier f848, et fut nommé par le gouvernement provisoire commissaire général de la itepublique à Lyon, où son administration devait rencontrer les plus grandes difficultés, et sa conduite, entierement exempte de blâme, donner prise cependant aux calomnies de ses adversaires, qu'un vote motivé de l'Assem-

blée constituante devait toutefois réduire au silence (février 1849). Aux élections pour l'Assemblée constituante, M. Emmanuel Arago fut élu représentant du peuple par le département des Pyrénées-Orientales; mais il siégea peu. ayant eté, le 25 mai, envoyé à Berlin par la Commission exécutive, comme ministre plenipotentiaire. Il donna sa démission de ce poste dès qu'il connut les résultats de l'election du 10 décembre. Elu de nouveau par les Pyrénées-Orientales à l'Assemblée législative, il y vota constamment avec la Montagne et y prit part à plusieurs discussions importantes; il protesta, par exemple, avec une grande énergie, contre l'expédition de Home. Comme il avait quitté la carrière diplomatique après le 10 decembre 1848. M. Emmanuel Arago, après le 2 décembre 1851, abandonnait la vie politique. Quelque temps après, il reprenait sa place au barreau de Paris, où il plaida principalement dans des procès politiques ou de presse. Il defendit le Polonais Berezowski, qui avait tiré un coup de pistolet sur l'empereur Alexandre de Russie (1867), au retour de Longchamp, et obtint des circonstances atténuantes en sa faveur. Il plaida également dans l'affaire de la souscription Baudin. Candidat de l'opposition démocratique, en 1869, dans la premiere circonscription des Pyrénées-Orientales, M. Emmanuel Arago échoua contre un concurrent qui, bien que chaudement appuyé par l'administration, avait dù rerourir. pour s'assurer le succès, à des procédés de corruption dont les annales électorales de l'Angleterre fournissent seules des exemples. Mais, aux élections complémentaires de novembre, la 8* circonscription de la Seine l'envoyait siéger au Corps législatif, où il prit place sur les bancs de la gauche, et, entre autres manifestations mémorables, fut le premier à s'élever contre la déclaration de guerre à la Prusse. Membre du gouvernement de la Défense nationale, il fut delegué au ministère de la justice, après le départ à Tours de Crémieux (12 septembre 1870); parti à son tour pour Bordeaux avec MM. Garnier liages et Jules Simon, après la signature de l'armistice (6 février 1871), il fut, à son arrivee, nommé ministre de l'intérieur, en remplacement de Gambetta, démissionnaire, et présida ainsi aux élections du 8 février suivant, où il fut élu, en tète de la liste, représentant des Pyrenées-Orientales à l'Assemblée nationale. Il quitta peu apres (19 février) le ministere de l'interieur où il fut remplacé par Ernest Picard. M. Emmanuel Arago vota constamment avec la gauche républicaine, dont Il est un des membres les plus influents. Il a été élu sénateur du département des Pyrénées-Orientales, le 30 janvier 1876. avec son fidèle collaborateur Pierre Lefrane, mort depuis, et a été réélu au renouvellement triennal du 8 janvier 1882.

M. Emmanuel Arago est ambassadeur de la République française près la Confédération suisse depuis 1880. ARBAN, Joseph JEAN-BAPTISTE LAURENT, chef d'orchestre et compositeur français, né à Lyon, le 28 fevrier 1825. Il entra au Conservatoire, en 1841, dans la classe de trompette de Dauverné, et remporta le premier prix en 1845. Adoptant alors le cornet à pistons, il se fit rapidement une grande réputation dans les concerts. C'est surtout aux concerts Musard, fondes en 1856, au boulevard des Capucines, que M. Arban jouit d'une vogue extraordinaire. Peu après, le Casino Cadet ayant été fonde, la direction de l'orchestre lui en fut confiée. Dans ces nouvelles fonctions, M. Arban ne tarda pas à se distinguer, surtout comme chef d'orchestre de bal, et dirigea, outre l'orchestre du Casino, ceux de Valentino, de Frascati, enfin celui du bal de l'Opéra dans l'intervalle de la retraite de M. Strauss à l incendie de la salle de la rue Le Peletier. Nommé en 1857 professeur de la classe de sax-horn pour les élèves militaires, il échangea ce poste, en 1869, contre celui de professeur de la classe de cornet à pistons, qui venait d'être créée au Conservatoire. On a de M. Arban une Grande méthode complète de cornet d pistons et de sax-horn, et un « extrait » de cet ouvrage. On lui doit en outre un grand nombre de compositions pour son instrument, ainsi que de nombreux morceaux de musique de danse pour piano et pour orchestre.

ARBEL, LuciEN, industriel et homme politique français, ne à Saint-Claude (Jura), le 26 septembre 1826. Elève de l'Ecole des arts et métiers d'Aix-en-Provence et de l'Ecole centrale des arts et manuiactures, M. Arbel s'adonna à l'industrie metallurgique et devint maitre de forges à Rive-de-Gier (Loire). Il prit part en cette qualité aux grandes expositions, où il obtint les plus hautes recompenses, notamment une medaille d'or à l'Exposition universelle de 1878; la croix delà Légion d'honneur lui avait déjà été accordée à la suite de 1 Exposition universelle de Philadelphie (1876). Nommé colonel de la garde nationale de Rive-de-Gier après le 4 septembre, M. Arbel fut élu député de la Loire à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871 il prit Plnce au centre gauche, appuya la politique de M. Thiers et après la chute de cet homme d'Etat, combattit ses adversaires soit par ses votes, soit par son abstention. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il se présenta dans Ion département comme candidat nettement républicain. Il ne fut élu qu'au troisième scrutin mais il fut réélu d'emblée et le premier, au renouvellement triennal du 5 janvier 1879. M. Arbel siège à la gauche du Sénat. Il est membre du Conseil supérieur de l'enseignement technique, du comité consultatif des chemins de fer, etc., et officier de la Légion d'honneur. ARBOIS DE JUBAINVILLE (d'), MARIE HENnl, paléographe français, membre de l'Institut, ne à Nancy, le 5 décembre 1827. Il fit son droit à Paris, suivit en même temps les cours de l'Ecole des Chartes où il fut admis en 1848, et fut nommé archiviste du département de l'Aube. Plusieurs fois laureat du concours annuel des sociétés savantes et de l'Académie des inscriptions et belles lettres, il devint correspondant de cette académie en 1867 et membre titulaire en 1882. 11

est en outre membre de la Société nationale des antiquaires de France et de diverses autres societes savantes. M. d'Arbois de Jubainville a éte promu officier de la Légion d'honneur en 1886. Outre des mémoires et articles inséres dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, la Revue archéologique, la Collection des mémoires de la Société d'Agriculture, sciences et belles-lettres de l'Aube, dont il est membre, on doit à M. d'Arbois de Jubainville les Armoiries des comtes de Champagne, Recherches sur la minorité et ses elfets en droit féodal francais (l852); l'ouillé du diocese de Troyes (1853) Voyage paléographique dans le département de l'Aube (1855) Essai sur les sceaux des comtes de Champagne (t856); Etudes sur l'état des abbayes cisterciennes (1858) Histoire de Bar-sur-Aube (1859) Histoire des ducs et des comtes de Champagne (1859-1869 7 uol.), à laquelle le prix Gobert a ete decerné en 1863 et 1864; Repertoire archéologique de l'Aube (!86!), récompense par une médaille d or de 1,200 francs (premier prix) au concours des sociétés savantes, la même annee Document.s relatifs à la con.struction de la cathédrale de Troyes (1862); Etudesur les déclinaisons des noms propres dans la langue franque, Recherches philologiques sur l'anneau sigillaire de Pouan (1870); Etude sur la déclinaison latine en Gaule à l'époque mérovingienne (1872) Un mot aur le Barzas Birez (1873), etc., etc. ARCAIS (marquis d'), FRANCESCO, critique musical et compositeur italien, né dans l'ile de Sardaigne, vers 1830. M. le marquis d'Arcais, qui a fait de bonnes études musicales, redige depuis plus de vingt ans le feuilleton musical et dramatique de l'Opinione, sans préjudice d'une petite chronique quotidienne. Homme éclairé autant qu'artiste délicat, il reste néanmoins opiniâtrement attaché à la vieille école italienne, combattant avec acharnement, quoique avec la plus parfaite urbanité, tout ce qui n'est pas elle, et par conséquent tonte nouveaute quelque peu audacieuse. C'est ainsi qu'il va jusqu'à refuser à Richard Wagner toute qualité musicale et n'est pas loin de placer M. Gounod au même rang. Lors de l'apparition de Faust, M. d'Arcais ne s'est pas gêne pour affirmer que l'œuvre du maitre français n'était pas née viable et, malgré son triomphe incontesté, non seulement en France et en Allemagne, mais en Italie, nous ne croyons pas que l'entète critique ait modifie son opinion premiere. M. le marquis d Arcais a produit au théâtre plusieurs petit* opéras-bouffes i Due Preceitori, représente vers 1862 la Guerra amorosa, joué à Florence et Sganarello, représenté à Milan en 1867. On lui doit également une messe funèbre, plusieurs compositions vocales, notamment l'Addio del Condannato, scène dramatique pour voix de baryton. Outre sa collaboration assidue à l'Opinione, de Rome, M. d'Arcais est un des principaux rédacteurs de la Gaazetta musicale de Milan.

ARCH, JOSEPH, laboureur anglais, chef du mouvement des ouvriers agricoles, est ne à Barford, dans le comté de Warwick, le 10 novembre 1826. Son père était laboureur, et lui-même, dès son jeune àge, dut gagner sa vie au travail des champs. S'étant marié avec la fille d'un artisan possédant une certaine instruction, celle-ci I le poussa à s'instruire lui-même, c'est-à-dire à ajouter par la lecture à la maigre provision de science qu'il avait acquise dans une école primaire. Souvent il passa de longues soirées de veille, le nez enfoncé dans un livre, « tout en fumant sa pipe », au coin du feu de la cuisine. De cette manière, il put acquerir une foule de notions qu'il ne soupçonnait pas auparavant, notamment des notions de logique, et des connaissances d'une nature plus pratique, principalement de calcul et d'arpentage. 11 fit également une grande consommation de livres religieux, ce qui lui permit plus tard d'occuper une bonne partie de ses heures de loisir à prêcher au milieu des « Primitive Méthodistes », non sans succès. Lorsqu'eclata le mouvement des ouvriers agricoles qui devait, par l'entêtement des landlords et des riches fermiers, enlever tant de cultivateurs à l'Angleterre, M. Joseph Arch en fut le chef designe d'avance. Il fonda, en mai 1872, l'Union nationale des travailleurs agricoles. 11 explora ensuite les districts agricoles de l'Angleterre, provoquant force meetings parmi les laboureurs pour les engager à s'unir, à s'aider mutuellement, puis il alla visiter le Canada, afin d'y étudier la question du travail agricole et de l'emigration. L'Union nationale des travailleurs agricoles s'est en peu de temps étendue à toute la GrandeBretagne, qu'elle divise en trente-quatre districts, lesquels envoient, au Congrès tenu annuellement par l'Union, quatre-vingts représentants. Ce congres, sous la présidence de M. Joseph Arch, discute pendant quatre jours les questions intéressant les ouvriers de la terre, sociales ou politiques; après quoi les délégues se séparent, mais une commission de permanence demeure, qui veille aux intérêts en cause. Cette association a pu, en 1874, distribuer aux ouvriers de ferme, que leurs demarches pour obtenir une amélioration à leur sort avaient fait mettre à la porte en masse, par des maitrea forts de leurs millions, la bagatelle de 684,500 fr. elle a pu nourrir, pendant quatre à cinq mois, près de quatre mille de ses membres et leurs familles, sans asile et sans pain, et faciliter, enfin, aux plus dépourvus l'emigration en Amérique ou en Australie. Cette crise compromit un moment l'existence matérielle de l'Union: mais elle se releva, ses recettes augmentèrent, et après la perte d'un certain nombre de ses membres, elle compte encore dans ses trente-quatre districts et ses 1380 sociétés affiliées, plus de soixante mille membres qui, avec leurs familles, forment un total approximatif de 400,000 âmes. Mais ce n'est pas tout l'Union nationale des travailleurs agricoles a servi de type plusieurs autres associations ayant un but identique et prêtes à marcher de conserve: ce sont fUnion /ederale, qui compte presque autant d'adhérents la Ligue du travail de la terre,

sans parler de nombreuses associations locales faciles à mettre en rapport avec une association centrale.

Nous ne pouvons entrer dans le détail des résultats obtenus du mouvement organise par ce pauvre paysan, Joseph Arch; mais il nous a semble indispensable d'en indiquer au moins le début infime et l'importance actuelle, ne fût-ce que pour bien marquer la grandeur du rôle de l'humble ouvrier des champs qui fait l'objet de cette notice. Elu membre de la Chambre des communes pour le comté de Norfolk en 1884, M. Arch a été battu aux élections de juillet 1886, comme candidat gladstonien, par le candidat conservateur, lord Bentinck.

ARDITI, LUIGI, violoniste et compositeur italien, ne à Crescentino (Piémont), le 22 juillet 1822. Entre au Conservatoire de Milan en 1836, il fit représenter, en 1841, un opéra en deux actes initule i Briganti, et le quitta en septembre 1842. Il avait commence à se produire comme virtuose dans les concerts dès 1839 et continua à sa sortie du Conservatoire, visitant tour à tour Varese, Novare, Voghera, Verceil j dans cette dernierville il fut engagé comme chef d'orchestre, passa ensuite à Milan avec les mêmes fonctions, puis à Turin, et enfin signa un engagement comme chef d'orchestre au the&tre de la Havane. De là, il passa à New-York comme chef d'orchestre de l'Académie de musique, où il donna, en 1856, un grand opéra: la Spia. Peu après il taisait un court séjour à Constantinople, où il reçut la croix du Medjidip, puis se rendait à Londres en 1857, pour prendre la direction du théâtre de Sa Majeste. A Londres, M. Arditi commença à publier ses nombreuses mélodies vocales qui rendirent son nom promptement populaire. On cite plus particulièrement son Omaggio alla Bosio, et surtout du moins de ce côté-ci du détroit sa fameuse valse: il Bacio. Depuis quelques années, M. Arditi, qui se livre aussi ù l'enseignement, dirige à Covent-Garden des « promenades-concerts » qui ont un très grand succès. On a de cet artiste une quantité innombrable de compositions de musique de danse, ainsi que de nombreuses compositions pour le violon, notamment des « fantaisies brillantes sur des motifs d'operas. ARENE, PAUL AUGUSTE, poète et littérateur franco, né à Sisteron (Basses-Alpes), le 26 juin 1843. Il alla terminer à Aix ses études commencées au collège de sa ville natale, et se fit recevoir successivement bachelier et licencié ès lettres. II était maître d'études au lyree de Vanves, après avoir rempli, pendant une année, les mêmes fonctions au lycée de Marseille, lorsqu'il présenta à l'Odeon sa première pièce, Pierrot heritier, un acte en vers (1865). Le succès qui accueillit cet essai le determina abandonner ses désagréables fonctions pour se livrer à la littérature, tout en donnant, cependant, des leçons particulières au début. il collabora bientôt active- ment à divers journaux et revues, notamment au Masque, au Nain jaune, au Figaro, au Corsaire, au Petit Journal, à fEvénement, à la Tribune, au Temps, au Gil Blas, au Parnassiculet contemporain, parodie du Parnasse contemporain, redigee avec autant de talent pour le moins; il a donné, en outre, au « Tour de France n, un Voyage d Avignon et dans le Comtat, collabore à l'Armana prouvencau d'Avignon, et a été le correspondant parisien du Progrès li6éral de Toulouse. M. P. Arène a donne au théâtre, outre l'acte cite plus haut: les Comediens errants, un acte en vers, avec M. Valery Vernier, à l'Odéon (1873) le Duel aux lanternes, au théâtre de la Tour d'Auvergne (même annee); l'Ilote, un acte en vers, aux Français (1875), avec M. Charles Monselet; le Char, op. com. en un acte, musique de M. E. Pessard, à l'Opéra-comique (1878), etc.

On lui doit aussi Jean des Figues, roman provençal (1870), réimprimé avec quatre nouvelles inedites sous ce titre nouveau la Gueuse parfumée (1876).

ARENE, EMMANUEL, homme politique français, né à Ajaccio (Corse), le 1er janvier 1856, fit ses études à Marseille et à Aix, et vint ensuite raire son droit à Paris. Il s'occupa bientôt de journalisme, collabora notamment au XIXe Siècle et devint secrétaire d'Edmond About. Depuis, il a collaboré au Paris. Conseiller generai de la Corse depuis 1880, M. E. Arène était elu, comme candidat républicain, député de l'arrondissem*nt de Corte à l'election complémentaire du 4 décembre 1881. Aux élections générales du 4 octobre 1883, faites au scrutin de liste, ce fut la liste bonapartiste qui triompha; mais les éle tions de la Corse ayant été annulées par la Chambre, la liste républicaine, avec M. Arène en tête, passa tout entière au scrutin du 14 février 1886. Dans la question de l'expulsion des princes juin 1886), M. Arène a vote contre le projet de la commission comportant l'expulsion totale et s'est abstenu au vote du projet Brousse, qui fut adopte.

ARGYLL (duc d'), GEORGE DOUGLAS CAMPBELL, baron Sundridge en Angleterre et duc d'Argyll en Ecosse, estne à Ardenraple-Castle, comté de Dumibarton, en 1823. Avant de succéder aux titres de son pere, en avril 1847, il s'était déjà fait connaître comme écrivain, homme politique et orateur publia. N'étant encore que marquis do Lorne, il prit une part très active à la controverse soulevée dans le sein de l'Egl se presbytérienne d'Ecosse, relativement à la tentative faite pour y établir une hierarchie, tentative contre laquelle il s'eleva énergiquement avec le docteur Chalmers. Des 1842, il publiait une brochure au sujet de res disputes religieuses, décelant un véritable talent littéraire; cette brochure avait pour titre Lettre aux Pairs par un fils de Pair. Peu après, il publiait une autre brochure Du devoir et de la necessité d'une intervention législative immédiate dans l'intérêt de d'Eglise d'Ecosse, etc., qui contient un aperçu historique de la situation de cette Eglise, relativement, surtout, à son pouvoir constitutionnel en matière ecclésiastique. Enfin, dans le cours de la même année, il publiait une Lettre au Rév. Thomas Chalmers, docteur en théologie, sur l'état présent des affaires de l'Eglise en Ecosse et sur

les causes qui l'ont produit, dans laquelle il revendiquait pour l'Eglise le droit de faire ses propres lois, tout en s'elevant contre le mouvement en faveur d'une « Eglise libre » qui venait de se produire, se déclarant également opposé aux deux opinions extrêmes. En 1848, le duc d Argyll publia un essai historique et rritique sur 1 histoire ecelesiastique de 1 Ecosse depuia la Reforme, intitule Presbytery examined (Examen du presbyterianisme), qui fut très bien accueilli. A la Chaml re des lords, le duc est un orateur ecoute; les questions principales sur lesquelles il a pris la parole sont l'emancipation des Juifs, les pratiques corruptrices en matière d'elec ion, la suppression de l'impôt sur le papier, les titres ecelesiastques, etc. Pendant l'administraI ion de lord John Russell, il donna au gouvernement un appui general, accentuant sa politique dans le sens du parti conservateur liberal, et s'intéressant particulièrement à toutes les questions touchant les intérêts de l'Eglise d'Ecosse, comme à toutes celles concernant l'Erosse, d'ailleurs, qui s'agitaient devant le Parlement. En 1851, il fut élu chancelier de l'université de Saint-Andrews, d'Edimbourg. En f852, il accepta dans le cabinet du comte d'Aberdeen les fonct ons de lord dn Sceau prive. A la chute de re ministère, en février 1855, il conserva d'abord sa position sous celui de lord Palmerston, qui lui succéda, puis l'échangea (1855) contre celle de directeur général des postes. Au retour de lord Palmerston aux affaires, en 1859, il reprit la charge de lord du Sceau prive, puis l'echangea de nouveau contre celle de directeur géneral des postes, en 1860, lord Elgin, ayant reçu une nouvelle mission speciale en Chine. La même annpe, toutefois, il redevenait lord du Sceau privé. Elu, en novembre 1854, recteur de l'univer ité de Glasgow, il présidait la vingtcinquième réunion annuelle de l'Association britannique pour l'avancement des sciences, tenue dans cette ville en septembre 1855 Il a été également élu président de la Société rovale d'Edimbourg en 1861. A la formation du cabinet Giddqtonp en décembre 1868, il fut nomme secrétaire d'Etat pour l'Inde, et a conserve cette position jusqu'à la chute du gow ernement libéral, en fevrier 1874. Mais il revint aux affaires, comme lord du Sceau privé, avec le ministere Gladstone de mai 1880. Il donna sa démission en avril 1881, sous prétexte de desaccord avec ses collègues sur le land bill d'Irlande.

Le duc d'Argyll est lord intendant de la Reine (héréditaire) pour l'Ecosse, chancelier de l'université deSaintAndre. 1 un des trustees du Musée britannique, sheriff héréditaire et lord-lieutenant du comte d'Argyll. En 1866, il a publié le Rèyne de la Loi, ouvrage qui eut un grand nombre d'éditions; en 1869, l'Homme primitif Primeval Man, or Examination of some recent spe ulations) en 1870, un opuscule sur l'Histoire et les antiquittés d'lona, ile dont le duc est propriétaire; en 1874, the Patronage Act of 1874, etc., brochure sur l'eternelle question de l'Eglise d'Ecosse en 1877, des Observations sur la question importnnte relative aux rapports entre proprietaires et tenanciers (pour le Cobden Club) la Question d'Orient, depuis le traité de Paris jusqu'au traité de Berlin et à la seconde guerre afghane (1879-80, 2 vol.), etc.

Le fils ainé du duc d'Argyll, le marquis de LORNE, a épouse, en 1871, la princesse Louise, fille de la reine Victoria (voyez LORNE),

ARIENZO (d'), NICOLA, compositeur italien, né à Naples, le 24 décembre 1843; est eleve de Romano Vincenzo Fioraventi. Cet artiste a débute à la scène à l'âge de seize ans, par un opera-bouffe en dialerte napolitain, représente au Teatro Nuovo, en juin 1860: Monzù Gnaaio, o la Fidenzata del parrucchiere. Après s'être produit comme virtuose et comme compositeur, notamment au cercle liuonamici, en t864, il fit representer au theâtre Bellini, en 1866, un second opéra en patois napolitain: i Due Mariti, traduit plus tard en italien et représente sous cette nouvelle forme, en 1871, au théâtre Re, de Milan. II fit représenter ensuite à Naples le Rose (1868) il Cacciatore delle Alpi (1870); il Cuoco (1873). On lui doit en outre un grand nombre de compositions vocales, etc; il a fait executer en à Rome, un Pensiero sinfonico. M. d'Arienzo, aujourd'hui professeur d'harmonie et de composition au College de musique de San Pietro a Majella et à 1' Albergo dei Poveri x, à Naples, a publie dans cette v Ile un manuel elementaire de lecture musicale Elementi di lettura musicale.

ARISTE (d'), on DAR1STE, PAUL EUGÈNE AUGUSTIN, homme politique française, fils d'un ancien sénateur de l'empire mort en 1876, est ne à Pau le 13 octobre 1845. Avocat du barreau de Paris, M. d'Ariste, qui avait servi pendant la guerre comme officier de mobiles, defendit plusieurs accuses de la Commune de Paris devant les conseils de guerre par pur esprit de charite. Elu député de la 2' circonscription de Pau le 20 février 1876, il siegea à la Chambre sur les bancs du groupe de l'Appel au peuple. Reelu le 17 octobre 1877, il échouait aux élections de 1881 contre son concurrent republicain, M. Cassou; mais il fut élu de nouveau, avec toute la liste reactionnaire, le 4 octobre 1885.

ARMAND-DUMARESQ, CHARLES EDOUARD, peintre français, na à Paris, le 1er janvier 1826, éleve de Thomas Couture. Il débuta en 1850 par un Christ des Naufragés, a heté par le ministère de fintérieur. Vinrent enauite Saint Bernard prêchant la Croisade le Martyre de Sa nt-Pierre (à la cathédrale de Caen); un Christ, pour le Palais de Justice de Paria le Départ pour la Croisade, etc. Vers 1854. M. Armand-Dumaresq, abandonnant les sujets religieux pour la peinture militaire, suivit nos armées dans leurs expéditions en Algérie, puis en Italie, étudiant la vie des camps sur le vif. Parmi les œuvres qu'il a a expnsecs, à dater de rette époque, nous citerons Une Mort glorieuse, souvenir de 1812, à l'Exposition universelle ne 1855 puis, la Prise de la grande redoute à la batailde de la Moskowa; la Mort du général Bizot; un Episode de la bataille de Solferino (aux galeries de Versailles) Charge de la

division Desvaux à Solferino; la Garde du draneau; Charge des cuirassiers à Eylau; Cambronne à Waterloo, à l'Exposition universelle de 1867 le Retour de l'Ile d'Elbe (1868); la Veille d'Austerlitz (1869); la Défense de Saint-Quentin, le 8 octobre f870 (1872); un Con.eeil de gtcerre au bivouac et l'Espion (1874); la Signature de l'acte d'independance des Etats-Uuis d'Amérique (1873); la Reddition de Yorktown le 18 octobre 1781, Hussard Chamborand (1875); Charles XII à Bender (1877); la Bataille de Bapaume, prise de Biefvillers 1883 la Lecture de l'Annuaire de la cavalerie (1884); En reconnaissance (1885); la Première ascension du ballon dirigeable la FRANCE et le Portrait du sous -lieutenant prince Roland Bonaparte (1886) et un grand nombre d'autres portraits, dessins, etc.

Parmi les nombreux dessins en outre exécutés par M. Armand-Dumaresq, il convient de citer à part la collection des uniformes militaires, au musée de Versailles. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867, il a été promu officier le 18 janvier 1881. ARMITAGE, EDWARD, peintre anglais, Académicien royal, ne u Londres, de parents originaires du comté d'York, le 20 mai 1817, fit ses études en France et en Allemagne. Il entra en 1837 dans l'atelier de Paul Delaroche où il travailla pendant deux ans, et exposa au Salon de 1842. Retourne en Angleterre en 1843, il prit part au concours des fresques pour le nouveau Parlement et remporta un premier prix avec un carton représentant le Débarguement de Jules César en Angleterre. Il remportait un nouveau premier prix, en 1845, avec un carton représentant l'Esprit de la Religion, et un autre en f847, pour son tableau la Bataille de Meanee. qui figura ensuite à l'Exposition universelle de Paris, en 1855, et se trouve aujourd'hui au palais Saint-James. On cite encore de lui, le Festin d'Esther, qui figura à l'Exposition universelle de Paris de 1867; la Bataille de Balaklava le Ravin d'Inkermann, etc. et parmi ses peintures murales, les fresques de l'eglise catholique de Saint-Jean à Islington, et la suite de monochromes d'University Hall, Gordon Square, Londres. M. Armitage a toujours été, d'ailleurs, depuis 1840, un explosant assidu de l'Académie royale de Londres, dont il fut elu associé en 1867, et membre titulaire en décembre 1872. Nous citerons les principaux ouvrages exposés à cette Académie, où les tableaux relatifs aux faits d'armes de Balaklava et d'Inkermann ne figurèrent point, par M. Armitage. Ce sont Henri VIII et Catherine Parr, la Mort de Nelson (1848), Incident de l'histoire de Thomas-à-Becket (1849); la Vision d'Ezéchiel (1850); Samson (1851); la Tamise et ses tributaires, dessins pour une fresque du Parlement (1852) le Mangeur de lotus (1854); Souvenir de Scutari (1857); la Fille de Pharaon (t86f); Funérailles d'un martyr chrétien au temps de Néron (1863); Achab et Jézabel (1864);le Remords de Judas (/866); Savonarole et Laurent le Magnifique (1867); Hero allumant le /lam bleau de la tour (1869); l'Incident qui suggère à Esope l'idée de sa fable de « la Fortune et le jeune enfant endormi le Fil de la Vierge, Gethsemani (1870); Paix: un champ de bataille vingt ans après, Une deputation recue par Faraday (1871); RAve de jolie femme et En mémoire du grand incendie de Chicago (1872); Saint Jean reeueillant chea lui la Vierge aprés le crucifiement (1874); Julien l'Apostat présidant une conférence de sectatres (1875); Emancipation de Serfs: un noble Anglo-Saxon donnant, à ton lit de mort, la liberté à ses esclaves (1877); la Femme adultère (1879); Samson et le lion (1881); Rencontre de Saint Francois et de Saint Dominique sur les ruines de l'ancienne Rome (1882): une Vrai« centenaire, portrait d'une demoiselle W., âgée de 101 an et 3 mois (1883) un Saül et un Saint Paul (f886), etc. Il avait en outre att Salon de Paris, cette même année 1886, une toile intitulée Après les arènes, enterrement d'un jeune martyr chré- tien.

M. Armitage est professeur de peinture à l'Académie royale depuis 1875.

ARMSTRONG, sir WILLIAM GEORGE, inventeur anglais, lils d'un négociant, qui fut aussi quelque temps maire de Newcastle-sur-Tyne, est ne dans cette ville en 1810. D'alrord avocat, il abandonna bientôt la carrière If gale pour se livrer tout entier aux recherches scientifiques qui avaient pour lui un invincible attrait. Ses recherches sur l'electricite, commencées de très bonne heure, aboutirent à l'invention de la machine hydroélectrique, le plus puissant agent de production électrique connu jusque-la, et qui lui valut d'être elu. malgré sa jeunesse, fellow de la Société royale de Londres. Ensuite vient l'invention de la grue hydraulique, et de 1845 à 1850 l'application à une toute de machines de la puissance hydraulique, principalement pour l'elévation utiles inventtons, M. Armstrong fonda, en décembre 1864, la manufacture d'Elswick, près de Newcastle, où fut construit le canon qui porte son nom. Car M. Armstrong ne se borna pas à ces inventions utiles dans le sens strict du mot, et c'est surtout, en effet, grâce au « « canon Armstrong » que son nom est populaire chez nous. Le gouvernement anglais, ayant fait subir à l'arme nouvelle des épreuves qui eurent un plein succès (1858), en ordonna aussitôt l'application à l'artillerie, et, en conséquence, la fabrication en grand, dont M. Armstrong eut la direction avec le titre d'ingenieur de 1 artillerie royale et 50,000 francs de traitement annuel. L'heureux inventeur fut, en outre, fait chevalier et nommé commandeur de l'ordre du Bain (février 1859). Il étendit l'application de son système à tous les calibres, et, en trois ans, put mettre trois mille pièces en service. En février 1863, Sir W. Armstrong résigna sa position officielle et reprit la direction de la manufacture d'Elswick. La même année, il eta appelé à la présidence de l'Association britannique. Il est décoré de l'ordre du Dannebrog, de Danemarck de celui des

Saints Maurice et Lazare, d'Italie de François-Joseph, d'Autrirhe et de la Rose, du Brésil.

ARNASON, Joh, littérateur islandais, fils d'un ministre lutherien. né à Hot, sur la rOte septentrionale de l'Islande, le 17 août 1819. Ayant perdu son père de bonne heure, sa mère prit soin de sa premiere education. 11 acheva ses études au collège de Bessestad, alors la seule école de l'île, puis devint precepteur parti ulier dans la famille de Seveinbjorn Egilsson, le recteur du college. M. Arnason se consacra surtout à l'étude de l'histoire et de la littérature islandaises et se rendit entierement maitre des langues classiques. En 1849, il fut nommé conservateur de la bibliothèque de Reykjavik et, en f856, secrétaire de l'évèque d'Islande. Il a publie divers travaux biographiques, parmi lesquels la biographie de son ami, le docteur Egilsson. En société avec M. Grimson, il a édité, sous le titre de Islenzk jEfintyri, une petite collection d'histoires aventureuses et de contes féériques islandais. Mais l'œuvre principale de M. Arnason, celle qui a le plus contribué t sa réputation d'écrivain, c'est certainement ses Contes populaires islandais (1864), dont la plupart ont été traduits en anglais sous le titre d'Icelandic Legends, la même année. ARNAUDEAU, EUGÈNE JEAN MARIE, général et homme politique français, né à Laon en 1821. Sorti de l'Ecole polytechnique en 1843, comme sous-1 eutenant du genie, il passa ensuite, sur sa demande, dans l'infanterie de ligne, et fut successivement lieutenant en 1845, capitaine en 1849, chef de bataillon en 1855, lieutenant-colonel en 1860, colonel en 1863, général de brigade en 1868 et géneral de division le 30 décembre 1875. Il servit longtemps en Algérie et prit part aux principales campagnes de l'empire en 1870 il commandait une brigade d'infanterie de la 3' division du corps d'armee de Bazaino. Il a exercé depuis divers commandements, et a fait partie de la Commission internationale de l'Exposition universelle de 1878. Elu sénateur de la Vienne, en remplacement de M. Bourbeau decédé, le 2 décembre 1877, sans concurrent, au renouvellement triennal du 8 janvier M. Arnaudeau fut réelu, mais seulement au second tour. Le général Arnaudeau siège au Sénat sur les bancs de la droite. Il est grand officier de la Légion d'honneur du 27 décembre 1884. ARNAULT, FERDINAND Louis BARTHELEMY, homme politique français, né à Tonrs le 21 septembre 1837. Il termina au lycée Saint-Louis, à Paris, ses études rommencées à Cahors, suivit les cours de l'Ecole de droit et se fit recevoir agrégé des facultés de droit; il professa, en cette qualité, l'économie politique a la Faculte de Nancv (1866) et à la Faculté de Toulouse (1867), et publia un résumé de re cours, entre autres ouvrages de droit. Nommé maire de la commune de Labastide-dePenne en 1870, conseiller général do Tarn-et Garonne depuis 1874, M. Arnault a été élu député de ce de partement le 4 octobre 1885, le dernier de la liste réaction- naire.- Il est secrétaire perp-tuel de l'Académie de législation de Toulouse et membre de l'Academie des Jeuz floraux.

ARNEIRO (vicomte d ), JOSE AGUSTO FERREIRA VEIGA, compositeur portugais, né à Macao (Chine), le 22 novembre 1838, fit ses études à l'université de Coimbre (Portugal, où il suivit les cours de la faculté de droit. Il avait commencé à huit ans ses études musicales, auxquelles il retourna en 1859, sous la direction d'artistes appartenant à l'orchestre du théâtre San Carlos, de Lisbonne, et dont le chef, Vincente Shira, lui enseigna la fugue et le contre-point. Il produisit dès lors un grand nombre de compositions diverses: pièces d'orchestre, romances. duos, etc., ainsi qu'une petite comédie A Quesido do Oriente, jouée au Théâtre académique, une messe et di, ers autres morceaux de musique roligieuse. En 1866, il fit représenter au théâtre San Carlos un ballet fantastique Ginn, qui eut un grand succès. En 871, il fit exécuter à feglise Srio Paulo, de Lisbonne, son grand Te Deum, reproduit au mois de mai suivant dans un concert de bienfaisance donné au théâtre San Carlos et depuis sous le titre de « symphonie-cantate », à Paris, où il reçut le meilleur accueil. Depuis, M. le vicomte d'Arneiro a produit divers morceaux de concert et autres, notamment: Refraina du printemps, et un opéra italien semi sérieux l'Elisire di Giovinezza, représenté au théâtre San Carlos au mois de mars 1876.

ARNOLD, EDWIN, littérateur et philologue anglais, fils d'un magistrat du Sussex, né le 10 juin 1832; fit ses études à l'Ecole du roi de Rochester et au Collège du roi de Londres, et les termina à 1'université d'Oxford. En 1852, il obtenait le prix de Newdigate, pour un poème sur le Featiri de Balthasar, et fut choisi en 1853 pour présenter l'adresse de bienvenue au feu comte de Derbv, il son installation comme chancelier de l'uni ersite Il prit ses grades en 1854. En quittant le college, il fut nommé « second master « dans la division anglaise de l'Ecole du roi Edward VI, à Birmingham, pu principal du collège de sanscrit à Poona, dans la Présidence de Bombay, et membre de l'université de cette capitale, fonctions qu'il remplissait pendant la rébellion des Indes et qu'il résigna en 1861.

M. E. Arnold a collaboré à une foule de publications périodiques, critiques et littéraires. On a de lui Griselda, a drama; Poems, narrative and lyrical; outre plusieurs ouvrages en prose, tels que Education in India; the Euterpe of Herodotus, traduction accompagnée de notes; the Hitopades'a, avec vocabulaire sanscritmarathe-anglais ces deux derniers publies aux Indes. Il a également publié une traduction en vers de l'ouvrage classique sanscrit que nous venons de citer (Hitopades'a), sous le titre de Livre des bons conseils (the Book of Good counsels); une Histoire de l'Administra- tion des Indes sous le feu marquia de Dalhousie (1864); ainsi qu'une histoire populaire, avec citations, des Poètes de la Grèce. Depuis 1861, M. Arnold fait partie de la redaction du Daily Telegraph; en cette qualité et au nom

des propriétaires de ce journal, il prépara la première expédition de M. George Smith Assyrie, ainsi que relie de M. Henry Stanley, envoy par ce même journal, d'accord avec le New-York Herald, pour achever l'œu- vre de Livingstone en Afrique. Pour la part qui lui re %lent dans les heureux résultats de l'expédition de 11. Smith, il fut publiquement remercié par les direrteurs du Musée britannique. Il a publié en 1874, Hera et Leandre, traduction en vers héroïques du poème de Musec, ut l'année suivante une tradu tion du Gila govinda du Jayadeva, sous le titre de the Indinn song of songs On doit en-ore à M. E. Arnold la Lumière de l'A.sie, nome épique sur la vie et les enseignements de Boudha (1879); Poésie indienne, traductions diverses (1881 Perles de la foi, ou le Rosaire de l'Islam (1883); India revisited (1885), etc. Il est decoré de l'Etoile de l'Inde. du Medjidié, de l'Elephant blanc de Siam, etc.

ARNOLD, ARTRUR. publiciste et homme politique anglais, frère du précédent, né le 28 mai 1833. Lors de la mise à exécution de la loi sur les travaux publics dans les districts manufacturiers, pour v remédier à la détresse résultant de la crise cotonnière (1863), M. Arnold fut nommé commissaire-adjoint dans le comté de Lancustre, où il rés da jusqu'en 1866. Il employa ses loisirs in écrire une histoire de cette crise the History of cotton famine, dont l'edition originale, publiée en 1864, fut su vie, en 1865, d'une édition populaire à bon marché. Après deux ans de voyages dans le sud et l'est de l'Eurnpe et en Afrique, M. Arnold revint en Angleterre et publia From the Levant (1868), relation de son tour d'Orient. Il devint alors rédacteur en chef de l'Echo, de Londres, qui, sous sa direction, acquit une circulation énorme. Anterieurement ù cet événement de sa vie, M. A. Arnold avait publié deux romans, ayant pour titre, le premier Ralph, or St-Sepulchre's and StStephen's, le second Hever Court. En conséquence de son livre, F'rom the Levant, M. Arnold a reçu en 1873 la cro;x d'or de l'ordre du Rédempteur de Grèce. La même année, à la mort de M. Baring, son représentant, il ac 'epta la candidature à la Chambre des communes pour Huntingdon; mais il échoua. II refusait la candidature qui lui était offerte à Northampton, l'année suivante, dans une occasion semblable, quittait l'Echo en 1875 et passait une année à visiter la Russie et la l'erse. A son retour, il publiuit: A travers la Perse par caravane (1877). Il publia ensuite la Politique socrate (1878) et Free Land(1879). Aux élections génerales de 1880, M: A Arnold était envoye à la Chambre des communes par les électeurs de Salford; il succédait en même temps à sir Charles Dilke comme président du Comité grec, organisé en vue d'obtenir une augmentation du territoire de Ja Grèce. M. Arnold s'est fait une pla importante dans les rangs du parti liberal à la Chambre des communes.

ARNOLD, MATTHEW, poète et critique anglais, né le 24 décembre 1822, à Laleham, près de Staines, où son père, l'illustre D' Arnold, principal du collège de Rugby, résidait alors avec ses élèves; fit ses études aux collèges de Winchester et de Rugby, puis à celui de Balliol, d'Uxford, où il fut admis en 1840, et remporta le grand prix de poésie (Newdigate prise) en 1843, sujet: Cromwell. Ayant pris ses grades en 1844, il fut élu en 1845 fellow du collège d'Oriel. En 1847, lord Lansdowne le prit pour secrétaire privé, fonctions qu'il remplit jusqu'à l'epoque de son mariage avec la fille du juge Wightman, coïncidant avec «elle de sa nomination au poste d'inspecteur laique des écoles, sous la direction du « rommittee of Conseil on education,» qu'il a toujours conservé depuis. On a de lui, outre son Cromwell: Strayed Reveller, and other Poems (1848), signe de l'initiale A; Empedocles on Etna and other Poem (1853), d'abord anonyme. En 1854, il publia un volume e pocsies entièrement signé, consistant en un choix de pieces contenues dans les deux précédentes, jointes à des pièces inedites Elu professeur de poésie à l'université d'Oxford en 1857, M. Arnold a publié depuis cette epoque: Merope, tragédie d'après l'antique, avec une preface où les prinripes de la tragédie grecque sont examines et discutes (1858); trois conférences faites précédemment i l'université d'Oxford, sur l'art de traduire Homere (On Translating Homer), dans 4esquelles il conseille l'emploi de l'hexamètre anglais comme le meilleur équivalent du rhythme homerique (1861). Il a aussi publie, cette même année, les mémoires sur les systèmes d'education pratiques en France, en Allemagne et en Hollande, qu'il avait envoyés en 1859-50, au gouvernement, sous forme de'rapporta de commissaire de l'enquête sur l'education populaire. M. M. Arnold a recueilli et publié, sous le titre modeste d'Essays in Criticism (1865), quelques-uns des nombreux articles qu'il a répandus d'une main prodigue. soit en vers, soit en prose, dans les publications périodiques littéraires. En 1865, il fit un tour d'exploration sur le continent, délégué par la commission royale d'éducation secondaire, pour étudier, comme il 1 avait déjà fait au point de vue général, cinq ans auparavant, les systèmes étrangers relatifs aux écoles secondaires et supérieures, et publia, en i867, un nouvel ouvrage sur ce sujet spécial Dans la mêmes année, il publia: Lectures on the study of Celtic literature; puis: New Poems (1868); Culture and Anarchy, an Essay in Protestantism, with an Essay on Puritanism and the Church of England (1870); Friendship's Garland, being the conversations, letters and opinions o/' feu Arminius, baron von Thunder-Ten-Tronckh (1871); Literature and Do7ma, an Easay towards a better apprehension of the Bible (1873); et en 1877, ses Derniers essais sur l'Eglise et la religion. Ses Poèmes ont été recueillis et réimprimés en 1877 et 1881. Enfin il publia un dernier ouvrage en 1882, sous ce titre Irish Essays and others. Il a publié, dans le Nineteenth Century de mai 1886. un article sur M. Gladstone intitulé: le Nadir du Liberalisme, qui a fait sens ition dans le monde politique.

En 1867, M. Arnold abandonna la chaire de poésie d'Oxford; en 1869, il reçut le titre honorifique de docteur en lois de l'université d'Edimbourg et, en 1870, de sa propre université d'Oxford. Il a reçu en 1876 la croix de commandeur de l'ordre de la Couronne d'Italie, que le roi Victor-Emmanuel lui a conférée en reconnaissance des soins qu'il prit du jeune duc de Gênes, son ne%eu, qui vér-ut dans In famille de M. M. Arnold pendant qu'il faisait ses études en Angleterre. En 1886, M. Matthew Arnold visitait les Etats-Unis, et nous le retrouvons, le 8 juin, faisant une conférence à l'universite de Pensylvanie sur l'Education étrangère, devant un auditoire brillant et nombreux.

ARNOULD, ARTHUR, littérateur'et homme politique français, ne à Uieuze (Meurthe), le 7 avril 1833. Il fit ses études à Paris, où son père avait été nommé professeur de littérature étrangère à la Sorbonne, fut quelque temps employé à la préfecture de la Seine et quitta cette posilion pour le livrer entièrement à la littérature. Il collabora à la Revue nationale, dont il devint secrétaire de la rédaction, à la Revue de l'Instruction publique, à la Revue européenne, à l'Opinion nationale, fit partie de la nouvelle redaction de l'Epoque sous la direction de Clement Duvernois (1867), et passa de ce journal au Rappel, à la Presse titre (8169) devenue bientôt la Réforme; collaborant entre temps au Charivari, etc. Dans ces divers journaux, M. Arnould s'attira, par ses articles, diverses condamnations auxquelles la publication d'un pamphlet périodique imitant la Lanterne et intilulé la Foire aux sottise, en fit ajouter d'autres. Ce pamphlet fut supprimé, et M. Arnould prit part à la création du journal la Marseillaise de M. Rochefort (1870) et celle du Journal du Peuple de Jules Vallès. Après le 4 septembre, il devint sous-bibliothécaire de la Ville, puis adjoint au maire du 41 arrondissem*nt. Il se porta sans succès aux élections pour l'Assemblée nationale (Seine, du 8 fevrier 1871 et fut élu membre de la Commune de Paris après le 18 mars. Quant à son rôle dans cette assemblée, il suffit do dire qu'il faisait partie de l'opposition modérée, dont la situation était loin d'être facile et qu'il se retira après l'institution du Comité du salut public, dans sa mairie du 41 arrondissem*nt où il était délégué. Ayant réussi à quitter Paris, puis la France, avant la prise de Paris par les forces du gouvernement, M. Arnould envoya de la Belgique et do la Suisse, où il s'était refugié, des artirles anonymes et des feuilletons aux journaux de Paris. Ses feuilletons, signés d'abord Un Absent, puis A. Mathey, ont été réimprimés en volumes, les premiers avec cette dernière signature seulement, les autres sous le vrai nom de l'auteur ajouté à son pseu donyme. M. Arthur Arnould s'est, en tout cas, fait une place distinguee parmi nos romanciers.

Les principaux ouvrages de M. Arthur Arnould sont: Contea humoristiques (l857); les Trois poètes, nouvelles (1859); Béranger, ses amia, ses ennemis et ses critiques (1864, 2 vol.); la Liberté des théâtres et lAsaociation des auteurs dramatiques (1865); Histoire de l'Inquisition (1869); Histoire parlementaire de la Commune de Paris (Bruxelles, 1874-1878, 3 vol.); le Brégilien (1876); la Belle Julie (1884); le Point noir, Un Gendre, le Roi des mendianta, le Passé d'une femme (1885); la Fête de Saint Remy (!886 etc.

Plusieurs de ces romans ont été portés ensuite à la scène.

ARNOULD-PLESSY, JEANNE SYLVANIE ARNOULD, dame Plessy, actrice française, née à Metz, en septembre 1819, d'un comédien qui avait été prêtre avant la Révolution. Venue à Paris en 1830, elle entra au Conservatoire, où elle reçut les leçons de Mi-helot et de Samson, au mois de décembre de cette même année. Après avoir joué quelque temps sur le théâtre de la rue de Lancry, dirige par Saiut-Aulaire, elle débuta au Français le 10 mars 1834, n'ayant pas quinze ans, dans le rôle d'Emma de la Fille d'honneur. Son talent, sa beauté, son extrême jeunesse firent sur le public du Français une vive impression. Le directeur, Jouslin de la Salle, fut si satisfait de cette jeune recrue qu'il obtint pour elle du ministre de l'intérieur qui n'était autre que M. Thiers, une indemnité mensuelle à titre d'encouragement. Après la Fille d'honneur, Melle Plessy parut dans l'Hôtel garni puis dans la Passion secrète, de Scribe, puis dans le Verre d'eau et une Chaine, du même auteur, deux comediea écrites exprès pour elle. Son succès avait été si grand, que l'empereur de Russie chercha à attirer la jeune artiste à Saint-l'étersbourg. Celle-ci refusa obstinement, et à la fin même de l'année de son début, elle était nommée sociétaire de la Comedie Française. Nous ne rappellerons pas tous les rôles crées ou repris par M"* Plessy, dont on estime aujourd'hui le total à cent trente-trois; il nous suffira de dire que, dans le répertoire nouveau, comme dans le classique, il ne s'est pas joué au Français une œuvre importante où elle n'ait figuré. Au mois de juillet 1845, en p'ein épanouissem*nt de son talent, en plein succès, Melle Plessy disparut tout à coup, sans prévenir personne. Elle était parie pour Londres, où elle épousait un auteur dramatique, M. Arnould mort du choléra en 1854; après quoi elle acreptait enfin un engagement pour le ThéâtreFrançais de Saint-Pétersbourg. La Comédie Française ne mnpqua pas d'intenter un procès à la fugitive; et, naturellement, elle le gagna Mlle Plessy, désormais Mme Arnould, fut condamnée à 100,)00 francs de dommagesintérêts, somme équivalente, ou ù peu près aux appointements annuels qu'elle recevait à Saint-Petersbaurg, aux frais et à sa déchéance comme sociétaire. Mais, lorsqu'elle reparut, dix ans après, la Comédie Française lui rouvrit ses portes toutes grandes, et elle y rentra en qualité de pensionnaire, le 17 septembre t855, avec 24,000 francs d'appointements et trois mois de congé, sans parler de la remise pleine et entière des do mmages intérêts auxquels elle avait été condamnée en 1846. Mme Arnould-Plessy resta, dès lors, fidele à la Comé;!ie

française, où elle joua, outre les rôles de son emploi le Fils de Giboyer, Henriette Marechal, Maitre Guerin, la Grand'Maman (1875); enfin, Petite Pluie (1876), sa dernière création. Nous disons « sa dernière création », car Mme Arnould-Plessy donnait le 8 mai 1876 sa représentation d'adieux, composée des trois premiers actes de l'Aventurière, des deuxième et troisieme lu Misanthrope, du deuxième de Don Juan, et du Legs. Rappelons que, pendant son séjour à Saint-Petersbourg, Mme Plessy parut une fois sur la scène de la Comédie Française, et que ce fut pour la representati m de retraite de sou vieux professeur Samson 1863), dms laquelle elle joua Araminte, des Fausses Confidences. Ce vovage, qu'un bon sentiment lui avait fait évidemment entreprendre, ne fut même pas étranger à son retour definitif à Paris, deux années plus tard.

ARNOUS, MARIE GUSTAVE Louis EUGÈNE, homme politique français, né à Toulouse le 30 juin 1846. Gendre de l'ancien sénateur de la Charente, M. André, mort en 18-8, il fut élu député le 20 janvier 1884, en remplacement de M. Jules André, sou beau-frère, mort également, et prqt place au groupe de a l'Union des droites », dont il devint secrétaire. Il a été, avec la liste conservatri e tout entière, élu député de la Charente le 4 octobre 1885. M. Arnous a servi, pendant la guerre de 1870, en qualité d'officier de mobiles et assiste aux combats qui se sont livrés autour de Paris, à Villejuif, au Bourget, à Buzenval. Reçu au concours auditeur au conseil d'Etat, il donnait sa démission en 1877, n'ayant pu, quoique puissamment appuyé, se faire nommer maitres des requêtes. Il est membre du conseil général de la Charente pour le ARRIETA, don JUAN EMILIO, célèbre compositeur espagnol, né iL Puente-la-Reina, le 2! octobre 1832. Il se rendit en Italie en 1838, pour y faire son éducation mu. sicale, entra au Conservatoire de Mi an en 1842 et en sortit, son éducation achevée, en 1845. Peu auprès, il donnait, sur un théâtre secondaire, son premior opéra Ildegonda. Les événements de 1848 contraignirent M. Arrieta à retourner dans sa patrie, où il se mit courageusem*nt à l'œuvre. En 1880, il faisait représenter avec succes un grand opéra en trois artes Isabelle la Catholique ou la Conquête de Grenade. Il se joignit ensuite au groupe d'artistes et d'écrivains qui s étaient donné pour mission la résurrection de fopora-comique espagnol, ou zarzuela. partir de cette époque, M. Arrieta n'a cessé de produire des ouvrages appartenant à ce genre éminemment national, et dont plusieurs ont eu un succès retentissant. On a de don Juan Arrieta, outre les deux ouvrages déjà cités: el Domino Azul. zarzuela en trois actes (1853); el Grumete (le Mousse), un acte, est la Vuelta del Corsario, suite du précèdent, un acte (1853); Marina, deux actes (ib65); joués encore avec succès à New-York. à la fin de 1875. par la « troupe mexicaine »; la Estrella de Madrid; De tal pallo tai astilla (Tel bois tel copeau); el Hombre felis; el Sonambulo; Guerra a muerte; la Dama del rey; un Ayo para el nino; 1864 y 1865; À Cadena perpetua; el Conjuro (avec M. Lopez de Avala); un Sarao y una soirée, Quien manda, manda; Llamada y tropa; Azon Visconti; Cadenas de oro; Dos Coronas; el Captive en Argel; el Capitan negrero; el Agente de matrimonios; el Caudillo de basa; el Planeta Venus; el Togue de Animas; la Insula Barataria; la Carceria real; la Suegra del diablo (la Belle-mère du diable); la Tabernera de Londra; los Circasianos, un Trono y un Desengano; ei Molin contra esqutlache, etc. Ajoutons une cantate d'inauguration pour le théâtre de la Zarzuela (11 octobro 1866) et une Cantate à Rossini (1864). Don Juan Arrieta a été nommé professeur de composi- tion au Conservatoire de Madrid en 1857, et membre du Conseil de l'instruction publique au mois de novembre 1875. Il est directeur du Conservatoire de Madrid. ARTHUR, CHESTER ALLAN, vingt et unième président des Etats-Unis, est né dans le comté de Franklin, Etat de Vermont, le 5 octobre 1830. II fit ses études au collège de l'Union, à New-York, où son père, d'origine écossaise, était pasteur d'une église baptiste, y prit le grade de bachelier ès arts, suivit des cours de droit et aborda la « carrière legale » en 1850. Il est devenu le chef de l'important cabinet Arthur, Phillips et Ranson de New-York, où les hommes de loi forment ouvertement des associations aussi bien que les épiciers. Whig à l'origine, il se rallia, des sa création, au parti republicain dont il devint un des chefs principaux. Lorsqu'éclata la guerre de sécession, M. Arthur fut charge par le gouverneur Morgan d'assurer l'armement et ta subsistance des troupes de l'Union levées dans fEttt de New-York, et fut nommé successivement ingénieur en chef, inspecteur général et quartier-maitre general. En l'espace de quatre mois, il equipa et envoya sur le champ de bataille soixante-huit regiments d'infanterie et dix batteries d'artillerie. Nommé directeur des douines du port de New-York par le président Grant, le 21 no vembre 1872, il était revoqué par le président Hayes le 20 juillet 1878, avec quelques autres fonctionnaires impopulaires de la précédente administration. Une scission détant produite dans le parti républicain, M. Arthur s'était prononcé pour la fraction grantiste, qui reparait une troisième élection du célèbre général à la presidence, laquelle fut battue à la Convention nationale de Chicago (1880), qui assura l'élection de l'infortune président Garfield Par suite d'une transaction, en vue de réunir les deux fractions du parti républicain, M. Arthur fut choisi du même coup pour vice-président. C'est ainsi qu'à la mort du président Garfield, assassine par Guitenu six mois après son inauguration, M. Arthur fut élevé de droit à la présidence, le 19 septembre 1881; il remplit ces fonctions, non sans quelques difficultés, jusqu'en mars 1885, époque à laquelle le nouveau président elu, M. Grover Cleveland, le remplaçait à la Maison Blanche, et reprit alors la direction de son cabinet de New York.

ARTHUR, TIMOTHY SHAY, romancier et journaliste ameri ain, ne pres de Newburgh (New-Yorh), en 1809, Ses parents étant partis pour Bultimore (Maryland,) alors qu'il n'avait que huit ans, son éducation première fut quelque peu négligée. II commença la vie par apprendre un metier, puis devint commis de banque. En 1833, il fut envoyé d ma l'Ouest comme agent d'une société financière. Ses loisirs de jeune homme, il les employait à l'étude, afin de suppleer à l'insu fisance d'instruction de ses premières années. A son retour à Baltimore, en 1835, li devint codirecteur du journal de rette ville et commenta des lors à écrire des romans et des nouvelles dans lesquels il se propose toujours un but moral. Tels sont ses Temperance Tales; Lights and Shadows of real life. (Lumières et ombres de la vie reelle Tales for rich and poors (6 vol.) Library for the household (Ribliotheque du foyer, 12 vol.); Good Time coming, qui ont ete reproduits en Angleterre et même traduits en plusieurs langues. Ayant quitte Baltimore pour Philadelphie en 1841, M. Arthur a continue ses rapports avec la presse periodique jusqu'à ce jour, et il est devenu éditeur du Arthur's Magazine et du Children's Hour, journal monsuel destine à l'enfance. Enfin il a aussi collaboré à divers autres recueils périodiques, notamment au Harper's Magazine.

ASSE, EUGÈNE AUGUSTE, publiciste et bibliographe francais, ne à Paris en 1833. Ayant termine ses études au Iy 'ee Louis-le-Grand, il suivit les cours de l'Ecole de droit et devint secrétaire de M. Oscar de Vallée, qui le ht entrer au Moniteur un versel, dont il est reste l'un des principaux rédacteurs. II a oliaboré en outre à la presse periodique, notamment à la Revue contemporaine et à la Revue de France, et donné un certain nombre de notises à la Nouvelle biographie genérale de Didot. On doit à M. Asse des éditions annotées des Lettres portugaises, suivies dos Lettres de Mlle Aff.,é 1873) des Lettres de Mil. de Lespinasse (1876 Mlle Lespinasse et la marquise du Deffant (1877); Lettres de la marquis du Chàtelet (1878 des Contes en vers et en prose du marquis de Boufflers (1878.) -II est sous-bibliothecaire à la bibliothèque de l'Arsenal.

AUBANEL, JOSEPH MARIS JEAN-BAPTISTE THÉOPORF, littérateur et imprimeur provençal, ne en 1829, à Avignon, où il dirige une imprimerie. L'un des chefs du mouvement littéraire provençal, il a édite les principaux ouvrages et recueils littéraires nes de ce mouvement et auxquels il a collabore d'une maniere brillante; notamment les Provençales, avec M. Mistral 1852); les Noels, avec MM. Roumanille, Peyrol et Saboly; l'Almanach des felibres, l'Armana prouvencau, etc. Il a publie seul, en 1860, la Miouqrano entraduberto (la Grenade entr'ouverte), ouvrage populaire en Provence et qui l'a fait surnommer le Pétrarque français.

AUBE, HYACINTHE, L. T, vice-amiral et homme d'Etat français, ministre de la marine, est né en 1827. Entre à l'ecole navale en 1840, il en sortit aspirant et devint successivement enseigne en 1846, lieutenant de vaisseau en 1853, capitaine de frégate (au choix) en 1862, capitaine de vaisseau en 1870, contre-amiral en 1880 et vice-amiral le 18 mars 1886. Cette nomination fut quelque peu discutée dans la presse, comme le premier exemple d'une derogation au principe de l'ancienneté, deux contre-amiraux plus an iens de grade que M. Aube restant au tableau mais on comprit generalement la necessite de cette sorte de faveur pour un ministre de la marine appelé, sans cela, à commander à des officiers généraux qui lui etaient supérieurs en grale. L'amiral Aube s'est distingué comme officier dans plusieurs occasions, et tout particulièrement pendant la campagne de Crimée, où il servait omme lieutenant de vaisseau. Il a ete gouverneur de la Martinique. Esprit libéral et reformateur, partisan convaincu de l'emploi systématique des torpilleurs dans les guerres navales et auteur d'études fort intéressantes sur ce sujet, il fut appelé au ministère de la marine dans le cabinet forme le 7 janvier 1886 sous la présidence de M. de Freycinet. II n'a pas tardé, dans cette haute situation, à donner des témoignages de ses aptitudes administratives aussi bien que d une activité intelligente dans fexecution des reformes qu'il juge nécessaire d'apporter aux divers services de son département et dans notre matériel flottant. 11 s'est occupe, dès le debut de son ministère, de la reorganisation du service d'hydrographie et du service des défenses sous-marines, a provoque la création d'un corps d'ofu"iers mecani iens torpilleurs et dirigé les manœuvres de l'escadre de la Méditerranée dans le sens d'une lutte entre torpilleurs et cuirasses sur une aire qui s'étend de la rade de Toulon au cap Corse et à la côte algérienne, qui est l'épreuve decisive de son système. A l'exemple de son collègue de la guerre, il a mesure moins essentielle ordonné le port de la barbe pour les équipages de la flotte et les troupes de la marine. L'amiral Aube est beau-frère du general Faidherbe, grand chancelier de la Légion d'honneur. 11 est offi ier de l'instruction publique, et commandeur de la Légion d'honneur depuis le 6 juillet

AUBRY, MAURICE. financier et homme politique française, ne Il Mire ourt, en 1820; 8t son droit à Paris et fut inscrit au barreau de sa ville natale en 1845. La revolution de 1848 le jeta dans le journulisme il devint ensuite directeur du Comptoir national d Epinal, qu'il avait fonde. Elu représentant des \osges à 1 Assemblée législative, il fut arrêté au coup d'Etat de decembre et resta quelque temps enferme à l'Abbaye. Il demeura dès lors étranger à la politique jusqu'en 1863, epoque à laquelle il se porta candidat aux élections législatives dans la deuxième circons ription des Vosges et échoua d'un assez petit nombre de voix. M. Aubry, dont la residence est Paris, ou il a fonde une importante maison de banque des t85i, a été élu, le 5 novembre 1870, adjoint au maire du VIII arrondissem*nt de Paris. Aux élections du 8 fevrier 1871. pour l'Assemblée nationale, il fut en

outre élu représentant des \'osges, et prit plare sur les banes de la droite, avec laquelle il a peu près constamment vole. Il n'a pas ete réelu en 1876. Aux élections pour la Commune de Paris, qui eurent lieu le 26 mars 1871, il s'en fallut de bien peu que M. Aubry, porté par le VIII arrondissem*nt, sans son aveu d'ailleurs, ne fût ehl. On a de M. Aubry: Théorie et pratique, ou l'Union de l'économie politique avec la morale (1851) les Banques d'emission et d'escompte (1864), etc.

AUCOC, JEAN LtoN, jurisconsulte française, né à Paris le 10 septembre 1828; entra a l'Ecole d administration en 1848 et fit ensuite son droit. Attaché au ministère de l'interieur en 1851, il a été nomme auditeur au conseil d'Etat en 1852, maitre des requêtes en 1860 et conseiller d'Etat en 1869. Seul membre du conseil d'Etat dissous maintenu en fonctions après le 4 septembre 1870, comme membre de la commission provisoire nommée en son lieu, et président de la se tion des travaux publics et des finances, M. Aucoc a eté élu, le 22 juillet 1872, conseiller d'Etat par l'Assemblée nationale, et nommé président de section lé 27 du même mois, par décret du président de la Republique. On cite de M. Auroc: Dot obligations respectiuer dot fabriques et des communes (1858); Voirie urbaine (1862 Introduction à l'étude du droit administratif (1865); Conférences sur le droit administratif faites à l'Ecole des ponts et chaussées en 1869 et 1870 (1871-1875, 3 vol.); Notions sur les volet de communication en France, Du régime deg travaux publics en Angleterre (1875); le Conçeil d'Etat avant et depuis 1789 (1877), conférence à l'Asile de Vincennes, etc. Ila, en outre, collabore à diverses publications periodiques de droit et d'économie politique. Professeur de droit administratif à l'Ecole des ponts et chaussees, membre et quelque temps président de la Société de legislation comparée, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques, etc., M. L. Ancoc a été élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques le 15 décembre 1877. Il est commandeur de la Legion d'honneur depuis le 3 août 1875.

AUDEBRAND, PHILIBERT, littérateur français, né à S tint-Amand (Cher), en ayant fait ses etu les à l'ourges, au petit séminaire, il vint à Paris pour les achever, et se lança bientôt dans le journalisme. Il collaborait à plusieura journaux à la fois, pour lesquels il stenograph ait les débats parlementaires, lorsqu'eclata la révolution de février. Il entra alors au Corsaire, où il crea une speeialité dans laquelle beaucoup de journalistes. depuis le rétablissem*nt de la publi -ite des débats des Chambres imperidtes. ont réussi à se faire remarquer la Physionomie de l'Assemblée. M. Audebrand a écrit, en outre, dans un grand nombre de journaux, une foule d'articles fantaisistes, chroniques, causeries, feuilletons, etc. Il est depuis plusieurs années le chroniqueur attitré et très goûte de l'Illustration.

On a de lui: Voyage à travers la petite presse (1860); Schinderhannes et lea Bandils du Rhin (1862); les Mariages d'aujourd'hui (1865); Souvenirs de la Tribune des journalistes (1867), publies dix ans auparavant dans la Gazette de Paris; Histoire intime de la révolution du 18 mars (187t); le DramedelaSauvagère (/874); l'Enchanteresse, la Lettre dechirée (1876); la Pille de Cain (1884); la Dot volee, les Fredaines de Jean de Cerilly (1885), etc. II a également écrit, en collaboration avec M. Rene de Rovigo, Feuilles volantes, Higtoriettes et Menus propos (1851); publié une edition illustrée des Voyages et Aventures autour du monde, de Robert de Kergorien (1862'. Enfin il a donné au théâtre, avec M. Henri de Kock, le Panier de pêches (1857), etc. AUDIFFRED, JEAN HONORÉ, homme politique français, ne à Jausiera (Basses-Alpes) le 12 décembre 1840. II fit son droit à Paris et exerçait la profession d'avocat à Roanne au moment de la guerre de 1870. Nommé sous-prefet de Roanne, après le 4 septembre, il quittait ces fonctions au bout de six mois et reprenait sa place au barreau; il fut élu peu après membre du conseil muni ipal de Roaune, puis du conseil général de la Loire dont il devint vice-president en 1880. A l'élection complementaire du 6 avril 1879, nécessitée par le passage au Senat de M. Cherpin, M. Audilfred fut élu député de la 1" circonscription de Roanne; il fut reelu aux élections générales du 21 août 1881, et élu deputé de la Loire sur la liste de l'union républicaine le 4 octobre 1885. A la Chambre, M. Audiffred prend principalement part aux discussions relatives aux questions de finance et d'enonomie politique; il a éte rapporteur de la loi sur la caisse d'epargne postale. M. Audiffred a voté l'expulsion des princes.

AUDIFFRET-PASQUIER (due d'), ËDME ARMAND GA8T' N, homme politique frac çais, sénateur, né à Paris en 1823; fils du comte d'Audiffret, qui fut receveur général des finances, de 1839 à 1856, et petit-neveu du chancelier baron Pasquier, fait duc par ordonnance royale en date du t4 décembre 1814, laquelle instituait en même temps héritier du titre le jeune comte d'Audiffret. Nomme auditeur au conseil d'État en 1845, la revolution de fevrier le rendit à la vie privée dont il ne voulut pas sortir tant que l'empire lui parut avoir encore quelque vigueur, si ce n'est pour arrepter de ses concitoyens le mandat de conseiller genéral de l'Orne et les fonctions de maire de Sasy, village du département de l'Orne où il avait établi sa résidenre. Aux élections-gé- nerales de 1863 et à celles de 1869, il posa sa candidature à la deputation dans ce département; mais la candidature officielle fut la plus forte et il échoua. Il n'en fut pas de même aux élections du 8 février 1871, où il pasca en tête de la liste, et vint pren1re d l'Assemblée nationale sa place au centre d'oit. Nommé rapporteur ou pros dent de diverses commissions importantes, notamment de la commission des marches, il se revéla bientôt, aidé par l'occasion, non seulement comme un orateur, mais comme un caractère d'une incontestable energie. Le 20 juin 18729 il fit partie de la délégation de

la droite chargée d'amener M. Thiers à l'adoption d'une politique réa tionnaire, démarche dans laquelle elle échoua. M. d'Audiffret-Pasquier, qui vota d'ailleurs fonstamment avec le centre droit, dans les questions de politique génerale, s'entremit, avec un zele que justifie son origine, en faveur de l'abrogation des lois d'exil, et de toutes les dispositions conformes aux aspirations, d'ailleurs légitimes, des princes de la maison d'Orleans; il prit égalemeut une grande part aux tentatives fusionnistes, y cherchant, mais en vain, des adhérents dans le centre gauche. En présence de l'inutilité des efforts tentes pour une restauration monarchique, les préférences de M. d'Audiffret-Pasquier ne tardèrent pas à se manifester pour la forme républicaine, non pas brutalement. mais d'une manière graduelle. Elu vice-president de l'Assemblée en 1874, il seconde de tout son pouvoir les efforts de son beau-frère, M. Casimir Perier, pour amener la conjonction des centres et preparer ainsi l'en- fantement, puis l'adoption de la constitution du 25 fevr er, quoique toujours membre et même président du centre droit. A la formation du ministère Buffet, il fut élu président de l'Assemblee nationale.

Le 9 décembre 1875, M. le duc d'Audiffret-Pasquier, qui s'était, quelques jours plus tôt, fait inscrire au centre gauche, était élu le premier, par l'Assemblee, sénateur inamovible, avec une majorite elevant aux quatre rinquiemes du chiffre des votants. Dans sa séance du 13 mars 1876, le Senat le nommait son président par 205 voix, sur 227 votes exprimes. Après les élections du 14 octobre 1877, il refusa de former un nouveau miuistère de combat, et xerça sur le maréchal-président une influence conciliatrice qui faillit le conduire à un duel avec M. Batbie et provoqua la formation du ministère Dufaure. Les electi ma senatoriales ayant deplace la majorite dans le Senat, M.d'Audiffret-Pasquier dut renoncer à la présidence de la haute Assemblee et rentrer dans le rang. Après avoir échoue aux elections académiques le 7 juin 1877, il étaitéluà l'Academie français- le i6 decembre 1878, en remplacement de M. Dupanloup. AUDOUARD, OLYMPE, femme de lettres française, née vers 1830, à Aix en Provence. Mariee à Marseille, puis separee peu après de son mari, elle se mit ù voyager, visita l'Orient et la Russie, vint à Paris en 1860, et commença bientôt à publier ses premiers ouvrages. On cite de Mme Olympe Audouard, pendant la periode qu etend depuis son arrivee à Paris jusqu'à son depart pour le Nouveau Monde: Comment aiment les hommes (1861); Histoire d'un mendian+, un Mari mystifié (1862); les Mystères du sérail et deq harems turcs (il63); le Canal de Suez (1864); les Mystères de l'Egypte déuoiléa (1865); Guerre aux homme. (f866J; l'Orient et ses peuplades (1867); et quelques brochures, notamment: Lettre aux députés, les Droits de la femme (1867); etc. Elle fonda en outre divers journaux ou revues, entre autres la Reuue cosmopolite, on 1867. Mme Audouard, a ant demandé l'autorisation de rendre cette revue politique, escuya un refus, base sur ce qu'en sa qualité de femme, elle ne jouissait pas des droits civils et politiques, exigés par la loi. Elle protesta energiquement par tous les moyens en son pouvoir, omme aussi par sa Lettre aux députés, citée plus haut. Elle se mêla ensuite aux reunions publiques qui se multipliaient dans Paris, rt fut bientôt poursuivie p ur delit de parole. En 1868, Mme Olympe Audouard fit un voyage aux Etats-Unis, où ses conférences firent assez de bruit pour trouver un écho de ce côté-ci de l'Atlantique. Revenue en 1869 à Paris, elle y donna également qu lques confe- rences auxquelles le patronage d'Alexandre Dumas ne lut sans doute pas sans utilite. Mme Olympe Audouard a pnblie depuis cette époque: A travers l'Amérique; le Far-West (1869); North-America (1871); Gynecologie: la femme depuis six mille ans et l'Ami intime (1873); le Monde des Esprit. (1874); les Nuits russes, le Secret de la belle-mère (1876), etc.

AUDRAN, MARIUS, chanteur français, né à Aix en Proven e, le 26 septembre 1816, est fils d'un entrepreneur de maçonnerie qui alla se fixer à Marseille, en 1818. Le jeune Audran, destiné à suivre la carriere paternelle, apprenait le dessin et l'architreture, tout en travaillant au chantier, et occupait ses loisirs à chanter l'opera sur un théâtre prive, avec quelques jeunes amateurs comme lui. A 1 une de ces represent tions intimes, Etienne Arnaud, ayant remarque la jolie voix de ténor du jeune homme, lui proposa de lui apprendre le chant. Cetait en 1834; en 1835, Arnaud l'envoya ù Paris, où il entra au Conservatoire en qualite d'élève externe mais l'annee suivante, l'appui de ses parents lui faisant tout à coup défaut, il se vit forcé de solliciter son admission comme pensionnaire, et fut durement repoussé par Cherubini, qui lui déclara carrément qu'il ne ferait jamais rien dans cette carrière. Panseron, à qui Arnaud l'avait recommandé, eut beau faire, il ne put vaincre l'obstination de Cherubini, et M. Audran, n'ayant plus de ressources suffisantes pour continuer ses études à Paris, s'en retourna tristement à Marseille. II se replaça sous la direction d'Etienne Arnaud, qui l'accueillit cordialement, chanta dans plusieurs salons de la ville et enfin débuta au Grand Théâtre en 1837, dans le Chdlet, la Dame blanche, le Pré-aux-Clercs. L'année suivante, il remplaçait Thenard, qui venait de mourir, au theàtre de la Monnaie, à Bruxelles. II y eut beaucoup de succès. En 1839, il chantait à Bordeaux et à Lyon en 1840 et 184'. Son engagement dans cette dernière ville n'etait pas terminé lorsqu'il fut engagé pour trois ans à l'OpéraComique, où il debuta en mai 1842, et joua successivement la Dame blanche, les Diamants de la Couronne et le Chaperon rouge. Adolphe Adam écrivit exprès pour lui un rôle de son Roi d'Yvetot. Cinq ans après son éloignement forcé du Conservatoire, en dépit de Cherubini et des autres, M. Audran se trouvait avoir fait quelque chose, et de plus, il était soliste à la Sosieté des concerts et membre du jury de ce même Conservatoire où il n'avait pu être admis comme pensionnaire, par la

raison qu'il n'était capable de rien faire. M. Audran est reste dix ans attacl:é à l'Opéra-Comique, où il a fait des créations importantes dans: le Roi d'Yuetot, Anyéli- yue et Médor, lu Puilt d'amour, le Mousquetaire et le Conseiller, Sultana, lo Banquel de l'Infante. iVe touches pM à la Reine, Haydée, lu Val Giralda, la l ée aux roses, Madelon, la Chanteuse voilée et Oresle et Pylade; passé de l'Opéra-Comique au Théâtre-Lyrique, il créa à ce dernier la Demoiselle d'honneur, de Th. Semet (1857) et Christophe Colomb, de Félicien David. C'est en 1832 que M. Audran quitta l'Opera-Comique; il alla à Marseille, où il chanta jusqu'en 1856, dans les opéras qu'il avait crées à Paris, donna quelques représentations à Bordeaux, et revint Paris l'annee suivante. Après ses créations du Theâtre-Lyrique il fit quelques tournées artistiques en province, et se fixa definitivement ù Marseille en 1861. Nommé professeur du Conservatoire de cette ville en i861, il y dirige encore aujourd'hui les classes de chant et de déclamation lyrique.— Un doit ù M. Audran un assez gran nombre de compositions vocales dont les plus populaires sont les romances la Colombe du soldat, le Guide des montagnes, la Sœur de lnit, Vous pleurez d'être heureux, les Œufs de Pàques, etc., etc.

AUDRAN, EDMOND, compositeur français, fils du p"ecedent, ne à Lyon le Il avril 1842. Il fit ses études à Paris, où il frequenta l'Ecole de musique religieuse de Niedermeyer, etdevintmnitre de chapelle de l'eglise SaintJoseph de Marseille, Il a faitexeeuter à cette tglise en i873, puis à l'église Saint-Eustaehe de Paris, une messe pour soli, chœurs et orchestre, qui fut tres bien accueillie. Il est aussi auteur d'un certain nombre de compositions pour le piano et pour le chant, d'une marche funebre exécutée au Grand Théâtre de Marseille à l'occasion de lu mort de Meyerbeer; et enfin d'un nombre déjà respectable d'operettes et d'operas comiques, parmi lesquels nous citerons l'Ours et le pacha (1862), la Chercheuse d'etprit (/864), la Nivernaise (1866) et le Petit Poucet (1868), representes sur les diverses scènes marseillaises; et à Paris G llette de Narbonne, opéra comique en 3 actes, aux Bouffes (1882); les Pommes d'or, opera comique en 3 actes, à la Comedie parisienne et la Dormeuse éveillée, operette en 3 actes, aux Buuffes (t883); le Grand Mogol, opera bouffe en 4 actes, d'abord représente ù Bru\elles, à la Uaite (1884); Pervenche, opera comique en 3 actes, aux Bouffes (1885); Serment d'amour, opera comique en 3 actes, aux Nouveautés (1886); la Cigale et la Fourmi, en préparation (1886), etc.

AUDREN DE KERDREL, VINCENT PAUL MARIE CASIMIR, homme politique français, senateur, né à Lorient le 28 septembre 18 5, vint faire son droit à Paris, entra ensuite à l'Ecole des Chartes, puis alla rédiger, en 1842, le Journal de Rennes, feuille légitimiste. Il se trouvait à Hennés lorsqu'eclata la Révolution de fevrier, et lut élu, le septieme sur treize, représentant d'ille-et- Vilaine l'Assemblée constituaute puis reelu à la Legislative. Il siégea, dans les deux Chambres, sur les bancs de la droite, fit p lrtie de la reunion de la rue de Poitiers, et figurait, le deux décembre 1851, parmi les députes reunis ù la mairie du X* arrondissem*nt, lesquels, ne oedant soi-disant « qu'à la force », furent ensuite conduits prisonniers à la caserne du quai d Orsay. Elu de nouveau depute d'ille-et-Vilaine au Corps legislatif, pour la circonsc-iption de Fougères, en 1852, M. Audren pour ne pas assister au rétablissem*nt de l'empire. Hentré dans la vie privée, il reparut cependant sur la scène politique aux élections générales de 1869, se portant canretira on présence de la candidature de M. Dupuy de Lôme, qui est son parent. Elu, le 8 fevrier 1871, representant d'ille-et-Vilaine et du Morbihan, M. Audren de Kerdrel optu pour ce dernier departement et prit plare sur les bancs de la droite légitimiste et clericale, dont il devint l'un des principaux orateurs et, à tous les points de vue, l'un des membres les plus distingues. Il fut l'un des neuf représentants delegues, le 20 juin 1872, pres de M. Thiers, pour lui imposer le programme de la Droite. Son attitude à l'Assemblee n'a pas besoin d'être relevee plus en detail; toutefois, rappelons qu'après le vole des lnis constitutionnelles (25 février 1875), il est monté à la tribune pour donner solennellement, au nom de la droite modérée, son adhesion à ces lois contre lesquelles il avait vote. M. de Kerdrel, vice-président de l'Assemblee, devint président de la réunion de la droite moderee; il a fait partie de plusieurs Commissions importantes et a été président de celle de l'armée. Lors de l'élection des sénateurs inamovibles, M. Audren de Kerdrel, porte sur la liste de droite, échoua avec ses amis; mais il fut élu, le 30 janvier 1876, le premier des trois sénateurs du Morbihan. Il était reelu au même rang lors du renouvellement triennal du 5 janvier 1879. M. Au Iron de Kerdret fut vire-president du Sénat depuis mars 1876 jusqu'à ces dernieres élections, qui y déplacèrent la majoAUFRECHT, THÉODORE, orientaliste allemand, né à LesChnitz (Silesie) le 7 janvier 1822; fit ses études à l'université de Berlin, il a eté nommé professeur de sanscrit et de philologie comparée ù funiversite d'Edimbourg, en 1862. Le professeur Aufrecht a publié Glossaire complet du Rig Veda avec références continuelles à l'Atharva Veda; De Accentu compoailorum sanscritorum (Bonn, 1847); Halyudha's Abhidhnnaratnamala, vocabulaire sans-rit, republie en Angleterre avec un glossaire anglais-sanserit complet; les Hymnes du Rig Veda (Berlin, 2 vol.); Commentaires d'Ujivaladatta: les Unadiatras, d'après un manuscrit de la bibliothèque de l'EastIn lia House (Londres, 1859); les Fleurs de l'Hindoustan (1873); les Langues anciennes de l'Italie (1875), etc. Il est professeur de sanscrit à l'université de Bonn depuis 1876.

AUGIER, GUILLAUME VICTOR EMILE, poète et auteur

dramatique, né à Valence-sur-Rhône le 27 septembre 1820. Sa famille le destinait au barreau, mais il abandonna bientôt le droit pour la poésie. En 1844, il presentait au Théâtre-Français une comédie en deux actes, en vers la Ciguë; mais le comité, qui avait sans doute horreur de la jeunesse, défaut que l'auteur était impuissant à lui cacher, refusa la pièce sans la lire. La Ciguë fut jouée à l'Odéon peu après et eut près de cent r presentations consécutives. Cette pièce, l'une des meilleures de M. Emile Augier, le Français devait naturellement en venir ensuite aux sollicitations pour pouvoir en faire profiter son répertoire. Lorsqu'il la publia, l'auteur, qui est petit-fils de Pigault-Lobrun, la fit précéder d'une lettrepréface, dans laquelle il défend la mémoire de son grandpère, trop souvent outragée par dos censeurs bien sevères ou bien hypocrites, comme en voient surgir les époques de décadence. Le Français, qui avait si lestement econduit le poète, cependant, le rechercha dès que son succès ù l'O leon lui eût prouvé son merite; et il donna à ce théâtre, dès l'année suivante, une autre comédie en trois actes et en vers Un homme de bien, qui ne valait pas la pièce refusée l'année précédente et n'eut qu'un succès d'estime. Le même theàtre reçut successivement l'Aventurière (1848), comédie en trois actes, remaniée et portee à cinq actes en 1860; Gabrielle (1849), qui obtint le prix Monthyon en partage avec la Fille d'E.schyle, d'Autran; le Joueur de flùte (1850), un acte en vers; Diave (1851), drame en cinq actes, en vers, expressément ésrit à la sollicitation de Rachel, qui y remplit le rôle principal avec son incomparable talent, mais sans pouvoir fixer le succès sur cette œuvre « de commande », bien loin d'être sans mérite pourtant. Vinrent ensuite la Pierre de touche (1853), cinq actes en prose, en collaboration avec Jules Sandeau; puis Philiberte (1853), comédie en trois actes, en vers, au Gymnase le Mariage d'Olympe (1855), au Vaudeville; l'année suivante, le Gymnase jouait le Gendre de M. Poirier, écrit en collaboration avec Jules Sandeau, et dont le titre primitif, la Revanche de Georges Dandin, dit assez l'esprit. Cette même année, fut joué également au Gymnase, Ceinture dorée, trois actes en prose. Puis vienneut la Jeunene, cinq actes en vers, à l'Odeon, et les Lionnes pauvres, cinq actes en prose, écrits en collaboration avec Ed. Foussier, au Vaudeville (t858); Un Beau Mariage, cinq actes en prose avec la même collaboration, au Gymnase (1859). Ce sont ensuite les Effrontés, cinq actes (1861), au Français, satire vigoureuse de l'union trop intime de la publirite, représentée par le journalisme, avec les lanceurs d'affaires vereuses avidea d pu- blicité, et pour cause; puis le Fils de Giboyer (1862), au même théâtre. Cette pièce, dans laquelle l'auteur condamne si energiquement certaines pratiques du journalisme contemporain, impossibles à corriger, même en riant, et l'introduction de la religion dans la politique, a donné naiseanre à une polémique des plus ameres. L'auteur y fut littéralement traine dans la boue par ceux qu'il espérait peut-être ramener hors de l'ornière, et il va sans dire qu'on ne manqua pas de lui lancer son grand-père à la tète. Nous ne croyons pas qu'il s'en soit trouve excessivement ému, et nous savons que le Fils de Giboyer eut un tres grand et tres légitime succès, grandi encore, sans aucun doute, par tout e tapage fait autour de lui. M. Emile Augier donnait également au Français, en 1865, Maitre Guérin, comédie en cinq actes en prose, qui tint cinq mois l'affiche. Il avait fait recevoir au Français, pour être jouée dans l'hiver 1865-6B, une pièce en cinq actes dont le titre primitif était le Baron d'Eetri- gaud; mais la scène du Français tenait un succès, le Lion amoureux, de Ponsard, qui menaçait de faire remettre la representation de la pièce de M. E. Augier à l'hiver suivant; dans cette crainte, l'auteur la reprit au théâtre de la rue de Richelieu et la porta à l'Odeon, où elle fut jouée sous le titre de la Contagion (mars 1866). Cette pièce, malgré le bruit qui s'était lait autour d'elle, réussit moins franchement qu on ne pouvait l'espérer. La belle saison (c'est-à-dire la saison de fermeture) venue, M. Got, qui avait ete autorisé à remplir il. l'Odeon le rôle qui lui etait destine dans la piece organisa une troupe d'artistes avec laquelle il fit, en province, une tournee émaillee d'incidents divers. Nous citerons encore Paul Forestier (1868), au Français, quatre actes en vers; cette piè e ue put être jouée qu'après de nombreuses retouches exigees par la censure, mais n'en eut pas moins un succès très franc et prolongé; le Post-scriptum, un acte en prose (1869), au Français; les Lions et les Renards, 5 actes en prose (1870); Jean de Tommeray, en collaboration avec Jules Sandeau, 5 actes en prose, au Français, (1873); Madame Caverlet (l876), 4 actes en prose, au Vaudeville; le Prix Marlin, en collaboration avec M. Labiche, 3 actes en prose, au Palais-Royal (même année); les Fourchambault, trois actes en prose (1878). Nous devons ajouter aux œuvres précédemment citéea les Méprises de l'amour, comédie en cinq actes en vers, écrite vers 1844, mais qui n'a pas été jouee- le livret de Sapho, opera en trois actes de M. Gounod (1851); un volume de Poésies (1856); et mentionner sa collaboration avec Sandeau pour la Chasse au roman, pièce tirée d'un des romans de ce dernier, et avec Alfred de Musset pour l'Habit vert. M. Emile Augier a eté élu membre de l'Academie française en 1857, en remplacement de M. de Salvandy; sa réception solennelle eut lieu le t8 janvier de l'année suivante. Il est grand officier de la Legion d'honneur depuis le 30 décembre 188t.

AUGU, HENRI, romancier français, né à Landau (Baviere) le 25 décembre 1818 fit ses études à Strasbourg, puis vint à Paris pour y suivre les cours do l'Ecole de droit· mais il y prefera le journalisme et la littérature. En 1848, il fut envoyé à Cherbourg comme commissaire de la République; en 1849, il enterait à la rédaction du S ècle, à laquelle il resta attaché jusqu'en 1870, collaborant en même temps à la Revue germanique et (rancaise, au Monde illustré, à la Chronigue illurtrée ù l'Illustrateur des dames, aux Veillées parisiennes illus-

tréea, au Journal de Cherbourg, à l'ancienne Réforme, et depuis sa sortie du Siècle, au National de 1869 collaborations consistant principalement en romans-feuilletons, parmi lesquels nous citerons les Zouaves polonais de la mort (1862); les Faucheurs polonais (même année) les Francais sur le Rhin (1864); Montgommery ou les Anglais en Normandie (1885); le Tribunal du sang (même année) les Oubliettes du vieux Louure (1867); lea Assassins du Liban (1868); le Mousquetaire du Cardinal (1869); l'Abbesse de Montmartre (1870 le Martyr du devoir (1871) la Vengeance d'une femme (1875). Il a en outre publié une comédie en trois actes: jouer au thédtre Beaumarchais les Rddeura de barrtères (1868) les Oubliettes du vieux Louvre et les Drames de 1a mansarde (t8d9). On doit également à M. H. Augu un grand nombre de nouvelles non reimprimées en volumes.

AUJAME, PIEBRE FRANÇOIS, industriel et homme politique français, né à Saint-Pourçain (Allier) le 6 mars 1834. 11 fit ses études à Moulins et entra dans le commerce. Il est propriétaire, à Commentry, d'un grand magasin de nouveautés et d'une fabrique de meubles. Po. litique militant, il s'est signalé notamment aux alertions législatives de 1863, en combattant avec ardeur le candidat ofTiciel. Membre du conseil municipal et maire de Commentry, conseiller général de l'Allier depuis 1871 et président du tribunal de commerce de Montluçon depuis 1880, M. Aujame a été élu deputé de l'Allier, en tète de la liste républicaine, le 4 octobre 1885. Il appartient au qroupe de l'union républicaine et a voté l'expulsion totale dans la question des princes.

AUMALE (duc d'), HENRI EUGÈNE PHILIPPE Louis d'ORLÉANS, général français, quatrième fils de Louis-Philippe I«, est né à Paris le 16 janvier 1822 il fit ses études au collège Henri IV et, à dix-sept-ans, entra comme soUs-lientenant dans l'arm'e. Il était promu capitaine d'infanterie la mème année (1839), et en 1840, accompagnait le duc d'Orléans, son frère ainé, en Algerie, en qualité d'officier d'ordonnance. S'étant distingué dans plusieurs combats, il obtint successivement, dans cette même année, les épaulettes de chef de bataillon, puis celles de lieutenant-colonel du 17 léger. Ayant contracté les fievres, il fut rappelé en France en 1841. Nommé marê-hal de camp en 1842, il reprit le chemin de l'Algérie, où il allait prendre le commandement de la subdivision de Médeah. La prise de la smalah d'Abd-elKader (mai 1843). fait d'armes le plus brillant et le plus décisif de cette campagne, lui valut les épaulettes de lieutenant général. ommé ensuite commandant de la province de Constantine, il dirigea, l'année suivante, la campagne de Biskra. Ce fut cette année (1844 que le duc d Aumale épousa la princesse Marie-Caroline-Auguste de Bourbon, fille du prince Leopold de Salerne, née le 26 avril 1822, et qui est morte à Twickenham, le 6 décembre 1869. Nommé gouverneur général de l'Algérie le 21 septembre 1847, en remplacement du maréchal Bugeaud, on sait que c'est sous son gouvernement (novembre 1847) que le « nouveau Jugurtha a fit sa soumission. Lors de la Révolution de février 1848, le prince se borna à remettre ses pouvoirs au général Cavaignac et s'embarqua ensuite pour aller rejoindre sa famille en Angleterre, ou il résida presque exclusivement jusqu'à son retour en 1870, s'occupant de travaux littéraires. Une Lettre sur l'Histoire de France, adressée par le duc d'Aumale au prince Napoléon, en 1861, éditée à Paris et imprimée à Saint-Germain, fit grand bruit alors aussi fut-elle saisie, et l'imprimeur et l'éditeur condamnés chacun à 5,000 francs d'amende et à la prison: un an pour l'éditeur, six mois pour l'imprimeur. La même annee, la Société des gens de Lettres (Royal literary Fund) de Londres offrait au prince la présidence de son banquet annuel, qu'il accepta avec la meilleure grâ-e, et il fit à rette occasion un discours qni lut alors très remarque. En dehors de ses o cupations littéraires, le duc d'Aumale, qui. en sa quadté d héritier des Condé, jouissait d'une fortune personnelle considérable, s'occupât d'agriculture pratique dans un vaste et magnifique domane qu'il possède, outre la maison de Twickenham, sur les bords de la Tamise, dans le comté de Worcester.

Pendant la guerre franco-prussienne, le duc d'Aumale, ainsi que les autres membres de sa famille, d'ailleurs, sollicita, mais vainement, l'a itorisation de servir dans les rangs de l'armée française. Aux élections du 8 février il était élu député de l'Oise, où il avait posé sa candidature par une profession de foi républtcoins envoyée en temps de Londres. Il rentra en France après l'abrogation des lois d'exil, votée en juin suivant; mais il ne stegea, ainsi que son frère, le prince de Joinville, également élu membre de l'Assemblée, qu'après l'adoption de la proposition Rivet, contirmant M. Thiers, pour deux années, au poste de chef du pouvoir exerutif, avec le titre de « Président de la Republique » (30 août 1871). M. le duc d'Aumale a été elu, le 30 décembre 1871, membre de l'Académie française, en remplacement de Montalembert; par décret du 10 mars 1872. il a été reintégre dans les cadres de l'armee et nomme général de division, puis désigné pour presider, en octobre 1873, le Conseil de guerre de Trianon, qui jugea Bazaine. Aux élections pour la Chambre des deputes du 20 février 1876, M. le duc d'Aumale ne se représenta pas devant ses électeurs, déclarant vouloir se devouer entièrement à la division dont le commandement lui était confié. Il lut relevé de ce commandement le 19 janvier 1879. après la retraite du marechal Mac Mahon comme président de la République, et nomme inspe teur gênerai. Le 31 janvier 1883, la Chambre des députes votait la loi contre les princes des familles ayant déjà régné sur la France, à la suite de laquelle le duc d'Aumale était placé dans le cadre de réserve. La loi de juin 1886 ne visant que les prétendants, il a pu rester on Franre ― du moins, pour le moment. On a du duc d'Aumale:

des travaux remarquables sur le Sièqe d'Alesia, la Captivité du roi Jean sur les Zouaves et les Chasseurs à pied, ces deux dernières études parues d'abord, en 1875, dans la Revue des Deux Mondes, sous la signature du gerant. En conséquence du ressentiment inspiré par sa Lettre sur l'Histoire deFrance (1861), à laquelle nous avons fait allusion plus haut, les feuilles de son Histoire des princes de Condé, dont l'impression avait été entreprise l'annee suivante, furent saisies sous presse, et cet ouvrage ne put paraitre qu'en 1869 (t vol. in-8°). après des reclamations incessantes, restées vaines jusque-là. Il a éte traduit en anglais, par M. Robert BrownBorthwick, sous le titre de History of the Princes de Condé in the sixteenth and seventeenth centuries Londres, t vol., 1878). On lui doit encore une importante étude sur l'Autriche, également publiee dans la Revue des Deux Mondes, et son Discours prononcé sur la réorganisation de l'armée, le 18 mai 1872, a l'Assemblée naDe son mariage avec la princesse Marie Caroline, morte, comme nous l'avons dit, à la fin de 1869, M. le duc d'Aumale a eu deux fils, morts également tous deux: Louis Philippe Marie Léopold d'Orléans, prince de Conde, né à Paris le 15 novembre 1845, mort à Sydn.y y (Australie), en juin 1866 et François Louis Marie d'Olleans, duc de Guise, né à Twickenham, le 5 janvier 1854, mort en France le 25 juillet 1872.

AURIAC (d') PHILIPPE EUGÈNE Jim MARIE, littérateur français, ne à Toulouse le 17 octobre 1815. Il fit ses études à Paris, au college Bourbon et suivit les cours de l'erole des langues orientales vivantes. Admis à la Bibliothèque nationale, comme surnuméraire, en 1838, il y fut reçu employé en 1840 et demeura dans cette position modeste jusqu'à la fin de l'Empire il est aujourd'hui conservateur-adjoint au département des imprimes. M. Eugène d'Auriar débuta dans le journalisme en 1839 depuis cette époque, il a collaboré à un grand nombre de journaux et de publications periodiques diverses; attache au Siècle dès sa fondation, il a donné à ce journal, outre des éphémérides historiques quotidiennes, une quantité d'articles d'érudition historique dans l'un desquels, par exemple, il entreprit la réfutation de la légende des « Bourgeois de Calais », due à Froissard. Nous citerons, parmi ses principaux ouvrages publies à part D'Artagnan, capitaine-lieutenant des Mousquetaires, sa vie aventureuse, etc. (1847, 2 vol.) Recherches sur l'ancienne cathédrale d'Alby (1851), suivies de divers opuscules sur le même sujet et d'une Description naive et sensible de cette cathé Irale (1855 Histoire anecdotique de d'industrie francaise et un Essai sur la boncherie de Paris (1861); Nouveau guide du voyageur en Belgique et en Hollande (1864); la Reddition de Bordeaux sous Charles VII (1865); Grside pratique au.x bains de mer de la Manche et de l'Ocean (1866); le Dessin antique histoire des cartes (1868) l'Avantdernier siège de Metz en l'an 1652 (1874), etc., etc. On lui doit encore des notices biographiques. M. Eugène

BABINGTON, le Rév. CHURCRILL, archéologue et naturaliste anglais, né en t82t, fit ses études au collègr St-John, à Cambridge, où il prit ses grades en 1843, et entra dans la carrière ecclésiastique. Il fut nommé professeur d'archéologie àl'université de Cambridge en 1865, puis recteur de co*ckfield, dans le Suffolk, en 1866. En 1858, il publia une brochure dans laquelle il combat certaines assertions de Macaulay relatives au clergé du XVIIa siecle, et en t866, son Introdaction à l'étude de l'archéoloqie, cours professe à l'université de Cambridge Il a également publié, d'après des manuscrits récemment découverts Harangue d'Hypéride contre Démosthone, les Harangues d'Hypéride pour Lycophron et Euxenippe, l'Oraison funèbre d'Hypéride; édite divers ouvrages anciens, notamment le Polychronicon de Higdon, avec la version en langue anglaise ancienne; et réimprimé en fa*g-simile, avec une introduction, le Beneficio di t'riato. M. Babington est l'auteur, en partie, du Catalogue des manuscrits de la bibliotheque de l'université de Cambridge, des catalogues annotes des monnaies anglaises et grecques exposees au musee Fitzwilliam il a collabore au Journal de botanique de sir W. Hooker; au Guide du botaniste en Angleterre et dana le pays de Galles, etc. eci it la partie de l'ornithologie et, en collaboration avec le Rev. A. Bloxam, celle de la botanique, pour l'Hialotre de la forêt de Charnwood, de Potter et celle des lichens, pour la Flore de la Nouvelle-Zelande et la Flore de la Tasmanie de Hooker. Il a également collaboré au Cambridge Journal de Philolngie clasaique et sacrée,

d'Auriac est membre de plusieurs académies et sociétés savantes de province. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

AUSTIN, ALFBED, littérateur et journaliste anglais, né à Headiaglev. pres de Leeds, où son père était négociant, le 30 mai 1835. Elevé dans la foi catholique, il fit ses études au collège de Stonyhurst et Sainte-Marie d'Osrott, et entra à l'université de Londres; il y prit ses grades en 1853, et ayant fait son droit à l' « inner temple », y fut reçu avocat en 1857. Son premier ouvrage fat un poeme anonyme, Randolph (1857); bientôt suivi d'un roman Il y a cinq ans (1858); puis d'une satire, la Saison (1861), qui lui valut les sévérités de la critique, auxquelles il répondit par un autre satire, Ma Satire et ses censeurs (1861). Il a publié depuis la Tragédie humaive, poème (1862); l'Epreuve d'un artiste, roman (1864); Gagné dune tête, roman (t866); une Défense de lord Byron, en réponse aux articles de Mme H. Bee herStowe intitules l'Histoire vraie de lady Byron (1859); la Poésie de notre époque (1870); l'Age d'or, satire (1871); Intermèdes (1872); Rome ou la mort! (1873); l'Enfant de la Madone, poème (1873) la Tour de Babel, drame (1874); la Russie devant l'Europe et les Horreurs du torysme, réponse aux Horreurs bulgares de M. Gladstone, brochures politiques (1876); Le s;ko, histoire polonaise, poème (1877); la Politique anqlaise et le danger, lettre au comte de Beasonsfield (1877); Savonarole, tragédie (1881); Soliloques en chansons (1885), etc. Il a collaboré au Standard, au Temple-Bar maqazine, à la Quarterly-Review et à diverses autre publications périodiques. Il était correspondant du Standard à Rome à l'epoque du Concile œcumenique et suvit en la même qualité le quartier général du roi de Prusse pendant la guerre de 1870-1871. M. Auqtin s'est présenté aux élertions pour la chambre des communes, comme candidat conservateur, à Taunton en 1865 et à Dewsburg en 1880 mais il a échoué dans ces deux tentatives.

AUVRAY, Louis, sculpteur et écrivain français, élevé de David d'Angers, est né à Valenciennes le 7 avril 1810. Comme artiste, M. Louis Auvray a expose à presque tous les salons annuels depuis 1834. On cite de lui principalement: un buste de Victor Ducange et une statue de Froissard (1839) un buste de Lesueur, le compositeur (1857), our le foyer de l'Opéra un buste de Jeune Femme (1859) une Bacchante (1863) et une Jeune Fille couronnée de fleur.. (1865); le buste de San- vageot (1865) celui de Condillac et celui d'Alexandre Dubois (1868); un Lesueur pour le Conservatoire de musique (1869); un Philosophe (1870); Solon (1873); Félix Auvray, peintre, buste en plâtre et Auvray père, médaillon en bronze (1874); Moitte, statuaire, membre de l'Institut, buste marbre (1875); Solon et Alexandre du Bois, architecte, bustes en bronze Brévüre, graveur normand, pour le Musée de Rouen (1875) Portrait (le Felix Auvray, buste en marbre, pour la ville de Valen-

BAB

aux Tranraclions rle la Soeiété royale de littérature, aux puhlications de la Sociéte des antiquaires de Cambridge, à la Chronique de numismatique, et au Dictionnaire des antiquités chrétiennes, de Smith. Il a été élu membre correspondant de la Société historico-théologique de Leipzig et de la Société archéologique de Rome et a été, à diverses reprises, membre du Conseil de la Societé royale de littérature et de la Société de numi.matique. M. Babington est, en outre, membre de la Société linnéenne de Londres. Il a abandonné sa chaire de Cambridge en 1880.

BACCHINI, CESARE, compositeur italien, né à Floreuce en 1846 est elève de Mabellini pour la composition, d'Anichini pour le piano et l'harmonie et de G. Giovacchini pour le violon. M. C. Barchini est auteur de il Quadro parlante (le Tableau parlant), représenté à Florence en 1871 la Secchia rapita (le Sceau volé), bouffonnerie, en société avec plusieurs autres jeunes romposit urs (Florence, 1872); de la Cacciata del duca d'Atene. (L'expulsion du duc d'Athènes), opéra sérieux representé au théâtre Pagliano, de Florence, en 1874, avec peu de succès, etc.

BACQUEHEM (marquis de), OLIVIER, homme d'Etat autrichien, ne en 1847. Ancien gouverneur de la Silesie autrichienne, M. le marquis Olivier de Basquchem et lit appelé par l'empereur François-Joseph, le 27 juin 1886, à remplacer M. le baron l'ino de Friedenthal au ministere du commerce. C'e.t un nouveau venu aux affaires; et la

ciennes (1885), etc. Il a exécute le monument do Wat- teau, inauguré à Nogent en 1865, et celui du graveur Brévière, à Forges-les-Eaux, en 1873. Citons encore les bustes de Froissard, Saly le sculpteur et du peintre Lesueur, pour les galeries de Versailles ceux de Watteau, Gentil, Bellin, Sauvageot, au Louvre ceux de Condillac et du musicien Lesueur, au palais de l'Institut ceux des abbes de l'Epée et Sicard, à l'Institut des sourds-muets, etc., etc. la statue de Henri IV, commande du gouvernement; celle de Jean de la Vacquerie, à l'Hôtel de ville, etc. Valen -iennes, sa ville natale, possède un grand nombre d'oeuvres de M. Louis Auvray, notamment un groupe représentant le Commerce appuyé sur l'Abondance, sur la place du Marché une Sainte Cécile, à L'eglise Saint-Nicolas un CArist en marbre, à la cathédrale; divers bustes dans les galeries du musée, etc.

Comme écrivain, il a publié: Délassem*nts poétiques d'un artiste (t849); Concours des grands prix et envois de Rome (1858); Projet de tombeau pour l'empereur Napoléon Ior (1861); une série de volumes de « comptes rendus » des Salons annuels depuis 1836 jusqu'à 1870, etc. Il a collabore à divers journaux ou revues artistiques et dirige la Revue artigtique et littéraire. M. Louis Auvray a été président du Comité central des artistes; il est membre de plusieurs sociétés artistiques et littéraires.

AVENEL, PAUL, écrivain français, né à Chaumont (Oise) le 9 octobre fit ses études à l'Ecole du commerce, puis suivit quelque temps les cours de la Faculté de médecine de Paris, et finalement se voua à la littérature, où il aborda à peu près tous les genres la poésie, le roman de mœurs et le roman historique, le vaudeville et le melodrame, sans oublier le journalisme, etit ou grand. Il a publié les Antitheses morales, (1850), poème dramatique; Alcôve et Boudoir (1855), poésies dont la vente ne tarda pas à être interdite l'Antichambre en amour, comédie en vers; des Chan.tont, parmi lesquelles on ne saurait oublier le Pied quir'mue, dont M. Avenel est le restaurateur sinon l'inventeur; les Chansons politiques (1870) le Coin du feu, recueil entre deux mondes (1852); la Société des malins (1854); les Étudiants de Parie (1858); le Roi de Paris (1860); le Duc des Moines (1864); les Calicots (1886); les Lipans, ou les Brigands normandq (1872); Souvenirs de l'invasion: les Prussiens à Bougival (1873); une Amie divorcée (1884). etc. Il a fait représenter au theâtre un Homme sur le gril, les Jarretières d'un huissier, le Gendre de M. Caboche, les Calicots, les Plaisirs du dimanche, les Amoureux pris par let pieds, Soyez donc concierge, un Oncle du Midi, le Beau Marérhal, les Chasseurs de pigeons, l'Aomme à la fourchette (l874), vaudevilles ou comédies burlesques; les Amoureux de Lucetip, la Revanche de Candaule, la Belle Lina, avec M. P. Mahalin (1875), opérettes; la Paysanne des Abruzzes les Deux Apprentis, drame, etc.

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BAC

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prouve, c'est qire, remplaçant un grand offisier de la Legion d'honneur, il n est même pas chevalier de notre orJre national, quand les chancelleries sont si liberales de décorations.

BADIOU DE LA TRONCHERE, JACQUES JOSEPR EHILE, administrateur et sculpteur français, né en novembre 1826 au Monastier (Haute-Loire). Il vint Il Paris à l'àge de vingt ans, entra dan- l'atelier de Jouffroy et, les cours de l'Ecole des Beaux-Arts. Il débuta au salon de 1852 par un groupe en plâtre: les Deux Captives. Nommé, en 1854, directeur adjoint de l'Institution des jeunes aveugles, il exposait l'année suivante le modele en plâtre de la statue de Valentin Haüy, fondateur de l'Institution des jeunes aveugles, qui orne, depuis 1861. la grande cour de l'Institution ouvrant sur le boulev.rd des Invalides. Cette statue exécutée on marbre, sigurait au salon de 1859. Nommé inspecteur des Quinze-Vingts en 1856. M. Badiou de la Tronchero devint inspecteur général du service des prisons en 1866. Sa statue de Haüy, exécutée d'ailleurs gratuitement, comme la plupart des œuvres sorlies de ses mains depuis son entrée dans l'administration, lui valut la décoration de la Lé- gion d'honneur. On cite encore de cet artiste: une statue allégorique de la Prodigalité, en marbre; une statues egalement en marbre, de Praxitèle, placée dans la cour du Louvre; la statue colossale du baron Larrey en bronze, pour la ville de Tarbes; Marguerite de Valois,

statue en marbre, pour Angoulème le monument du marquis de Machico, au l'uy-en-Velay; le buste colossal de Rollin, ù l'Erole normale supérieure outre de nombreux bustes et médaillons.

BAIHAUT, CHARLES, ingénieur et homme d'Etat français, no à Paria le 2 avril 1843. Sorti de l'Ecole polytechnique en 1864, il enlra ù l'Ecole des mines et se fit recevoir ingénieur. Il n'exerça point, toutefois, et se retira dans na propriété de MollanS, près de Lure (Haute-Saône); mais il accepta des missions de son ressort au Brésil, en Italie et en Russie. Candidat républicain aux élections générales du 14 octobre 1877, dans la première cir onscription de Lure, il fut élu avec une majorité des deux tiers contre le candidat reactionnaire, M. Ricot, député sortant, et siégea sur les bancs de l'Union républicaine. Il a été réelu le 21 août 1881, et le 4 octobre 1885, en tète de la liste républicaine de la Haute-Saône. M. Baihaut a fait partie, à la Chambre des deputés, de nombreuses commissions, et a pris une grande part aux debats relatifs aux travaux publics principalement. Sous secrétaire d'Etat au ministère des travaux publics, dans le cabinet Rrisson, constitué le 9 novembre 1885, M. Baihaut su réduit à M. Demôle, comme ministre des travaux publies le 7 janvier 1886. On lui doit quelques brochures de circonstance: la République c'est la paix, les Election, sénatoriales (1876); la Républi ue c'est la lumière, la France veut la République (1877), etc. Il est conseiller général de la Hante Saône et capitaine commandant Jaos l'artillerie territoriale.

BAILLARGER, JULES GABRIEL FaAnçois, méde in alieniste français, né à Montbazon le 10 novembre 1809 vint faire ses études médicales à Paris et fut admis comme interne à l'hospice de Charenton, puis reçu docteur en 1837. Il se contera principalement à l'etude des maladies mentales et suivit les leçons du savant Esquirol nommemedecin à la Salpétrière en 1840. il devint en l'un des directeurs copropriétaires de la maison de santé d'Ivry, fondée par Esquirol, et fonda, celte même année, avec les docteurs Cerise et Longet, les Annales médico-psycologiques où il inséra do nombreux articles sur les diverses branches de la médecine alieniste. Il avait remporté, en 1842, le prix offert par l'Académie de médecine pour un mémoire sur ce sujet: Des hallucinations, des causes qui les produisent et les maladies qu'elles caractérisent, publié ensuite part (1846). M. le do'teur Baillarger qui fait à la Salpétriere et à l'Ecole pratique des cours très suivis sur les mala- dies mentales, a eté élu membre de l'Académie de médecine en 1847; il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1849, en récompense de son dévouement pendant l'épidemie cholerique, qui n'épargna pas les malheureux pensi mnaires de la Salpétrtere, et promu osficier le 7 août 1877. Il est l'un des fondateurs de la Société médico-psycologique. On a du docteun Raillarger, outre ce que nous venons de citer: sa theae pour le do-torat Du siège de quelque, hémorragies méningées (1837), qui indique dejà la dlrection de ses études futures Recherches sur la structure de la couche corticale dey circonvolutions du cerveau (1840); l'Enquête sur le goitre et le crétinisme, etc.; ainsi qu'un grand nombre de mémoires épars dans les Annales médico-psychologiqués et autres recueils scientifiques périodigues. Il a egdement collaboré au Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, etc.

BAILLON, ERNEST HENRI, botaniste et médecin fraaçais, ne à Calais, le 30 novembre 1227. 11 vint étudier IT médecine à Paris et, après avoir remporté divers prh, fut reçu, en 1855, docteur es sciences et docteur en médecine. Depuis deux nns déjà, il s'occupait apecialement de l'étude de la botanique. Reçu professeur ngrégé de ta Faculté de médecine, il fut nommé, en 1864. à la chaire d'histoire naturelle médicale de la Faculté, en remplacement de Moquin-Tandon, et à la chaire d'hygiene et d'his oire naturelle appliquée à l'industrie. à Ecole centrale des Arts et manufactures. Nous citerons, parmi ses principaux ouvrages Etude générale du groupe des euphorbiacées recherche des types, organographie, etc. (1853); Monographie des buxacées et des stylo- cérées (1859); Recherche, organogéniques sur la lieur femelle des conifères (1860); Recherchea sur l'organisa- tion, le développement, etc. des caprifoliacées (1861); Histoire des plantes (f866 et suiv. 8 vol.); Traité du déveioppement de la fleur et du fruit (1870 et suiv. par livraisons in-8·); Dictionnaire de Botanique, ouvrage considérable, dont le premier fascicule a paru lin août 1876. M. Baillon a publié en outre une édition de la Botanique cryptogamtque, de Payer, et continué les Eléments de botanique de ce savant, dont la première partie avait paru en 1857. Il est, depuis i860, directeur du recueil mensuel de botanique Adansonia, où une gra de partie de ses monographies et de ses mémoires, cilés u non, ont d'abord paru. M. le docteur Baillon a collaboré au Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, etc. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867.

BAILLY ANTOINE NICOLAS, architecte srançais, né à paris le 6 juin 1810. Après avoir suivi les cours de l'Erole des Beaux-arts, travaillA dans l'atelier de Debret, puis dans celui de Duban, de l'Institut, il fut nomme, en 1834, architecte inspecteur des travaux de la ville do Paris, en quelle qualité H concourut oux travaux complémentaires de l'Hèto l de ville et à l'érection de la fontaine Moliere, rue de Ri ·helieu. En il était nommé architecte du gouvernement, architecte en chef de la 6a section des travaux de la ville de Paris en 1854 et architecte en chef de la 3' division en 1860. Outre de Irès importants travaux exécutés pour le compte de particuliers, on doit à M. Bailly la reconstruction de la cathédrale de Itigne (Basses-Alpes), de la tour de la cathedrale de Valence (Drôme); la restauration de la cathédrale de Bourges, etc. A Paris, on lui doit le nouveau Tribunal de commerce; la nouvelle mairie du IV- arrou-

dissem*nt; la reronslru tioc du lycée Saint-Louis, etc., etc. M. Bailly est membre du Conseil général des bàtiments civils, de la So iélé rentrale des architectes, dont il a été vice-président, du Jury d'architecture de l'Erole des Beaux-arts, du Conseil d'architecture de la préfecture de la Seine, de la Commission des Beaux-arts, des musées municipaux et des travaux historiques, de l'Institu! royal des architectes anglais et inspecteur général honotaire des travaux de Paris. Il est président de la So ieté des artistes français. Chevalier de la Légion d'honneur en 1853, il a été promu officier en 1867 et commandeur le 13 juillet 1881. M. Bailly a été éln membre de l'Académie des beaux-arts en décembre 1875. BAIN, ALEXANDER, philosophe anglais, né à Aberdeen en 1818, de parents pauvres; entré au college Marischal de cette ville en 1836, il obtint, en 1840, le diplôme de maitre es arts. Suppléant de la chaire do philosophie à ce collège, de 1841 à 1844, il y enseigna la physique en 1844 et 1845, époque à laquelle il fut nommé professeur de physique à l'université de Glasgow. Nommé secrétaire de la Commission sanitaire métropolitaine en 1847, il occupa le même poste de 1848 à 1850, prèsduComitégénéral de la salubrité publique. De1857 à 1862, il remplit les fonctions d'examinateur de logique et de philosophie à l'université de Londres, et de 1858 à 1860, en 1863, 1864, 1868 et 1870, celles d'examinaleur de philosophie aux examens pour le service civil des Indes. 11 était en outre, en 1860, nommé par la Couronne professeur de logique à l'université d'Aberdeen, et n'a quitté cette chaire qu'en 1880. Rappelé, en 1864, aux fonctions d'examinateur à l'université de Londres, il les conserva jusqu'en 1869. M. Alexander Bain débuta dans la carrière littéraire, en 1840, par un article dans la lVestminster Review, à laquelle il a collaboré ù diverses reprises depuis lors. En 1847-48, il écrivit plusieurs opuscules sur l'astronomie, l'électricité et la météorologie pour la publication de MM. Chambers d'Edimbourg, les Feuilles populaires (Papers for the people), et des articles sur la langue, la logique, l'esprit humain et la rhétorique, dans la publi ation des mêmes éditeurs ayant pour titre Science populaire (Information for the people). En 1852, il publia une édition annotée de la Norad Philosophy, de Paley; puis ses œuvres originales the Sent and the intellect (1855) et the Emotrons and the Will (1859), ces deux ouvrages constituant ensemble une exposition systématique de la philosophie de l'eutendement humain; the Study of Character, includ n J an Estimate ol Phrenology (1861); Grammaire anglaise 1863); Manunl of English Composition and Rhetoric 1866); Mental and Moral Science (f868); Logie, Deduotive and Inductive (1870); lIlind and Body (l'Esprit et la Matière), théories of their Relation (1873); une collection des Minor Works of George Grote, with Critical Remarks on hit Intelleclual Charactere, Writinqs and Speeches (1873); A Companion tho the higher English Grammar, Eaamples and Discussions of Importnnt Principles and Usaqes, inlended as a help to the thorouqh Mas- tery of English (1874); Education as a Science (1879); une biographie de James Mill, et John-Stuart Mill, a criticism, with personal Recollections (1882). II a en outre collabore à « l'Encyclopédie populaire n des frères Chambers par les articles: Logic et Mental Philosophy. M. Bain a été créé docteur en lois de l'université d'Edimbourg, en 1869. Il a été élu lord recteur de l'université d'Aberdeen en 1882.

BAINES, sir EDWARD, homme politique et écrivain anglais, ne en 1800; il fit ses études à lecole des Dissidents de Manchester. Pendant plusieurs années associé à son père, comme propriétaire et rédacteur du Leeds Mercury, l'un des organes du parti libéral les plus importants du nord de l'Angleterre, M. Edw. Baines est auteur de the History of the Cotton manufacture; the Lije of the late Edward Buinea (biographie de son pere) A Visite to the Vaudois of Piedmont; the Woollen Manufacture (la Fabrication de la laine) of England, et autres ouvrages ayant pour objet le progrès industriel et commercial de 1 Angleterre. M. Baines, qui est président de l'Union of Mechanic Institutes du Yorkshire, fut élu membre du Parlement pour Leeds, en 1859, en remplacement de son frère décédé, et constamment réélu depuis, juaqu'aux élections générales de février 1874, où il perdit sonsiege.Comme membre de la Chambre des communes, M. Baines a éte appelé à remplir diverses fonctions importantes; il fut, de 1865 à 1868, membre de la Commission d'enquête des écoles. Partisan des doctrines libérales, M. Baines est montré à la Chambre un adversaire déclaré de l'église établie d'Irlande, de.la loi sur les céréales, etc., et a constamment donné son appui à toutes les mesures tendant au libre échange ainsi qu'à toutes celles favorables au développement de l'instruction, et particulièrement de l'instruction élémentaire. M. Baines a été créé chevalier en décembre 1880. II est lieutenant gouverneur et magistrat du districtouest du comté d'York.

BAIRD, SPENCM FULLBRTON, naturaliste américain, né à Reading (Pensylvanie) le 3 fevrier 1823, a fait ses études au college Dickinson, où il devint professeur de sciences naturelles en 1846. En 1855, il fut nommé secré taire-adjoint de l'institution Smithsonienne, à Washington, dont il devint secrétaire en 1878. Il a traduit et édité l'Encyclopédie iconographique (New-York, 1851) et est auteur d'un grand nombre de mémoires sur la zoologie et de rapports sur les colle-tions d'histoire naturelle reçue llies par les capitaines Stansbury et Marcy et le lieutenant Gilliss, dans l'inspection des frontières mexicaines et celle du chemin de fer du Pacifique. Il a aussi publié, en snciété avec l'éminent naturaliste John Cassin, mort depuis les Oiseaux de l'Amérique dif Nord (the Birds of North America, 1860); les Mammifères de l'Amérique du Nord (the Mammals, etc., 1861); Catalonue des serpents, etc., avec Charles Girard (1862). En 1864, il a commencé, sous les auspices de la Smithsonian Institution, un ouvrage sur les oiseaux du Nouveau

Monde en général, ayaut pour titre Review of American Birds in the Museum 0f the Smithsonian Institu- tion; ensin il a écrit, avec In collaboration du docteur T. M. Brewer, de fo ton, un ouvrage entièrement nouveau sur les Oiseaux de l'Amérique du Nord (l875).

En 1871, M. S. F. Baird a été nomme par le président Grant rommissairedespèchesdesEtats-Ums, charge d'enquêtes sur la diminution des poissons alimentaires et sur les moyens d'y remédier. Il a publié, dans diverses publicat'ons périodiques, de nombreux art des sur les mammifères, les oiseaux et les poissons de l'Amérique septentrionale; fourni au Harper's Magazine un résume mensuel du progrès scientifique, 'sans parler du volume annuel qu'il publie sur le même sujet.

BAKER, JOHN GILBERT, naturaliste anglais, né à Guisborongh, dans le comté d'York, le 13 janvier t834, fit ses études aux écoles de la Societé des Amis (quakers d'Ackworth et d'York. Il a été nommé directeur adjoint de l'Herbarium des jardins r.'yaus de Kew, en 1856; fonctions qu'il exerce encore aujourd'hui. 11 est également professeur de botanique à l'hôpital de Londres, coéditeur du Seemann's Journal of Botany, et secretaire du « London botanical exchange rlnh. » On a do M. J. G. Baker: Essai de classification des plantes d'après leurs relations géologiques (An attempt to ela-sify the plants, etc., 1855); Yorkshire septentrional: études sur sa botanique, sa géologie, son climat et sa géographie physique (1868); Nouvelle Flore dit Noret la géog' aphie physique de ces comtéa, en collab tration avec le Dr G. H. Tate (1868); Distribution geographique des fougères dans le monde, avec une tab'e in liqunt l'ordre de chaque espèce (1868); Sinnpsia Filicum, cataloguo descriptif de toutes les fougères connues, orné de planches prémentant les diverses phases de la géner.nlion des fougères, ouvrage dont le plan a été trace et qui du resle a été commencé par feu M. Hooker, en 1068; Monographie des Rosés de la Grande-Bretaqne (1869); Monographie des Fougères da Brésil in-folio, 1870, avec 50 planches); Revision of the genera and specie.s of capsular Gamophyllous Liliaceæ (1870). 11 a également écrit des Monographies des Papilionacêes et d autres ordres de plantea pour la « Flore de l'Afrique tropicale » d'Oliver (1868-71), et les Descriptions des plantes figurée. aux volumes 1. III et IV du « Refugium Botanicum » de Saunders (1869-71). Il nous reste à citer de ce savnnt Monograph o the composite, am- pelidæ and connaraceæ 'du Brésil (1871); plusieurs autres monographies: celle des narcisses, crochus, is, iris, etc (1870-77); celle des Papilionacée. de llnde (1876); celle des Hypoxydées (1879); Systema irtdacearum: Flore. de Miturice et des Seychelles (1877 Sur la Botanique de Madagascar (1882); et ses Lecons élémentaires de géographie botanique, imprimées p)ur la première fois en i875.

BAKER, sir SAMUEL WHITE, voyageur anglais, né à Londres le 8 juin 1821, fit ses études dans une ecole particulière et les termina dans les universites d'Allemagne. En 1848, avec son frère, le colonel Baker, depuis Bake r Pacha, il entreprit l'organisation d'un établissem*nt agricole considérable à Newera Ellia, stat on siluee à une centaine de milles de Colombo, capitale de l'ile de Ceylan, qu'il habitait depuis 1845. Il a donne de ses ex cursionsdansce pays une relation intéressante dans son livre: Eight years in Ceylon publié en 1855, et quai avait été précède d'un récit de ses aventures de chasse en ce pays: T'he Rifle and the Hound in Ceylon (1853); une nouvelle édition de ces deux ouvrages a paru à Londres en 1874, et M. A. Bitard en prépare a tuellement(1888) une traduction française. En 1855, devenu veuf, sir S. W. Baker qaitta Ceylan et se rendit en Crimée. Plus tard il fut employé à l'organisation du premier chemin de fer de la Turquie. 11 se remariait en 1860 avec Mlle Florence Finnian von Sass, qui devait bientôt t'accompagner dans son exploration de l'Afrique centrale. En 186., il entreprit une expédition en Afrique, à la rencontre des capitaines Speke et Grant aux sources du Nil. Ayant explore les c urs d'eau tributaires de 1 Atbaril, tâche qui lui prit plusieurs mois, il se renrlit à Khartoum pour y organiser son expédition au grand Nil Blanc. Par de Khartoum en de"embre 1862, il entra, après quelques jours de marche dans un désert de marecnges remplis de roseaux et exhalant la fièvre, dont moururent presque tous les Europeens de la suite numbreuse qu'il avait emmenée avec lui. A Gondoroko, ec qui restait de l'expédition fut rejoint par Speke et Grant. Speke assura à M. Baker que les naturels lui avaient exprimé la certitude qu'il existait vers l'ouest un gran 1 lac qu'ils croyaient être une seconde source du Nil. Le capitaine Speke avait remonte le fleuve jusqu'à 2° 20' Nord, point où il inclinant vers l'ouest, lorsqu'il avait ele forca, bien contre son gre, d'abandunner sa tâche, laquelle fut aussitôt rep ise par M. Baker, qui était accompagne de sa femme. Mais la poursuite de cette expédition ne devait pas s'accomplir sans difficulté, car dix-sept de ses guides indigènes voulurent bien se laisser persuader de marcheur vers l'est, mais aucun ne voulut se diriger vers le sud. En présence de cette mauvaise volonté, M. et Mme Baker resolurent de poursuivre seuls leur voyage, et ayant rejoint une caravane, arrivèrent au pays des Latoukas, situé à 110 milles à l'ouest de Gondoroko, le 17 mars 1863. Après un court séjour dans ce pays, ils reprirent leur marche vers le Kamrasis, entre le Sobat et le Nil Blanc. Descendant la vallee de l'Asua, qu'ils franchirent, la dix-huitieme jour après avoir quitte le Kam- rasis (14 mars 1864), les deux intrepides voyageurs reconnurent enfin, s'etendast dans une dépression de terrain de 1,500 pieds de profondeur, ce lac tant cherche, auquel ils donnèrent le nom de lac Albert (Albert N'Yauza). La côte ouest est éloignée de 60 milles et bordee de montagnes de 7,000 pieds de hauteur (les montagnes Bleues). Le lac Albert et le lac Victoria constituent les deux grands réservoirs du Nil, du moins le croit-on.

En septembre 1869, sir S. Baker prit le commandement d'une expédition dans l'Afrique centrale, entreprise sous les auspices du Khédive, qui mit à sa disposition 1,500 hommes choisis des troupes égyptiennes, non compris les porteurs, et lui conféra, sur ces hommes, pour quatre années, un pouvoir absolu et sans contrôle, allant jusqu'au droit de vie et de mort. Il entreprit, aver ces forces, de soumettre et d'annexer au monde civilisé le désert africain, de détruire le commerce des esclaves et do le remplacer par un commerce honorable et régulier, d'ouvrir ù la civilisation ces immenses lacs africains, pie- tendus réservoirs du Nil, et d ajouter à la terre des l'haraons tout le pays qui borde ce fleuve; mission complexe dont sir Samuel Whito Baker parait s'être acquitte dans la mesure du possible, mais non sans peine et sans les plus terribles a entures. A l'expiration de son traite (fin 1873), il rentra t en Egypte. En 1879, jeu après l'occupation de Chypre par les Anglais, sir S. Baker explorait minutieusem*nt cette ile. De là, il se rendit en Syrie, dans l'Inde, nu Japon, pu s en Amerique.

Sir Samuel White Baker a publié, outre les deux ouvrages déjà cités; The Albert N'Yanaa (l866); The Nile tributaries of Abyssinia (1867, 4' ed. 1871); Cast up by the Sea (1869) Ismailia, a narritive of the expedition to Central Africa, for the suppression of the slave trade, onganized by Ismaïl, Khedive of Egypt 2 vol., 1874); Cyprus as I saw it in 1879 (1881), etc. La plupart de ces ouvrages ont été traduits en français. Membre de la Société royale de géographie et de la Société Royale do Londres, membre honoraire des Sociétés de géographie de Paris, de Berlin et de celles d'Italie, d Amérique, etc., sir Samuel W. Baker a eté créé chevalier le 10 novembre 1866. Il a reçu la médaille d'or Victoria de la Société de geographie de Londres et ;a grande medaille d'or de la Societe de géographie de aris; il est commandeur de l'ordre du Bain, chevalier de la Légion d'honneur, décoré des ordres turcs du Medjidié et de l'Osmanié, etc.

BALART, GABRIEL, compositeur espagnol, né à Barcelone le 8 juin 1824. Après avoir commencé dans son piys ses études musicales, il vint s'y perfectionner à Paris, qu'il quitta en 1852. Dès son retour en Espagne, il publia quelques morceaux de musique instrumentale et vocale, puis écrivit quelques zarzuelas (sortes d'operettes), parmi lesquelles nous riterons un Rapacin de Candas; los Guardiaa del rey de Siam; el Tulipan de los mares, Amor y Arte. — M. Balart a été surcessivement chef d'orchestre des principaux théâtres de Barcelone et de Madrid, où il est encore.

BALFOUR, JOHN HUTTON. naturaliste anglais, né à Edimbourg le 15 septembre 1808; reçut ses diplômes de mattre es arts de 1 unit ersité de cette ville et de docteur en médecine en 1831, et fut professeur de botanique à l'université de Glasgow de 1841 à 1845. Il est auteur d'un Manual of Botany; Phyto-Theology, or Botany and Beliqion; the Classe-Book of Botany; the Plants of Seripture the Botanist's companion; Element. of Botany for Schools Illustrations of Botany, by means of large coloured drawings, with hand book, etc. Ses ouvrages les plus relents sont First book of Botany suited for Beginners (le Premier livre de Botanique, etc., 1872); Introduction to the Study of Palæontological Bolany (1873); Second Book o/ Botany (l874). Auteur de l'artiele « Botany df la 8* édition de l'Éncyclopœdia Bnifnnnica il a également redige de nombreux memoires insères dans les Transactions de la Société royale d'Edimbourg et de la Société botanique. Membre de la Société royale, de Il Societe linneeune, le Dr Balfour est en outre serretaire de la Société royale d'Edimbourg et membre d'un grand nombre de sociétés savantes etrangères doyen de la Faculté de médecine de t'université d'Edimbourg pendant trente ans (1841-1871), il est aujourd'hui assesseur de cette université.

BALF'OUR, FRANCIS MAITLAND, anatomiste anglais, né en 185 Il fit ses études à l'universite de Cambridge où il prit ses grades en 1873, et fut elu l'anneo suivante fellow de son collège (la Trinité). Il se livra des lors avec ardeur aux études bi logiques, en collaboration avec le docteur Michael Foster, et se fit rapidement une grande reputation tant comme praticien que comme professeur. La Société royale de Londres lui ouvrit ses portes en 1878. et il est devenu membre du conseil de ce corps savaut, qui lui décerna sa medaille royale en 1881, en recompense de ses travaux originaux en embryologie et en anatomie comparée. En 1880, l'université de (ilnsgow dec Tna le titre honorifique de docteur en lois à M. F. M. Balfour, qui fut élu 1 année suivante président de la Société philosophique de Cambridge et secrétaire de l'Assoriation britmnique pour le développement des sciences. Le 31 mai 1882, il etait élu unanimement professeur de morphologie animale à l'université de Cambridge, chaire créée pour lui, avec un traitement annuel de 7,500 francs. Les principaux ouvrages de M. F. M. Balfour sont une monographie sur le Développement des poissons élatmobranches (1878); Eléments d'embryolngee, avec le do teur M. Foster (1880) un ouvrage considerable, unique dans la littérature biologique, sur l'Embryologie comparée (1881, 2 vol, illust.); plus une foule de mémoires fournis aux Transactions et aux Proceedingr de la Société royale et de la Société zool gique; au Quarterly journal of microscopical science, etc. BALL, ROBERT STAWELL, mathématicien et astronome irlandais, ne le ier juillet 1840 à Dublin, fit ses études à Chester et à l'universite de sa ville n.itaie, où il prit ses grades en 1861. Il fut nommé astronome de l'Obser- vatoire de Lord Rosse, à Parsonstown, en 1865 puis il devint successivement professeur de mathématiques appliquees et de mécanique au Collège royal des sciences d'Irlande en 1867, membre de la Sociéte royale en 1873, professeur d'astronomie à l'université de Dublin et astronome royal d'Irlande en 1874. Il a reçu la médaille d'or de l'Académie royale d'Irlande. Les principaux ouvrages

de ee savant sont: Mécnniqne expérimentale (1871); Théorie de la vis tl876; Eléments d'astronomie (1880); outre de nombreux mémoires ou articles sur les mathematiques, l'astronomie et les sciences physiques, publies dans divers recueils périodiques d'Angleterre et d'Irlande.

BALLUE, AUGUSTE ELÉONORE ARTHUR, homme polltique français, né à Conty (Somme) le 16 décembre 1835. Il est neveu du général Letellier-Valazé, mort en 1876, et par conséquent arrière-petit-fils du conventionnel Ilufriche-Valaze, girondin, qui se frappa mortellement d'un coup de stylet en pleine audience du tribunal révolutionnaire, après la lecture de la sentence de mort rendue par ce tribunal contre ses amis et lui-mème (1793). Entré à Saint-Cyr en 1853, M. Ballue en sortit comme souslieutenant au 46' de ligne, juste assez tôt pour prendre part à la campagne de Crimée. Décoré de la Légion d'honneur le 1" janvier 1855, il fut attaché au marechal lieutenant. Promu capitaine en 1858, M. Ballue prenait sa retraite en 1868. Après nos premiers desastres, suivant de près la declaration de guerre à la l'russe, il reprit du service et fut placé à la tète d'un bataillon du 4° zouaves promu officier de la Légion d'honneur pour sa conduite sur le champ de bataille, il refusa cette récompense, trouvant sans doute que les croix. étaient un peu prodiguées. Redevenu journaliste après la signature de la paix, et attache successivement à la rédaction du Progres de Lyon, de la France républicaine et du Répu- blicain du Rhône, il fut frappé de deux condamnations à la suite desquelles la France républicaine était supprima et lui-même, qui avait refusé la rosette d'officier, raye des contrôles de la Legion. Le Conseil d'Etat. sur son pourvoi en abus de pouvoir, cassa toutefois le decret qui avait ordonne cette radiation (1875), que ses adversaires politiques ne manquent guère l'occasion de lui reprocher encore. Elu depute de la première cirronsrription de Lyon le 6 juin 1880, en remplacement de M. E. Millaud élu sénateur, M. A. Ballue prit place à l'extrême gauche. 11 fut reelu le 21 août 1881, contre M. Fclix l'yat, avec les cinq sixièmes des voix reparties entre ces deux candidats. Enfin il aétéélu député du Rhône, en tête de la liete radicale, le 18 octobre 1835, par près de 88,000 suffrages. M. Ballue a voté l'expulsion totale des princes appartenant aux familles ayant réené sur la France. Il est membre du conseil général du Rhône. BALTET, STANISLAS, homme politique français, né à Troyes le 25 novembre 1832. Entrepreneur de menuiserie, M. Baltet est conseiller géneral de l'Aube pour le canton d'Aix-en-Othe, maire de Troyes et directeur de l'Aoenir republicain de cette derniere ville. Elu deputé de la deuxieme circonscription do Troyes, comme candidat radical, le 21 août 1881, il siégea l'extrème gauche. 11 fut reelu député de l'Aube, sur la liste progressiste, le 18 octobre 1885. M. S. Baltet a voté toutes les mesures radicales, notamment la suppression du budget des culte., en vue d'amener la séparation de l'Eglise et de l'Etat dans la question des princes, il a voté l'expulsion totale.

BALTHASAR FLORENCE, HENRI MATHIAS, compositeur belge, ne à Arlon le 21 octobre 1844. Des l'âge de neuf ans, le jeune Balthasar se produisait dans sa ville nitale, avec succès, comme pianiste. Il entra au Conservatoire de Bruxelles à treize ans, et ne tarda pas à y remporter les premiers prix des divers cours qu'il suivait, savoir: le piano, sous M. A. Dumont l'orgue, sous M. Lemmens l'harmonie, sous M. Adolphe Samuel la fugue et le contre-point, sous Fetis. En 1863, ilepousa la fille d'un facteur de pianos, Mlle Clemence Florence, dont il ajouta dès lors le nom patronymique au sien, et tint à Namur un dépôt des instruments fabriques par M. Florence, sans toutefois négliger la composition, et se produisant même occasionuellement, comme virtuose, dans divers con erts. Aux concerts populaires de Bruxelles, il faisait exécuter, en 1866, une grande ouverture dramatique, et donnait au théâtre de la Monnaie une Croyance bretonne, opéra comique, et, peu après, une opérette en un acte le Docteur Quinquina, aux galeries Saint-Hubert. Aux Concerts populaires, en 1870, il donna des fragments symphoniques, et exécuta, au théâtre de Namur, un grand concerto symphonique (piano et orchestre) En 1872, il faisait exécuter à leglise du collège de la Paix, ù Namur, une Messe solennelle pour chœur et orchestre, d'un tres grand effet, et dont il fut fait beaucoup d'eloges. En 1875, M. Balthasar-Florence remporta le prix au concours offert par la municipalité de Lille, pout une cantate (soli, chœurs et orchestre), en l'honneur de N. D. de la Treille, et son œuvre fut exécutée avec le plus grand succès au chef-lieu du departement du Nord. Il a compose en outre un grand nombre de morceaux de caractère pour piano, instruments à cordes, etc. La réputation de M. Balthasar-Florence n'a guère depassé jus qu'ici les limites de la Belgique, où elle est toutefois considerable.

BALZE, JIAN ANTOINE HAYMOND, peintre français, né i liome, de parents français, le 4 mai 1818, élève d'Ingres, qu'il accompagna dans un voyage en Italie. Il debuta au Salon de 1849. On cite de cet artiste, qui a été decore de la Legion d'honneur en 1873 le Christ calmant la tempête, une Sainte-Cécile, Horace à Tibur, Néère; une Apothéose de saint Louis, un Trait de l'enfance d'Annibal Carrache (1859); La guerre, ses causes et ses suites (1867); Elegie nationale (1872); JésusChrist apaise une tempête (1878); Bénédiction pontificale à Sainte-Marie majeure, à Rome; la Première couronne (1874); Diane protège Endymion contre la colèrede Jupiter (1886), etc.- It a ete décoré en 1873. BAMBERGER, Loms, publiciste et homme politique allemand, ne à Mayence le 22 juin 1823. Après avoir fait ses études nux universités de Heidelberg, Giessen et Gœttingen, il se fit ins'rire au barreau de sa

ville natale, mais s'occupa surtout de journalisme et d'agitation politique. Compromia dans l'insurrection da t849, dont il avait été un des meneurs, il se réfugia d'abord en Suisse, puis en Angleterre, en Belqrqoe, en Hollande et finalement vint s'établir à Paris (1853), ou il dirigea une maison de banque. Auprès la guerre do 1866 une amnistie générale lui permit de rentrer en Allemgne, et il en profita. Il profita également de son long séjour parmi nous, alors qui était sous le coup d'une condamnation capitale, pour rcudro à la Prusse tous les services que lui rendait possibles sa parfaite connaissance des affaires de notre pays; il fut donc attaché par M. de Bismarck au quartier général prussien dès le début de la guerre; et après, au gouverneur d'Alsace-Lorraine. Depuis sa rentrée dans son pays, les électeurs de Mayence ont envoyé M. Bamberger sieger d'abord au parlement douanier en 1868, puis nu Rei-hstag allemand en 1871. Il prit, surtout dans cette dernière assemblée, une position considérable, par sa connaissance des questions financières lidee d'un certain talent d'orateur; il y est, en fait, devenu l'un des hefs du parti dit national-libéral. Ou doit à M. Louis Bamberger, outre un grand nombre d'articles de jour- naux la Lune de miel de la liberté de la presse (1848); Conséquences du soulèvement du Palatinat (1849); Monsieur de Bismarck, d'abord en français (1868); Histoire naturelle de la guerre avec la France (1871); la Question ouvrière et le droit de réunion (1878), etc. BAMBERGER*, ENOUARD ADRIEN, médecin et homme politique français, d'origine israélite est ni à Strasbourg, le 25 septembre 1023. Etabli à Mets en 1858, il fut vice-président du cercle messin de la Ligue de l'enseignement, fit de nombreuses cnotérences scientifiques et publia divers ouvrages sur des questions d'htgiene, de morale, d'éducation, etc. Elu représentant de la Moselle le 8 février 187t, M. le docteur Bamberger provovoqua à l'Assembléé de Bordeaux l'incideit qui fut clos par le vote de déchéance de l'Empire. Par le depòt d'une proposition tendant à la publicité des déci-Ions des Commisaions d'enquête sur les capitulations, à Versailles, on peut dire que c'est encore à lui qu est due la mise en jugement de Baxaine. Il fut élu député de la circonscription de Neuilly (Seine), au scrutin de ballottage du 5 mars 1876. M. Bamberger siégea à gauche dans les deux chambres. Il a été réelu le 14 ortobre 1877, avec une majorité presque double de celle qu'il avait obtenue en 1876. Il a pourtant misérablement é houé aux élections générales de 1881. et ne s'est pas présenté à celles de 1885.

BANCROFT, GEORGE, historien et homme d'Etat americain, ne à Worcester (Massachusetts) le 3 octobre 1800; son père, un des principaux ministres de l'Eglise unitaire, etait auteur d'une Vie de Washington. M. G. Bancroft entra au collège d'Harvard en 1813, y prit ses grades en 1817, puis quitta l'Amérique pour poursuivre ses études dans les universités allemandes. A Cœttingen, où il resta deux ans, et eut pour mnitres Kichhorn, Heeren et Blumenbach, il s'appliqua à l'étude des littératures française, allemande et italienne, et des littératures de l'antiqnite grecque et romaine, ainai qu'à celle des langues orient des. Il choisit enfin l'histoire comme objet principe de ses études. En 1820, il reçut à Gœttingen le diplôme de docteur en philosophie; après Quoi, il se rendit à Berlin, où il se lia avec Schleiermaeher, Withelm, Humbotdt, Savigny, Lappenberg, Vanhagen, von Ease et autres savants distingues. Au printemps de 182t, il entreprit un voyage à travers l'Allemagne et une partie de l'Furope. A Heirlelberg, il consacra quelque temps à étudier avec S hlosser; à Paris, il fit connaissance avec Cousin, Benjamin Constant, etc., et y retrouva Humboldt. Il passa un mois en Angleterre, puis explora à pied la Suiss", et demeura huit mois en Italie, ou il fit connaissance avec Manzoni, Bansen et Niebuhr. De retour en Amérique en 1822, il fut un an professeur de langue grecque au collège d'Harvard. Pendant cette année, il prêcha plusieurs fois, mais ne nourrit pis longtemps l'idée de se faire ministre. En 1823, wec le U' Joseph Cogg%well, il fonda à Northampton (Massachusetts), la « Round Hill School ». Vers le même temps, il publia une traduction de la Politique de la Grèce antique, de Heeren, et I eu après, un volume (le Poems. Il commença aussi, dès cette epoque, à réunir les matériaux de son Histoire des Etats-Unis, dont le premier volume parut en 1834. En 1835, il établait sa résidence à Springfielil, où il demeura trois ans, et acheva le deuxième volume de son « Histoire ». Il pr:t dès lors une part importante aux luttes politiques, appuyant, par la parole et par la plume, le parti democrate. En 1838, il fut nommé receveur des douanes à Boston, poste qu'il occupe jusqu'en 1841, poursuivant toujours ses travaux historiques et prenant souvent la parole dans les réunions politiques. Le troisième volume de son Histoire des Etats-Unis part en t840. En 1844, il posa sa candidature aux élections du gouverneur de l'Etat du Massachusetts mais il échoua, tout en reunismembre de son parti n'en avait précédemment obtenu, la majorité étant depuis longtemps acqu se au parti republicain dans cet Etat. En 1845, Polk avant été élu président des Etats-Unis, M. Bancroft fit partie du c.,binet comme ministre de la marine. Dans cette situation, it donna l'ordre -le prendre possession de la Californie, ordre auquel les Etats-Unis sont redevables de la possession définitive de la côte du Pacifique. Il eut au-si. pendant son administration, la dire lion intérimaire, pendant un mois, du ministère de la guerre, et d :nna à cette occasion l'ordre au général Taylor d'envahir le Tews. En J846, M. Bancroft fut envoyé à Londres, co mme ministre des Etats-Unis en Angleterre, position dans laquelle il sut obtenir du gouvernement britannique l'adoption de lois plus libérales sur la navigation, et montra une grande ardeur à la revendication des droits des Anglais naturalisés citoyens des Etats-Unis. Pendant sa

résidence en Europe, il ne cessa de parfaire sa collection de documents relatils à l'histoire américaine. A Londres, toutes facilites lui furent accordées pour atteindre ce but. Le Musée britannique et plusieurs collections privées lui fournirent des manuscrits prérieux. Il retourna aux Etats-Unis en 1849, s'établit à New-York et s'orrupa de compléter son grand ouvrage, dont les quatrième et cinquième volumes parurent en 1852, le sixième en 1854, le septième en 1858, le huitième en 1860, le neuvième en 1866 et le dixième et dernier en 1874. Il a entrepiis depuis une sorte de supplément à ce premier ouvrage, dont il a paru deux volumes sous ce titre Histoire de la Jondation de la Constitution des Etats-Unis, en 1882. Apres son retour d'Angleterre, M. Bancroft déclina pendant plusieurs années, toute offre de position politique ou offiriellc, se dévouant entièrement à ses travaux littéraires. En feirier 1866, il fut chargé de prononcer, devant Io Congrès, l'eloge funèbre d'Abraham Lincoln. Eu mai 1867, il lut nommé ministre il Berlin, c'est-à- dire en Prusse; positi n qui lut modifiée d'après les événements, en 1868 et en 1871, et donna successivement it M. Bancroft le titre de ministre près la Confedération du nord de l'Allemagne, puis, près de l'Empire germanique. Il fut rappelé fur sa demande en 1874. Pendant ait dernière missiun diplomatique, M. Banceft conclut divers traités avec les Etats de la Confédération, principalement relatifs à la naturalisation des sujets allemands aux Etats-Unis.

M. Bancroft est membre d'un grand nombre de sociétés savantes nationales et étrangères. Son Histoire des Etats-Unis, le grand ou,rage de sa vie, occupe une place particulièrement distinguée dans la littérature historique du monde. Ce n'est pas seulement une simple relation des faits accomplis, c'est encore un véritable traité philosophique, remontant aux principes et aux causes pour expliquer les evenements, et suivant pas à pas, avec une merveilleuse precision, le progrès des lumières se développant concurremment avec celui des idées libérales. Cet ouvrage considérable a été traduit dans la plupart des langues européennes. Nous devons à M. Edouard Laboulaye une reduct on de cette Histoire des Etata-Unia, laquelle s'arrête en 1789, mais pourrait être renrise et continuée. M. G. Bancrnft a également publié quelques Mélanges (Miscellanies), Essays, etc., recueillis principalement de la North American Review, dont il a été un des principaux collaborateurs. BANDMANN, DANIEL EDUARD, acteur allemand, né à Cassel le 1er n ovembre 1839. La vocation du theâtre se manifesta chez lui de très bonne heure, et son plus grnnd plaisir était d'obtenir de ses petit* camarades, lorsqu'il etait enfant, qu'ils mi donnassent la réplique dans des scènes tirées de la Bible et arrangées par lux dans ce but. A dix-huit ans, il parut pour la première fois sur la scène au théâtre de la cour à Neu-Strélitz, et devint de ce coup le favori de la grande-duch*esse de Mecklembourg, qui prit un vif intérêt à sa carrière et l'aida à la poursuivre. Il obtint bientôt un engagement à Prague, puis visita Gratt, Weimar, Pesth et Vienne, et acquit dans toutes ces villes une grande popularité dans les rôles du théâtre de Shakspeare. Il se rendit ensuite à New-York, où. après un court repos que sa santé chancelante l'avait oblige à prendre, il dut paraltre, solli ité par ses compatriotes, sur le Stadt-Theat, r. Lesjournaux s'occupèrent beiu-oup du nouvel artiste et les critiques (les critiques de langue allemande, bien entendu) n hésitèrent pas à le proclamer le plus grand auteur de son temps. A NewYork, M. Bandmann se mit resolument à l'étude de la langue anglaise, et l'on assure qu'au bout de six semaines, il pouvait jouer Shyluck dans le texte, à Niblo's Garden. Son succès fut très grand et l'on traduisit en anglais, exprès pour lui, un drame allemand, Narcisse, où il excellait. Il entreprit alors une tournée à travers les Etats-Unis, où il remporta les succès les plus enthousiastes, avec un répertoire composé des rôles de Richelieu, Renedick, Hamlet, Shylock, Richard III, Macbeth, Othello et lago. Il joua le rôle d'Hamlet, à Philadelphie, sur l'invitation de la Société de Shakspeare, à l'occasion du troisième centenaire de la naissance du « Cygne de l'Avon » et y provoqua un tel enthousiasme qu'une couronno de laurier en argent mas-if lui fut remise à nette occasion, comme témoignage d'admiration. A San Francis-o, il reçut en présent une médaille d'or avec ses initiales figurées en diamants et autres pierres précieuses. Son séjour en Amérique fut, en somme, une veritable marrhe triomphale mais son ambition était de faire sanctionner ses succès par le public de Londres. En conséquence il partit pour l'Angleterre, et, en février 1868, il parut sur la scène du Lyceum Théâtre, dans Narcisse. Son succès fut si grand que f u lord Lytt m, qui assistait à la représentation, l'invita à son château de Knebworth. lui assurant qu'il était le seul acteur qu'il eût vu depuis le t'mps de Macready, le seul qui lui inspirât le désir d'écrire encore pour la scene. Il refondit en ellet, à sor inlention, son drame the Sea Captain, qui fut joué pendant trois mois consécutifs au Lyceum théâtre, sous le titre de: the Rightful Heir (l'Héritier legitime). M. Bandmann entreprit ensuite une tournée artistique dans les principales villes de la Grande-Bretagne, puis se rendit, en t869, en Australie, où il demeura environ une année, après laquelle il revint en Angleterre en passant par Honolulu. Dans cette dernière ville, il joua devant le feu roi des Sandwich, Kaméhaméha, qui 1 invita à son palais. En 1877, il jouait Shakspeare à Berlin, dans sa langue maternelle. Malgrès le succès qu' il y remporta, il retourna en Angleterre, où il s'était marié en 1869. Il a depuis fait, avec sa femme, de lon- gues tonrnees artistiques à travers le monde visitant successivement l'Amerique, l'Australie, la Nouvelle Zélande, les Indes britanniques, etc. Il était à Calcutta en 1881 et à Shanglraï l'année suivante, jouant Shakspeare principalement.

BANKS, NATRANIEL PHENTISS, général de volontaires et homme politique américain, ne à Waltham (Massa-

chuse'ts) le 30 janvier 1816. Etant enlant, il travailla d'abord dans une manufacture de cot m où son père était contremaitre, puis il apprit l'état de mécanicien. Dans cette situation, il emplova tout son temps de loisir à s'instruire, et devint bientôt un des orateurs les plus écoutés, malgré sa jeunesse, dans les réunions politiques et les assemblées de tempérance. Rédacteur d'une feuille de province, il obtint ensuite un emploi modeste à la direction des douanes de Boston. Il étudia alors le droit, et se fit re-evoir avocat. Elu à la Législature du Massachusetts en 1849, il en fut nommé président en 1851, grâce à la coalition des démocrates et des « Free-Soilers contre le vieux parti whig et l'anné suivante, grâce à la même coalition, il fut élu membre du Congres, comme démocrate. Mais bientôt il se sépara de ce parti, et se fit reélire en 1854 par lea votes reunis du parti républicain et du parti dit a américain ». Eu décembre 1855, après un vif débit qui avait duré plus de deux mois et nécessité cenl trente-deux scrutin, M. Banks fut élu, à une faible majorité, président du Congrès. II fit également partie du Congrès suivant, et fut, en 1857, élu gouverneur du Masschusetts, et réélu en 1858 et 1859. En 1860, il accepta le poste de président de la compagnie du chemin de fer central de l'lllinois. En 1861, lorsque éclata la guerre de Sécession, M. Banks reçut la commission de major-général de volontaires, avec le commandement d'un corps faisant partie de l'armée du Potomac, où il eut pour adversaire le général confédéré « Stonewal » Jackson. 11 commandait un corps d'armée, nous le commandement en chef du général Pope, à la bataille de Cedar Mountains, le 9 août 1862, et fut ensuite placé à la tète des forces de Washington. En décembre de la même année, il remplaça le général Butler à la Nouvelle-Orléans et, en juillet 1863, s'empara de Port Hudson, sur le Mississipi, conquéte qui assurait l'ouverture de ce fleuve aux flottes de l'Union. Au printemps de 1864, il fit, sans succès, une tentative sur la rivière Rouge et fut relevé de son commandement en mai. La guerre terminée, le general Banks rentra dans la vie politique, et fut réélu au Congrès par son ancien district, en 1866, en 1863 et en 1870. Il fut, pendant la plus grande partie de cette période, président du Comité des relations extérieures. Inspiré par des considérations de justice et d'humanite. il s était peu à peu séparé du parti républicain, dont la haine contre le Sud n a pas encore entièrement dépouille son caractère implicable. C'est ainsi qu'en 1878, il appuya de toutes ses forces la candidature d'Hora e Greeley à la présidence des Etats-Unis, opposée à celle de Grant par le nouveau parti « libéral et accep. tee ar ceux des démocrates qui ne font pas absolument profession d'irréconciliabilité. La candidature de cet autre républicain, adversaire ardent des sécessionnistes pendant la lutte, mais non moins ardent partisan d'une amnistie pleine et entière après la pacifi ation, et devenu en conséquen e un libéral, cette candidature échoua, comme on sait. M. Banks, à la suite de cet échec, avait pris la résolution de vive retiré de la vie publique il s'est toutefois laissé porter aux élections de 1874 et a été élu de nouveau membre du Congrès; il a été élu de nouveau en 1876.

BANVILLE (de), THÉODORE FAULLAIN, poète etlittératout française, ne à Moulins (Allier) le 14 mars 1883. Venu à Paris, il pub ia, en 1842, son premier volume de poésies les Cariatides; puis vinrent: les Stalactites (1846). De 1858 à 1852 il fit la critique dramatique au journal le Pouvoir, et publia ensuite les Pauvres Saltimbanques, roman (1853); la Vie d'une comédienne, roman (t855); Odelettea (1856J; Odes funambulesques (1858); Esquissea parisiennes (l859, nouvelle édition, 1876) la Mer de Nice, lettres d un ami (1860); les Parisiennes de Paris, et les Exilés, poésies (1866); les Camées parisiens (1866-73, 3 vol.); Nouoelles Odes funambulesques, et Florise, comédie en vers, non jouée (1 6n); ldylles prussiennes et Eudere Clerz, nouvelle (1870); Petit Traité de poésie française (1871); Irente-six ballades ioyeuses (1873); les Princesses (1874); Poésies inédites (1884); Lettres chimériques (1885); Contes bourgeois (1886), etc. Il a donné au théâtre: la Muse des chansons (1851); les Nations, opéra-ballet en un acte (1851); le Feuilleton d'Aristophane, avec Philoxène Boyer (1852); le Cousin du roi, avec la même collabora- tion (1853); les Folies nouuellea (1854); le Beau Léandre, ave Sir'udin (1856); Diane au bois, deux actes, en vers (1863); les Fourberies de Narine, un acte, en vers (1864) la Pomme, un acte, en vers, au Théâtre-Français (1865) Grinpoire, un arte, en prose, également au Francais (1866); Deidama, trois actes en vers, à 1 Odéon (1876) Socrate et sa femme., deux actes, en vers, au Français (1885), etc,

M. de Banville a collaboré à une foule de publications périodiques, notamment aux Poète. franeais, au Parnasse contemporain, etc. Il rédige, depuis la fondation, le feuilleton dramatique du Nalional de 1869. M. de Banvi le est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1858; il est aussi commandeur de l'ordre de Charles III d'Espagne.

BARA, JULES, homme d'Etat belge, né à Tournai le 21 août 1835, fit mes études dans sa ville natale, et se fit recevoir avocat. Très jeune encore, M. Bara fut nommé professeur à l'université de Bruxelles. Pendant qu'il occupait cette position, il écrivit une série d'Essais sur les Rapports de l'Etat et des religions, au point de vue constitutionnel, qui fixa l'attention sur son auteur. Elu, en 1862, député de Tournai par les électeurs libéraux, il se fit remarquer à la Chambre par son éloquence et son savoir étendu, autant que par son dévouement à la politique de M. Frère-Orban. En novembre 1865, M. Bara fut nommé ministre de la justice, en remplacement de M. Tesch, démissionnaire, et conserva son portefeuille jusqu'à la chute du parti libéral et son remplarement au pouvoir par les cléricaux, en juillet 1870. Pendant son passage au ministère, M. Bara avait eu le courage de présenter un projet de loi portant abolition

de la peine de mort (juin 1868). Ce projet lut repoussé à une asscz faible majorite. En juin 1878, M. Bara reprit le portefeuille de la justice dans le cabinet Frere-Orban; il dut le résigner de nouveau après les elp tions de 1884, qui donnèrent la majorité au parti catholique et amenèrent au pouvoir le cabinet Bernaert. M. Jules Bara est grand officier de la Légion d'honneur.

BARAGNON, Louis NUMA, avocat et homme politique français, no à Nimes, le 24 novembre 1835. Apres avoir terminé ses études, il suivit les cours de droit et fut admis au barreau de Nimes. Il s'était déjà signale, dans la presse départementale, par l'ardenr de ses opinions legitimistes, lorsqu'il il fut élu, le 8 février 1871, représentant du département du Gard à l'Assemblée nationale; il siegea à l'extrême droite et ne tarda pas à se faire remarquer comme l'un des porte-parole du parti legitimiste. Il fut designé, avec M. Ernoul, par ses coreligionnaires politiques pour porter au comte de Chambord, qui l'attendait à Anvers, le fameux manifeste autour duquel il fut fait tant de bruit (pour rien) et dont M. N. Baragnou était, au reste, l'un des promoteurs (1872). Appelé comme sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur, par M. de Broglie, le 25 novembre 1873, il passa en la même qualité au ministère de la justice en 1874 il dut se retirer le 25 février 1875. II n y a pas à dresser minutieusem*nt la liste des votes de M. Baragnon, après ce que nous venons de dire de ses actes. Il semble que les électeurs du Gard n'en furent pas tres satisfaits. En tout cas, la circonscription d'Uzès, où il posa sa candidature aux élections du 20 février 1876, lui préféra le candidat républicain, M. Mallet, éln à une très grande majorité. Le 14 octobre 1877, il réussissait à se faire reelire, mais grâce à des moyens qui amenèrent l'annulation de cette élection par la Chambre et son renvoi devant les électeurs d'Uzès, qui lui préférèrent décidément M. Mallet (7 juillet 1878). Ce que voyant, ta majorité réactionnaire du Sénat, qui se faisait une loi de recueillir les refuses du suffrage universel, fit de M. N. Baragnon un sénateur inamovible, le 15 novembre suivant, sans plus tarder. M. N. Baragnon est grand croix de l'ordre royal de Saint-Grégoire le Grand et de l'ordre de François-Joseph d'Autriche, et commandeur de l'ordre du Christ de Portugal.

BARAGNON, PIERRB, journaliste français, cousin du precedent, né à Mouriès (Bouches-du-Rhône) le 18 décembre 1830. il fit ses études à Toulouse, ou il rédigea quelque temps un petit journal: les Tablettes de loulouse, puis visita l'ltalie et publia, en 1851, une Etude au'r le mesmerisme. A son retour, il se lança délibérément dans la presse, et fut rédacteur de diverses feuilles départementales, puis correspondant parisien de la Presse belge (1857). Après un court passage à Bruxelles, où il avait fondé, sans succès, le journal le Levant, il partit pour l'Orient, fonda et redigea pendant plusieurs années le Journal de Constantinople et exerça diverses fonctions dans la capitale de l'empire ottoman. De retour à Paris en 1865, M. Baragnon entra à la rédaction de la Presse, passa en 1867 au Mémorial diplomatique, qui dut bientôt se séparer de lui par ordre. Il fonda alors le Bulletin international, petite feuille d'informations imprimée d'abord simultanément dans plusieurs villes, tant françaises qu'étrangères, et finalement à Dresde, et qui ne disparut que vers le milieu de 1870. Au commencement de cette même année 1870, M. Baragnon fondait à Paris le Centre gauche, grand journal quotidien dont il essaya de faire l'organe du parti auquel i! empruntait son nom et qui fut, en fin de compte, supprime le 17 août. Alors il fonda la larche noire, sorte de pamphlet anti-prussien qui vécut peu. Apres le 4 septembre, M. Baragnon fut nommé préfet des Alpes-Maritimes mais il ne conserva ce poste que quelques semaines et, sur le rapport de M. Sénart, fut par M. Marc Dufraisse et nommé inspecteur general des camps du Sud-Est. Aux élections du 8 octobre 1871, il a été élu membre du conseil général des Bouches-duRhône pour le canton de la Ciotat. Aux élections legislatives du 20 février 1876, M. Baragnon s'etait porte candidat républicain radical dans la première circonscription de Nimes mais if n'obtint qu'une faible minorité, Candidat au siège municipal laissé vacant dans le deuxième arrondissem*nt de Paris, par la mort de M. LoiseauPinson, M. P. Baragnon, qui avait obtenu au prem'er tour (16 juillet 1876), grâce à l'appui bienveillant des leadera du parti républicain radical, 1, 150 voix, ne reunit au second tour (23 juillet) que 903 voix, contre 1,645 données à M. Marais négociant, autre candidat radical, son concurrent. Dans l'intervalle des deux s"rutins, des doutes s'étaient élevés dans l'esprit dos electeurs sur l'énergie des convictions républicaines de M. Baragnon, et on leur avait donné la preuve, qu'en tout cas, ces convictions étaient de date relativement récent. Il a fondé depuis le Courrier du soir.

BARANTE (baron de), PROSPER CLAUDx IGNACE BAUGÈRE, homme politique français, sénateur, fils de l'hist trien des ducs de Bourgogne, ambassadeur et pair de France sous la monarchie de Juillet, est né à Paris le 27 août 1816. Il débuta dans la carrière diplomatique en 1837, comme secrétaire de son père, ambassadeur A Saint Petersbourg; fut ensuite sous-préfet de Boussac (1839), puis d'Autun (1842) puis préfet de l'Ardèche de 8i5 à la révolution de février f 848, qui le força de donnet sa démission. II avait été fait chevalier de la Légion d'honneur en 1844. Rentré dans la vie privée en 1843, M. de Barant· n'en sortit qu'en 1863, époque où il fut élu conseiller général du Puy-de-Dôme aux élections de 1869, il fut élu au second tour, comme candidat de l'opposition libérale, députe du Puy-de-Dôme au Corps législatif. Il y prit place au centre gauche et si 'na, l'un des premiers, l'interpellation des 116. Ce même département du Puy-de-Dôme envoya M. de Barante siegcr à l'Àssemblee de Bordeaux, aux élections du 8 février 1871; élu, dès le début, secrétaire de l'Assemblée, il fut relu à chaque renouvellement de bureau jusqu'en mars 1875.

Dans l'Assemblée, M. de Barante prit place an centre droit et vota toujours avec ce groupe. Aux élections du 30 jan%ier 1876, M. le baron de Barante a été elu sénateur du l'ay-de-Dème, comme monarchiste constitutionnel, résolu, malgre rcla, à servir « de bonne foi a le gouvernement do la République. — Et la preuve, c'est que M. de Barante, entre autres votes caractéristiques, concourait, le lit juin 1870, à l'élection de M. Buffet comme sénateur inamovible. quand le suffrage universel et le suffrage restreint et trié sur le volet n avaient pas voulu de lui, ni comme sénateur temporaire ni comme deputé, et avaient, par cinq lois, manifesté cette resolution. Il n'a pas été reelu en 1882. Porté enfin aux élections législatives d'octobre 1885 sur la liste réactionnaire du Puy-de-Dôme, il a échoué de nouveau.

BARASCUD, ANTOINE HIPPOLVTE, agronome et homme politique français, né à Saint-Affrique, le 10 juin 1819. Avocat à Montpellier, il quitta le barreau en 1850 pour se consacrer aux travaux agricoles, devint maire de sa vilie natale en 1865 et echoua, comme candidat de l'opposition, aux élections législatives de 1860. Elu représentant de l'Aveyron en février 1871, M. Barascud s'inscrivit d'abord à la réunion Feray puis se décida pour le centre droit: élu députe de Saint-Affrique, sans concurrent, le 20 février 1876, il siegea à droite dans la nouvelle assemblée. Il fut reélu le 14 octobre 1877, mais échoua aux electione du 21 août 1881. A celles du 4 octobre 1885, faites au scrutin de liste, il fut élu de nouveau député de l'Aveyron, partageant le triomphe de la liste réactionnaire dans ce depariement. — Il a eté décoré de la Legion d'honnear en 1872.

BARBE, PAUL, ingénieur et homme politique français, ne le 4 fevrier 1836 à Nancy. Eleve de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole d'application de Metz,ilsortit de celle-ci en 1858 comme lieutenant d'artillerie, m is quitta l'armée pour l'industrie peu de temps après. Rappele sous les drapeaux en 1870, M. Paul Barbe commandait l'artillerie de Toul assiégée et dont on connatt l'héroïque resistance; sa conduite dans cette circonstance lui valut la croix de la Legion d'honneur. Apres la capitulation de cette place (23 septembre), M. Barbe était chargé par le gouvernement de la Defenso du soin de trouver un procédé rapide de fabriquer la dynamite, et trouvait ce procedé, qui lui permettait de livrer quotidiennement 1000 kilogr. de dynamite nu génie. La paix revenue, il rentra dans l'industrie, établit des exploitations agricoles dans nos colonies d'Algàrie et de Cochinchine, où il chercha particulierement à créer la culture systématique de la ramie, et se livra à des recherches sur les engrais chimiques, collaborateur actif, quant à ces dernières, de l'eminent directeur du Museum d'histoire naturelle, M. Fremy. Enfin M. Barbe a publié un assez bon nombre d'ouvrages spéciaux Etudea pratiques sur la dynamite et ses applications à l'art militaire; la Perforation mecanique l'Emploi de l'electricité dans les mines la Question du Grisou; les Engrais chimiques, etc. — Porté aux élections d'octobre 1885 sur la liste radicale de Seineet-Oise, M. Paul Barbe fut élu, au scrutin de ballottage du 18. Dans la question des princes, il a voté l'expulsion totale.

BARBEDETTE, HIPPOLYTE, musicographe et homme politique français, ancien magistrat, né à Poitiers en 1827. Apres dos études musicales serieuses, M. Barbedette fit son droit et entra dans la magistrature, sans cesser toutefois de cultiver la musique, en tant qu'art d'agrément, mais avec un goût particulier, confinant presqueàla passion. Juge au tribunal de la Rochelle, il était en mème temps président de la Sociaté philharmonique de cette ville ou il jouit d'une grande reputation comme pianiste amateur, et publiait diverses compositions pour son instrument. Il y a quelques années seulement, M. Barbedette s'est demis de ses fonctions dans la magistrature, et de biographie musicales. Rédacteur du Ménestrel, M. Barbedette y a inséré d'abord la plupart des études et notices qu'il a publiees ensuite sous for.ne de brochures et dont voici la liste Beethoven, esquisse musicale (1859); Beethoven, sa vie et ses œuvres (1860, 2° ed.); Chopin, essai de critique muaicale (l861 1'éd. 18691; Webar, essai de critique musicale (1862); P. Schabert, sa vie, ses œuores, son temps (1866) Félix Mendelsohn- Bartholdy, sa vie et ses œuores (1869); Ch. M. de Weber, sa vie et ses œuvres (1874, 2- ed.); Stephen Heller, sa vie et ses œuvres (1876). D'autres etudes, notamment sur Haydn et Gluck, ont egalement paru au Ménestrel. Secrétaire du Conseil g·neral de la Charente inferieure, M. Barbedette se porta candidat aux élections législatives du 20 fevrier 1?76, dans l'arrondissem*nt de la Rochelle; il échoua contre le candidat bonapartiste, M. Fournier; il échoua de nouveau le' t4 octobre 1877, contre le même conrurrent, grâce à des actes de pression qui firent annuler cette élection et renvoyer les candidats devant leurs électeurs, le 14 juillet 1878. Cette fois, M. Barbedette fut élu. Réélu sans concurrent le 21 août 1881, il était élu sénateur de la Charente-Inférieure, le second sur trois, aux élections du 25 janvier 1885. Il a voté l'expulsion des princes (22 juin 1886). M. Barbedette est membre de la Commission superieure des Invalides de la marine.

BARBEY, EDOUARD POLYDORE ISAAC, homme politique français, ne le 2 septembre 1831. Entré dans la marine, H fit les campages de Crimée et de Chine en qualité d'enseigne, et était lieutenant de vaisseau depuis deux ans, lorsqu'il donna sa démission en 1863, pour se livrer à l'agriculture. Ayant repris du service en 1870, il fut attache au commandement d'un secteur de l'enceinte fortifiée de Paris pendant la durée du siège. Apres avoir échou9, comme can lidat républicain, aux élections sénatoriales du Tam du 30 janvier 1876 et à deux élections législatives qui eurent lieu dans la 2* cirrons ription de Castres, en 1879 et le 21 août 1881,, M. Barbey a et3 élu senateur du Tarn, le 8 janvier 1882, date du renouvelle-

ment triennal de la le série. Il a pris place à gauche et voté, le 22 juin 1886, l'expulsion des princes. Il est officier de la Légion d'honneur depuis le 29 janvier 1871. BARBEY D'AUREVILLY, JULES AMÉDÉE, littérateur et journaliste français, ne 2 novembre 1808 à SaintSauveur-le-Vicomte (Manche). I1 se lança de bonne heure dans la presse départementale, et aurait même débuté dans la carrière litteraire à quinze ans, par une brochure intitulee Aux héros des Thermopyles. Ce n'est toutefois qu'en 1851 que nous le voyons à Paris, écrivant au jeurnal le Pays des articles de critique littéraire qui ne pèchent certes pas par excès d'indulgence, d'un style affecte et dans des termes très vifs, nous pourrions dire aigus, quoique laborieusem*nt choisis. En 1858, il fondait, avec MM. Granier de Cassagnac et Esrudier, un journal hebdomadaire, le Réveil, qui n'eut qu'une courte existence. Collaborateur intermittent des principaux journaux bonapartistes, notamment de la Situation, du Dix Décembre(1868-1870), M. Barbey d'Aurevilly fut pendant plusieurs années attaché au Conatitutionnel, où il ré li- geait le feuilleton de critique littéraire. Au mois d'avril 1874, il faillit même s'attirer une aventure désagréable par le compte rendu, très sévère (mais nous devons reconnaitre que c'est à juste titre) qu'il fit d'un livre écrit par une femme. Le fils de cette femme de lettres masquee par pudeur d'un pseudonyme, se rendit aux bureaux du Constitutionnel pour y provoquer le critique absent et pa'sa sa rage sur le secrétaire de la rédaction, M. Matagrin, mort depuis, lequel ne savait trop ce qu'on Ini voulait. L'affaire se termina en police carrectionnelle. Il a aussi collaboré à la Veilleuse, au Nain jaune, etc. On cite de M. Barbey d'Aurevilly l'Amour impoesible (1841); la Bayue d'Annibal (1849); Du Dandysme et de G. Brummel (1845) les Prophètes du passé: Joseph de Maistre, de Bonald, Chateaubriand, Lamennais (1851 une Vieille maîtresse (1851, 3 vol.) l'Ensorcelée, ricochets de conversation (1854); le Dix-neuvieme siècle, les hommes et les œuvres (1861tes Quarante Médaillons de l'Académie francaise (1863) le Chevalier Destouches (1864); le Prêtre marié (1864); les Diaboliques (1874); les Bas bleus, complement de a série intitulée le Dix-neuvième siècle, etc. (1877); Ce qui ne meurt pa.s (1884); les Critiques (1885 etc.. BARBIER, PAUL JULES, auteur dramatique français, ne à Paris le 8 mars 1825, fit ses études au college Henri IV. A l'occasion de l'anniversaire de la naissance de Molière, le 15 janvier 1847, il faisait lire sur la scène du Théâtre-Français un « à-propos » intitule l'Ombre de Molière, et la même année (avril), le même théâtre représentait son drame de début, en cinq actes et en vers Un poète, qui fut bien accueilli et fut couronné par l'Académie. Il a donné, en outre, au mème théàtre Bon gré, mal gré, comédie en prose (1849); les Amow renx sans le savoir (1850; les Derniers Adieux (1851); le Berceau. A l'Od on: Amour et Bergerie (1848); les Contes d'Hoffmann (1851); les Marionnettes du docteur (1852); le Maitre de la maison, en collvboration avec Edouard Foussier et M. Edouard Cadol (1856 la Loterie du mariage (1868). Au Gymnase Graziella (1849). A la Porte-Saint-Martin André Chénier, drame (1849); Henriette Deschamps (1849); Jenny l'ouvrière (1850). A l'Ambigu un Drame de famille (1849); le Mémorial de Sainte-Hélène (1852) Cora, ou l'Esclavage (1856); Princesse et Favorite (1865) Maxœpell (1866); la Fille du maudit. Au Vaudeville une Distraction. A la Gaité Jeanne d'Arc, avec chœurs, etc., de M. Gounod (1874); outre plusieurs vaudevilles, comédies-vaudevilles et levers de rideu, et surtout de nombreux livrets d'opéras et d'opéras comiques, en collaboration pendant longtemps avec feu Michel Carré principalement, et parmi lesquels nous citerons Galathée (1852); les Noces de Jeannette (1853); le Roman de la Roge (1854); Deucalion et Pyrrha (1855); Valentine d'Aubigny (1856); les Noces de Figaro (1858); le Pardon de Ploérmel (f859); la Statue; la Nuit aux Gondoles (1861); la Reine de Saba; la Fille d'Egypte (/862); Peines d'amour perdues (1863); le Mariage de Don Lope (1865); la Colombe (1866); Ho- méo et Juliette (1867) Don Qurchotte (1869) les Joyenses Commères de Windsor (1866) Fauet Hamlet Mignon; Psyché les Saisons Gil Blas Philémon et Baucis; les Sabots de la marquise; les Papillottes de M. Benoit; Miss Fauvette; le Magnifique; les Amoureux de Catherine; Paul et Virginie; le Timbre d'argent; Dimitri, opéra en cinq actes et sept tableaux, musique de M. Vi torin Joncieres; Sylvia, pastorale mythologiqueen trois actes, musique de M. Léo Delibes (1876); Aumônier du Regiment (1878); Fr·ançoise de Rimini, op. en 5 actes; lu Taverne de Trabans, op. com. en 3 actes (1882); l'Enclume, op. coin. en t acte (1884); Une Nuit de Cléopdtre, drame lyrique en 3 actes, musique de V. Masse (1885), etc. On lui doit encore: le Franc tireur, chants de guerre (1871). M. Jules Barbier a été décoré de la Légion d'honneur en 1865 et promu officier le 12 juillet 1880. Il est également décoré de l'ordre de Charles III d'Espagne.

BARBIER, FRÉOÉRIC ETIENNE, compositeur françnis, né à Metz le 15 novembre 1820, reçut des leçons de solfège, piano, harmonie et contre-point de l'organiste de Bourges, Durondeau, pendant qu'il poursuivait ses études classiques au collège de cette ville. Entré à l'Ecole d'administration, de fondation nouvelle (1848); il 'reçut, à la suppression de cette école, peu de mois après son ouverture, des inscriptions de droit en dédommagement, et fut amené de la sorte à suivre les cours de la Faculté, mnis sans négliger la musique, dont l'étude l'avait toujours séduit, et qui s'empara bientôt exclusivement de son esprit. M. F. Barbier avait déjà fait représenter sur le theàtre de Bourges un opéra comique en un acte le Mariage de Colombine; il se fit présenter à S3veste, directeur du Théâtre-Lyrique, et gràce à l'appui d'Adolphe Adam, dont il avait fait connaissance à ce théâtre, son premier ouvrage une Nuit d Séville, un

acte, y fut reçu et joué le septembre 1855, et bien arcueilli du public. Vers la fin de la même année, il donnait an même théàtre un second opéra comique en un acte: Rose et Narcisse. Outre ces trois petit* ouvrages, on a de lui, aux Folies-Nouvelles le Pacha, Francastor, le Page de madame Marlborough, opéra comique en un acte; le Faux Faust, trois actes, en 1858; le Docteur l'am Tam, en 1859. Au Théàtre-Déjazet (même scène sous un titre différent) Monsieur Deschalumeaux, deux actes et le Grand roi d'Yvetot, trois actes, en 1859; le Loup et l'Aqneau, un acte (1862); Simon Terre-Neuve, un acte (1863); Deux Permissions de dix heures, un acte, et la Panne aux airs, un acte (1864). Au théâtre du Chnlet des iles (bois de Boulogne) les Amours d'un shah, deux acteq, et Flamberge au vent, deux actes (1861). Aux Folies-Mari- gny Versez, marquis, un acte; la Cigala et la Fourmi, un acte (1862); la Gamine du village, un a-te et les Trois Normandes, un acte (1863); Achille ches Chiron, un acte (1864). Au Theatre-Saint-Germain la Bouquetière de Trianon, deux actes (186i). Aux Bouffes: Madame Pygmalion, un acte (1863); un Congrès de modistes, un acte (1865); une Femme qui a perdu sa clé, un acte (1866. Aux Fantaisies-Parisiennes les Oreilles de Midas, un acte (1866); les Légendes de Gavarni trois actes (1867) et le Soldat malgré lui, deux actes (1868). Au Théâtre-Internationai de l'Exposition de 1867, dont il était chef d'orchestre Gervaise, un acte. Aux Folies-Bergères Mam'zelle Pierrot, un acte (1869). Aux Varietes Mam'zelle Rose, un acte (1874), etr. Ajoutons à cela une quantité vraiment effrayante « d'opérettes » données tant au concert de l'Eldorado qu'à celui de l'Alcazar, dont M. F. Barbier est actuellement chef d'orchestre, et plusieurs centaines de duos, romances, mélodie vocales, chansons, chansonnettes, mor 'eaux de musique de danse pour piano, marches, fantaisies sur des motifs d'opera, etc., etc. M. Barbier a aussi été quelque temps collaborateur de l'Avenir mu.sical et de 1 htdépendance dramatique.

BARBIER DE MEYNARD CASIMIR, orientaliste français, ne à Marseille en 1827. Il débuta dans la carrière des consulats et fut attaché à diverses legations dans le Levant, notamment à celle de Perse. Devenu professeur de langue turque à l'école spéciale dos langues orientales vivantes, chaire qu'il occupe encore aujourd'hui, il remplaça Mohl, en 1875, à la chair) de langue persane du collège de France, d'où il est passé à celle dlangue et littérature Arabe (1883). M. Barbier de Meynar 1 a été décoré de la Légion d'honneur en 1867 et promu officier le 31 décembre 1885. Il a été élu membre de l'Académie des inscriptions et bellem-lettres en 1878. On doit à ce savant: Dictionnaire géographique, historique et littéraire de la Perae et des contréet adjacentes, composé sur des documents arabes et persans en partie inedits (1861); Description historique de la ville de Kasvén, d'après Kazvini; Extraits de la chronique persane d'Hérnt; Etude sur Mohammed ben Hassan-Ech-Cheibani, rurisconsulte hanéfile; Tableau liltér·aire du Khoras8an et de la Transoxiane au IVe siècle de l'hégin (1867) Ibrahim, fils de Mehdi (1969) le Seid Himyarile (1875); le Livre des routes d'Ibn-Khor ladbed, traduit et annoté; les Prairies d'or de Maçoudi, traduction en collaboration avec M. Pavet de Courteille, etc.

BARBIERI, FRANCISCO ASENJO, compositeur et musi. rographe espagaol, né à Madrid, le 3 août 1823. Se destinant d'abord à la carrière médicale, puis it celle d'ingenieur, il fit de solides études littéraires et selentifiques; mais son goùt pour la musique eut hienlòt raison de toutes ses résolutions contraires. Il reçut ses premieres leçons musicales d'un obscur musicien du théâtre de la Cruz, puis entra au Conservatoire Marie-Christine, où il cultiva simultanément le piano, la cl.trinette, le chant, puis la composition sous la direction de Carnicer. Sei études terminées, il se trouva seul sur le pavé de Ma- drid, réduit à ses maigres ressources sa mere, veuve d'un courrier de cabinet tué dans l'exercice de ses dan- gereuses fonctions, venait de se remarier et de qu Iter Madrid. Barbieri s'engagea alors, c»mme clarinettiste, au 5- batailloa de la milice, aux émoluments fantastiques de trois réaux par jour (environ 75 centimes) il obtint enfin son admission dans l'orchestre d'un théâtre, joua dans les bals publics, donna de rares leçons de piano à deux réaux (50 centimes) le eachet et copia de 1 t musique autant qu'il put. II trouvait encore le temps de se livrer à La composition, et publia quelques chansons, romands, etc.; devint choriste, puis suppleant du chef des chœurs au thefttre du Cirque. Infatigable, il se mit ù écrire une opérette (zarzuela) en un acte: Felipa. musique et livret; mais, en depit de son courag la zarzuela, qui était attendue pour une représentation à bénéfice, ne fut point prète, et ne put en oonsequen 'e être jouée. Peu après, il quitta Madrid, engagé comme sunffleur et chef des chœurs dans une troupe d'opéra italienne, en tournée dans les principales viltos de prov nce. Un jour où cette troupe devait dunner le Barbier de Sévtlle, il se trouva que son Don Basile était indispose Barbier chanta le rôle et y réussit fort bien; il continua des lors à faire partie de la troupe, non plus comme souffleur, mais comme artiste. A sou retour à Madrid, il fit recevoir au Cirque: il Buon Tempo, opéra italien en deux actes, qu'il ne parvint toutefois pas it y taire joue Devenu secrétaire d'une société créée à Madrid pour la fondation d'une scène lyrique, il traduit un opéra italien do M. Arrieta: Ildegonda, écrit une foule de morceaux d'orchestre, poumuit avec succès la carrière du p-ofessorat et devient, en 1849, critique musical de la Ilustracion. Il débute enfin sérieusem*nt au théâtre en 1850. On a de M. Barbieri Gloria y Pelaca (Oloire et Perruque) Tramoya et Escenas de Chamberi « zarzaelas » en un acte (1850): la Jacara, ballet; la Picaresea (IL Bandu), zarzuela en deux actes Jagar con fuego (Jouer avec le feu), trois actes Por seguir a tuait myer, quatre.

artes (1851); la Hechicera (la Sorcière), trois actes; el Manzanaréa, un acte; Gracias a Diot que esta puesta la mesa, un acte (1852); la Espada de Bernardo, trois astes el Marques de Caravaca, deux actes Don Simplicio Bobadilla, trois artes; Galanteos en Venecia, trois actes (t853); un Dia de reinado trois actes; Aventura de un cantante, un acte; log Diamantes de la corona, trois actes (1854); Mis dos mujerea, trois actes; los Dos Ciegog, un acte; el Visconde, un acte; el Sargento Federico, quatre actes (1855); Entre dos aguas, tr is a-tes; Gato por liebre (un chat pour un lièvre), un acte; la Zarzuela, un acte: el Dinblo en el poder, trois netes (1856); el Relampago (l'Eclair), trois actes (1857); Por conquista, un acte; Amar sin conocer, trois actes; un Caballero particulnr, un acte (1858); el Robo de las Sabinas, deux actes; el Nino, un nete; Compromisos d-l no ver, un acte; Entre mi mujer y el negro, deux actes (1859); un Tesoro escondido, trois actes (1861); los Herederos, un acte; el Segreto de una dama, trois notes (1862); Dos Pichon es del Turia, un acte (1863); Pan y Toros (Du pain et des cou ses de taureaux), trois actes (f864); Gibraltar en 1690 un acte; el Rabaao por las hojas, un acte; Revista de un muerto, revue de l'annee 1865, un acte; De te as arriba un acte; el Pavo de Navidad, nn acte (1866) el Pan de la Boda, deux actes (1868) el Soprano, un acte; la Maya, trois actes (1869); Robinson, trois actes (1870); log Holgazanes, trois actes; Don Pacifico, un acte; el Hombre es debil, un acte el Tributo de las cien doncellas, trois actes; Suenos de oro, trois actes (1872); el Proceso de Can-Can, deux actes (1873) los Comediantes de antano, trois actes; la Despedida (l'Adieu), monologue lyrique; el Domador de fieras (le Dompteur), un acte; el Testamento azul, trois actes el Bnrberillo de Lavapiéa, trois actes (1874); la Vuelta al mundo (le Tour du monde), quatre actes (août 1875), etc. Ces ouvrages ont été représentes au Cirque, à la Zarzuela, à las Variedades ou au Ruen Retire; et M. Barbieri a eu pour collaborateurs, dans un certain nombre d'entre eux, MM. Acevos, Arrieta, Gaztambide, Hernando, Inzenga, Ou'drid et Rogel. Outre les nombreux ouvrages que nous venons de citer, M. Barbieri a énrit un grand nombre d'ouvertures, marches triomphales, hymnes, motets, chansons et morceaux de fantaisie. Il s'est occupé non mo na activement d'histoire, de littérature et de arilique musicales et a roilaboré à une foule de journaux et de publications périodiques variées. Possesseur d'une bibliothèque musicale dos plua importantes, il n'a cessé de concourir, depuis que le succès le lui a permis, au développement des connaissances musicales dans son pays. Nous ne pouvons le suivre dans les efforts constants d'une existence singulièrement active et laborieuse; dans ses voyages en Frnnee, en Allemagne, en Belgique, en Hollande, en Angleterre, à la rerherche de documents ou d'artistes; dans ses créations de sociétés musicales, littéraires, ou d'entreprises théâtrales, ou l'organisation de concerts monstres. L'un des fondateurs de la « Société des bibliophiles espagnols », en 1866, il fondait la même année la « Société des concerts de Madrid ». Nommé en 1868 professeur d'harmonie et d histoire de la musique nu Conservatoire de Madrid, il derlina ce double poste, devint chef d'orchestre du Théâtre-Royal en 1869, et a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts (section de la musique) en 1873.

BARDOUX, AGÉNOR, avocat, homme politique français, ne à Bourges le 15 janvier 1830, fit ses études do droit à Paris et se fit inscrire au barreau de ClermontFerrand en 1856. Bâtonnier de l'ordre on 1869, il s'est signalé la même année en plaidant devant le tribunal pour l'Indépendant du Centre, coupable, avec beaucoup d'autres journaux, d'avoir recueilli des souscriptions pour élever un monument au représentant Baudin, et qu'il fit acquitter. Conseiller municipal de Clermont, et le premier mscrit au tableau il remplit, après le 4 septembre 1870, les fonctions dd maire de cette ville, au milieu de difficultes de toute sorte dont il suttriompher dans la mesure du possible. he 8 février 1871, M. Bardoux fut élu représentant du Puy-du-Dôme, le premier sur une.liste de onze, et vint siéger au centre gauche de l'Assemblée, où il prit bientôt une place considerable. Orateur distingué, il fit en outre partie de la plupart des commissions importantes dont les travaux signalèrent la première legislature de la Republique. Nommé soussecrétaire d'Etat au ministère de la justice, le 10 mars 1875, il donnait sa démission le 4 novembre suivant, par dissentiment avec le cabinet sur la question du scrutin de liste. Il fut nommé quelques jours plus tard président du centre gauche. M. Bardoux fut élu, le 20 février 1876, députe de la première circonscription de ClermontFerrand, à une immense majorité. Réélu le 14 octobre 1877, sans concurrent, il entra dans le cabinet Dufnure (14 decembre) comme ministre de l'instruction publique, cultes et beaus-arts, où il fut remplacé par M. Jules Ferry, après la retraite du Maréchal Mac-Mahon (4 fevrier 1879). Malgré son passé, M. Bardoux échoua aux élections du 21 août 1881. Mais il était élu sénateur inamovible le 7 déc. 1882 par le Sénat. A la suite de son échec, M. Bardoux avait donne sa démission de membre du conseil général du Puy-de-Dôme, dont il était président. Il a voté contre 1 expuls on des princes.

Ecrivain de mérite, M. Bardoux a collaboré au Recueil de l'Acadernie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Clermont; à la Revue du Droit français et étranger et à la Revue des Deux Mondes. Il a publié à part: les Légistes, leur influence sur la Société française (1877); le Comte de Montlosier et le gallicanisme (1881), etc. Il a présidé eo 1877 l'Association française pour 1 avancement des Sciences.

BARETTA, BLANCHE Rosi Marie HÉLÈNE, actrice française, née à Avignon le 22 avril 1855. Venue tout enfant à Paris, avec sa famille, la connaissance fortuite de M Sarah Bernhardt dirigea ses goûts vers la carrière dramatique, et elle débuta en 1865, c'est-à-dire à l'âge

de neuf ans par le rôle de petite fille du Junplice d'une femme. Admise au conservatoire trois ans plus tard, elle en sortait à seize ans, ayant remporté le second prix de romédie, et débuta à l'Odéon. Très remarquée dans l'Agnès de l'Ecole des femmes, donnée à ce théâtre en 1873, elle fut aussitôt engagée au Théâtre Français où, s'étant également fait remarquer dans plusieurs rôles importants des deux répertoires, elle était élue sociétaire des 1876.

BARFF, FREDERICK SETTLE, chimiste anglais, né à Ha"knev le 6 octobre 1823, fit ses études à l'université de Cambridge. Professeur de chimie à l'Académie royale des Arts, il qnitta cette chaire nprès huit années d'exerrire et accepta celle de l'université catholique de Kensington en 1873. Il fut en outre examinateur de chimie à 1 université de Cambridge. M. Barft a publié une Introduction à l'étude de la chimie scientifique, un Traité éldmentaire de chimie et une série d'articles sur les Nouvelles théories chimiques dans le « Student and In ellectual Observer ». — On lui doit en outre plusieurs intentions importantes: un procédé pour la conservation du fer contre la rouille par l'emploi de la vapeur surchauffée un composé de glycérine, qu'il appelle boroglycérine, pour la conservation des substances organiques, alimentaires et autres, dont il a décrit les propriétés dans un article intitulé Nouveau composé antiseptique pour la conservation des aliments, publié dans Je Month de mai 1882.

BARGHASCH-BEN-SAID, sultan ou seyyid de Zanzibar, ne en t835, est l'un des onze fils du sultan Said, mort en 1856, auquel deux de ses frères succédèrent a%ant lui, et le descendant d'Ahmed-ben-Saïd, élevé au trône en 1741, par ses compatriotes, à cause de sa grande intelligence des choses du commerce et de l'agriculture. Il est monté à son tour sur le trône de Zanzibar en 1870. On le dit doux et affable, et il est vrai que ses relations avec les étrangers semblent just fier celte appréciation. On sait aussi qu'il a aboli la traite des esclaves dans son royaume en 1873. Dans l'été de 1875, Seyyid Barghasch a fait une assez longue visite en Europe, à Londres. et à Paris principalement (juin); II y est venu accompagné du consul general anglais, Dr Kirk et d'une suite de vingt-sept personnes, composée des principaux officiers de sa maison, de cuisiniers, barbiers, etc. Retourné dans son pays, il s'est appliqué plus sincèrement, depuis, qu'il ne parait l'avoir fait d'abord, à la suppression du commerce des esclaves sur toute l'étendue du territoire soumis à sa domination. SARING-GOULD, le Rev. SABINE, e-elésiastique et litterateur anglais, ne à Exeter, en 1834, fit ses études nu collège Clare, ù Cambridge, où il reçut son diplôme de maitre es arts en 1856. Nommé au benefice de Dalton, comté de Thirsk, en 1869, il fut appelé au rectorat d'East Mersea, Colrhester en 1871, et en 18S1 à celui de LewTrenchard, que son père, décédé, avait occupé avant lui. On a de M. Baring-Gould: the Paths of the Just (1854); Iceland: its Sceneq and Sagas (1861); Post-mediæval (1865'; Myths of Middle A,qe (1re série, 1866; 2° série, 1867); Curiosities oj olden Times (1869); the Silver Store (1868); the Book of Werewolvea (le Livre des Loups-Garous, 1869); ln exitu Israël, roman historique (1870); the Origin and development of Religions belief (2 vol., 1869-70); the Golden Gate (la Porte d'or, Lives of the Saints (5 vol., 1873-77); Difficulties of the faith, recueil de sermons prêches à la cathédrale de Saint-Paul (1874); the Lost and hostile Gospels; an essay on the « Toledoth Jeschu, » and the Petrine and Pauline Go.spels o f the first three centuries o fwhich Fragments remain (1875 the Vicar of Morwengtow (1876); the Mystery of suffring (1877); Germany, Present and Past (1879); the Preacher's Pocket (1880); the Village Pulpit(1881); Nichnlh, a Story of the Essex Marshes (1881); Zitta, a Black-Forest romance en allemand (1882), en anglais (1883); the Story of Germany (1886), etc.

BARLOW, THOMAS OLDNAM, artiste anglais (graveur), né à Oldham, près de Manchester, le 4 août 1824. Des son plus jeune âge, il manifesta une irrésistible vocation pour la peinture et la gravure; pour donner, au moins en partie, satisfaction à ses désirs, son père le plaça ch"zMM. Stephenson et Royston, graveurs à Manchester. Une fois dans cette ville le jeune Thomas suivit assidûment les cours de l'Ecole de dessin, et y remporta le premier rix pour un dessin exposé sous le titre modeste d'Etudes d'après nature (Cullings from Nature). A l'exposition de Manchester, il remarqua une petite toile, de John Phillip, intitulée Courtship (Galanterie), et chercha à persuader un ami de s'en rendre acquéreur, pour qu'il pût la graver avant de se rendre à Londres; mais il n'y put réussir. Venu à Londres peu après, il fit la connaissance d'un gentleman qui l'encouragea beaucoup dans ses projets de reproduire par la gravure quelques toiles remarquables et lui offrit de lui en fournir les moyens. A la prochaine exposition de la British Institution, où il se rendit en consequenre avec son protecteur, il fut heureusem*nt surpris de retrouver le fameux petit tableau de Juhn Phill p qui l'avait si fort séduit à Manchester, et voulut aussitôt s'en assurer le droit de reproduction; le peintre accepta la proposition du graveur à la seule condition de ne rien recevoir pour prit du droit de reproduction, désintéressem*nt qui marque le debut des relations amicales qui devaient se former entre ces deux hommes, que la coneformité de sentiments et de goûts appelait d'ailleurs l'un vers l'autre. On doit à M. Barlow les gravures suivantes, entre autres très nombreuses D'après John Phillip Gala- terie, la Mère Gipsy espagnole, la Prière en Espagne, le portrait d'Augustus Egg, académicien royal, celui de S. A. R. le Prince-consort, la Chambre des communes en 1860. Dona Pepita, Séville, la Fenêtre de prison; d'après J. J. Sant la Mère et les enfants d'après F. W. Topham les Filetsi d'après W. P, Frith: Charles

Dickels d'après Henrietta Rrowne: les Sœurs de la Miséricorde d'après sir G. Kneller: le portrait d'Isaac Newton; d'après H. Wallis: la Mort de Chatterton; d'après J. E. Millais le Huguenot, Mon premier sermon, hfon deuxième germon, Eveillé, Endormi, et les portraits de John Fowler, de sir James Paget, de MM. Gladstone, John Bright, Tennyson, E. Lan lsee, et.

M. Barlow a été élu, à la presque unanimité, en 1873, associé, et en 1881 membre titulaire de fAcademie royale des Arts.

BARNARD, FREDERICK AUGUSTUS PORTER, savant améloi ain, né à Sheffiel,l, dans l'Etat de Massa husetts, le 5 mai 1809 il fit ses études au collège d'Yale y reçut ses diplômes en 1828, et y fut nommé maître d études en 1829; puis devint successivement professeur dans les asiles de souris-muets de Hartfor I et de New-York. Il enseigna la physique et les mathémitiques de 1837 1848, et la chimie, de 1848 à 1854, à l'université d'Alabama. Nommé, à cette dernière date, professeur de mathématiques et d'astronomie à l'université de Mississipi, il en fut élu président en 1856, et en 1864 nomme président du collège de Colombie(New-York), position qu'il aronservéedepuis.En 1860, M. Barnard fit partie de l'expedition srientifique du Lubrador, poar l'observation de l'eclipse totale de soleil, et fut élu président do l'Association américaine pour l'avancement des sciences. En 1862, il fut chargé de la rédaction des observations desétoiles, de Gilliss, dans l'hémisphère sud et, on 1863, de la publication des cartes de l' United States coast Survey », il était commissaire des Etats-Unis. près l'Exposition de Paris, en 1867. — M. Barnard a pnb ié: Traité d'arithmetique (f880J; Grammaire analytique (1836); Lettres sur l'administration collégiale (1855); Histoire du relèeement des côte. des Etats-Unis (1857); Rapport sur l'usage des machines et sur lea arts industriels (1869): le Syetème métrique (1871), etr.; sans parler do nombreux artirles publi s dans les journaux scientifiques ou d'education. Il a édité, avec le professeur Arnold Guyot, l'Universal Cyclopedix de Johnson (t874-77). M. Barnard est membre de plosieurs sociétés savantes, tant européennes qu'américaines.

BARNARD, HENRY, écrivain pédagogique américain, né à Hartford (Connecticut), le 24 janvier 1811, fit ses études au collège d'Yale, où il prit ses grades en 1830, et reçut le diplome de docteur en lois d Yale en 1851, d'Harvard et du collège de l'Union l'année suivante. M. H. Barnard s'occupa, presque nu sortir du college, de la grande question de l'instruction publique. Aprrs un long voyage d'études sur cette question aux EtatsUnis, il consacra deux années à faire son tour d'Europe, étudiant tout spécialement les méthodes d'instrurtion et les institutions pédagogiques des pays qu'il visitait (1835-37). Membre de la Législature du Connerticut, de 1837 à 1840, il fit adopter à cette assemblée, entre autres mesures importantes, un projet de reorganisation complète des écoles, et fut, pendant quatre ans membre du Comité d'éducation, créé par lui. En 1842, il entreprit un nouveau voyage à travers les Etats-Unis, lequel ne dura pas moins d'une année, dans le but de rassembler les éléments d'une Histoire des écoles publiques arex Etats-Unis, Il fut interrompu dans la poursuite de ce travail par sa nomination à la direction de I instru'-tion publique dans l'Etat de Rhode-lsland puis, après cinq ans de travaux excessifs, il retourna à Hartford. En 1850, une école normale d'Etat ayant été fondée dans le Connecticut, il fut nommé principal de cette érole, avec le titre et les fonctions de surintendant des évoles publiques de l'Etat. Il résigna ces fonctions en 1855, forcé à Cette détermination pnr l'altération de sa santé, et fonda, la même année, 1 Américan Journal of éducation, qui existe encore aujourd'hui. M. Barnard a été président de l'Association américaine pour l'avancement de l'instruction, fut élu, en 1856, président et rhancelier de l'université du Wisconsin, poste qu'il résigna Pn 1859 fut président en 1865-67 du collège Saint-John, d'Annapolis, et commissaire des Etnts Unis au département de I'Instruction de 186S à 1870. Outre son Journal d'éducation, il a publié l'Education dans les manulactures (1842); l'Eduration nationale en Europe, les Ece- les normales des Etats-Unis et de l'Europe (1851); Tribut d Gallaudet, suivi dune Histoire de l'instruction dei sourds-muets (1852) Prosesseurs et éducateurs américains (2 vol.); les Bienfaiteurs de l'éducation, Btbliothègues des écoley (1854) Avis et méthodes à l'usaqe des professeurs (1857) Pédagogie anglaise (1862); Education nationale (1872); les Ecole. militaires (1873) Pédagogie américaine (1875), etc.

BARNE, HERMANN GUILLAUME EUTHYME, homme polili- que fiançais, né à Arles le 9 septembre 1831. Il everçdit la profession d'avocat à Marseille, lorsqu'il se presentc à 1 élection sénatoriale du 5 janvier 1879, rendue necessaire par la mort d'Alphonse Esquiros, comme candidat républicain radical. Il fut élu sans concurrent et se fit inscrirc au S'nat au groupe de l'Union républicaine, no Inissnnt pas de voter parfois avec l'extrème-gau he sa signature figurait, du reste, au bas de projet d'amnistie totale présenté par Victor Hugo. M. Barne fut réélu au renouvellement triennal du 25 janvier 1855. — ll a vote l'expulsion des princes.

BARNUM, PHINÉAS TAYLOR, célèbre exhibiteur (showman) amérirain, né à Bethel, dans l'Etat de Connecticut, le 5 juillet 1810. Il moptra de si bonne houre son aptitude au commerce que, dès l'âge de treize ans, son père lui confia la direction d'une espèce de petite boutique de campagne, et qu'à dix-huit ans il entrepre- nait pour son compte un commerce de colportage. Profitant de la manie des loteries qui sévissait alors avec une véritable rage dans le pays, il se mit marchand de billets et gagna beaucoup d'argent à ce trafic. Vers 1230. il fondaun journal hebdomadaire: the Herald of l'reedom, publié à Danbury (Connecctiut), dont l'audace de

langage lui attira on r,md nombre de procès et finit par le ruiner complètement. En 1834, il s'établissait à New-York, et achetait l'année suivante une vieille négresse nommée Joyce Heth, qu'il montra publiquement comme objet de curiosité, assurant qu'elle avait 160 ans et avait été nourrice de Washington, Cette vielle negresse mourut en 1836, et l'examen de son état-civil fit découvrir la fraude mais, en deux ans, Barnum avait eu le temps d'en profiler, et l'avait fait largement. 11 parcourut ensuite tes divers Etats de l'Union, mais, t'endant cinq années, ne semble pas avoir rencontre de bien grands succès. En 1841, il se rendit acqu reur d'un cabinet de curiosités connu déjà sous le nom d'American Museum de Scudder, établi à New-York, et par l'habileté de son administration, ainsi qu'une rare intelligence de la publicité, y fit en peu de temps une fortune énorme. Son fameux nain Charles S. Stratton, universellement connu sous le nom de Tom Pouce (Tom Thumb). lui rapporta des sommes fabuleuses. Parmi ses exhibitions charlatanesqucs les plus celebres, nous citelonss l'Heureuse famille, se composant de bipèdes et de quadrupèdes difformes la Sirène des iles Fidji le Chexal à laine, sans parler de monstres divers fabriqués par lui ou d'après ses indications, comme sa sirene et son cheval, de géants, etc. Dans l'été de i850, il engagea la célèbre cantatrice Jenny Lind pour 150 concerts à donner en Amérique. La cantatrice rompit son engagement après le quatre-vingt-treizième concert, en juin 1851 mais les recettes brutes se chiffraient des lors par 700,000 dollars, soit plus de 3 millions et demi de francs! En 1855, M. Barnum, abandonnant la direction active de son musée, fit bàtir une opulente villa à Bridgeport, dans le Connfcticut et se livra à la haute spécul ttion. Mais la faillite d'une grande société manuf ictuuere qu'il commanditait, ainsi que quelques autres pertes moins importan es le ruinèrent si completenient qu'il dut prendre un arrangement avec ses creanciers et chercher a rétablir sa fortune avec Caide de son musée, dont il reprit la direction. Ce musée fut brûlé deux fois, au ras du sol mais le propriétaire ne perdit que peu de chose dans cette double conflagration après la seconde, toutefois, en mars 1868, il résolut de se retirer definitivement des affaires. Il voulut alors aborder la carrière politiques mais ce fut sans succès, et il revint en cons 'queuce à ses anciennes occupations, ou à eu pres, en londant un cirque et une ménagerie En 1874, M. Barnum faisait construire un immense édifice pour contenir et son cirque et sa ménagerie, maie qu'il dé'ore du titre de Grand hippodrome romain et Institut zoologique. Cet édifice, « érigé et monté moyennant près d'un million de dollars, » suivant les annonces répandues à foison dans les journaux de New-York, a été inauguré le 23 avril 1874. Dans l'hippodrome, de forme ovale, mesurant 80 pieds sur 270, ont lieu des courses de chars romains, des courses de chevaux libres ou montés. des courses de singes, de chameaux d'autrueaes, d'éléphants, etc. il y a représentation de our et de nuit. Les premières coûtent un dollar (5 francs) et les dernières 1 fr. 25. Dans la ménagerie, de distance en distance, des vaporisateurs atténuent, par la vapeur parfumée qu'ils exhalent, l'odeur désagreable qui s'echappe, maigre une propreté méticuleuse, de la litiere des animaux. En 1876, il construisit un immense aquarium, pour contenir une baleine, laquelle ne put à habituer de même il enrichit sa ménagerie, en 1882, du octobre éléphant Jambo, transporté à grands frais du jardin zoo logique de Londres, et qui y mourut d'ennui peu de temps après.

AI. Barnum est un orateur écouté des meetings de tempérance et autres réunions utiles et morales Il .i publie la Vie de P. T. Barnum, écrite par lui-même (1855); les Charlataneries du monde (the Humbugsofthe \Vorld, 1865); Efforts et triomphes, autobiographie (1869). II a épouse, le 16 septembre 1874, une jeune lille de Southport (Angleterre), miss Nancy Fish.

BARODET, DÉSMÉ, homme politique français, né à Sermesse (Saône-et-Loire), le 27 juillet 1823, fit ses etudes au petit seminaire d'Autun et à l'école normale de Mâcon. Son père était instituteur communal et lui-même exerça cette profession. A l'avènement du ministère de Falloux (1849), il fut révoque pour avo:r fait acte de républicain sous la République. Alors M. Barodet s'établit instituteur libre à Louhans. En 1856, il se fixa à Lyon, y exerga d'abord la profession de teneur de livres, puis fonda, vers 1858, une manufacture de produits chimiques, à Vernaison. Il s'était fait peu à peu une place importante dans le parti démocratique, et se signala aux élections de 1869, par une propagande active en faveur du député sortant. M. Hénon, qui toutefois fut vamcu par un candidat d'apparence plus radicale M. Banrel. bre 1870, M. Barodet était élu conseiller municipal le 21 du même mois. Pendant l'insurrection communaliste, il fit partie de la depatation lyonnaise envoyée à Versailles pour solliciter la suspension des hoqtilites entre Versailles et Paris. Apres la mort de M. Henon, M. Thiers le choisit pour le remplacer à la mairie de Lyon, où il le nommait par décret en date du 23 avril 1872. La loi du 4 avril 1873, qui supprime cette mairie et divise Inon en plus;eure arrondissem*nts, lui enleva ses fonetions c'est alors que les électeurs de Paris, qui avaient à élire un député le 27 du même mois, choisirent pour candidat M. Barodet, qui fut élu par plus de 180,000 suffrages, contre M. Ch. de Remusat. On fit beaucoup de bruit au sujet do cette élection, qu'on présenta comme hostile à M. Thiers, ce qui n'est pas tout à lait exact, car l'election de M. Barodet n'avait pas d'autre caractère, en cette occasion, que celui d'une protestation des électeurs de Paris contre la loi municipale du 4 avril et ses consevoir. M. Barodet prit place il l'extrème-gruche, dont il a été président. — II a ete élu le 20 fevrier 1876, par le 4° arrondissem*nt de Paris, réelu le 14 octobre 1877

et le 21 août 1881 il échoua aux élections sénatoriales du 8 janvier 1882, mais fut élu député de la Seine au scrutin du 18 octobre 1885, le cinquième. — M. Barodet a vote contre la loi sur l'expulsion des princes.

BAROT, FRANÇOIS ODYSSE, journaliste et romancier français, ne à Mirabeau (Vienne) vers 1830. Venu jeune à Paris, il collaborait au journal la Réforme dès 1849. Fntré à la Presse en 1851, il ne quitta plus guère M. Emile de Girardin, qu'il suivit en 1866 à la Liberté, dont il devint bientôt Je principal rédacteur. En 1868, les commentaires que les révélations de M. de Kératry sur l'expedition mexicaine lui avaient inspirés lui valurent une provocation du trop fameux banquier Jecker, dont la Commune de Paris devait faire un otage plus tard. Un duel s'ensuivit, dont M. Barot se tira, par un hasard heureux, sans blessure, bien que la balle de son adversaire lui eût frappé la poitrine. Lié intimement avec les membres principaux du parti démocratique avancé, bien que rédacteur d'un journal ouvertement dvnastique et dont les exemplaires étaient expédiés par ballots formidables en province, pour servir à la propagande plebiscitaire, M. Odysse Barot, qui avait apporté à la tribune des journalistes du Corps législatif la nouvelle du meurtre de Vietor Noir par le prince Pierre Bonaparte (10 janvier 1870), dut quitter la Liberté, de plus en plus bonapartiste, avant été convaincu d'avoir donné asile à l'un des acteurs du drume d'Auteuil, M. Ulric de Fonvielle, obligé de se cacher pour avoir échappé nu revolver du prince. M. Barot devint alors directeur politique de l'Histoire, journal fondé par Millaud et qui disparuten même temps que son propriétaire fuyait 1 investissem*nt, sans laisser les fonds nécessaires non seulement pour faire vivre le journal, mais pour payer un assez important arriéré dû au personnel et aux fournisseurs Le directeur politique, ainsi brusquement dépossedé, se rapprocha de M. de Girardin; il écrivit quelques articles dans ['Union francaise, journal fondé par celui-ca pendant la Commune; puis il fonda un journal à son tour, l'Union francaise ayant été supprimée. Ce journal le Fédéraliste, qui semblait, par son titre au moins, s'inspirer du précedent, parut le 21 mai 1871 il n'eut qu'un serond numéro, celui du 22 le lendemain, les troupes régulières entraient à Paris que M. B trot s'empressait de fuir. Bien inspiré en ceci, car le Fédéraliste, pour n'y être pris un peu tard et n'avoir eu que deux numeros, n'en fut pas moins un des journaux les plus violents de cette époque de violence, et le séjour de Paris n'était pas sain assurément pour son directeur. Réfugie à Londres, il adressa à plusieurs journaux de Paris, notamment au Figaro et à la France, dont M. de Girardin avait pris la direction, des correspondances intéressantes, datées des divers points de la GrandeBretagne. Revenu à Paris en 1874, M. Barot est entre à la rédaction de la France. — Il est le fondateur de la Revue des Cours Scientifiques et littéraires (1863), embryon des deux Revues dites roae et bleue d'aujourd'hui.

On cite de cet écrivain Grandeur et décadence d'un mirliton de Saint-Cloud (1855); la Naissance de Jésus (1863); Lettres sur la philosophie de l'histoire, publiées d'abord dans la Presse (1864); la traduction, avec Elias Regnault, des deux premiers volumes de l'Histoire de la Révolution française, de Th. Carlyle (1865-67); Histoire de la littérature contemporaine en Angleterre, 1830-1847 (1875); une tradurtion des Œuvres poetiques de lord Lytion (1876). Il a egalement traduit et publie en feuilletons dans la France: les Ashantees, Odyssée d'une Anglaise (1875) Patricia Kemball, roman de Mme El sa Lwn-Linton (1875-76) et divers autres ouvrages anglais. Il s'est, depuis, consacré à peu pres exclusivement au roman. Nous citerons parmi les ouvrages de ce genre qu'il a publiés clans ces dernières annees las Amours de la duch*esse Jeaan°, John Marey, le Prorureur impérial (2 vol.), le Casier Judiciaire, le Fort de la Halle (t vol.), les Tr is bdtarda (2 vol.), et" etc.

BAROUILIE, ALFRED, homme politique française, né à Meslay Mayenne en 1840, lit son droit s Paris et succeda ù son père, notaire à Château-Gontier, en t87S. M. Alfred Barouille s'occupe en outre d'agriculture; membre de la Société des agriculteurs de France, président du Comice agricole de Château-Gontier, il a publie, en 1870: J'Enquête agricole et les vœux de l'agriculture, brochure qui témoigne au moins de la compétence de l'auteur. Très attaché à la famille d'Grléans, pour ainsi dire de naissance, M. Barouille a été elu deputé ae la Mayenne le 4 octobre i885, sur la liste dite n conservatrice ».

BARRE, JOSEPH, homme politique français, né le 5 novembre 1836 à Changé (Mayenue fit ses études à Paris, au collège Chaptal. En 1860, il prit part à l'expédition des Mille de Ciaribaldi, il revint à Paris la campagne terminee et devint successivement professeur au collège Chaptal et à l'Ecole supérieure du commerce. Capitaine commandant au 1160 bataillon de la garde nationale pendant le siège de Paris, M. J. Barré s'ocrupa activement de l'organisation des régiments de marche. Porte sur la liste radicale du département de Seineet-Oise, aux élections de 1885, M. Barré a eté élu député de ce département au scrutin du 18 octobre. II a voté l'expulsion des princes (projet Brousse).

BARRIAS, Ff*ck JOSEPH, peintre français, né à Paris, le 13 septembre 1822, reçut de son père les éléments de son art, puis entra dans l'atelier de Leon Coignet en 1836. En 1844, il remportait le premier grand prix de Rome, avec un Cincinnalus recevant les députés du Sénat, qui était le sujet du concours. Il debula au Salon de 1847 et y oblint une 3' médaille, il en obtenait une 1re l'Exposition de 1851, et une 2e à celle de enfin, ù la suite d'honneur. Ses œuvres principales sont Cincinnatus (1844); Jeune fille portant des fleurs, une F'ileuse ro-

maine, Sapho (1847); les Exilés de Tibère (1851); Dante Alighieri (1853), au musée de Tarbes; Michel-Ang° à la chapelle Sixtine; les Pèlerins se rendant à Rome pour le jubilé de l'an 1300 (1857); Débarquement de l'armée française en Crimée, à Versailles (1859); Gaulois insultég par dei Romain, (à Autun); la Communion; Madeleine au vieil de la croix; Malnina (1861); Conjuration chez les courtisanes à Venise, en 1530; une Danseuse du Triclinium (1864); le Repos, Titien peignant une Venus (1806); Luiqa l'Albanaise (1870); Hélène se réfugiant dans le temple de Vesta, Electre au tambeau de son père (1873); l'Homme eqt en mer, inspiré de la Légende des siècles (f875); l'Immolation, Bain de mer en famille à Dinard (1883); l'Aumône à Venise, Elle était Andalouse et comtesse, inspiré de Musset (1884); Mort de Chonin (1885); Triomphe de Vénus (1886); quantité de Portraits, et On doit encore à M. Barrias la Picardie, composttion allégorique pour la décoration du gcand escalier du musée d Anciens, exposée au Salon de 1863; la décoration de la chapelle de Saint-Louis, à l'église Saiat Eustache; de la chapelle de la ci-devant maison Eugene-Napoleon (fresques), rue du Faubourg-Saint-Antoine, 254; de Cirque national, du grand hôtel du Louvre et de diverses réaidences particulières; enfin le plafond du foyer de l'Opéra, représentant la Glorification de l'Harmonie et plusieurs tableaux la Musique dramatique, la Musique amoureuse et la Musique champêtre pour la môme destination.

BARRIAS, Loms ERNEST, sculpteur français, membre de l'lnstitut frère du précédent, né à Paris le 13 avril 1831, élève de Jouffroy, de Cavelier et de Leon Coignet, débuta au Salon de 1861. Cette même année, il remportait le second grand prix de Rome et en 1865, le premier. On a de cet artiste Chryseis rendue à son père par Ulysse et les bustes de MM. Fazet et F. J. Barrias (1861); les bustes de Jules Favre et de Cavelier (1863); la Fondation de Marseille, la Guerre, le Commerce et la Pêche (1865); Jeune fille de Mégare (1870); la Fortune et l'Amour, bronze (1872); la Religion et la Charité, statues en plâtre (1873); Monument funéraire, dont font partie les deux précédentes statues (1874); deux Portraits, bustes en marbre (1875); Groupes pour un tombeau, marbre (1876); le Serment de Spar!acus, marbre (1877) les Premières funérailles, plâtre (1878), le même groupe en marbre, avec un Portrait de Mlle B. en marbre (1883); Portrait du docteur Henocque, buste en bronze (1884); Portrait de M. Marmontel, buste en marbre (1885); Portrait de M. le Dr Dechambre, buste en marbre, et Portrail de M J. André, de l'Institut, mi daillon en marbre (1886). On cite encore de M. L. E. Barrias une statue de Virgile et un autre du Printempv, à l'hôtel Païva; la statue en bronze de Bernard Palissy, au square de Saint-Germain-des-Prés, etc. etc. — M. Barrias a obtenu une médaille en 1870, une 1re médaille en 1872, une 1re médaille, la medaille d'honneur et la croix en 1878; Il a été promu officier de la Legion d'honneur en 1884, et a été élu membre de l'Acalemie des beauxarts, en remplacement d'A. Dumont, le 29 mars 1884. BARRIERE, GLAUDE, homme olitique français, né en 1837 à Saint-Germain-l'Herm (Puy-de-Dôme). Avocat du barreau de Clermont-Ferrand, M. Barrière fut commandant de mobiles pendant la guerre de 1810-71, et décoré en cette qualité. Membre du Conseil général de son département depuis 1871, il a ete élu, au scrutin de ballottage du 18 octobre 1885, deputé du Puy-deDôme, en tète de la liste républicaine. Dans la question des princes, M. Barrière a voté l'expulsion totale. BARTHE, MARGEL, homme politique français, né à Pau, le 15 janvier 1813 fit ses études au collège de sa ville natale, et son droit à Paris, où il fut reçu avocat et demeura jusqu'en 1844, prenant une part active aux luttes littéraires de cette époque, et collaborant à divers journaux, notamment au Temps et à l'Artiste. Inscrit au barreau de Pau, en 1844, il se livra à l'étude des questions d'economie sociale à l'ordre du jour, fut élu conseiller municipal comme candidat de l'opposition, en 1845 et, à la revolution de février, fut un des premiers à acclamer la République. Ayant échoue aux élections generales pour l'Assemblée constituante, une élection complémentaire l'y envoyait siéger, le 4 juin 1848. Partisan du géneral Cavaignre, M. Marcel Barthe se rapprocha de la gtuthe après l'élection du 10 décembre. Il ne fut pas reelu à la Législative et renonça pour le moment à la vie puhlique. Aux élections du 8 fevrier 1871, M. Marcel Barthe a été élu représentant des Basses-Pyrénees à l'Assemblée nationale, le deuxième sur neuf, y prit place à gauche et se fit inscrire en même temps à la réunion de la gauche républi 'aien et à celle du centre gauche. Réélu, le 20 fevrier 1876, par la première circons-ription de la ville de Pau, M. Marcel Barthe echouait contre le même concurrent, au scrutin du 28 octobre 1877; mais cette élection ayant été annulée par la chambre, il était élu de nouveau le 7 juillet 1878, et réélu aux élections générales d'août-septembre 1881. Au renouvellement triennal du Sénat, le 8 janvier 1882, M. M. Barthe fut élu en tête de la liste républicaine. II a vote contre l'expulsion des princes.

BARTHE, GRATIEN NORBERT (dit ADRIEN), compositeur français, né à Bayonne le 7 juin 1828. Elève du Conservatoire, il remporta, en 1854, le premier grand prix de composition de l'institut. avec une cantate intitulee Francesca di Rimini. La troisième année de son séjour à Rome, il envoya à l'Academie des Beaux-Arts un oratorio: Judith, dont la partition, considéree comme particulierement remarquable, lui valut le prix Edouard Rodrigues (1,500 fr.), un des plus importants que l'Arademie ait à sa disposition. Il avait déjà envoyé à l'Aca- démie, l'année précédente, un opéra: Don Carlos, qui avait été l'objet de grands eloges dans le rapport du secretaire perpétuel, A A sou retour de Home, M. Barthe se trouva naturellement aux prises avec les difficultés sans nombre qui défendent aux jeunes coin-

porteurs l'accès de nos scènes lyriques ce ne fut qu'en 186i que, vainqueur du concours ouvert au TheâtreLyrique entre les prix de Rome non encore joués, il vit enfin un théâtre lui ouvrir ses portes. La Fiancée d'Abydos fut représentée le 30 décembre 1865, et n'eut qu'un succès d'estime, par la faute du livret, dit-on alors, et M. Barthe ne se trouva guère plus avanré. Il s'est depuis lora consacré à l'enseignement, et est devenu professeur d'harmonie (élèves femmes) au Conservatoire.

BARTHÉLEMY (de), ANATOLE JEAN-BAPTISTE AN- TOINE, archeologue français, né à Reims le 1er juillet 1821. Fils de prefet, il entra de bonne heure dans l'administration, quoique éleve de l'Ecole des chartes, et devint sous-préfet. 11 est membre titulaire du Comité des tra- vaux historiques(sections d'histoire, de philologie et d'archéologie), do la Société des Antiquaires de Fran ·c, etc. On doit à M. Anatole de Barthelemy Rapport sur quelques monuments religieux dit déportement de la Loire (1842); Essai sur l'histoire monétaire du prieuré de Souvigny (1846); Monnaies des Aulerci (1847); Monnaies des ducs de Bourpogne (1849); Nouveau manuel complet de numismatique ancienne (185/); Nouveau manuel complet de numismatique du moyen àge et moderne (1852); Jean de Fabas (1854); la Révolution en Bretagne, avecM. Geslin de Bourgogne(1858); Numismatique mérovinpienne (1865); Mélanges hi.storiques et archéologique. sur la Bretagne (1869); une Revue des travaux de numismatique, continue depuis 1859, etc., etc. M. Anatole de Barthélémy est chevalier de la Legion d'honneur.

BARTHÉLEMY (de), EDOUARD MARIE, archéologue et bibliographe français, frère du précédent, né à Angers le 2f novembre 1830. Ancien auditeur au Conseil d'U.tat, il a de bonne heure collabore aux recueils périodiques d'archéologie et de bibliograpale, tels que le Bulletin monumental, le Bulletin du bibliophile, le Bulletin du bouquiniste, etc. et publié une innombrable quantité de mémoires, parmi lesquels nous citerons un Essai historique sur les Comtes de Champagne et des Eturlea biographiques sur les hommes célè6res du département de la Marne (1853); Correspondance inédite des rois de France avec le conseil de ville de Chàlons-sur-Marne (1856), et divers autres mémoires specialement consacrés au département de la Marne, résumés en partie dans son Histoire de la ville de Chdlons-sur-Marne et de ses institutions, depuis son origine jusqu'en 1789 (1855); la Noblesse en France avant et après 1789 (1858); les Amis de Mme de Sable (1865); Variétés historiques et archéologiques (1864-66, 2 vol.); l's Ducs et lei Duchés franfais avant et depuis 1789 (1867); Gerbert, étude sur sa vie et ses ouvrages (1868); les Livres nouveaux (1859-68, 4 vol.); Mesdamea de France, filles de Louis XV (/870); les Filles du Régent (1874); Une nièce de Mazarin, la Princesse de Conti (1875), etc., etc. M. Ed. de BarthéRochefoucauld, Régnier, Mme de Chantal; le Journal de Jean Héroard sur l'enfance et la jeunesse de Louis XIII (avec Eudore Soulié), etc.

BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE, JULES, littérateur et homme politique français, ne à Paris le 19 août 1805. Attaché, sous la Restauration et le gouvernement de juillet, jusqu'en 1838, au ministère des finances, il débuta toutefois de très bonne heure dans la presse et faisait, dès 1826, partie de la rédaction du Globe; en quelle qualité il signa, en 1830, la protestation des journalistes contre les ordonnances de juillet. Membre, après la révolution, de la société « Aide-toi, le ciel t'aidera », il devint successivement rédacteur du Bon Sens, qu'il avait fondé, puis du Constitutionnel, du Courrier français et du National. En 1833, M. Barthélemy Saint-Hilaire abandonna la politique.militante. Nommé, en 1834, répétiteur de littérature française à l'Ecole polytechnique, il devint, en 1838, professeur de philosophie grecque et latine au- Collège de France, et membre de 1 Academie des sciences morales et politiques en 1839, puis chef du cabinet de M. Cousin, devenu, en 1840, ministre Je l'instruction publique. Après la révolution de février 1848, le gouvernement provisoire le nomma chef de son secrétariat. Elu l'Assemblée constituante par le département de Seine-et-Oise, il fut réelu à la Législative; il avait été nommé directeur du Collège de France en janvier 1849. De son passage aux deux Assemblées de la Republique, il est reste dans la mémoire quelques votes, tels que ceux qui approuvaient la fermeture des clubs, le maintien du cautionnement des journaux, la loi sur les attroupements, l'expedition de Rome, etc., qui ne témoignent peut-être pas d'un libéralisme excessif et surtout éclaire; il en est un peu de même de la suspension du cours de Michelet au Collège de France, dont M. Bartoelemy Saint-Hiluire crut devoir prendre l'initiative; mais c'est nsfaire d'appréciation, en tout cas, ce sont des points de sa vie publique que nous ne pouvions négliger. Il se rapprocha toutefois sensiblement de la gauche vers la fin de l'Assemblée législative, et son attitude après le coup d'Etat est des plus honorables, nous dirons même des plus glorieuses. Après le deux décembre donc, M. Barthelemy Saint-Hilaire ne fut pas seulement considère comme démissionnaire de sa chaire et de ses fonctions de directeur au Collège de Frunce par refus de serment, car le gouvernement le dispensa formellement de le lui prêter, et il donna néanmoins sa démission et rentra dans la vie privée, dont il ne devait plus sortir jusqu'aux élections generales de i869. du moins en tant que politique. M. Barthelemy Saint-Hilaire, poursuivant ses études sur la philosophie de l'Inde, commencees sur les bancs du collège, et sa traduction des œuvres d'Aristote, dont le premier volume avait paru en 1837, prenait en effet une part très active aux discussions de l'Arademie des sciences morales et politiques, manifestatiun indéniable de vie publique. Membre de la Commission d'etudes du percement de l'Isthme de Suez, il se rendait en Egypte avec les autres membres de cette com-

mission internationale, en 1855, pour procéder à l'examen nécessaire des lipux.

Elu, aux élections générales de 1869, député de la première circonscription de Seine-et-Oise, M. Barlhelemy Saint-Hilaire vint prendre place, au Corps législatif, sur les bancs de la gauche. Elu, le premier sur onze, par le département de Scine-et-Oise, répprésentant à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, M. Barthélemy Saint-Hilaire alla reprendre à Bordeaux son siège sur les bancs de la gauche, quand l'armist ce lui eut permis de quitter Paris oit il était resté enfermé tout le temps du siege. Il présenta, dès le 16, un projet de décret nommant M. Thiers, 1 son vieil ami, chef du pouvoir exécutif et, le decret rendu, accepta auprès de lui le poste de secrétaire général, que nul n'eût pu remplir avec autant de tict et nous pouvons dire de véritable abnégation qu'il le fit. Il a conserve ce poste, malgré vents et tempête, jusqu'au 24 mai 1873. Il peut être utile de rappeler ici que ces laborieuses fonctions auprès de M. Thiers, tout comme celles qu'il avait remplies en 1848 auprès du gouvernement provisoire, étaient gratuites, par la volonté expresse du trtulaire. M. Barthélemy Saint-Hilaire a éte élu par l'Assemblée nationale sénateur inamovible, le 10 décembre 1875, par 349 voix. Le 23 septembre 1880, il acceptait le portefeuille des affaires étrangères dans le cabinet Jules Ferry; il se retira avec ses collègues le 10 novembre 1881. Lors des élections générales de 1885. M. Barthelemy Saint-Hilaire fit une active propagande dans le département de Seine-et-Oise en faveur d'une liste dite « libérale » formée sous son inspiration principalement, mais qui échoua.

BARTHOLDI, FRÉDÉRIC AUGUSTE, sculpteur français, né à Colmar le 2 avril 1834, élève d'Ary Scheffer pour la peinture et de Soitoux pour la sculpture. M. Bartholdi, qui ne s'est produit que comme sculpteur, a exposé la Lyre chez les Berbères, souuenir du Nil, groupe en bronze (1857), le Génie dans lea griffes de la misère, groupe en plâtre (1859); le Martyre moderne, statue en plâtre (1864); Génie funèbre, ibid. (1866); les Loisirs de la paix, groupe en plâtre (1868); Jeune vigneron alsacien, statue en bronze (1869); Vercingétorix, statue équestre en plâtre (1870); la Malédiction de l'Alsace, groupe en bronze et marbre (1872); Lafayette arrivant en Amérique, et le bronze des Loisirs de la paix (1873); les Quatre étapes de la vie chrétienne, plâtre (1874); Champollion, statue en marbre Monument funèbre de Gustave Jundt (1885); Lafayette, b tste en marbre (18-6), et beauroup d'autres bustes en marbre, terre cuite et bronze, notamment ceux du Général Schramm (1864), d'Edouard Laboulaye (1866), de M.lf. Erckmann et Chatrian (1872), de M. Ignace Chauffour, ancien représentant de 1848 et de M. W. Ewarts, ex-président du Conseil des ministres des Etats-Unis (1883). On lui doit en outre la colossale statue de la Liberté éclairant le monde, destinée à servir de phare à l'entrée de la rade de New-York sur l'ile de Bedloe, et dont on a pu voir l'enorme tête à l'Exposition universelle de 1878 (les travaux d'érection sont achevés et l'inauguration du monument fixée au mois d'octobre 1886); le Lion de Belfort; la statue du Général Rapp, la fontaine du célèbre peintre et orfèvre Martin Schœn et une autre fontaine ornée de la statue de l'Amiral Bruat, toutes trois à Colmar, la première à la grande fureur des Allemands, qui auraient tenté déjà de l'abattre, mais auraient reculé devant l'attitude significative des Colmariens. M. Bartholdi a été décoré de la Legion d'honneur en 1865 et promu officier le 26 août 1882.

Sa tr aduclion des œuvres d'Aristote assurerait à M. Bvrthélemy Saint-Hilaire une place à part dans la littérature française, encore que ses autres travaux puss*nt suffire à la reputation d'un grand écrivain et d'un grand philosophe. Nous citerons: Politique d'Aristote (1837) De la Logique d'Aristote (1838) sim Mémoire couronné par l'Institut; Logique d'Aristote (1839-44, 4 vol.); Psychologie d'Aristote, traité de l'Ame (1846); Opuscules d'Aristote (1847); La Morale d'Aristote (f857); la Poétique d'Aristote (1858); la Physique (1862); la Météorologie (1868); Traité du Ciel (1865); Traité de la production et de la destruction des choses (1866, 3 vol.). Ces traductions sont enrishies de notes importantes, et plusieurs d'entre elles sont les premières qui aient été faites en notre langue. Outre cette œuvre colossale menée à bien à travers les années, nous avons de M. Barthelemy Saint-HiLire De l'Ecole d'Alexandrie (1845); les Vedas J1854 Du Boudhisme (f855); Lettres sur l'Egypte (1856), relation de son voyage en Egypte l'année précédente, publiée d'abord sous cette forme au Journal des Débats; le Boudha et sa religion (f859); Mahomet et le Coran (1865); Philosophie des deux Ampère (f866); une traduction en vers de l'Iliade (1869). On lui doit aussi una brochure politique A la Démocratie française, 1873 et 1848, inspireo par les événements de l'année 1873, et divers mémoires ou rapports à l'Académie des sciences morales et politiques. M. Barthélemy Saint-Hilaire a écrit en outre une notice sur Burnouf, placée en tète de l'Introduction à l'histoire du Boudhisme indien, dont une nouvelle édition a paru en 1876. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1840.

BASCHET, ARMAND, écrivain français, né en 1820 à Blois. Il se fit connaitre par quelques articles de critique artistique et littéraire dans divers recueils périodiques et publia Honoré de Balzac, avec des notes de M. Champfleury (1851); les Origines de Werther (1855). Envoyé ensuite à Venise, avec mission d'y explorer les archives, il en rapporta: les Archives de la Sérénissime République de Venise, souvenirs d'une mission (1858); la Diplomatie vénitienne, les Princes de l'Europe au aeizième siècle, d'après les rapports des ambassadeurs vénitiens (1862); le Roi cher la Reine, ou Histoire secrète du mariage de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, d'après le journal de la santé du roi, les dépêches du nonce, etc. (1864); les Femmes blondes selon les pein-

tres de l'école de Venise, avec M. feuillet de Conches (i885); la Jeunesse de Catherine de Médicia, trad. de l'allemand (1866) les Archives de Venise, histoire de la chancellerie secrète; Journal du concile de Trente rédiqé par un seeretaire vénitien (t870); le duc de SaintSimon, son cabinet et l'hi.storique de ses manuscrits (1874); Hiatoire du dépôt des Archives des affaires étrangères (1875); les Comédiens italiens d la cour de France (1882), etc. M. Armand Baschet est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1863.

BASLY, EMILE JOSEPH, homme politique français, né à Valenciennes le 29 mars 1854. Ouvrier mineur pour ainsi dire depuis l'enfance, M. Basly se fit remarquer à l'occasion de la grève qui éclata, en 1880, parmi les ouvriers des mines d'Anxm, dont il faisait partie, tant par la valeur pratique des avis qu'il donnait à ses camarades que par son énergie à les soutenir. Sur ses conseils, en effet, ceux-ci se formèrent en syndicat en 1883, et en confièrent le secrétariat gén,éral à M. Basly, qui avait éte forcé de quitter la mine. Celui-ci se donna corps et âme à l'œuvre dont il s'était fait le promoteur et justifia pleinement la confiance dont on l'avait honoré. Delegue au Congrès de Saint-Etienne par les mineurs du Nord en 1883 et 1884, il fut, cette même année 1884, delegue par ses camarades, en grève de nouveau, près de la Commission parlementaire des mines et soutint, aves son bon sens et son énergie ordinaire, leurs revendications il accompagna ensuite les membres de cette commission, charges d'une enquête sur place dans les exploitations minieres du Nord. Membre du Conseil municipal de Denain et du comité du Progrès républicain de cette ville, secrétaire genéral du syndicat des mineurs du Nord, M. Basly fut porté candidat aux élections gpnerales d'octobre 1885, pour le département de la Seine, sur la liste du « Comité central radical-socialiste », sur colle de l' « Union de la presse radicale » et sur celle du « Comité départemental radical-socialiste ». Il fut elu au scrutin du 18 octobre 1885 et prit pla-e à l'extrême gauche. Pendant presque toute la durée de l'intermmablé grève de Decazeville (1886), M. Basly ne cessa d'agir dans l'intérêt des grévistes, dont une partie, malheureusem*nt, prêta de préférence l'oreille aux excitations de quelques braillards ignorants, plus ou moins sincères et desinteresaes; ce n'est pas à lui, en tout ras, qu'on peut imputer les excès qui ont marque certaines phases de cette grève. M. Basly a vote contre le projet de loi sur l'expulsion des princes.

BASTIAN, HENRY CHARLTON, médecin anglais, ne à Truro, en Cornouailles, le 26 avril 1837, fit ses études à Fvlmouth et au Collège de l'université de Londres. ou il obtint ses diplômes de maître ès arts en de bachnlier en médecine en 1863 et de docteur en 1866. Il a etc élu membre de la Société royale en 1868, et secret tire du Collège royal des médecins en 1871. Le docteur Bastian est également membrede la Société linneenve et de plusieurs autres sociétés médicales et savantes. N omme, en 1863, officier de santé adjoint l'Asile des alienes criminels de Broadmoor, il se démit de ces fonctions en 1868 et fut, peu après, nommé professeur suppleant d'anatomie pathologique au Collège de l'université et medecin assistant à l'hôpital Sainte-Marie. En décembre 1867, il fut appelé à la chaire d'anatomie patholngique du Callege de l'université et nommé mede -in assistant à l'hôpital de ce collège, dont il est devenu médecin en titre en 1871. Le docteur Bastian a ete doyen de la Faculté de médecine de l'université do Londres de 1874 à 1876, examinateur en médecine de l'Université de 1876 à 1879 et est professeur de cliniq le médicale à l'hôpital de Collège dol université de Londres depuis 1878.

On a de Iut Formation des organismes in érieurs the Modes of orig in of lowest organisms, 1871); les Com- mencements de la roie (the Beginnings of Life, 1872, 2 vol.); l'Evolutionet l'origine de la vie (Evolution and the origin of Life, 1874); Lectures cliniques sur le.s formes ordinaires de la paralysieprovenant de maladie du cerveau (Clinical Lectures on rommon forms ol l'aralysis from Brain Disease, 1875); le Cerveau consideré comme d'organe de l'intelligence, traduit en frauçais et en allemand (1880), etc. Il est également l'auteur de Mémoires sur les nématoïdes parasites et libres, dans les Transactions philosophiques et dans les Transactions de la Société linnéenne; de nombreux articles de pa thologie dans les Transactions de la Societé pathologique sur les parties les plus secrètes du cerveau, dans le Journal of Mental Science; ainsi que d'articles sur des sujets de médecine dans le British Medical Journal. the Lancet et le Système médical du docteur Reynolds il est, enfin, un des princ paux collaborateurs du Dictionnaire de Médecine de Quain (1882 et suiv.).

BASTID, ADRIEN PIERRE REMY, homme politique français, né à Aurillac le 1er octobre 1853. Do-teur en droit, il était professeur suppléant à la faculté de Douai, lorsqu'il fut appelé par les électeurs de l'arrondissem*nt d'Aurillar, le 23 mai 1880, à prendre à la Chambre dos députés le siège laissé vacant par la mort de son pere, M. Raymond Bastid. Réélu le 2L août 1881, il fut egalement élu députe du Cantat le 4 actobre 1885, en tète de la liste républicaine progressiste. lia a volé l'expulsion des princes.

BATAILLARD, PAUL THÉODORE, littérateur français, né à Paris, le 23 mars 1816. Avant fait son droit, il suivit les cours de l'Erole des chartes et se consacra spécialement aux études littéraires et historiques. Lors de la révolution de 1848, M. P. Bataillard était déjà mêle aux luttes de la presse démocratiq le. En et 184i, il était vice-président du comité du journal les Ecoles. Il collabora plus tard à la Libre liecherche, à la Revue de Paris, etc., et est un des rédacteurs de la Revue critique il est membre de la Société de l'Ecole des chartes et de la Société d'anthropologie de Paris. On doit à M. Bataillard: Gustace Millot, Reliquiæ (1838); l'Œuvre

philosophique st sociale de M. Edgar Quinet (1846) deux mémoires sur les Bohémiens Recherches sur l'apparition et la disparition des Bohémiens en Europe (1844) et Nouvelles recherches, etc. (1849), extraits de la bibliothèque de l'Ecole des chartes. Les Principautes Danubiennes devant le Congrès (1857); les Derniers travaux relatifs aux Bohémiens de l'Europe orientale (1872). Il a donné au « Paris-Guide », publié à l'oc- casion de l'Exposition universelle de 1867 les Bohémiens ou Tziganes à Paria.

BATBIE, ANSELME POLYCARPE, juriconsulte et homme politique français, né à Seissan (Gers) le 31 mai 1828. Il fit ses études classiques à Auch et son droit à Toulouse; licencié en 1847, il fut nommé au concours, en 1849, auditeur au Conseil d'Etat, suivit les cours de la Faculté de Paris et se fit recevoir docteur en droit en 1850. Lors de la réorganisation du Conseil d'Etat, apres le 2 décembre, M. Batbie ne fut pas maintenu dans sa position d'auditeur et se tourna vers l'enseignement. Il obtint au concours une place de suppléant à la Faculté de droit de Dijon en 1852, passa en la même qualité à Toulouse en janvier 1853, età Paris en 1857. A Toulouse, où il a fait pendant deux ans un cours de droit public et adminiatrat f comparé. M. Batbie fut élu membre de l'Académie de legtolation en 1853. A Paris, il fut chargé, en 1862, du cours de droit administratif dont il est devenu titulaire et d'un cours d'économie politique. M. Rouland, ministre de l'instruction publique, l'avait chargé, en 1860, d'aller étudier l'organisation de l'enseignement du droit dans les universités d'Allemagne. de Hollande et de Belgique la même année, l'Academie des sciences morales et politiques lui decernait le prix L. Faucher pour son memoire sur Turgot, et, en 1862, le grand prix Beaujour pour son mémoire sur les institutions de crédit populaire. Il fut nommé en 1862, membre de la Société d'économie politique. Aux élections du 8 février 1871, M. Batbie qui s'etait jusque-là scrupuleusem*nt tenu en dehors de toute agitation politique, fut elu député du Gers en tète de la liste, et vint pren- dre place sur les bancs du centre droit monarchiste, dont il devint bientôt l'un des chefs, par droit de talent incontestable. Il fit partie de la plupart des commissions importantes: de la commission des quinze, chargée de suivre les négociations de la paix, de la commission d'enquête sur l'organisation administrative de Paris et de la Seine, de la commission des trente, de la commission des grâces, etc. rapporteur du projet d'abolition des lois de proscription, de la loi sur la réorganisation du Conseil d'Elat, de la loi électorale, etc. C'est comme rapporteur de la commission de Kerdrel, chargée de répondre au message présidentiel du 13 novembre 1872 que, signalant l'invasion de la « barbarie révolutionnaire », M. Batbie offrait comme moyen de salut indispensable, l'érection de cette digue politique, jusque-là inconnue: un GOUVERNEMENT DE COMBAT! Ce rapport etait, d'ailleurs, proprement le manifeste-progrAmme du gouvernement en question, qui devait arriver aux affaires le 24 mai suivant. Il avait fait partie, le 20 juin 1872, de la délégation de la droite chargée de porter au pres'dent de la République l'ultimatum de la majorité reac tionnaire. Cet acharnement de M. Batbie contre la « barbarie révolutionnaire » 'ayant toutefois paru suspect à quelques-uns, à cause de son exagération même, on fouilla dans le passé de l'honorable représentant du Gers, et l'on finit par découvrir, entre autres choses curieuses, un manifeste républicain arcentué, adressé par lui, comme président du comité républicain du Gers, aux électeurs de ce département. La date de ce document étant un peu ancienne (1849), M. Batbie s'en excusa sur sa jeunesse: il n'avait alors que vingt et un ans La victoire remportée, M. Batbie reçut en récompense dans le a gouvernement de combat » qu'on inaugurait sous la présidence de M. de Broglie, le portefeuille de l'instruction publique et des cultes, et s'appliqua surtout à défaire ce qu'avait fait son prédécesseur, M. Jules Simon. Il alla cependant plus loin, car il « combattit » les principes qu'il avait naguere soutenus, en matière d'expropriation, dans ses cours comme dans ses ouvrages, et cela à propos des travaux à exécuter pour l'édification de l'église du Sacré-Cœur, palinodie qui lui fut durement reprochée et qu'il ne pouvait plus imputer à son extrême jeunesse. Le 26 novembre 1873. le cabinet de Broglie donnait sa démission, et M. Batbie fut de ceux de ses membres que le Maréchal-Président jugea mal à propos de repêcher. C'est alors qu'il fut nommé président de la commission des trente, à laquelle l'Assemblée se vit forcée de retirer l'examen des lois constitutionnelles complémentaires (mai 1875). Aux elections des soixante quinze sénateurs inamovibles (9-li décembre), M. Balbie échoua avec son parti tout entier mais il fut élu sénateur du Gers, le 30 décembre. Son mandat expirait en 1879 il lui a été renouvelé. Il a été élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques, en remplacement de M. Faustin Helie, le 14 février 1885. — M. Batbie est chevalier de la Légion d'honneur.

On a de lui Doctrine et jurisprudence de l'appel comme d'abus (1852) r Forum judicum des Visigoths, inséré au Bulletinde l'Académie de législation de Toulouse (1856) Turgot philosophe, économiste et administrateur Praité théorique et pratique du droit public et administratif (1861-1867); le Crédit populaire (1662): Nouveau cours d'économie politique (1864-65) Mélanges d'économie politique (1865) le Prêt à intérét (1866); Grèves et coalitions (1867), etc. Il a collaboré, entre autres recueils spéciaux, à la Revue critique de législation, et à la Revue des Deux-Mondes.

BATEMAN, KATE JOSPEHINE, dame Crowe, actrice américaine, née à Baltimore (Maryland), en 1842 enfant précoce, fille d'artistes, elle parut pour la premiere fois sur la scène à Londres, en 1851, sous la direction de son père, Henry Bateman. Elle se livra ensuite à l'étude serieuse de la scène, et reparut sur jes principaux théù-

Ires américains, dans les rôles d'Evangeline, pièce tirée du poème de Longfellow de Géraldine, dans un drame écrit spécialement à son intention par sa propre mère de Julia, dans le « Hunchbach » (la Bosse), de Sheridan Knowles de Pauline, dans la Lady of Lyons » de lord Lytton de Juliette, de lady Macbeth, etc. De retour en Angleterre dans l'automne de 1863, elle parut au théAtre Adelphi, dans le rôle de Leah, la jeune fillo juive, d'une « adaptation » du drame allemand Deborah, le 1er octobre. Elle joua ce rôle avec le plus grand succès pendant deux cent dix représentations, et termina son engagement le 11 juin 1864. Après une tournée dans la province, elle reparut à l'Adelphi, puis au théâtre de Sa Majesté, où elle donna sa représentation d'adieux dans le rôle de Iuliette, le 22 décembre 1865, et retourna en Amérique. Mariée à New-York, en novembre 1866, à M. George Crowe, elle ne reparut sur la scène qu'en 1868, y conservant son nom de fille, qu'elle y avait illustré, et ajouta encore à sa réputation a quise, jusqu'à se faire pro-lamer l'une des premières trag diennes du temps. Elle a reparu depuis- à Londres, daus le rôle de Medée, de la tragédie de ce nom, et y a remporté un très grand succès. En 1875. Mme Crowe joua lady Macbeth au Lvceum, et en 1876, le principal rôle dans la Reine Marie du poète Tennyson. Elle prit ensuite en location le théâtre de Sadler'a Wells.

BATTA, ALEXANDRE, violoncelliste hollandais, né à Maestricht, en 1816. Fils d'un professeur au Conservatoire de Bruxelles, dont il reçut les premières notions de son art, il fut eleve de Platel, et devint des l'âge de dix ans, capable de remplacer son maitre dans un concert ou il ne pouvait se rendre. Il visita les grandes villes de l'Europe, revenant presque invariablement à Paris, et a fini par se fixer définitivement en France. Retiré depuis plusieurs années à Versailles, il a donné frequemment à l'Ollion libérale et démocratique de Seine-et-Oise des articles de critique musicale. Il a écrit pour le violoncelle une quantite de scènes, fantaisies, airs variéa, etc. M. Batta a été nommé chevalier de la Légion d'honneur au mois d'août 1875. Les journaux étrangers racontaient en juillet 1876, que M. Batta étant ille à Loo, pour jouer devant le roi de Hollande, et ne trouvant pas de meuble convenable où placer sa musique, le roi insista pour la lui tenir pendant qu'il jouait. Comme on le voit, les bonnes traditions ne se perdent pas toujours: François 1er et Charles-Quint sont ici dépasses.

BATTMANN, JACQUES Louis, organiste et rompositeur français, ne à Massevaux (Haut-Rhin) le 25 août 1818; fit ses études au collège de Belfort, puis à l'école normale de Colmar, pour devenir instituteur. Son grandnere maternel étant organiste à Belfort, puis à Colmar, lui donna les premières notions de l'art musical; il etudia ensuite l'harmonie et la composition avec Th. Schlosmer, professeur de musique à l'école normale, et l'orgue avec Martin Vogt, organiste de la cathédrale de Colmar. Le but pratique imposé à ses études par sa famille fut enfin atteint, et M. Battmann reçut son brevet d instituteur et envoyé en cette qualite à Thann Il y exerçait sa pénible profession depuis dix-huit mois (1840), lorsque la place d'organiste étant venue à vaquer à Belfort, le jeune instituteur s'y présenta, toucha l'orgue à la messe et se vit nommer d'enthousiasme à la place vacante. Depuis, M. Battmann a été appelé à Vesoul pour y remplir les mêmes fonctions, et il y est encore. Il a publié: une dos premières Méthodes d'harmonium qui aient paru; une Méthode de piano; un Traité d'harmonie, appliqué à l'accompagnement du plain-chant; plus, près de 400 œuvres diverses, parmi lesquelles Premières études pour le piano, avec préludes pour les petites mains; 14 Etudes mélodiques pour les petitea mains; la Petite Chapelle, 100 morceaux pour orgue de salon ou grand orgue; 15 Offertoires pour orgue; le Trésor des organistes, 100 morceaux (orgue ou harmonium), etc., etr. Outre ses ouvrages spéciaux pour l'orgue ou l'harmonium, il a composé une quantité de motets, messes, chœurs, arrangements et transcriptions pour piano, et des duos et des trios pour violon, des morceaux de genre pour piano, romances, chansonnettes, et un assez jjli choix de morceaux de musique de danse. BATTU, MARIE, chanteuse française, fille de feu Pantaleon Battu, qui fut second chef d'orchestre à l'Opéra est née vers 1840; elle fut élève de Iluprez et débuta avec beaucoup de succè-, le 12 janvier 1860, au ThéâtreItalien, dans le rôle d'Amina, de la Sonnambula, de Bellini. Outre des qualités musicales précieuses, elle montra du premier coup une grande intelligence et un sentiment dramatique excellent. Elle chanta successivement au Theâtre-Italien: Elisetta d'il Matrimonio segreto; Gilda, de Rigoletto le page, d'Un Ballo in maschera; Zerlina, de Don Giouanni; Eleonora, d'il Furioso; Despina, de Co8i fan tutte, etc. Au bont de quelques années, sur les conseils de Rossini, elle se decida à aborder la scène française et parut à l'Opéra pour la première fois, le 7 décembre 1864, dans la reprise de Moise; ce début fut presque un triomphe. L'année suivante, elle rréait le rôle d'Inès, dans l'Africaine;elle parut ensuite dans Mathilde, de Guillaume Tell; la reine, des Huguenots; Zerline, de Don Juan. La reprise d'Alceste vint mettre le comble à sa réputation. Elle reprit alors le rôle de Lydia, dans Herculanum. créé par Mma Gueymard, et celui de Seliàn, de l'Africaine, créé par Mme Marie Sass. Malgré ses éclat mts succès, MIle Battu quitta l'Opéra au bout de quelques années. Après la murt de Rossini, elle fit partie de la compagnie qui parcourut la province et l'étranger dans le but de faire connaître la Messe du maitre illustre; elle alla ensuite tenir l'emploi de première chanteuse au théâtre de la Monnaie, de Bruxelles. On l'a entendue à Paris, une dernière fois, en février 1872, à l'OpéraComique, ou elle joua le rôle de la comtesse dans les Noces de Figaro.

BAUCARNE-LEROUX, Louis, agronome et hom-n politique français, né à Roubaix, le 17 janvier 1817. S -s études achevées, il vint aider son père dans la directioa de la ferme qu'il possédait lÀ Croix, commune voisine da Roubaix et dont il devint maire en 1853. Membre du comire agricole de Lille depuis l'origine, il en était président depuis 1864, lorsqu'il fut envoyé à l'Assemblee nationale de 1871 par les électeurs du Nord, et y prit place au centre droit; il y fit partie de commissions importantes, soutint de son vote les mesures de réaction, m-tis s'occupa principalement des questions intéressant l'agriculture il avait, du reste, la vice-presidence de la réunion agricole, qui comptait des membres sur tous les ban de l'Assemblée. Non réélu aux élections générales du i0 février 1876 et du 14 octobre 1877, ni à relies du 21 août 1881, M. Baucarne-Leroux, favorise par le s'rutin de liste, fut élu député du Nord le 4 octobre 1885. Il est membre de la Chambre consultative d'Agriculture de Lille, dont il a été longtemps secrétaire, et chevalier de la Légion d'honneur. Comme agronome, on lui doit quelques ouvrages de valeur: la Sandre française. Abatage des arbres nuisibles à l'agriculture, Notice sur les engrais, Sur la culture du tabac, etc.

BAUCHART, ALEXANDRE QUENTIN, homme politique français, ne à Villiers-le-Sec (Aisne), le 7 février 1809. Lors de la révolution de 1848, il était avocat au barreau de Laon, membre du Conseil genéral de l'Aisne, secretaire du Comité agricole des sept départements du Nord et président de la Société d'Agriculture de Saint-Quentin. Candidat malheureux aux élections de 1846, il se prisenta de nouveau aux élections de 1848 pour l'Assemblée constituante, fut élu cette fois, et alla prendre place sur les bancs de la droite. Le passage à la Constituante de M. Q. Bauchart est marqué par ce fameux rapport sur les journées de juin, fruit des études de la commission d'enquête dont Odilon Barrot était président et M. Quentin Bauchart rapporteur. Réélu à la Législative, il se rapprocha du parti modéré, et se rallia à la pol tique de l'Elysée. En 1852, il fut nommé conseiller d'Etat, et chargé de la revision du propos des accusés de décembre: il devint président de section en 1861 et fut créé senateur en 1867. Le 4 septembre 1870 l'a rendu à la vie privée. On a de M. Quentin Bauchart: Rapnort sur les causes qui ont amené le 16 mai et l'inqurrection de juin (1848, 3 vol. in-4°) et un Manuel de l'électeur et da l'éligible (1849). Il est commandeur de la Légion d'honneur depuis 1866.

BAUDISSIN (comte de), ULRICH, littérateur allemand, nj à Greifswald (Prusse), le 22 février 1816. Sa première jeunesse se passa dans la province danoise du Jutland, où s'était établie sa famille; il fit ses premiéres études et entra ensuite à l'Académie des cadets de Copenhague, d'où il sortit offi ·ier dans l'armée danoise à dix-neuf ans. Il combattit en conséquence les Allemands et fut blessé grievement à Duppel en 1849. En 1861, parvenu au grade de major, il quitta le service militaire et le Danemarck, se rendit dans le sud de l'Allemagne, s'établit d'abord à Munich, puis à Constance et finalement & Canustadt, et se livra exclusivement i la littérature. Il se fit rapidement une réputation comme poète dramatique et comme romancier, preuve qu'il n'en était pas à ses débuts; mais nous ne savons malheureusem*nt que peu de chose de sa jeunesse, et rien du tout de ses travaux littéraires de cette époque. Ses Œuvres dramatiques ont été réunies et publiées, en 1863, sous ce titre modeste Bagatelles pour le thédlre allemand (Kleinigkeiten fur des deutsch Theater). On cite, comme l'œuvre capitale du comte de Baudissin, ses Voyages à travers dix siècles (Wanderungen durch Jahrtausende), qui contiennent de savantes et interessantes descriptions des anciennes mœurs et coutumes des Souabes.

BAUDOT (de), JOSEPH EUGÈNE ANATOLE, architecte français. né le 14 octobre 1834 à Sarrebourg (Alsace), élève de Viollet-le-Duc. On cite parmi les envois de cet artiste au Salon: Projet d'église, pour une commune de la Nièvre; Etudes sur le système de construction de l'église de Champeaux et de Mareil-Marly (1866); Eglise de Rambouillet; Ancienne église de Saint-Frambourg à Senlis (1869); Projets d'églises pour Sèvres et LevalloisPerret (1870); Projet de chàteau (1872); Resteuration de l'église Saint-Nicolas, à Blois (1875); Projet d'éqlite paroissialepour Privas (1876); Buffet d'orgues de la cathédrale de Clermont-Ferrand (1877); Projet de lycee, trois cadres (1885) Projet d'école des arts décoratifs, deux cadres et Projet de lycée de jeunes filles à élever à Paris sur l'emplacement de la Cour des comptee, qu itre cadres (1886). M. de Baudot a obtenu une mé taille en 1869, des médailles de 2e classe en 1872 et 1878. Chevalier de la Légion d'honneur, depuis 1879, il a eta promu officier le 9 juillet 1886. Il est inspecteur général des numents historiques.

BAUDRILLART, HENRI JOSEPH LÉON, économiste français, né à Paris le !8 novembre 1821 fit ses études au collège Bourbon; remporta le prix d'honneur de philosophie en 1841 et deux prix d'éloquence decernes par l'Academie, pour son Eloge de Turgot en 1846 et pour son Eloge de Mme de Staël en 1850; ayant déjà reçu en 1844 une mention pour son Discours sur Voltaire. Nommé en 1852 professeur suppléant d'économie politique au Collège de France, à la chaire dont M. Michel Chevalier était titulaire, il publiait l'année suivante Jean Bodiu et son temps, tableau des théories économique8 et politiquer du seizième siècle, qui obtint le premier prix Monthyon. En 1855, il prenait la direction du Journal des Economistes et était attaché il la redartion du Journal des Debats. En 1857, il publiait son Manuel d'économie politique, qui remporta également un prix Monthyon; en 1858, ses Etudes de Philosophie morale et d'économ'e politique en 1960, son traite Des rapports de la morale et de l'économie politique, récompense aca-

démiquement, l'année suivante, par une médaille de 2,500 francs. M. Baudrillart avait été en outre fait chevalier de la Légion d'honneur en 1860. Entré ù l'Institut en 1863, il était nommé, en 1866, à la chaire d'histoire de l'économie politique, créée exprès pour lui au Collège de France et, en 1868, était appelé à la direction du Constitutionnel, qu'il conserva à peine une année et quitta volontairement. Outre les ouvrages cités, on a do M. Baudrillart Publicistes modernes (1862); la Liberté du travail, l'association et la démocratie (1865); Eléments d'économie rurale, industrielle et commerciale (1867); Rapport sur les pertes éprouvées par les bibliothèques publique8 de Paris pendant le siège et la commune (1871); la Famille et l'éducation en France (1874); Histoire du luxe privé et public depuis l'antiquité (187880); les Populations agricoles de la France (1885); des discours, rapports, etc.; des conférences faites à l'Asile de Vincennes et ailleurs, dont quelques-unes eurent un certain retentissem*nt, notamment Luxe et travail, l'Aryent et ses critiques, le Salariat et l'association, la Propriété. Il a également collaboré aux Dictionnaires s politique, de l'économie politique, des sciences philosophiques, à la Revue des Deux Mondes et à une fuule d'autres publications périodiques; au Moniteur univensel, etc. Inspecteur général des bibi othèques depuis 1869, M. H. Baudrillan est en outre inspecteur genéral des archives départementales et membre du Conseil superieur de l'Instruction publique, pour la section des sciences économiques et sociales.

BAUDRY AMBROISE ALFRED, architecte français, né à la Roche-sur-Yon le 1er juillet 1838, est le frère de feu Paul Baudry, le peintre de l'Opera. Il suivit les cours de Lebas et de Louvet à l'école des Beaux-Arts, et obtiut une mission archéologique en Roumanie, d'où il rapporta vingt-deux dessins exposés en 1866 et 1867. On cite encore parmi les expositions de cet artiste Etudes sur le forum romain et le Mont Capitolin au siècle d'Auguste (1870J. bl. Ambroise Baudry a obtenu des medailles de 3* classe en 1867 et 1878, une médaille et la croix en 1878; il a été promu officier de la Légion d'honneur en 1879. BAUDRY D'ASSON (de), Lton ARMAND CHARLES, homme politique français, né au château de la Touche, pres de Rorheservière (Vendee), le 15 juin 1836. Grand propriétaire agriculteur, éleveur de chevaux, M. de Baudry d'Asson est un sportsman justement renommé; il appartient à l'une des plus vieilles et des plus « intransigeantes familles rovalistes de la Vendee. Elu députe de la deuxième circonscription des Sables d'Olonne le 20 février 1876 et le 14 octobre 1877, il se signala à la Chambre surtout par ses interruptions violentes et souvent intempestives, qu'on n'eût pas manqué d'attribuer pour la plupart, au defaut d'éducation, si elles n'étaient parties de bancs on il est convenu que l'éducation ne saurait être mise en question. Dans la séance du 10 novembre 1880, Gambetta presidant, M. de Baudry d'Asson, paraissant se faire un jeu de s'attirer les rappels à l'ordre, fut à la fin frappé d'expulsion temporaire; mais il refusa d'obtempérer à la décision présidentielle, et le lendemain il fallut l'arracher de force à son banc pour le transférer dans le « petit local designé par le règlement pour cet objet Dans sa résistance extrêmement opiniâtre, l'honorable député de la Vendée, évidemment inconscient du rôle ridicule qu'on lui faisait jouer, fut encouragé par ses amis, qui firent mine de recourir à la violence pour leur propre compte, afin de partager le sort glorieux de l'expulsé et la palme du martyre qu avait si nohlement gagnée mais ce n'était qu'une misérable comédie. M. de Baudry d'Asson tenta pourtant de la prolonger, en poursuivant le président et les questeurs de la Chambre en police correctionnelle; mais un de"linatoire d'incompétence le força à se tenir relativement tranquille pour quelque temps, malgré toutes ses menaces. Reelu le 21 août 1881, M. de Baudry d'Asson continua son rôle d'interrupteur violent, renfermé toutefois dans des bornes un peu plus étroites. Aux élections du 4 octobre 1885, il fut élu député deja Vendee avec toute la liste réactionnaire, mais le dernier de cette liste seulement. M. de Baudry d'Asson est commandeur de l'ordre papal de Saint-Grégoire le Grand.

BAUER, EDGAR, publiciste et historien allemand, frère du célèbre philosophe Bruno Bauer, mort en avril 1882, est né à Charlottenbourg en 1821. Ses études terminées à Berlin, il devint le collaborateur de son frère, plus âge que lui de douze ans. Une brochure écrite pour la défense de celui-ci Bruno Bauer et ses adversaires (1842), fut saisie par la police; une autre: la Querelle de la critique avec l'Eglise et avec l'Etat (1843), valut à M. Edgar Bauer une condamnation à quatre années de prison. Pendant le procès, il avait publié: Procès de censure du 31 janvier 1843, brochure aussitôt saisie; l'année suivante il publiait, mais à Berne, les pièces de ce procès, avec commentaires, sous ce titre Procès de presse. M. Bauer subit sa peine à la forteresse de Magdebourg. Il publia, au cours de sa détention et plus tard Histoire du mouvement constitutionnel dant le sud de l'Allemagne de 1831 à /834 (1845-46, 3 vol.); les Efforts dei libéraux en Allemagne (1845, 2 vol.); Histoire de Luther et de son temps (1845-47, 5 vol.); le Mariage dans la religion de Luther (1849); la Vérité sur l'Internationale (1872); l'Empire allemand dans son développemenl historique (1873), etc. L'amnistie de t848 lui ayant ouvert les portes de la prison, AI. Bauer se retira d'abord à flambourg, où il publia une revue politique: Die Parteien (les Partis); puis à Altona. on il prit la direction des Feuilles ecclésiastiques et de la Revue trimestrielle politique et chré- tienne. Il avait publié de sa prison la Bibliothèque des érudits allemands, dont fait partie son Histoire de Luther.

çais, fils d'un ancien préfet de police de 1830, est né à

Paris le 5 octobre 1809, fit ses études aux collèges Louis le Grand et Charlemagne, subit les cours de la Faculté de droit et fut admis au barreau en 1864. Plusieurs fois, mais en vain, candidat aux élections pour la Chambre des députes, sous le gouvernement de juillet, où il représentait l'opposition, ilfut enfin élu, après la révolution de février, représentant à la Constituante, puis à la Législative, par le département de Seiue-et-Marne, où il possédait de grandes propriétés, et vota généralement avec la droite dans ces deux Chambres. Candidat officiel en 1852, dans le même département, il fut élu membre du Corps législatif; il devint ensuite conseiller d'Etat. M. Bavoux a publié Philosophie politigue, ou l'ordre moral dans les sociétés humaines (1841); Alger, voyages politiques et descriptif (1841); Etudes de légis- lation, de politique et de morale (1843); du Communisme en Allemagne et du Radicalisme en Suisse (1851); Voltatre à Ferney, sa Correspondance avec la duch*esse de Saxe-Gotha, suivi de notes inédites, avec M. Alph. François (1860); les Mémoires secrets de J. M. Augearl, secrétaire des commandements de la reine Marie-Antoinette (1866); la France sou.s Napoléon, l'Empire et le régime parlementaire (1870); Chi8lehurst et les Tuileries, souvenirs intimes sur l'empereur (1873); Appel d la Nation, Une Sœur de charité, les Vacances du quatrième Napoléon, Il y a dix-neuf ans, brochures de propagande bonapartiste (1874-1875), etc. M. Evariste Bavoux est officier de la Léêion d'honneur depuis 1864. BAXTER, WILLIAM EDWARD, négociant et homme politique anglais, né à Dundee (Ecosse) en 1825; rommença ses études it l'Ecole supérieure de cette ville et les termina à l'université d'Edimbourg. Elu membre de la Chambre des communes par les bourgs de Montrose, en 1855, il n'a pas cessé depuis d'y être réélu. Il accepta, en 1868, sous l'administration de M. Gladstone, le poste do secrétaire de l'Amiraute, et en mars 1871, celui de secrétaire du Trésor, qu'il résigna ? 26 mars 1873. M. Baxter, qui fait le commerce d'exportation à Dundee, fut, pendant la guerre de Sécession américaine, l'un des plus fervents partisans de la cause du Nord. On a de lui Impressions de voyage dans l'Europe centrale et méridionale Notes sur l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse, l'Italie et le Levant (1850); le Tage et le Tcbre, ou Notes de voyage en Portugal, en Espagne et en Italie, en 1850 et 1851 (1852, 2 vol.); l'Amérique et let Americains (1855) idées suggérées aux penseurs (Hints to Thinkers, etc., 1860); l'Italie libre (1874); Un hiver dans l'Inde (l881), etc., etc.

BAYARD, EMILE ANTOINE, peintre français, né le 2 novembre 1837 à la Ferté-sous-Jouarre, élève de L'ion Coignet. II débuta par des portraits et des études d'animaux au fusain et envnya, par intermittences, quelques toiles au Salon annuel. Nous citerons: le Défilé, Pendant le siège de Paris (1874) le Lendemain de Waterloo, inspiré d'un passage de l' « Histoire des Deux Restaurations n, de Vaulabelle (1875); une Guinguette au XVIIIe siècle et un Marché au XVIII· siècle, panneaux décoratifs (1876); Baigneuses, Patineurs (1877); une Affaire d'honneur, Qui trop embrasse (1884) Bandes Joyeuses (1885) Mme Polichinelle (i8g6). Parmi les dessins de M. Emile Bayard, nous devons signaler à part son Sedan (1872), dans lequel Napoléon III est représenté la cigarette aux dents, étendu sur les coussins de sa calèche dont les roues passent sur les cadavres mutilés des malheureux soldats des deux nations qu'il a mises aux prises; la reproduction de ce magnifique et émouvant desain ne fut permise que plusieurs années après un peu plus, il aurait été saisi. M. E. Bayard a fourni en outre une quantité prodigieuse de dessins sur bois à diverses publications illustrees et en particulier aux publications éditées par la maison Hachette. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1870. BAYER, ROBERT, littérateur autrichien, plus connu sous son pseudonyme de Robert Byr, est né le 15 avril 1835 à Bregenz (Tyrol). Destiné à la carrière des armes, il fit ses études à l'Académie de Wiener-Neustadt et en sortit comme lieutenant dans les hussards de Radetzky. Promu capitaine en 1859, il passa dans l'état-major au cours de la campagne d'Italie. En 1862, il quittaitl'armée et se retirait dans sa ville natale. On a de Robert Byr » Esquisses de la vie militaire (1860); les Garni sons autrichiennes (1863); Dans les année. neuf et treize, esquisses des principaux personnages qui ont figuré dans la guerre de l'indépendance allemande (1865) Au quartier, nouvelles esquisses militaires (1866); la Demeure d'un comte allemand (/867); Un front d'airain (1868); la Lutte pour l'existence (1869) Sphinx (1870); les Nomades, les Ruines (1871); Quatuor, nouvelles (1875); les Spectres (1876); Une dépêche secrète et Sésame (1880), etc. On lui doit encore une tragédie, une seule: Lady Gloster (187t).

BAYNE, PETER, littérateur et journaliste anglais, né au presbytere de Fodderty, dans le comté de Ross (Ecosse), dont son père était titulaire, le 19 octobre 1830; fit ses études à diverses écoles et les termina au collège Marisrhal, à Aberdeen, où il reçut son diplôme de maitre ès arts. Etant encore sur les bancs du collège, il remporta le prix de poésie mis au concours par l'Université tout entière, et, après avoir pris ses grades, le prix Black well pour un essai en prose. Il devint rédacteur de la Commonwealth de Glasgow, puis du Witness d'Edimbourg et successivement, après cela, du Dial et de la Weekly Review de Londres. Il abandonna la direction de cette dernière feuille en 1865, et refusa depuis de se charger de la direction d'aucune autre. Mais il n'a pas cessé de collaborer à divers journaux et recueils périodiques. Ses Esquisses biographiques, parues d'abord dans un magazine d'Edimbourg, en 185!-53, furent suivies, en 1855, de la Vie chrétienne au temps pré.sent, autre série d'Esquisses biographiques, tendant à démontrer que la dévotion est compatible avec les dons intellectuels les plus élevés et le plus noble carac-

tère moral. Ce livre eut une grande popularité non seulement en Angleterre, mais en Amérique, où une édition des Essais de M. Bayne fut ubliee en 1857. Un volume d'Essais de crihque et de biographie, un traité intitulé: Témoignage du Chriat en faveur du christianisme, un drame historique ayant ponr titre le Siècle de Jéaabel ont suivi à bref ilelai, sans prejudice pour sa collaboration assidue aux revues portant tes qualificatifs suivants Contemporary, Fortnightly, Rriti.sh Quarterly et London Quarterly, ainsi qu'à une foule d'autres recueils périodiques, notamment le Fraser's Magazine. — Il a édité la Correspondance de Hvth Miller, avec une notice biographique (2 volumes), dans le cours de laquelle il expose ses propres vues sur les évolutions géologiques, plus d'accord ave" celles de Ilarwin et de Huxley qu'avec celles de Miller. Un Essai sur les Puritains, qu'il publia en 1862, fut bien accueilli, ce qui l'engagea à s'occuper spécialement de l'étude do cette période historique, dont il a récemment publie les résultats, après les avoir exposés en partie dans la Coutemporary Review: les Principaux acteurs de la Revolution puritaine (1878). Il a publié depuis: Lecons de mes Maitrea; Deux grandes Anglaises, avec un Essai sur la Poésie et une Réponse à la théorie de M. M. Arnold sur la critique poétique.

BAYNES, THOMAS SPENCER, professeur et journaliste anglais, ne le 24 mars 1823 ù Wellington, dans le comte de Somerset; fit ses études d'abord dans une école privée de Bath, puis au collège de Bristol, et les termina à l'université d'Edimbourg. U devint suppléant de sir William Hamilton. à la chaire de logique de cette université, de 1851 à 1855 et examinateur de logique et de philosophie mentale h l'université de Londres, de 1857 à 1863 et fut, de 1857 à octobre 1864, rédacteur en chef adjoint du Daily News, où il fit paraître, entre autres d'importants articles sur la guerre civile d'Amérique. Il collaborait simultanément à diverses publications periodiques littéraires, telles que la Literary Gazette et l'Athenœum, tout en poursuivant ses études philosophiques, faisant des conférences et préparant quelques eleveq ù l'Université et aux examens pour le service civil des Indes. Il fut élu professeur de logique, rhétorique et métaphysique à l'université de Saint-Andrews, en octobre 1864. M. Baynes a publié une traduction de la Logique de Port-Royal (f85tJ, qui eut sept éditions consécutives, et un Assai sur les Règles nouvelles de l'analyse et de la logique, avec notes et appendice historique (1852). Il a ete chargé de préparer la 9e éd tion de l'Encyclopœdia britannica, en cours. Avant de se devouer ù cette laborieuse besogne. M. Baynes collaborait régulièrement à l'Edinbur,q Review; il a egalement collaboré à la North Britivh Review, au Fraser's Magazine, à la Pall Mall Gazette, à la Saturday Review, etc. Bachelier en droit de l'université de Londres, il a reçu le titre honorifique de docteur en lois de l'Université d'Edimbourg, le 22 avril 1874.

BAZAINE, FRANÇOIS ACHILLE, ex-maréchal de France, né à Versailles le 13 février 18il. Ayant échoué au concours pour l'Ecole polytechnique, il s'engagea en 1831, passa en Afrique et obtint l'epaulette de lieutenant et la croix en 1836. Passé à la légion étrangère en 1836, il fit la campagne d'Espagne contre les carlistes et revint capitaine en 1839. En Algérie, il prit part à plusieurs expgditions et dirigea quelque temps les affaires arabes dans la subdivision de Tlemcen. Lieutenant-colonel en 1848, colonel en 1850, il fut nommé géneral de brigade en 1854, et appelé au commandement de la brigade d'infanterie formée des régiments de la légion étrangère. Après la prise de Sebastopol, il devint gouverneur de la place et fut promu général de division à la fin de septembre suivant (1855). Rentré en France, le général Bazaine fut nommé inspecteur général de l'infanterie. Appelé au commandement d'une division d'infanterie au Mexique. il succédait au maréchal Forey dans le commandement en chef de l'armée expéditionnaire, en octobre 1863. Il se distingua, comme toujours, dans cette expédition refoula Juarez et les républicains jusqu'aux frontières de la Louisiane combattit les guerillas mexicaines par des contre-guerillas françaiaes ou plutôt cosmopolites qui. sous les ordres du colonel Dupin, semblèrent prendre à titche de de passer leurs ennemis en cruautés et en rapines. Le 5 septembre 1864, le général Bazaine était élevé au rang de maréchal de France, et par consequent créé sénateur du même coup. Il avait été nommé grand'croix de la Légion d'honneur quelques jours avant de prendra le commandement suprême de l'expedition (2 juillet 1863). La conduite du maréchal au Mexique, à dater de ce moment, à peu près, fut l'objet d'attaques passionnees, bien loin de paraître sans objet. Il semble en effet hors de doute que le maréchal montra fort peu de zèle au service du nouvel empire mexicain, qt il n'est pas absolument impossible qu'il eût rêvé de remplacer Juarez à la tête de la république du Mexique, appuyé par le parti clérical, nombreux et puissant, ainsi qu'il en a été ouvertement accusé, plutôt que de combattre les republicaino au profit de l'empire, plutôt que d'agir pour la seule gloire de Maximilien. Il venait d'épouser la nièce d'un ancien président do la République mexicaine, MIle de la Pena, qui devait noul donner plus tard des preuves irréfragables d'une rare énergiOt Cette circonstance aurait suffi pour donner créance à toute supposition de cette nature. Quoi qu'il en soit, une mésintelligence grave surgit entre l'empereur Maximilien et le chef suprême de l'armée française. On sait ce qui en résulta Bazaine prépara des le mois de septembre 1866 le depart de ses troupes. laissant les juaristes s'avancer peu à peu, mais d'une msnicro constante l'armée d'expédition évacuait successivement toutes les places qu'elle occupait, ayant 1 se défendre contre les agressions de plus en plus audacieuses des indigènes, et finalement s'embarquait à la Vera-Cruz. Ir 12 mars 1867. Le 18 juin suivant, l'empereur Maximilien était fusillé. Nommé i son retour en France, commandant du

3e corps d'armée à Nancy (12 novembre), puis rommandant en chef de la garde imperiale. le 15 octobre 1869, le maréchal Bazaine fut appelé au commandement du 3* corps de l'armée du Rhin, lorsqu'éclata la guerre avec la Prusse. Après avoir pris une part active aux prinripales aftaires qui précédèrent la capitulation de Sedan, et dans lesquelles il déploya un grand courage militaire et une habileté réelle, il dut, après cet evenement desastreux, s'enfermer dans Metz, qui fut aussitôt investi par les troupes du prince Fredérie-Charles. Si femRire n'était point tombé à la suite de la capitulation de Sedan, le maréchal Bazaine eut-il agi autrement qu'il l'a fait ? C'est au moins probable. Bref, après un siege de sept semaines, traversé par des intrigues de toute sorte, trahissant chez le commandant en chef de notre dernière armée des préoccupations politiques indignes d'un soldat, ou tout simplement d'un homme d'honneur, Metz capitulait avec trois maréchaux, cinquante generaux, plus de 6,000 officiers, 173,000 hommes de troupe, toutes les munitions et tous les drapaux (27 octobre Les habitante de Metz ne purent cacher leur ressentiment d'une pareille conduite et le maréchal Bazaine, le vieux soldat, dut fuir en toute hâte, le jour même, la ville qu'il venait de livrer à l'ennemi, et la France qu'il avait trahie. fi demeura quelque temps en Angleterre, où il écrivit un mémoire justificatif dans lequel il rejetdt sur son conseil de guerre la responsabilité de la caprtulation, Appele à deposer dans l'enquête sur les actes du gouvernement de la Défense nationale, il revint en France au mois d'août 1871. Cependant une grande agitation régnait à Metz, où des pétitions se couvraient de signatures, pour demander que Bazaine fût traduit devant un conseil de guerre; en même temps paraissait un livre écrit avec une bonne foi évidente, sans passion et qui pourtant constituait un acte d'accusation veritable contre le commandant de l'armée de Metz ce livre Metz, campagne et négociations, par Un officier supérieur, avait pour auteur le colonel d'etat-major d'Andl.m (V. ce nom), aujourd'hui général et sénateur. Le conseil d'enquête sur les capitulations s'emut; il examina l'affaire do Metz; et, sur ses conclusions, le maréchal futdefere à un conseil de guerre, créé par loi spéciale, et dont le duc d'Aumale fut nommé le président, et emprisonne préventivement à Versailles. L'tnstruction ordonnee par décision minioterielle du 7 mai 1872, fut confiee au general de Rivière, et commença aussitôt; mais ce n'est que le 6 octobre 1873 que la conseil de guerre ouvrit ses séances au grand Trianon. Le 10 décembre suivant il prononçait son arrêt, et le maréchal Bazaine, reconnu coupable, était condamné à la peine de mort et i la dégradation militaire. Mais sur le recours des membres du conseil, le président de la Republique commuait cette peine terrible en celle de vingt ans d'emprisonnement daue une forteresse.

Degradé, toutefois sans la cérémonie humiliante qui accompagne ordinairement l'application de cette peine, l'ex-marechal fut envoyé à l'ile Sainte-Marguerite pour y subir les vingt années de prison auxquelles il avait ete condamné. Il y demeura neuf mois, jouissant d'autant de liberté qu'en pouvait comporter la situation, à peine surveille, dans la société constante de sa femme, de ses enfants et de son ancien aide de camp le colonel Villette, et recevant toute sorte de visites. Cependant, sous le prétexte que la santé de ses enfants souffrait de cette contrainte relative, M** Bazaine quitta l'ile et 6t des demarches auprès du maréchal-président pour obtenir une nouvelle commutation l'exil au lieu de l'emprisonnement. Ene échoua, et alors germa dans son esprit le projet de faire evader le prisonnier. Le dimanche 9 août 1874, Bazaine avait passé la soirée avec le colonel Villette; le lendemain, une corde pendait du parapet de la forteresse vers la mer: le prisonnier s'etait evadé. Il fut reconnu ensuite, ou tout au moins admis, que Mme Bazaine et son jeune cousin avaient attendu le fugitif dans une barque amenee au pied du rocher, l'avaient pris à bord au moment où il arrivait à l'extremité inférieure de la corde bien qu'il ait paru douteux qu'un corps du poids de celui du maréchal ait pu, sans accident, prendre cette voie aerienne et conduit à bord d'un navire génois qui stationnait près de là dans ce but. C'est ainsi que l'ex-marechal put gagner l'Italie, puis l'Allemagne il était à Cologne le 14 août de là il passa en Ang eterre; enfin il arrivait à Madrid, où il sinstallait, le 17 novembre 1874. Au mois de septembre precedent, il avait adressé au New York Herald une longue lettre justificative de sa conduite lorsqu'il commandait devant Metz. Cette apologie, fort commentée par toute la presse européenne et américaine, ne lui gagna pas de nombreux partisans. Lorsqu'il traversait l'Italie en fugitf, il ai ait ose écrire au prince Humbert, en lui rappelant certains circonstances dans lesquelles ils s'étaient jadis rencontres. Le prince ne lui repondit pas. Partout sur son passage, il ne rencontrait que le mépris en Allemagne même l'accueil sympathique, en apparence, dont il fut l'objet de la part d'un officier géneral n'eut point d'eclro et cette sympathie elle-même lui était manifestée d'une manière fort suspecte. Il offre son épee au gouvernement de Madrid, qui la refuse; on a affirmé qu'après ce refuq il serait aile en essuyer un autt auprès de don Carlos. mais rien ne prouve qu'il ait fait cette démarche et pour ne pas accabler un coupable, nous en rejetons l'hypothèse. Enfin, d'humiliations en humiliations, celui qui aurait pu être le premier dans son pays, fut bien force de reconnaître qu'il était regardé comme le dernier partout. Le correspondant d'un journal de Paris, qui le vit au printemps de i886, à Madrid, assure que l'ex-maréchal juge la France injuste et surtout peu genéreuse à son egard.

BAZALGETTE, sir JOSEPH WILLIAM, ingénieur anglais d'origine française, né i1 Enfield (Middlesex) en 1810. 11 fit ses études dans des écoles pirticulieres, devint élève de sir John Mac Neil, et commença les affaires pour son propre compte en 1842. Quelques travaux de

drainage exécutés avec succès, en 1848, dans le nord de l'Irlande commencerent sa réputation, puis, ayant pratique pendant quelque temps à Londres, comme ingénieur ciml, il succéda à M. Frank Forster, comme ingenieur attaché à la commission métropolitaine des égouts. Il prit, en cette qualité, une part active à la dispute soulevée entre le Comité de salubrité et les ingénieurs relativement au meilleur système de drainage et d'approvisionnement d'eau potable des villes. Ayant déjà construit trois cents milles d'égouts dans Londres, il fut nomme, au concours public. ingénieur en chef du bureau des travaux de la metropole, et exécuta, en cette qualité, les immenses travaux de drainage de Londres. Comme ingénieur consultant, il a rédigé des rapports sur les plans des travaux de drainage de Port-Louis (Maurire), de Pesth (Hongrie), de Glasgow, Dublin, Belfast, Bruxelles, Oxford, Cambridge, Saiot-Leonards. Folkestone, Norwich, Cheltenham, Weston-super-Mare, etc. Il pratiqua des tranchées souterraines, pour y placer les tuyaux à gaz et à eau, sous les nouvelles grandes voies de la metropole, de manière à ne point dépaver et ne point entraver le trafic; il dessins et exécuta les quais de la Tamise, sur la rive nord du fleuve, de Westminster au pont de Blackfriars, et sur la rive sud, du même point au Waux-Hall, ainsi que de l'hôpital de Chelsea au point de Battersea il a également exécuté beaucoup d'autres travaux du même genre, et rédige une sorte de code des règles de la construction des ponts et de la modification du tracé des rues. M. Bazalgette est décoré (companion) de l'ordre du Bain. Il a ete fait chevalier par la reine, au château de Windsor, le 12 mai 1874. BAZILLE, AUGUSTE ERNEST, organiste et compositeur français, ne à Paris le 27 mai 1828, entra très jeune au Conservatoire, où il remporta successivement les premiers prix de solfège en 1841, d'harmonie et d'accompagnement en 1845, de fugue en 1846, et d'orgue en 1847. En 1848, il obtint un concours ouvert par l'Institut le premier second grand prix de composition musicale, et entra peu après à l'Opera-Comique en qualité d'accompagnateur. Premier chef du chant à ce theâtre, aujourd'hui, il tient en outre le grand orgue de l'eglise SteElisabeth. M. Bazille est auteur de nombreux couplets de vaudeville, de quelques mélodies vocales, de reductions d'un grand nombre de partitions pour le piano et a collabore à la Poularde de Caux, operette en un acte, jouée au Palais-Royal.

BAZILLE, JEAN FRANÇOIS GASTON, homme politique français, ne à Montpellier le septembre 1819. Avocat du barreau de Montpellier, M. Gaston Bazille s'est toute sa vie occupé d'études et de pratique agricoles, et surtout viticoles, et est en conséquence président de la Societé d'agriculture de l'Herault, membre du Conseil supérieur de l'agriculture et de la Commission du phylloxera et membre associé de la Société nationale d'agriculture de France. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1875. Aux élections du 5 janvier 1879 pour le renouvellement de la première série des membres du Sénat, M. Gaston Bazille a été élu en tête de la liste republiraine de l'Herault. Il siège à gauche, M. Bazille a toutefois voté contre la loi sur l'expulsion des princes. BAZZINI, ANTONIO, célèbre violoniste et compositeur italien, ne à Brescia, le 10 mars 1818. Des l'âge de treize ans, il publiait sa première composition et à dixsept avait déjà fait exécuter six ouvertures à grand orchestre au théâtre de krescia. Nommé maitre de cha- pelle à l'église San Filippo, vers cette époque, il écrivit une Messe pour la semaine sainte et des Vêpres u grand orchestre. A Parme, en 1836, il joua devant Paganini, qui, enchanté de son jeu, le pressa dans ses bras en l'engageant à voyager au plus vite. (Viagçiate subito!) L'année suivante il était à Milan, où il se fit entendre ù la Scala, « au Casino dei nobili » et ailleurs avec un grand succès, publia diverses compositions pour le violon, des romances, etc.. et fut le promoteur des sociétés ques, principalement celles de Beethoven, qu'il admira:t par-dessus tout. En 1840, l'avocat et professeur d'éloquence Buccelini, qui était son parrain, le mit en état de faire un grand voyage; il visita Venise, Trieste, Dresde, Vienne, Berlin (ou il reçut la grande médaille d'or du mérite dans les arts), Pesth, Varsovie, etc., se faisant tour à tour applaudir comme virtuose et comme compositeur. De retour en 1846, il parcourut l'Italie entiere, sauf la Sicile, dans une marche triomphale; puis, il visita la France et l'Espagne dans les mêmes conditions, toutes les sociétés philarmoniques s'empressant à se l'associer. Il était à Paris en 1852, et s'y fit entendre au Théâtre-Italien et au Gymnase. Revenu dans son pays. M. Bazzini s'occupa plus sérieusem*nt de composition. Il a donné à la Scala, de Milan, en janvier 864, un opera: Turandos, qui n'a pas réussi. C'etait le debut en ce genre de ce grand artiste, qui, n'etant plus un jeune homme, ne jugea pas à propos de renouveler l'experience et regretta sans doute de ne l'avoir pas tentee plus tôt. Il a été nomme, en 1872 professeur de de Milan. — On cite tout particulièrement, parmi les compositions que M. Bazzini a écrites pour le violon sa deuxième fantaisie sur la Sonnambula, une fantaisie de concert sur Il Pirata, le Carillon d'Arras, air flamand varie; fantaisie sur la Straniera, un concerto militaire, des morceaux fantastiques, des sonates. On lui doit également quelques compositions vocales: Il Povero fanciullo, Chi ami ? Ostriche-del fusaro, etc., et des psaumes. principalement celui de la Résurrection du Christ; des symphonies-cantates, des ouvertures, notamment celle de Saül, etc., etc.

BEACH, sir MICHAEL EDWARD HICKS, baronet, homme d'Etat anglais, né Londres en 1837. D'Eton, on il commença ses études, il fut envoyé à Oxford, Christ-Church, où il prit ses grades, en 1858 de bachelier, et en juin 1861 de maitre es arts. En juillet 1864,

il fut élu membre de la Chambre des communes par le district est du comté de Gloucester, comme candidat conservateur en quelle qualité il continue de representer ce district. Il a été secrétaire parlementaire du Comité de la loi des pauvres, de février à décembre 1868, sauf pendant quelques semaines où il remplit les fonctions de sous-secretaire d'Etat au département de l'Interieur. Au retour au pouvoir du parti conservateur, en février 1874, sir M. H. Beach a été choisi comme Chief secretary pour l'Irlande. Entré dam le cabinet à la modification qui eut lieu le 16 août 1876, il remplaça lord Carnarvon, démissionnaire, au ministère des colonies, en février 1878. En avril 1880, il quitta le pouvoir aveses collègues. Il reprit son portefeuille dans le cabinet Salisbury, en juin 1885, pour le perdre de nouveau le 1er février 1886, lorsque 1 annonce du bill de suppression de la Ligue nationale irlandaise, faite à la Chambre par sir Michael lui-même, ayant detache les 86 députes parnellistes des intérêts du gouvernement conservateur, celui-ci, se trouvant en minorité, dut céder la plal'e aux libéraux. Sir M iehaël H. Beach est magistrat et deputelieutenant du comté de Gloucester Après la dissolution de la Chambre des Communes (juin 1886), il a été reelu avec 2,018 voix de majorite.

BEALE, LIONEL SMITH, savant médecin anglais, né à Londres en 1828, a fait ses études au Collège du roi, où il est aujourd'hui professeur de pratique medicale après y avoir occupé la chaire de physiologie générale et d'anatomie pathologique, et médecin principal de l'Hôpital. Il a été élu, en 1859, membre du Collège des médecins; il est, en outre, fellow honoraire du Collège du roi, membre de la Société royale de Londres, de la Société medr cale de Suède, des Sociétés micrographiques de NewYork et do Californie, ainsi que d'un grand nombre d'autres sociétés médicales et savantes, tant nationales qu'étrangères, et auteur d'un grand nombre d'ouvrages sur la médecine, la physiologie, l'anatomie, la chimie médicale, la micrographie, etc., parmi lesquels nous citerons the Microscope in it8 applications to practic il medicine (1855); How to work with the microscope (Manière d'operer avec le microscope, 1857); the Structure of the tissuea of the body (Structure des tissus du corps); the Anatomy of the liver (Anatomie du foie) Urine, urinary deposits, etc. (De l'urine, dépôts urinaires, calculs, 1860, ouvrage traduit en français Protoplasm: or life, matter and mind (Forme primitive ou vie, matière et esprit); Desease germs, their supposed and real nature, etc. (Des germes de maladie et de leur nature réelle ou supposée); Lije theories, their influence upon religioua thou,qht (Théories de la vie, leur influence sur le sentiment religieux, — 1871); the Mystery of life Facts and arguments aqainat the physical doctrine of vitality, in reply to Dr Gull (le Mystere de la vie fa ts et arguments contraires à la doctrine médicale de la force vitale, réponse au D' Gull, i871) the Physiological anatomy and phyviology of man (Anatomie phvsiologique et physi logie de l'homme), en collaboration avec le U° Todd et M. Bowman. a, en outre, présenté à la Société royale divers mémoires sur des questions de physiologie et d'anatomie médicales, etc., lesquels ont été publiés dans les PAilosophical Transactions et dans les Proceedinga de ladite societé a été rédacteur en chef des Archives of Medicine, et a collaboré à la Lancet, au Medical Timea and Gazette, à la Meuical and chirurgical Review, au Mécroscopical Journal, etc.

BEAUCHAMP (de), Loms EVARISTE ROBERT, maître de forgea et homme politique française, né à Lhommaize; (Vienne) le ter avril 1820. Devenu maire de sa commune natale, il fut élu, en 1846, conseiller genéral de la Vienne pour le canton de Lussac, devint vice-président do ce conseil et entra en 1854 au Corps législatif, comme candidat officiel dans la premiere circonscription de la Vienne, en quelle qualité il fut réélu en 1857, 1863 et 1869. Dans cette dernière session- du régime impérial, M. de Beaurhamp fut élu secrétaire du Corps législatif. Rentré dans la vie privée après la chute de l'Empire, M. de Beauchamp échoua dans une élection partielle pour l'Assemblée nationale qui eut lieu dans la Vienne en 1874, mais il fut élu député de l'arrondissem*nt de Montmorillon le 20 février 1876 et reelu le 14 octobre 1877; il échoua de nouveau aux élections générales du 21 août 188f. Porté aux élections sénatoriales du 8 janvier 1882, il n'obtint au premier tour qu'une minorité peu rassurante et se retira au second tour devant la candidature du général de Ladmirault. Sa persévéran e fut enfin récompensée, et il fut élu sénateur de la Vienne à une élection complémentaire. M. de Beauchamp est commandeur de la Légion d'honneur. depuis 1869. BEAUJOINT, Jules, publiciste et romancier franç,is. ne en 1830 à Grandpré (Ardennes). Il débuta en 1848, étant encore au collège, dans le Propagateur des Ardennes. Compromis après le coup d'Etat et réfugie en Belgique, il ré ligea pendant trois ans, à Bruxelles, un journal socialiste. Ses arti les, la publication du recit de la grande évasion des 21 de l'Ile du diable et ses révélations sur le pénitencier de Cayenne, le firent bannir de Belgique par ordonnance royale. Rentré à Liège pour y voir Blanqui, il fut arrêté et condamné pour rupture de ban. Les démocrates belges protestèrent contre sa condamnation. Rentré à Paris, à tous risques, en 1863, M. Jules Beaujoint ne s'occupa plus que do littérature. Il publia un grand nombre de romans, dont quelques-uns ont eu un succes de lecture. Nous citerons: les Nuita de Paul Niquet; les Oubliettes du Grand Châtelet; la Belle Bordelaise; les Mémoires d'un agent de police; l'Histoire des Tuileries; l'Histoire du Palais-Royal; Cap-touche, roi des voleurs; le Capitaine Mandrin, l'Auberge de Peirebeilhe. Plusieurs de ces ouvrages sont signes du pseudonyme de a Jules de Grandpré. » M. J. Beaujoint appartient depuis 1867 à 1u Société des gens de lettres.

BEAUMONT (de), CHARLES FRANÇOIS EDOUARD, peintre

français, élève de Boisselier, né à Lannion (Côtes-du-Nord) en 1820. Il debuta de bonne heure au Salon, par des paysages, tout en s'occupant activement de l'illustration d'ouvrages de librairie, notamment de l'édition de NotreDame de Paris publiée par Perrotin en 1845. On rite parmi les expositions de cet artiste, qui a aborde tous les genres les Ecueila de la vie (1855); les Femmes chassant la vérité (l864); Andromède (1866); Circé (1867); la Part du Capitaine, Léda (l868); Quærens quem devoret, les Femmes sont chères (1870); la fin d'une chanson, « Où diable va-t-il se nicher? » (1873); Bête comme une oie, Tête folle (1874); Au soleil (f875); A qui parler (1876); des aquarelles, lithographies, etc. b1. dé lieaumont a obtenu une medaille en 1870, une médaille de 2' classe en 1873 et la croix de la Légion d'honneur en 1877.

BEAUQUIER, CHARLES, littérateur et homme politiyne français, ne u Besançen le 19 derembre 1833. Il fit ses études littéraires en province, puis vint à Paris où, tout en suivant les cours de l'Ecole de droit, il se faisait admettre à l'Ecole des chartes. Reçu archiviste-paléographe, il s'occupa de journalisme, de critique musicale principalement, mais ne tarda guère à faire aussi de la politique, et de la politique democratique. Il collabora d'abord au Figaro hebdomadaire, au Ménestrel, à la Gazette musicale; puis à la Tnibune hebdomadaire, au Reveil, etc. Il fonda ensuite le Doubs, à Besançon. Nommé sous-préfet de Pontarlier le 6 septembre 1870, M. Beauquier donnait sa démission apres la signature du traite de paix et allait à Besançon prendre la direc. tion du Républicain de l'Est, tué prematurément sous les condamnation; il fonda alors la Fraternité (1875). M. Beauquier faisait partie du Conseil genéral du Doubs depuis 1871 et du Conseil municipal de Besançon depuis 1873, lorsqu'il fut élu député de l'arrondissem*nt dont cette ville est le chef-lieu, le 20 avril 1880. Il donna alors sa démission de conseiller municipal et vint prendre place à la Chambre sur les bancs de t extrême gauche, aux actes parlementaires et extra parlementaires de laquelle il s'assoria franchement; réélu en 1881, au scrutin de ballottage du 4 septembre, M. Beauquier était elu député du Doubs sur la liste républicaine unique, le 4 octobre 1885. 1\ a voté l'expulsion totale des princes. M. Beauquier, entre autres, est l'auteur d'un projet d'abolition des titres de noblesse que la Chambre a refusé de prendre en considération (26 juin 1886). Il a publié Notice historique et pittoresque sur le Raincy (1865J; Philosophie de la musique (1866); le Drame de la mutique (1868); les Dernières campagnes dans l'Est (1877); et a donné une édition annotee du Théàtre de Beaumarchais (1872, 2 vol.)

BEAUREGARD (de), PIERRE GUSTAVE TOUTANT, grneral americain confederé, né à la Nouvelle-Orléans (Louisiane), d'une famille d'origine française, en 1818. Il entra en 1833 à fAcademie militaire de West Point, d'où il sortit officier en 1835. Incorporé d'abord dans l'artillerie, il quitta ensuite rette arme pour le génie. Il servit avec honneur dans la guerre du Mexique (1847), et y fut deux fois blessé. Promu au gra le de capitaine du génie en 1853, il fut charge de diriger les travaux de construction des édifices du gouvernement à la Nouvell -Orléans, notamment l'hôtel de la Monnaie et celui de la Douane, ainsi que ceux des fortifications élevées sur la côte du Golfe. En janvier 1861, il fut nomme directeur de l'Académie militaire do West Point, et conserva ce poste cinq jours (du 23 au 28 janvier). C'était l'époque de la rupture entre le nord et le sud des EtatsUnis. M. Beauregard ayant donné sa démission alla rejoindre l'armee confédérée et ouvrit les hostilités par le bombardement du fort Sumter (12 avril 1861). L'armée confédérec s'organisa alors, et M. Beauregard fut nommé général provisoire. Il commandait en cette qualite les troupes confedérées à la bataille de Bull Run (21 juillet), ou elles remportèrent sur les fédéraux une victoire complete et qui eut été décisive, si leur général avait su profiter de la panique que ce premier echec avait provoqué chex leurs ennemis. Il commandait en second, sous le général Sydney A. Johnston, à la balaillo de Shiloh, ou de Pittsburg Landing (6 avril 1862). Pendant l'été et l'automne de 1863, il defendit avec succès Charleston assiégee par le général Gilmore, grâce aux fortifications qu'il y avait fait elever. Il eut ensuite à détendre Richmond, menacee par le général Butler, qu'il battit à Drury's Bluff, le 12 mai 1864. Il avait reuni son armée à celle du général Joseph E. Johnston, à l'époque de Ia reddition de ce général, en avril 1865. A la fin de la guerre, il avait atteint le grade de genéral au service actif, le plus haut de l'armée, équivalant à celui de maréchal de France. Après le rétablissem*nt de la paix, le général Beauregard rentra dans les Etats du Sud, où il possède une riche plantation près de la Nouvelle-Orléaus. est directeur des lignes de chemins de fer de la Nouvelle Orleans, Jackson et Mississipi, et a été pendant plusieurs années l'un des administrateurs de la loterie d'Etat de la Louisiane.

BEAUSSIRE, EMILE JACQUES ARMAND, écrivain et homme politique français, né à Luçon (Vendée), le 26 mai 1824, fit ses éludes au collège de sa ville natale, à Bourbon-Vendée (La Roche-sur-Yon), et enfin à Paris au college Louis le Grand. Entré à l'Ecole normale en 1844, il fut reçu agrége de philosophie en 1848, et docteur es lettres en 1855. M. Beaussire a été successivement professeur dans divers lycées de province, et professeur de philosophie au collège Rollin et au lycée Charlemagne à Paris. Elu representant à l'Aasemblée nationale par le département de la Vendée, aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, il prit place au centre gauche. Reelu, au scrutin de ballottage du 5 mars 1876, par la deuxieme circonscription de Fontenay, M. Beaussire échoua le 14 octobre 1877; mais la Chambre ayant annulé l'élection de son concurrent, M. Alfred Leroux, bonapartiste, l'election du 2 février

1879 qui s'ensuivit lui fut de nouveau favorable. Il ne s'est pas présenté aux élections de 1881 et de 1885. — On doit à M. Beaussire, outre ses deux thèses de docto rat: Lectures philosophiques, ou Leçons tirées des auteurs dont l'étude est prescrite par l'Université (1857); Notice sur un manuscrit inédit de la bibliothèque de Poitiers (1864); Antécédentç de l'Hégélianisme dans la philosophie française (1865); la Liberté dans d'ordre intellectuel et moral (1866J, ouvrage couronné par l'Académie La guerre étrangère et la guerre civile (1871). Il a collaboré au Temps, à la Revue politique et littéraire, à la Revue des Deux Mondes, aux Comptes rendus de l'Académie des sciences morales et politiques, etc. Il a été élu membre de ce dernier corps savant, en remplacement de Bersot, le 22 mai 1880.

BEAUVALLET, LÉON, romanrier et auteur dramatique français, fils du célèbre tragédien mort en 1873, est ne à Paris en 1829. Il débuta de bonne heure, tant dans les journaux qu'au théâtre, et publia notamment: les Femmes de Murger, avec illustrations de M. Emile Bayard (1851); Rachel et le Nouveau-Monde, relation humoristique d'une tournée en Amérique entreprise par l'illustre tragédienne en 1855 et dans laquelle il l'avait accompagnée (1856); les Femmes de Victor Hugo, illustrations de Gavarni, Doré, etc. (1862) les Drames de Montfaucon (1864), et quelques autres romans plus dramatiques que vraisemblables insérés principalement dans les petit* journaux populaires illustres. Il a donné au théâtre, le plus souvent avec la collaboration d'auteurs divers et surtout de son frère M. Frantz Beauvallet les F'emmes de Gavarni (1852); Sur Terre et sur Mer,. 1 acte (1854); le Roi de Rome, drame, 5 actes, la Mariée est trop belle, comédie (1855); le Guetteur de Nuit, opera bouffe (1856); Je ne mange pas de ce pain-là et le Signot Pulcinella (1857); la Fille du Chansonnier, drame, 3 actes; Ninon et Ninette, vaudeville (1858); A Chaillot l'Exposition! (1867); le Crime de Fa.erne, drame, 7 tableaux (1868); les Quatre Henri, drame, 6 actes, et le Sacrilège, drame, 5 actes (1869); le Fils d'une Comédienne, drame, 5 actes (1874); les Femmes de Paul de Kock, pièce, 9 tableaux et Auguste Manette, drame 5 actes (1875); les Jolies Filles de Grévin, pièce, 5 actes et Loup y es-tu ? revue (1876); la Vicomtesse Alice. drame, 5 actes 4a Belle Polonaise, pièce, 3 actes les Mille et une Minutes, féerie, 5 tableaux (1882), et

BECEL, JEAN MARIE, prélat français, évêque de Vannes, ne à Beignon (Morbihan), le 1er août 1825; commença ses études au petit séminaire de Sainte-Anne. pt alla les achever au grand séminaire de Vannes. Sorti sous-diacre, en 1846, du grand séminaire, il remplit les fonctions de précepteur particulier dans diverses familles jusqu'en 1859. Il avait été ordonné prêtre en 1851. Nommé, en 1859, vicaire de la Trinité à Paris, par l'influence du cardinal Morlot, il retournait à Vannes, comme chanoine, curé-archiprêtre de la cathédrale, en 1864, et était nommé peu après vicaire général. L'evèque de Vannes, Mgr Cazailhau, ayant donne sa démission, M. Recel fut nomme à sa place, par décret du 30 décembre 1865, et sacré à Paris, à l'église Notre-Dame des Victoires, le 25 juillet suivant. En 186', il prêcha la carème, dans la rhapelle des Tuileries, en présence de la famille impériale. Mgr Bécel assistait au concile du Vatiran, parmi les plus fermes appuis de la papauté infaillible. Aux élections générales du 20 février 1876, Mgr Bécel s'est signalé par son hostilité envers la candidature de M. fabbe Cadoret et l'appui utile qu'il n'hésita pas à donner ouvertement à son concurrent, M. le comte de Mun, dont l'élection examinée par la Chambre, le 24 mars 1876, donna lieu à une enquête dont les conclusions, l'invalidation de M. de Mun, furent adoptées dans la séance du 13 juillet suivant. Mgr Recel est chevalier de la Légion d'honneur, depuis 1867 il a été nommé la même année membre de l'Académie catholique de Rome. On lui doit quelques petit* traités d'éducation religieuse écrits au temps de son préceptorat.

BECHARD, FRÉDÉRIC, écrivain français, né à Nimes, le 28 novembre 1824; fit ses études à Paris, au college Henri IV, suivit les cours de l'Ecole de droit et se fit admettre au barreau en 1846. Des l'année suivante, il débutait au théâtre par une comédie en 3 actes: les Tribulations d'un grande Aomme (Odéon, 1847). Après la révolution de février, il fut envoyé comme sous-préfet à Lectoure (1849), puis à Montargis (1850). Rendu à la vie littéraire, il fut tour à tour collaborateur de l'Artiste, la Mode nouvelle, la Revue de Paris, le Correspondant, la Patrie, la Gazette de France, le Français, etc. Il a donné au théâtre, outre la pièce citée plus haut: les Déclassés, comédie en 4 actes (Vaudeville, 1856); le Passédune femme, 4 actes (Odéon, 1859); et publié: De la famille, mémoire couronné par l'Académie du G1rd (1850); les Existences déclassées, nouvelles (1859); l'Echappé de Paris (1861); Jambe d'Argent (1865); les Corbeaux du Gévaudan (1867); les Traqueurs de dot, avec M. de Pontmartin (1869); Souvenirs d'un page du czar Nicolas (1870), avec le prince Lnbomirsky; les Etats du Lauguedoc (1871); De Paris à Constantinople (1872), etc.

BECLARD, JULES, médecin et physiologiste français, fils du célébré anatomiste P.-A. Béclard, est né il Paris le 17 décembre 1818. Ayant fail ses études médicales à Paris, il lutnomméintcrne à l'asile de Charenton, se fit recevoir docteur en 1842 et agrégé d'anatomie en 1845. Collaborateur de la Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie, il publia en 1851 une nouvelle édition des Elements d'anatomie nénérale de son père, augmentée de nombreuses additions et, à partir de la quatrieme édition (t865), d'un Précis d'histologie. On a, en outre, de M. J. Béclard Hygiène de la première enfance (1852, in-12); Traité élémentaire de physiologie humame, coinprenant les principales notions de la physiologie conaparée (1855), ouvrage traduit dans la plupart des langues europeennes; le, Systeme cartilagineux (1864). M. J.

Béclard a traduit en outre, avec M. Marc Sée, les Eléments d'histologie humaine, de Knelliker, et collaboré nu Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales du Dr A. Dechambre, aux Mémoires de d'Academie de médecine, etc. Elu membre de l'Academie de médecine en 1860, il en est le secrétaire perpétuel depuis 1862 et, outre la lecture de divers mémoires, a prononcé devant cette assemblée savante les éloges de Gerdy (1867), de Rostan (1868), de Velpeau (1869), do Trousseau (1870), Cruveilhier (1875), etc. Il a ete appelé, en 1872, à la chaire de physiologie de la Faculté de médecine, dont il est devenu d"yen en 1886. M. J. Béclard a été elu, le 15 octobre 1871, conseiller général de la Seine pour le canton de Charenton. Aux éleotfons sénatoriales de janvier 1876, le nom de M. Jules Béclard parut sur une liste proposée par le Journal des Débats, mais l'honorable conseiller général, dans une reunion détecteurs sénatoriaux, désavoue ce journal dont la liste mêlait son nom à des noms beaucoup trop « conservateurs » sa candidature, franchement républicaine, fut toutefois ecartée. Officier de la Légion d'honneur depuis 1867, M. J. Béclard a été promu commandeur de l'Ordre en 1886.

BECQUEREL, ALEXANDRE EDMOND, physicien français, ne a l'aris le 24 mars iS2o. Admis a l'Ecole polytechnique en 1838, il ne prof'ita pas de cette admission et devint aide-naturaliste au Muséum, puis professeur de physique au Conservatoire des Arts et Metiers et al'Institut agronomique de Versailles. Collaborateur de son père, il l'assista dans ses plus importantes recherches ainsi que dans la préparation de quelques-uns de ses ouvrages. M. Edmond Becquerel est membre de l'Academie des sciences. Il a été nommé, le il août 1876, membre de la commission chargée de l'étude des questions relatives à l'organisation de l'Institut agronomique, dont il devint professeur; il a en outre remplacé son pere, decédé, à la chaire de physique appliquee à l'histoire naturelle du Muséum, en 1878.- On lui doit Elements de physique terrestre et de météorologie, avec M. A. C. Becquerel (1847); Mémoire sur les lois qui président il la décomposition électro-chimique des corps (1849); Re' cAerches sur les effets électriques produits au contact dee corps solides et liquides en mouvement (1855); Traité de l'électricité et du magnétisme, avec son pere, A. C. Becquerel (1855-56, 2 vol.); Résumé de l'histoire de l'électricité et du magnétisme (1858), avec le même la Lumière, ses causes et ses effets (1867-68, 2 vol.); les Phénomènes lumineux de l'atmosphère (1873); Des for- ces physico-chimiques et de leur intervention dans la production des phénomènes naturels (1875); de nombreux Mémoires ou Notes relatifs à des recherches sur l'electricite, le magnétisme, l'analvse spectrale, etc., faits seul ou en collaboration, et inséras pour la plupart aux Comptes rendus de l'Académie des sciences. M. Edm. Becquerel est commandeur de la Légion d'honneur depuis le 29 décembre 1881.

BEECHER, HENRY WARD, théologien et célèbre pre fi eatcur américain, ne à Litchfïeld (Gonnecticut) le 24 juillet 1813. Il fit ses études au rollege d'Amherst, où il reçut son diplôme en 1834, puis étudia la theologie. Il s'etablit d'abord, ses études terminées, comme ministre presby- terien, à Lawrenceburg (Indiana) en 1837, puis, en 1839, a Indianopolis; il devint enfin pasteur de l'église de la, Congrégation de Plymouth, à Brooklyn (New-York) on 1847. A dater de son etablissem*nt à Brooklyn, M. Beecher sut rassembler autour de lui le plus nombreux auditoire qu'aucun prédicateur américain eût jamais vu. Son église, qui peut contenir aisément 3,000 personnes, est non seulement pleine, quelque soit le temps, lois qu'il doit prêcher, mais ce chiffre est souvent double et des centaines de personnes se trouvent forcées de renoncer à entrer, pour être venues trop tard. It est inutile d'insister sur les causes d'un tel succès, qui ne s'est point dementi depuis quarante ans, malgré bien des traverses, bien des tentatives malveillantes, suscitées peutêtre par l'envie, et dont nous aurons à nous occuper tout à l'heure. Le genre d'eloquence de M. Beecher n'a aucun point de comparaison chez nous: il jomt a une rare énergie, la plus grande puissance de pathetique, l'ironie sanglante ou la plaisanterie Gne semées de saillies humoristiques inattendues; il pousse l'art de la description orale au dernier point de parfection; enfin sous sa parole chaude et entraînante, il tient littéralement son auditoire subjugué, pantelant. Il a, en d'autres temps, fait servir ce don precieux de l'eloquence au mouvement anti-esclavagiste, auquel le livre de sa sœur, Mme Beecher-Stowe la Case de l'oncle Tom, apporta incontestablement un si grand secours. M. Henrv W. Beecher n'est pas seulement un grand orateur, il possède au plus haut point la faculté du travail infati gable, et s'occupe en conséquence d'une foule de choses étrangères à son ministère. Etant dans l'Indiana, il etait rédacteur en chef d'un journal agricole et se livrait en grand à la culture des fleurs. A Brooklyn, il prit la parole, en dehors de son église, un peu partout, parlant en faveur de la paix, de la tempérance, et sur une foule de sujets populaires à l'ordre du jour. Dès que le journal l'Indépendant fut fondé (1858), il fut un de ses collaborateurs les plus assidus; il en fut rédacteur en chef de 1861 à 1863. De 1870 à 1880, il fut rédacteur en chef d'un journal religieux hebdomadaire de grand format l'Union chrétienne, quoique n'ayant pas cessé de collaborer à une foule de publications périodiques littéraires ou religieuses. Il possède une galerie de tableaux et de sculptures très remarquable et, à sa campagne de Peekyhill, il cultive les plus vastes, les plus beaux et les plus variés jardins fleuristes des Etats-Unis. M. Beecher a fait deux voyages en Europe; pendant le dernier (en 1864), il fit de nombreux discours, dans les principales villes de la Grande-Bretagne, sur les questions que soulevait la guerre de Sécession, alors en pleine activité, Il en a entrepris un troisième en 1886. Le 18 juin, il quittait New-York pour Lherpool sur le steamer Etrurie,

escorté par toute la congrégation de l'église de Plymouth, réunie dans un grand bateau, jusqu'à SandyIlook. On peut juger à ce trait en quelle estime cette congrégation tient son pasteur.

IW paroissien de M. Beecher fondait en à l'Erole de tbeologie du collège d'Ytle, une chaire de lectures S;tr les meilleures méthodes de Prédication, à la condifi, n qu'elle serait occupée par le célèbre prédicateur de Brooklyn. Il y donna sa première série de lectures en 1372, et sa dernière en 1874. Ses sermons hebdomadaires de Brooklyn ont été, depuis 1859, reçue llis par la sténographie et publiés, et forment aujourd'hui une collection de vingt volumes portant ce titre: 77se Flymoulh Pulpit (La rhaire de Plymouth). Il a publié eu outre: Discours aux jeunes gens (Lectures to young men); Activité et Paresse (Industry and Idleness); Pensées sur la vie (Life Thouglits) Sermons sur la Liberté et sur la Guerre; Collection de8 hymne. et airs de Plymouth; Vorwood, roman, d'abord publié dans le « New York Le Iger » (1867) Exercices du soir et du matin Sermons (Sermons from published and un published sources f870, 2 vol.); Vie du Christ (1· volume, 1871; 2e vol., 187!); Lectures sur la Prédication, faites au collège d'Yale (1872-74, 3 vol.). etc., etc.

Dans l'eté de 1874, un M. Théodore Tilton, assncié d'abord, puis successeur de M. Beecher à la direction de l'Independant, accusa celui-ri, par la voie de la presse, de rapports criminels avec M-- Tilton. Un romité de la cong égation de Ph mouth s'empara aussitôt de l'affaire, et déclara l'accusation absolument denuee de fondement. En attendant, M. Tilton n'en intenta pas moins un procès rivil à M. Beecher, lui réclamant 500,000 francs de dommages-intérêts. Ce procès a eu ce d-nouement curieux (juillet 1875), qu'apres cent treize inurs d'audience et huit jours consécutifs de deliberalion, le jury ne put s'entendre sur le verdict à prononcer, et que la Cour se trouva contrainte, à la fin, de renvoyer dos à dos plaignant et defendeur.

Orateur très recherché, comme nous l'avons montré, les conférences et les sermons de M. Beecher lui rapnortent un revenu des plus respectables. C est ainsi que les journaux américains annonçaient en 1876 qu'il s'etait angage à faire des « lectures » pendant quatre-vingts soirées de la saison d'hiver 1876-77 moyennant 200,000 fr. (40,000 dollars). prix très rémunérateur à ce qu'il semble. En 1878, M. H. W. Beecher déclara à la Congrégation de Phmouth qu'il ne croyait pas à l'éternité des peines, attendu que rien de plus cruel et de plus faux que la continuité des souffrances quand tout espoir de reforme est perdu ne pouvait être imaginé. Il rendit en conséquence avec l'association des églises congregationalistes en 1882; mais on a vu plus haut que 1 église de Plymouth lui est demeurée fidèle. Il debarquait à Liverpool le juin 1886.

Ses trois frères Edward, Charles et Thomas-Kennikut BEECHER, également pasteurs d'églises congrégatio. nalistes, ont pnblié quelques ouvrages de dévotion. BEECHER-R-STOWE, HARRIET E. Vov. Stowe (dame), H. E. BEECHER.

BEHIC, Louis HENRI ARMAND, administrateur français, ancien ministre, ne à Paris le 15 janvier 1809. Ses etudes terminées et reçu licencié en droit, il fut attarhé dès 1826 à l'administration des finances. Il prit part à l'expédition d'Alger en 1830, comme paveur de l'armée, devint, en 1845, inspecteur général des finances et fit en cette qualite plosieurs voyages aux colonies. A son retour des Antilles, il entrait au ministère de la marine et des colonies comme directeur du controle et de la comptabilite. Elu en i84t, député d'Avesne (Nord), il fut elu en 1849 conseiller d'Et.,t par l'Assemblée legislative. Apres le coup d'Etat de décembre. M. Béhrr reprit la direction des forges et hauts fourneaux de Vierzon, qu'il avait déjà tenue après février, et devint, en 1853, insperleur général du service maritime des Messageries impériales, puis administrateur et président du conseil d'administration de cette compagnie. Le 23 juin 1863, M. Behic était appelé au ministere de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, en remplacement de M. Rouher; démissionnaire au commencement de 1867, il était nommé le même jour (20 janvier) sénateur et grand'croir de la Légion d'honneur. Apres le 4 septembre 1870, M. Behic est rentre dans la vie privee, dont les élections sénatoriales de janvier 1876 l'ont lait sortir de nouveau. hlu sénateur de la Gironde, au troisième tour de scrutin, M. Behic- a pris place sur les bancs du parti de l'Appel au peuple. Son mandat ne lui a pas été renouvelé aux élections du 5 janvier 1879. BELCASTEL (de), JEAN-BAPTISTE GASTON GABRIEL Marie Louis DE LACOSTE, homme politique français, sénateur, né à Toulouse le 26 octobre 18 1; il fit ses études à l'institution des Jésuites de Vaugirard et son droit à Paris, et fut reçu licencié en 1841. Il retourna alors dans la Haute-Garonne, où il s'occupa d'agriculture et de travaux littéraires. Un Discours sur le progrès, écrit pour le concours de l'Académie des jeux floraux, en 1850, ayant été couronné, il devint membre de cette académie en 1853, puis membre de la Société d'agriculture de la Haute-Garonne, à la suite d'articles sur les Ceréales. Pendant plusieurs années, M. de Belcastel a résidé aux îles Canaries il a repris, au retour, ses occupations agricoles et littéraires. Le 8 février 1871, les électeurs de la Haute-Garonne envoyaient siéger M. de Belrastel à l'Assemblée de Bordeaux où il prit place à l'extrême droite. Légitimiste et clérical ultramontain intransigeant, ses actes et ses discours ont toujours été marqués au coin de la plus entière franchise. Il lut le seul membre de l'Assemblée qui vota contre la propossition qui nommait chef du pouvoir executif de la République M. Thiers, bien qu'il ne dût pas rester ie seul a le combattre lorsqu'il il fut au pouvoir. Cet incident sert à fixer le véritable caractère de M, de Belcastel et l'importance de l'abime qui le sépare de ses coreligionnaires politiques. Au mois d'octobre 1871, il envoyait au pupo

une adresse pour protester contre les « usurpations sacrilèges n de l'Italie et reconnaître sur nouveaux frais l'infaillibilité du successeur de saint Pierre. Plua de quarante membres de l'Assemblée signèrent, parait-il, cette adresse avec M. de Belcastel, mais, sauf M. Combier, aucun ne jugea bon de s'en vanter. L'un des promoteurs des pèlerinages de 1873, c'est encore à son initiative et à sa persévérance qu'est due la construction de l'église du Sacré-Cœur sur la butte Montmartre. De même qu'il avait combattu M. Thiers, chef du pouvoir exécutif « de la République », il ne pouvait appuyer le marechal Mac-Mahon en la même qualité, aussi son nom figure t-il parmi les huit qui s'abstinrent dans le vote sur la prorogation des pouvoirs du président de la République. -Lors de la coalition d'une partie de l'extrême droite et des gaurhes en vue des élections des sénateurs inamovibles, M. de Belcastel, fidèle à ses principes. refusa d'y prendre part et, en fait, refusa le siège d'inamovible qui eût été certainement le prix de sa complaisance Il ne fut élu sénateur du département de la Haute-Garonne qu'au troisième tour de scrutin et avec l'appui evident des républicains, qui le lui accordèrent tant à cause de la loyauté de son carartère qu'en haine du bonapartisme. Son mandat expirait en 1579, et il ne lui a pas été renouvelé.

Outre les travaux cités, on a de M. de Belcastel divers ouvrages religieux et politiques, une brochure sur l'Irrigation, une étude sur les Iles Canaries et la Vallée d'Orotava, au point de vue hygiénique (1862); la Citadelle de la liberté, ou la Question romaine au point de vue de la liberté du monde (1867) Ce que garde le Vatican (1871), etc. Ila collaboré à plusieurs journaux ou publications périodiques de province et à l'Univers. M. de Belcastel est décore de l'ordre de Pie IX (2e classe).

BELEZE, GUILLAUME Louis GUSTAVE, professeur et écrivain français, né à Montpellier, le 21 août 1803, fit ses etudes au collège de sa ville natale et fut admis à l'Ecole normale en 1821. Cette école ayant été licenciée en 1823, M. Belèze se voua à l'enseignement libre et n'abandonna cette carrière que pour prendre la direction d'une grande institution à Paris, en 1831. M. Beleze a publié un (Jour8 complet d'enseignement élémtntaire, en 20 volumes, qui eut un très grand succès quelques éditions classiques de textes grecs et latins, avec traductions interlineaires et en regard Jeux des adolescents (1855); un grand Dictionnaire universel de la vie pratique à la ville et à la campagne (1859, 4e édition, 1873) un Dictionnaire des noms de baptême (1863); le Livre des ménages, nouveau manuel d'économie domestique un Diclionnaire d'instruction primaire (f877J, etc. Il a collaboré au Répertoire de littérature ancienne et moderne, et donné la traduction de Jugur!ha aux classiques latins de M. Nisard.—. Retiré de l'enseignement en 1852, M. Belèze a été décore de la Légion d'honneur en 1869.

BELIZAL (vicomte de), Loms ADOLPHE MARIE DE GouZILLON, homme politique français, petit-fils d'un héros de Quiberon, né à Saint-Brieuc, le 6 mars 1834. Conseiller géneral des Côtes-du-Nord depuis 1872, il fut élu député de la deuxieme circonscription de Saint-Brieuc le 21 février 1876 et réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. légitimiste et clérical. M. de Belizal siégea à l'extrême droite de la Chambre, vota et agit en conséquence. Il fut elu député des Côtes-du-Nord le 4 octobre 18b5, en tête de la liste réactionnaire.

BELL, JORN, sculpteur anglais, né à Norfolk en 1811. Il exposa, pour la première fois, à l'Académie rovale, en 1832, un groupe religieux ». Ce groupe fut suivi de une Jeune fille à la fontaine; Psyché enlevée par les Zephyrs; Psyché donnant à manger à un cygne; un Saint Jean-Baptiste. II exposa en 1837 le modele de son Berger tirant sur un aigle, groupe qui fut ensuite expose, en t844, à Westminster Halt et en 1851, à l'Exposition internationale do Londres. En 1841, il exposa sa nux réductions qui en furent faites. La première statue qui fut commandée à M. Bell pour les nouvelles Ghamtires du Parlement est celle de Lord Falkland. On cite encore parmi ses autres œuvres les Enfants dans la forêt une Andromède (bronze) ach tee par la reine Victoria; Sir Robert Walpole, pour Saint-Stephen's Hall; Miranda; Imogène; le Dernier baiser; le Refuge de la colombe; Hérode frappé sur son trone; la Croix de la priere; Una et le lion; Cromwell; le poète James Montgomery, pour Sheffield, etc.; sans compter les bus- tes et les statuettes. A Westminster Hall, en 1844, le sculpteur John Bell exposait un carton intitulé l'Ange à la ('olonne, qui fit partie ensuite drs Compositions d'après la liturgie romaine. Il a exécute le monument de Wellington dans Guildhall, avec les figures colossales de la Paix et de la Guerre; et la statue en marbre de la Science armée, à Woolwich, d'ubord présentee à l'Exposition universelle de Paris. Parmi les travaux publics qui lui furent confies, on doit citer le a Mémorial des Gardes, sur la place de Waterloo, Pall Mall; le « Memorial de l'artillerie de Crime, sur la parade de Woolwich. M. Bell, qui est l'auteur d'un Manuel de dessin à l'usage des artisans, des Premières sensations du goût, des Drames d'Ivan, ete., s'est beaucoup occupé d'art decoratif et a reçu la médaille de la Société des arts en 1859. Il faut citer au nombre des travaux qu'il a exécutés dans ces derniers temps, et dont aucun n'a été prealublement exposé, la statue en marbre de Lord Clarendon, qui se trouve dans le grand salon du Foreign Office, Drowning street. Il a été également employé à l'achevement du monument élevé dans Hyde Park à la mémoire du prince Albert, et dont il exécuta le groupe colossal des Etats-Unis conduisant l'Amérique au Progrès, lequel occupe l'angle nord-ouest de la base du monument. Une réduction en terre cuite de ce groupe était installee au milieu de la section des Beaux-Arts à l'Exposition de Philadelphie (1876).

BELL, ISAAC LOWTHIAN, chimiste et ingénieur anglais, né en 1816. Ayant terminé ses études scientifiques faites à l'université d'Edimbourg, puis à Paris, il entra dans l'établissem*nt de Walker (forges et hauts fourneaux), dont il prit peu après la dire -tion. Il fut attaché, en 1850, aux hauts fourneaux de Washington, dans le comte do Durham, alors dirigés par son beau-père, feu H. L. Pattinson. Il donna une grande extension à cet établissem*nt et fit élever des constructions considérables pour servir à la fabrication de l'oxychlorure de plomb, mordant découvert par Pattinson. Il cessa, en 1873, d'être associé à ces travaux, qu'il il abandonna aux autres gendres de M. Pattinson. Il avait, ave- ses frères, MM. John et Thomas Bell, fondé a Clarence sur la Tees, en 1852, une des premières et, encore aujourd'hui, des plus considérables fonderies de fer de cette rivière, et à laquelle sont réunies d'immenses mines de charbon et de minerai de fer. M. Bell a été un collaborateur assidu de beaucoup de sociétés savantes sur tous les sujets en rapport avec la métallurgie du fer, et a récemment tenté, avec succès, des expériences difficiles et laborieuses sur le phénomène chimique de l'explosion des fourneaux. Il est aujourd'hui alderman de Newcastle-sur-Tyne, où il a rempli les fonctions de shériff, fut élu deux fois maire, et reçut, en cette dernière qualité, les membres de L'Association britannique qui venaient tenir un Congrès scientifique dans cette ville, en 1863. Il a fait partie des jurys des Expositions de Philadelphie (1876) et de Paris (1878), et fut fait officier de la Légion d'honneur à la suite de cette derniere.

M. Bell s'était porté candidat libéral dans le district nord de Durham, pour la Chambre des communes, aux élections générales de décembre 1868. mais il échoua. Aux élections genérales de fevrier 1874. il renouvela sa tentative et fut élu; mais son été tion ayant été invalidée à la suite de protestations des éle 'teurs hostiles sa candidature, ce fut en vain qu'il la reproduisit: il ne fut pas élu de nouveau. Elu enfin par Hartlepool en 1875. il échoua de nouveau aux élections de 1880. M. Bell est membre de la Société Rmale et de beaucoup d'autres sociétés scientifiques nati onales et étrangères. BELLE, ANTOINE DIEUDONNÉ, homme politique fran- çais, ne à Montlouis (Indre-et-Loire) le 8 décembre 1824. nal de cette ville, il devint conseiller municipal et adjoint nu maire. Satisfait alors de fetat de choses existant, il appuya le plébiscite en 1870. Pendant la guerre, il servit dans la mobile comme capitaine. Il devint enfin conseiller général d'Indre-et-Loire en 1871 et maire de Tours la même année. Aux élections pnur l'Assemblpe nationale, M. Belle s'était porte candidat et avait échoue; il se présenta comme candidat nettement republicain le 90 février 1876, dans la première circonscription de Tours, et fut élu; réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il siégea dans les rangs de l'Union républicaine. Enfin il a été élu le 4 octobre 1885, au premier tour, député d'Indre-et-Loire. — M. Belle a vote l'expulsion des princes (projet Brousse).

BELLECROIX, ERNEST, dessinateur et écrivain cynégetique français, né à Alençon le 12 mars 1837: Ses études terminées, il vint à Paris on il se livra au dessin d'illustration, principalement pnur des ouvrages d'histoire naturelle ou de chasse publiés par les maisons Firmin Didot; Hachette, Marne, etc. Longtemps collaborateur, par la plume et le crayon, à la Chatse illustrée, il est devenu, en janvier 1876, le rédacteur en chef de cette publication spéciale, dont le succès n'a pas tardi à se ressentir de sa collaboration plus active. On doit en outre à M. Ernest Bellecroix, àgrand chasseur luimême, un ouvrage très estimé des disciples de saint Hubert la Chasse pratique (1875), illustré par l'au- teur, lequel lui a valu une médaille de première classe de la Soriété d'acclimatation. On a encore de cet écrivain les Chasses françaises, le Dressage du chien d'arrêt, et, aver MM. de La Rue et de Cherville, les Chiens d'arrêt français et anglais (Paris, Didot), etc. M. E. Bellecroix a fait partie du jury de toutes ou presque toutes les expositions canines qui ont eu lieu dans ces dix dernières années soit en France, soit à l'étranger, le plus souvent comme président.

BELLEMARE (CARREY de), général français. Voy. Carrey de Bellemare (de).

BELOCCA (de ANNA, cantatrice russe, née le 4 j mvier 1854. Elle est fille d'un conseiller d'Etat de l'empire de Russie, savant distingue, M. de Bellockh, nom qui a été italianisé pour les besoins de la carrière embrassée par sa fille, dont il soigna tout particulièrement l'éduration. MIle de Bellockh a fait ses premières études musicales à Saint-Pétersbourg, s3us la direction de Mme Nissen-Salaman et les a achevées à Paris sous celle de MM. N. Lablache et Strakosch. Connue depuis pluentrées par droit de naissance et de position sociale, avant d'y être recher hée pour son talent, elle debuta au Théâtre-Italien en 1873. dans la Cenerentola. Elle y remporta un éclatant succès; l'Alboni, qui assistait à cette soirée, voulut aller complimenter dans sa logo la jeune débutante et le roi de Hanovre sollicita, par l'entremise de M. Strakos 'h, la faveur d'entrer en relations avec son père. Mademoiselle de Belocca a joué avec succès sur la même scène divers rôles du répertoire Rosina, d'Il Barbiere, Arsace, de Semiramide, etc. Londres nous l'enlevait en 1875 et elle y débutait, à DruryLane, le 24 avril, dans I! Barbiere di Sioipfia. En 1876, MIle de Belocra traversa l'Atlantique, et en juillet, elle chantait au théâtre de San-Fran isco, dont le publie l'acclamait avec un enthousiasme tout californien. Elle a continué depuis ses succès à l'étranger. BELOT, ADOLPHE, romancier et auteur dramatique français, né à la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) le 6 novembre 1829; fit ses études à Paris, au collège SainteBarbe, suivit les cours de la Faculté de droit et se at

insrrire au barreau de Nancy en Dans sa première jeunesse il avait beaucoup voyagé dans les deux Amériques. M. Adolphe Belot a débuté dans la rarrière des lettres par un roman Châtiment (1855); en 1857, il faisait représenter à l'Odéon A la campagne, comédie en un acte. Le Testament de César Girodot, écrit en collaboration avec M. Edm. Villetard de Prunières, et joué sur la même scène en 1859, eut un succès prodigieux et est passé au répertoire de la Comédie-française. Il avait publie précédemment: Marthe, Un cas de con.science, nouvelles (1857). On a de lui, outre les ouvrages cités Un secret de amille, drame en 5 actes, joué à l'Ambigu (t859); la Vengeance du Mari, 3 actes (Odéon, les Parents terribles, 3 actes, en collaboration avec M. L. Journault (Odéon, 1861): les Maris à système, 3 actes (Gymnase, 1861); le Vrai courage, actes (Vaudeville, 1862); les Indifférents, 4 actes (Odéon, 1863); Trois nouvelles, volume formé des deux nouvelles précédentes et du scenario de la Vengeance du mari (1863); le Passé de monsieur Jouanne, 4 actes, en collaboration avec M. Crisafull! (Gymnase, 1865); l'Habitude et le Souvenir (1 vol., 1865), transporté au théâtre sous le titre les Souvenirs, comédie en 4 actes (Vaudeville, 1865); la Vénus de Gordes (t vol., 1867), en collaboration avec M. Ernest Daudet, transportée au théâtre sous le même titre, drame en 5 actes (Ambigu, novembre 1875); le Drame de la rue de la Paix (l868J, transporté à la scène la même année glais, en collaboration avec M. Eugene Nus (Vaudeville, 1868); l'Article 47, paru d'abord en feuilletons dans le journalle Peuple français en 1869. transporté à la scène ensuite (Ambigu, 1871); Mademoiselle Giraud, ma femme (1873); le Parricide (1873), en collaboration avec M. J. Dautin; Dacolard et Lubin, suite du précédent (1874) les Mémoires d'un caissier, Hélène et Mathilde, la Femme de feu, transportée à la scène et jouée pour l'ouverture du théâtre de la Renaissance, le 8 mars 1873, pièce en quatre acles et huit tableaux; Deux femmes; Folies de Jeunesse (1876); et un grand roman en 4 volumes, paru précédemment dans le Journal de Paris sous ce titre les Mysteres du grand monde, devenu le titre du 1" volume les Baigneurs de Trouville; Madame Vitel et Mademoiselle Lelièvre et Une maison centrale de femme8 (1875-76). Il a publié plus récemment: Tête du ponte et le Pigeon (1884): Affolée d'Amour (1885); les Cravates 6lanches, le Chantage (1886), 2 vol., etc. Plusieurs des romans de M. Adolphe Belot ont dépassé le chiffre énorme de quarante éditions. Parmi les ouvrages récents que M. A. Belot a donnés au theâtre, nous pouvons citer encore: Fromontjeune et Rissler ainE, pièce tirée du roman de M. Alph. Daudet, au Vaudeville (1876); les Etrangleurs de Paris, drame en 5 actes, à la Porte Saint-Martin le Pavé de Paris, drame en 5 actes, à la Porte Saint-Martin et le Roi des Grecs, drame en 5 actes, à la Gaité (1883) Sapho, pièce en 5 actes tirée du roman de M. Alphonse Daudet, au Gymnase (1885). — M. Adolphe Belot est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867.

BENAZET, PAUL ANTOINE THÉODORE, homme politique français, ne à Paris le 22 novembre 1843. Reçu avocat, M. Benazet se fit admettre à l'Ecole des Beaux-Arts, dans la section d'architecture, puis fut attaché au ministère d'Etat. Pendant la guerre de 1870-71, il fit la campagne de la Loire comme capitaine de mobiles. Il devint ensuite maire de Mérigny et conseiller général de l'Indre. Elu député de l'arrondissem*nt du Blanc à une élection partielle, en 1878, M. Benazet prit place à droite il fut élu secrétaire de la Chambre. Réélu le 21 août 1881, il était élu le 4 octobre 1885 député de l'Indre sur la liste réactionnaire.

BENDEMANN, EDOUARD, peintre allemand, élève de Schadow, ne à Berlin le 3 décembre 1811. Il débuta aux expositions de Berlin dès 1831, par une grande toile historique, la Douleur des Juifs, qui étabat du coup la réputation du jeune artiste. Il exposa ensuite: Deux jeunes filles à la fontaine (1833) Jérémie sur les ruines de Jérusalem, pour laquelle il obtint une médaille de première classe au Salon de Paris de 1837. On cite encore de M. Bendemann la Moisson, le Berger et la bergère, la Fille du prince serbe et un certain nombre d'autres toiles de genre. De retour d'un voyage en Italie, M. Bendemann fut nommé professeur à l'Académie des arts de Dresde et membre du Conseil académique. Il exécuta les grandes et splendides fresques du château royal, travail immense et qui éleva sa réputation à son apogée chez lui, à Berlin, il peignit aussi une fresque, la Poésie et les arts qui est restée célèbre. Outre les dessins du monument de Jean-Sebastien Bach, on doit encore à cet artiste des portraits d'illustrations historiques allemandes, ainsi que bon nombre d'autres plus modernes. Il a succédé à Schadow, dont il avait euousé la fille en 1838, comme directeur de l'Académie des arts de Düsseldorf. M. Bendemann est correspondant de l'Académie des Beaux-Arts de Paris depuis 1848.

BENEDETTI (comte), VINCENT, diplomate français. no en 1815, dans lile de Corse, fut destine ù la carrière consulaire, dejà parcourue par son père, qui était grec d'origine, et fit ses études en conséquence. Elève-consul, puis consul au Caire, il devint consul à Palerme en 1848, puis secrétaire d'ambassade à Constantinople en 1855. Nommé peu après envoyé extraordinaire en Perse, il refusa ce poste et fut nommé, en 1856, directeur des affaires politiques au ministère des affaires étrangères. Secrétaire du Congrès do Paris, en 1856, il rédigea en cette qualité les protocoles du traité de paix. Ayant ren- contré d cette occasion le comte de Cavour. il se lia avec l'illustre homme d'Etat piémontais, dont il partngeait les idées relativement à l'unification italienne, et fut nomme ministre plénipotentiaire à Turin, on 1861, c'est-à-dire dès que la France eut officiellement reconnu le royaume d'Italie. Le 5 novembre 1864, M. Beuedetti etuit nommé ambassadeur à Berlin. Au début de la

guerre Iranco-prussienne, dans son numéro du 25 juillet 1870, le Times de Londres publiait le texte d'un projet de traité secret entre la Prusse et la France, daté de la fin de 1866, par lequel la France garantissait à la Prusse ses conquêtes en Autriche, promettant de ne pas s'opposer à la reunion fédérative de l'Allemagne du Nord et de l'Allemagne du Sud, etc., tandis que la Prusse, permettant l'annexion de la Belgique à la France, s'engageait à tenir en échec quiconque chercherait à s'opposer à cette conquête. M. de Bismarck, un maître en intrigues diplomatiques, décidément, et auquel il eut sans doute fallu opposer un autre diplomate que M. Benedetti, prétendait posséder la minute de ce projet de traité, écrite de la main même de notre ambassadeur à Berlin. Cela était vrai. Seulement, M. Benedetti affirme que ce projet, rédigé sous la dictée même de M. de Bismarck, n'était qu'une tentative d'entente future sur les bases choisies par le chancelier prussien, non par l'ambassadeur français, et abandonnee aussitôt, d'ailleurs, sur la réflexion que les souverains de Prusse et de France ne consentiraient, pas plus l'un que l'autre, à sanctionner de telles conditions. Le fait est qu'au moment opportun, M. de Bismarck s'en fit une arme contre la France (arme qui lui a sans doute fait plus de mal que les canons Krupp). Vers la fiv de 1871, M. Benedetti publia un ouvrage important, sorte de mémoire justificatif: Ma mission en Prusse, lequel, bien que passant assez légèrement sur cette affaire, justifie en effet son auteur de l'accusation qu'on a longtemps fait peser sur lui, d'être la cause unique de la guerre de 1870-71 et d'avoir laisser ignorer à son gouvernement la situation formidable de l'ennemi qu'il allait provoquer. M. Benedetti n'a rien laissé ignorer, et le prétexte d une injure à lui faite par le roi de Prusse à Ems est de pure invention. Le Gouvernement impérial a donc fait la guerre parce qu'il voulait la faire, et, pour y arriver, il a, grâce au concours du cabinet Ollivier, trompé la Chambre et le pays. Mais il n'en est pas moins vrai que les négociations auxquelles a pris part M. Benedetti n'ont jamais eu un très grand résultat, excepté celles qui avaient pour objet de faire échouer la candidature du prince de Hohenzollern au trône d'Espagne, et qui eurent pour résultat la guerre désastreuse de 1870-71, l'invasion et le démembrement de la France. M. Benedetti est grand-croix de la Légion d'honneur depuis le 1er septembre 1865, grand officier des ordres des SS. Maurice et Lazare et de l'Aigle noir de Prusse. 11 a été créé comte par l'empereur, en 1869.

BENJAMIN, JUDAH PHILIP, homme politique amértcain, ne en 1811, à Sainte-Croix (ile danoise des Indes occidentales), de parents juifs qui émigrèrent à Savanah (Georgie), en 1816. Il entra au college d'Yale en 1825, mais acheva ses études à la Nouvelle-Orléans, étudia le droit, fut reçu avocat en 1832 et conquit rapidement un rang distingué dans sa profession 11 fit ses débuts dans la politique, d'abord dans le parti whig; mais il s'en sépara bientôt pour s'attacher d'une manière definitive au parti démocrate, étant en dissentiment avec les whigs sur la question de l'esclavage. Elu membre du Séna des Etats-Unis en 1852, il fut réélu en 1858. Le 31 decembre 1860, dans un discours mémorable, il déclarait son adhésion à la Confédération des Etats du Sud, se retirait en conséquence du Sénat, le 4 février 1861, et était nommé procureur général par le gouvernement provisoire confédéré. En août suivant, il etait nommé secrétaire de la guerre, fonctions dont il se démettait en février 186!, par la raison que ses actes avaient été blâmés par un comité du Congrès. Il n'avait pas cesse, toutefois, de conserver la confiance du président Davis, lequel le nommait, peu après, secrétaire d'Etat, position qu'il a gardee jusqu'à la fin de la guerre de sécession. M. Benjamin ayant été, en fait, l'âme de la rébellion. ses biens furent confisqués, mais sa bibliothèque, rachotée grâce à une souscription publique, lui fut rendue, ce qui prouve l'estime dans laquelle on le tenait dans les Etats du Sud. Refugie à Londres après la défaite de son parti, M. Judah P. Benjamin se fit admettre au barreau anglais et alla s'etablir à Liverpool où il obtint rapidement une grande réputation de légiste et d'orateur. 11 s'est retiré en 1883, ayant refait sa fortune. Il y a publié, en 1866, un Traité de la loi sur la vente de la propriété personnelle (Treaties on the law of sale of personnal property),

BENNETT, WILLIAM Cox, poète et littérateur anglais, fils d'un horloger de Greenwich, où il est ne en 1820. Il dut quitter l'école ayant à peine quatorze ans, à cause de la mort de son père, pour aider sa mère dans son commerce. Tout jeune encore, il prit une part active à la formation d'une institution littéraire sur les bases les plus populaires, qui compte plus de 1,200 membres et t laquelle il a réuni une bibliothèque de plus de 12,000 volumes. Son activité s'est d'ailleurs portée de bonne heure vers les reformes ayant pour objet l'education du peuple, et dans les trente dernières années, il n'est pas de manifestation ayant un but de cette sorte où il n'ait figuré, s'il ne l'a même provoquee. Il est encore aujourd hui secrétaire honoraire de la section de Greenwich de la Ligue d'éducation nationale, et membre du conseil de cette ligue à Londres. On cite de M. W. Bennett qui, depuis 1843, a publié dos poésies de genres divers et des chansons dans plusieurs recueils périodiques: Poèmes (1850); Verdicts (1852); l'Ecole de Roan, chapitre de l'Histoire pédagogique en Angleterre (1855); Chants de guerre (1855); la Vengeance de la reine ElPOnore, et autres poèmes (1857); Baby May, et autres poèmes sur les enfants (2e édition en 1861); l'Anneau de mariage usé 'The worn wedning Ring), etc. la Politique du peuple (1863); Nos traditions glorieuses, poèmes nationaux (1866); Propositions pour l'entreprise d'une Histoire de da chanson anglaise (1867). Un. édition complète de poésies de M. Bennett a été publiee en 1862 dans la collection des « British Poets » de M. Routledge. M. Bennett a été également un écrivain politique et est

resté attaché, de 1868 à 1870, à la rédaction de la Weekly Dispalch, où il faisait indifféremment l'article de fonds, la critique bibliographique ou la chronique courante. Il a été, pendant la guerre franco-prussienne de 1870-71, secrétaire de la Société de bienfaisance pour les réfugies. M. Bennett est docteur en lois de l'université de Tuseulum, depuis 1869. Depuis plusieurs années, il prépare son Histoire des chants, chansons, romances et ballades de l'Angleterre et de.s Etata nés d'elle, qu'on disait prête, vers la fin de 1875, à mettre sous presse. Nous ne croyons pas que la publication de cet ouvrage ait encore été annoncée.

BENNIGSEN (von), RUDOLPH, homme politique allemand, ne à Lüneberg (Hanovre), le 10 juillet 1824; il fit son droit il Gœttingen et à Heidelberg, se fit recevoir avocat, puisentradans la magistrature et devint juge à Gœttingen. Envoyé en 1855 à la seconde chambre du parlement de Hanovre par les électeurs de la ville d'Aurich, il dut résigner ses fonctions de juge, l'autorisation royale qui lui eut permis de cumuler les deux fonctions lui ayant été refusée, et siégea sur les bancs de l'opposition liberale, dont il ne tarda pas à devenir le chef. Réélu en 1857 par Gœttingen, M. de Bennigsen rédigea avec se, amis, et publia en 1859, un programme ou projet d'unité allemande, dans lequel il etait établi que la Prusse seule pouvait être placée à la tète de l'Allemagne federale, programme réalisé depuis par M. de Bismarck. La Nationrslverein fut fondée, sa première séance eut lieu le 16 septembre 1859, et M. de Bennigsen en fut acclame président. Cette assemblée ne cessa de poursuivre la réalisation du programme du parti libéral-national, c'està-dire l'union allemande sous l'hégémonie prussienne. Lorsqu'en 1866, Georges V, pour avoir agi contrairement aux avis de ce parti, perdit sa couronne, la Confédération de l'Allemagne du Nord fut organisée, rendant desormais inutile la Nationalverein,qui se dissolva en consequence elle comptait alors 30,000 membres, dont le tiers étaient prussiens. Aprèa l'annexion du Hanovre à la Prusse, M. de Bennigsen devint membre de la Chambre des députes de Prusse et de l'Assemblée fédérale (Reichstag) de l'Allemagne du Nord. Pendant la guerre de 1870-71, il fut chargé de missions confidentielles dans le sud de l'Allemagne et à Versailles, ayant pour objet l'unification complète de la patrie allemande. Il eut enfin le bonheur de voir son rêve entierement realise, destin rare chez les réformateurs. Vice-président du Reichstag allemand en 1872, il en devint président à l'ouverture de la session suivante, et n'a pas cessé, depuis, d'être maintenu au fauteuil.

BENOIT (de), NORBERT, homme politique français, né au château de Salle, près Samt-Geniez (Aveyron) le 12 mai 1838. Avocat du barreau de Montpellier, M. de Benoit entra dans la magistrature en 1865, comme substitut du procureur impérial à Prades; devenu juge au tribunal de Rodez en 1868, il est un des membres de la magistrature assise atteints par la loi de 1883. M. de Benoit avait déjà échoué, comme candidat reactionnaire dans l'arrondissem*nt d'Espalion, à une élection partielle qui eut lieu le 1" juin 1884, contre M. Denayrouze, républicain; mais il a pris sa revanche aux élections générales du 4 octobre 1885, qui l'ont fait députe de l'Aveyron. Il fait partie du groupe parlementaire de l'Union des droites.

BENOIT-CHAMPY, BERNARD GABRIEL, administrateur et sportsman français, fils du magistrat du même nom, mort le 27 juin 1872, est né à Paris le 31 decembre 1835. Son droit terminé, il aborda la carrière diplomatique, mais la quitta bientôt pour se faire inscrire au barreau de Paris, et devint professeur de droit industriel au lycée Charlemagne. M. Benoit-Champy est surtout connu comme l'un des créateurs du sport nautique en France, et le fondateur du Yacht club, société d'encouragement pour la navigation de plaisance en mer, dont il est vice-président. Président du jury des expériences de sauvatage à l'Exposition universelle de 1867, il remplissait, l'annee suivante, des fonctions identiques à l'exposition maritime du Havre, et devenait administrateur de la Société centrale de sauvetage. M. Benoit-Champy, qui a quitte le barreau pour l'industrie en 1866, est administrateur du Crédit industriel et commercial. 11 est en outre attaché au ministère de la marine en qualité de conseil. Pendant le siège de Paris, M. Benoit-Champy fit partie, comme capitaine du corps des éclaireurs à cheval de la Seine dits Eclaireurs Franchetti, et fut, en cette qualité, promu officier de la Légion d'honneur en février 1871, étant chevalier de l'ordre depuis 1868. Il a collaboré au Journal du Débats.

BENOUVILLE, ACHILLE JEAN, peintre français, né à Paris le 15 juillet 1815. Elève de Picot, il débutait au Salon à dix-neuf ans et remportait en 1845 le grand prix de Rome.On cite de cet artiste, qui s'en est toujours tenu au paysage: l'Etang des Fausses-Reposes (1834); les Bords de la Seine à Bougival(1837); la Forêt de Compiègne (1839); Effet du soir (l844J; Ulysse et Nausicaa, sujet du concours pourle prix de Rome (1845); Pierre de Rome vu de la villa Borghèse, le Colisée vu des jardins Farnèse et l'Anio, pres de Tivoli (1863); le Cohsée vu des jardins du Palatin (1865j; Vue. de Torre de'Schiavi (l867J; le Pic du Midi (1872); Chdteaude Lugagnan dans la vallée d'Argelès A Bellevue, parc de Mme Dufour, aquarelle (1873); la lVive à Itxassou (B.Pyr.) Souvenir des environs de Valmontone (Italie), l'Ariccia aux environs de Rome (1874); Dans les bots, Bord.s de la Nive, près de Cambo; Sentier dans des dunes, de Kraanljelek à Zandwoort, dans lea Pays-Bas (l875J; le Vallon de Maurevielle dana l'Esterel, le Saut du Loup aux environs de Cannes (1876); le Lac d'Albano (1877); Lagarde et le Coudon vus du domaine de Carquecranne, dans le Var (1883); le Bord de l'Aumance près d'Hérisson (Allier), la Via Nomentana dans la

Campagnede Rome (1884J; le Gué des Malavaux et la Caatade de l'Ardoisiere, prêt de Vichy (1885); l'Aumance sous Chateloy et un Ruisseau, dans l'Allier (1886), etc. M. Benouville a obtenu une 3- medaille en 1844, une 1re méd. et la croix de la Légion d'honneur en 1863. BENJAMIN-CONSTANT. Voy. Constant, Benjamin.

BENTLEY ROBERT, naturaliste anglais, ne i Hitchin, cumte de Herts, en 1825. M. R. Bentley est un botaniste distingué, qui s'est tout particulièrement occupé de l'application de la botanique i l'art de guérir. Entré au College des chirurgiens en 1867, il est doyen de la Faculté de médecine, professeur de botanique au Collège du roi, à Londres, professeur de botanique et de matière médicale lA la Société pharmaceutique de la Grande-Bretagne, professeur de botanique a l'Institution de Londres, après avoir été précédemment attache, en la même qualité, aux collèges médicaux de l'hôpital de Londres-Middleser et de l'hôpital Saiate Marie. M. Bentley a eté pendant plusieurs années un membre actif du conseil de la Commission, des jardins de la Société royale de botanique, et a préside le Congres pharmaceutique britannique en 1866 et 1867; il est membre de la Societe linneeune, associé honora re du Collège du roi, etc. M. Bentley a collaboré très assidûment au Pharmaceutical Journal, dont il a ete l'un des direc teurs pendantdix ans. Il a publie un Manuel de botanique, dont la seconde édition a paru en 1875; il a en outre édite, en société avec MM. le D' Farre et Warrington, le Manuel de matière medicale et de thérapeutique, de Pereira, qui eut une seconde édition en 1872. BERANGER, PAUL, homme politique français, ne à Saint-Quentm en 1835. Fils d'un avoue de cette ville, il vint faire son droit à Paris, se fit recevoir licencie et entra dans l'étude de son père, auquel il succéda en 1869. Il était membre du conseil municipal de Saint Quentin et concourut aux mesures prises pour la défense de cette ville contre les Allemands, pendant la derniere guerre. Adjoint au maire, parce qu 'il avait refuse d'etre maire lui-même, depuis 1881, M. Paul Beranger a etélu députe de l'Aisne au scrutin du 18 ostobre 1885, sur la liste republicaine. Il siège à gauche, et dans la question des princes, a voté l'expulsion totale.

BERCHERE NARCISSE, peintre français, né ù Etamp-s, en 1822, élève de Ch. Remond. En 1844, M. N. Berchère, envoyait au Salon un Paysage tire de Gil Blas Environs d'Avignon, en 1845, et une Vue prise à Marlotte, en L'année suivante, il partait pour l'Espagne qu'il parcourut en tous sens puis il visita l'Orient. Ses principales toiles, à compter de cette époque, aont le Couvent de Santa Margarida, à Majorque; Vue d'Elche (Murcie); le Puits de Jacob (Syenvirons du Caire; Campement des Ouled-Sard; le Simoun Passage d'une caravane au gué de la mer Rouge, à Suez Ruines du temple de Rhamsès-le-Grand Euvirons de Damiette Enfants gardant les moissons des Dourah8; Crépuscule après le Simoun. Nous citerons parmi les pluq recentes Ancienne piscine du temple de Rhamsis àThèbea (1865); Ralliement des caravanes à la halte de nuit (1866); les Funerailles audésert; Retour du marché (Egypte) Nomades en marche dans la presqu'île de Sinai (/868); Halage sur une dique du lac Menzaleh Port du vieux Caire sur le Nil (1869); Embouchure du Nil à Lesbeh (1870); les Plaines du Delta au printemps Coup de veut sur le Nil pendant l'inondation; Haut Nil à midi (1875); Mahalet elKebir dans la baase Egypte et la « Sakieh systeme d'irrigation usité en Egypte; une Noce arabe au Caire, aquarelle (1876) un Campement en Egypte (1878), etc. Medaille en 1859, 1861, 1864 et 1878 (3e classe), M. Berchère a été fait chevalier de la Légion d'honneur en 1870. )1 a publie en 1863 le Desert de Suez, cinq mois dans l'isthme.

BERENGER, RENÉ, homme politique français, sénateur, fils du magistrat, pair de France et membre de l'Institut, Berenger (de la Drôme), est né à Valence, le 22 avril 1830. Il fit son droit à Paris, fut reçu avocat en 1850 et docteur en droit en 1853, puis entra dans la magistrature. Successivement substitut du procureur imperial à Evreux, procureur imperial à Bernay, puis à Neufchàtel, puis substitut du procureur gênerai à Dijon, il devint avocat général à Dijon en 1862, et à Lyon en 1867. C'est là que le trouva la révolution du 4 septembre. En dépit d'une, certaine popularité que son esprit libéral lui avait acquise des son arrivee à Lyon, le Comité de salut publie de cette ville l'arrêta, pour avoir voulu s'opposer, quoique en vain, à l'arrestation du procureur général. M. Berenger ne sortit de prison qu'après douze jours de captivité, et sur les ordres du pro ureur general republicain, M. Le Royer, aujourd'hui president du Senat. Il se fit alors inscrire atf barreau de Lyon et prit place dans les rangs de la garde nationale. Son influence sur les bataillons conservateurs a nsi que son succès dans la tentative de leur faire obtenir des cartouches, pour les opposer au besoin aux bataillons radicaux, le fit poursuivre de nouveau; et sans doute ces poursuites eussent abouti, sans la nouvelle intervention de M. Le Royer et celle du maire de Lyon, M. Henon. M. Berenger, quoique père de famille, s'engagea alors dans les mobilises du Rhône, et fut blesse à ln bataille de Noits (18 décembre 1870). Aux élections du 8 février 1871, M. Berenger fut élu représentant à l'Assemblee nationale par le département du Rhône, le quatrieme sur treize, et par celui de la Drôme, le second sur six, M. Thiers étant le premier. Il opta pour la Drôme, son drpartement natal, et vint à l'Assemblee de Bordeaux prendre place sur les bancs du centre gauche,. Parmi ses votes caractéristiques à cette assemblee, alors transférée à Versailles, il convient de signaler son vote en faveur du retour à Paris. Vers la fin de 1872, M. Beronger s'est activement occupe pendant quelque temps de

la création à Valence d'un organe du parti républicain conservateur devant, dans son esprit, paraître deux ou trois fois par semaine; mais il y renonça. lvlous croyons d'ailleurs qu'à cette époque M. Berenger n'était pas encore bien fermement attache à la forme republi aine, quoiqu'il semblât déjà soupçonner qu'elle était seule possible, ainsi qu'il l'affirmait un peu plus tard, dans une lettre écrite à la France, c'est-àdire quelques jours avant d'entrer au ministère des travaux publics dans la combinaison Casimir Perier (19 mai 1873). Il ne fut ministre que cinq jours, et se retira avec M. Thiers, le 24 mai. Depuis lors, son attachement à la Republique s'est chaque jour accentue ce qui n'empêche pas qu'à l'occasion es projets de réorganisation de la magistrature, M. Berenger, par espdt de corps peut-être, ait pris en mains la défense des magistrats de l'ere impérial et singulierement des membres des Commissions mixtes de 1852. Il avait d ailleurs presenté, lui-même, un projet de reforme qui ne fut point acrepte (mai 1872).

M. Berenger a été elu senateur inamovible par l'Assemblée nationale, dans sa séance du 16 décembre 1875 et a pris place au centre gauche, votant généralement avec la gauche, au moins dana la question de politique génerale. M. Berenger jouit d'une grande influence au Senat, tant par son caractère que par son talent. Rapporteur de la loi sur l'expulsion des princes, on sait que son rapport, repousse par le Serat le 22 juin 1886, concluait au rejet de la proposition appuyee par la gouvernement. L'honorable sénateur prétendait que les princes sont des citoyens comme les autres et qu'en sortant du droit commun pour les frapper, on violait la loi thèse soutenable, assurément, du moins jusqu'à ce que le comte de Paris, dans son manifeste de départ, lui eût donne le dementi le plus catégorique. Si ce démenti fût venu plus tôt, certes, les conclusions du rapport de M. Bérenger eussent été différentes.

BERGER, FRANÇOIS EUGÈNE, homme politique français, ne a Cholet le 10 janvier 1829, fit ses études à Angers, son droit à Paris et, sa licence obtenue (1851), entra au ministère de l'Interieur. Conseiller de prefecture des Basses-Alpes en 1853 et du Loiret en 1856, il devint souschef du cabinet du ministre de l'intérieur en 1857 et chef du bureau du personnel en 1860. Elu, comme candidat officiel dans la 2- circonscription de Maine-et-Loire, membre du Corps législatif en juillet 1866, H. Eugene Berger fut réélu au môme titre aux élections générales de 1869. Sa place, comme le voulait son origine, etait sur les bancs des satisfaits. Rendu à la vie privee en septembre 1870, M. Berger se présenta à une élection complementaire qui eut lieu dans son département en 1874, avec une profession de foi bonapartiste; ayant echoue, il modifia quelque peu son programme et se présenta aux élections générales de 1876 comme soumis au principe de la souverainete nationale. Il fut elu au scrutin de balloltige (5 mars), et reelu le 14 octobre 1877. Battu aux élections d'août 1881, M. Eugene Berger fut elu députe de Maine-et-Luire le 4 octobre 1885 snr la liste réaction- naire et reprit son rang parmi les partis ms de l'Appel au peuple. Auteur de quelques etudes littéraires et historiques, M. Eugene Berger est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1862 et officier de l'instruction publique.

BERGER, P. L. GEORGES, ingénieur et administrateur français, critique d'art, ne en 1836-. Eleve de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole des mines, il obtint son diplôme d'ingénieur et fut quelque temps attaché en cette qualité au chemin de fer du Nord; mais il abandonna cette position pour se livrer entierement à l'étude des beauxarts. C'est dans ce but qu'il entreprit plusieurs voyages en Europe et en Orient. Attache au Journal des Debats comme critique d'art, M. G. Berger fut sous-directeur de la section étrangère a l'Exposition universelle de 1867, et directeur de la même section à celle de 1878. Commissaire général de l'exposition d'electricite en 1881, il fut promu commandeur de la Légion d'honneur à l'issue de cette exposition si interessante et d'.nt l'organ sation lui etait due en très grande partie. M. G. Berger avait ete, entre temps, commissaire français à l'exposition d'Amsterdam en 1869 et organisateur de l'exposition artistique au profit des Alsaciens-Lorrains en 1871. Il a été nomme directeur de la branche française de la compagnie Americaine d'assurances la « New-York. On lui doit enfin l'organisation du Musée des arts decoratifs. M. Georges Berger, qui a professé l'esthetique et l'histoire de l'art à l'erole des Beaux-Arts, est membre de la Commission dn l'inventaire des richesses d'art de la France, du Comité des sociétés des Beaux-Arts des départements, etc. Il est en outre president de la Sorieté internationale des electriciens et vient d'être choisi pour directeur de l'exploitation de l'Exposition universelle de 1889, ayant sous sa direction le service des transports, celui de l'électricité et la police intérieure.

BERGER, MAURICE, agriculteur et homme politique français, ne a Chiddes (Nièvre) en 1852. Grand propriétaire agriculteur, conseiller municipal et maire de sa commune, conseiller général de la Nièvre pour le canton de Lazy, M. Maurice Berger s'est présente comme candidat a la députation, sur la liste radicale, aux élections générales d'octobre 1885, et a été élu au scrutin du 18 octobre. U a pris place à l'extrême anche, et a vote l'expulsion des princes (projet Brousse).

BERGERAT, EMILE, poète et littérateur français, né à Paris le 29 avril 1845, commença ses études chez les Jésuites de la rue de Vaugirard et les termina au lycée Charlemagne, où il parait s être plus spécialement occupe de poésie. M. E. Bergerat débuta très jeune au theàtre, et même au premier de nos th-âtres littéraires, par Une amie, comedie en 1 acte, en vers, au Français (1865). Il a fait jouer depuis, sur diverses scenes Pere et Mari, drame en 3 actes au théâtre de Cluny (1870); Ange Bosart, drame en 3 actes, avec M. Arm. Silvestre, au Vau- deville (1873) Séparés de corps, 1 acte, même théâtre

(1874): le Nom, drame en 5 aetes, à l'Odeon (f883); le Baron de Carabasse, comédie en 3 actes an Palais-Royal et Flore de Frileuse, drame en 8 actes, à l'Ambigu (1885), etc. — Il a publié en outre Poème8 de la guerre (1871); Peitttures décoratives du foyer de l'Opéra, étude critique (1875); Théophile Gautier peintre (1877); de nombreuses préfaces de catalogues de ventes de tebleaux, des poésies et quelquea romans, parmi lesquels Bibi et CI. et M. Moulins (1884); le Viol (1885), etc. M. Emile Bergerat a collabore au.Figaro, au Gaulois et à d'autres journaux; il fait la critique d'art au Journal officiel deBERGEROT, ALPHONSE, homme pofitique français,

né à Bordeaux le 7 septembre 1820. Fils d'un directeur des contributions indirectes, M. Bergerot entra à dixhuit ans à l'administration centrale des douanes et fut nommé vérificateur à Lille en 1846. Un riche mariage lui ayant permis de donner sa démission, en 1851, il se retira à Esquelbecq et devint maire de cette commune en 1852 il est, en outre, membre du Conseil général du Nord depuis 1869. Après avoir échoué à une élection partielle qui eut lieu dans le Nord en 1872 et aux électiens générales de 1876 et 1877, M. Bergerot réussit à ne faire élire député de la deuxième circonscription de Dunkerque, en remplacement de M. Joos, démissionnaire, le 4 juillet 1880, et piit place à droite. Reelu le 21 août 1881, sans concurrent, il a triomphé avec toute la liste réactionnaire du département du Nord aux élections du 4 octobre 1885. Le nom de M. Alphonse Bergerot figure à côté de celui de M. Diegerick, archiviste d'Ypres, comme co-auteur d une étude historique sur le Chdteau et le8 seigneurs d'Esquelbecq, dont M. Bergerot est le dernier, comme il va sans dire. BERKELEY, le rev. MILES JOSEPH, naturaliste anglais, ne à Bigcin, dans la paroisse d'Oundle, en 1803, fit ses études à l'université de Cambridge, où il prit ses grades en 1825. Nomme d'abord à la cure de Margate, il obtint en 1834 les benefices de deux petites paroisses du Northamptonshire, puis fut nomme doven rural, et enfin obtint le « vicarage » de Sibbertoft en 1868. Il est membre de la Société linneenne, membre honoraire de la Soriete royale d'agriculture de Londres, membre correspondant des Societes d'agriculture de Paris et de Lille et de la Société de biologie de Paris membre de l'Academie des sciences de Suède et de l' « Academia naturae ruriosorum n. M. J. Berkeley a publie Gleanings of the British Algæ (Glanes parmi les Algues britanniques, 1833) et est l'auteur du dernier volume de l'English Flora (1836), ainsi que d'aiticles sur les Maladies des plantes, dans l' « Encyclopedie d'agriculture » sur la Pathologie végétale, dans la « Gardner's Chronicle » d'une Introduction à la botanique des cryptogames; d'Esquisses de fongologie britanni- que d'un dfanuel des mousses de la Grande-Bretagne, etc. M. J. Berkeley a aussi collaboré activement anx Transactions do la Société linneenne, au Zoological Journal, au Journal de botanique, au Journal de l'Himalaya, de Hooker Pt à la Flore Antarctique et New-Zelandaise. BERLET, ALBERT ERNEST EDMON, homme poli,iqne français, ne à Nanry le 18 octubre 1837. II fit partie, sous ['empire, du Comité de décentralisation de Nancy. Elu représentant de la Meurthe le 8 février 1871, et député de la deuxième circonscription de Nancy, le 20 fevrier 1876, M. Berlet fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. M. Berlet siège à gauche. Il a été soussecrétaire d'Etat des colonies au ministère de la marine, dans le cabinet du 30 janvier Elu quelque temps après sénateur de Meurthe-et-Moselle, il siégea également à gauche dans la haute Assemblee. — M. Berlet n'a a pas vote sur la question de l'expulsion des princes, pour cause d'absence par conge. -11 est mort le 27 juillet 1886. BERNADOU, VICToa FÉLIX, prélat français, cardinal, ne le 25 juin 1816 à Castres. Il etait curé-archiprêtre de la cathédrale d'Alger lorsqu'il fut nomme évêque de Gap, le 14 janvier 1862 (préconisé le 7 avril par le pape Pie IX). Promu archevêque de Sens et Auxerre par décret du 16 mai 1867 et préconisé le i·· juillet suivant, il a ete créé cardinal par le pape Léon XIII, dans le consistoire tenu au Vatican le 7 juin 1886.

BERNARD, JEAN GUSTAVE, homme politique fronçais, né à Baume les-Dames le il novembre 1836. M. Bernard, qui est avocat, était maire de Baume et ronseiller général du Doubs, lorsqu'il se présenta dans son arrondissem*nt, comme candidat républicain, aux élections du 14 octobre 1877; il échoua contre le candidat reactionnaire, M. Estignard. dont felertion fut invalides par la Chambre. Aux élections necessitees par cette annulation et qui eurent lieu le 3 mars 1878. M. J. Bernard triompha de son adversaire qu'il battit de nouveau aux élertions générales du 21 août 188t. Elu députe du Doubs sur l'unique liste républicaine, le 4 octobre 1885, il vint reprendre à la Chambre son Riege dans les rangs de la gauche radicale. M. Gustave Bernard est protectionniste en économie politique. Il est sous-secrétaire d'Etat au Ministère de l'intérieur. Dans la question des princes, il a voté l'expulsion totale.

BERNE-BELLECOUR, ETIENNE PROSPER, peintre français, eleve de Picot et de M. F. Barrias, est ne à Boulogne-sur-Mer le 29 juin 1838. Il débuta au Salon de 1861 et se borna, peudant plusieurs années, à peu pres au paysage. On cite principalement de cet artiste un Sonuet, Désarçonné (1869J; un Coup de canon, toile qui a fait sa réputation (1872); le Jour des fermages (1873); le Préteadu, un Matin d'été (1874); les Tirailleurs de la Seine au combat de la Malmaison, la Brèche (1875); la Desserte (1876); Dans la tranchée (1877); Débarquement (1885); un certain nombre de portraits, etc. M. Berne-Bellecour a obtenu une medaille en 1869, une 1re medaille en 1882, une 3' médaille et la croix de hl Légion d'honneur en 1878. Il n'avait rien à l'Exposition universelle, ses toiles envoyées d'ahord ocrant des sujets de nature à froisser les susceptibilités allemandes; mais il lui fut tenu compte du sacrifice.

BERNIER, CAMILLE, peintre française, né tl Colmar en 1823, eleve de L. Fleury. Paysagiste de talent, il a débuté au Salon de i848. Nous citerons parmi ses toiles les plus remarquées Abord de ferme en Bretagne, Landes prèa de Rannalec (1867); l'Etang de Quimerc'h (1868J; Lande de Kergaladrie, une Fontaine en Bretagne (1869); D'anndour en Bannalec (1873); une Lande et un Etareg en Bretagne (1874); Eté, Automne (1975); une Ferme en Bannalec(1876); le Vieux chemin (1883); Brume et soleil (1884); le Petit bois, la Lande (1885); le Vallon. Bretagne (1884), etc.- M. Camille Bernier a obtenu des médailles en 1868 et 1869, une médaille de 2- classe en 1878 et la crois de la Légion d'honneur en 1872.

BERNJER, MESMIN FLORENT, homme politique français, ne à Vineuil-sur-Loison (Loir-et-Cher) le 28 janvier 1809, fit ses études à Orleans, son droit à Paris et, reçu licencié, s'établit notaire à Orleans en 1837. Retir en 1868, il devint président de la Chambre des notaires. administrateur de Comice agricole de l'arrondissem*nt. Il était conseiller géneral du Loiret depuis 1871, lorsqu'il fut élu député dans la 20 circonscription d'Orléans, comme républicain libéral, le 20 février 1876. Il siégea à gaurhe et fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. M. Bernier fut enfin élu, sur la liste républicaine, député du Loiret au scrutin du 18 octobre 1885. Il a voté l'expulsion totale des princes.

BERNHARDT, SARAR (Rosine Bernard, dite), actrice française, née à Paris le 22 octobre 1844. Elevée au couvent, elle entra au Conservatoire à quatorze ans, dans les classes de Provost et de Samson. Après avoir obtenu un second prix de tragédie en ig6t, un autre de comédie en 1862, elle debuta à la Comédie française dans le rôle d'Iphigénie. Elle resta peu à ce théâtre, fit une courte apparition au Gymnase et joua à la Porte SaintMartin en 1866, dans une féerie. La même année, elle obtenait un engagement à l'Odéon, lequel allait assurer son avenir, Elle remplit notamment, 6 ce théâtre, les rôles de Cordelia du Roi Gear, Anna Damby de Kean, Zanetto du Passant, Jeanne du Bâtard, la reine d'Espagne de Ruy-Blas, avec un succès croissant et mérite, qui lui valut un engagement à la Comédie française. Après un debut assez peu rassurant, elle réussit mien dans le rôle d'Aricie de Phedre, en attendant qu'elle interprétât le principal rôle non pas de manière à faire oublier Rachel à ceux qui l'y ont vue, mais avec un tilent personnel incontestable. Quelques autres rôles de l'ancien repertoire, le Spkinx, Rome vaincue, la Fille de Roland, et surtout ceux de Chérubin du Mariage de Figaro et de Miss Clarkson de l'Etrangère, augment'rent sa réputation, à laquelle le rôle de Uonn S i d'lfernani vint mettre le sceau. La critique ne tarit plus d'eloges à l'adresse de la célebre comédienne, et pour la chronique et la nouvelle à la main ce n'était plus Sarah Bernhardt, c'etait Dona Sol. En 1879, MIle Sarah Bernhardt alla donner, avec ses camarades de la Comédie française, des représentations nu théâtre de la Gaite de Londres; l'annee suivante elle y retournait, mais seule M. Coquelin, qui devait l'y accompagner, ayant été retenu à Paris par ses devoirs à la Comédie française. Mais MIle Bernhardt, dont les devoirs étaient identiques, trouva mauvais qu'on les lui rappelât et rompit ave eclat. L'administration de la Comédie française dut en conséquence poursuivre la sociétaire rebelle devant les tribunaux et obtint contre elle une condamnation à 100,000 franes de dommages-interêts, une bonne occasion pour la chronique de rappeler l'aventure identique de Mme Arnould-Plessy (voyez ce nom). MIle Sarah Bernhardt, qui s'y attendait bien, n'en fit paraitre aucune emotion. En juin 1881, elle donnait au Gaiety Théâtre une série de représentations de la Dame aux Camélias, avec le plus brillant succès. Elle faisait ensuite une tournée aux Etats-Unis, semée de pluies d'or et d'ovations en quantité d'une part, et de l'autrede quelques tribulations provoquées par les fantaisies de son caractère intraitable. De retour en Angleterre au commencement de 1882, MIle Bernhardt épousait à Londres, à l'eglise SaintAndré, un gentilhomme grec, M. Damala, qui avait adopté la carrière dramatique pour l'amour d'elle (avril). Les deux époux partaient pour Paris, la saison de Londres rlose, et en décembre suivant, Mme Sarah Bernhardt-Ilamala, comme les chroniqueurs affectaient le principal rôle de Fedora, de M. Victorien Sardou, reprise à la réouverture de .1883, tant a, ait été granit le succès tant de la pièce que de l'artiste. Cependant elle-ci, ayant l'ambition d'être chez elle, se rendait arquéreur des deux théâtres de l'Ambigu et de la Porte Saint-Martin. Elle jouait à ce dernier, notamment Froufrou (septembre), Djamma du Nana Sahih de M. Richepin (decembre); ladv Marbeth du drame shakspearien du même M. Richepin, Thlodora de M. Sardou (1884); Marguerite Gauthier de la Dame aux Camélias, Mari m Delorme (1885); et jusqu'à l'Ophélie d'Hamlet (1886). Au mois d'avril de cette dernière année, elle reprenait Fedora pour une courte série de représentations, après laquelle elle partait avec une troupe choisie pour l'Amérique du Sud. Le 27 mai suivant, la célèbre actrice debarquait à Itio de Janeiro où l'attendait une reception officielle enthousiaste, avec délégations française et brésilienne rivalisant de galanterie et de protestations d'administration et de dévouement. Elle était reine une fois de plus. Cela a-t-il duré?. Une quinzaine plus tard. une lettre de Rio informait la presse que Mme Bernhardt avait opere dans les coulisses, avec une camarade, un libre échange de gifles et de coups de cravache Mme Sarah Bernhardt est en outre statuaire, et statuaire de talent. Eleve de Mathieu Meusnier, elle a expose à plusieurs Salons, notamment: Portrait de MIle B. G. (1874J et Portrait de MIle R. Bernhardt (1875), busta en marbre; Portrait de M. D., buste en bronze et Anrès la tempète, groupe en plâtre qui, reparut en marbre à l'Exposition de 1878, lui a valu une mention; Mars en-

fant, buste en marbre; Henriette, buste en plâtré Portraitde MIle de buste en marbre (1886). BERNIS 'marquis de), HERVÉ MAms de PIERRE, homme politique français, né à Montpellier le 3 février 1839. Engagé volontaire en 1859, dans un régiment de ligne, M. de Bernis fit la campagne de Chine, devint souslieutenant, et donna alors sa démission (1868). Il servit, pendant la dernière guerre, comme capitaine des mobiles des Bouches-du-Rhône, qui furent envoyés en Algérie pour remplacer les vieilles troupes employées contre les Allemands, passa avec son grade dans l'armée territoriale. et donna sa démission lors de la révocation des colonels hostiles ù la République Maire de Saint-Marcel d'Ardeche, commune dans laquelle se trouvent sea pro priétes, jusqu'aux élections municipales de 1885, M. le marqua de Bei nis avait été, en 1883, fun des organisateurs de la « Ligue populaire d'action royaliste de Marseille. 11 fut elu, avec toute la liste réactionnaire, député de l'Ardèche le 4 octobre 1885; mais cette élection ayant ete annulée par la Chambre, la liste républicaine triompha à l'élection qui suivit, le 14 février 1886. BERSEZIO, VITTORIO, littérateur et auteur dramatique Italien, ne en 1830, à Coni (Piémont). Des l'âge de onze ans, il écrivait, assure-t-on, des livrets d'opéra pour des petit* théâtres lyriques, et à quinze ans, il se rendant à Turin pour v suivre les cours de la faculté de droit. Activement mêlé bientôt au mouvement liberal, il écrivit d'abord dans les Letture di famiglia, puis entra au Messaggiere torinese, et fit la campagne de Lombardio avec toute la jeunesse des écoles. Il devint ensuite collaborateur du Cimento, de la Revista contemporanea, du Fischietto (le Sifflet), de l'E.spero, puis entra à lia Ga:etta piemontese, comme rédacteur littéraire. On a de M. Bersezio Novelle la Famiglia; l'Amor di Patria; Palmira; l'Odio, etc.; suite de romans dans lesquels, s'inspirant de l'auteur de la Comédie humaine, M. Bersezio fait reparaitre les mêmes personnages jua- qu'à ce que mort s'ensuive. Au théâtre, il a fait représenter: Mica d'Andormo, drame; Romulus, tragedie; le Pasque verone.se, drame, etc. Une traduction de ses premières pouvelles a été publiée à Paris, en 1859, sous ce titre: Nouvelle8 piémontaises, dans la Bibliothèque des meilleurs romans étrangers. BERT, PAUL, physiologiste et homme politique français, ne à Auxerre le 19 octobre 1833; commença ses études au college de sa ville natale, puis vint 1 Paris où il suivit simultanément les cours de la faculté de droit et ceux de la faculté de médecine, et fut reçu licencié en droit, docteur en médecine en 1864 et docteur es sciences naturelles en 1868. Nommé preparateur du cours de Claude Bernard au College de France, il devint ensuite professeur à la faculté des sciences de Bordeaux, puis suppléant de Flourens au Muséum, et fut appelé en 1868 à la chaire de physiologie de la Faculté des sciences, en remplacement de Claude Bernard. M. P. Bert s'est signalé à l'attention du monde savant par des recherches physiologiques animales et végetales des plus interessantes, et surtout par des exppriences hardies tendant à déterminer les conditions de la vie humaine à diverses altitudes Grâce à ces experiences, M. Bert, membre de la Société aéronautique de France, put fournir à ses collegues les moyens d'atteindre à de grandes hauteurs; malheureusem*nt les expériences aerostatiques qui s'ensuivirent, pour avoir réussi plusieurs fois dejà, eurent toutefois un résultat fatal: la catastrophe du Zénith et la mort de deux des courageux aéronautes qui le montaient, Sivel et Croce-Spinelli (15 avril 1875).

Après le 4 septembre 1870, M. Paul Bert fut nommé secrétaire général de la prefecture de l'Yonne, et le 15 janvier suivant, préfet du Nord. Le 9 juin 1872, Il etait élu représentant de l'Yonne à l'Assemblee nationale en remplacement de feu M. Javal, pere, et vint y siéger à l'extrème gauche. Il y prit plusieurs fois la parole sur des questions d'enseignement, principalement de l'enseignement médical. Il a eta reelu deputé de l'Yonne pour la deuxième circonscription de l'arrondissem*nt d'Auxerre, le 20 février 1876, le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Le 14 novembre de cette dernière année, M. Paul Bert acceptait le portefeuille de l'instruction publique dans le cabinet Gambetta, ave" l'adjonction des cultes à ce ministere. Il quittait le pouvoir le janvier 1882. Dans toutes les discussions intéressant les progrès de l'instruction populaire et la réorganisation de l'enseignement sur le triple principe laïque, gratuit et obligatoire, M. Paul Bert prit une part considérable et brillante, avant comme après son passage au pouvoir. Aux élections générales d'octobre 1885, il fut elu à la fois dans la Seine et dans l'Yonne, et opta pour ce dernier département. Nomme résident général de France en Annam etan Tonkin le 15 janvier 1886, M. P. Bert quittait Paris pour rejoindre son poste le 12 février suivant. Longtemps rédacteur scientifique de la Republique française, M. Panl Bert a collaboré aussi au Voltaire et à divers recueils et publications spéciales, notamment au Nouveau Dictionnaire de Médecine et de chirurgie pratiques. Il a publie à part: Sur la greffe animale. sa these de doctorat en médecine, qui remporta le prix de physiologie de l'Académie des Sciences en 1866 Sur la vitalité des tissus animaux, thèse de doctorat es sciences; Sur lea mouvements de la sensitive; Sur la physiologie de la seiche officinale; Sur les eauses et les phenomènes de la mort des animaua d'eau douce dans l'eau de mer; Sur l'influence de.v divers rayons colores sur la végétation; Sur la question de savoir si tous les animaux voient les mêmes rayons du spectre solaire que nous Sur l'action physiologique des venin.s de scorpion et d'abeille, mémoires; Catalogue des animaux vertebrés qui vivent à l'état sauvage dan.s le département de l'Yonne, avec la clef des especes et leur diagnose (/864, in-8-, planches); Eloge de Gratiolet (1865); Leçons sur la physiologie comparée de la respiration (1870, in-8°, fig.); la Pres8ion barométrique, recherches de physio-

logie expérimentale (1877, gr. in-S* de f200 pages). Ce dernier ouvrage contient l'exposé détaille des longues et patientes recherches qui ont valu à M. Paul Bert, en 1875. le grand prix biennal décerné par l'Institut entier, sur la présentation à tour de rôle des cinq aradémies, « à la découverte ou au travail les plus propres à honorer ou à servir le pays, pendait les dix dernières années. Citons encore: le Choléra (1884); A l'ordre du jour (f885), etc. M. Paul Bert a été élu membre de l'Académie des sciences, en remplacement de De- caisne, en 1882.

BERTHELEMY, PIERRE Emu, peintre de marine français, ne à Rouen le 3 avril f818; fit ses études dans sa ville natale, et y aborda les cours de l'Ecole municipale de dessin et de peinture en 1838 seulement, à cause de la résistance longtemps invincible que sa famille opposait à sa vocation artistique. En 1841, il obtint au concours une pension de la ville pour aller poursuivre ses études à Paris, où il travailla quelque temps dans l'atelier de Leon Cogniet Il se livra seul ensuite à l'etude de genre marine, et débuta au Salon de 1849 par une Evasion de Jean Bart. Nous citerons, en outre, parmi les principales loiles de M. Berthelemy Après la tempête (1859); Un incendie en mer (1861); la « Vauban » vaisseau transport de l'Etat, désemparé de son grand mdt (1864); le « Maréchal de Villars, » en reldche forcée à Fécamp (1865J; le Naulrage du « Borysthène » (1866J, reparu à l'Exposition universelle de 1867; Vue de Barfleur (1868); Naufrage de « l'Europe, » échouée sur un banc de corail (/869); la Prise de Canton (1869J, commandé par le ministère de la marine; la Plage d'Asnelles d marée haute, effet de matin (1873); les Préparatifs du départ pour la pêche (1874); Grosse mer roulant des épaves (1876); Barque de pêche accostant la plage à marée haute, Mer houleuse (1883); la Pêche aux harengs, une Epave (1884); un Coup de vent debout en pleine mer; Marée haute à Arromanches, à l'approche d'un grain (1885); Sauvetage d'un homme tombé à la mer, un Coup de vent sur la plage d'Asnelles (1886). On lui doit aussi quelques eaux-fortes M. Berthelemy a remporté plusieurs médailles et diplômes d'honneur dans des expositions départementales et étrangères et une mention au Salon de Paris.

BERTHELOT, PIERRE EUGÈNE MARCELLIN, chimiste français, ne à Paris, le 25 octobre 1827; remporta le prix d'honneur de philosophie au concours de 1846 et se voua dès lors à l'étude des sciences. Nommé préparateur du cours de chimie au Collège de France en 18,1, il se faisait recevoir docteur es sciences en 1854 et était nommé, en 1859, professeur de chimie organique à l'Ecole de pharmacie. L'Académie des sciences décernait, en 1861, un prix de 2,500 francs à M. Berthelot v pour ses recherches de chimie relatives & la reproduction par voie synthétique d'un certain nombre d'espèces chimiques existantes dans les corps vivants » et, en 1863, l'Académie de médecine l'admettait dans son sein. Il fut nppelé, en 1865, à la chaire de chimie organique creee nouvellement au Collège de France. Président du comité scientifique de défense pendant le siège de Paris, il dirigea la fabrication de la poudre et de la dynamite et celle des canons. Il a été'élu membre de l'Academie des sciences en 1873, en remplacement de Duhamel. — On a de M. Berthelot de nombreux mémoires insérés dans les « Annales de physique et de chimie, » notamment sur les Combinaisons de la glycérine avec les acides; sur une MétAode universelle d'hydrogénation; sur la Thermochimie, la Statique chimique; la Synthèse det alcools, des carbures d'hydrogène, des edr gras neutres, etc. divers articles impnrtants sur des sujets semblables dans la Revue des Deux-Mondes; et enfin son œuvre cnpitale Chimie organique fondée sur la synthèse (1860, 2 vol.), développée de nouveau dans ses Leçons sur les méthodes générales de synthèse (1864). Il a publié depuis Leçons sur l'isomérie (1805); Traité élémentaire de chimie organique (1872); Vérification de l'ardomètre de Baumé (1873); la Synthèse chimique (1875); les Origines de l'alchimie (1885); Science et Philosophie (1886), etc. M. Berthelot a été nommé inspecteur géneral de l'instruction publique (enseignement supérieur), en remplacement de Balard, en avril 1876, et président du Comité consultatif des laboratoires municipaux et departementaux, en remplacement de Wurtz, enjuin 1884. Ilestenfin vice-président du Conseil supérieur de l'instruction publique, président de la section des sciences physico-rhimiques et directeur à l'Ecole pratique dos hantes etudes.— Aux élections de la Seine pour l'AssAmblee nationale, en 1871, 31,000 voix s'etaient portées spontanément sur le nom du savant illustre, qui n'a jamais recherche les fonctions politiques. Le 16 juillet 1881, il etait élu senateur inamovible. M. Berthelot, commandeur de la Légion d'honneur depuis 1879, a été promu grand officier le 1er mai 1826.

BERTHET, ELIE BERTRAND, romancier français, né à Limoges, le 9 juin 1815, fit ses études au collège de sa ville natale et vint à Paris en 1834, pour suivre, d'après le vœu de sa famille, les cours de la faculté de droit, mais bien déterminé à n'en rien faire. Il avait d'ailleurs en poche la matière d'un volume, qu'il publia presque à son arrivée la Veilleuse, recueil de nouvelles qui parut sous le pseudonyme d'« Elie Raymond. u En 1837, il devenait collaborateur au journal le Siècle, pour la partie littéraire. Il a donné depuis lors un grand nombrede feuilletons au Siècle, au Commerce, à la Patrie, à l'Union, au Constitutionnel, au Moniteur universel, au Petit Moniteur, au Journal pour tous il a egalement collabore à la Revue du XIXe siècle, à la Revue de France, à la Gazette des enfants, à Paris éléqant, etc., etc. Nous citerons parmi les ouvrages do M. Berthet, qui forment aujourd'hui plus de cent volumes la Croix de l'affât; la Mine d'or; le Château de Montbrun; le Braconnier; les Mystères de la famille; le Nid de cigo- gnes; la Roche trembiante les Catacombes de Paris;

le Spectre de Chdtillon la Béte du Gévaudan Odilia; laFalaise Sainte-Honorine; les Chauffeurs l'Homme des bois; les Houilleurs de Poligmes; le Douanier de mer;une Maison de Parts; le Gentilhomme verrier; l'Oiseau du Désert Antonia le Roi des ménétriers le Capitaine Blangi8; le Fou de Saint-Didier; l'Enfant des bois; l'Etanq de Précigny; le Garde-chasse; la Belle Drapière le Rèfractaire l'Auberge de la baronne; le Bon Vieux Temps; la Directrice des postes les Crimes inconnus la Fille du cabanier la Peine de mort; le Juré; les Drames de Cayenne (1868) le Séquestré (1869); le Gouffre (1872); l'Année du grand hiver (1873); les Drames du Cloître (1874); Maître Bernard (1875); le Crime de Pierrefitte; le Roman préhistorique; le Monde inconnu (1876); les Cagnards de l'HôtelDieude Paris (1877) le Brocanteur (1884); Paris avant l'histoire (l884J, etr.

M. E. Berthet a donné en outre an théâtre le Pacte de famine et les Garcons de recettes, drames, le premier avec Paul Foucher, le second avec M. Dennery. 11 est membre de la Légion d'honneur depuis fb63.

BERTHOUD, SAMUEL HENRI, plus connu maintenant sous le pseudonyme d'Oncle Sam, écrivnin français, ne à Cambrai en 1804, fit ses études au collège de Douai, puis revint à sa ville natale, où il rédigea le journal édité par son pere, libraire et imprimeur à Cambrai. Il fonda ensuite la Gazette de Cambrai. où parurent ses premiers feuilletons, assez remarquables pour lui donner bientôt accès dans les principaux recueils littéraires parisiens créant en même temps des cours gratuits d'hygiène, de phvsiologie, de littérature, etc. il y prit pour sa part la littérature. C'est dans ces cours qu'il commença ses Chroniques et traditions surnaturelles de la Flandre (1834, 3 Vol.). Venu à Paris en 1832, il devint peu apres directeur du Musée des familles, puis (1835) du Mercure, embryon, comme on sait, de la Presse, où il passa au moment de la transformation, et à laquelle il resta attache jusqu'en 1848. Pendant toute cette période, M. B rthoud n'avait cessé de produire une quantité de romand-feuilletons qui avaient fini par rendre son nom populaire. Nous citerons Contes misanthropiques (1831); la Sœur de lait du Vicaire (1832); le Cheveu du diable (1833); Mater Doloro3a (1834); l'Honnête homme (1837); Pierre Paul Rubens (1840); la Bague antique (1842); Berthe Frémicourt (1843); l'Enfant sans mère (1843); le Fils du rabbin (1844); Daniel (1845); la Palette d'or (1845); la Mare du diable (/847); El Hioudi (1848) et le Zéphir del Arouch (1850), études de mœurs algériennes; le Dragon rouge (1851), etc. Il fit aussi jouer un vendeville aux Varietés une Bonne qu'on renvoie (1841). Depuis une vingtaine d'années, M. S. H. Berthoud, abandonnant le roman, a surtout écrit des ouvrages importants do vulgarisation scient tique et des chroniques de la science au jour le jour, notamment à la Patrie, et généralement signées du pseudonyme de Sam ou d'Oncle Sam. Apparliennent à cette periode: Fantaisies scientifiques de Sam (1861); les Petites Chroniques de la science (1868), suite des precédentes puis viennent Le Monde des insectes (1864, in-8°, fig.); l'Homme depuia cinq mille an, (l865, id.); l'Esprit des oiseaux (1866, id.); les Hôtel du logis (1867, id.); la Cassette des sept amis (1868); les Soirées du docteur Sam (1872), etc. M. Berthoud a écrit pour la jeunesse la France historique, industrielle et pittoresque (1837) Histoires pour lespetit* et pour les grands enfants (1855), et ·. Il est officier de la Legion d'honneur depuis 1SG7.

BERTINOT, GUSTAVE NICOLAS, graveur trançais, né à Louviers le 23 juin 1822, élevé de Drœlling et de Martinet. Il obtint le prix de Rome en 1850, et exposa aux salons annuels les ouvrages suivants Portrait dupape Clément Xl (1857); l'Amour fraternel, d'après M. Bouguereau (1859) Jeune mère italienne, d'apres M. Jalabert 1868); le Bouquet, d'après M. Toulmouche (1863) Portrait de Van Dick par lui-méme (1865); la Vierge au donataire, du même (1866) Crité droit de la chapelle des catéchismes d Saint Eustache, d'après M. Signol (Exposition universelle, 1867) Portrait de Jules Favre, d'après M. Ch. Lefebvre (1867); l'Education de Margue rite, d'après M. H. Merle (1869); le Christ auccombant sous la crois, d'après Lesueur (1870) une Jeuue mere, d'après M. Bouguereau (1872) Mgr Darboy, d'après M. H. Lehmann (1874) la Belle Jardinière, d'après Raphael (f875); Portrait de M. Jacques Maniel. d'après un dessin de M. Rousseaux (1876) les Disciples d'Emmaüs, d'après le Titien (1883), etc. M. Bertinot a obtenu une 3* médaille en 1861 et son rappel en 1863, une médaille en 1865 et une 1re médaille en t867 et 1978. Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1867, il a ete élu membre de l'Acadenue des Beaux-Arts en 1878. BERTRAND, ALEXANDRE LOUIS Joseph, archéologue français, ne à Paris le 28 juin 1820. Elève de l'Ecole normale supérieure et de l'Ecole française d'Athènes, il se fit recevoir docteur es lettres en 1859. Il s'occupa beaucoup, en 1852, de la création du Musée des antiquites nationales de Saint-Germain, dont il est devenu conservateur. Membre du Comité des travaux historiques, de la Société nationale des antiquaires de France, etc., M. Alexandre Bertrand a été élu membre de l'Academie des inscriptions et belles-lettres. — On a de lui: Essai sur les dieux protecteurs des héros grecs et troyens dans l'lliade, et De fabulis Arcadiæ antiquissimis, ses thèses de doctorat (1859) Etudes de mythologie et d'archéologie grecques (1858); les Voies romaines en Gaule (1863); Archeologie celtique et gauloise (1875), etc. M. Alexandre Bertrand a ete promu officier de la Légion d'honneur le fi juillet

BERTRAND, JOSEPH LOUIS FRANÇOIS, mathématicien français, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, membre de l'Académie française, frère du précédent, est ne à Paris le 11 mars 1822. 11 fit ses études au college Saint Louis, d'ou, ayant montre une aptitude toute

BESSEMER, eir HENRY, ingénieur anglais, né à Charlton, dans le comté d'Hertford, le 19 janvier 1813. Son esprit inventif s'exerça de bonne heure sur une foule d'objets ayant plus ou moins de rapport avec la mecanique mais son nom doit surtout sa notoriété aux perfectionnements qu'il a apportes à la fabrication de l'acier, qui en fut la conséquence. La première récompense honorifique conférée à M. Bessemer pour ses travaux si importants, date de 1856 seulement. L'institution des ingenieurs civils lui décerna cette année-là la médaille d'or de Telford, pour un mémoire, lu par lui, sur ses procédés de fabrication de l'acier. Ce fut toutefois l., Suède qui apprécia la première, romme il méritait do l'être, un procédé qui intéressait si intimement la principale industrie de ce royaume et ce fut là qu'il fut d'abord appliqué en grand. Le prince héritier, qui est president de la Commission de l'industrie du fer en Suede, assista aux premières expériences, dont il fut si satistait qu'il nomma M. Bessemer membre honoraire de cette commission. La ville libre de Hambourg l'adopta ensuite, conférant comme marque de reconnaissance la bourgeoisie à M. Bessemer. L'invention se propagea ensuite par toute l'Allemagne, en commençant par la Styrie, et l'inventeur reçut du roi de Wurtemberg, avec une lettre de remerciements, une médaille d'or. En même temps on l'appliquait aux travaux du chemin de fer du nord de l'Autriche, et l'empereur envoyait à M. Bessemer les insignes de commandeur de l'ordre de François-Joseph, soit la croix en diamants et le ruban rouge, accompagnés d'une lettre de félicitations. Ce fut alors au tour de la France de mettre en application le procède Ressemer. Ce procédé fut déclaré merveilleux et, dans le rapport de la Commission scientifique chargée de rendre compte du résultat des expériences, qui fut soumis à l'empereur en 1867, cette commission n hésitait pas à demander pour M. Bessemer une haute distinction; la grand'croix de la Légion d'honneur; ù quoi l'empereur consentit en effet, mais à la condition que M. Bessemer serait officiellement autorisé à porter les insignes de cette décoration (les Anglais ne pouvant porter que les insignes nationaux qui leur sont conferes); cette autorisation n'ayant pu être obtenue, M. Bessemer ne fut point décoré; mais il reçut une médaille d'or pesant 340 grammes, en récompense de ses inventions. En 1871, M. Bessemer fut élu président de l'Institut des industries du fer et de l'acier de la Grande-Bretagne. La forme la plus curieuse, et disons la plus imposante, qu'ait prise la reconnaissance des nations industrielles pour se manifoster à l'inventeur anglais, est à coup sûr celle qu'ont adoptee les Américains, et qui ne pouvait être adoptee que par eux Au centre d'un des plus riches districts miniers des Etats-Unis, près de Cincinnati, ils ont entrepris d'élever une ville nouvelle qui, par sa position géographique et les avantages qui doivent en résulter pour elle, est destinée à devenir, peut-être, une des plus importantes des Etats-Unis, un de leurs centres industriels les plus riches; et à cette ville ils donnent le nom de Bessemer.

particulière pour les mathématiques, il fut admis il l' Ecole polytechnique, à titre d'essai, à l'âge de onze ans; il y entra d'une manière régulière, et le premier, en 1839. Ingénieur des mines en 1842, il devint professeur de mathematiques au lycée Saint-Louis, examinateur d'admission et repetiteur d'analvse à l'Ecole polytechnique, maître des conférences à l'Ecole normale, professeur suppléant de physique générale et mathématique au Collège de France et enfin titulaire de cette chaire. Elu membre de l'Académie des sciences, en remplacement de Sturm, en 1856, il en est devenu secrétaire perpétuel pour les sciences mathématiques, en remplacement d'Elie de Beaumont, en 1874. Il a été élu membre de l'Académie française, en remplarement de J. B. Dumas, le 4 décembre 1884. M. Joseph Bertrand est membre du Conseil supérieur de l'instruction publique il a remplacé J. B. Dumas comme président du bureau national des poids et mesure, en 1884. Enfin il a été promu commandeur de la Légion d'honneur le 31 décembre On doit à ce savant: Traité d'arithmétique (1849); Traité d'Algèbre (1850); Traité de calcul différentiel et de calcul intégral (f864-70, 2 vol.) les Fondateurs de l'astronomie moderne (1865); l'Académie des sciences et les académiciens de /666 d H93 (I858J; la Théorie de la Lune d'Aboul We/a (1873); outre de nombreux mémoires insérés dans le Journal des mathématiques de Liouville, le Journal de l'Ecole polytechnique et les Mémoires de l'Académie des sciences, sur des sujets variés de mathématique et de physique générale.

BERTRAND, JAMES, peintre français, élève de Perrio, est ne à Lyon en 1825. On rite de cet artiste une Idylle (1857); la Conversion de sainte Thaïs (1861); les Frères de la mort recrseillant un homme assassiné, dans la Campapne de Rome (1863); la Mort de Virgile (1869); Cendrillon, Idylle (1873); Romeo et Juliette. Jeune fille, Anuccia (1874); Made'deine 0 crux, spes unécal Connais-toi toi-méme, Lesbie (1875); la Marquerite de Faust, l'Aurore (187e); le Dernier jour de Char- lofte Corday, les Sirènes (1883); le Calvaire, Ophélie (1884J; la Jeunesse et Frileuse, tête d'étude (1885) Cendrillon, les Deux sœurs (1886), etc. M. James Bertrand a obtenu une médaille de 3e classe en 1861 et son rappel en 1863, une médaille en 1860 et une 3e médaille en 1878. Il a été décoré de la Légion d'honneur en 1876.

M. Bessemer a reçu, en 1872, de la Société des Arts, la grande médaille d'or du prince Albert, n pour éminents services rendus aux arts, aux manufactures, au commerce, par le développement de la fabrication de l'acier. » En 1875, on fit l'expérience du « salon Bessemer » (une de ses dernières inventions), qui, suspendu dans un navire aux oscillations duquel il n'obeit pas, nous parait, en effet, le remède préventif le plus sûr, sinon le moins coûteux, qui se puisse employer contre le mal de mer. Il a etc elu membre de la Société des ingénieurs

civils en 1877, et reçut la même année le premier prix quinquennal Howard destiné l'inventeur d'un prorede nouveau et pratique pour le développement de l'emploi du fer. Elu membre de la Société royale le t2 juin 1879 M. Bessemer était créé chevalier le 26 du même mois. Nombre de villes d'Angleterre lui ont décerne le droit de franchise ou de bourgeoisie, en reconnaissance des services rendus par sa memorable invention.

BETHMONT, PAUL LOUIS GABRIEL, homme politique français, fils d'Eugène Bethmont, ancien ministre de la République de 1848, mort en 1860. M. Paul Bethmont est né à Paris le 15 octobre 1833. 11 était avocat à la cour de Paris lorsqu'il fut élu, en 1865, député au Corps législatif pour la deuxième circonscription de la Charente-Inférieuse, et, deux mois plus tard, conseiller genéral du même département. Au Corps législatif, il siégea sur les bancs de la gauche et fut reelu en 1869. Dans le cours de ces deux législatures, M. Bethmont s'est fait une place importante dans le Parlement, dont il fut nn membre actif et laborieux; outre les questions de politique générale, il v a traité les questions si complexes relatives à la marine et a fait partie de la commission d'enquète sur la marine marchande, qui fonctionna jusqû la déclaration de guerre (1870). Resté it Paris pendant le siège, M. P. Bethmont s'engagea dans un bataillon de marche. Aux élections du 8 février 1871, il fut élu représentant de la Charente-Inférieure à l'Assemblee nationale, le deuxième sur dix, le premier étant M. Dufaure. Il y prit place au centre tranche, se faisant inscrire en même temps à la gauche républicaine, et fut plusieurs fois élu secrétaire de l'Assemblée. Il a eté réélu par la circonscription de Rochefort le 20 février 1876. ainsi que le 14 octobre 1877. Nommé premier président de la Cour des comptas le 20 octobre 1880, M. Bethmont donna sa démission de député, comme le veut la loi, pour se soumettre à une nouvelle élection, qui lui fut favorable dans la mesure habituelle. Réélu de nouveau le 21 août 1881, il resignait son mandat le 6 mars suivant, pour se vouer entierement à ses fonctions de premier président de la Cour des comptes. Il a été décore de la Légion d'honneur le 8 juillet 1886.

BEUDANT, LÉON CHARLES ANATOLE, jurisconsulte français, doyen de la faculté de droit de Paris, est ne à Fontenay-le-Fleury (s.-et-O.) le 9 janvier 1829. Fils du savant naturaliste Beudant, il se décida pour le droit. qu'il vint étudier à Paris, et se fit recevoir docteur en 1852. Rcça agrégé en 1857, il fut envoyé à la faculté de Toulouse, puis appelé à celle de Paris pour suppléer Duranton à son cours de Code civil, en 1862. M. L. Beudant est devenu titulaire de cette chaire, et enfin doyen de la faculté. Chevalier de la Legion d'honneur depuis t875, il a été promu officier le 11 juillet 1885. On cite de M. Beudant, qui a collaboré depuis 1867 au recueil de Dalloz dont il est devenu directeur, ainsi qu'à la Revue critique de législation et à la Revue pratique de droit français: De l'indication de la loi pénale dans la discussion devant le jury (1861); De la subrogation à l'hypothèque légale des femmes, et des sous-ordres (1867); outre de nombreux articles, tels que De la naturalisation, Des expertises médico-légales, De l'influence au civil de la chose jugée au eriminel, etc., etc., publiés dans les recueils c tes plus haut.

BEUST (comte de), FRÉDÉRIC FERDINAND, homme d'Etat et diplomate allemand, né à Dresde, le 13 janvier 18U9, fit ses études à Gœttingen et à Leipzig, où il prit ses grades. 11 entra alors dans la carrière diplomatique et fut attaché, en ig3t, au ministère des affaires étrangères de Saxe; il y passa par divers emplois, fut charge de plusieurs missions à l'étranger, et enfin nommé, en 1S36, secrétaire de légation à Berlin; il occupa le même poste à Paris en 1838, devint chargé d'affaires à Munich en 1841, à Londres en 1846, et ambassadeur à la cour de Berlin en 1848. Appelé, le 24 février 1849, au ministère des affaires étrangeres, il prit une grande part aux mesures de réaction qui provoquèrent les émeutes de Dresde du commencement de mai, pour la répression desquelles il ne craignit pas d'appeler à son aide les troupes prussiennes. Après le rétablissem*nt de l'ordre, un changement ministériel devenu nécessaire lui enleva son portefeuille, lui apportant en échange celui de l'agriculture, qu'il conserva jusqu'en 1853. Il prit toutefois une part active aux négociations qui précédèrent le traité avec la Prusse en 1852, et l'année suivante échangerait le portefeuille de l'agriculture contre celui de l'intérieur. Peu après, la mort du chef du cabinet, Zsrhinsky, faisait passer officiellement entre ses mains la direction des dfaires, qu'il avait d'ailleurs toujours exercée. L'avènement du roi Jean (août 1854) ne changea rien à la position de M. de Beust. Lors du conflit entre l'Allemagne et le Danemark, en 1863, M. de Beust se distingua par son attitude énergique et sa fidélité au principe fédéraliste. h représenta la Diète germanique à la conférence de Londres en 1864 et, pendant qu'elle se poursuivait, il fit deux voyages à Paris, pour conférer avec l'empereur Napoléon. Cependant ses efforts devaient rester vains; la Prusse et l'Autriche marchèrent contre le SchleswigHolstein, exécutant comme il leur convint les résolutions de la Confédération germanique. Une vive emotion règne dans les Etats allemands secondaires. La Saxe, le Hanovre, la Bavière et le Wurtemberg s'unissent pour s'opposer à l'ambition des deux grandes puissances, enfin démasquée et soutenir les droits du prince d'Augustenbourg sur les duchés. Mais. a la force prime le droit ». Les Prussiens le prouvent en chassant les troupes fedérales de Rendsbourg, et le traité de Gastein sanctionne le partage des duchés entre la Prusse et l'Autriche (15 août 1865). Mais voici que les deux grandes puissances ne sont plus d'accord, et qu'une guerre entre elles, qui menace de a'etendre à toute l'Allemagne, parait imminente. M. de Beust procède à l'armement de son pays, ne tenant aucun compte des sommations de la Parusse, qui sait ne pouvoir compter sur ses sympathies. Le roi de Saxe répond par de courageuses paroles aux sommations qui

lui sont faites, déclarant qu'un seul rôle convient à la Saxe dans les conjonctures actuelles la nentralité armée. Malhenreusem*nt, le desastre de Sadowa (3 juillet 1866) rend inutiles toutes les velléités de résistance. L'Autriche est à la merci de la Prusse et les petit* Etats allemands ne seront bientôt plus que de simples provinces prussiennes. Le 30 octobre 1866, M. de Beust, qui avait été obligé de donner sa démission de premier ministre de Saxe, le ter août précédent, pour obéir aux exigences de M. de Bismarck, était nommé ministre des affaires étrangères de l'empire austro-hongrois, ministre de la maison de l'empereur le 14 novembre et président du conseil, avec le titre de chancelier de l'empire, en remplarement du comte Belcredi, démissionnaire, le 4 février 1867. L'influence du comte de Beust amena la conciliation complète avec la Hongrie, satisfaite des concessions obtenues, et, le 8 juin, l'empereur était couronné à Pesth roi de Hongrie, aux acclamations d'une foule enthousiaste. M. de Beust inaugura, pendant que la réorganisation intérieure se poursuivait, une politique libérale, principalement au point de vue religieux. Les juifs furent admis à la pratique des droits civils et politiques, comme le reste de la population; le Reichsrath accepta la séparation de l'Eglise et de l'Etat et l'égalité des confessions religieuses devant la loi; le Concordat de 1855 fut répudie, le mariage civil établi, la prison pour dettes abolie et les délits de presse soumis au jury. Il améliora les finances de l'empire et réorganisa l'armée sur des bases formidables en élevant l'etfectif total, armée active et landwehr, à un million de soldats, malgré les observations des puissances étrangères et les résistances du Reichsrath lui-même, qu'il réussit à vaincre en fin de compte (mars 1869). M. de Beust accompagnait son souverain à Paris, dans sa visite à l'Exposition universelle de 1867. Ses succès dans ses tentatives de réorganisation intérieure lui valurent d'être élevé au rang de comte (il avait le titre de baron par droit de naissance). Les événements de 1870 n'influèrent, semble-t-il, que d'une manière peu importante sur l'attitude de M. de Beust qui, toutefois, avait marqué sa ferme persévérance dans la voie libérale en protestant contre le Syllabus. De même, lors de la candidature au trône d'Espagne d'un Hohenzollern, il avait appelé l'attention du gouvernement espagnol sur les complications qui pourraient résulter de la réalisation de ce projet. La guerre déclarée entre la France et la Prusse, il semble que M. de Beust se suit borné à maintenir une stricte neutralité, et de fait, si M. Thiers trouva auprès de la cour de l'empereur François-Joseph les plus vives sympathies pour la France, il n'obtint rien de plus. cependant, le comte Andrassy (voyez ce nom) a prétendu que lui seul avait obtenu, contrairement aux désirs de M. de Beust, avec les plus grandes peines, que l'Autriche ne saisit pas ce prétexte de venger Sadowa. 11 est bien entendu que, dans ce cas, nous devrions à M. de Beust toute la reconnaissance dont nous ne serons jamais beaucoup endettés envers M. Andrassv. La fait est, toutefois, que l'Autriche garda l'expectative. Nous devons encore signaler, de la part de M. de Beust, sa protestation, pacifique mais nette, contre l'attitude (le la Russie, profitant dms embarras de la France pour dénoncer le tr.tite de 1856, et reprendre, sans risque, tout ce que lui avait fait perdre la guerre de Crimée.

La résistance de M. de Beust aux tentatives de rapprochement, faites par M. de Bismarck, entre l'Allemagne et l'Autriche, devait amener à la 6n sa démission de chancelier de l'empire austro-hongrois (novembre 1871). Peu après, il était nomme ambassadeur près la cour de Saint-James, en remplacement du comte Apponyi, nommé à Paris. En novembre 1878, il était transféré à l'Ambassade de Paris, nù il a été remplacé le 28 mai 1883 par le compte Hoyos. Il vit aujourd'hui à son splendide château d'Altenberg, prés de Vienne, dans une retraite absolue. Le comte de Beust est grand'croix de la Légion d'honneur, et l'empereur d'Allemagne lui a conféré, en septembre 1871, le grand cordon de l'ordre de l'Aigle Noir; il est haut dignitaire également d'ut grand nombre d'ordres étrangers.

Son frère aine, Frederic Constantin, vicomte von BEUST, né en 1806, est un savant très distingue. Après avoir été directeur des mines de k'reiberg, en Saxe, il fut député à la diète de Francfort qu'il representa à la conférence de Londres en 1864. A la fin de 1867, il devint inspecteur général des mines, usines et salines de l'empire d'Autriche. On lui doit un certain nombre d'ouvrages de géologie et de minéralogie d'une grande valeur,

BIART, LUCIEN, littérateur français, né à Versailles le 21 juin 1828. Il s'embarqua à l'âge de dix-huitans pour le Mexique, s'occupa de zoologie et adressa au Muséum d'histoire naturelle de Paris de nombreuses collections d'insectes et d'oiseaux. Reçu professeur de botanique, de chimie et de physique par l'Académie de médecine (le Puebla, il fit partie de la Commission scientifique du Mexique et fut décoré de l'ordre de Guadaloupé par l'empereur Maximilien. Rentré en France après une absence de près due vingt années, M. Biart publia dans plusieurs revues, notamment dans la Revue des Deax mondes, des récits de voyages et des romans, et rédigea, de 187f à 1873, le feuilleton dramatique et littéraire du journal la France, auquel il dut renoncer pour cause de santé. On doit à M. Lucien Riart la Terre Chaude (1862); la Terre Tempérée (1866); le Bizco (1867); Benito Vasquez (1869J; Pile et Face (1870); Laborde et Cie (1872); les Clientes du docteur Bernagius (1878); l'Eau Dormante (1875); A travers l'Amérique (1876), ouvrage couronné par l'Académie Française; la Capitana (1877); les Ailes brûlées (1879); Jeanne de Maurice (1880J; le Pensativo (1884J; une traduction de DonQuichotte, 4 vol. in-18. précédée d'une longue étude qui fut la dernière œuvre de Prosper Mérimée et enfin les Aztèques, curieux livre d'histoire, faisant partie de la Bibliothèqus Ethnologi- que, publiée à la librairie Hennuyer, sous la direction do M. de Quatrefa*ges et du D' Hamv (1885). Outre ces ouvrages, M. Lucien Biart a publié de nombreux vo-

lumes illustrés, destinés à la jeunessse Aventures d'un jeune naturaliste; Entre frères et sœurs; les Voyages Involontaires, 4 vol.; Entre deux Océans; le Roi des pratrses; le Fleuue d'Or, etc. etc.

BICKMORE, ALBERT SMITE, naturaliste américain. né à Saint-George (Maine) le mars fit ses études à l'Academie de New-London (New-Hampshire) puis au collège de Darmouth, où il reçut son diplôme en 1860. Uès l'automne de la même année, il abordait l'étude do l'histoire naturelle sous la direction d'Agassiz, à Cambridge (Massachusetts), et était chargé 1 année suivante du département des mollusques au Musée de zoologie comparée, sous la môme direction. Avant depuis longtemps formé le projet d'etablir à New-York un vaste Musée d'histoire naturelle, après cinq années d'études laborieuses, M. Bickmore s'embarqua, en 1865, pour les Indes orientales, en partie avec l'intention de recueillir les éléments des collections du futur Muséum new-yorkais, en partie pour combler les lacunes de celui de Cambridge. II passa une année dans l'archipel Indien à recueillir des mollusques à coquilles et d'autres animaux inférieurs; ensuite, parti de Singapour, il se rendit à Saïgon puis à Hong-Kong, traversa une grande partie de la Chine, explora le Japon, se rendit, par la Mantchourie, à l'embouchure de l'Amour, traversa la Sibérie, dont il visita les mines, la Russie centrale et septentrionale, une partie de l'Europe, et revenait à New-York après une absence de trois années Il a publié: Travels in the East Indian Archipelago (1869), qui fut presque dèa son apparition traduit en allemand et publié à Ina. M. Bickmore a collaboré activement à l'American Journal of Science et au Journal of the Royal Geographical Society de Londres. Il a été nommé professeur d'histoire naturelle à l'Université Madison, à Hamilton (New-York), en 1870. Il est aujourd'hui conservateur du Museum d'Histoire naturelle de New-York, qui a été inauguré à la fin de 1877.

BIDA, ALEXANDRE, dessinateur français, né en 1813 à Toulouse, élève d'Eugène Delacroix pour le dessin et l'aquarelle. Un séjour de deux années en Orient lui permit une abondante récolte de sujets d'étude dont il a tiré, depuis son retour (1846), le plus heureux parti. On a de lui principalement un Café arabe; Boutique turque; le Chanteur qrec; le Barbier arménien; le Marché aux esclaves; la Bastonnade; le Retour de la Mecque; la Cérémonie du Dasseh, au Caire; le Mur de Salomon; l'Appel du soir (Crimée); le Champ de Boos, à Béthléem; le Grand Condé à Rocroy; Intérieur de femmes arabes; le Massacre des mamelouks; le Départ de l'enfant prodigue Décollat on de saint Jean-Baptiste (1847-1848). Il a exposé plus réremment le Départ, le Repos, la Porte de Béthléem, pour le « Livre de Ruth » (1874); Jérôme Savonarole, aquarelle (1875); le Retour de l'enfant Prodigue, Caruvane d'àniers en Syrie (1883); Marchand de chevaux (1885); les Vierges sages et six compositions pour l'Histoire de Jeanne Darc de Michelet (1886), etc. On doit également à M. Bida plusieurs portraits de personnages importants, dc l'empire, et un grand nombre d'illustrations de publications périodiques estimées et d'ouvrages importants. notamment les Evangiles, qui portent son nom, publication de la maison Hachette, et le Livre de Ruth (1876), album grand in-f lio sur velin, comme les Evangiles, lequel n'est, en quelque s orte, que le premier fascicule d'une suite de composi- tions gravées à l'eau-forte, représentant les plus belles scènes de l'Ancien Testament, également publia pir la maison Hachette. Honoré de plusieurs médailles aux expositions, M. Bida a été décoré de la Légion d'honneur en 1855 et promu officier en 1870.

BIENVENU, CHARLES LÉON, écrivain et journaliste françuis, né à Paris, le 25 mars 1835. Il a débuté de bonne heure dnns la presse fantaisiste et a collaboré tour ù tour au Diogèrte, au Nain Jaune, au Figaro, au Corsaire, au Soleil, à la Lune, à l'Eclipse, au Charivari, au Journal amusant, au Tintamarre; puis au Mot d'ordre de M. Rochefort, à l'Evénement, aux Droits de l' Homme, etc. M. Bienvenu n'en est pas moins resté co- propriétaire et directeur du Tintamarre, où il a particulièrement rendu célèbre le pseudonyme de Touchatout, sans cesser de produire un grand nombre d'articles sous son propre nom et sous le pseudonvme moins populaire de « Robert Buquet. » Ses principalei séries d'articles l'Histoire de France tintamarresque, l'Histoire tintamarre8que de Napoleon IIIet autres travaux importants, également tintamarresques et historiques, ont paru à part, en volumes in-8*, illustrés de dessins grotesques, avec la substitution du vrai nom de fauteur au pseudonyme de « Touchatont » conservé dans le journal. Il a publié en outre les Mémoire d'un préfet de police, par Toucha- tout(1885, in-18), etc. — M. Bienvenu a fait jouer en 1866, au Théâtre-Dejazet Un Monsieur qui veut se faire ua nom, vaudeville en 1 acte. En 1868, il a fondé une revue bi-mensuelle: Touchatout-Revue, qui eut peu de succès, et peu après le Trombinoscope, recueil de biographies satiriques et bouffonnes qui a été beaucoup mieux accueilli et continue à paraitre. En février 1871, il avait fondé la Carmagnole, feuille hebdomadaire à intentions bouffonnes assez mal remplies, soit que le moment fût mal choisi pour apprécier ce genre de régal litteraire, soit que l'auteur lui-même subit l'influence du milieu où il agissait. La Carmagnole n'eut que six numéros.

BIERSTADT, ALBERT, peintre américain, d'origine allemande, ne à I)üsseldorf (Allemagne) en 1828. Ses parents émigrèrent aux Etats-Unis lorsqu'il n'avait encore que deux ans et s'etablirent dans la New-Englanq. Il reçut une éducation soignée, et, sa vocation artistique ee developpant avec l'âge, il visita son pays natal eu 1853, étudia la pe nture à l'Académie de Düsseldorf et, ayant peint quelques paysages allemands qui obtinrent un certain succès, il se rendit à Rome, où il passa un hiver; fit un tour en Suisse, explora les Apennins et

retourna aux Etats-Unis en 1857. En 1858, il fit partie de l'expédition du genéral Lander aux montagnes Rocheuses, où il passa plusieurs mois à prendre des esquisses. En 1863, parut son tableau, célèbre de fautre côte de l'Atlantique: Vue dee montagnes Rocheuses: le pic Lander, qui établit sa réputation. Parmi ses autres œuvres, nous citerons: Ombre et lumière; la Tempête dans les montagnes Rocheuses; les Dômes du Yosemite; le Pic Laramie; Emigrants traversant les Plaines et Mount Hood. En 1873, il explorait la côte du Pacifique en quête de nouveaux paysages. Il a expose à Philadelphie, Pn 1876, la Fondation de la Californie en 1870. Il n'avait rien envoyé, par exemple, à notre Exposition universelle de 1878. M. Bierstadt a été nomme, en 1871, membre de l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Il a fait, en 1869-70, un nouveau voyage en Europe, pendant lequel, étant à Londres, il fut reçu Windsor, sur l'invitation spéciale de la reine Victoria, et a été nomme chevalier de la Légion d'honneur a son passage à Paris.

BIGELOW, ERASTUE BRIGHAM, inventeur américain, né à West Boylston (Massachusetts) en 1814. Il s'occupa de mécanique et d'invention des son extrême jeunesse. et avait déjà construit diverses machines ingénieuses, notamment un métier d tisser à la main, avant d'avoir atteint sa dix-huitième année. En 1838. il obtenait un brevet pour un métier automatique destiné au tissage des couvertures unies, qu'il venait d'inventer il avait déjà fait marché pour la construction de trois de ces nouveaux métiers, lorsque, dans les marchandises importées, de même sorte que celles qu'on pouvait faire avec son métier, il dut reconnaître une supériorité d'execution impossible à atteindre avec celui-ci. Il rompit alors loyalement les marches consentis, relegua dans un coin son invention insuffisante, se remit à l'œuvre avec courage, et ne taida pas à inventer un nouveau métier qui reunissait toutes les conditions cherchées. En 1839 il inventa le premier métier à vapeur pour le tissage des tapis de laine. M. Erastus Bigelow Pst le fondateur du florissant vil!age manufacturier de Clinton, dans 1 Etat de Massachusetts, au milieu duquel s'elèvent les immenses bâtiments de la w Bigelow manufacturing Company », et peuplé surtout de ses ouvriers Pt des fournisseurs qu'a attirés cette heureuse agglomération.

BIGELOW, Jean, écrivain et diplomate américain, né à Malden (New-York) le 25 novembre f8t7 fit ses études au College de l'Union, suivit les cours de droit et fut reçu avocat, et inscrit au barreau de New-York, en 1839. Il exerça la profession qu'il avait embrassee, pendant dix ans, variant la monotonie de ses travaux par des travaux littéraires varies. Inspecteur des prisons de l'Etat de 1845 à 1848, il Y introduit quelques reformes importantes. En 1850, il devint associé de William C. Bryant, pour la propriété du New-York Evening Post, dont il fut l'administrateur jusqu'en 1861. Il fit la même année un vovage à la Jamaïque, d'ou il rapporta: la Jamaïque en 1850, ou les effets de seize ans de liberté dam une colonie d'esclave8 (1851). Il s'embarqua de nouveau pour les Indes occidentales en t8a4, et à son retour publia un ouvrage sur l'etat d'Hanti. Nommé consul d'Amérique à Paris en 1861, il y deiint chargé d'affaires en décembre 1864, à la mort de M. Dayton, et ministre plénipotentiaire en avril 1865. Dans cette situation, il fit preuve de beaucoup de tact et d habileté diplomatique, surtout dans la mission délicate, qui lui incombait naturellement d'aplanir les diflicultes que la guerre du Mexique avait soulevées entre le gouvernement de Washington et celui des Tuileries. Rappele sur sa demande en décembre 1866, M. Bigelow, apres un tour d'Europe d'une année environ, rentra aux Etats-Unis en 1868. Après la mort de Henry J. Raymond, en 1869, il fut un moment directeur du New-York Times, mais il se retira bientôt, retourna en Europe et établit sa résidence à Berlin. Retourne aux Etats-Unis au bout de quelques années, M. John Bigelow se joignit aux Liberaux en 1872, pour combattre la seconde electio n du président Grant. Il passa ensuite aux Démocrates et devint secrétaire de l'Etat de New-York en 1875. Depuis 1877, il n'a plus pris de part à la vie publique que par des articles de journaux et la publication de quelques ouvrages littéraires. Il accompagnait toutefois M. F. de Lesseps à l'isthme de Panama, en fevrier 1886, dans l'intérêt des Etats-Unis.

Il a publié, outre les ouvrages déjd cités Vie de John C. Fremont (1856); les Etats-Unis en 1863, leur histoire politique, leurs ressources minéralogique8, agri- coles, industrielles, commerciales, etc. (Paris, 1863) Autobiographie de Benjamin Franklin, d'après des matériaux recueillis en France (1868); Quelques réminis- cences d'Antoine Pierre Berryer (1869); la France et la Monarchie héréditaire (1871); l'Esprit et la Sagesse des Haïtiens (l877); Molinos le Quiétiste (1882), etc. BIGOT, JULIEN ARMAND, homme politique français, né à Couptrain (Mayenne) le 18 janvier Il fit son droit à Paris, prit e grade de docteur en 1854 et entra dans la magistrature, comme substitut du procureur impérial de Mayenne, en 1856; transféré à Laval, puis à Angers, il devint substitut du procureur général près la Cour de cette dernière ville en 1863 et avocat général en 1868. Le procureur général nommé après le 4 septembre n'étant pas agree par lui, M. Bigot donna sa démission et se fit inscrire au barreau d'Angers. Elu représentant de la Mayenne en février 1871, il prit à l'Assemblee nationale son siège à droite et participa à toutea les mesures réactionnaires émanées de cette Assemblée. Avant échoué aux élections du 21 janvier M. A. Bigot fut nommé le 7 juin 1877 président de Chambre ù la Cour d'Angers. Atteint par la loi modifiant l'inamovibilité de la magistrature assise, il s'inscrivit une fois de plus au barreau d'Angers. Aux élections du 14 octobre 1885, M. Bigot, porte sur la liste réactionnaire de la Mayenne, fut de nouveau élu député. — M. Armand Bigot a publié: Eloge de Prévot de la Chauuelüère et

Essai sur l'histoire du Droit en Anjou, deux discours prononces à la rentrée des cours et tribunnux d'Angers. BILLIAIS (de la), HENRI VICTOR MARIE LE LOUP, homme politique français, né à Nantes le 22 mars 1836. Maire de Machecoul et conseiller général de la Loire-In ferieure lorsqu'eclata la guerre de 1870-71, M. de la Rilliais servit à cette époque comme chef de bataillon de mobilisés. Il se présenta aux élections du 21 janvier 1876 dans la troisième cir onscriplion de Nantes. comme légitimiste et catholique; il fut élu au second tour (5 mars), et reéln le 14 octobre 1877, avec l'appui de t administration d'alors, puis le 21 août 1881. Le 4 oatobre 1885, la liste réactionnaire triomphant dans la Loice-Inferieure, M. de la Billiais vint reprendre sa place à l'extrême droite de la Chambre des députés. Une proposition de M. de la Billiais, tendant à l'insertion an Journal Officiel des noms des soldats morts an Tonkin et à Madagascar, était repoussée par la Chambre dans sa séance du ter juillet 1886, à raison du sentiment politique qui l'avait dictee.

BILLOT, JEAN-BAPTISTE, général français, ancien ministre, senateur, né à Chaumeil (Correze) en 1828. Eleve de 1 Ecole de Saint-Cyr, il entra dans l'etat-major ou il fit toute sa carrière; sous-lieutenant en 1849, il devint lieutenant en capitaine en 1854, chef d'escadron en 1863, lientenant-colonel en 1869. Il se trouvait en Algérie et était lieutenant-colonel, lorsqu'éclata la guerre de 1870; il fut nommé colonel le 9 novembre, puis général de brigade. D.-venn genéral de division au titre auxiliaire il fut appelé au commandement du 18e corps d'armée, aver lequel il remporta un brillant sucées à Besuneh-Rolande, et contribua beaucoup à la victoire de Villersexel. La commission des grades le remit toutefois general de brigade. Elu représentant de la Correze à 1 Assemblée nationale, nux élections du 8 février 1871, le general Billot prit place sur les bancs de la gauche et fut vice-président du groupe de la gauche républicaine. Il a pris une grande part à la discussion des lois militaires et a vote contre les préliminaires de paix. M. le genéral Billot n eté élu par l'Assemblée, sénateur inamovible, le 16 décembre 1875. Promu g-neral de division en 1878, il fut appelé au commandement de la premiere division du 1er corps d'armée; il est aujourd'hui commandant de ce même 1er corps, dont le quartier géneral est à Lille. Le 30 janvier 1882, le général Billotetaitappelé an ministere de la guerre dans le cabinet qui succeda au eabinet Gambetta. Il donnait sa demission le janvier 1883, avec son collegue de la marine, l'amiral Ja ireguiberry, ces deux officiers genéraux etant opposes à la mesure approuvée par leurs collegues du cabinet relative à la radiation des contrôles de l'armée et de la muine des princes des familles souveraines. Dans la question de l'expulsiou de ces mêmes princes, revenue au Sénat le 22 juin 1886, le général Billot n'a pas pris part au vote. M. le général Billot est grand officier de la Légion d'honneur du 4 juin 1884.

BIN, JEAN-BAPTISTR PHILIPPE EMILE, peintre français, né à Paris le 10 février 1825, fut elève de Leon Cogniet et débuta au Salon de 1845, par un Portrait. En 1850, il remportait le deuxième grand prix de Romp. Outre de nombreux portraits, M. Bin a exposé le Baptême de Clovis (1857); Arria et Pœtus (1861); Orphee tué par les Bacchantes (1863); Jésus et Sainte Marre- Madeleine (1865); Persée délivrant Andromede (1866); Promethee enchainé (1869); Héraklès Teraphonios (1872); Vénus Astarté, fragment de décoration pomperenne (1874); Ave César. Scoparii te salutant (1875); l'Harmonie (1876); Portrait de M. Mallet (1877), Mort à la peine (1883); Portrait de M. G. de Mortillet (f884J; la Conscience mal placée (1886), etc. Citons en"ore un Ecce hom*o; Jesus enfant sur le? genoux de la Samte Vierge; Hippomène et Atalante; la Charité Hercule furieux; le Bùcheron et l'Hamadryade; la Naissance d'Eve; les Portraits en pied ou en buste de Napoteon III et de diveres-personnages civils et militaires appirtemnt plus spécialement au monde officiel de l'empire. M. Bin a egalement exposé des dessins des décorations exécutés par lui, soit dans des hôtels particuliers, soit au musée des Souverains, au Louvre, ou à l'eglise Saint Nicolas du Chardonnet, à la grande salle de l'Ecole polytechnique de Zurich, à l'église Saint Sulpice, an théâtre de Reims (1874), à la grande chancellerie de la Légion d'honneur (1876), etc. M Bin a été medaille aux Salons de 1865 et 1869, et a été decore de la Legion d'honneur en t878.

BIRCH, SAMUEL, archéologue anglais, né à Londres lu 3 novembre 1813; fit ses études à l'école des Marchands Tailleurs, qu'il quitta en 1831. Employé aux Archives publiques en 1834, il fut attaché comme aide (assistant) au département des Antiquités du Musée brit.mnique en 1836. Il en devint conservateur-adjoint en 1844, et par suite de la nonvelle organisation, en 1861, fut nommé conservateur des « Oriental, Meiliaevaland Bristish Antiquities and ethnographical Collertions of the British Muséum ». En 1846, M. Birch fut envoyé en Italie, pour y visiter la collection Anastasi (antiquités égyptiennes) alors à Livourne, ainsi que les collections de Rome et autres villes; il retourna à Romo en 1856, envoyé, avec M. Newton, par sir G. Cornewall Lewis. alors chancelier de l'Echiquier, avec mission d'examiner et d'évaluer la collection Campana offerte au gouvernement britannique. M. S. Birch a elé élu membre ou eorres pondant de 1 Institut archéologique de. Rome en t839, de l Academie de Berlin en 1851, de celle de Herculnnum en 1852, et de l'Académie des inscriptions et belleslettres de Paris en 1861; en 1862, l'université de SaintAndrews lui a conféré le titre honorifique de docteur en lois; il est, en outre, membre honoraire de la Societe royale de littérature, de la Société des antiquaires de Londres, de la Société orientale de France. de la Société ethnologique d Amérique, ptr. Il est enfin membre de la Société royale de Londres, et l'un des directeurs de l'Institut archéologique de Rome.

Au commencement de sa carrière. M. Birch s'étant beaucoup occupe de déchiffrer les hiéroglyphes égtptiens. ses travaux attirèrent l'attention dn baron Bunsen, et les relations qui s'ensuivirent entre ces deux hommes, eurent po ir résultat l'asso ·iation du premier aux travaux du second, relatils à 1 Egypte, principalement pour son ouvrage Ægypten's Stelle tu die Weltgeschichte. (Place occupée par l'Egypte dans l'histoire universelle, 1845), dont la partie philologique relative aux hiéroglyphes est tout entière de la main de M. Birch, à qui le savant allemand legua le soin de revoir les futures éditions de son ouvrage. En t867, en conséquence de ce legs, M. Birch enpubltait le 5e volumes. qui complète au jourd'hui l'œuvre. Ses travaux s'étendent, en fin de compte, à la plupart des branches de la science archéologique outre ses travaux sur les hiéroglyphes, il a publie des mémoires sur les antiquités grecques, romaines et britanniques, sur la numismatique et l'ethnographie et a édité dos traductions d'inscriptions cunéiformes. En outre, il a publie dans l'Aaiatic Journal, des traductions du chinois; il a également collaboré aux Transactions de la Société rovale de littérature, ù l'Archæoloqia, à la Reuue archéoloqique (française), à l'Archæologische Zeitung et à la Zeitschrift für Ægyptische Sprache, und Alterthum's Kunde (Gazette archéologique et Feuille periodique de Inngue égvptienne et de science de l'antiquite (allemande), ainsi qu'aux diverses publications des soeietes savantes, et écrit plusieurs articles de « l'English Encyclopædia ». Les autres ouvrages du docteur Birrh sont Galeries d'Antiquité.s (/841); le texte des Vues du Nil, d'Owen Jones (1843); avec M Newton: Cataloque de Vaset qrec.s (1861); Introduction d l'étude des Hiéroglyphe, (1857); une Histoire de la poterie ancienne (1858); Description du Papyrus de NashKhem (1863); les Rhind Papyri (1866); l'Egypte depuis les temps les plus reculés (1875): iea Souvenirs du Passé (1879-80). Il a donne des éditions annotees des Mœurs et coutumes de Wilkinaon (1878); et de l'Egypte Le docteur Birch a présidé le Congrès des Orientalistes tenu à Londres, en septembre 1874. et fut, à cette occasion, décoré de l'ordre de la Couronne de Prusse par l'empereur Guillaume.

BISMARCK-SCHŒNHAUSEN (prince von), KARL OTTO, celebre hommed'Etat allemand, ne à Schœnhausen (Prusse), le 1er avril 1815 fit ses études à Gœttingen, a Berlin et à Greifswald, et entra ensuite dans i'armée. Membre de la diète de Saxe en 1846, il fut l'année suivante élu membre de la Diète générale, ou il se fit remarquer bientôt par l'intempérance de ses discours et par son esprit intolérant et anti-démocratique. Entré en 1851 dans la carrière diplomatique, par la legation de Francfort, il fut envové à Vienne en 1852 et s'y montra un ennemi déclaré de l'influence de l'Autriche, qu'il fit d'ailleurs exclure de l'Union douanière (Zollverein), la considérant avec raison comme un obstacle au libre developpement de la Prusse pour laquelle, sans doute, il nourrissait déjà une ambition patriotique mais insatiable. On lui a attribué la paternité d'une brochure parue en 1858 la Prusse et la QueRtion italienne, ou est déjà préconisée l'alliance de trois empereurs, mais avec cette différence que l'empereur d'Autriche y est remplace par l'empereur des Français et que l'empereur d'Allemagne n'y figure encore que comme roi de Prusse en comparant la différence des situations suivant les temps, on reconnaitra la vraisemblance de l'imputation, et en terise M, de Bismarck. De f859 à 1862, M. de Bismarck, occupa l'ambassade de Saint-Pétersbourg lorsqu'il dut quitter ce reste pour l'ambassade de Paris (mai 1862), 1 empereur Alexandre, dont il avait su se concilier les bonnes grâces, lui remit les insignes de l'ordre d'Alexandre Newsky; bien accueilli également à la cour des Tuileriec, et par les mêmes causes, il était nommé grand' croix de la Légion d'honneur, lorsque peu de mois après, il quittait Paris (22 septembre), appelé à la presidence du cabinet prussien, avec le titre de ministre de la Maison du roi et des affaires étrangères. Une grave question s'agitait en ce moment devant le parlement prussien, celle de la réorganisation de l'armée, et, comme conséquence, d'une élévation énorme du budget de la guerre, que la seconde Chambre refusait absolument de sanctionner. Ce budget de la guerre rejeté, en fin de compte, par la Chambre des députés, M. de Bismarck le fit adopter par la Chambre des seigneurs, et les protestations de la seconde Chambre n'aboutirent qu'à sa dissolution. Apres les députes, ce furent les journalistes qui protesterent, puis des magistrats, des fonctionnaires publies de tout ordre mais les uns furent poursuivis, les autres destitues, tous en somme punis et solidement bâillonnes. Les députés ayant, dans une adresse au roi, accuse le premier ministre d'avoir violé la constitution (janvier 1863), celui-ci protesta avec véhémence. Mais les affaires de Pologne ne tardèrent pas à attirer l'attention publique vers un autre point: un traité secret conclu (levrier) avec la Russie, est l'objet d'un blâme de la Chambre les journaux qui appuyent les protestations des députes sont poursuivis avec une véritable fureur jugeant sans doute insuffisantes les armes que la loi Ini fournit contre elle, M. de Bismarck imagine d'appliquer à la presse prussienne le régime impérial français des avertissem*nts et des suspensions. Après le triomphe facile de la politique extérieure de la Prusse, contre te Danemark, 1 antagonisme de la Chambre des députes et du Cabinet prussien, personnifié par son chef, ne fut aucunement modifié mais, fort de l'appui de la Chambre des seigneurs, celui-ci n'en fut que mediocrement ému. C'est ainsi que, le 23 fevrier 1866, il déclarait tranquillement qu'il renonçait au concours des députés et prononçait la clôture de la session.

M. de Bismarck n'était pas très éloigné de croire les temps arrives où la Prusse devait être la véritable grande puissance allemande, Nous ne nous étendrons

pas sur les misérables « querelles d'Allemands » soute vées par le ministre prussien et entretenues jusqu'au moment où, ses preparatifs achevés, un traité d alliance offensive et défensive conclu avec l'ltalie, l'ennemie naturelle de l'Autriche, il entreprenait contre celle-ri, qui avait eu la maladresse de se laisser entrainer à une ailiance avec la Prusse contre le Danemark, et de lui livrer le secret de la faiblesse de son armement, une guerrre de quelques semaines que terminait Sadowa (3 juillet), c'est-à-dire la défaite compléte de l'Autriche et des Etats allemands qui avaient préferé son alliance à celle de la Prusse. Sans doute, cette courte campagne ne se fût point bornée là, si M. de Bismarck avait pu la poursuivre plus longtemps et plus loin. On se rappelle en effet que, dans le discours du trône ouvrant la session suivante, Napoléon III affirmait aux Chambres que son gouvernement avait arrêté le conquérant aux portes de Vienne. Cela nous servit de bien peu dans la suite, quoique la sagesse des nations prétende qu'un bienfait n'est jamais perdu.

Les préliminaires de paix, signés à Nickolsbourg, le 26 juillet 1866, excluent l'Autriche de la Confédération germanique et le remaniement de l'Allemagne, rêve depuis si longtemps, ne tarda pas à recevoir un commencement d'exécution les depossessions violentes, les annexions se suivent, et les protestations les plus justes, les plus modérées dans la forme sont reprimées avec la dernière rigueur. Vers la fin de l'année, un traité d'alliance est conrlu avec la Bavière, Bade, le Würtemberg, etc., par lequel le commandement supérieur des armées est assuré au roi de Prusse en cas de guerre. En 1867, la Confédération du Nord est organisee sous la présidence du roi de Prusse, avec un Conseil federal composé des déleguée de chacun des vingt Etats qui la composent, et une seconde Chambre élue par le suffrage universel. La nouvelle constitution federale. votée par les chambres prussiennes. entre en vigueur à partir du 1er juillet, et M. de Bismarck est nomme chancelier de la nouvelle confédération et président du Conseil federal. Des difficultés naissent bientôt de la question du Luxembourg, dont la cession est offerte à la France contre le gré de M. de Bismarck, ente la France et l'Allemagne. L'attitude du chancelier de la Confédération de 1 Allemagne du Nord est dès lors ouvertement provocatrice. Avant la campagne contre l'Autriche, il offrait maintenant il s'opoose à ce qu'on puisse accepter d'un autre et, pendant ce temps, prend lui-même de toutes mains. Si, en 1866 et en 1867, les provocations de la Prusse durent être tolérées par la France, on peut bien l'avouer maintenant, c'est que, vérification faite, l'etat des forces de la France était alors formidable. seulement sur le papier. Il fallut donc renoncer à rien faire qui pût indisposer M. de Bismarck et on y renonça de toute façon. En 1868, la santé du chancelier est officiellement chancelante, et en conséquence il obtient un congé en février mais il retourne à Berlin dès le mois d'octobre suivant et reprend la direction des affaires. Cette comédie se renouvellera plus d'une fois. L'influence du comte de Bismarck quoique, ça et là, légèrement compromise dans les Chambres, même au sem du nouveau parlement fedéral, demeure toute puissante sur l'esprit du roi de l'russe, on le reconnait encore plus volontiers, s'il se peut, au dehors qu'à l'interieur. C'est à cette influence, il n'est guère permis d'en douter, qu'est due l'approbation donnée par le roi Guillaume, « seulement en qualite de chef de famille », au prince Léopold de Hohenzollern, acceptant du maréchal Prim la couronne d'Espagne. Nous n'insisterons pas sur les causes qui amenèrent la dernière guerre, où la France allait se mesurer, seule et mai preparee, avec la Prusse dont l'organisation militaire etait formidable et que suivait toute l'Allemagne liée avec elle par des traites formels. Nous nous bornerons à établir que, depuis le commencement jusqu'à la fin de la campagne, M. de Bismarck ne quitta pas le quartier genéral, et ne cessa pas un instant de tout diriger, du moins politiquement. A l'entrevue de Frénois, avec Napoléon III (2 septembre 1870), lors de la capitulation de Sedan, il posait déjà comme conditions fondamentales de la paix, malgre quon en ait dit, la cession de l'Alsace et de la Lorraine. Les entrevues de Ferrières (les et 20 septembre) avec Jules Favre, reproduisirent ces conditions, aggravees encore, naturellement, mais dans des proportions telles qu'il était impossible d'y souscrire. Après la capitulation de Paris, c'est M. de Bismarck qui dicte les conditions de la paix, que l'Assemblée de Bordeaux, élue comme il lui a plu qu'elle le fut, devra voter. Les soucis de la guerre ne lui avaient toutefois pas laisse perdre de vue son projet d'unification de l'Allemagne. Il obtenait des Etats du Sud qu'ils entrassent dans la Contederation, en décembre H60, et du souverain de l'un d'eux, le plus puissant après le roi de Prusse, le roi de Bavière, qu'il proprosât la consécration de l'unification, désormais faite, par la reconstitution, au profit de ce dernier, de l'Empire d'Allemagne. En conséquence, le 18 janvier 1871, M. de Bismarck avait la satisfaction de voir couronner son souverain empereur d'Allemagne, dans le palais des rois de France, à Versailles, detail qui parait leur avoir été, à l'un et à t'autre, particulièrement senBible. Dans le cours de ce même mois, le chancelier do la Confédération du Nord devenait chancelier de l'Empire d'Allemagne, et en mars suivant, il était élevé au rang de prince. Au mois de septembre de la même année, le prince de Bismarck assistait à la rencontre de l'empereur d'Autriche avec l'empereur d'Allemagne Gastein. Peu après, il ouvrait la campagne contre le parti catholique d'Allemagne, expulsait les jesuit s (juillet 1872), incarcérait les evèques recalcitrants et procla- mait de toutes les façons la suprematie de l'Etat sur l'Eglise. En décembre de la même année, il résignait ta présidence du ministère, quoiqu'il continuât à inspirer ouvertement la politique intérieure et étrangère de mpire, et à travailler en ronséquence avec l'empereur. Il se fit même autoriser, au cas où il ne pourrait pren.

tire part aux réunions miuisterielles, à voter par l'intermédiaire du président de la chancellerie impériale. A l'occasion de sa retraite, le prince de Bismarck reçut de l'empereur Guillaume l'ordre de l'Aigle noir avec plaque en diamants (15 janvier 1873). L'envoi de ce bijou était accompagne 'une lettre autographe de empereur, que celui-ci signait: « votre roi fidèle, dévoué et reconnaissaut. » Comme en 1868, cependant, cette retraite de M. de Bismarck était une fausse sortie des le mois d'octobre, il était redevenu premier ministre de l'empire germanique.

Le 13 juillet 1874, un pauvre fou, nommé Kullmann, lirait sur le prince de Bismarck un coup de pistolet qui atteignait legerement celui-ci au, poignet droit, et pa¡ait sa tentative avortée de quatorze ans de travaux forces, dix ans de surveillance et les frais. Comme la campagne contre le clergé catholique touchait déjà à la periode aiguë, le prince de Bismarck chercha à prouver que Kullmann n'était autre qu'un agent du parti catholique, et une déclaration dans ce sens, faite par lui-mème, souleva une véritable tempête au parlement allemand. C'est vers la fin de l'annee 1874 que le comte d'Arnim fut poursuivi à l'instigation de M. de Bismarck, sous l'inculpation de détournement de documents diplomatiques des archives de l'ambassade d'Allemagne à Paris. A partir de ce moment, la lutte contre l'Eglise catholique se poursuit avec un acharnement incroyable, de part et d'autre d'ailleurs. Au commencement de février 1875, le pape lance une encyclique aux évèques, condamnant les lois ecclésiastiques et excommuniant les évêques catholiques nommés par le gouvernement, à laquelle M. de Bismarck ne tardera pas à repondre mais, pour le moment, il est. malade. La lumière, pendant ce temps, se fait sur les agissem*nts du grand chancelier. Apres les revelations de M. d'Arnim viennent celles de la Epora, journal italien, qui publie des lettres échangées, au moment de la guerre de 1870-71, entre Mazzini et cet homme d'Etat. Une consolation lui arrive d'un autre cbté le roi d'Espagne, Alphonse XII, lui envoie le collier de la Toison d Or. Ce présent d'un prince catholique ne change toutefois en rien ses dispositions contre le elergé catholique, et, entre autres mesures qu'il fait adopter au parlement, figure la suppression des dotations de ce clergé au budget des cultes. Mais voici que la presse officieuse beige, sympathisant avec le clergé allemand, attire sur son pays, justement gouverne par des cléricaux, la colère de 1 irascible grand chancelier survient alors le complot Duchmne, qui ottre un ahment de plus aux invectives que déversent sur un voisin trop faible pour se faire craindre, malgré sa dignité, la presse alimentée par le fonds des reptiles »; des notes diplomatiques sont échangees, et, sous la menace de l'Allemagne, la Belgique est obligée de modifier le code des lois du royaume. Dans le même mament, des bruits de guerre entre la France et l'Allemagne circulent et prennent une grande consistanre à la un, jusqu'à ce que l'empereur Guillaume choisisse un endroit public, un salon officiel, pour les démentir, et un attaché d'ambassade à qui adresser ce démenti (avril 1875).

Le 10 mai, le czar Alexandre arrivait à Berlin, accompagné de son fidèle vice-chancelier, prince Gortsrhakolf, et, tandis que des conférences avaient lieu entre les souverains, d'autres conférences, encore pins importantes probablement, avaient également lieu entre les ministres. De ces conférences, qui durèrent trois grands jours et se poursuivirent ensuite, entre les chanceliers seulement, quoique dans le voisinage du czar faisant sa cure, il sortit cette assurance consolante pour tout le monde, que « la paix ne serait pas troublée ». Ces entrevues et les déclarations qui semblaient devoir les sui. vre invariablement, malgré le démenti des faits, se renouvelèrent souvent depuis, notamment le 30 novembre 1875, époque à laquelle le mouvement insurrectionnel de l'Herzégovine commençait à prendre une tournure sérieuse, et puisie 10 mai 1876. Avec ou sans la coopération du chancelier d'Autriche, comte Andrassy, et ayant la question d Orient pour prétexte, beaucoup de conferences de même sorte, provoquées ou simplement ouivies par M. de Bismarck, ont eu lieu, pour assurer, sur nouveaux frais, que « la paix ne serait pas troublée n. 11 en résulta la guerre, comme toujours, et la reunion à Berlin, sous la présidence de M. de Bismarck, en juin 1878, d'un congres des puissances garantes charge de refondre le traité de San Stephano, à peine vieux de trois mois. et de clore une fois pour toute cette question d'Orient sans cesse renaissante ce qu'il fit avec tant de succès, que des incidents récents (1886) l'ont rouverte toute grande.

La vie publique du prince de Bismarck, depuis son élévation à la grande chancellerie de l'empire d'Allemagne, a été traversée par quelques déboires et par des complotes qui rappellent un peu trop, peut-être, les complots du second empire français, voire du premier. Au mois de mai 1875, un nomme Dunin était encore accusé de « complot n contre la vie de celui qui se laisse volontiers appeler le Richelieu prussien. Mais le coup qui parait lui avoir été le plus sensible, dans la mesure où sa sensibilité peut être excitée, c'est la retraite de M. Delbrück, president de la chancellerie de l'empire d'Allemagne, son ami intimo (avril 1876). La cause de cette rupture entre MM. Delbrück et de Bismarck n'a jamais été bien connue. Ce dernier a bien laissé, ou même fait dire que c'était la question de rachat des chemins de fer par l'Etat; mais cela n'a pas empêché de supposer que cette cause résidait plutôt dans la politique etrangère du grand chancelier et dans les sacrifices énormes qu'il exigeait du pays pour des dépenses militaires. Ce sont, d'ailleurs, les mêmes causes qui ont établi depuis longtemps une hostilité permanente entre le parlement allemand et le grand chancelier, hostilité qui a'apaise de temps à autre, mais qui n'est jamais éteinte, les exigenres de M. de Bismarck étant de l'espèce la plus reiractaire aux meilleures raisons. D'autre part, le prince

de Rismarck a eu longtemps deux h lines vigoureuses: la haine de la papauté et celle du socialisme, naguère son protégé. Contre les socialistes, il obtint du parlement, en 1882, une loi en vertu de laquelle un deputé, M. Singer, a pu être expulsé de Berlin, comme suspect de payer des subvenions aux sociétés socialistes, cas grave sans doute; et un restaurateur de Berlin nommé Max Jaroby, subir le mème sort, pour avoir loué à des reunions socialistes, quoique n'étant pas socialiste, une salle qui lui appartient (juin 1886) il y a un peu d'affolement à coup sir. dans de telles rigueurs. Quant à l'autre ennemi deM.de Bismarck, le catholicisme romain, il en va beaucoup mieux, grâce à l'habileté politique de Léon XIII, qui nacessédenegocier depuis son avènement au trône pontifical (1878), avec une patience qui a fini par avoir sa récompense. Les concessions optenues en mai 1886 ont en effet reçu, dans le monde catholique allemand, la qualification de « lois de mai de la réparation », ce qni nous dispense d'y insister. 11 convient aussi d'attribuer à l'opiniâtre entêtement de M. de Bismarek la politique coloniale suivie par la Prusse depuis quelques années, et dont les résultats, minces au début, augmentent visiblement et augmenteront davantage encore d'importance avec le temps les autres puissances coloniales jugeront alors, si elles ne le font dejtv, qu'elles auraient pu agir moins légèrement et prendre quelques précautions.

BITARD, ADOLPHE LOUIS ÉMILE, écrivain français, né à Vernon (Eure) le 24 fevrier 1837. Soldat à dix-sept ans, il fit presque toute la campagne d'Orient, puis celle d'Italie, avec un intervalle entre les deux d'environ dixhuit mois passes en congé à Paris, ou il revint libére à la fin de 1860. Il avait debute très jeune dans d'obscurs petit* journaux et continuait à collaborer à divers recueils périodiques, lorsqu'il fut amené à prendre une assez grande part au réveil de la presse indépendante, favorisé par la loi de 1868, tant comme correspondant parisien du Haure, de l'Emancipation de Toulouse, de l'Eclaireur de Saint-Etienne, du Courrier de Roanne, du Libéral de Limoges et autres journaux de province de nuance avancée, que comme rédacteur aux journaux de Paris le Courrier français, la Réforme, le Centre gauche, l'Histoire, l'Avenir national, l'Electeur libre quotidien, la Vérité, le Soir, etc. Apres la signature du traite de paix, obéissant à un sentiment qui n'était probablement pas celui de l'ambition, M. Bitard rompit avec la politique militante, se voua à des travaux de librairie et ne traita plus dans la presse que des questions scientifiques, techniques ou littéraires. Il a fourni des articles, avant et après cette époque, à la Revue populaire. à la Revue illustrée des Deux Mondes, à la Revue de France, à la Science illustrée au Musée universel, à la Mosatque, au Journal des Voyages, à la Chronique musicale, à la Chasse illustrée et collaboré au Grande dictiouuaire illustré et à la Grande encyclopédie ( 1886 En 1878, l'éditeur Georges Decaux lui confiait la rédaction de l'Exposition de Paris, dont le succes fut très grand. Il fondait lui-mèmp, en fevrier 1880, la Science populaire, qui fit événement dans la presse scientifique et dont il conserva la direction pendant près de trois annees; et l'année suivante, l'Enseignement populaire, moins bien accueilli. Il a publié à part: Encyclopedie des connaissances pratiques (1875-1876): Dictionnaire général de biographie contemporaine (1877, nouv. éd.. entièrement refondue, 1886); le Monde des merueilles (f878J; un Gutde a Paris pendant l'exposition de 1878; les Merveilles de L'Océan (18883); les Arts et métiers illustrés (1884-86 2 vol.) l'Art et l'industrie chez les inaeclea (1886); Histoire populaire des sciences (l886 et suiv.), etc. On lui doit en outre des traductions d'ouvrages anglais, notamment de: Longevity, du Dr Gardner, de la Chemistry of common Life du professeur James F. W. Johnston et des ouvrages de sir Samuel W. Baker sur Ceylan.

BIZARELLI, Louis, médecin ethommepnlitique français, ne à Saint- Florent, chef-lieu de canton de l'arrondissem*nt de Bastia (Corse), le 25 juillet 1836. Il etudia la médecine, lut reçu docteur en 1860 et alla s'etabtir au Grand-Serre, dans la Drôme, qu'il représenta bientôt au conseil général du département. M. Bizarelli se presenta comme candidat républicain dans la 2e circonscription de Valence, à une élection partielle qui eut lieu le 4 septembre 1879, et fut élu; il fut reelu aux élections génerales du 21 août 1881; enfin il triompha avec la liste ré- publ'caine de la Drôme le 4 octoble 1885. M. Bizarelli siège sur les bancs de la gauche radicale. Il a voté l'expulsion des princes.

BIZOT DE FONTENY, PIERRE, homme politique français, fils d'un ancien garde du corps et parent, par sa mere, du maréchal de Mac-Mahon, est né à Versaille- le 20 août 1825. Nommé sous-préfet de Vassy (HauteMarne) après le 4 septembre 1870, il se fit remarquer par son attitude énergique en prés nce de l'occupation prussienne, à ce point qu'il eut l'honneur d'être condamne par l'autorité ennemie à un an de forteresse en Allemagne. Remis en liberté après la paix, M. Bizot de Fontenv, déplacé par disgrâce, à la suite d'une élection partielle de mars 1874, favorable au candidat républicain, donna sa démission. Elu depute de Langres, le 20 fevrier 1876, il siégea au centre gauche. M. Bizot de Fonteny a éte réélu au scrutin de ballottage du 28 octobre et à celui du 4 septembre Porté sur la liste républicaine de la Haute-Marne aux élections du 4 octobre 1885, il fut de nouveau élu député. Il siège à la gauche républicaine et a voté l'expulsion des princes.

BJŒRNSON, BJŒRNSTIERNE, poète, romancier et homme politique norwegicn, né à Quikne (Oersterdal) le 8 demembre 1832; se fit connaître d'abord par sa collaboration, articles et nouvelles, aux feuilles locales notamment à la Folkeblad (Feuille du peuple), journal illustre. En 1856, il se rendit à Copenhague, où il se mit résolûment à étudier les écrivains célèbres du Danemark et

devint collaborateur de la Faedrelandet (Patrie), ou plnsieurs des nouvelles qu'il y publia établirent sa reputation. On rite parmi celles qu'il puhlia à la « Folkeblad » Aanum, Ole Stormsen, En Munter Mand; et parmi celles insérées dans la Faedrelandet » Thrond, Ame et Synnœve Solbakken (1856-57). Voici d'ailleurs la liste de ses principaux ouvrages, lesquels ont tous ete traduits en anglais et presque tous en allemand Arne, esquisse de la vie de campagne norwégienne (1866); Ovind, histoire de village (1869); la Jeune pêcheuse (f869J; ['Heureux garçon (1870); le Nouveau couple (1870) l'Amour et la vie en Normège; Chants et poèmes (1871); Sigurd Jorsalafar (1872); Brude-Staaten (1873), etc. La plupart des héros de l'ecrivain norwégien sont despaysans ou des hommes du peuple et ses nouvelles ont toutes la fraîcheur et l'attrait de celles d'Auerbach dont, sans doute, il s'est maintes fois inspire, t'ayant pu le lire dans le texte tout aussi bien qu'il lisait les-auteurs français. -M. Bjœrnson a également écrit pour le theAtre et publie quelques poésies.

Depuis 1882, M. Bjœrnson habite Paris. En juin 1886. il fit un voyage en Norwège; à son arr vée à Christiania, il fut accueilli par une ovation enthousiaste le soir, le theâtre royal représentait une de ses pièces les plus populaires, Sigurd Slembe, drame historique, dont le principal rôle était tenu par son fils. Partout en Norwège, on fêta le retour, quoique non defimtif, de fauteur populaire et surtout de l'homme politique, du chef du parti national norwegien, qui a souffert pour sa cause et dont l'exil n'est pas tout à fait volontaire. Voici en effet ce qui y adonné lieu: En juin 1882, 1 illustre poète norwe- gien, depuis longtemps à la tète du mouvement ayant pour objectif la séparation de la Norwege de la couronne de Suede, et la création d'une repnblique federative norwegienne, prononçait dans un meeting tenu à Sticklestad, sur le Drontheim-Fjord, les paroles suivantes « Si quelqu'un, fût-ce un ministre d'Etat, venait nous dire que la Royauté ne peut pas renoncer à son vetoabsolu, nous aurions lui répondre que, dans ce cas, le peuple de Norwege se voit oblige de renoncer à la Royaute. » Or le roi déclarait, dans son discours du trône, que sa conviction était que l'arti le de la Constitution qui lui donne le droit de veto est « inflexible ». Par conséquent, M. Bjœrnson fut assitôt poursuivi pour « avoir incite publiquement au renversem*nt de la Constitution ». L'impossibilité de s'omparer de sa personne, de peur d'un soulèvement general, lui donn t le temps de gagner l'Allemagne, d'où il vint s'établir en France.

BLACK, WILLIAM, journaliste et romancier anglais Dé à Glasgow en 1841, reçut une brillante éducation dans diverses écoles partieul ères. D'abord attache au Citizen de Glasgow, M. Black entra de bonne heure dans le journalisme métropolitain, fut quelque temps rédacteur en chef de la London Review et ensuite de l'Examiner, puis devint rédacteur en chef adjoint du Datly News, fonctions qu'il a abandonnées depuis quelques années. Ses principaux ouvrages sont Amour ou mariage (f8ti7J; Kilmeny le Monarque de Mincing Lane (1868); En ajustements de soie (In silk attire, 1869); Une fille de Heth (1871); Etranqea aventures d'un Phaéton (1872); une Princesse de Thulé (1873); la Vierge de Killeena, et autres histoires (1874); Trois plumes (1875); Madcap Violet (1876); Piccadilly et les verts pàturages (1877); Macleod of Dare (1878); les Ailes blanches, romande canotage (1880); le Lever dusoleil, lus- toiredu temps présent (1881); le Beau Misérable (1882); les Cloches de Shandon (1883), etc.

BLACKBURN, HENRY, écrivain et artiste anglais, né à Portsmouth le 15 fevrier 1830, fit ses études au Collège du roi, à Londres, et devint, en 1853. secretaire d un membre de la Chambre des communes, M. E. Horseman. M. H. Blackburn est attaché à plusieurs magazines et journaux anglais comme correspondant étranger et critique d'art. 11 a visite l'Espagne et l'Algerie en et 1857, et a rapporté de ces voyages des notes intéressantes, dont il donna d'abord des le tures. Il a ete, de 1870 à 1872, rédacteur en chef de la London Society. — M. Blackburn a écrit, et en partie illustré, car il tient le crayon aussi bien que la plume la Vie en Alqeite te (1864); De passage en Eapaqne (1866); les Pyrenees, illustrées par GUSTAVE DORÉ 1867); Artistes et Arabes (1868); la Normandie pittoresque (1869); l'Art dans les montagnes, histoire du Théddre de la Passion en Bavière (1870J; les Montagnes de Harz (1873); un Catadogue illustré de la section des Beaux-Arts (ecole anglaise) à l'Expo.sition de 1978; le Monde Breton (1879), etc. M. H. Blackburn est le rédacteur des recueils annuels intitules Academy Notes et Grosvenor Notes. On lui doit l'innovation des catalogues illustres d'expositions d'art avec fac similes des dessins des artistes.

SLACKIE, JOBN STUART, philologue et littérateur écossais, fils d'un banquier d'Aberdecn, est né à Glasgow en juillet 1809, et fit ses études à Aberdeen et a Edimbourg. Ses études terminées, il fit un voyage sur le continent il s'arrêta à Berlin, où il apprit lallemand et à Rome, où il apprit l'italien. Inscrit au barreau écossais en 1834, il publiait la même année une traduction en vers du Faust de Gœthe, avec notes et prolegomenes (2e ed. 1880). Il devint dès lors un collaborateur assidu des Blakwood's et Tait'a Magazines et de la Foreign Quarterly Review, auxquels il envoyait surtout des articles sur la littérature allemande. En 1841, il fut appele ù la nouvelle chaire de littérature latine, créée au college Marischal, à Aberdeen, qu'il occupa onze ans, se mêlant au mouvement en faveur des réformes universitaires en Ecosse, lequel aboutit, en J853, à la nomination d'une commission pnrlementaire qui fit, en effet, adopter d'importantes modifications dans le systeme d'enseignement supérieur jusque-là pratique. Il collabora également, par quelques articles de phil sophie, au Classical Muteum, publie en 1850, et donna une traduction en vers

d'Eschyle, qui lui valut sa nom nation à la chaire de littérature grecque de l'université d'Edimbourg. Cette traduction fut suivie de Essais sur la prononciation du grec, accent et quantité (1852); Discours sur la Beauté, suivi d'une exposition de la théorie du Beau, d'après Platon (1858J; Poèmes, principalement sur la mythologie grecque (1859); Poèmes anglais et latins (1860). Au retour d'un voyage en Grèce qu'd fit en 1853, il publia également un discours en faveur de l'étude, trop dédaignée en effet, du grec moderne, ainsi que des articles sur la Grèce modPrne, dans les Weatminater et North-Bristish Reviews. Il est aussi l'auteur de l'article sur Platon dans les « Edimhurgh essavs n et de l'article sur Homère, dans l' « Encvelopœdia britannica. » Outre ces travaux littéraires, M. Blackie a été un professeur et surtout un lecturer très actif, et s'est fait remarquer comme un avorat convaincu de la nationalité écossaise. l'ans la discussion relative au bill de reforme de 1867, il se montra chaud partisan de la Constitution anglaise contre ceux de la Démocratie américaine, et soutint son opinion par des discours et des brochures. Il s'est également distingué dans la campagne entreprise pour l'abolition du « Test Act ». exigeant des professeurs des universités écossaises qu'ils appartinssent à l'Eglise établie, c'est-à-dire à la religion d'Etat. Le professeur Blackie a publie en IS66, Homère et l'Iliade, contenant une traduction de l'Iliade en vers; en t86Q, Musa Burschicosa. En 1870, avec un véritable esprit d'à-propos qu'il faut reconnaitre, M. Blackie fit parartve un volume de Chants de guerre des Allemands où deborde son amour pour l'Allemagne, qui ne peut être égalee que par sa haine pour la France, laquelle n'a d'autre tort envers M. Blackie, en somme, que de ne s'être point trouvée l'objet special de ses études et de lui être profondément inconnue par consequent. Il a encore publié en 1872 Lays of the Highlands and Islands (Chants des montagnes et aes îles).

M. Blackie a fait, dans ces derniers temps, des conférences à l'institution royale de Londres, ou il a combattu les opinions de John Stuart Mill en philosophie morale, celles de M. Grote sur les sophistes grecs et l'interprétation allégorique des anciens mythes, de Max Müller. 11 a publié ses propres opinions sur la philosophie morale, en opposition avec celles de l'Ecole utilitaire, dans une broehure intitulée: Quatre phases de la morale (1874, 2e édition). Ses principaux articles philologiques ont été réunis en un volume, sous ce titre Horæ Hellenicæ (1874). La même année a vu également paraître un petit volume de conseils pratiques aux jeunes gens, intitule Self-Culture (Culture de soi-même) qui vaut mieux que beaucoup de ses ouvrages plus importante par le fond et par la forme, et qui eut six éditions en moins d'une année (t875), sans parler des éditions publiées en Ame- rique. Recemment, le professeur Blackie parcourait l'Ecosse, faisant des conférences dans le but de reunir les fonds nécessaires pour la création d'une chaire de gaélique à funiversité d'Edimbourg. Il est parvenu ainsi à reunir pour cet objet une somme de 300,000 francs, en quatre ans et la chaire est maintenant créée. Ses derniers ouvrages sont la Langue et la littérature des hautes terres d'Ecosse, avec des traductions poétiques de quelques-unes des pièces les plus populaires de la poésie gaelique (1875); les Sages de la Grèce, ou Esquiase de la philosophie grecque ancienne, etc. Histoire naturelle de l'Athéisme, défense du Théisme contre les tendances athéistes et agnostiques modernes (1877); un volume de Sermons laiques (1881); Altavona, ou Réa· lités et illusions de ma vie dans les Highlands (1882). — M. Blackie a resigné la chaire de grec à l'université d'Edimbourg en 1882.

BLACKWELL, ELISABETH, femme médecin américaine, née à Bristol (Angleterre) le 3 sevrier 1821; elle est fille d'un raffineur de cette ville qui, apres avoir essuvé de très grosses pertes, émigra aux Etats-Unis en 1832 et y mourut en 1838, laissant une femme et neuf enfants dans la plus grande detresse. Pour aider dans la mesure de ses forces sa famille malheureuse miss Elisabeth, qui était la troisième de ces neuf enfants, ouvrit une e ole de filles avec le secours de ses deux sœurs amees, fut assez heureuse pour voir couronner de succès ses généreux efforts, et resolut alors (1843) de se creer une sphère d'action plue large et meilleure en devenant médecin. Elle fit ses premières etudes médicales à Asheville et à Charleston (Caroline du Sud) sous la direction du Dr Samuel H. Dickson, enseignant simultanément la musique pour subvenir à son entretien. Elle suivit ensuite des cours privés de dissection et d'accouchement des docteurs Allen et Warrington de Philadelphie, tout en sollicitant son admission comme étudiant à douze ou treize ecoles publiques qui, toutes, la lui reluserent; elle réussit pourtant à obtenir le consentement de l'ecole de Castleton (Vermont), et de celle de Genève, section medicale du rollège Hobart de New-York, où e le fut inscrite en 1847 et reçut en 1849, le premier diplôme de docteur qui ait été confère à une femme aux Etats-Unis. Elle avait suivi, entre temps, un cours de dinique à l'hôpital Blockley, à Philadelphie. Elle visita ensuite l'Angleterre, où elle fut admise à l'hôpital Saint-Bartho- lomew; puis Paris, ou elle put étudier, à la Maternité, quelques maladies des femmes et des enfants; à Paris, nous devons ajouter qu'elle aurait pu être admise dans d'autres hôpitaux si elle avait voulu consentir à la conditioa de se vêtir en homme, qu'une préoccupation ridiculte lui avait fait imposer et qû elle repoussa. En 1851, ell" efait de retour à New-York, où elle s'etablissait médecin pour les femmes et lesenfants. En 1854, elle y fondait un dispensaire pour les femmes et les enfants indigents et en 1857, un hôpital de femmes, qu'elle dirige et qui est aujourd'hui dans une situation florissante. Elle a. en outre, une clientele particulière très considerable. On a de miss Blackwell sa thèse de doctorat sur les Maladies des gens de mer (1849); les Lois de la vie (the Lawa of Life) Conseils aux parentssur l'education mo-

BI;ANC, XAVIER, homme politique français, né à Gap le 5 août 1817. Reçu avocat en 1837, il s'inscrivit au barreau de Gap, fit bientôt partie du conseil de l'ordre et fut élu bàtonnier vingt-quatre fois, preuve d'estime peu commune. Conseiller général des Hautes-Alpes depuis 1846, M. X. Blanc fut, aux deux époques memorables de 1848 et de 1870, administrateur interimaire du département. Il se présenta comme republicain aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876 et fut élu. Aux élections du 25 janvier 1883, son mandat lui était renouvelé par 322 voix sur 370 électeurs. M. X. Blanc siège sur les bancs de lit gauche sénatoriale. — Dans la question des princes. il a vote contre la loi d'expulsion.

BLANCHARD, C. ÉMILE, naturaliste français, né à Paris le 6 mars 1820. Eleve de son père, Emile T. Blanrhard, ancien chirurgien militaire de l'emp re, devenu peintre, il se livra de bonne heure à des études zoolog:- ques, professa cette science au Muséum d'histoire natu- relle et à l'Ecole normale, et fut chargé de missions scientifiques en Italie, etc. Membre de diverses sociétés savantes, françaises et étrangeres, M. Emile Blanchard a ete élu membre de l'Académie des sciences (section d'anatomie et zoologie) en 1862, en remplacement d'Isi- dore Genffroy Saint-Hilaire. On lui doit un grand nombre de mémoires, principalement sur les animaux t imertébres, lesquels ont éte insérés dans les Comptes rendus de l'Académte dea sciences, les Annales des sciences naturelle., etc. Il a public en outre: Catalogue de la collection entomologique du Museum d'histoire na- turelle (1850-51, 2 vol.); la Zoologie agricole (1854 et avec pl.), couronné par l'Académie des sciences: Orga- nisation du rèqne animal (1851-64, 36 livr.); Histoire naturelle dea insectes (1859); Métamorphoses, mœurs et instincts des insectes (/868, in-8- de plus de 700 page-, avec 200 figures et 40 planches hors texte). Une édition 1876. On lui doit encore une édition des Insectes et zoophytes, dans le Règne animal de Cuvier, et des 1 articles dans la Revue des Deux-Mondes. — Chevalier ° de la Legion d'honneur depuis 1860, M. Emile Blanchard a été promu officier le 4 mars 1875.

BLANCHE, ANTOINX ÉMILE, médecin aliéniste français. né à Paris le octobre 1820, fit ses études à Paris et r fut reçu docteur en 1848. A la mort de son père, le cé- à lebre aliéniste, fondateur de la maison de santé de Passy, c M. Blanche prit la direction de cet établissem*nt (1852). s Il n'a publie que sa thèse pour le doctorat: du Catheté- risme œsophagien chez les aliénéa (1848); on lui doit diverses améliorations dans le traitement des aliénes et E

rale de leurs enfants (l879), et divers autres ouvrages professiounels En 1859, elle a fait un nouveau voyage en Europe et a fait en Angleterre des conférences médi(ales qui ont été fort suivies.

Il faut savoir doublement gré à miss Elisabeth Blackwell de sa rare énergie et de son esprit d'initiative grâce auquel la sphère d'action si étroitement bornée des femmes s'élargit, car elle a donne un exemple précieux et a conduit des professeurs à en donner un autre qui a porté ses fruits une Ecole de médecine pour les femmes a été fondée à New-York en 1856, qui. bien prohablement, serait encore à fonder si miss Blackwell se fdt bornée à l'idéal du bonhomme Chrysale.

Miss Emily BLACKWELL, la plus jeune sœur de miss Elisabeth, a également embrassé la profession médicale. Ayant reçu son diplôme de docteur en médecine en 1854, elle compléta ses études aux hôpitaux de New-York, d'Edimbourg, de Paris et de Londres, que la renommée de sa sceur lui avait ouverts, et, à son retour, s'est associée à cette dernière dans la d-rection de la New York Infirmary for Women and Children.

BLAINE, Jonn GILLESPIE, journaliste et homme politique americain, né le 31 janvier 1830 dans le comté de Washington (Pensylvanie). Il fit ses études au collège Washington où il prit ses grades en 1847 et alla professer les mathématiques dans une institution militaire du Kentuckv. Ayant epouaé là une personne de l'Etat du Maine, il alla s'établir avec elle à Augusta et se fit journaliste. Il devint eopropriétaire et rédacteur en chef du Kennebec Journal en 1854, puis du Portland Daily Advertiseren 1857, futun des organisateurs du parti republicain dans le Maine et membre de la Legislature de 1858 à 1862, époque où il fut élu représentant du Maine au Congrès. Réélu à chaque renouvellement jusqu'à 1876, il fut président de la Chambre des représentants de 1869 à 1874; mais il ne fut pas réélu en 1876, la majorité s'étant déclarée en faveur du candidat démocrate. Candidat républicain à la présidence des EtatsUnis en 1876 et 1880, il échoua contre M. Hayes la première fois, et M. Garfield la seconde. Il fut élu sénateur des Etats-Unis pour l'Etat du Maine à une élection partielle mais il donna sa démission en 1881 pour accepter les fonctions de serrétaire d'Etat que lui offrait le présisident Garfield. Après l'assassinat de ce dernier et son remplacement par M. Arthur, il quitta volontairement le pouvoir. Mais en 1884, il se présenta de nouveau comme candidat à la présidence des Etats-Unis, dans l'intérêt du parti républicain. On sait que ce fut le candidat démocrate, M. G. Cleveland, qui fut élu. Il prepare dès maintenant (1886) sa candidature aux élections présidentielles de 1888, du moins à en croire les attaques dont il est l'objet de la part de ses adversaires politiques.

BLANC, PIERRÉ homme politique français, né à Beaufort (Savoie) le 29 juin î8O6. Avocat du barreau de Chambery depuis quarante ans, ancien député au Parlement sarde avant l'annexion, M. P. Blanc fut élu députe d'Alnertville le 20 fevrier 1876, comme candidat républicain. et réélu le t4 octobre 1877 et le 21 août 1881. Il fut élu de nouveau, sur la liste républicaine, député de la Savoi.! le 4 octobre 1885. — M. P. Blanc a voté l'expulsion totale des princes.

l'invention d'un « mandrin articulé » applicable à ceux de ses malades qui refusent toute nourriture. Une ambulance fut installée dans la maison de santé de Passy pendant le siège de Paris (i87o-71), où nos blessés furent entourés des soins les plus dévoués. En récompense, M. le Dl Blanche, qui était chevalier de la Légion d'honneur depuis 1854, a été promu officier le 9 août 1870. Elu, le 23 juillet, membre du Conseil municipal de Paris, en même temps que l'etait, pour un autre quartier, son beau-frère, M. Ohnet, et les liens de parenté qui unissaient ces deux conseillers ne leur permettant pas de siéger dans cette assemblée tous les deux, M. Blanche dut abandonner son siège, par décision du sort chargé de trancher la difficulte. Le D' Blanche est asso 'ie libre de l'Académie de médecine.

BLANCSUBE, JULES, homme politique français, né dans le département des Basses-Alpes vers 1830, il se lit recevoir avocat et s'inscrivit au barreau de Marseille. En 1864, il alla s'établir à Saigon (Cochinchine), devint maire de cette ville, président du Conseil colonial et conseiller du roi de Cambodge Norodom. Comme maire de Saigon, on doit à M. Blanesube d'importantes ame- liorations, dont la rolonie lui marqua sa reconnaissance en l'envoyant siéger à la Chambre des députes aux elections de 1881. Il y prit place dans les rangs de l'Union republicaine, et fut réélu en octobre 1885. M. Blancsubé a voté l'expulsion totale des princes. Il est membre du Conseil supérieur des colonies.

BLANDIN, EUGÈNE, homme politique français, né à Villeneuve-les-Couverts (Côte d'Or) le 28 juillet 1830. Ancien avoué, ancien négociant, maire d'Epernay, décoré de la Légion d'honneur en cette dernière qualité, pour l'énergie et le dévouement qu'il a montrés pendant l'occupation allemande, M. Blandin échoua cependant aux élections de 1871, avec près de 29,000 voix; il fut élu député d'Epernay, le 20 février 1876, à une majorite énorme, et siegea à gauche. Réélu, le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 à une majorité toujours croissante, il figurait aux élections du 4 octobre 1885. sur la liste républicaine que les électeurs de la Marne ont fait triompher. M. Eugène Blandin a voté l'expulsion totale des procès. Il a été sous-secrétaire d'Etat au ministère de la guerre dans le cabinet Gambetta.

BLATIN, ANTOINE, médecin et homme politique français, né en 1842 à Clermont-Ferrand. Reçu docteur en médecine, il s'établit à Clermont et devint professeur à 1 Ecole de médecine de cette ville et médecin de l'hôpital. Il collabora, aussitôt qu'il y en eut, aux journaux d'opposition de sa région, fit des conférences, et,. Maire de Clermont-Ferrand depuis l'année précédente, M. A. Blatin fut porté candidat aux élections du 4 octobre sur la liste républicaine, et fut élu député du Puy-deDôme au scrutin du 18 octobre. Il a pris place à gauche et à voté l'expulsion des princes prétendants. M. le D' Blatin est membre du conseil du Grand Orient de France. Il a écrit quelques ouvrages de médecine. BLIN DE BOURDON (vicomte), MARIE ALEXANDRX RAOUL, homme politique français, né à Abbeville le ?0 mai 1837. Désireux de compléter son éducation par des voyages, il visita quelques contrées de l'Afrique et de 1 Asie et explora les deux Ameriques. Capitaine des mobiles de la Picardie, bataillon de Doullens, il fut blessé au combat de Breteuil. Rétabli, il rejoignit son bataillon, dont il partagea te sort, et fut decore de la Légion d'honneur après le combat de Pont-Noyelles, pour sa belle conduite devant l'ennemi. Elu représentant de la Somme à l'Assemblée nationale le 8 fevrier 1871, il prit place à droite, s'inscrivit & la réunion Colbert et au cercle des Reservoirs et fut secrétaire de l'assemblée de février 1873 à décembre 1874. Elu député de Doullens le 20 février 1876 et réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M. Blin de Bourdon fut élu, le 4 octobre 1885, député de la Somme en tète de la liste conserva trice triomphante.

BLIND, KARL, publiciste et homme politique allemand, né à Mannheim, le 4 septembre 1826. Il fit ses études aux universités d'Heidelberg et de Bonn, tout en collaborant activement aux journnnx révolutionnaires. Traduit devant la Haute cour de justice, en vertu de la loi sur la presse, il fut cependant acquitté (1846). Il s'occupa alurs de préparer la révolution, en créant des associations parmi les étudiants, les ouvriers, les elèves des gymnases et jusque dans l'armée. En 1847, il fut emprisonna sous prévention de haute trahison. Son jugement toutefois n'aboutit pas, faute de pouvoir obtenir d'un jury du Palatinat un verdict de culpabilité contre lui. Il prit une grande part au soulèvement de Karlsruhe, reclamant la liberté de la presse, l'introduction du jury et l'extension du système à toutes les juridictions, l'établissem*nt d'une garde nationale et la création tl'un parlement allemand. Il fut de nouveau arrête sous l'inrulpation d'avoir voulu entrainer le mouvement initial dans la voie républicaine mais le succès populaire d'Offenburg lui rendit la liberté. Blessé dans la lutte qui eut lieu dans les rue. de Francfort, et proscrit après sa participation au mouvement provoque par Hecker (avril 1848), il se retira en Alsace, ou, ayant pris la direction du comité de Strasbourg. il préparait un soulèvement en Allemagne,lorsqu'il fut implique dans l'insurrection parisieune de juin 1848, arrête et conduit ù la frontière suisse. Heureusem*nt pour lui, le maire de Saint-Louis s'opposa à sa remise aux autorités badoises, acte de loyauté politique qui était dans les instructions de la police française. Pendant la guerre du Schleswig-Holstein et après l'armistice de Malmoe, humiliant pour le sentiment national, Karl Blind se joignit à Gustav von Struve, et tous deux tentèrent une seconde révolution républicaine (21 septembre 1848), mais sans succès. A l'assaut de Staufen, il combattit derrière les barricades et quitta la ville un des derniers. Fait prisonnier, il tut traduit devant une cour martiale mais ne fut pas jugé, par cette circonstance que, la loi

martiale n'ayant pas été proclamée, des scrupules s'élevèrent dans l'esprit de quelques-uns des militaires com posant la cour. Enfermé pendant quelque temps dans les casemates de Rastadt, il fut jugé ensuite par les tribunaux ordinaires, condamné à huit ans de prison et écroué à la citadelle de Bruchsal d'où il fut délivré (24 mai 1849) avec Struve, qui y était également, par le peuple et les soldats, qui brisèrent les portes de la citadelle. Aussitôt il forme à la hâte un petit corps d'armée, avec l'aide de Struve toujours,dans l'intention de s'emparer de Rastadt, puis de la capitale'du duché. étant un adversaire convaincu de Brentano, le chef du nouveau mouvement, qu'il accusait d'être en rapport avec la dvnastie déchue; aussi celui-ci voulut-il le faire arrêter. Envoyé avec Frédéric Srhütx à Paris, et accrédité auprès du président de la République française, Karl Blind fut encore une fois arrêté, au mépris du droit international, sous prétexte qu'il avait pris part à la manifestation contre l'expédition de Rome. En vain la gauche de l'Assemblée demanda sa mise en liberté menace, après plusieurs mois de détention, d'être livré aux cours martiales prussiennes, il s'entèta à maintenir sa qualité diplomatique, et fut, à la fin, expulsé de France purement et simplement. Il se retira en Belgique, auprès de sa femme, qui avait elle-mème fait beaucoup de sacrifices à la cause populaire et mainte fois subi l'emprisonnement; mais de nouvelles persécutions le chassèrent de Belgique, et le président Louis-Napoléon lui avant refusé le passage en France pour se rendre en Italie, il alla s'établir avec sa famille en Angleterre. D'Angleterre, il n'a pas cessé de poursuivre une propagande democratique active. Après 1 amnistie de 1862, la Chambre des députés de Stuttgart lui donna un banquet. Il reçut Garibaldi à Londres, comme orateur des Allemands réfugies. Un des promoteurs du mouvement scaleswig-holsteinois, de complicité avec les principaux membres de la Diète du Schleswig, il était à la tète du comité allemand de Londres pendant la guerre qui suivit. Karl Blind a également exercé une grande influence sur l'opinion publique en Angleterre, en faveur de l'independance de l'Italie et de la Pologne, ainsi que de l'Union américaine, par ses discours et ses écrits. C'est son gendre, Cohen-Blind, qui, le 7 mai 1866, commit cet attentat contre la vie de M. de Bismarck, qui vint si fort à propos pour ramener à celui-ci quelques semblants de sympathie. Le malheureux insensé se poignarda dans sa prison.

Pendant la guerre franco-prussienne, Karl Blind soutint naturellement la cause du parti national allemand, attitude qu'il a conservée depuis, notamment dans la question religieuse, qui s'est traduite par la persécution préméditée de l'Eglise catholique. Il a publié divers mémoires ou brochures politiques, ainsi que quelques ouvrages sur l'histoire, la mythologie et la littérature allemandes. En novembre et décembre 1875, il donnait encore à Londres une série de « lectures a eur ce sujet toujours plein d'intérêt et qu'il possède à fond: la Mythologie de nos ancêtres les Germains.

BLOCK, MAURICE, économiste français d'origine allemande, né le 18 février 1816 à Berlin; il fut amené tout jeune en France et a obtenu depuis sa naturalisation. Entré en 1843 au ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, il y fut d'abord attaché au bureau de statistique générale et devint sous-chef en 1853. Il quitta cette administration en fb6l pour pouvoir se consacrer tout entier à ses travaux de publiciste. Cette même année 1861, il obtenait de l'Académie des sciences le prix Monthyon de statistique, réservé depuis quatre ans. On a de M. Maurice Block: Des charges de l'agriculture dans les divers pays de l'E'urope (1850), ouvrage couronné par l'Institut et par la Société d'agriculture; l'Espagne en 1850, tableau de ses progrès les plus récents (1851); Statistique de la France comparée avec les divers Etats de l'Europe (1860); Puissance comparée des divers Etats de l'Europe (1862); les Finances de la France depuis 1815 (1863); l'Europe politique et sociale (1869); les Théoriciens du socia:isme en Allemagne (1872); les Communes et la Liberté (1876); Petit manuel d'économie pratique., couronné par l'Institut (18821, etc. Il a repris avec M. Guillaumin la continuation de l'Annuaire d'économie politigue, fondé l'Annuaire de l'adminis!ration français, qui parait depuis 1858 dirigé le Dictionnaire de l'administration francaise, le Dictionnaire général de la politique la Bibliothèque de l'administration française, etc.; traduit de l'allemand, de Ros 'her, un traite du Commerce des grains (1854); et collaboré à divers journaux ou publications périodiques, notamment au Temps, au Journal des Economistes, au Bulletin de la Société d'agriculture, à la Revue de France, etc. Il publie enfin depuis plusieurs années, chez Hetzel, une série de petit* volumes sous ce titre Entretiens familiers sur l'administration de notre pays, et qui comprend aujourd'hui (1886) une douzaine de volumes sur les questions d'administration les plus intéressantes pour tout le monde.

M. M. Block est membre de l'A-adémie des sciences morales et politiques. Il est chevalier de la Légion d'honneur et décoré d'un grand nombre d'ordres étrangers.

BLUM, ERNEST, auteur dramatique et journaliste français, ne à Paris le 15 août 1836; est fils d'un artiste dramatique. Il a débuté au théâtre en 1854, par une petite piece une Femme qui mord, jouée aux Variétés. Il a donné depuis aux Délassem*nts-Comiques, et en société avec Alexandre Flan, une foule de vaudevilles, do revues de fin d'année, etc. Nous citeroos: l'Escar·celle d'or, Suivez monde, les Délassem*nts en vacan- ces (f859); l'Almanach comique, A vos souhaits (1860); Paris-Journnl, le Plat du jour, la Tour de Nesle pour rire, En zig-zag (1861); les Jolis farceurs (1862); les Noces du diable (1863), etc. Il a donne à la Gaité, ep collaboration avec Lambert Thiboust: la Petite Pologne, drame en 4 actes (1861); aux Varictes Montjoie fait

BLUMENTHAL (von) LEONHARD, lieutenant général allemand, ne le 30 juillet 1810 à Schwedt-sur-l'Oder. Entré dès 1820 à l'Académie militaire de Culm, il fit ses études dans cette académie et dans celle de Berlin, d'où il sortit le i7 juillet 1827 avec le grade de second lieutenant dans le régiment de landwehr de la garde (le régiment actuel des fusiliers de la garde); suivit, de 1830 à 1833, les écoles militaires générales de Berlin, fut, de 1837 à 1845, adjudant au bataillon de landwehr de Coblenz, et devint en 1846 premier lieutenant à la division topographique de l'Etat-major. Afin de se rompre parfiitement à la science militaire technique, il obtint de passer quelque temps à l'artillerie et à la division des pionniers de la garde et, en mars 1348, comme lieutenant de fusiliers, prenait part aux combats qui ensanglantèrent les rues de Berlin. Le 1er janvier 1849, M. de Blumenthal était promu capitaine à l'état-major général, auquel, sauf quelques courtes interruptions, il n'a cessé d'appartenir depuis. Dans cette même année il prit part, comme attaché à l'état-major du général von Bonin, à la campagne du Schleswig-Holstein, se trouva à la plupart des affaires importantes et se distingua au siège et à la bataille de Fredericia d'une manière si exceptionnelle, qu'il fut promu, le 1 mai, chef de l'état-major général de l'armée. Passé l'année suivante dans l'état-major de la division mobile du général von Tietzen, opérant dans l'Electorat de Hesse, il fut, peu après, envoyé en Angleterre, chargé d'une mission spéciale à la suite de laquelle il fut décoré de l'ordre de l'Aigle rouge. Le 18 juin 1853, il était promu major d'état-major. Sa connaissance de la langue anglaise le fit charger en diverses occasions de missions spéciales en Angleterre, notamment à cette époque,. Nommé, en 1859, aide de camp du prince Frederic-Charles, il devint, le 1" juillet 1860, colonel du 31e régiment, et, plus tard, du 71' régiment d'infanterie. Il accompagna, en 1861, le général von Bonin à la cour britannique, et se fit, dans l'automne suivant, le cicerone des officiers étrangers aux manœuvres militaires exécutées sur le Rhin. Il avait été quelque temps chef de l'etat-major du troisième corps d'armée, quand, le 15 décembre 1863, il fut nommé chef d'état-major général du corps d'armée mobile réuni contre le Danemark. La part qu'il prit à cette guerre, notamment à Missunde, à l'attaque des tranrhees de Düppel et au passage de l'ile d'Alsen, lui valut sa nomination au grade de major général et la décoration de l'ordre du Mérite militaire, le juin 1864. Après la paix, le général de Blumenthal reçut le commandement de la 7e, puis de la 30e brigade d'infanterie. Dans la guerre contre l'Autriche, en 1866, il était chef d'état-major général de la seconde armée du prince de Prusse. Il reçut, après la campagne, la feuille de chêne de l'ordre du Mérite, Une des plus grandes et des plus rares distinctions conférées à l'armée, et l'étoile de commandeur de l'ordre de la Maison de Hohenzollern. Nommé commandant de la 14- division, à Düsseldorf, le 30 octobre 1866, il accompagna le prince Frédéric-Guillaume à Saint-Pétersbourg, dans l'automne de sienne de 1870-71, le général de Blumenthal était chef de l'état-major général de la troisième armée, commandée par le prince héritier. A l'issue de la campagne, on rapporte que, lorsque la croix de fer fut offerte au prince Frédéric-Guillaume, celui-ci déclara que la même distinction était due, plus encore qu'à lui-même, à son chef d'état-major. En fait, le général Blumenthal est considéré, même en France, comme un stratégiste tel que la France en a trop mal à propos et trop complètement manqué. — Il est commandeur de la Legion d'honleur.

pour, avec Siraudin la Revue ait cinquième étage, avec Siraudin et Clairville; Crockbvte et ses lions, avec Clairville (1F63 à l'Ambigu-Comique Rocambole, drame en 7 tableaux, avec Amcet Bourgeois et Ponson du Terrail, tiré de l'interminable roman de celui-ci (1864); au Châtelet: la Lanterne maqi ue avec Clairville et Marc Monnier, 20 tableaux (1865); Cendrillon, féerie en 30 tableaux, avec les mêmes (1866); le Diable boîteux. revue en 30 tableaux, avec Clairville et Alexandre Flan les Voyages de Gulliver, féerie également en 30 tableaux, avec Clairville et M. Monnier, etc. Il a collaboré en outre à diverses revues, féeries ou opérettes, et donné plus récemment à la Renaissance, avec M. Hector Crémieux: la l'amille Trouillat (1874) et la Jolie parfumeuse (f87bJ, opérettes. Il a également fait représenter en 1875, à l'Ambigu, Rose Michel, drame en 5 actes, qui fut le plus grand succès dramatique de l'année, et en 1876, l'Espion du roi, drame historique. Ajoutons enfin à cette liste incomplète une comédie en 5 actes, au Palais-Boyal: l'Avant-scène (1876); les Variétés de Paris (1882), Pschutt et rlan (1883), revues avec M. Toché, aux Variétés Revisons, revue, même théâtres, avec MM. Torhé et Wolff; le Diable au corps, opéra bouffe, 2 actes. aux Bouffes le Chdteau de Tire Larigot, opérette, 3 actes, aux Nouveautés (1884); le Naufrage de M. Godet, vaudeville, 3 actes, aux Variétés, avec M. Torhé; Mam'zelle Gavroche, vaudeville, 3 actes, avec MM. Saint-Albin et Gondinet, aux Variétés; les Nouveautés de Paris, revue, avec MM. Wolf et Toché; le Petit Chaperon rouge, opérette, 3 actes, avec M. Toché, aux Nouveautés (1885) Guignol comique, 3 actes, avec le même, même théâtre (1886), etc. Longtemps rédacteur du Charivari, M. Blum a publié, en 1866, un recueil de ses principaux articles dans ce journal, sous ce titre: Entre Bicêtre et Charenton. Il a aussi publié à Bruxelles, en 1868, une Biographie complète d'Henri Rochefort (anonyme). M. Blum est, depuis la fondation (1869), attac au Rappel où il rédige quotidiennement des Zigzags dans Paris, qui passent bien quelquefois les fortifications, mais sont néanmoins fort goûtes des amateurs de littérature humoristique appliquée à la politique courante.

BOCAGE, PAUL, romancier et auteur dramatique

hançais, fils du célèbre acteur, est né à Paris en 1824 et y a fait ses études au collège Louis-le-Grand. Il débuta dans la carrière littéraire par un roman écrit en collaboration avec MM. Octave Feuillet, s"n condisciple à Louis-le-Grand et Albert Auhert: le Grand vieillard, qui parut au National en 1845, Il a donné au theàtre: Echec et Mat, comédie en 5 artas, à l'Odéon (1846,; Palma, ou la nuit du vendredi aaint, drame en 5 actes, l'orte-Saint-Martin (1847); la Vieiilesse de Richelieu, comédie en 5 actes, aux Français (1840); York, comédie vaudeville, au Palais-Royal (1852); Janot chez les sauvage8, avec Th. Cogniard, aux Variétés (1856); la Question d'amour, avec M. Aurélien Scholl, au Gymnase (1864), etc.; sans parler de sa collaboration anonyme à un certain nombre de pièces et de librelti d'opéras, notamment avec Alexandre Dumas père. On a attribué à M. P. Bocage, sur snn affirmation d'ailleurs, la paternité des Mohicans de Paris, publiés sous le nom d'Alexandre Dumas et parus d'abord dans le Mousquetaire, dont M. P. Bocage était rédacteur et où il a publie beaucoup de nouvelles et d'articles fantaisistes. Il est en outre auteur des Puritains de Paris (1862), etc.

BOCHER, HENRI EDOUARD, administrateur et homme politique français, sénateur, né à Paris le 16 février 1811, fit ses études au collège Henri IV et suivit ensuite les cours de la faculté de Droit. Nommé auditeur au conseil d'Etat en 1833, il était nommé l'année suivante sou'préfet à Etampes, préfet du Gers en 1839, et était préfet du Calvados depuis 1842, lorsqu'éclata la révolution de 1848. Elu représentant du Calvados à l'Assemblee législative, aux élections du 23 mai 1849, M. Bocher, qui avait fait une profession de foi républicaine assez inattendue, à laquelle il devait bien sans doute quelques suffrages, prit place sur les bancs de la droite, avec laquelle il vota, ne s'occupant activement, toutefois, que des questions d'administration et de finances. Après la levée du séquestre mis sur les biena de la famille d'Orléans par le gouvernement do Louis-Napoléon, M. Rocher fut nommé par l'ex-roi administrateur de ces biens, et défendit les intérêts qui lui étaient confiés avec une énergie des plus louables, s'opposant par tous les movens legaux à l'execution des décrets du 22 janvier 1852. Il est resté le mandataire, l'intendant pour ainsi dire, des princes d'Orleaus, qui ne pouvaient, assurément, placer leurs intérêts en meilleures mains. Reste étranger jusque-là à la vie politique, M. Bocher se présenta en 1869 aux électeurs de la première circonscription du Calvados, contre le candidat offi iel, M. le comte de Germiny mais il échoua. Aux élections du 8 fevrier 187t, il tut élu par ce même dépirtement, le deuxième sur neuf, représentant à l'Assemblee nationale. 11 siégea au centre droit et prit bientôt dans ce groupe, dont il fut même longtemps président, une place influente. Il a fait partie de plusieurs commissions importantes et a été rapp rteur du projet de loi portant restitution par l'Etat des biens non vendus de la famille d'Orléans. L'un des membres liberaux du centre droit, il employa son influence sur ses collègues à les persuader de voter les lois constitutionnelles. Plusieurs fois sollicité d'entrer au ministère, il a constamment refusé.

M. Bocher a été porté, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, dans le Calvados, sur la liste constitutionnelle, appuyée par le parti républicain. en opposition à la liste bonapartiste, et fut élu. Sa circulaire électorale n'est qu'une adhésion nouvelle à la Constitution du 25 février qu'il rappelle avoir votée et qu'il déclare ne pas songer ri modifier. avant l'époque légale et sans en avoir fait sincèrement et sérieusem*nt l'epreuve. M. Bocher a été réélu sénateur du Calvados au renouvellement du 25 janvier 1885. Son caractère bien connu, ses attaches orléanistes disent le reste.

BODAN (du). Voy. Du Bodan.

BOEHM, JosEPH EDGAR. sculpteur autrichien, né d Vienne le 6 juillet 1834, d'une famille d'origine honVienne, en Angleterre, en Italie et à Paris, il se fixa en Angleterre en 1862. En 1856, il avait obtenu à Vienne, avec une médaille d'or, l'exemption du service militaire. — On cite p-inripalement de rot artiste une Statue colos- sale de la Reine, en marbre, pour Windsor (1869); le Monument du duc de Kent pour la chapelle Saint-George et des statuettes en bronze de la Famille royale (f870J; une statue colossale de John Bunyan pour Bedford (1872) une autre de la duch*esse de Bedford, en bronze dore (1874); la statue de air John Burgoyne, pour la place Waterlo et une statue colossale équestre du Prince de Galles pour Bombay (1877'; une statue de Thomas Carlyle, les monuments de Lord Cardigan et de Sir York Scarlett; un Groupe de chevaux en bronze pour Eaton; une statue colossale équestre de Lord Napier de Mngdala une statue en marbre du Roi Léopold de Belgique; une statue colossale de Sir William Gregory, pour Ceylan; des bustes de M. Mollais, peintre, de Lord Landsdowne, de M. Whistler, de Lord Shaftesbury, de Sir Henry Cole; une statue de Lord John Russell, pour le Parlement; une statue de la Princesse Alice et une autre de sa fille, la Princesse Mathilde, pour le mausolée royal de Frogmore; une statue du Prinre impérial (de France); les statues colossales de Lord Lawrerace, de William Tyndall et de Sir Françis Drake les statues de Lord Beaconsfield, de Lord Stratford de Redcliffe et du Doyen Stanley, pour l'abbaye de Westminster la statue de la feue duch*esse de Westminster; les bustes de MM. John Bright, Gladstone et Ruskin; le médaillon de la Reine pour servir de modèle à la gravure des monnaies, etc. etc. M. Boehm a été élu associé de l'Académie royale de Londres en 1878 et membre titulaire en 1882. Il est membre de l'Académie de Florence depuis 1875 et de celle de Rome depuis 1880. Il a obtenu une 2- médaille à l'Exposition universelle de 1878 (où l'on a pu voir, notamment. sa statue de Thomas Carlyle, dans la section anglaise et la statue équestre colossale du Prince de Gallev, dans la galerie

Je l'Inde) et une medaille d'or à l'Exposition artistique de Vienneen 1882. Enfin M. Boebm a ete nommé sculpteur ordinaire de la Reine en 1881.

BOESWILLWALD, EMILE, architecte français, né à Strasbourg le 2 mars 1815, etudia à l'Académie de Munirh et à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris et fut élevé de Labrouste. Attaché à la Commission des monuments historiques, il devint successivement inspecteur de monuments divers, architecte diocesain et rhargé à ce titre de la restauration de divers monuments historiques religieux et civils, tant à Paris qu'en provinre. Il est inspecteur général des monuments historiques, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques (section d'archeologie), du Conseil supérieur des Beaux-Arts, de la Commission des souscriptions aux ouvrages d'art, de la Commission des monuments historiques, de celle de l'inventaire general des richesses d'art' de la France, du Comité des sociétés des Beaux-Arts des départements, etc. Il a expose aux Salons annuels un grand nombre de dessins de monuments religieux et autres, et a obtenu la medaille des monuments historiques en 1845, une médaille de 2* classe en 1849 et une de 1" clasae en 1855; nomme che%alier de la Légion d'honneur en f853, il a été promu officier en 1865 et commandeur le 12 juillet 1880.

BOGINO, FRÉDÉRIC Louis, statuaire fiançais, né à Paris le 14 novembre 1831, descend des comtes Bogino, qui ont fourni au Piémont plusieurs ministres dont le plus fameux est celui qui, en 1720, obtint pour Victor-Amedee lI, duc de Piémont, la Sardaigne avec le titre de roi, en échange de la Sicile. Celui qui fait l'objet de cette notice n'en eut pas moins des debuts extrêmement laborieux et pénibles. Il travailla comme mosaïste, au tombeau de l'empereur, aux Invalides, à l'âge de douze ans rt eut, très jeune encore,la direction d'un des deux ateliers il rencontra là Pradier, qui exécutait les douze cariatides regardant le sarcophage, avec M. Lequesne, son élève, lequel voyant des esquisses faites par le jeune Bogino à ses heures de repos, l'encouragea beaucoup et lui donna de précieux conseils. M. Bogino apprit aux cours du soir de l'Ecole municipale de dessin de la rite de l'Ecole-de-Médecine, les premiers éléments de son art; il suivit ensuite les cours de l'Ecole des Beaux-Arts et l'atelier de Jouflroy, et débuta au Salon de 1853, avec une statue de Saint-Pierre. Ses œuvres ont figure à peu près à tous les Salons annuels depuis cette epoque nous citerons les principales, qui sont Mme Ristori dans le rôle de Mirrha, statuette (1854); Ajax fils d'Oilée (1857); Mater Dolorosa, complétant le Calvaire de Bouchardon, à l'église Saint-Roch l'Italie délivrée. statue colossale (1860); Francesca di Rimini, groupe (1863); l'Oiseleur (1866); Canephore, statue, achetée et commandée en marbre par l'Etat le Génie (1870); le Guetteur (1873); le Christ au jardin des Oliviers groupe (1874); Jeune homme portant une amphore, statue en marbre (1875); Victor Hugo, statue en plâtre (1884) Asile! Asile! Asile! Quasimodo arrachant Esmeralda des mains des bourreaux et l'emportant à Notre-Dame, groupe en plâtre (1885); des cariatides, des frontons, un grand nombre de portraits-bustes etc., etc., En dehors de ses expositions, on doit à M. Bogino diverses œuvres importantes, notamment la statue en bronze du marerhal Regnaud de Saint-Jean d'Angély, inaugurée, le 23 août 1863, sur la place de l'Hôtel de Ville, à Saint Jean d'Angely; SaintHilaire, statue, à Saint-Etienne-du-Mont; la Compassion, groupe colossal à Saint-Rorh; le groupe commemoratif érige à la mémoire des soldats morts pour la France, les 16 et 18 août 1870, à Gravelotte, Saint Privit, Rezonville, Sainte-Marie-aus-Chénes et Mars-la-Tour, inauguré le 2 novembre 1875 à Mars-la-Tour et dont le modele en plâtre figurait au Salon de 1876. M. Bogino a été décore de la Légion d'honneur le 5 septembre 1877.

Son fils, M. Emile Louis BOGINO, élève de son père et de Jouffroy, expose également aux Salons annuels depuis quelque temps. Il a obtenu une mention honorable. BOISGOBEY (du), FORTUNÉ, romancier français, né 4 Granville (Manche) en 1824. D'abord payeur ù l'armee d'Afrique, de 1844 à 1848, it fit ensuite un voyage en Egvpte, dont il publié plus tard une relation pittoresque sous ce titre Du Rhin au Nil, souvenirs de voyage. Il ne s'adonna du reste à la littérature qu'assez tard, et après sètre ruiné, dit-on, par des prodigalités de jeunesse. On raconte que très incertain de l'avenir et ne sachant trop qu'entreprendre, M. F. du Boisgobev lut par hasard un feuilleton de Ponson du Terrail, et decouvrit ainsi sa voie. Il l'a suivie avec succès, sinon tout à fait avec gloire; mais peut-être y eût-il moins facilement reussi s'il n'avait eu des relations influentes dans la presse, qui l'y aidèrent. On a de M. du Boisgobey l'Homme sans nom, le Forcat colonel (1872); les Gredins (1873); le Chevalier Casse-cou, la Tresse blonde (1874); les Collets noirs, l'As de cœur, le Coup de pouce (1875); les Mystères du nouveau Paris (1876) le Demimonde sous la Terreur (1877); le Crime de l'omnibus (1882); Margot la Balafrée, le Mari de la Diva (1884 la Voilette bleue (1885), la Bande rouqe, aventures d'une jeune fille pendant le siège et sous la commune; Rubis sur l'ongle (1886), etc. etc.

BOISSIER, MARIE LOUIS A. GASTON, professeur et littérateur Irançais, né à Nîmes le 15 août 1823 commença ses études nu lycee ds sa ville natale et alla les completer à Paris, à Sainte-Barbe et à Louis-le Grand. Il entra à l'Ecole normale en 1843, se fit recevoir agregé des classes supérieures en 1846, et devint professeur de rhetorique, d'abord à Angoulème ou il ne resta qu'une année, ensuite à Nimes où il exerça pendant dix ans. Reçu docteur en 1sa6, il était nommé l'année suivante professeur suppléant de rhétorique au lycée Charlemagne devint suppléant de M. Havet à la chaire d'eloquence latine du Collège de France en 1861, maître des Conférences à l'Ecole normale en 1865, et chargé, dans la

même année, du cours de poesie latine, comme suppleantde Sainte-Beuve. Il a eté appels depuis, comme titulaire, à la chaire de langue et de littérature latines a l'Ecole normale et à la chaire d'histoire de la littérature latine au Collège de France. M. Gaston Boissier a été elu membre de l'Académie française, le 8 juin 1876, en remplacement de Patin. Il est également membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, membre du Conseil supérieur de l'instruction publique, du Comité des travaux historiques, etc.

On cite de M. Boissier: ses thèses de doctorat sur Attius et sur Plaute (1856); une Etude sur la vie et les ouvrages de Terentiu.s Varron (1859), couronnée par l'Academie des inscriptions et belles-lettres Cicéron et ses amis, étude sur la société romaine ait temps de César (1866); la Religion romaine, d'Auguste aux Antonins (1875. 2 vol.) l'Opposition sous les Césars (1876, nouvelle éditions, 1885), etc. Il a collabore à la Revue de l'instruction publique, à la Revue dea Deux-Mondes, ete. -M. Gaston Boissier est officier de la Légion d'honneur depuis le 15 janvier 1879.

BOISSONNADE DE FONTARABIE, GUSTAVE KMILE, fils de l'helléniste du même nom, jurisconsulte français, né à Vincennes le 7 juin 1825; a fait ses études classiques et son droit à Paris, où il fut reçu docteur en 1852. Nommé en 1864 professeur agrégé à la faculté de droit de Grenoble, il fut appelé en la méme qualité, eu 1867, à celle de Paris, et y fut chargé du cours d'eronomie politique, comme suppléant de M. Batbie. Il arceptart peu après l'invitation du mikado de venir créer au Japon l'en-eignement du droit europeen. On a de M. Boissonnude Essai sur l'histoire de.s donationa ent e epoux et leur état, d'après le Code Napoléon (1852); .7'ableaii synoptique du droit romain (1854); Lafontaine e onomiste Histoire de la réserve héréditaire et de son influence morale et économique, mémoire couronne, en 1867, par l'Académie des sciences morales et pnlitiquea Histoire des droits de l'époum survivant (1874), etc.; outre une collaboration assez importante à diverses publications périodiques de jurisprudence et de législation. M. Boissonnade est decore-dp l'ordre Japonais du Soleil levant (2e classe), commandeur de l'ordre de la couronne d'Italie, etc.

BOISSONNET (baron). ESTÈVE LAURENT, général français, ne à Paris le 19 juin t8il. Sorti de l'Ecole polytechmque en 1832, comme sous-lieutenant d'artillerie, il était general de brigade depuis le 14 juillet 1870, lorequ'eclata la guerre contre l'Allemagne. Il avait été cree baron, à titre personnel, par l'empereur, ppu de temps auparavant. Resté à Paris, le général baron Boissonnet se distingua dans plusieurs occasions, notamment à la bataille de Champigny. où il fut blessé grievement. l'romu géneral de division le 16 septembre 1871, il a été admis dans le cadre de reserve et promu grand officier de la Legion d'honneur en 1876.

BOISSONNET, ANDRÉ LOUIS ALFRED, frère du précédent, général français, ne à Sezanne (Marne) le 19 décembre 1812. Fils d'un général du genie, en retraite dans cette petite ville, il entra à l'Erole polytechnique, d'où il sortit en 1833 comme sous lieutenant du génie. Il fit les campagnes d'Algérie, de Rome et de Crimee, où il fut grievement blessé. Au moment de la guerre de 1870-71, M. le général Boissonnet était commandant de l'Ecole polytechnique il fut nommé chef de l'Etat-major général du génie de l'armée du Rhin, fit en cette qualits toute la douloureuse campagne de Metz et, apres la capitulation, fut emmené prisonnier en Allemagne. Il est un des officiers généraux et autres de la garnison de Metz, qui se montrèrent les plus résolus à une sortie desespérée, à travers les lignes ennemies.

Membre du conseil général de la Marne depuis 1857, M. le général Boissonnet en est le président depuis 1871. Aux élections complémentaires du 29 avril 1873. il se porta candidat à l'Assemblée nationale, comme républicain modere; mais il échoua contre uu raudidat d'une nuance republicaine plus nette, M. Alphonse Picart. Par contre, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, M. le generai Boissonnet fit appuyer sa candidature par la coalition monarchique, qui n'obtint d'ailleurs que cette élection, et alla en conséquence sieger au Sénat sur les bancs de la droite. Son mandat, qui expirait en 1879, ne lui a pas été renouvele. M, le general Boissonnet a pris sa retraite il est grand officier de la Légion d honneur depuis le 4 mars 1875.

BOISSY-D'ANGLAS (baron), FRANÇOIS ANTOINE, homme politique français, petit-fils du célèbre convenlionnel, est ne à Paris le 19 février 1846. Après s'être fait recevoir licencié en droit, il entra dans l'administration et devint conseiller de préfecture. Aux elections du 14 octobre 1877, il posa sa candidature républicaine dans la 2e circonscription de Tournon (Ardèche) et fut élu contre le candidat officiel, tandis que son frère aîné, le comte BOISSY-D'ANGLAS, candidat officiel, échouait dans la premiere contre le candidat républicain. II prit place à gauche. Au mois d'octobre 1880, les relations diplomatiques étant officiellementreprises avec cette Republique, M. le baron Boissy-d'Anglas fut envoyé au Mexique, comme mmistre plénipotentiaire chargé d'une mission temporaire. 11 rentra en France en jum 1881, les elections étant prochaines, et fut réélu député de la 2' circonscription de Tournon le 21 août suivant. Aux élections du 4 octobre 1885, faites au scrutin de liste, M. Boissy d'Anglas échoua avec ses amis mais cette élection fut annulee par la Chambre, et ce fut la liste republicame qui triompha au scrutin du 14 février qui s'ensuivit. Il a vote l'expulsion totale des princes. BOKER, GEORGE HENRY, poète et diplomate americain, ne à Philadelphie en 1824, fit ses études au college Princeton. Il reçut son diplôme en 1842, aborda ensuite l'étude du droit, se tit recevoir avocat, mais ne pratiqua point. Ses œuvres principales sont: Calaynos, Anne de Boleyn, Eléonore de Guzman, et Françoiae de

Rimint, tragédies. Il a également publié les Leçons de da Vie, et autres poèmes (1847); deux volumes de Thédtre et poèmes (1856) ;Poèmes de la guerre (1864); Kœnigsmark, et autres poèmes (1870); le Livre de la Mort (1882), etc. M. George H. Boker a été ministre à Constantinople de 1871 à 1879.

BOLOGNESE, DOMENICO, poète et auteur dramatique italien, né à Naples en novembre i819. A l'âge de douze ans, le jeune Domenico ne savait rien et manifestait pour l'étude une aversion insurmontable, qu'etait loin de racheter une paresse intellectuelle désolante. Mais ces défauts étaient évidemment dus au système d'education appliqué au jeune homme, car dès qu'il fut entre les mains d'un précepteur intelligent, l'abbé Giuseppe Lausanna, il fit des progrès d'une rapidité étonnante. Lors de l'invasion du rholera à Naples, en 1837. il publia son premier ouvrage, intitulé Il tributo dell' Ereropa, poème en quatre parties. Il collabora ensuite ù tous les journaux et revues littéraires de Naples, soit en prose, soit en vers. En 1840, il fit paraître un Saqqto sullo spirito della litteratura (Essai sur le génie de la littérature), ouvrage remarquable par la profondeur de la pensée et la solidité des arguments; puis un poème en vers libres sur les Croci dei Cimiteri. Viennent ansuite ses drames Il barone de Reisberg, I Pirati di baratteria, Virginia Melber, Giovanni da Pareia, Gli Uacocchi, La Montanara Svissera, Riccardo Savage, Madalena. Mais force de subvenir à ses besoins et a ceux de sa famille, à quoi les profits de ses travaux ne suffisaient pas jusque la, il se décida à écrire des livrets d'opera, c'est-à-dire à faire, strivant l'expression de Nierolini, des drames à la vapeur (Drammi a vapore). Nous citerons de h1. Bolognese, dans cet ordre de travaux: Il Carceriere del 1793, Rodolfo da Brienza, Il Muratore di Napoli, Il Ritorno di un vagabondo, Esmeralda o Ermelinda, Elena di Tolosa, Il Corsaro della Guadalupa, Matilde d'Oatan, Evelina, Mudarra, Guido Colmar, Statira, Marco Visconti, Ettore Fieramosca, Elnava, Morosina, ce dernier mis en musique par le maestro Petrella, ainsi que Elena di Tolosa et Marco Visconti; les autres, d'ailleurs, l'ont été par les principaux compositeurs italiens, et représentés à Naples, au Nonveau-Théâtre, au Fonde et à San Carlo. Il a également écrit un drame qui fut joué par la Ristori La Figlia di Caino, et les paroles de deux Oratorii sacrés.

BONAPARTE prince), LOUIS LUCIEN, second fils de Lucien, frère de Napoléon Ier, est ne en Angleterre (Comté de Worceaterl le 4 janvier 1813. Venu en France après la Révolution de 1848, il fut élu représentant de la Corse à la Constituante le 28 novembre mais son élection fut annulee le 9 janvier suivant. Adoptée par l'Union électorale, sa candidature triompha enfin dans le département de la Seine, aux elections pour l'Assemblée législative. Après le rétablissem*nt de 1 Empire (décembre 1852), il tut élevé à la dignité de sénateur et reçut le titre d'Altesse. Le prince Lucien. avant son depart d'Angleterre, avait été occupe pendant plusieurs années à la surveillance de la traduction de diverses parties de la version anglaise des Ecritures, dans les dialectes divers en usage en Angleterre et en Ecosse, et a traduit lui-même en soixante-douze langues ou dialectes d'Europe, la Parabole du Semeur. Ces traductions, publiées depuis, n'ont été tirées qu'à un petit nombre d'exemplaires. Le prince Lucien, qui est en outre auteur de plusieurs petit* ouvrages sur la langue basque, est, dit-on, très versé dans les recherches chimiques et a écrit sur cette science plusieurs ouvrages estimes. Il est grand officier de la Légion d'honneur. — Apres la Révolution du 4 septembre, le prince Lucien a repris le chemin de l'Angleterre.

BONAPARTE. Pour les membres de l'ex-famille impériale, voyez Napoléon.

BONDY(comte de), FRANÇOIS MARIE TAILLEPIED, ancien pair de France, sénateur, ne à Paris le 22 avril 1802, descend d'une ancienne famille de la Normandie. Il fit ses études à Paris et entra en 1822 ù l'Ecole polytechnique, d'où il sortit dans l'artillerie en 1824. Demissionnaire en 1826, il était reçu avocat l'annee suivante it auditeur au Conseil d'Etat en 1828. Après la Revolutone de juillet, M. le comte de Bondy fut nomme prefet de la Corrèze, passa ensuite, en 1834, à la préfecture de l'Yonne, devint maître des requêtes au conseil d'Etatet fut élevé à la pairie le 25 décembre 1841. Nomme conseiller d'Etat honoraire en 1846, il rentra dans la vie privec après la Révolution de lévrier. Elu conseiller general dc l'Indre en 1867, M. le comte de Bondy a proteste contre le décret de la Délégation de Tours prononçant la dissolution des assemblees départementales. Aux elections du 8 fevrier 1871, ilfut élu représentant de l'Indre à l'Assemblée nationale et vint siéger au centre gauche, mais passa bientôt au centre droit, avec lequel il a à peu raux,le 8 octobre 1871, il a ete élu membre du conseil genéral de l'Indre pour le canton du Blanc. Il est en outre président de la Société d'agriculture de l'Indre. Aua élections sénatoriales du 30 janvier 1876, M. le comte de Bondy, porte sur la liste de « l'Union conservatrice, avec M. Léon Clement, fut élu avec son partenaire, sénateur de l'Indre. Sa protessioh de foi contient des rogrets relatifs à la monarchie parlementaire. qui ne laissent aucun doute sur ses préférences, et qu explique et justifie d'ailleurs son passe. Il a été réélu le 5 janvier 1879. M. de Bondy est officier de la Legion d'honneur depuis 1838.

BONHEUR, MARIE Ross, peintre française, née à Bordeaux le 22 mars 1822. Fille d'un peintre de talentr c'est de lui qu'elle reçut son éducation artistique mais. contrainte à la résidence peu champêtre de Paris, c'est surtout dans les rues et jusqu'aux abattoirs de la grande cité qu'elle put étudier la vie animale, étude vers laquelle la portaient invinciblement ses goûts. Elle débuta uu Salon de 1841 avec deux toiles Chèvres et moutons

et les Deux lapins, qui établirent dès lors es réputation. Ces deux premières toiles furent suivies d'une quantité d'œuvres accomplies, dont chaque nouvelle était un pas de plus sur la route du succès le plus franc et le plus merité. Nous citerons tout particulièrement son fameux Labouraqe Nivernais, aujourd'hui au musée du Luxembourg et qui date de 1849. Ses principales toiles exposées aux S'dons précédents sont Animaux dans un pâturage; Cheval à vendre; Chevaux sortant de l'abreuvoir Vaches au pàturage; un Ane; Troupeau cheminant: Etude.s d'etalons, de Chiens rourants, et,. Son Marché aux chevaux (1853) eut, àl'Exposition de tableaux dcs ar- tistes français, à Londres, un succès inouï, qui lut à peine [ dépassé par son grand paysage la Tenaison en Auvergne, à l'Exposition universelle de 1855. A l'Exposition universelle de 1867, elle n'a pas exposé moins de dix toiles Bœufs et vaches Montons au bord de la mer Berger béarnais Berger écossais Bourriquaire aragonais une Barque, en Ecosse Cerfs traversant un e.space dérouvert Poneys de l'ile de Skye; une Razzia en Ecosse et Chevreuils au repos. Elle a exposé depuis un Parti de fourrageurs et En alerte à l'Academie d'Anvers le Lion chez lui, à Londres (1882). MIle Rosa Bonheur, qui s'est également exercée à la sculpture et a exposé quelques groupes d'animaux, a longtemps dirige 1 Ecole gratuite de dessin pour les jeunes filles, dont elle est directrice honoraire. Elle a été décorée de la Legion d'honneur le 10 juin 1865, de l'ordre de Léopold de Belgique en janvier 1880 et de l'ordre d'Isabelle la Catholique d'Bspagne en février de la même année.

Pendant l'investissem*nt de Paris (1870-1871), le prince royal de Prusse donna les ordres les plus sévères pour que la maison et l'atelier de cette grande artiste, à Fontainebleau, fussent scrupuleusem*nt respectes par la soldatesque allemande.

BONHEUR, ISIDORE JULES, peintre et sculpteur français, ne à Bordeaux le 15 mai 1827. Aussi élève de son père pour la peinture, il étudiait simultanément la sculpture et débuta au Salon de 1848 par un même sujet reproduit sous ces deux formes artistiques Combat d'une lionne et d'un cavalier africain. A dater de cette époque, il ne s'est plus occupe que de sculpture, et plus spécialement de la reproduction de groupes d'animaux, étendant la sphère d'action de son ciseau aux grands fau. ves et aux études antiques. Nous citerons, parmi ses œuvres les plus remarquables: Groupe de taureaux; Zèbre attaque par une panthère, etudes en plâtre dont la dernière fut coulee en bronze pour le compte de l'Etat; Etalon arabe, en cire Cheval et Groupe de gazelles, en bronxe; Hercule 'et les Chevaux de Diomède, ec plâtre, également coulè en bronze pour l'Etat un Taureau et un ours; Vache défendant son veau (Exposition de 1855) une Jument et son poulain une Cheminée, en marbre Jument anglaise montée par un jockey, Etalon anglais, en brouae; Enfants et chiens, un Poslillon, un Dromadaire un Tiqre royale. Et plus récemment Jument etpoulain, plâtre (1872) Pépin le Bref dans l'arene, groupe, bronze (1874); Tête de chien courant, Tête de chien d'arrêt; Cora, chienne d'arrêt (/875), plâtres; Dénicheur de tigres, statue plâtre (1877); Cheval de course et Cheval de manège (1878); Porte-étendard de l'époque d'Henri Il, statuette et le Saut de la haie, bronzes (i884); Cerf faisant tête, statuette, bronze (1885) Trompelte de l'époquede Louis XIII, un Jocke,y· statuettes en bronze (1886).— M.I. Bonheur aobtenuune médaille en 1865 et une autre médaille en 1869.

BONNASSIEUX JEAN MARIE, sculpteur français, né à Panissieres (Loire) le 19 septembre 1810, élevé de A. Dumont. Il envoya de Lyon. où il commença ses études artistiques, au Salon de 1834, un plâtre Hyacinthe blessé, qui fut remarqué. En 1836, il remportait le grand prix da Rome avec Socrate buvant la ciguë. Les principaux ouvrages exposés depuis par cet artiste sont l'Amour se coupant les ailes (/842); David (1843); l'Abbé Lacordaire (1847); Jeanne Hachette, pour le jardin du Luxembourg la Vierqe mère pour l'église de Feurs (1848) les portraits de Ballanche et d'Ampère. bustes marbre pour le musée de Lyon (1849); la Méditation, buste en marbre, avec divers, déjà exposés (Exposition universelle, 1855) Las Cases, statue pour la ville de Lavaur (1864, divers travaux pour l'église Saint-Augustin, lt Paris, etc. le Duc de Luynes, buste en marbre, pour la Bibliothèque nationale Lacordaire, buste en marbre, pour l'Institut (1874) Mgr Guerrin, statue en marbre, pour la cathédrale de Langres le Général Morin, buste en marbre, pour l'Institut la Naissance du Christ et la Fuite en Egypte, bas-reliefs en terre cuite, pour l'eglise du Tremblay, près Gonesse (1883); Sainte Anne instruisant la Vierge, groupe en pierre, pour l'eglise de la Madeleine, à Tarare Legendre-Héral, buste en marbre, pour le musée de Lyon (1883), etc. -M. Bonassieuxa a obtenu une 2- médaille en 1842, une 1re en 1844, une 2' en 1848 et une 1" à l'Exposition universelle de 1855; il a été décore de la Légion d'honneur en 1855, et elu membre de l'Académie des Beaux-Arts en juillet 1866.

BONNAT LÉON JOSEPN FLORENTIN, peintre français. élevé de L. Cogniet, est né à Bayonne le 20 juin 1833. Au concours de 1857 pour le prix de Rome, il obtint un 2e prix, sujet: la Résurrection de Lazare. Il a expose depuis: le Bon Samaritain (1859); Mariuccia, Adam et Eve trouvant Abel mort (1861); le Martyre de saint André, Pasqua-Maria (1863); Pèlerins aux pieds de saint Pierre, dans l'église Saint-Pierre de Rome (1864J; Antigone condvisant Œdipe aveuqle (1865); Saint Vincentde-Paul prenant la place d'un galérien, Paysans napolitains devant le palais Farnesé (1866); Ribeira dessinant à la porte de l'Ara Cœli a Rome, avec les quatre ou cinq principales toiles précédentes (Exp. un. 1867); une Assomption, pour l'église Saint-Andie de Bayonne et les Plafonds de 1a salle des assisea du Palais de Ju.stice (1869); Femme fellah et son enfant, une Rue à

Jérusalem (1870); le Cheik d'Akabah, Femmes d'Ustaritz (1872); Barbier turc, Scherzo (f873); un Christ, pour une salle des assises; les Premiers pas (l874J; le portrait de Mme Pasca et son propre portrait (1875); Barbier nègre à Suez, la Lutte de Jacob (1876) le relèbre portrait de M. Thiers (1877), reparu à l'Exposition universelle de 1878 avec celui de Mme Pasca et plusieurs autres toiles moins recherchées des visiteurs; deux portraits, dont celui de M. Morton, ministre des Etats- Unis à Paris (1883); le Martyre de snint Denis, peinture décorative pour le Panthéon 1885); Portrait de M. Pasteur et de sa petite-fille, MIle Vallery-Radot, et Portrait de M. le vicomte H. Delaborde, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts (1886); outre un grand nombre d'autres portraits. M. Léon Bonnat a obtenu une médaille de 2e classe en 1861 avec rappel en 1863, une autre en 1867 et la médaille d'honneur en 1869 nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1867, promu officier en 1874, il a été promu commandeur en 1882. Il a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts la même année.

BONNEMERE, JOSEPH EUGÈNE. littérateur français, né à Saumur le 20 février 1813. Il fit representer en 1841. au theâtre du Panthéon les Premiers fiacres, vaudeville, et une grande feerie Micromeqaa. Mais ces débuts ne laissaient aucunement prévoir la nature beaucoup plus sérieuse des travaux auxquels M. Bonnemère ne devait pas tarder à se vouer. On a de lui les Paysans au XIX'siècle (f847); Histoire de l'Association agricole (1849); le Morcellement agricole et l'Association, mémoires couronnés; Histoire deâ Paysans(1857, 2 vol.) ― Une édition populaire de l'Histoire des Paysans a été publiée en 1876-77 par livraisons hebdomadaires illustrees; la France sous Louis XIV (1864, 2 vol.); la Vendée en 1793 (1866); le Roman de l'avenir (l867); la Guerre des Camisards, Histoire des Dra,gonades sous fouis XIV (1868); Louis Hubert (1868); les Déclassés (1869); Etude.s historiques saumuroises la Conspiration Berton, le Héros de Juillet 1789, Madame Dacier, etc.; M. Eugène Bonnemère a, en outre, collaboré au Précurseur de l'Ouest, d'Angers, à la Démocratie Pacifigue, à la Libre Recherche, à la Revue de Paris, au Ruski Westnick (Messager russe) de Mosrou, etc. Il a surcédé à Allan Kardec, comme president de la Sociéte des études spirites.

BONNET, PIERRE OSSIAN, mathématicien français, np en 1819. Eléve de l'Ecole polytechnique, il en sortlt en 1840, comme élève-ingénieur des ponts-et-chaussées; mais il s'en tint là, pour se vouer exclusivement à l'étude des mathématiques, et devint répétiteur de mathématiques, examinateur d'analyse (1869) et directeur des études (1873) à l'Ecole polytechnique. Il avait été élu membre de l'Académie dei sciences (section de géométrie) en 1862. Nommé professeur d'astronomie mathématique, en remplacement de Leverrier, en avril i878, M. Ossian Ronnet fut un moment écarté de cette chaire, vers la fin de cette même annee, à raison de dénonciations dont il avait été l'objet auprès du ministre de la guerre et qui furent reconnues calomnieuses; il np tarda donc pas à y être réintégré et l'occupe encore aujourd'hui. II a été nommé membre titulaire du bureau des longitudes en mai 1883. M. Ossian Bonnet est officier de la Légion d'honneur depuis le 1er février 1872. On lui doit un assez grand nombre d'ouvrages sur les mathématiques, principalement sur la geometrie et la mécanique théorique, outre de nombreux mémoires insérés aux Compte? rendus de l'Académie des sciences, au Journal de l'Ecole polytechnique, au Journal des mathématiques de Liouville, etc.

BONNEVAL (vicomte de), ANATOLE FERNAND MARIE, homme politique français, ne à Bourges le 5 décembre 1838, d'une très ancienne famille du Berry. M. do Bonneval servit pendant la guerre comme capitaine adjudant-major des mobilises du Cher. Conseiller municipal d'Issoudun depuis 1884, ancien vice-président du Comite royaliste de l'Indre, ce qui ne laisse ancun doute sur s,t foi politique, il a été elu député de l'Indre le 4 octobre 1885.

BONVIN FRANÇOIS SAINT, peintre français, fils d'ouvrier, né à Vaugirard (Paris) le 22 septembre 1817. Il apprit le dessin dans une école gratuite et, obligé de se faire ouvrier lui-même, devint compositeur d'imprimerie, puis employé, utilisant seulement ses courts loisirs à l'etude de la peinture. M. Bonvin a produit de la sorte de petites toiles de genre, inspirées des scènes familicres de la vie réelle et rappelant les meilleurs spécimens de l'école flamande, qui justifient sa grande réputation si laborieusem*nt acquise. On a de cet artiste: des Buveurs, une Cuisinière nu milieu de sa cuisine garnie d'accessoires étudies et rendus avec exactitude et finesse (1849); l'Ecole des petites orphelines (1850), au musee de Langres; la Charité (l85RJ, au musée de Niort: l'Ecole régimentaire (1853); la Basse messe, Religieuses tricotant (1855); les Forgerons, Souvenir du Tréport (1857); la Lettre de recommandation, la Ravaudeuse, le Liseur, Intérieur de cuisine, Portrait de M. Octave Feuillet (1859); Intérieur de cabaret (1861); le Déjeuner de l'apprenti, la Fontaine en cuivre (1863); Reli- gieuges revenant des offices; Au banc des Pauvres, soitvenir de Bretagne; Attributs de la peinture et de la musique Harengs sur le gril; le Café de la grand maman; la Lettre de réception, intérieur d'une Communaute religieuse (1868); Religieuse tricotant, le Jeune dessinateur (1869) le Pàturage. l'Ave-Maria (1870); le Réfectoire, le Laboratoire (1873); l'Ecole des frères, la Petite classe et l'Ecnreuse (1874); l'Alambic, le Cochon, l'Ecolier en retenue (1875); Gravesende, le Bateau abandonné (1876); le Couvreur tombé (1877); l'Apprenti cordounier, un Soir d'automne à Port-Marly (1878), etc. Depuis quelques années. M. Bonvin a cesse de figurer aux Sulons annuels. Il a obtenu une 3' médaille en 1849, une 2- en 1851 et la croix de la Légion d'honneur en 1870.

BOOTH, EDWIN, tragédien américain, né à Relair, pres de Baltimore (Maryland), en novembre 1833. Fils de l'acteur Junins-Brutus Booth, mort en septembre 1883, il fut élevé pour la carrière dramatique, et après avoir rempli quelques rôles secondaires, il parut en 1851 dans celui de Richard 111, à la place de son père, pris d'une indisposition subite. Il fit ensuite une tournée en Califorme, en Australie, dans quelques iles du Pacifique et aux Sandwich; reparut à New-York en t857; visita l'Europe en 1861; puis, de retour à New-York en 1863, il commença une série de representations shakspeariennes au Théâtre du Jardin d'Hiver, dont il devint le principal propriétaire. Le 23 mars 1867, ce théâtre fut totalement détruit par le feu, et M. Edwin Booth perdit dans cette catastrophe, outre ses costumes et accessoires de théâtre, une riche garde-robe personnelle et des souvenirs precieux de son père, de Kemble et de Mme Siddons. Il contracta ensuite divers engagements à Boston, Philadelphie et les plus grandes villes des Etats-Unis, puis commença, en 1838, l'érection d'un nouveau théâtre à New-York, lequel surpasse, au point de vue de la perfection des dispositions, des trucs, de l'aménagement genéral, des costumes, etc., tous les théâtres des Etats- Unis. Il fut ouvert au public en 1870 et eut dès l'abord un très grand succès mais les frais considerables qu avait entraînes l'édification d'un pareil monument avaient absorbé toutes les ressources de M. Booth, et, si grande que fût l'affluence des spectateurs, les bénéfices ne furent pas en proportion des dépenses. M. Booth se vit donc obligé de céder son entreprise en 1873. Après s'être tenu quelque temps éloigne de la scène, il a repris le cours de ses représentations et de ses succès. Il jouait à New-York, au Théâtre de la Cinquième Avenue, pendant l'hiver de 1875. Au commencement de 1876, il entreprit une tournée artistiqu3 dans les principales villes de l'Ouest; il se trouvait en représentation à Chicago en avril et à San-Francisco, qui ne lavait pas vu depuis 20 ans, en'septembre. Dès la fin de la même année, il jouait à Londres; puis il retournait aux Etats-Unis en 1877, pour revenir en Europe en 1883, époque à laquelle il joua notamment à Londres, Berlin et Hambourg. Les principaux rôles de M. Edwin Booth sont empruntés au répertoire sbakspearien; ce sont surtout Hamlet, Otello, lago, etc. Aussi envoyait-il en 1876, à la « Shakspeare Mémorial Association », à. Stratford-sur-Avon, ou est né Shakspeare, une somme de 2,500 fr.

BOREL D'HAUTERIVE, ANDRÉ FRANÇOIS JOSEPM, écrivain généalogiste français, né d Lyon le 6 juillet 1812; est frère de feu Petrus Borel, le Lycanthrope. Il fit à Paris ses études de droit, prit le grade de docteur et se fit inscrire au barreau de Paris en 1838. Mais il abandonna bientôt le barreau et entra à l'Ecole des chartes où, reçu archiviste-paléographe, il fut attaché aux travaux historiques entrepris par ordre du gouvernement et collabora aux Documents iiiédit.9 de l'Histoire de France. Son emploi ayant ete supprime après février 1848, il fut attaché pendant quelques mois Ii la Présidence, comme chef du bureau des secours, puis nomme serretaire de l'Ecole des chartes en mai 1849. Il e-t devenu en 1864 bibliothécaire à Sainte-Geneviève, dont il est aujourd'hui conservateur honoraire. On a de M. Borel d'Hauterive la Sadne et ses bords (1835) la Seine et ses bords (1836); Histoire du Crédit public (1842); Précis historique sur la maison royale de Saxe (1843); les Grands corps politiques de l'Etat, biographie des sénateurs, députés et ronseillera d'Etat (1 853) Nobiliaire de France (1854J; l'Armorial de Flandre (1856); l'Armorial de Picardie et d'Artois (1866l; les Stèges de Paris, depuis Jules César (1871), etr. Il a en outre fondé et rédige une Revue historique de la noblesse de France (1841-1843); un Annuaire de la noblesse, paraissant depuis 1842; l'Album historique du Dauphiné; et collaboré à la Liberté des Arts, au Dictionnaire de lit conversation et de la Leciure, au Cabinet de Lecture, au Corsaire-Satan au Sport, au Journal illustré, ù la Revue et Gazette des Théàtres; au Dauphine, etc., soit sous son nom, soit sous divers pseudonymes.

BORGHI-MAMO, ADÉLAÏDE BORGHI, dame MAmo (dite), cantatrice italienne, née en 1829, à Bologne. Douée d'une magnilique voix de contralto, elle céda aux suggestions de Mme Pasta qui l'engageait vivement a la cultiver, et débuta avec succes en t84d, à Urbin, dans le Giuramento de Mercadande. Elle se rendit à Malte, ou elle épousa M. Mamo, en t849. A Naples, Pacini écrivit expressément pour elle Maloina di Scozia et Romrlda; Mercndante, la Statéra et Rossi, l'Alchimista. Elle vint à Paris en 1854, venant de Vienne où elle avait éta acclamée, et rhanta au Theâtre-ltalien jusqu'en 1856. Elle y eut de brillants succès dans la Cenerentota, Matilda di Chabran, Il Barbiere et Il Trovatore; et l'administration de l'Opéra se l'attacha ensuite pour trois années. Sur cette dernière scène, elle a paru dans la Favorite, le Prophète, la Reine de Chypre. le Trouvère. traduit de l'italien et adapte à la scène Irançaise (1856 M Au printemps de 1860, Mme Borghi-Mamo débutait à Londres, au Théâtre de Sa Majesté, dans la Favorite. Elle joua ensuite en Russie, puis retourna en Italie et be retira à Florence.

Une fille de la célèbre cantatrice, MIle BORGHI MAMO, engagée an Théâtre-Italien, débutait le 31 octobre 1876, dans la Forsa del Destino, de Verdi.

BORIE, ETIENNE LÉON, homme politique français, né le 21 mars 1843 à Dourgne (Tarn). Il est neveu de feu Victor Borie, du Comptoir d'Escompte, savant agronome, mort en juillet 1880. Entré joune dans l'admiuistration de l'enregistrement, d'où il se retira en 1877 Tulle, berceau de sa famille, M. E. Borie fut élu en 1879 conseiller municipal de cette ville, puis adjoint au maigre, et enfin maire (t88l-84). Ayant cellaboré, dec 1871, au Républicain de la Dordogne, il avait fondé à l'olle, en 1878, un cercle républicain. Aux élcctions du août 1381, il avait échoué, comme candidat radical, avec une forte minorité; il a été élu député de la Corrèze en la même

qualité, le 4 octobre 1885 M. Borie a voté l'expulsion totale des princes.

BORNIER (vicomte de), HENRI, écrivain et poète dramatique français, né à Lunel le 25 décembre 1825; fit ses études aux séminaires de Montpellier et de Ver- saillies, et vint à Paris en 1845, nous prétexte d'étudier le droit, les poches et le cour pleins de poésie. Il publia en conséquence, dès son arrivée les Premières feuilles, poésies; et porta au Théâtre-Français un drame en cinq actes et en vers le Mariage de Luther, qui fut reçu à correction. Remarqué par le ministre de l'instruction publique. M. de Salvandi, M. de Bornier fut alors nomme surnuméraire à la bibliothèque de l'Arsenal, dont il est aujourd'hui conservateur. — En 1853, il publia Dante et Béatrix, drame en rinq actes et en vers. et inséra dans la Revue contemporaine, une comédie en vers le Monde renversé, jouée ensuite à Saint-Pétersbourg.— Ou a en outre de M. H. de Bnrnier: la Muse de Corneille, à-propos en vers, à l'Odéon (1854); la Guerre d'Orient, poème (1858) la Sœur de charité au XIXe aiècle, poème (1859); le Quinae janvier, ou la Muse de Molière, à-propos en un acte, en vers, aux Fiançais 1860); l'Isthme de Suez, poème (1861), qui remporta an c"ncours académique de cette même année le prix de poesie; la France dam l'extrême Orient (1863), auquel le même prix lut décerné; l'Eloqe de Chdteaubriand, qui obtint le prix d'éloquenre en 1864, formant ainsi le contingent de lauriers académiques exigé pour la croix de la Légion d'honneur, qu'il reçut en effet le 15 août 1864. Citons encore une comédie en vers, la Cage du Lion et un roman, le Fils de la Terre (1864); un Cousin de passage (1865); une tragédie en deux actes, traduite librement de Sénèque Agamemnon, représentee au Théâtre-Français, le juin 1868; lu Fille de Roland, drame en cinq actes en vers (auquel fut décerné le premier grand prix Jean Reynaud, en 1879), au même théâtre, en février 1875; les Deux villes (1875), à-propos en vers, interprété dans une représentation donnée an Français, au profit des inondés de Toulouse, etc.; Dimitri, opéra, avec M. Armand Sylvestre, musique de M. Victorin Joncières, à la Gaîté (1876); plus des nouvelles, poésies, artirles littéraires et de critique dramatique, au Correspondant, au Français, etc., etc.

BORRIGLIONE, ALFRED FERDINAND, homme poltique français, né à Nice le 17 février 1841. L'un des chefs du parti séparatiste, ou révisionniste, M. Borriglione s'est définitivement rattaché à la nationalité française, avec la plupart des partisans de l'Italie, dès que la forme républicaine y fut adoptée. Après avoir échoué aux élections du 8 février f87t, il fut élu député de la première circonscription de Nice, le 20 février 1876 et siégea à gauche. M. Borriglinne a été réélu le 14 octobre 1877, puis le 21 août 1881. Porté en dehors de toute liste, mais comme républicain radical, aux élections du 4 octobre 1885, il a été le seul élu au premier tour. M. Borriglione est maire de Nice et conseiller gpneral des Alpes Maritimes, où il représente le canton de Sospelli. Il s'est abstenu dans la question de l'expulsion des princes.

BOSCHER-DELANGLE, AUSUSTIN MARIR, homme politique français, ne à Loudeac le 13 mai 1840. Banquier à Loudéae, ancien volontaire aux zouaves pontificaux. M. Boscher-Delangle fit partie, pendant le siège de Paris, d'un régiment de marche dans les rangs duquel il combattit et fut blessé au combat de l'Hay (30 sept. 1870). Elu conseiller général des Còtes-du-Nord en 1881. il était élu députe de Loudeac le 21 août 1881, mais l'immixtion trop peu dissimulée du clergé dana cette élection, la fit annuler par la Chambre, et à la nouvelle épreuve, ce fut son concurrent, M. de Janzé, qui triompha. M. BoscherDelangle a été élu député des Côtes du-Nord le 4 octobre 1885, et cette fois ses pouvoirs ont été validés. Il siège à l'extrême droite.

BOTTALLA, PAOLO, jésuite italien, né le f5 août 1823, à l'alerme: fit ses études aux collèges des Jésuites de Palerme et de Rome. Apres avoir reçu les ordres, il fut successivement nomme prédicateur du dimanche à l'eglise dn Ge,u, de Naples, professeur d'histoire universelle au collège Massimo, de Palerme, d'histoire ecclésiastique au Collège Romain, puis ne théologie dogmatique an collège de Saint-Bruno, Gallesdu Nord (Angleterrel. Le P. Bottalla a été un des rédacteurs de la Civiltd cattolica. Il a publié à Palerme et à Gènes un cours d'histoire et de géographie du moyen âge en deux volumes Corso di storia e di geographia universale, Medio Evo, qui a été traduit en français; Studii storici sulla Chiesa e e l'Imperio (Etudes historiques sur l'Eglise et l'autorité civile), parus d'abord dans la « Civiltà, » etc.; à Bruxelles Histoire de la Révolution de 1860 en Sicile, de ses eauçes et de ses effets dana la révolution qéndrale de l'Italie (2 vol., 1861); à Londres le Pape et l'Eglise considérés dans leurs rapports mutuels et relativement aux erreura du parti de la Haute Eglise d'Angleterre (vol. 1, 1868; vol. Il, 1870; vol. IIl, 1876); le Pape Honorius devant le tribunal de la raison et de l'histoire (1868), reponse à la brochure du P. Le Page Renouf, intitulee la Condamnation du pape Honorius, 'a papauté et le schisme, considérations critiques sur les lettres de Ffoulkea à l'archevêque Manning (Two letters to archbishop Manning, etc., 1869); une nouvelle Défense du pape Honorius, dans la Dublin Rewiev (18711873), écrite surtout en reponse à une nouvelle attaque du P. Le Page Renouf ayant pour titre The Case of Pope Honorius reconsidered wilh reference to recent apologies; De la souveraine et infaillible autorité du Pape dans l'Egliae et dans les rapports avec l'Etat (1877), etc.

BOTTIEAU, EMILE, homme politique français, né à Avesnes le 29 septembre 1822. Ancien magistrat, conseiller à la cour de Douai, M. Bottieau fut envoyé à l'Assemblée nationale, en 1871, par les électeurs du Nord. Il prit place à droite, vota et agit en conséquence,

et échoua aux élections de 1876, 1877 et 1881 dans la 2e circonscription d'Ayesnes, où il avait pour concurrent M. de Marcère. Frappé parla nouvelle loi (1883) sur l'ina movibilité de la magistrature, M. Bottieau dut abandonner son siège à la cour de Douai. Il a été élu député du Nord le 4 octobre 1885, sur la liste conservatrice », qui a triomphé tout entière dans ce département.

BOUCAU-DARMENTIER, JEAN MARIE ALEXANDRE ALBERT, homme politique français, né à Dax le 26 décembre 1826. M. A. Bourau était notaire à Lévignac lorsqu'il fut élu, le 2 juillet 1871, représentant des Laudes à l'Assemblée nationale, où il se fit inscrire aux groupes de la Gauche et de l'Union républicaine. Le 21 août 1881, il était élu député de la 2e circonscription de Mont-de-Marsan, après avoir échoué aux élections de 1876 et de 1877. Le 4 octobre 1885, ce fut la liste réactionnaire qui triompha dans les Landes; mais cette élection ayant été annulée, M. Boucau était élu député des Landes avec ses amis le 14 février 1886. Il a voté l'expulsion totale des princes. M. Boucau a été décoré de la Légion d'honneur en janvier 1881, pour les progrès qu'il a provoques dans l'agriculture do son département. Il est président de la Société landaise d'agriculture. BOUCHARDAT, APOLLINAIRE, médecin et pharmaien français, ne en 1810 à l'Isle-sur-le-Serein (Yonne); fit ses études médirales à Paris et devint agrégé de la Faculté en 1832 et pharmacien en chef de l'hôpital SaintAntoine, d'où il passa, en la même qualité, à l'HôtelDieu en 1834. Membre du Conseil de salubrité et rhevalier de la Légion d'honneur en 1845, M. Bouchardat était élu membre de la Société d'agriculture en 1848, entrait à l'Académie de médecine en 1850, et obtenait au concours la chaire d'hygiene en 1852. En 1855, M. Bouchardat résignait ses fonctions de pharmacien en chef de l'Hòtel-Dieu, afin de se consacrer entièrement à l'enseignement et aux recherches scientifiques. Il est professeur honoraire de la Faculté de Paris. On a de lui Cours de chimie élémentaire avec ses principalet applications ri la médecine et aux arts (1834-35, 2 vol.) Eléments de matière médicale et de pharmacie (1838); Nouveau Formnlaire magistral (l840, et nombreuses éditions); Cours des sciences physiques (1841-44, 3 vol.), l'Annuaire de thérapeutique, paraissant depuis 1841 Recherches sur la végétation (1846); Etudes sur les produits des cépages de Bourgogne (1846); Répertoire de pharmacie, paraissant mensuellement depuis 1847: Formulaire vétérinaire (1849, 2e édit. 1862); Déqénération et perfectionnement des cépages cultivés (1849); Essai sur les cépaqea du centre et du midi de la France (1850), Opuscules d'économie rurale (1851); Dea vignes de se- mia (1852); Du diabète sucré ou glycosurie (1852), nouv, éd. 1875); Archives de physiologie (1854); l'Eau-de-vie et ses danpera (1863), etc.; plus un grand nombre de mémoires importants présentés à l'Academie de médecine ou publies dans les Annales d'hygiène publique et autres recueils périodiques spéciaux ainsi qu'une notice sur le Chloroforme, dans le Supplément au Dictionnaire det dictionnaires de médecine. — M. Bouchardat est officier de la Légion d'honneur depuis 1866

BOUCHER, Joseph MARIE, homme politique français, çais, ne à Sizun (Finistère) le 23 septembre 1829. Anrien notaire à Landernau, et président de la chambre des notaires de l'arrondissem*nt de Brest, conseiller géneral du Finistère depuis 1879, M. Boucher a été élu député du Finistère le 4 octobre 1885, sur la liste réactionnaire.

BOUCHUT, EUGÈNE, médecin français, né à Paris le 18 mai 181b, y fit ses études, aborda la médecine en 1835 et fut reçu docteur en 1843. Nommé agrégé de la Faculte et médecin des hôpitaux en 1849, il entra à l'HôtelDieu comme chef de clinique, puis y fut membre du bureau central d'admission; il devint en 1852 médecin de l'hôpital Bon-Secours, puis de l'hôpital Sainte-Eugenie et des Enfants malades en 1856. Deux fois, en 1857 et 1859, il fut chargé de suppléer Duméril à la Faculté de médecine, Il s'est voué depuis à l'enseignement clinique à l'hôpital Sainte-Eugénie et à l'Ecole pratique. Ses principaux ouvrages sont Mémoire sur la fièvre puerpérale (1844); Traité pratique des maladies des nouveau-nés, des enfants à la mamelle et de la seconde en fance (1845, 5e édition, 1867), ouvrage couronné par l'Institut; Hygiène de la première enfauca (1846); Traité dea signes de la mort et des moyens de prévenir les enterrements prématurés (1849), couronné par l'Institut; des Méthodes de classification en nosologie (1853); Nouveaux éléments de pathologie générale et de sémiologie (1852); de l'Etat nerveux aigu et chronique, ou nervosisme (1860); la Vie et ses attributs (1862); Histoire de la médecine et des doctrines medicales (1864); Dictionnaire de thérapeutique médicale et chirurgicale (1865); des Effets physiologiques et thérapeutiques de l'hydrate de chloral (1869), etc. M. le docteur Bouchut a rollaboré en outre activement à la Gazette des hôpitaux, aux Annales d'hygiène publique, il l'Union at à la Gazette médicales, etc. Chevalier de la Légion d'honneur du 3 décembre 1852, M. Bouchut aurait reçu la première croix décernée par le second empire; il a été promu officier le 15 octobre 1871.

BOUCICAULT, Dion, acteur et auteur dramatique irlandais, ne à Dublin le 26 décembre 1822; élevé par le docteur Lardner, son tuteur, il acheva ses études à l'université de Londres et débuta comme auteur dramatique par London Assurance, pièce jouée en mars 1841, sur le théâtre de Covent-Uarden. En 1853, il s'embarqua pour les Etats-Unis; de retour à Londres en 1860, il y Gt représenter sur le théâtre d'Adelphi, le Colleen Bawn, drame populaire d'où M. d'Ennery a tiré sen Lac de Glenaston. représenté avec succès à l'Ambigu l'année suivante. Dans le Colleen Bawn, M. Boucicault et sa femme, connue précédemment à la scène sous son nom de miss ROBERTSON, remplissaient les principaux rôles. A ce drame, qui eut un succès prodigieux, succéda the Octo-

roon (le Sang-mdlé, 1861 Associé avec M. Webster pour la direction du théâtre d'Adelphi, M. Boucicault devint en outre locataire du théâtre d'Astley, dont il changea le nom en celui de théâtre de Westminster; mais l'entreprise échoua. M. Dion Boucicault est auteur d'un très grand nombre de pièces de théâtres originales ou 1 adaptées n du français, dont les principales sont, outre celles précédemment citées: Vieilles têtes et jeunes cœurs (Old Heads and young Bearts); les Perplexités de l'amour (Love in a maze); Ruiné (Used up); le Taillis de saules (The Willows Copse); Janet Pride; Louis XI; les Frères Corses (The Corsican Brothers); Faust et Marguerite: Nuage passager (Fling Scnd) représenté au théâtre d'Holborn en 1866; Comme elle t'aime (How the loves him, 1867); Afier Dark (1868); Paul Lafargue (1869); l'lEuvre d'une sombre nuit (A Darck night's Work, 1870); les Rapparee, ou le Traité de Limerick (1870); Formose, etc. Au nombre des pièces de M. Dion Boucicault adaptées à la scène française, nous citerons les plus récents, qu sont la Dépêche ou le fil qui parle, drame, adapté par M. E. Nus, joué à l'Ambigu en 1873, et Lea par M. E. de Najac, au Gymnase, en 1875. Depuis !876, M. Dion Boucicault réside aux Etats-Unis, où il a mis au jour des pièces nouvelles dont il ne manque pas de remplir les rôles principaux; nous citerons, par exemple the Jilt, dont la première représentation a eu lieu au Boston Museum le 1er février 1886. Pris de la nostalgie de l'Europo, toutefois, il en reprenait bientôt le chemin et arrivait à Paris an commencement de juillet 1886.

BOUFFÉ, MARIE, acteur français, est né à Paris le 4 décembre 1800, de parents peu aisés. et ne reçut en conséquence qu'une instruction fort élémentaire. Entraîné par des camarades taisant partie d'un de ces théâtres de société qui furent si nombreux t Paris pendant assez longtemps lit qu'on pourrait regretter, il aborda les planche s chez Doyen, débuta ensuite, aux appointements annuels de 300 francs, au Panorama dramatique, où le succès féroce qu'il remportait dans les rôles de traîtres lui valut des augmentations successives si considérables, qu'il gagnait 3,000 francs à la fermeture de ce théâtre il passa alors à la Gaité, où il jooa le Pauvre Berger, le Pauvre de l'Hôtel-Dieu, été.; puis au théâtre des Nouveautés, où, à côté de Déjazet, de Potier, de Lafont, il se fit remarquer dans le Fvtur de la grand'maman, le Marchand de la rut Saint-Denis, Sir Jack, le Couvreur, de manière à établir sa réputation sur des bases désormais inébranlables. En1831, il alla jouet- à Londres pendant la season, et revint à Paris prendre place dans la troupe brillante da Gymnase, où un engagement l'appelait. C'est sur cette scène, où jouaient déjà Jennv Vertpré, Jenny Colon, Déjazet, Numa, etc., que M. Bouffé a remporté les triomphes qui ont rendu son nom si populaire, et dans de tout autres rôles que les troisièmes rôles de drame, où il excellait au Panorama dramat que. C'est là qu'il créa: Michel Perrin (1831), puis la Fille de l'avare, le Bouffon du prince, le Gamin de Paris, Pauvre Jacques, les Enfants de troupe, qui donnèrent au Gymnase une vogue jusque-là inconnue; ce qui n'empêcha pas l'administration -de ce théâtre de laisser partir M. Bouffé, dont les prétentions lui parurent exagerées, et d'emmener à sa suite son public aux Variétés. En-consultant un petit dictionnaire satirique: le Rivarol de 1842, par Fortunatus (Alfred de Grozelier), qui n'est pas précisément tendre pour les « célébrités contemporaines nous trouvons au nom de Bouffé cette mention, qui raractérise admirablement le talent de cet artiste « Acteur simple et naturel avec art. Tous ceux qu'il joue sont forcés de s'érrier, en narodiant le mot de Louis XIV Bouffé, c'est nous. Retiré du théâtre depuis longtemps, M. Bouffé y a fait toutefois çà et là, au debut de sa retraite, quelques apparitions passagères, notamment à la Porte-Saint-Martin, dans deux de ses plus grands succès: le Gamin de Paris et Pauvre Jacquet, en 1854; l'année suivante, il joua l'Abbé galant aux Variétés, et, au même théâtre, Jean le Toqué, en 1857.

BOUGHTON, GEORGES HENRY, peintre américain, né en 1833 à Norfolk (Angleterre). Sa famille ayant passa aux Etats-Unis, il fut élevé à Albany, capitale politique de l'Elat de New-York, et c'est là que commença à se développer sa vocation artistique. Il revint à Londres en 1863, y passa plusieurs mois à étudier la peinture, et, à son retour en Amérique, s établit à New-York, où il se fit une réputation comme pavsagiste. Il revint cependant en Europe en f859, passa deux ans à Paris, et ouvrit, en 1861, un atelier à Londres, où il a. depuis lors, très souvent résidé et a été élu associé de l'Académie royale en 1879. Il était déjà membre de l'Académie nationale do New-York depuis 1871.

Parmi ses meilleures toiles, nous citerons Crépuscule d'hiver, le Marais sinistre. En passant à l'ombre, fArrivée dans l'église, la Prière du matin, la Lettre rouge, Plus froid que neige, la Lecture de Clarisse Harlowe, l'idylle des oiseaux, le Retour de mai; les Conseillers de Peter de Headstrong, gouverneur de Neur Amsterdam, et un portrait de Jeune femme effeuillant une rose; ces deux dernières à l'Académie royale de Londres, au salon de 1886.

BOUGUEREAU, WILLIAM ADOLPHE, peintre français, ne à La Rochelle le 30 novembre 1825. Elève de Picot, il entra à l'Ecole des Beaux-arts en 1843 et en sortit en 1850, ayant remporté an concours de cette année le grand prix de Rome, en partage avec Paul Baudry. On doit à M. Bouguereau: Zénobie trouvle sur les bords de l'Araxe, sujet du concours de 1850; le Triomphe du martyre, ou le corps de sainte Cécile apporte dans les Catacombes (I855J; l'Amour fraternel, l'Empereur visitant les inondéa de Tarascon, le Retour de Tobie. le Printemps, l'Eté, l'Amitié, la Fortune, Arion sur un Cheval marin, la Danse, Bacchante sur une panthère, le Jour des Mort8, l'Amour blessé (185669J; la Première discorde, Retour des champs, la Paix z (1861); une Sainte Famille (1863); une Famille indi-

gente ('866); Première caresse, Convoitise, (1866); la Sœur ainée (1867); Enfants endormis (1868); Éntr larichesse et l'amour (1869); Pendant la moisson (1872): Petites maraudeuses, Nymphes et aatyres (1873); Homère et son guide, Italiennes à la fontaine, Charité (1874); la Vierge, l'Enfant et saint Jean-Baptiste Flore et Zéphire (1875); Pietà (1876); Vierge conso Nuit (l888J; la Jeunesse de Bacchus (1884); l'Adoration des mages, l'Adoration des bergers, dypt'que pour l'église Saint-Augustin, Byblis (1885); le Printemps, l'Amour désarmé (f886J, etr,; outre de nombreux Portraits; des peintures murales à la chapelle Saint-Louis de l'église Sainte-Clotilde, la décoration de l'église Saint-Augustin, à Paris, le plafond du théâtre de Bordeaux, la décoration d'hôtels particuliers assez nombreux, etc., etc. M. Bouguereau a obtenu une 2e médaille en 1855, une 1re en 1857, une 3' en 1867, une médail'e d'honneur à l'Exposition universelle de 1878 et la médaille d'honneur décernée par les artistes récompensés en 1885. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1859, il a été promu officier en 1876 et commandeur le 12 juillet 1885. Enfin M. Bouguereau a été élu membre de l'Académie des Beaux-arts, en remplacement de Pils, le 8 janvier 1876.

BOULANGER, GEORGES ERNFST JEAN MARIE, général et homme l'Etat français, ne à Rennes le 29 avril 1837. Sorti de Saint-Cyr en 1856, il entra comme sous-lieutenant aux tirailleurs algériens, prit part à l'exped tion de Kabvlie (1857) et à la campagne d'Italie(1859), où il fut blessé d'un coup de feu à la poitrine à Turbigo (3 juin). Décoré de la Légion d'honneur pour sa belle conduite, il était promu Leutenant l'annee suivante et partait presque aussitôt pour la Cochinchine aver son régiment. En 1861, au combat de Traï-Daa, il était de nouveau blessé d'un coup de lan-e à la cuisse. Promu capitaine en 1862, il entrait à Saint-Cyr en qualité d'instructeur; il occupait encore ces fonctions lorsqu'éclata la guerre avec la Prusse (1870). M. Boulanger reprit alors le service actif, avec l'épaulette de chet de bataillon; cinq mo s apres, il était promu lieutenant-colonel. et en janvier i87t. colonel du 114e de ligne. Le colonel Boulanger reçut une balle à fépaule droite à la désastreuse bata Ile de Cliampignv et fut promu à celte occasion offi ierde la Légion d'honneur; peu après, une balle lui brisait le bras gauche, et il était élevé à la dignité de commandeur (24 juin 187i;. Promu général de brigade le 4 mai 1880, il était chargé, l'annee suivante, de représenter la République française aux fêtes du centenaire de la Republiqne des Etats-Unis. Le général Boulanger était nomme général de division le 18 fevrier t884. Il commandait I armée d'occupation en Tunisie, et l'on sait avec quelle énergie, jugée même excessive dans les régions officielles, il sut defendre, dans ce poste difficile, la dignité de l'armée française. Relevé de son commandement, il fut rappelé en France. et eut la direction de l'infanterie au ministère de la guerre.

Le géneral Boulanger a été appelé au ministère de la guerre dans le cabinet Freycinet, le 7 janvier 1886. Dans ces hautes fonctions, il ne tarda pas à montrer, à côte de la droiture et de t'energie qu'on lui connaissait, de grandes qualités administratives et un esprit organisateur et actif qu'on aime à rencontrer, mais qu on ne rencontre pas toujours, dans un ministre de la guerre. Outre un projet de loi dont nous ne connaissons pas encore bien l'economie au moment où nous écrivons, le géneral Boulanger a apporté diverses modifications dans les services, notamment dans les cadres supérieurs de la gendarmerie; il a obtenu des Chambres une loi contre l'espionnage que l'opinion publique réclamait depuis longtemps et que l'Allemagne accueillit comme il faillit s'y attendre de sa part. Favorable à la suppression des fortifications de Paris, à mesure de leur remplacement par d'autres travaux de défense, il a répondu là encore à une préoccupation de l'opinion publique, au moina à Paris, qui étouffe dans cette ceinture de défense d'une efficacité douteuse, surtout aujourd'hui: malheureusem*nt, le conseil supérieur de la guerre s'est declaré opposé à cette suppression. Préoccupe de l'amelioration du sort du soldat, c'est par économie et pour augmenter d'autant sa maigre solde, qu'il a supprimé le barbier régimentaire, et non par prédilection décorative pour le port de la barbe dans t'armée, ce qui n'a rien de beau. Beaucoup de projets à l'étude feront mieux encore dans cette voie lorsqu'ils seront réalisés.

A la suite du vote de la loi d'expulsion des princes prétendants, et sans doute comme une garantie de plus, les princes non atteints par cette loi qui faisaient partie de 1 armée ou de la marine furent rayes des cadres. A cette nouvelle, le duc d'Aumale adressait au président de la République, à la date du il juillet 1886, ainsi qu'aux journaux monarchiques, qui la publièrent sans retard, une lettre de protestation conçue dans des termes fort vifs, et à laquelle le gouvernement crut devoir repondre par un décret d'expulsion, comme c'était son droit strict. Le 15 juillet, M. Chesnelong interpellait le gouvernement sur ces faits. En répondant à l'honorable sénateur, le général Boulanger employa, pour caractériser l'action du duc d'Aumale, un mot qui fut jugé peu parlementaire, et provoqua une véritable explosion sur les bancs de la droite, qui ne cherchait qu'un prétexte M. de Lareinty s'oublia même jusqu'à qualifier làcheté le fait d'attaquer un absent qu'il reprochait au ministre de la guerre. La conséquence de cet « incident fut la rencontre dans le bois de Chalais, près de Mrudon, le surlendemain, de M. de Lareinty et du général Boulanger, et l'echange entre eux d'une balle de pistolet inoffensive. Mais tout n'était pas fini pour le ministre de la guerre. Il avait été colonel sous les ordres du duc d'Aumale, quand celui-ci commandait le 7. corps d'armée, et dans cette situation, il avait demandé son appui pour obtenir les étoiles de géneral; il l'avait remercié après les avoir obtenues. Des lettres qu'il avait alors écrites i.

ion supérieur, les journaux hostiles A la République av irent un choix parmi les plus compromettantes, c'est- 18 L-dire les plus polies, et les publièrent (non sans la complicité du duc d'Aumale, je présume). On a fait, natu- de rellement, autour de cette publiration, an sujet de la pa égitime ambition du soldat, certain de ne pas arriver tu grade de général aussi rapidement et facilement ne lu'on devient préfet et qui sollicite un appui là seule- ta nent où il peut le trouver efficace, un bruit factice qui né n'est pas encore éteint. M. le général Boulanger a été romu grand officier de la Légion d'honneur le 15 juil- d' let 1886.

BOULANGER, GUSTAVE RODOLPHE CLARENCE, peintre 'rançais, ne ù Paris le 25 avril 1824; suivitles cours de l'Ecole des Beaux-Arts, comme élève de Paul Delaroche ct et de Jollivet, et remporta le grand prix de Rome en fi 1849. On a de lui Ulysse reconnu par Euryclée, su- te jet du concours de 1849; J. César au Rubicon, les te Choutsa ou Eclaireurs arabes; la Maison du poète tra- gique, à Pompéï; Maestro Palestrina; les Rachia ou Pàtres arabes; Lucrèce; Lesbie; Hercule aux pieds d'Omphale; Répétitions du « Joueur de flûte et de « la Femme de Diomède », dans l'atrium de la maison pom- d péïenne du prince Napoléon(1861); Jule. Céaar d la tête de la F légion romaine; un Arabe; Kabyles, la Déroute (1863); la Cella frigidaria; Cavaliers Sahariens; te Djeïd et Rahia; Catherine 7" chez Mehemet Baltadji r' une Marchande de couronnes d Pompéï (1866); la Ma- d millare (1867); le Conteur arabe (El Hiasseub); la Pro- menade sur la Voie des tombeaux, à Pompéi, (1869); le les Chaouches du Harem (1870); En attendant le seigneur et maitre (1872) la Via Appia (1874); le Gyné- d cée (1875); un Bain d'été à Pompéï, Comédiens ro- ci mains répétant leurs rôles (1876); Saint Sébastien et l'empereur Maximilien Hercule (1877); la Source du n Tibre (1883); la Captive, Femme det Ouled Nahih (1884); Porteur d'eau juif d'Alger, la Mère des Grac- d que. (1885); un Maquignon d'esclaves à Rome, Pieuse g iectura (1886), etc. M. Gustave Boulanger a obtenu une 2e médaille en 1857, le rappel en t859 et 1863 et une p autre 2e médaille en 1878; il a été décoré de la Légion d'honneur en 1865. Enfin il a été élu membre de lAca- d demie des Beaux-Arts en 1882. e BOULANGER, HEMRI ALEXANDRE ERNEST, eomposi- p teur français, fils de la cantatrice du même nom, morte en 1850, est né à Paris le 16 décembre 1815; entra au E Conservatoire, où il fut élève de Lesueur et d'Halévy, et b remporta le grand prix de Rome en 1835. — Il a donné au i théâtre, depuis son retour de Rome: le Diable à l'école (1842) les Deux Bergères (1843) une Voiæ (1845) la Cachette (1847); les Sabots de la Marquise (1854); t l'Eventail (1860), à l'Opéra-Comique; le Docteur Magnus, à l'Opéra (1864); Don Quichotte, au Théâtre- Lvrique (1869); Don Mucarade, 1 acte, aux Bouffes (1875), etc. On lui doit, en outre, une foule de morceaux, principalement de morceaux orphéoniques. M. Boulanger t est professeur de chant au Conservatoire. Il est chevalier i de la Légion d'honneur depuis 1869. BOURBAKI, CHARLES DENIS SAUTER, général fran- cais, d'origine grecque, né à Paris le 22 avril 1816. Sous-lieutenant de zouaves de 1836 à 1838, il passait à cette dernière date à la légion étrangère, avec l'épau- lette de lieutenant; revenait aux zouaves, comme capitaine, en juin 1842 passait chef de bataillon aux tirailleurs algériens en 1846 et était nommé. en 1850, lieutenant-colonel dans un régiment de ligne. Passé pou apres, avec le même grade, dans les zouaves, il était promu colonel en 1851, et faisait en cette qualité la première partie de la campagne de Crimée, on il servit avec la plus grande distinction, et fut promu général de brigade après la bataille de l'Alma, c'est-à-dire le 14 octobre 1854. Nommé generai de division le 12 août 1857, il fit la campagne d'Italie, à l'issue de laquelle il fut nommé grand officier de la Légion d'honneur, comme il avait été nommé commandeur après celle de Crimée. Appelé, en mai 1869. au commandement du camp de Chàlons, il était nommé, peu après, aide-de-ramp do l'empereur. Lorsque érlata la guerre avec la Prusse, le genéral Bourbaki reçut le commandement de la garde lmperiale et fut placé sous les ordres de Bazaine. Après avoir pris part aux divers combats sous Metz, il dut, avec le reste de l'armée, s'enfermer dans cette place. Il put cependant en sortir, en apparence comme negociateur politique 125 septembre 1870), mais en réalite victime d'une odieuse mystification, et sous un deguisem*nt qu'il croyait sûr, mais dont tout le monde était prevenu. Il se rendait en Angleterre, auprès de l'ex-impératrice qui, évidemment ne l'attendait pas et, de retour en France, maigre les conditions mises à son départ, ne pouvant rallier Metz, il allait offrir son épée à la Delégation du gouvernement de la Défense nationale, alors à Tours (14 octobre). Nommé, le 17, commandant supérieur de l'armée du Nord, il atteignait Amiens, à la suite d'engagements heureux et se disposait à marcher sur Paris, lorsque l'ennemi, s'emparant de nouveau d'Orleans, vint remettre tout en question. Appelé ensuite au commandement de l'armée de l'Est après une série de succès remportés sur le général de Werder, le général Bourbaki, dont les communications allaient être coupées entièrement par l'armée du général Manteuffel, dut battre en retraite précipitamment, et dans les conditions les plus désastreuses, vers la Suisse. D'autre part, M. Jules Favre signait avec M. de Bismarck, le 28 janvier 1871, une convention portant capitulation de Paris et armistice général, aauj pour cette malheureuse armée de l'Est, laquelle non seulement était ainsi menacée d'écrasem*nt, mais encore l'ignorait, M. J. Favre ayant, de son propre aveu, oublié de l'en faire prévenir, c est-à-dire d'en mformer la Délégation de Bordeaux. Fon de désespoir, l'infortuné géneral, en arrivant à Besançon, tentait de se faire sauter la cervelle. Après être resté pendant huit jours entre la vio et la mort, il finit toutefois par être hors de danger, quoiqu'il dût rester près de six mois

avant d'être complète-nent rétabli. Au mois de Juillet 1871, le général Bourboki fut nomme, par M. Thiers, commandant de la 8' d'vision du 6' corps, avec résidence à Lyon. Il a été remplacé dans ce commandement par le général Farre eu 1879 et a été placé dans la 2' section du cadre de réserve. -Le 26 avril 1885, le ge- néral Bourbaki se présentait à une élection complémentaire pour le Sénat, qui avait lieu dans les Basses-Pyrenées il échoua contre le candidat républicain, M. Plantié. Le géneral Bourbnki est grand croix de la Legion d'honneur du 20 avril 1871.

BOURDAIS. JULES DÉSIRÉ, architecte français, né à Brest le 6 nvril 1835. Elève de l'Ecole centrale. il en sortit en 1859 avec le diplôme d'ingénieur, etudia l'architecture sous M. Moreau et fut nommé architecte, en 1860, de l'arrondissem*nt de Brest et en 1866 du departoment de Tarn-et-Garonne. En 1874, il fut nommé architecte-conseil de la ville de Paris. M. Bourdais s'etait déjà signalé, dans les postes qu'il avait occupes précedemment. par des travaux remarquables et assez nombreux, à Brest, la construction de 1 hôtel de la prefecture de 'Montauban, du théâtre de Cannes, du palais de justice du Havre, etc., lorsqu'il présenta au concours ouvert pour la construction rapide d'un « palais des Fêtes n, annexe de l'Exposition universelle de 1878, sur les hauteurs du Trooadero, un projet conçu et tracé en collaboration avec M. Davioud, son collaborateur déjà au palais de justice du Havre. Ce projet fut approuvé, comme on sait, et c est à MM. Bourdais et Davioud que nous devons le magnifique palais du Trncadéro. M. Bourdais a obtenu une 2e mpdaille en t874 et une 3e en t878. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1871, il a été promu officier le 1er mai 1878.

BOURGANEL, PIERRE, homme politique français, né à Pommiers (Loire) le 18 fevrier 1850. Maire de sa commune depuis 1876 et du Conseil général de la Loire depuis 1877, grand propriétaire agriculteur, M. P. Bourganel a été élu député de la Loire le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine. Il a voté l'expulsion totale des princes.

BOURGEOIS, PAUL, homme olitique français, medecin, est ne à la Verrie (Vendée) le 6 mai 1827, dest etabli médecin dans cette ville après avoir obtenu son diplôme de docteur en 1853, et en est devenu maire en 1864. Il est conseiller général de la Vendée depuis 1865. Elu représentant de la Vendée en février 1871, députe de la circonscription de la Roche-sur-Yon le 20 fevrier 1876, le 14 o-tobre 1877 et le 21 août 1881, M. Paul Bourgeois siégea à droite et agit en conséquence. Il a ete elu députe de la Vendée, le 4 octobre 1885, sur la liste reaetionnaire.

BOURGEOIS, JEAN-BAPTISTE, homme politique français, ne à Roubaix en 1831. Ayant pris à Dôle, en 1868, la direction d'une importante maison de commerce, il devint conseiller municipal de cette ville, president du tribunal de commerce, conseiller general du Jura et fonda la Société républicaine d'instruction do l'arrondissem*nt de Dôle, pour résister à la politique de raaction des fauteurs du 16 mai et de leurs adherents. Après avoir obtenu aux élections de 1881 une importante mmoà rite an premier tour, M. J.-R. Bourgeois se deoista en faveur de son concurrent républicain mieux partage pour 1- le second tour. II a éte élu député du Jura au scrutin du I- 18 octobre 1885, sur la liste radicale. M. J.-B. Bourgeois a voté l'expulsion totale des princes.

BOURGEOIS (baron), CHARLES ARTEUR, sculpteur u français, n, à Dijon le 19 mai 1838, éleve de Duret et de M. Guillaume. II remporta le grand prix de Rome en 1863, sujet Nisus et Euryale, et débuta la même année au Salon. On cite de cet artiste le Charmeur de serpenta, groupe, plâtre (1863); le même, bronze (1864); l'Amour de cire, bas-relief (1866); une Laveuse arabe et it un Acteur grec, statues en bronze (1888); Sainte Agathe, il statue en plâtre (1869); la Pythie de Delphes, statue en 3. marbre (1870); un Esciave, statue en plâtre et Saint le Joachim, statue en pierre pour Saint-Eustache (1873); la Religion, statue en pierre pour le fronton de 1 eglise de i' la Sorbonne, et Circé, groupe en plâtre (1875); Héro et Léandre, groupe en marbre (1878); un Chasseur de crocodiles, statue en plâtre, pour le Muséum d'histoire nabc turelle (1883); Enfant à la coquille, marbre; Mephistout phélès chantant la ronde du veau d'or, plâtre (1884); un buste en terre cuite Portrait de M H. (1885); Danle seuse égyptienne, statuette en bronze (1886); divers busnt tes, des medaillona etc. M. le baron Bourgeois a obtenu une médaille de 3* classe en 1863, une medaille en ce 1870 une médaille de 2e classe en 1873, une medaille de 3e classe en 1878 il a été décoré de la Légion d'honneur le le 9 juillet 1886.

a BOURILLON, XAVIER, homme politique français, né à Mende le 8 novembre 1840. Industriel influent (fabrila cent de draps), M. Bourillon se présenta aux elections énérales du 20 février 1876, comme candidat republicain, et fut élu député de l'arrondissem*nt de Monde; au mais il échoua le 14 octobre 1877 contre le candidat mode narchiste. Aux élections du 4 octobre 1885, ce fut la liste ral monarchique qui triompha dans la Lozere; mais cette élection ayant été annulea par la Chambre, ce fut le contraire qui eut lieu au scrutin du 14 février 1876, et M. Bourillon fut élu aver ses amis. Il s'est abstenu les dans le vote sur l'expulsion des princes.

7) BOURLIER, NICOLAS CHARLES, homme politique fr..nçais, ne à Langres le 5 avril 1830. Reçu docteur en médecine, il devint professeur à l'Ecole de méde 'inu d'Alnt, ger et se rendit acquéreur de vastes terrains dans notre grande colonie. Nommé membre du Conseil supérieur in- du gouvernement en 1873, il est devenu en 1875 maire de la commune de Saint-Pierre et Saint Paul et membre du Conseil général d'Alger, dont il a été président, ainsi uit que du Conseil supérieur. M. Bourlier a ete élu depute de itro 1 Algérie le 4 octobre 18R5. Il a pris place à gauche et a ioia voté l'expulsion totale des prinres.

M. Bouclier a exproré l'Algérie dans toute son étendue, et visité le Maroc d'une part, la Tumsie, la Tripolitaine, l'Egypte et même la Turquie d'Asie et la Perse d'antre part. On lui doit quelques ouvrages scientifiques et agronomiques. Il est offirier de l'Université et chevalier de la Légion d'honneur.

BOURNEVILLE, DÉSIRÉ MAGLOIRE, médecin et homme politique français, né à Garanrieres (Eure) le QO octobre 1840, fit ses études médicales à Paris. Externe des hôpitaux attaché successivement à la Salpètrière, aux Enfants malades, à la Pitié, il devint ensuite interne et fut reçu decteur en 1870; il servit pendant la guerre de 1870-71 comme chirurgien-major du 160' bataillon de la garde nationale de Paris et chirurgien aide-major de première classe à l'ambulance du Jardin des Plantes. En 1866, il avait obtenu une médaille d'argent en reconnaissance du dévouement qu'il avait montré pendant le choléra, à Amiens. M. le D' Bourneville est secrétaire de la Société anatomique, membre correspondant de la Société de médecine du nord de la France, de la Société médico-chirurgicale de Liège, etc. Il a été élu membre du Conseil municipal de Paris, pour le cinquième arrondissem*nt (quartier Saint-Victor), aux élections complémentaires du 28 mai 1876. Le 21 janvier 1883, le Dr Bourneville fut élu député de Paris en remplacement de Louis Blanc, décédé, dans la 1re circonscription du V* arrondissem*nt, et prit place à la gauche radicale. Il a été élu député de la Seine au scrutin du 18 octobre 1885, et a voté l'expulsion totale des princes.

On doit à M. le D' Bourneville De l'inégalité du poids entre les hémisphères cérébraux chez les épileptiques (1861); De la condition de la bouche chez les idiots (l864J; Socrate était-il fou? (1864); G. V. Townley, ou du diagnostic de la folie au point de vue médico-légal, avec M. Teinturier (1865); Cours deM Claude Bernard en l865 avec le même; le Choléra à l'hôpital Cochin (1866); De l'emploi de la fève de Calabar dans le traitement du tetanos (1867); Leçons cliniques sur les maladies chirurgicales des enfants, de M. J. Giraldès (1868); De l'antagonisme de la fève de Calabar et de l'atropine (1870); Leçons de M. Charcot sur les maladies du syatème nerveux (1872); Etudes cliniques et thermométri- ques sur les maladies du aystème nerveux (1873), etc. fondateur et rédacteur en chef du Progrès médical, il est egalement rédacteur en chef de l'intéressante Revue photographique des hôpitaux de Paris. Il a collaboré au Réveil, fondé en 1868 par Delescluze.

BOUSQUET, ALPHONSE VICTOR JEAN, homme politique français, ne à Saint-Hippolyte (Gard), le 20 avril 1839. Il est fils d'un ancien député de l'opposition sous la monarchie de Juillet, membre de la Constituante de 1848. Ancien bâtonnier des avocats de Nîmes, M. Bousquet fut nommé sous préfet d'Uzès après le 4 septembre 1870. Apres avoir échoue dans le Gard, le 8 février 1871, avec plus de 43.000 voix, il fut élu député de la deuxième circonscription de Nîmes, le 20 fevrier 1876 et siégea à gauche. II a été réélu, le t4 octobre 1877, contre le candidat légitimiste, ainsi que le 21 août 1881. Aux élections de 1885 il fut élu sur la liste républicaine, au scrutin du 18 octobre. M. Bousquet siège à gauche et a voté l'expulsion totale des princes.

BOUSSENARD, LOUIS HENRI, littérateur et voyageur français, né à Escrennes (Loiret) le 4 octobre 1847. Il étudia d'abord la médecine, fit la campagne 1870-71 en qualité d'aide-médecin auxiliaire, et fut blessé à la bataille de Champigny. Il abandonna alors pour la littérature les sciences, tout en conservant pour elles un goût très vif, et débuta au Corsaire par des chroniques scientifique". Il publia ensuite une série de nouvelles à l'Eclipse et au supplément littéraire du Figaro, collabora successivement au Peuple, au Petit-Parisien et à la Justice, et fut attaché définitivement par M. Georges Decaux en 1879, à la rédaction du Journal des voyages, dont il fait encore aujourd'hui partie (juillet 1886). D'un caractere aventureux, passionné pour la chasse et les exercices corporels, M. Boussenard aime à echapper au sédentarisme de l'homme de lettres par de lointaines et parfois périlleuses excursions. C'est ainsi qu'il obtint d'être envoyé en mission scientifique (1880-1881) dans la Guyane, par le ministre de l'Instruction publique. Il vécut de la vie sauvage avec les Peaux-Rouges et les nègres indépendants du Maroni, et rapporta une intéressante moisson de documents qui furent utilisés par le Journal des voyages. Deux ans après cette expédition à travers les forêts vierges équinoxiales, dent la direction du Journal des voyages fit généreusem*nt les frais, il repartit pour le Maroc et recueillit encore de curieux matériaux pour ses publications futures. M. Louis Boussenard a publié à part: A travers l'Australie (1879, in-18); le Tour du monde d'un gamin de Paris (1880, in-18); le Tigre blanc (1882, in-18); le Secret de l'or (1882, in-t8); les Mystères de la Forêt-Vierge (1882, in-18); Aventures d'un gnmiu de Paris en Océanie (1883, in-18); le Sultan de Bornéo (1883, in-i8); les Pirates des champs d'or (1883, in-18); Aventures de trois Français au pays des diamants (l884, in-18); le Trésor des rois Cafres (1884, in-18); les Drames de l'Afrique australe (1884, in-18); De Paris au Brésil par terre (1885, in-18); Aventures d'un hérifier à travers le monde (f885, in-)8); 2,000 lieues à travers l'Amértque du Sud (1885, in-18) Aventures d'un gamin de Parss au pays des Lions (1886, m-18); Aventures d'un gamin de Paris au pays des tigres (1886, in-18); Aventures d'un gamin de Paris au pays des bisons (l886, in-18); la Chasse mise à laportée de tous (1886, in-18), etc.

BOUSSINGAULT, JEAN-BAPTISTN DIEUDONNÉ chimiste français, ne à Paris le 2 fevrier 1802. Eleve de l'Ecole des mineurs de Saint-Etienne, il fut charge des sa sortie, par une compagnie anglaise, de se rendre dans l'Amerique du Sud, pour y retrouver et rouvrir à I exploitation des mines comblées depuis longtemps. Mais le soulèvement genéral des colonies espagnoles ne lui

permit pas d'accomplir sa mission et, n'ayant rien de mieux à faire dans les circonstances, il s'attarha à l'état-major de Bolivar, et explora avec lui, surtout en savant, toute la contrée en révolte. De retour en France, M. Boussingault fut appelé à la chaire de chimie de la faculté des sciences de Lyon. Elu membre de l'Académie des sciences en 1839, il vint à Paris et fut nommé professeur d'agriculture au Conservatoire des arts et métiers, chaire qu'il a échangée contre celle de chimie agrirole et d'analyse rhimique. M. Boussingault a fait faire de grands progrès à la chimie appliquée à l'agriculture, particulièrement quant aux propriétés des aliments à donner aux animaux herbivores et à la détermination du dosage de l'azote dans les engrais, objets sur lesquels il a fourni de précieuses indications, soit dans ses cours, soit dans les nombreux mémoires qu'il a publiés dans les Comptes rendu? de l'Académie des sciences, les Annales de physique et de chimie, etr. On a de lui: Economie rurale, considérée dans ses rapports avec la chimie, la physique et la météorologie (2 vol. in-8°, 1844); Mémoires de chimie agricole et de physiologie (l854, in-8°), extraits des publications périodiques précitées; la Fosse à fumier, leçons professées au Conservatoire des arts et métiers (in-8°, fig. et gr. pi. gravée, 1858); Agronomie, chimie agricole et physiologie (l860-74, 5 vol. in-8°); Etudes sur la transformotion du fer en acier (1875, in-8°), etc. Il a été membre des jurys internationaux des expositions universelles de i855, 1862, 1867 et de l'exposition de Vienne de 1873, et nommé, par décret en date du 11 août 1876, membre de la Commission spéciale chargée d'étudier les questions relatives à l'organisation de 1 Institut agronomique. Il est membre de la Société nationale d'agriculture de France.

En 1848, M. Boussingault fut élu membre de l'Assemblée constituante comme représentant du département du Bas-Rhin, dans lequel il était alors copropriétaire d'une usine, et siégea à la gauche modérée. Elu ensuite, par l'Assemblée, membre du Conseil d'Etat, il y resta jusqu'au décembre. M. Boussingault ne fit point d'autre apparition sur la scène politique, pour laquelle il n'avait d'ailleurs aucun goût. Il a été promu grand officier de la Légion d'honneur le 23 août 1876.

BOUTEILLE, J.-B. MICHEL AUGUSTE OSWALD, avocat at homme politique français, né le t3 novembre 1825. Ancien maire de Manosquo sous l'empire, révoqué seulement après le 24 mai 1873, M. Bouteille se présenta anx elections sénatoriales du 30 janvier 1876. comme eandidat républicain il échoua, mais il fut élu député de Forcalquier, au ballottage du 5 mars suivant, et prit place à gauche. Réélu le 14 octobre 1877, ainsi que le tl août 1881, M. Bouteille se présenta avec M. Soustre, comme lui député républicain des Basses-Alpes, au deuxième renouvellement triennal du Sénat (R5 jan- vier 1885); et ces deux candidats gagnèrent à la Republique ces deux sièges sénatoriaux, occupés jusque-là par des monarchistes. M. Bouteille a voté l'expulsion des princes.

BOUVATTIER, JULES, homme politique français, né à Avrancbes en 1843, fit son droit à Pans et s'inscrivit au barreau de sa ville natale en 1867. Nommé sous-prefet en 1873, il donnait sa démission en 1877, reprenait sa place au barreau d'Avranches et était élu bâtonnier peu après. Vice-président de la Société d'agriculture de l'arrondissem*nt d'Avranches, M. Bouvattier, porté sur la liste réactionnaire, fut élu député de la Mauche le 4 octobre 1885 et prit place à droite. BOUVIER, ALEXIS, romancier français, né à Paris le 15 janvier 1836. Ouvrier ciseleur en bronze, il occupait ses loisirs à la composition de chansons qu'il produisait dans des réunions de jeunes gens, employés et ouvriers, dont chaque membre était tenu d'apporter ainsi son tribut de vers inédits, bons ou mauvais. Les siens, qui destes un succès de bon aloi, et bientôt ses chansons furent recherchées par les directeurs de cafés-concerts. On se rappelle encore, après vingt ans, le succès prolongé de la Canaille, chantée par Mme Bordas au cafe Parisien, en 1870, qui mit définitivement en lumière le nom de M. Bouvier. Il collaborait en même temps à des vaudevilles et à des opérettes jouées sur des scènes secondaires, et bientôt sa part de collaboration devint la plus importante. Mais ces divers travaux ne réussirent qu'à lui assurer l'indépendance, et vers 18fi4, il se voua exclusivement à la littérature et aborda le roman. M. Alexis Bouvier a donne de nombreux feuilletons aux journaux, et parmi les romans qu'il a fait paraître en librairie, on cite: les Pauvres (!870J; les Soldats du dé.sespoir (1871); Augu.ste Manette (1872); les Drames de la forêt (l873J; le Mariage d'un forcat (1874); la Femme du Mort, la Grande Iza la Belle grêlée, le Mouchard, les Créanciers de l'échafaud, MIle Olympe, MIle Beau-Sourire, Iza, Lolotte et Cie, le Fils d'Antony, la Bouqinotte. la Petite duch*esse, la Sang-Brûlé, Veuve et Vierge (1874-84); Lolo (1886), etc. M. Bouvier a donné aussi au théâtre quelques drames, la plupart fournis par ses romans. Nous citerons: Auguste Manette, 5 actes, avec M. Léon Beanvallet (1872); le Mariage d'un forçat, 5 actes, avec M. Elie Brault (1878); la Grande Ira, 5 actes et la Danae au domino rose, 5 actes, le premier avec M. Busnach (1882); la SangBrûlé, 5 actes, avec M. Livet (1885), etc.

BOVLER-LAPIERRE, PIERRE MARIE AUGUSTE, homme polit que français, ne à Grenoble le 27 mars 1837. Avocat à Grenoble, Conseiller général de l'lsère, après avoir échoué à une élection partielle qui eut lieu dans la 1re circonscription de La Tour-du-Pin le 19 décembre 1881, M. Bovier-Lapierre fut élu député de la 2e circonscrip- tion de Grenoble le 21 août 1881, et siégea dans les rangs de la gauche radicale. Il a été élu député de l'Isère le 4 octobre 1883, et a voté l'expulsion totale des princes.

BOWMAN, WILLIAM, chirurgien de l'Hôpital royal ophtalmologique de Londres, précédemment chirurgien de l'hôpital du Collège du roi et professeur de physiologie générale et d'anatomie pathologique à ce même collège, est né à Nantwich le 20 juillet i8l6, a fait son éducation au Collège du roi dont il devait être professeur, et a exercé ensuite la pratique de la chirurgie dans le quartier du West End, de Londres, avec beaucoup de succès. En 1842, il obtint la méda Ile royale de physiologie, de la Société rpyale dont il devint membre. M. W. Bow-man est, en outre, membre correspondant de la Société philomatique, de la Société de chirurgie et de la Saciété de biologie de Paris; de l'Académie royale des sciences de Turin, de l'Académie royale de médecine de Suède, de la Société royale médicale d'Edimbourg, de la Société philosophique de Cambridge, des Sociétes médicales de Genève, Dresde, Athènes et Pesth, etc. Président de la Société ophtalmologique du RoyaumeUni, membre du Conseil du Collège du roi de Londres, etc., il a été nommé secrétaire honoraire de l'Institution royale de la Grande-Bretagne en 1882. On a de M. W. Bowman, qui est un des plus savants et des plus habiles ophtalmistes de l'Europe: Lectures sur les parties intlressées dans lea opérations de l'œil; Obvervations sur 1es pupilles artificielles; Anatomie physiologique et Physiologie de l'homme. ce dernier ouvrage écrit en collaboration avec le docteur Todd. Il a aussi collaboré aux Philosophical Transactions, à la Cyclopxdia of Anatomy, etc.

BOYER, ANTIDE, tomme politique français, né à Aubagne le 26 octobre 1850. Il débuta dans la vie, et des l'âge le plus tendre, comme apprenti tuilier et potier de terre; puis il entra au petit séminaire de Marseille, au sortir duquel il fut successivement papetier, homme d'équipe au chemin de fer, etc., et en dernier lieu comptable. M. Antide Boyer, qui a collaboré à plusieurs journaux avancés de la région et fondé le Travailleur de Marseille, dont il est le rédacteur en chef, soutint, en 1889, la candidature de Gambetta dans cette ville ce fut sa première manifestation politique. A dater de ce moment, il fit partie des diverses sociétés politiques de Marseille, écrivit dans les feuilles radioales et socialistes et prit une grande part au Congrès ouvrier. Elu-membre du Conseil municipal de Marseille, comme candidat socialiste, en mai 1884, M. A. Boyer a ete élu député dos Bouches-du-Rhône au scrutin du t8 octobre 1885, et a pris place à l'extrême gauche. — Il a voté contre le projet d expulsion des princes.

BOYSSET, CHARLES, homme politique français, né en 1817, ù Chalon-sur-Saône, où il commença ses études, fit son droit à Paris et se fit inscrire au barreau de cette ville. Il était très engagé dans le parti républicain lorsque éclata la révolution de 1848 et fut, en conséquence, nommé procureur de la république, après février, à Chalon-sur-Saône; puis révoqué, lorsque la politique de réaction prévalut. Elu représentant de Saône-et- Loire à l'Assemblée législative, il y siégea sur les bancs de la gauche, se signala par une ardente opposition à la politique napoleonienne et fut arrêté après le coup d'État et expulsé de France. Après avoir résidé successivement en Italie et en Espagne, il rentra en France seulement en 1867, et commença dès lors une vive opposition au gouvernement, en même temps qu'une active propagande démocratique, et publia, en 1868, le Cathéchisme philosophique du Dix-neuvième siecle, qui lit alors quelque bruit. Aux élections générales des 23-24 mai 1869, 11 se porta à Chaton comme candidat de l'opposition radicale, mais il échoua. L'année suivante, il combattait ardemment les fauteurs du plébiscite et protestait avec indignation contre la guerre. Après le 4 septembre, M. Boysset fut nomme maire de Chalonsur-Saône, puis commissaire de la République charge d'organiser la défense dans ce département et celui de la Cote-d'Or. Il réussit assezdans cette importante mission pour arrêter l'ennemi, vainqueur à Dijon, le 29 octobre, dans sa marche sur Lyon, avec l'armée qu'il avait su organiser.— Aux élections complémentaires du Qjuilleti87i, M. Ch. Boysset fut élu représentant de Saôneet-Loire à l'Assemblée nationale, où il prit place à l'extrême gauche, et lors du renouvellement des conseils généraux, le 8 octobre suivant, il fut élu conseiller genéral de ce département, et est devenu president du conseil. Il a été élu député dans la première circonscription de Chalon le 20 février 1876, et réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Elu député de Saône-et-Loire, sur la liste radicale, le 4 octobre 1885, M. Ch. Boysset a repris sa place à l'extrême gauche. Il s'est abstenu sur la question de l'espulsion des princes. — C'est à M. Boy«set qu'est due la première proposition de suppression du budget des cultes. Collaborateur de Proudhon au journal le Peuple, en 1850, M. Chartes Boysset a rollaboré depuis à la Revue de Paris, au Temps, à la Revue positiviste, etc. On lui doit en outre diverses brochures d'actualité politique, entre autres la Liberlé du suffrage (1875). — Une 2e édition de son Cathéchisme philosophique a paru en 1870.

BOZÉRIAN, JULES FRANÇOIS JEANNOTTE, homme politique français, sénateur, né à Paris le 28 octobre 1825, fit ses études au lycée Louis-le-Grand, commença son droit, qu'il interrompit pour se livrer à la littérature, et écrivit surtout, pendant cette période, des ouvrages moraux à destination de la jeunesse; mais il reprit bientôt ses études de droit et se fit admettre au barreau de l'aris en 1851. Dès l'année suivante, il se laisait remarquer en plaidant pour l'un des arcusés du romplut de l'OperaComique. Sa réputation grandit rapidement dans les an. nées qui suivirent, et il devint en 1860 avocat au Conseil d'Etat et à la Cour dc cassation. poste dans lequel il eut ü soutenir les pourvois de plusieurs celebrites du vain. du procès du matheurenx Lcsurques. Rfu mambre du Conseil général du département de Loir-et-Cher en t86t, M. J. Bozérian y a éte reelu le 8 octobre 1871. et

en est devenu le président. Aux élections du 8 février 1871, il avait ete reelu representant du Loir-et-Cher à l'Assemblée natioaale il vint siéger sur les bancs de la gauche républicaine. Pendant la durée de cette première législature de la Republique, M. Bozérian prit l'initiative de diverses propositions libérales importantes et vota constamment avec la gauche. Il a été élu le 30 janvier 1876, sénateur du Loir-et-Cher, et fait partie de la ganche républicaine du Sénat. Son mandat lui a été renouvelé aux élections sénatoriales du 5 janvier 1879. 11 a voté fexpulsion des princes. Outre ses ouvrages destinés à l'enfance, M. Bozeriun a publie la Bourse, ses opérateurs et ses opérations, etc. (2 vol. 1858); Etude sur la reaision (1884). Il a collaboré en outre à divers recueils de jurisprudence, au Bulletin de la Société archéologique du eendômois, etc. President, depuis 1862, de l' « Alliance chrétienne » pour la reunion des diverses communions, il a prononcé devant cette assemblée des discours fort remirquables, mais qui n'ont pas été publiés, que nous sachions. On cite tout particulièrement son Parallèle entre Channing et Fénelon. Il a été décoré de la Légion d'honneur en 1878.

BRABOURNE (lord), EDWARD KNATCHBULL-HUGESSEN, homme politique et littérateur anglais, né à Mersham Hatch, dans le Kent, le 29 avril 1829, fit ses études à Eton et au collège de la Madeleine à Oxford. Il est entré à la Chambre des communes en 1857, comme representant de Sandwich, qui l'a constamment reelu depuis. M. Knatchbull-Hugessen, qui appartiont an parti libéral, a été lord de la Tresorerie de 1859 à mai 1866, soussecrétaire d'Etat au département de l'intérieur de decembre 1868 à janvier 187t et au département des Colonies, do cette dernière date à février 1874, date de la chute du ministère Gladstone. Il fut président de la commission du Trésor chargée, en 1866, d'une enquête sur la situation des constablos d'Irlande, et qui conclut à une augmentation de leur paye et à d'autres améliorations. Il est entré au Conseil prive le 24 mars 1873, et a été élevé à la pairie en mai 1880, avec le titre de lord BRABOURNE, de Brabourne dans le comte de hent. Lord Brabourne est magistrat et député-lieutenant de ce comte. Il a publie Contes pour mes enfants (1869); Pétards de Nodl (f870J; Clair de lune (1871); Contes pour l'heure du thé (1872); Gens bizarres (1873); Murmures du pays des fées (1874) Legendes des fleuves, ou la Tamise et le Rhin (River Legends, or River Thames and Fa her Rhine (1875) Higgledy, Piggledy, contes pour tous et pour les enfants de toua (1876); Contes de l'oncle Joseph (1878); les Aventures de Ferdmand (1883), etc.

BRACKENBURY, HENRY, officier et écrivain anglats, ne à Bolingbroke, comté de Lincoln, le 1" seotembre l837 fit ses études à Eton, puis à l'Académie militaire de Woolwich. Sorti officier d'artillerie en avril 1856, il fit la campagne de la rébellion indienne, en 1857-1858; puis fut attaché à l'etat-major de Woolwich, d'abord comme simple officier, puis comme instructeur d'artillerie, et enfin comme professeur d'histoire militaire. M. Brackenbury a servi, pendant la guerre franco-allemande, en qualité de délégué principal de la Société britannique de secours aux malades et aux bles-és des armées il était alors capitaine), et a reçu à cette occasion la croix d'officier de la Légion d'honneur, la croix de Fer de Prusse et la croix de chevalier de l'ordre de Saint-Michel de Baviere, première classe. Nomme ensuite secrétaire militaire du general Wolseley, il servit avec ce general pendant toute la campagne contre les Ashantis (1873-74), puis comme adjudant-général adjoint dans l'expedition de Chypre (1878). En 1879, il accompagna de bord comme secrétaire, puis comme chef d'etat-major. Nommé secrétaire privé du vice-roi des Indes, lord Lytton, en 1879, il revint en Angleterre avec son chef démissionnaire, et fut attache militaire à l'ambassade de Paris, de janvier 1881 à mai 1882. Il fut alors nomme sous-secrétaire adjoint pour l'Irlande, fonctions qu'il resigna en juillet suivant.

Le colonel Brackenbury a collaboré, par des articles sur des sujets milit.ires ou d'archéologie, aux Proceedings of the Royal artillery Institution, ainsi qu'à divers autres recueils périodiques, il a publié à part Fanti and Ashanti (1873); Narrative of the Ashanti war (1874), et diverses brochures sur des questions militaires.

BRADDON, miss MARY ELIZABETH. femme de lettres anglaise, née à Londres en 1837. Miss Braddon est fille d'un avoue (solicitor) sportsman, qui fut collaborateur de l'ancien Sporting hlagazine. Elle commença de tres bonne heure à écrire pour les recueils littéraires périodiques de la province, notamment des vers et de petites satires politiques. En 1860, elle fit représenter sur le theâtre royal du Sti and une comédie: Loves of Arcadia (les Amours d'Arcadie), et publia, en 1861, un volume de poesies Garibaldi, and other poems. Mais elle doit sa notoriété, au moins européenne aujourd'hui, à ses romans, qui presque tous traduits en français, conçus d'ailleurs d'après ce système d'intrigues compliquées aboutissant aux situations dramatiques les plus féroces, si goûte du lecteur français, ont eu chez nous une très grande vogue. Les principaux romans de miss Braddon sont Lady Lisle, le Capitaine du Vautour, la Trace d·t serpent, Ralph l'intendant, le Secret de lady Audley, Aurora Floyd, le Triomphe d'Eléonore, le Testament de John Marchmont, Henry Dunbar, la femme du docteur, le Locataire de sir Gaspard; le Mille de madame, etc. La plupart de ces ouvrages ont paru d'abord dans divers magazines celui de Saint- James, celui de Temple Bar, etc. Miss Braddon, qui est directrice du magazine de Belgravia, a publié dans ce dernier, outre des nouvelles, des esquisses, etc. les Oiseaux de proie, l'Heritage de Charlotte, un Fruit de la Mer Morte, l'Enquete de Fenton, réunis depuis en volumes. Parmi ses vuvrages les plus récents, nous citerons: la Triate fin

(1872); Lucius Davormg, Etrangers et Pèlerins (1873); Griselda, drame en quatre actes-represente au Princess's Théâtre en novembre 1873; Perdu pour l'amour, Surpris par la marée (1874); les Gages de la Fortune (1875); les Souliers du mort, la Fille de Josuah Haggard (1876); un Verdict public (1878); le Pied fourchu et Wixen (1879); l'Histoire de Barbara (1880); Asphodèle (1881); Mont-Royal (1882), etc. Miss Braddon a publié, en outre, un grand nombre d'ouvrages anonymes, et n'a pas cessé de collaborer à la presse périodique.

BRADFORD, WILLIAM. peintre américain, né à New Bedlord (Massachusetts) vers 1830. Ayant reçut une education spécialement commerciale, il entra d abord dans les affaires, mais sans succès, et les abandonna bientôt, pour se livrer à la peiniure de sujets maritimes, qu'il alla chercher jusqu'au Groënland, sans toutefois negliger les côtes d'Amérique. Parmi ses toiles les plus remarquables, nous citerons. la C6te du Labrador; l'Ile du grand Manan; Navires de pêrhe appareillant ( Fishing boats getting under wav); Bateaux pêcheurs à l'ancre; un Nau/raqe au larqe de Nantucket; un Coup de vent dans la baie de Fundy (Sudden aquall in thé bay of Fundy); une Brise carabinée dans le havre d'Eastfort. M. W. Bradford réside à New-York où il a, depuis longtemps, installé son atelier. Aucune de ses toiles, que nous sachions, n'est venue en France, pas même à l'Exposition universelle de 1878.

BRACQUEMOND, JOSEPH FÉLIX, peintre et graveur français, nf à Paris le 22 mai 1833, elève de J. Guichard. Depuis le Salon de 1852, où il a débuté, M. Brarquemond n'a guère manqué d'envoyer au Salon chaque année quelque ouvrage: dessin, pastel, peinture. eau-forte, tonjours très remarque. On rite de cet artistè Portrait de l'auteur, au crayon noir (1852); le même, gnvé à l'eauforte (1855); Margot la critique; « Ils allaient dodelinant de la téte. », et d'autres compositions pour une édition de Rabelais, dont quelques-unes sont restées populaires de nombreux portraits' ceux de Beattdelaire, de Delacroix. de Chenavard, de dfanet, des freres de Goncourt notamment; de nombreuses illustrations d'ouvrages Je bibliophiles ou d'ouvrages de luxe; des reprodu. tions de tableaux anciens et modernes; le portrait de M. Auguste Vacguerie, toile (1867) Donluan et le pauvre, ibid. (1869), etc. Ses derniers ouvrages exposes sont des gravures: Dauid, d'après M. G. Moreau la Leçon de tricot, d'apres Millet (1884); la Rixe, d'après Meissonnier (1886). M. Bracquemond a obtenu, comme peintre, une médaille en 1866, et comme graveur, une médaille en 1868, une 2- médaille en 1872, une 1re en f88f et la médaille d'honneur en 1884. )1 a été décoré de la Légion d'honneur on 1882.

M. Bracquemond avait été attaché aux ateliers de la manufacture de porcelaine de Sèvres, mais il quitta cette position pour la direction des travaux d'une grande maison de ceramique particulière. Il est inventeur d'un nouveau procédé de décoration de la faïence. Il a publié en 1885: Du dessin et de la couleur. — M. Bracquemond est membre de la Commission consultative des Beaux-arts. BRAME, GEORGES JULES Louis, homme politique français, ne à Paris le 16 août 1839, est fils de feu M. Jules Brame, ancien ministre de l'empire, mort à Paris le 1er février 1879. M. G. Brame fit son droit à Paris et fut nommé, au concours, auditeur au Conseil d'Etat en 1866. Lors du passage de son père aux affaires (1870), il fut son chef de cabinet. Capitaine des mobiles du Nord pendant la guerre de 1870-71, il a été décoré de la Légion d'honneur pour sa belle conduite durant cette désastreuse campagne. M. Georges Brame fut élu député de la 5e circonscription de Lille le 20 février 1876, comme candidat bonapartiste; réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il a été élu député du Nord, avec la liste monarchique, le 4 octobre 1885.

BRAND, HENRY BOUVERIE WILLIAM, homme politique anglais, ancien président de la Chambre des communes, ne en 1814. Il est le second fils du vingtième baron Dacre et frère et héritier du baron Dacre actuel. Il a épousé, en 1838, la lille du general Ellice. Il fut secrelaire prive de sir Georges Grey, garde du sceau, en février 1855; lord de la tresorerie d'avril 1855 à mars 1858 et secrétaire parlementaire au Trésor de juin 1859 à juillet 1866. Attache aux idées libérales, M. Brand fut élu membre de la Chambre des communes en juillet 1852 par le col- lego de Lews, qu'il représentait encore au moment de la dissolution, en 1868. A cette époque, il se fit réelire par le comté de Cambridge, qu'il représente encore aujourd'hui. M. Brand a été élu, en. février 1872, sans opposition, président (speaker) de la Chambre des communes, en remplacement de M. Denison, depuis vicomte Ossington, et a été maintenu dans ces fonctions jusqu'en février 1884. II a été élevé à la dignité de grand'croix de l'ordre du Bain, après la session de 18ai. BRATÏANO, JEAN, homme d'Etat roumain, né à Bucarest en 1822, servit quelque temps dans l'armée, ou il entra dès 1838, vint à Paris en 1841, dans le but d'y compléter ses études et y suivit simultanément les cours du Collège de France et de l'Ecole polytechnique. En 1848, après l'explosion de février, à laquelle il prit part en combattant sur les barricades, M. J. Bratiano partit pour Bucarest, où il fit, dès son arrivée, partie du comité révolutionnaire et devint secrétaire du gouvernement provisoire, puis ministre de la police sous la lieutenance princière. Les aspirations du parti dont M. J. Bratiano était l'un des chefs etaient de faire de la Roumanie un Etat demo -ratique independant. Proscrit après la chute de la lieutenauce et l'entrée des Russes en Roumanie (septembre 1848), il se relugia en France. Il fut poursuivi, en 1853, devant la cour d'assises de la Seine, pour détention de presse clandestine, et acquitta mais l'affaire ayant été évoquée de nouveau et sous une forme differente, devant le Tribunal correctionnel, il fut condamne à trois mois de prison et 3,000 francs d'a-

mende. En 1857, M. J. Bratiano put retourner en Valachie avec son frère aine, M. Demetre Bratiano, et fot élu, presque dès son arrivée, députe an divan ad hoc. Il fit partie de plusieurs ministères, le plus souvent avec le portefeuille des finances. C'est encore ce portefeuille qu'il a choiqi en prenant possession de la présidence du Conseil des ministres, au mois d'août 1876, mais il l'échangea contre celui de l'intérieur au commencement de 1877. A ce moment, la Roumanie ne pouvant, maigre qu'elle en eut, entreprendre une guerre contre la Turquie, que M. Bratiano avait mis tous ses efforts à pieparer, une alliance fut conclue avec la Russie, qui déclara elle-même la guerre. La Roumanie laissa traverser son territoire par l'armée russe, et de plus, le prince Charles, a la tête de son armée, vint se mettre sous les ordres du généralissime moscovite et prit une part effective importante aux opérations de la campagne qui devait assurer l'indépendance du pays. La guerre terminee, la Russie traita son allie beaucoup plus mal que celui-ci ne s'y attendait et malgré les efforts de M. Brati no qui, après avoir procède par voie diplomatique reguliere, se transporta de sa personne à Berlin et ii Vienne, la Roumanie dut abandonner à son trop puissant allié, le territoire excellent et trop accessible de la Bessarabie en échange des marécages impraticables de la Dobroustcha. Le Congrès de Berlin, auquel M. Bratiano ne fut admis qu'avec voix consultative seulement, arrangea ainsi les choses, et M. Bratiano dut se charger de les faire accepter telles quelles par le Congrès roumain, en appuyant sur ce fait, d'une importance politique considerabie, qu'en traitant directement avec la Roumanie, le Congrès reconnaissait virtuellement son entière indépendance. La Russie, tontefois, tenait ainsi la principauté sous sa domination directe mais en restant le fidèle allie du czar, et il ne pouvait faire autrement désormais, le prince Charles s'assurait bien des avantages qu'il n'eût pu espérer dans une situation plus independante, mais moins sure. C'est ainsi. par exemple, qu'en mars 1881, il troquait sa couronne princière contre une couronne royale. passe pour avoir une grande influence à la cour moscovite et vivre dans des termes d'amitié avec Alexandre 111. M. J. Bratiano est encore actuellement (juillet 1886), après quelques intermittences, président du conseil des ministres du royaume de Roumanie, avec le portefeuille de l'intérieur.

Pendant son séjour à Paris, M. Bratiano avait collaboré à divers journaux démocratiques et publie plusieurs mémoires avant trait à l'histoire et aux revendications des « Principautés danubiennes réunies aujourd'hui, conformément à ses vœux, sous le nom de royaume de Roumanie.

BRÉAL, MICHBL JULES ALFRED, philologue français, né à Landau (Bavière) le 26 mars 1832, fit ses études à Wissembourg, à Metz, puis à Paris, au lycée Louis-le-Grand, fut admis à l'Ecole normale en l852, en sortit en 1855 et se fit recevoir agrégé. Nommé professeur au lycée de Strasbourg, puis rappelé à Paris pour remplir les mêmes fonctions an lycée Louis-le-Grand, il partit pour l'Allemagne en 1857, et alla compléter ses études philologiques à l'université de Berlin. Après son retour, il entra comme employé à la Bibliothèque nationale, au département des manuscrits (1860). Au concours ouvert en 1862, par l'Académie des Inscriptions et belles-lettres, sur l'Etude des origines de la religion zoroastrienne, M. Bréat remporta le prit. Il fut en 1864, après la mort de Hase, charge du cours de grammaire comparée, prolessé par celui-ci a la Sorbonne, et qui venait d'être transféré au Collège de France, et en fut nommé titulaire en 1866. Il est en outre l'un des directeurs de l'Ecole pratique des hantes études, secrétaire de la Société de linguistique de Paris, membre de la section permanente du Conseil superieur de l'instruction publique et membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (decembre 1873). Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1869, il a été promu officier le 18 janvier 1881. On a de lui Hercule et Cacus, étude de mythologie comparée; Des noms perses chez les écrivains grecs, et le Mythe d'Œdipe (1863); la traduction de la Grammaire comparée des langues indo-enro- pèennes. de Bopp, l'un de ses maîtres à l'université de Berlin (1867-70, 3 vol Quelques mots sur l'lnstruction pu6l:qua en France (1872); Dictionnaire étymologique de la langue latine; Excursions pedagogiques (1882), etc. outre divers opuscules et des mémoires insérés dans les recueils des sociétés savantes et autres publications spéciales. M. Michel Bréal est directeur de la Revue critique d'histoire et de littérature.

BRELAY, PIERRE EUGANE EIIILB, homme politique français, négociant à Paris, est ne à l'uyraveau (Char.Inf.) le 7 décembre 1817. Combattant de février 1848, il devint commandant d'artillerie de la garde nationale après le triomphe de la Révolution. Il échoua aux elections pour la Constituante. Ayant proteste contre le coup d'Etat de decembre 1851, M. Brelay se tint des lors éloigné :le la politique. Elu premier adjoint au maire du deuxième arrondissem*nt de Paris, en novembre 1870, il prit part, en mars 1871, aux inutiles tentatives de conciliation entreprises par les representanta et les maires de Paris. Il avait échoué aux élections générales du 8 février precédent, mais le 2 juillet il était élu représentant de la Seine. M. E. Brelay a été élu député du deuxième arrondissem*nt de Paris le 20 février t876, et réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux élections générales de 1885, il fut élu au scrutin de ballottage du 18 octobre, député de la Seine. M. E. Brelay a siégé invariablement à l'extrême gauche. Il a vote l'expulsion totale des princes.

BREMOND, FÉLIX, médecin et littérateur français, né à Flayose (Var) en 1843. Il étudia la médecine et fut successivement attaché comme interne à 1 hôpital SaintPierre de Marseille, à l'hospice de Charenton et à l'hôpital militaire de Toulon; puis il se fit recevoir docteur à Montpellier en 1867, et alla s'établir à Draguignan, où il fonda peu après l'Avenir du Var, journal d opposition

démocratique. Il avait déjà, étant étudiant, collaboré à divers journaux, tant de Paris que de la rovince, il reprit cette collaboration après la disparition de l'Avenir, tombé sous les prorès. Il était membre de la Société agricole et scientifique du Var et de la Société médicale de Montpellier lorsque, après le 4 septembre 1870, il fut nomme sous-prefet de Blaye; mais il ne· conserva ce poste que quelques mois et reprit l'exercice de son art. Revenu à Paris après la Commune, le D' Brémond collabora à l'Evénement, au Nouveau Journal, au Medecin, ù la Jeune mère etc. il fonda en 1876 la Revue de littérature médicale, qu'il transformait l'année suivante en un journal hebdomadaire intitulé l'Hygiène pour tous, et devint en outre rédacteur en chef de la Medecine populaire en 1882. Il a publie à part: Préservatifs du choléra (f865); Etude sur les hallueinations (1867); Considérations sur la blennorrhagie urétrale (1868); Rabelais médecin (1879); Hygiène usuelle (f884J. M. le D' Felix Brémond est membre de la Commission des logements insulubres de la Ville de Paris. Il est officier de l'instruction publique.

BRÉMOND D'ARS (marquis de), GUILLAUME, général et homme politique français, né à Saintes le 19 mars 1810. Sorti de Saint-Cyr en 1830, comme souslieutenant de cavalerie, il était colonel du 2* régiment de chasseurs d'Afrique depuis 1855, lorsqu'il fut nommé général de brigade le 13 août 1873. Après le 4 septembre, M. de Brémond d'Ars fut promu divisionnaire et appelé au commandement de la 1" division du 17- corps, à l'armée de la Loire. En 1874, il était nomme inspecteur général de cavalerie, d'où il passa dans le cadre de réserve. Après avoir échoue aux élections senatoriales du 30 janvier 1876, comme candidat monarchique, dans la Charente, M. le marquis de Brémond d'Ars y était élu le 16 février 1879, en remplacement de M. André, decédé il a été réélu au renouvellement triennal du 25 fevrier 1885, avecle maréchal Canrobert, à une assez faiblu majorité. Le général de Brémond d'Ars est grand officier de la Légion d honneur du 5 mai 1871.

BRESSON, EDOUARD VICTOR STANISLAS. industriel (silateur et homme politique français, né à Darney (Vosges) le 27 juin 1826. Maire de Monthureux depuis de longues années, il fut revoqué après le 24 mai 1873. Le 20 février 1876, il était élu députe de Mirecourt contre M. Buffet, ministre de l'intérieur, député de la circonscription ou du département de 1848 à 1851, et de 1863 à 1876, trois fois ministre; il siégea au centre gauche.M Bresson a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Le4 octobre 1885, il etait député des Vosges sur la liste dite républicaine progressiste. Il siège à gauche et a voté contre l'expulsion des prinres.

BRETEUIL (marquis de), HENRI, homme politique français, ne le 17 septembre 1848. Elu député pour la circonspection d'Argeles (Hautes-Pyrénées) contreM. Alirot, depute sortant, le 14 octobre 1877, M. le marquis de Breteuil avait choisi sa place à droite mais son election, vivement contestée, ayant ete annulée pir la Chambre, il ne réussit pas à s'y faire renvoyer par les électeurs d'Argeles. M. de Breteuil a été enOn élu député des HautesPyrenées, le 4 octobre 1885, sur la liste monarchique. BRETON, JULES ADOLPEE AIMÉ LOUIS, peintre et poète français, ne à Courrières (Pus-de-Cal.,is) le 1" mai 1827. élevé de Felix De Vigne et de Drœlling. On cite de cet artiste: les Glaneuses, le Lendemain de la Saint-Sebas- tien, Petites paysannes consultant des épis (Exposition universelle de 1855); la Bénediclion des bléa dans l'Artois (1857); le Rappel des glaneuses (1859); les Sarl'église d'Oignies, Faneuse (1863); les Vendanges d Château-Lagrange, une Gardeuse de dindons (1864); la Fin de la journée, la Lecture (1865); la Becquée, une Source au bord de la mer, la Moisson (Exposition universelle de 1867); J'Héliotrope, Femmes recoltan! des pommea de terre (1868); un Grand pardon breton, les Mauvaises herbes (1869); Lavandieres des côtes de Bretagne, Ftleuse (1870); jeune fille gardant des vaches, la Fontaine (1872); la Falaise (1874); la Glaneuse (1877); l'Arc-en-ciel, le Matin (f883); les Communiantes, vendues en mars 1886 aux Etats-Unis, à la vente Morgan, la bagatelle de 225.000 fr.; Sur la route, en hiver (1884J; le Dernier rayon, le Chant de l'alouette (1885); le Godter, la Bretonne (1886). M. Jules Breton a obtenu une 3e médaille en 1855, une t'en 1857, une 1re en 1859 et rappel en 1861, une autre 1" médaille en 1867 et la médaille d'honneur en 1872 nommé chevalier de la légion d'honneur en 1861, il a éte promu officier le 26 juin 1867; enfin, il a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts le 20 mars 1886, en remplacement de Paul Baudry.

M. Jules Breton est poète, et souvent, au lieu d'une simple mention, le sujet de ses tableaux est développé dans un sonnet fort bien frappé. Il a du reste, publié en 1876 un volume de poésies intitule: les Champs et la Mer, qui a été bien accueilli.

BRICE, RENÉ JOSEPH, homme politique français, né à liennes le 23 juin 1839, fit ses études à l'académie universitaire de sa ville natale, où il fut reçu avocat en 1859. Reçu docteur en droit en 1863, M. René Erice, qui s'était dejà fait au barreau une réputation honorable, se portait en 1867, mais sans succès, candidat au Conseil général d'Ille-et-Vilaine, pour le canton sud-ouest de Rennes. En 1869, comme collaborateur du journal l'Electeur indlpendant, il combattit avec ardeur les can- didatures législatives officielles du département; nous devons constater que re fut encore sans succès, car toute la liste des candidats officiels ou agreables, là où les officiels manquaient, passa au scrutin des 23-24 mai. Il fut toutefois élu conseiller municipal de Rennes. Apres la révolution du 4 septembre. le gouvernement de la Defense nationale nomma M. René lirice sous-préfet de Redon; mais, ayant l'intention de se porter candidat à

BRET-HARTE. Voy. Harte.

1 Assemblée nationale, il ne tarda pas à donner sa démission, il fut élu,'en effet, le premier sur onze, aux élections du 8 février 1871, représentant d'Ille-et-Vilaine. Il était également élu conseiller général pour le canton de Sel, le 8 octobre suivant. A l'Assemblée nationale, il prit place sur les bancs du centre gauche républicain. M. René Brire a été élu député de la circonscription de Redon le 20 février 1876, et reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 188t; il a été réélu député d'Ille-et-Vilame, sur la liste repu blicaine, le 4 octobre 1885. Il siège à gauche et a vote contre le projet d'expulsion des princes. BRIDGMAN, FRÉDÉRIOK ARTEUR, peintre américain, né à Tuskegee (Alabama) en novembre 1847. Son pere étant mort lorsqu'il était encore enfant, sa mère 1 emmena dans le nord quelques années plus tard, résida avec lui quelque temps dans le Massachusetts, puis alla s'etablir à Brooklyn. Le jeune garçon entra alors comme apprenti graveur à l' American Bank-Notes Company de New York. Cependant, il apprenait la peinture dans les écoles d'art du soir, et quoique devenu habile graveur, il se décida pour la peinture, quitta la compagnie et, aidé par des amis vint à Paris compléter ses études artistiques, en 1866. 11 suivit pendant trois ans les cours de l'Ecole des beaux-arts et l'atelier de M. Gérome. En 1869, 1870 et 1871, il fit plusieurs voyages en Angleterre, explora les deux versants des Pyrénées en 1871 et 1872, passa l'hiver de 1872-73 en Algérie et au Maroc et celui de 1873-74 en Egypte, en Nubie et sur les bords du Nil. De retour de ses voyages, abondamment chargé de croquis, M. Bridgman a expose aux Salons de Paris, où est sa residence, un grand nombre d'ouvrages qui lui ont fait une réputation enviable. Ses rincrpaux ouvrages sont: Levé de bonneheure; Jeunes filles en route; Plantation de la navette en Normandie; les Illusiona du grand monde; Intérieur mauresque; la Rentrée du mats dans les Basses-Pyrénées (1873) un Voyane aux Pyrénées (1874); un Jour de calme dans la Haute Egypte, la Conteuse nubienne au harem (1875); Prière dans la mosquée au Caire Préparatifs (au Caire) pour le départ du Tapis Saint (1876); Apollon enlevant Cyrène (1877); Pharisiens et Publicains, les Funérailles de la Momie (1878); le Cirque américain d Paris; Anier du Caire (1881); la Cigale (1883); le Bain de famille,intérieur au Caire; Mon dernier prix, un Marchand au Caire (1884); l'Eté sur le Bosphore (1885) la Brodeuse, intérieur marocain (l886J. M. Bridgman a obtenu une 3* medaille en 1877, une 2e médaille et la croix de la Légion d'honneur en 1878.

BRIET DE RAINVILLERS, Loms JEAN PHILIPPE, homme politique français, ne à Boismont (Somme) le 8 novembre 1838. Sorti de Saint Cyr en 1860, dans l'etatmajor, il fut successivement aide-de-camp des généraux Lepic et Pellé. Il a fait la campagne de l'I?st dans le 1" corps d'armée en 1870, et eut un cheval tué sous lui à Sedan. M. de Rainvillers a quitté l'armée, en 1871. pour s'occuper d'agriculture. Apres avoir échoué aux élections du 20 février 1876, où il se présentait contre le comte de Douville-Maillefeu dans la 2e circonscription d'Abbeville, il triomphait momentanément de son ad'ersaire aux élections du 14 oct brie t877; mais son élection ayant ete annulée comme entachée de pression excessive, l'election qui eut lieu en conséquence le 3 mars 1878 ne lui fut décidément pas favorable. M. de Rainvillers a enfin ete élu depute de la Somme, sur la liste monarchique, le 4 octobre 18c5.

BRIGHT, JOHN, industriel et homme politique anglais, ne à Greenbank, près de Rochdale, le 16 novembre 1811, associé principal de la filature et manufacture de coton de Rochdale, agissant sous la raison John Bright and brothers ». Bien qu'ayant déjà pris part, en 1831-32, à l'agitation réformiste, M. Bright n'entra elfectivement dans la vie politique qu'en 1839, lorsqu'il fit, un des premiers, partie de l'Anti-Corn law League, issue d'une association formée l'année précédente dans le but d'obtenir le rappel des lois sur les cereales. En avril 1843, il posa sa candidature à la Chambre des communes, mais sans succès, pour la ville de Uurham, qui l'elut toutefois au mois de juillet suivant et le conserva comme son représentant jusqu'en 1847, époque à laquelle il devint le représentant de la ville manutarturiere de Manchester. Son premier discours au Parlement eut pour objet d'appuyer la motion de M. Ewart sur l'extension des principes du libre échange (7 août 1843). Pendant l'intervalle écoule entre son élection par Manchester et l'accession au pouvoir du premier cabinet Derby (1852), l'activité de M. Bright s'exerça sur toute sorte de sujets, sans se ralentir un moment il proposa contre l'etat de choses auquel il attribuait la famine d'Irlande, le remède du libre échange interieur; il tenta, mais sans succès, de presser les travaux de la commission d'enquête sur la situation de l'Inde; et fut, en 1849, un des membres de la célèbre commission parlementaire pour l'examen des salaires officiels. A la Chambre et dans les provinces, principalement à Manchester, il coopéra, avec Cobden, au mouvement en faveur de la reforme financière par le moyen d'une réduction des armements de terre et de mer. En 1851, il prit part au vote de censure infligé à lord Palmerston, à propos de l'affaire Pacifico et, en 1852, à la manifestation de bienvenue organisée en l'honneur de Kossuth par les libaraux avancés du Lancashire. Lors de la formation du premier ministère Derby (1852), M. Bright s'occupa de la reorganisation de l'Anti-Corn law League; mais l'acceptation finale du libre échange par le nouveau gouvernement rendit ses efforts inutiles en ceci. Aux élections generales de la même année, Manchester le renvovait eiéger à la Chambre des communes. Avec l'arrivée au pouvoir, au mois de décembre de la même année, du cabinet Aberdeen, commencèrent les discussions relatives à la question d'Orient, que devait couronner la guerre de t.rimee M. Bright protesta avec une grande énergie contre la politique suivie par l'Angleterre en cette occasion; mais il ne réussit qu'à s'alié-

ner une partie de ses commettants, qui n'étaient point quakers comme lui; une maladie sérieuse interrompit d'ailleurs ses protestations et lui interdit pour longtemps toute action publique. La nouvelle de l'échec de lord Palmerston, sur la question de Canton, le trouva en Italie, en mars 1857; quoique n'ayant nécessairement pas pris part à la discussion dont le résultat forçait lord Palmerston à en appeler au pays, il donna son entiers approbation au vote de censure, qui avait été propose par Cobden et appuyé par M. Milner Gibson. Aux elections générales qui suivirent, Manchester repoussa à la fois les candidatures de MM. Bright et Gibson; mais la mort de M. Muntz ayant ouvert une vacance à Birmingham, les électeurs offrirent la candidature à M. Bright et l'élurent au mois d'août suivant. Il a continué jusqu'ici, sans interruption, à représenter ce collège. Depuis 1857, M. Bright a attache son nom à un projet de reforme électorale demandant une extension considerable du droit de suffrage et une plus equitable distribution des sièges représentatifs, relativement au chiffre de la population, à une proposition de modifications de la loi de succession, ainsi qu'aux débats soulevés par le projet de traite de commerce avec la France, dont l'acceptation finale (1860) fut un de ses plus beaux triomphes. Partisan déclaré du Nord, dans la guerre de secession américaine, la Chambre de commer de NewYork lui vota, en 1862, des remerciements pour l'ardeur .qu'il avait deployée à combattre l'idée d'une intervention européenne dans les affaires d'Am4rique. Après le rétablissem*nt de la paix (1865), M. Bright ressuscita l'agitation en faveur de la reforme électorale, organisant des meeting, provoquant des pétitions, aver un zèle qui lui valut des ovations, des adresses de remerciement et finalement sa réélection d Birmingham, à une immense majorite. Associe à la campagne de M. Gladstone contre l'egliae établie d'Irlande, il visita « l'lie sœur » en 1866, et, le 30 octobre, assistait à un banquet donné en son honneur à Dublin. Le 3 novembre 1868, la cité d'Edimbourg lui conféra la bourgeoisie et, le mois suivant, il acceptait, sous le ministère Gladstone le portefeuille du commerce. Forcé encore, pour cause de santé, de ne point paraître à la Chambre des communes pendant quelque temps, il dut se retirer du ministère, pour la même cause, en décembre 1870. Etant en partie rétabli, il fut, au mois d'août 1873. nommé chancelier du duché de Lancastre, en remplacement de M. Childers, position qu'il conserva jusqu'à la chute du parti liberal, en fé. vrier 1874, et qu'il reprit, du reste, à son retour en mai 1880. Le 17 juillet 1882, M. Bright annonçait à la Chambre qu'il avait donne sa démission de ce poste, pour cause de dissentiment avec ses collègues du cabinet sur la question des affaires d'Egypte, surtout propos du bombardement d'Alexandrie, qui venait d'avoir lieu. A propos du bill sur l'autonomie de l'Irlande, M. Bright s'est en outre complètement séparé de M. Gladstone, dont il a combattu le projet à la Chambre et dans ses discoure prononcés à Birmingham, après la dissolution (juin t888). C'est donc comme adversaire du Grand Vieillard que Birmingham l'a reelu à cette date. M. Bright a été elu lord recteur de l'université de Glasgow le 15 novembre 1880. Il a été publie en 1868 un recueil de ses Discours sur la Politique générale. BRIGHT, sir CHARLES TILSTON, ingénieur-électricien anglais, ne en 1832. Il embrassa la profession d'ingénieur civil en 1850, et en 1853 en qualité d'ingémeur de la Compagnie anglaise et irlandaise de télégraphie magnetique, eut à s occuper de relier l'Irlande et la Grande-Bretagne par un télégraphe sous-marin. En 1856, il fut 1 un des quatre promoteurs de l'etablissem*nt d'une ligne télégraphique sous-marine, entre la côte ouest de l'Irlande et l'Amérique, projet qu'il réalisa, comme ingénieur de la Compagnie du telegraphe atlantique, en 1858. Il fut, à cette occasion, fait chevalier par le vice-roi d'Irlande. Plusieurs messages furent aussitôt échangés entre Londres et New-York, parmi lesquels des adresses de félicitationsentre lareine d'Angleterre et le président des Etats-Unis sans parler des ordres contremandant l'envoi de deux régiments ranadiens aux Indes, dont la réception en temps opportun réalisa une économie de 1,250,000 francs au bas mot. Sir Ch. Bright a été membre de la Chambre des communes pour Greenwich, de 1865 à décembre 1868. Il est membre de la Société royale de géographie et de plusieurs autres sociétés savantes, et na pas cesse d'avoir une part importante aux progrès de la télégraphie électrique. Commissaire royal à Exposition internationale d'electricité, en 188i, il a été fait officier de la Legion d'honneur à cette occasion.

BRISSON EUGÈNE HENRI, homme politique français, né à Bourges le 31 juillet 1835, d'une famille dévouée à la cause democratique; il fit son droit à Paris et s'inscrivit au barreau de cette ville en 1859. Tour à tour collaborateur du Phare de la Loire, du Temps, de l'Avenir national et de la Revua politique, il rentra à ['Avenir national lorsque cette Revue lut supprimee, vers la On de 1868, et y lut chargé de l'appréciation des débats parlementaires pendant la dernière législature impériale. Candidat au Corps législat f. dans la quatrième circonscription de la Seine, en novembre 1869, il réunit un assez grand nombre do voix pour nécessiter un second tour auquel il ne voulut pas prendre part, pour laisser le champ libre à M. Glais-Bizoiu, qui fut élu. Nommé adjoint au maire de Paris avec M. Floqupt, après le 4 septembre, les deux collègues donnèrent leur démission, en môme temps que le mairo do Paris, M. Etienne Arago, après la manifestation du 31 octobre 1870. Aux élections du 8 février 1871, M. H. Brisson fut élu représentant de la Seine, le dix-neuvième sur quarantetrois,- avant M. Thiers, qui venait seulement vingtième sur la liste, et fut reelu le 20 février 1876 député du dixième arrondissem*nt de Paris à une très grande majurité. Dès ses débuts parlementaires, M. Henri Brisson ;est fait une place importante dans l'Assemblee, comme

orateur, et dans les rangs de It gauche dont il est un des principaux membres. Il a été président du groupe de l'Union républicaine. Il fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Après la formation du cabinet Gambetta, M. H. Brisson devint présirient de la Chambre des députés en remplacement de ce dernier (janvier 1882), et fut maintenu au fauteuil à chaque session nouvelle, jusqu'au jour où il se décida enfin, après la chute du cabinet Ferry, à former un nouveau ministère (6 avril 1885), dont il prit la présidence avec le portefeuille de la justice, et qui se retira le 29 décembre 1885, pour faire place au cabinet présidé pir M. de F'revrinet. Aux élertions du 4 ortobre précédent, M. Henri Brisson avait été élu député à la fois dans la Seine et dans le Cher; il opta pour ce dernier département, et reprit sa place sur les bancs de la gauche. Il a voté l'expulsion totale des princes.

BROGLIE (duc de), CHARLES JACQUES VICTOR ALBERT, homme d'Etat, membre de l'Académie française, né le 13 juin 1821, d'une famille d'origine italienne venue en France à la suite de Mazarin et qui a conservé à son nom la prononciation italienne Broille, bien que le village de Broglie (Eure), auquel cette famille a donné son nom, ait fait prendre l'habitude do le prononcer à la française. La famille di Broglio fut admise au nombre des princes du saint empire, titre porté par le fils ainé, en 1759. M. le duc de Broglie actuel est fils de l'ancien ministre de Louis-Philippe, duc Victor de Broglie (qui, comme lui, avait été « libéral » avant d'être au pouvoir et fut un des auteurs des lois do septembre) et petit fils de Mme de Staél. En 1840, M. de Broglie, qui se destinait à la diplomatie, appartenait déjà au ministère des affaires étrangères et fut attaché comme secrétaire aux ambassades de Rome et de Madrid, avant la révolution de février 1848, qui le rendit à la vie privée. Il publia peu après, dans la Reuue des Deux Mondes, un article sur la politique extérieure de la République, autour duquel on fit quelque bruit. Il est resté collabnrateur de la Revue des Deux Mondea et est devenu l'un des principaux rédacteurs du Correspondant, puis l'un des inspirateurs du Français, à la fondation duquel il ne fut pas étranger. Dans ces divers organes, il fit à l'empire, aussi bien qu'à la libre pensée et à l'ultramontanisme, une guerre soutenue, mais peu dangereuse. Ce qui est à relever, c'est l'énergie toute particulière qu'il déploya dans ses articles contre le système gouvernemental de l'empire, et pour la défense des franchises communales car on sait comment il appliqua les principes ai longtemps soutenus par lui à une autre époque, lorsqu'il fut en état de le faire, étant premier ministre de la République. Les premiers essais littéraires de M. le duc(ou plutôt de M. te prince Albert de Broglie) ont été réunis en volume, pour faire corps, sous ce titre Etuder morales et littéraires Il Il a publié ensuite l'Eglise et l'empire romain au IV siècle (1856, 2 vol.). ouvrage qui veut être l'histoire du règne de Constantin, écrite au point de vue conventionnel du catholicisme, et ne tenant en conséquence aucun compte de tout ce qui s'écarte de ce point de vue et notamment de l'œuvre immortelle de Gibbon sur le Déclin et la chute de l'empire romain, qui la réfute d'avance. Cet ouvrage fut suivi et complété par deux autres, écrits dans le mème esprit Julien l'Apostat et Théodose le Grand. Viennent ensuite Une réforme administrative en Algérie (1860), brochure Questions de religion et d'histoire (1860, 2 vol.); la Souveraineté pontificale et la liberté (1861); la Liberté divine et la liberté humaine (1865); la Diplomatie et le droit nouveau (1869); le Secret du roi (t878); Souvenirs du feu duc de Broglie, d'abord parus dans la Revue des Deua Mondes (1885-86, tomes 1 à III). Il avait également publié, en 1846, une tradu -tion du Système religieux de Leibnitz. — M. Albertde Broglie est entré à l'Académie française en 1862, en remplacement de

L'un dea organisateurs de la fameuse « Union libérale » formée en prévision des élections génerales de 1863, et qui n'avait de vraiment libéral que l'hospitalité qu'elle offrait, à tous les adversaires de l'empire, comme aux simples mécontents, à quelque opinion qu'ils appartinssent d'ailleurs, M. de Broglie attendit toutefois pour se présenter lui-même devant le suffrage universel, sous le patronage de cette union, les élections de 1869; ce fut naturellement dans son département qu'il se présenta, dans l'Eure, et il y échoua avec une minorité insignifiante. L'année suivante, il provoqua, contre M. Teulat, précepteur des enfants de Mme la princesse de BroglieRevel, un procès quelque peu scandaleux et réussit à faire enfermer comme fou le malheureux précepteur qui, rendu ensuite à la liberté, attaqua M. de Broglie en dommages-intérêts. C'est en qualité de chef de famille que M. le prince Albert de Broglie, désormais duc de Broglie par suite de la mort de son père (25 janvier 1870), avait pris en main cette triste affaire. Aux élections du 8 février 1871, M. le du" de Broglie fut enfin élu représentant de l'Eure à l'Assemblée nationale, et lors du renouvellement, le 8 octobre suivant, conseiller général de l'Eure pour le canton de Broglie. — Il avaitété nommé, par décret du 19 février, ambassadeur à Londres; mais on le rencontrait peu à Evreux, et moins encore à Londres c'était surtout à la Chambre que cet ambassadeur de la République pouvait être rencontré, intriguant contre la République. On comprend combien cette façon indépendante de représenter son gouvernement devait être pou du goût des représentés, et même du gouvernement auprès duquel M. de Broglie les représentait si peu; la presse se lit l'écho des vives protestations qui s'entendaient partout, et M. de Broglie demanda enfin (le demanda-t-il vraiment ?) à être relevé de ses fonctions, et il le fut en effet le 1er mai 1872. Libéré entièrement de ce côté, notre ex-ambassadeur à Londres devint l'un des membres tps plus remuants du centre droit, et six semaines à peine après sa libération, il se présentait à M. Thiers, comme delegué de la droite, pour lui imposer une conduite politique conforme aux volontés arrêt es

de ce groupe parlementaire, qui se trouvait être alors la majorité; démarche compromettante, malgré tout, ce qu'il comprit si bien lui-même, qu'il chercha à la justifier quelques jours plus tard par une lettre-manifeste qui ne trompa personne. Dans cette lettre, publiée par le Courrier de France, M. de Broglie assurait qu'en dehors de la politique de cette majorité réactionnaire d'antan, « il n'y avait que honte et ruine, anarchie, banqueroute, prolongation indéfinie ou renouvellement de la couquête ». Les événements se sont chargés de répondre, assez promptement même, à ces prédictions presomptueuses la prolongation indéfinie de la conquête et la banqueroute ont eu pourtant le temps de se produire. depuis la libération anticipée du territoire jusqu'à l'emprunt de la ville de Paris (juillet 18i6), trente-six fois couvert! C'est au réquisitoire en règle qu'il fit contre son gouvernement, le 24 mai 1873, que M. Thiers qui l'avait fait ambassadeur, dut de n'être plus rien. Le lendemain, M. de Broglie acceptait avec empressem*nt la mission de former un nouveau ministère que lui confiait le maréchal Mac-Mahon. Il resta en fonctions, avec quelques modifications de détail dans son cabinet, pendant près d'un an. C'est pendant cette période que M. de Broglie, entre autres souvenirs de son administration, nous a donné la mesure de son libéralisme, et particulièrement de son culte des franchises municipales dont il avait fait si grand étalage sous l'empire. C'est également sous son ministère que les intrigues monarchiques eurent le plus beau jeu, avec sa complicité ou tout nu moins sa neutralité pour garantie. Si le trône de France n'a pas été relevé sous cette administration, il faut croire que la tentative était irréalisable. De guerre lasse, il faut reconnaitre que c'est à lui également qu'on doit l'organisation du septennat, quoique le marechal Mac-Mation n'ait pas pu l'obtenir sans peine. Enfin, le 16 mai i874, le cabinet de Broglie fut renversé par un vote de la Chambre sur une simple question d'ordre du jour. Après avoir échoué rl l'Assemblée comme candidat à un siège de sénateur inamovible, M. de Broglie se présentait dans son département aux élections du 30janmer 1876. Il ne passa qu'au second tour, et grâce à une coalition des bonapartistes et des royalistes que la majorrite obtenue par les candidats républicains au premier tour effrayait M. le duc d'Albuféra, arrivé dernier, s'était désisté en sa faveur, et les bulletins distribues au second tour portaient unis les noms de MM. La Roncière Le Nourry et de Broglie. Le 17 mai 1877, M. de Broglie fut appelé de nouveau à former un cabinet, en remplacement du cabinet Jules Simon, démissionnaire, et pour cause. Le premier acte de ce nouveau ministère fut la prorogation, suivie à bref délai de dissolution, de la Chambre des députés. L'appel aux électeurs qui suivit cet acte de violence, prélude d'actes pires encore, eut pour résultat, malgré les faits de pression les plus éhontés, de renvoyer à la Chambre une majorité républicaine peu différente de la précédente, en présence de laquelle, et en dépit qu'il en eût, le minis'ère de Broglie dut capituler (20 novembre 1877).

Au renouvellement triennal du Sénat, le 25 janvier 1885, M. le duc de Broglie échoua misérablement, et comme il n'y avait plus de majorité réactionnaire dans la haute assemblée, il dut rentrer dans la vie privée. C'est à cette circonstance, doublement heureuse, que nous devons la mise en ordre et la publication des intéressants Souvenirs du feu duc, père du duc actuel.

BROHAN, JOSÉPHINE FÉLICITÉ AUGUSTINE, comédienne française, née à Paris le décembre 1825, d'une famille d'artistes. Entrée au Conservatoire à l'âge de dix ans, elle y fut élevé de Samson, remporta le second prix de comédie en 1837 et le premier l'année suivante. Elevée d'abord par un prêtre, l'abbé Paravey, qui lui avait inculqué dea principes de dévotion que le Conservatoire n'avait pu étouffer, ses examens passés, elle se réfugia dans un couvent, où sa famille eut quelque peine à la retrouver. Elle débuta toutefois au Theâtre-Français dans le rôle de Dorine du Tartufe et signa, le même soir, un engagement aux appo ntements, magnifiques pour l'époque (1840) et les circonstances, de 3,000 francs par an. MIle Augustine Brohan a remporta de véritables triomphes dans les rôles de soubrettes de l'ancien répertoire, notamment dans la Dorine, du Tartufe; la Nicole, du Bourgeois gentilhomme; la Toinette, du Malade imaginaire; Mariette, du Dépit amoureux; Cléanthis, d'Amnhitryon; Martine, des Femmes savantes; Suzanne, du Marinage de Figaro, etc., etc. Dans le répertoire mo. derne, ses succès n'ont pas été moins grands. Nous citerons parmi les pièces ou elle a créé les rôles de son emploi Oçcar, l'Homme de bien, le Dernier Marquis, Scaramouche et Pascariel, la Tutrice, les Amoureux sans le savoir, le Te.slament de César, la Tour de Babel, la Vieillesse de Richelieu, le Chdteau de cartes, le Roi s'amuse, la Famille Poisson, le Songe d'une nuit d'hiver, les Lundis de Madame, le Pour et le Contre, Don Guzman, la dfarquise de Senneterre, MIle de Belle-Isle, le Caprice, les Demoiselles de Saint-Cyr, le Cœur et la Dot, les Deux Veuve.s, la Papillonne, etc. Elle s'est fait, d'autre part, une réputation comme écrivain, surtout comme écrivain dramatique. Elle a donné en effet quelques petites pièces à des théâtres de salon: Compter sans son hôte, les Métamorphoses de l'Amour, Il faut toujours en venir là, Quitte ou Double, Qui femme a guerre a, etc., dont plusieurs, cette dernière notamment, ont été représentées au Français. Elle a aussi écrit au Figaro, sous le pseudonyme de Suzanne, des « courriers de Paris » où elle a trouvé convenable d'attaquer Vie'tor Hugo, alors exilé, inutile do dire avec quel succès. M"1 Augustine Brohan était d'ailleurs fort appréciée dans la monde artiste pour son esprit de répartie plein de vivacité, d'une vivacité assez hasardée, ne rappelant que de fort loin la jeune pénitente de l'abbé Paravey. On assure qu'elle a écrit des œuvres de caractère et d'importance diverses qu'elle n'est constamment refusé à publur, notamment des Mémoires sur son temps qui ne

peuvent manquer d'ètre pleins d'intérêt. A la suite de dissentiment avec l'administration du Théâtre-Français, MIle Augustine Brohan s'est retirée de la scène en 1868. Elle a reparu depuis en public, à l'une des matinées de M. Ballande i la Gaîté et y a été acclamée avec enthousiasme. En 1858, elle avait succédé à Rachel comme professeur au Consenatoire.

BROHAN, EMILIE MADELEINE, comédienne française, sœur de la précédente, née à Paris te 21 octobre 1833. Elle entra de bonne heure au Conservatoire, où elle remporta le prit de comédie en 1850, et débuta le 15 septembre de la même année au Théâtre-Français, dans le rôle do Marguerite, des Contes de la Reine de Navarre. Elle fut reçue sociétaire en 1852. Mlle Madeleine 8rohan, accueillie d'abord avec enthousiasme par le public, mais plus encore pour sa grâce et sa beauté que pour son talent dramatique, acquit rapidement par 1 étude ce qui lui manquait au début pour être une véritable comédienne. Elle joua avec succès plusieurs rôles de l'ancien répertoire celui de Celimène dans le Misanthrope, celui de la comtesse dans le dfariage de Figaro, etc.; c'est toutefois dans le répertoire moderne surtout qu'elle s'est acquis la place brillante i laquelle la conviait son nom. Parmi les pièces modernes où elle obtint ses plus grands succès, nous citerons: Mademoiselle de la Seiplière, les Caprices de Marianne, Par droit de conquête, Rêves d'amour, Une amie, les Doigts de fée, les Deux veuves, le Verre d'eau, la Gageure, la Pluie et le beau temps, Une lo,qe d l'Opéra, le Lton amoureux, etc. Sa dernière creation est le rble de la Marquise de Rumières, dans l'E. trangère, de M. Alexandre Dumas (1876). — Elle est rateur et auteur dramatique distingué, dont le divorce l'a séparée en décembre t884; mais elle avait conservé au théâtre le nom qu'elle a contribué, pour sa bonne part, ai illustrer.

BROISAT, EMILIE, comédienne française, née en 1848 i Turin. Elle débuta au Vaudeville dans Maison Neuve de M. V. Sardou. Elle joua ensuite à Bruxelles, puis à Vichy, et revint à Paris, où Régnier lui avait fait obtenir un engagement à l'Odéon. C'est à ce théâtre que MIle Broisat obtint ses premiers succès serieux dans le rôle de la reine, de Ruy Blas, on elle remplaça Mme Sarah Bernhardt; dans ceux d'Rlectre, d'Agnès de l'Ecole des femmes, de Suzanne du Mariage de Figaro, de Mimi de la Vie de Bohème, etc. Elle débuta aux Français dans Philiberte; parut dans le Demi-Monde, Mademoiselle de Belle-Isle, Kitty Bell de Chatterton, repris en 1877, etc., son succès allant toujours grandissant. Mlle E. Broimat est devenue sociétaire de la Comédie-Française. BRONSART VON SCHELLENDORF, N., général prussien, ministre de la guerre, né à Dantzig le 25 janvier 1832, est fils du lieutenant-général Bronsart Von Schellendorf qui fut directeur du dépôt de la guerre. II servit pendant la guerre de 1870-1871, comme lieutenant-colonel au grand état-major général, et fut envoye en France quelques années plus tard, comme chef de la mission militaire admise à assister aux grandes manœuvres. Devenu lieutenant-général, il fut appelé au commnndement de la 2e division d'infanterie de la garde. Le général Bronsart Ton Schellendorf avait été attache a la personne du prince Guillaume, en qualité de gouverneur militaire. Il a été nommé ministre de la guerre du royaume de Prusse, en remplacement du général Von Kamecte, démissionnaire, le 7 mars 1883. Le général Bronsart von Schelleudorf est commandeur de la Légion d'honneur.

BROSSARD, ETIENNE, ingénieur et homme politique français, ne le 16 mars 1839 à Pouilly-sous-Charlieu (Loire). Elève de l'Ecole des mines, il en sortit en 1860 avec le diplôme d'ingénieur, et fut chargé d'une mission géologique dans la province de Constantine. Nomme en 1868 ingénieur des mines de Malfidana (Sardaigne), il rentra en France en 1870, et prit part à la campagne en qualité de capitaine de l'artillerie mobilisée, à 1 armee de la Loire. Conseiller général de la Loire, maire de Charlieu, M. Brossard fut révoqué par le gouvernement du 24 mai (1873), dit « gouvernement de combat ». Mais les électeurs de la 20 circonscription de Roanne l'en. voyèrent siéger à la Chambre des députés le 20 février 1876; il s'y inscrivit à la gauche républicaine et fut reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Le 25 janvier 1885. M. Brossard était élu sénateur de la Loire en remplacement de M. Cherpin, décédé. II a voté l'expulsion des princes.

BROT, CHARLES ALPHONSE, écrivain et auteur dramatique français, né à Paris le 12 avril 1809. D'abord clerc d'avoué, puis commis de banque, il débuta dans la carrière littéraire par des poésies insérées, au moins en partie, dans le journal « le Voleur » Chants d'amour (1830). Il écrivit ensuite divers romans et nouvelles Pries pour ellel (1833); Ainsi soit-il/ (1834); Jane Grey (1835); Carl Sand (1886); la Comtesse aux trois galants (1839); la Nuit terrible (1840); les Secreta de famille (1841); la Sirène de Paris (1845); le ReveilMatin, recueil de nouvelles (1847); la Terre promise (1849); Deux coups de tonnerre (1853); les Deux péchés (1857J; la Cousine du Roi (1861); Mist Million (1888J, etc. Il a donné au théâtre plusieurs drames écrits en collaboration Juliette (1834); la Leacombat (1841); la Tour de Londres (1855); Jane Grey (1856); la Marnière des Saules (1858); les Espions (1874), etc. M. Alphonse Brot a été attaché à la Division générale de la presse, au Ministère de l'intérieur, et l'a quittée comme chef de bureau. Il est chevalier de Ia Légion d'honneur.

BROUARDEL, PAUL CAMILLE HIPPOLYTE, médecin français, né en 1837 à Saint-Quentin. Il fit ses études médicales i la faculté de Paris, y prit le grade de docteur en 1865, et se fit agréger en 1869. Reçu médecin des hôpitaux, M. Brouardel fut attaché à 1 hôpital SainteAnne en 1873 et devint professeur de médecine légale

tl la Faculté en 1879; il a été nommé président du Comité consultatif d'hygiene, en remplarementde Wurtz, en juin 1884, et membre de l'Académie de medecine. On cite de lui: De la tuberculisation des organes génitaux de la femme (1865) et Etude critique des diverses médications employees (1869), ses thèses pour le doctorat et l'agregation outre de nombreux rapports sur les missions, d'ordre hygiénique la plupart, dont il a été rhargé. Il a pris la direction des Annales d'hygiène publique et de médecine légale. M. le docteur Brouardel est commandeur de la Légion d'honneur depuis le 30 mars 1885. BROUGHTON, miss RHODA, romancière populaire anglaise, dont la réputation s'est répandue depuis quelques années en Fiance, grâce à la traduction qui y a été faite de plusieurs de ses romans, est née en 1837. On cite de cet écrivain Cometh Up as a Flower et Not Wisely but too toell (1867); et depuis: Red as a Rose is she (Elle est rouge comme une ro.se, 1870); Nancy, et Contes de Noël (1873); Joan (1876); Contes du cré- puscule (1879); Secondia pensées (1880); le Docteur Cupidon(l886J, etc.

BROUSSE, EMILE, homme politique français, né le 25 décembre 1850. Il était avocat, inscrit au barreau de Perpignan, lorsqu'il fut élu, le 21 août 1881, député de la deuxième circonscription de l'arrondissem*nt dont cette ville est le chef-lieu. Il prit place à l'extrême gauche et fut élu député des Pyrenées-Orientales le 4 octobre 1885. M. Brousse est l'auteur d'un projet d'expulsion des princes des familles ayant régné sur la France qui, accepté par le gouvernement avec quelques modifications, fut voté par la Chambre des députés le Il juin et par le Sénat le 22 juin 1886.

BROWN-SÉQUARD, EDOUARD, médecin et physiologiste français, ne à Maurice en 1818. Son pere, M. Edward Brown, était de Philadelphie et avait épouse Mil' Séquard, d'origine française. Après avoir commencé ses études dans son île natale, M. Brown-Séquard vint à Paris en 1835, pour y compléter ses études médicales, et fut reçu docteur en 1840. Il s'est voué exclusivement, de. puis lors, à des recherches expérimentales sur des sujets importants de la science physiologique, tels que les par- ties constitutives du sang, la chaleur animale, la moelle épiniere et ses rapports avec les maladies. le systeme musculaire, les nerfs sympathiques et les ganglions, etc., etc. Ses investigations et ses découvertes dans cet ordre de travaux ont placé M. Brown-Séquard au rang des plus savants physiologistes de ce temps, tandis que des cures quasi merveilleuses, dans des cas où le système nerveux ou la moelle epinière étaient assez sérieusem*nt atteints pour faire désespérer de l'etat du malade, lui assuraient une grande réputation comme pratricien. M. Brown-Séquard a fait plusieurs voyages en Angleterre et aux Etats-Unis, faisant sur son chemin quelques conférences très suivies et rendant compte, devant les assemblées savantes, des découvertes qu'il avait faites dans le champ si vaste et si laborieusem*nt exploré par lui de la physiologie humaine. Plusieurs fois lauréat de l'Académie des sciences, il a été nomme, en janvier 1869, professeur à la faculté de médecine de Paris, et succédait à Claude Bernard, en 1878, à la chaire de médecine du College de France. M. Brown-Séquard a été élu membre de l'Académie des sciences, le 22 juin 1886, en remplacement de M. Vulpian, devenu secrétaire perpétuel.

M. Brown-Sequard a publié de nombreux mémoires et rapports donnant des détails sur ses découvertes, mais aucun ouvrage de quelque étendue. Paul itroca publiait en 1856: Propriétés et joncfions de la moelle épinière: rapport sur quelques expériences de M. Brown-Séquard (in-8°). On a toutefois de ce savant, outre le Journal de la physiologie de l'homme et des animaux, fondé et rédige par lui de 1858 à 1863: Lectures sur la paralysie des extrémités inférieures (1872) et Lectures sur les affections fonctionnelles (1873). Il a fondé en 1868, avec MM. Charcot et Vulpian, les Archives de physiologie normale et pathologique, journal semi mensuel, qui continue à paraitre; collaboré au Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, etc. En 1873, il alla à NewYork et y commença, avec le docteur Seguin, la publiration des Archives de médecine scientifique et pratique, mais il n'y demeura que peu de temps et rentra en France. M. Browo-Sequard est chevalier de la Legion d'honneur. BROWNING, ROBERT, poète et auteur dramatique anglais, ne à Londres en 18U, fit ses études à l'universite de cette ville. Son premier ouvrage est un poème intitulé Pauline, bientôt suivi de Paracelse, paru en 1836, qui fut assez bien reçu de la critique, mais n'eut que fort peu de lecteurs. En 1837, il fit représenter sa tragédie de Strafford, à laquelle le genie et la bonne volonté du célèbre tragedien Macready ne purent eviter une chute bruyante et prématurée. Il en lut à peu près de même d'la Tache d l'écusson (A Biot in the Scutrheon), représentée en 1843 au théâtre de Drury Lane; ainsi que de la duch*esse de Clèves, représentée à Haymarket l'année suivante. Outre les pièces que nous venons de citer. M. R. Browning a publie: Sordello, poème fantastique; le Roi Victor et le Roi Charles Pièces dramatico-lyriques; le Retour des Druses; l'Anniversaire de Colombe; Romances dramatiques; le Message de l'àme; la Veille de Noël et le Jour de Pdques (1840-1850); Hommes et femmes (1855); un nouveau volume de Poèmes (l864J; puis la Bague et le Livre (4 vol.); l'Aventure de Balattstion, contenant une transcription d'Euripide (1871); le Prince Hohenstiel-Schwangau, sauveur de la Société (1871); Fifine à la foire (1872); le Pays du bonnet de coton rouge (Red cotton night-cap country, or Turf and Towers, 1873); Apologie d'Aristophane (/875); l'Album d'auberge (1876); une traduction de l'Agamemnon (1877); La Saisiaz: Les deux poètes dit Croisic(l878); Idylles dramatiques (1879J; Juoco-Seria ('883). Ses tragédies et pièces dramatiques-lyriques ont été réimprimées dans la collection de ses œuvres intitulee Bells and Pomegranates (Cloches et Grenades).

M. Browning est un amateur de grand talent en peinture et en musique, et l'histoire de ces arts n'a rien de caché pour lui. Il avait épousé miss Elizabeth Barrett, poete de quelque renommée, qui est morte en 1861. En 1881, il s'est fondé à Londres une « Browning Society » qui reunit les admirateurs du poète, pour discuter et commenter ses œuvres et publier les mémoires résultant de ces études, pour jouer son théâtre entre amateurs, etc., etc. On voit, par ce trait. en quelle haute estime ce poète est tenu par ses compatriotes et, ce qui est plus rare, par ses contemporains, mais on voit aussi à quel point il prête à l'interprétation.

BRUGEILLES, PIERRE JOSEPH LOUIS, homme politique français, Dé à Aubazines (Corrèze) le 19 mars 1835. Notaire à Tulle, maire d'Aubazines, conseiller général de la Corrèze depuis 1871, M. Brugeilles, qui a servi pendant la dernière guerre comme capitaine des mobilisés de son département, a été élu députe de la Corrèze, comme candidat radical, au scrutin du 18 o"tohre 1885. Il a pris place à l'extrème-gauche et a voté l'expulsion totale des princes.

BRUGÈRE, FRANÇOIS MARIE JULES AURÉLIEN, homme politique français, né à Montpont (Uordogne) le 7 septembre 1841. Maire de sa ville natale, conseiller général de la Dordogne, riche propriétaire, M. Brugère a été élu députe de l'arrondissem*nt de Ribérac le 21 août 1881 et se fit insrrire alors à l'Union républicaine. Il a été élu députe de la Dordogne le 4 octobre 1885, et a voté l'expulsion totale des princes.

BRUGSCH, HEINRICH KARL, égyptologue allemand, à qui ses recher hes sur les hiéroglyphes égyptiens ont fait une réputation européenne. il est né à Berlin le 18 février 1827, et publiait, avant de quitter les bancs du gymnase, un traité en latin sur l'F'criture démotique (1847). Ses premières publications lui valurent le patronage du roi Frédéric-Guillaume IV, ce qui lui permit d'aller étudier les monuments de l'antiquité égyptienne dans les musées de Paris, Londres, Turin et Leyde. En 1853, il fit son premier voyage en Egypte et assista à des fouilles intéressantes. De retour à Berlin, il y fut nommé, en 1854, conservateur du Musée égyptien. En 1860, il accompagnait le baron Minutoli en Perse, ou il venait d'être nommé ambassadeur et, en t864, il était nommé lui-même consul au Caire. Il fut dans la suite nommé professeur ordinaire de langues orientales à l'université de Gœttingen; puis, en 1868, professeur public à la faculté de philosophie dp la même université. En septembre 1869. le prolesseur Brugsch retournait en Egypte et il fut question à cette époque du remplacement de notre compatriote Mariette, comme conservateur des collections égyptiennes de Boulak ( près du Caire), par le savant égyptologue prussien, qui fut créé successivement bey et pacha par le khédive. Il quitta l'Egypte en 1881 et fut chargé d'un cours d'égyptologie à l'université de Berlin.

M. Brugsch a publié: Histoire de l'Egypte depuis les temps les plus reculés; une Grammaire et un Dictionnaire démotiques et hiéroglyphiques; Matéri aux pour servir d la reconstruction du calendrier des anciens Egyptiens; Recherches relatives aux monuments bilinquea des anciens Egyptiens; Recueil de monuments égyptiens dessinés sur les lieus; Traduction de deux papyri bilingues, hiératiques et démotiques; les Inscriptions géographiques des anciens monuments égytiens. Ces ouvrages ont été écrits en français. Les ouvrages en allemand de M. Brugsch sont: Reiseberichte aus Ægypten (Journal de voyages en Egypte); Reise der Kœniglisch Preusse Gesandtschaft nach Persien (Voyage de l'ambassade prussienne en Perse) Reiseberichte aua dem Orient (Relation d'un voyage en Orient, dans l'Asie mineure et la Péninsule du Sinaï); etc. Il a fondé en 1864 un journal de langue et d'archéologie égyptiennes Zeit.schrift für Ægyptische Sprache und Alterthum's Kunde. M. Brugsch a pris une part importante au Congrès international des orientalistes tenu à Londres en septembre 1874.

BRUN, CHARLES MARIE, ingénieur et homme politique franç.us, né à Toulon le 22 novembre 1821. Sorti de l'Ecole polytechnique en 1840, dans le génie maritime, il devint sous-ingénieur en 1842, ingénieur de 2e classe en 1854 et do 1re classe en 1861, enfin directeur des constructions navales, et mis hors cadre en 1875. Elu représentant du Var à l'Assemblée nationale, sans antéredents politiques, le 8 février 1871. M. Charles Brun prit place dans les rangs de la gauche républicaine, et vota constamment avec ce groupe. Il avait été élu le premier de la liste, c'est encore le premier qu'il fut élu sénateur du Var le 30 janvier iS76, et réélu au renouvellement triennal du 8 janvier 1882. M. Charles Brun était appela au ministère de la marine dans l'administration J. Ferry, en février 1884; il donnait sa démission le 10 août suivant et était remplacé par l'amiral Peyron. M. Brun a voté l'expulsion des princes. Il est commandeur de la Legion d'honneur depuis le 10 août 1883. BRUN, HENRI Louis SIMON, dit LUCIEN, homme politique français, né à Gex le 2 juin 1822, fit son droit à Paris et prit le grade de docteur en 1845. Inscrit au barreau de Lyon, il fut élu représentant du Rhône à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, comme candidat légitimiste. Il prit place à l'extrême-droite, s'inscrivit à la réunion des Réservoirs et ne tarda pas à devenir l'un des personnages les plus influents du parti. Apres avoir fortement contribué à 1 retraite de M. Thiers, il signa la proposition tendant an rétablissem*nt de la monarchie légitime (juin 1874), et s'employa avec un grand zele, quoique en pure perte, à préparer la fusion monarchique. Il accompagna M. Chesnelong dans sa visite au comte de Chambord, à Salzbourg, et insista avec force pour le maintien du drapeau blanc. M. Brun pr it une grande part à la discussion de la loi sur l'enseignement sup érieur, et repoussa les lois constitution-

nelles. Ayant refusé la candidature aux élections de 1876, il fut nommé professeur à la faculté catholique de droit créée à Lyon. M. Brun a été élu sénateur inamovible par la majorité alors monarchique du Sénat, le 15 novembre 1877.

BRUNET, JOSEPH MATHIEU, homme politique français, ancien ministre, né à Arnac-l'ompadour (Correze), le 4 mars 1829. Entré dans la magistrature en 1854, il devint juge d'instruction à Paris, puis président de la septieme chambre correctionnelle, et c'est devant cette chambre, présidée par M. Brunet, que M. Gambetta, défenseur du Réveil poursuivi pour la souscription Baudin, prononça contre l'Empire le réquisitoire écrasant dont il est mort, et qui fit à l'avocat une celébrite qui rejaillit, si peu que ce soit, sur le président de la septième chambre. Devenu conseiller à la cour d'appel, M. Brunet a donné depuis peu sa démission. A l'élection parlielle nécessitée dans la Corrèze par la mort de M. Rivet, et qui eut lieu le 27 avril 1873, M. Brunet, candidat conservateur, échoua contre le candidat républicain, M. Latrade. Elu le dernier des deux sénateurs do la Corrèze, le 30 janvier 1876, il prit place à droite. M. Brunet fut appele au ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, augmenté des cultes, le 17 mai 1877, en remplacement de M. Waddington. Il ne signala pas autrement son court passage au pouvoir, que par la révocation d'une innombrable quantité d'instituteurs soupçonnes d'attachement à la forme républicaine. Il suivit son chef, M. de Broglie, dans sa retraite forcée, le 23 novembre 1877. Non réélu au Sénat, le 25 janvier 1885, M. Brunet n'a plus fait autre chose que de s'instituer le commensal assidu des princes de la famille Bonaparte, au départ desquels (juin 1886) il assistait. Il est officier de la Legion d honneur depuis le mois d'août 1870.

BUCHANAN, Robert, poète anglais, né le 18 août 1841; fit ses études à l'université de Glasgow (Ecosse). Son premier volume de poésies Undertoner, parut en 1860; puis vinrent: Idylles et Légendes d'Inverburn (1865); Poèmes de Londres (1866); une traduction de Ballades danoises (1866); Poèmes des Côtes-du-Nord (l867J; la Chute de Napoléon, drime lyrique la Terre de Lorne, contenant la relation de la croisiere du « Tern » aux Hébride. extérieures; le Drame des rois (1871); la Poésie sensualiste (the Fleshly school of Poetry), critique fort vive des œuvres du peintre-poète Dante Gabriel Rossetti et de M. Swinburne (1872); les Grand esprits (1873). Un drame en vers, écrit par M. Buchanan, fut joué, il y a quelques annees, au Sadler's Well Théâtre le Sorcier. On lui doit encore une comédie en 3 actes, représentée au théâtre de Haymarket, en août 1874: le Prince extravagant, et diverses autres pièces: la Reine de neuf 4ours la Reine de Connaught; Paul Clifford; et enfin Lady Clare, représenté au Globe le 12 avril 1883. Au commencement de 1869, M. Robert Buchanan donna, dans les salons d'Hanover Square, des lectures de ses principales poésies, dont une edition complète a étj publiée, en 3 volumes, en f874. En 1876, il publiait son premier roman, intitulé: l'Ombre de l'épée, qui fut suivi de: un Enfant de la Nature (f879J; Dieu et l'homme (1881); le Martyre de Madeline (1882); Aime-moi toujours ('883). En 1882, il publia à la fois un choix de ses nouvelles poésies, diss minees dans les recueils périodiques et en particulier dans la Contem- porary Rewiew, et un nouveau volume de poésies inédites ayant pour titre Baliads of Life, Love and Humour.

BUCHNER, FRÉDÉRIC CHARLES CHRISTIAN Louis, médecin, naturaliste et philosophe allemand, né à Darmstadt le 29 mars 1824, d'un père médecin. Commenra ses études dans sa ville natale et se rendit en 1843 à l'universitéde Giessen, pour y étudier la philosophie d'abord, puis la médecine, alla suivre les cours de l'école de medecine de Strasbourg et revint à Giessen, où il fut reçu docteur en 1848. Il continua toutefois ses études à l'université de Würzboure, on il eut pour maitre Virchow, qui v tenait la chaire d'anatomie pathologique, et à celle de Vienne. A son retour, il s'établit medeciu a Darmstadt; mais abandonnant bientôt la pratique pour l'enseignement, il devint professeur particulier et médecin-adjoint de la clinique, à Tübingen. Mais il perdit cette posihon, dont l'autorité le dépouilla sans autre formr rlo procès, après la publication de son livre celebre: Force et matière (Kraft und Stoff, 1855), qui eut de nombreuses éditions, fut traduit dès son apparition dans toutes les langues de l'Europe, et autour duquel il se fit partout un bruit énorme. L'auteur y soutient l'infini et l'eternite de la matière et de la force, et leur connexite nécessaire a Pas de force sans matière, pas de matière sans force », dit-il. Privé de son emploi à Tübingen, le docteur Louis Büchner revint à Darmstadt et y reprit la pratique de la médecine. Il a publié depuis: Nature et Esorit (Natur and Geist, 1869); Esquisses physioloqiques (1861); Nature et Science (1862); l'Homme selon la Science (1872); l'Idée de Dieu et son imnortance dans le présent (f87fJ, etc. Il a également collaboré à la presse scientifique periodique, par des articles de médecine, de physiologie, de pathologie médicale et de philosophie.

BUFFET, LOUIS JOSEPH, homme d'Etat français, né à Mirecourt le i6 octobre 1818, fit ses études à Paris et, son droit terminé, après avoir été quelque temps secrétaire de Liouville, se fit inscrire an barreau de Nancy, où il exerçait sa profession lorsqu'éclata la révolution de février. Elu representant des Vosges à la Constituante, il siégea sur les bancs de la droite, combattit avec ardeur le socialisme, appuya le gouvernement du geuéral Cavaignac et vota, après les journées de juin, la proposition de déclarer que celui-ci avait bien mérité de la patrie. Toutefois, il lut un des premiers à 8e rallier au nouvel état de choses après l'élection du 10 décembre, et reçut le portefeuille de l'agriculture et du commerce (!9 decembre) abandonné par Bizio. Il se retira le 31 dé embre

1849, avec Odilon Barrot. Réélu à l'Assemblée législative, il fit partie de la commission chargée de reviser la loi électoralo, c'est-à-dire de restreindre le droit de suffrage, et dont les travaux aboutirent à la loi du 31 mai. Rentré an pouvoir le 10 avril 1851, il s'en retirait de nouveau le 14 octobre, parce que le président s'était prononcé pour le retrait de la loi du 31 mai, en d'autres termes, était favorable au suffrage universel. C'est donc par les cotés les plus démocratiques de son esprit que le prince-président ne pouvait s'accorder avec son jeune ministre. Celui-ri reçut la croix de la Légion d'honneur quelques jours après son éloignement des affaire-. A partir du coup d'Etat, M. Buffet demeura étranger aux affaires du pays, se bornant à représenter son canton nu Conseil général des Vosges. Il posa toutefois sa randidature au Corps législatif dans la première circonscription de ce département, aux élections générales de 1863, et fut élu au scrutin du i7 jnnvier 1864 contre le candidat officiel. Il prit place au Corps législatif dans les rangs de l'opposition dynastique et devint promptement l'un des chefs du tiers parti. Réélu en 1869, il fut l'un des agents les plus actifs de l'interpellation dite des 116, laquelle amena de la part de l'empire une promesse de retour sincère au régime parlementaire. A l'avènement du cabinet Ollivier (2 janvier 1870), M. Buffet accepta le portefeuille des finances. Il marqua son passage aux affaires par l'abrogation des dérrets relatifs aux admissions temporaires (9 janvier), mesure qui bouleversa d un coup tout une industrie et qui est l'œuvre, ce qui est à remarquer, de ceux qui précisément reprochaient ta même faute, In méme injustice, aux traités de commerce de 1860. Ce sans gêne dans les représailles fit beaucoup de bruit à la Chambre et dans le pays, et menaça, des le début, l'existence du gouvernement parlementaire, dont on attendait beaucoup. Ce danger fut conjuré par un vote favorable au ministre qui en avait pris la responsabilité. M. Buffet resta peu de temps en fonctions; il se retira avec M. Daru, son collègue aux affaires étrangères, le 10 avril 1870, soi-disant parce qu'ils désapprouvaient le projet de plébiscite, suggéré par M. Rouher et npprouvé par M. Emile Ollivier ce qui était vrai surtout pour M. Daru et pour M. le marquis de Talhouët, lequel, nu lieu d'accepter l'intérim de celui-ri, donna à son tour sa démission. Apres le desastre de Sedan et la révolution du 4 septembre, M. Buffet se retira provisoirement de la vie politiques. Mais les électeurs des Vosges, par une vieille habitude qu'ils allaient bientôt perdre, l'envoyèrent siéger à l'Assemblée nationale, aux élections du 8 février 1871, en tête de la liste de leurs représentants. Il prit place au centre droit réactionnaire, et ceci nous dispense de rappeler ses votes. A la formation du cabinet de conciliation du 19 février, M. Thiers offrit à M. Buflet le portefeuille des finances; mais M. Buffet, qui avait d'autres projets, repoussa ces avances et ne tarda pas à prendre envers le chef de l'Etat une attitude des plus hostiles, que celui-ci avait saus doute pressentie et voulu prévenir pirl'offre d'un portefeudle. Il n'est pas sans intérêt de faire remarquer qu'il ne fallut guère que peu de mois aux électeurs des Vosges pour revenir de leur surprise et mieux apprécier leur premier élu. M. Buffet, conseiller général des Vosges depuis vingt ans, ne fut pas réélu au renouvellement des conseils généraux qui eut lieu le 8 octobre 1871. Lorsqu'à l'occasion d'un de ces scandales puérils do nt les grandes assemblées déliberantes sont aeules capables, M. Grévy, se sentant blessé dans sa dignité, donna sa démission de président de l'Assemblée nationale, M. Buffet fut élu à sa place (5 avril 1873). Cette démission du président de l'Assemblée nationale n'était qu'un prélude le 4 avril est trop rapproché du 24 mai pour qu'on puisse s'y tromper. M. Buffet présidant une assemblée devant laquelle M. de Broglie devait développer la fameuse interpellation des trois cents, c'était là une combinaison heureuse et qui ne pouvait se denouer que par la défaite du gouvernement auquel les conjurés reprochaient si amèrement sa faiblesse pour le parti « radical ». M. Thiers, démissionnaire, fut remplacé séance tenante par le maréchal de Mac-Mahon et M. de Broglie devint vice-président du conseil. Quant à M. Buffet, il préféra rester à son fauteuil, où il fut maintenu sans opposition sérieuse, par le vote du 13 mai f874. Il y était réélu de nouveau, et pour la dernière fois, le 1er mars 1875, quoique déjà officiellement chargé de la formation du cabinet qui devait remplacerle ministère de Chabaud-Latour, démissionnaire de fait depuis le 6 janvier. Le 10 mars 1875, M. Buffet était nommé vice-président du conseil avec le portefeuille de l'intérieur. Ceux qui avaient espéré, un peu naïvement, il faut bien le dire, que M. Buffet montrerait la moindre velléité de conciliation, lui qui s'était vanté à la tribune, pendant la dernière législature impériale, d'avoir l'esprit peu conciliant, ne tardèrent pas à s'apercevoir combien ils s'étaient trompés il est bien entendu que c'est des républicains que nous parlons. Sa haine pour la République, dont il était ministre, n'attendait que l'occasion pour s'affirmer avec la brutalité qui fait partie des moyens oratoires de l'ex-vice-président du conseil. Cette occasion se presenta le 15 juillet. MM. Rouher et Raoul Duval avant naturellement à repondre aux allégations du rapport Savary sur les menées bonapartistes, et les discours de ces deux honorables membres ayant non moins naturellement appelé des répliques de la part de la gauche, M. Buffet intervient, et sans défendre ouvertement ceux que le rapport accuse, il affecte de ne pas s'occuper d'eux, et denonce les » menées » autrement dangereuses pour la société, des républicains, des « radicaux ». Il obtient, enfin, un ordre du jour blâmant non pas ceux qui sont justement mis en cause, mais les républicains. que nul n'accuse, excepté lui et la majorité qui le suit. La mausu tudo le son caractère éclate de nouveau quelques jours plus tard (27 juillet), à propos de la discussion du projet Tallon, enlevant aux conseils généraux, la vérification de leurs propres pouvoirs. 11 déclare à l'honorable M. Christophle, avec tous les signes de la plus vive répulsion, qu'il « n'a jamais été son ami politique

et ne le sera jamais ». Pendantle paseagede M. Buf- fet aux affaires, l'Assemblée adopta l'ensemble de la loi d sur les pouvoirs publics (6 juillet) vota la loi sur l'enseignement supérieur (12), dont M. Buffet aida un peu o plus tard, an Sénat, à empêcheur la modification la loi g sur les conseils généraux (27); la loi électorale substituant le scrutin par arrondissem*nt au scrutin de liste (30 novembre); la loi Bnffct-Dufaure contre la presse (29 décembre), etc. Elle a fait, en outre, sa meilleure be- f sogne dans les circonstances, l'élection des soixante- d quinze sénateurs inamovibles, dont elle tint soigneuse- r ment éloigné le vice-président du conseil (du 9 au 21 dé- cembre). Er.fin, elle s'était prorogée du 4 août au 4 novembre. Pendant ces vacances, les membres de l'Assemblée, stimulés par l'imminence des élections, visitèrent leurs électeurs nouveaux, ceux que le scrutin d'arrond ssem*nt leur allait préparer, car on ne doutait pas que le scrutin de liste succomberait. Tandis que M. Buff fai- sait, à Dompaire, un discours ultra-concervateur, un autre membre du cabinet, M. Léon Say, faisait de son côté, à Stors, un discours nettement républicain. M. Buffet son pose à la publication de ce discours au Journal officiel, M. Say insiste; un incident se produit au sein du Conseil où, de chaque côte, on parle de démission. Enfin, le discours de M. Say est inséré dans les colonnes de l'organe du gouvernement, mais légèrement amendé après coup, par une lettre conciliante de l'orateur. Cet antagonisme des deux ministres, qui existait depuis leur entrée de conserve aux affaires, devait se manifester de nouveau quelques jours plus tard. à l'ocrasion des candidatures sénatoriales dans les départements. M. Léon Say se portait sur la même *liste que MM. Gilbert-Boucher, président du Conseil général de Seine-et-Oise, et Feray, député appartenant nu centre gauche, où il siège également aujourd'hui au Sénat. M. Buffet fit attaquer avec la dernière violence, par les journaux à sa dévotion, ce ministre de la République qui osait s'allier aux « radicaux », etc. M. Say, offrait de nouveau sa démission, qui ne fut reprise cette fois que sur la déclaration de la majorité du ministère, de suivre dans sa retraite l'honorable ministre des finances, en dépit qu'en eût M. Buffet, qui dut céder. Les élections arrivèrent enfin, et M. Buffet, vice-président du conseil, ministre de l'intérieur, ayant en main tous les fils du réseau administratif qui enserre la France dans ses mailles, M. Buffet après avoir échoué aux élections des sénateurs inamovibles, lui qui comptait avec tant de confiance imprévoyante sur l'appui de sa majorité, M. Buffet échoua, dans son propre département, comme candidat sénateur, le 31 janvier 1876; comme candidat député dans ce même département des Vosges, dans sa ville natale, à Mirecourt. le 20 février et le même jour, lut qui manifestait naguere tant de mépris pour les « candidatures ambulantes » de certains hommes politiques dont il ne sera jamais l'ami, le même jour, sa « candidature ambulante » échouait, outre Mi- recout, à Bourges, à Castelsarrasin et à Commercy! A la suite de cet échec mulhple, que les procès intentés aux journaux qui combattaient sa canditature précipiterent, peut-être, plutôt que de le prévenir, M. Buffet donna sa démission de vice-président du conseil des ministres. On pouvait croire qu'il se retirerait définitivement de la vie publique, et beaucoup d'autres à sa place n'eussent pas hésité. M. Buffet en jugea autrement. 11 accepta la candidature au siège inamovible laissé vacant par la mort de M. Ricard, qui lui avait succédé au ministère de l'intérieur, et fut élu sénateur inamovible par la majorité sénatoriale, alors réactionnaire, le 16 juin 1876, avec 144 voix contre 142. Cette élection provoqua dans le public une émotion plus grande que ne semble le comporter l'importance d'un pareil événement; le résultat vrai, c'est une voix de plus à la droite du Sénat. Cette voix s'est fait entendre incidemment, dans la première session, close le 12 août 1876 elle était donc restée deux mois muette. Elle s'est fait entendre de nouveau dans diverses circonstances on peut deviner dans quel esprit; mais ce n'est plus la même voix, M. Buffet a conscience de la perte de son influence, qui s'étendit un moment jusqu'à ses adversaires politiques, et considère évidemment son siège inamovible du Sénat comme d'honorables et confortables invalides.

BUNSEN, ROBERT WILHELM EBERARD, chimiste allemand, ne le 13 mars i8tt à Gœttingen; étudia les sciences physiques et naturelles à l'université de cette ville, et alla compléter son instruction à Berlin, à Vienne et à Paris. Il prit ses grades à Gœttingen en 1833 et fut nommé, en 1836, professeur à l'Institut polytechnique de Cassel; professeur adjoint à l'université de Marbourg en 1838 et titulaire en 1841, il y devint ensuite directeur de l'Institut de chimie. En 1851, il était nommé à la chaire de chimie expérimentale de l'université de Breslau et, en 1852, passait dans les mêmes conditions à l'université d'ileidelberg, où il est encore, et où le 25e anniversaire de sa prise de possession était célébré en 1877, avec retraite aux flambeaux et réjouissances variées. A son passage à Heidelberg, le 30 juillet 1876, l'empereur du Brésil a voulu voir l'éminent chimiste et l'a reçu avec une grande cordialité. Comme professeur, M. Bunsen jouit une grande réputation d'éloquence, et ses cours sont très suivis. Ses importantes découvertes en chimie lui ont, en outre, fait un nom célèbre dans le monde savant. Tout le monde connait, au moins de nom, la pile de Bunsen; » ses travaux sur l'analyse spectrale n'ont pas eu moins de retentissem*nt dans ces dernières années, et lui ont valu l'offre d'une chaire à l'université de Berlin, offre qu'il a declinee. Il a inséré, dans les journaux scientifiques de l'Allemagne, des mémoires sur ses principales découvertes, et publie à part: Description de l'hydromètre (18S0J; l'Hydrate de fer contrepoison de l'arsenic blanc et de l'acide arsénieux, qui eut plusieurs éditions; hféthodes gazométriques, traduit en français, avec le concours de l'auteur, par M. Th. Schneider (Paris, 1858, s in-8°, 60 fig. dans le texte); Instruction sur l'analyse des cendres et des eaux minérales (1874), etc., etc. — M. Bun-

sen a reçu de l'université de Leyde te nire honorifique de medicus doctor en 1875, et a été élu associé de l'Institut (Académie des sciences) en janvier 1883. Il fait, en outre, partie de la plupart des sociétés savantes étrangères.

BURDEAU AUGUSTE LAURENT, littérateur et homme politique français, né à Lyon le 10 septembre 1851. Il débuta dans la vie romme apprenti tireur de fers, mais occupant ses loisirs à suppléer à l'instruction qui lui taisait défaut, il obtint une bourse au lycée de sa ville natale et remporta le prix d'honneur de philosophie au concours géneral de 1870. Volontaire de l'armée de l'Est en 1870, il fut blessé et pris, et s'échappe des prisons allemandes au bont de six mois de captivité. Décoré pour sa belle conduite sur le champ de bataille, M. Burdeau rentra à Lyon après la signature de la paix. Il était professeur à Saint-Etienne lorsque la politique du 16 mai agita toute la France, et prit qa part de l'agitation générale. En 188f, il fut appelé par M. Paul Bert, devenu ministre de l'instruction publique, h la tête de son cabinet. Il suivit son chef dans sa retraite et reprit sa chaire de philosophie au Iveee Louis-le-Grand. M. Burdeau, qui est directeur du Globe, a collaboré il la Revue des Deux-Mondea et à divers autres recueils hebdomadaires importants. Il a publié une bonne traduction annotée des Essays d'Herbert Spencer, en 3 volumes (1884), et une autre de l'Alternative, contribution d la Psychologie, d'Edmund R. Clay (1886). Porté sur la liste radicale du Rhône, M. Burdeau a été élu député de ce département le 18 octobre 1885 et a pris place à l'extrême-gau che. Il a voté l'expulsion totale des princes. Il est officier d'Académie.

BURDETT-COUTTS (baronne), ANGELA GEORGINA, philanthrope anglaise, plus communément désignée sous le nom tout simple de Miss COUTTS, est fille de sir Francis Burdett, baronnet, et petite-fille de M. Thomas Coutts, dont elle hérita, en 1837, une fortune colossale qu'elle n'a depuis cessé d'employer en bonnes œuvres de toute nature, souscrivant largement aux établissem*nts de charité publique, en créant de nouveaux, bâtissant des cités ouvrières, des écoles, des églises, etc., etr. Nous citerons, notamment, l'église Saint-Etienne, de Westminster, avec son presbytère et ses trois écoles annexes, érigés aux frais de miss Coutts seule; de même. plus récemment, une autre église, à Carlisle. Sa bienfaisance s'étend également aux colonies: c'est ainsi qu'elle déboursa, pour doter les trois évèchés d'Adélaïde, de Cap Town et de la British Columbia, une somme d'environ 375,000 francs, outre qu'elle fondait dans le même moment, dans le sud de l'Australie, un établissem*nt considérable pour l'amélioration matérielle et morale des aborigènes. Elle fournit à sir Henry James les fonds nécessaires à ses travaux topographiques sur Jerusalem, et offrit de restaurer à ses frais les aqueducs de Satomon, afin d'approvisionner d'eau la ville sa nte. On lui doit encore l'acquisition de plusieurs manuscrits grecs relatifs au texte de l'Ecriture. Toutefois, où les sympathies de miss Coutts se sont particulièrement manifestées, c'est surtout en faveur de femmes pauvres ou malheureuses, quelle que soit la source de leur infortune. C'est à son initiative qu'est due l'introduction dans les écoles élémentaires pour les filles, de cours d'économie domestique pratique; elle offrit un abri, des moyens d'existence actuels, avec la possibilité du retour à la vie honnête, aux malheureuses que la misère entraine hors du chemin de la vertu, et ses efforts en ceci ne furent point vains. Elle fonda il Spitalfirlds, quartier des tisserands, ù Londres, une école de couture pour les adultes femmes où celles-ci ne viennent pas seulement apprendre, mais gagner leur vie, étant pourvues d'ouvrage retribue, par suite de traités passes avec le gouvernement, et nourries d'ailleurs, q belles le gagnent ou non. Nous ne parlerons que pour mémoire des gardes envoyées aux malades pauvre. leur apportant non seulement leurs soins, mais les objets nécessaires qui leur font défaut, du vin, par exemple, et des vêtements chauds en hiver. Un coin ignoble du voisinage, appelé « Nova Scotia Gardens », ou la police ne se hasardait qu'à son corps defendant, fut acheté par miss Coutts, et sur une étendue immense de terrains, à pou près uniquement couvert d'immondices, elle bâtit les « maisons modelee » dont l'ensemble forme aujourd'hui Columbia square, et consiste en appartements séparés, loués à bas prix, payables par semaine, à plus de trois cents familles. Tout près se trouve le marché (Columbia market). un des plus beaux spécimens de l'architecture ornementale du nord-est de Londres. Cette splendide construction, mise en rapport, par un tramroad, avec le chemin de fer Great-Eastern, fut offerte en pur don par miss Coutts à la corporation (municipalité) de Londres, à la condition qu'elle fut approvisionnée d'une manière convenable d'objets d'alimentation salubres et à bon marché, spécialement de poisson, qui forme la base préférée de l'alimentation, dans ce district de la metropole peut-être plus qu'en aucun autre. Dans Victoria Park, qui touche aux lieux dont nous venons de parler, existe une des plus belles fontaines à boire de Londres; une semblable se trouve à l'entrée des jardins zoologiques, dans Regent's Park; une troisième enfin a été élevée près du Columbia market même; l'une et l'autre, bien entendu, par les soins et aux frais de miss Coutts. Elle s'occupe egalement de tous les moyens pratiques de secourir la miscre non seulement lorsqu'elle se présente comme un fait isolé, mais lorsqu'elle prend les proportions d'une calamité publique; et, dans ce cas, elle n'hésite paç à avoir recours à l'expèdient radical de l'émigration, qu'elle sait favoriser à propos. Il y a quelques années, un cri de détresse s'éleva tout à coup de la ville de Girvan, en Ecosse; miss Coutts vint aussitôt au secours de nombreuses familles mourant littéralement de faim, et cousacra une somme considérable à leur fournir les moyens d'aller chercher une meilleure fortune en Australie. De même, la population de Cape Clear, en Irlande, tombée

dans la même détresse, trouva près d'elle le secours le Plus prompt et le plus intelligent. c'est-Mire les une par lémigration, aidée de l'approvisionnement convenable de vivres, de vêtements et d'ustensiles de première nécessité; d'autres parle don d'un bateau de pêche, bien amenagé et fourni de tous ses agrès, pour les aider à leur source principale de travail la pêche. Cette énumé. ration des actes de bienfaisance publique de miss Coutts est nécessairement incomplète; quant au chiffre de ses bienfaits privés, il est absolument impossible de l'estimer elle est, en outre la protectrice la plus libérale comme la plus intelligente, étant artiste distinguée ellemême, des artistes et des arts en Angleterre. En 1877, elle réunit, pour secourir les paysans turcs et bulgares dépossédés et fuyant devant l'invasion russe, une somme de 750,000 francs, qui leur fut distribuée par les soins de l'ambassadeur britannique à Constantinople. Enfin son hospitalité, à bon droit vantée, ne s'exerce pas seulement en faveur du grand monde, et les splendides jardins de sa villa de Highgate sont constamment ouverte aux écoliers, qui y prennent leurs ébats, non par centaines, mais par milliers. A tout 's ces causes, miss Goutte doit d'être la femme la plus populaire des trois royaumes; et, en 1868, la manifestation en faveur de la Reforme, en passant sous ses fenêtres (et elle employa trois heures à ce défilé) le lui montra bien, en la saluant de hourras frénétiques pendant tout ce temps.

En juin le premier ministre offrit à miss Coutts, au grand étonnement de celle-ci, la « pairie », avec le titre de baronne Burdett-Coutts. Elle hésita, par la raison que, pour elle-même, elle était absolument dépourvue d'ambition mais, plutôt par convenance, elle ne crut pas devoir refuser cette marque de reconnaissance de sa souveraine. Elle accepta donc ce titre, dont elle ne tirera d'autre parti utile que de le léguer. La baronne Burdett-Coutts fut investie du droit de bourgeoisie par la cité de Londres le il juillet 1872, et par la cité d'Edimbourg le 15 janvier 1874. D'autres villes du Royaume Uni ont, depuis, suivi cet exemple. — La baronne a épousé, le 12 février 1881, M. Lehman-Ashmead BARTLETT, qui obtint l'autorisation d'ajouter à son nom patronymique celui de BURDETT-COUTTS.

BURKE, sir Jom BERNARD, écrivain héraldique et antiquaire anglais, né à Londres en 1815; fit ses études classiques au lycée de Caen et fut reçu avocat à Londres, à l'école de Middle Temple, en 1839. Il a édité, d'abord avec son père, puis seul, le Peerage qui porte son nom. Il a publie en outre les Commoners (membres de la Chambre des Communes) de Grande-Bretagne et d'Irlande; un Armorial général; le Roman de famille; Anecdotes sur l'aristocratie; les Domaines historiques d'Angleterre; Vicissitudes des familles; l'Origine des grandes families, etc., etc. Il a écrit beaucoup d'autres ouvrages sur les sujets héraldiques historiques ou d'antiquites. En 1853, il a été nommé roi d'armes de l'Ulster, chevalier suivant de l'ordre de Saint-Patrick, et cheva-. lier de cet ordre en 1854. Il a été décoré de l'ordre du Bain le 7 décembre 1868. Sir John B. Burke est gouveneur de la Galerie nationale d'Irlande depuis 1874. BURNAND, FRANCIS COWLEY, journaliste et auteur dramatique anglais, né en 1837 fit ses études à Eton, puis au collège de la Trinité, à Cambridge, et se fit recevoir avocat en 1862. M. Burnand qui a fait représenter, à l'heure qu'il est, environ une centaine de pièces, surtout comiques, ou plutôt burlesques, est un de's principaux rédacteurs du Punch, dans lequel il a publie notamment une assez longue série de plaisanteries spirituelles ou paradoxales sous ce titre Happy Thoughls (Pensées heureuses), qui l'ont presque rendu célèbre, et dont il est devenu le rédacteur en chef après la mort de Tom Taylor, en juillet 1880. Sa parodie du drame nautique de Douglas Jerrold Suzanne aux yeux noirs (Black-Eyed Susan), n'a pas eu moins de quatre cents représentations consécutives au Royalty-Théâtre, en 1879. Il a publié, en 1879: l' « A D C souvenirs personnels du Club dramatique d'amateurs de l'université de Cambrige.

BURNOUP' EMILE Loms, philologue français, né à Valognes (Manche) le 25 août 1821, fit ses études à Parig, au Lycée Saint-Louis. Entré à l'Ecole normale en 1841, M. Emile Burnouf pris le grade de docteur es lettres en 1850 et fut nommé professeur de littérature ancienne à la faculté de Nancy, puis directeur de 1 Ecole française d'Athènes. Il a été remplacé dans ce poste par Albert Dumont au mois d'octobre 1875, et nommé doyen de la faculté des lettres de Bordeaux; mais ayant publié une énergique protestation contre le discours prononcé à la rentrée solennelle des facultés de cette ville (29 novembre), par le doyen de la faculté de théologie, récemment nommé camérier secret de Pie IX, M. Burnouf fut remplacé dans ces nouvelles fonctions, qu'il n'avait pas encore acceptées, par arrêté ministériel en date du 10 décembre 1875. En 1878, il reçut le titre de directeur honoraire de l'Ecole française d'Athènes. M. Burnouf est membre de plusieurs sociétés savantes, notamment secrétaire français et bibliothécaire de la Société des études japonaises, chinoises, inde-chinoises et océaniennes. On lui doit Des Principes de l'art d'après la méthode et les principes de Platon et De Neptuno ejusque cultu præsertim in Pelopponeso ses thèses de doctorat (1850): ExtraitS du Novum Organum de Bacon (1854); Méthode pour étudier la langue sanscrite 8ur le plan des méthodes de J L. Burnotef (1859), avec M. Leupol Essai sur le Veda, ou Introduction à la connaisannce de l'Inde (l863); Dictionnaire classique aancritfrançais (1863-64); Histoire de la littérature grecque (1869, 2 vol.); la Légende athénienne (1871); l'indigo japonais (1874); la Science des religions (3e édition, 1876); la Ville et l'acropole d'Athènes (1877); la Mythologie des Japonais (1878), etc. Il a en outre collaboré à divers journaux ou revues, notamment à la Revue des Deux Mondes, au Journal des Débats, à l'Evénement.

BURT, THOMAS, homme politique anglais, né le il novembre 1837 à Murton Row, près de Percy Main (Northumberland). Il n'avait que dix-sept mois lorsque ses parents (ouvriers mineurs quittèrent Murton Row pour se rendre à Whitley, qu'ils durent abandonner au bout d'une année à peine, par suite d'une explosion qui avait ruiné la mine où ils travaillaient. Ils se rendirent alors à New Row, Seghill, aujourd'hui Blake Town, où ils demeurèrent cinq ans, puis allèrent s'établir aux charbonnages de Seaton Délavai. Le jeune Thomas qui, dès sa plus tendre enfance, avait travaillé dans les mines, commença seulement là, pendant ses rares loisirs, sa propre culture intellectuelle, et parvint en assez peu de temps à rattraper le temps perdu, et même à dépasser de fort loin la plupart de ses humbles et laborieux compagnons. En 1860, il partit pour Chappington, où il se maria. En 1865, ses camarades lui confièrent les fonctions de secrétaire de l'Association mutuelle des mineurs du Northumberland. Il s'acquitta avec tant de zèle, d'intelligence et d'abnégation de ces fonctions délicates, qu'il ne tarda pas à devenir extrêmement populaire et que les mineurs du Northumberland, c'est-à-dire les électeurs ouvriers de Morpeth, portèrent sa candidature aux élections de février 1874, et l'élirent membre de la Chambre des communes par 3,332 voix, contre 585 données à son concurrent le capitaine Duncan, candidat du parti conservateur. Là ne s'est point bornée la salutaire manifestation des électeurs de M. Burt ils se sont volontairement imposés à 500 livres (12,500 fr.) par an, afin de fournir à leur député les moyens de tenir avec dignité son siège de crommoner. Dans une réunion publique de ses commettants, qui eut lieu à Rlyth, le 9 juin 1876, et à la. quelle assistait avec lui M. Macdonald, autre représentant ouvrier, M. Burt a prononcé un discours remarquable, dans lequel il a engagé les mineurs du Northumberland à se montrer adversaires resnlus du désastreux système des grèves, et à accepter loyalement la dérision de la Commission arbitrale permanente pour régler les difficultés éventuelles entre ouvriers et patrons, dont M. Herschell demande l'institution nu Parlemeut. « Je m'y suis engagé en votre nom, a-t-il dit en finissant, et je ne crains pas que vous me fassiez manquer à la parole donnée. » Ces paroles de M. Burt ont été couvertes d'applaudissem*nts unanimes, et le meeting s'est terminé par un vote approuvant la proposition de M. Herschell. En 1880, M. Burt fut élu membre du Reform Club. Il a présidé la conférence des mineurs tenue à Manchester en septembre 1882.

BURTON, RICHARD FRANCIS, voyageur et littérateur anglais, né en 1821; entré, en 1842, dans l'armée des Indes, ayant étudié d'abord en vue de la carrière cléricale, il devint capitaine en 1857, après avoir servi cinq ans dans le Sindh, sous sir Charles J. Napier. En 1855, il remplissait les fonctions de secrétaire militaire et chef d'éta'-major de la cavalerie irrégulière des Osmanlis, pendant la campagne de Crimée; et lord Palmerston allait l'envoyer lever un corps de cavalerie Kourde, lorsque survint la paix. Le capitaine Burton a voyagé à travers l'Arabie et la plus grande partie des régions inexplorées de l'Afrique orientale et de l'Amérique du Nord et du Sud; et ses découvertes géographiques, pour quelquesunes desquelles il fut le compagnon du feu capitaine Speke, lui ont valu les médailles d'or des sociétés de géographie de France et d'Angleterre. Il a été nommé, en 1861, consul à Fernando-Pô et à la baie de Biaffra, et en profita pour accomplir de nouvelles excursions. Parmi ses plus importants ouvrages datant de cette période, nous citerons the Lake Regions o/ central Africa (1862), traduit en français; Abeokuta, or an Exploration of the Cameroon Mountains (IR63); A mission to Gelele, king of Dahomey (1864); Explorations of the Highlands of lhe Brazil with a full account of the Gold and Diamond Mines, aho canoeiug domn 1500 miles of the Great River Sào Francisco, from Sabarà to the Sea (Explorations des montagnes du Brésil, contenant une relation complète des mines d'or et de diamants, ainsi que d'une excursion de 1500 milles en pirogue, sur le grand fleuve Sâo Francisco. de Sabarà à la mer (1868, 2 vol.); Vikram and the Vanioire or Tales o/ the Hindu Devilry (Vikram et le Vampire, histoires empruntées à la Démonologie hindoue (1869); Zanzibar City, Island and Coasr (Zanzibar, la ville, l'ife et la cote, 1872, 2 vol.); et, en collaboration avec M. Charles F. Tyrwhitt Drake Unexplored Syria, visits to the Libanus, the Tulul-el Safà, the Anti-Libanus, the NortAern Libanus and the « Alàh. »

Le capitaine Burton possède dans la perfection trente langues ou dialectes divers, et a une connaissance si profonde des mœurs des contrées, en même temps que de leurs dialectes, qu'il peut impunément y vivre, à l'aide d'un deguissem*nt, eana faire naître le moindre soupçon de son origine. Sportsman consommé, il est également d'une adresse incomparable à tous les exercices de corps et au maniement des armes les plus diverses. Nommé consul à Damas en 1870, il en a été rappelé en 1871 le consulat ayant été réduit à un vice-consulat, et nommé consul à Trieste en septembre 1872. En 1876, il visita le Madian (Arabie) et y retourna à la fin de 1877, pour tenter l'exploitation des mines d'or qu'il y avait découvertes à son premier voyage. Il était de retour en avril 1878, apportant avec lui une énorme quantité de spécimens géologiques, minéralogiques, ethnologiques et anthropologiques, ainsi que des monnaies, des pierres gravées, des fragments de métaux fondus, de verres, de poteries; des photographies de monuments en ruine appartenant à l'art grec et des cartes et plans du pays, etc. En 1882, enfin, le capitaine Burton entreprenait un nouveau voyage d'exploration, avec le commandant V. L. Cameron, à l'intérieur de la Côte-d'Or, au delà des possession anglaises. De ses plus récents voyages, il a publié les résultats dans les ouvrages ciapres Two Trips to Gorilla Land and Cataracts of the Congo (1875, 2 vol.); Ultima Thule, or a Summer

in Iceland (1875, 2 vol.) Sind revisited, with notices on the anqlo-indian army, railroads, etc. (1877, 2 vol.); The Gold mines of Midian, and the ruined Midianites cities, a fortnight's Tour in North-Western Arabia (1878); To the Gold-Coast for gold, a personnal narrative, en collaboration avec le commandant Cameron (1882). On lui doit en outre Etruscan Bologna, a study (1876); une traduction anglaise des Luisiades de Camoens (1880) et une étude sur la vie et l'œuvre du poète portugais, intitulée Camoens, his Life and his Lusiads, a Commentary (1881, 2 vol.); une étude sur le théâtre de la Passion A Glance ai the Passion Play (1882), etc.

BURTY, PHILIPPR, critique d'art français, né à Paris le 11 février 1838. fit ses études à Fontainebleau et à Melun, revint à Paris et entra, en 1851, dans l'atelier de M. Chabal-Dussurgey, peintre de fleurs et d'ornements à la manufacture des Gobelins. Il quitta cet atelier en 1854 et commença dès cette époque à collectionner des estampes puis, se vouant à la critique d'art, il entra à la rédaction de l'Art au XIXe siècle, d'où il passa, en 1859, a la Gazette des Beaux-Arts que venait de fonder Charles Blanc, et à laquelle il donna les premiers comptes rendus de ventes artistiques qui aient été rédigés. En même temps collaborateur la Presse, il suivit M. de Girardin et ses principaux rédacteurs à la Liberté (1867); il a écrit depuis au Sièclc, au Rappel, à la République franraise, à l'Academy, de Londres, etc. M. Ph. Burty a rédigé et publié un assez grand nombre de rataloguesdeventes artistiques. Eugène Delacroix lui avait légué par testament le soin de classer ses dessins. Membre fondateur de l'Union centrale des beaux-arts appliqués à l'industrie, M. Philippe Burty a fait partie lu jury international de l'Exposition universelle de 1867, comme membre de la section de l'Histoire du traviil, et de celui des diverses expositions annuelles de l'Union centrale des beaux-arts, notamment de la cinquième, dont il a été nommé secrétaire général des jurys réunis (septembre 1876), ainsi que de l'Exposition universelle de 1878.

M. Burty a publié Eaux-fortes de F. Seymour Haden (1862, iu-fol.); les Chefs-d'œuvre des arts industriels (1866, gr. in-8', 200 gravures sur "bois): Notice sur les études peintes par Théodore Bousseau, etc. (1867); les Emaux cloisonnés anciens et modernes (1868); Paul Iluet. notice biographique; Pas de lendemain, nouvelle (1869); les Dernier8 télégrammes de l'empire et une édition de Lettres d'Eugène Delacroix (1870); les Arts industriels (1874); Maîtres et petit*-maitres (1877); etc, M. Burty a en outre collectionné un grand nombre de lithographies, dessins, eaux-fortes des maitres de ce siècle, ainsi qu'une foule d'objets d'art et de curiosités orientales, notamment une collection japonaise qui figura à l'Exposition universelle de 1878. Il est inspecteur des beaux-arts, membre du comité supérieur et des divers comités ou commissions ressortissant aux Beaux-Arts, et chevalier de la Légion d'honneur depuis 1879.

BURY (vicomte). WILLIAM COUTTs KEPPEL, baron ASHFORD, homme politique anglais, fils ainé du comte d'Albemarle, né à Londres en 1832; fit ses études à Eton. Entré aux « Scots Fusilier Guards en i849, il fut secrétaire privé de lord John Russell on 1850-51, se rendit ensuite aux Indes comme aide-de-camp de lord F. Fitz-Clarence, mais revint peu après en congé de convalescence, et finalement quitta l'armée. En décembre 1854, il fut nommé secrétaire civil et surintendant général des affaires indiennes pour la province du Canada, entra au Parlement en 1857 et fut nommé trésorier de la Maison royale, au retour aux affaires de lord Palmerston en 1859, à quelle occasion son siège à la Chambre des communes, où il représentait Norwich comme membre libéral, fut déclaré vacant. En novembre 1860, il a été réélu par le district rural de Wick, qu'il représenta jusqu'en 1865. A cette époque, il se présenta à Douvres, et échoua; mais, en 1868, il fut réelu par le collège de Berwick-sur-Tweed. Il échoua de nouveau, dans ce même collège, aux élections générales de février 1874, ainsi qu'à une élection complémentaire qui eut lieu à Stroud en février 1875. Dans ces dernières élections, la candidat ture de lord Bury était appuyée par le parti conservateur. Elevé à la pairie comme baron Ashford, en 1876, il devint sous-secrétaire d'Etat à la guerre en mars 1878, fonctions qu'il résigna à la chute des conservateurs en 18-0. Lord Buryapublié: l'Exode des nations occidentales, Rapport sur la condition des Indiens dans l'Amérique anglai.te du Nord, et divers autres ouvrages de politique ou d'histoire. Il a pris une grande part à l'organisation des volontaires et est lieutenant-colonel du régiment des volontaires du « Service civil ». Il est entré au Conseil privé en 1859. Le vicomte Bury s'est fait catholique en 1879.

BUSNACH, WILLIAM BERTRAND, auteur dramatique français, d'unc famille israélite d'origine arabe dont un des représentants, ancien ministre du dey d'Alger réfugié en France, fut la cause indirecte des événements qui amenèrent la conquête de notre belle colonie, et qui, du côté maternel, est alliée à la famille Halévy. M. William Busnach est né à Paris le 7 mars 183Q. Il était employé à l'administration des douanes lorsqu'il fit représenter sur le petit théâtre de la rue de la Tour d'Auver- gne, avec un jeune compositeur de ses amis nommé Albert, une opérette dont le succès fit alors beaucoup de bruit dans le monde artiste. Il avait donné déjà, en collaboration avec M. Ludovic Halévy, une pantomime dont Offenbach écrivit la musique et qu'il fit jouer aux Bouffes. Parisiens, mais sans succès (1855). Il écrivit alors pour les Folies-Marigny, ou il réussit mieux, reparut aux Bouffes, et finalement donna à divers théâtres des opérettes, des comédies, des drames. des revues, etc., écrits la plupart en collaboration et dont quelques-uns eurent un succès retentissant. Les ouvrages de M. Busnach sont devenus à peu près innombrables. Nous citerons les Virtuoses du pavé, aux Folles-Marigny (1864) les Gammes d'Oscar, Cinq par jour, Bu. qui s'avance, au même théâtre

les Petit* du premier, C'est pour ce soir, aux Bouffes (1865): les Sabots d'Aurore, avec M. Deslandes, au Gymnase (1866); Marlborough s'en va-t-en guerre, avec Siraudin, à l'Athenée; les Voyageurs pour l'Exposition, 3 artès, avec M. Thierry; l'Affaire est arrangée, avec M. Ed. Cadol, au Gymnase (1867) la Pénitente, avec M. Meilhac, à l'Opéra-Comique (1868); l'Ours et l'amateur de jardins, aux Bouffes; Première fraîcheur, au Palais-Royal; Paris-Revue, au Chàtelet (1869); Ferlilande, aux Variétés (1870); l'Education d'Ernestine, iL la Renaissance; Héloïse et Abélard, musique de Litolff, aux Folies Dramatiques le Fiancé à l'heure, à Cluny; l'Hirondelle, au Palais-Royal (1872); la Liqueur d'or, avec MM. Liorat et Laurent de Rillé, aux Menus1'laisirs Forte-en-gueule, au Château-d'Eau les Esprits des Batignoles, au Palais-Royal; Pomme d'api, à la Renaissance (1873) Charbonnier est maître chez lui, au Château-d'Eau; la Malledes Indes, même théâtre (1874); Kosiki, avec M. Liorat, musique de M. Ch. Lecorq, à la Renaissance Mon mari est à Versailles. avec M. 0. Gas- tineau, au Palais-Royal le Premier tapis, avec M. Decourcelle, au Vaudeville (1876). Dans ces dernières an- nées, M. W. Busnach s'est particulièrement voué à l'adaptation à la scène dramatique do romans en vogue, tels que l'Assommoir de M. Zola, à l'Ambigu la Grande Iza, de M. A. Bouvier, au théâtre des Nations (1882); Pot-Bouille, de M. Zola, à l'Ambigu (1883), etc. Il a donné en outre la Marchand des quatre saiaons, drame en 5 actes, à l'Ambigu (1882); le Pot au lait, vaudeville en 1 acte, au Palais-Royal; laFaute de M. Tabouret, comédie-vaudeville en 3 actes, à Cluny (1883); Dfa femme mrtnque de chic, 3 actes, aver M. Debrit, aux Menus-Plaisirs (1884), etc. M. W. Busnach a dirige pendant deux ans (1867-68) le théâtre de l'Athénee, où M. Charles Lecocq donna l'Amour et son carquois et surtout Fleur de thé, opera bouffe en 3 artes (avril 1868), qui fit sa réputation. Ha a publié chez Charpentier, en collaboration avec M. Chabrillat, la Fille de Monsieur Lecoq, roman (1886).

BUTE (marquis de), JOHN PATRICK CRICHTON STUART, né à Mountsluart-Housc, dans l'ile de Bute (Ecosse), le 12 septembre 1847 ilhérita de son titre à la mort de son père, en 1848. Il fit ses études d'abord à l'Ecole d'Harrow, puis à l'Eglise du Christ, à Oxford, et se fit admettre dans le sein de l'Eglise cetholique le 24 décembre 1868. Cette conversion d un jeune homme de vingt ans fit alors beaucoup de bruit en Europe, grâce au zele exa- géré de la presse cléricale catholique. Le marquis de Bute a, depuis cette époque, appuyé avec un grand zèle et une libéralité infatigable, la cause des catholiques de la Grande-Bretagne et les intérêts de leur Eglise. II a été créé chevalier de l'ordre du Chardon en février 1875. — Lord Bute a publié quelques ouvrages de dévotion et de théologie catholique.

BUTLER, BENJAMIN FRANKLIN NAVARRE, général américain, né a Deerficld (New-Hampshire) le 5 novembre 1818 fit sesetudesaucollègede Waterville, où il prit ses grades en 1838, et aborda la profession légale en 1841, à Lowel (Massachusetts). 11 prit de bonne heure une grande part aux discussions politiques, comme démocrate, et ce fut en cette qualité qu'il fut élu à la Législature du Massachusetts, en 1853, et membre du Senat des Etats-Unis, en 1859. En 1860, il fit partie, comme délegué de l'Etat do Massachusetts, de la Convention Nationale Démocratique réunie à Charleston (Caroline du Sud) il s'y montra opposé aux projets de sécession et proposa une affirmation nouvelle de la déclaration de 1856. A une nouvelle réunion, à Baltimore, M. Butler annonça que la majorité des délégués du Massachusetts refusaient de prendre part plus longtemps aux délibérations de la Convention, par plusieurs raisons, entre autres parce qu'elle soutenait la légitimité de l'esclavage. M. Butler, cette même année, était lu candidat démocrate aux fonctions de gouverneur du Massachusetts. Il était en outre brigadier général de

CABANEL, ALEXANARE, peintre français, né à Montpellier le 28 septembre 1823. Elève de Picot, il remporta en 1845 le second grand prix de Rome qui, à défaut de premier, lui valut les avantagrs attachés à celui-ci. Le suj et du coucours dont il sortit ainsi victorieux était: Jésus dans le prétoire. Dès 1843, M. Cabanel avait fait recevoir au Salon: un Christ au Jardin des Oliviers. 11 expoqn, après son retour de Rome: Saint Jean (' 850); la Mort de Moïse, Velléda, le Martyr Chrétien, la Glorification de Saint-Louis, Soir d'automne, la Plantation d'un Calvaire, Olhello racontant ses batailles, Michel-Ange, Pbiloctète abandonné dans l'ile de Lem-

la milice de l'Etat. C'est dans cette situation que le trouvèrent les débuts de la guerre de Sécession, pendant laquelle il devait combattre du côté des républicains ses adversaires, contre ses amis dn Sud. En avril 1861, il marcha sur Annapolis (Maryland) avec ses miliciens, et reçut peu après le commandement de Baltimore, capitale de l'Etat, ou les Sécessionnistes.étaient fort nombreux. Il fut ensuite nomme au commandement de la forteresse Monroe. Des esclaves fugitifs s'étant réfugiés dans le fort, leurs maitres les réclamèrent au commandant, qui refusa de les rendre, les déclarant de bonne prise, comme « contrebande de guerre n. Au mois d'août suivant il s'emparait des forts Hatteras et Clark, sur la côte de la Caroline du Nord, puis retournait dans le Massachusetts préparer une expédition pour le golfe du Mexique et le Mississipi. L'expedition se mit en marche le 17 avril 1862 le 24, la flotte, sous le commandement de Farragut, doublait les forts de la Nouvelle-Orléans, et s'emparait virtuellement de la ville, dont Butler prenait formellement possession le 1er mai. Il prit alors le gouvernement de la ville et se signala dans cette occasion par une rigueur exagérée, surtout si l'on songe que c'étaient, en fin de compte, ses roreligionnaires polihques qu'il avait vaincus. Aux dames de la Nouvelle-Orléans qui le lui reprorhèrent, il répondit par une proclamation insensée, où il les menaçait de les considérer comme des prostituées, si elles recommençaient, et de les traiter comme telles. Il fut relevé de son commandement et remplacé par le général Banks. Vers la fin de 1863, il fut appelé au commandement de la Virginie et de la Caroline du Nord, dont les forces étaient designées sous le nom d'armée du James. Lorsque le général Grant exécuta son mouvement sur Richmond, en juillet 1864, Butler tenta vainement de s'emparer de Petersburgh. En décembre suivant, il fit également une vaine tentative pour s'emparer du fort Fisher, près de Wilmington (Caroline du Nord). A la suite de ce double insucces, il fut relevé de son commandement et retourna dans le Massachusetts. En 1866, le général Butler fut élu membre du Congrès par les républicains, et il a été réélu à chaque nouvelle élection bisanuelle jusqu'en 1874. Il se montra dès l'abord chef de parti habile, et se fit particulièrement remarquer en cette qualité à propos de la mise en accusation du président Johnson, en 1868. En 1871, puis en f873, il chercha, mais sans succès, il se faire élire gouverneur du Massachusetts par les suffrages républicains. En conséquence, il passa de nouveau aux démocrates en 1877, mais n'en fut pas moins battu aux élections suivantes pour le gouvernement du Massachusetts, et jusqu'en 1882, où il fut enfin elu.

BUTLER WILLIAM ALLEN, littérateur américain, né à Albany (New-York) en 1825; fitses études à l'université de la vUle de New-York, où il prit ses grades en 1843, puis suivit les cours de droit. Il voyagea en Europe de 1846 à 1848 et, rentré à New-York, se livra à l'exercice de sa profession. Avant de partir pour l'Europe, il avait déjà publié un « poème académique »: L'Aoenir (the Future) et le Parnasse de Barnum (Barnum's Parnassus). De ses voyages, outre des traductions des poètes allemonds, il rapporta quelques volumes d'esquisses ou de tableaux; les Cités de lArt et ler premiers artistes (The Cities of the Art and the early artists); Sites écartéa de l'Europe (Out of the way places io Europe); puis The Colonels club, mélange de prose et de vers; Nothing to Wear (1857), poème satirique qui eut un très grand succès et a été traduit en français sous le titre: Rien à mettre, Crinoline et misère, par M. A. Le Roy; Two millions (1858), autre poéme satirique, mais moins estimé. En 1862, M. W. A. Butler à publié une biographie de l'el-président Martin Van Buren, qui venait de mourir.

BUVIGNIER, JEAN CHARLES VICTOR, homme politique français, ne à Verdun le 1" janvier 1823. Avocat du barreau de Montmédy, il fut nommé sous-préfet de cette

CAB

nos, la Veuoe du maitre de chapelle, Marie-Madeleine, Nymphe enlevée par un faune, le Poète florentin, Hero retrouvant le corps de Léandre, la Naissance de Vénus, un grand nombre de Portraits: de Napoléon III, de l'impératrice, de Mme la comtesse de Clermont-Tonnerre, de divers personnages officiels de l'empire, etc. (1851-66). A l'Lxposition universelle de 1867, il a donné: le Paradis perdu, une Source aux bords de la mer, la Moisson, etc. On a encore de cet artiste Mort de Francesca di Rimini et de Paolo Malatesta (1870); Giacomina, porterait florentin du XVe siècle (1872); la l'uite de Néron (1873); Première extase de saint Jean-Baptiste (1874); Thamar,

ville après la révolution de février 1848. Proscrit après le coup d'Etat de decembre, il habita quclque temps la Belgique, mais obtint bientôt l'autorisation de rentrer en France, et fut attaché à l'administration de la Compagnie du canal de Suez. Nomme employé auxiliaire à la prefecture de la Seine quelques mois auparavant, M. Buvignier se présenta aux élections du 21 août 1881, d mis son arrondissem*nt natal, et fut élu députe au scrutin de ballottage, battant un ancien préfet bonapartiste, son concurrent. Il s'inscrivit au groupe de l l'nion républicaine, et le 4 octobre 1885, il passait ez tète de la liste républicaine de la Meuse. M. Buviguier a voté l'expulsion totale des princes. On a de lui quelques publications relatives à l'histoire locale, notamment: Notes sur les archives de l'hôtel de ville de Verdun (1865), et Jamets et rea seigneurs (1861).

BUYAT, ETIENNE, homme politique français, maire de Chaponuay (Isère), où il est né le 8 juillet 1831. Avocat à Lyon, il se fit remarquer, dans les dernières années de l'empire, par son oppogition au gouvernement, ce qui le fit élire au Conseil genéral de l'Isere, dont il est devenu président. Apres le 4 septembre, il accepta les fonctions de secrétaire général de la préfecture de l'Isère, qu'il remplit pendant quelques mois. Aux elections du 8 février 1871, M. Buyat échoua avec plus de 47,000 voix; élu député de la 1re circonscription de Vienne, le 20 février 1876, il prit place à gauche. Il a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, et siégea dans les rangs de l'Union républicaine. Il a été elu député de liseré, le 4 octobre 1885, avec une très forte majorité. M. Buyat a voté l'expulsion totale des princes. BYRON, HENRI JAMES, auteur dramatique et acteur anglais, fils d'un consul britannique à Port-auPrince, est né à Manchester et a achevé son éducation ù Londres. M. Byron est surtout connu comme un auteur très fécond de bouffonneries, de parodies, de pantomimes grotesques, etc., quoiqu'il ait également écrit quelques comédies et drames. Sa première tentative dans le genre burlesque est Fra Diavolo, représenté en 1858 au théâtre du Strand, et dont le succès le conduisit à exploiter activement une veine qui parut presque inépuisable. Alors défilèrent sur la même scène: la Servante et la Pie, Aladdin, Esmeralda, la Dame de Lyon, etc.; puis une comédie intitulée: la Vieille histoire (the Old Storv). Parmi ses autres pièces, jouces aux divers théâtres de Londres, nous citerons au hasard: les Enfants dans le bois et n Trovatore mal traité, à l'Adelphi; le Mazeppa travesti à l'Olympique; Miss Ely O'Connor, à Drury-Lane; Jack le tueur de Géants, au théâtre de la Princesse; et au théâtre du Prince de Galles: la Sonnambula traveatie, le Petit Don Juan (Little Don Giovanni), Lucia di Lrtmmermoor, Der Freischutz; puis quelques comédies originales: la Guerre au couteau (War to the Knife); Cent mille Livres (A Hundred Thousand Pounds), etc. M. Byron a, de plus, amplement collaboré à la littérature périodique courante; )1 fut le premicr rédacteur en chef du Fun, feuille satirique de Londres, et est l'auteur d'un roman en trois volumes: Paid in full (Bien payé), primitivement publié dans le Temple Bar Magazine. Il parut sur la scène pour la première fois au théâtre du Globe, dans sa propre pièce: Not such'a Foot as he looks (Pas si fou qu'il en a l'air), le 23 octobre 1869. Il a fait repreLady), comédie en 3 actes, à l'ouverture du « Criterion le 2t mars 1874 les Vieux matedota (Old Sailors), comédie jouée au théâtre du Strand à la fin de la même année; the Bull by the horns (le Taureau par les cornes), drame comedie en 3 actes, joué au théâtre de la Gaité, de Londres, en septembre t876, et où il remplit l'un des rôles principaux; Nos enfants (Our bovs), etc. Il est un des collaborateurs du London Maqasine, dont le premier numéro a paru le 15 octobre 1875, depuis la fondation.

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Vénus (t875J; la Sulamite (1876); Lucrèce et Sextus Tarquin (1877); Saint Louis, roi de France, grande toile divisée en trois parties, sorte d'immense tryptique destiné à l'église Sainte-Geneviève, redevenue le Panthéon, et plusieurs de ses portraits déjà exposés, dont celui de la duch*esse de Luynes et celui dP Mme de Mercy-Argenteau (Exposition universelle, 187R); deux nouveaux Portraits (1883); Chiffonniers (1884); des Portraits, notamment celui dn Fondateur de l'Ordre dei Petites Sœurs des pauvrea et celui de la Supérieure générale, ondatrice du même ordre (1886).

Elu à l'Académie des Beaux-Arts en remplacement

d'Horace Vernet, en 1863, M. Cabanel a été nommé la même année professeur de peinture à l'Ecole des BeauxArts. 11 est commandeur de la Légion d'honneur depuis le 13 juillet 1884.

CABAT, Louis NICOLAS, peintre français, né à Paris le 24 décembre 1812. Elève de Flers, il explora les contrées les plus pittoresques do la France, de l'Italie, etc., peignant tout le long du chemin, et débuta au Salon de 1833. Nous citerons de cet artiste le Moulin de Dampierre, le Cabaret de Montsouris, Intérieur d'une m"tairie, une Hôtellerie dans l'Indre, l'Oiseleur, les Plainu d'Arques, le Bois de Fontenay-aux-Roses, la Gorqe aux Loups, le Hameau de Sarasin, l'Hiver, le Jeune Tobie présenté par l'ange à Raguel, le Lac Nemi, près de Rome; Genzano, même site; les Disciples d'Emmaüs, la Chasse au sanglier, Vue de la Neva, le Lac Bolsena, le Bavin de Villeray, le Matin, le Crépuscule, le Soir au lever de la lune, trois études d'effets de lumière; l'Ile de Croissy, les Bords de la Seine à Croissy, une Source dans les boi.s, les Chasseresses, le Bois de Chanteloube (Berry), Aprés l'Ondée (Berry), Solitude (Tyrol), (1835-70); Temps orageux, Fontaine druidique (1872); un Lacet un Etang (1873); un Malin dans le parc du Magnet (1877); Chemin montant (1886), etr.

M. Louis Cabat a obtenu une 2e médaille en 1834 et une 3' médaille à l'Exposition de 1867. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1855. Elu membre de l'Academie des Beaux-Arts en 1867, en remplacement de Brascassat, il a été directeur de l'Académie de France à Home do 1878 à

CABEL, MARIE JOSÈPHE DREULETTE, dame CAau (dite Marie Cabel), cantatrice belge, née à Liège le 31 janvier 1827. Fille d'un comptable des principaux théâtres de la Belgique, elle avait fait de bonne heure des études musicales suffisantes pour lui permettre de donner des leçons, lorsque, son père étant mort, sa mère n'eut plus d'autre soutien qu'elle. C'est alors qu'elle épousa M. Cabel, ou plutôt Cabu, professeur de chant, pris d'abord par le charme de sa voix. qu'il travailla ensuite à développer. M°· Cabpl vint à Paris en 1847 et chanta au Château des Fleurs; l'année suivante elle entrait au Conservatoire, et elle fut engagee à l'Opéra-Comique en 1849. Elle parut alors sur cette scène dans le Val d'Andorre et les Mousquetaires de la Reine notamment, puis retourna en Belgique, où ses compatriotes l'accueillirent avec enthousiasme. Elle joua au Theâtreroyal de Bruxelles: la Sirène, le Songe d'une nuit d'été, le Caïd, le Toréador, le Prophète, etc. Elle revint ensuite en France, joua au Grand-Théâtre de Lyon et alla donner des concerts dans plusieurs grandes villes; après cette tournee artistique, elle revint à Paris, où elle fut engagée au Theittre-Lyrique, qui lui dut un bon moment de grande vogue. Elle y parut dans un grand nombre de pieces ecrites exprès pour elle, et où elle reparut ailleurs à plusieurs reprises. Nous citerons, parmi ses créations à ce théâtre la Promise, le Bijou perdu, la Moissonneuse, Peines d'Amour, etc. Engagee à l'Opéra-Comique, en 1852, Auber écrivit pour elle sa Manon Lescaut; elle y créa également le rôle de Dinorah du Pardon de Ploérmel, celui de Philine de Mignon, et reprit celui de Catherine dans l'Etoile du Nord. Mme Marie Cabel est rentrée à ce théâtre en 1871. Elle est retournée en Belgique depuis, joua à l'étranger, à Londres notamment, avec un grand succès, et n'a plus reparu à Paris.

CABLE, GEORGE WASHINGTON, romancier américain, né en 1845 à la Nouvelle-Orléans. Son pere étant mort, laissant dans le besoin une famille nombreuse, il dut interrompre ses études à l'âge de quatorze ans et se faire employé pour aider de son salaire sa mère et ses sœurs. Survint la guerre de Sécession, pendant laquelle il servit dans l'armee confederee. Apres la paix, il retourna à la Nouvelle-Orleans, plus pauvre encore, et forcé d'abord de faire toute sorte de metiers pour vivre; il obtint à la fin une position honorable et lucrative, dans une grande manufacture de coton, et ne l'abandonna qu'en 1879, pour se livrer entièrement à la littérature. Il avait débuté par quelques articles insérés dans le Picayune de la Nouvelle-Orléans et signes dn pseudonyme de Drop-Shot; mais ce furent ses esquisses de la vie creole, publiées dans le Scribner's Magazine, qui commencèrent sa réputation. Ces esquisses furent réunies ensuite en volume, sous le titre Old Creole Days (1879); et furent suivies bientôt de les Grandissimes (1880); Madame Delphine (1881), etc. Les ouvrages de M. George W. Gable offrent une peinture du langage, du caractère, des mœurs des créoles de la Louisiane extrêmement intéressante et d'une exactitude qu'on ne rencontre au même degré chez aucun autre auteur. Il écrit actuellement, dit-on, une Histoire de la Nouvelle-Orléans.

CADOGAN (comte de), GEORGE HENRY CADOGAN. homme politique anglais, né à Durham en 1840, hérita du titre de comte à la mort de son pere, en 1873. Lord Cadogan avait représente Bath à la Chambre des communeq, pendant quelques mois, lorsqu'il entra à la Chambre-Haute, où il prit place parmi les conservateurs. Il fut nommé sous-secrétaire parlementaire à la guerre en 1875, puis sous-secretaire d'Etat des colonies en 1878,et se retira en avril 1880, avec les membres du ministère conservateur. De nouveau sous-secrétaire d'Etat, de juin 1885 à février 1886, lord Cadogan est entré daus le cabinet formé par le marquis de Salisbury le 2 août 1880, en qualité de gardien du Sceau privé.

CADOL, VICTOR EDOUARD, littérateur et auteur dramatique français, né à Paris le 11 février t831. D'abord employé à l'administration du chemin de fer du Nord, il abandonna cette position un 1853, pour se livrer entièrement à la littérature. Apres avoir collabora à divers journaux, notamment au Courrier de Paris, il entra au Temps, dont il devint secrétaire de la rédaction, fut cor- respondant du Journal de Francfort, critique dramatique de l'Esprit public, de M. Hippolyte Castille, et fut 1 un des rédacteurs fondateurs de l'Esprit français, journal

hebdomadaire dirigé par feu Gaqpprini et qui dura peu, malgré un mérite littéraire très grand. Outre des études agricoles d'une réelle valeur, M. Cadol publia à cette époque des nouvelles dans divers journaux ou recueils périodiques, notamment dans le Monde et l'Univers illustrés et prêta sa collaboration anonyme à divers auteurs dramatiques et même à des romanciers; nous citerons, parmi les ouvrages auxquels il a ainsi collaboré: le Maître de la maison, comédie en cinq actes de MM. Jules Barbier et Edouard Foussier, jouée à l'Odéon en 1867 et le Tour du monde en 80 joura, de M. Jules Verné. a a donné au théâtre la Germaine, comédie en trois actes, jouée d'abord sur le théâtre de Nohant. puis au Vaudeville (1864), grâce à l'appui de la regrettée châtelaine, George Sand, amie de la famille de M. Cadol; les Ambitions de M. Fauvel (1867J, cinq actes, à l'Odéon; l'Affaire est arrangée (1868), un acte, au Gymnase; les Inutiles, comédie en 4 actes, jouée au théntre de Cluny le 24 septembre 1868, et qui fut le plus grand sucrès dramatique de l'année, quoique refusée à l'Odéon; la Fausse Monnaie, au même théâtre (1869), presque aussi froidement accueillie que les Inutile? l'avaient été chaudement; les Créanciers du bonheur, 3 actes, à dé n (1871); le Spectre de Prttrick, grand drame, au Château-d'Eau (1872); le Capitaine d'aventure, opera comique, musique de Th. Semet, à l'Opéra-Comique (1874), etc. Dans ces derniers temps, M. Cadol s'est voué à la génereuse tentative d'éloigner de la scène les procèdes s'abreux en vogue depuis un temps immémorial et plus particulièrement la glorification ou tout au moins l'excuse du vine, jugeant avec raison, suivant nous, qu'une mère de famille ou une épouse vertueuse qui souffre et qui pleure est pour le moins aussi intéressante qu'une catin qui se venge ou qui se macère sur le tard mais il fallait pour cela substituer le pathétique au dramatique, et M. Cadol erhoua, en vertu du principe qui s'oppose à ce que se soient les inventeurs qui profitent de l'invention, et non parce qu'il s'est trompé. Son beau drame intitulé la Famille, conçu dans cet esprit et donné au théâtre Lyrique-Dramatique (aujourd'hui Théâtre des Nations) le 13 janvier 1875, ne réussit pas, malgré de grandes qualités scéniques; il en fut de même de sa Grand'maman représentée au Français le 17 mai de la même année. Il avait donné également, au théâtre Lyrique-Dramatique, le Meunier de Rambouillet, un acte, qui servait de lever le rideau à la Famille. Il a donné depuis quelques ouvrages en collaboration, tels que la Ba- qasse, vaudeville en 4 actes, avec M. G. Duval et E. Philippe, aux Menus-Plaisirs (1884) et des « adaptations » de ses romans. M. Cadol a publié, en outre, incertain nombre de romans et de nouvelles: Contes gais; les Belles imbéciles, Mme Elise, roman d'où il a tiré le sujet de la Famille; le Monde galant; Rose, splendeurs et misères de la vie théâtrale (1874), paru d'abord en feuilletons dans le Fiqaro; le Cheveu du diable, paru en feuilletons au Constitutionnel en 1874; la Bête noire (1875); la Grande vie (1879); la Belle Virginie (1882); Tout seul (1884); Hortense Maillot, les Parents riches (1885); le Meilleur monde, roman parisien; Lucette (1886), etc. CADUC, ARMAND, homme politique français, né en 1818, à Lidoux (Gironde). Avocat du barreau de la Reole, opposé au coup d'Etat de décembre t851, il fut porte sur les listes de proscription et passa plusieurs années en exil, après lesquelles il reprit sa place au barreau de la Réole. Le 20 octobre 1872, il était élu contre l'ancien ministre de l'empire Forcade-la-Ro- quette, représentant de la Gironde à l'Assemblée nationale, et prit place à gauche. Après avoir échoué dans l'arrondis bernent de La Réole, aux élections générales du 20 février 1876, il était élu le 10 février 1879, en remplacement de Louis Mie, décédé, dans la 2e circonscription de Bordeaux puis dans l'arrondissem*nt de La Réole, aux élections générales du 21 août 1881. Le 26 janvier 1885, une élection partielle l'envoyait siéger au Senat. M. Caduc a voté la loi sur l'expulsion des princes (22 juin 1886).

CAILLAUX, ALEXADDRE EUGÈNE, ingénieur et homme pol tique français, né à Orléans en 1823. M. Caillaux, attache comme ingeuieur à la compagnie du chemin de fo r de l'Ouest, s est porté candidat à l'Assemblée nationale dans le département de la Sarthe, aux élections du 8 février 1871 et fut élu lo sixième sur neuf. Très indécis, à ce qu'il semble, sur la ligne politique qu'il devait choisir, il fit d'abord partie de la réunion Ferny (centre gauche républicain); puis, dans la mémorable Journee du 24 mai 1873, il se rangea derrière M. Target, parmi les quinze députés dont la défection détert mina la retraite de M. Thiers, et, après l'avènement du 1 cabinet de Broglie, se Bt inscrire au centre droit. Le

CAHOURS, AUGUSTE ANDRÉ THOMAS, chimiste français, ne à Paris en 1813. Elevé de l'Ecole polytochnique, il en sortit en 1835 comme sous-lieutenant, mais donna, des l'année suivante, sa démission pour se vouer à l'enseignement et aux recherches scientifiques. M. Cahours devint alors professeur de chimie à l'Ecole centrale des arts et manufactures et répetiteur de chimie, examinateur de sortie à l'Ecole polytechnique; puis essayeur à la Monnaie, où il est devenu vérificateur des essais. Membre de la Société philomathique, il a été élu membre de l'Académie des sciences. section des sciences physiques, en 1868. Ses recherches de chimie organique, notamment sur l'alcool amylique (huile do pommes dé terre) et ses dérivés, sur les huiles essentielles, etc., ont assuré à M. Cahours une place distintemps. 11 a publie une quantité de mémoires sur ses découvertes scientifiques dans les Comptes rendus de PAcademie des sciences, dcpuia 1836. On lui doit en outre Leçons de chimie générale élémentaire (f855-56; nouvelle édition, C'himie des Demoiselles (1869); Traité de chimie (1875), etc.. Chevalier de la Legion d'honneur depuis 1856, M. Cahours a été promu officier en 1861 et commandeur le 12 juillet 1882.

22 mai 1874, M. Caillaux était appelé à remplacer M. de Larcy an ministère des travaux publics, il conserva ce portefeuille jusqu'au 9 mars 1876, époque où il fut remplacé par M. Christophle. l'Assemblée nationale, M. Caillunx s'est surtout fait remarquer par son zèle à défendre les intérêts des grandes compagnies de chemin de fer; pour le reste, il s'est d peu près borné à joindre son vnte à ceux de ses ainis de la droite cléricale et réactionnaire. Il a été élu, le 30 ianvier 1876, sénateur de la Sarthe, dont les électeurs l'abandonnèrent au renouvellement du 8 janvier 188t. Il entra dans le cabinet de Broglie du 18 mni 1877, lequel se maintint jusqu'au 20 novembre, comme ministre des finan'es, en remplacement de M. Léon Say.

Au mois de juillet 1876, M. Caillaux avait été nommé président de l'enquéte sur ce qu'il est convenu d'appeler le scandale de l'Ecole polytechnique ». Il a été accusé, à cette occasion, principalement dans ln presse étrangère, de n'avoir accepté cette position qu'à de certaines conditions qui fwsaient pressentir d'avance les rnnrlusions de cette commission par exemple, à la condition que deux membres connus par leurs sentiments cléricaux fussent substitués à deux autres membres au moins indifférents, ce qui déplaçait nécessairement la majorité. CAIN, AuGusTB NICOLAS, sculpteur français, né Paris le 4 novembre 182i. D'abord menuisier, puis sculpteur sur bois, M. Gain entra dans l'atelier de Rude, et s'adonna ii peu près exclusivement à la sculpture d'animaux, principalement à celle des grands fauves, où il excelle. Il a débuté au Salon de 1846 par un groupe de Fauvettes défendant leur nid contre un loir, et a envoyé depuis aux divers Salons les Grenouilles qui demandent un roi, Aigle defendant sa proie, Aigle chas- sant un vautour. Faucon chassant aua lapins, Faisans surpris par une fouine, Renard chassant des canards, Combat de coqs, Coq cochinchinois, Lionne du Sahara, Vautour, Buse chaasant aux perdreaux, Lioa du Sahara, Trophée de chasse, Faucon et héron, Une famille de tigres, Tigre terrassant un crocodille, Lion de Nubie et sa proie, plâtre (1870); Nid de faisans, bronze (f874 Lion et lionne ae disputant un sanglier, plâtre (1875); Famille de tigres, bronze (1876); Combat de tigres, p'âtre (1878); Coq français, rire, exécuté en bronze pour la salle du Jeu de paume de Versailles (1883); Chiens bâtards français arrêtés sur le change, plâtre, et Rhinocéros attaqué par det tigres, bronze, pour le jardin des Tuileries (1884); Lionne rapportant un sanglier à ses lionceaux, plâtre (t886), etc.

M. Cain a lui-même reproduit ses bronzes et édité une grande partie de ses œuvres, sans parler de ses bronzes de fantaisie. Il a obtenu une 3' médaille en 1851 et le rappel en 1863, une médaille en 1864, une 3e médaille en 1867 et une 2' médaille en nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1869, il a été promu officier le 13 juillet 1882.

CAIRNS (comte) HUGH MAC CALMONT, pair d'Angleterre, né dans le comté de Down (Irlande) en 1819; fit son éducation au college de la Trinité de Dublin, et fut admis au barreau, à Middle Temple, en 1844. En 1852, les conservateurs de Belfast l'emoyèrent siéger à la Chambre des communes. où il continua de représenter cette ville jusqu'à sa nomination de Lord juge d'appel, en 1866. Nommé avocat de la reine en 1856, M. Cairns fut créé chevalier au retour aux affaires de lord Derbv, en 1858, et nomme solicitor (procureur) général. Il fit preuve, dans ces fonctions, d'habileté autant que de talent oratoire, et ses harangues d'alors sont considérées comme des chefsd'œuvre d'eloquence. A son second retour au pouvoir, en 1866, lord Derby retrouva sir Hugh Cairns et le fit attorney générale, puis Lord juge do la Cour d'appel (18 octobre); enfin, le 23 février 1867, la London Gazette annonçait son élevation à la pairie sous le titre de baron CAIRNS DE GARMOYLE, dans le comté d'Antrim. Il devint lord grand chancelier en février 1868 et conserva ce poste jusqu'à la défaite du parti conservateur et à la chute du ministère dont il faisait partie, en décembre de la même annee il reprit alors son siège à la Chambre haute. En fevrier 1874, au retour du parti conser. vateur au pouvoir, lord Cairns reprit son portefeuille de lord grand chancelier de la Grande-Bretagne. Il due l'abandonner de nouveau, pour les mêmes causes, ent avril 1880. En septembre 1878, il avait été crée vicomte GARMOYLE et comte CAIRNS.

CAIROLI, BENEDETTO, homme d'état italien, né à Gropello, province de Pavie, le 28 janvier l8t6 fit ses études aux universités de Pavie et Je Zurich. Son père, qui était chirurgien, fut élu syndic de sa commune en 1848; il prit part au soulèvement de 1848 contre l'Autriche, ainsi que ses fils, dont plusieurs tombèrent sur le champ de bataille, soit à cette époque soit plus tard cette famille de patriotes nyvnt fignré dans toutee les luttes de l'independance italienne. Celui qui fait l'objet de cette notice était exilé depuis 1851 lorsqu'eclata la guerre de 1859; il s'engagea aussitôt dans le corps garibaldien des cacciatori delle Alpi. L'année suivante, il faisait parti des Mille qui s'emparèrent de la Sicile sous la conduite de l'illustre partisan, et fut grièvement blessé à la jambe au siège de Palerme. Il combattait dans le Trentin en t866 et assistait l'année suivante aux batailles de Monterotondo et de Mentana. Députe de Brivio dans le premier parlement italien, il y siégea à gauche, parmi les républicains, et ce n'est qu après l'avènement d'un ministère de gauche au pouvoir, en 1876, qu'il se décida à faire acte d'adhésion à la monarchie constitutionnelle. En mars 1878, peu après l'avènement du roi Humbert, M. B. Cairoli fut appelé à former un nouveau ministère, avec la présidence du conseil, sans portefeuille, après avoir été élu président de la Chambre quelques jours auparavant, à l'ouverture de la session. Le 23 orto; re suivant, le ministère donnait sa démission, mais M. Cairoli etait charge de former un nouveau cabinet, dans lequel il prena't le portefeuille des affaires étrangères. Le i7 novembre suivant, il accompa-

gnait le roi et la reine à Naples, lorsqu'eut lieu la tentative criminelle de Passanante; M. Cairoli, voulant préserver le roi du poignard de l'assassin, fut lui-même grièvement blessé. A la suite de cet événement tragique, le premier ministre fut l'objet des félicitations des chambres et de la population italiennes, auxquelles se joignirent celles des souverains et des personnages les plus marquants de l'étranger c'est à cette occasion, du reste, qu'il fut créé grand'croix de la Lésion d'honneur. Malgré cela, A1. Cairoli donnait sa démission le tt décembre, ayant été mis en minorité sur une question de p litique intérieure. Mais le ministère qui vint au pouvoir, sous la présidence de M. Depretis, ne put aller bien loin, et M. Cairoli rentrait au pouvoir en juillet 1879, pour se voir forcé, au mois de novembre suivant, de remanier son ministère, dans lequel M. Depretis acceptait le portefeuille de l'intérieur. Après l'expédition française à Tunis, que M. Cairoli, comme ministre des aflaires étrangères, était accusé d'avoir laissé faire (la vérité est qu'il n'y pouvait pas grand'chose), le ministère dut donner sa démission, le 15 mai 1881. Il fut remplacé par un ministère Depretis, M. Sella, à qui la mission en avait été d'abord confiee, n'ayantpu réussir à former un cabinet hom*ogène sous sa présidence. CALCANO, JOSE ANTONIO, poète vénézuélien, né à Cartagena (République du Venezuela) en janvier 1827, Poète élégiaque d'un sentiment délicat, M. J. A. Calrano a publié à Caracas, capitale de la République, plusieurs volumes de poésies très estimées, et surtout une quantité innombrable de pièces de vers éparses dans la plupart des publications littéraires périodiques de Caracas, et souvent reproduites dans les recueils similaires espagnols ou des républiques voisines.

CALDERON, PHILIP HERMOGENES, peintre anglais d'origine espagnole, est né à Poitiers en 1833 et fut élève de Picot, à Paris et de Leigh, à Londres. Ses premières œuvres les plus remarquables sont: la Fille du ge6lier, exposée en 1858, à l'Aradémie royale de Londres; Paysans français rencontrant leur enfant volé (1859); Jamais plua (f860); la Demande en mariage, le Retour de Moscou (1861); la Reine Catherine et ses femmes à l'ouvrage, Après la bataille (1862); l'Ambas- sade britannique à Paris pendant le massacre de la Saint-Barthélemy ('863); l'Enterrement d'Hampden, les Femmes d'Arles (1864). M. Calderon fut élu, en 1864, associé de l'Académie royale de Londres. Il n'exposa point en 1865; mais dès l'année suivante, ses toiles reprenaient le chemin de l'Académie royale. Nous citerons Femmes de Poitiers lavant sur les borda du Clain, Dans les Pyrénées (1866); la Patrie après la victoire, le Soir (1867); le Jeune seigneur Hamlet à cheval aur le dot d'Yorick; Œnone, Où? (1868); la duch*esse de Montpensier poussant Jacques Clément à l'assassinat du roi, « Mire dans mes yeux tes yeux. un Portrait à l'aquarelle grandeur naturelle, etc. (1869); le Berceau de la Vierge, les Orphelins, le Printemps chassant l'hiver, etc. (1870); Sur le chemin du tr6ne, les Tableaux nouveaux (1871); l'Eté, scène des bords de la Tamise; une Jeune fille de haute naissance, et plusieurs Portraits (1872); Bonne nuit, Sérénade au clair de la lune, Victaire (1873); la Reine des Tournois, Demi-heures avec lea auteura illustre. ('874); les Coquettes d'Arles, Toujours fidèle, le Grand sport (1875); le Nid, Margaret, Yeux éueilléa (1876J; Jeanne d'Arc, le Trois pour cent réduit, à la Banque d'Angleterre; le Marchand de fruits (1877J;1e le Couvent de femmes de Loughborough, la Gloire de Dijon (1878J. Il avait principalement à l'Exposition universelle de 1878, ses deux tableaux de 1860: a duch*esse de Montpensier et Mire dans mes yeux. Il a exposé en 1881, à l'Académie royale, toute une série de panneaux décoratifs.

M. Calderon a été élu Académicien royal en 1867; la même année, il recevait à l'Exposition internationale de Paris, la 1re médaille décernée à l'art anglais. Il remporta également une des médailles accordées aux artistes exposants d'Angleterre, à l'Exposition de Vienne, en 1873; à 1 Exposition universelle de 1878, il obtint nn rappel de 1" médaille et tut décoré de la Légion d'honneur. CALEMARD DE LA FAYETTE, GABRIEL CHARLxs, littérateur et agronome français, ne au Puy-en-Velay en 1815. On lui doit: Dante, Michel-Ange et Machiavel, étude sur l'histoire et la littérature italienne (1852); une traduction en vers de l'Enfer, de Dante (2 volumes, 1855); Petit Pierre ou le bon Cultivateur (1859); la Statue de Notre-Dame de France (1860); le Poème des Champs (1861), couronné par l'Académie; la Prime d'honneur (1866), également couronné par l'Academie; l'Agriculture progressive (1867); Attila, tragédie non représentée (1867), etc. Président de la Société académique du Puy, M. Calemard de la Fayette est conseiller général de la Haute-Loire, pour le canton de Paulhaguet. Il a été élu, le 8 février 1871, représentant de la Haute-Loire à l'Assemblée nationale, où il a pris place au centre droit. Porté candidat à la députation aux élections du 80 février 1876, dans la 2e circonscription du Puy, il échoua contre le candidat républicain, M. Vissaguet. Sa candidature aux élections sénatoriales du 9 janvier 1879 eut le même insuccès. M. Calemard de la Fayette est chevalier de la Légion d'honneur. CALES, JEAN JULES GODEFROY, médecin et homme politique français, né à Villefranche-de-Lauraguais le 24 juillet 1828, est fils d'un représentant à la Constituante de 1848 et petit-neveu du conventionnel Cales. Il se fit recevoir docteur en médecine et alla s'établir dans sa ville natale. Conseiller municipal depuis 1865, il prit part au mouvement d'opposition républicaine qui signala les dernières années de l'empire, collabora aux journaux démocratiques et se porta candidat à diverses elections générales ou partielles, qui se produisirent dans la Haute-Garonne pendant cette période, échouant invariablement, mais avec une minorité considérable. Appelé à la Mus-préfecture de Villefranche le ô sep-

tembre 1870, le docteur Calès donna sa démission le mois suivant, prit du service comme volontaire et fut nommé directeur du service médical au camp de Toulouse. La paix signée, il reprit l'exercice de sa profession. En 1875, le docteur Calés devint maire de Villefranche, et il fut élu conseiller général de la Haute-Garonne. Il est, en outre, médecin inspecteur des eaux de Capvern, dans ce département, officier d'arademie et chevalier de la Légion d'honneur. Porté sur la liste républicaine progressiste de la Haute-Garonne, aux élections de 1885, M. Calés fut élu au scrutin du 18 octobre. Il prit place à gauche et a voté l'expulsion totale des princes.

CALLEN, JEAN, homme politique français, né le 30 octobre 1820 à Saint-Symphorien (Gironde). Membre du Conseil général de la Gironde pour le canton de Saint-Symphorien, M. Jean Callen fut élu, comme candidat républicain, sénateur de ce département le 9 janvier 1879. Il a voté l'expulsion des princes. CALMANN-LÉVY, libraire-éditeur français, né à Phalsbourg le 19 octobre 1819, est devenu, par la mort de son frère Michel (5 mai 1875), l'unique propriétaire de l'importante maison de librairie de Paris, connue sous la raison Michel Lévy frères qu'il avait fondée avec lui en 1836. Cette maison qui, grâce à une direction intelligente, prit un développement des plus rapides, eut d'abord les publications théâtrales pour spécialité, publiant à mesure de leur apparition sur la scène les pièces en vogue et, en outre, un recueil d'ensemble des principales, sous le titre de Bibliothèque dramatique (gr. in-18 anglais), et un autre, format in-4°, sous celui de Théàtre contemporain illustré. MM. Michel Lévy frères devinrent, en 1858, propriétaires du journal de théâtre l'Entr'acte. Ils ont beaucoup contribué à répandre le goût de la lecture dans les masses par la publication de plusieurs journaux littéraires illustrés à bon marché, alimentés par un choix do romans des meilleurs auteurs et ornés de dessins soignés: le Journal du Dimanche, le Journal du Jeudi, les Bons Romanx. En 1858, ils fondaient l'Univers illustré, qui est resté l'une des plus belles publications de ce genre dans notre pays, si longtemps inférieur à l'Angleterre aux Etats-Unis et même à l'Allemagne sous ce rapport. Enfin les publications le littérature courante de la maison Michel Lévy frères, devenue maison Calmann-Lévy, sont divisées en trois grandes collections ayant pour titres: Collection Miche! Lévy (volumes gr. in-18, à 1 fr. 25 c.), la Bibliothèque contemporaine (gr. in-18, 3 fr. 50 c.), et le Musée littéraire contemporain (in-4°). M. Calmann-Lévy est en outre l'éditeur des œuvres completes des principaux littérateurs de notre temps, ainsi que des œuvres nouvelles de beaucoup d'autres. Parmi les auteurs dont les œuvres complètes sont la propriété de cette maison, nous citeroos: Balzac, Alexandre Dumas, George Sand, Frédéric Soulié, Scribe, Alfred d3 Vigny, Henri Murger, Ch. Baudelaire, Jules Janin, Ernest Feydeau, Stendhal, Ch. de Bernard, Emile Souvestre, Gérard de Nerval, Roger de Beauvoir, H. Heine, Prosper Mérimée, comte-se Dash, Ponsard, Mme de Girardin, L. Vitet et MM. Emile Augier, Alexandre Dumas fils, Octave Feuillet, Auguste Maquet A. de Pontmartin, Gustave Flaubert, Cuvillier-Fleury, J. Autran, Victor de Laprade, Ch. Monselet, Lou's Reybaud, Jules Noriac, Alphonse Karr, Hector Malot, Th. de Bentzon, Maurice Sand, etc., etc. Il est éditeur des œuvres ou nouvelles ou dernières de MM. Victor Hugo, Ernest Renan, Guizot, Villemain, Lamartine, de Tocqueville, Sainte-Beuve, Charles de Ré. musat, Ed. Quinet, J. Sandeau, Saint-Marc Girardin, Mery, D. Nisard, comte de Viel-Castel, le duc d'Aumale, le prince de Joinville, Léon Gozlan, Ampère F. Sarcey, rhéophile Gautier, J. de Lasteyrie, Champfleury, comte Agénor de Gasparin, duc do Broghe, Amédée Achard, Fiorentina, Pierre Véron, de Loménie, Alfred de Bréhat, flector Berlioz, Eugène de Mirecourt, Edouard Ourliac, Clémence Robert, Paul Féval, Edouard Cadol, etc., etc. Enfin M. Calmann-Lévy publie en outre des traductions de divers écrivains. célèbres de l'étranger, tel que: Ch. Dickens, Thackeray, H. Conscience, Léopold Kompert, Edgar Poe, Macaulay, W. Reyncods, Anne Radcliffe, le capitaine Mayne Reid, Hildebrand, Nathaniel Hawthorne, W. Godwin, Achim d'Arnim, Bulwer Lytton, Auerbach, Mme Beecher-Stowe, William H. Ainsworth, Bret Harte, etc., etc.

CALMON, MARC ANTOINE, homme politique français, né à Carlucet (Lnt) en 1815. Ayant fait son droit à Paris, il se lit admettre auditeur de 2e classe au Conseil d'Etat, en 1836, passa à la classe supérieure deux ans après et devint maître des requêtes en 1842. En 1852, M. Calmon fut considère comme démissionnaire par refus de serment. Membre du Conseil genéral du Lot depuis 1840, et président de ce conseil de 1844 à 1847, il fit partie de la Chambre des députes de 1846 à 1848; réélu conseiller général en 1862, il tentait l'année suivante de se faire élire député au Corps législatif, mais sans succès; il échouait encore dans une seconde tentative, aux élections generales de 1869. Au renouvellement des conseils généraux, le 8 octobre 1871, M. Calmon était de nouveau élu membre de celui du Lot, dont il devint aussitôt président. A la formation du premier ministère de son gouvernement. M. Thiers appela, par arrêté en date du 23 février fa7l, M. Calmon au poste de sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur. Il conserva ce poste jusqu'au 7 decembre 1872. époque où il fut nommé pr fet de la Seine, en remplacement de M. Léon Say, nommé au ministère des finances. Aux élections complémentaires du 14 décembre 1873, M. Calmon fut élu représentant du département de Seine-etOise, où il s'était porté comme candidat républicain conservateur, et siégea à l'Assemblée sur les bancs du centregauche, dont il fut l'un des vice-présidents, La retraite de M. Thiers avait nécessairement entraiué celle du préfet de la Seine nommé par lui, qui avait donné en effet sa démission le 26 mai précédent, H. Calmon a été élu

pnr 1 Assemblée, sénateur inamovible, le 13 décembre 1875. Collaborateur du Correspondaut et de la Revue dee Deux-Mondes, M. Calmon a publie Les impôts avant 1789; William Pitt, étude financière et parlementaire; Histoire parlementaire des finances de la Restauration (2 vol.); Les crédits et l'amortissem*nt; Etude sur les finances de l'Angleterre, depuia la réforme de Robert Peel jusqu'en 1869, etc. On lui doit aussi une notice sur M. Thiers, pour le recueil des Discours de cet homme d'Rtat. L'importance de ces travaux économiques, universellement reconnue, valut à son auteur son élection comme membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques, en remplacement du jurisconsulte Pellat, le 24 février 1872. Il est membre de la Légion d'honneur depuis 1844.

CALVERT, GEORGE HENRY, écrivain américain, desrendant du fondateur de la colonie de Maryland, est né à Baltimore, le 2 janvier 1803 il commença ses études au collège d'Harvard, qu'il quittait en 1823 pour aller les achever à Gœttingen, en Allemagne. De retour aux EtatsUnis, il fut quelque temps directeur du Baltimore American. En 1832, il publia Eclaircissem*nts sur la Phrénologie (Illustrations of Phrenology), le premier ouvrage sur cette science paru en Amérique; puis vinrent une traduction en vers du Don Carlos de Schiller et une traduction partielle de la Correspondance de Gœthe et de Schiller (1840); la même année il publiait encore Arnold and Andrew, poème dramatique; Count Julian, tragédie et la première partie de son poème Cabiri, dont la seconde partie parut seulement en 1864. En 1843. M. Calvert quitta Baltimore pour fixer sa résidence à Newport, dans l'Etat de Rhode-Island, ville dont il devint maire en 1853. Il a publie, depuis ce changement de résidence Scènes et idées d'Europe (Scenes and thoughts in Europe, 2* partie, 1846 et 1852); Comédies (1856); le Gentleman (1863); la Première année en Europe (First year in Europe, 1867); Ellen, poème (1860); Gœthe, sa vie et ses œuvres (1872), etc.

CALVET ROGNIAT (vicomte), HENRI FERDINAND JOSEPH, homme politique français, né le 12 novembre 1854, est fils de l'ancien deputé officiel de l'Aveyron au Corps législatif, mort au mois d'août 1875. Après avoir échoué aux élections législative de 188t, dans l'arrondissem*nt de Millau, M. Calvet-Rogniat a été élu le 4 octobre 1885 député de l'Aveyron, sur la liste conservatrice, et s'est fait inscrire au groupe de l' Union des droites ».

CALVO, CARLos, littérateur et diplomate argentin, né à Buenos-Aires en 1824. Successivement charge d'affaires de son pavs près de divers gouvernements de l'Europe et notamment près du gouvernement trançais, il a publie, en langue française, plusieurs ouvrages d'une très grande importance, au point de vue soit de l'histoire, soit du droit international. Nous citerons Recueil complet des traités, conventions, etc., de l'Amérique latine (18621869, if vol.), ouvrage bourré de documonts statistiques, historiques et de législation comparée; Ilne pnge du droit international de l'Amérique du Sud devant le droit des gens moderne (1864); Annales historiques de la Révolution de l'Amérique iatine (18G4 et suiv., 15 vol.); le Droit international théorique et pratique (1872, 2 vol.) Etude sur l'émigration et la colonisation (1875); l'Instruction publique dans la République argentine (1877), etc. M. Calvo, correspondant de l'Institut historique depnis déjà longtemps, a été élu en 1869 correspondant de l'Academie des sciences morales et politiques pour la section de législation, Il a fait partie de la commission argentine près l'Exposition Universelle de 1878.

CAMBRAY-DIGNY (comte de), GUGLIELMO, homme d'Etat italien, fils du ministre de Ferdinand 111, grandduc de Toscane, comte Louis de Cambray-Digny, et petit-file de Louis Guillaume de Cambrav-Digny, mécanirien français, à qui est due l'introduction en Italie de in première machine à vapeur, est né à Florence en 1823. Après avoir terminé ses études à l'université de Pise, il revint à Florence en 1845 et y fut cordialement accueilli par le grand-duc Léopold Il. Lors du mouvement reformiste de 1847, il fut un de ceux qui conseillèrent au grand-duc les concessions libérales auxquelles il consentit d'abord; et, en 1859, quand Léopold Il fut, pour la seconde fois, obligé de fuir ses Etats, annexes au royaume de Piémont peu après, à la suite d'un vote de la population, M. de Cambray-Digny approuva ce nouvel état de choses, préliminaire évident de l'unité italienne. Il fut élu député de Toscane an parlement italien, puis gonfalonier de Florence et, en cette dernière qualité, présida, en 1865, aux fêtes célébrées dans cette ville à l'occasion du six-centième anniversaire de la naissance de D.mte. Nommé en 1867 ministre des finances du royaume d'Italie, avec M. le comte Menabrea pour chef de cabinet, à une époque de crise effravante et en présence d'un deflcit de près d'un miliard, M. le comte de Cambray-Digny sut, au moins grâce aux sages conseils qu'il voulut bien entendre autant qu'à sa propre habileté, surmonter dos difficultés en apparence insurmontables, quoiqu'à l'aide d'expédients fort épineux et même extrêmement impopulaires, tels que l'affermage des tabacs, et surtout l'impôt sur la mouture, dont l'application donna lieu, au debut, à quelques troubles locaux. Vers la fin de 1869, le cabinet Menabrea-Cambray-Digny. comme on l'appelait, après plusieurs modifications dans lesquelles ces deux hommes d'Etat avaient conservé leurs portefeuilles, etait remplacé par un cabinet Lanza, de nuance plus libérale. M. de Cambray-Uiguy fut alors nommé sénateur. CAMBRIDGE (duc de), GEORGE WILLIAM FREDERICK CHARLES, maréchal et pair d'Angleterre, fils du premier due de Cambridge, Adolphus Frederick, petit-fils du roi George 111 et cousin germain de la reine Victoria, est ne à Hanovre le 26 mars 1819, et a succédé aux titres de son père le 8 juillet 1850. Colonel du 3 novembre 1837. il fut successivement promu au rang de major genéral en 1845 et à celui de lieutenant général en 1854. Il prit part à l'expédition de Crimée, comme commandant la pré.

miére division formée des deux brigades réunies de la girde et des Highlanders. Promu général en 1856, il fut nommé, en 1861, colonel de l'arlillerie royale et du génie %royal engineers), et fait maréchal (field marshal) le 0 novembre 1862. Le duc de Cambridge a été successivement colonel du 17- dragons légers et des gardes fusilliers écossais, puis, à la mort du Prince consort, des grenadiers de la garde. En Crimée, il prit part avec distinetion à la bataille de l'Alma et à celle d'Inkermann, où il eut un cheval tué sous lui. Peu après cette action, l'etat de sa santé le contraignit à quitter son commandement et 4se retirer a Constantinople; après quelque t 'mps de repos à Péra, il passa à Malte mais sa santé ne se rétablissant toujours pas, il dut retourner en Angleterre. A la retraite du vicomte Hardinge, en 1856, le duc de Chambridge a été nommé commandant en chef de l'armée de terre. En 1878, il se rendit à Malte pour inspecter les troupes indiennes pui venaient d'y débarquer.

CAMÉLINAT. N., homme politique français, né en 1840 à Mailly-la-Ville (Yonne), d'une famille de viguerons. Après avoir lui-même travaillé dans les vignes, il vint ù Paris à l'âge d'environ vingt ans, se fit d'abord homme de peine, mais ne tarda pas, à force de travail et d'intelligence, à devenir un habile ouvrier monteur en bronze. L'un des fondateurs et le secrétaire de la chambre syndicale des ouvriers en bronze, M. Camélinat concourut à l'organisation de la branche française de l'Association internationale des travailleurs. Il fut tout naturellement impliqué dans les poursuites dont celle association fut l'objet, et condamné à trois mois d'emprisonnement. Porte-drapeau au 200e bataillon de la garde nationale, pendant le siège de Paris, M. Caméhnat fut nommé directeur de la Monnaie par le gouvernement de la Commune. Dans ces fonctions, il eut à faire frapper pour i millions de numéraire, et agit en ceci avec la plus scrupuleuse probité. Refugié en Angleterre après la défaite de la Commune, M. Camélinat revint en France en t8go, et fut choisi par ses camarades de l'industrie du bronze comme leur délégué ù diverses expositions étrangères. Il a été élu députe de la Seine, comme socialiste et « communaliste », au scrutin du 18 octobre 1885. Cependant, lors de la grève des mineurs de Decazeville (avril à juin 1888), son attitude a paru un peu « trop parlementaire » à ceux qui ne rêvent bue destruction, et qui sont heureusem*nt peu nombreux, somme toute. Dans la question des princes, M. Camélinat a voté contre l'expulsion.

CAMERON, sir DUNGAN ALEXANDER, général anglais, né en Ecosse vers 1808. Entre dans l'armée en 1825, il devmt capitaine en 1833, major en 1839, colonel en 1859. Il servit avec distinction dans la campagne de Crimee, ou il commandait le 42' régiment à la bataille do l'Alma et la brigade de highlanders à la bataille de Balaklava puis, il fut placé à la tète des troupes de la Nonvelle-Zelaode, en 1863, avec le rang local de lieutcnant-genéral. Le 9 septembre de la même année, il était fait colonel du 42e régiment d'infanterie, et était nommé en 1868, gouverneur du Collège roval militaire de Sandhurst. Il résigna ses fonctions en juin 1875. Commandeur de l'ordre du Bain depuis ih64, le général Cameron a été promu grand'croix du même Ordre en 1873. Il a été promu général en janvier 1875.

CAMERON, VERNEY LOVETT, marin et explorateur anglais, ne en 1844 à Weymouth, dans le comte de Dorset. Elevé à Bruton (Somerset), il entrait dans la marine à treize ana et devenait successivement aspirant en 1860. enseigne en 1863, lieutenant en 1865 et capitaine de frégate (commander) en juillet 1876. De 1872 à 1876, le capitaine Cameron a fait cette grande exploration africaine qui a illustré son nom, et dans laquelle il traversa l'Airique centrale dans toute sa largeur. Il quittait Londres en novembre 1872, sous les auspices de la Societé royale géographique, chargé de retrouver le docteur Livingtone, qu'on croyait mort. Il l'était en effet (4 mai 1873) avant que l'expédition Cameron eût pu l'atteindre et e secourir. Ce but écarté, le capitaine Cameron songera à en donner un autre à son voyage et c'est ainsi qu il entreprit de traverser le continent africain, entreprise qu'il realisa avec le plus grand succès, en parcourant à pied près de 5,000 kilomètres dans des régions pour la plupart inconnues. La partie la plus intéressante de ce voyage est celle pendant laquelle M. Cameron explora, dans l'ouest de l'Afrique centrale, cette suite de lacs et de rivières découverts par Livingstone, et dont il établit les relations avec le Congo. De retour en Angleterre, le capitaine Cameron, promu capitaine de vaisseau, servit sur divers bâtiments de l'Etat. En septembre 1878, il repartait pour explorer l'Asie-Mineure la Perse et l'Inde, avec mission de rechercher s'il était possible d'etablir un chemin de fer allant de la Méditorranée dnna l'Inde sans être forcé de suivre le cours de l'Euphrate. En 1882, il entreprenait avec le capitaine R. F. Burton. l'exploration du pays s'étendant à l'interieur, au delà de la colonie britannique de la Côte d'Or, exploration dans laquelle la Société géographique de Londres aida les intrepides explorateurs par le prêt des instruments nécessaires aux observations scientifiques. Cette exploration eut de très beaux résultats pour les riences naturelles et la géographie (Voy. BURTON). Le commandant Cameron, avant d'entreprendre son grand voyage en Afrique, avait été longtemps en station sur la céte orientale et s'était assimilé dans la perfection ta langue des naturels du Zanguebar, qui est la langue commerciale de ces contrées jusqu'à une très grande distance dans l'intérieur; il parlait également plusieurs dialectes indigènes, et se trouvait ainsi bien préparé pour cette expédition. Officier laborieux et très instruti, il possède en outre plusieurs langues europeenoes, et dos l'âge de vmgt et un ans il recevait son diplôme d'interprete de français. On l'a pu entendre, du reste, en 1877, faire une relation de son voyage dans le graud

CAMESCASSE, Jean Louis ERNEST, administrateur et homme politique français, né à Brest en 1837. Il fit son droit à Paris et s'inscrivit au barreau de cette ville en 1858. Très activement mêlé au mouvement d'opposition demorratique qui signala les dernières années do l'empire, M. Camescasso fut nommé préfet du Finistère après le 4 septembre. Il donna sa démission après le 24 mai 1873. Rentré dans l'administration en 1876, comme préfet de la Haute-Savoie, il était révoqué après le 16 mai 1877, le gouvernement d'alors ayant a préparer des élections générales dans un sens où il jugeait sans doute M. Camescasse peu propre il les diriger. Sa retraite fut de courte durée cette fois, car il était nommé préfet du Pas-de-Calais au mois de décembre suivant. Un janvier 1881, M. Camescasse était appelé à la direction de l'administration départementale et communalo, au ministère de l'intérieur enGn il remplaçait M. Andrieux à la préfecture de police le 17 juillet 1881, fonctions qu'il conserva jusqu'au 21 avril 1885; il donna sa démission pour des raisons il peu près semblables ù celles qui avaient motivé la retraite de son prédécesseur. M. Camescasse, qui s'était présenté vainement aux élections du 21 février 1876, dans la première circonscription de l'arrondissem*nt de Brest, y fut élu député au scrutin du 4 septembre 1881. Aux élections d'octobre 1885, il figurait sur la liste républicaine du Finistère, qui fut battue romplètement par la liste monarchique. Le 14 février 1886. il se présentait à une élection sénatoriale partielle, dans le Pas-de-Calais, qu'il avait naguere administré; mais il y échouait contre M. d'Havrincourt. M. Camescasse a été promu commandeur de la Légion d'honneur le 30 décembre 1884. CAMPARAN, VICTOR, médecin et homme politique français, ne à Saint-Gaudens le 29 octobre 1832, suivit les cours de la faculté de médecine de Paris. où il prit le grade de docteur en 1856. I1 vint exercer la pratique de son art dans sa ville natale et devint médecin de l'hospice de Saint-Gaudens et inspecteur des eaux thermales. Ayant mamfeste son opposition au gouvernement de l'empire à l'occasion des élections de 1869, le docteur Camparan fut destitué de ses fonrtions officielles, qui lui furent rendues après la guerre. Conseiller géné. rai de la Haute-Garonne depuis 1871, il posa sa candidature républicaine à la députation dans la 2a circonarription do Saint-Gaudens, le'20 février tS75 et le 14 octobre 1877; mais il erhoua dans ces doux tentatives. Plus heureux en janvier 1879, il fut élu sénateur de la Haute-Garonne, et prit place à gauche. M. Camparan a voté l'expulsion des princes.

CAMPARDON, EMILE, littérateur français, né à Paris le 18 juillet 1834. Entre à l'Ecole des chartes en 1857, il est resté depuis attaché aux Archives, où il est devenu chef de la section législative et judiciaire. On lui doit diverses publications sur le XVIIIe siècle, dont il a emprunte le texte aux documents des Archives. Nous citerons Histoire du tribunal révolutionnaire de Paris, d'après les documents originaux, etc. (1861, 2 vol.); Ma- rie-Antoinette à la Conciergerie, pièces originales conaervées aux Archivea, etc. (1862); Marie-Antoinette et le procès du Collier (1863); Memoires de Frédéric II, avec M. E. Boutaric (1866); Madame de Pompadour et la cour de Louis XV (1867); Documents inédits sur J.-B. Poquelin Molière (1871); les Spectacles de la foire (1877); les Comediens du roi de la troupe française,, pendant les deux derniers siècles (1879), etc.

CAMPBELL-BANNERMAN, HENRY, homme politique anglais, né en 1836 à Stracathro, dans le Forfar- shire (Ecosse). Il rit ses études il l'université de Glasgow et il celle de Cambridge (collège de la Trinité), ou il reçut le diplûme de maitre es arts en 1861. Membre de la Chambre des communes pour le district de Stirling depuis décembre 1868, M. Campbell-Bannerman siège sur les bancs du parti libéral. Il a été secrétaire des finances au Ministère de la guerre de 1871 à 1874, fonctions qu'il reprit en 1880 en mai 1882, il fut nommé secrétaire de l'Amirauté. Dans le dernier cabinet libéral, formé sous la présidence de M. Gladstone le 4 février 1886, M. Campbell-Bannerman avait le portefeuille de secrétaire d'Etat à la Uuerre. Il a quitté le pouvoir avec ses collègues, le 21 juillet 1886. CAMPENON, JEAN-BAPTISTE MARIE EDOUARD, général et homme d Etat français, né le 4 mai 1819 à Tonnerre. Entré à Saint-Cyr en 1838, il en sortit dans l'état-major, devint lieutenant en 1843 et capitaine en 1848. Arrête au i décembre 1851, il fut expulse de France; il se rendit alors à Tunis, dont le bey le chargea de la réorganisation de son armée. Après avoir passé quelques années à cette ingrate besogne, il obtint de rentrer en France et fut reintegré dans l'armée. M. Campenon servit alors en Algérie; en 1859, il fit la campagne d'Italie et fut promu chef d'escadron pendant la campagne. Il fit ensuite la campagne de Chine (1860), dont il revint lieutenantcolonel. Au début de la guerre de 1870, M. Campenon était colonel depuis le 16 juillet: il fut nommé chef d'etat-major du geuéral Legrand, qui fut tué à ses côtés.

amphithéâtre de la Sorbonne. Il rpçut la grande médaille de fondateur de la Société géographique de Londres, le titre honorifique de do teur en droit civil de l'université d'Oxford et fut créé compagnon de l'ordre du Bain en 1876 la grande médaille d'or de la Société de geographie de Paru et les palmes d'officier de l'instruction publique, en t877; il reçut également, la même année, une médaille d'or du roi d'Italie, qui le créa en même temps officier de l'ordre de la Couronne, la grande médaille d'or de la Societé géographique portugaise, etc. Le commandant Cnmeron est membre de la plupart des sociétés géographiques de l'Europe. Il a publié Essai sur la tactique de la vapeur (1865); une traduction des Nouvellea bases de tactiqne navale. de l'amiral Butakow; A travera !'Afrique (1876); Notre grande route future (1880, 2 vol.).

Le colonel Camponon, grièvement blessé lui-même, rejoignait peu de jours après l'armée de Bazaine, s'enfermait dans Metz avec elle et était envoyé en Allemagne comme prisonnier après la capitulation do cette place, pour ne nous revenir qu'après la signature due la pux. Nommé chef d'Etat-major de la 3' division du 1-1 corps d'armée, il devint sous-chef de l'état-major génir,d dru même corps, fut promu général de brigade et chef du même état-major général en novembre 1875, général de division le 18 octobre 1879, et appelé au commandement de la 5- division d'infanterie de l'armée de Paris. Le général Campenon a été admis dans le cadre de réserve le 4 mai 1884.

Le 14 novembre 1881, le général Campenon acceptait le porteleuille de la Guerre dans le ministère formé par Gambetta, et qui donnait sa démission le 26 janvier 1882. Il avait refusé de faire partie du nouveau ministère et se tint à l'écart des deux ou trois combinaisons qui se succédèrent mais il accepta la succession du genéral Thibaudin dans le cabinet Ferry, le 10 octobre 1883. Il y fut remplacé par le général Lewal le 3 janvier 1885, ayant donné sa démission pour cause de différence d'opiuion avec le président du conseil, à propos des affaires du Tonkm. Il fit enfin partie du ministère pr'sidé par M. Henri Brisson, du 6 avril au 29 décembre 1885. M. le général Campenon a été élu sénateur inamovible le 8 décembre 1883. Il a, en cette qualité, vote l'expulsion des princes prétendants. — Chevalier de la Légion d'Itonneur depuis 1855, il a été promu successivement olficier en 1861, commandeur en 1872, grand officier en 1882 et grand'croix le 3 janvier 1885.

CANDOLLE (de), ALPHONSE LOUIS PIERRE PYRAMOS botaniste genevois, né à Paris le 27 octobre 1806. Il étudia à Genève les lettres, les sciences, puis le droit, et fut reçu docteur en droit en 1829. S'étant, en définitive, décidé pour la botanique, il devint le suppléant, puis le successeur de son père, le célèbre Augustiu de Candolle, mort en 1841, et fut pendant dix-huit ans professeur ù l'Académie de Genève et dire rieur du Jardin botanique. Il a été élu correspondant de l'Institut de France en 1851, et membre associé étranger en 1874, en remplacement de feu Agassiz. Les principaux ouvrages de M. de Candolle sont: Monographie des campanulées (1830); Introduction d l'étude de la botanique (2 vol. i834-35); Sur le Musée botanique de M. B. Delessert (1845); Note sur une pomme de terre du Mexique (I8U); Géogra- phie botanique raisonnée (2 vol. 1855); Lois de la nomenclature 6otanique (1867); Histoire des sciences et des savants (1872); Constitution dans le règne végétal de groupes physiologiques applicables à la géographie botanigue ancienne et moderne (f874), etc. Il a, en outre, publié une édition nouvelle de l'ouvrage de son père Théorie élémentaire de la botanique, et achevé son Prodrome systematis naturalis regni vegetabilis. -M. de Candolle, décoré de plusieurs ordres étrangers, est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1852.

CANNING, sir SAMUEL, ingénieur électricien anglaia, ingénieur en chef de la « Telegraph construction and maintenance Company » chargée en 1866 de l'immersion du câble atlantique, est né dans le comté de Wiltl e 21 juillet 1823. Son expérience relativement aux câble, télégraphiques sous-marins était aussi complète que possible lorsqu'il fut chargé de celui de 1886, car il s'etait occupé tant de leur construction que de leur submersion depuis la première tentative de ce genre qui eût été faite, c'est-à-dire depuis 1852, et avait pris une très grande part à toutes les expériences alant pour objet d'assurer ce moyen de communication rapide à travers les mers; aussi le succès de 1866 est-il dû, en grande partie, ù son energie et à son expérience consommée. Avec l'aide de M. ClifforJ il perfectionna l'armature extérieure du càble, ainsi que le système de l'appareil de devidement qui, installé à la proue du Great Eastern, déroulait peu à peu la « bobine » gi gantosque arrimée dans la cale du vaisseau monstre. Ces perfectionnements n'aidèrent pas peu à l'immersion du nouveau câble et à la pèche de celui qui avait été précédemment perdu dans l'abime.Sir Samuel fut créé chevalier en 1866, en recompense des services qu'il avait rendus dans cette occasion, et reçut, le i4 mars 1867, une medaille d'or de la Chambre de commerce américaine de Liverpool.

CANOVAS DEL CASTIL.LO (de), don ANTONIO, homme d'Etat espagnol, né en i8JO. Il fit ses débuta dans la politique sous les aupices de Rios Rosas et de Pacheco, comme rédacteur en chef du journal Patria, où il défendit les idées conservatrices. En t8.i4, il lut élu député par Malaga et continua depuis ù siéger aux Cortès. En 1856, il fut envoyé comme charge d'affaires à Rome, et rédigea le memorandum historique sur les relations de l'Espagne avec le Saint-Siège, qui servit de base au concordat. ll fut alors nommé successivement gouverneur de Cadix en 1857, directeur général do l'Administration en 1858, sous-secrétaire d'Etat an département de l'intérieur en 1861. En t864, la roine l'appela au ministère avec M. Alejandro Mon l'année suivante, O'Donnell lui con6ait le portefeuille des finances et des colonies, en quelle situation il eut l'honneur de rédiger le texte de la loi abolissant la traite des nègres. Peu de temps avant la révolution de 1868, il soutint, seul de son parti, les autres ayant déserté les Cortès, la nécessité d'inaugurer les principes liberaux; mais en face de la révolution victorieuse, il fut, par contre, le premier à arborer courageusem*nt le drapeau de la monarchie constitutionnelle, appuyé seulement par MM. José Etduayen et Bugallal et deux autres députes, en pleine assemblée constituante. Cette attitude loyale et courageuse augmenta l'estime que son parti professait déjà piur lui, et il en devint dès lors le chef reconnu. Réfugie à Paris près de la reine Isabelle, on se souvient que quelques jours avant la proclamation d'Alphonse XII comme roi d'Espagne, M. Canovas del Castillo quittait Paris assez ostensiblement, se rendaut en Espagne. Le nouveau roi le choisit pour son président du conseils et chef du cabi.

net (dérembre 1874). Il donnait sa démission en eopterotembre 1875, pour revenir au pouvoir au ccmmencement de décembre suivant. Ela député de. Malt id janvier 1876, il conserva le pouvoir jusque la fin de 1879, epoque à laquelle il y fut remplacé par le général Martinez Campos. Rappelé au commencement de 188f, il ne put se mainteuir au delà de quelques mois. Le 18 janv er 188t, Alphonse XII confiait de nouveau à M. Canovas del Castillo la mission de former un ministère conservateur qui devait durer jusqu'à sa mort; en cette circonstanre, M. Canovas lui-même reconnut la nécessité d'un ministère libéral, et M. Sagasta fut appelé en conséquenre à former le cabinet actuel (juillet 1886). Elu présidcut de la Chambre le 27 décembre 1885, il conserva le fauteuil jusqu'aux élections qui curent lieu en mai IS86. M. Canovas del Castillo est l'auteur do nombreux ouvrages de morale et de polilique et d'une Histoire de la maison d'Autriche très estimee; il est membre de l'Académie de Madrid; décoré d'un grand nombre d'ordres étrangers, il est notamment grand croix de la Légion d'honneur. Alphonse XII lui avait conféré, en 1876, l'ordre de la Toison d'or.

CANROBERT, FRANÇOIS CERTAIN, maréchal de Franre, sénateur, fils d'un ancien officier de l'armée de Condé, est né le 7 juin 1809, à Saint-Cèré (Lot). Entré à l'Ecole de Saint-Cyr en 1826, il en sortit en 1828 comme souslieutenant d'infanterie et devint lieutenant en 1832; en 1835, il suivait son régiment, le 47' de ligne, en Algérie, où il prit part à plusieurs affaires importantes, notamment à celle de Tlemcen devint capitaine en 1837 et reçut en cette qualité sa première blessure sur la brèche, à l'as.saut de Constantine (13 ortobie). Il fut décoré de la Légion d'honneur. Rentré en France en 1839, il retourna en Algérie en 1841, avec le 6e bataillon de chasseurs à pied, se signala de nouveau dans les diverses aflaires où il fut employé, devint chef de bataillon, placé à la tète du 5e bataillon de chasseurs, en 1842, lieutenant-colonel en J845, colonel le 2 novembre i847, et placé on cette qualité à la téte du 3' léger, puis successivement du 2e de ligne, du Y· régiment de la légion étrangère et du 3' zouaves. Au nombre des faits d'armes accomplis parle colonel Canrobert, nous citerons la prise do Zaatcha, où il fut un des premiers à l'assaut et fut, en récompense, promu commandeur de la Légion d'honneur (10 décembre 1840). Rentré en France au commencement de 1850. il fut nommé général de brigade (13 janvier), aide do camp du prince-président et reçut un commandement dans la division de Paris. On sait quelle part il prit à la répression qui suivit le coup d'Etat du 2 décembre 1851, ot dont les boulevards Montmartre et Poissonnière ont gardé le souvenir. Nous n'insisterons pas sur ces « hauts faits » de nature particulière, dont le maréchal Canrobert a sans doute reconnu, depuis long temps, l'inutilité pour son avancement, sans parler du tort qu'ils ont fait à sa gloire. Peu après il était envoyé dans les départements, comme commissaire extraordinaire, investi des pouvoirs les plus étendus, pour étudier, dit un do ses biographes, la situation politique. M. Canrobert fut promu général do division le 14 janvier 1853, et peu après détaché an ramp de Saint-Omer, où la déclaration do guerre à la Russie le trouva. Appelé au commandement de la 1re division d'infanterie de l'armée d Orient, il s'embarqua en mars 1854, prit part à la bataille de l'Alma, où il fut blesse et au succès de laquelleil il contribua beaucoup, etrecevait du maréchal Saint-Arnaud ù peu près moribond, le 26 septembre, le commandement en chef de l'armée, conformément aux recommandations formelles contenues dans une lettre de l'empereur, reçue quelques jours plus tôt par le maréchal. Quoique commandant en chef, le général Canrobert prit encore une art personnelle très active à la bataille d'Inkermann (5 novembre); il y fut de nouveau blessé, mais légere- ment, et eut un cheval tué sous lui pendant qu'il conduisait la charge irrésistible de ses zouaves. Quelques semaines plus tôt, il avait rait commencer les travaux de eiègo devant Sebastopol, cet inextricable réseau de tranchées qui devait amener l'investissem*nt complet de cette place, dont une tentative infructueuse lui avait démontré l'impossibilité de s'emparer par un coup d'audace. De pareils travaux, entrepris dans une saison et sous un climat aussi meurtriers, où les laibles et les lambinsgelaient sur pied, dans l'acception absolument littérale du mot, s'executaient sans murmures, avec entrain même; car 10 général en chef (ceci étonnera peut-être ceux qui no le connaissent que par les exploits de sa brigade à Paris, le 4 décembre 1851) était un des généraux les plus humains de l'armée; sa sollicitude pour le soldat était incessante, et les travai leurs des tranchées en recevaient tous les jours dca preuves palpables, sans lesquelles il leur eût eté impossible de poursuivre leur pénible besogne il fut distribué à cette époque, aux soldats de l'armée d'Orient astreints à des travaux extr ordinaires, jusqu'à cinq quarts de vin et deux quarts d'eau-de-vie par homme et par jour. Ce supplément au maigre ordinaire des camps, qui se composait généralement alors do biscuit et de viande ou de lard salés, avec absence totale de légumes, excepté le rix, ne sera peut-être pas apprécié à sa juste valeur par ceux que leurs mmurs paisibles et casanièrce n'ont jamais éloignés du boulanger et de la verdurière, mais il l'était singulièrement du soldat; aussi l'armée entière se montra-t-elle désolée lorsque. par suite d'un désaccord avec lord Raghm, commandant l'armée anglaise, à propos d'un plan d'attaque qu'il avait conçu et voulait exécuter, le général Canrobert remit au général Pélis:icr, le 1fi mal 1855, le commandement de 1 armée, avec tout ce qu'il fallait pour devenir promptement et presque aisément duc de blalnkoff, et reprit simplement le eommandement de son corps d'armée, qu'il conserva encore pomlant deux mois. Rentré en France au mois d'août suivant, il fut envoyé en mission en Suède et en Danemark, et reçut le bâton de maréchal le 18 mars 1856. Sénateur de droite, le maréchal se prononça, en 1861, Conlre le maintien de la puissance temporelle des papes.-

Commandant supérieur des divisions de l'Est en 1858,le maréchal Canrobert fut appelé, en 1859, au commandement du 3' corps de l'armée des Alpes. En cette qualité, il rontribua au succès de la bataille aventureuse de Magenta et surtout à relui de la bataille de Solférino. Nemmé, en juin 1862, au commandement du camp de Châlons, il remplaçait, au mois d'octobre suivant, le maréchal Castellane à la tète de l'armée de Lyon (4e corps) et était nommé commandant de l'armée de Paris (1er corps) en 1865. Au début de la guerre de 1870-71 il occupait encore ce poste. Appelé au commandement des troupes de ligne et de garde mobile réunies au camp de Ch&lons, il y fut reçu d'une façon si peu sympathique par ces dernières, composées presque entièrement de jeunes gens de Paris, qu'il dut abandonner ce commandement. II fut alors placé a la tête du 6' corps d'armée et prit part, avec les corps du maréchal Mac-Mahon et du général de Failly, à la désastreuse affaire de Wœrth, après laquelle, placé sous les ordres de Bazaine, il assista aux combats livrés autour de Metz; forcé bientôt de s'enfermer dans cette place, il fut, après la capitulation, emmené prisonnier en Allemagne. De retour en France, il vint se mettre à la dispositisn de M. Thiers, chef du gouvernement, qui l'accueillit avec faveur, mais ne lui donna pas de commandement. — Après avoir décliné l'offre d'une candidature à l'Assemblée nationale en 1874, dans la Gironde, et en 1875 dans le Lot, le maréchal Canrobert consentit à se laisser porter dans le département du Lot, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876. par le parti de l'Appel au peuple et fut élu, au deuxième tour de scrutin seulement, par 212 voix sur 385 électeurs. Au premier renouvellement triennal (5 janvier 1879), le maréchal Canrobert ne fut pas réélu; mais il fut élu dans la Charente, avec le général de Brémond d'Ars, au deuxième renouvellement partiel du Sénat, le 25 janvier 1885.

Le maréchal Canrobert est grand'croix de la Légion d'honneur depuis 1855, chevalier grand'croix honoraire de l'ordre du Bain, etc.

CANTAGREL, FRARÇOIS JEAN FÉLIX, publiciste et homme politique français, né à Amboise le 27 juin 1810, fit ses études à Paris, où il fut reçut avocat, et devint collaborateur de l'Artiste. Devenu l'un des adeptes de la doctrine phalanstérienne, il fut ensuite attaché à la Phalange, puis à la Démocratie pacifique, où il était encore lorsqu éclata la révolution de février. Elu représentant du département de Loir-et-Cher en i849, M. Cantagrel prit place sur les bancs de la Montagne et fit partie des quarante représentants poursuivis pour participation à l'attentat du 13 juin. Mais il put échapper aux conséquences de ces poursuites en se réfugiant en Belgique, puis en Suisse, où il devint rédacteur en chef d'un jonrnal, et rentra après l'amnistie. Candidat dans la première circonscription de Loir-et-Cher et dans la septième circonscription de la Seine aux élections générales de 1863, il échoua dans ces deux collèges. Aux élections générales de 1869, il posa de nouveau sa candidature à la fois dans le département de Loir-et-Cher et dans la septième circonscription de Paris, mais toujours sans succès à Paris, il se désista avant le second tour, en faveur de M. H. Rorhefort, resté seul concurrent de Jules Favre, et qui échoua à son tour. M. Cantagrel, élu conseiller municipal de Paris, le 30 juillet 1871. pour le quartier de la Chapelle, puis vice-président de cette assemblee, a été réélu le 29 novembre 1874. Aux élections complémentaires du 9 avril 1876, il fut élu député du XIIIe arrondissem*nt de Paris, au scrutin de ballottage, et prit place à l'extrême-gauche. Il a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 par le même collège, et élu député de la Seine au scrutin du 18 octobre 1885, comme radical et socialiste. M. Cantngrel a voté l'expulsion totale des princes.

On a de M. Cantagrel divers ouvrages: le Fou du Palais-Royal (1841), dialogue en faveur de la doctrine fourieriste, publié aux frais de l'Ecole sociétaire; une Etude aur les colonies agricoles de Mettray et d'Ostwald (1842); De la nécessité d'un nouveau dogme, et Considérations sur quelques dogmes considérés comme essentiels ('858), publié en Belgique; De l'élection oéridigue (1874), et diveres brochures d'actualité.

CANTU, CESARE, historien italien, né le 5 septembre 1805 à Brivio (province de Milan). Il fit ses études au collège de Sondrio, dans la Valteline, et il y devint professeur de littérature en 1824. Il se rendit ensuite à Côme après avoir résidé pendant quelque temps dans cette ville, il alla s'établir à Milan, où il publia, en 1832, ses Raggionamenti sulla Storia lombnrda del secolo XVIII (Considérations sur l'histoire lombarde au XVIIIe siècle), qui lui valut, de la part de la justice autrichienne, trois ans d'emprisonnement, pour excitation ù la haine du gouvernement. Pendant les tristes loisirs de sa captivité. il écrivit un roman historique: Marghe- rita Pusterla (1835), ouvrage d'une véritable valeur et qui a été comparé aux Fiancés I Promessi Sposi) de Manzoni. On lui doit, en outre, des hymnes patrioticoreligicux un poème patriotique: Algiso, ou la ligue Lombarde et des Lectures pour la jeunesse (Lotture giovanelli), qui eurent en Italie un grand nombre d'éditions, et furent traduites ou imitées dans plusieurs langues; puis: Sloria universale (1843-49, 19 vol. in-8°), ouvrage considérable, traduit dans toutes les langues européennes; Histoire de la littérature italienne (1851J; Histoire de.s cent dernières années (1852); Histoire des Italiens (1859); la Réforme en Italie et les Précurseurs (1867); Milan, Histoire du peuple et pour le peuple (Milano, Storia del Popolo e pel Popolo, 1871) Italiani illaslri ritralti (1873, vol.2; Chronique historique de l'indépendance italienne (Cronistoria della independanza italiana, 3 vol., 1873-i7); Comento storico ai « Promessi sposi » di Alessandro Manzoni. o la Lom6ardia nel secolo XVII (1874); Donato ed Ercole Siloa, conli di Biandrale, ceuni biografici, avec M. C. Rovida (1876) Caratteri ilorici (188'), etc.

Son ouvrage capital est resté, toutefois, l'Histoire univ erselle. L'auteur y cherche à déprécier le mouvement philosophique du xvm' siècle. Il est de l'école qui mettnit l'espoir de l'Italie dans la papauté, aussi est-il l'historien privilégié de ceux que nous appelons en France les ultramontains. Il fut, par exception, autorisé d assister aux séances du Concile œcuménique de 1869, en qualité, d'historiographe. La même année, il avait été élu cor- respondant de l'Institut de France (Académie des sciences morales et politiques, section d'histoire générale et philosophique).

CANZIO-GARIBALDI, STEFANO, patriote italien, né à Gènes en .janvier 1837. Il était employé de commerce lorsqu'éclata la guerre de 1859; n'écoutant que la voix du patriotisme, il organisa la phalange génoise. dont il prit le commandement et qu'il plaça sous les ordres de Garibaldi. Toujours à la tète de sa phalange, le major Canzio prit part à de nombreux combats, principarlement des combats d'avant-poste. L'année suivante, il faisait partie des Mille de Garibaldi, qui s'emparèrent de la Sicile, et il fut grièvement blessé à l'assaut de Palerme. Après l'annexion définitive du royaume de Naples au Piémont, M. Canzio accompagna son chef dans sa retraite de Caprera, où il épousait son héroïque fille, Teresita, le 25 mai 1 861 M. Cnazio, devenu géneral garibaldien, refusa constamment, comme un vrai et sincère patriote, les offres qui lui furent faites à diverses reprises d'un grade élevé dans l'armée italienne.

En juin 1883, le général Canzio est venu 4 Paris. où il assista, le 17, à un grand meeting organisé au Cirque-d'Hiver à l'occasion de l'anniversaire de Garibaldi le lendemain, les députés de Paris lui offraient un déjeuner à l'Hôtel conlinental Enfin, le 20 juin, le général Canzio était reçu solennellement par le Conseil municipal de Paris en aénace il venait lui remettre l'epée d'honneur jadis décernée à La Tour-d'Auvergne, premier grenadier de France, par les consuls de la Republique, laquelle avait appartenu en dernier lieu à Garibaldi. CAPEL (Monsignor), THOMAS JOHN, prélat catholique anglais, né le 28 ortobre 1836. Elevé par un precepteur qui prit soin de son éducation pendant six années, il devint co-fondateur et vice-principal du Collège normal de Sainte-Marie, à Hammersmith, en 1854, etfut ordonné prêtre par le cardinal Wiseman dans l'automne de 1860. Peu après son ordination, l'état de sa santé l'obligeant à résider momentanément sous un climat méridional, il s'installa à Pau, et y fonda la Mission catholique anglaise, dont il fut nommé officiellement aumônier. Sa santé rétablie, il retourna à Londres où il se fit une grande réputation comme prédicateur. Il fit entre temps plusieurs voyages à Rome. et, sur l'invitation expresse du souverain pontife, y donna des s'ries de sermons en anglais. Pendant sa cure à Pau, M. Capel avait été nommé camérier privc du papo Pie IX (1868), et après son retour en Angleterre, prélat domestique (1873). En février 1873, il fondait l'Ecole publique catholique de Kensington. Il a été nommé recteur de l'Erole des Hautes études de Kensington, noyau de l'Université catholique anglaise, en 1874, par le suffrage unanime de tous les évoques cntholiques romains du pays, et conserva cette position jusqu'en 1878. — Monsignor Capel passait pour avoir pris la résolution de ne rien publier avant sa quarantième année révolue. Mais la brochure publiée par M. Gladstone en novembre t874, contre les décrets du Vatican, Io fit sortir de sa réserve pour y répondre sans perdre de temps par une autre brochure: A Reply to the Right Hon W. E. Gladstone's Political Expostulation (1874). Un passage de cet ouvrage donna lieu ensuite à une polémique animee, dans les colonnes du Times, entre M. Capel et le chanoine Liddon, de l'Eglise d'Angleterre.

CAPOUL, JOSEPH AMÉDÉE VICTOR, chanteur français, né à Toulouse le 27 février 1839. Admis au Conservatoire à vingt ans, il y remportait deux seconde prix, chant et opera comique, en 1860 et le premier prix d'opéra comique en 1861. M. Capoul débuta l'année mémo à l'Opéra-Comique, dans le Chalet et la Fille du régiment, y tint modestement quelques autres rôles, et se révéla pour ainsi dire tout d'un coup dans le Premier jour de bonheur d'Auber (février 1868). Ce succès fut décisif, car il lui valut une très brillante situation et le mit à la mode, dans la plus large acception du mot, M Capoul n'étant pas moins bien doué sous le rapport de la beauté physique que sous celui de la voix et de l'art de s'en servir. Ses succès parisiens ne lui suffirent bientôt plus, et il accepta divers engagements à l'étranfer, en Angleterre et aux Etats-Unis notamment, où il fit des tournées triomphales. Il reparut à l'Opera-Comique dans Maria, en 1873 puis à la Gaité devenue Théâtre-Lyrique, dans Paul et Virginie (1977), qui lui rendit sa vieille réputation, qu'il avait pu croire un instant compromise. En 1878, il forma une troupe, avec laquelle il joua, à l'ancien Théâtre-Italien, les Amants de Vérone Il joua ensuite à la Renaissance (188Q), et fit par intermittences de nouvelles tournées fructueuses ù l'étranger.

CARAYON-LATOUR (de), JOSEPH, agriculteur et homme politique français, né a Bordeaux le 10 août 1824. Au début de la guerre de 1870-71, il fut nommé chef d'un bataillon des mobiles de la Gironde, avec lequel il fit la campagne de l'Est. Nommé lieutenant-colonel après la bataille de Nuits et chevalier de la Légion d'honneur pour sa belle conduite à cette affaire, il fut oblige, après la défaite du général Bourbaki, de se réfugier pn Suisse avec ses troupes. De retour en France après la signature des préliminaires de paix, M. de Carayon-Latour fut élu représentant de la Gironde à l'Assemblée nationale le 8 lévrier 1871, et prit place sur les bancs de fextrèmedroite. Ce fut lui qui, dans la discussion des marches de Lyon, qui offrait une si belle occasion de critiquer l'administration de M. Challemel-Lacour, alors préfet du Rhône, attribua à celui-ci cette dépêche laconique à des

plaintes formulées contre les mobiles « Fusillez-moi tous ces gens-là » (1er février 1873), accusation dont aucune preuve ne put être fournie d'ailleurs. Vers la fin de décembre 1874, M. de Carayon-Latour se rendit à Frohsdorff pour porter au comte de Chambord les .hommages des légitimistes français à l'occasion du jour de l'an, tandis que ceux-ci avaient à Paris de fréquentes conférences pour arriver à une entente relativement à la restauration de la monarchie légitime; mais la reprise des travaux de l'Assemblée (4 janvier 1875) et le message du maréchalprésident (6 janvier), lui demandant de s'occuper sans retard do l'organisation des pouvoirs publics, vinrent mettre une fois de plus un terme à ces intrigues. Aux élections générales du 20 février 1876, M. de Carayon-Latour, élu en 1871 en tête d'une liste de quatorze représentants, posa sa candidature dans la 4* circonscription de Bordeaux et échoua contre le candidat républicain, M. le comte de Lur.Saluces. Il échoua de nouveau et contre le même roncurrent, aux élections du 14 octobre 1877. Mais il fut élu sénateur inamovible, en remplacement du général d'Aurelle de Paladines, décédé, le i9 février 1878. CARDWELL (vicomte), EDWARD CARDWELL, homme d'Etat anglais, fils d'un négociant de Liverpool, est né en 1813. a fait ses études à Winchester, puis au collège de Balliol, à Oxford, et s'est fait rece'oir au barreau en 1838; mais, préférant la carrière parlementaire à la carrière 1 gale, il entra an parlement en 1842, comme représentant du bourg de cl*theroe. Ayant appuyé la politique financière de sir Robert Peel (1845-1846), pendant cette législature, il fut réélu par Liverpool en 1847, mais échoua aux élections générales de juillet 1852. En décembre suivant, toutefois, il fut renvoyé à la Chambre des communes par la cité d'Oxford. Battu de nouveau aux élections de mars 1857, une élection partielle de juillet suivant lui rendit de nouveau son siège, et il no cessa plus de représenter Oxford à la Chambre des communes jusqu'à son élévation à la pairie. Secrétaire du trésor en 1845-1846, il fut ministre du commerce sous l'administration de lord Aberdeen, et y signala son passage par quelques reformes utiles. Quoique membre du parti de sir Robert Peel (Peelite party), M. Cardwell accepta le poste de secrétaire principal pour l'Irlande sous lord Palmerston, à son retour aux affaires en 1859, et fut chancelier du duché de Lancastre de 1861 à époque à laquelle il succéda au due de Newcastle comme serrétaire d'Etat pour les colonies. Il tint ce même portefeuille sous l'administration du comte Russell et se retira enfin avec ses collègues en 1866. En décembre 1868, lors de la formation du cabinet Gladstone, il reçut le portefeuille de la guerre et entra dans la commission du Conseil pour l'éducation. — Lors de la défaite du parti libéral et de la chute du ministère dont il faisait partie (février 1874), M. Cardwell fut élevé à la pairie sous le titre de vicomte Cardwell. Lord Cardwoll est un des exécuteurs testamentaires littéraires de Robert Peel, dont il publia les Mémoires (1856, 2 vol.) avec le comte Stanhope. Comme ministre de la guerre, lord Carwell a apporté d'importantes améliorations dans l'organisation de l'armée britannique c'est à lui notamment qu'on doit l'adoption du service réduit et l'abolition de l'achat des grades. CARLE, GASTON, journaliste et homme politique français, né à Laon le mars 1843. Il fit son droit à Paris, suivant simultanément les cours de la faculté de médecine et ceux de la faculté des sciences, et prit le grade de licencié es sciences. Il collaborait en même temps aux journaux de l'opposition avancée, et un article dans le Peuple de Jules Vallès le fit condamner à la prison. Au début de la guerre, M. G. Carle s'engagea dans un régiment de ligne il fit partie de l'armce de l'Est et devint sous-lieutenant. Son engagement étant conditionnel, c'est-à-dire contracté pour la durée de la guerre seulement, il quitta l'armée au commencement de 187! et reprit sa carriere de journaliste. Il collabora à l'Evénement, au Courrier de France, puis fonda le Bulletin des Conaeils municipaux. En décembre ig76, il fut nommé sousprefet de Lectoure; mais il fut révoqué après l'acte du 16 mai 1877 et alla fonder à Rennes le journal républi. cain le Petit Breton. Revenu à Paris en novembre suivant, il fut nommé secrétaire de la commission parlementaire d'enquête sur les élections du 14 octobre; puis il entra au journal le Temps, dont il devint secret lire de la rédaction; il prit enfin la direction du journal la Paim en mai 1879. Aux élections municipales complémentaices de Paris, du 31 janvier 1886, M. Gaston Carle posa sa candidature dans le 5- arrondissem*nt et fut élu au second tour, en remplacement de M. A. ltcy, élu député.

CARLEN (dame), EMILIA SCHMIDT, roman ière suédoise, née à Stockholm en 1810. Mariée d'abord avec un musicien nommé Flyggare, elle fut bientôt forcée de rompre cette union malencontreuse et, une fois divorcée, épousa M. Carlen, avocat, connu également comme poète et romancier. Son premier livre, Waldemar Klein, fut publié en 1838, et en 1851, elle avait déjà publié son vingt-deuxième outrage, non pas son vingt-deuxième volume, car son Gustave Lindorm, publié en 1839, ne compte pas moins de trois volumes. Mme Carlen est un des écrivains les plus féconds et les plus populaires de la Suède. Amenée à écrire par la nécessité de pourvoir aux besoins de sa famille, il lui arrive de mettre en scène des pauvres gens trop souvent, nu gré des délicats, et les tableaux misérables ne manquent pas dans ses ouvrages; mais nous ne croyons pas que se soient là de bien grands défauts. Beaucoup de ses ouvrages ont éte traduits en anglais et en allemand, quelques-uns en français, notamment le Fidéicommis, publie à Stockholm en 1844, et Un an de mariage (1846). Nous citerons au hasard, parmi les autres ouvrages de Mme Carlen les Frères de lait, le Garçon de porte, Une nuit sur le lac Bullar, la Tour de la Pucelle, l'Hérofne de roman, le Tuteur, la Rose de Thistelœm, Una femme capricieuse, le Droit d'aînesse, Alma ou la Fiancée de l'Omberg, Ivar ou l'Enfant de Skjut, Un brillant

parti, Un nom, Marie Louise, le Gobelet magique, Dans six semaines, Jean, les Evénements de l'ânnée, le Stratagème d'amour etc., etc. La plupart des ouvrages de Mme Carlen ont été traduits en allemand et surtout en anglais, quelques-uns l'ont également été en français.

CARLINGFORD (baron), CHICHESTER SAMUEL PARKINSON FORTESCUE, pair d'Angleterre, né le 18 janvier 1823 dans le comté de Louth (Irlande), a fait ses études à Eton et à l'église du Christ, à Oxford. où il reçut son diplôme de maitre ès arts en 1847. Il entra an Parlement aux élections générales de 1847 pour l'un des collèges du comté de Louth, qu'il y représenta jusqu'aux élections générales de février 1874, où il fut battu. Entré au Trésor sous l'administration de lord Aberdeen il fut sous-secrétaire d'Etat pour les colonies en 1857-58, puis de 1859 à 1865. Dans cette dernière année, il fut fait chef-secrétaire pour l'Irlande, poste qu'il conserva jusqu'en juin 1866. A la formation du cabinet Gladstone, il le reprit et le quitta de nouveau en 1870 pour prendre le portefeuille du commerce. Avant de se retirer, en février 1874, M. Gladstone recommanda M. Chichester Fortescue à la reino pour l'obtention d'une pairie; et il fut, en conséquence, créé baron Carlingford. Après le retour de son parti an pouvoir, lord Carlingford fut appelé à remplacer le dur d'Argvll, démissionnaire, comme Pord du Sceau privé (avril 1881). Il fut nommé lord-président du Conseil privé, en remplacement du comte Spcn-er, le 19 mars 1883, et quitta le pouvoir avec ses amis en juin 1885.

Lord Carlingford est lord-lieutenant du comté d'Essex, magistrat et député-lieatenant du comté de Louth, et magistrat du Somerset. Il est aussi membre de la Commission des manuscrits historiques, et a été créé chevalier de l'ordre de Saint-Patrick d'Irlande en février 188S. CARLOS (don), duc de Madrid, CARLOS MARIA-DELOS-DOLORES JUAN ISIDRO JOSE FRANCISCO QUIRINO ANTONIO MIGUEL GABRIEL RAFAEL DE BOURBON, né le 30 mars 1848 à Laybach (Autriche). Son père, Don Juan, était frère de don Carlos, connu des Carlistes, qui persistent à d mner à son neveu le titre de Charles VII, sous celui de Charles VI, et du reste du monde sous celui, plus humble, de comte de Montemolin, et dont les prétentions au trône d'Espagne armèrent ses partisans en 1848, 1855 et 1860. Mort sans héritiers (13 janvier 1861), le comte de Montemolin transmit ses « droits » à son frère, qui les rétrocéda de son vivant, par convention en date du 3 octobre 1868, à son fils aîné, lequel fait l'objet de la présente notice. Don Carlos, élevé en Autriche, s'est marié le 4 février 1867, dans la chapelle du château de Prohsdorif, avec la princesse Marguerite de Bourbon, fille du feu duc de Parme. Ferdinand Charles III, et de Mademoiselle de France, duch*esse de Parme, sœur du comte de Chambord. Aussitôt après l'abdication de son père en sa faveur, don Carlos adressa à ses principaux partisans une lettre-circulaire les convoquant individuellement à se réunir en conseil, à Londres, sous sa présidence. A l'issue de c- conseil, il publia, sous forme de lettre adressée à son frère, don Alphonse (Voyez ce nom), un manileste dont les termes avaient été discutésavecgrand soin; puis, il notifia aux cabinets européens la renonciation de don Juan à ses droits au trône d'Espagne. Dès lors, la levée de boucliers était résolue; mais il y a loin de la coupe aux lèvres, de la parole à l'action, et l'étendard rarliste ne fut arboré en Espaene, et encore assez timidement, que le 21 avril 1872. Le 16 juillet suivant, don Carlos, dont les partisans devaient encore être bien longtemps sans npercevoir le béret, lance une proclamation aux habitants de la Catalogne, de l'Aragon et de Valence, les invitant à s'armer pour sa cause et leur promettant, en retour, de leur rendre leurs anciennes libertés. En décembre, le jeune frère de don Carlos, don Alphonse, prenait le commandement des bandes de la Catalogne qui avaient répondu à cet appel. Le 15 juillet 1873, don Carlos entrait à son tour en Espagne, ayant soin d'annoncer que c'était simplement dans le but do sauver le pays. Depuis cette époque l'insurrection fut poussée avec une vigueur incontestable qui aemblait s'accroitre de jour en jour, malgré les efforts du gouvernement de Madrid, quel qu'il fût, pour la vaincre. Après l'avènement d'Alphonse XII au tronc si passionnément convoité, don Carlos adressa indirectement une proclamation à « son cousin Alphonse » pour lui manifester le rhagrin que lui causait son attitude dans cette affaire, où, avec linexpérience de son âge, il consentait à se faire l'instrument des mêmes hommes qui l'avaient chassé avec sa mère quelques années plus tôt, en abreuvant d'outrages l'un et l'antre. 11 ajoutait qu'il ne voulait pas protester autrement, si ce n'est par la voix du canon, rappelant ses victoires plus nombreuses qu'importantes, et affirmant sa confiance dans la saintn mission qu'il avait entreprise, et dont le but principal n'était pas tant de ceindre la couronne que d'en finir avec la révolution et l'impiété (6 janvier 1875). Alphonse XII répondit à ce verbiage par de nouveaux efforts, à ce qu'il semble mieux entendus que ceux qui avaient été tentés jusque-là contre « son cousin Carlos » et ses partisans. Il s'en fallait toutefois d'une année encore que l'insurrection fàt vaincue définitivement. Cette année, don Carlos eut bien peu de difficulté à compter ses victoires ses défaites, au contraire, furent nombreuses et répétées; la désaffection tant de fois signalée, à tort sans doute, s'empara de ses soldats et de leurs officiers; et il dut faire arrêter, juger et condamner plusieurs généraux, coupables surtout, du moins en apparence, de s'être fait battre. Enfin, Tnlosa, le dernier refuge des carlistes tombait an pouvoir des Alphonsistes (février 1876), et ses d'fenseurs fuyaient en désordre se réfugrant sur le territoire français. Qu'était devenu don Carlos, dans la bagarre? Il était entré en Espagne le dernier, mais il en est vraisemblablement sorti un des premiers. On sut peu après qu'il s'étiit réfugié à Londres. Les journaux annoncèrent bientôt que le prétendant s'était embarqué pour l'Amérique. Des

doutes s'élevèrent; mais la nouvelle de son debarquement les leva bientôt (juin 1876). On lui prêta alors de. projets sur le Mexique, trop peu raisonnables pour qu'il fût possible d'y accorder grande créance. En tout cas, la réalisation de ses projets directs sur l'Espagne est ajournée à longue échéance.

Don Cirlos est revenu depuis en Europe. Il paraît avoir eu l'intention de Axer sa résidence à Paris. Mais ses intrigues avec les partisans du comte de Chambord le Hrent expulser du territoire français, en juillet 1881. La mort du roi Alphonse XII (25 novembre 1885) fut pour don Carlos une nouvelle occasion de manifester ses sentiments et ses espérances à laquelle il ne manqua pas, mais ce fut une manifestation vaine et qui ne souleva que de faibles échos. Il recommença, avec aussi peu de succès, à la naissance et à la proclamation d'Alphonse XIII, disant dans son manifeste d'alors (5 mai 1886), protester contre « l'usurpation qui eut lieu à la mort de Ferdinand VII et allait être confirmée par la pro lamation comme roi d'Espagne du fils de mon cousin Alphonse »; réitérer sa « terme et inaltérable résolution de maintenir, avec l'aide de Dieu, tous mes droits et de ne mo prêter jamais à aucune espèce de renonciation ou de compromis assurant que « ces droits ne sont pis moins foulés aux pieds et violés par la présente sur le trône d'un prince ou d'une princesse, instrument inconscient de la Révolution, que par la proclamation de la République »; déclarant enfin que « pour assurer ces droits de la manière la plus effi -a-e, je suivrai toujours, sans hésitation, la voie et emploierai les moyens que m'indique mon devoir»; et terminant par ces paroles solennelles adressées à ses sujets: « Jusqu'à mon dernier soupir, la vie de votre roi légitime vous appartient entièrement»! — C'est tout. Au commencement d'août 1886, toutefois, les feuilles carlistes nous apprenaient que don Carlos autorisait ses partisans à prendre ptrt aux élections d'octobre pour les conseils provin iaux, ce qui ressemble fort à un a compromis ».

De son mariage avec la prinressa Marguerite, don Carlos a en cinq enfants: l'infante Blanca, née le 7 septembre 1868; l'infant don Jaime, prince des Asturies, né le 27 juin 1870; l'infante Elvira, née le 28 juillet 1871; l'infante Béatrice, née le 21 mars 1874 et l'infante Alice, née le 2!' juin 1876.

CARNARVON (comte de), HENRY HowARo MOLYNEUX HERBERT, pair d'Angleterre, né à Londres le 24 juin 1831 fit ses études à Eton, puis à l'église du Christ, à Oxford. Lord Carnarwon, qui représente une des branches cadettes de la noble maison des Pembroke, succéda au titre de son père, troisième comte de Carnarvon, à la mort de celui-ci, en 1849, c'est-à-dire pendant sa minorité. Peu après son entrée à la chambre des lord, il prononça son maiden speech (premier discours) et reçut, a cette occasion, les compliments les plus chaleureux de lord Derby. Lord Carnarvon a publié quelques discours sur des questions d'histoire et d'archéologie, et est, en outre, l'auteur d'un petit ouvrage fort bien fait sur les Druses du Mont Liban, qu'il publia en 1860, au retour d'un voyage en Orient. Il a été sous-secrétaire d'Etat des colonies sous la seconde administration de lord Derby (1858-59), et secrétaire d'Etat au même département sous la troisième (1866-67). 11 donna sa démission de ce poste le 2 mars 1867, pour cause de dissentiment avec ses collègues à propos de la présentation des projets de réforme électorale. A la formation du nouveau cabinet Derby-Disraéli, en février 1874, lord Carnarvon accepta pour la seconde fois le portefeuille des colonies mais il donna sa démission, de nouveau pour cause de dissentiment, le 24 janvier 1878, à raison de l'entrée dans les Dardanelles de la flotte britannique. Il n'a pas fait partie de la combinaison arrivée au pouvoir avec lord Salisbury, le 18 juin 1885 ni du ministère conservateur du 2 août 1886.

Lord Carnarvon a édité, en 1869, un ouvrage de son père: Souvenirs d'Ath,nes et de la Morée, extraits d'un journal de voyages en Grèce pendant l'année 1839, par le feu comte de Carnarvon. Il est auteur de divers ouvrages, outre celui cité plus haut. Nous citerons: Archéologie du Berkshire (1859); une préface annotée au Rapaort sur la discipline des prisonv (1864); une traduction de l'Agamemnon d'Eschyle (1879). Il a aussi édité les Hérésies dei Gnostiques du premier et du second siècles, de H. L. Mansell, doyen de Saint-Paul, ouvrage précédé d'une Esquisse de la vie, de l'œuvre et du caractère de l'auteur (1875). Député-lieutenant et magistrat du Hampshire, lord Carnarvon a été élu grand maitre des francs-maçons d'Angleterre en 1875; il a été élu président de la Société des antiquaires en 1878 et membre de la Commission des manuscrits historiques en 1883. CARNÉ (marquis de), HENRI JEAN-BAPTISTE ANTOINE, homme politique français, né le 17 janvier 1834 à Sévignac (Côtes-du-Nord). Conseiller général des Côtes -duNord pour le canton de Brooms, où il possède de grandes propriétés, M. le marquis de Carné fut élu sénateur de ce département à l'élection complémentaire du octobre 1880. Il a été réélu, en tète de la liste monarchique, au renouvellement partiel du 25 janvier 1885. M. de Carné. siège à l'extrême droite du Sénat. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

CARNÉ (comte de), JULES, littérateur français, né à Mériel (Seine-et-Oise), le 2 juillet 1835, neveu de l'aradémicien Louis Marcein, comte de Carné, mort en 1876. M. Julea de Carné, sous son propre nom ou sous divers pseudonymes, dont le plus connu est celui de J. DE CÉNAR (anagramme de Carné), a coliaboré de bonne heure à divers journaux l'ttéraires de Paris et de la province, et a publie Pécheurs et Pécheresses (1862); un Homme chauve (1863); Cœur et Sens (1868), recueil de nouvelles Charlotte Duval, roman (1874); Marguerite de Keradec (1876), etc.

CARNOT, LAZARE HIPPOLYTE, homme politiques fronçais, ancien ministre, sénateur, fils de l'illustre roa

ventionnel, qu'il suivit en exil et près duquel il vérut, principalement en Allemagne, jusqu'à sa mort, arrivée le 2 août 1823; est n3 à Saint-Omer, le avril 1801. Revenu en France après la mort de son père, il acheva à Paris ses études de droit commencées en Allemagne, fut reçu licencie et se fit inscrire au barreau de Paris. Devenu l'un des adeptes les plus zélés et les plus utiles de la doctrine de Saint-Smon, les tentatives réformatrices d'Enfantin le déterminèrent à la retraite, avec Pierre Leroux, Jean Reynaud, M. Edouard Charton et autres, protestant contre ce qu'ils appelaient, non sans quelque raison, l'organisation de l'adultère. M. Carnot, qui avait soutenu jusque-là de ses deniers, en même temps que rédigé, lei publications périodiques de l'éco'e saint-simonienne, fonda la Revue encyclopédique, organe des doctrines sociales répudiées par les pirtisans d'Enfantin. La mort de son frère aine, Sadi Carnot, ingénieur distingué, ancien capitaine du génie, enlevé par le choléra (183?) le fit renoncer pour quelque temps à ses travaux littéraires et philosophiques, et il entreprit de visiter l'Angleterre, la Hollande et la Suisse. Revenu en France, il figura, en 1835, parmi les défenseurs des accuses d'avril, devint président du Comité électoral rentrai de Paris et fut élu, en 1839, député du 6* arrondissem*nt. Réélu en 1812 et 1846, il ne cessa de siéger à la gauche avec Ilupont (de l'Eure), Arago, Crémieux, et". En 1846, il publia une brochure: les Radicaux et la Charte, dont le but était de rapprocher le parti républicain du parti dé l'opposition constitutionnelle. Les tendances ouvertement conciliatrices de cette brochure lui attirèrent de vives attaques de la part de la Réforme et, le 24 février, devaient faire repousser son nom de la liste des membres du gouvernement provisoire proposée à l'approbation de ce journal par le National. Malgré cela, M. Carnot fut nommé ministre do l'instruction publique. Il signala son passage aux affaires par diverses réformes, bonnes et mauvaises la gratuité de l'Ecole normale, l'amélioration du sort des instituteurs, Fintrodurlion de l'enseignement de l'agriculture dans les écoles primaires, etc., la fondation de l'Ecole d'administration, la suppression de la chaire d'économie politique au Collège de France, etc.; celles-ci, surtout la dernière, aussi inopportunes que possible, pour ne pas dire plus. Il avait en outre fait mettre à l'étude un projet de loi sur l'instruction gratuite et obligatoire, qu'il n'eut pas le temps de présenter à l'Assemblée. Maintenu nu ministère pu le général Cavaigna-, M. Carnet succomba, le 5 juillet, sous un vote de l'Assemblée motivé par une brochure de M. Ch Renouvier, intitulée: Manuel républicain de l'homme et du ciloyen, publié SOUS LEA AUSPICES DU MINISTRE PROVISOIRE DB L'INSTRUCTION PUBLIQUE, laquelle contenait des « maximes détestables », au dire des ad\ersaires du ministre de l'instruction publique, parmi lesquels nous citerons Jules Favre. M. Carnot eut beau s"excuser, il était visiblement condamné d'avance, ainsi que les quelques réformes qu'il avait accomplies ou projetées. M. Carnot, qui était représentant de la Seine à la Constituante, reprit sa place Sur les bancs de la gauche, et fit partie des cent soixantehuit représentants qui appuyèrent l'amendement Grévy. Apres avoir échoué aux élections générales, M. Carnot fut envoyé à l'Assemblée legislative par les électeurs de Paris, le 10 mai 1850, et y siégea jusqu'au coup d'Etat, qui le rendit à la vie privée. Elu au Corps législatif aux premières élections de l'empire (1852). il refusa, avec le général Cavaignac, comme lui député de Paris et M. Hénon, député de Lyon, de prêter serment, et ne put siéger élu do nouveau à Paris en 1857, il opposa le même refus à la nécessité du serment préalable; mais, en 1863, on raison d'une nouvelle tactique adoptée par l'opposition démocratique, il consentit à prêter serment, fut élu dans la première circonscription de la Seine et entra au Corps législatif. Aux élections générales de 1869, il échoua contre la popularité naissante de Gambetta.

Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Carnot fut nommé maire du 8e airondissem*nt do Paris et maintenu dans ses fonctions par les élections du mois de novembre suivant. Porté à la fois candidat à l'assemblée nationale, aux élections du 8 février 1871, dans les départements de Seine-et-Oise et de la Seine, il érhou.t dans ce dernier, mais fut elu dans l'autre, le cinquième sur onze il alla siéger sur les ban"s de la gauche républicaine, dont il devint président. Au mois de mars 1873, il fut également président du comité chargé d'appuyer la candidature de M. de Rémusat à Paris contre celle de M. Barodet. Il a été élu, le 15 décembre 1875, sénateur inamovible par l'Assemblée nationale. M. Carnot a voté l'expulsion des princes (22 juin 1886).

M. Carnot a publie: Gnnima, nouvelle, traduite de Van der Welde (18d4); Chants helléniens, tradûts de Wilhelm Muller (1828); Exposé de la doctrine saint- simonienne (1830); Mémoires de Henri Grégoire, ancien éuêque de Blois (1837, 1 vol.); Quelques réflexions sur la domesticité, et Des devoirs civiques des militaires (1838); Sur les prisons et le système pénitentiaire (1840); Mémoires de Berlrand Barrère, avec David d'Angers (1842-43, 4 vol.); De l'esclavage colonial (1845); Mémoires sur Carnot, par son fils (1861-64, 2 vol.) De la suspension des droits électoraux (1868) et l'Instruction populaire, avec M. J. Simon (1869), dans la Bibliothèque libérale; la Révolution- française (1869-72, 2 vol.); des Notices sur divers personnages de la Revolution, dont la dernière est consacrée à Lazare Hoche (f874J; des discours, mémoires, brochures d'actualité, etc. Il a collaboré à l'Organisateur, au Producteur, au Globe, à l'Encyclopédie nouuelle, à la Liberté de penser, etc., outre les publications déjà citées. M. Carnot est membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques.

CARNOT, MARIE FRANÇOIS SADI, ingénieur et homme politique français, fils aine du précédent, né à Limoges le 11 août 1841. Entré à l'Ecole polytechnique en 1857,

puis à l'Ecole des ponls et chaussées en 1860, Il sortit premier de cette dernière en 1863 et fut, l'année suivante, nommé ingénieur Annecy (Haute-Savoie). Nommé. le 10 janvier 1871, préfet de la Seine-Inferieure, puis commisstire extraordinaire dans ce département et ceux de l'Eure et du Calvados, chargé d'y organiser la défense, il conserva ce poste jusqu'à l'armistice. Il a été élu, le 8 février 1871, représentant de la Cote-d'Or, le troisième sur huit et, le 20 février 1876, député de la deuxième circonscription de Beaune; il prit place à gauche et devint secrétaire de la Chambre. Réélu par le même collège le 14 octobre 1877 et 21 août 1881, M. Sadi Carnot a été élu député de la Côte-d'Or, sur la liste républicaine, au scrutin du 18 octobre 1885.

Rapporteur du budget des travaux publies pour 187n, il était nommé sous-secrétaire d'Etat à ce ministère le 26 août 1878, et y acreptait la succession de M. Varroy à l'avènement du ministère Jules Ferry, le 23 décembre 1880 il suivait ce dernier dans sa retraite le 10 novembre 1881. M. Sadi Carnot reprit le portefeuille des travaux publics, dans le cabinet Henri Brisson, du 6 avril 1885; mais il l'érhangeait contre celui des finances quelques jours plus tard (16 avril), y remplaçant M. Clamageran. Il a été miintenu au ministère des finances dans la combinaison qui suivit, arrivée au pouvoir, sou, la présidence de M de Freycinet, le 7 janvier 1886.

CARNOTA (comte de), J. SMITH ATHELS ANI, Grand de Portugal, d'origine anglaise, est né à Londres le 9 mil 1813 et fit ses études à Salisburv. Il avait commencé déjà l'étu le dn droit, mais il l'abandonna à l'âge de dix-neuf ans, avant perdu son père, et entreprit un voyage sur le continent. Etant à Lishonne en 1835, il devint secrétaire du maréchal dur de Saldanha, alors premier ministre du Portugal. Il fut mêlé à beaucoup d'événements imnortants de la politique de ce pays, et suivit le maréchal dans diverses missions, ainsi qu'aux ambassades de Vienne, Londres, Paris et Rome. Il ne résida dès lors que fort peu à Londres, sauf en 1840. En 1813, il publia, en deux volumes, la première édition do son ouvrage sur le Marquis de Pombal, et à la suite de cette publiacation, la reine le créa commandeur de l'ordre du Christ. Marié en 1850, il acheta peu après une propriété en Portugal, et, veuf en 1856, il continua néanmoins à résider dans son pays d'adoption. Pnr décret en date de Lisbonne, 9 août le roi Louis Ier élevait M. Athelstane à la dignité de Grand de Portugal, sous le titre de comte de Carnota. L'année suivante, une édition de son Marquia de Pombal, en un volume, paraissait à Londres. Il a publié depuis des Mémoires sur la oie et la carrière agitée du duc de Saldanha, soldat et homme d'Etat (1880, vol.)

CARO, ELME MARIE, littérateur français, membre de I'Académie française, né à Poitiers le 4 mars 1826. commença ses études au collège de cette ville,oùla chaire do philosophie était tenue par son père, vint les terminer à Paris, nu collège Stanislas. et entra à l'Ecole normale en 1845. Nommé agrégé de philosophie en 1848, il fut successivement professeur aux lycées d'Angers, de Rennes et de Rouen, puis occupa la chaire de philosophie à la faculté des lettres de Douai, à laquelle il fut appelé en 1854. En 1857, il fut nommé maitre de conférences à l'école Normnle supérieure, inspecteur de l'Académie de Paris en 1861. professeur à la faculté des lettres de Paris en 1867 et élu, en février f869, membrn de l'Académie des sciences morales et politiques. M. Caro avait été décoré en 1856, à la suite de la mission officielle qu'il était allé remplir, sous le ministère Fortoul, devant la Société littéraire d'Anvers l'exposition des do trines spiritua- listes de l'Université de France, mission pour laquelle M. Caro était d'ailleurs tout préparé, que ces doctrines fussent ou non celles de l'Université; il a été promu offirier de la Légion d'honneur en 1877. M. Caro a été élu membre de l'Académie française, en remplarement do Vitet, le 29 janvier 1874, et cette illustre assemblée l'a choisi pour son président en 1886.

On cite de cet académicien Saint Dominique et les dominicains (1850); Essai sur le mysticisme au XVIIIe siècle (1852); Etredes morales sur le temps présent (1853); l'Idée de Dieu et ses nouveaux critiques ((864); la Philosophie de Gœthe (1866); le Matértalisme et la .science /1868J; les Jours d'épreuves (1871); Problèmes de morale sociale (1876); le Pessimisme au dir-neuuième siècle (1878); Littré et le positivisme (1883), etc. On lui doit en-ore une Vie de Pie IX, publiée sous le pseudonyme de « Saint-Hermel n et divers mémoires, plupart couronnés par l'institut. M. Caro aen outre collaboré à la Revue Contemporaine, il la Revue Francaise, ù la Revue de l'Instruction publique, à la Reuue des Deux-Mondes, à la France (direction La Guéronnière), etc., etc.

CARQUET, FRANÇOIS, homme politique français, né le 23 novembre 1810 à Moutiers (Savoie). Il fit ses études à Chambéry et à l'université de Turin, où il prit le grade de docteur en droit, et s'inscrivit au barreau de sa ville natale. Il siégeait à la Chambre des députés sarde depuis 1848, lors de l'annexion de son pays ù la France (1860), et fut élu alors conseiller général de la Savoie. Aux élections du 8 février 1871, M. Carquet fut élu représentant de la Savoie à l'Assemblée nationale en tète de la liste, et prit place sur les bancs de la gauche. Ayant é noué aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il ne se présenta pas aux élections qui suivirent pour la Chambre des député. Il fut élu sénateur de la Savoie au renouvellement partiel du 8 janvier 1882, et reprit sa place sur les bancs de la gauche. M. Carquet a voté l'expulsion des princes.

CARREY DE BELLEMARE (de), ADRIEN ALEXANORB ADOLPHE, général français, ne à Paris le 14 décembre 1824. Sorti de Saint-Cyr en 1843, comme sous-deutenant d'infanterie, il devint successivement lietjtpnant en 1843, capitaine en 1854, chef de bat.tillon en 1859, lieutenant-

colonel en 1863, colonel en 1868 et général de brigade le 25 août 1870. Ayant réussi à s'échapper de Sedan, le général de Carrey de Bellemare vint à Paris se mettre à la disposition du gouvernement de la Défense nationale. Pourvu aussitôt d'un commandement, il fit, dans la direction de Pierre fite, une reconnaissance dans laquelle il chassa l'ennemi de ce vilhge. Il organisa ensuite la défense de Saint-Denis, fit enlever le Bourget par ure poignée de francs-tireurs de la presse, appuyée par la garde mobile de la Seine, mais ne put obtenir du gouvernement central les se"ours nécessaires pour conserver cette prise et tirer le profit convenable de rette victoire, qui se tourna en désastre. A la bataille de Champigny. il passa la Marne à la tète d'une division, poussant devant lui l'ennemi, faisant des prodiges de valeur aussi inutiles que ceux qui avaient été faits au Bourget, et fut ensuite chargé de protéger la retraite. Le 10 décembre, sur la proposition du général Ducrot, qui commandait en chef, il fut promu général de division, et commandait en cette qualité le centre de l'armée à Buzenval, le 19 janvier 1871. Le 16 septembre suivant, malgré les protestations du général Ducrot, 1 Commission de revision des grades faisait rétrograder M. de Carrey de Bellemare au grade de général de brigade. Il adressa une requête au Conseil d'Etat contre cette décision, mais elle fut repoussee (15 novembre 1872); une pétition adressée à l'Assemblee nationale (22 mars 1873) n'eut pas un sort meilleur. Le 25 octobre suivant, au moment où les menées monarchiques atteignaient leur plus haute intensite, le gen-ral de Bellemare, alors à la tête de la subdivision de la Dordogne, adressait au ministre de la guerre une énergique protestation, le priant de le relever de son commandement à l'instant même où un vote de l'Assemblée aurait retabli la monarchie. Le général du B arail, ministre de h guerre, répondit à cette protestation en mettant son auteur en non-activité, pour cause de retrait d'emploi, et en adressant à ce sujet un ordre du jour à l'armée. Mais les projets de restauration monarchique ayant échoué à court délai, le général de Carrey de Bellemare était rappelé à l'activité le 16 juin 1874, et pouvu d'un nouveau rommandement le 6 août suivant. Promu général de division, il était à la tète du 56 corps d'armée, lorsqu'il fut appelé au commandement du 9' corps, en remplacement du général Schmitz, le 6 février 1886, et nomme membre du Conseil supérieur de l'armée. — Chevalier do la Légion d'honneur depuis le général de Carrey de Bellemare a été promu officier en 1868, commandeur en 1881 et grand officier le 8 juillet 1886.

CARRIER-BELLEUSE. ALRERT ERNEST, sculpteur français, eleve de David d'Angers, est ne le 12 juin 1824 à Anisy-le-Château (Aisne). On cite de cet artiste: Bébé, groupe en bronze (1858); une Vestale, buste en terre cuite; Mort du général Desaixi groupe en plâtre (1859): Salve Regina, groupe en plâtre; le buste en bronze de Napoléon III, et une demi-douzaine de bustes en terre cuite, dont ceux de M. Renan et de Mme Marie Laurent (1861J; une Bacchante, statue en marbre (1863); On dine, statue en marbre (1864); le buste en bronze d'Eupène Delacroix (1865); Angelina, statue en marbre (1866), reparue à l'Exposition universelle, l'année suivante, avec les bustes en terre cuite de Theophile Gautier, de M Pauline Viardot, etc. (1867) le Monu- ment du général Masséna, pour la ville de Nice (1868); Hébé endormie, statue on marbre et un Projet de monumentd la mémoire d'Ingre3, avec M. Davioud, architecte (1870); le buste en marbre de M. Thiers et une Psyché abandonnée, statue en marbre (1872); MIle Croizette, buste en plâtre (1874); une Grande Dame romaine, buste en plâtre, et deux Angea en fonte de fer. pour Santiago-de-Chili (1875); des bustes en plâtre de Molière, et en terre cuite, de Mathieu, de l'Institut (1878); Camille Desmoulins, esquisse en bronze (1883) le buste en marbro de François Arago (1884); Diane triomphante, statuette en plâtre et un Portrait de jeune fille, buste en terre cuite (1885) Benri Martfn, buste en terre cuite (1886), etc. — M. Carrler-Belleuse a obtenu une 3e médaille en 1861, le rappel ch 1863, une médaille en 1866 et la médaille d'honneur en 1867. Decoré de la Légion d'honneur en 1867, il a été promu officier en 1885.

CARVALHO (dame), MARIE CAROLINE MIOLAN, cantatrice française, née à Marseille le 31 décembre 1827. Venue à Paris en 1843, elle entra au Conservatoire, où plie suivit la rlasse de Duprez jusqu'en 1847, remporta le premier prix de chant en 1849 et débuta la même année à l'Opera-Comique. Elle y parut avec succès dans Giralda, le Pré aux clercs, les Noces de Jeannette, etc., et quitta cette scène pour celle du Théâtre-Lyrique vers la fin de 1854. Elle avait épousé en 1853, un artiste de l'Opéra-Comique, entré à ce théâtre è peu près en même temps qu'elle, M. Léon Carvaille,e dit CAnVALHO, lequel devint, en 1856, directeur du Théâtre-Lyrique. Pendant la direction do son mari, Mme Carvalho a joué avec un brillant succès dans diverses pièces creees ou reprises au Theâtre-Lyrique: les Noces de Figaro. la Reine Topaze, Fanchonnette, Faust, etc. Engagee pour la saison de 1860, a Londres, elle rentra en 1862, au Théâtre-Lyrique, dont son mari était redevenu directeur, y reprit la plupart de ses rôles, en rrea quelques autres, notamment Mireille, de MM. Mistral et Gounod, puis entreprit quelques tournées artistiques en province et à l'étranger. Après la déconfiture de son mari, dont la d mble entreprise du Théâtre-Lyrique et du ThéâtreItalien avait fini par une catastrophe, Mme Carvalho en. tra, vers la fin de 1868, à l'Opera, et y parutnotammeut dans le Faust remanié, dans Robert le Diable et dans les Huguenota. L'année suivante, elle reprenait le cours de ses tournées, et remportait do grands succès dans les principales villes du Midi. En 1874, Mme Carvalho reparut à l'Opera-Comique, dans Mireille, Isabelle du Pré aux clercs et divers autres rôles de son repertoire. Elle y chantait, en mars 1874, la Marie Magdeleine de M. M as-

senet. Elle obtint, an mois de mars 1875, un engagement de deux années à l'Opéra et y reprit divers rôles, notamment celui d'Isabelle de Robert le Dinble, aver un très grand snc'es. Le 5 décembre 188!, Mme Carvalho rentrait à l'Opéra-Comique, dont son mari est re levenu directeur depuis 1876, dans les Noces de Figaro; elle y donnait sa représentation d'adieux le 9 juin 1885. CASELLI (abbé). GIOVANNI-BATTISTA, savant italien. né à Sienne le 25 mai 1815, fit ses études scientifiques à Florence, où il eut po ur maître de physique le célèbre L. Nobili. En 1836, pour jouir d'un bénefice ecclésiastique qui lui était offert, il entra dans les ordres, et fut ordonné diacre. A la mort de son professeur, en 1837, il publia son éloge: Elogio di Leopoldo Nobili, et fut admis à l'A thénee italien. comme membre ordinaire. Etabli depuis 1841, à Parme, où il avait été appelé comme précepteur particulier, lors des événements de 1848, il vota l'annexion du duché au Piémont, sous le sceptre de CharlesAlbert, et fut en conséquence expulsé lors du retour du duc. Rentré à Florence, il s'appliqua avec une ardeur nouvelle aux recherches scientifiques, accordant une attention toute spéciale, bientôt même presque exclusive, à l'electricité et au magnétisme, et fonda, en 1854, la Recreaxione, giornale di Scienze fisiche e di Arti, destiné ù la vulgarisation scientifiques. Ses recherches sur le magnétisme et l'electricité l'amenèrent, en 1856, à la découverte du télégraphe qui porte son nom. Noqs n'avons pas à insister sur le « telégraphe Caselli », bien connu en France, où il fut appliqué pour la premiere fois, et qui fut mis en pratique régulière sur la ligne de Paris à Lyon, en 1865; le nom de télégraphie autographique par lequel on le désigne, donne d'ailleurs une idée exacte du système et rappelle assez les services qu'a a rendus sa substitution an système précédent. Dès la même année, le télégraphe Caselli etait introduit en Russie. On doit encore à ce savant diverses autres découvertes, entre lesquelles celle du moteur électrique, qui f ut également construit et appliqué en France pour la premiere fois, etc.

CASSAGNAC (de), PAUL ADOLPHE MARIE PROSPER GaAmn, journaliste ot homme politique français, né à la Guadeloupe le 2 décembre 1842. Il debuta dans le journalisme en 1863, à la Nation journal dirigé par son père il y écrivait, sous le pseudonyme de « Paul Walter » des articles bibliographiques principalement. Lorsque la Nation passa en d'autres mains, M. P. de Cassagnac entra au Diogène, où il se fit bientôt remarquer plus encore par l'âpreté provocante de sa polémique que par son talent d'ecrivain. Cette violence héreditaire dans l'attaque ne devait pas tarder à produire ses effets; mais M. Paul de Cassagnac s'y attendait, et s'y était prrparé de longue, main. En 1864, il eut son premier duel, avec un autre écrivain de la petite presse, également violent dans la polémique et ayant dejà une grande réputation de duelliste habile et surtout heureux; ce duel eut un grand retentissem*nt. car les conséquences faillirent en devenir fatales à M. Scholl. En 1866, M. Paul de Cassagnac, après avoir quitté le Diogène et fondé une feuille éphémère: l'Indépendance parisienne, entra à la rédaction du Pays. qu'il n'a plus quittée qu'en 1885, pour fonder l'Autorité, la propriété du Pays ayant changé de mains. Dès lors, ses violences de plume, alimentées par les haines de parti, surtout par les rancunes nombreuses et implacables que le passé de son père avait amoncelées sur son nom, et par les haines toutes fraiches qu'y appelait sa propre attitude, ne connut plus de bornes. Toutefois il faut reconnaître que l'attaque ne vint pas toujours de son côté. Actes de violence, voies de fait, duels, procès se succédèrent bientôt presque sans interruption. La liste des duels de M. Paul de Cassagnac avec des journalistes de l'opposition est longue, on aurait quelques difficultés à réunir les noms de tous ses adversaires; nous citerons MM. Henri Rochefort, Lockroy, Lissagaray, Gustave Flourens, Ranc. Ces duels D'ont jamais manqué d'être remarquables par un achar. nement féroce, et c'est une sorte de miracle qu'aucun d. eux ne se soit terminé par la mort d'un des championa. Dans plusieurs circonstances, les provocations de l'un ou de l'autre des adversaires se terminèrent par des procès. Par exemple celles du Courrier français (1867) qui. chaque jour, reproduisait toutes les imputations infamantes dirigées en tout temps contre M. Granier de Cassagnac père, et donnait en prime la relation du trop fameux procès Dujarrier-Beauvallon. M. Paul de Cassagnac envoya inutilement des temoins à Vermorel, résolu, disait-il, à ne pas laisser supprimer la polé. mique par le duel; il l'attendit à la poite du journal, lui cracha an visage en pleine rue: cette affaire se termina (à peu près) par un procès. L'année suivante, M. Paul de Cassagnac, frappé par M. Lullier, ancien officier de marine, refusait à son tour de demander satisfaction de cet outrage par les armes, et l'affaire se terminait cette fois encore en police correctionnelle. M. Paul de Cassagnac a d'ailleurs, somme toute, refusé plus de duels qu'il n'en a accepté mais si la matière ne lui a jamais fait défaut, nous ne faisons pas difficulté de reconnaitre qu'elle n'a pas tou ours été de qualité irréprochable, et qu'il est des affaires ridicules devant lesquelles il est permis au plus brave de reculer.

Devenu rédacteur en chef du Pays, M. Paul de Cassagnac fut fait chevalier de la Légion d'honneur le 15 août 1868. Quinze jours après, il attaquait si violemment le prince Napoléon, cousin de l'empereur, que le gouvernement se vo)ait forcé d'en manifester ses « regrets », le lendemain au Journal officiel. Ce fut encore malgré le gouvernement, malgré l'empereur lui-même, dit-on, que le Pays entreprit cette campagne contre le ministère Ollivier, qu'il n'abandonna que pour pousser à la guerre, laquelle était, disait-il nettement, « imperieusem*nt réclamée par les besoins de la dynastie »; déclarant, le 14 juillet 1870, après la lecture à la Chambre de la dépêche du prince de Hohenzollern annonçant sa

CASIMIR-PÉRIER, voy. Perrier.

renonciation à la couronne d'Espagne, que le ministère, qui recalait, mériterait de s'appeler désormais le ministère de la honte. Comme ces provocations aux mesures violentes no se produisaiert pas seulement dans le Pays, mais avaient leur écho multiple dans l'entourage imperial, côté des Arradienç, dnnt MM. Granier de Cassagnar étaient de beaucoup les plus persuasif", le ministere fut b'entôt forcé de revenir sur ta satisfaction exprimée à la tribune par M. de Gramont, et nous eûmes la guerre parce que la guerre seule (à la condi tion d'être victorieux, toutefois) apporterait à la dynastie impériale le baptême de sang qui devait la régénérer, permettrait de rejeter bien loin toute idée de concession libérale et de nous ramener au régime de 1852, rendant du même coup leur influence perdue à ces hommes si belliqueux. parce qu'ils voulaient reconquérir leurs propres positions; si bravee. parce qu'ils avaient peur. La guerre déclarée, M l'aul de Cassagnac s'engagea dans le premier régiment de zouaves et assista au désastre de Sedan où, sans doute, il dut sentir les morsures du remords. Emmené prisonnier en Allemagne, il resta huit mois dans les casemates de Kosel, dans la Sites e prussienne. Après la paix, il se rendit à Venise, où il sejouri a quelque temps pour rétablir sa santé ebranlée il revint ensuite dans le Gers et y fonda un journal l'Appel au peuple. Il revint enfin à Paris en janvier 1872, et reprit alors la direction du Pays. Condamné en jnillet 1872, à huit jours de prison et 100 francs d'amende pour son duel avec M. Lockroy, il allait se battre avec M. Ranc, le 7 juillet 1873, sur la frontière du Luxembourg en juillet 1874, il était poursuivi pour la publica- tion dans le Pays d'articles « ayant pour but de troubler la paix publique et d'exciter à la haine des citoyens les uns contre les autres l'accusé se défendit lui-même, et fut acqu tté. Au cours de cette même année 1874, il publia dans son journal une série d'articles relatifs à la capitulation de Sedan, en rejetant toute la respot sabilité sur le géneral de Wanpffen. Le géneral de Wimpffen le poursuivit en diffamation: le tribunal civil se déclara d'abord incompétent (22 jamier 1875) et, devant la cour d'assises, M. Paul de Cassagnac fut acquitté (15 février 1875). Le 24 novembre suivant, le jeune et ardent rédacteur en chef du Pays faisait, dans une réunion privée, à Belleville, un discours tendant à présenter le retour de l'empire comme la condition essentielle du bonheur du peuple, etc. Le Pays publiait le lendemain ce discours, aussitôt reproduit par plusieurs autres journaux: tous étaient poursuivis et. acquittés en masse par le jury (13 decembre). Nous n'en dirons pas davantage sur la carrière de journaliste de M. P. de Cassagnac il est évident que l'Autoritè continue le Pays; mais les procès de presse sont plus rares maintenant qu'autrefois.

Maire de Couloumé-Montdébat, membre du Conseil général du Gers depuis 1869, M. Paul de Cassagnae. oont la candidafure à l'Assemblée nationale avait été portée en son absence, mais sans succès, en février 1871, a été élu député du Gers pour l'arrondissem*nt de Condom, le 20 février 1876. Il a pris plusieurs fois la parole à la tribune, et ne parait pas y être trop mal à l'aise; mais, si maitre qu'il soit de son sujet lorsqu'il s'agit d'y traiter de questions de politique générale, c'est-à-dire d'y transporter l'argumentation équivoque et tronquee de la polémique de journal, les questions spéciales le font se fourvoyer facilement, ainsi qu'il l'a prouvé daus diverses occasions qu'il serait oiseux de rappeler aujourd'hui. Réélu député de Condom le 14 octobre 1877, la Chambre annula cette élection, après enquête, le 7 octobre 1878 mais, comme on pouvait le prevoir, M. l'. de Cassagnac fut réélu au scrutin du 2 février 1879 que cette annulation avait rendu nécessaire. Le 21 août 1881, c'est dans l'arrondissem*nt de Mirande, ancien college de son père, décédé, qu'il se fit réelire. Il était, enfin, elu député du Gers, en tète de la liste monarchique, le 4 octobre 1885.

On doit à M. Paul de Cassagnac, en dehors de ses travaux de journaliste, l'Histoire populaire de Napoléon III, en collaboration avec son père, et une Histoire abrégée de Napoléon III, tirée du précédent ouvrage (1874); Histoire de la troisième République (1875) et quelques brochures politiques, tels que: Empire et Royauté (1873); Bataille électorale (1875); l'Aigle, almannch, etc.

CASSE, EUGÈNE FRANÇOIS GERMAIN, homme politique français, ne à la Pointe-a-f'itie le 23 septembre 1837. Il fa sait son droit à Paris lorsque, à la suite d'un discours ullra-revolutionnaire prononcé au Congrès de Liège, il fut eiclu de toutes les facultés de droit de France. Il devint alors collaborateur de div ers journaux d'opposi. tion « philosophique » et littéraire, publiés dans le quar- tier latin, puis du Réveil, de la Marseillaise, du Vengeur (première série), du Rappel, et plus récemment du Ralliement. Elu représentant de la Guadeloupe, le 5 octobre 1873, en remplacement de M. Rollin, démissionnaire, et députe du 146 arrondissem*nt de t'aris, le 5 mnrs 1876, M. G. Casse siégea à l'extrême gauche. Il a été réélu député du 14e arrondissem*nt de Paris, le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux élections d'octobre 1885, il figurait sur la liste opportuniste et fut elu députe de la Seine au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des princes.

CASTAN (abbé), EMILE FERDINAND XAVIER, neveu de M. Affre, archevêque de Paris, mort en juin 1848, est né à Belmont (Aveyron) le 27 février 1824, fit ses études au petit séminaire de sa ville natale et au grand séminaire de Saint-Sulpice, qu'il quitta en 1844, puis se rendit à Rome, où il reçut la prêtrise en 1845. et p it le grade de docteur en 1846. Secrétaire particulier de son oncle, l'arche éque de Paris, do 1846 à 1848, il dev'nt, à cette dernière date, vicaire de la paroisse de Saint-Sulpice, qu'il quitta en f855, étant nommé chanoine titulaire du diocèse de Moulins et membre du conseil privé de l'évoque, M. do Dreux-Brézé, qu'il refusa toutefois, par des

CASTILLE, CHARLES HYPPOLITR, journaliste et littérateur français, né à Montreuil-sur-Mer, lc 8 novembre 1820; fit ses études aux collèges de Cambrai et de Douai, puis vint à Par s où il entra nu ministère des travaux publics en qualité de surnuméraire. Mais il abandonna bientôt cette modeste position pour se consacrer à la littérature. Il publia des nouvelles et des romans-feuilletons d'abord au Musée des (amille.s, au Commerce, (1843), à l'Esprit public, dont il dirigea bientôt la partie littéraire (1846); il écrivit ensuite au Courrier Français, à la Démocratie pacifique: fonda, en 1847, avec M. G. de Molinari, le Travail intellectuel; et avec Frédéric Bastiat, le lendemain de la Révolution de février 1848, la République Française, journal quotidien. Aux élections pour la Constituante, il se porta, mais sans succès, dans son département natal et reprenant alors la plume du journaliste, il devint rédacteur de la Réoolution démocratique et sociale, de la Tribune des peuples, etc., et prit part aux diverses réunions socialistes. Les relations qu'il il forma à cette époque lui fournirent les moyens de s'occuper activement par la suite d'affaires financières, ce qui le porta à abandonner, on tout au moins à négliger une carriere qu'il avait adoptée à ce qu'il semble, par vocation, mais dans laquelle il n'a pas trouvé la gloire qu'il se croyait évidemment due, ni même des succès bien brillants. On a do M. H. Castille les Oiseaux de proie (1846); l'Ascalante(1852); les Ambitieux (1853); le Margrave des Claires (f854J; les Compagnons de la Mort (1854); la Chaase aux Chimères (1857); Histoires de Ménage, recueil de nouvelles, etc. A cela se résume à peu près l'œuvre purement littéraire de M. H. Castille. La plupart de ces ouvrages, publiés en brochures in-4- illustrées, ont été plusieurs fois réimprimés et quelquefois sous des titres différents, M H. Castille a également publié des travaux historiques et biographiques dont il convient que nous citions les prinripaux Etudes sur les hommes et les mœurs aous le règne de Louis-Philippe (1853); Histoire de la aeconde République française (1854-55, 4 vol.); Parallèle entre César, Charlemagne et Napoléon (1858); Histoire de soixante ans, 1789-1850 (1859-63, 4 vol.). Ajoutons à ceci deux séries de petit* volumes in-32 d'une soixantaine de pages, avant pour titre général: Portrait historiques au Dix-neuvième siècle, ornés chacun d'un portrait et d'un autographe (1856-60). contenant en outre trois volumes spécialement consacrés à la presse les Journaux sous l;Empire et la Restauralion; les Journaux sous le règne de Louis-PAilippe; les Journaux depuia 1848, ces deux derniers surtout abondant en souvenirs personnels d'un assez mince intérêt. Enfin, en 1869, M. H. Castille a jugé opportun de publier une brochure d' « actualité » ayant pour titre: les Massacres de juin 1848, laquelle n'est que la reprodu-tion d'un chapitre de son Histoire de la seconde République, revu et corrige.

M. H. Castille a été successivement, depuis 186 t, rédacteur en chef de l'Esprit public, journal semi-quotidien et du Globe. journal quotidien, qui vécurent remarquablement peu, et qui eussent fourni une carrière bien moins longue encore s'ils avaient été alimentés par la seule contribution volontaire de leurs lecteurs. M. Castille, ardent républicain et socialiste, en 1848, était devenu, sous le second empire, sans cesser peutêtre d'être socialiste, un publiciste gonvernemental non moins ardent. Il a, du reste, collaboré à des journaux fort divers de nuance politique ou philosophique, à cette époque et depuis. On lui a longtemps attribué les Lettres d'Alceste qui parurent dans l'Universel et celles qu'insérèrent successivement, plus tard, la Constitution, 1 Avenir national et enfin lo Voltaire, sans qu'il ait jamais accepté ouvertement ou repoussé cette attribution mais le Figaro ayant nommé un autre écrivain comme l'auteur de ces lettres, M. Castille lui a écrit pour en réclamer definitivement la paternité (21 juillet 1886), ajoutant qu'il en préparait une publication partielle et signée: dnnt acte. L'Evénement a publié, en 1881, un feuilleton de M. Hippolyte Castille intitulé le Masque de plâtre.

CAUMONT, ALDRICK ISIDORE FERDINAND, jurisconsulte français, né à Saint-Vinrent-Cramesnil (Seine-Inferieure) le 15 mai 1825. d'une famille de pauvres paysans. Sa première jeunesse fut occupé aux travaux des champs; mais, au prix d'un travail opiniâtre et des plus dures privations, il parvint à faire ses études, puis à venir suivre les rours de la faculté de droit de Paris. Reçu licencié en 1847, il se fit inscrire au barreau du Havre, dont il fait toujours partie, outre que la spécialité qu'il s'y est faite des questions de droit maritime l'ont fait nommer avocat du département de la marine. Il est professeur de droit commercial et maritime et de droit êronomique à l'hôtel de ville du Havre, membre correspondant de l'Institut historique de France, de l'Académie de législation de Toulouse, dont il est lauréat, membre effectif de l'Association intrrnatinnale pour le progrès des sciences sociales, etc. chevalier de la Légion d'honneur et membre depuis 1869, à divers titres, de plusieurs ordres étrangers. Eu i87", M. Aldrick Coumont, qui est comme un répertoire vivant de droit maritime, fut entendu comme témoin devant la commission d'enquête sur la marine marchande. On a de M. Aldrick Caumont: Visions sur l'humanité (1853); Institution du Crédit sur marchandises (1859); De l'extinction des procès, ou l'Amiable composition remplaçant l'arbitrage (1859); Assurance du fret à faire et du profit espéré (1860); Revue critique de Juri.sprudence maritime (1860); Plan de Dieu, ou Physiologie du travail (1861); Etude sur la vie et les travaux de Grolius, ou le Droit naturel et international (1862); Des gens de mer, Considérations générales sur les contrats nautiques (1863); Nantissem*nt et vente des navires (1863); Application des war- rants d la propriété maritime (1863); la Moralité dans le droit (1863); Abordage maritime (1865); Amendement des lois nautiques (1866J; Discours de clôture

d'un cours de droit économique (1865); Discours, etc., d'un court de droit maritime, professé à l'hôtel de ville du Havre; Cours public de droit maritime, etc. (1866); Dictionnaire universel de Droit maritime au point de vue commercial, administratif et pénal (1867, 2- édition, 1869), ouvrage unique, et dont M. Caumont avait déjà fait paraître, en 1855, une édition, mais imparfaite, de telle sorte que son livre de 1867 est en réalité une œuvre toute nouvelle. Ajoutons: la Langue univer:elle de l'Humanité, ou Téléyranhie parlée par le nombre agissant, réduisant d l'unité tnur les idiomes du globe (tR67, in-4°); Direction de la liberté, ou la Loi (1867), discours de clôture d'un cours de droit économique la Balance économique, ou les Harmonies de la Justice (1869), etc.

CAVAIGNAC, CODEFROY, homme politique français, fils du generai Eugène Cavaignac, qui lut président de la Republique en 1848, est né en 1853. II fit ses études au lycée Charlemagne, et l'on se rappelle qu'au concours général de 1867, il refusa de recevoir le prix de version grecque des mains du jeune prince impérial, et du srandal qui en résulta, bien que l'incident doit être prévu. Engagé volontaire en 1870, il prit part à plusieurs sorties de l'armée assiégée et reçut la médiille militaire après l'affaire du plateau d'Avron. Entré à l'Ecole polvtechnique en 1872, pnis à l'Ecole des ponts et chaussées en 1874, il fut nommé à sa sortie ingénieur à Angoulème: mais il acheva son droit, se fit recevoir licencié et fut nommé maitre des requêtes au Conseil d'Etat en 1881. L'année suivante, le 96 février, il y avait dans l'arrondissem*nt de Saint-Calais (Sarthe) une élection partielle motivee par le passage de M. Lemonnier au Sénat. M. Godefroy Cavaignac y fut élu à la presque unanimité des suffrages, et s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine. II fut élu secrétaire de la Chambre et devint sous-secrétaire d'Etat au ministère de la guerre dans le cabinet Brisson. Il a été rapporteur de la loi sur les chemins de fer de l'Etat. Elu député de la Sarthe le 4 oc. tobre 1885, il a repris sa place a gauche. M. G. Cavaignac a voté l'expulsion des princes.

CAVAILLÉ-COLL, ARISTIDE, facteur d'orgues né a Montpellier, le 4 février 1811. Venu à Paris en 1833, il obtint l'année suivante, au concours ouvert par l'Institut à cet effet, la commande du grand orgue de l'église de Saint-Denis. Sa réputation dès lors établie, on lui confia l'exécution d'un grand nombre d'œuvres semblables, parmi lesquelles nous citerons: les orgues de Saint-Roch, la Madeleine, Saint-Vincent-de-Paul, SaintSulpire. Saint-Louis-d'Antin, Sainte-Clotilde, Notre. Dame, la Trinité, à Paris; des cathédrales d'Ajaccio, de Carcassonne, de Belley, de Luçon, de Toulouse, de Nancr do SaintBrieuc, de Bigneux, de Laval, de Saint-Omer. de Perpignan; de Saint-Paul, de Nimes; de Saint-Nicolas, de Gand (Belgique), etc. Parmi les perfectionnements apportés à la construction des orgues par M. Cavaillé-Coll, il faut citer spécialement l'application du levier pneumatique, inventé par lui. Il a figuré, depuis 1834, à toutes les expositions industrielles, où il a obtenu les plus hautes récompenses, notamment la grande médaille de sa classe à l'Exposition universelle de 1878 il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1849 et promu officier le 2S octobre 1878. — M. Cavaillé-Coll a présenté à l'Académie des sciences divers mémoires ou notes sur des questions d'acoustique.

CAVALIE, LOUIS HENRI ANGELI, homme politique français, ne à Albi le 4 mars 1831. Notaire à Albi, M. Cavalié était maire de sa ville natale, qu'il représente au Conseil général du Tarn, et fut révoqué par le ministère de Broglie (1873). Il fut élu, comme candidat républicain, député de l'arrondissem*nt d'Albi le 6 mars 1876. Le 14 octobre suivant, le scrutin ne lui était plus favorable, mais l'élection de son concurrent avant éte annulée par la Chambre, il fut réelu le 27 janvier 1878, puis le 21 août 1881. M. Cavalié a été élu député du Tarn le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine. Il a volé l'expulsion totale des princes.

CAVELIER, PIERRE JULES, sculpteur français, né à Paris le 30 août 1814; fut élève de David d'Angers et de Paul Delaroche et remporta le grand prix de sculpture au concours de 1812, ayant pour sujet: Diomède enlevant le Palladium. La même année il exposait au Salon un Jeune coureur grec vainqueur aux Jeux Ol,ympiques, qui lui valait une médaille de 3* classe. Il obtint la médaille d'honneur, avec sa statue de Pénélope endormie, au Salon de 1849. Il exposa ensuite: la Vértté (1853); Cornélie, une Bacchante, etc. (t855); deux Bustes (1857); un Néophyte (1867); F. Duban, buste, marbre (1873), etc. On lui doit en outre: la statue de Blaise Pascal, placée à la tour Haint-Jacques-la-Boucherie une statue d'Abeilard, au nouveau Louvre; les bustes d'Ary Scheffer, d'Horace Vernet, de M. Henrilégislateur, atatue en marbre; la statue de Mgr Affre, pour la cour de la nouvelle sacristie de Notre-Dame de Paris et une statue de Saint Mathieu pour le portail; Fronton et carialides du ravillon Turgot au nouveau Louvre; la Renommée du tvmpan du fronton du pavillon d'Henri IV, au Louvre; les deux statures de la Seine Pt de la Marne qui surmontaient le cadran de fhorloge de l'Hôtel de Ville, étaient dues également au ciseau de M. Cavelier, dont nous négligeons forcément un grand nombre d'œuvres remarquables. Au mois d'octobre 1875, M. Cavelier recevait de M. Wallon, ministre de l'instrurtion publique, la commande des bustes de Pils, pmr l'Académie des Beaux-Arts et de Brunet de Presle, pour l'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres. Fils d'un dessinateur pour l'orfèvrerie, M. Cavelier à également exécuté dans ce genre des modèles charmants. Il est membre de l'Institut (Académie des Beaux-Arts) depuis 1865 et a été promu officier de la Légion d'honneur en 1861.

CAVEROT, LOUIS MARIE JOSEPH EUSÈBE, prélat fran-

çais, cardinal, est né le 26 mai 1806 t Joinville (Haute- Marne). Il était vicaire général à Besançon, lorsqu'il fut nommé évéque de Sa'nt-Dié en 1849. Promu évêque de Lyon, avec le titre de primat des Gaules en 1876, il etait créé cardinal le 12 mars 1877. M. Cavprot est officier de la Légion d'honneur depuis le 20 octobre 1878. CAZAUVIEILH, OCTAVE, homme politique français, né le 4 mat 1834. Maire de la commune de Salles, dans laquelle il réside, après le 4 septembre, il représente depuis 1871 le canton de Belin au Conseil géneral de la Gironde, M. Cazauvieilh a été élu deputé de la 5* rirconscription de Bordeaux au scrutin du 4 septembre 1881, et prit place sur les banes da la gauche republicaine. Elu député de la Gironde en tête de la liste, le 4 octobre 1885, il a repris son siège tl gauche et a voté l'expulsion totale des princes.

CAYLEY, ARTHUR, mathématicien anglais, né à Richmond, dans le Surrey, le 16 août 1821; fit ses études au Collège du roi, à Londres et au collège de la Trinité, à Cambridge; bachelier en 1842, il fut admis au barreau, ù Lincoln's Inn, en 1849 et pratiqua depuis comme conoeyancer (avocat ayant pour spécialité la rédaction des contrats de transfert, etc.). En 1868, il fut nommé professeur de mathématiques pures à la chaire qui venait d'être créée à l'universite de Cambridge. Il est membre de la Société royale, de la S iciété royale astronomique et de la Société de mathématiques de Londres, et de la Société philosophique de Cambridge. Il est auteur d'un grand nombre d'etudes et de mémoires de mathématiques transcendantes, publiés dans les recueils des diverses sociétés que nous venons de citer, ainsi que dans les publications périodiques de plusieurs autres sociétés scientifiques nationales et étrangères. M. A. Cayley est membre correspondant de l'institut de France et de beaucoup d'autres académies et sociétés savantes étrangères. Docteur en droit civil de l'université d'Oxford en f864, et docteur en lois de l'université de Dublin en 1865, le D' Cayley a été président de la Société astronomique en 1872-73 et a reçu le titre honorifique de docteur en mathématiques et physique de l'université de Leyde en 1875. Enfin la Société royale lui décerna la médaille de Copley en novembre 1882, en récompense de ses nombreux et savants travaux de mathématiques pures. CAZEAUX, DOMINIQUE ÉMILE, homme politique français, né à Benac (Hautes-Pyrénées) le 12 décembre t835. Ancien magistrat, il était substitut du procureur impérial à Paris, et avait en cette qualité occupe le siège du ministère public dans bon nombre de procès politiques et de presse, lorsque survint le 4 septembre 1870. Il fut des. titué sans retard. Nommé capitaine des mobiles de son département, il fit partie de l'armée improvisee et fort mal équipée et armée du camp de Toulou.e. M. Cazeaux se présenta à une élection partielle qui eut lieu dins les Hautes-Pyrénées, pour remplacer M. de Goulard, deredà, le 12 juillet 1875; élu, il pr t place à l'Assemblée nationale sur les bancs du groupe de l'Appel au peuple, et agit en conséquence. 11 fut élu députe, dans la 1re circonscription de Tarbea au scrutin de ballottage du 6 mars 1876, réelu le 14 octobre 1877 et le 21 aoùt 1881. Enfin, aux élertiona générales du 4 octobre 1885, M. Cazeaux triompha dans les Hautes-Pyrenées avec toute la liste réactionnaire.

CAZENOVE DE PRADINE (de), EDOUARD, homme politique français, ne en 1821. Il prit part à la guerre de 1870-71 dans le corps des zou-ives de Charette et eut un bras fracassé par un éclat d'obus à la bataille de Loigny, blessure fort grave et dont il fut longtemps à guerir. Elu le 8 février 1871 représentant de Tarn-et-Garonne sans J'avoir personnellement sollicité, M. de Gaze- nove de Pradine siégea quelque temps en uniforme à l'Assemblée nationale, Il est 1 auteur de la proposition Après la séparation de l'Assemblee nationale, M. de Cazenove de Pradine ne reparait plus sur la s"ène politique, jusqu'aux élections partielles qui eurent lieu dans la Loire-Inferieure (un peu loin du Tarn-et-Garonne), le 14 septembre 1884, et ou il fut élu. Aux élections du 4 octobre 1885, il triompha dans le même département, avec tous ses amis de la liste monarchique. M. de Cazenove de Pradine, a repris son siège à l'extrême droite. II est commandeur de l'ordre pontifical de Saint-Grégoire-le-Grand.

CAZOT, THÉODORE JOSEPH JULES, jurisconsulte et homme politique français, sénateur, est né à Alais (Gard) le fi février 1821 il fit ses études de droit à Paris et se fit inscrire au barreau de cette ville. En 1848, M. Jules Cazot alla se fixer dans son département natal, où il se lia avec les principaux membres du parti républicain. Il plaida dans plusieurs procès politiques et figura parmi les défenseurs des accuses du complot de Lyon, en 1851. Arrêté après le coup d'Etat de décembre, il resta quelque temps en prison, puis fut interné pendant plusieurs années à Montpellier; après quoi il revint Il Paris et se voua à l'enseignement libre. En 1868, à l'occasion d'une élection partielle, il se porta candidat pour la 1re circonscription du Gard, mais sans succès; sans succès encore, il renouvela la tentative aux élections generales de l'année suivante. Nommé le 7 septembre 1870 secrécrétaire général du ministère de l'intérieur, il accompagna la délégation à Tours et à Bordeaux et sui dt M. Gambetta dans sa retraite. Il fut élu représentant du Gard à l'Assemblée nationale le 2 juillet 1871, et conseiller général pour le canton d'Anduze le 8 octobre suivant. A l'Assemblée, M. Cnzot siégeait à J'extrême gauche. Il y prit la parole avec une grande autorite dans diverses circonstances; combattit notamment la demande tardive en autorisation de poursuites contre M. Ranc (20 juin 1373) et appuya la reclamation formulée par le général de Carrey de Bellemare contre la commission des grades, qui l'avait fait rétrograder au rang de général de brigade (23 mars 1873). M. Jule3 Gazot a été élu par l'Assemblée sénateur inamovible

le 15 décembre 1875. Il siège à l'extrême ganche. Lors de la formation du ministère Freycinet, le 27 décembre 1879, M. Cazot accepta le portefeuille de la justice; il le consena dans le cabinet Ferry, après la crise m'nistérielle du 18 septembre 1880 (23 septembre), et prit une grande part à l'exécution des décrets contre les congrégatinns religieuses non autorisées. Il se retira avec ses collègues du cabinet Jules Ferry, le 10 novembre 1881. M. Jules Cazot fut nommé, le 1 avril 1883, premier président de la Cnur de cassation il a donné sa démission de ce poste le 14 novembre 1884. Il a voté l'expulsion des princes.

CECIL (lord), EUSTACE HENRY BROWNLOW GASCOYNE, homme politique anglais, frère puiné du marquis de Salisbury, est né à Londres en 1834, et fit ses études au collège d'Harrow, puis au Collège royal militaire de Sandhurst. Il entra dans l'armée comme enseigne au 43' régiment d'infanterie légère, en 1851, servit au Cap de Bonne-Espérance. aux Indes, en Crimée, et se retira comme capitaine et lieutenant-colonel des « Coldsiream Gards » en 1863. Il représenta l'Essex méridional à la chambre des Communes, comme député conservateur, de juillet 1865 à décembre 1868, et à partir de cette date le district ouest de ce comté. Au Parlement, lord Eustace Cecil a pris un intérêt particulier ù la question de l'instruction militaire, ainsi qu'à la question de falsirication des denrées alimentaires. En 1868, il a fait partie de la commission d'enquête sur l'éducation militaire et la situation, à ce point de vue, des écoles spéciales de Woolwich et de Sandhurst. En 1872, il eut une grande part, avec M. Munit, deputé de Birmingham, à l'adoption de « l'Adulteration Art ». A l'avènement au pouvoir de M. Disraeli, en février 1874, lord Eustarhe Cecil a été nommé inspecteur général de l'artillerie et conserva cette position jusqu'à la chute du parti conservateur en 1880. est l'auteur de: Impressions of Life at Home and Abroad.

CERRITO, FANNY, célèbre danseuse italienne, fille d'un ancien officier du roi Murat, est nie à Naples le 11 mars 1821. Dès l'âge de treize ans, elle débuta comme première danseuse au théâtre San Carlo, dans un ballet intitulé l'Oroscopo, et fut accueillie avec un véritable enthousiasme. Elle parcourut ensuite, non moins triomphalement, Rome, Florence, Gènes, Turin, Milan, Vérone, Vicence, Bologne, Parme, Padoue, Venise, Vienne, Berlin, Dresde, Pesth et Londres, où elle reparut à chaque saison, de 1840 à 1845; à Vienne, elle avait dejs été retenue deux années. Nous citerons parmi les billets dans lesquels elle figura pendant cette période Alma, Il lago delle rate, Ondma, la Vivandiera, la Fioraia, Lalla Rouek, écrits expressément pour elle; la sylphide, Grisella, Ésmeralda, les Voyageurs à l'Ile d'Amour, l'Elève de la Nature, Il Delirio d'un Pittore. Ce que l'on raconte des succès de l'aimable ballerina qu'on devait baptiser plus tard, à Paris, bien entendu, « la quatrième grâce s est inouï; on se battait à la porte de la Scala à hlilan lorsqu'el'e devait paraître sur la scène; à Rome, l'élite du public qui l'applaudissait chaque soir lui fit don d'une couronne, or et pierreries, de vingt-cinq mille francs; à Florence, Ibrahim-Pacha lui proposa de l'enlever; à Londres, elle reçut, à trois reprises, une magnifique médaille à son effigie. Cette ville possédait déjà trois premiers sujets, auprès desquels il fallait ètre Fanny Cerrito pour n'être pas éclipsée Fanny Elssl r, Maria et Carlota Grisi. Ce fut à Londres, en 1845, qu'à l'apogée de sa gloire, elle épousa Arthur Saint-Léon, lui mème danseur et chorégraphe distingué. En 1846, elle était engagés à l'Opéra de Paris, et debutait dans la Fille d' Marbre, ballet composé par son mari, qui y figurait éga- lement comme danseur, et que Louis-Philippe fit exéculer au palais de Saint-Cloud. Après s'être separee de son mari, en 1850, elle partit pour Saint-Pétersbourg, et revint à Paris en 1852. Elle reparut alors à l'Opéra, notamment dans le ballet d'Orphée, d'Adolphe Adam. On lui doit plusieurs ballets, Gemma notamment.

CESENA (de), AMÉDÉE CAYET, littérateur et journaliste français, né en 1810 à Sestri (Sardaigne), d'un père français et d'une mère italienne dont le nom lui a sans doute paru plus euphonique. Il débuta dans la carrière littéraire par nn « hymme sur la Conquête d'Alger (1890); et fit paraitre ensuite Agnès de Méranie, tragédie (l842). il avait été dans l'intervalle secrétaire du baro n Taylor, qu'il avait accompagné dans diverses missions. En 1843, il prenait la direction du Journal de Maine-et- Loire, feuille ministérielle d'Angers. Revenu à Paris, il devenait, le lendemain de la révolution de février, collaborateur du Représentant du peuple, de Proudhon; entrait à la Patrie, en 1850, et passait de là au Constitutionnel, avec Granier de Cassagnac, en 1852. Il quitta ce journal en f b57, et collabora à la Semaine financière, puis fonda la Semaine politique, devenue ensuite Courrier du Dimanche; reparut à la Patrie, au Constitutionnel; puis devint rédacteur du Figaro (1869), de l'Histoire (1870); de la Presse (1871), etc. M. Amédée de Cesena a publié en outre les Césars et les Napoléons (185G); l'Angleterre et la Russie (1858); Campagne de Piémont et de Lombardie, en 1859 (/860); la Papauté et l'adreyse (1862); Guide aux Environs de Paris (1864); Histoire de la guerre de Prune (1871); les Courtisanes vierges, roman (1873); les Belles Pécheresses, etc. CHABRILLAT, HENRI LOUIS, journaliste et littérateur français, ne à Marseille le 28 décembre 1844; son père, d'abord libraire, devint directeur de theâtre; son grand-père le marquis de Belbeze fut soldat; il tint des deux origines et est à la fois homme de lettres et militaire. Comme journaliste, il a collaboré depuis vingt ans au figaro, au Gaulois, à l'Evénement, au Charivari, au Soleil, au Corsaire, au Constitutionnel, au Petit Journal, au Gamin de Paris, etc. Comme romancier, on a deja de lui six volumes, qui sont autant de su-res Friquet, la Filliotte, les Amours d'une millionna re, l'Amour en quinze leçons, lal'ille de M. Lecoq, la Petite Belette.

Comme auteur dramatique, il a dnnné à diverses scènes: la Belle Bourbonnaise, les Trois Mar,qot les Mirlitona, la Fiancée du Roi de Garbe, Il pleut, Dans le mouvement, et une quinzaine de p ères en un acte. Comme directeur de théâtre, il conduisit brillamment l'Ambigu; c'est sous sa direction que le naturalisme triompha, avec l'Assommoir et Nana. — Comme militaire, il a de très beaux états de service capitaine aux Franrs tireurs de Paris, il fut l'un des héros de la defense de Châteaudun, prit part à plus de trente combats, fut blessé deux fois, cité au Journal officiel et décoré par le général Chanxy, qui en fit son aide-de-camp. Il commande auj mrd'hui le bataillon territorial de Boulogne-sur-Mer.

CHABRON (de), MAnit ETIENNE EMMANUEL BERTRAND, général et homme politique français, senateur, né à Retournac (Haute-Loire) le 5 janvier 1806. Après avoir commence ses études militaires à l'école de S iint-Cyr, les avoir p. ursuivies quelque temps au prytanéo de la Flèche, il s'engagea volontairement dans un régiment de ligne, à dix-huit ans (13 janvier 1824); y conquit tous ses grades, à commencer par celui de caporal, sans en omettre un seul; devint sucressivement fourrier, sergentmajor et adjudant sous-officier, avant de passer souslieutenant (janvier 1830); fut employé en rette qualité à la répression des troubles qui avaient éclaté en Vendée (1831-34), devint lieutenant en 1832 et c.,pitaine en 1838. il passa au 7e bataillon de chasseurs à pied (formation nouvelle) en 1840; concourut à la répression de l'insurrection de juin, à Paris, puis fit partie, de à 1852, de l'armée d'occupation de ltome. Promu chef de bataillon à cette dermere date, il partit pour l'Algerie, prit part au siège de Lagouat, puis aux expéditions diverses qui eurent lieu jusqu'en 1854, époque ù laquelle il fit pas de l'armée d'Orient. Dans cette campagne, il prit part à l'expédition de la Dobroutcha, aux rombats ou batailles de l'Alma, de Balaklava, d'Inkermann, du Mamelon Vert, de Tracktir, et entrait un des premiers dans Sebastopol. M. de Chabron, qui n'avait reçu dans ces diverses affaires que des contusions sans gravité, avait été cite trois fois à l'ordie du jour de l'armée. Il était nommé colonel du 3- régiment de zouaves le jour même de la prise de Sébastopol (8 septembre 1855). Rentré en Algérie, il fut employé d réprimer l'insurrection des tribus arabes, prit part ensuite à l'expédition de la grande Kabylie (1857j, de l'Oued-el-Kebir (1858) et de lAures (1859). Le colonel de Chabron fit ensuite la campagne d'Italie, combattit à Palestro et fut cité de nouveau à l'ordre du jour. Le 21 juin 1859, il était promu général de brigade. Nommé, au retour, commandant de la pre- mière subdivision de la 20e division militaire (Puy deDbme), il fut placé dans le cadre de réserve le 5 janvier 1868. M. le général de Chabron, rappelé à l'activité en juin 1870, reprit le commandement de sa subdivision; puis, le 25 septembre, il fut appelé au commandement do la 1re division du 15. corps, dans l'armée de la Loire; promu general de division, le 25 novembre, et placé à la tête de la 2* division du 25e corps, il enleva, le 28 janvier 1871, le faubourg de Blois, energiquement disputé par l'ennemi. Elu, le 8 février 1871, représentant du Puy-de-Dôme, le genéral de Chabron vint siéger au centre gauche, où il demeura jusqu'au 24 mai 1873; à partir de ce moment, il vota avec le centre droit, sauf à l'occasion de l'amendement Wallon, que son vote fit évidemment passer. Il se fit incrire alors au groupe Lavergne et vota avec ce groupe, c'est-à-dire avec la gauche. Porté sur la liste des gauches p our les élections des sénateurs inamovibles, il a été élu le 15 décemhre 1875. Conseiller général du Puy-de-Dôme depuis 1859, M. de Clmbron a été reelu le 8 octobre 1871 et devint président du conseil. Quand la question de l'expulsion des princes s'est présentée au Sénat (22 juin 1886), il a vote contre. Commandeur de la Légion d'honneur depuis 1857, M. le genérul de Chabron est en outre commandeur de l'ordre militaire de Savoie, décoré du Medjidie, 3e classe, décore de la médaille militaire et de la médaille de la valeur militaire de Sardaigne.

CHAD01S (de), MARC ANTOINE MARIE GARRIEL PAUL, ancien officier, homme politique français, sénateur, na en 1830 à Saint- Barthélemy (Lot-et-Garonne). hleve de Saint-Cyr, il suivit quelque temps la carrière des armes; devenu capitaine, il donnait sa démission en 1867. Lors de la guerre avec la Prusse, M. de Chadois reprit du service: il fut nommé chef d'un bataillon de mobiles, puis lieutemnt-colonel, prit part à diverses affaires, notamment à la bataillo de Coulmiers, où il fut blesse, et fut promu officier de la Légion d'honneur. Aux élections du 8 février 1871, M. le colonel de Chamois fut nommé représentant do la Uordogne à l'Assemblee nationale et prit place sur les bancs du centre gauche, dont il devint un des vice-présidents. Il a pris une part sion des menées monarchiques d'octobre 1873, il a voulu faire ane profession de foi accentuant avec un grand à-propos ses sympathies pour la forme républicain. Porte sur la liste des gauches, M. le colonel de Chadois a été élu senateur inamovible le 11 décembre 1875, au troisième tour de scrutin. Il a voté contre l'expulsion des princes.

CHAIGNET, ANTHELME EDOUARD, littérateur français, né ù Paris le 9 septembre 1819, fit ses études au prytanée de la Flèche, où il devint répétiteur en 1839 et professeur de seconde en 1845. Il prit le grade de docteur es lettres en 1863 et fut nommé, la même année, professeur de litter.,ture ancienne à la faculté des lettres de Poitiers; il est devenu re"teur do l'Académie de cette ville. On a de hl. Chaignet: Question du Beau (1860), ouvrage qui, présenté en 1858, sous forme de mémoire, à l'Académie des sciences morales et politiques, avait obtenu une mention honorable, et, sous sa forme nouvelle, y fut l'objet d'un rapport extrêmement flatteur de M. Bartlrelemy Saint-Hilaire; De la Psychologie de Platon, et De Iamanco uersu (1863), ses thèses de durtorat, dont la premiere fut honorée d'un prcmier prix de l'Ara-

démie française, et la seconde, complétée en 1865 pat une notice sur les Formes diverses du CAoiur, daM la tragédie grecque, de la mention d'honneur de la faculte des lettres de Paris; Principes de la critique (1866), mé· moire également couronné par l'Académie; Vie de Socrate (1868J; la Vie et les écrits de Platon (1869), qui n'est, dans l'esprit de l'auteur, que la première partie d'un travail ronsidérablo sur la philosophie de Platon, couronné par l'Académie des sciences morales et politiques, Pythagore et la philosophie pythagoricienne (1872-73, 2 vol.), qui a obtenu le prix Victor Cousin; Théorie de la déclinaison (1874); Phtlosophie de la science du lanqage (1875); la Tragédie grecque (1877), etc. M. Chaignet a été élu correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques en décembre 1876. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1868, il a éte promu officier le 31 décembre 1884.

CHAILLU (du). Voy. Du ChaiUu.

CHAIX, BERNARD CYPRIEN, homme politique français, né à Gap le 11 novembre 1821. Avocat, ancien représentant à l'Assemblée legislative de 1849, il fut arrêté au coup d'Etat de décembre 1851 et retenu plusieurs mois en prison. Il se retira alors à Gap et s'inscrivit au barreau de cette ville. Il ne reparut plus sur la scène politique qu'aux élections de 1869, où il se porta candidat contre Clément Duvernois, candidat officiel, lequel fut élu. Nommé préfet des Hautes-Alpes le 5 sep'embre t870, il fut élu représentant do ce département le 8 fevrier 1871 mais son élection fut annulée parce qu'il s'en fallait d'un jour ou deux qu'il eut quitté la préfecture dans le delai légal. Réinstallé dans sa préfecture, M. Cyprien Chaix se retira définitivement après la chute de M. Thiers (mai 1873). Aux élections generiles du 20 février 1876, il fut élu député de l'arrondissem*nt de Gap; réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il siegea constamment sur les bancs de la gauche republiraine. M. Cyprien Chaix a été elu députe des HautesAlpes au scrutin du 4 octobre 1885. Il a voté l'expulsion des princes.

CHALAMET, JEAN MARIE ARTHUR, professeur et homme politique français, né à Vernoux en 1822. Agrégé de l'Université, M. Chvlamet a professé successivement la rhétorique aux lycées de Tournon, Caen, ClormontFerrand, Lyon il a fait, dans cette dernière ville, des conférences très suivies et collaboré à divers journaux du Rhône et de l'Ardèche. Aux élections du 8 février 1871, il échoua de quelques voix; elu députe de la première circonscription de Privas, le 20 février 1876, il prit placo à gauche. M. Chalamet a été réélu le 14 octobre 1877, contre M. Henri Chevreau, ancien ministre de l'empire. Il a eté également réélu le 21 août 1881, contre M. Jules Roche, conseiller municipal de Paris, alors radical socialiste. Il devint sous-secretaire d'Etat au ministère de l'instruction publique dans le cabinet Gambetta (14 novembre 1881 au 26 janvier 1882?. Elu sénateur do l'Ardèche à l'élection compiementaire nécessitée, en 1883, par la mort du comte Rampon, M. Chalamet a été réélu au renouvellement partiel du 25 janvier 1885. Il siège à la gauche du Sénat, et a voté l'expulsion d"s princes.— M. Chalamet est chevalier de la Légion d'honneur de. puis 1869

CHALLAMEL, JEAN-BAPTISTE MARIE AUGUSTIN, littérateur francais, ne à Paris le 18 mars 1818; fit ses études au collège Henri IV, suivit ensuite les cours de l'Ecole do droit et fut reçu avocat en 1838. Mais il n'exerça pas et se consarra bientôt aux travaux littéraires. M. Angustin Challamel a publié les Plus beaux tableaux du Téniers, Gérard Dow, etc. (t839); Album du Salon de 1840; Histoire-Musée de la République française, depuis l'Assemblée des notable.v jusqu'à l'Empire (1841, 2 vol.); Saint Vincent-de-Paul (1841); les Français sous la Révolution, avec M. W. Tenint (1843); un Rté en Espagne (1845); Isabelle Farnèse (1851, 2 vol.); dame du Maine, ou les légitimes et let légitimés (185153); Histoire populaire de la France, divis en quatre parties avant des titres differents: Hivtoire de la Révolution, Histoire de Napoléon, Histoire de Paris, Histoire de France (1851); Histoire populaire der panet, depuis saint Pierre jusqu'à la fondation du royaume d'Italie (1859-01); Histoire anecdotique de la Fronde, Histoire du Piémont et de la Maison de Savoie (f860J; la Régence galante (1861); le Roman de la plage (1863); Mémoires du Peuple français, denuis son origine jusqu'à nos jours (1865-78, 8 vol.); Histoire de la mode en France (1874); les Amuseurs de la rue (1876); les Revenanta de la place de Grève (18791 Précis d'histoire de France, depuis les origines jusqu'à 1883 (1883), etc. M. Augustin Challampl a en outre collaboré à la France littéraire, à la Reuue francaise, au Musée des familles, du pseudonyme de « Jules Robert ». Entre à la Bibliothèque Sainte-Geneviète en 1844, il en est devenu conservateur. Il a été décoré de la Légion d'honneur. CHALLEMEL-LACOUR, PAUL ARMAND, littérateur, publiciste et homme politique français, sénateurs né à Avranches (Manche) le 19 mai 18!7; fit ses etude, à Paris, au lycée Saint-Louis, entra à l'Ecole normale en 1846 et en sortit premier, agrégé de philosophie en 1849. Nommé professeur do philosophie au lycée de Pau, la même année, il passait en la même qualité, deux ans plus tard, au lyccc de Limoges. Mais, déjà convaincu do républicanisme, il fut arrêté au coup d'Etat de décembre, incarcéré et finalement exile. Refugié en Belgique, il y fit drs conférences qui curent un grand retentissem*nt, visita ensuite l'Allemagne, puis 1 Italie, et se fixa en Suisse, où il (ut, en (356. nommé prufes- seur de littérature française au Polytechnicon do Zurich. Rentré en France en 1859, il tenla vainemenl de faire un cours public sur les Beaux-Arts, devint collaborateur du Temps. puis de la Revue Nationale, de la Revue des cours scientifiques et littéraires, de la Revue Moderne, dont il devint directeur, do la Revue des Deux-Mondes

où il remplaça M. de Mars comme gérant. etc. En 18G8, il fonda avec MM. Brisson, Allain-Targe et Gambetta la Revue politique, dont il prit la direction, et subit en conséquence une condamnation pour publication des listes de souscription au monument du représentant Baudin. Il fut en outre l'un des fondateurs, en 1871, et 10 rédacteur en chef de la République francaise. — Nommé, après le t septembre 1870, préfet du Rhône et commissaire extraordinaire du gouvernement pour l'organisation de la défense du territoire, il resta à son poste pendant toute la durée de la guerre, malgré des difficultés inouïes, et bien que n'ayant pu s'opposer efficacement à l'établissem*nt de la Commune de Lyon, qui subordonna en quelque sorte l'autorité préfectorale à l'autorité municipale, ni aux exebs auxquels le meurtre du commandant Arnaud mit le comble. Démissionnaire après le vote des préliminaires de paix (5 février 1871), M. Challemel-Lacour fut élu représentant d's Bouches-du-Rhône à l'Assemblée nationale le 7février 1872, et vint prendre place à l'Assemblée sur les bancs de l'extrême gauche. Lors de la discussion des marchés de Lyon (1er février 1873), son administration fut violemment attaquée par des membres de la majorité, qui lui reprochèrent les uns sa faiblesse envers les agitateurs lyonnais, les autres sa connivence avec eux, sans parler d'une foule d'autres accusations parasites, non moins passionnées. M. de Carayon-Latour alla même jusqn à l'accuser d'avoir répondu aux plaintes formulées contre les agissem*nts des mobiles sous son commandement, par cette dépêche laconique, autant que légendaire: « Fusillez-moi tous ces gens-là (dépêche qui ne pot être retrouvée). Ces attaques n'eurent d'autre résultat que de fournir au représentant des Bouches-du-Rhône l'occasion d'être éloquent. Il a pris la parole dans diverses autres occasions, moins personnelles, avec un très grand succès, notamment à l'occasion de la loi relative à l'enseignement supérieur, où il répondit à M. Dupanloup; sur la levée de l'état de siège, etc. Porté aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, avec MM. Pelletanetfeu Esquiros, dans le département des Bouches-du-Rhône, il fut élu avec ses amis. C'est au Sénat que M. Challemel-Lacour devait remporter son véritable triomphe oratoirr. Le discours prononcé par M. Challemel-Lacour au Sénat, dans la séance du 16 juillet 1876, sur l'éternelle question de la a liberté » de l'enseignement supérieur, ou plutôt, sur l'amendement tendant à enlever aux universités libres la « licence » de conférer les grades, est mieux encore qu'un morceau d'éloquence, car il est tout aussi important par le fond que remarquable par la forme mais il ne pouvait convaincre une majorité réactionnaire et cléricale, dont le siège etiit fait.

En 1879, M. Challemel-Lacour, poursuivi par les frères de Caluire, près Lyoa, dont l'établissem*nt avait été occupé militairement pendant la guerre, comme responsable des dégâts causés, en sa qualité de préfet du Rhône, était condamné à 97,000 fr. de dommages-intérêts par la cour de Dijon. La même année, il faisait à son tour condamner à 2,000 fr. d'amende et 10,000 fr. de dommages-intérêts, sur la plaidoirie de Gambetta, nn journaliste clérical de Paris, qui l'avait honnêtement accusé de tricher au jeu. Ces deux affaires étaient à peine terminées, que M. Challemel-Larour était nommé ambassadeur à Berne (14 janvier 1879), d'où il était transféré à Londres le 11 juin 1880, étant remplacé à Berne par M. Emmanuel Arago et remplaçant à Londres M. Léon Say. A cette nouvelle, grand émoi dans la Vieille Angleterre, qui s'attendait à voir arriver une espèce de Jack Cade travesti en diplomate. M. 0' Donnell demanda au gouvernement, à la Chambre des communes, si le nouvel ambassadeur de France était ce même citoyen Challemel-Larour qui avait ordonné le massacre du bataillon de M. de Carayon-Latour et avait été condamné comme comp'ir'e du pillage d'un couvent! et sur la réponse de sir Charles Dilke, sous-secrétaire des affaires étrangères, réponse qu'il jugea insuffisante, il demanda l'ajournement de la Chambre, que l'intervention de M. Gladstone put seule faire repousser. Cependant, M. Challemel-Lacour fut mieux accueilli à la cour de Saint- James qu'il n'aurait dû l'espérer, et sut se créer des sympathies dans ses fonctions. Il donna sa démission en février i883. Appelé au ministère des affaires étrangères dans le cabinet Jules Ferry du 21 février 1883, il donnait sa démission le 20 novembre suivant, ayant manifesté son dissentiment avec ses collègues, sur la politique suivie envers la Chine particulièrement, par des absences fréquentes et plus ou moins motivées. — M. Challemel-Lncour a été réélu sénateur des Bouchesdu-Rhone, en tête de la liste, au renouvellement partiel du !5 janvier 1885.

On doit à M. Challemel-Lacour: une traduction de l'Histoire de la Philosophie de Ritter, avec une intro. duction (1861); la Philosophie individualiste, Etude sur Guillaume de Humboldt, dans la « Bibliothèque de Philosophie contemporaine » (1864); une édition des Œuvres de Madame d'Epinay (1869), etc.; outre un grand nombre d'articles politiques et de critique artistique, dramatique, littéraire et philosophique, d études sur la littérature et la philosophie allemandes, épars dans les recueils que nous avons cités et dans d'autres.

CHAMBERLAIN, JOSEPH, homme politique anglais, né à Londres en 1836. Après avoir fait de bonnes études à l'université de Londres, il s'assoria à une grande fabrique de vis en bois de Birmingham, la maison Nettlefold et Chamberlain, dont son père avait été avant lui l'associé, et ne tarda guère à se faire une célébrité locale par l'express on éloquente de ses opinions radicales. Président du comité executif de la Ligue pour l'education en t868, il etait nommé la même année conseiller municipal de Birmingham; il fut reçu en 1870 membre du bureau des écoles de cette ville, dont il devint president en 1873. M. Chamberlain quittait les affaires en 1874. Alderman de Birmingham, il fut à trois reprises,

en 1874, 1875 et 1876, élu maire de Borough. En 1874, il se porta candidat à la Chambre des communes à Sheffield, contre M. Roebuck, il échoua, mais avec une minorité considérable. Dans une élection partielle qui se présenta à Birmingham on juin 1876, il fut plus heureux, et fut réelu aux élections générales d'avril 1880. Aussitôt après l'élection, il entra dans le cabinet Gladstone, comme ministre du commerce. Il était président de la Direction du gouvernement local dans le rabinet formé par le même homme d'Etat le 4 féirier 1886; mais il se sépara bientôt et avec éclat de son chef, et combattit avec une grande énergie son projet de honte rule pour l'Irlande, qui fut repoussé grâce à cette opposition, dans laquelle M. Chamberlain avait groupé autour de lui un certain nombre de membres du parti libéral, unionistes avant tout. Après la dissolution qui suivit cette discussion mémorable, M. Chamberlain fut réélu à Birmingham (juillet 1886). On doit à M. Chamberlain divers articles publiés dans la Fortnightly Review, notamment le Parti libéral et ses chefs (1873); la Page prochaine du programme libéral (/874); la Vraie méthode qui convient avec les Publicains (1876).

CHAMBERLAND, CHARLES, chimiste et homme politique français. né à Chilly-le-Vignoble (Jura) en 1850. If fit ses études scientifiques à Paris, se fit recevoir doc- teur es sciences physiques et agréger à la Faculté; mais il s'est principalement attaché à M. Pasteur, son maitre et son compatriote, d'abord comme préparateur et actuellement comme sous-directeur des études scientifiques au laboratoire de l'illustre savant. Aux élections du 4 octobre 1885, M. Chamberland se porta candidat à la députation dans son département natal, sur la liste radicale. Il fut élu au scrutin du 18 et prit place à l'extrême gauche. Al Chamberland a repoussé de son vote les deux propositions d'expulsion des princes.

CHAMBRUN (comte de), JOSEPH DOMINIQUE ALDESERT DE PINETON, écmain français, né à l'aris le 19 novembre 1821, y fit ses études, suivit les cours de l'Ecole de droit, puis entreprit un voyage en Orient, au retour duquel il entra dans l'administration comme sous-préfet de Toulon (f850). Il passa en 1851 à la sous-préfecture de Saint-Etienne, et fut appelé, au mois de novembre suivant. à la préfecture du Jura, où il se trouvait naturellement au moment du coup d'Etat et se signala en marchant bravement en tête d'une colonne d'infanterie à la rencontre des insurgés de Poligny; mais en dépit de ce déploiement de forces au moins inutile, il n'y eut pas de collision. En 1854, M. de Chambrun donnait sa démission, et était élu en 1857, comme candidat officiel, par l'unique circonscription de la Lozère, dont il était conseiller général. Réélu en 1863 et 1869, quoique, rette fois, abandonné du gouvernement, qui Ini opposait Ferdinand Barrot, M. le comte de Chambrun fut, dans cette dernière session, l'un des auteurs de l'interpellation des 116, qui devait avoir pour effet le retour au gouvernement parlementaire. En conséquence, il déclara, à la veille du vote plébiscitaire, par une lettre adressée à la Presse, que, le plébiscite étant la négation du système parlementaire, il s'abstiendrait, malgré son dévouement à la dynastie impériale. Il avait, au reste, présenté à la Chambre, an mois d'avrilprérédent (1870), une proposition tendant à ce qu'aucun plébiscite no put être soumis an peuple, qu'il n'eût été préalablement approuvé par les deux Chambres: tentative vaine, bien entendu. Aux élections du 8 février 1871, M. de Chambrun fut élu représentant de la Lozère, et prit place au rentre droit. Il n'a pris que peu de part aux discussions de cette assemblée, si ce n'est par ses votes et par la présentation de quelques amendements aux lois en discussion. Le 8 octobre, il était réélu membre du Conseil général de la Lozère pour le canton de Villefort, qu'il représentait depuis vingt ans à ce conseil et ne e\ait plus représenter que jusqu'en 1874. Enfin, il était élu sénateur de la Lozère le 30 janvier 1876, et ne pensait même pas à faire renouveler son mandat en 1879. On a de M. de Chambrun: De la forme du gouvernement (1848), qui est l'apologie un peu exagérée de la forme parlementaire; Fragments politiques (1872), contenant des discours et des amendements prononcés ou présentés à la Chambre par l'auteur; De l'institution d'une Régence (1874); le Pouvoir exécutif aux EtatsUnis, étude de droit constitutionnel (1876J; le Philosophe et la muse, dialogue (1884), etc.- Membre de la Commission supérieure des expositions internationales, M. de Chambrun était membre du jury international et vice-président du 15- groupe (instruments de musique), à l'Exposition universelle de Vienne, en 1873. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1852, commandeur des ordres de Saint-Grégoire le Grand et de Charles III d'Espagne.

CHAMPFLEURY, JULES FLEURY (dit), écrivain français, né à Laon le 10 septembre 1821. Il vint de bonne heure à Paris, où il entra comme employé dans une maison de librairie. C'est alors qu'il se trouva en relation avec des jeunes gens, écrivains ou artistes, qui devaient bientôt avoir une place dans les Confessions de Sylvius et daus Mademoiselle Mariette, ainsi que dans toutes les Vies de Bohème, d'Henri Murger: c'étaient MM. de Banville, Murger, Wallon, Pierre Dupont, Schann, les peintres Bonvin et Courbet, etc., dont plusieurs sont arrivés à la réputation. M. Champfleury écrivit d'abord au Corsaire, à l'Artiste, où il donna des nouvelles et des articles fantaisistes, publiés ensuite à part, sous les titres de Contes d'Hiver, de Printemps, d'Eté, d'Automne (1848-54), Vers 1846, à l'exemple d'écrivains déjà celebres, M. Champfleury s'éprit d'une belle passion pour Pierrot et le théâtre des Funamhales, dont il devait être plus tard (1863) le directeur. Il donna donc au théâtre de Pierrot plusieurs pantomimes qui eurent beaucoup de succès: Pierrot valet de la Mort (1846); la Reine des carottes (1847); les Trois fille. à Cassandre (f849J; Trois Pierrots (1851), etc. Vers la même époque, il avait songé, avec quelques-uns de ses amis, à fonder une nouvelle école artistique et

littéraire: l'Ecole réaliste, dont il devait être le chef dans la littérature, comme Courbet devait l'être dans l'art. M. Champfleury arcentaa donc sa « manière » en conséquence, et poursuivit son but malgré vents et marée, autrement dit malgré les critiques idéalistes, dont les attaques prirent plus d'une fois la forme de l'invective. Parmi les œuvres les plus connues de cet écrivain, outre les précédentes, nous riterons: Chien Caillou (1847); Réalisme, les Oies de Noél (1849); les Excentrimes (1852); les Aventures de MIle Mariette (1853); chart (1854); les Premiers beaux jours; l'Usurier Blairot (1855); les Souffrances du professeur Deltheil; Souvenirs des Funambules, les Sensations de Joaquin (1856); les Amis de la nature, le Violon de Faïence (1858); la Succession Lecamus (1860), l'un de ses meilleurs ouvrages, avec les Bourgeois de Molinchart, qui fondèrent sa réputation sur des bases désormais inebranlables, malgré l'accusation d'imiter servilement Balzac, qui ne lui lut pas épargnée. M. Champfleury avait été l'un des fondateurs, en 1848, de l'Evénement, mais non des plus actifs. La plupart des ouvrages que nous venons de citer avaient préalablement paru en feuilletons dans divers journaux ou revues, depuis la Voie du Peunle de Proudhon, jusqu'à la Revue des Deux-Mondes. Il fonda, en 1856, la Gazette de Champfleury, innovation, du moins en France, qui ne pouvait plaire à notre esprit pointilleux et d'une susceptibilité maladive sur les questions trop personnelles. La Gazette n' ut en effet que deux ou trois livraisons. M. Champfleury a publié depuis: Monsieur de Bois d'Hyver (1861, nouv. édit. 1876), publié en 1856 dans la Presse; Grandes figurer d'hier et d'aujourd'hui études biographiques; De la littérature popuMisère (1861); les Peintres de la réalité sous Louis XIII (1862); les Demoiselles Tourangeau, Journal d'un éludiant ( 1864); Ma tante Péronne (1866); Monsieur Tringle (1868); Histoire de la caricature antique (1864); His- toire de la caricature moderne (1865, nouv. édit. 1872); Histoire de la caricature sous la Rdpublique, l'Empire et la Restauration (1870); Histoire des faïences patriotiques sous la Révolution (t866, nonv. édit. 1875); la Comédie académique, l'Hôtel des Commissaires-priseurs (1867); les Chats, histoire, mœurs, etc.; Histoire de l'imagerie populaire (1869); l'Avocat trouble ménage (1870); les Enfants, éducation, instruction; Souvenirs et portraits de jeunesse (1872); Madame Eugenio (1874); les Oiseaux chanteurs des bois et des plaines, d'apres l'allemand le Secret de M. Ladureau (1875); la Petite Rose (1876); la Paaquette (1877), etc.

M. Champfleury a été nommé directeur du musée céramique de la Manufacture de Sèvres, en mars 1872. 11 est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867. CHAMPVALLIER (do), JOHN ALEXANDRE EDGAR DUMAS, homme politique français, fils d'un ancien garde du rorps de Louis XVIII, qui fut ensuite procureur du roi aux Antilles, de 1824 à 1830, est né le 19 avril 1827 à Saint-Pierre de la Martinique. Rentré en Fran -e avec son père, après la révolution de juillet, il tint faire ses études à Paris, puis s'occupa de l'exploitation du domaine paternel, situé près de Ruffec (Charente). M. de Champvallier est conseiller général de la Charente depuis 1864. Elu représentant à l'Assemblée nationale le 8 février 1871, il fut réélu membre du Conseil général le 8 octobre suivant. Il siégeait au centre droit à l'Assemblée nationale. Aux élections législatives du 20 février 1876, il se porta dans l'arrondissem*nt de Ruffec; avant échoué au premier tour, il se retira, laissant le champ libre au candidat bonapartiste, M. Ch. Fournier, qui fut élu au scrutin de ballottage du 5 mars. Il conserva cette attitude en 1877 et 1881 mais le 4 octobre 1885, la situation n'étant plus la même, il se porta sur la liste réactionnaire de la Charente, qui triompha complètement. — M. de Champvallier a publio De l'assimilation des chemins de grande communication aux routes départementales; De quelques questions de vici- nalité; De l'assistance publique dans la Charente, etc. CHANSON, ANTOINE, homme politique français, né à Paris le 4 août 1838. Il fit son droit et y exerça la profession d'avocat, puis acheta une étude d'avoué à SaintFlour en 1867. Il se retira en 1883 et s'inscrivit au barreau de cette ville. Conseiller municipal de Saint-Flour depuis 1873, M. Chanson devint adjoint au maire en 1876, mais donna sa démission après l'acte du 16 mai 1877, pour ne reprendre l'écharpe qu'en 1879. Il entra enfin au Conseil général du Cantal en 1880. Aux élections d'octobre 1885, M. Chanson fut élu député du Cantal sur la liste républicaine au scrutin du 18, et prit place à gauche. Il a voté l'expulsion totale des princes.

CHANTAGREL, JEAN, homme politique français, né à Sauxillanges (Puy-de-Dôme) le 14 avril 1822. Il fit son droit à Paris et se voua à l'enseignement. libre, se faisant une spécialité de la préparation des jeunes candidats auditeurs au Conseil d'Etat. Refusant de profiter des avantages que lui offraient ses grandes relations dans le parti qui prit le pouvoir au 4 septembre 1870, M. Chantagrel fit partie, comme volontaire, des batail- Ions de marche de la garde nationale de Paris, et n'usa de son influence qu'en faveur des autres. Membre du Conseil general du Puy-de-Dôme depuis 1880, il a été élu député de ce département au scrutin du 18 octobre 1885, et a pris place dans les rangs de la- gauche radiale. Il a voté l'expulsion totale des princes.

CHANTEMILLE, JOSEPH, homme politique français, ne le 23 avril 1827 à Saint-Sauvier (Allier). Négociant à Montluçon, il se présenta comme candi lat républicain dans la première circonscription de Montluçon, aux élections du 20 février 1876, et fut élu contre le candidat bonapartiste. Réélu le 14 octobre 1877 etie 21 août 1881, il siégea à la gauche républicaine dans ces diverses législatures. Le 25 janvier 1885, au renouvellement de la représentation sénatoriale da l'Allier qui

avait été monarchiste jusque-là, M. Chantemille fut élu à la tête de la liste républicaine. Il a voté l'expulsion des princes.

CHAPLAIN, JULES CLÉMENT, artiste français, graveur en médailles, ne à Mortagne (Orne) le 12 juillet 1839. Elève de Jouffroy et de M. Oudiné, il remporta en 1860 un second prix et en 1863 le grand prix de Rome, et débuta au Salon de cette même année 1863, par des bustes et des dessins; mais quoique plusieurs bustes de cet artiste figurent encore aux Salons suivants, il s'est voue à peu près exclusivement à la gravure en médaille, et l'on cite de lui en ce genre la France victorieuse et une Tête de Cérès (1868); Jetons de présence pour les professeurs de l'enseignement du dessin et pour la Comédie française (1870); la Résistance de Paris (1872); Modèles de médailles pour l'Enseignement primaire et pour la Médaille d'honneur dea Salons (1873); Médaille commémorative de la Commission du mètre (1874); Minerve, Armes de la Ville de Paris, modèles (1875); Médaille commémorative de l'emploi des aérostals pendant le siege de Paris, et de la Construction de l'église Saint-Antoine (1876); Médaille d'honneur de l'Exposition universelle de 1878, modèle (1878); Gambetta, face et revers; Médaille commémorative du congrès des électriciens, face (1883); Modèles des médailles de la Réédification de l'Hôtel de Ville de Parie, et de la Caisse d'épargne de Paris (1885); P. Baudry, face et revers; L. Gérome, face et revers; M. Z ogrophos, face; Médaille de la réédification de l'Hôtel de villede Paris, face et revers; le Souffle e divin médaille de récompense pour une école des beaux arts, face; Médaille de la Caisse d'épargne de Paris, face et revers; Victor Hugo, face; Mes enfants (1876); et un certain nombre de médaillons en bronze, notamment ceux de M. Robert-Fleury, de M. E. Renan et du Maréchal de Mac-Mahon. M. Chaplain a obtenu une médaille en 1870, une 2e médaille en 1872 et une 1re médaille en 1878, et a été décoré de la Légion d'honneur en 1877. Il a été élu membre de l'Academie des Beaux-Arts en 1881.

CHAPMAN, sir FREDERICK EDWARD, général anglais, né dans la Guyane anglaise en t8t6. Sorti de l'Ecole militaire de Woolwich en 1835, il entra dans le corps royal dn génie, devint capitaine en 1846, colonel dans l'armée de ligne en 1855 et lieutenant-colonel du genie en 1859. Au commencement de 1854, il fut envoyé à Constantinople en mission spéciale et fut employé au re lèvement des positions de l'armee turque avant l'arrivée de l'armée britannique dans ce pays. Le colonel Chapman prit part ensuite à la campagne de Crimée, assish aux batailles de l'Alma et d'Inkermann et servit tout le temps qne dura le siège de Sébastopol dont il dirigea, pendant la première partie, les opérations d'attaque de gauche et. pendant la dernière, tout le sert ice du génie anglais. En récompense de ses services il reçut la médaille de Crimée avec ses trois « agrafes », in tiquant les trois actions auxquelles il avait assisté: l'Alma, Inkermann, Sébastopol, la médaille du mérite militaire de Sardaigne et la rroix de Medjidié (3e classe) il fut fait, en outre, membre (companion) de l'ordre du Bain, et officier de la Légion d'honneur. En 1867, il fut promu commandeur de l'ordre du Bain et major général. De 1867 à t870, il a rempli les fonctions de gouverneur et commandant en chef des Bermudes et, de 1870 1875, celles d'inspecteur général des fortifications et directeur des travaux de défense. Il est devenu lieutenant général dans l'armée et colonel commandant le corps royal du génie, en mai 1872, et a été promu gén rai en octobre 1877, et grand'croix du Bain. Le général Ghap.nan a été placé dans la section de réserve en 1881.

CHAPU, HENRI MICHEL ANTOINE, sculpteur français, élève de Prndier. Duret et L. Cogniet, est né au Mee (Seine-et-Marne) le 29 septembre 1833. Après avoir obtenu denx fois un second prix, la première avec Neptune faisant naitre un eheval (1851) et la seconde avec le Désespoir d'Alexandre après la mort de cl*tus (1853), il obtint le grand prix de Rome en 1855, sujet Cléobis et Biton, et debuta brillamment au Salon de 1863. On cite de M. Chapu: Mercure inventant le caducée (1863); M L. Bonnat, buste en bronze (1864); le Serment, statue en plâtre (1865); Mort de la nymphe Clytie, statue en plâtre, et M. le D' Desmarres, buste en bronze (1866); Jeanne d'Arc, médaillon, bronze (1868); Jeanne Dare à Domrémy, statue en plâtre (1870); la même en marbre (1872 lu Jeunesse, statue en marbre, qui a été érigee dana une cour de l'Ecole des Beaux-Arts à la mémoire d'Henri Régnault et des élèves de l'Erole victimes de la dernière guerre (1875); la Pensée, statue en plâtre pour le ombeau de Mme d'Agoult (Daniel Stern) et une statue en marbre de Berryer pour le Palais de Justire de Paris (1877), le Monument de M. Schneider, érige au Creusot (1879). La Mort de la Nymphe Clytie, en marbre; la Pensée et d'autres ouvrages de M. Chapu figuraient à l'Exposition universelle de 1878. Citons encore Pluton, statue en marbre et Proserpine, plâtre, destinées au parc de Chantilly (1884); Madame la duch*esse d'Orléana, statue en marbre, destinée à la chapelle de Dreux (1885;; une Statue décorative en marbre, destinée au parc de Chantilly; Portrait de M Derville, buste en marbre (1886); outre un assez grand nombre de bustes et de médaillons en bronze et en marbre. — M. Chapu a obtenu une 3e méd'ille en 1863 des médailles en 1865 et 1866, la médaille d'honneur en 1875 et en 1877; créé chevalier de la Légion d'honneur en 1867, il a été promu officier en 1872. Il a été, enfin, élu membre de l'Académie des Beaux Arts en 1880.

CHARAVAY. MARIN ETIENNE, littérateur français, fils du patient et habile colle tionneur d'autographes Jacques Charavay, mort en 1867, est né à Paris le i7 avril 1848 élève de l'Ecole des chartes, il a ete reçu archiviste-paléographe en 1869. On a de lui Notice sur Nicolas Thoynard. d'Orléans, d'après les notes de !Ch. Brunet (1868); Etude critique sur l'affaire

Vrain-Lucas, et sur les moyen, de reconnaitre les faux autographes (1870); Alfred de Vigny et Charles Baudelaire, candidatt à l'Académie française (1879), etc. M. E. Charavay a publié en outre une nouvelle édition de la traducti n d'Amyot du roman de Longus Daohnis et Chlod (1872) et d'àutres chefs-d'œuvre littéraires de diverses époques. Il dirige un journal spécial: l'Amatenr d'Auto,graphev, fondé par son père en 1862, et la Revue des documents historiques fondée par lui-mame en 1874, independamment du cabinet d'autographes qu'il tient également de son père et auquel il a donné une extension considérable.

CHARCOT, JEAN MARTIN, médecin français, membre de l'Institut, ne à Paris en 1825, y fit toutes ses études et fut reçu docteur de la faculté de médecine en 1853. Reçu médecin drs hôpitaux en 1856, il fut atta'hé4 à l'hospice de la Salpètrière en 1862; il en est devenu le médecin en chef et s'est fait remarquer dans ces dernieres années par de fréquentes et fort curieuses expe- riences d'hypnotisme sur les alienées do cet établissem*nt; il était déjà avantageusem*nt connu, du reste, par d'importants travaux sur lesmaladies du système nerveux, vers lesquelles il a a fini par porter toute son attention. Reçu agrégé en 1860, il est devenu titulaire de la chaire d'anatomie pathologique à la faculti de médecine de Paris en 1873; il a échangé depuis cette chaire pour celle de clinique des maladies nerveuses. Elu membre de l'Academie de médecine en il entra t à l'Académie des sciences, section médecine et chirurgie, le 12 novembre 1883. M. Charcot a été promu officier de la Lé- gion d'honneur le 4 août 1880. — M. Charcot, qui dirige les Archives de physiologie, a publié De l'expectat on en médecine (1857); De la pneumonie chronique (1860); la Médecine empirique et la médecine scientifique (1867); Leçons cliniquea sur les maladies des vieillards, recueillies par les docteurs Bull et Bouchard (1868-69, 2 séries) Leçons sur les maladies du système nerveux (1873-74, 2 series, pl. et fig.); Leçone sur les maladies du /oie, des voies biliaires et des reins (1877), etc. CHARDON, ALFRED, homme politique français, né le 4 septembre 1828 à Bonneville (Haute-Savoie), fit ses études à l'université de Turin et s'y fit recevoir avocat. Apres l'annexion de la province de Savoie à la France (1860), M. Chardon fut Plu an Conseil général du nouveau département de la Haute-Savoie. Aux élections du 8 février t871, il fut élu représentant de ce département à l'Assemblée nationale, où il siégea à gauche. Elu ,énateur de la Haute-Savoie, avec M. Chaumontel, aux élections générales du 30 janvier 1876, M. Chardon a été réélu dans les mêmes conditions au deuxième renouvellement triennal du Sénat, le 8 janvier 1882. Il a voté l'expuisi des princes.

CHARETTE DE LA CONTRIE (baron de), ATHANASE, homme politique français, d'une vieille famille vendéenne. Lorsqu'en 1860 Lamoririère entreprit d'organiaer l'armée pontificale, M. de Charette alla le rejoindre à Rome, prit du service dans rette armée et y organisa le régiment d'elite des zouaves pontificaux, dont il devint le lieutenant-colnnel et avec lequel il combattit vaillamment à Castelfidardo (1860) et à Mentana (1867), et defendit Rome contre les troupes de Victor-Emmannel, en 1870, jusqu'à la dernière extrémité. Fait prisonnier avec toute l'armée pontificale, M. de Charette fut transporté en France, avec ses zouaves de nationalité française. Il se rendit alors à Tours, siège provisoire de la délégation du gouvernement de la Défense nationale, et obtint sans difficulte l'autorisation de former un corps franc, la légion des volontaires de l'Ouest, dont le noyau serait compose des zouaves pontificaux, au nombre de près de 600, qu'il avait, dans le doute, laissés à Tarascon. La légion fut bientôt organisée, au Mans, avec l'uniforme des zouaves ponlificaux, et fut alors attachée, sous le commandement de M. de Charette, au 17' corps d'armée. Elle ne tarda pas à se signaler par sa valeur, le 2 décembre, à la bataille de Patay, où elle figurait en première ligne M. de Charette lui-même y fut grieve- ment blessé, et un moment abandonné parmi les morts, tandis que ses zouaves allaient se reformer à Poitiers. Recueilli dans une maison du voisinage, il n'était que très imparfaitement rétabli lorsqu'il alla rejoindre ceux-ci. Nomme general de brigade au titre auxiliaire le 14 janvier 1871, il partait pour Nantes le jour même avec ses hommes, et était appelé, quelques jours plus tard, au commandement d'une division de mobilisés. La rapitulation de Paris, en susuendant les opérations roilitaires. vint mettre un terme à la carrière mihtaire du général de Charette en France. Elu représentant des Bouches-duRhône à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, quoique ayant formellement refusé toute candidature, il donna sa demission deux jours après, par une lettre adressée au président. L'uttitude de M. de Charette, légitimiste intransigeant, a toujours été des plus correctes, aussi les partisans d'une restauration monarchique après « fusion se passerent-ils de sa participation et évitèrent ils même de prononcer son nom. Il est officier de la Légion d'honneur depuis ju Ilet 1871 mais, chose curieuse, nous ne le voyons figurer sur le contrôle d'aucun des ordres du Saint-Siege.

CHARLES Ier, CHARLES FRÉDÉRIC ALEXANDRE, roi de Würtcmbcrg, fils aine du feu r i, est né le 6 mars 1823, et succéda au trône de son père la 25 juin 1864. Il suivit la politique de celui-ci dans la question du SchleswigHosltein; il est demeuré, depuis le trait. du 13 août 1866, un fidèle allié de la Prusse, et nous avons eu plusieues lois à nous mesurer, dans la dernière guerre, avec les hommes de son contingent, notamment sous les murs de Paris.- Le roi de Wûrtemberg a épousé, le 13 juillet 1846, la grande-duch*esse de Russie Olga Nicolaiewna, tante du czar actuel. Il est colonel d'un régiment de dragonq russe.

CHARLES I·t CHARLES EITEL FRÉDÉRIC ZÉPHIRIN Louis de HOHENZOLLERN-SIGMARINGEN, domnu, puis roi de Rou-

manie, né le 20 avril 1839. Il appartient à la brancho cadette non régnante de la famille princière de Hohenzollern-Sigmari rgen. Elu et pro -lamé prince d' R oummie, avec succession héréditaire, par un plebiscite (8/20 avril 1866), il fit sou entrée enlonnelle à Bucarest te 22 mai et fut définitivement reconnu par la SublimePorte, ainsi que par les puissances garantes, le 14 o to Ire. Avant son avènement au trône de Roumanie, vacant p tr l'expulsion du prince Couza, le prinre Charles n'avait pas de plus haute situ dion dans son pays que celle de souslieutenant de dragons; mais l'action diplomatique de la Prusse, qui cherchait évidemment à avoir un pie en Orient, eut raison de cette insuffisance. Son règne a été surtout marqué par des dissensions intestines, des crises ministérielles on parlementaires, par des persécutions en npparenre systématiquement exercées contre les juifs en M oldavie, lesquelles donnèrent lieu aux (1 'otestations indignées de plusieurs gouvernements étrangers. En 1868, le prince, aidé par des officiers prussiens, entreprit la reorganisation de t'armée roumaine, et l'annee suivante, il courut le bruit que des préparatifs de guerre serieux s'opéraient dans les Principautés Danubiennes mais ce fut tout. Il en fut de même lors de la guerre turco-serbe ,1876-1877), la réorganisation de l'armee roumaine tmt peut-être incomplète, on plutôt les difficultés budgétaires supposant à des m mifestations plus actives, jusqu'à ce que la Russie s'en mélit. Une convention, conclue entre le czar et le prinre Charles, permettait le p Issage d territoire roumain, en avril 1877, aux armées russes allant combattre les Turcs; en même temps, l'armée rou naine était mobilisée et se joignait à l'armée russe et la guerre déclaree à la Turquie. En septembre suivant, Charles Ier prenait effectivement le commandement de t'armée de l'Ouest, composée en grande partie des R ou mains, qui se distinguèrent à la prise de Plewna. Le prince Charles, en récompense de sa propre bravoure et de celle de ses soldats, fut décoré de l'ordre militaire de Saint-Georges, en échange duquel il envoya à Alexandre Il son ordre de l'Et ile de Roumanie. Il parait, toutefois, que le prince de Roumanie n'avait pas bien pris ses précautions avec son puissant allié, car le Turc reduit à merci, ce dernier lui offrit la Dobroutcha en échange de la Bessarabie. qui lui permettrait, en cas de besoin, de descendre en Roumanie sans en demander l'autorifation, et bon gré mal gré, en depit de tous les efforts et des démarches réitérées do M. Bratiano (voy. ce nom), il fallut accepter cet échange onéreux. Charles Ier s'en consola en se faisant proclamer roi de Roumanie le 14/26 mars 1881, et couronner solennellement le 10/22 mai suivant,.

Il avait épousé, le 15 novembre, la princesse Pauline Elisabeth Ottilie Louise, fille du feu prince Hermann de WIED, née le 29 décembre l8f3, et qui s'est fait, depuis 1882, un nom dans les lettres, sous le speudonyme de Carmen Sylva.

CHARLES-EDMOND. — Voy. Choëcki.

CHARLOTTE, MARIE CHARLOTTE AMÉLIE AUGUSTE VICTOIRE CLÉMENTINE LÉOPOLDINE, os-impératrice du Mexique, fille du feu roi des Belges, Léopold I··, et sœur du roi actuel, est née le 7 juin 1840 et s'est mari e le juillet 1857, à Ferdinand Maximilien Joseph, archiduc d Autriche, puis empereur du Mexique, suivant son acceptation, à laquelle il se décida près d'une année après qu'il fut proclamé (10 avril 1864), et fusillé le 19 juin 1867, à Queretaro. En presence des terribles difficultés qui lui firent bientôt obstacle, Maximilien envoya l'impératrice demander Napoléon III des secours indispensables. Elle arrivait à Paris le 9 août et en repartait quelques jours après, ayant complètement échoué dans sa penible mission. Elle se rendit alors auprès du pape, on ne saurait dire exactement dans quel but vraiment pratique, si elle en eut un, car c'est au cours de ce vovage que sa raison commença à l'abandonner. Transportée en Belgique, on lui donna pour résidence le château de Laeken, près de Bruxelles, où on l'entoura de soins dévoues, mais, à ce qu'il semble, inutiles. La malheureuse princesse ignore, dit-on, le sort de son mari; c'est au moins une consolation. Elle n'a eu, depuis lors, que des intervalles de plus en plus rares de lucidité, pendant lesquels on a prétendu qu elle s'occupait à rédiger des mémoires sur l'empire du Mexique, ce qui nous semble assez invraisemblable, si nous admettons que ce sont bien ses intervalles de lucidite qu'elle emploie à cette besogne. Ce qui est malheureusem*nt moins contestable, c'est que son état ne laisse aucun espoir.

CHARMES, MARIE JULIEN JOSEPH FRANÇOIS ou FRANCIS journaliste français, né à Aurillac le 21 avril 1848. Il fit son droit à Paris, servit comme officier dans les mobiles du Cantnl et fit, avec son régiment, la campagne de l'armée de la Loire; puis, de retour à Paris, rentra à la rédaction du Dix-neuvième Siècle, à laquelle il aphartenait déjà. Au mois d'août 1872, le Journal des Débats ayant perdu, pour avoir résolu d'appuyer le gouvernement rép ablicain, M. Saint-Marc Girardin et deux autres de ses collaborateurs, M. de Sary, son redacteur en chef, appela auprès de lui M. Francis Charmes et le chargea du bulletin politique quotidien. M. Charmes, qui avait fait entrer au Journal des Débats avec lui son plus jeune frère, mort récemment, mena admirablement, sous finspiration de M. Thiers, la campagne contre le gouvernement du 16 mai 1877, et fut décoré de la Légion d'honneur après la victoire. Il a été namme sous-dire teur (1880), puis directeur des affaires politiques au ministère de l'interieur, avec le titre de ministre plenipotentiaire.Elu député, aux élections du 21 août 1881, dans l'arroudissem*nt de Murat, comme candidat republi ain, M. F. Charmes se préseuta sur la liste republicaine du Ctntal aux élections d'octobre 1885; mais, bien qu'ayant reuni une importante minorité au premier tour, il échoua au second.

CHARNOCK, RICHARD STEPHEN, voyageur et philologue anglais, ue à Londres le il août 1820, étudia au Collège du roi et fut reçu avoué (attorney) en 18il. 11 a

voyagé par toute l'Europe, visité le nord de l'Afrique et l'Asie Mineure, et s'est principalement occupé, dans ses voyages, d'études anthropologiques, archéologiques et philologiques, surtout en ce qui concerne les langues celtiques et orientales. Il est président de la Société anthropologique de Londres, membre des Sociétés des antiquaires, philologique, royale asiatique, royale géographique, de la Société royale des Antiquaires du Nord, membre honoraire de la Société anthropologique de Paris et docteur en philosophie de l'université de Gœttingen. Outre un grand nombre d'articles disséminés dans la presse périodique scientifique, on doit an docteur Charnock: Guide au Tyrol (1857); Etymologie locale (1859); Guideen Espagne etau Portugal (1865); Verba nominalia (1866); Ludus Patronymicus (1868); les Peupies de la Transylvanie (1870); Coutumes seigneuriales d'Essex, Patronymica Cornu-Britannica (1810); Sur les caraetères physique, moral et philologique des Wallons; les Sept Communes (1811); Guide illustré en Espagne et au Portugal, dans la collection Bradshaw (1876); Glossaire du dialecte du comté d'Essex (1879); Prznomina, ou Etymologie des principaux noms de baptême chrétiens de la Grande-Bretagne et de l'Irlande (1882). CHARTON, EDOUARD THOMAS, littérateur et homme politique français, sénateurs, né à Sens le 11 mai 1807 fit ses études au collège de sa ville natale et vint faire son droit à Paris, où il fut reçu avocat en 1828; mais il n'exerça pas, et se consacra dès l'année suivante à la vulgarisation de l'instruction, devint rédacteur en chef du Bulletin de la société pour l'instruction élémentaire et du Journal de morale chrétienne, et fonda en 1833 le Magasin pittoresque, ha première publication populaire de ce genre. Dès 1829, M. Ed. Charton avait embrassé les doctrines saint-simoniennps mais il se retira en 1831, avec Pierre Leroux, Jean Reynaud, M. Carnot et autres, lors des moaifications apportées par le P. Enfantin dans la constitution de l'École, et devint un des collaborateurs de M. Carnot à la Revue encyclovédique. Ce dernier, devenu ministre de l'instruction publique après la révolution de février 1848, appela près de lui ses anciens coreligionnaires, Jean Re%naud et M. Ed. Charton qui fut nommé secrétaire général. M. Charton fut élu représentant de l'Yonne, son département natal, à la Constituante. Dans sa profession de foi à ses électeurs d'alors, il avait pu dire, avec plus de vérité que n'en comporte nécessairement cette sorte de doruments: « L'œuvre de toute ma vie a été de détruire l'ignorance, origine première des inégalités sociales, de tous les désordres, presque de tous les maux. » Sa conviction était d'ailleurs telle, en ce point, qu'il presenta à l'Assemblée une proposition tendant à priver du droit de suffrage les citoyens qui ne justifieraient pas d'une instruction primaire suffisante; ce qui serait une injustice, car si l'on veut n'avoir affaire qu'à des électeurs instruits, le bon sens indique qu'il faut au moins mettre les enfants en situation de le devenir dans la suite; si l'on n'a a pas pris cette précaution, on est mal venu à arguer de ignorance des citoyens majeurs qui n'ont pas acquis l'instruction qu'on n'a pas pu ou voulu leur donner, quand il en était temps, pour les écarter du scrutin. Tant pis si l'intelligence du vote fait défaut les sociétés devraient bien savoir qu'elles payent toujours leurs erreurs ou les produits directs de leur mauvaise foi, comme il est juste. M. Charton, par une autre erreur, vota le maintien de l'etat de siège (7 septembre) mais, en revanche, il vota l'amendement Grévy. Au mois d'avril 1849, il fut élu conseiller d'Etat. Le coup d'Etat de décembre 1851 rendit M. Charton à la vie privée et à ses travaux littéraires. Il avait concouru, en 1843, à la fondation de l'Illustration; en 1856, il créa l'Ami de la maiaon, qui ne réussit pas et prit, en 1860, la direction du Tour du monde, journal de voyages, le plus important et le plus beau recueil périodique illustré de cette nature. Peu après il entreprenait la publication de la bibliothèque de vulgarisati n scientifique et artistique connue sous le nom de Bibliothèque des merveilles, collertion illustrée des plus intéressantes, très soignée à tous les points de vue, malgré son extrême bon marché. Il a publié en outre, Lettres sur Paris, écrites en collaboration avec Doin (1830) Guide pour le choix d'un état, ou Dictionnaire des professions (184tJ, livre très utile, devenu insuffisant aujourd'hui, mais dont on promet une édition nouvelle mise au courant du progrès; les Doutes d'un pauvre citoyen (1847); les Voyageurs anciens et modernes (1855-57, 4 vol.); llistoire de trois enfants pauvres (1860); Histoire de France depuis les temps les plus reculéa jusqu'à nos jours, d'après des documenta originaux et les monuments de l'art de chaque époque (1863, 2 vol.), avec M. Bordier, etc.; outre sa collaboration au Magasin pittoresque, à la Revue encyclopédique, à l'Encyrlopédie nouvelle, au Bon sens, au Temps, au Monde, etc.

Après le 4 septembre 1870, M. Edouard Charton fut nommé préfet de Seine-et-Oise; mais, quelques jours plus tard, l'entrée des troupes allemandes à Versailles le chassa de son poste. Elu représentant de l'Yonne à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, il prit place sur les bancs de la gauche. Aux élections des sénateurs inamovibles, il refusa la candidature qui ;ui fut offerte, et nous pouvons dire qu'il ne tenait qu'à lui d'être élu il préféra tenir son mandat de ses concitoyens. M. Charton fut donc élu sénateur de l'Yonne, le 30 janvier 1876, et se fit inscrire au groupe de la gauche républicaine, dont il a été président des le début de ses réunions. Son mandat lui a été renouvelé aux élections du 8 janvier 1882. Dans le vote sur l'expulsion des princes, M. Charton s'est abstenu. M. Ed. Charton est membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques, dont il était correspondant depuis 1857; il est en outre membre de plusieurs sociétés savantes, notamment de la Société de géographie, dont il a été élu vice-président pour l'exercice 1876-77.

CHARTRES (duc de) ROBERT PHILIPPE Loms EUGÈNE

FERDINAND d'ORLÉANS, officier français, fils du feu duc d'Orléans et frère du comte de Paris, est né à Paris le 9 novembre 1840 et a été élevé à Eisnarh (Saxe-Weimar). Il rejoignit ensuite en Angleterre la famille royale exilée, et fit avec le comte de Paris, son frère aîné, un voyage dans le Liban en 1860. Peu après les deux princes se rendirent aux Etats-Unis, où la guerre de sécession venait d'éclater; le duc de Chartres entra dans l'armée du Potomac comme capitaine, attarhé à l'état-major du général Mac Clellan, et assista à plusieurs batailles et sièges, Il donna sa démission en 1863 et revint en Europe. Au début de la guerre de 1870, le- duc de Chartres adressa au ministre de la guerre une pétition tendant à être admis dans les rangs de l'armée française mais il essuya un refus. Après le 4 septembre, il vint à Paris, incognito, avec les autres prin"es de la famille d'Orléans le but de ce voyage était d'obtenir du gouvernement de la Défense l'autorisation de combattre pour la France qu'il y eut une arrière-pensée dans cette démarche, c est possible dans tous les cas, sur une simple prière de ne pas a-croitre par leur présen"e les difficultés du moment, les princes s,e retirèrent sans qu'on soupçonnât même, dans le public, qu'ils eussent parn. Quelque temps après, sous le nom de Robert le Fort qui, à la rigueur, est le sien, le dur de Chartres se faisait admettre dans l'armée de Chanzy, comme capitaine au titre auxiliaire. Dans le peu de temps qu'il y servit, il se distingua assez pour motiver sa nomination de chevalier de la Légion d'honueur. Après la révocation des lois d'exil, M. Thiers nomma le duc de Chartres chef d'escadron, avec l'autorisation de servir, sans solde, dans l'armée; il fut promulieutenant-colonel en 1875 et colonel en 1878, et placé à la tète du 12- régiment de chasseurs. A la suite du vote de la loi du 31 janvier 1883, le duc de Chartres fut mis en retrait d'emploi. La loi du !3 juin 188G prononce l'expulsion des seuls prétendants, et il peut en conséquence demeurer en Franre, du moins dans les conditions actuelles, car s'il avait dû imiter l'attitude du duc d'Aumale, ce serait déjà fait. On doit au duc de Chartres la relation d'une visite aux champs de bataille de la vallée du Rhin, sous ce titre: Souuenirs de voyages (1869), et une Introduction aux Campagnes de l'armée d'Afrique de 1935 à 1839, de son père (1870).

CHASSIN, CHARLES LOUIS, écrivain et journaliste français, ne le 11 février 1831 à Nantes, où il commença ses études qu'il vint achever à Paris, au collège Bourbon. En mars 1851, il écrivit à l'Evénement pour protester contre la suspension du cours de Michelet. Devenu collaborateur de plusieurs journaux d'opposition sous le second empire, il demanda, en 1861, l'autorisation de fonder un journal dont le titre aurait été la Nation; cette autorisation lui fut refusée, sous le prétexte qu'il avait collaboré, à une époque où il se trouvait sur les bancs du lycée de Nantes, à quelques feuilles parisiennes d'un atticisme douteux: le Journal de la Canaille, le Père Duchéne, etc. M. Chassin prouva aisément l'alibi; on reconnut l'erreur, mais il n'eut point l'autorisation sollicitée; M. Ch. L. Chassin a collaboré à l'Athenæum français, à la Revue de Paris à l'Illustration, à la Revue franfaise. au Courrier de Paria, au Courrier du Dimanche, au Siècle, à la Démocratie, jonrnal hebdomadaire fondé par lui en 1868 (1868-70). an Combat (1871), etc. — Il a publié: la Légende du Petit Manteau bleu ((851); les Ameg sœurs, rêverie panthéiste (1854); la Hongrie, son génie et sa mission, suivi de Jean Hunyad, récft du quinzième siècle (1855); Edpar Quinet, sa vie et sens œuvres (1858); Manin et l'Italie (1859); Histoire politique de Ia réuolution de Hongrie, 1847-49, avec M. D. lranyi (1859-60, 2 vol.); une traduction du poète hongrois Alexandre Petœfi (1860) Ladislas Teleki (1861); le Génie de la Rivolution française (1863-69, 2 l'Armée et la Révolution (1867); la Paix et la Guerre (1868); les Cahiers de 89 et les Cahiers du Sénat (1875), brochure, etc. En juin 1886, M. Ch. L. Chassin a proposé, pour l'Exposition universelle du centenaire de la République, l'organisation d'un Musée de la Révolution.

CHATROUSSE, EMILE, sculpteur français, né à Paris en 1830. Il eut d'abord à surmonter des difficulté matérielles, puis une certaine hésitation à choisir entre les diverses branches de son art, et entra, en 1851 sonlement, dans l'atelier de Rude, ayant toutefois reçu d'Abel de Pujol les premiers éléments de l'éducation artistique. Dès 1853, il débutait au Salon, et ne tardait pas à obtenir diverses récompenses: une mention à l'Exposition de 1857, le prix Maillé-la-Tour-Landry en 1857, le prix Lambert en 1861, des médailles aux Salons de 1863, 1864, 1865, etc., sans parler de plusieurs autres médailles remportées dans des expositions locales en province. On a de lui un bas-relief tumulaire, en brome, à Turin: la Poudre retourne d la poudre, etc. (1852); la Reine Hortense fraisant l'éducation du rince Louis Napoléon, marbre, commandé par l'empereur (1853); Résignation, groupe marbre. à l'église Saint-Eustache, chapelle des Morts (1855); Héloise et Abeilard, la Cité et le Paraclet, deux groupes marbre (1857); l'Art chrétien, marbre, au Louvre (1859); la Renaissance (1861), cour d'honneur du palais de Fontainehleau Saint Gilles. statue en pierre, chevet de l'église Saint-Leu, à Paris (1861); la Petite Vendangeuse (1861); le Général Beuret, marbre, au musée de Versailles (1862); la Comédie, statue en pierre, au Châtelet (1862); Cérès, statue en pierre, cour d'honneur des Tuileries (1863); la Madeleine au désert, au musée de Douai (1864); Jacob-Rodrigues Pereire instruisant des sourds-muets (1865), basrelief Portalis, au Conseil d'Etat; la Marquise de Pompadour, buste marbre (1866 la Renaissance française, marbre (1867); la Muse grave et la Muae comique, statuettes (1868) Saint Joseph, statue polychrome, à l'église Saint-Ambroise, à Parie; Source et Ruisselet, groupe marbre, an ministère des Beaux-Arts (1869); Vercingétorix et Jeanne d'Arc, projet de monument le

buste en marbre du chirurgien Pdan (1870); Héloïse et Abeilard au Paraclet, dernier adieu, groupe en hronxe et Ange encenseur, pour la façade sud de Saint-Eustache (1873); les Crimes de la guerre, gr upe marbre et une Jeune Parisienne, statue plâtre (1876); la même en marbre (1877 et Exposition universelle 1878); un buste de Mme de Sévigné, pour le musée Carnavalet (1879); Jeune contemporaine, statue marbre (1883); Défense de la Patrie à travers les dgey, haut-relief, plâtre bronzé (1884); Florimond Leroux, statue en pierre, pour l'hôtel de ville d'Amiens (1885); Jeanne Darc, libératrice de la France, statue en plâtre, et Feu A. de Liesville, buste en plâtre (1886).

M. Chatrousse a également fourni quelques articles de critique d'art à plusieurs journaux ou publications périodiques, notamment à l'Artiste, au Pays et à la Patrie. Il a été décoré de la Légion d'honneur en 1879. CHATENAY (de), ALEXANDRE MARIE GENEST, homme politique français, né à Bernicourt, dans l'arrondissem*nt de Clermont (Oise) le 3 septembre 1839. Grand propriétaire agriculteur, conseiller général depuis 1870, M. de Chatenay s'était déjà présenté à une élection partielle qui se produisit dans l'Oise en 1878, mais sans succès aux élertions du 4 octobre 1885, il a été élu député de l'Oise avec la liste monarchiste tout entière.

CHATIN, GASPARD ADOLPHE, botaniste français né à Tullins (Isère) le 30 novembre 1813. Il fit ses études à Paris, suivit les cours de la Faculté de médecine et prit le grade de docteur en 1844. M. Chatin est devenu successivement pharmacien à l'hôpital Beaujon et à l'Hôtel-Dieu, puis professeur de botanique à l'Ecole supérieure de pharmacie (1874), poste que les éleves de l'Ecole ont cru pouvoir le forcer d'abandonner, par le moyen aussi connu que peu efficace des manifestations tumultueuses (avril 1886); mais le directeur a tenu bon, et il en est résulté que les vacances de l'Ecole supérieure de pharmacie ont été avancées de plusieurs mois, et que les élèves les plus bruyants ont été punis disciplinairement ou correctionnellement, auivnnt la gravite de leur ,as. Toutefois, le directeur de l'Ecole supérieure de pharmacie n'a été victorieux qu'à moitié, tout au plus, car il était mis à la retraite au mois d'août suivant, paré du titre de directeur honoraire comme fiche de consolation. M. Chatin a été élu membre de l'Académie de médecine en 1853, et de l'Académie des sciences en 1874; il est en outre membre du Conseil académique, du Comité consultatif de l'enseignement public, du Comité des travaux historiques et scientifiques, etc. Enfin, il est officier de la Légion d'honneur depuis t878. On a de ce savant: Sur quelques principet de toxicologie, sa thèse de doctorat (1844); Etudes sur la physiologie végétale faites au moyen de l'acide arsénieux (1848); l'Existence de l'iode dans les plantes d'eau douce, etc. (1851); la Vallisneria spiralis (1855); Anatomie comparée des végétaux, illustrée de magnifiques planches (1866 et suiv.), etc.

CHAUDORDY (comte de), JEAN-BAPTISTE ALEXANDRE DAMAZE, diplomate français, né vers 1824. Attaché au ministère des affaires étrangères sous M. Drouyn de Lhuys, en t848, il fut envoyé à Rome en 1850. comme attaché à l'ambassade française. Après avoir occupé le même poste dans les principales capitales de l'Europe, M. de Chaudordy, devenu promier secrétaire d'ambassade, fut nommé, au commencement de 1966, sous-directeur du cabinet de M. Drouyn de Lhuys, de nouveau ministre des affaires étrangères, poste qu'il occupa jus- qu'à la retraite de ce ministre (1" septembre), et fut nommé ministre plénipotentiaire en 1867. Il était directeur aux affaires étrangères lors de la révolution du 4 septembre 1870, et fut désigné par Jules Favre, quelques jours après, pour aller représenter à Tours ce département; ce qu'il fit avec une habileté et une énergie des plus louables. Elu le 8 février 1871 représentant du Lot-et-Garonne à l'Assemblée nationale, il siégea à droite. Il figurait sur la liste de droite, qui échoua, aux élections des sénateurs inamovibles de décembre 1875. M. de Chaudordy a été nommé ambassadeur près le Confédération suisse, la légation de Berne étant élevee pour l'occasion au rang d'ambassade, le 6 décembre 1873; puis ambassadeur à Madrid, le 5 septembre suivant (1874). Appelé en 1878 à assister à la conférence de Constantinople, il alla ensuite reprendre son poste à Madrid et refusa l'ambassade de Constantinople. Il fut alors remplacé et mis en disponibilité (décembre). II est membre de la Commission des archives diplomatiques nu ministère des affaires étrangères. M. de Chaudordy a été promu commandeur de la Légion d'honneur en mai 1876. Il a été nommé grand'croix de l'ordre de Charles III d'Espagne, le 27 juin de la même année.

CHAUMONTEL, LOUIS FRANÇOIS, homme politique français, né à Annecy le 2 octobre 1828, fit ses études ù l'université de Turin et se fit recevoir avocat. Devenu maire de sa ville natale, il fut révoqué en 1873, sous le ministère de Broglie, mais réintégré dans ses fonctions por M. Buffet. Président du Conseil général de la HauteSavoie, il a été élu, ln 30 janvier 1876, sénateur de ce département, le premier, le second étant M. Chardon, député, comme républicain modéré. Les deux sénateurs de la Haute-Savoie ont été réélus dans le même ordre, au renouvellement partiel du 8 janvier 1882. L'un et l'autre ont voté l'expulsion des princes.

CHAUVET, JÉROME AUGUSTE EMMANUEL, professeur et écrivain français, né le 12 novembre 1819 à Caen, où il fit ses études; entra à l'Ecole normale supérieure en 1839, fut reçu agrégé de philosophie en 1845, et docteur es lettres en 1855. Nomme en 1846 professeur dd philosophie au lycée de M'con il passa ensuite, en la même qualité, au lycée de Caen, puis devint en 1858 professeur à la Faculté des lettres de Rennes, pour revenir en dernière analyse à celle de Caen, sa ville natale. M. Chauvet est membre du Conseil académique de Caen. On a de lui Des théories de l'entendement humain

dans l'antiquiîé; une traduction annotée des Œuvres complètes de Platon, avec M. A. Saisset (1864-65, 10 vol.) Sénèque: Lettres à Lucilius, traduction avec le texte en regard, une introduction et des notes DO l'éducation (1869); les Médecins philosophes contemporains (1870); les Médecins philosophes de l'antiquité (1878), etc. M. Chauvet est chevalier de la Légion d'honneur.

CHAVANNE, ALEXIS médecin et homme politique français, né à Lyon le f octobre 1824. Il etait médecin de 1 Hôtel-Dieu de Lyon et membre du Conseil général du Rhône, lorsqu'il se présenta aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876; ce fut sans succès, mais à l'élection partielle du !9 septembre 1878 pour remplir à la Chambre des députés la place laissée vacante par la mort de M. Durand, députe de la 3* circonscription de Lyon, M. le docteur Chavanne fut élu à une forte majorite, et prit place à l'extrême gauche. Il fut réelu le!1 août 1881 dans la 4e circonscription de Lyon, et aux élections d'octobre 1885, porté sur la liste radicale, il a été elu deputé du Rhône au scrutin du 18. M. le docteur Chavanne a voté l'expulsion totale des princes.

CHAVASSIEU, JEAN-BAPTISTE, homme politique français, ancien maire de Montbrison, où il est ne le 16 octobre 1814. U fut représentant de la Loire à la Constituante, en 1848. Apres avoir échoué aux élections du 8 février 1871, il fut élu représentant de son département le juillet suivant et deputé la premiàre circonscription de Montbrison le !0 février 1876. Réélu le 14 octobre 1877, il se présenta aux élections pourle premier renouvellement triennal du Sénat, le 5 janvier 1879, et fut élu. M. Chavassieu siège à gauche. Il a voté l'expulsion des princes.

CHAVETTE, EUGÈNE Vachette (dit), littérateur fran çais, fils du celèbre restaurateur parisien, estne à Paris en 1827. Il débuta fort jeune dans la petite presse, et publia notamment, au Tintamarre, un Dictionnaire fantaisiste absolument renversant il collabora également aux Pensées d'un emballeur, non moins fantaisistes, de Commerson, puis entra nu Figaro périodique, et devint rédacteur en chef du Soleil, fondé par Millaud, en 1865. Il a depuis collaboré au Figaro quotidien, à l'Evénement, etc. Parmi les fantaisies publiées par M. Vachette dans le Tintamarre, il faut citer à part le Procès Pictompin et ses dix-huit audiences, recueilliea et mises en ordre par Eugène Vachette, non seulement parce que cette fantaisie eut un succès retentissant, mais encore parce que Commerson, qui n'y regardait pas de si près, en publia une 6dition sans l'autorisation de l'auteur et sans y mettre son nom comme cette édition était tronquée abusivement, afin que le volume ne fût pas trop gros, car le directeur du Tintamarre avait toutes les économies, M. Vachette se borna à publier de son coté une édition « complète » du Procès Pictompin, avec préface explicative (1865). Il a publié depuis: Restaurateurs et reetaurés (1867); le Drame du carrefour (1872); le Rémouleur, Défunt Brichet, Pourquoi ? (1873); l'Héritape d'un pique-assiette, la Chiffarde, l'Idée de M. de Vivonne (1874); les Petites comédies du vice, nouvelles la Chambre du crime (1875); la Chasse à l'oncle (1876); la Recherche d'un pourquoi, Aimé de son concierge (1878); Si j'étais riche; l'Héritage mystérieux. Au fondd'une cave (1886, vol.), etc. M. Chavette a collaboré à quelques petites pièces. principalement avec Commerson. Retiré à Montfermeil, M. Vachette est depuis plusieurs années complètement retenu par la maladie, sans que son humeur ait subi la moindre atteinte de cette triste situation.

CHAVOIX, HENRI, homme politique français, notaire à Excideuil (Dordogne) et neveu du docteur Chavoix, ancien deputé de Perigueux, mort le 16 septembre 1881. M. Henri Chavoix se presentait à l'election du 4 decembre 1881, dans la 2* circonscription de Périgueux, pour remplacer son oncle à la Chambre il fut elu et prit place au groupe de l'Union républicaine. Réélu le 21 août 1881. il était élu député de la Dordogne en tête de la liste républicaine, le 4 octobre 1885. M. Chavoix a vote l'expulsion des princes.

CHENAVARD, PAUL, peintre français, né à Lyon le 9 décembre 1808. Il suivit les ateliers de Hersent et d'Ingres, puis fit en Italie un séjour de quelques années, employé à l'étude des maîtres. Il exposa à son retour, entre autres, deux toiles qui firent sa reputalinn et que la gravure a popularisees; le Jugement de Louis XVI et Mirabeau répondant au marguis de Dreux-Brezé: « Allez dire à votre maître, etc. Le gouvernement républicain le chargea, en 1848, de la décoration m numentale du Panthéon, œuvre colossale, qui ne devait pas être terminée le Panthéon était rendu au culte religieux bien avant que M. Chenavard en fût là. Il avait pourtant achevé les grandes compositions suivantes le Déluge, la Mort de Zoroastre, la Guerre de 7'roie, la Mort de Socrate, le Passage du Rubicon, la Poésie italienne, le Siècle de Louis XIV tableaux caractéristiques, dans son esprit, de l'Histoire de la civilisation; quint au reste, il en exposa, en 1853, ce qu'il put, du moins les cartons: Auguste fermant la porte du temple de Janur, Attila arrêté devant Rome, les Commencements de la Réforme. On a encore de cet artiste un grand nombre de toiles historiques d'un très grand mérite, notamment la Mort de Caton, la Mort de Brutus, la Canvention nationale, la Naissance de Jésus-Christ, la Fin des Religiona, cette dernière au Salon de 1869 et qui, placée d'abord au salon d'honneur, dut en être enlevée, en présence des protestations véhémentes de personnes aussi influentes que dévotes. Honoré de plusieurs médailles, M. Chenavard est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1853. CHENNEVIÈRES (marquis de), CHARLES PHILIPPE, écrivain et administrateur français, né à Falaise le 23 juillet 1820, fit ses études à Caen et débuta de bonne heure dans la carrière littéraire par deux petit* volumes dont nous parlerons tout à l'heure; il fit ensuite un

voyage dans le midi dela France, une véritable exploration dans nos musées méridionaux, et fut, peu après son retour, attaché à l'administration des musées royaux. Nommé, en 1852, inspecteur des musées de province et rharge des expositions annuelles des artistes vivants, qu'il eut à organiser, notamment dans les Expositions universelles de 1855 et 1867; il fit partie des jurvs internationaux des expositions de 1855 et 1867, et de l'exposition de Vienne de 1873. Inspecteur général des exposi. tions d'art depuis 1855, M. le marquis de Chennevières a été nommé directeur des Beaux-Arts, en remplacement de Charles Blanc, le 24 décembre 1873. Il a été admis à la retraite le !7 mai 1878 et remplacé par M. Guillaume, sculpteur, sa pension ayant été liquidée à 5,000 fr. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1869. On a de M. de Chennevières Contes normands, par « Jean de Falaise (Caen 1842); Vers, par « François-Marc de la Boussardière » (Caen 1842); Histoires baguenaudières, par un Normand » (Aix-en-Provence, 1845); Recherches sur la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l'ancienne France (1847-51. 3 vol.); Lettres sur l'art jrançais (1851); Notice aur la galerie d'Apollon, au Louvre (1851); Essai sur l'organisation des arts en province (1852); Portraits inédits d'artistes français (1853); les Derniers contes de Jean de Falaiae (1860); les Aventures du petit roi SaintLouis devant Bellesme (1865); Contes percherons, par « M. de Saint-Santin (Nogent-le-Rotrou, 1869). etc. M. de Chennevieres a, en outre, collaboré à la publiration des Memoires inédita sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture et du Journal de Danqenu, ainsi qu'à diverses publications périodiques, notamment à l'Artiste. Il a fondé, avec M. de Montaiglon, en 1851, les Archives de l'Art jrancais recueil de documents artistiques inédits. Les Contes, Vers, etc., signés « Jean de Falaise, » « un Nor· mand, » « Pointel (nom de famille de Mme la marquise de Chennevières), « M. de Saint-Santin, » ont été tirés à petit nombre et sont très récherchés non seulement des biblioph'les et à cause de leur rareté, mais des véritables et fins gourmets littéraires et pour le charme du style et de la délicatesse émue des sentiments qu'il sert à exprimer.

CHERBULIEZ, VICTOR, littérateur français, d'nrigine suisse, ne à Genève en 1828, est fils d'un professeur d'hebreu de cette ville, où il était d'abord lui-même professeur particulier, lorsqu'il débuta dans la carrière litte- raire, par une fantaisie archéologique intitulée: A propos d'un cheval, causeries athéniennes (1860), réimprimée en 1864 sous le titre de Un cheval de Phidias. Venu à Paris vers 1862, il a publié, depuis cette époque, un certain nombre de romans dont la plus grande partie (la dernière) parut d'ibord dans la Revue des Deux-Mondes, dont il est (revenu le principal collaborateur, et le Temps. — Nous citerons, parmi ses principaux ouvrages le Comte Kostia (1863); le Prince Vitale (1864); Paule Méré (1865); le Roman d'une honnête femme (1866); le Grand Œuvre (1867); Prosper Randoce (1868); l'Aventure de Lad slas Bolski (1869); l'Allemagne politique, depuis le traité de Prague (1870); la Revanche de Joseph Noirel (1872); Meta Holdenis et Etudes de littérature et d'art (1873); l'Espagne politique (1874); Miss Rouel (1875); le Fiancé de Mademoiselle Saint-Maur (1876); Samuel Brohl et Cle (1877); l'Idée de Jean Têterol (1878); la Ferme de Choquart (1882), transportee à la scène par M. W. Busnach; Olivier Maugant (1885), etc. Le Comte Kostia avait été transforme en pièce par M. Raymond Deslandes et représenté au Gymnase avec succès en 1875; Samuel Brohl et l'Aventure de Ladislas Bolski ont pu le même honneur; enfin l'Idée de Jean Téterol a été traduit en anglais sous ce titre The Wish of his Life. M. Cherbuliez, qui a obtenu des lettres de naturalisation, a été élu membre de l'Académie française en lb82, en remplacement de Dufaure.

CHÉRIF PACHA, homme d'Etat égyptien, d'une vieille famille musulmane, est né à Constantinople vers 1822 et a fait la plus grande partie de ses études en France. Elève de Saint-Cyr, il rentrait dans son pays vers 1840, puis se fixait en Egypte, en 1844, comme attaché à la maison du prince Halim, fils d'Abbas Pacha. En 1854, Said, avec qui il s'etait lié à Paris, ayant succédé à Abbas comme vire-roi d'Egypte, il reçut un grade dans l'armée égyptienne, qu'il quittait comme géneral, en 1857, pour prendre le portefeuille des affaires étrangères. A l'avènement d'Ismaïl, en 1863, Chérif Pacha fut appelé au Ministere de l'intérieur. Il ne cessa dès lors d'occuper les plus hautes positions, tour à tour ministre des affaires etrangères, de l'instruction publique ou de l'intérieur, président du grand Conseil de justice (1867), premier ministre (1868); c'est à lui, du reste, qu'à trois reprises Ismail Pacha confia, en son absence, la régenre. Cette confiance du khedive en Chérif Pacha, Ismail semble l'avoir léguéo à son fils Tewfik, dont il fut également le ministre à diverses reprises. Lors des négocia- tions avec le parti national soulevé, ce fut dans un cabinet présidé par Chérif Pacha qu'Arabi fit ses débuts d homme d'Etat, comme sous-secretaire à la guerre (septembre 1881). Mais debor lé, en lutte avec l'Assemblée des notables qu'il avait lui-même convoquée, et qui voulait, en dépit du droit de contrôle des créancier de l'Egypte, que le vote du budget lui fut attribué, Chérif se vit forcé de donner sa démission (2 février 1882). Rappelé le 27 juin, il ne restait au pouvoir guère plus de quinze jours, pour y revenir six semaines plus tard, après le bombardement d'Alexandrie, et alterner ainsi avec les Mahmoud, les Mustapha, les Riaz, les Ragheb, les Nubar, aussi incapables les uns que les autres de satistaire, en même temps, et l'Europe et leur propre pays, que le seul parti national, défunt, aurait pput-être pu sauver de la ruine. Cherif-Pacha est grand officier de la Légion d'honneur.

CHERUEL. PIERRE ADOLPHE, littérateur et historien français, né à Rouen le 17 janvier 1809; commença ses

études au collège de sa ville natale et entra à l'Ecole normale supérieure, d'où il sortit agrégé des classes supérieures des lettres en 1830, et fut envové comme professeur d'histoire au collège de Rouen. En 1849, il remplaçait M. H. Wallon comme maitre des conférences à l'Ecole normale, devenait insppcteur de l'Académie do Paris en 1859, puis inspecteur général de l'instruction publique, et enfin recteur de l'académie de Strasbourg en 1866 et inspecteur général honoraire quelques mois plus taid. Après la guerre fatale de 1870-71, qui eut pour résultat la séparation de l'Alsace et de la France, M. Chéruel fut quelque temps recteur de l'académie de Poitiers. On lui doit Histoire de Rouen sous la domination anglaise (Rouen, 1840) Histoire de la commune de Rouen (Rouen, 1844, 2 vol.); De l'administration de Louis XIV (1661-1672) d'après les mémoires inédits d'Olivier d'Ormesson (1849); Histoire de l'administration monarchique en France, depuia l'avènement de Philippe-Auguste jusqu'à la mort de Louis XIV (1853, vol.) Dictionnaire historique des institutions, Stuart et Catherine de Medicis ((856); Mémoires sur la vie publique et privée de Fouquet, etc.. d'après ses lettres et des pièces inédites (1861, 2 vol.); Saint-Simon considéré comme historien de Louia XIV (f865), etc. M. Chéruel a publié en outre les Mémoires de Mademoiselle de Montpensier; l'édition des Mémoires du due de Saint-Simon publiée pour la première fois d'après le manuscrit original (1856-58, 20 vol.); une traduction du Dictionnaire des antiquités romaines et grecques d'Anthony Rich (186t) le Journal d'Olivier Lefèvre d'Ormesson, dans la Collection des documents inédits sur l'histoire de France (1860-62), etc. Membre de plusieurs académies ou sociétés savantes, notamment du conseil d'administration de la Société de l'histoire de France, M. Chéruel a été élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques, en remplacement d'Henri Martin, le 1er mars 1884. 11 est officier de la Légion d'honneur depuis 1863.

CHERVILLE (marquis de), GASPARD GEORGES PECOW, littérateur français, né à Chartres le 11 décembre 1821, appartient à une vieille famille beauceronne dont un grand nombre de membres ont figuré à diverses époques au parlement de Paris. M. de Cherville est entré assez tard et. pour ainsi dire, accidentellement dans la carriere littéraire. Il avait vingt-neuf ans, lorsque, ayant écrit un petit roman de'chasse ayant pour titre: le Lièvre de mon grand-père, il le confia à son compatriote Hetzel. Alexandre Dumas père, qui était venu passer quelques jours chez l'éditeur. alors ù Bruxelles, lut par hasard ce manuscrit. fut frappé des qualités de conteur qu'il révélait et offrit de l'acheter. Cette première affaire fut le point de départ d'une active collaboration entre le jeune écrivain et le grand romancier, et produisit Black, le Meneur de loups, Inqénue, le Père La Ruine. les Louvea de Machecoul, la Marquise d'Escoman, la Maison Combet,Madame de Chamblay, le Médecin de Sava, Parisiens et Provinciaux, etc. Avec une bonne grâce qui répond à bien des calomnies, non seulement Alexanare Dumas signala, dans les préfaces de quelques-uns de ses ouvrages, la part que M. de Cherville avait eue, mais quand celui-ci se décida à publier un volume sous son propre nom:les Aventures d'un chien de chasse, il voulut le présenter lui-même au public, et Il le fit dans les termes les plus flatteurs pour ce collaborateur resté jusqu'à la fin son ami. Après cette séparation, provoquée par les excursions multipliées de l'auteur des Mousquetaires, M. le marquis de Cherville devint le rédacteur en chef d'une magnifique publication consacrée à la vie rurale: la Vie d la campagne, que venait de fonder l'éditeur Furne. Il passa ensuite au Journal des chasseurs, où il publia plusieurs romans. Sous le titre: la Vie d la campagne, il a commencé en 1870, au journal le Temps, la publication de lettres de quinzaine sur les choses des champs, lesquelles se poursuivent encore auj ourd'hui sans que leur succès ait diminué. Il a pris, en outre, une part active à la rédaction de la Chasse illustrée, de l'Illustration, da Sport, et a publié en librairie: les Aventures d'un chien de chasse (1862); l'Histoire d'un trop bon chien (1867); Traité général des chasses, (2 vol., gr. in-8°), en collaboration avec M. de la Rue; les Chiens d'arrAt français et anglais, avec MM.de la Rue et Ernest Bellecroix Pauvres bêles et pauvres gens (f869J; l'Histoire naturelle en action (1874); la Chasse aux souvenirs (1875); les Mois aux champs (1886), etc. M. de Cherville n'a éte décoré de la Légion d'honneur qu'en 1885.

CHESNEAU, ERNEST, littérateur et critique d'art français, né à Rouen le 9 avril 1833, fit ses études au collège de Versailles et s'engagea à dix-huit ans dans un régiment de hussards. Venu à Paris en 1855, il s'y occupa de littérature, et principalement de littérature artistique, entra peu après, comme rédacteur, au musée du Louvre et fut nommé inspecteur des Beaux-Arts en 1969, fonctions dont il se démit après le 4 septembre 1870. 11 a publié les Intérêts populaires dans l'Art, la Vérité sur le Louvre le Musée Napoléon III, brochures (1862; les Chefs d'Ecoles: la Peinture française au XIXe siècle (1862); l'Art et let artistes modernes en France et en Angleterre (1863); le Décret du 13 novembre et rAcadémie des beaux-arts (1864), brochure; les Nations rivales dans l'Art: Peinture et sculpture (1867), etc. Il a aussi rédigé le Rapport officiel du jury des classes des beaux-arts, à l'Exposition universelle de 1867. M. E. Chesneau a collabore d'une manière régulière à l'Opinion nationale, puis au Consti- tutionnel, au Paya, au Peuple français, à l'Estafette (1876), etc. il a également fourni des articles à diverses revues: la Revue européenne, la Revue de France la Revue des Deux-Mondes, etc. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1865.

CHESNELONG, Paaas CHARLES, homme politique français, né à Orthcz (Basses-Pyréhées) le 14 avril 1820,

fit ces études à Pau, et vint ensuite partager avec son père la direction d'une maison de commerce importante que celui-ci lui laissa en 1857. M. Chesnelong, membre nu Conseil genéral des Basses-Pyrénées depuis 1852, fut nommé maire d'Orthez en 1855. Antérieurement à ces heureux événements, M. Chesnelong s'était déjà occup6 de politique, et nous le voyons, en 1848, dans une réunion préparatoire pour les elertions à l'Assemblée législative, exiger du candidat sur la sellette, M. Larrabure, l'engagement formel de « ne travailler qu'à l'établissem*nt d'une république franchement démocratique », etc. En 1850, M. Chesnelong, qui avait évidemment changé d'avis sur la e marche providentielle des faits » et la nécessité de la « forme républicaine » était élu députe au Corps législatif, en qualité de candidat officiel, par la deuxième circonscription des Basses-Pyrénées. En la même qualité encore, il était réélu en 1863 et 1869. Aux. élections complémentaires du 7 janvier 1872, M. Chesnelong était de nouveau élu représentant à l'Assemblée nationale. contre le marquis de Noailles, candidat républicain. Il prit place sur les bancs de la droite, mais non. comme on pourrait le croire, dans le groupe de l'Appel au peuple M. Chesnelong était subitement devenu légitimiste. L'année suivante, l'ancien député d'Orthez se si- gnala comme l'un des agents les plus actifs de l'intrigue monarchiste. Ce fut lui qui, avec M. Lurien Brun, fut choisi pour porter à Frohsdorf le programme rédigé par la Commission des neuf Il Il partait le 15 octobre 1873, avec son collègue; de retour quelques jours plus tard, il rendait il ses commettants un compte si exact de sa mission que le comte de Chambord était forcé de rétablir les faits par une lettre écrite à M. Chesnelong lui-même mais envoyée à l'Union pour y être insérée; et elle y parut, en effet, le 13 octobre. Aux élections générales du 20 février 1876, M. Ghesnelong fut réélu député do l'arrondissem*nt d'Orthez; mais lors de la vérification des pouvoirs, la Chambre invalida l'élection et renvoya l'élu devant ses électeurs, qui lui préférèrent décidément le candidat républicain, M. Vignancourt (21 mai 1876). Le 12 aodt suivant, les droites du Sénat appuyaient la candidature de M. Chesnelong au siège inamovible laissé vacant par la mort de Casimir Périer, contre celle de Duraure; mais celle-ci triompha par 161 voix contre 109 données à la candidature Chesnelong. Il lut toutefois élu le 24 novembre suivant, à cinq voix de majorité, en remplacement de M. Wolowski. M. Chesnelong étant resté jusqu'ici attaché opiniâtrement à la foi légitimiste, il suftit de dire qu'il a pris part à tous les actes parlementaires et entra-parlementaires par lesquels son nou. veau parti s'est manifesté dans ces derniers temps, et toujours au premier rang. — M. Chesnelong est officier de la Légion d'honneur depuis 1867; il est aussi grand'croix de l'Ordre pontifical de Saint Grégoire le Grand.

CHEVALIER, CHARLES, homme politique français, tances, membre du Conseil municipal de cette ville et du Conseil d'arrondissem*nt depuis 1860, M. Ch. Chevalier venait d'être élu bâtonnier do son ordre lorsqu'il se présenta à une élection partielle qui eut lieu à Coutances en 1883. Il échoua, mais, aux élections générales du 4 octobre 1885, il a été élu député de la Manche sur la liste monarchique triomphante, et a pris place à la droite bonapartiste.

CHEVALIER, ERNEST ARMAND, homme politique français, ancien magistrat, né à Villers-en-Vexin (Eure) le 14 août 1820. Il fit son droit à Paris, prit le grade do docteur et entra dans la magistrature en 1845, comme substitut du procureur du roi à Calais. Il était procureur genéral à Angers depuis f867,lorsque survint le 4 septembre 1870. M. Chevalier donna alors sa démission et se retira dans ses proprietés de Chalonnes-sur-Loire, où il mit à la disposition de ses voisins, jusqu'à une assez grande distance, ses lumières de jurisconsulte consommé. Ceux-ci lui en manifestèrent leur reconnaissanre en l'envoyant siéger d'abord au Conseil général de Maine-etLoire dès 1871; et enfin M. E. Chevalier fut porté sur la liste monarchique de llfaine-et-Loire, aux élections du 4 octobre 1885, et élu le second. Il a pris place à droite. — M. E. A. Chevalier est officier de la Légion d'honneur depuis 1868.

CHEVANDIER, ANTOINE DANIEL, médecin et homme politique français, né à Serres (Hautes-Alpes) le 27 mai 1822. Il fit ses études médicales à Montpellier et fut reçu docteur en 1846. Etabli depuis 1848 dans la Drôme, M. le Dr Chevandiery était connu pour ses opinions démocratiques, qui le firent nommer sous-préfet de Die après le 4 septembre 1870. Démissionnaire deuz mois après, il fut élu représentant de la Drôme le 8 février 1871 et député de Die le 20 février 1876. Il siégea à gauche. M. Chevandier a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Il a été élu député de la Drôme le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine, et a voté l'expulsion tutald des princes. M. le Dr Chevandier s'est fait le promoteur du traitement thermo-résineux (c'est-à-dire par l'action de la térébenthine vaporisee) des maladies de poitrine, et a pris à l'aris la direction d'un établissem*nt medical où ce traitement est appliqué. Membre ou correspondnnt de plusieurs sociétés de médecine, on lui doit quelques ouvrages sur son art.

CHEV1LLON, JOSEPH, médecin et homme politique français, ne à Marseille en 1850. Médecin à Marscille, membre du Conseil municipal de cette ville depuis 1875 et du Conseil général des Bouches-du-Rhône depuis 1880, M. le Dr Chevillon a été élu député de ce département, le 4 octobre 1885, comme radioul. Il a voté l'expulsion totale des princes. M. Chevillon fit partie du Conseil supérieur des médecins créé à Marseille lors de l'épidémie de choléra qui sévit dans le midi en 1884-1885. 11 est officier d'Académie.

CHEVILLOTTE, Jna CHARLES, industriel et homme politique français, ne à Brest en 1838. Membre de la Chambre de commerce de sa ville natale depuis 1872,

il en a été élu président en 1878; il est également président du tribunal de commerce de Brest depuis 1883. Riche armateur, on lui doit la création de plusieurs lignes de steamers reliant des ports français. Il a été en outre l'un des plus ardents protestât tires contre la loi d'expulsion des congrégations non autorisées, et a concouru de sa bourse à fa fondation à Brest des écoles libres destinées à remplacer les écoles des Frères, laïcisées de par la loi. Enfin, M. Chevillotte s'est fait connaître comme orateur on parlant dans diverses réunions réactionnaires, dont plusieurs organisées par ses propres soins. C'était plus qu'il n'en fallait pour figurer, aux élections générales du 4 octobre 1885, sur la liste dite « conservatrice n, laquello a triomphé dans le Finistère. CHEVREAU, Juns HENRI, homme politique français ancien ministre, né à Belleville (Paris) le !8 avril 1823, Elevé dans la maison d'éducation dirigée par son père, 4 Saint-Mandé, il se livra ensuite à la littérature et publia, avec M. Laurent Pichat, en 1844: les Voyageuses, poésies. La Révolution de Février le lança, ou plutot l'attira dans la politique. Après avoir échoué aux élections pour la Constituante, il se livra avec toute l'ardeur de son âge à la propagande napoléonienne. Il fut récompensé de son zèle,nu mois juste après le 10 déremhre, par la préfecture de l'Ardèche, qu'il obtint d'emblée, n'ayant pas vingt-six ans. Après le 2 décembre, il fut nommé secrétaire général et directeur du personnel au ministère de l'Intérieur. 11 avait été élu, en quittant la prefecture, membre du Conseil général de fArdèche, dont il devint président en 1852. Il fut nommé la même année conseiller d'Etat hors sections. En 1853, il fut appelé à défendre devant le Corps législatif le budget de son ministère; mais il ne le fit pas, sans doute, suivant les intentions de son chef, M. de Persigny, car il quitta son poste auprès de cet homme d'Etat et reçut en dédommagement la préfecture de la Loire-Inferieure, qu'il conserva jusqu'en septembre 1864, époque à laquelle il passa à la préfecture du Rhône, et fut fait sénateur le 15 mars 1865. Nommé préfet de la Seine, en remplacement de M. Haussmann, le 5 janvier 1870, il se trouva en présence d'une situation difficile qu'il n'eut pas le temps de débrouiller; car la guerre était survenue, le ministère du 2 janvier, tombé sous le vote de l'ordre du jour Duvernois, qui le déclarait « incapable », élait remplacé par le ministère Palikao, et M. Chevreaq prenait dans le nouveau cabinet (10 août) le portefeuille de l'intérieur, sans qu'il fût toutefois pourvu ù son remplacement à la préfe ture de la Seine. Après avoir fait tous les efforts possibles pour l'organisation des gardes mobiles, il quittait le ministère après le 4 septembre et se refugiait en Belgique, d'où il ne tarda pas à se rendre on Angleterre aupres de l'ex-impératrice. Rentré depuis en Franre, il s'est présenté, mais sans succès, dans la 2' circonscription de Privas aux élections du 20 février 1876. Aux élections générales du 4 octobre 1885, M. Chevreau, ancien préfet bonapartiste de l'Ardèche, était porté sur la liste réactionnaire présentée aux suffrages des électeurs de ce département, et qui triompha tout entière. Malheureusem*nt, cette élection ayant été annulée par la Chambre, la liste républicaine prit sa revanche au scrutin du 14 février 1886. M. H. Chevreau est grand officier do la Légion d'honneur depuis 1861.

CHEVREAU, THÉOPHILE LÉON, homme politique français, frère du precedent, né à Saint-Mande, banlieue de Paris, le 23 octobre 1827. II entra dans la vie publique comme chef du cabinet de son frère ainé à la préfecture de l'Ardèche, en 1849, et devint successivement souspréfet de Forcalquier, puis du Havre; puis préfet de l'Ardèche à son tour en 1853, préfet de la Sarthe en 1857 et préfet de 1 Oise de 1860 à 1870. Le 13 août 1870, il était nommé directeur du personnel au ministère de l'intérieur, dont son frère était titulaire, et conseiller d'Etat hors se'tions. Aux élections du 20 février 1876, il se présenta dans la 1re circonscription de l'arrondissem*nt de Beauvais, sous les auspices du « Comité national 'conservateur »; il fut élu, quoiqu'à une faible majorité, et prit place au groupe de l'Appel au peuple. Il fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 enfin, aux élections du 4 octobre 1885, il fut élu député de l'Oise avec tous ses amis de la liste monarchique. M. Léon Chevreau est commandeur de la Légion d'honneur depuis 1869. CHEVREUL, MICHEL EUGÈNE, savant chimiste français, ne à Angers le 31 août 1786, fit ses études à l'Ecole centrale de sa ville natale, et vint en 1803 à Paris, où il devint successivement directeur du laboratoire de Vauquelin, préparateur du cours de chimie du Museum en 1S10, professeur au lycée Charlemagne en 1813, directeur des teintures et professeur de chimie spéciale à la Manufacture des Gobelins en 1824. membre de l'Académie des sciences, section de chimie, en 1826 et. en 1830, professeur de chimie appliquée au Museum d'histoire naturelle, en remplacement de Vauquelin, son ancien maitre. Nommé directeur du Museum, pour la période quinquennale réglementaire en janvier 1864, il a été maintenu dans ces fonctions en janvier 1869 et en janvier 1874; mais il éen est démis au mois de novembre de cette dernière année, avec un assez grand éclat, qui n'est pas de son fait, il faut le reconnaitre. La raison de cette démission était une extension vraiment abusive du despotisme du gouvernement do combat qui, ne tenant aucun compte des propositions de M. le directeur du Museum, soit à des récompenses, soit aux chaires devenues vacantes, décorait des nullités bien pensantes et nommait professeurs des gens que l'école réclamait. Il a été admis à la retraite et nommé direc teur honoraire en 1879. Officier de l'Université depuis 1813. M. Chevreul est président de la Société nationale d'Agriculture, membre de la Société royale do Londres et d'un grand nombre d'autres sociétés savantes. Grand officier do la Légion d'honneur depuis 1865, il a été promu grand croix le 5 janvier 1875. Dans ces derniers tcmps, et surtout depuis qu'il est entré dans sa

centième année, M. Chevreul, qui s'intitula le « doyen des étudiants de France », a été l'objet de manifestations sympathiques qu'on ne saurait faire plus que de mentionner, tant elles ont pris de fnrmea diverses; les titres universitaires honorifiques qui lui manquaient encore, entre autres, lui ont été en outre décernés: le dernier en date est celui de dorteur en médecine de l'université d'Heidelberg, souvenir envoyé par la vieille université allemande Cêtant son cinquième centenaire an savant centenaire français (5 août 1886).

Parmi les ouvrages nombreux de M. Chevreul, nous citerons Recherches chimiques sur les corps gras d'origine animale (1823), ouvrage dont l'industrie tira de si beaux resnltats que la Société d'encouragement pour l'industrie nationale décernait à son auteur, en 1852, un prix de 12,000 francs; Considérations générales sur l'analyse organique et sur ses applications (1824); Leçons de chimie appliquée d la teinture (1828-31); De la loi du contraste simultané des couleura et de l'assortiment des objets coloriés, etc. (1839, avec atlas); Theorie des effets optiques que présentent les éto/fes de soie (1848); De la baguette divinatoire, du pendule et des tables tournantes (1854J; Lettrea adressées à M. Villemain sur la Méthode en général (1855); Des couleurs et de leurs applications aum arts industriels, d l'aide des cercles chromatiques (1864, avec planches); Considérationa sur l'histoire de la partie de la médecine qui concerne la prescription des remèdes (1865); Histoire des connaissances chimiques (1866 et suiv.; 4 volumes), etc., etc. M. Chevreul a, en outre, collaboré au Dictionnaire des Sciences naturelles, au Journal des Savants et à diverses autres publications scientifiques considérables, périodiques ou non, sans oublier les Comptes Rendus de l'Académie des sciences. Il a eta membre, jusqu'à ces derniers temps, des jurys internationaux des expositions de Paris et de Londres.

CHILDERS, HUGH CULLING EARDLEY, homme d'Etat anglais, ne à Londres en juin l827, fit ses études au collège de la Trinité, à Cambridge, où il prit ses grades en 1850, et partit la même annee pour l'Australie. Il fut membre du gouvernement de Virtoria depuis son arrivee jusqu'au commencement de 1857, tant romme commissaire du commerce et des douanes que comme membre, pour Portland, de l'Assemblée législative. De retour en Angleterre en 1857, en qualité d'agent général de la colonie, il se porta sans succès, comme candidat libéral, à Pontefract en 1859. A la suite d'une enquête sur cette élection, toutefois, son heureux concurrent ayant été invalidé, il fat élu définitivement en février 1860, et a continué depuis à représenter ce bourg. M. Childers a été président du Comité de transportation en 1861 et membre de la Commission de servitude pénale en 1863, ses projets de modification dans ce service ayant éte adoptés par le gouvernement. II devint lord de l'Amirauté en avril 1864, et secrétaire des finances au Trésor, en août 1865, fonctions qu'il résigna à l'arrivée aux affaires, pour la troisième fois, de lord Derby, en 1866. A l'accession de M. Gladstone, en f868, M. Childers fut nommé premier lord de l'Amirauté; mais il fut oblige de se retirer, pour cause de santé, en mars 1871. En janvier 1872, il accepta de nouveau le poste d'agent general de la colonie de Victoria près de la Métropole. Il fut chancelier du duché de Lancastre, d'août 1872 à août 1873, lors du remaniement du cabinet Gladstone. An retour des libéraux au pouvoir en 1880, M. Childers devint ministredela guerre; puis, le 16 décembre 1882, il remplaçait au poste de chancelier de l'Echiquier M. Gladstone lui-même, qui avait tenu jusque-là ce portefeuille concurremment avec celui de premier lord do la Tresorerie. Enfin, dans le dernier cabinet Gladstone, formé le 4 février 1886, M. Childers. tenait le portefeuille de l'intérieur, qu'il résigna le 2f juillet 1886, se retirant avec ses collègues.

M. Childers a été élu membre de la Société royale le 16 jamier 1873. Il est auteur de brochures sur le libre echange, la police des chemins de fer et sur l'education nationale.

CHILDS, GEORGE WASHINGTON, éditeur américain, né à Bnltimore en 1830. A l'âge de treize ans, il s'engagea dans la marine des Etats-Unis, où il servit pendant quinze mois. Il se rendit alors à Philadelphie, ou il se fit garçon libraire. A l'âge de dix-huit ans, ayant su mettre quelques centaines de dollars de côté, il entreprit les affaires à son compte, et devint, avant d'avoir atteint sa vingt-et-unième année, associé de la maison Peterson, dont la raison sociale devint bientôt Childs and Peterson, et qui édita, entre autres ouvrages importants, le Voyage d'exploration aux régions arctiques du docteur Kane, le Dictionnaire critique de littérature anglaise etc. de M. Samuel Austen Allibone, fHistoire de la Guerre civile américaine, illustrée, etc. etc. Le 5 décembre 1864, M. Childs devenait acquéreur du Phttadelphia Public Ledger, l'un des plus importanls et des plus répandus journaux non seulement do Philadelphie, mais des Etats-Unis, et devenu tel seulement sous la direction de son nouveau propriétaire. Un édifice splendide a été construit, en 1867, pour loger ce journal et ses annexes à cette occasion, M. Childs a publié un volume in-8°, imprimé avec luxe: The Public Ledger Building (Philadelphie, 1868), où est consignee l'histoire de l'édincation de cette sorte de Palais de la presse et des procédés qui y furent mis en œuvre. Nous avons raconté ailleurs l'origine et les progrès successifs du Public Ledger (lo Journal en Amérique « Revue de France », numéro du 31 août 1874).

CHIRIS, FRANÇOIS ANTOINE LÉON, industriel et homme politique français, né à Grasse le 13 décembre 1839, fit ses études partie au college Chaptal, à Paris et partie en Angleterre, puis vint prendre à Grasse la direction d'une grande manufacture de parfumerie. Elu, avec M. Médecin, représentant des Alpes-Maritimes le 14 octobre 1874, en remplacement de MM. L. l'iccon et Bergondi, comme antirevisionniste et republicain-conserva.

teur, V. Chiris a été élu député de Grasse le 20 février i678. Il siégea au centre gauche dans les deux assemblées et fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Le 8 janvier 1882, M. Chiris se présenta à l'élection sénatoriale partielle motivée dans les Alpes-Maritimes par la mort de Joseph Garnier, et fut élu à la presque unanimité des suffrages. Il a pris place à la gauche du Sénat et a voté l'expulsion des princes.

CHIVOT, HENRI, et DURU. ALFRED, auteurs dramatiques français, nés à Paris, M. Duru en 1829, et M. Chi vot en 1830. Collaborateurs inséparables, mais non pas exclusifs, ils ont donné depuis au moins vingt-cinq ans aux scènes parisiennes, de genre ou d'operetles, un grand nombre de comédies, vaudevilles, operettes-bouffes, admettant quelquefois dans leur association, Siraudin, Marc Michel et autres vaudevillistes en vogue.Nous citerons parmi les ouvrages de ces messieurs: Mon nez, mes yeux, ma bouche (1858); la Femme de Jephté (1859): les Splendeurs de Fil d Acier (1860J; le Songe d'une nuit d'avril (1861); le Rifferaro (1863); les Mères terribles (1864) la Tante Honorine (f865); ces deux pièces, d'un genre plus soigné que leurs productions ordinaires, ont été joués 1 l'Odéon; let Orphéonistes en voyage, un gomme de bronze, les Mediums de Gonesse (1865); les Chevaliers de la Cible ronde, opéra bouffe, musique de M. Hervé (1866); un Pharmacien aum Thermopyles (1867); le Luxe de ma femme l'Ile de Tulipatan, opérette bouffe, musique d'Offenbach, le Soldat malgré lui, opérette, musique de M. Frédéric Barbier (1868); le Carnavald'un merle blanc, vaudeville en trois actes, musique nouvelle de M. Ch. Lecocq (1869) les Cent vierges, opérette bouffe. musique de M. Lecocq (t87!); le Pompon, opéra bouffe, musique du même compositeur; la Blanchisseuse de Berg-op-Zoom, musique de M. Vasseur (1875); Madame Favart, musique d'Offenbach (1879); le Truc d'Arthur, comédie en 3 actes, au Palais-Royal; Boccace, opérette, 3 actes aux Folies Dramatiques, musique de M. Suppé (1882); la Dormeuse éveillée, musique de M. Audran, 3 actes, aux Bouffes la Princesse des Canaries, opérette en 3 actes, musique de M. Lecocq, aux Folies Dramatiques; les Pommes d'or, opéra comique en 3 actes, musique de M. Audran, à la Comédie parisienne (1883); le Grand Mogol, opéra bouffe en 3 actes, musique de M. Audran, à la Gaité l'Oiseau bleu, opérette, 3 actes, musique de M. Lecocq, aux Nouveautés (i884); Pervenche, operette, 3 actes, musique de M. Audran, aux Bouffes; les Noces d'un réserviste, vaudeville, 4 actes, au Palais-Royal (1885), etc.- MM. Chivot et Duru ont en outre écrit quelques ouvrages isolément on en collaboration avec d'autres auteurs dramatiques.

CHOËCKI, CHARLES EDMOND, publiciste et littérateur français, d'origine polonaise, né en 1822. Il fit ses études à l'université de Varsovie, mêlé à toutes les agitations de la jeunesse polonaise patriote, et fonda à dixn·uf ana un journal intitulé l'Echo. Frappé d'une condamnation par les tribunaux autrichiens, M. Choëcki, s'enfuit, gagna la Crimée, puis se réfugia en France et vint à Paris, où il collabora à la Revue indépendante, jusqu'à ce qu'il fut envoyé à la diète de Prague, en 1848. De nouveau condamné, comme révolutionnaire, il revint à Paris et écrivit au Peuple et à la Voix du peu »le puis condamné comme journaliste, par un tribunal français cette fois, il partit pour l'Allemagne où il sejourna quelque temps, visita la Suisse, l'Italie et s'embarqua pour l'Egypte. Rentré en Franre au commencement de 1852, M. Choëcki servait pendant la guerre d'Orient dans l'armée d'Omer Pacha, qu'il quittait avec le grade de lieutenant-colonel, après la conclusion de la paix. Il revint alors en France et se voua décidément à la littérature, particulièrement à la littérature dramatique, après avoir, toutefois, accompagné le prince Napoléon lors de son excursion dans la mer du Nord. A son retour, il fut nommé bibliothécaire au ministère de l'Algérie et des colonies. dont le titulaire était re même prince Napoléon (1858) il passa en la même qualité à la bibliothèque du Sénat dont il est encore aujourd'hui le bibliothécaire en chef. M. Choëcki est officier de la Légion d'honneur depuis 1869. Il a collaboré à divers journaux et revues, notamment au Temps, auquel il est resté attaché. On a de lui, tant en polonais qu'en français: Souvenirs dun voya,qe en Crimée (1845) la Bohême et les 7cAèquea dans la première moitié du dixneuvième siècle (1847) les Révolutionnaires et le parti adverse (1849) Alkhrtdar, roman (1854, 3 vol.); Voyage dans les mers du Nord, d bord de la corvette la « Reine Hortense (1857); Souvenirs d'un dépaysé ((862); le Patriotisme (1864); la Pologne captive et ses trois poètes (1865); l'Egypte à l'Exposition universelle de 1867 (I867J; Zéphirivt Cazavan en L',gypte Harald (1883), etc. Il a donné au théâtre la Florentine, drame en 5 actes, à l'Odéon (1856) les Mers polaires, drame en 5 actes, Gaité (1858) l'Africain, comédie en 4 a tes, Français (1860); l'Aïeule, drame en 5 actes, avec M. Dennery, à l'Ambigu (1864): le Dompteur, drame en 5 actes, avec le même et au même théâtre (1870); la Baronne, drame en 4 actes, avec Ed. Foussier (1871); le Fantdme rose, 1 acte, à l'Odéon (1873), etc,

CHOISEUL-PRASLIN (comte de), EUGENE ANTOINE Hoavcs, homme politique français, né à Paris le 23 tévrier 1837, est fils du duc de Choiseul-Praslin, ancien pair de France dont le procès fit si grand bruit à la fin du règne de Louis-Philippe. Entre dans la marine à seize ans, M. le comte Horace de Choiseul t'abandonna au bout d'un an et s'engagea, en 1854, au 1" hussards, fit les campagnes de Crimée et d'Italie et, devenu souslieutenant. décoré de la medaille miltaire et chevalier de la Légion d'honneur, quitta l'armée après douze ans de service (1866). Il se retira alors dans ses terres, près de Melun, fut envoyé l'année suivante au Conseil genéral, élu maire de Maincy, et se porta aux élections genérates de 1869, comme candidat de l'opposition liberale dans la 1re circonscription de Seine-et-Marne, qui l'en-

voya siéger an Corps législatif, où il prit place sur les hancs du centre gauche. Au début de la guerre avec la Prusse, il se mit, mais inutilement, comme tant d'autres, à la disposition du ministre de la guerre. Il entra alors dans les rangs de la garde nationale de Paris et après le 4 septembre, fut élu chef du 96- bataillon. — Aux élections du 8 février 1871. il fut élu député de Seine-et-Marne en tète de la liste et siégea sur les bancs du rentre gauche républicain. Nomme peu après ministre de France en Italie, il donna sa démission au mois de novembre suivant et revint prendre sa place à l'Assemblée. C'est M. le comte Horace de Choiseul qui proposa à l'Assemblée nationale de voter que M. Thiers avait bien mérité de la patrie; proposition qu'elle accepta avec entrain, quoiqu'elle ne dût pas tarder à chercher les moyens de renverser celui qui en était l'objet. Aux élections dn 20 février 1876, M. Horace de Choiseul a été élu, comme candidat républicain, député de l'arrondissem*nt de Melun, avec une majorité de plus des trois quarts. Il siégea a gauche, et quoique révoqué de ses fonctions de maire de Maincy le 2 août précédent, il fut réélu le 14 octobre 1877, et, le 21 août 1881, élu à la fois dans le même arrondissem*nt et dans celui de Corte (Corse). Il remplit les fonctions de secrétaire d'Etat au ministère des affaires étrangères du 28 septembre 1880 au 10 novembre 1881. Malgré ces antécedents, M. le comte Horace de Choiseul échoua dans le département de Seine-et-Marne aux élections du 4 octobre 1885 ce fut une autre liste républicaine que celle sur laquelle il figurait qui triompha.

CHOLER, ADOLPHE, auteur dramatique français, né à Paris en 1824. M. Choler est devenu i un des fourn's- seurs ordinaires des scènes dites de genre, auxquelles il donne des pièces écrites surtout en collaboration avec des auteurs en vogue, tels que Lambert Thiboust, Siraudin, Clairville, Delacour, Marc Michel, MM. Rochefort, Labiche, etr. Nous citerons les Marquises de la fourchette (1854); un Cœur qui parle (l855J; Six demoiselles d marier, opérette bouffe (1857); le Fils de la Belle au Bois dormant (I857J, féerie; le Méli-mélo de la rue Meslay, etc. (1839); Comme on qdte sa vie, F'ou-yoPo (1860); Bébé actrice, parodie (1861); les Finesses de Bouchavannes, etc. (1862); les Pinceaux d'Héloise et la Vieillesse de Brididi (1863) une Femme dégelée, le Procès Van Korn (1865) un Pied dans le crime l1866J; les Chemins de fer (1867) Mademoiselle Pacifique (1868); Elle est béte (1871) Bobinette (1874); Tous dentistes (1875), etc. M. Adolphe Choler a été, en outre, le collaborateur anonyme de plusieurs auteur- dramatiques dans une foule de pièces de genres divers. Il a été quelque temps codirecteur du Palais Royal, avec Dormeuil et M. Plunkett, aujourd'hui directeur de l'Eden- Theâtre.

CHRISTIAN IX, roi de DANEMARK, quatrième fils du feu duc Guillaume de Schleswig-Holstein-SonderbourgGlucksbourg, né le 8 avril 1818. Avant son avènement au trône de Danemark, il était inspecteur général et commandant en chef de la cavalerie danoise. Il avait épousé, en 1842, une fille du landgrave Guillaume de IlesseCassel, dont il eut plusieurs enfants, parmi lesquels la princesse Alexandra, mariee au prince de Galles, en i863, et la princesse Dagmar, mariée en 1866 au czar Alexandre III. La succession lui en étant assurée par le protocole de Londres du 8 mai 1852, il monta sur le tr,ine de Danemark, à la mort de Fredérir VII, le 15 novembre 1863. La situation était alors des plus difficiles, et l'horizon s'assombrissait de plus en plus du enté du Schleswig-Holstetn. Le fils du duc d'Augustenbourg, dès qu'il avait appris la mort de Frédéric VII. avait réclamé la souveraineté des duchés, bien que son père, en 1852, eût, par mesure de compensation, résigné ses droits de souveraineté. D'un autre côté, la Diète germanique soutenait l'indépendance du Holstein plus spécialement et d'une partie du Schleswig, et. pour appuyer leurs pretentions en ce sens, elle envoyait une armée fédérale pour orruper les tenitoires disputés, et assurer, disiit-elle, leur affranchissem*nt du despotisme danois. Mais avant que la Diète eût conduit plus loin cette querelle d'Allemands, l'Autriche et la Prusse, coalisées, envoyaient une armée d'occupation dans les duchés afin d'obtenir, en dehors de la D èté, la solution de la question débattue. Ces deux puissances envahirent donc les duchés qui, après une courte et héroïque résistance des Danois, vaincus par le nombre, furent enfin violemment détachés du royaume. Christian IX, décourage de ne recevoir aucune assistance des puissances qui avaient sanctionné ses droits, après l'échec de la conférence réunie il Londres en 1864, entra en négociation pour la paix avec l'Autri'he et la Prusse, et un traite fut signé à Vienne le 30 octobre 1864. Le roi de Danemark y renonçait à tous ses droits sur le S,hleswig-Holstein et le Lauenbourg, et en cédait les territoires à la Prusse et à l'Autriche qui, au moment du partage, n'étant pas precisem*nt d'accord, en vinrent aux mains, sans qn eu résultât d'ailleurs le moindre avantage pour Christian IX. Depuis lors, le ro i de Danemark n'a plus cherché qu'à développer les ressources intérieures et les institutions nationales de son pays. Une nouvelle constitution fut inaugurée en novembre 1866, quand le roi ouvrit le premier Rigsdad dont les membres avaient éte élus d'après la nouvelle loi électorale. L'armée et la marine furent également réorganisées de fond en comble; une grande impulsion fut donnée au commerce et à l'agriculture, et plusieurs lignes de chemins de fer furent construites. En mars 1867, Christian IX et la reine Louise allèrent à Londres rendre visite, à Marlborough House, à leur gendre le prince de Galles. Le mariage du prince royal de Unnemark avec la princesse Louise, fille unique du roi de Suede, qui fut célébré à Stockholm le 28 juillet 1869, fut alors considéré comme un symptôme évident d'union entre les deux pays. Christian IX, parmi les réformes qu'il a introduites dans la situation politique du Danemark, a accordé à l'Islande une constitution nouvelle qui fut mise en vigueur au mois

d'août 1874, à l'occasion du millième anniversaire de l'admission de l'Islande an rang de nation. Il se rendit à Reikiajvie à cette occasion et fut accueilli avec enthousiasme.

CHRISTIAN, FRÉDÉRIC CHRISTIAN CHARLES AUGUSTE, prince de SCHLESWIG-HOLSTEIN, frere du feu roi Christian Auguste de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg, mort en 1861, est né le 22 ianvier 1831 et a épousé, le 5 juillet 1866, au château de Windqor, Helena Augusta Victoria, princesse de la Grnnde-Bretague et d'Irlande, duch*esse de Saxe, troisième fille de la reine Victoria, née le 25 mai 1846. Le prince Christian, qui est major général dans l'armée britannique, a reçu do la reine d'Angleterre le titre d'Altesse royale (Royal Highness). 11 a été fait chevalier de la Jarretière en juillet 1866. CHRISTIE, WILLIAM HENRY MAHONY, astronome royal d'Angleterre, né à Woolwich le 1er octobre 1845, est fils d'un professeur à l'Ecolo militaire de Woolwirh. Il fit ses études au Collège du roi, à Londres, et à l'université de Cambridge, devint fellow de son collège (la Trinité) et fut reçu maître es arts en 1871. Nomme dès 1870 directeur-adjoint de l'observatoire de Greenwich dont le directeur était sir George Riddel Airy, M. Christie apporta divers perfectionnements aux instruments en usage dans ce granrl établissem*nt, et y fit adopter une nouvelle forme de spectroscope, un instrument pour déterminer la couleur et l'intensité lumineuse des étoiles, un nouveau mirromètre enregistreur, etc. Il dirigea principalement les études vers la spectroscopie et la photographie comme moyens infaillibles d'enregistrement des observations. Elu membre de la Société royale, et serrétaire de la Société royale astronomique en 1880, lorsque. l'année suivante, sir J.-B Airy prit sa retraite d'astronome royal et directeur de l'observatoire de Greenwich, c'est M. Christie qui fut choisi pour le remplacer. On doit à ce savant de nombreux mémoires et articles sur l'astronomie et l'optique, insérés dans les recueils de la Société royale et de la Société astronomique, et un Manuel d'Astronomie élémentaire (1875). Il a fonde, en outre, et dirige un important recueil périodique intitulé l'Observatoire, revue mensuelde d'astronomie.

CHRISTOPHLE, ALBERT SILAS MÉDÉRIC CHARLES, homme politique et administrateur français, né à Domfront (Orne) le 13 juillet 1830. fit ses études à Caen, suivit les cours de la faculté de droit de cette ville et remporta en 1850 le prix de droit français. Reçu licencié la même année et docteur en droit en 1852, il se fit inscrire au barreau de Domfront et acheta, en 1856, une charge d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. Devenu rédacteur de la Presse en 1858-59, il collabora également à la Revue pratigue et à la Ilevue critique de jurisprudence et publia, en 1862, un Traité des travaux publics, en deux volumes, très estimé des hommes spéciaux. M. Christophle a fait partie du conseil de l'ordre deq avocats de Paris, de 1866 à 1869. Nomme préfet de l'Orne, le 6 septembre 1870, il s'occupa principalement de l'organisation et de l'équipement des mobiles et gardes nationaux mobilisés de son département. II donna sa démission en décembre, pour protester contre le décret prononçant la dissolution des conseils genéraux (25 décembre), et leur remplacement par des commissions départementales nommeas par les préfets. Le 8 février 1871, M. Christophle fut élu représentant do l'Orne à l'Assemblée nationale, où il siégea au centre gauche. L'un des promoteurs de la réunion de ce groupe parlementaire, il en devint successivement l'un des viceprésidents, puis le président. Il a fait partie, pendant la première législature républicaine, de nombreuses commissions, a pris la parole, avec une autorité particulière, dans les questions d'affaires, et a voté, entre autres votes significatifs, pour le retour de l'Assemblée à Paris. Dans lu séance du 27 juillet 1875, à l'occasion de la discussion sur le projet e loi enlevant la vérification de leurs propres pouvoirs aux conseils généraux, le viceprésident du conseil, M. Buffet, avec toute l'aménité de son caractère, apostrophait M. Christophle en ces termes « Je n'ai jamais été votre ami politique et je ne le serai jamais » Protestation puérile, surtout dans la circonstance, et à laquelle M. Christophle repondait, quelques jours plus tard, au banquet du Comice agri oie de la Ferté-Macé, aver une dignité qui lui valait les applaudissem*nts unanimes de ses auditeurs. Aux élections du 20 février 1876, M. Albert Christophle fut elu député de l'Orne, pour la première circonscription de l'arrondissem*nt de Domfront. 11 est entré, le 9 mars 1876, dans le ministère Uufaure, avec le portefeuille des travaux publics, qu'il conserva dans le ministère Jules Simon (13 decembre); il quittait le pouvoir avec ses collegues le 17 mai 1877. Le 14 octobre, il était réélu députe de la 1re cirronscription de Domfront, et était nomme gouverneur du Crédit foncier de France le 13 février 1878. Réélu député le 21 août 188t à Domfront, M. Christophle, porté sur la liste républicaine de l'Orne aux élections d'octobre 1885, échoua avec la plupart de ses amis.

CHURCH, FREDERICK EDWIN, peintre américain, né à Hartford, dans l'Etat de Connecticut, le 24 mars t826. sa vocation artistique se déclara de bonne heure et il entra, en conséquence, dans l'atelier de Thomas Colo n'étant encore à peu près qu'un enfant. La première de ses toiles qui fixèrent l'attention publique est une Vue d'East Rock, d New Haven. Peu après vinrent plusieurs Vues des montagnes de Catskill qui établiront décidément sa réputation de paysagiste. En 1853, il fit. dans l'Amérique méridionale, un voyage fructueux; les sites magnifiques des Andes, particulièrement, lui fournirent d'amples sujets à reproduire par le pinceau. Ses Vues de la grande chafne de montagnes de la NouoelleGrenade, où le peintre s'était livré à ce que nous appellerions en France « une orgie de couleurs », parurent au public américain une véritable révélation. En 1857, il termina une grande toile les Chutes du Niapara, vues de la rive canadienne, qui lui fit une réelle célébrité. Ce ta-

hlean fat reproduit par la gravure à un grand nombre d'exemplaires; il fut en outre exposé en Angleterre. en 1868, après avoir Gguré à l'Exposition universelle de Paris l'année précédente. Cette même année 1857, M. Church fit un second voyage dans l'Amérique du Sud, d'où il rapporta le Cœur des Andes, Cotopaxi, le Matin, Sur les Cordillières, Sous le Niagara; on lui doit encore la Montagne de glace; un Coucher de soleil sur le mont Dé. sert en Islande. En 1868, il visita l'Europe, l'Orient et la Terre Sainte, qui lui inspirèrent: Damas (1869); Jérusalem (1870); le Parthénon (1871). D'esquisses prises dans un voyage aux Indes occidentales, il composa ensuite les Scènes sous les tropiques, exposées à New-York en 1873. M. Frederick E. Church a envoyé quelques toiles aux expositions universelles de 1867 et de 1878, à cette dernière le Matin sous les tropiques et à celle de f867 ses Chutes du Niagara, qui lui ont valu une médaille de 2' claase.

CIALDINI, ENRICO, duc de GAETE, général et homme d'Etat italien, né à Lombardina, dans la province de Modène, le 8 août 1811 il commença ses études au collège des Jésuites de Reggio et alla les continuer à Parme, où il suivait les cours de la faculté de médecine lorsqu'éclata dans l'ltalie centrale la révolution de février 1831. Il s'enrôla dans les milices nationales formées sous les ordres du général Zucchi pour c urir au secours de leurs frères des Romagnes; mais l'intervention autrichienne eut bientôt raison du mouvement. Refoulés jusqu'à Ancône, les insurgés n'eurent bientôt plus d'autre alternative que de se rendre ou de fuir. Le jeune Cialdini choisit ce dernier parti. II passa en Franre et vint à Paris, où il fut d'abord réduit, pour vivre, aux maigres subsides accordés par le gouvernement aux réfugiés; il ne tarda pas toutefois à y ajouter le produit des travaux de traduction de divers ouvrages français, notamment des œuvres chirurgicales du docteur Velpeau. Il se trou, a alors en état de poursuivre ses études médicales, suivit les cliniques de Dupuytren, Lisfranc, etc., et étudia la chimie sous Thénard. En 1832, à peine échappé d'une terrible attaque de choléra, il accepta les propositions qui lui furent faites au nom de don Pedro de Portugal recrutant des troupes à l'étranger pour combattre don Miguel, qui venait de déposséder sa pupille dona Maria à son profit, et s'engagea dans un régiment d'infanterie composé en grande partie d'Italiens et commandé par un Italien, le colonel Bosso de Carvinati. S'étant pirticulièrement distingué dans les diverses rencontres qui avaient eu lieu avec les troupes de l'usurpateur, et une croix de l'ordre de la Tour et l'Epée ayant été accordée à sa rompagnie, le vote unanime de ses camarades la décerna nu sergent Cialdini (car il était devenu sergent). Il fut fait sous-lieutenant à la fin de la campagne. N'avant plus rien à faire en Portugal, H passa en Espagne avec un assez grand nombre de compatriotes et de Portugais qui avaient combattu avec lui et qui formèrent la légion d'Oporto, au service des Constitutionnels contre les Carlistes. Il se distingua de nouveau dans divers combats et par vint au grade de chef de bataillon, qu'il résigna pour en. trer dans l'armée régulière comme simple sous-lieutenant d'infanterie promu lieutenant, capitaine, puis chef de bataillon, il devint en 1843 aide de camp du maréchal Narvaez, fut promu lieutenant-colonel la même année et passa en 1844 dans le corps de gendarmerie avec le grade de commandant. Nomme lieutenant-colonel en 1847, il était envoyé en France vers lu fin de cette même année avec mission d'y étudier l'organisation de notre gendarmerie. C'est en France que le trouva la nouvelle de la révolution italienne de 1848, suivant de si près la révolution française. II se rendit aussitôt dans son pays, et après plusieurs démarches et tentatives inutiles pour obtenir un commandement actif, il alla rejoindre l'armée do Darando à Vicenze, où il combattit avec une valeur sans égale, reçut trois blessures, dont une extrêmement dangereuse l'intestin crevé par une balle, et tomba aux mains des Autrichiens vainqueurs. Rendu à la liberté et presque gueri, il rentra en Piémont, et reçut le rommandement d'un régiment de volontaires des Duchés, qu'il parvint, non sans peine, à discipliner et avec lequel il fit la campagne de 1849 et se comporta, principalement à Novare, malgré les souffrances que lui faisait endurer sa blessure au ventre, avec sa vaillance ordinaire. Le colonel Cialdini fut désigné pour prendre le commanded'une des cinq brigades formant, dans l'armée alliée d'Orient, le contingent piémontais, et fut nommé major géneral le 1er avril 1855. Il se signala, en Crimée, à la bataille de la Tchernaïa et, de retour en Italie, fut nommé aide de camp du roi, puis inspecteur général du corps des bersaliers. En 1859, il organisa le corps des chasseurs des Alpes, dont Garibaldi prit le commandement, et prit lui-même le commandement du 48 corps d'armée, qui 8e distingua dans diverses rencontres et surtout à Palestro. Le lendemain de cette victoire (1er juin), le major général Cialdini était promu au grade de lieutenant-géneral, autrement général de division. Il se préparait à agir dans le Tyrol, quand la paix de Villafranca vint l'arrèter.- En 1860, le général Cialdini reçu l'ordre d'envahir les Etats de l'Eglise. Il entreprit la campagne le ii septembre, s'empara successivement de Pesaro, d'Ur· bino, de Perugia, de Spoleto, d'Aucune, d'où il avait été forcé de fuir, prosrrit, dit-neuf ans auparavant, et anéantissait l'armée papale commandée par Lamoricière à Castelfidardo. Cette campagne avait duré dix-huit jours. Le général Cialdini fut alors promu au rang de général d'armée qui est l'équivalent de celui de maréchal en Franre. En novembre 1860, il s'emparait de Gaëte, puis de Messine quinze jours plus tard. Elu député par le collège de Reggio au mois d'avril 1861, il était envoyé à Naples en juillet comme lieutenant-genéral du roi, poste qu'il résigna au mois de novembre suivant. En 1862, il etait envoyé en Sicile, avec pleins pouvoirs, pour s'opposer à la tentative de Garibaldi, impatient de parfaire la grande œuvre de l'Unité italienne. La victoire facile d'Aspromonta sur les Garibaldiens (27 août 1862) termi-

nait sa mission. Il était élevé à la dignité de sénateur en mars 1864. Dans la campagne contre l'Autriche, en 1866, le rôle du général Cialrlini n'eut pas letemne ni l'occasion de prendre une grande importance. La défaite de CustoFza l'avait empêché, et ce n'est qu'après Sadnwa qu'il concourut à précipiter la retraite de l'ennemi. Nommé chef d'état-major de l'armée au mois d'août, il fut nommé ministre d'Italie près la cour de Vienne en octobre 1867; mais la retraite de M. Rattazzi quelques jours après sa nomination à ce poste, l'empêcha d'en prendre possession, le roi l'ayant chargé de former un ministère dont la politique devait avoir pour base principale la Convention du 15 septembre, dont son prédécesseur n'avait pu empêcher un commencement de violation de la part de Garibaldi. Le cabinet Cialdini ne réussit pas mieux que le précédent; il ne put ni empêcher ni prévenir le drame de Mentana (4 novembre), et se vit obligé de confesser son impuissance. Il fut remplacé vers la fin ce même mois de novembre par le ministère Menabrea-Cambray-Digny qui, lui, maigre vents et mirée, devait rester deux nns nu pouvoir, non pourtant sans des modifications assez souvent répétées. Le général Cinldini n'eut pas l'occa- sion de se signaler de nouveau lors de l'invasion définitive de ce qui restait des Etats Pontificaux (septembre 1870), préparant leur annexion au ro' aume d'Italie, et qui ne fut guère qu'une promenade militaire. Au mois de décembre suivant. le général Cialdini accompagnait en Espagne, le duc d'Aoste, devenu Amédée 1er, avec le titre d'ambassadeur extraordinaire; il revenait en Italie en 1873 avec l'ex-roi d'Espagne. Le 1er décembre, il était appelé à la présidence du Comité de l'état-major général et créé due de Gaëte. Il a été nommé à l'ambassade de Paris, nouvellement créée (M. Nigra n'était que ministre plénipotentiaire), en juillet 1876. Il y était remplacé par le général Menabrea le 22 décembre 1882, étant depuis assez longtemps en congé.

Chevalier de l'ordre de la Tour et l'Epée de Portugal, le général Cialdini est en outre décore d'une vingtaine d'ordres étrangers il est notamment grand'croix de la Légion d'honneur et grand'rroix de l'ordre des Saints Maurice et Lazare depuis 1860.

CIBIEL, LOUIS ALFRED, homme politique français, né à Rouen le 11 mai 1841. Fils du financier de ce nom, candidat officiel malheureux dans la 3e circonscription de l'Aveyron en 1869, M. A. Cibiel fut nomme maire de Villefranche après le 24 mai 1873, mais donna sa démission après les élections municipales de l'année suivante de la 1re circonscription de Villefranche-d'Aveyron le t0 février 1876 et a pris place à droite. Réélu le 14 octobre t877, puis le 21 août 1881, M. A. Cibiel a triomphé aux éle-tions du 4 octobre 1885, avec toute la liste monarchique de l'Aveyron.

CLADEL, LÉON, littérateur français, né à Montauban le t3 mars 1835. Venu à Paris en 1857, il fut d'abord clerc d'avoué, hanta le Palais en conséquence et noua des relations avec le barreau mais la littérature le sollicitait invinciblement. Fils d'ouvriers, il rêvait déjà de pouvoir d re. dans la forme pittoresque qui le caractérise, les souffrances des proletaires. Il débuta dans la Revue fantaisiste, par des nouvelles qu'il traite lui-même d'échevelées. Mais bientôt, grâce à l'influence que prit sur lui son maître et son ami Charles Baudelaire, son style se modifia profondément. Son premier livre: les Martyrs ridicules (1862), parut avec une préface magistrale de l'auteur des Fleurs du mal et des Curiosités esthétiques. Jules Janin, le premier, signala, dans le Journal des Debats, l'ouvrage du jeune écrivain qui, entrainé par le succès, se jeta dans la mé- lée politique. Après quelques nouvelles populaires émouvantes données au Boulevard et au Nain Jaune, il écrivit Pierre Patient, qui parut en feuilletons dans l'Europe, de Francfort. Ce journal, où M. Leon Cladel avait pour collaborateurs MM. Gambetta, Floquet, Castognary, Spuller, Frédéric Morin, Arthur Ranc, etc., fut interdit en France précisément à cause de son feuilleton. La réputation de M. Léon Cladel s'en accrut considérablement; tous les journaux lui furent ouverts désormais, et par une série de nouvelles très étudiées, il préluda, dans le Siècle, le Rappel le Corsaire de 1869, aux succès qui l'attendaient en librairie, après les événements de 1870. Le Bouscassié, qu'il publia en 1869, sanctionna définitivement sa réputation de styliste, et ce fut avec une très vive curiosité qu'on lut sa Fête votive de Saint-Bartholomée Porte-Glaive (1872), ouvrage d nt Louis Veuillot avait déjà fait un éloge pompeux dans un Premier-Paris de l'Univers, à l'époque où il paraissait en feuilletons dans le Constitutionnel. Le livre, auquel servait de préface l'article de Louis Veuillot, accompagné d'une réponse du romancier, eut un double succès politique et littéraire. Tous les journaux démocratiques louèrent l'écrivain que les journaux réactionnaires ne se taisaient pas faute d'insulter, particulièrement les journaux bonapartistes, que la publication des Fiancés de Champigny, dans la République française, acheva de mettre en fureur. Deux autres nouvelles parurent peu après; une Lutte, dans le Rappel et Nazi, dans l'Evénement, qui firent également quelque bruit. En 1873 parurent les Va-nu-pieds, qu'une feuille bonap,irtiste s'empressa de s'g naler à l'autorité: mais en présence des éloges qu'en faisaient les meilleurs critiques, l'ouvrage ne fut pas poursuivi toutefois, on lui interdit la voie publique Plus tard (1876), des poursuites furent dirigées contre M. L. Cladel, pour une nouvelle intitulée: une Maudite, parut dans l'Evènement, et dans laquelle fut relevé le délit d'attentat à la morale publique. M. Léon Cladel fut condamné à un mois de prison, qu'il fit à Saint-Pélagie, et qui ne parait pas l'avoir le moins du monde refroidi. M. Léon Cladel a publié, outre les ouvrages cités plus haut:l'Homme de la Croix-aux-Boeufs (1876); Crête-Rousse, le Tombeau des lutteurs (1878): Héros et Pantins, Quelques sires, N'a qu'un oeil, les Petit* Cahiers (1885), etc. Enfin il

a collaboré au Pirate, à la Revue fantaisiste, au Boulevard, & l'Europe, à la Revue nouvelle, à la Revue française, au Club, au Nain Jaune, au Fiqaro, au Siècle, au Corsaire, à la Situation, au Constitutionnel, au Ranpel, à la République française, à l'Evènement, à l'A'venir national, à l'Opinion nationale, au Radical, au Bien public, au Gil Blas, etc.

CLAIRIN, GEORGES JULIS VICTOR, peintre français, né à Paris le 11 septembre 1843. élève de Picot et de Pilq. Ami intime d'Henri Regnault, sur qui il publiait réremment ('886) des souvenirs extrêmement interessants, il l'accompagne dans ses excursions en Bretagne, en Espagne, au Maroc,' et était à ses côtés à Buzenval où le glorieux et infortuné artiste fut tué. Il fut le collaborateur en même temps que l'ami de Regnault, et a expose notamment: un Epiaodeduu « Conscrit de 1813 » (f866); Brûleuses de varech en Bretaqne, Pilleura d'épaves de la baie des Trépassés (186j); les Volontaires de la liberté, épisode de la réuolution espagnole de 1868 (1869) Portrait de Mlle Sarah Bernhardt (1873) le Massacre des Abencérages à Grenade, un Conteur arabe à Tanger (1874) Moïse, le Fils du cheik (1878); Portrait de Mme Gabrielle Krauss, de l'Opéra (1883) Portrait de Mlle Zucchi (1884); Après la victoire, les Maurea en Espagne (1885), etr. M. Clairin a obtenu une 3e médaille en 1882, et une 2e en 1885.

CLAMAGERAN, JEAN JULES. économiste et homme politique français, né à la Nouvelle-Orléans le !9 mars 1827, vint faire ses études à Paris. Sorti du college Henri IV en 1846, il suivit les cours de la Faculté de droit, fut reçu licencié en 1850, docteur en 1851, et remporta en 1852 la première médaille d'or, au concours ouvert entre les docteurs de la Faculté de droit. Il se consacra dès lors à des travaux d'économie politique, prit part an congrès de Lausanne en IR60, puis à ceux de Gand, de Bruxelles, de Genève, de Londres poursuivi i en 1864, sous prévention d'avoir fuit partie d'une réunion illicite de plus de vingt personnes, l'année précédente, pour avoir fait en réalité partie du comité electoral dit des treise, il fut condamné à 500 francs d'amende. Nommé adjoint nu maire de l'aris, après le 4 septembre, il donna sa démission le 15 février 1871. — Le 28 mai 1876, M. Clamagernn était élu membre du Conseil muniripal de Paris pour le quartier des Bassins (XVIe arrondissem*nt), en remplacement de M. le Dl Marmottan, élu député le 20 février précédent. Réélu le 8 janvier 1878, il se présenta à la députation dans le VIIIe arrondissem*nt, en remplacement de l'amiral Touchard, décédé, le 6 avril 1879, mais il échoua, et fut nommé conseiller d'Etat le 14 juillet suivant. Le 7 décembre 1882, M. Clamageran était élu sénateur inamovible, en même temps que M. Bardoux. Il accepta le portefeuille des finances dans le cabinet Brisson. le 7 avril 1885, mais donna sa démission dès le 17. — Dans la question des princes, M. Clamageran a voté l'expulsion. On lui doit: Des obligations naturelles, thèse pour le doctorat (1851) Du louage d'industrie, du Mandat et de la Commission, dans le droit romain, dans l'ancien droit français et dans le droit actuel (1856); couronné par la Faculté de droit; De l'etat actuel du protestantisme en France (1857) Manuel électoral avec MM. Hérold, Dréo, E. Durier, J. Ferry et Floquet (i881) Histoire de l'impôt en France (3 vol. 1867-1876) ie Matérialiame contemporain (!869J; Souvenirs du siège de Paris, cinq mois à l'Hôtel de Ville (1872) la France républicaine, études constitutionnelles, économtquea et administratives (1873), etc. Il a rolhbore à la Revue pratique dejurisprudence, au Journal des économistes, ainsi qu'à divers journaux démocratiques parisiens. M. Clamageran est membre de la Société d'economie politique de Paris; protestant, il a pris part, en juin 1972, aux discussions du synode général des Eglises réformées de France.

CLARETIE, JULES ARNAUD ARSÈNE, littérateur français, né à Limoges le 3 de-ombre i840; il vint à Paris avec sa famille en 1850, fit ses études au lycée Bonaparte et au collège Chaptal, collaborant dès le collège à divers journaux littéraires. Il débuta par des articles insérés dans le Diogène, l'Artiste, la Revue fantaisiste, la Patrie, la France (dans ce dernier journal, sous le pseudonyme d' « Olivier de Jalin »); la Revue française; puis, passa au Figaro, où il signa M. de Cupidon, en collaboration avec M. Ch. Monselet d'abord, et ensuite seul. Il y rédigea pendant trois années les « échos de Paris ». En 1886, il entra à l'Avenir national pour v faire une causerie qu tidienne, en même temps qu'il donnait des articles à l'Evénement. M. Jules Claretie avait déjà publié plusieurs volumes: une Drôlesse (1863); les Ornières de la vie; Pierrille, roman champêtre qui lui valut les éloges de George Sand les Victimes de Paris (1864) les Contemporains oubliés Eliaa Merco'ur, Georges Farcy, Alphonse Rabbe (l865J; les Voyages d'un Parisien (1865) Pétrus Borel le lycanthrope, da vie et ses œuvres; un Asarteain (1866), réimprime depuis sous le titre de Robert Burat. Cette même année, t066, il suivait en Italie la campagne contre l'Autriche, en qualité de correspondant de l'Avenir national. Il entra en 1870 àl'Opinion nationale, succédant à M. Francisque Sarcey dans la rédaction du feuilleton dramatique, et publiait la même année Madeleine Bertin, dont le succès fut grand et qui inaugurait le genre du roman politique dont on a beaucoup usé depuis. De cette époque date également une étude historique considérable les Derniers Montagnards, qui valut à l'auteur des félicitations de Michelet. Citons encore, comme appartenant à cette période: Mademoiselle Cachemire (1867) la Libre Parole (1868), recueil d'articles et de conférences préparées que l'autorité avait interdites à deux reprises. En 1869, M. Jules Claretie était condamné à 1,000 francs d'amende pour avoir raconte, dans le Figaro, sous le pseudonyme de « Candide », la double exécution de Mirtin, dit Bidauré, par ordre du préfet du Var Pastoureau. En 1870, il suivait t'armée à Metz et

envoyait des lettres du théâtre de la guerre à l'Opinion nationale, à l'illustration et au Rappel. Après le 4 septembre, il fut nommé par Gambetta secrétaire de la Commission des papiers des Tuileries; puis, ayant donné bientôt sa d'mission de ces fonctions, chargé par M. Etienne Arago, maire de Paris, d'organiser une bibliothèque et une salle de conférences dans chacun des vingt arrondissem*nts de Paris. Il avait un moment commande le 2e bataillon des volontaires de la garde nationale, qui fut dissous par le général Clément Thomas lorsque ces volontaires furent remplacés par les gardes nationaux mobilisés. M. Jules Claretie assista à presque tous les engagements livrés sous Paris, et, le 20 janvier 1871, en qualité d'officier d'etat-major, il négociait avec l'aide de camp du prince royal de Prusse, la trêve qui permettait d'enlever les morts du champ de bataille de Buzenval. Porté candidat aux élections générales du 8 février 1871, dans le département de la Haute-Vienne, M. Jules Claretie obtenait 16,000 voix, sans être élu; la liste républicaine, victorieuse à Limoges, ayant été écrasée par le vote des campagnes. Il re- prit alors ses travaux littéraires, sa correspondance de quinxaine à l'Indépendance belge, un moment délaissée, et écrivit cette Histoire de la Révolution de 1870-71, le seul ouvrage de cette importance qui ait été publié sur l'ensemble des événements de cette époque mémorable, et dont le succès devint si populaire. M. Jules Claretie a donné depuis une Histoire de Camille Desmoulins (1874J, qui est le digne pendant de ses Derniers Montagnards; les Muscadins (1875); le Beau Solignac, le Renégat (1876) le Train 17 (1877) la Maison vide (1878); les Amours d'un interne, la Maitresse, le Troisième dessous, Une femme de proie, la Fugitive, le Petit Jacque.v, Michel Berthier, le Million; M. le Ministre (1882) Noris, le Prince Zilah ((884); Jean Mornas (l885J, romans d'histoire ou de mœurs; Molière et ses œuvres, la Vie moderne au theàtre, Cinq ans après: l'Alsace et la Lorraine depuis l'annexion, livre pour lequel il fit un voyage à Metz et à Strasbourg les Prussiens chez eux, ouvrages qui ont précède les écrits, d'ailleurs si intéressants, de M. Tissot sur l'Allemagne; et enfin le Drapeau (l886). Au théâtre, M. Jules Claretie a donné la Famille des Gueux, avec M. Petruccelli délia Gattina, député au Parlement italien (1869); Raymond Linday (1869); les In grats (1875) les Muscadins (1875); le Père (1877), 4 actes, au Gymnase; le Régiment de CAampagne, 5 actes, au Théâtre historique (t877) Petit Jacques, 5 actes, à l'Ambigu (1881); M. le Ministre, 5 actes, au Gymnase (1883) le Prince Zilah, 4 actes, au même theâtre (1885), etc. Il a fait, en outre, de nombreuses conférences ou lectures, et a ouvert, en qualité de vice-président de la Société des gens de lettres, la séance fameuse de la lecture des Châtiment; il a été, depuis, président de cette société. En 1875, il succédait à Paul Foucher au feuilleton de la Presse. Quelques années plus tard, il entrait au Temps pour rédiger une revue de quinzaine: la Vie d Paris, qu'il n a abandonnée qu'au mois d'octobre 1885. M. Jules Claretie a éte nommé, le 21 octobre 1885, administrateur général de la Comédie-Française. 11 a été décoré de la Légion d'honneur le 7 février 1878.

CLARK, ALVAN, graveur, peintre, opticien et astronome américain, fils d'un petit fermier du Massachusetts, est né le 8 mars 1804 à Ashfield, dans cet Etat. A dix-huit ans, il occupait la position de graveur pour impressions sur calicot, dans la ville manufacturière de Lowell. Neuf ans plus tard, il s'etablissait peintre de portraits à Boston. Il avait plus de quarante ans lorsque l'idée lui vint de s'occuper d'optique; et, aidé de ses tils, il construisit plusieurs telescopes d'une grande puissance et d'une grande exactitude. Il a inventé dans cette voie, entre autres, un instrument à double oculaire pour mesurer les petit* arcs célestes. En 1863, l'Académie française a décerné à M. Clark le prix Lalande, pour la découverte que cet ingénieux savant a faite, à l'aide d'un télesrope construit par lui-même sur des principes nouveaux, d'une nouvelle étoile près de Sirius. La liste de ses découvertes astronomiques, qui est longue, se trouve dans les Proceedings of the Royal astronomical Société de Londres, vol. XVII. Les Comptes rendus de l'Académie des sciences en ont mentionné plusieurs.

CLARKE, HYDE, philologue anglais, né à Londres en i8t5. Il est secrétaire pour l'etranger et secrétaire de philologie comparée à la Société ethnographique de Londres; ancien secrétaire correspondant pour l'Asie septentrionale à la Société d'anthropologie, membre correspondant des Sociétés orientalistes d'Amérique et d'Allemagne et de la Société royale des antiquaires du Nord, de Copenhague, il a occupé diverses fonctions administratives aux Indes et en Turquie. Il est l'auteur de Theory of llailway Investment (Theorie de l'etablissem*nt des chemins de fer, t846); Enqineering of Holland (les Machines en Hollande, 1849) Colonisation indienne (l857J; Philologie comparée ((858); Grammaire anglaise contenant une prosodie nouvelle (1853); Dictionnaire anglais (1855) Aide-mémoire de la langue turque (l864J. 11 s'est voué plus particulièrement dans ces dernières années à l'étude des langues caucasothibétaines et à des recherches de philologie prehistorique. On a de lui, dans cet ordre de travaux: les Habitants ibériens et pré-helléniques de l'Asie Mineure (1864); les Amazones; la Langue paléo-géorgienne et les établissem*nts des Caucaso-Thibétains en Asie; la Terre sainte et l'Europe (l870J; Classification de la langue basque et de la langue scytique Rapports de la Gramneaire comparée du Japonais et du bavque (1872) Rapports des langues de l'Inde avec celles de l'Afrique, Philologie préhistorique comparée (1875) le Khita et lépoque khita-peruvienne (1877) les Populations méditerranéennea, d'après des monnaies autonomes (1882), etc. M. H. Clarke a, en outre, collaboré activement à la presse périodique scientifique, sur des

sujets d'ethnographie, de philologie on d'archéologie, ainsi qu'aux publications des diverses sociétés dont il fait partie.

CLARKE, MARY NOVELLO, dame COWDEN, femme de lettres anglaise, fille ainée du compositeur de musique Vincent Novello et sœur de la cantatrice anglaise Clara Novello, comtesse Gigliucel est née en juin 1809, et s'est mariée, en 1828, à M. Charles Cowden Clarke, homme distingué, ami des Lamb, des Keats, des Hazlitt, des Leigh Hunt, en un mot des gens de lettres les plus distingués de ce temps. Un an après son mariage, Mme Clarke commença cette minutieuse analyse de Shakspeare dans laquelle elle rapporte tout progrès à l'illustre poète comme à un centre commun, et qui lui prit seize années de travail constant: Complete concordance to Shakspeare (1845). Cet ouvrage eut un grand succès, et plusieurs éditions successives s'épuisèrent en peu de temps. Outre cet ouvrage, caressé avec tant d'amour, on doit à Mme Clarke les Aventures de Kit Bam, matelot (1848J; l'Enfance des héroines de Shakspeare (1850); le Cousin de fer (The Iron Cousin, 1854); la Chanson d'une Goutte eau, par Harry Wandworth Shortfellow (1856J; les Femmea du Monde (1857); une édition, revue avec le plus grand soin, comme on peut croire, des Œuvres de Shalcspeare (Shakspeare's Works, with a scrupulous revision of the text); Trust and Remittance, Love Stories, etc. (1873); A Rambling Story (Histoire vagabonde, 1874, 2 vol.). Elle a également collaboré à plusieurs des principaux magazines, revues, etc., principalement sur des sujets de haute littérature dramatique, sans parler de quelques poèmes ou contes en vers, non imprimés à part. Elle a, en outre, publié en collaboration avec son mari, une édition annotée du Thédtre de Shakspeare (Shakspeare's Plays, 1869); et Beaucoup d'heureux retours de ce jour, livre des anniversaires de naissance (Many Happy Returns of the Day à Birthday book, 1847 et 1860).

CLAUDE, NICOLAS, industriel et homme politique français, sénateur, né à Celles-sur-Plaine (Vosges) en 1823; il débuta dans l'industrie cotonnière comme contremaître dans la manufacture dont il est aujourd'hui directeur, et devint promptement l'un des membres les plus importants du Comité Industriel de Mulhouse. Partisan, en économie commerciale, d'une « sage protection, il a défendu avec énergie, souvent avec éloquence, sa doctrine économique. M. Claude a coopéré, en janvier 1861, à la fondation du journal le Temps. Maire de Saulxures, au moment de 1 invasion. A1. Claude sut remplir ses délicates fonctions avec tact et dignité, et s'acquérir ainsi le respect de l'ennemi et la reconnaissance de ses conritoyens. Par ces raisons, le a Gouvernement de Combat » parait n'avoir pas osé révoquer M. le maire de Saul1ures, quoique républicain mais, après le vote de la loi municipale du 20 janvier 1874, celui-ci réclama contre cette injustice, dans uoe lettre à M. de Broglie, où il déclarait attendre, « non sans impatience, que l'Assemblée de Versailles cède enfin aux nécessités les plus pressantes qui aient jamais pesé sur notre pays, et qu'elle veuille bien, en prononçant sa dissolution, rendre à la France sa grande voix ». Et il lui fut donné satisfaction. M. Claude avait eté élu représentant des Vosges à l'Assemblée nationale le 8 février 1871; il faisait partie du groupe do la gauche républicaine. Membre de plusieurs commissions importantes, il y montra toujours un esprit pratique et très libéral, même dans les questions économiques. Parmi ses votes que sa place sur les bancs de l'Assemblée ne trahissent pas nécessairement, nous citerons son vote contre la paix et son vote pour le retour de l'Assemblee à Paris.- Aux élections senatoriales du 30 janvier 1876, la liste républicaine passa tout entière dans les Vosges, et M. Claude fut élu avec MM. Claudot et Georges, contre MM. Buffet, premier ministre, Mongeot et Grandjean bientôt, il remplaçait ce dernier à la présidence du Conseil général des Vosges. Au Sénat, M. Claude siège au centre gauche républicain. Il s'est abstenu dans le vole sur l'expulsion des princes. M. Claude est président du Comité industriel de l'Est, qui a remplacé 1 ancien Comité industriel de Mulhouse.

CLAUDIN, GUSTAVE, littérateur français, né en 1823 à la Ferte-sous-Jouarre. Il fit ses études à la maison et sous la direction paternelle, vint ensuite faire son droit à Paris et se fit recevoir licencié. M. Gustave e Clnudin débuta dans le journalisme à vingt-deux ans, collabora à la Presse, à l'Assemblée nationale (1848J, puis alla. en 1850, rédiger le Nouvelliste de Rouen. Revenu à Paris en 1855, if entra au Pays, d'où il passa au Moniteur universel en 1858. Il est resté depuis attaché à ce dernier journal, auquel il a fourni un grand nombre d'articlesvariétés et rédigé même le feuilleton des Theâtres à la place de Théophile Gautier, pendant les voyages que fit celui-ci en 1861 et 1862, tout en rollaborantau Petit Moniteur, à la Petite Presse, au Courrier français, au L'ourrier de Paris, au Messager de Paris, au Figaro. M. G. Claudin s'est aussi beaucoup occupé de blason. Il a publié, depuis t849, un certain nombre de romans, recueils de nouvelles, etc., parmi lesquels nous riterons: Palsambleu rom in; Point et virgule, nouvelles; ParisHistoire Entre minuit et une heure, roman; Biographie de Méry Paris nouveau, jugé par un flaneur Trois roses dans la rue Vivienne, roman; les Caprices de Dioméde, ibid.; Fosca, ib.; Tout à l'antbre et tout à l'ail, ib.; Tarte à la crème, histoires humoristiques; les Vingthuit jours d'Anats, roman; Lady don Juan, ib.; le Store baissé, ib.; Mes souvenirs, les boulevards de 1840 à 1870 (1884); les Joyeuses commères de Paris (1885) le Mariage de la Diva, roman (1886) et des bro 'hures de circonstance. M. Gustave Claudin est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1862.

CLAYS, PAUL Jean, peintre belge, né à Bruges en 1819. Il vint à Paris, ayant déjà fait ses études artistiques, et frequenta l'atelier de Gudin. On cite de cet artiste, qui débuta au Salon de 1844 Chebec portugais

désemparé, en vue de l'eacadre française et plusieurs autres « marines », jusqu'à l'Exposition universelle de 1855, où il avait envove: Côtes de Flandre, Plage aux environs du Tréport, toiles exposées aux salons précédents; et depuis: Vue de la digue Baie de la Somme, Plage du bourq d'Ault (1857); l'Escaut à Anvers, effet du matin (1859); Temps de grain, le Mœrdyk, un Gros temps, Calme plat, le Rupel (Exposition universelle, 1867); Entrée de la rivière de Southampton, Calme sur l'Escaut (l868J; Coup de vent sur l'Escaut (l814J; Calme par un temps orageux, la Tamise aux environs de Londres (f875); Bruges, la Mer du Nord (1876); le Zuyderzée par un temps calme, un Canal en Zélande (1877) la Rade de Dordrecht, sortie du bassin d'Anvers, la Tamise, calme dans le Waring Wiet, la Bade d'Anvers (Exposition universelle, 1878); le Port d'Ostende; île de Schouwen, en Hollande (1883); Accalmie aux environs d'Amsterdam, effet du matin Mer houleuse, eût. de Flandre (1884); En rade de Dunkerque Brume, effet du matin (1885); Entrée en rivière (Hollande), Mer du Nord (l886J. M. Clays a obtenu une medaille de 2- classe en 1867 et une autre en 1978; décoré de la Légion d'honneur en 1875, il a été promu officier en f881. CLEMENCEAU, GEORGES BENJAMIN EUGENE, médecin et homme p litique français, né à Mouilleron (Vendée) le 28 septembre 1841, fit ses études à Nantes, vint achever sa médecine à Paris en 1865 et, ayant été reçu docteur en 1869, alla s'établir à Montmartre. Après le 4 septembre 1870, il fut nommé maire du 18- arrondissem*nt et membre de la Commission d'enseignement communal il fut maintenu dans ses fonctions de maire, quoique ayant donné sa démission quelques jours auparavant, par le vote du 5 novembre. Aux élections du 8 février 1871, il futélu représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, le vingt-sept ème sur quarante-trois, alla prendre place à l'extrème-gauche, et vota contre les préliminaires de paix. Le 18 mars 1871, M. Clémenceau, apprenant le danger qui menaçait les généraux Lecompte et Clément Thomas, courut rue des Rosiers; mais il arriva trop tard les deux malheureux officiers genéraut venaient d'être exécutés. Son intervention tardive l'aillit lui coûter cher Le Comité central, siégeant à l'hôtel de ville, le décréta d'accusation; il put échapper aux agents de police de l'insurrection chargés de l'arrêter, mais ce n'est assurément pas la faute de ses adversaires politiques si ceux du gouvernement légal ne se livrèrent pis à la même tentative. Le 29 novembre 1871, il comparaissait comme témoin devant le 3* Conseil de guerre, jugeant à Versailles les meurtriers des deux généraux; son retard à intervenir dans le drame sanglant de la rue des Rosiers lui fut durement reproché; quelques témoins contredirent même son témoignage sur divers points. Un de ces derniers, M. le commandant de Poussargues, ayant continue la discussion dans l'auditoire, eu des termes naturellement moins mesurés que ceux qu'il avait employés à la barre, M. Clemenceau qui se trouvait près do lui intervint; un duel au pistolet s'en&uivit et M. dj Poussargues fut blessé à la jambe. Poursuivi le mois luivant pour cette affaire, M. le D' Clemenceau fut condamné à quinze jours de prison et 25 francs d'amende par la 7* chambre correctionnelle. Contrairement aux errements suivis jusque-là en pareil cas, son adversaire n'avait pas été compris dans la poursuite. S'il avait éte vivement attaqué devant le Conseil de guerre, par certains témoins, M. Clemenceau avait éte non moins chaudement défendu par le colonel Langlois et lavé p tr lui, pour tous les esprits impartiaux, des imputations dont sa conduite à Momtmartre, le 18 mars, avait été l'objet. — Des le 20 mars, M. Clemenceau avait déposé sur le bureau de l'Assemblee une proposition de loi tendant à autoriser des élections municipales à Paris, et signa le ma. nifeste des maires et députés fixant les élections au 26 mars. Il prit part ensuite aux tentatives de conciliation entre Versailles et Paris, et, voyant leur inutilité, donna à la fois sa démission de représentant et de maire. Elu, le 23 juillet suivant et réélu le 29 novembre 1874, membre du Conseil municipal de Paris, il en devint successivement secrétaire, vire-président et enfin président en novembre 1875. Partisande la laïcité entière de l'enseignement, il signa une proposition tendant à écarter des conseils de l'instruction les ministres de tous les cultes reconnus, et Pr-tune part importante aux discnssionsdu Conseil municipal relatives à l'enseignement et aux questions budgétaires. Elu députéde la Seine dans le 18e arrondissem*nt de Paris, le 20 février 1876, par une majorité des quatre cinquièmes, M. Clemenceau devint secrétaire de la Chambre. Il donnait sa démission de conseiller municipal de Paris au mois d'avril et y était remplacé par M. Songeon aux élections municipales complémentaires du !8 mai. Réélu le 14 octobre 1877, il était élu à la fois d.ms les deux circonscriptions du 18e arronJissem*nt do Paris et dans celle d'Arles, le 21 août 1881. Il opta pour la 2- circonscription du 18e arrondissem*nt de Paris (Montmartre). Au moment le plus critique des menees monarchistes, sous radministration du général de Rochebouët, M. Clemenceau fit part:e du comite de résistance formé par la réunion des gauches. Doué d'une grande éloquence et d'un esprit politique incontestable, M. Clémenceau vit grandir progressivement son influence, et no tarda pas a être reconnu pour le chef du parti radical à la Chambre. Il eut l'habilité de forcer le chef du parti opportuniste, Gambetta, dont il était devenu le rival, à prendre en main le pouvoir dans un moment inopportun, afin de l'user vite sinon complètement de même, il sut réduire i plusieurs reprises la miuistcro Jules Ferry à ses dernières ressources, le repêchant au moment suprême, pour le sarrilier définitivement au moment qu'il avait luimême choisi. Choisira-t-il aussi sûrement son heure ou, se laissant aller aux suggestions intéressées de ses adversaires, aux sollicitations non moins intéressées peutêtre d'amis à courte vue, finira-t-il par la devancier, en acceptant prématurément le pouvoir, pour s'user plus vite encore et peut être plns radicalement que Gam-

betta? Lavenir seul peut nous l'apprendre; mais jus- qu'ici, le fait est qu'il a su parfaitement éviter le péril dont il a fait faire à d'autres la ruineuse expérience et vers lequel on n'a pas laissé échapper une seule occasion de le pousser. Aux élections d'octobre 1885, M. Clémenceau a été élu simultanément, an scrutin du 18. député de la Seine et député du Var. Il a opté pour ce dernier département. Sur la question des princes, il a voté le projet d'expulsion totale.

M. Clemenceau est propriétaire et directeur politique du journal la Justice, qu'il a fondé en 1880 et dont M. famille Pelletan est le rédacteur en chef.

CLEMENS, SAMUEL LANGHORNE, plus connu, même en France, sous son bizarre pseudonyme de Mark Twain,romancieretécrivainhumoristique américain. né à Florence, dans l'Etat de Missouri, le 3 novembre 1835. A l'âge de treize ans, il entra comme apprenti chez un imprimeur de sa ville natale, puis exerça sa profession acquise à Saint-Louis du Missouri. à Cincinnati, à Phil adelphie et enfin à New-York. En 1855, en descendant le Mississipi jusqu'à la Nouvelle-Orléons, il se lia d'amitié avec les pilotes des bateaux à vapeur qui sillonnent ce fleuve sans relâche, partageant leurs travaux, et devenant à la fin, pilote de rivière lui-même. En 1861, son frère avant été nommé secrétaire pour le Territoire (depuis l'Etat) de Névada, « Mark Twain » le suivit en qualité de secrétaire privé, position officielle qui était une véritable sinécure, mais à laquelle n'était attaché aucune rétribution. Il visita les mines dont cet Etat est si riche, et, s'il faut l'en croire, y fit et défit plusieurs fortunes et d'où, ce qui est plus vraisemblable, il envoyait des correspondances aux journaux californiens. Il se rendit, en 1864, aux iles Hawaï, y séjourna environ six mois, et à son retour fit quelques conférences humoristiques sur ses impressions de voyage dans la Californie et la Vevada. En 1867, il visita les Etats atlantiques, où il publia The Jumping Frog (La grenouille qui suite), nouvelle humoristique. La même année, il s'embarquait avec un grand nombre d'autres voyageurs pour une excursion de p aisir dans la Méditerranée, en Egypte et en Terre-Sainte. Il a donné une curieuse relation de cette excursion dans son livre les Innocents en voyage (The Innorents abroad, 1869). Il se retira alors à Buffalo, New-York, où il devint rédacteur en chef d'un journal quotidien et épousa une femme qui lui apporta en dot une grande fortune. Sous ce titre: Roughing it, il a publié, en 1872, une sorte d'autobiographie où l'imagination parait jouer un rôle considérable. La même année, il fit un voyage en Europe, donnant en Angleterre quelques lectures » humoristiques qu'un éditeur de Londres rassembla et publia, mais en y ajoutant un certaine nombre de piges dont Mark Twain déclina hautement la paternité. En 1874, il a fait représenter à New-York une comédie, 7he Gilded Age (l'Age doré), qui eut un grand succès. En Europe, où il a fait plusieurs voyages, il a souvent été accrédité comme correspondant des principales feuilles américaines il était notamment l'un des correspondants du New York Herald chargés du compte rendu des rêtes données au shah de Perse, lors de son voyage en Europe, en 1873, à Londres et à Paris. En juillet 1876, Mark Twain commençait, dans le Temple Bar Magazine, de Londres, un récit de mœurs américaines, intitulé, The Facts concerning the recent carniaal of crime, in Connecticut. 11 a donné depuis, les Aventures de Tom Sawyer parues il Londres et à New-York simultanément, en septembre 1876 Frappez, frères! frappez (1878) A A Tramp abroad ((880); le Prince et l'indigent, roman l'Eléphant blanc volé et autres histoires, recueil de nouvelles (1882) la Vie sur le Mississipi (1883) les Aventures de Huckleberry Finn (f885J, etc.

CLEMENT, PIERRE LÉON, homme politique français, né le 29 octobre 182q à Orsennes (Indre) fit son droit à Paris et acquit une charge d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. Membre et président du Conseil général de l'Indre, M. Leon Clément fut élu le 8 février 1871 représentant de ce département à l'Assemblée nationale. Il montra d'abord une certaine hésitation dans la conduite qu'il devait tenir, prit place au centre gauche et appuya la politique de M. Thiers; mais il prit part ensuite aux tentatives de restauration monarchique (1873), pour en venir, en désespoir de cause, au vote des lois constitutionnelles (f875). Le 30 janvier 1876, M. L. Clément était élu sénateur de l'Indre, à une assez faible majorité; il prit place à droite. Son mandat lui fut renouvelé par les électeurs sénatoriaux de l'Indre, le 5 janvier 1879, à une majorité encore plus faible (160 sur 301), mais après tout suffisante. M. Léon Clément est secrétaire du Sénat.

CLERCO (de), Loms homme politique français, né vers 1828. Grand propriétaire agriculteur, membre du Conseil général du Pas-de-Calais, maire d'Oignies, président du Comice agricole de la circonscription de Carvin, arrondissem*nt de Béthune, M. de Clercq fut élu représentant du Pas-de-Calais à l'Assemblée nationale le 8 février 1871. Il siégea au centre droit, et par ses tentatives pour former une réunion composée de toutes les fractions de la droite et connue sous le nom do « groupe de Clercq », il donna à son nom une assez grande notoriété. On sait que ce groupe, fameux dans l'histoire des intrigues monarchistes de cette époque, repoussa de son vote les lois constitutionnelles, n'y trouvant pas de garanties « conservatrices », suffisantes, suivant l'heureuse expression de M. de Clercq lui-même. Malgré une célebrité parlementaire si rapidement conquise et à si peu de frais, malgré sa grande influence locale, M. de Clercq échouait dans la 2e circonscription de Bethune, aux elections du 20 février 1876, contre le candidat républicain, M. Brasme. Mais celui-ci étant mort dans l'intervalle, M. de Clercq fut elu à sa place, comme candidat officiel, le 14 octobre 1877. Il échoua de nouveau aux élections générales du 21 août 1881. Enfin, le 4 octobre 1885, M. de Clercq triompha dans le Pas-de-Calais

avec toute la liste réactionnaire, et vint reprendre sa place à la Chambre sur les bancs de la droite.

CLERE, GEORGES, sculpteur, né à Nancy le 15 novembre 1829, fit ses études à Dijon, et suivit aimultanément les cours de l'Ecole secondaire de Médecine et ceux de l'Ecole des Beaux-Arts de cette ville; ayant remporté la médaille d'honneur au concours de cette dernière école, en 1848, avec une Figure d'après le modèle vivant, il vint à Paris et entra dans l'atelier de Rude. Il a débuté au Salon de 1853, avec un groupe en plâtre: Malvina au tombeau d'Oscar. On cite de cet artiste: une Vénus agreste, marbre, au Louvre, cour François 1" un Faune gymnaste, acquis par le grand due Michel de Russie (1859) Histrion, statue bronze. au palais de Fontainebleau (1862) Hercule étouffant le lion de Némée, bronze, à M. V. Sardou (1865); un Belluaire, bronze (1865, et à l'Exposition universelle de 1867); Phœbé, au Louvre, cour Caulaincourt (1866); un médaillon en bronze du Baron Larrey (1868): Jeanne d'Arc écoutant lea voix célestes (1869), etc. On lui doit encore les groupes de l'Hiver, la Force, la Marine, et le fronton les Vendanges, au nouveau Louvre: des frontons, des cariatides, etc., aux Tuileries, pavillon de Flore; divers travaux de sculpture architecturale à la préfecture de Versailles, au Palais des facultés de Nancy, et à plusieurs résidences particulières. M. Georges Clère a obtenu une médaille de 2' classe en 1872.

CLÈRE, EUGENE JULES, publiciste français, né à Paris le 19 octobre 1850, y fit ses études au collège Henri IV et à l'Ecole de droit. Entré de bonne heure dans le journalisme, il débuta au Courrier de Paria par des articles de critique littéraire signés du pseudonyme anagrammatique de JULES RtaLO. Il écrivit ensuite, tant sous son propre nom que sous ce pseudonyme et celui de E. BUSSIERES, de nombreux articles dans le Courrier, l'Induatriel, l'Avenir, journal du Quartier latin, la Réforme, le Courrier français, la Revue de Décentralisation, dont il fut secrétaire de la rédaction, la Revue universelle, le National, le Petit National, etc. Attaché depuis 1871 à la rédaction du National, il y a rédigé à plusieurs reprises le bulletin politique, et y afait régulièrement, depuis 187t, la revue des livres. On doit en outre à M. Jules Clère: les Hommes de la Commune (1874), étude biographique intéressante et écrite avec impartialité Histoire du Suffrage universel, depuis 1789 jus- qu'à nos jours (1873), deux éditions Biographie des députés, avec leurs principaux vote. (1875); Biopraphie complète des sénateurs (1876); Biographie complète des députés, avec toutes lea professions de foi, circulaires éleclorales, etc. (1876): cette dernière se rapporte naturellement aux membres de la deuxième législature de la République et diverses brochures sur des questions de droit international, notamment: Etude historique sur l'arbitrage international (1874) le Congrès de Bruxelles (1875), etc. Membre de la Société d'économie politique et d'autres sociétés littéraires ou savantes, M.Jules Clère est devenu secrétaire-rédacteur à la Chambre des députés.

CLEVELAND. GROWER, vingt-deuxième président des Etatç-Unis de l'Amérique du Nord, est né à Caldwell, dans l'Etat de New-.tersey, où son père exerçait les fonctions de ministre de l'Eglise presbytérienne, le 18 mars 1837. Il fit ses études à Clinton (New-York), s'y établit ensuite comme instituteur, puis revint dans sa famille. Désireux d'une position plus brillante que cellè de maitre d'école, il résolut d'aller dans l'Ouest, comme c'était alors le temps d'en faire au moins la tentative, dans l'intention d'y faire fortune. Il choisit pour but de son voyage, à cause de la similitude de nom, à ce qu'on dit, la ville de Cleveland (Ohio). Mais au cours du voyage, il se rappela qu'il avait à Buffalo un oncle maternel, homme de loi, nommé Allen, et jugea qu'il était de son devoir de rendre visite à ce parent qu'il ne connaissait pas. Celui-ci retint le jeune aventurier, en fit son clerc et l'initia à la pratique du droit. Inscrit au barreau de Buffalo en 1859, M. Grower Cleveland s'occupa dès lors de politique et se fit ronnaitre dans les réunions du parti démocrate. Elu sheriff du romté d'Erié en 1870, il créait t'année suivante à New-York un cabinet d'affaires sous la raison Cleveland, Bissel et Sicard, qui se fit rapidement une grande clientèle. Elu maire de Buffalo en 1881, comme démocrate-réformiste, il était élu gouverneur de New-York, sur le même ticket, en 1882, pour prendre ses fonctions au commencement de l'année suivante. Le 11 juillet 1884, la Convention nationale de Chicago choisissait à l'unanimité pour candidat à la présidence des Etats-Unis, M. Grower Cleveland, gouverneur de l'Etat de New-York. Elu en conséquence, M. Cleveland prenait possession de la Maison-Rlanche le 4 mara 1885, remplaçant M. Chester A. Arthur.

CLOUÉ, GEORGES CHARLES amiral français, ancien ministre, est né le 20 août 1817. Entré à l'Ecole navale à quinze ans, il était promu successivement enseigne en 1839, lieutenant de vaisseau en 1846, capitaine de frégate en 1855, capitaine de vaisseau en 1862, contreamiral en 1867 et enfin vice-amiral le 17 décembre 1874. Il commanda, en sous-ordre, à partir de 1862, la division navale des Antilles; devint plus tard major général à Cherbourg, puis gouverneur de la Martinique. En janvier 1875 l'amiral Cloué fut appelé à la préfecture maritime de 1 arrondissem*nt de Cherbourg; en octobre 1878, il recevait le commandement de l'escadre d'évolution de l'océan Atlantique. L'amiral Cloué a été ministre do la marine et des colonies, dans lo premier cabinet Jules Ferry, du 23 septembre 1880 au 10 novembre 1881. -Grand officier de la Légion d'honneur depuis 1872, il a été promu grand croix de l'ordre le 6 juillet 1881. Il a été nommé pour trois ans, membre du Bureau central météorologique, en 1885.

On doit à l'amiral Clouà quelques ouvrages spéciaux,

notamment Renseignements hydrographiques sur la mer d'Azof (1856) et le Pilote de Terre-Neuve (1870, 2 vol.).

COBBE, miss FRANCES POWER, femme de lettres et philosophe socialiste anglaise, née le 4 décembre 1822 à Brighton, où elle fit ses études. Elle a de bonne heure collaboré à la presse périodique conrante, et est l'autour des ouvrages suivants: le Dépdt de charité considéré comme hôpital (the Workhouse as an hospital, 1861); les Filles sans appui, comment les secourir (Friendless girls, and how to help them, 1861) Education des femmes (1862) l'Action de gràce, chapitre des devoira religieux (Thanksgiving, etc., 1863) le Drapeau rouqe aux yeux de John Bull (the Red Qag in John Bull's eyes, 1863); Easaia sur le travail des femmes (Essays on the pursuits of women, 18631; Clartés intermittentea, Enquête sur l'état présent et d venir de la foi religieute (1864) les Cités du passé (1864), extraits du Fraser's Magasine; Devoirs religieux (1864) les italiques, courtes notes sur la politique, le peuple et les villes d'Italie (1864) Etudes anciennes et nouvelles sur des sujets de morale et de philosophie sociale (1865); Heures de travail et de récréation (1867); les Confessions d'un chien perdu (1867) Lumières naissantes, Recherches sur les résultats séculaires de la Réformation nouvelle (1868); Criminels, idiots, femmes et mineurs, n'est-ce pas là la classification orthodoxe ? Examen des lois relatives à la propriété des femmes mariées (f869J; la préfare de Seul d seul (Alone tho the alone), prières à l'usage des Déistes, par divers collaborateura (1871) le Darwinisme dans la morale, et autres essais (1872) les Espérancea de la race humaine en ce monde et dans l'autre, essai sur la vie et la mort et sur l'évolution du sentiment social (the Hupes of the human race hereafter and hère, essays on the life and death, and the evolution of social sentiment, 1874) Re-échos (1876J; Aspects moraux de la viuisection (1877) les Devoirs des femmes, cours de lectures (i881s

COBBOLD, THOMAS SPENCER, médecin anglais, né à Ipswich le 26 mai 1828, dt ses études à 1 université d'Edimbourg et y fut reçu docteur en médecine en 1851. Aussitôt après, il fut nommé curateur du Musée anatomique de l'université, et fit, avec la sanction du sénat académique, des rours d'anatomie. Il s'occupait en même temps de géologre et d'histoire naturelle, sous la direction d'Edward Forbes, et publiait de nombreux article, et mémoires dans les journaux scientifiques. Vers cette époque également, il fut nommé vice-président de la Société physiologique d'Edimbourg. A la mort de Forbes, il alla s établir à Londres et fut appelé peu après à la chaire de botanique de l'hôpital Sainte-Marie. En 1860, il obtint la chaire de botanique, puis la chaire d'anatomie comparée à l'hôpital de Middlesex et en 1868, à la recommandation de sir R. Murchison, la chaire de géologie de Swiney, au Musée britannique, où un auditoire innombrable ne tarda pas à suivre assidûment ses cours. Le sujet préféré de ses études semble avoir eté l'helmintologie; il a publié sur cette branche des sciences naturelles une quantité d'ouvrages, tant grands ouvrages illustrés que courtes notires, sans parler d'une centaine d'articles divers, la plupart ayant d'abord fait l'ob et de lectures préalables à ta Société royale, aux Sociétés linnéenne et zoologique ou à l'Association britannique pour l'avancement des sciences. Le D' Cobbold a, malgré ses nombreux travaux scientifiques, pratiqué longtemps la médecine, se vouant tout particulierement au traitement des affections parasites internes. En recompense des services qu'il a rendus à la biologie, qui comprend naturellement l'helmintologie. l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie lui a conféré le titre de correspondant honoraire et l'Académie royale d'Agriculture de Turin celui de membre étranger. Il est en outre membre de la Société royale, de la Societé linnéenne, de la Société zoologique, etc.

COCHERY, Louis ADOLPHE. homme politique francaia, né à Paris le 19 août 1820, fit ses études au rollege Bourbon, suivit ensuite les cours de l'Ecole de droit, lut reçu avocat en 1840 et devint secrétaire de Liouville, puis de Crémieux. Après la révolution de février, il suivit celui-ci au ministère de la justice et devint son chef de cabinet. Il quitta peu après ces fonctions, en avant même refusé de plus sûres, sinon de plus importantes, et reprit sa place au barreau deParis. Il y plaida dans beaucoup d'affaires politiques, défendit notamment la Voix du Peuple, la Réforme le National, la Republique, etc., et collabora plus tard à divers journaux liberoux. La loi de 1868 permit à M. Cochcry de fonder à Montargis L'Indépendance de Montargis. Il habite près de cette ville, le château de Lisledon. Aux élections législatives dr 1869, il se présenta comme candidat do l'opposition démocratique, contre le candidat officiel, M. le marquis de Grouchy, dans la 3* circonscription du Loiret, et fut élu au second tour en dépit de l'action administrative, qui alla jusqu'à la suspension de son journal. Il vint siéger au centre gauche, au Corps législatif, signa la demande d'interpellation des Cent-Seize, fit partie de la Commission du bu fget et s associa à tous les votes de la gaucho. En juillet 1870, il interpella le Gouvernement au sujet de la candidature de Hohenzollern nu trône d'Espagne il vota ensuite contre la guerre. M. Cochery resta étranger au mouvement du 4 septembre. Il prit part à la séance in extremis du Corps législatif, dans laquelle il fut résolu que les pouvoirs du gouvernement de la Défense nationale seraient legislativement confirmés, à la condition du maintien provisoire de la Chambre actuelle, et fut délégué avec M. Grevy à l'Hôtel de Vi le pour y porter cette proposition aux membres du gouvernement. Nommé commissaire général dans le Loiret, quelques jours après, il assista aux combats qui se livrèrent devant et à Orléans puis, il accompagna M. Thiers dans ses démarches relatives aux négociations pour amener une suspension d'armes. !1 alla rejoindre ensuite le gouvernement à Tours, puis à

Bordeaux, réclamant opiniâtrement la convocation d'une Assemblée nationale. Aux élections du 8 février 1871, M. Corbery fut élu représentant du Loiret le premier de la liste. Aux élections du 20 février 1876, aucun concurrent ne se présenta pour lui disputer les votes de l'arrondissem*nt de Montargis. Vice-president du Conseil general du Loiret, il a été maintenu dans ses fonctions à chaque renouvellement du bureau, puis élevé à la présidence de cette assemblée.

Membre de la Commission du budget et rapporteur des budgets de la Guerre et de l'Algérie sous la précédente législature, M. Cochery a été investi de fonctions semblables dans la législature qui s'étend de 1876 à 1881, ayant été réélu le 14 octobre 1877. Il était appelé au ministère des finances, en qualité de sous-secrétaire d'Etat, en décembre suivant. Le 1er mars 1878, M. Cochery était apnelé ù la direction des postes et télégraphes réunis, direction qu'un décret du 5 février 1879 transformait en ministère. Il a conservé ce portefeuille, malgré les changements ministériels qui se sont produits dans l'intervalle, jusqu'à l'avènement du cabinet Brisson (6 avril 1885), dans lequel il fut remplacé par M. Sarrien. Il a laissé, du reste, des traces de son passage il ce ministère, qu'on ne saurait oublier sans ingratitude, car on lui doit la création du service des colis postaux, de celui des recouvrements et des abonnements, de la caisse d'épargne postale, l'abaissem*nt du port des lettres, l'introduction de l'usage pratique du téléphone en Franco, et d'autres réformes qui nous échappent en ce moment et auxquelles il a préludé par l'orgamsation de Exposition internationale d'electricité de 1881. M. Adolphe Cochery, qui avait été réélu à Montargis le 21 août 1881, fut élu deputé du Loiret, avec la liste républicaine tout entière, au scrutin du 18 octobre 1885. Il a voté l'expulsien des princes.

COCHERY, GE0RGES CHARLES PAUL, homme politique français, fils du précédent, est né à Paris le 20 mars 1855. Elève de l'Ecole polytechnique, il en sortit en 1876 dans l'artillerie, mais donna sa démission d'officier en 1877, pour prendre la direction du cabinet de son père, qu'il suivit des finances aux postes et télégraphes. M. G. Cochery seconda activement son père dans l'accomplissem*nt des réformes que nous avons mentionnées et prit une part directe à la conclusion de diverses conventions internationales relatives au service des postes et à la télégraphie. Il a été, en outre, délégué comme commissaire général français à l'Exposition internationale d'élertricité de Vienne, en 1883. M. G. Cochery a naturellement suivi son père dans sa retraite, en avril 1885. Membre du Conseil générât du Loiret, où il repr'sente le canton de Bellegarde, il a été élu député républicain du Loiret au scrutin du 18 octobre 1885, a pris place à gauche et vote l'expulsion des princes. M. Georges Cochery est chevalier de la Légion d'honneur depuis CODRINGTON. sir WILLIAM JOHN, général anglais. né en novembre 1804, fit ses études à l'université de Cambridge et entra dans l'armée aux « Coldstraam Guards », en 1821. Colonel depuis 1846, il l'était encore en 1854, au moment où éclatait la guerre d'Orient; mais il reçut le brevet de major général à Varna, et se distingua ensuite à l'Alma et à Inkermann. Successivement commandant de la première brigade de la division légère, puis de cette division elle-même, sir William Codrington fut appelé au commandement en chef de l'armée d'opération au mois de novembre 1855. Depuis son arrivée en Crimée jusqu'à son évacuation, le 12 juil let 1856, le général Codrmgton n'avait pas un instant quitté l'armée. 11 fut fait commandeur de l'ordre du Bain pendant la guerre et grand croix en 1865. 11 est en outre grande officier de la Légion d'honneur, grand croix de 1 ordre militame de Savoie et décore du Medjidié, première classe. En 1857, sir W. Codrington fut élu membre de la Chimbre des communes par Greenwich il résigna son siège en 1859, ayant été nomme gouverneur et commandant en chef de Gibraltar. Promu lieutenant général en 1857, il fut, en outre, nommé colonel du 23e régiment de fusiliers le 27 décembre 1860. Il a été promu au rang de général le 27 juillet 1863, et placé dans le cadre de réserve en octobre 1877.

COLBERT-LAPLACE (comte de), PIERRE Loms JEAN-BAPTISTE, homme politique français, fils du marquis de Colbert-Chabannais, qui fut député au Corps legislalatif, et petit-fils de l'illustre géomètre, marquis de Laplace, est ne à Lisieux le 7 août 1843. 11 fit de brillantes études, après lesquelles il entra au ministère des affaires étrangères, puis fut attaché à la légation française à Washington de 1864 à 1865 et àl'ambassade de Saint-Pé- tersbourg en 1866. Rentré au ministère l'année suivante et nommé secrétaire d'ambassade peu après, M. de Colbert servit pendant la guerre comme sous-officier dans les mobiles du Calvados. Il quitta la diplomatie après lo 4 septembre. Apres avoir échoué à une élection partielle qui se pro luisit dans le Calvados en 1872, M. de Colbert-Laplace, qui avait été autorisé à modifier ainsi son nom par un décret de décembre 1875, se porta candidat à la deputation à Lisieux le 20 fevrier 1876, et fut élu au scrutin de ballottage. Il prit place au groupe de l'Appel au peuple, et fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux élections d'octobre 1885, M. de Colbert-Laplace fut élu député du Calvados avec toute la liste monarchique. Il a publié quelques brochures, notamment: le Système des deux Chambres (1871); Observations sur la derniere lettre de M. Louis Blanc (1872); Suffrage universel et monarchie (1873).

COLE, VICAT, peintre paysagiste anglais, né à Portsmouth en 1833, est élève de son père. ll a exposé, pour la première fois, à la British Institution, en 1852, un tableau représentant la Colline de Leith, vue de Ranmoor Common. Rn 1858, il fut élu membre de la Société des artistes britanniques et fut, pendant plusieurs années

successives un exposant assidu aux salons de cette Société. Une de ses plus belles toiles exposées d'abord à cette soriete: un Champ de blé, parut en 1862 il la Galerie nationale et remporta la médaille de la Société pour l'encouragement des beaux-arts. En 1864, l'exem- ple, d'ailleurs, de beaucoup d'artistes célèbres, M. V. Cole se retira de la Société des artistes pour briguer les honneurs de l'Académie royale. Les toiles les plus importantes qu'il exposa dès lors à cette académie sout: le Déclin du jour (1864J; le Printemps (1865), inspiré d'une chanson de la comédie shakspearienne « Peines d'amour perdues »; le Repos du soir et la Couronne d'or de l'été (1866) la Baie de Saint-Bride, scène de tempéte à la mer (1867) les Rayons du soleil dorant les cimes des forêts d'automne (1868J; une Halte pendant l'orage, au coucherdu soleil et Fleurs d'été (1869); Ondées aux rayons du soleil et le Soir (1870) l'Orde l'automne (1811); Midi (1872); la Fenaison et Pluie d'été (1873); le Centre du Surrey et une Matinée brumeuse (1874J; Richmond Hill; le Lac Scavaig, dans l'ile de Skye; Midi en été (1875); le Déclin dit jour ((876); Pluies d'été, Arundel (1877); un Jour pluvieux, les Alpes à Resenlaui, une Pastorale dans le Surrey (1878); Raynns de soleil 9ui mùrissent, Leith Hill et Box Hill (1879J; les Feuilles mortet, Sur la Tamise (f880J; Journée d'août, Werqraoe Streatley (1881); les Sources de la Tamise, Solitude dans les bois (l88tJ; Windsor, Matinée d'automne (1888), etc. M. V. Cole a été élu associé de l'Académie royale en février 1870, et membre titulaire le 16 juin 1880.

COLFAVRU, JEAN CLAUDE, homme politique français, né à Lyon le 1er décembre 1820, est fils de modestes ouvriers de cette ville. Ayant pris part. en juillet 1830, à une manifestation armée contre l'Hôtel de Ville, en qualité de tambour, il resta attaché à la garde nationale de Lyon jusqu'au mois de décembre suivant, et entra, le 22 de ce mois, comme boursier, au collège de Lyon. Ses études terminées, il entra comme professeur dans une institution libre de Grenoble, faisant son droit en même temps qu'il remplissait ses devoirs de professeur. Reçu avocat en 1845, il se fit inscrire au barreau de Paris vers la fin de la même année et se lia avec les membres dn parti démocratique. Il fut élu représentant à l'Assemblée législative par le département de Saône-et-Loire, et fit une vive opposition à la politique napoléonienne. Arrêté à la suite du coup d'Etat de décembre 1851, ilfut ensuite expulsé et se réfugia en Angleterre. Rentré après l'amnistie de 1859, M. Colfavru reprit sa place au barreau de Paris. Elu chef du 85' bataillon de la garde nationale après le 4 septembre il était nomme juge de paix du 17' arrondissem*nt le 18 du même mois, mais il donna sa démission le 31 octobre suivant, pour prendre le commandement des compagnies de marche de son bataillon. avec lesquelles il assista aux combats de Champigny et de Buzenval. M. Colfavru a été décoré de la Legion d'honneur, comme soldat, le 12 février 1871. En 1880, après plusieurs années passées en Egypte, M. Colfayru fondait, à Paris, une revue ayant pour titre la Révolution sociale. Porté, aux élections d'octobre 1885, sur la liste radicale de Seine-et-Oise, M. Colfavrn a été élu député au scrutin du 18. Il a pris place à l'extrême gauche et a voté l'expulsion totale des princes. On a de lui: le Droit commercial comparé de la France et de l'Angleterre (1861); Du mariage et du Contrat de mariage en France, en Angleterre et aux Etats-Unis (1868), etc. COLLADON, JEAN DANIEL ingénieur et physicien génevois, ne le 15 décembre 1802. Venu à Paris en 1826, ayant fait au cours des années précédentes, avec son compatriote Sturm, des expériences sur la pression de l'eau et sur la propagation du son dans l'eau, dans le lac de Genève, il presenta à l'Académie des sciences un mémoire renfermant les résultats de ces expériences. conduites avec un soin minutieux assez rare par les deux collaborateurs. Ce mémoire Sur la compression des liquides et la vitesse du son dans l'eau, fut récompensé, en 1827, par le grand prix de l'Académie des sciences. M. Colladon fut appelé, en 1829, à la chaire de mécanique de l'Ecole des arts et manufactures, qu'il occupa plusieurs années; puis il accepta la même chaire à l'université de sa ville natale. On lui do't de nombreux mémoires sur l'acoustique, la pneumatique et l'électricité, dont plusieurs insérés dans le Recueil de l'Académie des sciences, qui l'a élu son correspondant à Genève en 1876; l'invention de divers instruments d'expériences et d'application pratique, notamment d'un dynamomètre et des pompes de compression, à grande vitesse, qui ont servi au percement du Gothard. C'est à lui qu'on doit également l'emploi de l'air comprimé pour le percement des tunnels adopte, sous sa direction d'abord, au MontCenis, puis au Saint-Gothard; il a écrit, sur ces grands travaux, des mémoires extrêmement intéressants. M. lIaniel Colladon a été décoré de la Légion d'honneur en 1874.

COLLINS, WILLIAM WILKIE, romancier anglais, fils ainé d'un paysagiste distingué, William Collins, et de la sœur de Mme Cappenter, peintre de portraits, qui eut une grande renommée dans son pays, est né à Londres, en janvier 1814. Son éducation terminée, il passa deux ans en Italie avec ses parents, puis au retour, entra chez un négociant, en vertu d'un contrat dûment paraphé qui le liait pour quatre ans au commerce du thé. A la mort de son père, il avait abandonné le commerce et suivait les cours de droit de l'école de Lincoln's Inn. Sa première œuvre littéraire est une biographie de son père, avec un choix de ses notes de voyage et de sa correspondance Memoirs of the life of W. Collins, etc. (1848, 2 vol.). A partir de cette époque, M. Collins se livra entièrement à la littérature et publia successivement Antonia ou la chute de Rome, roman du 1 quin:ième siècle (1850, 2 vol.) Promenades au dela des Chemins de fer, ou notes, prises à pied, aur le Cornouailles (1851) Bazil, histoire de la vie moderne (1852, 3 vol.); A Cache-Cache (Hide and Seek, 1854,

3 vol). Vers cette époque, M. Collins devint l'un des collaborateurs des Household Worlds, revue populaire dirigee par Charles Dickens: A la nuit (1856, 2 vol.) et IA Lourd Secret (l857, 2 vol.), y parurent d'abord. Vinrent ensuite la Reine des Cœurs (1859, 3 vol.); la Femme en blanc (l860, 3 vol.) Sans nom (1862, 3 vol.). Ces deux derniers parurent dans les colonnes du journal par lequel Ch. Dickens avait remplace le précèdent All the year round, avant de prendre la forme de volumes. Puis: Mes mélanges (1863, ± vol.) Armadale (1866, 2 vol.) la Pierre de Lune (1868, 3 vol.); Homme et femme (1870, 3 vol.) Pauvre Misg Finch 1 la Morte vivante (1872); Mademoiselle ou Madame, et autre. histoires à l'état d'ébauche, la Nouvelle Madeleine (1873); la Loi et la Femme, qui parut d'abord dans le Graphie, où il en fut dit beaucoup de mal, la publication achevée (1875); Deux destinées ((876); l'Hôtel hanté ((878); les Feuilles tombées; la Vie dun vagabond, depuis sa naissance jusqu'à son mariage (1879) Cœur et Science (1883), etc.

Les principaux ouvrages de M. Collins, outre un grand nombre d'éditions en Angleterre et aux Etats-Unis, ont été traduits en français, en italien, en allemand, en hollandais, en danois, en russe, etc. II e·t membre de la Société (Guild) de littérature et d'art, et a toujours pris une part très active aux représentations d'amateurs données à son bénéfice. Il a écrit, pour le théâtre le Phare (the Lighthouse), d'abord joué chez Charles Dickens, et transporté ensuite sur la scène du Théâtre Olympique (1855) l'Abtme (the Frozen Deep), joue également chez Dickens, et par lui, assiste d'autres amateurs, puis à la « Gallery of Illustrations », au bénéfice de la souscription Jerrold; enfin, au Vaudeville, à Paris, en i868 Noir et Blanc, en collaboration avec Fechter, joué au théâtre d'Adelphi en 1869 la Pierre de Lune, d'après son roman, au théâtre Olympique (1877), et Rang et fortune, au théâtre d'Adephi (1883).

COLOMB (de), LOUIS Joseph FRANÇOIS lSIDORE, général français, né à Figeac (Lot) le 8 janvier 1823. Eleve de Saint-Cyr, il en sortit en 1844, comme sous-lieutenant d'infanterie, alla rejoindre son régiment en Algerie et ne quitta plus la colonie pendant vingt-six ans. Il y conquit naturellement tous ses grades promu lieutenant en 1849, capitaine aux chasseurs à pied en 1854, il fut nommé chef de bataillon au 90e de ligne en passa au 2e régiment étranger, devint lieutenant-colonel au 3* régiment de tirailleurs en 1860, passa au 2e régiment de la même arme, et fut promu colonel du 17- de ligne le 12 août 1864. M. de Colomb s'est signalé dans la plupart des expéditions contre les tribus insoumises et a mérité plusieurs citations à l'ordre du jour de l'armée. Appelé au commandement du cercle de Tiaret en 1867, puis successivement à celui de la subdivision d'Aumale et de la subdivision de 'Mascara, il fut nomme général de brigade le 30 mars 1870, et fit en cette qualité d'expédition de l'Oued Guir et celle d'Aïn Chair, sous le commandement du général de Wimpffen. Maintenu en Algérie, par besoin d'hommes spéciaux, lors de l'ouverture des hostilites contre les Prussiens, le général de Colomb remplaça le général Chanzy à la division de Tlemcen, quand celui-ci fut appelé au commandement de l'armée de la Loire. Nommé toutefois, à son tour, au commandement de la 1re division du 15- corps, il quitta l'Algérie, pour la première fois depuis son entréo dans la carrière, le 23 décembre 1870 il passa peu après du 15- au 17- corps, et prit part à la bataille du Mans, où, à la tète d'une faible division, il tint tète, pendant toute une journée, sur le plateau d'Auvones, devant Yvrée, à des forces beaucoup supérieures, dirigées par le prince Fréderie-Charles. Après la retraite de la seconde armée de la Loire, M. le general de Colomb fut appelé au commandement de l'armee do Bretagne, qui était à organiser et devait être licenciee avant, en vertu de l'armistice. Nomme général de division à la fin de décembre 1870, M. de Colomb fut maintenu dans son grade par la Commission de revision des grades, pour prendre rang du 16 septembre 1871. Il fit ensuite partie de la Commission de classem*nt due l'infanterie au ministère de la guerre. M. le général de Colomb est grand officier de la Légion d'honneur depuis le 8 juillet 1881 il est également commandeur de ordre de Saint-Olaf de Suède et Norvège.

COLOMBET (de), BERNARD Joszpn ANATOLE, homme politique français, né le 7 septembre 1833 à Langogne (Lozère). Grand propriétaire maire de sa ville natale qu'il représente au Conseil général, M. de Colombet fut élu représentant de la Lozère à l'Assemblée nationale le 8 février 1871; il y siégea à l'extrême droite et fit partie de la réunion dite des Réservoirs. Signataire de la proposition de rétablissem*nt de la monarchie légitime et de l'adresse au pape à propos du Syllabus, il est l'auteur de l'amendement aux lois constitutionnelles qui interdit à tout membre des familles ayant régné en France la présidence de la République, amendement qui fut repoussé par l'Assemblée. Le 30 janvier 1876, M. de Colombet se faisait élire sénateur de la Lozère. et devint secretaire du Sénat; mais au premier renouvellement triennal (5 janvier 1879), il fut pas réélu. Aux élections du 4 octobre 1885 pour la Chambre des députes, M. de Colombet se porta sur la liste monarchique, qui triompha dans la Lozère.

COLONNE, EDOUARD, musicien et chef d'orchestre français, ne à Bordeaux vers 1838 il entra au Conservatoire, où il fut élevé de M. Girard pour le violon, et y remporta un premier prix de fugue. II a fait partie de l'orchestre de l'Opéra et de la Société de musique de chambre fondee par M. Lamoureux. Vers 1872, il fondait lui-même l'Association artistique, qui donna ses concerts d'abord à l'Odeon, puis au Châtelet. C'est à ce dernier théâtre qu'ont été exécutes Marie Magdeleine, oratorio de M. Massenet; la Forêt, poème symphonique de Mme de Grandval Phaéton, de M. C. Saint-Saéns; des fragmenta de Fieaque, opéra inédit de M. Edouard

Lalo; ainsi que la plupart des composit'ons émanant des jeunes musiciens français. Sous ce rapport. M. Colonne a certainement rendu de véritables services. C'est d'ailleurs un artiste intelligent, actif et capable. COMBES, FRANÇOIS, littérateur français, ancien professeur d'histoire à la faculté des lettres de Bordeaux, ne à Alby le 27 septembre 1816. fit ses études dans sa ville natale et fut reçu agrège d'histoire en 1850 et docteur es lettres en 1856. Professeur au collège de Pamiers depuis 1844, il passa en la même qualité à Paris, au collège Stanislas en 1848 et au lycée Bonaparte en 1853; fut nommé inspecteur d'Académie à Lons-le-Saulnier en 1856 et professeur d'histoire à la faculté des lettres de Bordeaux, en 1860. M. F. Combes a été mis à la retraite nu mois d'août 1886. Chargé do diverses missions scientifiques à l'étranger en Hollande en 1857, en Italie en 1864 et en Suisse en 1865, il en a publié le résultat, au retour, dans divers mémoires sur les documents historiques découverts dans les archives des pays qu'il venait de visiter, préalablement lus aux réunions annuelles des Sociétés savantes, à la Sorbonne. Il a publié l'Abbé Suger, histoire de son ministère et de sa régence (1853), honoré d'une mention au concours de l'Institut; Histoire générale de la Diplomatie européenne (1854-55, 2 vol.) la Russie en face de Constantinople et de l'Europe (1856J; la Princesse des Ursins, essai aur sa vie et son caractère politique (1858); le Maréchal de Montmorency, tragédie en 4 actes, jouee en 1866 sur le théâtre de Bordeaux, avec Ligier dans le rôle principal, et Catherine de Médicis, autre tragédie, en 3 aotes (1874); Correspondance française inédite du Grand-Pengionnaire Jean de Witt, dans la Collection des Documents inédits sur l'Histoire de France (1873). On cite parmi les cours les plus remarquables professes par M. F. Combes, depuis 1866 notamment Histoire de la Monarchie prussienne et de sa fondation, principalement d'après la correspondance de Volta"'e et de Frédéric II; Histoire des Invasions germaniques en France, depuia Clovis jusqu'à nos jours; Histoire des libérateurs de nations, etr. Membre de plusieurs sociétés savantes, il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1869.

COMBESCURE, EDOUARD JEAN CLEMENT, médecin et homme politique français, né le 15 janvier 18t9 à Gignac (Herault). Régent de mathématiques élémentaires au collège de Pézenas en 1843, il fut nommé à la chaire de mathématiques du lycée de Montpellier en 1852 mais ses opinions ouvertement républicaines le forcèrent bientôt à abandonner l'enseignement. Il étudia alors la médecine, et reçu docteur, alla s'établir à Uézenas. Pendant la dernière guerre, il servit en qualité de chirurgien, fut fait prisonnier dans l'action, mais réussit à s'évader des mains des Prussiens. M. Combescure a été élu sénateur de l'Hérault au premier renouvellement triennal, le 5 janvier 1879. 11 a pris place dans les rangs de la gauche républicaine et a vote l'expulsion des princes. COMETTANT, OSCAR, compositeur de musique et écrivain français, né en 1820 à Bordeaux, où il a fait ses études. Après un séjour assez prolongé aux Etats-Unis, il revint en France et collabora à divers journaux parisiens, notamment au Siècde, dont il est devenu le feuilletoniste musical et au Menestrel, journal de musique. Entre temps il composait des romances, des morceaux de musique pour piano, et se produisait comme virtuose dans des concerts où il exécutait surtout des morceaux de sa composition. Il a fondé, en 1871, avec M" Comettant, l'Institut musical, école do musique pour dames, où sont donnés des cours de solfège, chant, pinno, orgue, harmonie, accompagnement, etc. qui semblent avoir eu du succès. Au mois de mai 1886, M. Osrar Comettant a été chargé par le ministère de l'Instruction publique d'une mission dans la Suède et la Norwège, pour l'étude des airs populaires Scandinaves. — On ade M. Comettant: Trois ans aux Etats-Unis (1857); la Propriété intellectuelle, au point de vue de la morale et du progrès (1857) Histoire d'un inventeur au dixhuitième siècle, Adolphe Sax, ses ouvrages et ses luttes (1860); le Nouveatt Monde, scènes dela vie américaine (1861); Musique et musiciens (1861); les Civilisations inconnues (1863); l'Amérique telle qu'elle est, voyage anecdoctique de Marcel Bonneau dans le Nord et le Sud des Etats-Unis (1864); le Danemark tel qu'il est (1865); Voyage pittoresque et anecdotique dans le Nord et le Sud des Etats-Unis d'Amérique (1865), illustré; De haut en bas, impressions pyrénéennes (1868); la Musique, les musiciens et les inatrumenta de musique che, les différents peuples du monde ((8C9); Francis Planté, portrait musical (1874), etc. M. Oscar Comettant a été décoré do la Légion d'honneur le 9 juillet 1886.

COMPAYRÉ, JULES GABRIEL, pédagogue et homme politique français, né à Albi le 2 janvier 1843, fit ses études à Castres, à Toulouse et enfin à Paris, au lycée Louis-le-Grand, d'où il passa à l'licole normale supérieure, section des lettres, en 1862. M. Compayré se fit ensuite recevoir agrégé de philosophie, et alla professer sur-essivement, à partir de 1866, aux lycées de Pau, de Poitiers et enfin de Toulouse, où, s'étant fait recevoir docteur en 1873, il est devenu titulaire, en 1876, de la chaire de philosophie de la faculté des tettres; il a été, en outre, chargé d'un cours de pédagogie à l'école normale d'institutrices de Fontennp-aux-Roses, à l'ouverture de cet établissem*nt, en novembre 1880. M. Compayré a été élu député, comme candidat républicain, dans l'arrondissem*nt de Lavaur. le 21 août 1881 il prit place au gronpe de l'Union républicaine et devint secrétaire de la Chambro il a éte rapporteur de la commission de l'enseignement secondaire libre. Aux élections du 4 octobre t88S, M. Compayré a été élu député du Tarn, le deuxième sur six. Il a voté l'expulsion des princes. Gn doit à M. Cnmpayré De Ramundo Sebondo ac de theologiæ naturalis libro et Philosophie de David Hume, ses thèses de doctorat (1873) une traduction de la Lo-

gique, de Bain (1876, 2 vol.); Histoire critique des doc- trines de l'éducation en France, qui obtint le prix Bordin 1 (1879): des Eléments d'éducation civique et morale (1881), lesquels ont été l'objet d'attaques très vives de la part des adversaires politiques de l'auteur. Il a été décoré de la Légion d'honneur le 14 juillet 1880. f CONIL PIERRE, publiciste français, né à Saint -Denis (lle de la Réunion) le 30 janvier 1832, fit ses études à Paris. Fils d'un ancien rédacteur en chef du lemps, en 1840, il débuta de bonne heure dans le journalisme. Il rendit compte du Salon de 1857 dans le Messager de Paris, fonda en 1859 la Gazette des Etran,gers, sous le pseudonyme de « Paul de Chalandré, » et devint successivement rédacteur en chef de la Gazette de Savoie, de Chambéry, en 1860, du Progrès de la Sarthe en 1861 et du Courrier des Deux Charentes en 1862. Revenu à Paris vers le commencement de 1865, M. Conil a collaboré successivement au Moniteur, à l'International, au Siècle, à la Liberté, au XIX· Siècle, nu Gaulois où, pendant le siège de Paris, il rédigeait une Chronique de la Garde nationale; et dirigé, de 1865 à 1872, l'Illustration militaire. Il a aussi collaboré au grand Dictionnaire du XIX- siècle de P. Larousse. On a de cet écrivain, outre les travaux indiquée ci-dessus: une traduction de la Francesca di Rimini, de Silvio Pelliro (1853); Liberté, égalité, fraternité, argent, crédit, as.sociation, brochure (1870); Monographie de la question des sucres (1871), ou il prend la défense des intérêts économiques des colonies. Auteur de l'Encyclopedie Populaire, abrégé complet, en 2,300 pages, des connaissances humaines jusqu'à nos jours, M. P. Conil a été, en outre, rédacteur en chef de l'Ordre en 1881 et rédacteur du Don Fabrice, en 1883. Il est actuellement Directeur politique du Li- béral de l'Aube, du Libéral de l'Yonne et du Bonhomme champenois, à Troyes, 1865-86..

CONKLING, ROSCOE, homme politique américain, né à Albany (New-York) en 1828. Avocat, il fut élu représentant au Congrès en 1858 et réélu à chaque renouvellement jusqu'en 1867, époque à laquelle il devint sénateur. Réélu en i873 et 1879, il acquit bientôt une influence considérable parmi les chefs du parti républicain et, en 1876, fut un des candidats à la présidence des Etats-Unis; maîs on sait que ce fut M. Hayes qui fut définitivement choisi par la Convention nationale. En 1880, M. Conkling fit tous ses efforts pour assurer au général Grant une troisième élection, mais il avait contre lui l'immense majorité de l'opinion, qni regardait avec raison une troisième élection, refusée jadis par Washington lui-même, comme un danger pour la République. ll se touina alors contre le président Garfield, auquel il fit toute t opposition imaginable, combattant principalement ses nominations de fonctionnaires; toutefois, voyant, qu'il ne trouvait aucun appui sérieux dans le Sénat, il resigna son siège au commencement de 1881; mais lorsqu'tl voulut le reprendre, il échoua, et rentra dans la vie privée. A son avènement au pouvoir après l'assassinat de Garfield, le président Arthur offrit à M. Conkling le poste de président de la Cour suprême des Etats-Unis, mais il refusa. et reprit l'exercice de sa profession d'avacat à New-York.

CONNAUGHT (due de). ARTHUR WILLIAM PATRICK At.BERT, chevalier de la Jarretière, du Chardnn, de SaintPatrick, grand'croix de l'ordre de Saint-Mirhel et Saintticorge, prince du Royaume-Uni, duc de Saxe, prince de Cobourg et Gotha, troisième fils do la reine d'Angleterre, est né au palais de Buckingham le ter mai i850. Entré à l'Académie militaire de Woolwich, en qualité de cadet, en 1866, il en sortit comme lieutenant dans la corps du gén;e royal, en 1868, et passa avec son grade dans l'artillerie rovale, en février 1869. Il fût nommé lieutenant dans la Rifle brigade en août 1869 et promu capitaine à la suite en 1871. Il atteignait cette année-là sa majorité, et à cette occasion, le parlement d'Angleterre lui vota une liste civile de 15,000 livres (375,000 fr.) par an. Le prince Arthur a été rréé duc de Connanght et Stratbearn et comte de Sussex, le 26 mai 1874, et prit possession de son siège à la Chambre des lords, le 8 juin suivant. Il a épousé à Windsor, le 13 mars 1879, la princesse Marguerite-Louise de Prusse, troisième fille du prince Frédéric-Charles et petite-nièce de l'empereur Guillaume; sa liste civi'e fut en conséquence augmentée de 150,000 fr. Après avoir passé aisément d'un grade à l'autre, le duc de Connaught qui avait été adjudant-général adjoint à Gibraltar d'octobre 1875 à avril 1876, fut fait général de brigade en 1880. Il commandaitla brigade de la garde dans la première division de l'armée d'Egypte, en 1882.

CONSTANS, JEAN ANTOINE ERNEST, jurisconsulte et homme politique français, né à Béziers le 3 mai 1833. Après avoir fait ses études de droit, il partit en Espagne où il s'occupa de commerce pendant plusieurs années puis il revint en France, se fit recevoir agregé et alla professer le droit aux facultés de Douai, de Dijon et enfin de Toulouse. Devenu membre du conseil municipal et adjoint au maire de cette dernière ville, M. Constans s'occupa particulièrement de l'organisation des écoles laïques communales. Il donna sa démission d'adjoint en 1873. Aux élections générales de 1876, M. Constans se présenta dans la 1re circonscription de Toulouse et fut élu député au scrutin du 5 mars. 11 s'inscrivit à l'Union républicaine et lut réélu le 14 octobre 1877. Le 27 dérembre 1879, il eptrait comme sou-secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur et des cultes il succédait an titulaire, M. Lepère, demissionnnire, le 17 mai 1880, et conservait son portefeuille après la retraite de M. de Freycinet, président du conseil, dans le cabinet rrconstitué par M. Jules Ferry, le 23 septembre 1880. C'est à M. Constans qu'incomba plus particulièrement la mission de faire exécuter les décrets du 29 mars contre les congrégations religieuses non autorisées, et il la remplit avec une vigueur qui ne fut pas du goût de tout le monde, mais qui, peut-être, était necessaire. liéelu le

21 août 1881 à Bagnères-de-Bigorre et à Toulouse, il opta pour Toulouse. Le 10 novembre suivant., il quittait le pouvoir avec ses collègues. En mars 1884, M. Comtans déposait sur le bureau de la Chambre le rojet de rétablissem*nt du scrutin de liste d'après lequel ont été faites les éle-tions de 1885. Après la retraite du second cabinet Ferry (mars 1885), M. Constans fut chargé do former un nouveau calnnet, mais il y renonça après quelques jours de négociations vaines. lia a été élu député de la Haute-Garonne, où le scrutin de liste a hien failli lui jouer un mauvais tour, au scrutin du 18 octobre 1885. M. Constans a voté l'expulsion des princes. II était nommé ministre plénipotentiaire en Chine, au mois de juin 1886, et s'embarquait à Marseille pour se rendre à son poste le 18 juillet suivant.

CONSTANT, JEAN JOSEPH BENJAMIN, peintre français. élève de M. Cabanel et de l'Ecole des beaux-arts, est ne à Paris le 10 juin 1845, et a débuté an Salon de 1869. On a de cet artiste Hamlet et le roi (1869) Trop tard (1870); Samson et Dalila (1872) Femmes du Rtf, Bouchers maures d Tanger (1873) Coin de rue et carre(our à Tanger (1874); Prisonniers marocains, Femmes du harem portrait du D' Guéneau de Mussy (1875) Entrée de Mahomet II à Constantinople, le 19 mai 1453 et un portrait de M. Emmanuel Arago (1876) la Soif, le Harem; Hamlet aucimetière, dessin (1878) l'Entrée de Mahomet II d Conatantinople, reparu à l'Exposition universelle de 1878; le Soir sur les terrasses (Maroc), la Favorite de l'émir (1879); le Caïd Tahamy (1883) les Chérifas (1884) la Justice du Chérif, Espagne mauresque du XV- siècle (1885); Judith, Justinien (1886); un certain nombre do Portraits, etr. M. Benjamin Constant a obtenu une 3. médaille en 1875, une 2e medaille en 1876 et une 3. en 1878. Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1878, il a été promu officier le 13 juillet 1884.

CONSTANTIN, NICOLAIETVITCH, second fila et quatrième enfant du feu czar Nicolas I·' et oncle du czar actuel, Alexandre 111, grand-d,uc de Russie, grand amiral de la flolte impériale, etc., est né le 9/21 septembre 1827. Il fut élevé spécialement en vue du poste important qu'il il occupe à la tète de la marine de fempire et eut en conséquence pour précepteur le célèbre navigateur, amiral Lütke, sous les ordres duquel il servi ensuite et devint capitaine. Les deux grands-ducs Alexandre et Constantin différaient absolument de nature et d'opinions. Celui-ci était l'homme du vieux parti russe, tandis que celui qui devait dtro par la suite Alexandre II avait une tendance marquée vers le progrès et le libéralisme. Dans une certaine circonstance le grand-duc Constantin. grand amiral, se permit de mettre aux arrêts son frère ainé, qui se trouvait à bord de son vaisseau, action que l'empereur Nicolas punit de la peine du talion, en mettant aux arrêts l'amiral lui-même, et pour un temps assez long. Le grand-duc Constantin a fait une visite en Angleterre en 1847. Il a épiusé le 30 août 1848, la princesse Alexandra, fille de Joseph, duc de Saxe-Altenbourg, dont il a eu plusieurs enfants. Outre son grade de grand amiral, le grand-duc Constantin est commandant de la 4e brigade d'infanterie de la garJe, colonel du régiment de hussards du grand-duc Michel Paulowitch, membre du Conseil des écoles militaires et prési lent du grand Conseil de fempire. A la mort de lempercur Nicolas, on craignait que le grandduc de Constantin ne se posât en chef de l'opposition, étant, comme nous avons dit, le chef du parti national moscovite, ou vieux parti russe, en hostilité complète avec le parti modéré dont le grand-duc Alexandre était considéré romme le représentant. C'est cette crainte qui inspira au vieux czar moribond la pensée d'appeler ses deux fils à son lit de mort, et là, de faire renouveler à Constantin en présence de sa mère, le serment de rester fidèle à l'héritier du trône, qu'il lui avait arraché déjà lors de la naissance du fils ainé d'Alexandre, devenu Alexandre III (1843). Peu après, Nicolas Ier expirait heureux, ayant donné sa bénédiction à ses deux enfants 2 mars 1855).— En 1857, le grand-duc Constantin faisait un voyage en France et en Angleterre, visitant avec attention les ports et les arsenaux de ces deux puissances. En juin 1862, il fut nommé vice-roi de Pologne, où les premiers symptômes de l'insurrection se manifestaient. Quoique reçu avec acclamation à son arrivee à Varsovie, il s'aperçut bientôt que toute sa bonne volonté échouerait en presen'e de 1 exaltation des esprils. 11 donna sa démission au bout de quelques mois. En 1871, il fit un nouveau voyage en Angleterre. Il s'est beaucoup occupé depuis son retour de la reorganisation de la flotte russe. Il a fait en outre de fréquents voyages en France. On a de lui: Histoire etdescription de la ville de Paulovsk, ouvrage anonyme. CONYBEARE, HENRY, ingénieur et archite 'te anglais, fils d'un géologue distingué, né à Brislington, dans le comte de Somerset, le 22 lévrier 1823. En quittant Rugby, où il avait terminé ses études classiques, il alla suivre les cours de g'nie civil an Collège du roi, à Londres, pendant trois annees, suivant en même tomps les cours particuliers d'un professeur de mathématiques, M. Hall, qu'il accompagna en Cornouailles pour y etudier les mines, à l'époque de l'organisation de 1 Ecole des mines de Cornouailles. En quittant le Collège du roi, M. Convbeare passa trois ans dans une manufacture de machines à vapeur de Nowcastle, afin de se mettre au courant du travail mécanique. Son éducation professionnelle ainsi complétée, il partit pour les Indes avec le corps des ingénieurs du « Great Indian Pe.'insula Railway », etremplit les fonctions d'ingénieur civil de l'ile de Bombay de 1849 à 1852, periode pendant laquelle il rédigea un grand nombre de rapports sur le drainage, l'approvisionnement d'eau et de gaz de Bombay, qui fnrent publiés dans les livres bleus du gouvernement de l'Inde. A propos du manque d'eau dont souffrit Bombay à cette époque. il lut invité en 1854, par le gouvernement de cette présidence, à rédiger un mémoire

sur les moyens les meilleurs de faire cesser cette terrible disette, en apportant dans la ville et dans l'ile une provision d'eau suffisante. Le mémoire terminé, et approuvé par le gouvernement suprême des Indes, il fut nommé directeur des travaux nécessaires à l'exécution de son plan. Comme ar hitecte, M. Conybeare, pendant sa résidence aux Indes, a dessina les plans de l'église élevée à Colaba, à la mémoire des soldats tombée dans la campagne de l'Afghanistan, de l'église Saint-Jean, à Satara, ainsi que ceux de beaucoup de monuments publics et de maisons particulières. En qualité de juge de paix, il prit une grande part aux affaires judiciaires de Bombay, et lors des désordres provoqués parles musulmans en 1854, il fut nommé second magistrat de police rétribué. Pendant les six dernières annees de son séjour aux Indes, il fut le correspondont indien du Times. Depuis son retour en Angleterre, en 1855, il a été ingénieur en chef de beaucoup de compagnies de chemins de fer et a été nommé membre de l'Institut des ingénieurs civils, aux discussions duquel il a toujours pris une part très active. En 1856, il dressa le plan des docks du port de Bombay et, la même année, fut nommé professeur de génie civil théorique et pratique au champ d'instruction du corps royal du génie, à Chatham. Le cours qu'il fit en cette qualité, et qui fut publié en 1867, contient pour la première fois la recommandation d'employer le fer dans les défenses de terre, ainsi que diverses autres suggestions, passées depuis dans la pratique. En avril 1869, M. Convbeare a été choisi par le ministre de l'intérieur pour faire le plan et exécuter les travaux de drainage ordonnés à Southover, dans le Sussex, sous la direction du ministère et du gouvernement local. En 1878, il acceptait l'entreprise de travaux importants à exécuter il Caracas (Venezuela). COOKE, Joaw EsTm, littérateur américain, né à Winchester, dans l'Etat de Virginie, le 3 novembre 1830. II étudia le droit et fut reçu avocat en 1851 mais il abandonna bientôt la profession légale pour la litterature. Il écrivit alors plusieurs romans et nouvelles dont lei sujets sont empruntés aux sites et aux mœurs virginiens des premiers temps de la colonisation. — Pendant une partie de la guerre de Sécession, il servit dans l'étatmajor du général confédéré Stonewall Jackson, puis dans celui du général R. E. Lee. Après la guerre, il résida quelque temps à New-York où il s'occupa de journalisme, mais retourna bientôt à la ferme qu'il possede aux environs de Winchester. Outre de nombreuses esquisses, nouvelles et articles divers disséminés dans la presse périodique, on a de M. Cooke: Bas de cuir et soie (Leather Stocking and Silk, 18o4); la Jeunesse de Jefferaon (1855); les Comédiens de la Virginie (1855); le Dernier des forestiers (/858); Ellie (1857) Henry Saint-John, gentleman (1858). Depuis la guerre, les ouvrages écrits par M. Cooke ont plus particulièrement un caractère historique, quoique la plupart conservent la forme du roman: Ce sont: Inspection du nid de l'Aigle, Vie de Stonewall-Jackson (1866), augmentée d'un travail anonyme antérieur; Vêtu de gris (1867) Mohun, ou lea derniers jours de Lee et de ses paladins (1868); Garde contre garde, ou joura et nuits sur le Shenandoah (Hilt to hilt, etc., 1869); Rapière et marteau (1870); Vie de Robert E. Lee, Sorti de l'écume (1871); le Docteur Van Dyke (1872); Sa lfajesté la reine (1873); Justin Barley (I874J; Canolles (1877) Histoire de l'ancienne Possession (1179); l'Idée de M. Grantley (1880), etc.

COOPER, THOMAS SIDNEY, peintre anglais, né à Canterbury le 26 septembre 1803. Ses parents étant dans une situation presque misérable, il fut d'abord obligé d'apprendre un métier; mais sa vocation artistique l'emporta. Il dessina pendant longtemps sans avoir reçu la moindre instruction artistique, empruntant les sujets de ses croquis aux monuments de sa ville natale et aux sites de la campagne environnante, et trouvant à les vendre, non pas un très haut prix naturellement. A dix-sept ans, il devint peintre de décors an théâtre d'Hastings et, pendant les trois années qu'il conserva cette position, put mettre quelque argent de coté. Il devint ensuite maitre de dessin à Canterbury, mais, en 1827, un dessinateur français, étant venu s'etablir à Canterbury, lui enleva tous ses élèves. Il avait pu toutefois, dans ses rares loisirs, étudier au Musée britannique, à la Galerie Angerstein et à l'Académie royale. En 1827 il partit pour le continent et, de Calais à Bruxelles. esquissa littéralement toutes les scènes qu'il rencontra 4ur son chemin, payant ses notes d'auberge en faisant les portraits des aubergistes. Mais à Bruxelles, il trouva des partisans et des amis, et par conséquent l'empl ri de son talent. Il s'y établit donc, s'y maria, et s'y lia avec l'elite des artistes flam mda. U peignit des cette époque le paysage, et aborda le genre de peinture qui lui a fait la haute réputation dont il jouit aujourd'hui: la peinture d'animaux. La résolution de 1830 le força de quitter la Belgique avec sa famille, et il reprit le chemin de l'Angleterre. Il exposa pour ta premiere fois à la galerie de la Société des artistes anglais en 1833, un magnifique paysage qui lui valut, de la part de M. Vernon, la commande d'un tableau. Dix ans plus tard environ, il exposa à l'Académie royale ses groupes de Bestiaux allant au pâturage, à l'abreuvoir, reposant au soleil d'une belle après-midi d'été, et qui établirent définitivement sa réputation (1842). Depuis son début à l'exposition des artistes, le talent de M Cooper n'a pas cessé de grandir, et son succès avec lui. II a exposa également aux Expositions universelles de 1855 et 1867. ll a été élu associé de l'Academie royale des Bea m-Arts de Londres en 1845, et academicien royal en 1867. En 1882, M. Cooper fit don à la ville de Canterbury de la galerie artistique fondée par lui une douzaine d'années auparavant et dans laquelle il donnait depuis des leçons gratuites, à la condition que l'enseignement y fut continue gratis aux étudiants ouvriers.

COOPER, THOMAS, poète et publiciste anglais, né

le 28 mars 1805 à Leicester. Il apprit le métier de cordonnier qu'il exerça à Gainsborough, comté de Lincoln, où il était grand camarade d'enfance avec feu Thomas Miller, le poète-vannier, mort le 23 octobre 1874. Il employa ses loisirs à l'étude, apprit lui-même le latin, le grec, l'hébreu et le français, et devint maître d'école à vingt-trois ans. Ayant en même temps collaboré, comme correspondant ou reporter, à dit ers journaux de la province., il devint le chef des chartistes de Leicester en 1841, faisant des discours aux ouvriers des « potteries » à fepoque des émeutes. Il fut arrêté et écroué à la prison de Stafford, sous prévention de conspiration et de rébellion et, jugé coupable, condamné ensuite à deux années d'emprisonnement. Pendant sa captivité, il écrivit son poème épique: le Purgatoire dey suicidés, et une série d'histoires intitulee: Adages judicieux et exemples modernes (Wise saws and modern instances), publiés, l'un et l'autre, en 1845. Son petit poème: la Fête de Noel du baron l Barotia Yule Feast) parut en 1846. Pendant la seconde partie de cette même annee, il publia, dans le Neeo.spaper de Douglas Jerrold, une série d'articles sur la Condition du peuple, explorant le nord de l'Angleterre et rendant compte de ses observations. Il publia en 1847 les Triomphes de la persévérance et les Triomphes de l'initiative. En 1848, il devint un orateur politique et historique fort répandu à Londres, et fonda en 1849 le Plam Speaker (Franc Parleur), journal politique radical hebdomadaire à deux sous (un pennv); puis, en 1850, un journal hebdomadaire de philosophie sceptique, également à un penny le Cooper's Journal. En 1851 et 1852, il fut surtout conférencier voyageur, parlant histoire, poésie et littérature genérale. En 1853, il publia un roman: l'Alderman Ralph et un autre en 1854: le Fief de famille (the Family feud). Revenu à Londres à la fin de 1856, il y entreprit une série de conférences du dimanche soir pour combattre les opinions sceptiques qu'il avait jusque là professées, et dont le néant le t .urmentait depuis plus d'un an. II continua ces conférences, agrémentées de discussions avec ses adversaires, jusqu'à la bn de mai 1858. A partir de cette époque, il n'a guère interrompu ses voyages en Angleterre et en Ecosse, semant sur son chemin conférences, discours et sermons sur l'évidence du Christianisme.- M. T. Cooper a publié son autobiographie en 1872, et une éditionde ses Œuvres poétiques, en 1878.

COPE, CHARLES WEST, peintre anglais, né à Leeds, en 1811. Après de sérieuses études artistiques, sous la direction de M. Sass, d'abord, puis à l'Académie royale, son premier tableau, une Sainte famille, qu'il exposa, à peine âgé de plus de seize ans, attira vivement sur lui t'attenhon publique. M. Cope est un des rares privilégies dont l'élévation a été sanctionnée, mais surtout aidée, par les décisions favorables de la Commission royale des beaux-arts. La série de ses nombreuses expositions régulières commence en 1831. Ces principales toiles sont: Agar et lsmaél (1836) les Compères et Paolo et Francesca (/837); Osteria di campagna, près de Rome (1838); une Mère flamande (1839); Assiste ton père dans sa vieillesse (1840); l'Aumdne, les Curateura de la loi des pauvres, l'Enfance (1841); le Maitre d'école, inspiré de Goldsmith, le Buisson d'épines, etc., dus à la même inspiration (1842); le Samedi soir (1843). Cette même année 1843, il remporta un prix de 7,500 fr. au concours de Westminster Hall, avec son carton la Première épreuve du Jury; et en 1844, au concours des fresques, sa Rencontre de Jacob et de Rachel lui valut la commande de l'une des six fresques destinées à la décoration de la nouvelle Chambre des lords, laquelle représente Edouard III conférant l'ordre de la Jarrefière au Prince Noir. Il reçut ensuite une commande particulière du prince Albert: les Derniers Jours du cardinal Wolsey (t846); puis d'autres commandes pour le nouveau palais: la Premiére épreuve de Griselda; la Soumission du prince Henry, etc. Vinrent ensuite toute une série de tal,leaux de genre: la Jeune mère, l'Enfant en prière et Méditation de jeune fille (t847); l'Allegro et il Penseroso (1848); le Coin du feu et le Premier né (f849J; le Rêve de Milton (1850); Rampant comme un serpent et Florence Cope d l'heure du diner (1852); Etude de tête d'enfant et la Tournure de Baby (1853); les Amis (f854J Nous retournons maintenant à la peinture historique et nous citons: les Prisonniers royaux et la Mort de la princesse Elisabeth, fille de Charles l·· (f855J; Départ des Pères Pèlerins, peint à la fois à l'huile et à fresque (1856) Enterrement de Charles 1er, fresque (1857); les Regards au ciel (1858); Cordelia recevant la nouuella des mauvais traitements infligés à son père, la Sœur ainée, Repos (l859J; Prière du soir (I860J; Adieux de lord et lady Russell, fresque (1861); Convalescent ((861). Les huit fresques du corridor de la Chambre des pairs, des lors terminees représentent une série de tableaux de l'histoire d'Angleterre, indiquant les importantes modifications apportées à la constitution pendant les lut es du temps de Charles 1er, etc. Elles sont placées quatre de chaque côté, et oTrent des scènes dont les sujets sont empruntés aux partis opposés, suivant le roté ou elles se trouvent. Quelques-unes de ces fresques ont été citées dans la nomenclature precédente les autres sont: l'Etendard royal déployé, la Défense de Basing House, l'Expulsion des fellows d'Oxford ayant refusé de signer le traité d'alliance, d'un côté; et de l'autre: le Préaident Lenthal défendant les privilèges des Communes, et la hfarche des convois allant au si ege de Gloucester. Entre temps, il ne fut guère possible à M. Cope de s'occuper de grands travaux de peinture à l'huile, et il n'a produit en effet, à cette époque, que Deux Mères, Contemplations et autres petites toiles pou importantes. Depuis l'achèvement de ses fresques de la Chambre des p iirs, M. Cope a repris la série de ses expositions à l'Academie rovale. Les principales toiles qui ont figuré à ces expositions sont; Shylock et Jessica (1867); Othello racontant sep aventures et les Deux Dis-

ciples d'Emmaüs (1868); un Chapelain domestique et Rêves du foyer (1869): la Sieste de Launcelot Gobbo (1870); Noble et Simple et Guy considérant les plans de son hdpitai (1871J; Oliver Cromwell recevant une députation et Education de George Herbert (1872) Oui et non et l'Art noble (1873); Tais-toi, baby et la Mégère domptée (1874) l'Attraction du foyer et les Deux captif8 (1975); le Choix des tableaux pour l'exposition de l'Académie royale (1876), les Amoureux de Bianca (1877); la Réception du lieutenant Cameron au retour de ses explorations en Afrique (1878J; Hamlel et Ophélie, un Clu6 de province dans l'ancien temps (f879J; le Bon payeur, une Enquête (f880J; Jeannette sauvée, Pensées lointaines (1881); Temps d'été, Anne Page et Slender (1882), etc. M. Cope a été élu en 1844 associé de i'Académie royale, et académicien royal en 1848, il est membre du Club des aqu i-fortistes depuis l'origine. II a été nommé an 1867 professeur de peinture à l'Académie royale, mais donna sa démission en 1874. Plusieurs de ses tableaux ont figuré aux Expositions universelles de Paris de 1855 et 1867.

COPE, EDWARD DRINKER, naturaliste américain, né à Philadelphie le 28 juillet 1840, fit ses études à l'université de Pensylvxnie, puis alt demander aux universités d'Europe un complément d'instruction ecientifique. En 1864, il devint professeur de sciences naturelle- au collè&e d'Haverford mais il dut se retirer, à cause de sa mauvaise santé, en 1867 et se voua dès lors à l'étude de la zoologip et de la géologie. Sur ces sujets intéressants, il a écrit une quantité innombrable d'articles dans la presse scientifique périodique, parmi lesquels il importe de citer spécialement ses articles sur l'Erpétologie des contrées tropicales et sur l'Ichtyologie. Parmi ses autres ouvrages, nous citerons Synopsis des cétacés disparus des Etats-Unis (Synopsis of the eltinet cetacea of the U. S., 1887-68); lOrigine de Genève (1868); Synopsis des batraciens, reptiles et oiseaux disparus du nord de l'Amérique (f869J; Rapports systématiques des poissons (1871); Méthode de la création, ou les Les lois du df veloppement organique (1872); les Vertébrés éteints des terrains éocènes du Wyoming et de la Nevada (1872); les Nouveaux vertébrés du terrain tertiaire du Colorado (t878J, etc., etc. La plupart des ouvrages du professeur Cope sont, d'ailleurs, des sortes de rapports sur les explorations géologiques et paléontologiques qui lui ont été confiées à diverses époques. Il a publié, en outre, de nombreux articles sur la doctrine de l'évolution, dans les recueils des sociétés savantes de Philadelphie et le Pensylvania Monthly Magazine. Ile ces explorations, il est resulté, notamment, la création d'une collection de plus de 600 espèces d'animaux vertébrés disparus dont M. Cope a fait connaitre au moins les deux tiers et decrit la structure étrange dans de nombreux mémoires communiques aux sociétés scientifiques américaines. II est membre de l'Académie nationale des sciences et codirecteur de l'American Naturalist.

COPPEE, FRANCOIS EDOUARD JOACHIM, poéte français, né à Paris le 12 janvier 1842. Il fut quelque temps employé au m nistère de la guerre, où son père etait egalement commis, et devint, en 1866, l'un des collaborateurs du Parnasse contemporain, recueil de poésies édité par un libraire à qui sa jeunesse donnait un rare courage, M. Alphonse Lemerre, et qui d'ailleurs a réussi. La mème année, M. Coppee publiait un volume: le Reliquaire, et un autre en i868: les Inimitiés. En 1869, il faisait repré- senter, sur la scène de l'Odeon, un petit acte en vers, sans queue ni tète, mais plein de grâce et de fraicheur: le Passant, qui obtint un succès très vif. Au mois de novembre de la même année. Beauvallet déclamait de lui, toujours à l'Odéon, un poème alors inédit: la Grève des Forgerons. dont nous ne voulons pas juger la forme, mais dont le fond est un tissu de banalites a anti-socialistes » debitées non pas contre le système ruineux des grèves, mais contre les grévistes, qui sont tous des coquins, à n'en pas douter du moins M. Coppée n'en doute pas. On rite encore de cet écrivain: les Poèmes modernes (1869); Deux Douleurs, drame en un acte, joué au Théâtre-Français (1870); Lettre d'un mobile breton, en vers, lue au Français 1870); Fais ce que dois, un acte, à l'Odeon, et l'Abandonnée, deux actes, au Gymnase (1871); les Humbles, poésies, et les Bjoux de la délivrance, scène en vers (1872) le Cahier rouge (1874); une Idylle pendattt le siège, roman, et Olivier, poème (1875); le Luthier de Crémone, un acte, en vers, au Français (mai 1876); l'Exilée (novembre 1876); Severo Torelli, drame en 5 actes, en vers, à l'Odéon (1883); les Jacobites, drame eu 5 actes, en vers, au même théâtre (1885).

Nommé sous-bibliothécaire du Luxembourg en 1870, M. François Coppée a donné sa démissi in en 1872. Il fut nommé bibliothécaire-archiviste de la Comedie française en 1878, mais il donna également sa démission de ce poste, en janvier 1885, à la suite d'un échange de lettres ave' M. Coquelin. M. Coppée a été élu membre de l'Académie fr.tnçaise en remplacement du poète de Laprade, le 21 février 1884, et a été reçu solennellement le 10 décembre suivant. Il a été nomme chevalier de la Légion d'honneur le 9 février 1876.

COQUELIN, BENOÎT CONSTANT, comédien français, né it Boulogne-sur-Mer le 23 janvier 1841, est fils d'un boulanger de cette ville. Entre au Conservatoire vers la tin de 1859, il devint bientôt le meilleur éleve de itégnier. remporta le second prix de comédie l'annee suivante, et débuta au Théâtre-Français, dans le rôle de Gros-René du Dépit amoureux, le 17 décembre 1860. Il y fut bien accueilli, et poursuivi ses succès dans le répertoire classique, en même temps qu'il reprenait ou rreait divers rôles du répertoire moderne do manière à fixer definitivement les sympathies du public du Théâtre Français. Citons les rôles d'Annibal, dans l'Aventurière; de Baland-trd, dans une Chaîne; de Lafleur. dans le Baron Lafleur; d'Anatole, dans une Loge à l'Opéra; de Julien, duns Gnbrielle; de Gagneux, dans Jean Baudry; du Mi·

chaud, dans la Maiaon de Penarvan; de Destournelles dans Mlle de la Seiglière; de Vinrent, dans l'Œillet blanc; d'Aristide, dans le Lion amoureux; de Griii dans. Grinqoire; de Vivian, dans Galilée; de Beaubourg, dans Paul Forevtier; de Uingène, dans la Revanche d'Iris; de Marcel, dans les Ouvriers; de Langlumeau, dans le Testament de César Girodot, passé au répertoire du Français de Tabarin, dans la pièce du même nom (1871); de Roblot. dans Jean de Thomeray (1874); de Charveron, dans Chez l'avocat (1875); de Filippo, dans le Luthier de Crémone (1876); du duc de Septmonts, dans l'Etrangère (1876); de Léopold, dans les Fourchambault (1878), etc. En 1879, il alla jouer à Londres avec Mme Sarah Bernhardt, qu'il devait y accompagner l'année suivante; mais l'administration de la Commedie française s'v opposa. On sait comment sa pétulante camarade enfreignit seule cette défense et quitta la Comédie française. M. Cuquelin a remp rté, d'autre part, de grands succès à réciter des pièces de vers, soit dans les salons, soit dans des réunions divers a. Il a publié, en 1884, une étude très remarquable sur Tartufe. Elu sociétaire de la Comédie française dès 1863, M Coquelin serait, d'après des bruits persistants, déridé à donner sa démission (1886). Il doit, en tout cas, donner quinze représentations. du 1" au 15 décembre i8B6, dans une tournée limitée à l'Alsace-Lorraine, et s'embarquer ensuite pour l'Amérique. Il donnait, en août 1886, des représentations en province.

COQUELIN, ERNEST ALEXANDRE HONORE, dit COQUELIN CADET, comedien français, frère du precedent, est né à Boulogne-sur-Mer le 16 mai 1848. Il fut d'abord employé au chemin de fer du Nord, puis vint à Paris et, entraîné par la vocation ou par l'exemple des succès de son frere ainé, entra au Conservatoire en 1865, dans la classe de Regnier et obtint un premier prix de comédie en 1867. Il debuta la m'me année à l'Odéon avec succès, dans l'ancien répertoire, et entra à la Comédie française en 1868. Pendant la guerre de 1870-71, M. Coquelin cadet servit dans un régiment de marche et reçut la médaille militaire pour sa belle conduite devant l'ennemi, à Buzenval. En 1874, ne pouvant reussir à se faire admettre comme sociétaire. M. Coquelin cadet quitta la Comédie française et obtint un engagement aux Variétés. En 1876, il rentrait toutefois à la Comédie française, où il eut du reste de très beaux succès, dans les rôles de son emploi, du répertoire classique particulièrement, et aussi dans les rôles comiques du nouveau répertoire, tela que celui d'Isidore du Testament de César Girodot; d'Ulrich, dans le Sphynx; de Frippesauce, dans Tabarin; de Frédéric, dans l'Ami Frits, etc. M. Coquelin Cadet s'est fait, en outre, une spécialité de l'interprétation de monologues, de saynètes cocasses, dont c'est lui fauteur bien souvent, et qui font la joie des salons, salles de conférences, réunions littéraires, etc., où il consent à paraitre, et il y consent facilement. On lui doit, en outre, le Livre des convalescents (1885). Il a d'ailleurs collaboré à divers journaux, au F;garo et à son supplément, par exemple. CORBON CLAUDE ANTHINE homme politique français, sénateur, né à Arbigny-sous-Varennes (Haute-Marne) le 23 décembre 1808. Fils d'ouvriers, il entrait des l'âge de sept ans dans une manufacture où il fut employé comme rattacheur de fil,. Venu de bonne heure à Paris, il y devint compositeur typographe, s'occupa de suppleer par l'étude à l'instruction qui lui manquait, à quoi il réussit fort b en, et devint sculpteur sur bois En 1840, il fondait le journal l'Atelier, avec le concours de quelques camarades instruits. 11 en eut bientôt la direction ot lui donna cette couleur particulière empruntée aux doctrines de Buchez qui, d'ancien carbonaro, était devenu attholique libéral, et avait fondé une sorte d'école aux vues nuageuses et mystiques, absolument vagues par pretention à trop de largeur et qui n'a jamais eu qu'un fort petit nombre de disciples. M. Corbon dut à sa position de directeur de fAtelier d'entrer, en fé. vrier 848, au gouvernement provisoire,*en qualité de secretaire. Il mit des lors son journal au service du parti modéré ou « modzrateur suivant le jargon du temps c'est-à-dire qu'il combattit les démocrates avances, les socialistes, au profit de la politique du National. Elu représentant de la Seine à la Constituante par la bourgeoisie, il fut choisi comme vice-président de l'Assemblee par la majorité, laquelle se faisait une espèce de malin plaisir à opposer cet ouvrier honnête, laborieux, instruit, arrivé, aux « hommes du Luxembourg ». M. Corbon, qui n'était pas orateur, ne brillait pas plus au fauteuil présidentiel qu la tribune. Il vota constamment avec le parti modéré, du moins dans tous les cas où quelque question importante ne mettait pas en désarroi les votes de ce parti. Par exemple, M. Corbon, vota la loi sur les attroupements présentée par Marie le 7 juin, et qui eut contre elle beaucoup de gens plus moderes; en revanche, il fit partie de la majorité qui repoussa l'amendemeut Grevy, en bonne compagnie d'ailleurs. Le 23 juin, M. Corbon fut un de ceux qui tentèrent de s'opposer à la surpression immédiate des ateliers nationaux, proposée par M. de Falloux, l'apologiste de l'Inquisition et de ta Saint-Barthelemy, impatient de voir éclater l'insurrection. Mais il était trop tard. Après le 10 décembre. M. Corbon se rapprocha de la gaurhe mais trop tard encore. Il ne fut pas reelu à la Législative. Le 2 décembre l'eloigna définitivement de la vie polilique, et il reprit courageusem*nt le ciseau et la gouge. M. Corbon est devenu, vers 1863, collaborateur du Siècle, auquel il a donné quelques articles philosophiques et des études sur les Hommea de 1848 fort intéressantes, dans lesquelles perce une sympathie réelle pour des hommes qu'il avait autrefois combattus. Après la révolution du 4 septembre, M. Corbon fut nommé maire du XV- arrondissem*nt de Paris, nomination qui fut confirmée par le vote du 5 novembre suivant, bien Il pour concurrent Victor Hugo mais il est juste de dire que l'illustre poète avait décliné cette candidature. U donna sa démission à l'armistice, et fit

partie de la « ligue des droits de Paris » qui, au commencement de la Commune, fit de courageux mais inutiles efforts pour prévenir la lutte. Candi fat aux élections du 8 février 1871, dans le département de la Seine, il échoua mais il fut élu aux élections complémentaires du 2 juillet suivant et alla siéger à l'extrême gauche. A l'Assemblée, M. Corbon a pris la parole contre la loi Dufaure sur l'Internationale, qu'il déclara inutile et dangereuse, contre l'érection de l'église du Sacré-Cœur sur la butte Montmartre: enfin il a appuyé la demande de crédit pour l'envoi d'ouvriers à l'Exposition de Vienne. Il a été élu sénateur inamovible, le 15 décembre 1875. M. Corbon est questeur du Sénat. Il a voté l'expulsion des princes. On lui doit; De l'enseignement professionnel (1859J; le Secret du peuple de Paris (1863), outre les articles signalés. Ses opinions politiques et philosophiques se sont modifiées d'une manière sensible nous favona indiqué, à propos de ses études sur les Hommes de 1848, pour la politique. Quant à la philosophie. nous dirons seulement que l'ancien directeur de l'Atelier, si amèrement antivoltairien en t848, a fait partie de la Commission chargée de l'emploi des fonds de la souscription du Siècle pour élever une statue à Voltaire.

CORBOULD, EDWARD HENRY, peintre anglais, né à Londres le 5 décembre 1815, est fils et petit-fils do peintres distingués. Ambitieux de se distinguer luimême dans cet art, il peignait pour son début une Chute de Phaéton, pour laquelle il obtint la médaille d'or d'lois de la Sorieti des arts, en 1834. Il obtint le même prix l'année suivante, avec un Saint Georges et le Dragon, et une grande médaille d'or, en 1836, pour une Course de chars, inspirée d'Homère. Il exposa à l'Académie royale et à la Galerie de la Société des artistes anglais quelques toiles, la plupart inspirées de la Reine des fées, de Spencer, et se voua ensuite définitivement à l'aquarelle. Ses premières grandes compositions en ce l'auberge Tabard, Southwark; la Femme adultère, le Tournoi d'E lington, Sous la Rose, Salomé dansant devanl Hérode, la Peste de Londres, le Baptême d'Ethelbert, Guillaume d'Eynesham racontant la victoire de Towton Field, Scène du « Prophète », Florette de Nérac, le premier amour de Henri IV de France, l'Entrée de /'Enfant-roi à Londres après son sacre à Paris, la Destruction des idoles, à Bàle, etr. De 1851 à 1872, M. Corbould remplit les fonctions de précepteur de peinture historique dans la famille royale, lesquelles furent longtemps une sinécure, et finirent par lui echapper, faute d'élèves.

M. Corbould a envoyé à l'Exposition universelle de Paris, en 1855, trois aquarelles et à celle de 1867, une toile la Mort d'Arthur, inspirée de Tennyson, achetée en 1864 par la reine pour la princesse Louise, et généralement considérée comme son meilleur ouvrage. CORCELLES (de) CLAUDE FRANÇOIS PHILIBERT TIRECUIR, diplomatie français, né à Marcilly-d'Azergue (Rhône), le 27 juin 1802. Son père, député sous la Restauration et la monarchie de Juillet faisait partie, sous ces deux gouvernements, de l'extrême gauche. En 1836, M. de Corcelles fut élu député par l'arrondissem*nt de Séez, et siégea avec les libéraux indépendants. Elu à la Constituante par le département de l'Orne, après la révolution de 1848, il soutint l'élu du Dix décembre avec une ferflattant ses sentiments de fervent catholique, le lui rendait plus sympathique. Il fut envoyé à Rome et desavoua, au nom du gouvernement français, le traité conclu par M. Ferdinand de Lesseps avec les triumvirs, et, après la prise de Rome par les troupes françaises, il pru une part très active au rétablissem*nt du gouvernement poutifical. Aux élections pour l'Assemblée législative, M. de Corcelles fut réélu représentant il y siégea, comme à la Constituante, à droite; mais il ne tarda pas à rompre avec l'Elysée, et se retira de la vie publique après le ,'oup d'Etat de décembre ig5t, pour n'y plus rentrer qu'après la chute de l'empire. Aux élections du 8 février 1871, M. de Corcelles fut élu membre de l'Assemblée nationale par le département du Nord et prit place à l'extrême droite, avec laquelle il a constamment vote toutes les propositions réactionnaires aussi bien économiques que purement politiques. Nommé, le 12 janvier 1873, ambassadeur de la République française auprès du Saint-Siège. M. de Corcelles a donné sa démission de ce poste le 2b octobre 1876.

CORDEBO (chevalier), ANDREA, auteur dramatiques Italien, d'une famille patricienne distinguée, né à Modene en 1821, fit ses études au Collège des nobles de sa ville natale, d'où, entré en 1831, il sortit en 1841. Il publia aussitôt un volume de vers I Miei studi poetici, dans lequel plusieurs pièces furent remarquées, notamment celle avant pour titre Mia madre non è più (ma mere n'est plus) et le sonnet, au milieu d'autres également dignes d'être cites, intitulé Una Morta. Mais bientôt retentit un cri de guerre qui lui fit abandonner la plume pour l'épée; il entra dans les rangs de l'armée liemoataise, où il servit comme officier des bersaliers et s'acquit une réputation de rourage civil autant que militaire. Le thermometre politique s'étant tout à coup abaissé à la paix, le chevalier Cordebo donna sa démission d'olficier et se mit à écrire pour le théâtre, Il commença par des livrets d'opéra, et on lui doit, en ce genre, quelques bons ouvrages Camoëns, Stradella, etc. puis il écrivit quelques bons gros et noirs mélodrames Arturo, Onta per Unta, l'Avuenturiero, etc. Maia il y eut peu de réussite, et put se convaincre que le temps n était plus où le spectateur aimait à pleurer ou à s'échauffer le sang au spectacle des m sères ou des crimes de l'humanité. Il aborda en conséquence un genre bien différent, un genre dont il fut l'introducteur sur la scène italienne, le genre de la comédie satirique, qui rit de tout et de tous et ne combat les mœurs qu'avec une sorte d'arme le ridicule. Nous citerons parmi les pièces du chevalier

Cordebo qui appartiennent à cette catégorie: 1 Dramm, francesi, la Mascherata, Otello, l'Accademia, Gli Zuavii Miss Ella, la Contradanza, etc.

CORDELET, Loms AUGUSTE, homme politique français, né le 17 janvier 1834 à Périgné-l'Evêque (Sarthe). Avocat, ancien suppléant de juge de paix, M. Cordelet est devenu, en 1878, président du Conseil général de la Sarthe, où il représente le 3e canton du Mans depuis 1871, et maire de cette ville. Après avoir échoué aux élections de 1876 pour la Chambre des députes, contre le député inamovible de la 2e circonscription du Mans, feu M. Haentjens, M. Cordelet fut élu sénateur de la Sarthe au renouvellement partiel du 8 janvier 1882, et le premier sur la liste. Il a pris place à gauche, et, dans ta question des princes, venue devant le Sénat le 22 juin 1886. il a voté l'expulsion. M. Cordelet a été décoré de In Légion d'honneur en juin f 880.

CORDIER, ALPHONSE STANISLAS, industriel et homme politique français, sénateur, né il Ecouché (Orne) le 27 février 1820 il fit ses études au collège de Lisieux. Venu à Paris en 1838, comme commis dans une maison de tissus, il s'associa en 1845 à un chimiste et prit la direction d'une manufacture de toiles peintes, près de Rouen. Membre do la Société libre du commerce et de l'industrie en 1850, il en devint vice-président dès 1851, fut élu, en 1857, membre et peu après secrétaire de la Chambre de commerce de la Seine-Inférieure, et en 1869, conseiller municipal de Rouen.- Aux élections du 8 février 1871, M. Cordier fut élu représentant de la Seine- Inferieure à l'Assemblée nationale, le troisième sur seizo il prit place an centre gauche et fut l'un des vice-présidents de la réunion de ce groupe parlementaire. Au renouvellement des conseils généraux, le 8 ortobre 1871, M. Cordier a été élu membre de celui de la Seine-Inférieure. Républirain conservateur en politique, en économie il est partisan du systeme prohibitionniste comme M. Pouyer-Quertier, quoique n'ayant pas les mêmes raisons que celui-ci, et comme M. Thiers, qui l'a, en conséquence, choisi pour diverses missions en Alsace ayant pour objet l'industrie dont il est l'un des représentants les plus distingués. M. Cordier a été élu, le 10 décembre 1875, sénateur inamovible. Il a voté fexpulsion des princes. On lui doit Exposition univer.elle de 1855, avec MM. J. Girardin et Burel (1855); Etude sur les industries textiles du Nord (1860) Rapport sur la crise cotonnière (1864); Etude et enquête sur les industries de la Seine-Inférieure (1869) diverses brochures sur des questions d'industrie, de finance, d'agriculture, de colonisation, etc. M. Cordier est membre du Conseil supérieur du commerce, de l'agriculture et de l'industrie; il a fait pa-tie de la Commission des Expositions internationales créée par décret du 30 décembre 1871, du jury international de l'Exposition de Vienne (5e groupe: Industrie des matières textiles, etc.) en 1873 et de celui de l'Exposition universelle de 1878. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1855, M. Cordier a été promu officier le f0 octobre 1878. CORDIER, HENRY JOSEPH CHARLES, sculpteur français, né ü Cambrai le 10 octobre 1827. Il vint à Paris où il entra, en 1845, à l'Ecole des Beaux-Arts et fut élève de Fauginet et de Rude. Il débuta au Salon de 1848, et fit ensuite un voyage en Afrique, aux frais du humaines habitant ces contrées. On a de cet artiste le buste de Said Abdallah; la Vénus africaine; Epoux chinois; Types nègres et mongols (reparus à l'Exp. univ. de 1855) une Téte de Vierge; le buste du Lieutenant E. Cordier, son frère le Maréchal Randon et Madame Randon; douze bustes d'Algériens (1857); Amphitrite, groupe plâtre; statue du dfaréchal Gérard, pour la ville de Verdun (inaugurée en 1856); la Bella Gallinara, statue marbre; la Caprese, buste marbre et bronze; un Palicare grec; Amphitrite, statue marbre l'Impératrice, buste; une Juive d'Alger, buste, bronze émaillé; une Mulatresse (1864); une Femme arabe; une Femme du Transtevère un Fellah du Caire, Portrait du général Fleury), Groupe d'enfants (Exp. univ. 1867); Cheik arabe d'Enypte, buste, bronze Fontaine égyptienne, plàtre (1869); Fraternité, groupe, marbre; Fellah lampadaire, bronze, marbre et onyx (1870); Ibrahim Pacha, vice-roi d'Egypte, statue équestre, bronze (1872); l'Harmonie, la Poésie; Triton et Néréfde, groupe, plâtre, et Portrait de Madame B. buste, marbre (1873) Prêtresse d'Isis ouant de la harpe, bronze émaille (1874) Christophe Colomb, réduction onyx mexicain et argent d'un monument élevé à Mexico, et un buste en marbre Portrait de M. A. Violet (1876); Psyché, statuette, marbre (1877) deux bustes d'Esquimaux, homme et femme (1878): Ariane abandonnée, statuette en marbre et un Portrait de femme, buste, marbre (1883) Romaine, buste en marbre Marraine et 6ébé, groupe en marbre (1884) Porlrait de Mme Cordier medaillon en marbre, et un autre médaillon (1885); le Vice-amiral Courbet, buste en marbre, pour le musée de Versailles (1886), etc. M. Cordier a obtenu une 3. médaille n t851, une 2· en 1853 et le rappel en 1857; il a été decoré de la Légion d'honneur le 15 août 1860.

CORDIER, JULIEN, homme politique français, né à Tout le 16 forier 1844. Reçu licencié en droit, il se fit inscrire au barreau de Nancy, devint conseiller municipal de Tout en 1874 et conseiller général de Meurthe-etMoselle, pour le canton de Domevre, en 1877. Il fut elu, enfin, député de Meurthe-et-Moselle le 4 octobre 1885, avec toute li liste républicaine. M. J. Cordier rollaborait, sous l'empire, au journal d'opposition démocratique intitulé Journal de la Meurthe et det Vosges; depuis, il a donné des articles nu Courrier de Meurthe-et- Moselle; il a aussi publié quelques brochures de circonstance, telles que Lettre d un monarchiste (1871 les Elections aénntoriales (1975); les Trois cent soixante-trois devant le suffrage universel (1877). Il a voté l'expulsion des princes.

CORELLI PIETRO, auteur dramatique et romancier italien, né à Casale, province de Montferrat, le !7 avril t8Y0 Dès l'àge de quinze Ma, c'est-à-dire en 1835, Il faisait représenter sur le théâtre de sa vite natale, par la compagnie Vergnano, une tragédie intitu'ée Dirce, qui réussit pleinement, et valut au jeune auteur l'amitie de Silvio Pellico, pour lors de passage à Casale En 1841, il fit representer à Turin aee nouvelle tragédie Ros- ntonda, laquelle obtint assez de succès p iur être reprise presque aussitôt à Venise et à Florence. Ensuite, furent jouées, par la Compagnie royale sarde, de 1842 à t844, les tragédies suivantes du même auteur I Correggeschi di Parma, Alviae Pisano, Tancredi et Corrado di Monferrato, représentées dans plusieurs des principales villes d'Italie successivement. L'Alvise Pisano fut même jouee, par une exception presque umque, au Theâtre-Royal de Turin, au carnaval de 1843, sur les instances de la duch*esse Marie-Adélaïde do Savoie, qui y fit appeler auteur et acteurs dans ce but. M. Corelli donna en 1848 une nouvelle tragédie, dont l'épopée dantesque lui avait fourni le sujet; titre Farinata degli tlberti; puis. en 1849, un drame La Rivoluzione ai Napoli del 1799, joué par la compagie Morelli, au théâtre Carignan (Turin). Nous citrons encore, parmi les œuvres dramatiques de cet auteur Lodovico il Moro, Luiqia de La Valliere, Oliviero Cromwell, Caterina dei Medici olaNotte di son Bartolomeo, Il Conte Verde, Moliere e il auo Tartufo, la Cortigiana di Robespierre, etc. On doit en ontre à M. P. Corelli un certain nombre de romans d'histoire ou de mœurs, parmi lesquels nous devons citer Oliuiero Capello, Frà Girolumo Savonarola, Emanuele Filiberto, Carlo Emanuele Il Vittorio Amedeo II, ces quatre derniers réunis sous le titre génerâl: Da SanQuintino ad Oporto. Ajoutons encore Gli Eroi di Cara Savoia, ouvrage orné de gravure; la Pavera Donna, roman inlime; un grand nombre de nouvelles, légendes nationales, articles, poésies, etc.

CORMON, PIERRE ETIENNE Piestre, dit EUGÈNE CORnon (CORMON est le nom de sa famille maternelle), auteur dramatique français, né à Lyon, le 5 mai 18f1. Venu de bonne heure à Paris, il débutait au théâtre dès 1832. A quelques rares exceptions près, il a toujours écrit en collaboration avec des auteurs dramatiques en renom, notammentavec MM. Grange, Dennery, Laurencin, Lockroy, Michel Carré, Raymond Deslandes, etc., on de jeunes auteurs dont il s'agissait de facililer les debuts, les nombreuses pièces, drames, romédies, vaudevilles et libretti qu'il n'a cesse de produire à la scène depuis plus d'un demi-siècle. Nous citerons parmi les plus connus les Faussaires anglais (1833); les Gueux de met (1835); le Vagabond (18J6J; le Pensionnat de Monte- reau (même annee) Raphael ou les mauvais conseils (1838); Paul et Virginie (1841); Paris la nuit (1841); le Canal Saint-Martin (1845); Corneille et Rotrou (Français, 1845); un Mari qui se dérange (1846); Philippe II, roi d'Espagne (1846J; Gastibelza, op-ra comique (1847); les Paysans, drame (t847); le Moulin des Tilleuls (1849); la Fermt de Primerose (1851); Paris qui pleure et Paris qui rit (1852); la Foire au.x plaisirs ((855); le Billet de faveur (1856); Don Pedro, opéra romique (1857) les Crochets du Père Martin (1858); les Duca de Normandie, drame historique (1859); le Chateau Trompette, opéra comique (1860); les Dragont de Villars, opera comique; les Pécheurs de Catane, drame lyrique (1861); Jocrisse, opéra comique (1862); les Pé- cheurs de perles, opéra comique (1863); le Docteur Ma. gnua, opéra (1864); Lara, opéra comique (1865); le Trésorde Pierrot, opéra comique (1865); José Maria, opéra comique (1866); Robinson Crusoê, opera comique (1867); les Bleuets, opéra comique (1868); Mme, lurlupin, opera comique (Athenée, 1872); les Deux Orphelinea, drame (Porte-Saint-Martin, 1874); la Filleule du Roi, opéra comique (Renaissance, 1875); le Carosse du Gouverneur, opera comique en 3 actes; Gasouillette, opérette, 1 acte; Pierre, vaudeville (1877), etc. etc. M. Cormon a été quelques années administrateur du Vaudeville, depuis 1874. CORNE, HYACINTHE MARIE AUGUSTIN, homme politique et littérateur français, né à Arras le 28 août 1802; il fit ses études au collège des Jésuites de Saint-A heul, près d'Amiens, et son droit à Paris. Nommé conseiller-auditeur à la cour de Douai en 1826, il devint, en 1830, président du tribunal de première instance de cette ville. Il fut élu, en 1837, député de Cambrai, et siégea jusqu'en 1846 sur les bancs de l'opposition. Il ne fut pas reélu, et prit une part active à la campagne des banquets dans le Nord. Nommé, au lendemain de Février, procureur genéral à Douai, il fut appelé en la même qualité, au mois de juin suivant, 1la Cour d'appel de Paris. Elu représentant du Nord 1la Constituante, le second sur vingt-huit; il prit place sur les bancs de la gauche modrree, et quoique son opposition se sentit de cette moderation, d ailleurs naturelle à M. Corne, il fut remplacé comme procureur gênerai à la Cour d'appel de Paris, par M. Barorhe, le lendemain de l'élection de LoaisNapoléon à la présidence de la République. M. Corne fut réélu à la Législative par le département du Nord, mais seulement le dix-neuvieme. Le Deux derembre, contre lequel il protesta à la mairie du Xe arrondissem*nt, le rendit à la vie privée. Il n'en sortit qu'aux élections générales de 1869, peu favorables aux esprits « modères a aussi y échoua-t-il. Mais, aux élections du 8 février 1871, il fut élu en tète de la liste des vingt-huit représentants du Nord à l'Assemblée nationale, et vint y prendre place au centre gauche. M. Corne a fait partie à l'Assemblée nationale de plusieurs commissions importantes, la commission des grâces, notamment; il a été president de la commission de reorganisation de la magistrature et de la commission de la presse. Il a été enfin président dela réunion du centre gauche. M. Corne a été élu sénateur inamovible, par l'Assemblée, dans sa séance du 10 décembre U75. Il a voté contre l'expulsion des princes. M. Corne a publié Essai sur la littérature considérée dans ses rapporta avec la constitution

politique det différent. peuples (1816); Du Courage civil et de l'éducation propre à inspirer les vertus publiques (1828), ouvrage couronné l'année précédente au concours de la So"ieté de morale chrétienne; De l'éducation publique dans ses rapports auec la famille et avec l'Etat (1842); Rapport et projet de loi sur les jeunes détenu" présentés à l'Assemblée léyislative le 44 décembre 1849 (1851); le Cardinal Richelieu (1853); le Cardinal Masarin (même année, 2° édition 1867) Lettres à Adrien (t856J; Marcel (1858, 2 vol.); Sonvenirs d'un proscrit polonais (1861); Education intellectuelle (1873), etz.

CORNEAU, Eun.s JOSEPH, industriel et homme politique français, né à Charleville le 17 août 1820. Maitre de forgea et fonderies, maire de Charlevitle, il se présenta comme candidat républicain dans l'arrondissem*nt de Mézieres, ù une élection complémentaire pour la Chambre des déput's, motivée par le passage au Sénat de M. Gailly, et fut élu le 5 septembre 1880. Il s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine, et fut réélu le 21 août 1881, à une énorme majorité. Le 4 octobre 1885, M. Corneau figurait sur la liste radicale, qui triompha dans les Ardena au scrutin de ballottage. Il a voté l'expulsion des princes.

CORNIL, ANDRÉ VICTOR, médecin et homme politique français, ne à Cusset le 17 juin 1837; fit ses études médtcales à Paris, devint interne des hôpitaux et prit le grade de docteur en 1864. Plusieurs fois lauréat de l'institut et de l'Académie de médecine, il fut nommé chef de clinique en 1856, professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris en 1869, et médecin des hôpitaux en 1870. Elu membre du Conseil général de l'Allier au mois de juin suivant, il fut nommé préfet de ce département par dérret du 6 septembre 1870, mais donna sa démission le 23 du même mois. Réélu membre du Conseil général, au renouvellement de ces conseils, le 8 octobre i87l, M. Cornil en devint président peu après. Il a été élu député de l'arrondissem*nt de la Palisse, le 20 février 1876, et a pris place sur les bancs de la gaurhe, Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M. Cornil a été élu sénateur de l'Allier au tro'sième renouvellement triennal, le 25 janvier 1885. — a voté contre l'expulsion des prince.

M. le docteur Cornil s'est surtout occupé, dans ses recherches scientifiques comme dans son enseignement, d'histologie pathologique; il a fondé, rue Christine, un laboratoire important. On lui doit: de l'Erysipèle du pharynx (1862); Mémoires sur les lésions du rein dans l'albuminurie, sathese de doctorat (1864); de la Phtisie pulmonaire, avec M. Herard (1867); Manuel d'histologie pathologique, avec M. Ranvier (1869); Manuel d'hygiene (1872); les Bactéries et leur rôle dans l'anntomie et dans l'histoloqie pathologique des maladies infectieuses (1885, 2° érlition 1886), etc. Il a collaboré au Dictionnotre encyclopédique des sciences médicales et à diverses autres publications spéciales, périodiques ou non. M.le docteur Cornil est chevalier de la Légion d'honneur. CORNU, MARIE ALFRED, physicien français, né à Paris le 6 mus 1831. Elève de l'Ecole polytechnique et de 1 Ecole des mines, il reçut son diplôme d'ingenieur en 1866, et est devena ingénieur en chef des mines de classe. Professeur de physique à l'Ecole polytechnique depuis 1867, M. Cornu a été élu membre de l'Académie des sciences, en remplacement de Berquerel père, le 3 juin 1878. M. Cornu a attiré l'attention du monde savant par ses belles expériences tendant à déterminer la vitesse de la lumière et la densité moyenne de la terre. La Société royale de Londres lui a decerné, en 1878, sa grande médaille de Rumford. On a de ce aavant: Recherches sur la réflexion cristalline, these de doctorat Sur un nouveau polarimètre (t870); Sur le renversem*nt des raies spectrales des vapeurs métalliques (1871); Sur le spectre de l'aurore boréale du 4 février 1871 (1872); Extension des résultats au mode mineur (1973), et divers mémoires sur l'optique, lacoustique, etc., insérés au Journal de d'Ecole polytechnique et aux Comptes rendus de l'Académie des sciences.— M. C ruu est officier de la Légion d'honneur depuis le 10 décembre t884.

CORNUAU, CHARLES JULES, administrateur et homme politique français, ne à Saint-Amand-du-Cher le 16 septembre 1822. Ses études à peine terminees, il débuta dans la carrière administrative, comme chef de cabinet du préfet de l'Indre, en 1839, devint successivement chef de division à la préfecture de la Manche en 1843, souspréfet de Château-Gonthier en 1849, secrétaire général de la Loire-Inferieure en 1853 et préfet des Landes 10 30 octobre 1854. Nommé secrétaire general du ministère de l'interieur, sous le général Espinasse, le 7 février 1858 et, le 7 n.vembre suivant, conseiller d'Et:tt en servire ordinaire hors sections, il fut nommé, au retour aux affaires de M. de Persigny (14 déoembre 1866), préfet de la Somme et conseiller d Etat en service extraordinaire. Lors de l'epidemie cholérique qui sévit en 1866 à Amiens, le préfet de la Somme et surtout Mme C"rnoau, firent preuve d'un véritable dénouement pour les vi, times du fleau, et sans doute beaucoup de ses anciens administrés en ont conservé le soutenir. En tout cas, M. Cornuau en fut récompensé par le cordon de grand officier de la Légion d'honneur. Nommé préfet de Seineet-0ise,le 30 janvier 186V, la révolution du 4 septembre 1870 a éloigné M. Cornuau de la vie publique. II essa%a pourtant d y reutrer à la faveur d'une élection complémentaire à l'Assemblée nationale, ouverte dans 1 Somme, pour pourvoir an remplacement de M. Dauphin, demissionnaire, et qui eut lieu le 9 juin 1872, mais il échoua contre le candtd rt republicain, M. Jules Barni.

CORNULIER (marquis de), GASTON CHARLES JOSEPH, homme politique français, né en 1825. Grand prop ietaire a;rirulteur, eleveur de chevaux, dans le Calvados, l'un des fondateurs et le président de la Société d'encouragement pour l'élève du demi-sang, M. le marquis de

Cornulier ébit porté, aux élections d'octobre 1885, sur la liste monarchique, qui triompha tout entière dans le Calvados.

CORNULIER-LUCINIÈRE (comte de), ALPHONSE JEAN CLAUDE RENÉ THÉODORE, amiral français, frère puiné du sénateur mort au commencement de t886, né à Lucinière (Loire-Inferieure) le 16 t·vrier 1811. Il entra dans la marine en 1827, servit dans l'escadre de la Mediterranée, pris dans les mers du Sud. et prit purt à l'expedition du Tngo en 1831. En 1832, il faisait p ortie du detachement de marins qui s'emparerent de la Casbah de Bbne, et reçut la croix de la Leg on d'honneur pmr sa b lie conduito dans cette affaire. Nomme enseigne do vaisseau le 1er janvier 1833, il participa aux diverses expéditions entreprises sur la cote algérienne (1833-34), lit partie d'une expédition en Islande et au Groènland (1836), d'une autre dans l'Inde (1838-39) et fut promu li-utenant de vaisseau en 1840. Employé dans diverses stations et croisières dans l'intervalle, il était nommé ca pitaine de frégate le 2 décembre 1852. Appelé au commandement de la frégate le Sané dans la mer Noire, lors de la guerre d'Orient, il prit ensuite celui de la batterie cuirassée la Lave, avec laquelle il coopera il l'attaque de Kinburn, et fut promu capitaine do vaisseau le 1er décembre 1855. M. de Cornulier-Lucinièra servit ensuite dans les mers du Sud comme commandant de la Galathée. Adjoint au Conseil d'amirauté à son retour en France, il fut promu rontre-amiral le 4 mars 1868 et nommé inspecteur genéral des equipages de la flotte à Cherbourg, Lorient et Rochefort, et pr fet maritime provisoire it Cherbourg. Il fut, en 1869, commandant en chef en Chine et nu Japon. puis gouverneur interimaire de la Cochinchine en 1870. En rette qualité, il eut à négocier aver le roi de Siam et l'empereur d'Annam au nom de la colonie et réussit au mieux de ses interèts; il mit, en outre, lors de la guerre de 1870-7t, les côtes et les rivières de la Cochinchine en état de défense et inqui_ta, ,autant qu'il le put, le trafic allemand dans ces contrées. Rentré en France au commencement de 1871, M. le co itre-amiral de Cornulior-Lucinière fut nommé grand offi cier de la Légion d'honneur le 14 mai. Il est, en outre, grand officier de l'ordre du Cambodgo et de l'Eléphant blanc de Siam, commandeur de l'ordre de Pie IX, officier de l'ordre de la Tour et l'Epee de Portugal, et décoré du Medjidié (4e classe). Nommé maire de Nantes par le gouvernement du t4 mai, M. l'amiral de Cornulier-Lucinière a donné Fa démission à la suite des élections municipales suivantes, favorables à l'opinion républicaine.

CORRAL, CASIMIRO, homme politique et diplomate bolivien, ne il la Paz le 4 mars 1831, y fit ses études et prit le grade de docteur en droit a l'université de cette ville en 1858, ayant déjà professé les mathématiques et lea sciences naturelles dans diverses institutions et collaboré, en 1855 et 1856, à divers journaux. Serretaire du conse 1 d'Etat de Bolivie sous 1 administration du docteur Linarès il protesta contre le rou d Etat du 20 o tobre 1861 et le massarre qui s'ensuivit, et finit par s'enroler parmi les révolutionnaires, en 1862. Il prit part dans leurs rangs à la bataille de San Juan, et combattit avec courage derrière Irs barricades de la Pas. Cette double tentative ayant échoué, le docteur Corral, se réfugia au Pérou; il s'établit à Lima et y fonda le Mercurio, feuille libérale, collaborant en même temps à diverses revues de cette ville. Lorsqu'eclata la révolution de 1865, contre Melgasajo, le docteur Corral retourna en Bolivie; les insurges le nommèrent préfet de la Paz qui, grùre à son courage et à son abnegttion, fut sauvée du pillge. Après l'avortement de l'insurrection Melgasdjo, qui connaissait sa conduite, chercha à se l'attacher et lui offrit le portefeuille du Trésor, qu'il refusa, mais il accepta. le poste de juge à la Cour de justice. Lors de l'incroyable agression de l'Espagne, l'al ian-e contre celte puissance avant été decidée, le docteur Corral fut envoyé comme ministre plénipotentiaire à la Republique de l'Equateur, y representant à la fois ta Bolivie et le Pérou. Après la conclusion de la paix (1868), mécontent du despotisme toujours croissant de Melgasajo, il donna sa démission, et travailla activement à eu affranchir son pays, à quoi il parvint enfin, après une assez longue campagne, le 15 janvier 1871. L'Assemblée constituante de 1871 lui vota des remerciements, et il accepta le portefeuille des affaires etrangères sous le gouvernement du général Morales; il le ronserva, après 1-t mort de celui-ci, sous l'administration de Frias, mais ne tarda pas à donner sa démission pour prendre la direction du parti démocratique civil, qui le pressait de préparer sa candidature à la présidence de la R'publique. Ayant échoué d ms cette campagne aventureuse, il fut nommé ministre plénipotentiaire près la république de l'Equaleur. Il est a -tuellement (1886) ambassadeur de la republique de Bolivie à Nashington.

CORVO Y GAMOENS, JOAa D6 ANDRADE, écrivain et dip lomate portugais, pair du royaume, est né à Torrès-Novas, dans l'Estramadure, le 30 janvier 1824. Il fit ses études à Lisbonne, entra à l'Ecole ruyale du génie, d'ou il sortit lieutenant en 1843, et suivit en même temps les cours de l'Ecole de medacine. Il entra alors dans l'enseignement, devint professeur de botanique et d'économie rurule dans les grandes institutions d'onsei- gnement de l'Etat et fut élu membre de l'Acade nie de Lisbonne en 1855. La même unnce, il faisait partie du jury international de l'Exposition universelle de Paris, fonctions qu'il a remplies de nouveau aux expositions, suivantes. M. de Andrade Corvo a ete, en outre, charge de missions scientifiques à l'étranger. Il a publié divers mémoires dans le recueil de l'Académie de Lisbonne, notamment: Memoria sobre doenca dos vinhas lia Madeira; et publie à part: Relatorio sobre a Exposiçâo universal de Paris (Agricultura); Esludò eronomico y Aigienico sobre a cultura do arros; Um anao na corte, roman historique, etc. Il a également fourni au theâtre D. Marid Trllea et 0 Astrologo, drames; Unt conto ac

eerdo, comédie, etc. M. de Andrade Corvo a été nommé envoyé extraordinaire et min stre plénipotentiaire du roi de Portugal près la République française, le juillet 1883. Il est correspondant de l'Académie des sciences (section d'économie rurale), et grand'croix de la Légion d'honneur.

COSSON, ERNEST SAINT-CHARLES, méderin et botaniste français, né if Paris le 22 juillet 1819. Elève de Richard, d'Adrien de Jussieu et de Brongniard, en même temps qu'il étudiait la botanique avec une assiduité particulière, M. Cosson suivait les cours de l'Erole de médecine et se faisait recevoir docteur en 1847. Etabli dans le VIIe- arrondissem*nt de Paris, il y remplit, de 1847 à 1850, les fonctions gratuites de medecin du bureau de bienfaisance; .fut attache, en 1851, à la Commission scientifique de l'Algerie et fit dans notre colonie, de 1852 à 1861, six voyages d'exploration scientifique, grâce auxquels on connuit maintenant la flore et les lois qui président à la distribution des végétaux dans les diverses régions de l'Algérie. Membre de la Société botanique de France, il en a été, depuis 1854, secrétaire, vice-président et enfin président; il est en outre membre de la Société philomatique, de la Société de géographie, membre du conseil d'administration de la Société d'a"climatation, etc.; et a été élu à l'Académie des sciences en mars 1873, en remplacement du maréchal Vaillant. Il a été membre du Conseil général du Loiret, de 1869 à décembre 1870, pour le canton de Ferrières. On doit à ce savant: Observations sur quelques plantes critiques des environs de Paris, avec M. E. Germain de Saint-Pierre (1840); et avec, le même collaborateur: Flore deecriptive et analytique des environs de Paris (1840); Syno,na 3 de la Flore des environs de Paris, destiné aux herborisations, etc. (1842); Supplément au Catalogue raisonné des plante.s vasculaires des environs de Paris (1845); Avec M. L. Krakli: Sertulnm tunetatum, notes sur quelques plantes du sud de la Régence de Tunis (1847). Viennent ensuite, après ses Notes sur quelques plantes exotiques, rares ou nouvelles, et Addition.s à la Flore des environs de Paris, publiées en 1849, ses importants travaux sur l'Algérie: Rapport sur un voyage botanique en Algérie, d'Oran au Chott-el-Chergui (1853); Rapport sur un voyage botanique en Algérie, de à Biskra et dans les monts (1856); Itinéraire d'un voyaqe botaniqne en Alqérie, dans le sud des provinces d'Oran et d'Alger (1857J; Considérations générales sur le Sahara algérien et ses cultures (1859); Flore de l'Algérie (1867); un ouvrage considérable sur la flore de l'Algérie, de Tunis et du Maroc: Sylloge Floræ Algeriensis, etc. Il a collaboré aux Annales des aciencea naturellet, au Bulletin de la Société botanique de France, au Bulletin mensuel de la Société d'acclimatation et aux publications des diversses sociétés savantes dont il fait partie. — M. Cosson a été promu oflicier de la Légion d'honneur le 12 juillet 1880.

COULLIÉ, PIERRE HECTOR, prélat français, né à Pari8 le 14 octobre 18Y9. Après avoir terminé ses études au séminaire de Saint-Sulpice, il fut ordonné prêtre et nommé vicaire à Sainte-Marguerite, d'où il passa à Saint-Eustache, puis à Notre-Dame-des-Victoires. En 1874, M. l'abbé Coullié était nommé promoteur du diocèse de Paris, en remplacement de M. l'abbé d'Hulst; puis il devint chanoine de Nancy et de Saint-Dié. Nommé archevêque de Sidonie in partibus infidelium et coadjuteur de l'évèque d'Orléans. le 23 noùt 1876, il fut préconisé le 29 septembre et sacré à Notre-Dame de Paris le 19 novembre. Il a été nommé évêque d'Orléans, en remplacement du célèbre M. Dupanloup, décédé la veille, le 12 octobre 1878.

COURCELLE-SENEUIL, JEAN GUSTAVE, économiste français, ne à Seneuil (Dordogne) le 2t dérembre 1813. D'abord négociant, il abandonna les affaires pour se livrer entièrement à l'élude de l'économie politique, et collabora dès lors à divers journaux ou publications périodiques: le Nalional, la Réforme, le Bnn sens, le Droit, la Revue républicaine, la Semaine, la République, le 7empi, etc.; ainsi qu'au Dictionnaire politigue de Pagnerre et au Dictionnaire de l'économie politique. Nomme directeur des domaines au ministère des finances, après la révolution de février, il abandonna ce poste peu après, et fut chargé d'une mission en Angleterre. Il occupa ensuite la chaire d'économie politique à l'Institut national de Santiago de Chili, mais il donna sa démission, après quelque temps d'exercice et revint en France. M. Courcelle-Seneuil a été nommé con. seiller d'Etat en 1879. Il a été nommé depuis maitre d'une conférence d'économie politique à l'Ecole normale supérieure et élu membre de l'Académie des sciences moralee et politique, (section d'économie politique). Il est chevalier de la Légion d'honneur. On a de M. Courcelle-Seneuil: Lettres d Edouard sur les révo- lutions (1833); le Crédit, la 6anque, etc. (1840); Traité théorique et pratique sur les opérations de banque (1852); Traité. des entreprises commerciales, industrielles et agricoles (1854J; Traité. d'économie politique (1858, 2 vol.); Etudes aur la science sociale (1862); Leçona éléneentatrea d'économie politique. (1864); Agression de l'Espagne contre le Chili (1866); la Banqut hbre (1867); Liberté et socialisme (1868); l'Héritage de la Révolntion, etc.; outre ses articles au Dictionnaire de l'économie politique, etc.

COUSIN, JULES, littérateur français, né à Paris le 4 mars 1830, y fit ses études et entra, en 1856, à la bibliothèque de l'Arsenal; devenu conservateur, il se retira en 1870 et fut nommé conservateur honoraire. Chargé de reconstituer la bibliothèque de la ville de Paris, incendiée pendant la Commune, M. J. Cousin offrit sa propre collection, formée de 6,000 volumes et plus de 8,000 estampes concernant spécialement l'histoire de Paris, et s'occupa aussitôt d'installer la nouvelle bibliotheque municipale, augmentée de dons sollicités de toutes

parts, dans l'hAtel Carnavalet, ancienne résidence de Mme de Sevigné. Il en a été nommé conservateur. M. Jules Cousin est l'un des fondateurs de la Société de l'Histoire de Paris. On lui doit l'Hôtel de Beauvais, la Cour du Draqon, le Tombeau de Watteau d Nogent-sur-Marne (1865); le Comte de Clermont, aa cour et ses maitres (1867, 2 vol.), etc., outre des notices et articles publiés dans diverses revues. M. J. Cousin e-t membre de la Commission de l'inventaire général des richesses d'art de la France Il est chevalier de la Légion d'honneur. COUSSET, CAMILLE, homme politique français, né à Chambon (Creuse) en 1833. Fils d'un proscrit de décembre réfugié à Chambéry, c'est au barreau de cette ville que M. Cousset vint se faire inscrire aussitôt sa licence obtenue. Nommé procureur de la République après le 4 septembre 1870, il fut révoqué après la Com- mune, sans doute par défaut de complaisance, et reprit sa place au barreau de Chambéry. Il fonda à cette époque aver le docteur Carret, son collègue à la Chambre, la Savoie, républicaine. Après un court passage dans sa ville natale, M. Couaset alla s'établir à Limoges, où il parut comme défenseur dans plusieurs procès de presse. Il a été élu député de la Creuse, sur la liste radicale, au scrutin du 18 octobre 1885, et a pris place à l'extrême gauche. Il a voté l'expulsion totale des princes. COUTURIER, HENRI JEAN-BAPTISTE, médecin et homme politique français, né à Vienne (Isère) le 17 juillet 1813. Reçu docteur en 1841, il s'établit dans sa ville natale. Il était vice-président du Conseil général de l'Isère, lorsqu'il fut élu deputô de la 2° circonscription da Vienne le 20 février 1876, il s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine, et fut'réélu le t4 octobre 1877 et le ti août 1881. Il a été élu sénateur de l'Isère, en remplacement de M. Michal-Laiichère, décédé, le 25 janvier 1885. M. Couturier a voté l'expulsion des princes. COVARRUBIAS, don ALVARO, homme d'Etat chilien, nu en 1826. Elevé à l'Institut national de son pays, qui est un des établissem*nts universitaires les plus célèbres de l'Amérique du Sud, il fut reçu avocat en 1847 et, en 1848, ne pouvant être investi du mandat de membre du Congrès, élu par l'opposition secrétaire de la Chambre des députés. Il quitta ces fonctions en 1851, pour avoir refusé de contresigner une proclamation du président de la République. Il prit alors place au barreau de Santiago, où il se fit une grande réputation et une clientèle brillante. En 1857, il fut' élu député par le département de Managua, prit place sur les bancs de l'opposition, et combattit avec ardeur le gouvernement impopulaire de Montt. La même année, il avait été nommé membre de l'Université, pour la faculté des lois et sciences politiques. A la faveur du mouvement libéral de 1858, le gouvernement s'empressa do se debarrasser de cet adversaire dangereux il fut déclaré déchu de son mandat de député, et sa place de membre de l'Université valante, et fut poursuivi comme complice des auteurs du soulèvement. Acquitté par les tribunaux, Don Alvaro Covarrubias n'en fut pas moins tenu éloigné des affaires publiques jusqu'en 1861. Cette année-là, les élections présidentielles portèrent à la tète de la république Don José Joaquin Pérez, esprit sagement libéral. M. Covarrubias se rallia au parti représenté par le nouveau président et fut, aux élections de 1863, renvoyé à la Chambre des députés par les électeurs de Santiago. L'année précédente un vote de ses anciens collègues de l'Université lui avait rendu son siège à la faculté des to et sciences politiques. Quelques mois après son élection à la Chambre des députés, il étrit nommé par le pouvoir exécutif, président de la Cour d'appel de Santiago. En 1864, un événement politique inouï vint, pour la première fois peut-être, faire sentir aux républiques dé l'Amérique du Sud la nécessité de l'union, de l'entente commune, de la solidarité. Le 14 avril, l'amiral espagnol Pinzon s'emparait sans autre formo de procès, des îles Chincha, appartenant à la République du Pérou; ce fut une clameur universelle. Au Chili, le ministère Tocarnal, paraissant insuffisamment disposé à agir directement dans cette affaire, pour la défense de 1 intégrité du territoire américain, fut renversé, et M. Covarrubias fut chargé de former un nouveau cabinet. II choisit le portefeuille des affaires étrangères et se montra du premier coup à la hauteur d'une mission que les circonstances rendaient plus difficile encore. Il entama, avec l'Espagne, des négociations diplomatiques qui aboutirent-à la convention connue sous le nom de traité Covarrubias-Tavira, assurant la paix et donnant satisfaction aux susreptibilites américaines, lequel, par malheur, ne fut pas sanctionné par le gouvernement de Madrid. C'était la guerre et cette guerre se prolongea jusqu'en 1867, époque à laquelle la médiation des Etats-Unis repoussée par M. Covarrubias lui parut sur !e point d'être acceptée par le president de la République. Il donna alors sa démission et fut élevé à la dignité de conseiller d'Etat en quittant le ministère, et en mai suivant (1868), président de la Cour suprême do justice. Elu membre du Sénat, en 1870, il fut aussitôt porté au fauteuil présidentiel par le vote de ses collègues. Forcé, par sa santé chancelante, d'entreprendre un voyage en Europe, M. Covarrubias résigna la présidence du Senat, dont il a été réelu membre à chaque renouvellement depuis. En 1871, le parti liberal modéré le proclama candidat aux élections présidentielles; mais il déclina la candidature, et pria ses amis de reporter leurs suffrages sur Don Federico Errazurix, qui fut élu en effet. Don Alvaro Covarrubias a été n mimé, en 1872, ministre plénipotentiaire de la République du Chili près de l'empire d'Allemagne.

COWEN, FREDERICK HYMEN, musicien anglais, né le 29 janvier 1852, à Kingstown (Jamaïque). Il montra tout enfant un amour et une aptitude également extraordinaires pour la musique. Amené en Angleterre ù l'âge de quatre ans, ses dispositions musicales, qui ne ces. saient de se développer, inspirèrent l'idée de le faire

Instruire, malgré son extrême jeunesse, dans cet act pour lequel il semblait si évidemment né. Il fut d' ibord placé snus la direction des professeurs Benedi -t et Goss, et y resta jusqu'à l'hiver de 1865 Il alla étudier ensuite aux Conservatoires de Leipzig et de Berlin et revint à Londres en 1868. Son premier essai de composition musirale est une valse écrite à l'âge de six ans puis vinrent de nombreux morceaux de genres divers, n timment une « operetta intitulée Garibaldi. Apres son retour de Ber in, il produisit une sonate, un trio. un quatuor, un concerto pour piano, et une symphonie en ut mineur; celle-ci d'abord exérut-e dans un concert donné pur l'auteur même, puis au palais de Cristal. Il a donné, en novembre 1870, à Saint-James's Hall, avec un grand succès, une cantate la Rose virqinale, et un nutre le Corsaire, au festival de Birmingham 18761. Il a écritdepuis: Pauline, opéra; le Deluge, oratorio; deux Symphonies scandinaves; Sainte Ursule, cantate sacrée, exécutée au festival de Norwich en enfin des ouvertures, des morceaux pour le piano et pour la voix, dont une quantité innombrable de romances, ballades, chansons, la plupart devenues populaires.

COWPER, JOHN CURTIS, tragédien anglais, né à Manchester le 7 juin 1830, Après avoir reçu une bonne éducation, il se prépara à la carrière dramatique pour laquelle il se sentait une vocation décidée. Il devint un membre actif de la Société de l'Athénée littéraire et dramatique de Manchester, où il prit des leçons de declamation et d'art dramatique de Samuel Butter, alors un des principaux artistes du Theatre-Roval de cette ville et de John Vandenhnff. Avant d'avoir atteint sa majorité, M. Cowper, qui s'occupait d'affaires commerciales, partit pour les Etats-Unis, d'où il revint au bout de quatre ans, peur prendre la direction d'une maison de Manchester en rapports avec colle qu'il quittait. Il succomba dans la crise commerciale de 1855; alors, à l'instigation de nombreux amis, il sollicita et obtint son premier engagement artistique au Théâtre-Royal, où il parut dans le rôle de Romeo, ayant pour Juliette une débutante egalement, et qui devait faire aussi parler d'elle plus tard, Miss Amy Sedgwick. M. Cowper obtint pour ses débute un véritable succès. Ayant terminé son engagement, il fit une tournée en province, choisissant de préférence les théâtres les plus modestes, et conséquemment les plus mal organisés des petites villes, afin de se rompre aux difficultés de la scène. Il parut enfin à Liverpool, à l'Amphithéâtre royal, le 26 avril 1858, dans le rôle d'lago, et y fnt si bien arrueilli, qu'il obtint un second ongagement en juin, pendant lequel il joua Claude Melnotte, Hamlet, Don César, Macbeth, The Stranqer, Richard Ill etc. M. Cowper fit sa première apparition à Londres, au théâtre d'Adelphi, vers la fin de 1862, dans une représentation donnée au bénefice de miss Avonia Joncs. Il donna sa représentation d'adieux à Liverpool en octobre f865, puis revint à Londres, où il débuta au théâtre de Sadler's Well, le 25 octobre, dans le rôle de Claude Melnotte. Il fut engagé à ce théâtre, comme acteur principal, pour la saison. Il joua Romeo avec miss Bateman, dans la représentation d'adieux de cette artiste au théâtre de Sa Majesté, le 22 decembre de la même année, après quoi il s'embarqua pour les Etats-Unis oà il joua avec un grand succès à New York et à Boston. De retour en Angleterre en mai 1866, il reparut à l'Amphithéâtre de Liverpool, le 25juin et au Lyceum de Londres, le t5 septembre, dans le drame de M. Uion Boucicault TAe Long Strike. Ensuite, il parut à Drury-Lane, dans le rôle de Jacob Blount, membre du Parlement, de la Grande Cité, drame qui fut joué pendant tout l'été de 1867 puis dans celui de Bertuc chio du Doge de Venise et dans celui de Joe, de l'En/'ant de personne (Nabody's Child). En août 1868, il entra au théâtre d'Holborn, où il joua John Drummond, de Coup pour coup. Lorsque M B. Sullivan prit la direction do ce théâtre, M. Cowper y joua uniqnement les grands premiers rôles de drame. Cette direction eut une fin soudaine et prématurée dont les intérêts de M. Cowper ne paraissent pas toutefois avoir beaucoup souffert, et il est resté engrgé sons la direction suivante dans les mêmes conditions. Ses vacances sont employées à de fructueuses tournées dans les principales villes de la province.

COX, SAMUEL SULLIVAN, homme politique américain, né à Zanesville (Ohio) le 30 septembre 1824. Il fit ses études à l'université de Brown, devint homme de loi, puis' éditeur, et voyagea en Europe pendant quelques années. Nommé, en 1855, secrétaire de la légation du Pérou, il était élu l'année suivante membre du Congres des Etats-Unis, pour l'Et:rt de l'Ohio, et continua à être réélu en 1858, 1860 et 1862. Etant démocrate, il fit à l'administration une vive opposition pendant la guerre civile. Ayant fixé, en 1866, sa résidence à New-York, il fut élu par cette cité membre du Congrès en 1868 et en 1870, et a été au Congrès un des chefs du parti democrate. ll a échoué en 1872, avec tous ses amis politiques portés avec lui sur la même liste électorale, mais fut renvoyé au Congrès en i874, par une circonscription do New-York qui I réélu constamment depuis, et il a présidé cette assemblée, par intérim, à plusieurs reprises. Il a fait de nombreuses conférences et a publie divers ouvrages parmi lesquels nous citerons Hû't ana au Congrès (1865) et A la recherche d'un rayon de soleil en hiver, impressions de voyage en Italie, en Corse, en Algprie et en Espagne (1870); Pourquoi noua rions (1876); Terre libre et commerce libre (188); Rayons du soleil arctique et Rayons du soleil d'Orient (1882), etc. COXWEL HENRY TRACEY, aéronaute anglais, né le 2 mars 1819, à Wouldham, près du château de Rochester, fit ses études à l'Ecole militaire de Chatham. Il et lit destiné par sa famille à la carrière militaire, mais à la mort de son pere, le capitaine Coxwell de la Marine royale, il abandonna ses études spéciales, vint à Londres, et se fit chirurgien-dentiste. Tout enfant, il avait manifesté une vocation réelle pour lu ascensions acro-

statiques et avait fait avec d'autres aréonautes quelques vovages dans les régions élevées, lorsqu'il resolut, %ers 1844, de s'en faire une carrière professionnelle sérieuse. Il fonda, en 1845, et dirigea l'Aerostatic Magasine, et a fait depuis cette époque plus de sept cents ascensions, dont l'une des plus celebres est certainement celle du 17 juillet 1862, dans laquelle, parti de Wolverampton, sous le patronage et dans l'intérêt de l'Asso iation britannique pour l'avancement des sciences, il s'éleva à sept milles de hauteur (plus de 11.000 mètres, si ce chiffre n'est pas exagéré) avec M. Glaisher. Celui-ci était devenu insensible et son compagnon ne valait guère mieux heureusem*nt, M. Cozwell, saisissant la corde entre ses dents, parvint à ouvrir la soupape: le ballon put alors descendre et la vie des aeronautes fut sauvée. M. Coxwell a é rit de nombreux articles et fait de non moins nombreuses conférences ou lectures sur l'aéronautique. CRANBROOK (vicomte), GATHORNE HARDY, homme d'Etat anglais, ne à Bradford le 1er octobre 18l4, fit ses études à l'école de Shrewsbury et au collège Oriel, à Oxford. M. Hardv a représenté Leominster à la Chambre des communes de 1856 à juillet 1865, époque où il fut élu, contre M. Gladstone, après une lutte très vive, par l'université d'Oxford. Nommé sous-secretaire d'Etat au département de l'intérieur sous la seconde administration de lord Derby en 1858, à la formation du troisième cabinet présidé par le même homme d'Etat, en juillet 1866, M. Hardy fut nommé président du Bureau de la loi des pauvres et, en mai 1867, M. Walpole ayant donné sa démission, il devenait secrétaire d'Etat à l'intérieur, poste qu'il conserva jusqu'à la chute du cabinet tory, en décembre 1868. M. Gathorne Hardy est revenu aux affaires avec son parti, en février 1874, comme ministre de la guerre. En mai 1878. il était élevé à la pairie, au titre de vicomte CRANBROOK, de Hemsted, dans le comté de Kent. Il succéda au marquis de Salisbury, comme secrétaire d'Etat pour l'Inde, et conserva ce poste jusqu'à la chute de son parti en mai 1880. I,ord Cranbrook a été rappelé aux affaires, dans le ministère formé par le marquis de Salisbury le 2 août 1886, en qualité de lord président du conseil.

CRAUK, GUSTAVE ADOLPHE DÉSIRÉ, sculpteur français, élève de Ramey, Pradier et Dumont, est ne à Valenriennes le 16 juillet 1827. Grand prix de Rome en 1851, il n'exposa au Salon qu'après son retour de la villa Médicis. On cite de lui Bacchante et Satyre, groupe en bronze (1857); Omphale, groupe, marbre (1859); Faune, statue, bronze (1861); Saint Jean-Baptiste, en pierre (1863); la Victoire couronnant le drapeau /rançais (1864); Fronton de la manufacture de Sèvres, plâtre (1866); Dupuytren, statue en bronze (1869); le Crépuscule, groupe, marbre (1870); l'Intendant d'Etigny, statue. plâtre (1873); les portraits du Maréchal de Mac-Mahon, président de la Républigue, buste en plâtre, et de Nasser-ed-Din, shah de Perse, buste en bronze argenté; le Marlchal Niel, statue en plàtre (1884); les bustes en marbre du Général Changarnier et de l'architecte E. Gilbert, membre de l'Institut (1815); le Maréchal Niel, en bronze, et la statue en marbre de Claude Bourgelat, fondateur des écoles vétérinaires (1816); les bustes en marbre de Samson et de Mlle Favart, et plusieurs des œuvres déjà citées, la Victoire couronnant le drapeau, Bacchante et Satyre (Expos. univ. 1878) le Général F'aidherbe. commandant en chef de l'armée du Nord, en 1870 et 1871, statue, plàtre, et le Portrait de M. Victor Tissot, buste en marbre (1883); la Jeunesse et l'Amour, groupe, marbre, et Portrait d'Eugène Pellettn, l'uste, pldtre (1884); le Général CAanzy, statue en bronze destinée au monument commémoratif de l'armée de la Loire, au Mans; le Général de Galli/et, buste, plâtre (1885); Edmond About, de l'Académie francaise, statue, plâtre, pour son tombeau; Portrait de. M. Francique Sarcey, buste, plâtre (1886); quantité de bustes, mé- ilaillons, etc. M. Crauk a obtenu une 34 médaille en 1857, une en 1859, une 1" en 1861 avec rappel en 1863 et 186î, une 1" médaille à l'Exposition universelle de 1867 et rappel à l'Exposition universelle de 1878. Décoré de la LPginn d'honneur en 1863, il a été promu officier le 2j octobre 1878.

CREMIEUX, HECTOR JONATHAN, auteur dramatique français, ne à l'aris le 10 lovembre 1828, fit ses études au lycée Bourbon et à l'Ecole de droit. et fut ensuite employé au ministère d'Etat, après avoir été officier de mobiles en 1848-49. Il a débuté en 1852 par une tragédie en 5 actes et 8 tableaux, écrite avec son frère Emite: Fiesgue, d'après Schiller. 11 a donné depuis, en collaboration avec divers autres écrivains dramatiques, une quantité de piè es et de livrets d'opérettes pour les a-ènes de genre de Paris, parmi lesquels nous citerons Qui perd gague, com. 1 acte, à l'Odéon Pt le Financier et le Savetier, opérette, aux Bouffes parisiens (1856); Orphée aux Enfers. opérette, dont le succès colossal n'est pas encore epuise (1858) aux Bouffes; Germaine, drame en 5 actes, à la Gaite (1858); le Savetier de la rue Qitincampoix, ib., ib. (1859); la Voie sacrée ou les élapes de la gloire, drame en 5 actes et 8 tableaux, joué à la Porté-Saiat-Martin, en 1859, à l'occasion de l'entrée triomphale des troupes de l'armée d'Italie; la Chanson de Forlunio, opérette, aux Bauffes (1861); le Pont des Soupirs, ib. (1861); la Baronne de San Francisco, ib. (1862); les Begers, op. coin. en 3 actes (1863); la Bonne aux Camélias, vaudeville en 1 acte, aux Boufles (1867); le Petit Faust, musique de M. Herve, aux Foli s-Dr matiques (1869); les Turcs, aux Folies-Dramatiques, et le Petit de la Jardinière, au Vaudeville, opéras bouffes, musique du même compositeur (1870); le Trône d'Ecosçe, opéra bouffe, 3 actes (f871); le Tour du cadran, vaudeville, 5 actes (1873); ta Bagatelle, opéra comique, acte et le Salon cerise, comédie en 1 acte, à la Renaissance ta collaboration avec M. Ernest Blum; la Bette Poule,

opéra bouffe (1876); la Carte forcée, actes, avec M. rornetty, au Gymnase (1882) Autour du Mariage, comédie, 5 actes, avec « Gyp », même théâtre (1883) la Charbonnière. drame en 5 actes, avec M. P. Derourcelle, à la Gaité (1884), etc.

CRÉMIEUX, FERNAND, homme politique français, né à Pont-Samt-Esprit (Gard) en 1860. Avocat du barreau de Nimes, M. Fernand Crémieux est cousin de Gaston Crémieux, fusillé à Marseille en f871, par le parti de l'ordre, vietorieux du mouvement communaliste dont rette ville avait été le théàlre, à l'époque où l'armée y était commandée par le général Espivent de la Villebois- net. M. Fernand Crémieux fut porté sur la liste radicale du Gard aux élections d'octobre 1885, et fut élu au scrutin du 18. L'un des plus jeunes (s'il n'est le plus jeune) membres de la Chambre des députés, M. F. Cremieux a été appelé, en cette qualité, aux fonctions de secrétaire provisoire. Il a voté l'expulsion totale dos princes. CRISAFULLI, HENRI. littérateur et auteur dramatique français, est né à Naples en 1827 et a fait ses études à Paris, au enllege Charlemagne (Institution Massin). Il a débuté au théâtre par un drame en 5 actes César Borgia, joué à l'Ambigu en 1855. Il n'a pas cessé do produire, depuis cette époque, et a donné surcessivement soit seul, soit en collaboration, à l'ancien Cirque Marie Stuart en Ecosse, drame en 5 actes les Deux faubourien*, ib., ib.; le Roi Lear, ibid., ibid.; Giroflé Girofla, drame en 5 actes, à la Gaité; Esther Ramel, comédie en 3 actes, au Vaudeville; les Démons du jeu, comédie en 5 actes, au Gymnase; M. et Mme Fernel, comédie en 5 actes, tirée du roman de M. L. Ulbach, au Vaudeville; le Passé de M. Jouanne, comédie en 4 actes, au Gymnase le Fou d'en face, un acte, au Vaudeville; Autour du lac, i acte, et les Loups et let Agneaux, comédie en 5 actes, au même théâtre; à l'Ambigu: la Chouanne, les Postillons de Fougerolles, la Falaise de Penmarck (1873); l'Affaire Coverley, drame en 5 actes (1876); l'Idole, piè-e en 4 actes, au théâtre des Arts (1874); Lord Harrington, comédie en 5 actes, au théâtre Cluny; l'Hôtel Godelot, comédie en 3 actes, au Gymnae(1876); Une Perle, comédie en 3 actes, avec M. H. Bocage, à la Comédie parisienne (1882); le Vertigo, opérette, 3 actes, avec le même, musique e M. Hervé, à la Renaissance (1883). etc. M. H. Crisafulli a publié, en outre, un certain nombre de romans, parmi lesquels nous citerons les Invisibles de Paris (1866-67, 5 vol.); la Belle Rivière !2 vol.); le Roi Marthe (1872, 1 vol.); Max Havelaar (9 vol.), traduction du hollandais; les deux premiers en collaboration avec Gustave Aimard.

CRISPI, FRANCESCO, homme politique italien, né à Ribera, province de Girgenti le 4 octobre 1819; tlt ses études à l'alerme d'où, reçu avocat, il alla se faire inscrire au barreau de Naples. Il prit part, avec toute la jeunesse napolitaine, aux conspirations provoquées par la tyrannie de Ferdinand II et qui amenèrent le soulèvement general de 1848. L'un des chefs de l'insurrection de Palerme, il fut elu députe et devint secrétaire géneral à la guerre, en quelle qualité il sut prolonger, pendant deux ans, la résistance de la Sicile. Apres la défaite, M. Crispi se refugia en France, travaillant sans cesse, dans la mesure du possible, à l'affranchissem*nt de son paya. Il fomenta, en 1859 et 1860, la révolution sicilienne, décida Garibaldi à passer alors en Sicile et débarqua avec lui à Palerme (mai 1860). Après avoir pria une part active aux combats qui eurent lieu alors, il s'occupa de reorganiser l'administration en Sicile, laissant Garibaldi marcher contre Naples, et préparant cette part considérable de l'unification italienne. Il fut élu député de Palerme au premier parlement italien, devint, grâce à son rare talent d'orateur aussi bien qu'aux services rendus à la cause italienne, le chef autorisé de l'opposition conslitutionnelle,et favorisa, par esprit de conciliation, l'avènement du dernier ministère Rattazzi en 1867. M. Crispi a ete réélu député aux élections de novembre 1876 et aux élertions qui ont suivi, le plus souv ent dans plusieurs collèges parmi lesquels il a choisi invariablement relui de Bari. Elu, le 21 novembre 1876, président de la Chambre des députés, il acceptait le portefeuille de l'intérieur dans le cabinet Depretis remangé, le 27 décembre 1877, mais donnait sa démission des le 6 mars 1878, forcé à cette résolution par une affaire scandaleuse, une accusation de bigamie dont il se défendit plus que mal. On lui doit, outre sa collaboration à divers journaux démocratiques, quelques brochures d'actualité, entre autres Republica e Monarchia, brochure anti-mazzinienne (1865); les Rages d'outre-tom6e, réponses aux lettres de G. La Farina, publiées sous le titre: l'Epiqtolaire, par Ausonio Franchi (1869), etc. Il a fondé, à Palerme, les journaux l'Apostolato en 1846 et le Precursore en 1859, et à Florence, en 1865, puis à Rome, la Riforma. En avril 1882, à l'occasion de l'anniversaire des Vêpres siciliennes célébré à Palermc (on se demande pourquoi), M. Crispi, qui ava.t depuis longtemps oublie sa mésaventure de 1878, écrivait à la lfiforma une lettre ridiculement malveillante pour la France, qui pourtant est bien pour quelque chose dans l'unité italienne; mais depuis son voyage à Berlin, en 1877, M. Crispi est devenu gallophobe.- Heureusem*nt pour la France, qu'elle peut collectionner sans danger les ennemis de la valeur moCROIZETTE, SOPEIE ALEANDRINE, comédienne fran-

çaise, née à Saint-Petersboutg le 19 mars 1847. Après avoir fait ses études à Versailles et obtenu le brevet d'institutrice, elle entra au Conservatoire, dans la classe de Bressant, en 1867, obtint un premier accessit dès l'année suivante et le premier prix de comédie en 1869. Engagée au Théâtre-Français, elle y débuta en janvier 1870 dans le rôle de la reine Anne du Verre d'eau, joua ensuite Marthe de Dalila, Eli.mthe du Misanthrope, Mme de Prie de Mlle de Belle-Iale, Hildegarde de la Part du roi, quelques autres rôles dans lesquels elle passa à peu près inaperçue, et enfin Suznne du Ma-

riage de Figaro, où elle fut remarquée. Son premier succès date, toutefois, de l'Eté de la saint Martin(1872). Elle jona des lors, avec un sucès cro ssant, dans le Gen- dre de M.Poirier. Mademoiselle de la Setqlière, Jean de Thomeray; mais le rôle de Rlancho. du Sphynx (1974), fut son triomphe, et un triomphe bruyant et par conséquent populaire, grâce au realisme, jugé brutal par quelques déli-ats, avee lequel elle y mourait sous les étreintes du poison. Elle s'est fait applaudir depuis lors dans les rôles de la baronne d'Ange du Demi-Monde, la duch*esse de Septmonts de l'Etrangère, dans le Marquis de Villemer, etc. C'est aux leçons de Kegnier, en somme, que Mlle Croizette dut ses premiers suc-ès. Elle fut élue sociétaire le 1" avril 1873, aussitôt après pour ainsi dire. M"1 Croizette a quitté le théâtre en 1881. CROOKES, WILLIAM, rhimiste et physicien anglais, né à Londres en 1832, y fit ses études et entra en t8i8 au College royale de chimie, où il eut pour maitre le Dr Hofmann, aetuellement professeur à l'université de Berlin, et dont il devint le préparateur. En 185t, il fut nomma directeur de la section metéorologique à l'observatoire d'Oxford, et professeur de chimie au collège des sciences de Chesteren 1855. En 1859, M. Crookes fonda les Chemical News, dont il a conservé la direction, et en t864, il devint en outre rédacteur en chef du Quarterly journal of Science. Dès 1851. il publiait dans le Quarterly journal of the Chemical Society, son premier mémoire Sur les séléno-cyanurea. Il decouvrait en 1861, au mllyen d'observations spectroscopiques et de réactions chimiques, le métal connu sous le n m de thall ium, sur lequel il communiqua uno note détaill'e à la Société royale de Londres en février suivant, et dont il étudia, dans la Imite, la nature et les propriétés, ainsi que celles de ses combinaisons, entretenint de temps en temps de ses découvertes la Société royale, qui l'adm t dans son sein des 1863. En 1865, il découvrait l'amalgame de soude pour séparer l'argent du minerai d'or. En 1871, il faisait partie de l'expédition envoyée à Oran pour observer féclipse totale de soleil qui se produisit au mois de décembre de cette année. L'année suivante, il abordait ses expériences célèbres ayant pour objet la répulsion résultant de la radiation, sur lesquelles il lisait son prem'er mémoire à la Société royale, le 11 décembre 1873 et d'où est résuitée l'invention du radiomètre. Rn 1875, la Société royale récompensait les travaux de M. Crookes en lui décernant sa médaille royale. Nommé viceprésident de la Société chimique en 1876 et membre du conseil de la Société royale en 1877, M. Crookes poursuivit avec succès le cours de ses expériences sur la « matière radiante » et la physique moléc daire. Devant l'Association britannique pour le developpement des sciences, en i879, il d-montra, dans des expériences fort curieuses, que les gaz très raréfiés perdent la plupart des propriétés ordinaires des corps gazeux et « passent à un état ultragzeux n ronstituant comme un qua'rième état physique: 1 état radiant. Ici, l'eminent chimiste est allé évidemment trop loin, et quoique notre Académie des sciences lui ait décerné une medaille d'or et un prix de 3,000 fr. en 1880, pour ses découvertes, elle n'a pas ete elle-même fort satisfaite en ceci du resultat des expériences du savant anglais, et son quatrième état des corps est, en fin de compte, resté dans les limbes de la science. Membre du jury do l'Exposition internationale d'électricité en 1881, M. Crookes ne reçut point de récompense nouvelle à cette occasion. mais le rapport officiel constate, et ce n'est que justice, que c'est à un vide plus complet obtenu grace à ses travaux, qu'est dû le succès des lampes à inrandescenco. M. Crookes est, en outre, le premier qui ait appliqué la photographie à l'analyse du spectre solaire.

On a de ce savant éminent Méthode excellente d'analyae chimique, dont la 2 édition a paru en 1884 Fabrication du sucre de betterave en Angleterre, Guide de la teinture et de l'impression du calicot, Manuel de teinture et d'impression des tissus (1882), Manuel de technologie chimique, pourles candidats aux examens de l' Institution de Londres; des tradurtions anglaisesdu Traité de Métallurgie de Kerl, de fAniline et ses dérivés de Reimann, de la Technologie chimique de Wagner, de l'Anthracène et ses dérivé3 d'Auerbach, et des Engrains artificiels de G. Ville il a publié trois éditions successives du Manual of Practical Essaying de Mitchell, outre des brochures sur des questions d'hygiène publique, telles que: une Solution de la question des éqouts, la Disposition la plus avantageuse qu'on puisse donner aux égouts et quantité de memoires répandus dans les recueils périodiques spéciaux.

CROSS, sir RICHARD ASSHETON, homme d'Etat anglais, né à Red arare près de Preston, le 30 mai 1823. Il fit ses étui es à l'eeole de Rugby, puis au collège da la Trinité, à Cambridge, et a été ad uis au barreau, à l'Inner Temple, Londres, en 1849. Il fut quelque temps attache au ressort judiciaire du Nord, puis, en mars 1857, fut élu membre de la Chambre des communes par les conservateurs de Preston, et continua à représenter ce bourg jusqu'en mars 1862. Depuis décembre 1868, il représente à la Chambre des communes la circonscripion sud-ouest du comté de Lancastre. Lors de la formation du cabinet Disraeli, en février 1874, ser Richard A. Cross fut nommé secrétaire d'Etat au département de l'intérieur, et conserva ce portefeuille jusqu'à la chute de son parti en avril 1880; mais il le reprit au retour des conservateurs au pouvuir,le 18 juin 1885, pour le résigner de nouveau, et dans les mêmes circonstances, le 1er février 1886. Enfin, sir Richard A. Cross fait partie du ministère formé par lord Salisbury le 2 août 1886, comme ministro des Indes. On a de lui plusieurs ouvrages de jurisprudence criminelle. Il a été longtemps président des sesst ms trimestrielles du Lancashire.

CROWE, EYRE, peintre anglais, né à Londres en octobre 1824. Elève de Paul Delaroche, il suivit ce maitre. avec ses autres élèves, à Rome, en 1844. Il s'attacha ensuite, comme secrétaiae, au celebre romancier anglais

William M. Thackeray et vivita avec lui les Etats-Unis en 1852-53. Il a été inspecteur du département de la science et des arts. de 1859 à 1873. M Crowe a peint: les Pleureuses de Goldymith (1863); les Amis (1871); Blue-coat subjects (1872); Après une course et les Frères de la bro.sse (1873) Savants français en E,qypte (1875J; la Répétition (1876); les Vers ri soie; le Cortège nuptial d Saint-Maclou, à Rouen (I877J; le Repar à l'école (1878); Marat, le 13 juillet 1793; l'Aveugle mendiant, l'Exécution dit duc d'Enghien en 1804; la Reine de mai (1879J; le Tombeau de la reine Eléonore, le Sacri fice (1880); Explosion de la porte de Cachemire d Delhi, en septembre 1857; sir Roger de Coverley et le Spectator à l'abbaye de Westminster (1881J; la Défense de Londres en 1843 (1882); Vieux porche ri Eveaham, la Place du marché d Ruesham, Un vieux bidet est un bidet rusé (1883), etc. M. Crowe a été élu associé de l'Académie royale des beaui-arts en 1876.

CROWTER, SAMUEL ADJAJ, prélat nègre africain, élevé dans l'esclavage, est né vers le commencement de ce siècle. Son nom originaire est Adjaï, et sa famille vivait à Ophougou, dans le pays de Yoroubou, à 150 kilomètres environ à l'intérieur des terres, dans la baie de Bénin. En 1821, il fut enlevé par les mahométans Eyo, et livré en échange d'un cheval; objet d'un nouvel échange, à Dahdah, il eut à subir de cruels traitements de son nouveau propriétaire, qui finit par le céder pour du tabac à un négrier. Celui-ri ayant été pris par un navire de guerre anglais, Adjai fut débarqué it SierraLeone, en 1822. Baptisé en 1825, il prit, par reronnaissance, les noms du vicaire évangélique de l'église du Christ, Newgate Street: Samuel Crowter. Il épousa, en 1829, une fille indigène nommée Asano, qui avait été élevée t la même école que lui; fut ensuite quelque temps maitre d'école à Regent's Town; puis, il accompagna la première expédition du Niger. Arrivé en Angleterre, il fut envoyé au collège des Missions, à lslington, et fut ensuite ordonné par l'evéque de Londres. En t854, il accompagna la seconde expédition du Niger, dont il se fit avec succès l'historiographe puis il exerça activement la profession cléricale à Akessa, traduisit la Bible en dialecte yoroubou et se livra à divers autres travaux littéraires importants. d'un caractère spécialement religieux, pour le bénéfice de ses frères d'Afrique. Il fut consacré premier évèque du territoire du Niger, Afrique occidentale, le 29 juin 1864. L, Société royale géographique de Londres lui a remis, en mai 1880, une magnifique montre d'or, en reconnaissance des services qu'il a rendus à ta géographie.

CROZET-FOURNEYRON, industriel et homme politique trançai·, ne à Saint-Etienne le 22 avril 1837. Grand constructeur-mécanicien, il fut secrétaire général de la préfecture de la Loire pendant la guerre; il est membre du Conseil municipal de Saint-Elienne, et du Conseil général de la Loire depuis iS7i. Elu député de la 2- circonscription de Saint-Etienne le 20 février 1876, il siégea à la Chambre sur les bancs de l'Union républicaine, et fut réélu le 14 octobre 1877; mais il échoua aux cle tions du 21 août 1881, contre le candidat radical. M. G rodet. Il a été élu député de la Loire dans des conditions identiques au scrutin du 18 octobre 1885, et a voté l'expulsion des princes.

CRUVELLI, SOPHIE CRUWELL (dite), viromtesse Vigier, rantatrire allemande. née à Biclefeld (Prusse) le 29 août 1824, d'une famille d'origine italienne. Après avoir chanté sur différentes scènes allemandes, elle passa en Italie, modifia son nom, ou peut-être se borna à lui rendre son ancienne orthographe, et parut successivement à Venise, Milan et Génes, où elle obtint bientôt un succès si retentissant, qu'elle fut engagee au Théâtre-Italien de Londres (1852). Elle y poursuivit le cours de ses succès, dans la Norma, la Sonnambula, la Figlia del Reggimento, Fidelio Nabucco, etc., et fut engagée, en 1854, à l'Opéra de Paris, où elle parut notamment dans les Huguenot.s et les Véores siciliennes, et les applaudissem*nts du public parisien confirmèrent sa grande réputation acquise sur les principales scènes de l'étranger. Vers la fin de 1856, Mlle Sophie Crmelli épousa le baron, depuis vicomte Vigier, et quitta la sène. Elle a chanté depuis dans quelques salons amis et surtout dans des concerts de charité. On lui doit quelques compositions musicales.

CUCHEVAL-CLARIGNY, PHILIPPE ATHANASE, lit- térateur et journaliste français, né à Calmais le 1" février 1822, y commença ses études, qu'il vint terminer à Paris, au collège Henri IV, puis entra à l'Ecole normale. Reçu agrége d'histoire, il n'aborda pas toutefois la carrière de l'enseignement, préféra suivre les cours de l'Ecole des chartes et se fit recevoir archiviste. 11 obtint alors la place de bibliothecnire à l'E-ole normale, et devint ensuite conservateur à la bibliothèque Sainte-Geneviève. M. Cuchevat-Ctarigny fit partie de la rédaction du Constitutionnel, de 1845 à 1848, et fut l'un des fondateurs de la Liberté de penser, Porté candidat à la Constituante, dans le Pas-de-Calais, il échoua, et repr't sa place au Constitutionnel, dont il eut la direction après le 2 de embre. Forcé de donner 5a démission, pnur avoir mal rendu, sans doute, la pensée officielle dont le Constitutionnel était l'organe privilégié, M. Cucheval-Clarigny collabora pendant plusieurs années au Moniteur (alors officiel,), à la Patrie, à la Revue des Deux-Mondes, etc., et devint, en 1866, directeur de la Presse, position qu'il ne ronserva que peu de temps. La révolution du 4 septembre le rendit à la vie privée; sauf quelques intrigues électorales bonapartistes dans le Pas-de-Calais, auxquelles son nom a té mêlé, M. Cucheval-Clarigny ne parait pas avoir pris de part bien active à la politique actuelle. On doil à cet écrivain: Histoire de la presse en Angleterre et aut Etats-Unis, ouvrage curieux, mais insuflisant (1857); les Budgets de la guerre et dr la marine en France et en Angleterre

CROWE (dame). Voy. Bateman

(1860); Considdrations sur les banques d'émission (1864); Hi.stoire de la Constitution en 1852 (1869);Des institutions représentatives et des qaranties de la liberté (1874), etc. est officier de la Légion d'honneur depuis 1860.

CUNEO D'ORNANO (baron), GUSTAVE, journaliste et homme politique français, né à Rome, de parents corses alliés à la famille Ronaparte, le 17 novembre 1845. Avocat du barreau de Paris, M. Cuneo d'Ornano servit pendant la guerre de 1870-71. comme officier des mobiles de la Seine, et comme volontaire dans les rangs de l'armée de Versailles contre la Commune. Il entra ensuite à la rédaction du Courrier de France, dirigée par M. Robert Mitrhell qu'il suivit à la Presse, rédigea le Charentais d'Angoulème, puis fonda dans la même ville le Sucrage universel des Charentes, après le vote de la Constitution de février 1875, et s'y distingua par une polémique bonapartiste des plus violentes. Elu député de Cognac au second tour, le 5 mars 1876, son élection fut invalidée par la Chambre; mais il était réélu le 21 mai suivant avec une majorité plus considérable, et prenait place au groupe de l'Appel au peuple. M. Cu neo d'Ornano a été réélu le 14 octobre 1877 et la 21 août 1881. Il a été élu le 4 octobre 1885, avec toute la liste monachiste, député de la Charente, et a repris sa place parmi les membres les plus bruyants du parti bonapartiste à la Chambre.

CUNLIFFE-OWEN, sir FRANCIS PHILIP, administrateur anglais. né le 8 juin 1828. Fils d'un capitaine de vaisseau, il entra lui-même dans la marine à l'âge de douze ans, mais fut forcé d'abandonner cette carrière, par raison de santé, après cinq années de service. Attaché d'abord, en 1854, à la section des Arts et des Sciences à Marlborough House, embryon du musée actuel de South-Kensington, puis à ce dernier établissem*nt lors de ta création en 1857, M. Cunliffe-Owen fit partie, en f855, de la commission britannique, de l'Exposition universelle de Paris; il fut directeur de la section étrangère à celle de Londres en 1862, commissaire exécutif adjoint à celle de Paris en t862 et secrétaire de la commission britannique à l'Exposition de Vienne en 1873 le président de cette commission étant le prince de Galles). A la suite de cette dernière exposition, il était nommé compagnon de l'ordre du Bain (1874). La méne année, il était nommé directeur du musée de SouthKensington, en remplacement de sir Henry Cote, démissionnaire. En juin 1875, il se rendit en Amérique, comme commissaire général, près l'Exposition du Centenaire, tenue à Philadelphie l'année suivante, mais il résigna ces fondions en décembre suivant et reprit la direction du musée de South-Kensington, où il s'occupa très activement de l'organiliation de la galerie scientifi tue. Enfin, M. Cunlitfe-Owen était secrétaire de la commission royale britannique, présidée par le prince de Gnlles, à l'Sxposition universelle de Paris en 1878. A la suite de cette exposition, il recevait la croix de chevalier- ommandeur de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Gearge (3 octobre) et était créé chevalier par la reine, à Windsor, le 27 novembre suivant. Depuis lors, aucune exposition importante n'a cu lieu que sir Francis P. Cunlitfe-Owen n'y ait mis la main. La dernière, ouverte par la reine à South-Kensington le 4 mai 1888, est certainement l'exposition coloniale la plus belle, la plus complète et la mieux oganisée qui se soit encore vue. Promu dms la Légion d honneur à chacune de ses missions il Paris, il est devenu grand officier de l'ordre. Sir Fransis P. Cunliffe-Owen a épousé, en 1854, la fille aînée du feu baron von Reitzenstein, ancien commandant de la garde royale prussienne.

CURTIS, GEORGE WILLIAM, écrivain américain, né à Providence (Rhode Island) le 24 février 1824. Il avait à peine quinze ans quand sa famille vint se fixer à NewYork, où il fut, pendant un an, commis chez un négociant. En 1842, il partit avec son frère ainé pour se joindre à l'Association phalansterienne de la lei-me de Brook, dans le comté de Rosb my (Massachusetts), où ils demeurèrent dix-huit mois. Les deux frères se rendirent ensuite à Concord et s'engagèrent chez un fermier, où ils travaillèrent à la terre pendant dix-huit autres mois. En 1846, M. George W. Curtis fit un voyage en Europe, resida tour à tour en Allemagne et en Italie, puis fit une excursion en Egvpte et en Syrie de retour en Amérique en t850, il publia Notes de voyage d'un Howadji (touriste) au N'l. Attaché peu après à la rédaction du New York Tribune, il écrivit dans ce journal, en 1851, des lettres datées de diverses villes d'eaux, réunies ensuite en un petit volume illustré sous ce titre les Mangeurs de lotus. En 1852, il publia l'Howadji en Syrie, suite de ses « Notes de voyage en Orient. Vers la fin de cette même année parut le premier numéro du Putnam's Monthly, dont M. Curtis fut dès forigine un des principaux r d acteurs. Trois ans après. cette revue passait en d'autres mains, et il en devenait copropr étnire, ayant consacré une somme de 50,000 francs à la création de la maison qui l'avait acquise, et qui faisait en même temps le commerce de librairie. Malheureusem*nt, en 1857, cette maison suspendit ses pavements et, quoi qu'il n'eût jamais pris aucune part à son administration, M. Curtis fut considéré comme associé de fait et responsable des dettes de la maison. Toute sa fortune privee, déjà considérable, y passa et il demeura, malgré tout, si grandement enictté envers les créanciers de cette lamentable entreprise, que ce ne fut qu'en 1873 qu'il se trouva définitivement libéré. Collaborateur du Harper's Magasine, il devint en 1857, à la fondation du Harper's Weekly, le rédacteur en chef de ce journal, et l'un des principaux rédacteurs du Harper's Bazar, fondé par la même maison en 1867. Il rommença, dans ce dernier journal, une série d' « essays » sous le titre Mœurs de grands chemins (Manners upon the Roadi, qu'il a continuée jusqu'en 1873. Il était en même temps l'un des conférenciers (lerturers) les plus populaires du pays, et visitait en cette qualit·, presque toutes les par-

tics des Etats-Unis, prenant à l'oecasion une part importante aux débats politiques. Il avait d'aillenro été, lors des élections présidentielles de 1856, un des orateurs républicains les plus ardents, tandis que les arti'tes politiques du Harper's Weeklt/ concouraient d'iutre part au succès de ce parti. En 1862, le président Lincoln offrit à M. Curtis le poste de consul génénl en Egvpte, mais il le refusa. En 1864, les électeurs républir oins le choisirent pour candidat au Congrès, mais il ne fut pas élu, les démocrates étant en majorité dans le district. Cette même année, il fut nommé l'un des régents de l'université de l'Etat de New-York. Il fut élu, en 1867, délégué à la convention chargée de reviser la constitution de l'Etat de New-York et en 1868, électeur présidentiel. En 1871, le président Grant le nomma membre de la commission chargée de rédiger un nouveau règlement d'administration civile, puis membre de la chambre du conseil dans laquelle cette commission se fondit bientôt. Il résigna ce poste en 1873, pour cause de dissentiment avec l'administration. En outre, et ce qui fait singulièrement honneur à son bon sens et à son patriotisme, M. Curtis combattit avec énergie, on 1876 et 1880, les prétentions de tirant à une troisième président et fut un des chefs du parti qui élut successivement MM. Hayes et Girnfid.—Ontre les ouvrages cites plus haut, M. Curtis a publié tes Mémoires de Putinhar (The Potiphar Papers, 1853); Prudence et moi (Prue and I, 1856), extraits du « Putnam's Monthly »; Trumps, roman (1862), extraits du Harper's Weekly de 1858 et 1859.

CURZON (de), PAUL ALFRED, peintre français, né à Poitiers (Vienne) le 7 janvier 1820, élève de Drœlling et de M. Cabat, il débuta au Salon en 1843, et fit ensuite un voyage Pn Italie. En 1849, il remportait, à l'Ecole des Beaux-Arts, le seconde prix de paysage historique et obtenait d'être envoyé en Italie pour un séjour de deux années. En revenant en France, il explora la Grèce, avec des compagnons de voyage tels qu'Edmond About, Théophile Gautier, M. Charles Garnier, etc. On doit à M. de Carzon Petit paysage (1843), sa toile de début les Houblons (1845): Vue des bords du Clain, les Rives de la Loire (1846); les Parques de Béranger, et., f1848); Au bord de l'eau (1849); Démocrite en méditation, les Ruines de Pxatum, Vue de Terracine, envoi de Rome l'Acropole d'Athène., les Bords du Céphise (1855); Dante et Virqile sur le rivaqe du Purgatoire, Aveugle. grecs, Vue d'Ostie (1858); le Tasse à Sorrente, Envi'rons de Civitta Castellana, Près des murs de Foligno (f858-59J; Ecco fiori! souvenir des bouquetières de Naples, une Lessive, Au fond des bois, Halte de pélerins d Subiaco, Pêcheurs de Canri, l'Ilissus et les ruines du temple de Jupiter, près d'Athènes (1861); le Vésuve, une Petite fille de Galinaro (1863); la Vendanqe d Procida, etc. (1864); l'Anqe consolateur, Au bord d'un torrent dans les Apennins (1865); Réve, dans les ruines de Pompéi (1866); la Deoineresse (1868); Vue prise sur la côte de Sorrente, les Bords du Clain à Poitiers (1869); la Naissance d'Homère, Au bord de l'Océan (1870) Au bord d'un ruisseau, Vue de Toulon (1873); le Premier portrait, Sérénade dans les Abruzzes (1874); Triptyque (I875); Ruines du temple de Jupiter, près d'Athènes (1876) Graziella (1877) Prèt d'un puits publie à Amalfi, les Ruines de l'Acronole en 1852 (1878); Péterins romains, Vue de la rade de Toulon et plusieurs des précédents (1878, Exp. un.); Acrovole et campagne d'Athènes; Au pied du Taygète, Morée (1883); Bords de Teverone, près de Lunghezza, dans la campaqne de Rome Campagne et golfe d'Athènes, vue prise de la colline de l'Ob'ervatoire (1884); Dans la Forèt-Noire, près de Badenweiler (1885) la Source du lion (1886); quelques Portraits, des aquarelles, des pastels et plusieurs lithographies.

M. P. de Curzou a obtenu une médaille de 2 classe en 1857, des rappels en 1859, 1861 et 1863, une médaille de 3' classe à l'Exposition universelle de t867, une médaille de 2- classe, à l'Expnsition universelle de 1878, et une médaille 4 l'Exposition universelle de Philidelphie en 1876. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1865.

CUVILLIER-FLEURY, ALFRED AUGUSTE, littérateur français, membre de fAcadémie Française, ne à Paris le 18 mars 1802; il fit ses études au collège Louis-le-Grand et devint, en 1820-21, secrétaire du prince Louis Bonaparte, ex-roi de Hollande, en Italie. Entré au college Sainte-Barbe comme directeur des études, en 1923, le roi Louis-Philippe lui confia, en 1827, l'éducation du du" d'Aumale, qui le consersa près de lui, son éducation terminée (1839), en qualité de secrétaire de ses commandements. M. CuvillierFleury faisait déjà partie, depuis 1834, de la redastion du Journal des Débats, dont il est resté l'un des principaux collaborateurs. En 1846, M. Cuvillier-Fleury se porta candidat à la dépntation à Guéret ,Creuse); mais en dépit de l'appui et des efforts zetés de l'administration, il échoua. Les événements de février 1848 ne lui permirent pas de renouveler la tentative. Mais il demcure attaché au Jounal des Débats, dans lequel il ne cessa de soutenir la cause de la famille royale exilée. Le 12 avril 1866, M. Cuvillier-Fleurv é'ait élu membre de l'Académie française, en remplacement de Dupin. Officier de la Légion d'honneur depuis 1845, il est, en outre, dé"oré de divers ordres étrangers. Ses articles do critique bio-bibliographique ont étl, pour la plupart, recueillis en volumes (une douzaine environ) publies successivement, depuis 1851. Il n'a pas publié autre chose, sauf la duch*esse d'Aumale (1870) et Réforme universitaire (1872),

CUVINOT, LOUIS JOSEPH ingénieur et homme politique francis, né à Liancourt (Oise) le 1er juin 1837. Eleve de 1 Erote polytechnique et de l'Erole des ponts et chaussées, il fut nommé en 1860 ingénieur hydrographe dans le département du Doubs, puis à Mantes (Seine-et-Oise). Pendant la guerre de 1870-71, 11. Cu-

vinot fut chargé d'établir dans le lit de la Seine un câble destiné il mettre Paris en rapport avec la province, et fut attache à la commission d'armement. Apres un s'sjour de trois années à Saint-Dizier (1872-76), il fut rappelé à Paris et chargé de la direction du service de la navigation. M. de Freycinet, devenu ministre des travaux publies en decembre 1877, appela auprès de lui M. Cuvinot, qu'il avait déjà eu dans ses bureaux à Tours, après 1 abandon de son projet de câble sous-fluvial le nomma directeur du personnel de son ministère et chef de son cabinet, et de plus ingénieur en chef. Le 5 janvier 1879, M. Cuvinot fut élu sénateur de l'Oise, sur le ticket ràpublicain. Il s'ioscrvit à la gauehe répuz blicaine, avec laquelle il vota constamment. II a toutefois voté contre l'expulsion des princes, demandée par son ancien patron, M. de Freycinet.

DABERT, NICOLAS JOSEPH, prélat françnis, né à Henrichemont (Cher) le 17 septembre 1811, fit ses études au grand séminaire de Bourges et au sdminaire de Saint-Sulpice, à Paris. Ordonné prétre en 18J5, il fut nommé la même année professeur de philosophie, et en 1836 professeur de théologie morale, au séminaire de Viviers; rollaborateur de M. Guibert, alors évêque de Viviers, dans la rédaction des statuts diocesains publies en 1851, il devint son vicaire géneral. Il était en même temps directeur de plusieurs communautés religieuses. M. l'abbé Oabert a été appelé au siège episcopal de Perigurux par décret du 16 mai 1863. et saeré le 22 novembre de la même année. 11 a publié une Hisloire des hérésies unr nouvelle édition du Solitaire des rochers Vie de Ch. Vernet, supérieur du séminaire de Viviers; Histoire de saint Thomas de Villeneuve, dit l'Aumdnier de l'ordre des Ermites de saint Augustin, évéque de Valence (Espagne) la Bonne mère SaintJean, vie de Mme Julie Malleval, religieuse ursuline du couvent de Sainte dlarie, à Annonay; Vie de la Révé- rende mère Arsène, deuxième supérieure générale des sœurs de la présentation de Marie; Histoire de saint Français de Paule et des Minimes, etc.

DALHOUSIE (comte de), JOHN WHLIAM RAMSAY, lord RAMSAY dans la pairie du Royaume-Uni et comte de DAMOUSIE, en Ecosse, est né en 1847. Il fit ses études à Oxford, entra ensude dans la marine et devint lieutenant en i8ti7 et capitaine de vaisseau en 1874, écuyer du duc d'Edimbourg, etc. En 188 lord Ramsay se présenta à Liverpool à une élection partielle pour la Chambre des communes; il échoua, mais fut elu aux élections générales qui suivirent à quelques mois de distan e, et ne siégea d ailleurs que peu de temps aux Communes, car au mois d'août de la même année, il héritait de la pairie et prenait siège à la Chambre des lords en conséquence. Il reçut en novembre 1881 les insignes de l'ordre écossais du Chardon.

DALLOZ, EDOUARD VICTOR, jnrisconsulte et hom ne politique français, fils aîné du savant jurisconsulte Desiré Dalloz, mort en 1869, est né à Paris le 24 mai 1827. Aux elect ons de t852, il se présenta, comme candidat offciel, aux électeurs de la première circonscription du Jura, qui renvovèrent siéger au Corps législatif et le redirent en laméme qualité en 1857, 1863 et 1869. Il a été secrétaire du Corps legislatif pendant plusieurs années. La révolutiondu 4 septembre l'a fait rentrer dans la vie privée. M. Edouard Dalloz a collaboré aux récentes éditions du Répertoire méthodique et alphabétique de juriaprudence générale, de son père. On lui doit en outre un Traité sur la proprieté des mines, un Commentaire des lois et décrets relatifs à la garde nationale; le Code civil annoté tl expliqué (1871-75, 2 vol.) Code de l'enregistrement, avec MM. Ch. ergé. Gavois et Jamet (1878), etc. Il est commandeur de la Légion d'honneur depuis le 14 août 1869 et commandeur de l'ordre de Guadalupé, du Christ de Portugal, etc. DALLOZ PAUL, journaliste français, frère du précédent, ne a Paris le 18 novembre 18?9. Devenu, après le coup d'Etat de décembre 1851, codirecteur du Moniteur universel, il a activement collaboré à ce journal. En 1864 la gouvernement avant résolu, en présence du suecès du Petit Journal, fonde par Millaud en 1863, d'etablir au même prix, c'est-à-dire à cinq centimes, une sorte de rejeton de l'organe officiel, AI. P. Dalloz présida à l'organisation du Yetit Moniteur universel du soir, qui eut promptement un très grand succès. Lorsqu'à la fin de 1868, le caractère officiel futretiré par le gouvernement aux deux journaux diriges par M. P. Dalloz, sur la proposition de AI. Rouher, les cieux Jloniteurs n'en continueront pas moins d'exister, mais com.ne journaux

CZACKI, VLADIMIR, prélat romam cardinal, né en l'ologne en 1834, d'une famille noble d'origine hon- groise. De santé faible, resté boiteux à la suite d'un accident de son enfance, il fut amené fort jeune à Rome, auprès de la princesse Odescalchi, sa tante, dont il n'a guere quitte le palais depuis. Ayant embrasa la carriere ecclesiastique, il fut de bonne heure attaché au Vatican, et se lit si bien remarquer du cardinal Antonelli, que lorsque 'elui-ci imagina de faire deux secti ns du secrétariat d'Etat, pour n'avoir plus à s'occuper que de politique, c'est ù M. Czacki qu'il confia la direction des « affaires ecclésiastiques ». Dans ce poste, M. Czacki c mmença à se faire connaitre comme nn très habile diplomate, et s'éleva de plus en plus dans la faveur du souverain pontife nous les administrations successives des cardinaux Simeoni, Franchi et Nina, qui ont précédé

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d'opposition libérale. Et ils sont restés dans l'opposition, quoique l'epilhète ait changé avec la forme du gouvernement. — M. Paul Dalloz a été élu membre suppleant des jurvs internationaux de l'Exposition univer selle de Londre.. en 1862 et de celle de Vienne, en 1873 — Il est offi 'ier de la Légion d'honneur depuis le 16 mai 1874.

DALMAS (comte de), PIERGE ALBERT, homme politique français, né à Paris le 10 juin 1822, y fit ses études et fut admis au barreau en 1843. Après s'être occupé quelque temps de journalisme, il fut attache au ministère des affaires étrangères en 1849, et envoyé en mission dans l'Amérique du Sud. l'assé au ministère de l'intérieur à son retour, M. de Dalmas prit aux événements du 2 décembre t 851 et surtout à leur préparation une part importante qui le fit remarquer du prinre président, lequel se l'attacha, d'abord cmme sous-chef de son cabinet, ensuite comme secrétaire, lorsqu'il fut emperenr, fonctions qu'il conserva dix ans. En 1859, M. de Dalmas se présenta comma candidat offi 'ici au Corps législatif. t l'occasion d'une élection complémentaire, et fut élu sans opposition. Il fut reelu au même titre aux élections genérales de 1863; mais, s étant séparé, vers la fin de cette législature, de la majorité ministérielle, pour so rapprocher du tiers parti liber il, le ministère lui plusa, sans pouvoir le faire echuuer, un candidat ouvertement investi de saronfiance. Il fut dans cette dernière legislature de l'empire, l'un des promoteurs de l'interpellation des 11B. La révolution du 4 septembre le rendit momentanement à la vie privée. L'un des fondateurs du chemin de fer de Vitré à Fougères, le premier chemin de fer départemental créé en France, M. de Dalmas se présenta, sans succès, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, pour le département d'Ile-et-Vilaine. Aux élections du 20 février suivant, piur la Chambre des deputes, ii sollicita les suffrages des élepteurs de p purtant engagement de defendre la constitution du 25 février et, dans le casderevision, de voter «son affermissem*nt et sou ameliorationdans le sens libéral ». Cette déclaration fort nette lui assura le succès: le premier tour de scrutin n'ayant pas donné de résultat, le candidat républicain se désista en faveur de M. de Dalmas, qui fut élu le 5 mars 1876, contre M. da la Vdlegonthier randidat du parti légitimiste. M. de Dalmas prit place au centre droit constitutionnel. Mais après avoir donné au gouvernement du 16 mai son vote de confiance, n'ayant point obtenu son appui en retour, il ne se présenta pas aux élections du 14 oetobre 1877, ni aux suivantes.— Outre diverses publications de circonstance, on doit à M. de Dalmas: le floi de Naples, sa vie, ses actes, sa politique, qui lui valutla croix d'officier de l'ordre de François I··. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1859.

DALTON, JOHN CALL, méde in et physiologiste amerain, né à Chelmsfoid (Massachusetts) le 2 fevrier 1825; il prit ses grades au collège d'tlarvard en 1844, et lut reçu dortcur à l'école de médecine de cette universite en 1847. En 1851, il remporta le prix offert par l'Association medicale américaine, pour son Essai sur le « Corpus luteum ». Il puhlin, dès 1859, son Traité de la physiologie Aomaine (/885, 8* édit.), qui le plaça du coup au premier rang des physiologistes de l'Amerique et lui firent offrir les rh ires de physiologie de plusieurs écoles de médecine. Il en accepta deux celle de l'Ecole medi aie de la ville de New-York et celle du ollège de l'hôpital de Long-Island, à Brooklyn. Pendant la guerre de sécession, le docteur Dalton servit comme chirurgien do volontaires. Il a publié, en 1868, un Traité sur la physiologie de l'Aygtene des écoles, des familles et des

celle du cardinal Ja obini, au point que le pape Léon XIII prit à la lin l'habitude de le consulter journellement sur les affaires du Saint-Siège, comme i était son secrétaire d'Etat. M. Czacki eut notamment une grande part aux negociations qui ont précédé la reprise des relations avec 1 Alleroague, t l'etablissem*nt d'universités catholiques en France et it la correspondance échangée avec le gouvernement russe au sujet des catholiques de Poloqne. Envoyé à Paris en octobre 1879, comme nonce apostolique, en remplacement de M. Meglia, il fut alors créé archevêque de Salamine in partibus infidelium, puis créé cardinal par le pape Léon XIII dans le consitoire tenu au Vatican le 23 septembre 1882, et reçut le chapeau des mains de M. Grévy, à l'Elysée, le 4 octobre suivant. Il a été remplaci à la nonciature de Paris par M. di Rende, archevêque de Bénérent.

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DAN

collèges, et, en 1882, une Méthode expérimentale de médecirte; plus un grand nombre de mémoires et articles sur sa spécialité, dans les journaux et revue'! de médecine et de phrsiologie; il fut un des principaux collaborateurs de l'American Cyctopædia (183-76) et de l'Universal Cyclopxdia de Johnson (1874-77).

DALY, CÉSAR Ducv (dit), architecte français, né Verdun le 19 juillet 1811; fit ses études à Douai, puis tint à Paris, où il étudia l'architecture sous la direction de F. Duhan. Il fut chargé, à partir de 1840, de divers travaux d'architeture, principalement de la restauration de la cathédrale d'Albi, et exposa au Salon de 1841 un Projet de décoration intérieure de chapelle et ù celui de 1946, les Dessins de la cathédrale d'Albi, lesquels, présentes de nouveau t l'Rxloqition universelle de 1855, valurent une médaille de 2 classe à leur auteur. Asaocié dans sa jeunesse au mouvement d'idées miqes en circulation par les publications fourriéristes, M. Daly, dans le ours d'un long voyage d'exploration artistique, alla visiter en 1855 la colonie communiste fondee par Cabet en Amerique; il explora, par la même ocrasion, tout la continent américain, étudiant les vestiges d'une archi ecture di'parue. Il viaita ensuite l'Orient: la Grèce, la Turquie, l'Asie Mineure, la Syrie, la Palestine. Architecte diorésain du Tarn, M. Daly est, en outre, membre d'un grand nombre de sociétés artistiques ou savantes; decoré du Medjidié de Turquie (3 classe), commandeur de l'ordre de Saint-Stanislas de Russie, il est chevalier de L, Légion d'honneur depuis 1861. On a de lui Des concours pour les monuments publics, et-. (1861); l'Architecture privée au XIX· siècle, sous Napoléon III (1960-75, 7 vol.); Motifs historiques d'architecture et de sculpture d'ornement (1861-76, 4 vol.); Des décorations intérieures et extérieures (3 vol.); Architecture funéraire (I873J; les Théâtres de la place du Chdtelet (1875), et- publications médaillées aux Expositions universelles de 1855, 1862 et 1867, à Paris et à Londres. M. C. Daly a publié également un certain nombre do bro hures sur des questions d'architecture et des arts qui sl rapportent. Il a fondé, en 1840, la Revue générale de l'architecture et des travaux publics, dont il a conservé la direction et qui forme aujourd'hui une collection de plus de 30 volumes d'un très grand intérêt. DANA, CHARLES ANDERSON, journaliste américain, né ù Hinsdiile (New-Hampshire) le 8 août t8t9. Entra au college d'Harvard en 1839, il ny put rester que deux années, à cause d'une affection des yeux qui lui interdisait l'étude assidue. En 1842, il devint membre de la communauté do la ferme de Brook, espèce de phalanstère établi à Roxbury (Massachusetts), et qu'il quitta en 1844. Peu après. il fondait aeer George lipley, Parke Godwin et John S. Dwight, the Barbinger (l'Avant-Coureur), journal hebdom-tdaire prêchant la réforme sociale, tout ev laissant une large place à la littérature(1841-47), et pendant une partie de la même période, le Dorton Chronotype. Des 1847, il entra à la rédaction du New York Tribune. dont il devint admin strateur de 1856 à 1861. Des 1855, il projetait, en société avec M. George Ripley, la New American Cycloptdia, An 16 volumes, dont ces deux messieurs se firent les éditeurs responsables, et qui, terminée en 1863, a été l'objet d'une nouvelle éditi on revue et augmentée, dont la publication, commencée en 1873, a été terminée en 1876. Il publia également, en 1858, un choix ronaidérable de poésies lyriques empruntées aux meillenra auteurs anglais et américains, sous le titre de Nouvehold Book of Poetry (Recu-il de poésies pour les tamilles). De 1862 a1 1865, il remplit les fonctions ofncielles d'auditeur des comptes du département militaire occidental, et ensuite celles de serretaire-adjoint à la guerre, pendant deux années. Vers

1866, il devint rédacteur en chef, copropriétaire du Chicaqo Republican, journal quotidien publié à Chicago (minois) mais il abandonna ce journal dans l'automne de 1867, et en 1868, il a"hetait une part de propriété du Nem York Suu, journal quotidien (quelque chose comme le Petit Journal de New-York), dont il devint bientôt rédacteur en chef et directeur, et qui s'est fait partieu- lièrement remarquer par son opposition passionnée à l'administration du général Grant. M. Dana est un homme d'un savoir étendu, malgré des commencements que l'état de sa santé rendit pénibles, d'une profonde érudition et d'une remarquable éloquence; c'est un « public speaker » renommé et il possède parfaitement plusieurs langues Enfin c'est surtout un journaliste de tempérament. Au mois de juillet 1876, il n'hésitait pas à aller au-devant de don Carlos, débarqué à New-York, dans l'espoir (qui ne devait pas être déçu) d'en tirer le premier quelques colonnes de bonne copie.

DANA, JAMES DWIGHT, naturaliste américain, né à Utique (New-York) le 13 février 1813; il fit ses études au collège d'Yale, où il prit ses grades en 1833, et fut professeur de mathématiques dans l'escadre méditerranéenne de la marine des Etats-Uniq, de 1833 à 1835, puis devint préparateur de chimie, de géologie, etc.. du professeur Silliman. En décembre 1836, il fut adjoint à l'expédition d'exploration scientifique commardée par le commodore Wilkes, en qualité de géologue et minéralogiste et l'accompagnait quelques mois plus tard pour revenir seulement en 1842. Il avait, dès 1837, publie son premier ouvrage Mineralogy, lequel, après plusieurs éditions, revu et considérablement augmenté, reparaissait en deux gros volumes, en 1868-69. Depuis 1846. M. James D. Dana est rédacteur de l'American Journal ofscience, et il a, dans ces dernières années, assumé presque tout le poids de cette importante publication, fondée par Silliman en 1818. Pendant plusieurs années, il avait été presque entièrement occupé par la préparation et la classification des trésors scientifiques apportes du Pacifique dans le long voyage aerompli sous la direcde seï trois rapports différents, accompagnés d'atlas où figurent diverses espèces animales nouvelles ainsi que des formations géologiques inconnues et découvertes par lui; soit: Sur les zoophytes (1846, in-4° de 740 p.); Sur la géologue du Pacifique (in-4* de 756 p., l849); et Sur les crustacés (in-4 de 1620 pages, avec atlas de 96 desseins, 1852-54). Nommé professeur d histoire naturelle et de géologie à l'universite d'Yale en 1850, il ne put prendre possession de sa chaire qu'en 1855. Il l'a conservee jusqu'ici et eqt, en même temps, membre du conseil de l'Ecole scientifique de Sheffield, annexe de Yale Collège. Outre les ouvrages déjà cités, on doit à ce savant: un Traité élémentaire de géoloqie pour les écoles et les académiea (1864 3' édition, 1880); les Coraux et les iles du corail (1872), une 3' édition, très augmentée, de ce dernier ouvrage a paru à la fin de 1882 Histoires géologiques brièvement raeontées (1875), etc.- M. James D. Dana a été président de l'Association américaine pour l'avancement des sciences; il est membre actit et offcier de l'Académie nationale des sciences et membre correspondant d'un grand nombre de sociétés scientifiques européennes. La Société géologique de Londres lui a décerné, en 1872, sa médailles d'or de Wollaston, et la Société royale sa médaille de Copiey en 1877.

DANCLA, JEAN CHARLES, violoniste et compositeur français, ne le 19 décembre 1817 à Bagnérea-de-Bigorre. U reçut, de son père, les éléments de son art et devint ensu te élève de Baillot. Entré, en f828, au Conservatoire de Paris, il y remportait le premier prix de violon en 1833, puis a prenait la composition avec Halévy et l'harmonie avec M. Barbereau. 11 obtint un prix de fugue en 1837 et, l'année suivante, le second grand prix de Rome. M. Ch. Dancla a été noromé, en 1857, professeur de violon au Conservatoire. M. Dancla s'est produit comme virtuose dans un grand nombre de concerts, tant en France qu'en Angleterre, en Allemagne, en Russie, etc., avec un succès qui ne s'est jamais démenti. Il a obtenu, dans des concours divers, des médailles d'or prix, distinctions de toute sorte, notamment en 1862 le prix de quatuor et en t868, le prix de musique de chambre, prix décernés par l'Institut. Il est, en outre, chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867. Comme compositeur, on doit à M. Dancla de nombreux morceaux pour son instrument trios, quatuors, morceaux d'ensemble, fantaisies, rêveries, etc. Il a publie des Œuvres choisies de Viotti, compositeur italien, et quelques brochures, notamment Lettre é Gounod, 4 propos de la direction des orchestres par les compositeurs (1873); Miscellanées muaicalev (f877).

DANELLE-BERNARDIN, JEAN-BAPTISTE FERNAND, industriel et homme politique français, né à Montreuilsur-Biaise (Haute-Marne) le 16 septembre 1826. Il succéda à son père dansi'exploitation des forges du château de Buisson, en 1850. Membre du Conseil d'arrondissem*nt de Vassv-sur-Blaise depuis 1856, M. Uanelle-Ber- nardin a été élu, le 8 octobre 1871, membre du Conseil genéral pour le canton de Vassy. En 1863, il avait posé sa candidature dans la première circonscription de la Haute-Marne, en opposition avec celle de M. le baron Lesperut, candidat officiel, mais sans succès. Il voulut renouveler la tentative aux élections du 8 février 187t, et ne réussit pas mieux mais, M. Lespérut mort, une élection complémentaire eut lieu le 29 mars 1874, dans laquelle M. Lesperut fils briguait la succession de son père. Cette fois, les électeurs de la Haute-Marne préférèrent M. Oanelle-Bernardin qui, d'ailleurs, avait réuni près de 18,000 voix aux élections de février 1871. L'honorable candidat s'était prononcé nettement en faveur de la Republique non pas la veille du scrutin, mais dès 1870 il obtint 35,000 voix et fut élu. — l'Aeaemblee, il se fit inscrire au centre gauche, puis à la gauche républicaine. Aux élections du 20 février 1876, il fut élu aans concurrent député de l'arrondissem*nt de Vassy-

DARCEL, ALFRED, administrateur et écrivain d'art français, né à Rouen le 4 juin 1818. Ses études achevées, il vint à Paris et entra à l'Ecole centrale des arts et manufartures, d'où il sortit ingénieur civil en 1843. Après avoir dirigé pendant quelques années, à Rouen, une manufacture de produits chimiques, il revint à Parismfut attaché au service des expositions en 1852, puis entra comme employé au musée du Louvre. Nommé en iS62 conservateur des monuments du moyen âge et de la renaissance, puis administrateur de la manufacture des Gobelins en 1871, M. Darcel était nommé directeur du musée des Thermes et de l'hôtel de Cluny, en remplacement de M. du Sommerard, décedé, le 24 février 1885. Il est en outre membre de la Commission de l'inventaire des richesses d'art de la France. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1869, il a été promu officier le 25 Jmllet 1885. On doit à M. Alfred Darcel l'Album de Villard de Honnecourt, d'après les notes de Lassus (1858); le Trésor de l'église de Conques (1961); Notices des faïences italipnnes du musée du Louvre (1864); Notice des émaux et de l'orfèvrerie du musée du Louvre (1867); Recueil de afences italienne.s, avec M. Delange (1869); Collection Bazilewski, précède d'un Essai sur les arts industriels (l874, 2 vol.). Il a collaboré aux Annales archéologiques, à la Gasette des Beaux-Arts, à la Chronique des Arte et de la Curiosité, à l'lllustratison, au Journal de Rouen, etc.

DARGENT, EDOUARD YAN', peintre f. aneais, né en 1824 à Saint-Servais (Finistère). On a de cet artiste, qui a débuté au Salon de 1851 le Retour, les Baigneuses (1851); Au bord de la mer (1859); les Dénicheura (1853); les Bords de la mer à Lokirech, Sauvetage d Guisseny (1857); Saint Houardon, patron de Landernau (1859J les Lavandières de la nuit, ballade bretonne (1861); les Vapeurs, un Soir dans la lande (/863); la Vache récalcitrante (1864); Mort du dernier barde breton (1865); Souvenir d'enfance, le Menhir (1866); la Roche Maurice Kloarck en vacances (1868) ie Petit Poucet (1869); l'Intempérance et le Travail (1870); le Charron de Laoutc (1872); le Puits de Santa et le Sentier aux ramiers à Brézal, dant le Finistère; l'Education de la sainte Vierge et Sainte Anne visite la sainte Famille à Bethléem, pour la cathédrale de Quimper (1873); Saint Roch dans la .solitude et Korn-boud, aux environs de Saint-Pol de Léon; la Mort de saint Joseph et la Fuite en Egypte, ces deux dernières toiles pour la cathédrale de Quimper (1874); Sentier près de Telgrue, Conversation extatique de saint Corentin et de saint Primel, Falaise à Gotsllicn (1875); Baptéme de Notre-Seigneur Jégits-Christ, Prédication de saint JeanBaptiste, pour la cathédrale dr Quimper (même année) les Bords du Scorf-an Sach, Falaise à Morqat; et pour la cathédrale de Quimpee fi Conversion de saint Paul et saint Paul devant l'Aréopage (1876); outre des peintures murales et surtout de nombreux dessins sur bois pour les publications illustrées. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1877.

DARLEY, FÉLIX, dessinateur américain, né à Philadelphie le 26 juin 1822. D'abord commis dans une maison de commerce, il employait ses loisirs à l'étude du dessin, pour lequel il avait uue vocation décidée; il publia dès lors quelques produits de son crayon qui le firent remarquer, et ses travaux en ce genre lui furent si bien payes qu'il se décida à abandonner la carrière commerciale. Il travailla plusieurs années à Philadelphie, produisant toute une série de dessins pour la Bibliothèque des œuvres humoristigerea américaines; puis alla se fixer à New-York, où les illustrations des œuvres de Washington Irving lui furent d'abnrd confiées. Ces illustrations, principalement celles de Rip Van Winkle, de la Legend of Sleepy Hollowet de la Magret de Judd (1856), le placèrent au rang des artistes les plus délicats et les plus sympathiques du jour. Il donna en outre plus de 500 dessins pour les œuvres de James Fe- nimore Cooper, illustra également quelques ouvrages de Charles Dickens, fournit aux principaux magazines des dessins innombrables, et dessina la plupart des bons du Trésor, billets de banques, etc., aux 1 gnea compliquées pour le désespoir des contrefacteurs. En 1859 parut si splendide composition du « Cortège de noes » pour le Courtship of Miles Standish de Longfeltow. Il composa ensuite plusieurs grands dessins, parmi lesquels quatre commandes par le prince Napoléon à son passage à New-York. A la fin de la guerre de sécession, M. F. Darley fit son premier voyage en Europe, se- journa quelque temps à Rome, et rapporta dans sa patrie (1868) une quantité de dessins et d'esquisses, dont il publia une partie sous le titre de Sketches abroad with pën and pencil (Esquisses des pays etrangers, à la plume et au crayon), dont il fournit aussi bien le texte que les illustrations. Il a entrepris, en une série de 500 dessms destines à illustrer l'Histoire des Etats- Unis, dont le texte est dû à la plume de M. B. J. Los- seing. Il est membre de l'Academie américaine et do la Société des aquarellistes américains. DARU (comte), NAPOLÉON, homme politique français, ancien pair de France sous la monarchie de Juillet, an- cien ministre sous le second empire, ancien sénateur de la Republique, est né à Paris la 11 juin 1807. Il est filleul de

sur-Blaise. Sa profession de foi était une ronfirmation pure et simple de ses dérlaratinna républicaines précédentes. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il fut élu député de la Haute-Marne, le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine. Il a voté l'expulsion des princes. — M. Danelle-Bernardin eqt maire de Lauvemont depuis 1859, membre du Conseil général de la Haute-Marne depuis 1871 et président de la Chambre consultative des arts et manufactures de Joinville. Il est, en outre, viceprésident du conseil d'administration du chemin de fer de Vassy à Saint-Dizicr, qu'il n'a pas peu contribué à faire construire.

DARISTE. Voy. Ariste (d').

Napoléon 1er et de l'impératrise Joséphine et fils dn lit térateur et homme d'Etat éminent du premier empire. mort en 1829. M. le comte Daru fit ses études au lycée Louis-le-Grand, puis entra à l'Erole polvte-hnique en 1825 et passa en 1827 à l'Ecole d'application de Mets, comme sona-lieutenant-éléve. Entré dans l'artillerie en 1830, il prit pirt à l'expédition d'Alger, où il fut blesse. Lieutenant en 1831, capitaine en 1836, capitaine en premier en 1840, M. le comte Daru donnait sa démission en 1847. Entré à la Chambre des pairs en 1832, il devint un des plus fermes soutiens de la monarchie de Juillet; toutefois, après le 24 février, il fit acte d'adhes on au nouiel ordre de choses. Elu représentant de la Manche à la Constituante, puis à la Législative, M. le comte Daru prit place à la droite de l'une et de l'autre assemblées; il fut vire-président de l'Assemblée législative en 1850 et 1851. Il avait été, en 1849, un des membres les plus remuants du comité de la rue de Poitiers. Au 2 décembre 1851, M. le comte Daru réunissait chez lui, rue de Lille, un grand nombre de représentants a la tète desquels en sa qualité de vice-président de t'Assemblée, il prenait, vers dix heures du matin, le chemin du Palais législatif, manifestation qui n'était pis sans péril, apres tout, puisque les honorables représentants, appartenant à peu près tous à la droite, furent fort mal reçus en arrivant place de Bourgogne, par la troupe, qui avait précisément mission de s'opposer ù la tentative en question. Les représentants insistèrent, mais ils furent bouscules, quelques-uns même blessés légèrement et durent s'en retourner comme ils étaient venus. Réunis de nouveau à l'hôtel Daru, ils résolurent de ne rendre à la mairie du X arrondissem*nt et de s'f constituer régulierement en Assemblée nationale. Ainsi firent-ils. Et l'ont sait ce qu'il advint de cette séance extraordinaire, close sur ce cri héroïque Qu'on nous emmène à Mazast (sous-entendant, peut-être « On y est plus en sûreté qu'ici »). Avec un certain nombre de ses collègues, M. le comte Daru, dont nous ne voyons pas cependant le nom figurer sur la liste de l'appel nominal fait à la caserne d'Orsay, pas plus que parmi ceux des membres du bureau de la reunion de la mairie du Xe arrondissem*nt, fut quelques jours retenu prisonnier à Vincennes. Rendu à la liberté, il se retira dans son département, et ne reparut dans l'a- ène politique qu'aux élections de 1869, où il fat élu, au scrutin de ballottage, député de la 4 circonscription de la Manche, comme candidat de 1' « Union libérale ». Il prit place au centre gauche et fut l'un des promoteurs de l'interpellation des il6. Elu vire-president de l'Assemblée en décembre, il acceptait le portefeuille des affaires étrangères dans le cabinet du 2 jan vier 1870. Les plus grandes difficultés, que rencontra M. Dam dans le poste qu'il avait accepté, lui vinrent du Concile du Vatican et des débats sur la doctrine du Syllabus; roais il s'en tira en ne faisant rien. A la Chambre, il fut chargé d'exposer le programme du nouveau cabinet, de répondre aux interpellations sur la politiqae intérieure, toutes choses qui n'étaient pas essentiellement de son ressort, de même que ses talents oratoires plus qu'insuffisants ne pouvaient justifier un pareil choix. Au mois d'avril, M. Daru donnait sa démission: il est admis depuis longtemps que le motif de cette détermination se trouve dans l'imminence du plébiscite, manoeuvre à laquelle M. Daru était opposé. Membre du Comité de defense au début de l'invasion prussienne, M. le compte Daru se retira dans le département de la Manche après la révolution du 4 Septembre. Président du Conseil genéral de ce département, il s'y occuoa activement de l'organisation de la défense, protesta contre la dissolution des ronseils généraux (janvier 1871), puis se porta candidat à l'Assemblée nationale aux élections du 8 fevrier. Il fut elu en tête de la liste et alla siéger au centre droit, puis se fit inscrire au groupe de Clercq. Président de la commission d'enquête sur la révolution et le gouvernement du 4 Septembre et de la commission d'enquête sur les événements du 18 mars, les proces-verbaux de cette dernière commission provoquèrent de nombreuses réclamations dont il fanut reconnaître le bien fondé, malgré qu'on en eût. Il a fait partie, en outre, de la commission des lois constitutionnelles, de la commission du budget, etc. En 1873, M. le comte Daru faisait partie de la commission des neuf qui s'était imposé la mission difficile de rétablir on France la monarchie légitime. Aux élections des sénateurs inamovibles, le nom de M. Daru figurait sur la liste de droite. qui échoua (décembre 1875); mais il fut élu le 30 janvier 1876, sénateur de la Manche, comme candidat de l'Union conservatrice, et prit place au Sénat sur les bancs de la droite. Il n'a pas été réélu à l'expiration de son mandat, le 5 janvier 1879: il n'obtint même qu'une minorité derisoire, et se retira décidément de la lutte.

M. le comte Daru a collaboré au Correspondant; il est auteur d'un traité des Chemins de fer, pubhé en 1843, et d'une étude sur le Comte Beugnot, publiée en 1865. II est membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 1860, et officier de la Légion d'honneur depuis 1840.

DARWIN, GEORGES HOWARD, physicien anglais, fils ainé de l'illustre naturaliste Charles DARWIN, est né en 1846. Il fit de brillantes études à l'univers té de Cambridge, collège de la Trinité, et fut reç i /elloto de son collège en 1868; il s'adonna ensuite l'étude du droit et fut admis au barreau à Lincoln's Inn en 1872, mais il n'aborda même pas la pratique de la profession d'avocat et retourna à Cambridge en 1873. En 1870-71, il avaitfait partie d'une expédition chargée d'observer une éclipse de soleil en Sicile, mais que le mauvais temps avait empêché de remplir sa mission. Un memoire sur l'Influence des changements géologiques sur la rotation de l'axe terrestre, insére dans les Transactions de la Société royale en 1878, et suivi de divers autres, notamment un sur l' Histoire des commencements de la terre (1878), le fit admettre dans le sein de cette société savante en 1879. M. Darwin s'est principalement

occupé, depuis 1875, de recherches physiques et mathématiques relatives à l'astronomie, quelquefois en collaboration aver son frère, M. F. Darwin. A sa réunion pu 1882, l'Asaoriation britannique pour l'avancement des sciences le chargeait, avec un autre savant, de revisser la méthode d'observation des marées il assistait sir William Thomson dans la préparation d'une nouvelle édition de la Physique de Thomson et Tait. Il collabore activement, enfin, à la revue scientifique Nature et d'autres recueils scientifiques estimes. M. G. Darwin a été nommé, le 16 ianvier 1883, professeur d'astronomie et de physique expérimentale à l'université de Cambridge. DAUBREE, GABRIEL AUGUSTE, géologue français, né à Metz le 25 juin 1814. Entré à l'Ecole polytechnique, il en sortit en 1834 dans le corps des mines, fut nommé en 1838, ingénieur des mines du département du BasRhin et professeur de géologie et de minéralogie à la faculté des sciences de Strasbourg, dont il devint doyen en 1852. Nommé ingénieur en chef en 1855, il fut appelé, en 1861, à la chaire de géologie du Museum d'histoire naturelle, à Paris, et l'annee suivante, à la chaire de minéralogie de l'Ecnle des mines, dont il est devenu directeur au mois de juin 1872. Il a pris sa retraite au mois d'août 1884. Elu membre de l'Académie des sciences en 186t, M. Daubrée etait nomme inspecteur général des mines le !4 février i867. On a de ce savant :Carte géoloqr du département du Baa-Rhin. avec texte descriptif (1852) Observations sur le métamorphisme (1858); Recherches expérimentales sur le siriage ded rochers drl au phénomène erratique (même année) Recherches expérimentales sur les phénomène qui ont pu produire le métamorphisme (1860); la Chaleur intérieure du globe, son origine, ses effets (/866) Expériences synthétiques relatives aux météorites (1866) Clasaification adoptée pour la collection des roche3 du Muséum d'histoire naturelle de Paris (1867, broch. in-8°) Rapports sur les progrês de la géologie experimentale, dans la collection des Rapports officiels sur l'Exposition universelle de 1867 Etudes synthétiques degéologiecomp arée (1879), etc. M. Daubrée a publié en outre, sur les résultats de ses recherches dans les diverses branches de la géologie, au cours des missions qu'il a remplies à l'étrar ger, principalement en Hollande et en Suède, une foule de memoiresdans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, les Annales des Mines. etc. Decoré de plusieurs ordres etrangers, M. Daubrée, commandeur de la Légion d'honneur depuis a été promu grand croix le 11 juillet 1881. 11 est membre d'un grand nombre de sociétés savantes nationales et étrangères.

DAUDET, ERUBST, littérateur et publiciste français, né à Nîmes le 31 mai 1837, fit ses études dans son pays natal et vint à Paris en 1857. Il débuta dès lors dans la presse politique légitimiste et écrivit dans l'Union et le Spectateur (ancienne Assemblée nationale) il collabora ensuite à la Nation, au Nord, à l'International, à l'Univers illustré, à la Revue française, à la Nouvelle Revue de Paris, etc., ainsi qu'à divers journaux de province, en qualité de correspondant. Devenu, vers 1860, secretaire-rédacteur au service des procès-verbaux et du compte rendu du Corps législatif, il était, dans les dernières années de l'empire, secrétaire de la présidence dn Sénat. M. E. Daudet a publié Thérèse, roman (i859); les Journaux religieux et les journalistes ratholiquea, brochure (1860) la Trahison d'Emile Oll vier, broch. (1864) les Duperies de l'Amour, roman la Vénw de Gardes, avec M. Adolphe Pelot (t866), roman, transporté au théâtre et représente sur la scène de l'Ambigu ea 1875; le Crime de Jean Malory, Jean le Gueux, Marthe Varades, la Petite sœur, le Prince Pogoutsine, le Roman de Delphine, Jourdan coupe-tétea; Diplomatea et hommes d'Etat contemporains: le cardinal Consalvi, 1800-1824 (1867) la Succession Chavanet, roman (1868, vol.); le Missionnaire (1869); Fleur de peché (1872) un Mariage tragique (1873J; les Aventures de Raymond Rocheray (1875); Henriette, fragmenta du journal du marquis de Boiaguerny, député (1876); la Terreur blanche (même annee); Mon frère et moi, souvenirs de jeunes.se (1882); Mademoiselle Veatris (1884); Hiatoire de l'emigration: les Bourbons et la Ruasie pendantla Révolution française (/886), etc. Apres l'echec des tentatives de fusion entre les deux branches de la « Maison de France », tentatives auxquelles il avait participé dans la mesure de ses moyens (1873), M. E. Daudet fit paraître une brochure anonyme la Veri!é sur la fusion qui fit quelque bruit tant qu'on n'en connut point le véritable auteur, et qu'on ne se fit pas faute d imputer à une foule de personnages qui n'y étaient pour rien, ou pour fort peu de chose. On lui doit encore: la France et lea Bonapartes, lettre à M. Conti (1871) le Mniatere de M. de Martignac, sa vie politique et les dernières annees de la Restauration (1875), ouvrage auquel l'Academie française, sur le rapport de M. de Sacy, a, dans sa seanre du il mai 1876, décerné le prix Bordin, en partage avec le Corneille inconnu, de M. Levallois (ce prix a eté maintenu aux deux mêmes ouvrages, le 16 novembre 1876); le Procèa des ministres, broch. (1877). Au nombre des modifications de personnel amenées dans les branches les plus diverses de l'administration par t'avènement au pouvoir du mystère de combat dont M. le duc de Broglie fut le chef. il faut citer la nomination de M. Ernest Daudet comme rédacteur en chef du Journal officiel, en remplacement de M. Kaempfen (f vrier 1874). Le résultat des élections de février 1876 força naturellement M. Dau let à se retirer. Le i4r mai suivant, il prenait la rédaction en chef de l'Evlafette, sorte de Figaro du soir, cree par Villemessant. M. Daudet conserva cette position jusqu'au 5 juillet, époque à laquelle Villemessant jugeant l'entreprise mauva se, cedait le Journal, son titre et sa clientèle à M. Leonce Detroyat, propriétaire du Bon Sens. — M. Daudet est chevalier de la Légion d'honneur depuis i8ti8.

DAUDET, ALPHONE, littérateur français, né à Nimes le 13 mai 1840. Il est frère du précèdent, avec lequel il vint à Paris en 1857. Attaché au cabinet de M. de Mornv, président du Corps législatif, depuis 1861, il perdit cette position à la mort de celui-ci (mars 1865) et se consacra entièrement à la littérature. Il avait débuté par des poésies qui avaient eu un succès mérité: les Amoureuses (1858J et la Double conversion (186fJ, sans parler des vers insérés dans diverses publirations p riodiques, notamment le Monde illuçtré. En 1862, il fanisait représenter au Théâtre Français la Dernière Idole, écrite en collaboration avec M. Ernest Lépine. En 1863, il débattait dans le roman par le Roman du petit Chaperon rouge, et revenait en 1865 au Théâtre Français, avec une nouvelle petite pièce due à la même collaboration que la première: l'Œilillet 6lanc. M. A. Daudet a donné depuis lors au théâtre: les Absents, musique de M. Poise, à l'Opéra-Comique (1865); le frère ainê, comédie, avec M. Lépine (Manuel), au Vaudeville même théâtre (1872), reprise à l'Odéon en 1886, avec un certain anccèa Lise Tavernier, à l'Ambigu (1872); Fromont jeune et Risler aîné, drame tiré de son roman, par M. A. Belot, au Vaudeville (1876); le Char, opéra comique, avec M. P. Arène, à l'Opéra-Comique (1878); les Rois en exil, source identique, avec M. P- Delair, au Vaudeville Sapho. ibid., avec M. A. Belot, au Gvmnase (1885). Il a collaboré à un assez grand nombre de journaux, notamment au Figaro où ses chroniques rimees, signées « Jean Froissart » et ses « Lettres de mon moulin » ont eu un véritable succès il est devenu l'un des collaborateurs littéraires habituels du Moniteur universel, où ont paru beaucoup de ses romans et nouvelles publies depuis en volume écrivit au Journal olfictel, sous la direction de son frère et depuis, à l'Evénement, etc. Nous citerons parmi ses ouvrages ou recueils d'articles publiés à part: le Petit chose, Tartarin de Tarascon, Robert Helmont, Lettres de mon moulin, Lettres d un absent, Contes du lundi tes Femmes d'artieteg et, plus récemment Jack, histoire d'un ouvrier (1873, 2 vol.); Fromont jeune et Risler aîné (1874), uvrage auquel l'Académie française a décerné le prix Jouy, en juin 1875 le Nabab (1879); les Rois en exil (l880J; l'Evangéliste (1889); Sapho (f884J; Tartar n sur les Alpes (1886). Le bruit ayant courut de sa cand dature à l'Académie aux élections de décembre i884, il adressa aux journaux une lettre dans laquelle il dit: a Je ne me présente pas, je ne me suis jamais présenté, je ne me présenterai jamais. » Dont acte. M. Alphonse Daudet est chevalier de la Légion d'honneur. DAUMAS, AUGUSTIN HONORÉ. homme politique français, ne à Toulon le 25 mai 1826. Il exerçait la profession d'ouvrier mécanicien, lorsque, impliqué dans le « complot de Lvon » (1851), il fut condamné à dix ans de détention qu'il subit à Belle-Isle-en-Mer et au Mont Saint-Michel, Nommé par le gouvernement de la Défense nationale sous-préfet provisoire de Toulon, le 6 septembre 1870, il donnait sa démission, qui ne fut pas acceptée, huit jours après. Aux élections compl mentaires du 2 a juillef 1871, M. Daumas fut élu représentant du Var à l'Assemblée nationale par près de 30,000 voix, et vint sieger à l'extrême gauche. Il y prit plusieurs fois la parole, notamment dans la discussion de la loi sur les Conseils généraux et pour protester contre le prin ipe de la gratuité des fonctions II s'abstint lors du vote des lois constitutionnelles. Porté candidat dans la première circonsoripti n .de Toulon, aux élections du 20 février 1876, M. Daumas fut élu an premier tour, bien qu'il eût contre lui trois adversaires de nuances diverses, lesquels eurent de la peine à réunir 1,800 voix à eux trois, tandis que le candid nt républicain en obtenait 6,500. Reelu le 16 octobre 1877 et le 21 août 1881, il fut porté en octobre 1885 sur la liste radicale et fut élu, le 18, députe du Var. Il a repris sa place à l'extrême gauche et a vote l'expulsion totale des princes.

DAUPHIN, ALBERT, homme politique français, sénateur, ne à Amiens le 26 août 1827. Reçu licencie en droit. il s'inscrivit au ban evu de sa ville natale et devint bâtonnier de son ordre. Il était maire d'Amiens lorsqu'eclata la guerre de 1870 et fut mantenu dans ses fonctions par le gouvernement de la Défense nationale. Pendant la durée de l'occupation allemande, M. Dauphin montra autant de tact que d'infatigable devouement et rendit à ses concitoyens et aux habitants du pays environnant les services les plus précieux dans d'aussi tristes rirronstances il refusa du reste la candidature à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, pour ne point abandoi ner son poste de maire. Chargé de la direction de la préfecture, l titre provisoire, le 7 mars, il fi t nommé pr et de la Somme te 18, et se retira en juillet. Le 9 janvier 1872, il fut élu contre son gré representant de la Somme à l'Assemblée, en remplacement du general Faidherbe, qui avait donné sa démission parce qu'il il jugeait que l'Assemblée outrepassait ses droits en siegeint apnes le vote du traite de paix. M. Dauphin, qui était du même avis, refusa de siéger et fut remplce. 11 donnait sa démission de maire d'A. miens la lendemain du 24 mai, en manière de protestation. M. Dauphin n'était pourtant pas un radical, tant s'en faut ce n'est pas même comme républicain, mais comme constitutionnel, qu'il se présenta aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, dans son département. Il fut élu à une faible m jorité, et prit ptace au centra gauche. Il est président du Conseil général de la Somme. Au renouvellement partiel du 8 janvier 1882, il a etereelu sénateur de la Somme en tète de la liste républicaiue, et a voté l'expulsion des princes. M. Dauphin a rempli les foncltions de procureur général près la Cour d'appel de Paris, de t879 à 1882. Chevalier de la Lésion d honn ur depuis 1871, il a été promu officier le fi juillet 1881. et nommé officier de l'instruction publique le 15 juillet 1886.

DAUPHINOT, Jean SIMON, industriel et homme poli-

tique français, sénateur, né à Reims le 24 janvier 1821. L'un des grands manufacturiers de la contrée, M. Dauphinot a été élu juge au tribunal de commerce en 1852, et président de ce tribunal en 1864 vire-president de la chambre de commerce de Reims en 1868, il en devenait président en 1872. Conseiller municipal depuis 1860, il était nommé maire de Reims en 1868 et élu membre du Conseil général en 1869. L'attitude de M. Dauphinot comme maire de Reims pendant la douloureuse époque de l'occupation allemande, qui ne dura pas moins de sept mois, lui mérita la reconnaissance de ses concitoyens, et il fut élu, le 8 février 1871. représentant de la Marne à l'Assemblée nationale, où il vint siéger au centre gauche, dont il devint un des vice-president. H donna alors sa démission de maire de Reims. M. Dauphinot a toujours voté avec la fraction sincerement républicaine du groupe parlementaire dont il faisait partie dans fAssemblee précédente. Porte sur la liste républicaine, aux élections sénatoriales du 30 jinyier 1876, il fut le seul élu de cette liste. Il s'est fait inscrire au centre gauche du Sénat, et a été élu questeur de cette assemblee parlementaire. Il a été réélu, au renouvellement partiel du 5 janvier 1879, et a voté contre l'expulsion des prince. M. Dauphinot a eté membre du jury de l'Exposition internationale de Vienne, de 1873, pour le 5- groupe (Industrie des matières textiles, etc.). Il est officier d'Académie, et officier de la Légion d'honneur depuis le 20 octobre 1878.

DAUTRESME, AUGUSTE LUCIEN, homme politique français, ingénieur, compositeur, né à Elbeuf le 21 mai 1826. Elève de l'Ecole polytechnique, M. L. Dautresme abandonna la carrière d'ingénieur qu'il avait d'abord embrassée, étudia la musique et se livra avec ardeur à la composition. Il a donne à l'ancien Théâtre Lyrique deux petit* ouvrages qui ne manquent pas de valeur: Cardillac et Sous les charmilles. Conseiller général de la Seine-Inférieure, il a été élu, le 20 février 1876, député de la 2 circonscription de Rouen et siégea au centre gauche. Il a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 par le même collège et le 4 octobre sur la liste des républicains « progressistes député do la Seine-Inferieure. Le 9 novembre suivant, M. Dautresme remplaçait au ministère du commerce M. Pierre Legrand, démissionnaire; il résignait ses fonctions le 29 décembre, avec tous ses collègues du cabinet Brisson. M. Dautresme a voté l'expulsion des princes. DAVIDSON THOMAS, naturaliste écossais, vice-président de la société paleontologique de Londres, membre de la Société royale, de la Société géologique, de la Société linneenne, etc., est né à Edimbourg le 17 mai 1817. Il fit presque entièrement son éducation en Italie et à Paris, où il fréquenta même pendant plusieurs années l'atelier de Paul Delaroche, tout en suivant assidûment les cours de la faculté des sciences. Ses études scientifiques se portèrent principalement vers la géologie et la paléontologie, et il les dirigea d'une mai iere spéciale dans le sens de l'éclaircissem*nt des caractère, classification, histoire, distribution géographique et geologique des brachiopodes récents et fossiles. Son grand ouvrage sur les British Fossil Braclaiapoda (5 vol. in-4°, 230 gravures), est considéré comme une des plus importuantes et des plus complètes monographies scientifiques jusqu'ici publiées. Il a également publié un grand nombre d'articles ou de mémoires sur des sujets scientifiques variés. Secretaire honoraire de la Société geologique, en 1858, il recevait du conseil de cette société, en 1865, la médaille d'or de Wollaston, et en 1868, des mains de sir R. Murchison, l'un des pères incontestes de la géologie britannique, la médaille dite silurienne, en reconnaissance de son ouvrage intitulé: illustrations and history of the Silurian Life. La Société royale lui decernait à son tour, en 1870, sa grande médaille d'or et la Société paléontologique recompensait également ses intéressants travaux 1 année suivante. M. Thomas Davidson a pris la part la plus grande à l'organisition du nouveau Muséum de Brighton, et est président du comite directeur de ce musée depuis sa fondation. Il a, en outre, deux fois rempli les fonctions de vice-président de section aux réunions de l'Association britannique pour l'avancement des sciences, et fait partie du comité general. Il a été charge de la description des brachiopodes apportes par le Challenger, de sa mémorable exploration des fonds marins.

DAVIS JEFFERSON, homme d'Etat nmérirain, ex-président de la Confédération des Etats du Sud, pendant la guerre de Secession, est né dans le Keaturlcy le 3 juin 1808. Il était encore enfant quand sa famille émigra dans I'Ftat de Mississipi. Après avoir commencé ses études au Transylvania Collège (Kentueky) ou il resta jusqu'en 1824, il entra à l'Academie militaire de West Point, d'où il sortit, comme second lieutenant, en 1828. La première période de sa carrière militaire ne dura pas moins de sept années, pendant lesquelles il servit avec distinction contre diverses tribus indiennes hostiles. Devenu premier lieutenant, il quitta.le service militaire et retourna au Mississipi, où, avant épousé la fille du général Taylor, qui fut ensuite président des Etats-Unis, il devint planteur de coton, occupation dans laquelle il resta confiné jusqu'en 1843. A cette époque,il prit partàla politique militante dans les rangs des démocrates, et s'employa efficacement en faveur de l'ele tion de Polk à la présidence des Etats-Unis. Mu membre du Congrès en 1845, il prit une part brillante aux débats relatifs au « tarif », à la question de l'Orégon, aux affaires militaires, aux préparatifs de l'expedition mexicaine, etc. Cette dernière résolue. M. Jefterson Davis fut élu colonel des voltaires du Mississipi, et alors, resignant son siège au Congrès, il alla rejoindre, sur le Rio-Grande, l'armée du général Taylor. Il assista au siège et à la prise de Monterey, et fut un des commissaires désignés pour traiter de la capitulation de cette place (septembre 1846) il se distingua de nouveau à la bataille de Buena-Vista (février 1847). A son retour, le président

Polk lui offrit le grade de général de brtgade de lvolontaires mais il refusa, sous prétexte que le pouvoir exécutif n'avait aucun droit à nommer les officiers de volontaires, ce droit appartenant, d'après la constitution, exclusivement aux Etats. En 1847. il fut élu sénateur du Mississipi, devint, en 1850, président du Comité des affaires militaires, et se distingua par son zèle dans la défense des droits particuliers de chaque Etat rie l'Union et de la légitimité de l'esclavage. En 185t, il se démit de son siège au Sénat et s'occupa activement à faire triompher la candidature de Franklin Pierce à la presi- dence des Etats-Unis. Celui-ci, ayant été élu, confia ai M. Jefferson Davis le portefeuille de la guerre. Il introduisit, dans son département et dans l'administration militaire en général, des réformes importantes, et se retira du ministère à l'accession de M. Buchanan à la présidence suprême. II fut réélu au Sénat, mais à l'élection de Lincoln, il se retira, rappelé par le Mississipi, qui venait de prononcer sa séparation de l'Union. Le Congrès des Etats conféderés, réuni à Montgomery le 4 février 1861, l'eiut président provisoire de la Confedération, en quelle qualité il fut installé le 22 février. L'année suivante, il était maintenu à la présidence des Etats confédérés pour six années consécutives, par des élections régulières.

Après la chute de Richmond, le prési lent Davis, qui se disposait il la fuite, fut arrêté à Irwinsville, dans la Georgie, le 10 mai 1865, et fut écroué à la forteresse Monroe, où il resta deux ans, atten tant qu'on lui fit son procès. On le mit enfin en liberté provisoire sous caution, dans l'été de J867. Il fut ensuite compris dans l'amnistie genérale du 25 décembre 1868. M. Jefferson Davis fit alors un voyage en Europe et, à son retour, prit sa résidence à Memphis, d.ins la Tennessee. Il publie en 1881 The Rise and Fall of the Confederate Government (2 vol.).

DAVIS, HRNRY WILLIAM BAKKS, peintre et sculpteur anglais, ne à Finchley le 26 août 1833; fit ses etudes dans sa ville natale et vint ensuite à Londres; il y suivit les cours de l'Académie rovale des Arts où, en 1854, il obtint deux médailles d'argent: l'une pour la perspective et l'autre pour le modèle vivant. Il a expose à l'Académie: Rough Pasturage (1861); The etrayed Rerd (Le Troupeau égare, 1865); Spring Plou- ghing (Labour de printemps, 1866); Dewy Eee (Rosée du soir, 1870); Moonrise (Lever de lune, 1871); The Prætorium, ai Neufchatel (1871); A Panic (1872); A Summer, afternoon (Une après-midi d'été, 1873). etc., etc. Il a également exposé, en 1872, à l'Académie royale, un Taureau trottant (Trotting Bull), bronze, lequel reparut à l'Exposition de Vienne en 1873, et y obtint une des médailles décernées à la sculpture. Il a exposé depuis: Chemin bordé de haies, en France; la Fin du jour; En Picardie (1874); une Matinée de printemps Jument et poulain, en Picardie (1876), Contentement, Après le soleil couché (f877J; l'Approche de la nuit, Lumière matinale (1878); le Forage de la côte francaise, une Nuit d'eté, les Vagabonds, un Troupeau en Picardie, Nuage et rayon de soleil (1879); Affection de famille, le Retour au parquage (f880); Mère et fils, Midi, l'Etoile du soir (1881); Dana le Rossehire, Vaques de mer et vagues de terre, Pluie de juin (/882); le Rassemblement du troupeau Ben Eay, A Kintochewe (1883), etc. M. Henry B. Davis a été élu associé de l'Académie royale des Arts en 1873 et membre titulaire le 18 juin 1877.

DAWKINS, WILLIAM BOYD, géologue anglais, né au presbytere de Buttington, à Welshpool, d-ins le comte do Mohtgomery le 26 décembre 1838; il commença ses études à l'ecole de Rossall et alla les terminer à l'université d'Oxford. Devenu préparateur de géologie en 1862 ot,geologue prinripal en 1867, il a ete nomme curateur du Muséum de Manchester en 1369, professeur de geologie au collège Owen de la même ville en 1870, et président de la Société géolog que en 1874. M. le professeur Dawkins est auteur d'un grand nombre de memoires ou d'etudes insér's dans les publications spéciales de la Société royale et des Sociétés géologique, palaeontologique et anthropologique, principalement sur les mammifères fossiles. On ni doit encore: Cave-Hunting: Recearches on the Evidences of caves respectinq the early inhabitants of Europe (Recherches sur l'evidence de 1 usage des cavernes par les premiers habitants de l'Europe, 1874), et Early man in Britain, and his place in the lertiary période (1880). En 1875, il fit un voyage au tour du monde par l'Australie et la Nouvelle-Z lande et, en passant en Amérique, fit une série de lectures à l'Institut Lowell, à Boston. En 1882, il fut nommé membre du comité scientifique du tunnel de la Manche (dont l'entreprise ne tarda guère à être abandonnée grâce aux intelligentes suggestions du général Wolseley et de quelques autres culottes de peau britanniques) et chargé des études géologiques nécessaires sur les côtes d'Angleterre et de Franre. Président de la section anthropologique de l'Association britannique pour l'avancement des sciences, en 1882, M. W. B. Davis fut élu la même année. fellow du collège de Jésus, à l'université d'Oxford. DAWSON, JOHN WILLIAM, savant paléontologiste canadien, ne à Picton, dans la Nouvelle-Ecosse, en 1820. Il alla faire ses études à l'université d'Edimbourg, et apres son retour nu Canada, se consacra à l'étude de l'histoire naturelle et de la géologie de la Nouvelle-Erosse et du Nouveau-Brunswick. Il a publie le résultat de ces études dans son Acadian Geoloqy (3 édit. t886). Collaborateur, depuis 1843, des Proceedings de la Société geolugique de Londres, ainsi que de plusieurs publications scientifiques de la métropole et de la colonie, il a en outre publie un certain nombre de monographies estimées sur des sujets d'histoire naturelle et de géologie. On cite tout specialement ses deux volumes, illustres de dessins dus au crayon de sa fille, sur la Devonian and Carboniferous F'lora of Eastern North America, ouvrage considère comme le plus important qui ait ete encore publié sur ce

sujet. Citons enfin Archaia, or Studies on the Cosmogony and Naiural History of the Hebrew Scrintures (1859) et The Story of the Earth and Man (l'Histoire de la terre et de l'homme, 1872), ouvrage dans lequel il combat la théotie darwinienne de l'origine des espèces: The Datan of Life, description des debris fossiles les plus anciens et de leurs rapports avec la période géologique et le développement du règne animal The Origine of the World (l'Origine du monde) (1877) Fossit Men and theirmodern representatives ( les Hommes fossiles et leurs représentants modernes, 1878) The Change o/ Life in the qeologica time, esquisse de l'origine et de la succession sur le globe des plantes et des animaux (1880), etc. M. John W. Dawson est membre d'un grand nombre de sociétés savantes américaines et européennes il est inspesteur de l'Education publique pour la NouvelleEcosse depuis 1850; nommé principal de l'université Mac Gill, de Montréal, en 1855, il en est devenu depuis vice-chancelier. On doit à ce savant la découverte de l'eozoon canadense, la plus anrienne forme connue de la vie animale. Il a été décoré de l'ordre de Saint-Michel et Saint-George en 1881, et nommé la même annee par le gouverneur géneral marquis de Lorne, président de la Société royale du Canada.

DEANDREIS, ELISÉE LÉON, homme politique français, ne à Montpellier le 21 juin 1838. Vice-président du camp do Montpellier, pendant la dernière guerre, il a fait partie du Conseil municipal de sa ville natale de 1871 à 1879. Il est banquier et membre de la chambre de commerce de Montpellier. Porté sur la liste republicaine, il a eté elu députe de l'Hérault le 4 octobre 1885. Il a pris place à la gauche radicale et a voté l'expulsion totale des princes. M. D andréis a été l'un des fondateurs, en f86q, de la Liberté de l'Hérault, journal d'opp sition democratique de Montpellier

DEBANS, JEAN-BAPTISTE CAMILLE littérateur et journaliste français, né à Cauderan (Gironde) le 10 mai 1834, a fait son éducation au lycée de Bordeaux, puis son droit à Toulouse. Destiné par sa famille au notiriat, il fut d'abord clerc de notaire, puis occupa un emploi chez un banquier. C'est en quittant ce dernier qu'il fonda à Bordeaux le journal le Bonhomme qui eut un certain retentssem*nt et, à diverses reprises, un vif succès. Venu à Paris en 1 59, il débuta presque aussitôt au Figaro bi-hebdomadaire puis il écrivit dans diverses feuilles, revint au Figaro, le quitta, et publia un roman de longue haleine: Octave Kellner, au Temps. Il avait donne au public en 1862 un petit volume: Sousclef, souvenir de quelques semaines passées sous les verrous pour avoir été mêlé à un duel malhaureux; il eut plus tard, à Bordeaux, un autre duel. M. Debans a publié dans Paria Magasine et dans d'autres feuilles des nouvelles assez alertes, dont l'une l'Homme aux deux âmes, est tres originale. Il a donné, aussi sans nom d'auteur, un volume intitulé: Discours contre le Spiritisme; puis un autre ouvrage, sous ce titre: les Drames à toute vapeur, recueil de nouvelles très deamatiques et très mnmementées. Entré au Petit Moniteur comme secrétaire de la redaction, il est resté huit ans dans la maison Dalloz et y a occupé diverses fonctions. Pendant la guerre, il fit le Moniteur universel et le Petit Moniteur à Tours et à Bordeaux. Ces travaux excessifs altérèrent sa sante et il é adonna definitivement au roman. Il a publie Mademoiselle La Vertu, le Capitaine Marche-ou-Crève, Go ahead, l'Aiquilleur; la Cabauetts (1884); les Malheurs de John Bull (l885J, etc. DEBERLY, ALBERT, homme politique français, né à Amiens le 31 mai 1844. Reçu avocat, M. Deberly s'inscrivit au barreau de sa ville natale. Il prit part à la défense de Paris comme lieutenant des mobiles de la Somme, et alla reprendre sa plaee au barreau d'Amiens après la guerre. Candidat malheureux aux élections pour le Conseil municipal d'Amiens et pour le Conseil général de la Somme, M. Deberly n ete elu députe de ce departement, le dernier de la liste monarchique, au scrutin de ballottage du 18 octobre 1885. Il siège à droite. DE BASSINI, ACHILLE BASSI (dit), chanteur italien, fils d'un ancien soldat de Napoleon, est né à Milan en 1820. II fit ses études classiques dans sa ville natale et étudiait la philosophie au lycee Sant' Alessandro, en même temps qu'il cultivait la musique avec une ardeur qui ne devait bientôt plus laisser de place à d'autres soucis intellectuels. Il s y consacra bientôt tout entier. Ses succès au th âtre l'ont fait surnommer par ses compatriotes, bons juges en pareille matière, il secondo Bonconi. Il s'est fait entendre sur les principales scènes de l'Italie, à Sunt-Pétersbourg et à Paris, où nous l'avons encore entendu en 1874, notamment dans un concert donne par M. Lopez, ténor et compositeur espagnol de beaucoup de talent. La belle voix de baryton de M. de Bassini n'aiait rien perdu de aun timbre magnifique, et le chanteur lui-même rien des qualites d'artiste et d'homme du monde qui ont tant aide à sa grande renommee.

DEBRAY, JULES HENRI, chimiste français, né le 26 juillet 1827, fit ses études à Paris et fut admis à l'Ecole normale supérieure en 1847. Reçu agregé en 1850 et docteur ès sciences en 1855, il devint successivement professeur au lycee Charlemagne, préparateur de chimie, puis maitre des conférences à l'Ë ole normale, examinateur d'admission à l'Ecole polytechnique, essauveur à la Monnaie, enfin professeur de chimie à la faculté des sciences de Paris et membre du Conseil supérieur de l'instruction publique. Il est entre à l'Acade- mie des sciences en 1877, en remplacement de Balard. M. le D*' Debray est officier de la Légion d'honneur. On lui doit: Du glucium et de ses composé.s, thèse de doftorjt (1855); Métallurgie du platine et des métaux qui l'accompagnent (1864); Cours élémentaire de chimie (1871-76. 2 vol., 3 éd.); outre de nombreux mémoires,

DE AMICIS, Voy. Amicis (de)

la plupart en collaboration avec H. Sainte-Claire Deville, sur l'osmium, l'iridium et d'autres corps simples encore peu connus. C'est aussi à cette co laboration qn'est dd le mètre étalon adopté par la Commission internationale.

DECAUX, GEORGES, éditeur et journaliste française né en Après s'être occupé principalement de travaux bibliographiques, M. Decaux fonda en 1870, avee M. F. Polo, directeur du journal l'Eclipse, une librairie populaire qui prit rapidement de l'importance. A la mort de son associé, en f874, M. Decaux devint seul proprie. taire de la m tison d'édition, qui prit le nom de Libraire illustrée qu'elle a conservé depuis.

Aussi bien par ses publications personnelles que par celles dont il a suggéré l'idée, soit à des éditeurs, ses confrères, soit à des littérateurs, M. Decaux a eu une influence marquée sur le mouvement de la librairie contemporaine. Certaines de ses créations, telles que le Musée universel (1872) et le Journal des VoyaqeS(1877), ont suscité des imitations nombreuses, qui ont, en qu 1que sorte, renouvelé la forme du journalisme hebdomadaire illustre. M. Decaux a fonde un nombre consi lerable de journaux, qui en font l'émule de Girardin, de Villemessant et de Millaud. C'est ainsi qu'il a publie, en 1869. le Petit Journal comique; on 1870, la Semaine illustrce, le Ballon-poste; en 1872, le Musée universel; en 1873, le Magasin illustré, le Monde pittoresque; en 1875, Sur terre et sur mer, la Science illustrée; en 1876, les Beauxarts illustrés, la Revue de la musique; en 1877, le Journal des Voyages; en 1878, l'Expogition de Paris; en C879, le Maqasin de lecture, le Journal pour toua, le P ère Gérard, La Récréation; en i880, la Caricature; en 1881, le M(tqasin littéraire; en 1882, la Vie élegante; en 1884. la Mode, l'Actualité, journal quotidien.

Comme éditeur, M. Decaux, si on laisse de rbté une grande quantité d'ouvrages d'actualité, de brochures politiques, d'almwarhs et de livraisons illustrees sans grande importante, a puhlie l'Histoire de la Revolation de 1870-7I, de M. Jutes Chretie; l'Homme quirit et les Travailleurs de la mer, de Victor Hugo, remarquablement illustrés par Vierge; le Vingtième siecle, et tous les autres amusants volumes de M. A. Rtibida; la Hollande et la Flandre à vold'oieeau, debeaux livres de M. Henry Ilavard, illustres par M. Maxime Lalanne; l'Art et l'Incustriede tous les peuples à l'Exposition de 1878; le superbe Rabelais illustré par M. Rubida le Drapeau, de Claretie, illustré par A. de Neuville et Morin; les Nouvelles conquêtes de la Science, de M. Louis Figuier; le Nouveau Dlctionnaire encyclopédique, de M. Jules Trouaset. Enfin M. Decaux a mis en lumière de jeunes hommes de talent tels que MM. Jean Richepin, Louis Boussenard et Louis Morin, etc.

DECAZES (duc), Louis CHARLIES ELIE AMANIEU, duc DECAZES en Frmce, et due de CLUCKSRERG en Danemark, homme d'Etat français, né le 9 mai i819. Fils de l'ancien m nistre de la Restauration, mort en 1860, il entra dans la carrière diplomatique de bonne heure; fut d'abord secrétaire d'ambassade à Londres, puis envoyé extranrdinaire et ministre plénipotentiaire prèa les cours d'Eqpaqne et de Portugal. Apres la revoiution de février 1818, M. Decazes, marquis Decazes alors, se retira avec son père de la vie publique. Il s'occupa d'affaires industrielles, devint membre du Conseil général de la Gironde et tenta, 1er deux fois, en 1863 et 1869, de se faire élire députe au Corps législatif par les électeurs de la 5 circonscription de ce département, lesquels lui préférèrent, dans les deux cas, le candidat officiel, M. Chaix d'Est-Ange. Il fut élu, le 8 février 1871, le troisième sur quatorze, représentant à l'Assemblée nationale et prit place au centre droit. M. le duc Decazes a, dès lors, pris part à toutes les attaques qu'eut à subir, de la part des manar histes, le gouvernement de M. Thiers, et après le triomphe de ses amis, le !4 mai 1873, il fut nomme ambassadeur à Londres (Il septembre). Le 26 novembre suivant, il était appelé au ministère avec le portefeuille des affaires étrangères qu'il a conserve depuis dans tous les cabinets qui se sont succède et malgré la profonde modification de la politique gouvernementale qui dut forcement suivre les élections de 1876 il ne s'est retire que le 30 octobre 1877. Il est vrai que M. le duc Decazes, comme beaucoup de monarchistes instruits par l'experience. s'était, dans les derniers temps du gouvernement de combat, rapproché sensiblement de la République. Sans cette évolution opérée à propos, il était fort a craindre que M. le duc Decazes partageât l'infortune de M. Buffet, aux élections législatives de février-mars 1876. Porte à la fois à Villefranrhe (Aveyron) et dans le 8'arrondisqement à Paris, dans la première de ces deux rirconscriptions, il fut battu complétement dès le premier tour par le candidat républicain, M. Médal, ancien constituant de 1848; et à Paris, après avoir eu contre lui M. Raoul Duval fils, bonapartiste, M. Riant, légitimiste, et M. Vi t br Chaulfour, républicain, il fut élu au scrutin de ballottage du 5 mars, surtout grâce à la retraite de M. Victor Chauffour, qui fit reporter sur son nom la plus grande partie des voix nettement républicaines. M. le duc Decazes a profité de l'ouverture de la session d'avril 1876, pour attester son respect profond de la loi et, en particulier, des lois qui ont organisé le gouvernement, de la République et les pouvoirs de son illustre president ». On ne saurait y voir une bien grande passion républiraine, cela est vrai; mais non plus une hostilité systématique, et c'est quelque chose. Incertain toutefois d'un college électoral qui voulut bien l'accepter franchement, M. le duc Decazes se porta, aux élections du 14 octobre 1877, dans la 26 circonscription de Libourne et dans l'arrondissem*nt de Puget-Théniers. ll échoua a Libourne et à Puget-Théniers, son élection, à une f uble majorité, avait eu lieu dans des circonstan es telles, que la Chamhre crut devoir en prononcer l'annulation decombe 1878), après enquête. M. le duc Déçues parait avoir des lors renoncé à la vie politique. Haut liguitaire de la plupart des ordres étrangers, il est gland

offeler de la Légion d'honneur depuis 1876; il est, en outre, chambellan honoraire du roi de Danemark. DECOURCELLE, ADRIEN, auteur dramatique français, né à Amiens le 28 octobre a fait ses études à Paris, au lycée Charlemagne. Il débuta de très bonne heure à la scène par des vaudevilles et des petites comédies firt bien accueillis. Devenu gendre de M. Dennery, voué au drame sombre et inextricable, M. A. Derourcelle n'a toutefois jamais abandonné le vaudeville et la comédie de genre, où il excelle. — Il a écrit, seul ou en collaboration, un grand nombre de pièces, dont quelques-anes s nt restées populaires. Nous citerons une Soirée à la Bastille, t acte envers (1845): Don Guzman, ou la journée d'un séducteur, 5 actes en vers (1846): la Marinette, ou le Théâtre de la farce, 1 acte en vers s (1847), an Théâtre-Français; les Mémoires de Grammont, 1 acte, au Gymnase; le Roi de cœur, acte, au Vaudeville Un et un font un, avec M. Deslandes; les Portraits, les Douze travaux d'Hercule, un Vilain Monsieur, avec Th. Barrière (1848); la Petite Cousine, avec le même; Oscar XXVIII, Agénor le Dangereux, avec M. Labiche; le Bal du prisonnier, avec Guillard (1849); Diviser pour régner, et le Président de la Basoche, seul; un Mongieur qui suit les femmes, avec Th. Barrière; les Petit* moyens, avec M. Labi he, l'Echelle des femmes, avec M. Dennery; Jenny l'ouvrière, aver M. Jules Barbier (1850); les Dragons de la reine, seul; un Roi de la mode, Tambour bnttnnt, l'Enqeignement mutuel, Enqliah Exhibition, avec Th. Barriere; Pierrot, avec Lefranc (1851); une Vengeance. les Femmes de Gavarni, la Tête de Martin, avec Th. Barrière; la Perdrix rouge, avec Lambert Thibouqt (1852 un Ménage à trois, avec Anicet Bourgeois etles Orphelines de Valnaiqe, drame en 3 actes, tiré de Geneviève, de Lamartine (1853); le Chdteau des Tilleuls, avec Jaime; la Bête au bon Dieu, avec M. Deslandes et A. Rolland (1954); Monsieur mon fils, avee Th. Barrière; Je dîne chez ma mère, avec Lambert Thiboust; la Joie de la maison, avec Marc Fournier; le Fils de M. Godard, avec Anicet Bourgeois (1855); nn Tyran dontestique, avec Lambert Thiboust: Fais ce que dois, 3 actes en vrrs, au Français, avec M. H. de Lacretelle (1856 J'enlève ma femme, avec Anicet Bourgeois; les Petites ldchelés (1857); les Mariages d'aujourd'hui, avec Anicet Bourgeois; Ma Femme est troublée (1862); la Pupille d'un viveur; le Locataire du troisième, seul (1867); les Tribulations d'un témoin; un Jeune homme timide (1868J; Marcel, avec J. Sandeau, au Français Premier tapis (1876); les Débuts de Pluchette (1882), etc. — M. Adrien Decourcelle a publié, en outre, divers feuilletons dans la Patrie; et, dans le Figaro, de joveux cnnseils quotidiens, sous le titre de Formules du Dr Grégoire, lesquelles formules ont été réunies plus tard en volume sous ce même titre. On lui doit enfin un roman publié chez Dentu: un Homme d'argent.

DEFTÈS, PIERRE LOUIS, compositeur français, né à Toulouse le 24 juillet 1819. D'abord employé de commerce dans sa ville natale, il vint à Paris à vingt ans et se fit admettre, en 1839, au Conservatoire oùil fut élève de Berton, puis d'Halévy et obtint le grand prix de l'Institut en 1847. 11 passa trois années en Italie d'où il apportait une Messe solennelle, exécutee avec eurcèa à Paris en 1858, puis en Allemagne, et débuta à la scène en 1855, par l'Anneau d'argent, représenté à l'Opéra-Comique. 11 a donné depuis la G'le( des champs, 1 acte (1857), au même théâtre; Brakovano, opéra comique en 2 actes (1858), les Petit* violons du Roi 3 actes (1859). le Café du Roi, 1 acte (1861), au Théâtre Lvrique. Ce dernier ouvrage avait paru préalablement sur la petite scène du Kursaal d'Ems (même année), et fut repris en 1868, à 1 Opéra-Comique. A quoi nous devonq ajouter les Bourguignonnes, jouées à Ems en 1862 et à l'OperaComique l'année suivante: une Boite d surprises, au Kursaal d'Ems et aux Bouffes parisiens (1864): Passé minuit, Bouffes la Comédieen voyage, à Ems(1867); les Croqueuaea de pommes 5 act., aux Menus-Plaisirs (1868); Petit Bonhomme vit encore aux Bouffes (1868): Valse et menuet, 1 act., Athénée (1870), représenté en 1865 à Ems; le Trompette de Chamborom, op. corn., 2 act., au théâtre de Dieppe (1877); les Noces de Fernande, opéra comique en 3 actes, à l'Opera-Comique (t s7s), etc.

DEFFIS, AMAND, général et homme politique français, ne à Momères (Hautes-Pyrénées) le 6 fevrier 1827. Entré à Saint-Cyr en 1848. il quitta l'Ecole peu après et s'engagea dans un régiment d'inlanterie. où il obtint des 1852 l'epaulette de sous-lieutenant. Il prit part à la campagne de Crimee et fut promu lieutenant en janvier et capitaine en décembre 1855. 11 devint alors successivement chef de bataillon en 1868, lieutenant colonel le 2 octobre 1870, colonel le 16 septembre 1871 et genéral de brigade le 3 juin 1879. Appelé d'abord au commandement de la 4- brigade d'infanterie, ù Saint-Omer, il etait nommécommandant del'Ecole militaire de Saint-Cvr en 1881, membre du Comité consultatif de l'infanterie et enfin du Comité consultatif d'etat-major, M. le genéral Deffis s'est présente aux élections sénatoriales du 8 janvier 1892 dans les Hautes-Pyrénées, et a eté élu. Lors du vote de la loi d'expulsion des princes 22 juin 1886), il s'est abstenu. Chevalier de la Légion d honneur depuis 1865, le général Deffis a été promu officier en 1872 et commandeur le 5 juillet 1882; il est'grand officier de l'ordre de l'Etoile de Roumanie, etc.

DE GIOSA, NICOLA, compositeur italien, né à Bari le 5 mai 1820, est élève de l'Ecole napolitaine. Nous citerons parmi ses œuvres les plus connues la Casa deqli artiati, opéra bouffe, an théâtre Nuoio, de Na les; Elvina, opéra semi sérieux, au même thêàtre; IArrivo del aigiaor Zio, opéra bouffe, au théâtre Sutera, de Turin;Ascanio ilGioielliere, opéra semi sérieux, au théâtre d'Angennes, i Turin; le Due Guide, tragédie lyrique,

à la Pergola, de Florenre; Lo Zingaro, tragédie lyrique, au San Carlo, de Naples; Folco d'Arles tragédie lyrique, au même théâtre; Don Cecco, opéra bouffe, au théâtre Nuovo, de Naples; la Mndista, au même théâtre; Il Marito della vedova, à Naples et à Gènea Napoli di Carnevale, au théâtre Nuovo (f87-), etc. On doit en outre à ce musicien quelque tr is cents compositions diverses, symphonies, messes, morceaux détachés, albums de romances et chansons napolitaines, etc. DÉJARDIN, ERNEST, industriel et homme politique français, ne à Cambrai le 19 juin 1840. Il fit son droit et s'inscrivit au barreau de Paris, puis devint secrétaire de M. Cresson, lequel devait être préfet de police pendant le siège de Paris, tandis que M. Déjardin, après avoir participé à la mise en défense de Cambrai, revêtait la tunique galonnée de chef d'escadron de l'artillerie mobilisee du Nord Passé avec le même grande dans l'armee territoriale, M. Déjardin donna sa démission le jour où la Republique montra qu'elle était decidée à no pas laisser aux mains de ses ennemis, la plupart aussi bien préparés que M. Dejardin lui-même pour remplir le poste qui leur avait été confié, le commandement des régiments territoriaux. En 1876, M. Ernest Déjardin succédait à son père comme administrateur de la Société des mines d'Aniches; il est en outre président de la commission de vérification de la Compagnie des chemins de fer Paris-Lvon-Mediterranée. Aux élections du 4 octobre 1885, M. Déjardin fut porté sur la-liste monarchique, qui a triomphé entièrement dans le département du Nord. Il siège i1 droite.

DELABORDE (vicomte), HENRI, peintre et littérateur français, ne à Rennes le 2 mai 1811, fils du général de l'empire, comte Delaborde, est élève de Paul Delaroche. On rite, parmi ses principales toiles Agar dans le désert (/896); la Conversion de saint Auqustin (1837); li Mort de Monique (l83R); la Prise de Damiette (1841); Offrande d Hygie (1842); les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (1845); Dante d l'Averno (1847); la Passion du Christ (1848); les Confessions de saint Augustin (1853), etc. Il a publié Etudes sur lea Beaux-Arta en France et à l'étranger (1864, 2 vol.); Lettres et pensées d' Hippolyte Flandrin (1865); Mélanges sur l'Art contemporain (1866); Ingres, sa vie, ses travaux, sa doctrine (1870); le Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale (1875); la Gravure (1883), etc., et collaboré à la Gazette des Beaux-Arts, à la Revue des Deux-Mondes, à divers autres recueils périodiques et à l'Histoire des Peintres de foutea les écoles. Nommé conservateur-adjoint au cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale en 1855, puis conservateur en 1858. M. le vicomte Delaborde est aujourd'hui conservateur-honoraire de cet important établissem*nt; il a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1868, et est devenu secrétaire perpétuel de celte académie en 1874. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1860, il a été promu officier en 1870. M. le vicomte Delaborde est membre du Conseil supérieur do l'instruction publique, du Conseil supérieur des Beaux-Arts, etc. DELAFOSSE, Jules VICTOR, journaliste et homme politique français. né à Pontfarcy (Calvados) le 2 mars 1841. Il commença ses études au collège de Vire et vint les terminer à Paris, où il suivit les cours de la faculté des lettres et se fit recevoir licencié. Entré au Journal de Paris en 1870, il succéda à M. Weiss, après le 24 mai 1873, au Paris Journal. Vers la fin de 1876, il fondait, avec M. Albert Duruy, le journal bonapartiste la Nation, qui n'eut qu'une courte existence et fut cense fusionner avec l'Ordre. M. Jules Delafosse fonda alors à Caen l'Ami de l'Ordre. Il s'etait déjà présenté aux élections générales du 20 février 1876, dans l'arrondissem*nt de Vire, comme candidat conservateur. et avait érhoué; il y revenait le 14 octobre, comme candidat offiriel et nettement bonapartiste, quoiqu'ayant deb ité dans la presse orléaniste, et réussissait à se faire elire; mais la Cham bre, peu tendre pour les candidats officiels de l'étrange régime sous lequel nous vivions alors, annula l'election do Vire; M. Delafogse fut élu de nouveau, et réélu par le même collège le 21 août 1881. Il a même eté élu depute du Calvados, en tête do la liste monarchique triomphante. le 4 octobre 1885. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

DELAPLANCHE, EUGÈNE. sculpteur et peintre français, élève de Duret pour la sculpture et de Pelouze pour la peinture, est né à Belleville (Paris) le 28 février 1836. Il remporta le grand prix de Rome en 1864, sujet: Ulysae bandant l'arc que les prétendants u'ont pu ployer, après avoir remporté un second prix en 1858, avec un Achille saisissant ses armes, et débuta au Salon de 1861 par un buste de Jeune fille. Il a exposé depuis un Petit pàtre (1863); Enfant monté sur une tortue, plâtre (1866); le bronze de la précédente statue et divers ouvrages exécutés pondant son séjour à Rome (Exposition universelle, 1867); un Pecoraro, statue, plà tre (1868); le bronze de la précédente (1869); Eve anrès le peché, marbre (1870); le Message d'amour plâtre; Sainte-Agnes, marbre, pour l'eglise Saint-Éustache (1872); Education maternelle, groupe en plâtre (1873); Agar et Ismaél, marbre; Livie, buste, marbre; le Mes- sage d'amour, marbre; la Charpente et la Terrasse, fronton de l'avant-foyer, au nouvel Opéra (1874) l'Edu- cation maternelle, marbre; Esquisse d'un monument élevé à Mgr Affreingue à Notre-Dame de Bouloqne-surMer, plâtre (1875); la Vierge, Saint-Joseph, l'Enfant Jesus, statues, pierre, pour l'église Saint-Joseph Portrait de Mme Eugénie Doche, buste, marbre la Musique, statue en plâtre (1877); le marbre de la pré- mnternelle, Eve, le Message d'amour et quelques autres ouvrages déjà cites ont reparu à l'Exposilion universelle. Citons encore: l'Ensommeillëe, statue en plâtre (1883): l'Aurore, statue, marbre; la Sécurité, groupe en pierre, pour fescalier du préfet de la Seine, à l'Hôtel de ville

(1884); Circé plâtre et Portrait de M. Francois Conée, de l'Académie française, buste en marbre (1883); la Danse, statue en plâtre (1886), et un certain nombre dp bustes divers. M. Delaplanche a exposé en outre quelques paysages, notamment, au Salon de 1875 la Bièvre à Verrières-le-Buisson, et à celui de 1884 la Rnbette à Clairfnntaine. Il a obtenu des medaille. aux Salons de t866, 1868 et t870, la médaille d'honneur au Salon et une 1" médaille à l'F p ition, en 1878; chevalier de la Légion d'honneur dep ils 1876, il a été promu officier en 1886.

DELANNOY, LÉOPOLD EMILE EDMOND, acteur français, fils d'un offi ier supérieur du premier empire, est ne à Arras le 7 février 1817. Il commença à jouer la comédie sur des théâtres de province, à Elbeuf, La Rochelle, etr., entra au théâtre de Montmartre en 1840, et obtint un engagement à Lille en 1843. Après avoir parcouru la Belgique, et avoireté même quelque temps directeur du théâtre des Nouveautés, à Bruxelles, il débuta au Vaudeville en 1848. dans la Propriété c'est le vol, bouffonnerie de Clairville, et y obtint un succès complet. Il parut ensuite, sur la même scène, dans les petites pièces politico-bouffonnes qui eurent une si grande vogue à cette époque l'Exposition des produits de la République, la Foire aux idées, les Représentants en vacances, etc. Après un nouveau tour en Belgique, où il joua à l'occasion les premiers rôles, descendant aux troisièmes comiques le lendemain si besoin etait, il revint à Paris et entra au Palais-Royal en 1858. M. Delannoy est rentré au Vaudeville quelques années plus tard, et ne l'a guère quitté, si ce n'est momentanément, pendant près de vingt ans. Parmi les rôles, trop nombreux pour être tous mentionnés, qu'il a créés ou repris ;i ce théâtre, nous citerons: Chaboulard, de Passé minuit; Fromentel, des Ganaches; Marecat, de Nos intimeg; Péponnet, des Faux bonshommes; Blandinet, des Potit* oiveaux; français, du Choix d'un gendre; Samuel, de lOncle Sam; Lobligeois, du Cachemire X. B. T.; celui de Delobelle, dans la pièce de MM. Alphonse Daudet et Belot: Fromont jeitne et Risler aine; celui de Ribaudet, dans les Mariages riches, de M. Abraham Dreyfus (1876-77); celui de Le ouvreur, des Députés en robe de chambre (1879), repris en 1886 à la Renaissance, etc.

DE LA RAMÉE, LOUISA, Voy. La Ramée (de). DE LA RUE, WARREN, physicien et industriel anglais, ne dans l'ile de Guernesey le 18 janvier 1815. Il fit ses études au collègo Sainte-Barbe, à Paris et fut ensuite associé à la grande manufacture et vente en gros de papeterie connue sous la raison sociale Thomas De La Rue et Cis, dont il est aujourd'hui le chef, il appliqua à l'industrie de la papeterie une foule de perfectionnements puisés dans ses connaissances scientifiques, qui sont très étendues, employa des procedes nouveaux de fabrication, inventa des machines dont plusieurs ont été brevetées, notamment des machines à imprimer en couleur et ù plier les enveloppes de lettres. Il fut membre du jurv et rapporteur de la classe XXIX, à l'Fxposition de 1851 jure de la classe x, à l'Exposition de Paris, en 1855, président de la section B de la classe XXVIII, à l'Etposit on de Londres de 1862, membre du jury de l'Exposition d'électricité et du Congrès électrique international tenus à Paris sn 1881, et du Conseil consultatif de l'exposition analogue tenue à Londres l'année suivante.

M. De La Rue a inséré divers memoires scientifique dans les publications des sociétés savantes dont il est membre. II a en outre établi à Cranford (Middlesex), un ohaervateire, demantelé depuis, et dont les instruments ont été offerts, en 1873, à l'université d'Oxford. Mais où il s'est particulièrement distingué, c'est dans l'app ication de la photographie aux études astronomiques. Il s'embarqua pour l'Espagne en 1860, avec l' « Himalayan Expédition », et obtint une collection de photographies des plus intéressantes de l'éplipqe totale de sole 1 du 18 juillet. Il a publié, avec MM. Balfour Stewart et B. Loewv: Recherches sur la physique solaire, résultat des observations faites sous sa direction à l'observatoire de Kew. Il a pris également une grande purt aux preparatifs pour les observations photographiques du passage de Vénus, en 1874. M. Warren De La Rue donnait, le 30 janvier 1881, lecture à l'Institution rovale d'un mémoire sur le Phénomène de la decharge électrique, accompagnée d'expériences faites à l'ai le d'une batterie de 14,400 éléments; celle dont il se sert actuellement dans son laboratoire privé n'en compte pas moins de 15,000. M. W. De La Rue est membre de la Société royale de Londres; il a été élu, le 27 décembre 1880, correspondant de l'Académie des sciences (section de l'astronomie) et est correspondant ou associé d'un grand nombre d'autres sociétés savantes nationales et étrangères. Promu commandeur de la Légion d'honneur en 1881, M. Warren de h Rue est en outre dignitaire d'un grand nombre d'ordres étrangers.

DELASIAUVE, LOUIS JEAN FRANCOIS, médecin aliéniste français, né à Garennes (Eure) en 1804, fit ses études à Paris où il prit le grade de docteur en 1830, et alla pratiquer la médecine dans son p;iys. De retour à Paris en 1839, ayant delaissé la pratique pour les recherches scientifiques, il collabora à divers journaux speciaux la Revue médicale, les Annales médico-psychologiques, l'Expérience, etc. Il fit un cours à l'École pratique de la faculté de médecine et fut nommé, au concours, médecin de l'hôpital des aliezies de Bicétre. Il a pris sa retraite en 1879. On doit au docteur Delasiauve de nombreux mémoires sur l'aliénation mentale et les maladies qui s'y rapportent: un Examen des diverses critiques de la phrenologie (1844); Essai de classification des maladies mentalea, De 1 organisation médicale en France soue le triple rapport de la pratique, des égablissem*nts de bienfaisance et de l'enseignement (1845); Traité de l'épilepsee, histoire, traitement, médecine lêqale (1854); Des pceisdomnniea (1859). 11 rédige, depuis 1861, le Journal de médecine mentale.

publication censuelle. M. le docteur Delasianve est chevalier de la Légion d'honneur.

DELATTRE, PAUL EUGENE, homme politique français, avo at, ne à Rambnrelles (Somme) le 3 janvier 1830. 11 fit son droit et s'inscrivit au barreau de Paris en 1852. Tout en exerçant sa profession, il s'occupait beaucoup de politiqueetétait sur la tin del'empirefortrépandudansles réunions publiques, comptant au nombre des orateurs radicaux les plus écoutés. Il fut en conséquence nomme préfet de la Mayenne aussitôt après le 4 septembre. Remplacé à cette préfecture le 20 mars de l'année suivante, Il était élu par le quartier de la Villette au Conseil municipal de Paris, en 1874, et réélu aux deux renouvellements de 1877 et 1881. Aux élections génerales d'aoûtseptembre 1881, pour la Chambre des députés, M. Delattre fut élu au scrutin de ballottage dans la 1re circonscription de Saint-Denis, et prit place à l'extrême gauche. Il a été élu député de la Seine au scrutin du 18 octobre 1885. Il a voté l'expulsion totale des princes. M. Delattre a plaidé dans de nombreux procès politiques et do presse. A la Chambre, sauf quelques tnterpellations, il s'est occupé principalement des questions relatives aux chemins de fer. Il a publié: Tribulations des voyageurs et des expéditeurs en chemin de feR (1858); Canaur et chemins de /'er Devoirs du sulfrage universel (1863); la Justice dans les prochaines électiens (1864); les Etranpleurs de la Bourse: illégalité de l'escompte des vaieurs cotées (1866), etc.

DELAUNAY, LOUIS ARSÈNE, comédien français, né à Paris le 21 mars 1826. Entré au Conservatoire en 1843, il en sortit en 184ï, ayant obtenu un accessit de comédie, et débuta au mois d'octobre de la même année sur la scène de l'Odéon, où il tint avec succès, jusqu'en 1848, les emplois de jeune premier rôle. Il débuta au Théâtre-Français en avril 1848, dans le rôle de Dorante, du Menteur. M. Delaunay qui, dès lors, se distinguait par une grande pureté de diction, beaucoup de naturel, une grâce elégante et de la chaleur, fut toutefois accueilli par la critique, sur notre première s ène dramatique, avec une faveur mndérée mais cette qnasihostilite disparut bientôt pour faire place à la sympathie la plus franche et d'ailleurs la plus m-ritée. En M. Delaunay était 'lu sociétaire de la Comédie Française, dont il est aujourd'hui, avec M. Got, admis à la même époque, le doyen, M. Delaunay a rempli, avec le plus franc succès, beaucoup de rôles importants du répertoire classique et du répertoire moderne, et fait un assez grand nombre de brillantes créations. Nous citerons: le rùle de Dorante, du Menteur; ceux de cl*tandre, des Femmes savantes d'Horace, de l'Ecole des /'emmes; de don Juan, dans la comédie de Molière de Télémaque, d'Ulysse; de Hernani, dans le drame de Victor Hugo; de Valentin, dans Il ne fautjurer de rien; de Fortunio, du Chandelier de Perdican, dans On ne badine pas avec l'amour du duc de Richelieu, dans M1 de BelleIsle d'Albert, de Péril en la demeure; d'Olivier de Jalin, du Demi-Monde; du vicomte, du Lion amoureux; de Gaston de Presle, du Gendre de M. Poirier; de Pierre Champlion, do Lions et renards; de Paul de Vineuil, de la Cigale chef les fourmis de H. de Savigny, dans le Sphynx; et, pour abréger, dans les Effron- tés, le Fils de Giboyer, Maître Guérin, Paul Forestier, le Fils, Jean Baudry, les Faux ménaqes, etc. M. Delaunay est professeur de déclaration dramatique au Conservatoire. 11 est chevalier de la Légion d'honneur, ayant été décoré en mai 1883, non comme professeur, mais comme artiste, ce qoi est le premier exemple d'une semblable récompense donn e à un comédien.Il a pris sa retraite de sociétaire de la Comédie française (liquidée à 8,000 fr.), en 1886.

DELAUNAY Jules ELIE. peintre français, élève de J. Sotta, H. Flandrin et L. Lamothe, est ne à Nantes le !2 juin 1828. Après avoir obtenu un second prix de Rome en 1853, avec Jesus chassant les marchands du temple, il remporta le premier en 1856, avec le Retour du jeune Tobie. Il avait débuté au Salon de 1853. Nous citerons de cet artiste: les Paludier8 de Guérande (1953); la Leçon de flutte (1859) le Serment de Brutus, Mort de la nymphe Hespérie (1863) la Communion des apotres (1865); la Peste d Rome, le Secret de l'Amour (1869); le Calvaire, la Mort de Nessus (1870); Diane (1871); Ixion précipité dans les Enfers les Quatre grands prophètes: Isare, Jérémie, Eaéchiel, Daniel, dans le transept de l'eclise Saint-Francois-Xavier douze Figurespersonnifiant les Ministères, au Conseil d'Etat (1876) David triomphant, portrait de M. Legouvé lisant, d'autres portraits et la Peste à Rome, à l'Exposition univer. selle (1878) Portrait de M. H. Meilhac (1886), ot une quantité innombrable d'autres portraits, générale- ment anonymes, ainsi que des peintures murales dans divers monuments publics, outre celles déjà citées. M. Elie Delaunay a obtenu une 3° médaille en 1859, une 2° en 1863, une médaille en 1865, une 2° médaille en 1867 et une 1re en 1878. Chevalier de la Légion d'honneur en 1867, il a été promu officier en 1878. Enfin, il a été élu membre de l'Académie des BeauxArts en 1879.

DFLDEVEZ EDOUARD MAARIE ERNEST, violoniste, compositeur et chef d'orchestre français, né à Paris le 31 mai 1817. Entré au Conservatoire en mars 1825, il y fut élève d'Haheneck pour le violon, d'Halévy pour le contrepoint et la fugue, et de Berton pour la composi- tion idéale; il remporta dès 1829 un second prix de solfège, et le premier prix en 1831 la même année, il obtenait un second prix de violon, et le premier deux ans plus tard; en 1837, un second prix de contrepoint et fugue, et en 1838, le premier prix de cetle classe. Enfin il obtenait, cette même ann·e, le second prix au concours de l'Institut, avec sa cantate Loyse de Montfort. Il quitta alors le Conservatoire et se produisit comme virtuose dans les concerts, tout en se livrant avec ardeur à la composition. Devenu premier violon, puis, en 1859,

second chef d'orchestre à l'Opéra, M. Deldevez prit sa retraite en cette dernière qualite mais il rentra à l'Opéra comme premier chef d'orchestre après la mort de Georges Hainl (juin 1873) et devint à la même époque chef d'orchestre de la Société des concerts du Conse vatoire. Il a été en outre professeur de la classe d'ensemble instrumental à cet ét iblissem*nt. Des raisons de santé ont forcé M. Deldevez de se démeltre de ses fonctions de chef d'orchestre à l'Opéra, en juillet puis de ses fonctions au Conservatoire. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1874. On doit M. Deldevez un grand nombre de compositions pour son instrument, pour l'orchestre, la voix, etc., cantates, scènes lyriques, concertos, fantaisies, études pour piano, violon et violoncelle, ouvertures, symphonies, quatuors, trios, ainsi que de nombreux ballets, des morceaux de musique religieuse, des romances, ballades, est. Nous citerons Paquita, Vert-Vert. Eucharis, Yanko le bandit, Lady Henriette, la Péri, ballets Robert Bruce, ouvertare une Messe de Requiem, pour les funérailles d'Habeneck, etc. Il a enfin publié Notation de la musique classique comparée d la notation de la muaique moderne (f868); les Curiosités musicales (1873); l'Art du chej d'orchestra (1878).

DELELIS, JULES, homme politique français, né près de Dunkerque en 1826. Il s'occupa d'abord d'agriculture. puis s'etablit à Dunkerqne, dont il devint adjoint au maire en 1855 et maire en 1865, fonctions qu'il résigna au 4 septembre 1870. Il est président de la Société d'agriculture de Dunkerque depuis 1880, M. J. Delelis a été élu député du Nord le 4 octobre 1885, avec tous ses amis de la liste monarchique. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867.

DELIBES, Lfio, compositeur français, membre de l'Institut, né à Saint Germain du Val (Strthe) en 1836. Entré au Conservatoire à douze ans, il devint en 1853 organiste de l'église Saint-Jean-Saint-François et accompagnateur au Théâtre Lyrique, et en 1865, second chef des chœurs de l'Opéra, fonctions qu'il résigna peu de temps après. M. L. Delibes est devenu professeur de composition, contrepoint et fugue au Conservatoire et membre du conseil d'enseignement pour les études musicales à cet établissem*nt. On lui doit Deux sacs de charbon, opérette, i acte (1885); Maître Griffard, opéra-comique (1857) l'Omelette à la rollembuche, operette (1809); hf. de Bonne-Etoile, ib. (1860); le Jardinier et son aeipueur, ib. (1863); le Serpent d plumes, ib. (1864) le Bœuf Apie, ib. la Source, ballet en 3 actes et 4 tableaux, ia l'Opéra (1866); Coppélia, ballet en 3 actes, à l'Opéra le Roi l'a dit, opéra comique, 2 actes, à l'Opéra-Comique (1873); Sylvia, ballet en 3 actes, à l'Opéra (1876); la Mort d'Orphée, scène lyrique (1877) Lakmé, opéra-comique en 3 actes, à l'OpéraComique (1883); des chœurs pour voix d'hommes, de nombreuses mélodies, une messe, etc. M. Léo Delibes a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts le 5 décembre 1884. Il est chevalier de la Légion d'honneur et décoré de l'ordre du Lion et du Soleil de Perse (3° classe).

DELISLE, LEOPOLD VICTOR, historien français, né à Valognes (Manche) le 24 octobre 1826, fit ses études it Paris admis à l'Ecole des chartes en 1847, il obtint le diplôme d'archiviste-paléographe, et entra comme employé au département des manuscrits, à la Bibliothèque nationale, en 1852. Il en est devenu conservateur en 1871, et en 1874, administrateur général. M. Léopold Delisle a donné à la « Bibliothèque de l'Erolo de chartes » divers mémoires parmi lesquels il faut mentionner à part ses Recherches sur les revenus publics en Normandie au douzième siècle et ses Recherches sur les monuments paléographiques concernant l'uaage de prier pour let morts, mémoires auquels l'Institut décerna sa deuxième médaille d'or au concours des antiquités nationales de 1849. Ses Recherches sur la condition de la classe agricole en Normandie au moyen dge, qui obtinrent le prix du concours ouvert sur cette que-li n par la Société des lettres, sciences et arts du depirt ment de l'Eure, en 1846, imprimées en 1851, reçurent en outre, la même année et l'année suivante, le prix Gobert de 8.000 francs de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Parmi les autres ouvrages de M. Leopold Delisle, nous citerons Cartulaire normand de PhilipyeAuguste (f852J; Calalogue des actes de Philippe- Augurde (1856); Recueil des jugements de l'Echiquier de Normandie au treizième siècle (1864) Documents sur les fabriques de faïence.s de Rouen, recueillis par Haillet de Couronne (1865); Observations sur l'origine de plusieurs manuscrita de Za collection de M. Barrois (1866); Histoire du châdeau et des sires de SaintSauveur-Le-Vicomte (1867J; le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale (f868-78, 2 vol.) lnventaire des manuscrite du fonds latin (/868-71); Inventaire général et méthodique des manuscrits français (1876 et suiv.), ce dernier ouvrage devant former environ huit vol. in-8°, etc., etc. — M. L. Delisle a publie égale. ment un grande nombre de mémoires dans le recueil de la Société des antiquaires de Normandie dont il est membre il est aussi membre de la Société des antiquaires de France depuis 1855, de la Commission de publication du Recueil des historiens de France, du Comite des travaux historiques au ministère de l'instruction publique, du Comité de publication de li Société de l'Ecole des chartes, etc. Il a eté élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-!ettres en 1857. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1857, M. Léopold Delisle a été promu officier en 1877 et commandeur le 3 mai 1883. Il est en outre commandeur de l'ordre du Danebrog, de Danemark (2° classe).

DELLESTABLE, FRANCOIS ANTOINE, homme polit- que franc,us médecin, né à Neuvic (Corrèze) le 31 déembre 1851. Fils d'un notaire de cette ville, il étudia l,t mederine, prit le gr,idc de docteur et vint s'établir à

Neuvic, dont il est devenu maire 1l représente en ou. tre le canton au Conseil d'arrondissem*nt. M. Delleetnble a été élu dépnté de la Corrèze, comme cand dat vidical, au scrutin du 18 octobre 1883. Il a pris place à l'extrème gauche et a voté l'expulsion totale dos princes.

DELPIT, ALBERT, littérateur français, n4 à la Nouvelle-Orleans (Louisiane) le 30 janvier 1848, d'une famille de négociants d'urigine fnnçaise. Venu en Franre pour faire ses études, qu'il commença à Sainte Barbe et alla terminer au lycée de Bordeaux, il retourna ensuite dans son pays natal. mais il ne tnrda pas à revenir en France et se fixa à Paris où il se hnça dans la carrière littéraire sans le moindre retard. Il collabora d'abord aux journaux d'Alexandre Dumas le Mousquetaire et le d'Artaqnan, et remporta en 1870 le prix offert pir M. Ballande pour une Apothéose de Lantartine, qui fut jouée à la Gaité. Il avait déjà publié alors un volume de poésies les Malédictions, qui avait été très remarqué, et fait jouer à l'Odéon un acte en vers la Voix du mat- ire. Survint la guerre, pendant laquelle M. Albert Delpit se conduisit de telle sorte que, sur la proposition de l'amiral Saisset, il receviit la croix de la L gion d'honneur. II publiait cependant, en novembre 19-0, un nouveau volume de vers intitulé l'Invas on, dont une seconde édition augmentée. remportait un prix Montyon en 1872. La Chasse aux Pruesiens par quinze francs-tireurs parut en 1871; puis vint un poème: le Repentir ou Recit d'un curé de campaqne, sur les derniers moments de Vermorel, qui y est tratié do bandit, à la vérité, lequel valut à mon auteur une nouvelle récompense de 1 Académie. M. Albert Delpit. à dater de cette époque, aborda à In fois, ave, des destin% divers, le théâtre et le roman. Dans ce dernier ordro d'ouvrages, il s'est asqez rapidement acquis une reputation enviable. Nous citerons: les Compagnons du roi (1873); Jean Nu-Pieds (2 vol.), la Vengeresse (1874); le Milstère du Bas-Meudon (1876); les Fils de joie, le Dernier gentilhomme (f877);Ia Famille Cavulié (1878, 2 vol!; le Fils de Coralie (1879) le St4pplice d'une mère, Solange de Croix-Saint-Luc (1885); les Fils du siècle et Mademoi.selle de Bressier (1886), etc. Il a donné au théâtre Robert Pradel, drame en 4 actes, à l'Odeon (1883) Jean Nu-Pieds, drame, 4 actes, en vers, tiré de son roman, au Vaudeville (1875 le Meqsage de Scapin, comédie, un acte, en vers, au Theàtre-Français; les Chevaliers de la Patrie, drame, 5 actes, au TheatreHistorique (1876); les Maucroix, pièce en 3 aptes, au Théûtro-Frangais; le Père Martial, comédie, 4 actes, au Gymnase (1883), etc. M. Delpit a coll1bnre à divers ournaux et revues, notamment à la Revue des Deux-Mondea.

DELSOL, Jean JOSRPH, homme politique français, né à Saint-Christophe (Avevron) le 27 octobre 1827 commença ses études au lycée de Rodez, vint les terminer à Paris au collège Henri IV, suivit les cours de la faculté de droit et, reçu licencié en 1849, puis docteur en 1851, se fit inscrire au barreau de Paris, où il se fit bientôt une place des plus honorables. Il prononça comme di cours de rentree de la conférence des avocats stagi ures, en 1854, l'Eloge d'Antoine Lemaistre. Il publia %ers cette époque un commentaire estime du Code civil le Code Napoléon expliqué d'après les doctrines généralement adoptées d la Faculté de Parie (1854-55, 3 vol.). Membre du Conseil genérdl de l'Aveyrnn, pour le canton fAveyron & l'Assemblée nationa le le 8 fevrier 1871. M. Delsol avait publie à cette occasion une profession de foi républicain, où le principe de la résistance à outrance était posé et développe; une fois élu, il vota les préliminaires de paix et le 24 mai 1873, il se ralliait à l'ordre du jour Ernoul qui renversait M. Thiers. Il est vrai qu'au début, il s'était fait inscrire à la réunion Feray mais il n'avait pas tardé à passer ait centre droit et faisait, vers la lin de la législature, partie du groul e orleanybonapartiste de Clercq. M. Delsol a fait part c, dans la première Assemblée républicaine, de plucie ira commissions importantes, et a été charge du rapport do quelques-unes, notamment de la commissions chrrgee d'exnminer le projet de loi sur la fabrieation des armes de guerre. Ayant échoué comme candidat de la droite aux élections des membres inamovibles du nouveau Senat, M. Delsol se présenta dans son département et lut elu au scrutin du 30 janvier 1876. Son maudit lui ayant eté renouvelé aux élections du 25 janvier tgg5, il a repris au Sénat sa place au centre droit roactionnaire, clérical et monarchique. M. Delsol a publie, outro l'ouvrage cité plus haut, une Etude sur La Roche Flavin. savant Jurisconsulte du XVIe siècle, premier président de la Chambre des requêtes au parlement de Toulouse. Il est membre de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron.

DELUNS-MONTAUD, PIERRE, homme politique français, ne à Allemans (Lot-et-Garonne) le 5 juin 1845. Avocat du barreau de Marmande et adjoint au maire de cette ville, il y fut élu député, en temptacem nt de M. Faye, passe au Sénat, le 6 avril 1879 et s'ins rivit au groupe de la gauche républicaine; il fut reelu le 21 août 1881. Il a été elu députa du Lot-et-Garonne le 4 octobre 1885, et a vote l'expulsion totale des princes. M. Delung-Nlonttud est membre du conseil de direction du journal la République française.

DEMIAUTTE, LOUIS, industriel et homme politique français, ne a Saint-Léger (Pas-ie-Calais) le 13 octobre 1829. Agriculteur et fabricant de sucre, il est secrétaire de la chambre consultative d'agriculture d'Arras. Il a été élu sénateur du Pas-de-Calais au renouvellement partiel du 8 janvier 1882, comme candidat républicain. M. Demiautte a voté l'expulsion des princes, DEMÔLE, CHARLES ETIENNE EMILE, homme d'Etat français, ne à Charolles (Saime-et-Loire) le 22 mars 18 8. Il fit son droit à Paris et, sa lirenre obtenue, vint s'inscrire au barreau de sa rille natale. Elu sénateur de

Saône-et-Loire à une élection complémentaire, le 5 jan vier 1879, M. Demôle prit place au groupe de l'Union républicaine. Il a été réélu au renouvellement partiel du Sénat du 8 janvier 1882. M. Demôle a été appelé à faire partie du cabinet Brisson, avec le portefeuille des travaux publics, en remplacement de M. Sadi-Carnot, passé aux finances, par décret du 16 avril 1885. Il se retirait avec tous ses collègues le 29 décembre suivant, mais pour revenir en janvier, comme garde des sceaux, ministre de la justice, dans le cabinet présidé par M. de Freycinet, constitué par décret du 7 janvier 1886.

DENIAU, EUGÈNE, homme politique français, né à Saint-Claude (Loir-et-Cher) le 1" janvier 1834. M. Deniau est un ancien négociant, devenu maire de sa ville natale et membre du Conseil général de Loir-et-Cher. Elu député de la 1re circonsciption de Blois à une élection partielle, le 9 avril 1880, il s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine il fut réélu le 21 août 1881. Aux élections d'octohre 1885, M. Deniau a été élu député de Loir-et-Cher au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des prince-.

DENNERY, ADOLPHE PHILIPPE (dit), auteur dramatique français, né à Paris, de parents israélites, le 17 juin 1811. Il débuta de très bonne heure au théâtre, après avoir été clerc de notaire et avoir commencé l'étude de la peinture, et a écrit seul ou en collaboration, et pour commencer sous les noms d'Adolphe, de Philippe, d'Eugène, et enfin sous le pseudonyme de Dennery ou d'Ennery, environ deux cent cinquante pièces de genre divers, mais surtout des drames à spectacle, dont un certain nombre sont demeurés populaires. — Son premier drame, écrit en société avec Charles Desnoyer, a pour titre: Emile, ou le fils d'un pair de France, et date de 1831. Viennent ensuite parmi les plus connus: l'Honneur de ma Fille, Tiburee (1836); le Changement d'uniforme, Dolorès ou le pensionnat de Montereau (1836); le Portefeuille ou les deux familles (1837); Femmes et pirates, le Mariage d'orgueil, M. et Mme Pinchon, la Reine des blanchisseuses, Gaspard Hauser (1838); Pierre d'Arezzo, Jeanne Hachette, ou le siège de Beauvais (1859); le Dernier oncle d'Amérique, l'Amour en commandite, le Tremblement de terre de la Martinique (1840); la Grâce de Dieu, la Citerne d'Albi, les Pupilles de la Garde, la Dette d la bamboche, Paris dans la Comète (1841); la Nuit aux soufflets, Fargeau, Amour et Amourette, le Nourrisseur, Halifax, Pauvre Jeamze, Feu Peterscott (1842); les Mémoires de deux jeunes mariées, les Nouvelles d la main, les Bohémiens de Paris (1843); Marjolaine, Pulcinella, Paris voleur, Colin Tampon, te Bal d'Enfants, Don César de Bazan, la Journée d'une jolie femme (1844); le Marché de Londres, les Compagnons de la mansarde, Marie-Jeanne ou la femme du peuple, la Dame de Saint-Trope: l'lie du Prince Toutou, Parlez au porter, Via c'qui vient d'paraîtrel le Porteur d'eau, Paris et la Banlieue, Noémi, la Vie en partie double (1845); l'Etoile du Berger, le Temple de Salomon, l'Angelug, l'Article 213, le Roman comique, la Mère de famille (1846); la duch*ese de Marsan le Mari anonyme, Mademoiselle Agathe, le Maréchal Ney, Gastibelsa ou le fou de Tolède (1847); le Chemin de traverse, les Sept péchés capitaux (1848); le Bouquet de violettes, le Marquis de Carabas et la princesse Panfreluche, Mauricette (1849) la Paysanne pervertie (1851); Si j'étais Roi, la Bergère des Alpes (1852); la Prière des Naufragés, les Sept merveilles du Monde, la Case de l'oncle Tom, les Mémoires de Richelieu (1953); ks Oiseaux de proie, les Cinq cents diables, féeries; les Lavandières de Santarem, op. com. (1854); la Bonne aventure, le Médecin des Enfants (1855); le Donjon de Vincennes, le Paradis perdu (1856); les Orphelines de la charité, le Fou par amour, l'Aveugle (1857); Cartouche, les Fiancda d'Albano Faust (1858); le Nau frage de La Pérouae le Savetier de la rue Quincampoix (1859); l'Hiatoire d'un drapeau (1860); le Lac de Glenaston, la Prise de Pekin, Valentine d'Armentières, la Fille du paysan, le Marchand de coco, le Sacrifice d'Iphigénie (1861); le Chàteau de Pontalec, Rothomago, la Chatte merveilleuse (1862); l'Aieule, Aladin ou la lampe merveilleuse (1863); Marie de Mancini, les Drames du cabaret (1864); les Mystères du vieux Paris (1865); les Amours de Paris (f866); le Premier jour de bonheur, opera comique d'Auber (1868); le Dompteur le Centenaire (/871); le Prince de Maria (1873); le Tour du monde en quatre-vingts jours, les Deux orphelin6g, la Fiancée du roi de Garbe, opérette de M. Lif folf (1874); la Comtesse de Lerins, drame en 5 actes, au Théâtre-Historique (octobre 1876). Le succès obtenu par l'adaptation à la scène du Tour du monde de M. J. Verne induisit les deux auteurs à renouveler l'expérience, et c'est ainsi que nous avons vu les Enfants du capitaine Grant (1879); Michel Strogoff (188/); Voyage à travers l'impossible, pièce en 25 tableaux, à la Porte-SaintMartin (1882); Kéraban le Tétu, à la Gaite (1883). il a donné, en outre: l'Amour, au Vaudeville et la Nuit aux soufflets aux Nouveautes (1884), le premier de ces vaudevilles remis à neuf, le second transformé en opéra-comique, et tous deux ayant plus de quarante ans d'âge dans leur première forme. Il est aussi l'un des collaborateurs, avec MM. L. Gallot et Blau, au livret du Cid de M. Massenet (1885). Enfin, citons Martyre! drame en 5 actes, à l'Ambigu (1886), d'après le propre, l'unique roman de l'auteur, paru pour fa première fois dans le Petit Journal, avec un succès moderé, en 1885, puis en volume in-i8, puis en édition grand in-8°, illustrée, chez J. Rouff et Ci-. Martyrel ce premier roman d'un auteur de soixantequinze ans est tout simplement le roman intime le plus attachant, le plus dramatique, le plus exact dans les détails de la vie qui ait été écrit depuis longtemps. Les collaborateurs ordinafres de M. d'Ennery, au théâtre, sont ou -ont éte MM. Alexandre Dumas, Bresil, Anicet Bourgeois, Cormon, Grange, Gustave Lemoine, Dumanoir, Ferd. Dugué, Charles Desnoyer, Fdouard Plouvier, Brisebarre, Ilecourcelle, Mallian, Albert, Gabet, Paul Fou-

En 1794, J. G. DMTU s'établissait libraire-imprimeur dans l'ancien passage Feydeau, qu'il quittait peu après pour s'installer définitivement au Palals-Hoyal. Il donna dès le début, une grande extension à sa nouvelle maison fonda le Journal des Dames, qui fut, croyons-nous, la première publication pél iodique de ce genre en France et obtint un succès éclatant; édita des ouvrages de geographie, de voyages et d histoire naturelle, algnes de bureau de la Malle, d'Eynès de Pauquevdie, de Walkenaer, etc.; les œuvres de Bitaubé, de Vauvernargues; la traduction d'Ossian de Letourneur les lettres de B lingbroke; des œuvres diverses de Suard, Dulaure, l'abbe Galiani; les ouvrages sur le magnetisme du marquis de Pyaégur, etc.; san. parler d'un rhoix intelligent, fait aussi pour la première fois, dos meilleurs romans traduits de l'allemand et de l'anghis. C'est aussi jusqu'au fondateur de la maison Dentu qu'il faut remonter pour constater la création d'une de ses plus importantes spécialités la brochure d'actualite politique. Pendant les Cent-Jours, la publication d'une brochure de M. de Kergorlay: Des lois existantes et du 9 mai 1815, causa même l'arrestation du librairie, signalé du reste par l'ardeur de ses opinions légitimistes; et la seconde restauration le trouva en conséquente sous les verrous. En 1819, J. G. Dentu fonda le journal le Drapeau blanc qui, d'abord hebdomadaire, ne tarda pas à devenir quotidien et, sous cette nouvelle forme, fournit une longue et brillante carrière. Enfin, en 1826, il se retirait des affaires, laissant sa maison à son fils, alors âge de trente ans, etant ne en 1796.

Gabriel André DENTU, légitimiste encore plus fougueux que ne l'etait son père, eut sous la monarchie de juillet une existence assez agitee, ayant eu à soutenir vingt-sept procès de presse. EN 1833, notamment, la p iblicalioit de trois pamphlets de Berard (Cancans décisifs, Cancans inflexibles et Cancana jlétrisaanta) lui coûtait 500 francs d'amende et six mois de prison. G. A. Dentu continua de produire des ouvrages d histoire naturelle. Parmi les onvrages d'histoire et de litterature qu'il publia egalement, il nous suflira de citer l'Histoire comparée des lilteraturea espagnole et rrançaise, de M. du Puvbusque la Collection des meilleures dissertations sur l'histoire de France, de Jjeber

cher, Charles Edmond, Dartois, Clairville, Hector Crémieux, Ilostein, Chabrillat, Julea Verne, Louis Davyl, Gallet, Blau. etc., sans parler des collaborateurs anonymes. M. d'Ennery a élé. pendant quinze jours, directeur du Théatre-Historique du boulevard du Temple (nov. 1850). Sociétaire, puis secrétaire général et, enfin, directeurgérant de la Société thermale de Cabourg Dives. il a su transf rmer ce désert aussi complètement et aussi heureusem*nt que s'il se fut agi d'un simple changement de décors et du déplacement de quelques portants. Il est devenu maire de cette ville qu il a presque créée. M. Dennery est officier de la Légiou d'honneur depuis 1859.

DENORMANDIE, Louis JULES EaNzsT, homme politique français, sénateur, est né à Paris le 6 août 1821. Après avoir terminé son droit et secondé son père dans la direction de son étude d'avoué près le tribunal civil de la Seine, il lui succéda en 1865, et fut plusieurs fois président de la Chambre des avoués de Paris, Nommé, après le 4 eeptembre 1870, adjoint au maire du VII' arrondissem*nt, il se porta candidat aux élections du 8 février 1871 pour l'Assemblée nationale, et ne fut pas élu; mais il fut plus heureux aux élections complémentaires du 2 juillet suivant, ou il était patronné par l'Union parisienne de la presse, et l'avait même été au début par l'Union républicaine, circonstance qui n'est peut-être pas étrangère à son succès. Elu, donc, représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, M. Denormandie déclara se rallier au programme de M. Thiers. Il prit place au centre gauche, mais ne vota pas toujours aver ce groupe, n'entendant évidemment rien à la tactique parlementaire et n'ayant peut-être pas de convictions politiques bien arrêtées, si ce n'est qu'avoué de la famille d'Orléans, il est assez naturel qu'il éprouve de la sympathie pour ses clients. C'est ainsi qu'après avoir publiquement adhéré au programme de M. Thiers, il se crut obligé de venir le defendre, dans la mémorable séance du 24 mai 1873; mais il le fit de telle sorte, avec des réserves, des restrictions telles, que beaucoup mieux eùt valu qu'il ne bougent il fut le Target de l'autre bord. Paris, en tout cas, a toujours eu en M. Denormandie un défenseur énergi- que et convaincu. Il n'a jamais laissé passer une occasion de defendre les intérêts et l'honneur de la gran le ville ca omniee, et certainement avec plus d'eloquence, d'àpropos et de tact que la plupart de ses collègues, quelle que soit d'ailleurs la bonne volonté de ceux-ci. Inutile de dire qu'il vota le retour de l'Assemblée à Paris. Mais après avoir vote contre le renversem*nt de M. Thiers, il n'en a pas moins voté en faveur du ministère de Broglie, pour la loi des maires, l'état de siège, l'église du Sacré-Cœur, et contre la dissolution, en 1874. Il a voté, d'autre part, la proposition Casimir Périer, l'ilmendemeot Wallon, l'ensemble des lois constitutionnelles (25 février (1875). Il s'est, en somme, vers la fin de la législature, laissé doucement entraîner vers la République, et, lors des tentuthes de restauration monarchique, était déjà de ceux dont. sans qu'ils se fussent nettement prononces, on considerait le vote comme acquis à la R publique.— Il a été élu, par l'Assemblée nationale, sénateur inamovible, comme candidat des gauches, le 16 décembre 1875. Entre autres votes caractéristiques, il votait contre la dissolution de la Chambre apreq l'acte du 16 mai. Nommé gouverneur de la Banque de France en 1879, il y a éte remplacé par M. Magnin. M. Denormandie a été créé chevalier de la Légion d'honneur le 6 avril 1876. DENTU, EDOUARD HENRI JUSTIN, libraire-éditeur français, fils de Gabriel André DENTU, éditeur et imprimeur, mort en 1849 et petit-fils de Jean Gabriel DENTU, fondateur de la maison, mort en 1840, est ne à Paris le 21 octobre 1830 et y est mort le 13 avril 1884.

(12 vol.) l'Histoire des ou Arobes d'Espagne sous la dorninntion des chrétiens, de M. de Circourt. A joutons cela une collection de bijoux typographiques, tels que le Voyage sentimental de Sterne, traduction de M. Moreau-Christopho et le Werther de Gœthe, traduction de M. de Serlinges.

A la mort de son père, en 1849, Edouard DENTU, qui n'avait pas vingt an prit la suite de ses affaires, du moins comme libraire-éditeur, l'imprimerie ayant été vendue. Il continua la publ cation des brochures d'aotualité, et eut dans cette spécialité des succès inrroyables. Dans une période qui s'éten de la guerre de Crimée à Sadowa, H en plut littéralement dans ses vitrines, mais surtout à l'époque où la question italienne, était dans toute son intensité (1859-60): on en vit paraitrejusqu'à trois ou quatre par jour. Le succès de plusieurs de ces écrits de circonstance est resté dans la mémoire de tous. Nous rappellerons le Pahe et le Congrès, dont la vente, tant en France qu'à l'étranger, y compris les traductions, dépassa 500,000 exemplairea Napoléonlll et l'Italie, attribuée à Arthur de la Guéronniere, dont le tirage ne fut pas beaucoup moins élevé la Paix par E. de Girardin la Prusse, par Edmond About Lettre de Rome, par M. de Persignv la Nation en deuil, de Montvlerobert l'Appel à la nation, du marquis de la Rochfjacqufiein la Fédération et l'Unité italienne, de P. J. Proudhnn. — En 1859, E. Dentu obtenait le titre de libraire de la Société des gens de lettres, et il publiait dès lors un grand nombre d'œuvres d'imagination dont nous citerons au hasar lee auteurs les plus populaires: Panl Feval. Arsène Houssaye. Auguste Barbier, Hector Malot, Alfred Assolant, Emile Gaboriau Ponson du Terrail Xavier de Montepin, les frères de Goncourt, Adolphe Belot, Alphonse et Ernest Daudet, Philibert Audobrand Emmanuel Gonzales, Tony Révillon, Victor Tissot, etc., etc.; et dans un autre ordre, les œuvres philosophiques, d'éconnmie politique ou d'histoire des Louis Blanc, des Lamennais, des Edgar Quinet, des Proudhon, des Le Play, etc.; et les ouvrages d'art ou de recherches littéraires de MM. de Goncourt, Edouard Fournier, Champflury, Delsau, Guigard et tant d'autres. Les événements de 1870-71 ont encore fourni à M. Dentu une nouvelle catégorie d'ecr ts spéciaux, rédigés par les acteurs les plus consid rables de ces drames aussi bien que par de simples comparses. Mais Il faut borner nos citations. Propriétaire-gérant de la Revue européenne, de 1858 à 1862, il se rendit adjudicataire du Catalogue officiel de l'Exposition de 1867. dont le tirage fut fait avec une rapidité prodigieuse. La notice relative à la classe VI (Imprimerie et librairie) est de Dentu lui-même, qui avait eté nommé membre du Comité d'admission de cette classe, ainsi que de la Commission d'encouragement pour les études d ouvriers. Enfin, en f869, E. Dentu devenait libraire de la Societé des auteurs et compositeurs dramatiq ies. En cette qualité, il a édité deux nouvelles séries de publication sous les titres suivants: Bibliothèque spéciale de la gncieté des auteurs et compositeurs dramatiques et Répertoire du Tltéàtre moderne, lesquels comptent aujourd'hui une longue liste d'ouvrages dramatiques variés. — Edouard Dentu est mort le t3 avril 1884, comme nous l'avons dit, laissant à son gendre, M. E Imond HIPPEAU, la direction de la librairie toujours connue sous son nom, c'est-à-dire sous le nom de son fondateur.

DEPEYRE, OCTAVE, homme politique franchis, ancien ministre, ancien sénateur, ne en 1812, à Cahots. Son dr )it termine, il se fit inscrire au barreau de Toulouse où il se fit une place honorable et devint rédacteur de la Gasette du Languedoc, feuille légitimiste et cléricale publiée dans cette ville. Sa réputation ne franchit toutefois de quelques stades les limites de sa province que lersqû défendit devant la tribunal les étudiants compromis dans les troubles de l'école de droit de Toulouse. Aux ele-tions générales de 1869, M. Depevre, patronné par l' « Union liberale », posa sa candidature à Toulouse contre le candidat officiel, sans succès. Mais il fut élu le 8 février 1871, représentant de la Haute-Garonne, le dernier sur une liste de dix, et alla prendre place sur les bancs de la droite modérée. Il se fit rapidement une pizce importante dans son parti, par son activité autant et plus peut-être que par ses grandes dispositions à prendre la parole. Il fit partie de la fameuse deputation qui vint apporter à M. Thiera l'ultimatum de la majorité, et ne cessa jamais de se montrer au premier rang des adversaires les plus acharnés de la politique de cet homme d'Etat. Auteur du projet de loi portant prorogation des pouvoirs du maréchal de Mac-Mahon, comme pi ésident de la République, pour sept années, adopté dans la séance du 20 novembre 1873, il était appelé, le 26, à remplacer M. Ernoul au ministère de la justice. Son passage aux affaires fut signalé par diverses mesures empreintes de l'esprit de reaction qui n'a jamais cessé de tourmenter les anciens nourrissons de l'Union libérale. Son aceptati n de la succession de M. Ernoul, auss' b:en que l'obligation qui en resultait pour lui de ne plus être d'accord sur tous les points avec son parti, le rendit suspect à celui-ci. Il fut remplacé au ministère de la justice le 23 mai 1874, par M. Tailhand, et a voté depuis contre l'amendement Wallon et l'ensemble des lois constitutionnelles, et en faveur de la loi sur l'enseignements supérieur. Porté sur la liste de droite aux élections des sièges inamovibles du Sénat (9-21 décembre 1875), M. Depeyre échoua avec ses amis. Il ne se crut pas assez sûr, parait-il, des suffrages des électeurs privilégiés de la Haute-Garonne, car ce fut dans son departement natal, le Lot, qu'il posa sa candidature au Sénat. Il fut élu au second tour. Son mandat, qui expirait en 1879, ne lui fut pas renouvelé. M. Depeyre a remplacé M. de Germiny, demicsionnaire, comme administrateur de Universite catholique de Paris, au commencement de 1878.

DEPRET, LOUIS, littérateur français, né à Lille le 9 octobre 1837, lit ses études et y débuta de très bonne

heure dans ta carrière littéraire, par des poésies. On a de cet érrivain la Cloche, poème héroï-comique (1854) le« Feux-follets, poésies (1855) les Etapes du cœur, Gretchen, ib. (t850), le Va-et-Vient, notices littéraires (1860), Rosine Passmore, roman (1861), les Demivertus (1862); Si jeunesse pouvait (1868); Windsor, le chateau. etc.. rérits et souvenirs (1864) Contes accélérés (1865); Amours du Nord et du Midi' De Lièqe d Anvers, en passant par la floilande le Mot dml'énigme (1868); Lucie, En Autriche (1869) Eucharis (1870); la Fraynoise (1871); Reine Planterose, Maurice Le Grandier (1872); Contes de mon pays, l'Al- bum de Karl (1874); Silhouettes de v lles, Mémoires de ri importe qui (1875); Comme noms sommes, notes et opinions; Nouvelles anciennes (1876): Vous et moi, le Premier ami (1886), etc. M. Louis Dépret a colla- boré au Fiqaro, an Moniteur universel, au Monde illuigré, d la Revue de l'instruction publique, au Musée univerael, à l'Illustration, etc. Il avait fnit représenter sur le théâtre de Lille, en 1858, une comédie en prose, en un a-te la Jalousie en partie double.

DEPRETIS (commandeur), AGOSTION, homme d'Etat italien, né en 1811 à Stradella (Piémont), fit ses études à l'université de Turin et, reçu avorat, s'inserivit au barreau de sa ville natale. Il s'occupa principalement de politique, collabora à divers journaux, et fut élu député en 1850. Il prit place à la Chambre de Turin sur les bancs du tiers-parti, et fut constamment réélu par le collège de Stradella comme candidat de ce groupe parlementaire, qui siégeait au centre gauche; il devint enfin vice-président de la Chambre des députés, Après la guerre de 1859, dont le résultat fut la réunion de la Lombardie au Piémont et la création du rovaume d'Italie, le comte Cavour nomma M. Depretis préfet de Brescia, et l'année suivante, ayant donné sa démission pour suivre Garibaldi en Sicile, celui ci le nommait prodiotatcur de sa conquête, en se retirant de l'ile. Le 3 août 1861, M. Depretis proclamait à Palerme la constitution italienne. Cette manifestation n'avant pas été du goût du général, M. Depretis se retira et reprit la route du continent. Il fut réélu député de Stradella etreprit sa place ait centre gauche de la Chambre italienne, siégeant maintenant à Florence. En mai 1862, il acceptait le portefeuille des 'travaux publics dans le cabinet Rattazzi. Démissionnaire en décembre, il rentrait au pouvoir comme ministre de la marine dans le cabinet Ricasoli, lormé le 20 juin 1866, c'est-à-dire à uap époque particulièrement grave il eut beaucoup de peine à persuader l'amiral Persano de se rendre à son poste où, peut-être à cause de ses atermoiements voulus, il devait être si bien battu, à Lissa, par la flotte autrichienne, commandée par l'amiral Tegelthoff. Après le vote défavorable émis par la Chambresur le projet Laugrand-Dumonceau relatif aux biens du clergé, e rnbinet subit un remaniement dans lequel M. Depretis échangea son portefeuille contre celui des finances, mais l'etat de choses nouveau ne dura que jusqu'au mois de mai. M. Depretis reprit sa place à la Chambre et devint, après la mort de M. Rattazzi (mai 1873) le chef de l'opposition constitutionnelle de toute nuan-e. Après la chute du ministère Minghetti (19 mars 1876, il fut chargé de former un nouveau cabinet, dans lequel il prit le portefeuille des finances avec la présidence du conseil. Il s'occupa aussitôt de réformer l'impôt sur la mouture et après la dissolution (7 octobre), les éle tions du 19 novembre avant donné une forte majorité à son gouvernement, il fit adopter l'abolition de la contr inte par corps, l'impôt sur les sacres, etc. Sous son ministere également, fut adoptee la loi interdisant les manifestations religieuses hors de l'église, celle tendant à la répression des abus commis par les ministres des cultes dans l'exercice de leurs fonctions, et la loi de réorganisation de l'enseignement supérieur. Remplacé comme chef du cabinet par M. Cairoli en mars 1878, il lui succédait le 15 décembre suivant, il était de nouveau remplacé par lui, la Chambre ayant finalement repoussé son projet d'abolition de l'impôt sur la mouture, en juillet 1879. Au mois de novembre suivant, M. Cairoli etait obligé de remanier son ministère, et M. Depretis acceptait dans la nouvelle combinaison le portefeuille de l'interieur. En mai 1881, M. Cairoli ayant été forcé de donner sa démission et M. Sella ayant échoué dans la mission de former un nouveau ministère que le roi lui avait confiée, M. Depretis fut une fois de plus rappelé au pouvoir. Depuis lors, sauf de courts interrègnes qui prirent fin en mars 1884 et juin 1885, et par le moyen de remaniements habdes, M. Depretis s'est presque constamment maintenu au pouvoir jusqu'au moment actuel où il a conservé le portefeuille de l'intérieur. Il a profité des vacances du parlement italien pour venir faire une cure aux eaux de Contrexéville (juillet-août 1886). M. le commandeur Depretis est grand croix de la Légion d'honneur.

DEPREZ, MARCEL, ingénieur électricien français, né à Châtillon-sur-Loing (Loire) le 19 décembre 1843. Des le début de ses études, il manifesta pour la mécanique, en prenant ce mot dans son acception la plus étendue, une vocation aussi exclusive qu'irrésistible il ne put donc s'astreindre absolument à la discipline de l'enseignement officiel et préféra marcher en toute liberté dans la voie qu'il avait choisie. Il avait à peine vingt ans lorsqu il eut la bonne fortune de se faire admettre comme secrétaire auprès de M. Comhes, membre de l'Institut, professeur d'exploitation à l'Ecole des mines et mathématicien très distingué. Dans ce milieu propice, l'esprit inventif de M. Marcel Deprez put se développer à l'aise. 11 s'adonna d'abord à 1 étude des machines à vapeur, puis des pressions élevées et des mouvements tres rapides et peu étendns en proportion, et enfin se donna tout entier d l'électricité, bien prepare qu'il etait par ses études précédentes aux découvertes que cette voie allait lui offrir, et où il débuta par l'invention des instruments nécessaires à ses recherches sur 1, transport de la force par cet agent assez peu maniable

et mal connu encore, mais que la connaissance du principe de reversibilité des marhines dynamo-électriques lui avait inspirées. C'est au Congrès international des électriciens, réuni à Paris à l'occasion de l'Exposition internationale d'électricité, en 1881, que M. Marcel Deprez developpa ses idées sur le transport de la force par rélertririté, idées résultant de recherches et d'études constantes remontant à 1870, et s'appuyant sur des expériences souvent répétées et concluantes, dans une grande mesure. Des objections s'élevèrent; on loua M. Deprez dp ses efforts, mais on contesta la possibilité d'obtenir l'étectricite à haute tension nécessaire pour transmettre par son moyen la force à une certaine distance. Le fait est que la chose n'était pas possible avec les machines dynamo-électriques en usage. mais avec les modifications que l'inventeur lui-même leur fit subir, l'objection a perdu, au moins depuis, beaucoup de sa fnrre et en tout cas on aurait pu l'inviter à essayer. Ce fut à Munich, l'année suivante, que M. Deprez obtint cette satisfaction. Ayant exposé ses théories devant la rommission de l'Exposition d'électricité de cette ville, il lui fut répondu par l'invitation de les appliquer sur l'heure, en mettant à sa disposition un fil télégraphique de 50 kilomètres de longueur. L'expérience, au moyen de deux machines dmmo anciennes, tirées de Paris, l'une agissant comme génératrice, l'autre renvoyant à la première le courant qu'elle en avait reçu, donna les résultats annoncés, avec un rendement estimé à 30 pour 100 de la force transmise. Le résultat n'était pas suffisant pour en permettre l'application pratique. sans doute, mais il l'était pour faire entrevoir )a possibilité de cette application à bref délai. Ce fut alors que M. Deprez se mit à modifier les machines connues de manière à leur faire produire félectricité à haute tension. En mars 1883, de nouvelles expériences eurent lieu dans les ateliers du chemin de fer du Nord, avec des machines transformées. Elles ne se sont plus arrêtées depuis au mois de mai suivant, c'est do Vizille à Grenohle (14 kilomètres) qne la force d'une chute d'eau était transportée par l'elertricité, avec un rendement de 62 pour cent. En octobre 1885, sur l'initiative et avec l'aide pécuniaire de M. de Rothschild, les expériences furent reprises, de la gare de Creil à celle de la Chapelle (Paris), c'est-à-dire à une distare de 56 kilnmètres (soit 112 kilomètres de fil). En juillet 1886, enfin, on actionnait diverses machines-outils dans les ateliers de la gare de la Chapelle avec la force prise à Creil et transmise par la génératrice dynamo-électrique installée à la station de cette ville. Nous ne pouvons malheureusem*nt pas entrer ici dans les détails de ces intéressantes expériences, qui amèneront dans un avenir peu éloigné, nons en avons la ferme confiance, une transformation radicale des procédés industriels; et on ne peut qu'être reconnaissant à l'inventeur de sa persévérance dans la poursuite de ce grand résultat. M. Marcel Deprez a été créé chevalier de la Légion d'honneur.

DERBY, (comte de), EDWARD HENRY SMITR STANLEY, liom ne d'Etat anglais, fils aîné du quatorzième comte de Derby, auquel il succéda après sa mort (23 octobre 1869), est né à Knowsley (comté de Lancastre) le 21 juillet 1826; il fit ses études à l'école de Rugby et au collège de la Trinité, à Cambridge, où il prit ses grades en 1848. La même année tl posait, sans succès, sa candidature à Lancastre; il s'embarquait ensuite pour l'Amérique, et c'est pendant ce voyage et conaéquemment en son absence, qu'il était élu, au mois de décembre suivant, député de Lynn Regis, en remplacement de lord G. Bentinck. Ce college ne cessa de réelire lord Stanley jusqu'à son arcession à la pairie, au titre de romte de Derby, en 1869. Après un tour aux Indes occidentales, il revint en Angleterre, prit son siège à la Chambre des communes et, pendant la session de 1850, fit son premier discours à propos de la question des sucres. Il repartit pour l'Orient et était de nouveau aux Indes lorsqu'il reçut, en mais 1852, la nouvelle de sa nomination au poste de soussecrétaire d'Etat aux affaires étrangères, dans le premier ministère de lnrd Derby, son père, qui devait prendre fin au mois de décembre de la même année. Au printemps de 1853, il présentait, à la Chambre des communes, un projet de reforme des affaires indiennes pluq complet que celui du gouvernement. La mort de sir W. Molesworth (1855) ayant rendu vacant le ministère des colonies, lord Palmerston ofl'rit ce portefeuille à lord Stanley, dont il avait su apprécier les talents et la popularité. Mais accepter eût éte renier son parti, lord Stanley refusa donc. Il devint, un peu plus tard, secrétaire d'Etat pour les Indes, lors du retour aux affaires de lord Derby (1858-59), et ce fut sous son administration que la direction des affaires des Indes fut transférée du bureau des directeurs de la Compagnie des Indes orientales entre les mains d'un délégué responsable de la Couronne. Après avoir suivi son père dans sa retraite (15 juin 1859), lord Stanley revint avec lui au pouvoir, en juillet 1866, comme secrétaire d'Etat aux affaires étrangères. Dans ce poste, il contribua beaucoup au règlement amiable des difficultés soulevées par la question du Luxembourg, et se rendit par là très populaire. Il conserva le portefeuille des affires étrangères jusqu'à l'arrivée au pouvoir du parti libéral, representé par M. Gladstone, en décembre 1868. Lord Stanley fut alors installé comme lord recteur de l'université de Glasgow (1" avril 1869). La mort de son père, le 23 octobre de celte même année, le fit entrer à la Chambre des pairs, avec le titre de comte de Derby. Il s'y fit bientôt une place considérable par la part qu'il prit aux plus importantes discussions de cette assemblée. En février 1874, lorsque Disraeli, depuis comte de Beaconqfield, fut chargé de former un nouveau rabimt, lord Derby accepta de nouveau le portefeuille des affair s étrangères. Il fut élu lord recteur de l'université d'Edimbourg au mois de novembre suivant. Le 23 janvier 1878, le conseil de cabinet ayant dé idé d'envover l'ordre à la flotte britannique de franchir les Dardanelles, lord Derby donna sa démission, en même

temps que lord Carnarvon; mais celle-ci fut seule acceptée, et l'ordre concernant la flotte ayant été conntremandé. lord Derbv consentit à reprendre la sienne; mais ce fut pour Peu de temps, et il se retirait le 28 mars d'une manière défit itive. Il expliqua plus tard pourquoi il était opposé au projet de ses collègues, qui consistait à s'emparer de Chypre et d'un port de la côte de Syrie, par le moyen d'une expédition militaire envoyée de l'Inde, avec ou sans le consentement du sultin. Le marqn's de Salisdevait bientôt témoigner en faveur de lord Derbv. qui fit plus, car il se séparait. en avril 1879, des associations conservatrices du Lancashire et déclarait nettement, dans une lettre adressée, le 22 mars 1880, au comte de Sefton, que non seulement il ne pouvait appuyer la politique extérieure du cabinet conservateur, mais encore qu'il considérait comme son devoir de la combattre. Et en effet, il acceptait le portefeuille des colonies dans le cabinet Gladstone, le 16 décembre 1882. Il ne fit toutefois pis partie de la dernière administration libérale (4 février-21 juillet 1886).

Avant son entrée à la Chambre des lords, lord Derby avait fait partie de plusieurs commissions parlementaires et extra-parlementaires importantes; notamment de la commission royale des marchés de l'armée, en 1856-57; de la commission de l'université de Cambridge, en 185660 de la commission pour l'orginisation de l'armée des I Indea en 1858-59, et avait et président de la commission d'enquête sur l'état sanitaire de l'armée des Indes (18596i) et de la commission des brevets (1863-64). Il a été créé chevalier de la Jarretière en mai 1884.

DÉROULEDE, PAUL, littérateur et homme politi' que français, ne à Paris le 2 septembre 1846. Neveu d'Emile Augier et arrière-petit-fils de Pigault-Lebrun, M. Deroulede appartient par son père à une vieille famille charentaise qui a donné à la Franco prieurs officiers de mérite, entre autres le colonel Déroulède, tue en Cochinchine, lors de la conquête (1860). Après de fortes études dans divers lycées de Paris, M. Paul Deroulède ae destinait à là carrière du barreau et aux lettres il avait terminé ses études de droit, et donné sous la signature de a Jean Rebel un certain nombre de poésies au journal républicain la Revue Nationale, et le succès d'un acte en vers, représenté sous son nom au Théâtre français, Juan Strenner, semblait lui présager un brillant avenir dramatique, lorsque la guerre de t870 l'appela à d'autres destinées, et 6xa son rôle et sa vie. D'abord sous-lieutenant de mobiles, puis engagé volontaire au 3me zouaves, M. Paul Déroulède prit part à la bataille de Sedan, et fut un de ceux qui tentèrent de percer les lignes ennemies son jeune frère ayant été blessé à ses côtés, M. Paul Déroulède, se sacrifiant pour le soigner, fut fait prisonnier dans des circonstances particulièrement cruelles, et interné à Breslau, d'où il s'évada au prix des plus grands périls. Nomme par Gambetta sous-lieutenant aux tirailleurs indigènes, M. Déroulède prit part à la campagne des armées de la Loire et de l'Est, et fut cité à l'ordre du jour et déc ré pour sa belle conduite dans l'affaire de Montbéliard. La paix signée, M. Paul Déroulède resta au service, et porta les armes contre l'insurrection communalise, guide par une pensée de patriotisme supérieur et déclarant qu'il « ne voulait pas que la Prusse fit en France la police de la France n Après avoir contribué par son courage et sa modération a réprimer le mouvement dans l'un des arrondissem*nts excentriques de Paris, M. Dérnulede eut le bras cassé d'un coup de feu, à l'assaut d'une barricade de Belleville. C'est durant les loisirs for es de sa convalescence qu'il écrivit et publia le fameux volume de Chants du Soldat, dont le retentissem*nt fut grand et plaça le jeune auteur au premier rang des poetes patriotes. Succesaivement les Nouneax Chants, les Marches et Sonneries, ont confirmé la renommée de M. Déroulede, dont l'œuvre a été souvent comparée à celle des allemands Arndt et et présente, avec des sentiments plus chevaleresques, la même ardeur, la même foi, le même éclat de formes populaires et justes. M. Paul Déroulède avait garde son rang d'officier, et pendant six ans, il servit dans l'armée, jusqu'au jour où une chute de cheval l'oblgea à renoncer au métier qu'il adorait. Son nom est encore entoura dans toute l'armee d'une sympathie des plus rares, qui prouve que là aussi M. Déroulède eut pu acquérir des titres nouveaux à l'estime de son pays. M. Déroulède possède le grade de lieutenant de réserve aux chasseurs à pied.

En 1876, M. Déroulède donna à l'Odéon son grand drame en vers, l'Hetman, qui lui valut un ver table triomphe. Le langage hardi de cette composition patriotique caractérise d'ailleurs la manière toute virile du poète, élevé à l'école de Corneille et dans les enseignements des tragiques espagnols et romains. Une grande propension aux antithèses vives et fortes, opposant les idées par le contraste des mots, dénote chez l'auteur la pratique quotidienne des œuvres de Sénèque; c'est en effet, avec Paul-Louis Courier, son livre le plus familier. En t88t, M. Paul Déroulède allait donner au Théâtre français un second drame, la Moabite, lorsque la pièce lut interdite par la censure, comme pouvant provoquer des polémiques religieuses; dans cette œuvre considérable, se trouve en effet développée une thèse chère à l'auteur: la nécessité d'un culte public pour mettre un frein aux passions sociales. Les critiques se sont accordes pour reconnaître que la noblesse du but et de la forme,la beauté du verc la vigueur et la concision du dialogue, font de la Moa6ite, l'œuvre capitale de M. Deroulède. Il écrivait un troisiè me drame, Pierre le Grand, destiné à plaider la cause de l'autorité en matière de gouvernement, lorsque M. Paul Bert l'appela à la Commission d'education militaire (janvier 1882). Après de vifs débats, qui ont fait l'objet d'une brorhure publiée au mois de mars par M. Deroulede, le poète et ses amis adressèrent leur démission à M. Ferry, qui avait succédé à M. Paul Bert, et pour mettre en pratique les idées par

eux soutenues, résolurent de fonder une association qui prit son titre et son programme définitif dans une séance do l'Association des so i tés de gymnaslique de la Seine, le 18 mai 1882, et s'appela la Lique des Patriotes. Successivement délégué et président (avril 1885) de la Ligue. M. Deronlèdo en a été considéré à bon droit comme le principal inspirateur Il a révélé, à la tête de cette puissante so 'icté, des qualités d'orateur et de public iste vraiment remarquables; prodiguant sa parole dans des centaines de conférences applaudies par la Franco entière, il a en outre fondé d'une manière durable les concours nationaux de tir (1884 et 1885, dépensant pour le premier près de quatre-vingt-dix mille francs, et contribué à accroitre l'importance des concours fedéraux de gymnastique. M. Déroulede s'est en outre signalé ptr une campagne tres active en faveur de la protection du travail français une brochure dite le Discours de Rouen, ou la Défense Nationale a été publiée par lui sur ces questions commerciales et a fourni le sujet de nombreux débats dans la presse et le public. Rappelons enfin que h1. l aul Déroulède a inspiré la publication du journal le Drapeau, dont il a été constamment le principal rédacteur, qu'il a mené contre l'exhibition du drapeau rouge aux cérémonies patriotiques une campagne couronnée de succès, qu'il a été candidat à la députation, aux élections d'octobre 1885 à Paris, et est arrivé en tête de la liste d'union républicaine, avec plus de 105,000 voix. Depuis cette époque, M. Paul Déroulède, qui avait déjà établi entre les tireurs français et suisses des relations officielles, a entrepris à travers l'Europe un long voyage d'études, dont l'episode le plus saillint a été sa participation généreuse aux dernières tentatives des Grecs en faveur des provinces grecques non encore delivrées des Turcs. M. l'aul Déroulede a publié durant ces derniers mois deux ouvrages, une biographir de La Tour d'Auvergne et la préface d'un fameux livre anonyme Avant la bataille (Paris, A. Lévy et Cie, 1886). Ce dernier morceau passe à bon droit pour la page maîtresse de ses écrits en prose.

DERVICH PACHA, général et diplomate ottoman. né à Constantinople faubourg d'Eyoub) en d'un père iman, c'est-à-dire prêtre musul nan. Entré à douze ans ù l'Fcole du génie militaire, de fondation tout récente. il fit partie d'un cnnvoi de jeunes gens envoyés en 1837 en Europe, par le sultan Mahmond. pour v completer leurs eturles. Il se rendit d'abord en Angleterre, puis vint à Paris en 1839, et y suivit les cours de l'Ecole des mines. De retour à Constantinople en 1842, il fut envoye dans l'Asie Mineure comme ingénieur en chef d es mines, puis fut rappelé à Constantinople pour professer, à l'Ecole militaire, la chimie et la physique. Nommé peu après directeur de l'Ecole, avec rang de brigadier général, il était promu général de division en 1849. Commissaire de la Porte pour la delimitation des frontières entre la Turquie et la Perse, Dervich Pacha, cette mission remplie. fut chargé d'aller réinstaller les hospodars Stirhey et Ghika à la tête des principautés moldo-valaques (1854). En 1855, il était nommé commandant en chef des E 'oles militaires de l'Empire ottoman. Délégué à la Conference de Paris en 1856, puis chargé, comme commissaire spécial, d'assurer la rectification de la frontière de Bessarabie, il fut nommé par le nouveau sultan, Abd-ul-Azis, en 1861, directeur général des mines. Après avoir pris la plus grande part à la guerre avec le Monténégro en 1862, et à la pacifi ati n du Liban en 1866, et rempli diverses missions diplomatiques, Dervich Pacha fut appele au commandement de la place de Batoum, pendant la guerre avec la Russie (1878), et repoussa toutes les tentatives des assiégeants, ce qui n'empé-ha pas le traité de paix qui suivit d'attribuer aux Russes la possession de Batoum, à la seule condition d'en faire un port franc. condition qui a même ete éludée ouvertement et impunement par la suite (juillet 1886). Lorsqu'il fallut remettre Batoum aux mains des Russes, le gouverneur civil s'y opposa et 10,000 lazis, qui avaient défendu si vaillam- ment déjà cette ville, se disposèrent à la defendre de nouveau. Dervich eut donc la penible mission de les convaincre par la force de remettre la ville à ceux qui l'avaient gagnées eulement par voie diplomatique. Deux ans plus tard, il remplissait une mission analogue à Dulcigno, en présence d'une demonstration de la flotte rombmee des puissances européennes. Comme il avait fait pour les lazis de Batoum, Dervi h Pacha dut forcer la Ligue albanaise de céder ce port au Monténégro il n'y réussit qu'en battant les troupes de la Ligue (20 avril 1881). Au commencement de juin 1882, Dervich Pacha était envoyé en mission en Egypte par le sultin, pour ta her de mettre ordre à l'etat de choses existant entre le khédive et le parti militaire et national avant à sa tète Arabi-Pacha (Voy. ce nom). Il arrivait au Caire le 7 juin. Le Il juillet, Alexandrie était bombardée par la flotte anglaise, et Arabi, au lieu d'obeir à l'ordre de se rendre à Constantinople dont il lui faisait part au nom du sultan, se disposait, à la tète de l'armée, à résister à l'invasion anglaise. On sait quel fut le denouement de cette triste affaire et comment la mission de Dervich ne put être remplie.

DESCAURE, JEAn PIERRE ALEANDRE CHARLES, homme politique français, ne à Fresnoy-la-Chaussee (Somme) le 11 mai 1848. Grand propri taire agriculteur, maire de Fresnoy, membre du Conseil general de la Somme depuis membre et secrétaire de la Se iete hippique du sud de la Somme, M. Descaure a ete élu depu e de ce département, sur la liste monarchique, le 4 octobre 1885.

DESCHANEL, EMILE AUGUSTIN ETIENNE MARTIN, littérateur e homme politique français, ne à Paris le 14 novembre 18ig, fit ses études au collège Louis-le-Grand et entra à l'Ecole normale en 1830, ayant ete treize fois laureat au concours général. Nomme en la42 pr,fesseur de rhétorique au collège de Bourges, il revint peu après professer la même classe à Paris et fut nommé maître des conferences à fEcole normale, pour la littérature

i grecque; il professa successivement, à Paris, aux lycées harlemagne, Bonaparte et Louis-le-Grand. Il collabo rait, en outre, ù divers recueils et journaux: ù la Revue les Deux-Mondes, A la Revue indépendante, à la Liberté le penser, au National, etc. M. Des hanel était profecseur à Louis-le-Grand lorsque, ayant publié dans la liberté de penser, en 1850, une étude de philosophie sociale intitulée: Catholicisme et socialisme, il fut cité devant le Conseil de l'instruction publique non sans doute pour fournir des explications, mais pour entendre prononcer sa suspension de ses doubles fonctions. Il entra des lors ouvertement dans la presse républicaine, où le 2 décembre l'avant trouvé sans peine, il fut proscrit après une courte détention. 11 se réfugia à Bruxelles, où il fit avec succès des cours publics, et refusa une chaire de littérature française que lui offrait la ville de Lausanne. Rentré après l'amnistie de 1859, il prit, au Journal des Débats, la place devenue vacante par la mort d'Hippolyte Rigault, qui l'avait remplacé, en 1851, comme professeur à Louis-le-Grand, et v pablia une revue de quinzaine, où il était parlé de littérature, de théâtres, d'histoire, de vovages, etc. Il fut, en 1864. l'un des fondateurs des conférences de la rue de la Paix, par souvenir de celles qu'il avait fondées à Bruxelles, et y eut beaucoup de succès. Porté candidat aux élections complémentaires du 2 juillet 187t dans le département de la Seine, M. Des hanel échoua avec 80,000 suffrage. Il se pré senta de nouveau aux élections du 20 février 1876, dans la troisième circonscription de Saint-Denis, et fut élu au scrutin de ballottage du 5 mars suivant. Réélu le 14 octobre 1877, il fut nommé professeur de littérature française moderne au Collège de France, le 25 janvier 1881 et dut se représenter devant ses électeurs, qui ne jugèrent pas à propos de lui confirmer le mandat parlementaire, à l'élection du 27 février 1878. Mais. le 23 juin suivant, M. Emile Deschanel était élu sénateur inamovible. Il siège à gauche et a voté l'expulsion des princes. M. Emile Deschanel, outre les journaux et recueils cités plus haut, a cnllaboré à l'In lépendance belqe et, dans ces derniers temps, au Natiounl de 1869. Il a publie it pirt les Courtisanes de la Grèce (1854); le Mal qu'on a dit des femme, le Bien qu'on a dit des femmes, lo Mal qu'on a dit de l'Amour, le Rien qu'on a dit de l'Amour, le Bien et le Mal qu'on a dit des enfants, petit* volumes de compilation ingénieuse (1855-58 flistoire de la conversation (1858); la Vie des comédiens (1860), Causeries de quinzaine, extraites du Jour ial des Débats, Christophe Colomb, extrait du mème journal (186t): A pied et en wagon (1862); Physiologie des érriuains et des arlistes, ou Essai de critique naturelle (1864); Etudes sur Aristophane, en partie extraites d'articles publies en 1849 dans la Liberté de penser, mais revus et augmentés (18G7); A Bâtons rompus (1868); Annuaire des Conférences et de la Littérature (1869); la Question des femmes et la morale latque, dis"ours pronon é à l'occasion du couronnement de la rosiere de Puteaux (1876); le Romanlisme des classiques: 1. Corneille, Rotrou, Molière, etc.; 2. Racine; 3. Pascal, Larorhefoucauld, Bossuel; 4. le Thédtre de Voltaire (1882-86, 5 vol.); une Etude sur les « Maximes » de Larochefoucauld, des éditions de la hfedée d'Euripide, du Brutus de Cicéron. etc.

DESCHANEL, PAUL EUGÈNE Loms, littérateur et homme politique français, fils du précédent, ne le 13 janvier 1856 à Bruxelles. Il fit ses études à Paris, au college Sainte-Barbe et au lyrée Condorcet, puis suivit les cours de l'Ecole de droit et se fit re-evoir licencié en 1872 il avait dejà pris le grade de licencié ès lettres. M. Paul Deschanel debuta dans la carrière politique comme secrétaire de M. de Marcère, ministre de l'interieur, en 1877; il remplit les mêmes fonctions auprès de M. Jules Simon, president du conseil avec le même portefeuille, et suivit cet homme d'Etat dans sa retraite, le 16 mai 1877. Nommé sous-préfet de Dreux en décembre suivant, il devint successivement secrétaire général de la préfecture de Seine-et Marne en mai 1879, sous-prefet de firest en décembre de la même année et sous-prefet de Meaux le 4 avril 1881. Un groupe d'électeurs républicains de Dreux lui ayant offert la candidature aux élections génerales du 21 août 1881, M. Paul Deschanel accepta, donna sa démission de sous-prefet, et échoua contre M. Gatineau, deputé sortant, candidat radical. Porté sur la liste républieaine modéree, aux élections d'ortrbre 1885, il fut élu depute d'Eure-et-Loir au scrutin du 18 octobre. Il a pris place sur les bancs de la gauche républicaine et a voté contre le projet d'expulsion des princes.

M. Paul Deschanel a collaboré à la Revue politique et littéraire, au Journal officier, etc., et est attache à la rédaction du Journ tl des Débats depuis 1876. Il a publié à part: la Question du Tonkin (1883); la Politique francaise en Océanie, à propos du canal de Panama, avec préface de M. Ferdinand de Lesseps (1884).

DES CLOIZEAUX, ALFRED LOUIS OLIVIER LEGRAND, physicien t minéralogiste français, né à Beauvais le 17 octobre 1817. Eleve de l'E ·ole normile supérieure, il fit plusieurs voyages d'exploration scientifique dans le nord de l'Europe après avoir achevé ses études, et assista en 1845 à u e éruption de l'Hecla. De retour à Paris, il entra comme répétiteur à 1 Ecole centrale, devint maître des conférences à l'E ole normale en 1858 et fut appelé en 1876 à la ehaire de rnmeralogie du Muséum d'histoire naturelle. M. Des Cloit aux a été élu membre de l'Aca- demie des sciences, en remplacement du vicomte d'Ar- chiac, le 15 novembre 1869 il est en outre membre de la Soci te royale de Londres et des principales sociétés sa- vantes d'Furope, et a reçu de l'université de Leyde le litre honorifique de docteur en philosophie en 1875. M. Des Cloizeaux a fourni de nombreux memoires aux Annales des mines auc Annales de physique et de chimte et aux Comptes rendus de l'Academie des scien- (es principalement, sur l'éruption de Hécla dont il fut témoin, sur les geysers d'Islande, sur les observations physiques, géologiques et minéralogiques faites au cours

le ses voyages, etc. On a de lui, outre cela: Sur la oristallisation et la structure intérieure du quartz (1855); De l'emploi des propriétés optiques biréfrinqentes en minéraloqie; Leçons de cristallogranhie, professées à l'Ecole normale (1861); Mannel de minéra- lo,qte (1862-70, 2 vol., pl.); Nouvelles recherches sur les nronriétés optiqlles des cristaux naturels ou artificiels (1867), etc. M. Des Cloizeaux est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1863 il est aussi décoré de l'ordre de Saint-Stanislas de Russie (2e classe).

DESCLAUZAS. MARIE. actrice françrise, née Paris en 1842. Elle débuta sur la scène à l'âge de treize ans, et grâce à l'appui de Clarisse Mirov. qui favait re marquée, elle entrait quelques années plus tard au Cirque resonstruit sur la place du Châtelet et devenu peu après (1862) Théâtre du Châtelet. Elle y parut successivement dans la Poule aux œufs d'or, la Prise de Péltin, Rothomago, Fanfan-la-Tulipe, Don César, la Jeunesse du roi Henri, le Diable boiteux et surtout dans le rôle du prince Charmant de Cendrillon. Après cette série de succès, MIle Desclauzas alla chanter en Amérique le répertoire d'opérettes d'Hortense Schneider; tournée fructueuse, au retour de laquelle elle visita les principales villes de France. puis revint à Paris et debuta à l'Athénée, dans Fleur du thé, de M. Lecocq (avril 1868). Elle poursuivit dès lors, avec un succès grandissant, la carrièro de 1 op rette après le douloureux intermède de la guerre, toutefois, pendant lequel elle serv:t à Paris somme ambulancière. Le rôle de MIle Lange de la Fille de Madame Anqot, qti elle vint jouer à Paris (1973), après l'avoir interprété à Bruxelles avec un succès étourdissant, avait du reste mis le sceau à sa réputation. Depuis lors, MIle Marie Desclauzas a paru dans la plupart des opérettes et des Ceeriea qui ont eu quelque succès dans ces dernières années aux Folies-Dramatiques, à la Renaissance, au Châtelet, etc. Elle était engngée de nouveau à ce dernier théâtre, en août 1886, pour jouer le principal rôle dans Frivoli, fopérette-féerie de M. Charles Lecocq dont 1 Angleterre a eu la primeur.

DES ESSARTS, ALFRED STANISLAS LANGLOIS, littéterateur français, n3 Passy (Paris) le 9 août 1814, fit ses études au collège Henri IV. Dès l'âge de seize ans, il publiait quelques poésies dans la presse periodique du temps. Chargé de la critique littéraire et dramatique à l'Echo français en il conserva ce poste jusqu en 1846. Il fut trois fois lauréit aux concours de préeie de 1'Academie, en 1841, et 1847 et entra en 1816, à la bibliothèque Saint-Geneviève, comme sous-bibliothécaire il y est devenu conservateur et a aujourd'hui le titre de conservateur honoraire. M. Alfred des Essarts a publié: une Perle dans la mer (1841) le Lord bohémien (1842); Sous les ombraqes (1845); les Chants de jeunesse, poésies (1846); l'Univers illustré (1847); la Comédie du monde, roman en vers (1851) les Hommes de la guerre d'Orient (1855); Galerie de neuf peintres célèbres (1858); François de Méd cia, le Tour du cadran, Lectures d'hiver (1859); la Gerbe, récits historiques (1860); les Deux veuves (1861); les Célébrités françaises (1861); Contes Pompadour (1862); les Fètes de nos pères (1861); Valentin (1863) Souffrir c'est vaincre, le Champ de roses (1864); Morthe (!865) Roque/'euille (1868); les Masques d'or, l'Enfant vold (1870) Récits légevdaires (1872); le Roman des mères la Gerbe d'or (1875). Il a fait jouer au Français la Ligue des amants, en vers, et au Vaudeville la Noix dorée. M. Alfred Des Essarts est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1868.

DES ESSARTS, EMMANUEL ADOLPHE LAANGLOIS, littérateur français, fils du précédent, né à Paris le 2 août 1839, fit ses études au lycée Napoléon (Henri IV) et fut éleve de l'Ecole normale de 1858 à 1861. Nommé à sa sortie professeur de rhétorique au collège d'A ignon, il professa successivement la même classe aux lycées de Moulins d'Orléans, de Nancv, de Nimes. Il a été reçu docteur es lettres de la Faculté de Paris en 1871, a occupé depuis la chaire de littérature française à la faculté des lettres de Dijon, et occupe aujourd'hui la même chaire à la faculté de Clermont-Ferrand.

M. Emmanuel Des Essarts, qui remporta, sur les bancs du collège, un prix de poésie offert par la Société des gens de lettres, a debute dans la carrière d'écrivain par deux volumes de poésies les Parisiens (1862) et les Elévations (1864). Il a publié les Voyages de l'esprit, recueil d'articles (1869); l'Hercule grec, étude mythologique (197t); Origines de la poésie lyrique en France, au seizième siècle (1873); les Prédécesseurs de Milton (1874J; le Génie de Chateaubriand (1876) Poèmes de la Révolution (1879); etc. Il a collaboré aux Sonnets et Eaux-fortes, au Parnasse contemporain et à divers jour- naux et revues. II a aussi fait précéder d'une « Introduction n le livre de son père intitulé Souffrir, c'est vaincre (1864). M. Emmanuel des Essarts est chevalier de la Légion d'hanneur.

DESGOFFE, BLAISE ALEXANDRE, peintre français ne à Paris en i830, éleve de Flandrin et.de M. Bouguereau. Il s'est voué spécialement, et avec grand su cès, à la nature morte reproduite en miniature. Nous citerons seulement quelques ouvrages de M. B. Desgoffe Deur coupes d'ayate orientale du XV! et du XVI! siecle (1857); Aiqsière en sardoine onyx du XVI siècle et tapis turc (1859); Fruits et bijoux (1864); Statuette de marbre, verre gravé et fruits (1865); Fruits, fleurs et bijoux (!867, Exposition universelle); RecAaud en vermeil (1869); Gibier sur tapis de velours bleu(1870); Casque de Henri IV (1872); Porcelainet, Frisede bois sculpté (1874J; Thé dans une chambre d'artiste (1875); Casque et bouclier de Charles IX (1877); Vase en crutal de roche (1878); Statuette de buis, Etrier de François I Pommeau d'epée, etc. (1883); Raisins, pêches, prunes et bijoux; Majoliques, dahlias et étoffe brodée (1884); Objets d'art ancien de la colleclion de sir Richard Wallace, à Londres, etc. (1885); Raisins, coupe en 9

cristal de roche et vase de porcelaine de Sètrrea etc. (1886). M. Blaize Desgoffe a obtenu une 3e médaille en 1857, une 2- médaille en 1863 et la croix de la Légion d'honneur en 1878.

DESJARDINS, Anzt, professeur et historien français, né à Paris en 18t4. Elève de i'Ecole normale supérieure, il fut reçu agrégé d'histoire en 1843 et docteur ès lettres l'année suivante. Nommé professeur d'histoira ù la faculté des lettres de Dijon en 1847, il fut transféré à celle de Caen en 1856. et en 1857 à celle de Douai, dont il est devenu doven. M. Abel Desjardins a été élu correspondant de l'Institut (Académie des inscriptions et bellea-lettres) en 1878. On lui doit l'Enapereur Julien, thèse de doctorat (1844); Etude sur saint Bernard (I849J; une Vie de Jeanne d'Arc (t854J; l'Esclavage dans l'antiquité (1857) Papiers relatirs aux rapports diplomatiques de la France et de la Toscane aux XVe et XVh siècles, recueillis par l'auteur dans deux missions officielles en Italie, en 1852 et 1855, et publiés dans les « Documents inédits pour servir à 1 Histoire de France » (1859); Charles IX, deux années de règne, 1570-1572 (1874); une Congrégation générale des cardinaux en 1595 (1875), etc. M. Abet Desjardins a été promu officier de la Légion d'honneur le 27 août 1867. DESJARDINS, ERNEST, historien et archéologue français, frère du précédent, né le 30 septembre 1823 à Noisy-sur-Oise (Seine-et-Oise). Successivement professeur à Angers, à Dijon, à Alençon, à Paris (lycée Bonaparte), puis maitre de conférence de géo ·raphie à l'Ecole normale, M. Ernest Desjardins fut chargé de plusieurs missions en Italie rt en Egypte, devint membre de la Société de géographie et fut élu en 1875 membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en remplacement de d'Avezac-M tcaya. Il fit partie, comme secrétaire, de la Commission de publication des œuvres et de la correspondance du comte Borghesi, savant italien mort en 1860. On a de M. E. Desjardins un Atlas de géographie ancienne de l'Italie (1852); De Tabulis alimentariis et Sur la topographie du Latium, ses thèses de doctorat (1854); Voyage d'Horace à Brindes (/855); Parme, ses antiquités, le Corrège. etc. (1856); le Péropt avant la conquête espagnole (1858); le Grand Corneille historien (1861); Notice sur le musée Napoléon III, Du patriotisme dans les arts (1862); Aperçu historique sur le, embouchures du Bhône, récompensé.par l'Institut; les Juifs de Moldavie (1861); la Table de Peutinger, d'après l'original conservé à Vienne (1869-78); Géo.qraphie historique et administrative de la Gaule (1870-85, 3 vol.); Musei nationalia hungarici (1873); Notices sur let monuments épigraphiques de Bavay et du musée de Douai (1874J; Desiderata du Corpus inseriptionum latinorum de l'Académie de Berlin (1874-77); et une foule de mémoires dans le Recueil des comptes rendu de l'Académie des inscriptions, créé par lui en 1857. M. Ernest Desjardins a été élu membre de la Commission des inseriptions et médailles de l'académie dont il fait partie, le 20 novembre 1885, en remplacement de feu Egger. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

DESLANDES, RAYMOND, auteur dramatique français, né à Yvetot le 12 juillet 1825. Sa famille le destinant au barreau, il vint à Paris, après avoir terminé ses études au college de Rouen, sous prétexte de faire son droit; il y débuta bientôt dans la petite presse, mais ses goûts le portaient surtout vers la littérature dramatique et il ne tarda pas trouver bientôt l'occasion de les satisfaire. Il commença à donner, seul ou en collaboration avec MM. Armand Durantin, Clairville, Decourcelle, Delacour, Labiche, Cormon, Pol Mercier, Louis Lurine, J. Petit, Montjoie, Moreau, E. Grangé, et plus reremment MM. Busnach, Gondinet, etc., une série de pièces, vaudevilles, comédies ou drames qui, augourd'hui, s'élèvent à un chiffre des plus respectables. Nous citerons Un et un font un (I848J; les Trois Racan (1849); la Terre promise (1850); le Méridien (1852); On dira des bêtises (1853); le Château des Tilleuls, D'une fenêtre à l'autre, Eva(1854); la Femme d'un grand homme (1855); l'Amant aux bouquets, Madame Bijou, le Camp dea révoltées, la Boite d'argent (1856); les Comédiennes (1857J; le Dompteur de femmes (1859); une Chasse à Saint-Germain (1860); Colombe et Pinson, les Domeatiques (1861); le Marquis garpagon (1862); la Dernière grisette (1863); un Mari qui lance sa femme (1864); les Sabots d'Aurore, unGendre (1866); le Porte-cigare, J. Rosier, 34, rue Moqador (1871); le Train dea cocottes (1872); une Fille d'Eve, Gilberte (l874 le Comte Kostia, la Filleule du roi, opérette (1875); Antoinette Rigaud, comédie en 3 actes, au Français (1883), etc. M. Kaymond Deslandes est directeur du théâtre du Vaudeville. II est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1868

DESMONS, FRÉDÉRIC, homme politique français, pasteur de l'Eglise réformée, est né à Brignon (Gard) le 14 octobre 1832. Elève de la faculté de théologie de Strasbourg, il y obtint le grade de docteur en 1856, et devint pasteur à Samt-Génies et président du consistoire de Saint-Chaptes. M. Desmons est en outre membre du conseil du Grand Orient de France. Une élection complémentaire à la Chambre des députés s'étant produite en mars U78 dans la 1re circonscription d'Alais, M. Ueamous s'y présenta, mais se désista au second tour en faveur d'un autre candidat républicain, M. Favond, qui avait réuni un plus grand nombre de voix. Celui-ri étant mort, M. Desmons fut élu à sa place le 19 juin 1881 et réélu aux élections générales du 21 août suivant. Il prit place à l'extrême gauche, et fut élu député du Gard au scrutin du 18 octobre 1885. M. Desmons a voté l'expulsion totale des princes. On lui doit un Essai historique sur le Mormonisme, sa thèse de doctorat (1856) une Réponse à la Lettre de l'évêque de Nimea aux protestants du Gard (1859J et quelques autres brochures de circonstance.

DESNOIRETERRES, GUSTAVE La BRUSOYS, littéra-

teur Irançais, né à Bayeux (Calvudos) le 20 juin i817, fit ses études au collège de sa ville natale, et vint ensuite à Paris. En f839, il publiait, dans le Jnurnal général de France, un roman la Pensionnaire et l'artiste. Deux ans plus tard. il fondait la Province à Paris, revue mensuelle, qui dura peu; puis il collabora à la Revu) de Paris, à la Revue française, à l'Epoque, à la Semaine, au Globe, au Commerce, à la Mode, etc. Il a publié à pvrt: la Chambre noire (1843); Jarnowick (1844) Entre deux amours, Mademoiselle Zacharie (1845), romans; une Etude sur Balsac (1851); nne édition annotée du Tableau de Paris, de Mercier et un autre roman: un Amour en diliqence (1853); les Talons rouges, esquisses contemporaines (185t). A partir de cette époque, M. D snnireterres s'est à peu près excluaivement borné à des études historiques ayant le dix-huitième siècle pour objet et dnnt la plupirt furent d'abord insérées, au moins en partie, dans quelque revue, comme les Intérieure de Voltaire. dans la Revue de Paris (1855); les Originaux, dans la Revue francai.se (1855-58J, et!. Citons: la Jeunesse de Voltaire (1867); Voltaire à Cirey (1868): Voltaire à la cour (1869); Voltnire et Frédéric (1870); la Musique française ail dtx-huitième siècle (1872); Voltaire aux Délices (1873), série d'ouvrages réunis sous le titre général d3 Voltaire et la Société française au dia-huitième siècle, que l'Académie française a récompensée par le prix Bordin, le 1er juin 1875 et à laquelle l'auteur à donné pour complément: lconographie voltairienne (I878, in-4-. pl.). On doit encore à cet écrivain: les Cours galantes (1859-64, 4 vol.); Grimod de la Reynière et son groupe (f877J; Epicurient et lettrés (1879); la Comédie satirique au dix-hui- tième siècle (1885J, et une comédie en i acte, jouée au Vaudeville en 1861: Monsieur Prosper. M. Gustive Dasnoireterres est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1869.

DESPREZ, JULIEN FLORIAN FÉLIX, prélat français, cardinal, né ù Ostricourt, village de l'arrondissem*nt de Lille le 14 avril 1807. Devenu curé de Notre-Dame de Roubaix, M. Desprez fut nommé évèque de Saint-Denis de la Réunion par décret du 12 juillet 1850, transféré à l'évè hé de Limoges le 19 mars 1857 et promu à l'archevéché de Toulouse le 30 juillet 1859, préconisé en cette qualité le 26 septembre suivant. Créé cardinal le 12 mai 1879, il recevait la birette des mains de M. tirévy, président de la République. M. le cardinal Desprez est offieier de la Légion d'honneur depuis 1865. Il a publié un assez grand nombre de mandements et d'instruction, pastorales.

DESROUSSEAUX, ALEXANDRE JOACHIM, chansonnier franç ris, né à Lille le 1er juin 1820. Il se rendit, dès l'âge de seize ans, populaire dans son pays, et bientôt après dans tout le Nord, par des chansons en patois lillois, dont il composait la musique aussi bien que les paroles et qui, d'abord chantées par 1 li a ses camarades d'atelier, car il était ouvrier, se répandirent rapidement, furent publiées dans divers recueils, notamment dans le recueil de la société chansonnière « les fils de Béranger o, dont il faisait naturellement partie, et enfin à part, avec un véritable succès. Tombé au sort en 1840, il servit jusqu'en 1847 dans un régiment de ligne, où il fut chargé d'un cours de solfège. Revenu avec son congé, il devint employé, puis chef de bureau à la mairie de Lille. Encouragé par le succès de ses premières chansons, il employa ses loisirs à en écrire de nouvelles, qu'il interpréta lui-même, le plus souvent dans les concerts de bienfaissance quo donnaient les prin-ipales villea du Nord, avec un très grand succès. Outre ses propres chansons, il a éralement composé la musique d'un certain nombre d'autres, notamment celle du recueil de M. C. Fancompret, intitulé: Sous les saules, album de cinquante mélodies, publié en 1854. Ses propres chansons ont été publiées sous le titre général de Chansons et paaquilles lilloises et forment aujourd'hui cinq volumes (1851-55-57-65-74). Il a également publié, de 1859 à 1861, des'almanachs intitulés: Mes étrennes. M. Desrouqseaux a reçu divers témoignages de reconnaissance, notamment une cafetière d'argent offerte par les habitants de Sérlin (Nord), qu'il avait régalés à une certaine occasion de sa chanson sur le Café; il a reçu aussi, en 1861, une médaille d'or de la Société des sciences de Lille. Il est membre de plusieurs sociétés littéraires et artistiques et correspondant de la Société liégeoise de littérature wallone.

DESTREMX DE SAINT-CHRISTOL, LÉONCE, agronome et homme politique français, né à Alais le 5 décembre 1820, est arrière-petit-fils de Ja-ques Destremx, conseiller-secrétaire du roi près le parlement do Metz qui, devenu propriétaire de la terre seigneuriale de Saint-Christol, Montmoirac et Montèzes, se consacra à l'agriculture, comme devaient le faire ap:ès lui ses descendants, y compris celui qui fait l'objet de cette notice et qui ne compte plus les distinctions de tout genre obtenues dans les concours régionaux de la France les plus louibles efforts pour le développement de l'instruction élémentaire et de l'instruction agricole dans son département, créé des cours d'adulte, fondé des salles d'asile, etc. Membre du Conseil général de l'Ardèche pour le canton de Joyeuse depuis 1864, maire do Lablachère, il pisait sa candidature sur élections générales de 1861 contre la candidature officielle, mais sans succès. Il fut élu représentant de l'Ardèche à l'Assemblée nationale, le 8 février t871, comme cand dat du comité national républicain, et se fit inscrire au centre gauche et à la gauche républicaine. Porté sur la liste républicaine, avec le comte Rampon, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il échoua contre M. Tailhand, ancien ministre de la Justice. M. L. Destremx se présenta, le 20 février suivant, dans la 2· circonscription de Largentière, et fut élu député au premier tour. Mais aux élections d'octobre 1885, faites au scrutin de liste, M. Destremx, porté pur la liste radicale de l'Ardèche, échoua.

On doit à M. Léonce Destramx, outre sa collaboration à divers journaux ou recueils périodiques, principalement sur des questions d'économie agricole: Légendes et Chroniques du Lanquedoc (1857); Essai d'économie rurale et d'agriculture pratique (1861); Aqricnlture méridionale: le Gard et i'Ardèche (1866); le Chemin de fer d'Alais au Poutin, trois brochures (1868-70), etc. Il est membre de l'Acalémio du Gard, président de la Société littéraire et scientifique d'Alais, dont il est fondateur, membre correspondant de la Société nationale et centrale d'agriculture de France, de l'Académie r 'yale de Turin, etc.

DETHOU, ALEIANDRE RENE, homme politique fran- çais, né à Bléneau (Yonne) le 18 avril 1819. Riche propriétaire, connu depuis dix ans par ses opinions républicaines, il fut compromis dans le courageux soulèvement des départements de la Nièvre et de l'Yonne contre le coup d'Etat du 2 décembre 1851, et vécut exilé en conséquence jusqu'en 1859. Profitant de l'amnistie, M. Dethou rentra en France, mais ne s'occupa point de politique militante jusqu'aux élections dé février 1871, auxquelles il obtint dans son département une minorité de plus de i2,500 voix. Elq le 20 février 1876 dans l'arrondissem*nt de Joigny, il s'inscrivit au groupe de la gauche républicaine, et fut réélu par le même collège le 14 o-tobre 1877 et le 21 août 1881. Aux éle-tions d'o-tobre 1885, M. Dethou a été élu, au scrutin du 18, député de l'Yonne. Il a voté l'expulsion totale des princes.

DÉTROYAT, PIERRE LÉONCE, ancien officier de mnrine, journaliste et auteur dramatique français, né à Bayonne le 7 septembre 1829. Après avoir terminé d Lorient ses études classiques. il entra à l'Ecole navale en 1815, fut embarqué eomme aspirant en 1847, et fit partie, sous les ordres de famiral Page, d'une campagne dans la mer des Indes. Promu enseigne de vaisseau en 1852, il fit en cette qualité la campagne de Crimée, puis celle de Chine, y fut blessé (21 decem- bre 1859), mis à l'ordre du jour, et décoré de la Légion d'honneur en récompense de sa belle conduite dans cette affaire. Promu lieutenant de vaisseau eh 1880, il p it part à l'expédition du Mexique dans les états-majors des généraux Berthier, F. Douay et Bazaine, et fut promu officier de la Légion d'honneur en 1854. Peu après, il devint sous-secrétaire d'Etat au département de la marine de l'empire mexicain et chef du cabinet militaire de Maximilien. Ce fut lui qui accompagna l'impératrice Charlotte à son fatal voyage en Europe. Son appréciation de la situation au Mexique, et particulièrement de l'attitude de Bazaine, lui fit interdire le retour dans ce pays. Il épousa, en 1866, MIle Hélène Garre, niace d'Emile de Girardin et. après avoir obtenu un congé de non-activité (1867), entra à la rédaction de la Liberté où, sous le pseudonyme de L. du Bourneuf, il traita principalement les questions militaires et de finance et la question espagnole. En 1869, il achetait ce journal, qui se rapprocha davantage du gouvernement sous sa direction, et dont il fit, en 1870, un agent de propagande plébiscitaire. Il le transporta à Bordeaux à la veille de investissemont de Paris. Au mois de décembre 1870, il fut nommé général nu titre auxiliaire et appelé au commandement du camp de la Rochelle. Aux élections du 8 février 1871, M. D'trovat, partisan de la résistance, posait sa candidature à l'Assemblée nationale dans le département d'Indre-et-Loire mais sa circulaire n'étant pas du goût de l'autorité allemande, qui voulait peut-être plus energiquement la paix que les plus pacifiques d'entre nous, força, pir un commen-ement de poursuites, M. Detroyat à abandonner la partie. Ayant alors fait liquider sa pension de retraite d'officier de marine, il reprit la direction de son journal, momentanément confiée à Gràgory Ganesco. Au mois de mai 1876, M. Léonce Détroyat quittait la Liberté et fondait, quelques semaines plus tard, le Bon Sens enfin, le 5 juillet, il prenait la suite des affaires de l'Estafette, fondée par Villemessant au commencement de mai, et devenait en conséquence directeur politique d'un journal ayant pour titre l'Estafette, pour sous-titre Estafette et Bon Senr réunis, et qui n'était autre que l'ancienne Liberté, sans que la nouvelle eût changé d'une manière bien sensible. Après avoir soutenu la politique du gouvernement du 16 mai (1877), M. Détroyat échouait aux élections du 14 octobre suivant, dans la circonscription de Neuilly, et conseillait en conséquence au maréchal Mac-Mahon de se soumettre au verdict populaire. Quelque temps après, il quittait l'Estafette et le Bon Sens réunis, et enfin devenait acquéreur, en 1885, du Constitutionnel, auquel il donnait une allure plus libérale, sans être absolument républicaine.

M. Léonce Détroyat a publié à part la Cour de Rome et l'empereur Maximilien (/868); l'Intervention française au Mexique (même année) le Recrutement, l'organisation et l'instruction de l'armée française (1870J, ouvrages compos9s en partie d'extraits du journal la Liberté. Il a également fait représenter au Vaudeville, en 1870, une comédie en un acte Entre l'enclume et le marteau; et plus tard: Henri VIII, opéra en 4 actes, avec M. Armand Silvestre, musique de M. C. Saint Saëns, à l'Opéra (1883) Aben Hamet opéra en 4 actes, avec M. do Lauzière-Thémines, musique de M. Th. Dubois, au Theûtre-Italien et Pedro de Zulamea, opéra en 4 actes, avec M. Armand Silvestre, musique de M. B. Godard, nu Théâtre d'Anvers (1884). Décora de l'ordre de SaintFerdinand d'Espagne en 1859, M. Detroyat, directeur politique de l'organe du parti alphonsiste en France, et qui assistait d Madrid à l'entrée triomphale du jeune roi Alphonse XII (janvier 1875), a reçu depuis les insignes les plus élevés des ordres espagnols, outre h rosette d'officier de la Légion d'honneur (11 février 1864).

DEVADE, GUILLAUME AMÉDÉE, homme politique français, médecin, né le 11 janvier 1818 à Saint-Martin-deVers. Après avoir obtenu son diplôme de docteur en médecine de la faculté de Paris, il s'établit à Gien, et devint médecin en chef de l'hôpital de cette ville ou

1847. Très populaire déjà comme médecin, il le devint davantage par l'expression de ses sentiments républicains, à partir de 1848 de sorte que le gouvernement du 2 décembre, ne voyant pas de raisons suffisantes pour le proscrire, le révoqua, du moins, de ses fonctions de médecin en cbaf de l'hôpital de Gien. Conseiller municipal de cette ville depuis 1860. Avant mérité la croix de la Légion d'honneur pour ses services dans les ambulances de l'armée de la Loire en 1870-71, M. le docteur Devade fut élu député de l'arrondissem*nt de Gien, avec une majorité des deux tiers. le 20 février 1876, et s'inscrivit à la gauche républicaine. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M. Devade a été élu député du Loiret le 14 octobre 1885. Il a voté l'expulsion des princes.

DEVELLE, Loois CHARLES EDMOND, homme politique français, né à Rar-le-Duc le 6 avril 1831. Avoué à Barle-Duc, conseiller général de la Meuse, il fut élu député de l'arrondissem*nt de Bar-le-Duc le ô avril 1879, en remplacement de M. Grandpierre, démissionnaire, et s'inscrivit an groupe de la gauche républicaine. Réélu par le même co lège le 21 août 1881, sans concurrent, M. Develle était elu sénateur de la Meuse le 25 janvier 1885, en remplacement de M. Vivenot, décede. Il a voté l'expulsion des princes.

DEVELLE, PAUL JULES, homme politique français, frère du précèdent, né d Bar-le-Duc le 12 avril 1845. Il fit son droit à Paris et s'inscrivit au barreau de cette ville en 1865. A la rentrée de la conférence des avocats stagiaires, en 1869, M. Jules Develle prononça le discours d'usage, dont le sujet était l'éloge de Berryer. Ancien secrétaire de M. Jules Grévy, il fut appelé en 1872 à la sous-préfecture de Louviers, d'où il passa à la préfecture de l'Aude en 1876. Révoqué par le gouvernement du 16 mai. M. J. Develle mit à profit les bons souvenirs qu'il avait eu le temps de laisser dans l'arrondissem*nt de Louviers, où il accepta la candidature républicaine aux élections du 14 octobre 1877. Il fut élu contre M. Raoul Duval, député bonapartiste sortant, et prit place sur les bancs de la gauche républicaine. Nommé sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur le 13 février 1879, il quittait ses fonctions le 4 mars suivant, en même temps que son chef, M. de Marcère. M. Jules Develle fut réélu député de l'arrondissem*nt de Louviers le 21 août 1881 mais aux élections d'octobre 1885, faites au -scrutin de liste, le département de l'Eure ne lui offrant pas une garantie de succès suffisante, il préféra poser sa candidature dans son département natal et fut élu en effet député de la Meuse, sur la liste républicaine, au scrutin du 18. M. Jules Develle a été appelé au ministère de l'agriculture, dans le cabinet présidé par M. de Freycinet, le 7 janvier 1886.

DE VERE, AURREY THOMAS, poète et publiciste irlandais, ne à Curragh Chase, dans le comté de Limerick, en 1814, fit ses études au collège de la Trinité, à Dublin. Il a publié, en fait de poésies les Waldentes, ou la chute de Rora, histoire lyrique (1842); A la recherche de Proserpine, Souvenirs de la Grèce et autres poèmes (1843); Poésies diverses et sacrées (f856J; Chansons du printemps(May Carols, 1857 et 1881) les Sœurs et autrea poèmes (1861); la Noce de l'Infant etc. (1864) OdeS irlandaises (1869) Légendes de saint patrick (1872); Alexandre le Grand, poème dramati. que (1874) Saint Thomas de Canterbury, poème dramahque (1876); Légendes des saints saxons (f879 Légendes des temps hérofques de l'Irlande (1882). Nous citerons parmi ses ouvrages en prose Tyrannie anglaise et crimes irlandais (English misrule and Irish misdeeds (1848) Esquisses pittoresques de la Grèce et de la Turquie (1850, 2 vol.); l'Établissem*nt de l'Eglise d'Irlande, ou Hibernia Pacanda (1866) Propriété de l'Eglise d'Irlande et son légitime usage (1867); Plaidoyer en faveur de la sécularisation (1867) Action politique constitutionnelle et inconstitutionnelle (1881), etc. Il a en outre rédigé, en 1878, sous le titre Proteus and Amadeus, une correspondance religieuse et philosophique.

DEVÈS, PIERRE PAUL, homme politique français, né à Aurillac le 3 novembre 1837. Avocat du barreau de Eéziers, il fut nommé, après le 4 septembre 1870, procureur de la République au parquet de cette ville, fonctions qu'il ne conserva pas longtemps. Elu le 20 février 1876 député de la 2e circonscription de Béziers, M. Devès siégea à gauche, et fut réélu le 14 octobre 1877. Il devint président de la gauche républicaine et membre de la commission du budget pendant toute la durée de cette législature. Réélu en 1881, au scrutin du 4 sep- tembre. par le même collège, M. Devès entra dans le cabinet formé par Gambetta le 14 novembre suivant. avec le portefeuille de l'agriculture. Le 18 décembre, il se faisait réélire, ayant abandonné Béziers, députe de Bagnères-de-Bigorre, en remplacement de M. Constans, elu à la fois dans cet arrondissem*nt et à Toulouse et qui avait opte pour ce dernier. Le 26 janvier suivant, il quittait le ministère avec tous ses collègues. M. Devès accepta ensuite le portefeuille de la justice dans le cabinet Duclerc (7 août 1882) et le conserva dans le cabinet suivant, présidé par M. Fallières (l9 janvier 1883), simple remaniement du précédent nécessité par la demission de MM. Duclerc, président du conseil, le général Billot et l'amiral Janréguiberry, ministres de la guerre et de la marine, et qui faisait place à un cabinet Jules Ferry le 21 février 1883. Aux élections d'octobre 1885, M. Devès se portait sur la liste républicaine des Hautes-Pyrénees; mais ce fut la liste monarchique qui triompha dans ce département. Il faisait une nouvelle tentative aux élections complémentaires de la Seine du 13 décembre suivant, mais également sans résultat.

DHULEEP SINGH, (le maharadjah), fils du fameux Runjeet Singh, rajah du Punjaub, est ne en 1838. Il était encore enfant quand son père mourut, et

l'administration anglaise, témoin de l'état de démoralisation dans lequel se trouvait cette principauté, se l'an- nexa, par pure commisération pour le jeune maharajah, auquel échéait un si triste héritage. Cette annexion fut consenlie toutefois, à de certaines conditions, à la condition, notamment, de servir au prince Dhuleep une pension annuelle de quatre lacs de roupies (un million de francs). Ce prince, qui avait vendu, ou plus exactement, dont on avait ainsi vendu la principauté, parait s'être facilement habitué à sa nouvelle condition; cependant, il crut sans doute prudent de se tenir élnigné de ses anciens sujets, car il établit sa résidence en Angleterre, se fit naturaliser et se convertit au christianisme. Sa mère, la princesse Ranee, l'avait accompagné en Angleterre, où elle mourut en 1863 mais, en dépit de ses obsessions, elle était demeurée fidèle à la foi de ses ancêtres. Le Maharadjah a épousé, au consulat anglais d'Alexandrie d'Egypte, en 1864, une jeune dame anglaise. Il a arheté, près de Thetford, un riche domaine qu'il habite ordinairement.

DICEY, EDWARD, journaliste anglais, né à Claybrook Hall, comté de Leiceater, en mai 1832; fit ses études au collège de la Trinité, à Cambridge, et prit le grade de bachelier es arts en 1854. Il vint ensuite à Londres et collabora à la Fortnightly Rewiew, au Saint-Paul's Magazine, au Macmillan's Magasine et autres publi ations péri"diques. Il fut attaché pendant assez longtemps au Daily Telegraph, dont il fut le correspondant spécial sur divers points du continent européen et en Orient. Il était justement en Orient lorsque la rédaction en chef du Daily News lui fut offerte; il accepta, mais il ne garda ce poste que trois mois (1870), au bout desquels il se retira, indiquant dans une lettre adressée au Spectatorque c'etait pour cause de divergence d'opinion entre le propriétaire du journal et lui, et aussi de dissentiment sur les con litions auxquelles il avait consenti à prendre le poste qu'il résignait. Aussitôt qu'il eut quitté le Daily Nems, la direction de l'Observer fut offerte à M. Direy, qui l'a acceptée et conservée jusqu'ici Il a pubbé Memoir of Cavour: Rome in 1860; the SchleswigHolstein war (1864); The Battle-fields o/ 1866 (les Champs de bataille de 1866); Un mois en Russie, d lépoque du mariage du czarewitch(1867); le Pay.s du Levant (the Moming L'ond, relation d'un tour de trois mois en Orient, 1870); Victor Emmanuel, dans la publication appelee le « Nouveau Plutarque », etc.

DICKINSON, ANNA ELIZARETH, oratrice et femme de lettres americaine, née à Philadelphie le !8 octobre 1842. Restée à deux ans orpheline et la plus jeune de cinq enfants, que la mort du chef de la famille laissait dans la detresse, elle fut instruite aux écoles gratuites de la Société des Amis, à laquelle appartenait sa famille. A l'âge de quatorze ans, elle écrivit un « essai » qui fut publié dans un journal anti-eselavagiste The Liberator, dirigé par William-Lloyd Garrison. Elle quitta l'école à diasept ans, fut institutrice pendant deux années et fit son premier discours public dans une réunion de quakers tenue à Philadelphie en janvier 1860, sur ce sujet les Droits et les torts de la femme (Woman's Rights and Wrongs). A dater de ce moment, elle prit fréquemment la parole dans ces sortes de réunions. soit en faveur de la tempérance, soit contre l'es lavage. Elle obtenait pendant ce temps nne place à la Monnaie des Etats-Unis, à Philadelphie, mais elle la perdit pour s'être exprimée d'une manière trop libre sur la bataille de Ball's Bluff, qui fut l'un deq premiers engagements de la guerre de Sécession. Dès lors, elle se fit oratrice de profession, et prit la parole sur des questions de p olitique actuelle avec un véritable succès et une influence indéniable. Au commencement de 1863, le comité républicain du New Hampshire l'invita à prendre part anx discussions amen es pir les élections présidentielles prochaines elle fut de même engagée dans divers autres Etats, et le triomphe du parti républicain est bien dû, dans une certaine mesure, à miss Anna E. Dickinson. Elle n'a, toutefois, pas une méthode bien suiûe, ni des vues politiques d'une nettete absolument limpide elle combattit, en 1863, la réélection du président Lincoln et, en 1871, celle de Grant, assurément bien moins justifiée que la première. Miss Anna E. Dickinson a aussi publié, en 1888, un roman What answer ? (Que répondre?) et en 1879, A. Ragged Register of People, Places and Opinion. Vers 1875, elle voulut aborder le théâtre, à la fois comme autoresse et comme actrice; elle écrivit deux drames: Marie Tudor (1876) et Anna Boleyn (1877), dans lesquels elle remplit les deux rôles principaux, non sans succès.

DIDE, AUGUSTE, publiciste et homme politique français, ne à Nimes en 1840, vint faire son droit à Paris, et fonda au quartier latin, avec Gaston Crémieux, plus tard fusille à Marseille pour donner satisfaction aux rancunes aveugles du grand parti de l'ordre, un journal littéraire qui dura peu, mais dans lequel ces jeunes gens, et particulièrement M. Dide, avaient eu le temps de donner la mesure de leurs aspirations républi aines. Signalé en conséquence, M. Dide fut arrêté et interné à Nimes, puis alla à Nice, après l'attentat d'Orsini (14 janv. t858). De cette dernière ville, encore italienne. M. Dide adressait au Nalional de Bruxelles des correspondances qui émurent le gouvernement français, lequel demanda, par l'intermédiaire de notre ambassadeur en Italie, l'expulsion de ce correspondant mal avisé. Conduit avec tous les honneurs à la frontière suisse, M. Dide poursuivit sa route jusqu'à Genève, dont il fréquenta la faculté de théologie protestante, tout en correspondant avec les quelques journaux avancés qui paraissaient au quartier latin et, sous couleur de litterature et de philosophie, y professaient l'amour de la République et la liberté de prnser il publia aussi à cette époque un travail sur Paul-Louis Courier qui fut couronné par l'Académie de Genève. Il vmt ensuite passer sa thèse à Strasbourg. Dans cette thèse, sur la Conversion de saint Patel, le miracle du chemin de Damas était nié, et par suite tous les miracles.

L'audacieux récipiendaire fut toutefois reçu pasteur. Il revint alors à Paris. mais sans l'e«poir d'exerser le saint ministère. Il y nrit la direction d'un journal nouveau le Protestant hbéral; puis, en 1868, devint pasteur de l'Eglise libérale fondée par Atbinase CoquereL Dans le synode de 1872, dont il fit partie, il présenta un nrojet de résolution favorable à la séparation immédiate de l'Eglise et de l'Etat, mais le synode ne voulut pas le suivre jusque-là. M. Auguste Dide, qui s'est fait une réputation d'orateur en même temps que d'éerivain, a col- laboré à la Revue du protestantisme, au Lien, au Bien public, à la Nation, an XIX· Siècle, etc. et a publié à part quelques volumes composés d'extraits de ces jour naux. Au troisième renouvellement triennal dn Sénat, M. le pasteur Dide se porta candidat dans le département du Gard. II fut élu, et prit place à l'extrème gauche du Sénat. Il a voté contre l'expulsion des princes. DIDIER, HENRY GABRIEL, homme politique français. né le 12 avril 1807 à Fresnea-en-Woèvre (Meusel. Il fit son droit à Paris et se fit rerevoir licencié, tout en collaborant an Bon sens; puis il alla s'inscrire au barreau de Sedan, en 1834, et y fonda le Nouvelliste dea Ardennes; il revint ensuite à Paris, s'inscrivit au barreau, et fut nommé juge-adjoint près le tribunal d'Alger en 1844, Devenu successivement procureur du roi à Philipprville, puis à Blidah, et enfin substitut dn procureur général d'Aleer en 1847, M. Didier fut elu représentant à l'Assemblée constituante (1848), puis à l'Assemblée législative (1849) par les électeurs d'Alger. Il siégea à gauche dans ces deux assemblées, et fit une vive opposition à la politique de l'Elysée de sorte qu'après le coup d'Etat de décembre 185t, il ne lui resta qu'à reprendre sa place au barreau de Paris. Aux élections générales de 1869, M. H. Didier posa sa candidature à Paris, mais sans succès. Après le 4 septembre, 1870, il accepta de nouveau les fonctions de procureur de la République à Alger, qu'il résigna le t5 novembre 1871, pour revenir à Paris il avait refusé les fonctions de gouverneur général civil de l'Algérie. Avant échoué aux élections sénatoriales du 30 janvier 1878, dans la Meuse, il rep it sa place au barreau de Paris et fut nommé conseiller à la Cour de cassation en février 1879. M. Henri Didier a été élu sénateur inamovible le 21 mai 1881, et a voté l'expulsion des princes. Il est conseiller honoraire à la Cour de cassation.

DIDIERJEAN, MARIE EUGÈNE, ingénieur français, né le 8 decembre 1835 à Azerailles (Meuthe). Sorti de l'Ecole centrale des arts et manufactures en 1857, avec le diplôme d'ingénieur, il entra, en qualité de chimiste, à la Compagnie des cristalleries de Baccarat, d'où il passa, au commencement de 1862, à celle des cristalleries de Saint-Louis, y devint la même année directeur de la fabrication, et administrateur-gérant de la compagnie en 1866. Parmi les progrès les plus importants que l'industrie de la cristallerie doit à M. Didierjean, nous citerons la production de verres opaques colorés au moyen de sels métalliques ou de sulfures et la fabrication du cristal à creusets découverts au moyen de la hou lie seule. Il et membre de la Société des ingénieurs civils, correspondant d- la Société de se 'ours des amis des sciences, et chevalier de la Légion d'honneur depuis 1861.

DIDON (le R. P.), prédicateur français, de l'ordre des dominicains, est né en 1842 à Grenoble. Entré chez les do ninirains à l'âge de dix-huit ans, il y prononça ses vœux et fut envoyé à Rome, au collège de la Minerve, en 1862. De retour en France, il déhnta dans la pré liration à Saint Germain-des-Prés en 1868, avec succes. On cite particulièrement du P. Didon, son oraison funèbre de 1 archevèque de Paris, M. Darboy, prononcée à Nancy en 1871 et son Discours sur le patrlotisme, fait à Marseille l'année suivante. Il fut nomme, cette même année 1872, prieur des dominicains de la rue SaintJean-de-Beauvais, à Paris. Ses conférences sur l'Homme selon la science et aefon la foi à la chapelle des dominicains (1875); sur l'Indissolubilité du mariaqe et le divorce, à Saint-Philippe-du-Roule (1879) sur l'Eglise devant la société moderne, à la Trinité (1880), etc. ne furent .pas toutes également bien acrueillies par t'autorité diocésaine: celles sur le divorce furent sus- pendues par ordre de l'archevêque celles sur l'Eglise et ta société le firent appeler 4 Rome et condamner à passer plusieurs années dans un couvent corse; sans avoir pu obtenir une audience du pape, sur les sympathies duquel il croyait pouvoir compter, le P. Didon se résigna et se rendit en Corse au couvent de Corbara, où il a en effet rés dé environ quatre ans. A la mort de Claude Bernard (février 1878), le P. Didon affirma, en dépit des affirmations contraires, avoir opéré la conversion in extremis de l'illustre savant. Le P. Didon a publié plusieurs volumes de Discours et de Conférences et une brochure d'actualité l'Enfeignement supérieur et les universités catholiques (1875). On a encore de lui un ouvrage intitulé: les Allemands (1884).

DIDOT, ALFRED FIRMIN, libraire, imprimeur et philologue français, fils d'Ambroise-Firmin Didot, de l'Institut, mort en février 1876 et neveu d'Hyaeinthe Firmin Didot, mort en août 1880, est né à Paris en 1828. Principal représentant aujourd'hui de la célèbre famille d'imprimeurs et libraires Firmin Didot, établie à Paris en 17f3, M. Alfred Didot, qui avait pris depuis longtemps déjà une part très active aux affaires de la maison en est devenu le chef. Nous ne donnerons pas la liste des belles et utiles publications qui ont rendu célèbre le nom de Firmin Didot; nous citerons seulement, entre autres auxquelles il a donné plus particulièrement ses soins, la Chasse illutirée, revue hebd madaire illugtrée de chasse et de sport en général, que M. Alfred Didot a fondée en 1867 et dont il a conservé la direction. Adonné spécialement à l'étude des langues anciennes, M. Alfred Didot a donné plusieurs traductions, notamment une traduction des Fraqments inédits de Nicolas de Damas, récemment découverts (1852), inséres dans le to.nc III des

« Fragments des historiens grecs » faisant partie de la Bibliothèque grecque publiée par la maison. M. Alfred Didot est chevalier de la Légion d'honneur.

DIETZ-MONNIN, CHARLES DIETZ, Industriel français, né à Rarr (Bas-Rhin) le 13 septembre 1826, d'une famille vouée depuis longtemps à l'indusrie cotonnière (filature et teinture), fit ses études nui collèges de Strasbourg et de Nancy, et entra à son tour dans la carrière industrielle. En 1853, il épousait Mil. Monnin-Japy et entrait dans la maison Japy frères et CI., propriétaires d'établissem*nts considérables d'hnrlorerie, quincaillerie, ete., dans le Haut-Rhin, et dont il devint associé en 1863. Il fut nommé vice-président de la Chambre syndicale de la quincaillerie, en 1866, et président en 1869, puis directeur du Comptoir des quincailleries de l'Est, à Paris et enfin juge-suppléant au tribunal de commerce de la Seine, la même année. Pendant le siège de Paris, M. Diets-Monnin fut rhargé, par la mairie du Xe arrondisseme t, de l'organisation de la cantine municipale de la Porte Saint-Martin, qu'il dirigea jusqu'à la fin de mars i87t. Elu représentant de la Seine. aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, il siégea au rentre gauche. Il échoua aux élections de février-mars 1876, dans le IIIe arrondissem*nt, contre M. Spuller. Il a repré.enté le quartier des Bassins (XVe arrondissem*nt) au Conseil municipal de Paris, et a été élu senateur inamovible en 1885. U a voté l'expulsion des princes. M. Dietz-Monnip été, à l'Exposition universelle de t867, secrétaire de la classe 94, délégué de la classe 40 et adjoint au jury de la classe 85 à Philadelphie, en 1876, il a fait partie de la section française du jury international, pour le 2e département (produits manufactu- rés) enfin il était directeur de la section française à l'Expnaition universelle de 1878. Nommé chcyalier de la Lég'on d'honneur le 10 avril 1877, M. Dietz-Monnin a été promu officier à la suite de l'Exposition universelle de 1878 et commandeur le tt août 1883, comme préaident du tribunal de commerce de Paris. Il est en outre décoré de l'ordre de Saint-Stanislas de Russie (2e classe) de l'ordre de la couronne de fer d'Autriche (26 classe), commandeur de l'ordre royal de Wasa de Suède, de l'ordre du Christ de Portugal, etc.

DILKE, sir CRARLES WENTWORTE, baronnet, publiciste et homme politiqua anglais, né à Chelsea (Lon- dres) le 4 septembre 1843, fit ses études à Cambridge (Trinity Hall) et se fit admettre au barreau, à Middle Temple, en 1866 Peu après son admission, il s'embarqua pourle Canada et les Etats-Unis, où il voyagea seul pendant plusieurs mois mais avant rencontré, au mois d'août, Hepworth-Dixon à Saint-Louis, il traversa avec lui les Grandes Plaines et visita les cités mormones. Les deux voyageurs se séparèrent Salt-Lake City. Dixon retournant en Angleterre, où bientôt il publiait et dediant à sir Charles Dilke sa Neto America. Ce dernier poursuiv t son excursion, traversa la Nevada et la Californie ot, après un séjour assez prolongé a San Francisco, s'embarqua pour Panama, d'où il se rendit ensuite à la Nouvelle-Zélande, visita la Tasmannie, l'Australie, étudiant la politique de ces colonies et leurs espérances commerciales, fondées sur un présent plein de promesses. Il passa ensuite de l'Australie oecidentale à Madras, visitant Ceylan en passant, puis Calcutta, d'où il atteignit Lahore, trave sant toute l'Inde supérieure, et retourna en Angleterre par l'indus, Kurrachee, Rombay, et l'Egypte, accomplissant ainsi le tour du globe. Il publia à san rotour: Greater Britain, a record of traoel in english-speaking Countries, during 1866-67 (la Très grande Bretagne, Journal de voyage daus les pays de langue anglaise pendnnl les années 1866-67, 2 vol., 1868), ouvrage dans lequel l'auteur traite avec un vé ritable talent le sujet nouveau, ainsi traité, de l'influence de la rare sur le régime politique et du climat sur la race, et qui eut un succès considérable. Ce succès ne fut pas luimôme sans influence sur l'élection de l'auteur, cette même année 1868, à la Chambre des communes, comme candidat radical, par le nouveau bourg de Chelsea, avec une majorité des deux tiers au moins. M. Dilke n'avait tout juste que vingt-cinq ans, et l'on fit à ce propos la romarque que jamais un collège électoral métropolitain n'avait auparavant choisi un représentant aussi jeune. Il s'occupa surtout, au parlement, des questions relatives aux Indes, aux colonies et à la politique etiangère. En 1871, il fut accusé de nourrir des préférences coupables pour la forme républicaine. Sir Charles Dilke n'hésita pas le moins du monde à repondre qu'en effet, il jugeait la forme républicaine bien préferable à la forme mon irchique constitutionnelle. En conséquence, sa candidature à Chelsea fut combattue avec la dernière violence, aux élections de février 1874; mais il triompha malgré cela, et se vengea de l'opposition qu'on lui avait faite par une brochure satirique anonyme, dont on chercha longtemps l'auteur, laquelle, intitulée la Chute du prince Florestan de Monaco (the Fall of prince Florestan ol Monaco), eut trois éditions successives et les honneurs de la traduction en français. Sir Charles Dilke a succédé à son père et à son grand-père dans la propriété de l'Athenceum, revue critique jouissant d'une grande estime et qui a eu pour correspondant arisien Edmond About, succédant à Philarète Chastes. Sir Charles Dilke, à l'exemple de son grand-père, s'est réservé la rédaction en chef de ce recueil. II a en outre la propriété des Notes and Queries, et est le coproprietaire principal du Gardener's Chronicle et de l'Agricultural Gazette, publications bien connues par leur situation prospère.- il a publie en 1875 les œuvres de son grand-père, précédées d'une notice sur sa vie, sous ce titre Papers of a Critic. La même année, il entreprenait un nouveau tour du monde et envoya de la Chine et du Japon des correspondances à ses publications périodiques.

Comme députe, sir Ch. Dilke s'est surtout occupé des écoles, demandé la franchise municipale pour les femmes à délaut de la jouissance des droits de citoyen; il a obtenu en 1878 l'extension de la durée du scrutin pour les

élert'ons parlementaire', ce qu'on a appelé par la suite la loi Dilke (Dilke's A-t). A la formation du ministère Gladstone en mai 1980, sir Charles Dilke fut nommé sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, et en décembre 1882. président de la direction du gouvernement local avec siège au cabinet, poste où il a été remplacé par M. Chamberlain dans le cabinet libéral du 4 février 1886. C'est que, dès lorç. sir Charles Dilke était sous le coup d'un procès a-andaleux en adultère, intenté sur la dénonciation de sa prétendue complice elle-mème, dana une intention trop rlaire p uir qu'il soit besoin d'y insister. Avec une habileté qu'il faut reconnaitre. le procès Crawford-1)ilke fut de n avenu évoqué devant la cour dana l'intérêt de la loi », au moment de la crise provoquée par la discussion du projet de M. Gladstone relatif au home rule de l'Irlande, et qui se dénoua par la dissolution du parlement. suivie de nouvelles élections et d'un changement de ministère. Sir Charles Dilke, qui n'était pas directement en cause cette fois, nu procès qui n'a p cessé de porter son nom pour étiquette, et qui, par suite, dut se laisser insulter par l'avo- cat de la partie adverse, M. H. Mathews, sans pouvoir lui répondre, se présenta dans ces conditions à ses électeurs de Chelsea; pour le coup, le candidat radieal si énergiquem 'nt combattu, mais en pure perte, dans les éle tions précédentes, surcomba avec une minorité de 176 voix (juillet 1886) Voilà une mnmeuvre éle torale » qui aura du moins réussi. quoiqu'il n'y ait pas lieu de s'en vanter. Mais ce n'est pas tout l'avocat H. Mathews, qui a joué dans cette affaire un si beau rôle et avec un si grand succès, en a été récompensé par le portefeuille de l'intérieur dans le ministère conservateur du 2 août 1886.

DILLMANN, CHRISTIAN FRIEDRICR AUGUST, orientaliste allemand, ne le 25 avril 1823 à Illingen, district de Maulbronn (Wurlemberg); fit ses études au gymnase de Stuttgart et au seminaire de Shœothal. De 4840 à 1844. il etudia specialement la philosophie, la philologie orientale et la theologie à l'université et au séminaire de 'fübingen. Ayant passé ses premiers examens officiets de theologie dans 1 automne de 1844, il consacra une nouvelle année à t étude des langues orientales. En 1845, il devint viaire de paroisse à Tersheim, en Wurtemberg. Reçu maitre es arts et docteur en philosophie de l'universite de Tübingen, en mai 1846, M. Dillmann entreprit un voyage d'exploration qui dura de 1846 à 1848, à travers les bibliothèques de Paris, de Londres et d'Oxford. où il reçut des administrations de ces établissem*nts la proposition de dreaser les catalogues de leurs manuscrits éthiopiens. A son retour en Wurtemberg, en avril 1848, il devint repetiteur au séminaire de Tübingen en même temps il occupait la chaire d'exégèse de l'Ancien Testament à l'université, et continuait de l'occuper pendant les quatre années que l'absence d'Ewald la laissa vacante. Nommé professeur à la faculté de théologie de Tübmgen en 1852, il était appelé en 1854, comme professeur extraordinaire de langues orientales, à l'université de Kiel, dans le Holstein, alors province danoise, et devenait professeur ordinaire à la même université le 2 décembre 1859. Il conserva cette chaire jusqu'à la guerre (1864), et accepta alors sa nomination de professeur ordinaire de théologie à l'université de Giessen (Grand-Duché de Hesse), où il resta jusqu'à octobre 1889, et fut deux fois investi des fonctions de recteur de cette université; auprès quoi, il passa à la chaire d'exégèse de 1 Aueien Testament à la faculté de théologie de 1 université de Berlin, où il est encore aujourd'hui. On doit au Ur Dillman Catalogus codicum manuscripti orientalium qui in Museo Britannico asservantur. Pars III, codicel Æthiopicos continens. Londini, impensis cureforum Musei Britannici (1847); Catologus eodicum MSS Bibliothecx Bodleianæ Oxoniensis. Pars VII, codices Æthiopici (1848); Liber Henoch, Æthiopice, ad quinque codicum fidem editus cum variis lectionibus (Leipzig, 1851); Des Buch Henoc ubersetzt und erklart, von A. Dillmann (Le livre d'Enoch traduit et expliqué, etc., Leipzig, t853); le Livre des jubilés ou la petite Genese, traduit de l'Æthiopien et eclatré par les observations (1850-51), et le Livre d'Adam ortental, traduit également de l'Æthiopien (1853), ces deux mémoires parus aux dates indiquées, dans le Jahrbuch der Biblischen Wissenschaft, d'Ewald (Gœttingen). Le D' Dillmann a aussi entrepris la traduction en éthiopien de l'Ancien Testament. Nous citerons encore de ce savant, dont les publications sont beaucoup trop nombreuses pour être toutes indiquées Gramattck der Æthiopischen Sprache (Grammaire de la langue éthiopienne, t857); Lexicon linguæ Æthiopicæ, cum indice Latino (Leipzig, 1865, gr. in-4° de 1522 col. de texte) Chrestomathia Æthio- ptca edita et Glossario explanata (1866); Nouveau commentaire du Livre de Job (1869), etc. Le D' Dillmann a reçu, en octobre 1862, le titre honorifique de docteur en droit de l'université de Leipzig; il est membre correspondant de la Société royale des sciences de Gœttingen, et chevalier de l'ordre du Mérite (première classe) de Philippe te Magnanime, de Hesse, etc. DITTMAR, WILHELM, chimiste allemand, ne t Umstaut, pres Uarmstadt, le 14 avril 1833 a fait ses études à l'Ecole polytechnique de Ilnrmstadt. Reçu pharmarien en 1850, il partit pour Heidelberg, où il de,int eleve de Bunsen, qui l'employa dans son laboratoire en qualite de préparateur. M. Uitimur se rendit ensuite en Angleterre, devint préparateur du docteur H. E. Roscoe, au college Owen, à Manchester, puis. préparateur en chef au laboratoire de chimie de l'université d'Edimbourg, de 1661 à 1869. Il fut nomme, en mars 1873, professeur suppléant au collège Owen et en septembre 1874, professeur titulaire à l'universite Anderson, de Glasgow. -Le Dr Dittmar a publié un grand nombre de mémoires sur des recherches personnelles, ainsi que des articles importants dans le Dictionary de Watt, et dans le H indworterbuch, de Liebig. 11 a collaboré en outre au Jahresbericht uber die Fortschritte der Chemie pour 1870.

DOBSON, WILLIAM CMARLES THOMAS, peintre anglais, né à Hambourg, d'un père anglais, en 1817. Il vint à Londres étudier la peinture à l'Académie royale, fut élu membre asso-ié de ce corps en 1860 et est devenu Académicien royal en 1872. Il a été élu membre de la Soriàté des aquarellistes en 1874. — Lns œuvres principales de M. William C. Dobson eont: Tobie et lange (185J) la Charité de Dorcaa (1854) les Bonnes amvret de Dorcaa (1855), peint par ordre de la reine les Jours heureux de Job (1856) la Lecture des psaume. et l'Enfant Jésus deacendant à Nazareth aoec ses par rente (1857J, ces deux dernières faisant partie de la galerie de la baronne Rurdett Coutts les Contes de fées (1858); Nasareth, le Christ au temple, la « Paix soit dans cette demeure » l'Aumone, Saint Paul à Philippes, toile qui lui valut son diplôme d'Académicien royal enfants sont la couronne du uieillard et le Jeune baigneur (1875) l'Offande, Rébecca (1876); le Cueilleur de fougère, Una fascina di olive (1877); la Mére et l'enfant, la Mascarade, Ligeia (1878); une Jeune vénttienne (1879); Ione, Mignon (f880) Ada aux cheveux d'or, Kezia (1881); les Carillons de Noél, l'Age d'or (1882); Bianca Capello, le Matin (1883), etc. La plupart de ces tableaux ont été reproduits par la gravure. Parmi les aquarelles de M. Dobson, nous citerons: la Jeune nourrice; le Camélia (1873); les Contes de nourrice (1874), etc.

DOCHE (dame), MARIE CHARLOTTE EUGÉNIE, actrice française, née à Bruxelles le 4 novembre 1823, de pirente d'origine irlandaise. Elevée à Paris, elle débuta dans la carrière dramatique à Versailles, ayant à peine quatorze ans. Dès l'année suivante (janvier 18?8), elle entrait nu Vaudeville, où elle débutait dans Renaudin de Caen. Elle épousait en 1839 le chef d'orchestre de ce théâtres, Doche, violoniste dislingue, qui m -urut à Suint-Pétersbourg en 1849, séparé de sa femme depuis cinq ans au moins. Cependant Mme Doche obten lit tous les succès mais pour nous en tenir à l'art dramatique, elle qu'ttait en l8t5 le Vaudeville pour le Gymnase, où elle débutait dans l'Image en avril, pour reprendre des le mois de décembre le rhemin du Vaudeville, où la vogue la suhit. En 1848, le Vaudeville étant fermé, Mme Doche Bt une grande tournée, vis tant la Suisse, la Belgique, Londres, les principales villes de France, et enfin rentra an Vaudeville, ou elle créa la Marguerite Gautier de la Dama aux camélias en 1852, avec un succes étourdissant. Elle joua ensuite sur la même scène Louise de Nanteuil, la Vie en rosé, Madame Lovelace, la Pénélape normande, le Diable Il Paris. A partir de 1857, elle joua i l'Ambigu Rose Bernard; à la Porte-Saint-Martin Scozzone de Benvenuto Cellini, Mme Bonarieux de la Jeunesse des Mousquetaires, etc. Rentrée au Vaude- ville en t863, elle y reprit la Dama aux camélias et y créa Sophie de la Jeunesse de Mirabeau, Pauline de Jean qui rit, Balbine de hf. de Saint-Bertrand. Engagee à l'Odeon en 1865, elle y joua dans les Parasites et dans la Coutagion, où elle crea le rôle de Navarette puis elle reparut au Vaudeville, dans la Dame aux camélias. la Fiammina, etr. Engagée à l'Odeon en 1873, au retour d'une tournée à létranger, M-- Do-ho y joua dans Cendrillon, le Petit Marquis, le Marquis de Villemer, etc. Elle alla jouer à la Porte-Saint-Martin, en 1875, les Deux Orphelines; revint encore au Vaudeville (1877), entreprit une nouvelle tournée ù l'étranger au cours de laquelle elle joua à Bruxelles (1878) les Bourgeois de Pont-Arcy, etc.

DODGE, MART ABIGAIL, femme de lettres américaine, plus connue sous le pseudonyme de Gail Hamilton, formé de la dernière syllabe de son prenom jointe au nom de sa ville natale, est née à Hamilton (Masaachusetts) vers 1830. En 1851 et pendant deux ou trois années ensuite, elle enseignait les sciences physiques à l'Ecole supérieure pub ique de Hartford, dans l'Etat de Connectieut, et collaborait en même temps an New York Independent et à la National Era de Washington. Elle devint ensuite correspondant regulier du Conqreqationalist, et fut attachée, presque dés le debut, à la rédaction de l'Atlantic Monthly, auquel elle a collabore regulièrement pendant plusieurs années. Elle a écrit, en outre, dans diverses autres publications périodiques, notamment au Magazine, au Weekly et au Bazar des Harpers. Un certain nombre de ses articles ainsi dissémines ont été réunis plus tard en volumes. On doit à cet écrivain: Country Living and Country Thinkinq (la Vie et les opinions au village); Stumbling-Blocks (le% Pierres d'achoppement) Gala days (les Jours de fêtes) Woman's Wrongs (les Torts de la femme); A Counter-Irrita it; A New Atmosphère; Twelve miles from a lemon (A douze milles d'un citron); Nursery noonings (Les méridiennes chez la nourrice, 1874); Sermons adressés au clergé (1875); Que pensez-vous du Christ? et le Pre- mier amour est le meilleur (1877); Notre système d'écoles communales (1880); la Direction divine, memo- randum d'Allen W. Dodge (1881), etc.

DŒLLINGER, JOHANNES JOSEPH IGNATIUS, théologien ratholique et historien allemand, né i Bamberg (Bavière) le !8 fevrier 1790, fit ses etudes à l'universite catholique de Munich et fut ordonné prêtre en 1822. Presque aussitôt, il était nommé chapelain du diocèse de Bamberg. En 1826, il publiait un ouvrage sur la Doctrine de l'Eetchnriatie dans les trois premiers siècles de leqlise, et et ut nommé, la même année, i la chaire d'histoire ecclésiastique de l'université de Munich. La substance de ses cours parut en 1828, sous ce titre Manuel de l'Histoire de l'Eglise. Le sujet, repris ensuite et développé, produisit le Cours d'hiqtoire de l'Eglise (Lehrbuch der Kirchengeschichte), publié en 1838 et plusieurs fois reimprime. En 1845. M. Dœllinger se tourna vers la politique; il représenta l'université de Munich au parlement bavarois, puis, eu t851, fut délégué uu parlement nlo Francfort, où il se déclara on faveur de la séparation de l'Eglise et do l'Etat. En 1851 aussi, il conseilla, par des discours publics

et par des écrits qui firent alors beaucoup de bruit, l'abandon pur et simple du pouvoir temporel du SaintSiège. Nous citerons par exemple la Papauté et le pouvoir temporel (1861), traduit en français et en anglais l'année suivante, et plusieurs brochures. Plus récemment, M. Dœllinger s'est acquis une notoriété universelle par son opposition persistante aux décrets du concile du Vatican, notamment à celui qui dé-lare le pape infaillible. Il est devenu de fait le chef de tous les membres de l'Eglise catholique que cette prétention a séparés du Saint-Siège. Sa conduite, à cette occasion, fut approuvée par le gouvernement bavarois, quoiqu'il eut été formellement excommunié par l'archevêque de Munich le 18 avril 1871. Il avait été élu, le 28 février de la même année. par 54 voix contre 6, re teur de l'université de Munich. En 1872, le roi de Bavière lui conféra la croix de l'ordre du Mérite; l'université d'Oxford lui avait conféré, le 6 janvier 1871. le titre honorifique de docteur en droit civil; celle d'Edimbourg lui conférait. en 1872, celui de docteur en lois. A la mort du baron Liebig, en mai 1873, le do-teur Dœllinger fut nommé président de l'Académie royale des sciences de Mnnich et, au commencement de 1874, l'empereur d'Allemagne, dont l'attitude du savant théologien faisait si bien l'affaire, le décora de l'ordre de l'Aigle rouge (2e classe).

En 1872, le docteur Doellinger faisait i1 Munich, sur la possibilité de réunir les différentes Eglises catholiques dissidentes, une conférence qui fut fort remarquée. Il en faisait une autre en septembre 1874, à Bonn, à l'ocrasion du Congrès des « vieux catholiques », où il allait encore plus loin, déclarant que lui et ses coreligionnair s ne se considéraient pas du tout comme liés par les résolutions du concile de Trente. Il déclarait, en outre, que la célébration du mystère de l'eucharistie dans l'Eglise romaine n'a aucun rapport avec le grand sacrifiee propitiatoire, dont il ne peut être considéré comme la cont nuation on comme la résurrection. Le docteur Dœllinger n'a jamais varié dans son opinion sur la séparation absolue de l'Eglise et de l'Etat et ne voit, au contraire, d'autre issue pratique aux difficultés nées de la révolution reliRieuse, dont les promoteurs du dogme de l'infaillibilité papale doivent bien un peu porter la responsabilité. On doit à ce savant theologien, outre les ouvrages ci- tés: les Origines du christianisme (1833-35); la Religion de Maliomet (1838); la Réformation, son développement intérieur et jet conséquences (1846-48); Luther (1851); l'Eglise et les Eqlises, ailla Papauté et le pouvoir temporel (1861); les Prophéties et l'esprit prophétique dans l'ère chrétienne, estai Aistorique (1872), et". Plusieurs de ces ouvrages ont été traduits en français, et presque tous, y compris le dernier, l'ont été en anglais. e docteur Dœllinger a érrit, de plus, un grand nombre de brochures de circonstance, politiques on théologiques, dont plusieurs furent également traduites dans les dent langues, ainsi qu'en italien, pour servir d'aliment à une polémique dont l'ardeur n'est qu'à peine, et depuis peu de temps, sensiblement calmée.

DOLLFUS, JEAM, industriel et économiste alsacien, né à Mulhouse le 25 septembre 1800. Mis de bonne heure à la tète de l'établissem*nt paternel, comprenant la filature, le tissage, la teinture, l'impression des étoffes de coton, avec ses frères pour associés, il ne cessa de lui donner de l'extension et d'y développer tous les progrès facilités par les découvertes de la science. Il fit plus, il fonda en 1853, autour de sa manufacture, une vaste cité ouvrière, une ville dans la ville, célèbre aujourd'hui dans le monde entier et s'efforça d'assurer, par tous les moyens suggérés par une sage philanthropie, le bien-être de ses ouvriers. Les produits de la maison Dollfus, comme conséquence, ont remporté les plus hautes récompenses à toutes les expositions et ses propriétaires ont été décorés de la Légion d'honneur. M. Jean Dollfus est commandeur de l'ordre depuis 1867. Comme économiste, M. Jean Dollfus a constamment défendu, dans la presse et dans quelques brochures, les principes du libre érhange, qu'il est venu défendre, en outre, et très éloquemment, devant la grande Commission d'enquête sur la situation éeooomique, dont les séances avaient lieu au palais Bourbon, en 1870. Après la guerre, M. Jean Dollfus, que des intérèts plus élevés que son propre intérêt retenaient à Mulhouse, est devenu Allemand. Aux élections de janvier 1877, ses concitoyens l'envoyèrent siéger au Reichstag, comme député de la protestation; et il y protest, en effet, contre l'annexion. Il n'a pas cessé depuis d'y siéger.

DOLLFUS, CHARLES, littérateur alsacien, né à Mulhouse le 27 juillet 1827, fils du pré-édent. Il fit ses études en Suisse et à l':tris, où il fit son droit et fut reçu avocat s'inscrivit au barreau de Paris en 1849 et à celui de Colmar en 1852. Il ne tarda pas, toutefois, à suivre ses goûts littéraires et philosophiques. Revenu à Paris, il fonda, avec Nefftzer, en 1857, la Revue germanique, dont il devint directeur et à laquelle il donna le titre de Revue moderne. Dans l'intervalle, il était entré à la redaction du Temps, fondé en avril f861, sous 1 v directio de Nefftzer. M. Charles Dolifus a également collaboré à quelques autres revues. Il a publié à part Lpitres philosophiques (1851); le Calvaire (1855); Essai sur la philosophie sociale (l856J; Révélation et Révélateurs, Liberté et centralisation (fg58); la Confession de Ma- deleine, le Saule, le Docteur Fabricius, nouvelles (t859); Etudes sur l'Allemagne(1864); Meditations philosophiques, le Dix-neuvième siècle, et une traduction de la Nouvelle vie de Jésus de D. F. Strauss, avec Ne tser (i865); Mardoche, la Revanche du hasard, la Villa, nonvelles (1867); De la nature Aumaina (1868); Considérations sur l'hiatoire, le Monde antique, la Revanche de Sadowa (1872); Dialogue sur la montagne, Loi et morale, lettre au P Hyacinthe (1874); l'Ame dans les phénomènes de conscience (1876); le Roman de Darwin (1877), etc.

DOMENECH (abbé), EMMANUEL HSNRI DIEUDONNÉ, voyageur et écrivain français, né à Lyon le i novem-

bre 1825, fit ses études au collège de Perpignan. Aprèe avoir abordé diverses carrières sans s'arrêter à aucune. il se rendit en SarJaigne en 1812, entra chez un négociant de Sassari et compléta son instruction à l'université de cette ville. En 1846, il partait avec une société de missionnaires à destination du Texas et, après des pérégrinations prolongées, était ordonné prètre, en 1848, à San Antonio de Bejar; après quoi il réprenait le cours do ses exploration. dans le Texas et le Nnu eau-Mexique. Venu en France, en 1850, pour recruter de jeunes missionnaires, il repartait bientôt pour l'Amérique, et ne revenait en Europe qu'en 1853. En Europe, M. l'abbé Domenech ne laissa pas que de donner satisfaction à son in essant besoin de locomotion et parcourut tour à tour l'ihiie, la Suisse et la Grande-Bretagne. En 1861, il se rendait en Irlande à la recher-he d-n-ions mannuscrits celtes relatifs aux premières émigrations irlandaises en Amérique, aux rinquième et sixième siè-les. Retourné au Mexique en 1864, il y devint l'annéo suivante aumônier du corps expéditionnaire et en profita pour réunir diverses collections anthropologique., ethnographiques, etc. Il fut peu après appelé à la direction de la presse par l'amnereur Maximilien. De retour à Paris après la fin tragique de l'empereur mexirain, l'abbé Dumenech fut atta-hé au bureau du colportage au ministere de l'interieur, spécialement chargé de l'examen des ouvrages politiques religieux. Pendant la guerre de 1870-71, il fut attaché, comme aumônier des ambulances, au co»ps d'itrmée du maréchal Mac-Mahon et prit part en celte qnalité aux campagnes de la Moselle, de la Meuse et da la Loire. L'abbé D omenech a publié Journal d'un misa'onnaire au Texas, 1846-52, inséré d'abord dans la Revue des Deux-Mondes (1857J; Voyage dans les solitudes américaines: le Minnesota (1858J; Manuscrit pictographique américain, précédé d'une notice sur l'idéographie des Peaux-Rouges (1860, in-8°, 228 pl.), fac-similé d'un manuscrit de la bibliothèque de l'Arsenal, dans lequel le savant abbé crut découvrir tout un système i leographique indien fort ancien, mais où la critique allemande ne voulut voir qu'un cahier de gamin fantaisiste de sept ou huit ani, contenant des essais de dessin expliqués par des légendes en allemand vulgaire pur et simple. Ces criti lues, reproduites en France, amenèrent une réplique de l'abbé Domeneclt: la Vérité sur le Livre de. sauvage. (1861, 10 pl.) où, admettant la présence de caractères allemands dans le manuscrit e question, il suppose, ou plutôt juge évident qu'il est l'œuvre d'un missionnaire cherchant à reproduire des faits historiques par l'idéographie, ou d'un aventurier allemand devenu chef de tribu. Quoi qu'il en soit, cette publication, faite avec le concours lu gouvernement, eut un grand succès de curiosité, et l'édition s'épuisa rapidement mais il n'en fut pas entrepris d'autre. On a encore de cet écrivain: l'Empire au Mexique (1862); les Gorges du diable, voyage en Irlande 11864); Légen- des irlandaises, souvenirs d'un touriste (1865); Voyages et aventui es en Irlande la Chaussée des Géants (même année); lo Mexique tel qu'il est, notes anthropologiques, géographiques et géodésiques sur les Hauts Plateaux du Mexique et Bergers et bandits, souvenirs d'un voyage en Sardaigne (1867); Histoire du Mexique, depuis les temps les plus resulés jusqu'à l'exéwtion de Chemin des Femmes, étude de mœurs (1869); Histoire de la campagne de 1870-71 (1871); Voyage dans l'Ancienne Ichnusa (1874); la Prophétie de Daniel (1875-76, 2 vol.). M. l'abbé Domenech a publié en outre l'Histoire du jansémsme, du P. Rapin, et collaboré avec M. de Falloux à la publication des Œuvres de Madame Swetchine. Il a eté, en 1863 et 1864, le rédacteur principal du jnurual l'International, et a rollaboré à divers autres journaux et publicaliona périodiques. Il est chevalier de ta Legion d'honneur et décoré de plusieurs ordres étrangers. DOMPIERRE DHORNOY (de), CHARLES MARHS ALBERT, amiral et homme politique franç lis, ni il Hornoy Somme) le 24 février 1816. Il est petit-fils du président nu parlement de Paris et petit-neveu de Voltaire. M. de Dompierre d'Hornoy est entré dans la marine en 1828, et devenu successivement enseigne en 1834, lieutenant de vaisseau en décembre 1841, capitaine de frégate en mai 1849, capitaine de vaisseau le 17 octobre 1854, contre-amiral le 13 août 1864 et vice-amiral le 4 juin 1871. Il assista en 1838, en qualité d'enseigne, à la prise de Saint-Jean d'Ulloa et combattit devant Sébastopol, où il conquit l'épaulette de capitaine de vaisseau, à bord du vaisseau-amiral la Ville de Paris, placé sous son comman lement. Il fut appelé ensuite au poste de chef d'etat-major de la station du Levant de l'escadre d'évolution, nomme membre du Conseil d'amirauté, puis commandant de la division navale des côtes d Islande. Comme contre-amiral, il fut appelé au commandement de l'Aiqle et deq va-hts imperiaux et conduisit l'empereur sur les côtes algériennes en 1865; il passa ensuite au commundement de la division des navires cuirassas de la Manche, puis fut nommé directeur du personnel au ministère de la marine, en septembre 1869. Après le 4 septe nbre, l'amiral de Dompierre d'Hornoy fut nommé ministre de la marine par intérim, la titulaire étant le vice-amiral Fourirhon il remplaça de nouveau ce dernier à Paris, lorsqu'il fut envoyé à Tonrs avec la Délégation du gouvernement. Le 8 février 1871, il fut élu représentant de la Somme en tête de la liste, et prit place à droite. Les votes et l'attitude de l'amiral de Dompierre d'Hornoy n'ont donc pas besoin d'être autrement caractérisés, excepte en ce point, qu'il a combattu avec une énergie digne d'une meilleure cause l'amendement tendant à restituer aux colonies le droit d'être représentées dans les Chambres. Il occupa de nouveau le ministère de la marine du 24 mai 1873 au 22 mai 1874. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, M. de Dompierre s'est présente isolément aux électeurs de la Somme, affectant une attitude de parfaite indifférence politique, mais de résolution inébranlable quant 4 la défense des- grands

nrinripes: « de l'ordre social. de la religion, de la famille, de la propriété. w Il fut élu par 482 voix sur "33 électeurs. Mais le 8 janvier 1882, les électeurs sénatoriaux de la Somme ne lui renouvelèrent pas son mandat. Alors M. de Ilompierre v nt demander ane nouvelle investiture au suffrage universel, et il fit élu deput de la Somme. comme candidat monarchiste, le 4 octobre 1885. II était également candidat dans la Gironde, où la liste monarchiste fut rnmplètement battue. M. l'amiral de Dompierre d'Hornoy est grand officier de la Légion d'honneur depuis 1869.

DONNOT, ALEXANDRE Emofn, homme politique français, ne le 18 octobre 1827 à Orquevaux (Haute-Maine). Maire de Chaumont-en-Bassignv, nù il dirige une maison do banque, do 1873 4 1880. président du tribunal de commerce et de la chambre de commerce de St-Dizier, M. Donnot fut élu sénateur de la Haute-Marne le 8 janvier 1882, en remplacement de M. Robert-Debault, decédé, et prit place sur les bancs du centre gauche. Il a voté contre l'expulsion des princes. M. Donnot a été décoré de la Légion d'honneur on 1878.

DOO, GEORGE THOMAS, graveur anglais, né en janvier 1800. Il étudia sous les meilleurs maitres et publia, en 1824, son premier ouvrage: le Duc d'York, d'après sir Thomas Lawrence, qui lui valut le titre de graveur de Son Altesse Rovale. Il se rendit l'année suivante à Paris, travailla quelque temps dans l'atelier de Suisse et suivit les cours de Gros, dont il étudia particulièrement la manière d'enseigner le dessin d'apres la figure humaine. Au retour, il prit part iL la fondation d'une academie pour l'étude du modele vivant et des meilleurs modèles de l'antiquité. Il fit des cours de gravure theo. riques et pratiques et d'histoire de cet art au Kensingt)n Museum, et à Harrow et en différents lieux, sur l'origine et 1 progrès de la peinture dans la Grèce antique, sur la renaissance des arts au douzième sièrle en Italie, puis dans l'Europe occidentale. M. Doo fut nommé graveur historique ordinaire du roi George IV en 1836, et de la reine Victoris en 1842. Il est membre de la Société des arts d'Amsterdam, de l'Académie des Beaax-Arts de Pensylvanie, de l'Académie impériale de Saint-Petersbourg, et membre correspondant de l'Académie de Parme. Associe de l'Académie royale des Arts, de Londres, en 1855, il est devenu Académicien royal en 1856. On doit à cet artiste un grand nombre de reproductions de tableaux celobres dont voici les principales: lo Christ enfant, d'après Raphaël; Ecce hom*o, d après le Correge; les Enfants de Calmady, d'après Lawrence; le Proche de J Knox, d'après Wilkie; Pèlerins en vue de la Ville sainte, d'après Eastlake; la Résurrection de Lazare, d'après Sebastien del Piombo (1864); Gervatiur. d'ap es Van Dyck, et cinq autres planches publiées dans le « National gallerv Work et six autres pour l' « Elgin Work », publié par le Musee britannique, etc. Outre plusieurs des gravures mentionnées cidessus admises à l'Exposition universelle de Paris, en 1855, M. Doo a envoyé à celle de 1867: la Résurrection de Lazare et nn Portrait de Mme Holland, d'après Ary Scheffer, exposés en 1864 à l'Académie royale de Londres et, de plus, le Saint Augustin et sainte Monique, d'après ce dernier peintra. gravure qui « eu un grand succès en France. M. George T. Uoo a obtenu une troisième médaille à l'Exposition universelle de 1855. DOUCET, CHARLES CAMILLE, auteur dramatique français, se retaire perpétuel de l'Académie française, est né à Paris Io 16 mai 1812. Après avoir fat son droit et s'être fait recevoir avocat, il entra dans une étude de notaire, qu'il quitta au bout de fort peu de tem ·s pour entrer, en 1837, dans l'administration de la l'ste civile. La Révolution de février le rendit à la vie privée et à ses trivaux littéraires; mais il devint, en 1852, chef de la division des théâtres au ministère d'Etat, puis directeur de l'administration des théâtres au ministère de la Maison de l'empereur en 1863, et enfin, lors de la suppression de la surintendance, directeur général de l'administration des théâtres (1866). M. Camille Doucet a donné à la scène Léonce, vaudeville, avec Bayard (1838); Versailles (1840); un Jeune homme (1841J; l'Avocat de sa caute (1842); le Baron Lafleur (1843); lo Chant du cygna, le Six juin 1606, la Chasse aux fripons (1846); le Dernier banquet de 1847, Velasquez (1841); la Barque d'Antonio (1849); les Ennemis de la maison (1850); le Seize mars 1856 (1856); le Fruit defendu (1857); la Considération (l860). Un choix des premières de ces pièces a été publié en 1858, en 1 vol. in-8', sous le titre de Comédie en vers. Il a publié, en outre, d'assez nombreuses poésies détachées et fait le feuilleton dramatique du Moniteur parisien. M. Camille Doucet a été élu membre de l'Académie française le 7 avril 1865, en remplacement d'Alfred de Vigny. Il y a remplacé Patin comme se retaira perpétuel, en avril 1876. M. Camille Douset a été membre du Conseil général de l'Yonne pour la canton de Villeneuve-l'Arrhevèque. —Il est commandeur de la Légion d'honneur depuis 1867.

DOUGLAS3, FREDERICK RAILEY, journ aliste et homme politique américain, mulâtre, est né à Tuaahoe, dans l'Etat de Maryland, vers 1817. Il est fils d'un blanc et d'une négresse esclave appartenant au colonel Lloyd, et esclave lui-méme par droit de naissance, suivant l'usage établi. Lorsqu'il eut à peu près neuf ans, son maitre le préta à un de ses parents; celui-ci traita le jeune garçon avec bonté, et il eut assez de loisirs dans sa nouvelle condition pour apprendre à lire, écrire et calculer, quoique, en principe, son maitre fût opposé à re qu'il employât son temps à des choses aussi inutiles. à un esclave. En 1832, il fut vendu à un constructeur de navires de Baltimore, qui l'employa d'abord à servir les ouvriers et ensuite comme calfat. Mnis son instruction. tout élémentaire qu'elle fût, se trahissa t chaque instant, et n'était pas du goût de son nouveau mettre qui, jugeant que son esclave eu tirait une vanité hors

de propos, conçut le projet de le soumettro par une exagération de mauvaiq traitements et, comme il avait sans doute peu de confiance dans ses propres moyens, il le confia dans ce but à un réputé dresseur ou plutôt briseur d'esclaves (negro-breaker). Il consentit en fin de compte à ce que son esclave indocile, ou prétendu tel, lui rachetât son propre temps moyennant trois dollars (15 francs) par semaine. Cet arrangement dura quelques années, jusqu'en septembre 1838, époque à laquelle Frederick, après une première tentitive vaine, parvenait ù s'enfuir et à se réfugier à New Bedford, où il obtenait du travail comme ouvrier calfat et se mariait bientôt après. Il prit alors le nom de Douglass, afin do dérouter les recherches possibles. Peu après, il fit la connaissance de William Lloyd Garrison, célèbre orateur abolitionniste, qui, découvrant dans cet esclave fngitif des dispositions intellectuelles peu ordinaires, l'encoungea et l'aida efficacement dans ses efforts pour s'instruire. Il assistait régulièrement aux meetings antiesclavagistes et ne tarda pas 4 y prendre la par -le. Sa réputation d'orateur fut établie en peu de temps et, en 1841, il était employé par la Société anti-esrlavag'ste américaine, comme un de ses orateurs publics officiels. Il remplit cet office avec un véritable dévouement et un talent qui faisait se presser autour de lui une foule compacte et émue, avide de l'entendre peindre les tristes scènes de la vie d'esclave, En 18é5, il publia son autobiographie sous ce titre: My Bondnge and my Freedom (Ma servitude et ma liberté), dont il publiait, en 1855, une édition nouvelle, revue avec soin et augmentée. Accusé par le gouverneur de la Virginie, M. Wise, d'avoir pris part à la révolte de John Brown (1859), et poursuivi dans l'Etat de Michigan, où il résidait alors, il quitta les Etats-Unis et se rendit en Angleterre où son éloquence lui attira un public nombreux et sympath que. Une souscriplion fut ouverte, qui produisit bientôt la somme largement suffisante (3,750 fr.). pour désintéresser son maitre, à qui cette somme fut envoyée. Douglass était désormais légalement libre, s'étant racheté, et n'avait donc plus rien à craindre, des revendications de son ancien mantre. — Après quelques années passées dans l'exercice de la parolo il s'établit à Rochester, dans l'Etat de New-York, où il fonda et rédigea un journal hebdomadaire auquel il donna d'abord le titre de Fred. Douglass Paper, et ensuite celui de The North Star (l'Étoile du Nord). Pendant la guerre de Sécession, il y défendit naturellement avec énergie la cause du Nord deux de ses fils sevaient dans les rangs de l'armée ré iérale, et luimême s'occupait avec activité de l'enrôlement des soldats de couleur. Après la fameuse proclamation d'émancipation générale, le président Lincoln l'appela souvent à Washington pour donner son avis, à lui ou à son ministère, relativement aux besoins et aux intérêts de la race dont il était « le représentant le meilleur et le plus capable ». En 1870, il devint rédacteur en chef du journal The New Nntional Era, publié à Washington, et dont il a abandonné depuis la direction à ses fils Lewis et Frederick. En 1871, il fut nommé secrétaire de la Commission de Saint Domingue et, à son retour, le président Grant le nomma membre du Conseil territorial du distri,t de Colombie. Choisi, en 1872 et en 1876 comme électeur présidentiel pour l'Etat de New-York, il fut « marshal » des Etats Unis pour le district de Colombie de 1877 à 1881, époque & laquelle il s'est retiré de la vie publique.

DOUVILLE-MAILLEFEU ( comte de ) Louis MARIE GABTON, ancien officier de marine, homme politique françiis, appartient à une très ancienne famille, fixée à Abbeville dès le xnr siècle, et est né à Paris le 7 août 1835. Il a assisté, comme officier de marine, au siège et à la prise de Bomarsund, a servi en Italie, en Chine, au Japon, et s'est retiré en 1860. 11 reprit du service lors de la guerre de 1870-71, et servit comme adjudant-major du génie pendant le siège de Paris. Avant de venir s'enfermer à Paris, M. le comte de Douville avait tenté de lever une compagnie dont il eût pris le commandement et avec laquelle il eût concouru à la défense de son propre pays, plus diroctement menacé il sollicita du sous-préfet d'Abbeville l'autorisation nécessaire; mais cette autorisation ne venant pas, malgré l'imminence du péril, M. de Douville se rendit chez le sous-préfet pour avoir des explications. Probablement les explications qu'il en obtint ne lui parurent pas satifaisantes, car, dans un moment d'irritation, il se laissa aller à souffleter ce fonctionnaire. Poursuivi pour ce fait, et cité à comparaître devant le tribunal correctionnel d'Abbeville le 31 août 1870, M. de Douville ne put se présenter et fut condamné par défaut à deux ans de prison. Il fit appel; mais, n'ayant encore pu se présenter en temps opportun, un arrêt du 10 mars 1871 confirma par défaut le jugement du 3t août précèdent Opposition fut faite à cet arrêt, et le 8 ju Ilet intervenait un arrêt définitif, toujours rendu par défaut. M. de Uouville eût pu Se présenter à cette dernière date; s'il ne le fit pas, c'est, parait-il, pour obéir aux conseils d'Ernest Picard, alors ministre de l'intérieur, qui jugea que, dans un intérct d'ordre public, il ferait mieux de s abstenir. Le 22 août suivant. M. de Douville obtenait du président de la République remise entière de la peine prononcée contre lui. Seulement, ce procès devait avoir d'autres inconvénients pour celui qui qui en avait été l'objet. La commission municipale d'Huchenneville avant même que l'arrèt prononcé contre M. de Douville fût devenu definitif, le rayait comme indigne de la liste électorale (26 avril 1871) nommé conseiller municipal le 30 du même mois, son élection était en conséquence cassée le 24 mai par le Conseil de préfecture, dont l'arrèt était confirmé par décret du Conseil d'Etat du 23 mai 1872. Mais, ayant été élu conseiller général, le 8 octobre 1871, son élection était validée, et il avait pu exercer ces fonctions, tandis que celles de conseiller municipal lui étaient interdites!

Reste i Paris lorsque éclata la révolution du 18 mars,

M. de Douville fut arrêté avec le général Clément Thomas et conduit avec lui rue des Rosiers. Il fut témoin de l'exécution de relui-ri et du général Le-omte, et ma déposition sur cette scène tragique a été. on le conçoit, d'une grande importance, lors de l'enquête sir les événements du 18 mars et du procès des inlividus compromis dans cette affaire. Incertain si le même sort ne lui était pas réservé, il put en tout cas s'y soustraire par la fuite. Porté candidat dans la seconde circonscription d'Abbeville, aux élections législatives du 20 février 1876, il fut élu comme républicain constitutionnel, et vint prendre place au centre gauche sur les bancs de fAssemblée, où il a fini par siéger à l'extrème-gauche. Il vota famnistie pleine et entière. Lors de la vérification drs pouvoirs, l'élection do M. le comte de DouvilleMaillefeu fut vivement combattue par les membres de la droite, amis de son concurrent, M. Briet de Rainvillers; et aux détails sommaires que nous venons de donner relativement à mes démêlés avec le sous-préfet Mennecier et aux conséquences qui en résultèrent, on comprend qu'ils avaient beau jeu. Lt majorité dA l'Assemblée, toutefois, passa outre et vota les conclusions du rapport de la commission chargée de l'examen de de cette élection la validation. Le 14 octobre 1877, M. de Douville-Maillefeu échouait contre le même concurrent, candidat officiel mais cette élection ayant été annulée pir la Chambre, il triomphait à son tour au serutin du 3 mars 1878, et était réélu, toujours dans les mêmes conditions de concurrence, le 21 août 1881. Aux élections d'octobre 1885, le scrutin de liste ne lui avant pas été favorable dans la Somme, M. le comte de Dou- ville-Maillefou se présenta dans la Seine et fut élu au scrutin de ballottage des élections partielles de décembre, nécessitées par l'option pour les départements des députés élus dans plusieurs collèges (27). Il a voté l'expulsion totale des princes.

DRANER, Jons RENARD (dit), dessinateur belge, né à Liege en novembre 1838. Après divers voyages à l'étranger, M. Renard, qui n'a appris le dessin que pendant trois mois, venait se fixer à Paris en 1861. Il a débuté par des aquarelles militaires signées du pseudonyme anagrammatique de Draner et qui eurent un très grand surcès. Encouragé par ce début, M. Renard entreprit la publication des Types militaires, collection qui ne compte pas moins, actuellement, de cent cinquante grandes lithographies (Paris, Dusacq). Collaborateur du Charivari, depuis près de vingt ans et de l'Eclipse, il « également fourni des dessins à l'Esprit Follet, au Journal amusant, an Monde comique, à Paris comique, et, et publié pendant le siège do Paris une série d'albums dont plusieurs planches ont été popularisées par les asmiettes de la manufacture de Creil et Montereau. Il a dessiné, en outre, les costumes des principales opérettes des théâtres de genre, ainsi que ceux de certaines grandes féeries de la Gaité. M. Renard ne fait de dessin qu'en dehors de ses occupations administratives à la Société de la Vieille Montagne, à laquelle il est attaché depuis très longtemps.

DRAPER, JOHN CHRISTOPRER, chimiste et physiologiste américain, né dans l'Etat de Virginie le 31 mars 1835 il fit ses études à l'université de la cité de NewYork, où il fut reçu docteur en médecine en 1857, et occupa la chaire de physiologie à la faculté de médecine de 1858 à 1860. 11 fut ensuite, pendant trois ans, professeur de chimie à la Cooper Union, puis professeur do chimie également au collège médical de l'université et professeur de physiologie et d'histoire naturelle au collège de la cité de New-York. il occupe encore aujourd'hui ces deux dernières chaires. M. John C. Draper a collaboré activement aux journaux scientifiques des Etats-Unis et de la Grande-Brelagne et publié un traité sur la Respiration, et un Manuel d'anatomie, de physiologie et d'hygiène très estimés.

DREOLLE, ERNEST, publiciste et homme politique français, ne à Libourne le 1er juillet 1829. Il était attache au cabinet du grand référendaire de la Chambre des Pairs, lorsqu'il debuta, en 1846, dans la carrière du journalisme. Il écrivit d'abord dans la France thédtrale devint collaborateur du Pays en 1849, fondait en 1850 l'Echo de la marine, puis prenait la direct on du Journal de Saint-Quentin en 1852. En 1857, il était rappelé à Paris, et, sur la proposition de M. Mocquard, secrétaire particulier de l'empereur, attaché au Constitutionnel comme rédacteur principal en 1860, il passait à la Patrie comme redacteur en chef. Forcé, par des difficultés intérieures, de quitter la Patrie, il fondait, en 1868, un nouveau journal ultra-gouvernemental, le Public, sous le patronage direct de M. Rouher. Cand dat officiel dans Ia quatrième circonscription de la G ronde aux élections de 1869, il fut élu et alla siéger à la droite gouverne- mentale. Au Corps législatif comme dans son journal, il devint des brs un des adversaires les plus acharnés du tiers-parti libéral, et, par suita, du ministère du 19 janvier 1870. Il fut un dei x aept sages » et l'un des membres les plus actifs du comité da la rue de l'Arcade. En 1870, M. Dréolle fit partie de la Commission d'enquète sur la marine marchande, où il se trouva en communion d'idees avec plus d'un républicain. Aux élections du 20 février 1876, il se présenta dans l'arrondissem*nt de Blaye avec une profession de foi ouvertement bonapartiste, sous les auspices du « comité national conservateur » et fut élu à une grande majorité. Il est allé siéger sur les bancs de l'Appel au peuple. Réélu le 14 octobre 1877 et le 2t août 1881, M. Dréolle arrivait deruier sur la liste réactionnaire, qui, échoua dans la Gizonde, aux élections d'octobre 1885.

M. Dréolle a été membre du jury international de l'Exposition universelle de 1867 il est fondateur de l'Association nationale pour l'encouragement au bien, membre de la Société de secours aux naufragés, etc. Il est officier de lx Légion d'honneur depuis 1866, décote de divers ordres étrangers et olficior de l'instruction publique, il a publié un Eloge biographique de M. Q, de

la Tour, peintre du roi Louis XV, avo- notes et doeu- ments historiques (1856) une Etuda biogranhique sur VI. Billault (1863), et un certain nombre de petite. brochures de propagande bonapartiste (1874 et suiv.). DREUX, PIERRE HONORE, agriculteur et homme poliique français, né à Villamnuy (Eure-et-Loir) le 20 avril 820, fit ses études au collège d'Orléins, puis revint à ;ormninville seconder son père dans l'exploitation ilu lomaine considérable qu'il possède en ce pavR, depuis 1824. Il y succéda d son père en 1854; il lui succéda également comme maire de Cormainville en 1PG5, puis omme suppléant du juge de paix. Elu président du conice agri- de de l'arrondissem*nt de Châteaudun, il a été membre du Conseil d'arrondissem*nt de 1867 à 1871 et est conseiller général d'Eure-et-Loir depuis 1870. — Aux élections législatives du 20 février 1870, M. D'eux s'est porté candidat avec une profession de foi nettement républicaine, dans l'arrondissem*nt de Châtoaudun. -entre M. Amédée Lefèvre-Pontalis, et fut élu à une mposante majorité. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il a été élu sénateur d'Eure-et-Loir à l'élection complémentaire du 13 décembre 1885, pour le remplacement de M. Jumeau, décédé, et a prie place à gauche. H s'est abstenu dans le vote de la loi sur l'ex- pulsion des princes.

DREUX-BRÉZÉ (de), PIERRE SIMON Louis MARIE, prélat français, troisième fils du grand maître des cerémonies de la cour de Louis XVI, est ne le 2 jain l8tf à Brezé (Maine-et-Loire). Il fit ses études au séminaire de Saint-Sulpice,fut ordonné prêtre en 1835 et, fort peu de temps après, devenait vicaire général de l'archevêque de Paris, M. de Quelen, avec le titre de chanoine honoraire. Nommé évêque de Moulins pvr décret du 28 octobre 1841, il était sacré au mois d'avril suivant. Les agissem*nts de M. de Dreux-Brézé, dont les s'ntiments légitimistes et ultramontaina n'avaient jamais été un secret, motivèrent deux appels comme d'abus devant le Conseil d'Etat, et lui atlirèrent à deux reprises la censnre des actes incriminés. La première fois, il s'vagissait de l'emploi d'un petit moyen fort habite pour avoir entre les mains, avec leur avenir, leur existence même, les curés cantonaux, inamovibles en droit, mais en fait, et par le moyen de la démission en blanc que M. de Dreux-Bréze exigeait d'eux, étaient on ne petit plus incertains du lendemain. La seconde déclaration d'abus fut motivée par la lecture publique dans son diocèse, malgré la défense du gouvernement, de l'encvclique du 8 décembre 1864. Cette attitude systématiquement hostile a l'autorité civile, arrêta npt l'avancement de M. de Dreux-Brézé, si rapide au début il avait été le plus joune évêque de France. On vante, d'autre part, ses efforts en faveur des établissem*nts religieux de son diocèse et de l'amélioration du sort du clergé pauvre. Le besoin d'une autorité despotique et sans contrôle sur le bas clergé, qu'indique l'adroit système de la démission en blanc, n'exclut pas nécessairement tout esprit do charité.

DREYFUS, FERDINAND CAMILLE, publiciste et homme politique français, ni à Paris le t9 aoùt 1851. Engagé volontaire pour la durée de la guerre, en 1870, quoique fils de veuve, M. Camille Dreyfus, qui avait fait de brillantes études scientifiques, professa les mathématiques, la paix revenue; puis il alla au Mans, en 1873, prendre la direction dn venir de la Sarthe, qui lui valut une condamnation à cinq mois de prison, comme convaincu d'outrages à l'adresse du maréchal-président. 11 dirigea ensuite le Libéral de la Vendée, et finalement revint à Paris, où il collabora à la Lanterne et fonda plus tard la Nation, journal radical (avril 1884). En 1879, M. Camille Dreyfus avait été nomme chef du cabinet de M. Wilson, soussecrétaire d'Etat au ministère des finances. Commissaire du gouvernement à l'Exposition internationale de Bruxelles. il fut au retour decoré de la Légion d'honneur Conseiller municipal de Paris pour le quartier du Gros-Caillou, élu le 24 décembre 1882 et réélu le 4 mai 1884, il prit une grande part aux discussions relatives aux questions de finance, de commerce et de travaux publics, fut plusieurs fois rapporteur de commissions chargées de l'examen de telles questions, et, pour le reste, votant inv ari iblement avec le groupe autonomiste du Conseil, dont il fut quatre fois élu secrétaire. Aux élections pour la Chambre des députés qui eurent lieu en octobre 188â, M. Camille Dreyfus a été élu, au ser itin du 18, par pres de 284,000 voix. Il prit place a l'eitrème gauche, trait principalement des mêmes questions, agrandies, qu'au Conseil municipal de Paris et se fit une réputation d economiste. Il a voté le projet d'expulsion totale des princes.

M. Camille Dreyfus a publié plusieurs ouvrages estimès d'économie politique et financière. Il dirige, en outre, la rédaction de la Grande Encyclopedie, veritable monument de la littérature et des s iences contemporaines, dont il est le secrétaire général.

DROZ, GUSTAVE, peintre et littérateur français, né a Paris le 9 juin 1832, est fils du sculpteur Jules-Antoine Droz, mort en janvier 1872. Il fit ses études aux collèges Henri IV et Stanislas, puis il entra à l'Ecole des BeauxArts en 1852 et devint élève de Picot. Après avoir exposé à divers salons, il débuta d.ms une carrière diffe- rente, en 1864, par des articles humoristiques sur la vie élegante, publiés dans le journal que venait de fonder Marcellin, son ami la Vie parisienne. Le charme spirituel et enjoué de ses observations fit un grand succès à leur auteur, qui signait alors Gustave Z. » et fit avidement rechercher tout ce qui portait cette signature, dont on eût bien voulu lever le masque. Cet accueil encourageant engagea M. Gustave Droz n reunir en volu ne ses premiers articles, qui n'eurent pas moins de succès sous cette nouvelle forme. Il n ainsi donne successivement Monsienr, Madame et Bébé (1866); Entre nous (/867); la Cahier bleu de MIle Cibot (1868); Autour d'une source (l869J; un Paquet de lettres (1870);

Babolain (1872); les Etangs (1875); une Femme genante (1876); Tristesses et sourires (l884J; l'Enfant (I885J, etc. Il a collaboré, en outre, à l'Opinion Nationale et à la Revue des Deux-Mondes, où ont paru d'abord la plupart de ses dernier; ouvrages.

M. Gustave Droz a posé sa candidature au fauteuil laissé vacant à l'Academie française par la mort d'Edmond About, en concurrence avec MM. Manuel et Leon Say. Ce fut ce dernier qui triompha en fin de compte; mais la première tentative d'élection, qui eut lieu le t5 juin 1885, l'Académie fatiguée, après cinq tours de scrutin sans résultat, dut renvoyer à six mois une nouvelle épreuve. C'est dire que l'élection de M. Droz est certaine dans un délai peu éloigné.

DUBIEF, LOUIS, administrateur français, directeur de l'institution Sainte-Barbe, e-.t né à Paris le 1er novembre 1821, et a fait ses études à l'institution dont il est devenu le chef. Après de brillants succès universitaires, il suivit les cours de la faculté de droit, tout en s'occupant de travaux littéraires, collabora à diverses revues et entra dans l'administration sous le ministère de M. de Fortoul. Inspecteur d'académie dans la Meurthe, l'Allier, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône, de 1850 à 1861, M. Dubief devint, au mois de juin de cette dernière année, chef du cabinet de M. Rouland, ministre de l'instruction publique. Il résigna ses fonctions à l'avènement de M. Duruy, en juillet 1863, et fut nommé inspecteur de l'Académie de Paris, délégué à la préfecture de la Seine et chargé de la surveillance des écoles primaires et municipales de Paris. Membre du conseil d administration de l'institution Sainte-Barbe depuis 1864, il lut choisi par ses collegaes, en mars 1866, pour prendre la direction de cette institution, en remplacement de M. Labrouste qui venait de mourir. Membre de la commission d'examen des litres scolaires depuis 1863, ot du Conseil de l'enseignement secondaire spécial depuis 1864, il était nomme, à la fin de 1866, membre du Conseil supérieur de l'instruction publique, position dans laquelle il a été maintenu jusqu ici. M. Dubief est officier de l'instruction publique depuis 1854; chevalier de la Légion d'honneur depuis 1862, il a été promu officier le 20 octobre 1878. — Il n'a pas publié autre chose que ses thèses de doctorat ès-lettres.

Aux élections municipales du 23 juillet 1871, M. Dubief fut élu au premier tour membre du Conseil municipal de Paris, pour le quartier de la Sorbonne (5e arrondissem*ntr. Il se représenta aux élections du 29 novembre 1874; mais cette fois il échoua, et ce fut M. Massol, son concurrent, qui fut élu, également au premier tour. DU BODAN, CHARLES MICHEL CHRISTOPHE GUILLO, ancien magistrat et homme politique français, ne à Quimper le !3 mai 1827. Procureur impérial à Orléans pendant la guerre, il résista énergiquement et non sans danger sux prétentions des Prussiens, maitres de cette ville, et donna sa démission après la signature de la paix. Elu représentant du Morbihan le !7 avril 1873, en remplacement de M. Bouchet, et député de la première circonscription de Vannes le 20 février 1876, M. du Bodan, clerival ardent, habitué des pèlerinages, rallié au parti légitimiste, siégea à droite. Il a été reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Porté sur la liste monarchiste du Morbihan aux élections générales du 4 octobre 1885, M. du Bodan a été élu avec ses amis, la liste républicaine ayant été complètement battue dans ce département. DUBOIS, ALPHÉE, graveur en médailles, né à Paris le 17 Juillet 1831 est elève de son père, mort en 1863, de Barre père et de Duret, et remporta le grand prix de Rome au concours de 1855, sujet Guerrier mourant sur l'autel de la patrie. On cite parmi ses envois de Rome: le Pape bénissant le prince impérial d sa naissance; et parmi ses o;uvres exposees aux salons annuels la medaille commémorative de la Réception des ambassadeurs du roi de Siam d Fontainebleau, des médailles à l'effigie de Viennet, de M. de Montigny (1863); de l'Empereur, de M. bfenier, bronze (t864); deux rainées l'Empereur et l'Imperatrice, sardonyx, et une Transtévèrine, agate- onyx (1865); une médaille rommémorative de l'Inauguration de la statue de Napoleon Ier à Rouen, et une autre à l'effigie du Roi de Suède (1866); médaille commémorative de l'Exposition internationale de pêche, de Boulogne-sur-Mer (1868); méd. com. de la Découverte de la 100- petite planète, et méd. de Récompen.se pour les horticulteurs (1869); méd. com, de la Découverte de l'atmosphère aolaire, et med. com. du Centenaire de Napoléon (1872); méd. com. de l'Emprunt national de 1871; M. Chevreul, membre de l'Académie des sciences, médaille, bronze, face et revers; la Paix et le Progrès, partib centrale d'une décoration pour Costa-Rica, bronze doré, face et revers (1873); Becquerel père, médaille en plàtre, mo lèle et épreuve en bronze, ib., ib., rommandeo par l'Academie des sciences (1874); le Maréchal Reille, épreuve argent, face et revers; Louis Pasteur, épreuve bronze, id. pour l'Académie des sciences; médaille pour les recompenses de 2e et 3e classes (section de peinture ), épreuve argent, ib., rommandee par le ministère de instruction publique et des beaux-arts (1875). Il avait envoyé à l'Exposition de 1867, dix-huit médailles. Au Salon de 1876, il avait trois Médaille. militaires, pour le Danomark, épreuves argent, face et revers. Citons encore do cet artiste M. J.-B. Dumas, médaille en bronze et clichés, face et revers, bronze doré, pour l'Académie des sciences (1883) Médaille de Le Verrier, épreuve, plâtre, face et revers; l'Etude de la géographie, modele, plâtre; et un Portrait, médaillon en plâtre (1884); la Médaille de Le Verrier, en bronze; une méd. com. de la Mission scientifique du cap Horn; et l'Etude de la géographie, en bronze (1885). M. Atphée Uubois est, en outre, l'autour des coins de la monnaie de bronze frappée en 1866 par le gouvernement espagnol, et d'un grand nombre de coins de jetons de présence pour administrations. Il a obtenu une médaille en 18fi8 et une en 1869, et la croix de la Légiou d'honneur en 1883.

DUBOIS PAUL, sculpteur et peintre français, né à Nogent-sur-Seine (Aube) le 18 juillet 1829. Destiné par sa famille à la carrière de la magistrature, il suivit, après de brillantes études littéraires, les cours de la faculté de droit de Paris, mais pas longtemps; et entrait dans l'atelier de A. Toussaint, où il resta de 1856 à 1858, pour y étudier la statuaire. En 1859, sur les conseils de son maitre, il entreprenait un voyage d'étude en Italie, qui devait durer jusqu'en 1862, et au cours duquel il visita Florence, Rome, Naples, étudiant les grands maitrès avec passion. M. Paul Dubois a exposé aux Salons annuels d'une manière assez irrégulière; nous citerons: un Buste d'enfant et un Portrait (1857); un Médaillon, en marbre (1859); Narcisse au bain, Saint Jean-Baptiste (/863); Saint Jean-Baptiste enfant (1864), d'âpres une esquisse prise à Florence; le Chanteur florentin au quinzième siècle (1865), acquis par la prinresse Mathilde, et qui fut le succès du salon de cette année-là; la Vierge et l'Enfant Jésus, à l'Exposition universelle de 1867 en compagnie du Chanteur florentin et des principales de ses œuvres précedentes. Citons encore: Eve naissante, statue, plâtre (t873); Narcisse, statue, marbre (1874); Portrait de hf. Henner, buste plàtre, Portrait du Dl J. Parrot, buste, plâtre, Portrait d'un enfant, buste, plâtre (1875); le Courage militaire et la Charité, figures destinées au monument du général Lamoricière, à Nantes (1876), lesquelles ont reparu à 1 Exposition universelle, avec la statue couchée du Général Lamoricière et le buste de Paul Baudry (1878J. Citons encore de M. Paul Dubois: la statue équestre du connétable Anne de Montmorency, en plâtre, pour le château de Chantilly et le Portrait de M. CAarles Gounod, membre de l'Institut, buste en bronze (1886). M. Paul Dubois a également exposé quelques dessins et quelques toiles, notamment le Christ mort, d'après Sebastien del Piombo; Tête de madone, d'après Léonard de Vinri; Portrait de femme Adam et Eve, d'après la fresque de Raphaël; la Magdeleine, d'après Andrea del Sarte; des Portraits, etc., dessins. Nous citerons également les toiles suivan es: Portrait de mademoiselle L. Portrait du jeune B. (1873); Portrait de mademoiselle B. M. (1875); et au Salon de 1876: Portraits de met enfants et Portrait de madame et d'autre Portraits anonymes, notamment aux Salons de 1883, 1884, 1885 et 1886. — M. Paul Dubois a obtenu, pour la sculpture: une 2* médaille en J863, la medaille d'honneur en 1865, une 2e médaille en 1867 et de nouveau la médaille d'honneur en 1876 et en 1878; et pour la peinture: une 1" médaille en 1876 et une autre 1re médaille en 1878. Chevalier de la Légion d'honneur en 1867, il a été promu officier en 1874 et commandeur le 9 juillet 1886. Membre du comité des Beaux-Arts pour les Expositions internationales, il a fait partie du jury de l'Exposition de Vienne en 1873, pour le 25' groupe (beaux-arts). Il avait été élu, le premier, jure d'admission pour la section de sculpture à l'Exposition universelle de 1878. Elu membre de l'Academie des beaux-arts, en remplacement de Perraud, le 30 décembre 1876, M. Paul Duhois a succédé à M. Guillaumo comme directeur de l'Ecole des beaux-arts le 30 mai 1878.

DU BOIS-REYMOND, EMIL HEINRICH, physiologiste allemand, descendant d'une famille d'origine française expatriee pour cause de religion (quoiqu'il n'ait pas manifesté une grande sympathie pour la France ni un respect exagéré pour la science française, dans des circonstances qu'il est inutile de rappeler), est né à Berlin le 7 novembre 1818. Il fit ses études aux universités de lionn et de Berlin, et eut à cette dernière Johann Muller pour professeur d'anatomie et do physiologie. En 1851. ses recherches sur l'électricité animale, entreprises sur les consei s de son maitre lui ouvraient les portes de l'Academie royale, aujourd'hui impériale, dont il devevenait le secrétaire perpétuel en 1858. La même année, il succédait à J. Muller dans la chaire d'anatomie et de physiologie de l'université de Berlin. On a de ce savant: Quæ apud veteres de piscibus electricis extant arqumenta, sa thèse de doctorat ès-sciences naturelles (1843); Recherches sur l'électricité animale (1848-49-60, 3 vol.); De fibræ muscularis reactione ut chemicis visa egt acida (1859); Description de quelques appareils et de quelques expériences dans les recherches électro-phy- siologistes (1863); Sur l'enseignement des universites (1870); les Idées de Leibniz et les sciences naturelles modernes (1871); les Limites de la connaissance de la nature (1872), etc. Il a collaboré aux Annales de Pog

DUBOIS, FRANÇOIS AUGSTE, homme politique français, né à Arnay-le-Duc (Côte-d'Or) le 28 mars 1814. Après avoir exerce, jusqu'en 1865, les fonctions d'avoué près la Cour de Dijon, M. F. Dubois céda son étude et fut, cette même année, élu membre du Conseil municipal et nommé adjoint au maire de Dijon. Nommé maire en août 1870, il y fut maintenu après le 4 septembre, etremplit ses fonctions à l'époque douloureuse de l'occupation allemande, de telle sorte que la population dijonnaise lui remit, après la paix, une adresse de felicitations des plus flatteuses et des plus honorables. Aux élections générales du 8 février 1871, il fut élu, en tête de la liste, représentant de la Côte-d'Or à l'Assemblee nationale. M. Dubois prit place dans les rangs de la gauche républicaine. En 1872, il donna sa démission de maire de Dijon. Il est membre du Conseil général de la Côted'Or, pour le canton d'Arnay-le-Duc, depuis 1871. Malgré une menace de concurrence bonapartiste, M. François Dubois se présentait seul aux électeurs de la première circonscription de Dijon, lors des élections générales du 20 février 1876. Il fut élu par 11,000 voix et alla reprendre sa place à la gauche de la Chambre des dép ites. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 par la même circonscription, M. Fr. Dubois se présenta aux élections d octobre 1885 sur la liste radicale et fut le seul candidat élu député de la Côte-d'Or au premier tour. Il a voté l'expulsion totale des princes.

nendorf, aux Actea de l'Académie des sciences de Berlin et dirige les Archivea d'anatomie et de physiologie. M. Du Bois-Reymond est en outre directeur du laboratoire et des appareils de physiologie et membre du Conseil privé de l'empereur.

DUBOST, HENRI ANTOIME, dit ANTNIN, publiciste et homme politique français, né à l'Arbresle (Rhône) le 6 avril 1842. Il fut d'abord clarc dans une étude d'avoué, à Lyon, puis vint à Paris, et collabora aux journaux d'opposition radicale, tels que le Courrier français, la Marseillaise, etc. Nummé secrétaire genéral de la Préfepture de police, au 4 Septembre, il remplit ces folietions pendant six semaines, fut nommé préfet de l'Orne le 3 janvier et alla prendre possession de sa préfecture par la voie aérienne; il donna sa démission au mois de mai suivant. Il devena t en f vrier 1879 chef du cabinet du ministre de la justice et était nommé en même temps conseiller d'Etat en service extraordinaire. Une élection partielle s'étant offerte dans l'arrondissem*nt de la Tourdu-Pin, par suite de la mort de M. Reymond le 19 décembre 1880, M. Antonin Dubost s'y présenta, fut élu et prit place au groupe de l'Union républicaine. Réélu par le même collège le 21 août 1881, M. Dubost est monte assez souvent à la tribune et a fait partie de nombreuses commissions dont plusieurs l'ont choisi pour rapporteur. Il a été élu député de l'Isere le 4 octobre 1885 et a voté l'expulsion t'taie des princes. M. Antonin Dubost a publié: les Suspects en 1858, avec M. Tenot (1868); et diverses brochures: Des conditions du gouvernement en France, Danton et la politique contemporaine, Danton et les massacres de septembre, la Situation actuelle et le régime parlementaire, etc.

DUBOYS-FRESNEY, ETIENNE, général et homme politique français, sénateur, fils d'un enlonel du genie, est ne à Saint-Servan le 15 août 1808. Rutré à l'Ecole polytechnique en 1825, il en sortit en 1827 dans l'arme du genie. Il fut député de Château-Gontier de 1842 à 1846 et siégea sur les bancs de l'pposition, devint commandant en second de l'Ecnle polytechnique et fut promu genéral de brigide en 1867. Elu représentant de la Mayenne A l'Assemblée nationale le 2 juillet 1871, le géneral Duboys-Fresney prit place au centre gauche républicain. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il fut le seul candidat du parti républicain dans le département de la Mayenno qui avait deux sénateurs à élire: il fut élu le premier des deux, et prit place à la gauche républicaine. Au renouvellement partiel du Sénat, qui eut lieu le 5 janvier 1879 pour la Mayenne, le général Uuboys-Fresnery fut reélu dans les mêmes conditions. Il a voté contre 1 expulsion des p inces.

Membre de la commission d'enquête sur l'affaire de l'E-ole polytechnique (communication de l'épure à certains élèves), le géneral Duboys-Fresney fut amené, avec MM. le général de Chanal, Sacaze et Sadi-Carfiot, à protester contre le rapport trop partial de M. Bertrand (juillet-août 1876), lequel pour arrondir la phrase finale, jugée défectueuse, n'avait su trouver que des mots blsmant la conduite des élèves qui avaient dénoncé la fraude. M. le général Dubois Fresney est grand officier de la Légion d'honneur depuis le 25 janvier 1871. DUBRAY, VITAL GABRIEL, sculpteur français, né i1 Paris le t7 février 1818. Elève de Kamey fils, il debuta au Salon de 1840 par un Buste. Nous citerons parmi les œuvres qu'il a exposées depuis Sainte Philomène (1842); Saint Jean-Baptiste préchant (1843); Joueur de trottola (1844); Saint Sébastien (1845); Spontini et le génie de la musique et un buste d'Eachyle (1846); le Maitre d tous (1847); l'Enfant prodigue (1849); le Général Charles Abbatucci (1850); Prévost d'Exile. (1851); Napoléon III(1853); M. Rouher, l'Amour vainqueur (1855); l'Impératrice Joséphine, au musée de Versailles, Clodion, Sully, Lannes, le Sacre de Joaéphine l'Eté, pour le nouveau Louvre, le Cardinal Fesch, pour la ville d'Ajaccio (1857); Joseph Pothier (1859); le Colonel Abbatucci (1861); l'Incorrigible (1863); Edouard Adam, pour la ville de Montpellier (J 864); Napoléoll 1er, statue équestre, pour Rouen (1865); Saint Bernard (1866); le Poète Jasmin (1867), bronze; Œdipe et le aphynx (1868); Joseph Bonaparte (1869J; le Pauvre aveugle (1872); Ange funèbre, statue en bronze, destinée à la décoration d'une chapelle élevée à Canton à la mémoire des soldats français morts pendant l'expédition de Chine (1876); Porlrait de M"' Giovanna Dubray, terre cuite (1883); Porlrait de M. P. Calla, buste en marbre; la Nuit, buste, marbre (1886) et une quantité de portraits-bustes anonymes. Citons encore les dix bas-reliefs en bronze qui dérorent la statue do Jeanne d'Arc à Orléans et qui retracent les faits principaux de sa vie (1861); un Saint Benoit, a l'Enlisc Saint-Etiennedu-Mont (1863); le fronton du théâtre do la Gaieté (1864); l'Apparition du Sacré Cœur, groupe, pierre; un Saint Joseph et une Vierge immaculée, statues en picrro pour J'eglise Sainte-Paterne, à Orléans (1881), etc. M. Vital Dubray a obtenu une 3- médaille en 1844; il a été nommé chevalier de la Legion d'honneur en 1857 et promu officier en 1865.

DUBRUJEAUD, ALBERT, journaliste français, né à Paris le 21 février 1852. Après avoir collaboré à diverses petites feuilles éphémères écloses au quartier latin, M. Albert Ilubrujeaud parut abandonner le journalisme pour le commerce et détint le principal associe d'une importante maison de librairie. Il demeura muet pendant cinq années, au bout desquelles il fit paraître, à ses propres risques, un pamphlet hebdomadaire: les Propos d'un prondeur, qu'il redigea seul et dont il a mis tous ses soina, depuis, à retirer de la circulation jusqu'au dernier exemplaire. Devenu rédacteur au Gaulois, sous la direction de M. Robert Mitchell, il suivit celui-ci dans sa retraite. En 1884, M. Aurélien Scholl, qui allait tomlcr fEcho de Paris, ayant remarqué les chroniques do M. Albert Dubrujeaud, l'appela auprès de lui; et c'est à sa collaboration ù ce journal que le jeune cltrouiqueur

doit surtout la notoriété assez considérable qui s'est attachée à son nom. Il a également collaboré au XIX- Siècle et à d'autres journaux sous le pseudonyme d'«Alhert Darnelle », et a donné sous celui de «Puck », en collaboration avec un jeune avocat de ses amis, quelques fantai sies au Figaro.

DU CAMP, MAXIME, littérateur française, né à Paris le 8 février 1822. Set études terminées, il fit, en 184445, un voyage en Orient, au retour duquel il s'occupa de photographie. En 1848, il combattit l'insurrection de Juin dana les rangs de la garde nationale, fut blessé et reçut la croix de la Légion d'honneur. Il fut chargé, l'année suivante, par le ministère de l'instruction publique, d'une mission spéciale en Orient, et parcourut fBgypte, la Nubie, la Palestine, l'Asie Mineure, prenant sur son chemin des vues intéressantes, et rapporta à son retour, en 1851, une nombreuse collection de clichés photographiques destinés à l'illustration du grand ouvrage qu'il publiait peu après, dans lequel ce genre d'illustratton fut employé pour la première fois. Dès 1851, il prenait part à la fondation de la Revue de Paris, à laquelle il collabora jusqu'à sa suppression en 1858. Il a également collaboré à la Reuue des Deux-Mondes, à la Revue de France, au Moniteur universel, etc. On doit à M. Maxime Du Camp: Souvenirs et Paysages d'Orient, Smyrne, Ephèse, Afa*gnésie. Constantinople, Scio (1848), Egynte, Nubie, Palestine, Syrie (1851, in-f·); le Livre posthume mémoires d'un suicide (1853); le Nil, lettres sur l'Egyple et la Nubie (1853); les Chants modernes, poésies (1855); les Beaux-Arta te l'Exposition universelle de 1855 (f855J; l'Eunuque, mœurs musulmanes (1856); les Six aventures (1857); le Salon de 1857 (1857); Mes Convictions, poésies (1858); En Hollande, lettres d un ami (1859); le Salon de 1859 (1859); Expédition des Deux-Siciles, souvenirs personnels (1861); le Salon de 1861 (!86!l; l'Homme au bracelet d'or (1862); le Chevalier du Cœur-Saignant (1862); les Buveurs de cendres (1866); les Beaux-Arts à l'Exposition universelle de 1867, les Forces perdues (1867); Orient et Italie, souvenirs de voyages et de lectures (1868); Paris, ses organes, ses fonctions, sa vie (1869-75, 6 vol. in-8e), ouvrage le plus curieux et en même temps le plus complet qui ait jamais été écrit sur la capitale de la France et qu'il a, en quelque sorte, conlinué dans les ouvrages suivants: Souvenirs de l'année 1848 (1876); les Ancétres de la Commune, l'Attentat Fieschi (1811); les Convulsions de Paris (1878-80, 2 vol,); la Charité privee d Paris (1884), etc.

M. Maxime Du Camp figurait sur la dernière liste des sénateurs de l'empire, composée par M. Emile Ollivier, à côté d'Emile de Girardin; le décret de nomination était signé, mais les événements politiques ne permirent pas de le promulguer, et bientôt le Sénat lui-même disparut avec les autres institutions impériales. M. Du Camp a été élu membre de l'Académie française, le 26 lévrier 1880, au fauteuil de Suint-René Taillandier. Il représentait l'Académie aux fêtes du cinq-centième anniversaire de l'université d'Heidelberg (août 1886).— M. Du Camp est officier de la Légion d'honneur depuis 1853.

A l'Academie, M. Maxime Du Camp s'est signale à deux reprises par un esprit d'intolérance plus remarquable, à cause de son passé, chez lui que chez beaucoup d'autres. 11 était directeur en 1885, et en conséquence, l'usage voulait qu'il représentât l'Academie française aux obsèques de Victor Hugo et fit un discours sur sa tombe. M. Du Camp se récusa, Victor Hugo ayant été, comme tout le monde sait, un partisan de la Communie, ou du moins un ami des hommes qui y ont participé ou ont été convaincus d'y avoir participé, et dont M. Maxime Du Camp s'est fait des ennemis personnels pour arriver plus sûrement à l'Académie. En 1886, c'est autre chose M. Du Camp se réwuse encore, et cette fois dans un cas où jusqu'à lui, personne n'avait même songé à le faire la réception d un nouveau collègue. Il a fallu que l'Académie designât d'office un de ses membres pour répondre à M. Leconte de Lisle; et pourquoi? parce que c'est à Victor Hugo que M. Leconte de Lisle surcède. Il suflit, vraiment, de signaler des faits pareils. Nous n'irons pas jusqu'à dire que M. Dupanloup est dépassé par M. Du Camp, mais c'est tout.

DU CHAILLU, PAUL BRLLONI, voyageur américain d'origine française, né à Paris le 31 juillet t835. Son père, agent consulaire, pose dait un établissem*nt rommerrial, près de l'embouchure du Gabon, sur la côte occidentale d'Afrique, ou le jeune Paul se rendit de bonne heure et se familiarisa promptement avec les mœurs et le langage des tribus avoisinantes. s'occupant beaucoup en même temps d'histoire naturelle. En 1852. il se rendit aux Etats-Unis, on il se fit plus tard naturaliser, avec une cargaison de bois d'chène. Il y publia alors, dans le New-York Tribune, une série d'articles sur le Gabon. En oetobre 1855, il s'embarqua à New York à destination de l'Afrique, se proposant d explorer les régions, jusquela inconnues, qui s'etendent à deux degres de chaque côté de l'équateur. Il passa environ quatre ans dans ces régions, penétrant ju qu'à 14° 15' Est, et visitant des parties du globe non encore explorées par aucun blanc. Pendant le cours de cette campagne, il tua et empailla deux mille oiseaux rares, parmi lesquels il s'en trouvait soixante esperes inconnues jusqu'à ce jour aux naturalistes, outre mille autres animaux divers, dont plusieurs gorilles d'espèces à peu près inconnues, et vingt espèces d'animaux non classés. 11 revint à New-York en 1859, rapportant une collection nombreuse d'armes, d'outils et ustensiles de toute sorte en usage dans les tribus qu'il avait visitées et une énorme quantité de spécimens d'histoire naturelle; le tout y fut exposé publiquement et la plupart de ces objets furent ensuite achetés pour le Musee britannique. La relation de cette expédition a été publiée sous ce titre Explorations et aventures dans l'Afrique équatoriale (New-York et Londres, 1861 nouvelle édition, revue, 1871). La publication do cet ouvrage fut, en Angleterre, l'objet d'une polémique ardente, où l'au-

teur avait pour adversaire le professeur Gray et pour défenseurs Owen et sir Roderick Murchison. Du Chaillu reçut les critiques du premier avec une loyauté et une déférence telles, qu'il ne voulut avoir recours à d'autres moyens pour se justifier de l'accusation d'erreur et d'exagération qui pesait sur lui, qu'à celui d'une nouvelle exploration des mêmes contrées. Il s'y prépara par l'étude des sciences dont il ne possédait qu'une teinture superficielle, et apprit l'usage des instruments de physique et d'astronomie, a'nsi que l'art de la photographie. Il fréta alors une goélette, partit d'Angleterre le 6 aoiit 1863 et atteignit l'embouchure de l'Ogobai le 10 octobre suivant. Malheureusem*nt, le canot qui portait ses instruments s'envasa et fut perdu; il fut, en conséquence, obligé de renvoyer en Angleterre pour en obtenir de nouveaux. En les attendant, il se livra à quelques campagnes de chasse qui lui fournirent les moyens d'étudier sur nouveaux frais les mœurs du gorille. En septembre 1864, ses instruments lui étant parvenus, il se dirigea vers l'intérieur, revit quelques-uns des lieux qu'il avait déjà parcourus, fit beaucoup d'observations minutieuses et pénétra enfin au milieu de tribus inconnues jusque-là de l'homme civilisé. A la suite d'un conflit avec yae de ces tribus, conflit dans lequel il perdit tout ce qu'il possédait, axcepté les plus importantes de ses notes. il dut battre en retraite vers la côte, en septembre 1865. Il a publié le récit de cette expédition sous ce titre: Voyage à la terre d'Ashango (Londres et New-York, 1867). Il passa ensuite quelques années aux Etats-Unis, faisant avec succès des lectures, écrivant pour la jeunesse des livres de lecture instructive et agréable, dont les épisodes saillants de ses aventures de voyage font le sujet. Ces ouvrages sont: Histoire du pays des gorilles (1868); la rie aauvage sous l'équateur (f869J; Perdu dans les jungles (1869); Mon royaume d'Apengé (1870); et le Pnys des nains (The Country of the dwarfs, 1871). En 187!, M. du Chaillu fit un voyage en Suéde, en Norwège, en Laponie et dans la Finlande. Il était de retour à NewYork en décembre 1873. II Dublia, plus tard, la relation de ce voyage sous ce titre The Land of the midnipht aun (la Terre du soleil de minuit, 1881).

Sauf quelques erreurs de dates sans importance, résultant de la perte de ses notes, la véracité des relations de voyage de M. du Chaillu a été maintes fois confirmée par les voyageurs qui ont visité les mêmes régions. Il ne semble pas toutefois qu'aucun autre voyageur, après lui, ait pénétré dans le pays du gorille et fait pu étudier, pour ainsi parler, chez lui. Les gorilles empaillés et les squelettes montés que M. du Chaillu a rapportés avec lui, les notes descriptives qu'il a publiées sur cette espèce gigantesque de la famille des singes, est à peu près tout ce que nous en savons encore aujourd'hui.

DUCHASSEINT, JEAN-BAPTISTE FÉLIX DELAPCHIER, homme politique français, né le 20 janvier 1814 à Lozoux (Puy-de-Dome). Licencié en droit, membre du Conseil d'arrondissem*nt depuis 1840 et du Conseil général depuis 1848, M. Duchasseint protesta contre le coup d'Etat du 2 décembre 1851 par une lettre rendue publique, donna sa demission et rentra dans la vie privée, d'où il ne sortit qu'après la chute de l'empire, s'occupant principalement d agriculture et prenant aux concours régionaux une part brillante. De nouveau conseiller géneral du Puy-de-Dôme depuis 1871, M. Duchasseint fut élu député do l'arrondissem*nt de Thiers le 20 février 1876, et prit place dans les rangs de la gauche. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il figurait aux élections d'octobre 1885 sur la liste républicaine du Puy-de-Dôme et fut élu au scrutin du 18. Il a voté lexpulsion totale des princes.

DUCHATEL (comte), CHARLES JACQUES MARIE, diplom de et homme politique français, né à Paris le 19 octobre 1838, est fils de l'ancien ministre de Louis-Philippe. Il fit ses études à Paris et se fit recevoir avocat. Commandant de la garde nationale mobilisée de l'arrondissem*nt de Jonzac (Charcnte-Inferieure) pendant la dernière guerre, M. le comte Duchâtel fut élu représentant de ce département à l'Assemblée nationale le 8 février 1871, et du canton de Mirambean au Conseil général au mois d'octobre suivant. 11 prit place au rentre gauche de l'Assemblée, et est l'auteur de la proposition do transfert des ponvoirs publics de Versailles à Paris. Battu aux élections du 20 février 1876, dans l'arrondis sèment de Jonzac, par M. Eschassériaux fils, candidat bonapartiste, M. le comte Duchâtel était nommé en octobre suivant envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la République française en Danemark, transféré en 1878 à Bruxelles en la même qualité et nommé ambassadeur à Vienne au mois d'avril 1880. Il donnait sa démission de ce dernier poste en juillet 1883, en manière de protestation contre les mesures dont étaient l'objet les princes de la famille d'Orléans. Aux élections d'octobre 1885, M. le comte Duchâtel se présenta isolément au premier tour et sur la liste républicaine au scrutin de ballottage, dans la Charente-Inferieure. Il fut élu le 18 octobre et reprit sa place au centre gauche. Inutile d'ajouter qu'il repoussa de son vote les deux propositions d'expulsion des princes.

duch*e, ANTONIE MARIE SCŒVOLA, bomme politique français, fils d'un proscrit du 2 décembre, est né en 1843 à Saint-Etienne. Ayant nécessairement suivi son père dans son exil, en Angleterre, il rentrait avec lui en 1865 et prenait part dès lors aux luttes du parti républicain contre l'empire. Aux élections de février 1871, M. Duché échoua dans la Loire, avec une majorité importante. Conseiller général de ce département depuis 1880, successivement rédacteur à l'Eclaireur de SaintEtienne, à la République des Paysans, au Républicain de 1a Loire, M. Scœvola Duché fut élu députe de la Loire au scrutin du 18 octobre 1885. Il siège à gauche et a voté l'expulsion des princes (projet Brousse).

duch*eR, CLAUDE, homme p olitique français, medecin, ne ü Carmartin (Saòne-et-Loire) en 18J3 11 fit

ses études médicales à Paris, fut nommé sous-aide major et fit en cette qualité la campagne de Cr mée. De retour en France, il quitta l'armée, s'établit à Thoiqsey (Ain) et devint médecin en chef de l'HAtel-Dien. Membre du Conseil général de l'Ain depuis, 1871 et maire de Thoissey depuis 1875, M. le docteur duch*er se présenta aux élections, sur la liste républicaine, le 4 octobre 1885, et fut élu. Il a pris place à gauche, et a voté t'expulsion totale des princes.

duch*eSNE, ALBERT, homme politique français, né à Paris vers 1848. Avorat à la cour d'appel de Pa is, secrétaire de M. Rousse, de l'Académie française, M. Albert Duehesno a présidé la conférence Molé il est en outre attaché à la rédaction de la Gazette des tribunaum et a collaboré à un grand ouvrage de jurisprudpnre criminelle publié par son père, M. duch*esne, greffier à la Cour de cassation, chevalier de la Légion d'honneur. Après avoir échoué aux élections de 1881 dans l'arrondissem*nt de Compiègne, où se trouvent ses propriétés, M. Albert duch*esne a été élu député de l'Oise au scrutin du 18 octobre i885, et a pris place dans les rangs de la droite, non parmi ceux de ses membres qui se font le plus remarquer par le calme de leur attitude.

DUCLERC, CHARLES THÉODORE EUGÈNE, publiciste et homme politique français, ancien ministre, sénateur, né à Bagnères-de-Bigorre le 9 novembre 1812, fit ses études dans sa ville natale et vint ensuite à Paris où, bientôt aux prises avec les difficultés de la vie, il entra comme corre teur au journal 1» Bon gens, en 1836. Il devint peu après l'un rlea principaux ré la-teurs de cette feuille, puis de la Reoue du progrès (1838) et passa ensuite au National, auquel il resta attaché de 1840 à 1846 et où il traita spécialement et avec une très grande compétence les questions économiques et financières. Il collabora en outre an Dictionnau politique de Pagnerre. Nommé, le 25 février 1848, adjoint au maire de Paris, il suivit Garnier Pages au ministère des finances, en qualité de sous-secrétaire d'Etat, et le remplaça peu après (10 mai) comme ministre, à la tête de re département. M. Duclerc avait été élu représentant des Landes à la Constituante. 11 vota constimment avec la gauche, et se fit remarquer dans plusieurs circonstances par une attitude à la fois énergique et humaine. Pendant les journees de Juin, notamment, il exposait plusieurs fois sa vie, cherchant à ramener le peuple en armes à des sentiments plus justes (peut-être) des intentions de l'Assemblee à son égard, et revenait à l'Assemblee tenter de ramener celle-ci à une appréciation certainement plus saine, en tout cas plus huma ne, de la situation, s'ecriant: Le peuple est bon. seulement il souffre horriblement. » A quoi Garnier Pages répondait quelques minutes apres par son trop fameux « faut en finir avec les ngitateura I » M. Duclere, après l'écrasem*nt de l'insurrection, combattit courageusoment, mais vainement, toutes les mesures de répression proposées et finalement adoptées par l'Assemblée l'état de siège, les transportations sans jugement, etc.; et lorsque ces mesures furent adoptées, il résigna son portefeuille, en manière de protestation. 11 reprit alors son siège de représentant, qu'il conserva jusqu'à la dissolution de l'Assemblee constituante, puis rentra volontairement dans la vie privée, quelque peu degoûté, crovons-nous de la vie politique à laquelle il échappait. Il s'occupa dé- lors d'affaires industrielles, devint administrateur de la S ociété de la canalisution de l'Ebre, en Espagne, puis directeur du Crédit mobilier espagnol. Sous le second empire, M. Duclerc refusa plusieurs candidatures au Corps legislatif. 11 ne reparut sur la scène politique qu après le 4 septembre il fut nommé par le gouvernement de la Défense Nationale, le 29 décembre 1870, président de la commission de vérification des comptes des ministres pour 1870. Elu, le 8 février 1871,représentant des Basses-Pyrénées à l'Assemblée nationale, il prit place à gauche, devint président de la reunion de la gauche républicaine et vice-président de l'Assemblée nationale du 16 mars i875 à la dissolution. M. Duclerr a fait partie des diverses commissions du budget et pris une part toute particulière aux discussions financieres. Il a fait également partie de la Commission supérieure des expositions internationales, créée par décret du 30 décembre 187J. M. Duclere a eté élu par l'Assemblée, le 10 décembre 1875, au second tour de serutin et le cinquième, sénateur inamovible. ll devint peu apres vice-président du Sénat.

Lors de la crise ministérielle que signala le commencement de décembre 1876, il fut très sérieusem*nt question qne le maréchal-président avait jeté les yeux sur M. Duclerc pour lui confier la formation d'un nouveau cabinet. Une autre combinaison finit par prévaloir. Mais il accepta cette miss on de M. Grévy, à la suite du vote de la Chambre refusant au ministère Freycinet les credits nécessaires pour engager contre l'Egjpte une action commune avec l'Angleterre. Le cabinet Du lere était constitué le 7 août 1882; M. Duclerr y prenait, avec la presidence du conseil, le portefeuille des aftaires etrangères. Dans la première session de 1883, plusieurs propositions d'ordre politique assez grave, notamment au sujet des princes prétendants, furent soulevées à la Chambre et dans le sein du conseil, y provoquant un désaccord trremédiable. M. Duclere donna en conséqu -nce sa démission le 28 janvier, suivi dans sa retraite par les ministres de la marine et de la guerre, MM. le général Billot et l'amiral Jauréguiberry. Il fut remplacé par M. Fallieres et reprit son siège de sénateur. Dans le vote de la loi sur l'expulsion des princes M. Oucle.c s'est abstenu.

DUCROZ, ALBERT, homme politique français. ancien suppleant de juge de paix, avoué, mure de Bonneville (Haute-Savoie), est ne à Sallanches le 21 mai 1820. Elu, le 20 février 1876, député de Bonneville, il siegea au rentre gauche. M. Ducroz a été reélu, le 14 octobre 1877 et le 21 août i881. Il a voté 1 peu pres constamment

DUFAY, JEAN FRANÇOIS CHARLES, médecin et homme politique français, né à Blois le juin 1815, fit ses études au collège de sa ville natale et sa médecine à Paris, où il fut reçu docteur en 1845. Il s'établit alors dans sa ville natale, devint rédacteur en chef du Républicain de Loir-et-Cher (1848-1849), puis médecin des tribunaux, de la gendarmerie, des prisons et des enfants assistés (1850-1855). Son dévouement pour les victimes du choléra de f849 lui valut une médaille d'argent du ministère de l'intérieur. Président de l'Association médicale de Loir-et-Cher depuis 1864 M. le docteur Dufay est. en outre, membre du Conseil central d'hvgiène et de salubrité publiques, de l'Association scientifique de France, de l'Association française pour l'avancement des sciences, etc. Nommé maire de Blois en 1871, M. Dufay a été élu, le 2 juillet de la même année. représentant de Loir-et-Cher à l'Assemblee nationale, et a pris place dans les rangs de la gauche républicaine, avec laquelle il a constamment voté. Il s'est présenté dans son département uni élections sénatoriales du 30 janvier 1876, mais sans succès. Le 20 fevrier suivant, il se présentait comme candidat républicain à la députation da"s la première circonscription de Blois; il en appelait, pour employer ses propres expressions, « du suffrage restreint au suffrage universel Il fut éln à nne tres grande majorité, et son mandat lui fut renowelé aux élections sénatoriales du 5 janvier 1879. M. le docteur Dufay a vnté l'expulsion des princes. Il est membre du Conseil général de Loiret-Cher.

On a de M. le docteur Dufay De l'Affection varioleuse, sa thèse de doctorat; divers mémoires adressés a l'Académie des srien-es, sur l'Epidémie de cholérd de 1849, la Fièvre typhoïde, l'Ethérisation, l'Hydrothérapie, etc.; il a collaboré à la Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie, d l'Union médicale, à the Lancet, de Londres, etc.

DUFF. MODNTSTUART ELPHINSTONE GRANT, homme politique et magistrat anglais fils de l'auteur de l'Histoire dea Makrnttes, est né en 1829. Il fit ses études à I?dimbourg et au entière Bahiol, à Oxford, et fut admis au barreau à l'Inner Temple en 1854. Il est deputé-lieutenant pour les comtés d'Elgin et d'Aberdeen, et magistrat pour les comtés d'Elgin, Banff Pt Aberdeen. Il représente le comté d'Elgin à la Chambre d es comm mes depuis décembre 1857, et a été iustallé lord recteur de l'universite d'Aberdeen le 22 mars 1867. Nommé soussecrétaire d'Etat pour les Indes en décembre 1868, il conserva ce poste jusqu'à la chute du ministère Gladstone, en février i874; mais il le reprit au retour de son parti au pouvoir, en mai 1880, et entra du même cnup au Conseil privé. Nommé gouverneur de Madras en juillet 1881, M. Grant Duff donnait peu après sa démission de ses doubles fonctions. Il a publié Etudes attr la politique européenne; Un plan de politique; Discours d'Elgin (1871), etc.

DUFFERIN (comte de), FRÉDÉRICE TEMPLE BLACKWOOD, pair d'Angleterre, né Florence en 1826; fit ses études à Eton, puis à l'Eglise du Christ, à Oxford; mais il quitta l'Université sans avoir pris aucun grade. Il succéda au titre paternel le 21 juillet 1841, et fut gentilhomme de la chambre de la re ne sous la première administration de lord Jonh Russell (1846-52), charge qu'il remplit de nouveau de 1854 à 1858. A l'époque de la famine (1846-47), il se rendit en Irlande, accompagné d'un ami, et publia à son retour une relation de ce voyage: Narration of a journey from Oxford te Skibbereen, during the year of the Irtsh famine. En février 1855, n fut attaché à la mission de lord John Russetl à Vienne. En 1859, il faisait un voyage en Islande, dont il publiait la relation l'année suivante, sous ce titre Letters from high latitudes. Il fut envoyé en Orient par lord Palmerston, en 1860, comme membre de la commission d'enquête sur les massacres de Syrie et, en récompense de la fermeté qu'il avait déployée dans çette oecasion, fut fait chevalter-commandeur de l'ordre du Bain. Sous-secrétaire d'Etat pour l'Inde, de 1864 au commencement de 1866 et sous-secrétaire d'Etat 'à la guerre, de cette dernière date au mois de juin suivant, il fut nomme, à l'avènement du ministère Gladstone en 1868, chancelier du duché de Lancastre et conserva ce poste jusqu'en avril 1872, époque où il fut nommé gouverveur général du Canada. Remplacé dans ce poste par le marquis de Lorne, en octobre 1878, lord Dufferin était nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg, en remplacement de lord Loftus, en février 1879, d'ou il fut transféré à Constantinople en mai 1881; et en cette dernière qualité, il conclut avec la Porte une convention militaire relativement à l'expédition d'Egypte, laquelle n'eut d'ailleurs aucune suite. Au mois d'octobre suivant, lnrd Dufferin était ch argé d'une mission au Caire, au sujet du soulèvement du parti national dont Arabi Pacha (voy. ce nom) était le-chef. On sait que lord Dufferin eut peu d'influence sur les événements qui se produisirent alors, et que son intervention avait servi de peu, en somme, lorsqu'il rentra en Angleterre en 1883. Il n'en fut pas moins promu grand croix du Bain. Lord Dufferin a été nomme vice-roi des Indes en septembre 1884. 11 avait été créé baron en 1850 et comte du Royaume-Uni en novembre 187i. 11 est chevalier de l'ordre de Saint-Patrie depuis 1863. Outre les ouvrages précites, on lui doit divers ouvrages de littérature légère, parmi lesquels une satire sur la High life au dix-neuvteme siècle, intitulée The Honourable Impulsia Guahington. Il est aussi auteur de plusieurs ouvrages sur l'lrlande Irish emigration and the tenure o/ Land in Ireland; bf. Mill's plan for the pacification of Ireland examined; et Contributions te an Inquiry, tnto the date of Ireland. Il a été publié en 1882, une collection de ses Speeches and Addresses.

nvec le groupe de l'Union républicaine. Elu député de la Haute-Savoie le 14 octobre M. Ducroz a repris son siège à la gauche de t'assemble. Il a voté l'expulsion totale des princes.

DUFFY, sir CHARLES GAVAN. journaliste irlandais et homme d'Etat australien, d'une famille ancienue, avant fourni nombre de professeurs et d'esclésiastiques émi. nents, est né à Monaghan, en 1816. A vingt ans, M. Duffv était rédacteur en chef-adjoint du Dublin Morning negister et, peu après, rédacteun en chef d'un journal important de Belfast. ll retonrna à Dublin en 1842, et v fonda la Nation, ave- Thomas Davis et John Dillon. a Nation, organe du parti de la a Jeune Irlande n, eut bientôt le plus grand tirage et l'influence la plus considérable qu'un journal est jamais obtenus dans ce pavs. C'est dans ce journal que M. Duffy publia d'abord ses Ballade. irlandaise. (Ballad Poetry of ireland), lesquelles eurent nn si grand succès, sous la forme de volume, que le volume altrienait sa quarantième édition en 1870. En il fut impliqué dans le pro-ès d'O' Connell, comme atteint et convaincu de sédition mais il fut acquitté devant la Chambre des lords. En 1846, O'Connell se brouilla avec la Jeune Irhnde, qui repoussait la politique de temporisation, l' « opportunisme n du grand agitateur, et se sépara d'elle La Jeune Irlande établit alors une Confédération irlandaise, dont M. Duffy fut l'un des chefs fondateurs. Il fut de nouveau poursuivi, avec plusieurs autres chefs, pour crime de haute trahison; mais il fut de nouveau acquitta. Il ressuscita alors la Nation, supprimée un moment, et après avoir excercé la profession d'avocat (ayant été admis au barreau irlandais en 1846) pendant quelques années, il se porta candidat à New-Ross, contre sir Thnmas Redington, sous-secrétaire d'Etat pour l'Irlande, et qui l'avait persécuté, en conséquence, avec un zele excessif. Il battit son adversaire et fut élu membre de la Chambre des commune- en juillet 1852. M. Duffy a été l'un des fondateurs de la Ligue des fermiers et, avec MM. Fre lerick Luras et George-Henry Moore, du parti irlandais indépendant à la Chambre des communes. Mais la défection d'un certain nombre de membres de ce parti l'induisit à résigner son siège en 1856, et il émigra en Australie, ou il se fit inscrire au barreau de Melbourne. Il revint bientôt à la politique et, dès 1857. devint ministre des travaux publics dans le premier cabinet respnnsable de Victoria. En t858, il devint ministre des terres, et accepta de nouveau ce portefeuille en 1862, dans la troisième administration colnniale. M. Duffy fut président d'une rommission parlementaire et ensuite d'une commission royale ayant pour objet la fédération des colonies australiennes. Après un voyage de deux années en E rope, il retourna en Australie, rentra au parlement de Victoria et devint premier ministre de la colonie en 1871. Comme tel, en min 1872, M. Duffy essuya un échec par. lementaire qui lui fut fort sensible, et il demanda la dissolution mais le gouverneur de Victoria, vicomte Canterbury, s'y étant opposé, il donna sa démission. Peu auprès, le gouverneur offeit à M. Duffy l'ordre de Saint-Michel et Saint-George, qu'il refusa; mais les services qu'il avait rendus à la colonie réclamaient une récompense sans se froisser de ce refus, le vicomte Canterbury rérrivit à son ex-premier ministre, lui offrant cette fois le titre de chevalier. Alalgré ses scrupules, M. Dufly finit par accepter et il fut créé chevalier le 31 mai f873. Après un voyage de deux années en Europe, sir Gavan Duffy était de retour à la rolonie au commencement de 1876. A la première vacance qui se produisit, il fut de nouveau élu membre de l'Assemblée législative, dont il devint président en mai 1877, il recevait la même année, et acceptait cette fois, les insignes de chevalier de t'ordre des saints Michel et George. -Sir Gav:m Duffy est président du Comité directeur de la Galerie nati nale de Victoria, et a pris une part tres active à toutes les mesures adoptées pour l'encouragement des arts, de la littérature et des entreprises industrielles dans cette colonie éloignée. Il a publié la Jeune Irlande, fiagment de l'histoire irlandaise, 18401850 (1880) et Quatre ans de l'Histoire d'Irlande, 18451849, suite on plutôt accompagnement du précédant DUFOUR (baron), AUGUSTE FRANÇOIS BERTRAND MARIE DÉSIRÉ, homme politique français, fils d'un général du premier empire, est né à Lanzac (Lot) le 3 avril 1824. Sans antécédents politiques, il fut élu député de Gourdon le 20 fevrier 1876 et siegea au groupe de l'Appel au pnuple. Il est l'auteur d une proposition de poursuites contre les auteurs du 4 Septembre. M. le baron Dufour a été réélu le 14 octobre 1877 et au scrutin de ballottage du 4 septembre 188i.dans la même circonscription. Aux électionq d'octobre t883, il figurait sur la liste monarchique du Lot, et fut élu au scrutin du 18.

DUFOUR, PAUL GUILLAUME, homme politique français, né t Paris le fevrier 1846. Il fut chargé, aous l'Empire, de diverses missions en Amérique et dans l'extrème Orient. Pondant le siège de Paris il servait comme capitaine aux mobiles de 1 Indre. Elu députe de la deuxième circonscription de Châteauroux le 20 février 1876, il siégea au groupe de l'Appel au peuple. M. P. Dufour a échoué, le 14 octobre 1877, contre M. le Dr David, candidat républicain. —Le 4 octobre 1885, il faisait naturellement partie du groupe de candidats monarchistes qui triompha tout entier dans ce département.

DUGUE, FERDINAND, littérateur et auteur dramatique français, ne le 18 février i8l5 à Paris où, ses études terminées, il put se livrer sans contrainte à ses goûts litteraires. Il débuta de bonne heure, en consequence, dans la carrière qu'il avait choisie et publia d'abord un roman la Semaine de Paques (1825); puis un recueil de poésies: les Horizons de la poésies (1836); puis Geoffroy Rudel, roman en deux volumes (1838). Cette même année 1838, il débutait à l'Odéon par un drame en vera Castille et Léon, que suivait de près un autre drame en vers, joué au même théâtre Gaiffer (1839). Il publiait en même temps les Gouttes de rosée, cent sonnets (1836), et le Vol des heures, poésies (1840). A parlir de cette époque, il s'est voué presque exclusivement au the0tre. Nous citerons, parmi les nombreuses pieces de tout genre qui ont rendu populaire le nom de cet auteur le Béarnais, comédie en trois actes, en

vers (1843); Pharaons, drame en vers (183P) la Misère (1850); Mathurin Régnier, en vers; Salvator Rosa, en prose M. Pinchard, drame en prose, interdit en France et joué à Bruxelles (1851); l'Ambigu en habit neuf, prologue de réouverture Roquelaure la Prière des naufragés, avec M. Dennery (1853); te Paradis perdu, avec le même William Shaksneare; France de Simiers, en vers (1856); les Fugitifs, avec Anicet Boargenis les Piratet de la savane, avec le même Cartouche, avec M. Dennery (1858) la Fille du Tintoret, avec Jaime fils (1859); le Marchand de coco, avec M. Dennery le Cheval fantdme. avec Aniret Bourgeois (1860) ;les Trente-deux duels de Jean Gigon, avec Antoine Gandon la Fille du chiffonier, avec A. Bourgeois (1861) la Bouquetière des Innocens, avec le même; le Chdteau de Pontalec, avec M. Dennery (i864) l'Enfant de la Fronde (1862); Marie de Mancini, avec M. Dennery (1864); les Mystères du vieux Paris. avec M. Dennery (t865) les 7reize, avec M. Peaurellier les Couteaux d'or (1869); Ismène, comédie (1873); Cocagne, ave- Auicet Bourgeois (1874); Nenri de Senneterre (1876); le Bellon Morel (1878J; et-. M. Ferdinand Dugué a publié encore quelques recueils de poésies: l'Oasis (1850); Payol et autres poèmes (1860); tes Eclats d'obus (1871); Satires etpoèmes (1976) les Ressouvenirs (1886J. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1862.

DUGUE DE LA FAUCONNERIE, HENRI JOSEPE, publiciste et homme polit-que français, ancien sous-pretet, né à Parts le 11 mai 1835, est neveu dn précédent. Il fit ses études classiques au collège Charlemagne et son droit à Strasbourg. Après avoir obtenu le grade de licencié, il entra dans l'administration comme chef de cabinet du préfet de l'Orne, devint conseiller de préleeture dans la Moyenne, puis dans le Pas-de-Calais, souspréfet à Saint-Jean d'Angély et ensuite à Mamers, et donna sa démission en t'66. Elu à la même époque membre du Conseil général de l'Orne, il devint président du Comice agricole de t'arrondissem*nt de Mortagne Aux élections générales de 1869, il fut porté comme candidat officiel dans la deuxième circonscription due l'Orne, et fut élu. Il prit place, au Corps législatif, parmi les défenseurs les plus énergiques de l'empire, entre le baron Jérôme David et M. de Guilloutet, et, lors du passage aux affaires de M. Emile Ollivier, tut un des plus intraitables adversaires du cabinet du 10 janvier. Après le 4 septembre, M. Dugué de la Fauconnerie se retira dans le département de l'Orne, eu il s'occupa de la défense, en même temps que du ravitaillement éventuel de la rapitale. Rentré à Paris après la paix, il prenait, en 1872, la direction du journal b'nap artiste l'Ordre, abandonnée par Clément DuvPrnois, et dnnt il se démettait à son tour au profit de MM. Jules Richard et Amigues, le 22 juillet 1876. Aux élections législatives de février-mars 1876, M. Dugué de la Fauconnerie se présenta aux électeurs de la première circonscription de l'arrondissem*nt de Mortagne et ne fut élu qu'au scrutin de ballottage du 5 mars, à une nssex fai ble majorité. Il si gea sur les bancs de l'Appel an peuple. Il parut tontefois vouloir se rapprocher de la République, et peut-être eût-il persévéré dans ce sens si la Republique avait pu se résoudre à supporter les attaques des partis monarchistes sans y répondre, ce qui est assez difficile et cela sans trop se compromettre auprès de ses électeurs, car, ainsi qu'il eut la franchise de le dire dans une certaine occasion, on s'inquiète assez peu, dans les campagnes, de la forme gouverne- mentale. En tout ras, il s'est présenté aux élections d'octobre 1885 sur la liste réactionnaire de l'Orne, dans laquelle les électeurs ont fait un choix qui, du moins, lui a été personnellement favorable. M. Dugué de la Fauconnerie a publié; le Tribunal de la Rote (1859) la Bretagne et l'empire (1861) et diverses brochures de propagande bonapartiste, notamment: les Calomnies contre l'empire (1874J. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis t866, et officier de l'ordre italien des SS. Manrice et Lazare.

DUJARDIN-BEAUMETZ, GEORGES S., médecin français, ne à Barcelonne le 27 novembre 1833; il fit à Pans ses études médicales, était reçu interne des hôpitaux en 1858 et remportait, en 1861, le prix de l'internat et celui de l'Ecole pratique, et le prix des thèses en 1862. Reçu do-teur en 1862, il était nommé, en 1865, chef de clinique de la faculté de Paris, attaché en qualité de médecin à l'Exposition universelle de 1867, et nommé médecin des hôpitaux en 1870. Pendant le siège d- Paris, M. le D' Dujardin-Beaumetz, chirurgien-major du 84 bataillon de marche, a été cité à l'ordre du jour de l'armée paur son dévouement auprès de nos malheureux blessés de Montretout, et a été fait chevalier de la Légion d'honneur en 187f. Il est aujourd'hui médecin du ministère des travaux publics, de l'Ecole des ponts et chaussées et do l'Ecole normale supérieure des filles de la ville de Paris. Il a publié divers mémoires sur l'Ataxie locomotrice, aa thèse do doctorat (1862); les Troubles de l'appareil oculaire dont les maladiet de la moelle (1868); Emploi du phosphore en médecine (f869J; De la myélite aigue (1872); Recherches ex- périmentales sur les alcools obtenus par fermentation (1875); Leçons de clinique thérapeutique (1878-81, 8 v. 1. ) Recherches expérimentales sur la puissance toxique des alcools, avec le docteur Audigé (1880), etc. M. le docteur Oujardin-Beaumch est en outre rédacteur en chef du Bulletin de thérapeutique. Il a été élu membre de l'Académie de médecine le 15 juin 1880, et promu officier de la Légion d'honneur le 7 juillet 1883.

DUMAINE, Louis FRANÇOIS, artiste dramatique françiis, ne à Lieusaint (Seine-et-Marne) au mois d'août 183t. Il vint fort jeune à Parie, où sa sneur ainée, Mme Person, jouait avec succès au Théâtre-Historique le répertoire d'Alexandre Dumas. D'abord employé de commerce, il devint, en 1848, secrétaire du célèbre écrivain, et enfin se produisit à son tour à la scène sur les théltre.

de la banlieue. En 1849, il parut même au ThéâtreFrançais dans nn bout de rôle du Moineau de Lesbie. Il joua ensuite au Havre, puis à Marseille et revint à Paris en 1352, joua quelque temps à ta Gaité et entra à l'Ambigu en 1853. Il s'y prodnisit ave' un succès qui alla toujours grandissant depuis lors, dans les grands premiers rôles, et souvent dana les troisièmes rôles (traîtres). Il passa de l'Ambigu à la Porte-Saint-Martin, puis à la Gaité, nu Cirque, et plus ré"emment an Châ- telet, à la Gaité de nouveau. et de nouveau à la PorteSaint-Martin. Ses principales créations, celles qui ont commencé sa réputation, appartiennent notamment aux pièces suivantes le Pendu, T Homme à trois visages, la Lé ende de l'homme sans féle, César Borgia (rôle de César), Faust (rôle de Faust), le Paradis perdu, le Fils du diable, les Massacres de Syrie, etc. A ses créations plus récentes, il a mêlé d'importantes reprises de rôles, principalement des drames d'Alexandre Dumas, dans lesquels il a repris les rôles de d'Artagnan, de la Jeunesse des Mousquetaires et de Vinqt ans après; celui du due de Guise, dans Henr III et sa cour, etc. (Porte-Saint-Martin) Ses dernières grandes créations Font: de Rysoor, dans Patrie, de M. Vict rien Sardoa (1869): Hpnri de Lorraine, dans le drame de ce nom, de Victor Séjour Chopin, dans la Charmeuse, de Touroude (Ambigu, 1870); Archibald Coraican du Tour du Monde en quatre-vingts jours (1874-75); Jean la Poste, dans le drame du même nom, et Coq-Hardy, également dans le drame de ce nom (1876), à la Porte-Saint-Martin. Au même théâtre, il a aussi repris le rôle de Coconas, de la Reine Margot, et celai de Crèvecœur des Bohémiens de Parts.

DUMAS, ALEXANDRE, littérateur et auteur dramatique, membre de l'Académie française, fils de l'auteur des Mousquetaires, de Monte-Christo et de quelques centaines d'autres romans, sans parler des pièces de théâtre, vers et prose, mort en 1870, est né à Paris le 28 juillet 18!4, fit ses études au collège Bourbon, et, poussé par une vocation précoce, publia dès 184i un volume de vers ayant pour titre: Péchés de jeunesse. Après un voyage en Espagne et en Afrique, en compagnie de son père, il pnblia: Histoire de quatre femmes et d'un perroquet (f846-47, 6 vol.), roman fantastique qui eut surtout un succès de curiosité. Vinrent ensuite: le Docteur Ser vans, Catherine, la Dame aux camélias, le Roman d'une femme (1848J, dont les doux derniers surtout établirent sa réputation en même temps que sa personnalité, car il n'y avnit plus aucune préoccupation de l'imitation paternelle, qui se trahissait trop dans son premier roman. Vinrent ensuite: Antonine (f849J; Tristan le Roux, Trois hommes forts (f850) Grangette, Diane de Lys (1851); les Revenants, le Régent Mustel. fantaisie littéraire qui réunit Paul et Virginie, Manon Lescaut et Desgrieux sous un même toit (1852); Contea et nouvelles, Sophie Printemps (1853); 1a Dame aux perles (1854J; h Boite d'argent (f855J la Vie d vingt ans 1856); l'Affaire Clémenceau (1867); Thérèse, nouvelles (1875); Entr actes, recueil d'articles (1877-78, 2 vol.); outre diverses nouvelles « études » non réunies en volumes et publiées dans la Gaselte de France, la Presse, le Gaulois, etc., et des brochures à prétentions philosophiques dont quelques-unes ont fait un bruit exagéré: Lettres sur les choses du jour (f871J; Nouvelle Lettre sur les choses du jour (février 1872) l'Homme-Femme (juillet 1872); une nouvelle Lettre sur l'Affaire Marambat (1875); les Femmes qui tuent et les femmes qui vorent (1880), etc. En 1869, la maison Michel Lévy frères a commencé lapublication du Théâtre complet de M. Alexan- dre Dumas, avec une préface inspirée du même esprit que les Lettres et Brochures précitées, et qui a eu un succès de curiosité. M. Alexandre Dumas a suivi un exemple devenu commun aujourd hui, en transportant à la scène ses romans principaux. II débuta dans cette vo:e nouvelle avec la Dame aux camélias qui, d'abord interdite pour cause d'immoralité, fut représentée au Vaude- ville en 1852; ce même sujet, transformé en opéra sous le titre de la Traviata, musique de M. Verdi, était représeuté à Venise en 1853. Vinrent ensuite: Diane de Lys, au Gymnase (1853); le Demi-Monde, au même theâtre (1855); la Question d'argent (1857); le Fils naturel (1858); le Père prodigue (1859); l'Ami des femmes (1864); le Supplice d'une femme, en collaboration avec Emile de Gir,rdin, lequel, trouvant que cette collaboration avait gdté sa pièce, la répudia et se brouilla bruyamment avec ce collaborateur trop laborieux (1865); Hêtoise Paranquet, avec M. Armand Durantin, pièce d'abord annoncée comme l'œuvre d'un inconnu (1866); les Idées de madame Aubray (1867); le Filleul de Pompignac, sous le pseudonyme d' « Alphonse de Jalin » (1869); Une visite de noces la Princesse Georges (même année); la Femme de Claude et Monsieur Alphonse (1873); l'Etrangère, au Français, et la Comtesse Romani, nu Gymnase, cette dernière en collaboration avec Gustave Fould et signée: « Gustave de Jalin » (1876); Joseph Bal.samo, d après le célèbre roman paternel, drame, à l'Odéon (1878); la Princesse de Bagdad, au Theatre-frauçais (1881); Denise, pièce en 4 actes, au Theâtre-français 885).— Le Theâtre-Français a également accueilli plusieurs pieces de M. Alexandre Dumas créées m la sccne du Gymnase et ailleurs, le Demi-Monde et le Fils naturel, notamment.

M. Alexandre Dumas a été élu membre do l'Académie française, en remplacement de Pierre Lebrun le 30 janvier 1874. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1867.

DUMAS, ERNEST CBARLES JEAN-BAPTISTE, chimiste, ancien député, fils de l'illustre chimiste J.-B. Dumas, de l'Institut, mort en avril 1884, est né à Paris le 26 février 1827, y fit ses études aux collèges Henri IV et Char le magne, et entra à l'Ecole des Mines en 1847. Reçu en 1848 essayeur du commerce, il devint secrétaire particulier de aon père, lors du passage de celui-ci au ministère de l'agriculture et du commerce (1850), secrétaire du Con-

seil des haras et secrétaire des Annales agronomiques en 1851. Nommé directeur de la Monnaie de Rouen en 1852, il passn en la même qualité à Bordeaux en 1860, et fut appelé en 1868, comme essayeur, au bureau de la garantie de la M nnala de Paris. a été membre du jury international des expositions universelles, de Paris en 1855 et de Londres en 186!. Elu comme candidat officiel dans la 3* circonscription du Gard, députe au Corps législatif, à une élection part'elle de 1868, il fut réélu en la même qualité aux élections générales de 1869. Il n'a pas reparu sur la scène pnlit'que depuis la révoluti n du 4 septembre 1870. Il est chevalier de la Légion d'honneur depu's 1858 et est également décoré de divers ordres étrangers. On a de M. Ernest Dumas: Lois et règlementa relatifs au drainage en Angleterre (1854); Essai sur la fabrication des monnaies (1856); Notes sur l'émission en France des monnaies décimales de bronze (1868J; Fabrication des monnaies en Angleterre (1871); Histoire générale des monnaies de cuivre et de bronze en France (1973), etc.

DU MAURIER GEORGE Louis PALMELLA BUSSON, dessinateur anglais d'origine française, est né le 6 mars 1834 à Paris, où il fit ses études. Il appartient à une famille bretonne qui émigra en Angleterre pendant la Terreur. Retourné à Londres, à l'âge de dix-sept ans, il étudia la chimie au Collège de l'université, sous la direction du D' William.on. puis revint à Paris et suivit l'atelier de Gleyre. — M. Du Maurier a fourni un grand nombre de dessins aux nublications anglaises illustrées, notamment au Once a Week, au Punch, au Cornhill Magazine, etc. Entre autres ouvrages importants, il a illustre en outre, le Henry Esmond, de Thackeray, et l'Hi.stoire d'une plume (the Story of a Feather). Il est aelupllement attaché au Punch d'une manière plus spéciale. La renommée de M. Du Maurier, du reste, s'étend à la patrie de ses ancêtres et les grands périodiques illustrés de Paris publient depuis quelque temps de ses dessins.

DUMESNIL, ANTOINE JULES, écrivain et homme politique français, sénateur, né à Puiseaux (Loiret) le 25 novembre 1805. Ayant terminé son droit à Paris, il fit une courte apparition dans la magistrature et devint alocat à la Cour de cassation en 1833. Elu la même année membre du conseil général du Loiret pour le canton de Puiseaux où il possède de riches propriétés, il y a toujours été réélu depuis, et est, en conséquence, le doyen des conseillers généraux de France. Enfin, M. Itumesnil est maire de Puiseanx depuis 1846. Après avoir écrit un assez grand nombre d'ouvrages de législation et de jurisprudence estimés, M. Dumesnil se tourna, après la révolution de février, vers la littérature artistique. Il fit, en 1850 et 1856, deux voyages en Italie, utiles aux travaux littéraires qu'il avait alors en préparation. M. Dumesnil, qui ne s était, comme on voit, jamais occupé de politique jusque-là, manifesta hautement, lors des élections de t874 pour les conseils géneraux, la confiance que lui inspirait la République, confiance née de l'expérience suffisante qui avait été déjà faite de cette forme gouvernementale; à l'occasion des élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il renouvela cette déclaration, ajoutant qu'il ne consentirait à la revision de la Constitution du 25 février « qu'autant qu'elle devrait consolider, en les améliorant, les intitulions républicaines ». 1l fut élu au premier tour et a pris place au centre gauche, puis réélu le premier au renouvellement triennal du 5 janvier 1879. M. Dumesnil siège à gauche. Il s'est abstenu lors du vote de la loi sur l'expulsion des princes. M. Dumesnil a publié: De l'organisation et des attributions des conseils généraux et des conseils d'arrondissem*nt (1837); Lois et règlements de la Caisse des dépdts et consignations dans sea rapports avec les particuliers (1839): Manuel des pensionnaires de l'Etat (1841J; Traité de la législation spéciale du Trésor public en matière contentieuse (1846); Réaumé du Droit français pour les propriétaires, fermiers, etc. (1847); et depuis, outre la préparation des éditions subséquentes de ces ouvrages speciaux, dont la plupart ont 5 et 6 éditions Histoire des plua célèbres amateurs d'art italiens, et de leurs relations avec les artistes (1853); Histo re des plus célèbres amateurs franrais (1856-58, 3 vol.); Histoire des plua célèbres amateura d'art étrangers, espagnols, anglais, flamands, hollandais, etc. (1859-60, vol.);, les voyageurs français en Italie du seizième siècle ,tusqt'à nos ;ours (1864); une étude historioue sur Sixte-Quint (1868); une autre sur jules II (l874J, etc. M. J. Dumesnil est officier de la Légion d'honneur depuis 1868. Il était membre du jury d admission des œuvres d'art à l'Exposition universelle de 1878, pour la section de gravure.

DÜMICHEN, JOHANN. égyptologue allemand, né le 15 octobre 1833 à Wissholz, pres de Grossglogau, en Silésie, où il reçut les premiers éléments de l'instruction de son père, qui était ecclésiastique; il étudia ensuite au gymnase de Glogau, puis aux universités de Berlin et de Breslau, où il apprit la théologie et la philosophie. Il fut ensuite quelques années précepteur particulier, puis il retourna à Berlin dans le dessein d'étudier la langue et l'ar héol gie égyptiennes, sous la direction de Lepsius. En octobre 1862, il fit partie d'une expédition archéologique en Egypte, sous les auspices du gouvernement prussien. Arrivé à destination, il étendit son voyage à la Nubie etau Soudan, et passa plusieurs années à explorer la vallée du Nil. Il était de retour au mois d'avril 1865, chargé d'un portefeuille rempli d'inscriptions qu'il avait copiées et de notes de voyage. Il fit un second voyage en Egvpte, en 1868, par ordre du roi de Prusse, et ajouta considérablement à son trésor de notes, d'inscriptions et de photographies de monuments. Le resu tat de ces deux excursions fut publié à Berlin en deux splen lides volumes, en 1869 et 1870. L'ouverture du canal de Suez lui fournit l'occasion, sur l'invitation expresse du khédive, de visiter une troisième fois les contrées arrosées par le Nil. Dans ce troisième voyage, il servit, en outre, de eicerone au prince héritier de

Prusse dans ses excursions i travers l'Rgypte. Outre l'ouvrage mentionné, on doit à M. Düni-hen BauIeunde der Tempelanlagen von Dendera Leiprig, 1865); Geoqranhische Inschriften (2 vol. et 1 vol. de texte explicatf; Leinzig 1865-66); Altæqypten Kalendarin- schriften (Leinzig, 1868, 120 planches) Altægyoten Tempelinschriften (1967, 2 vol.); Die Flotte einer ægynt. Kœnigin (1868, 33 planches et texte) ouvrage publié simultanément à Leipzig et en anglais, à Londres, le texte anglais, ou la tradition, due à la femme de l'auteur, qui est anglaise. Historische Inschriften altægypt. Denkmæler (1867-69, 2 vol. in-f°); Eine altzqypt. Getreiderechnung (t870J, etc., outre de nombreux articles publiés dans le Journal de lanque et d'antiquités égyptiennes, de Lepsius et Brugsrh. M. Dünichen est actuellement professeur d'égyptologie a l'université de Strasbourg.

DUMMLER, ERNST LUVWIG, historien allemand, né à Berlin le 2 janvier 1830, fit ses études aux universités de Ronn et de Berlin, puis alla se fixer en 1855 à Halle, où il est devenu professeur extraordinaire d'histoire en 1858 et professeur ordinaire en 1866. II est membre de l'Aradémie de Munich depuis 1871 et correspondant de l'Institut de Franre depuis 1882. On cite, parmi les principaux ouvrages de ce savant: le Pèlerin de Passau et l'archevêché de Lorch (1854); Sur l'histoire primitive des Slaves en Dalmatie(1856); le Formulaire de l'évAque de Constance Salomon III (1857); Histoire du royaume des Francs d'Orient (1862-65, vol.): Ausilius et Bulgarius (1866) Anselme le Péripatéticien (1872); l'Empereur Othon le Grand (1876), etc. DUMON, JEAN-BAPTISTE AUGUSTIN, homme politique français, sénateur, né à Agen le 20 septembre 18Q0. Elève de l'Ecole polytechnique, il en sortit en 184t dans l'arme de l'artillerie, mais donna sa démission presque aussitôt, pour s'occuper de l'exploitation de ses vastes propriétés du Gers, consistant principalement en vignobles. Il était maire de Séailles depuis longtemps et membre du Conseil général du Gers, lorsque il fut élu, le 8 janvier 1871, représentant de ce dépirtement à l'Assemblée nationale. 11 siégea à l'extrême droite et signa la proposition de rétablissem*nt da la monar-hie présentée à l'Assemblée par M. de La Rochefoucauld-Bisaccia (1874). et l'adresse au pape. Il repoussa les lois constitutionnelles, vota en un mot toutes les mesures réactionnaire, et fut en récompense porté sur la liste des gauches aux élections des sénateurs inamovibles. Il fut elu le vingt-sixième, le 11 décembre 1875, et poursuivit au Sénat ses errements de l'Assembléo nationale. DUNCAN, JAMES MATTHEWS, médecin écossais, né le Yg avril 1826 à Aberdeen; fit ses études à Aberdeen, au collège Marischal, et à l'université, passa ensuite quelques mois à l'université d'Edimbourg, et vint étudier la médecine à Paris, où il se fit recevoir docteur, Il a été membre du conseil de la Société rovale d'Edimbourg et est aujourd'hui membre du conseil du Collège royal des médecins. Le docteur Duncan a pris, en 1847, une part importante i la découverte des propriétés anesthésiques du chloroforme ainsi qu'à la diffusion de cette découverte. Il a contribué à étendre les operations de la Caisse de bienfaisance médicale d'Edimbourg et a commencé, avec quelques collègues, l'organisation des services de l'Hôpital des enfants malades de cette ville. qui est devenu un des plus importants et des meilleurs hôpitaux de cette sorte du monde entier. Il avait commencé, dès 1853, des cours publics d'accouchement et des maladies des femmes et des enfants, sous les auspices de l'Ecole médicale des chirurgiens. S'etant présenté, en 1878, comme candidat à la chaire d'accouchement de l'université d'Edimbourg, il échoua grâce Il des intrigues qui soulevèrent l'ihdignatiou publique et un meeting fut tenu a Londres par les intéressés, qui signifièrent à l'université d'Edirobourg d'avoir à s'assurer d'une méthode plus loyale d'élection de ses professeurs. Il était nommé en 1877 médecin accoucheur et professeur d'obstetrique à l'hôpital Saint Barthélemy, à Londres, et s'établit des lors dans cotte ville. On doit au docteur Duncan: On Parimetritsi and Parametritis; Reaearchea in obatetricts; Fecundity, fertility, sterility, and allied topics; On the mortality of childbed and materuity Hospitals; Contributions to the mechanism of natural andmorbid parturition, etc.

DUPLESSIS, GEORGES VICTOR ANTOINE GHATET, littérateur et iconographe français, né à Chartres le 19 mars 1834. Entré comme employé au département des estampes de la Bibliothèque nationale en 1853, M. Duplessis est devenu conservateur de ce département, en franchissant tour à tour tous les degrés hiérarchiques. On lui doit un grand nombre d'ouvrages relatifs à l'histoire, ù la biographie et surtout à la bibliographie des beauxarts, parmi lesquels nous citerons la Gravure française au Salon et une édition du Livre des peintres et graveura de l'abbé de Marolles (1855); les Mémoires de J. G. Wille (1857); Notice sur la vie et les travaux de Gérard Audran (1858); Histoire de la gravure en France (1861); Essai de bibliographie, etc. sur l'histoire de la gravure (1862); Costumes historiques des XVI XVIIe et XVIII· siècles, texte descriptif et historique des dessins de E. Lerhalier-Chevignard gravés par Léopold Flameng et autres (1864-73, 2 vol.); la révision et la mise en ordre des trois derniers volumes du Peintre-graveur français de Robert-Dumesnil (1865); Essai d'une Bibliographie générale des beaux-arts (l867J; les Merveilles de la gravure; Vichel de Narollea, amateur d'estampe. (1869); le Cabinet du roi, collection d'estampes commandées par Louis XIV (1870); un Curieur au XVIIe siècle, Michel Bégon, intendant de La Rochelle; les Ventes de tableaux, dessins, estampes, etc. aux X VIIe et XVIIIe siècle., essai de bibliographie (1974); Histoire de la gravure de portrait en France, et le texte des Albums d'héliogravuree d'Armand Durand (1875); Gavarni; le Livre de Bijouterie de Rend Boyvin, d'Angers,

et Mémoire sur vingt-quatre estampes italiennes du XVe siècle (1876); Inventaire de la collection Michel Hennin, leguee à la Bibliothèque nationale (1877), etc. etr. — M. G. Duplessis a collaboré à la Gazette deç Beaux-Arts, à la Revue universelle des arts, à la Revue anecdotique et autres recueils spéciaux. 11 a été décoré de la Legion d'honneur en 1874.

DUPORTAL, PIERRE JEAN LOUIS ARMAND, journaliste et homme politique français, né à Toulouse le 17 février 1814. Des l'âge de dix-huit ans, il collaborait ù la presse démocratique toulousaine et, en 1848, entrait à l'Emancipation, feuille républicaine avancée qu'il devait ressusciter vingt ans plus tard, le coup d'Etat de 1851 l'ayant fait disparaître en même temps que son rédacteur était transporté en Afrique. Rentre en France sur sa demande, en 1853, M. Duportal occupa un emploi aux chemins de fer du Midi puis deiint secrétaire général d'une maison de banque de Paris, où il fonda un journal spécial le Crédit minier, lequel lui fit confier la direction de divers établissem*nts miniers à l'étranger. En 1868, il faisait reparaître l'Emancipation à Toulouse; le 4 septembre 1870 le trouvait à Sainte Pélagie, où il purgeait une dernière condamnation pour délit de presse. Nommé préfet de la Haute-Garonne, il mit à l'accomplissem*nt de ses fonctions toute l'ardeur révolutionnaire qui est en lui et les conserva, bien que sa démission lui eût été demandée. Démissionnaire à la conclusion de la paix, il était compromis dans les troubles qui eurent lieu à Toulouse le 25 mars 1871; traduit devant la Cour d'assises de Pau, avec quelques amis, il fut acquitté. M. Duportal reprit alors l'Emancipation, qui fut bientôt suspendue et reparut quelques mois plus tard sous le nom d'Emancipateur. Candidat aux élections générales de 1869 et à celles de 1871, M. Duportal avait échoué dans ces deux tentatives; mais il fut élu député de la deuxième circonscription de Toulouse le 5 mars 1876, grâce an désistement de M. Gatien-Arnoult qui avait obtenu la majorité relative au premier tour. Il siégea à l'extrême gauche. M. Duportal a collaboré an Peuple, et fondé ou plutôt ressuscite, à Paris, la Maraeillaise, puis le Mot d'ordre et enfin le Réveil, journaux auxquels les poursuites ne manquèrent pas plus qu'à l'Emancipation. Dans la chaleur d'une polémique engagée avec la République française, en 1878, M. Duportal se laissa emporter si loin, suivant sa coutume, que pour se débarrasser de lui, la feuille opportuniste publia la lettre par laquelle le fougueux journaliste radical sollicitait sa grâce en 1853, et offrait du même coup ses services à l'empire. M. Duportal répondit à cette révélation qu'il n'y avait là rien de plus qu'une manœuvre. Ses électeurs de Toulouse acceptèrent sans doute cette explication, car l'ayant réélu avant, ils le choisirent de nouveau pour leur député le 21 août 1881; enfin, aux élections d'octobre 1885, après pointage laborieux et ballottage, il a été élu députe de la Haute-Garonne, et a repris sa place à l'extrême gauche. M. Duportal a voté l'expulsion des princes. DUPOUY, BERNARD EUGÉNE ALEXANDRE, avocat et homme politique français, né à Bordeaux le 1er jnillet 1825. Elu représentant de la Gironde à une élection partielle du 27 avril 1873 et député de la troisième circonscription de Bordeaux, le 20 février 1876, il siégea à gauche. M. Dupony a été réélu le 14 octobre 1877. Il avait posé sa candidature aux élections sénatoriales de la Gironde le 30 janvier 1876, et n'avait échoué que faute d'un petit nombre de voix. Au premier renouvellement partiel du Sénat (5 janvier 1879), qui affectait précisément son département. M. Dupouy renouvela sa tentative, ut fut élu, cette fois, comme sénateur republicain de la Gironde, le deuxième sur quatre. Il a vote l'expulsion des princes.

DUPRATO, JULES LAURENT ANACHARSIS, Compositeur toire à quatorze ans, il remportait le grand prix de Home au concours de l'Institut, en 1848. De retour de Rome, M. Duprato a fait représenter sur différentes scènes de Paris des opéras comiques et d'autres ouvrages qui ont mis en lumière son talent musical, certainement hors ligne. — Nous citerons: les Trovatelles, un acte à l'OpéraComique (1854) Pâquerette, un acte, à l'Opéra-Comique; Mossieu Landry, un acte, aux Bouffes (1856); Salvator Rosa, 3 actes, à l'Opéra-Comique (1861); la Deegse et le Berger, œuvre chirmante, véritable chef-d'œuvre de poésie, joué an même théâtre (1863); Sacripant, opérette en 2 actes; le Baron de Groschaminet, opérette en 1 acte, aux Fantaisies Parisiennes; le Chanteur /lorentin, 1 acte, au mê ne théâtre 1866); la Fiancee de Corinthe, 1 acte, à l'Opera (1867); le Cerisier, opéra comique en 1 acte, à l'Opéra-Comique (1874), etc. M. Duprato a été nomme professeur d'harmonie au Conservatoire en 1866 il est devenu depuis membre du jury d'examen des candidats aux emplois de chef et de sous-chef de musique dans l'armée, et cela très heureusem*nt pour lui, car c'est grâce à ces dernières fonctions que l'auteur de tant d'œuvres charmantes, après vingt ans d'excellents services dans l'enseignement et à près de soixante ans d'âge, a été décoré de la Légion d'honneur, « sur la proposition du Ministre de la guerre », le 6 août 1886. DUPRE, GERMAIN, médecin et homme politique français, ne à Argelès le 11 janvier 1811, fit ses études médicales à Montpellier, où il prit le grade de docteur en 1834. Il se fit agreger, et devint professeur de clinique à la faculté de Montpellier. Il était président du Conseil général des Hautes-Pyrénées lorsqu'il se présenta aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876 dans ce d pdrtement, comme candidat républicain, mais sans succès. Plus heureux au renouvellemeut partiel du 8 janvier 1882, M. G. Dupré fut élu sénateur des Hautes-Pyrenees, avec le général Deffis, et prit place au rentre gauche. Il a vote contre l'expulsion des princes. M. le docteur Dupre est correspondant de l'Académie de médecine de Paris et chevalier de la Légion d'honneur.

DUPRE, JULES, peintre français, né à Nantes en

1812. Il suivit d'abord, tout en prenant des leçons de dessin, l'industrie paternelle, qui était la fabrication do la porcelaine. Il aborda ensuite la peinture à l'huile et exposa, au Salon de 1831, cinq paysages. On cite encore de cet artiste Intérieur de cour rustique; Environa d'Abbeville; divers Paysages du Limousin, de la Creuse, de l'Indre, de la Corrèze; plusieurs Vues prises en Ang;eterre; un Pacage; l'Entrée d'un hameau dans ler Landes; Soleil couchant, etc. Après une dizaine d'années d' bstevtion, M. J. Dupré reparaissait à l'Exposition de 1867, avec un Passage d'animaux sur un pont, dans le Berry; la Gorqe des Eaux-Chaudes (Basses-Pvrénées) la Forêt de Compiégne, une Bergerie dans le Berry, Environs de Saint-Junien (Haute-Vienne), Souvenir des Landes, Marais dans la Sologne, Route dans les Landes, la Route tournante de la forêt de Compiègne, la Vanne, Cours d'eau en l'icardie, la Saulée, le Retour du troupeau, Quelques toiles seulement exhibées depuis, et M. Jules Dupré n'a plus, de nouveau, donné signe de vie. Il a obtenu deux médailles de 2' classe: une en 1833 et une en 1867, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1849 et promu officier en 1870.

DUPREZ, GILBERT LOUIS, célèbre chanteur et compositeur français, né à Paris le 6 décembre 1806, reçut d'un amateur, ami de sa famille, les premières notions de l'art musical, entra en 1816 au Conservatoire et suivit les cours de l'école de musique religieuse de Choron. En 1820, il chantait, pour la première fois, au ThéâtreFrançais, dans les chœurs d'Athalie. Après avoir consacré à l'etude de l'harmonie et de la composition le temps de mue de sa voix, il débutait à l'Odéon en 18Y5, dans le rôle du comte Almaviva du Barbier de Séville. Vers la fin de 1827, il épousait une jeune cantatrice, élève de Choron comme lui Mlla Alexandrine Duperron. Il débutait peu après à l'Opéra-Cumique dans la Dame Blanche, jouait quelques autres rôles cln répertoire, puis parlait en 1828, avec ma femme, pour l'Italie. Le 3 décembre 1828, ils débutaient tous deux à la Scala de Milan, dans Sémiramide, l'un dans le rôle d'idrene, l'autre dans celui d'Azema; ils jouaient après cela, à Come, Tancrède; ils passèrent ensuite à Varese, puis à Novare, puis à Venise, au théâtre San Benedetto, et revinrent à Milan, d'"ù ils retournèrent peu après à Turin, où ils jouèrent Olivo e Pasquale et il Pirata, et de Turin à Lucques, engagés par l'imprésario Ales-andro Lanari, pour y jouer Guillaume Tell à des appointements dont le montant devrait être établi sur celui des recettes (in raginne del buon esito), et ce fut une bonne affaire pour les artistes. Ils visitèrent successivement, après Lucques, Sinigaglia, Florence, Bologne, Rome et Naples, accueillis par. tout avec enthousiasme. Le 23 décembre 1836, ils abandonnaient l'Italie pour la France. M. Duprez débutait à 1 Opéra en 1836, dans le rôle d' Arnold de Guillaume Tell, qui fut son triomphe, comme il l'avait d'ailleurs été en Italie. Il y joua ensuite, avec un succès inoui et des appointements absolument fabuleux pour l'époque, la Juive, Robert le Diable, la Muette, les Huguenots, le Lac des fées, Stradella Guido et Ginevra, les Martyrs, etc. Il n était pas de bourgade en France, en Europe peut-être, où l'on ne parlât de l'ut de poitrine de Duprez mais ses qualités incomparables do chanteur et de comédien justifiaient bien plus sérieusem*nt, à l'apprériation de veritables dilettantes, la vogue dont jouissait cet artiste. Professeur au Conservatoire de 1842 à 1850, il faisait mes adieux au théâtre en 1849 et parcourait, l'annee suivante, avec quelques élevés formant le noyau de son école de chant dès lors projetée, les principales villes des départements. Au nombre de ces éleves, il nous suffira de nommer la fille du célèbre tenor, Mme, Van den Heuvel (morte en avril 1875), Mme, Carvalho-Miolan, Mlle Poinsot, etc. M. Duprez faisait ensuite construire, dans son hôtel de la rue Turgot, en 1852, un théâtre à l'usage de ses élèves, où furent exécutées plusieurs de ses propres compositions. On a de M. L. Duprea, comme compositeur la Cabane du pêcheur, au théâtre de Versailles (1825); Joannita, au Théâtre-Lyrique (1852): la Lettre au bon Dieu, au même théâtre (1853); Jeanne d'Arc, au Grand Théâtre parisien (1865), opéra en 5 actes, avec prologue, paroles de Méry et d'Edouard Duprez, frère du chanteur (mort en juin 1879), auteur également des paroles des deux précédents ouvrages. M. L. Duprez a, en outre, écrit qnelques courtes partitions pour son théâtre particulier, où il n'est pas rare non plus de voir représenter les productions de quelques autres musiciens nous citerons, par exemple, la Sérénade, opéra bouffe en un acte, représenté en mai 1874 à la « Salle Duprez », dont les paroles sont d'Edouard Duprez et la musique de M. C. de Colbert. Nous citerons encore de M. Louis Duprez un oratorio (paroles et musique): le Jugement dernirr, exécuté au Cirque des Champs-Elysées en 1868, quelques compositions pour la voix, notamment la Chute des feuilles, etc. M. Duprez est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1865.

DUPUY, N., médecin et homme politique français, né à Boismont(Aisne) en 1846. Il fit ses études médicales à Paris, y fut interne des hôpitaux et y prit le grade de docteur en 1874. Etabli médecin à Vervins, il s y rendit bientôt populaire, et ayant hautement protesté contre la politique du gouvernement du 16 mai, fut élu conseiller général de l'Aisne et devint, peu après, maire de Vervins. Porté aux élections d'octobre 1885, sur la liste républicaine la plus avancéo du département, M. le docteur Dupuy fut élu au scrutin du 18 octobre et prit place à gauche. II a voté l'expulsion totale des princes. DUPUY, CHARLES ALEXANDRE, homme politique français, ne au Puy-en-Velay le 5 novembre 1851. M. Ch. Dupuy est agrégé de la faculté des lettres de Clermont et officier de l'instruction publique. Porte sur la liste républicains de la Haute-Loire aux élections d'octobre 1885 pour la Chambre des députés, il a ete élu en tête de cette liste au scrutin du 18. Il a pris place à gauche et a vote l'expulsion totale des princes.

DU PUYNODE, MICHEL GUSTAVE PARTOURNEAU, économiste français, né le 23 novembre 1817 aux Forges-de. Verrières (Vienne), fit sin droit à Paria et prit le grade de docteur en 1841. Attaché au ministère de la justice en 1845, il donna sa démission après la révolution de février, et refusa même un emploi supérieur qui lui était offert par le nouveau gnuvernement pour se consacrer tout entier à dea travaux de jurisprudence et d'éronomie politique. On a de M. du Puynode Etudea d'économie politiqtte aur la propriété territoriale, parues l'année précédente dans la Revue du droit français et étranger (1843) De l'esclavage aux colonies (1845); Des lois du travail et des classes ouvrières (/847); Lettres économiques sur le prolétariat (1868); De l'administration des finances en f848 et 1849 (1850); De la monnaie, du crédit et de l'impdt (1853, 2 vol,); Des lois du travail et de la population (t860, 2 vol.); Etudes sur les principaux économiste. (1868); les Grandes crise, financières de la France (1875, 1 vol. in-8°) etc. —M. G. du Puynode a collaboré au Journal des économistes, dont il est devenu un dos principaux redacteurs, à la Revue du droit, à l'Artiste, dans lequel il a inseré des travaux de critique littéraire et quelques poésies, etc. Il a fait en 1867 et 1869, un cours d'économie politique à l'Ecole de médecine de Paris. M. du Puynode est correspondant de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques), et chevalier de la Légion d'honneur. Membre du Conseil général de l'Indre, il s'est présenté aux élections sénatoriales de ce département, au renouvellement partiel du 5 janvier 1879, mais sans succès.

DURAND, EMILE AUGUSTE CHARLES, dit Carolus Duran, peintre français, né à Lille le 4 juillet 1837. Il suivit d'abord les cours de l'Ecole municipale de dessin de sa ville natale, puis vint à Paris où, en lutte avec les plus impérieuses difficultés de la vie, il n'en poursuivit pas moins courageusem*nt ses études artistiques. Ayant remporté au concours le prix Wicar, consistant en une pension léguée aux jeunes artistes d'avenir, pour leur permettre un séjour de plusieurs années en Italie, par ce peintre lillois dont les débuts avaient été également fort pénibles. M. Carolus Dur an partit pour l'Italie. Il débuta au Salon de Paris en 1865. On cite de cet artiste: laPrière du soir (1865); l'Assassiné, épisode de la campagne de Rome et le Portrait de hf. Ed. Reynart (t866J. Après un voyage en Espagne, il envoya au Salon de 1868 un Saint François d'Assises, où se trahit l'influence des maitres espagnols qu'il venait d'etndier. Il a exposé depuia: Au bord de la mer, Portrait de Jacques (1873); DaM la rosée Partrait de Mme la comtesse de Portrait de Mlle M-A Carolus Duran (1874) Fin d'été, Portrait de Mlle Sabine Carolus Duran et un autre Portrait (1874); Portrait de M. Emile de Girardin, Portrait de la marquise A. (1876J, A l'Eipositinn universelle de 1878, M. Carolus Duran avait envoyé plusieurs des portraits ci-dessus, et d'autres, soit le portrait équestre de Mlle Croizette, de la Comédie-Française (Au bord de la mer); ceux d'Emile de Girardin, de Mlle Marie-Anne Carolus Duran, de Mme Feydeau, de Mme de Pourtalès, de M. Pasdeloup, de Gustave Doré, etc. et au Salon Gloria Mariæ Medicis, plafond pour une ealle du musée du Luxembourg. On doit encore citer parmi ses portraits, ceux de MM. Jules Claretie Falguière, Ph. Burty, de Lescure, de Mme Vandal; Vision (1883); Eveil (1886); et une quantité de portraits anonymes. — Enfin M. Carolus Duran s'est exercé ù la sculpture et et produit quelques bustes, notamment le Portrait de Mme Carolus Duran, nu Salon de 1873 et le Pisan, à celui de 1874, bustes en bronze. M. C. Duran a obtenu des) médailles aux Salons de 1866, 1869 et 1870, une 2e médaille à l'Exposition universelle de 1878 et la médaille d'honneur au Salon de 1879. Décoré de la Légion d'honneur en 1872, il a été promu officier le 20 octobre 1878.

DURAND, EUGÈNE FRANÇOIS JOSEPH, jurisconsulte et homme politique français, né à Tinténiac (Ille-et-Vilaine) le 13 avril 1838, fit toutes mes études à Rennes. Professeur titulaire de code civil à la faculté de Rennes, auteur de plusieurs ouvrages de droit fort estimés, membre du Conseil général d'Ille-et-Vilaine, M. Eugène Durand a été élu deputé de la deuxième circonscription de SaintMalo, en remplacement de M. Le Pomellec, décède, le 6 mai 877. \1 eut à peine le temps de prendre son siège à gauche., avant la dissolution de la Chambre. Il a été réélu le 14 octobre 1877 et le !1 août 1881, et a rempli dans cette dernière législature les fonctions de sous-secretaire d'Etat au ministère de l'instruction publique. Elu députe d'Ille-et-Vilaine le 4 ô tobre 1885. M. Durand reprit sa place au groupe opportuniste. Il a repoussé de son vote les projets d'expulsion des princes.

DURAND (dame), dite Henry GRÈVILLE. Voy. Grevtlle.

DURAND-SAVOYAT EMILE, agronome et homme politique français, né à Monestier (Isère) le 14 février 1847, et fils d'un ancien representaat du peuple de 1848. Reçu licencie en droit en 1869, M. Emile DurandSavoyat a inscrivit an barreau de Grenoble, devint membre du Conseil municipal et adjoint au maire de cette ville, puis conseiller général de l'Isère, en 1880. pour le canton de Monestier. 11 a été élu député de l'Isère le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine unique, et a pris place à gauche. M. Durand-Savoyat a vote J'expulsion totale des princes.

DURANTIN, ANNE ADRIEN ARMAND, auteur dramatique français, né à Senlis le 4 avril 1818 lit ses etudes a Paris et se fit inscrire au barreau de cette ville. M. Armand Durantin a débuté de uonne heure à la scène, en faisant jouer sur le petit théâtre du Panthéon, des 1840, quelques vaudevilles signes du pseudonyme d' «Armand de Villevert ». Il a donne depuis: un Déshonneur pos- thume (1842) un Toper de roulette, avec J. de Rieux, à l'Odéon l'Italien et le Bas-Breton (1843); l'Oncle à

succession (1844), le Serpent sous l'herbe (/848), au Gymnase les Spéculateurs, drame en cinq actes, en vers (1846), au Théâtre-Français; l'Elu du clocher (1848), à l'0déon un Mariage par procuration, avec M. Raymond Deslandes (1848) le Chaperon du prince, au Vaudeville (1848); la dfort de Strafford, drame en cinq actes, en vers (1849), à l'Odéon; les Viveurs de la Maison d'Or, avec M. L. Monrose (même année) les Trois Racan, avec M. Deslandes (1850), au Théâtre-Historique; la Terre promise, avec le même (1850), au Vaudeville les Gaietés champêtres, avec Guyard et Desnoyers (iBS2), au Vaudeville la Femme d'un grand homme, avec M. Deslandes, à l'Odéon, et la Mère Rainette, avec Charles Deslys, au théâtre de Belleville (1855); le Luxe des fentmea (l857J, à l'Odéon; M. Acker, au Gymnase (1858); les Comédiens de salon, avec Anicet Bourgeois (1859), au Vaudeville; Héloïse Paranquet, avec M. Alexandre Dumas fils (1866), au Gymnase, comédie présentée d'abord sous le voile de l'anonymat le plus mystérieux, bien qu'elle dût réussir par son seul mérite Thérèse Humbert (1868), au même théâtre. M. Armand Durantin a collaboré aux Françai.s peints par euxméme, au Cabinet de lecture, à la France littéraire, à l'Echo française, à l'Estafette, à la Revue et Gazette des thédtres, an Messager des théâtres, au Journal des chasseurs, à la Chaa.se illustrée, etc. Il a publié un certain nombre de romans et ouvrages divers estimés la Légende de l'Homme éternel (1863); Histoire du palais de Saint-Cloud (1861) Un mariage de prêtre (1871) Un Jésuite de robe courte (1872); les Drames mystérieux (1873). ― M. Durantin est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1870 et décoré de plusieurs ordres étrangers.

DURUOF, CLAUDE JULES DUFOUR (dit), aéronaute français, né à Paris le 9 dérembre 1841. Ses débuts dans la carrière aéronautique datent des premières expériences du Géant de M. Nadar, à Lyon, puis à Amsterdam (1864-1865). Depuis lors, M. Duruof s'est occupé de la construction des aérostats et a fait, tant en France qu'en Italie, en Belgique, en Hollande et en Angleterre, un grand nombre d'ascensions dont plusieurs ont été marquées par des péripéties dramatiques terribles. Le 15 août 1865, il en faisait une à Calais, en compagnie de M. Gaston Tissandier (voyez ce nom) et d'un autre voyageur, dans laquelle, deux fois entrainé au-dessus de la mer par un courant aérien rapide, il sut deux fois gouverner de manière à trouver un courant opposé qui le ramenât à terre. A Monaco, le 26 septembre 1869, il fut, dans des circonstances semblables, entrainé au-dessus de la Méditerranée, à une distance assez considérable, et dut descendre et raser les eaux pour retarder la rapidité de sa marche, jusqu'à ce qu'un courant contraire intervint qui le ramena à San Remo. Par ces deux exemples on peut uger de l'babileté, mais surtout du sang-froid que M. Duruof sait apporter à la manœuvre des ballons; on peut ajouter à ces qualités une audace rare, quoique nous ne manquions pas absolument d'exemples il suffit de rappeler la mort glorieuse de Sivel et de Croce-Spinelli (15 avril 1875) pour le prouver. C'est à cette audace, à cette confiance en soi, mais sans doute aussi à une susceptibilité exagérée, qu'il faut attribuer l'amcension mémorable du 30 août 1874, à Calais, dans les conditions atmosphériques les plus défavorables. Oh se rap pelle l'aventure, et comment M. Duruof et sa jeune femme dont c'était le début, pour échapper aux réclamations ridicules d'une foule insensée, malgré le temps, malgré le danger imminent et palpable, s'élevèrent dans les airs, emportés par un vent violent jusqu'à la mer du Nord, où des pêcheurs finissaient par les recueillir après une véritable chasse de plusieurs heures, exténués, brisés, trempés jusqu'aux os. Nous ne pouvons suivre ici dans cette odyssée terrible, qu'une fia tragique paraissait seule capable de dénouer, les courageux voyageurs aériens. Ils ont fait bien d'autres ascensions depuis, et nous espérons bien qu'ils en feront de plus nombreuses encore. Au commencement du siège de Paris, M. Duruof, avec le ballon le Neptune, gonflé sur la place Saint-Pierre de Montmartre, inaugurait la poste aérienne. Le premier, il traversait les lignes prussiennes (23 septembre 1870) et allait atterrir près d'Evreux. Il fut chargé à Tours de l'organisation des compagnies d'aérostiers militaire de l'armée de la Loire et de l'entretien des ballons venant de Paris. De retour à Paris dès l'ouverture des portes, il s'y trouvait au moment de l'explosion inopinée du 18 mars. Requis par la Commune, il fut bieo obligé de se mettre à sa disposition et fut, en conséquence, longtemps poursuivi par les celameurs et les dénonciations des journaux qui, rentrés à Paris derrière l'armée de l'ordre, se sont fait autant qu'ils ont pu les pourvoyeurs des conseils de guerre ils n'ont rien pu contre M. Duruof, toutefois, excepté de le faire écarter de la distribution de récompenses, à laquelle beaucoup ont été admis qui l'avaient moins mérité que lui DURUY, JEAN VICTOR, historien français, ancien ministre, ancien sénateur, membre de l'Institut, né à Paris le !i septembre 1811, fit ses études au collège Rollin et entra à l'Ecole normale en 1830. Envoyé à Reims en t833, comme professeur d'histoire, il fut rappelé peu de temps après pour professer la mêmes classe au college H nri IV, puis au lycée Saint-Louis. Reçu docteur ès-lettres en 1853, il devint en 1861 inspecteur de l'Académie de Paris, maître des conférences à l'Ecole normale et, en 1862, inspecteur général de l'enseignement secondaire et professeur d'histoire à l'Ecole polytechnique; il fut enfin nommé ministre de l'instruction publique par décret du 23 juin 1863. Dés 1833, M. Duruy collaborait à divers ouvrages élémentaires d'histoire cette collaboration était toutefois anonyme. Son premier ouvrage paraissait seulement en 1838 Géographie historique de la république romaine et de l'empire, avec neuf cartes. En 1845, la publication des deux premiers volumes de son Hi.stoire romaine lui valut la croix de la Légion d'honneur. Enfin, cette Histoire romaine elle-même devait causer la fortune

de son auteur. L'empereur, qui méditait sa fameuse His- toire de Jules Cé.sar, ayant pris goût à la lecture des ouvrages de M. Duruy, voulut connaître celui-ci, qu'il reçut, en effet, en décembre 1859, et avec lequel il eut une longuo entrevue. Cette entrevue faillit faire d'emblée un inspecteur général de M. Duruy, dès 1861 le mauvais vouloir du ministre qu'il devait remplacer deux ans plus tard, M. Rouland, s'y opposa. Il ne fut cette fois qu'inspecteur de l'Académie de Paris mais il devenait inspecteur général l'année suivante, puis ministre. Il avait été, pendant plusieurs mois, depuis décembre 1862 jusqu'à l'époque des inspections, employé pendant quelques heures par jour dans le cabinet de l'empereur. Chargé dans le cours de son inspection de voir les hauts fon'-tionnaires, les magistrats, les évèques, et de rendre compte à son souverain de l'impression qu'il recevait de ces visites, M. Duruy se défend d'en avoir rien fait, comme il se défend d'avoir collaboré à l'Histoire de Jules César autrement que par des réponses laconiques aux questions posées par l'imperial auteur. Sa nomination au ministère l'alla trouver dans cette tournée d'inspection, qu'elle interrompit. Les réformes introduites par M. Duruy, pendant son passage aux affaires, ne satisfirent pas toujours le parti libéral mais elles lui aliénèrent surtout lo par i rlérical, qui lui manifesta, comme d'usage, une véritable animosité. En vain voulut-il l'amadouer par des concessions, qui n'étaient à ses yeux qu'une preuve de la faiblesse d'un adversaire prêt à succomber; en vain poussa-t-il la complaisance jusqu'à retirer sa chaire d'hébreu à M. Renan: les conjurés, loin de céder, redoublèrent d'efforts, et M. Duruy dut remettre son portefeuille (17 juillet 1869) à M. Bourbeau (ce qui pouvait lui être une espèce de consolation, car il était bien loin d'être remplacé) et fut créé sénateur. Il était grand officier de la Légion d'honneur depuis 1867.

M. Duruy siégea au Sénat jusqu'à la révolution du 4 septembre 1870. Pendant le siège de Paris, on put le voir, revêtu de l'uniforme de garde national, avec la plaque de grand-officier de la légion d'honneur, faisant courageusem*nt, malgré son âge, le service des remparts. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, M. Duruy s'est présenté, mais sans succès, aux électeurs privilégies du département de Seine-et-Oise. Il s'était déclare dans sa profession de foi, datée de VilleneuveSaint-Georges, 5 janvier 1876, pour a l'appel direct à la nation » à 1 expiration du septennat.

Il est néressaire de passer une rapide revue des réformes apportées par M. Duruy dans l'enseignement. Nous citerons le rétablissem*nt de l'agrégation de philosophie, l'introduction de l'enseignement de l'histoire contemporaine dans les lycées, l'institution d'un tribunal arbitral des professeurs révoqués, la création de bibliothèques scolaires un peu partout, de cours d'adultes, de l'enseignement secondaire spécial (1865) pour les jeunes gens vonée aux professions industrielles, et qui peuvent y apprendre les langues vivantes, la comptabilité, l'histoire et la géographie commerciales, les éléments des sciences appliquées, du droit civil, etc. la suppression du système de la bifurcation des études, invention de M. Fortoul; l'introduction dans les lycées des exercices de gymnastique et des manœuvres militaires, qui eurent ce singulier résultat que, dans certaine ville de province, en 1870, ce fut à un élève en rhétorique qu'incomba la mission d'instruire la garde nationale. Nous devons riter encore l'organisation de l'instruction secondaire des (filles, en dépit de l'hostilité cléricale; la création de l'Ecole des Hautes études, à laquelle le Jury international de l'exposition de Vienne a décerné, en 1873, sa médaille d'honneur unique l'admission dans les cours libres de la Sorbonne de l'enseignement homéopathique, la création de laboratoires d'enseignement et de recherches, la réorganisation du Muséum, principalement dans le sens d'une part à accorder à l'enseignement agronomique la proposition (repoussée par la Chambre) de l'instruction primaire gratuite et obligatoire: les encouragements donnés aux sociétés savantes de province et la centralisation de leurs travaux, etc., etc. On peut encore regarder comme un bienfait l'augmentation considérable du budget de l'instruction publique, due aux instances de M. Duruy, augmentation de 45 pour cent qu'il eût encore élevée, sans aucun doute, s'il fût demeuré au ministère. Au Sénat, M. Duruy, partisan de la liberté de l'enseignement supérieur dans le sens restreint que les cléricaux prêtent à cette expression, sauf la réserve de la collation des grades en faveur de l'Etat, présenta un projet de loi conforme à ces vues; il en présenta un autre, relatif à la réorganisation de nos facultés; enfin il en préparait un troisième, assurant à toutes les communes de France le service médical. Mais les événements de 1870 s'opposèrent à la réalisation, d'ailleurs fort aléatoire, de ces projets.

Ecrivain extrêmement laborieux, M. Duruy a publié un grand nombre d'ouvrages d'éducation, dont la plupart ont atteint le tirage énorme de seize cent mille exemplaires. Nous citerons les principaux: Géographie politique de la répnblique romaine et de l'empire (1838), Géographie historique dti moyen âge (1839) Géographie historique de la France (1840); Atlas de géographie historique universelle (1841); Histoire des Romains et des peuples aouneie à leur domination (1840-53, 3 vol.); Histoire sainte d'après la Bible (1845); Histoire romaine juçqu'à l'invasion des Barbares (1848); Histoire grecque (1851) Histoire de France (1852, 2 vol.); Histoire de Za Gréce ancienne (1862, 2 vol ), cou-onnée par l'Académie Histoire des temps modernes, depuis 1453 jusqu'en 1789 (1863); Histoire populaire à l'Histoire de France (/865). Histoire des Romains depuia les temps les plus reculés jusqu'à la fin du règne des Antonins (1870-76, 5 vol.). M. Duruy a été élu membre de l'Académie dea inscriptions et belles-lettres en 1873, en remplacement de Vitet; membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1879, en remplacement de Naudet; enfin membre de

l'Aradémie française le 4 décembre 1884, en remplacement de Mignot. Membre du Conseil supérieur de l'instruction publique, M. Duruy donnait sa démission lors de la réunion de ce conseil en juillet 1886, en la motivant sur les fatigues de l'âge.

DURUY, ALBERT, journaliste français, (ils du précédent, est né à Paris le 3 janvier 1844. Elève de l'Ecole normale supérieure, il en sortait quelques mois seulement après son entrée, pour prendre la direction du cabinet de son père, devenu ministre de l'instruction publique (juin 1863). Après la retraite de ce dernier uillet 1869), M. Albert Duruy se lança dans le journalisme. Il collabora d'abord au Peuple français sous le pseudonyme d'Albert Villeneuve, probablement en memoire de Villeneuve-Saint-Georges, déjà résidence de la famille Duruy. Il passa ensuite à li Liberté, où il signa son vrai nom. C'est là que le trouva la guerre, au début de laquelle il s'engagea dans un régiment de turcos. Il prit part avec une réelle distinction aux combats de Woerth et de Gravelotte, fut blessé à Sedan, et après la capitulation, fait prisonnier et interné à Mayence par les Allemands. Après la pair, il revint à Paris, collabora & la presse bonapartiste, fit un court passage au Conqtitutionnel, prit en mains la rédaction do la Liberté au printemps de 1875 et forda en 1876 la Nation, qui se fondit peu après avec le Petit Caporal. M. Albert Duruy n'a pas cesse, du reste, d'appartenir à la presse bonapartiste. Il a été décora de la médaille militaire à Gravelotte.

DUSOLIER, FRANÇOIS ALEXIS ALCIDE, littérateur et homme polit que français, né à Nontron le 21 septembre 1836. Il fit ses études à Paris et débuta de bonne heure dans la carrière des lettres. Collaborateur du Boulevard, du Nain jaune et d'autres journaux analogues, il a publié à part: Ceci n'est pas lin livre, recueil d'articles (1860); Jules Barbey-d'Aurevilly, biographie avec portrait (tRG2); Nos gens de lettres (1864); les Spèculateurs et la mu!ila!éon du Luxembourg (1866); Propos littéraires et pittoresques de Jean de la Martrille (1867); Politique pour tous (1869); Ce que j'ai vu du 7 août 1870 au 1" février 1871 (1871), etc. Nommé sous-préfet après le septembre, à Nontron, M. Alcide Dusolier conserva quinze jours ces fonctions, qu'il abandonna pour celles de secrétaire du cabinet du ministre de la guerre à la Délégation de Tours, puis de Bordeaux. Membre du Conseil général de la Dordogne, il se présenta aux élections du 14 octobre 1877 dans l'arrondissem*nt de Nontron, mais sans surces. Il renouvela la tentative le 21 août 1881, et cette fois fut élu. Il prit place sur les bancs de 1 Union républicaine. Aux élections pour le renouvellement partiel du Sénat, du Janvier 1885, M. Alcide Dusolier fut élu sénateur de la Dordogne. 11 a voté l'expulsion des princes. DUSSAUSSOY, PAUL ANTOINE FRANÇOIS, industriel et homme politique français, ancien garde géneral des r'orèts, est né à Toulouse le 6 septembre 1820. Elu, le 8 février 1871, représentant du Pas-de-Calais, et député de la 24 circonscription de Boulogne-sur-Mer le 5 mars 1876, il siégea au groupe de l'Appel au peuple. 11 a été réélu le 14 octobre 1877; mais son élection ayant été invalidée par la Chambre, M. Dussaussoy ne parvint à se faire réélire qu'à la faveur du scrutin de liste. Il figurait en effet sur la liste monarchique, qui triompha dans le Pas-de-Calais aux élections du 4 ortobre 1885. M. Dussaussoy siège à la droite de la Chambre. DUTAILLY, DIDIER EDME RODOLPHE GUSTAVE, naturaliste et homme politique français, né le 2 août 1846 Meuvy (Haute-Marne). 11 fit de brillantes études scientifiques hyon, prit le grade de docteur ès-scienrps naturelles, fut chargé en 1879 d'un cours de botanique à la faculté des sciences de cette ville, et devint titulaire de la chaire de botanique l'année suivante et directeur du Jardin botanique. II a publié divers mémoires dans les publications de la Société de botanique. Aux élections du 21 août 1881, M. Dutaillp se présenta dans l'arrondissem*nt de Langres, comme candidat radical, et fut élu au scrutin du 4 septembre. A celles du 4 octobre 1885, il fut élu au premier tour, député de la Haute Marne, et prit place à l'extrême gauche. Il a voté l'expulsion totale des princes.

DUVAL, CHARLES EDMOND RAOUL, magistrat et homme politique français, né à Amiens le 6 mars 1807. Fils d'un conseiller à la cour d'Amiens, M. Duval était destiné, pour ainsi dire dès le berceau, à la carrière de la magistrature. Il fit en conséquence son droit à Paris, puis devint substitut à Laon en 1830, procureur du roi à Péronne en 1832, conseiller à la cour d'Amiens en 1837, avocat général à Rennes en 1845 et procureur general à Nantes en 1846. Revoqué par le Gouvernement provisoire le 19 mars 1848, il était nommé procureur general à Dijon le 6 janvier 1849, et fit en cette qualité partie des commissions mixtes instituées pour statuer sur le sort des citoyens compromis dans la courageuse opposition du droit à l'usurpation du décembre, ou simplement suspects de ne la point approuver. Nommé procureur général à Orléans au mois d'octobre 1852, il passait à Bordeaux au même titre deux mois plus tard. 11 a ete nommé premier président de la cour impériale de Bordeaux le 3 octobre 1861. Il occupait ce poste lors de la révolution du 4 Septembre, et prit nécessairement sa part du décret rendu par M. Crémieux (20 janvier 1871), excluant de la magistrature ceux de ses membres, qui avaient fait partie des commissions mixtes. L'Assemblee nationale ayant annulé ce décret, M. Raoul Duval reprit possession de son siège le 30 mai 1873. Il a été elu sénateur de la Gironde le 30 janvier 1876, et est venu siéger sur les bancs du pirti de l'Appel au peuple. Lors du vote du projet de loi sur l'enseignement supérieur relatif à la collation des grades, M. Raoul Duval se sépara de la droite, qui résolut de se venger. En effet, au renouvellement triennal du Sénat, le 5 janvier 1879, ses anciens collègues de la Gironde repoussèrent M. Duval

de leur liste, laquelle échoua tout entière. M. Charles Raoul Duval se retira dès lors de la vie publique. 11 est commandeur de la Légion d'honneur depuis 1859. DUVAL, EDGAR RAOUL, ancien magistrat, homme politique français, fils' du précédent, est né it Laon le 9 avrd 1832. Il entra dans la magistrature en 1856, comme substitut du procureur impérial à Nantes; puis devint avocat général à Angers en 1861, à Bordeaux en 1864 et à Rouen en 1866; surpris dans ce dernier poste par la révolution du 4 Septembre 1870, il donna sa démission. Elu représentant de la Seine-Intérieure à l'Assemblée nationale, aux élections complémentaires du 2 juillet 187t, il prit place au centre droit et vota généralement avec le parti de l'Appel au peuple, sans toutefois se faire inscrire à ce groupe parlementaire. M. E Raoul Duval ne tarda pas à se signaler comme un des membres les plus remuants de l'Assemblée. Le 20 décembre 1871, il déposait une demande d'interpellation sur l'attitude du ministère relativement à « plusieurs membres de la Commune de Paris, notamment au sieur Ranc ». Cette interpellation ne devait produire d'effet que dix-huit mois plus tard; elle produisit toutefois un certain tapage immédiat. Il développait une autre interpellation, le 25 avril 1873, relativement à la participation de magistrats municipaux à des « manifestations hostiles à l'autorité de l'Assemblée ». Enfin M. Duval a pris surtout à tilche, un moment, de montrer la plus grande hostilité envers les membres du gouvernement du 4 Septembre, attaquant tous leurs ac es, suspectant leurs intentions, épluchant leurs marchés avec le soin qu'on mettrait à retourner les poches d'un emplové infidèle, et réussissant le plus souvent à mettre la majorité dans son jeu. 11 est toutefois l'auteur d'un projet de loi d'un esprit exrellent, repoussé par la commission d'initiative, demandant la création d'une chambre spéciale aux Conseils des prudhommes, pour juger les différends pouvant survenir entre les Compagnies de chemins de fer et leurs ouvriers (fevrier 1872). -M. Edgar Raoul Duval s'associa à la campagne entreprise contre M. Thiers et dont le 24 mai t873 vit le triomphe Mais lorsque, profitant des vacances do l'Assemblée, messieurs les monarchistes commencèrent à démasquer leurs batteries, il parait en avoir éprouvé quelques regrets. Le président du fameux Comité des neuf, avec l'esprit d'à-propos dont il a si souvent donne des preuves, ne l'invita pas moins à se joindre à ee comité, en d'autres termes à participer à la restauration du trône légitime. Le général Changarnier s'attira, par cette démarche intempestive, une reponse tres nette, qui fut publiée, par laquelle l'honorable député de la Seine-Inferieure, outre uo refus peremptoire, donnait sur l'impopularité de la royauté légitime on France, dans les campagnes comme dans les villes, des renseignements dont le Comité des neuf se serait passé volontiers. 11 combattit avec énergie la proposition de prorogation pour sept ans des pouvoirs du mare h al de Mac-Mahun, et souvent par des arguments d'une réelle valeur, et choisit cette occasion pour déposer une proposition d'appel au peuple qui fut repoussée. Dès le 9 juillet 1873, il déposait sur le bureau de l'Assemblée une proposition de dissolution, qui devait être repoussée et. après avoir combattu sans relâche les divers projets de lois constitutionnelles, appuyait une nouvelle proposition de dissolution deposée par la gauche (fevrier 1875), mais toujours en vain. Enfin, après avoir criblé d'amendements, repoussés d'ailleurs avec perseve- rance, le dernier projet de constitution du Sénat présenté le 22 février, il vota contre l'ensemble des lois constitutionnelles. En dehors de l'Assemblée, M. E. Raoul Duval prononça dans cette période plusieurs discours qui eurent un certain retentissem*nt, notamment à Hénitmontant (8 mai), à Evreux (7 septembre) et à Louviers (21 octobre 1875). Aux élections législatives du 20 février 1876. M. Duval avait posé sa candidature la fois dans le VIIIe arrondissem*nt de Paris et dans l'arrondissem*nt de Louviers; il dut, dans ces deux arrondissem*nts subir l'épreuve d'un second tour de scrutin et ne fut élu que dans celui de Louviers, et à une très faible majorité. Il fonda a Paris, en octobre 1876, nn nouvel organe du parti de l'Appel au peuple: la Nation, avec M. Albert Duruy pour rédacteur en chef. — Il fut, dans cette courte législature, rapporteur du budget de la marine et des colonies pour 1877 et, lors de la discussion de ce budget (8-9 novembre 1'76), d mna des preuves de connaissances étendues et d'un esprit libéral qui eût, certea, pu donner dea fruits bien différents sous l'in-

fluence d'une autre éducation. 11 refusa, du reste, son vote de confiance aux hommes dn 16 mai. Après avoir échoué à Louviers ans élections du 04 octobre 1877, et à celles du 21 aoùt 1881, contre M. Develle; il se présentait à Bernav, à l'élection complémentaire nécessitée par la mort de M. Janvier de la Motte père (1884), et et it élu. Enfin, il était élu député de l'Eure le 4 octobre 1885 sur la liste monarchique. Il est conseiller général de l'Eure pour le canton de Pont-de-l'Ache. Pendant les vacances d'août 1886, un programme d'entente entre les partis modérés, dressé l'hiver précédent par M. Edgar Raoul Duval député de l'Eure, et Lepoutre, député du Nord, fut publié par le Temps (n' du 22). C'est, comme on l'a dit, une sorte de projet de constitution de droite républicaine, bien conçu, d'ailleurs, très politique, trop politique, et qui ne parait pas devoir, par cela même, obtenir de nombreux adhérents. M. E. Raoul Duval a collaboré au Dictionnaire d'économie politique et a publié quelques discours de rentrée Etude d'histoire des lois sur les céréales, M. de Martignac et De l'influence de Voltaire sur nos mœurs judiciaires.

DUVAL, JOSEPH CÉSAR. homme politique français, pharmacien, né à Saint-Julien (Haute-Savoie) le 20 janvier 1841. Pendant la dernière guerre, M. J. C. Duval servit en qualité d'aide-chrirurgien major nu% mohilisés de son départemnnt. Il est maire de Saint-Julien depuis 1881. Le 6 mai 1883, une élection complémentaire dans l'arrondissem*nt de Saint-Julien, pour remplir le siege rendu vacant par la mort de M. Th. Dupont, envoyait M. J. C. Duvet à la Chambre des députés il se fit inscrire à l'Union ropubli aine. Elu députe de la HauteSavoie, en tête de la liste républicaine, le 4 octobre 1885, il reprit sa place à la gauche de l'Assemblée, et vota l'expuloion des princes. On doit à M. J. C. Duval quelques ouvrages, principalement des notices d'histoire locale un Curé de Collonge-sousSalève il y a cent ans, notes anecdotiques sur l'état de la Savoie au dix-huitième siècle (1874) Ternier et Saint-Julien. essai historique, etc., couronne par la Société florimontaine (1879) les Terres et le chapitre de Saint-Victor dans l'ancien bailliage de Ternier (1880J; lea Procès de sorciers à Viry, de 1534 à 1548; la Famille Paget, biographie (1881); l'Administration municipale de la commune et du canton de Viry, département du Mont-Blanc, de l'an 1 à l'an VII de la République française (1883), etc. Il est officier d'academie.

DUVAUX, JoLis Yvse ANTOINE, homme politique français, agrégé de l'Université, ancien professeur au lyc e de Monlpellier puis à celui de Nancy, est né dans cette dernière ville le 21 mai 1827. Président du cercle local de la Ligue de l'enseignement, conseiller municipal de Nancy, membre de la gauche du Conseil général de Meurthe-et Moselle, M. J. Duvaux, bien que sa conduite comme professeur fût on ne peut plus correcte, fut envoyé par M. de Fnurtou à Besançon, en 1878; mais il refusa et fut déclaré démissionnaire. Elu le 20 février 1876, à une majorité énorme, députe de la première circonscription de Nancy, il siégea à gauche. Ha a été reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Enfin le 4 octobre 1885, il était élu député de Meurthe-et-Moselle avec la liste républicaine, triomphante dans ce departement. M. Jules Duvaux fut appelé par M. Jules Ferry, comme sous-secrétaire d'Etat, au ministère de la i 'uatice dans le cabinet du 31 janvier 1882, préside par M. de Freycinet, et qui donnait sa démission le 29 juillet, à la suite du vote de la Chambre refusant les credits nécessaires à l'entreprise projetée contre l'Egypte de conserve avec l'Angleterre. Dans le cabinet suivant, formé par M. Duclerc, M. Duvaux acceptait le portefeuille de l'instruction publique il le conservait sous l'administration suivante, présidée par M. Fallières (2° janvier 1883), pour le résigner à la chute de ce ministre, le 21 février suivant, entre les mains de son ancien chef, M. Jules Ferry, devenu président du conseil. M. Duvaux reprit alors son siège de depute. Il a vote l'expulsion des princes.

DUVERGER, THÉOPHILE EMMANUEL, peintre français, né à Bordeaux le t7 septembre 1821. D'abord peintre de décors, il se m t à l'étude et à la reprodu-tion des scènes de mœurs, et grâce au travail et à la persévérance, reussit à se faire une place honorable parmi nos peintres de genre les plus aimes. ― Nous citerons de M. Duverger. l'Attente du matin, la Gamelle du grand-papa (1861);

les Derniers sacrements (1862); les Bohémiens, la Recette de l'aveugle (1863); la Retenue, Cache-Cache (1864) la Paralytique, le Laboureur et ses enfants (1865) la Fille repentante (1866); la Confirmation (1867); le Berceau vide, la Première fredaine (1868); Sollicitude Jfliale et Sollicitude maternelle, vingt ans après (t869J; Vice et misère, Travail et bonheur (l870J; les Caacarotea (1872); la Retenue (1873); Quand les chais n'y sont pas, les souris dansent (1874); l'Enfant aux fruits, le Retour du marché (1175); Trop de reconnaissance (1876) Qui cherche trouve (1883); la Veille du marché, les Poupées (1884) le Vid, En recette (1885); Sous les lilas, le Cachot (1886). M. Duvergier a obtenu une 3e médaille en 1861, un rappel de 3' médaille en 1863 et une medaiIle en 1865

DUVEYRIER, HENRY, géographe et explorateur français, fils d'un auteur dramatique et publiciste saintsimonieu, est né A Paris en 1840. Dès 1859, M. Henry Duvevrier, pris de la passion des voyages, partait pour l'Algérie. Il explora, cette même année, diverses parties du Sahara algérien, atteignit El Goléa, mais fut obligé de rebrousser chemin devant l'attitude menaçante dos indigènes. L'année suivante, il recommençait sa tentative et visitait le Sahara tunisien. Dans son voyage de 1861, il atteignit Ghadamès sans encombre, mais ne put penétrer beaucoup plus avant; il réussit toutefois à 1 er des relations avec des chefs touaregs dont trois consentirent ù l'accompagner à l'aris et furent présentes par ses soins à l'empereur (1962). Il fut décoré de la Légion d'honneur et reçut la gr.'nde médaille d'or de la Société de géographie, qui l'accueillit dans son sein. M. Duveyrier a pris aux travaux de cette société une part très active il y fit partie de ses commissions les plus importantes, concernant plus spécialement l'Afrique septentrionale il en devint secrétaire en 1865 et président en 1884. En iR74, il avait accompagné feu le commandant Roudaire dans son exploration des chotts algeriens en vue de la création d'une mer intérieure, et dont il dressa des cartes très exactes. On lui doit Exploration du Sahara, les Touaregs du Nord (1864); Histoire des explorations au sud et au sud-ouest de Géryville, Cari Claus von der Decken, Livingstone et ses explorations dans la région des lacs de l'Afrique orientale (1873); Voyage au Sahara par Norbert Dourneaux-Dunéré (1874); Rapport sur ta mi.v.vion des chotts du Sahara (1875); De Moqador au Djebel Tabayoudt, Itinéraire de Methili à Haaai et d'El Golead Afethlili; Voyage dam l'Aouras, Sculptures antiques de la province marocaine de Sous; Traversée de la zone sud de l'Afrique équatoriale, 18781875 (I876J, etc. outre de nomb eux mémoires insérés principalement au Bulletin de la Société de Géographie ou dans l'Année géographique, dont il a repris la publication avec M. C. Maunoir, secrétaire generai de la societé. M. Henry Duveyrier a été promu officier de la Légion d'honneur le 1er juin 1884.

DUVIVIER, NICOLAS EUGÈNE, homme politique français, né à Rouen le 10 août 1817. Ancien négociant, juge au tribunal de commerce, il se porta comme candidat de l'extrème gauche dans la première circonscription de Rouen, où une élection avait lieu le 29 mai 1881, pour remplacer M. L.-Ph. Uesseaux, décédé. Elu sans concurrent, M. Duvivier était réélu le 21 août suivant. Il triomphait enfin, dans la Seine-Inférieure, avec ses arois de la liste républicaine, aux élections du 4 octobre 1885. M. Duvivier a vote l'expulsion totale des princes.

DYER, THOMAS Hanar, historien anglais, né à Londres le4 roai 1804, reçut son instruction do précepteurs particuliers. Pendant la première partie do sa vie, M. Dyer fut associé d'une maison de commerce impor- tante des Indes occidentales, dont l'émancipation des esclaves amena la ruine. Il se tourna alors vers la littérature. M. Dyer a beaucoup voyage sur le continent europeen et s'est principalement voué à l'étude de la topographie et des antiquités de Rome, d'Athènes, de Pompeï. Il a reçu en 1865, le titre honorifique de docteur en lois de 1 université de Saint-Andrews. — On doit à M. Dyer Vie de Calvin (1850); Histoire de l'Europe moderne (1861, 3 vol.); Histoire de la cité de Rome (1865J; Pompéï (1867); Histoire des rois de Rome (1868); Athènes ancienne (1873); outre un grand nombre d'articles dans le Classical Museum, dans le Diotionnaire de biographie, dn D' Smith, etc.

EARLY, JUBAL A., général confédéré américain, né vers 1815. dans l'Etat de Virginie, est élève de l'Académie militaire de West-Point. Sorti de cette école comme lieutenant d'artillerie, il donna sa démission, étudia le droit et se fit recevoir avocat. Il reprit du service dans l'armée lors de la guerre aver le Mexique et devint major d'un régiment de volontaires virginiens. Lorsqu'éclata la gueire de Sécession, il entra dans l'armée confédérée, prit part à la plupart des batailles qui signalèrent la première partie de cette longue lutte, et devint général. En mai 1863, il tenait les lignes de Predericksburg, tandis que Lee était engagé avec Hooker à Chancelloraville, et en juillet, il commandait une division i1 fiettysburg. En 1864, il commandait dans la vallée du Shcnandoah où il remporta d'abord des succès signalés. mais fut finalement mis en déroute par Sheridan. Il fut relevé de son commandement en mars 1865. Après la guerre, il se réfugia en Europe. De retour dans son pays, à la faveur de l'amnistie, )1 reprit sa place au barreau de Richmond. 11 a publié, en 1867, des Souvenirs de la dernière année de la guerre (Memoirs of the last year of the war.)

EASTLAKE (dame). ELIZABETH RUGBY, femme de lettres anglaise, veuve du célèbre peintre sir Charles Lock Eastlake, mort le 23 décembre 1865, est née à Norwirh en 1816. Son premier ouvrage, publié en 1841 Lettres des bords de la Baltique, fonda sa réputation; c'était une sorte de journal d'une visite rendue à sa sœur, établie depuis son mariage dans une ville des côtes de la Baltique. Elle a publié ensuite Contes li- voniene, comprenant trois petites histoires le Disponant, les Loups et la Juive (f846y on lui doit enfin, à des dates plus récentes une Histoire de Notre-Seigneur; Vie de JoAn Gibson, académicien royal. Lady Eastlake a en outre collaboré à la Quarterly Review et à l'Edinburgh Review, où deux de ses séries d'articles, sur la Toilette et sur la Musique, ont été réimprimées ù part dans la « Home and Colonial Library. »

EASTMAN (dame), MARY HENDERSON, femme de lettres américaine, née à Warrenton (Virginie) en 1817. Mariee en 1835 au capitaine Seth Eastman, de l'armée des Etats-Unis, auteur lui-même de plusieurs publications relatives aux Indiens, elle suivit son mari danq diverses stations de la frontière. où elle put à son tour étudier à loisir le caractère et les mœurs des Indiens, qu'elle a vérité, dans ses ouvrages. Nous citerons: le Dacotah, ou vie et légendes des Sioux (1!49); le Roman d'une vie indienne (1852); American Aborigina Portfolio, illustré par M. Seth Eastman (1853); Chicora et autres régions des conquérants et des conquu (1854). A quoi il faut ajouter un roman la Cabane de tante Phillis, réponse à la Cabane de l'oncle Tom (1852), ouvrage qui fut tiré à 18,000 exemplaires en quelques semaines.

ECCARIUS, JOHANN GEORG, ouvrier tailleur et journaliste allemand, secrétaire général de l'Association internationale des travailleurs, est né le 23 août 1818, à Friedrichroda, dans le duché de Gotha, où son père ezer- çait le métier de tailleur. Le jeune Johann entra on apprentissage dès l'âge de dix ans. Sa matinée était tou tefois consacrée il 1 étude, et elle se composait de rinq heures de travail consécutives; après midi, il travaillait avec son père pendant sept heures au moins, souvent pendant dix heures. Il suivait très assidûment, en outre, l'école du dimanche et au premier examen public, il reçut la première médaille d'argent décernée au meilleur élève de cette école, de toute la ville, dans les mathématiques et la géométrie. Il fut ensuite chargé de l'enseignement des plus jeunes élèves. 1I se rendit à Londres en 1846, et y tit partie de l'Arbeiter Biidungs Verein. II débuta dans la presse par un article sur la profession de tailleur telle qu'elle est exercée à Londres, publié dans la revue Neuen Rheinischen Zeitung. Un autre article sur le même sujet publié en anglais dans le Red Republicun de Julian Harney, lui ouvrit les colonnes de la presse chartiste, à laquelle il collabora gratis, jusqu'à la disparition du People's Paper, d'Ernest Jones. M. J. Ecrariue prit une part très active à la fondation de l'Association internationale des travailleurs, en 1864; il fut membre de la première commission exécutive de la Ligue de la réforme, en 1865, mais donna peu après sa démission. En février 1868, il fut nommé rédacteur en chef de la Commonwealth (la République); mais il conserva peu de temps ces fonctions et reprit 1 exercice de sa profession de tailleur. Il a publié en 1867, sous le titre de Réfutation de Stuart Mill par un ouvrier (A Working Man's réfutation of Stuart Mill), un recueil d'articles parus précédemment dans la Commonwealth, dont une édition en allemand, très augmentée a été depuis publiée à Berlin, par Eiehhoff (1869). M. J. Eccarius a été élu, en juillet 1867, secrétaire général de l'Association internationale des travailleurs.

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EDHEM PACHA, diplomatie et homme politique

ottoman, né en Circassie en 1820. Amené à Paris dès l'âge de dix à onze ans, il y fit ses étu les, suivit les cours de l'Ecole des mines, faisant entre temps quelques voyages d'étude et d'exploitation minière, tant en France que dans les contrées voisines. II entra ensuite dans 1 armée ottomane, avec le grade de capitaine, se distinguant principalement par ses travaux d'ingénieur, en quelle qualité il fut employé dans les mines d'Argana, en Asie Mineure; puis il fut nommé membre du Conseil des mines, élevé au rang de général de brigade, aide de camp du padischah, et enfin chef de sa maison militaire et général Ae division. Edhem Pacha accompagnait Abdul-Medjid dans son voyage en Asie Mineure en 1850, portait au prince de Serbie, en 1854, le décret garantissant les privilèges accordés à son pays, et prenait part, au retour, à la campagne de Crimée, toujours à la tète de la maison militaire du sultan, poste qu'il quittait en 1856. il fut alors nommé membre du Conseil des réformes administratives (Tanzimat), et fut appels peu après au ministère des affaires etrangères, et élevé au rang de muchir (maréchal), en remplacement d'Aali, nommé grand vizir, en janvier 1858, poste auquel il fut rappelé à différentes reprises, après l'avoir quitté l'année suivante, puis devint président du Conseil d'Etat, enfin nommé à l'ambassade de Berlin en t875, poste dans lequel il ne fut pas assez heureux pour obtenir l'adhésion du grand chancelier. Il fut alors envoyé en mission extraordinaire auprès du czar1 et reçut à cette occasion (1876) les insignes de l'ordre d'Alexandre Newski. A la conférence de Constantinople (1876-77), Edhem Pacha représentait son gouvernement comme second délégué; son attitude peu conciliante, et non sans raison, y fut très remarquée. Appelé au grand vizirat en remplacement de Midhat Pacha, en février 1877, Ethem-Pacha donnait sa démission en février 1878, après avoir inutilement lutté contre des difficultés sans cesse renaissantes. Il était nommé ambassadeur à Vienne à la fin de cotte même année. EDIMBOURG (duc d'), Prince ALFREO ERNEST ALBERT, duc de SAxs, prince de COBOURG-GOTHA, chevalier de la Jarretière et de Saint-Patrick, second fils de la reine Victoria, est né au château de Windsor le 6 août 1814. Après avoir eu successivement pour précepteurs, MM. H. N. Birch et F. W. Cribs, le prince Alfred, confié aux soins du major du génie Cowell, allait étudier les langues modernes à Geneve (1856 57). Il se résolut alors à entrer dans la marine; il revint en Angleterre où il se prepara aux examens nécessaires sous la direction du Rev. W. R. Jolly, à Alverbank, près de Grosport. Le 31 août 1858 il passait ses examens, était admis comme « naval cadet », et emharquait à bord de la frégate à vapeur de 51 canons, Buryalu.t. Le 27 octobre, il entrait sérieusem*nt dans le service actif à la mer. Il fit partie de diverses stations étrangères, à bord du SaintGeorge, visita la plus grande partie des contrées voisines des côtes méditerranéennes et, plus tard, étendit ses voyages à l'Amérique et aux Indes oc'identales. En 1862, l'offre du trône de Grèce lui fut faite, mais il la déclina. En février 1866, le Parlement lui vota une liste civile annuelle de 250,000 francs, plus une même somme de 250.000 francs à l'occasion de son mariage. 11 fut créé duc d'Edimbourg, comte de Kent et comte d'Ulster, et pair du Royaume Uni le 24 mai 1866, et prit possession de son siège à la Chambre des Lords le 8 juin suivant. Le même jour. il recevait le titre de bourgeois de la Cité de Londres. Il avait été reçu maître de Trinity House, réunion d'officiers de la marine, le 21 mars précédent. Au commencement de i867, il fut nommé au commandement de la frégate Galathée, sur laquelle il visita i peu près toutes les parties du monde. Le 26 février, la GalatAde quittait Plymouth, se rendant directement en Australie. Le duc d'Edimbourg fut reçu par la population de la colonie avec un véritable enthousiasme toutefois, il fut, à Clontarf, près de PortJackson, dans la Nouvelle Galles du Sud, l'objet d'un attentat de la part d'un Irlandais, nommé 0'Farrell, lequel lui tira un coup de pistolet dans le dos (12 mars 1868). Le prince ne fut que légèrement blessé. L'assassin, arrêté sur-le-champ, était jugé le 31 mars, reconnu coupable et exécuté le 21 arril. En quittant l'Australie, le duc d'Edimbourg se rendit au Japon, où il fut reçu par le Mikado, tant officiellement que d'une manière privée et toute amicale; puis il visita la Chine et l'lnde. Il voyageait en Italie en 1873 et obtenait une audience du pape, au Vatican, le 20 avril. Le 23 janvier 1874, le manage du prince avec la grande-duch*esse Marie, fille unique d'Alexandre il, empereur de Russie, était célébré à Saint-Pétersbourg avec pompe. -Le dnc d'Edimbourg a été promu vice-amiral en novembre 1882.

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EDI

EDISON, Thomas ALVA, Inventeur américain, né à Akrou (Ohio) en 1847. Il fit, à l'école primaire de son pays natal, des études qui ne durèrent pas plus de huit semaines, mais auxquelles suppléèrent amplement les soins de sa mère d'abord, et quand il sut lire, sa propre passion pour la lecture. Il avait un goût particulier pour

EDW

les sciences phvsiqnes el, en particulier, pour la chimie, lequel se manifesta dès le debut; malheureusem*nt. il fut obligé de se suffire étant encore enfant, et se fit vendeur de journaux ambulant sur une ligne de chemins de fer il n'avait que onze ans à cette énoque. On le rotrouve plns tarA faisant le même métier, mais tendant, au lieu des journaux des autres, un journal re hge et imprimé par lui-même, ce qui suppose un apprentissage vaille que vaille dans une imprimerie. Il employait ses loisirs à des expériences de chimie, et c'est ainsi qu'un jour où c'était le phosphore qui servait à ses expériences, il mit le feu au train sur lequel il avait licence de vepdre son journal et s'en fit ignominieusem*nt chisser. Il devint alors employé du télégraphe et servit, en cette qualité, sur diverses lignes, principalement dans l'Etat de Michigan. Les phénomènes électriques frappèrent l'imagination du jeune homme dès le début, et il se mit41es étudier avec une passion exclusive; il ne tarda pas à aborder la série presque innombrable des inven ions dont cet agent devait lui fournir la matière. Il remplissait les fonctions d'opérateur de nuit, lorsqu'après des 81périences répétées, sûr de lui pensait-il, il proposa à son chef d'établir un système télégraphique permettant d'envoyer simultanément deux dépêches dans deux directions différentes avec un même Al. Le chef ouvrit de grands yeux et, ne doutant p que son employé ne fut devenu fou, il s'empressa de se débarrasser de lui. Or, un monsieur, à qui le chef avait exposé le cas du jeune Edison. réalisait très pou de temps après le projet de celui-ci. M. Edison réclama, mais il n'obtint pas autre chose qu'un peu de bruit autour de son nom; ce bruit, toutefois, lui facilita une terr ble erreur. Il prétendait faire communiquer télegraphiquernent deux trains en marrhe on l'avait déclaré fou à sa première conception de génie, on se garda bien de tomber dans la même erreur cette fois, et on le rrut sur parole. L'pxperience eut donc lieu, et il en résulta une collision entre les deux trains. L'inventeur, terrifié, s'enfuit. C'est à cette époque, croyons-nous, qu'il établit, à Adr an (Michigan un atelier pour la réparation des appareils telégraphi- ques. D'Adrian il alla à Indianopolis (Indiana), où il inventa son répétiteur automatique, et enfin s'établit à Cincinnati (Ohio). Il s'y fit rapidement une grande reputation, et comme constructeur d'appareils télégraphiques, et comme inventeur, et fut nomme inspecteur de la Compagénie de l'indicateur de l'or pour les mines, dont le siège était à New-York. Il s'y transporta donc, et bientôt établit ses ateliers à Newark (New-Jersey). Devenu ingenieurelertricien de la Compagnie de l'Uni m telegraphique de l'Ouest, il inventait en 1874, avec son collegue. M. George Prescott, un appareil permettant la transmission simultanée de quatre dépêches avec un seul fil, deux dans une direction et les deux autres dans une direction opposee. Avant cette invention, M. Edison était dejà à la tète de soixante brevets concernant la télégraphie électrique, dont la Compagnie de l'Union de l'ouest s'était assuré l'exploitation par un traité avec l'inventeur. En 1876, M. Edison quitta la Compagnie de l'indicateur dé l'or, voulant se vouer exclusivement aux travaux d'électricité expérimentale, il s'établit à cet effet à Menlo Park, à 40 kilomètres environ de New-York, où il installa une véritable usine aver un laboratoire muni des appareils, machines et ustensiles divers les plus nouveaux, à mesure qu'ils voient le jour. Il a cependant éte obligé de quitter cette retraite en 1882, afin de surveiller luimême l'installation et l'entretien de son système d'éclairage électrique. Nous ne saurions donner une liste complète des inventions de M. Edison, et qui, outre la télégraphie. ordre d'inventions dont l'exploitation est réservée à l'Union télégraphique de l'ouest, comme nous l'avons dit, embrassent à peu près toutes les branches de la physique. Nous citerons seulement son téléphone perfectionoe, son phonographe, sa lampe électrique à incandescence qui lui a pris tant d'années de recherches et de travail; l'aérophone, la plume électrique, le micro-tasimètre et divers modèles de machines dynamo-électriques propres à das applications variées, et dont on a pu voir, d'ailleurs, les principaux types à notre Exposition internationale d'électricité (t88i), à l'issue de laquelle M. Edison a été créé officier de la Légion d'honneur.

Peu de personnages célèbres ont exercé plus que M. Edison 1 imagination des chroniqueurs. On s'est plu surtout à le marier et de toutes les façons bizarres imaginables. M. Edison s'est marié, en effet, et le plus naturellement du monde: il a épousé Mlle Mina Miller, fille d'un riche manufacturier de l'Ohio, le !4 février 1886. Il est retourne depuis à Newark, où il s'est fait construire un établissem*nt dont on dit merveille, et dent il est toujours l'ouvrier le plus laborieux.

EDWARDS (miss), AMELIA BLANDFORD, femme de lettres anglaise, appartenant par sa mère à la famille Walpole, est née en 1831. Elle montra de fort bonne heure un goût très vif pour les arts et la littérature, et se fit connaitre dès 1853, par sa collaboration à la presse

périodique. Depuis lors, quoique connue surtout comme romancière, elle a écrit plusieurs ouvrages d'education ou de récréation pour la jeunesse, outre des articles de critique d'art et de bibliographie, et même des articles de fond (leading articles) politiques, dans plusieurs des journaux hebdomadaires ou quotidiens de Londres. Parmi les romane les plus connus de Miss Edwards nous citerons: la Femme de mon frère (1855); l'Echelle de la vie (1857); la Main et le gant (1859); l'Histoire de Barbara (1864) un Demi-Million, paru d'abord par feuilletons dans le Ail the Year Round (1865); le Vœu de Debenham, paru d'abord dans les Goods Words (1870); Au temps de ma jeunesse (1872); Monsieur Maurice (1873); Mis, Carew (1874) etc. Ajoutons ce choix, parmi les autres œuvres de miss Edwards: Abrégé de l'histoire de France, publié dans la UseW Library » de MM. Routledge et Cie le texte de la Galerie de porfraita historiques photographiques de MM, Colnaghi; un volume de Ballads, publie en 1865; Untrodden peaks and unfrequented valleys (Montagnes non frayées et vallons peu fréquentes), relation de voyage dans la région dolomite ornée d'illustrations d'apres les dessins de l'auteur (1873) l'Egypte, la Nubie et le Nil, autre relation de voyage, illustrée dans les mêmes conditions (1875) un Millier de milles sur le Nil (1878); Zoan (1886), etc.

EDWARDS, EDWARD, bibliographe et numismate anglais, ne à Londres en 1812. Apres avoir été employé pendant plusieurs années au nouveau Catalogue general des imprimes du Musée britannique, M. Edwards est devenu, en 1851, bibliothecaire principal des bibliothèques libres de la ville de Manchester, les premières établies à la fateur de la loi de 1850. Il a conserve cette pnsition jusqu'en t858. Il a édite les Grands sceaux d'Angleterre (1836) et les Médailles de Napoléon (1837); ouvrages qui faisaient connaître pour la première fois en Ang eterre le procédé applique à la gravure des médailles en France et inventé par Achille Collas. Il est auteur de: Remarques sur le projet ministériel d'un comité central d'examen aux concours de l'Université (1886); Catalogue descriptif de la collection de médailles francaisea du cabinet du Musée britannique (1838); l'Economie des Beaux-Arts en Angleterre (1840) Lettres sur l'état actuel de la question de l'éducation (1846); et de diverses autres publications sur la question des bibliothèques publiques en Angleterre et aux Etats-Unis; de nombreux articles bibliographiques et autres, dans la 8e édition de l'Encyclopédie britaunique et, dans les Transactions de la Societé historique de Liverpool: Considérations sur let divers systèmes qui ont été proposés pour la classification des connaissances humaines, etc.

EDWARDS, ALPHONSE MILNE, médecin et naturaliste français, fils du professeur H. Milne Edwaids, administrateur du Museum, mort en juillet 1885, est ne à Paris le 13 octobre 1835. Reçu docteur en médecine en 1859, et docteur es sciences en 1861, il fut nommé aide natarahste au Museum d'histoire naturelle en 1862 et professeur de zoologie à l'Ecole de pharmacie en 1865. 11 a remplacé son père à la chaire de zoologie (mammien et oiseaux) et comme administrateur du Muséum, en 1876, et a été élu membre de l'Académie des sciences en avril 1877. — On a de lui De la famille des soienacées (1864); Histoire des crustacés podophtalmaires fossiles (l865 et suiv.); Recherches anatomiques et paleontologiques pour servir d l'histoire des oiseaux fossiles de la Frauce (1866-71); Recherches sur la faune ornithologique éteinte des îles Mascareignes et de Madagascar (1886-74); Précis d'histoire naturelle, de la collection du baccalauréat es sciences (1868) Recherches pour servir à l'histo re des mammi ëres, ave son père (1870 et suiv.) les Expéditions du Travailleur (1883); l'Expédition du Talisman (1884), etc. M. Alphonse Milne Edwards dirige la partie paleontologique des Annales des sciences geologiques, fondées en 1870 on lui doit en outre un certain nombre de rapports ou mémoires insères dans tes recueils scientifiques speciaux. En 1880, 1881, 1882 et 1883, M. Alphonse Milne Edwards a dirigé dans la Méditerranée et dans l'Atlantique des explorations des fonds marins qui ont été extrèmement fructueuses pour la science, tant par la mesure des fonds qu'elles ont rectifiee et les constatations thermometriques, etc., que par la decouverte de nombreux specimens inconnus d'une faune vivante, ù près de 3,000 mètres do profondeur. L'eminent naturaliste a communique à l'Académie des sciences d'importants mémoires sur ces découvertes et en a publie à part la relation. Chevalier de la Légion d'honneur depnis 1868, M. A. Milne Edwards a ete promu offirier le 19 août 1884, et a reçu la même année la grande médaille d'or de la Societé de géographie.

EDWARDS, HENRY SUTHERLAND, journaliste et littérateur anglais, correspondant spécial du Times de Londres, est né en 1828 à Londres, où il commença ses études à l'une des succursales du Collège du roi il vint les terminer à Paris, où il vécut plusieurs annees, puis prit occasion du couronnement de l'empereur Alexandre Il, en 1856, pour visiter la Russie. II séjourna quelques mois à Moscou et utilisa ce temps à apprendre la langue russe. De retour à Londres, il publia, d'abord dans un magazine, puis en volume: les Russes chez eux (Russiens at home, 1858); suivi, en 1862, d'une Histoire de l'Opéra. Dans cette même année, M. Edwards se rendit en Pologne, où il semblait qu'un soulevement se préparât et en Russie, où l'on se préparait aux mesures relatives à l'emancipation des serfs. Il était dans cette occasion accredité romme « commissaire du Times, Il publia au retour:la Captivité polonaise (1863). Lors de l'insurrection polonaise de 1863, il fut de nouveau envoyé sur les lieux par le Times, il y prit part aux principales expéditions de la Gallirie contre la Pologne, et les décrivit dans ses lettres. Apres la soumission de l'insurrection, il se rendit à Varsovie;

EICHTHAL (d') GUSTAVE, littérateur et ethnographe français, d'une famille de banquiers israélites d'origine allemande, est ne à Nancy le 22 mars 1804; il fit ses études au college de sa ville natale, s'occupa ensuite, pendant quelques années, d'affaires financières et d'etudes économiques, puis fit partie de l'ecole saint-simoniennne, dirigée alors par le P. Enfantin, en devint promptement 1 un des membres les plus actifs et collabora aux publications de la société. Après la dispersion de celle-ri, au soutien de laquelle il avait sacrifie une grande partie de sa fortune, M. d'Eichthal se rendit en Grèce et voyagea quelque temps en Orient. De retour en France, il fit paraitre un ouvrage anonyme destiné à servir d'introduction à la Turquie et ses ressources, deM. David Urquhart, et intitule: les Deux mondes. Il publia ensuite, dans les Mémoires de la Société d'ethnologie, dont il est un des fondateurs Histoire et origine des Foulhas ou Fellahs et une Etude sur l'histoire primitive des races océaniennes et américaines. Ces deux études furent publiées à part ensuite, la première en 1842, la seconde en i845. M. d'Eichtbal est membre de la Société de géographie et a fait partie de la commission centrale de cette société. Apres le 4 septembre i870, il avait cru prudent dd ne réfugier en Angleterre, mais il est revenu depuis en Franre. On doit à M. G. d'Eichthal, outre les travaux cites: Lettres sur la rare noire et blanche (1839), avec M. 1. Urbain; Les Evangiles (1863) Etudes sur la philo?ophie de la Justice, Platon (1864); De l'usage pratique de la langue grecque (même annee), avec M. Reniert d'Athenes les Trois grands peuples méditerranéens et le Christianisme (1865) Etudes suit les origines boudhiques de la civiiisation americaine (même année), parues en 1863 dans la Itevue archéologique; la Sortie d'Eyypte, d'après les récits combinés du l'antateuque et de Manethon (1872) Mémoire sur le texte primitif du premier récit de la Creation, le Site de Troie selon M. Le Chevalier ou selon M. Schlieman (1875), etc.

mais, an débotté, il reçut l'ordre de quitter la ville dans les vingt-quatre heures. On lui laissa pourtant le choix de la route, et il en profita pour prendre la plus longue, se rendit à Saint-Pétersbourg, de SaintPétersbourg 4 Moscou et le sud de la Russie, retournant en Gallicie par Kiev et la Volhynie. En 1864, il publia une Histoire intime d'une insurrection polonaise (Private History of a Polish insurrection), Il partit comme correspondant spécial du Time. dans le Luxembourg, en 1867. époque ou la « question du Luxembourg » semblait ne pouvoir se résoudre que par la guerre et, en juillet 1870, il fut accrédité en la même qualité auprès de l'état-major prussien, avec mission de suivre les opérations et d'en rendre compte. Il suivit le quartier général du roi Guillaume de Saarbrück à Beaumont, et, après Beaumont et Sedan, a!la rejoindre le général von Werder devant Strasbourg, se rendit en Normandie après la capitulation de cette ville et demeura à Rouen, puis à Amiens, avec l'armée allemande du Nord, jusqu'à la fin de la guerre. M. Henry S. Edwards, outre les ouvrages cités, a écrit quelques romans et quelques pièces de théâtre. Le dernier de ses romans, paru en 1871, a pour titre Malvina (3 vol.). Il a publié depuis une traduction de la Statistique de tous les pays, du Dl Otto Hùbner, directeur des archives statistiques prussiennes (1872), et une relation de l'invision allemande intitulée les Allemands en France (1874).

EHNINGER, JOHN WHETTON, peintre et aquafortiste américain, né à New-York le 22 juillet 1827. Après avoir achevé ses études au collège de Colombie, à New-York, il vint à Paris en J847 et suivit pendant deux années l'atelier de Thomas Couture, qu'il quitta pour aller poursuivre ses études dans les académies allemandes, notamment à Diisseldorf. Do retour dans son pays, il y exposa en 1850 son premier tableau: Peter Stuyvesant, dont le sujet était emprunté à l'Histoire de New-York. A l'apparition du poème de Longlellow Miles Standish, M. Ehninger prépara une série de huit illus rations de ce poeme, dont la reproduction photographique est devenue extrêmement populaire de l'autre coté de l'Atlantique. Cet artiste s'est en outre beaucoup occupé de dessin d'illustration, et a obtenu dans ce genre de travail une très grande reputation. II a pris part également à la mise en pratique d'un procédé de gravure photographique dont nous ignorons le sort final. On cite parmi ses meilleures toiles; Qui m'aime aime mon cheval fEpée; le Foray; Lady Jane Grey. On .cite aussi tout particulierement une collation d'eaux-fortes destinées à l'illustrition du Pont des Soupirs (Bridge of Sighs), de Hood et Cie.

EISENLOHR, AUGUST, égy tologuo allemand, né le 6 octobre 1832 à Mannheim (grand-duché de Bade), où son père exerçait la profession de médecin; il commença ses études au lycée de sa ville natale, entra à l'université d'Heidelberg en 1850, y aborda l'étude de la théologie protestante, qu'il alla continuer à Gœttingen, et revint en 1853 à Heidelberg. Tombé malade peu après son entrée, l'étude lui fut rigoureusem*nt interdite pour plusieurs années et, lorsqu il fut en etat do s'y rem tire, son gmdt pour la théologie avait disparu il se voua désormais à l'étude des sciences physiques, spécialement de la chimie, sous les professeurs R. Bunsen et Erlenmeyer, et prit le grade de docteur en philosophie en 1850. Apres cela, il fonda une manufacture de produits chimiques. Ses rapports commerciaux atec la Chine le familiarisèrent avec la langue de ce pays, re qui l'amena à l'étude des caractères hiéroglyphiques, étude qu'il a poursuivie avec une véritable passion depuis 1864, aidé des conseils de MM. Chabas et Brugsch. Il quitta les affaires commerciales pour la carrière universitaire et obtint son diplôme de professeur particulier de langue et d'archeologie égyptiennes, avec une thèse sur la partie demotique de l'inscription de Rosette: Die analytische Erklarung des demoteschen Theils der Rosettana (Theil I, Leipzig, 1869). Explication analytique

de la partie démotique de l'inscription hiéroglyphique de Rosette. La même année, il entreprenait, aide généreusem*nt par le grand-duc, une exploration scientifique en Egvpte. S'étant trouvé à l'inauguration du canal de Suez, il remonta le Nil jusqu'à la seconde cataracte de Wadi Halfa, étudiant, copiant, photographiant les inscriptions qu'il rencontrait. Il eut, en outre, la bonne fortune de pouvoir étudier le fameux papyrus magique de Harris, dans la maison même du feu consul anglais Harris, à Alexandrie et il en prit des extraits qu'il traduisit ensuite. Il retournait dans son pays en mars 1870. En 187t, il se trouvait à Londres, et dans cette occasion, il aida Miss Harris, la fille du consul, à vendre au Musée britannique, pour une somme de 3,300 livres (8l,500 fr.), la riche collection de papyri que lui avait léguée son père, et dont M. Eisenlohr a donné une deschure intitulée: Der gross Papyrus Harris, ein Wich- tiges Beitrag sur Aigyptischen Geschichte, ein 3,000 jahr alte Zeugnisa, /ür die Mosaische Religionstiftang enthalten (Le grand papyrus Harris, contribution des plus importantes à l'histoire de l'Egypte, etc. 1872). Il traita en outre la même question dans les Transactions 1 do la Société d'archéologie biblique, en un article intitule: De la condition politique de l'Egypte avant le règne de Ramsès III; mais ses assertions furent vivement critiquees par Chabas. dans ses Recherches pour servir a à l'hiatotre de la XIXe dynastie (1873), critiques auxquelles M. Eisenlohr a répondu la même année dans Zeitschrift, ou il publia la traduction com-

plète du grand papyrus Harris. En décembre t8n, M. le D' Eisenlohr a été nommé professeur extraordinaire à l'université d'Heidelberg. Il a été élu membre de la Société d'archéologie biblique de Londres et de la Société El Chark de Constantinople,ell assistait au Congrès des orientalistes tenu à Londres eu 1874. ELIOT, SAMUEL, historien et professeur américain, né à Boston le 22 décembre 1821, fit ses etudes au collège d'Harvard, qui est redevable à son grand-père de la fondation de la chaire Eliot, et y prit les plus hauts grades en 1839. Il entra alors dans une maison de commerce. pour laquelle il voyagea pendant deux ans et qu'il qmtta ensuite, ainsi que le commerce en général. Etant à diome en 1845, il forma le projet d'écrire une Histoire de la Liberté, à laquelle il se mit sur-lu champ. En 1849, il publiait quelques Passages (rom the History of Liberly, contenant principalement les vies d'Arnaud dé Brescia, de Savonarole et autres réformateurs italiens, « passages d'un ouvrage plus considérable qu'il méditait et dont il fit paraitre la première partie cette même année, sous le titre de: la Liberté à Rome, suivie en 1853 de la seconde partie: les Premiers chrétiens. En 1850, il publia un Manuel de l'Histoire des Etats-Unis de 1492 à 1850 très estimé pour le mérite de la composition et la clarté du style; et en 1880, un choix de Poésies pour les enfants. Professeur d'h stoire et de science politique au college de la Trinité, à Hartford, de 1856 à 1864, M. S. Eliot a été président de ce collège de 1860 à 1866, et est aujourd'hui professeur de science politique et de droit constitutionnel à la même institution. Il a été chargé de cours à l'université d'Harvard de 1871 à 1873, principal de l'Ecole supérieure des filles de Boston de 1878 à 1880 et inspecteur ganéral des écoles publiques de cette ville de 1878 à 1881.

ELLIOT, CHARLES WYLLYS, industriel et écrivain américain, descendant direct de « John Elliot, » l'Apdtre indien, est né à Guildford (Connecticut) le 27 mai 1817. Après quelques années passées dans le commerce, il étudia l'horticulture et le jardinage paysager et exerça cet art de 1840 à 1848, à Cincinnatti (Ohio); après quoi il retourna à New-York et s'associa à son frère, établi dans le commerce du fer, réservant toutefois une bonne part de son temps à des travaux littéraires et philanthropiques. Il fut un des fondateurs de la Société protectrice de l'enfance (Children's aid So°ietv, en 1853), société ayant pour mission de venir en aide aux enfants negligés ou abandonnée de New-York, principalement en trouvant à la campagne des maisons qui les recueillent. En 1857, il fut nommé membre de la commission chargée de la transformation du Parc Central. Il s'est depuis retiré dans sa ville natale. Il a publié Cottagea and Cottage Life (1848); Mysteries, or Glimpses of the supernatural (les Mystères, ou Coup d'œil anr le monde surnaturel, 1852); San-Domingo, ils Revolution and it, Hero (1855); The New-Enuland Ili,tory (1857): Remarkable Charactere and Places in the Koly Land (Personnages et lieux remarquables de la Terre-Sainte, 1867) Windand WAirlwind (Vent et tourbillon), roman (1868); Intérieurs américains (1871); Poterie et por, celaine (1880J, etc.

ELLIS, ALEXANDER JOHN, philologue et acousticien anglais, ne à Hoxton le 14 juin 1814; Ot ses étmles à Shrewsbury, à Eton et à Cambridge (college de la Trinite), où il devint professeur. Il a été élu membre de la Société philosophique de Cambridge en 1837, membre de la Société royale en 1864, de la Société des antiquatre 1870, du College des précepteurs en 1873; il a été président de la Société philologique pour 187274 et 1880-82. Il est en outre membre de la Societé mathématique de Londres. Il s'est fait recevoir avocat à Middle-Temple, mais n'a jamais exercé. —On a de ce savant: Alphabet of Nature (1848); Essentials of phonectics (1848); lslea o/ phonetic spelling (Défense de l'épellation phonique, 1848); Uniuersal Writing and Printin,q (Ecriture et impression universelles, 1856); Eardy English pronunciation, witA especial re/'erence to Chaucer and Shakspeare (1869 à 1886, 6 parties); Glossic (1870); Practical hints (Conseils pratiques) on the quantitative pronunciation of Latin (1874); On the English, Dionysian and Hadlenic pronunciation for Singera (1877); Speech in Song (1878), ainsi que plusieurs autres ouvrages ou traités sur la « Phonétique ». Propriétaire et principal rédacteur dr recueil intitulé Phonetie

News, il a en outre collaboré ù une foule de compilations, traductions, travaux originaux, dont nous citerons les suivants Only English Proclamation of Henry III(1868); la traduction de l'ouvrage allemand du pr ,fesseur Ohm, sur l'Esprit de l'analyse grammaticale (1843) celle du savant ouvrage d'Helmholtz: Die Lehre von den Tonempfindungen, sous ce titre: Sensations of tone as a physiological basis for the theory o/ Music, avec un appendice (1875) ainsi que de nombreux articles sur la musique, l'hypsométrie barometrique, la logique, la signification géométrique des hallucinations, stigmatisations, etc., dans les Proceedings o/ the Philological sociely, qui rontient également ses discours présidentiels annuels sur des sujets de pédagogie et sur la morale; dans l'Educational Times et dans le Journal of the Society of arts, où deux do ses articles: On the measûrement and seulement o/ Musical pitch (1877) et On the history of Musical pitch (1880) furent récompensés l'un et l'autre par une médaille d'argent de la Société des arts.

ELLIS, GEORGE EDWARD, biographe américain, né à Boston le août 1814, fit ses études au collège d'Harvard et au séminaire de Cambridge (Massachusetts) et, après un voyage d'une année en Europe, fut ordonné, en 1840, pasteur de l'Eglise unitaire d'Harvard, à Charlestown, fonctions qu'il resigna en 1869. De 1857 à 1864, il lut professeur de théologie doctrinale au séminaire de Cambridge. Il fut longtemps rédacteur en chef du Christian Register, organe des unitaires du Massachusetts, puis, avec le théologien George Putnam, du Christian Examiner. Il a, en outre, publié des sermons et des diacoura et collaboré activement à la presse périodique. On lui doit les biographies de John Mason, Ann Hutchinson et William Penn, dans l'American Biography, de Sparks etli a publié à part: The half-century of the Unitarian controversy (Un demi-siècle de controverse, etc., 1857); The aims and purposes of the founders of Massachusetts (le But et les aspirations des fondateurs du Massachusetts, 1869); Memoirs of Jared Sparks (1869); Memoirs of air Benjamin Thompson, comte Rumford (1871); Histoire de la bataille de Bunker's Hill (1875); Mémoires de Jacob Bigelow (1881); l'Homme rouge et l'homme blanc(1881), etc. ELSSLER, TERESA et FANNY, célèbres danseuses autrichiennes, nées à Vienne, la première en 1808, la seconde en 1811. Quoique les deux emurs dansassent presque toujours ensemble, la célébrité de la plus jeune fut beaucoup plus grande que celle de l'ainée, et il est assez habituel de Faire précéder le nom commun d'Elssler du seule prénom de Fanny, romme si la gloire de la famille lui lut due à elle seule. Fanny Elssler eut pour premier maitre Herschelt, maitre de ballet de l'Opéra viennois, et parut sur la scène du Kærnther Theater dès l'âge de six ans. Elle suivit alors les leçons d'Aumar, et des cours d'esthétique du baron F. Von Gentz. Un 1827, les deux sœurs partirent pour Naples, où elles obtinrent toutes deux un engagement et s'occupèrent surtout de compléter leur éducation. De retour en Allemagne, en 1830, elles parurent d'abord à Berlin, où elles causèrent une sensation extraordinaire, mais Fanny était déjà distinguée de sa sœur, et des ovations continuelles la poursuivirent partout; la passion s'en mêla souvent, comme de juste, et à Vienne, la malignité publique imputa à l'aerienne Fanny le crime, d'ailleurs pardonnable, d'avoir hâté les jours du jeune duc de Reichstadt. De Vienne, les deux sœurs se rendirent à Saint-Pétersbourg, et de Saint-Petersbourg Paris (1834), où Fanny réussit presque à faire oublier la Tagliom. Son triomphe était la Cachuchi. Il était vraiment prodigieux de voir exécuter à cette « frêle et délicate jeune fille les tours de force que certains ballets lui imposaient, mais lorsqu'elle dansait la Cachucha, tout Paris était à ses pieds. Une quantité d'offres matrimoniales, et des plus brillantes, sans parler de celles du docteur Veron, lui furent faites, mais en vain. Les deux sœurs partirent pour Londres en 1838 et s'embarquèrent pour les Etats-Unis en 1841. -Teresa et Fanny se séparèrent en 1851 la première pour épouser morganatiquement le prince Adalbert de Prusse, cousin de l'empereur d'Allemagne (25 avril), lequel l'a laissée veuve en 1873; la seconde, pour se retirer, avec une fortune énorme, dans un château magnifique qu'elle venait d'acheter aux portes de Hambourg, et où l'on annonce, depuis quelque temps, qu'elle prepare des mémoires sur sa vie dans l'intention de les publier bientôt (1886). — Teresa ELSSLER est morte le 19 novembre 1878.

ENAULT, Louis, littérateur français, né à Isigny en 1824, Il lit ses etudes à Paris et se fit admettre au barreau en 1846. Arrête après l'insurrection de juin 1848, sous prétexte d'intrigues aver le parti legitimiste, qu'on voulait rendre responsable dans une certaine mesure des événements douloureux qui venaient de se produire, il resta détenu pendant quelques jou s, à la suite desquels il entroprit un voyage dans les îles Britanniques, en Belgique et en Allemagne. De retour en 1861. il repartit pour une excursion en Orient en 1853. L'année suivante, il repartait, cette fois pourles pays Scandinaves et chargé d'une mission officielle. Attaché au journal belge le Nord et au Constitutionnel, où il a longtemps fait la critique artistique, en qualité de rédacteur littéraire, M. Louis Enault a également collaboré à la Ga:ette de France, au Pays, à la France, au Figaro, à l'illustratration, à la Correspondance littéraire, à l'Athenœum français, à la Revue de France, etc. Il a publié à part: Promenâde en Belgique et sur les bords du Rhin (1852); le Salon de 186i, l'Oncle Tom, traduit de l'anglais (1853); la Terre Sainte, histoire de quarante pèlertna (1854); Conatantinople et la Turqitte, tableau histor que, etc., et une traduction de Werther (1855); la Norwège (1857); Christine, roman (même annee); la Vierge dit Liban (1858J; Alba, Nadèje, deux romans et un ltinéraire de Paris à Cherbourg (1859J; De la littérature des Indous, Hermine (1860J; l'Amour en

voyage, nouvelles (même année); nn Amour en Laponie (1861); Pêle-mêle, recueil de no celles et la Méditerranée, ses îles et ses bords (1862); Stella (1863); En province, Olga (1864); Irène, un Mariage impromptu, Deux villes mortes (1865); l'Amérique centrale et méridionale, un Drame intime. roman (1866); le Roman d'une veuve (1867); Frantz Muller, Axel, le Rouet d'or, nouvelles (1868); le Secret de la confession (1870); Paris brûlé (1871); le Baptême du sang (1873); la Vie d deux (1874); Londres illustré (1876); les Diamants de la Couronne (1885), etc. M. Louis Enault est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1861. ERCKMANN-CHATRIAN, (EMILE Erckmann et ALEXANDRE Chatrian, littérateurs français, nes, le premier à Phalsbourg, le second à Soldatenthal, hameau du même ancien département français de la Meurthe; M. Erckmann le fO mai 1822, M. Chatrian le 18 décembre 1826. Fils d'un libraire de Phalsbourg, M. Emile Erckmann fit ses études au collège de sa ville natale, après quoi il vint à Paris où il commença l'étude du droit. M. Alexandre Chatrian, qui appartenait à une famille de verriers alsaciens, avait lui-mème suivi d'abord rette carrière, après avoir terminé ses études au collège de Phalsbourg. Il occupait un emploi important dans une verrerie belge, lorsqu'il accepta, éloigné de l'industrie par un goût très vif pour la littérature, la place de madre d'études an collpge de Phalsbourg, où il lit la connaissance de M. Erckmann, par l'intermédiaire d'un des professeurs de cet établissem*nt, resté en relations avec lui (1847). Cette connaissance se transforma bientôt en intimité à la faveur de goûts identiques et évidemment de cette parité de sentiments et d'humeur qui se remarque dans leurs œuvres, aujourd'hui que l'on sait qu'elles sont dues à deux auteurs, et qui ne laissa jamais soupçonner, avant cette découverte, qu'ErckmannChatrian ne fût pas une seule et même personne. Les deux nouveaux arois ne tardèrent pas à entamer celte collaboration devenue si féconde. Dès 1848, le Démocrate du Rhin publiait des feuilletons signés ErckmannChatrian. qui figurent dans leurs recueils de nouvelles. Ils travaillèrent également pour le théâtre, et firent représenter à Strasbourg un drame historique l'Alsace en 1814, fort bien accueilli, excepté de la prefecture, qui en interdit une troisième représentation. Ils avaient également présenté à l'Ambigu, qui l'avait accepté à correction, un autre drame: le Chasseur des ruinea; mais ils préferèrent le retirer purement et simplement que de se soumettre aux modifications indiquées. Ils étaient pourtant loin d'être arrivés, et quoique produisant sans cesse, le revenu que leur plume paraissait capable de leur assurer était assez sensiblement inférieur à la somme de leurs besoins. Découragés, ils se séparèrent (1857). M. Erckmann reprit ses études de droit interrompues et qu'il ne devait pas acheter, et M. Chatrian obtint un emploi dans une compagnie de chemin de fer. Sans doute, ils n'avaient pas abandonné la littérature sans esprit de retour; encore qu'ils en eussent en l'intention, ils ne le pouvaient pas. Ils ne sont pas les seuls qui, ayant pris semblable détermination, n'ont plus trouvé de repos qu'ils n'y aient manqué. Donc, en 1859, ils publiaient un nouvel ouvrage: l'Illustre docteur Matheus dont le succès rappela promptement leur courage un instant abattu. Nous citerons parmi les ouvrages devenus populaires en France et traduits en allemand et en anglais pour la plupart, que ces deux écrivains ont publies depuis cette époque, outre l'ltlustrp docteur Matheus (1859), les Contes fantastiques et les Contes de la Montagne (1860); Maître Daniel Rock (1861): Contes des bords du Rhin, le Fou Yégof (1862); les Con fidencea d'un joueur de clarinette, paru d'abord au Journal des Débats et la Taverne du jambon de Mayence (1863); Madame Thérèse (même année) l'Ami Frits, Histoire d'un conscrit de 1813 (1865); Waterloo et Histoire d'un homme du peuple (1865); la Guerre, la Maison forestière (1866); le Blocus, Contes populaires (1867); Histoire d'un paysan, roman historique divisé en quatre volumes portant dos titres distincts: 1" les Etats généraux; 2- la Patrie en danger; 3e l'An Ier de la République; 4e le Citoyen Bonaparte (1868); Hiatoire d'un sous-maître les Deux frères (1870); Lettre d'un électeur à son député et Histoire du plébiciste racontée par un des 7,500,000 « oui » (1872), paru d'abord dans le Soir (direction H. Pessard); une Camnagne en Algérie, récits d'un chasseur d Afrique (1874); le Brigadier Frédéric (1875); Maître Gaspard Fix, Histoire d'un conservateur, l'Isthme de Suez, souvenirs d'un che/ de chantier, suivi de l'Exilé (1876); Contes vosgiens (1877); les Vieux de la vieille (1882); l'Art et les idéalistes, Avant 89 (1885). La plupart des romans de MM. Erckmann-Chatrian ont été traduits dans les principales langues de l'Europe, surtout en anglais. En 1869, MM. Erckmann-Chatrian faisaient représenter, avec un très grand succès., au théâtre de Clunv, une pièce en 3 actes empruntée à un de leurs « romans nationaux»: le Juif polonais. L'Ami Fritz, comédie en 3 actes des mêmes auteurs, que plusieurs mois à l'avance quelques journalistes bonapartistes avaient désignée aux sifflets de leurs amis, était représentée pour la première fois, au Théâtre-Français, Io 4 décembre 1876, avec un très grand succès. Ils ont fait jouer depuis, sur divers théâtres: la Taverne des Trabans, opéra comique, en 3 actes, avec M. J. Barbier, musique de M. H. Maréchal, A l'Opéra-Comique les Rantzau, comédie en 4 actes, au Français; Madame Thérese, drame en 5 actes, au Châtelet (1882); le Fou Chopine, 1 acte, musique de M. Selleni k, à la Renaissance (1883) Myrtille, opéra comique en 3 actes, avec M. Maurice Drark, musique de M. Lacôme, à la Gaite; la Guerre, drame en 4 actes et 9 tableaux, au Chàtelet (1885), etc.

ERICSSON, JonN, ingénieur américain d'origine suédoise, est ne dans la promnce de Vermeland (Suede) en janvier 1805. Il servit dans la marine suédoise et avait atteint le grade de lieutenant lorsqu'il il ae rendit en

Angleterre, en 1826, pour présenter sa machine à flamme, destinée, dans sa pensee, à supplanter la machine à vapeur, mais qui n'eut aucun succès. En 1829, il prit part au concours de locomotives ouvert par la Compagnie de Liverpool-Manchester, avec une machine pourvue d'une chaudière de son invention, appelée Novelly; miis on sait que ce fut la Fusée de George Stephenson qui remporta le prix. La Novelty avait bien fourni une vitesse extraordinaire, supérieure même à celle de la Fusée, mais elle était detraquée au second tour. M. Ericsson, qui avait donné sa démission d'officier de la marine suédoise, pour se livrer entièrement à la construction des machines en Angleterre, poursuivit encore, pendant dix ans, le cours de ses travaux et de ses inventions. En 1839, il s'embarqua pour les Etats-Unis et s'établit à New-York. Deux ans après, il construisait le premier vapeur ayant son appareil propulseur au-dessous de la ligne de flottaison et, par conséquent, à l'abri de l'artillerie ennemie. Le vapeur le Princeton est, en fait, le premier navire à hélice. A l'Exposition de Londres, en 1851, M. Ericsson avait envoyé plusieurs de ses inventions, pour lesquelles il reçut les plus hautes récompenses. L'année suivante, il construisait l'Ericsson, navire de 2,000 tonneaux, mu par une ma hine à air chaud qu'il avait inventée en 1833, pendant son séjour en Angleterre, et qui n'avait pas reçu alors l'approbation des hommes compétents. Le fait est que cette machine ne développait pas une force suffisante pour communiquer au navire la vitesse nécessaire. L'inventeur se borna des lors à appliquer son système aux ma 'hines fixes. Mais c'est pendant la guerre de sécession qu'il acquit une grande célébrité, par l'invention de ses mvires en fer avec batteries tournantes auxquels il donna le nom de Monitors, que l'expérience leur a confirmé. On se rappelle que le premier Monitor, qui avait été construit en cent jours, renssit à couler, en mars 1862, le gros cuirassé confédéré Merrimac, qui avait détruit, sans la moindre peine, les deux plus belles frégates de la marine federale. Toutes les puissances voulurent alora avoir des monitors, et la construction de ces bâtiments valut à l'inventeur une fortune colossale. On lui doit aussi un système de batteries sous-marines. Il s'est occupe specialement, dans ces derniers temps, du perfectionnement de la machine solaire. Veuf et sans enfants, M. J. Ericsson vit fort modestement à New-York. — A l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire (janvier 1885), le roi d'Espagne Alphonse XII envoyait à M. Ericsson le grand cordon de l'ordre de Charles III avec plaque ornée de pierres précieuses.

ERNEST II, ANGUSTE CHARLES JEAN LÉOPOLD ALEXANDRE EDOUARD, duc régnant de SAXE-COBOURG-GOTHA, ne à Cobourg le 28 juin 1818, succéda à son père, le dur ERNEST 1er, le 29 Janvier 1844, tandis que son frère puîné était, depuis qmtre ans, prince-époux de la reine d Angleterre. Il étudia principalement les sciences naturelles, l'économie politique et la philosophie, à l'université de Bonn, et cultiva la musique avec passion; ses études achevees, il voyagea dans les diverses parties de l'Europe et en Afrique, d'abord ave" son frère, le prince Albert, puis seul et, au retour, entra dans la cavalerie des duchés. 11 y devint major-général, puis général de cavalerie et colonel de cuirassiers dans l'armée prussienne. Peu après son avènement, le duc Ernest donnait à ses duchés de Saxe et de Cobourg une Constitution liberale qui agitèrent le reste de l'Allemagne en 1848 et 1 MQ. Il prit une grande part aux tentatives d'unification de l'Allemagne faites à cette époque, fit la guerre au Danemark et, en 1850. essaya de s'opposer au mouvement de réaction provoqué chex Irs vainqueurs pvr les troubles des années précédentes. II se prononça dèa 1863, contre le Danemark dans la question des duchés et tenta en 1866, mais sans succès, d'empêcher le conflit entre la Prusse et l'Autriche. En 1862, il avait fait, avec la duch*esse sa femme, née prhtcesse Alexandrine de Bade, un voyage en Egypte, dont il publia la relation en t864. Mais c'est surtout comme musicien que le duc Ernest s'est fait connaître. On cite de lui plusieurs opéras Zaïre, Casilda, Santa-Chiara, représenta sur la scène de l'Opéra de Paris en 1855; Diane de Solanges, joue à Cobjurg en 1858; ainsi que des hymnes, des lieder, etc., dont plusieurs ont obtenu la popularite.

ESCANDE, JOSEPH ANTOINE GEORGES FRONT, homme politique français, médecin, ne à Saint-Vincent-de-Cosse, canton de Saint-Cyprien (Dordogne), le 13 août 1847. Etabli médecin au chef-lieu de canton, dont il est devenu maire, et qu'il représentE au Conseil général de la Dordogne, docteur Eecande échoua aux élections du 14 octobre t877 pour la deputatinn, dans la 2* circonscription de Sarlat; mais à celles du 21 août 1881, il triompha du même concurrent bonapartiste et vint siégea, à la Chambre, sur les bancs de l'Union republ icaine. Il fut élu le 4 octobre 1885, au premier tour, députe de la Dordogne. M. Escande a vote l'expulsion totale des princes. ESCARGUEL, LAZARE, homme politique français, riche mmolier, ne à Routier (Aude) le 23 mars 1816. M. Escarguel fit une ar lente opposition à l'administration impérial et appuya la candidature de M. Emmanuel Arago aux élections de 1869. Nommé maire de Pe pignan, où il réside, le 4 septembre 1870, il fut elu le 2 juillet 1871, représentant des Pyrénées-Orientales, et député de la 1" circonscription de Perpignan le 20 fevrier 1876. Dans les deux Assemblées, M. L. Escarguel siégea à gauche. 11 fut réélu, le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Enfin il a été élu sénateur des PyreneesOrientales en 1883, en remplacement de M. Achille Farines, démissionnaire. Il a voté l'expulsion des princes. ESCHASSÈRIAUX (baron), RENÉ FRANÇOIS EUGÈNE homme politique trançais, né le 25 juillet 1823 aux Arènes (Charente-Inférieure), est petit-fils de François Eschassériaux, membre de la Convention, rallie plus tard à l'Empire, et fils d'un ancien député de la Restau-

ration, grand propriétaire dans la Charente-Inférieure Apres avoir terminé son droit ù Paris, M. Eschassériaut se fit inscrire au barreau de cette ville. Elu représentant de la Charente-Inférieure à l'Assemblée législative, il prit place à droite et appuya la politique de l'Elysée. Il fit partie de la Commission consultative après la coup d'Etat de décembre 1851. Aux élections générales de 1852, il fut élu député de la 3e rireons ription de la Charente-Inférienre au Corps-Législatif, en qualité de candidat officiel, et fut réélu en la même qualité en 1857, 1863 et 1869. Il avait siégé an bureau de la Chambre, comme secrétaire, pendant la première législature impériale. En 1869, M. le baron Eschasseriaux fit partie du nouveau tiers-parti et signa, en conséquence, la demande d'interpellation des Cent-Seize. Il a pris plus particulièrement la parole dans les discussions relatives au système économique, en faveur du maintien des traités de 1860, dans la question des bouilleurs de cru, l'impôt sur les alcools, etc. Après le 4 septembre, le parti qu'il représentait étant naturellement en suspicion, M. le ba. ron Eschassériaux ne fit pas tout ce que snn patriotisme lui inspirait pour l'organisation de la défense; il Gt toutefois ce qu'il put. Elu représentant de la Charente-Inferieure à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, il sin. scrivit à la réunion ne l'Appel au peuple, dont il fut président. En novembre f8.3, après avoir dénouré les tentatives de restauration bourbnnnienne, il déposait sur le bureau de l'Assemblée une proposition d'appel au peuple, qui fut naturellement repoussée. Comme pendant la dernière legislature impériale, M. le baron Eschassériaux se prononça contre la dénonciation du traité de commerce avec l'Angleterre (31 janvier 1872). Aux élertions du 20 février 187R, M. le baron Eschassériaux a été élu député de la 1re circonscription de l'arrondissem*nt de Saintes; il a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, cette dernière fois par l'arrondissem*nt de Jonzac, un mompnt représenté par son fils. Aux élections d'octobre 1885, il n'a éte elu qu'au second tour député de la Charente-Inférieure. M. Eschassériaux est officier de la Légion d'honneur depuis 1868.

ESCHASSÉRIAUX, RÉNÉ, fils du pré édent, est né à Agon le 11 mai 1850. Destiné à la carrière diplomatique, M. René Eschassériaux venait d'être nommé attiché à la legation de France près le gouvernement de Victor-Emmanuel, lorsqu'eclata la guerre avec la Prusse. Il s'engagea aussitôt dans un régiment de lanciers et prit part aux combats de Beaugency, VendGme, du plateau dAavours, près le Mans, et! Il a pris également part au siège de Paris contre la Commune et aux combats livrés dans les rues du 21 an 27 mai. Il quitta ensuite l'armée et alla prendre possession de son poste à Rome. Eu 187!, M. René Eschassériaus donna sa démission et voyagea quelque temps, parcourant une partie de l'Europe. Le 20 février 1876, il posait sa candidature, contre celle du comte Duchàtel, dans l'arrondissem*nt de Jonzac, sous les auspices du « Comité national conservateur ». II fut élu et a pris plare dans les ranges de l'Appel au peuple. Réélu le 14 o tohre 1877, il ne s est pas représenté aux élections suivantes.

ESCOFFIER, MARIE HENRI AMÉDÉE, journaliste et littérateur français, né en 1837 à Sérignon (Vauclus ). il fit son droit à Paris et prit le grade de licencié. Destiné à succéder à son père, qui dirigeait une étude de notaire, il proféra la carrière des lettres et débuta à vingt ans au Courrier de Paria. Après avoir collaboré à divers journaux, il entrait au Petit lournal sitot créé. Il en est devenu le redarteur en chef en 1873, et c'est lui l'auteur de presque toutes les chroniques quotidiennes de ce journal qui portent la signature « Thomas Grimm m. Il y fait en outre, chaque année, depuis déjà longtemps, une revue du Salon très apprériée. Il a publié à part la Grève des patrons et des bourgeois (1874); le Mannequin (1875); les Femmes fatales: la Vierge de Mabille (1876) Chloris, la goule (1878); Bloude aux yeux noirs (1884). — M. Escoffier est chevalier de la Légion d'honneur.

ESPIVENT DE LA VILLEBOISNET (comte), HENRY. genéral et homme politique français sénateur. né à Prinquiau (Loire-Inférieure) le 30 mai 1813, entra à l'E-ole de Saint-Cyr en 1830, à l'Ecole d'état-major en 1832, fut nomme peu après sa s sortie, aide-de-camp du général Bedeau et servit en Algérie en cette qualite. Promu lieutenant en 1835, il devint successivement capitaine en 1839, chef d'escadron en 1847, lieutenant-colonel en 1849, colonel en 1852, général de brigade en 1860, et général de division du 14 juillet 1970. AI. Espivent de la Villeboisnet, outre ses campagnes en Algérie, a fait l'expédition de Rome en 1849 et celle d'Italie dix ans aprèa il fut nommé chef d'état-major de l'armée de Lyon, au retour de cette dernière, prit part, enfin, auc opérations du 5- corps d'armée, pendant la guerre de 1870. M. Espivent de la Villeboisnet commandait la division de Marseille lors de la tentative communaliste du 23 mars 1871, dont il ne crut pas possible d'avoir raison sans le secours d'un bombardement en règle. D'une famille légitimiste de la Bretagne, M. Espivent de la Villeboisnet a conservé des convictions légitimistes et cléricales, qu'il a d'ailleurs mabifestees en toute occasion, et en reconnaissance desquelles il a été créé comte romain par le pape en 1875. Nommé, le 28 septembre 1873, an commandement du 154 corps d'armée, avec résidence à Marseille (on pourrait aussi bien dire maintenu). il fut transféré au commandement du 11e corps, à Nantes, le 28 septembre 1876 et placé dans la section de reserve en 1878. L'ex-commandant du 15' corps avait signale son passage à Marseille par des mesures de rigueur incessantes, même depuis la levée de l'elat de siège on ne crut donc pas pouvoir l'y maintenir, à l'expiration du terme légal de trois années mais on. n'avait pu se résoudre à le priver de commandement on eut du moins l'heureuso inspiration de l'envoyer dans son pays.

Porté aux étections sénatoriales dans la Loire-Infé-

ESTANGELIN, LOUIS CHARLES ALEXANDRE, homme politique français, né à Eu (Seine-Infcrieure) le ô juillet 1823, fit ses études à Paris, an collège Henri IV, où il eut pour condisciple et pour ami le duc d'Aumale. Ses études terminées, il entra dans la diplomatie et devint rapidement secrétaire d'ambassade. Le 24 février 1848, M. Estancelin, se trouvant à Paris. put cacher chez lui la duch*esse de Montpensier, à laquelle il parvint ensuite à faire quitter la France sans être inquiétée. Elu représentant de la Seine-Inférieure à l'Assemblée législative, en 1849, M. Estancelin prit place sur les bancs de la droite et fit aux institutions républicaines une guerre acharnée, à laquelle le coup d'Etat du 2 décembre vint mettre un terme, en faisant rentrer M. Estancelin dans la vie privée. Aux élections législatives de 1869, il se présenta comme candidat de l'opposition libérale, dans la 4' circonscription de la Seineinférieure et fut élu au second tour de scrutin. Il prit place au centre gau he, à coté de M. Thiers, et signa la demande d'interpellalion des Cent Seize. Lors de la demande en autorisation de poursuites contre M. Henri Rochefort, M. Estaurelin proposa l'ordre du jour pur et simple (10 janvier 1870), qui fut repoussé. Il défendit, le 2 juillet suivant, la. pétition demandant l'abrogation des lois d'exil, au moins en ce qui concernait les princes d'Orleanq, et le fit avec une chaleur de cosur dont la tribune parlementaire offre bien rarement le spectacle. Ce fut littéralement les lavmes aux yeux qu'il rappela le temps où les fils du roi étaient, comme lui et avec lui, de simples écoliers partageant les triomphes et les pensums du premier venu, ceci pour prouver qu'il connaissait bien leur cœur, lui qui était resté leur ami si sincère et si dévoué, et qu'il savait bien que s'ils avaient accepté le principe de la souveraineté nationale avec toutes ses conséquences et mis au-dessus des prerogatives de leur naissance, leurs droits de citoyens », contrairement au comte de Chambord qui avait déclaré ne pouvoir rentrer en France que comme roi, c'était sans arrière-pens e coupable. Son discours, qui dégageait pourtant une émotion intense, n impressionna que le public des tribunes, mais ne produisit aucun effet sur ses collègues, dont le siège était fait. Ce l'ut en vain que, le Il août suivant, il revint à la charge, à propos d'une lettre collective des princes demandant à détendre leur pays contre l'étranger à quelque titre que ce fut, lettre dont il donna communication à la Chambre.

M. Estancelin avait été nommé, le 11 février, membre de la Commission d'enquète sur la marine marchan le, dont la guerre interrompit les travaux, et au sein de laquelle, aussi entêté protectionniste qu'orléaniste fervent. quoiqu'avec de moins bonnes raisons, il avait soulevé plus d un « grain ». Après le 4 septembre, il fut nommé commandant supérieur de gardes nationales de la Seine-Inferieure. Il organisa la défense, créa des compagnies de francs-tireurs normands, avec plus d'activite et de bonne volonté sans doute que de science mi litaire. Apres les défaites successives des armées de l'Ouest et du Nord, incapable de tenir à Rouen, il lit enclouer la grosse artillerie et se replia sur le Havre. — Candidat à l'Assemblée nationale dans la Seine-Inférieure, aux élections du 8 fevrier 1871, M. Estancelin ne fut pas élu. Il n'eut pas plus de succès le 2u février 1876. Apres une nouvelle tentative, qui ne servit qu'à à accentuer encore son insuccès, M. Estancelin se le tint pour dit et ne reparut plus sur les hustinge.

ESTOURMEL (marquis d'), MARIE REIMBOLD, homme politique Irauçais, né à Paris le 16 janvier 1841. Elu députe de la 3* circonscription de la Somme à une élection partielle ouverte en i867, comme candidat de l'Union liberale, M. d'Estourmel vit son élection annulée, mais ses électeurs l'envoyènent siéger au Corps légicla- tif aux été tions générales de 1869, en dépit du can lidat of iciel et de l'administration qui le soutenait. Il prit place au centre droit, signa l'interpellation des Cent Seize et vota contre la guerre. Aux elections d'octobre 1885, M. le marquis d'Estourmel figurait sur la liste monarchiste; il a été élu député do la Somme au scrutin du 18.

ETEX, ANTOINE, sculpteur, peintre, graveur et architecte français, né à Paris le 20 mars i808. D'une famille d'artistes, il reçut de son père les premiers éléments de la sculpture, puis fut élève de Dupaty, de Pradier, d'Ingres et de Duban. Second grand prix en 1828, il obtint une pension et se rendit en Italie pour y étudier les maitres pendant un séjour de deux années. A l'expira- tion de ces deus années. il visita l'Algerie, la Corse, l'Espagne, l'Allemagne et l'Angleterre. Ses œuvres principales sont, en sculpture: le Jeune Hyacinthe tué par Apollon, groupe, sujet du concours de t828; Caïn, groupe colossal (1833); les statues de Leda Ulympia, à à l'ancien Opéra; le Choléra, Blanche de Cas- tille, au musée de Versailles; Héro et Léandre, musée de Cuen; Charlemagne, au Luxembourg; Saint Augustin, it la Madeleine; le Général Lecourbe, it Lons-le-Saul- nier René et Outougamiz, groupe colossal; les deux groupes: Mil-huit-cent-quatorze et Mil-huit-cent-quinze de 1 Arc-de-Triomphe de l'Etoile; le 7ombeau de Géricault; le monument du Maréchal Vauban, aux Invalides Saint Louis, statue, à la barrière du Trône; F'rancois 1er, à Cognac; les bustes du Duc d'Orléans, de MM. Thiers, Louis Blanc, Odilon Barrot, Vitet, Lablache, Duuoni (de l'Eure), Rostan, Sappey, Charlet, Proudhon, Pierre Leroux, Chdteaubriand, Alfred de Vigny, le Général Cavaignac, Mmes Lenormand et Eugénie Garcia, Mlles Cambardi (1857); ceux de MM. Liouville, Martinet, Emile Chevé (1861); le Génie

rienre sur la liste légitimiste, le général Espivent de la Villeboisnet fut élu avec ses collègues de cette liste, MM. de Lavrignais et de Lareinty- Il prit place à l'extrème droite, agit en conséquence et fut réélu aa rennuvellement du 5 janvier 1879. M. le général Espivent de la Villeboisnet est grand croix de la Légion d'honneur du 28 mai ri 1873.

du XIXme Siècle, l'Amour piqué par une abeille (même année); le Cardinal Antonelli, M,qr de Mérode, Mgr de Dreux-Brézé, bustes (1863); le buste de M. Louis Veui-l lot, la Vierge immaculée(1864); Saint Benoit (1865); Sainte Madeleine, le Bonheur maternel, statues (1866); les Naufragés, groupe marbre et quelques bustes Précédemment exposés (Exp. univ. de 1867); Berryer, buste, plâtre (1868) le monument d'Ingres et le buste de M. Ferdinand de Lesseps (i869J plus une quantité innombrable de portraits, médaillons, bat-reliefs, etc. Nous citerons encore, parmi ses plus récentes expositions: Pierre Leroux, buste en fonte, et le Général Chansy, buste en bronxe (1873); Enfant endormi, statue en marbre, Joseph explique les songes à ses frères, bas-relief en marbre et Portrait de M. Solacrroup, buste en marbre (1874); Portrait de ,N. H. Labrouste, buste en plâtre; Alexandre Dumae père, buste en bronze et Suzanne surprise au bain statue en marbre (1875); Chdteaubriand et Eugène Delacroix, bustes en plâtre (1876); Emile de Girârdin, M. H. Marinoni, bustes en marbre (1877); le buste de M. de Lesaepa, le Monument d'Ingres, etc. (1878, Exp. univ.); les portraits de M P. E. Mangeant et de Millière, médaillons en bronze (1884); le buste en bronze de Géricault et la Ville de Paris, statue en plâtre (1885). Au Salon de 1874, M. A. Etex avait également, à la suite des ouvrages d'architecture, exposé les photographies du Monument funéraire de T. Aliqny, peintre de paysages et du Tombeau de François Huet, philosophe, érigés par lui au cimetière Montparnasse.

En peinture, on doit à M. A. Etex les Médicis, Saint Sébastien, martyr, et Joseph expliquant les songes à ses frères (1844); le Christ préchant, Sapho Roméo et Juliette, Dante et Béatrix, Faust et Marguerite, les Grands hommes des Etats-Unis (à l'Hôtel de ville de New-York); Jacob allant trouver Joseph en Eqypte, les Deux fils de Joseph bénis par Jacob Funérailles de Jacob la Fuite en Egypte (1864); la Mort de l'enfant Adeodatus (1875), projet de décoration; un Christ, la moire des Etats-Unis, allégorie (1885); des ptrtraits, des pastels, ainsi qu'un grand nombre de dessins, aqnarelles, gravures, etc. Parmi ses p in"ipaui travaux d'architecture, nous citerons: le Tombeau de Napo- léon; ceux de Mme Raspail, de Mme Schœlcher, d'Armand Marrait, de Géricault, de Brizeux divers projets d'embellissem*nt de Paris; un projet d'Opéra pouvant contenir deux mille spectateurs, exposé au Salon de 1861; un projet de Fontaine monumentale (1862); projet d'Ecole de natation pour les lacs des bois de Boologne et de Vin-ennes (1863); projet d'Eglise des Sept sacrements et des Sept péchés cani. taux (1864), etc., etc. Enfin. M. A. Etez a publié un Essai sur le Beau (l851J; un Cours élémentaire de dessin appliqué à la peinture, à l'architecture et d la sculpture (1853); des études biographiques sur 1. Pradier et Ary Scheffer (1859J. Il a fait des cours publics et de nombreuses conférences sur l'art, etc.; collaboré à un certain nombre de journaux et de recueils périodiques non seulement comme critique d'art, mais nasai comme écrivain politique. Combattant de Juillet 1830, républicain convaincu, il tenta en 1848 de se faire élire député à la Constituante mais sans succès; il reprit alors sans trop de regret te chemin de l'atelier.

M. A. Etex est chevalier de la Légion d'h honneur depuis 1841. Il est également décoré de l'ordre de SaintGrégoire le Grand.

ETEX, Loms JULES, peintre français, frère du précédent, né à Paris en 1810, est élève d'Ingres. II débuta au Salon de 1833 et fut, quelques années plus tard, chargé par le gouvernement de copier la Madone de Saint-Sixte de Raphaël, Dresde, pour la cathédrale d'Agen. Après un nouveau voyage en Saxe, un autre en Italie, M. L. J. Etex a d nné aux divers salons annuels, depuis 1838 la Promenade du matin, pastel; Première impression de la mer sur l'homme, le Religieux et le philotophe, les portraits de Berryer et de Decamps, une Porteuse de fruits; Télésille, dame d'Argos; Diligence au bord de la mer, par un temps dorage; Résurrection du filt de la veuve de Natm; lascaris, accompaqné de savants grecs, va porter en Italie, après la prise de Constantinople par Mahomet Il, leq trésors des BelletLettres et dea Arts, en 1463; les Fiancés, Famille de pêcheurs agsistant à un sinistre, le Manteau et la lanterne (1838-59); Portrait de Mme C. (1863); Vestale rentrant au temple et tombant évanouie à la vue du feu éteint (1868); Vestale re laissant entraîner hors du temple, Souvenir de La Varenne (1969); Sainte Genevièue, Diane chasseresse, Portrait de M L. Portrait de M. A. B. (1876), et d'autres portraits, etc. M. Louis Jules Etex a obtenu une médaille de 20 classe en 1833 et une autre en 1838; la première pour le portrait, la seconde pour la peinture historique.

EU (comte d'), prince Loms PHILIPPE MARIE FERDINAND GASTON D'ORLÉANS, fils aine du due de Nemours et petitfils de Louis Philippe Ier né au château de Nouilly le 28 août t842. Il n'avait donc quo six ans, lorsqu'il dut prendre avec sa famille le chemin de l'exil (février 1848). Il J reçut une éducation toute militaire et partit pour l'Amémque du Sud. En 1864, il épousait la princesse Isahelle, fille ainée de Don Pedro 11, empereur du Brésil, née le 29 juillet 1846. 11 reçut, comme cadeau de noces, le titre de maréchal de l'empire. Depuis cinq ans, le Brésil était en lutte avec le Paraguay, dont le président, Lopez. n'avait cessé de tenir l'empire en échec, au grand détriment de la fortune publique, des deux côtés bien entendu. Le comte d'Eu, quoique encore bien jeune, voulut prendre orcasion de cette guerre interminable pour justifier son élevation à la plus haute dignité militaire. Il se fit confier le commandement en chef de l'armée brésilienne et marcha contre Lopez, résolu à tenter un suprême et décisif effort. En 1869, il attaquait le dictateur dans une position formidable, à Peribebutry, d'où il le délogeait, après une lutte terrible

et prolongée, le 12 août. Poursuivant ses succès, le jeune prince battait, deux nouvelles fois en l'espace d'un mois, Pintrépide Paraguayen, lequel, surpris à Aquidubon, le 1er mars 1879, à la tête d'un infiniment petit corps d'armée resté fidele à son destin, par le général de cavalerie brésilien Camara, et ayant refusé de se rendre, fut tué dans cette suprême et inégale rencontre. Quelques jours plus tard, le comte d'Eu faisait son entrée triomphale à Rio de Janeiro, à la tête de l'élite de son armée victorieuse, et acclamé par une population en délire, comme c'est l'usage. Dans les difbrentes occalions où l'empereur du Brésil s'absente de son empire, c'est au comte d'Eu qu'il en confie les rênes; et elles sont entre bonnes mains, à ce qu'il semble.

EUGÉNIE, EUGÉNIE MARIE DE GUZMAN DE MONTIJO, COMTESSE DE TEBA, ex-impératrice des Français, née à Grenade (Espagne) le 5 mai 1826, est fille de dona Maria Manuela Kickpatrick, comtesse douairière de Montijo, dont le père était consul d'Angleterre à Malaga lors de son mariage avec le comte de Montijo, officier de l'armée espagnole, qui avait été partisan du premier empire, plus ou moins apparenté aver la famille du duc de Prias qui compte parmi ses ancêtres plusieurs amiraux de Castille et avec celle du duc de Fyars, et descendant des anciens rois d'Aragon. A la mort du comte de Montijo, sa veuve resta en possession d'une fortune d'ailleurs suffisante pour maintenir son rang avec dignité, avec deux filles, dont l'ainée épousa le duc d'Albe et Berwick, descendant direct de Jacques II et de miss Churchill; quant ù la seconde, on sait qu'une destinée plus haute encore lui était réservée. Elevée tour à tour en France, où elle accompagnait sa mère dans des voyages presque continuels, elle se trouvait, avec celleci, a P ris eu 1851. Elle y assista aux brillantes réceptions do l'Elysée, où elle fut remarquée tant par sa beauté et la grâce élégante de son attitude que par son esprit, plus cultivé que ne l'est d'ordinaire celui de ses compatriotes, ce qu faut attribuer à son éducation surtout anglaise et aussi à ses voyages, et elle y eut en conséquence un très grand et très légitime succès.

Peu après l'abandon de son projet d'union avec la princesse Carola Wasa de Suède, à laquelle les grandes puissances du Nord s'étaient vivement opposées, l'expréûdent de la République française, devenu l'empereur Napoléon 111, ronvoqua aux Tuileries les grands corps de l'Etat (22 janvier 1853) et leur fit offiriellement part de sa résolution de prendre pour femme la fille de la comtesse de Montijo, dont il leur détailla toutes les qualités, en la comparant à l'impératrice Joséphine. Cette communication ne fut pas accueillie avec une satisfaction unanime, et plusieurs ministres parlèrent de se retirer mais le temps faisait défaut pour une manifestation de ce genre, car la cérémonie devait avoir lieu sous huitaine. Pendant ce court intervalle, Mme de Montijo et sa fille s'installèrent an palais de l'Elysée. Le mariago était célébré le 29 janvier 1853, avec une pompe tout impériale. Le Conseil municipal (non élu, bien entendu) de Paris, vota une somme de 600,000 francs pour offrir une parure à la jeune mariée; mais celle-ci voulut que cette somme fut affectée à la fondation d'une école professionnelle pour des jeunes filles pauvres, idee qui ne fut jamais venue au Conseil municipal d'alors, il faut bien le reconnaître. La vie de l'impératrice Eugénie se passa dès lors dans la routine habituelle de rétiquetto dea cours. Elle passait avec l'empereur une partie de l'année à Saint-Cloud, faisait, dans la saison, un séjour à Biarritz, la station préférée de sa famille au temps heureux de son enfance, et d'où elle faisait, de temps à autres, quelques excursions en Espagne. Elle fit aussi plusieurs voyages dans diverses parlies de la France, avec l'empereur, qu'elle accompngna également en Angleterre eu i855. Ayant donné le jour à un heritier de la maison des Bonaparte, le 16 mars 1856. lorsque rempereur partit pour la campagne d'Italie, en 1859, elle fut investie de la régence, comme elle devait l'être plus tard, dans une circonstance autrement grave. L'année suivante, elle l'accompagnait dans son voyage dans le midi de la France, Nice et la Savoie, nouvellement annexées, et en Algerie. hlle fit seule un voyage en Angleterre et en Ecosse en 1861, et en 1864 séjourna dans quelques stations balnéaires allemandes. En juillet 1866. après sa visite courageuse aux cholériques d'Amiens, elle faisait, avec le prince impérial, un voyage en Lorraine et assistait à la fête donnée à Nanry en commémoration de la réunion de la Lorraine à la France, réunion qui, helas devait avoir bien peu de durée à dater de ce moment; et en 1869, à l'occasion du centenaire de Napoléon Ier, elle ne rendit en Corse, également accompagnée du prince impérial, qu'il s'agissait de montrer aux populations attendries. Enfin, au mois d'octobre de la même année, l'impentrice Eugénie entreprenait, à bord du vapeur l'Aigle, un voyage en Orient. Elle se rendit d'abord à Venise, puis à Constantinople et à Port-Said, et assista à l'ouverture du canal de Suea (17 novembre). Elle visita les monuments principaux de l'Egypte et de la Turquie, et était de retour en Franc* à la tin de novembre.

Ici se ferme la période de prospérité de l'existence de l'ex-impératrice des Français.

Au début de la guerre avec la Prusse, elle fut de nouveau investie des fonctions de régente (23 juillet 1870), l'empereur ayant pris, par une deplorable inspiration, le commandement de l'armée. Le 4 septembre trouva absolument abandonnée, dans le désastre qui entraînait la dynastie à laquelle elle avait donné un hàritier, cette femme aux pieds de laquelle, la veille encore, s'entassaient les protestations de dévouement sans bornes. Le soir même, sous la prote tion de M. de Lesseps, elle pouvait fuir ce palais, témoin de tant de platitudes, et quittait la France, où elle n'était plus en sûreté. Elle débarquait à Ryde, dans l'ile de Wight, le 9 septembre f870, et allait quelques jours plus tard rejoindre à Hastings son fils, qui l'avait devancée en Angleterre. L'exfamille impériale de France choisit, peu après, pour résidence définitive, Cambden Home, Chislehurst, où l'exempereur s'éteignait, inconscient, le 9 anvier 1873. L'impératrice Eugénie ne s'occupa plus désormais que de l'éducation de son fils, qu'elle se flattait de ramener vers les hautes destinées marquées par sa naissance, mais par la route droite et non par les sentiers tortueux suivis par son père. Elle voulait qu'il fût un soldat, et un vaillant si c'était possible, au lieu d'être un simple soldat de parade, un polichinelle comme avaient été son père et ses oncles, et capable de se faire tuer à la tête ,le son armée compromise, plutôt que de se livrer, lui et les siens, sans souci d'autre chose que de sauver sa misérable vie. Elle y réussit dans la mesure du possible: le jeune prince sortait en effet de l'Académie militaire de Woolwich, le septième sur trente-quatre, au concours de février i875, En février 1879, il quittait l'Angleterre pour le Cap, allant rejoindre l'armée d'Angleterre en lutte contre les Zoulous. C'etait le baptême du feu qu'il allait recevoir, d'une manière plus sérieuse et surtout moins grotesque qu'à Wissembourg mais ce n'était alors qu'un enfant. Combien sa mère serait fi're de lui, au retour! Oui, mais il ne revint pas il était tombe sous les coups de ces sauvages de l'Afrique australe, pas même dans une grande bataille, mais dans une embuscade, surpris au cours d'une sorte de reconnaissante inutile et sans but sérieux. La douleur de la pauvre mère l'eût certainement tuée, si elle n'avait été soutenue p,r la volonté de visiter le théâtre de son malheur et d'en ramener le corpsde son fils. Elle remplit de point en point ce programme, malgré l'energie tant physique que morale qu rl lui fallut déployer, ne rencontrant, d'ailleurs, sur sa route que respect et commisération pour une aussi grande infortune. De retour en Angleterre, et les derniers devoirs rendus à la dépouille de son fils, l'impératrice Eugénie achetait le domaine de Farnhorough, dans le Hampshire, pour 1,125,000 francs, et quittait Cambden House pour cette nouvelle résidence, au commencement de 1881.

EVARTS, WILLIAM MAXWELL, jurisconsulte américain, né à Boston le 6 février 1816, Il fit ses études au collège d'Yale, puis suivit les cours de l'Ecole de droit d'Harvard et se fit inscrire au barreau de New-York, où il se fit promptement une brillante position, en 1841. Lors du procès du president Andrew Johnson, en 1868, M. Evarts fut le premier avocat du défendeur, et de juillet 1868 à la fin de l'administration de Johnson, il remplit les fonctions d'attorney géneral des Etats Unis. En 1872, il fut envoyé, comme avo-at des Etats-Unis, près le tribunal arbitral de Geneve réuni pour résoudre la question de l'Alabama. Eu 1,75. M. Evarts assistait, comme principal conseil, M. H. W. Beecher (Voyez ce uom) dans le procès qu'il soutenait contre Tilton. Enfin, il a été secrétaire d'Etat pendant la durée de l'administration du président Hayes (1877-81). M. Evarts n'a publié que quelques discours, parmi lesquels nous citerons: Centennial oration 6efore the Linonian Society o/ Yale Collège (1853), et Address before the New England Society (1854). Il a reçu le titre do docteur en lois du collège de l'Union, à New-York, en 1857, du collège d'Yale en 1865, et de celui d'Harvard en 1870. EYMARD-DUVERNAY, JEAN MARIE MICHEL ADOLPHE, homme politique français, né à Miribel (Isère) le 3 janvier 1816. Avocat du barreau de Grenoble, grand propriétaire foncier, M. Eymard-Duvernay avait été membre du Conseil général de 1848 au coup d'Etat. Aux élections du 8 février 187t, il fut élu, le troisième sur onze, représentant de l'Isère à l'Assemblée nationale, où il siégea à gauche, et rentra au Conseil général au mois d'octobre suivant. A l'Assemblée, M. Eymard-Duvernay fuit de ceux qui trouvèrent que la majorité abusait un peu de la situation pour s'éterniser sur les bancs parlementaires où elle sent lit bien qu'elle ne reviendrait pas: il présenta donc une proposition de dissolution pour février 1873, laqueUe fut naturellement repoussée. Elu sénateur de l'Isère le 30 janvier 1876, M. Eymard-Duvernay était réélu au renouvellement partiel du janvier 1879, en tète de la liste. Il siégea 4 la gauche républicaine et, ayant déjà voté à l'Assemblée

nationale contre l'abrogation des lois d'exil, a voté l'expulsion des princes.

EYRE, EDWARD Josa, célèbre administrateur anglais, ancien gouverneur de la Jamaïque, est né dans le comté d'York en 1815 il fit son éducation aux écoles de Louth et de Sedbergh. N'ayant pu obtenir une commission dans l'armée, il résolut d'aller chercher fortune en Australie et s'embarquait en conséquence, lesté d'un capital de 10,000 francs, en 1833. En Australie, il s'occupa de cette industrie alors peu développée encore et qui devait faire la fortune de la ·olonie en faisant celle des colons l'élevage des moutons pour leur laine et le transport des bestiaux. 11 y réussit à merveille et emplova les profits de son industrie à l'achat d'un vaste domaine situé sur le Murray inférieur, où il demeura plusieurs années, pendant lesquelles il fut nomme magistrat résident de son district et « protecteur des aborigènes », chargé de régler les différends qui s'élevaient fréyuemment entre les naturels et les colons. Il publia en 1845 un ouvrage ayant pour titre: Discovervea in Central Australia, dans lequel il plaide, d'ailleurs, énergiquement en faveur des tribus aborigènes nomades. A cette époque, M. Eyre se distiugua également comme explorateur: il explora toute l'étendue de côtes, inronnues jusque-là, situées entre le 118. et le 134- degrés de longitude est, entre le détroit du roi George, dans l'Australie occidentale et Port Lincoln, dans l'Australie méridionale. M. Eyre put alors se convaincre qu'il n'existait aucune route pratirable pour le transport des bestiaux dans cette direction, ainsi que le prétendait la rumeur publique, à laquelle il était au reste absolument oppose. Parti le 20 juin 1840, à la tète d'une expédition entreprise dans ce but, il atteignait Albiny, sur le detroit du roi George, le 8 juillet 1847, après toute sorte de vicissitudes et de privations parfaitement édifiantes il y avait longtemps qu'on les croyait perdus, à Sidney, lorsqu'on reçut enfin de leurs nouvelles. M. Eyre retourna en Angleterre en 1845, et en 1816, il fut nommé pu le romte Grey, alors secrétaire d'Ebat pour les colonies, lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Zalande. Il y resta six ans. Rentré en Angleterre en 1853, ayant accompli le terme officiel de ses fonctions dans la NouvelleZélande, il était dès l'année suivante nommé gouverneur de l'ile Saint-Vincent. Après six ans pass'es dans ce nouveau poste, il fut transféré à L'île d'Antigua, comme gouverneur intérimaire des iles Leeward, dont le titulaire se trouvait en congé d'absence. Il revint en Angleterre en 1860. En 1862, il était choisi par le nouveau secrétaire d'Etat pour les colonies, duc de Newcastle, comme gouverneur en chef de la Jamaïque et de ses dépendances, en remplacement du gouverneur Uarling, en conge pour cause de santé. Mais celui-ci avant renoncé à son gouvernement, M. Eyre fut nommé capitaine-général, gouverneur, général en chef et vice-amiral de l'ile de la Jamaique, le 15 juillet 1864. En octobre 18d5, par des raisons difficiles à pénétrer, une insurrection éclatait dans l'île: une simple émeute disent quelques-uns, une révolution terrible suivant M. Eyre et ses tenants. Le gouverneur, quoi qu'il en soit, proclama la loi martiale et employa les mesures les plus rigoureuses pour comprimer le mouvement. Les événements, leurs conséquences immédiates, la mise en jugement de M. le gouverneur Eyre, accusé par la voix publique d'excès de pouvoir et de cruauté gratuite, firent alors un grand bruit en Europe. Le procès, la condamnation, l'execution du mulâtre George-William Gordon, dans la même journée, parut un tour de force de répression vraimont excessif. Le cœur ce soulevait aux récits des exploits du gouverneur Eyre. Des manifestations se produisirent, qui provoquèrent l'institution d'une commission d'enquête, laquelle fut envoyée à la Jamaïque, pour s'éclairer sur les faits; et M. Eyre, suspendu de son commandement, y fut remplacé provisoirement par sir Henry Storks. En juin 1866, la commission publiait son rapport, exonérant le gouverneur de la Jamaïque des accusations terribles portées contre lui. Il fut néanmoins rappelé pour être déféré aux tribunaux et remplacé définitivement par sir P. Grant. M. Eyre revint alors en Angleterre. II débarquait à Southampton le 11 août, et le 21, il assistait à un banquet organise en son honneur par d'ardents partisans de la répression à outrance. Un comité se forma: le Jamaïca Committee, comité formé de « noblemen » et de « gentlemen » et préside par le comte de Shrewsbury, pour la défense du gouverneur et de ses officiers compromis, recueillant des souscriptions importantes. Deux officiers, le colonel Nelson et le lieutenant Brand, accusés de meurtre, étaient acquittés par le grand jury le 11 avril 1867: cela promettait. Et en effet, les magistrats de Market Drayton, devant lesquels M. Eyre était traduit sous la même prévention de meurtre, le renvoyèrent absous. Pendant plus de quatre années, l'ex-gouverneur de la Jamaïque fut poursuivi devant toutes les juridictions criminelles ou civiles; mais il y avait précèdent, et il devait s'en tirer le mieux du monde, quoique au prit de 250,000 francs environ de dépenses et frais de toute sorte, à ce qu'on usure. — Heureusem*nt, les souscriptions étaient là.

FABINY, THÉOPHILE, jurisconsulte et homme d'Etat hongrois, né à Pesth en octobre 1822. Il fit à Pesth ses études classiques, puis alla suivre les cours de l'académie de droit d'Eperies, qui lui décerna le diplôme d'avocat en 1845. Entré ans la magistrature en 1850, M. Fabiny occupa le siège de juge dans divers tribunaux jusqu'en 1869, époque it laquelle il fut nommé conseiller la Cour de cassation, Il entra ensuite la Cour des magnats hongrois, à Pesth, dont il devint vice-président en 1873, et fut nommé président de section à la Haute-Cour de justice eh 1880. -Le mai 1886, M.Théophile Fabiny était appelé par l'empereur-roi à prendre le portefeuille de la justice dans le ministère hongrois, en remplacement de M. Pauler, mort quelques jours auparavant. FABRE FERDINAND, littérateur français, né en 1830 à Bédarieux (Hérault), d'un père architecte. Destiné dès l'enfance à l'état ecclésiastique, il fut élevé par son oncle, l'abbé Fulcran, curé de Camplong. prêtre austère et convaincu, et soigneusem*nt entretenu dans l'idée que sa vocation l'appelait au sacerdoce, par une tante, dévote extatique, qui n'avait d'autre ambition dins cette vie que de voir son neveu officier à l'autel et de mourir ensmte. 11 quitta son oncle pour entrer au petit séminaire de Saint Pnns, d'où il passa an grand séminaire de Montpellier. Mais renonçant décidément à sa prétendue vocation, il vint à Paris, se fit d'abord clerc d'avoué et ne tarda guère à d buter, dans la carrière littéraire, par un volume de poésie Feuilles de lierre (1853). Apres quelques années passées dans sa famille à retablir sa santé compromise, il revint à Paris avec un bagage litteraire d'une valeur peu commune, et publia, sous le titre général de Scénes de la vie cléricale, deux volumes coup sur coup les Courbeaon (1862), qui établit sa réputation et fut couronné par l'Académie française, et Julien Savignac (1863J, fort utile à la critique pour établir une comparaison avec le premier, et de déductions en déductions, tirer l'horoscope du jeune auteur. Il donna ensuite, avec un succès toujours croissant: Mademoiselle de Malavieille(1865); Ie Chevrier, scènes de la vie rustique, écrites en vieux langage (1868); l'Abbé Tigrane, candidat à la papauté (1873); le Marquis de Pierrerue, en deux parties le Carmel de Vaugirard et la Rue du puits qui parle (1874); Barnabé (1876); la Petite mère, en quatre parties la Paroisse du Jugement dernier, le Calvaire de la baronne Fuater, le Combat de la fabriqut Brrgonnier et l'Hospice des enfants assistés (18761878): le Roman d'un peintre, biographie du peintre Jean-Paul Laurens, ami de l'auteur (1878); l'Hospita- lière (1880); Mon oncle Célestin (1883) le Roi Ra. mire, Lucifer (1884); Monsieur Jean (1886). Il publiait, en août 1886, dans la Revue bleue, l'histoire de sa jeunesse sous ce titre: Ma vocation, qui eera probablement celui d'un prochain volume. M. F. Fabre a été nomme conservateur de la bibliothèque Mazarine en avril 1883, en remplacement de Jules Sandeau, décédé. Il a été décoré de la Légion d'honneur.

FAED, Jom, peintre écossais. né en 1820 à Burley Mill, dans le district de Kirkcudbright, où son père était ingénieur, ayant pour spécialité la construction des moulins. Son goût pour la peinture se manifesta dès sa plus tendre jeunesse et à l'âge de douze ans, il terminait un tableau avec un succès qui décida de son avenir. Il se mit des lors à peindre des miniatures dans son voisinage. En t841, il se rendait à Edimbourg, où il trouvait de l'occupation comme dessinateur et exposait quelques tableaux représentant des scènes de la vie modeste et vulgaire, et un tableau intitulé Shakspeare pt ses contemporains(1850). Il dessina également, ù Edimbourg, deux séries d'illustrations: le Samedi soir et le Retour du soldat, de Cotter. 11 vint à Londres en 1864 et y exposa: le Concours de tir (the Wappenshaw or Shnoting match); Catherine Sefton; la Vieille mode (The old Style); Tom O'Shanter; Haddon Hall of Old; la Chanson (the Ballad); l'Ancien temps (Old Age); le Coup de l'é!rier (the Stirrup Cup); le Vieux potier (the Old Crorkery man); John Anderson, my Jo; la Séparation d'Evangeline et de Gabriel; le Vieux brocart; Auld mare Maggie (la Vieille jument Maggie écosi.); la Fille du garde-chasse (Gamekeeper's Daughter) la Foire du louage (the Hiring Fair), etc. Il est membre de l'Academie royale écossaise.

FAED, THOMAS, peintre écossais, frère du précédent, né à Burley Mill en 1826. Il perdit son père dans son enfance, mais il fut aidé par ton frère, exerçant son art ù Edimbourg avec succès, et put suivre ses penchants artistiques. Il etudia à l'Ecole de des-in d Edimbourg, où il eut quelque temps sir W. Allan pour maitre. et remporta un certain nombre des prix decernés annuellement par cette ecole. La première œuvre qu'il exposa publiquement fut une aquarelle: le Vieux baron angla 8. se consacra ensuite à la peinture à l'h lile, se bornant à peu près, au début, à la représentation de jcuaea bergers, de joueurs de dames et autres sujets semblables. Il fut élu associé de l'Académie royale écossaise en

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1849 et, après avoir encore exposé à Edimbourg, parmi d'autres œuvres estimées, son tableau populaire de Walter Scott et tes amis à Abbotsford, alla s'établir à Londres, en 1852, et exposa dès lors ses tableaux à l'Académie royale. Nous citerons l'Enfant sans mère (the Mitherless Bairn, écoss.), en 1855, que la critique proclama « le tableau de la saison»; Home and the Homeless (1856); the First break in the family (le Premier vide dans la famille, 1857), etc. Ses œuvres les plus récentes sont: Sunday in the backwood; His only pair; Hrom dawn to Sunset (De l'aurore an coucher du soleil); Baith Faither and Mither (A la fois père et mère, écoss.); the Last o' the Clan (le dernier du Clan); Pourqnoi ai-je quilté mon pays? (Highlander assis, rêveur, au bord du lac Ontario, 1886), etc. Associé de l'Académie royale des beaux-arts depuis 1859, M. T. Faed a été élu académicien royal en 1864, et membre honoraire de l'Académie royale de Vienne en janvier 1875.

fa*gOT JEAN-BAPTISTE homme politique français, né à Mazerny (Ardennes) le 1er janvier 1831. Grand agriculteur, il a obtenu d:me les expositions et les concours régionaux, de nombreuses récompenses, et le prix de culture dans son département en 1878. Maire de sa commune, M. fa*got, connu par ses opinions républicaines, fut révoqué en 1877, après le 16 mai. Il est, du reste, le fondateur du Nord-Est, journal républicain de Mézières-Charleville, dans lequel il a publié des articles d'économie politique et rurale principalement. Porté sur ta liste radicale des Ardennes aux élections d'octobre 1885, M. fa*got a été élu au scrutin du 18, le troisieme sur cinq. Il a voté l'expulsion des princes. FAIDHERBE, Louis LÉON CÉSAR, général et savant ethnographe et philologue français, né à Lille le 3 janvier 1818. Admis à l'Ecole polytechnique en 1838, il la quittait en 1840, pour entrer comme sous-lieutenant élevé à l'Ecole d'application de Metz. Nommé lieutenant au premier régiment de génie en 1842, il servit en cette qualité dans la provmce d'Oran, en 1844 et 1845, fut nommé capitaine en 1848 et envoyé à la Guadeloupe. S'étant beauroup occupé de la question de colonisation, et dès lors habitué à la vie des tropiques, le capitaine Faidherbe adressait, en 1850, une demande au ministre delà guerre afin d'être attaché à l'etat-major du Sénégal mais comme il n'existait aucune vacance, il ne put être fait droit à sa requête, et il retourna en Algérie, dans la province de Constantine, où il construisit le fort avancé de Bou-Saada et prit part à la campagne de Kabylie sous le général Saint-Arnaud (1851) et sous le géneral Bosquet (1852). Les services signalés qu'il rendit à l'epoque du désastre qui termina cette dernière campagne, lui valut la croix de la Légion d'honneur. A la fin de la mème année, ayant réitère sa demande relative au Sénégal, il y fut envoyé comme sous-directeur du génie et, après deux années de séjour, il avait visiblement acquis une si parfaite connaissance des besoins, des dangers, de la politique pratique de la colonie, que le ministre de la marine, qui était alors M. Ducos, n'hésita pas à lui en confier le gouvernement suprême (1854). Il avait été presque simultanément promu chef de bataillon. Le commandant Faidherbe, à partir de ce moment, se dévoua entièrement à la tâche qu'il avait toujours désire entreprendre: la rénovation de la colonie. Apres une guerre de quatre années, pendant et à la fin de laquelle il était promu lieutenant-colonel (1856) puis colonel (1858), il reprit sur les Moors la rive gauche de la rivière Trarza (1858), annexa aux possessions françaises les côtes de Baool, Sine, Saloum et Gazamanza; etablit un système de forts, forteresses et blockaus en bois, garantissant la sécurité de la colonie; construisit un reseau telegraphique; ouvrit de nouveaux comptoirs à Dagana, Podor, Matan et Saldé; et finalement engagea une guerre d'extermination contre le prophète El Hadji Omar, qui avait conçu le projet magnifique de fonder un vaste empire musulman dans l'Afrique centrale, en expulsant les étrangers et en réunissant les tribus aborigènes en une sorte de confédération. Cette guerre, qui était pour la colonie française une question de vie ou de mort, s'étendait sur un territoire ne mesurant pas moins de 300 lieues, et ses résultats magnifiques, la soumission d'El Hadji Omar et l'annexion de 400 kilomètres carrés de nouveaux territoires (1860), peut être considérée comme l'exploit capital de M. Faidherbe, et bien suffisant à la gloire d'un homme, si ambitieux soit-il. Apres avoir couronné son œuvre par l'etahlissem*nt de communications regulieres avec le royaume de Cayor, Etat puissant qui sépa e nos deux établissem*nts de Saint-Louis et de Goree, il quitta le Sénégal, en octobre 1861, ayant ete appele au commandement de la subdivision de Sidi-bel-Abhes, et y fut re nplace par M. Janregn berry Il avait été promu commandeur de la LPgion d'honneur le 10 août pre "edent. Pendant son absence des cotes de l'Atlantique, il semble que les autorités coloniales dédaignèrent, ou simplement négligerent, l'application d'un programme qu une longue et laborieuse

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expérience avait suggéré an colonel Faidherbe. II s'ensuivit nne crise menaçante, que le gouvernement métropolitain ne crut pouvoir conjurer qu'avec le secours de l'ancien gouverneur du Sénégal. En conséquence, M. Faidherbe, promu général de brigade le 20 mai 1863, allait reprendre les rênes du gouvernement sénégalien. Deux ans plus tard (juillet 1865), l'état de sa santé le forçait à demander lui-même son rappel pour des cieux plus cléments, et il était nommé au commandement do la subdivision de Bone.

Lorsqu'éclata la guerre avec la Prnose, le général Faidherbe fit de vaines démarches pour obtenir un emploi dans l'armée d'opération, et fut maintenu en Algérie. où il commandait alors la division de Constantine mais après le 4 septembre, ayant renouvelé sa demande au nouveau ministre de la guerre, Gambetta, il fut apelé au commandement en chef de t'armée du Nord (22e corps) en formation, et nommé général de division e 23 novembre 1870. Il livra peu après, au général Manteuffel. la bataille de Pont-Noyelles, près d'Abbeville laquelle dura deux jours, et eut au moins pour résultat de dégager le Havre et la côte normande, tout en infligeant des pertes énormes à l'ennemi. Les 3 et 4 janvier, il livrait et gagnait la bataille de Bapaume, après laquelle il marchait sur Péronne, afin de dégager cette place prématurément rendue par le commandant. Enfin, le 19 janvier, jour de la sortie de Montretout, il se portait sur Saint-Quentin, livrait an genéral de Gœben une bataille dans laquelle il n'avait malheureusem*nt engager qu'une armée insuffisante, harassée, mal équipée et mal armee, formée de mobilisés et de jeunes recrues, avec les débris de laquelle il fut, en fin de compte, obligé de se replier sur Lille et Cambrai, après avoir toutelois fait subir des pertes sensibles à l'ennemi, et en emmenant son artillerie et ses équipages. C'était la fin 1. Le 8 février 187t, le general Faidherbe était élu représentant de la Somme à l'Assemblée nationale, mais donnait sa démission dans la séance du 19. Réélu aux élections complémentaires du 2 juillet, dans la Somme, le Pas-de-Calais et le Nord, avec une majorité énorme dans chacun de ces départements, il ne crut pas devoir, cette fois, repousser une pareille marque d'estime et de reconnaissance. Il opta pour son département natal, et alla siéger à la gauche de t'Assemble. Après le vote sur le pouvoir constituant (20 aodt), il donnait de nouveau sa démission de représentant, motivée sur ce que « fAssemblée s'attribuait d'autres droits que ceux qui lui avaient été confères par les électeurs ». Ce qui était incontestablement vrai, en dépit de toute la casuistique parlementaire. Le général Faidherbe était également opposé à la suppression des gardes nationales. Mis depuis quelque temps en dispombilité, sur sa demande, le gouvernement le chargea d'une mission scientifique dans la Haute-Egypte. De retour au mois de février 1872, les villes de Saint Quentin et d'Amiens lui remettaient, en juillet suivant, une épée d'honneur obtenue par souscription publique. Il avait été promu grand officier de la Légion d'honneur le 15 juin

néral Faidherbe était candidat dans le Nord; il échoua: cela doit paraitre étrange, mais le fait est qu'il échoua. Au renouvellement triennal du 5 janvier 1879, par contre, il fut élu le troisième sur cinq, et prit place à la gauche du Sénat. Quelques jours plus tard (le 13 janvier), le général Borel ayant été obligé de quitter le ministère de la guerre, le portefeuille vacant fut offert au géneral Faidherbe, qui ne put accepter, à cause de l'etat déjà fort precaire de sa santé, qui devait bientôt, du reste, lui interdire tout moyen de locomotion autre qu'un fauteuil mécanique: et c'est dans ce fauteuil, et porte à la tribune du Sénat par quatre de ses collegues, la droite s'etant opposée à ce que l'urne lui fut portée à son banc, que le général Faidherbe vota, dans la séance du 22 juin 1886, pour le projet d'expulsion des princes prétendants. Le 28 février 1880, le général Faidhe be était nommé grand chancelier de la Légion d'honneur en remplacement du général Vinoy, presque morib md et qui s'eteignait le 29 avril suivant. Il avait été promu grand croix de la Légion d'honneur le 3 février. — Il a été élu membre de l'Académie des inscriptions et belleslettres le 4 avril 1884, comme académicien libre.

On a du général Faidherbe Notice sur la colonie du Sénégal et sur les pays qui sont en relations noec elle (1859); l'Avenir du Sahara et du Soudan (1863j, avec cartes; Chapitres de géographie sur le Nord-Ouest de l'Afrique, avec une carte de ces contrées, à l'usage des écolu de la Sénégambie (1865); Recherches antAropolog ques sur les dolmens d'Algérie(1868); inscriptions lrybiques et aperçus ethnographiques sur les Numides (1870) Epigraphie phénicienne (1873); Essai sur 1a langue poule (1875); le Zenaga des tribus sénégalaises, étudt sur la langue berbère (1877), et" outre un grand no libre de mémoires publiés dans le Bulletin de la Société de géographie, les Nouvelles annales des voyages et autres publications périodiques. Il a londo, en 1860,

un Annuaire du Sénégal en quatre langues: français, yolof, toukouleur et sarraklnlé. Enfin il a publié en 1871 une brochure avant pour titre Bases d'un projet de réorganisation d'une armée nationale et une relation de la Campagne de l'armée du Nord, dédiée à Gambetta. Lea Sénégalais se préparent à élever nu générai Faidherbe, sur une pla-e de la ville de Saint-Louis, un monument en bronze, témoignage de leur reconnaissance pour les services qu'il a rendus à la colonie, comme gouverneur (août 1886).

FAILLY (de), PIERRE Louis CHARLES ACHILLE, général français, ancien sénateur, né le 21 janvier 1810 à Rozoy-sur-Serre (Aisne). Sorti de Saint-Cyr en 1828, comme sous-lieutenant d'infanterie, il assista à la prise d'Alger et fut promu lieutenant au mois de décembre 1830. Capitaine en 1837, il devint officier d'ordonnnnce de Louis l'hilippe en 1841, fut promu chef de bataillon au 1843, lieutenant-colonel en 1848, appelé peu après au commandement de l'Ecole secondaire de tir de Toulouse et, promu colonel du 20e de ligne en 1851, servit trois années en Algérie. Le avril 1854, il partait à la tète de son régiment pour l'expédition de Crimée en cette qualité. Nommé général de brigade sur le champ de bataille de l'Alma (29 août), il assista ensuite à la bataille de Balaklava, fut chargé du commandement supérieur à Constantinople, puis placé à la tète de la 2e brigade de la 5- division le 5 septembre. Il se signala à l'attaque du Mamelon-Vert (8 juin 1855), et surtout à la défense du pont de Tracktir, ce qui lui valut une citation spé"ia)e ù l'ordre du jour de l'armée. Appelé au commandement de la 1er brigade des voltigeurs de la garde, le 29 août, il prit part à l'assaut de Malakoff et fut promu le jour même (22 septembre) général do division. De retour en France, le général ds Failly fut nommé aide de camp de l'empereur le 12 mai 1856. Dans la campagne d'Italie, il commandait la 3* division du 4e corps, commandé pnr le maréchal Niel; il prit part en cette qualité à la bataille de Magenta et à celle de Solférino où il se signala tout particulièrement, perdit deux colonels, quatre chefs de bataillon et eut un cheval tué sous lui. Un octobre 1867, M. do Failly rerevait le commandement en chef du corps expéditionnaire chargé de défenddre Rome contre les garibaldiens, et d'expérimenter le tuait Chassepot, qui fit merveille a, comme on sait, à Mentana (4 novembre). Cette expédition, couronnée par la victoire de Mentana, rendit le nom du général de Faillv populaire, mais dans le mauvais sens du mot, surtout à cause de cette expression malheureuse de son rapp rt constatant les « merveilles » accomplies par un instrument meurtrier dont la perte tion ne pouvait cependant faire oublier l'usage, et qui était en si flagrant desaccord avec la réserve naturellement imposée au vainqueur, même peu généreux. Quoi qu'il en soit, M. de Failly était, en récompense des services rendus à Home, nommé sénateur le 12 mars 1868. Au mois d'o'tobre 1869, il était appelé au commandement du 3e corps d'armée, à Nancy. La déclaration de guerre à la Parusse le trouva dans cette situation où. bien placé pour connaitre au moins une partie de la vérité sur les forces et les dispositions militaires de nos ennemis, il fit, dit-on, son possible pour empêcher Is gouvernement de se lancer dans cette désastreuse aventure, mais sans succès. Le 15 juillet 1870, il était appelé au commandement du 1 corps d'armée, qui fut é helonné entre ceux du général Douay et du maréchal Mac-Mahon. à portee de secourir l'un et l'autre. Appelé au secours de Mac-Mahon, à Reischoffen, il arriva trop tard. Le 30 août, il se laissait lui-même surprendre à Beaumont par l'armée fort supérieure en nombre du général Von der Thann. Le lendemain, il était remplacé à la tête du 5- corps par le général de WimplTon, appelé d'Algérie en toute hâte, mais trop tard également. Après avoir assisté aux dernières péripéties du dpsastre de Sedan, il fut fait prisonnier et emmené en Allemagne, où il fut interné à Mayence, puis à Wieshaden. A sa rentrée de captivité, le général de Failly publia à Bruxelles une brochure justificative de sa conduite, dans laquelle il rappelle dans ses plus petit* détails le rôle quotidien du 5' corps d'armée, et conclut pour sa part à l'irresponsabilité. C'est trop, car les faits sont patents. En tout cas, le général de Failly. en disponibilité depuis 187t, supporte aver une dignité triste le sort que la fatalité lui a fait, si c'est la fatalité qu faut accuser de nos malheurs et des siens. Il habite Compiègne, et passe la belle saison au château de la Chesnaye, près de Pierrefonds, menant une existence fort retirée et relativement modeste. Un de ses fils est officier de cavalerie. Le général de Failly est grand officier de la Légion d'honneur depuis 1869.

FAIRE, ALEXANDRE, homme politique français, né à Laval le 1er mars 1824. Reçu avocat en 1848, il s'inscrivit au barrean d'Angers, où il s'est fait une clientèle considérable et est devenu bâtonnier de l'ordre. Membre du Conseil municipal d'Angers depuis 1870 et adjoint au maire depuis 1874, M. Fairé fut élu député par la 20 circonscription de cette ville le 21 février 1876; mais l'élection fut annulée par la Chambre. Le 14 octobre 1877, M. Faire fut élu de nouveau député de la 2e circonscription d'Angers, et de nouveau son élection fut annulée (2 mai 1878), sans qu'il réussit à se faire réalire. M. Fairé avait du moins eu le temps de marquer sa place à droite et l'occasion de manifester ses sentiments à la tribune. C'était assez pour trouver accueil parmi les candidats monarchiques, dont la liste triompha dans le département de Maine-et-Loire, aux élections du 4 octobre 1885; et M. Fairé fut enfin élu tout de bon, le dernier des huit députas de ce département. Il a repris son siege à droite. FAITHFULL, miss EMILY, économiste pratique et femme de lettres anglaise, née au rectorat de Headley (S irrey), dont son père était titulaire, en 1835. Elevée dans un pensionnat de Kensington, elle s'y distingua surtout par l'énergie et l'indépendance de son caractère. Présentée à la cour à l'âge de vingt et un ans, elle pattagea quelque temps les plaisirs mondains de la vie de

Londres mais bientôt elle s'intéressa vivement à la condition des femmes en général et en particulier dei femmes appartenant fatalement aux classes laborieuses, et se mit en tête d'élargir à leur profit la sphère des occupations rémunératrices, si étroite pour elles. En i860, elle rassembla une équipe de femmes compositeurs-typographes et, en dépit des difficultés, fonda une imprimerie dans Great-Coram street, où elle n'employa que des femmes comme compositeurs, fondation pour laquelle elle reçut l'approbation de la reine Victoria. Parmi les travaux de premier. ordre sortis de ses presses, nous citerons le Victoria Reqia, dédié à la reine par autorisation spéciale, et qui valut à miss Faithfali le brevet d'imprimeur et éditeur ordinaire de la reine. En mai 1863, elle commença'la publication d'une revue mensuelle intitulée le Victoria Magazine, dans lequel elle traitait avec talent et énergie la question si intéressante du travail des femmes. Au printemps de 1868, miss Faithfull publia un romau: Changement sur changement (Change upon change), qui fut très bien accueilli, tant par le public que par la presse, et eut une seconde édition dans le mois même de son apparition. Peu après, elle faisait son début comme conférencière dans les salons d'H inover square, où elle traita particulièrement des sujets relatifs aux grandes ins'itutions littéral- res et philosophiques. En 1872-73, miss Failhfull visita les Etats-Unis, où elle reçut, à Stcinway Hall, la plus flatteuse réception qui jamais y ait été faite, dit-on, à une femme. — A son retour en Angleterre, elle publia un journal hebdomadaire à un penny (10 centimes), intitule Women and Work (les Femmes et le Travail), qui n'est pas s'ulement un journal de doctrine, mais un guide à consulter pour les ouvrières en quête d'ouvrage et les personnes qui ont besoin d'ouvrières.

FALCON, MARIE CORNÉLIE, cantatrice française, née à Paris le 28 janvier 1814, entra au Conservatoire à l'âge de treize ans et y devint élève de Pellegrini pnur le chant et d'Adolphe Nourrit pour la déclamation lyrique. Mlle Falcon obtenait en t830 le premier prix de vocalisation, et le premier prix de chant l'année suivante, ainsi que le premier prix d'opéra. Elle débutait à l'Opéra en juillet 1832. dans le rôle d'Alice, de Robert le Diable, avec un très grand succès. Parmi ses plus brillantes créations, nous rappellerons le rôle de la Juive (1835) et celui de Valentin., des Huguenots(1836). Malheureusem*nt, Mlle Falcon permit, peu après ceue derniers création, cette voix magnifique qui avait fait une si vive impression sur les habituas de notre première scène lyrquc, et dut se résoudre à abandonner le théàtre qui lui promettait les plus éclatants triomphes. Elle parut encore de temps en temps dans divers concerts. FALGUIÈRE, Jssa ALEXANDRE JOSEPH, t'ulpteur et peintre français, élève de Jouffroy et de l'Ecole des beaux-arts, est né à Toulouse le 7 septembre 1831. Après avoir débuté au Salon de 1859, avec une statue en plâtre de Thésée enfant, il remportait le grand prix de Rome en 1859, pour la sculpture. On cite parmi les œuvres exposées par cet artiste: le Vainqueur au combat de coqs, statue en bronze (1864); Tarcinus, martyr chrétien, plâtre (1867); le marbre de la statue précédente (1868); Ilphélie, plâtre (1869)· Pierre Corneille, statue en marbre pour la Comedie-Française, et la précédente en marbre (187!) Danseuse égyptienne statue en marbre (1873); La Suisse accueille l'armée française, groupe en plâtre offert à la Suisse par la ville de Toulouse (1874); Lamartine, statue en plâtre; Portrait de M. Carolus Duran, buste en bronze (1875); Lamartine, en bronze, pour la ville de Mâcon (1877); le Tarcinus. le Vainqueur au combat de coqs, etc., ont reparu à l'Exposition universelle de 1878. Citons encore: l'A8ie, statue en marbre (i883); Nqmphe chasseresse, statue en plâtre; Portrait de Mlle Mary Kalb, de la Comédie-Française, buste en marbre (1884); la Nymphe chasseresse, en bronze (1885); Bacchantes, groupe en plâtre et Portrait de M Coquelin cadet, buste en marbre (1886). M. Falguière est aussi fauteur d'un projet de décoration de l'arc de triomphe de l'Etoile, dont le modèle en plâtre couronne depuis plusieurs années ce monument, en butte aux traits de la critique et des injures du temps. Nous devons aussi mentionner les toiles exposées par M. Falguière, soit: Près du château (1873); Lutteurs (1875); Catn et Abel (1876); la Décollation de saint Jean-Baptiste (1877); le Sphyns, Portrait de Mme C* (1883); Hylas, Offrande à Diana (1884); Acis et Galatée (1885J; l'Aieule et l'enfant, inspiré des Contemplationa de Victor Hugo (1886). M. Falguière a obtenu, pour la sculpture, une médaille en 1864, une autre en 1867 et une 1re médaille à l'Expo- sition universelle la même année, la médaille d'honneur en 1868 et un rappel de 1re médaille ù l'Exposition universelle de 1878; pour la peinture, une médaille de 2e classe en 1875. Décoré de la Légion d'honneur en 1870, il a été promu officier en 1878. Il a été élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1882.

FALLIÈRES. CLÉMENT ARMAND, homme politique français, ne à Mezin (Lot-et-Garonne) le 6 novembre 1841. Avocat distingué du barreau de Nérac, connu par ses opinions républi-aines, il fut nommé maire de Nérac après le 4 septembre 1870, puis révoqué par le gouvernement du 24 mai 1873. Devenu membre du Conseil généralde Lot-et-Garonne, M. Fallières fut élu député de l'arrondissem*nt de Nérac le 20 février 1876, prit place à gauche, et vota la proposition d'amnistie pleine et entière. Réélu le J4 octobre 1877, il était nommé soussecretaire d'Etat au ministère de l'intérieur et des cuites. Il fut de nouveau élu dénut3 do Nérac le 21 août 1881. Le 10 novembre suivant, il quittait le ministère avec ses collegues du cabinet J. Ferry; il était élu vice-prési lent de la Chambre le 11 février 1882. Le 7 août 1882, M. Fallières acceptait le portefeuille de l'intérieur dans le cabinet présidé par M. Duclers, à qui il succédait comme président du conseil le 29 janvier 1883, prenant par surcroît l'intérim des affaires étrangères. Il donnait

sa démission le Il février suivant et était remplacé, comme président du conseil, par M. Jules Perry. M. Fallières a été élu députe de Lot-et-Garonne le 4 octobre 1883. Il a vote l'expulsion totale des princes. FANTIN-LALOUR, IGNACE Hna. JEAN THÉODORE, peintre et lithographe français, élève de son père et de M. Lecoq de Boisbaudran, est né à Grenoble le 14 janvier 1836. Il fréquenta quelque temps l'atelier de Courbet, et débuta au Salon de 1861. On cite parmi les tableaux de cet artiste exposés aux salons onnuels la Lecture (1863); Hommaqe d Delacroix, portrait du maitre entouré de ceux de ses principaux partisans (1864); le Toast, ouvrage du même genre, groupant des artistes et des écrivains contemporains autour d'une statue do la Vérité (1865); Portrait d'Ed. Manet (1867); le Lever (l869J; un Atelier aux Batignolles (1870); Coin de table (1873); Fleurs et objets divera (1874); Fleurs, l'Anniversaire, en l'honneur de Berlioz (1876); la Lecture, plus deux pastels: Souvenir de Beyrouth et Festiual de Richard Wagner, et deux lithographies: l'Anniver.saire, cité plus haut comme toile et une Scène du « Tannhauser » (1877); Duo des « Troyens », « Rynaldo » de J. Brahms, pastels; Scènes du « Rheingold n, lithographie; un groupe de portraits de famille, peinture (1878); Frontispice, l'Aurore, pastels Evocation, Parsifal, lithographies, etc. (1883); Nuit de printemps, l'Etude, peintures; Sarah la baigneuae, 1 Anniversaire, pastels; Tannhauser, de Wagner, Harold, de Berlioz, le Paradis et la Péri, de Schu- mann, Mutique et Poésie, 4 lithographies (1884); Autour du piano, peinture; Frontispice et Erda, pour le Sigfried, de Wagner; Italie, pour les Croyances, de Berlioz; Gotterdammerung. de Wagner, lithographies (t885); Tannhauser, peinture; Sigfried et les filles du Rhin, le Jugement de Paris, pastels Frontispice, le vaisseau fantôme, Lohen,yrin, Triotan et Iseull, l'Or du Rhin, Apothéose, pour le Richard Wagner de M. Adolphe Jullien; Poème, damour, de J. Brahms et Parsifal, de Wagner, lithographies (t886\; plus un assez grand nombre de portraits anonymes, etc. M. FantinLatour a obtenu, romme peintre, une médaillo en 1870 et une 2- medaille en 1875, et comme lithographe une mention honorable; il a été décoré de la Légion d'honneur en 1879.

FARCY, EUGÈNE JÉROME, ancien officier de marine, inventeur et homme politique français, né à Passy (Paris) le 20 mars 1829). itmbarqué en 1845 sur le navire-école l'Oriental, il fit le tour du monde et devint successivement aspirant en 1847, enseigne de vaisseau en 1851 et lieutenant de vaisseau en 1859. Il s'était livré, depuis 1852, à des recherches scientifiques et avait fait diverses inventions, telles que: modèles de fusils, de cartouches, d'affûts d'artillerie; un indicateur à sonnerie, e, et enfin la canonnière qui porte son nom et qui, malgré la surcès inrontestable des expériences, ne fut toutefois pas acceptée par le conseil des travaux de la marine (1868). Lors de la guerre de 1870-71, une canonnière Farcy venait d'être terminée, sur commande du Danemark. L'inventeur réussit, non sans peine, à la faire employer it la défense de Paris, où elle donna les meilleurs résultats. Cette canonnière se compose d'un affût flottant de 15 mètres de longueur sur une largeur de 4 mètres 60, d'un tirant d'eau d'un mètre seulement, afin de pouvoir passer imponément au-dessus des torpilles et toucher terre à peu près partout. Une hélice fait marcher l'embarcation; une autre hélice, indépendante de la première, la fait tourner sur elle-mème au besoin. Sur cet affût, un canon rayé de 24; dix hommes d'équipage, commandant compris tels sont l'engin, ses accessoires et son personnel. Promu capitaine de frégate, puis officier de la Légion d'honneur (28 janvier 1871). Il a quitté depuis la mar ne. Le 8 février 1871, M. Farcy était élu, le dernier de la liste, représentant de la Seine à l'Assemblée nationale il pris place à l'extrême gauche., vota contre les préliminairer de paix et la dissolution des gardes nationales et pout le retour de l'Assemblée à Paris; ses autres votes s'expliquent d'eux-mêmes par la place qu'il occupait à l'Assemblée. En juillet 1871, il a présenté un projet de Réorganisation de l'armée en armée nationale de quatre millions d'hommes, que M. Thiers ne pouvait naturellement pas priferer au sien. Aux élections législatives de 1876, il a été réélu par le XIIIe arrondissem*nt de Paris, au scrutin de ballottage du 5 mare. Reétu le 14 octobre 1877 et le 21 août 188t, M. Eugène Farcy avait sollicité et obtenu sa mise à la retraite, la loi constitutionnelle ayant établi l'inenmpatibilité entre le mandat législatif et le grade d'offi"ier, même supérieur. Il n'a pas cessé depuis de perfectionner Fa principale invention, et l'on sait que la canonnière Farcy a été employée au Tonkin avec succès. M. Farcy a été élu députe do la Seine au scrutin du 18 octobre 1885. Il a repris sa place à l'extrème-gauche et voté l'expulsion des princes. FARGUEIL, ANAÏS, artrice française, née à Toulouse le 21 mars 1819 Se destinant à la carrière lyriqne, elle entra en 1831 au Conservatoire de Paris, où elle eut pour maitres Panseron et Marco Bordogni, et remporta le premier prix de chant en 1834. En fevrier 1835, elle débuta à l'Opéra-Comique, dans la Marquise et parut ensuite dans le Diable à quatre, le Cheval de bronze, etc. mais une maladie du larynx la forçant à abandonner la carrière lyrique, elle acceptait, en 1838, un engagement au Vaudeville, où elle debuta avec un très grand succès dans le Démon de la nuit. Après une tournée fructueuse en province, elle revint à Paris, joua au Palais-Roval (1842-43), puis au Gymnase (1844-45), fit une nouvelle tournée, et rentra en 1852 au Vaudeville, auquel elle est demeurée attachée jusqu'en 1873, sauf quelques courtes absences, pnr exemple en 1866 et en 1869. Elle a depuis paru dans divers théâtres, engagée seulement pour un nombre de représentations determiné, mais toujours bien accueillie. Nous citerons parmi les rôles que Mme Fargueil a

créés avec son talent de comédienne si élevé, dans cette dernière période de sa vie artistique ceux d'Olvmpe, dans le Mariage d'Olympe; de Lucie, dnns Lucie Didier; do Marro, dans les Filles de Marbre; de Leonora, dans Dalila; de Thérèse, dans les Lionnes pauvres; de Madeleine, dans Rédemption; de Claire, dane les Femmes fortes; de Cécile, dans Nos intimes; de Claire, dans Maison neuve; de Fernande, dans Miss Multon, rôle qu'elle a repris à l'Ambigu, en 1876. Toutea ces pièces appartiennent au répertoire du Vaudeville. Citons encore Dolorea, dans Pairie (1869), à la Porte-SaintUnrtin; Suzanne, dans les Pattes de mouche, au Vaudeville; et plus récemment: Mme Bellamy, dans l'Oncle Sam, au Vaudeville (1873); Rose Michel, dans la pièce de ce nom, à l'Ambigu (1875); la comtesse, dans la Comtesse de Lerins, au Tlteûtre-Historique (1876). A la lin de 1876, M"* Fargueil partait pour Saint-Pétersbourg. oû l'appelait un engagement au grand théâtre de cette ville. Revenue à Paris, elle donnait sa représentation de retraite au Vaudeville, le 8 novembre t883. Elle s'est vouée depuis au professorat libre.

FARLEY, JAMES LEWIS, économiste et littérateur irlandais, ne à Dublin le 9 septembre 1823. Sa famille le destinait à la profession légale. Mais ayant terminé ses études à l'université de Dublin, au moment où, nprès la guerre do Crimée et le traité de Paris (1856), des capitalistes anglais fondèrent la Banque ott omane, il accepta le poste de chef de la comptabilité génerale de la banque d'Etat de Turquie, à Constantinople, qui fusionna ensuite avec la Banque impériale ottomane. M. James L. Farley a collaboré fréquemment am journnus do la métropole, traitant principalement les questions relatives au commerce et aux finances de la Turquie, et fut le correspondant spécial du Daily News à l'époque du voyage en Egvpte du sultan Abd-nl-A.is (1863), et pendant les visites imp riale et royale à Constantinople en 1869. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages de valeur, notamment, Deux ans en Syrie (1858); les Druses et les Maronites (1861) les (1863); Turquie (1866). M. Farley est considere comme l'homme qui a fait le plus pour renseigner son pays sur la richesse naturelle et la condition sociale de la Turquie. En reconnaissance de ses services rendus dans cette voie si mal famée de la publicité, il a été no omé, en mars 1870, consul de Turquie à Bristol. Depuis lors, il a publié dans une feuille de cette ville des Lettres sur la Turquie d'un grand intérêt pratique, et fait tous ses efforts pour développer le commerce de son port avec le Levant. Il est membre de la Société de statistique de Londres et do l'Institut égvptien d'Alexan- drie, fondé, comme on sait, p,r Napoleon Ier.

FARRE, Jeu JOSHPH FAÉDÉRIC ADOLPHE, général francais, senateur, est né le 5 mai 1816 à Valence-sur-Rhône. Sorti de l'E oie polytechnique en 1837, dans l'arme du génie, il devint successivement lieutenant en 1839, capitaine en 1843, chef d'escadron en 1858, lieutenant-colonel en 1863, colonel en 1868 et général de brigade le 31 octobre t870. Il rommanduitle génie de l'armee d'oc- cupation des Etit* pontificaux lorsqu'érlata la guerre franco-allemande rappelé en France, il fit alors partie de farmée de Metz, et réussit à s'échapper de la place livrée par Bazaine, avec d'autres officiers, avant d'être fait officiellement prisonnier. Le colonel Farre se rendit alors à Tours, ou siégeait la Délégation gouvernementale, ot reçut un commandement dans l'armee du Nord, commandee par le général Faidherbe; il prit pirt à toutes les opérations de cette armée, et après la guerre fut envoyé en Algérie comme commandant supprieur du génie. Promu d visionnaire le 30 septembre 1875, le général Farre fut nommé membre du Comité des fortifications, puis charge de l'inspection générale permanente des travaux d'armement des còtes. Proposé pour le ministère de la guerre en 1879, cette proposition n'obtint pas l'approbation du marérhal-presilent, l'impétrant etant suspect d'opinions insuffisamment conservatrices ». Il fut toutefois appelé à remplacer le général Bourbaki à la tète du 14- corps d'armee et au commandement militaire de Lyon. Le 27 décembre 1879, le général Farre acceptait le portefeuille de la guerre dans le cabinet Freycinet; il le conserva après la démission de ce dernier (19 septembre 1880), dans le cabinet préside par M. Jules Ferry; mais il se retira avec tous ses collègues, le 10 novembre 1881. Il avait été élu sénateur inamovible, comme candidat des gauches, In 25 novembre 1880. Quoique ayant atteint la limite d'âge pour le service actif, le général Farro a été maintenu dans la 1" section de l'état major général. Il a été nommé membre, pour trois ans, du bureau central météorologique le 10 juillet 1884. Comme sénateur, le général Farre a voté lexpulsion des princes. Il est grand officier de la Légion d'honneur depuis le 16 juillet 1880.

FAUCIT, HELENE, actrice anglaise, née en 1816. Fille d'artiste, elle se destina de bonne heure au théâtre et fit son début à Covent-Garden, le 5 janvier 1836, dans le rôle de Julia, du Hunchbach (le Bossu). Elle fit de rapides progrès et devint bientôt l'un des membres les plus importants de la troupe de Marready, jouant Shaspeare à Covent-Garden et à Driry-Lane Elle parut ensuite dans la Lady of Lyons, Money, The Sea captain, Richelieu et The duch*ess de la Valliere de Lord Lytton Straffor, The Blot on the acutcheon (la Tache à l'e-usson) et Colombe's birthday (l'Anniversaire de Colomb.), de M. Robert Browning la Fille du Patricien, le Cœur et le monde (The Heart and tho World) et Marie de Mé- ranie, de M. Westland Marston; Nina Sforza, de M. Troughton, etc etc. Elle interpréta egzilement avec un très grand succès les rôles shakspeariens de Juliette, Béatrice, Constance, Imogène, Portia, Rosalinde et Lady Macbeth; et parut enfin dans deux « adaptations n du danois: Antigone et la Fille du Roi René, de M. Theodore Martin, qu'elle a épousé en 1851. Mme Martin n'a plus paru sur la scène depuis son mariage, qu'à à

de rares intervalles. Elle a pourtant accepté un engagement au théâtre de Drury-Lane, en 1884 et 1865, pour un nombre de représentations limité.

FAURE, PIERRE HIPPOLYTE, homme politique français, pharmacien, né à Châlons-sur-Marne le 26 août 1816. Iteçu pharmacien à vingt-cinq ans, il s'établit d ins sa ville natale, s'intéressa aux affaires de son pays et fit partie de son Conseil municipal. Devenu maire de Châns et conseiller général de la Marne, il se présenta le 20 février 1876 dans son arrondrssem*nt, mais échoua contre le « candidat du maréchal », dont il triompha toutefois aux élections prochaines du 14 octobre 1877. Il prit place au groupe de la gauche républicaine et fut rélu le 21 août 1881. Aux élect ons d'octobre 1885, M. Hippolvte Faure, qui figurait sur la liste républicaine, fut élu député de la Marne au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion des princes. Au mois d'août f886, un groupe d'electeurs sénatoriaux lui ayant offert la succession de M. Le Blond, décade, M. H. Faure répondit, dans une lettre adressée au Libéral de Chàlons, qu'il préférait conserver « le mandat quo lui avaient confié 52,000 électeurs ». FAURE, JEAN-BAPTISTE, chanteur français, né à Moulins le 15 janvier 1830, vint fort jeune à Paris, où son père devint chantre à Notre-Dame. Lui-même entrait. des l'âge de neuf ans, comme enfant de chœur à cette église. Il avait à peine douze ans lorsqu'il fut admis au Thé&tre-Itdien, comme soprano-choriste, et peu après comme soliste à la maitrise de la Madeleine, quoique ayant été refusé 4 celle de Notre-Dame. Il y reçut des leçons d'Hippolyte Trévaux, maitre de chapelle, entra ensuite au Conservatoire, dont il suivit les cours dès 1843, mais où il ne fut admis comme pensionnaire qu'en 1850, non sans peine, et devint élève de Ponchard. L'époque de la mue de la voix fut terrible pour M. Faure, il dut passer cette époque critique à jouer de la contre-basse à l'Odéon, et aussi, ait-on, dans les bals publics; il remplit aussi quelque temps les fonctions d'organiste à Saint-Nicohs. Enfin, la voix lui revint; mais au lieu du jeune sopraniste à qui elle avait naguère appartenu, elle revenait à un baryton superbe. Le 20 otobre 1852, M. Faure débutait à i'Opéra-Comique en sa nouvelle quolité de baryton, modestement, jouant des b outs de rôles du répertoire. Et, chose étrange pour un chanteur célebre à juste titre, dont les commencements ont été si pénibles, M. Faure n'a jamais dédaigné de jouer â l'occasion quelque bout de rôle oublié. Il fut enfin appelé à doubler Bataille, et ne tarda pas, dans cette nouvelle situation, à revéler toute l'étendue de son talent dans l'Etoile du Nord, surtnut dans Joconde, oh il eut un succès éclatant (1857); il reprit égulement Don Juan, Manon Lescaut, le CAien du jardinier; créa Quentin Durward (I858J et se fit, en fin de compte, une réputation si parfaitement établie, que c'est expressément à son intention que Meyerbeer écrivit le rôle de Hoel, du Pardon de Ploërmel, son triomphe (1859). Alphonse Royer, alors directeur de l'Opéra, voulut s'attacher M. Faure qui, malgré les représentations de la critique, débuta sur notre grande scène lyrique le 14 octobre 1861, et y réussit à merveille. Il y chanta successivement duns Pierre de Médicis, la Fauorite, Moïse, l'Asricaine, opéra dans lequel Meyerbeer lui avalt destiné le rôle de Nelusko; le Don Juan de Mozart, le Don Carlos de M. Verdi, Hamlet, de M. Ambroise Thomas le Faust de M. Gounod, le Charles VI d'Halévy, etc. Pendant les vacances, qui concordent justement avec les a saisons » de Bade et de Londres, M. Faure a chanté dans ces deux villes son répertoire (pas à Bade depuis la guerre, hien entendu). Il parut notamment, en juin 1873, au théâtre de Covent-Garden, à Londres, dans une représentation donnée en l'honneur du shah de Perse, portant à son programme les deuxième et troisième actes de Faust. Au mais d'octobre 1874, à la suite d'un désaccord grave survenu entre le directeur de l'Opera, M. Halanzier et M. Faure, celui-ri crut devoir donner sa démission. La cause de cette détermination fâcheuse était celle-ci Un engagement verbal existant entre l'artiste et le directeur interdisait à ce dernier d'allouer, à aucun artiste nouveau à l'Opéra, des appointements plus élevés que ceux dont M. Faure se contentait. MalgrB cela, M. Halanzier avait engage la Patti pour un certain nombre de représentations, à raison de 5,000 francs l'une, et pour tirer de ce capital important la plus grosse somme d'intérêts possible avait eleve le prix des places pour le jour de ces représentations coûteuses. M. Faure se fâcha aves d'autant plus de raison, que M. Halanzier, très avare de son baryton, n'avait pas voulu, quelques jours anpara- vant, permettre qu'il prit part à une soirée donnée au bénéfice des Alsaciens-Lorrains. Il donna donc sa démission. L'affaire fit grand bruit; les journaux se diviserent en deux camps, les uns prenant parti pour M. Hafanzier, qui avait tort et ne le niait en aucune façon, les autres pour M. Faure; les premiers reprochaient au baryton d'avoir saisi un prétexte dont il avait besoin, pour aller tendre ses poches à « l'or de l'etranger étrange accusation, en vérité, adressée à un artiste qui, sauf l'emploi légitime de vacances bien gagnées, n'a jamais voulu quitter a m pays, malgré les offres les plus brillantes. Quoi qu'il en soit, l'allaire s'arrangea à la fin, à la satisfaction de tout le monde. Il a fait, vers la fin de 1876, une tournee fructueuse en province. Après un long silence, M. Faure reparaissait en publm, au concert Colonne, le 21 mars 1886, y chantait des fragments des Pécheurs de perles de Georges Bizet, une mélodio de M. Paladilhe et la celebre romance de Martini Plaisir d'amour, et y retrouvait ses succès d'antan. En 1857, M. Faure a remplvcé son ancien maitre, Ponchard, romme professeur au Conservatoire. Il épousait, en 1860, MIIe Caroline Lefebvre, artiste de l'Opéra-Comique. On lui doit un certain nombre de morceaux de musique sacrée fort estimes. Il a publie, en 1886 la Voix et le chant, traité pratique, qui a été apprécié à une haute valeur par la critique compétent. — M. Faure est

décoré des divers ordres de Belgique, d'Italie, d'Espagne, de Portugal et de Turquie.

FAURE, FRANÇOIS FÉLIX, homme politique français, né à Paris le 30 janvier 184t, armateur na Havre, consul du royaume de Grèce, membre et ancien p'ésident de la chambre de commerce et juge au tribunal de rommerce de cette ville, M. Felix Faure servit, pendant la dernière guerre, comme commandant d'un bataillon des mobiles de la Seine-Inférieure. Il devint ensuite membre du Conseil municipal et adjoint au maire du Havre. Elu député de la 3* circons-ription de cet arrondissem*nt, le 21 août 1881, M. Félix Faure siège à gauche; il remplit les fonctions de sous-secrétaire d'Etut pour les colonies au ministère du commerce de novembre 1881 à janvier 1882, et au ministère de la marine du 24 septembre 1883 à mai 1885. M. F. Faure a pris part aux discussions des questions relatives aux col mies principalement et des questions économiques; il a fait partie de la commission du budget, de celle chargeo du projet de conversion de la rente, de celle relative aux conventions avec les chem*ns de fer, etc., et a été rapporteur du budget du ministère du commerce en 1883. M. F. Faure a été élu député de la Seine-Inférieure le 4 octobre 1885 et a repris sa place à gauche. Il a voté contre les projets d'expulsion des princes.

FAURE, MAURICE, publiciste, administrateur et homme politique français, né A Sullans (Drôme) le 17 janvier 1850, lit ses études à Paris et s'occupa de bonne heure de journalisme. Il fonda à Paris le Sifflet, journal satirique illustré, collabora à l'Evénement, à l'Indépendant du Midi, au Petit méridional, au Journal de Valence, et est l'un des fondateurs des soriétés des Félibres et de la Ci. gale. Il a rollaboré, en outre, au Dictionnaire de l'administration française de M. Manrire Block. Entré au ministère de l'intériour à l'époque du séjour à Bordeaux de la Délégation gouvernement,le, M. Maurice Faure devint chef du cabinet de la dirertion penitentiaire. L'un des fondateurs et secrétaire-général adjoint de la Société de patnmage des libérés, il a été le se'retaire du Congres international pénitentiaire teou à Paris en 1878. II est lauréat de la Société nation de d encouragement au bien. — Aux élections du 4 octobre 1885, M. Meurtre Faure a été élu député de la Drôme. II a pris place à gruche et a voté l'expulsion des princes.

FAURE, FERNAND, homme politique français, économiste, né en 1853. Agrégé des facultés de droit, M. F. Faure est professeur d'ernnomie politique à la faculté de Bordeaux. Il s'est fait une certaine notoriété pu ses conférences d'économie politique en opposition aux doctrines socialistes et spécialement aux doctrines collectivistes, et par.sa collaboration à la presse républicaine locale. A ces causes peut être attribuée son etection à la Chambre des députés, sur la liste de l'Union républicaine de la Gironde, au scrutin du 18 octobre 1885. M. Fernand Faure a voté l'expulsion des princes.

FAURE,, JUSTIN FRANÇOIS, homme politique français, d'instru 'tion, le 3 janvier 1842. Il était substitut du procureur impérial de Lectoure depuis le mois de janvier 1870, lorsque la révolution du 4 Septembre le rendit à la vie privée. Il s'inscrivit alors au barreau de Lectoure et se mêla activement aux intrigues dos partisans de l'Appel au peuple, si r'muants dans le Gers. Devenu conseiller général de ce département, il se présenta à la députation, comme bonapartiste, aux élections du 20 février 1876, dans l'arrondissem*nt de Lombez, et fut élu. Il fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 par le même college, et aux élections du 4 octobre 1885, député du Gers sur la liste monarchiste triomphante.

FAVART (MIle), PIERRETTE IGNACE PINGAUD, actrice française, fille adoptive de M. Favart, fils des comédiens de re nom et ancien consul, est née à Benune le 16 frvrier 1833. Après de brillantes études au Conservatoire de Paris, elle débuta en 1848 au l'héàtre-Français, où elle joua fort longtemps des rôles tragiques du repertoire classique, lsn 1851, elle parut aux Variétés; mais elle retourna bientôt au Français ou, delaissant la tragedie, elle aborda les rôles d ingénue d'ab,rd, pour en venir progressivement aux premiers rôles de comédie moderne. Elle a été admise comme sociétaire de la Comédie-Française en 1854 en même temps que Bressant, et a pris sn retraite depuis plusieurs années. Le talent de Mlle Favart dans le genre qu'elle a dennitivement choisi, a pris un développement rapide qui l'a fait placer, très jeune encore, au rang des premières comédiennes de son temps. Nous citerons parmi ses plus heureuses créations: Elise, de Rêves d'amour; Laure, de la Considération Célie, de l'Aventurière; Camille, d'On ne badine pas avec l'amour; Adrienne Lecouvreur, dans la pièce de ce nom (reprise); Louise, d'Une chaine (reprise) Mathilde, du Supplice d'une femme; le Fils de Giboyer, Maître Guérin; Geneviève, du Fils; Antoine, de lialilée; Dona Sol, de Hernani (reprise); Lea, de Paul Forestier; la Muse, de la Nuit d'octobre; Esther, des Faux ménagea; le principal rôle, dans Julie; Catherine, de Lions et renards; Leonora, de Dalila; la baronne, de Jean de TAomeray; la Marquise, de Jean Dacier etc. Mlle Favart jouait aussi à 1 occasion ses anciens rôles du répertoire classique, dans la tragédie aussi bien que dans la comédie, et les jouait supérieurement. Elle a fait en province et à l'étranger de brillantes et fructueuses tournées.

FAVE, ILDEPHONSE, général et écrivain militaire français, né à Dreux le 12 février 1812. Elève de l'Ecole polytechnique, il en sortit dans l'artillerie en 1832. Il était en 1859 colonel et officier d'ordonnance de l'empereur, avec lequel il a longuement collaboré sur l'histoire de l'artillerie. Professeur d'art militaire à l'Ewole polytechnique depuis 1855, il était nommé commandant en chef de cet établissem*nt en 1865, et promu general de brigade le t3 août de la même année. Place dans le cadre de réserve en 1874, le général Favé était élu membre de

l'Académie des sciences le 10 juillet t876, en remplacement du baron Séguier. —Le génércal Favé apublié: Nouveau système de défense des places fortes, avec atlas; H;tloire et tactique des trois armes et particulièrement de l'artillerie de campaqne, nver atlas (1845); Histoire de l'artillerie, avec M. lleinnud (1845-47, 2 vol. et atlas) Nouvenu système d'artillerie de campagne du prince Louis-Napoleon Bonaparte (1851); Histoire des progrès tle l'arlillerie, rédigée d'après les notes de l'empereur (1862, in-4°, pl.) et divers autres ouvrages dus à la même collaboration et formant le complément des Elu,les sur le passe et l'avenir de l'arlillerie dont Napoléon 111 avait commencé la publication en 1846 (1846-72, 6 vol.); la Décentralisation (1870); Nos revers (1871); Deux combats d'artillerie sous Paris: Champigny, VilleEvrard; M. le duc d'Audiffret-Pasquier et la réforme administrative du déparlement de la guerre (1874); De la réforme administrative de 1'(tr;née française, avec un projet de loi annoxé; l'Armée française depuis la guerre (1876), etc. Il est grand officier de la Légion d'honneur depuis le 7 mars 1874.

FAYARD, ENNAMOND DONINIQUE NICOLAa, magistrat et homme politique français, né à Saint-Vallier (Drôme) en 1816. Reçu licencie en droit, Il s'inscrivit au barreau de Lyon, puis entra peu après dans la magistrature, nassa dans la magistrature assise et devint conseiller à 1" Cour d'appel de Lyon. Il s fait partie du conseil d'adminialration des hôpitaux et hospices de cette ville. Sans autres antécédents, sauf la publication d'un assez grand nombre d'ouvrages de jurisprudence et d'administration, visant surtout l'assistance publique et plus spécialement les enfants trouvés, M. Fayard se présenta aux élections sénatoriales de la Drôme le !5 janvier 1885, comme candidat républicain, et fut élu. Il a pris place à gauche et a voté l'expulsion des princes. M. Fayard est chevalier de la Légion d'honneur.

FAYE, HERVE AUGUSTE ETIENNE ALBANS. astronome français né à Saint-Benoit-du-Sault (Indre) le 5 octobre 1814. Entré à l'Ecole polytechnique en 1832, il n'y resta guère plus d'une année, se rendit en Hollande et t'occupa d'indu-trie jusqu'en 1836, époque à laquelle, sur la recommandation d'Aragn, il entrait à l'Observatoire de Paris en qualité d'elève astronome En 1844, l'Académie des sciences lui décernait le prix Lalande pour sa dé -ouverte, le 22 novembre do l'année précédente, de la comète qui porte son nom. En 1848, il présentait à cette académie un mémoire sur la Parallaxe d'une étoile anonyme de la Grande Ourse, et un second mémoire sur un Nouveau collimateur rénithal et une limite zénithale nouvelle. Le 18 janvier de l'année ouivaille, il était élu membre de l'Académie des sciences (section d'astronomie) on remplacement de Damoiseau. M. Frye a été, de 1848 à 1854, chargé du cours de géodésie à l'Ecole pohtnchnique et fut nommé, en 1854, recteur de l'Academie de Nancy et professeur d'aotronomie à la faculté des sciences de cette ville. 11 est devenu successivement, depuis, inspecteur général de l'enseignement secondaire pour les sciences, membre titulaire du Bur au des longitudes (1862). membre du Conseil supérieur de l'instruction publique (1864) professeur d'astronomie à l Ecole polyterhnique (1873), président du Bureau des longitudes (1876) et inspecteur général pour l'enseignement supérieur des sciences, en remplacement de Leverrier (1877). M. Faye a commencé, en 1846, une traduction dn Cosmos d'Aloxandre de Humboldt, en collaboration avec M. Ch. Galusky Í2' édition, 1864, 4 vol.). Il a publié en outre Leçona de cosmographie (1852); Sur une méthode nouvelle proposée par M. de Littrom, pour déterminer en mer l'heure et la longitude (1864); et lu devant l'Aradém'e des sriences de nombreux mémoires, parmi lesquels nous citerons ceux sur l'Anneau de Saturne, les Déclinaisons absolues, la Formation des nuages, la Formation de la gréle, les Taches du soleil, etc.

La gloire du savant ne lui suffisant plus, sans doute, M. Faye se portait aux élections du 14 octobre 1877, comme candidat du maréchal de Mac Mahon à la députalion, dans le XVI- arrondi'sem*nt de Paris; ayant échoué avec une minorité dérisoire, il acceptait le portefeuille de l'instruction publique, abandonne par M. Brunet, dans le ministère de Rochebouët, le !3 novembre suivant; il quittait le pouvoir le 13 décembre, après vingt jours d exercice, avec ses collègues, abandonnant non sans regrets leurs projets de coup d'Etat, et peu disposé, croyons-nous, à renouveler cette triste expérience. M. H. Fave est commandeur de la Légion d'honuour depuis le 7 août 1870.

FAYE, ETIENNE LÉOPOLD, avocat et homme politique français, né a Marmande le 16 novembre 1828. Avocat da barreau de sa ville natale et lié avec les membres les plus influents du parti démocratique, quoique, à proprement parler sans passé politique. M. Faye fut nommé maire de Marma.nde après le 4 Septembre. Aux élections du 8 février 1871, il posa sa candidature à l'Assemblée, sans succès, mais fut élu, aux élections complémentaires du 2 juillet suivant, représentant de Lot-et-Garonne. 11 se fit inscrire à la réunion de la gauche républicaine, vota en conséquence et déposa sur le bureau de la Chambre, sans le moindre succès, une proposition tendant à rendre applicable aux élections pour les conseils généraux la loi relative aux réunions publiques électorales politiques. Aux élections du 20 février 1876, M. Faye se porta candidat dans l'arrondissem*nt de Marmande et fut élu. Elu questeur de la Chambre. après la mort de M. Ricard et son remplacement au ministère de l'intérieur par M. de Marcère (mai t876), M. Faye fut nommé sous-secrétaire d'Etat à ce ministère. Il donnait sa démission le 13 décembre pour suivre dnns sa retraite M. de Marcère, remplacé au ministère de l'intérieur par M. Jules Simon. Après avoir été élu membre du Consent général du Lot-et-Garonne pour le canton de Marmande en 187i, et réeln en 1874, M. Faye de%enait président due cette assemblée départementale. Réélu de-

FEBVRE, ALEXANDEE FRÉDÉRIC, actenr français, dis d'un offi ier d'administration, est né à Paris le 21 février 1835. Ayant fait d'assez bonnes études musicales, il dirigeait, à ses moments per lus, l'orrhestre peu nombreux d'un petit théâtre de société, et c'est sur ce théâtre qu'il débuta. remplaçant au pied levé l'amoureux absent au moment solennel, dans une pièce qui ne pouvait s'en passer. 11 y eut un succès tel que, quelques jours plus tard, il était engagé au Havre. De retour à Paris, après une année d'absence à peu près, il joua successivement à Beanmirchais, dans Paul d'Artenay, André le Mineur, et surtout dans le Mauvais gas, de M. Henri de Kock (1853), où il fit une véritab'e impression sur le public de l'endroit, pas aussi facile à émouvoir et surtout à tromper qu'on pourrait le supposer. Il parut ensuite à l'Ambigu, à la Gaité, à l'Odéon, ou ses créations dans le Rocher de Sisyphe, Daniel Lambert, et principalement celle de Célestin du Testa- ment de César Girodot (1858), établirent sa réputation. Il passa l'année suivante à l'Ambigu, où il parut dans la Maison du pont Notre-Dame; retourna à l'Odéon, pour s'y essayer dans le répertoire classique, et entra au Vaudeville en 1861, pour y remplir le rote de Perrin dans les Mariages de Paris, d'Edmond Ahout. Il y créa successivement Maurire, dans Nos intimes (1861); Rirhard, dans un Homme de rien (1863); Mirabeau, dans la Jeunesae de Mirabeau (f864J; Didier, dans la Famille Benoiton; pières auxquelles il nous faut ajouter: la Frileuse, l'Atlaché d'ambassade, le Vrai courage, les Plantes parasites, un Duel sous Richelieu, les Brebia de Panurge, Germaine, le Mariage d'Olympe, les Ressources de Puinola, le Roman d'rm jeune homme pauvre, le Drac, Jenn qui rit, la Belle au Bois dormant, Monsieur de Saint-Bertrand, les Deux sœurs, etc. Entré au Théâtre-Français en septembre 1866, il était reçu sociétaire le 1er mai 1867. Nous citerons parmi les rôles créés ou repris à ce théâtre par M. Febvre, dont lestalent n'a fait que s'affirmer de jour en ,jour Philippe II, dans Don Juan d'Autriche; Georges Bernard, dans Par droit de conquéte Stamply, dans Mademoiselle de la Seiglière; Saint-Géran. dans Une chaîne; d'Aubigny, dans Mademoiselle de Belle-Isle; Maurice de Cambry, dans Julie (1869); de Vaugris, dans le Lion amoureux André Roswein dans Dalila (1870) Georges, dans l'Autre motif; Nanjac, dans le Demi-Monde Louis de Nobant, dans Petite pluie; le comte de Briac, dans la Grand'mamnn (I875); Clarkson dans l'Etranqère (1876): Fritz Kobus dans l'Ami Fritz, de MM. Erckmann-Chatrian (1876). Nous citerons encore les piè,es suivantes dans lesquelles M. Febvre a créé ou repris le rôle principal: le Baiser anonymt, la Valise de Afoliére, deux de jeu, la Parvenue, Bataille de dames, Mercadet, les Fausses confidences, le Jeu de l'amour et du hasard, Tartufe (rôle de Tartufe), les Femmes savantes, Ruy-Blas, etc. On doit en outre à M. Febvre un certain nombre de compositions musicales légères. Il est décoré de plusieurs ordres étrangers. FÉRAUD, FRANÇOIS TIBURCE, homme politique français, né à Arreau (Hautes-Pyrénées) le 19 août 1821, est le petit-neveu du conventionnel Féraud, tué d'un coup de revolver par une mégère, en voulant s'opposer à l'invasion de l'assemblée par l'émeute, le 1er prairial an 111, et dont la tète fut ensuite portée au président Boissy d'Anglas, au bout d'une pique. M. Féraud s'était présenté sans succès à une élection législative sous l'empire, et n'avait pas renouvelé la tentative. Nommé préfet des Hautes-Pyrénées par M. Thiers, il dot na sa démission après la mort de M. de Goulard, son beau-frère (juillet (1874). Il fut peu après nommé trésorier général do l'Aude, fonetions dont il fut révoqué en octobre 1884. Il s'etait encore une fois présenté sans succès à une élection partielle, en 1879, mais aux élections générales d'octobre 1885, M. Féraud triompha avec la liste monarchique, et fut élu député des Hautes-Pyrénées.

FÉRAY, ERNEST, industriel et homme politique français, sénateur, né à Paris le 29 mai 1804. M. Féray, petitfils d'Oberkampf, exploite à Essonnes (Seine-et-Oise) un établissem*nt industriel considérable, comprenant des ateliers de 6lature et de tissage, de construction de machines diverses, une fonderie de fer, etc. Maire d'Essonnes depuis 1858, ancien membre de la Chambre de commerce de Paris, M. Féray s'était exclusivement renfermé dans l'industrie et n avait en conséquence nul antécédent politique, lorsqu'éclata la révolution du 4 septembre 1870, provoquée par des désastres lamentables. Sa ferme et patriotique attitude en présence des envahisseurs, le désignèrent naturellement aux suffrages de ses concitoyens, et aux éle tiens du 8 février 1871, il fut élu représentant de Seine-et Oise, le quatrième sur onae. A Bardeaux, M. Féray fonda une réunion qui prit son nom, dont firent partie la plupart des membres de l'Assemblée appartenant à l'industrie; le programme de la réunion Féray était: « reconstitution du pays par des institutions libérales et sous la forme républicaine, la constitution définitive à donner à la France étant réservée. » Il appuya constamment la politiyue de M. Thiers et déclarait, dans une lettre adressée aux journaux, en avril 1873, qu'il y avait nécessité imperieuse à prorlamer définitivement la République. Il était devenu viceprésident du groupe Casimir Perier; après le 23 mai, il devint vice-president du centre gauche. Il combattit avec énergie le ministère de combat. et protesta contre les tentatives de restauration monarchique. En juillet 1875, il opposait à une demande de prorogation présentée par M. Malartrr, une proposition contraire, c'est-à-dire tendant à ce que l'Assemblée ne prit pas de vacances avant l'achèvement de la discussion des lois

puté de Marmande le 14 octobre 1877, il se présentait avec succès aux élections sénatoriales du 5 janvier 1870 dans son département. Il siège an Sénat sur les bancs de la gauche et a voté l'expulsion des princes. M Léopeld Faye est conseiller-maitre à la Cour des comntes depuis le 28 mai 1879.

organiques et l'élection des sénateurs inamovibles. Mais ce fut la proposition de r rorogation qui l'em i rta. M. Féray a fait partie, en no, embre 18i6, de la commis. sion de permanence de l'Assemblee. Aux élections senatoriales du 30 janvier 1876, dans le département de Seine-et-Oise. M. Féray était porlé sur la liste républicaine ave' MM. Gilbert-Boucher, président du Conseil générâl de ce département et Léon Sav, ministre des lin:mces. On sait quel bruit ce rapprorhement de noms, aussi honorables et aussi modérément répub icains l'un que l'autre, et par conséquent font naturel, fit dans le camp des réactionnaires; nous avons dit comment M. Buffet (voyez ce nom), suffoqué d'indignation, exigea de son collègue aux finances qu'il faussât compagnie à ees amis compromettants ou donnât sa démission de ministre, et comment. M. Léon Say ayant renoncé à son portefeuille, ses collegues, simplement jaloux de leur propre dignité, déclaré ont le suivre dans sa retraite, contraignant ainsi M. Buffet à rester seul ou à ronger s frein. De même la presse à la dévotion de M. Buffet jeta feu et flammes, représentant le ministre des finances comme à jamais compromis, perdu par ses relations avec les « pires ennemis du maréchal » avec des « radicaux a tela que MM. Gilbert-Boucher et Feray Malgré toutes ses misérables criailleries, la liste républicaine passa tout entière dans le département de Seine-et-0 qe (IL est vrai qu'en revanche, M. Buffet ne passa dans aucun). Au renouvellement partiel du 8 janvier 1882, les trois sénateurs républicains de Seine-et-Oise étaient réélus. M. Féray a vote contre le projet d'expulsion des princes. — M. Féray a fait partie du Conseil général de Seine-etOise de 1840 à 1870 il est membre du consistoire de l'Eg ise réformée de Paris. Comme industriel, il a reçu diverses récompenses aux expositions officier de la Legion d'honneur depuis 1842, il a été promu commandeur à la suite de l'Exposilion universelle de 1878.

FERGUSSON, JAMES, architecte é' essais, né à Ayr en 1808. Apres avoir commencé ses études à l'Ecole supérieure d'Edimbourg, il vint les achever en Angleterre, dans une institution particuliere, entra ensuite dans une maison de commerce importante, qu'il alla, peu après, représenter aux Indes et dont il devint ensuite associe. Ayant, jeune encore, quitté les affaires, il parrourut l'Orient dans le but d'en étudier les richesses architerturales. L'un des premiers résultats de ces études nouvelles, fut la publication d'un ouvrage intitulé Illustrations of the Rockcut Temples of India (l845J, orne de gravures et de plans dus, aussi bien que le texte, à M. Fergusson. Vinrent ensuite Picturesque Illustrations of Ancient Architecture in Hindostan et un Esaay on the Ancient Topography of Jerusalem (1847); Historical inquiry into the true Principles of Art, more eapecially taith rejerence to Architecture (1848); Essay on a proposed new system of Fortification (1849), ouvrage indiquant un système nouveau d'ouvrages d6 terre qui, accueilli favorablement par l'armée anglaise, fut appliqué par les Russes à la défense de Sebastopol et plus tard par les Américains, à l'époque de la guerre de Secession. On doit encore à M. James Fergu·son: the Palaces of Ninevch and Persepolis restored (1851), ouvrage qui lui fit confier la construction de la salle ninhite au palais de cristal de Sydenham; fland6ook of Archftecture (I8S5); History of the modern atyles of Architeclure (1862); History of Ancient and Modern Architecture (1865, 3 vol., 2e édition, 1875, 4 vol.); Tree and Serpent Worship (le culte do l'Arbre et du Serpent), ouvrage publie aux frais du gouvernemens indien, illustré de plus de 100 planches et dessine dans le texte (1868, in-4°; 2· édition, 1873); the Temples of the Jews and the other Buildings in the Haram Area al Jerusalem (les Temples des Juifs et autres edifices, etc., 1878 L'Institut royal des Architectes britanniques a dé -erne a grande médaille d'or annuelle à M. James Fergusson, en 1871. Il est membre de la Société royale de Londres et de plusieurs autres sociétés savantes, et a reçu de l'université d'Edimbourg le titre honorifique do docteur en lois en 1882.

FERGUSSON, sir JAMES, baronnet, administrateur anglais, ne à Edimbourg en 1832, fit ses études à l'ecole de Rugby et entra ensuite aux grenadiers de la Garde, où il devenait capitaine en 1854. Peu après, il donnait sa démission. Il représenta le comté d'Ayr à la Chambre des communes, comme députe conservateur de 1854 à 1857 et de 1859 à 1868; fut sous-secrétaire d'Etat pour les Indes de juin 1866 à juillet 1867; passe en la même qualité, à cette dernière date, au ministère de l'intérieur, et conserva ce dernier poste jusqu'au mois d'août 1868, époque où il fut nommé gouverneur de l'Australie méridionale et membre du Conseil prive. Nommé gouverneur de la Nouvelle-Zélande, le 2 mars 1873. sir James Fergusson donnait sa dem ssion l'année suivante. Il a été nommé gouverneur dee Bombay en 1880. Lors du retour aux affaires du parti conservateur, en août 1886, sir J. Fergusson est entré dans le ministère constitué sous la présidence du marquis de Salisbury, comme sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères. FERNI, VIRGINIA et CAROLINA, violonistes italiennes, nées à Corne (Lombardie), Virginie en 1840, et Caroline en 184!. Leur père cultivait lui-même le violon, et elles l'accompagnaient dans ses tournées artistiques en Italie et en Suisse. Etant à Genève, elles assistèrent à un concert donné par deux de leurs compatriotes, les soeurs Milanollo, que la mort ne devait pas tarder à séparer, et dont l'archet magique décida de leur vocation. Les deux sœurs Ferni reçnrent les premières leçons de violon de Bianehi et du célèbre Gamba, et aussitôt qu'elles se jugèrent en état de le faire, elles se mirent à vovager en Italie, en Suisse, en Belgique, en Hollande, recevant partout un accueil sympathique de plus on plus mérite. Elles revinrent ensuite à Genève; de là, pansserent à Lyon, puis à Marseille, visitèrent les principales villes .lu midi de la France, et enfin Paris (1854-55). M. ayant en recours aux conseils des grands violonistes) de

l'époque, d'AUard, de Robbretslc, de Bériot, de Dancli et de Vieuxtemps, elles se produisirent hardiment et avec un très grands succès, à la salle Herz, dans divers salons, au concert de la France musicale, aux Italiens et à l'Opéra. Des lors, elles se mirent à parcourir, avec pleine confiance, les principales villes de l'Europe, marchant de triomphe en triomphe. — Le contraste du jeu de ces deux artistes est frappant: Celui de Virginie exprime la douceur, la tendresse, la mélancolie qui se borne aux larmes et aux soupirs; tandis que Caroline est l'énergie même, la vigueur, la chaleur, la passion ardente « l'una, dit un de leurs biographes, è langelo del auo istrumento, l'altra ne è il demonio.

FERRARI, PAOLO, poète et critique dramatique italien, né à Modène en 1820, fit de brillantes études, prit le grade de docteur ès lettres et se livra de bonne heure à la littérature dramatique mais ses premières productions en ce genre sont absolument sans valeur et, à la vérité, peu de celles qui suivirent les surpassent de beaucoup. Sa Poltrona Storicaeut toutefoisun très grand succès. Son ouvrage sur Goldoni et le sue sedici Commedie nuove, fit en peu de temps, par contre, le tour de l'Italie, et établit la réputation d'écrivain critique du docteur Ferrari. II fit paraitre ensuite, avec un succès presque égal Parini e la sua Satira. La Prosa, qui parut un peu plus tard, fut très vivement critiquée par les adversaires de l'auteur, qui n'y virent qu'une audacieuse apologie personnelle et des attaques peu mesurées à l'adresse de ceux qui ne trouvent pas parfaites toutes ses œuvres et principalement ses comédies en dialecte de Modène, lesquelles ne valent pas le diable, comme nous avons dit; ce qui ne saurait empèrher le docteur Ferrari d'en faire lui-même l'éloge, dans son propre ouvrage. Il a été nommé professeur d'histoire à l'université de Modène en novembre 1859. Le 24 mars 1875, on donnait au Théâtre Manzoni, de Milan, une représentation au profit du monument à élever à Venise à Carlo Goldoni, laquelle s'ouvrait par un Prologo du D' Ferrari. dont le sujet roule sur une curieuse histo're de supercherie dramatique qui avait fait beaucoup de bruit en Italie peu auparavant: Un certain M. Barti, fatigué de se voir refuser les nombreux manuser'ts qu'il colportait de théâtre en théâtre, s'était avisé d'écrire à l'impresario Bellotti-Bon, directeur du théâtre Manzoni, qu'il venait de découvrir un ouvrage inédit de Goldoni intitulé l'Egoista per progetto, et le mettait à sa disposition. M. Bellotti-Bon accepta, reçut ce manuscrit dont l'auteur n'était autre que ce M. Barti, lequel avait été repoussé avec empressem*nt partout, et se dis. posait à le mettre à la scène lorsque, nous ne nous souvenons pas bien de quelle manière (par la déclaration du trouarobe Barti lui-même, il nous semble, pourtant), la supercherie fut découverte. C'est cet événement mémorable dans les fastes dramatiques d'Italie que M. Paolo Ferrari a traité dans son Prologue. Mais il faut bien dire que, si l'amusante scène du pocte, dite excellemment par l'acteur Ceresa, a mis de son cote les rieurs, dans la soirée du 24 mars 1875, ces mêmes rieurs, pendant un bon bout de temps, n'avaient pas été précisément du côté de M. Bellntti-Bon; et il n'y avait vraiment pas de quoi, en effet.

FBRRARIS, AMALIA, danseuse italienne, née en 1830 à V, ghera. Passionnée pour la danse des sa plus tendre jeunesse, elle reçut les premiers éléments de son art du professeur Chouchoux, de l'Ecole de danse de Turin, puis elle se rendit à Milan, où elle devint elève du célebre Carlo Blasis. Elle débuta à la Scats, dans un pas de deux qu'elle dansait avec le célebre Merante, en 1844. A partir de ce moment, la jeune danseuse avança dans la carrière au milieu des triomphes. Engagee au théâtre San-Carlo de Naples, son engagement y fut renouvelé trois fois; elle passaensuite trois saisons au Théâtre royal de Turin, deux au Cirlo-Felice, de Gènes, deux au Théâtre de la Reine, à Londres, une à Vienne, une à Sinigaglia. deux à Vicence, deux à Milan, puia 4 Florence puis elle accepta un engagement pour une tournée artistique à Verone, Mantoue et Trente. Après avoir dansé au théâtre Apollo, à Rome (1854-55), elle était engagée en 1856 à l'Opéra de Paris, auque elle resta attachée pendant plusieurs années sans voir se ralentir le cours des triomphes que lui faicait l'enthousiasme public, lequel prenait les formes les plus variees dans ses manifestations sans cesse renaissantes. En 1864, la Ferraris quittait Paris pour Bruxelles. Le répertoire de la Ferraris est très étendu, nous citerons parmi les ballets où elle eut le plus de succ ès le ballet de Faust, ceux d'Esmaralda, d'Odztta, de Giaella. de la Figlia del bandito, la Silfide,la Peri, la Vivandiera, etc.; outre ceux qui ont été espressément écrits pour elle, comme Diana ed Endimione, à Turin; Ondina, Armida, la Regina delle rose, Fiorita, à Naples; le Delizie del aerraglio, l'Isola degli amori et Il paqso delle grasie (danse avec Maria Taglioni et Carlotta Grisi), à Londres; l'Encantadora di Madrid et l'Ammante Zeffiro, à Gènes Diavoletta e Paquita, à Milan Raffaelle e la For. narina, à Florence; il Giucatore, Iberia, à Rome, etc. A Paris, elle parut principalement dans un a divertissem*nt intrnduit dans Pierre de Médicis, du prince Poniatowski, et intitule les Amours de Diane; dans Sacountala, Orfa, les Elfes; à Bruxelles, dans l'Etoile de Messine, etc. Elle a quitté le théâtre depuis quelques années déjà.

FERRARY, BARISÉLEMY AMÉDÉE, homme politique français, entrepreneur de travaux publics, est ne à Embrun le 29 avoil 1827. Il alla terminer ses études à Aix, puis revint à Embrun, continua l'industrie paternelle, et fut nommé maire de sa ville natale en 1871. Démissionnaire après la chute de M. Thiers, M. Ferrary était élu depute d'Embrun à l'election partielle nécessitée par la mort de M. de Cesanne en se tembre 1876, et prit place à gauche. Battu aux élections d'octobre 1877, par son concurrent legitimiste, M. de Prunieres, il obtenait de la Chambre l'annulation de cette élection, et triomphait

FERRIER, PAUL, auteur dramatique français, né en 1843 à Montpellier. 11 vint faire son droit à Paris, mais en s'abindonnant volontiers au penchant qui l'entrainait vers la littérature, et principalement vers la littérature dramatique. Il débuta heur 'usem*nt au ThéAtre-Français, en 1868, par la Revanche d'Iris, comédie en un acte, en vers et à dater de ce moment, il ne cessa plus de produire des pièces diverses pour les théâtres de genre et des livrets d'opéras comiques et d'opérettes. Nous citerons: Un mari qui voisine (f869J, Une /emme est comme voire ombre (1870), comedies en 1 acte, en vers, au Vaudeville la Crémaillère, i acte en vers, A l'Odéon (1872); Gilbert, 3 actes, en prose, même théâtre (1872); Chez l'avocat, saynète en vers libres, joueo par M. Coquelin et Mme Sarah Bernhardt, au Français les Incendies de Massoulard, vaudeville en 1 acte, au Palais-Roval (1873); Tabarin, comédie en actes, en vers, au Français (1874); la Partie d'echecs, vandeville en i acte, au Palais-Royal les Cinq filles de Castillan, 1 acte, au Gymnase; les Compensations, 3 actes en vers, même théâtre (1876); Au grand col, vaudeville en 1 acte, et la Chaste Suzanne, comédie-vaudeville en 2 actes, au Palais-Royal (1877). La réputation de M. Ferrier était désormais établie il avait surtout acquis l'expérience scenique qui lui fit quelque temps défaut, et il marcha dès lora de succès en succès, les partageant toutefoisavec quelque habile collaborateur le plus souvent. Nous rappellerons, parmi ses derniers ouvrages: le Parisien, vaudeville en 3 actes, avec MM. Vast-Ricouart (1881); Fanfan la Tulipe, opéra-oomiquo en 3 actes, avec M. Prevel, musique de M. L. Varney, aux Foliesl)ramat quea; la Rue Bouleau, avec MM, Vast-Ricouart, pièce en 3 actes, aux Menus-Plaisirs (1882); la Vie sacile, avec M. Albéric Sec and, comédie en 3 actes. au Vau leville; Madame est jalouse, 1 acte au Palais Royal (t883); la Flamboyante. comédie en 3 actes, avec M M. Felix Cohen et Albin Vahregue, au Vaudeville; Babolin, opérette en 3 actes, avec M. Prével, musique de M. L. Varney, aux Nouveautés; la Nuit aux soufflets, opéra romique en 3 actes, tiré d'un vieux vau leville do M. d'Ennery, musique de M. Hervé, au mème théâtre (1884); la Doctoresse, comédie en 3 actes au Gymnase, avec M. Henri Bocage; Tabartn, opéra en 2 a tes. musique de M. Emile Pessard, à l'Opéra; Coco-Fêlé, féerie en 4 actes, avec MM. P. Burani et Ed. Floury, au Châ telet; les Petit* Mousquetaires, opéra comique en 3 actes, avec M. J. Prével, musique de M. L. Varney, aux Folies-dramatiques; la Vie Mondaine, opéretta en 4 artes, avec M. de Najac. musique de M. Ch. Lecocq, aux Nouveautés (1885) Joséphine vendue par ses sœurs, avec MM. Carré et V. Roger, aux Bouffes (1886). M. P. Ferrier a publié en outre,, en i885, un volume de vers intitule: les Muses.

FERROUILLAT, JEAN-BAPTISTE, homme politique français, sénateur, ne le 4 mai 1820 à Lyon, d'une famille appartenant à l'industrie; il fit ses études au college de sa ville natale et son droit à la faculte de Paris, fut reçu docteur en 1843 et devint secrétaire de Bethmont. II fut élu, en 1848, représentant à la Constituante et fit partie, comme l'un de ses membres les plus jeunes, du bureau provisoire de l'Assemblee, en qualité de se. cretaire. Il vota ordinairement avec les démocrates moderes, appuya la politique de l'Ehsée après le Dix Décembre; mena en un mot si bien sa barque qu'il ne fut pas reelu à la Lpgislative. Il se fit alors inserlre au barreau de Paris. En 1856, M. Ferrouillat quittait Paris et entrait au barreau de Lyon il était élu membre du Conseil gcnaral du Rhône en 1864, pour le deuxième canton de Lyon; dem ssiounaire en 1867, avec plusieurs de ses collegues, en protestation de l'interdirtion qui leur était siguifiée de formuler des vœux relatifs à la muni sipalito lyonnvse, il était, avec les autres conseillers démissionnaires, reeu à une grande majorité. Elu conseiller municipal de Lyon après le 4 Septembre, M. Ferro fillat y presid l, pendant la guerre, le comite de résistance. Il fut e u représentant du Var à l'Assemblée nationale, aux élections complémentaires du 2 juillet et prit place à l'extrème gauche. Il a pris plusieurs fois la parole à l'Assemblée, principalement pour défendre le Conseil muni cipal de Lyon et pour combattre le projet de réorganisation municipale de la rite suspecte, supprimant la mairie centrale. Porté sur la liste républicaine, aux élections sénatoriales du Var, le 30 janvier 1876, M. Ferrouillat a été élu avec son ancien collègue de la gauche à l'Assemblée, M. Charles Brun. Les deux honorables sénateurs républicains du Var ont été réélus an renouvellement du 8 janvier 1882. M. Ferrouillat a pris place à l'extrême g.tuche du Sénat. Il fut l'un des signataires de la proposition d'amnistie pleine et entière présentée par Victor Hugo, et, en juin 1886, a voté le projet d'expulsion des princes.

FERRY, JULES FHANCOIS CAMILLE, homme d'Etat français, avocat, ne Il Saint-Die (Vosges) le 5 avril t832, fit aes études de droit à Paris, où il se fit a Imettre au barreau en 1834. Collaborateur de la Gazette des Tribunaux, il publia, en 1861, avec MM. Clamageran, Dreo, Floquet et Herold, un Manuel électoral qui eut do nombreuses éditions, et une brochure sur la Lutte électorale en 1863. Cette mémo année 1863, une vacance s'était produite dans la 5e circonscription de Paris, par suite de l'option pour Lyon de Jules Favre,M. J. Ferry y posa sa candidature en concurrence avec celle de Garnier-Pagès mais il se retira avant le scrutin. Implique dans le procès intenté par le ministère publie au romité electoral dit des Treize, il fut condamne en 1864 pour délit d'association illicite. En 1865, il entrait à la rédaction du Temps, où il commençait presque aussitôt cette série d'articles dirigés contre 1 administration du préfet

de nouveau à l'élection du 7 juillet 1878. Réélu sans concurrent le 21 octobre 1881, M. Ferrary siégea à la gauche radicale, et c'est comme candidat radical qu'il fut élu député des Hautes-Alpes au scrutin du 18 octobre 1885. Il a voté l'expulsion totale des princes.

de la Seine, qui furent réunis ensuite sous le titre neureux de Comptes fantastiques d'Hauassmann. Ce titre était une véritable trouvaille, et valut à M. J. Ferry une reputation d'homme d'esprit parmi tous ceux (et le nombre en est grand) qui, dans un livre, ne consultent jamais que le titre. Porté de nouveau, cette fois dans la 6e cirron-cription de la Seine, aux élections législatives de 1869, M. Jules Ferry fut élu au second tour de scrutin. Il avait eu pour concurrents au premier tour Augustin Cochin et Adolphe Guérould, mais celui-ci s'étant désisté, il n'avait plus en face de la sienne que la candidature de Cochin au billottage. Il alla prendre place sur les bancs de la gauche, à cJté de Jules Favre, son maitre et son modèle. à la suite duquel il ne cess de marcher. Il fit partie de diverses commissions im' portantes, notamment de la commission chargée de rü gler le budget extraordinaire de la ville de Paris. en souvenir sans doute des fameux « Comptes fantasti. ques » et se signala par des interpellations nombreuses, remarquables par leur peu de clarte en général et quelquefois par leur véhémenre insolite. Parmi les propositions qu il soumit à la Chambre, nous citerons celle rehtive à l'élection du Conseil municipal de Paris et celle portant abolition de la juridi tion de la Haute Cour de Justire qui venait d'acquitter le prince Pierre Bonaparte. En mai 1870, M. Jules Ferry organisa le comité democratique parisien antiplébiscitaire. 11 s'éleva, avec ses collègues de la gauche, contre la guerre et, après la déclaration, réclama sans succès l'abrogation de la loi de 1834 sur ta fabrication des armes, ou tout au moins sa suspension. Membre du gouvernement provisoire, dit de la Défense nationale, comme député de Paris, le 4 septembre 1870, il était nommé se-rétaire du gouvernement le 5, et préfet de la Seine le 6 (toujours en souvenir des « Comptes fantastiques »). Nous ne dirons rien de son administration: le poste eut été difficile pour n'importe qui à une époque pareille, et personne n'eût pu se livrer à plus d'efforts tendant au mieux que ne le fit M. J. Ferry. Lors de la tentative du 31 octobre, il fut quelques heures prisonnier à l'Hôtel de Ville, puis delivré par la garde nationale de l'Ordre. La légende du 12 janvier t871 assure que M. Fer y résista couragesem*nt à la tent itive coupable des b taill ms révo ution- naires contre l'Hôiel de Ville. littéralement bonde de mobiles Il avait préside q uelques jours anpuravant la réunion des maires qui avait resolu le rationnement du pain (mesure tardive et devenue bien inutile, puisque tes chiens même le refusaient) et les perquisitions non moins tardives à la recherche des comestibles cachés. — Le 26 janvier. Paris capitulait.

Aux élections du 8 février 1871, M. Jules Ferry était élu représentant non de la Seine, qu'il avait administrée et qui le connaissait assez, mais d es Vosges, son departement natal, et le c nquieme sur huit. Il donna alors sa démission de préfet de la Seine, quoiqu'il dut rester en fonctions jusqu'au 18 mars. Rentré à Paris derrière l'armée de Versailles, le 22 mai, il était de nouveau nommé préfet de la Seine par M. Thiers le 24. Cette nomination souleva une protestation unanime, laquelle contrraignit celui qui en était l'objet à se retirer au bout de dix jours. Il fut remplacé par M. Leon Say, qui, si on ne peut porter à son avoir aucune brochure à titrre humoristique, est du moins et incontestablement un administrateur. Mais M. Ferry avait des amis puissants au ant que hardis on parla comme d'une chose d 'cidéo de sa nomination au poste de ministre de France à Washington (mars i872l. Nouvelles clamenra, et si peu mesurées, que la nomination n'osa pas se montrer officiellement, et M. Ferry dut se contenter du poste de ministre à Athènes (t5 mai), où il parvint avec assez de succès à débrouiller l'affaire des mines du Laurium. Il donna sa démission après le 24 mai (1873), et reprit sa place dans les rangs de la gauche républicaine de l'Assemblée dont il devint président. Réélu député de l'arrondissem*nt de Saint-Dié, aux élections générales du 20 février 1876, M. Jules Ferry était de nouveau élu président de la gauche républicaine, dont il exposait le programme, dans un discours fort discuté, lors de la rentrée des Chambres. Elu membre du Conseil général des Vosges pour le canton de Thill t, contre M. Buffet, le 8 octobre 1871, il devint vice-président, puis président de cette assemblée départementale A la Chambre M. Ferry prit part, dans cette courte législature, à toutes les discussions politiques importantes, comme orateur de la gauche republicaine; il fut rapporteur de la loi d'organisation municipale et, naturellement, l'un des 363 adversaires declares du cabinet de Brnglie. Réélu député de Saint Die le 14 octobre 1877, il reprit sa position a la Chambre, et ne tarda pas à ouvrir le feu de son éloquence contre le ministère non plus de combat, mais d'attaque, présid par le générai de Rochebouet. dont aucun des membres n appartenait au parlementet qui dut, faute de mieux, céder la place à un ministère Dufaure. M. J. Ferry eut à cette époque, entre autres fonctions, la présidence de la commission du tarif général des douanes. Les élections sénatoriales du5 janvier 1879 ayant enfin donné une majorité républicaine à la première Chambre, la gauche se sentit maitresse du terrain parlementaire et prit ses dispositions pour en profiter. Des le 20 janvier, un ordre du jour de confiance en faveur du ministère Dufaure, rédigé par M. Jules Ferry, de manière à ce qu'il n'y eut pas de doute possible sur son véritable caractère de mise en demeure, était voté à une grande majorité. Mais les elections sénatoriales devaient avoir d'autres conséquences: le 30 janvier, le maréchal de Mac-Mahon, décidé il ne pas se soumettre, donnait sa démission, et était remplacé à la présidence suprême par M. Jules Grevy. M. Dufaure ayant voulu suivre le maréchal dans sa retraite, un nouveau cabinet fut constitué sous la présidence de M. Waddington, dans lequel M. Jules Ferry entra, avec le portefeuille de l'instruction publique et des beaux-arts réunis (4 février).

Gràce à une étonnante faculté d'assimilation et à une puissance de travail extraordinaire, le nouveau ministre

de l'instruction publique et des beau:-arts se mettait au courant des affaires de son département, pour ainsi dire du jour au lendemain, avec le secours, toutefois, du sous-secrétaire d'Etat qu'il s'était adjoint pour les beauxarts, M. Edmond Turquel, député de l'Aisne. Pour ce qui revient plus spécialement à M. J. Ferry des réformes alors effectuées ou simplement projetées, nous signalerons la suppression des lettres d'obédience et son projet de loi sur l'enseignement supérieur restituant à l'Etat le droit exclusif de collation des grades, dont le fameux article 7, interdisant l'enseignement aux membres des congrégations non légalement reconnues devait produire une agitation si grande, et son rejet par le Senat des conséquences si graves, voire tout à fait dramatiques en divers points de la France. En effet, l'article 7 rejeté par le Sénat, c'était le droit d'enseignement reconnu, sanctionné pour les congrégations religieuses non autorisées, jésuites, dominicains, etc. Le gouvernement ne se tint pas pour battu, et puisque les congrégations, qu'il ai ait le droit strict de chasser du territoire de la République, conservaient malgré lui le droit d'enseigner la haine de la République, il n'y avait qu'un moyen d'avoir raison d'elles, et il y recourut sans hésitation les congrégations non autorisées par la loi, en général parce qu'elles avaient dédaigné de solliciter celle autorisation, furent décrétées expulsées de France (septembre 1880). La difficulté, maintenant, était d'assurer l'exécution de ces déc ets, car on pense bien que les membres des rongrégations enseignantes frappées ne devaient se soumettre qu'à la force, appuyés, encouragés dans leur résistance par toutes les notabilités cléricales, parlementaires et extra-parlementaires. M. de Freyrinet, qui avait succédé à M. Waddington, le 27 décembre 1879, ne se sentit pas le courage de mener à bien cette entreprise, dont il prévoyait sans doute les difficultés terribles, jugeant probablement aussi que l'homme d'Etat assez aveuglément audacienx pour l'entreprendre échouerait, et se rendrait à tout jamais impossible. Il donna sa démission (t9 septembre), et fut aussitôt remplacé à la présidence du conseil par l'homme audacieux en question, par M. Jules Ferry, qui saisit cette occasion, quelle qu'elle et les décrets furent exécutes, non sans délai ni sans peine, mais ils le furent, et le chef actuel du cabinet n'en fut que plus solidement assis.

Ayant conservé le portefeuille de l'instruction publique, M. Jules Ferry s'occupa activement de réaliser dans l'éc. le le triple principe de la gratuité, de l'obligation et de la laïcité, et lutta avec énergie pour écarter les obstacles que lui suscitait le Sénat, dont la majorité républicaine n'était pas aussi compacte, aussi radicale » surtout. prise en masse, que celle de la Chambre des députés. En dehors de l'instruction publique et comme chef du cabinet il faut aussi attribuer à M. Ferry la direction imprimée aux affaires d'Algérie et de Tunisie, la guerre contre les Khroumirs de la frontière et l'établissem*nt du protectorat français à Tunis, au milieu de complications de tout genre qui, plus d'une fois, mirent le chef de cabinet dans un grand embarras vis-à-vis des chambres. Mentionnons encore les tentatives, rarement couronnées de succès, de renouvellement des traités de commerre avec les puissances étrangères dont les traités étaient près d'expirer. Survinrent les élections du 21 août 1881 (date anticipée), et M. J. Ferrj fut réélu, à une très forte majorité. député de la 1 circonscription de Saint-Dié. La rentrée des chambres eut lieu le 28 octobre, et toule affaire cessante, le ministère fut mis sur la sellette. Le président du conseil défendit sa politique avec son énergie et son éloquence ordinaires, et il eut fo rt à faire, surtout au sujet des affaires tunisiennes, plus spécialement visées par les interpellateurs de toute nuance; enfin, il fallut clore cette discussion par le vote d'un ordre du jour qui décidât du sort du cabinet il en fut rédigé vinpt-six! L'ordre du jour voté par la Chambre, et à une énorme majorité (365 contre 68), approuvait, en somme, la politique ministérielle; mais il avait pour auteur Gambetta, et ce vote était trop visiblement dû à son influence, pour que M. Jules Ferry ne reconnût pas que le maitro de la situation n'était pas lui-même, mais son rival, et quel rival Il lugea donc le moment bien choisi pour lui transmettre la suite de ses affaires, passablement embrouillées et qu'il allait être évidemment forcé d'abandonner, de manière ou d'autre, dans un délai de quelques jours. Le lendemain dune (10 novembre), le cabinet Jules Ferry avait réru.

Le cabinet constitue par Gambetta le 15 novembre 1881, dans de telles circonstances, se suicidait en quelque sorte le 26 janvier f882, et était remplacé le 30 du même mois par un nouveau cabinet Frey inet, dans lequel M. Jules Ferry reprenait son portefeuille de l'instruction publique et des beaux-arts, dans les ancien- nes conditions. Le vote de la Chambre refusant au ministère les crédits nécessaires pour cooperer avec l'Angleterre à la pacification de l'Fgypte (29 juillet) ayant provoqué la retraite de M. de Frevcinet, M. J. Ferry quitta le pouvoir avec ses collègues. Le il février 1883, il acceptait la mission de former un nouveau ministère, en remplacement du ministère Fallières, qui avait suc'édé au précédent. Il y reprit le portefeuille de l'instruction publique, mais ayant été chargé, pendant l'absence de bl. Challemel-Larour, de l'interim des affiires étrangères, il prit définitivement ce portefeuille après la démission du titulaire (21 novembre 1883). Les affaires de Madagascar et du Tonkin, les négociations avec la Chine au sujet de son intervention hostile dans colles-ci et la guerre qui s'ensuivit aver cette puissance, tels sont, rappelés sommairement. les événements qui amenèrent cette modilrcation, événements qui appartiennent à l'histoire et qui ne sauraient être analyses ici, à propos d'une administration politique dont ils provoquèrent la chute prématurée par leurs complications inattendues. A la suite d'une c immunisation faite à la Chambre sur le desastre de Langson, dans les termes les plus pitoyables, par le chef du cabinet croyant sans doute enlever

plus aisément par ce moyen le vote des crédits nécessaires pour poursuivre l'aventure du Tonkin, un vote de défiance forçait M. Jules Ferry à donner sa demission mars 1885). II était remplacé au pouvoir par M. Henri Brisson le 6 avril suivant. Peu d'administrations ont été autant remplies d'événements aussi importants. Le chef de cette administration, pour la peme, y a pu donner la vraie mesure de sa valeur en tant qu'homme d'Etat, après l'avoir donnée comme administrateur depuis longtemps: c'est toujours l'homme des « Comptes fantastiques mais il est du métier, et nous ne désespérons nullement de le voir présider de nouveau aux destinées de la France. Il faut reconnaitre. d'autre part, qu'il a eu toutes les chanees: jusqu'à une tentative d'assassinat, ou quelque chose qui pouvait en avoir l'air do loin, mais qui n'a jamais été bien élucidée, dirigée contre lui (ou à côté) Après avoir enterré son rival et l'avoir remplacé à la tète de l'Union républicaine, il avait l'occasion de prononcer, à l'érection de sa statue à Cahors, le14 avril 1884, un discours accueilli par des applaudissem*nts enthousiastes. Après sa retraite précipitée de fin mars 1885, M. Jules Ferry fit un voyage à Rome et y eut avec les hommes d'Etat du royaume d'Italie, en fonctions ou en disponibilité des entrevues très agréables pour son amour-propre d'homme d'Etat incompris. Il rentra en France, devint directeur politique du journal le Temps, dont il avait été l'un des collaborateurs les plus modestes au début de sa carrière; puis il quitta ce journal pour la République française, voulant jusqu'au bout, sans doute, marcher dans les hottes de Gambetta. Aux élections du 4 octobre 1885, M. Jules Ferry était élu député des Vosges en tète de la liste républicaine. 11 a voté l'expulsion des princes. 11 a été réélu conseiller général des Vosges et maintenu comme président pour la session d'août 1886. Au comice agricole de Saint Dié, tenu à la même époque, M. Jules Ferry faisait un discours approuvé par tous les agriculteurs de la région c'est à croire qu'il s'occupe luimême d'agriculture d'une manière toute spéciale ou qu'il sufflt d'être avocat.

FERRY, ALBERT JOSEPH, homme politique français, né à Fraize (Vosges) le 27 février 1833, est complètement étranger la famille du précédent. Avocat du barreau de Saint-Dié, il est maire de cette ville, membre et secrétaire du Conseil général des Vosges, où il re- présento le cant n de (iérardmer. Il a été élu député de la 2e circonscription de Saint Die, en même temps que M. Jules Ferry de la ln, le 21 août 1881 et le 4 octobre 1885, député des Vosges, sur la liste républicaine. M. Albert Ferry siège au groupe de la gauche républicaine. 11 a voté l'expulsion des princes.

FEUILLET, OCTAVE, littérateur français, né à SaintLô, où son pere était secrétaire eenéral de la préfecture, le Il août i82î. fit de brillantes études au collège Lou sle-Grand, à Paris, et débuta dans la carrière littéraire parla publication, au feuilleton du National,d'un roman écrit en collaboration avec MM. Paul Bocage et Albert Aubert: le Grand Vieillard (l845J. M. 0. Feuillet, qui avait signé cet essai du pseudonyme de « Désiré Hazard m, publia, des lors sous son véritable nom, un rertain nombre de romans, nouvelles, etc., parus d'abord, au moins pour la plupart, dans quelque recueil périodique la Reuue nouvelle, la Revue des Deux-Mondes, notamment. Nous citelons Alix (l848J; Rédemptinn (1849J; Bellah (1850); la Partie de dames, la Clef d'or (1853) l'Hermitage, le Village l'Urne, poésies (1852); le CAeveu blanc (1853) la Petite comtesse (1856); le Roman d'un eune homme pauvre (1858); Histoire de Sibylle (1862); Monsieur de Camor.s (1866); Julia de Trécœur (1872) un Mariage dans le monde (1875); les Amours de Philippe (1877); le Journal d'une femme (1879); la Morte (1884), etc. Il a donné au théâtre: la Nuit terrible, au Palais-Rnyal (1846); le Bourgeois de Rome, à l'Odéon (1847); la Crise et le Pour et le contre, au Gymnase (1854), ces deux pièces avaient été précédemment publiées dans la Revue des Deux-Mondes; Péril en la demeure ( 1856), et le Village (1856), au Théâtre-Français la Fée, le Cheveu blanc (1856), Dalila (1857), le Roman d'un jeune homme pauvre (1858); la Tenlation, la Rédemption (1860), au Vaudeville; Montjoie, au Gymnase (1863); la Belle au bois dormant, au Vaudeville (1865); le Cas de conscience, au Français (1867) Julie, au Vaudeville (1869): la Clé d'or opéra comique, musique de M. Eug. Gaut er l'Acrobate, un acte, au Français (1873) le Sphynm, drame en 4 actes, au Français (1874); les Portraits de la marquise, comédie en un acte, au Françaie; un Roman parisien, comédie en 5 actes, au Gymnase (1882) la Partie de dames, comédie en un acte, au même théâtre (1883); Chamillac, au Français (1886), etc. sans parler d'une collaboration anonyme, souvent considétable, à plusieurs pières de MM. Alexandre Dumas père et P. Bocage. M. Octave Feuillet a été élu membre de l'Academie française, en remplacement de Scribe, le 3 avril 1862. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1863.

FEUILLET DE CONCHES (baron), FÉLIX SÉBASTIEN, littérateur français, ancien fonctionnaire, né à Paris le 4 décembre 1798. Entré au ministère des affaires étrangères à vingt ans, il prenait sa retraite, comme directeur, en t874, après avoir rempli divers emplois ou missions, l'emploi d'introducteur des ambassadeurs sous l'empire notamment. M. Feuillet de Conches, qui a collaboré à la Biographie universelle, à l'Encyclopédie des gens du monde, à la Revue des Deur-Mondes, etc. a donné à parut Léopold Robert, sa eie, ses œuvres et sa correspondance (1845); Méditations métaphysique. et corresoondance de Malebranche avec Dortous de Mairan (1848); Réponse d une incroyable attaque de la Bibliothèque nat onale touchant une lettre de Montaigne (1851); Contes d'un vieil enfant (1859); Causeries d'm curieux, variétés d'histoire et d'art tirées d'un eabinet d'autographes et de dessins (1861-67, 4 vol.);

Lettres inédites de Michel de Montaigne et de quelques nutrea personnages (1863); Louis XVI, Marie-Antoi- nette et Dfadamé Elisabeth, lettres et documents inédits (1864-73, 6 vol.); Correspondance de Madame Elisabeth de France (1867); Souvenirs de jeunesse d'un curieux septuagénaire (1877, anonyme) les Salons de conversation du XVIIIe siècle (1883), etc. M. Feuillet de Conrhes est commandeur de ia Légion d'honneur depuis 1856. Il est en outre décoré du Nicham lftikhar do Turquie (1" classe), commandeur des ordres de Charles III et d'Isabelle la Catholique d'Espagne de SaintJacques de Portugal, de l'ordre royal de François Ier des Deux-Siciles, du Lion de Zaehringen (Bade), de Louis (Hesse grand-ducale) et du Daneb.og de Danemark.

FEVAL, PAUL HENRI CORENTIN, littérateur français, né à Rennes le 27 septembre 1817, d'une famille de magistrats, fit toutes ses études dans sa ville natale, où il fut admis au barreau en 1837. Après une première cause, il abandonna la carrière d'avocat et vint à Paris pour tenter celle des lettres. Il eut des débuts difficiles et dut se faire correrteur d'épreuves pour vivre, sa mère, qui l'avait d'abord soutenu et dont les ressources étaient bornees, n'ayant pu continuer. II réussit pourtant à faire insérer dans le Nouvelliste, auquel il était attaché comme correcteur, quelques articles, travailla pour la librairie et brossa des couplets de vaudeville. Le peu de loisirs que lui laissait cette besogne multiple, peu attrayante, mais qui lui assurait l'independance, il l'employait à des travaux littéraires d'un ordre différent, vers lequel sa vocation l'entrainait. En 1841, la Revue de Paris publiait son premier roman le Club des phoquea, bientôt suivi des Chevaliers du firmament, puis du Loup blanc (1843) dans le Courrier franrais, dont le redacteur en hef demanda aussitôt à M. P. Féval de lui écrire un long roman d'aventures ayant pour titre: les Mystères de Londres et qu'il signerait d'un nom anglais. La publication des Mystères de Londres, par « Francis Trolloppe », commença au Courrier français en 1844, et le roman eut un succès presque aussi grand que les Mystères de Paris, qui l'avaient évidemment inspiré. dès lors, M. Paul Féval était un homme « arrivé », que les journaux s'arrachaient. Il publiait ensuite, à l'Epoque, le Fils du diable; la Quittance de minuit et les Amours de Paris, au Journal deq Débats, etc. Après le 24 fevrier 1848, M. Paul Feval, subissant l'influence des temps, voulut tâter de la politique et rollabora à quelques journaux frondeurs attaquant, de tout leur cœur, le nouvel ordre de choses. Il fonda même le Bon Sens du peuple et dirigea un certain Avenir national; mais tout cela dura peu et M. P. Féval, qui en appelait si éloyuemment au bon sens des autres, eut celui de revenir à ses romans, dont il lui parut plus intellgent de fournir les journaux existants que d'essayer de faire concurrence à ceux-ci. Il publia en conséquence: les Belles de nuit, dans l'Assemblée nationale,; les Parvenua, dans la Revue contemporaine; le Paradis des femmes, dans la Presse; Madame Gil-Blaa ou Mémoires d'une femnie de notre temps, dans le même journal; le Bossu, nu Siècle; l'Homme de fer, les Compagnons du silence, au Journal pour tous; les Errants de nuit, au Pays. Nous citerons encore de M. Paul Féval, à partir de cette époque, où il menait quatre feuilletons à la fois dans quatre journaux de Paris(1856-57): le Tueur de tigres, le Men- diant noir, les Couteaux d'or, la Louve, Bouche de fer, Cœur d'acier, les Habits noirs, la Fabrique de mariages, Roger Bontemps, Annette Laïs, la duch*esse de Nemours, le Jeu de la mort, les Nuits de Paris, Aimée, la Cavalière, le Capitaine fantôme, le Chdteau de velours, Jean Diable, les Fanfarons du roi, le Quai de la ferraille, les Nuits de Parts, l'Arme invisible, le Chevalier de Keramour, les Compagnons du trésor, la liée des grèves, la Fontaine aux perles, la Pécheresse, le Cavalier Fortune, le Dernier vivant, le Chevalier Tenrbre, Maman Leo, Mademoiselle Saphir, l'Avaleurde sabres, la Reine des épées, les Deux femmes du roi, Contes bretons, le Drame de la jeunesse, la Province de Paris, la Cosaque, la Rue de Jerusalem, les Revenants, la Bande Cadet, l'Hôtel Carnavalet, la Tontine infernale, le Volontaire, l'Homme du Gaz, la Tache rouqe, la Ville vampire, Gavotte, les Cinq, l'Ogresse, Premières aventures de Corentin Quimper, etc. (1856-76). M. Paul Féval a transporté à la scène, avec divers rollaborateurs, quelques-uns de ses romans les plus populaires et donné quelques drames originaux, le tout avec des fortunes dit erses, sans succès comparables à ceux que lui ont valu ses romans. Nous citerons les Mystères de Londres, le Fils du diable (1841); Frère Tranquille, à la Porte-Saint-Martin (1853); les Belles de nuit, les Puritains d'Ecosse, les Mousquetaires du roi le Bonhomme Jacques, Cotillon 111, Mauvais-Cœur le Bossu (1862), ce dernier mis au point par M. Victorien Sardou Jean qui rit (1865); la Chouanne (1867), etc.

De 1873 à 1875, M. P. Féval a fait quelques conférences spéciales, notamment aux matinées Ballan le, dans lesquelles la question d'un théâtre des familles ou d un « heâtre pour tous fut traitée avec un très grand succès a"tuel, qui eùt pu faire croire que quelque chose en ce genre était faisable; mais le bruit qu'on fit d'abord à ce propos alla s'éteignant graduellement, et il n'en fut bientôt plus question. il en resta toutefois un livre de M. P. Féval le Thédtre-Femme, qui vaut la peine d'être lu, quoique sérieux. Il avait fait précédemment d assez nombreuses conférences sur des sujets varies, et tenté d'acclimvter en France les le tures » dont nos voisins d'outre-Man he et surtout les Amé ic,tins font tant de cas, même lorsqu'il leur faut entendre un lecturer beaucoup moins éloquent que M. Paul Féval. Mais il n'y réussit pas. Il a publié en 1851 une Histoire des T'ribunaux en 8 volumes, qui devait être suivie d'une foule d'autres « histoires dont il a abandonné le projet pour retourner au roman. Une adaptation de son Cavalier Fortune à la scène américaine, sous le titre de The Hero o/ the Hour, a été produite à New-York à la fin de

1874; mais, malgré un commencement de négociations préalables, l'auteur français, négligé par l' « adaptateur. amérirain, a dû de 'liner toute parti lpation àrette besogne. M. Paul Féval a été président de la Société des gens de lettres et vice-président de la Société des aute irs dramatiques. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1869. Victime de mauvaises spéculations financières, de son propre aveu, M. Paul Feval consentait, vers la fin de 1876, à se laisser représenter comme revenu à la foi de son enfonce, et conformément à un traité passé avec une so ete catholique, il publiait des éditions « e1purgees. de quelques-uns de ses romans de jeunesse, outre quelques ouvrages nouveaux: les Etapes d'une conver- sion, Château pauvre (1877); les Merveilles du MontSaint-Michel (1879). Cette même année 1879, M. Paul Fevai perdait an procès que lui avait intenté un éditeur catholique de province, pour avoir manqué aux dispositions d'un traité consenti entre eux, relatives aux delais dans lesquels il devait livrer à cet éditeur la copie d'un outrage religieux. Peu après, le malheureux ecrivain, déjà ruine, était frappé de paralysie.

FEYEN-PERRIN, AUGUSTIN FRANÇOIS NICOLAS, né à Bey-sur-Seille (Meurthe-et-Moselle) en 1829, reçut à fécole de dessin de Nancy les premiers éléments de son art, puis vint i1 Paris où il frequenta l'Ecole des Beaux-Arts et fut élève de Léon Cogniet et de M. Yvon. Il débuta au Salon de 1855, et figura dès lors avec suc'es aux salons annuels, quoique ayant échoué au concours pour le prix de Rome, par manque de persévérance surtout, On cite de M. Feyen-Perrin: le Betour d la chaumière (1855); la Barque de Caron (1857); le Cercle des voluptueux, de l' Enfer. s de Dante (1859); une l'dte vénitienne (1861); la Muve de Béranger (1863); la Leçon d'anatomie du D' Velpeau, reproduite à très grand nombre par la gravure; la Grève (18ti4J; Charles le Téméraire retrouvé après la bataille de Nancy, et l'Elegie (1865); Femmes de l'ile de Datz attendant la chaloupe du passeur (1866); la Vanneuse (1867); Naufrage de l' a Eveninp Star » (1868); la Ronde des Etoiles (1869); Mélancolie (1870); la Printemps de 1872 (1872); Cancalaise d la source, Retour du marché (1876); Retour de lapêche des huitres (1874), trois portraits, dont celui lu Genéral Billot (1875); les Cancalaises, Portrait de M. Alphonse Daudet (f876J; la Parisienne à Cancale (iR77); la Mort d'Orphée (1873); Prmtemps, la Dan.se au crépus- cule (1883); le Bain, Armorica (1884); la Remords; Reverie, souvenir de Cancale (1885); Nymphe; Ren. trée des glaneuses d'huitres, souvenir de Cancale (1886), M. Féven-Perrin a obtenu des médailles aux Salons de 1865 et 1867, une 3e medaille à celui de 1874 et a été décore de la Légion d'honneur en 1878.

FFOULHES, EDMUND SALUSBURY, théologien anglais, ne à Eriviatt, comté de Denbigh (Galles) le 12 janv er 1819, fit ses études à l'ecole de Serewsburv et au collège do Jésus, à Oxford, dont il devint professeur. En 1855, il donnait sa démission et se faisait admettre dans l'Eglise catholique. Il est retourné à l'Eglise d'Angleterre en 1870. M. Ffoulkes a publie un Manuel d'histoire ecclésiastique; les Divisions du cAristianisme; deux lettres à far-hevéque btanning The CAurch's ereed and the Crown's creed et The Roman Index (1869); le Symbole de saint Athanase (the Athanasian creed), par gui il a été ecrit et par qui publié; les Difficultés actuelles, comment on peut les combattre; Huit sermons prêchés à l'église Saint-Augustin, Queen's Gate (1872), etc.

FIELD, CYRUS WEST, industriel américain, auquel est due l'idee de relier les deux mondes par un câble télegraphique sous-marin, ainsi que les premières tentatives faites dans ce but, est ne à Storkbridge (Massachusetts) le 30 novembre 1819; il fit ses études dans sa ville natale et eutra ensuite dans un comptoir de New-York, où il devint bien ôt lui-mime propriétaire d'un établissem*nt considerable dont la prospérité rapide lui permit de quitter les affaires dés 1853. Apres un voyage dans l'Amerique du Sud, M. Cvrus W. Field conçut, en t854, le projet d'etablir des fils télégraphiques sous-marine, et doc upa sans tarder de la réalisation de ce projet. 11 obtint de la Législature de Newfoundland (Terre -Neuve), le privilege lui gvrantissant le droit exclusif, pendant cinquante ans, d'etablir un télégraphe sous-marin reliant le continent américain à cette colonie et celle-ci à l'Europe. Depuis lors, M. Cyrus W. Field s'est exclusivement dévoué à rette, grande entreprise; il s'occupa d'abord de la construction des lignes télegraphiquev de terre dans l'lie de Terre-Neuve, puis des deux tentatives successives pour relier le cap Ray an cap Breton à l'aide de c6bles immergés à travers le golfe Saint-Laurent. II fit ensuite deux voyages en Angleterre, en 1854 et en 18S6, et accompagna les deux expéditions de 1857 et 1858 pour la pose du câble entre Terre-Neuve et Valentia (Irlande). Nous ne pouvons raconter ici les péripéties de ces deux audacieuses expéditions, dont la seconde devait enfin se terminer par le triomphe noo seulement de la science, mais du courage et de 1 opiniâtreté humaines. Le 18 août 1858, M. Cyrus W. Field pouvait envoyer d'Amérique au Europe une dépèche qui avait traversé l'Océan en trente-cinq minutesl II avait été reçu, à aon arrivée aux Etats-Unis, par des ovations répétées. En 1859, il retourna en Angleterre et prit une part active aux nouvelles expéditions de 1865 et 1866, avec le Great Eastern, et le succès final de cette dernière année a été en grande partie dû à ses efforts. Pendant cette campagne, il avait traversé l'Atlantique plus de cinquante fois. Le 14 mars 1867, la chambre de commerce américaine de Liverpool offrait an banouet à M. Field et à ses collaborateurs. Le Congrès des EtatsUnis lui décerna une médaille d'or, ainsi qu'à plusieurs de ces derniers, et l'Exposition universelle de Paris sa grande médaille d'honneur. Le chef du ministère britannique exprima le regret qu'il ne fut pas citoyen anglais, afin de pouvoir lui décernerles plus grands honneurs na.

tionaux. M. Cyrus West Field n'a pas cessé de s'occuper de télégraphie sous-marine. En 1871, il fut l'un des fondateurs d'une nouvelle compignie ayant pour objet l'et bassem*nt d'un câble sous-marin à travers l'occan Pacifique, par les lies Sandwich, la Chine et le Japon et à partir de 1877, il s'est occupe activement do la construction du chemin de fer suspendu de New-York, en qualité de président d'une des compagnies qui ont exécute cette grande entreprise.

FI2LD, STEPHEN JOHNSON, magistrat américain, frère du precedent, né à Haddam (Connectent) le 4 novembre 1818. A l'àge de treize ans, il se rendit en Orient pour so livrer à 1 étude des langues orientales vivantes, et séjourna environ trois années, tant à Smyrne qu'à Athènes. Au bout de ce temps, il retourna aux Etats-Unis et entra au collège Williams, ou il prit ses grades en 1837. Il étudia ensuite le droit avec son frère amé, dont il devint fassocié. En 1849, il partit pour la Californie, où il reside depuis lors. En 1857, il devenait juge de la Cour suprême de l'Etat et Chief Justice en 1859. Nommé par le président Lincoln, en 1863, juge à la Cour suprême des Etats Unis, il fut nommé en 1873, par le gouverneur de l'Etat de Californie, membre de la commission d'examen du code des los de cet Etat, chargée d'y proposer des amendements. Membre de la commission des quinze nommee par le Congres pour décider qui avait obtenu le plus de votes, de M. Hayes républicain ou de feu M. Tilden, demo rate, à l'election présidentielle de 1877, M. S. J Field fit partie de la minorité de sept (contre huit) qui se prononça en faveur de ce dernier et avec justice. Mais ce fut M. Hayes qui l'emporta.

FIELD, HENRY MARTIN, littérateur américain, frère des précédents, né à Storkbridge le 3 avril 1822. Il fit ses études au rollege Williams, y prit ses grades en 1838, et étudia ensuite la théologie; en 1842, il devint pasteur d'une église presbytérienne à Saint-Louis du Missouri; mais il donna sa démission en 1847 et vint en Europe, où il resida pendant deux années. Nommé à son retour, en 1851, pasteur t West-Springfield (Massachusetts), il est deven 1 en 1854 l'un des propriétaires du New ork Evangelist, journal religieux. Il fit en 1858 un nouveau voyage en Europe et un troisième en 1867, pour visiter l'Exposition universelle de Paris, et comme délégué de l'I·glise libre d'Ecosse et de l'Eglise presbytérienne d'Irlande. Il a publié le Bien et le mal dant l'Eglise catholique romaine (1848); les Confédéré. irlandais, épisode de l'insurrection de 1799 (1851); Scènes d'été de Copenhague à Venise (1860); Histoire du télégraphe atlantique (1872); Voyage autour du monde (1876); Des tact de Killarney d la Corne d'or et De l' Egypte au Japon (1878), etc.

FIGUIER, GUILLAUME Loms. écrivain scientifique français, né à Montpellier le 15 février l8i9, fit ses études dans sa ville natale sous la direction de son onde, Pierre Figuier, professeur de chimie, à l'Ecole de pharmacie de cette ville et se fit recevoir docteur en medecine en 1841. Venu à Paris la même année, il entra au laboratoire de chimie de la Sorbonne. Après avoir concouru, dès 1844, pour l'agrégation, il fut nommé professeur à l'Ecole de pharmanie de Montpellier, en 1846, prit le grade de docteur es sciences à Toulouse en 1850, et fut reçu agrégé à l'Erole de pharmacie de Paris, er 1853. Il s'était fait connaitre, depuis 1847, par une colla horation assidue au Journal de pharmacie, aux Annales des sciences et à la Revue scientifique. En 1855, il entrait comme rédacteur du feuilleton scientifique à la Presse, qu'il quitta en 1862 pour entrer à le France au moment de sa fondati n. Il est rentré depuis à la Pre.sse, mais pour peu de temps, ce journal ayaut disparu après une courte carrière comme journal à un sou. On a de M. Louis Figuier, ses thèses pour l'agrégation et le dortorat Du tissu adipeux et des matières grasses dans la série animale (1844); Sur le dosage du brôme et Action de la lumière sur quelques substances (1850); De l'application méthodique de la chaleur aux composes organiques et De l'importance et du rdle de la chimie dans la médecins (1853). Puis viennent les grands ouvrages de vulgarisation scientifique qui ont rendu son nom populaire: Exposition et histoire des principales découvertes scientifiques modernes (1851-53, 3 vol.); l'Alchimie et les alchimistes (1854); Histoire du merveilleux dans lei temps modernes (1859-60, 4 vol.); la Photographie au Salon de 1859 (1860); les Eaux de Paris et le Savant du foyer (1861); la Terre avanl le Déluge (1862); la Terre et les mer. (1868); Histoire des plantes (1864); la Vie et les mœurs des animaux (1865); Vie des savants illustres depuis l'antiquité jus qu'au lIX siècle (1866-72, 5 vol.) les Merveilles de l'indtstrie (1872-76, 4 vol.); le Lendemain de la more ou la Vie future selon la science (1872) les Races humaines (2 edit., 1873); les Grande, inventions dant les sciences, l'industrie et les arts (1878-74, 1 vol.); le Grand tunnel du mont Saint-Gothard (1876) Connais toi toi-même, éléments de physiologie humaine (1878); les Nouvelles conquêtes de la Science (1881-85, 4 vol.); le Telephone; les Chemins de fer métropolitains de Londres, New-York, Philadelphie, Berlin et Paria (1886), etc. Il publie en outre, regulièrement chaque année, depuis 1856, l'Année scientifique et industrielle, ou Exposé des travaux scientifiques en France et d l'étranger pendant le cours de l'année, recueil estimé, dont la rirculation est énorme, et qui est le type des publications de même sorte fondées depuis en France. Ses principaux ouvrages de vulgarisation scientifique ont et3 traduits en plusieurs langues. Il en existe notamment diverses éditions littérales ou abrégées en Angleterre et aux EtatsUnis.

M. Louis Figuier a voulu acclimater au théâtre le drame scientifique, inspiration louable, mais qui lui a coûté cher, car ce n'est qu'à ses risques qu'il a pu en essayer la réalisation, et les risques étaient grands. C'est ainsi qu'il a a donné, notamment, les Six parties du Monde, drame à grand spectacle, au Théâtre-Cluny (1878) et Denis Papin,

drame en 5 actes, à la Gaité (1882); enquite il a essayé d'une tournée en province et en Aloare-Lorraine, où il a rencontré le même insuccès ruineux. Est-ce à dire que le drame s'ientifique est impossible, comme le pretendait tout récemment encore un critique dramatique? Non. Seulement, il ne faut pas qu'il ait l'air de ce qu'il est, autrement le public croit qu'on veut le mener à l'école et n'y va qu'en rechignant. Le Drame au fond de la mer, de feu Richard Cortamhert et de M. Ferd. Dugue est aussi une pièce scientifique: elle n'en fut pas moins jouée ave' un tres grand sucees au Théâtre-Historique, en 1878, et reprise plusieurs fois depuis; mais parce que c'est un « drame », outre ses qualités scéniques, qu'il se passe au fond de la mer ou ailleurs si ce drame se fut appelé le Scaphandre ou le Câble atlantique, personne n'aurait voulu en entendre parler. M. L. Figuier est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1859.

FISH HAMILTON, homme d'Etat américain, né à New-York le 3 août 1808, d'une des plus anciennes familles de cette ville. Il y fit ses études, au college Columbia, où il prit ses grades en 1828, fit son droit et fut admis au barreau de New-York en 1830. Elu membre de h législature de l'Etat en 1837, puis membre du Congrès des Etats-Unis en 1842, il fut gouverneur de New-York de 1847 à 1850 et élu sénateur des Etit*-Unis en 1851. A l'expiration de son mandat, en 1857, M. Hamilton Fish fit, avec sa famille, un voyage de plusieurs aunees en Europe, étudiant les mœurs gouvernementales et les institutions des diverses nations qu'il visitait. Il était de retour aux Etats-Unis au début de la guerre civile et employa toute son influence, ses efforts et sa fortune à maintenir intactes les institutions de son pays. En 1869, M. E. B. Washburne ayant donné sa démission de secrétaire d'Etat et été nommé ambassadeur en France, le président Grant appela M. Fish pour le remplacer, et le maintint dans ce poste après sa réélection à la présidence (4 mars 1873). A M. H. Fish appartient l'idée de la commission supérieure anglo-americaino réunie en 1871, p our régler diverses difficultés survenues entre les deux nations. Dans les négociations relatives au traités de Washington, il fit preuve des plus hautes qualités diplomatiques. En novembre 1873, il négociait avec le ministre d'Espagne, amiral Polo, le règlement de l'épineuse affaire du Virginius, vaisseau américain saisi par les autorités espagnoles pour avoir transporté des hommes, des armes et des munitions à Cuba, au profit des insurgés. M. Hamilton Fish a suivi le général Grant dans la retraite en 1877.

FITZGERALD, PIRCY HRTRRINGTON, magistrat et littérateur irlandais, nû à Fane Valley, comté de Louth, en 1834, fit ses études au collège de Slonyhurst et à l'université de Dublin, et fut admis au barreau, puis nommé procureur royal (crown prossecuior) dans ta ressort judiciaire du nord-est. 11 est l'autour d'un assez grand nombre de romans et de nouvelles, qui n'ont pas tous été réunis on volumes: Jamais oublié, la Seconde madame Tillotson, la Chère fille, le Zéro /atal, la htixture du docteur, le Pont des soupirs et l'Amoureux entre deuz âges (The Middle aged Lover), parus d'abord dans l'All the year round, ouis: Bella Donna, dans le Dublin University Magasme l'Avoeat Mildringion, 75 Brook Street, dans la même revue; Beauty Talbot, Jenny Bell, Polly, l'Epée de Damoclès, publi s d'abord dans Once a week; le Révlrend Alfred Hoblush. la Femme aux cheveux jaunes, dans les Household Words; la Malle de nuit, Diana Gay, la Fée Alice. Nous citerons encore, dans un ordre de travaux différent: la Vie de Sterne (2 vol.); la Vie de Garrick (2 vol.); Charles Townshend; un Faux eélèbre, ou Vie du docteur Dodd; Charles Lamb; Principes de la comédie; le Sport d Bade; Proverbes et comédiettes (1869); les Jours d'école d Saxonhursl, autobiographie d'un petit garçon; les Amours des hommes célèbres; Scènes de la vie d'écolier et de l'enfanse; Histoire de mon oncle l'oby; les Kembles (2 vol., 1871); Vie et aventures d'Ale:andre Dumaa le Roman du Théâtre anglais; une édition de la Vie de Boswell, de Johnson, en 3 volumes Voyages de jeunes Célèbes (3 vol.); Vie de George IV (2 vol.); les Récréations d'un homme de lettres (2 vol.) le bfonde vu de derrière la toile; une Nouvelle Histoire du thédtre anglais (2 vol., 1882); les Dues et princesses de ta famille de George III (2 vol.); Rois et reines d'une heure, souvenirs d'amours, de romans, as aingularités et d'aventures (1884, 2 vol.), et.

FTTZPATICK, WILLIAM JOHN, littérateur et magietrat irlaudais, ne le 31 août B30, d Griflinrath romte de Kitdare, commença ces études dans une ésole protestante et les termina au collège catholique de Clongowes Wood. Il est magistrat et membre du Grand Jury pour le comte de Uublin. Il a publié: le Docteur Doyle, évéqus de Kildare et Leighlin, sa vie, son temps et sa correspondance (2 vol.); Lord Cloncurry, sa vie, son temps, ses contemporains; les Amis, les ennemis et les auenture8 de Lady Morgan; Lady Morgan, sa carrière littéraire et personnelle, suite du préredent Mémoire. anecdoctiques sur l'archevêque Whately (2 vol.) Lord Edward Fitzgerald et ses dénonciateurs, ou Notes sur les Papiers de Cornwallis; le Prétendu Squire et les « Informers a de 1799 l'Irlande avnnt l'union, avec le journal inédit du lord Chief Justice Clonmel, 1774-1798; Génies et hommes illustres de l'Irlande, compris le docteur Lanigan, sa vie et son temps (1879); une biographie du romancier irlandais Charles Lever, etc., outre un certain nombre do brochures de circonstance. A la mort de M. Moore, le représentant populaire de Tipperary, M. Fitzpatrick fut désigné par la presse et par le public comme seul digne de le remplacer à la Chambre des communes; mais par une lettre écrite au Times et conçue dans les termes les plus modestes, il déclina l'offre flatteuse de cette candidature. M. Fitzpatrick a collaboré à l'Athenœum, au Fraser's Magazine, au Dublin Universily Magazine, à l'Imperial Dictionary of Biography et à plusieurs des grandes revues tri-

mestrielles du Royaume-Uni. Il est membre de l'Académie royale irlandaise, et membre à vie de la Société royale de Dublin. Nommé professeur d'histoire à la Royal Hibernian Academy en 1876, il était nommé haut shériff du comté de Longford, pour la seconde fois, en 1883.

FLAMENG, Ltopom, graveur et aquafortiste français, né à Bruxelles, de parents français, le z2 onvembre 1831, est éleve de C.rlamatta. Venu à Paris en 1853, il s'y fit promptement connaitre par de nnmbrenses eaux-fortes et gravures au burin, sa collaboration à la Gasette des Beaux-Arts et l'illustration de plusieurs ouvrages de luxe, tels que Picciola, Christophe Colomb, le Sabot de Noél, les Récits enfantins, etc., ainsi que des scênes de romans, frontispices, etc., ornant des livres nonveaux. M. L'opold Flameng a, en outre, exposé aux divers salons annuels depuis 1859 le portra't de la Comtesse d'Agout d'après Clsire-Christine et celui de Miss Graham, d'après Gainsborough (1859, Saint Sébastien, d'après Lé"nard de Vinci et Monuments et scènes parisiennes (1861): Angélique, la Source d'après Ingres (1862); le Doreur d'apres Rembrandt (1863); la Naissance de Vénus, d'apres M. Cabanel, Marguerite à la fontaine, d'apres Ary Scheffer, eaux-ortes (1864); la Derni re poupée, d'après Amaurv-Duval, Jésus au milieu des docteurs, d'après M. Rida (1865); Portrait de Mqr Mermillod (1866); Marino Faliero, d après Euglène Delacroix, l'Innocence, d'après Prudhon, etc., à l'Expesition universelle de 1867; le Secret de l'amour, d'après M. Jourdan, et trois eaux-fortes (1868); Stratonice, d'apres Ingres, et cinq eaux-fortes (1869); Brevet pour les belles actions civile', d'après M. Mazerollo, commandé par le ministère de l'Intérieur, et Portrait de M. P. H., eau-forte (1873); la Ronde de nuit, d'après Remhrandt, eau-forte (1874); l'Abondance, d'après Rubens, pour la calcographie du Louvre (1875); la Leçon d'anatomie Pt les Syndics, eaux-fortes d'après Rembrandt (1876); Portrait de Rubens et de sa femme, d'après Rubens (1877); Gille, d'apres Watteau; la Sainte Vierge en priére, d'après Murillo (1878), plus une vingtaine de planches, à l'Expositi n us iveraelle. Citons enc re Darwin, d'après Jnhn Collier; les Accordailles, d'après M. Musler (1883); le Veuf, d'après Luke Fides Huxley, d'après J. Collier (1884); la Mort de sainte Geneviève, d'après M. Jean Paul Laurens (1886). 11 a exposé en outre quelques toiles, notamment Au coin de l'dtre (1884) et le Feu sous la cendre (1885). M. Léopold Flumeng a obtenn trois médailles, en 1864, 1866 et 1867, et une médaille à l'Exposition de Phihdelphie (1876), une 3' mérinille à l'Exposition universelle de 1878 et la mpdaille d'honneur en 1886. Il a été nomme chevalier de la Légion d honneur en 1870.

FLAMENG, FRAÇOIS, peintre françaiq, fils du précédent, ne à Paris en 1859, eleve de son père et de MM. Cabanel, Jean-Paul Laurens et Hedouin. Il a débuté par des eaux-fortes, mais s'est voué depuis à la peinture et au dessin d'illustration, où il s'est acquis une grande notoriété. On a de cet artiste un Lutrin et un portrait de femme (1875); un portruitd'évèque espagnol, et Barberousse visilant le tombeau de Charlemagne (1876); Portrait de M Léopold Flameng (1877). l'Appel les Girondins, le 30 octobre 1799 (1879J; Un duel (1883); le Massacre de Machecoul, le 10 mars 1793 (Guerre de la Vendée), une Répêtilion au XVIIIe siècle (1884); Joueurs de boules, Marie-Antoinetle allant au supplice (16 octobre 1793), toiles, et dix dessins pour l'ilustrati n des Œuvres de M. François Coppée (1885); le Bain (XVIIIe siècle), le Jeu de fusil, à Dieppe, en 1795, toiles, et douze dessins p our l'illustration des Œuvres. de Victor Hugo (1886). M. François Flameng a obtenu une 2- médaille et le prix du Salon en 1879, et la medaille d'honneur (-ection gravures et dessins) en 1886. Il a été decoré de la L gion d'honneur en 1885. FLAMMARION, CAMILLE, astronome français, né à Montigny-le Roi (Haule-M ne) le 25 fevrfier 1842, commença ses études au petit sémi saire de Langres, qu'il quitta en 1856 pour venir les terminer à Paris. Bachelier es lettres, et es sciences physiques et math matiques, il entrait, en 1858, comme élève astronome, à l'Ouserva. toire de Paris, suivant en cela les conseils de Babinet qui, à la suite de ses examens, avait reconnu chez le jeune bachelier une aptitude toute particulière pour l'astronomie. Il fut, jusqu'en 1862, attaché au bureau des longitudes pour les calculs de la connaissance du temps. II donna sa démission à cette époque, à la suite de difficulléa survenues entre le difficultueux dire teur de l'Ob- servatoire, Leverner, et lui. Il entra alors au Siècle pont y rediger le feuilleton scientifique, remplaça à la direction du Cosmos l'abbe Moigno et fit des conférences sur l'astronomie qui le fendirent promptement populaire. En 1864, il fondait à l'Ecole muniripale Tnrgot un cours public et gratuit d'astronomie. Enlin il étendit aux departeroente, comme membre de l'Asso siation polytechnique, le bienfait de ses utiles et intéressantes conlerences. Nomme officier d'Académie en 1868, il présida cette même année le jury do la section des scien es à l'exposition mlrilime du Havre. En 1868 egalement, il commeuçait l'ap liration des ascensions aérostatiques à l'étude des ph nomènes météorologiques. Il a depuis fait un grand nombre de ces voyages aérions d'exploration scientifique, lesquels ont donné d'excellents résultats. M. Flammarion est président de la Ligua de l'enseignement, vice-président de la Société aérostatique de France, membre du conseil de la Société pour l'instruction éléments re et d'un grand nombre de so ietes savantes françaises et étrangères. Il est chevalier do la Legion d'h nneur.-M.Camill Flammarion a puhlie: la Pluralité des mondes habités (1882); les Mondes imaginaires et les mondes réels (1884); les Merveilles célestes (1865); Dieu dans la nature (1866); H stoire du ciel (1867); les Derniers jours d'un philosophe, traduit de 1 anglais de sir Humphray Da'y (1868,; Contemplations scientifiques (1868); Voyages aériena (18G9J; l'Atmorphère

FLANDRIN, Jun PAUL, peintre français, frère d'Hippolyte Flandrin. mort en 1864, est né à Lyon le 8 mai 1811. Elève d'Ingres, M. Paul Flandrin etudia simultanément la peinture ldstorique et le paysage et finit par se con4arrer à peu près exelusivement Il ce dernier genre. Il débuta an Salon en 1834. Parmi les plus connues do ses premières œuvres, on cite les Adteux d'un proscrit, les Pénitents de la Camnagne de Rome; des Vues des Alpes, de la villa Borghèse, de Riooli Promenade du Poussin sur les bords du Tibre, Rdoerie, Dans les bois, Dans les montagnes, des Portraits; les Bords du Rluine, les Gorges de l'Attae, une Nymphée, la Lutte, les Bord.s du Gardon, les Tireurs d'arc, Verger, Jésus et la Chananéenne, Environs de Marseille, portrait de M. Ambroi.se Thomas, les Falaiset du T'réport, le Ruisseau, Souvenir de Provence. Vue du Mare de Vaux-le-Peng, la Fuite en Egypte, Vallée de Montmoreney, A Brunoy, Souvenir de l'Yères, Souvenir dtt Midi. et un assez grand nombre d'autres paysages et de .portraits (1835-65). Mous citerons encore, parmi les œuvres pluq récentes de M. Paul Flandrin Paysage du Languedoe, Souoenir du Bugey (1966); Solitude, Paysage en Provence et des dessins (Exposition universelle, 1867) Au bord de l'eau, Carrière abandonnée (1863); Idylle, Pendant la mois.son, aux environs de Montmorency (18 69); le Palais des Papes. vu de Villeneuve-lès-Avignon, Groupe de chênes verts (1870); portrait de M. Godard Faultrier, dessin, etc. (1872) Soit- venirde Provence; portrait de M. A. D., dessin (1853) Souvenir de Provence, Idylle, une Prairie près de Nantua, et trois dessins (1874); Souuenir du Bas-Bréau, /orêt de Fontainebleau; Lisière d'un bois de pins et trois dessins (1875); Paysage, Dans le.t bois, et deux dessins (1876); les Bords du Gardon (1877) Prêt d'Etretat (1878); Paysage, En automne près de Montmorency; Portrait d'Ingres et Têtes d'étude d'aorès nature, dessins (1883); En automne, Terrassiers au travail, et sept dessins (1884); Souvenirs d'automne dnna les montagnes du Buqey. Ombrage.t, et trois dessins (1885); la Vallée du Chalet à Thenay-Bugey, toile, et un Portrait, dessin (1886). On doit encore à M. P. Flindrin des peintures murales, notamment ù la chapelle baptismale de l'église Saint-Séverin et à l'Hòtel de Ville (quant à ces dernières, elies n'existent naturellement plus) ainsi que dans plusieurs résidences particutièrps. Cet artiste a obtenu une deuxième médaille en 1839, une première en 1847 et une deuxième en 1848. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1852.

FLINT, AUSTIN, physiologiste américain, fils du médecin du même nom, professeur à l'hôpital de Long-Island, à Brooklyn, mort en m'lrs 1886, est ne à Northampton (Massichusetts) le 28 mars 1836; etudia U médecine et ut nomme, des 1858, proesseur de physiologie au College médical de New-York. Il fit ensuite un vorage d'études en Europe, et à son retour en 1861, fut appelé à la chaire de physiologie de l'hôpital de Bellevue. à New-York, chaire qu'il occupe encore aujourd'hui. Il a obtenu un prix Monthyon de 1.500 fr., décerné par l'Académio française, on 1869. On lui doit, entre autres ouvrages, une Physiologie de l'Homme, en 5 volumes, dont le premier pa ut en 1866 et le dernier à la fin de 1874 et qui est très estimé; un Traité de physiologie humaine (1875J; les Sources de la force musculaire (1878), etc. Co nme son père, M. Flint a é:é l'un des e Ilaborateurs de l'American Cyclopxdia. FLOQUET, CHA LEs THOMAS, avocat et homme politique f nnç tis, né à Saint-Jean-Pie i-de-Port le 5 octobre 1828, fit ses études à Paris, ait lycée Saint-Louis, et entra en 1848 à fEcole d'administration. A la suppression de cette école, M. Floquet profita de la conpensation ôlferte à ses élèves sous forme d'inscriptions de droit, suivit les cours de la Faculté, fut reçu avocat et s'inscrivit au barreau de Paris en 1851. Il devint viceprésident de la conférence Molé, plaida dans un grand nombre de procès politiques, notamment dans l'affaire de l'Opéra-Comique et de l'Hippodrome, et collabora à la presse démorratique nu Siècle, au Temps, et. En 1861, il publia avec MM. Hérold, Dréo, Clamageran et Jules Ferry, un Manuel électoral qui eut une très grande cirrulation. Aux élections de 1863, il se porti candidat à la rois dans l'Herault et dans la Côte-d'Or, mais sans succes Impliqué dans le procès des Treize, il était l'année suivante condamné à l'amende pour association illicite. En 1867, il poussait au nez du czar Alexandre 11, venu pour assister à l'Exposition universelle et qu'atten tien d'autres désagrements, le cri inopportun de « Vive la Pologne! » Il fut ensuite poursuivi et condamné pour cela. Aut élections générales de 1869, il se présentait de nouveau, mais encore sans succès, dans la deuxième circonscription de l'Herault: il obtint pourtant une minorité importante de près de 9,000 voix. L'année suivante, M. Ch. Floquet se faisait remarquer dans los reunions antiplébiscitairea. Lors du procès du prince Pierre Booaparte devant la Hdute Cour de Justice réanie à Tours, après le meurtre de Victor Noir, il plaida avec succès la question des dommages civils envers la famill de It victime. Le 5 septembre 1870, M. Charles Floquet était nomme adjoint au maire de Paris. Le 31 o tobre, il acceptait les conditions des chefs improvises du mouvement et consentait à ce qn'il fût pro séde à des élections municipales. Mais le lendemain, désavoué par les membres du gouvernement, dont quelques-uns avaient fait la même concession an moment du danger

(1871), Vie de Copernic'c (1872); Récits de l'Infini, Lumen, Histoire d'une planète (1873); les Terres du ciel (1878): l'A.,tronomie populaire (1882); le Monde avant la création de l'homme (/885), eti.; outre un grand nombre de Mémoires présentés à l'Aca lemie des sciences et pour la plupart insères d-ins ses Compte.s rendus. Il a fondé en outre, en 1882 l'Astronomie, revue mensuelle d'astronomie et de physique du globe, dont le suucces est universel.

plus apparent qne réel qui les menaçait, il donna't sa demission, en même temps que son collègue Henri Br sson, que M. Etienne Arago, son chef à la mairie central et que d'autros fonctionnaires le Man d.s susceptihil tés naïvement ombrageuses. Elu representant de la Seine, le trentième sur quarante-trois, anx élec. tions du 8 fevrier 1871, M. Floquet votait contre les préliminaires de paix, pour le retour de l'Assemblro à Paris, etc. Il prit part, lors du soulèvement du t8 mars, aux tentatives de conciliation faites par les députés de la Seine unis aux maires et aux a joints de Paris. C'est en presence de l'inutilité de ces courageux efforts qu'il s'oublia jusqu'à traiter de fous, en pleine seance. les membres de la droite de l'Assemblée, qui ne voulaient r en entendre. Il fut rappele à l'ordre pour cela, bien que peu de temps après, les mémes représentants) dussent s'attirer du chef du pouvoir exécutif même une apostrophe autrement humiliante (dont ils tirèrent vengrance avec le temps, ainsi que M. Thiers l'avnit d'ail- leurs prédit). Le jour de l'ouverture des hostilités, c'està-dire le 2 avril 1871, M. Charles Floqnet rasigoa son mandat de depute, d'elarant vouloir « partager les souffrances et les périls réservés à ses mand itairts ». Il avat signi avec MM. Lco*kroy, Tolain, Clemenceau et Greppo, l'affiche engagenant les Parisiens, même et surtout ceux hostiles au mouvement communatiate, à se rendre au scrutin, le jour fixé par le comité central, c'est-à-dire le 26 mars. On le lui a beaucoup reproché, comme à ses nollegues. On a malheureusem*nt pu s'apercevoir aux conséquences que le conseil était sage et qu'il aurait été désirable qu'il fut suivi. Il prit part ensuite à la Ligue d'union républicaine des droit. de Paris, dans un but de conciliation que nul cœur un peu généreux ne pouvait complètement aban lonner, et en fut élu président. II partit au mois de mai, comme delegné par h « ligue n, avec MM. Clemenceau, Corbon, Lechevalier et Villeneuve, pour se rendre auprès du congrès des conseils municipaux, projeté à Bordeaux, dans le but do rechercher un moyen pratique de mettre fin à la lutte. Mais poursuivi par les elameurs de la pesse réaction- naire, qui le dénouncaent comme agent de la Commune, charge de soulever la provlnce, il fut arrêté et conduit au château de Pau, où il resta jusqu'à la fin du mois suivant. L- 29 avril 1872, il était elu conseiller municipal de Paris pour le quartier Saint-Ambroise XIe arrondissem*nt), on remplacement de M. Mottu, démissionnaire, et réclu le 29 novembre 1874. An mois de janvier 1873, il était élu premier vice-président du conseil, prisident au mois de mai suivant, et maintenu en cette qualité en juillet, en dépit des efforts de la presse reacti innaire qui nous menaçait presque d'une invasion russe pour avoir placé à la tète du Conseil munieipal de la capitale de la France celui qui, en 1867. criait: vive la Pologne 1 en présence de l'autocrate qui avait rayé de ta carte de l'Europe le nom même de cette nation m dheureuse. C'était là prêter au czar, ce nous semble, des sentiments un peu bien prudhommesques; il ne m inqua pourtant pas de pauvres hères d sposes à croire qu'il justifierait ce prèt. Comme conseiller géneral de la Seine M. Floquet signait, le 14 mai 1872, l'adresse an chef du pouvoir exécutif en faveur de l'amnistie et de la levec de l'état de siège.

Après avoir échoué aux élections sénatoriales de la Seine, le 30 janvier 1876, M. Charles Floquet était élu député d XIe arrondissem*nt de Paris, aax été tions legislatives du 20 février suivant, par 21,889 voix contre 1,664 dnnnées à son con -urrent, M. Masaroz Reélu le 14 octobre 1877, il fit purtie du comité de vigilance, dit des dix-hu;t, chargé d'organiser la résistance aux manœuvres meditées par le cabinet de Rochebouet. Il fit partie ensuite de la grande commission d'enquête electorale. Les électeurs du XIe arrondissem*nt de Paris lui ayant renouvelé son mandat le 21 août 1881, M. Ch. Fioquet fut appehle6 janvier suivant à la préfecture du la Seine, en remplacement de M. Herold, decedé, et resigna en conséquence son mandat de député de la Seine. IL se maintint dix mois et demi dans ce poste difficile, entretemnt d'assez bonnes relations avec le Conseil muni 'ipal d'une part et le gouvernement central de l'autre, et supportant assez bien les criailleries d'ennemis politiques qui ne laissaient jamais échapper une occasion, et qui firent particulièrement beau tapage à propos de l'expulsion des smurs de l'ecole de la rue de la Lune (septembre) ce bruit fait autour d'un arrêté de son prédécesseur dont il n'avait fait qne retarder l'exécution, joint aux dirfi eultes resultant de l'opposition systématique du gouvernement central au principe de l'autonomie communale de Paris, dont il est lut-même partisan, le décidèrent à donner sa démission de préfet de la Seine (29 octobre 1882),afin de proflter d'une election partielle à Perpignan, pour se faire rouvrir les portes de la Chambre des députés. Aux élections d'octobre 1885, M. Floquet, porté dans la Seine et dans les PyrénéesOrientales, fut élu dans ce département au second tour. et d ins la Seine au premier et le second de la liste. Il a opté pour la Seine. Il avait remplacé au fauteuil de la présidence de la Chambre des députés, le 8 avril 1885, M. Brisson, desenu premier ministre; la Chambre l'a maintenu au fauteuil à chaque nouvelle session depuis lo s. C'est en cette qualité que M. Floquet s'est abstenu dans le vote de l'expulsion des princes.

FŒRRTER, ERNNST JOACHIEM, peintre et iconographe allemand, frère de l'historien et poète distingué Friedrich Fœrster, mort en '868, est né à Munchengossersædt le 8 avril 1800. Il etudia d'abord la theologie et la philosophie, mais sa vocation artistique ne tarda pas à l'emporter, et il entra dans l'atelier de Peter Cornelus, i Munich. Il a travaille aux fresques de l' a Aula, » à Bonn, et à celles de la Gly thotèque et des Arcades, à Munich; mais il doit surtout sa réputation à la découverte de tableaux anciens et à ses travaux sur l'histoire de l'art. Sa trouvaille la plus importante est celle des fresques d'Avanw, datant de 1376, dans la chapelle de Saa Uior-

gio à Padoue. Quant à ses ouvrages, tous écrits en allemand, nous citerons: Etudes relatives d l'Histoire de l'art moderne (1835); Lettres sur la peinture (1838); Histoire de l'art allemand; Monuments de l'architecture, de la sculpture et de la peinture allemandet (1855J; Histoire de l'Art italien (1869); des Guides du voyageur à Munich, en Allemagne et en Italie très estimés, etc. M. Fœrster a publié également une Vie de Jean Paul Richter et édité plusieurs de ses ouvrages. FOLLIET, AnDat EUGENE, publiciste et homme politique français, avocat, né à Saint Jean-de-Maurienne (Savoie) le 18 mars 1838, fit ses études à Turin et y fut reçu docteur en droit en 1881. L'année suivante, devenu Français par l'annexion de son pays, il se faisait inscrire au birreau de Paris, II se livra dès lors à des travaux de littérature et de jurisprudence, et collabora, jusqu'en 1869, i la Nouvelle Revue de Paris, à la Revue libérale, à la Revue moderne, l'Investigateur, journ d l'Institut historique de France, et aussi au grnnd Dictionnaire universel du dix-neuvième siècle, de P. Larou-se. En 187t, il collaborait au Peuple souverain, alors dirigé par Pascal Duprat. Aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, M. Folliet fut élu représentant de la Haute-Savoie contre M. le baron d'Yvoire, monarchiste clérical, et prit place sur les bancs de la gauche républicaine avec laquelle il a constamment vote. Il est l'auteur de diverses propositions, notamment d'impôts sur les valeurs mobilières, de retenues sur les gros traitements et tendant à la distraction des dettes dans le paiement des droits de succession. 11 a combattu très vivement le projet de loi présenté par le gouvernement, au mois d'août 1871, contre certaines intrigues séparatistes dont les déparlements annexes en 1860 se trou'aient alors le théâtre. Il a écrit, à ce sujet, deux Lettres qui furent publiées par le Peuple souverain. Aux élections législatives du 20 février 1876, M. André Folliet était le candidat républicain de l'arrondissem*nt de Thonon; mais il échoua contre le candidat conservateur n, M. de Boigne. La Chambre ayant annulé cette élection, M. Folliet triompha de son adversaire, le 21 mai suivant, avec près de 1,200 voix de majorité. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il a fait partie de diverses commissions importantes et a été rapporteur de la loi municipale. Il a été élu député de la Haute-Savoie, avec toute la liste républicaine, le 4 octobre 1885, et a voté l'expulsion des prin es prétendants. On a de M. Folliet, outre sa collaboration aux publications citées et à d'autres encore De la décentralisation administrative (1861), sa thèse de doctorat; la Presse italienne et sa législation (1869) et diverses brochures d'économie politique. Il est officier d'Académie.

FONBELLE GEORGES, homme politique français, né à Labachellerie (Dordogne) le 29 juin 1846. Il fit son droit à Paris et fit partie, comme secretaire, d'un des comités électoraux du 7* arrondissem*nt de Paris qui appuvaient la candidature de Jules Favre contre celle de M. Henri Rochefort, en 1869. De retour dans sa ville natale, où il n'est établi notaire, M. Fonbelle fut l'un des organisateurs du cercle périgourdin de la Ligue de l'ensetguement. Membre du Conseil général de la U ord gne, il était porté sur la liste républicaine qui triompha dans ce département le 4 octobre 1885, et vint prendre sa place à la Chambre sur les bancs de la gauche republicaine. Dans la question de l'expulsion des princes, M. Fonbelle s'est abstenu. Il est officier d'Académie. FONTENEAU, JEAN BMILE, prélat français, né à Bordeaux le 14 août 1825. Il était vicaire général à Bordeaux lorsqu'il fut nommé au siège épiscopal d'Agen par décret du 14 novembre 1874. Il a été promu à larchevêrhé d'Albi par décret du 22 septembre 1884. M. Fonteneau est comte romain; il avait reçu, en outre, du pape Pie IX les titres de prélat de sa maison et d'assistant ea trône pontifical. Il est chevalier de la Légion d'honneur. On a, de ce prélat, un certain nombre de mandements et d'instructions pastorales, dont plusieurs ont été fort remarqués.

FONTPERTUIS (de). ADALBERT FROUT, publicista français, né à Rennes le 8 décembre 1825, fit ses études aux colleges d'Auray et de Lorient, et s'engagea en 1844 au régiment d'artillerie de la marine et des colonies, qu'il quitta en 1851 avec le grade de maréchal-des-logis, comptant quatre années de séjour aux Antilles françaises. Il entra alors dans les bureaux de la préfecture d'llle-et-Vilaine, devint chef de cabinet, puis chef de division à la préfecture de la Haute-L ire (1853i865), collaborant en même temps aux feuilles locales et publiant divers ouvrages. Il écrivit à cette epoque, dans le journal la Haute-Loire, sous le tire de Lettres du Velay, une série d'articles d'archéologie et d'histoire locales puis, une Etude sur la misère, d'abord inseree dans les Annales du Congrès scientifique de France pour 1855 les Biens eommunaux, dans les Annales de la Société académique du Puy, dont l'auteur est membre Analyse des procéa-verbaux inédits du Conteil général de la Haute-Loire de 1809 d 1842; deux brochures sur l'Organisation des bureaux de préfecture (1858(1863), Etudes de littérature étrangère (Le Puv 1859); Etudu sur les enfants assistés (Paris, Guillaumin, 1860); Contarini Fleming, traduction du roman de lord Beaconsfield (Le Puy, 1863) les Françaia en Amérique: le Canada (1865); les Etats-Unis de l'Amérique septentrionale, leur origine, leur émancipation et leurs progrès (1873); Chine Jaoon, Siant et Cambodge (1882); Etats latins de l'Amérique (1889). M. de Fontpertuis a fourni en outre un grand nombre d'articles d'économie politique, de géographie, etc., à la Revue du monde catholique (1869-70), au Journal des économistes, à l'Economiste français, fondé au mois d'avril 1873, dont il a été pendant quinze mois le secrétaire et où il a principalement traité la question sociale et owriére en Angleterre et aux Etats-Unis. à la Revue de France, à la Revue scientifique, à la Revue politique et littéraire,

à la Nature, au Sur terre et sur mir, à la Science illustrée. Il a été également attaché à la rédaction du jour- nal le XIX- siècle, à sa fondation, et y a traité pen lant neuf mois les questions militaires et administratives. M. Adalbert F. de Fontpertuis est membre du « Cobden club », de Londres.

FONVIELLE (de), WILFRID, physicien et publiciste français, né à Paris en 1828, fit ses études au college Sainte-Rarbe et se voua ensuite à l'étude des sciences. Après avuir professé quelque temps les mathématiq les, il renonça à la carrière de l'enseignement, rollabora à divers journaux et publications périodiques, notamment à la Presse, à la Liberté, à l'Histoire, au Petit moniteur, au Monda illustré, au Musée universel, à la Na· ture, an Journal des voyages, etc., et a été rédacteur en chef de la revue scientifique l'Electricité (1881-82); il publia des ouvrages de vulgarisation scientifique et des brochures d'actualité, fit des conférences sur des sujets vari-s et nrit une part active aux progrès de la science aérostatique appliquée dans ces dernieres années, ainsi qu'aux tentatives ayant la navigation aérienne pour objet. Il a accompli un nombre incroyable d'ascensions interessantes pour la science et dont quelques-unes n'ont pas été sans d unger. Pendant le siège de Paris, il a pu franchir les lignes prussiennes en ballou. Pendant la Commune, il au-ait été, parait-il, condamné à mort. Parmi les ouvrages scientifiques de M. de Fonvielle, nous citerons l'Homme fossile, étude de philosophie (1865); les Merveilles du monde invisible (même année) Eclairs et tonnerre (1966); l'Astronomie moderne (1868); les Voyages aeriens (1810) le. Ballons pendant 1e siège de Paris (1871) Physique des miracles (1872); la Conquête de l'air (/876); Aventures aériennes (1876); Comment se font les miracles en dehors de l'Eglise (1879); l'Espion aérien (1884); les Affamés du pdle nord (1885); les Voyages d'un enragé (1886), dans le Journnl des voyages », etc. On lui doit en outre le Souverain (1853), imprimé à Jersey: l'Insurrection de l'Inde, avec L. Legault l'Entrevue de Varsovie (1860); la Croisade en Syrie (même année); Plaidoyer en faveur de Paris, la lerreur, Paris en flammes, la Foire aux candidats, les Dernières causeries de Rochefort, M. Thiers historien de la Révolution, Lettre d'un condamné d mort par la Commune, Confession d'un peuple souverain, etc., brochures de circonstance.

FORBES, ARCHIBALD, littérateur et journaliste écossais, ne en 1838, dans le comté de Moray. Après avoir terminé ses études à l'université d'Aberdeen, il servit quelque temps dans les drageons royaux, ce qui le prépara le mieux du monde aux fonctions de correspondant militaire du Daily News, qu'il remplit pendant la guerre franco-prussienne de 1870 71. M. Archibald Forbes a suivi l'armée allemande depuis le commencement jusqu'à la fin cette terrible campagne, assista aux combats livrés par l'armée régnlière aux fédérés communaliste, et à la fin sinistre de la Commune, visita les Indes pendant la famine de 1874 et fut témnin des principaux combats dont l'Espgne a été le théâtre dans res derniers temps, tantôt mèle sux earlistes, tantôt aux alphonsistes, tantôt aux républicains. Il accompagna ensuite (1875-78) le prince de Galles dans eon voyage dans l'Indo. Durant l'été et l'automne de cette dernière année, il assistait aux combats qui eurent lieu entre les Turcs et les Serbes, du côté de ceux-ei puis fit avec l'état major russe la campagne de 1877, assistant notammant à la bataille de Plevna et à celle de la passe de Chipka (juillet); aux assauts désespérés, cinq fois repoussés par les Turcs, dont Plevna fut l'objet en septembre, et finalement à la prise de cette place. En 1878, il se rendait à Chypre, toujours comme « commissaire » du Daily News. On est d'ailleurs assuré de le voir sur quelque point du globe ou se déroulent des événements d'un intérêt capital ou du plus grand intérêt relatif. M. Archibald Forbes s'est marié le t9 juin 1886. Il a a épousé la fille du général Meigs, de l'armée britannique. Parmi les ouvrages publiés par M. Fourbes, nous citerons: Tiré de la vie (Drawn from Life), roman militaire; Mes souvenirs de la guerre entre la France et l'Allemagne (My Experiences of the war between France and Germany, 1872); Guerroyant et écrivaillant (Soldiering and seribbling, a serie of sketches, 1884), etc. Ses « Experiences » de la guerre franco-allemaude ont été traduites en français et publiées dans le Constitutionnel.

FORCKENBECK (von), MAX, homme politique allemand, ne à Munster le 21 octobre 18ïi. il fit ses études aux universités de Giessen et de Berlin, se fit re avoir avocat et entra de bonne heure dans la magistrature. Juge au tribunal de Glogau en 1847. M. de Forck. enbeck se jeta dans le mouvement politique qui aboutissait, l'année suivante, à un soulèvement général. Après la défaite et la dissolution de l'Assemblee nationale allemande (1849), il présida le comité électoral libéral de Silésie; mais for é de quitter cette province sous l'administration de Manteuffet, il passa dans la Prusse propre et s'établit à Mohrungen. Elu député de Kœnigsberg à la Chambre prussienne en 1858, il fut réélu en 1866, puis en 1869 par Cologne, et par le district d'Elbing-Marieobourg depuis lors, et devint bourgmestre de Breslau en 1873. La même année, M. de Fo ckenbêck entrait à la Chambre des seigneurs. Suc-essitement membre du parlement de l'Allemagne du Nord, du parlement douanier, puis du Reichstag de l'empire, il devenait président de cette dernière assemblée en 1874, en remplacement du D' Sunson. Dans les diverses assemblées dunt il fit partie, M. de Forckenbeck s'occupa principalement des questions économiques et budgétaires, et par suite des questions de réorganisation militaire. Maintenu au fauteuil le 28 mai 1879 et réélu d'autre part premier bourgmestre de Berlin, M. de Forckoubeck resignait ces deux postes peu après, opposé qu'il était à fetélation des droit* sur Iw céréales de-

mandée par M. de Bismarck, et reprenait ton siège sur les bancs du parti national-libéral.

FORGEMOL DE BOSTQUÉNARD LÉONARD LEOPOLD, gen rat français, ne à Azerables (Creuse) le 17 septembre t82t. Il commença ses études au prytanéo de la Fleche et, entré à l'Ecole militaire de Saint Cvr en t839, en sortit dans l'état-ma or, le cinquième sur 159, en 1841. Capitaine en 1846, il fit les deux campagne de Kabylie, de 1854 et 1857, comme aide de camp du général Maissiat; puis il fut chargé, vers la fin de cette dernière année, du commandement du cercle de la Calle. Peu de temps après, un effroyable incendie de forèt lui fournissait l'occasion de se signaler autrement que comme soldat, et il était porté à 1 ordre du jour de la division. Transféré A la tète du cercle de Biskra en 1859, il était promu chef d'escadron en 1860 et lieutenantcolonel en 1865. Promu colonel à la veille de la guerre de 1870, il demanda à faire partie de l'armée du Rhin, mais fut maintenu en Algérie et nommé chef du bureau politique des affaires arabes, en remplacement du genérat Gresloy qui, lui, était appelé en France mais il ne tarda guère à être appelé i son tour au secours de la patrie envahie. Le colonel Forgemol 8t alors partie du 17- corps de l'armée de la Loire, comme chef d'état major de la 3e division d'infanterie d'abord, et ensuite comme chef d'état major général, ayant été promu général de brigade le 30 janvier 1871. La commission de revision des grades maintint le général Forgemol dans le grade auquel il n'avait été nomme qu'à titre provisoire. Nommé chef d'Etat major général de l'armée de Versailles en 1872, le genéral Forgemol passait en la même qualité au 7e corps d'armée, alors commandé par le duc d'Aumale, au commencement de 1874, et était appelé peu après, comme secrétaire, au Conseil supérieur de guerre. Il était promu général de division le 4 mars 1879 et appelé au commandement de la division de Constantine. Il était donc tout porté pour prendre le commandement de l'armée d'opération contre les Khroumirs, qui devint, plus vita qu'on n'était en droit de l'espérer, l'armée d'occupation de Tunisie, après avoir, toutefois, réprimé le soulevement menacant des tribus de l'Aurès (1879). C'est aussi au génaral Forgemol que nous devons, outre la conquête de la Tunisie, l'organisation de cette conquête, de quelque nom qu'on préfère l'appeler, sur des fondements qui ne paraissent pas f 'cilement ébranlables. Rappelé en France et placé à la tête du 11e corps d'armée dont le quartier général est à Nantes, le général Forgemol de Bostquénard a été maintenu dans le cadre d'activité sans limite d'àge, par decret du mois d'août 1886. Créé chevalier de la Légion d'honneur en 1852, il a été promu successivement offic er en 186!, commandeur en 1875 et grand officier le 13 juillet 1881.

FORNEY, JOHN WEIN. journaliste américain, ni à Lancastre (Pensylvanie) le 30 septembre i8t7. En 1833, il entrait comme apprenti dans l'imprimerie du journal de sa ville natale et devenait, en 1837, rédacteur et copropriétaire du Lancaster Intelligencer, avec lequel le Lancaster Journal fusionnait en 1840. En 1845, M. Forney alla s'établir i Philadelphie, où il devint rédacteur du Panneyloanian journal démocrate important. Choisi comme secrétaire de la Chambre des représentants en i85f, il fut réélu à ce poste en 1853. Après avoir été quelque temps rédacteur en chef de l'Union, organe des démocrates de Washington, M. Forney donna sa démission en t856. En 1857, il posait sa candidature au Sénat des Etats-Unis dans la Pensylvanie, mais sans succès. Au mois d'août de la même année, il fondait à Philadelphie un journal démocrate indépendant qui, depuis, est devenu l'un des plus importants de cette ville The Press, où il s'entoura d'écrivains de talent, parmi lesquels nous riterons le D' R. Shelton Mackensie. H, bdomadalre à l'origine, la Philadelphia Press devint quotidienne au mois d'o tobre 1862. Il avait fondé quelques années auparavant, à Washington, un journal hebdomadaire the Chronicle, qu'il transforma en journal quotidien en méme temps que la Press. Il céda quelques années après sa part de propriété dans le Chronicle. Secrétaire du Sénat des Etats-Unis, de 186i à 1868, M. Forney 8t en 1867 un voyage en Europe, d'où il envoya à se* journaux des correspondances, plus tard réunies en volume sous co titre: Letters from Europe (1869). Il publia également en 1873: Anecdotes o/ publie Men (Anecdotes relatives à des hommes publi s), extraits d'articles parus dans le Chronicle et la Press. En novembre 1874, M. Forney vendait à M. Alexander Mac-Clure sa part de propriété (la moitié) du journal la Press pour la somme de 7u0.000 francs. Il vint ensuite en Europe comme commissaire general de l'Exposition de Philadelphie, et résida quelque temps à Paris, ne laissant pas que d'envoyer de spirituelles correspondaores aux journaux pensylvaniens.

FORSTER, WILLIAM EDWARD, homme d'Etat anglais, ne à liradpole, cumté de Dorset, le il juillet 1818. Il fit ses études i l'école de la Société des Amis de Tottenham, et devint ensuite filateur de laines à Bradford. Candidat libéral à Leeds, en avril t859, il échoua; mais il fut envoyé, en février 1861, à la Chambre des communes par les électeurs de Bradford, qu'il n'a pas cessé d'y représenter depuis. M. W. Forster a été soussecrét ire pour les rolonies dans l'administration de lord Rus-ell, de novembre 1865 A uillet 1866, etvice-président du comité du Conseil pour 1 éducation, de décembre 1868 à février 1874. Il fit preuve de tact et d'habileté politique dans beaucoup de circonstances, notamment lore de la discussion du bill d'éducation, en 1870, et de celui sur le scrutin secret, en 1871. Lorsque M. Gladstone donna sa démission de chef de l'opposition, au commencement de 1875, M. Forster fut regardé comme son successeur possible à la tète du parti libéral. dans la Chambre des communes; mais il s'empressa, par une lettre datée du Ier février, de detourner ses amis de le choisir, déclarant que, d.ns sa conviction, il ue

pourrait sans doute pas réunir autour de lui toutes lea forcea du parti libéral, et par conséquent les diriger comme il serait desirable dans toutes les circonstances. Ce fut alors que le choix du parti se porta aar le marquis de Hartington.—Au retour nu pouvoir des libéraux, en avril 1880, M. Forster fut nommé chef secrétaire pour l'Irlande, avec siège dans le cabinet. Ce fut sous son administration que le land bill fut voté et que des mesures de répressien furent peises contre les agitateurs irlandais la land league fut dissoute, les prisons se remplirent de suspects, compris M. Parnell et quelques autres membres du parlement. Plusieurs membres du cabinet ayant émis l'avis de relaxer les prisonniers appartenant à la Chambre des communes, M. Forster et le comte Cowper, vice-roi d'lrlande, donnèrent leur démission en avril 188?. M. Forster n'a plus fait partie, depuis lors, d'aucune combinaison ministérielle libérale. Membre de la Société royale depuis 1875, il fut élu le 13 novembre de la même année lord recteur de l'université d'Aberdeen, laquelle université lui conterait, en t876. le titre honorifiq le de docteur en lois. M. Forster a publié: la relation d'une visite qu'il fit alors en Irlande (1847); William Penn et T. B. Macaulay, brèves obaervat ons sur les accusations portées contre le caractère de William Penn dans l'Histoire d'Angleterre de Macaulay (1849); Comment nous traitona l'lnde: conférence sur la condition de l'Inde sous le ,gounernement britanniqm (1858); Discours prononcé d la pose de la première pierre de la première icole construite par le Bureau det écoles de Liverpool (1873). Il est magistrat et député-lieutenaut du district ouest du comté d'York.

FORSYTH, WILLAM, magistrat et homme politique anglais, né à Greeno k en !81 t, fit ses études au college de la Trinité, il Cambridge, où il prit le grade de maitre èa-arts en 1837 et suivit ensuite les cours de droit de l'inner Temple, où il fut admis au barreau en t839. Il alla exercer dans le ressort judiciaire nord, devint avocat de la reine en 1857 et avocat plaidant à l'Inner Temple. Il est conseil du secrétariat d'Etat pour les Indes et commissaire de l'université de Cambridge. M. Forsyth avait été élu membre de la Chambre des communes par le bourg de Cambridge, comme candidat conservateur, en juillet 1865; mais Il fut. cette fois, invalidé, en conformité des conclusions d'une pétition déclarant incompatibles avec le siège de député ses fonctions de conseil dans un ministère, considérées comme fonctions gouvernementales rétribuées. Il se présenta sans succès à Bath, en octobre 1873; mais il était enfin, aux élections générales de février 1874 élu par le bourg de Marylebone, qu'il a représenté A la Chambre des communes jusqu'à 1880. M. Forsjth est l'auteur d'un projet de loi tendant à accorder aux femmes le droit de suffrage. Ce projet de loi, venu en seconde lecture il la Chambre des communes le 26 avril 1876, fut repoussé, mais seulement par 239 voix centre 157, ce qui mérite certainement d'être constaté Il a publié un certain nombre d'onvrages de jurisprudence et de littérature. Nous citerons On the laco of composition toith creditors (1841); Hortensius or the duty and office of an advocate (1849); On the law relating to the custody of infants (1850); The History o/ trial by jury (1869 Napoleon at St-Helena and str Hudson Lotoe (1853); The Life of Cicero (1864); Cases and opinions in comstitutional Lar (1869); The Novels and noveliata of the eighteenth eentury, in illustration of the manners and morals of the age (1871); Hannibal in Italy, an historical drama (1872); Essays, critical and narrative (1874); The Slavonie Provinces south of the Danube (1876), etc. Il a aussi collaboré aux Quarterly et Edinburgh Reviews et à diverses autres publications périodiques importantes.

FORTESCUE (comte), HUGE FORTESCUE, pair d'Angleterre, né le 4 avril 1818. Elevé à Harrow, il entra au parlement en 1841, étant encore vicomte Bbrington élu par Hymouth, qu'il a représenté, comme députe libéral, jusqu'en 1852. A cette dernière date, il se présentait sans succès, à Barnstaple. En décembre 1854, il était réélu par Marylebone, et resignait son siège le 5 décembre 1855, étant appelé il la Chambre-Haute comme successeur de son père à la baronnie de Fortescue, auquel il succédait comme troisième comte, à sa mort, le 14 septembre 1861. Le comte Fortescue a été lord de la Trésorerie de 1846 à 1847, et secrétaire du Comité de la loi des pauvres de 1847 à 1851 il fut en même temps membre actif, puis président des diverses commissions des égouts qui se sucrédèrent. En mai 1856, en visitant un hôpital militaire, dans le but de préparer une proposition de réforme sanitaire dans l'armée, qu'il présenta en effet, en 1858, il attrapa une ophtalmie qui lui fit perdre un œil et atteignit assez gravement le second pour le tenir éloigné de la Chambre des communes. — Lord Fortescue est l'auteur de bro-hures sur l'Hygiène des villes (1844); les Salaires officiels (1852); Repré aentative Self-Government for the Metropolis (/854); la Reforme parlementaire (1859); et d'un ouvrage assez considérable sur les Ecoles publiques pour les classes moyennes (18641.

FOCAUX, PRILIPPE EDOUARD, orientaliste français, né à Angers le 15 septembre 1811. Ses études terminées au collège de sa ville natale, il vint Paris en 1838 et suivit, au Collège de France, le cours de sanscrit d'Eugène Burnouf. En même temps, il apprenait absolument seul le thibétain, l'un des idiomes les plus rebelles de l'Asie, et parvenait à s'en rendre maitre dans un temps fort court; car, dès 1842, il était chargé d'un cours do langue thibétaine à la Bibliothèque royale. 11 devint, en t852, suppléant de Burnouf à la chaire de sanscrit au Collège de France, fut chargé plusieurs fois du cours et devint enfin titulaire de cette chaire en 1862. On cite parmi les primsipaux ouvrages de M. Edouard Foucaux: Grammaire de la langue thibétaine (1839); Histoire du Buddha Sakya Mount, texte et tradition (1848, 2 vol.); Parabole de l'enfant égaré, sanscrit, thibetain et fran-

çais (J 854); le Trésor des belles paroles, choix de lenI tenree, etc. (1838); Vikramôruda, dramn de Kalidâsa (1861). Once épisodes du Mahàbharata (1861); Doctrine des Bouddhistes sur le Nirvrina (t866 Sakountala, autre drame sanscrit de Validîtsa (1867); le Religieux chassé de la Communauté, conte bondhique (1873), et'. M. Ed Foucaux est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1864

FOUCHER DE CAREIL (comte), LOUIS ALEXANDRE, littérateur, publiciste et diplomate français, senateur né à Paris le 1er mars 1826; il est fils d'un general du premier empire. Aprèe de bril!antes études universitaires, M. Foucher de Careil entreprit d'importants voyages d'études, en Europe d'abord, et plus tard aux Etats-Unis. Il s'est fait de bonne heure une réputation d'écrivain philosophique par ses travaux sur Leibniz, dont il avait puisé les éléments à des soucees nouvelles que lui a'aient décelées ses recherches dans les bibliothèques de l'Allemagne. Ces travaux étaient déjà, pour la plnpart, publiés et il avait été décore de la Légion d'honneur (1859), lorsqu'il fut élu mombre du Conseil général du Calvados pour le canton de Dozul, où il possède de grandes propriétés (1861). Il y fut constamment réélu jusqu'en 1870. Il fit, en cette qualité, une vive opposition à l'empire, presque des le debut, quoique ne s'étant point présenté comme un adversaire des in- stitutions et de la p)litique impériales. A Paris, il fit des conférences qui eurent tous les succès, même celui d'être interdites par l'autorité. Aux élections législatives do mai 1869, M. le comte Foucher de Careil se portait candidat de l'opposition démocratique dans la 1re circonscription du Calvados, contre M. de Germiny, candidat offi iel, mais sans succès. C'est alors qu'il partit pour les Etata-Unis. De retour en France au moment de la guerre, M. Foncher de Careil fut directeur général des ambulances des légions mobilisées de la Bretagne. Nommé préfet des Côtes·du-Nord le 23 mars 187i, il passait b la préfecture de Seine-et-Marne le 8 mai 1872. PI fut révoqué peu après la chute de M. Thiers. En 1875, il se portait candidat à une élection partielle des Côtesdu-Nord, contre M. de Kerjégu, candi lat légitimiste, appuyé par le gouvernement; mais ce fut celui-ci qui l'emporta. Porté sur la liste républicaine, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876 dans le département de Seine-et-Marne, il fut élu, et réélu au renouvellement partiel du 8 janvier 1882. Nommé ambassadeur it Vienne te 4 août 1883, en remplacement du comte Duchàtel, M. Foucher de Careit donnait sa démission de ce poste à la suite du vote, par le Sénat, de la loi d'expulsion des princes (juin 1886).

On doit à M. Foucher de Careil, outre son édition des Œuvres de Leibniz: Réfutation inédite de Spinosa par Leibniz (1854); Lettres et opuscules inédits de Leibniz(1854); Nouvelles lettres et opuscules inédits de Leibniz 1857); Lettres de Leibniz, Bossuet, Pelliason, etc. (1859); Mémoire sur le projet d'expédition en Egypte présenté par Leibniz à Louis XIV; Rome, ou Espérances et chimères de l'Italie (1960); Leibniz, la philosophie juive et la cabale (1861); Descartes et la princesse Palatine (1862); Hegel et Schopanhauer (1862); Leibnis, Descartes et Spinosa (1863); Gœthe et son œuvre (1865) Leibniz et les deux Sophiet (1876); diverses études sur Gœthe, Dante, etc.; une polémiqve savante soutenue contre M. Albert de Broglie sur le Systema theologicum, de Leibniz; des brochures line en 1864 le Luxembourg d la Belgique, avec pièces justificatives (1867); les Habitations ouvrières et les constructions civiles (1873); un volume de Discours sur la décentralisation, la dépopulation des campagnes, etc. Dans cotte liste incomplète des œuvres de M. Foucher de Càreil, figurent les volumes parus de snn édition de Leibniz, qu'on reconnaît sans peine aux titres.M. le comte Foucher de Careil a été promu officier de la Légion d'honneur en septembre 1871 et décoré de l'Ordre du Mérite agricole le 1er janvier 1885. Il est, en outre, décoré des ordres des Saints Maurice et Lazare d'Italie, de l'Etoile polaire de Suède, grand croix de l'ordre de Saint-Etienne d'Autriche-Hongrie, etc. Il est membre de la Société nationale d'agriculture et de la Société d'économie politique.

FOURNEL, FRANÇOIE VICTOR, littérateur français, n à Cheppy (Meuse) le 8 février 1829 fit ses études Il Verdun et à Paris, où il prit le grade de licencié ès-lettres. et embrassa la carrière littéraire. II collabora d'abord à la Itevue de Paris (1854); puis à l'Athenœum français, devenu ensuite la Revue contemporaine, au Musée des familles, à l'Illustration, à l'Artisrte, à la Revue française, au Journal pour tous, à l'Ami de la religion, à la Liberté (direction Ch. Müller), à la Gazette de France, au Français, au Journai de Brucelles, etc. On doit à M. V. Fournel Ce qu'on voit dans les rues de Paris (1858); Du r6le des coups de bâton dana les relationa sociales et en particulier dans l'histoire littéraire (même année); Curiosités théàtrales anciennes et modernes (1859); les Spectacles populaires (1860); Tableau du vieux Paris (1862)· la Littérature indépendante et les écrivains oubliés du XVIIe siècle (1864); le Danemark en «67 (1868); Par ballon monté (1871); Paris et ses ruines en mai t871 (1874, in-f°, pl.); les Vacances d'un journaliste (1876); Esquisses et croquis 1876-78, 2 vol.); les Contemporains de Molière (4 vol.); les Rues du vieux Paris (1879), etc. On lui doit en outre une édition du Roman comique et du Virgile travesti, de Scarron, ainsi que de divers autres ouvrages. FOURNIER, HUGUIS MARIE HENRI, homme politique et diplomate français, né à Paris le 29 juillet 1821. Entré aux archives des affaires étrangères en 1844, M. H. Fouraier devint successivement attaché à la légation de t..rlsruhe, secrétaire d'ambassade de 2- classe à Saint-Pétershpurg en 1851, secrétaire à la légation de Hanovre en 185T, à celle de la Haye en 1854 secretaite d'ambassade de 1re classe à Francfort-sur-le-Mein en

mai f857, à Madrid en aont suivant, à Saint-Pétersbourg en 1859 ministre plénipotentiaire i Stoekbolm en 1862 et à Rome en 1872 et 1873. Au mois de décembre de cette dernière année, M. H. Fournier refusa la légation de Washington qui lui était offert, avec le titre de ministre plénipotentiaire de 1" classe, et fut mis en disponibilité sur sa demande. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, M. Fournier, conseiller general d'Indre-et-Loire, se présenta comme candidat républicain dans ce département; mais il échoua. En 1878, il accepta l'ambassade de Constantinople, il remplit ses fonrtions au mieux des i. térets de la République, pendant une période particulièrement difficile, et fut, en récompense de ses services, promu grand officier de la Légion d'honneur le 30 juillet; il était commandeur depuis 1865. glu sénateur d'Indre-et-Loiro au renouvellement partiel du 5 janvier 1879, M. Fournier prit place à gauche. Il a voté contre le projet d'expulsion des princes.

FOURNIER, CASIMIR IGNACE JOSEPH, homme politique français, avocat, né au Qu.snoy (Nord) le 19 février 1826, fit ses tudes à Valenciennes et son droit à Paris. Reçu licencié en 1848 et d ecteur en droit en 1850, il devint avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, charge qu'il abandonna en 1871, pour devenir successivement chef du cabinet des ministres de l'intérieur Hérnld, Picard et Lambrecht, puis directeur du service de l'Algérie et conseiller d'Etat en service extraordinaire. La chute de M. Thiers, dnat il était l'ami, entraina la révocation de M. Casimir Fournier, qui se présenta aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876 dans le département du Nord, échoua cette première fois, mais fut elu au renouvellement triennal qui, pour les sen iteurs du Nord, deffectuait le 5 janvier 1879, II siégea à gauche et vota en conséquence, notamment pour la loi d'expulsion des princes. M. C. Fournier a publié un Manuel des pensions civiles, un Traitef des contributions directea, etc.; il a collaboré à diverses revues et recueils spéciaux, dont le Dictionnaire d'économie politique de M. Maurice Block. Il a été décoré de In Légion d'honneur pour services rendus pendant la guerre, en 1871. FOURNIR, HENRY, publiciste et homme politique français sénateur, né à Bourges, le fer septembre 1830. Il vint à Paris faire son droit et fut en même temps élève à l'E-ole des chartes. Reçu avocat en 1852, il s'inscrivit au barreau de sa ville natale, où il exerça jusqu'en 1865. glu à celte époque membre du Conseil municipal de Bourges, il fut en outre conseiller d'arrondissem*nt puis conseiller général pour le canton de Levet, en 1869. M. H. Fournier est l'un des fondateurs de la Revue du Berry outre sa collaboration plus assidue à ce journal, Il a également publié divers travaux historiques dans les Lu la Société historique du Cher, dont il fait partie. Elu représentant du Cher à l'Assemblée nationale le 8 février 1871, M. Il. Fournier prit place au centre droit et fit partie de la réunion Saint-Marc Girardin. 11 a été rapporteur de h loi Tréveneuc sur le rôle des conseils generaux et prit part, mais sans grande autorité, à diverses discussions importantes, notamment sur la loi électorale et le droit de pétition. Il a signé l'adresse d'adhésion au Syllabus. Candidat de l'. Union conservatrice dans le Cher, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, M. H. Fournier, orléaniste, a été élu avec M. le duc de Rivière, légitimiste, porté sur la même liste que lui: un trait d'uni clérical rapprochant suffisamment ces deux honorables sénateurs; mais le renouvellement partiel du Sénat, le 25 janvier iRS5, leur enleva leurs sièges pur les donner il deux républicains.

FOURTOU (de), MARIE FRANÇOIB OSCAR BARDY, homme politique français, né à Ribérac le 3 janvier 1836. Après avoir fait son droit à Poitiers, M. de Fourtou se fit inscrire au barreau de Bergerac il fut même quelque temps sous-préfet de l'arrondissem*nt dont Bergerac est le chef-lieu, dans les dernières années de l'empire. Elu représentant de la Dordogne à l'Assemblée nationale le 8 février 1871, il prit piace au centre droit bonapartiste. M. de Fourtou prit une part active, dès le debut aux travaux de la Chambre; le 3 avril 1871, il se faisait l'avocat du vote au ranton au mois d'août de la même année, il présentait à l'Assemblée le rapport concluant à l'abrogation du décret du 24 octobre 1870, par lequel Crémieux naturalisait en masse tous les israélites indigènes de l'Algérie. La, M. de Fourtou avait certainement beau jeu; mais il préféra s'en tenir aux lieux communs et dauber sur le gouvernement du 4 Septembre. Et, en effet, ce décret, que l'honorable ministre de la justice du gouvernement de la Défense nationale rendait avec la certitude de faire beaucoup de bien à ses coreligionnaires algériens, n'en faisait peut-être pas autant au'il se l'imaginait à certains pauvres diables d'igraelites, pour en taire plus, et même trop, à certains gros turbans du négoce. Mais M. de Fourtou ne parait pas s'étre douté des arguments qu'il avait à sa disposition contre l'économie même du décret. Il eut à prendre de nouveau la parole en diverses circonstances mais nous ne pouvons y découvrir ce qui put attirer sur lui le choix de M. Thiers, qui l'appelait, le 7 décembre 1872, à succéder à M. de Larcy, au ministère des travaux publics. M. de Fourtou conserva le portefeuille des travaux publics jusqu'au 19 mai 1873, date à laquelle Il l'échangea contre celui des cultes,détachés de l'instruction publique, et qu'il résignait le 24 mai, avec ses collègues les leurs, suivant, ne fut-ce que pour peu de temps, M. Thiers dans sa retraite. Le 20 novembre suivant, M. de Fourtou rentrait au ministère, remplaçant M. Batbie au département de l'instruction publique et des cultes de nouveau réunis. Il signala son passage à ce ministère important par une mesure d'Une grande importance aussi: il remplaça sur la porte d'un lycée le nom de Condorcet par celui de Fontanes. Le 23 mai 1874, le maréchal-président l'appelait au ministère de l'intérieur en remplacement de M. le duc de Broglie. Il n'y resta que peu de temps:

M. Magne ayant donné sa démission, M. de Fourtou insista pour qu'il fût remplacé dans le cabinet par un membre du même parti, e'est-ù-dire par un bonapartiste n'avant pu ob'enir cette satisfaction, il se retira luimême le 19 juil!et 1874. Il ne prit plus aux diseussions de l'Assemblée qu'une part insignifiante, agissant surtout par ses votes il vota, par exemble, contre les lois constitutionnelles. Porté sur la liste du « Comité national conservateur », dans l'arrondissemei t de Ribérac, M. de Fourtou a été élu députe aux élections législatives du 20 février 1876 avec une profession de foi « constilutionnelle ». Il reprit sa place à droite, et entrait le 16 mai 1877 dana le gouvernement de combat, où sa place était marquée davance. avec le portefeuille de l'interieur. Il piocéda sana tarder à une hécatombe de préfets, de sous-prefets et autres administrateurs de- pendant de son ministère, si peu que ce fut soupçonnés de préférences pour la forme du gouvernement dont ils étaient les représentants, sans parler des maires révoqués en masse. Tout ce monde de fonctionnaire était remplacé par un autre monde de fonctionnaires d'opinions diamétralement opposées, quoique peu d'accord entre elles, et le prétexte, c'est que ces fonctionnaires, ainsi que les députés de la gauche, voire du centre gauche, étaient tous des partisans avérés de la C. mmune. A la rentrée des Chambres, le 16 juin, M. de Fourtou vint défendre devant la Chambre des députés, dont il demandait la dissolution, le massage présidentiel la disrussion qui s'ensuivit fut close par un ordre du jour de defiance adopté par 363 députés de la gauche et du centre gauche. On sa t comment il fut repondu à ce vote un « gouvernement de combat n'agit pas, d'ailleurs, comme un gouvernement ordinaire: le t3 juin, le Senat, dont la majorite était alors monarchique et par conséquent gouvernementale, accorda au gouvernement ce qu lui demandait, et la Chambre des députés fut dis- ute. Nous ne rappellerons pas dans quelles conditions furent faites le s élections d'octobre 1877, ni les manœuvres de tout genre qui les préparèrent, le maréchal-président mené à travers la France par M. de Fourtou pour être exhibé comme une pièce curieuse aux populations ravies, le manifeste du 19 septembre appelant les électeurs au serutin, que M. de Fourtou rédigeait et contresignait dana sa propre maison de Riberas, eù il recevait avec éclat le maréchal de Mac-Mahon, au vu et au au de tous ses électeurs, manifeste où il était dit que si les eleceurs renvoyaient i la Chambre des députés hostiles à la politique du marechal, celui-ci se passerait de cette Chambre et gouverneiait avec le Sénat seul. Toute cette agitation, toutes ces menaces ne paraissent avoir profilé qu'à M. de Fourtou, qui fut réélu, le 14 octobre, avec une énorme majorité: un candidat qui reçoit chez lui le président de la République, mare hal de France pardessus le marché, vous pensez Les choses ont autrement tourne depuis pour M. de Fourton, mais alors. L'ensemble des élections, somme toute, eut pour résultat de donner à la Chambre une majorité républicaine plus nombreuse, plus compacte et surtout plus determinee. Le ministere n'en resta pas moins à son poste de combat, ca, hant autant que possible son déceuragement sous un masque de rage impuissante; et M. de Fourtou parliculierement osa venir défendre devant les députes sa propre condu te et celle du gouvernement. La Chambre, pour toute rei onse, elut une commission chargée de faire une ci quête sur les abua de pouvoir exerces pendant la période électorale. Le ministere donna enfin sa démission le 23 novombre. Le rappoit de la rommission d'enquête, lu à la tr bune par M. Ch. Floquet, eut pour conséquence, en ce qui concerne le député de Ribprac, l'invalidation de son élection (18 novembre 1878) dont la vérification avait été renvoyee au terme des travaux de l'enquête. C'est dans cette séance mémorable qu'après s'èlre attire une verte réplique de M. Dufaure, ministre en exercice, qu'il attaquait pour faire diversion, il reçut de Gambetta un demenli formel. Un duel an pistolet s'ensuivit entre les deux hommes d'Etat, un de ces duels ridicules où, après l'échange d'une b ille qui ne touche jamais personne, l'honneur est invariablement déclare satisfait.

Cependant, M. de Fourtou se présentait de nouveau devant ses electeurs de Riberac, et était réélu député le 2 février 1879, mais avec près de 2,700 voix de moins que le 14 octobre 1877, le maréchal n'etant plus là. Une proposition de mise en accusation du cabinet de BroglieFourtou ayant été déposée, M. de Fourtou eut du moins le bon esprit de ne point la combattre, sachant parfaitement que ces cboses là se terminent comme les duels au pistolet; ce le-ci toutefois, se termina par un vote de 0étrissure (mars 1870), imprimé et placardé dans toutes les communes de France, et qui aurait pu produire q- elque effet si c'eut été aux frais du fletri. Le 7 mars 1880, une vacance s'etant produite dans la représentation senatoriale de la Dordogne, M. de Fourtou fut elu à une assez faible majorité, laquelle lui fit même complètement défaut au renouvellement triennal du 25 janvier 1885. De sorte que l'homme qui, il y a quelques années à peine, a fait tant de bruit dans un grand pays comme la France, est redevenu dans ce même pays, en tant qu'homme public, un simple petit avocat de province.

FOUSSET, ERNEST EUGÈNE, homme politique français, négociant, né à Orleans le 24 juillet 1830. Adjoint au maire de sa ville natale, juge au tribunal de commerce, M. E. Fousset fut élu députe de la 1re circonscr ption d'Orléans le 6 avril 1879, en remplacement de M. Robert de Massy, devenu sénateur, et prit place au groupe de l'Union républicaine. Reélu le 21 août 1881, il figurait aux élections d'octobre 1885 aur la liste républicaine du Loiret, et fut élu au scrutin du 18. Il s'est abstenu dans le vote sur l'expulsion des princes.

FOWLER, JOHN, ingénieur anglais, président de l'institution des ingenieuts civil«, est né à Sheffield en 1817. Apres ses études terminées, il devint eleve de l'eminent ingénieur h)drauli ien J. F. Leather qui, à cette époque, dirigeait la construction des immenses réser-

votrs fournissant l'eau à la ville de Sheffield. U acquit en même temps des connaissances speciales dans la constru tion des chemins de fer, et fut rhargé du tracé de la ligne de Stourbridge à Birmingham, par Dudley et Wolverhampton, que Brunel commençait seulement vingt ans plus tard et que lui, M. Fowler, était chargé d'n hever. Comme employé de M. Rastrick, il completa d'ailleurs son e lucation dans cette branche spéciale. A vingt-sept ans il était eh isi ce mme ingénieur pour la cou struction du réseau de chemins de fer connu sous la nom de « Manchester, Sheffield and Lincolnsshire railway et des ouvrages d'srt qui en dependent. Il s'dtahlit ensuite à Londres, où il n'a pas cesse d'être employé à la constructien de r ouvelles lignes 'errées, de docks, etc tant dans le Koyaume-Uni que sur le continent. Mais il s'ost fait surtout un nom populaire par la construct on de l'inner circle, c'est-à-dire la portion souterraine du chemin de fer métropolitain et de ses locomotives, à ce point qu'on le designe familièrement comme le Fowler du chemin de fer souterrain (Fowler of the underground Railway). — M. Fowler est ingénieur consultant de la compagnie du chemin de fer de ManchesterShelfield et Lincolnsbire, du Great-Weslern, etc.; il est en outre ingénieur en chef du gouvernement égyptien, pour lequel il a dirigé d'importants travaux jusqu'à la dernière crise, qui a démontré au khéd ve, entre autres choses, la nécessité imperiouse de faire des ecoi omies. FRANÇAIS, FRADÇOIS Louis, peintre français, né à Plombieres le 17 novembre 1814. Il se destinait à l'Ecole polytprhnique et dudiati les mathématiques dans le but de s'y fa re admettre mais il ne put arhever ses études spéciales, à cause de la position de fortune modeste de ses parents. Venu à Paris en 1829, il obtint un emploi de garçon de magasin chez un libraire. (tu iu le dessin avec pa·sion et, après cinq ans de lutte et de privations, appuye par quelques gen- ce lettres avec lesquels son humble position le mettait en rapports, il obtint des commandes de vignettes et de lithographies pour des éditions de lu,e telles que le Paul et l'irginie de Curmer et la Touraine de Mame, et de dessins pour des journaux tels qup l'illustration; il se fit, surtout dans la lithographie, une réputation honoral le. I tudiant en même temps la peinture avec Corot et M. Gigoux, il debutait au Salon de 1837 par uue Chanson sous lesçaules, peint en collaboration avec H. Baron. De l'œuvre devenu considerable de M. Français, nous citerons Jardin antique (1840); un Chemin dans la forét de Fontainebleau (1841); le Parc de Saint-Cloud (1846), avec figures de M. Meissonnier; Soleil couchant sur lea Marais Pontins (1848), au musée du Luxembourg; Paysan rabattant sa faulx (1849); Ja Fin de l'hiver (1850): le Ravin de Nepi (1851J; Vue des environs de Rome (1853); le Ruisseau de Neufpré, environs de Plombières un Buisson, Souvenir de la vallée de Montmorency, un Sentier ian,s les blès(1857); Etude d'hiver, vallee de Munster; une Belle journée d'hiver (1858); les Bords du Gapeau, les Hêtres de la côte de Gràce (1859); Vue prise au Bas-Mendon, le Soir (1860); le Bord de l'eau, envir. ns de Paris (1861); Orphee au tombeau d'Eurl,dice (1863), au musée du Luxembourg; une Villa italienne aux environs de Rnme, le Bois sacre. au musée de Lille (1864); les Nouvelles fouilles de Pompéi (1865); Environs de Itome, le 8. ir aux bords du Tihre et Environs de Paris. le matin ava bords de la Seine et par le br. uillurd (1866); Maison de campagne, et plusieurs autre- toiles parues aux salons des années precedentes (Exp osition universelle, 1867); les Regains, vallee de M nster 1 Arrivee, villa d'Este, a ec H, Baron (1868); le Mont Blanc vu de Saint-Cergues (1869): Daphnis et Chloé Vue prise aux Vaux: de Cernay(1872); Souveuir de N ce, Portrait de M. Ildefonae Rousset (1873); a Source, une Terrasse à Nice(1874); le Ravin du Puits-Noir, le matin (1875) le Miroir de Scey, à la tom bée de la nuit, souvenir de Franche-Comle (1876 le Mont Cervin, le Lac de Nemi (1878); In Vallée de Rossillon, le matin (1879); Rivage de Capri, p'nneau decorattf, un Coin de vilfa, à Nice (t883); une Matinée à Clisson; Derniers jours d'automne sur les bord. du Gehard, dans les Vosges (1884); le Lac de Nemi, vue prise des hauteurs; Rivière ombraqée, à Clrsson (1885); Dans un ravin, près de Plombiere.s, étude de printemps; Pont sur l'Eaugronne, près de Plombieres (1886); des dessins, des aquarelles, des lithographies. M. Français a obtenu une medai le de 3' classe en 1841, des medail es de 1re classe en t848, 1855 (Expositon universelle) et 1r67 (Exp. sitios universelle) et la medaille d'honneur à l'Exposition universelle de 1878. Decore deJa Légion d'honueur en 1853, il a été promu officier en 1867.

FRANCE, JACQUES ANATOLE, littérateur français, 61s de libraire, ne à Paris le 16 avril 1844. fit ses études au college Stanislas et débuta dans la carriere dea lettres par une étude biographique sur Alfred de Vigny (1868). M. A. France a pub ie depuis les Poemes dorés (1873); les Nuits corinthiennes, poésies (1876); Jocaste, coman, suivi du Chat maipre, nouvelle; et une étude sur Lucile de Chateaubriand, sa vie, ses contes, ses poèmes et ses lettres (f879J, elc. il a été attaché en 1876 à la bibliotheque du Senat, et a écrit des études litténtires placees en tèle d'éditions de bibliophiles de divers ouvrages célebres, du XVIIe siècle principalement. M. Anatole France a collaboré, en outre. à plusieurs journaux et re'ues et a succède en octobre 1885 à M. Jules Claretie, nomme administrateur général de la Comadie Française, comme chroniqueur du Temps, chargé de l'article hebdomadaire intitule la Vie à Paris.

FRANCESCHI. Louis JULIEN ou JULES, sculpteur français, e.cve de Rude, né à Rar-sur-Aube le fi janvier 1825, de parents d'arigne italienne. On cite de cet artiste: Jzune berger soignant son chien malade, plâtre (1850); les Roses, plâtre (1852) Napolitain jouant à ta morra, statue, en plâtre (1853); Jeune chasseur atta quant un renard et Andromède, plâtres (1857) Miecis- lasliamienski, tué d Magenta, statue en bronze pour

son tombeau (1861) Danatde, marbre et M. L. H., aipirant de marine, statue en brenze (1863); la Foi (1864); Saint Sulpice (1867); le Réveil, plâlre (1869); le marbre de la statue précedente (IR73); Mort du cnmmandant Baroche, au Bourget, le 30 oct. bre 1870, bas- relief pour la chapelle du Bourget Portrait de M. Régnier, de la Comedie-Francaise, buste en plàtr (1874 Portra l de Mme Carvalho, bu-te en marbre (1878 Portrait de M. le docteur E. Mesnet, buste en marbre (1884); Portrnit de M. Emile Anqier et Portrait de Mme Baretta-Worms. bustes en marbre 1 885): lu Fortune, statue en marbre, et un grand no bre de bustes en dâtre, en marbre Pt en brouze.— M. J. Fran eschi a obtenu une médail e de 3'classe en 1861, des médailles en 1864 et 1860, et la croix de la Légion d'honneu en 1874. FRANCHI, AUSONIO (Francesco BONAVINO, dits, philosophe italien, né en 1828 à Pegli, province de Genes. Il étudia la thé logie et fut ordonné prètre à vingtcinq ans mais l'élude assidue des philosophea rationa- listes ayant détruit toute foi en lui. il d nna sa démission en 1849, abandonnant jusqu'à l'institution prospere qu'il dirige:lit à Gènes, et se composant un pseudoi yme caracteristique (de Ausonio, italien et franco, libre), il s'institua philosophe et mena la v'e independante de l'hon,me de loitres. On a de lui: nne Grammaire latine et une Grammaire générale italienne (1850); la Philosophie des Ecolea italiennes (1852) Etude hilosochique et religieuse du Sentiment (1854); le Ratio- nalisme du peuple (Paris, mème annfe) la Religion dit XIX' siècle, etc. Il publa. en 1868, sous re tire: l'Epistolario, une collection de lettres de Giusenppe La Farina, mort en 1863, à laquelle M. Crispi, q i n'est nas enrage, répondit par son pamphlet: les Rages, d'outretombe, re qui ne calma qu'à demi l'motion pr duile parmi les membres de la gauche parlementaire par -cite publicaton inaltendue. Ausonio Franchi avait fonde à Turin, en 1854, une revue hebdomadaire: la Ragione (la liaison).

FRANCILLON, RORERT EDOUARD, littémteur anplais, d'une I. mille d'origine française, né à Gl sucester en 1841. Il fit mes etudes au rollege de Chollenh m et à l'universite de Cambri ge, où il prit les plus hautes grades en 1862 fur reçu au barreau à Gray's Illn en 1864, et fut quelque temna attaché au corele judi 'iaire d'Oxford en 1867, Il était réda·teur en chef du I aw Magazine et fit partie un peu plus tard de la red tion du Globe de Londre·. Mais il avait débuté de bonne heure dans la littérature d'imngination. On cite de M. Francillon en ce genre: l'Engagement de Grace Owen, paru dans le Blackwood Magazine, en 1868 et qui f t su;vi de le Repaire du comte (1870); Perle et Emeraude (1872): la Fortune de Zelda (1878); Olympia (1814); Un chien et son ombre (1876); ans b'sarrea (1878), etc. Il a été le prmripal rédacteur 'les publications de Noél intitulees En boule de neiqe (1874) Rayé d'or (1875) et le s-nl de relles intitules Bonheur rare (/876); Dans l'ombre (1877), ete. Il a fourni, en outre, n mbre de nonvelles, d'historiettes et d'art'- rles variés au Blackwood Magasine, au Gentleman's Magazine, à l'All the year round et à diverses autres pubtications périodiques, et a publie dans un aulre rdre de travaux Caractères nationaux et Flore et (aune de Londres (1872), enquisses paruos d'ebord dans le Globe. On drit enfin à M. Francillon nombre (le chansons et romances mises en musique et les paroles des cantates de M. F. H. COWCD (Voy. ce nom) :1 Rose virginale et le Corsaire.

FRANCIS, FRANCIS, naturaliste et littérateur anglais, ne en 1822 à Soalon, dans le comte de Devon, fit ses études à l'école de Saint-Paul, de Southsea. M. Francis a c Ilabore de bonne heure ù la presse périodique et publié divers ouvrages. Nomme commissaire des pêcheries d'huitres d'Irlande, en 1869, il est directeur du Hammam, ou Rain Turc, a eté longtemps retui de l'aquarium de Brighton et est charge depuis un demi-siecle environ de la rédaction de la partie Pé- ches et pécheries » du recueil spécial important intitule the Field, de Londres. M. Francis a etu lie sur place les pêcheries d'huitres de la France et de la Grmde-Breta- gne et les pèches maritimes d'Irlamle. On lui d il plusieurs ouvrages spéciaux: the Anqler'e register (le Carnet du pécheur à la ligne); Fish culture Piseirulture) A Book on angling (Traité de la pèche à la ligne'; By lake and river 1874); Snorting sketches; divers rapports relatifs à la Pêche du saumon, etc. Il a écrit également plusieurs ouvrages d'imagination Pickakifax; The Real salt; Newton Dogane; Sidney Beliew, etc. M. F. Francis a obtenu divers 1 m dailles des gouvernement de la France et de l'At etralie pour les services qu'il a rendus à l'industrie des pè hes. FRANCS. ADOLPHE, littérateur et philosophie français, ne à Liorourt (Meurthe) le 9 o-t bre 1809. appartient à une famille Israélite. Il fit ses éludes c aqsiq-tes à Nancy, puis étudia à la faculté de Toulouse le droit, la théologie et la philosophie, à laquelle il finit par se. consacrer tout entier. Rece le premier agrege de philosophie au conrours de 1842. il professa successivement cette clause à Douai, à Nancy, à Verenilles, puis au collège Charlemagne i Paris (1840). Il se faisait recevoir la même année agrégé pour les facultés, au concours nouveau institué par Cousm et ouvrait à la Sorbonne un cours publie de philosophie. Eln membre de rArademie des 8 iences morales et politiq uea en 1844, il ouvra t un nouveau cours public de pholosophe sociale à la Sorbonne, en 1847, suppléant M. Barthelemy Saint-Hilaire au Collège de France de 1848 à 1852 et, charge du cours depuis 1854, devenait titulaire de la chaire do droit international, au Collège de France, en 1856. Membre du Conseil supérieur de l'instruction publique depuis 1858, M. A. Franck a été nomme conservateuradjo'nt à la Bibliotheque nationalo en remplacem nt de Walkenaer. Il a été nommé vice-président du Consis-

toire central des israélites de Fran e. Outre un certain nombre de Notices critiques et historiques sur divers personnages apparten ni plus on moins à la phil sophie, publiees dans le Recueil spécial de l'Académie des sciences morales, des memoires ou artirles insérées nu Journal des savants, à la Liberté de penser, au Jour- nal des Débats, dont il est un des plus anciens collaborateurs, au Journal des économistes et ailleurs, nn a de M. Adolphe Franck Esquisse d'une histoire de la logique (1838); la Kabbale, ou philosophie religieuse des Hébreux (1843J, traduit en nllemand le Communisme jugé par l'histoire (1849, 3e éd t, 1871) Etudes orientales (1861); Réformateur. et publicistes de l'Europe (1863); Philosophie du droit pénal et Philosonhie du droit ecclésiastique (1864); la Philogophie mystique en France à la fin du dix-huitième siècle (1866) Fhilosophie et religion(1867); Morale pour tous (1868); Moralistes et philosophes (1871) Essais de critique philosophique; la Religion d'Ttat (1885), etc 11 a aussi dirigé la publications du Dictionnaire des sciences philosophiques auquel il a personnellement beaucoup travuillà (1844-62, 6 vol., nouv. édit. --M. Adolphe Franck est commandeur delà Légion d'honneur depuis 1869. FRANÇOIS, ALPHONSE, graveur français, né à Paris en 1811, élève de l'Ecole des beaux-arts et de M. Henriquel-Dupont. Il a débuté au Salon de 1842, par un Portrait du Titien. Il a dnnné depuis, principalement, des reproductions deq œuvres de P:.ul Delaroche: Pic de la Mirandole (1850) Bonaparte franchissant les Alpes (1853); Marie-Antoinette anrès sa condamnation (1857); puis un grand nombre de Portraits; à l'Exposition universelle de 1867: le Couronnement de la sainte Vierge, d'après Fra Angelico, et-. M. A. François a obtenu une médaille do première classe (taille-douce) en 1851, un rappe len 1857 et la médaille d'honneur en 18B7. Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1857, il a été promu officier en 1867. Il a enfin été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1873 et vire-président de cette Académie pour 18-6. Il rai-ait partie du jury d'admission des ouvrages d'art à l'Exposition universelle de 1878, pour la section de gravure.

FRANÇOIS II, FRANÇOIS MARIE LÉOPOLD 0E BOURBON, ex-poi de Napl s, né le 31 janvier 1836, succéda en 1858 à son père Ferdinand II, mieux connu sous le nom de Bomba. Il commença pnr rendre d la liberté I'oerio, Settembrini et autres détenus politiques, et t'Anfieterre et la Fran"e, qui avaient romna avec l'impossible roi Bomba, s'empressèrent d'aecréditer des represontants auprès de son successeur. On pouvait espérer, en effet, du jeune François Il des réformes désirables et un système gouvernemental moins follement despotique; mais la coupe était remplie. et si les intentions que nous prêtons au dernier roi des Deux-Siciles étaient bien les siennes, le temps de les réaliser ne devait pas lui être laissé. En 1860, une insurrection éclata en Sirile; Palerme et Messine furent bombardées: mais bientôt une expédition dirigée par Garibaldi débarquait dans l'ile et battait les Napolitains dans toutes les rencontres. Peu après (7 septembre), Naples etait occupée par les Garibaldiens, qui avaient poussé l'audace jusqu'à y annonrer leur entrée à jour fixe, ce qui avait permis au roi de s'enfuir la veille. Il se retira à Gaëte avec eue famille, et là. du moins, se défendit bravement, et ne céda, après un siège de six mois que devant l'intervention piémontaise, te 14 juillet 1861. François Il se retira à Rome, d'où il envoya d'inutiles protestations à toutes les autres cours européennes, et tenta, également en va n, de faire naitre dans ses anciens Etats des soulèvements contre le nouvel ordre de choses. H a résidé depuis à SaintMandé, près de Paris, se contentant de protester de temps à autre contre la détention abusive de ses Etats par le roi d'ltalie, notamment en janvier 1879, après la mort de Victor Emmanuel et l'accession au trône du roi Humbert 1er.

FRANCOIS-JOSEPH I· FRANÇOIS JOSEPH CHARLES DE HABSBOURG-LORRAINE, empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohème, etc., né le 18 août 1836 et élevé au trône le 2 décembre 1848, à l'abdication de son oncle Ferdinand Ier. Il est le fils de l'archiduc François Charles, héritier du trône, l'empereur Ferdinand, son frère, n'ayant pas d'enfants; mais, par un accord tacite, l'abdication de l'empereur fut immédiatement suivie de la renonciation de son h'ritier direct au profit de son fils, déclare majeur peu de jours auparavant. Françaie Joseph trouva, à son avènement au trône, l'empire d'Autriche fort ébranle. La Hongrie, en pleine insurrection, refusa de le reconnaitre comme souverain et se constitua en république, sous la présidence de Kossuth, et l'on était en guerre avec le Piémont. Le jeune monarque s'était annoncé par des promesses de réformes liberales, qui ne tarderent pas recevoir un commencement d'execution appar nte, par la charte constitutionn lie qu'il octroyait à ses sujets, le 4 mars 1849. Cependant, le 23 du même mois, la vi tn're de Novare mettait fin à la guerre, et lui permettait de tourner toute son attention et tous ses efforts contre la Hongrie, qu'un contingel t de 100,000 Russes venait ai ler 1 Autriche à écruser. En septembre suivant, l'insurrection hongroise était en effet vaincue complètement, et ses prinripaux chefs condamnes à mort et ex-cutés. Alors l'empereur abrogea la charte constitutionnelle dont on n'avait encore pu faire le moindre usage. Par l'edit de Schœ brunn du 26 s p- tombre 1851, il déclara le ministère responsable envers nulle autre autorité politique que le trône. En un m,t, c'était le rétablissem*nt pur et simple du pouvoir absolu, auquel son préderesseur avait dû renoncer. Assisté du prince Schwarzenberg. et, après sa mort, du comte Buol et du baron Bach, il mettait à exécution son projet de centralisation du pouvoir, réunissant en un seul faisceau les Etats divers, les nationalites hétérogènes qui constituent l'empire d'Autriche, et avec l'aide de M. de Bruck, inaugura une série de réformes commerciales et fiscales,

telles que l'abolition des donanes qui séparaient ses provinces allemandes de ses provinces staliennes ou hongroises, erêa des Etats provin jaux, purement consul- ta tifs et dont les él ments étaient choisis avec soin. et cher ha à s'attacher la bourgeoisie par diverses autres réfo rmes qni prouvaient lui être profitables.

En 1853-54. l'em ereur François-J iseph testa, mais sans succès, do detourner femperenr Ni rolis de ses projrts ambitieux contre la Turquie, et se l'aliéna en refusant de l'assister contre les puissances occi lentales, sans se ren Ire sympathiques la France ni l'Angleterre aver lesquelles, ayant signé le traité d'alliance du 2 dérembre 1854, il refusait neanm ins de marcher. sous le prétexte des satisfactions données-par la Russie sur divers points qui lui suffisaient. Cette attitu le prudente, habile même en apparence, n'en est pas moins la cause évidente des désastres qui ne devaient pas tarder à fondre sur l'empire d'Autriche. Marié en 1854, à la princesse Flisabeth Amélie Eugénie, fille de Maximilien Joseph, duc de Bavière, il faisait avec l'impératrice, en 1857, une visite à ses Etats italiens et hongrois, et saisissait cette occasion d'amnistier les con lamnes politique de ces deux nations. Bien accueilli partout, ainsi que la jeune souveraine, peut-être rentra-t-il à Vienne satisfait du présent et confiant dans l'avenir; cependant 1850 était proche Refusant de soumettre à l'arbitrage d'un congrès européen h question du royaume LombirdVenitien, il donnait l'ordre au géneral Gyulay d'envahir le Piémont. Celui-ci, après nvoir un instant menace Turin, était hattu à Montebello par n es troupes, le 20 mai, et était obligé de repasseur en hâte le Tessin battu à Magenta, Il était forné d'éva'uer Milan. Enfin, le 24 juin, In perte de la bataille de S Iferino, où François Joseph avait donné lui-même les plus grandes preuves de bravoure, terminait cette courte campagne. Les préliminaires de Villafran a, ratifiés par le traité de Zurich, lui conservaient la Venétie, mais lui faisaient perdre la Lombardie. Cependant t'agitation ronti ue dans la Vénétie, et la H ngrie est dans un état d'ébullition constante; le moindre incident pourrait provoquer une explosion. L'expédition de Gariba'di dans les Deux-Siciles augmente d'autre part les inquiétudes de Frnnçois-Joseph, qui se décide à inaugurer une politique libprale. Il accorde donc, et suivant les nationalités, des institutions constitutionnelles à ses peuples. Ces mesures conjurent une crise imminente; mais c'est de la politique étrangère de l'Autriche, qui a trouvé des admirateurs partout, que doivent naître tous ses malheurs. Unie à la Prusse pour faire valoir contre le Danemark de prétendus droits de l'Allemagne sur leo du chés de Schleswig-Holstein, l'Autrirhe recevait pour sa part, en vertu de 1 convention de Gastein, signée le 14 août 1865. le Hnlstein, tandis que la Prusse s'emparait du Schleswig. Tout semblait devoir être terminé, et François-Joseph publiait un manifeste contentant l'exposé des intentions les plus conciliatrices à l'égard de ses peuples de la Hongrie et de la Croatie. En décembre, il allait ouvrir en personne la Diète bongroise. En janvier 1866, un traité de commerce était échangé entre l'Autriche et l'Angleterre. Au commencement de 1965, l'empereur avait aussi gracié le général polonais Joseph Langiewiez. Enfin, il semblait que les réformes intérieures, dans le sens de la concili ition. devaient occuper toute la sollicitude de l'empereur d'Autriche, lorsquo M. de Bismarck imagina qu'il pourrait bien v avoir quelques doutes sur les droits dont il s'était fait l'un des champions contre le Danemarck, et nne rertaine disposition à soutenir ceux que le duc d'Augustenbourg prétendait avoir sur les duchés partagés. Il s'ensuivit des discussions très vives, de celles qui ont pour conséquences premières les armements ruineux et pour résultat la guerre. Le 6 mai, un ordre impérial établissait l'armée sur le pied de guerre et prescrivait la concentration de l'armée du Nord sur les frontières de la Bohème et de la Silésie et, le 12 juin, le minigtre de Prusse rece- vait ses passe-ports. Le 3 juillet suivant, le général il Benedeck essuyait la terrible et décisive dé'aile de Sa' dowa. Dans l'impossibilité de couvrir sa capitale et de continuer la guerre, François-Joseph accepta les préliminaires de Nicolsbourg (22 juillet). ratifiés par le traité de Prague. Son adversaire ayant pour alliée l'Italie, il avait donc été attaqué simultanément au nord et au sud; vainqueur des Italiens, il avait cependant été obligé débattre en retraite par ses défaites dans le nord, et dut plus tard abandonner la Vénétie, qu'il remit à la France, pour ne pas la remettre à un adversaire qu'il avait vaincu (septembre). — Cette campagne désastreuse paraissait devoir amener la dislocation prompte de l'empire d'Autriche. C'est précisément le contraire qui arriva. François-Joseph resolut d'e ntrer franchement, cette fois, dans la voie des réfurmes libérales et, pour l'y aider, il appelit dans ses ennseils, dès le mois d'octobre, l'ancien premier ministre de Sare comte de Beust (voyez ce nom), qui resta au pouvoir jusqu'en novembre f870, époque où il fut remplacé par le comte Andrassy. Nous nous sommes occupes ail eurs des reformes apportées au régime politique de l'Antriche par M. de Beu t, dont l'un des principaux résultats fut la récon iliation avec la Hongrie et le couronnement de l'empereur d'Autriche comme roi de Hongrie. le 8 juin à Pesth.

L'empereur François-Joseph assistait à l'ouverture du canal de Suez, en novembre 1869. En 187t, il eut à Gastein une entrevue mémorable avec son ancien ennemi. le nouv d empereur d Allemagne. Nous rappellerons encore l'entrevue des trois empereurs d'Aulriche, de Russ e nt d Allemagne, à Berlin, dans l'automne de 1873, entrevue qui s'est renouvelee en 1875-1876 et bien souvent depuis, mais où leurs ministres remplissaient les rôles les plus en vue, raison pour laquelle nous n'y insistous pas, renvoyant aux notices relatives à ceux-ci. En février 1874, 1 empereur François-J était, en outre, allé rendre visite à l'empereur Alexandre Il à Saint-Petersbourg. Il se rencontrait, événement plus caractéristique encore, avec Victor Emmanuel à Venise, en avril 1875, En 1878, le Congrès du Berlin autorisait

l'Autrlche à occuper, c'est-à-dire à n'annexer la Bosnie et l'Hervéganine, ce qui ne se fit pas sans peine, mais ce qui se fit, après tout. Depuis lors, les deux ennemis de 1866 n'ont pas cessé d'échanger -s temigaages d'une heureuse entente et de la plus parfaite cirduakute. Au mois d'avril 1870, l'empire d'Autri 'ho célébrait par des rejouissauces variées et au milieu d'une pompe t lut imperiale les no es d'argent de ses souverains, l'emper ur Fr nço s Jos'ph et l'impératrice Elisa neth de Bar ère. FRANKLAND, EDWARD, chimiste angl nis, ne i Churchtown, près le Lancastre, le 18 janvier 1825, fit ses études au collège de Lancustre, au Muséum fie géologie pratique, à Londrrs et en Allemagne, aux universites de Marbonrg et de Giessen. Il fut nomme surcessivement professeur de chimie an college Owen, à Manchester, cn 1851 à l'hôpital Saint-Barthelemy, Londres. en 1857; à t'institution royale de la Grande-Bretagne en 1863, au College roval de chimie (E ole rovale des mines) en 1865, à l'Ecole normale des sciences du m isee do South Kenqington en commissaire roval d'enquête sur les causes de la corruption des rivières en 1868, président de lu Société de chimie en 1871 et president de l'Institut de chimie en 1877. Le D' Frankland a été élu membre de la Socicte royale de Londres. en 1853, membre rorrespondant de l'Academie des sciences de Paris (section de chimie) en 1866, membre etr.mger de l'Acrdemie royale de Bivière en et des acalemies de sciences de Berlin, de Saint-Peterabourg, etc. On a de lui: Recherches sur l'isolation des radicaux des comnosés organiques, et autres recherches de chimie organique, récompensé pur une médaille d'or de la Société royale en 1858 Recherches sur la manusacture et la Purification du gat de horeille; De l'influence de la pression atmo.sphérique sur la lumière du gaz, de la boupie et aretres flammes; Sanitariums d'hirer dans les Alpes et ailleurs; Recherches sur la composition et les qualités de l'eau polable iComposition and qualites of water used for drinking and other purposes); Pari/icalion det eaux ménagères des villes et autres l' quides souillés. 11 est également le coauteur, avec M. J. Norman Lockver, des intéressantes Recherchet sur l'atmoaphèra du soleil (Research s connected with the Atmosphere of the Sun). En 1882, il fit, au cours du s .ir de l'institution rovale de la Grande-Bretagne, une conférence sur le Climat dans les villes et à la campagne, qui eut un très grand succès.

FRANKLIN, ALFRED LOUIS AUGUSTE, litterateur et bibliophile f ançais, né à Versailles le 16 decembre 1830, fit ses études à Paris, au college Bourbon et debuta dans la carrière littéraire par des feuilletons et des revues dramatiques publiés dans la presse périodique de l'époque. En 1856, il publiait une brochure politique l'Intervention d Naples et le rèyne de Ferdinand II. Attaché peu après à la bibliothèque Mazarine, cette position déc'da de sa carrière d'ecrivain. Nous voyons des lors M. A. Franklin collaborer au Bulletin du bouquiniste an Bulletin dit bibliophile, au Bibliophile ilustré, à la Nouvelle biographie générale, à Paris d travera les dges, au Bulletin de la Société de l'histoire du pro.estantisme français, dont il est membre, au Protestnnt libéral, au Lien, an Disciple de Jésus-Christ, à l'Intermédiaire det chercheurs et des curieux, q i a deigé quelque temps, etc. Il a été nommé administrateuradjoint de la bibliothèque Mazarine en janvier 1885, en remptaçant de M. Baudry, décède.

On doit à M. Alfred Franklin Histoire de la bibliothèque Mazarine depuis sa fondation jusqu'à nos jours (1860); la Bibliothèque impéruale, son organisation, son catalogue (1861); les Origines du palais de l'!nstitut, recherches historiques aur le College des QuatreNations, d'après des documents entièrement medits (1862); Recherches sur la bibliothèque publique de l'églése No're-Dame au XIIe siècle, d'aorèt d-t documenta inédits (1863); Recherches historiques sur la bibliothèque de la faculté de médecine de Paris. ibid, ibd. (1864); Histoire de la bibliothèque de l'abbaye Saint-Victor de Paris, ibid. (1805); les Anciennes bibliothèques de Paris: églises, monastères, collège, (Imprimerie nationale, 3 vol, in-fol.), ouvrrage commandé par le pr 'fet de la Seine Préface du catalogue de la bibliothèque Mazarine, rédigée en 1751 par le P. Desmarais, bibliothécaire, traduite en français et annotée (1867): Etude historique et topographique sur le plan de Paris de 1540, dit a plan de tapisserie (1869): Mémoire confidentiel adressé d Mazarin par Gabriel Naudé, après la mort de Richelieu, publié d'apres le manuscrit autographe et inédit (1870); Estat, nom et nombre de toutes les rues de Paris en 1636 (1873); les Rues et les cris de Paris au treizième siècle (1874); Ameline Dubourg, couronné par l'Académie; Dictionnaire des noms, surnoms et pseudonymes latine de l'histoire littéraire du moyen àge. (1875); les Sources de l'histoire de France (1877); les Auciens plans de Paris (1878-80), etc. Ajoutons à cette nomenclature incomplète un" édition de la Vie de Calvin. de Théodore de Beze, augmentée et précedee d'une introduction (1864). M. A. Franklin a été décore de la Légion d'honneur le 9 février 1876, pour ses « travaux importants relatifs l la Ville de Paris ».

FRÉBAULT, CHARLES VICTOR, général français, sénateur. ne le tn février 1813. Entre en 1833 à l'Ecole polytechnique, il en sortait deux ans après comme sous-lieutenant dans le corps d'artillerie de la marine. Il fut promu successivement lieutenant en 1837, capittine en 1840, commandant en 1848, lieutenant-colonel en 185t., colonel en 1856, général do brig'de en 1861 et general de division Le 6 novembre t867. Il a eté, dans le cours de sa carrière, attaché à la dire'tion de l'artillerie, à Brest, puis à l'inspection generale de l'artillerie de la marine, d'recteur de la fonderie de Neverv, command mt de l'ecole de pyrotechnie due Toulon et membre du Conseil des travaux de la marine. Nommé gouverneur de la Guadeloupe tn l859, il était rappelé en France en 1864

et nommé directeur de la marine au ministère de la marine et des colonies. Commandant en chef de l'artillerie de la 2- armée, au siège de Paris, il assista en cette qualité à la bataille de Champigny, où il se signala d'une manière particulière. Aux élections du 8 fevrier 1871, le général Frebault fut élu représentant de la Seine, le vingt-s xième, et alla prendre place à la gauche de l'Assemblee, avec laquelle il vota constamment. Il pit part avec autorité, mais sans succès, à la discussion des lois militaires. Le 10 décembre 1875, il était élu par l'Assemblée nationale sénateur inamovible le troisieme sur soixante-quinze. Au Sénat, comme à l'Assemblée nationale, il fait partie de la gauche. Il a voté l'expulsion des princes.- Grand officier de la Légion d'honneur depuis 1866 le général Frebault a été promu grand crois le t6 décembre 1870. Il a elé maintenu dans le cadre de l'activité, quoique ayant atteint la limite d'âge, par décret du 29 janvier 1878. FREBAULT, Fhtx CHARLES, médecin et homme politique français, né à Metz le 7 mars 1845. Reçu docteur en médecine de la faculté de Paris en 184Q, il s'établit dans le quartier du Gros-Caillou, où il est demeuré depuis. Il servit comme chirurgien du 154 batadlon de la garde nationale pendant le siège de Paris et eut, en outre, la direction de trois ambulances pendant le second siège. Arrêté lors de l'entrée à Paris des troupes régulieres, il fut, toutefois, aussitôt relâche. M. le do teur Frébault qui s'est acquis, dans son quartier, une légitime popularité, était élu, le 30 juillet 1871, au second tour de scrutin, membre du Conseil municipal de Paris pour le quartier du Gros-Caillou (7e arrondissem*nt), et était réelu au même titre, mais au premier tour et à une grande majorité, le 29 novembre 1874. M. le docteur Frebault a été élu deputé du VU' arrondissem*nt de Paris, au scrutin de ballottage du 5 mars 1876, contre M. Bartholoni, candidat bonapartiste, et siégea à l'extrème gauche. Réélu le 14 o tubre 1877 et août 1881, il poursuivit la même politique, s'occupant, quant aux questions spéciales, d'instruction populaire surtout. Aux élections d octobre 1885, le docteur Frebault figurait sur la liste radicale. Il fut élu au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des princes.

FRECHETTE, Lome HONORÉ, littérateur et journaliste franco-canadien, né à Levis, près de Québec, le 16 novembre 1839, fit ses études aux collèges SainteAnne et Ni'olet de cette dernière ville, Ot son droit, et fut admis au barreau du Bas-Canada en 1864. Il s'occupa de bonne heure de journalisme, collabora activement à la presse française de la province, puis fonda successive- ment le Journal de Québec et le Journal de Levis. En 1862, il publiait un volume de poésies intitulé Mes loisirs; puis deux drames: Papineau et l'Exilé Elu membre de la législature locale de Québec par sa ville natale, il fut élu député au parlement du Dominion, en 1872, et y a représenté, jusqu'en l878, la ville de Levis. M. Flechette a publie pendant cette période les Fleurs boréales et les Oiseaux de neige, poés es qui furent couronnées par l'Academie française en 1880; un autre volume de poésies, intitulé Pêle-mêle, en 1877, eto. FRÉDÉRIC-GUILLAUME, NICOLAS CHARLES, fils ainé de l'empereur Guillaume Ier et héritier presomptif de la couronne imi ériale d'Allemagne, est né le 18 octobre 1831. Entré de bonne heure dans l'armée pru'sienne. il était promu lieutenant-genéral en 1860, faisait en cette qualité la campagne des duchés (1864, dans l'étatmajur du feld-maréchal Wrangel et était nommé général au début de la guerre avec 1 Autriche, en 1866, et placé à la tète de trois corps d'armée, outre les gardes du corps commandes par le prince Auguste de Wurtemberg. Le prince Frédéric-Guillaume conduisit son armée, forte de 125,000 hommes, de la Silésie prussienne en Bohème, par les i asses des monts Sudètes, opération pleine de difficultés dont il triompha, poursui ant sa route au prix de quelques combats livres à Trantenau, Nachod, Skælitz et SchweinachaJel, réussissant à opérer sa jon tion avec l'armée du prince Fréderic-Charles en plein champ de bataille de Sadowa (3 juillet 1866), au moment où les Autrichiens ne l'attendaient plus, et décidant évidemment le sue es de la journée. Sa marche hardie, marquée par des succès répétes, à travers la Bohême, l'action décisive de son intervention à Königgratz établirent sa réputation militaire qui n'avait guère eu l'occasion de s'affirmer jusque-là et, lorsqu'eclata la guerre de 1870, il fut plaré à la tète de la troisième armée allemande, comprenant les 5e, 6e et 11e corps de la Confederation du Nord et les ter et corps bavarois ainsi que les contingents badois, wurtembergeois et hessois: en tout, environ 200,000 hommes et 500 canons. Le 4 août, il attaquait les positions du général Abel Douay, à Wissembourg. Victorieux, comme on ne le sait que trop, il remportait, le 6, à Reichshoffen, une victoire plus brillante enrore sur le maréchal Mac-Mahon. Arrivé le 5 au soir de Wissembourg avec 130,000 hommes, il attaquait les positions françaises le lendemain à sept heures. L'armée française était de moitié moins nombreuse; ses lignes furent tournées sur deux points, sa gauche et son centre Corcéa en dépit de la charge désespérée ordonnée par le maréchal en dernier ressort et dont l'histoire perpétuera l'héroique souvenir. Après une série de mouvements décelant un tacticien consommé et un chef d'armée d'une remarquable dérision, l'armée de FrédéricGuillaume jointe à celle de Fredérie-Charles et appuyée par les Bavarois sous les ordres du général Von der Tann, faisait subir, à Sedan, à l'armée française commandée par la maréchal de Mac-Mahon, blessé dès le début de l'affaire un de ces désastres irr parables comme l'histoire en rompte bien peu (1" septembre). On sait le résultat de cette douloureuse affaire l'empereur, dont il est presque impossible que la présence au milieu de l'armee n'ait pas entrav nu gêné le commandement, faisait hisser le drapeau blanc à 4 heures, et capitulait avec 83,000 hommes, 10,000 chevaux et 400 pièces de canon. L'émotion produite Paris fut immense et don-

loureuse; aussi est-ce unanimement que la révolution du 4 Septembre, qui s'ensuivit, y fut arclamée. Apres S·dan, le prince Frédéric-Guillaume se dirigea vers Paris et entrait à Versailles, le 20 septembre, sans avoir rencontré d'obstacles sur sa route. Il commença, dès lors, l'investissem*nt sérieux de la capitale, dont son armée occupa les positions de la riie gauche, tandis que celle du prince royal de Saxe investissait la rive droite. Il demeura, quant à lui, avec ses troupes jusqu'à la conclusion de la paix. Nous ne raconterons pas les épisodes du siège le bombardement de Paris, qui devait amener ce « moment psychologique » sur lequel nos ennemis comptaient tant et qui ne vint pas la capitulation janvier 1871); la Commune, dont le spectacle sinistre dut appartiennent exclusivement à 1 histoire générale. Le prince Fréderie-Guillaume créé fold-marechal de Prusse en même temps que son cousin, le prince FrédéricCharles (28 octobre était créé feld-maréchal de Russie le 8 novembre suivant En juillet 1871, il faisait un voyage en Angleterre, avec la princesse Victoria, sa femme, et devenait l'hôte de sa belle-mère, la reine Vi toria, à Osborne, après quelques jours pass s à Lon !req. Il a été depuis chargé de diverses missions, notamment en Italie eten Espagne, et désigne comme régent par l'empereur son père, blessé par la balle d'un assassin en 1878. 11 a épousé, le 25 janvier VICTORIA ADÉLAIDE, princesse royale de la Grande Bretagne, dont il a eu sept enfants Frédéric Guillaume Victor Albert, né le !7 janvier 1859; Victoria Elisabeth Augnsta Charlotte, née le 24 juillet 1860; Albert Guillaume Henry, né le 20 août 1862; Frédérira Amélia Wilhelmina Victoria, née le 12 avril 1866; Joachim Frédéric Ernest Waldemar, né le 10 février 1868; Sophie Dorothée Ulrique Alice, née le 14 juin 1870; et Marguerite Béatrix Féodore, née le 22 avril 1872.

FREMIET, EMMANUEL, sculpteur français, né en 1824 à Paris, est élève de Rude, son oncle. Après avoir execute, pendant plusieurs années, des études anatomiques destmees au musée Orfila, il débutait au Salon de 1843, par une Gazelle, étude en plâtre. Il a donné depuis un Dromadaire, en cire (1847): Ravaude et Mascareau, études de chiens (1848); Matador, chien; plusieurs groupes de Chats Renard, Héron, Chameau tartare (1849); Ours blessé, Chien courant blessé, au musée du Luxembourg, Poules cochinchinoises (1850); Ravageot et Ravageode, deux études de chiens et le Cheval à Montfaucon, ce dernier acheté par le ministère d'htat(t853); Carabinier, Artilleur à cheval, Gendarme d cheval, Voltigeur, Brigadier des guides, statuettes (Exp. univ., 1855); le Centaure. Chat de deux mois (1861); Cavalier gaulois (1862); Centaure emportant un ours (1863); Paon et ours, un Che/ gaulois, statue équestre (1864); Cavalier romain (Elp. univ., Neptune en cheval (1868); un Marabout, statuette, bronze (1869); Fauconnier, statuette, bronze argenté et Damoiselle, ibid., ibid. (1873) Jeanne Darc, statue équestre commandée par le ministère des Beaux-Arts et érigee sur la plava de Rivoli, œuvre vivement crit quée et avec raison: c'était une erreur que l'artiste lui-même a, croyons-nous, reconnue (1874); Jeanne Darc, statue tumulaire en plâtre; Homme de l'dge de pierre, statue en bronze, étude magnifique, faite à l'aide de la reconstitution du modèle sur des fragments humains de l'âge de pierre, Menestrel du XV, siecle, statuette. bronze ar(1875); Rétiaire et gorille, groupe, terre cuite, d'une belle et juste exécution et une Dame de la cour, au XVI- siècle (1876); Saint Grégoire de Tours, statue en pierre Chevalier errant, statue équestre, plâtre (1878); Saint Michel, un Spadassin, statuette en bronze dore et argenté (1880); Porte-falot à cheval du XVe siè- cle, plâtre; Charmeur de serpents, statuette en bronze (1883); Ours et hommes de l'àge de pierre, groupe en plâtre; Chevaux de courses, groupe en bronze (1885); Chiens courants et Levriers, bronze (1886). M. E. Fremiet a produit, en outre, pour les éditeurs, un grand nombre de statuettes en bronze, plâtre, etc., une statue équestre de Napoléon 111 et pour lui, ainei qu'une collection complete des armes de l'armée française. 11 a obtenu deux médailles de 3' classe, en 1849 et 1855, et deux médailles de deuxième classe, en 1851 et 1867; décoré de Ia Légron d'honneur en 1860. il a é.é promu officier en 1878. M. E. Fremiet a été nommé professeur de dessin d'animaux an Muséum d'histoire naturelle, en remplacement de Barye, en 1875.

FRÉMONT, Jean CHARLES, général, homme politique et explorateur américain, d'origne française, né ù Savaunab,dansl'Etat de Georgie, le 21 janvier 1813. Son père, émigré de peu de ressources, s était établi d'abord ù Norfolk, dans la Virginie, comme professeur de français. Il mourut en 1818, laissant une veuve et trois enfants. John Charles, entré au collège de Charleston (Caroline du Sud) à quinte ans, ne tarda guère à s'en faire expulser sommairement. Il se fit alors professeur de mathématiques et prit la direction d'une école du soir. En 1833, il devint professeur de mathématiques à bord du sloop de guerre Natchez, prêt à prendre la mer pour une croisière dans l'Amérique du Sud. De retour après une absence de deux années, il fut nommé professeur de mathématiques de la marine. Mais il donna bientôt sa démission et de% int inspecteur de chemins de fer. En 1839, le président Van Buren lui donna une commission de lieutenant dans le corps du génie topographique. En 1841, il s'enfuyait avec une fille du sénateur Benton, du Missouri, dont la main lui avait été refusée et qu'il épousait. En t842, M. Frémont entreprenait le relevé géographique de toute la région s'étendant du fleuve Missouri à 1 océan Pacifique. Pendant sa première expédition, il explora le passage au sud par les montagnes Rocheuses dont il gravit le sommet le plus élevé, appelé depuis par cette raison le pic Fremont, qui a 13,570 pieds d'élévation. Il publia en 1848 son rapport sur cette expédition

et en entreprit immédiatement une autre, avant pour hut le relèvement des contrées inconnues situées entre les montagnes Rocheuses et le Paciflque. Il partit en mai 1843, avec trente-neuf hommes, et le 6 septembre, après avoir franchi une distance do 1,700 milles, il atteignait le Grand Lac Salé, sur lequel on n'avait encore que des renseignements fort vagues; son rapport sur le pays qui l'entoure eut une influence décisive sur l'immigration mormone dans l'Utah. Du Grand Lac S le, M. Frémont se dirigea vers la source du fleuve Columbia, dont il descendit ensuite le cours jusqu'au fort Vancouvert, près de son embouchure, et se disposait, le 10 novembre, à effectuer son retour dans les Etats, par la route Nord-Est, à travers un pays traversé par des chaines de montagnes escarpées. Il ne tarda pas à y rencontrer des neiges épaisses qui lui interdirent le passage des montagnes, et il lui fallut redescendre dans une plaino immense et déserte, avec la perspective plus ou moins prochaine de mourir do froid et de faim, lui et ses compagnons. Ayant constaté, par des observations astronomiques, qu'il se trouvait à peu près sous la même latitude que la baie de San Fran 'isco, quoique séparé de la Californie par dt s montagnea couvertes de neige que les Indiens déclaraient inac essiblee à l'homme, il en entreprit le passage sans guide, et après quarante jours de marche, atteignit le fort Sutter, sur le Sacramento, au commencement de mars. Ses hommes étaient réduits ù l'état de squelettes, et sur soixante-sept chevaux, il lui en restait trente-trois vivants. Il se remit en route le 24 mars et atteignit le Kansas en juillet (t844), avant éto absent quatorze mois. Ayant reçu le brevet de capitaine, il entreprit, au commencement du printemps de 1845, une troisième expédition ayant pour objectif le grand bassin et la région maritime de l'Orégon et de la Californie. L'été fut emplové à l'examen des eaux supérieures des fleuves qui ont leurs sources dans les montagnes séparant la vallée du Mississipi du Pa ifique, et. au moia d'octobre, il campait de nouveau sur les bords du Grand Lac Salé. De là, traversant la Sierra Nevada au milieu de l'hiver, il se dirigea, avec quelques hommes, vers la vallée de San Joaquin, en Californie, où il laissa reposer ses hommes et se rendit à Monterey, la capitale, pour obtenir des autorités mexi aines la permission de pousuivre son voyage. Cette permission, d'abord accordée, lui ayant presque aussitôt été retirée, M. Frémont refusa d obéir à cette tardive interdiction. En conséquence, le gouverneur général Castro rassembla ses troupes, avec l'intention de s'opposer par la force aux projets des aventuriers américains. Ceux-ci, de leur côté, se mirent en devoir de résister. Frémont avait avec lui soixante-deux hommes bien armés et pourvus abondamment de munitions il fit abattre des arbres, construire une sorte de fort primitif, mais d'une solidité éprouvée, avec les troncs de ces arbres, et attendit l'aitaque des Mexicains. Cette attaque ne s'etant pas produite, après quatre jours d'attente, il reprit son voyage le soir du qnatrieme jour et traversa sans être inquiété, toute la vallee du Sacramento, jusqu'à l'Oregon. Au commencement de mai t846, il fut rejoint par une expédition envoyée à sa recherche, avec des dépèches de Washington lui donnant pour instruction de veiller sur les intérêts américains en Californie, attendu qu'il y avait quelque raison de craindre que les Mexicains ne fussent en train de négocier la cession de cette contrée à la Grande-Bretagne. Il retourna en conséquence en Californie, tandis que le général Castro reuni-sait ses troupes pour detruiro les établissem*nts américains du Sacramonto. Les settlors se réfugieront dans le camp de Frémont; et peu après, la Californie septentrionale était affranchie de la domination mexicaine, et M. Frémont élu gouverneur de cette nouvelle terre américaine. Vers le même temps, la guerre éclatait entre le Mexique et les Etats-Unis, et les Américains s'emparaient de Monterey, fait d'armes initial d'une campagne qui ne devait ee terminer que par la conquête de la Californie, sanctionnée par le traité conclu le 13 janvier 1847, entre le Commodore Stockton et les autorités mexicaines. Le commodore Stockton avait nomma Frémont commandant militaire et gouverneur civil de la Californie, lorsqu'arriva le general Kearny, à la tète d'un détachement de dragons. Celui-ci voulut prendre le commandement général, que le Commodore Stockton ne voulut pas lui céder; il s'ensuivit des ordres contradictoires adressés à Frémont par ses deux supérieurs en état d'hostilité; mais il ne consentit à en recevoir que du commodore. De Washington cependant, Stockton reçut bientôt l'ordre de remettre le commandement au général Kearny et celui-ci se vengea de Frémont, désormais sous ses ordres, en le faisant arrêter et écrouer au fort Leavenworth. où il avait pris la précaution, plus habile que noble, de se faire accompagner par lui sous un prétexte quelconque. A force de réclamer sa mise en jurement, Frémont obtint de passer devant une cour martiale, à la Rn de janvier 1848, sous prévention de réb Ilion contre son supérieur. Jugé roupable, il fut rondamné à être rayé des cadres de l'armée. tout en approuvant la sentence, le résident Polk voulut conserver son grade à un officier aussi méritant que le capitaine Frémont; mais celui-ci s'opposa à cet acte de clemence, et donna sa démission. Au mois d'octobre suivant, il partait pour une quatrième expédition, organisée à ses propres frais. Avec trente-trois hommes et cent vingt mules, il se mit en marche, longeant le cours supérieur du Rio Grande, à travers un pays occupé pardes tribus indiennes hostiles, dans le but de trouver par là une route praticable conduisant en Californie En traver sant la Sierra Nevada, son guide s'égara, et l'expédition eut rruellement à souffrir, tant du froid que de la faim. Quelques malheureux se livrèrent même au cannibalisme; un tiers des hommes et tous les animaux périrent, et il fut forcé de rétrograder vers Santa Fe, dans le Nouveau-Mexique. Là, il reforma sa troupe, repartit avec trente hommes et réussit enfin à découvrir une route nouvelle, par laquelle il atteignit le Sacramento au printemps de 1849. Il resolut alors de s'etablir en Cali-

fornie où il avait acheté, en 1847, la propriété de Mariposa, dont une étendue considérable était traversée par de riches mines d'or. Ses titres à cette propriété lui furent longtemps contestés et ce n'est qu'en 1855 que la Conr suprême desEtats-Unisprononça son arrêt en sa faveur. En 1849, M. Frémont fut élu sénateur de la Californie, devenu l'un des Etats de l'Union américaine. Le plus court terme lui étant échu au sort, son mandat expirait le 4 mars 1851. Il ne fut pas réélu, pour avoir affirmé des opinions anti-esclavagisies qui n'étaient pas du goût des Californiens. En 1852, il entreprit un voyage en Europe, qu'il prolongea pendant deux années, Mais ayant appris que le Congrès a ait résolu d'envoyer à la dérouverte de trois routes de la vallee du Mississipi au l'acifique, il organisa immédiatement une nouvelle expédition à ses frais, pour compléter les études qu'il avait faites du sujet dans une précédente occasion, quitta Paris au mois de juin 1853, trouva les passes dans les montagnes entre les 38° et 39' degrés de latitude et atteignit la Californie, non sans de laborieux efforts. Au printemps de 1855, il s'établit à New-York et écrivit la relation de cette dernière expédition. Le nom de Frémont commonçait à être prononcé dans les discussions préparatoires aux élections prêsidentielles, dans les cercles politiques opposés à l'extension de l'esclavage. La Convention nationale républicaine, réunie à Philadelphie le 17 juin 1856, le choisit pour cand'dat, tandis que le parti dit « américain » choisissait Filmore, et les démocrates Buchanan. Ce fut "e dernier qui l'emporta par 174 voix, émanant de 19 Etats et représentant un vote populaire de 1,838,000 voix. Frémont obtint, de 11 Etats, 114 voix, représentant 1.34t,000 voix du premier degré, et Filmore eut les 8 voix de l'Etat de Maryland, représentant 874.000 votes populaires. De t858 a t860, Frémont résida principalement en Californie. Lorsque la guerre civile éclata, il fut fait major général et appelé an commandement du district occidental, avec son quurtier général à Saint-Louis. Le 8 août 1861, il proclamait l'émancipation des esclaves appartenant aux citoyens de ce district, en armes contre Union. Le président Lincoln, jugeant la mesure prématurée, rapporta cet ordre. En novembre, Frémont fut relevé de son commandement mais, trois mois plus tard, il reçut celui du district montagneux de la Virginie, où il dirigea contre Stonewall Jackson des opérations malheureuses. Peu après, le général Pope ayant été nommé au commandement général de l'armée de Virginie, Frémont donna sa démission pour ne pas servir sous un officier d'un rang moins élevé que le sien, et ne prit plus aucune part à la guerre. En mai 1864, une fraction du parti républicain, mécontent de Lincoln, choisit Frémont pour candidat à la présidence. C'est alors qu'il fonda un journal, dont Cluseret fut le rédacteur en chef. Mais, en septembre suivant, convaincu que sa candidature n'avait aucun succès, il y renonça, ainsi qu'au journalisme, et ne prit plus aucune part aux affaires publiques. Il s'occupa toutefois activement, et ce n'est sans doute pas ce qu'il fit de mieux, à en juger par les résultats, de l'établissem*nt de re fameux Transe ntinental railroad, dont les titres, venus sur le marché français par le canal des tripoteurs d'affaires. et cotés à la Bourse de Paris, entrainerent la ruine do bon nombre de souscripteurs naifs, tout en enrichissant les Intermédiaires. Un procès retentissant s'ensuivit, dans lequel le général Frémont fut impliqué (mars 1873); mais il ne jugea pas it propos de se présenter, et laissa condamner ses mandataires, y compris sou propre gendre, et lui même. — Il est vrai que le général Frémont a protesté de son ignorance des moyens employée en France pour duper les malheureux actionnaires du Transcontinental-Me phis-El Paso, et par conséquent de son innocence. Il est également vrai qu'après l'arrêt de la 7e chambre correctionnelle de Paris, le condamnant à l'amende et à Ia prison, la presse américaine se montra unanime pour attester la probité inattaquable du général Frémont. Mais on ne peut nier qu'il eut eu plus de gloire à se présenter devant les tribunaux français et à y donner des explications qui lui eussent peut-être évité une condamnation, en tout cas fâcheuse, et l'eussent probablement évitée aussi à quelques autres, dont le nom se trouvait mêlé pour la première fois, et à cause de lui, à celui d'un essaim de tripoteurs qu'une autre affaire aurait menés aussi bien où ils sont, à défaut de celle du « Transcontinental ». — Le général Frémont a été gouverneur du territoire de l'Arizona de 1878 à 1881. Il s'est ensuite retiré à New-York, où il exerce, dit-on, la profession d'avocat.

FREMY, ARNOULD, littérateur français, né à Versailles le 17 juillet 1809, fils de Charles Frémy, savant chimiste et ancien professeur à l'Ecole de St-Cyr, lit ses études à Paris et se fit recevoir docteur ès-lettres en 1843, avec une thèse sur les Variations du style français au dix-septième siècle. M. Arnould Fremy, cependant, était depuis longtemps déjà lancé dans la carrière d'écrivain et même. qui pis est, de « petit jonrnaliste; aussi, nommé professeur suppléant de littérature française it Lyon, se voyait-il b entôt révoqué pour cette seule cause. Rentré dans l'enseignement eu 1847, comme suppléant à la méme chaire, à Strasbourg, la révolution de février le décidait à abandonner définitivement cette carrière et à s'en tenir à celle d'homme de lettres, quelque honnie qu'elle soit des hommes graves. — On doit à M. Arnould Frémy Elfride, les Deux anges (1833); une Fée de salon (1836); la Chasse aux fantdmes, les Roués de Paris (1838); les Femmes proscrites (1840J; Physiologie du rentier, avec Balzac (1841); le Journal d'une jeune fille (1854); les Maîtresses parisiennes (1855-58, 2 vol.); les Confessions duu bohémien (1857); les Mœurs de notre temps (1860); les Amants d'aujourd'hui (1862); la Comédie du printempa (/863); Revolution dans le journalisme (1865); les Batailles d'Adrienne (1866); les Gens mal élevés (f867/; la Guerre future (1875), etc. Il a collabore en outre à une foule de jour.aux ou de revues, notamment au Peuple, au Siècle, au

Charivari, à la Revue de Paris, à la Revue britannique, etc., et fait représenter à l'Odéon le Loup dans la bergerie, 1 acte (1853) et la Réclame, 5 actes (1857). FREMY, EDMOND, chimiste, frère du précédent, né à Versailles le 28 février 1814. Elève de son père, il devint des 1831 préparateur du cours de Pelouze à l'Ecole polytechnique, le suivit en la même qualité au Collège de France en 1836. puis devint successivement répétiteur à l'Ecole polytechnique en t840, suppléant de Gay-Lussa, au Muséum en 1842, professeur titulaire à l'Ecole polytechnique en 1846, et professeur de chimie minérale au Muséum en 1850. En 1857, it était élu membre de l'Académie des sciences, en remplacement de Thénard. L'enseignement eapérimental de la chimie, inauguré au Muséum en 1864, est l'œuvre de M. Frémy. Il a été enfin nommé directeur de ce grand établissem*nt scientifique en février 1879, en remplacement de M. Chevreul. Membre de la Société philomatique depuis 1836, il est également membre de la plupart des sociétés savantes européennes. Il est commandeur de la Légion d'honneur depuis le 20 octobre 1878 et décoré de plusieurs ordres étrangers. On doit à M. Rdm nd Frémy un très grand nombre de mémoires insérés dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences et dans les Annales de chimie et de physique. On lui doit en outre Traité de chimie générale, analytique, industrielle et agricole (1844- 67, 6 volumes; 3* édit., t867, 7 volumes) avec Pelouxe; Abrégé de chimie, avec li même collaboration (6· édit. 1869, 3 vol.); le Métal à canon (1874); Sur la génération des ferments (1875), etc.

FREPPEL, CHARLES EMILE, prélat français, né à Obernai (Kas-Khin) le 1er juin 1827, fit ses études à Strasbourg, au petit, puis au grand séminaire, et fut ordonne prêtre en 1850. Il devint alors successivement professeur au petit séminaire de Strasbourg, professeur de philosophio à l'école des Carmes, à Paris, chapelain de Sainte-Geneviève, et fut appelé, en 1854, à la chaire d'eloquence sacrée de la faculté de théologie de Paris. L'abbe Freppel se fit bientôt une grande réputation comme professeur, comme prédicateur, et nous pouvons ajouter comme écrivain. Ses cours de la Sorbonne furent très suivis de même ses conférences, dédiées surtout à la jeunesse des écoles. Il a prêché le Carême à la chapelle des Tuileries en 1862. Nommé chanoine honoraire de Troyes, de Strasbourg et de Notre-Dame de Paris en 1864, il devint en 1867 doyen du chapitre de l'église Sainte-Gpneviève. Appelé à Rome, au mois d'août 1869, pour prendre part aux travaux préparatoires du Concile œcuménique, il était nomme évê que d'Angers par décret impérial en date du 27 décembre suivant, préconisé le 21 mars, et sacre4 Rome le 18 avril 1870.11 était à peine installé que la guerre éclatait. M. Freppel s'empressa d'organiser des secours, établissant des ambulances jusque dans son palais épiscopal; il écrivit, lui Alsacien, une lettre au roi de Prusse, l'adjurant de cesser la guerre, mais inutilement, cela va sans dire; il protesta alors contre l'annexion de l'Alsace à l'empire allemand. Porté aux élections complémentaires pour l'Assemblée nationale du 2 juillet 1871, dans le département de la Seine, l'éminent évêque échoua, avec 68,300 voix, minorité tort respectable. Il fut élu député de la 3* rirconscription de Brest, le 6 juin 1880, en remplacement de M. de Kerjégu, décédé, et réélu par le même collège le 21 août H81; enfin il a été élu député du Finistère le 4 octobre 1885. M. Freppel a fréquemment pris la parole à la tribune de la Chambre des députes, pour la défense du clergé le plus souvent, il est vrai, mais aussi pour des questions plus hautes et dans lesquelles son attitude est celle du patriote avant tout. C'est ainsi qu'il vota les crédits du Tonkin, expliquant que « lorsque le drapeau est engagé, on ne doit pas regarder aux mains qui le tiennent ». Quelques jours après (2 janvier 1884), en présence du mécontentement de la droite, il montait de nouveau à la tribune pour établir et caractérisor le rôle politique d'un clergé patriote, n'ayant pas l'air de s'apercevoir qu'il parlait à des sourds. Tenace, on pourrait dire entêté comme un Alsacien dans ce qu'il croit être son droit, L'ém nent prélat s'est laissé déférer comme d'abus au Conseil d'Etnt sur une question d'ndministratien de fonds (caisse des vieux prêtres du diocèse d'Angers), et a été déclaré tel le t7 mars 1884.

On a de M. Freppel les Pères apostoliques et leurs époques (1859); les Apologistes chrétiens au deuxième siècle (1860); Saint Irénée et l'éloquence chrétienne dans la Gaule aux deux premiers siècles (1861); hxamen critique de la Vie de Jésus », de M. Renan (1863); Conferences sur la divinité de Jésus-Christ (1863); Tertullien (/864); Saint-Cyprien et l'Eglise d'Afrique au troisième siècle (1864); Clémeut d'Alexandrie (1865); Eramen critique des Apdtrea », de M. Renan (1866); oratoires et pastorales (18ô9-83, 8 ,ol.); Œuvres polémique8 (l874-85, 8 vol.); plus quelques conférences, discours, oraisons funèbres tirés à part. La plus grande partie des ouvrages de M. Frenpel se composent, d'ailleurs, de ses leçons faites à la Sorbonne, de ses discours, sermons, articles de critique et de recherches historiques publiés dans le Monde, dont il a été longtemps le collaborateur ou dans diverses revues catholiques. Il y a en outre plus de dix ans qu'on a parle pour la première fois d'un grand drame sacré intitulé Sainte-Geneviève, dont le poème serait dû à la plume de l'evêque d'Angers et dont M. Gounod aurait écrit la mu-ique; mais cet ouvrage n'a pas vu le jour encore, et peut-être ne 1' verra-t-il jamais. M. Frappel est che alier de la Légion d'honneur depuis 1868 et officier de l'Université depuis 1869.

FRERE, CHARLES THÉODORE, peintre français, né à Paris le 24 juin t8i5. Et,ve de J. Coignet et de C. Roqueplan, il débuta au Salon de 1834. En 1836, il partait pour l'Algerie il y assista à la prise de Constantine, 1 puis parcourut le disert, visita l'intérieur de la proVinca, ainsi que celles d'Orao et d'Alger. Il explora en-

suite la Grèce, Constantinople, l'Asie-Mineure, la Syrie, l'Egypte; accompagna l'impératrice Eugénie dans son voyage sur le Nil, en 1869, et exécuta, sur son ordre, un Album d'aquarelles, représentant les principaux sites parcourus dans cette occasion. M. Ch. Théodore Frère finit par se fixer au Caire, où il demeura longtemps puis il revint à Paris. On a principalement de cet artiste Vue de Strasbourg, sa toile de debut (1834): une Ecurie dans le Loiret (1835); le Pont de Sarnt-Ouen, le Pont des Carmes (1836) le Faubourg Bab-a-Zoum, le Bab-el-Oued, le Marché de l'Arva, la Rue des Juifs, à Constantine, la Caravane au gué, le Baxar de Janina, le Marché de Conrtantine (1840-48); Halte d'Arabes (1850); une Mosquée à Beyrouth, une Rue de Constantinople, un Basar Damas, une Cour à Tauthat (1855); Bazar à Beyrouth, une Halte à Gyzeh (1857) un Harem au Caire, Anes et âniers du Caire, le Ca/é Mohammed, au Caire (1859); Halte du soir à Minieh, Arabe buvant à une fontaine (Caire), Restaurant arabe à la porte de Choubrah (1860); une Fâte chez un uléma, à Conttantinonle (1861); Ruines de Karnac, d Thèbes (1862); un Bazard à Girgeh, un Potier à Esné, dans la Hante-Egypte (1863); Okale, le matin (1864); le Ca/é de Galata, à Contiantinople, l'Ile de Philœ, en Nubi- (1865) une Noce arabt au Caire, la Prière du soir (1866); plusieurs toiles déjà exposées, notamment le Ca fé de Galata (Exposition universelle, 1867); le Simoun (1869) le Théâtre de Karagheuz, Halte du soir au bord du Nil (1870); Caravane de la Mecque, appartenant à Nubar-Pacha, et Crépuscule au Caire, outre deux fusains: Halte d'une caravane aux environs du Caire et Arabes syriens en voyage (/875); l'Ile de Philœ, en Nubie; Tombeaux des califes au Caire (1876); un Soir dans la Haute-Egypte (1877); la Nil le soir, le Désert à midi (1878); le Caire, côté nord (1883); le Nil à Nagadi, Haute-Egypte, le matin (1884) Pyramide et plaine de Gyreh pendant l'inondation du Nil, crépuscule; Rue de Boulak, au Caire (/885); Gyzeh, environs du Caire (1886). — M. Theo lors Frère a obtenu une médaille de 2e cluse en 1848 et une médaille en 1865.

FRÈRE-ORBAN, HUBERT JOSEPH WALTER, homme d'Etat beige, ne à Liège le 22 avril 1812. Ayant fait son droit, en partie à Paris, il s'inscrivit au barreau de sa ville natale, s'y fit promptement une place des plus honorables, en même temps qu'il se créait dans le parti libéml des relations assez puissantes et étendues. Collabo ateur de la presse révolutionnaire (1830), membre de diverses associations liberales, il fut élu représentant de Liège par les électeurs libéraux, en 1847. La mémo année, il acceptait le portefeuille des finan-es dans le cabinet Rogier après avoir été quelque temps ministre des travaux publics, il rentrait, en 1848, aux finances, et dirigea ce département jusqu'en 1852. Nomme de nouveau ministre des finances en 1861, M. Frère-Orban, opposé au traité de commerce avec la France, ayant essuyé un échec sur ce point, donnait sa démission au mois d'avril 1862; il était rappelé toutefois au cabinet par le roi, comme ministre d'Etat, et reprenait à la fin de l'année le Portefeuille des finances. Au commencement de 1868, il fut nommé chef du nouveau cabinet. En juillet 1870, le cabinet libéral, M. Frère-Orban en tète, donnait sa démission pour faire place i une administration cléricale, ayant été mis en minorité de quatorze voix par les élections générales de juin. Chef de l'opposition libérale, M. Frere-Orban soutint le principe de la liberté do l'enseignement supérieur et fit voter un projet de loi dans ce sens sur la collation des grades. Les élections générales de 1878 ayant restitué la majorité aux libéraux, M. Frère-Orban fut chargé de former un nouveau cabinet, dans lequel il prit le portefeuille des affaires étrangères (13 juin). Un ministère spécial de l'instruction publique fut alors créé; une loi sur les écoles primaires, y interdisant l'instruction religieuse (1879), fut votée; il résulta de ce 'ote une agitation bruyante et prolongée, provoquée par le parti clérical exaspéré; mais la loi n'en fut pat moins exécutée. Le dernier cabinet Frère-Orban quittait le pouvoir le 12 juin 1884 et était remplacé par un ministère Malou, auquel a succede depuis un ministère Bernaerts; mais les élections de 1886, loin de ramener la majorité aux libéraux, ont accentué au contraire leur mouvement opposé. — Haut digni aire des divers ordres de chevalerie, grand croix de l'Aigle rouge de Prusse et grand croix de la Légion d'honneur notamment, M. Frère-Orban a reçu de l'empereur d'Autriche les insignes de l'ordre de Saint-Etienne, en mai 1881.

FRESCHEVILLE (de), J. A. BOSQUILLON, général et homme politique français, né à Cassel (Nord) en 1825. Elève de l'Ecole polytechnique, il en sortit en 1845 dans le corps de l'artillerie, et fit notamment la campagne de Crimée. Il était colonel lors qu'éclata la guerre de 1870, et fit partie de l'armée de Mets, dont il subit le destin. Après la paix. M. de Frescheville fut appelé au commandement de l'E oie d'artillerie puis d la tête du !7' régiment de l'arme. Promu géneral de brigade, il fut nommé commandant de la 4· brigade d'infanterie (t" corps) à Saint-Omer. Placé dans le cadre de réserve en 1884, il se retira à Cassel, nu sein de sa famille, où il s'occupa de travaux agricoles. Aux élections du 4 octobre t885. pour la chambre des deputés, M. de Frescheville figurait sur la liste monarchique, qui triompha dans le Nord. Il a pris place à droite. M. de Frescheville est commandeur de la Légion d'honneur depuis le t7 décembre 1884.

FRESNEAU, ARMAND, homme politique français, né en 1822 à Redon. Il fit ses études à Hennés, se destinant à la carrière diplomatique; mais la révolution de février 1848 étant survenue, il se présenta aux élections pour l'Assemblée constituante et fut élu représentant d'Ille-et-Vilaine, comme candidat réactionnaire et cleric.d. Réelu à la Législative en tête de la liste, M. Fresnoau y reprit sa place à l'extrème droite. Il fut rendu

à la vie privée par le coup d'Etat de décembre 1851 et n'en bougea qu aux élections de février 1871 Pour l'Assemblee natioua'e, où il se présenta dans le Morbihan, et fut élu. Il prit place à l'extrème droite, signa l'adresse au pape et la proposition de rétablissem*nt de la rovautA légitime, et présenta une proposition d'organisation du service religieux dans l'armée. Ses votes se devinent. En 1876, M. Fresneau s'abstint, aux élections poor la Chambre des députes comme à celles pour le Senat Le 5 janvier porté sur la liste monarchique, il fut élu sénateur du Morbihan, non sans peine. FREYCINET (de), CHARLES Louis Du SAULCES, ingénieur et homme d'Htat français, né à Foix le 14 novembre 1828. Admis à l'Ecole polyterhn que en 1846. il en sortait le quatrième en 1848, dans le corps des mines. et recevait la même année diverses missions du gouvernement. Nommé ingénieur des mines à Mont-de-Marsan, il passait à Chartres en 1854 et à Bordeaux en f855, en suivant l'échelle de l'avancement hiérarchique. En 1855, la compagnie des chemins de fer du Midi choisissait M. de Freycinet pour son chef d'exploitation. Pendant les cinq an nees qu'il remplit ces imn rtentes fonctions, il a su donner A la compagnie du Midi une organisat on typique, à laquelle les autres rompagnies ne se sont pas fait faute d'emprunter. M. de Freycinet fut alors chargé par le gouvernement de plusieurs missions scientifiques ou industr elle- tant à l'étranger qu'en Franre. Nommé ingénieur ordinaire de première classe en 1864, il faisait en outre partie du Conseil général de Tarn-et-Garonne, au moment de la guerre de 1870. Après le 4 septemhre, il fut nommé préfet de Tarn-et-Garonne. Le 10 octobre suivant, Gambetta ayant pris possession, en province, du ministère de la guerre, appela auprès de lui M. de Frevcinet, dont il fit son délégué, chargé de la dirertion supérieure de ce département. Danq ce poste éminent et surtout diffi cile, M. de Freveinet 'ut se mettre d la hauteur de toutes les difficultés et s'attirer les hommages des hommes les plus c mpétents et les moins hien disposes emers le nouvel ordre de choses. « Il y a un homme, disait, devant la Commission d'enqaéte sur les actes du gouvernement de la Defense natioi ale, le général Borel, qui, sous le titre modeste de delegué ù la guerre, a rendu d'immenses services dont on ne lui est pas reconnaissant, parce qu'il n'a pas reussi. Depuis, cet homme s'est effacé; c'est à lui que nous devons l'improvisation de nos armées, auxquelles manquaient la force morale, la dis-il line, l'instrution de nos militaires, la confianre en soi et l'organisatioo que la tradition peut seule nous donner. a-L'homme a fait du chemin del uis, mais c'est surtout aujourd'hui qu'il est à propos de rappeler ces paroles d'un général au«i peu suspect de sympathies à priori pour des républicains, et su'tout pour des civils qe mêlant d'organisat on militaire. La paix conclue, M. de Frevcinet s'effaça donc, suivant l'expression du général Borel; en d'autres termes, il se retira momentanement de la vie pot tique. Il publia en 1871 la Guerre en province pendant le siège de Pari, (in-8°), ouvrage dédié à Gambetta et qui fut l'objet de quelques protestatio -ns intéressées, notamment de la part du général d'Aurelles de Palndines. N'y insistons pas. Aux élections sénatoriales de la Seine (30 janvier 1876), la candidature de M. de Freycinet, appuyee persnnnellement par Gambetta, triompha sans peine: il fut élu le premier. Il a pris place dans les rangs de h gauche republicaine du Senat, qui l'a nomme membre de son comité de direction. Pour répondre aux critiques des adversaires de M. de Freycinet et de ses actes comme delégué à la guerre, il suffit de ronstater que la Commission de la loi sur l'administration de l'armee, dont M. l'amiral Pothuau et if président, le chosit pour rapporteur, et que le Sénat adoptait, en deuxième lecture, les conclusions du rapport de M. de Freycinet, dans sa séance du 21 novembre 1876, sans modifications impor- tantes, à l'unanimite, moins une voix. M. de Freycinet était nommé membre du Conseil supérieur du commer e de l'agri culture et de l'industrie (section du commence), en remplacement de M. Wolowski, le 30 janvier le77. Le 14 décembre 1877, il eptiait dans le min stère Dufaure avec le portefeuille des travaux publics. C'est sous son administration que fut deci lé le ra hat progressif par l'Etat des lignes de chemins de fer dont l'ensemble constitue ce qu'on appelle le réseau des chemins de fer de l'Etat. Il employa les vacances qui suivirent en vovages dans le nord et l'ouest, ayant surtout pour but l'étude de nos ports de commerce et des projets d'agrandissem*nt qu'il serait possible de leur appliquer. accompagné le plus souvent par M. Léon Say, ministre des finances, qui appuyait de son autorité les déclarations de ron collegue. Au retour, dès l'ouverture de la session parlementaire, M. de Freycinet présentait au mare hal de Mac-Mahon son rapport sur les voies navigables à réorganiser et à rompléter, rapport dont l'approbation eut pour cons quen ce la crealion de commissions techniques chargres de dresser le programme des travaux à exécuter dans les cinq bassins de la France. — Le 30 janvier 1879, M. Grevy eta appelé par le Congrès à la présidence suprême, en remplacement du maréchal de Mac-Mahon, démissionnaire. Un nouveau ministere était formé sous la présidence de M. Waddington (4 fevrier), dans lequel M. de Freycinet conserva son portefeuille. Le 27 décembre. M. Waddington s'étant retiré, il était appelé à la présidence du conseil, et échangeait dans cette nouvelle combinaison le portefeuille des travaux publics pour celui des affa res étrange es. L'exécution des dé-rets contre les congrégations religieuses avant amene des romplirations au milieu desquelles il preferait qu'un autre se debattit. M. de Freycinet donnait sa demi sion le 19 septembre 1880, et etait remplacé à la présidence par M. Jules Ferrv (wy. ce nom), dont c'etait plutôt l'affaire, en effet.

Aux élections s nato iales du 8 janvier 1882, prur le deuxième renouvellement triennal de la haute assemblee, M. de Freycinet fut élu dans quatre collèges la Seine,

l'Ariège, le Tarn-et-Garonne et l'Inde française. II opta pour la Seine. Cependant, un ministère Gambetta avait succède au ministère Ferry (15 novembre 1881), lequel tombait le 26 janvier 1882 sous un vote de la Chambre, hostile au scrutin de liste que Gambetta lui pr posait prématurément. M. de Freycinet fut de nouveau chargé de la formation du cabinet, qui fut constitué le 31, et dans lequel il reprit le portefeuille des affaires étrangères, de larant dès le lendemain ajourner les questions qui avaient si profon lement troublé le parlement, pour s'occuper spécialement des questions de politique pratique. Après le vote de la Chambre refusant les crédits nécessaires pour permettre en Fgvpte une action commune avec l'Angleterre (29 juillet), M. de Freycinet se retirait et etait remplacé par M. Duclerc la présidence du conseil dans une administration nouvelle, à laquelle surrédérent les ministère Fallieres (29 janvier 1883 et Ferry (21 février). Ce dernier poursuivit sa rarriére agitée jusqu'au 29 mars 1885, et dut alors se retirer devant un vote de la Chambre, condamnant ses agissem*nts à propos des affaires du Tonkin et ne parlant de rien de moins qu'une mise en accusation. M de Freycinet, charge par le président de la République, dans ces circonstan 'es parti wlierement di fi iles, de constituer un ministere nouveau, se vit forcé de renoncer ù accomplir cette missi on, après plusieurs jours de demalches et de négociatio ns, et ce fut M. H. Brisson qui s'en chargea (5 avril). Le cabinet Brisson, le lendemain de la réélection de M. J. Grévy à la présidence de la République (!8 décembre 1885) par le Congrès, donnait sa démission, et M. de Freycinet constituait, cette fois sans pe'ne, le ministère du 7 janvier 1885, dans lequel il a repris le portereuillc des affaires étrangères. Parmi les 'vpnements memorables qui ont marqué cette administ ation, il nous suffira de rappeler le vote de la loi d'expulsion des princes pr tendants par la Chambre le 11 et par le Sénat le 22 juin et l'expulsion de M. le duc d'Aumale, en réponse à la lettre de protestation contre sa radiation des ca Ires de l'armée française que celui-ci avait adressée au président de la Republ que. Si ces faits n'ont pas une aussi gr n(le importan ce que veulent bien lui en donner les adversaires du gouvernement, i s sont, du moins, de ceux qui ont le pins passionné l'opinion puhlique dans ces derniers temps. Le 20 ortobre 1885, M. de Freycinet, en traversant en voiture le pont de la Concorde, avait et- l'objet apnarent d'un attentat commis par un malheuranx fou. qui avait tiré un coup de revolver pour attirer l'attention sur lui, faute d'un meüleur moven. Nons dev. ns dire cependant nue, contrairement à l'attitude ordii aire en pareil cns de tout homme publie assez heureux pour avoir été l'ohjet d'un attentat, il fut le premier à protester contre le tapage qu'on en faisait, déclarant que le coupable n'ava t certainement pas tiré sur lui.

Outre la Guerre en proroince pendant le siège de Paris, on doit à M. de Frey met un certain nombre d'ouvrages te techniques et scientifiques de grande valeur, soit un Traité de mécanique rationnelle (1858); De l'analyse infinitesimale (1860); Des pentes économiques en chemins de fer (1861); Kmploi des eaux d'égoat en aqrieulture (1869); Principes de l'assainissem*nt des villes et Traité d'assainissem*nt industriel (1870). Depuis cette épnque, la politique l'a entièrement absorbe.

FREYTAG, GUSTAV, romancier, auteur dramatique et jouI aliste allemand, né à Kreuzhourg, dans la Silesie prus-ienne, le 13 juillet 1816. reçut l'instru lion élementaire au collège dOels, puis étudia aux université de reslau et de Berlin. Ilocteur en philosophie en 1838, agrégé de la faculte des lettres de Berlin en 193Q, il fondait à Leipzig, en 1847, avec Julian Schmidt, un jour- na[ au mel il donna le nom de Der Grent:bnten (le Messager de la frontiere) et dont il fut le ré facteur principal. Il avait publie, deux années auparavant, un volume de poesies intitulé A Breslau, et une romedie histori que les Fiançaillet, ou Kuntz von Rosen, couronné au con-ours du Theâtre-Royal de Berlin. Vinrent ensuite: Valentine (1847), le Comte Waldemar (1848), drames; les Journalistes (Die Journal sten), comédie (1854); auxquels il faut ajouter: le Savant, drame; une Pauvre dme de tailleur, romedie, etc. Les œuvres dramatiques de M. G. Freytag ont été r unies en volumes. Il convient de riter. tout particulièrement, le beau roman qui wlut à M. G. Frevtag un succès populaire des mieux merites: Soll und Haben (Leipzig, 1955, 3 vol.), traduit en français, en 1857, par M. W. de Suckau, sous le même titre Doit et Avoir (Paris, 3 vol.) et la même annee en anglais, par Mme Macolm: Debit and Credit (Londres, t vol. in-8°), et par L. C. C., même titre (hdimbourg, 2 vol.). M. Freytag a donné depuis Scènes dit passé allemand (1858); Nouvelles scènes de la vie allemande (Neue Bilder aus dem Leben des deutschen Volkes Leipzig, 1862); le Manuscrit perdu (Die verloren Handschrift, Leipzig, 1864); le Nid du roilelet (1873); le Roi Marcus (1876 etc. — A la suite de differends avec l'éditeur du Grentzboten, M. Gustav Freytag abandonnait, en 1870, la dire tion de ce journal, qu d ava.t conservée pendant vingt-trois ans, pour en fonder un autre dans la même ville. Lnrsque l'armée allemande occupait dejà une partie importante de notre malheureux pays, il nous souvient d'avoir In un nppel adressé par M. Freytag aux bons sentiments de ses compatriote s, pour les engager à traiter avec humanité et à respecter les vaincus. C'est un exemple qne peu d'Allemnnds, suriout de Prussiens, étaient sans doute disposés à imiter et que peu ont suivi; mais il faut en savoir gré à celui qui a eu le courage et l'honneur de lo donner. FRITH, WILLIAM POWELL, peintre anglais, né à Studley, près de Ripon, en 181Q. Or helin de bonne heure, il entra en 1836 l'Academie des arts dirigée par M. Sass, où il étudia pendant trois ans le dessin et la composition. En 1839, il exposait à l'institution britannique le portrait de l'un des enfants de son professeur. Ce début fut suivi, en 1840, par Uthello et Dudtmone,

toile qui fut favorablement accueillie par la critique, et rfalvolio en présence de la comtesse Olivia, exposé la, même année à l'Arademie. Vinrpnt ensuite: Entrevue d'adieux entre Leicester et Amy Robsart (1841); Scène du « Voyage sentimental » de Sterne.et Scène dit « Vicaire de Wakefield » de Goldsmith Olivia et le squire cherchant à s'assurer lequel est le plus grand des deua (1842); ce dernier tableau eut un sucees immense, et fut acheté dès le lendemain de l'ouverture de 1 Exposition Dolly Varden, du « Barnaby Rudge » de Dickens; la Srène du duel. de la « Nuit des Rois » de Shakespeare, et Falstaff et ses amis avec lea joyeuses commèrea de Windsor (1843); Entrevue de Knox et de Marie, reine d'Ecosse et le Squire décrivant ses expériences de la vie à la ville à M-' Primrose et à ses filles, antre scène du Vicaire de Wakefield (1844); Sterne dans la boutique de la griaetle et le Pasteur de villaqe (1845). C'est à ce dernier tableau que M. Frith dut son admission comme associé de l'Ara.fémie rovale. Il a exposé depuis: NoraACreina, une Scènedu « Bourgeois gentilhnmme » de Uolière, et le Retour du labour (1846); un Divertissem*nt anglai.s d'il y a cent an». et la Tête de Sarrazin, inspiré d'une anecdote du Spectator (IR47); Vieille femme accuaée d'avoir jeté un sort à une fille de paysan, sous le règne de Jacques 1"; une Diligence en 1850, et une autre Scène du « Bourgeois gentilhomme » (1848) la Majorité (1849); Portrait d'une lady, Scène du Goodnatured man » (Bon enfant), et Sancho racontant une hiatoire au ductt à la duch*esse, etc. (1850) le Glaneur, Hogarth arrêté comme espion et condnit devant le gouverneur de Calais (1851); Enfant faisant sa prière du aoir, Yeux pervers, portrait de femme, et Pope faisant la cour à lady Mary Wortley Montagu (1852); la Vie au bord de la mer, acquis par la reine Victoria, le Gags d'amour, Portrait d'Ann Page, Scène de la Fiancée de Lammermoor », la Coune de poison (1854); Maria dupant Malvolio, les Amoureux, une Dame à l'Opéra, les Veaux à l'engrais (1855); le Parterre, Beaucoup d'heureux retours de ce jour, Rdve d'avenir (1856); les Sables de Ramsgate, le Jour du Derby (1858); Portrait de Charles Dickens (1859); Claude Duval (1860); la Station du chemin de fer, à la galerie de Haymartet et le Portrait de Th. Creswick, de l'Académie royale (1862); Juliette au balcon (1863); le Mariage de LL. A. R. le prince de Galles et la prin- cesse Alexandra de Danemark à la chapelle SaintGorge de Windsor, le 10 mars 1863, pnur la reine (1865); la Veuve Wadman fait le siège de mon onrle Tobie (l866); le Dernier dimanche de Charles II (1867); Avant le diner, ches Hosweil, dans Bond-.street, en 1769, toile vendue 125,000 fr. en 1875 (1868); E.tnoir et crainte; Allisidora, se prétendant amoureuse de Don Quichotte, feint de s'évanouir d sa vue; Homme armé de pied en cap, Nell Gwyn, Malvolio rêveur (1870); Sir Roger de Coverley et la perverse veuve, Amy Robaart et Jeannette (1871); le Salon d'or à Hambourg et Je connais une fille belle d voir (1871); Henry VIII et Anne de Boleyn chassant le daim dans la forêt de Windsor (1872); la Bénédiction des petit* enfants, scène de la grande procession annuelle de Notre-Dame à Boulogne (f874J; T'om Jones et Sophie (1875); une scene de l'Amour médecin de Moliere et une autre du Vicaire de Wakefield Sous le palais du doge à Venise, en l460 (1876); le Chemin de la ruine, 5 tablenux (1878); Pécheuses et Marchandes de crevettes de Tenby (1880); Pour le mieux et pour le pire, Swift et Vanessa (1882); Lune de miel en Suisse, Kate Kearney, un Joueur de guitare (1883); le Dr Johnson (1 86), etc.

Cet artiste, qui a exposé en France A quelques salons et surtout aux Expositions universelles de 1855, 1867 et 1878, av..it envoye à cette derniere le Salon d'or de Hambaurq, le Jour du Derby, la Station de chemin de fer. le Dernier dimanche de Charles II et Sous le palais du doge à Venise, dejà cites; Il a obtenu une medaille de 2e classe en 18 5 et a été décoré de la L gion d'honoeur à la suite de l'Exposition de t878. Membre de l'Academie royale des beaux-arts de Londres depuis 1852, il était elu membre honoraire du l'Académie de Vienne en 1869, de celle de Belgique en 1871, de l'Acndémie royale de Suede en décembre 1873, etc. FROMENT, EUGÈNE, graveur français, né à Sens (Yonne) le 2 decembre 1844. II vint de bonne heure à Paris où il fit ses premières études artistiques à l'Ecole nationale de dessin, et devint ensuite eleve de M. Tanxier. Après avoir travaillé pour d vers journaux, M. E. Froment partit pour Londres, où il pensait trouver les moyens de développer ses idées particulieres sur la gravure sur bois. Il y trouva en effet ce qu'ii cherchait et interpreta avec succes les splendides dessins de MM. Gregory, Small, Green, G iscow, etc. Apres avoir reside quefque temps à Londres, M. Eugène Froment, revenu à Paris, a principalement collaboré aux journaux anglais illustrés: le Graphic et l'Illustrated London News, et a exposé aux divers Salons des travaux remarqués, parmi les duels nous pouvons citer: Descente d'un bateau de sauvetage, d'âpres M. Gregory, les Docks de Londres, d'apres M. Small (1874); la Caronade, la Barque, d'après M. S nall (1874); Bateau de Maharagah, Spectateurs d'après M. C. Gascow; Pèler nage à Balda (Irlande), d'après M. Green (1875) la Décoration du Serapis par son équipage, d'après M. Small (1876); les Oies de la Saint-Michel, d'après Emslie; A l'office, d'après Junning Ring (1883); Scène de la guerre de l'indépendance d'Amérrque (1884); les Cherifas, d'après M. Renjamin Constant (1886). M. Eugène Froment a obtenu une medaille de 3e classe an S Ion de 1875 et une medaille de 2e classe à celui de 1884.

FROMENTEL (de), LOUIS EDOUARD GOURDAN, médecin et paleontologiste français, né à Champlitte (HauteSaône) le !7 août 1824, fit ses études au collège de Langres, puis se rendit à Strasbourg où il comn.ença l'etude de la médecine et fut successivement externe à l'hôpital de Strasbourg et préparateur de chimie et de

phasique à l'Académie de médecine de cette ville. Il se voua plus particulièrement à l'etude de l'histologie et de l'anatomie microsropique, se fit admettre à l'hôpital du Val-de-Grâce et vint alors d Faria, où il fut reçu docteur en médecine en 1849. Il alla s'établir à Gray, où il eut bientôt à se signaler auprès des victimes du choléra. Il y a été nomme successivement médecin des épidémies et médecin cantonal en 1851, membre de la commission de statistique en 1852, membre du conseil d'hygiène en 1853, vice-président de ce conseil en t854, et la même année médecin des prisons. Il a reçu des médailles pour son dévouement pendant les épidémies choleriques de 1849 et 1854. Bnfin, M. de F'romentel a été élu conseiller d'arrondissem*nt, pour le canton de Champlitte, en 1869, 1871 et 1874. -Outre sa thèse de doctorat, qui fut alors très remarquée Essai sur le tue nourncier et ses modifications pathologiques, M. de Fromentel a publié: Description des polypiers fossiles de l'étage néocomien (1857); Introduction à l'étude des polypiers fossiles (1858-61); Introduction à l'étude des épongea fossiles (1859); Catalogue des spongitaires de l'étage néocomien (1860); Monographie des polypiers jurasaiques supérieurs (1862); Polypiers coralliens des environs de Gray (1865); Etudes sur les microzoaires ou infusoires proprement dits (1872-76). etc. Il a donné à la Paléontologie française une monographie des Zoophytes du ferrain crétacé, présenté divers mémoires à l'Académie des sciences et à l'Académie de médecine de Paris et collaboré aux publications spéciales des sociétés savantes dont il est membre et qui sont la Société d'émulation du Douba, les Sociétés des sciences historiques de Bordeaux, de l'Yonne et de Maine-et-Loire, la Société linneenne de Normandie, etc. 11 est également membre fondateur du comité paléontologique de la Société geologique de France. — On doit aussi à M. de Fromentel diverses inventions ou perfectionnements mécaniques importants, notamment un appareil de plongeur et un ventilateur d'une grande puissance qu'il a baptisé du nom caractéristique d'aérospire, lequel a obtenu une mé taille d'or au concours régional de Gray. M. de Fromentel a été lauréat du concours des Sociétés savantes en 1872. Il a été décoré de la Légion d'honneur en 1874.

FROUDE, JAMES ANTHONY, littérateur anglais, né à Dnrtington, dans le Devonshire le !3 avril 1818, fit ses études à Westminster et à Oxford, et fut élu fellow du collège d'Exeter en 1842. Il fut quelque temps attaché au parti de la Haute Eglise d'Angleterre, et collabora aux Vie. des Saint. anglais. Il publia ensuite les Ombres des nuages (The Shadows of the clouds) en 1847 et la Némésis de la Foi en 1849, deux ouvrages condamnes par es autorités universitaires. En 1850, il devint collaborateur de la Westminster Review et du Fraser's Magazine, auxquels il donna principalement des études sur l'histoire d Angleterre. En 1856, il publia les deux premiers volumes de son Histoire d'Angleterre depuis la chute de Wolsey jusqu'à la défaite de l'Armada espagnole, dont les deux derniers (vol. il et 12) ont été publiés en 1870. Ses Petites études sur de granda sujets, extraites de diverses publications periodi ues, parurent en 1867. M. Fruude fut installé recteur de l'université de Saint-Andrews le 23 mars 1879, et reçut à cette oc-

GACHARD, Louis PROSPER, historien et littérateur belge, d'origine française, est né à Paris en 1800. Il quitta la France pour la Belgique vers 1820, prit part à la Révolution de 1830, et se fit naturaliser citoyen belge l'année suivante. Il devint alon successivement archiviste gênerai du royaume de Belgique, secrétaire de la Commission historique et fut élu, en 1834, membre de l'Academie de Bruxelles. M. Gachard a été chargé, à plusieurs reprises, de recherches relatives à l'histoire de la Belgique, dans les bibliothèques tant nationales qu'étrangères. Il a publie: Analectes belgiques (1839); Rapport sur les produits de l'industrie belge (1835); Documents politiques et diplomatiques sur la révolution belge de 1790 (1843); Documents inédits (1845); Extraits des registres des consaux de Tournai (1846); Relation des troubler de Gand sous Charles Quint (1846); Mémoires sur les bollandistes et leurs travaux depuis 1773 jusqu'à 1789 (1847); lnventaire des Archives du royaume (1849); Correspondance de Guillaume le Taciturne (1851-59, 6 vol.); Correspondance de Charles-Quint et d'Adrien VI (1859); Don Carlos et PAilippe Il (1863, 2 vol.); Acter des Etats-Généraux des Pays-Bas, de 1576 à 1585 (1866); la Belgique sous Philippe V(1867); Correspondance de Margueri!e d'Autriche avec Philippe II (1867-70); Jeanne la folle (1869), ouvrage dans lequel M. Gachard apporte, sur le cas de l'infortun:e

casion le titre de docteur en lois. Il fut quelque temps rédacteur en chef du Fraser's Magazine, mais il résigna ces f étions au mois d'août 1871. Da s faut mne de 1872, M. Froude fit un voyage aux Etats-Unis où il donna une série de conférences sur les rapports de l'Angleterre avec l'Irlande. Suivant l'orateur anglais, les Irlandais ne devraient s'en prendre qu'à eux-mêmes de l'abaissem*nt de leur propre pays, dd en grande partie à leur propre jalousie, à leurs luttes intestines, à leur manque de patriotisme. Ces conférences furent suivies de discussions passionnées entre M. Froude et le P. Thomas Burke, l'orateur dominicain. A la fin de 1874, M. Froude était envoyé par le comte de CRrnarvon, secrétaire d'Etat des colonies, au Cap de Bonne Espérance, pour y faire une enquête sur tes causes de linsurrection cafre. Il était de retour à Londres en mars 1875. Ses plus récents ouvrages sont: l'Angleteere en Irlande au XVIIIe siècle (1871-75, 3 vol.); César, e..squisse (1879) Souvenirs du rétablissem*nt de la HauteEglise (1881). Nommé exécuteur testamentaire de Thomas Carlyle, il publia des Réminiscences sur ce grand écrivain (1881, 2 vol ) Thomas Carlyle, histoire de.s quarante premières années de sa vie (1882) et Réminis- cencea de son journal irlandais en 1849 (1883). En novembre 1876, M. Froude, qui est un conférenc er distingué, mais surtout audacieux, faisait une « lecture » à Edimb urg, sur ln propriété territoriale, où il vantait l'excellence du système anglais, réunissant dans quelques mains une propriété foncière immense, la loi de primogeniture si favorable à ce système, ainsi que le despotisme exercé par certains landlords sur leurs malheureux fermiers. II donnait ses preuves, citait des exemples que nous sommes obligé, malheureusem*nt, de négliger ici; et, tout en reconnaissant que la division de la propriété en Franco avait donné naissance à une classe de paysans, petit* proprietaires industrieux, économes, bons cultivateurs et dans une situation prospère évidente, n'ayant aucun rapport avec celle do de leurs ancétres d'avant la Révolution, il c ncluait que rien ne serait plus desastreux pour l'Angleterre, que l'adoption d'un pareil système, qui serait la mort de toute industrie et ferait croître l'herbe dans les rues de Manchester (Grass would qrow in the streets of Manchester l). La presse française, suivant son habitude, a laissé passer inaperçues ces allégations ridirules, mais la presse américaine, après avoir rendu justice au système français, nous pourrions dire nu système révolutionnaire, invite le conferencier anglais à visiter plus attentivement, qu'il ne l'a sans doute fait la première fois, les grandes villes industrielles des Etats-Unis, et de lui dire s'il y trouvera beauroup d'herbe entre les pavés des rues, quoique la terre y soit très divisée.

FUERTES, MARIANO SORIANO, compositeur et musicographe espagnol, ne à Madrid en 1820. Il eut pour premier maitre son pere, chef de la musique de la chambre de Ferdinand VII, qui, sans doute, n'é tait pas satisfait de sa condition, car il fit tout ce qu'il put pour empêcher son fila de se consacrer à la carrière artistique et lui faire embrasser celle des armes. Mais M. Soriano Fuertes, devenu officier de cavalerie, ne put résister à sa vocation. Il donna sa démission et fonda le premier journal de musique qui ait paru en Espagne: la Feria

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mère de Charles-Quint, des renseignements et des appréciations en opposition avec ceux de George Bergenroth les Archives farnésiennes, à Naples (1869); laBibliothèque des princes Corsini, à Rome (1870); la Bibliothèque du Vatican (1874); les Bibliothèques de Madrid et de l'Eacurial (1875); Notices et extraits des documents manuscrits de la Bibliothèque nationale de Paris, concernnnt l'Histoire de la Belgique (1876-79, 8 vol.); Philippe II (1884J. M. Gachard a été elu membre correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques dans la section d'histoire, le 30 décembre 1876. GADAUD, ANTOINE, homme politique français, médecin, ne rera 1838. Reçu docteur en médecine, il s'établit a Périgueux d'où, lorsqu'éclata la guerre de 1870, il partit avec les ambulances de l'armée, assista aux batailles de Sedan, de Coulmiers, et fut décoré de la Légion d'honneur pour lea services qu'il a rendus dans ses ron"tions de chirurgien militaire volontaire. M. le docteur Gadaud est maire de Périgueux et conseiller général de la Dordogne. Porté sur la liste républicaine de ce département aux élections générales du 4 octobre 1885, il a été élu deputé de la Dordogne par plus de 61,000 voix. II a pris place à gauche et a voté contre les projets d'expulsion des princes.

musical y literaria. Il fonda ensuite un théâtre de musiquè, devint professeur à l'Institut espagnol et directeur des théâtres de Madrid, Cadix, Séville et des lycees de Cordoue et de Barcelone. Il trouva dans ces fonctions diverses la fortune en même temps que la réputation. On rite parmi les compositions dramatiques de M. Soriano Fuertps: Geronima la Castanera, el Ventorillo (l'auberge) de Alparache, la Feria de Santiponce, A bolen van los zagales, el Tio Caniyitas. On lui doit en outre plusieurs publications très estimées d'histoire et d'érudition musicales: Histoire de la muaique espagnole depuis l'arrivée des Phéniciens l'annee (4 vol.); Histoire de la musique arabe; les Orphéons et les Sociétés chorales en Espagne, avec une Préface de Rossini, etc.

FULLERTON, Lady GEORGIANA, femme de lettres anglaise, seconde fille du premier comte Granville, qui fut pendant plusieurs années ambassadeur à la cour de France sous le gouvernement de Juillet, est née vers t8t5. En 1833, elle épousait, à Paris, M. Alexander George Fullerton. Elle debuta dans la carrière litteraire en 18U, par un r"min intime: Edlen Middleton, bientôt suivi de: Grantley Manor, roman du temps des guerres de religion. Puis vinrent: Lady Burd (1852), roman publio peu après la conversion de l'auteur à la religion catholique, et qui a été traduit en français sous le titre de: l'Oiseau du bon Dieu; Vie de sainte Françoise de Rome (1857), également traduite en français; la Comtesse de Sonneval et Roge Leblanc, romans écrits en français par l'auteur même (1860); Laurencia, histoire japonaise (1861); 7'rop étrange pour n'être pas vrai (1864J; Conslance Sherwood, autobiographie (1865); Une existence orageuse (f867); la Niece de madame Gérald (1869); Vie de Louiva de Carvajal (1873); Vie du P. Henry Young. de Dublin (1874), etc.

FUSTEL DE COULANGES, NUMA DENIS, historien français, ne à Paris le t8 mars 1830. Elève de NE ole normale supérieure et de l'Ecole française d'Athènes, il se fit recevoir ngrégé en 1857 et docteur es lettres .en 1858. D'abord professeur de rhétorique au lycée d'Amiens (1857), M. Fustel de Coulanges fut rappelé à Paris et nommé professeur suppl ant d'histoire au lycée Saint-Louis en 1859. Deux ans après, il était envoyé à Strasbourg comme professeur d'histoire à la faculte des lettres de cette ville. Nommé maitre des conferences à l'Ec le normale supérieure, M. Fustel de Coulanges devint directeur de ce gr nd établissem*nt. Il a pris sa retraite en octobre 1883 et a été nommé directeur honoraire. II a été elu membre de l'Académie des ins 'riptions et belles-lettres en remplacement de Guizot, le 15 mai 1875. On doit à ce sivant professeur: Quid Vesta cultus in institutis veterum privatis publicisque valuerit et Polybe ou la Grèce conquise par les Romains, ses thèses de doctorat (1858); Mémoire sur file de Chio (1857): la Cité antique, étude sur le culte, le droit, les institutions de la Grèce et de Rome, ou vrage qui a eu plusieurs éditions et a été couronne par 1 Academie française (1864); l'Alsace est-elle allemande ou françaises (1870); Hisfoire des institutions politiques de l'ancienne France, également couronnée par l'Academie française (1875-83, 4 vol.). M. Fustel de Coulunges a été promu officier de la Légion d'honneur le 13 juillet 1881.

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GADE, NIELS WILHELM, compositeur danois, né à Co-

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penhague te 22 octobre 1817. Il montra de bonne heure de grandes dispositions pour la musique, et ce fut eans le moindre effort qu'il devint un virtuose très distingué sur le violon et sur le piano. Il accepta alors un emldoi de premier violon à la chapelle royale. Il se livrait dès cette époque (1840) à la composition et obtemit le prit de la Société musicale de Copenhague, pour une ouverture intitulée Echo d'Ossian. Le roi de Danemark Ini accorda alors un subside pour faire un voyage d'ptudes d l'etranger, et il partit aussitôt pour l'Allemagne. En 1843, il faisait exécuter à Leipzig, avec succes, une symphonie et une ouverture de sa composition. Il fit ensuite un voyage en Italie, puis revint à Leipzig où, en l'absence de Mendelssohn. la direction de la salle des concerts lui fut confiée. Il la conserva jusqu'en 1849, et retournait en 1850 à Copenhague, où il devenait aus-itôt chef d'orchestre de l'Union musi ale. En 1875, il celé. brait le 25e anniversaire de son entrée dins ces derniere fonctions et recevrait, à cette occasion, un cadeau d'une val-ur de 9,000 couronnes. M. Niels Gade est devenu maitre de la chapelle du roi de Danemark en 1862, et chef d'orchestre du Théâtre royal de Copenhague peu après. Il a été élu membre étranger de 1 Académie des arts de Berlin en 1874. En 1876, la Chambre des députes (Folkething) danoise a voté deux pensions viagères de 3.000 couronnes, pour deux compositeurs, dont 1 ud

est M. N ela Gade. Enfin il a été élu correspondant de l'Academie des Beaux-Arts en novembre 1878. M. N. Gado a fait, depuis son retour dans son paus, de fre- quents voyages en Allemagne, où sa r putation a pris naissance, surtout à Leipzig. Sa renommée ae rép'ndit bientôt en Angleterre, ou il fut man à plusieurs reprises. et où il ecrivit, pour un « festival », une cantate mtitulee: the Crusaders; mais il est resté peu connu en France, ou l'on n'a guère exécute que son Echo d'Ossian, une ou deux symphonies et son andante sostenuto pour orrhestre, aux Concerts populaires. On lui doit une quantité de symphonies, canlatea, ouvertures, compositions dramatiques pour voix seules, pour chœurs et orchestre Comalo, drame lyrique; les Niebelungen, opéra, des mélodies, etc.

GAGNEUR, JUST CHARLES WLADIMIR, homme politique et economiste français, né à l'olieny (Jura) le 9 août i807. Ayant terminé son droit à Paris, il retourna dans sa ville natale et s'y occupa d'économie sociale, s'efforçant de propager parmi les ouvriers, surtout les ouvriers agricoles, les idées d'association. Apres la révolution de 1848, M. Gagneur se mêla à la politique plua activement qu ne l'avait fait jusque-là, se jeta dans le mouvement republicain et, lors du coup d'Etat, se trouva être l'un des organisateurs de ce mouvement insurrectionnel de Poligny, qu'on exagéra si fort par la suite, pour la plus grande gloire de M. le comte de Chambruu, alo s préfet du Jura, lequel en avait triomphé non pas tout H fait modestement. Toutefois M. Gagneur, pris « les armes à la main », mais sans s'en être autrement servi, fut con- damne il dix ans de transportation à Cavenne. Cette 'ondamnation commaee.en exil, il se rendit à Bruxelles, ou le gouvernement belge le chargea d'un rapport sur les associations agricoles françaises. Peu après, il lui etait permis de rentrer en France, et il reprenait ses travaux socialistes à peu près où il les avait laissés, c'est-à-dire sans y mêler de préoccupation politique, collaborant à divers journaux et publiant des brochures. Il avait dejà publie avant cette epoque, à Pol'gny, un écrit tendant à provoquer la creation d'associations ouvrieres pour la fabrication des fromages les Fruitières (1839); un autre sur le crédit le Crédit à bon ma ché, ou Guerre à l'usure (1849); le Socialisme pratique, ouvrage contenant la description d'associations agricoles etc. Aux élections 1 gislatives de mai 1869, M. W. Gagneur acceptait la candidature d'opposition démocratique dans la 3e cirronscription du Jura. Cette candidature, appuyée par M. Jules Grévv, quoique tardivement présentes, triompha au prem'er tour. M. Gagneur, elu deputé, vint prendre place au Corps legislatit, sur les bancs de la gauche. Il fut, en 1870, president du Comite antiplebiscitaire et vota contre la guerre. Après le 4 Septembre, il fit partie de la commission chargee de depouil er et de publier les Papiers et Correspondance de la famille impariale trouvés aux Tuileries. Le 8 fevrier f871, M. Gagneur échouait avec près de 20,000 voix mais aux élections complémentaires du 27 avril, il était elu membre de l'Assemblee nationale par 43,209 voix. Le 20 février 1876, il était elu député de l'arrondissem*nt de Poligny, et reélu par le même college le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Enfin M. Gagneur, dont l'attitude et les votes n'ont jamais varié, était élu depute du Jura, comme candidat radical, le 4 octobre 1885. Il a voté l'expulsion totale des princes.

GAGNEUR (dame), MARIE LOUISE MIGNEROT, femme de lettres française, épouse du précédent, née à Domblans (Jura) vers 1837, fut élevee dans un couvent. En 1855, elle publiait une brochure sur les associations ouvrieres dont la lecture fit naitre dans t'esprit de M. Gagneur, son compatriote, bon juge en pareille matiere, le désir de connaître l'auteur. Peu après, il l'epousait. Depuis son mariage, M" Gagneur a publi une série de romans socialistes et anti-cléricanx qui lui firent rapidement nna grande notoriete Nous citerons Une expiation (1859); Une femme hors ligne (1861); Un drame électoral (1863); la Croisade noire (1865). rom:w qui souleva une veritable tempête dans le camp clérical, excellente réclame, d'ailleurs, qui le fit avidement rechercher; il eut donc une circulation énorme et fut traduit en plusieurs langues; le Calvaire des femmes (1867); les Reprouvés (1867); les Forçats du mariage (1869); les Crimes de l'amour (1870); Chair à canon (1872); les Droits du mari (1876), et le Roman d'un prêtre, publie en feuilletons dans le journal la Tribune, dont il causa la saisie au 26e feuilleton (7 novembre 1876 Une protestation de M. W. Gagneur, inseree le lendemain dan'! la Tribune, nous apprend même qu'il était question de saisir le reste du roman, manuscrit, par conséquent, ce qui eut été une innovation assez curieuse dans cette voie de la répression, déjà si fe 'onde pourtant. Il demeure enter du, toutefois, que nous nous garderons bien de juger l'œuvre de Mme Gagneur et de decider si la saisie de ce qui en avait dejà été publie était une mesure justifiée. En tout cas, l'affaire n'eut pas d'autre suite du moins pour son auteur.

GAILHABAUD, JULES, archéologue français, né à Lille le 29 août 1810. D'une famille de commerçants, il débuta lui-même dans cette carriere, après avoir fait de bonnes études dans sa ville natal et vint en 18,4 à Paris ,où.tout en consacrant la plus grande partie de son temps au commerce, il occupait ses loisirs aux recherches historiques et archeologiques, auxquelles il finit par ne vouer tout entier, à partir de 183a. Au mois de novembre de la même année, il commençait la publication, par livraisons, des Monuments anciens et modernes (1839-50, 4 vol Dans les mêmes conditions, il avait publie en même temps: la Bibliothèque archeologique, ou Reoueil de documcuta sur l'histoire, l'archeologie, elc. (1845-46). Vinrent ensuite l'Architecture et les arts qui en dépendent, du V au XVIH siecles (1850 58, 4 vol. in-f°); l'Art dans ses diverses branches, ou l'architecture, la peinture, la sculpture, la fonte, la ferronnerie, le mo6ilier, etc., chez tous les peuples et à

toutes les époques, jusqu'en 1789 (1863-65, 1 vol. er. in-4°); Quelques notes sur Jean Goujon, etc. (1863). M. Jules Gailhabaud a foudé la Reuue archéologique, qu'il dirigea quelque temps au début; il a collabore au Moyen age archeologique, d l'Univers pittoresque, etc. — M. Jules Gawhaband, avait amasse, de 1830 à 1866, une « collection historique » unique, formée d'environ 8,500 volumes tant manuscrits qu'imprimés, et de 25,000 dessins ou gravures. En 1866, il vendait cette magnifique collection à la Ville de Paris. Rlle a été entierement détruite dans l'incendie de l'Hôtel de Ville, en mai 1871. Il reste à cet infatigable et savant collectionneur une coll ction d'œuvres d'art, ainsi qu'un immense Hecueil de documenta archéologiques auxquels il ne cesse d'ajouter.

GAILLARD, CLAUDE FEROINAND, peintre et graveur français, n à Paris le 5 janvier 1834, entra à l'rcole des Beaux-Arts, suivit l'atelier de Léon Cogniet et remporta le prix de Rome (gravure) en 1856. Parmi les ouvrages que M. Gaillard a exposés aux divers salons (peintures gravures ou dessins), nous citerons l'Education d'Achille, gouache, d'après une peinture de Pompéi (1863); Tête de vieillard, Etude d'enfant, peintures la Joconde, portrait d'apres Bellini; Horace Vernet, d'apres un dessin de P. Delaroche, gravures (1864); Tête de jeune fille, peinture (1865); la Vierge, d'après G. Bellini; Statue équestre de Gatta Malata, gravures; la Toilette, aquarelle, d'après une peinture antique du musée de Nuples (1866); Portrait du Pérugin, gouache; Marie de Médicis, d'après Van Dick la Cène, d'après L. de Vinci, dessins; Venus et Mercure, d'après Thorvaldsen, gravures (1867); Portraits du comte et de la comtesse R. D., peintures; Œdipe, d'après Ingres, dessin (1868); l'Homme d l'œillet, de Van Dick; la Vierge de la maison d'Orléans, de Raphaël, gravures (1869); Portraits d- Mme Anderdon, de l'abbé Rogerson, de M. Ferry d'Escland du Prince Dadian de Mingrélie, Tête de femme de la Pranche-Comté, peintures la Sainte Vierge, de Botticelli, cal ographie (1872); Portrait du comte de Chambord, peinture (1873); Portrait de S. S. Pie IX, dessin et gravure (1874); Portrait du prince B., et de Mqr de Mérode, dessins et gravures; Cécile, eau-forte (1875 Saint Sébastien, toile; le Crépuscule, d'ap es Mirhel-Ange, pour la Gazette det Beaux-Arts, gravure au hurin (1876); le Christ au tombeau (1878); Tête d'enfant; aquarelle; les Pêlerins d'Emmaüs, d'apres Rembrandt et un Portrait à l'huile (1883); Portrait de Mgr de Sequr, dessin (1884); la Vierge au lis, toile; Saint-Georges, d'après Raphuël et portrait du R. P. Hubin, gravure (1885); et nombre de portraits anonymes, Pt inture, dessin et gravure. M. Gaillard a obtenu des médailles aux Salons de 1867 et 186q, une médaille de premiere classe (gravures et dessins) et une medaille de deuxième classe pour la peinture au Salon de 1872, et une de 1re classe à l'Exposition universelle de 1878. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1876. GAILLARD, GILRERT, homme politique français, manufacturier, ne en 1843 à Maringues (Puy-de-Dôme): il est eleve de 1 Ecole polytechnique et dirige à Clermont une importante manufacture. Elu conseiller muniripal de Clermont en 1870, adjoint au maire en 1871. il donnait sa démission apres le 24 mai 1873; reelu à la prochaine o casion, il se retirait de nouveau après le 16 mai 1877; il fut rpelu aux electi ns suivantes et est devenu maire de Clermont en mai 1880. Elu député de Clermont à une election partielle qui eut lieu en avril 1883, M. G. Gaillard s'inscrivit à l'Uninn républicaine. Il fit partie dans cette législature de plusieurs commissions importantes, dont quelques-unes le choisirent pour rapporteur. Aux élections d'octobre 1885, M. Gilbert Gaillard a été élu députe du Puy-de-Dôme le troisième sur neuf, par plus de 78.000 voix. Il a voté l'expulsion des princes. M. G. Gaillard est chevalier de la Légion d'honneur et officier d'Aradémie.

GAILLARD (de), LÉOPOLD, publiciste français, né à Bollene Vaucluse) le 20 avril 1820, fit ses études à Fribuurg (Suisse) et au collège de Nimes, son droit à T, ulouse, et se fit inscrire au barreau de cette dernière ville en 1847. Il n'exerça point, toutefois, et entra presque aussitôt à la Gazette du Languedoc, journal legi- timiste et clerical de Toulouse. A pres février, il alla fonder à Avignon, avec Raousset-Boulbon, son ami, la Liberté, journal de même nuince. Apres le coup d'Etat de décembre 1851, contre lequel il avait courageuse- ment protesté, il entra à l'Assemblée nationale de Paris, qui ne tarda guère à être supprimée. Il prit peu après la direction de la Gazette de Lyon, laquelle subit le même sort. Le journalisme lui étant de la sorte interdit en fait, M. Leopold de Gaillard se le tint pour dit et n'essava pas de faire accepter sa collaboration compromettante. En t863 et 1869 il poss, dans la première circonscription de Vaurluse, sa candidature au Corps legislatif contre le candidat olfi iel, mais sans succès. M. Léopold de Gai lsrl, d'abord rédacteur politique du Correspondant, est de enu directeur de cette importante revue. Ami du comte de Montalembert, il a été chargé de la publication de ses œuvres posthumes, avec MM. Cochin, le vie mte de Meaux et Léon Cornudet.— Il a été olu par l'Assemblée nati nale, le dernier sur vingt-deux, membre du conseil d Etat réorganisé, le 26 juillet 1872, et a donné sa démission en 1879. Outre un certain nombre de brochures politiques de circonstance, notamment: les Montagnards, les Socialistes, la Terreur, etc., publiees à Avignon, en 1849, on a de M. Léopold de Gaillard Lettres politiques sur la Suisse, dédices à M. le comte de Montalembert (1852, Genève) Questions italiennes voyage, histoire, politique (/860); l'Expédition de Rome, en 1849, avec pièces justificatives et documents inedits (1861); Nicolas Bergasse, publiciste, avocat au parlement de Paria, députede Lyon à l'A semblée constituante, discours de réception à l'Academie de Lyon (1862); les Candidatures officielles autrefois et aujourd'Aui, adresse au Corps législatif (1864); Venise

et la France (1866); l'Agriculture et la démocratie (1869); la Leçon du pléliscite (1870); les Etapes de l'opinion, 1871-1871 (1873), etc.

GAILLY, GUSTAVE, industrial et homme politique français, ne à Charleville (Ardenues) le 25 janvier 1825, fit ses études au college de a ville natal-. Riche maitre le forges, il a été président du tribunal de commerce de Charleville, et etait maire de cette ville à l'époque de l'invasion. Le 8 fevri r 1871, il était élu, le troisième sur six, representant des Ardennes à l'Assemblee nationale où, quoique « venu sans parti pris comme il le dit plus tard, il no tarda pas i prendre place au centre gauche, qui le choisit pour questeur, et à adopter sincerement les idées républicaines. Le 8 octobre suivant, M. Gailly était élu conseiller général des Ardennes pour le canton de Charleville; reelu en 1873, il devint viceprésident de ce conseil. Le 20 février 1876, M. Gailly a ete elu député de l'rrondissem*nt de Mezieres, par 12,570 voix. La Ch ambre des députés l'a elu questeur, le premier, par 352 voix, et réélu le 11 janvier 1877. Réelu députe de Mezières le 14 octobre 1877, il fut élu sénateur des Ardennes, en remplacement de M. Cunin-Gridaine, décédé, le mai 1880, et reelu au renouvellement trienn il du 25 janvier 1885. M. Gailly a vote l'expulsion des princes.

GALE, JAMES, inventeur anglais, aveugle, né à Crabtree près de Plymouth en juillet 1833, fit ses études à Tavi-tock. Il fut affligé de la perte totale de la vue étant tout jeune encore, mais supportant avec courage cette terrine épreuve, il se voua à l'etude, devint associé dans une manufacture et exerça ensuite à Plymouth la profession de médecin électricien. Son nom vint à la connaissance du public en 1865, lorsqu'il annonça qu'il venait de découvrir le moyen de rendre la poudre à canon non explosive et explosive ensuite à volont moyen très simple, peu coûteux, attendu que la quantité de poudre servant à la demonstration peut être aisément débarrassée de la substance qui la rend inexplosive et être utilisée comme devant. Des expériences eurent lieu à Plymouth le 27 juin 1865, en présence d'un grand nombre d'officiers de la marine et de l'artillerie, et produisit les meilleurs résultats. Ces expériences furent répétée avec le même succès à Wimblerlon, a Londres, à Woolwich et sur la côte du Sussex, ainsi qu'en présence de la reine et de la famille royale, par l'inventeur lui-mème. Le procède consiste à melanger aver la poudre du verre pulvérisé, ce qui la rend inexplosible, et à en éliminer le verre, ce qui rend à la poudre ses propriétés ordinaires. M. Gale a également inventé un fusil, divers systemes de bombes et d'obus, etc. Il a été élu membre de la Societé de chimie en 1866, de la Société royale géologiqne la même année, et a reçu le diplôme de docteur en philosophie de l'université de Rostosk en 1867. 11 a paru à Londres, en 1868, une notice biographique sur le Dr Gale, écrite par M. John Plummer, snus ce titre: The Story of a Blind Inventor (Histoire d'un inventeur aveugle).

GALEZOWSKI, XAVIER, médecin oculiste trançais, d'origine polonaise, né le 5 janvier 1833, fit ses études à Saint-Petersbourg, où il fut reçu docteur en mederine et obtint une médaille d'or en 1858. Venu à Paris ensuite, il se fit admettre dans les services des docteurs Nelaton, Trousseau, Barthez et Desmarres, fut chef de clinique oculistique de ce dernier de 1859 à 1864, et prit en t865 le grade de docteur en médecine de la faculté de Paris. Sa thèse Etude sur les altérations du ner/ optique et les maladies cérébrales dont elles dépendent, fut couronnée par la faculté l'anuee suivante. C'est à cette époque que M. le Dr Galezowski fondait sa clinique des maladies des yeux, où il a soigne et opére gratuitement un grand nombre de malades pauvres. Pendant le siège de Paris, il servit comme chirurgien-major au 53e bataillon de la garde nationale, faisant en même temps le service de chirurgien à l'ambulance de l'église Saint-Gervais. Il avait pris soin de se faire prealable- ment naturaliser français. On a du Dr Galexowski Observations cliniques sur les maladies des yeux (1862); De la pupille artificielle et de ses indications (1863); Recherches ophtatmoscopiques sur les maladies da la rétine et du nerf optique (1878); Tableaux synoptiques de la réfraction choix des lunettes (1865); Sur l'exis- tence de vaisseaux capillaires d'origine cérébrale dans la pupille du nerf optique (1865), mémoire lut l'Académie des sciences, Sur les altérations de la pupille et de la choroïde dans la diathèse tuberculeuse, mémoire lu au Congres scientifique international (1867); Du diagnostic des maladies des yeux par la chromatoscopie retinienne, précédé d'une Etude sur les lois physiques et physiologiques des couleurs (1868, in-8°, 31 ug., une échelle chromatique à 14 teintes, etc.) Traité des maladies des lezowski est professeur d'ophtalmologie à l'Ecole pratique de la faculté de Paris, membre de la Société d'emulation, etc. Chevalier de la Légion d'honneur du 16 mars 1872, il a été promu officier le 10 juillet 1885. GALLAIT, LOUIS, peintre belge, né à Tournai en 1810. Elève de l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers et de l'Ecole des beaux-arts de Paris, il debuta à Bruxelles, au Salon de 1833, par Montaigne visitant le Tas.se dans sa prison, tableau qui eut un vif succès et établit du coup la réputation du jeune artiste. Ses autres toiles sont principalement inspirees de l'histoire des Pays-Bas. Nous citerons parmi ses ouvrages exposes aux salons de Parie: le Duc d'Albe dans les Pays-Bas, les Musiciens ambulants (1835); la Mort de Palestrma, aquarelle (même année); Job et ses amis, au Luxembourg j le Maréchal de Gontaut galeries de Versailles (1837): la Bataille de Cassel, la Prise d'Antioche, Baudouin couronné empereur de Constantinople, aux galeries de Versailles (1840); l'Abdication de CharlesQuint (1841); le Maître des pauvres, Art et libérté! une Séance du Conseil de 8ang, la Tentation de saint

Anloine, les Derniers moments d'Egmort (1841-53). Ce dernier tableau, l'Abdication de Charles-Quint et un troisième: les Derniers Honneurs rendus aux comtes d'Egmont et de Horn, figuraient dans la galerie etran- gère ù l'Exposition internationale de I ondres, en 1862. Ils y eurent un très grand succès et et les artistes et amateurs de la Grande-Bretagne donnèrent un banquet magnifique à leur auteur. M. Gallait a obtenu à Paris deux médailles de deuxième classe, en 1835 et en 1848, et la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1841. Membre de l'Académie royale de Belgique, il a été élu membre honoraire de l'Académie royale de Londres le 15 décembre 1879, et associe étranger de notre Académie des Beaux-Arts, le 29 janvier 1870, à la place laissée vnnrnnte par la mort du peintre allemand Overbeck. GALLES (prince de), ALBERT EDOUARD, duc de Cornouailles, dans le peerage d'Angleterre, duc de Rothsay, baron de Renfrew et lord des Iles en Ecosse, et comte de Dublin et de Carrick en Irlande, duc de Saxe et prince de Saxe-Cobourg-Gotha, chevalier de la Jarretière, général dans l'armée et colonel du 100 hussards, fils ainé de la reine Victoria et du feu prince Albert, héritier présomptif de la couronne britannique, est né au palais de Buckingham le 9 novembre 1841. Il fit ses études d'abord s'us divers précepteurs parti euliers, puis successivement à Edimbourg, à Oxford (Eglise du Christ) et à Cambridge, où il suivit les cours publies. En 1858. il était nommé colonel daus l'armée et rn cette qualité résida quelque temps au camp de Curragh, où il alla rejoindre son régiment en juin 1861. L'année précédente il avait employé la plus grande partie de leté à un voyage aux Etats-Unis et au Canada, où il fut accueilli avec une vive sympathie (1869). En 1869, le prince de Galles entreprenait un nouveau voyage, en Oriont cette fois, accompagné du doven Stanley, avec lequel il visita Jérusalem et la Terre Sainte. Le 10 mars 1863, ilépousait la princesse Alexandra Caroline Marie Charlotte Louise Julie, fille du prince Christian de Danemark, devenu le 15 novembre suivant, roi de Danemark, sous le nom de Christian IX.

Vers la fin de 1871, le prince de Galles fut atteint de la fièvre typhoide, et sa vie fut même, pendant plusieurs semaines, sérieusem*nt en danger. Il se remit cependant, quoique avec lenteur, et pouvait assister au memorable service d'actions de grâces célébré à la cathédrale de Saint-Paul en reconnaissance de sa gnérison, le 22 fevrier 1872. Il fut élu en 1874 grand maitre des francsmaçons d'Angleterre, en remplacement du marquis de Ripon, et admis comme tel à la loge tenue à l'Albert Hall, South Kensington, le 28 a'rit 1875. Dans l'automne de cette même année 1875, l'héritier de la couronne d'Angleterre s'embarquait d bord du Sérapis, pour un voyage aux Indes, une des pins merveilleuses excursions qu'il pût fnire. Arrivé à Bombay le 8 novembre, il en repartait le 13 mars 1876 et était de retour en Angleterre le mois suivant, fort sati-fait de ce qu'il avait vu et de l'accueil qui lui avait été fait. Il a rapporte de ce voyage des collections do toute sorte, entre autres, une collection d'hist ire naturelle qui, réunie dans la galerie de peinture des jardins de la Société zoologique de Londres, a été ouverte au public au commencement de 1877. Nous avons pu la voir à notre tuur (en partiel au Champ-de-Mars, Vannée suivante. Le prince de Galles présidait la Commission royale britanique près l'Exposition universelle de Paris en 1878. — A l'occasion des noces d'urgent du prince Frédéric-Guillaume de Prusse, marié avec une princesse d'Angleterre, auxquelles il assibtait en mars 1883, le prince de Galles fut nommé par l'empereur feld-marechal de l'empire d'Allemagne.

De son mariage avec la princesse Alex;:ndra de Danemarck, le prince de Galles a eu plusieurs enfants le prmre Albert Edward Victor Christian, duc de Cornouailles, ne à Frogmore le 8 janvier 1864; le prince Genrge Frederick Ernest Albert, né à Marlborough House le 3 juin 1865; la princesse Louise Victoria Alexandra Dagmar, née le 20 février 1867; la princesse Victoria Alexandra Olga Mary, née en juillet 1868 et la princesse Maud Charlotte Mary Victoria, née le 26 novembre 1R89.

GALLETTI-GIANOLI, ISABELLA, cantatrice italienne, considérée par ses compatriotes comme leur plus grande chanteuse dramatique actuelle, est née vers 1835. C'est en effet une artiste d'une très grande valeur, tanl au point de vue du sentiment arénique que par sa voix sonore, souple, étendue et l'art avec lequel elle la conduit. Son embonpoint exageré, par malheur, et qui évidemment la gène, n'ôte rien pourtant à la grâce, à l'elégance de la virtuose ni au charme de sa 'oix. La preuve, c'est qu'elle était engigée, vers la fin de 1876, nu theâtre Apollo, de Rome, p our une série de representations, moyennant 1,800 francs par soirée, chiffre exorbitant pour l'Italie Mme Gnlletti-Uianoli, qui n'a pas, croyons-nous, quitté l'Italie, s'est en revan he fait applaudir sur les prinnipales scènes de son pavs. notamment à Milan. au théâtre d Verme, dans la Favorite, en 1873 et dans la Dolores de M. Anteri Manzocchi, à Florence en 1875, etc.

GALLI, AMINTORE, compositeur et musicographe italien, ne à Rimini le 12 octobre 1845, fit ses études au gymnase de sa ville natale, et après y avoir suivi spécialement les cours de dessin, de mathématiques et de philosophie, se tourna tout à coup vers la musique et entra au Conservatoire de Milan, où il devint l'eleve de M. G. R. Croff pour la composition. Il a fait exécuter dans cet établissem*nt, en 1867, une cantate intitule: l'Espiazione. Apres avoir passé quelque temps à Modène, comme directeur d'une école de musique, il se livra ardemment à la composition et à la litterature musicale. Il produisit des lors plus eurs opéras: Cesare al Rubicone, il Risorgimento (à Rome), il Corno d'oro; puis plusieurs messes, un Stabat Mater et un oratorio: Criato al Golqota, accueilli avec une très vive sympathie. Il publiait en même temps: l'Arte /onetica et la

Musica ed i musicisti, dal secolo X sino ai nostri giorni, ovvero Biografie cronoloqiche d'illuqtri maestri Milan, Canti, 1871. in-8°). Ce dernier ouvrage est surtout pédagogique; la seule partie originale, l'opinion de l'auteur sur le génie de certains maestri contemporains, a été vivemen t critiquée, et non sans raison nous citerons, pour preuve, son appréciation du genie de M Ambroise Thomas qui. suivant lui, est « l'heureux disciple de Wagner ». -M. A. Galli dirige à Milan le grand établissem*nt musical de M. Edoardo Sonzogno, occupé surtout de répandre en Italie les chels-d'œuvre de l'école française, et il écrit les nntices de toutes les partitions faisant partie de la Musica per tutti, que publie cette maison; il est en outre le rélacteur musical du Secolo, toujours du même propriétaire. Il a publié en 1877, un opuscule, intitulé l'Ortofonia. et depuis: la Musica militare in Europa, ouvrage à la fois théorique et historique (1880), etc.

GALLI-MARIE (dame), chanteuse dramatique française, fille de M. Marié, baryton, qui fut pendant une quinzaine d'années attaché à l'Opéra. Douee de très grandes aptitudes scéniques, et malgré le peu d'étendue de sa voix de mezzo-soprano elle embrasa de bonne heure la carrière du théâtre et tint avec succès l'emploi des fortes chanteuses d'opéra dans plusieurs villes importantes de provin·e. Elle était à Stra-houng en 1859, à Toulouse en 1860 et en 1861 à Lisbonne, oit elle chantait le répertoire italien au théàtre San-Carlos. En 1862, elle jouait à Rouen, avec un très grand succès; elle y rréait au mois d'avril le rôle principal dans la Dohémienne, opéra de Balfe encore inconnu à Paris. Le bruit de ses succès parvint aux oreilles de M. Perrin, alors directeur de l'Opéra-Comique; il se rendit aussitôt à Rouen, entendit Mme Galli-Marié, et l'engagea seance tenante. La jeune artiste debutait à l'Opéra-Comique au mois d'août suivant, dans la Servante maitresse de Pergolese, qui n'avait pas été représentée depuis quelques quatre-vingt-dix à cent ans et qu'on avait exhumée exprès pour elle. Elle fut ac ueillie avec une très vive sympathie, tant par la critique que par le public, surtout pour son goût musical, sa diction élégante et juste et son talent de comédienne. Son rngag ment à Rouen n'étant pas expiré, elle dut se partager pendant tnnte la fin de la saison théâtrale entre Paris et Rouen ap es quoi, elle fit exclusivement partie du personnel de l'Opéra-Comiqne, où elle fit plusieurs créations importantes qui montrèrent l'étonnante souplesse de son talent et ce tempérament artistique d'une incomparable originalité qui lui permet de faire siens absolument les rôles dont on lui confie la reprise. Mme Galli-Marié s'est fait applaudir à l'Opéra-Comique dans une foule d'ouvrages où elle représentait des personnages de caractères differents, et le même succès: Lara, le Capitaine Henriot, Fior d'Aliza, la Petite Fadette, José Maria, Robinson Crusoé, Fantasio, le Passant, Don César de Dazan, Carmen. Citons en outre, parmi les pieces du répertoire qu'elle a reprises: tlfarie, les Porcheron.s, les Amotsrs du Diable, les Dragons de Villara, etc., etc. Après une courte absence, pendant laquelle elle parcourut la Belgique, Mm. Galli-Marie est rentrée à l'Opéra-Comique au mois d'octobre 1874. Elle y donnait sa représentation d'adieux en décembre 1883, et partait aussitôt après pour l'Italie. Elle y rentrait de nouveau le 27 octobre 1884, dans Carmen.

GALLIFFET (marquis de), GASTON ALEXANDRE AUGUSTE, g neral français, né à Paris le 23 janvier 1830. Engage volontaire aux chasseurs d'Afrique en 1848, il passa par tous les grades et obtint l'épaulette de souslieutenant en décembre 1853. Il devint alors successivement lieutenant en 1857, capitaine en 1860, chef d'escadrons en 1863, lieutenant- olonel en 1865, colonel en 1867 et placé à la tête du 3e régiment de chasseurs d'Afrique. Rappelé d'Algérie à la dérlaration de guerre de juillet 1870, avec son régiment, le colonel de Galliffet fit partie de l'armée du Rhin; il fut promu général de brigade le 30 août. Pendant la lutte contre la Commune de Paris, le général de Galliffet commandait une brigade de l'armée de Versailles, avec laquelle il parti cipa à la repression sommaire qui suivit la défaite de l'armée insurrectionnclle. Nommé nu commandement de la subdivision de Batna en 1872, il prit une part considérable au châtiment des tribus soulevées. A la réorgmisation des corps d'armee, il fut appelé au commandement de la 31e brigade de cavalerie à Bourges. Il était promu général de division le 3 mai 1875 et placé à la tète de la 15' division d'infanterie, à Dijon; puis appelé au commandement du 9e corps d'armée, avec son quartier gênerai à Tours, en février 1879. Lors des grandes manœuvres de cavalerie, le général de Galliffet se distingua d'une manière toute particulière. 11 ne s'est pas moins fait remarquer par ses relations avec Gambetta et la manifestation de plus en plus accentuée do ses sympathies pour le gouvernement, et par suite pour le parti républicain, qui n'a pas hésité à le considérer, dans des circonstances difficiles, comme l'un de ses soutiens éventuels. Le gênerai de Gallilet est membre du Conseil supérieur de la guerre et président du Comité consultatif de la cavalerie. Il a été promu grand officier de la Légion d'honneur le 12 juillet 1880.

GALPIN, GASTON GEORGES, homme politique français, ne à Alençon le 9 janvier 1841. Entré jeune d ms l'administration, il fut suc'essivement chet' du cabinet du préfet de la Moselle, puis de celui de la Côte-d'Or, et enfin conseiller de préfecture à la préfecture de l'Yonne, où le 4 Septembre et Int venu le trouver, il donna sa démission, M. G. Galpin fut attache au quartier général de la deuxième armée de la Loire en qualité de sons-intendant militaire auxiliaire. Conseiller général de la Sarthe, maire d'Asse-le-Boisne, commune qu'habite sa famille, M. Gaston Galpin a fonde en 1880 le comice agricole de Fresnay-sur-Sarthe, dont il est président. Il a été élu députe de la Sarthe sur la liste monarchique, au scrutin

du 18 oct. tRRS et a pris place à la droite bonapartiste. GALTIER JEAN ANTOINE AUGUSTE. homme politique français, ne en 1841 au Caylar (Hérault). Avocat du barreau de Montpellier, il fut fait sous-préfet de Lodève après le 4 Septembre, mais donoa sa démission peu npres et fut placé à la téte d'un b taillon de mobilisés de son département. Appelé à la sous-préfecture d'Aix en 1878, il devint successivement prefet de l'Aveyron, puis du Doubs. Il donna sa démission en 1883, et fut éhi député à une élection nartielle qui eut lieu cette nnnee-là dors une circonscription de Montpell er II prit place à gauche, et fut élu député de l'Herault le 4 o t bre 1885. M. Galtier a voté l'expulsion totale des princes.

GALTON, FRANCIS, médecin et voyageur anglais, petit-lils d'Rrasmus Darwin, cousin, par conspuent, de feu Charles Darwin, est né à Duddleston, près de Rirmingham, en 1822. Il rommença l'etude de la medecine à l'hôpital de Birmingham, alla la continuer au College du roi, à Londres, et prit ses grades à l'universite de Cambridge en 1844. En 1846, il entreprenait un voyage dans l'Afriqne septentrionale et explorait le Nil-Blanc, alors rarement visité. En 1950. il faisait un nouveau voyage d'exploration, cette fois dans les régions occ identales de l'Afrique du Sud, et dont au retour il publiait la relation sous ce titre Narrative o/ an explorer in tropical South-Africa (1853). La Société rovale geogra- phique lui avait dé erné, en 1852, sa médaille d or. M. Galton prit dès lors une grande pirt aux travaux de cette soc'été, dont il devint successivement membre du couseil, secrétaire, puis vice-président. M. G Ilton est aussi l'auteur d'un ouvrage sur la pratique des vovages, très utile et en conséquence très appé cié des vovageurs et des émigrmts, et qui attoignit rnpidement sa rinqiième edition Art o/' travel, or shifts and contrivances in wild countries fl'Art de voyager, ou expédients et suhterfuees pour se tirer d'affaire dans les contrées désertes), et d'une carte météorographique qui est, croyons-nous, le premier ouvrage de cette sorte Met orogranhica (1863), Nommé, sur la présentation de la Société royale, membre du comité du Bureau du commerce, il est devenu l'un des membres du comité directeur du « Meteorological Office. » — On doit à ce sa- vant, outre les ou rages précités Hereditary g enius, its laws and consequence (f869J; English men of science, their nature and nurture (1874); ainsi que divers mémoires sur des sujets scientifiques varies, prin- cipalement reletife à l'hérédité, dans les Proceedings de la Société royale et autres publications speciales. Il a te secrétaire général de l'Asso ciation britannique pour l'avan-.ment des sciences, de 1863 à 1868, et président de sa section géographique à Brighton. en 1872, vice-president de la So ciete royale, de la So ciété geographique, de la Société anthropologique et membre des conseil. de plusieurs autres corps savants.

GAMBETTA, Lkon MICHEL, homme d'Rtit français, nP à Cahors, de parents français mais d'origine genoise, le 2 avril 1838, fit son droit à Pariq et se fit insc rire au barreau de cette ville en 1859. Secrétaire de Cremieux, président de la conférences Molé, il débuta au Palais, en mars 1862, dans l'affaire des cinquante-quatre (Greppo. Miot, etc.) accusés de société secrete. Dès l'année suivante, il prenait une part active à l'agitation electorale, et se trouva un m oment i mpliqué dans l'affaire d te 'les Treize. Gambetta plaida dès lora avec éclat dans plusieurs procès politiques et de presse mais sa popularite date incontestablement de sa plaidoirie en faveur du journal le Réveil, p ursuivi pour avo r ouvert dans ses colonnes une souscription publ que à l'effet d'élever au représentant Bau lin, tué le 3 décembre 1851 sur la bar icade du faubourg Saint-Antoinp, un monume t funèbre à la place de la pierre modeste et r ng le mousse qui recouvrait sa dôpouille au cimetière Montmartre. Dans cette plaidoirie, ou plus exa tement lans cet acte d'accusation dressé contre l'em :ire, le Reveil était bien un peu oublié, vol mtairement sans doute, mais les autours du 2 Dérembre y étaient flagellés en termea sanglants, comme ils ne l'ont jamais éte, ni avant ni depuis, et il faut s'être trouve souq le charme de la parole chaude, entraînante, persuasive du jeune avocat pour comprendre comment le tribunal le laissa aller jusqu'au bout. L'empire y etait condamné par les consid rations les plus péremptoires; puis, semblant oublier que c'etait precisem*nt pour s'opposer à ce qu'une telle chose pût se pro luire que son client était traduit devant le tribunal, il s' rriait dans un mag ifique elan d'enthousiasme D Désormais, nous aurons une fete rivi lue à celebrer nu nom de nos martyrs: ce sera le 2 Decembre! 1 Le Réveil fut condamné, comme de raison mais l'empire le fot à In même heure par la conscience du pays t lut entier. Beaucoup qui, par insouciance ou par ignorance des faits, n'avaient jamais songe à interroger le passé, l'oreille bercée pir la musique énervante du Inngvge officiel, se prirent à reflechir; en un mot, la cons ience publique se reveilla aux é-lats de cette parole accusatrice et, nous le reppt ns, le reveil de la conscience publique, c'etait la condamnation sans appel passible du p ouvoir né du 2 décembre 1851. La lecture de la plaidoirie de Gamhetta dans cette affaire produisit donc une véritable explosion on ne pouvait croire que cela eût ete dit sans provoquer l'écroulement des murs du prétoire, et on exaltait, non pas tout à fait à tort, le courage de celui qui avait osé faire entendre de telles paroles à des juges. Après le Réveil, ce fut le tour du Progrès du Nord, que Gambetta alla défendre à Lille; puis celui de 1 Emancipation de Toulouie, à l'occasion duquel il fut accueilli par de bruyantes ovations. Désormais, le jeune avocat était devenu un h mme politique, et justement l'homme politique ne essaire, attendu il lui etait impossible désormais de se choisir une autre destinée. A ux élert ons genernles de 1869, les comit 8 republicains posaient la candidature de Gambetta, à la fois dans la première circonscription de Paris (Belleville) et dans

la première circonscription des Bouches-du-Rhône (Marseille), et il declarait, dans sa circulaire, qu'il n'acceptait « d'autre mandat que le mandat d'une opposition irréconciliable ». A Paris, où il avait pour concurrent, M. Carnot, il fut élu au premier tour par 21,734 voix, contre 9,142 ù Marseille, il fut élu au second tour par 12,865 voix, après avoir obtenu au premier une majorité relative c ntre des hommes tels que MM. Thiers, Ferdinand de Lesseps et le marquis de Barthélemy. Il opta pour Marseille et vint prendre place sur les bancs de l'extrême gauche au Corps législatif. Mais la rude campagne électorale qu'il il venait de faire, les nombreux discours qu'il lui avait fallu prononcer, avaient alteré sa santé et il fut forcé de se tenir quelque -temps eloigné de la Chambre où, une laryngite incomplètement guérie ne lui permit pas tout de suite, lorsqu'il y eut repris son siège, de prendre part, autrement qu'en tirailleur, aux luttes de la tr bune. Le 7 février 1870, toutefois, il protestait par un discours indigné contre l'arrestation dont M. Henri Ro-hefort, qui avait été ea à sa place par les électeurs de Belleville, avait été l'objet à sa sortie du Palais-Bourbon. Mais le 5 avril suivant, à l'occasion du plébiscite, il prononça ce discours mémorable dans lequel, discutant juridiquement. pour ainsi dire, la valeur, la raison d'être, l'économie des divers systèmes politiques, il exposait comment et pourquoi le système republicain était préférable à tous les autres, et semblait presque inviter cette chambre profondément antirepublicaine à en faire l'essai, sans s'attirer la moindre protestation, l'interruption la plus anodine, si ce n'est Reposez-vous, reposez-vous, vous êtes fatigvé! car le larynx était toujours un peu malade et l'on s'en apercevait tenant en un mot, pendant plus de trois heures, une assemblée notoirement hostile à ses idées et à lui-même sous le charme de sa puissante éloquence. Il ne pouvait pas, par exemple, ambitionner d'autre triomphe il charma mais il ne persuada point. Il signa le mani- feste de la gauche, invitant les électeurs plebis itaires à voter NON peu a près, il avait à s'élever contre la déclaration de guerre enfin, le 3 septembre, il signait la proposition de Jules Favre déclarant déchue la dynastie napoleonienne. Lors de l'envahissem*nt de la Chambre, le lendemain, il insista auprès de la foule pour qu'un caractère legal pût être donné à la Révolution, par le vote de la proposition de déchéance mais ce fut en vain. 11 se porta dune, avec ses rollègues de la Seine, à l'Hôtel de Ville, et fut proclamé membre du gouvernement provisoire et choisi par ses collegues comme ministre de l'interieur.

Le ministre de l'intérieur du gouvernement de la Défense nationale demeura peu à Paris. Ses collegues comptaient beaucoup, et avec raison, sur son activite, sa jeune énergie et la magie de sa parole pour soulever les populati ons de la province contre l'envahisleur et faire face à toutes les nécessités de ce cruel moment. Il partit donc de Paris, en ballon, le 8 octnbre, et alla tou her terre dans le departement de la Somme, près de Monididier. Le 9, il était à Tours, où se trouvaient déjà MM. Crémieux, Glais-Bizoin et Fourirhon, formant la délégation gouvernementale de province. Il adressa aussitôt aux populations une proclamation dans laquelle, exaltant le sentiment patriotique, il faisait des moyens de défense dont Paris disposait un tableau sans doute un peu exagéra, mais dest né à la fois à relever le courage abattu des nôtres et à montrer à l'ennemi qu'il avait affaire à des adversaires résolus et puissants en dép t des desa-tres qui les avaient frappés. 11 y adjurait les « citoyens des départements » de ne pas se laisser distraire du seul vrai but la guerre, la défense à outrance, par des considérations politiques, et d'a-cepter le gouvernement sorti surtout de la necessite, quitte à le discuter après. Cet appel fut entendu, et les hommes les plus opposés, par leurs convictions, à l'etat de choses politique actuel, les adversaires les plus irréconciliables sur ce terrain dangereux, se tendirent la main dans un élan de patriotisme et s'offrirent à exécuter les ordres de ce gouvernement qui, lui-même, avec une modestie dont on ne lui sut pas un gré su lisant, s'intitulait simplement « Gouvernement de la Défense nationale ».

Un autre que Gambetta aurait-il pu accomplir un tel miracle ? Il nous sera au moins permis d'en douter. Il pienait en même temps la direction des deux départements les plus importants: l'intérieur et la guerre, et devenait en realite, quoique sans parti pr a evidem ment, un véritable dictacteur, mais un dictateur bienveillant et surtout bien agissant, créant des armées, organisant la résistance, parcourant les pays menaces, communiquant à tous son ardeur patriotique, allant, venant, haranguant, ne se lassant jamais. Certes, nous ne pouvons oublier qu'on a traite cette dictature de « dictature de l'incapacité » mais que m'attendre point d'un milieu où des officiers, victimes ou complices d'une capitulation honteuse, reprochent à ceux qui n'ont pas capitule le temps passé dans une casemate? Cette dictdture de l'incapacite, pour y revenir, menaça pourtant un instant de changer le sort des armea; par malheur survint la capitulation de Metz qui, libérant une armée considérable d'un service ardu et surtout forcé, jetait en même temps toutes les forces de l'ennemi sur nos armées de province à peine organisées, Le courage du dictateur ne se laisse pas abattre, pourtant de nouvelles armées sont en format un alors voici que Paris aussi a capitule, et qu'un armistice a été conclu! Les hostilités sont donc interrompues forcément mais Gambetta, tout eu se soumettant, proteste en demandant « la guerre a outrance et la résistance jusqu'à complet épuisem*nt ». 11 publie le décret de convocation des électeurs pour l'Assemblée nationale, mais en stipulent l'ineligibilite des anciens fonctionnaires de l'empire et des anciens candidats officiels. A cette mesure, M. de Bismarck, qui était le maitre beaucoup plus qu'il ne l'eût espère au fond, repondait par une protestation a eu nom de la liberte des ele tions stipulée par l'armistice ». Et le gouv orne-

Aux éle tions du 8 février 1871, Gambetta fut élu représentant de l'Assemblee nationale dans dix départements: le Bas-Rhin, le Haut-Rhin. la Moselle, la Meurthe (votes significatifs), les Bouches-du-Rhône. le Var, la Seine, Seine-et-Oise, Alger et Oran. Il opta pour le Bas-Rhin, comme protestation contre tout projet de traité portant démembrement de la France. Il s'éleva avec une chaleureuse indignatiun, dans les bureaux, contre le traité de paix soumis à la ratification de l'Assemblee, refusa de le voter, et signa aussitôt après le vote la lettre de démission des représentants de l'Alsace devenue allemande. Il se retira alora en Espagne, ti SaintSebastien, où il demeura jusqu'aux élections complémentaires du 2 juillet. cette date. il fut elu représentant dans les Bouches-du-Rhône, le Var et la Seine, et opta pour ce dernier département. Il prit place à l'extrême gauche et se fit inscrire à l'Union républicaine, qui le choisit pour son président. En butte à des attaques incessantes et passionnées à propos de son passage au pouvoir, Gambetta s'est fait une loi de n'y jamais repondre, dans ce que ces attaques avaient de personnel. Son attitude à l'Assemblée, jusqu'au 23 mai 1873, a toujours ete celle de la conciliation mèmo après, sous le « gouvernement de combat s, on ne peut d're qu'il fit une opposition systématique à l'etat de choses existant. Decide à apporter au gouvernement de M. Thiers le roncours de son parti, parre qu'il le voyait clairement acc' mplir l'œuvre rèvée: la fondation de la République, il s'en sépara pourtant dans une occasion, ainsi que de toute la gauche républicaine, M. Jules Grévy en tête, pour appuyer à Paris la candidature de M. Barodet en opposition à celle de M. de Remusat. Par contre, si nous pouvons dire, il fit tous ses effor s pour amener ses amis de l'extrême gauche (et ces efforts ont été pénibles dans une certaine mesure) à voter l'ensemble de la constitution du 25 fevrier 1875.

Ce serait sans doute ici le lieu de parler des voyages politiques de Gambetta nous ne pouvons le faire que d'une manière sommaire. A l'occasion des élections de janvier 1872, il parcourrait le Midi; l'année suivante. c'était le Nord et l'Ouest qui étaient l'objet do ses visites. En 1872 encore, il assistait à Versailles au banquet donné en l'honneur de l'anniversaire de Hoche; le 14 juillet suivant, à l'occasion de l'anniversaire de la prise de la Kastille, il prononçait i la Ferté-sous-Jouarre un discours empreint surtout de cet esprit de concilia- tion qui n'exclut pas l'énergie des convictions, mais en fait comprendre la légitimité aux masses irrefléchies et les leur fait souvent adopter le 1er octobre, c'est à Annecv qu'il parlait, puis à Grenoble, où son évocation des e nouvelles couches sociales eut tant d'écho, jusque dans les profondeurs des couches anciennes, que le président de la Republique fut vivement interpellé à ce sujet au sein de la commission de permanence et que le général Changarnier, qui ne pouvait pourtant prendre la chose pour une personnalité, interpellait quelques jours après le gouvernement à l'Assemblée nationale de nouveau réunie. Gambetta se donna ia peine, dans une séance suivante, d'expliquer ce qu'il entendait par couches sociales anciennes et nouvelles. Après le vote de la constitution Il venait l'expliquer et en faire l'apologie dans une réunion privée tenue ù Belleville, démontrant que cette seconde chambre, le Senat, à l'institution de laquelle il était oppoaé en principe, serait, par son organisation même, comme un « grand conseil des Communes françaises », -ce qui pouvait bien être, après tout, qu'une simple illusion d'optique politique, à moins que ce ne fût tout simplement une façon habile de dorer la pilule. Peu apres, le 29 mars, il prononçait, sur la tombe d'Edgar Quinet, un nouveau discours d'appel à la conciliatioo.

En juin 1874, l'agitation provoquée par l'affaire du comite central de l'Appel au peuple amena des incidents de seance fort orageux, au milieu desquels Gamhetta souffleta les bonapartistes de l'épithète de misérables. Ce n'était pas la premiere fois. si nous avons bonne mémoire. Mais cette fois-là, quelques bonapartistes, que la chose touchait d'une façon plus sensible, se fâchèrent il y eut à la gare Saint-Lazare, aux heures de depart et d'arrivee des trains parlementaires, des desordres et il se trouva un bonapartiste, un certain M. de SainteCroix, qui aurait eu, à ce qu'il semble, un intérêt bien entendu à cacher mieux ses antécédents, pour venir frapper Gambetta en plein visage. Signe des temps: il s'en fallut de peu que ce ne fût Gambetta qu'on arretât, et il y eut en effet quelques députés momentanément appréhendés. Mais la chose dut tourner autrement à la lin, et l'opinion publique fit connaissance avec le bonapartiste Sainte-Croix et en tira, av ec sa logique excessive, des consequences peu favorables aux autres. En janvier 1876, Gambetta faisait à Aix un discours eiposant, avec cette clarté dont il avaitle secret, les devoirs des délégués des conseils municipaux charges de l'elortion des sénateurs. Aux elections du 20 février suivant, il se présentait à la fois à Belleville, à Marseille, à Lille, à Bordeaux et à Avignon, cherchant par ce moyen à faire juger dans divers collèges, les plus éloignée pos-

ment central, lui donnant raison, annulait le décret de Gambetta. Celui-ci résista un moment: mais l'arrivee de M. Jules Simon, chargé do faire exécuter le decret de convocation tel qu'il avait été conçu par le gouvernement central, c'est-à-dire sans la disposition complémentaire de Gambetta. porta celui-ci à resigoer ses pouvoirs et ù se retirer d'un gouvernement avec lequel il était d normale en plein désaccord. Nous devons rappeler maintenant les actes politiques principaux par lesquels il signala son passage au pouvoir, principalement ceux qui lui furent le plus durement reprochés par les intéresses, ceux qu'il se fût bien gardé d'accomplir si, dans ce moment, il n'eût songe qu'au soin de sa pnpularité: la disso ution des conseils genéraux élus la pression de l'administration impériale et la destitution des membres de la magistrature, même inamovibles, ayant fait partie des commissions mixtes de 1852.

sibles les uns des autres, la « politique d'opportunité » qu'il avait adoptée definitivement. Il se rendit sur tous ces points si opposés, pour défendre lui-même sa cause et celle de sa politique. Il n'échoua qu'à Avignon, où les partisans de son adversaire avaient ameute contre un tout ce qu'il y avait de gens sans aveu dans le pays, Cette manière de triompher sur le poli ne fut toutefois pas approuvée par l'Assemblée, qui ordonna une enquête sur l'élection de l'arrondissem*nt d'Avignon, et qui. après enquête, l'annula, renvoyant le concurrent heureux de Gambetta, hl. du Demaine, devant ses aimables électeurs (novembre 1876). Gambetta soutenait en même temps, dans le 8* arrondissem*nt de Paris, la ran lidature de M. Victor Chauffour contre celle de M. le duc Derazes, qui ne fut élu qu'au second tour et après désistement de M. Chaulrour. Quant à lui. il opta pour la Seine. Dans la question de l'amnistie, Gambetta s'était prononcé pour l'amnistie par catégories. Cette attitude lui fut durement reprochée par un certain nombre de ses électeurs de Belleville, auxquels il voulut donner des explications, dans une réunion privée tenue le 27 octobre 1876. Gambetta partait invariablement de ce principe qu'il faut demander peu, demander ce que l'on pourrait, avec quelque complaisance, consentir à vous donner, plutôt que de demander beaucoup et de se voir refuser net. C'est là une appréciation, et il est possible qu'elle s ,it juste. Il est d'ailleurs incontestable que la Republique doit beaucoup à l'opportunisme, comme on dit dans le jargon du jour; mais il serait peut-être dangereux d'en abuser. Elu successivement membre des deux commissions du budget de 1877 et 1878, Gambetta fut deux fois cho si pour président par ses collègues. Il fit, dans cette situation délicate et nouvelle, preuve d'un tact qui ne saurait étonner, mais aussi de capacites spéciales qui n'ont pas lardé à réduire au silence les critiques de la première heure. Gambetta prononçait un nouveau grand discours parlementaire dans la séance du 28 décembre 1876, à propos de la question de savoir si la Chambre devait discutera à nouveau le budget des dépenses pour l'exercice 1877, qui lui était renvoyé amendé par le Sénat, Il défendit avec une grande energie, s'appuyant uni juement sur des considerations juridiques, les prérogatives constitutionnelles de la Chambre des députes en matière de finances remonta aux antécédents les plus lointaine de l'histoire parlementaire et prouva qu'accéder aux prétentions du Senat, admises par le gouvernement, c'était faire une innovation qne nui n'avait osé faire jusque-là, et une innovation dangereuse. La Chambre, toutefois, dans la crainte d'un conflit dont la menace était au moins dans l'nir, repoussa par son vote les conclusions absolument justes de l'honorable député de la Seine

Cette session, signalée par une série de luttes sur tous les terrains entre le a gouvernement de curés » de MM. de Fourtou et de Broglie et les républicains, était fatalement condamnée à une clôture anticipée; mais ce ne fut pas seulement la session, ce fut la législature elle-même qui fut close, après l'acte inqualitiable du 16 mai 1877. Le Sénat, s'empressa de donner au gouvernement et au maréchal-président l'autorisation de dissoudre cette Chambre qui osait leur tenir tête, ces républicains qui défendaient la République. « En 1830, on est parti 221 et l'on est revenu 270, disait Gambetta au ministère dans la séance tumultueuse du t9 min. J'affirme que, partant 363, nous reviendrons 400. » Si ce n'a pas ete cela tout à fait, il s'en est fallu d'assez peu. L'agitation électorale recommença, en attendant, dans toute la France, avec des péripeties que nous laisserons à This- toive. Gambetta se multiplia. A Lille, le t5 août, après un banquet que lui avaient offert les anciens députés du Nord ayant à leur tète M. Testelin, sénateur du departe- ment, Gambetta prononça ce discours fameux, qui se terminait par ces mots dont le retentissem*nt fut immense « Quand ta France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien, messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre ». poursuivi pour ce discours, avec M. Murât, gérant de la République française, qui l'avait reproduit, et comme complice de ce dernier, Gambetta et son coaccusé étaient condamnés par le tribunal corrertionnel le il septembre 1877, à trois mois de prison et 2,000 fr. d'amende chacun, mais par défaut, le tribunal ayant refusé une remise nécessitée par l'etat de santé de M* Bétolaud, bâtonnier, défenseur de Gambetta et par la remise tardive en conséquence du dossier au nouveau défenseur, M- Allou. L'affaire revenue à l'audience du 22 septembre, et les conclusions d' incom- pétence développées par M- Allou ayant été repoussées par le tribunal, le jugement du il fut confirme par défaut. Gambetta fut en outre poursuivi pour sa cirrulaire aux électeurs du XX, arrondissem*nt de Paris. Ce dernier procès fut juge le 12 octobre, avant-veille des élections. Gambetta et l'imprimeur de sa circulaire, M. Lefebvre, qui y était implique, lurent condamnes pardé/ant, le premier à trois mois de prison et 4,000 fr. d'amende et le second à 15 jours et 2,000 fr. Le surlendemain. Gambetta était élu depute du XX, arrondissem*nt de Paris, par 13,912 voix, environ 2,500 de plus qu'en 1876. Cependant, un fait considérable s'était produit, la mort de M. Thiers (3 sept.), qui faisait en quelque sorte Gambetta son héritier et, par suite, le chef unique de l'opposition républicaine de toutes les nuances, sauf les extrèmes. Dès ce moment, on peut remarquer que la République française, considérant la démission du marechal comme inévitable, présente M. Jules Grevy comme son successeur nécessaire. A rentrée, Gambetta fut choisi de nouveau pour président de la commission du budget il votait avec les autres membres de cette commission, le 24 novembre, le refus d'examiner le budget tant que le ministère de Rochebouèt resterait en fonctions, vote qui amena un premier acte de soumission: le 14 décembre un ministère Dufaure était constitué. Gambetta profita des vacances du jour de l'an pour aller en Italie il r rendit visite à plusieurs hommes d'Etat et déjeuna avec le roi Humbert, à la stupéfaction générale, sans

parler du grand diner que lui offrit le duc de Noailles, ambassadeur de France. Pendant les vacanres de sep tembre, outre ses voyages politiques semés de discours. Gambetta figurait de nouveau au Palais, comme avocat de M. Chnllemol-Lacour, dans un procès en diffamation intenté par relui-ci à un journaliste clérical, qu'il il faisait condamner à tO,000 fr. de dommages-intérêts. Après la rentrée, Gambetta reprit la présidence de la commission du budget. Lors de la vérification de pouvoirs de M. de Fourtou, dont nous avons raconté l'odyssée électorale d'octobre 1877, il se laisse emporter à traiter de mensonges certaines allégations de celui-ci il v eut rencontre entre les deux hommes d'Etat, et échange d'une balle de pistolet qui ne lit pas autre chose que de donner satisfaction à l'honneur de chacun.

Le 30 janvier 1879, enfin, le maréchal Mac-Mahon donnait sa démission et était remplacé à la présidence de la République par AI. Jules Grévy Gamhetta accepta alors la succession lie celui-ci à la présidence de la Chambre des députés, ou 3t4 vnix sur 405 le portèrent. Aux élections de 1881, il se présenta de nouveau ù Belleville, divisé en deux circonscriptions, et ne voulut se présenter que là. La lutte fut extrêmement vive dans ces deux cirronsrriptinns du XX- arrondissem*nt, qui avaient continué de marcher on avant et élaient encombrées de candidats plus avancées encore. Gambetta lut cepondant élu au premier tour dans la premieres dans lit seconde, il avait été proclamé élu égulement, mais vérification faite, il n'y avait pas obtenu tout à fait la majorité absolue. II se contenta do son succès acquis. Pendant la période électorale, il avait renouvelé ses voyages de propagande, sur lesquels on nous pei mettra de ne pas insister. A la rentrée, il fut rcélu à la présidence de la chambre, où il devait conserver une très grande autorité jusqu'à la fin. Le 9 novembre, M. Jules Ferry ayant donné sa démission, après le vote d'un ordre du jour rédigé par Gambetta et appuyé naturellement par lui, qui était toutelois un vote de confiance, celui-ci, qui avait décliné si souvent l'offre do constituer un ministère, reconnut qu'il ne pouvait plus se dérober. Il prit donc le pouvoir, avec le portefeuille des affaires étrangères, en s'entourant d'hommes nouveaux et plus ou moins prépares (14 novembre). Les elections sénatoriales du 8 janvier 1882 avant renforcé encore la majorité républicaine dans la Haute Chambre, il se crut probablement autorisé, malgré ses déclarations récentes, à aborder une réforme qu'il avait particulièrement à cœur, et présenta en conséquence à la Chambre un projet de revision des lois constitutionnelles dan s lequel le scrutin de li-te était substitué au scrutin d'arrondissem*nt pour l'élection des députés. La Chambre accueillit fort mat cette proposition, et la commission de trentre-trois membres à laquelle elle en confia l'examen se trouva y être hostile à ]'unanimité moins une voix. Le 23 janvier suivant, toutes les démarches pour faire revenir sur sa résolution le président du conseil étant restées vaines, le rapporteur de la commission, M. Andrieux, apportait à la tribune ses conclusions, soit le rejet de la proposition ministérielle. La discussion eut licu le 26 le résultat ne pouvait être douteux par 268 voix contre 218, les conclusions des rapport de M. Andrieux étaient adoptées. Le même jour, le ministère Gambetta avait vécu mais on t pu dire avec grande apparence de raison, quelles que soient les diffirultée qui aient pu l'y pousser, qu'il est mort par suicide, c'est-à-dire de la rropre main de son président. Le fait est que ce « grand ministère » avènement, n'avait montré de vraiment grand que celui-ci. Gambetta reprit tranquillement sa place à la Chambre et à la tète de la République française. Son administration ayant été taxée de gouvernement personnel, il réunissait au pavillon d'Armenonville, le 6 avril, ses anciens collaborateurs et un certain nombre d'amis politiques, auxquels il exposait ses idées sur la direction à donner il la politique républicaine, saisissant cette occasion de protester contre l'accusation en question. Quant à cela, par exemple, nous doutons qu'il eût pu appuyer sa protestation de quelque fait absolument probant. Quelques jours plus tard, il prenait officiellement Ja presidence de la commission de la réorganisation de t'armée, Il assistait, le tO mai, avec Victor Hugo, au banquet organisé par les mécaniciens et chauffeurs de chemin de fer en l'honneur de l'un d'eux, créé chevalier de la Légion d'honneur, et y prononçait un discours politique. Il ne devait plus reprendre, aux discussions de la Chambre, la part importante qui lui reve nait toujours de drnit. Le 28 novembre, on apprenait que Gambetta, qui habitait la propriété des Jardies, illustrée déjà par le séjour de Balzac, à Ville d'Avray, s'était blesse à la main et à l'avant-bras, en maniant imprudemment un revolver qu'il ne savait pas chargé. On n'y fit pas attention, et ses blessures paraissaient en pleine voie de guérisson (du moins ses amis, qui laissaient pénétrer peu de monde jusqu'à lui, présentaient-ils les choses ainsi), lorsque le 30 décembre, on apprit, avec une émotion singulière, que des complications étaient survenues, dues à une diathèse organique spéciale, mais peut-étre insuffisamment caractérisée, et que tout était à craindre. Et en effet, dans la nuit du 3t décembre 1882 au 1er janvier 1883, Gambetta rendait le dernier soupir. La On prématurée de cet homme de quarante-quatre ans, en pleine gloire, comme on eût pu le croire en pleine vie, produisit une émotion que les frontières françaises furent impuissantes à contenir. Le moment n'est pas encore venu, rroyons-nous, de juger les actes de cet homme d'Elat avec le sang-froid nécessaire. Mais n'oublions jamais que, de son vivant même, ses adversaires les plus irréconciliables (je parle seulement des adversaires sérieux et honorables) n'ont cessé de rendre justice à ce grand caractère, à cette âme chaude, loyale juste, que dans l'entrainement de discussions passionnées et passagèrement et qu'il aurait pli se vanter d'avoir fait sortir de terre des armées pour la défense du sol eavahi, dans la moment même où tant de grands

personnages n'étaient occupés que du soin d'y faire rentrer ce qu'ils en rencontraient à la surface, de peur de s'attirer les représailles de l'envahisseur.

Le 6 janvier avaient lieu les obsèques solennelles de cet homme justement illustre. La journée fut trop courte pour le défile de toutes les délégations tant nationales qu'étrangères qui y assistaient. C'est tout ce que nous en dirons, si ce n'est qu'une solennité pareille ne s'était pas encore vue. Les restes de Gambetta ne sont toutefois pas restes à Paris. Par les soins de son père, ils étaient transportés au cimetière de Nice quelques jours après. Gambetta avait fondé en 1868, avec MM. ChallemelLaconr, Henri Brisson, Alltin-Targé et Clément Laurier, la Revue polilique, dont l'existence fut brillante, mais courte. Il avait été, un peu auparavant, correspondant de l'Europe de Francfort, et avait publié quelques portraits des maitres du barreau dans une revue spéciale. Il fondait, le 5 novembre 1871, le journal la Rêpublique française, organe du parti dont il était le chef. La plupart de ses discours parlementaires ont paru isolément, en éditions populaires; en outre, il existe une publication intitulée Discours et plaidoyers de Gambetta, dont le second volume a paru en 1884. Il a été enfin publié, en cette même année 1884: le Ministère Gambetta, par M. J. Reinnrh, et Gambetta, sa vie, ses idées politiques, par M. Neucastel (1885).

GAMBON, CHARLES FERDINAND, homme politique français an' ien représentant, anc ien membre de la Commune de Pafis, est né à Bourges le 19 mars 1820. Il fit son droit à I aris, fut reçu avocat en t839 et nommé juge suppléant au Tribunal de Cosne (Nièvre) en 1846. Organisateur du banquet démocratique de Cosne en 1847, il y prononça un discours ou il affirmait la souveraineté du peuple, et refusa de porter la santé du roi. Il fut coudamné, pour ce fait, à cinq ans de suspension. Elu représentant de la Nièvre à la Constituante en 1848, il prit place à la Montagne et vota contre l'ensemble de la constitution. Adversaire résolu de la politique de l'Elysée, il signa la demande de mise en accusation du président et de ses ministres à l'occasion de l'expédition de Rome. Il fut réélu, le remier de la liste des représentants de la Nievre, à t'Assemblée législative, piit place à l'extrème gauche et fit partie de la « Solidarité républicaine ». Compromis dans l'attentat du 13 juin, il fut condamne avec ses coaccusés, sauf Jeux ou trois, à la déportation, par la Haute Cour de Versailles. Il fut érroué au fort de Belle-Isle et y demeura jusqu'à l'amnistie de 1859. Rendu à la liberté, M. F. Gambon retourna dans la Nièvre et s'ocrupa d'agriculture, mais non sans faire une vive opposition au gouvernement de l'empereur. Il lui arriva même de conseiller, comme la meilleure forme d'oppositii n à mettre en pratique, le refus de l'impôt. II prêcha d'exemple, et en conséquence, son modeste bien fut saisi à la requête du fisc, y compris, comme de raison, la vache unique qui vivait tranquille et étrangère aux agitations politiques dans son étable. La manifestation, courageuse après tout, de M. Gambon ne produisit pas l'effet qu'il en attendait sans doute tous les journaux à caricatures offrirent au public le portrait authentique de ta vache à Gambon il y eut des chansons sur « la vache à Gambon et ce fut tout pour le moment. Cependant, aux élections du 8 février 1871, M. Gambon était élu représentant de la Seine à l'Assemblee nationale, le quatorzième, par 136,249 électeurs dont l'immense majorité s'etait beaucoup amusée naguere de sa vache. Le 26 mars suivant, il était elu membre de la Commune de Paris pour le X- arrondissem*nt, par 10,734 voix, acceptait ce dernier mandat et résignait celui de représentant: les deux mandats ayant ete déclares incompatibles par la Commune. Il fut successivement adjoint à la Commission de justice, délégué aux prisons, membre du second Comité de salut public, après avoir voté pour l'institution du premier. M. F. Gambon faisait, en conséquence, partie de cette majorité de la Commune que la minorité traitait de fous frénétiques ». Il prit part, en effet, aux mesures les plus radicales et signa les ordres et les proclamations terrifiantes des derniers jours du règne de l'insurrection. A la rentrée des troupes de l'ordre à Paris, il réussit à s'échapper et à quitter la France. — M. F. Gambon a collaboré à la presse républicaine dès l'époque où il était étudiant et où il participa à la fondation du Journal des Ecoles; depuis son retour en France, il avait écrit occasionnellement dans les journaux d'opposition de la Nièvre et de Paris, et collaborait, pendant le siège de la Commune, au Vengeur, puis à la Commune. Aux élections d'octobre 1885, M. Gambon était porté dans la Seine sur les listes du comite central radical socialiste, de la coalition socialiste révolutionnaire et féderale socialiste; mais il échoua: il y avait des nouveaux, et le suffrage universel est de sou essence très volage et absolument ingrat.

GA1MUCCI, BALDASSARE, compositeur et musicographe italien, ne à Florence le 14 décembre 1822, fit ses études au séminaire de cette ville, tout en travaillant le piano avec Carlo Fortini, puis étudia le contrepoint et la composition sous la dire. tion de Luigi Picchianti. Il s'ad nna ensuite à l'enseignement et à la composition et, tout en écrivant des œuvres nombreuses et importantes, fonda en 1849 la Société chorale, del Carmine, qui eut une existence longue et prospère et dont la plupart des élèves furent ensuite incorporés dans l'Ecole chorale de l'Institut musical de Florence, école dont M. Gamucci est actuellement directeur. M. Gamucci est aussi membre de l'Academie de l'Institut de Florence. On doit à cet artiste six messes de Gloria, à trois ou quatre voix une messe de Requiem, quatre voix d'hommes avec orchestre; diverses autres messes a capella; Beatrice, Gli Esuli in Aabylonia et une paraphrase italienne du Psaume XIV, cantates exécutées dans la salle de la Societé philarmoniqae de Florence; des psaumes, motets, introits, graduels, litanies, hymnes, etc.; ainsi qu'un grand nombre de morceaux de piano et de chant.

Il a écrit, en outre, la musique d'un opéra en 4 a'tes Ghismonda di Salerno. Enclin, M. Gamucci a collaboré à divers journaux spéciaux, notamment au Borcherini, et a publié lnterno alla vita ed alle opère di Luiqi Cherubini, Fiorentino, ed al Monumento earo innalzato in Santa-Croce (Florence, 1869); Un manuel élémentaire de musique Rudimenti di lettura musicale, per uso di tutti gl' istuti, si publici che privati, d'Italia. Il a de plus communiqué à l'Académie de l'Institut musical plusieurs mémoires importants, insérés dans les Actes de cette société.

GANAULT, GAsToN ALFRED AUGUSTE, homme politique français, né à Laon le 15 mai 1841. Avocat du barreau de LOOK membre du Conseil municipal, il fut nommé adjoint au maire après le 4 Septembre. Elu député de l'Aisne à l'Assemblée nationale aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, M. Ganault prit place à gauche. Après la dissolution de l'Assemblee, il reprit sa place au barreau de Laon et ne se presenta plus aux suffrages des éle"teurs qu'aux élections du 21 août 1881, en remplacement de M. Aimé Roux. qai se retirait. Il fut élu député de Laon, et s'ins'rivit au groupe de l'Union républicaine Il prit une grande part aux discussions économiques, dans 1 intérêt des principes protectionnistes, et fit partie de diverses commissions. Aux élections d'octobre 1885, M. Ganault a été eli député de l'Aisne au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion des princes.

GANIVET, Louis ALBAN, homme politique français, né à Angoulème le 12 août 1810. Avocat du barreau d'Angouléme, il fut élu représentant de la Charente le 8 février 1871, et député de la deuxième rirconscription d'Angouléme le 20 février 1876; il siégea dans les deux assemblées au groupe de l'Appel au peuple, dont il fut un des membres les plus actifs. M. Ganivet a été rcelu le 14 octobre 1877 par la même circonscription mais il y échoua d'emblee aux élections du 21 août 1881. A celles du 4 octobre 1855, il fut élu sur la liste monarchiste, et vint reprendre sa place au groupe bonapkr. liste. — M. Ganivet est chevalier de la Legion d'honneur, GARNIER, JEAN Loma CHARLES, architecte français, né à Paris le 6 novembre 1825, étudia d'abord la rondebosse et la sculpture à l'Ecole spéciale de dessin, puis entra à l'Ecole des Beaux-Arts en 1842, devint élève dr Leveil et de Lebas et remporta le grand prix d'or 'hitecture en 1848. le sujet du concours étant: un Projet de Conservatoire pour les Arts-et-Métiers. Apres le séjour réglementaire à Rome, M. Charles Garnier explora le reste de l'Italie, la Grèce et une partie de la Turquie: il revint en France en 1854, et fut nomme sous-inspecteur des travaux de la Tour Saint-Jacquesla-Boucherie, puis de ceux exécutes aux anciennes barrières, et devint en 1860 arc hitecte de deux arrondissem*nts de Paris. En 1861, il prenait part au concours ouvert pour la construction d'une nouvelle salle d'Op ra à Paris, et voyait son plan adopte, à l'unanimite, par le jury. Il fut en conséquence chargé de son exécution. Cette œuvre colossale, commencée en 1863, ne fut tern,inée qu'en 1874; il est vrai do dire que des evene- ments terribles survenues dans l'intervalle en avaient fait suspendre forcément les travaux. Nous n'entreprendrons ni de la décrire, ni même de rappeler les critiques dont chaque partie importante fut 1 objet 4 son apparition. L'œuvre est là, dans sa splendeur coûteuse, avec ses defauts, mais aussi avec de merveilleuses qualités artistiques. L'inauguration eut lieu le 5 janvier 1875; à cette nrcasion, M. Charles Garnier recevait la rosette d'officier de la Légion d'honneur. M. Charles Garnier a fignre à divers Salons, notamment avec le Forum de Trajan (1849) le Temple de Jupiter Serapia. à Pouzzoles (1851); Restauration olychrome du Temple de Jupiter panhellénien, dans lile d'Egine (1851), reparue à l'Exposition universelle de 1855 plus divers dessins ou aquarelles pris de ses œuvres en cours d'exécution en 1857, 1859 et 1863. II a publié: Mémoires explicatif. sur le temple d'Egine (1865), dans la Revue archéologique; A iravers lea artp, causeries et mélanges (1869); Etudea sur le théâtre (1871), manuel de l'architecture spé ciale aux salles de spectacle Histoire du nouvel Opéra, publication splendide, par fascicules in-f° (1876 et suiv.), etc.; il a collaboré à la Revue de l'architecture, à la Revue de l'Orient, il la Science pour tous, au Dictionnaire encyclopédique, à la Gazette des Beaux-Arts, au Temps, au Moniteur univerael, etc. M. Charles Garnier a obtenu une médaille de troisième classe au Salon de 1857 et une médaille de première classe en 1863; nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1864, il a été promu officier de l'ordre en 1875. Il a été élu membre correspondant de l'Institut des architectes anglais en 1867 et membre de l'institut de France (Académie des PeauxArts) en remplacement de Baltard le 14 mars 1874. Il est membre du Conseil supérieur d'enseignement à l'Ecole nationale des Beaux-Arts et de diverses commissiens relatives aux beaux-arts, et inspecteur général des bâtiments civils.

GARRIGAT, JEAN ZACHARIE ALBERT, médecin et homme politique français, né à Bergerac le 25 janvier t839. Il se fit remarquer sous l'empire par son ardente opposition nu plébiscite et servit pendant lu guerre comme médecin major des mobilisés de la Dordogne. Elu député de la première circonscription de Bergerac, le 20 février 1876, M. le D' Garrigat siégea à gauche. Réélu au scrutin de ballottage- du 28 octobre 1877 et le 21 août 1881, Use présentait aux élections sénatoriales de la Dordogne le 25 jamier 1885, et était elu le second sur trois. Il a voté l'expulsion des princes. GASCOIGNE, CAROLINE LEIGN, femme de lettres anglaise, fille de feu John Smith, qui fut longtemps membre de la Chambre des communes et femme du general Gascoigne, née à Dall Park le 2 mai 1813. Mme Gascoigne s'est fait de très bonne heure une place distingue. dans la littérature de son pays. On lui doit Tempta-

tion, or a wife's périls et The School for wives (Tentalion, ou les périls d'une femme, et l'Ecole des femmes, 1839); Evelyn Harcourt (1842): Belgravia, poème (1851); Spencer'8 Cross, Manor-House, conte pour les enfants et Recollections of the Crystal Palace, poème (!852); the Next door neighbours (les Plus proches loisins, t855); Doctor Harold (1865); My Aunt Prune's railway journey (le Voyage en chemin de fer de ma tante Prue, 1866); Doctor Harold's Note-Book (le Carnet du docteur Harold, 1869), etc.

GASTELIER, C., homme politique français, né à Montanglaust (Seine-et Marne) en 1830. D'abord ouvrier briquetier, comme son père avant lui, il devint, par son intelligence et sa persevérance au labeur, d'ouvrier patron, et fut bientôt à la tète de deux usines céramiques considérables. Président de l'Union céramique et chaufourniere de France, conseiller municipal de Coulommiers, conseiller général de Seine-et-Marne, M. Ga-telier a été élu le 4 octobre 1885, le troisième sur cinq, député de Seine-et-Marne sur la liste républicaine. 11 a pris place à gauche et a voté l'expulsion des princes. GASTINEAU, BENJAMIN, littérateur et journaliste français, ne à Montreuil-Bellay (Maine-et-Lo re) le il juillet 1823. D'abord compositeur d'imprimerie, M. Benjamin Gastineau prit part, dès 1843, au mouvement socialiste et publia divers ouvrages imbus de cet esprit. Il collabora en même temps à plusieurs journaux socialistes de Paris et de la province, et se mêla activement à la politique après la révolution de Fevrier, sans toutefois se compromettre sérieusem*nt. Mais apres le coup d'Etat de décembre 1851, il fut arrêté à Auch, où Il dirigeait l'Ami du peuple, et traduit devant la cour d'assises poury y répondre d'articles insérés dans re journal, on sait sous quelle impression. Acquidé par le jury, M. Benjamin Gastineau fut déporté en Algérie par detision de la commission mixte du Gers. Rentré en France en 1854, il devint en 1856 rédacteur du Guetteur de Saint-Quentin. En 1858, à la suite de nous ne savons plus quel complot, il fut de nouveiu deporte en Algérie sans autre forme de procès. De retour en France en 1861, il allait rédiger à Tours un journal d'opposition démorratique et y entreprenait la publication d'un ou,rage assez importante la Touraine illustrée. Il vint ensuite à Paris, collabora ù divers journaux et publia quelques petit* ouvrages purement litteraires. Rédacteur du Combat pendant le siège de Paris et la Commune, M. Benjamin Gastineau fut nomme par le gouvernement insurrectionnel directeur de la Bibliotheque nationale il se disposait à un immense travail de classem*nt des trésors tle la Bibliothèque, lorsque l'entree des troupes r gulières vint s'opposer à cette audacieuse entreprise. Il réussit à quitter Paris et se réfugia en Belgique. Un consed de guerre l'a condamne, par contumace, à emprisonnement pour usurpation de fonctions. On a de cet écrivain Lutte du catholicisme et de la philosophie (1844); le Bonheur sur terre (même année; 2e edit., 1845); l'Orpheline de Waterloo (1847); le Règne de Satan (1848 roman qui eut un succès populaire et fut souvent reimprimé, tant sous ce titre que divis- en deux parties Comment finissent les pauvres (1849) et Comment finissent les riches (1850). Depuis son retour d'Algerie, il a publie: les Femmes et les mœurs de l'Algérie (1861), Histoire de la folie humaine, le Carnaval ancien et moderne (1862); les Femmes des Césars (1863); les Amours de Mirabeau et de Sophie de Monnier (1864); les Génies de la Liberté, les Socialistes, la Dévote, les Drames du marmge (1865); les Petit* romans de Paris (1866); Nouveaux romans de Paris les Victim ·s d'Isabelle II (1868); la Vie en chemin de fer, les Transportés de Detcembre 1851 (1869); l'Impératrice du Baa Em vire (1870); les Deux ménages, les Romans du mariage (1875), etc. Il a collabore à la presse algérienne, au Courrier du Dimanche, à la Revue de Parie, à la Presse, au Siècle, etc.; et fait jouer, en 1856, un Mari dans les nuages, vaudeville en un acte.

GATIEN-ARNOULT, ADOLPHE FÉLIX, littérateur et homme politique français, né à Vendôme le 30 0 tobre 1800, fit ses études à Vendôme, puis à Orleans, où il prit ses grades, et se consacra à l'enseignement. Il pro essa la philosophie successivement à Bourges de 1824 à 1826, à Reims de 1826 à 1827 et à Nancy de 1827 à 1830 prenanten mème temps les grades de licencié, de docteur et enfin d'agrégé de la faculté des lettres de Paris. En 1830, il publiait à Nancy un Programe d'un cours complet de philosophie qui attira sur lui l'attention de M. Cousin. lequel pro0ta de son passage au pouvoir pour nommer le jeune professeur à la chaire de philosophie de la faculté de Toulouse. Il y eut dès le début un très %if succès, du moins aupres de ses élèves, grâce à l'espoir très liberal dont il donna les preuves dans son enseignement par contre, il s'attira les rigueurs cléricales, et fut signale nominativement à la haine des dévots, dans un mandement de M. d'Astros, archevèque de Toulouse, visant plus particulièrement sa Doctrine philosophique, qu'il venait de publier (1833). Dès lors, le parti libéral le reconnut pour un de ses chefs. Elu mainteneur des Jeux floraux en 1833, il fut élu également memhre de l'Academie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, dont il est le secrétaire perpétuel depuis 1864. M. Gatien-Arnoult était conseiller municipal et adjoint an maire de Toulouse pour la seconde fois, lorsqu'eclata la révolution de février 1848; président de la commission municipale provisoire de cette ville qui proclama la Republique, il fut porte aux fonctions de maire. L'un des chefs principaux du parti démocratique liberal, il avait concouru à la fondation du journal l'Emancipation; mais il avait quitte ce journal lorsqu'il était devenu ce qu'il devait redevenir en 1868, sous la direction de M Armand Duportal, l'organe de la démocratie avancee. Il n'en fut pas moins elu représentant de la HauteGaronne la Constituante, le quatrième sur douze, comme candidat de la liste démocratique. Il prit place à l'extrême gauche, avec laquelle il vota ordinairement, et

De nouveau président de la commission municipale provisoire et maire de Toulouse après le 4 Septembre, M. Gatien-Arnoult donnait sa démission au commencement de février 1871, à la suite île dissentiments avec la préfecture, alors dirigée par M. Armand Dupnrtnl. Le 8, il était élu, en tète de la liste, représentant de la HauteGaronno à l'Assemblee nationale; il fut l'un des organisateurs de la réunion dite de la gau-he républicaine. groupe parlementaire qui touchait, sans s'y confondre, ù l'Union répuhlicaine ou extrèmp gauche, et fut choisi comme president de cette reunion par ses collègues. Ses votes n'ont pas besoin d être reieves, étant conséquents avec l'attitude du groupe dont il faisait partie, sauf pourtant ceux donnés en faveur du retour de l'Assemblée à Paris et contre l'abrogation des lois d'exil. Il a également voté les préliminaires de paix. Aux élections de 1876, M. Gatien-Amoult se présentait dans la deuxième circonscription de Toulouse en concurrence avec M. Armand Duportal, républicain de nuance plus foncée, un candidat légitimiste et un candidat bonapartiste. Au scrutin du 20 février, M. Gatien-Arnoult obtenait la majorité relative; il se retira neanmoins de la lutte, laissant le champ libre à son concurrent républicain, qui fut élu à une très grande majorite au scru tin du 5 mars. Membre d'un grand nombre de sociétés savantes, M. GatienArnoult a publié, outre les ouvrages précités De la liberté d'enseignement et de l'instruction publique (1831); Cours de lectures philosophiques (1838); Elements gé- neraux de l'histoire comparee de la philosophie, de la littérature el des événements publics, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours (1841); Histoire des doctrines morales, politiques et religieuses en Gaule, avant la domination romaine (1856); Histoire de la philosophie en France (1859); Victor Cousin, l'école éclectique et l'avenir de la philosophie française (1867), etc. Il a, de plus revu, completé et pubhe la traduction des Monuments de la littérature romane depuis le XIV· siecle, intitulée les Fleurs du Gai-Savoir, de M M. d'Aguilar et d'Escouloubre.

GATLING, RICHARD JORDAN, inventeur amérirain, né dans la Caroline du Nord le 12 septembre 1818. Etant en ore enfant, il aidait son père à perfectionner une machine à semer la graine de cotonnier et une autre pour le travail de la plante. Il inventa à son tour une machine à semer le riz, qu'il appliqua à Saint-Lonis, où il s'etablit en 1844, au semnge du blé. En 1849, M. Gatling allait s'établir à Indianopolis où il s'occupa d'entreprises de chemins de fer et de spéculation sur les immeubles; il y inventait, en 1850, une machine à double action pour battre le chanvre, et en 1857, une charrue à vapeur qui ne parait pas avoir donné de grands résultats pratiques. Enfin, en 1861, M. Richard J. Gatling, inventait le canon revolver, ou à batterie tournante, qui porte son nom. 11 en construisit six à Cinrinnati, mais ils furent détruits dans un in,en lie qui réduisit sa fabrique en cendres. Il en fit cependant fabriquer douze autres dans des manufactures voisines, lesquels furent employes sur la riviere James, par le général Butler, pendant la guerre de Secesaion. En 1865, il apporta à son invention des perfectionnement qui la faisaient admetlre l'anWe suivante, apres des expériences satisfaisantes, dans l'armement des Etats-Unis. Ce canon a été egalement adopté par plusieurs gouvernements européens. M. Gatling reside actuellement à Hartford, dans l'Etat de Connecticut. Il est docteur en medecine, mais n'a jamais pratiqué. Il a fait toutefois, dans diverses circonstances, des conférences médicales, notamment à Cincinnati. GAUDIN DE VILLAINE, ADRIEN PAUL MARIE SvcVAIN, homme politique français, né au chdteau de Moulines (Manche) le 12 décembre 1852. Il se préparait à entrer à Saint-Cyr lorsque survint la guerre, et engagea alors dans un bataillon de chasseurs, où il atteignit en quelques mois le grade de lieutenant, et fut attache à l'etat major du géneral Bruat. En mars 1871, il lut arrète à Par, même temps que le général Chanzy. écroué à la prison de la Santé, et ne dut vraisemblablement son silut qu'à l'intervention de Charles Beslay, un « communard » à qui le grand parti de l'ordre parait commencer à rendre justice, depuis tantôt dix ans qu'il est mort. M. Gaudin de Villaine quitta t'armée en 1875 et rentra dans sa famille. Il devint successivement conseiller municipal puis maire de Saint-Jean (1881) et conseiller général de la Manche (1883); il a ete elu, comme monarchiste, deputé de la Manche le 4 octobre 1885. M. Gaudin de Villaine est membre de la Société des agriculteurs de France.

GAUDINEAU, JEAN-BAPTISTE FRANCOIS, homme politique tramais, sénateur, né à Saint-Michel-en-l'Herm (Vendee) le 24 mai 1817. Conseiller général de ce département pour le canton de Luçon, dont il a été vingt-cinq ans maire, M. Gaudineau s'est présenté aux élections du 30 janvier 1876 pour le Sénat. Elu, il prit place 4 l'extrême droite de la Haute Chambre, où il a vote très assidûment avec ses collegues légitimistes, sans jamais faire entendre le moindre mot. 11 a ete réélu, le dernier des trois senateurs de la Vendée, au renouvellement triennal du 25 janvier 1882. M. Gaudineau est décore de la Légion d'honneur.

GAUDRY, ALBERT, savant géologuo français, membre de l'Institut, est ne à Saint-Germain-en-Laye, en 1827.

fit une vive opposition à la politique do l'Elysée après l'elec tion du 10 décembre, combattant avec une énergie nartieulière l'expedition .'ontre Rome. M. Gatien-Arnoult fit. comme membre de la Constituante, parti du comité de l'instruction publique. Aux élections pour la Législa- tive, la loi sur les incompatibilités le contraignant à opter entre sa chaire à la faculte de Toulouse et son siège au parlement, M. Gatien-Arnoult refusa la candidature. Il a conservé sa chaire pendant toute la durée de l'empire et a été nommé recteur de l'Academie de Toulouse au mois d'avril 1871. Il a pris sa retraite en 1873 et a été nommé re "teur honoraire.

Il lit ses études à Paris et se fit recevoir docteur ès scien. ces naturelles. Apres avoir voyagé pendant plusieurs années en Orient, il revint à Faris en 1860 et fut nommé aide-naturaliste, préparateur du cours de paléontologie au Muséum d'Histoire naturelle. Il a été nommé ù cette chaire de palénntol;gie en 1872 et a été élu membre de l'Académie des sciences, section de mineralogie, en 1883. M. Albert Gaudry est chevalier de la Légion d'honneur. On doit à ce savant: Recherches scientifiques en Orient (1855) Contemporanéité de l'espèce humaine et de diverses espèces animale.s aujourd'hui éteintes (1861); Géologie de l'ile de CAypre (1862); Considérations générales sur les animau.x de Pikerntie (1866); Animaux fossiles et géologie de l'Attique (1867); Des letmières que la géologie peut jeter sur quelques points de l'histoire ancienne des Athéniens (1868); Animaux fos- siles des montç Lébéron, Considérations sur les mammifères de l'époque miocène (1873); Cours de paléontologie, Etude des tentpa primaires (1874); Matériaux pour l'hiatoire des temps quaternaires (18760; les Enchainement.s du monde animal dans les temps géologiques FRANÇOIS ÉTIENNE Ffiux, homme politique

français, ne à Besançon le 3 mars 1832. Grand propriétaire, maire de Vuillafana, conseiller général da Doubs, M. Gaudy fondait à Besançon, en 1871, le Républicain de l'Est, dont il conn la redaction à M. Léon Beauquier, députe. Elu représentant du Doubs à l'Assemblée nationale, le 2 juillet 1871, il s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine, dont il devint secrétaire. Elu député de la 2e circonscription de Besançon, le 20 février 1876, il fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Au renouvellement triennal du Sénat, le 25 janvier 1885, M. Gaudy était elu sénateur du Doubs. II a voté l'expulsion des princes.

GAUTHIER, CHARLES, sculpteur français, né à Chauvirey-le-Châtel (Haute Saône) le 7 décembre 1831. Elève de Jouffroy, il a débuté au Salon de 1861.— On cite panni les œuvres de cet artiste: Pêcheur lançant l'épervier, statue en plâtre (1861); la Marguerite, statue en plâtre (t863); Agar dans le désert, statue en plâtre (1865); Saint Sébastien, statue en plâtre; Saint Mathieu, statue en pierre Agar dans le désert, bronze (1866); Portrait de Weber, buste en marbre (1867); Portrait d'Amédée Hédin, buste en bronze (1868); Jeune braconnier, groupe en plâtre Portrait de M. Th. L., buste en plâtre (1869); Episode d'un naufrage, statue en plâtre (1870); le Jeune braconnier, en marbre (1872); Andromède, statue en plâtre (1873); les portraits de M. Marcel Fiorentino, statue en terre cuite; de Mademoiselle C. Hédin. bnste en plàtre et de M. Artur, buste en terre cuite (1874); Andromède, statue en marbre (1875); Portrait de madame Gauthier, médaillon en pierre et la France triomphante à l'Exposition de Vienne, statue en marbre (1876); la Seine et la Marne, mndeles de bas-reliefs (1883); Premières leçons, groupe, en plâtre (1884); Claude de Jouffroy, marquis d'Abbans, mode les en plâtre de la statue inaugurée ù Besançon en 1884 et des trois basreliefs ornant le piedestal de cette statue (1885); le Matin, statue en plâtre et Portrait de M. Noirot, buste en bronze (1886). On doit encore à M. Ch. Gauthier, outre divers travaux particuliers: la Modération, statue en marbre, au foyer de l'Opéra et quatre Statues d'enfants, en bronze, à la fontaine de la place du ThéâtreFrançais. Médaillé aux Salons de 1865, 1865 et 1869, M. Charles Gauthier a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en t87!.

GAUTIER, EMILE THÉODORE LÉON, littérateur français, ne au Havre le 8 août 1832, fit ses études au coltege de Laval et entra comme élève à l'Ecole des chartes en 1852. Nommé archiviste de la Haute-Marne en t 855, puis correspondant du ministère de l'instruction publique, il fut rappele à Paris en 1859, comme archiviste aux Archives nationales. M. Léon Gautier a été nommé, eu septembre 1874, professeur de paléographie à l'Ecole des chartes. II est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1870. II a publie Œuvres d'Adam de Saint-Victor, précédéea d'une Introduction sur ta vie et ses ouvrages (I858, 2 vol.) Comment faut-il juger le moyen âge? (1858J; Quelques mots sur l'étude de la paléographie et de la diplomatique (1858); Définition catholique de l'histoire (1860); Scènes et nouvelles catholiques (1861); Voyage d'un catholique autour de sa chambre (1862); Benoit XI, étude sur la papauté au XIVe siècle (1863); Etudes historiques pour la défense de l'Eglise (1864); Etudes littéraires pour la défense de l'Eglise (1865); Etudes et controverses historiques de la litterature nationale (1866-67, 2 vol.), ouvrage qui a remporté deux fois le second prix Gobert, en 1886 et 1867, et le premier en 1868; Portraits littéraires (1868); une édition do la Chanson de Roland (f871, 3e édit., 1872), quiobtint le second prix Gobert en 1872 et le prix Guizot en 1875 Portraits contemporains et questions actuelles (1873), etc. Il a collaboré en outre au journal le Monde ainsi qu'à la plupart des publications périodiques catholiques, d'où sont extraits d'aitteurs une grande partie de ses derniers ouvrages, et a écrit, pour le Charlemagne de M. A. Vetault (Tours, Mame, 1878), une introdu tion remarquable.

GAUTIER, JUDITE, femme de lettres française, fille dupo'te et critique dramatique Théophile Gautier, mort le 23 octobre 1872, est née à Paris en t850. Elle apprit fort jeune la langue chinoise d'un lettré réfugie, commensal de son père, et débuta dans la carrière litteraire, à dixsept ans à peine, par une collection de pie es diverses, vers et prose, traduites du chinois sous ce titre le Liore de Jade (1868), signé JUDITH WALTHER. Elle publia ensuite: le Dragon impérial, roman chinois (1869), signé JUDITE MENDÈS. Elle avait en effet, dans l'intervalle, épousé un jeune écrivain de talent, M. Catulle Mendès; mais elle se sépara bientôt de son mari et, reprenant

sa liberté, reprit tout simplement son nom de jeune Clle. Elle a publié depuis sous ce nom: l'Usurpateur, roman japonais, couronné par l'Académie française (1875, 2 vol.) le Jeu de l'amour et de la mort, Lucienne (1877); les Peuples étranges, recueil d'articles publies dans le Rappel sur la section ethnographique de l'Exposition de Elle a également rendu compte dans ce journal du salon annuel des beaux-arts et de diverses expositions particulières d'un caractère identique. Citons encore Iskender, histoire persane (1886).

GAVARDIE (de), HENRI EDMOND PIERRE DUFAUR, homme politique français, sénateur, né Rennes le 2 decembre 1823, fit ses études au prvtanée de la Flèrhe mais, renonçant à la carrière militaire que son père, ancien offirier supérieur, désirait lui voir embrasser, il vint à Paris, suivit les cours de l'Ecole de droit, se fit recevoir avocat en 1845 et s'occupa de journalisme. Après s'être publiquement rallié nu coup d'Etat du 2 décembre 1851, il sollicita et obtint d'entrer dans la magistrature et fut nommé successivement substitut à Orthez le 21 août 1852, à Mont-de-Marsan en 1853, procureur impérial à Dax en 1855, à Pau en t858 et substitut du procureur général à la cour de cette même ville en 1869. Rétrogradé au poste de procureur impérial de sixième classe en 1864, il donna sa démission et demeura deux ans éloigné de la magistrature. Il y rentra en t866, comme procureur impérial à Saint-Sever-surl'Adour, où le 4 Septembre le retrouva et t'eût vraisemblablement laissé en paix s'il n'avait jugé à propos de se mêler aux réunions publique pour y attaquer avec véhémence l'état de choses nouveau 1I avait même un ami bien influent dans les conseils de la Délégation de province, M. de Freycinet, et il ne négligea pas d'y recourir, lorsqu'il il eut reconnu son erreur par le châtiment qu'elle lui attirait mais il était tnptard: M. de Gavardie fut révoqué le 20 décembre 1870. Comme compensation, il fut élu représentant des Landes à l'Assemblée nationale, aux élections du 8 fevrier 1871 il prit place à l'extrême droite et se fit inscrire ù la réunion dite des Réservoirs. On devine l'attitude que prit M. de Gaverdie en face de ce gouvernement qu'il avait attaqué et qui n'avait pas voulu le reprendre auprès l'avoir révoqué; la place qu'il avait choisie à l'Assemblée indique aullisamment la nature et la signification de tous ses votes. Il s'est fait en outre une grande réputation, comme interrupteur infatigable et comme auteur de diverses propositions caractéristiques, parmi lesquelles nous nous bornerons à citer la proposition de créer à l'Erole des Beaux-Arts une chaire de théologie ainsi qu'un conseil supérieur des Beaux-Arts surtout composé d'evèques. à fin de nous mettre à l'abri de ce fleau de « filles de marbre qui décorent nos jardins et nna monuments publics sous les noms les plus divers, mais que M. de Gavardie appelle des « nymphes républicaines », puisque, ajoute-t-il finement, elles sont sans culottes. » — Par cet exemple, on peut juger de l'éloquence parlementaire selo n M. de Gavardie. Aux premières élections sénatoriales, il se porta dans les Landes, sur la même liste que M. de Ravignan, et fut elu, le second sur deux, au scrutin de ballottage du 6 fevrier 1876. Il fut réélu, au troisieme tour, au renouvellement triennal du 5 janvier 1879. Inutile d'ajouter qu'il a suivit au Sénat les mêmes errements qu'à la éhambre des députés. M. de Gavardie a publié des Etudes sur lea vraies doctrinea sociales et poliliquea (1862) et divers autres ouvrages peu importants de politique et de jurisprudence.

GAVAZZI, ALESSANDRO, prédicateur et homme polit'que italien, né à Bologne en 1809. Admis dans les ordres mineurs en 1825 il devint ensuite professeur de rhétorique à Naples. Doué d'une vive éloquence, il entreprit .de faire des conférences dans les principales villes d'Italie, et y traita les matières de relig ion de façon à se faire accuser d'herésie. A l'avènement de Pie IX au trône pontifical, en 1846, il crut le moment venu de faire connaitre tes idées qu'il nourrissait depuis si longtemps sur les rapports entre le pavs et l'Eglise sur les bases d'une liberté progressive. Lorsqu'on eut appris à Rome l'insurrection lombarde et la défaite des Autrichiens, Gavazzi, invité parle peuple à parler, se rendit au Capitole et prononça une touchante et chaleureuse oraison funèbre sur les patriotes tombes ü Milan. Il prit pour etendard la croix tricolore, et harangua le peuple pendant plusieurs semaines sans desemparer, dans le Colisec, sut les droits et sur l'avenir des Italiens. Pie IX. qui avait accteilli favorablement ces tentatives de soulèvement en faveur de la nation italienne, le nomma aumônier général du corps expéditionnaire en voie d'organisation, et formé des gardes nationales et de volontaires, destiné à soutenir la cause de l'Italie, et il suivit en cette qualité l'armée romaine sous les murs de Vicence. Ma a, sous l'influence nefaste d'Antonelli, l'esprit hésitant de Pie IX s'était ravisé, et la légion romaine fut rappelée, Gavazzi se rendit alors en Toscane et souleva Florence par ses appels patriotiques chassé du duché, il se réfugia à Gènes, d'où il fut peu après rappelé pour ramener le calme à liologne soulevée contre l'autorite papale. Lorsqu'il fut à Donoe portee, le ministre Rossi, devenu l'un des principaux conseillers de Pie IX, le fit arrêter et conduire à la prison de Cornetto, sous une formidable escorte; mais les habitants de Viterbe s'étant soulevés et se portant au-devant du cortège pour délivrer le prisonnier, Pie IX donna ordre de le relâcher. Apres la fuite du pape et le meurtre de Rossi, le gouvernement républicain de Rome rendit à Gavazzi son titre d'aumônier général de l'armée; il prit la surveillance des hôpitaux militaires et organisa uue société de dames, appartenant pour la plupart à la noblesse romaine, pour assurer des soins aux Messes, pendant la guerre qui suivit et le siège de Rome. Il accompagnait en outre Garibaldi sur les champs de bataille, notamment lorsque, durant l'armistice ronclu avec le général Oudinot, les Romains executèrent une sortie sous le commandement de Garibaldi, pour re·jeter hors de leur territoire qu'elles venaient d envahir les

troupes du roi de Naples. Après la défaite des envahisseurs. il assista avec une véritable charité chrétienne les blessés et les mourante des deux partis. Il rentra ensuite à Rome dont il ne cessa d'encourager les défenseurs qu'au moment où ils durent céder devant les forces bien supérieures des Français. Après la prise de Rome, Gavazzi quitta sa patrie. Il gagna l'Angleterre, ou il dut, par néressité de gagner sa vie, enseigner la langue italienne puis il entreprit une série de conférences contre l'Eglise catholique qui eurent un grand succès Pendant plus de six mois, il v eut foule autour de lui, à Londres. Il visita ensuitel'Ecosse, où son succès fut au moins aussi grand. En 1851, il publia ses Mémoires en anglais et en italien, et quelques mois plus tard, ses Harangues. D'Ecosse, il passa aux Etats-Unis, où il fut moins bien accueilli, et des Etats-Unis au Canada, foyer de papisme exalté, de ce que nous appellerions en France l'ultramontanisme, sans pouvoir faire comprendre l'exagération d'attachement aveugle au Vatiran qui distingue le catholique canadien. Le P. Gavazzi, qui ignorait sans doute cette particularité, fut reçu au Canada comme un eh en dans un jeu de quilles et, après avoir presque provoque une émeute par ses premiers discours, dut s'enfuir au plus vite sous peine d'être lapidé. De retour en Angleterre, il rep rit ses occupations habituelles, ne cessant toutefois de se tenir en correspondance avec son pays et d'y entretenir autant que possible l'esprit natio nal et patriotique. En 1860, il accompagnait Garibaldi en Sicile. Depuis que Rome est devenue capitale de l'Italie, le P. Gavazzi y a pris sa résidence. Il a fait à diverses reprises des voyages en Angleterre, mais de peu de durée. Félix Moroand avait publie en 1860 un recueil des Sermons du P. Gavazzi, traduits en français. GAVINI, DENIS, homme politique français, né à Campile (Corse) le 8 octobre 1820, vint faire son droit à Paris et se fit inscrire au barreau oe sa ville natale en 1842. En 1848, il fut élu, comme candidat très nettement républicain, représentant de la Corse à l'Assemblée constituante il y siégea à gauche et, lors de l'agitation électorale pour la présidence suprême, il se livra dans son departement à une active propagande en faveur du général Cavaignac. Réélu ù la Législative, il se rallia à la politique de l'Elysée et approuva le coup d'Etat du 2 Décembre. En janvier 1852, pour la peine, il entrait au Conseil d'Etat comme maitre des requêtes six mois après, il fut appelé à la préfecture du Lot, qu'il quitta pour celle de l'Hérault en 1856. M. Gavini était préfet de s Alpes-Maritimes depuis lorsqu'éclata la ré\olution du 4 Septembre. 11 donna sa démission. Elu représentant de la Corse, le premier sur cinq, aux élections du 8 février 1871, il fit à l'Assemblée partie du groupe de l'Appel au peuple et fut l'un des cinq députés bonapartistes qui protestèrent à Bordeaux contre le vote de déchéance de la dynastie impériale il est presque inutile d'ajouter qu'il vota toutes les propositions d'appel au peuple qui se produisirent dans le cours de cette longue législature. Aux élections du 20 février 1876, M. Gavini se présenta dans l'arrondissem*nt de Corte, sous les auspices du « comité national conservateur » et fut élu à une assez importante majorité, contre M. Limperani, député sortant, appartenant au centre gauche républicainn. la Chambre ayant, dans sa séance du 28 mars, annulé son élection, M. Gavini reparut le 14 mai suivant, en présence du même concurrent, devant ees électeurs qu'il se borna à prier de maintenir et les mêmes conditions. Aux élections du 4 octobre 1885, M. Gavini figurait sur la liste bonapartiste, qui passa tout entière dans la Corse mais la Chambre avant annulé cette élection, ce fut la 1 ste républicaine qui triompha définitivement le 14 janvier 1886, M. Gavini en tête de l'autre. L'un des agents bonpartistes les plus actifs, M. Gavini, bien qu'ayant rarement abordé la tribune, s'y est toutefois révelé comme orateur d'affaires. Membre du Conseil général de la Corse depuis longtemps, il a en été vice-président. M. D. G;:vini est commandeur de la Légion d'honneur depuis 1864.

GAYOT, EMILE RENÉ, homme politique français, anrien magislrat, fils d'Amédée Gayot, mort sénateur de l'Aube le 6 novembre 1880, est né à Troues le 2 fevrier 1834. Entré dans la magistrature en 1860, comme juge suppléant au tribunal civil de Nogent-sur-Seine, il passa en la même qu'ilité à Châteaudun l'année suivante, puis devint juge à Dreux en 1864, à Epernay en 1865, à Troycs en 1866 et juge d'instruction au tribunal civil de la Seine le 9 mars 1880. A l'élection sénatoriale qui eut lieu dans l'Aube le 20 décembre 1880, après la mort de son père, M. Gayot fut Plu et alla occuper au Sénat la place que celui-ci arait laissée vacante à la gauche répubticainf. Il fut réélu le premier des deux, au renouvelleml'nt triennal du 25 janvier 1885. M. Emile Gayot a voté contre l'expulsion des princes. Il est juge honoraire au tribunal civil de la Seine.

GEFFROY, EDMOND AIMÉ FLORENTIN, comédien et peinte français, ne en 1806 à Maignelay (Oise), fit ses études à Angers, puis devint clerc d'avoué, d'abord dans cette ville, puis à Senlis. Gendre d'une actrice en renom. Mme Eulalie Dupuis, qui lui fa ilita l'arrès d'un milieu de sa nature fort exclusif, il débutait au ThéâtreFrançais en 1829, était élu sociétaire en 1836 et prenait sa retraite en 1865. On cite parmi les rôles où M. Geffroy obtint ses plus brillants succès et. est resté comme un type inimitable, les principaux rôles des pièces suivantes, si divers, si opposés môme et interprétés malgré cela avec une perfection égale la Mort de Chatterton, la Famille de Lusigny, Louis XI, Tartufe, lo Bourgeois gentilhomme, le Misanthrope, etc. En 1867, il rentrait occasionnellement au Théâtre-Français, pour y créer le rôle da Galilee de Ponsard. En février 1877, il créait à l'Odeon le rôle de Glierasz. dans l'Hetman, drame en 5 actes et en vers, de M. Paul Déroulede. Comme peintre, on cite de M. Geffroy, eleve de M. AmauryDuval; la Vierge et l'enfant Jésus, Pierre Corneille,

l'Acteur Mirecourt (1840); les Sociétaires de la Comedie-Française ou le Foyer du Français (1841); Ariane et Thésée (1844); Moliere et les caractères de ses comédies (1857); Sganarelle, dans l'Ecole des maris (1863): les Sociétaires de la Comédie-Francaise, années 1863 et 1864; Hylas (f868J. M. Geoffroy a obtenu au Salon, une mérlaille de 3e classe en t840, une de 2e classe en 1841 et un rappel en 1857.

GEFFROY, MATHIEU AUGUSTE, littérateur français, né à Paris le 21 avril 1820, y fit ses études au collège Charlemagne. Entré en t84O à l'Ecole normale, il en sortit en 1843 et rut envoyé, comme professeur d'histoire, au collège de Dijon. Reçu agrégé en 1845 et docteur es lettres en 1848, il professa successivement la même classe au lycée de Clermont en 1846-47 et à Louis-leGrand en 1847-48. Appelé à la chaire d'histoire de la faculté de Bordeaux en 1852, M. A. Geffroy est devenu successivement maitre des conférences à l'Ecole normale, professeur suppléant, puis titulaire d'histoire ancienne à la farulté de Paria, directeur de l'Ecole archeologique et membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1874. Il était nommé, le 2l novembre 1875, directeur de la nouvelle Ecole française à Rome, établie par décret en date du 20. On a de M. A. Geffroy Histoire des Etats scandinaves (1851); Lettres inédites de Charles Xll, texte et traduction (1852). Ses études spéciales sur les Etats scandinaves, que ces deux ouvrages signalaient à l'attention, le firent charger par le gouvernement d'une mission de recherches dans les bibliothèques de ces Etats. Il en rapporta l'ouvrage suivant Notices et extraits des manuscrits français en Suède et en Danemark (1855), et reçut la croix de la Légion d'honneur, sa mission lui avant déjà valu, en Suèdo et en Danemark, les décorations du Danebrog et de l'Ftoile polaire. M. Geffroy a publié depuis lors: Lettres inédites de Madame des Ursins, avec une introduction et des notes (1860); Gustave III à la cour de France (1867, 2 vol. in-8"), ouvrage couronné par l'Aca- démie française; la Germanie de Tacite (1873); Carrespondance de Marie Antoinette, reine de France, avec Marie Thérèse, accompagnée des rapporis sacrets adressé.s par' le comte de Mercy-Argenteau à l'impératrice (1873-74, 3 vol., 2e édition, Ï876), ouvrage publie en collaboration avec M. d'Arneth, directeur des Archives impériales de Vienne; Rome et les barbares (1874), etc. 11 a été promu officier de la Légion d'honneur le t8 janvier 1881.

GEIKIE, ARCHIBALD, géologue écossais, né à Edimbourg en 1835, fit ses études à l'université de sa ville natale. Entré à la Geological Survev » en 1855, il est membre des Sociétés royales de Londres et d'Fdimbourg, de la Société géologique de Londres, président de Ia Societé géologique d'Edimbourg, etc. M. Gcikie a publié un grand nombre de mémoires sur la geologie dans le Quarterly Journal of the Geologicad Society d'Edimbourg, dans les Transactions de la Société royale de la même ville, les Memoirs of the Geological Survey, la Quarterly Review, la North-British Beview, Nature, etc. On lui doit en outre The Story of a Boulder (1858); The Life o/ professor Edward Forbes en collaboration avec le docteur Gcorge Wilson (1861); The Phenomena of the glacial drift of Scotland (1963); The Scenery of Scotland viewed in connection with its physical geology (1865); Geology, one of the « Science Primers » (1874); Memoir of sir Roderick I. Murchi- son, with Notices of his scientific contemporaries and of the rise and progress of Palæozoic Geology in Britain (1874-75 2 vol.); Carte géologique de l'Ecosse (1876); Manuel de géographie physique (1877); Outlinea of field-geology (1879); Geological Sketches at home and abroad (1882); Tex-book of Geology (1883). M. Geikie a été le collaborateur de sir Roderi'-k Murchison dans la détermination de la véritable composition géologique des highlands écossaises, dans la préparation du Mémoire relatif à cette région et d'une nouvelle carte géologique de i'Ecosse, que tous deux publièrent en 1861. Lors de l'extension donnée au service géologique, en 1867, il fut nommé directeur de ce service en Ecosse, et en decem- bre 1870, il fut appelé, le premier, par sir Roderi k Murchison lui-même, à la nouvelle chaire de minéralogie et géologie fondée à l'universite d'Edimbourg par ce savant et par la Couronne. Il a été nommé docteur en lois de l'université de Saint-André en février 1872, directeur genéral du service géologique du Royaume-Uni, et directeur du Muséum de géologie pratique de Londres en 1881.

GELIBERT, JULES BERTRAND, peintre français, élève de son père et de l'Académie de Toulouse, est né à Bagnères-de-Bigorre le 27 novembre 1834. Il s'est voué exclusivement, et avec succès, à la peinture d'animaux et de sujets de chasse. On cite de cet artiste Quête de lièvre, Chiens brique!s et de chenil (1859); Souvenirs deg hauts pàturages dans la vallée de Campan (1868); le Lancer d'un 'lièvre et le Loup dans la bergerie (1861); Départ d'une caille, Priae d'un lièvre, Quête d'un lièvre (1863); Episode de chasse au marais, Intérieur de bergerie (1864); Hallali de chevreuil, Chasse au renard (1865); Chevreuil hallali courant, Haliali de sanqlier (1866); Sanglier faisant tête aux chiens, Briquets ardennais (1867); Coup double, les Toutous et le gibier, Cerf au bat-l'eau, fusain (1868); Loup faisant tête aux chiens, Rallye Sivr,yl Sanglier faisant tête aus chiens (1869); Bataille, Hautes-Pyrénées Rustaud, Foudras, Cerbère et Louveteau, griffons vendéens (1870); la Sor- tie du chenil (1872); Sanglier hallali courant, forêt de Fontainebleau (1873); Mare, près de la Belle-Croix, forêt de Fontainebleau; Relais sous bois, Au coin du feu, Harde de cerfs au ressui, fusain (1874); Spunkee! Episode de chasse en Ecosse, Hallali de cerf dans lev mares de Belle-Croix, forêt de Fontainebleau; Nouvelles connaissances (1875); Prise d'un brocart, Hallali d'un tiers-an, près le carrefour de Clair-Bois, forêt de Fon- tainebleau; Un relais, fusain (1876j; Prire d'un renard,

Chasse d'un vieux loup, toiles, un Chenil, Retour de chasse, aquarelles (1883; Limiers pour loup, Prêts d partir (1884): Prise d'un louvard, équipage du baron de Ruble, et Ecoutant les chiens d'attaque (1885); Dans les bois, tryptique cynégétique, et Chasse au chien d'arrét: arrêt, coup de fusil et rapport, toiles; Ferme roulant », fusain rehaussé (1886). M. Jules Gelibert a exécuté, en outre, un assez grand nombre de travaux pour la décoration d'opulente- résidences particulières et a fourni des dessins au Journal des chasseurs, à la Chasse illustrée et à diverses autres publications spéciales. Il a obtenu une médaille en 1869 et une 2me médaille en 1883, ainsi que plusieurs autres médailles dans les expositions de province.

GENT, JOSEPH ANTOINE ALPHONSE, avocat et homme politique français, né à Roquemaure (Gard) le 27 septembre 1813, fit ses études à Nimes, puis vint à Paris, où il commença son droit, qu'il alla terminer à Aix. Inscrit d'abord au barreau de Nimes, il se fit inscrire ensuite à celui d'Avignon, ne lia avec les principaux membres de l'opposition démocratique de cette ville, et devint, des le 25 fevrier 1848, président du comité central républicain de Vancluse. Nommé peu après maire d'Avignon, il ne conserva ses fonctions que quelques jours, ayant été choisi comme commissaire du gouvernement dans le département de Vaucluse. 11 occupait encore ce poste important, lorsqu'il fut élu représentant à la Constituante, à une élection complément-lire de mai, ce qui fut cause que son élection fut invalidée. Réélu en septembre, il avait, à la suite de la lutte electorale, deux duels: un aner Raousset-Roulbon, rédacteur en chef du journal légitimiste la Liberté, d'Avignon, et l'autre avec M. Léo de Laborde qui lui cassait le bras d'un coup de pistolet. 11 ne put en ronséquence prendre son siège à l'Assemblée qu'au mois de décembre, et siégea à la Montagne. Il ne fut pas réélu à la Législative. — Au mois de novembre 1849, M. Alphonse Gent se rendait à Lyon pour défendre devant le conseil de guerre un lot d'accusés de complot. Il s'occupa ensuite d'organiser dans le Midi la résistance au coup d'Etat que chacun pressentait, cette résistance étant le seul moyen de déjouer un « complot » quand ce sont les puissants qui complotent. M. Gent, qui ne se doutait peut-être pas que c'était lui qui complotait, fut arrêté le 24 octobre 1850 et, après dix mois et plus de prison préventive, Il fut coudamné par un conseil de guerre séant à Lyon, le 28 août t85i, à la déportation aineple, comme coupable de complot contre la sûreté de l'Etat. Il fut en conséquence enchaine aver deux autres condamnés coupables du même crime et conduit de la sorte de Lyon à Brest, étape par étape. Pendant ce temps, le vrai complot éclatait et r ussissait au delà des espérances de leurs auteurs qui devaient rester impunis. Quant à M. Gent, plusieurs députés avaient, sans résultat, rappelé à l'Assemblée qu'il avait, le 13 juin 1849, sauvé la vie au ministre Lacrosse; il fut embarqué pour Noukahiva, le 21 décembre. Il avait fallu faire une application rétroactive de la loi pour en faire profiter ce co damné exeptionnellement dangereux en arrivant à Nonkahiva, on l'enferme dans un fort, pour lui d nner une idée de ce qu'on entendait par deportation simple quand besoin était. Il y demeura jusqu'en 1854, époque où Noukahiva fut delaissé comme lieu de depoMation, et sa peine fut alors commuee en celle du bannissem*nt. M. Gent avait toutefois une bien grande consolation dans son malheur: sa courageuse femme l'avait accompagné et avait partagé sa longue captivité. Conduit au Chili, M. Gent s'établit avocat à Valparaiso, où il demeura jusqu'en 1861. A cette époque,, il se rendit en Italie, puis se fixa, en 1863, à Madrid, d'où il envoyait des corresp ndances au Siècle et au Temps. — Aux élections generales de 1869, M. Gent posa sa candidature dans la 2* circonscription de Vaucluse, et tint en échec le candidat officiel, qui ne triompha qu'au scrutin de baliottage et avec une majorité tout juste suffisante. Il échouait de nouveau au mois de novembre suivant, dans la 8e circonscription de la Seine, où il avait pour concurrent M. Emmanuel Arago. Après le 4 septembre 1870, M. Gent, qui avait refusé les fonctions de commissaire de la Défense nationale dans le département de Vaucluse, fut envoyé en missien extraordinaire en Algerie. Nommé préfet des Bouches-du-Rhône au commencement de novembre, investi de pleins pouvoirs administratifs et militaires, il se rendit à Marseille alors en pleine anarchie, avec Cluseret à la préfecture, fit une proclamation empreinte d'un esprit conciliant qui fut bien accueillie: mais. en pénétrant seul dans la préfecture, malgré les vocifération. des quelques énergumènes qui l'occupaient, il reçut un coup de pistolet qui, fort heureusem*nt, ne lui fit qu'une contusion grave, mais sans danger. Il réussit néanmoins à rétablir l'ordre à Marseille, et obtint de l'industrie privée quatre-vingts batteries d'artillerie pour la défense qui ne devaient servir à rien. Il donna sa démission à l'armistice. Elu représentant de Vaucluse à 1 Assemblée nationale le 8 février 1871, le deuxième sur cinq, il donnait sa démission avec ses rollegues du mvme département, à la suite de la demande d enquête en bloc formulée par l'Assemblée. Il fut réélu le 2 juillet suivant, ainsi que ses collègues, à une majorité plus considérable encore que la première fois. ll siégea à l'extrème-gauche et fit partie de la réunion de l'Union républicaine, dont il fut l'un des vice-présidents, puis le président. M Alphonse Gent a été elu le 20 février 1876, député de l'arrondissem*nt d'Orange. Il échouait le 14 octobre 1877, avec tous les candidats républicains, d'ailleurs. grâce à la pression administralive, mais les élections du département de Vaucluse ayant été annulées, après enquête, il triomphait définitivement de son concurrent légitimiste, au scrutin du 7 avril 1878. M. Gent fut nomme gouverneur civil de la Martinique le 21 octobre i879; mais les journaux bonapartistes, qui avaient déjà porlé contre M. Gent des imputations diffamatoires, ayant pour objet des faits antérieurs à 1848,

s'attaquèrent à lui avec un acharnement tel, que le gouvernement crut devoir revenir sur cette nomination (25 no embre). M. Gent, qui avnit d 'nné sa démission de députe. dut se représenter devant ses électeurs, qui le réelirent sans diffirulté (21 décembre). Réélu le 21 août 1881, il se présentait au renouvellement de la représentation sénatoriale de Vaucluae, le 8 février 1882. et était elu. Il siège à l'extrême gauche du Sénat et a voté l'expulsion des princes.

GEORGE, EUSTACHE EMILE, homme politique français, ne à Ville-sur-Ollen (Vosges) le 3 octobre 1830. Il fit son droit à Par et, reçu licencié, s'inscrivit au barreau d'Epinal. L'un des chefs du parti démocratique, il fut choisi pour préfet des Vosges par le gouvernement du 4 Septembre. Il fit preuve, pendant l'occupation allemande, de beaucoup d'énergie et d'un d'vouement absolu à la chose publique, et fut en récompense élu représentant des Vosges à l'Assemblée nationale le 8 février 1871. Il vota contre les préliminaires de paix et donna sa démission avec ses collègues des territoires retranches de la Franre en vertu du traité de paix, mais son propre pays restant français, après tout, il retira sa démission au bout de quelques jours, et siégea à la gauche républicaine. Aux élections du 30 janvier 1876 pour le Senat, M. George fut élu sénateur des Vosges, et ses électeurs lui ont confirme son mandat au renouvellement du 8 janvier 1882. M. George a voté l'expulsion des princes. Il est conseiller général des Vosges. GEORGE Ier CHRISTIAN GUILLAUME FERDINAND ADOLPHE GEORGE. roi de Grèce, second fils du roi do Danemark Christian IX, né le 24 décembre 1845. Apres l'abdication d'Othon 1er, en 1863. le trône de Grèce fut offert au prince Alfred d'Angleterre, depuis duc d'Edimbourg; mais le gouvernement anglais refnsa l'offre. On s'adressa alors nu prince Ernest de Saxe Cobonrg-Gotha, qui refusa également; puis au prince Christian de Danemark, lequel, avec l'assentiment de sa fnmille et des grandes puissances, accepta et devint roi des Hellènes sous le nom de Georges Ier abdiquant ses droits au trône de Danemark, par acte en date du 12 septembre, au profit dp son fière cadet et de ses descendants mâles. Il débarquait à Athenes le 30 octobre suivant (1863). Le 28 novembre 1864, il prêtait serment à la nouvelle charte constitutionnelle de la Grèce.

Son règne a été signalé principalement par des difficultés avec l'empire ottoman, suzerain du royaume hellene, au sujet de l'insurrection crétoise. à laquelle la P"rte accusait le gouvernement d'Athènes de donner des encouragements et même des secours. Les rapports diplomatiques furent même suspendus, et une conférence se reunit à Paris en janvier 1869, pour dénouer le conflit Par une véritable injustice, pour ne pas dire davantage, on ne voulut y accorder que voix consultative à l'envoyé grec, M. Rizo Rangabé, l'un des hommes les plus distingués de son pays, tandis que voix dplibérative était accordée au représentant ottoman. M. Rangabé se retira après la première séance. Les difficultés n'en furent pas moins levées, moyennant une déclaration conforme aux conclusions de la conférence, consentie par le roi George. Malgré la bonne volonté du jeune roi pour assurer la prospérité intérieure du pays, il est certain qu'il est placé de manière à recevoir le contrecoup de toutes les agitations, modifications, révolutions dont Constantinople est le siegm, état de fièvre intermittent qui se trahit presque exclusivement, pour l'étranger, indifférent par situation géographique, par des changements de ministère répétés. -Leroi George I"a épousé le 27 octobre 1867, à Saint-Pétershourg. la princesse Olga, fille du grand-duc Constantin de Russie, née le 3 septembre 1851 et dont il a eu six enfants: trois fils et trois filles. En 1876, LL. MM. faisaient en Europe un assez long voyage; elles se trouvaient à Rome au mo's de mai et visitaient Pie IX etle cardinal Antonelli. Il n semble que les instances de leurs ministres n'aient pas été inutiles, quoique longtemps impuissantes, pour les arracher aux agréments de ce voyage de touristes royaux et les rameaux tristes réalités du pouvoir. Pendant la guerre de 1870-78, le roi George fut contraint, par la désorganisation de son armée, à garder l'expectative, quand il aurait pu tirer le plus grand profit de la situation il n'a méme pas pu profiter de 1 importante extension de frontière que lui assurait le traité de Berlin, grâce à l'iniliative de la France. Par contre, en 1885-86, des difficultés avec les puissances garantes, la France exceptée, à raison des armements de la Grèce, pendant le conflit serbo-bulgare, faillirent compromettre gravement la sécurité de cette puissance, qui dut céder devant une man festation, suivie de blocus, de la flotte combinée, manifestation suggérée, d'ailleurs, par une mauvaise foi évidente.

GERARD (baron), HENRI, ALEXANDRE, homme politique français, neveu de l'illustre peintre, baron de l'empire, est né à Orléans le 22 mars 1818. Attaché comme vérificateur à la direction des musées de 1840 à 184Q, il s'est retiré dans le Calvados et est devenu maire de Barbeville et membre du Conseil genéral de son département. Il a fait partie, en aulre, du conseil d'administration des Chemins de fer de l'Ouest. Aux élections d'aoûtseptembre 1881, il fut élu, au second tour, député de l'arrondissem*nt de Baveux, et prit place à droite. Porté sur la liste monarchiste du Calvados, le 4 octobre 1885, il a été élu le deuxième. M. le baron Gérard a fait imprimer Œuvres du baron François Gérard, avec notice et éclaircissem*nt (1852) et François Gérard, correspondance (1867). Ce dernier ouvrage n'a pas été mis dans le commerce.

GERMAIN, ANTOINE MARIE HENRI, administrateur et homme politique français, né à Lyon le 19 février 1824. Gendre de feu M. Vuitry, qui fut sous le second empire ministre presidantle Conseil d'Etat. M. Germain dirige depuis une vingtaine d'années l'important établissem*nt connu sous le nom de Crédit Lyonnais. Aux élections

législatives de 1869, il se porta dans la 3e circonscription de l'Ain, comme candidat de l'opposition libérale, contre M. Bodin, candidat officiel, et triompha avec plus de 8,000 voix de majorité. Il siégea sur les bancs du centre gauche. Lors du plebisrite, M. Germain, comme un assez grand nombre de ses collegues, plus opposés que lui en principe, peut-être, au système et plus resolument opposés à l'empire, mais ennemis des révolution. engagea ses électeurs à voter oui, attitude qui devait naturellement le rendre suspect aux hommes du 4 Septembre. Elu. le 8 février 1871, représentant de l'Ain, le troisième sur sept, il reprit sa place au centre gauche et s'inscrivit à la réunion Saint-Mare Girardin. Il ne tarda pas trop. toutefois, à se rapprocher des républicains, auquel il apporta l'appoint de son vote dans diverses circonstances importantes. Il a pris la parole principalement dans les discussions relatives aux finances, avec 1 autorité d'un praticien consommé et d'un orateur disert, et a parlé notamment en faveur do l'impôt sur le revenu. Aux élections du 20 février 1876, il s'est présenté dans l'arrondissem*nt de Trévoux et a été élu sans concurrent et à la presque unanimité des votants: 1,500 voix environ s'étaient égarées sur le nom dn colonel Denfert-Rochereau, qui ne s'était pas porté randidat. Le centre gauche parlementaire choisit M. Germain pour président dès ses premières réunions. — Dans diverses circonstances, hl. Germain a prononcé quelques discours parlementaires, surtout vers la fin de l'Assemblée nationale, dans lesquel se trahissait une tendance progressive vers la forme ripublicaine, qu'il a definitivement et sincèrement adoptée. Membre de toutes les commissions budgétaires de l'Assembtée nationale, il a fait également partie de la commission du budget de 1877, à la 'Chambro des députés. Président du Conseil général de l'Ain, où il représente le canton de Chatilinnsur-Chalaronne, il a été réélu A la session d'août 1976. Membre de la Commission du budget de 1877, M. Germain a décliné la candidature pour celle du budget de 1878. Il fut réélu député de Trévoux le 14 octobre t877 et le 21 août 188t mais aux élections du 4 octobre 1885, s'étant présenté isolément, en dehors de toute liste, il échoua. Il a publié une brochure sur l'Elat politique de la France en 1886, dont le pessimisme pourrait bien n'avoir d'autre source d'inspiration que cet échec.

GERNSHEIM, FRlEDRlCH, pianiste et compositeur allemand, d'origine israélite, né à Worms, dans le Pwlatinat, le 17 juillet 1839, Il commença à apprendre le piano avec sa mère pianiste amateur de premier ordre, et montra dès l'enfance une vocation véritable pour la musique. Ses pirents, quoique riches, encouragèrent ces dispositions, et lui donnèrent pour professeur de piano Louis Liebe, directeur de musique à Worms. Il se rendit ensuite à Francfort, puis, après un tour en Italie, entra au Conservatoire de Leipzig, où il reçut des conseils de Moscheles, de Rietz et du célèbre professeur de contrepoint Hauptmann. De Leipzig, M. Gernsheim vint à Paris, où il résida aix années. En i86t, il acceptait à Sarrebrück la plnce de directeur de musique, qu conserva quatre ans. Il fut ensuite nommé professeur de piano au Conservatoire de Cologne. En 1870, M. Gernsheim est enu se faire entendre à Paris, au Conservatoire. Il s'est fixé depuis 1874 à Rotterdam, où il dirige la musique de la Société pour l'encouragement de l'Art musical. On doit à cet artiste un grand nombre d'ouvrages, pour la plupart publiés, et parmi lesquels nous citerons trois quatuors pour instruments à cordes, deux quatuors pour piano, violon et violoncelle; une symphonie à grand orchestre, une ouverture un concerto pour piano et orchestre, un Sadve Regina pour chœur de femmes, solo et orrhestre Nordirche Soin- mernacht (Nuit d'été dans le Nord), pour chœur et orrhestro Salamis; plusieurs recueils de lieder et d'ouvrages pour le piano.

GEROME, JEAN LÉON, peintre français, fils d'orfèvre né à Vesoul le 11 mai 1824. Ses études terminées, il vint à Paris en 1841 et entra peu après dans l'atelier de Paul Delaroche. Il suivit quelque temps également les cours de l'Ecole des Beaux-Arts. En 1844, Paul Delaroche faisait un vovage en Italie, accompagne de ses élèves, parmi lesquels figurait M. Géròme, comme nous avons dit. M. Gérôme a débuté au Salon en 1847. On cite de cet artiste, qui s'est fait une des plus grandes réputations de ce temps: Jeunes Grecs faisant combattre dra coqs (1847); la Vierge, l'enfant Jésus et saint Jean; Anacréon, Bacchus et l'Amour (1848); Bacchus et l'Amour ivres, Souvenir d'Italie, Intérieur grec (1850); Pœstum (1852); la Friae du Vase comiiiemoratif de l'Exposition de Londres de 1851, pour la Manufa turc de Sèvres; Idylle, Etude de chien (1853); Gardeur de troupeaux, Pifferaro, le Siècle d'Auguste et la Naissance de Jésus-Christ (1855); la Sortie du bal masqué, Recrues égyptiennes traversant le désert, Chameaux d l'abreuvoir, Memnon et Sésostris, Vue de la plaine de Thèbes, la Prière chez un chef arnaute, Pifferari (1857); le, Gladiateurs (Ave, Caesar imperator, etc.), le Roi l'andaule (1859); Socrate venant chercher Alcibiade chez Aspasie, Phryné devant le tribunal, les Deux augures, Hache-paille égyptien, Rembrandt faisant mordre une planche à l'eau-forte, Portrait de Rachel (1861); Louis XIV et Molière, le Prisonnier, Boucher turc à Jérusalem (1868); l'Almée, un Portrait (1864); Réception des ambassadeurs siamois par l'empereur au palais de Fontainebleau, la Prière (1865J; Porte de la mosquée El Assanein au Caire, Cléopàtre et César (1866); Marché d'esclaves, la Mort de César, Arnautes jouant aum échecs, et plusieurs autres toiles déjà parues aux Salons précédents (Exp. univ. de 1867); le Sept sep- tembre 1815, à neuf heures du matin; Jérusalem (1868); Promenade du harem, àfarchand ambulant au Caire (1869); Rex tibicen, Une collaborafion, l'Emminence prise (f874J; Santon d la porte dune mosquée, Femmes au bain (1876). En dehors de ses envois aux

Salons, on doit à M. Gérôme la Peste à Marseille et la Mort de saint Jérôme à l'église Saint-Séverin; Lionne rencontrant un jaguar, toile qui appartint à Thpophile Gautier, et divers ouvrages de pe nture décorative. A l'Exposition universelle de 1878. il avait envoyé plusieurs des toiles précédentes, les Femmu au bain, le Santon, l'Eminence grise notamment. Il a encore exposé, dans ces dernières années Vente d'esclaves à Rome, la Nuit au désert (1884); Grande piscine de Brousse(1885); Œdype, le Premier baiser du soleil (1886), Nommé professeur à l'Ecole des Beaux-Arts en 1843, M. Gérôme a été élu membre de l'Institut en 1865. Il a obtenu une médadle de 3e Masse en 1847, des médailles de 2- classe en 1848 et 1855, la médaille d'honneur à l'Exposition universelle de 1867, de nouveau la medaille d'honneur en 1874 et le rappel de médaille d'honneur en 1878. Chevalier de la Légion d'honneur depuis i85ï, il a été promu officier en 1867 et commandeur en 1878. Il est également dé oré de plusieurs ordres étrangers. Enfin M. Gerôme s'est aussi occupé de sculpture, et avec assez de succès pour avoir mérité une médaille de 2e classe en 1878 et une de 1er classe en 1881. Il est membre de la Commission supérieure des Expositions internationales. Membre du jury international de l'Exposition universelle de 1867, il a fait également partie de celui de l'Exposition de Vienne en 1873. Il a elé nommé membre du Conseil superieur des Beaux-Arts en octobre 1876 et membre de la commissi m d'admission et de classification de l'Exposition historique de l'Art ancien dans tous les pays et de l'ethnographie des peuples étrangers à l'Europe, groupe de l'Exposition universelle de 1878 (9' section, Ethnographie, etc.).

GZVAERT, FRANÇIOS. AUGUSTE, compositeur belge, né le 30 uillet 1828 à Huysse, près de Gand. D'une famille de laboureurs, il fut lui-même employe tout jeune aux travaux des champs. Des cette époque il montra des aptitudes musicales telles que, sans même avoir appris à solfier, il chantait derrière la charrue des airs de sa composition. Ses dispositions précoses frappèrent plusieurs personnes intelligentes du village, notamment le médecin, qui finit par persuader le père du futur directour du Conservatoire de Bruxelles de confier son fils aux soins d'un artiste distingué, Mengal, professeur au Conservatoire de Gand. Admis dans cet etabli-mement, dl. Gevaert lit des progrès rapides. Il remporta successivement le prix d'harmonie et celui de contrepoint, et en 1847, le grand prix de Rome. Ses parents, rraignant pour un si jeune homme les conséquences d'un 'oyage en Italie, demandèrent et obtinrent un délai de deux années. Le jeune lauréat employa bien ces deux années, pendant lesquelles il fit représenter sur le theâtre de Gand Huguea de Zonnerghem, opéra en 3 actes et un petit opéra comique: la Comédie à la ville, 1 acte. Avant de se rendre en Italie, M. Gevaërt vint faire une visite à Paris, où il séjourna quelques mois. Apres son séjour à Rome, il visita tour à tour, aux frais du gouvernement belge, l'Italie, l'Espagne, la France et l'Allemagne. En 1853, M. Gevaërt veuait se fixer à Paris. ll fit représenter la même année, au Théâtre Lyrique, un oppra bouffe: Georgette, et l'année suivante: le Billet de Marguerite, opéra comique en 3 actes qui eut un très vif succes; puis, les Lacandières de Santarem (1856); Quentin Durward, à l'Opera-Comique (1857); le Diable nu moulin, 1 acte, à Opéra-Comique, et le Retour de larmes, cantate, à l'Opera (1859); les Deux amours, opera comique en 2 actes, au Théâtre de Rada (1861); le Gapitaine Henriot, 3 actes, à l'Opéra-Comique (1864); la Poularde de Caux, opérette en 1 acte, jouée au Palais Roval, en collaboration avec MM. Bazille, Clapisson, Gautier, Jonas, Mangeant et Po se. Parmi let compositions non dramatiques de M. Gevaërt, nous citerons: Canticum natalitix, solo et chœur, %vec accompagnement de piano et orgue; les Filles de Marée, chœur religieux à trois voix, avec orgue; les Cloches de Noël, solo avec orgue Au nouveau lévite, solo et chœur, avec accompagnement de piano et harmonium le Départ, cantate à trois voix Jérusalem, dou ble choeur, sans accompagnement; Chante lyriquea de Saūl, Madrid, le Mois de mai, Seigneur, protège-nous. Sur l'eau, la Bienfaisance, l'Ab8ence, l'Adieu du brave, l'Amitié, Gentille blonde, le Drapeau, la Fraternité, l'Exode, le CAant du crépuscule, Chanson bachique, les Emiqrants irlandais, la Veillée du néqre, la Grande route, Toulouse, le Lion /lamand, les Nornes, sérénade; les Orphéonistes, tes Proscrits, les Ouvriers, les Pécheurs de Dunkerque, chœurs sans accompagnement; Jacques van Artevelde, cantate avec orchestre; Flandre au Lion, ouverture pour harmonie militaire, etc.

M. Gevaërt a été nommé, en 1867, directeur de la musique à l'Opéra, emploi supprimé depuis la mort de Girard et rétabli en sa faveur, en depit des critiques. 11 avait tenté, dans les années précédentes, de faire représenter rl l'Opera un ouvrage en a actes, mais sans succès il parut dès lors renoncer à la composition dramatique et s'occuper de travaux de théorie, d'archeologie et d'histoire musicales. Il publia d'abord un Traité d'instrumentation, puis annonça un recueil d'un grand intérêt, dont malheureusem*nt le premier volume a seul paru: les Gloires de l'ltalie, chefs-d'œuvre de la musique locale italienne aux XVIIe et XVIII- 8iècles, collection de morceaux de théàtre, de concert et de chambre, recueillia et publiés avec accompagnement de piano var F. A. Gevairt, traduction française par Victor Wilder (Paris 1868, in-fol collection precéd ées d'une introduction historique et de notices biographiques sur les compositeurs dont les œuvres y figuraient. Très versé dans la connaissance des langues et de 1 histoire de la musique, M. Gevaërt s'occupa des ce moment de réunir les Materiaux de son grand ouvrage sur la musique grecque. Il faisait en même temps, a la Societé des compositeurs de musique, des conférences sur l'Histoire de l'harmonie et collaborait à la Revue des lettres et des arts et ù la

Revue et Gazette musicale. En 1870, dès les premièremenaces d'investissem*nt, M. Gevaërt quitta Paris et retourna Il Bruxelles à la mort de Félis, l'année suivante, il fut appelé à lui succéder comme directeur du Conservatoire de cette ville. Outre les ouvrages cités plus haut, l'éminent directeur du Conservatoire de Bruxelles a édité un certain nombre de morceaux de Société des concerts de l'établissem*nt qu'il dirige; collabore à la publication des Chansons du XV, siècle, publiéet d'aprés le manuscrit de la Bibliothèque nationale, par G. Paris, et accompagnées de la musique, transcrite en notation moderne, par F. A. GevaPrt (Paris. 1875, in-S-); et publié: Histoire et théorie de la musique de l'antiquité (Gan l, 1875-78, 2 vul. in-8'), ouvrage d'un intérêt capital, d'une science et d'une érudition peu communes et, d'autre part, unique; Académie royale de Belgique: Discours prononcé dans la séance publique de la classe des Beaux-Arts, en présence de Leurs Majestés le roi et la reine, le 24 septembre 1876, nar françois Auguste Gevaërt, directeur de la classe (1876, in 4'). M. Gevaërt a été élu associé étranger de l'Académie des Beaux-Arts en remplacement de Mercadante en janvier t8i3 il est commandeur de la Legion d'honneur.

GÉVELOT, JULES Ftux, industriel et homme politiqur français, ne à Paris le 6 juin 1826. M. Gevelot possède aux Moulineaux, près de Paris, une manufarture de capsules et de cartouches auxquelles il a donné son nom il est en outre grand propriétaire dans l'Orne et membre d Conseil general de ce département pour la canton de Messey. Aux élections législatives de 1869, il se présenta, comme candidat independant, dans la 30 circonscription de l'Orne et fut elu contre le candidat officiel, M, le marquis de Torcy. Il prit place au centre gauche, s'eleva contre les candidatures officielles, et appuya la déclaration de guerre. Pendant le siege de Paris, M. Gevel, t a été pres dent de la commission d'armement au ministère des travaux publics et membre du qomite s 'ientifique de défense. Elu, le troisième sur huit, représentant de l'Orne à l'Assemblée nationale. aux élections du 8 fevrier 187t, il prit place au rentre gauche republicain, avec lequel il vota constamment. Il se présenta aux élections sénatoriales du 30 jan vier 1876, dans l'Orne, sur la liste républicaine et échoua faute dp quelques voix. Le 20 février suivant, il était elu. à une grande majorité, député de la 2e circonscription de Uomfront, contre le candidat legitimiste, et réélu depuis sans difficulté, le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. M. Gevelot est président du comice agric ole de Dom- front. Il a btenu des recompenses, commr industriel, à de nombreuses expos tiens, entre autres à l'Exposition universelle de Philadelphie, de 1876, où les compétitions etaient peut-être plus nombreuses. Aux élections du 4 octohre 1885. M. Gevelot a été l'unique candidat de la liste républicaine élu dans l'Orne, et le premier des deux députés élus au premier tour. l'autre etant M. de Mackau. Il a repris sa place à gauche, et a repoussé de son vote tes propositions d'expulsion des princes. GHIKA, HÉLÈNE. princesse KOLTZOFF-MASSALSKY, connue dans te monde des lettres sous le pseudonyme de Dora d'Iatria. nière de l'ex-hospodar Alexandre Ghika, fille du grand ban Michel Ghika, tous deux morts aujourd'hui et femme du prince russe, ou plutôt slave, Koltzoff Massalsky Rurikovitch. qu'elle épousa en 1849. Mme Dora d'Istria est née à Rwarest le 22 janvier 1829; elle fit de tres solides études sous la direction du célèbre professeur et archeologue gr G. G. Pappadopouloe, visita dans sa première jeunesse les principales villes de l'Europe. apprit les langues des diverses peuples européens et s'acquit de bonne heure une legitimo réputation de savoir. A quinze ans, elle traduisait l'Illiade en allemand et écrivait ensuite pour le theàtre. Après son mariage, elle suivit son mari eu Russie et prit rang à la rour. Artiste aussi bien que savante, elle exposait à Saint-f'etersbourg, en 1854, deux Paysages, pour lesquels elle reçut u"e medaille d'argent, hile reprenait des l'annee suivante le cours de ses voyages, visitant la Suisse, la Belg ique, la Hollande, l'italie, etc. Ap·ès avoir réside longtemps en Suisse, elle a fait dans ces dernières années un séjour assez prolongé en Franre; elle réside actuellement, croyons-nous, en Italie En 1867, la Chambre des députés d'Athènes, par loi spéciale vot-e d'acclamation, conterait à Mme Dora d'Istria la grande naturalisation. Elle est membre d'un grand nombre d'academies et de sociétés littéraires et savantes, même de relles qui, jusque-là, n'avaient pas admis de femmes. Nous citerons parmi ses ouvrages principaux. semes un peu partout et écrits en des langues diverses: la Vie monastique dans l'Eglise orientale (1955) Glt Eroi della Rumena et I Rumeni ed il Papato (1857J, en italien; les Femme. en Orient (Zurich, 1858: 2 vol.); Des Femmes, par Une femme ,Paris, 1864) la Vénitienne (ibid.) Elle a co llaboré en outre à une foule de journaux et de recueils littéraires de l'Allemagne, de la Belgique, de la Suisse, de l'Italie, de la Grère, etc.: au Diritto, à la Revue des Deux-Monde8, à l'Americano, revue espagnole publiee à Turin, etc., etc.

GHISLANZONI, AUTONIO, litterateur italien, né à Lecco le 25 novembre 1824. Après de brillantes études littéraires, il abordacelle du chant et fut engagé comme baryton, au théâtre Carrano, à Milan mais il n'y resta que peu de temps et embrassa d'une man ère définitive la carrière des lettres. Tour à tour. ou même à la fois, romancier, journaliste, critique musical, auteur dramatique, M. Ghislanzoni s'est fait dans ses dernières années une réputation considérable comme librettiste, qui le fait ardemment rechercher des compositeurs et par suite des directeurs de théâtres d'opéra. Son éducation musicale le sert d'ailleurs merveilleusem*nt dans cette sorte de travail et, jointe à ses relations habituelles, elle le porte à émailler ses romans de chapitres

très intéressants sur la musique ou sur les musiciens. Nous citerons par exemple: Gli Artisti dai teatro (Mtlan, 1858, 3 vol. in-12), roman dont une centaine de pages sont consacrées ù des notes biographiques sur les virtuoses, les chanteurs et les compositeurs de l'Italie contemporaine. Dans un autre ouvrage Reminiscenze artistiche, dont le titre indique au reste suffisamment le snjet, il a introduit une notice sur le pianiste compositeur Adolfo Fumagalli, un autre sur la Casa di Verdi a Sanl' Agata et plusieurs autres chapitres relatifs à la musique. M. Ghislanzani· qui est un des prin cipaux rédacteurs de la Gazetta musicale, de Milan, a e rit plus de cinquante livrets d'opera, parmi lesquels il faut citer Sadvatore Rosa, musique de M. Gomex; 1 Litaani, de M. Ponchielli I Promessi Sposi, de M. l'etrella Panà Martin, de M. Cagnoni Aïda, de M Verdi Sara de M. Gibelli (1876). etc. Il est aussi l'auteur des paroles de la cantate: Omaggio a Donisetti, mise en musique par M. Ponchielli.

GIACOMOTTI, FÉLIX HENRI, p-intre français, né à QuinKey (Douos) le 18 novembre 1828, Eléve de Picot et de l'Ecole des Beaux-Arts, M. Giaromotti remportait le grand prix de Rome en 1854, le sujet Je ce con'ours étant: Abraham recevant les anges. II s'est fait d puis, tant dans le portrait que dans la peinture historique, une très honorable réputation. On cite de cet artiste le Martyre de saint hippolyte, Nymphe et satyre(1861) l'Amour se désaltérant (1863); Agrippine quitte le camp (1864) l'Enlèvement d'Amymone, fille de Danaus (1865), au Luxembourg; le Christ bénissant les enfants (1867); la Dernière épingle de Carmela (1868); la Pentecôte (1870); Vénus et l'Amour (1873); le Calvaire (187S); A Sonnino (Italie), souvenir (1816); la Gloire de Rubens, panneau décoratif pour le muser du Luxembourg (1878) l'Hiver, panneau décoratif (1883); l'innocence (l884J; Mirage, Lndy Macbeth (1886). Quant aux portraits, dont il a exposé un grand nombre aux divers sel no, nous citerons ceux de MM. Edmond About, le Comte de Montholon· de Saint-Brice, flood, Hornby et rle Mmes J. David, la Comtesse de Aforelon-Chabrillan, la Marquise de Canisy, la Marquise de Vennevelles, la Comtesse de Jrurdait-Savonniereg, Paillet, de Roux-Larcy, Barthe-Banderoli (1874), Dugué de la Fauconnerie (1877j; sans computer la foule des portraits anonymes. Il a en outre exécuté pour l'eglise Saint-Etienne-du-Mont, qui posse le plusieurs autres de ses toile«, le Christ au milieu des docteur pour la mai ie de Besançon, les portraits en pied des genéraut Marulas et Morand et celui du Chancelier d'Aguesseau, au Palais de Justice de Paris (1875). M. F. Giacomotti a obtenu des medailleq en 1864, 1865 et 1866 et a été décore de la Légion d'honneur en 1867.

GICQUEL-DESTOUCHES, ALBERT AUGUSTE, amiral français, fils d'un capitaine de vaisseau, est ne à Brest le 10 avril 1818. Entré dans la marine en 1832, il était promu successivement enseigne on i838, lientenant de vaisseau en 1843, capitaine de frégate en t850, capitaine de vaisseau en 1858, contre-amiral le 6 avril 1867 et vice-amiral le 3 août 1875. Comme capitaine de vaisseau, M. Gicquel-Destonches, outre divers commandements, exerça les fonctions de chef d'etat-major de l'escadre d'évolution de la Mediterranée, puis celle dn directeur du personnel au ministere de la marine. En 1867, il reçut le commandement de la division navale de la Méditerrannée. En 1870, M. le coutre-amiral GicquelDestouches faisait, devant la commission d'enquête sur la marine marchande, une substantielle déposition concluant principalement au maintien de l'inscrip ion maritime. On lui doit, au reste, une brochure sur cette importante question du recrutement des équipages de la tlotte. Commandeur de la legion d'honneur depuis 1864, l'amiral Gicquel-Destouches a été promu grand officier le 27 dé embre ig7t Il a fait partie, comme ministre de la marine, du cabinet éphémère du 16 mai 1877. GIDE, THÉOPHILE, peintre français, né à Paris le 15 mars 1822, Eleve de Paul Delaroche et de Leon Cogniet, M. Gide a abordé divers genres avec un egal succès. Son tableau de d-but au Salon, la Chute des feuilles, fut bientôt suivi du Retour du marché (Pyré- nées). Il a expo se depuis Messe dans une église des Pyrénees, le Jugement de Cinq-Mars et de de Thou (1855); Resurrection du fils de la veuve de Naïm(1857); Louis XI et Quentin-Durward, Messe dans la campagne des environs de Naples, ltalienne (1859); le Récit, Episode de la jeunesse de Lesueur, la Récréation au couvent (1861); Sully quittant la cour de Louis XIII, les Femmes à la fontaine (Pyrénées), Neunaine d la madone (1863); les Adieux au couvent, Chanteurs napolitains (186.); une Présentation, Moines à l'étude (1865); liepétition d'une messe en musique (1866); Visite de S. S. le Pape dans un couvent la Partie d'échecs (1867); le Réfectoire de la Grande-Chartreuse, la Dictée (1868); Chœur du couvent de Saint Barthélemy, près de Nice (1869); l'Ecole, les Derviches hurleurs de Scutari (1870); une Ambulance au couvent de Cimiès, à Nice; Terrasse du couvent de Saint-Barthélamy (1872); Lesueur chez les chartreux, le Cavalier galant (1873); Le 22 août 1572, Coligny ayant été blessé grièvement d'un coup d'arquebuse, en aortant du Louvre, Charles IX, Catherine de Médicis, les deux ducs d'Anjou et d'Alençon avec plusieurs de leurs grandq serviteurs, se rendirent chex l'amiral Deux mauvaises, connaissances; l'Atelier du tonnelier (1874); une Confidence indiscrète, « Encore un verrel » (1875); Charles IX e.st contraint de signer l'ordre de massacrer les huguenots, le 14 août 1572, jour, de la Saint-Barthélemy, une Querelle de jeu (1876); l'Importun, les Visiteurs au palais de Fontaineblenu (1883); Prenez garde Echec et mat (1884); Qui s'y frotte a',y pigue (1885); Godtea-moi ça (1886)· M. Théophile Gide a obtenu une médaille de 3 classe en 1861, une médaille en 1865, une medaille et la croix de la Légion d'honneur en 1866.

GIDEL, CHARLES ANTOINE, littérateur français, né il Gannat (Allier) le 5 mars 1823, fit ses études au collège de cette ville et à l'Ec je normale superiem e, et fut recû licencie ès lettres en 1850, premier agrege des classes supérieures en 1853 et docteur es lettres en 1857. Professeur de quatrième au collège du Puy en 1852, il professa la classe de rhétorique à Brest de 1853 à 1855, à Angers de 1855 à 1857 et ù Nantes de 1857 à 1860; il occupait en même temps, dans cette dernière ville, la chaire de littérature française à l'ecole préparatoire. En 1860, il fut appele à Paris et rhargé du cours de troisième au Iyc e Bonaparte où il devint professeur de rhétorique en 1864. Cette même année 1864, l'Académie des inscriptions et belles-lettres décernait un de ses prix Bordin à M. Gidel, pour un Ofémoire sur les imitations faites en grec, depuis le XII- siècle, de nos anciens poèmes de chevalerie, et l'Academie française le prix d'éloquenre, en 1866. pour une Etude sur Saint-Evremond et en 1868, pour un Discours. sur Jean-Jacques Rousseau. II a pris une part très active aux conférences libres ou officielles depuis l'adoption chez nous de ce système d'enseignement, notamment à la So bonne (1863), et depuis en divers lieux. mais surtout nu Théâtre de la Gnite, sur les (chers-d'œuvre du re pertoire classique. Nommé proviseur au lycée Henri IV en 1872, il etait transféré à Louis-le-Grand en 1878. M. Gidel a publie les Troubadours et Pétrarque et De Philippide Cuillelmi Britonis (1857), ses thèses de doctorat; Nouveau recueil de morceaux choisis d'auteurs francais (1865); Etudes aur la littérature grecque moderne (1866-78, vol.). couronnées par l'Acade mie; une édition Annotée du Conciones; une édition des Œuvres de Boileau, précédées d'une substantielle et trec intéressante Etude sur Boileau et l'histoire littéraire du XVII siecle (1869); les Français du XVII· siècle (1878); Etudes sur la littérature moderne la Littérature française (1875), etc. On lui doit encore la publication de divers manuscrits grecs, des Œuvres, choisies de SaintEvremond et de plusieurs éditions d'ouvrages classiues, ainsi qu'une collaboration active à la Revue de l'initruction publique, à la Revue de l'Anjou, à la vue archéoloqique, à la Revue Contemporaine, à la Revue des Cours littéraires, à l'Annuaire de l'Association pour l'encouragement des ptndes grecques, aux Proceedings de la Societe philologiqve de Londres, etr. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1869, M. Gidel a été promu officier le 31 decembre 1884. Il est en outre derore de l'ordre du Sauveur de Grèce, et officier d'Académie.

GIERS (de), NICOLAS CARLOVITCH, diplomate et homme d'Etat russe, ne le 9 mai 1828. Il fit ses études au lycee impérial de Tzarskoe-Selo et entra à dix-huit ans nu ministere des affaires étrangères, comme attaché au dppartement asiatique. En 1841, il fut attache au consulat russe en Moldavio; en 1848, un ordre impérial l'envoyait au quartier général des troupes russes en Transvlvanie, durant la campagne de Hongrie, en qualité d'agent diplomatique sous les ordres du commandant en chef, général Lueders. Le zèle et l'habileté qu'il deploya dans cette occasion lui valurent le titre de conseiller de cour et la décorati n de l'ordre de Saint-Stanislas (4' classe Après son retour de Trangylvanie, en 1850, M. de Giers fut nomme premier secrétaire d'ambassade à Constantinople de là il fut transfer é en Roumanie, comme directeur de la chancellerie du ministre plénipotentiaire russe dans ce qu'on appelait encore, à cette époque (1853), les Principautés de Moldavie et de Valachie, et y demeura une année entière. Lorsqu'é lata la guerre avec In Turquie et ses allies d'Occident, M. de Giers fut rappelé au ministère, puis envoyé, en 1855, avec des instruc tions importantes, auprès des gouverneurs généraux de la Nouvelle-Russie et de la Bessarabie. En 1856, il fut nomme conseiller d'Etat, et consul genéral en Eg vpte; d'où il fut transféré, au bout de deux ans, en MoldoValachie, en la même qualité, mais dans la position de conseiller d'Etat en service ordinaire. Il y resta cinq ans, et fut récompensé des services importants qu'il avait rendus dans ce poste difficile par la décoration de l'ordre de Sainte-Anne, première classe. En 1863, M. de Giers fut envoyé à Téheran, comme envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire. On attribue à la présence et à l'action de cet habile diplomate à la cour du schah de Perse le maintien des bonnes relations entre son pays et celui-ci, objet d'intrigues si acharnées, au moindre point noir qui se montre au ciel de l'orient, toujours prêt à se tourner contre les Russes dans leurs conflits périodiques avec leurs voisins de Turquie, et qui ne le fait presque jamais. A son retour, en 1869, M. de Giers fut décore de l'ordre Saint-Wladimir (2e classe) et entra au Conseil prive; puis il fut nomme ministre à Reme. Remplace dans ce poste au bout de trois ans, par le fils du prince Gortchakoft, M. de Giers alla de son c6te remplarer en la même qualité M Danchkoff à Stokholm. Il demeura plus longtemps en Suede, et reçut de son souverain les ordres eleves de l'Aigle blanc et de SaintAlexandre Nevski, comme marque de sa satisfaction pendant qu'il y exerçait ses fonctions. Lors de la visite du roi de SuèJe au czar, en t875, M. do Giers fut appela à Saint-Petersbourg et resta attaché à Sa Maj este scan linave tout le temps que celle-ci passa en Russie. En decembre de la meme année, il etait no mme adjoint au min stre des affaires étrangères ayant la d rertion du departement dee affaires asiatiques. 11 faudrait refaire l'histo ire des événements qui se sont produits en Asie, et surtout de ceux qu'ont amenés la rivalite de l'Angleterre et de la Russie dans l'Asie centrale pour donner une idée de l'importance de ce poste en Russie et de l'activité incessainte, des connaissances etendues, de l'habilete dillomatique consommée qu'il exige de l'homme qui l'occupe, surtout quand cet homme arrive à satisfaire les intérèts de son pays comme l'a fait M. de Giers.

A partir de t876, à raison des fréquentes absences du prince Gortchakoff, qu'il remplaçait dans ces occasions à

la tête dn ministère, on peut dire que M. de Giers est de fait le ministre des affaires extérieures de l'empire russe. Il l'y remplace, en, effet, en 1976 d'aburd, puis pendant sept mois de l'annee 1877, durant la guerre turque; puis en 1878, pendant la durée du congrès de Berlin, où le prince Cortchakoff representait la Russie. Dès la fin de ce mémorable congres, le chancelier impérial donne des signes de la fatigue intellectuelle qui le rendit bientôt incapable de s'occuper d'affaires; il passe la plupart du temps à la recherche de la santé qu'il a perdue, occupé surtout de retenir la vie qui lui échappe; il n'est pas remplacé officiellement dans son poste de chancelier de l'empire, mais un autre en remplit effectivement les fonctions, et cet autre est naturellement M. de Giers. Enfin. au mois d'avril 1882, le prince Gortrhakoff se retire, et M. de Giers est nommé à sa place.-Presque aussitôt, il adopte les habitudes erratiques qui, depuis quelque temps distinguent les chanceliers de Russie et d'Autrirhe-Hongrie. Dès le commencement de décembre, il est à Rome et obtient une audience dn pape; quelques jours plus tard, il était Varzin; en janvier, il était Vienne et était reçu par l'empereur François-Joseph le L'année suivante, après le sacre du czar Alexan- dre 111 'mai), il adressait des remerciements, accompagnes d'assurances de paix générale, comme toujours, aux puissanres qui s'étaient fait représenter à cette cérémonip. L'automne venu, il reprenait le chemin de Berlin. Il y est encore.

GIGOUX, JEAN FRANÇOIS, peintre français, né à Besancon le 8 janvier 1809, élève de l'Ecole des BeauxArts, M. Jean Gignux débuta au Salon de 1831 par quelques dessins et portraits à la mine de plomb et des lithographies. Il a ensuite aborde la peinture à l'huile et a successivement exposé, tant toiles que dessins: Henri I V érrivant des vers sur le missel de Gabrielle, la Toilette de Mme Dubarry, la Mort de Léonard de Vinci, la Bonne aventure, la Mort de Cléopâtre, le Martyre de sainte Agathe, le Corps du Christ veillé par les anges, Antoine et Cléopàtre après la bataille d'Actium, le Comte de Comminges reconnu par sa maitresse, le Baptême de Clovis, Saint Pierre-ès-liens, le Chriet an jardin des Oliviers, la Manne dans le desert, Saint Philippe guérissant des malades, Saint Louis enterrant les morts sur un champ de bataille, Saint Louis pardonnant aux révoltés après la bataille de Taillebourg, le Mariage de la Vierge, Héloi.se recevant les restes d'Abeilard au Paraclet Sninte Geneviève, la Nativité, Madeleine pénitente, la Mort de Manon Lescaut, CAarlotte Corday, dessin, etc. (1833-1852); et depuis: Galathée, les Vendanges (1853); la Moisson (1855): ces deux tableaux, qui ornaient le grand escalier de la Cour des comptes, ont été détruits par les incendies de mai 1871 le Bon Samaritain, la Veille d'Austerlitz (1857); une Arres- tation sous la Terreur (1859); une Téte de Sarrasin, Pnrlrait du comte de Müszech (1861); M. Lefebure-Duruflé, sénaleur (1865); la Poésie du Midi (1866); Première rêverie (1868); le Dernier ravissem*nt de Sainte Marie-Madeleine (1870); le Pêcheur et le petit poisson (1872); le « Père Lecoar » (1875); un Jeune garcon (1876); la Jeunesse de Ruyter (1877); la Fontaine dc Jouvence, Sainte Dfadeleine au désert (1878); un Paresseux (1883); le Dernier jour de Jeanne d'Arc rs Domrémy, Tête de jeune fille, étude (1886). Il faut ajouter, à cette liste, un certain nombre de portraits à l'huile; ceux de Charles Fonrier, du Roi Jérrime, du Général Donzelot, du Maréchal Moncey, du Général Dmernirki, du Comte Ostrowski, de G. Lavirort, de la Comtesse George de Müszech, de M. Arsene Houssaye; et ceux du Baron Gérard, de Paul Delaroche, Eugène Delacroix, Barrye. Lamartine, Considérant, Alfred de Vigny, Sigalon, les frères Johannot, Taillandier, et (pastels ou lithographies); un grand nombre de dessins d'illuctration, notamment 500 vignettes pour les Aventures de Gil Blas de Svntillane; la Prise de Gand; et le Portrait de Charles VIllpour les salons de Versailleq; lit Fuite en Egypte, le Repos de la Sainte-Famille, la Mise au tombeau du Christ, la Résurrection, à l'église SaintGervais-et-Saint-Protais, ainsi nue divers travaux de peinture decorative à la chapelle Sainte-Genevieve de l'eglise Saint-Germain-l'Auxerrois, à l'église Saint-Merry, etc. M. Jean Gigoux a obtenu une medaille de 2e classe en 1833, une m daille de 1'· classe en 1835 et une autre en 1848. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1842, il a ete promu officier le 12 juillet t880.

GILBERT, sir JOHN, peintre anglais, président de la Societe des aquarellistes, est né en 1817. Il débuta à la Société des artistes anglais en 1836, par une aquarelle: l'Arrestation de lord Hastings par le Protecteur, Richard duc de Gloucester; il avait toutefois, la même année, une peinture à l'huile admise à l'Académie royale. Il exposa pour la première fois à l'Institution britannique en i83o, et a continue depuis lors à envoyeur ses ouvrages à cette galerie artistique, ainsi qu'à celle de l'Académie r. yale, au moins de temps en temps. Nous citerons, parmi les œuvres les plus connues de sir John Gilbert: Don Quixole donnant des conseils à Sancho Pansa (1839), accompagné ou suivi de divers autres sujets empruntes à Cernantes; puis: l'Education de Gil Blas; une s'ene du Tristram Shendy de Sterne; Othello devant le Senat; le Meurtre de Thomas Becket; le Theatre de Shakerpeare, reunion des principaux caracteres du Théâtre du « cygne de l'Avon »; Charge de cavalier8 à Naseby; un Drawing-room au palais de Saint-James; un Réqiment de ca'valer'e royaliste; Rubens et Teniers l'Atelier de Rembrandt; Wolsey et Buckingham; une Convocation du clergé; Entrée de Jeanne d'Arc à Orléans, etr, Ses plus récentes expositions sont: le Camp du drap d'or (1874); l'Abbaye de Tewkesbury: la Reine Marguerite amenée captive à Edouard après sa dé/aite; Don Quixote et Sancho au château du Duc et de la duch*erse (1875); les Croisés, Richard Il résignant la couronne entre les mains de Bolingbroke (1876); le Cardinal Wolsey à l'abbaye de

Lencester, Doge et sénateurs de Venise (1977); Vite! et Rosée de mai (1978). Il avait à l'Exposition universelle de 1878: le Cardinal Wolsey d l'abbaye de Leicester, l'Abdication de Richard Il et Doge et sénateurs de Venise, envoi qui lui valut une 3* médaille et la croix de la Légion d'honneur. — Sir John Gilbert a en outre collabore, comme dessinateur, diverses publications de luxe ainsi qu'à bon nombre de journaux illustrés. notamment à l'Illustrated London News pendant plusieurs années à partir du premier numéro. La plupart des meilleures édit ons des classiques anglais ont été illustrées par lui, y compris une édition de Sha kespeare à laquelle il travailla trois ans. Sir John Gilbert a été élu associé en 1852 et en 1853 membre titulaire de la Société des aquarellistes, dont il est devenu le président en 1871. Peu après, il était créé chevalier. Il est membre honoraire de la Société des aquarellistes et de la Société des artistes de Belgique, président honoraire de la Société des peintre. d'aquarelle de Liverpool et a été élu membre de l'Academie royale des arts de Londres, dont il était associé depuis 1872, le 29 juin 1876.

GILBERT, PASCAL, homme politique français, né en 1835. M. P. Gilbert, dirige à Blara une maison de banque et y est président du tribunal de commerce. Vice-président du cercle local de la Ligue de l'enseignement, il est memhre du Conseil municipal et a ete adjoint nu maire de Blaye. Aux élections d'octobre 1885, M. P. Gilbert a été élu député de la Gironde, comme candidat républicain, au scrutin du 18, par 88,740 suffrages, et a pris place à gauche. Il a vote l'expulsion des princes. GILBERT, WILLIAM SCHWENCK, auteur dramatique anglais, ne à Londres le 18 novembre 1836. Apres avoir pris ses grades à l'université do Londres, il suivit les cours de droit de l'Inner Temple et se fit recevoir avocat en novembre 1864. Il avait été attaché au secrétariat du Conseil privé de 1837 à 1862, et fut nommé capitaine des Highlanders royaux du comté d'Aberdeen (milice) en 1868. M. William S. Gilbert collabora de bonne heure à la presse périodique, et débutait au théâtre en janvier 1866. Sa première pièce Dulcamara, fut jouée au théâtre de Saint-James. à la date que nous venons d'indiquer. Il a donné depuis, sur diverses scènes, un certain nombre de pieces, principalement de comedies feeries: Old Score, lhe Princess, Ages ago, Randall's Thumb, Creatures of impulse, A Seneatioà novel, Happy Arcadia, The Palace of Truth (1870), Pygmalion and Galatea (I871J, The Wicked World (1873), Charity, pièce en 4 actes (1874) au théâtre de Haymarket, ou furent également jouées les trois précédentes, toutes trois comédies feeries en trois actes; Sweet hearts (Les amants), drame en deux actes, joué nu théâtre du prinro de Galles en novembre 1874; Broken hearle (Cœurs brisés), comédie féerie au Théâtre de la Cour: Tom Cobb, comédie bouffe en 3 actes, à Saint-James (1876); Trial b,y jury, Daniel Bruce, Engaqed, au même théâtre et Ne'erdo-Weel, à l'Olympic (1878); Gretchen, à l' Olympic Foggerty's Fairy (1879), au Criterion M. Gilbert a écrit aussi, le plus souvent avec M. Arthur Sullivan. de nombreux livrets d'opéras comiques, opéras bouffes, operettes, etc. Nous citerons le Sorcier, 2 actes (1877); Pinafore, les Pirates de Penzance, Patience (1881). Les operettes de M. Gilbert ont eu, pour la plupart une vogue inouïe. On doit encore à M. W. Gilbert quelques publicatiuns humoristiques Bab ballads, d'abord publié dans le Fun, journal satirique de Londres, a, par exemple, paru depuis en volume.

GILLE, PHILIPPE EMILE FRANÇOIS, auteur dramatique et journaliste français, né d Paris le 18 décembre 1831, y lit ses études et entra comme employé à la préfecture de la Seine. Il étudia la sculpture, puis devint en 1861 secrétaire du Théâtre-Lyrique et. les relations aidant, s'occupa de journalisme. M. Philippe Gille collabore princlpa1ement av journaux de Miltaud le Petit-Journal, le Soleil, l'Histoire, puis au Figaro, où il rédige, en ore aujourd'hui (1886) le bulletin bibliographique. Il a écrit en outre, seul ou en collaboration, un assez grand nombre de comedies, vaudevilles, livrets d'opéras comiques, d'opérettea et de ballets, dont plusieurs ont eu un vif succès; c'est d'ailleurs par là qu'il a commencé. Nous citerons la Prétresse, operette, musique de Georges Bizet, jouée à Bade en 1854; Vent du soir (1857); M. de Bonne-Etoile, musique de M. Delibes (1860) le Boeuf Apis, avec le même (1865); les Berger., opéra comique en 3 actes, avec M. H. Crémieux, musique d'Offenbach la Cour du roi PEtaud, musique de M. L. Delibes; les Horreurs de la guerre, musique de M. Jules Coste (1869); les Prés Saint-Gervaia, tire de la pièce de M. Sardou, musique d'Ollenbach; Garanti dix ans, comédie, avec M. E. Labiche (1874); les Trente millions te Gladiator, avec le même (1875); Pierrette et Jacquot, operette, aux Bouffes (1876); les Charbonniera, le Docteur Oa, opéra comique en 3 actes tire de l'amusante nouvelle de M. J. Verne, musique d'Offenbach, aux Variété (1877); Yedda, ballet, musique de M. Olivier Metra, à l'Opera (1879); la Farandole, ballet, musique de M. Th. Dubois, à l'Opéra (188t). Il a donné dans ces derniers temps, avec M. H. Meilhac: le Mari d Babette, comédie en 3 actes, au Palais-Roynl (1882); Ma camarade, 5 actes, au même théâtre (1883); la Ronde du commissaire, 3 actes, au Gvmn.ise; Rip van Winkle, opéra comique en 3 actes, musique de M. Planquette, aux Folies-Dramatiques; Manon, opéra comique, 5 actes et 6 tableaux, musique de M. Massenet, à l'OperaComique (1884), etc.

GILLET, RENÉ, homme politique français, médecin, né à Ligny-sur-Ornain (Meuse) le 5 août 1845. Reçu docteur en médecine., il s'établit à Beauzée en 1871, devint conseiller municipal puis maire de cette ville (1875) et conseiller general de la Meuse en 1880. Son dévouement aux intérêts bien entendus du département, particulièrement en ce qui concerne l'établissem*nt de lignes locales de chemins de fer le fit remarquer au con-

seil départemental et porter sur la liste républicaine de la Meuse aux élections d'octobre 1885, où il fut élu député de ce département au scrutin du 18. M. le D' Gillet siège à gauche, quoique n'appattenant officiellement à aucun groupe. ll a voté l'expulsion totale des princes.

GILLMORE, QUINCY ADAMS, officier supérieur du génie et écrivain militaire américain, ancien géneral dedivision de volontaires pendant la guerre de Sécession, est né dans le comté de Lorraine (Ohio) le 28 février 1825. Il fit ses études à l'Académie militaire de West-Point, d'où il sortit premier en 1849 il fut alors employé comme sous-lieutenant du génie aux fortificationa de Hampton Roads. De 1852 à 1856, Il servit à West-Poinl comme instructeur-adjoint de génie pratique, fut promu lieutenant en premier à cette dernière date, et employé à New-York ù l'achat et au transport des matériaux pour les fortifications en cours de et construction, ainsi qu'à l'édification du nouveau fort de Sandy-Hook. C'est à cette dernière occupation que le surprit l'explosion de la guerre sécessionniste (1861). Il fut promu capitaine du génie et attaché à l'état-major du général Shermnn, commandant le corps d'expedition de la Caroline du Sud. En cette qualité, il ouvrit les opérations contre le fort Pulaski, sur le Savannah (Geor;ie), en février 1862, et il commandait les colonnes d'assaut qui s'emparèrent de ce fort peu après. Nommé brigadier-général de volontaires, il fut envoyé dans l'Ouest, comme commandant du district de la Virginie occidentale, du département militiire de l'Ohio. Peu après, il fut appelé au commandement d'une division dans l'armée du Kentu'ky. Envoyé ensuite dans la Caroline du Sud, il prit le commandement de l'armée de terre employée au siège de Charleston, et fut promu au rang de major général de volontaires. Lorsque le général Grunt fut devenu commandant en chef des armées des Etats-Unis, le général Gillmore reçut eut l'ordre de se porter avec ses troupes vers le général Butler, à la forteresse de Monroe, comme commandant du dixième corps d'armée, et il coopéra avec ce dernier à l'occupation do la rive sud du neuve James, ainsi qu'à diverses autres opérations importantes. II coopéra également avec le general Sherman, au mouvement exécute par celui-ri à travers la Caroline du Sud, et fut placé à la tète du nouveau département militaire embrassant cet Etat tout entier, le 27 juin 1865. Mais il fut remplacé dans son commandement quelques mois plus tard, par le général Sickles. Après la paix, le général Gillmore quitta le service volontaire, mais il fut maintenu avec le grade de major (chef de bataillon ou l'équivalent) dans le corps du génie des Etats-Unis, et charge spécialement des travaux de défense des côtes de l'Atlantique. On a de M. Gillmore A Practical Treatise on limes, hydraulic cements and mortars (1863) Siege and réduction of Fort Pulaski, Georgia (1863); Official reports of operations again8t the defences of Charleston Harbour (1863; A Supplementary report on the engineer an artillery opérations (1865); Coignet-béton et autres pierres artificielles (1871); A Practical Treatise on conatruction of roads, atreeta and pavements; et un Rapport sur la force des pierres à bâtir des Etats-Unis (1876); outre des articles scientifiques dans l'American Cyclopxdia (New-York, 1873-76), et dans l'Universal Cyclopzdia de Johnson,

GILLY NUMA, industriel et homme politique français, ne à Sommieres (Gard) en 1834. Elabli tonnelier à Nimes en 1859, il s'est de bonne heure fait remarquer par ses opinions avancées, a été vice-président de la Ligue républicaine du Midi et est devenu, sous la R publique, conseiller municipal, puis adjoint au maire de Nimes (1881). Porte aux élections d'octobre 1885 sur la liste radicale du Gard. M. Numa Gilly a été élu député au second tour. Il a pr plnce ù l'extrème-gauche et a vote contre les lois d'expulsion des prinres,

GINAIN, LOUIS EUGÈNE, peintre français, né à Paris le 26 juillet 18i8. Elève de Charlet et d'Abel de Pujol. il débuta au Salon de t839, fit un voyage en Afrique et suivit en 1844 le duc de Montpensier en Espagne. On cite principalement de cet artiste: le Duc d Aumale pendant la campagne du Teniah, le Colonel Daumas recevant la soumission de Mahi-ed-Din en 1835, Attelage d la Daumont la Bataille de Marengo, le Combat de l'Affroun, les Zouaves, le Camp de Chàlons; Exercices militaires; la Rentrée à Paris de l'armée d'Italie, le 12 août 1859. pour les galènes de Versailles (1841-1861) le Printemps Voyage de l'empereur à Alger; l'Automne (1863); Fantasia (1864); Chevaux de halage, Cavalier arabe (1865); le Grand chérif Hadj-Ali-ben- Brahim (1866); El Halib (1868) le Retour d'une colovme après une razzin (1869); Cheval de Gaada (1870); Campagne d'Algérie de 1840 (1872); la Revue du 19 juin 1871 (1873), commandé par le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts; Convocation d'un goum par le card 1874): Sur la route chevaux de poste; Entrée de l'ecurie: chevaux de poste; Obstacfe chevaux de chasse (1875); le Chérir souvenir de Mostaganem (province d'Oran); la Retraite, Cavaliers réguliers d'Abd-el-Kader (1876); Artillerie en marche (1878), etc. M. Ginain a obtenu une médaille de 3' classe en 1857, nn rappel en 1861 et une médaille de 2e, classe en 1863, il a été décoré de la Légion d'honneur en 1878.

GINOUX DE FERMON (romte), CÉSAR AUGUSTE, homme politique français, petit-fils d'un ministre de Napoléon 1er. est né à Paris le 20 avril 1828. Ancien auditeur au Conseil d'Etat, ,1 fut élu représentant de la Loire-Inferieure le 8 février 1871 et député de ( châteaubriant au scrutin de ballottage du 5 mars 1876. Il siegea dans les deux chambres au groupe de l'Appel au peuple. licélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 par le mémo collège, il figure en tête de la liste monarchique élue dans la Loire- Inférieure le 4 octobre 1885.

GIORZA, PAOLO, compositeur italien, né à Milan en 1832, reçut les premiers élements de son art de son pere, célèbre baryton et miniaturiste de talent, lequel. devenu organiste à Oesio, et atteint de paralysie, s'adjoignit son fils, qui fut chargé de toucher l'orgue pour lui. Mais Paolo n'était pas destiné à remplir cette mission, pour laquelle il n'avait aucun goût; sa destinée était d'é ·rire la musique d'une quantité innombrable do' ballets qui ont rendu son nom célèbre dans son pays. Il voulut aussi tenter la fortune dans l'opéra, mais son Corrado, o Console Lombardo éprouva une chute si lourde que l'auteur en revint promptement et sagement à ses ballets. En février 1864, M. Giorza faisait repr'senter à Paris, sur la scène de l'Opéra. un ballet écrit expressément pour la circonstance la Maschera, qui fut loin d'avoir le succès que sa réputation faisait espérer. Peut-être est-ce la raison pour laquelle la tentative no fut pas renouvelée. Quant aux ouvrages qui l'ont rendu célèbre de l'autre coté des Alpes, nous -iterons Un Fallo, o il Fornaretto et i Bianchi ed i Negri (1853); ilGiucalore (1854); Shakespeare, ossia il Sogno di una notre d'estale (1855); il Conte di Monte-Cristo (1857); Rodolfo (1858); il Pontoniere et Cleopatra(1859); Giorgio Reeves (1860); il Vampiro, la Contessa d'Ergmont (1861), à la Scala, do Milan uu Avventure di Carnevale à Parigi (1863), au Carlo Felice, de Glènes Farfaletta (1863), à Londres; la Maschera ou les Nuits de Venise (1864), à Paris; Leonilda (1865); Fiammella, avec M. Meiners et Emma, avec M. Bernardi (1866), à la Scala de Milan; et plus récemment: la Capanna del zio Tom, à la Pergoh, de Florenre: Folgore o l'anello infernale, Nostradamus la Silfide a Pechino, avec MM. Madoglio et Sarti; il Biricchino di Parigi, un Balle Nuovo, Carlo il Guaslatore, i Palleschi ed i Piagnoni, uno Spirito maligno, il Sogno dell' esule, il Genio Anarack; Jola Badœr, Zagra- nella, Funerali e Danze, l'Ultimo Abenceragio, la Giocoliera, Gazelda, Don Cesare di Bazan, Cherubina o la Rosa del Po.silippo, Salammbo, la Vendetta, Pedrilla, etc. En dehors de ses ballets, M. P. Giorza a publié un assez grand nombre de morceaux de musique de danse, principalement sous forme d'albums: Alle Dame milane.si, Pierrot o la Settimana grassa a Mi- lano; Maschere italiane; 1'etit Bouquet; Quattro Salti, Alle Dame florentine l'Album di Rigoletto, etc. On lui doit aussi quelques compositions légères pour le piano, des mélodies vocales et divers morceaux de musique religieuse. Au début de la guerre de 1866, M. Giorza écrivit la musique d'un hymne guerrier dont les paroles étaient de M. Plantuli, secretaire du général Garibaldi. C'est du reste sur l'invitation de l'illustre patriote. qui l'en remerch par une lettre de félicitations peut-être un peu hyperboliques, si l'on considère que l'hymne en question est Parfaitement oublié aujourd'hui, que M. P. Giorza avait écrit ce morceau.

GIRARD, JULES AUGUSTIN, littérateur français, né à Paris le 24 février 1825. fit ses études au college Louisle-Grand et fut admis à l'Ecole normale supérieure en 1-44. Agrégé des lettres en 1847, il fut envoyé comme professeur de rhétorique au collège de Vendôme et entra l'année suivante comme élève à l'Ecole française d'Athénes, d'ou il était de retour à Paris en 185i. Il lut nomme aussitôt professeur de rhétorique au lycée de Lille, passa en la même qualité au lycee de Montpellier en 1853 et, ayant pris le grade de docteur es lettres, fut chargé de la conférence de litterature grecque (2. et 3* années) à l'Ecole normale en 1854, dont il devint titulaire trois ans plus tard. En 1868, il fut chargé d'un cours complémentaire de littérature grecque à la faculté des lettres de Paris et nommé en 1869 suppléant de Patin à la chaire de poésie latine. Il y occupe aujourd'hui, depuis 1874, la chaire de poésie grecque. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1863, et aussi décoré de l'ordre da Sauveur de Grèce, M. J. Girard a été élu membre de l'Académie des inscriptions et belleslettres le 29 mai 1873. Il a été promu officier de la Légion d'honneur le 18 janvier 1881. M. Girard a publié Mémoire sur l'ile d'Eubée, inséré dans les Archives des missions scientifiques et littéraires (1852); ses thèses de doctorat Des caractères de l'atticisme dans l'éloquence de Lrysias et De Megarentium ingenio et moribus (1854); Thucydide (1860), couronné par l'Arademie française; Hlyperide, sa vie et ses écrite (1861); uu Procès en corruption chez les Athéniens (1862)· le Sentiment religieux en Grèce, d' Homère a Eschyle (1868), couronné par l'Academie française; Etude sur l'eloquence attique; Lysias, Hypéride, Démosthène (1875), etc.

GIRARDIN, MARIE ALFRED JULES, litterateur français, né à Loches le 4 janvier 1832, fit ses études à Châteauroux et à Paris. Eleve de l'Ecole normale supérieure, il se lit agréger pour les classes de grammaire et celles des lettres, et alla professer dans divers lycées de province il est attache actuellement au lycée de Versailles. M. J. Girardin a collaboré à la Revue européenne à la Mosaique, au Afa*gasin pittoresque, à la Iievue des DeuxMondes, et est un des collaborateurs habituels du Journal de la jeunesse, auquel il donne principalement des nouvelles d'un style aimable et gracieux et d'une portée morale évidente. On cite de cet écrivain les Braves gens, couronné par l'Académie (1874); Nous autres (1875); la Toute petite, Fausse route (1876); l'Oncle Placide (1877); le Neveu de l'oncle Placide (1878-79, 3 vol.); Petit* contes alsaciens, Un peu partout, les Gens de bonne volonté, Chacun son idée, la Disparition du grand Krause, etc. II a traduit de l'anglais, Pascarel, roman de Ouida (miss De la Ramée), Tom Brown à l'école et la Terre de servitude, de H. M. Stanley; de l'allemand, Mycènes, du docteur Schliemann du russe, des contes, etc. M. J. Girardin est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1877.

GIRAUD, SÉBASTIER CHARLES, peintre franrais, élève de son frêre, est ne à Paris le 18 janvier 1810. Il suivit,

à partir de 1835, les cours de l'Ecole des Beaux-Arts et se livra à la peinture de genre. De 1813 à 1847, il fit un voyage aux îles Hatti et en Amerique. et accompagna le prince Napoléon dans le Nord en 1856. M. Charles Giraud a été nommé chevalier de la Légion d'honneur à son retour d'Amerique en 1847. On cite principalement de cet artiste: Scène d'atelier (1850); Souvenir d'Halti (1853); la Fin de la querre d'Haïti, la Salle à manger de la princesse Mathilde (1855); la Pêche aux phoques (f857J; le Salon de la princesse Mathilde, le Cabinet de M. de Nieuwerkerke (1859); un Interieur au XVe siècle, Vue de Tinyvalla (Islande) et deux autres Intérieurs (1861); Retour du chasseur, Interieur d'une chambre au XV- siècle (1862); Intérieur d'une serre, Cabaret en Bretagne (1865); Musée Nanoleon 111 au Louvre, Intérieur d'un salon (1966); Galerie des armes au musée de Cluny, la Salle des Preuses au château de Pierrefonds (1868); Jeu de toutes à Pont-Aven (1869); Retour de la pêche (1870); Fileuses en Bretagne (1873); le Débarcadère de Brientz, en Suisse (1874); l'Adieu (187S); Intérieur flamand (1876); la Caeillette des pommes (1877); un Dimanche en Bretagne (f878J; Intérieur au XV, siècle (1883); Intérieur d'atelier (1885), etc.

GIRAUD, ETIENNE HENRI, homme politique français, président honoraire du tribunal civil de Niort, ancien maire de cette ville en 1848. démissionnaire après le décembre ig5t, est né à Montreuil (Vendée) le 2 septembre 1814. Aux elertions du 20 février 1876. M. Giraud, candidat républicain dans l'arrondissem*nt de Melle (Deux-Sèvres), échoua contre M. Ayme de la Chevrelière, membre de la droite de la précédente assemblee; mais l'elertion avant été annulee, il fut élu, le 21 mai suivant, et prit place au centre gauche. Reelu contre le même adversaire le 14 octobre 1877, puis le 21 août 1881. M. Henri Giraud a pris, dans cette dernière législature, la parole contre le projet de loi de M. Naquet sur le retablissem*nt du divorce. Il a aussi vote contre le scrutin de liste. Il n'en a pas moins été élu députe des Deux-Sèvrea par ce même scrutin de liste, au scrutin du 18 octobre i885. M. Henri Giraud n'a pas pris part au vote sur l'expulsion des princes, étant absent par congé. Il est président de la Société d'agri 'ulture des Deux-Sèvres et chevalier de la Légion d'honneur.

GIRAULT, JEAN, homme politique français, né nu Moulin-des-Forges, près de Saint-Amand (Cher) le 11 octobre 1823. Assorié de bonne heure aux travaux de son père, meunier du Moulin-des-Forges, il avait en fait la direction de cet établissem*nt des l'âge de quinze ans. Très populaire dans son pays, grâce à son esprit liberal, :l fut, en 1848, l'un des organisateurs du comité demo- cratique de Saint-Amand, et delegué par la garde nationale du canton pour assister à la fête de la Constitution, à Paris. Il protesta contre le coup d'Etat de décembre 1851, tout en employant son influence à calmer les esprits, à Saint-Amand, émus par les nouvelles venues de Paris et bientôt irrités au dernier point par le meurtre gratuit d'un citoyen, accompli froidement par le commissaire de police de cette ville. Il se livra ensuite tout entier à son industrie, délaissant volontiers la politique. En 1867, M. Girault se retirait des affaires avec une petite fortune noblement acquise. Jeune encore, il résolut de conférer ses loisirs, dans la mesure de ses moyens, aux affaires publiques. Aux élections générales de 1869, il se présenta dans la 2. circonscription du Cher contre M. Masse. candidat officiel, et fut élu au second tour. Le Corps législatif, lors de la vérification des pouvoirs, invalida l'election par un vote de surprree, sans discussion, sans qu'on s'en doutât presque, sans que M, Girault, qui était présent à la séance et, comme de raison, fort tranquille au milieu du calme qui l'entourait, se doutât qu'on méditait son execution et quittât son banc, en conséquence, pour defendre une élection qui n'était pas combattue. Un violent tumulte s'éleva pour répondre à cet acte inoui; l'election de la 2* circonscription du Cher fut remise, ou plutôt mise en dia. cussion, et M. Girault monta à la tribune pour la defendre, sans aucun embarras, aver une grande simplicité de langage et un acrent de terroir exempl de tout maladroit elfort de dissimulation et plein de la plus incontestable franchise. le meunier du Cher gagna aisément sa cause et put aller, triomphant et chaudement félicite, reprendre la place qu'il s'eta t choisie sur les bancs de l'extrème gauche. M. Girault fut l'un des membres les plus artils de l'opposition pendant la dernière législature impériale, Il se fit également entendre dans diverses reunions publiques et devint très populaire à Paris, où il n'eût tenu qu'à lui de l'ètre davantage. Si les choses eussent tourne autrement et qu'il eût bien voulu donner son adhésion ace projet, nous savons, en effet, qu'il était fort question dans les groupes democrat ques avances d'offrir à M. Girault une candidature à Paris à la première occasion. Au Corps législatif, il protesta contre l'arrestation de Ho hefort et fut on de ceux qui s'eleverent le plus energiquement contre la guerie; il avait donné à sos électeurs le conseil de voter non au pl-biscite de 1870, et avait également pris part, avec une certaine autorité, à la discussion relative aux traites de commerce. Le 4 septembre 1870, lors des premières tentatives d'invasion de la salle des deliberations, il réussit à maintenir le président à son fauteuil et obtint même un moment l'évacuation de la salle. Le lendemain, il acceptait de Gambetta la mission d'organiser la défense dans son département, mais il donnait sa démission huit jours après, en présence de la mauvaise volonte qu'il avait rencontrée et contre laquelle il lui était impossible de lutter. Conseiller gêner du Cher pour le canton de Saint-Amand, il fut reelu avec une grande majorité le 8 octobre 1871. Mais, après avoir echoue aux élections du 8 fevrier précédent pour l'Assemble nationale, il échouait de nouveau aux élections complementaires du 2 juillet suivant, quoique avec une importante

minorite c'est là. d'ailleurs, une des surprises assez ordinaires du scrutin de liste. Le 20 fevripr 1876, M. Gi,rault était élu d pute du Cher, au premier tour, pour In première circonscription de l'arrondissem*nt de SaintAmand, par 6,884 vois, centre 4.196 obtenues par le can didat bonapartiste, baron Corvisart et 2001 par le candi lat « conseivateur », M. de Bonnault. Il reprit sa pli, e à l'extrême gauche et vota l'amnistie pleine et entière. Réclu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il se présenta ù l'plection pour le renouvellement triennal du Senat. Le 23 janvier 1885; il fut élu le premier, et seul au premier tour. M Grault, sénateur radical du Cher, a voté le, projet de loi sur l'expulsion Jes prinres. II a publié quelque articles ou Lettres à ses électeurs dans divers journaux de Paris, notammenl dans la Tribune (1876). GIRDLESTONE, EDWARD. ecclesiastique anglais promoteur de 1 Union des travailleurs agricoles. est ne à Londres le 6 septembre 1805. Il fit ses etudes à l'univerailé d'Oxford, y prit le grade de ma itre es arts en 1829 et devint vicaire de Deane, dans le cnmté de Lancastre, en 1830. Après divers changements, le Rev. Edward Girdlaqtone était nomme en 1872 au s vicarage n d Oheston, près de Bristol. Ilepuis 1867, il n'a pas cessé île d fendue publiquement et avec insistance, la cause de l'ouvrier des champs. A une assemblee de l'Association britannique, tenue à Norwich en 1868, oe fut lui qui. le premier, suggéra l'idée d'une Union des travailleurs agricoles. A partir de ce moment, à Londres, à Exeter, à Bristol, à Bath. etc., aux meetings de l'Association britannique, au congrès de la S'ience s ciale, au c"ngrè« ecclesiastique, il ne cessa de faire des conferenres ou de prononcer des discours en f.veur de la realisation de cette idée féconde. Il alla plus loin: il fit emigrer non moins de 600 familles d'agriculteurs des districts de l'oneat, où ils étaient payés d'une façon dérisoire, aux district du nord où la main d'Œuvre était beaucoup mieux rétribuée. C'est donc avec raison qu'on peut dire que M. Girdlestone a donné la première impulsion à ce grand mouvement, devenu général par la suite, et qni a fuit de l'amelioration du sort des "uvriers agricoles de la Grande-Bretagne, dont nul ne s'était inquiète jusque-là, du moins à ce point, une des questions les plus importantes du probleme social et à La solution de laquelle les esprits les plus rebelle. doivent accorder l'attention qu'elle mérite.- Le Rev. Edward Girdlestone a publie un volume de sermons sous ce titre Reflected l'ruth, et diverses brochures de circonstance, principalement sur la question des ouvriers agricoles.

GIRERD, CYPRIEN JEAN JACQUES MARIE FRÉDÉRIC, avocat et homme politiques français, né à Nevers le 1er mai 1832, est fils d'un ancien représentant du peuple. Aprèq avoir termine son droit, il se fit inscrire au barreau de sa ville natale où il peit bientôt une place distinguee, et devint bâtonnier de l'ordre. Adversuiae déclare de l'empire, il fonda pour mieux le combattre un journal demo- cratique, l'lndependant du Centre, qui fut mainte fois l'ob et des rigueurs administrai es. Nomme pre et de la Nievre après le 4 Septembre, son attitude relativement independante, dictée d'ailleurs par un patriotisme ardent et sincere, le Gt révoquer le Il janvier 1871. Elu le 8 février suivant représentant de la Nievre, le troisième sur sept, M. Cyprien Gireri sirgea à gauche et prit part à plusieurs discussions importantes. Avant, peu de temps après l'election de M. de B urgoing, trouve dans un wagon certain document compromettant pour le parti bonapartiste, il donna lecture à l'Assemblee de ce faineux document, cote L. R. 17, et le publia dans la Republique de Ne,ers. Ce fut le point de depart de l'en- quète contre les menées bonapartistes et le « omite central de l'Appel au peuple», quel, suivant M. Rouhe; n'etait autre chose qu'un simple comite de comptabilité, qni donna lieu à la déposition memorable du préfet de police d'alors, M. Léon Renanlt. et au non moins memorable rappor de M. Savary. L'allaire fit beaucoup de bruit, en somme; mais ce fut à peu près tont. Aux elec- tiens sénatoriales du 30 janvier 1876, M Girerd échoua avec une minorité importante. Il fut éiu, le 20 février suivant. député do la 1re circonscription de Nevers, contre deux concurrents, l'un « conservateur », l'autre bonapartiste. M. Cyprien G'rerd a fait partie des commissions du budget pour 1877 et 1878. Reélu le 14 octobre 1877, il fit partie du cabinet Dufaure comme sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'agriculture et du commerce et eut une gran le part à l'organisation de l'Exposition de 1878. Il n'en échoua pas moins aux élections d'août 1881. GIROT-POUZOL, FRANÇOIS JEAN AMÉDÉE, homme politique français, ne au Broc (Puv-de-Dome) le 18 avril 1832 est fils d'un ancien représentant du peuple et petit-fils d'un conventionnel. M. Amedee Girot-Pouzol debutn dans la vie politque a l'occasion de la mort de M. de Morny, qui laissait vacant le siège de députe de la 2· circonscription du Puy-de-Home nu Corps législatif; il se présenta, comme candidat indépendant, aux élections de juin 1865, et lut élu contre le candidat officiel. 11 vota avec la gauche. Aux élections generales de 186q, combattu avec la derniere énergie par l'administration, il échouait, quoique avec une importante minorité. Nomme prefet du l'uv-dr-Dôme le 5 scutembre 1870, M. Girot-Pouxol donnait sa démission le 6 février 1871, et se portait candidat à l'Assemblee nationale, aux élections du 8. Elu, le troisième sur onze, par 75.000 suflr ges, il donnait sa démission le 4 mars, declarant ne pouvoir se résoudre à voter le traité de paix presenté la veille à l'Assemblée, tout en reconnaissant que la grande majorité de ses électeurs serait sur ce point d'un avis diffdrent. Il se représenta à une électios partielle du 12 o-tobre 1873, fut élu sans concurrent, et prit plnce sur les bancs de la gauche républicaine avec Inquelle il a constamment voté. Aux élections du 20 février 1876, M. Girot-Pouzol était replu député du Puvde-Dôme pour l'arrondissem*nt d'Issoire, contre M. 0. Burin-Desroxiers, son concurrent heureux de 1869. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août i88t, il était élu séna-

teur du Puy-de Dôme à une élection partielle, en 1885. M. Girot-l'ouzol a voté contre l'expulsion des princes. GLADSTONE, WILLIAM EWART, homme d'Etat auglais. quatrième (ils de feu sir John Gladst me, baronnet. de Facque, dans le comté de Kincardine (Ecosse), riche négociant de Liverpool, eqt né le 29 décembre 1809. Il fit ses études à Eton, puis à l'Eglise du Christ à Oxford, où il prit ses grades en 1831. Il fit alors un voyage sur le continent, et à son retour, aux élections générales de décembre 1832, il fut élu, comme candidat conservateur, représentant de Newark à la Chambre des communes. Il entrait au parlement au moment où la lutte des partis avait atteint sa période aiguë; l'année suivante, il se fais* admettre au barreau, que ses succès politiques devaient lui faire ahandonner au bout de six ans. Snn origine, ses succès universitaire, son habitude des affaires, son caractère élevé le firent promptement remarquer de sir Robert Peel qui, en décembre 1834, le nommnit lord adjoint de la Trésorerie et, en février 1835, soussecretaire aux affaires coloniales. M. Gladstone suivait, au mois d'avril suivant, son chef ministériel dans la retraite, et restait dans l'opposition jusqu'au retour aux affaires de sir Robert Peel, en septembre 1841. Dans cette administration, M. Gladstone accepta les doubles fon tiens de vire-président du Bureau de commerce et de directeur de la Monnaie, et entra au conseil privé. Dans sa nouvelle position, il eut à exphquer et à defendre d ins la Chambre basse la p litique commerciale du gouvernement et, fils de marchand, on comprend combien ses connaissances pratiques lui facilitèrent sa tâche. La revision du tarif, en 1842, fut presque ecrlusivement son œuvre, œuvre considérée comme si parfaite de tout point, que les deux chambres l'approuvèrent à peu près sans discussion. En 1843, M. Gladstone remplaça le comte de Ripm comme président du Bureau du commerce. Mais il donna sa démission au commencement de 1845. En janvier 1846, sir Robert Peel ayant annoncé qui prop serait une modification aux lois sur les céréales, M. Gladstone, qui avait remplace lord Stanley (depuis lord Derby, père du lord Derby actuel) au poste de sécréta re d'Etat pour les c rlonies, adherait aux projets de sir Robert Peel; mais, commq il devait sa position, c'est-à-dire a in entrée au parlement, au patronage du duc de Newcastle, qui était d'un avis contraire, il no voulut pas avoir à combattre celui ù qui il devait le siege qu'il orcupcit à la Chambre des communes, et, ayant résigné ce siège, il se trouva quelque temps éloigne du parlement. Ce fut pour peu de temps, après tout, car aux élections générales d'août 1847, il fut, ave sir Robert Harry Inglis, élu par l'université d'Oxford. Pendant la legislature de 1847-52, de graves questions furent agitées au eein du parlement, parmi lesquelles celles de la reforme de l'Université et de l'admission des israeliles au parlement. Ses sympathies premières attachaient évidemment M. Gladstone à la Haute-Eglise et au pirti tory; il sentait tout-fois que, sur ces deux points spéciaux, les exigences des temps réclamaient au moins d'importantes concessions et, en conséquence, apres s'être mainte fois trouvé en desaccord avec ses anciens amis, il se separait du « grand parti conservateur » (c'est également le terme usuel en Angleterre,), en février 1851. Aux élections générales de jmllet suivant, M. Gladstone fut reelu par l'université d'Oxford, malgre la plus vive opposition. AJa formation du cabinet Aberdeen, désigne sons le nom de « ministère de codition », en décembre t852, M. Gladstone fut nommé chancelier de l'Echiquier, poste dans lequel il trouva de nouveau l'emp loi de ses connaissances speciales deve- loppees encore par une expérience d là longue, et fut d'un grand secou s au ministère. Après la retraite du cabinet Aber iren, ou plutôt sa reconstitution sous la direction de lord Palmerston, au commencement de 1855, M. Gladstone conserva d'abord le même poste; mais il se retira au bout de quelques semaines, le ministère, pris colle tivcment, ne se montrant pas disposé à s'opposer au vote de censure qu'impliquait la proposition de M. Roebuck de nommer une commission d'enquête relative à la condition de l'armée britannique devant Sébastopol et aux causes de ses souffrances. Pendant un certain temps, M. Gladstone resta sans position officiell *apeurant toutefois officieusem*nt le cabinet. Dans l'hiver de 1858-59, il accepta, dans la seconde administration de lord Derby, une mission spéciale aux iles Ioniennes, 1 our resoudre certaines difficultés survenues dans l'administration de cette possession; en juin 1859), il reprit les fonctions de chancelier de l'Echiquier, dans le nouveau cabinet de lord Palmerston. Ce"t alors qu'entre autres mesures excellentes, il provoqua le rappel de l'impôt sur le papier, et fut l'un des promoteurs des négociations dont Cobdcn eut la direction et qui eurent pour restiltat le traité de commerce entre la Fran'e et Angleterre,. Qu'oiqu' oppose eu prin-ipe à l'intervention de L'Etat dans la question do la reforme universitaire, il prêta de temps en temps un concours utile nu gouvernement, en appuyant les propositions des commis dires de l'université d'Oxford, dont il était le représentant au parlement, et grâce à son influence personnelle et officielle sur les autorités de cette université.

Homme d'Etat eminent, M. Gladstone s'est acquis en outre une célebr té de bon aloi comme écrivain. Son premier ouvrage fut un traité intitulé: l'Etat dans ses rapports avec l'Eglise, publié eu 1838 (4' éditi n, aug- mentée, 1841), suivi, en 1841, des Principes de l'È~ glaise considérés dans leurs résultats. Ces deux ouvrages sont dedies à l'université d'Oxford, comme les premiers fruits, tfnilleurs re-onnaissables, de l'enseignement et de l'éducation que l'auteur y avait reçus. Aussitôt après leur apparitinn ils furent l'objet d'un 1 ng examen dans la Hevue d'Edimbourg, de la part de lord Macaulay. Ses U6sereationa sur la législation commerciale recertte, publiées eu IF45, à la veille d'un changement important dans le système commercial, avaient éte conçues dans le but de préparer à une modiNcation du systeme restrictif

des lois sur les céréales, et contiennent une explication sommaire, très lucide. des bienfaits résultant du tartit de 1842. Dans un voyage qu'il fit a Naples en 1850, il apprit qu'un grand nombre de citoyen. honorables de rette ville, qu, avaient fait partie de l'opposition à la Chambre des deputes, avaient été exilés ou emprisennts par Ferdinand II, et avait entendu affirmer que plus de 30.000 personnes gémissaient dans les prisons du royaume de Nap es romme simplement soupçonnees de « dissentiment politique » .sent assure de la vérité des fa ts, M. Gladstone écrivit au comte d'Aberdeen pour obtenir qu'il intervint en faveur de ces malheureux. Mais les remontrances du noble lord n'ayant eu aucun résultat, M. Gladstone publia une Lettre in lignée sur les persécutions de Naples, qui fut aussitôt (1851) traduite dans toutes les langues de l'Europe. E le fut envoyée par Lord Palmerston aux ambassadeurs et aux ministres de la Grande-Bretagne sur le continent, avec ordre d'en fairo remettre des exemplaires aux l'ours près desquelles ils étaient accrédites. En 1858, M. Gla 1stone publia un ouvrage considérable sur Homère: Studes on Homer and the Homeric Aqe (3 vol.). II avait traJuit, en outre, de l'italien, l'Histoire des Etats romains, de Fariai (1851-53 3 vol.).

Au mois de juillet 1861, les électeurs libéraux de la circonscription sud du comté de Lancastre offrirent la candidature à M. Gladstone. Le succès était certain; mais M. Gladstone no voulut pas abandonner ses anciens commettants, et refusa l'offre. Aux élections genérales de 1865, ce furent pourtant ceux-ci qui abandonnèrent leur ancien et fidele mandataire, et M. Glalstone accepta alors, quoique tardivement, les propositions des electeurs du South-Lancashire qui le renvoyèrent 1 la Chambre. Après la mort de lord Palmerston (18 octobre), il conserva les fonctions de chancelier de l'Echiquier dans la seconde administration de lord John Russell. Dans la discussion du 6ill de réforme électorale, au rommencement de la session de 1866, une motion contre le gouvernement ayant été votée (18 juin) à une majorité de onze voix, M. Gladstone et ses collègues donnèrent leur demission. La division qui s'était produite dans les rangs dos libéraux l'avait empêché de vaincre M. Disraeli, son heureux adversaire, auteur du bill de Reforme, auquel il etait vivement opposé. Dans la premiere partie de la session de 1868, M. Gladstone, devenu chef de l'opposi- tion, présenta et fit accepter par Ia Chambre des communes une série de résolutions ayant pour objet l'abolition de l'Eglise établie d'Irlande, dont la proposition fut formu'ée dans un bill spécial, lequel fut adopté en seconda lecture par la chambre des communes, le 22 mai t868, par 312 voix contre 258, mais fut rejeté peu après par la Chambre des lords, à une majorité de 95 voix. Cette question de la suppression de l'Eglise privilégiee d'Irlande passionnait au dernier point les esprits et était particulièrement propre (comme aujourd'hui la question du home rule) à diviser les partis, car, de même que bien des conservateurs ou tories y étaient favorables, un plus grnnd nombre encore de liberaux y étaient opposes. Le resultat de cette campagne fut, pour M. Glastone, qu'apres une lu te acharnée, il échoua dans le SouthLancashire, aux élections générales de 1868; mais un autre collège, Greenwich, avait adopté spontanement sa candidature, et lorsqu'il fut démontré que le scrutin lui était défavorable dans le comté de Lancastre, il y avait déjà plusieurs jours qu'il était devenu le représentant de Greenwich. Au mois de décembre suivant, le cabinet Derb -Disraeli avant été forcé de se retirer, M. Gladstone fut appelé à fermer un ministère libéral. Il choisit le portefeuille de premier lord de la Trésorerie, et appela aux affaires, entre autres, le celèbre agitateur reformate, M. Bright (Voyez ce nom). Les principaux actes do son administration furent l'adoption de la loi portant abolition de l'Eglise d'Irlunde, que la Chambre Haute n'avait votée d'abord qu'avec certains amendements, pour ne pas se dédire tout à fait, mais que, mise au pied du mur, elle se décida à adopter telle quelle (1869); de a loi sur la possession des terres en Irlande et de celle sur l'éducation élémentaire de l'abolition de l'a- chat des grades dans l'armée, obtenue par decret royal après rejet par la Chambre des lords, et la négociation du traité de Washington, sur les reclamations relatives à l'Alabama l'adoption de la loi sur le scrutin secret (1872); l'adoption de la loi de judicature (1873 La plus importante mesure proposée par le gouvernement dans la session de 1873 fut celle relative à l'éducation universitaire en Irlande, qui fut vivement combattue par les représentants catholiques irlandais, lesquels votant dans cette occasion avec les conservateurs, c'est-àdire contre la proposition, le firent rejeter par 287 voix contre 284 (tt mars). Après cet échec M. Gladstone envoya sa démission à la re'ne, qui fit appeler M. Disraeli. Mais M. Disraeli, n'etant pas prêt, déclina l'invitation de constituer un cabinet. Rn conséquence, M. Gladstone reprit, quoique avec répugnance, la direction des affaires (16 mars). Au mois d'août suivant, aussitôt après la clôture de la session, le cabinet fut considérablement modifié et M. Gladstone y prit le portefeuille de chancelier de l'Echiquier outre celui de premier lord de la Trésorerie. Le 23 janvier t874, quinze jours avant l'ouverture de la session, on apprit avec quelque surprise que la chambre était dissoute. Dans la circulaire que M. Gladstone adressait ensuite à ses commettants do Greenwich, en vue des nouvelles élections, il promettait l'abolition de l'income tax et diverses autres réformes susceptibles d3 rendre le corps électoral favorable au gouvernement, c'est-à-dire aux candidats du parti libéral. Les élections de février 1874, qui eurent lieu, pour la première fois en Angleterre, au scrutin secret, furent au contraire fatales au cabinet Gladstone. Tout compte fait, elles donnaient 351 conservateurs pour 302 libéraux, enirlandais home rulers, en fait indépendants et votant tantôt avec un parti, tantôt avec l'autre. Des lors, il n'y avait pas à hésiter, et M. Gladstone n'hésita pas: il

donna immédiatement sa démission et Disraeli fut chargé de former un nouveau ministère, mission que, cette fois, il accepta. Dans la session de 1874, M. Gladstone, qui avait été réélu par Greenwich, ne fit que de rares apparitions à la Chambre des communes. Il fit toutefois, vers la clôture, une vive opposition à la loi sur les travaux publics.

Dans l'agitation de la vie pilitique, M. Glndstone n'a toutefois jamais cessé de consacrer une partie de son temps aux travaux littéraires. Il a publié dans les Goods Words. puis à part, sous forme de volume: Ecce Komo (1868) et 1a même année, une brochure sur la question de l'Eglise d'Irlande, intitulée: un Chapitre d'autobiographie; puis Juventus mundi, ou les dieux et les hommes des temps héroïques (1869). En octobre 1874, il donnait à la Contemporary Review un article sur le Ritualisme qui souleva des discussions animées. Dans cet article, il combattait vivement le Vatican, qu'il accusait de faire appel à une politique de violenre et de répudier l'histoire ancienne aussi bien nue la pensée moderne. Sommé de s'expliquer par ceux de ses amis qui appartiennent à la foi catholique, il publinit le 7 novembre suivant, une brochure importante intitulée The Vatican Decress in their bearing on civil Allegiance a political expostulation, laquelle lui attira de nombreuses réponses de Mgr Capel, du docteur Newman, de l'archevêque Manning et d'autres membres distingués de fEglise catholique romaine. M. Gladstone repliqua à son tour par une nouvelle brochure Vaticanism an Answer to replies and reproofs (24 février 1875). Il poursuivit ses attaques contre l'Église catholique romaine dans un article sur les Discours de Pie IY ( I he Speeches of Pius IX) dans le numéro de la Quarterly Review de janvier 1876.

Trois semaines avant l'ouverture du parlement. M. Gladstone, dans une lettre adressée à lord Granville (13 janvier 1875), exprimait sa ferme intention d'abandonner la direction du parti libéral « à l'âge de soixantecinq ans, disait-il dans cette lettre, et après quarantedeux ans de vie publique laborieuse, je me crois nutorisé ù prendre ma retraite. Cette détermination m'est dictée par mes opinions personnelles sur la meilleure manière de passer les dernières années de mon existence ». Après bien des démarches, bien des discussions qui, un moment, amenèrent une rupture entre les radicaux et les libéraux, l'entente finit par se faire sur le nom du marquis de Hartington (Voyez ce nom), qui devint en conséquence le leader de l'opposition 1 bérale à la Chambre des communes, tandis que lord Granville la dirigeait à la Chambre des lords. M. Gladstone, en dépit do ces projets de retraite, n'a a pas cessé de prendre une part active aux discussions de la Chambre, et même i divers meetings, notamment à ceux de la fin de 1876, tneetings d'indignation contre la Turquie et les horreurs commises pur ses troupes irrégulières sur les Bulgares et les insurgés slaves et, en fin de compte, fort hostiles à la politique extarieure du gouvernement,. Mais être opposé à la politique extérieure d'un ministre qui fait mal, n'est pas une preure qu'on ferait mieux à sa place.Lors de la guerre franco-prussienne, c'était M. Gladstone qui était premier ministre et lord Granville était chef du Foreign Office. Or le cabinet Gladstone ne n'est aperçu que sa politique extérieure était déplorable que lorsque la Russie, profitant de notre écrasem*nt et de l'isolement volontaire de la Grande-Bretagne, réclama, par la voix du prince Gortchakoff, la revision des traités de 1856: qu'elle obtint comme de raison, et qui annulait d'un trait de plume les résultats si péniblement acquis de la guerre de Crimée 1 L'Angleterre était aussi intéressée que nous au maintien des traités, sinon plus; mais, pour nous avoir abandonnés à nous-mêmes (tans la défaite, quelque fautes que nous eussions commises, elle ne pouvait plus appuyer utilement ses justes prétentions, c'est-à-dire lutter avec la Russie et l'Allemagne coalisées do fait. Les conséquences de cette maladresse indisposèrent une grande partie du pays, et à partir de ce moment, le cabinet Gladstone ne se maintint aux affaires qu'au prix de luttes sans cesse renaissantes. Les élections du 24 février 1874 lui firent enfin comprendre qu'il avait totalement perdu la confiance du pays.

Au sujet des affaires d'Orient et des actes de barbarie commis par les Turcs dans les provinces soulevéea, M. Gladstone ne s'est pas borné à protester par la parole contre cet actes, il a publie une brochure sur les Atrocités bulgares et la question d'Orient, qui eut immédiatement un tirage de cent mille exemplaires et fut traduite en français, forme sous laquelle elle eut également un grand succès (novembre 1876). A la Pall Mall Gazette qui, ne pouvant nier les faits articulés dans cette brochure, prétendit que les Russes ne s'étaient pas conduits d'une manière moins cruelle à l'égard du Turkestan, M. Gladstone répondit par une réfutation en règle, fort lumineuse sans doute, mais peut-être pas aussi exacte qu'elle en a l'air, intitulée: Lessons in massacre, an Exposition o/ the coaduct of the Porte in and about Bulgaria, since May 1876 (1877). Il prit, en fait, la part la plus active au mouvement de réprobation provoqué en Angleterre par les massacres de Bulgarie, et dirigé surtout contre a politique étrangère du parti conservateurs, laquelle. en passant par le traité de Berlin, aboutit à la convention anglo-turque d'octobre-novembre 1877. Il fit aussi, à cette époque, une visite à l'Irlande, et reçut en passant le droit de bourgeoisie de la cité de Dublin. Le 15 novembre, il était élu lord recteur de l'université de Glasgow, en remplacement de lord Beaconsfield.

Le 9 mars 1878, M. Gladstone écrivait au président du comité libéral de Greenwich. pour lui annoncer qu'il ne représenterait plus ce collège que jusqu'aux élections generales prochaines. Au coura de l'année suivante, il collabora à la Quarterly Review par un article sur le mouvement religieux et publia une collection de pièces fugitives sous ce titre Gleaninga of Past Years. Malira sa prétendus détermination de rentrer dans la vie

privée, M. Gladstone s'était laissé gagner par les instances des électeurs libéraux ou Midlothian. et après la dissolution de 1880 et une campagne électorale laborieuse à l'excès, avec échange de discours et d'ovations enthousiastes, jusqu'à perte d'haleine, M. Gladstone rentrait à la Chambre des communes où. vérification faite, il se trouva que ces élections avaient choisi 349 libéraux contre 213 conservateurs de sorte qu'il fallut bien que l'élu du Midlnlhian reprît le pouvoir. La reine avait bien envoyé cherché le chef officiel du parti, le marquis de Hartington, mais sur l'avis même de celui-ci, c'est à M. Gladstone qu'elle s'adressa en fin de compte, et M. Gladstone acrepta la mission de fonmer un nouveau cabinet, remettant plus tard la réalisation de sa théorie sur la meilleure manière d'achever sa vie (23 avril); il y prit même, comme il avait déjà fait, le double p)rtefeuille de premier lord de la Trésorerie et de chance- lier de l'Echiquier; il résigna toutefois ce dernier en faveur de M. Childers (voy. ce nom) en 1883. Au rommenrement d'août 1880, celui qu'on commençait à appeler the Great old Man (le Grand Vieillard) fut atteint d'une maladie assez sérieuse, dont il se remit toutefois avec l'heureuse hâte de la jeunesse; une promenade autour des ,les Britanniques, sur le yacht d'un ami, acheva la convalescence. Cette adminislration de M, Gladstone fut simalée par des événements très importants, surtout à l'extérieur où, sans parler de celles de l'Extrème-Orient, il se produisit en Egypte des comp icntiona d'une gravité particulière. M. Gladstone avait essaye d'entrainer la France une action commune contre l'Egypte, dont le succès eût été, certes, plus profitable à son pays qu'au nôtre. Après le vote de notre Chambre des députés, re-* poussant la demande des crédits indispensables, M. Gladstone venait assurer à la Chambre des communes que rien ne serait entrepris contre l'Egypte qui pût rompre l'entente avec la France (août 1882). Quelques mois plns tard M. Gladstone, qui avait célébré le 11 décembre 1882 le cinquant ème anniversaire de son entrée dans la vie parlementaire, venait faire une visite aux hommes d'Elat de la France et à M. Gré' y en partirulier. Il semble avoir remporte de re voyage une nouvelle provision de confianre dans l'avenir, fort bien venue dans l'état présent des affaires, des affaires extérieures surtout; quant aux questions intérieures, son projet de dégrèvement des impôts locaux, après l'avoir conduit deux fois au bond du précipi. e, provoque enfin sa chute. Le 8 juin 1885, le ministère libéral donne sa démission et est remplacé au pouvoir par un cabinet conservateurs présidé par le marquis de Salisbury. A la fin de cette même année, des élections nouvelles avaient lieu, qui donnaient une majnrité relative aux libéraux, relative en ceci que les Parnellistes pouvaient déplacer cette majorité; mais ils votaient assez souvent avec les conservateurs pour que ceux-ci n'en prissent pas grand ombrage. Toutefois, le 1er févier 1886, lorsque Sir Michael-Hicks Beach vint annoncer à la Chambre des communes le depôt prochain d'un 6ill pour la suppression de la Ligue nat'onale irlandaise, l'affaire fut aussitôt jugée et le cabinct Salisbury, mis en minorité sur la première question venue, dut donner sa démission.

M. Gladstone était donc nu pouvoir de nouveau (4 février 1886). Des la rentrée des chambres, il annonçait son intention de leur présenter un bill sur le gouvernement de l'Irlande et sur le ra chat des terres dans ce pays. Ce dépôt état fait le 8 avril, et M. Gladst ne défendit ce jour-là et bien des jours ensuite ses deux projets, accueillis, surtout celui relatif à l'autonomie irlandaise, avec une hostilité évidente, même dans les rangs des amis du premier ministre. Dès lors, le gouvernement se divisa, lord Hartington, sir H. James, MM. Goschen. Chamberlain, Trevelvan donnèrent leur démission; le parti libéral se divisa de même, en Gladstoniens et Unionistes; des meetings se formèrent dans les deux camps, au dehors à la Chambre, douze séances furent employées à la discussion des « bills irlandais » et en dépit des atermoiements obtenus par M. Gladstone, de ses concessions même, les bills étaient repoussés, dans la séance de nuit du 7 juin, par 341 voix contre 314. Le Grand Vieillard ne voulut pas se tenir pour battu, et quelques jours plus tard, la Chambre était dissoute mais les élections de juin-juillet étaient dé:idément défavorables aux Gladstoniens et aux home rulers, et le ministère donnait sa démission le 21 juillet. -M. Gladstone a publié depuis (août) une brochure substantielle où il examine la question et prédit son sort avec une clairvoyance rare, à notre sens. mais dans laquelle il s'applique surtout à prouver qu'il n'a nullement, comme on l'en a accusé, « jeté la question du home rule dans les jambes de ses amis », sans crier gare sans qu'ils puss*nt s'attendre à une pareille algarade et s'il n'y réussit pas absolument, ce n'est certes pas sa faute. M. Gladstone est associé étranger de notre Académie des Sciences morales et politiques.

GLAIZE, AUGUSTE BARTHÉLEMY, peintre français, élève d'Achille et d'Eugène Devéria, est ne à Montpellier en 1813. II débuta bu Salon de 1836. On cite de cet artiste Luca Signorelli, Après la guerre, Faust et dfarguerite, Pauvre /amille, Psyché, la Fuite en Egypte, les Baigneurs du palais d'Armide Sainte Elisabeth de Hongrie, Suzanne au bain (pastel); le Sang de Vémt1, Dante écrivant son poème, la Mort du Précurseur, les Femmes gauloises, Portrait de l'auteur Portrait de madame Ducos, le Pilori, galerie historique des génies persécutées, que l'auteur a reproduite lui-méme en lithographie Ce qu'on voit à vingt ans (1836-1855); Devant la porte d'un changeur, les Amours à l'encan (1857); Allocution de l'empereur à la distribution des aigles (1658); Portrait de M. Louis Figuier (1859); la Pourvoyeuse Misère, Autour de la gamelle, un Trou de meulière à la Ferté-sous-Jouarre (1861); les Ecueils (1864); un esclavage (1865); la Mort et la Volupté (f866); Mort de saint Jean le Précurseur (1868) Insulte au Christ, une Facétie de Caligula (1869); Jésus rédemo-

trur, P.syché abandonnée par l'Amottr '1870); Snectacle de la folie humaine (1872) Salomé, la Mort de Saint Jean, Hërodiade, tryptique (1873), les Cendres, une Allée à Rosebois (1874); la Femme adultère est traînée devant le Christ, l'Insecte (1875); Cynique et nhilanlhrone (1876): l'Aveugle e! le paralytique (1877); la Force (1878): Deux voisines (1879J; le Vote de rnspard Duchâtel (1883); Autour de la Vérité, les Heures de la vie (1884). — M. Glaize a obtenu une médaille de 34 classe en 1842, une médaille de 2' classe en 1914, une de 1re classe on 1845, deux d· 2e classe en 1848 et 1855. Il a été décor; de Légion d'honneur en 1855.

GLOVER, sir JOHN HAWLBY, marin et administrateur anglais, né à C logne. où son père était chapelain anglir an, en 1829. Il entra de bonne heure dans la marine. fut promu lieutenant en 1851 et fit en cette qnulité la campague de ta Baltique en 1854; il fut appele ens lite au commandement du vapeur l'Oser, emplo é au servies spécial de la côte occidentale d'Afrique, en mars 1855, et promu capitaine de frégate (commander) en 1862. Il quitta peu après le service de la mer pour entrer dans l'administration coloniale, et devint gouverneur de Lagos, ile et port de la côte de Guinée, où il se fit bientôt une grande réputation d'habile administrateur. Sir John H. Glover résigna le poste de gouverneur de Lagns en 1872. L'année suivante, il était nnmmé commissaire spccial près des chef. indigènes amis des établissem*nts anglais de la Côte-d'Or, avec mission de lever une armée de plusieurs milliers d'hommes destinée à prendre les Ashanlis par le flane droit, en partant du Volta d. ns la direction du nord-ouest. A la fin de decembre 1873, il franchissait ce fleuve à la tète de 12,000 hommes, marchant vers la rivière Prah. Arriva à Adoumassie, à vingt milles de Coomassie, le commissaire Glover fit halte, attendant des ordres du commandant pn chef de l'expédition. Le 8 février 1874, il apprit la raptnre de la capi tale des Ashantis par le general Wolseley. Il ouvrit traversant Coomassie, atteindre la côte sans rencontrer

d'opposition. A son retour en Angleterre, le Parlement vota des remerciments à sir John H twiey Glnver, qui fut en outre crré grand "roi do l'ordre des Saints Michel et George. Nommé gouverneur de Terre-Neuve en 1876, il conserva ce poste jusqn'en ju;n 1881, et reçut alors le gouvernement des iles Leeward.

GLYN, ÏSABELLA, actrice écossaise, née à Edimbourg le 22 mai 1825. Appartenant à une famille presbyterienne de mœurs fort sévères, son goût pnur le théâtre fut longtemps contrarié; mais le hasard l'ayant mise en rapport avec une société d'amateurs qui s'étaient engagés à donner une représentation au théâtre Saint-James de Londres, el.e les y suivit et y tint le premier rôle de femme. Elle se rendit ensuite à Paris, prit des leçons de Michelot au Conservatoire et se prepara à la scène française; puis, de retour dans son pays en 1846, elle aborda définitivement la carrière dramatique anglaise. Charles Kemble l'aida puissamment de ses conseils dans ses études de Shakespeare, et lui obtint une audition au Théâtre-Royal de Manchester le 8 novembre 1847, dms le rôle de Lady Constance, du Roi Jean, laquelle lui valut aussitôt un engagement au Théatre-Olympique de Londres, où elle parut dans le rôle de lad y Macbeth. Lors de la retraite de madame Warner du théâtre de Sadler's Wells, miss Glyn fut engagée pour la remplacer tations par le rôle de Volumnia, de Coriolan. Elle y fit une impression très favorable qui se trouva conflrmen par les divers rôles qu'elle interpréta ensuite, notam nent ceux d'Hermione· de Belvidera, et surtout celui de la Reine Catherine. Pendant la saison suivante, outre ces rôles, elle joua ceux de Marguerite d'Anjou, de Portia dans le Marchand de Venise. d'Isabella dans Mesure pour mesure, d'Emilia dans Othello, de Cléopi·tre dans Antoine et Cléopdtre et de Julia dans le Bossu (The Hunchback), avec un succès toujours grandissint. Dans la troisième année de son engigement. miss Glyn compléta son triomphe en jouant Isabella, la tragedie de Southern, dont le principal rôle est considére comme abordable seulement par une grande artiste. Elle joua avec un égal succès Bianca, dans Fazio et la duch*esso de Malfi, dans le drame du même nom, de Webster, en 1852. Aprèa avoir donné, tant en province que dans la métropole, des lectures publiques de Shakespeare, partout accueillies avec enthousiasme, miss Glyn reparut en 1867 au Théâtre-de-la-Princesse, dans le rôle do Cléopâtre. En 1870, elle partait pour les Etats-Unis, en tournée de lectures. Mariée en 1853, Glasgow, à un M. Dallas, son mariage a été dissous en 1874, par la cour des divorces, sur sa propre requête.

GOBATI, STEFANO, compositeur italien dont la c4lébrita soudaine fit naguère beaucoup de bruit dans l'Europe artiste, est né vers 1830, dans un village de la Lombardie. M. Gobati n'avait pas plus de vingt ans lorsqu'il écrivit son premier opéra i Goti, qu'il s'empressa d'aller porter à la Scala de Milan Mais les impresarit italiens ne sont pas plus confiants dans la jeunesse que les directeurs français; il leur faut une bonne marque, c'est une con,lition rigoureuse; et la marque Gobati n'ayant pas encore cours, le jeune compositeur se vit éconduit. Il partait pour Bologne, et fut assez heureux pour rencontrer un directeur ayant précisem*nt besoin d'un ouvrage nouveau wt qui n'en avait pas sous la ma in; il accepta donc l'ouvrage de ce jeune inconnu, le monta et en fut largement récompensé par un succès inoui qui répandit aussitôt le nom de M. Gobati non seulement par toute l'Italie, mais jusqu'au quatre coins de l'Europe. Ceci se passait vers la fiu -le 1873. Lorsque les Bolonais t'eurent assez applau pour le moment, t'opéra i Goti fut reproduit, avec le même succès sur les principales scènes de l'Italie. Le directeur du Théâtre communal de Bologne commanda aussitôt un nouvel ouvrage à M. Gobati, et ce second ouvrage, dant le sujet est emprunte

histoire de la domination espagnole à Naples et le titre Luce, opéra en cinq actes, fut représenté pour la première fois à Bologne le 25 novembre 1875. avec un surrès égal à celui du premier. Depuis lors, le succès a continué de solir re à l'heureux compositeur.

GOBLET, RENÉ MARIE, homme politique français, né à Aire-sur-la-Lys le 26 novembre 1828, fit son droit à Paris, où il prit les grades de licenrié en 1848 et de docteur en 1850, et s inscrivit au barreau d'Amiens. Il s'y fit bientôt une place importante et était bâtonnier de l'ordre lorsqu'éclata la révolution du 4 Septembre. L'un des membres les plus distingués du parti démocratique et fondateur du Progrès de la Somme en 1869. M. Rene Goblet fut nommé procureur général d'Amiens le 7 septembre 1870. Il se disposait à se porter candidat aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, lorsqu'une circulaire ministérielle du 19 juin enjoignit aux magistrats amovibles d'opter entre leur position de magistrat et la candidature à l'Assemblée; il donna donc sa dé- mission, posa sa candidature et fut élu représentant de la Somme à l'Assemblée nationale par 75,503 voix. Il prit place dans les rangs de la gauche républicaine, dont il devint l'un des membres les plus influents. Porté aux élections de février-mars 1876, dans la 2- circonscription d'Amiens, M. René Goblet échouait contre M. le baron de Septenville, candidat bonapartiste, au scrutin de ballottage du 5 mars; mais le 14 octobre t877, ayant déserté la 2° circonscription pour la première, il était réélu, et entrait comme sous-secrétaire d'Etat au ministère de la justice en février 1879. Réélu par le même collège le 21 août 1881, M. René Goblet accepbit le portefeuille de l'interieur dans le cabinet Freycinet (du 30 janvier au 29 juillet 1882). Lors de la formation du ministère Henri Brisson, le 6 avril 1885, M. Goblet fut appelé au ministère de l'instrurtion publique, des beaux-arts et des cultes. Il a conservé ce portefeuille dans le cabinet présidé par M. de Freycinet, qui a succédé à celui-ci le janvier 1886.

GOBRON, GUSTAVE, homme politique français, né à Buzency le 15 juin 1846. Avocat du barreau de Paris. puis conseiller à la préfecture des Ardennes, il servit pendant la guerre comme officier d'ordonnance du géneral Chanzy, son parent, et fut décoré de la Légion d'honneur pour Pa conduite dans ces foncions. Il est capitaine dans l'armée territoriale. Conseiller général des Ardennes depuis 1875, M. G. Gobron était porté aux élections d'octobre 1885 sur la liste républicaine des Ardennes, et fut élu au second tour. Il a voté l'expulsion totale des princes.

GODDARD, miss ARABELLA dame DAVISON, pianiste anglaise, née à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine), de parents anglais. en janvier 1836. Elle avait un peu plus de quatre ans lorsqu'elle parut en public dans un concert de charite, où elle exécuta une fantaisie sur des motifs du Don Juan de Mozart, et v eut un tel succès que ses parents l'emmenèrent Paris, où elle reçut des leçons de Kalkbrenner. De retour à Londres après la révolution de février, M. et Mme Goddard confièrent à Mme. Anderson, pianiste de la reine, le soin de continuer l'éducation musicale de leur enfant. Peu après, elle était invitee à jouer au palais de Buckingham, devant la reine et le prince Albert, qui la complimentèrent vivement. Après avoir achevé son éducation musicale sous la direction de Thalberg, elle se produisit, d'une manière sérieuse cette fois, en public dans une matinée donnée par son père à sa propre résidence, le 30 mars 1850, et debuta aux grands Concerts nationaux, en octobre suivant, exécutant une fantaisie intitulée l'Elisire, et la Tarentella de Thalberg avec un très vif succès. A partir de cette époque, miss Arabella Goddard joua fréquemment dans les concerts des morceaux varies de Thalberg, Prudent et autres. Après avoir joué aux conrerts du Theâtre-de-Sa Majeste des œuvres appartenant principa- lement à l'école romantique moderne, et avoir abordé avec un égal succès les œuvres classiques, elle étudia l'harmonie et la composition avec M. G. A. Mariarren; puis elle visita successivement Paris, Leipzig, Berlin, Vienne, Florence et à peu près toutes les principales villes de France, d'Allemagne et d'Italie, y donnant des concerts. De retour en Angleterre, elle épousait en 1860 M. Davison, le critique musical du Times, conservant en public son nom de jeune fille, dès lors célèbre. Miss Goddard a fait ses adieux au public anglais à Saint-James Hall, le fi février 1873, et peu après elle s'embarquait pour une tournee artistique en Australie et en Amérique. Elle était retour en Angleterre en 1876.

GODESBKI, CYPRIEN, sculpteur polonais, fils de Xavier Godebski, écrivain polonais réfugie en France en 1852 et petit-fils de Cyprien, le poète-sol lat tue à la bataille de Raszyn en 1809, est né à Méry-sur-Cher le 30 octobre 1835, fit ses études à l'école polonaise des Batignolles, oit son père était professeur, puis suivit l'atelier de Jouffroy et débuta au Salon de 1857, par le buste en plâtre de l'Amiral Lassus. Occupé surtout de l'exécution d'importantes commandes, M. C. Gudf'baki a exposé assez irrégulièrement. On cite parmi ses envois aux divers Salons: la Pologne groupe en plâtre (1864); le Réveil statue en marbre, et Rossini, buste en marbre (1866); l'Enfant au Chevreau, groupe en marbre (1867); le portrait de Madame Sophie Godebski, buste en marbre et celui de M. G. Maillard, medaillon en marbre (1868); la Délivrance, statue en marbre (1872); Odium (la Haine), buste en plâtre galvanisé (1876). Moujik ivre, buste en marbre (1878); Portrait de Vieuxtemps, buste en marbre (1878) Portrait du prince Gortchakoff, buste en marbre et Portrait du général Microszlawski, buste en bronze (1883) l'Ange de la patrie prenant sous sa protection deux orphelin., bas-relief en plntre; Portrnit d'Armand Sylvestre, buste en terre cuite (f884); Tombeau de Mme, Tamberlick, marbre; Persuasion, groupe en bronze (1886). En dehors de ses expositions, on doit

a cet artiste la décoration de l'Hôtel dey Invalides de Lemberg (Gallirie); les statues en marbre des généraux Landon et Lassy. pour l'arsenal de Vienne (Autrirhe); celle du célèbre violoncelliste belge Francoi.f Servais, son beau-frère, érigée sur la place de l'Hôtel de Ville de Hal (Belgique) le monument du compositeur polonais Moniusko, pour la cathedrale de Varsovie; le monument commémoratif de la Guerre de Grimée, pour la tille de Sébastopol; le monument funèbre de Théo- phile Gautier au cimetière du Nord, à Paris (1874), etc., etc. M. Cyprien Gnde' aki est chevalier do l'ordre de Léopold de Belgique. Il est on outre membre de l'Académie de Saint-Pétersbourg.

GODET DE LA RIBOULLERIE, Loms. agriculteur et homme politique français, ne dans la Vendée en 1828. Grand proprietaire, président du comice agricole de Fontenay, conseiller général de la Vendée,M. Godet de la Riboullerie fut élu, le 8 février 1871, représentant à l'Assemblee nationale. Il siégea à droite et s'inscrivit à la réunion Saint-Mari Girardin. Il ne s'est représenté aux suffrages des électeurs de la Vendée qu'aux élections d'octobre 1885, et a été élu au premier tour, le quatrième sur sept, la liste monarchiste ayant triomphe tout entière dans ce departement.

GODWIN, PAREE, littérateur et journaliste américain,, né à Paterson, dans le New-Jersey, le 25 février 1816; il fit ses études au collège du Princeton où il prit ses degrés en 1834, fit ensuite son droit, mais, reçu avocat, il se livra à la littérature de préférence à la profession du barreau. Devenu le gendre du poète-journaliste William C. Bryant, mort le 12 juin 1878, il a été depuis 1837, sauf quelques intervalles, l'un des principaux rédacteurs du New-York Evening Post, journal de son beaupère. En 1843 et 1844, il dirigea le Pathfinder, journal litteraire qui disparut pour cause de faillite de 1 éditeur. Il fut l'un des collaborateurs de la Democratic Review, le directeur du Putnam's Magazine pendant une assez longue période commençant avec les débuts de. ce journal, qualité en laquelle il fut attache au Putnam's Monthly réorganisé, pendant tout le cours de son existence (1867-70) M. Parke Godwin a traduit l'Autobiographie et le Wilhelm Meister de Gœthe; les Nouvelles, Ondine, Sintram et ses compagnons de Zsrhokke; publié un Manuel de biographie universelle (1851), dont une nouvelle édition a été publiée en 1871, sous le titre de Cycdopxdia of Biography. Citons en outre, parmi ses œuvres originales: Aperçu populaire des doctrines de Fourier (1844) Constructive Democracy (1851); Vala, hiatoire mythologigue (I848J; une Hiatoire de France dont un seul volume a paru; deux volumes d'articles de critique et d'érudition littéraire extraits du Magazine de Putnam, sous ce titre Out of the Past; Histoire et organisation du travaid (I876J; Moisson d'hiver (Winter Harvest, 1877) et un volume sur le Dix-neuvième siecle, ses homnaea illustres et ses actes (1880).

GOLDSCHMIDT (madame), JENNY LIND, célèbre cantatrice suédoise, fille d'un professeur de langues de Stockholm, où elle est née le 21 octobre 1821. Douée de dispositions précoces et vraiment extraordinaires pour la musique, elle pouvait, dès l'âge de trois ans, chanter un morceau quelconque qu'elle avait entendu une seule fois. Malheureusem*nt, la situation de ses parents ne leur permettait pas de lui donner les maîtres qu'une vocation aussi victorieusem*nt démontrée semblait exiger; mais grâce à l'appui d'une actrice distinguée de Stockholm, Mme Lundberg, qui avait eu l'occasion de l'entendre, elle fut placee sous la direction du célèbre professeur Croelius. Bientôt, sur la recommandation de Croelius et du comte Dücke, directeur du Theâtre-de-la-Cour, qui d'abord n'avait pas voulu entendre parler de cette enfant, mais l'avait admise avec enthousiasme à la première audition, elle entra à l'Académie de musique, où elle ne tarda pas à faire de rapides progrès. Jusqu'à l'âge de douze ans, elle remplit au théâtre de Stockholm, à diverses reprises, des rôles d'enfant mais à cet âge sa voix subit la crise ordinaire, et Plle dut se borner à l'étude théorique de la musique pendant les quatre années qui suivirent. Au bout de ce temps, une occasion de tenter de nouveau l'épreuve se presenta: on préparait un grand concert à l'Académie de musique. au programme duquel figurait le quatrième acte de Robert le Diable, et personne ne voulait se charger du modeste rôle d'Alice. Le directeur de l'Académie, Brrg, quoiquo peu rassure, le confia à sa jeune pensionnaire. Jenny Lind l'accepta avec reconnaissance, et prouva bientôt que son registre avait recouvré toute sa puissance et toute sa purete. Elle fut accueillie avec enthousiasme. Elle fut aussitôt engagee au theâtre, et y debuta dans le rôle d'Agathe du Freischutz, avec le plus éclatant succès. Pendant dix-huit mois, elle demeura l'étoile de la aussi favorablement que ses auditeurs, et son rêve etait de venir à Paris compléter son education. N'ayant pas les moyens suffisants pour accomplir son projet, elle entreprit une serie de concerts dans les principales villes de la Suede et de la Norwège, qui les lui fournirent bientôt. Arrivée à Paris en 1841, Jenny Lind prit des leçons de Garcia, qui ne l'encouragea guère au début, qui faillit même la décourager, en depit de tous ses triomphes passes Garcia jugeait tout simplement qu'il n'y avait rien à faire d'une voix de si peu d'etendue. Heureusem*nt que Meyerheer était d'un autre avis; grâce à son appui, elle put poursuivre ses études, elle obtint même du directeur de l'Opéra, qui était alors M. Léon Pillet, une audition, puis un debut mais ce début fut pour elle un échec complet. Comment cela put-il se faire? On parla, à l'époque, de la jalousie puissante d'une cantatrice qui, voyant en elle une rivale, fit tout pour fotoigner de son voisinage Le fait est que Jenny Lind echoua dans cette occasion, el fut si mortifiee de cet échec qu'elle se jura à elle-môme de ne jamais reparaitre devant un public français pa-

rôle qu'elle a rigoureusem*nt tenue. Meverbaer n'était pas homme à renoncer à l'opinion qu'il s'et lit faite de la jeune cantatrice suédoise pour si peu qu'une mésaventure due à une intrigue de coulisses; il lui offrit un engagement magnifique à Berlin. Mais elle refusa, préferant retourner dans sa patrie, où elle fut a'cueillie avec un fol enthousiasme.

En 1844, Jenny Lind se rendit à Dresde en 1845, elle chantait dans les fêtes données sur le Rhin à l'occasion de la visite de la reine d'Angleterre, à Berlin; elle passa de Berlin à Francfort, puis à Cologne, puis à Vienne, où elle parut dans la Fille du Régiment, la Norma, le Camp de Silésie, provoquant invariablement l'enthousiasme de ses auditeurs. En mai 1847, elle par;tissait pour la première fois à Londres elle fit son (1 but devant le public anglais dans ann premier rôle d'Alice de Robert le Diable, puia parut dans la Somnambule, la Fille du Régiment, les Puritains, etc., accueillie chaque nouvelle apparition avec un enthou- siasme confinant à la frénésie, et comme la scène anglaise n'en avait pas encore eu d'exemple. En 1848, elle chauta pour la première fois dans un oratorio sacre L'Elijah, de Mendelssohn, exécuté à Exeter Hall, au profit d'une fondation de chaires musicales en l'honneur de Mendelssohu. En 1850, elle allait visiter les Etats-Unis, sous les auspices du célèbre M. Barnum (voyez ce nom), avec lequel elle parcourut les principales villes de l'Union. Son engagement avec M. Barnum était de 150 concerts; mais elle.le rompit après le quatre-vingttreizième, en juin 1851, et se maria avec M. Otto Goldschmidt pianiste et chef d'orchestre très distingué. Mme· Goldschmidt abandonna dès lors le théâtre. Elle y reparut cependant, pour quelques soirées seulement, en 1855, en 186f, en 1863 et en 1864, et a participe à bon nombre de concerts de bienfaisance, notamment en 1866, à Cannes. Bienfaisante habituellement, d'ailleurs, elle a beaucoup donné, en tout temps, aux établissem*nts. de charite des pays qu'elle a visites. II a eté un moment question de sa réapparition à Paris dans un concert, au commencement de 1886, mais ce projet, s'il exista jamais sérieusem*nt, ne s'est point réalisé. GOLDSCHMIDT, MEYER, poète, romancier et journaliste danois, d'origine israelite, né à Vordinborg, dans 1'.le de Jutland, le 26 octobre 1819 il fit ses études à 1'université de Copenhague, au sortir de laquelle il col- labora à divers journaux, puis fonda, en 1840, le Corsaire, journal hebdomadaire satirique, dans lequel il combattit le gouvernement, alors despotique, de son pays, en dépit des persécutions, qui ne lui manqueront pas. Traduit devant la Hante Cour en 1843, pour attaques contre le gouvernement, il fut condamné à la prison mais son opposition ne se refroidit pas pour si peu, et le triomphe final de la politique libérale devait le récompenser des luttes soutenues et des persecutions subies. En 1848, il pritla direction d'un magazine: Nord et Sud, dans lequel il s'appliqua surtout à l'education du peuple. afin de le préparer à jouir de ses droits avec intelligence, et à combittre cette politique qu'il prévoyait devoir causer fatalemant les desastres que le Danemark subit en effet. On doit à M. Meyer Goldschmith Un Juif ouvrage d'esthetique morale qui fut traduit en anglais et en allemand; Sanv abri (Hiembœs), roman egalement traduit en anglais et en allemand; l'Héritier, le Rocher, romans; Histoires d'amour de divers pays, etc. Il a publié également plusieurs poèmes et des drames, dont deux ont été couronnes par, l'Académie de Copenhague.

GOMEZ, CARLOS A., compositeur brésilien, né à Campinos le 11 juillet 1839. Il commença dans son pays son. éducation musicale, que l'empereur du Brésil l'envoya completar en Europe. Il se rendit à Milan et étudia sous ta direction de M. Lauro Rossi, alors directeur du Conservatoire de cette ville. M. Gomez lit ses débuts de compositeur dramatique à Milnn par la umsiquo d'une revue jouée au petit théâtre Fossati, en janvier 1867: Se sa mirtgal (On ne sait pas!) Il écrivit aussi vers le même temps une chanson, dite du Fusil aipuille, qui devint rapidement populaire. Il donna en mars 1870, au théâtre de la Scata, un op-ra: il Guarany, interprété par Mme Marie Sass, MM. Villani, Storti et Maurel. An même theâtre paraissait, en 1873: Fosca, opéra, qui fut un échec, malgre des qualités réelles; et, en 1874, au théâtre Carlo-Felice, de Gènes: Salvator Rova, opéra en 4 actes qui, après avoir obtenu un grand succès e ir ce théâtre. a été applaudi sur plusieurs autres scènes de l'Italie. Enfin, M. Gomez a écrit, pour les fê- tes du centenaire de l'Indépendance americaine et de l'Exposition de Philadelphie, en 1876. un grand hymne patriotique intitulé: le Salut du Brésil, Sur l'invitation expresse de son souverain. Cet hymne a été executé dans le palais de l'Exposition.

français, ancien magistrat, né à Riom le 12 octobre 1838. Avocat du barreau de sa ville natale, M. Gomot entrait dans la magistrature en 1864, eomme substitut du procureur impérial à Gannat; transféré à Riom dès 1865, en la même qualité, il y fut maintenu par lo gouvernement, du 4 Septembre et nommé procureur de la République au mèmo lieu en 1874. Il donna sa démission pour protester contre les violences du 16 mai (1877) et reprit sa place au barreau; mais il reçut des 1878 la récompense de- son attitude. par sa nomination au siège de conseiller à la cour d'appel de Riom. Ses conritoyens l'avaient déjà envoyé siéger au Conseil général du Puy-de-Dôme. Lors de la retraite de M. Rouher, député de la 1re rirconscription de Riom, en 1881, M. Gomet se porta dans cette circonscription, comme candidat républicain, et fut élu contre le candidat bonapartiste, avec une majorité des deux tiers. Il s'inscrivit à l'Union républicaine et fit partie de nombreuses commissions, dont beaucoup le choisirent pour rapporteur; il se fit des lors apprécier non seulement comme orateur, mais comme un député laborieux et capable. Aux élections du 4 octobre 1883

M. Gomot figurait sur la liste républicaine du Puv-deDôme; il fut plu, le deuxieme sur neuf, au scrutin de ballottage. Lo 9 novembre, un décret du président de la Republique l'appelait au m nistère de l'agriculture en remplacement de M. Herve Mangon, à qui les elections nu scrutin de liste avaient ete defavorables et qui avait donné sa démission en consequence. M. Gomot quittait le pouvoir le 29 décembre suivant, avec tous ses collegues du cabinet Henri Brisson, et reprendt son siège de député. 11 a repoussé de son vote les deux propositions d'expulsion des princes. M. Gomot a collaboré à divers journaux et revues, notamment au Temps. Il a donné à la Revue libérale une étude sur le peintre Marilhat, et a publié deux volumes d'histoire locale le Château de Tuurnoel et l'Abbaye de Mozat, auxquels on reconnait un véritable mérite.

GONCOURT (de), EDMOND Loms ANTOINE. et JULES ALFRED HUOT, littérateurs français, nés, le premier à Nancy le 22 mai 1822, et le second à Paris le 17 decembre 1830. Bien que ce dernier soit mort depuis seize ans, il nous serait à peine possible do séparer son nom de celui de son frère, tant ces deux noms se trouvent intimement liés dans l'œuvre commune. Fils d'un ancien officier supérieur de cavalerie et petit*-fils d'un député à l'Assemblee nationale de 1789, ils se vouèrent de bonne heure à la carrière des lettres, s'occupant de critique dart, d'études.historiques et morales, romans, theâtre, etc., fondant des journaux littéraires tels que l'Eclair, Paria, la mort seule avant eu le pouvoir de rompre cette collaboration fraternelle constante et d'ailleurs heureuse. Nous citerons parmi les œuvres de MM. de Goncourt: En 185. (1951); le Sadon de 1852; les Mysteres des théâtres, la Lorette (1853); Histoire de la Société française pendant la Révolution (1854J; la Révolution dans, les mœurs, la Sociéte française pendant le Directoire, la Peinture à l'Exposition universelle de 1865 les Actrices, une Voiture de masques (1855J; Sophie Arnould d'après sa correspondance et ses mémoires inédits (1857); Portrait, intimes du XVIII° siècle vol.); Histoire de Marie-Antoinette (1858);

les Saint-Aubin (1859); les Maîtresses de Louis XV (1860, 2 vol.); l'Art au XVIIIe siecle (1860-70, 18 vol.): tes Hommes de lettres (1860); Sœur Philomèle (1861); la Femme au XVIIIe siècle (1869); Renée Mauperin (1864); Germinie Lacerteux (1865); Idée.s et sensa- tions (1866); Manette Salomon (1867, 2 vol.); Madame Gervaisais, (1868); Gavarni, l'hommeet l'artiste; la Pa- trie en danger, drame non représenté (1873); Charles Demailly, nouvelle éditiondes Hommes de lettres (1876), etc., etc. Ajoutons à cette liste un drame en trois actes, en prose: Henriette Maréchal, admis au Theâtre-Fran- çais grâce à une haute intervention, et joue en décembre 1865, au milieu d'un tapage infernal, protestation évidente contre les hardiesses de l'œuvre eUe-méme ou plutôt contre la haute intervention grâce à laquelle elles étaient interprétées sur noire premières scrno comiquo c'est là une question non encore resolue. Le fait est que Henriette Maréchal dut disparaitre prvmptementde l'affiche du Theâtre-Français, Il est vrai qu'on a vivement reproché à MM. de Concourt l'exageration réaliste qui caractérise leurs ouvrages; mais c'est là une querelle d'école qui n'ôte rien à leur valeur littéraire considérable. Ouant au drame bruyamment sifflé an Français, il fut aussitôt après publie en volume, précède d'un Expoeé historique et d'un Prologue en vei e de Theophile Gnntier. Il a ete repris à l'Odeon, avec succès, en 1885. Un nouvel ouvrage signé E. et J. de Concourt: Quelquea créatures de ce lempv, a paru en 1876, mais ce n'est qu'une refonte de la Voiture de masques. M. Edmond de Goncourt a publie seul, la même année, un Catalogue raisonné de l'Œuvre de Prud'hon. La librairie Charpentier a entrepris d'autre part, en 1876 également, la reimpression des œuvres principales de ces deux ecrivains, sous la direction du survivant, qui a donné depuis: l'Œuvre de Watteau. catalogue raisonné; la Fille Elisa, roman ultra-naturaliste (1877); les Frères Zemgano (1879), et quelques autres romans. Enfin le Figaro a commencé, au mois d'août 1886, la publication du Jour- nal des Goncourt d'un intérêt rétrospectif assez peu commun. M. Edmond de Goncourt est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867. Son frère Jules est mort le 20 juin 1870.

GONDINET, EDMORD, auteur dramatique français, né le 7 mars 1829 à Laurière (Haute-Vienne). Il entra d'abord dans l'administration des finances, où il devint sous-chef; mais ses succès au théâtre lui firent* donner sa démission en 1868, pour suivre en toute liberté cette nouvelle cai rière. Aujourd'hui, les pièces de tout genre que M. Gondinet a écrites, seul on en collaboration, ont atteint un chiffre énorme, qui grossit encore tous les jours. Nous citerons: Trop curieux, t acte en vers, au Théâtre Français (1863) les Victimes de l'argent, 3 actes, en vers an Gymnase et les Révoltées, t acte (1865); la Cravateblanche, acte, en vers libres, même théâtre (1867); le Comte Jacques, 3 actes, et les Grandes demoiselles, 1 acte (1868), même théâtre; Gavaud, Alinard et Cie, 3 actes et le Plus heureux des trois, avec M. Labiche, au Palnis-Royal (1869-70); Christine, 4 actes nu Français Paris chez lui 3 actes, au Gymnase (1872) Le roi l'a dit, opéra comique en 3 actes, musique de M. Léo Delibes, à l'Opera-Comique (1873) Libres! drame en 5 a tes la Porte-Saint-Martin le Cher de division, 3 actes et le Homard, 1 acte, au Palaislioval; Gilberte, 4 actes, avec M. Deslandes, au Vaudeville (1874); le Panache, 3 actes, an Palais-Royal (1875); le Dada, 3 actes (1876) le Tunnel, i arte les Convictions de papa, acte le Professeur pour dames, 1 acte, même théâtre; le Club, 3 actes, avec M. Jules Cohen, au Vaudeville; la Belle madame Donis, 4 actes, avec M. H. Alalot, au Gymnase (1877); les Vieilles couches, 3 actes; Tant plus ça change.3 3 actes, au Gymnase; les Cascades, 1 acte, avec M. P. Véron, au Gymnase (1878) les Tapageurs, 3 actes, au Vaudeville (1879) le

Volcan, 3 aptes, au Palais-Royal (1882); les Affolés, 4 actes, avec M. Pierre Veron, au Vaudeville Peau neuve, 3 actes, avec M. Debrit, au Palais-Rowl (1883), Lackmé, opéra comique en 3 actes, musique de M. Léo Delibes, l'Opéra-Comique, Clara Soleil, 4 actes, avec M. Civrar, au Vaudeville dlam'zelle Gavroche, 3 actes, avec MM. E. Blum et Saint-Albin, aux Variétés (1885), etc. M. Goudinot est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1869.

GONZALÈS, Louis JEAN EMMANUEL. littérateur français, ne à Saintes le 25 octobre 1815, est le fils du médecin en chef de l'hôpital militaire de cette ville et descend d'une des familles anoblies par (Charles-Quint dans la principauté de Monaco. Il lit ses études à Nancy, où son père avait été transferé, et vint ensuite à Paris, où il aborda le droit, mais le délaissa bientôt pour la littera- ture, carrière dans laquelle il avait déjà débute à Nancy, .ur les bancs du college, par des nouvelles et des articles divers, signes de pseudonymes, insérés dans le Patriote de la Meurthe, A Paris, il collabora presque dès le début, soit sous son nom soit sous des pseudonymes pittoresques et varies, à une loule de publicutions litteraires et participe à la fondation de la Revue de France. Il fut enfin admis à la Presse, po or y écrire des articles sur l'Espagne auxquels sa signature authentique ne pouvait faire moins que de donner une saveur particu- liere. II entra ensuite au Siècle, où il a succedé à Louis Desnoyers, comme directeur de la partie littéraire, en 1868. Il a été également redacteur en chef de la Caricature, a publia pendant trois ou quatre ans une Revue dei voyages et n'a pas cessé de collvborer à la presse littéraire. Vice-president de la Société des gens de lettres de 1852 à 1855, il en u été président en 1864 et en est au ourd'hui président honoraire et d-legue. On cite de cet écrivain, parmi ses nombreux romans, dont quelques-uns écrits en collaboration, et qui tous ont paru d'abord en feuilletons dans le Siècle, la Patrie, le Courrier Français, etc.: Souffre douleur (1838); les Mignons de la lune (1839) le Livre d'amour (1840); les Frères de la côte ou les Pêcheurs de perles (1841) la Delle novice ou les Francs-Juges (1947); les Sept baisers de Buckingham (f848J; Esaü le lépreux (1850-51); le Vengeur du mari (1852); le Chasseur d'hommes (1853); ln Fille de l'aveugle (1854); les Mémoires d'un ange (1855); une Princesse, le Serment de la veuve (1856); le Prince noir, les Chercheurs d'or (1857); la Table d'or (1859); les Trois fiancés (1860); les Sabotiers de la Forêt-Noire, le Maréchal d'Ancre (1861); la Maîtresse du pro scrit (1862); l'Hôtesse du connétable (1863); l'Epée de Suzanne, les Proscrits de Sicile (1865) l'Heure dit berger, les Amours du vert-galant (1866); la Financée de la mer (1967) les Gardiennes du trésor (1872); les Danseuses du Cancate (I875J, etc. Un drame en cinq artes et huit tableaux a été tiré de son romnn les Frères de la côte, avec la collaboration de M. Henri de Kock, et joué en 1856 à l'ancien theâtre du Cirque, Avec succès. M. Emmanuel Gonzales est chevalier de la Lpgion d'honneur depuis 1861.

GOSCHEN, GEORGE JOACHIM, homme d'Etat anglais, fils d'un négociant de Londres d' origine allemande, est ne à Londres en 1831. et a lait ses études à l'école de Rugby et au college Oriel, à Oxford. M. Groschen a beaucoup écrit sur des questions de finances et on lui doit, entre autres, un ouvrage important sur la Theory of Foreign Exchanges, qui a été traduit en français par M. Leon Say. Elu representant libéral de la cite de Londres à la Chambre des communes, à une eloction rompl mentaire, en mai 1863, il prit une part a tive au mouvement en faveur de l'admission des dissidents dans les unhersites et de l'abolitiou, par suite, du certificat de religion. Il fut réélu, le premier, par la cité de Londres aux élections générales de juillet 1865, devint vice-président du Bureau du commerce le 20 novembre de la même année, puis membre du Conseil privé et chancelier du duché de Lancastre le 26 janvier 1866. II suivit dans sa retraite le ministère Russell au mois de juin suivante. A l'avénement de M. Gladstone., en décembre 1868, M. Goschen fut nomme président du Comite de la loi des pauvres, poste qu'il quitta, en mars 1874, lour celui do premier lord de 1 Amiraute. Il se retirait à la chute du parti libéral, en fevrier 1874, et était le seul candidat libéral élu par la Cité aux élections générales qui suivirent. Un 1876, M. Goschen fut choisi, en même temps que M. Joubert en France, comme delegue des creanciers de la dette égvptienne chargé de concerter, avec son collegue français et le gouvernement, les mesures relatives à la conversion de cette dette, mission qui se termina par l'arrangement du 18 novembre. M. Goschen prit ensuite part ù la conférence monetaire internationale tenue au ministère des allaires étrangeres, ù Paris, en août 1878. Il ne s'était pas présente aux elec ions genérales de cette année; mais au ret ur des libéraux au pouvuir, en mai 1880, il accepta le poste d'ambassadeur extraordinaire ù Constantinople, en remplacement de air Henry Lavard, censé en congé. Dans cette situation, M. Gonchen visita les centres politiques les plns importants do l'Europe, dans le but de préparer les voies au « concert euro- peen en vue de la réalisation des articles du traite de Berl n jusque-là négliges, ou, en tout cas, à la conférence de Constintinople qui eut lieu l'année suivante. La rectification de la frontière grecque qui résulta de la conference, ne fut, à la vérité, accueillie par les puissances dire tement intéressées qu'avec mécontentement; mais M. Goschen n'en est pas moins enchante de passer pour avoir eu la part la plus importante à ce semblant de solution. M. Goschen est un des membres du parti liberal que la question du home rule a sépares, trop violemment et bruyamment pour que ce soit sans esprit de retour, de M. Gladstone; et il s'est fait éliro dans son ancien collège de la Cité contre le candidat gladstonien, aux élections générales de juillet 1886.

GOSSELIN, ATHANASE LÉON, chirurgien français, né

à Paris le 16 juin 1815, fit ses études à Versailles et à Paris, au collège Charlemagne et à l'Ecole de médecine. Reçu docteur en 1838, il tourna ses études vers la medecine opératoire; il fut nomme professeur à l'Ecole pratique en 1842, reçu agrége en 1844 et nommé chef dca travaux anatomiques en 1846. Chirurgien des hôpitaux depuis 1848, il était attaché, en cette qualité, l'hôpital Cochin en 1854. Au mois de décembre 1858, M. le docteur Gosselin fut apnele à la chaire de pathologie chirurgicale de la faculte de medecine. Elu membre de l'Académie de médecine en 1860, il remplaçait Velpeau à la chaire de clinique chirurgicale do l'hôpital de la Charité en 1867. M. Gosselin a été elu membre de l'Académie des sciences, en remplacement de Nehton, le 16 mars 1874. Il est commindeur de la Légion d'honneur depuis 1871. On doit au docteur L. Gosselin Des pausem*nts rares (1851); Recherches sur les kystes synoviaux de la main et du poiynet (1852): Traife des maladies des yeux (1855); Sur les résultats obtenus par l'opération de la temporisation dans l'étranglement herniaire (1861); Traité des hémorrhoïdes (1866); Tumeurt cir.sotdes artérielles chez les adolescents et les adultes (1867); Mémoire sur l'oriqine par contagion des conjonctivites catarrhales (f869); Clinique chirur- gicale de l'hôpital de la Charité (1872-78, 2 vol.); l'Urine ammoniacale et la fièure urineuse (1874J, etc. II a pris, avec M. C. Denonvilliers, à partir de la 8· livraison, la continuation du Compendium de chirurgie pratique de A. Berard de Denonvilliers, et collabore au Nouueau dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, aux Mémoires» de l'Académie de médecine, aux Archives de médecine et autres publications speciales. GOSSELIN, CHARLES, peintre paysagiste français, éleve de Gleyre et de M. Ch. Buqson, est ne à Paris le 26 janvier 1834, et a débuté au Salon de 1863. On a de cet artiste Bois de chênes et de pins en automne (1863); Soir d'automne (1864); Une route, le soir (186S); Environs de Beuzeval, Calvados (1866); Intérieur de forêt (1867); l'Abreuvoir, Crépuscule dans le bois (1868); Chemin creux, environs de Foncine-leBas, Jura 1869); Route dans nne fordt, Bord de l'Ain (1870J; Soir d'été (1872); Ferme d'Hédouville, Seineet-Oise Environs du Crotoy, Somme (1873); les Bûcherona (1874); Marée basse, Lisière de bois (1875); Paturage dans les dunes, Baie de Somme (1876); te Château d'Arques (1888); Entre Dieppe et Trouville (1884); le Grand Berneval, dans la Seine-Inferieure (1885); le Sphynx (f886), etc. M. Charles Gosselin a obtenu des médailles en 1865 et 1870 et une medaille de 2° clisse en 1874. II a été décoré de la Légion d'honneur.

GOT, FRANÇOIS JULES EDMOND, comédien français, né à Lignerolles (Orne) le 1" octobre 1823, fit soi etudes à Paris, au collège Charlemagne, et commença à suivre les cours de l'Ecole de droit mais il y renonça bientôt, fut quelque temps employe à la préfecture de la Seine, fit un court passage à la rédartion du National et finalement entra au Conservatoire, dans la classe de Provost. Il obtenait le second prix de comedie en 1842, et le premier en 1843. Conscrit l'année suivante et tombe au sort, il fut désigné pour la cavalerie où il servit pendant quelqurs mois, se fit ensuite remplacer et vint debutor au théâtre-Français à la fin de l'eté de 1844. Il alla jouer ensuite au Grand-Théâtre de Nantes; mais il revenait ù Paris dès le mois d'avril 1845, rappelé par un engagement en bonne et due forme au Français. Il s'y fit promptement une grande réputation, d'abord dans les rôles comiques les plus divers, enfin dans beaucoup dos rôles principaux des comédies de genre modernes. Elu sociétaire en 1850. M. Got est aujourd'hui le doyen de la société du Thâtre-Fançais et membre du comité d'administration. Homme indépendant autant qu'artiste supérieur, M. Got donnait ou plutôt renouvelait sa démission, au printemps de 1865 et intentait un procès à la Société, dont il se séparait pour des raisons que nous n'avons pas à examiner ici, mais qui avaient pour l'artiste toute l'importance d'une question de dignité. L'affaire, en somme, après avoir fait beaucoup de tapage, n'eut pas de suite. Comme contre-partie de cet incident de la vie artistique de M. Got, nous devons rappeler son attitude, encore pleine de dignité suivant nous, quoique jugée diversem*nt, à l'occasion de la représentation extraordinaire donnée par la Société des gens de lettres sur la scene du Theâtre-Français, au mois de novembre 1870 et pnrtant sur son programme la lecture des Châtiments de Victor Hugo. L artiste refusa par une lettre adressée au président de la Soriate des gens de lettres, dans laquelle il expliquait, et justifiait à notre appreciation, son refus dans ces termes « Un sentiment que je n'ose pas bien définir ici, maje que j'eprouve invinciblement au fond de la conscience, m'empêche de venir m'associer à une lecture des Chdtiments sur une scène qui acceptait si bénévolement, il y a quelques semaines, le titre de Théâtre des Comédiens ordinairea de l'empereur. Les cadeaux, les diners et les fêtes et Compiegne, et Fontainebleau, m'ont toujours soulevé le cœur, je l'atteste et on le sait; mais si J étais un des rares opposants de la veille, qu'on me permette aujourd'hui de me tenir encore à part des trop nombreux fanfarons du lendemain. » Pendant le siège de Paris, M. Got servit dans la garde nationale, faisant avec zele, quoique probablement sans plaisir, son service aux remparts.— Parmi les principaux rôles do l'ancien et du nouveau repertoire qu'il a creeson repris avec un véritable bonheur, il nous faut citer ceux de Sganacelle, de Maitre Jacques. de l'Intime, de Purgon, de Gros-Rene, de PetitJean de cl*ton. dans le Menteur; de Trissotin, d'Arnolphe, d'Hector, dans le Joueur; de Figaro. de Michonnet, dans Adrienne Lecouvreur; de Noel, dans la Joie fait peur; de Mercadet, dans la pièce de ce nom; de Rodolphe, dans l'Honneur et l'argent; de Dubois, dans les Fausses confidences; de Glérambeau, dans Une chîne,

de Poirier, dans le Gendre de M. Poirier; d'Hippnlyte Rirhnud. dans le Demi-Monde, etc. Et parmi ses princi- pales créations: l'Abbé, dans Il ne faut jurer de rien; Tibia, dans les Caprices de Marianne; le rapitaine Baudrille, dans le Cœur et la dot; Spiegel, dans la Pierre de touche; Francisque, dans les Jeunet gens; Jean de Rieux, dans le Duc Job Giboyer, dans les Effrontés (1861J et le Fils de Giboyer (1863); le rôle principal, dans Maitra Guérin et celui de la Porcheraie, dans Moi (1864); Pierre de Bréville, dans Henriette Maréchal et Dumont, dans le Supplice d'une femme (1865); Mauvergnat, dans Jean Baudry (1866); André Lagarde, dans la Contaion, qu'il alla jouer, par autorisation impériale, à l'Odeon (1866) puis sur les principales scènes de province, avec une troupe organisée dans ce but; Michel, dans Paul Forestier (1869); Favart, dans Maurice de Saxe; Raymond, dans le Dernier quartier (1870); Jonquieres, dans Jean de Thomeray (1873); le do teur Remonin. dans l'Etrangère(1876); David Sichel, dans l'.4mi Fritz (dé-embre 1876); Bernard, dans les Fourchambault (1878J, etc., etc. On doit en outre à M. Got, entre autres travaux littéraires, le livret de François Villon, onéra en un acte, joué à l'Opera en 1857; et celui de l'Esclave, en collaboration avec Edouard Foussier, opera en 5 actes et 6 tableaux, musique de Membree, de même que François Villon, joue sur la méme scène, le 15 juillet 1874, après avoir failli être joué au Français, mais alors comme tragédie, en 1851. Professeur de declamation dramatique au Conservatoire, M. Got a été décoré do la Légion d'honneur en cette qualité. GOUIN, EUGÈNE, homme politique français sénateur, né à Saint Symphorien (Indre-et Loire) le 18 septembre 1818, est fils de l'ancien ministre de Louis-Philippe, deputé, puis sénateur sous l'empire, mort en mui 1872. En 1843, M. Eugène G uin prenait la direction de la maison de banque Gouin frères de Tours. Il devint successivement juge au tribunal de commerce de cette ville en 1848 et conseiller municipal la même année. membre de la chambre de commerce en t853, président de cette chambre en 1858 et maire de Tours en ig6ô. Une élection compl mentaire, nécessitee par l'entree de M. Gouin père au Senat, ayant eu lieu en janvier 1868, dans la 1re circonscription d'Indre-et-Loire, M Gouin fils s'y présenta, espérant d'autant plus raisonnablement recueillir l'heritoge paternel que l'appui de l'administration lui était nssuré; il échoua pourtant, contre M. Houssard, candidat de l'opposition liberté, Pt ne se présenta pas aux élections génerales de 1869. Pendant l'invasion, M. Eugene Gouin, ébmt toujours maire de Tours. rendit à sa malheureuse population des services dont elle devait lui être re onnaissante. Aux élections du 8 février 1871, il était en effet élu représentant d'Indre et-Loire à l'Assemblee nationale, le deuxième sur six. Il se fit inscrire aut deux centres, vota ordinairement avec le centre gauche, jusqu'au 24 mai 1873, où il se prononça contro l'ordre du jour Ernoul, en d'autres termes contre le renversem*nt de M. Thiers L'acte consommé, il se rapprocha de la droite; mais en 1875, il se rallia, avec MM. de Lavergne et Wallon, aux lois constitutionnelles qui ont fonde la république le 25 février. M. Gouin, très competent en wes matières, a fait partie de toutes les commissions du budget et a été nomme rapporteur général de plusieurs. Porte sur la liste de gauche, il a été élu sénateur inamovible par l'Assembi e nationale, le 15 décembre 1875. Il siège au centre constitutionnel. II s'abstint lors du vote sur la demande de dissolution de la chambre des deputes en juin 1877. Dans la quest on de l'expulsion des princes, tenue au Sénat le 22 juin 1886, il a voté contre le projet de loi. M. Gonin est officier de la Légion d'honneur depuis le 17 octobre 1871.

GOULD, BENJAMIN APTHORT, astronome américain, né à lioston le 27 septembre 1824, fit ses études au college d'Harvard, puis traversa l'Atlantique et alla etudier à l'université de Gœttingen, où il prit ses grades en t848. Il fut quelque temps aide-astronome à l'observatoire d'Altnna. Apres avoir visite les principaux observatoires de l'Europe, il retourna en Amérique, fut employé d'abord au relevé des côtes, ayant pour mission spéciale la determination des longitudes, et apporta de grands perfeciionnements à la met ode employée jusque-là à cette opération. En 1856, il fut nomme directeur de l'observatoire Dudley, à Alhany, capitale de l'Etat de NewYork mais il abandonna ce poste au commencement de 1859, par suite de dissentiments avec les adminisstrateurs

de cet établissem*nt, et bien qu'une commission dn savante lui eût entièrement donné raison. En 1868, M. Gould fut appelé par le gouvernement de la Republique argentine pour organiser et diriger l'observatoire de Cordova. L'édifice construit, il se mit aussitôt au travail avec quatre aides, en 1870. Uepuis lors, il a completé une série de cartes des étoiles visibles de l'observatoire, à l'ojil nu, et entrepris des séries d'observations par zones, des étoiles du sud, dont plus de 83,000 avaient été déjà observées en 1874. M. Benjamin A. Gould avait fondé des 1849, à Cambridge (Massachusetts), l'Astronomical Journal, qu'il redigen jusqu'en 1861 et entretint à ses propres frais et à reux de quelques amis pendant tout ce temps. Ses principaux ouvrages sont Rapport sur la decouverte de la planète Neptune, dans les Rapports de l'Institution smithsonienne (1850): Recherches sur l'orbite de la comète V. (1847); Discussion des observations faites par l'expédition astronomique du Etats-Unis au Chili, pour déterminer la parallaxe du soleil (1856); Sur la longitude transatlantique (1868); Statistique militaire et anthropologique des soldate américains (1869); les Ancêtres de Zacheuv Gould (1872); ainsi que diverses cartes des corps celestes. M. B. A. Gould a été élu correspondant de notre Aca. demie des sciences (section d'astronomie)

GOUNOD, CHARLES FRANÇOIS, compositeur français, ne à Paris le 17 juin 1818, fit ses études au lycée Saint- Louis et entra au Conservatoire en 1836. Eleve de Reicha, dont il prenait déjà des leçons avant son entrée au

Conservatoire, de lesueur et d'Halévy, il remportait un second prix en 1838 et le grand prix de Rome en 1939. Il résida en Italie quatre ans, fit ensuite un voyage en Allemagne et, à snn retour à Paris. fut attâche comme maitre de chapelle à l'église des Missions etrangeres. Il professait une passion véritable pour la musique sacrée ayant fait exécuter aux Missions plusieurs messes de sa composition, il songeait, pour ne plus se separer de l'Eglise a se faire prètre et entrait en 1845 au séminaire de Saint Sulpice. Il en sortait en 1848. fort peu résolu encore sur la carrière qu'il devait choisir. L'année suivante, il faisait exécuter à SaintEustache une dfesse solennelle qui eut un très grand succès et attira l'attention sur lui. Enfin, en 1850, Mm. Pauline Viardot lui ouvrait les portes de l'Opéra, indiquant au jeune compositeur la voie *t suivre et lui en facilitant l'accès. En dépit des chicanes d'une critique méticuleuse, l'auteur de Faust est incontentablement une des gloires les plus éclatante de l'Art français. Son génie, d'une si grande pnissance, est vivement discuté, d'acrord mais il ne le serait pas, il n'aurait pas lieu de l'ètre, si l'on avait d'abord pris soin de le nier. Son immense talent participe, par part presque égale, de l'inspiration et de la science. M. Gonnod n'est pas seulement un homme d'une instruction littéraire très étendue, dans la connaissance des langues et des chefs-d'œuvre de la littérature et de l'art son érudition musicale est presque illimitée il n'est pas un grand musicien, en lont cas, qu'il ne sache, pour ainsi parler, par cœur. L'étude, et une étude constante, constitue donc une base inebranlable à l'edifice de son talent, et c'est le cas de tous les artistes vraiment supérieurs. D'autre part, une extrême impressionnabilite, une tendance mystique que nous avons déjà signalee, une profonde connaissance du ceur humain, lui permettent de donner à son œuvre la couleur personnelle et originale, et caracterisent son génie d'une manière toute spàciale. M. Gounod n touché à peu près à tous les genres, et y a réussi. Ses symphonies, ses nombreuses mélodies vocales, qui rappellent le lied allemand, ses chœurs orphéoniques, ses cantates, ses chœurs avec orchestre, renferment de rea beautés qui ne donnent pas seulement la vogue, mais le succès durable en dépit des vicissitudes des temps. Mais c'est surtout dans ces compositions de musique religieuse, où les tendances de son esprit trouvaient amplement à se donnner rarrière, qu'il a attiré et séduit l'attention publique. Nous n'en citerons aucune, car on les trouvera toutes à la liste qui termine cette motice. Rappelons seulement qu'il y a quelques années, on a parlé beaucoup d'un grand drame sacre, intitulé Sainte Geneviève, dont M. Gounod avait écrit la musique et M. Freppe), alors doyen du chapitre de Sainte-Geneviève de Paris, aujourd'hui évêque d'Angers, avait é"rit le poème, ouvrage qui n'a pas encore vu le jour. — A l'epoque de la guerre de t870. M. Gounod se rendit à Londres, où il a résidé plusieurs années. Il y forma un chœur d'amateurs des deux sexes, qui prit le nom de « Chœur de Gounod » (Gounod's Choir), avec le secours duquel il a donné de nombreuses séances musicales ou furent exécutées beaucoup de ses compositions. Le publir anglais n'a pas ressà de montrer à l'illustre compositeur français une sympathie enthousiaste, saisissant avec empressem*nt toutes les occasions favorables pour se manifester, comme on peut en voir une exemple dans l'accueil qui lui fut fait à l'Albert Hall, lors de l'inauguration de Exposition universelle, le 1·' mai t871, à l'occasion de laquelle il fit exécuter sous sa direction sa grande cantate Gallia, écrite expressem*nt pour la circonstance (et remarquons en passant que de semblables manifestations ne s'arrêtent pas brusquement à l'homme qui en est l'objet immédiat, mois s'etendent à la nation à laquelle il appartient, surtout lorsqu'à cette nation, malheureuse et abandonnée, il fait pleurer devant un auditoire ému, les larmes éloquentes de Jéremie !) Cependant, il se trouva, en 187i, une bonne plume de petit journaliste parisien pour insinuer que l'anglais Gounod s'inquiétait assez peu des malheurs de sa patrie, excepté pour en repousser le partage, et songeait à se faire naturaliser (nous croyons même qu'il fut dit nettement qu'il l'était) anglais. L'auteur de Gal- lia, instruit de cette petite infamie y répondit par une protestation pleine de dignité et de mesure en même temps, qu'on ne pouvait faire moins que d'accueillir. II y avouait que l'accueil dont il avait été l'objet en Angleterre ne le trouvait pas ingrat que, s'il n'était tançais, il voudrait être anglais; mail ajoutait que, sans vouloir juger les personnes qui se font naturaliser, la notion de patrie n'était, à ses yeux, « nullement une notion geographique, mais une notion morale. » 11 rappelait enfin que Hændel n'avait pas renié son pays pour avair passe trente ans de sa vie en Angleterre, ni Meyerbeer, ni Rossini les leurs, pour avoir résidé de longues années en Franre.M. Gounod a fait mieux: il est revenu dans son pays et s'est remis à l'œuvre aussitôt. C'est pendant son sejour en Angleterre qu'il termina sa parlition de Polyeucte, commencée depuis longtemps, et qu'il é rivit celle de Georges Dandin, sur la prose même de Molière. Depuis son retour, il s'est occupé de la musique de Cinq Mars, opéra comique dont le livret a pour auteurs MM. Poirson et Louis Gallet. M. Charles Gounod a été nommé, en 1852, directeur du chant de la ville de Paris, fonctions qui lui inspirèrent la plupart de ses beaux chœurs orphéoniques. II a été élu membre de l'Institut de France (Académie des Beaux- Arts), on remplacement de Clapisson, le 19 mai t866. La même année, il était promu officier de la Légion d'honneur, étant chevalier de l'ordre depuis 1857; il a éta promu, depuis, commandeur en 1877 et grand officier le 12 juillet 1880. Enfin M. Gounod a été nommé membre de la Commission supérieure des Beaux-Arts, en novembre 1876.

Voici la liste, aussi complète que possible, des œuvres de M. Gounod: 1. Musique dramatique: :apho, opéra en 3 actes, à l'Opéra (1851), remanie, mis en

4 actes et joué à l'0péra-Comique en 1884 Chœurs pour Ulysse, tragédie de Ponsard. au Français (1852); la Nonne sanglante, opéra en 5 actes, à l'Opera (1854); le Médecin malgré lui, opéra comique en 3 actes. au Théâtre Lyrique 11848), repris à l'Opéra-Comique; Faust, opéra en 5 actes (1859), repris à l'Opera comique, après les remaniements nécessaires. en 1869 Philémon et Baucis, opéra en 3 actes, an Théâtre Lyrique (1860), repris à l'Opéra-Comique en 1866 la Reine de Saba, opéra en 4 actes, à l'Opéra (1862); Mireille, opéra comique en 5 actes, bientôt réduit en 3 actes, tiré du poème provencal Mireio, de M. Frédéric Mistral, au Théâtre-Lyrique (1864), repris à l'Opéra-Comique, sous sa dernière iorme, en 1874; Romeo et Juliette, opéra en 5 actes, au Théâtre-Lyrique (1867), repris à l'Opera-Comique en 1873 Chceurs et musique symphonique pour les Deux reines de France, drame en 4 actes de M. Ernest Legouvé, au Théâtre Ventadour (1872); Chœurs et musique symphonique pour Jeanne Darc, drame de M. J. Barbier, à la Gaité (1874); Georges Dandin; Cinq Mars, 4 actes et 8 tableaux, à l'Opéra-Comique Polrleucte, à l'Opéra (1879); le Tribut de Zamora, au même théâtre (1881). 2° Musique religieuse: Messe de Requiem, exécutée à l'église Saint-Charles, de Vienne (1842) Messe solennelle, à Saint-Rustache, de Paris (1849); Messe brève; deuxième messe de Requiem; deux Messes Messes du Sacré cœur de Jesus, pour quatre voix. chant et orchestre, exécutée i Saint-Eustarhe (1876); Stabat Mnter; Tobie, oratorio; les Sent paroles du Christ Messe Angeli custodes; Pater Natter Près du fleuve étranger, chœur avec accompagnement d'or·hestre: Jesus de Nasareth; Ave verum; 0 salutaris hostia, pour voix seule, avec chœur et orgue Te Deum; Magnificat Vexilla regis Christus factus est, olTertoire à une voix six nouveaux Cantiques, pour solo ou chœurs le Ciel a visite la terre, le Nom de Marie, Chantes voix bénies, le Départ des Missionnaires, l'Anniversaire des Martyrs et Notre-Dame des petit* enfants. 3' Musique .ymphon'que Première symphonie en ré; Deuxième symphonie en mi-bémol; la Reine des apôtres, symphonie Marche romaine; Prélude de Barh, orchestre, exécute aux Concerts populaires en décembre 1867. -4° Musique instrumentale: Meditation sur le 1er· prelude de Bien, pour soprano, violon. piano et orgue; le Cadme, méditation pour violon solo, avec orchestre la Pervenche, le Ruisseau, le Soir, le Calme, Chanson de printemps, romances sans paroles, pour piano,; Marche pontificale, pour piano Valse h Valae deq fiancés; le Rendes-vous, suitede valses Souvenance, nocturne Convoi funèbre d'une marionnette: le tout pour piano, Dodelinette, berceuse à quatre mains; une Méthode de cor à piston, contenant, avec les principes élémentaires de l'instrument, des melodies et des morceaux d'etude. — 5° Musique vocale Hymne d la musique, pour l'inauguration du Théâtre-Lyrique, salle nouvelle (1862); A la frontière! cantate exécutee à l'Opéra. le 8 août 1870; Gallia, élegie biblique avec chœurs, soli, orchestre ft orgue exécutée pour la première fois au Royal-Albert Hall, de Londres le 1er mai 1871 la Rédemotion, executée au festival de Birmingham en 1882 Mors et vita, au festival de 1886 de la même ville. Douze chœurs et une cantate le Vendredi-Saint, à six voix la Nuit, à six voix; Ave verum, à cinq voix la Chasse, à quatre voix Nodl, à trois voix: D'un cœur qui t'aime, double chœur; Stabat Afater, à six voix l'Affût, à quatre voix; Sieut serous, motet à quatre voix Priere du soir, à six voix le Crucifix, à six voix hfatinée dana la montagne, à six voix et le Temple de l'Harmonie, cantate avec chœurs, avec accompagnement Chœurs orpheoniques à quatre voix d'hommes, sans accompagnement la Cigale et ia fourmi, le Corbeau et le renard, la Danse de l'épée, Chœur de chasseurs. le Vin dey Gauloit, Vive l'empereur Hymne à la France. l'Enclume, Chœur des amis. etc. Dana une dtable, chœur avec accompagnement d'orchestre; les Gauloi.s, id.; En avant! chanson militaire pour solo et chœur, avec accompagnement d'orrhestre; Chants lyriques de Saül Pastorale sur un Noel du XVllle siecle, chœur et orchestre Chœurs dedies à la société chorale de l'Albert Hall (Londres, 3 vol ) Quatre recueils de melodies, pour chant et piano; Quinze duos, id., id. Biondina. poème lyrane comprenant douze mélodies écrites sur des paroles italiennes de M. Zaffira; outre un grand nombre d'autres mélodies écrites sur des paroles anglaises, françaises et italiennes, notamment: If thou art spleeping, maidell; O happy homel Evening song; Sweet baby 0 chat we two. avec accompagnement d'alto; April sonq the Worker the Maid of Athens Thy wille be done My belowed apake, avec accompagnement de violonce le My true love hath my heart; the Fountain mingles mith the river; the Sea hatA ita pearle To God ye choir above; There is dew; When in the early morn; Queen of love Loin du pays Ma belle amis est morte; Fauvette; Si vous m'ouvrez le Pays bienheureux; Heureux sera le jour the Message of the breeze (duo); Little Celandine (duo) Perché piangi ? Quanti mai Barcaroia (duo); la Sieata (duo) Sotto un capello rosa, etc., etc.

Il a été beaucoup question nans la presse, ces temps derniers (1886). d'un grand ouvrage que M. Ch. Gounod destinerait à l'Opéra, mais pour être représenté seulement en 1889. Le sujet de cet ouvrage serait tiré de l'histoire ou de la légende d'Heloise et Abélard. Au reste, et comme il s'agit ici d'une forme nouvelle de l'art, voici ce que le Figaro nous apprenait de cetto œuvre nouvelle de l'illustre maître français, car ces détails ne sauraient être lus avec indifférence: « C'est un poème intitulé Maitre Pierre, dont il avait été dejà ques ion il y a huit ans, et qui, primitivement, avait été conçu sous, la forme dramatique ordinaire. Mais M. Ch. Gounod a renoncé à le traiter sous cette forme. Le poème de Maitre Pierre, agence par M. Louis Gallet, ne représente (lus, à proprement purler, un ouvrage dramatique il n'en a plus,

du motns, l'esprit de suite. C'est plutôt un cycle légendniro en quatre parties, reproduisant les principaux Cpieoder de la vie du célèbre docteur. Les tableaux se succèdent, le lieu de faction se déplace, sans souci des transitions. Cela fournit une série de scènes commençant à la dispute célèbre de Guillaume de Champeaux et de Maitre Pierre Abelard et finissant à la mort d'Heloise. Mnître Pierre ne sera ni un opéra ni un drame Ivriqur, mais une suite dramatique en quatre actes. Il n'y a que quatre ou cinq rôles et d'importantes masses chorales. La composition est depuis longtemps achevée. Les interprètes sont choisis, idéalement du moins, et il n'y a pas lieu de les nommer actuellement, car trois années peuvent modifier bien des éléments dans la composition de la troupe de t'Opéra. »

GOURDON DE GENOUILLAC, NICOLAS JULES HENRI, littérateur français, né à l'aris le 25 décembre 1826. Elève de l'institut polymathique, il débuta de bonne heure dans la carrière littéraire, en donnant quelques vaudevilles sur les scènes secondaires: le Droit au travail (1849), l'Ecran du roi, une Pluit de bouquets, la Banlieue de Paris, etc.; puis il fournit des nouvelles et des romans-feuilletons à divers journaux. Il s'occupa ensuite de recherches héraldiques, et dans cet ordre de travaux, on a de M. Gourdon de Genouillac: Grammaire héraldique (1853); Dictionnaire héraldique des ordres de chevalerie (1854J; Histoire des grandes charges, dignités et titres créés en France (1856); Recueil d'armoiries. des maisons nobles de France (1860); Dictionnaire des fiefs, seigneuries chatellenies de l'ancienne France (1862); Nobiliaire des Bouches du-Rhône, avec M. le marquis de Pialenc (1863) les Mystères du blason, de la noblesse et de la féodalité (1868); les Ordres religieux, histoire, constitution, etc., (même année) Supplément au Dictionnaire des ordres de chevalerie (1869); Dictionnaire des anoblissem*nts (même année); Histoire de l'abbaye de Fécamp et de ses abbés (1872). Parmi ses romans-feuilletons, la plupart réunis en volume", nous citerons la Misère en habit noir, la Chevalière d'Armenson, les Filets de Versailles, les Convulsionnaires de Paris, les Accapareurs; puis: l'Amour d coups d'épée (1864); Comment on tue les femmes (1865); Un noyd (1866); les Damnés de l'Autriche (1867J; Une luronne (1870J; le Crime de 1804 (1872); les Chasseurs de nuit (1873); les Voleurs de femmes (1874 l'Avocat Bayadère (1876); le Capitaine Bernard (1884); le Roi rouge (1885); l'Egli.se et la chasse (1886), etc. Nous citerons à part: Paris à travers les siècles (1879-8f, 5 vol. in-8- illustrés, Paris, F. Roy, éditeur). M. Gourdon de Genouillac a collaboré en outre au Grand Dictionnaire du XIX- siècle de P. Larousse, et à un assez grand nombre de journaax tant politiques que spéciaux. II a été rédacteur en chef de l'indicateur, du Mercure galant, du Passe-Temps, du Journal des employés, du Journal deg médaillés de l'empire, du Journal de Fécamp et a fondé en 1862 le dfonde artiste. 11 est membre de plusieurs sociétés savantes des départements et de l'étranger et décoré de divers ordres étrangers.

GOURKO (comte), JOSEPH VASILIEVITCH, général russe, d'origine polonaise, est né en 1828. Elevé au corps impérial des pages, il entra aux hussards de la garde, avec le grade d'enseigne à dix-huit ans, il était promu capitaine en 1857, chef d'escadrons en 1860 et nommé aide de camp de l'empereur la même année, et colonel en 1861. En 1866, le colonel Gourko était placé à la tête du 4- régriment de hussards de Marinpol; l'année suivante, il était promu major général et recelait le commandement des grenadiers de la garde impériale, puis celui de la 1er brigade de la 2e division de la cavalerie de la garde en 1873. Le comte Gourko prit part, en qualité de lieutenant, à la guerre de Crimée, avec son rrgiment, cantonné un moment à Belberk, près de Sébastopol Pendant la guerre russe turque de 1877, il commandait l'avant-garde de l'armée moscovite. Le 25 juin, avec un détachement de cavalerie et une batterie d'arlillerie, il s'emparait par un hardi coup de main de la ville de Tirnovo, fortement occupée et defeudue. Le 5 juillet, il occupait Késanlyk et le village de Chipka, puis la passe de Chipka qu'il mit en état de defense, Hanko et divers autres points importants; après quoi, avec le général Radelzky, il traversa les Balkans en plein hiver, en dépit de la gelée et des tempêtes de neige, ne subissant au total que des pertes insignifiantes et amenant les troupes russes victor euses dans les riantes et fertiles vallées qui s'eten lent au delà, occupant tour à tour Sofia, Philopopoli et Andrinople. Le général Gourko s'est conduit dans toute cette campagne avec la' bravoure aventureuse d'un excellent général de cavalerie. Traverser les Balkans en hiver est un de res exploits qu'on ne recommence pas; quand le succès a couronné une première tentative de ce genre, on doit se regarder comme amplement satisfait. Il a réussi, c'est fort bien, c'est d'au'ant mieux qu'après tout les passes étaient bravement défendues; les pertes qu'il y a subies sont-elles aussi insignifiantes qu'on le prétend? c'est une autre affaire. Promu adjudant-géneral et décoré de l'ordre de Saint-George (2e classe) en récompense, le genéral Gourko fut en outre creé comte par l'empereur en avril 1878.

GOUTAY, J. T., homme politique français, né à Paris en 1804, y fit son droit et alla s'inscrire au barreau de Thiers. Représentant du Puy-dp-Dôme à l'Assemblee nationale en 1848, M. Goutay vota généralement avec les démocrates modérés; il combatlit la politique napoléonienne après le f0 décembre et présenta à l'Assemblée un rapport concluant à l'amnistie des transportés. M. Goutay ne fut pas reelu à la Législative. Il se retira dès lors de la vie politique et alln s'établir à Riom. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876. M. Goutay se présenta sans succès dans son departement. Il échoua de nouveau ù une élection complémentaire. Enfin au renouvellement trionnal du 8 janvier 1882, il fut élu sénateur du Puy-

de-Dôme. — Il a pris place à gauche et a voté l'expulsion des prinres.

GRAMMONT (marquis de), FERDINAND, homme politique français, né à Villersexel (Haute-Saône) le 6 juin IS05. En 1837, M. Ferdinand de Grammnnt succédait à son père à la Chambre des députés, comme député de Lure, et il continua de représenter ce collège jusqu'en 1848, dans les rangs de l'opposition. Il ne prit toutefois aucune part à l'agitation des banquels. En 1848, M. le marquis de Grammont fut élu, en tête de la liste, représentant de la Haute-Saône à la Constituante et prit place dans les rangs de la droite modérée. Il vota cependant contre le cautionnement des journaux et le remplacement militaire, et fit partie de diverses commissions parlementaires importantes. Non réélu à la Législative, il acceptait, en 1852, le patronage officiel; il fut élu, dans ces conditions, député au nouveau Corps législatif, pour la deuxième circonscription de la Haute-Saône et réélu en 1857; en 1863, il était réélu sans patronage, mais aussi sans hostilité de la part du gouvernement, et t'était encore en 1869, cette fois maigre l' « activité Jévorante deployée contre lui pnr l'administration. Pendant la dernière législature impériale, M. le marquis de Grammont siégea au centre gauche et signa la demande d'interpellation des Cent-Seise. Aux élections de février 1871, M. de Grammont fut élu représentant de la HauteSaône et vint sieger au centre droit; il vota, avec ce groupe, toutes les propositions réactionnaires que l'Assemblee vit defiler dans sa longue carriere, jusques et y compris l'ordre du jour Emoul, entraînant la retraite de M. Thiers. C'est à lui, en outre, qu·etait due quelques semaines plus tôt la retraite de M. J. Grévy, comme président de l'Assemblée. C est, en effet, M. de Grammont qui traita d'impertinence l'emploi, par M. Le Royer, du mot 6agage pmr qualifier l'ensemble des arguments invoques contre la mairie de Lyon; r'est lui que M. Grévy rappela à l'ordre en conséquence, et c'est à la suite du tumulte provoqué par ce rappel à l'ordre, sur les bancs de la droite, que M. Grévy abandonna le fauteuil de la présidence (1" avril 1873).- M. de Grammont se présenta, avec cette recommandation de son plus ré 'ent passé, devant les élécteurs sénatoriaux de la HauteSaône, le 30 janvier f876, mais il ne fut pas élu. Il se le tint pour dit et ne se présenta même pas au renouvellement de 1882.

GRANDPERRET, MICHEL ETIENNE ANTHELME THÉODORE, homme politiques français, ancien roagistrat, ancien garde des sceaux de l'empire, est né à Caluire (Lyon) le !6 janvier 1818. fit ses études aupres de son père. chef d'ii atitution distingué et archiviste de la ville de Lyon, et son druit à Paris. Inscrit au barreau de Lyon en 1844, M. Th. Grandperret s'occupa d'histoire locale et de littérature à l'exemple de son père qui, devenu directeur du journal le Rh6ne, organe de la préfecture, lui ouvrit les colonnes de cette feuille; il faisait, en même temps, la critique des théâtres au Courrier de Lyon. Nomme, en 1849, substitut du procureur de la Republique, puis en 1852, du procureur général de Lyon, il devint avocat genéral à Bourges en 1855, puis Toulouse en 1859, procureur géneral à Orléans en'1861 et enfin procureur général près la cour de Paris en 1867. 11 était nommé, en outre, conseiller d'Etat en service ordinaire hors sections. M. Th. Grandperret a eu à s'occuper, dans le cours de sa carrière de magistrat, d'une foule d'affaires importantes, mais les dernieres ont t eu trop de retentissem*nt pour permettre aux souvenirs de remonter plus haut; nous voulons parler, à quelques semaines de distance, des affaires Tioppmann et Pierre lionaparte (décembre 1869, janvier 1870). On cite surtout, comme un pur chef-d'oeuvre, le réquisitoire qu'il prononça, le 26 mars, devant la Haute-Cour de justice de Tours, dans cette dernière affaire; et l'on sait que Napoleon 111 lui en fit parvenir de chaleureux compliments. A ces affaires retentissantes, il faut pourtant ajouter celle du corn lot pré-plebiacitaire, sur lequel il adressait son rapport au garde des sceaux le 5 mai, autre chef d'œuvre, auquel l'imagination n'était pas sans avoir une certaine part. Le li juin suivant, il était nommé procureur général près la Haute-Cour de Blois, convoquée pour juger les accusés; mais la nouvelle de nos premiers désastres interrompit les plaidoiries et précipita le verdict. D'ailleurs, le lendemain ou le surlendemain, le ministère Ollivier tombait sous un vote humiliant, et M. Th. Grandperret était appelé à succéder à M. Emile Ollivier, comme garde des s'eaux, ministre de la justice, dans le cabinet du 10 août. La date du 4 Septembre étant peu éloignée de cette dernière, on voit que M. Grandperret ne fut pas longtemps ministre. Depuis la paix, il s'est fait inscrire au barreau de Paris. Dans cette situation, il défendit M. Paul de Cassagnac dans le procès en dill'amation que lui intenta le géneral de Wimpffen au commencement de 1875, et en 1878, les prétentions des héritiers de l'exempereur concernant la dotation mobilière de la couronne, le musée chinois et les collections de Pierrefonds. La majorité sénatoriale, alors monarchiste, ne pouvait laisser dans l'ombre salutaire de la vie privée un homme de la valeur et surtout de la notoriété de M. Grandperret. Elle le choisit donc pour candidat au siège inamovible laissé vacant par la mort de M. Lepetit; et il y fut élu, en effet, en novembre 1877. M. Grandperret a pris naturellement place au groupe de l'Appel au peuple. Il est commandeur de la Légion d'honneur depuis 1878. Orateur elegant, M. Grandperret passe, en outre, pour un musicien distingué et un connaisseur au goût fin el sûr en matière de littérature et d'art. Il a été deux fois lauréat de l'Academie de Lyon, dont il est membre depuis 1847, avec un travail intitule: De l'état politique de la mlle de Lyon depuii le X' siècle juaqu'd l'année 1789 (1843), et avec un Eloge de Madame fa marquise d'Aligre (1844).

GRANDVAL (vicomtesse' de), MARIE FÉLICIE CLÉNENCE DE REISET, musicienne française, née au château de la Cour-du-Bois (Sarthe) le 21 janvier 1830. Elle étudiait

la musique dès l'âge de six ans et, à douze, elle s'exer, çait à la composition sous la direction de M. de Flotowun ami de sa famille. Mais celui-ci quitt l 11 France peu après, laissant fort incomplete l'éducation de mon eleve, qui ne s'en mit pas moins à composer vaille que vaille de la musique instrumentale, de nombreuses mélodies vocales, pt même à ébau her quelques opéras. Devenue vicomtesse de Grandval, elle se confia à la direction de M. C. Saint-Saëns pour refaire son éducation musicale. Douée d'une vive imagination, d'une faculte de production vigoureuse et, en somme, d'un réel talent, Mme de Grandval n'a pas cessé de produire depuis lors, abordant avec succès les genres les plus divers. On lui doit en fait de musique dramatique le Sou de Lise, operette en 1 acte (sous le pseudonyme de « Caroline Blangy » n), joué aux Bouffes-Parisiens (t859); les Fiancés de Rnsa, opéra comique en 1 acte (sous le pseudonyme de « Clemence Valgrond n), au TheAtre-Lyrique (1863); la Comtesse Eva, opéra comique en 1 arte, au théâtre de Bade (t864); la Pénitente, opéra comique en 1 acte. à l'OperaComique (1868); Piccolino, opera italien en 3 actes, au Théâtre-ltalien (1869); la Forêt, poème lyrique en 3 parties (paroles et musique), pour soli, chœurs et orchestre, exécuté à la salle Ventadour, le 30 mars f875. A quoi nous devons ajouter, pour la musique religieuse plusieurs Messes; deux 0 Salutaria, pour une ou deux voix un Stabat Mater, p ur soli, chœurs et orchestre, exécuté au Conservatoire au printemps de 1870, au profit d'une œuvre de bienfaisance: un Pater Noster, pour soprano, avec piano et orgue; Sainte Agnes, oratorio exécuta à l'Odéon, dans un concert spirituel, le t3 avril 1876. Mme de Grandval a produit, en outre, des Esqises symphoniques (Concerts populaires. 1874); des morceaux variés, trios, duos. sonateq, nocturnes, concertinos, masettes, pour piano, piano et fille, piano et violon, piano, v iolons et violoncelle, violons, etc., et do nombre IX morceaux pour la voix, dont voici les principaux: Jeanne Darc, scène pour rontralte, aver piano et orgue; un album de sept mélodies: Barcarole, la Cloche, Consolatrix, Chant d'hiver, la Fleur, le Grillon et Promenade; les Lucioles, rêverie pour mezzo-soprano, violon solo, piano et orgue Rose et Violette, duo pour deux sopranos le Bal, valse chantee; et enfin des melodies, rêveries, chansons, dont plusieurs sont devenues populaires l'Attente, les Clochettes, Chrysa, Chanson, la Jeune fille at le lis, Mignonne. Ne le dis pas, la Chanson de la coquille, niru seul peut tout savoir, l'Etoile du soir, Juana, la Fileuse, la Chanson de Barberine, Ne grandit par, le Myosotis, Pàquerette, Petit oiseau, Rappelle-toi, le Rendez-vous, Rosette, la Sirène, Si tu m'aimais, la Source, Trilby, etc., etc.

GRANET, ETIENNE ARMAND FÉLIX, homme politique français, arrière-petit-fils du conventionnel Orner Grmet, est né à Marseille le 29 juillet 1849. Il était secret-tire de la commission departementale des Bouches-duRhône pendant la guerre. Nomme secretaire general à la préfecture de la Lozère en 1876, il était transferé l'année suivante à celle de Montpellier. Révoque au t6 mai, il était nommé préfet de la Lozere le 18 décembre suivant (i877), passait à la préfecture de la Vienne en septembre 1879 et était appelé au ministère de l'intérieur, comme directeur du personnel, le 15 juin 1880. Il donna sa demission de ces fonctions en 1881, pour an présenter aux élections genérales du 21 août, dans l'arbondissem*nt d'Arles, et obtint une minorité très importante au premier tour, mais il se desista nu second, au profit de M. Clemenceau, qui fut élu. Celui-ci, élu dans plusieurs départements, ayant opté pour celui de la Seine, une élection complémentaire eut lieu 4Arles le 18 décembre suivant, à laquelle M. Granet fut élu députe à une forte majorite. Il prit place à l'extrème gauche de la Chambre. Porté sur la liste radicale, aux elections d'o tobre 1885, M. Granet fut élu deputé des Bou'hesdu-Rhône, au scrutin du t8, le deuxième sur huit. Il a été appelé au ministère des postes et télégraphes, en remplacement de M. Sarrien, passé an département de l'interieur, dans le cabinet présidé par M. de Freycinet constitué par décret du 7 janvier 1886. M. Granet a été crée chevalier de la Légion d'honneur, le 12 juillet 1880.

GRANGE, PIERRE EUGÈNE BASTÉ (dit), auteur dramatique français, né à Paris le t6 décembre 1813. Depuis quarante ans, M. Grang seul ou avec un ou plusieurs collaborateurs, a fourni nux scènes les plus diverses do Paris une quantité innombrable de vaudevilles, comédies, drames, pieces, opéras comiques, opérettes, et- lesquels ont eu pour la plupart un succès populaire. Les collaborateurs ordinaires de M. Grange, pour ne pas repeter leurs noms à chaque instant, ont été ou sont: Mbl. Cormon, Dumas père. Lambert Thiboust, Dennery, Clairville, Raymond Deslandes, X. de Montépin. de Najac, Dupeuty, Emile Abraham, Thierry. Trefeu, Albert Wolf, Koniog, Jules Noriac, V. Bernard, H. Bugnet, Alb. Mallaud, etc. Nous citerons, parmi ses ouvrées les plus conuus le Fils du portier, 1 arte et Eric le fou, 2 a -tes (t837); les Enfanls d'Adam et d'Eve, 2 actes (1840) Amour et amourette, 5 actes (1842) Pauvre Jeanne, 3 actes, et les Bohémiens de Paris, 8 tableaux (1841); les Premières armes du diable, 5 actes (1844 les Amours d'une rose, 3 actes (1846) les Paysans, 5 a tes (1847); les Premiers beaux jours, 3 actes (même année) Fualdès, 5 actes et le Journal d'une grisette, 3 actes (1848); les Chevaliers du lansquenet, 10 tableaux et les Frères corses, 5 tableaux (1850); la Go!hon de Béranger, 2 actes (1851) les Sept merveilles du monde, féerie en 5 actes et le Carnaval des maris, 3 actes (1853) les Lavandières de Santarem, opéra comique en 3 actes, musique de M. Gevaert (1854) la Foire aux plaisirs 5 tableaux (1855 le Donjon de Vincennes, 5 actes (1856); le Punch Grassot, l'Ut-dièze, la Mariée du mdrdi-gras, la Fête dey loups, la Clef sous le n lill is- son (1857-58) la Chasse aux papillons, le Théâtre des zouaves, les Domestiques, la Beaute du diabid, Mim 18

Bamboche, la Sirène de Paris, 8 tabl.; le Crltin de la m ontagne. 5 actes (1859-61) Salvator Rosa, opera comique, musique de M. Duprato (1861 la Boite au lait, 5 actes; le Pays des chansonnettea, 2 actes (1862); Sortir seule! les Chevaliers du pince-nez (1863); les Coiffeurs, 3 actes (1864) la Voleuse d'enfanta, 5 actes, le Supplice d'un homme, 3 actes et un Clou dans la serrure, 1 acte 1865) la Bergère d'ivry, 5 actes (1866); les Thuya à Paris, 3 actes (même année) Voyage autour du demi-monde (1867); les Croqueuses de pommes, 5 actes le Li.s dans la vallée, 3 actes 1868 le Puits qui chante (1871), Entre deux trains, la Dame ait passe-partout, an Vaudeville; le Grelot, musique de M. L. Vasseur le Baptême du petit Osrar, rom. vand., 5 actes (1873), le Chiqnon d'or, opérette, musique de M. Jonas, aux Variétés (1874); les Flaneurs de Paris, les Hannetons, revue de printemps, avec musique d'Offenbach (1878) le Moulin du Vert-Galant, operette, musique de M. Serpette la Boite au lait, opérette en 4 actes, musique de M. J. Offenbarh, laquelle est le produit d'un profond remaniement du vaudeville en 5 actes de 1862, exé·uté par les auteurs mêmes. MM. Grange et Jules Noriac: ces deux opérettes jouées aux Bouffes-Parisiens Voyage à Philadelphie, à l'Ambigu (1876) les Cricris de Paris, revue de t'année (1877) la Brebis égarée. 3 actes au Palais-Royal (1882 etc. — On doit en outre à M. E. Grnnge un grand nombre de romances, mélodies et chansonnettes qui ont eté, en leur temps, en p ssession incontestée de la vogue. Membre de la société du Caveau depuis un temps infini, il en a éte élu président en 1868 et reélu très frequemment depuis. Il a publié en 1871 un volume de chansons politiques tes iotitule les Versaillaises.

GRANT, JAMES, littérateur écosssais, né à Edimbourg le 1er août 1822. Fils d'un olRrier d'infanterie qui, ayant été plaré à la tête d'un détarhement dest né à TerreNeuve, l'emmena avec lui alors qu'il avait à peine dix ans, le jeune James mena en Amérique, où il demeura près de sept années, la vie des camps à laquelle il doit le ehle et le caractère même de la plupart de ses ouvrages. De retour en Angleterre en 1830 il obtint une commission d'enseigne au 626 régiment d'infanterie, dont il alla rejoindre le bataillon provisoire à Chatham, et eut l'année suivante le commandement du dépôt II donna sa démission peu après, pour se vouer entièrement ù la littérature et à 1 étude des antiquités écossaises. Son premier ouvrage le Roman de la guerre, ou les Highlanders en Espagne, parut en 1846 l'année suivante, il ajoutait un nouveau volume au Roman de la guerre, avec ce sous-titre les Highlanders en Belgique. Suivirent les Aventures d'un aide-de-camp, ou ane campagne en Calabre (1848) Mémoires de Kircaldy de Grange (1849); Walter Fenton, ou le cavalier écosgais; Souvenirs du chateau d'Edimbourg, illustrés par lauteur (1850) Bothwell, ou le sièele de Marie, reme d'Ecosse; Memoires de sir John Hepburn, marechal de France et colonel de la 6rigade écos.saise (1851) Jane Seton, ou l'avocat du roi (1858); Philip Rollo, oit les mousquetaires ecossais (1854); Frank Hilton, oule bien de la reine; la Frégate jaune (1855) le Régiment fan- tôme, Harry Ogilvie, ou le dragon noir (1856) Laura Everingham; Memoires du marquis de Montrose, il usIres de dessins de l'auteur (1857); Arthur Blanc, ou les cent cuirassiers, les Cavaliers de fortune (1858) Lucy Arden, histoire de 1715; les Légendes de la garde noire (1859) Marie de Lorraine (1860) Olivier Ellis, ou lea fusiliers (1861) Dick Rodney, ou les aventures d'un collégien d'Eton; Capitaine de la garde; Aventures de Rob Roy (1862) le Second de peraonne (1864); l'Entourage du roi (1965); le Connétuble de France (1866J; la Cocarde blanche (1867) Premier amour et dernier amour. épisode de la rébellion imlienne (1868) la Dépdche secrète, la Jeune fille qu'il épousa (1869) le Vœu de lady Wedderburn, épisode de la guerre de Crimée (1870) Un seul drapeau (1871) Sous le dragon rouge (1872) les Bataillea anglaises sur terre et sur mer (1·· vol. 1873; vol. f875); les Héros anglais des guerres étrangères (1873, nouvelle édition); Plus belle qu'une fée, L'obtiendrai-je? (1874) Il y a six ans (1877), etc. La plupart de ces ouvrages ont eté réimprimés aux Etats-Unis; tous ont été traduits en danois et en allemand; plusieurs font été également en français. M. James Grant a collaboré, en outre, au Dublin university Magazine, à l'United service magazine, etc., principalement par des not res biographiques. Fn décembre 1875, il abjura le protestantisme et fut reçu membre de l'Eglise catholique romaine par le cardinal archevêque de Westminster.

GRANVILLE (comte), GRANVILLE GEORGE LEVERSONGOWER, homme d'Etat anglais, fils aine du premier comte Granville, est né le 11 mai 1815. Après avoir achevé, à l'université d'Oxford, ses études commen tées à Eton, il fut. en 1835, attaché à l'ambassade de Paris. L'année suivante, il entra à la Chambre des communes comme représentant liberal du bourg de Morpeth, qui le réelut en 1837. En 1840, il acceptait le poste de soussecretaire d'Etat aux affaires-étrangè es, qu'il resignait, à la chute de son parti, en septembre 1841. Peu après, il rentrait à la Chambre des communes comme représentant de Lichfield. Lord Leveson-Gower (tel était le nom qu'il portait alors) se fit surtout remarquer aux Communes par sa défense énergique et convaincue des principes du libre-échange. En 1846, il succédait au t tre de son père et à son siège à la Chambre des lords. Lord Granville fut nomme en 1848 vice-président du Bureau de commerce, puis entra au cabinet le 24 decembre 1851, remplaçant aux affaires étrangères lord Palmerston, que son empressem*nt maladroit à approuver le coup d'Êiat bonapartiste du 2 décembre avait rendu momentanément impossible. Mais il se retirait avec le ministère Russell, battu par les tories, en févrter suivant. Lord Granville, qui a, en outre, occupe les postes de grand veneur de payeur geine:a,l de l'armée, de trésorier de la mmnne et

de chancelier du duché dr Lancastre, fut nommé président du Conseil privé en 1853 et de int l'orateur du ministere à la Chambre des lords. Vice-president, eu 1850, de la commission royale pour la grande Exposition de 1851, dont il fut un des membres les plus laborieux, il acceptait en 1860 la présidence de la nouvelle rommission pour l'Exposition internationale de 1862. En 1856, lord Granville fut envoyé en mission extraordinaire à Saint-Petershourg, pour y représenter l'Angleterre au couronnement du czar Alexandre Il. Il quittait, en février 1858, la présidence du Conseil privé, suivant dans sa retraite le ministère Palmerston, mais il la reprenait en juin 1859, après avoir é choué lui-même dans la mission de former un cabinet, sous la seconde administration de lord Palmerston. Il conserva ce poste jusqu'à la défaite de la seconde administration de lord Russell, en juin 1866. Il avait été nommé, en décembre 1865, lord gardien des Cinq Ports. En décembre 186R, lord Granville acceptait, dans le ministère Gladstone, le poste de secrétaire d'Ftat pour les colonies; il remplaçait, en juillet 1870, le comte de Clarendon aux affaires étrangères, et quittait les affaires à la chute du ministère libéral, en février 1874. Au commencement de l'année suivante, lord Granville, d'un consentement unanime, devenait le chef de l'opposition libérale, en remplacement de M. Gladstone, qui avnit déclaré, dans une lettre adressée au noble lord, en date du 13 janvier, renoncer à ce poste de confiance. On sait que lord Hartington était choisi peu après comme orateur du parti à la Chambre des communes. On ne sait pas moins bien, sans doute, que M. Gladstone, revenn sur sa résolution, reprenait le pouvoir en mai 1880 lord Granville reprit alors le portefeuille des affaires étrangères, qu'il conserva pendant une p riode singulierement agitée: les affaires d'Orient, d'Egypte, de Tunisie, de Madagasrar, ne lui laissèrent, certes, que peu de loisir. On ne pouvait donc s'etonner qu'en quittant le pouvoir, en juin 1885, il déclarât renoncer à la vie politique et se retirer dans son château de Windsor, laissant la direction du parti à lord Roseberry. Et en eNet, au retour des libéraux aux affaires, en février 1886, lord Roseberry remplaçait lord Granville au ministère des affaires étrangères.

GRAY, Au, botaniste américain, né à Paris. dans le comte d Oneida (New-York' le f8 novembre 1810, lit ses études médicales au .ollège de Fairfiel,l, où il prit le grade de docteur en i831. Après quelques années de pratique, il ahandonna la médecine et étudia exclusivement la botaniqne. Nommé en 1834 botaniste attaché à l' « United-States exlrloring Expédition », il donnait sa démission en 1837, époque à laquelle cette expedition n'était pas encore prête à prendre la mer. Il fut nomme en 1842 à la chaire d'histoire naturelle du college d'Harvard. Outre ses cours professés à ce college (université de Cambridge), il a fait à l'Institut Lowel, à Boston, d'autres cours de botanique. On doit ail Dr Asa Gray: Eléments de botanique, publies en 1836, repris ensuite, augmentées et publiés or us le titre de: Botanical text-book The Flora of NortA-America, commencée en 1838, avec le Dr Torres (3 vol.) Manuel de botanique pour les Etats-Unis du Nord (1848) Genera Boreali-Americana Illustrata (1" vol. 1848), cet onvrage, dont trois volumes sont parus, n'est pas encore n 'heve: chaque espèce et chaque genre, dans les limites de chacun des Etats organisés de l'Union, y sont décrits avec s in; Botany of the United-States Pacific Exploring Eapedition, under Captain Wilke (1854-57). On lui doit de plus un certain nombre .d'ouvrages, la plupart classiques, publiés depuis, notamment: Comment croissent les plantes Leçons de botanique, avec dessins d'après nature Manuel de botanique; Livre de botanique pour l'école et le terrain: Botanique méthodique et systématique Guide de botanique, avec 1,300 illusfrations; Flore des Etats-Unis du Sud; Libre e.ramen du traité de Darwin (1861) Darwiniana (1876) Nouvelle Flore de fAmérique septentrionale (1818) Science et Religion naturelle (1880), etc., etc. Le paofesseur Gray a visité l'Europe pendant les années 1838-39 et 1850-51. En 1873, il a quitté l'enseignement actif, se vouant à des recherches scientifiques et aux soins que réclame le magnifique herbier du college d'Harvard. Il à été nommé, en 1874, regent de l'Institu- tion smithsonienne en remplacement d'Agassiz. Enfin, il a ete élu correspondant de l'Académie des sciences (section de botanique en juillet 1878.

GREGOROVIUS, FERDINAND, historien allemand, né à Neidenbourg (Prusse) en 1821. Il fit ses etu les à l'université de Kœnigsherg, après quoi il fit un assez long séjour en Italie. De retour, il se voua à la littérature et plus spécialement aux travaux historiques. On cite de cet écrivain Waldemar et Wladislas (1845) le « Wilhelm Meister n de Gœthe et ses éléments sociaux (1849) la Mort de Tibère (1851) Histoire de fempereur romain Hadrien et de son temps (même annee) la Corse (l854, 2 vol.) Figures, histoires et scènes d'Italie r2 vol.); Voyage d Naples et dans la Sicile (1855) Euphorion, épopée pastorale inspirée de l'antiquite (1857); les Tombeaux des papes de Rome (1858), ouvrage traduit en italien en 1879 par ordre de la municipalite et qui valut à 1 auteur le droit de bourgeoisie de cette cité. Citons encore de M. Gregorovius sa Lucrèce Borgia, d'après des documenls inédits et des correspondances contemporaines (1874), ouvrage qui eut un sa ·ces de euriosite, l'auteur y réfutant les accusations terribles et pour la plupart invraisemblables, d'ailleurs, que l'histoire fait peser sur cette princesse.

GREGORY, CHARLES HUTTON, ingénieur anglais, fils d'uu mathematicien distingue, est né en t8t7. Après avoir terminé ses études, qu'il fit dans une institution particulière, il entra comme élève chez l'ingénier Timothy Bramah. Il fut ensuite attaché, comme aideingénieur. à Robert Stephen-on, sur le « Manrhesterano-Birmingham railway », puis a M. James Warker, al'arsenal de Woulwich, et devint, en 1840, ingénieu

président dn « London-and-Croydon railway, Le c' nin de fer de Crovdon à Kpsom fut c instruit sous sa d lion, et il succéda à Brunel en 1846, comme ingénie ur en chef de ta ligne de Bristol à Exeter; en cette dernière qualité il eut à établir plusieurs lignes nouvelles rlan. l'ouest de l'Angleterre. En 1855, il fut nommé par le gouvernement membre du comité supérieur de l'artillerie, poste qu'il conserva environ trois années. Il a été pendant assez longtemps attaché à la direction générale des Postes, ayant principalement dans ses attributions l'établissem*nt, après discussion contradictoire, du prit il payer pour les trains-poste. M. Gregory a exécuté divers grands travaux à l'étranger; notamment le desséchement du lac Furino en Italie et le chemin de fer de Béziers à Graissessac en France furent commencés sous sa direction et d'après ses plans. Il est l'auteur, avec M. Horace Jones, d'un plan d'élargissem*nt du pont de L ondres annexé à la dernière pétition adressée dana ce but au parlement (1874), et qui fut des l'abord accepté en principe. Enfin. M. Gregory est ingénieur en chef des chemins de fer « Somerset-Central » et « Dorset-Central », ingenieur consultant des chemins de fer de Ceylan et de Pernamburg et, depuis 1868, président de l'Institution des ingénieurs civils. ― II a été créé compagnon de l'ordre de Saint-Michel et Saint-George en 1876 et promu commandeur en 1883.

GREPPO, Louis, homme politique français, né à f'ouilly (Rhône) le 8 janvier 1810, vint de bonne heure à Lyon pour y faire son apprentissage de canut, et devint, d'ouvrier, chef d'atelier dans une manufacture de soieries. Il appartenait, sous h monarchie de Juillet, au parti républicain avancé et fit partie do l'association des Mutuellistes; puis, cette association ayant eté dissoute, des diverses sociétés secrètes qui lui su'cédèrent. L'un des chefs reconnus du parti avancé et jouissant d'une grande popularité, lorsqu'eclata la révolution de 1848, il fut élu représentant du Rhône à l'Assemblée constituante et alla siéger à la Montagne: il y fit partie du comité du travail. Dans la séance du 31 juillet, il protesta seul, par son vote, en apparence favorable à la proposition par laquelle Prou thon voulait que l'Etat s'emparât d'un tiers des fermages, des revenus, etc., c ntre 'ordre du jour motivé par lequel l'Assemblée le repoussait, en lu déclarant « une atteinte odieuse aux prin cipes de la morale publique et un appel aux plus mauvaises nassions ». M. Greppo a d'ailleurs constamment repousse l'accusation d'avoir eu, dans cette circonstance, l' intention de donner une adhésion au système de Proudhon, et il est bien clair qu'en votant contre un pireil ordre du jour, on ne vote pas nécessairement pour la proposition que cet ordre du jour repousse en des termes blossants pour son auteur et d ans un jargon dont heureusem*nt nous commençons à nous déshabituer. Après l'election du 10 décembre, M. Greppo fit une vive opposition à la politique de l'Elysee, combattit le projet d'eipédition de Rome, signe la demande de mise en accusation du président Lonis-Napoleon et de ses ministres et vota contre la Constitution. Reélu à l'Assem- blée législative, le septième sur quatorze (il n'avait eté elu que le dernier à la Constituante), il reprit sa place à l'extrême gau·he et son attitude d'opposition à la politique de l'Elysée. Au coup d'Etat du 2 Decembre, M. Greppo fut en conséquence arrêté, emprisonné puis expulse du territoire, après avoir touché de fort près la déportation à Cayenne. Il se retira d'abord en Belgique, pais en Angleterre, d'où il revint en France a l'amnistie générale de 1859. Mais dès 1862, il était poursuivi, avec Jules Miot et cinquante autres accuses, sous l'inculpation de dalit de société secrète, et condamné à la prison. Nommé maire du 4e arrondissem*nt de Paris, après le 4 Septembre. M. Greppo donna sa démission à la suite des événements du 31 octobre. Elu le 8 février t87t, le vingt-quatrième sur quarante-trois, repréaprès l'explosion du 18 mars, la proclamation des députes de la Seine et des maires de Paris, acceptant pour le 28 les élections municipales, et prit part à toutes les tentatives de conciliation entre Versailles et Paris, faites alors avec tint d'insistance et si inutilement. A l'Assemblee, M. Greppo siégea à l'extrême gauche et vota en conséquence il vota notamment contre, les préliminaires de paix et pour l'ensemble des lois constit ution nelles. Aux élections du 20 fevrier 1876, il s'est présenté dans le XII- arrondissem*nt de Paris, et a ete élu au premier tour. Il a repris sa place à l'extréme-gauche et a ete elu vice-président de ce groupe pa lemenlaire. M. Greppo, qui a voté l'amnistie pleine et ent ere, était trésorier de la paisse des secours aux familles des d-tenus politiques. Héélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, dans le même arrondissem*nt, M. Greppo, porté sur la liste de l'alliance républicaine, a échoué aux élections générales de la Seine d'octobre t885. On lui doit quelques brochures politiques de circonstance.

GRESLEY, HENRI FRANCOIS XAVIER général et homme politique français, né à Vassy (Haute-Marne) le 9 février i819. Entre à l'Ecole polytechnique en 1838, il en sortit dans l'etat-major en 1840: promu lieutenant en 1843 et capitaine en 1845, il était nommé aide de camp du général Herbillon, en Algérie, en 1847, et assistant à la prise de Zaatcha, à laquelle il fut blessé (1849). Il fut promu ensuite chef d'escadron en 1835, lieutenant colonel en 1861 et colonel en 1865. Le colonel Gresley était, depuis près de vingt ans, dans le service dei affaires arabes, il avait commandé le cercle à Dj jelli et dirige la bureau politque il Alger, lorsqu'éclata la guerre de 1870. Promu genérat de brigade la 12 août 1870, chef d'etat-ma or de la cavalerie du 1er c1rps, il assista aux batailles de Bazeilles, Balan et Sedan. Sous-chef d'étatmajor général au ministère de la guerre, au retour de la paix, le général Gresley a pris une part considérable aux travaux de reorganisation de l'armée; il fut nommé chef d'etat-major general en 1874 et promu divisionnaire le 3 mai i875. Nommé conseiller d'fetat un service extraor-

dinaire, le 14 avril 1876, il défendit devant les deux Chambres, comme commissaire du gouvernement, les projets relatifs à l'armée. A la formation du ministère de Hochebouët le général Gresley quitta le ministère de la guerre. L'un des candidats des gaucbes à une élection de sénateurs inamovibles, le 15 novembre 1878, le général Gresley échoua de 4 oix contre l'avocat Numa Baragnon, candidat des droites. Appelé au ministère de la guerre en remplacement du général Borel, démissionnaire, le 12 janvier 1879, le général Gresley conserva son portefeuille dans le premier ministère de la présidence de M. Jules Grévy, qui succédait au maréchal de MacMahon le 30 jrnvier. Le 27 mai suivant, il était élu sénateur inamovible. Le 28 décembre de la même année, après la discussion d'une interpellation qui avait froissé sa susceptibilité. le général Greslay donnait sa démis. sion et remettait son portefeuille au général Farre. Il reprit son siège au centre gauche du Senat, où il a voté contre la loi sur l'expulsion des prinres. Il est grand officier de la Légion d'honneur depuis le 8 février 1880, et décoré de la médaille militaire.

GREVILLE, HENRY (Alire Marie Céleste HENRY, dame DURAND, dite femme de lettres française, née à Paris le 12 octobre Elle avait reçu une brillante instruction de son père, qu'elle suivit à Saint-Petersbourg, oit il était nommé professeur à l'université et à l'ecole de droit. Pendant son séjour en Russie, Mlle Henry se mit aisément au fait de la langue et des mceurs du pays et débuta de bonne heure dans la carriere littéraire, par la publication dans les journaux et remues russes de nouvelles signées déjà Henry GRÉVILLE. Mariée à M. Durand, professeur à l'école de droit de Saint-Petersbourg et lui-même écrivain distingue, elle revint en France avec son mari en 1872 et commença à publier, dans le Figaro, le Siècle, le Temps, le Journal des Débats, le Petit Journal, la Revue des Deux-Mondes, etc., des récits pleins d'intérêt dont sa parfaite connaissance des mœurs et coutumes du peuple russe lui fournit les sujets les plus ordinaires. Nous citerons, parmi les ou. vrages, devenus fort nombreux, publies par Mme Henry Greville: Dosia, l'Expiation de Savéli, la Princesse Oghérof (f876); les Koumiassine (2 vol.), A travers champs, Autour d'un phare, Suzanne Normis Soma, Pierrot ermtle, com die en t acte, en vers (t877); la Maison de Maurèse, Nouvelles russes, l'Amie (1878) le Violon russe (1880) le Vœu de Nadia, Rose Rozier (1883) Perdue, un Crime, Idylle (1884) le Mors aux dent Clairefontaine (1885J.

GRÉVIN, ALFRED, dessinateur trançais, né en janvier 1827 à Epineuil, près de Tonnerre. 11 débuta par être employé de chemin de fer. Tout en griffonnAnt des états dans les bureaux de la compagnie Paris-Lyon-Meditcrranée, il risquait d'ici et de là, quelques croquis qm venaient pour ainsi dire tout seuls au bout de sa plume de bureaucrate; car, sans études préalables et sans visees à la production artistique, il ne dessinait guère que pour s'amuser et d'iwspiration. 11 fallut, pour le convaincre de la valeur relative de ses essais, que quelques-unes de ces pochades aient été montrées par un ami à Philipon, le directeur du Journal amusant, qui appela à lui le jeune employe, lui donna des conseils et ne tarda pas à se l'attacher comme collaborateur ordinaire. L'apparition de Grévin fut remarquée, bien qu'il ne dut arriver que quelques années plus tard à se nréer une manière qui lui fût personnelle. « Il reflète, dit M. P. Veron, les ridicules et les vices avec la rapidité de l'objectif photographique n'emparant de l'image qui passe devant lui. Un trait alerte enveloppe, d'un seul coup, le personnage mis en action. Les femmes, qu'il excelle à photographier, sont marquées à son empreinte. On dirait que son crayon ait glissé le long de leur corps à la façon d'une caresse. » Ajoutons que la plupart des légendes qui accompagnent les compositions de Grévin sont frappées au meilleur coin de la fine observation, de la mordunta ironie. Il en est beaucoup qui sont devenues fameuses entre autres cette exclamation d'un flâneur on arrêt devant un pécheur à la ligne « Faut-il que des gens aient de la patience 1. Il y a deux heures que je le regarde, et il n'a pas pris un malheureux guujon Grévin s'est fait, à rote de sa réputation de dessinateur amusant, une véritable notoriété comme peintre de costumes pour les pièces à spectacle. Propriétaire à Saint-Mandé, qu'il habite, Grevin a fait, pendant plusieurs années, partie du Conseil municipal de cette ville, et il eut même, dans l'exercire de ses fonctions, à faire plus d'une fois preuve de qualités fort étrangères à son art, par exemple pendant le siège et pendant la Commune. Il a collabore à quelques pièces, notamment au Bonhomme misère, 3 actes, écrit avec M. Ernest d'Hervilly et représenté à l'Odéon en 1877. Enfin, il créait peu après, au passage Jouffroy, le Musée Grévin, Exposition plastique des scènes d'actualité les plus emp oignantes à un titre quelconque.

GRÉVY, FRANÇOIS PAUL JULES, homme d'Etat, président de la République française, est né à Mont-sousVaudrey (Jura) le 15 août 1818, d'une famille de cultivateurs. A près avoir fait ses études aux collège de Poligny et de Besançon, il vint à Paris pour faire son ùroit. La révolution du juillet 1830, à laquelle il prit une part active, interrompît ses études, mais il les reprit aussitôt le calme revenu. Reçu avocat, il se fit inscrire au barreau de Paris, où il s'acquit une réputation honorable et une grande notoriété en plaidant dans divers procès politi- ques, notamment pour les accusés Quignot et Philippe, membtes de la société des Saisons, compromis avec Barbes, Blanqui et autres dans la tentative d'insurrection du 12 mai 1839 et la prise du poste do la Conciergerie. M. J. Grévy ne prit pas autrement part à la vie politique sous le gouvernement de Juillet, mais il était notoire- ment connu pour un des membres des plus distmgués du I parti démocratique. Après la révolution de février 1848, il fut eu conséquence choisi par le gouvernement provisoire comme commissaire dans le Jura. Il s'acquit promptrment, dans ce poste difficile, l'estime de tous, par sa

fermeté unie d la modération et par une impartialité entière servie par la rectitude du jugement, qualites fort rares en des temps pareils. Aux élections generales pour la Constituante, M. J. Grévy fut élu représentant du Jura en tête de la liste et à la presque unanimité des suffrages. Il prit place à la gauche de l'Assemblée fut élu vire-président et fit partie du comité de justice. M. Grévy prit part à beaucoup de disrussions importantes, et se fit dès le début la réputation d'un orateur précis, sobre et habile en même teinps, dans son éloquence simple, quoique loin de manquer d'élégance. Mais son nom est surtout resté attache à l'amendement qu'il présenta ù la constitution. et portant sur les articles 43 et 45 relatifs au mode d'élection et aux attributions du président de la République. Comme les adversaires de M. Grévy ont feint de ne trouver dans son amendement autre chose que la copie modifiée à peine de l'amendement présente sur le même sujet par honorable M. Leblond, il nous parait utile de appeler ici suc cinctement les faits. L'article 43 du projet de constitution présenté par la commission disait: « Le peuple français délègue le pouvoir exécutif à un citoyen qui reçoit le titre de président de la République: » et l'art. 44: Il est élu pour quatre ans, etc. L'amendement Leblond demandait purement et simplement que le pré·vident de la République fût élu par l'Assemblée, au lieu d'être élu par le peuple tandis que l'amendement Grévy supprimait la fonction de président de la Republique, outre qu'il modifiait profondément les conditions dans lesquelles la fonction qu'il y substituait, pour ainsi dire, serait exercée. Voici du reste le texte de cet amendement « t'Assemblée nationale délègue le pouvoir exé util à un citoyen qui reçoit le titre de Président du conseil des miniatres. Le président du conseil des ministres est nomme par l'Assemblée nationale, au scrutin secret et à la majorité absolue des auffrages. ― Elu pour un temps illimité, il est toujours révocable. » M. Grevy défendit son amendement dans un discours où u faut .bien reconnaitre un sens politique supérieur et une perspica- cite qui lui donne en quelque sorte le don de prophétie. En relever les traits principaux ne saurait être hors de saison, car la vérité est de tous les temps, quoiqu'il soit rare qu'on l'entende s'exprimer en des termes aussi lucides. « Je dis que le seul fait de l'élection populaire, disait M. Grevy, donnera au président une force excessive. Oubliez-vous que ce sont les élections de l'an X qui ont donné à Bonaparte la force de relever Je trône et de s'y asseoir ? voilà le pouvoir que vous élevez. Et vous dites que vous voulez fonder une République démocratique Que feriez-voue de plus si vous vouliez, sous un nom différent, restaurer la Monarchie Un semblable pouvoir ronféré à un seul, quelque nom qu'on lui donne, roi ou président, est un pouvoir monarchique et celui que vous elevez est plus considérable que celui que vous avez renversé. Il est vrai que ce pouvoir, au lieu d'être héréditaire, sera temporaire et électif; mais il n'en sera que plus dangereux pour la liberté. Etesvous bien sûrs que, dans cette série de personnages qui se su céderont tous les quatre ans au trdrte de la Préaidence, il n'y aura que de purs républicains empressés d'en descendre? Etes-vous sûrs qu'il ne se trouvera jamais un ambitieux tenté de s'y perpétuer? Et si cet ambitieux es: un homme qui a su se rendre populaires, si c'est un général victorieux, entouré de ce prestige de la gloire militaire auquel les Français ne savent pas résister s: c'est le rejeton d'une des familles gui ont régnê sur la France, et s'il n'a jamais renfonce expressésèment à ce qu'il appelle ses droits; si le commerce languit, si le peuple souffre, s'il est dans un de ces moments de crise où la misère et la déception le livrent à ceux qui cachent sous des promesses des projets contre sa liberté, repondez-vous que cet ambitieux ne parviendra pas à renverser la République?.» Eloquence perdue: l'amendement fut repoussé par 643 voix contre 158 (7 octobre 1848).

Après felertion du 10 décembre, M. Grévy fit une vive opposition à la politique de l'Elysée et s'éleva notamment contre l'expedition de Rome. Reelu à la Législative, il vint reprendre sa place dans les rangs de la représentation démocratique. Il est bien de remarquer, toutefois, que M. Grevy, malgré son énergique opposition à toutes les mesures despotiques présentées aux deux assemb ees et votées par elles, telles que la loi sur l'état de siège, sur les attroupements, etc., maigré ses propositions radicales et surtout radicalement républi caines, a toujours tenu à honneur de ne s'inspirer que de sa conscience, ne faisant cause commune avec aucun groupe. Lors du coup d'Etat, M. Grevy, arrêté à la mairie du X- arrondissem*nt, fut quelque temps détenu à Mazas. Rendu à la liberté, il reprit l'exercice de ea profession d'avocat; il n'a plaide en fait de procès politiques, depuis lors, que dans le procès des Treize (1864). En août 1868, déjà membre du conseil de l'ordre des avocates de Paris, il était élu bâtonnier. Lu même année, redant enfin aux sollicitations de ses amis, il acceptait la candidature dans une élection partielle de la 2" circonscription du Jura, où il fut élu contre le candidat officiel, avec une majorité de plus des deux tiers. M. Grévy s'était montre jusque-là absolument rebelle «u serment prealable, au prix duquel seulement il était possible de se presenter comme candidat au Corps législntif; en acceptant cette I nécessité, il n'est pas niable qu'il n'ait obéi à des considérations politiques supérieures a toute préférence personnelle, maib sa réputation d'integr'te, de rectitade était tellu qu'aucun de ceux qui tomme lui, uvaient opiniatrement refuse do s'y soumettre, n'aurait osé revenir sur sa resolutiou s'il n'avait fait les premiers pas. II taut reconnaître que de ces premiers pas date, en somme, 1 une ère nouvelle pour la cause démocratique, quelles que soient les consequences qu'on veaine tirer de l'evenement. M. Grévy vint prendre place sur les bancs de la gauche. Aux élections générales ce 1869, le gouver- nement ayant reconnu l'inutilité de combattre sa candidature, ne trouva rien de mieux à faire que de remanier

les circonscriptions électorales du Jura, abandonnant 't M. Grévy, de bonne gràce, toutes les voix qui lui etaient notoirement acquises, mais enlevant à la 2' circonscription du Jura, pour en renforcer les autres, le plus possible de celles qui devaient s'evei tuer en vain ronh lui. On n'a jamais fait plus habilement la part du fe a, quoiqu'il n'y rdt pas grand'chose à gagner. II est inutile de dire que M. Grévy eut une majorité énorme. Dans la dernière législature de l'empire, M. Grévy prit part ù plusieurs discussions importantes. On se rappelle la discussion qui eut lieu i propos de la pétition des prin-e. d'Orléans demandant le rappel des lois de bannissem*nt (2 juillet 1870), et dans laquelle, ne voulant pas donner son vote à une loi de proscription, mais ne tenant « ni de ses commettants ni de sa conscience n te droit de rouvrir les portes à la royauté, M. Grévy voulu explique le sentiment qui le contraignait à s'abstenir. M. Thiers l'interrompit par cette excl rmation (le Journal officiel dit « une voix derrière l'orateur », mais cette voix était celle de M. Thiers) « C'est parler en soutien du gouvernement » ― « C'est parler, lui rétorqua M. Grevy, en républicain qui ne veut être ni dupe ni complice de la royauté, » Il présida la réunion de la rue de la Sourdière, qui prit le nom de « gauche fermée », produit d'une scission de la gauche, amenpe par la formation d'un groupe distinct, sous la présidence d'Ernest Picard, au commencement de 1870, et que M. Grévy, dans une lettre rendue publique, avait qualifié « une qauche ouverte aux compromis dynastiques ». Il combattit le plebiscite i la tribune et signa le manifeste de la gauche et de la presse democratique. II voulut enfin s'opposer ù Ja déclaration de guerre, mais dut renoncer ù la parole en présence de l'hostilité bruyante de la majorité. D,ms la dernière séance du Corps législatif, le 4 Septembre, M. Grèvy se ralliait, à la tribune, à la proposition J. Favre, tendant à faire proclamer par un vote do la Chambre la déchéance de la dynastie impériale. L'envahissem*nt de la salle des déliberations empêcha qu'il fût donné suite ù cette proposition, et M. Grevy se renferma alors dans une attitude passive vis-à-vis de ce gouvernement qu'il considérait comme fondé illegalement, ne cessant de réclamer la convocation d'une Assemblée. Mais, très respecté toujours, il ne fut pas écoute, comme c'est assez l'habitude des gens isoles, et conséquemment impuissants, eussent-ils cent fois raison. Lors de la dissolulion des conseils généraux, il protesta contre cette mesure arbitraire.

Aux élections du 8 février t87t, M. J. Grévy fut elu représentant à l'Assemblée nationale dans les Bouchesdu-Rhône et le Jura; dans la Seine où il ne s'était pas porté, 51,560 suffrages s'étaient spontanément portés sur son nom. Il opta pour le Jnra et alla reprendre à gauche sa place à 1 Assemblée de B ordeaux il y fut l'un des sonatines de la proposition tendant à nommer M. Thiera chef du pouvoir exécutif de la Republique française. Cette proposition adoptée, M. Grévy fut élevé à la présidence de l'Assemblée (15 février 1871) par 519 suffrages sur 536 votants. Il fut maintenu au fauteuil par huit votes successifs, presque unanimes. Le 2 avril 1873, il donnait sa démission à suite d'un in- cident de aéanre ridicule. Dans la discussions relative à la municipalité lyonnaise, M. Le Royer, représentant du Rhône, combattent les conclusions du rapporteur, M. le vicomte de Meaux, s'était servi, pour qualifier l'ensemble des arguments invoqués, du mot bagage, à coup sûr M. le marquis de Grammont, qui n'est plus en situation de faire de se mblables interruptions, s'écria que c'etait une « impertinence ». Sur quoi, rappel à l'ordre, suivi d'un tumulto inouï le président prit alors la parole en ces termes: «. Je n'ai ni demanda ni recherché les fonctions dont vous m'avez investi. Je les ai r mplies selon mes forces, dans toute ma justice et mon impartialité. Si je ne trouve pas en retour, chez vous, messieurs, la justice i laquelle je crois avoir droit, je saurai ce qu'il me reste à faire. » Il leva la séance et sa retira. Le lendemain, il donnait sa démission. Un scrutin eut lieu sur l'heure, pour lequel les droites presentèrent M. Buffet: M. Grevy fut neanmoins reelu par 349 conlre 281 d nnees a M. Buffet. Mais il maintint sa démission. M. Buffet fut donc élu à sa place, par 348 voix sur 556 votants on peut ainsi faire un rapprochement instructif; malgré cela, on peut dire que l'impartialité ne siegeait pas précisément au fauleuil de la présidence, ù la célèbre séance du 24 mai, et la chute de M. Thiers suivit de près celle de M. Grévy, chutes voulues toutes les deux ou au moins consenties, bien entendu, mais chutes. M. Grévy reprit son siège dans les rangs de la gauche et se fit inscrire à la réun on de la gauche républicaine. Il se renferma dans la plus grande reserve pendnnt quelque temps, à t'Assemblée; au dehors, il prit avec énergie ia défense de la candidature de M. de Rémusat, à Paris, contre relie de M. Barodet, ancien maire de Lyon. On sait que c'est ce dernier qui fut élu (29 avril). A l'epoque des intrigues fusionnistes, quelques mois plus tard, il publiait une substantielle brochure- le Gonvernement nécessaire, concluant ainsi: « La France ne trouver4 son salut que dans l'organisation de la demo- cratie. « Il combattit, dans la seance du 19 novembre, le projet de prorogation des pouvoirs du marechal de Mac-Mahon. Ayant refusé de reconnaitre à l'Assemblée le pouvoir constituant, il s'abstint lors du vote des lois constitutionnelles. De même, ayant toute sa vie ete contraire au système des deux chambres, il refusa de se laisser porter sur la liste des candidats au siège de sénateur inamovible, en décembre 1875. Ses votes A l'Assemblée nationale ont été rares, parce que, président de cette Assemblee, il s'est constamment abstenu, par une réserve que r en dans nos lois ne lui impose, bien qu'elle soit expressément imposée, et avec raison, croyons-nous au speaker de l,t Chambre des communes d'Angleterre; autrement il n vota la paix, le retour de l'Assemblee Paris, le traité douanier et, comme nous avons dit, la proposition Rivet; il a voté contre la dissolution des

gardes nationales, la loi sur l'enseignement supérieur, le scrutin d'arrondissem*nt, l'ajournement de la loi municipale, etc.

Aux élections du 20 février 1876, M. Jules Grévy était élu députe du Jura pour l'arrondissem*nt de Dôle, par 12,417 voix, contre 3,300 accordées à son concurrent réactionnaire, M. Picot d'Aligny. Nommé président provisoire de la Chambre des deputes à la rentrée, le 9 mars, il était maintenu au fauteuil lors de la constitution définitive du bureau, par 462 voix sur 468, les 6 voix d'ecart étant représemées par des bulletins blancs. Nous passerons sur les difficultés qu'à une époque aussi troublée le président d'une chambre républicaine, et par conséquent suspecte an gouvernement, devait nécessairement rencontrer de la part d'une minorité dite « conservatrire » qui, se sentant au pouvoir et, quoique minorité, triomphante de ses adversaires, ne gardait plus aucune retenue, pas même cette qu'impose le respect de so'-méme aux gens bien élevés des événements plus serieux nous sollicitent, quoique les plus graves de ces violenres aient été provoquées par l'émotion résultant du coup de force du 16 mai 1877. Quelques jours après, le ministre de l'interieur, M. de Fourtou, venait lire à la tribune le message de prorogation. Il n'y avait pas à en douter, la Chambre ainsi envoyée en congé ne serait pas rappelée, ou ne le serait que pour s'entendre inviter à partir une bonne fois. Quand le ministre eut achevé sa lecture, M. Grévy se leva: « Restez dans la légalité, Messieurs, dit-il aux députés si lestement traites, restez-y uvec fermeté, avec confiance. » Et il leva la séance. Le 93 juin suivant, la Chambre était de nouveiu reunio, n'etai t pour entendre la lecture du décret de dissolution, le Sénat ayant, pendant qu'il le pouvait encore, sacrifie l'autre chambre aux intrigues gouvernementales. La crise électorale etnit donc de nouveau à l'ordre du jour. Nous n'en referons pas l'histoire. Nous rappellerons seulement que Gambetta en profitait pour poser nettement la candaduture éventuelle de M. Jules Grévy à la présidence de la Republique. Le 14 octobre 1877, M. Grévy était elu dins 1» IXe arrondissem*nt de Paris et dans l'arrondissem*nt de Dôle, pour lequel il opta. II n'avait, d'ailleurs, a'cepté la candidature à Paris que comme une sorte d héritage de M. Thiera, mort le 8 septembre précédent, et sur la tombe duquel il avait pris le premier fa parole, pour exprimer les regrets qui, dans ces circonstances particulierement critiques, étaient dans le cœur de tous les republicains, si peu républicain que fût, au fond, cet homme d'Etat. Cependant la n,uvelle Chambre, quoique sa composition fût loin de repondre aux espérances du maréchal de Mac-Mahon, qui avait pourtant menacé les électeurs de se passer d'elle pour gouverner si elle s'avisiit de contrecarrer sa politique, était convoquée le 12 novembre, et elle choisissait de nouveau M. Grévy comme président. Le ministère qui avait fait les elec- tions, peu soucieux de se retrouver en présence d'une Chambre au moins autant républicaine que celle qu'il avait dissoute, s'était retiré; et le marechal-president n'avait trouve rien de mieux, pour le remplacer, qu'une petite collection de personnages d'aussi grande valeur, sans aucun doute, mais choisis en dehors du parlement et présides par un genéral On était en pleme crise le soupçon d'un coup d'Etat imminent, ayant pour lui toutes les vraisemblances, était partout; il fallait mettre un terme à cet état de choses dan gereux. Les présidents des deux Chambres, MM. Grevy et d'Audiffret Pasquier fut mandés à la présidence, et ils n'hesiterent pas, plus l'un que l'autre, ù demontrer au duc de Magenta qu'il lui fallait avant tout rentrer dans les principes du régime pirlementaire, et donner à un pavs aussi nettement republicain un gouvernement républicain, c'est-à dire choisi dans les rangs de la majorité parlementaire, ou tout craindre. Cette entrevue donna, au moins, au maréchal une notion plus saine et plus exacte de la situation, et en dépit des intrigues, des excitations, des injures prpsque du parti monarchique, le ministère de Rorhebouët était remplacé par un ministère Dufaure, républicain dans une certaine mesure, en tout cas intéressé au maintien de la République (14 décembre).

Plutôt que de céder spontanement à ce qu'il pouvait regarder comme les exigences du suffrage universel, le marérhal de Mac-Mahon edt préféré se retirer des lors; s'il ne le fit pas, ce fut sur les instances des présidents des deux Chambres. Mais il est bien certain qu'un ministère républicain n'était pas de son goût et qu'il ne s'entendrait avec un pareil gouvernement qu'à la condition de concessions multtpliees et sans réciprocité aucune. Vinrent enfin les élections pour le premier renouvellement triennal du Senat; il faudrait voir ce qu'elles donneraient: elles donnèrent une majorité républicaine à cette Chambre sur laquelle il s'était promis de s'appuyer, le ras échéant 1 Dès ce moment, la retraite du maréchal de Mac-Mahon était decidee; une difficulte avec ses ministres au sujet des grands commandements militaires, question sur laquelle il était moins disposé t transiger que sur toute autre, et il donnait sa démission (30 janvier 1879). Le même jour, M. Jules Grevy etait élu président de la Republique pour sept ans, par les Chambres reunies en Congrès, 563 suffrages sur 713 votants s'étant portes sur son nom. Ce n'était pas sans une grande appréhension que les pius sages entrevoyaient ce moment critique de la transmission du pouvoir suprême cette transmission s'était effectuée dans le plus grand calme, sans le plus petit incident. On peut dire que, ce jour-la, un immense soupir de soulagement s'exhala de la poitrine de la France, aspirant surtout à la tranquillite, et par conséquent au maintien et au developpement naturel des institut ons republicaines. Le 6 février, le nouveau chef de 1 Etat adressait aux le passage où il promet de ne jamais entrer en lutte avec la volonté du pays, parce que c est le point capital. Il a tenu cette promesse, et chef d'Etat ayant un ministère responsable, il a toujours su se garder des erreurs dangereuses du gouvernement personnel.

Le 2R décembre 1885, les Chambres, de nouveau rénnies en congrès à Versailles, pour procéder à l'élection du président de la Répuhlique, reéliqaient M. Jules Grévy pour sept nouvelles années, par 457 voix sur 576. Les droites s'etaient abstenues, autrement le nombre d'électeurs se serait élevé à 867. Mais cette séance est mémorable surtout par le scandale non pas sans précédent. pourtant dont les droites abstentionnistes jugèrent à propos de l'agrementer.―J'ai entendu émettre l'avis qnd le bulletin de vote était une arme qui avait sur toutes les autres l'avantage de la légalité, et que ceux qui dédaignent de s'en servir n'ont plus qu'à se taire; mais ce n'est pas dans le parlement que cet avis a change d'être acrueilli, encore moins dans un groupe conservateur ». M. Jules Grévy est de ces hommes qu'on peut juger exactement sur leurs actes. parce qu'ils n'ont jamais dévié. Avec plus de vérité que beaucoup, que trop d autres candidats, il pouvait dire, aux été tiens de 1876, à ses anciens commettants: « Vous me connaissez depuis longtemps il y a vingt-huit ans que vous m'avez honore pour la première fnis d'un mandat législatif. Ce que j'étais alors. je le suis aujourd'hui. Un tel homme n'est pas seulement l'honneur d'un parti, mais encore l'honneur de l'humanité. — Dans sa déposition devant la commission d'enquête sur les causes de la Révolution du 4 Septembre, feu M. Schneider, ancien président du Corps legislatif impérial, s'exprimait ainsi sur le compte de M. Gravy: « Dans un temps où il y a tant d'abaissem*nt des caractères, on éprouve un véritable benheur à trouver un caractère aussi grave, aussi intact et aussi élevé que celui de M. Grévy. » ― Une appré ciation d'un caractère differpnt, car elle porte surtont sur l'avocat, est due à un de ses confrères au barreau et à la Chambre, où il siPgea d'abord près de lui, et ensuite fort loin; nous voulons parler de M. Clement Laurier. Voici en quels termes il s'exprime « A la barre, il est un redoutnble adversaire, precis, serré, sans faconde, professant et pratiquant l'horreur de la phrase. Il plaide avec une simplicite extraordinaire, sans faste, presque sans bruit. comme un homme qui ne s'attache qu'au raisonnement et ne fait au un cas du reste. Il parle d'une voix claire, nette, peut-être un peu molle, contraste singulier avec le nerf de sa dialectique, mais sous cette parole négligée et comme flottante, on sent bien vite une argumentation de premier ordre. Incapable d'ailleurs d'employer un moyen non mauvais, mais douteux, préoccupé non de séduire, mais de convaincre, il plait néanmoins maigre lui par une espèce de bonhomie ronde et chaleureuse en même temps, qui donne à sa logique une saveur particuliere et fait de lui une sorte de Phocion légèrement teinté de Franklin. Enfin voici le portrait qne tra-e de M. Grévy, dans son Histoire de la Révolution de 1848, Daniel St"rn, l'historien regretté, au sujet des discussions relatives à la loi snr l'etat de siège, en juin 1848: « L'un des représentants qui parla le plus fortement dans les bureaux contre l'etat de siège, ce fut M Grevy, représentant du département du Jura. C'etait un esprit ferme et tempéré, à qui l'amour du bien et l'habitude des choses honnêtes traçaient toujours, sans qu'il eût besoin d'efforts, la ligne la plus droite. Sa parole était grave, lucide il possédait cette logique invincible de la sincérité qui gagne tous les bons esprits. L'un des nouveanx venus dans l'Assemblée, il s'y était promptement acquis, sans intrigue et même sans ambition, tme considération particulière. Républicain par réflexion plutôt que par entrainement, il ne concevait le progrès que par la liberté. Se tenant dans cette notion très simple, mais bien rare dans les quecelles de parti, il parut constamment au sein de l'Assem- blea comme une expression modeste de sa meilleure conscience, comme un exemple parfait de l'esprit parlementaire applique dans toute sa sincérité à l'affermissem*nt et à l'extension des institutions démocratiques. — Ces appréciations empruntees à des sources aussi diverses, émanant toutes de juges désinteressés, peignent un homme, ou rien ne serait capable de le faire. Nous n'y ajouterons rien, si ce n'est ce mot, qui est de lui Ce qu'il était au début de sa carrière, il l'est ù la fin et jamais carriere plus glorieuse n'aura été mieux remplie, en dépit des injures de ses adversaires politiques, et que la politique seule peut inspirer.

M. Jules Grévy, qui n'était pas même chevalier de la Légion d'honneur à son accession nu pouvoir suprême, est grand maitre de l'ordre et grand croix du 4 février 1879. Il est de plus chevalier due Toison d'or et haut dignitaire de la plupart des ordres étrangers. GRÉVY, PAUL LOUIS JULES, général et homme p olitique français, frère du précédent, ne à Mont-sous-Vaudrey le 5 septembre 1820. Elève de l'Ecole polytechnique, il en sortit en 1843 dans l'arme de l'artillerie. Il servit en Algerie, lit la campagne de Crimee, celle d'Italie comme capitaine et fut promu chef d'escadron en 1864, lieutenant-colonel le 17 août 1870, colonel en août 1871 et genéral de brigade le 30 décembre 1875. Il fut appelé au commandement de la brigade d'artillerie du 48corps d'armee, au Mans, puis à celui de la brigade du 19e corps, et enfin promu général de division en 1982. Le general Grevy a ete élu sénateur du Jura à une élection complémentaire, le 15 août 1880, en remplacement de M. Tamisier, decedé. Il a pris place à gauche et a voté l'expulsion des princes. Il a été promu grand officier de la Légion d'honneur le 29 décembre 1882, et a pris sa retraite en 1885. Le général Grévy est membre du conseil de l'ordre de la Légion d'honneur. GRÉVY, ALBERT, homme politique français, frère des precedents, est né à Mont-sous-Vaudrey le 23 août 1824. M. Albert Grévy fit son droit à Paris et s'inscrivit au barreau de cette ville où il fit son stage et se fit remarquer à la conférence des jeunes avocats, de 1850 à 1852. Inscrit ensuite au barreau de Besançon, il y devint bâtonnier, outre qu'il y fut l'un des principaux chefs reconnus de l'opposition démocratique. En 1870, à l'occasion du plébiscite, il ouvrit au théâtre de Be-

sançon des conférences dans lesquelles il démontra la nécessité de voter NON et les dangers du vote contraire. Anrès le 4 Septembre, le gouvernement de la Défense nationale nomma M. Albert Grévy commissaire general dans les départements du Doubs, de la Haute-Saône et du Jura mais il donna sa démission peu de temps anrès. Aux élections dn 8 février 1871, il fut élu représentant du Douba l'Aqsemblée nati onale en tète de la liste Il se fit inscrire à fi gauche républicaine, dont il fut élu président. Il prit la parole dans diverses discussions importantes et fut rapporteur de la loi ayant pour objet la répartition sur toute l'étendue du territoire do la France d sacrifices imposés par la guerre et ses conséquences, de la commission d enquête sur les agissem*nts du comité de comptabilité n bonapartiste, à l'occasion de la lecture 4 la tribune, par M. Girerd, du document L. R. 17, et dl projet de loi connexe sur la presse et la levée de l'état de siège. Dans cette derniers occasion, M. Albert Grévy demanda la disjonction, concluant au rejet de la loi sur la presse et à la levée de l'état de siège. Ces conclusions h,rent repoussées. Aux élections du 20 février iP76, M. Albert Grevy se présenta dans la 1re circonscription du Doubs. Il fut elu par 6,965 voix contre 1.658 obtenues par son concurrent. La gauche républicaine le choisit de nouveau pour son president. Il fut remplace au fauteuil pour l'exercice 1877 par M. Leblond, et élu membre du comité de direction le 24 janvier 1877. Vice-président de la commission du budget de 1877, M. Albert Grévv déclinait la candidature pour celle du budget de 1878. Il a fait partie de plusieurs autres commissions importantes, et a été pré sident de celle chargée de reviser et de codifier les lois sur la presse. Réelu le 14 octobre 1877. il fit partie de la grande commission d'enquête électorale. Envoye en Algérie comme directeur civil politique, à titre de mission temporaire, par décret du 15 mars 1879, M. Albert Crévy était maintenu dans ses fonctions, pour une unuvello période de six mois, comme le veut la loi, le 15 septembre suivant. De retour au commencement de 1880, il était élu sénateur Inamovible en remplacement de Crémieux, le 6 mars. En mai 1879, il avait eu ai reprimer une insurrection d'indigènes à Batna. M. AIbert Grévy a voté l'expulsion des princes,-

GRIFFE, CHARLES ANTOINE JULES, homme politique français, magistrat né à Thezan (Horault) le 18 octobre 1825. Après avoir fait son droit et pris le grade de licencié à la faculté de Toulouse, en il alla s'inscrire au barreau de Béziers. En novembre 1870, M. Griffe était nommé président du tribunal civil de Nimes. II est. conseiller géneral de l'Hérault depuis 1871. -M. Griffe, qui avait échoué aux élections senatoriales de l'Hérault, le 30 janvier 1876, a été plus heureux au renouvellement triennal du 5 janvier 1879. Il a pris place à la gauche républicaine du Senat, et a voté l'expulsion des princes. M. Griffe est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1879.

GRIPON, EMILE physicien français, né à ChâteauGontier le 20 avril 1825, commença ses études au collège de sa ville natale et vint les terminer à Paris au collège Charlemagne. Reçu à la fois, en 1844, à l'Rcola polytechnique et à l'Ecole normale supérieure, il opta pour celle-ci, résolu à se vouer 4 t'enseignement. Agr'gé des scienres physiques en 1848, il professa successivement la classe de physique à Saint-Etienne, à Avignon, à Brest et à Angers, et créa dans cette dernière ville des cours publics de physique appliquee il l'industrie, en 1855. Reçu docteur ès sciences physiques en 1865, M. Gripon était appelé la même année à la chaire de physique de la faculté des sciences de Lille, et passa en la même qualité à la faculté de Itennes, où il est encore, en 1868. On a, de M. E. Gripon, un certain nombre de Mémoires, notamment sur l'acoustique, et plusieu s Traités élémentaires de physique appliquée. Il est officier de l'Instruction publique et chevalier de la Légion d'honneur.

GROS, LOUIS JULES, homme politique français, né à Besançon le 17 janvier 1838. Avocat du barreau de Besançon, il fut l'un des fondateurs, en 1869, du journal d'opposition démocratique le Doubs, dans cette ville; puis il devint, après le 4 Septembre, rédacteur en chet de la Démocratie franc-comtoise. Il vint ensuite à Paris, collabora à la presse républicaine, et fut nommé souspréfet de Montbéliarl en 1878; nommé administrateur du territoire de Belfort en 1880, il donnait sa démission en 1882, et fondait à Besançon le Petit-comtoiv, journal quotidien ferryste. Porté sur la liste républicaine unique, M. J. Gros fut élu député du Doubs le 4 octobre 1885. ll a voté l'expulsion totale dos princes.

GROUSSET, PASCHAL, littérateur et homme politique français, ancien membre de la Commune de Paris, né en Corse vers 1842, fit ses études à Paris, suivit les cours de la faculté de médecine et débuta très jeune dans le journalisme. Lors de la fondation de l'Epoque, en 1865, par Ernest Feydeau, il fut attaché à ce journal comme rédacteur scientifique. Ses feuilletons furent très remarqués, autant par la vivacité et la correction du style que par la valeur irréprochable du fond, de sorte que, des que l'Epoque se trouva la proie des vicissitudes qui devaient amener sa transformation, le Figaro recueillit avec empressem*nt son rédacteur scientifique, lequel y écrivit, sous la signature Docteur Blasius, des chroniques dont le ton s'accordait parfaitement au reste du journal. A l'Epoque, M. Grousset avait fait la connaissance de Victor Noir; au Figaro, il fit celle de M. Henri Rochefort qu'il suivait, après avoir collaboré assez irregulièrement à quelques feuilles éphémeres d'opposition, à la Marseillaise. Corse, il devint par surcroit le correspondant parisien d'un journal républicain fondé en Corse par M. Tommasi la Revanche, lequel commença bientôt avec l'Avenir da la Corse une polemique irritante qui devait avoir une issue tragique. A la suite d'un article violent, publié par le prince Pierre Bonaparte dans

cette dernière feuille contre la Revanche et ses rédacteurs, et d'une non moins violente réplique, non seulement de la Revanche mais aussi de la Marseillaise, le prince Pierre Bonaparte adressait un cartel à M. Henri Rochefort, ne voulant pas avoir nffaire à « ses manœuvres ». Mais celui-ci n'eut pas le temps d'y répondre, on du moins ses témoins arrivaient à peine à Auteuil que ceux de M. Grousset, MM. Ulric de Fonvielle et Victor Noir avaient dé a eu une entrevue avec le prince Pierre, et que le prince Pierre avait tué Victor Noir d'un coup de revolver et tenté à plusieurs reprises de faire subir le même sort au second témoin de M. Grousset (9 janvier t870). Arrêté et mia au secret, où il fut maintenu deux mois, M. Grousset comparut devant la HauteCour de Tours (mars) en qualité de témoin, s'il faut en croire la citation, mais bien plus comme accusé, à en juger par la façon dont il y fut traité. On sait que le prince meurtrier fut acquitté. M. Grousset commença alors dans la Marseillaise une campagne bien plus violente que jamais contre l'empire, laquelle lui valut une série de condamnations sévères. Finalement. la révolution du 4 Septembre lui oui rit les portes de Sainte-Pélagie. M. Henri Rochefort, en sa qualité do membre du gouvernement de la Défense nationale, étant astreint à une rjserve ne lui permettant pas de reprendre la direction de son journal qui, auspendu pendant quelques jours après son arrestation (9 février). avait volontairement disparu le 25 juillet, M. Grousset prit la resolution de ressusciter la Maraeillaise (9 septembre). Ce premier numéro, qui fut le seul, contenait un article du général Cluseret, d'une telle violence, que M. Henri Rochefort protesta contre cet article dans une lettre in dignée et que cet unique numéro d'une Marseillaise mal venue fut aussitôt saisi par la foule et publiquement lacéré et brûlé. M. Paschal Grousset, jugeant qu'au reste il y avait quelque chose de meilleur à faire dana un pareil moment, s'engagea dans un bataillon de chasseurs. Libers après l'armistice, il fondait, après le 18 mars, la Nouvelle République (19 mars à, 1er avril 1871), qu'il remplaçait le 2 i avril par l'Affranchi (2 à 25 avril) mais, des le 22 avril, une note annonçait que M Grousset était étranger à la rédaction de cette feuille depuis plus de huit jours. Il avait été, dès le 22 mars, délégué aux relations extérieures par le Comité central et, élu membre de la Commune pour le XVIIIe arrondissem*nt, le 26 mars, il avait été maintenu dans ces fonctions après la constitution do la Commune de Paris, et nommé en outre membre de la Commission exécutive le 2t avril, date à laquelle il faut faire remonter sa retraite du journalisme. Dans son poste de délégué aux affaires étrangères, sinecure apparente, M. Grousset a déployé une activité qu'on eût pu croire impossible dans les circonstances, comme le prouvent sa correspondance avec le générai prussien Fahrice, ses manifestes adressés à la province, etc. Le 5 avril, il notifiait officiellement aux représentants étrangers, la constitution du gouvernement communal de Paris. Lors de l'entrée des troupes régulières à Paris, M. Grousset réussit à se tenir caché, et ne tenta de fuir que lu 3 juin, déguisé en femme. Il fut reconnu et arrêté. Il était eondamné, le 3 septembre 1871, à la d 'portation dans une enceinte fortifiée, et embarqué le 13 juin 1872, pour la Nouvelle-Calédonie. Dans la nuit du 19 au 20 mars 1874, M. Paschal Grousset s'évadoit sur an trois-mats anglais, en compagnie de M. Henri Rochefort et de quatre autres condamnes fbur participation à la Commune. Il a collaboré depuis, avec l'ancien rédacteur en chef de la Marseillaise et de Mot d'ordre, à une nouvelle série de Lanternes, publiée d'une façon un peu ambulante et. dit-on, à divers journaux radicaux de Paris. Apres avoir quelque temps résidé en Belgique, en Suisse et en Angleterre, visité l'Allemagne, la Itussie, etc., M. Paschal Grousset rentrait en France en 1881. Quelque temps après, il était attarhé à la rédaction du Temps où, sous le pseudonyme de Philippe Daryl.iln'a cessé de donner des études très intéressantes sur l'Angleterre. l'Irlande, et, des traductions d'ouvrages anglais et des articles ou des feuilletons originaux. Il collabore également, sous le même pseudonyme, à l'Illustration. On cite de M. Paschal Grousset le Bilan de l'année 1868, avec MM. Castagnary, Ranc et Francisque Sarcey; la Conspiration du général Malet, les Origines d'unedynastie (1869), etc,; et de Philippe Daryl: Wasili Tamarin, Stgue Meltroe (1883); Lettres de Gordon à sa sœur, la Vie publique, en Angleterre, le dfondo chinois (f886); la Petite Lambton (1886). GROVE, sir WILLIAM ROBERT, physicien et magistrat anglais, né à Swansea le 14 juillet 1811, fit ses études à Oxford (Drasenose college), où il prit le grade de maire ès arts en 1833, puis suivit les cours de l'école de droit de Lincoln's Inn, où il fut reçu avocat en 1835. Forcé. par la maladie, de suspendre momentanément l'exercice de sa profession, il ocrupa ses loisirs de convalescent à l'étude de l'électricité, et réussit, en 1839, à construire la puissante batterie électrique qui porte son nom. Il fut professeur de philosophie expérimentale à l'Institution de Londres de 1840 à 1847 et, comme membre du conseil de la Société royale, prit une part tres active à la réforme de la constitution de cette société, effectuée en 1847 après des débats longs et animés. Cette même année 1847, il recevait la médaille de la Société rovale. pour ses cours sur l'Ignition voltaïque et sur la Décomposition de l'eau par la chaleur. Sir W. Grove est auteur d'un Cours sur le Progrès des sciences physiques denuia l'origine imprimé pour l'Institution de Londres (t84!); d'un trait. de la Corrélation des forces physiques, développement du principe posé dans le « cours » précédent, lequel a été publié eu 1846 et est aujourd'hui à sa sixième édition. Ce traité a été traduit en français, en allemand, en flamand, etc., et réimprimé en Amérique. Il a publié un gran nombre ae mémoires sur ses découvertes, dans les Transactions de la bicie é royale, le Philosophical Magasine, l'Electrical Magasine, etc. Ses principales decouvertes sont la pila voila que ce Grove, d'abord puis

la pile à gaz, l'action moléculaire de l'étincelle électrique, l'elec tricite de la flamme, la gravure voltaique des plaques daguerriennes, la polarité électro-chimique des gaz, des combinaisons nouvelles des verres objectifs de télescopes, etc., etc. Sir William Grove présida l'Association britannique, réunie à Nottingham, en 1866; il choisit pour sujet de son discours d'ouverture, la Continuité des phénominea naturels démontrée par les progrès récents de la science, dans lequel il cherche à prouver que les changements produits dans le monde inorganique, la suc- ression des êtres organisés et le progrès des connaissaures humaines sont le résultat de variations imperceptibles, mais continues. Nommé conseil de la reine en 1853, sir W. Grove a été quelque temps à la tête des ressorts judiciaires de South-Wales et de Chester. Il est membre de la commission métropolitaine des égouts et de la commission royale de la loi des brevets. II a été nommé juge de la cour des plaids communs en novembre 1871, fonctions dont il s'est démis en t875, et a été rr é chevalier le 21 février 1872.

GUBERNATIS (de), ANGELO, littérateur, poète dramatique et orientaliste italien, né à Turin le 7 avril 1840, fit ses études à l'université de sa ville natale, où il reçut le grade de docteur en philologie et fut nommé, en 18ti0. professeur de rhétorique au gymnase de Chiari. En 1862, il était envoyé, aux frais du gouvernement, à Berlin, où il étudia sous les professeurs Bopp et Weber, devint en 1863 professeur extraordinaire de sanscrit et de littérature comparée à l'latituto di studii superiori e di perfezionamento, de Florence, et professeur ordinaire en fb69. M. de Gubernatis s'est fait une très grande réputation à la fois comme poète dramatique et lyrique, comme journaliste, critique, orientaliste et mytholoiriste. Il a débuté 'par une tragédie: Pier delle Vigne, dans laquelle le célèbie acteur italien Ernest Rossi remplissait le rôle principal. Il a publié, depuis, les drames en vers suivants La Morte di Catone, Romolo (1874) Il rè Nala, Il rè Dasarata et Màyà, drames indiens; Romolo Augustolo, Savitri: idillio dramatico indiano (1878J et fondé cinq journaux ou revues: l'Italia letteraria (1862), la Civiltà italiana (1866), la Rivista orientale (1867), la Rivista europea (1869), et le Bolletino italiano degli studii orientali (1876). La Revista europea, dont il a conservé la direction, est promptement devenue la plus populaire des grandes revues italiennes, M. de Gubernatis est, en outre, le correspondant italien de l'Athenœum et de la Contemporary Review de Londres, de l'International Review de New-York de la Deutsche Rundschau de Berlin, de la Wiestnik Evropy de Saint-Petersbourg et de la Répuhlrque françaige de Paris. Parmi les ouvrages d'érudition de M. de Gubernatis, nous citerons Piccola Ertciclopedia indiana et Fonti vediche dell'epopea (Florence, 1867); Memoria gui viaqgiatori italiani nelle Indie orientali (Florence, 1868); Storia comparata degli usi nuzziali indo-europei (Milan, 1869); Zoological Mythology, or the Legends of animais, publiée en anglais (Londres, 1872, vol.), traduite en allemand et publiée à Leipzig en 1873, et en français et publiée à Paris en 1874; Ricordi biografici, Letture sopra la Mitologia vedica (Florence, 1874); Sto ria dei viaggiatori italiani nelle Indie (Livourne, 1875); Matériaux pour servir à l'histoire des études orientales en Italie (Paris et Florence, 1876); Storia comparata degli usi funebri e natalisi (Milan, 1877) Mythologie des plantes (Paris, t878, 2 vol.), etc. — M. Angelo de Gubernatis est secrétaire général de la Société orientale italienne, membre étranger de l'Institut royal de philologie et d'ethnographie des Indes neerlandaises, etc., etc. En 1878, il donnait à Oxford une série de trois lectures sur la vie et lep œuvres du poète Manzoni, qu'il a réunies ensuite et publiées à Florence sous ce titre Alessandro Manzoni, studio biografico (1879). GUEYDON (comte de), Louis HENRI. amiral et homme politique français, né à Granville le 22 novembre 1809, entra à l'éc ole navale d'Angoulême en 1825. Sorti avec le numéro 1 en 1827, il était promu enseigne de vaisseau en 1830, lieutenant de vaisseau en 1835 et capitaine de corvette en 1840, ayant été proposé, au lendemam de l'affaire de Saint-Jean d'Ulloa (décembre 1838). en récompense de sa brillante conduite. Le capitaine de Gueydon, qui avait déjà servi au Brésil, en Hollande, à la Martinique, dans la Méditerranée, sur les côtes d'Espagne, à Cnba et au Mexique, fit la campagne de l'Archipel, comme second de l'Inflexible. On lui doit la creation des rôles d'équipages, précisément vers cette époque (1842). Il prit ensuite le commandement du brick le Génie, avec lequel il fit campagne dans les mers du Sud, fut promu capitaine de vaisseau en 1847 et nommé membre du Conseil des travaux de la marine. Appelé, en 1850, au commandement du Henri IV, il fut envoyé dans le Tage pour assurer la protection de nos nationaux pendant un mouvement révolutionnaire, prit part au bombardement de Salé (Maroc) et fut de nouveau rappelé dans le sein du Conseil des travaux en 1852. Gouverneur delà Martinique de 1853 à 1856, M. de Gueydon fut nommé contre-amiral le décembre 1855. Deux ans commandant de la station des Antilles et du Mexique, il fut ensuite nomme prefet maritime de Lorient en 1858, et de Brest en 1861. Le 4 mars 1861, il était promu au grade de Il 11 fut appelé, en 1866, au commandement de l'escadre d'évolutions, nommé vice.président du Comité consultatif des colonies en 1968, et membre du Conseil d'amirauté le 2 mai 1870. Après la révolution du 4 Septembre, l'amiral de Gueydon fut appelé au commandement de l'une des deux escadres de la mer du Nord, avec laquelle il dirigea, sur les côtes allemandes, une croisière exceptionnellement pénible, jusqu'à la signature de L'armistice. Le 2 mai 1871, M. de Gueydon était nomme gouverneur civil de l'Algérie. Il alla prendre son poste en pleine insurrection arabe, dont il réussit a triomphe en dépit d'obstacles terribles et de plus d'un genre, et reussit, en outre, à un lemoiser les colons qui avxient souffert de l'insurrection, à l'aide de

la contribution de guerre imposée aux tribus soulevées. Parvenu à la limite d'âge, l'amiral de Gueydon quittait le gouvernement de l'Algérie, où il était remplacé, le 11 juin 1873, par le géneral Chanzp. Il fut maintenu, toutefois. dans le cadre de l'activité, par décret, e mme ayant commandé en chef de, ant l'ennemi. Aux elcctions générales d'octobre 1885, l'amiral de Gueydon se laissa porter sur la liste monarchiste de la Manche, qui triompha dans ce département, et il siège à la droite de la Chambre des députes. Promu grand croix de la Légion d'honneur le 28 janvier 1871, il est, en outre, decoré de la médaille militaire. sans compter un certain nombre de decorations étrangères.

GUEYMARD (dame), PAULINE DELIGNE-LAUTERS, cantatrice belge, fille d'un peintre distingue, professeur à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, est née dans cette ville le 1er décembre 1834. Elle se destinait à la peinture et reçut de son père les premiers éléments de cet art; mais, douée d'une voix extrêmement remirquable à la fois par le timbre, le caractère et l'etendue des amis lui conseillèrent vivement de la cultiver, et elle finit par céder à leurs instances. Apres de bonnes études au Conservatoire de Bruxelles. Mlle Lauters, qui avait obtenu un premier prix de chant, epousait un artiste appelé Dehgne et venait à Paris en Elle se produisit d'abord dans plusieurs conrerts et fut enfin engagea au Théâtre Lyrique, où elle débutait sous le nom de Mme Deligne-Lauters, le 7 octobre 1855, dans un opéra de son compatriote, M. Gevaërt: le Billet de Marguerite. La jeune débutante fit sensation et remporta, du premier ceup un sucrés complet de talent, de grâce et de beauté. Elle parut peu après dans un nouvel opéra de Al. Gevaërt: les Lavandières de Sarttarem, puis dans le rôle d'Annette de Robin des Bois. A la fin de 1856, Mmi Deligne-Lauters était engagée à l'Opera; elle y débutait, le 12 janvier suivant, dans le Trouvère, avec un succès éclatant. Elle avait d'ailleurs fait de grands progrès depuis son arrivée ir Paris, tant sous le rapport du chant que pour les qualités scéniques que la pratique peut seule faire acquérir, et l'on se plaisait à saluer en elle l'aurore d'une grande artiste. Devenue veuve, Mme Deligne-Lauters épousait, en t858, M. Gueymard, artiste de l'Opéra. mort à son tour, en juillet 1880. Sous ce nom nouveau de Mme Gueymard, elle a paru dans plusieurs ouvrages du répertoire la Favorite, les Huguenots, le Prophète, Roméo et laliette, Don Juan, etc., et créé les rôles principaux d'œuvres nouvelles importantes la Reine de Saba, la Magicienne, Herculanum, Pierre de Médicis, Roland à Roncevaua. Don Carlos, Hamlet, la Coupe du roi de Thuld. Chacun de ces rôles fut un triomphe pour Mme Gueymard; mais, dans aucun peutêtre, elle ne s'est élevée aussi haut que dans ceux de Valentine des Huguenots, et de Fidès du Prophète. La voix de mezzo-soprano de Mme Gueymard est d'une ampleur, d'une puissance, d'un timbre presque incomparables son étendue est de plus de deux octaves; c'est un instrument merveilleux guide avec une intelligence et un goût rares. Ajoutons que plus de vingt ans d'un usage constant ne lui a rien fait perdre de sa fraîcheur et de son charme. Mme Gueymard est, en outre, douée d'un profond sentiment dramatique et d'une intelligence musicale tout à fait hors ligne. En 1874, Mm. Gueymard chatait le rôle de Marie Madeleine dans 1. drame sucre de Massenet, et dans le Messie, oratorio du même compositeur, avec un grand suc ès. Elle creu, au Theâtre-Italien, en 1876 le rble d'Amneris, dans Aïda, de M. Verdi. GUIGARD, JOANNIS, bibliographe et écrivain héraldique français, né à Lyon le 4 novembre 1915, fit ses études à Paris, où il suvit, comme externe les cours de l'Ecole polytechnique, et fut ensuite employé aux etu les préliminaires de plusieurs lignes de chemins de fer departementales. M. J. Guigard a eté attaché à la Bi liothèque nationale de 1850 à 1866.— On a de lui: Bibliothèque héraldique de France, comprenant la bibliographie systematique et raisonnée de tous les ouvrages qui ont paru sur le Blason, etc. (1861); l'Indicateur du Mer- cure de France, contenant les noms des maisons nobles sur lesquelles le Mercure donna des renseignements biographiques, génealogiques, etc., avec les numéros des tomes et des pages où se trouvent ces renseignements (1868); Armorial du bibliophile (1969) Histoire des fiefs lyonnais (1870), etc. Il a en outre fourni un grand nombre d'articles, principalement de critique littéraire et de bibliographie à l'illustration, au Dfonde illustré, au Bulletin dubibliophile, à la Revue moderne, au Messager de Paris, au Progrès de Lyon, au Journal de Rouen, etc., et collaboré au Grand Dictionnaire du XIXe siècle de P. Larousse.

GUIGUE, MARIE CLAUDE, archéologue français, né à Trevoux le 18 octobre 1832. Eleve de l'Ecole des chartes, il reçut, en 1858, le diplôme d'archiviste-paleographe. M. Guigue est devenu successivement correspondant de la Commission de la top)graphie des Gaules en 1865, associé-correspondant de la So ieté des anhquaices de France et correspondant du ministère de l'instruction publique pour les travaux historiques et archeologiques en 1868, archiviste du département de l'Am en 1873 et archiviste en chef du Rh')ne et de la ville de Lyon en 1877. On lui doit Notice sur l'ancienne imprimerie de Trévoux (1855); Notice historique sur le château de Trévoux (1856) Essai sur les causes de dépopulation de la Dombes et sur l'origine de ses étangs (1857); Testament de Guichard lll et d'Humbert IV de Beaujeu (1858); Notice historique sur Reyrieux (1859); Histoire de la question de la Dombes 1860 Notice généalogique sur la famillede Chollier de Cibeins; Notice généalogique sur la famille de Garnier des Garets (1861J, Histoire de la souveraineté de Dombes, par Samuel Guichenon, avec notes, etc. Notes historiques sur les fiefs et paroisses, de l'arrondissem*nt de Trevoux; De l'origine de la signature et de soit emploi au moyen âge, principalement dans les pays de droit écrit (1863); Lettre a M. Valentin Smith sur une inscription

bilingue trouvée à Genay (1863); Cartulaire de l'église colegiale de Notre-Dame de Beaujeu (1864); Inscrip- tions de l'arrondissem*nt de Trévoux du XIII- au XVIII- siècle (1865); Histoire de l'hôpital de Trévoux par de Graire (1866); Memoires pour servir a l'histoire de Dombes, par Louis Aubret (1866, 3 vol.) Notes sur dot deniers du X- siècle aux noms de Sabon, archevêque de Vienne, de Conrad le Pacifique et de Hugues. comte de Lyon trouvés à la Villette d'Authon (1866); Obituarium Lugdunensis ecclesiæ, etc., du IX- au k V siècle (1867); Documents pour servir à l'histoire de Dombes, du X· au XVe siècle; Notice sur la Chartreuse d'Arvières-en-Bugey (1869); Obituaritrm eccleair sancti Pauli Lugdunensis, du IX' au XIIIe- s èrle (1872) Topographie historique du departement de l'Ain, ou notiCe8 sur les communes, etc., des anciennee province de Bresse, Buugey, Dombes, Valromey. paye de Gex et Franc-Lyonnais, etc., (1873); Necrolnqium ecclesix sancti Petri Matisconensis. du IXe an XIIIe sic le (1874); le Réseau des voies antiques du grand Laqus Lugdunensis, déterminé par les hôpitaux du moyen dqe (1876); Voies antiques du Lyonnais, da Forez, du Beaujolais, etc. (1878), etr, outre de nombreux articles dans les journaux et les publications partipulieres de diverces sociétés littéraires et savantes. M. Guigue a ete nommé chevalier de la Légion d'honneur en avril 1878.

GUILBERT, AIMÉ VICTOR FRANCOIS, prélat français. ne à Cerisl-la-Forét (Mnnrhe) le 15 novembre 1812, fit ses études au collège de Saint-Lô, et entra ensuite iu séminaire de Coutances, y devint professeur et reçut les ordres en 1836. Nommé peu après professeur de rhétorique au petit séminaire de Muneville-sur-Mer, il devint, en 185t, chanoine honoraire de Coutances et superieur du petit séminaire de Mortain puis il alla fonder le collège diocésain de Valognes, en 1853. Il fut nommé en 1855 curé-archiprêtre de Valognes et vicaire géneral du diocèse, chanoine honoraire de Luçon en 1858 et d'Auch en 1864. Nommé au siège épi-copal de Gap le 16 mai 1867, il était préconisé au mois dr septembre suivant et sacré le 19 novembre à feglise de Valognes. M. Guilbert fut transféré à l'evéché d'Amiens le 2 septembre 1879 et promu archevêque de Rordeaux par décret du 5 juin 1883. On doit à ce prelat, outre ses mandements, instructions et lettres pastorales, un ouvrage de philosophie religieuse: la Divine silnthèqe, ou l'Exposé, dans leur enchainement, des preuves de la religion révélée (1864). Chevalier de la Légion d'honneur, du fi août 1866, il a eté promu officier de l'ordre le 30 janvier 1877.

GUILLAUME, CLAUDE JEAN-BAPTISTE EUGÈNE, sculpteur français, né à Montbard (Côte-d'Or) le 3 février 1822, fit ses études à Dijon et vint ensuite à Paris, où il entra à l'Ecole des beaux-arts et suivit l'atelier de Pradier. Grand prix de Rome en 1845, au concours ayant pour sujet: Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père, il envoyait de Ia villa Medicis le Démon de Socrate, bas-relief une Amazone, Anacréon, un Faucheur et le Tombeau dev Gracques. De retour à Paris, il exposait aux divers salons. d'abord son Anacreon (1852) puis: les Hôtes d'Anacréon. bas-relief et les Gracques, double buste en bronze (1853 le b iste de Af. Hittorf (1855, Expos. univ.); la Vie de sainte Clotilde lit re de sainte Valere, pour l'eglise sainte Clotilde le Fronton et les Cariatides du pavillon Turbot et la statue de L'Hospital, pour le nouveau Louvre (1857); le Monument de Colbert, pour la ville de Reims, modete en plâtre (1861) Napoléon Ier, buste en marbre (1862), reparu avec sept autres bustes en marbre de Napoléon Ier, le I présentant aux principales époques de sa vie, à l'exposition universelle de 1867, etc. Ses expositions les plus récentes sont Source de poésie, statue en marbre et Mqr Darboy buste en plâtre (1873): Mgr Darboy, buste en marbre et un Terme, modele en p'àtre (1875) le Terme en marbre et Tombeau d'une Romaine, buste en plâtre (1876 Mariaqe romain, groupe et le buste d'Ingrev, plâtres (1877); Rameau, statue en marbre pour la ville de Dijon Orphee, plâtre (1878 M. Buloz, buste en bronze Cas- talie, statue en marbre Portrait de M. Patin, secrétaire general de l'Académie francaise, buste en marbre (i883); Monument élevé à Duban à l'Ecole des beaux-arts, buste en bronze; J.-B. Dumas, de l'Académie française, secrelaire perpétuel de l'Academie des sciences, buste en plâtre (1884) les bustes en marbre de J.-B. Dumas et de Paul de Saint Victor (1885); Portrait de hf. Henri Germain et Portrait de mon père, buste en marbre (1886).

M. Guillaume a eté élu membre de l'Institut (Aradémie des beaua-nrts), en remplacement de Petitot, en 1862 nomme professeur à l'Ecole dos beaux-arts à l'époque de sa réorganisation, à la fin de 1863, dire cteur de l'Ecole le to decembre 1865, en remplacement de France à Rome, il remplaçait M. de Chennevières à la direction génerale des Beaux-Arts le 27 mai 1878, fonctions qu'il conserva jusqu'à leur suppression, en levrier 1879. M. Guillaume, dont le talent est fort apprécié à Londres, où son Tombeau des Gracques figura avec honneur à l'Exposition universelle de 1862, a ete élu, en outre, membre honoraire de l'Academie royale des beaux-arts de Londres le 15 décembre 1869. Il a obtenu une médaille de 2e classe en 1852, une médaille de 1re rlasse à l'Exposition universelle de 1855 et la médaille d'honneur à l'Exposition universelle de 1867. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1855, il a e.é promu successivement officier en 1867 et com an deur ue 1 ordre en 1875. M. Guillaume est en outre membre du Conseil supérieur de l'instruction publique, de la Commission superiuure des beaux-arts, de celle des expos.tions internationales, de la commission de perfectionne ment de la manufacture nationale de Sèv res, etc., etc. Il était président du jury du 9- groupe (céramique, etc.) à

l'Exposition de Vienne, en 1873, membre du jury des beaux-irts à l'Exposition internationale de 1878, etc. Il a collabore à la Revue des Deux Monde..

GUILLAUME 1". FRÉDÉRIC Loms. empereur d'Allemagne et roi de Prusse, fils de Frédéric Guillaume III et de la princesse Louise de Mecklembourg-Strélitz et frère puîné du précédent roi de Prusse, Frédéric Guillaume IV, est né le 22 mars 1797. Entré fort jeune dans l'armée, il prit part aux campagnes de 1912 et 1815. Nomme gouverneur de Poméranie en 1840, à l'avènement au trône de son frère, il conserva ce poste jusqu'à la révolution de t848, qui le contraignit à chercher un refuge en Angleterre. Elu membre de l'Assemblée constituante en mai 1848, il retourna à Berlin et prit son siège le 8 juin. Au mois de juin 1849, il fut nommé commendant en chef des forces prussiennes envoyées contre les insurgés de Rade. Après la pacification, il fut fuit gouverneur militaire des provinces rhénanes, et en 1854, il fut nommé colonel-général de l'infanterie et gouverneur de Mayence. Lorsqu'éclata la guerre d'Orient, il protesta contre l'attitude passive adoptée p·vr la Prusse. Il devint vers cette même époque président de tontes les loges maçonniques de son pays. En 1858, la santé de son frère étant compromise au point d'influer considérablement sur ses fa ultés intellectuelles, il fut nomme régent. 11 manifesta dès lors la resolution d'adopter une politique libérale, peut-être seulement en haine du parti autocratique qui avait cherché ù s'opposer à son acression au pouvoir comme régent, peut-être simplement pour se rendre populaire en vue de l'avenir. Le 2 janvier 1861, Frédéric Guillaume IV mourait sans enfants, laissant par conséquent la couronne de Prusse à son frere. La cérémonie du couronnement eut lieu à Kœnigsherg. en quelle occasion Guillnnme Ier crut devoir insister avec énergie sur le droit divin des rois, declarant que c'était à Dieu aeul qu'il reconnaissait devoir la couronne qu'il se plaçait sur la tète en même temps. Quelques jours plus tôt, le roi de Prusse était allé faire nne visite à Compiègne, à t'empereur Napoléon 111 Les dispositions libérales qu'avait montrees le prince régent avaient fait espérer que le roi de Prusse, Gnillaume Ier, gouvernerait dans un sens identique. Mais celui-ci n'était pas plus tôt solidement assis sur son trône qu'il montrait très clairemeat qu'on s'était trompé sur son rompte. En opposition violente des le début avec la Chambre des deputes, les élections générales qui venaient d'avoir lieu, lors de la cérémonie du couronnement, avaient été favorables à l'opposition, et c'était évidement pour marquer qu'il n'avait aucun compte à tenir de cette manifestation imposante de l'opinion publique qu'il s'était livre, à Kœnigsberg, à cette exhumation de la théorie du droit divin qui n'eût été que ridicule dans toute autre circonstance, et sur laquelle il revint dans son discours d'ouverture des chambres avec une insistance bien inutile. Inutile en effet, car la Chambre des députés n'en tint aucun compte et vota contre le gouvernement, en dépit du droit divin, à l'orcasion de la discussion du budget. Mais le roi n'accepta pas la démission de ses ministres, congeqnence naturelle de ce vote. La Chambre des députés, réunie le 14 janvier (1862), était dissoute le 11 mars; et le pays, de nouveau convoque d. ns ses comices, la réelut, renforcée enrore dans le sens de l'opposition. Cette fois, le roi ne voulut point ouvrir la session en personne. Il sentait bien que son système d'intimidation ne valait rien et, bien qu'il n'en voultlt pas démordre, il doutait en vérite de l'excellence de sa théorie du droit divin. En effet, quelques jours après l'omerture de la session, la Chambre des députés repoussait, à une imposante majorité, les sation de l'armée. M. de Bernstorff avait succède au prince de Hohenlohe à la tête du cabinet; le roi Guil- laume ne savait plus trop à qui confier la succession de M. de Rernstotff: ce fut alors qu'il appela M. de Bismark (2? septe nbre 1862) de l'ambassade de Paris, qu'il occupait seulement depuis le mois de mai, et le fit premier ministre, avec le titre de ministre de la Maison du roi et des affaires étrangeres.

M. le comte de Bismarck, n'obtint pas plus de In Chambre des députés que ne favaient fait ses prédécesseurs, qui eussent trouve tout aussi bien que lui, s'ils l'y avaient rherche, un sppui dans la Chambre des seigneurs. Cette Chambre osa déclarer nul le vote de la Chambre élective, et nutoriqer les dépenses qu'elle avait interdites. Les députés protestèrent: il leur fut répondu par la brusque cl6ture de la session. Des journalistes, des fonctionnaires, des magistrats protestèrent au nom do la legalite, de la constitution; les poursuites, les suppressions, les destitutions repondirent. \lais la situation était trop tendue pour qu'il fût permis d'y espérer une solution prochaine et satisfaisante; en fait, on se trouvait u la veille d'une guerre civile, et les complications survenues, avec les troubles de Pologne, pour la répression desquels la Prusse conclut un traite secret ave la Russie fevrier 1863), contrairement aux vœux du pays, n'étaient pas faites pour éclaircir 1 horizon. Ce traite est en effet blâmé par la Chambre des députes. Le gou ernement, voyant l'audace même le mal servir, emploie l'impertinence. les ministres refusent de reconnaitre l'autorite du président, ou du moins d'en tenir rompte en ce qui les concerne ils sont bien au-dessus d'un méchant président de Chambre élective -et le fait est que Guillaume Ier leur donne raison. La Chambre est dissoute une fois de plus en mai 1863, par impossibilite de trouver un autre moyeu de on passer d'elle. -Mais ici il nous semble à propos de rappeler que l'histoire de la russe. de sa politique, de ses accroissem*nts surcesifs et enfin (ad la reconstitution de l'ampire d'Allemagne h son profit et au profit de sou roi est intime ment liée à l'histoire porsounelle de in. de Bismarck voyez ce nom), et nous avons déjà eu à nous en occuper a propos de cet homme d'Etat. Il nous suffira ue dire que, saint la diversion produite par le

triomphe facile des armes prusso-aulrirhiennes dans le Srhleswig-Holstein, la guerre rivile éclatait inévitable- ment en Prusse; Guillaume 1" n'aurait probablement jamais osé espérer feindre la couronne de l'empire d'AIlemagne, malgré son insatiable ambition et sa présomption rare; et M. de Bismarck, l'homme d'Etat désormais illustre et auquel on ne peut refuser au moins l'habileté à prnfiter des événements et une brutalité d'action qui est 8 m côte le plus original, serait demeuré au rang effare de ces petit* politiciens de circonstance dont l'histoire a toutes les peines du monde à se souvenir. La guerre contre le Danemark ayant distrait l'attention publique des affaires intérieures de la Prusse, en flattant le senliment patriotique, Ires ardent dans ce pays, il s'agiss ait de profiter de ce revirement, qui pouvait n'être que passager. Puisqu'il n'y avait qu'en l'éblouissant par des fait d'armes brillants que l'on pouvait avoir raison de ce peuple affamé de liberté, mais de gloire plus encore, il était d'une politique habile, quoique dangereuse, de porter ses coups au dehors; et c'était la politique que M. de Bismarck devait faire prévaloir. Plus d'une fois, certainement, le premier ministre du roi Guillaume sentit qu'il jouait le tout pour le tout; et plus d'une fois le roi Guillaume, qui ne le sentait pas moins, tâcha de opposer aux projets de son ministre. Mais celui-ci parvint toujours à avoir le dernier mot, notamment dans cette guerre contre l'Autriche, entreprise après que des préparatifs formidables avaient ete achevés, mais contre Le gré de roi de Prusse, dont l'auda ce etait loin d'atteindre le niveau de celle de son ministre. Une alliance offensive Pt défensive fut conclue avec l'Itilie, un ultimatum adressé aux petit* Etats du nord de l'Allemagne, qui envoyaient.aussitôt leur contingent, sauf quelques-uns qui hésitaient ou prenaient ouvertement parti pour l'Autriche et devaient subir les conséquences de leur loyale attitude et cette guerre rapide, terminee à Sadowa (3 juillet 1886) par la défaite complète des Autrichiens, était aussitôt entreprise (17 juin). Les conséquences de cette campagne aussi décisive que rapide, sanctionnée par le traite de Nickkolsbourg, ou les connait et nous n'y reviendrons pas en d'tail. En fait, le roi de Prusse se trouvait, en 1867, le chef suprême de la puissante confedération de l'Allemagne du Nord, c imposée de vingtdeux Etats, comptant une population de 29 millions d'habitants, et soumis à une Constitution fedérale unique; un Conseil fédéral formé des délègues de chaque Etat et une seconde Chambre élue par le suffrage universel, telles sont les bases de cette nouvelle constitution, laquelle est mise en vigueur le 1er juillet 1867. en même temps que M. de Bismarck est nomme chancelier de la Confédération germanique et président du Conseil féderal. Nous passons rapidement sur les difficultes qui menacèrent un moment de nous mettre les armes à la main, si nous avions eu des armes, contre la nouvelle Confederation, à l'occasion du Luxembourg. Nous avons dit ailleurs (Voyez BISMARCK) la raison qm, malheureusem*nt, nous força de baisser pavillun à cette époque. Cependant, l'armée et la marine ne cessaient d'être, pour le roi Guillaume et son chancelier, l'objet de la plus vive sollicitude; et il est clair que les améliorations constantes dont ils les faisaient profiter cachaient des projets ou des appréhensions de guerre prochaine. Nous pourrions sans doute ajouter que la rupture entre la Prusse et la France, rendue définitive par l'incroyable démarche de M. Benedetti (Voyez ce nom) à Ems, le 14 juillet 1870, était prévue depuis, longtemps comme une éventualite fatale; mais nous n'irons pas jusqu'à dire que le roi de Prusse eut l'hobileté de se faire declarer la guerre par l'empereur des Français; il a eu cette fortune incroyable, il est vrai, mais nous croyons qu'il ne l'espérait pas et nous serions étonné qu'il 1 eût desirée. La chose une fois resolue, par exemple, il l'accepta peut-être avec satisfaction. Le 28 juillet, le roi quittait Berlin, qu'il il derlarait en état de siège; il proclamait l'amnistie des crimes et delits politiques, supprimant quelques journaux pour faire contre-poids, et titrait de l'oubli le vie 1 ordre de la Croix de fer, pour l'usage des héros auxquels il allait fournir l'occasion de se signaler dans une série de victoires inouies. Pendant cette guerre si desastreuse pour la France et si glorieuse, après tout (quoique cette gloire ne soit pas sans taches), pour les armes allemandes, le roi Guillaume ne se mamfeste guère que par ses lettres hypocritement pathétiques, pour qui connait l'homme, adressées des divers champs de bataille à la reine Augusta. et par celle qu'il ecrivit à « Monsieur son frere à u Sedan pour lui dire qu'il acceptait son épée. Enlin, on le voit paraître dans un cadre qu'il affectionne, au milieu de la pompe d'un nouveau couronn-ment, non plus à mais à Versailles, dans le palais légendaire des rois de Franre, ce qu'il n'oublie pas de constater, dans la Galerie des glaces; et ce n'est plus une simple couronne royale, mais la couronne de l'emapplaudissem*nts des princes plus ou moins depossedes qui ne sont plus que ses humbles vassaux, bien que quelques-uns d'entre eux fussent naguère aussi puissant que lui. La guerre ayant pris fin peu après, il retournait en Allemagne, où les populations, plus disposées à le lapider quel lues années seulement plus tôt, l'acclamèrent avec enthousiasme. Le Reichsttg, dont on craignait bien un peu l'opposition, approuva le grmd evénement arrive à Versailles, parce qu'il approuvait en même temps l'unification de l'Allemngne.

Il faut signaler parmi les actes du gouvernement de Guillaume Ier, empereur d'Allemagne, la lutte ardente soutenue contre les catholiques et l'expulsion des jesuites (4 juillet la réunion des trois empereurs de Russie, d'Autriche et d'Allemagne à Berlin, dans l'automne de la même annee; la double visite de l'empe- reur Guillaume au czar, à Saint-Petersbourg, au mois d'avril 1873, et à l'empereur François-Joseph, à Vienne, en octobre suiv ant la visite d'Alexandre II à Guillaume 1" à Berlin, au mois de mai 1875, et le renouvellement de cette visite un an après, presque jour pour jour. Enfin,

on le rappelle la correspon dance échangée entre le Pape nt l'empereur il Allemagne, à propos de% persécutions exercees contre l'Eglise catholique, et qui a eté publiée à Rerlin le 14 octobre 1873. Quant aux visites faites et rendues entre empereurs, et dont les dernieres ont en 10 question d'Orient pour objet, elles n'ont pas cesse d'Atre accompagnees de visites semblables et d'entretiens probablement plus décisifs entre chanceliers, de sorte que nous avons eu déjà à nous en occuper aux notice relatives à ces derniers. Elles ont, du reste, perdu tout lenr intérêt, depuis qu'elles semblent passees à l'état d'babitude et le reste de l'Europe, qu'elles avaient le don d'émouvoir au début, commence à n'y voir qu'une comédie trop prolongee dont les acteurs ne r sisteriient probablement pas au premier coup de sifflet. Dans l'après-midi du 11 mai 1878. l'empereur Guillaume passait en voiture découverte dans l'allée des Tilleuls lorsqu'un prétendu so'ialiste, un pauvre diable sans res sources nomme Hœdel, tira sur lui deux coups de revol- vor sans l'atteindte. L'assassin ne tarda pas à être ar rêté il fut juge, condamne à mort et exécuté, comme il devait s'y attendre. Mais un autre attentat contre l'empereur. qui eut des consequences plus graves pour ce dernier. était pprpetré, toujours Unter den Lmden (sous les Tilleula), des le 2 juin suivant, par un certain docteur Nobiling. qui l'atteignit de deux coups de fusil, chargées de balles mâchées, au bras et au cou. Nobiling. tourna son arme centre lui. et c'est de la blessure qu'il s'était infligé lui-même qu'il mourut à l'hôpital quelques jours après. Quant à Guillaume Ier, longtemps malade de ses blessures, il dut appeler à la regence le princehéritier il se remit toutefois, ap-ès une convalescence lente et douloureuse. et reprit les renés du gnuvervement, ou du moins les remit à de Biamarck, qni les croyait bien perdues à tout jamais pour lui. Ces deux attentats, à un intervalle ei court, contre la vie du souverain furent mis naturellement au compte des parbonne petite vengeance à tirer. et il ne avait pas échap- per l'occasion. Les persécutions contre tes socialistes principalement, le rapprochement plus nn moins sincère entre l'Allemagne protestante et le Saint-Siege (1885), etc. sont les fruits de la politique de M. de Bismarck, et nous pourrions nous dispenser même de les signaler dans une notice consacrée à l'empereur Guillaume. Pour ce qui le concerne d'une man ère tout à fait directe, la Bourse est agitée par intermittences de la nouvelle qu'il est indispose, malade, mort même, nouvelle invariable· ment démentie par les dépêches du soir, mais destinée à être vraie un jour, pourtant, et sous sa forme la plus decisive je présume que personne n'en doute.

Guillaume 1" a épousé, le 11 juin 1829, la princesse Marie Louise Catherine Augusta, fille de Charles Frederic, duc de Ssxe-Weimar, dont il a eu deux enfants: le urince Frédéric-Guillaume Nicolas Charles, héritier présomptif de la couronne royale de Prusse et de la touronne impériale d'Allemagne, né le 18 octobre 1831 et la princesse Marie Louibe Elisabeth, née le 3 décambre 1838, mariée le 20 septembre 1856 au prince Frédéric Guillaume Louis, grand-duc de Bade.

GUILLAUME m, ALEXANDRE PAOL FRÉDÉRIC Leurs, toi dea Pays-Bas, prince d'Orange-Nassau, grand-duc de Luxembourg et duc de L:mbourg, fils aîné du feu roi Guillaume Il et de la reine Anne Pauline, sœur du czar Nicolas Ier, est né à Bruxelles le 10 février 1817. Il succéda à son père le t7 mars 1849, et se voua au developpement sincère des institutions libérales dont Guillaume Il avait dote récemment le pays, à l'amelioration des services publics et des finances, donnant ce rare exemple de désintéressem*nt de faire reduire sa liste civile de 1,200,000 à 800,000 florins, et allégeant ainsi, autant qu'il était possible, le fardeau d'impôts qui pesait sur son peuple, tout en ne négligeant aucun des travaux nécessaires à l'augmentation du bien-être matériel et au progrès du trafic commercial. Parmi les travaux les plus importants accomplis en Hollande sous le règne de Guillaume 111, nous devons citer le desséchement de la mer de Haarlem (1855), rendant à l'agriculture une énorme étendue de terrain que la mer avait envahie en 1531 en 1875, une entreprise plus grande' encore, le dessèchement du Zy derzee (lac ou mer du sud), formé de la même manière, était resolue et des fonds votés pour cet objet par les chambres. Ce sont là des victoires autrement glorieuses, à notre appréciation, que celles dont le sort des armes seul decide, et qui font en même temps la prospérité d'un peuple, quand les autres causent infailliblement sa ruine, immédiate ou differée. La polilique coloniale de Guillaume 111 a été longtemps tout aussi fortunée que sa politique intérieure; malheureusem*nt, depuis 1874, des soulèvements se sont produits parmi les indigènes de l'Inde hollandaise, dont la répressien a néressite de fort lourds sacrifices de toute nature. Lo roi Guillaume est en outre célèbre dans le monde entier comme musicien et protecteur vigilant et éclairé des arts et des artistes. Dans sa jeunesse, il a pris des leçonsde chant dela celebre Matihran il est compositeur; et, doue d'une organisation toute particulière, possédant une connaissance approfondie de tout ce qui touche au domaine de la musique, il possède un jugement tres sûr, qui ne permet pas à ses bienfaits de s égarer misérablement. En t871, le roi des Pays-Bas, de sa propre initiative, a fondé une institution où des ptnsionnaires reçoivent une éducation musicale complète, dans le chant, l'art lyrique et dramatique, le piano, le violon, le violoncelle et la composition, le tout à ses propres frais. Il a a heté à Bruxelles un hôtel destiné aux demoiselles pensionnaires de la classe de chant naguère dirigée par M. G. Cabel, où elles sont logees et placées sous la suri eillance d'une dame de compagnie, et peuvent compléter leurs études pour aborder ensuite la carriere dramatique. Pour être admise cnmme pensionnaire pour le chant, il faut passer un examen préalable devant le commissaire du roi, tri. Van der Does, travailler ensuite pendant six mois avec un

professeur désigné par lui et donner des preuves non equivoques d'aptitudes sérieuses pour le chant et pour la scèn e. Le roi a en outre décrète qu'un examen comparatif sera fait tous les trois ans,'ainsi qu'un concours de cnant où sera décernée une médaille d'or enrichie de diamants, dite médaille Malibran, en mémoire de son propre professeur, aux pensionnaires de première classe pour l'art lyrique et dramatique. Un autre con cours triennal, pour les pensionnaires instrumentistes el compositeurs, a ete institue par le roi Guillaume; trois médailles y sont distribuées une médaille d'or pour la meilleure composition d'une symphonie ou d'une ouver ture à grand orchestre une médaille d'argent pour la meilleure œuvre de musique de chambre, trio, quatuor ou quintette pour piano et instruments à cordes enfin. une médaille de bronze pour te meilleur ouvrage pour piano seul ou pour chant avec accompagnement de piano. Tous les ans, Guillaume iil donne, a son château du Lor, ae sptendides fêtes musicales pour l'audition de ses meilleures pensionnaires, en présence d'un jury composé d'artistes néerlandais et de maitres étrangers, lessquels, c. nvies à ces solennités par invitation spéciale. sont toujours sûrs de trouver à la residence royale un accueil des plue sympathiques et des plus courtois. Le roi des Pavs-Bas a épousé le 18 juin 183n, la princesse Sophie Fredérique Mathilde, filsdu roi Guillaume Ier de Wurtemberg. née le 18 juin 1818 morte le 3 juin 1877, dont il a eu deux fils morts également tous deux. Il a épousé en secondes noces le 7 jnnvier 1879, la princesse Adelaïde Emma de Waldeck-Pyrmont, née le 2 août 1858. de qui il a une fille: Wilheimine Hélène Pauline Marie, née le 31 août 1880.

GUILLAUMOT, AUGUSTE ALEXANDRE, graveur et dessinateur français. éleve de Lemaitre et de Violletle-Due, est né à Paris en 1813. Il a fourni de bonne leure une quantité de planches à diverses publications artistiques, parmi lesquelles nous pouvons mentionner les Monuments de Ninive, le Voyage en Perae, la Monographie de la cathédrale de Chartres, les Promenades artistiques dans Paris et ses environs, etr. Nous citerons parmi ses expositions Porche sud de la cathédrale de j Chartres, Sculptures relevées à Ninive, Phalante et Ethra, Sculptures françaises au XIIIe siècle, Panorama d'Oran (1845-52); la Statuaire de la cathédrale de Chartres, et plusieurs des precédents (1857, Exposition universelle); le Parc de Marly, d'après un dessin original et la Sainte-Chapelle, d'après M. Adams (1857) Vue de Marly-le-Roi (1859); Vue restaurée de la Demilune, dan.s l'ancien parc de Marly le-Roi, aquarelle, et raçade principale du Palais du commerce à Lyon, gravure au trait, d'apres M. R. Dardel (1864): Vue de lancien parc de Marly-le-Roi (1865); Stalles du chœur de la cathedrale d'Auch (1866); Porche nord de la cathédrale de Chartres (Exposition universelle de 1867); Couronne patriarcale du trésor de Moscou, Paysages, panneaux decoratifs (1868); Chdteau de Marly-le-Roi, quatre gravures (1869): Entrée principale du château de Marly-le-Roi en 1680, restitution d'après les document des archives et de la Bibliothèque nationale, dessin; Emplacement du château de Marly-le-Roi et Cadre decoratif, style Louis XVI, eaux-forteç (1874); Halle6arde provenant du château de Marly-le-Roi, dessin (1876); le Château de la Morlaye, d'apres M. Sanson; Grille du château du Lua (1888); Château de Tracy-le-Val, d'après M. Sanson (1886). — M. Auguste Guillaumot a obtenu une medaille de 3e classe en iR45, le rappel en 1861 et 1863 et une medaille en 1864.

GUILLEMAUT, CHARLES ALAXANDRE, général et homme politique français, sénateur, est né à Louhans (Saône-et-Loire) le 18 septembre 1809. Elève de l'Eco'e polytechnique, il en sortit en 1830 dans l'arme du génie, où il fit loute sa carrière, et fut directeur des fortifications au Havre, ayant atteint le grade de colonel; en quelle qualité il contribua à la défense de Paris pendant le siège, et se distingua particulièrement au plateau d'Avron. Il fut promu général de brigade, le 16 septembre 1871 et passa peu après dans le cadre due réserve. Porté comme candidat républicain, aux élections romplementaires du 2 juillet 1871, M. Guillemaut fut élu représentant de Saône-et-Loire par 78,074 voix, et membre du Conseil genéral pour le ranton de Louhans, le 8 octobre suivant. Il se fit inscrire, à l'Assemblee nntionale, à la réunion de la gauche républicaine. Il y prit une part importante aux discussions des lois sur l'armée, combattit la création de l'aumunerie militaire, vota contre la construction de l'église du SacréCœur. la loi sur l'enseignement supérieur, le pouvoir constituant, etc., et en faveur du retour de l'Assemblée à Paris, de la proposition Casimir-Périer et de l'ensemble des lois constitutionnelles. Aux clections du 30 janvier 1876, M. le général Guillemaut était élu sénateur de Saône-et-Loire avec deux autres candidats républicains, MM. Charles Rolland et Pernette; il a été réélu le premier, au renouvellement triennal du 8 janvier 1882. Le général Guillemaut fait partie de la gauche républicaine du Sénat, comme il l'a fait de l'Assemblée nationale, et il a voté la loisur l'expulsion des princes. — Il est commandeur de la Legion d'honneur depuis 1868.

GUILLEMAUT, LUCIEN ALEXANDRE, médecin et homme politique français, neveu du précédent, né à Louhans le 21 août 1842. Reçu docteur en médecine, M. Guillemaut s'établit dans sa v'lle natale. dont il est devenu maire et qu'il représente au Conseil général de Saône-et-Loire; il est en outre président de la société d'agrirulture de l'arrondissem*nt. La mort de M. Loger tte, député de l'arrondissem*nt de Louhans, ayant ouvert une vacance, M. le docteur Guillemaut se présenta pour la remplir, et fut élu le 8 juin 1884. Il prit place à gauche, sans s'inscrire à aucun groupe parlementaire, et vota généralement avec la gauche radicale. Porté sur la liste républicaine du département de Saône-et-Loire, M. Guillemaut a été élu le deuxième, au premier tour. Il a vote l'expulsion totale des princes.

GUILLEMIN, AMÉDÉE VICTOR, écrivain scientifique et publiciste français, né à Pierre (Saone-et-Loire) le 5 juillet 1826 fit ses études à Beaune, puis à Paris, et professa les mathématiques de 1850 à 1860, tout en se livrant au journalisme. Il se voua ensuite plus particulièrement aux travaux de vulgarisation scientifique, et s'est fait dans cette voie une réputation considérable. Aux elections générales de 1871, M. Amédee Gnillemm était porté sur la liste des candidatures républiraines dans son département natal il obtint le chiffre considerablr, mais pourtant insuffisant de 40,U00 voix. II n'a pas fait d'autre tentative. — On doit à M. Guillemin: les Mondes, causeries astronomiques les Chemins de /er (1862); le Ciel (,864), ouvrage traduit en anglais, en allemand et en italien la Lune (1865); les Phenomènes de la physique. Eléments de cosmographie (1868); le Soleil (fg69); l'Instruction republicaine (187t), en partie extrait de l'Avenir national; les Applications de la physique (1873); la Vapeur (même année); la Lnmière et les couleurs (1874); les Cometes (f876J; le Son (1876J; le Monde physique (188f-85, 5 vol.), etc. Il a en outre écrit les articles concernant l'astronomie, dnns la 2e édition du Dictionnaire d'histoire naturelle de d'Orbigny, et collaboré à la Revue philosophique, à l'Illustration, à l'Avenir national, à la Républigue française, etc Il a dirige un journal d'opposition democratique fundé à Chambéry aussitôt après l'annnexion la Sauoie, mais peu de temps, radministration imperiale n'étant pas d'humeur à laisser longtemps vivre, nulle part, un journal hostile.

GUILLOT, LOUIS, homme politique français, né à Grenoble le 7 novembre 1844. D'abord elève en médecine, puis interne des hôpitaux de la marine, M. Guillot se tourna vers la carrière légale, se fit recevoir licencié en droit et s'inscrivit au barreau de Lyon en 1867. Il y plaida surtout des procès politiques, ample matière dans des temps comme ceux-ci, et défendit quelques membres de la Commune devant les conseils de guerre. En 1874, M. Louis Guillot était élu au Conseil general de l'Isère; rédacteur au Petite Lyonnais, par surcroit, une élection partielle qui se produisit dans la 3e circonsrription de Grenoble, le 7 juillet 1878, par suite de la mort de M. Breton, l'envoya sieger à la Chambre des deputes, où il s'inscrivit a la fois aux deux groupes de l'Union républicaine et de, la gauche radicale, puis se retira de tous les deux. Il fut réélu, sans concurrent, le 21 août 1881. Aux élections du 4 octobre 1885, M. L. Guillot a eté elu député da l'Isère en tète de la liste républicaine. Il a voté l'expulsion totale des princes.

GUILLOUTET (marquis de), Louis ADHÉMAR, homme politique frança s, ne le 6 août 1819. Riche proprietaire du departement des Landes, il ét,it membre du Conseil général de ce dPpartement et maire de Parlebosrq, lorsqu'il fut choisi, aux élections générales de 1863, comme candidat du gouvernement à opposer à Victor Lefranc dans la première circonscription des Landes. Il fut elu et vint prendre place parmi les devouesde l'empire. opiniùtrément rebelles à toute concession du pouvoir personnel et absolu. M. le marquis do Guilloutet ne prit guere la parole que pour lancer çà et là une interruption plus ou moins bruyante à travers le diacoura d'un adversaire, sauf dans une circonstance mémorable. Lors de la discussion de la loi sur la presse, dans la séance du 11 févripr 1868, il fit accepter un amendement, depoursuivre d'office, avec le simple consentement de Ia partie interessee, tnute allégation relative à la vie privee, faite par la voie de la presse. M. de Guilloutet, en développant son amendement. s'était surtout appuyé sur l'inviolabilité du « mur de la vie privée w. Cette figure heureuse, quoique peu neuve, lui fit en moins de rien lu plus grande notoriété dont se puisse vanter un députe que ne désigne pas à l'attention une grande valeur personnelle ou une extravagance de paroles et d'actes hors de pair. Il ne fut plus question que du « mur Guilloutet ». Plusieurs theâtres s'emparerent de le formule et donnèrent au public le spectacle d'un « mur de la vie privée», escaladé avec une plus ou moins grande adresse et les engins les plus inattendus. Quant à M. le marquis de Guilloutet, désormais populaire, il fut ou abaisse à la condition de maçon de la vie privée ou élevé à la dignité de duc du Mur. —Aux élections génerales de 1869, il l'emportait de nouveau sur son concurrent de 1863, Victor Lefranc. Il vint reprendre sa place au Corps législatif, où il fut des sept sages qui restèrent fideles, jusqu'au dernier moment, an pouvoir personnel dans toute son integrité; il faisait partie de la réunion de la rue de l'Arcade, fondée en 1868, et dont Grenier de Cassagnac père était l'un des chefs principaux. Nomme chef d u 2* bataillon de la garde nationale des Landes, presque au début, M. de Guilloutet se réfugia derrière le « mur de la vie privée aussitôt après la guerre. Il fut toutefois réélu membre du Conseil general des Landes, le 8 octobre 1871. Aux élections du 20 février 1876, il se présenta dans la première circonscription de Mont-deMarsan et fut élu député; il prit naturellement place au groupe de l'Appel au peuple. Rcelu le 14 oc tobre 1877 et le 21 août 1881, M. de Guilloutet figurait sur la liste monarchiste qui triompha, dans le departement des Landes, le 4 octobre 1885. Seulement, la Chambre ayant annule l'election des Landes, ce fut l'autre liste qui fut élue au scrutin du 14 février 1886, et M. de Guilloutet dut se réfugier de nouveau derrière son « mur ». Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1869. Maintenant, nous devons reconnaitre que le fameux mur que nous-mème nous sommes laissé entrainer à plaisanter n'était pas une construction aussi ridicule qu'on a voula le faire croire mais c'est contre les amis de M. de Guilloutet qu'il fau- drait l'élever aujourd'hui.

GUILMANT, FÉLIX ALEXANDRE, organiste et rompo, siteur français, ne à Boulogne sur-Mer le 12 mars 1837eut pour premier maître son père, organiste de l'eglise Saint-Nicolas de cette ville. A douze ane, il le rempla-

çait déjà à l'orgue; à partir de cet âge, il reçut des leçons d'harmonie de M. Gustave Carulli, fils du fameux guitariste de ce nom. On peut presque di re cepend ant que M. Alexandre Guilmant s'est forme seul, à for'e de travail et de volonté, lisant de nombreux traites, étudiant les œuvres des maitres et s'imprégnant de leur génie, s enfermant chaque jour deux ou trois heures dans l'église pour y travailler l'instrument qu'il ado- rait, enfin écrivant constamment et méditant sans cesse sur son art. A peine âgé de seize ans, il était nommé o-ganiste de l'église de Saint-Joseph, et à dix-sept ans, il faisait exécutar à Saint-Nirolas sa première messe selennclle (en fa), bientôt suivie de deux autres messes (en sol mineur et eu mi b-mol majeur), et de plusieurs motets, également avec orchestre, œuvres accueillies ave une égale faveur. Devenu, en 1857, maitre de chapelle de Saint-Nico las, il était, peu de temps après, nr mmé professeur de solfège à l'école communale de musique. Il s'occupa alors de la création d'un orphéon qui, sous sa direction, remporta des prix imp rtants à divers concours. Enfin, vers le même temps, il tenait une partie d'alto à la Société philarmonique En 1R60, le célèbre organiste belge Lemmens, ayant en l'o ·rasion de l'entendre, fut frappé de ses qualités et lui offrit ses conseils; le jeune artiste accepta et devint l'eleve favori du maitre. Bi ntot M. Guilmant se fit remarquer dans de nombreuses séances données dans différentes villes pour l'inauguration de nouvelles orgues, et son talent s'y affirma avec un éclat particulier. Après avoir partirip3 avec plusieurs autres artistes à l'inauguration de l'orgue admirable de Saint-Sulpice, à Paris, le 29 avril 1862, il donnait seul, le 2 mai suivante, une séance parti cullierement intéressante sur ce merveilleux instrument. M. Guilmant vint à Paris en 1871, mais sa réputation était déjà solidement etablie, comme on voit, et elle ne fit que s'arcroitre encore par les voyages qu'il eut l'occasion de faire à l'étranger, parti wliérement en An gicterre, où son talent est surtout appré cié, pour l'inauguation des orgues de diverses églises. L'une des sean ces qui lui firent le plus d'honneur, sous ce rapport, est celle qui eut lieu à Paris, pour l'inauguration du grand orgue de Notre-Dame, et dans laquelle il fit entendre, avec un grand effet, sa superbe Marche funèbre. Chauvet, organiste de la Trinité, étant mort au mo's de janvier 18-1, d'une maladie de poitrine, M. Guilmant fut appelé à le remplacer, et depuis lors, il a pris place au nombre de nos meilleurs artistes en ce genre. M. Guilmallt possède en effet toutes les qualités qui font les grands organistes à une instruction soli le, etendue et variee, à une ardeur de lecture infatigable, à une mémoire toujours exercée et tenue en haleine qui lui permet de retenir les plus grandes œuvres des maitres immortels de l'art, il joint les connaissances théoriques et pratiques qui forment le musicien consomme enfin par l'etude constante qu'il a faite des ressource multiples de l'instrument, de l'emploi du mélange de ses divers jeux, il en sait tirer les effets les plus opposes, les plus inattendus et les plus varies. Son talent comme compositeur, n'est pas moins remarquable. Les œuvres de M. Guilmant, dont le succès est toujours considerable en Angleterre, comprennent quatre messes solennelles, des motets à plusieurs voix, des rec ueils de ranliques, un psaume à quatre voix seules et chœur, avec orgue; un recueil de pièces de différents styles pour orgue, un autre recueil du même ordre l'Orqaniste pratique; une sonate pour le grand orgue, un gran nombre de morceaux pour harmonium, des duos pour piano etharmonium; enfin quelques morceaux de genre pour le piano et pour la voix, plus un oratorio-sympho- nie en deux parties Geneviève de Paris, etc., etc. GUIMET, EMILE, industriel, musicien et littérateur français, ne à Lyon le 2 juin 1836, est fils de J.-B. Guimet, ingénieur en chef des ponts-et-chaussees, inventeur d'un procède economique de fabrication du bleu d'outremer qu'il exploita lui-même, et qui est mort le 8 avril 1871. Après avoir fait d'excellentes études dans sa ville natale, M. Emile Guimet seconda activement son père, auquel il a fini par surceder dans la direction de sa manufacture, dont les produits ont obtenu de nombreuses récompenses aux expositi ) s, et a ete décoré à Ja suite de celle de Phi adelphie, en 1876. Les affaires, cependant, ne l'empêchèrent pas de se Iiirer à son penchant pour la musique, d'ailleurs irresistible il l'etudia au contraire avec passion, travailla le piano, puis se livra A l'etude de l'harmonie successivement aver MM. Joseph J.uigini, Debillemont et Richard Lindau. Des 1859, il publia un recueil de Dix scenes et mélodies (Paris, Flaxland), qu'il fit bientôt suivre d'une série de petites p'èces pour le piano, intitulees: Croquis espaqnols. On lui doit en outre la musique d'un ballet en 2 actes et 4 tableaux, représenté au Grand-Theâtre de Lyon, le 26 novembre 1867 l'Œuf blanc el l'œuf rouge et un grand oratorio, ou plutot une w Orientale symphonique » le Peu du ciel, vaste composition pour soli, chœurs, orchestre et fanfare, écrite sur des vers de Vi 'tor Hugo, que l'auteur fit executer pour la première fois à Londres, au Saint-James Hall en juillet 1872, puis à Paris, au théâtre du Chàtelet, dans deux concerts donnés par lui en février 1873. La partition du Feu du ciel a ete très favorablement accueillie par la critique, qui y trouva du talent, de la verve, de la grandeur. M. Guim et a publié aussi quelques chœurs orpheoniquea l'Hymne à la Musique, le Conscrit, le Saint-Jean, les Faucheurs, etc, Comme écrivain, M. Emile Guimet a publié la relation d'un Voyage en Espagne (1861); des Croquis égyptiens (1867); l'Orient d'Europe au fusain (1869); Cinq jours d Dresde, relation interessante de la grande lete des chanteurs donnee dans cette ville du 22 au 26 juillet 1865; la Musique populaire; Esquisses Scandinaves (1875) Aquarelles africaines (1877) Promenades japonaises, illustrées par M. F. Regamey (1878 etc. M. Guimet a beaucoup aidé, par ses efiorts personnes autant que par sa fortune, au progrès du mouvement

Les ouvrages de M. Guimet sont le fruit de nombreux voyages, notamment en Amérique, eu Afrique, en Chine, au Japon, dans 1 Inde, dont il a rapporté egalement des objets d'arts et d'ethnographie extrêmement intéressantes et assez nombreux pour constituer un musée. Une partie de ces collections a figuré à l'Exposition universelle do 1878. L'ensemble forme, en effet, un musée très important, que M. Guimet, après l'avoir installé et entretenu pendant assez longtemps à Lyon, a offert à la ville de Paris, sous le nom caractéristique de Musée des religions. GUIRAUD, ERNEST, compositeur français, né à la Nouvelle-Orleans (Etats-Unis) le 23 juin 1837, est fils d'un musicien, et offre le curieux exemple, et le seul connu, d'un fils de prix de Rome, prix de Rome à son tour. Elevé dans un milieu essentiellement artiste et doue de précieuses facultés, M. Ernest Guiraud reçut de son père son éducation musicale. Lorsqu'il eut une douzaine d'années, celui-ci l'amena à Paris, non pour l'y laisser, mais, à ce qu'il semble, pour lui montrer la terre promise et stimuler son ambition. Après l'avoir présente à ses anciens camarades et à ses amis et avoir fait choix d'un certain nombre de livrets d'opéras, dans le but de l'exercer à la composition, M. Guiraud reprit avec son fils le chemin de l'Amérique. Parmi ces livrets achetés à Paris, M. Ernest Guiraud, alors âgé d'environ quinze ans, s'empara de celui du Roi David, le premier ouvrage de M. Mermet, qui avait eté représenté a l'Opéra en 1846, et le remit en musique. Le nouveau Roi David fut joue par la troupe française de la Nouve le-Orleans et obtint un vér'table succès. Peu après ce debut, M. Ernest Guiraud quittait l'Amérique et venait à Paris pour y compléter son éducation musicale et s'y préparer l'avenir de ses rêves. Il n'était pas un étranger à Paris, qu'il avait vu, et où il se trouva naturellement en relations avec les amis de son père, des membres de sa famille même, dès son arrivée. Il entra presque aussitôt au Conservatoire dans la classe de piano de M. Marmontel, dont il devint en peu de temps un des meilleurs élèves, obtint un premier accessit en 1855, le second prix en 18b7, et le premier en 1858. En même temps il étudiait l'harmonie avec M. Barbereau, qui avait été élève de Reicha avec M. Guiraud père, puis entrait dans la classe de composition d'Halevy. II fit des progrès d'une rapidité extraordinaire et, dès 1859), à son premier concours à l'Institut, il remport-iit le grand prix de Rome, qui lui fut décerné à l'unanimité. La cantite de concours avait pour titre Bajazet et le joueur de flûte l'auteur des paroles était Edouard Monnais, mort en 1868. M. Guiraud quitta en conséquence le modeste emploi de timbalier qu il tenait à l'orchestre de l'Opéra-Comique et partit pour Rome, d'uit il envoya à l'Académie des beaux-arts, la première année une messe solennelle, la seconde année un opéra bouffe italien: Gli Avventu- rieri, et la troisième un opéra comique en un acte: Sylvie. Par une fortune dont peu de prix de Rome peuvent se vanter, M. Ernest Guiraud était à peine'de retour à Paris, que l'Opéra-Comique donnait Sylvie 14 mai 1864). Ce petit ouvrage, d'une facture charmante, fut Ires bien accueilli cependant son auteur, qui avait debute sous d'aussi heureux auspices, attendit cinq ans une nouvelle occasion de se produire. Le 5 mars 1869, enfin, il faisait représenter au Theâtre-Lyrique un nouvel ouvrage en un acte En prison (ajoutons que ce fut même contre le gré du compositeur, mécontent du livret et même de sa partition, que cet acte fut joué). L'année suiv mte, il donnait à l'Opera-Comique un troisième ouvrage en un acte: le Kobold, qui réussit parfaitement, mais dont les événements arrèterent le succès la premiere représentation avait lieu le 3 juillet 1870. Quinze jours plus tard, il était question de bien autre chose que d'opéras romiques! Dès nos premiers desastres, M. Hrnest Guiraud, dédaigneux de l'sxemption du service militaire attachée à sa qualité de prix de Rome, sengagea dans un regiment de marche. Il prit part notamment aux deux sanglantes batailles de Champigny et de Montretout, et eut le bonheur de s'en tirer sans blessure. Des le 28 janvier 1872, M. Guiraud faisait exécuter aux Concerts populaires une Suite d'orchestre qui lut tres remarquée le 28 novembre suivant, il donnait au théâtre de l'Athénée: Madame Turlupin, opéra comique en deux actes, accueilli par la critique avec une distinction marquée; puis, le 5 m:.i 1873, à l'Opéra: Greina Green, ballet en un acte. L'année suivante il reparaissait aux Concerts populaires avec une Ouverture de concert (mars) et un Air de ballet (décembre). Eufin, le Il avril 1876, M. Guiraud donnait un ouvrage en 3 actes: Piccolino, également bien reçu de la critique et du public. Outre 1 f ouvrages dramatiques précites, cet artiste a publié Suite d'orchestre en 4 parties, partition d'orchestre et arrangement à quatre mains Mignonne, mélodie; Sérénade de Ruy-Blas; Crépuscule, mélodie, etc. Il a donne à l'Opéra Comique, en 1882, Galante aventure, op. com. en 3 actes. M. Guiraud a été nommé professeur d'harmonie et accompagnement au Conservatoire, An remplacement d'Edouard Batiste, en novembre 1876, d'où il est passé depuis à la classe de composition, contre-point et fugue. ll est décoré do la Legion d'honneur.

GUINOT, CHARLES, homme politique français, entrepreneur de chemins de fer, maire d'Amboise, est né dans cette ville le 17 octobre 1827.11 a reçu une médaille d'or pour services rendus lors de l'inondation de la Loire. Elu rep'ésenttnt d'Indre-et-Loire le 2 juillet t871, et députe de la deuxième circonscription de Tours le 20 février 1876, M. Ch, Guinot a siégé à gauche dans ces deux Assemblées. Il a été réélu à une majorité énorme, la 14 octobre 1877, malgré tous les efforts de l'administration, qui soutenait la candidature monarchiste de M. Houssard fila; et au premier renouvello-

musical et en particulier du mouvement orphéonique à Lyon. Il est membre de l'Académie des sciences, belleslettres et arts de cette ville, que son père a longtemps presidee, et officier d'académie.

ment partiel du Sénat, le 5 janvier 1879, il était élu sé. nateur d'Indre-et-Loire, le premier. M. Ch. Guinot siège à la gauche du Senat et a vote l'expulsion des princes. Il est président du Conseil général d' Indre-et-Loire. GUIZOT, MAURICE GUILLAUME littérateur et professeur français, fils de l'homme d'Etat et historien illus- tre mort le 14 septembre 1874, est né à Paris le 11 jan. vier 1833, fit ses études au college Bourbon, puis suivit les cours de la faculté de droit et fut reçu licencie en 1857. En 1864, M. Guillaume Guizot fut appelé à suppleer M. de Loménie à la chaire de langue et de litterature françaises modernes au Collège de France. Nommé chef de la division des cultes non catholiques, au ministère de l'instruction publique, des cultes et des beaux-ar s, après la révolution du 4 septembre 1870, M. G. Guizot fut nommé professeur de langues et de littératures d'origine germanique au Collège de France, en remplacement de Philarète Chasles, en février 1874. Il a été decoré de la Légion d'honneur par décret du 9 décembre 1876. On a de lui Ménandre étude historique Sur la littéra- ture et sur la comédie et la société grecques (1855J, ouvrage couronné par l'Academie française.

GULL, sir WILLIAM WITHEY baronet, médecin anglais, fils, dit-on, d'un pauvre batelier, est né dans le comté d'Essex en 1816. Elevé dans une école particulière, il nlla ensuite faire ses études médicales à l'hôpital de Guy, à Londres, et se fit recevoir docteur en médecine à l'universite de cette ville en 1846. Le docteur Gull a été professeur de physiologie à l'Institution royale de la Grande-Bretagne, de 1847 à 1849, et de 1847 à 1867, médecin et professeur à l'hôpital de Guv, où il est rentré, en 1871, comme médecin de consultation. Il a été elu membre du College royal des médecins en 1848. Le 20 janvier 1872, le docteur Gull fut créé baronet, en reconnaissance des soins qu'il avait prodigues au prince dj Galles, atteint d'une maladie dangereuse, vers la fin de l'année précédente; le mois suivant, il était nomme mcdecin extraordinaire de Sa Majesté. Sir William Gull est président de la Société clinique, membre de la Société royale médico-chirurgicale, du Conseil général médical, docteur honoraire en droit chil de l'université d'Oxford, et membre de la Société royale (1869). On a de lui: Gulgtonian lectures on paralysis; Report on choléra (1854), pour le Collège royal des mede -ins; l'Observation clinique dans ses rapporta avec la medecine moderne (1861); son Harveian Oration, discours prononcé devant le Collège royal des médecins le 24 juin 1870, et dans lequel il attaque la théorie vitaliste, ce qui lui a valu une reptique du docteur Lionel S. Beale, et divers traités sur l'Hypocondrie, sur les Abcès du cerveau, etc., etc. Le d acteur Gull a été appelé à donner ses soins à l'ex-empereur Napoleon III, dans sa dern ore maladie; il y eut moins de succès, on se le rappelle, qu'avec le prince de Galles, car son impéri il client mourait le 3 juin 1873. Il ne nous appartient pas de nous étendre sur la polémique entre savants qui suivit cet événement. Il a resigné, en 1883, ses fonctions de membre du Conseil medical générai.

GUNTHER, ALBERT KARL LUDWIG GOTTHILF, naturaliste allemand, né à Esslingen (Würtemberg) te 3 o -tobre 1832, fit ses études aux universites de Tûbingen Berlin et Bonn, et prit le grade de docteur en mode cine. En 1858, il entrait, comme aide-naturaliste, au departement zoologique du Musee britannique, et est devenu conservateur de ce département en 1875. Il est membre de la Société royale de Londres et do plusieurs autres Sociétés savantes allemandes ou anglaises. On a du docteur Günther, en allemand Die Fische des Neckar (1853); Medicinische zoologie (1858); et en anglais Catalogue' o/ colubrine snakes of the British Museum (1858J; Catalogue of the batrachia valientia in the collection of the British Museum (1859J; the Reptiles of British Imlia (1864); Catalogue of fiqher (1859-70, 8 volumes); the Fiahes of the south seas (1873-78) the Gigantic land tortoises, living and extinct (1878); outre de nombreux articles dans les Philovophical T'nan.vactions, les Proceedin,qa de la Societe zoologique, etc. Il a fondé à Londres le Record of zoological lite- rature, dont il a rédige les six premiers volumes 186470), et collabore aux Annals and Magasine o/ natural history, etc.

GUYOT, ARNOLD HENRY, géographe et naturaliste suisse, ne à Neufchâtel le 8 septembre 1807, fit ses etudes au collège de Neufchâtel, aux g mnases de Stuttart et de Carlaruhe et à l'universite de Berlin. A Carlsruh il rencontra Agassiz, avec lequel il se lia intimement et qui eut sur son avenir une salutaire influence. Il etudia pendant quatre ans la théologie à à Neufchâtel et à Berhn; cependant ses propres goûts, aussi bien que la société d'Agtssiz, de Carl Ritter, de Steffens et de Humb oldt, le déterminèrent à se consacrer exclusivement à l'étude des sciences mturelles. Ayant pris en 1835, le gra le de docteur en philosophie à l'universite de Berlin, il vint à Paris, suivit divers cours scientifiques et fit plusieurs voyages d'étude en France, en Belgi que, en Hollande et en Italie, explorant principalement les glaciers. En 1839, il retournait à Neufchâtel, où il fut, jusqu'à 1848, professeur de géographie historique et physique à l'Academie de cette ville. En 1848, à la suite d'un goulevement politique, l'Académie fut dissoute. Agassiz qui, depuis 1846, avait émigré aux Etats-Unis, occupait alors une chaire à l'université de Cambridge (Massachusetts), et s'y trouvant bien, il engagea vivement son amià venir le rejoindra. M. Guyot s'embarqua. 11 demeura pendant plusieurs années auprès d'Agassiz, à Cambridge. Des l'hiver de 1848-49, il y ouvrait un cours, en français, sur les rapports de la géographie physique et de l'histoire, qui eut un grand succès et fut traduit en anglais et publié par le professeur Felton, sous le titre de la Terre et l'homme (The Earth and Man). Il fut peu après employé, par le Bureau d'éducation du Massachusetts, pour in- struire les élèves professeurs, dans les écoles normales.

des meilleures méthodes de l'enseignement de la géographie; puis, par l'institution smithsonienne, pour la détermination de la structure physique et de l'élevation du système des monts Alleghanies. En 1855, il fut nommé professeur de géographie physique au collègo de NewJersey, à Princeton. M. Arnold H. Guyot a publié une série d'ouvrages classiques très estimés sur la géographie, parmi lesquels nous citerons Géographie primaire (1846) Géographie secondaire (1870); Géographie physique, avec une collertion de cartes muralea (1872). Il a fait des cours scientifiques nombreux et très suivit et a laborieusem*nt collaboré à la presse scientifique périodique. M. Guyot a été l'un des principaux rédacteurs de l'Univesal Cyclopœdia, de Johnson (1874-77), dont il a, en fait, partagé la direction avec le président Barnard, du collège Columbia (New-York). Outre les ouvrages cités, on doit à ce savant professeur: Instruc- tions pour les observations météorologiques (1850J; Tables météorologiques (1852); Introduction à l'étude de la géographe (1866); Géographie des écoles secontude exacte d'un grand nombre de montagnes américaines et publié des cartes à l'appui de ses travaux, notamment la Carte des mont. Catskill, en 1879. GUYOT, EMILE, homme politique français, médecin à Saint-Georges-de Reneins (Rhône), est né à Saint-Dizier, le i3 mars 1830. Elu le 11 mai 1873, avec M. Ranc, représentant du Rhône ù l'Assemblée nationale, comme candidat du comité de la rue Grolée, il a été élu député de la première circonscription de Villefranrhe, le 20 février 1876. M. le docteur Guyot a siégé a l'extrême gauche dans les deux chambres et a clé réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux élections sénatoriales pour le renouvellement de la représentation du Rhône, le 8 janvier 1882, M. Emile Guyot a été elu le troisième. Il a voté l'expulsion des princes.

HACHETTE, JEAN GEORGES, libraire français. Ris de Louis Hachette, fondateur de l'imporhnte librairie ronnne sous son nom, mort en 1864, est né à Paris le 8 fevrier 1838; il fit ses études au lycée Louis-le-Grand, suivit les cours de la faculté de droit et prit le grade de licencie en 1861. Ass cié aux affaires de la librairie deux ans plus tard, M. Georges Hachette eut sous sa direction spéciale les publications scientifiques et géographiques. Il est juge au tribunal da commerce de la Seine. Président du cercle de la librairie et de l'im rimerie en 1878, il fit partie du comité d'installhtion de la classe de la librairie a l'Exposition universelle. A la suite de l'Exposition internationale de Vienne, en 1873, il avait été nommé chevalier de la Legion d'honneur. —A l'Expo- sition de 1878, la librairie Harhette dont il n'y a plus à faire l'histoire, recevait une grande médaille dans la classe librairie et imprimerie, une autre grande médaille dans la classe géographie, une medail'e d'or dans In classe enseignement primaire et enfin une autre médaille d'or dans la classe enseignement secondaire. La mention de ces récompenses, venues après tant d'autres, suffit bien à l'eloge d'une maison.

HAECKEL, ERNEST HEINRICH, naturaliste allemand, né à Potsdam la t8 fevrier 1834, fit ses études aux universités de Berlin et de Würtzbourg, et fut reçu docteur en 1857. Après un voyage en Italie, il se faisait agréger à l'université d'Iena. Nommé en 1862 professeur extraordinaire d'anntomie comparée à cette université, puis professeur ordinaire de zoologie (chaire nouvelle) en 1865, il se rendait à Londres en i866, liait connaissance avec l'illustre Charles Darwin, puis visitait Madère, Ténériffe. les Canaries, les côtes du Maroc et l'Espagne, étudiant urincipalement l'anatomie et les mœurs des animaux inférieurs de ces contrées. Le vice roi d'Egypte avant mis un navire à sa disposition en 1873, il en profitait pour aller étudier les recils de corail de la mer Rouge. M. Haeckel a adopté les th'ories de Darwin, et cherche à ramener à un organisme primitif rudimentaire toutes les espèces; comme son illustre maitre, il no manque pas d'adversaires habiles, mais ils ont aussi affaire à forte partie. —.On n de ce savant: les Radiaires, avec un atlas (1862); Morphologie générale des organismes (1866, 2 vol.); Histoire naturelle de la création des êtres organisés (1868) Sur le développemenl des syphonophores r 1869); Des monères, Origine et généalogie de l'espèce humaine, la Via dans les profondeurs de la mer (1870); Monographie des spongiaires calcaires (1872); Anthropogenie (1873); le Corail de l'Arabie (1877); le Regne des protistes, la Psychologie

(GUYOT, YVES, publiciste et homme politique fran-

çais, né à Dinan le 6 septembre 1842, fit ses études à Rennes et vint à Paris en 1863, déterminé à se faire aéronaute. Il entra en effet à la rédaction de la petite revue ayant pour titre l'Aéronaute, dont il devint serrétaire, fut attaché peu après comme reporter à la Liberté dont Emile do Girardin venait de prendre la dire-tion, puis collabora à la Pensée nouvelle et au Courrier français, Il alla, vers la fin de 1868, fonder à Nimes l'Indépendant du midi, et l'année suivante, les actionnaires de ce journal s'étant ralliés à l'empire libéral, il fondait les Droits de l'homme à Montpellier. Revenu à Paris, il fut secrétaire du comité de la rue de la Sourdière pendant la campagne antiplébiscitaire, puis entra au Rappel. Au début de la Commune, il fit partie de la Ligue d'union républicaine. Il quitta peu après le Rappel pour le Radical, d'où il passa nu Bien pu6lic, devenu la proprieté de Menier, de fabricant de chocolat, deputé de Seine-et-Marne, en qualités de rédacteur en chef M. Yves Guyot était de'enu quelque temps auparavant secrétaire de cet hnmmo p olitique frais émoulu. Il a fonde depuis les Droits de l'homme, à Paris; et à la disparition de ce journal, qui lui valut une condamnation à six mois de prison, entre autres, il devint rédacteur de la Lanterne. Elu conseiller municipal de Paris pour le quartier Notre-Dame en 1874, M. Yves Guyot vit partie de l'extrême gauche et du groupe autonomiste. Il ne se préaenta pas aux élections de 1878, étant pour lors occupé à soigner sa candidature à la députation, à une élection partielle de Bord-aux. où il échoua d'ailleurs. Aux élertions générales d'octobre 1885, M. Yves Guyot, porté sur la liste radicale patronnée par M. Clemenceau, fut élu député de la Seine aus'rutin du 18. U a pris placc à l'extréme eau 'he et a voté l'expulsion totale des princes. —On a de M. Yves Guyot: l'Inventeur, livre re marquable, surtout pour une œuvre de début (1866); les Lieux communs, les Préjugés politiques, Etudes sur les doctrines sociales du christianisme; l'Histoire des prolétaires, avec M. Sigismond Lacroix (1873); la Vérité sur l'em-

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cellulaire (1879), etc. Les plus importants de ces ouvrages ont été traduits en français et en anglais. HAENEL DE CRONENTHALL (de), LOUISE AuGUSTA MARIE JULIA, marquise d'Herico irt de Valiicourt, musicienne française d'origine allemande, née en Saxe en 1830, elle n'aborda qu'à dix-sept ans l'etude de la musique, en même temps qu'elle achevait en France ses études littéraires. Successivement élève de Tariot, Franchomme, Camille Stamaty, Eugène Prevost, De- merssemann, elle fit des progres rapides, et ne tarda pas à se livrer avec ar,leur à la composition. On doit à Mme de Haënel de Conenthall, nom sous lequel elle s'est fait connaître, une centaine de compositions diverses, dont une grande partie a été publiée, et parmi desquelles nous citerons la Cinquantaine villageoise, épisode de la vie de campagne, Salut au printemps, la Fantastique, Apollonia, symphonies; Bonheur pastoral, la Simplicité, Graciosa, la Bonne journée. Vieux style, la Dramatique, Léontia, Une partie de chasse, Mittweydœ, Satisfaction, Heureux: jour, la Pathétique, Naiveté, Maestisa, Gaieté classique, l'Enfance de Beethoven, Georqina, annates; Cremone, quatuor pour instruments à cordes Nocturne, Regrets et souvenirs, la Patrie absente, Ne m'oublie par, doloroqus, Flarence, nocturnes Au bord de la mer, Villanelle, Méditation, Fragilité de la vie, l'Adieu, Rêve sur l'océan, Crépuscule, l'Horizon, le Naufrage du bonheur, romances sans paroles; la Nais- sance de Jéaus, Noël pour piano et chant; le Reto ur des moissonneurs, marche; Musettes gasconnes, en forme de rondes; les Cloches du soir, fautaisies, la Pastorale, bluette; la Source, impromptu; Alla militare, scherzo capricioso; Ophulia, romance dramatique pour piano et violoncelle; Joyeuse humeur, rondo; l'Elégance, polonaise Jonquille, gavotte; des valsea, polkas, mazurkas, varsoviennes, etc., lesquelles, arrangées à grand orchestre, ont fait longtemps partie du répertoire du concert des Chamins-Elysées, plus un certain nombre de romances et mélodies vocales. A l'Exposition universelle de 1867, Mme de Haënel, qui est également auteur d'un opéra comique la Journée d'épreuve.t, a transcrit pour l'orchestre du Jardin chinois, quelques airs populaires de l'empire du Milieu, et a reçu en rerompense la grande mélaille d'honneur de l'Exposition et celle des commissiens impériales française et chinoise. Plusieurs de ces morceaux, transcrits pour le piano, ont été publies; ce sont la Descente de l'hirondelle, air faisant partie du recueil des chants populaires de Confucius; la Grande tournante, danse en l'honneur des sacrifices offerts par l'empereur sur l'Autel Rond; la Chanson du thé, conpo.

pire (1875); une remarquable étude sur la Prostitution (188f); la Famille PicAot, scènes de l'enfer social (1889); Un rou (1884); Un drdle, Lettres sur la poli- tique coloniale (1885); Paris ouoert, brochure exposait les avantages qui résulteraient de la démolition des for- tifications de Paris (1886), etc.

GUYOT-DESSAIGNE, EDMOND, homme politique français, né à Brioude le 25 décembre 1833, est le frère de feu Guvot-Montpayroux, ancien député de la Haate-Loire sous l'Empire et sous la République. Il fit son droit à 'Paris, prit le grade de licencie en 1856 et celui de do 'teur en droit en 1859, et se fit inscrire au barreau de Paris d'abord, A celui de Clermont-Ferrand ensuite. Entre peu après dans la magistrature, romme substitut du procureur imperial à Clermont, procureur imperial à Issoire, avocat-général près la cour de Riom, puis juge au tribunal de la Seine. Il donna sa démission en 1880 et se retira, avec le titre de juge honoraire, à Cunlhat, cheflieu de canton du Puy-de-Dôme, qu'il allait représenter au Conseil général l'année même et dont il devenait maire en t881. Porté sur la liste républicaine du Puyde-Dôme aux élections d'octobre i885, M. Guyot-Dessaigue fut élu au scrutin du 18. Il a vote l'expulsion totale des princes. Il est chevalier de la Legion d'honneur. GUYOT-LAVAL1NE, JKAN-BAPTISTE CHARLES, homme politique français, ne à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) le J5 juillet 1827. Conseiller générai depuis 1856, maire de sa ville natale, M. Guyot-Lavaline était destitué en 1865 pour cause d' opinions subversives trop ouvertement manifestees. Ses fonctions lui furent rendues après le 4 Septembre, et il dovenait vice-président du Conseil g'néral en 1874. M. Guyot-Lavaline fut élu sénateur du Puy-de-Dôme à la faveur d'une élection partielle, le 8 janvier 1879 et réélu le 9 janvier 1882, au renouvellement triennal. Il Biège a la gauche républicaine et a vote l'expulsion des princes.

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sée par l'empereur Khion-Long le Chalumeau de Niou Va, pastorale composée par Ta-Jo un, musicien de l'empereur Hoang-Ti, en L'honneur de la princesse Niou-Va- la Danse des plumes, ballet dont l'objet est d'inviter à la fête des Lanternes de Yang-Cheu les esprits des quatre parties du monde; h Tasse d'or, chanson à boire de l'empereur Hoang-Ti et la Joueuse de flûte de Sou-Tchou- Fou, couplets et refrain.

HALANZIER-DUFRENOY OLIVIER, administrateur français, ancien directeur de l'Opéra, fils d'une comedienne d'un très grand talent qui f ut longtemps directrice de theâtres en province, est né à Paris en 1818 et a fait ses études à Fontainebleau. Après la mort de sa mère, M. Halanzier devint à son tour directeur de théâtre; mais contrairement à celle-ci, qui ne s'est jamais occupée que de comédie, il aborda presque immédiatement t'opéra. M. Halanzier a successivement dirige des théâtres à Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Lille, Rruxelles et Lvnn. Se trouvant à Paris lors de la demission de M. Emile Perrin, en 1871, il s'offrit pour gerer pro visoirement l'Opéra, pour le compte des artistes et fut agreé ce fut dans le cours de cette gestion qu'il monta l'Ernstrate de M. Reyer, retiré par l'auteur après la seconde représentation, bien qu'il eût drait à une troisie ne épreuve. Malgré cet éche les alfaires de l'Opera arrang·es, M. Halanzier en fut nonmé le direrteur, poste qu'il convoitait depuis longtemps et où il a, de reste, amplement justifie la confiance qu'on lui a montrée. Administrateur d une grande habileté, il a su, tout en fai- sant, dans uoe 'arrière ardue, une fortune assez considerable, laisser des regrets partout où il a passe et on nul, aussi largement et aussi loyalement que lui, ne tira jamais le meilleur parti poqsible des subventions accor dees à l'art dramatique et lyrique et qu'il sut plus d'une fois faire augmenter. Il quitta la direction de l'Opéra a l'expiration de son traite et y fut remplacé par Vaucorbeil en mai 1879. M. Halanzier a été décoré de la Legion d'honneur en 1870, c'est-à-dire avant d'être à Paris et a été promu officier le 7 février 1878. On lui doit plusieurs mémoire sur sa gestion, adressés à l'Assemblée nationale.

HALE, EDWARD EVERETT, théologien et litt'rateur américain, na a Boston le 3 avril 1822, fit ses études au collège d'Harvard et au séminaire de Cambrilge. Nommé pasteur d'une église unitaire de Worrester, il fut rappelé à Boston en la même qualité, in 1856. Rédacteur en chef pendant plusieurs années du Christian Examiner, que son père avait fondé, il dirigea ensuite le Old md New Magasine avec lequel l'Examiner avait

fusionné. Il a enfin collaboré laborieusem*nt à plusieurs revues et magazines de Boston, notamment à l'Atlantic MontAly, et lu un assez grand nombre de memoires historiques devant l'Americnn Antiquarian Society, qui les a publiés dans son recueil spécial. On dot en outre à M. Hale l'édition bostonienne de l'Histoire d'Angleterre de Lingard, et parmi ses œuvres originales: le Rosaire (1848); Margaret Percival en Amérique (1850) Scènes de 1 histoire chretienne (même annee) Kansas et Nebraska (1855); the Ingham Papers; l'Homme sans patrie; le Pain quntidien et autres histoi-. res (1870) Dix fois un font dix (même année Cà et là la Meilleure direction; Sybaris et autres lieux (1871) les Ménages d'ouvriers, Vacances d'été, En son nom (1874); Notre nouvelle croisade, une Centaine d'années (1875); les Amis de Philippe Nolan (1876); G. T T., ou les Aventures merveilleuses d'un « pullmann » (1877) les Elèves de Mme Merriam (1878); la Bible et sa révision, la Vie en commun et autres sermons (1879); Crusoe d Nem-York, Histoires de la guerre (1880); Histoires de la mer, Excursion d'une famille d travers la France, l'Allemagne, etc. (18RI) et Excursion d'une famille à travers l'Egypte et la Syrie (1888 ces deux derniers avec la collaboration de Mme Hale Histoire d'Espagne (l886J; outre divers recueils de sermons, d'articles, etc.

HALÉVY LÉON, littérateur français d'origine israélite frère de l'illustre compositeur F. Halévy, mort en 1862, est ne à Paris le 14 janvier 1802. Après de brillantes études au lycée Charlemagne, il lit s n droit et devint, de 1831 à 1834, professeur adjoint de littérature à l'Ecole polytechnique. Entré nu ministère de l'instruc- tion publique en 1837, il y était devenu chef du bureau des Monuments historiques, lorsqu'il fut mis en disponibilité en 1853. M Léon Halevy débuta dans la carriere littéraire par des traductions d'Horace, en vers, publiées dans l'Israël français et par une cantate, Egée, dès 1817. Nous citerons parmi ses autres ouvrages, très nombreux: Emma ou la nuit de noces (1820); le Vieux querrier au tombeau de Napoleon, élegip 1821); la Peste de Barcelone, poème (1822) les Cypres, elegie (1824) lJessière et l'Empécinade, poème (1820); Opinions littéraires, philosophiques et industrielles, avec MM. le 1)' Bailly, H. Saint-Simon et 0. Rodrigue (18!5); Résumé de l'Hi.stoire des Jui fs (1827-28,2 vo).) Poésies européennes (1827); Saint-Simon ode (1831) les Œuvres lyriques d'Horace (1831); Luther, poème dramatique (1844); Histoire résumée de la littérature fran- çaise (1888, 2 vol.) deux recueils de Fable, (1843-53), couronnes par l'Académie; 1 Grèce tragique, tradu ction en vers des principales tragédies grecques (1846-58-61, 3 vol.), couronnée par l'Academie une traduction en vers de Macbeth (1853) Fr. Halévy, sa vie et ses œuvres (1862); Martin Luther. ou la Diète de Worms, autre puème dramatique (1886); la Mort de Nostradamus, poème dramatique (1875). etc. Il a donne au théâtre, outre une quantité de vaudevilles et de livrets d'opérettes en collaboration le Duel, acte au Français (18!6): le Czar Démétrius, tragédie en cinq actes, même théâtre (1827); l'Espion, drame en cinq aptes, avec Fontan et Drouineau, à l'Odeon (1828); la Dilettante d'Avignon opéra comique en un acte, mnsiquc de Fr. Hnlevy, au théâtre Feydeau 11829) Beaumarchais à Madrid, drame en trois actes, à la Porte-Saint-Martin (1831); Indiana, d'après George San 1, drame en cinq actes, avec Fr. Cornu, à la Gaieté (1833) le Chevreuil, comédie en trois actes, aver Jaime, aux Variétés (1834); la Rose jaune, un acte, au Vaudeville (1839) Leone Leoni, drnme en trois actes, d'auprès George Sand, à l'Ambigu (1840); U,è mari S. V. P., avec Pitre Chevalier, au Vaudeville (1843); le Balai dot-, vaudeville en trois actes, avee Jaime, au même theâtre (1843); un Fait-Paris, avec M. Ludovic Halevy, aux Varietes (1859); Ce que fille veut, à l'Ode (1858); Electre. tragedie en quatre actes, au même théâtre (1864). etc. M..Leon Halevy est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1846.

HALEVY, LUDOVIC, de l'Academie française, auteur dramatique, neveu du celebre compositeur F. Halevy et fils de M. Léon Halévy, est né à Paris en 1834, fit ses études an lycee Louis-le-Grand et entra d ns l'admi- nistration, comme rédacteur au secrétariat general du ministère d'Etat, en 1852. En 1858, M. Ludovic Halevy quitta le ministère d'Etat et devint chef de bureau au ministère de l'Algerie et des rolonies; il conserva ces nouvelles fonctions jusqu'en 1861, époque à laquelle il devint rédacteur au Corps législatif. Il a, depuis, donne sa demissi on, pour se consacrer entièrement au théâtre. On doit surtout à M. Ludovic Halevy, outre quelques actes de début signés « Jules Servières », une quantité de livrets d'operas comiques et d'opérettes, écrits en rollaboration avec MM. Leon Halevy, Len Battu, Hector Crémieux, mais principalement avec M. Henri lVleilhac, et le plus souvent ornes de la musique d'Offenbach, dont quelques-uns eurent un succès fou. Nous citerons Bataclan (1856); l'Impresario (1856); Rose et Ro-sette (1858); le Mari sang le savoir, avec son père, et mis en musique par le duc de Morny (1860); Orphee aux enfers, la Chanson de Fortunio, le Pont des soupirs (1861); les Brebis de Panurge, la Clef de Metella (1862) les Moulins à vent, le Bresilien (/863); le Train de minuit; Nemea, ballet, à l'Opéra la Belle rejette (1865); le Singe de Nicolet, un acte; Barbe Bleue (/866); la Vie parisienne (même annee); la Grande duch*esse de Gerolstein (1867); la Périchole (1868); le Château à Toto, le Bouquet, Fanny Lear, comedie en cinq actes (1868) la Diva, Froufrou, comedie en cinq actes, au Gymnase (1869) les Brigands, opéra bouffe en trois actes aux Variétés; les Meprises de Lambmet, un acte au même théâtre (1870); Tricoche et Cacolet 5 actes, au Palais-Royal (1871); Madame attend Monsieur, un arte les Sonnettes, un acte, aux Variétés; le Réveillon, trois actes, au Palais-

Rwal (1872): Toto chez Tata, an aile, an Gymnase: le Roi Candaule, un arte, au Palais-Royal Pomme d'api, un acte; l'Eté de la Saint-Martin, comedie en un acte, w Théâtre-Français (1873); l'Ingénue un acte, aux Varietes la Petite marquise, 3 actes, aux Varietés; la l'euve, 3 actes, au Gymnase la Boule, 3 actes et la MCarême, un acte, au Palais-Royal (1874); le Passage de 1 énus, un acte; la Boulangère a des écus, opéra bouffe en 3 actes, aux Variétés (1875); 1 'Homme à la clef, un acte; Loulou, un acte: le Prince, 4 actes, au PatiisRoyal (1876); la Cigale, 3 actes (1877); le Petit hôtel, comédie en un a te, au Théâtre-Français; Samuel Brohl, comedie en 5 artes, tirée du roman de M. V. Cherbuliez; le Mari de la débutante, 4 artes, au Palais-Royal les Petites Cardinales, ibid. (1880), etc. M. Ludovic Halevy a collabore en outre à divers journaux, principalement au Temps et à la Vie pari.sienne. Il a publié l'Invasion, recueil d'articles extraits du premier de ces journaux (1872); Madamr. et Monsieur Cardinal, scènes parues d'abord dans la Vie parisienne; puis, dans genre un peu différent Mon oncle Constantin (1882); Criquette (1883); Trois coups de foudre (1886), etc. M. L. Halévy est chevalier de la Légion d'honneur depuis i864. Il a été élu membre de 1 Académie française, en remplacement du comte d'Haussonville, le 4 décembre 1884.

HALL1WELL, JAMES ONCHARD, bibliographe anglais, ne à Chelsea (bondres) le 21 juin 1820, 6t ses étades au college de Sulton et à l'universite de Cambridge. Doue d'un goût très vif pour les recherches bibliographiques, il publiait, des 1839, son premier ouvrage une édition des Œuvres de sir John Mandeville; et, des t8B. il commençait la publication de ses travaux sur Shakespeare: Shakespeariana, suivi, l'annee suivante, de la Première asquisse des Joyeuses commères de Windsor. Cette même année 1842 voyait parailre de M. Halliwell: Histoire primitive de la franc-maconnerie en Angleterre, Torrent de Portugal et un Catalogue des manuscrits européens de la Bibliothèque Chatam, à Manchester. Il publia en 1843: Chansons de nourrice d'Angleterre et une Vie de Shakespeare, suivie bientôt d'un Indes descriptif des Archives de Stratford-sur-Avon, patrie de Shakespeare. Citons encore tes Romances de Thornton (1844), un 1)ictionnaire des expressions archaiques et provinciales (1844-45, 2 vol.); Lettres des rois d'Angleterre (1846); Chansons populaires et contea de nourrice, et Notice descriptive des contes populaires (1849); une édition illustrée. avec notes et commentaires, des Œuvres de Shakeapeare, publiée par souscription privées (1852-65, 16 vol., in-f°); Explication de la New Place, à Stratford-sur-Avon (1864) et un dernier ouvrage sur le grand poète anglais, sous ce titre: Illustration of the Life of Shakespeare in a discursive series or Essays on a variety of subjects connected with the per.conal and literary history of the great dramatist (1874-78 2 parties). M. James 0. Halliwëll est membre de la Société royale de Londres et de plusieurs autres sociétés littéraires ou savautes.

HAMEL, LouIs ERNEST, historien et Journaliste français, ne à Paris le 2 juillet i826, fit ses études au collège Henri IV, où il eut poux condisciples les princes d'Orleans, et suivit les cours de l'Ecole de droit de 1845 à 1848. Nomme lieutenant de la garde nationale, il combattit l'insurrection de juin, dont les vraies causes lui échappaient. Inscrit au barreau de Paris, il plaida pendant plusieurs années, mais plutôt pour donner satisfaction à sa famille. Il s'occupait en revanche, ave' lit plus grande ardeur, de travaux littéraires, accumulant poesies, romans, comédies, drames, etc. Nous pouvona citer, par étendue, en fait de théâtre: Etienne .llarcel, la Jeunesse de Louis XI, les Vanités bourgeoises, une Vengeance du duc de Guise, Lorenzo, la Femme trompee cette derniere piece seule vit la rampe, encore était-elle saignee d un pseudonyme. En 18M, M. Ernest Hamel publiait les Derniers chants, recueil de poésies fort mêlées dénotant surtout une grande incertitude d'opinion, le tâtonnement d'un esprit qui se cherche et échappe avec peine aux tendances reactionnaires de la première éducation. Appartenant à une famille imbue de sentiments bonapartistes, ce ne fut qu'au spectacle même du césarisme en action qu'il dut de reconnaître son erreur. Ce phénomène, qui s'accomplissait vers 1853, l'amena à se consacrer d'une manière exclusive aux études historiques. philosophiques et politiques. En 1857, il publiait une brochure contre les titres de noblesse les Principes de 1789 et les titrer de noblesse. Aux élections generaies de la même ann°e, il se présentait dans la circonscription de Peronne contre le candidat officiel, la docteur Conneau, ami de l'empereur. Il échoua avec 2,500 voix. Des cette ppoque, M. Hamel preparait l'histoire du conventionnel Saint-Just, qu'il publia en 1859, avec une préface contenant une profession de foi républicaine des plus accentuees. L'ouvrage fut saisi, poursuivi et sommairement brûlé dans les caves du Palais de Justice. L'annee suivante, il publiait l'Histoire de Marie Tudor (Marie la Sanglante), precédee d'une étude sur la papauté en Angleterre; puis une brochure sur Victor Hugo, éloge chaleureux du grand proscrit; vint ensuite l'Histoire de Robeepierre (1862-65, 3 vol.). Après la publication du premier volume, les editems, menacés, refusèrent de continuer l'impression; un procès s'ensuivit, et MM. Lacroix et Verboeckhoven furent condamnes à remplir leurs engagements avec l'auteur à leurs risques et perils. En même temps, M. Ernest Hamel collaborait à l'Opinion nationale, au Courrier du dimanche, au Siècle, à la Presse libre, à la Réforme, au Reveil (186470); il faisait, en outre, des conferences à l'Athenee et à la salle du boulevard des Capucines, où la parole lui fut enfin interdite, à l'occasion do sa conférence annoncee sous le titre d'un Duel littéraire sous Louis-Philippe. En 1867, il fit par,,titre la Statue de J.-J. Rousseau. Vinrent ensuite Michelet historien (1868); Précis de l'Histoire de la Revolution (1870); Histoire de la Repu-

6lique sous le Directoire et le Consulat (1871); Histoire rde la deuxième Republique et Histoire du second Empire (1872-1874, 8 vol. illustrés); Histoire des deux conspirations du générai Malet (1873). M. Ernest Hamel s'était enrore porté candidat de l'opposition democratique dans la 3' circonscription de la Somme, contre le docteur Conneau, aux élections générales de 1863, et avait obtenu, cette fois, 5,000 suffrages; il se présentait de nouveau dans la Somme le 8 février 1871, et échouait avec toute la liste républicaine. Enfin, en 1878, il échouait, avec 7,470 voix, contre M. Jametel, republicain centre-gauche. Aux élections d'octobre 1885, il figurait sur la liste radicale, qui échoua complètement dans la Somme. Il est membre du Conseil municipal do Paris, pour le quartier des Quinze-Vingts 11e arrondissem*nt) depuis anvier 1878. M. Ernest Haorel a fonde, vers la fin de 1876, avec Louis Blanc, le journal l'Homme libre, dont il est devenu le directeur politique en 1877, mais qui dura peu.

HAMILTON, lord GEORGE FRANCIS, homme politique anglais, troisième fils du duc d'Aberrorn, est né à Brighton en décembre 1845 et a fait ses études au college d'Ilarrow. Nommé enseigne dans la Riflle brigade en 1864, il passa en la même qualité au Coldstream guards en 1868. Aux élections générales de décembre 1858, il fut envoyé à la Chambre des communes comme 1 un des représentants du comte de Middlesex qu'il y représente encore aujourd'hui, ayant été de nouveau reelu par le même collège en juillet 1886. A la formation du cabinet Disraeli, en fevner 1874. lord George Hamilton n eté nommé sous secrétaire d'Etat parlementaire au m'nigtêre de l'Inde; il était nomme vice-president du comité du Conseil d'éducation le 4 avril 1878, et entrait au Conseil privé. Démissionnaire à la chute de son parti, en avril 1880, il faisait de nouveau partie du ministère formé par le marquis de Salisbury (juin 1885-fevrier 1886), et revenait au pouvoir avec le même homme d'Etat, comme premier lord de l'Amirauté, le 2 août 1886.

HAMILTON, GAIL. Voy. Dodge.

HAMLIN, HANNIBAL, homme d'Etat américain, n à Paris, dans le comté d'Oxford (Maine), le 27 août 1809. Reçu avocat en 1833, il exerça sa profession à Hampden, dans le même Etat, jusqu'en 1851. De 1836 à 1840, M. Hamlin a eté membre de la législature du Maine et président de la Chambre pendant trois ans. En 1843, quoique favorable à l'abolition de l'esclavage. Il fut reelu en t845 et s'acquit la réputation d'un des plus intelligents et des plus laborieux membres du Congres. Une el rtion partielle l'envoya siéger, en 1848, au Sénat des Etats-Unis où le confirmèrent, pour six années, les élections de 1851. Ayant abandonné le parti democrate en 1856, il fut élu, par les républicains, gouverneur de l'Etat du Maine et resigna son siège au Senat au mois de janvier i857, lors de son installation comme gouverneur. Reelu sénateur une troisième fois, par la legislatnre du Maine, il acceptait de nouveau ce mandat et donnait sa démission de gouverneur le 4 mars suivant (1857), les deux fonctions étant incompatibles. En novembre 1860, M. Hamlin fut élu vice-presidrnt des EtatsUnis, avec Abraham Lincoln comme president; mais à la deuxième élection de ce dernier (1864), Andrew Johuson fut préféré à M. Hamlin, sans cause serieuse, puisqu'il jouissait de l'estime et de la sympathie générales et de la confianre de son parti, mais par un de ces incidents de scrutin qu'on ne saurait prevoir. Lors de l'elevation de Johnson à la présidence, après l'assassinat de Lincoln (186b), le nouveau président nomma son ancien competiteur directeur des douanes du port de Boston, poste qu'il résignait dès l'annee suivante, p irce que la politique du president n'était plus la sienne. En 1869, M. Hamlin a été reelu sénateur pour une nouvelle periode de six années, et réelu en 1875. En 1881, il etait nomme ministre des Etats-Unis en Espagne.

HAMMAN, EDOUARD JEAN Conbad, peintre belge, né à Ostende le 24 septembre 1819 Elève de l'Ecole des beaux-arts d'Anvers et de N. de Kayser, il début) aux salons de Bruxelles, et vint se fixer à Paris en L'année suivante, il exposait au Salon. On a de lui le Reveil de Montaigne enfant Préparatifs pour la seré- nade, ou les Etudianta espagnols la Lecture pantagrué- lique, ou Rabelais à la cour; Hamlet Charles lX et Ambroive Paré; la Visite du doge; la Fille du suppli- cié (1847-53); Christophe Colomb; le Compositeur flamand Adrien Villaert à Venise (1955); l'Etude du blason, le Commencement et la fin (1857) Stradiuarius, André Vesale professant à Padoue, Dante à Ravenne (1859) les Contes de Marguerite d'Angoulême; Premier épisode de la Journée des dupes, II novembre 1630; les Adieux (1861) Enfance de François Ier, Enfance de Charles-Quint, Marie Stuart quittant la France (1863); les Femmes de Sienne travaillant aux retranchements de la aille assiégée par Charles Quint, la Galerie du Titien (1864); Evviva la spsra! (1865); Bluette, la Dernière entrevue (1866); la Fête du Bicentaure Venise, l'Education de Charles-Quint (1867); l'Oratoire, la Tentation (1868); l'Enfant trouvé, l'Atelier de Stradivarius (1869); Famille protestante fugitive après la révocation de l'édit de Nantes (f870); les Secrets de Madame, le Secretde. la soubrette (1873); le Roman, la Leçon d'aquarelle (1877); Haendel (1878, Exp. un.); les Souvenirs dn père; lAttente, aquarelle (1878) les Brisants côtes de Normandie (1884) un Portrait au fuaain (1886). M. Hamman a exécute en outre beaucoup de travaux pour le gouvernement belge, et fourni des dessins à plusieurs publications françaises et belges illustrées. Il a obtenu une medaille de 3e rlasse en 1853 et en 1855, une de 2e classe en 1859, le rappel en 1863, et la croix de la Legion d'honneur en 1864. Il est également décoré de fordre de Leopold de Belgique. HAMMOND, WILLIAM ALEXANDRE, médecin amérirain, né à Annapohs (Maryland) le 28 août 1828, til

ses études à l'université ,le N'w York et y fut reçu docteur en médecine en 1848. En 1849, il entrait dana le service médiral de l'armée des Etats-Unia en qualité d'aide-chirurgien devenu chirurgien, avec assimilation au rang de capitaine, en 1860, il se retira, fut nommé à la chaire d'anatomie et de physiologie de l'université de Maryland. à Baltimore, et se fit dans cette ville une clientèle riche et étendue, comme praticien. Pendant ses douze années de service militaire, le Dr Hammond avait pu visiter et étudier avec soin le service medical des armées et les hôpitaux militaires des principnui Etats européens aussi, lorsqu'au début de la guerre civile, il abandonnait sa position sans marchander, pour entrer dans l'armée de l'Union comme simple aide-rhirurgien, ses rares capacités d'organisateur furent-elles promptement remarquées. la réorganisation du Bureau médical, en avril 1862, lui en ayant offert l'occasion, la Commission de santé des Etats-Unis le proposa pour le poste de chirurgien général de l'armée, et il y fut nommé en effet. Mais, en depit de son activité infatigable, des merveilles de transformation qu'il sut accomplir dans le service médical, le jeune chirurgien général devait échouer contre l'hostilité systématique des anciens qui nie pouvaient lui pardonner de leur avoir passé sur le dos et d'être devenu leur supérieur. Epié constamment, il fut i la fin dûment constaté que si les malades et les blessés n'avaient jamais été Ii bien et si efficacement soignés que sous sa direction, du moins le chirurgien general n'était pas homme à pousser jusqu'à leurs extrêmes limites les minuties d'une comptabilité assez compliquée et, en s'y prenant mieux, on décnuvrit enfin quelques irrégulirites dans divers marchés passés avec les fournisseurs des ambulances, hôpitaux, etc. Dénoncé, il fut contraint à donner sa démission en 1864, et quitta l'armée. Mais en 1878, le président et le Congrès reformèrent la sentence prononcé contre lui, il fut réintegré Le Dr Hammond, aussitôt qu'il eut quitté l'armée, avait été nommé professeur à l'hôp ital Bellevue, du Collège do médecine de New-York et médecin en chef de l'hôpital de l'Etat de New-York pour les maladies du systeme nervenx, double position qu'il a jusqu'ici conservée. Rédacteur en chef du Journal de médecine psychologique, le Dl Hammond a en outre publié Hy,qiène militaire et Mémoires de physiologie (1863) Maladie. véné- riennes (1864); le Sommeil et ses accidents nerveux (Sleep, and its nervous dérangements. 1869); Physique et physiologie du spiritisme Etude médico-légale sur le cas de Daniel Mac Farland (1870); Traité des maladies du système nerveux (1871); l'Aliénation mentale dans ses rapports avec le crime (Insanity in its relations to crime, 18731: Sur le travail mental et les désordres causés par l'émotion; Hypérémie cérébrale (1878); le Jeùne des femmes (1879), etc.

HAMPTON, WADE, générai américain confédéré, né ù Columbia (Caroline-du-Sud) en 1818. Son pere, mort en 1835, était probablement le plus riche planteur des Etats-Unis; il était proprietaire de 3,000 esclaves. Le fils, qui fait l'objet de la presente notice, fit ses études à l'université de la Caroline-du-Sud, y compris son droit, et fut élu presque aussitôt après membre de la législature de l'Etat. Au début de la guerre de Sécession, il prit du service dans l'armée confédérée à la tète d'un régiment de cavalerie qu'il avait levé, monté et équipé et qu'il commandait a la bataille de Bull Run. 11 fut, ù la suite de cette affaire, qui se termina par la victoire des Confédéré', promu general de brigade, servit en cette qualte pendant la campagne de la Peninsule et fut blessé à Gettysburg, le 2 juillet 1864. En 1864, il fut fait licutenant-géneral et commanda un corps de cavalerie en Virginie; il fut ensuite envoyé dans la Curoline-du-Jud, au commencement de 1865, pour prendre le commandement de l'arrière-garde de l'armee confédérée, qui fut defaite par le general Sherman. D'énormes quantités de cotou étaient en réserve à Columbia à l'approche des forces de l'Union, on l'empila sur une place ouverte, le feu y prit et une grande partie de la ville devint la proie des flammes, qu'il fut impossible de circonscrire. Qui mit le feu à cette aggloméra- tion de coton ? ll semble que ce doive être par l'autorité confédérée, ou tout au moins par son ordre, qu'il fut mis. D'ailleurs, c'est sous cet aspect que l'évenement fut présenté, principalement de ce côte de l'Atlantique. Cependant, les généraux Hampton et Sherman s'en accusèrent réciproquement avec une grande véhémence et une bonne foi égale; et on ne doute guère plus, en effet, que la conflagration a ele purement accidentelle. S'il reste aux Etats-Unis des doutes sur ce point, nous devons à la vérité de dire que c'est justement le génér al confédéré qui en profite. Elu gouverneur de la Carolinedu-Sud en 1876 et 18i8, le général Wade Hampton a été élu sénateur des Etats-Unis en 1880 et réélu en 1885. HANOTEAU, HECTOR, peintre français, né à Drrize (Nievre) le 25 mai Il s'était dejà livré à la peinture de genre, lorsqu'il se décida pour le paysage et entra dans l'atelier de M. J. F. Gigoux; il débuta au Salon de 1847. On doit à cet artiste: Sur l'herbe et Vue prise dans la forêt de Compiègne (1847) quatre paysages Soleil couchant, Pêche, Chasse, Etude (1848); Etude d'après nature au Jean-de-Paris, dans la forêt de Fontainebleau (1849); le Bon samaritain Troncs de bouleau, étude d'après nature; les Bords de l'Yvonne, une Cabane, Gibier, Fruits (1860) Rendez-vouz de chasse, Souvenir du Morvan, la Cave (/852). A cette époque. M. Hanoteau lit un voyage en Algérie, d'où il rapporta quelques sujets de tableaux, mais il s'en tint de préférence aux paysages français,. 11 reparut à l'Exposition universelle de 1855, avec un Campement arabe sous les murs d'El-Aghouat et a exposé depuis: un Etang dans le Nivernais, l'Etang de Charancy, le Vigneron (1857) une Matinée çur les bords de la Canne, le Pivntin (l858); le Gué de Charancy, la Canne au Chaillou, une Prairie sur les bords de la Laudarge

(18959); les Fnvfrong de Saint-Pierre-le-Mousier, une Matinée de pêche, un Ruisseau à Charancy (1861); la Nourrice du pauvre, Chevaux libres dans les bois du Nivernais (1855); la gutte abandonnée, le Paradiv des oies (1864) nn Coin de parc dans le Nivernais (1865) Après la pêche, le Soir d la /erme (1866) un Lièvre anx écoutes, les Heureux de l'ouverture (1867) le Garde manger des renardeaux (1868); la Passée du grand gibier, les Roseaux (1869) l'Appel, lit Mare (1810) une Chaumière (1872); Chèvrefeuille (1873); la Loge du bûcheron, le Poirier de Me.ssireJean, le Dois roupé (1974); les Grenouilles (1875J; l'Eau qui rit, les Biquets (1876); le Moulin, le Chef de I'dtre (1877); Portrait du général Hanoteau, la Tournée du meunier (1878); une Victime du réveillon (1879) la Haie mitoyenne (1883); Septembre, Avril (1884); les Pics du bocage, l'Homme utile (1885); les Nénufars, le Bois des nids (1886), etc., et de nombreux portraits, La plupart des sujets traités par M. Ilector Hanoteau ont été popularisés par la gravure et la lithographie. Médaillé aux Salons de 1864, 1868 et 1860, sans parler de plubieura récompenses obtenues dans les expositions de provinre, cet artiste a été deeoré de la Légion d'honneur en 1870.

HARCOURT, air WILLIAM GEORGE GRANVILLE VENABLES VERNON, jurisronsulte et homme politique anglais, né le 14 octobre 1827, fit ses études au rollège de la Trinité, à Cambridge et fut reçu avocat à l'Inner Temple en 1854. Il exerça dans le ressort judiriaire de l'interieur et dirigea, enlre autres, la défense du colonel Crawley devant la rour martiale d'Aldershot, en décembre t863. M. Harcourt fut nommé avocat de la reine en 1866 et élu professeur de droit international à l'université de Cambridge le 2 mare 1869. Elu membre de la Chambre des communes, comme représentant libéral de la cité d'Oxford en 1868, M. Harcourt a cessé de représenter ce collège en 1880, époque a laquelle, après av ir échoué à Oxford, il étnit élu par Derbv. H a fait partie des commissions royale, relatives à l'amendement des lois de neutralité et des lois de naturalisation. Nommé solicitor-general en novembre 1873, il fut créé chevalier à cette occasion. Au mois de février suivant, la retraite du cabinet Glanlstone le forçait à résigner ses fonctions. Au retour des libérnux au pouvoir, sir W. Harcourt fut nommé secrétaire d'Etat au département de l'intérieur (mai 1880). it fit également partie des divers cabinets libéraux qui se sont succédé depuis, avec M. Gladstone p iur premier ministre, et du dernier (février à août 1886) comme chancelier de l'Echiquier. Sir W. Harrourt a été l'un des rédacteurs d'origine de la Saturday Review et a écrit plusieurs brochures politiques. Il a aussi publié au Times, sous le pseudonyme de Historicus, des lettres sur le droit international qui ont été fort remarquées, et ont été depuis réunies en volume. La ville de Glasgow lui a décerné le droit de bourgeoisie en octobre 1881.

HARDY L. PHILIPPE ALFRED, médecin français, né le 30 novembre 1811 à Paris, où il fit toutes ses études, et fut reçn docteur en médecine en 1836. Ancien interne, puis chef de clinique à la Charité, il fut attaché au bureau central de 1841 à 1845, nommé mé decin de l'hôpital de Lourcine en 1846 et de l'hôpital Saint-Louis en 1851. Reçu la même année au concours d'agrégation, il a eté nommé professeur à la faculté de médecine de Paris en 1867, et élu membre de l'Académie de médecine. On doit au docteur A. Hardy: Leçons sur les maladies de la peau, professées d l'hôpital Saint-Louis et recueillies par deux de ses élevés (1858-59, vol.); Sur un moyen nouveau pour reeonnattre la pureté du chloroforme; De la difusion moleculaire el de la dyalise dans leurs rapports avec la physiologie; Leçons sur les affections cutanées dartreuses (1862) Lecons t sur la scrofule et les scrofulides, Des effets loaiquea de la digitaline (1864); Clintque photographique de l ho- pital Saint-Louis (1867 et suiv.), etc. Nous devons 1 citer à part son Traité élémentaire de pathologie interne, écrit en collaboration avec M. Behier (2e édition, 1858-64-72-79, 4 vol.). Le dorteur Hardy a collaboré à plusieurs publi ations spéciales notamment au Nouveau e Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques. —

HARCOURT (comte d') PIERRE Louis BERNARD, Officier français, ancien représentant, né à f'aris le 10 août 1842. Sorti de Saint-Cyr en 1864, il entra au 1er régiment de chasseurs d'Afrique comme sous-lieutenant il prit part à plusieurs expeditions en Algerie il assistait notamment ù la campagne du Maroc, au com- menrement de 1870. Appelé en France avec les troupes algériennes au début de la guerre avec la Prusse, il devint officier d'ordonnance du maréchal Mae-Mah n, et assista en cette qualité aux batailles de Wissembourg, de Reichshoffen et de Se lan, et fut fait prisonnier. De retour après l'armistice, il reprit son poste d'offi cier d'ordonnance du duc de Magenta et prit part aver lui à la campagne contre la Commune de Parts. II était promu lieutenant au mois de juillet 1871. Elu, aux éle ctions complémentaires du 2 juillet, représentant du Loiret, où se trouve le château de la Forêt, proprieté personnelle de Mme la duch*esse de Magenta, sa parente, M. Bernard d'Harcourt siégea au centre droit. Il a été rapporteur de la loi relative à l'option des AlsaciensLorrains. Resté attaché à la personne du marechal-pré- aident, M. le comte d'Harcourt a eté vivement attaqué par la presse républicaine à propos de son attitude ouvertement sympathique aux membres lps plus compromis de l'ex-gouvernement de combat, malgré la réserve que devaient lui'imposer ses fonctions quasi-officielles. Aux élections du 20 février 1876, il se présenta dans l'arrondissem*nt de Pithiviers, comme candidat constitution- nel mais ce fut le candidat bonapartiste M. Brierre, maire de Pithiviers (destitué peu après l'élection), qui fut élu. Et le même fait se reproduisit le t7 ortobre 1877. M. le comte Bernard d'Harcourt est chevalier de la Légion d'honneur du 2 juin 1871.

Il est officier de la Légion d'honneur depuis le 7 août 18'0.

HARDY, LÉOPOLD AMÉDÉE, architecte français, né tl Paris en 1834. M. Harly est architecte diocesain du département de Meurthe-et-Moselle, et à ce titre on lui doit d'importants travaux d'architecture, notamment la restauration de nombreuses églises de ce département mais il est surtout connu rpmme l'architecte du palais du Champ-de-Mars, de l'Exposition universelle de 1878. En 1867, il avait eu déjà une très grande part à la ronstruction du palais de l'Exposition élevé sur le même lieu; il concourut de nouveau en 1878, et son projet ayant été couronné par le jury, il fut chargé de executer. Nommé chevalier de la Legion d'honneur en 1867, M. Hardv était promu officier le 1er mai 1878, jour de l'ouverture de l'Exposition. Après l'Exposition, il reprenait son poste à Nancy.

HARDY, GATHORNE, homme d'Etat anglais. Voy. Cranbrook (vicomte).

HARGRAVES, EDMOND HAMMOND, voyageur anglais. célebre par la découverte des mines d'or de l'Australie. est né ùGosport en 1815. Embarque comme m usse à quatorze ans, après une navigation de plusieurs annonces il s'établissait en Australie, ayant à peine dix-huit ans. En 1849, il suivait le mouvement qui entraînait les aventuriers des deux mondes vers la Californie, n'ayant sans doute pas fait fortune encore. Tout en travaillant aux mineq, M. Hargraves remarquait que la formation géologique des terrains dans lesquels on trouvait l'or, en Californie, ressemblait étonnemment à celle de certains terrains australiens bien connus de lui. A son retour, en 1851, il chercha à n'assurer si, dans ces derniers terrain%. l'or ne se trouverait pas également: il ignorait, tout naturellement, qu'il en avait eté trouvé accidentellement bien avant cette époque et ne comptait guère sur le surres. Ce fut Bathurst, dans la Nouvelle-Galles dis Sud, dont la colonie de Victoria faisait alors partie. que l'ancien mineur californien fit sa première découverte, en avril; quatre mois plus tard, il decouvrait à Ballarat un gisem*nt d'une grande richesse évidente, propre à être mis immédiatement en exploitation. Il fit part de cette decouverte au secrétaire colonial, qui le nomma commissaire des terrains de la Couronne il organisa une compagnie de mineurs, les dirigea sur Ballarat ot se mit, en vertu de sa mission officielle, à la recherche des gisem*nts aurifères que pouvait réceler la contree. Sa niissinn termmée, M. Edmond Hargraves donna sa démission. Il reçut une pension de 250,000 francs que lui vota par reconnaissance le Conseil législatif de la NouvelleGalles du Sud, ainsi que d'autres riches présents, soit des autres colonies australiennes, soit d'associations particulières, enrichies par sa découverte, et retourna en Angleterre en t854. L'année suivante, il publiait à Londres, sous ce titre Australia and it. goldfields, une intéressante relation de ses découvertes.

HARISPE, JEAN CHARLES, homme politique française, né à Saint-Etienne-de-Baigorry le 17 juillet 1817. Parti tres jeune pour file de Cuba, il s'y livra longtemps au commerce et revint dans son pays avec une belle fortune. Il était conseiller général des Basses-Pyrénées, lorsqu'il il se présenta dans l'arrondissem*nt de Mauleon, aux elertions générales du 20 février 1876, comme candidat réactionnaire il fut élu et prit place dans le groupe de l'Appel au peuple. Réélu le 14 octobre 1877, il échoua t aux élections d'août 1881 contre le candidat républicain. Mais le 4 octobre il a été élu députe des BassesPyrénees, en tète de la liste monarchiste triomphante. HARPIGNIES, HENRI JOSEPH, peintre français, elève de J. A haid, est ne à Valenciennes en 1829. Il debuta au salon de 1853. — On rite de cet artiste: Chemin creux près de Valenciennes Vue de Capri (1855); les Chercheurs d'ecrevisses ( 1857); un Orage (1859); Li- sière de bois, le Soir sur les bords de la Loire (1861)

les Corbeaux (1868); la Promenade (1R64J; Rome vite du mont Palatin (1865); le Soir, le Vesuve (1866); Solitude, Prairie (1867); Souvenir de la Meurthe (1868); la Rivière, le Chemin des roches (1869 la Vallée d'Egérie, panneau décoratif pour l Opera (1870); Ruines du château d'Hérisson (1872); le Saut de loup (1873); l'Aumnnce, un Public bienveillant (1874); Chênes de Château-Renard, la Vallée de l'Aumance (1875); Prairie du Bourbounais (1876); le Village de Chasteloy (1877); divers paysages déjà cités à 1 hxposition universelle de 1878. Il a encore exposé dcpuis les Bois de la Trémellerie à Saint-Privé, et une Apresnaidi à Saint-Privé, departe ment de l'Yonne 1883 le Loing, vue prise dans le bois de la Tremellerie et un Lever de Une sur l'étang de Grande-Rue, dans l'Ymne (1884); la Loire à Birare, la Ferme de la Cour-Chaillot (1885I; Saule.s et aulnes, souvenir de Saint-Prive; De Saint-Prive à Bléneau (1886). M. Harpignies a obtenu des medailles aux salons de 1866, 1868 et 1869 et une médaille de 2* classe à l'Exposition uni erselle de 1878; décoré de la Légion d'honneur en 1875, il a eté promu officier en 1883.

HARRISON, FREDERICK, jurisconsulte et philosophie positiviste anglais., ne à Londres, le 18 octobre 1831. fit ses études au Collège du roi, à Londres, et à l'universite d'Oxford, où il prit le grade de mntre es-arts en t8)7, et se fit admettre au b.ureau, à Lincoln'a Inn, en 1859. Après avoir pratiqué quelque temps comme conveyancer (avocat rédacteur de contrats) et comme avocat pla d tnt en Chnnrellurie, M. Harrison devint membre de la Commission royale des associations ouvrières (1867-69, secrétaire de la Commission du Digeste (1869-70 et futnomm' en 1873, par le Conseil d'education legale, examinateur en droit civil, jurisprudence et droit international. Il s'est beaucoup o"cupe des questions ouvrières, et a étudié avec soin les sociétés coopératives, industrielles et d'éducation, principalement dans les comtes populeux d'York et de Lan castre a été l'un des fonda teurs du Collège des ouvriers et du Collego des ou-

vrières, ainsi que de l'Erolc positiviste, en et de la Newton Hall, en 1881. M. F. Harisson a écrit un certain nombre d'artirles dans la Westminster Review de 1860 à 1863 et dans la Fortnightdy Review de 1863 à 1874; il est un des collaborateurs. du Nineteenth Cen- tury, de la Contemproary Review et do Times. Il a publie à part le But de l histoire (1862); la Politique internationale (1866), en c Haboration; Quesliwig relatives d la reforme du parlemmi (f86'7); la Loi martiale (même année), publié par comité de la Jamaïque forme pour la défense du gouverneur Eyre (voyez ce nom); Ordre et progrès (f875) et une tradu tion an- glaise de la Statique aociale (1876) ormant le 2' volume de l'édition anglaise de la Politiquee positiviste, d'Auguste Comte, dont M. Frederi, Harrison est un disciple fervent et éclairé. Le 13 juin 18 6 (25 Suint-Paul du caleudrier positiviste), il venait à Paris, à la tête de près de deux cents positivistes anglais, aire une sorte de pèlerinage à l'ancien appartement d'Auguste Comte situe 10, rue Monsieur le Prince, et à divers autres lieux consacres, pèlerinage auxquels se joignirent les positivistes parisiens, ayant M. P. Laffite à leur tête, et qui se termma par un banquet.

HARTE, FRANCIS BBET, poète et littérateur américain, né à Albanv (New-York) le 25 août 1839. Parti en Californie en 1854, il y fut successivement mineur, maitre d'ecole, messager, imprimeur et finalement journaliste. Nomme, en 1864, secrétaire de la succursale de la Mon. naie des Etats-Unis, à San-Franciaco, poste qu'il conserva jusqu'en 1870, il collabora activement dès cette époque à la presse périodique californienne, à laquelle Il fournit des poésies, des esquisses et des nouvelles, et, à la fondation de l'Ôverland Monthly; en 1868, il devint rédacteur en chef de ce recueil. En 1869, M. Bret Harte publiait un poème humoristique intitulé the Heathen Chine., qui eut un très grand succès et eut plusieurs éditions consécutives. Vers la mémé époque, il etait nomme professeur de littérature moderne à l'université de Californie. En 187t, il retourna dans l'Est et fixa sa résidence d'abord à New-York et ensuite à Boston. Ses ouvrages qui, pour la plupart, ont prealablement paru dans quelque recueil periodique, lui on fait une reputation devenue européenne mamtenant que sous le titre de Récits californiens (1873), et de Nouveaux récits californiens (1876), Mme Th. Bentzon a traduit en français un choix de ses plus aimables nouvelles. Nona citerons de M. Bret Harte Condensed Novels (1867, nouv. édit. augmentée, 1871); Poems (1870J; Luck of Roaring Camp and other sketches (1870); East and West Poema (1871); Poetical Works, illustres 87t); Mra Skagg's Husbands les Epoux de madame Skagg, 1872); Poèmes choisis, Echoes of the Foot Hilla (1874); Tales of the Argonauts, Daniel Conroy, roman (1875), transporté à la scène et joue à New-York en 1876; Two men of Sandy Bar, drame extrait egalement d'un roman portant le mème titre, joué pour la première fois le 17 juillet 1878 à l'Union Square Théatre; Thanksul Blossom (1877J; Story of a mine, Drift from two fhores (1978J; The Twins of Table Mountain, and other stories, recueil de nouvelles (1879); In the Carquinez Woods (1883); The Queen of the Pirate isle, conte de Noël illustre par mis. Kate Greenaway (1886), etc. HARTINGTON (n arquis de), SPENCEA COMPTON CàVENDISH, homme d htat anglais, fils ame de William, 7° duc de Devonshire et de Lady Blanche Georgina Howard, quatrième lille de George, 64 romte de Carlisle, est ne le 23 juillet 1833 et a fait ses études au collège de la Trinite, à Cambridge, où il prit le grade de bachelier es arts en 1854 (t fut fait docteur en lois en 1862. 11 fut attaché à la mission spéciale du comte Granville en Russie, en 1856 et, en mars J837, il etait élu membre du parlement, comme candidat libéral, par le district nord du comté de Lancastre. A l'ouverture du nouveau parlement, en 1859, il provoqua contre le gouvernement de lord Derby un vote de defiance qui réunit 323 voix contre 310. Nommé lord de l'Amirauté en mais 1863, il etait nommé sons-secrétaire d'Etat au ministère de la guerre le mnis suivant. Dans la reconstitution de la seconde adminislration de lord Russell, en fevrier 1866, le marquis de Hartington fut secretaire d'Etat au d partement de la guerre, et se retira aver ses collègues au mois de juillet de la même année. Aux élections gènérales de décembre 1868, lord Hartiug ton perlit son siège dans le North-Lanrashire, mais il fut aussitôt réelu par le bourg de Radnor et nommé directeur général des Postes dans le cabinet de M. Gladstone. Il conserva le poste ju qu'en janvier 1871, époque à laquelle il remplaça M. Chichester Fortescue comme secrétaire en chef pour l'Irlande. II quitta enfin le p uvoir, avec ses collègues, à la suite des élections générales de février 1874, qui mettaient les libéraux en minorité. — Lorsque, un peu avant l'ouverture de la session de 1875, M. Gladstone annonça sa resolution d'abandonner le poste de chef du parti libéral, il r eut réunion des membres de l'opposition au Reform Club (3 fevrier), sous la presidence de M. John Bright. Sur la prnposition de M. Villiers, appuyee par M. Samuel Morley, la reunion r solut d'inviter lord Hartington à prendre la succession de M. Gladstone, c'est-à-dire le poste de chel de 1 opposi- tion libérale à la Chambre des Communes. Cette résolu- tion lui ayant été notifiée, le marquis de Hartington, après réflexion, accepta ce poste honorable. Il ne devait pas le conserver longtemps. Les élections d'avril 1880, auxquelles il fut reelu dansle Nort-East Lancashire, ayant ramené la majorité aux libéraux, la reine voulut lui confier la mission de former le nouveau cabinet, qui devait succeder au (abinet tory, démissionnaire; mais il déclina cette mission, et le comte Granville en ayant fait autant, le « Grand Vieillard t dut reparaitre en scène. Hans le ministere formé en ronse lueure par Tl. Gladstone (mai), le marquis de Hartington reprit le portefeuille de la guerre. Des dissentiments, survenus principalement au sujet de la question irlandaise, ont

HATTON, JOSEPH, journaliste et littérateur anglais, né à Andover en 1837, est 8Iq d'un éditeur de province, proprietaire d'un journal, le Derbyshire Times, où il rnmmença de très bonne heure la carrière de journaliste. Apres avoir collabore à diverses feuilles, il devint à son tour propriétaire du Berrow's Worcester Journal. En 1861, il publia un petit volume composé d'articles et de nouvelles extraites du Bristol Mirror, journal qu'il avait dirigé pendant plusieurs années il fut attache à la direction des magazines London Society et Belgravia et collabora ensuite au Graphic. Il a publié Douceurs amères, une Histoire d'amour (1865, 3 vol.) Contre le rnurant (1866); les Tallants of Barton (1867). En 1868, il devint rédacteur en chef du Gentleman Magasine, dont il fit, d'un grave et érudit archelogue, un recueil de littérature pure et souvent même légere, et où il publia notamment: the Memorial window et un roman intitule Christopher Kenrick. Il abandonna le fauteuil directorial après six ans d'exercice et reçut de mes principaux collaborateurs, à l'occasion de sa retraite, un service d'argenterie accompagné d'une adresse de compliments et de regl'ets. Il fonda alors le School-Board Chrontcle et peu apres. l'lllustrated Middland News, le premier journal illustré paru en province. Les plus récents ouvrages publies par M. Joseph Hatton s mt Pippina and cheese (Pommes de reinette et fromage); Kites mad Pigeons (Milans et pigeons); With a Show in the North: Réminiscences of Mark Lemon (1871); The Valley of Poppie.s (la Vallee des Pavots, 1861, 2 vol.); In the Lap of Fortune (Dans le giron de la Fortune. 1872, 3 vol.); Clytie (1874, 3 vol.), la Reine de Bohême (1877-78, 2 vol.) Londres cruel (1878, 3 vol.); Trois Conscrits (1880, 3 vol.) l'Amérique aujourd'hui (2 vol.), et le Nouveau Ceylan (1881 J Londres jou naliste (1882); Terre-Neuve, avec M. Har'.ey, et un Moderne Ulysse (1883), etc. Il a en outre adipta au théâtre plusieurs de ses romans, notamment Clytie et écrit quelques pièces en collaboration. En 1876, M. Hatton a fait un voyage aux Etats-Unis et ait Canada, au retour duquel il fut arrrédité comme corresp mdant du New York Times à Londres. Il est retourné en Ame ique depuis, et en 1881, il se trouvait à NewYork, d'où il env oyait au Standard de Londres des râblcxrammes quotidiens on cite tout particulièrement la dépêche dans laquelle il décrivait dans les moindres détails l'assassinat du président Garfield, et qui était la plus étendue qui eût jamais traversé l'Atlantique. Pendant son séjour en Amérique, M. Hatton collabora au Harper's Magazine et à d'autres publications. Son fils, M. Frank HATTON, jeune explorateur du plus bel avenir, et qui lui avait fourni les matériaux de snn livre: le Nouveau Ceylan, a été tué il y a quelques années dans cette ile, au cours d'une chasse à l'elephant. HAURÉAU, Jean BARTHÉLEMY, historien, publiciste et administrateur français, ne à Paris le 9 novembre 1812, y fit ses études aux collèges Louis-le-Grand et l3ourbon et débuta des 1832 dans la carrière de publiciste, par une brochure politique intitulée la Montagne. Il entra aussitôt an journal la Tribune, et fut successivement atta lie au Peuple et au National, tout en collaborant au Droit et à la Revue du Nord. En 1838, il accepta la di. tection du Courrier de la Sarlhe, journal publié au Mans, et auquel il sut donner une importance peu ordinaire dans la presse departementale française, surtout dans les villes secondaires Il devint bibliothécaire de la ville du Mans peu après son arrivée et profita de ses fonctions pour poursuivre ses études favorites d'histoire et d'érudition. Destitué de sa place de bibliothécaire à la suite du discours adressé au duc de Nemours par M. Trouvé-Chauvel, son ami, M. Hauréau quitta le Mans 1845) et revint à Paris. Rentré au National, il fut nomme, après la révolution de février, conservateur des manuscrits à la Bibliothèque nati nale quelques jours plus tard, le département de la Sarthe l'envoyait siéger à la Constituante, où il vota avec le parti du National. Reste étranger à la politique depuis ta dissolution de la Constituante, M. B. Haureau donnait sa démiss'on de conservateur de lt bibliothèque fatalement destinée à devenir impériale dans un avenir prochain, après le coup d'Etat du 2 décembre. — En M. B. Haureau avait obtenu le prix proposé ar l'Academie des sciences mu-

séparé depuis le marquis de Hartington de M. Gladstone, sur lesquels nous n'Insisterons pas ici, l'avant dejà fait assez compendieusem*nt dans la notice consacrée à cet eminent homme d'Etat, notice à laquelle nors renvoyons le lecteur. Aux élections de juillet 1886, lord Haitington a été ré lu à Rosendale, comme unioniste (un m uvew vocable de la langue polit que anglaise) aver une énorme majorité. II avait été élu lord recteur de l'université d'Edimbourg en 1879.

HATIN, Louis EUGÈNE, littérateur et bibliographe français, né à Auxerre le 8 septembre 180°, fit ses étu. des au college de sa ville natale et vint ensuite à Paris où, tout en remplissant les fonctions absorbantes de correcteur d'épreuves typographiques, il se livrait à di- vers travaux anonymes de librairie. Il a collabore en outre au Dictionnaire dea dates. à 1" Histoire des villes de France, au Complement de l'Encyclopédie du XIX* siècle, etc., et publie les ouvrages suivants Histoire pittoresque de l'Algérie (1840J; la Loira et ses bords (1843J; Histoire pittoresque des voyages dans les cinq parties du Monde (1843-47, 5 vol. in-8°, grav. et cartes); Histoire dit journal en Francè (1846), nouvelle édition, considerablement augmentée (1853) Histoire politique et litter aire de la presse en France (1959-61, 8 vol.) les Gazettea de Hollande et la presse clandestine aux XVII' et XVIII- siècles (1865); Bibliographie hiqtorique et critique de la presse périodique francaise (1866); la Presse périodique dans les deux Mondes, esaai historique sur les origine8 du Journal (1866); Manuel théorique et pratique de la liberté de la presse (1868, 2 vol etc. M. Eugène Matin est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867.

rales et politiques pour un Examen critique de la philo.sophie scolastique; les tomes XIV, XV et XVI de la Gallia Christania, dont il est l'auteur, obtenaient le grand prix Gobert décerné cinq fois de suite par l'A ademie des inscriptions et belles-lettres (1856-65). Nommé bibliothécaire de l'ordre des avocats de Paris, en 1861, il etait élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres le 5 décembre suivant, et décoré de la Légion d'honneur en 1863. Après le 4 Septembre, M. Haureau a été nommé, par le gouvernement de la Défense nationale, directeur île l'Imprimerie nationale. Il a resigne ce poste depuis quelques années, tout en restant attaché à la Commission des demandes d'impression gratuite. M. Hauréau a été promu officier do la Légion d'honneur en 1875 et commandeur le 12 juillet 1880. On a de ce savant écrivain Critique des hypothèses métaphysiques de Manéq Pelage, etc. (Le Mans, 1840); Histoire littéraire du Maine (Le Mans et Paris, 18431877, 2* edit., 12 vol.); le Manuel du clergé, ou examen de l'ouvrage de M. Bouvier (Angers, 1844); Histoire de la Pologne (Paris, 1844); Examen critique de laphilosophie scolastique (1848); Charlemagne et sa cour (1852); François Ier et sa cour (1853); Gallia Christiana (1856-70, tomes XIV, XV et XVI), ces trois derniers volumes de l'œuvre commencée, et poursuivie jusqu'au treizième volume par les bénédictins dit la congrégation de Saint-Maur, ont été écrits en latin par M. B. Hanréau, afin de conserver son unité à l'œuvre tout entière; Hugues de Saint-Victor (1859); Singularités historiques et littéraires (1861); Catalogrse chronologique des œuvreg de J.-B. Gerbier (1863); Histoire de la philosophie scolastique (1873, t. 1); Bernard Délicieux et l'inquisition albigeoise (1877J, etc.; ainsi que diverses traductions, notamment celles de la Pharsale de Lucain et de la Faeétie sur la mort de Claude, pour la Collection des classiques latins, de M. Nisard.

HAUSSMANN (baron), GEORGES EUGÈNE, administrateur français, né à Paris le 27 mars 1809. Il tenait d'ètre reçu avocat lorsqu'éclata la révolution de Juillet, et profita des profonds remaniements qui suivirent pour entrer dans l'administration. Secrétaire général de la préfecture de la Vienne en 1831, il devint successivement sous-préfet d'Issingeaux en 1832, de Nérac en 1833, de Saint-Girons en 1840, de Blaye en 1842. La révolution de février 1848 le renrlit momentanément à la vie privée, mais il ne perdit rien pour attendre: nommé préfet du Var le 23 janvier 1849, il passait à la préfecture de l'Yonne l'année suivante, à celle de la Gironde en 1851, et enfin était appelé à remplacer M. Berger à la préfecture de la Seine, le 23 juin 1853. M. Haussmano a administre Paris et le département de la Seine jusqu'à l'avènement du ministère Ollivier. Invité alors à donner sa démission, il s'y refusa et fut, en conséquence, « relevé de ses fonctions par décret imperial du 5 janvier 1870 et remplacé par M. Henri Chevreau (Voyez ce nom). M. Haussmann a profondement transformé Paris, dont il éten lit l'enceinte aux fortifications. Nous ne suivrons pas jour à jour les progrès de cette transformation inouie, de même que nous ne pouvons suivre les opérations financieres, emprunts ostensibles ou déguisés, virements, etc., qui en furent la consequence. Les Comptes fantastiques d'Haussmann ont eté 1 objet d'attaques tres vives de la presse, mais ne peuvent faire ici l'objet d'un examen minutieux. Nous nous bornerous à constater qu'à son depart de la prefecture de la Seine, M. Haussmann laissa la ville de Paris avec un passif de plus de 600 millions, outre la dette constituée par les emprunts. Quant à lui, sa pension de rentraite fut liquidée à 6,000 fr. (mars 1870), et il se retira dms une magnifique villa qu'il possède à Nice, et où le surprit la révolution du 4 Septembre. Il quitta la Franco en toute hate, mais revint peu après la conclusion de la paix. Créé baron par l'empereur, M. Haussmann a été elevé à la dignité de sénateur au mois d'août 1857. Il a été élu membre libre de l'Académie des beaux-arts. en remplacement de M. Fould, le 7 décembre 1867 et a fait partie du Conseil impérial de l'instrurtion publique. Porté candidat à l'Asgemblée nationale, aux ele ctions complémentaires de la Seine du 2 juillet 1871, M. Haussmann se rendit promptement compte du peu de aucces qui attendait sa candidature, et la retira avant le seratin. Aux élections du 20 février 1876, pourtant, il se priésenta dans le premier arrondissem*nt de Paris et, après avoir obtenu 2,950 voix au premier tour, ne jugea pas à propos de pousser l'expérience jusque son extrême limite, c'est-à-dire jusqu'au scrutin de ballottage. Aux élect:ons d'octobre 1885, toutefois, M. Haussmann, qui figurait sur la liste monarchiste de la Gironde, obtint au premier tour 65,669 voix, mais le second tour fut deci- dément fatal à cette liste. M. Haussmann a été nommé dire cteur du Cr dit mobilier en septembre 1871. Il est grand croix de la Légion d'honneur depuis 1862. HAUSSONVÏLLE (vicomte d'), PAUL GARBIEL OTHENIN de CLÉRON, litterateur et homme politique français, fils de l'académicien mort en 1884, est ne à Gurcy-leChàtel le 21 septembre 1843, et a fait ses études à Paris.Aux élections pour l'Assemblée nationale, du 8 levrier 1871, il se présenta à Paris, ou il obtint 39,687 vôlx, à peu près le dixième des suffrages exprimés, et dans le département de Seine-et-Marne, où il fut élu le cinquieme sur sept. Il prit place au centre droit de l'Assemblee et vota en conséquence, par exemple l'ordre du jour Eruoul (24 mai 1873) qui provoqua la retraite de M. Thiers. Il a fait partie de la commission de permanence, en 1872. Aux élections générales de 1876, M. d'Haussonville se présenta à Provins, où un second tour de scrutin fut nécessaire; à ce second tour (5 mars), il échouait avec 5,990 voix contre 6,953 obtenues par le candidat repubhcain, M. Sallartl. II é ·houa de même le 14 octobre 1877, quoique candidat officiel, et se le tint pour dit. M d Haussonvillo, litterateur distingué, collahorateur à la Revue des Deux-Mondes, a publie part Sainte-Beuve, sa vie et ses œuvres (1875);

les Etablissem*nts pénitentiaires en France et aux colonies, rournnne par l'Aca lémie (même année), l'Enfance à Paris (1879), etc.

HAVET, ERNEST AUGUSTE EUGENE, littérateur françai. né à Paris le 11 avril 1813 fit de brillantes études au lycée Saint-Louis et fut admis à l'Ecole normale en 1832, dans lea deux sortions littéraire et scientifique à Il fois. Agrégé des classes supérieures en 1834, il fut nomme professeur de rhétorique au collège de Dijon. Rappelé Paris en 1836, il fut charge, en 1840, de la conference de littérature grecque à Ecole normale, Pt .de la conférence de littérature française en 1841. Il prit le grade de docteur en 1843, fut n mmé, l'année suivante, professeur suppléant à la chaire d'éloquence latine à la Sorbonne et devint professeur titulaire du même cours au Collège de France, en 1854. M. Havet a eté, en outre, professeur do littérature à l'Ecole polytechnique, de 1853 à 1863. 11 a été élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques, en remplacement de Louis Reybaud, le 1er février 1880. On a de M. H*vet, ses thèses de doctorat: De la Rhétorique d'Aristote et De Homericorum poematum origine et unitate (1848J; une éd tion, accompagnée d'une Etude sur l'auteur, de notes et de commentaires, des Pensées de Pascal (1852); diverses Notices sur les manuscrits grecs relatifs à la musique et sur d'autres sujets, ainsi quune brochure intitulée Pascal a-t-il imité Bossuet ? (1858- 59); Discours d'Isocrate sur lui-même; Sur l'« Antidosis », traduit par Auguste Cartelier, revu et annoté (180Y); Jésus dans l'histoire, à propos de la Vie de Jésus de M. Renan (1863); le Christianisme et ses origines (1872- 80, 4 vol.) Mémoire sur la date et les écrits qui portent les noms de Bérose et de Manéthan (1874), et de nombreux mémoires insérés dans le recueil de l'Académie des sciences morales et politiques. M. Ernest Havet a collaboré ait Journal de l'instruction publique, an Tempe, à la Revue moderne, à la Reuue contemporaine, à la Revue des Deux-Mondes, etc. Officier de la Légion d'honneur depuis 1875, il a été promu commandeur le 20 octobre 1878. Il fait partie du Conseil de l'ordre depuis 1879.

HAVRINCOURT (marquis d'). ALPHON x PIERRE do CARDENAC, industriel et homme politiques français, d'une des plus nobles familles de l'Artois, est né le 12 septem. bre 1806. Sorti de l'Ecole polytechnique en 1828, comme sous-lieutenant élève d'artillerie, il entra à l'Ecole d'application de Metz et en sortit comme lieutenant. Il donna sa démission en 1832 et se retira dons le Pas-de-Calais où il fonda une fabrique de sucre. Conseiller general pour le canton de Bertincourt depuis 1846, il fut élu représentant du Pas-de-Calais l'Assemblée législative, en 1849, et siégea à droite. Il ne reparut sur la scène politique qu'aux élections générales de 1863, comme candidat officiel, dans la sixième circonsrription du Nord, où il triompha de M. Thiers. Mais aux élections de 1869, il échoua à son tour. Après avoir échdué de nouveau aux élections du 20 février 1876, M. le marquis d'Havrincourt était élu le 14 octobre 1877, comme candidat officiel encore une fois, deputé de la deuxième circonscription d'Arras, Il ne se présenta pas aux élections de 1881, ni même aux élections sénatoriales de janvier 1882; mais il fut elu sénateur du Pas-de-Ca- lais à l'élection partielle nécessitée par la mort de M. V. Hamille, contre M. Camescasse, candidat républicain, le 14 fevrier 1886, et reprit son siège à droite, au groupe bonapartiste.

HAWTHORNE, JULIAN, littérateur américain, fils du célebre romancier Nathaniel Hawthorne, mort en 1864, est né à Boston le 23 juin 1846; il fit ses études au collège d'Harvard. entra ensuite à l'Ecole scientifiques, qui forme des ingénieurs, mais n'y resta que quelques mois, et partit an mois d'octobre 1868 pour l'Europe. Il passa deux années à l'Ecole d'arts et manufactures de Dresde, au bout desquelles il retourna aux Etats-Unis, chassé par la guerre franco-allemande. Il fit alors partie du corps des ingénieurs hydrographes de New-York, auxquels il resta attache jusqu'en 1872; mais dès 1871, il publiait des articles et de courtes nouvelles dans les recueils périodiques, et le succès ayant repondu à ses effarts dans cette voie, il se decida pour la littérature. En 1872. il fit un nouveau voyage en Europe, séjourna quelque temps en Angleterre, puis retourna à Dresde où il passa encore près de deux années, pendant lesquelles il publia en Angleterre et en Amérique ses deux premiers romans Bressart (1873) et Idolatry (1974). En 1874 il retourna t eh Angleterre, et y publiait dans la Contentporary Review, puis en volume, ses Saxon Studzes (1875), puis un roman intitulé Garth (1877). Vers cette époque, il fit en France un séjour de plusieurs mois, continuant sa collaboration aux périodique anglais. Il publia pendant cette période The Laughing Mill, rerueil de nouvelles; Archibald Malmasion, nouvelle Elltce Quentin, et autres novelles; la F'emme du prince Saroni, ètc.; Yellop-Cap, histoires fantastiques, parues en Ang leterre et en Amérique simultanément, en t880. Dans l'automne de 1881, M. J. Hawstorne visitn le sud de l'Irlande, il resida trots mois dans le voisinage de Cork, puis repartit pour l'Amérique en mars 1882. Il a public depuis, outre un roman posthume de son père, intitulé: le Secret du docteur Grimshaw (1882) et sa biographie (1883): Fortune's Fool et Dust (1883); Love and Name (1885), John Parmelee' Curse (Londres 1886), etc.

HAY (sir), JOHN CHARLES DALRYNPLE, baronet, amiral et homme politique anglais, né le 11 février 1821 à Dunrngit (Wigtonshire), lit ses études à Rugby et entra de bonne heure dans la marine. Il servit, comme aspirant, pendant les opérations do 1841 sur les côtes de Syrie, assista au siege de Saint-Jean d'Acre, et, comme lieutenant de pavillon de sir Thomas Cochrane, prit une grande part aux opérations des cotes de Bornéo en 1846. Gommandant du Columbine, en 1849, il coopéra à la

destruction de quelques pirates qui inquiétaient sérieusem*nt le commerce de ta Chine, et reçut comme marque de reconnaissance un service en argenterie des négociants chinois, sans compter sa promotion au grade supérienr. Pendant la guerre de Crimée, sir John commandait l'Hannibal, avec lequel il prit part à la prise de Kertch et de Kinburn et au bombardement de Sebastonol. Il commanda ensuite l'Indus, dans l'Amérique du Nord et les Indes occidentales (1857-59). De retour en Angleterre, il occupa divers emplois importants; il sucréda à son père comme troisième baronet, en mars 1861. En 1862, sir John fut élu, comme conservateur, représentant de Wakefield à la Chambre des communes: il perdit son siège aux élections générales de juillet 1865 et essuya un nouvel échec à Tamwerth la même année; mais le collège de Stamford l'elut en mai 1866 et n'a cessé depuis de le réélire, qu'en 1880, époque à laquelle il fut heureusem*nt repéché par le bourg de Wigtown. Il a été promu contre-amiral en 1866 et placé dans le cadre de réserve en 1870. Sir John Ch. Darlymple Hay a publie: The Flag list and its prospects; Our naval Defenes; tAe Reward of Loyatty, considérations relatives aux colonies américaines 1862 Memorandum on my compulsory retirement from the Bristish Navy (f870J; Remarks on the lois of the « Captain (1871); Ashanti and the Gold-Coast, and what we know of it, a Sketch (1874). Il a été lord de t'Amirauté de juin 1866 à décembre 1868, et est viee-président de l'Institut des architectes de la marine. De oré de trois médailles com- mémoralives de faits militaires et de l'ordre turc du Medjidié (4° classe), sir John est en outre compagnon de l'ordre du Bain et commandeur de la Légion d'honneur. Il est aussi membre de la Société royale. HAYES, RUTHERTORD BIRCHARD, dix-neuvième président des Etats-Unis de l'Amerique du Nord, est né à Delaware (Ohio) le 14 octobre 18!2 il fit ses études dans sa ville natale et à l'université d'Harrard, à Cambridge (Massachusetts), d'où, ayant pris le grade de bachelier en droit en 1845, il alla s'établir avocat à Cincinnati. Il s'y était fait une brillante position, tant par son talent que par la droiture de sa conduite et l'affabilité de ses manières, lorsqu'éclata la guerre de Sécession. Il prit alors les armes pour défendre l'Uni n menacée, et entra dans le 23° régiment des volontaires de l'Ohio, où il reçut une commission de major. M. R. Havez se distingua dans plusieurs affaires importantes, fut blessé et atteignit le rang de brigadier-general de volontaires. La paix conclue, il reprit sa place au barreau de Cincinnati, puis fut élu, peu après, membre de la Legislature de l'Etat, et enfin gouverneur de l'Ohio, fonctions dans lesquelles une reelect on l'avait maintenu, lorsqu'au printemps de 1876, l'agitation commença en vue de la prochaine élection présidentielle. Il est remarquable toutefois que c'est à peine si, au debut, il est question de M. Hayes; cinq ou six candidatures d'hommes influents dans le parti républicain sont mises en avant par la presse et discutées avec passion, mais on arle à peine de celle qui, en définitive, sera choisie, fa veille même de la réunion de la Convention nat onale républicaine Le seul grand avantage qu'il semble y avoir eu pour M. Hayes, dans cette occasion solennelle, bien qu'il se tint tranquillemevt à sa résidence officielle de Columbus, capitale politique de l'Ohio, se trouve dans ce fait que la Convention se réunit de tradition à Cincinnati. Hors de son Etat natal, le futur président de la grande Hepublique americaine, comme tous les hommes sans ambition malsaine ou bruyante personnalité, était peu connu mais là, il n'y avait qu'une voix pour célébrer l'honnêteté de sa vie, la sincérité de ses convictions républicaines, son ardent desir de reforme administrative (la grande question du parti) et la fermeté inébranlable de son caractère. Comment ne pas subir l'influence de cette renommée locale? Il fut donc choisi pour candidat par la Convention républicaine (juin 1876), en opposition avec le candidat de la Convention democratique de Saint-Louis, M. Tilden, mort en juillet 1886. La lutte entre les républicains et les démocraties fut chaude, et l'on sait que c'est à une voix de majorité seulement, apres un interminable pointage des votes et des discussions sans fin, que M. Hayes fut pioclamé président des Etats-Unis, le 4 mars 1877, et comme tel installé à la Maison Blanche, dont M. Grant lui remit aussitôt les clefs, après le petit discours d'usage. L'administration de M. Hayes a été remarquable bien plus pir une grande honnêteté que par une politique particulière bien caractérisée. En retirant, toutefois, les troupes de l'Union, qui occupaient encore les Etats du Sud et en rendant à ceux-ci leur autonomie locale, il a fait, en tout cas, tout ce qui était possible pour rayer de la politique génerale une questio n irritante au suprême degré. Il introduisit dans l'administration quelques reformes utiles. pas autant qu'il l'eût voulu peut-être et enfin, il eut quelque peu à souffrir de l'ardeur d'opposition de M. Conkling (voy. ce nom), son adversaire declaré dans le Sénat sur cette question des réformes. Le 4 mars 1881, M. Rutherford B. Ilayes remettait à son tour le pouvoir à son successeur, l'infortuné M. Garfield, et retournait dans l'Ohio reprendre tranquillement ses anciennes occupations.

HAZLITT WILLIAM CAREW, littérateur et biblio graphe anglais, petit-fils du célèbre « essayiste », né le 22 août 1834 à Londres, où il lit ses études à l'école des Marchands tailleurs, puis suivit les cours de droit de l'inner Temple et y fut reçu avocat en 1861. M. Hazlitt est l'auteur d'une Histoire de la République de Venise, son développement, sa grandeur et sa civilisation (1860, 4 vol.) et d'un roman Sophy Laurie (f865, 3 vol.). 11 a publie en outre des éditions nouvelles des Poésies de Henry Constable (1859J, de Richard Lovelace (1864) et de Robert Herrick (1869, 2 vol.); le Old English Jest-Book (Recueil des vieilles plaisanteries anglaises, 1864, 3 vol.); les Premières poesies populaires d'Angle-

terre 1863-66, 4 vol) les Œuvres de Charles Lamb 1830 (1877, 2 vol.); Bibliographie de la littérature anglaise ancienne (1867); Proverbes anglais et phrases proverbiales, avec noies (1869); Antiquités populaires de la Grande-Bretagne (1870, 3 vol.); Histoire de la Poésie anglaise, de Warton (1871, 4 vol.); une édition des Tenures of land and customs of manors, de Blount (1874) et Mary and Charles Lamb, poems, letters, and remains, now Rrst collected, with réminiscences and notes (Marie et Charles Lamb, poésies, lettres et manuscrita inédits, recueillis pour la premiere fois, et publies avec des notes et souvenirs; Contes de fées, légendes et romans éclairant Shnkespeare et autres vieux ecrivains anglais Bibliothèque shakespearienne 16 vol.) Œuvres de Thomas Randolph Œuvres fugitives (écrites en vers) expliquant l'état du sentiment religieux et politigue en Angleterce et la condition de la société dans ce pays pendant une durée de deum siècles, 1493-1700 (2 vol.) tous ces ouvrages ont paru en 1875 Collections et notes bibliographiques (1876-82, 2 séries); les Chante et chansons anciens de Ritson; Recréations poétiques (1877 les Essais de Montaigne (1878, 3 vol.); Essais et critiques sur les beaur arts, de Thomas Griffiths Warnewright (1880J; Catalogue of the Huth library, 5 volumps, etr.

HEBERT, EDMOND D., génlogue francnis, né à Villefargeau (Yonne) le 12 juin 1812, fit ses études a Auxerre et entra à l'Ecole normale section des sciences en 1833. Nommé professeur à hleaux, en 1835, il fut rappelé à Paris en 1838 et rentra à l'Ecole normale comme préparateur du cours de chimie. Tour à tour rep titeur de physique, conservateur des collections, sous-directeur puis directeur des études scientifiques et maitre des conférences de geologie (1852), il prit le grade de dorteur es sciences naturelles en 1857 et fut nomme à la chaire de grologie de la faculté des sciences de Paris, chaire qu'il occupe encore. Il est en outre directeur du laboratoire de geologie à l'Ecole pratique des hautes études. On a de M. Hebert: les Mers anciennes et leurs rivages dans le bassin de Paris (1857); Memoires sur les fossiles de Montreuil-Bellay (1861), les Oscillattona de l'écorce terrestre (1868 etc. Il a publie en outre un grand nombre de mémoires, notes, etc., sur la geologie, dans les Comptes rei dus de l'A ademie des sciences et plusieurs recueils spéciaux de sociétés savantes françaises et étrangères, et a fondé avec M. Alphonse Milne Edwards, en 1870, les Annales des sciences géologiques. M. E. Hebert a été élu membre de 1 Arademiè dos sciences (section de géologie), en remplacement de Ch. Sainte-Claire Devrlle, le 19 mars 1877. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1847, il a ete promu officier en 1878 et commandeur le 3 août 1885. HEBERT, ANTOINE AUGUSTE ERNEST, peintre français, né à Grenoble le 3 novembre 1817, fit ses études au collège de sa ville natale et vint à Pari. en 1835, pour y fuire son droit. En même temps, il suivit l'atelier de D.ivid d'Angers, puis celui de Paul Delaroche. Il ne semble pas que l'intention de M. Hébert fût alors de se faire une carrière dans les arts, m lis sur les avis de son dernier maitre, il concourut pour le prix de Rome en 1839, et le remporta. Le sujet du coucours chit la Coupe trouvce dans le sac de Benjamin. Au lieu des cinq années reglementaires, il en passa huit en Italie, d'où il revint le carlon gonflé de dessins et de croquis et rapportant même quelques toiles toutes faites. Il avait envoye de la villa Medici deux Odalisques et une copie de la Sr/billa Delphica, et avait fait admettre au Salon de 1839 uno toile déjà remarquable le Tasse en prision, acheteo pour le musée de Grenoble. M. H bert a exposé depuis son retour d'Italie Rêverie orientale, la Sieste, Pdtre italien l'Almée, le Malin au bois, Paysanne de Guerande battant du beurre (1848); la Mal'arta (1850); le Baiser de Judas, le Prince Napoléon, et autres portrails (1853); la Crescenza, les Filles d'Alvito (1855); les x'ienaroli de Sant Angelo offrant du foin (fieno) a l'entrée de la ville de San-Gennaro (/857); Rosa Nera a la fontaine des Cervaroles (1859); une Hue de Cervara, Portrait de la princcsse Marie-Clotilde (1861); une Rue de Cervara, la Jeune fille aie puits, Pasqua Maria (1863 deux Portraits (1864); le Banc de pierre, Perle notre (1865); deux Portraits anonymes (1866); la Zingara, les Fenilles d'automne, Portrait de David d'Anq rt. et trois autres Portraits (1867); la Lavandara, la Pnatorelia (1869); le Matin et le soir de la vie, la Muse poyrulaire italienne (1870); la Madortna addolorata, 14 Tricoteuse (1873); Portrait de la princasse de W. (1874); trois Portraits anenymes (1875 la Muse d s bois (1877); la Sultane (1879); le Petit violonneur (1883); la Muse (1884); Melodie irlandaise, inspire de Thomas Moore (1885/; deux Portraits anonymes 1886 et quantité d'autres portraits. Directeur de l'Academie de France à Home de 1866 à 1873, M. Hebert a e e rappelé à ce poste le 22 juillet Il ete elu, en 1874, membre de l'Institut (Académie des Beaux-Arts. Cet attiste éminent a obtenu deux premières médailles en 1851 et 1855 (Exposition universelle et une medaille de 2e classe à l'Exposition univelspllp de 186-. Chevalier de la Légion d'honneur en 1853, il a été promu officier de l'ordre en 1867 et commandeur en 1874.

HÉBRARD, FRANÇOIS MARIE ADRIEN, journaliste et homme politique français, sénateur, ne à Grisolle (Tarnat-Garonne) le 1" janvier 1834. Il fit ses études à Toulouso, vint ensuite à Paris et s'occupa principalement de journalisme. Entré au Temps, peu apres sa fondation en 1861, M. Hébrard en est le directeur politique depuis plus de dix ans, et c'est lui qu'on attribue la prosperité toujours croissante de cet orrane accrédite de l'opinion republicaine liberale. On lui attribue également diverses améliorations d'ordre administratif, qui ont une grande importanc e auprès du publi c, quoique beau coup de journalistes de profession n'y apportent qu'une atten tion mediocre; l'agraudissem*nt du format du Temps,

par exemple, réalisé à l'oaverture de l'Exposition Universelle de 1878, seulement à titre d'essai, crovons-nous, en permettant de donner un plus grand developpement à certaines matières géneralement négligées faute de place, maigre leur intérêt, telles que les comptes rendus des séances des académies et sociétés savantes, les courrespondances de l'étranger, a certainement concouru à augmenter la cir-ulation du journal de M. Hebrard. très exactement informé, d'autre part, grâce aux grandes et nombreuses relations de son directeur. Porte aux elections du 8 fevrier 1871 à l'Assemblee nationale dans le département de la Seine, M. A. Hebrard échoua avec 47,322 voix. Au premier renouvellement partiel du Senat, il se présenta dans la Haute-Garonne, comme condidat républicain, et fut élu le 5 janvier 1879, le second sur trois, sénateur de ce département. Il s'est abstenu dans le vote de la loi d'expulsion des princes prétendants. M. A. Hebrard est membre de la Commission supérieure des bàtiments civils et palais nationaux, du Conseil supérieur des Beaux-Arts, du Conseil supérieur des monuments hi-toriques, etc.

BÉDOUIN, EDMOND, peintre et graveur français, né à Boulogne-sur Mer en 1819. Elève de Célestin Nanteuil et de Paul Delaroche, il se livra principalement au paysage animé et débuta au Salon de 1844. Nous citerons de cet artiste: les Bûcherons des Pyrénées (IR44); la Halte (1846); Souvenir d'Espagne (1847); Café nè- gre, Moulin arabe a Constantine (1848); Femmes d'Oseau (Basses-Pyrénées) à la fontaine (1850); Soirée chez les Arabes (1851); la Moisson daus le Loiret, les Scieurs de long (1855) Glaneuses, la Chasse, la Pâche (1857); un Semeur à Champbaudoin, Berqer, Por chère (f859); Colporteursespagnols (1861); le Marché aux moulons d Saint-Jean-de-Lus (1863) Feuille d'éventail, quatre Médaillon. pour le foyer du Theàtre Français (1864) Sardinières de Fontarabie débarquant à Hendaye, une Allee des Tuileries (1865); un Cafe à Constantinople (1868); le Printemps, Coin de parc au mois de mai (1873); Interieur d'une cour à Constantinople (1874); le Marché aux cochons à Saint-Jean-deLus (1875); Paysanne ossalaise (1876) une Vieille femme espagnole (f878J; Arabes sous la tente (1879) quatre gravures pour une édition des Œuvres de Moliè re et un Portrait (1883); autres gravures pour l'édition de Molière aux salons de 1884, 1885 et 1886; plus deux gravures, d'après M. Bida, pour une édition du Cantique des cantiques (1886J. M. Edmond Hedouin est aussi t auteur d un assez grand nombre d'eaux-fortes remarquables, notamment: cinq Eaux-fortes, d'après M. Rida, pour une édition des Saints Evangiles; les Invalides, d après sir Henry Roebnrn; les Oranges, d'après Mme Harriet Browve (1873) le Printemps d'après l'auteur (1874); Six Eaux-fortes pour une édition du Voyage aentimental: Portratt de Sterne, la Tabntière, le Mari, le Pàtissier, la Tentation, le Cas de delicatesse; et le frontispice du Livre de RutA: « Elle prit l'enfant et le mit dans son sein », d'après M. Bida ,1876). M. Hédouin a obtenu, pour la peinture: une melaille de 2e classe en 1848, une de 3e classe en 1855 et un rappel en 1857 pour la gravure une medaille en 1868 et une medaille de 1re classe en 1872. Il a ete nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1872.

HEFELE von, KARL JOSEPH, historien et théologien catholique allemand, evêque de Rottenberg, est ne le 15 mars 1809, à Unterkochen, dans le district de Aalen (Wurtemberg), fit ses études à Ellwangen et à Ehinghen, puis suivit les cours de philosophie et de théologie do l'université de Tubingen où il prit ses grades en 1834. Il se fit précepteur particulier en 1836 et, en 1838, lut reçu docteur en théologie. En 1840, il fut nommé pofesseur d histoire et d'archeologie ecclésiastiques à 1.l faculté de theologie de l'uniiersite de Tubingen. Peu apres, il était crée che%alier de l'ordre de la Couronne de Wurtemberg. De 1842 à 1845, le Dr von Hefele fut membre de la Chambre des députés du rnyaume de Wurtemberg. Il a ete consacré éveque de Rottenberg en 1869 et, peu après, se rendit à Rome pour assister au concile du Vatican. Il était alors consideré comme « inopportuniste », mais sa conduite au concile fut dietle sans doute par son élévation récente à l'episcop.ut. Le fait est qu'il donna son entière adhésion à la do trine de l'infnillibilité papile. En octobre 1874, il refusa l'archevè- (he de Fribourg, que lui offrait le gouvernement bu arguant de l'impossibilité où il se trouvait, pour obrir ù sa conscience, de prêter le serment exige des prélats en Prusse et à Bade, et de se soumettre aux nouvelles lois ecetésiastiques. L'ouvrage le plus importantdu D'von Hefele est son Histoire des conciles, d'après les documents originaux, publiée par séries, à Tübingen (1855-74, et qui s etend depuis l'origine jusqu'au concile de Nicee, en 325. Ses autres ouvrages sont: l'Introduction du Christianisme dans le sud-ouest de l'Allemagne (1837); le Cardinal Ximenèa et la situation de l'Église en Espagne au XVe siecle (1851, 2e edit.); une édition des tau- vres des Pères apostoliques (1855, 4' édit.) un choix des Homélies de Chrysostome, traduites en allemand Chrysostomus Postille (/857, 30 edit.) Contributions a l'histoire, l'archéologie et la liturgie de l'Eglise (1864 65, 2 parties); Honorius et le sixieme concile œcumenique la Question d'Hoiorius (1870), etr. Tous ces ouvrages ont été publics à Tübingen la plupart ont ete traduits en anglais, quelques-uns en français, notamment ton Histoire deg conciles, traduite par 1 abbe Goschler et l'abbe Delarc (Paris, 1869-76, il vol. in-8°).

HEILBUTH, FERDINAND, peintre fr,mçais d'origine allemande, ne à Hambourg vers 1828. Au début de sa carriere M. Heilbuth se lit un certain renom comme dessinateur de oslumes; mais il ambitionnnait lavantage et alla en cons'qucnce continuer ses etudes artistiques en France et en Italic. Fixe delinilivement a Paris, il a expose assez réguherement aux salons annuels depuis trente ans. Pendant l guerre franco-allemande, V. Heilbulh, dont les sympathies étaieut pour la France, se

refugia en Angleterre. Il revint à Paris en 1872 et obtint des lettres de grande naturalisation en juill t 1879. On cite de -et artiste One répétiton chez Palestrina (1857); l'Autodafe, la Boutique du préteur sur gage (1831); le Tasse et lea deux Léonora, Cardinaux prenant de l'exercice sur le monte Pincio (1862); l'Absolution à Saint-Pierre de Rome, l'Antichambre du cardinal, exposés à l'Académie royale de Londres; Printemps, les Bords de la Seine la Moisson d'amour, exposes ù Berlin 1871); les Bords de la Tamise, expose à Glasgow (1878); la Promenade (1884); Lawn-tennis, la Présentation (1885); Villéqiature, un Samedi sur les bords de la Seine (1886); de nombreux Portraits, etc. M. Heilbuth a obtenu une médaille de 2e classe en 1857 et le rappel de cette médaille en 1856 et 1861; nommé chevilier de la Légion d'honneur en 1861, il a éte promu officier le 13 juillet 1881.

HEILLY (d'), GEORGES. — Voyez Heylli (d'), etc. HELLER STEPEEN. pianiste et compositeur hongrois, ne à Pesth le 15 mai 1813. Ses parents, qui le destinaient au barreau, consentirent avec peine à le laisser suivre son penchant pour la musique. Il reçut des leçons d'un artiste du nom de Meixner, puis d'un des professeurs les plus distingués de Pesth le pianiste F. Braener. Il alla en 1926 rompleter ses études à Vienne, sous la direction de Halm. Il donna avec succès plusieurs con erts à Vienne, s' 'tant du reste produit en public à Pesth des l'âge de neuf ans. De retour à Pesth en 1828, il y lit exécuter quelques-unes de ses compositions, qui furent accueillies avec sympathie. L'année suivante, accompagne de son frère, il entreprenait une tournée artistique, visitant la Hongrie, la Pologne et l'Allemagne. Il s'arreta à Augsbourg, seul, et y resida six années, poursuivant ses etudes et se livrant avec ardeur à la ro nposition, tout en se pro luisant comme virtuose dans divers concerts. Ce fut en 1838 que, sur les conseils de Kalkbrenner, M. Heller vint à Paris, avec l'intention d'y passer un hiver, et où il est encore aujourd'hui et a produit tant de charmantes compositions, d'une déliratesse si exquise et d'une si gracieuse originalité, qui ont de bonne heure fait placer leur auteur au premier rang. Au nombre des œuvres prinripkieg de cet artiste, nous citerons: plusieurs recue is d'Etudes pour lepiano; Caprice symphonique; la Chasse, étude caractéristique; Caprice, sur le Deserteur; Valse élégante, Valse villageoise, Valse sentimentale, Arabesques, Tarentelles, Scènes pastorales, Vénitienne, Sérénade, Fantaisie, Rêverie, Canzonetta, Scherzo fantastique, Sonates, Capricio, Pre.sto capricio Chant national de Mendelssohn, Chant du matin, Chant du dimanche, Chant du troubadour, Chant du chasseur, Chant du berceau, l'Adieu du soldat, Saltarello, Promenades d'un solitaire, Nouvelle suite de promenades, Préludes, Nuits blanches, Scenes italiennea; Trente melodies de Schubert, transcrites pour piano; Pensées fugitives, pour piano et violon, plusieurs en collaboration avec M. H. W. Ernst; la Vallée d'amour, melodie de Mendelssohn; la Fontaine, mélodie de Schubert Dans les bois, Pastorale, Aux manes de Chopin, élégie et mnrrhe funèbre; des Valses, Feuillet.s d'album, et- ainsi que des Caprices ou des Fantaisies sur des motifs d'operas la Fauorite le Chérif, la Guitarrero, Richard Cœur-de-Lion, la Juive, le Val d'Andorre, Charles VI, l'Enfant prodigue, le Prophète, etc., et". M. Stephen Heller a été decore de la Légion d'honneur en février 1884.

HELMHOLTZ (von), HERMANN LOUIS FERDINAND, physi cien et physiologiste allemand, fils d'un professeur au gymnase de Pots.lam, où il est né le 31 août 1821, et ou il fit ses études. Il partit ensuite pour Berlin. etudia la médecine ù l'Institut militaire de cette ville, fut quelque temps attaché à l'hôpital de la Charit', puis retourna à Potsdam comme chirurgien militaire. Nommé, en 1848, professeur d'anatomie à l'Academie des beaux- arts de Berlin, il et lit appele en 1850 à la chaire de phy- eiologie de l'universite de Kœuigsberg, passait on Il même qualité à l'université de Bonn en 1855, puis ù celle d'Heidelberg en 1858. Il est, depuis 1871, professeur de physique à l'université de Berlin, après y avoir occupe la chaire de physi logie. Le D' Helmholtz est l'auteur d'un gran nombre d mémoires ou articles sur des questions d'optique, d'acoustique et d'electril ité, inseres dans les Annales de Poggendorff, les Archives d'anatomie, de J. Müller et autres publications scienti- fiques speciales: mais les ouvrages qui ont rendu son nom celebre dans les deux mondes, sont surtout ses études physiolugiques sur les impressions des sons. Nous citerons: Ueber dte Erhallung d Kraft (1847), traduit en français avec le concours de l'auteur, par M. Louis Péiard, professeur à l'universite de Liège, sous ce titre: De la conservation de la force (Paris, 1869); Handbuch der Physiologisch Optilc (1856), traduit par MM. le Dr Em. Javal et Th. Klein, sous le titre d'Op tiquephysiologique; Die Lehre von den Tonempfindungen (1865), traduit en français par MM. G. Gu roult et Wolf, sous le titre de Théorie physiologique de la muvique, jondée sur l'étud· des .eensations auditives (1868 in-8°, fig.) et en anglais. par M. Alexandre John hllis sous le t tre de Sensations of Tone, a.s a Phgsioloqical basis for the Theory of Music (1875), augmente d un app ndice. Il a égaiement paru a Londres, on t873, un recueil des princip aux cours et conferences publies de l'illustre savant allemand, r unis et tr ¡duits par le Dr E. Atkinson sous ce titre Popular Lectures on scientific Subjects. Il a aussi publié, en 1857: la Chaleur considérée comme source des mouvements, d'apr s Tvndall. Une conference sur le Son et la mus que, faite occasi nellement à l'université de Bonn en 1877, a été traduit- en français par M. Blaserna, pro esseur due 1 université de Rome. — La Société Rovale de Lon Ires a decern à M. Helmholtz, le 1er de cmbre 1873, sa me laulle d'or de Copley, pour services run dus d la science. L Academie des sciences. l'a elu corres-

pondant de sa section de physique en 1870. M. Helmh oltz est c ommandeur de la Légion d'honneur. Le 1er février 1883, l'empereur d'Allemagne lni conférait des lettres de noblesse.

HEMENT, FÉLIX, professeur et écrivain scientifique française, ne à Avignon le 22 janvier 1827. M. Hement a pris le grade de licenrié ès-sciences mathématiques en 1853 après avoir professé pendant pluaieura années en province. il revint à Pariq et y professa successivement au collège Chaptal, à l'école Turgot, à l'ecole polonaise et au grand séminaire israelite. Il a été nomme offi cier d'Académie en 1864 et officier de l'Instruction publique en 1869. Il est membre de l'Association philoterhmque, des Sociétés pour l'instruction élémentaire, d économie politique, géographique, etc., inspecteur de l'instruction primaire de la Seine, délègue recemment dans les fonctions d'inspecteur genéral, et membre du Conseil supérieur de l'instruction publique. M. Felix Hement, qui a pris une grande part au developpement de l'instruction popul tire, autant par la craatiou de bibliothèques et de conférences que par ses publications scientifique, a collaboré à un assez grand nombre de journaux, notamment il la France, au Siècle, au Petit journal, au Journal littéraire, au Journad de Paris et à l'Ordre, et a lu à 1 Académie des sciences, un assez grand nombre do mémoires sur divers sujets. Il a publie: Premières notions d'histoire naturelle, Premières notions de physique et de météorologie, Premières notions de geometrie, l"Aluminium, conférence 4 l'Asile de Vmcennes, Première8 ntions de cosmographie, Menus propos sur 1 les sciences, la Toilette d'Alice, l'Agriculture et l'industrie en France, l'Homme primitif, les Conférences du quai Malaquais, 1 Grandes évolutiona du globe, De la force vitale, etc. M. Hément a ete nomme chevaller de la Légion d'honneur le 8 levrier 1877.

HENNEQUIN, ALFRED NICOCLES, auteur dramatique français d'ougine belge, né à Liege le 13 janvier 1842. l;leve de l'E cole rovale des mines de Liege, il obtint le diplôme d'ingénieur et fut attache, en cette qualité, aux chemins de fer de l'Etat, mais il s'o ccupait dès lors de théâtre. Il fit représenter, en 1869, aux Galeries-SaintHubert, à Bruxelles, sous un pseudonyme: J'attends mon oncle, comédie en 2 actes, qui riusait; l'année suivante, il y donnait les Trois chapeaux, comédie en 3 actes. Venu à Paris vers cette epoque, comme directeur d'une entreorise de tramways, il obtint de la dire-tion du Vaudeville la reprise des Trois chapeaux (1871), qui eut du succès; mais la pièce qui établit à Paris la réputation de M. Hennequin, c'est le Proces Vauradieux (1875), dont le succès n'est pas encore épuise et induisit l'au- teur à abandonner ses fonctions administratives pour se consacrer entierement à la carrière dramatique. Vinrent ensuite: les Domino8 roses, au même théâtre (1876 nouveau succès; Bébé, 3 actes, avec M. E. de Najac, au Gymnase (1877 Nounou, même théâtre (1878). Ses ouvrages les plus récents sont Ltli, comédie vaudeville en 3 actes, avec M. Albert Millaud, musique de M. Hervé, aux Variétés; Ninetta, opéra comique en 3 actes, avec M. A. Bisson, musique de M. Raoul Pugno, à la Renaissance (1882); le TraW de plaisir, 4 actes, avec., MM. Mortier et Saint-Albin, au Palais-Royal; les Trois devins, avec M. Valubrègue, opérette en 3 actes, musique de M. Okolovita, fAmbigu; le Présomptif, opérette, avec le même. musique de M. de Grogh, à la Renaissance (1884); Cherches la fevnme. 3 a-tes, avec M. de Naja-, au Vaudeville; le Gant de Suède, 1 acte, aux Varieirs (1885). M. Hennequin est chevalier de la Légion d'honneur.

HENRION, PAUL, compositeur français, né à Paris en 1818. M. Henrion s'est fait de bonne heure une tres grande popularité dans le genre de la romanoe et de la chansonnette et a e rit, de son propre aveu, environ douze cents compositions de ce genre. Ceci explique poucquoi nous renonçons à en donner la liste nous nous borncrons à rappeler le titre de quelques une, des pus populaires, dont tout le monde se souvient Bouquet fanc. Moine et bandit, ln Gitana. tes Vingt sous dc Perinette, Vive le roi! le Muletier, la Pandero, la Pavana, Si loinl la Fille de Simonette, Ne pars point, mon fils; la Manota, la Reine des prairies, Sarah la bohemienne, et" etc. M. Henrion qui. au début, sig ait ses compositions du pseudonyme d' u Henri Charlemagne », chantait dans les salons et les concerts ses propres œuvres. Il s'est essayé à la musique dramatique et a donné, au Théâtre-Lyrique, la 26 avril 1854, un opera comique en deux actes Une rencontre dans le Danube. qui n eut aucun succès. Il revint donc à ses compositions legères où l'uttendaient des succès certains. Il a également écrit plusieurs opérettes pour les cafes-concerts: le Soleil et la lune, Estelle et Némorin, A la bonne franquette, les Suites d'une polka, Balayeur et baliyeuse, l'Etudiant de Heidelberg, Cupidon, Paolo et Pietro, etc. Ajoutons la Treille du roi, opérette non représentee, publiée dans le Magasin des Demoiselles. HENRIQUEL-DUPONT, Louis PIERRE, graveur français, ne a l'aris le 13 juin 1797. Il étudia d'abord la peinture dans 1 atelier de Pierre Guarin, où il entra en 1812. Mais au bout de trois ans, il se décida pour la fravure et devint élève de Bervic, Ouvrant à son tou, un atelier en 1818, il travailla d'abord pour la librairie. Il débuta au Salon de 1822, avec un Portrait en pied d'une jeune femme avec son en/ant, d'après van Dyck. A partir de cette époque, M. Henriquel-Dupont exposa su cessivement: Portrait de M. de Pastoret, Strafford, l'Ensevelissem*nt du Christ, d'après P. Uelaroche; l'Ab- dicatiora de Gustave Wasa, d'après L. Hersent; le Portrait d, Louis-Philippe, d'apres Gerard; le Portrait de tf. Berlin, d'apres Ingres; le Christ consolateur, d'apres Iry S. heffer; la Grande fresque de l'hémicycle des Beaux-Arts, d'après Paul Derarsche, qui lui coita dix annees de travail (1853); la Sainte Vierge et l'enfant Jésus, d'apres le dessin de Raphael; Carle Vernet, Mira-

bpnu et deux autres Portraits, d'après P. Delaroche; Tardieu, d'après Ingres; Alexandre Brongniard et un autre porterait. d'après ses propres dessins; ces derniers ouvrages et plusieurs des precedenls à l'Exposition universelle do 1855. On lni doit enore Cromwell, d'après P. Delaro he, aquatinta; le Maria,qe mystique de Sainte Catherine, d'apres le Corrège; Moise, d'après P. Delaroche; le General Lariboisière et son fils, d'après les portraits de Gros; Ary Scheffer, d'après Benouville ces cinq dernières gravures, à l'Exposition universelle de 1867; les Pèlerins d'Emmaus, d'après Paul Veronèse (1869), etr. M. Henriquel-Dupont a obtenu une médaille de 2e classe en 1822, la médaille d'honneur en 1853 et la grande médaille d'honneur à l'Exposition universelle de 1855; chevalier de la Légion d'honneur en 1831, il a été promu officier en t855 et commandeur le 20 octobre 1878. Elu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1849, en remplacement de Richomme, il était nommé, en décembre 18fi3, professeur de gravure en taille-douce à l'Ecolo des Beaux-Arts. M. Henriquel-Dupont a été élu membre honoraire de l'Académie royale de Londres, le 15 décembre 1869. 11 a ete nommé membre de la Commission supérieure des Beau\-Arts en 1876.

HERBERT, JOHN Rocxas peintre anglais né à Maldon (Esses), où son père était receveur des Douanes le 23 janvier 1810. Encouragé par celui-ci dans son penchant p ur la peinture, il entra à l'Académie royale de Londres en 1826 mais, devenu orphelin en 1828, il dut interrompre ses études artistiques et se créer des ressnurces, 11 se mit alors à peindre des portraits, et avait acquis, à vingt-quatre ans, la confiance et la p ote tion de plusieurs hauts personnages, parmi lesquels il faut citer la princesse Victoria, depuis reine d'Angleterre. M. Herbert debuta aux expositions artistiques, en 1830, par des portraits et en 1834. dans la peinture de genre, par une petite toile ayant pour titre l'Heure du rendez-vous (the Appointed Hour) laquelle fut suivie de Haydée et la Prière (1835); Captifs ranconnés par des condotlieri (1836); Desdemone intercédant pour Ca.ssio (1837); la Constance, l'Amour eludant la surveillance d'un gardien assoupi et les riancées de Venise: la Proression de 1528 (1839); Monastère du XIV· siècle, Chasseur de sangliers rafraichis à la porte d'un mona.stère et le Signal, sujet du temps de la ch''valerie 1840). ce dernier tableau obt nt le prix de l'Institution britannique; Pirat es de l'Istrie enlevant les fiancées de Venise (1841); Première introduction du Christianisme en Grande-Bretagne (1842); le Christ et la femme de Samarie (1843); Sit Thomas Moore et sa fille témoins de l'exécution de quatre moines (1844); Saint- Grégoire enseignant le chant aux en/anta de Rome (1845); Notre Sauvertr soumis d ses parents, à Nazareth (1847); Saint Jean devant Hérode (1848); Leur déshéritant Cordelia (1849), envoyé à l'Exposition universelle de Paris en 1855. En 1848, M. Herbert fut charge de la decoration d'une grande partie des salles du nouveau Palais du parlement, notamment de la salle des poètes, par des sujets tirés de Shakespeare, et de plusieurs salles de la Chambre des lords par des sujets tirés de l'Ancien Testament, entre* autres une serie ayant pour titre général: Illustration of Justice on the Earth and ils Development in Laeo and Judgment, qui fut complétée en 1864 et lui valut une gratification en sus du prix fixé, que lui vota le parlement. Son .lfoïse descendant du Sinat' avec let tables de la loi, se trouve dans la principale salle des romites de la Cha libre des lords. On cite parmi ses at tres fresques à sujets bibliques le Jugement de Salomon, Visite de la reine de Saba, la Condamnation des faux prophètes, Daniel dans la fosse aux lions, l'Edification du temple, etr. Il a exposé encore, en 1881, le Jugement de Daniel, tableau destiné à la chambre des Lords, et en 1886, un autre Daniel, Jésus calmant les flots et Jésus marchant sur la mer de Génésareth. En 1856, M. Herbert eut la douleur de perdre son fils aine, Arthur J. Herbert, qui était en même temps son éleve, et dont le Philippe et Velasquez, expose la même année, donnait de réelles esperan ces, ruinées par cette mort prematuree. Depuis cette épque, il s'est exclusivement livré ù la peinture religieuse, et beaucoup de ses sujets ont été empruntes à lu Vie de sainte Marie-Madeleine. Il s'etait converti au catholicisme pendant un séjour à Venise, vers 1839. Associe de l'Academie royale de Londres depuis 1842, M. Herbert fut élu membre titulaire en 1846; il a etè élu correspondant de l'Académie des Beaux-Arts en décembre 1869, en remplacement du feu baron Leys. HEREDIA (de), SEVERIANO, homme politique français d'origine espagnole, ou plutôt cubaine, étant ne à La Havane le 8 novembre 1836. Riche planteur. élevé en France, il v revint au moment ou l'ile de Cuba était en pleine insurrection contre le gouvernement metropolitain, et se fit naturaliser français en octobre 1870. Au mois d'avril 1873. M. de Heredia était élu conseiller municipal de Paris pour le quartier des Ternes, et réélu par le même quartier jusqu'en 1881, époque à laquelle les élections du 21 août 1 envoyèrent sieger à la Chambre comme depute de la 1re circonscription du XVIIe arrondissem*nt de Paris. Candidat radical dans la Seine aux élections d'octobre 1885, il fut élu au scrutin du 18. M. de Heredia, qui siège à la gauche radicale de lit Chambre. a voté l'expulsion des princes. 11 a pris part, en 1876, à la fondation du journal radical la Tribune, quotidien, dirigé par M. F. T rebois.

HERISSON, ANNE CHARLES, avocat et homme p litique français, ne ù Surgy (Nièvre) le 12 octobre 1831, lit ses études au collège de Clamery et ù Paris, au lycée Saint-Louis, buivit les cours de l'E--ole de droit et, reçu avocat en is53, se Ot inscrira au barreau de Paris. Lauréat de ta faculté, il prenait le grade de docteur en 1855. En 1858, il achetait une charge d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. L'un des membres les plus actifs du parti democratique, il prit part ù l'à- gitation électorale de 1863 et, impliqué dans le proches

des Treize, fut condamné à 500 francs d'amende, comme les antres prévenus, avec la plupart desquels il avait roi abore, on 1861, au Manuel élrctoral. Il a collabore en outre à la Revue prafigrse dn dnoil français de MM. Demangeât et Emile Ollivier, il la Revue eritiqu,, de législation, ù plusieurs journaux politiques de Paris, et dirigé le Bulletin des Tribunaux (IFG,f-G4J. Le 5 septembre 1870, M. Hérisson fut nommé mire provisoirs du VI' arrondissem*nt de Paris et membre de la commission d'ensoignement communal le 13 octobre suivant, il était nommé adjoint au maire de Paris. Confirmé dans les fonctions de maire du VI" arrondissem*nt par les élections du 5 novembre, il fut expulsa de l,t mairie le 18 mars 1871, non sans avoir opposé une vive résistance. Il fut porté néanmoins, sans son aveu, aux elections pour la Commune, le 26 mars, et obtint une minorité considérable. Nomme prefet de la Marne quelques jours plus tard, il refusait ce poste et reprenait possession de la mairie du Vi- arrondissem*nt de Paris, le 25 mai suivant. Le 5 août, il donnait sa démission Aux élections complémentaires pour l'Assemblée nationale, âu 2 juillet ig7t, M. Hérisson échouait dans la Seine avec près de 80,000 voix; il se portait candidat, le 30 du même mois, au Conseil municipal de Paris, dans le quartier de la Monnaie et, sur 2,840 votants, obtenait juste la moitié, c'est-à-dire 1,420 voix, qui est le chiffre également obtenu par son concurrent, M. L. Bréton, associé de la maison Hachette. Celui-ri fut toutefois proclamé membre du Conseil municipal de Paris par benéfice d'âge et siégea pendant trois mois, au bout desquels, verification faite des listes d'émargement, et sur la reqnete de M. Herisson, l'election fut annulée. Renvoyé devant ses électeurs, le 26 novembre suivant, M. Hérisson fut élu. Au mois de mars 1872, il était elu vice-président du Conseil. Lors des élections complémentaires du 8 février 1874, pour l'Assemblee nationale M. Hérisson etait élu représentant de la Haute-Saône; il prit place gauche et se présenta aux élections générales du 20 février 1876, dans l'arrondissem*nt de Lure mais il échoua contre le candidat et conservateur 8 M. Emile Deslove. De nouveau candidat aux élections municipales complémentaires de Paris, mai-juin 1876, dans le XIX- arrondissem*nt quartier d'Amérique),ilétait élu au srutin de ballottage du 4 juin, et porté par ses collègues au fauteuil présidentiel, le 4 jmllet suivant. Reslu en 1878 pour le quartier Notre-Dame des Champs, il se portait le 7 juillet suivant candidat à la députation dans le VIe arrondissem*nt, pour remplacer le colonel Denfert-Rochereau, décédé. Elu, il donnait sa démission de conseiller municipal de Paris et prenait place à la Chambre sur les bancs de l'Union républicaine. Il fut réélu le 21 août 1881. Le 21 février 1883, M. Hérisson était appelé au ministère du commerce dans le cabinet préside par M. Jules Ferry. Il donnait sa démission le 9 mars 1885, et était remplacé par M. Rouvier. II ne s'est pas présenté aux elections de 1885.

HÉRISSON, MARIE SYLVESTRE, homme politique français, frère du prérédent, ne à Surgy vers 1828. Avouc dans sa ville natale, il en devint m.tire et fut élu au Conseil général de la Nièvre. Aux élections du 21 août 1881, M. Hérisson se présenta dms l'arrondissem*nt de Clamecy contre M. Le Pelletier d'Aulnay, député sortant, bonapartiste. Il fut élu, et s'inscrivit ù la gauche radicale. Porte sur la liste radicale de la Nièvre aux élections d'octobre 1885, il fut élu au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des princes.

HERKOMER, HURERT. peintre anglais, d'origine allemande, né à Waal (Bavière) en 1849, d'un pere graveur sur bois, qui emigra aux Etats-Unis av ec sa famille en 1851, vint en Angleterre et s'etablit à Southampton en 1857. Il entra ù l'ecole d'art de cette ville en 1862, et y emporta une médaille de bronze. En 1865, il alla ù Munich avec son père, chargé d'an travail qui nécessitait ce voyage, et y reçut les conseils du professeur Echter. En 1866, il entra à l'école de South-Kensington, mais au bout de cinq mois, il retournait il Southampton, ou il owrit une école de dessin pour l'etude du modele vivant. Ayant imaginé de faire une exposition des travaux de ses élèves et des siens à la Noël de cette anuee, il y vendit son premier tableau. 11 rentra à South-Kcnsingtun en 1867, pour quelques mois, puis alla s'établir au village de Hythe, et y peignit deux tableaux, qu'il exposa ù la galerie Dudley en 1868. Il se rendit ensuite à Londres., où il fit surtout des aquarelles et des dessins sur bois pour la gravure, sans negliger la peinture, et commença à exposer aux diverses galeries, piindpile- ment des dessins de sujets bavarois et quelques partruits, puis des tableaux parmi dosquels nous citerons Après le travail du jottr (1873), qui eut un grand succès à l'Ac;tdemie royale; la Derniere revue, son tableau celèbre, représentant les pensionnaires de l'hôpital de Chelsea vieux marins invalides, suivant le service du dimanche, et qui, après son succès à la salle de lecture de Burlingtou House, en 1875, parut à l'Exposition universelle de 1878, remportant une des deux grandes medailles d'honneur obtenues par les artistes anglais. Il a exposé depuis à l'Academie royale A la porte de la mort, paysans des Alpes bavaroises attendant le retour du prêtre en train d'administrer les derniers sacrements ù un membre de la famille (1876); Der Bittgang, paysans bavarois prisant pour avoir une bonne récolte (1877); la Soiree, scène à l'Union de Westminster: une Femme galloise; Souvenir de Rembrandt (f878J; Racontant son aventure (1879); le Reliquaire, le Favori de grand papa, les Dersx cotes de la questions et Balayé par le ven (f880J; Manquant, scène aux portes de 1 arsenal dé l'ortsmouth après le naufrage de l' « Atalanta (i881); Chez soi (1882); les Ennemis naturels (1883); outre des aquarelles, des dessins et des gravures. M. Herknmer, qui a obtenu une grande médaille d'honneur, comme nous l'avons dit, à l'Exposition universelle de 1878, avec son admirable tableau: la Dernidre revue, était élu associé de l'Académie royale de Londres l'an-

nee suivante, et ln meme année, membre honoraire de 1A ademie impériale de Vienne; il recevait. en septembre 1881 le diplôme de membre et montre de l'Institut (Hochstiftung) de Fran fort-sur-le-Mein.

HERMARY, JULES HIPPOLYTE JOSEPH, homme p olitique franç nis, né le 15 decembre 1834 à Barlin (Pas deCaluis). Eleve de l'Erole veittrale des arts et manufactures, il y obtint le diplôme d'ingénieur civil et retourna dans son pays. oit il se fit brasseur. Alaire de sa ville natale depuis 1865, conseiller général du Pas-de-Calais depuis 1868, secrétaire du comice agricole de l'arrondissem*nt de Bèthuœ, M. Hermary fut élu députe de la 1r· cirronscr ptinn de Béthune le 20 fovi-ice 1876, comme candidat « constitutionnel ». Il prit place au rentre droit, fut réélu le 14 octobre 1977, mais échoua le 21 août 1881. Il échouait également aux élections senatoriales du 8 janvier 1982. Aux élections du 8 octobre 1885, M. Hermary figurait sur la liste monarchiste, qui a triomphé dans le Pas-de-Calais.

HERMITS, CR1RL1:S, mathémnticien français, né à Dietize (Meurthe) le 25 décembre 1822. Entré ù l'Erole polytechnique en 1842, il publiait dès l'annpe suivante un remarquable travail sur les fon-tions ab 'lienne, il résolut dè.s lors de se consacrer a fétuds et à l'eusei- gnement des mathématiques et refusa d'entrer dans les services publirs à sa surtie de école. En 1848, ilfut nommé répétiteur d'analyse mathematique et examinateur d'admission à l'Erole polytechnique. et y devint examinateur dp sortie en 1863 nommé maitre des conférences à l'Ecole normale en 1864 et professeur d'an1lyse à l'Erole polytechnique en 18G9, M. Hermite est devenu, en 1870, professeur d'algèbre supérieure à la faculté des sciences de Paris. Chevalier do la Legion d'honneur depuis 1859, il a été promu officier en 1857 et commandeur le 13 juillrt 1884. M. Ch. Hermite est membre de l'Acad mie des sciences (section de physique genérale), où il remplace Binet, depuis 1856. Les travaux de M. Ch. Hermite se rapportent principalement à la théorie des nombres et ù celle des fonctions elliptiques et ultra-elliptiques ou abéliennes; ils ont éte ansé- ras dans les Compteg rendus de l'Académie des sciences, le Recueil des savant. ét),migers, le ]Journal deî malhë. rualiq nes pures de 1·iouville, les (Euvres complètes de Jacobi, le Journal de Crelle et dans diverses autres publications spéciales de la France et de l'etranger. Il n p iblié à part plusieurs memoires, notnmment Théorie des fonctions modulaires, De la réduction des formes cubiques à deux indéterminées (1859) Théorie des fonctions elliptiques, Sur les fonctions de sept let res (1863); Sur l'équation du 5e degré (1866); Sur la fonction exponentielle (1874) et son Cours d'analyse professé à l'Ecole polytechnique (1873 et suiv.).

HERNANDO, RAFAEL Jost MARIA, compositeur espagnol, ne à hiadrid le 31 mai Il fit ses études musicales au Conservatoire de Madrid, où il entra en 1837, sous la direction de Ramon Cnrnicer, et vint à Paris en 1843, se perfectionner dans son art. Il commença des lors à se livrer à la composition et écrivit un Stabat Mater qui fut exécuté, avec quelques autres muvres, aux concerts de la société Sainte-Cécile, puis un opera italien qu'il ne réussit pas faire jouer. De retour ù Madrid après quelques années de séjour en Fraure. il écrivit une saynète las Sacerdotisas del Sol (tes Pré- tresses du Soleil) qui fut représentée sur le théâtre de l'Institut, Il d nna ensuite en 1849: le Bâton d'aveugle (El Palo de Ciego), zarzula en un acte qui eut beaucoup de succès et Etudiants et soldats (Colegiales y Soldados). C'est au succès de cette dernière qu'est due la formation d'une entreprise pour l'exploitation, au th eatre des Variétés, da genre national de la « zarzuela ». M. Hernando fut choisi pour directeur du théâtre, nuquel il s'engagea à fournir quatorze actes de muiique par année, au besoin; mais son Espirt follet (El Duende) représente pour la première fois le 6 juin eut cent vingt représentations consecutives et sa seconde pièces Bertoldo y Co<tt/jfï!9ft, zarzuela en 2 actes, n'eut pas moins de suc 'ès. l:n 1851, il se forma à Madrid une 80 'Jeté d'auteu's pour cultiver le genre lyrique espagnol M. Hernando fut nommé président de cette societe; il écrivit à cette époque la musique de plusieurs zarzuelas; El Novio pasado por agua, 3 actes Cosas de Juan, 3 actes Una Norhe en el Serallo, 2 netes (non représentée); Ed Tambor, 1 acte, au benefire des soldats de l'armee d'Afrique Aurora 3 actes et quelques ouvrages écrits en collaboration: Escenas de Chamberi, Por Seguir a una mujrr, Dom Simplicio Bobadilla, etc. En 1852, M. Hernando fut nomme secrétaire du Conservatoire de Madrid, position dans laquelle il rendit d'emcinents services administratifs. II y ecrivit en outre un hymne inaugural chanté par les éleves du Conservatoire au théâtre du Palais-Royal une fantaisie symphonico-religieu.e, el Nacimiento, pour la séance musicale donnee au Conservatoire à la naissance du prince des Asturies, depuis Alphonse XII; Premios à Virtud, Irymne exécuta par les élèves, sous sa dire tion, à la première distribution des prix du Conservatoire; enfin un Choeur et une Marche triomphale, exécutes par les élevés du Conservatoire et ceux de l'Université, au retour de l'armée d'Afrique. M. Hernan 10 a ublie un ProyectoMemoria para la creacion de una Academia aspanola de musica y de fomento del arte, accueilli avec une grande faveur, mais reste lettre morte. Nommé pro esseur d'harmonie supérieure au Conservatoire, M. Hernando se demit de ses fonctions de secrétaire pour se rlevouer tout entier a l'enseignement. IL a fondé une société artistique musicale de secours mutuels, dont il fut elu aussitôt serretaire général. Outre ses compositions dramatiques, on doit à M. Hernando un certain nombre d'oeuvres de musique religieuse; parmi lesquelles on rite trtut particulierement une Messe votive, execut e a l'église de Notre-Dame-de-Lorette (do Madrid), le 22 aovembre 1867, jour de la Sainte-Cé ile.

HERVE, FLORIMONT RONGER (dit), composlteur et nuteur dramatique anglais, d'origine français. né à Hou- dain (Pas-de Calais) le 30 juin 1825. Il fit ses études musicales à Paris, à la maitrise de Saint-Roch, et devint organiste dans diverses églises. Il écrivit, en 1848, la musique d'une espèce d'intermède intitule Don Quichotte et Sancho Pança, qu'il chanta lui-même, avec Joseph Kelm, lequel devait être longtempsson partenaire dans la suite, à l'Opera-National. En 1851, il devenait chef d'orchestre du Palais-Royal, et prenait en 1854 la direction d'un cale-concert appelé les Folies-Mayer, du nom de son fondateur, et situé sur le boulevard du Temple. Ces « Folies-Mayer » la suite do transformations diverses et de non moins diverses modifications de titre, sont du reste redevenaes le Theâtre-Dejazet. Il obtint, par privilège spécial. l'autorisation de transformer son établissem*nt en petit theâtre, où il pût jouer des savnetes musicales à deux personnages et des pantomimes, et cela fait, l'ayant baptisé Folies-Concertantes, il l'ouvrit plein de confiance. M. Hervé était à la fois ou tour à tour, à son théâtre, auteur, compositeur, chanteur, chef d'orchestre, décorateur et machiniste, écrivant lui-même les paroles et la musique de la plupart des pièces qu'il donnait, en jouant souvent le rôle principal, s'emparant du bâton de chef d'orchestre lorsqu'il n'était as retenu sur la scène. Par cette infatigable activité, il aut amener le succès sur cette petite scène. Il y donna, en 1855 et 1856, une série de pochades musicales, ultra-fantaisistes quant aux paroles, mais d'une valeur r elle et d'un tour aim-tble quant à la musique, qui lui firent dès lors une certaine réputation et qui ont donné naissance au genre de l'opérette. Nous citerons parmi leq ouvrages de M. Hervé datant de cette époque: Vadé au cabaret, Un drame en 1779, le Compositeur toqué, la Fine fleur de l'Andalousie, la Perle de l'Alsace, la Belle Espagnole (paroles et musique, sauf Vadé); Fifi et Nini; a outons la musique de [luiseurs pinto- mimes le Possédé, les Deux rosières, Pierrot amoureux, etc. M. Hervé cédait en 1856, à MM. Huart et Altaroche, la direction de s n théâtre, qui prit des lors le titre de Folies-Nouvelles, y restant toulef. is attaché tant comme acteur que comme compositeur. Une aventure malheureuse, dont nous n'avons pas à nous occuper autrement, mais dont le souvenir n'est probablement pas étranger à son récent changement de nationalite, en tenant forcément M. Hervé éloigné de la scène, empêcha que cette clause du traite pût être remplie. Mais il continua de fournir les Folies-Nouvelles de petites pièces qu'il signait de pseudonymes divers. A cette période appartiennent: Toinette et son carabinier, et Famme à vendre, signées « Bremond »; le Pommier ensorcelé, Dent de sagesse, Alchimiste, signées « Louia Heffer » (1856-58). A cette dernière date, M. Hervé accepta un engagement au grand théâtre de Marseille, en compagnie de Joseph Kelm, pour y jouer son repert ,ire. De Marseille, il se rendit à Montpellier comme second ténor, et la chronique provinciale affirme qu'il y joua imp 'rturbahlement les rôles de Cantarelli du Pré aux clerca, d'Hector do Biron des Mousquetaires de la reine, voire d'Arthur de Lucie! De retour à Paris, après une excursion au Caire, il fit jouer sur la petite scène des Delassem*nts-Comiques, en 1862: le Hussard persé- cute (paroles et musique) et la Fanfare de Saint-Cloud. Il fut ensuite engagé au cafe-concert de l'Eldorado, comme comedien, chef d'orchestre et compositeur, et produisit à cet établissem*nt une quantite innombrable de chansons, chansonnettes, saynètes, opérettes, etc.; quittant fort souvent, dans la même soirée, l'orchestre pour la scène et la scène pour l'orchestre. Independam- ment d'un pareil labeur, écrasant pour plus d'un autre, M. Hervé trouvait encore le moyen et le temps d'ecrire la musique, et souvent les paroles, de nombreuses pièces, telles que les Toreadors de Grenade, un acte, paroles et musique, au Palais-Royal (1883); le Joueur de flute, un acte, aux Variétés (1864); une Fantasia, un acte, même théâtre (1865); la Revue pour rien, on Roland à Ronge-veau, parodie en dpux actes, aux Bouffes (1865); les Cheualiera de la Table-Ronde, trois actes, aux Bouffes (1866). En 1865, M. Hervé quittait l'Eldorado et reparaissait à la Porte-Saint-Martin, comme acteur, dans la Biche aux bois, vieille feerie qu'il avait, par surcront, rajeunie de quelques airs nouvenux; puis dans une grande revue, en 1867, également relevée de quelques airs de sa composition. Cepemlant, M. Hené voyait avec douleur un tival heureux s'emparer d'un genre qu'il avait effectivement creé, en se bornant à en etendre le cadre, et remporter des succès étourdissants avec Orphee aux enfers, Barbe Bleue, la Grande-duch*esse, la Belle Helène, etc. En un mot les lauriers d'Offeobach empêchaient de dormir M. Hervé, d'autant plus qu il les considérait comme cuoillis dans son propre ardin. C'est à ce sentiment de jalousie que nous devons l'Œil crevé, trois artea paroles et musique), repreaente avec un succès étourdissant aux Folies-Dramatiques 1867). Il donna ensuite, au Palais-Royal; la Roi dAmatibou, po'hado musicale en un acte, (1868); puis, aux Folies-Dramatiques, une nouvelle pièce en trois actes, paroles et musique Chilperic (1868), qui n'atteignit pas le niveau du succès de l'Œil crevé, et dont il donnait néanmoins la parodie à l'Eldorado, deux mois apres la première représentation, sous le titre de Chilmeric. Ce fut ensuite le Petil Faust (1869J, opérette en trois actes, dont il n'écrivit que la musique, et qui obtint un succès non encore épuisé puis, les Turca au même théâtre (meme année trois actes; le Trdne d'Ecosse, trois actes, nui Variétés (1871); le Nouvel Aladin, trois actes, au théâtre Dejazet(1871), pièce jouce d'abord en anglais, à Londres, et dont le livret, écrit par M. Thompson, fut tradoit en français par M. Herve lui-mème; la Veuve du Malabar, trois actes, aux Varietés (1873); le Hussard persecuté, deux a tes, ampli ication de l'acte joue aux Delassem*nts-Comi tues plus de dix ans auparavant (1875); Alice de Nevers, trois actes, paroles et musique, aux Folies-Dramatiques (1875); la Belle Poule, trois

actes, au même théâtre (1875); Estelle et Némorin, trois actes l'Opera-Bouffe, ancien théâtre des Arts la Marquise des rues, 3 actes et Panurge, 3 actes. aux Bouffes (1879); Lili, 3 actes, aux Variétés (1882); Mam'zelle Nitouche, 3 actes, même théâtre (1883); la Nuit aux soufflets, 3 actes aux Nouveautés (1884); Fla Fia, 3 a-tes, aux Menus-Plaisirs (1886), insuccès complet, etc. Nous devons ajouter à la nomenclature incomplète qui précède, la partition d'une opérette en un acte Deux portières pour un cordon, représentée en 1869 au Palais-Royal et que M. Hervé a écrite en société avec MM. Ch. Lecocq et Legouix, sous la pseudonyme collectif d'Alcindor; celle de la Cocotte aux œufs d'or, avec MM. Cœdés et Raspail (Menus-Plaisirs, 1873) sans parler d'une foule de pochades de cafés-concerts Entre deu.x vins, Moldave et Circassienne, Trombolino, les Métamorphoses de Tartempion, etc., etc.

M. Hervé, nous en avons eu des exemples, possède au plus haut degré l'intelligence de tout ce qui touche à la s'ène, une activité littéralement infatigable et enfin une faculté d'assimilation étonnante. C'est ainsi qu'« 1870, il acceptait hardiment un engagement à Londres, pour y jouer son répertoire en anglais — ne sachant pas n'o traitre mot d anglais. Mais c'est là un détail puéril quelques mois d' études, et le voilà au courant de la chose, parfaitement en état de paraitre sur une scène anglaise et de se faire applaudir par un auditoire an glais, à cent lieues de se douter de rien. Il met de la musique sur une partition anglaise (le Nouvel Aladin), rapporte à son retour (1871) la pièce à Paris, la traduit en français, et la donne au Theàtre-Déjazet non pas sans doute avec un succès fou M. Hervé n'en a plus eu guère depuis le Petit Faust. En 1874, ayant pris langue, comme on dit, il retournait à Londres et organisait, au théâtre de Convent-Garden, des promenades concerts, dont il conduisait l'orchestre, et qui furent une des great attractions de la season cette année-là. Finalement, il s'est si bien habitué aux personnes et aux choses de l'Angleterre, qu il s'est fait Anglais et qu'il ne nous appartient plus. On en parlait depuis quelque temps mais sans être sûr de rien, lorsque M. Hervé pnit la peine d'éclairer l'opinion par une lettre adressée au Figaro, datee de Paris (où il dirigeait les répétitions de -la-Fla), 16 août 1886. Dans cette lettre, le compositeur de tant de pochades nous apprenait qu'aimant les ru eurs anglaises et ayant passé l'âge de la lutte, il avait achete une « modeste propreté à à Folkestone, et s'etait lait naturaliser Anglais pour éviter l'expulsion « en ras de conflit international ». M. Hervé est donc bel et bien Anglais, et il assure que cela ne regarde personne. Sans doute. Toutefois, c'est d'un autre ton qu'un compositeur français, qui vaut bien M. Hervé, au moins, répondait à l'accusation d'avoir foule aux pieds sa qualité de Français (voy. GOUNOD).

HERVÉ, AIMÉ MARIE EDOUARD, journaliste, membre de l'Académie française, né à Saint-Denis ([le de la Reuniou) le 28 mai 1835, est fils d'un professeur de mathématiques au collège de cette ville, où il commença ses études, terminées d'une manière particulièrement brillante à Paris, au lycée Napoléon. Entré en 1854, premier de la promotion, à l'Ecole normale (section des lettres), il donnait sa démission peu de temps auprès pour se faire journaliste. M. Hervé collabora d'abord à la Revue de l'instruction publique et à la Revue contemporaine, où il fut charge, en 1860, du bulletin politique il fut ensuite rédacteur du Courrier du Dimanche en 1863, du Temps en t864, de l'Epoque (dire tion Feydeau) en 1865. Les tracasseries de l'administration avant rendu à peu pres impossible sa collaboration à un journal français, il devint, vers la fin de 1865, correspondant du Journal de Genève. Mais à la suite de la lettre impériale du 19 janvier. M. Hervé reparaissait sur la scène parisienne, en fondant, avec M. J.-J. Weiss qui, lui, venait de quitter le Journal des Débats, le Journal de Paris, dont le premier numéro parut le 28 avril 1867, et le dernier le 28 avril 1876. Aux élections generales de 1869, M. Hemé so porta candidat de l'opposition libé-raie dans la première cirronscriplion du Pas-de-Calais, contre M. Sens, candidat officiel: mais celui-ci fut élu à une grande majorité. M. Emile Ollivier, à son avènement au pouvoir (2 janvier 1870), lm offrit la prefecture de Bordeaux, qti refusa, comme il devait refuser d'autres offres, plus tard, voulant rester, dit-il, journaliste; il ne la'ssa pas, toutefois, que de donner son appui à cet essai tardif, et d'ailleurs peu loyal, de gouvernement parlementaire, étant parlementaire avant tout; mais il s'en sépara dès la première proposition, si peu parlementaire, d'un plébiscite, En même temps que M. Hervé refusait une prefecture de première classe, son ami et collaborateur, M. Weiss, arceptait les fonctions de secrétaire-genéral comme on sait, M. Maurice lichard; de sorte que M. Hervé resta dès lors seul directeur du Journal de Paris. Reste à Paris pendant le siège, il ne le quitta pas davantage pendant la Commune. Il signa la protestation des journalistes contre les élections decrétées par le Comité central et combattit avec une ardeur qu'on devine, mais avec une convenance de termes qu'on serait bien embarrasse de trouver dans le demi urant de la presse conservairice, les actes et les proclamations, ordres, decrels, etc. de la Commune de Paris. Ce ne fut pourtant que le 15 mai que parut l'arrêté du délégur à la Sûrete générale. Ferre, supprimant le Journad de Pari.9, qui avait eu le tort de protester contre la suppression de six autres journaux operée la veille. En conséquence, l' Journal de Paris ne parut pas le 17 mai: ce fut l'Echo de Paris, lequel était a son tour supprimé le t9 mai, par arrete du Comité de salut public, cette fuis. Le Journal de Paria, naturellement, reparut aussitôt après l'occupation de Paris, ou plutôt du quartier ou se trouvait son imprimerie, par les troupes du gouvernement. Lorsque le calme rétabli dans une mesure suffisante, l'Assemblée

nationale eut repris le cours de ses travaux, M. Edouard Hervé, qui les suivait avec une profonde attention, appuya d'abord le gouvernement de M. Thiers; mais lorsqu'il eut vu celui-ri décide t fonder la Republique, il se tourna brusquement contre lui et prit, à la campagne oui devait amener la bataille alors de isive du 24 mai 1873, une part très active. 11 avait fonde, le 27 février precé- dent, le Soleil, grand journal à un sou, renfort assez important dans la circonstance. Quelques mois après cette journée mémorable du 24 mai, une polémique fort vive 8'établit entre le XIX· Siècle et le Journal de Paris, à l'occasion des intrigues fusionnisteq; les réacteurs en chef de ces deux journaux, MM. Edouard Hervé et Edmond About ne crurent pouvoir mieux faire pour la terminer que de se rencontrer à longueur d'épee. M. About fut légèrement blesse dans cette rencontre (6 août) et les choses repriront alors leur trantran accoutumé. Le 28 avril 1876, M. Edouard Hervé annonçait aux lecteurs du Journal de Paris la disparition de ce journal, après neuf années d'une existence agitee; il est reste depuis à la tête du Soleil. On a peu de chose de M. Hervé, en dehors de ses travaux de journaliste et de ses études historiques et politiques insérées dans diverses publications periodiques. Il a publie à part, en 1869, 1 ne page d'histoire contemporaine, étude sur les hommes d'Etat et les hommes politiques de l'Angleterre, et en 1885, une autre étude, sur la Crise irlandaise. Ses remnrquables études sur l'Angleterre, sur ses hommes d'Etat, sur ses élections, sur le fonctionnement du système parlementaire, etc., ont fait également l'objet de quelques conférences à la salle du boulevard des Capucines. Mais M. Hervé n'est pas orateur; sa voix douce, sympathique, ne saurait convenir au lecturer public, qui doit faire violence à son auditoire, l'empoigner. pour parler net. Aux élections d'octobre 1885, M. Edouard Hervé etait porté sur la liste conservatrice présentée aux électeurs du déparlement de la Seine. et qui échoua complètement; mais M. Hervé tenait la tête de cette liste. avec 136,600 voix, au second tour. 11 prenait sa revanche à l'Académie française, où il était élu au premier tour, en remplarement du duc de Noailles. le 10 février 1886. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis le 11 octobre 1873.

HERVÉ-MANGON. Voyez Mangon, HERVÉ. HERVILLY (d'), MARIE ERNEST, littérateur et auteur dramatique français, né à Paris le 26 mai 1839. Il fit ses études au lycée de Versailles et entra au chemin de fer du Nord, en qualité de dess nateur en 1858; il devint, l'année suivante, piqueur des ponts-et-chaussées; mais ses préférences pour la carrière littéraire ne lui permirent pas de conserver longtemps ces fonctions. Il collabora au Diogène, au Boulevard, à l'Artiste, au Grand Journal, à la Lune, à l'Eclipse, à Paria-Caprice, au Nain jaune, au Sur terre et sur mer, au Rappel, et publia successi- vement la Lanterne en vers de couleurs, plaquette in-8· (1868); les Baisers, poésies (1872); le Harem, poésies et Contes pour les grandes personnes (1874); Mesdames les Parisiennes (1875); Histoires divertissantes (1876); D'Hervilly Caprices (1877); Histoires de mariage (1879); l'Heureux jodr (1884), etc. — Il a donne, en outre, au theàtre: le Malade réel (1874); le Docteur Sans-Pareil (1875) et la Belle Sainara, t acte en vers (1876), à l'Odéon; le Magister, au Théâtre-Français; le Bonhomme Misère, légende en 3 tableaux, avec M. A. Grévin, à l'Odéon; le Bibelot, 1 acte, au Palais-Royal (1877); l'!le aux corbeaux, 1 acte en vers, à l'Odeon; Mal aux cheveux, 1 acte, an Palais-Royal (1885); Molière en prison, à-propos en 1 acte, en vers, au ThéâtreFrançais (18K6); des saynètes, dont plusieurs insèreus dans le Thédlre de campagne, publie par M. P. Ollendorf, etc.

HEULHARD, Loms OCTAVE ARTHUR, journaliste et écrivain musical français, né à Lormes (Nièvre) le 11 mai 1849. Il débuta de tiès bonne heure dans la presge democrntique parisienne et fut attaché successivement au Courrier de Paris, journal hebdomadaire, à la Réforme, dont il fut secrétaire de la rédaction, et au Courrier français (1869-70). Il rédigeait dans ce dernier journal, qui cessa de parattre au moment de l'investissem*nt de Paris par l'armée allemande, une chronique politique quotidienne. Dilettante, éclairé, M. Heulhard était, en méme temps, collaborateur de l'Art musical et de la France chorale. Il a publié à part, une Etude sur une Folie àRome. opéra bouffe de Federico Rici in-12 avec portrait, 1870); puis, la Fourchette harmonique, histoire de cette société gastronomique, littéraire et musicale, avec des notes sur la musicologie en Frnnre (in-12, 1872). Au mois de juillet 1873, M. Arthur Heulhard fondait la Chronique musicale, recueil unique en ce genre dans le monde entier, sous le rapport des conditions littéraires et artistiques, et qui fut honoré d'une souscription de la direction des Beaux Arts à titre d'encouragement. M. Heulhard a été la rédacteur musical du journal l'Evénement pendant environ une année (1874-75); plus récemment (1876), il a rédigé la Chronique parisienne des Nouvelles de Paris. Il a publié depuis la Foire Saint· Laurent (1877, 1 vol. in-!2); Rabelais et aon maitre (1884); Bravos et sifflets (I886J, etc.

HEUZEY, Lion, arehéologue français, né à Rouen le 1" decembre 1831. Elève de 1 Ecole normale et de l'Ecole française d'Athènes, il est devenu profess ur d'histoire et d'archeoloxio à l'Ecole des beaux-arts et membre du conseil supérieur d'enseignement de l'Ecole il est en outre professeur d'arch olog;e orientale à fecole du Louvre et conservateur du departement des antiquites orientales et de la reramique antique au Musée, membre du Conseil supérieur des beaux-arts, du Comité des travaux historiques et s ientifiques, etc. Il a été nommé membre do l'Académie des infriptinns et belles-lettres, en remplac, ment de M. Beule, en mai 1875 M. L. Heuzey a publié le Mont Olympe et l'Acarnanie (1862); Mission

archéologique de Macédoine (1864 et suiv.); Reconnaissance archéologique d'une partie du cours de l'Erigan et des ruines de Stobé (1873); les Figurines antiques de terre cuite du muaée du Louvre (1878 et suiv.), etc. Décoré de la Légion d'honneur en 1865, M. Léon Heusey a été promu officier le 13 juillet 188!.

HEYLLI (d'), GEORGES (EDMOND POINSOT, dit Georges D'HELLY, puis), littérateur français, né à Nogent-surSeine (Aube) le 16 aoùt 1833. S'etant fait connaître dans les lettres sous un pseudonyme qui se trouvait être le nom véritable d'une famille aussi obscure que pointilleuse, M. Poinsot dut, en 1869, sur les réclamations de cette famille, modifier l'orthographe de ce nom, dont la notoriété acquise lui rendait l'abandon pénible. Collaborateur du Mousquetaire d'Alexandre Dumas, du Journal de Paris, du Figaro, etc., M. Georges d'Heylli a publié: le Scandale au thédire (1861, in-18); Maladie et mort de Louis XV (1866, in-16); Morts royales: Louis XIV. Mme de Maintenon, Pierre III, Catherine 11, Panl Ier, Napoléon II, Marie-Amélie, etc.; Cotillon III: Mme Dubarry (1867, in-18); les Fils de leurs œuvres (I868, in-i6) Extraction des cercueils royaux d SaintDenis, en 1793 (1868, in-18); Dictionnaire des pseudonymes, Procès du maréchal Ney (1869, in-18); Madame Emile de Girardin (Delphine Gay', notice biographique (1869, in-16); Entrevue de Ferrières (f870, in-18) Télégrammes militaires de M. Gambetta, Journal d'un habitant de Neuilly pendant la Commune, les Manifestes du comte de Chambord, le Livre rouge de la Commune, M. Thiers à Versailles (l'Armistice de 1870), lit Légion d'honneur et la Commune, Victor Hugo et la Commune (1871, in-18); Journal du siège de Paris (1871, 3 vol. in.8') le Moniteur prussien de Versailles (1871, 2 vol. in-8°); le Cerrueil retrouvé du cardinal de Reta; Régnier, de la Comédie-Française, notice biographique (1872. in-18); Histoire de la Comédie-Française, f680-1876 (1874J; Lettres inédites de Robbé sur Damiens; l'Opéra, histoire et répertoire (1875, in-18); Madame Arnoiild-Plessy, notice biographique (1876); M. Bres8ant, de la Comédie-Francaise, notice biographique (1877) Léon (luillard, archiviste de la Comédie-Francaise, avec portrait (1878) Journal intime de la Comédie-Francaise, 1851-70 (1879), etc. M. Georges d'Heylli a donné en outre des éditions du Théâtre complet de Beaumarchais (4 vol. in-8°), du Diable boi- teux, de Manon Lescaut, de Vert-Vert, du Théâtre de Marivaux, du Théatre de Sedaine, du Thédtre de Régnard (2 vol.), et,. Il a fondé le 1er janvier 1879 la Gazette anecdotigue, publication bi-mensuelle. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1880.

HIGNARD, JEAN Louis ARISTIDE, compositeur français, né à Nantes le 20 mai 1822. Il vint à Paris romp léter son éducation musicale, fut admis en 1845 au Conservatoire dans la classe de composition d' Halev1, et remporta au concours de l'Institut, en 1850, le deuxtème second grand prix. 11 faisait représenter, dès le mois de janvier de l'année suivante, sur le théâtre de sa ville natale, un opéra comique en un acte le Visionnaire. Il a donné depuis, à Paris: le Colin-Maillard, un acte (f853), et les Compagnons de la Marjolaine, un acte (f855), au Théâtre-Lyrique; M. de Chimpanzé, un acte (1858) et le Nouveau Pourceaugnac (1860), aux Bouffes-Parisiens; l'Auberge des Ardennes, 2 actes (1860), au Theâtre-Lyrique les Musiciens de l'orchestre, 2 actes (1861), aux Bouffes, avec MM. Léo Delibes et Erlanger. Depuis lors, M. Hignard n'a pu de nom eau aborder la scène. Il a écrit un grand opéra. Ou plutôt une tragedie lyrique » en 5 actes. Hamlet, qu'il a fait entendre par fragments, dans diverses reunions intimes, et dont la partition pour chant et piano a été gravee chez l'editeur Heu. On doit à M. Hignard un très grand nombre de compositions vocales, parmi lesquelles il nous faut citer: Rimes et mélodie plusieurs Chœurs, avec accompagnement d'orchestre six chœurs pour voix de femme avec accompagnement de piano à quatre mainq douze chœurs pour voix d'homme, sans accompagnement des duos, des Valses concertantes et des Valses romantiques pour piano à quatre mains, etc. enfin deux operettes de salon le Joueur d'orgue et A la porte. ― L'Academie des beaux-arts lui a décerné le prix Trémont en 1871.

HICKS-BEACH, sir MICHAEL. Voy. Beach.

HILLEMACHER, EUGÈNE ERNEST, peintre français, élève de M. Leon Cogniet, est né à Paris en 1820. On cile de cet artiste: Saint Sébastien mourant (1842); la Madeleine au sépulcre (1845); la Vieille et les enfants (1847); Pécheur. napolitains, le Confessionnal (1848); le Satyre et le pas.sant (1850); les Assiégés de Rouen en 1418 (1852); le Voyage de Vert-Vert (1853); le Dimanche des Rameaux, Rubena faisant le portrait de sa femme (1855); les Deux écoliers de Salamanque, la Partie de whist (1857); l'Enfance de Jupiter (1858); Molière consultant sa servante, Boileau et son jardinier (1859); un Cierge à Notre-Dame des Sept douleurs dans l'Eglise Saint-Laurent, à Paris; Présentation du Poussin au roi Louis XIII par Cinq-Mars; Jean Gutenberg, aidé de Jean Faust, fait ses premières épreuves typographiques (1860J; James Watt la Poste enfantine, les Bulles de savon (1861); Napoléon Ier avec Gœthe et Wieland, Antoine rapporté mourant à Cléopâtre, les Deum Corneille (1863); Philippe IV et Velasquez, Don Juan (1864); Psyché aux enfert, d'auprès Apulée l'Amatevr de bouquins (1859); Marguerite d'Anjou arrêtée avec son fils Edouard par un brigand, l'Intdecision (1866); le Petit Jehan de Saintré et la Dame des 6elles cousines, Souvenirs (1868); Aristide et le paysan, un Portrait (1869); le Bourgeois gentilhomme et ses professeurs, Jameray Duval gardant les taches de l'ermitage Sainte-Anne (1873); le Jeune Turenne endormi sur l'affût d'un canon, le Cojfre de mariage (époque Louis XIII), Voisinage (1874); la Belle au bois aormant, un Repas de famille an Picardie, Souvenir du

dans l'église Sainte-Sophie, lors de la prise de Constan- tinople, en 1453; le Ménage du serrurier, autre souvenir du bourg d'Ault, dans le département de la Somme (1876); Archimède, Phidias (1877); Julien de Médicis (1878); Aatolphe et Joconde consultant la Fiammetta, Piccola moneta (1879); Edward Jenner faisant ses première8 expériences de vaccine à Berkeley, Lisabetta de Messine (1884); Enée et Didon (1885); le Vieux Mortimer et son neveu Richard Plantagenet (1886); un certain nombre de portraits, etc. M. Hillemacher a obtenu une médaillo de 2e classe en 1848, un rappel en 1857, une médaille do 1re classe en 1861 et le rappel de cette médaille en 1863. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1865.

HILLION, Joseph LAURENT MARIE, homme politique français né à Bourbriac (Côtes-du-Nord) le 3 septembre 1821. Il fit son droit, prit le grade de licencié et devint juge de paix. Membre du Conseil général des Côtes-du- Nord depuis 1867, la loi de 1870 sur les incompatibilités le força à donner sa démission; mais révoqué comme juge de paix en 1882, il fut réélu en 1883. Il est, en outre, président du comice agricole du canton de Bour- briac. — M. Hillion a été élu député des Côtes du-Nord sur la liste réactionnaire, le 4 octobre 1885.

HIMLY LOUIS AUGUSTE, historien et géographe français, né à Strasbourg le 28 mars 1883, commença ses études dans sa ville natale, les continua à Berlin et vint les terminer à Paris, où il entra ensuite à l'Ecole des chartes en 1845. Reçu agrége de l'université en 1845, il fut nommé, l'annee suivante, professeur d'histoire au collège Rollin, quitta l'Ecole des chartes en 1848 et prit le grade de docteur ès-lettres en 1849 nommé suppléant à la chaire de géographie de la Sorbonne, il en est devenu titulaire en 1863, et l'a conservée jusqu'ici, tout en devenant doyen de la faculté des lettres. M. Himly est, en outre, membre du Conseil aradémique, du Comité des travaux historiques et scientiques, membre et viceprésident de la Société de géographie, etc., et a été élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques, le 14 juin 1884, en remplacement de Mignet. Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1867, il a été promu officier le 31 décembre 1881 il est aussi officier de l'instruction publique. On a de M. Himly: Walla et Louis le Débonnaire et De Sancti romani imperii nationis germanicæ Indole, etc. (1849), ses theses de doctorat; Dela décadence carlovingienne (1851); Histoire de la formation territoriale de l'Europe centrale (1876), etc. HIND, JOHN RUSSELL, astronome anglais, 81s d'un fabricant de dentelles de Nottingham, où il introduisit l'un des premiers les métiers Jacquard, est né dans cette ville le 12 mai 1823. Dès l'âge de six ans, il manifesta une véritable passion pour l'astronomie, dévora tous les ouvrages traitant de cette science et collabora, en 183940, aux publications locales: le Nottingham Journal, et le Dearden's Miscellany, auxquels il fournit des articles intéressants sur divers problèmes d'astronomie. En 1840, il se rendit à Londres et entra chez un ingénieur civil; mais il réussit à obtenir, par l'intermediaire de Wheatstone, qui l'appuya auprès de M. Airy, une place d'aide, dans la section de magnétisme et météorologie, à l'Observatoire royal de Greenwich. En 1843, il fut employé pendant trois mois, comme membre de la commission gouvernementale, au relevé de la longitude exacte de Valentia (Irlande). En 1844, il quittait Green which et était attaché à l'Observatoire particulier de M. G. Bishop, dans Regent's Park; il était nommé, en décembre suivant, membre de la Société astronomique. M. Hind a publié son premier ouvrage, le Système solaire, en t846. En 1847, il acceptait le poste de secrétaire de la Société royale astronomique, pour l'étranger; il recevait une médaille d'or du roi de Danemark pour la découverte d'une nouvelle planète qu'il avait faite au mois de février, et était élu correspondant de la Société philomatique de Paris en 1848. Cette même année 1848, il publiait son Expected return of the great comet of 1264 and 1566 et était nommé correspondant de l'Institut de France (Académie des sciences), pour la section d'astronomie, au mois de mai 1850, en remplacement du professeur Schumacher, d'Altona. Le 13 septembre de la même année, il découvrait la planète Victoria; puis Irène, le 19 mai 1851; Melpomène, le 24 juin 185!; Fortuna, le 22 août 1852; Calliopv, le f6 novembre 1852; Thalie, le 15 décembre 1852. Il publia, en 1851, son Vocabulaire astronomique. La même année, la Société royale astronomique lui décernait sa médaille d'or, il recevait du gouvernement une pension annuelle de 5,000 fr. et l'Académie des sciences de Paris lui décernait, pour la troisième fois, le prix Lalande, pour la découverte de quatre nouvelles planètes dans la courte période d'une année. Il publiait également, en 1852, ses Réponses aux questions relatives d la comète de 1556. En 1853 parut son Illusnée, le 8 novembre, une nouvelle planète, Euterpe, et une autre, Uranie, le 22 juillet de l'année suivante. M. Hind a publie depuis Eléments d'algébre (1855); Traité descriptif sur les comètes (1857), ete. Il a collaboré aux Transactiona de la Société royale astronomique, aux Comptesrendus de l'Académie des sciences de Paris, aux A.stronomische Nachrichten d'Altona, à Nature, à l'Athenœum, etc. Il a présidé la Société royale astronomique pendant l'exercice 1882.

HIQLLE, ERNEST EUGENE, sculpteur français, élève de Jouffroy et de Grandfils, est né à Valenciennes le 5 mai 1834. Il suivit en outre les cours de l'Ecole des beaux-arts et remporta le grand prix de Rome en 1862. On cite de cet artiste: Brutus, marbre et Arion, esquisse en plâtre (1867) M. Robert Fleury, marbre et' un buste en bronze anonyme un buste d'enfant et Narcisse, statue, marbre (1870); le buste de Mande- moiselle Ballue et un autre (1872) bustes du Général de Martimprey et de M. Cantagrel (1873); la Statue

commémorative du monument élevé par Cambrai aux soldats morts pendant la guerre franco-allemande et les bustes de Viollet-le-Duc et de M. Chenavard (1874); le Dr Dereins, buste (1875) Saint-Jean de Matha, statue en plâtre les bustes de Jouffroy et de Carpeaux (1877); la statue en bronze du Général Foy, pour la ville de Ham et un Enfant (1878); l'Arion et le Narcisse, dejà nommés, à l'Exposition universelle de 1878; le buste en plâtre teinté de M. Mascart, profes- seur (1879) le Général de Lafayette, statue en bronze pour la ville du Puy Eue, statue en marbre (1883) Portrait du frère Libanos et une Jeune Italrenne, bustes en plâtre (1884) Portrait de M. Harpignies, buste en plâtre et le Modéle, figure en plâtre (1885) un buste de Jeune fille, en marbre etc. On lui doit encore les deux groupes entourant le cadran de l'Hôtel de Ville de Paris (1883). M. K. Hiolle a obtenu des medailles aux salons de 1867, 1869 et 1870, deux médailles d'honneur au salon de 1870 et à l'Exposition universelle de 1878 il a été décoré de la Légion d'honneur en 1873.

HIRN, GUSTAVE ADOLPHE, physicien alsacien, né au Logelbach, près de Colmar le 21 août f8i5. Entre à dixneuf ans dans la manufacture de cotons imprimés tenue par son grand-père il en eut bientôt la direction, et fit profiter cet établissem*nt de ses connaissances scientifiques étendues et auxquelles il n'a cessé d'ajouter. De nombreux mémoires insérés au Bulletin de la Sorieté industrielle de Mulhouse, dont il est membre, puis aux Comptes rendus de l'Academie des sciences, le faisaient nommer par ce dernier corps savant, des 1867, son corresponnant pour la section de physique genérale. M. Hirn a publié à pnrt Recherches sur l'équivalent mécanique de la chaleur (1858); Théorie mécanique de la chaleur (l866 ); Conséquences philosophiques et metaphysiques de la thermodynamique, Analyse élémentaire de l'univers (1869) Mémoire sur les anneaux de Saturne (1872); Sur les propriétés optiques de la flamme descorps en combustion (1873); Etude sur une classe particulière de tourbillons (1878). En mai 1886, l'empereur du Brésil lui faisait remettre la plaque de commandeur de l'ordre de la Rose.

HODGSON, Jean EVAN, peintre anglais, né à Londres le i·· mars 1831. Il passa une partie de ses premières années en Russie, où son père s'était établi négociant en 1835, fit ses études en Angleterre, à l'école de Rugby et fut ensuite attaché à la maison de commerce paternelle. Mais, en 1863, il retournait en Angleterre, abandonnant les affaires, et entrait comme eleve à l'Académie royale. Il exposa sa première toile en 1856 et a continué depuis à figurer à presque toutes les expositions. Il commença par des tableaux de genre, puis aborda la peinture historique, en 1861; en 1869, nu voyage dans le nord de l'Afrique apporta, avec de nouveaux sujets, une modification nouvelle dana sa maniere. On cite de M. Hodgson Arrestation d'un braconnier (1857); le Dépouillement du scrutin (1858); la Femme du patriote 'la Femme d'un prisonnier politique subornant un geôlier autrichien pour qu'il lui donne accès auprès de son mari, une Repetition de musique dana une ferme (f860J; la Fille de sir Thomas More dans l'atelier d'Holbein (1861); Retour de Cadix de sir Francis Drake (1862); Première apparition de l'Armada (1863); la Reine Elisabeth à Purfleet (1864); la Mariée conduite à sa nouvelle demeure (1865); Juive accusée de sorcellerie (1866); Plaint- chant, intérieur d'une eglise du Shropshire (1867) Dames chinoises et Curiosités européennes (1868 Trirème romaine d la mer (1868); Conteur arabe (l869 Arabes prisonniers, Gardes noirs du Bacha, Arabes pasteurs (1870); la Poste, un Patriarchearabe (1871); la Réorgani8ation de l'armée au Maroc, le Charmeur de serpents, un Beau chaland (/871); Jack Ashore et un Marchand d'oiseaux tunisien (1873); un Remouleur besogneux, le Salut rendu, Petit poisson (1874); Boutique de barbier d Tunis, le Tailsman, un Combat de coqs (1875); le Temple de Diane à Zaghouan, suivant la charrue (1876); l'Activité commerciale en Orient (1877); une Question d'Orient, le Pacha (1878); Gehàzi, la servante d'Elisha et le Naturaliste français à Alger (1879); Retenu à la maison (1880); Naufraqé guettant une voile (1881); Un jour passé depuis lonqtemps, Peintre et critique, le Pays d'Hobbema, Dans les Pays-Bas (1882); l'Egypte, Ragass el-ma, la Danse de l'eau (1883), etc. Associé de l'Académie royalo depuis 1879, il a été élu membre titulaire en 1881. HOE, RICHARD MARSH, inventeur américain, fils d'un habile mécanicien anglais établi à New-York, ou il est né le 12 septembre 1812. Il prit, en 1832, la suite des affaires de son père, et attira bientôt l'attention puhlique par de nombreuses inventions ou des perfectionnements d'instruments divers, machines et machines-outils mais son nom est devenu célèbre dans les deux mondes surtout par les perfectionnements qu'il a a alportés à la machine à imprimer et par ses invent ons de presses spécialement destinées à 1 impression des grands journaux quotidiens. En 1873, il inventait sa fameuse presse à journaux donnant vingt-quatre mille exempLures à heure, imprimés des deux côtés.

HOFMANN, AUGUST WILHELM, chimiste allemand, né le 18 avril 1818 à Giessen. En 1836, il entrait comme étudiant à l'université de cette ville et y prenait le grade de docteur en philosophie en t842. II entra ensuite, comme préparateur de chimie, dans le laboratoire du baron Liebig, et y resta jusqu'en 1844. En 1845, il fut nomme répetiteur de chimie à l'université de Bonn, et devint la même année professeur au Collège royal de chimie, puis, en 1853, à l'Ecole royale des mines, de Lon fres. Nommé en 1863, professeur de chimie à l'universite de Bonn, le D' Hoffmann y fut chargé de l'organisation du nouveau laboratoire en il etait transtere à Berlin, en remplacement de Mitzscherlich, et eut à s'y occuper na

également de l'organisation d'un nouveau laboratoire. On doit au Dl Hofmann un très grand nombre de monographies chimiques, principalement de chimie organique, et plusieurs rapports relatifs aux exp sitions industrielles. Nous citerons à part son Introduction à l'étude de la cAimie moderne, ouvrage très estime. Il est membre de l'Académie impériale des sciences de Berlin et de la Société royale de Londres, et correspondant de l'Institut de France et des Académies de Saint-Pétersbourg, de Vienne, d'Amsterdam, de Bavière et de beaucoup d'autres sociétés scientifiques Il est en outre docteur sa médecine de l'université de Bonn et docteur en lois des universités d'Aberdeen et de Cambridge; officier de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre de la Couronne de Prusse, des SS. Maurice et Lazare et de la Couronne d'Italie, chevalier-commandeur de l'ordre Je François-Joseph d'Autriche, etc. En 1875, la Société royale de Londres lui a décerné sa médaille de Copley pour ses nombreux travaux de chimie.

HOHENLOHE-SCHILLINGSFURST ( prince de), CLODWIG CARL VICTOR, diplomate et admmistrateur allemand, né à Rothenburg le 31 mars 1819, est le second fils de François Joseph, prince de Hohenlohe-Schillingafûrst, de la branche de Waldenbourg. Le prince Clod- wig venait de terminer ses études de droit à l'université de Gœttingen lorsque son père mourut, en 1841. Un an plus tard, ayant passé brillamment ses examens, il était admis comme stagiaire (auscultator) au barreau d'Ehrenbreitstein. Il devint référendaire du gouvernement à Potsdam. Sur ces entrefaites, le landgrave de HesseRheinfels-Rothenburg mourut sans heritiera directs, laissant à la maison de Hohenlohe ses titres et possessions, y compris les domaines de Ratibor et Corvey, auxquels le roi Guillaume IV ajouta le titre de duc et qui allèrent au frère aîné du jeune prince, dont la posihon ne fut pas changée. Mais à la mort de son frère Philippe Ernest (1845), le prince Clovis succeda, avec le consentement de son frère aine, à la principaute de Schillingsfürst en Bavière. Il quitta dès lors le service de la Prusse et s'établit sur sa nouvelle principaute. Devenu, par suite de cette option, membre héréditaire du parlemeut bavarois, il fut nomme successivement ambassadeur à Athènes, à Florence et à Rome et était de retour à Francfort en 1849. Marié, depuis 1846, à la princesse Marie de Sayn-Witgcnstein-Berlebourg, dont il a eu une nombreuse famille, le prince de Hohenlohe demeura pendant une dizaine d'années éloigne des affaires publiques, faisant d'assez fréquents voyages, notamment en France, en Italie et en Angleterre. Il reparut d'une manière sérieuse an parlement en 1860, et se montra favorable à l'alliance prussienne. Ayant été prié par le jeune roi de Bavière, vers la fin de 1866, de lui soumettre son programme politique, et ce programme tyant reçu l'approbation royale, le prince de Hohenlohe fut nommé, le 1" janvier 1867, ministre de la maison du roi et des affaires étrangères et président du conseil, en remplacement du baron de Pfordten. Toutes les puissances secondaires de l'Allemagne adoptèrent le programme de M. de Hohenlohe et, en 1868 et 1869, il fut élu vice-président du parlement douanier de la Confederatiou germanique. L influence qu'il avait acquise lui fit attribuer, par les journaux de M. de Bismarck, le projet d'elever contre la Confederation de l'Allemagne du Nord une Confedération du Sud hostile aux tendances envahissantes du ministre prussien. Que tel fût en effet le projet de M. de Hohenlohe, les événements politiques ne precipitèrent avec une telle hâte, malheureusem*nt pour nous, qu'ils le déjoueront. A l'intérieur, l'administration de M. de Hohenlohe s'est surtout fait remarquer par l'appui donne aux « vieux catholiques t dans leur. opposition aux décisions du concile du Vatican et par son énergique defense des principes de la civilisation moderne contre les agissem*nts de Rome, prenant à ce propos l'initiative de démarches auprès des principaux cabinets européens, dans le but d'une entente efficace. Elu, après la guerre, membre du premier Reichstag allemand par le collège de Forchheim, il fut choisi pour vice-président par ses collègues. M. le prince de Hohenlohe a succédé à M le comte d'Arnim, au mois de mai 1874, comme ambassadeur d'Allemagne près la République française. En 1878, il fut un des plénipotentiaires allemands au congres de Berlin. Nomme statthalter d Alsare-Lorraine en juillet 1885, en remplacement du maréchal de Manteuffel, décédé, il était remplace à Paris par M. le comte de Munster le 5 novembre 1885. M. le comte de Hohenlohe-Schillingsfurst est grand croix de la Légion d'honneur.

HOHENZOLLERN-SIGMARINGEN (prince de), LÉOPOLD ETIENNE CHAULES ANTOINE GUSTAVE EDOUARD THASSILO, film aine du feu prince Charles Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen, seconde branche non-regnante de la maison de Hohenzollern, est ne le 22 septembre 1835. Il fit ses études aux universités de Bonn et de Berlin et devint major à la suite dans le premier régiment d'infanterie de la garde prussienne. Marié, le 12 septembre 1861, à la princesse Antonia de Portugal, appartenant lui-même à la religion catholique et de plus, très verse, dit-on, dans la langue, dans la litterature et l'histoire de l'Espagne, le prince Léopold de Hohenzollern dut à toutes ces qualités l'honneur de fixer le choix du maréchal Prim qui lui offrait, en juillet 1870, la couronne d'Espagne, refusée déjà une demi-douzaine de fois. On sait ce qu'il advint de l'acceptation, bientôt retir e d'ailleurs, de cette couronne d'un placement si difficile, par le prince Léopold la déclaration de guerre du 15 juillet et les désastres inouls de 1870-71. — Nous n'avons pas à y insister.

HOLL, FRANK, peintre anglais, né à Kentish Town le 4 juillet 1845. Après avoir fait de bonnes études au collègo de l'universite de Londres, il entra comme eleve à l'Académie royale en 1860. peux ans après, il obtenait une médaille d'argent pour le meilleur dessin d'apres l'antique et un prix de 250 francs. Vers le même temps,

HOLLINGSEAD, JOHN, journaliste, littérateur et directeur de théâtre anglais, né à Londres le 9 septembre 1827. Il fit ses études à Homerton et entra de bonne heure dans la pratique des affaires commerciales, dont ses goûts littéraires fiuirent toutefois par le détourner complètement. Il collabora à divers journaux quotidiens ou hebdomadaires, ainsi qu'aux principaux magazines de la métropole, fut attache aux Houshold Words en 1857 pt travailla également à l'All the Year Round, au Cornhill Magazine, aux Good Words, à l'Once a week, etc. En 1859, il publiait un volume composé d'extraite du premier de ces magazines, intitulé Sous les cloches (Under bow Bells), scènes de la vie de Londres; puis, en 1868, un autre recueil d'articles, politiques et d éronomie sociale ceux-là, sous le titre pittoresque: Rubbing the gilt off (Eulevuns la dorure), et un choix amusant de Petit* voyages (Odd Journevs), extraits de l'All the Year Round. Citons encore Ways of life (les Chemina de la vie, 1861); Ragqed London in 1861 (Londres déguenille en 1861), promenade d'une gaieté contestable à travers les ménages pauvres de Londres Underground London (Londres souterrain). description des égouts et des conduites d'eau et de gaz de la capitale anglaise (1862); Rou Diamonds (Diamants bruts), recueil de contes (1863); l'Histoire officielle de l'E.xposition internationale. préparée pour la Commission royale Aujourd'hui (Today), mélanges (1864), etc. M. Hollingshead a écrit également deux ou trois pieces de théâtre originales et adapté, sous le titre: The Grasshopper, qui est la traduction de son titre français, la Cigale de MM. Meilhac et L. Halévy (1877). Une édition de ses œuvres choisies a eté publiée en 1874, sous ce titre: Miscellanies: Stories and Essays (3 vol.). Enfin M. Hol. lingshead a été, pendant dix ans, le critique dramatique du Daily News et de la London Review. Il est membre de la Société des auteurs dramatiques anglais. Libreéchangiste en économie politique, M. Hollingshead a poursuivi en toute circonstance l'application des principes de la liberté commerciale, mais tout particulièrement à l'occasion de la lutte soutenue par les salles de concerts (Musir-Halls) contre les directeurs de théâtre, résolus à maintenir rigoureusem*nt ce qu'ils croyaient être leurs privilèges. D'accord avec M. Dion Boucicault (Voyez ce nom), il organisa une puissants agitation en faveur des Music-Halls en présence de cette agitation, le parlement s'émut, une commission parlementaire fut chargée d'etudier la question (1866) et, après avoir entendu M. Hollingshead, elle conclut dans son sens, c'est-à-dire à la liberté des théâtres. Ce mouvement eut I eucore un autre résultat, qui fut d'attirer l'attention des capitalistes sur la situation défectueuse, au point de vue de 1 installation, des scènes les plus importantes de Londres. Dix-huit théâtres nouveaux furent bâtis en conséquence. En décembre 1868, M. Hollingshead prenait la direction de l'un de ces nouveaux théâtres: la Gait,, dans le Strand, laquelle est toujours entre ses mains. Du reste, M. Hollingshead a eu jusqu'à trois théâtres métropolitains à la fois sous sa direction, avec la troupe d'artistes la plus intelligemment formée. Il est, de plus, directeur du principal theàtre de Manchester. En 1879, il invita les artistes de la Comédie-française à visiter Londres et les retint à la Gaité pendant six semaines c'est à lui, par conséquent, qu'est due la rupture de Mme Sarah Bernhardt avec notre première scène dramatique. HOLMES, OLIVIER WENDELL, médecin et poète américain, ne à Cambridge (Massachusetts) le 29 août 1809, fit ses études dans sa ville natale. au collège d'Harvard, y prit ses grades en 1829, et aborda l'étude du droit, qu il abandonna b entôt pour relie de la medecine. Après un voyage en Europe, durant lequel il suivit les hôpi. taux de Paris et d'autres capitales, il revint sétablir à Boston en 1835, et se fit recevoir docteur en médecine l'année suivante. En 1338, il fat élu professeur d'anatomie et de physiologie au collège de Darmouth il donna sa démission deux ans plus tard, et fut nommé à une même chaire au collège d'Harvard en 1847. En 1849, il se retirait définitivement pour se livrer à la littérature et plus spécialement à la poésie. Dès 1836, le Dr Holmes collaborait à la presse périodique et sa réputation de poète s'etait promptement établie parmi ses compatriotes, qui lui donnent aujourd'hui la première place parmi i leurs poètes lyriques ses poésies sont surtout remarquables par le fond de bon sens et de bonne humeur qui y régnent. Il publia successivement plusieurs « essais » en vers et se fit également une* réputation de contereneier populaire. En 1857, il commençait dans l'Atlantic Monthly une série d'articles sous le titre de

il peignait pour un marchand de Rochedale, une Mère et son enfant malade, qui nP fut pas exposé. En 1863. M. Holl obtenait au concours de l'Académie une médaille d'or pour la peinture historique, et une bourse de 1,375 francs pendant deux années, avec son Sacrifice de Jacob plus une médaille d'argent pour le dessin d'après nature. PI débuta aux expositions de l'Académie royale en avec un Portrait et une toile intitulée Chassé de l'église. Il a exposé depuia un Cueilleur de fougères (1865); l'Epreuve (1866); un Convalescent et Face au feu (1867); le Portrait de son père (1868). Le selgneur me l'avait donné le Seigneur me l'a repris: que le nom du Seigneur soit béni » (1869), toile qui valut à l'artiste une bourse de voyage de deux années Mieux vaut un diner d'herbes avec l'amour qu'un bœuf d l'etable avec la haine (1870); l'Hioer et Nouvelles de la mer, commandé par la reine (1881); « Je suis la résurection et la vie », funérailles au village (1872); le Départ, scène à une station de chemin de fer (1873) Déserté (1874); Son premier-né (1876); Allant à la maison (1877); Newgate: en prévention (1878); Présents des fées, la Fille de la maison, Caché (1879); Placé de face (1880); le Refour au foyer (1881); Millicent (1883), et de nombreux portraits. M. Frank Holl a été élu associé de l'Académie royale de Londres en 1878, et membre titulaire le 29 mars 1883.

the Autocrat of the Breakfast Table, suivie plus tard de the Professor at the Breakfast Tnble, et compl the en 1872 par une troisième serie the Poet at the Breakfast Tabde. En même temps paraissait: Elsie Venner, a romance of Deatiny (1861), traduit en français l'annee suivante, par M. E. 1). Forgues; Songi in many keys et Soundings from the Atlantic (1864); the Gua rdian Angel (1868); Mechanies in thought and morals (1870J; Sangs of many seasons (1874); John L. Motley, notice biographique (1878); The Iron tiale (la Porte de fer) et autres poèmes (1880), etc. Une édition de ses œuvres poétiques a paru en 1861. Le D' Wendell Holmes s'est aussi distingué par ses recherches sur l'auscultation et la micrographie et par une collaboration importante à la presse periodique médical. Au printemps de 1886, le D' Olivier W. Holmes fit un dernier voyage en Europe, et un accueil particulicrement sympathique lui fut fait en Angleterre, mais il était malade au retour.

HOLYOAKE, GEORGE JACOB, publiciste et sociologub anglais, né à Birmingham le 13 avril 1817, fit ses études à la Mecbanics' Institution de cette ville. Il fut nommo directeur du personnel de la premiere expositition des arts et manufactures tenue à Birmingham en 1839, et devint ensuite professeur de mathématiques à la Mo hanics' Institution et chargé du cours d'analyse du systcmo social de Robert Owen (184t). M. Holyoake a publié un grand nombre d'ouvrages sur l'éducation des classes laborieuses, la critique thcologique, la politique et la coopération. Nous citerons: Uses of Euclid; Logic of facts; Public speaking and debate; Trial of theism; History of Middleeborough-on-Tees Letters to lord John Russell on an Intelliqence franchise; the History of cooperation in Rochdale, ouvrage dont la publication donna lieu à la fondation de plus de deux cent cinquante sociétés coopératives en deux ans, et qui fut trroduit dans les principales langues de l'Etrope et de l'Inde; Hi.story of the cooperative and aociai Institutions of Halifax; History of the cooperation in En- gland (2 vol.); A New Defenee of the ballot, ete. Il a rédigé trente volumes du Reasoner et est aujourd'hui redacteur en chef du Present, revue coopérative et « seculariste a. M. Holyoake a eu l'honneur d'être la dernière personne emprisonnée en Angleterre sous l'accusation d'atheisme (six mois de prison), et la dernière aussi poursuivie pour avoir publie des journaux non timbres, pour venir en aide à la Société pour le rapprl des « droits sur l'intelligence » (taxes upon knowledge). De ce chef, M. Holyoake avait encouru des amendes dont la somme totale s'elevait à la bagatelle de plus de 15,000,000 de francs (600,000 liv. st.), qu'il avait dû prier le chancelier de l'Echiquier de vouloir bien recevoir seulement par fractions hebdomadaires, lorsque le rappel de la loi sur le timbre des journaux vint interrompre les poursuites et lui faire faire une assez notable économie. M. Holyoake eut également une grande part à l'acceptation de l' « Evidence Amendment Bill », admettant la validite légale de la simple affirmation au lieu du serment ce que nous n'avons pas encore en France. Ce courageux citoyen avait toute sa vie refusé de prêter serment, et comme il s'était trouvé dans une foule de circonstances où le serment était légalement exigé, sous des peines plus ou moins sévères, les persécutions ne lui avaient pas non plus fait défaut de ce côté. On doit à M. Holyoake l'idée, et aussi le plan jusque dans ses plus petit* détails, du dernier Livre Bleu publié par lord Clarendon, le premier d'une série de renseignements pleins d'intérêt, sur la Condition des classes indus- trielles à l'étranger (Condition of the industriel classes in Foreign Conntires), dont la publication est continuée par le Foreign Office. Il a fait partie de la legion britannique du général Garibaldi, en qualité de secrétaire (acting secretary). Eofin M. Holyoake est le fondateur du systeme social et antireligieux connu sous le nom de Sécularisme, basé sur l'acrord complet de la morale et de la science à l'exclusion de l'atheisme et de la théologie. Le fond de la doctrine du « sécularisme est que, si Dieu existe, ce qu'il se garde bien de nier, il est impossible d'en rien savoir et, partant, il est inutile de s'en inquiéter; de même, notre origine et notre fin étant des problèmes parfaitement impénetrables, nous devons les regarder avec indifférence et vivre le plus honnêtement possible « dans le aiec:e ». Cette doctrine, publiquement soutenue, ne l'a pas toujours éte sans danger. Nous venons de dire que M. Holyoake avait ete emprisonné sous prévention d'atheisme; mais on voit qu'il n'en faisait pas absolument profession. Son dernier ouvrage est une Vie de Joseph Rayner Stephens, prédicateur et orateur politique (1882). HOOKER, sir Joseph DALTON, botaniste et voyager anglais, né à Halesworth (Suffolk) le 30 juin 1817, fit ses études à l'université de Glasgow, où il prit le grade comme aide-chirurgien à bord de l'Erèbe, armé pour une expedition dans l'océan Antarctique, sous le commandement de sir James Ross, dans le but d'etudier, outre le phénomène du magnétisme terrestre, la botanique des contrées traversées par l'expédition. De retour, après quatre années d'absence, il publia sa Flora antarctica, contenant la description d'un grand nombre de plantes nouvelles et leur comparaison avec celles de même famille existant dans d'autres parties du monde. Cet ouvrage a eu une grande influence sur le progrès de nos connaissances de la distribution des plantes sur la surface de la terre. En 1847, le Dr Hooker entreprit un voyage scientifique dans l'Inde. De retour en 1851, il publia les resultats de ses explorations en deux volumes, sous le titre de: Himalayan Journals. Etant encore dans l'Inde, en 1850, il avait publie quelques notes intéressantes sur les Rhododendrons de l'Himalaya, qui furent plus tard publiées en Augleterro. Les expeditions scientifiques entreprises par le Dr Hooker l'ont été en partie à ses propres dépens, quoique sous le patru-

page et aver une subvention plus ou moins considéra- h es du gouvernement. Avant de partir pour l'Inde, il remplissait les fonctions de botaniste au service géologique de la Grande-Bretagne, sous la direction de sir H. De la Beche; il avait collaboré aux Transactions de cette institutinn. par des notes ou mémoires sur la Végétation de la période carbonifère comparée d celle de l'époque actuelle et sur la Structure des charbons fossiles. 1l fut nommé en 1853, directeur-adjoint des jardins botaniques de Kcw, près de Londres, dont s"n pere avait la dire tion, et à la mort de celui-ci, en 1805, il lui succéda comme directeur de ces jardins. 11 a été quelque temps examinateur des sciences naturelles pour les candidats aux emplois du service médical militaire et du eervice des Indes orientales et examinateur de botanique à l'université de Lon Irea et à la Société des apothicaires. Le D' Hooker a presidé l'Association britanuique pour l'avancement des sciences en 1868, et a été nommé compagnon de l'ordre du Bain (section civile) en 1869. Il est membre et a été président de la Société royale de Londres, membre des sociétés linnéenne et geologique et d'un assez grand nombre d'autres sociétés savantes nationales et étrangères. En avril 1871, le D' Hooker entreprit un nouveau voyage d'exploration scientifique, cette fois au Maroc, contrée peu éloigne, il est vrai, mais peut-être, sous quelques rapports, moins connue que l'Inde. Le 16 mai, il faisait avec ses compagnons 1 ascension du GrandAtlas, dont le sommet n'avait jamais porté un pied europeen auparavant, croyons-nous. A la fin de juin, il était de retour à Kew, avec une ample collection de plantes marocaines. En 1877, il était crée chevalier commandeur de l'Etoile de l'Inde. La même année il faisait une visite aux Etats-Unis pour répondre à une invitation du directeur du service topographique et géologique à participer à une exploration du Colorado et de l'Utah, et à la suite de laquelle il visitait, avec le D' Asa Gray, professeur de botanique à l'université d'Harvard, la Névada et la Californie, rédigeant au retour, avec le même savant, uu Rapport sur la botanique des contrées explorées. A son retour, en octobre, le Dr Hooker rapporta ù Kew un herbier annoté d'un millier de plantes d'Amérique, des graines, etc. glu président de la Société royale en 1873, il donnait sa démission en dérembre 1878. Il reçut cette année-là la médaille de fondateur de la Société royale de géographie et en t8S3, la médaille Albert de la Société des Arts. Il est correspondant de l'Institut de France depuis 1866.

Outre les ouvrages cités, on doit au Dr Hooker Botany of the antarcfic voyage (1847-60, 6 vol.); Rhododep&di-on8 of the Sikkim Himalaya (1849-51); la Flore de la Nouvelle-Zelande (1852); Himalayan Journals (1855, 2 vol.); Illustrations of Himalayan plants (1856); Florn Tasmanica (1re partie, 1856); Genera Plantarum (1862-83); the Student's Flora of the Brilith Islands (1870); the Flora of British India (1874); Jourual of a tour in Morocco and the Great Atlas (1878), etc.

HORTEUR, JULES FRANCOIS, homme politique français, avocat, ne le 17 septembre 1842 aux Chavannes (Sa, oie), dont il est devenu maire. Il est en outre conseiller général de la Savoie pour le canton de La Chambre, depuis 1871. Elu, le 5 mars 1876. député de l'arrondissem*nt de Saint-Jean-de-Maurienne, comme candidat républi 'ain, M. Horteur prit place à la gaurhe republicaine. Il fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 par le même college électoral, et fit en dernier lieu partie du groupe de l'Union républicaine. Aux élections du 4 octobre 1885, M. Horteur a été élu député de la Savoie en tête de la liste républi 'aine. Il a voté l'expulsion des princes.

HOUDAILLE, JEAN NICOLAS PIERRE. homme politique français. avocat, ne à Avallon le 24 avril 1816, At son droit à Paris et, reçu licencié, alla s'inscrire au barreau de sa ville natale. Devenu successivement conseiller municipal, adjoint, puis maire d'Avallon et enfin conseiller géneral de l'Yonne, il est en outre président du comice agricole et industriel d'Avallon depuis 1879 et membre de diverses commissions ayant charge des intérêts agricoles ou viticoles de la contrée, ainsi que de plusieurs sociétés de bienfaisance. Aux élections d'octobre 1885, M. Houdaille, qui figurait sur la liste républicaine progressiste, fut élu députe de l'Yonne au scrutin du 18, et s'abstint dans le vote des projets d'expulsion des princes. II est officier d'arademie.

HOUSSAYE, ARSENE, littérateur français, né à Bruyères (Aisne) le 28 mars 1815, d'une famille de cultivateurs, dont ses goûts précoces pour la littérature et surtout pour la poésie ne faisaient pas précisément l'affaire. Son père, même, s'opposa d'une manière absolue 4 leur développement. Ce que vovant, le jeune Arsène a enfuit de la maison paternelle et vint il Paris, dater. mine à rimer à loisir. Il avait alors à peu près dixsept ans. Pendant quatre années, il eut à lutter contre les difficultes d'un début difficile, contre la misère, pour dire le mot, faisant de gros mélodrames condamnés à n'être jamais joués, des chansons trop chantees, 8e livrant en un mot à toutes sortes de travaux peu litteraires, quoique des gens incapables d'autre chose ne se gèvent pas pour s'octroyer le titre de « littérateurs ». 1. Arsene Houssaye était capahle de beaucoup mieux et ne tarda pas à le prouver. Des 1835, il publiait un roman, qui fut assez bien accueilli pour que son libraire lui en demandât un second, mais à des conditions ridicules, qui furent repoussees. Ce premier livre s'appelle la Couronne de bluets le second parut l'année suivante, mais chez un autre libraire il a pour titre la Péehe- resse, et valut l'auteur une lettre de félicitations, puis l'amitié du « prince des critiques », Jules Janin. Il était déjà intimement lie avec Théophile Gautier, Gérard de Nerval Alphonse Esquiros, Ourliac, Roger de Beauvoir, Clésinger le sculpteur, le peintre Célestin Nan teuil, etc ces vrais créateurs de la bohème artiste et

littéraire, dont M. Honssaye est le seul survivant. Vers 1838, M. Arsène Houssaye entrait à la Revue de Paris, pour y faire le compte rendu des salons de peinture et de sculpture, qu'il continua jusqu'en 1843. En 1840, il faisait en Hollande un voyage d'exploration artistique, puis un second en 1843, dont il rapporta les matériaux de son Histoire de la peinture flamnnde et hollandaise (1846), vivement attaquée par M. Alfred Michiels, critique d'art flamand, qui accusa M. Houssaye de plagiat, sans preuves bien établies, à ce qu'il nous semble. Néanmoins, M. Michiels eut ses partisans, et les articles et les brochures d'attaque plurent naturellement sur M. Houssaye, qui répondit par une brochure pétillante d'esprit et de bon sens, qui lui assura le dernier mot: Un martyr littéraire, touchantes révélations (1847). Son Histoire de la peinture flamande valut ù M. Arsène Houssaye la croix de la Légion d'honneur. En 1843, M. Arsène Houssave ach.tait [Artiste, qu'il a dirigé jusqu'en t8t9 d'abord, mais dont il a repris la direction. Il y a repris ses comptes rendus des expositions artistiques, et c'est dp l'Artiste que fut extraite sa Revue du Salon de 1844 (1844). Il continua toutefois sa collaboration à la Revue de Pari.s, et c'est à cette même époque qu'il y commença ses Portraits du dix-huitième siècle, continués au Constitutionnel et reunis ensuite en trois volumes. Il collaborait également à la Presse, dont il devint plus tard 1 un des principaux propriétaires. Mêlé aactivement à l'agitation reformiste, en 1848, M. Arsène Houssaye presida le banquet des étudiants, au Château-Rouge, fonda un club et se présenta aux élections pour la Constituante, comme candidat démocratique, dans l'Aisne, mais sans succès. Peu fait pour la lutte politique, il ne tarda pas à revenir à ses travaux littéraires, qu'il regrettait peut-être d'avoir jamais quittés. Au mois de novembre 1849, il était nommé administrateur de la Comedie-Française, dont la société était en république depuis la retraite de M. Buloz, aprps la révolution de Fevrier. Sous sa direction, la ComédieFrançaise revit des jours prospères depuis longtemps oubliés, grâce au système qui, sacrifiant tout le reste à Rachel, n'amenait dans la caisse que deux jours de recette. par semaine. M. Houssaye fit jouer un grand nombre d'ouvrages nouveaux de MM. Victor Hugo, Emile Augier, Jules Sandeau, Léon Gozlan, Alfred de Musset, Ponsard, Felicien Mallefille, Alexandre Dumas, Mme Ein. de Girardin, etc., sans négliger les pièces de l'ancien répertoire ou la présence de l'illustre tragédienne ne se justifiait pas il utilisa comme il méritait de l'être le talent insuffisamment employé dans la précédente direction des Samson, des Régnier, des Provost, des Got, de MIles Brohan, Denain, Delphine Fix, etc. fit restaurer la vieille salle, renouveler les costumes et les décors, etc. En 1856, la mort d'une femme aimée, après une union de neuf années à peine, le détermina à quitter la direction de la Comédie-Française, ou il fut remplacé par Empis. Il fut alors nomme inspecteur général des musées de province, poste créé exprès pour lui. Devenu en janvier 1861 directeur littéraire de la Presse, il y publia un assez grand nombre de varietés littéraires, outre un feuilleton hebdomadaire intitulé l'Histoire en pantoufles et signé « Pierre de l'Estoile. » Parmi les nombreux pseudonymes de M. Houssaye, nous citerons celui de « René de la Ferté », le plua connu de tous, au point qu'on crut un moment qu'il cachait une persongrand journal quotidien, la Gazette de Paris, dont le premier numéro parut le 4 octobre. Au nombre des collaborateurs de la Gaaette figuraient: MM. J. Janin, Theophile Gautier, Paul de Saint-Victor, Théodore de Banville, Theodore Barrière, Henri Houssaye, etc.; une pareille équipe devait être un gage de succès en tout autre temps en ce temps-là, on y fit à peine attention. Le journal, au bout de quelques mois, passait aux mains d'une société de spéculateurs qui finit mal. C'est dans la Gazette de Paris que parut d'abord l'etrange roman de M. Houssaye intitulé le Chien perdu et la femme fusillée.

Nous citerons de cet écrivain, dont l'œuvre est si nombreuse et si variée la Couronne de bluets (1835); la Pécheresse (l836J; les Aventures galantes de Marqot (1837); le Serpent sous l'Aerbe, la Belle ait bois dormant (1838); les Revenants, avec J. Sandeau (1839); les Onze maitresses delaissées (1840); les Sentiers per dus, poésies (1841); Mme de Vandeuil, MIle de Kerouare (1842); Milla et Marie (1843); la Vertu de Rosine (1844); la Poésie dans les bois (1845); Romans, contes et voyages (1846); les Trois sœurs (1847); le Voyage d Venise (1849); Philosophes et comédiennes, volume complémentaire de la Galerie de portraits du XVIIIe siècle, citée plus haut (1850); :a Pantoufle de Cendrillon, Voyage d ma fenptre (1851), les Filles d'Eve, Sous la Régence et sous la Terreur (1852); le Repentir de Marion (1854); l'Hisloire du 41e (âuteuil de l'Académie franfaise ( 1955); les Poèmes antiques (1855); le Violon de Franjolé (1856); le Roi Voltaire, sa généalogie, sa cour, ses ministres, son peuple, sa dynastie, etc. (1858); MIle Mnriani (1859); Histoire de l'Art français, MIle de la Vallière et MIle de Moniespan (1860); les Femmes comme elles sont (1861); let Femmes du tempç passé (1862); les Charmettes J.-J. h usseau et Mme de Warens (1863); Blanche et Marguerite, MIle Cleopatre (1864); le Roman de la duch*esse, les Légendes de la jeunesse (1865); Notre-Dame de Thermidor (même année), le Palais pompeien de l'avenue Montaigne, avec Theophile Gautier et Ch. Coligny (1855); la Symphonie des vingt ans, poésies (1867); les Grandes dames, les Courtisanes du monde (1868); les Parisiennes (1869); la Question des jeux, tes Alalle et une nuits parisiennes, Cent et un sonnets /1870J; le Chien perdu et la femme fusillée (1972); T'ragique aventure de bal masqué (l878J; la Belle Rafaella, les dfains pleines de roseq, pleines d'or et pleines de sang; le Roman des femmes qui ont aimé, par madame la Yrincesse commenté par Arsène Houssaye (1874); Lucie, histoire d'une hlle

perdue, les Amoura de ce temps-là, les Dianes et les Vénus (1875); HIstoire étrange d'une fille du monde, les Femmes du diable (1876); Bianca, MIle Phyryne, Alice, le Roman de la duch*e.sse, les Trois duch*esses (1877); les Charmeresses, les Larmes de Jeanne (1878); la Robe de la mariée (1879); les Princesses de la Ruine; Molière, aa femme et sa fille; Histoire du XVIIIe siècle: la Régence, Louis XV, Louis XVI, la Revolution (4 vol.); les Destinées de l'âme (1880-83); la Comedienne, les Douze nouvelles nouvelles (1884); les Confessions (1885); les Comédiens sans le savoir (186), ete. M. Arsène Houssaye a donné au théâtre: les Caprices de la marquise, 1 acte, à l'Odéon (1844); la Comedie à la fenêtre (1852);les Comédiennes, comédie en 5 actes, reçue aux Variétés en 1857, puis retirée par l'auteur; MIle Trente-six vertus, 5 actes, à l'Ambigu (1873 Fn somme, M. Houssaye n'a pas trouvé au théâtre les succès que lui ont valu ses romans et ses études sur le XVIIIe siècle, et il n'y a pas insisté plus qu'il n'etait necessaire pour s'en convaincre. Ses recueils de po sies, sauf les Cent et un sonnets, ont été reunis et publies soit sous le titre de Poésies complètes, soit sous celui d'Œuvres poétiques et ont eu plusieurs e litions. Parmi les publications periodiques auxquelles a collabore M. Arsene Houssaye, outre celles déjà indiquées, nous devons mentionner la Revue des Deux-Mondes. Le 15 juillet 1875, M. Arsène Houssaye était choisi, parmi d'assez nombreux compétiteurs, pour directeur du Théâtre national Lvrique; mais, en présence des obstacles incrovables qu'il rencontra dans l'accomplissem*nt du mandat qu'il avait accepté, il y renonçait definitivement le 30 octobre suivant. L'auteur du Quarante et unième fauteuil a pris plus au sérieux, un moment, les quarante autres. Le 8 juin 1876, notamment, il se portait candidat au fauteuil laissé vacant à l'Academie française par la mort de Patin, en concurrence avec M. Gaston Boissier, qui fut élu, il est vrai, mais en laissant à M. Arsène Houssaye, an premier tour, une magnifique minorité d'onze voix (sur 34 votants), qui était une promesse pour l'avenir il n'y est pourtant pas revenu. M. Arsène Houssaye a été élu président de la Société des- gens de lettres le 30 mars 1884. Créé chevalier de la Légion d'honneur en 1846, il est officier de l'ordre depuis le 30 juillet 1858.

HOUSSAYE, HENRI, littérateur français, fils du précédent, est ne à Paris le 24 fevrier 1848. Ses études, en partie faites au lycée Napoléon, M. Henri Hoassaye les termina sous la direction particulière de Philoxène Boyer, puis il se tourna vers la peinture, qu'il abandonna bientbt, du reste, pour se vouer tout entier, à ce qu'il semble, à l'étude de l'antiquité, et principalement de l'antiquité grecque. Pour rassembler les materiaux des ouvrages qu'il avait en projet, il fit, en 1868, un voyage en Grèce. Pendant le siège, M. H. Houssaye servit en qualité d'officier an 4e bataillon des mobiles de la Seine, et assista à la plupart des combats livres sous Paris, notamment aux aflaires de Bagneux, Chatillon, Choisy-le-Roi et à la bataille de Champigny. Il a eté nommé chevalier de la Legion d'honneur le 28 o 'tobre 1871. Il est, en outre, officier d'academie et officier de l'instruction publique. A la suite de son voyage en Grèce, il avait été décoré de l'ordre du Sauveur; il est également décore de plusieurs autres ordres étrangers. M. Henri Houssaye a publié Histoire d'Apelles, études sur l'art ,grec (1867), qui eut trois éditions en un an et fut traduit en anglais et en allemand; Histoire d'Alcibiade et de la République athénienne, depuis la mort de Périclès jusqu'à l'avènement des trente tyrant (/873, 2 vol.), ouvrage qui obtint le prix Thiers de 20,000 fr., en 1874; outre des études d'histoire et d'archéologie grecques dans divers journaux ou publications periodi- ques et dont plusieurs ont été imprimées à part, nomment l'Armée dans la Grèce anfique (1867); la Grece à l'Exposition universelle (f867J; une Peinture antique médite (f869); et depuis le Premier siège de Paris, en 52 avant J.-C. (1876), nouvelle édition sous le titre Athenea, Rome, Paris (t878J, etc. M. H. Houssaye a collaboré à l'Artiste, à la Gazet des Beaux-Arts, à laRevue française, à la Revue du XIXe Siècle, à la Presse, à la Gazette de Paris, au Journal des Débats, à la Revue des Deux-Mondes, etc. Il est membre du comité des Sociétés des beaux-arts des départements. HOUZEAU, JBAN CHARLES, astronome belge, né à Mons le 7 octobre I820, fit ses études à 1'université de Bruxelles. puis vint à Paris, où il suivit assidûment les cours de la faculté des sciences. De retour à Bruxelle-, il entra à l'observatoire royal de cette ville, ou il était nommé aide-astronome en 1846. Deux années plus tard, il était obligé de quitter cet établissem*nt, et même son pays, pour cause d'opinions démocratiques trop ouvertement manifestées. Il séjourna plusieurs années tour à tour en Allemagne et en Angleterre, puis passa aux EtatsUnis, d'où, au début de la guerre de Sécession, il était obligé de fuir à la Jamaïque, ayant défendu trop energiquement l'émancipation des negres dans un pays esclavagiste. Peu après, il rentrait en Belgique. Il avait ete élu membre de ce corps savant, avec lequel il n'avait pas cessé de se tenir en relations, en 1856. Rentré à l'observatoire royal de Bruxelles, M. J. C. Houzeau a eté nommé directeur de ce grand établissem*nt en 1876, il a résigné ces fonctions au commencement de 1884. II a collaboré très activement it la presse periodique, à l'Annuaire de l'Académie des sciences de Belgique et à celui de l'observatoire royal de Bruxelles, à la Revue des questions scientifiques, à Ciel et Terre, revue populaire d'astronomie et de météorologie à la fondation de laquelle il a contribué (1er mars 1881), etc. et a publie à part: Physique alu globe et météorologie et Regles de climatologie (1852); Essai d'une géographie physique de la Belgique (1854); Histoire du Mi de l'Europe (1857J; Etudes sur les facultés mentalea deg animaux comparées à celles de l'homme (1872); le Ciel mis à la vortée de tout le monde (1873); Elude de la nature ses

charmes et ses dangers (1876); Uranométrie (1878); Bibliographie generale de l'aatronomie, ou catalogue methodique des ouvrages, dee mémoires et des observations astronomiques publiés depuis l'invention de l'imprimerie jusqu'en 1880, avec M. A. Lancaater (1880-82, t. 1 et Il); Vade-Mecum de l'astronome (1882); Trait! élémentaire de météorologie, avec M. Lancaster 1883), etc. HOVELACQUE, Aen, littérateur, linguiste et homme politiques français, né à Paris le 14 novembre 1843, y fit son droit, mais se livra de préference aux études de linguistique, d'authropologie et d'ethnographie, et devint professeur libre à l'Ecole d'anthropologie fondee par Broca en 1876, et directeur de la Revue de linguistique. Il a publie la Theorie spécieuse de Lautverichiebung (1868); Racines et element8 simples dans le système linguistique indo-européen, Grammaire de lanque zende (l869J; Instructions pour l'étude élémentaire de la linguistique indo-européenne (1872); Memoire sur la primordialité de la prononciation du R vocal sanskrit (1873); la Linguistique (1875); le Chien dans l'Avesta (1876); Notre ancétre, recherches d'anatomie et d'ethnographie (1877); Etudes de linguistique et d'ethnogrphie; l'Avesta, Zoroaetre et le mazdeisme (1878); Mélanges de linguistique et d'anthropologie (1880); les Debuts de l'humanite (1882), etc. Elu en 1878 et en 1881 conseiller municipal de Paris pour le quartier de l'Ecole militaire, M. Hovelacque fit partie de l'extreme-gauche et du groupe autonomiste de cette assemblee, où il a rendu des services très serieux, surtout dans les questions d'enseignement. Il a echoue aux élections de 1884. mais a été reétu aux elections complementaires du 31 janv. 1886, par le quartier de la Salpêtriere. Aux elections d'octobre 1885 pour la Chambre des deputes il figurait sur la liste du comité central radical socialiste' mais il n'obtint qu'un chiffre de voix presque insignifiant: HOVIUS, AUGUSTE JEAN, homme politique français, né à Saint-Malo le 1er août 1816. Armateur, président du tribunal de commerce et de la chambre de rommerre, maire de Saint-Malo, membre du Conseil genéral d'Illeet-Vilaine, M. Hovius fut charge de recevoir en 1874, au nom de la chambre de commerce de Saint-Malo, le président de la Republique, maréchal de Mac-Mahon, en voyage d'exploration politique, et prononça à cette occasion un discours dans lequel les causes de la crise industrielle, qui sévissait déjà alors, étaient exposées et caractérisées d'une façon peu agréable pour l'illustre visiteur. Aux élections du 20 février 1876, M. Hovius se présenta dans la 1" circonscription de Saint-Malo, comme candidat republicain, contre M. Lachambre; il échoua, de quelques von seulement, et renouvela la tentative le 14 octobre 1877, également sans succès; mais la Chambre ayant annulé 1 election de M. Lachambre, M. Hovius triompha enfin de son concurrent le 7 avril 1878. Il prit place dans les rangs de la gauche républicaine et fut réelu le 21 août 1881. Elu député d'Ille-et-Vilaine le 4 octobre 1885. ila voté contre les projets d'expulsion des princes. M. Hovius est chevalier dela Légion d'honneur. HOWARD, OLIVEN OTIS, général américain, né à Leeds (Maine) le 8 novembre 1830, fit ses études au col. lege Bowdoin, où il prit ses grades en 1850, puis entra à l'école militaire de West-Point. En 1854. il en sortait comme second lieutenant dans l'artillerie. Promu lieutenant en premier et professeur suppleant à la chaire de matheroatiques de West-Point en juillet 1857, il donna sa démission de son grade dans l'artillerie et de sa place de professeur en 1861, lorsqu'eclata la guerre de S8cession pour accepter une commission de colonel dans un régiment de volontaires. Il commandait une brigade à la bataille de Bull-Run, où sa brillante conduite fut récompensée par le grade de brigadier-genéral de volontaires, le 3 septembre 1861. La brigade du général Howard fit partie de l'armée du Potomac, rommandee par le genéral Mac Clellan sous les ordres duquel il combattit. A la bataille de Fair-Oaks, le 31 mai 1862, il perdit le bras droit. Apres la bataille d'Antietam (septembre) il prenait malgre cela le commandement de la division de Sedgwick, dans te corps d'armee de Sumner, faisant partie de l'aile droite de l'armée du Potomac, et fut fait majorgéneral de volontaires le 29 novembre f862. Appele au commandement du 11e corps le f·· avril 1863, il reçut le premier choc de la furieuse attaque de « Stonewall » Jackson, à Chancellorsville (2 mai) et le il* corps, culbute sur le centre de l'armee, fut mis en complète deroute il ne releva de cet échec à Gettysburg (1-3 juillet) et reçut des remerciements du président et du Congres pour la bravoure qu'il avait deployee dans cette affaire, dont les resultats devaient être décisifs. Le 11e corps, réuni au 12e, fut ensuite désigne pour aller renforcer l'armee de l'Ouest à Chattanooga. Il prit une part glorieuse à la p.ise du Fort Buchan, à Missi n-ttidge, le 25 novembre, poursuivit l'ennemi avec ardeur les jours suivants et se porta au secours de Burniside, à Knoxville. Le general Howard prit part, ensuite, à la campagne de l'Atlantique et fut appelé au commandement en chef de l'armee du Tennessee, le 21 juillet 1864. Les 29 et 31 août, il livra aux confédérés deux des plus rudes batailles de la campagne, lesquelles assurèrent 1 occupation d'Atlanta par les forces de 1 Union; puis il suivit sa marche vers la mer, dans laquelle il tenait l'aile droite de l'armee, ainsi que dans la campagne des Carolines, qui vint après. Le 21 décembre t864, le genéral Howard fut promu brigadier-general dans l'armee régulière et reçut, en mars 1865, le brevet de majorgeneral Le 12 mai suivant, il etait nomme membre de la commiss on du « Bureau of Freedmen, Refugees and Abandoned l.anda, » et fut chargé de la liquidation des comptes de cette commission, fonctions qui l'occupèrent jusqu'en 1872. En 1869, il fut nomme président de l'université Howard pour les élèves de couleur », dont il était administrateur depuis plusieurs années, poste qu'il resigna en 1873. Il avait ete envoye, comme commissaire spécial, aux Indiens du Nouveau-Mexique et de l'Arizona, en mars 187Y. Dans l'ete de 1874, le géneral Howard,

accusé de malversation dans la direction du Bureau dea Affranchis (freedmen). fut traduit devant une cour martiale, mais il fut acquitte. ― Il a aervi depuis, et jusqu'en 1881, sur la frontiere indienne; placé à la téte de l'Académie militaire de West-Point depuis cette époque, il a( été élevé au rang du général en janvier f886.

HUBBARD, NICOLAS GUSTAVE, économiste français, né à Fourqueux (Seine-et-Oise) en 1829. Elève de l'Ecole d'administration en 1848, il profita des inscriptions de droit offertes en compensation aux élèves de cette école, lors de sa suppression en 1849, suivit les cours de la faculté, se fit recevoir avocat et s'inscrivit au barreau de Paris. Il a été, en 1851, secrétaire du comité pour la propagation des sociétés de prevoyance. Républicain convaincu, M. Gustave Hubbard, dont le frère, Arthur, était condamné comme faisant partie d'une société secrète, apres le procès de l'Opéra-Comique, jugea plus sûr de s expatrier momentanément et passa en Espagne, d où il ne revint qu'en 1868. M. Gustave Hubbard est membre de la Société d'économie politique et de plusieurs autres sociétés savantes. On a de lui: Défense de l'Ecole d'adminiatration (1849); De l'organisation dei sociétés de prévoyance et de secours mutuels, et des bases scientifiques aur lesquellea elles doivent être établies (1852), ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales et politiques (médaille d'or du prix de statistique); Saint-Simon, sa vit et ses travaux, suivi de fragments de ses écrits (1857); Histoire contemporaine de l'Espagne (f869-79, t vol.); Histoire de la litterature contemporaine en Espagne (1876), etc. Il a collabore à la Presse, au Journal des économistes, à l'Industrie, à la Nation souveraine (1871), etc. Secrétaire de la commission du budget de 1876, M Gustave Hubbard a été chargé, au mois d'avril de cette année, d'une mission en Angleterre afin d'étudier à fond le système d'impôt sur le revenu (income-tax) en vigueur de l'autre côté du détroit, pour l'édification de la commission. Il a été nommé depuis secrétaire général de la questure de la Chambre des députés.

HUBBARD, GUSTAVE ADOEPHE, homme politique français, fils du précèdent, est ne à Madrid le 22 mai 1858. Rentré en France avec sa famille on 1868, il fit ses études à Paris, prit le grade de licencié en droit et succéda à son père dans les fonctions de secrétaire de la commission du budget dela Chambre des députés, quand celui-ci fut appelé au secretariat général de la questure, puis devint chef du cabinet du sous-secrétaire d'Etat au ministère de la guerre, dans le cabinet Gambetta. Elu au Conseil municipal de Paris, pour le quartier Montpar- nasse, aux élections municipales du 4 mai 1884, M. Hubbard se présentait pour la deputation, sur la liste radicale, dans le département de Seine-et-Oise, aux élections du 4 octobre 1885, et était élu. Il a pris place à l'extrème- gauche et a voté l'expulsion totale des princes. HUBNER (baron de), JOSEPH ALEXANDRE, diplomate êt littérateur autrichien, né à Vienne le 26 novembre 1811, 6t ses études à l'université de cette ville et tut attaché en 1833 au cabinet de M. de Metternich, à la Chancellerie d'Etat. En 1837, il suivit à l'ambassade de Paris M. le comte d'Apponyi, mais il le quittait l'année suivante, rappelé à Vienne par M. de Metternich. Nomme, en 18409 secrétaire de l'ambassade autrichienne près la reine Maria de Portugal, il passait comme chargé d'affaires, en 1844. à Leipzig, où il fut élevé peu après au rang de consul général. Pendant les troubles de 1848, M. de Hübner fut chargé de la correspondance de l'archiduc Renier, vice-roi de Lombardie, avec les princes italiens, et fut détenu comme otage par l'insurrection milanaise triomphante, puis échangé. Il alla ensuite rejoindre, à Olmütz, l'empereur d'Autriche, chassé de Vienne par la révolution. En 1849, le baron de Hûbner, venu à Paris avec une mission spéciale, était nomme ambassadeur près du prince-president, et en cette qualité, eiegeait au Congrès de Paris, réuni apres la guerre de Crimée, et signait le traité du 30 mare. Ce fut au baron de Hübner que Napoléon III manifesta, en janvier 1859, son mécontentement de l'attitude de l'Autriche vis-à-vis de l'Italie. Il fut rappelé de Paris à la suite de cette declaratinn, fut employé dans diverses missions délicates, auxquelles elle avait donné naissance, notamment à Naples et à Rome, et finalement rentrait à Vienne au mois d'août 1859, rappelé pour prendre dans le nouveau ministère le portefeuille de la pohce, qu'il résignait au bout de quelques mois. Nommé ambassadeur à Rome en janvier 1866, M. de Hübner fut charge, l'année suivante, des négociations relatives à l'abolition du concordat. Il fut rappelé peu de temps après, se retira definitivement en i868 et commença sa « promenade autour du monde », comme lui-même qualifie ce grand voyage. On doit à M. le baron de Hübner plusieurs ouvrages publies à Paris, notamment SixteQuint, sa vie et son temps (1870), et Promenade autour du monde en 1871 (1875, édit. de luxe, illustrée, 1876). M. le baron de Hübaer a été élu associé étranger de notre Académie des sciences morales et politiques en t877. Il est g and officier de la Légion d'honneur. HUDE, ANTOINE AUGUSTE, homme politique français ne à Bercy (Paris) le 6 juillet 1851. Simple garçon marchand de vin au début, puis employé chez un negociant en vins, il est depuis 1877 à la tète d'une importante maison de vins en gros d'issy. Melé de bonne heure an mouvement politique, il fondait dès 1873 un comité républicain à (ssy, et à Sceaux un com té cantonal dont il fut élu et réélu secrétaire. Il est conseiller municipal et maire d'issy depuis 1878. Porté à la fois sur les listes patronnées par MM. Clemenceau et Rochefort, aux élections d'octobre 1885, M. Hude, à peu près inconnu en dehors du canton de Sceaux (sauf des syndicats de son industrie), n'en fut pas moins élu au scrutin du 18, par près de 280,000 suffrages. Il a pris place à l'extrêmeg gruche, et vote l'expulsion totale des princes. HUGGINS, WILLIAM, astronome anglais, né à

Londres. le 7 février 18t4, commença ses études à l'école de la Cité de Londres, puis aborda les mathematiques et les langues classiques et vivantes avec des maitres particuliers et se livra avec ardeur à des expériences de chimie, de magnétisme, d'electricite, etc., pour lesquelles il réunit un grand nombre d'appareils et d'instruments qui concoururent à ses progrès rapides dans l'étude de ces sciences. Il fut de bonne heure attiré d'une façon toute particulière vers l'astronomie, mais comme il résidait à Londres avec ses parents, ses observations n'eurent pas d'abord un très grand succès, pratiquées qu'elles étaient avec peine entre les cheminées fumeuses de la métropole. Il aborda aussi d'une manière spéciale l'étude du microscope, et fut élu en 1852 membre de la Société microscopique de Londres. En 1855, M. Huggins établissait, à sa résidence d'Uppcr-Tulse Hill, un observatoire convenablement pourvu d'instruments, parmi lesquels un équatorial de cinq pouces d'ouverture, qu'il remplaça en 1858 par un télescope de huit pouces, construit par M. Alvan Clark (V. ce nom). Dès le début de ses études astronomiques, M. Huggins résolut d'abandonner les sentiers battus pour s'occuper de l'application à cette science d'observation des connaissances qu'il possédait déjà dans les autres branches de la physique et de la chimie. La découverte par Kirchhoff de la méthode d'analyse chimique des corps éloignes au moyen du prisme, par la décomposition de leur lumière, lui vint puissamment en aide ce ne fut toutefois qu'au commencement de 1862 qu'il la mit sérieusem*nt en pratique. Il travailla alors assidûment, avec son ami, feu le D' William Allen Miller, à la comparaison du spectre des étoiles et des nébuleuses avec celui de diverses matières connues d'origine terrestre. Ces deux savants firent dans cette voie quelques intéressantes decouvertes, en partie analysées dans les Philosophical Transactions pour 1864. Elu membre de la Société royale de Londres le 1" juin 1865, M. Huggins obtenait en novembre 1866 l'une des médailles royales mises à la disposition de cette société. En 1867, la médaille d'or de la société astronomique tut décernée à MM. Huggins et Miller conjointement, pour les recherches auxquelles ils avaient pris part ensemble. M. Huggins a continué ses recherches avec le secours d'un puissant spectroscope il a étudié le spectre de quatre comètes et a pu constater que leur lumière est differente de celle du soleil, decouverte que confirma pleinement son observation de la planète Coggia, dans 1 automne de 1874, et qui l'a conduit à conclure que le carbone, probablement en combinaison avec l'hydrogène, constitue l'un des éléments de la matière des comètes. M. Huggins a également étudié avec fruit le mouvement propre des étoiles, le spectre des protubérances solaires et modifié la méthode d'observation pratiquée jusque-là. Il a pu aussi déterminer la somme de chaleur que la terre reçoit de quelques étoiles fixes. Il a été chargé, en 1 869, d'un cours sur les recherches astronomiques à l'aide du speclroscope, à l'université de Cambridge. La Société royale lui remit, en 1871, un telescope de quinze pouces de diamètre, construit à ses frais par MM. Grubb, de Dublin, pour être place dans son observatoire de Upper-Tulse Hill. L'Académie des sciences de Paris lui décernait, en octobre t872, le prix Lalande pour ses recherches sur la constitution physique des corps célestes. M. Huggins a été élu membre etran- ger de l'Academie dei Lincoi, de Rome, en 1872, de la Société rovale de Danemark et de la Société p nloaophique de Lund (Suede) en 1873, membre correspondant de 1 Academie des sciences de Paris en janvier 1874, de la Société royale de Gœttingen et de la Société royale de Bohême en 1877. Il est docteur en lois des universités de Cambridge (1870) et d'Edimbourg (1871), docteur en droit civil de l'université d'Oxford (1870) et docteur èssciences physiques et mathématiques de l'université de Leyde (1875). En mars 1873, 1 emuereur du Brésil fit une longue visite à l'observatoire de M. Huggins et confera au savant astronome, comme marque de sa satisfaction, la croix de commandeur de l'ordre de la Rose. Le 13 janvier 1877, M. Huggins qui, depuis longtemps, s'occupait avec des succès partiels d'obtenir la photographie du spectre des étoiles, communiquait à la « Physical Soriety de Londres les résultats, couronnés cette fois d'un plein succès, de ses dernières experiences, et montrait une photographie très nette du spectre de l'étoile A de la Lyre, à laquelle, seule, une des lignes du calcium manquait. Il est vrai que, suivant M. Lockyer, il est douteux que le calcium soit un corps élémentaire. En tout cas, le résultat obtenu par M. Huggins est d'une grande importance pour la science, et le premier obtenu, après beaucoup d'efforts.

HUGO (comte), VICTOR MARIN, célèbre poète et littérateur français, membre de l'Académie française, sénateur, est ne à Besançon le 26 février 1802. Son père, qui était alors colonel, après s'être engagé comme volontaire dans l'armée républicaine, fut l'un des généraux les plus distingués de l'Empire et remplit les fonctions de gouverneur de plusieurs provinces importantes de l'Espagne el de l'Italie, notamment de la province d'Avellino, en Calabre, où il donna une chasse terrible au bandit Fra Diavolo. Après avoir suivi l'armée avec son père, qui remmena à l'île d'Elbe d'abord, mais trop jeune pour pouvoir affirmer avec certitude qu'il la vit; à Paris (1805-06), puis en Italie, à Rome, à Florence, à Naples, etc., le jeuno voyageur, qui avait, suivant son expression propre, parcouru « l'Europe avantlavie rentra à Paris en t80D, et fut placé au couvent des Feuillantines, ou il demeura deux ans avec sa mère, recevant les leçons du général royaliste proscrit. Victor de Lahorie, son parrain qui, trahi à la fin, fut livré à l'autorité impériale, condamné et exécuté. En 1811, il alla rejoindre son père à Madrid et entra au séminaire des nobles de cette ville, où il demeura un peu plus d'une année, et revint en 1813 au couventdes Feuillantines. En 1814, son père le plaçait, avec son frère Eugene, dans une école préparatoire à l'école polytechnique, ayant résolu de faire des soldats de

ses deux fils, résolution qui rencontra, do la part du jeune Victor du moins, une résistance involontaire mais opiniàtre, à laquelle le général comte-Hugo eut le rare esprit de céder. Poète en naissant, Victor Hugo faisait des vers, et des vers déjà remarquables, à dix ans à quatorze ans, outre quelques poésies lyriques, il écrivait une tragédie intitulée Irtamène, et à quinz1, tl concourait pour le prix de poésie offert par l'Académie française, sur cr sujet: les Avantages de l'étude. La pièce de Victor Hugo méritait incontestablement le prix, et l'illustre areopage le lui eût décerné sans hésiter, si le jeune poète n'avait commis l'imprudente coquetterie d'y insérer un hémistiche: « Poète de quinze ans » qui fut pris en mauvaise part, l'Academie soupçonnant l auteur de vouloir sp moquer d'elle, ou tout au moins de vouloir influencer sa décision comme elle se devait à elle-méme de ne pas repousser la meilleure pièce du concours par pure susceptibilité, ella lui accorda une mention. Il envoya au concours des Jeux floraux les Vierges de Verdun, le Réta blissem*nt de la statue de Henri IV et Moïse sur le Nil (1819-21), odes qui furent toutes les trois couronnées, et publia en 1822 le premier volume des Odes et Ballades, dont le succès fut immense. Arrivé dès lors à la glotre, à l'âge où le commun des hommes, même des grands cherchent encore leur voie, il devint l'ami de toutes les célebrités du temps; mais un triomphe autrement précieux pour lui, ce fut d'obtenir la main de MIle Foncher, qui avait été sa compagne d'enTanre au couvent des Feuillantines, et qu'il aimait peut-être depuis lors cette main si ardemment convoitée, on la lui avait jusque-la toujours refusée, prétextant sa jeunesse et surtout son manque absolu de position. Sa position était donc regardee comme faite et l'avenir du poète que tout le monde acclamait, comme assuré. Après la publication de Han d'Islande (1823), il fonda un cénacle romantique, composé de jeunes gens, comme lui animés d'idées de révolution dans la littérature et dans l'art, ou entrainée par son exemple, et parmi lesquels Sainte-Beuve, mile et Antony Des hamps, Louis Boulanger, Alfred de Vigny, Alfred de Musset, etc. Ils fondèrent un «organe », la Muse française, dans lequel fut publié le manifeste de la nouvelle école. En 1825, Victor Hugo puhliait un nouveau roman Bug Jargal et te second volume des Odes et ballades en 1926. Il reçut la croix de la Légion d'honneur en 1825. Ses ouvrages se succédèrent bientôt rapidement, et leur apparition était toujours un événement litteraire, discuté avec chaleur par les classiques et les romantiques, désormais aux prises. Cromwell, drame qui fut écrit en vue de présenter une sorte de tvpe dramatique de la nouvelle école, mais non destiné à la scène, parut en 1827, précédé d'une préface importante tant par les théories qui y étaient développées que par son étendue. Viennent ensuite: les Orientalea, poésies (1828); le Dernier jour d'un condamné (1829). Il écrivit vers ce même temps son drame de Marion de Lorme, pour obéir anx sollicitations de ses admirateurs; mais la censure, qui ne comptait sans doute pas parmi ces dernierq, en interdit la représentation, qui ne put avoir lieu qu'après la révolution de Juillet. En attendant. Victor Hugo écrivaitsa seconde pièce: Hernani qui, en dapit de l'opposilion la plus violente et la plus insensée, manifestée jusqu'aux pieds du trône royal, fut représentée au Théâtre-Français, le 26 février 1830. Cette date mérite d'être conservée, car elle a marqué dans les fastes dramatiques, d'abord pur les scènes tumultueuses du parterre du Théâtre-Français, ensuite par le triomphe incontestable et definitif du drame sur la tragédie. hlarion de Lorme, sauvée des mains de la censure, put être enfin représentée au mois d'août 1831, à une époque où le gouvernement de Juillet ne pouvait pas encore repreodre d'une manière ostensible les errements du gouvernement auquel il succédait, sous prétexte d'un esprit plus libéral mais lorsqu'il fut un peu plus vieux, il s'empressa d'interdire, après la première représentation (22 n vembre 1832), le nouveau drame de Victor Hugo le Roi s'amuse, dans lequel, à ce qu'il parait, l'auteur était accusé de vouloir enlever à François Ier, ce qui eût été vraiment condamnable, le prestige dont l'histoire officielle a entouré ce vertueux roi. Vinrent ensuite, sans trop d'encombre Lucrèce Borgia et Marie Tudor (1833) Angelo (1835); Ruy-Blaa (1838); les Burgraves, le seul de ses drames qui ne puisse être repris à la scène, du moins sans de profondes modifications et qui n'eut aucun succès à son apparition, quoique d'une lecture si attachante. Entre temps, Victor Hugo publiait un assez bon nombre de volumes, vers et prose, qui ajoutaient encore à sa réputation. Ce fut d'abord, en 1831, son magnifique roman de Notre-Dame de Paris, qui produisit tant d'imitations grotesques et fut traduit dans plusieurs langues, notamment en anglais et, ce qui est bizarre, sous un titre qui semble prouver que ce que nos voisins y ont trouvé de plus intéressant, c'est Quasimodo The Hunchbach of Notre-Dame (Le Bossu de Notre-Dame) puis vinrent les Feuilles d'automne (1831) une Étude sur Mirabeau et Littérature et philosophie mêlées (1834); Claude Gueux (même année); les Chants du crépuscule (1835) les Voix intérieures (1837) les Rayons et les Ombres (1840); le Rhin, souvenirs de voyage (1842).

La popularité de Victor Hugo était immense, miis sa renommée n'était pas moins grande, à quelque école qu'ils appartinssent, dans le monde des artistes et des lettrés: on ne nie pas la lumière, quelque goût que l'on professe pour l'obscurite. On peut donc exactement dire que Victor Hugo força les portes de l'Académie, ou il n'avait que des adversaires, et si bienveillante, que c'est à eux surtout qu'il devait l'interdiction de ses premières pièces, sans parler des attaques continuelles dont il était l'objet de la part des écrivains de l'école classique. Cette assemblée hostile l'élut donc au nombre de ses membres, en remplacement de Nepomu ène Lemercier, le 7 janvier 1841, et le reçut soleunellement le 3 juin suivant. Le 16 avril 1845, il était ëlevé à la dignité de pair de France. 11 ne prit toutefois de rôle politique qu'après la révolution de février, lorsque, élu représentant de

paris à la Constituante. aux élections partielles du 4 juin, il se trouva jete dans la mèlee. Dans des temps calmes. Victor Hugo fût sans doute reste simplement un grand poète et un philosophie humanitaire, bienveillant et emu mais, justement à cause de son grand cœur, il ne pouvait rester indiffèrent aux luttes politiques et aux dangers que ne manquent pas de faire courir au pays les mesures arbitraires, vexatoires, parfois mème coupables, recours ordinaire contre le peuple qui les a acclamés, de ceux qui gouvernent dans les temps de crise et dont l'oreille est trop souvent ouverte aux conseils de l'ambition, du ressentiment ou de la peur. Incertain d'abord de la place qui lui convenait dans cette colme, comme tout hnmme sincère, exempt d'ambition et de parti pris, il siegea à droite et fit partie du comité de la rue de Poitiers, simplement parce qu'il appartenait d'instinct au parti de l'ordre mais il vota aved indépendance, et selon son inspiration. C'est ainsi qu'il repoussa les demandes en autorisationde poursuites contre Louis Blanc etCaussidière, ainsi que la proposition de déclarer que Cavaignac avait bien mérité de la patrie, et qu'il vota contre l'ensemble de la constitution, surtout parce que, partisan de l'institution des deux chambres, et considérant celle d'une chambre unique comme extrêmement perilleuse, il n'avait pas cru devoir, ainsi qu'il il l'ecrivit au Moniteur (6 novembre) « voter une constitution où ce germe de calamité est deposé. » On peut n'être pas de son avis en ce point et pourtant reconnaître qu'une seconde chambre aurait pu opposer au coup d'Etat de décembre 1851 un obstacle probablement invincible. Par contre il s'associa aux votes de la droite contre les clubs, l'abolition du remplacement militaire, etc. et repoussa, en compagnie fort convenable, et surtout mêlée, l'amendement Grévy. ― A peine est-il utile de rappeler que l'auteur du Dernier jour d'un condamné et de Claude Gueux réclama, en vain, bien entendu, l'abolition de la peine de mort. Après avoir appuyé la candidature du prince Louis Napoléon, par la plume autant que par la parole (il avait fondé un journal:l'Événement, auquel les persécutions ne devaient pas être longtemps ménagées), Victor Hugo, réélu à la Législative, lit à la politique de l'Elysée une opposition des plus vives et devint un des orateurs, un des chefs de la gauche. Son éloquence ne manquait pas d'aliment, et quoiqu'on ait pu dire, il nous paraît que L'évolution politique, d'ailleurs lente, progressive de Victor Hugo fut provoquée, ou mieux entraînée par les événements, plutôt que déterminée par les sollicitations d'amis ou par aucun sentiment personnel. En présence des mesures réactionnaires chaque jour proposées, des audacieuses palinodies dont la tribune parlementaire était le théâtre, était-il possible de ne point s'indigner? L'expédition de Rome. résolue par ceux-là même qui avaient été naguere des apôtres si chaleureux de la fraternité des peuples, pouvait-elle le laisser indifferent? Il parla également avec énergie contre la loi Falloux sur l'enseignement, contre la loi électorale, le cautionnement et le timbre des journaux, la mutilation du suffrage universel (loi du 31 mai), la loi de deportation, le projet de révision de la constitution, etc., avec une véhémence souvent jugée excessive par ses adversaires, mais avec la conviction profonde d'accomplir un devoir, non pas toujours, sans doute, d'habile politique, mais d'honnête homme. De tant d'admirables discours, nous ne relèverons que ces paroles étrangement prophétiques de celui qu'il prononça dans la discussion de la loi du 31 Mai: « Messieurs, il y a une intrigue, j'ai le droit de la fouiller je la fouille. Allons 1 le grand jour sur tout cela Il ne faut pas que la France soit prise par surprise et se trouve un beau matin avoir un empereur sans savoir pourquoi 1. Quoi parce que, apres des années d'une gloire immense, d'une gloire presque fabuleuse à force de grandeur, il (Napoléon 1") a, à son tour, laissé tomber d épuisem*nt ce glaive et ce sceptre, après avoir accompli tant de choses colossales, vous voulez, vous, les ramasser après lui, comme il les avait ramassés, lui Napoléon, apres Charlemagne 1 Vous voulez prendre dans vos petites mains ce sceptre des titans, cette épée des géants Pourquoi faire?. Quoi après Auguste, Augustule Quoi parce que nous avons eu Napoleon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon le Petit! » On ne pouvait rien, on tout au moins que bien peu de choses contre le représentant du peuple il en était autrement du journaliste. En conséquence, l'Evénement, poursuivi, traqué, condamné, fut à la fin supprimé. Il reparut toutefois, en changeant une lettre à son titre, et vraiment cette modification faisait de ce titre même uneironic: l'Avènement. Dans un procès intenté à son journal pour un article rontre la peine de mort, Victor Hugo plaida lui-même, et ce qui lui fut l'occasion d'un de ses plus beaux triomphes oratoires, mais de rien de plus. Maintenant, il était naturel que l'evolution vers la démocratie de l'auteur des Odes et ballades ne se fit pas sans soulever les clameurs de ses amis de la veille. M. de Montalembert fut un des plus acharnés à lui reprocher sa « desertion » il était accompagné ord nairement d'un chœur d'interrupteurs jetant à la face de son adversaire les vers de sa jeunesse, presque de son enfance. Nous n'exhumerons pas les répliques, victorieuses à notre appréciation, de Victor Hugo mais nous pouvons citer les quelques lignes suivantes, tirées de la préface de l'édition de 1853 des Odes et bal- lades, qui caractérisent en peu de mots un phénomène assez rare, après tout, car une évolution dans le sens contraire, c est-à-dire vers le pouvoir, est malheureusem*nt jugee plus politique, presque plus honorable et est à coup sur plus fructueuse « De toutes les échelles qui vont de l'ombre à la lumière, la plus méritoire et la plus difticile à gravir, certes, c'est celle-ci être né aristocrate et royaliste et devenir démocratie. Dans cette âpre lutte contre les prejuges sucés avec le lait, dans cette tente et rude élévation du faux au vrai, qui fait en quelque sorte de la vie d'un humme et du développement d'une conscience le symbole abregé du progrès humain, à chaque echelon qu'on a franchi, on a dû payer d'an sacrifice matériel son accroissem*nt moral, abandonner

quelque Intérêt, dépouiller quelque vanité, renoncder au hien et aux honneurs du monde, risquer sa fortune, risquer son fover, risquer sa vie. Aussi, ce labeur acrompli, est-il permis d'en être fier. surtout, lorsque l'ascension faite, on a trouvé au sommet de l'échelle de lumière la proscription, et qu'on peut dater cette préface de l'exil. »

En effet, le grand poète datait maintenint de l'exil tout ce qu'il écrivait dans les petit* travaux préparatoires du 2 Décembre, son nom figurait en vedette sur la première liste de proscription. La décret parut le 9 décembre. Victor Hugo se retira avec sa famille dans file de Jersey, qu'il dut quitter en 1855. pour avoir signé une protestation contre l'expulsion des tr lis refugiés français les autres signataires de cette protestation furent également expulsés de Jersey. Il s'établit alors à Guernesey. Il publia dans l'exil Napodlon le Petit, pamphlet d'une violence extrême contre le héros de Decembre, interdit en France, bien entendu, mais qu'on lisait ouvertement dans les ateliers du faubourg Saint-Antoine quinze jours après son apoarition à Bruxelles les Chatiments, poésies inspirées du même esprit (1853); les Contemolationi, la Légende des siècles (1856); les Misérables (1862, 10 vol.), ouvrage traduit d'avance en p usieurs langues et publié le même jour dans les principales capitales de l'Europe et à New-York: une étude sur William Shakespeare (1884); les Chansons dev rues et des bois (1865); les Travailleurs de la mer (1866, 3 vol.) l'homme qui rit (1869, 4 vol.). -Ayant dejà repoussé l'amnistie en 1859, par la raison qu'il niait le droit, usurpé par celui qui s'appelait alors Napoléon III, de le condamner comme de lui faire grâce, il repoussa avec plus de hauteur encore la dernière amnistie du règne, celle du 15 août 1869 au moment du plébiscite de mai 1870, il protesta dans le Rappel, avec une extrême vivacité, contre cette manœuvre et se vit poursuivi avec le journal pour excitation à la haine et au mépris du gouvernement. Il ne rentra en France qu'après le 4 Septembre et s'enferma dans Paris assiégé. Il y fut reçu avec enthousiasme et 6t don à la Defense de deux canons qui furent baptisés le Victor-Hugo et le Châtiment. Après avoir obtenu plus de 4,000 suffrages dans le 15' arrondissem*nt aux élections des maires et adjoints de Paris, du 5 novembre 1870, bien qu'il eut refusé toute candidature, Victor Hugo était élu représentant de la Seine, le seconde sur quarante-trois, sus élections générales du 8 février 1871. Il alla siéger à l'Assemblée de Bordeaux dans les rangs de l'extrêmegauche et s'eleva contre les préliminaires de paix, qu il repoussa ensuite de son vote (1er mars). Dans le débat qui s'eleva sur la vérification des pouvoirs du général aribaldi, blu représentant du peuple français dans plusieurs départements, notamment dans celui de la Seine, le troisième, mais qui avait donné sa démission depuis près d'un mois, Victor Hugo prit la parole pour rappeter les services de l'illustre Niçois. L'Assemblee ne tarda pas à couvrir la voix de l'orateur par les éclata de protestations violentes, qui n'avaient évidemment pas d'autre but. En présence de cette hostilité voulue, Victor Hugo descendit de la tribune, s'arrêta près de la table des sténographes et, empruntant à fun d'eux sa plume, rédigea, debout, sa lettre de démission, ainsi conçue: « Il y a trois semaines, l'Assemblée a refuse d'entendre Garibaldi; elle refuse de m'entendre je donne ma demission. » Et il quitta immédiatement la salle. Vingtquatre heures furent employees à tacher de le faire revenir sur ea détermination mais ces tentatives, fait par des amis sincères, sans doute, mais incontestable- ment maladroits, restèrent vaines, et M. Grevy. président de l'Assemblée, n'eut plus d'autre alternative que de lire la lettre de démission de cet homme illustre que tant de. collègues étaient résolus, parait-il, à tolorer seulement dans les rôles muets.

Peu de jours après (13 mars), Victor Hugo, condamné à voir tomber autour de lui tous les siens, depuis sa fille Léopoidine, morte noyée avec son mari, Charales Vacquerte, dans une joyeuse promenade en mer, au Havre (1843 jusqu'au dernier de ses 6Is, François-Victor (t873), perdait l'ainé de ceux-ci, Charles, frappé d'une congestion cérébrale. Il rapporta son corps à Paris, où il arrivait précisément le 18 mars. L'enterrement ont lieu au milieu d'une foule énorme et sympathique, empressée de rendre ce témoignage public au grand poète, au grand patriote, au grand ritoyen, si doulou eusem*nt frappé dans ses a nq. Victor Hugo demeura quelque temps à Paris il protesta à la fois, dans une pièce de vers insérée au Rappel, contre les derrets de la Commune ordonnant la destruction de la colonne Vendôme et contre Versailles bombardant l'Arc de Triomphe. For é de se rendre à Bruxelles, où l'appelaient les mterêts de ses petit*-enfants et pupilles, il écrivait, après l'écrasem*nt de l'insurrection roinmunaliste, une lettre par laquelle il offrait aux réfugiés l'abri de sa propre maison. Aussitôt, le ministère beige lui intima l'ordre de quitter la Belgique, et pend int la nuit, sa maison fut 1 objet d'un attentat sauvage de la part d'une foule fanatique, aux brutalités de laquelle la police ne put le faire échapper qu'avec peine. Rentra à Paris, après une e\c irsion dans le Luxembourg et un voyage à Londres, vers la fin de l'année, Victor Hugo acceptait de nouveau la canditature à l'Assemblée nationale, aux élections complementaires du 7 juin 187î, contre M. Vautram. Dans cette occasion, et pour la première foiq, il fut questi m du mandat conte-actuel, qu'il definit, substitua au mundat impératif et declara accepter. Il obtint 95.000 voix sans être élu et ce fut M. Vantrain qui l'emporta. Des son retour, il intercéda vivement en faveur de plusieurs chefs de la Commune condamnés, ainsi que pour M. H. Rochefort mais ce fut sans succès: l'heure de la clémence était loin de sonner. Elu délègue du Conseil muni cipal de Paris pour les élections sénatoriales, Vrtor Hugo adressait aux communes de France un manifeste les appelant à voter de manière à assurer la consolidation de la République. Il était élu lui-même, au se-

rond tour de scrutin et le quatrième sur cinq, sénateur de la Seine, le 5 février 1876. Il prit place à l'extrèmegauche. Il déposa, des les premières réunions, sur le bureau du Sénat, une proposition d'amnistie pleine et entiere pour les condamnes de la Commune, laquelle fut comme on sait, répoussée. — Le 16 avril t876, Victor Hugo faisait, aiec Louis Blanc, une conférence au théâtre du Château d'Rau, dont le produit fut consacre à l'envoi d'une délégation des ouvriers de Paris à Philadelphie. Une autre conférence, qu'il fit avec Louis Blanc également. en faveur des ouvriers lyonnais, le 25 mars 1877, fut l'occasion de quelques troubles cause surtout par le zele de la police. Après le 16 mai, Victor Hugot fit partie du comité de résistance organisé par les diverses fractions républicaines pour « résister » au coup d'Etat que l'on pressentait. C'est à cette occasion qu'il publia le premier volume de l'Histoire d'un crime. En janvier 1879, il présentait au Sénat une nouvelle proposition d'amnistie générale, qu'il défendait à la tribune avec une ardeur digne d'un meilleur sort. Il était réélu sénateur de la Seine, à sa vraie place cette fois, c'està dire en tète de la liste, au renouvellement triennal du 8 janvier 1882.

Pour fêter son entrée dans sa quatre-vingtième année, une immense manifestation nationale eut lieu en l'honneur de Victor Hugo le 26 février 1881. Toute la journee et toute la nuit, le petit hôtel qu'il habitait avenue d'Eylav fut assiège par une foule enthousiaste venant, bon nombre dm ceux qui la composaient chargés de présents, souhaiter à l'illustre poète, « beaucoup de retour de cet h eureux anniversaire x cette manifestation se termina par un homm age municipal auquel celui qui en était l'objet dut être très sensible: la partie de l'avenue d'Eylau qu'il habitait fut débaptisée et devint l' avenue Victor-Hugo ». L'année suivante, à la même date, nouvelle manifestation, moins imposante, mais non moins enthousiaste. Decidement c'était une habitude prise. Chaque année désormais, le 26 février, Paris tout entier, au moins, fêterait ainsi l'anniversaire du poète. Mais cela ne devait pas durer bien longtemps deux fêtes encore, et la série allait se trouver brusquement close. Le Rappel du 18 mai 1885 nous apprenait que Victor Hugo, qui avait été pris le 14 d'une indisposition d'apparence légère, était atteint d'une congest on pulmonaire. Pendant quelques jours les bulletins des docteurs A.Vulpian, Germain Séeet Emile Allix se succedèrent, notant les alternatives d'espoir et de crainte qu'inspiraient les phases de la maladie du grand poete l'émotion etait générale, on s'arrachait les bulletins, c'est-à-dire les jourRaux qui les publiaient, comme on fait à l'époque des crises politiques les plus intenses. Le 22 mai, enfin, à une heure et demie de l'apres-midi, le grand homme, chez lequel le bulletin dela veille indiquait un mieux sensible, rendait le dernier soupir. La nouvelle de cette mortd'un homme, pour ne parler ni du poète ni de l'homme politique, qu'on avait pu voir quelques jours seulement auparavant, robuste et plein de vie, causa une stupeur profonde et générale c'est tout au plus si les affaires n'en furent point suspendues, mais elles subirent certainement un ralentissem*nt notable. Le Sénat, le Conseil municipal de Paris suspendirent leur séance. La foule se pressait bientôt vers ta maison du grand mort, et à la sortie des ateliers cette foule s'augmentait encore de tous les ouvriers, qui voulurent prendre leur part à cette grande manifestation de douleur. Les bouquets, les couronnes, arrivaient dès 3 heures, et dans la soirée des télégrammes de condoléance affluaient de tous les points du globe où la nouvelle avait été portée de la même manière. Ce n'était pas seulement un deuil national, mais un deuil universel. Les obsè ues eurent lieu le 1er juin. Nous n'en saurions rappeler que les traits principaux l'exposition du c ros sous l'Arc de Triomphe, dans un catafalque exécute sur les dessins de M. Charles Garnier; la foule stationnant jour et nuit autour de cette chambre mortuaire d'un nouveau genre, emplissant les avenues, pourtant assez larges, qui y convergent, surtout pendant la dernière nuit les manifestations sans cesse répétées la mar he de l'immense cortège, son arrivée au Panthéon, desalferte et ren lu une fois de plus à la sépulture des hommes illustres de la France; les discours au départ et à l'arrivée enfin le dépôt dans les caveaux du Panthenn. On n'avait encore rien vu d'aussi magnifique, d'aussi imposant que les funérailles de Gambetta: les funérailles de Victor Hugo furent bien autre chose. C'est que Gambetta appartenait à la France, et encore une partie de la France persistait-elle ù le rejeter, comme funeste à ses aspirations politiques; tandis que Victor Hugo, le poète, l'homme de génie, app irtenait à l'humanité.

Victor Hugo a publié, depuis son retour en Franche l'année terrible, poésies (1872); la Libération dit terri- toire, vendu au benefice des Alsaciens-Lorrains Quatrevingt-treize, grand roman historique, publie en pi usieurs langues en même temps (1873); Mes fils et Actes etparoles: Avant l'exil (l874J, Pendant l'exil (1875) et Depuis l'exil (1876); la Legende des siècles, deuxieme série (1877, 2 vol.) l'Art d'êtregrand père (1877); l'Hirtoire d'nn crime (1877-78) 2 vol.); le Pape (f878J; la Pitié suprême (1879); Rehgions et Religion (1880); les Quatre vents de l'esprit (1880-81, 2 vol.) Torquemada (1882). Il préparait une édition définitivede ses Œuvres complètes, quand la mort est venue l'interrompre dans ce travail. Cette édition n'en suit pas moins son cours, et elle a donne, en fait d'œuvres inédites Théàtre et liberté et la Fin de Satan, qui est une suite à la Légende des siècles (1886). —En mars 1875, il adressait au maréchal de Mac-Mahon un éloquent plaidoyer, intitule Pour un soldat, en faveur d'un malheureux soldat condamné, auquel il priait le président de la Republique de faire grâce, comme il avait fait grâce à l'ex-marechal Bazaine. Il eut cette fois le bonheur d'être écouté. Son él quent appel Pour la Serbie, publié dans le Rappel du 30 août 1876, n'était pas destiné au même succès. On lui doit, outre les ouvrages que nous avons cites et qui sont les plus importants de son œuvre immense et glo-

rieuse: un rAoix moral des lettres de Voltaire (1824, 1 vol.) puis un premier drame, écrit avec Ancelot Amy Robsart joue à l'Odéon en 1826; un opéra en 4 actes, tiré de Notra-Dame, joué en la Esméralda; de« recueils de Discours, prononcés tint à la Chambre des pairs qu'aux Assemblées constituante et législative et à l'académie française; sa Circulaire électorale de 1848; Œuvres oratoiree et Discours de l'exil (1853); les Ertfants, livre des mères, recueil des poésies qu'il a dédiées à l'enfance, ou que l'enfance lui a inspirées (1858) John Broum (f859J; une Voix de Guerneqey, protestation contre le combat de Mentana (1868), etr. Outre le Rappel et, en d'autres temps, l'Evénement et l'Avènement, il a collaboré au Conservateur littéraire, à la Revue des Deux-Mondes, au Globe et- à diverses revues anglaises. Dessinateur distingué, Victor Hugo a fourni en outre des esquisses extrêmement remarquables à plusieurs publications, notamment à l'Artiste, au Livre détrennes, à Paria d l'eau-forte. Il a été publie, en 1862, une collection de ses dessins, accompagnés d'un texte de Théophile Gautier; enfin, plusieurs des illustrations qui ornent l'édition populaire de Quatre-vingt-treize, puhliée en 1876, sont également dues an crayon de Victor Hugo. ainsi que plusieurs de Pelles de la splendide édition nouvelle de la Notre-Dame de Paris (1877 et suiv.)

HUGOT, LOUIS ANATOLE, homme politique français, né a Montbard (Côte-d'Or) le 3 avril 1836. Nommé maire de Montbnrd en 1871, révoqué après le 25 mai 1873, M. A. Hugot fut élu député de Semur, le février 1876, et siégea à la gauche républicaine. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 dans le même arrondissem*nt, il se présentait aux élections pour le renouvellement triennal du Sénat dans la Côte-d'Or, le 25 janvier 1885, et fut élu le deuxième. M. Hugot s'est abstenu dans le vote sur l'expulsion des princes.

HUGUES, CLOVIS, poète et homme politique français, ne a Menerbes (Vaurluse) le 3 novembre 1851. Il débuta très jeune dans la presse démocratique, et en 1871, Marseille étant sous le régime de l'etat de siège, un article publié dans le Journal la Fraternité, de cette ville, lui valait une condamnation A trois ans de pris on et 6,000 francs d'amende ou deux années de contrainte par corps il fit cinq ans. Entré en 1876 à la Jeune Répablique, il avait en décembre 1877 nn duel avec un rédacteur de l'Aigle, journal bonapartiste, qui l'avait grossièrement insulté dans sa vie privée, et le tuait. Il se réfugia précipitamment en Italie, voulant avant tout éviter la prison préventive. Traduit pour ce fait devant la cour d'assises d'Aix, le 22 février 1878, il fut acquitté. Après la mort de Raspail, M. Clovis Hugues se présenta candidat il la députation dans la 2° circonscription de Marseille, contre M. Amat il échoua de 140 voix au scrutin du 17 mars 1878 mais il fut élu au second tour, dans la même circonscription, le 4 septembre 1881, et prit place et l'extrême-gauche. Aux élections d'octobre 1885, il était élu député des Bouches-du-Rhône au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des princes. En 1883, M. Clovis Hugues intentait un procès en diffamation à un agent d'affaires véreux qui, une victime lui étant nécessaire, n'avait trouvé rien de mieux que de mêler le nom de Mme Clovis Hugues aux débats d'un proces scandaleux auquel elle avait incontestablement tous les droits à rester étrangère; exaspérée des lenteurs d'une affaire conduite en réalité par son trop habile adversaire et des insultes dont celui-ci n'avait cessé de l'abreuver, Mme Clovis Hugues, rencontrant cet homme au Palais, déchargea sur lui plusieurs coups de revolver (27 novembre). Quelques jours plus tard, le malheureux succombait à ses blessures. Immédiatement arrêtée, Mme Clovis Hugues comparaissait devant la cour d'assises de la Seine le 8 janvier 1884, et était acquittée. Inutile d ajouter que cet arrêt fut fort discuté dans la presse et ailleurs la grande majorité, toutefois, l'approuva. On peut, certes, condamner l'acte même, et tenir compte pourtant de l'affreuse situation faite à cette jeune femme non seulement par les insultes d'un homme que sa mort défend désormais, mais encore par la lenteur indifférente de la justice. M. Clovis Hugues a publié quelq les brochures politiques de circonstance, mais surtout des volumes de vers tels que la l'etite Muse et Poèmes de prison (1875); les Evocations (1885), etc., qui font regretter qu'il n'en ait pas publié davantage. HUGUET, AUGUSTE VICTOR, homme politique français, ne à Boulogne-sur-Mer le 21 décembre 1822. Nommé adjoint au maire de Boulogne après le 4 Septembre, ilendev nait maire en 1871, maisétait révoque par le ministre de l'interieur, M. Beulé, en novembre 1873. quoiqu'il dut conserver assez longtemps encore ses fonctions, faute d un remplaçant. Elu sénateur du Pasde-Calais le 30 janvier 1876, M. Huguet prit place au centre gauche républicain. Il a été reelu, en tète de la liste, au renouvellement triennal du 8 janvier 1882. et a vote l'expulsion des princes.

HUMBERT, GUSTAVE AMÉDÉE, jurisconsulte et homme politique français, sénateur, né à Metz lo 28 juin 1822, fit ses études au lycée de sa ville natale et son droit à l'uris. Reçu docteur en 1844, il obtint l'année suivante le premier prix nu concours entre docteurs, avec un mémoire sur les Conséquences des condamnations pénales. Devenu répetiteur de droit, ses opinions républicaines bien connues le firent nommer après la révolution de février 1848, sous-préfet de Thionville. Révoqué en 1851, il rentra dans l'enseignement, obtint en 1857 un prix de l'Institut avec un mémoire sur les Réqimea nuptiaux, se fit recevoir agrégé de la faculté de droit de Paris en t859, et fut nommé professeur suppléant et chargé de cours à Toulouse, puis à Grenoble, pour revenir dans la première de ces villes, comme titulaire de la chaire de droit romain, en 1861. Il n'a plus quitté Toulouse. dont l'Académie de législation le nommait son se retaire perpétuel en 1864. Elu le 8 février 1871 représentant de la Haute-Garonne à l'Assemblée natio-

nale, le troisième sur dix, M. G. Humbert se fit inscrire à la gauche républicaine, dont il fut vice-président puis président. Il est l'auteur d'une proposition de retour de l'Assemblée à Paris, repoussée par l'Assemblee (décembre 1871) et d'un article additionnel à la loi électorale, établissant une pénalité pour les fonctionnaires convaincus d'avoir pris part à la distribution de circulaires ou de bulletins électoraux. M. G. Humbert a pris en outre la parole dans beaucoup de discussions importantes, notamment sur la condition civile des deportes, sur la propriété en Algérie, sur le projet de modification de l'arti- clp 331 du code civil, dont il obtint le renvoi au Conseil d'Etat. Rapporteur de la proposition de dissolution présentée par M. Raoul Duval en juillet 1871, il conclut à l'adoption, mais la Chambre repoussa ses conclusions. II a été président de la commission relative au projet de réforme judiciaire en Egypte, etc. M. Humbert élu sénateur inamovible par l'Assemblée nationale, le \1 décembre 1875, au troisième tour de scrutin, a repris au Sénat sa place sur les bancs de la gauche républicaine. On doit à M. Gustave Humbert un assez grand nombre de travaux de jurisprudence, d'histoire et d'archéologie, publiés dans des recueils spéciaux, tels que le Recueil de l'Académie de dégislation, de Toulouse, la Revue de Toulouse; la Revue historique de droit, etc. Il a collaboré également au Dictionnaire d'antiquités grec- ques et romaines, de MM. Ch. Daremberg et E. Saglio. M. G. Humbert se faisait recevoir franc-maçon par la Loge encyclopédique » de Toulouse, le 28 septembre 1876. Il fut nommé procureur général à la Cour des comptes en 1877, à l'avènement du cabinet Dufaure, mais donna sa démission pour prendre le portefeuille de la justice et des cultes, dans le cabinet de Freycinet, du 30 janvier au 29 juillet 1882. M. G. Humbert est premier vice-président du Sénat. Il a vote l'expulsion des princes. Chevalier de la Légion d'honneur du 18 janvier 1879, il était promu officier le 12 juillet 1880. HUMBERT, FRÉDÉRIC, homme politique français, fils du precedent, est ne le 19 juillet 1857 à Paris, ou il fit son droit et s'inscrivit au barreau. Nommé chef du cabinet de son père, devenu ministre de la justice et des cultes, dans le cabinet de Freycinet succédant au cabinet Gambetta, en janvier 1882, à la chute de ce cabinet, en juillet suivant, il se retirait dans sa propriété de Seineet-Marne, s'y occupait d'agriculture et se faisait elire peu après au Conseil général pour le canton de MelunSud. Aux élections du 4 octobre 1885, M. Fr. Humbert a été élu députe de Seine-et-Marne sur la liste radicale. Il a voté l'expulsion totale des princes. On rite de lui un ouvrage intéressant sur l'invasion de 1814 en Seine-et-Marne.

üITMBERT, PIERRE FRANCOIS ALBERT, écrivain et dessinateur français, ne à Vesoul le 24 février 1835. Après avoir termine ses études au collège de sa ville natale, il vint à Paris et débuta en 1857, au Journal amusant; puis il travailla à la vie parisienne. M. A. Humbert a d'ailleurs plus ou moins activement collaboré à la plupart des journaux comiques illustres qui se sont produits à Paris depuis cette époque. Huit jours après la publication du premier numéro de la Lanterne de M. H. Rochefort, il publiait le Réverbère de deux sous, m imprimé sur du papier à chandelle ». Enfin, en juillet 1868, il fondait sa désopilante Lanterne de Boqu llon, dont le succès ne s'est pas démenti. On doit en outre à M. Humbert un certain nombre de romans comiques, écrits dans le style désopilant inauguré par l'immortel Boquilon.

HUMBERT, FERDINAND, peintre français, né à Paris le 8 octobre 1842, élève de Picot, de Fromentin et de M. Cabanel.— Cet artiste a exposé, notamment la Fuite de Néron (1865); Œdipe et Antigone retrouvant les corps d'Etéocle et de Polynice (1866) l'Enlèvement (1867); Ambroise Paré implorant la pitié du duc de Nemours, (1869); Messaouda (1869); Saint Jean-Baptiste, une Tireuse de cartes (1872); Dalila et un Portrait (1873); la' Vierge, l'eifant Jésus et saint JeanBaptiste (1874); Jésus-Christ à la colonne (/875); la Femme adultère (1877) l'Enlèvement de Dejanire (1878); Portrait d'enfant (1884); la Fin de la journee, panneau décoratif pour la salle des mariages de la mairie du Xe arrondissem*nt de Paris (t885); En temps de guerre, panneau décoratif destine à la mairie du 15· arrondissem*nt de Paris; Pro Patria, panneau décoratif destiné au Panthéon (1886), et un certain nombre de portraits.- M. Humbert a obtenu des médailles en 1866, 1867 et 1869. et une médaille de 3' classe à l'Exposition universelle de 1878, avec la Vierge, l'enfant Jesus et saint Jean-Baptiste; décoré de la Legion d'honneur en 1878, il a été promu officier le Il juillet 1885.

HUMBERT I", HUMBERT RÉNIER CHARLES EMMAMUEL JAEN MARIE FERDINAND EUGÈNE, roi d'Italie, Ois aine du feu roi Victor Emmanuel, est né le 14 mars 1844. Mêlé de bonne heure, par le roi son père, à la vie politique et militaire, il assistait à la guerre de l'indépendance italienne en 1859, quoique trop jeune pour y prendre une *part active. Il prit, par exemple, une part plus importante dans les événements qui suivirent, tendant à compléter l'unification de l'Italie. C'est ainsi qu'il participa aux travaux de réorganisation, en province italienne, de l'ancien royaume des Deux-Siciles. En 1866, la guerre entre la Prusse et l'Autriche étant imminente et l'alliance de l'Itnlie avec la Prusse un fait accompli, le prince Humbert fut envoyé à Paris pour s'assurer que cette alliance n'etait pas vue d'un trop mauvais œil par le gouvernement français. Les hostilités ouvertes, il prit le commandement d'une division avec le grade de lieutenant genéral, dans l'armée du général Cialdini, et se signala à Custozza non seulement par sa bravoure, mais aussi par son sang-froid et sa prudence, qui provinrent inrontestablement une premiere catastrophe. Il etait nommé, en août 1866, président honoraire de la section italienne à l'Exposition de Paris. Après la prise de Rome par les

troupes italiennes, en 1870, le prince Humbert se fixait, avec la famille rovale et la cour. dans la Ville Eternelle. A la mort de son père, le 9 janvier 1878, le prince Humbert fut proclamé roi d'Italie. L'année même, à son entrée à Naples, en voiture, le 17 noiembre, un assassin nommé Giovanni Paasannnte tentait de poignarder le jeune roi. qui ne reçut qu'une égratignure, grâce au dévouement de son ministre, M. Cairoli (Voy. ce nom), qui l'accompagnait, lequel, en voulant detourner l'arme de Il poitrine du roi Humbert, fut lui-même grièvement blessé. L'assassin, condamné à mort, vit sa peme commuée par le roi (mars Le roi Humbert a épousé, le 22 avril 1863, la princesse Marguerite Marie Therese Jeanne de Savoie, fille du feu duc Ferdinand de Gènes, frère de.Victor Emmanuel. Le 11 novembre 1869, à Naples, la princesse donnait le jour à un fils qui reçut les noms de Victor Emmanuel Ferdinand Marie Janvier et le titre de prince de Naples.

HUNT, WILLIAM HOLMAN, peintre anglais, l'un de» membres fondateurs les plus distingués de l'école dite préraphaélite, est né à Londres en 1827. Il débuta aux expositions de l'Académie royale en On cite de cet artiste: le Dr Rocheclidffe célébrant le service divin dans la maison de campagne de Joceline Joliffe, à Woodslock (f847); la Fuite de Madeline et de Porphyre, emprunté à la Sainte-Agnès de Keat (1848); Rienzi jurant d'obtenir justice du meurtre de son frère (1849) une Famille britannique convertie donnant asile Il un apôtre cArétien contre les persécutions des Druides (1850); Valentin recevaat Sylvie et Protée (1851); le Berger mercenaire (1852); Claudio et Isabella et Nos côtes d'Angleterre (1853); la Lumière du monde et le Réveil de la conscience (f854J. A l'Exposi. tion universelle de Paris, de 1855, il avait envoyé la Lumière du monde, Claudio et Isabella et une nouvelle toile les Moutons égarés. Il a donné ensuite le Bouc émissaire (the Srapegoat), en 1856; Découverte du Sauveur dans le Temple (1860); Après le coucher-du so- leil, en E,'paqne (1862); le Pont de Londres, le soir du mariage dit prince de Galles (t864), envoyé à l'Exposition universelle de Paris, en 1867; le Festival de saint Swithin (1868), etc. M. W. Holmann Hunt a fait, dans ces derniers tempa, un séjour de quatre ans en Palestine. Il en a rapporté sa plus grande toile the Shadow of Death (l'Ombre de la mort), représentant la prevision du crucifiement (1873). II y est retourné en 1876 et s'est installe à Jerusalem.

HUON DE PENANSTER, CHARLES MARIE PIERRE, homme politique français, ne à L.tnnion le Il octobre 1832. Riche proprietaire, représentant le canton de Plestin au Conseil général des Côtes-du-Nord depuis 1861, M. Huon de Penanster fut élu représentant de ce département à fAssemblee nationale, le 8 février 1871, et prit plnce à l'extrême-droite. Il conserva, pendant toute la durée de l'Assemblée nationale, une attitude conforme à ce choix, et fut élu député de ta première circonscription de Lannion le 20 février 1876, et reelu le 14 octobre 1877, après avoir approut la politique du cabinet de BroglieFourtou. C'est M. Huon de Penanster qui, frappé de rappel à l'ordre pour cause d'interruption, dans la séance du 21 février 1879, par le président Gambetta, rappela à

IDDESLEIGH (romte d'), STAFFORD HENRY NORTHCOTE, homme (d'E tat anglais, né à Londres le 27 octobre 1818, fit ses étude. à Eton et au college Balliol, à Oxford, puis se fit admettre au barreau à l'Inner Temple, en 1847. Il débub dans la vie publique comme secrétaire particulier de M. Gladstone, alors vice-président du Bureau du commerce et dire'teur de la Monnaie (1841); secrétaire de l'Exposition industrielle en 1851, il lut créé compagnon du Bain, section civile, pour services exceptionnels rendus dans ces fonctions. Elu, en qualité de conservateur, représentant de Dudley à la Chambre des communes, en mars 18d5, il échoua dans la circonscription nord de Devon aux élections de mars 1857, mais il fat reelu par Stamford en juillet de l'année suivante et continua de représenter ce bourg jusqu'en mai 1866, époque où il fut élu de nouveau par le North-Devon, qu'il a représenté Jusqu'à son elévation à la pairie. Sir Stafford Northcote (tel était alors son nom, ayant hérité le titre de baronet de son grand-père en 185t) a été secrétaire financier à la Tresorerie de janvier à juin 1859. Pré. sident du Bureau du commerce dans le cabinet Derby, en 1866, il fut secrétaire d'Etat pour les Indes de mars 1867 à décembre 1868. Elu directeur de la compagnie de la haie d'Hudson, le 12 janvier 1869, il présida le rongrès de l'Association de la science sociale tenu à Bristol la même annee et fut nomme, le 2 novembre 1870, commis-

celui-ri, avec les preuves officielles à l'appui, certaine seau e où il avait interrompu dix-huit fois l'orateur à la tribune sans s'attirer un seul rappel à l'ordre; il obtint ainsi le retrait des deux siens, car il y en avait deux. Après le terme de cette législature (188i), M. Huon de Penanster ne s'est plus présenté à aucune élection, jusqu'au 27 juin 1886, où il s'agissait de remplacer au Sénat M. Le Provost de Lnunay, décédé. Il fut élu, à cette date, sénateur des Côtes-du-Nord et a repris à la Haute Chambre un siège à l'extréme-droite.

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HURLBERT WILLIAM HENRY, journaliste amérirain. né à Charleston (Caroline du Sud) le 23 juillet 1827, fit ses études au collège d'Harvard et alla les compléter à Berlin, sous la direction de Ritter, de von Raumer et de Ranke. De retour aux Etats-Unis en 1851, il étudia le droit pendant deux ans. En 1855, il devint rédacteur du Putnam's Magazine, de New-York, puis fut attaché à la rédaction du New-York Times, de 1857 à 1861. Au commencement de la guerre de Sécession, en juin 1861, obligé de se rendre à Charleston, sa ville natale, pour affaires particulières, M. Hurlbert fut arrêté comme espion par les autorités confédérées, envoyé à Richmond et écroué à la prison de cette ville, d'où il parvint à s'échapper au bout de quatorze mois de captivité. Il entra des lors (octobre 1862) à la rédaction du Nem-York World, dont il a pris la direction, en juin 1876, en remplacement de M. Manton Marble. M. William H. Hurlbert a voyagé, en qualité de correspondant des journaux auxquels il a appartenu, au Mexique, dans l'Amérique centrale et méridionale et dans diverses contrées de l'Europe; il a, en outre, collaboré à la presse périodique newyorkaise et écrit divers poèmes, dont quelques hymnes faisant partie des collections de l'Eglise unitaire, et publié: Gan Eden, or Pictures of Cuba (1854)· General Mac Clellan and the Conduct of the War (/864) et un ouvrage sur the Pacific Countriea of South-America (f876). Il a quitté la direction du World en 1885 et réside maintenant à Londres comme correspondant du Sun de New-York.

HUXLEY, THOMAS HENRY, naturaliste anglais, né à Ealing, dans le Middlesex, le 4 mai 1825, fit ses études an collège de sa ville natale et vint ensuite à Londres où il suivit les cours de l'école de médecine de l'hôpital de Charing-Cross. Nommé en 1846 aide-chirurgien à bord du Rattlesnake, avec lequel il prit part à exploration du sud de l'océan Pacifique et du .détroit de Torres, il revint en Angleterre en 1859 et était élu deux ans après membre de la Société royale, dont il devint secrétaire en t873. En t854, il remplaçait Edward Forbes comme professeur d'histoire naturelle à l'Ecole des mines il était nommé, la même année, professeur de physiologie à l'Institution royale et examinateur de physiologie et d'anatomie comparée à l'université de Londres. Membre du comité des écoles de Londres, en 1870, il prit une part très active aux délibérations de ce comité, dont il s'est retiré en janvier 1872. En 1875 et 1876, il a remplacé à la chaire d'histoire naturelle d'Edimbourg le professeur Wyville Thomson, attaché à l'expédition du Challenger. M. Huxley a été lord recteur de l'université d'Aberdeen pendant trois ans, de 1874

à 1878. Il est l'auteur d'un grand nombre de mémoirel sur l'histoire naturelle, publies dans les Transactions, et Journaux des Sociétés royale, linnéenne, géologique et zoologique et dans les Memoira of the Geologicas survey of Great Britain, sociétés dont il fait partie. On doit en outre à ce savant professeur: les Hydrozoaires océaniens (1862); la Place de l'homme dans la noture (1863); Leçons d'anatomie comparée (1864); Leçons de physiologie élémentaire (1865); Inlroduction à la clasaification des animaux (1869); Sermons latque.s, allocutiona et critiques (f870J; Manuel d'anatomie des animaux vertébrés (1771); Critiques et discours (1873); Instruction pratique sur la biologie élémentaire (1875); Hume, sa vie et ses travaux; Discours d Amérique, avec une « lecture » sur l'étude de la biologique (1877); Phyaiologia, introduction à l'étude de la nature; Anatomie des invertébrés (1878); la Seiche, introduction à l'etude de la zoologie (1879); Science et culture (1882), etc. Le professeur Huxley a reçu la médaille de Wollaston de la Societé géologique en 1876; il a été élu rorreqpondant de l'Académie des sciences française, pour la section d'anatomie et zoologie en juin 1879, et membre étranger du conseil de l'Académie nationale des EtatsUnis en 1883.

HYACINTHE, Loms HYACINTHE DUFLORT (dit). artenr com:que français, né à Paris le 25 avril 1814, faisait partie, dès l'âge de sept ans, dn fameux théâtre des « Jeunes élèves de Comte. Lorsqu'il eut atteint sa seizième année, il fut poliment mais inexorablement expulsé de la jeune troupe, pour avoir grandi d'une manière presque soudaine et, en tout ras, dans des proportions démesurées. Il entra alors au Vaudeville, ou il fit peu parler de lui puis, vers 1836, aux Variétés, où il commença sa réputation, par la création de tvpes ridicules fort bien réussis, dans les pièces suivantes, entre autres le Maître d'école, Ma maîtresse et ma femme, les Saltimbanques, les Cuisinières, etc. En 1847, M. Hyacinthe entrait au Palais-Royal, qu'il n'a plus quitté. Il y joua d'abord le répertoire d'Alcide Touzez, qui venait de mourir, et s'y fit promptement remarquer. ainsi que dans beaucoup de créations heureuses, parmi lesquelles, n'en pouvant donner la liste complète, nous rappellerons le rôle de Peau-de-Satin, dans la Mariée du mardi gras (1857J; Choufleury, dans les Memoires de Mimi-Bamboche (1861); divers rôles, dans Fernnndineite, nu la rosière d'en face, le Sabot de Marguerite, etc.; ceux de Rasoir, dans Poterie, de Gondremarck, dans la Vie Parisienne; de Castel-Bombé, dans la Vie de château (1869); d'Alfred, dans la Réveillon (1872); de Gargaret, dans Doit-on le dire ? de Hochart, dans les Samedis de madame; du duc Emile, dans Tricoche et Cacolet; d'Ernest Fador, dans la Pièce de chambertin; de Maranchard, dans la Mi-Carême (t874); d'Alcide de Malicorne, dans Ici, MPdorl de Birochct, dans le Pana, che (1875); de Fréderic, dans Lo elnu; de Maroramdans les Jocrisses de l'amour; de M. de Catalpa, dans Mon mari est à Versailles (1876) du prince Poupoulos, dans la Clef (1877), etc., etc.

HYACINTHE (le Père), voyez Loyson CHARLES HYACINTHE.

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IGN

snire chargé de faire une enquête sur les sociétés mutuelles. En 1871, il a fait partie de la haute commission dont les travaux aboutirent au traité de Washington. Lors du retour de son parti aux affaires, en février 1874, sir Stafford Northcote a été nommé chancelier de l'E 'hiquier au mois d'août 1872, M. Disraéli avant eté élevé à la pairie arec le titre de comte Beaconsfield, il l'avait remplacé à la Chambre des communes comme orateur du gouvernement, poste rendu exceptionnellement épineux par les complications extérieures. La veille de la retraite du cabinet dont il faisait partie, en avril 1880, il était promu grand croix du Bain. Il fit de nouveau partie du ministère conservateur présidé par le marquis de Salisbury, de juin 1885 à février 18n6, et à la chute de ce ministère, il entra la Chambre des lords, au titre de comte d'Iddesleiglt. Le août 1886, les conservateurs ayant ressaisi le pouvoir, lord Iddesleigh fut appelé au ministère des affaires étrangères dans le cabinet constitué par le marquis de Salisbury. Le comte d'Iddpsleigh est membre de la Société royale de Londres depuis 1875; il faisait partie de la commission royale britannique près l'Exposition universelle de 1878.

IGNATIEF, NICOLAS PAULOVITCH. général et diplomate russe, ne à Saint Petersbourg le 2q jinvier 1832, est fils d'uu capitaine d'infanterie qui, lors de l'insurrection mi

ING

litairé provoquée à Saint par avènement un peu forcé du grand-duc Nicolas au trône de on 1825, passa le premier, avec sa compagnie, du cute du nouveau czar, défection qui assura le triomphe de celuici et valut au capitaine Ignatiet et à sa famille la puissante protection de Nicolas Ier. Celui qui fait l'objet de cette notice eut, pour commencer, l'empereur pour parrain. Elevé à l'Ecole des cadets, il fit brillamment ses premières armes sur les bords de la mer Caspienne. De retour à Saint-Pétersbourg, il entra dans la diplomatie, comme attaché à la section asiatique de la Chan 'ellerie; deux ans plus tard, ayant atteint (1858) le grade de major général, il était nommé ministre plenipotentia re ù Pékin (1860); en 1864, il était appelé à l'ambassade de Constantinople. Dans ce poste important, il sut mettre le sceau à sa réputation d'habileté, qui date de ses débuts, releva rapidement le prestige de la Russie et ne tarda pas à devenir même une sorte de co nseil du sultan Ah 1ul-Azis, après t'avoir complètement rassuré sur les intentions de son gouvernement. D'autre part, il s'etiit acquis une popularité considérable par sa bienveillance et son affectation de protection des faibles. c'est-à-dire des habitants non-musulmans de la Turquie, si bien qu'on le désignait habituellement sous le nom do roi de Pera. Le général Ignatief était done une veritable puissance à Constautinople, et le czar n'avait qu'à se louer de son re.

présentant qui, tout en endormant le Turc, avait su réveiller ou du moins accroître les sympathies des populations chrétiennes pour la Russie. La déposition d'Abd-ulAzis, le 30 mais 1876,événement imprévu par lui, qui croyait tout prévoir, vint renverser l'édifice si habilement construit. Après l'avortement de la conférence de Constantinople et le départ des plénipotentiaires (décembre), le général Ignatief faisait une tournée diplomatique à Vienne, Berlin, Paris et Londres, dont le résultat était la signature du protocole de Londres (mars 1877). Remplacé à Constantinople par le prince Labanoff le 2 mai 1878, le général Ignatief resta quelque temps sans emploi officiel, et vint même passer une partie de l'hiver de 1879 à Nice. Il avait été un moment question de l'investir de la souveraineté bulgare, mais cette idée n'avait pas eu de suite. Quelque temps après, il était appelé au pouvoir comme ministre de 1 intérieur, mais il résignait son portefeuille en juin 1882. Le général Ignatief est eénateur, membre du Conseil de l'empire et président de l'Académie impériale de Saint-Pétersboug. II est grand officier de la Légion d'honneur.

IMBERT, AGAMEMNON, ingénieur et homme politique français, né en 1835 à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), où son père exerçait l'état de maréchal-ferrant. Elève des écoles d'arts et métiers, M. Imbert travailla d'abord luiméme comme ouvrier forgeron, puis comme dessinateur mécanicien. Ayant obtenu le diplôme d'ingénieur civil, il est devenu directeur d'une usine de construction de chaudières à vapeur, câbles métalliques, etc., connue sous la raison sociale Imbert frères, à Saint-Chamond, dont les produits, récompensés à toutes les expositions, obtenaient notamment une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1878 (ci. LIV, machines et appareils de la Mécanique générale). Conseiller municipal de SaintChamond depuis près de vingt ans, M. Imbert était porté, aux élections d'octobre 1885, sur la liste républicaine de la Loire. Elu député au scrutin du 18, il a pris plare à gauche et a voté l'expulsion totale des princes. IRVING, JOHN HENRY BRODRIBB, acteur anglais, né à Keinton, près de Glastonbury, le 6 février 1838. fit ses études dans une institution de Lnndres. Il parut pour la première fois sur la scène au théâtre de Sunderland. le 29 septembre 1856. Après avoir passé deux ans et demi à Edimbourg, il débuta le 25 septembre 1859, au théâtre de la Princesse, à Londres, où il resta trois mois, fit ensuite quelques conférences dramatiques à la salle Crosby, puis pai tit pour Glasgow au mois d'avril 1860, resta attaché au théâtre de cette ville jusqu'en septembre suivant, et joua ensuite au Théâtre-Royal de Manchester jusqu'à fin mars 1865. Cette année-là, il prit part, avec M. Macrabe, à des représentations données pour servir de cadre aux fameuses « spiritual séances » des frères Davenport. De janvier à juillet 1866, il fut engagé au théâtre du Prinre-de-Galles, à Liverpool, puis revint à Manchester, engagé par M. Dion Boucicault, avec Miss Kate Terry, pour jouer dans son nouveau drame intitulé Hunted Down. Cette circonstance lui valut un engagement sérieux à Londres, où il débuta au théâtre Saint-James, dans le rôle de Dnricourt du Belle's Stratagem. Il passa au Theâtre-de-la-Reine en décembre 1867, fit quelques tournées en province, et entra au mois de mai 1870 au théâtre du Vaudeville, dans le rôle de Digby Grant des Deux roses, comédie de M. Albery. qui eut trois cents représentations consécutives. En novembre 1871, il paraissait an Lyceum dans les Bells, adaptation du Jui f polonaia de MM. Erckmann-Chatrian. Il parut ensuite dans les rôles de Charles Ier, Richelieu, Eugène Aram, etc. En 1874, il donna une série de représentations d'Hamlet accueillies avec enthousiasme par le public, mais dont la critique a vivement discute le mérite. M Irving est revenu depuis principalement aux Bells, qu'il a jouées de nouveau au Lyceum en 1876 et 1877, avec un succès toujours plus grand. Il parut également dans le rôle de Philippe de la Reine Marie, drame de Tennyson (1876); dans celui de Lesurques du Courrier de Lyon (1877); dans le principal rôle de Vanderdecken, drame de MM. Perry Fitzgerald et W. G. Wills (1878). La retraite de Ma. Rateman lui ayant laissé la direction du Lyceum, il y reprit, le 30 décembre 1878, ses représentations shakespeariennes par la tragédie d'Hamlet. Il y joua ensuite: les Frères Coraes, la Coupe, le Belle'a Stratagem, etc. En juillet 1883, il partait pour les Etats Unis, emmenant avec lui la troupe du Lyceum. A cette occasion, un banquet d'adieux lui était offert à Saint James Hall, dans lequel c'etait lord Coleridge, le lord Chef Justice d'Angleterre, qui occupait le fauteuil de la présidence. Après une tournée fructueuse, M. Irving revenait en Angleterre et reprenait la direction du Lyceum. Il y jouait, dans la saison de 1886, entre autres pièces shakespeariennes et autres, Faust, drame de MM. W. G. Wills, qui a eu sur la scène anglaise un succès énorme et qu'un correspondant conseillait récemment d'adapter à la scène française.

ISABELLE II, MARIA ISABELLA LUISA reine-mère d'Espagne, née à Madrid le 30 octobre 1830, fille ainee de Ferdinand VII et de sa quatrième femme, MarieChristine, sous l'influence de laquelle il signa, le 29 mars 1830, la Pragmatique sanction, abolissant la loi salique en Espagne. En conséquence de cette mesure, par laquelle Ferdinand VII, n'ayant pas d'enfants mâles, dépouillait son frère et héritier don Carlos, la jeune princesse Isabelle fut proclamée reine à la mort de son père (29 septembre 1833), sous la régence de sa mere Marie-Christine, et une insurrection formidable éclatait, qui n'était que le prologue d'un drame dont nous n'avons, sans doute, pas encore vu l'epilogue. Pendant sept ans. pour commencer, les Carlistes et les Christinos en lutte deaolèrent la malheureuse Espagne. Enfin, les victoire. d'Espartero et la capitulation de Bergara (31 août 1839 mirent fin à la lutte pour cette fois. Uon Carlos, dont les Cortes avaient prononcé la décheance, en sanctionnant les droits d'Isabelle, se réfugia en France, frappe d'exil ainsi que ses priucipaux partisans. Cependant, ce bucces

obtenu, on crut pouvoir se passer des Cortès, et elles furent dissoutes dès le mois qui suivit la victoire décisive remportée sqr les Carlistes (septembre). Une révolte formidable souleva à la fois Madrid et Barcelone, en réponse à cet acte impolitique, et la reinerégente, contrainte par Espartero, habile à profiter de la circonstance, se démit de la régence en faveur de celui-ci et se r'fugia en France à son tour. Confirmé dans ce poste par un vote des Cortès, le 8 mai 1841, qui remettait aux mains d'Arguelles la tutelle de la jeune reine, Espartero fut impuissant à ramener le calme dans son pays, et ne parait d'ailleurs pas avoir tente de bien sincères efforts dans ce sens. Un goût tmp prononcé pour les répressions sanglantes et les violences sauvages finit par le perdre. Deux fois bombardée par troisième fois, organisait un gouvernement provisoire qui déclarait le régent traitre à la patrie et dérhu de toutes ses dignités (juillet 1843, et envoyait contre Madrid un nombreux corps d'insurgés, commandé par Narvaez. Mais le régent avait si bien travaillé, qu'abandonné de tous, il avait dû se réfugier à bord d'un bâtiment anglais, laissant le champ absolument libre à son ennemi Narvaez. Après la fuite d'Espartero, la régence fut confiée au général Castanos, qui ne la conserva que quelques mois, les Cortès avant déclaré la reine Isabelle majeure le 15 octobre 1843. L'Espagne n'en fut pas moins courbée sous le joug de la dictature militaire de Narvaez, ayant l'état de siège comme moyen de gouvernement. La reine Marie-Christine revint de France et reprit à peu près son influence sur la direction des affaires, comme si sa fille était toujours mineure. Cette influence se manifesta tout particulièrement dans la question des mariages espagnols, qui remua bientôt tout. 1 Europe. Ce grand remue-ménage s'explique par la raison que chaque puissance présentait son candidat à la main de la jeune reine. La Russie appuyait le comte de Montemolin, fils de don Carlos, le meilleur choix politique peut-être qui put être fait dans la circonstance l Angleterre avait pour client le prince Léopold de Cobourg; puis venait le comte de Trapnni fils du roi des Deux-Siciles et enfin don Maria Pernand Francisco-de- Aqsis, fils de l'enfant Francisco-de-Paula, cousin d'Isabelle, candidat de Marie-Christine et de la France. Ce fut celui-ci qui triompha, et tandis que la reine Isabelle Il épousait son cousin Francisco-de-Assis, sa propre sœur, l'infante Dona Maria Luisa Fernanda de Bourbon épousait le duc de Montpensier (10 octobre 1846), moyen ingénieux de créer un nouveau prétendant à la couronne d'Espagne, ainsi que l'avenir le prouva. Cet heureux événement eut pour effet de faire appeler les libéraux au pouvoir, dans la personne de MM. Serrano et Salamanca, pas immédiatement toutefois, mais seulement en septembre 1847; et encore Narvaez était-il rappele le mois suivant. Cependant, le comte de Montemolin, qui avait une double raison de rancune contre la reine d'Espagne profitait des événements de 1848, pour faire, avec l'aide de Cabrera, une nouvelle tentative armée, qui n'eut, il est vrai, aucun résultat. Le 20 décembre 1851, la reine Isabelle avait une fille. Le février 1852, comme elle allait faire ses relevailles, elle etait frappée d'un coup de couteau par un prêtre carliste, nommé Martin Merino. Cet attentat fut le prétexte de nouvelles mesures réactionnaires. Les Cortès, coupables de s'ètre donné un président libéral, furent dissoutes; la nouveHe chambre de t853, grâce à une nouvelle coalition comme en provoquent toujours les gouvernements despotiques, qui ne tiennent compte de l'opinion que pour la combattre, présenta une opposition autrement formidable que la précédente aux agissem*nts du gouvernement. Elle fut de nouveau dissoute (8 avril) mais le gouvernement n'y survécut pas. Il fit place à un ministère absolutiste, qui débuta par le bannissem*nt des généraux appartenant au parti constitutionnel. L'armée se souleva le nouveau ministère fut renversé et remplacé le 18 juillet par un ministère conservateur. sous la présidence du duc de Rivas, lequel est désigne par le nom caractéristique de ministère des Quarante heures, ayant été à son tour renversé par une émeute madrilène quarante heures après son installa- tion. A la suite de cetévénement, la reine Marie-Christine reprenait le chemin dela France et Espartero était de nouveau appelé à former un ministère définitif, mais d'une nature peu rassurante, car il y avait pour collaborateur l'un de ses adversaires les plus résolus O'Donnell. L'entente entre ces deux hommes ne pouvait être de longue durée, et comme ils représentaient deux partis différentes, la division qui régnait entre eux avad pour corollaire la division du pays, désolé à la fois par les émeutes partielles, une crise financière terrible, l'agitation religieuse et en proie par conséquent à une situation intolérable. En présence de l'impossibilité de vivre en bonne intelligence avec son collegue et de la préférence dont il était évidemment l'objet à la cour, Espartero se retira le 14 juillet 1856. Une insurrection formidable suivit la retraite du duc de la Victoire, mais comme celui-ci ne donna pas signe de vie, elle fut promptement écrasée, et serait comme toujours de prétexte à de nouvelles rigueurs et à des mesures de réaction qui n'eurent d'autre terme que la chute d'O'Donnell et son remplacement par Narvaez à la tète d'un cabinet un peu plus liberal (8 octobre 1857). Mais ce cabinet ne tint pas longtemps et ce fut un nouveau cabinet O'Donnell qui le remplaça, le 1er juillet 1858. Celui-ci dura, grâce surtout à une politique exterieure d'une habileté incontestable. A.la suite de la guerre du Maroc, terminée par une paix glorieuse pour l'Espagne (février 1860), le gouvernement français agissait diplomatiquement auprès des autres gouvernements pour faire reprendre à cette grande nation son rang de puissance de premier ordre, que ses dissensions intestines lui avaient fait perdre ce qui ne l'empêchait pas, après avoir agi d'abord de concert avec l'Angleterre et la f'rance au Mexique, d'abandonner celle-ci au dernier moment. Cependant deux nou-

veaux soulèvements avaient lieu. en janvier 1866 et au mois d'août 1967. Ils furent réprimés et. par extraordinaire, le dernier fut suivi d'une amnistie. Malgré cela toute une année fut encore marquée par des émeutes partielles, qui donnèrent lieu à toute sorte de rigueurs contre les journalistes et contre les généraux dont la svmpathie paraissait douteuse. Plusieurs, c ndamnés à mort, vinrent se réfugier en France. Enfin, le 16 septembre 1868, une révolution dérisivb éclata, dont le signal fut donné par la flotte de Cadix. et qui se repandit bientôt d'un bout à l'autre de la Péninsule. Le 29, la reine Isabelle, qui s'était par précaut'on rapprochée de la frontière française, était déclarée déchue du trône d'Espagne et se réfugiait au château de Pau avec son mari, ses enfants et son conseiller intime Marfori, dont le& conseils autant que l'intimité étaient certainement pour beaucoup dans sa chute et dans les tribulations qui l'avaient précédée. Un gouvernement provisoire fut installé à Madrid, dont faisaient partie les généraux Prim et Serrano et l'amiral Topete. Quelques semaines plus tard, la reine détrônée venait s'installer à Paris, où elle ne parut s'intéresser à la politique qu'autant qu'on l'y contraignit. Le !5 juin 1870, elle abdiquait ses droits au trône d'Espagne en faveur du prince des Asturies, son fils aine. Pendant la guerre franco-prussienne, la reine Isabelle se réfugia à Genève, mais dès que le calme y fut r'tabli, elle revint à Paris, qu'elle quittait, le !8 juillet 1876, pour aller rejoindre son fils, roi d'Espagne. Elle emmenait avec elle sa suite ordinaire, y compris le « conseiller Marfori mais celui-ci fut expulsé d'Espagne par mesure spéciale, et, comme il n'approuvait pas la mesure, et qu'il s'avisa de le publier dans des termes injurieux pour le gouvernement d'Alphonse XII, il fut appréhende, jugé et condamné à la prison comme un simple mortel. Quant à la reine Isabelle, elle rentrait en France le 2 octobre 1886. — La reine Isabelle a eu cinq eufants: l'infante Marie Isabelle Françoised'Assise Christine Françoise-de-Paule Domingua, nee le 20 décembre 1851 Alphonse XII, roi d'Espagne, né le 28 novembre 1857. mort lu 25 novembre 1885; l'infante Maria-del-Pilar, etc., née le 4 juin 1861 l'infante Maria-de-la-Pax Jeanne Amélie, etc., née le 23 juin 1862, et l'infante Marie Eulalie, née le 12 février 1864.

ISAMBERT, GUSTAVE FRANÇOIS, littérateur et journaliste français, né à Châteaudun le 20 octobre 1841, fit ses études au lycée de Vendôme et s'orrupa dès lors de journalisme. Il debuta, en 1858, à l'llnion agricole de Chartres. Venu à Paris vers la fin de 1860, il prit successivement une part active à la rédaction de la Jeune France, de la Jeunesse, du Mouvement et de la Voix nou- velle, journaux d'étudiants. De 1862 à 1885, M. Gustave Isambert fut un des principaux rédacteurs du Courr er du Dimanche, qu'il quitta à la suite de dissentiments intérieurs. 11 entra alors au Temps, où il redigea le « bal- letin du jour s puis alla, en 1868, fonder à Reims l'Indépendant rémois. Après avoir quitté, en 1870, ce journal où son opposition à l'empire paraissait trop accentuée aux propriétaires, il revint au Tempa, dont il fut l'un des correspondants militaires au début de la guerre. En cette qualité, il fut arrêté et emprisonné à Rethel par ordre du colonel Stoffel, prévôt de l'armée de Châlons. Après le 4 Septembre, M. Isambert entra au ministère de l'intérieur et fit partie de la délégation du gouvernement de la Défense nationalo, à Tours et à Bordeaux, d'abord comme attaché à la direction du personnel, puis comme chef du service de la presse. Il donna sa démission lors de la retraite de Gambetta (3 février 1871). Aux élections du 8, 8,000 voix se portèrent sur son nom dans le département d'Eure-et-Loir. Rentré à Paris, il fut, pendant la Commune, l'un des secrétaires de la Ligue d'union républicaine des droits de Paris. Il a été, en novembre 1871, l'un des fondateurs et est resté jusqu'à la fin de 1883, l'un des rédacteurs les plus artifs de la République française, dont il avait, dans les derniers temps, la direction. M. Gustave Isambert a publié: la Loi militaire expliquée, avec Coffinhal-Laprade (1868), ouvrage qui a eu dix-sept éditions; l'Impdt et son emploi, même année; Combat et incendie de Châteaudun (1871 et des éditions, avec préface, des Lettres de Mlle de Lespinasse (Lemerre, 1876, 2 vol. in-16), et du Neveu de Rameau (Decaux, t876, in-32). Il a aussi rollaboré au Liore d'or des peuples, à l'Encyclopédie générale, à la Vie littéraire, etc., et fait, en 1875, une série de conférences remarquées sur le XVIIe siècle.

ISELIN, HENRI FRÉDÉRIC, sculpteur français, né i Clairegoutte (Haute-Saône) en 1824, est élève de Rude.On cite de cet artiste, qui a débuté au Salnu de 1919 par des Bustes: Jean Goujon, statue Jeune Romain, buste (1852); Dfurat, buste, pour la Galerie de Versailies; l'Observation, buste allégorique (1855) le Genie du feu, groupe (1856), au nouveau Louvre; le Due de Bauffremont, M. Lefébure, bustes (1857); E. Picard buste (1859); le Duc de Morny, Bugnet, professeur à l'Ecole de droit; Desloyes, le Président Boileau, bustes (1861); Napoléon III, le Comte de Persigny (1862); Augustin Thierry, Courtenay (/864); un nouveau Napoléon III, pour le Corps législatif (1865); un nouveau Duc de Morny (1866); une statue d'Euripyle, au Louvre; l'Elégance, statue, au foyer de l'Opera (1872); le Baron Poisson et un autre Portrait, bustes en marbre (1873); le Général Lamoricière et un Portrait, bustes en marbre (1875); un Portrait, médaillon en bronze (t876); l'AAbé Cochet, pour le musée de Rouen, buste en bronze; Lagrange, pour le bureau des longitudes, buste en marbre (1877); Claude Bernard, pour les galeries de Versailles, buste en marbre (1879); M. Durot, buste monumental en bronze, destiné à une place publique; François Miron, statue en pierre, pour la façade principale de l'Hôtel de Ville de Paris (1883); Portrait de feu Henry, architecte de l'Ec .le polytechnique (1884); Portrait de Mme la vicomtesse Chandon de Briailles, buste en marbre (1886), et bon nombre d'autres portraits. M. Iselin a obtenu une médaille de 3* classe en 1852 et en 1855, le rappel

en 1857, une médaille de 2° classe en i861, le rappel en 1863; il a été, décoré de la Légion d'honneur en 1863. ISIDOR, LAZARE grand rabbin du consistoire central des Israelites de France, est né à Lixheim (Meurthe) le 15 juillet 1813. Après avoir terminé ses études à l'Ecole rabbinique de Metz, il fut n mmé rabbin à Phalsbourg on 1837. Appelé à succéder à M. Ennery, comme grand rabbin à Paris, en 1847, M. Isidor est devenu, en 1866, grand rabbin du consistoire central. Il s'est fait, dans ses fonctions diverses, une grande réputation de charité, et a prêté son concours empressé à toutes les œuvres ayant pour objet le développement de l'instruction parmi ses coreligionnaires. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1859, M. Isidor a été promu officier le 12 mars 1878.

ISMAEL, JEAN VITAL ISMAEL JAMMES (dit), chanteur dramatique français, né à Agen le 28 avril 1827. Fils d'un pauvre tailleur de cette ville, ses parents ne pouvaient lui fournir les moyens de cultiver ses heureuses aptitudes musicales et de développer, par l'étude, une magnifique voix de baryton. Ce que voyant, et poussé par une vocation irrésistible, le jeune Ismaël abandonna le toit paternel, se rendit à pied à Bordeaux, puis à Nantes, s'arrêtant de ville en ville en faisant, pour vivre, le métier précaire de chanteur ambulant. A Nantes, il fut assez heureux pour obtenir un engagement de choriste au Grand-Théâtre et, l'occasion aillant, fut appelé, un beau jour, à remplir le rôle de Mat dans le Chalet: il avait à peine seize ans. Venu peu après à Paris. il ne put réussir à se faire admettre au Conservatoire, prit quelques leçons d'un artiste de peu de notoriété, et accepta un engage ment pour l'emploi de baryton et de basse-chantante dans une petite ville de Belgique. Doué d'une intelligence et dune force de volonté peu communes, le jeune artiste, qui avait commencé par apprendre seul à lire et à écrire, apprit également la musique presque sans maîtres, se mit en état de lire les partitions et lit, d'une manière absolument pratique, son apprentissage de rhanteur et de comédien sur les scènes secondaires de la province. Après Tournai, il vint tenir son emploi à Orléans, puis à Amiens, à Saint-Etienne et enfin à Bordeaux, où il remporta ses premiers grands succès, jouant tous les grands rôles de l'opéra et do l'opéra comique. Dea lors, il se produisit exclusivement sur les scènes des grandes villes de province Rouen,Lyon.Marseille, ainsi que Bruxelles La réputation de M. Ismaël avait fini par trouver un écho à Paris, et M. Carvalho. directeur du ThéâtreLyrique, l'engageait en 1863. Il débuta, le 30 septembre, dans les Pécheurs de perles de G. Bizet. U se produisit ensuite dans Rigoletto. M. Ismaël avait une voix sympathique, joignant à un grand sentiment pathétique la mesure convenable de verve comique aussi, malgré quelques hésitations, justifiées par certains défauts que contractent forcément en province les artistes les mieux doués, M. Ismael réussit et devint promptement le favori du public. On lui doit des créations nombreuses dans Rigoletto Cardidillac la Fiancée d'Abydos, les Joyeuses commères de Windsor, Mireille, Macbeth, etc., au Theâtre-Lyrique; et, à l'Opéra-Comique, où il a été engagé en 1871, dans Fantasio, le Roi l'a dit Gille et Gil- lottin, surtout ce dernier ouvrage, auquel il dut un de ses plus grands succès. Il a, en outre, repris une foule de rôles de son emploi, montrant, en même temps que l'ampleur, la souplesse et la variété de son talent. Atteint, malheureusem*nt, peu après son entrée à l'Opéra-Comique, d'une affection vocale, il a été, à plusieurs reprises, j contraint de se. tenir éloigne de la scène. Chanteur et acteur éminemment distingué, M. Ismaël est, ea outre, un artiste soigneux de toutes choses, précieux sous tous les rapports. Le Conservatoire l'avait placé à la tète de sa classe d'opéra depuis déjà plusieurs années, lorsqu'il fut révoqué par arrête ministériel du 29 décembre 1876, à la suite du refus de donner sa démission, qui lui était demandee. Il n'est pas sans intérêt de constater, sans vouloir nutrement entrer dans la dtscussion des actes de l'administration du Conservatoire, que treize (sur qua-

JACCOUD, FRANCOIS Siaismoifo, médecin français, né à Genève le 20 novembre 1830, fit dans sa ville natale ses études litteraires, puis vint à Paris pour y étudier la médecine. Reçu externe (1854), puis interne des hôpitaux (1855), il remportait la grande médaille d'or au concours des mternes en 1859; il prit le grade do' docteur en 1860, fut reçu le premier, au conco ir3, médecin des hôpitaux en 1862 et agrégé de la faculté en 1863. Chargé la même année d'une mission du gouvernement, en Allemagne, pour y etudier l'organisation des facultés de médecine, il publiait au retour un Rapport très remarquable

torsc) des élèves de la classe d'opéra ont voulu protester contre la révocation un peu sommaire de leur professeur, et que cette manifestation leur fut interdite sous menace de renvoi. M. Ismaël a pu reparnitre depuis au théâtre. Il chantait à Toulouse au printemps de 1886. ISMAIL-PACHA. ex-khédive d'Egypte, petit-fils du célebre Mehemet-Ali, est né au Caire en 1830 et succéda à son oncle, Saïd-Pacha, le 18 janvier 1863. Il fit ses études à Paris et suivit les cours de l'Bcole d'etat-major. De retour en Egypte en 1849, il fit une vive opposition au vice-roi Abbas-Pacha, lequel chercha à s'en venger en l'accusant d'assassinat, en 1853, et en commençant contre lui des poursuites criminelles que des influences puissantes arrêtèrent toutefois à temps. En 1855, il vint en France, chargé d'une mission confidentielle, puis se rendit à Rome, où il porta de riches présents au pape. Il remplit diverses fon ctions importantes sous le gouvernement de Said, fut membre du Conseil d'Etat et ..ut même la direction intérimaire du gouvernement pendant un voyage du vice-roi aux Lieux-Saints (1861). Nommé à la fin de cette mème année, général en chef de t'armée égyptienne, il eut à réprimer le soulèvement des tribus de la frontière du Soudan. En montant sur le trône, Ismaïl-Pacha déclara qu'il suivrait en tout la politique de son prédécesseur, qui peut se résnmer dans le développement des richesses naturelles du pays. Il donna, on effet, une extension considérable à la culture du coton, source de richesse pour l'Egypte, surtout pendant la guerre de Sécession américaine (1861-65). mais cette extension eut pour effet immédiat d'enlever beaucoup de bras à la Compagnie du canal de Suez, qui, forte des clauses de son traité, se fâcha; diverses autres difficultés avaient surgi dans la même temps entre le khédive et la Compagnie, habituée à plus de bienveillance de la part de Said, qui furent soumises à l'arbitrage de Napoléon III, accepté par Ismail-Pacha, et arrangées en conséquence. A partir de ce moment (août 1864), le khédive prit à l'entreprise un très vif intérêt et. en 1869, l'œuvre étant près de son terme, il rendit visite à la plupart des souverains, qu'il invita aux fêtes de l'inauguration. Mais ces démarches, ces rapports directs et comme d'egal à egal du vire-roi d'Egypte avec les souverains européens, indisposèrent vivement contre lui son suzerain, le sultan, qui en manifesta beaucoup d'irritation, lui retira tous les privilèges accordés et lui signifia même la résolution de présider l'inauguration du canal de Suez, de manière à bien constater que c'était chez lui, sur son territoire, administré pour lui par son vassal Ismaïl, que la chose avait lieu. Après bien des négociations épineuses, le vassal pourtant put faire aux etrangers les honneurs de chez lui, lors de l'inauguration du canal, le 29 novembre 1869. Un nouveau firman fut publié qui maintenait et confirmait les privilèges accordés précédemment au khédive, et qu'il avait, en somme, bien payés, et lui fut n otifié avec toutes les formalités voulues. Enfin, un nouveau firman du sultan au khédive, en date du 8 juin 1873, sanctionne l'entiere autonomie de l'Egypte et déclare exécutoire la loi de 1866 portant, contrairement à la loi d'hérédité musulmane, que la transmission du trône de l'Egypte se fera désormais. dans la famille d'Ismaïl-Pacha, en ligne directe. Dans son désir d'acclimater en Egvpte les pratiques de l'Europe civilisée, Ismail-Pacha créa, en 1866, un parlement égyptien. On lui doit aussi, avec le secours de NuharPacha, l'introduction dans son pays de l'operette. IsmailPacha introduisit, somme toute, assez de réformes heureuses daus son pays, mais il négligea d'apporter des réformes, de plus en plus nécessaires pourtant, dans ses folles dépenses, de sorte qu'il conduisit l'Egypte à deux doigts de la banqueroute. Ce que voyant, les puissances européennes, créancières ae 1 Egypte, intervinrent; on fit déclarer par la cour d'appel, récemment instituée, les biens du khédive saisissables, qu'un agent anglais estima 175 millions (mai 1876). Les commissaires anglais et français, M. do Blignières et sir Charles Hivers Wilson, rédigèrent un rapport dont les conclusions étaient

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l'abandon par le khédive de tous ses biens personnels ce rapport fut présenté le 19 août 1868 à Ismall-Pacha. qai l'approuva et on accepta les conclusions, avec trop de facilité vraiment, si ce n'eut été pour avoir la paix et pour gagner du temps. En effet, le khédive se débarrassait, en février 1879, de MM. Wilson et de Blignieres, à la faveur d'une émeute. Il n'y gagna pas grand chose un nouveau ministère fut constitué, sous la presidenre de son fils et héritier Tewflk, dans lequel les représentants européens avaient voix prépondérante. Ismail ne tarda pas à trouver que ce ministère administrait mal, et que les mesures qu'il prenait étaient contraires aux intérêts des porteurs de bonds -t dommageables pour le credit public; et en conséquence. il le révoqua (avril). Au milieu des difficultés croissantes, que la mauvaise volonté évidente du khodive n'etait pas faite pour débrouiller, on s'adressa au sultan, son suzerain, pour qu'il obtint sa démission. Ismaïl déclina d'abord l'invitat on, mais il finit par se décider, et abdiqua en faveur de son fils Tewfik-Pacha. le 26 juin 1879. Le 1" juillet, il quittait l'Egypte et allait s'etablir à Naples, le sultan lui a%ant refusé Constantinople. Il fut bien reçu du roi Humbert. qui mit à sa disposition le palais de la Favorite. Ismail habite également Home, où il a loué la villa Telner. Il était à Paris au commencement d'octobre 1886.

ISRAELS, JOZEF, peintre hollandais, né à Groningue en 1824, étudia la peinture à Amsterdam, sous la direrction de Kruseman, puis vint à Paris, où il suivit l'atelier de Picot. M. J. Israëls a exposé à Paris, a Bruxelles, à Rotterdam, à Londres et obtenu des re ompenses à toutes ces expositions. Longtemps etabli à Amsterdam, il réside maintenant à la Haye. On cite principalement de cet artiste la Maison tranquille. appartewnt à M. Brouker, à Bruxelles: les Naufrages et le Berceau, à M. Arthur Lewis, à Londres Intérieur d'un orphelinat à Katwick, le Vrai soutien, appartenant au comte de Flandres; la Mère, à M. Forbes, de Londres les Enfants de la mer, faisant partie de la collection de la reine de Hollande. En 1863, M. Jozef Israel exposait la Galerie française de Pall Mall, à Londres la Gard du troupeau et au salon de Paris les Dormeuses (1868J; le Débarquement des pêcheurs (186q); Prr paratifs pour l'avenir (1873); un Intérieur de village (f8761; les Bons camarades (1811); Seul au monde, l'Anniversaire, le Diner des savetiers, les Pauvres du village, à l'Exposition universelle (1878); Beau temps, l'Enfant qui dort (I888J; la Lutte pour l'existence, la Rentrée (1884); Quand on devient vieux (1886). M. J. Israël a obtenu en France une médaille de 3e classe et la croix de la Légion d'honneur à l'Exposition universelle de 1867, une médaille de 1re classe à celle de 18-R à la suite de laquelle il a été, en outre, promu officier de la Légion d honneur. Il est également décore de l'ordre de Léopold de Belgique.

ISSARTIER, HENRI, homme politique français, médecin, ne à Miramont (Lot-et-Gar.) en 1816, fit sa medecine à Paris et fut reçu docteur en 1840. Etabli à Monségur (Gironde), le docteur (ssartier s'occupa, en même temps que de la pratique de son art, d'entreprises agI icoles. Devenu maire de Monsegur en 1848, il n'abandonna ces fonctions qu'au m oment du plébiscite de 1870, auquel il lui repugnait de participer. Il rentra à sa mairie après le 4 septembre, et après le vote de la nouvelle loi municipale, y fut maintenu par le sulfrage de ses col lègues du Conseil. Révoque trois fois, en 1873. 1876 et 1877 (après le 16 mai). il fut trois fois réelu. Aux elections sénatoriales du 30 janvier ig76, M. Issartier ilgurait sur la liste républicaine qui, pour cette fois. échoua dans la Gironde; mais il fut du, le troisième sur quatre. au renouvellement partiel du 5 janvier 1871. et s'inscrivit à la gauche républicaine du Sénat. M. Issartier a voté l'expulsion des princes. On lui doit Culture des arbres fruitiers (1862); Co trt familier d' agriculture (1864); le Trésor du cultivateur (1875); des Rapports aux congres regionaux, etc.

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sur les résultats de sa mission. M. le docteur Jaccoud fut charge, en 1866, du cours de pathologie médicale à l'hôpital de la Charité, en remplacement du D' Natalis Guillot, dont il avait été suppléant et qui venait de mourir. Il devint ensuite médecin de l'hôpital Lariboisière, et est actuellement médecin en chef de l'hôpital de la Pitié. En 1867, il remplit les fonctions de serétaire-genéral au congrès médical international. M. le docteur Jaccoud a été nommé professpur de pathologie interne (2e chaire) à la faculte de Paris le 16 decembre 1876 et elevé à la première chaire le 13 janvier suivant. Il a été transféré, sur

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sa demande, à la chaire de clinique médicale en octobre 1883. Il a été élu membre de l'Academie de mer decine (section de pathologie médicale) le 3 janvie1877. Il a publié Conditions pathogéniques de l'albuminurie (1860), thèse de dortorat; l'Humorisme ancien comparé et l'humorisme moderne (1863), theqe d'agregation un ouvrage sur les Paraplégies et l'ataxie, un autre de Clinigue médicale; les Actes du Congrès médical international de 1867, un Traitt de patholnqie interne (I875, 3 vol.), etc. Il dirige la rédaction du Nouveau dictionnaire de médecine et de chiretrgie pratiques,

magnifique publication en cours, qui ne formera pas moins de 30 volumes in-go de 800 pages, avec gravures dans le texte. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1866, M. le D' Jaccoud a été promu officier de l'ordre le 10 avril 1877.

JACOBINI, LoDovico, prélat romain, cardinal, secrétaire d Etat du Saint-Siège, est né à Genzano, dans la Campagne romaine, le 6 mai 1832. Il fut, sous Pie IX, prélat domestique et référendaire au sceau; puis secretaire de la section de la Congregation de propaqanda fide chargée de la surveillance des Eglises d'Orient. Il devint ensuite consultore de la Propagande, ayant dans son département l'examen des décrets et ordonnances des synodes provinciaux, sur lesquels il avait a faire son rapport. En 1867, il fit partie de la commission chargee d'étudier et de préparer les matières destinées à être presentees à l'approbation du concile œcumenique projeté. En 1874, il lut appelé à la nonciature de Vienne en remplacement de M. Falcinelli Antoniacci, rappelé à Rome et rree cardinal. A cette occasion, il reçut la consécration épiacopale avec le titre d'archevêque de Thessalonique in partibus infidelium. 11 fut créé cardinal à son tour, le 19 septembre 1879; mais l'habileté diplomatique dont il avait donne des preuves dans ses difficiles fonctions l'y firent maintenir. afin de lui permettre de poursuivre les négociations qu'il avait entamées avec l'Allemagne et la Russie, et de régler avec l'Autriche-Hongrie les nouveaux arrangements ecclésiastiques concernant la Bosnie et l'Herzegovine, mais conformément à l'étiquette pontificale. qui interdit d'employer un cardinal aux fonctions de nonce, le cardinal Jacobini, après son élévation à la pourpre, prit le titre de pro-nuncio. Son Rminence fut rappelée de Vienne en octobre 1880 et nommée secrétaire d'Etat par Léon XIII, en remplacement du cardinaINma. L'habilete diplomatique du cardinal Jacobini est aussi proverbiale que sa taille exiguë, son éternel sourire et, pouvons-nous ajouter, que l'austérité de sa vie privée. On a l'habitude de l'opposer au cardinal Czacki (voyez ce nom), lequel, théoririen politique parfait, précieux dans les conseils, ne vaudrait rien dans l'action par trop de fougue il ne vaudrait rien, du moins, dans la pensée de Léon XIII, qui lui est cependant fort attaché. Par contre, la prudence extrême, la constante diplomatie, tranchons le mot, la duplicité du cardinal Jacobini font absolument l'affaire du pape, dont le caractère absolu et autoritaire, en tout état de cause, ne saurait s'accomoder que d'un ministre docile, recevant ses ord es sans discussion et les exécutant non seulement fidelement, mais avec une habileté extrême. Il n'est pas étonnant que, dans de telles conditions et sans en avoir l'air, le cardinal Jacobini ait une très grande influence sur l'esprit du pontife, ce dont ne tardent pas à s'apercevoir les diplomates étrangers accrédites auprès du Saint-Siège. Récemment (fin août 1886) il a couru certains bruits sur l'état de santé du secrétaire d'Etat du Saint-Siège et sur l'imminence de sa retraite on a même nomme son remplaçant, M. Vanutelli, nonce à Lisbonne. Le fait est que M. Jacobini est de sante précaire, très fatigué et que, dépourvu d'ambition personnelle, il ne demanderait pas mieux que de ne reposer; il a donc, plusieurs reprises déjà, sollicité du pape l'autorisation de le faire; mais celui-ci n'a jamais voulu y consentir « Nous nous en irons ensemble », lui aurait-il répondu dans une occasion recente. JACOLLIOT, Louis, littérateur français, né en 1837 à Charolles (Saône-et-Loire). Il fit son droit à Paris, prit le grade de licencié et entra dans la magistrature des colonies. Président du tribunal de Chandernagor, puis de Taiti, il occupa ses loisirs à l'étude de la langue et des mœurs des peuples qui l'entouraient, et à son retour en France, tira d'abord le plus heureux parti de ces études. 11 a publie: la Bible dans l'lnde, Vie de Jezeus Criatna, la Devasassi (1868); la Veritê sur Tatti, affaire de la Ronciere, brochure (1869); les Fils de Dieu, les Mœurs. et les femmes dans l'extrême Orient, Voyage au pays des bayadères (1873); Cristna et la Chriqt, Histoire des Vierges, les Peuples et les continents disparus (1874); le Spiritisme dam lemonde, l'mitiation et les sciences occultea dans l'Inde et chez tous les peuples de l'antiquité; Fétichisme. polythéisme, monothéiame, da Genèse de l'humanile; Manoy Moise, Mahomet, traditions religieuses comparées; Voyage aux ruines de Golconde et à la CitE des morts (1875); la Côte d'ébène, le Dernier des négriers; le Paria dans l'Aumanité; les Législateurs religieux les Traditions indo-européennes et africaines (f876J; Voyage au pays de la liberté, la vie communale aux États-Unis; Voyage aux pays des éléphants, Voyage aux pays des perles, Trois mois sur le Gange et le Brahmapoutre; l'Afrique mystérieuse, les Animaux sauvages; Voyage humoristique au pays des kangourous (1884): les Mangeurs de feu (1886), etc. etc. Il a collaboré à divers journaux et recueils périodiques, notamment au Figaro, au Journal des voyages au Monde pittoresque, à la Science populaire, et a été rédacteur en chef de la Méaecine populaire (1881-82). M. L. Jacolbot a fait aussi, à la salle du boulevard des Capucines et ailleurs, de nombreuses conférences sur des sujets scientifiques divers. JACQUEMART, HENRI MARIE ALFRED, sculpteur français, ne à Paris le 24 février 1824, fut quelque temps élève de Paul Delaroche et débuta au Salon de 1847. On a de cet artiste: Hérons, groupe en plâtre (1847); Etude de cheval tunisien (1849); Tigre à l'affàt (1850); Lion (/855); Lion de ménagerie (/857); Molock, etude de chien courant, en marbre, et une Statue equestre du général Bonaparte en 1796, en plâtre (1863); la Statue équestre précitée, coulée en bronze (1864); Prisonnier livré aux bêtes (1865); Michel Ney, le 7 décembre 1816, statue en plâtre (1868); Louis XII, statue équestre, haut relief en bronze, pour l'Hôtel de ville de Compiegne (1869); Statue équestre de Napoléon III, en plâtre (1870); statue équestre colossale de Mehemet-Ali Pacha, sur la place des Consuls, à Alexandrie d'Egypte (1872); quatre Lions colossaux pour la décoration du pont de

Kars-el-Nil, au Caire (1873); Suleiman-Pacha, majorgénéral de l'armée égyptienne sous Ibrahim, statue en bronze (1874), destinée à la décoration d'une place publique, au Caire; Mohamed Bey Lazzogïou, premier minisire de Mehemet-Ali, même destination (1875); Jeune bûcheron, buste en plàtre; un Chamelier de l'Asie mineure, groupe en plâtre (1877); le Chamelier précédent, en bronze (f8781; Dromadaire nubien, en bronze (1879). On doit, en outre, à cet artiste les deux Griffons de la fontaine Saint-Michel, des travaux de restauration à la fontaine de la Victoire, place du Châtelet, et divers autres travaux aux monuments publics de Paris. M. H. Jacquemart a obtenu une médaille de 3e classe en 1857, le rappel en 1863, une médaille en 1865 et la croix de la Légion d'honneur en 1870.

JACQUEMART, EUGÈNE ALraaD, homme politique français, ne le 3 octobre 1836 à la Nenville-aux-Tourneurs (Ardennes), fit ses études à Paris, puis s'adonna à la culture des sciences et à leur enseignement. En 1870, M. Jacquemart faisait partie du comité anti-plébiscitaire. Il servit, pendant la guerre, dans les rangs des volontaires Schœlcher. Depuis, il a fait de nombreuses conférences scientifiques, notamment à la salle du boulevard des Capucines; et aux élections du 21 août 1881, il se porta candidat dans l'arrondissem*nt de Charleville, mais sans succès. Aux élections d'octobre 1885, M. Jacquemart, porté dans les Ardennes sur la liste radicale, fut élu au scrutin du 18. Il a pris place à l'extrème- gauche et voté l'expulsion des princes. Il est officier d'Academie.

JACQUES, REMY, homme politique français, avocat, né à Breteuil (Oise) le 17 janvier 1817, fit son droit à Paris et, reçu licencié, alla s'inscrire au barreau d'Oran. Aux élections pour l'Assemblée nationale, le 7 juillet 1871, M. Jacques fut élu représentant de l'Algérie; mais le recensem*nt des votes ne s'étant pas effectué régulièrement, l'Assemblée annula l'élection; le 7 janvier 1872, M. Jacques était réélu à une grande majorité et venait reprendre à l'Assemblée son siège à l'extrême-gauche. Le 20 février 1876, il était élu député de la 2* circonscription d'Oran sans concurrent, et était réélu dans le même collège le 21 août 1881. Après avoir refusé la candidature au Sénat en 1876, M. Jacques l'acceptait au renouvellement partiel du 8 janvier 1882 70 voix sur 76 se porterent sur son nom. M. Jacques siège au Sénat, comme à l'Assemblée nationale et à la Chambre des députes sur les bancs de l'extrème-gauche. Il a pris une grande part à toutes les discussions touchant à 1 Algérie et a fait partie de diverses commissions, notamment de la commission du budget; il a vote l'expulsion des princes.

JACQUET, JEAN GUSTAVE, peintre français, élève de M. Bouguereau, est né à Paris le 25 mai 1846, et a débuté au Salon de 1865. Cet artiste, qui s'est fait assez rapidement une honorable réputation, a exposé jusqu'ici la Modestie et la Tristesse (1865J; Portrait de M. J. Jacquet, Portrait de M. Guillemin en costume du XVI siecle (1866) Portrait de Mlle Fanny Mengozzy et l'Appel aux armes, XVI- siècle (f867J; Sortie d'armée au XVIe siècle lansquenets, soldats, mercenaires allemand8 (1868J; la Judice, Jardin dans le Finistère (1869); Jeune fille tenant une épée (1872); Grande fête en Touraine au XVI· siècle et Portrait de Mlle A. H. (1873 l'Atelier mystérieux (1874); la Rêverie, Halte de lansquenets, Vedette (f875J; la Paysanne, Portrait de Mme Jacquet (1876); la Pauvrette (1877); Jeanne Darc priant pour la France (1878); la Première arrivée (1879); la Pavane, danse solennelle du XVIe siècle (1883); l'Éspiègle, la Reine du camp (f885J; Portrait de Mme la duch*esse d'Uzès (1886J, etc. — M. Gustave Jacquet a obtenu une medaille en ig6g, une medaille de 1re classe en 1875 et une de 3' classe à l'Exposition universelle de 1878. Il a été décoré de la Légion d'honneur en 1879.

JACQUIER, JEAN LOUIS, homme politique français, né à Belfort le 26 octobre 1835. La conscription le fit soldat à vingt ans; liberé, il entra dans les ateliers du chemin de fer de Paris-Lyon-Mediterranée, à Oullins, puis à Lyon. Dès la fin de l'empire, M. Jacquier avait collabore aux journaux lyonnais d'opposition démocra- tique il avait été l'un des organisateurs de la fameuse manifestation de l'Alcazar du 24 fevrier 1879. Pendant la guerre, il servit comme capitaine de la garde nationale lyonnaise. Des lors conseiller municipal de la commune de Sainte-Foy, dont il est devenu maire, M. Jacquier quitta le chemin de fer pour ee consacrer à la politique. Il a collaboré au Défenseur des droits de l'homme, à la République républicaine, à la France répu6licaine au Progrès de Lyon, au Petit Lyonnais, etc. En 1871, le procureur de la République Andrieux le poursuivait pour des articles relatifs à la Commune et publies dans le Vengeur; sous le préfet Ducros, il était obligé de quitter Lyon, où il était de retour en 1876. Membre des divers groupes radicaux représentés au comité de la rue Grol e, M. Jacquier s'employa activement, avec ses collègues, à faire triompher les candidats radicaux dans les élections. Son tour vint enfin, et aux élections d'octobre 1885, il était élu député du Rhône au scrutin du 18. II a pris place à l'extrême-gauche et voté l'expulsion totale des princes.

JALABERT, CHARLES FRANCOIS, peintre français, né à Nîmes le 1er janvier 1819. Venu à Paris à vingt ans, ayant commence ses études artistiques, il entra à l'Ecole des Beaux-Arts et suivit l'atelier de Paul Delaroche. Il prit part à trois concours pour le prix de Rome et obtint enfin le se ond prix en 1842. Il se rendit alors en Italie, d'ou il ne revint qu'après un séjour, bien employé, de près de quatre ans, et débuta au Salon de 1847 avec son Virgile chez Mécène lisant les Géorgiques, au musée du Luxembourg. 11 a exposé depuis la Villanella souvenir de Rome (1849); les Nymphes écoutant Orphée (1850); les Quatre évangélistes, sur émail, pour la ma-

nufacture de Sèvres (1852); l'Annonciation (1853), à la chapelle des Tuileries; le Christ au jardin der oliviers, au f.uxemboarg: Fortrnit de M. Adolphe Fould (1855); Roméo et Juliette, RaphaPl dans son atelier (1857); une Veuve, Portrait de Mme Adolphe Fould (1861); Maria Abruzze, le Christ marchant sur la mer (1863); sept Portraits de femmes (1864-69); Portrait de la Grande-duch*esse Marie de Russie (1870); le Réveil (1872); deux Portraits de femmet (1873), etc. On lui doit en outre un assez grand nombre de portraits non exposés, notamment ceux de la comtesse de Montijo et de la duch*esse d'Albe, du comte et de la comtesse de Paris, du duc et de la duch*esse d'Aumale, du duc et de la duch*esse de Chartres, de la princesse Marguerite de Nemours et d'importantes peintures décoratives pour des hôtels particuliers. M. Jalabert a obtenu une médaille de 3' classe en 1847, une médaille de 2- classe en 1851, une médaille de 1re classe en 1853, une autre à l'Exposition universelle de 1855 et une médaille de 2e classe à l'Exposition universelle de 1867. Chevalier de la Légion d'honneur en 1855, il a été promu officier de l'ordre en 1867. Il a été membre du jurv d'admission des ouvrages d'art à l'Exposition universelle do 1878. JAMAIS EMILE, homme politique français, avocat, né à Aigues-Vives (Gard) en 1857. Il fit brillamment son droit à Paris et prit le grade de docteur en droit en 1881, Inscrit au barreau, il était chargé en 1880 du discours de rentrée à la conférence des avocats stagiaires, et choisissait pour sujet l'Esprit libéral au barreau sous la Res- tauration. En dehors du palais, M. Emile Jamais a fait à la salle du boulevard des Capucines des conférences sur la politique ètrangere révélant une parfaite connaissance du sujets. Aux élections d'octobre 1885, M. Emile Jamais figurwt sur la liste républicaine du Gard il fut élu au scrutin de ballottage, prit place à gauche et vota l'expulsion totale des princes. -On lui doit quelques brochures l'armée et l'Ecole (f88dJ; Projet de construction des canaua dérivés du Rhdne, les Idées politiques de Diderot (1884J. Il est membre du comité do l'Union franç aise de la jeunesse. JAMES, CONSTANTIN, médecin français, né à Bayeux en 18t3, étudia la médecine à Paris, fut interne des hôpitaux et prit le grade de docteur en 1840. L'annee suivante, il ouvrait un cours de médecine à l'Athenee. En 1853, le D' Constantin James recevait du gouvernement la mission d'aller inspecter les eaux minérales de l'ile de Corse. Il a été charge depuis de diverses autres missions scientifiques officielles. On cite principalement du D' Constantin James Leçons sur les phénomènes physiques de la vie (1837, a vol.) et Leçons sur le système nerveux(1839, 2 vol.), traduites de l'anglais, de Magendie; Des névralgies et de leur traitement(1841); Voyage scientifique à Naples (1844); Etudea sur l'hydrothérapie (1846); Guide prntique aux eaux minerales (1851); Rapport sur les eaux minérales de la Corse (1854); De l'emploi des eaux minérales (1855); Toilette d'une Romaine au temps d'Auguste et cosmétiques d'une Parisienne au XIX- siècle (1865); Premiers soins d donner avant l'arrivée du médecin (1868); Des causes de la mort de l'empereur (1873); le Darwinisme et l'homme-singe (1877J, etc. Il a écrit en outre de nombreux mémoires sur divers sujets de médecine et collaboré à plusieurs journaux, notamment au Figaro, M. Constantin James est chevalier de la Légion d honneur depuis 1854.

JAMETEL, GUSTAVE LOUIS, homme politique français. né à Paris le 28 mai 1821, suivit les cours de la faculté de droit et se fit recevoir avocat en 1845. Agréé au tribunal de commerce de la Seine en 1851, il se retirait en 1861 et allait s'établir dans le département de la Somme, à Marmoutiers, où il s'occupa des lors d'agriculture. Maire de sa commune sous 1 empire, il se présentait pour le Conseil général de la Somme aux élections du 8 octobre 1871, avec une profession de foi où il se déclarait, en politique, pour une « République sagement organisée », et fut élu. Candidat repubicain conservateur, aux élections législatives du 20 février 1876, dans l'arrondissem*nt de Montdidier, M. Jametel fut élu contre M. Ernest. Hamel, républicain d'une nuance plus accentuée, et prit place au centre gauche. Il fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août f881. M. Jametel a été membre de la commission du budget et l'un des rapporteurs de la commission des tarifs de douane. Porte aux élections d'octobre 1885 sur la liste republicaine de la Somme, M. Jametel a été élu au scrutin du 18. Il s'est abstenu lors du vote sur l'expulsion des princes. JANET, PAUL, philosophe et littérateur français, né à Paris le 30 avril 1823, fit ses études au lycée SaintLouis et entra à l'Ecole normale en 1841. Reçu agrégé de philosophie en 1844, il fut appelé à professer cette classe au collège de Bourges en 1845, se fit recevoir agrégé des facultés, et docteur ès-lettres en 1848 nommé la même année professeur de philosophie à la faculté de Strasbourg, il était rappelé à Paris pour occuper la chaire de logique au lycée Louis-le-Grand, en 1857, et nommé, en 1864, à la chaire d'histoire de la philosophie moderne à la Sorbonne. Le 13 février de la même année, M. Paul Janet était élu membre de l'Academie des sciences morales et politiques, en remplacement de Villermé. On lui doit Essai sur la Dialectique de Platon, thèse de doctorat (1848); la Famille, leçons de philosophie morale (1855), couronné par l'Académie; une traduction des Confessions de saint Augustin (1857); Histoire de laphilosophie morale et politique dans l'antiquité et les temps modernes (f858, 2 vol.), memoire couronné, en 1853, par l'Academie des sciences morales et politiques; Etudes sur la dialectique, dans Platon eHegel (1860); Essai sur le mediateur plastique de Cudt worth (même année) ces deux derniers ouvrages sont, en fait, deux secondes éditions de ses thèses de doctorat et d'agrégation, dont la première est citée plus haut et dont la seconde était publiée en même temps en latin De Plastica Naturæ vita, etc.; la Philosophie du bonheur

(1862); le Matérialisme contemporain en Allemagne, examen du systeme du docteur L. Buchner (1864); la t'rise philosophique (1865); le Cerveau et la pensée (/867); Eléments de morale (1870);. Histoire de la science politique dans ses rapports avec la morale (1872), sorte d'édition nouvelle, très augmentée, du mémoire couronné en 1853 par l'Académie des sciences morales et politiques et publié en 1858; a été, sous cette nouvelle forme, couronné par l'Académie française; les Prnblèmes du XIXe siècle (1872); la Morale (1874); Philosophie de la Révolution française (1875J; les Causes finales (1876J; Saint-Simon et le saint-simo- nisme: et une traduction de Dieu, l'homme et la béatitude. de Spinosa (1878); la Philosophie française contemporaine (1879), etc. II a, en outre, collaboré aux principaux recueils périodiques la Liberté de penser, la Peuue des Deux-Mondes, etr., ainsi qu'au journal le Temps et au Dictionnaire des sciences philosophiques. M. Paul Janet. chevalier de Légion d'honneur depuis 1860, a été promu officier de l'ordre le 8 février 1877. Il est membre de la section permanente du Conseil supérieur do l'instruction publique.

JANSSEN, PIERRE JULES CÉSAR, physicien et astronome français, né à Paris le 22 févrrer 1824. Après de brillantes études classiques, il suivit les cours de la faculte des sciences et y obtint successivement les grades de licencié ès sciences mathématiques en 1852, de licencie ès sciences physiques en 1855 et de docteur ès sciences physiques en 1860. Suppleant de cours scientifiques au lycée Charlemagne dès 1853, il fit un cours de physique générale à l'Ecole spéciale d'architecture de 1865 à 1871. Elu membre titulaire de la Société philomatique en 1865. M. Janssen recevait la même année une récompense de 1,500 fr. sur le prix Bordin, pour ses travaux d'optique; en 1868, il obtenait le prix Lalande porté au quintuple, en récompense de sa découverte, au cours de.son voyage d'observation clans l'Inde, de la nature des protubérances solaires et de la méthode pour les étudier en tous temps. Il était élu correspondant de l'Académie royale de Rome, associé de la Société astronomique et membre étranger de la Société royale do Londres en 1872; membre de l'Académie des sciences (section d'astronomie) en remplacement de Laugier, le 10 février 1873, et au mois de mai suivant. membre du Bureau des longitudes. Nommé en septembre 1875 directeur de l'Observatoire d'astronomie physique de Meudon, la Société royale de Londres lui decernait sa médaille Rumford en novembre 1876. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1868, M. Janssen a été promu officier le 8 février 1877.

Outre sa thèse de doctorat: Sur l'absorption de la chaleur rayonnnnte obscure dans les milieux de l'œil, publiée dans les Annales de chimie et de physique, on a de M. Janssen un grand nombre de mémoires sur les observations et les découvertes faites au cours de ses 'missions, également nombreuses, et publiés dans le recueil précité, dans les Archives des missions scientifiques et enfin dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences. Les missions dont ce savant éminent a été chargé à diverses époques de sa laborieuse carrière, sont les suivantes Mis4ion au Perou et à l'Equateur, travaux de physique du globe et en particulier détermination de l'equateur magnétique sur la côte du Pérou (1857-58); études des raies telluriques du spectre solaire, en Italie (1861-62); continuation de la precédente dans les Alpes (1864); observation de l'éclipse annulaire à Trani (Italie); études optiques, magnétiques et topographiques sur le volcan de Santorin, alors en éruption; études magnétiques et topographiques des Açores, avec Charles SainteClaire Deville (1867); observation, en Asie, de l'éclipse du 18 août 1868; Erection et surveillance d'observatoires militaires pendant le siège de Paris, avec le colonel Laussedat; observation de l'eclipse du 22 décembre 1870, en Algérie (pour laquelle M. Janssen, parti de Paris en ballon le 2 décembre, traversa les lignes prussiennes et alla atterrir en Bretagne, à Savenay, cinq heures après); dans cette ascension, M. Janssen fit diverses observations scientifiques et imagina le compas aéronautique, permettant de fixer à chaque instant sur la carte la position de l'aérostat; observation de l'eclipse totale du 12 décembre 1871, en Asie, pendant laquelle il découvrit une dernière envelople gazeuse du soleil, à laquelle il donna le nom de coronale, et détermina la position de l'cquateur magnétique pour l'inclinaison au sud de l'Inde; il en rapporta en outre, une collection d'animaux vivants ou conservés pour le Mnséum; en septembre 1874, M. Janssen est nommé chef de la mission envoyée au Japon pour l'observation du passage de Vénus; en avril 1875. il va observer dans le royaume de Siam une éclipse totale de soleil; enfin, il se rend encore en Océanie, pour observer, des iles Carolines, l'éclipse de soleil du 8 juillet 1883.

JAURÉGUIBERRY, JEAN BERNARD, amiral et homme d'Etat irançais, né à Bayonne le 26 août 1815. Eolré à l'école navale de Brest en 1831, il devint surcessivement aspirant en 1832. enseigne en 1839, lieutenant de vaisseau en 1845. capitaine de frégate en 1856 et capitaine de vaisseau en 1860 11 prit part en 1832-33, au blocus des ports de la Hollande et. en 1839-40, à la campagne de la Plata. Charge de diverses missions importantes de 1852 à 1854, il dut rentrer en France, son équipage ayant clé décimé par la fièvre jaune. M. Jaureguiberry fit alors partie de l'escadre de l'armée d Orient, se signala comme commandant de la canonnière la Grenade à la prise de Kinburn et fut cité à l'ordre du jour de l'armes il prit ensuite une part des plns brillantes à la campagne do Chine, assista à la prise de Touranne, de Saigon, de Pékin, etc., exerça divers commandements et fut plusieurs fois porte à l'ordre du jour. Alpele à remplacer le colonel Faidherbe, comme gouverneur du Senegal, en octobre 1H61, il était oblige de remettre, au commencement de 1863, le gou- vernement aux mains de celui qu'il y avait remplace et

dont la grande expérience des bssoms et des aspirations de la colonie était devenue nécessaire pour la sauver d'une crise (Voyez FAIDHERRE). Après avoir exerce divers commandements dans la flotte, M. Jauréguiberry était promu contre-amiral, le 24 mai 1869, et nommé major de la flotte à Toulon. Au début de la guerre avec la Prusse, l'amiral Jauréguiberry reçut le commandement d'une division dans l'escadre de la mer du Nord, puis fut chargé du commandement en chef des lignes de Carentan (septembre). Enfin, mis à la disposition du ministre de la guerre, il était appelé au commandement de la 1re division du 16* corps d'armée, avec laquelle il ne distingua à la bataille de Patay (1er décembre), et fut cité à l'ordre du jour de l'armée. Le 6 décembre, le général Chanzy ayant été appelé au commandement en chef de l'armée de la Loire. il le remplaçait à la tète du 16* corps. Il fit preuve. dans les pénibles événements qui suivirent, d'une indomptable énergie que les dépèches officielles constatèrent en mainte occasion, et réussit, après la bataille du Mans, à couvrir la retraite de l'armee, attaquée, dans non mouvement vers la Mayenne (15 janvier 1871), par des forces ennemies considérables. M. Jauréguiberry fut élevé au grade de vice-amiral, pour prendre rang du 9 décembre 1870. Candidat à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, dans la Sarthe et les Basaes-Pyrénees il fut élu représentant par ce dernier département, le sixième sur neuf, et alla prendre place au rentre droit. Nommé, le 29 mai, prefet maritime à Toulon, et la loi sur le cumul lui faisant une nécessité d'opter entre ses fonctions et son mandat de représentant, il résignait celui-ci le 4 décembre. Entre au Conseil d'amiraute en septembre 1875, l'amiral Jauréguiberry était appelé au commandement en chef de l'escadre d'évolutions de la Méditerranée en septembre 1876. Lors de la formation du premier ministère de l'administration de M. Jules Grévy, sous la présidence de M. Waddington, le 4 février 1879, l'amiral Jauréguiberry y accepta le portefeuille de la marine; il le conaerva dans la combinaison suivante, avec M. de Freyrinet, qu'il suivit dans la retraite le 18 septembre 1880. Il avait été élu sénateur inamovible le 27 mai 1879. M. de Freycinet, étant revenu nu pouvoir le 30 janvier 1882, après la chute du ministère Gambetta, confia de nouveau la marine à l'amiral Jaureguiberry, qui consentit à conserver ce portefeuille dans le cabinet Duclerc (7 août) mais déjà mécontent des lenteurs apportées à la direction de l'impopulaire expédition du Tonkin, lors de la discussion des premières mesures hostiles aux princes prétendants, le ministre de la marine manifesta l'intention bien arrêtée de se séparer de ses collègues, et il donna en effet sa démission le 27 janvier 1883, avec le ministre de la guerre, général Billot, suivi de près, au reste, par M. Duclerc lui-même. M. Jauréguiberry a repris son siège à la gauche du Sénat, et a voté contre l'expulsion des princes venue devant le Sénat le 22 juin 1886. Il est grand croix de la Légion d'honneur depuis le 14 janvier 1879.

JAURES, CONSTANT Louis JEAN-BAPTISTE, amiral et ho.nme politique français, sénateur, ne à Alby le 3 février 1823, est fils du vice-amiral Jaurès, mort en juillet 1870. Entré à l'école navale de Brest en 1839, il fut nommé successivement aspirant en 1841, enseigne en 1845, lieutenant de vaisseau en Ih50, capitaine de frégate en 1861 et capitaine de vaisseau le 22 mai 1869. M. Jaurès prit part aux campagnes de Crimée, d'Italie, de Chine, de Cochinchine et du Mexique, et au début de la guerrede 1870, reçut le commandement de la frégate cuirassée L'Heroïne, dans l'eseadre de la mer du Nord. Mis par le ministre de la marine à la disposition de son collègue de la guerre, M. Jaures fut nommé général de brigade et chargé de l'organisation du 21° corps, dont il prit le commandement en novembre. A la tète de ce corps d'armée, le général Jaurès donna des preuves d'une grande valeur personnelle, d'une énergie indomptable et de capacites militaires dont bien des terriens pouvaient être jaloux. Après le combat de Mamers) il réussit, par une retraite habile à travers les collines du Perche, à dérober à l'ennemi 12,000 hommes, qu'il ramenait au Mans, après vingt-sept heures d'une marche pénible, mais au prix de laquelle ils échappaient à un écrasem*nt complet, »inévitable. Le général Jaures prit part, d'ailleurs, dans cette courte et penible campagne, à une série de combats, ceux de Marchenoir, Vendôme, Lorges, Bonnétable, Lambron, le Pont-deGennea, Savigné-l'Evèque, Sillé-le-Guillaume, etc., qui marquent combien elle fut laborieuse pour les siens. A la suite de cette dernière atfaire (16 janvier 1871), M. Jaurès fut promu général de division. Après la signature de la paix, la commission de révision des grades. qui ne pouvait naturellement maintenir dans t'armée de terre un officier de marine aussi distingué, im itait le ministre de ln marine à le nommer au grade de contre-amiral a ea reconnaissance des services eminents qu'il avait rendus ». Ce qui fut fait, par décret en date du 16 octobre suivant. Aux élections du 8 février 1871, la candidature de l'amiral Jaurès, produite spontanément dans son département natal, avait réuni 38,000 suffrages, chiffre insuflisant mais aux élections complémentaires du 2 juillet, il fut élu représentant du Tarn par 46,111 voix. Sa profession de foi contenait une adhésion formelle au n gouvernement représente par M. Thiers ». Il prit place au centre gauche, dont il fut un des membres les plus distingués. Il a été vire-président de ce groupe parlementaire. L'amiral Jaurès a voté, entre autres propositions, en faveur du retour à Paris, de la proposition Casimir Perier, de la dissolution en 1874; contre le pouvoir constituant, la loi des maires, l'état de siège, la loi sur l'enseignement supérieur, etc. 11 a été élu par l'Assemblée sénateur inamovible, le 13 décembre En mai 1876, M. l'amiral Jaurès prit le commandement de la division navale envoyée a Salonique pour obtenir satisfaction de l'assassinat commis sur le consul frauçais dans cette ville, M. Paul Moulin, le 6 mai, et sa pa-

triotique fermeté sut avoir raison à la fin du mauvais vonloir, on tout au moins de l'indifférence coupable du gouvernement ottoman. An mois d'ortobre suivant, il était appelé au commandement de l'escadre de la ManChe. Promu vire-amiral le 31 octobre 1878, l'amiral Jaurès était nommé ambassadeur à Madrid le 12 décembre suivant. Nommé à Saint-Pétersbourg le 17 février 1882. il était remplacé dans ce poste important par le general Appert le 10 novembre 1883 et venait reprendre son siège la gauche du Sénat. Dans le vote de la loi sur l'expulsion des princes, l'amiral Jaurès s'est abstenu. Il a ete promu grand officier de la Légion d'honneur le 10 juillet 1880.

JAURES, JEAN, homme politique français, parent du preredent, est né à Castres le 3 septembre 1859. Eleve de l'Ecole normale supérieure, agrégé des facultés des lettres, il professa d'abord au lycée d'Albi, en 1879 et 1880, puis fut envoyé comme maître de conférences à la faculté de Toulouse. Porte sur la liste républicaine dans son département natal, aux élections d'octobre t885, M. Jaurès fut élu député du Tarn, en tète de la liste et au premier tour. Il a pris place à gauche et a vote l'expulsion totale des princes.

JAVAL, LOUIS EMILE, homme politique français, médecin, né à Paris en 1839. Reçu docteur en médecine de la faculté de Paris en 1868, il se fit une spécialité de l'étude des maladies des yeux et devint directeur du laboratoire d'ophtalmologie de la Sorboune. Il a collabore à la Revue scientifique, aux Annales d'oculistique. etc. M. le docteur Javal a été élu membre de l'Académie de médecine; il est également membre de la Société de biologie. Entré dans la vie parlementaire aux élections de 1881, le docteur Javal, sans s'inscrire à aucun groupe, vota ordinairement avec la gauche. Il a été élu députe de l'Yonne, le 18 octobre 1885. Il s'est abstenu dans le vote sur l'expulsion des princes.

JEAFFRESON, JOHN CORDY, littérateur anglais. né d Framlingham (Suffolk) en janvier 183t. Ses études achevées, il aborda la médecine, mais y renonçi bientôt et entra au collège Penbroke, à Oxford, prit le grade de bachelier ès arts en 1852, suivit les cours de l'ecole de droit de Linroln's Inn et fut admis au barreau en 1859. Etudiant à Oxford, il collaborait déjà aux journaux et aux magazines; il se consacra définitivement a la litte- rature malgré son admission au barreau. Il avait publie, des 1854, son premier roman Crewe Rise, suivi de Hénchbrook, publié dans le Fraser's Magazine en 1855; puis de Isabel, the young wife and the old love, Novels and novelists from Elisabeth fo Victoria et Miriam ropley. Vinrent ensuite: Sir Everard's dauqhter (la Fille de sir Everdrd), traduit en français, et Book about doctors (1860); Olive Blake's good work (1862); Live it down (1863), 4traduit en allemand Not dead yet (Pas encore mort), et Life of Robert Stephenson (1864); A Book about lawyers (f866J; A Noble woman (1868)· A Book about clergy (2 vol.), Annals of Oxford (1870, 2 vol.); A Woman in spite of herself (Femme en depit d'elle-même), et Brides and bridals (Mariées et mariages, 1872, 2 vol.); Lottte Darling (1873, 3 vol.); A Book about the table (Trait3 de la table, f874, 2 vol.); A young squire of the seventeenth century (1877J; The Rapiers of Regent's Park (18882); The Real life of lord Byron, new views of the poet's life (1883,) t vol.), etc. JEFFERSON, JOSEPH, acteur américain, ne à Philadelphie le 20 février 1829, est petit-fils d'un acteur anglais émigré aux Etats-Unis en 1795 et qui s'y fit un grand renom, et fils d'une cantatrice américaine, qui fut célèbre aussi dans son pays Mme Burke. M. Joseph Jefferson, qui débuta fort Jeune au théâtre, s'y est fait rapidement une grande réputation d'acteur comique. en Angleterre aussi bien qu'aux Etats-Unis. Son répertoire est des plus étendus; on cite d'une manière toute spéciale le rble de Rip van Winkle, dans la pièce du même nom, tirée du roman de Washington Irving par M. Dion Boucicault. Cet artiste a joue non seulement sur les principales scènes des Etats-Unis, mais aussi en Angleterre et en Australie; mais depuis quelques années, une affection des yeux ne lui permet d'aborder le théâtre que par intervalles irréguliers. Riche, d'ailleurs, M. J. Jefferson possède dans l'Etat de New-Jersey, à quelques milles seulement de New-York, une ferme magnifique, ainsi qu'une riche plantation surrière en Lomsiane, ou il passe ordinairement l'hiver, quand il ne joue pas. JENNER, sir WILLIAM, baronet, médecin anglais, né à Chatham en 1815, fit ses études au Collège de l'uni versite de Londres et étudia la médecine. D abord attaché à la Maternité, comme chirurgien-accoucheur, il prit le grade de docteur en 1844. En 1848, il devint membre du Collège royal des médecins et fut nommé, la même année, professeur d'anatomie pathologique au Collège de l'université et médecin-adjoint à l'hôpital de ce collège. Chargé d'un cours au Collège des médecins en 1852, il fut nomme, la même année, médecin de l'hôpital des enfants malades qui venait d'être fonde, medecin-ad oint de l'hôpital'des fiévreux de Londres en 1853, médecin de l'hôpital du Collège de l'université en 1854 et professeur de clinique médicale en 1857. En 1861, il fut appelé à succéder au feu docteur Raly comme médecin extraordinaire de la reine, dont il devint médecin ordinaire en 1862. En 1862 également, il fut appelé à la chaire dés principes et de la pratique de la médecine au Collège de l'université, et fut nommé médecin ordinaire du prin ce de Galles en 1863. A sa nomination de m·decin ordinaire de la reine, le docteur Jenner résigna ses fonctions de médecin de l'hôpital des fiévreux et celles de médecin de l'hôpital des enfants malades. Il a a soigné avec dévoue ment, pendant sa dernière maladie, le feu prince-consort, ainsi que le prince de Galles, atteint de la lié% re typhoide, à la fin de 1871. En recompense, il fut créé baronet en 1868 et nommé chevalier-commandeur de l'ordre dn Bain, le 20 janvier 1872. —On doit à sir William Jenner de nombreux travaux sur la Fièvre, les Maladies speci-

flques aigues, la niphtérie, les Maladies des enfants, les Maladies du cœur et des poumons; les Maladies de la existent entre la fièvre typhoïde et le typhus, etc., la plupart dissémines dans les recueils spéciaux. Il a été élu membre de la Société royale en 1864, et président du Collège des médecins en 1881.

JENSEN, ADOLPHE, compositeur allemand, né à Kcenigsberg le 12 janvier 1837. Il apprit tout seul les elements de la musique, puis, pendant deux années, reçut les conseils bienveillants d'Ehlert et de Marpurg, que son talent precoce avait séduits. Grâce aux études sérieuses qu'il fit sous leur direction, il fut bientôt en état d'écrire de nombreuses compositions sonates, ouvertures, quatuors, lieder; mais ces professeurs ayant quitté la ville. Ie jeune compositeur se retrouva sans maîtres avec une éducation incomplète. Il se rendit en Russie en 1856, dans le but de donner des leçons de piano et de gagner, par ce moyen, l'argent nécessaire pour se rendre auprès do Schumann, dont il avait toujours rêvé d'être l'elève. Mais, bien avant d'avoir atteint son but, il apprit la mort du grand musicien. De retour en Allemagne en 1857, il rrsida successivement à Berlin, Leipzig, Weimar et Dresde. Nommé, la même année, chef d'orchestre du théâtre de Posen, il n'occupa ce poste que peu de temps et se rendit à Copenhague, où il fit la connaissance de Niels Gade. Deux années plus tard, il revenait à Kœniggberg et s'y livrait avec succès à l'enseignement. Nommé premier professeur à l'Ecole de virtuoses de Berlin, en 1866, il quittait cette position en 1868 pour aller à Dresde, puis à Grætz, en Bohème, où il s'est fixé. Les œuvres de M. A. Jensen sont très nombreuses. Elles comprennent des morceaux de musique d'orchestre, de musique de piano et un grand nombre de morceaux pour la voix dont nous ne saurions donner la liste. Assez peu connu en France, nn seul des recueils publies en Allemagne par ce musicien, celui qui porte le titred'Erotikon, a eté publiéàParis,par Flaxland, sous celui de Chants d'Ionie. Il se compose de sept esquisses antiques d'une mélodie élégante, d'une harmonie pleine d'intérêt, mais d'une exécution assez difficile. JOACHIM, JOSEPH, violoniste et compositeur autrichien, ne a Kittsee, près de Presbourg, de parents israélites, le 15 juillet 1831. Il entra très jeune au Conservatoire de Vienne, où il fut élève de Joseph Boehm. A douze ans, il se produisit à Leipzig où son talent précoce fit une profonde sensation, et à quatorze ans, c'està-dire en 1845, il remportait à Londres, ou Men lelssohn l'avait emmené, de véritables triomphes. De retour à Leipzig vers la fin de cette même année, il reprit la place qu'il avait obtenue dans l'orchestre de la Gewandhaus, où il exécutait, dans un concert donné au mois de décembre, un adagio et rondo, avec accompagnement d'orchestre, qui est sa première composition. En même temps il poursuivait ses études sous la direction de Hauptmann et de M. Ferdinand David. En 1850, M. Joachim fit son premier voyage à Paris, et se fit rntendre dans quelques concerts où il fut bien accue Ili. Nommé cette année même directeur des concerts à Weimar, il quitta ces fonction en 1854, pour celles de maître de la chapelle royale de Hanovre, auxquelles il fut oblgé de renoncer après les événements de 1866 et l'annexion du Hanovre à la Prusse. Il vint alors à Paris où il se fit entendre à l'Athi née et aux Concerts populaires et remporta de nouveau triomphes. Sa renommée etait d'ailleurs européenne, et, à bon droit; car il n'est pas seulement un virtuose de premier ordre, mais aussi un des plus admirables quartettistes que l'on puisse entendre, et avec cela chef d'orchestre habile et compositeur distingué. Enfant prodige, son talent n'a pas cesse de grandir avec l'âge, jusqu'à ce qu'il eut atteint le développement merveilleux qui fait de cet illustre virtuose l'un des plus grands violonistes dont on puisse citer le nom dans toute l'histoire de l'art. M. Joachim est aujourd'hui fixe à Berlin, où il est devenu directeur du conservatoire particulier fonde en cette ville sous le titre d'Académie de musique et a ete élu membre de l'Academie des arts. Il a de hlus été élu docteur de musique de l'université de Cambridge (Angleterre), le 8 mars 1877. On lui doit, outre l'ouvrage cite, d'assez nombreux morceaux symphoniques et plusieurs concertos de violon, parmi lesquels on remarque surtout son Concert à la mode hongroise (Concert in unqarisrher Weise). Il a été nomme, en 1882, directeur de l' Académie royale de mut,ique de Berlin et directeur pour la musique de l'Academie royale des arts de cette ville. M. Joachim a épouse, en 1863, une cantatrice d'un grand talent, mademoiselle Amélie Weise, qui se fait surtout remarquer dans l'exécution des Lieder.

JOBARD, LOUIS CHARLES, industriel et homme politique français, sénateur, ne à Gray le 11 décembre 1821. 11 fit son droit à Dijon et, ayant pris le grade de docteur, aida son père dans la direction de son établissem*nt d'explo tation minière et forestière, qu'il a dirigée depuis avec son frère. Successivement membre du Conseil municipal et du Conseil d'arrondissem*nt de Gray et membre du Conseil général de la Haute-Saône, il fut nommé maire de Gray en t869, et maintenu dans ses fonctions, après le 4 Septembre, par le vote de ses collegues du Conseil municipal. Le tleau de l'invasion offrit à M. Jobard l'occasion de donner à ses concitoyens des preuves de dévouement et de fermeté dont ils lui surent évidemment gre. et qui rendirent inattaq uable, même pour le M gouvernement de combat a, la position qu'elles 1ui avaient faite. M. Jobard a été élu sénateur de la Haute-Saône, comme candidat républicain, le 30 janvier 1876, et pris place au centre gauche. Reelu au renouvellement partiel du 8 janvier 1882, il a vote l'exlulsion des princes. M. Jobard a collaboré au journal l'Agriculteur, dont est l'un des fondateurs.

JOBBÉ-DUV AL, ARMAND MARIE FELIX, peintre et homme politique français, né à Carhaix (Finistere) le

16 juillet 1821, était encore enfants lorsqu'il vint à Paris. Elève de l'aul Delaroche et de Gleyre, il remporta plusieurs médailles à l'Ecole des Beaux-Arts et débuta au Salon de 1841. On cite de cet'artiste Portrait de M. Kgrœn (1841); Portrait de M. Théophile Gautier (1842); le Cercueil, le Repas (1943); Marguerite dans le jardin de Marthe (1845); la Sainte famille au nid (l848J; la Moisson, l'Evanouissem*nt de la Vierge, le Baiser (f849J; l'Hiver, le Printemps, la Jeune malade (1850); Portrait de M. Jobbé-Duval père, la Fiancée de Corinthe (1853); l'Oaristis, inspiré d'André Chénier, la Toilette d une fiancée, Portrrtit de M. Bellot (1855); le Calvaire, le Rdve, les Juif. chassés d'Espaqne (1857); trois Portraits (1859); Marthe et Marie-Madeleine au tombeau du Christ et deux Portraits (1863); Saint François commence à Thonon la conversion des protesIrtnts, Saint François apporte des secours à des malheureux réduits à la misère par la chute d'avalanches, peintures à la cire pour l'église Saint-Louis-en-l'Ile(1864) la Conscience soutient le Devoir (l865); Descente du calvaire, la Douleur (1866); Portrait de Mlle JobbéDuval (1869); Portraits de M. Comescasse et de M. Parent, architecte (1870); Désirs, Bouquet de roses(1872); les Mystères de Bacchus (1873); Portrait de l'auteur, Portraits de Mlle, J. Jobbé-Duval et de Mme Guinan-Locnnrems (1874); trois Portraits anonymes (1875); la Mer (1878); Bords de l'Isolle, Finistère (1879); Electre (1883); le Bureau du Conseil municipal de Paris qui a pris possession du nouveL Hdtel de Vilk le fl Juillet 1883 (1885), etc. En dehors de ses expositions, M. Jobbé-Duval a exécuté un grand nombre de Portraits et d'importants travaux dans les monuments publics les Vertus théologales, la Peste de Milan, la Mort et l'Apothéose de saint Charles Borromée, pour une chapelle de l'eglise Saint-Séverin, à Paris (1853); quatre sujets religieux nour la chapelle du monastère de la Visitation, à Troyes l'Agriculture et le Commercee l'Industrie et l'Art, deux medaillons au Tribunal de commerce de la Seine la décoration de la grande salle des fêtes de l'Hôtel de Ville de Lyon, le plafond de la cour d'assises, au Palais de Justice de Bordeaux le Crime. poussé par les mauvaises passions, répand la désolation sur la terre; la Vérité confond let criminels; la Justice, assistée du Droit et de la Loi, renvoie l'innocence et remet le criminel entre les mains de la Force la decoration de la Chapelle des âmes du purgatoire, à l'église Saint-Gervais, à Paris (1873), etc. M. Jobbé-Duval a obtenu une medaille de 3' classe en et le rappel en 1857. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1861. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Jnbbé-Duval fut nommé adjoint au maire du 15e arrondissem*nt de Paris, fonctions dans lesquelles les élections du 7 novembre le confirmèrent. Candidat à l'Asaemblee nationale dans son département, il ne fut pas élu. Lors de l'insurrection du 18 mars, il se maintint courageusem*nt dans sa mairie, qu'il ne quitta qu'après les élections du 26 à la Commune. L'un des organisateurs de la Ligue républicaine des droits de Paris, il fit, avec ses collègues de la ligue, les efforts les plus louables, quoique malheureusem*nt vains, pour prévenir les terribles événements qui devaient suivre. M. JobbéDuval a ete elu, le 23 juin 1871, membre du Conseil municipal de Paris pour le quartier Necker (15' arrondissem*nt), qui l'a reelu à une très grande majorité, le 21 novembre 1874. Le 20 janvier 1878, il se portait candidat à la deputation dans son arrondissem*nt, mais n'ayant réuni qu'une faible minorité au premier tnur de scrutin, il se retirait avant le second tour. Il a été constamment réelu au Conseil municipal, en 1878, 1881 et 1884, par le quartier Necker.

JOHNSON, EASTMAN, peintre américain, né à Lowell (Maine) le 29 juillet Après avoir commencé à se faire connaître par des dessins, il partit pour l'Europe, etudia à,l'Ecole des Beaux-Arts de Düsseldorf pendant deux années, puis se rendit à La Haye, où il resida quatre ans, et donna, outre de nombreux portraits le Savoyard et les Joueurs de cartes, ses premières compositions en peinture à l'huile. M. Johnson visita ensuite les principaux musées d'Europe et resida quelque temps à Paris, puis il retourna aux Etats-Unis en 1856. Il adonné. depuis cette époque de nombreuses toiles justement estimées, inspirées prinripalement des scènes rustiques avec accompagnement de nègres, qu'offre la vie americaine. Nous citerons The Old Kentucky Home (1859); Mating (1860); the Farmer's sunday morning (le Dimanche matin chez le fermier, 1860); the Village blacksmith (le Forgeron de village, 1861); Fiddling his way (18B5J; the Boyhood (l'Enfance) of Abraham Lincoln (1867) the Barefoot boy (l'Enfant aux pieds nus, 1867); the Old stage coach (l'Ancienne diligence, 1871); the lYounded drummer (le Tambour blesse, 1872); the Pedlar (le Colporteur, 1873 Drappin,q off (1875); A Gtass wilh the Squire (/880); The Founding Bill (1882), etc. La plupart de ces tableaux ont ete popularisés en Amérique par la chromo-lithographie.

JOHNSTON, JOSEPH ECCLESTON, général confédéré américain, ne en février 1807 dans l'Etat de Virginie (comte du Prince Edward). Elevé à l'Académie militaire de West Point, il en sortit en 1829, comme second lieutenant d'artillerie, fut promu lieutenant en premier en 1834 et servit comme aide de camp du général Scott dans la guerre contre les Séminoles. En 1837, il quittait l'armee pour devenir ingénieur civil. mais il y rentrait l'année suivante, avec son grade de premier lieutenant, cette fois dans le corps du génie topographique; il prit part à diverses missions dépendant de son service, tant sur les côtes que pour fixer les limites frontières entre les Etats-Unis et les possessions br tanaiquea, puis servit, comme capitaine du génie, dans la guerre du Mexique. Deux fois blessé, il fut promu successivement, dans le cours de cette campagne, major, lieutenant-colonel et colonel du régiment des voltigeurs, corps special qui fut licencie en 1848. M. Johnston rentra dans t'armée régu-

lière avec son grade de capitaine. Employé anx travaux d'amélioration des fleuves de l'Ouest de 1853 à 1855, il remplit ensuite diverses missions dans le Kansas, l'Utah, etc. En 1860, il fut fait brigadier-général et chargé du service de l'Intendance. Le 22 avril 1861, le général J.-E. Johnston résignait sa commission et passait à l'armée confédérée. Il reçut le commandement de l'armée qui devait combattre à Bull Run; mais, arrivé seulement quelques heures avant l'action, ce fut au plan du general Beauregard que fut donnée la préférence. Pendant la première partie de la campagne du général Mac Clellan, en t862, le général Johnston commandait les forces confédérées dans la péninsule de la Floride et de Richmond. Il fut grièvement blessé à la bataille de Fair Oaks (31 mai) et tenu plusieurs mois éloigné du champ de bataille. En novembre, il reprenait son service, et appelé au commandement du département du Tennessee, malgré l'hostilite personnelle du président Davis. Pendant la campagne de Vicksburg, dirigée par le général Grant, et avec une armée relativement faible, il tenta de porter secours au général Pembleton, mais il fut repousse à Jackcon (Mississipi) le 14 mai 1863, et contraint d'abandonner Vicksburg à sa destinée; cette ville capitula le 4 juillet. Apres la défaite de Braxton Bragg, en novembre suivant, le général Johnston fut nomme commandant de l'armée de 1 Ouest et du Sud, avant son quartier général à Dalton (Georgie). Les positions avant été tournées par l'armée du général Sherman, il dut se retirer successivement devant des forces beaucoup plus considerables à Resaca, Allatoona Pass et Kenesaw Mountain; il prit enfin position à Atlanta, place militaire d'une grande importance, renfermant d'ailleurs les manufactures d'armes et les munitions des confédérés. Il était résolu à la défendre jusqu'à la dernière extremité mais les autorités de Richmont, mécontentes de ses revers, lui envoyèrent l'ordre de remettre son commandement. le 17 juillet 1864, et il resta pendant quelques mois en dispoaibilité. Vers la fin de février 1865. lorsque le général Sherman, après avoir pu, sans rencontrer d'obstacles, executer sa marche d'Atlanta à Savannah, la poursuivait vers la Caroline du Sud, le général Johnston, sur les instances de Lee, fut appelé à prendre le commandement de ce qui restait de l'armée du Tennessee et de toutes les forces de la Caroline du Sud, de la Georgie et de la Floride; mais toute l'armée qu'il put réunir était de beaucoup inférieure en nombre aux troupes fedérales, et il lui fut impossible de s'opposer à la marche en avant de l'armée victorieuse, en dépit d'un succès partiel remporté à Bentonville, dans la Caroline du Nord, le 18 mars. La nouvelle de la capitulation de Lee lui étant ensuite parvenue, il capitulait à son tour, à Durham Station. Depuis la conclusion de la paix, le général Johnston s'est employé avec xèle à la reconstitution du Sud, principalement en ce qui concerne les entreprises agricoles, industrielles et commerciales. Il réside à Savannah, dans l'Etat de Georgie. Il est considère comme l'un des géneraux les plus capables, et par beaucoup même comme le plus capable général que les confédérés aient eu à leur service. Il a publié une Relation des opérations nuittaires, par lui dirigées, pendant la guerre entre les Etats (New.-York, t874).

JOIGNEAUX, PIERRE, agronome, publiriste et homme politique français, né à Varennes (Côte-d'Or) le 23 décembre 1815, lit ses études à Paris, où il suivit les cours de l'Ecole centrale des arts et manufactures et collabora de bonne heure à la presse démocratique. Il écrivit notamment au lournal du peuple et à l'Homme libre. Sa collaboration à ce dernier journal, qui s'imprimait clandestinement, lui valut une condamnation à trois ans d emprisonnement. Il fut traité en prison avec la dureté ordinairement employee envers l'espèce dangereuse de criminels à laquelle il appartenait; sa santé en fut notablement altérée et il acheva sa peine, sur l'intervention peraonnelle du directeur de la prison, dans une maison de santé. Rendu à la liberté, il publia: les Prisons de Paris, par un « ancien détenu (1841), retourna dans son departement peu après et y fonda, à Beaune, les rhroniques de Bourgoqne; il alla ensuite diriger à Dijon le Courrier de lâ Côte-d'Or, le Vigneron des deux Bour- gagnes et la Revue industrielle et agricole de la Côte- d'Or. Il se livra ensuite à l'agriculture, exploita une ferme près de Beaune. puis une autre, la ferme les Quatre-Bornes, près de Chatitton-sur-Seine, qu'il il dirigeait encore lorsque érlata la révolution de février 1848. Nommé sous-commissaire du gouvernement de la Republique dans l'arrondissem*nt de Châtillon-sur-Seine, M. P. Joigneaux fut ensuite élu représentant de la Côted'Or, le huitième sur dix, à-l'Assemblée constituante, où il siégea à l'extrème-gauche. Il y fit partie du comité des travaux publics et vota avec la Montagne, notamment contre l'ensemble de la constitution. Après l'elertion du 10 décembre, il combattit ardemment la politique de l'Elysée. Reélu à la Législative, il reprit sa place à la Montagne. Designé pour la transportation, lora du coup d'Etat du 2 décembre, il réussit à gagner la Belgique, ou il se réfugia à Saint-Hubert, dans la province de Luxembourg, reprit ses travaux agricoles, fonda un journal spécht la Feuille du cultivateur, prit part avec grand succès aux divers co ncours et expositions, organisa ut grand nombre de sociétés d'agriculture et fonda littera- lement l'enseignement agricole et horticole en Belgique. Le gouvernement belge lui offrit, à plusieurs reprises, des récompenses et des distinctions, mais il les refusa constamment. M. Joigneaux ne rentra en France qu'auprès l'amnistie de 1859. Il collabora des lors à divers journaux démocratiques, notamment au Siècle, auquel il a continue d'écrire jusqu'ici, et publia quelques ouvrages d'agriculture. Aux élections générales de 1869, il fut presenté simultanément par les comités démocratiques dans la Côte-d'Or et la Sarthe et échoua dans ces deux circonscriptions, mais avec une minorité imposante. Lors de l'investissem*nt de Paris, il fut charge de la creatinn de cultures maraîchères dans les terrains vagues, pour

l'alimentation de la capitale assiégée, et rendit dans cette mission, de grands services. n rédigeait en même temps le Moniteur des communes. — Aux élections du 8 février 1871, M. P. Joigneaux fut élu représentant à l'Assemblée nationale, le neuvième sur quarante-trois, par la population parisienne reconnaissante. et le quatrième sur huit par son département natal, en faveur duquel il opta. Il prit place à l'extrème-gauche. La conduite de M. Joigneaul fut toujours d'une telle rertitude que ses votes n'ont aurun besoin d'être relevés, sauf son vf te contre les préliminaires de paix; il ne prit autrement de part artive qu'aux disrussions intéressant l'agriculture. Elu rnnseiller général de la Côte-d'Or pour le canton sud de Beaune, lors du renouvellement du 8 octobre 1871, et réélu en 1874 et depuis, M. Joigneaux a organisé l'enseignement de l'agriculture dans les écoles primaires de son département. Aux élections du 20 février 1876. il était élu dans la première circonscription de l'arrondissem*nt de Beaune, par 10,811 voix, contre 5,531 accordees à son concurrent, candidat du comité « conservateur n, M. Dupont-Marey et reprit sa place à l'extrêmegauche (Union républicaine). Il a été réelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Enfin, aux élections du 4 octobre 1885, il a été élu député de la Côte-d'Or le second sur six. M. P. Joigneaux a été l'ami et le collaborateur de Proudhon. Outre sa collaboration à une foule de journaux et de publication spéciales, et la rédaction de sa Feuille du village. dont nous avons omis de mentionner la fondation en 1848, on lui doit: Histoire anecdotique dey professions en France (1843); les Paysans sous la royauté (1850-51, 2 vol.); Dictionnaire d'agriculture pratique (1855, 2 vol.); l'Agriculture dans la Campine (l859J; Légumes et fruits (1860); les Veillées de la ferme du Tourne-Bride, ou Entretiens sur l'agriculture, etc. (1861), sous le pseudonyme de P. J. de Varennes; Conseils à la jeune fermière (1861); le Livre de la jerme et des maisons de campagne, avec la collaboration d'une société d'agronomes (1861-64, 2 vol. avec 1,720 fig.); Culture de la vigne et fabrication des vins en Belgique (1862); Pisciculture et culture des eaux (1864); Causeries sur l'agriculture et l'horticulture (même année) Conférence sur le jardinage et la culture des arbres fruitiers (1865) Agriculture, d1tns la collection de l'Ecole mutuelle (1865); Journal de la ferme et des maisons de campagne, revue complémentaire du Livre de la ferme, publié du 1er janvier 1865 au 31 décembre 1866. sous la direction de M. Joigneaux Traité des graines de la grande et de la petite culture (1867); Nouvelles lettres aux paysana (1871); les Ephémérides Joigneaux (1878), etc.

JO1NVTLLE (prince de), FRANCOIS FERDINAND PHILIPPE. LOUIS MARIE D'ORLÉANS, troisième fils de Louis Philippe, est né à Nenilly (Paris) le 14 août 1818. Il fit, comme ses frères, ses études à Henri IV, sous la direction d'un précepteur particulier et, après quelques excursions préparatoires sur les côtes méditerraneennes, entra à l'école navale de Brest. Il devint successivement enseigne en i835, et lieutenant de vaisseau en 1836, rallia en cette qualité l'escadre du Levant, avec laquelle il visita les côtes de Syrie, etc. En 1837, étant à bord d'un vaisseau chargé d'une mission transatlantique, il debarquait à Bône dans l'intention d'assister au siège de Constantin. Il ne put qu'entrer tranquillement dans la ville déjà prise. Il se rembarqua alors, visita les ElatsUnis et le Brésil, puis, en 1838, prit part, à bord de la corvette la Créole, à la guerre du Mexique, notamment il l'attaque de Saint-Jean d'Ulloa, où sa belle conduite le lit citer à l'ordre du jour de l'armée. A la tête de ses compagnies de débarquement, il força les portes de la Vera-Cruz, entra dans la place et ft lui-même prisonnier le général Arista. Il fut promu, en récompense de re brillant fait d'armes, capitaine de vaisseau et decoré de la Légion d'honneur. Après la paix, il alla rejoindre l'escadre du Levant, comme chef d'etat-major de l'amiral Lalande puis, nommé au commandement de laBellePoule, il fut chargé, en 1840. de ramener de SainteHplène en France le corps de Napoléon ln. L'année suivante. il était détaché à la station de Terre-Neuve, puis aux Etats-Unis et au Sénégal. Le i·· mai 1843, il épousait à Rio de Janeiro la sœur de l'empereur actuel du Brésil, don Pedro Il, la princesse Francisca de Braganre, et était nommé au retour contre-amiral et membre du Conseil d'amirauté, avec voix delibérative. En 1845, il commandait l'expédition du Maroc, bombardait Tanger et prenait Mogador et, promu vice-amiral, était appelé, en 1846, au commandement de l'escadre d'évolutions de la Méditerranée. En 1847, il faisait élever aux iles Baléares un monument en l'honneur des victimes de la capitulation de Baylen. Le prince de Joinville se trouvait à Alger, avec son frère le duc d'Aumale, gouverneur de 1 Algérie, lorsque éclata la Révolution de février 1848. Il remit aussitôt son commandement aux mains des autorites républicaines et alla rejoindre en Angleterre la famille royale exilée. Il se contenta de protester avec beaucoup de dignité contre le décret portant bannissem*nt de la branche cadette, et demeura scrupuleusem*nt éloigné de toutes les intrigues politiques nées des événements sanglants qui bouleversaient alors l'Europe tout entière. Le 21 août suivant, il se signalait de la manière la plus généreuse, en aidant efficacement au sauvetage des passagers de l'Ocean Monarch dévoré par les flammes au large de Southampton. Vers la fin de 1861, le prince de Joinville accompagnait aux Etats-Unis son fils et ses neveux, le comte de l'aris et le duc de Chartres. Apres avoir fait entrer son fils à l'Ecole de marine, il se rendait au camp du général Mac Clellan, qui admit les deux jeunes gens romme olficiers dans son armée, tandis que leur oncle suivait, avec l'état major du général américain, toute la campagne de Virginie, do 1862. dont il a d'ailleurs donné une relation très remarquable à la Revue des Deux-Mondes, l'année suivante.

Par une pétition venue en discussion dans la séance

du Corps législatif du 2 juillet 1870, les princes d'Orlèans. ronflants dans les promesses libérales de l'empire devenu vieux. demandaient l'abrogation des lois de bannissem*nt qui les frappaient, il n'est que juste de le dire, bien innocemment, et l'autorisation de rentrer dans leur pays en qualité de simples citoyens. Malgré l'éloquence émue de leur avo -at, M. Estanrelin (Vovez ce nom). leur pétition fut repoussée par une majorité énorme. Le 11 août suivant, époque à laquelle la nouvelle dp nos premiers désastres venait de leur parvenir, M. Estancelin montait de nouveau à la tribune pour donner communication à la Chambre d'une lettre collective par laquolle les princes d'Orléans demandaient à défendre leur pays contre l'étranger à quel que titre que ce fût. Démarche vaine encore. En même temps, le prince de Joinville s'adressait isolément à son anrien compagnon d'armes, l'amiral Rigault de Genouillv, alors ministre de la marine, pour obtenir son appui. Mais tout fut inutile. Après la révolution du 4 septembre, dont la nouvelle vint les trouver à Bruxelles, le duc d'Aumale, le prince de Joinville et le duc de Chartres se rendirent à Paris, espérant que la loi qui les frappait d'exil pouvait être considérée comme abrogée mais le nouveau gouvernement leur ayant représente le danger que leur présence ne pouvait manquer de faire courir à la tranquillité publique, ils reprirent le chemin de 1 Angleterre. Mais les princes ne sa considéraient pas comme battus, et le prince de Joinville moins qu'un autre. il finit par obtenir du général d'Aurelle de Paladines l'au- torisation de servir dans l'armée de la Loire, sous le nom de Lutherod, colonel de l'armée des Etats-Unis. Il assista aux combats qui furent livrés autour d Orléans et défendit cette ville contre l'ennemi avec les batteries de l'artillerie de marine. An mois de décembre suivant, le prince de Joinville était présenté au général Chanzy par l'amiral (alors général) Jaurès, et bien accueilli du général en cher, qui permit au colonel Lutherod de suivre les opérations de son armée, sauf toutefois l'approbation du ministre de la guerre. Le ministre de la guerre donna si peu son approbation à ce compromis, qu'il fit arrêter, conduire à Saint-Malo et embarquer pour l'Angleterre le pseudo-colonel américain (janvier 1871). Aux élections du 8 février 187i, le prince de Joinville fut élu représentant du peuple à 1 Assemblée nationale par les départements de la Manche, le premier sur onze et de la Haute-Marne, le premier sur cinq. Il opta pour ce dernier. Les princes ne purent aieger, d abord, avant que les lois d'exil fussent rapportées: conformément à une convention intervenue entre eux et M. Thiers, ils ne prirent même pas possession de leur siege après la validation de leurs pouvoirs (8 juin) ils la prirent toutefois. malgré les termes formels de cette convention, aussitôt après le vote de la proposition Rivet, attribuant pour deux années à M. Thiers la présidence de la République, arguant de ce fait, qu'il y avait une forme défi- nitive de gouvernement (19 décembre 1871). Le prince de Joinville n'a a d'ailleurs pris part à aucun vote important. si ce n'est qu'il s'est déclaré en faveur du retour de l'Assemblée à Paris et a écrit qu'il l'eût voté s'il avait èté présent à la séance du 2 janvier 1872. Il n'a également pris aurune part aux discussions purement politiqueq. En 1872, il obtenait sa réinscription dans le cadre de la marine, comme vice-amiral. Il était adm's dana la 2e section du cadre de réserve de t'état-major de larmée navale le 14 août 1883, et enfin rayé des cadres, à la suite du vote de la loi d'expulsion des prétendants (juin 1886) qui, du moins, le laisse libre de résider en France. Le prince de Joinville parait avoir accepté cette situation. A l'exemple des autres membres de sa famille, il avait refusé toute candidature à partir des élections générales de 1876.

Le prince de Joinville a eu deux enfants: la princesse Françoise Marie Amélie d'Orléans, né le 14 août 1844 et le prince Pierre Philippe Jean Marie d Orléans, duc de Penthièvre, né le 14 novembre 1845, admis en 1871 à servir dans la marine française avec le grade, qu'il avait acquis régulièrement aux Etats-Unis, de lieutenant de vaisseau, et rayé également depuis.

On doit au prince de Joinville plusieurs ouvrages importants publiés d'abord dans la Revue des Deux-Mon- des des études sur la marine, la guerre de Chine, la guerre de Sécession américaine, etc. Nous citerons Notes sur l'état des forces navales de la France (1844); Etudes sur la marine (1859J, recueils d articles; l'Angleterre, étude sur le self-government (1860); la Guerre d'Amérique: campagne du Potomac (/863); une étude comparative des Flottes de.' Etats-Unis et de la France (1865); une autre sur la Campagne de Sadowa et la réorganisation militaire en France (1868), etc. Ces articles, reunis ou non en brochures, ne portent point la signature de l'auteur. Dans la Revue des Deux-Mondes, ils sont généralement signes soit du nom d'un des collaborateurs de la revue, soit de celui du gérant. JOKAI, MAURUS, littérateur et journaliste hongrois, né à Komorn le 19 février 1825. Son père était avocat il appartenait à la secte calviniste et éleva en conséquence son fils dans les doctrines puritaines les plus strictes, au moins jusqu'à l'âge de douze ans, époque à laquelle celui-ci devint orphelin. A la mort de son père, il était depuis deux ans à Presbourg, où il apprenait la langue allemande il lut alors envoyé à l'Ecole supérieure de Papa où il demeura jusqu'en 1840, puis à celle de Kecskemét qu'il quittait en 1842, ses études achevées. Il avait eu, dans l'une et dans l'autre de ces deux écoles, le poète Petœfi pour condisciple. En 1844, il se rendit à Pesth pour étudier le droit et se fit recevoir avocat, bien qu'il ne dût jamais pratiquer. Dès 1846, il était rédacteur du journal hebdomadaire Wocheablatt, et prenait part au soulèvement de 1848. La même année. M. Jôkai épousait la célèbre tragédienne hongroise Rosa Luborfalvi. En 1849, il suivit le gouvernement hongrois à Debreezin, où il fonda l'Abendblatter. Il assista à la capitulation de Vilagos le 28 août, et, fait prison-

nier, il était résolu à échapper par le suicide a ses ennemis, lorsque l'arrivée de sa femme le détourna de ce fatal projet. Mme Jôkaï avait quitté Pesth à la hâte, apres avoir converti en argent ses bijoux, pour courir au secours de son mari elle parvint à assurer sa fuite. Traversant l'armée russe, ils trouvèrent un refuge momentané dans la forêt de Bukk, et purent atteindra Pesth sans encombre. Dans les dix années qui suivirent ces douloureux événements, la littérature hongroise n'exista pour ainsi dire plus, ou, du moins, ne se manifesta; t-elle par aucune œuvre de quelque valeur. Maurus Jôkaī résolut de la tirer de la tombe le journalisme politique étant devenu bien décidément impraticable, il se voua à la littérature d'imagination et ne tarda pas à donner des preuves non de son talent d'écrivain, qui était bien connu. mais d'une fécondité inouïe. Un de ses biographes, qui écrivait en 1875, établissait qu'à cette époque Maurus Jbtaï avait publié 160 volumes, 25 romans, 3:0 nouvelles et 6 drames, dont il avait été tire plus d'un demi-million d'exemplaires pour les six millions de Magyares qui constituent la population de la Hongrie, sans parler des traductions qui en furent faites en plusieurs langues. Les ouvrages les plus populaires de M. Jôkaï sont: les Bons vieu.x assesseurs un Nahab hongrois; le Sultan carpathe (Zoltân, Kârpàthy), suite du prérédent; Tristes temps: Océanie; la Rose blanche; la Famille maudite; l'Age d'or de la Transyluanie; les Turks en Hongrie; les Derniers jours des janissaires en 1820; Pauvres gens riches; le Monde sens dessus dessous; Administration des asiles d'aliénés; le Nouveau propriétaira les Dia- mants noirs Et pourtant elle tourne (1872); le Roman du siècle prochain (1873); les Comédiens de la vie (1877), etc., etc. La plupart de ces ouvrages, dont quelques-uns comportent jusqu'à huit volumes et plus, ont été traduits en allemand, et quelques-uns en anglais. En 1863, M. Jôkaī a fondé à Pesth, le Hon (la Patrie), organe de la gauche, qui est le journal h ongrois le plus répandu.

JOLIBOIS, CLAUDE EMILE, archéologue français, né à Chaumont-en-Bassigny le 5 mai 1813, fit ses études au collège de sa ville natale et se consacra à l'enseignement. Professeur d'histoire au lycée de Colmar de 1845 à 1849, il fut mis en disponibilité à cette dernière date, pour cause politique, et prit la direction du Républicain du Rhin. Au coup d'Etat du décembre 1851, le Repblicain fut supprimé et son directeur arrêté. Redevenu libre en 1853, M. Jolibois vint à Paris et s'y livra à l'enseignement libre. Il a été nommé archiviste du departement du Tarn en 1859. Correspondant de l'A 'adémie des sciences et belles-lettres de Toulouse ainsi que de plusieurs autres corps savants, le C mgrès ar'héologique lui décernait une médaille de vermeil en 1863 et la ville d'Albi une médaille d'or en 1866, en recompense de ses travaux d'histoire et d'archeologie sur rette ville. M. Jolibois a publié la Diablerie de Chaumont (1838); les Chroniques de l'Evéché de Langres, du P. Jacques Vignier, traduites et annotées (1843); Histoire de la ville de Rethel (1847); Histoire de la ville de Chaumont (1856); la Roue de fortune, chronique du XIVe siècle, traduite et commentée (1857); la Haute Marne ancienneet moderne (1858-61); le Livre des consuls de la ville d'Albi (1865) Inventaire sommaire des archives communales de la ville d'Albi; Notice sur les bibliothèques publiques du Tarn (1870), Albi au moyen-âge (1874); Dévastation de l'Albigeois par les compagnies de Montluc (1872); Inventaire sommaire des archivea de la ville de Gaillac (1873) Inventaire sommaire desarchives départementales du Tarn (1873-75, 2 vol. in-4°), etc. outre divers mémoires sur les Archives de la Haute-Marne, sur Quelques monnaies de Champagne et des notices biographiques sur Bouchardon, Guyard et P. A. Laloy -M. Jolibois a été chargé, en 1860, de la rédaction historique de l'Annuaire du Tarn, dont la publication continue, et il a fondé en 1876 la Itevue historique, scientifique et littéraire du département du Tarn (ancien pays d'Albigeois).

JOLIBOIS, EUGÈNE, homme politique français, ancien magistrat, ancien administrateur de l'Empire, est ne u Amiens le 4 juin 1819. Après avoir acheva son droit à Paris, il se fit inscrire au barreau de cette ville, puis entra dans la magistrature et devint procureur-general. Il quitta ensuite la magistrature pour l'administration et fut nommé préfet de la Savoie, puis entra au Conseil d'Etat. Après la révolution du 4 septembre t870, M. Jolibois rentra au barreau de Paris et plaida dans divers procès intentés aux journaux bonapartistes, ses clients, avec un succès qui ne s'est guère dementi. Aux elections du 20 février 1876, M. Jolibois se présentait dans la 2e circonscription de Saintes avec la recommandation puissante de M. le baron Eschassêriaux. ll fut élu par 6,933 voix contre 6,526 obtenues par son concurrent républicain constitutionnel, M. Anatole Lemervier, et reelu le 14 octobre t877 et le 21 août 1881 par le même collège. hl. Jolibois est un des orateurs les plus brillants et des interrupteurs les plus bruyants du parti de l'Appel au peuple, et ses succès à la tribune parlementaire ne font aucun tort à ses succès de palais, qu'il a soin de renouveler de temps en temps. Aux élections d'octobre 1885, il a été élu député de la Charente-lurérieure au scrutin du 18. II est officier de la Légion d'honneur depuis 1864.

JOLIET, CHABLES, littérateur français, né à SaintHippolyte-sur-le-Doubs le 8 août 1832, fit ses études au college do Chartres et au lycée de Versailles, où il prit son diplôme de bachelier ès-lettres en 1851. Entre au ministère des finances en 1854, il suivit la campagne d'Italie en 1859, comme attaché à la trésorerie de l'armée. Après la campagne, il reprit sa place au ministère. Il collaborait sous son nom ou sous divers pseudonymes, notamment sous celui de « J. Telio », anagramme de Joliet, à la plupart des revues et dea jourmux littéraires: à l'Artiste, a la Revue française, a la Revue européenne, à la Revue fantaisiste, au Monde

illustré, au Musée des familles, à l'Illustration, au Journal amusant, à la Vie parisienne, au Boulevard, au Figaro, au Qrand Journal, à l'Evénement, au Chari- vari, etc. En 1864, il quittait l'administration pour se consacrer entièrement à ses travaux littéraires. M. Charles Joliet a publié l'Esprit de Diderot (1859); la Bouqie roae, comédie en un acte (1863); le Médecin des dames, suivi de deux petites comedies la Pluie et le Baiser de Judas (1865); les Athéniennes, poésies; Romant microscopiques, nouvelles; l'Envers d'une campagne, le Roman de deux jeunes mariéa (1856); Une reine de petite ville, les Pseudonymes du jour, Huit jours en Danemark (1867); le Livre noir, le Livre rouge, la Société des gens de lettres, brochures (1868); Dominique, les Fila d'amour, le Comte Horace, le Mariage de Fréderique, Mademoiselle Chérubin, la Vie parisienne (1970); Trois hulans; Carnet de campagne: Paris, Tours, Bordeaux, Versailles 1870-71 l'Almanach de la guerre (1871); la Foire aux chagrins. le Roman de Bérenqère, le Train des maris (1872); les Fillea d'enfer, la Vicomtesse de Jussey. le Gardien du phare (1873); le Budget d'un Parisien, en 1873; Ecritures secrètes dévoilées; le Mariage d'Alceste, comédie en un acte, en vers (1874) Carmagnol (1875); Jeune ménage, la Balle de cuivre, nouvelle publiée dans la Chasse illustrée (1876); Robinson, nouvelle (1877), dans le Journal de la Jeunesse; Diane (1878); Roche d'or (1880); le Capitdine Harold (1886, 2e éd.), etc. JONAS, EMILE. compositeur français, né à Paris le 5 mars 1827, entra au Conservatoire en 1841, obtint le !·· prix d'harmonie en 1857 et le second grand prix de Rome en 1859. Professeur de solfège depuis 1847, il fut chargé d'une des classes d'harmonie créées au Conservatoire pour les élèves militaires, lors de la suppression du Gymnase musical (1859). Il était en même temps chef de musique d'une des subdivisions de la garde nationale de Paris. Nommé, en 1867. secrétaire du comité d'organisation des festivals militaires de l'Exposition universelle, il eut à s'occuper de presque tout le travail de ces festivals, et fut, en récompense, nommé chevalier de la Légion d'honneur. On lui doit, comme compositeur: Job et son chien, un acte, aux Bouffes-Parisiens (1863); le Manoir de la Renardière (1864), un acte; Avant la noce, un acte 1865), au même théâtre; les Deux arlequins, un acte, aux Fantaisies -Parisiennes (1866); Marlb'rou,qh s'en va-t-en guerre., 4 actes, aver MM. Léo Delibert, Bizet et Legouix, à l'Athénée (t867); le Duel de Benjamin un acte, aux Bouffes-Parisiens (1868); le Canard à trois becs, 3 actes, aux Folies-Dramatiques (1969); Désiré, aire de Champigny, un acte. aux Bouffes (1869): Javotte, 3 actes, à l'Athénée (1871), ouvrage représenté à Londres, au théâtre de la Gaité, quelques mois auparavant sous le titre de Cinderella; le Chignon d'or, 3 actes, à Bruxelles (1874) la Bonne aventure opérette bouffe, 3 actes, à la Renaissance (t882); le Premier baiser, opéra comique, 3 actes, aux Nouveautés (1883), etc. Il lui revient en outre, une part avec MM. ifazillo, Clapisson. Eugène Gautier, Gevaert, Mangeant et Poise, dans la musique de la Poularde de Caua, opérette représentée au Palais-Royal.

JONCIÈRES (de), FÉLIX LUDGER, dit VICTORIN, compositeur et critique musical français. fils d'un journaliste officieux du second empire, qui avait été saint-simonien. est né à Paris le 1° avril 1839. Il reçut fort jeune, d'une de ses tantes, les premiers principes de l'art musical et aborda l'étude du piano. Entré ensuite an lycée Bonaparte, il y avait terminé ses études à seize ans Son père destinait le jeune bachelier au barreau; mais lui, sûr d'une vocation qu'il estimait invincible, voulut se faire peintre et suivit en conséquence fatelier de Picot, Il reprit toutefois, mais seulement comme amateur, l'etude de la musique; il écrivit même la partition d'un petit opéra comique, brodé par un de ses amis sur le thème du Sicilien ou l'Amour médecin, de Molière, lequel fut représenté sur la petite scène du Théâtre de la Tour d'Auvergne, par des élèves du Conservatoire, en 1839· Le critique de la Patrie, Franck Marie, qui assistait à la représentation, engagea très fort le jeune compositeuramateur à abandonner le pinceau et à se vouer exclusivement à la musique. M. de Joncières suivit ce conseil; il fit un cours d'Imrmonie sous la direction d'Elwart, et entra ensuite au Conservatoire, dans la classe de fugue et de contrepoint de M. Leborne. Il se préparait à concourir à l'Institut, lorsqu'à la suite d une discussion avec son professeur, à propos de Richard Wagner, qui venait de donner son premier concert au Théâtre-Italien, il quitta le Conservatoire. Il se livra dès lors sérieusem*nt àla composition; fit jouer aux Concerts Musard, une ouverture, une mache et divers morceaux d'orchestre; puis écrivit, sur l'Hamlet de MM. A. Dumas et P. Meurice, une partition comprenant une ouverture, une marche, des entr'actes et des mélodrames, qu'il fit entendre, en 1864, dans un concert organise à ses frais. En 1867, il se rendait à Nantes, pour en diriger l'exécution dans une représentation d'Hamlet au Grand-Théâtre de cette ville, où Mme Judith, de la Comédie-française, remplissait le rôle d'Hamlet. L'année suivante, le même drame, Joue par la même artiste, paraissait sur la scène de la Gaité, accompagné de la musique de M. de Joncières. Dès le 8 février 1867, le jeune compositeur avait fait de véritables débuts à la scène, en donnant au ThéâtreLyrique un grand opéra en 3 actes, Sardanapale, dans lequel Mlle Nilsson, dont c'était la première création, remplissait le principal rôle. Malgré cette bonne fortune, Sardanapale n'eut qu'un médiocre auccès. Le Dernier jovr de Pompéi, opera en 4 actes, donné au même théâtre, ne réussit pas mieux; la critique le trouva même inférieur au precedent. Il ent plus de succes avec Dimitri, opéra en 5 actes, écrit sur des paroles de MM. de Bornier et Armand Sylvestre. représente sur le nouveau Théâtre nahonal Lyrique, le 5 mai 1878. Citons encore: la Reine Berthe, opéra en 2 actes, joue trois fois à l'Opera (t878); le Chevalier Jean, dram

JOUAUST, DAMASE, libraire et imprimeur français, né à Paris le 25 mai 1834, fit ses études au collège Bourbon, suivit les cours de l'Evole de droit et prit le grade de licencié. Il entra ensuite dans l'imprimerie de son père avec lequel il travailla jusqu'en 1864, époque de la mort de celui-ci. Resté seul à la tête de l'imprimerie, M. D. Jouaust, tout en poursuivant les perfectionnements d'exécution qu'il y avait abordés dès le début, fondait en 1869 la Librairie des bibliophiles, aujourd'hui universellement connue et appréciés comme elle le mérite, et qui a déjà donné tant d'éditions remarquables d'œuvres anciennes et aussi d'ouvrages nouveaux choisis avec goût. Le mérite des éditions publiées par la maison Jouaust réside surtout dans le soin que son chef apporte anx plus petit* détails et le choix intelligent qu'un lettré comme lui, servi par un goût sur et de rares connaissances artistiques et littéraires, peut seul réussir. M. D. Jouaust n'emploie à l'impression de ses ouvrages que des caractères elzéviriens. gravés exprès sur les modèles les plus élégants do XVIe siècle; lorsqu'il appelle son aide l'art du dessinateur et du graveur, c'eqt aux meilleurs artistes qu'il s'adresse les Gerôme. les Flameng, les Hédouin, etc. Pendant le siège de Paris, M. Jouaust conçut et mit en pratique l'idée de publier la Lettre-Journal, gazette des absents, feuillet double portant, imprimé sur deux pages, le résumé des événements et des impressions du moment, et dont les deux autres piges, restées blanches. étaient réservées à la correspondance et à l'adresse du destinataire le tout ne pesait que bien juste le poids réglementaire de 4 grammes qui en permettait le transport par les ballons. La Lettre-Journal eut un succès immense et dut paraître trois fois par semaine, ayant commencé par paraître deux fois seulement. Elle donna lieu à de nombreuses imitations mais celles-ci ne réussirent point. M. Jouaust a obtenu des récompenses aux Expositions universelles de Paris (1867 et 1878), Lyon (1872), Vienne (1873) et Philadelphie (1876). Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1872. M. Jouaust s'est associé récemment M. Signaux, un autre lettré.

JOUBERT, Lto, littérateur et journaliste français, né à Bourdrilles (Dordogne) le f3 décembre 1826, fit ses études à Périgueux et à Paris, et déb ta dès l'âge de vingt ans dans la carrière littéraire. La même année (1846), il acceptait une place de précepteur en Mnldavie. De retour en 1850, il collabora au journal l'Ordre et, de 1852 à 186!, à la Biographie générale publiée par la maison Firmin Didot, fournissant en même temps des articles à la Revue européenne et à la Revue contemporaine, dont il devint secrétaire de la rédaction littéraire en 186!. Il a également fourni des articles sur la litterature anglaise au Dictionnaire dea littératures de M. G. Vapereau. Depuis lors M. Léo Joubert a collaboré à divers journaux quotidiens, notamment à l'Epoque et au Moniteur universel. dont il est devenu le rédacteur principal en 1869 et qu'il a quitte en 1877. Il a publie Essai de critfque et d'histoire, recueil d'articles de revues (1863); Lemna, histoire athénienne (t867); la Bataille de Sedan (1873). M. Léo Joubert a été nomme chevalier de la Légion d'honneur le 12 octobre 1873.

JOUBERT, LtoN, homme politique français, né à Chinon le 26 septembre 1845, est fils du docteur Léon Joubert, ancien député républicain de Chinon dans la précédente législature, mort en 1885. Porté sur la liste républicaine du département d'Indre-et-Loire aux élections d'octobre 1885, M. Léon Joubert fut élu au scrutin du 18, et prit place à gauche. Il a voté l'expulsion totale des princes.

JOUFFRAULT, CAMILLE, homme politique français, avocat, ne à Argentan-Château (Deux-Sevres) le 2Y mars 1845. Il fit son droit à Paris et s'inscrivit au barreau. Membredu Conseil municipal et maire d'Argentan depuis 1877, membre du Conseil genéral des Deux-Sèvres depuis octobre 1877.M.Jouffrault l'emporta sur M. de la Rochejaquelein aux élections du 14 octobre 1877, dans 1 arrondissem*nt de Bressuire, et s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine mais il échoua contre le même concurrent le 21 août 1881. Aux élections dn 4 octobre 1885, M. Jouffrault fut élu député des Deux-Sèvres sur la liste républicaine. Il a voté l'expulsion totale des princes.

JOULE, JAMES PRESCOTT, physicien anglais, né à Sallord le 24 décembre 1818, d'une famille de brasseurs, fit ses études dana sa ville natale et sous la direction de maitres particuliers. Il est auteur d'un ouvrage intitulé Découverte des lois relative. d l'émission de la chaleur par Les courants électriques, et d'un autre Découverte de l'équivalent mécanique de la chalevr, qui sont très estimes. Le 30 novembre 1870, la Société royale décernait la médaille de Copley à M. Joule, après lui avoir décerné sa medaille royale dès 1850, en récompense de ses recherches sur la théorie dynamique de la chaleur. Il a présidé le congres de l'Association britannique tenu à Bradford en 1873. M. Joule est docteur en lois de l'université d'Edimbourg depuis 1871, et docteur de mathemahqnes et physique de l'université de Levde depuis 1875. II est membre de la Société royale de Londres et de diverses autres sociétés savantes nationales ou étran-

Ivrique en 4 actes, écrit sur un livret de MM. Louis Gallet et Ed. Blau, à l'Opéra-Comique (1885). On lui doit, en outre, quelques romances, des morceaux pour le piano, un concerto de violon, exécuté au Conservatoire par M. Danbe, en 1870 une Symphonie romantique, exécutée au Concert national au mois de mars 1873, etc. M. Victorin de Joncières rédige, depuis 1871, le feuilleton musical du journal la Liberté sous son propre nom, et sous le pseudonyme de « Jennius la chronique theâtrale quotidienne du même journal. M. de Joncières a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 8 février 1877.

gères, et a été élu correspondant de notre Académie des sciences en mai 1870. Il reçoit de l'Etat depuis 1878, une pension annuelle et viagère de 5,000 francs en récompense de ses précieuses découvertes et spécialement de sa découverte de l'équivalent mécanique de la chaleur et des applications avantageuses qui en ont été faites. JOURNAULT, Louis GENIVIÈVE LÉON, publiciste et homme politique français, né à Paris le 23 février 1827. 11 venait d'être reçu avocat lors du coup d'Etat de décembre 1851 et se mit à la disposition du comité de résistance organisé par Victor Hugo. Devenu plus tard prin. cipal clerc de M. Péan de Saint-Gilles, notaire à Paris, M. Léon Journault, quoique toujours attaché au parti républicain, se tint en dehors des agitations politiques jusqu'en 1869, époque à laquelle il entra à la rédaction de la Tribune, journal hebdomadaire fondé par MM. Pelletan, Glais-Bizoin et Henon. Il collaborait en même temps au Libéral et à l'Union libérale de Seine-et-Oise. Après la révolution du 4 Septembre, il fut nommé maire de Sèvres et remplit cee fonctions difficiles, en face de l'invasion, de sorte que le Conseil municipal vota, après la signature de la paix, la déclaration que « M. Journault avait bien mérité de la commune de Sèvres ». Elu repré. sentant de Seine-et-Oise à l'Assemblée nationale, le sixième sur onze, aux élections du 8 fevrier 1871, M. Journault ne fit inscrire à la réunion de la gauche republiraine, avec laquelle il a constamment voté. Il a fait pirtie de plusieurs commissions importantes, notamment des commissions de permanence. Très porté à denonrer les actes d'arbitraire commis par les agents de l'administration, il fut, l'un des premiers, révoqué de ses fonctions de maire de Sèvres, dès que M. de Broglie fut armé de sa fameuse loi des maires (janvier 1874). Aux élections du 20 février 1876,.M. Journault fut élu député de la deuxième circonscription de l'arrondissem*nt de Versailles, par 5,078 voix, contre 3,315 données à son concurrent conservateur. Il reprit sa place au groupe de la gauche républicaine, qui le choisit pour secrétaire. M. Journault a été rapporteur de la loi sur l'Exposition universelle de 1878, des propositions relatives à la publicité des comptes rendus des séances des conseils généraux, de la loi sur les chemins de fer algériens, etc. Nommé, le 11 novembre 1879, secrétaire géneral du gouvernement de l'Algérie, dont le titulaire était M. Albert Grévy. et conseiller d'Etat en service extraordinaire, il résigna son mandat de député. Mais s'etant trouve en desaccord wec M. A. Grévy, il donna bruyamment sa démission le 1" mars 1880. Candidat républicain dans la première circonscription de Lorient, dans une élection partielle qui eut lieu le 20 juin suivant, M. Journault échoua. Mais A. Joly, député de la première circonscrip- tion de Versailles, étant venu à mourir, il fut élu à sa place, sans concurrent, le 23 janvier 1881. et réélu aux élections générales du Il août suivant. Porté sur la liste républicaine opportuniste de Seine-et-Oise. aux élections d'octobre 1885, M. Journault échoua encore. Il a été elu sénateur de Seine-et-Oise le i8 avril 1886. en remplacement de M. Tréville, décédé. M. Journault a vote l'expulsion des princes.

JOUVENCEL (de). PAUL, écrivain et homme politique français, ne à Versailles en 1918, fit son droit à Paris et prit le grade de licencié, puis se livra à l'étude de l'économie politique et des sciences naturelles. Nommé commissaire du gouvernement dans le departement de Seine-et-Oise, après la révolution de 1848, M. Paul de Jouvencel n'accepta pas et se présenta aux élections pour la Constituante: mais il y échoua, ainsi qu'aux, élections pour la Législative, quoique avec une minorité très importante. Son attitude, principalement comme membre du comité démocratique de la Seine, le fit proscrire après le coup d'Etat de décembre; il se réfugia en Belgique et ne rentra en France qu'à l'amnistie générale àe 1859. Aux élections législatives de 1R63, M. de Jouvencel se présenta à Paris, dans la sixième circonscription, mais sans le moindre succès; il était toutefois élu en 1869. comme candidat de l'opposition démocratique, dans la deuxième circonscription de Ssine-et-Marne. Il prit place au centre gauche. Il vota notamment contre le plébiscite et contre la guerre. Après le 4 Septembre. il organisa le corps franc dee chasseurs de Neuillv, puis il alla rejoindre la délegation gouvernementale d province par la voie aérienne (22 octobre), fut nomme colonel au titre auxiliaire et placé à la tête d'un régiment de Mobilisés. Après avoir refusé la candidature en Seine-etOise pour l'Assemblée nationale de 1871, il se porttit à une élection partielle de juillet 1878, dnns le cinquième arrondissem*nt de Paris, et échouait. Porté sur la liste radicale de Seine-et-Oise aux élections d'octobre 1885, il fut élu député de ce département au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des princes.

M. Paul de Jouvencel a publié Du droit de vivre, de la propriété et du garantit me (f8l7J; Genèse selon la science les commencements du monde (Bruxelles, 1838); la Vie, sa nature et son origine (Bruxelles, 185q); les Déluges, Des développements du globe et de l'organisation geologique (1861); De l'emploi du pouvoir financier, lettres Af.V. Pereire (1863),, l'Allemagne et le droit des Gaules (1967); les Elertions prochaines (1869); Récits du temps.: Siège de Paris, Campagne de 1870 (f872j; Aide-mémoire du partisan (1875-77, 2 vol.); De la diffamation en matière électorale (1878), etc.

JUDIC (dame), ANNI DAMIENS, actrice françiiop, née à Semur le 18 juillet 1850. Petite nièce de Lemoine-Montigny, directeur du Gymnase, ses parents la destinaient au commerce et elle fut même quelque temps employee dans un magasin de lingerie; mais sa vocation l'emportant, elle entra, grâce à 1 influence de son grandoncle, au Conservatoire, dans la classe de Regnier, et prit concurremment des leçons de chant et de piano. Enfin, elle débuta au Gymnase le 2 juin 1867; mais, plus portée vers le chant, elle y restait peu et signait, en 1868, un engagement de trois ans pour l'Eldorado, dont le directeur engageait en même temps, comme régisseur

général, M. ludie, qu'elle avait épousé le 25 avril 1867 et qui est mort en juillet 1884. Mme Judie devint bientôt la chanteuse favorite de l'Eldorado et fit le sueces de bien des chansonnettes et autres morceaux de musique vocale qui autrement ne valaient pas le diable. Survint alors la guerre, et la jeune cantatrice se trouva forcée à une tnurnée artistique qui la conduisit successivement à Broxelles, Liège, Anvers, etc., où elle remporta de véritables triomphes. Au commencement de 1871, elle donna à Lille une représentati n très fructueuse au profit des blessés, en reconnaissance de laquelle la municipalité lui fit présent d'un magnifique medaillon. Elle alla ensuite chanter à Marseille, puis revint à Paris. Mme. Judic a paru successivement, à Paris, aux Folies-Bergère. dans Ne me chatouilles pas, Hemnon, etc. nuis à la Gaité, où elle remplit le rôle de Cunégonde dans le Roi Carotte aux Bouffes-Parisiens, où elle a paru successivement dans la Timballe d'argent (/872); la Rosière d'ici, le Grelot, le Mouton mragé, la Petite reine, la Quenouille de verre (1873); les Parisiennes, la Branche cassée, Mariér depuia midi, Mme. l'Archiduc. Mil. Bagatelle (1874); la Créole (1875), etc. Cette artiste, dès lors populaire, a pu employer très fructueusem*nt ses vacances à Bruxelles et ù Londres, où le succès l'a accompagnée. En 1876, elle quittait les Bouffes-Parisi ns et entrait aux Variétés. Elle parut à ce théâtre dans diverses opérettes en vogue persistante, telles que la Belle Hélène, la Périchole, le Docteur Ox (rôle de Priskavia), les Charbonniers, etr.Mme Judic rentrait à Paris, de sa dernière tournée à l'étranger, le 20 septembre 1886, ayant en perspective, aux Variétés toujours, la création de Mlle. Labadens, de MM. Philippe Gille et A. Millaud, et la reprise de Lili, de In Belle Hélène, la Grande duch*esse et autres triomphes d'Hortense Schueider et d'elle-meme.

JULLIEN, PHILIPPE EMILE, homme politique français né à Mer (Loir-et-Cher) le 10 juillet 1845. Avocat du barreau de Blois, conseiller general de Loir-et-Cher. M. Jullien, après avoir échoué à une élection partielle, dans la première circonscription de Blois, en avril 1870. était élu député de Romorantin, en remplacement de M. Lesguillon, décédé, le 27 février 1881 et réélu aux élections générales du 21 août suivant. Il s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine et fut secrétaire de la Chambre. M. Jullien a été élu député de Loir-et-Cher en tète de la liste, le 4 octobre Il a voté l'expulsion totale des princes.

JURIEN DE LA GRAVIÈRE, JEAN-BAPTISTE PIERRE EDMOND, amiral français, né à Brest le 19 novembre 1812, est fils d'un vice-amiral, pair de France sous

KAEMPFEN, ALBERT, journaliste français, né à VersaiUes le t5 avril 1826, d'un père suisse d'origine, nui servit romme chirurgien-major dans l'armée française. M. Kaempfen, son droit terminé, se fit naturaliser français et inscrire au barreau de Paris en 1849. Collaborateur à la Gazette des tribunaux, de 1855 à 1866, il fut ensuite chargé à l'Illuastration de la « gazette du Palais » et du t courrier de Paris, n Il fournit en outre des articles au Courrier de Paris, au Courrier du dimanche, i l'Lpoque, à la Revue des provinces, à la Revue moderne, à la Vie parisienne, à l'Univers illustré, au Magasin des demoiselles, au Magaqin d'éducation et de récréation, au Rappel, au Temps dont il rédigeait la « chronique parisienne » sous le pseudonyme de X. Feyrnet, à la Discussion de Lyon, dont il fut le correspondant parisien, etc. M. A. Kaempfen a été rédacteur en chef du Journal officiel, de février 1871, époque à laquelle il y remplaça M. Lavertu on, nommé consul général à février 1874, époque à laquelle il fut remplacé dans ces fondions par M. F rnest Daudet. Rentré il l'Univers illustré, il a été nommé directeur des Beaux-Arts, au ministère de l'instruction publique et des beaux-arts en 1879.- On a de M. Kaempfen, outre ses travaux de journaliste la Tasse à thé, roman (1865); Paria capitale du monde, avec M. Edmond Texier (1867), etc. Il a signé la plupart de ses articles de journaux de pseudonymes dont les principaux sont: X. Feyrnet, Henrys et Henri d'Este. En t869, il assistait comme journaliste à l'inauguration du canal de Suez. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

la monarchie de juillet. Entré à l'Ecole navale en 1828, il devenait aspirant la même année, puis successivement enseigne en 1832, lieutenant de vaisseau en 1837, capitaine de corvette en 1841 et capitaine de vaisseau en 1850. Après avoir navigué, comme aspirant et comme enseigne, dans les mers du Sud, sur les côtes du Sénégal et du Levant, il faisait en t841, comme commandant de la corvette la Bayonnaise, une campagne dans les mers de Chine. Pendant la guerre d'Orient, il fut employé dans la mer Noire, comme rhef d'état-major de l'amiral Bruat, et assista à la prise de Kinburn. Le 1er décembre 1855, M. Jurien de la Gravière était promu contre-amiral et appelé à la présidence de la commission de réorganisation des équipages de la flotte. Nommé, en 1858, au commandement de la division de l'Adriatique, il eut pour mission de bloquer pendant la campagne de 1859, le port de Venise. En 1861, il fut nommé commandant de la division du golfe du Mexique; au mois de décembre suivant, il était placé à la tète de l'expédition française contre la République mexicaine, avec des pouvoirs politiques aussi bien que militaires. Il signait, en conséquence, au nom de la France, la fameuse convention de la Soledad, avec les représentants de l'Espagne et de l'Angleterre; cette convention mettait fin à 1 expédition, mais on sait que le gouvernement français desavoua son représentant, résolu qu'il était à faire seul la guerre, à tous risques. Au moment de l'ouverture des hostilités, l'amiral Jurien de la Gravière remettait le commandement des troupes de terre au général Lorencez. conservant seulement celui de la flotte. Promu viceamiral le 15 janvier 1862, M. Jurien de la Gravière entrait au Conseil d'amirauté le 29 juin 1863, et était nommé aide de camp de l'empereur le 25 janvier 1864. Appelé au commandement de l'es adre d'évolutions de la Méditerranée en 1868, il était chargé de sa reorganisation en décembre 1870, en prévision de complication possibles amenées en Orient par la révision du traité de 1856, que la Russie réclamait avec insistance, désirant profiter de l'impossibilité où nous nous trouvions de nous y opposer. Cette escadre, toutefois, ne quitta pas le golfe Jouan. ou plutôt nos côtes méditerranéennes qu'elle surveilla quelque temps. 11 a été nommé depuis au commandement de la station du Levant Atteint par la limite d'âge, il a été maintenu dans le cadre de l'activité. comme ayant commandé eo chef de ant l'ennemi. L'amiral Jnrien de la Gravière a collaboré à la Revue des Deux-Mondes lit publié Guerres maritimes sous la Républigue et l'Empire (1844. 2 vol., plusieurs éditions); Rapport sur la campagne de la corvette la Bayonnaise dnns lea mera de la CAine (1851); Voyage en Chine et dans les mers et archipels de cet empire, pendant les

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KALAKANA, DAVID, roi des iles Sandwich ou Hawaï. est ne en 1838. Il appartient à l'une des familles les plus considérables de l'ile. A la mort de Kamehameha V, en 1872, Uavid Kalakana posait sa candidature au trône vacant en concurrence avec William Lunalilm; celui-ci fut élu par un plébiscite, sanctionné par le vote

années 1847, 1848, 1849 et 1850 (1854, 2 vol.); Souvenirs dun amiral (1860, vol.), d'après les notes de son père; la Marine d'autrefois (1865); la Marine d'au- jourd'hui (I87fJ; la Station du Levant (1876); les Marins du XVe et du XVIe siècles, origines de la marine moderne (1879); les Marina· de Ptolemée (1883); De la guerre navale, les Derniers joura de la marine à rames (1885J; Doria et Barberoussse, episode de la lutte de la chrétienté contre les Ottomans (f886), etc. — L'amiral Jurien de la Gravière est grand croix de la Légion d'honneur depuis le 4 janvier 1876 et a été déroré de la médaille militaire en f870. Il a été élu membre de l'Académie des sciences (Section de géographiet navigation), en 1866. Directeur du dépôt des cartes et plans au ministère de la marine, il a été nomme meme bre de la commission scientifique de l'Observatoire, le 25 janvier 1877.

JUSTE, THÉODORE, historien belge, né à Bruxelles en 1818. M. Th. Juste est devenu sucessivement se"retaire de la Commission centrale d'instruction, membre de l'Académie archéologique belge, de la Société des lettres, sciences et arts du Hainaut, etc., et conservateur du Musée roval d'artillerie. Outre une collaboration considérable aux journaux et revues, on a de cet écrivain un grand nombre d'ouvrages relatifs à l'histoire de la France et celle des Pays-Bas. Nous citerons Histoire élémentaire et populaire de la Belgique (1838); Histoire populaire de la Révolution française: Un tour en Hollande (1899) Histoire du Consulat et de l'Em- pire (1860J; Essai sur l'histoire de l'instruction publique en Belgique (1844); Preci. de l'Histoire moderne considérée dans ses rapports avec la Belgique (1845); Hiatoirt de la Révolution 6elge de 1790 (1846. 3 rol.); Charlemagne (1846); Précis de l'histoire dit moyen dfle (1948. 3 vol.); Histoire des Pays-Bas sous Philippe Il (1855, vol.) Charles-Quint et Marguerite d'Autriche (1858); les Pays-Bas au XVIe siecle (1858-63, 2 parties); la Belgique en 186o; Christine de Lalain,q, princesse d'Epinoy (1861); Histoire du soulèvement des Pays-Bas contre la domination espagnole (1862-63, vol.): Souvenirs diplomatiques du XVIIIe siècle (1863); Histoire des Etats-généraux des Pays-Bas (1864, 2 vol.) les Fondateurs de la monarchie belge (1865); le Comte Lehon et le Régent (1867); le Soulèvement de la Hollande en 1813 et la fondation du royaume des Pays-Bas (1867); Aoles historiques et bioqraphiques, formant une suite aux Fondateurs de In monarchie belge(1874); la Révolution Aelqe de 1890 (1872, 2 vol.); Guillaume le Taciturne (1873), etc.

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de la Législature. Lunailo régna un peu plus d'une année et mourut à son tour. Alors, une assemblée de députés fut spécialement convoquée, le 12 février 1874, pour élire son successeur: et cette assemblée choisit pour roi des iles Sandwich, par trente-six voix contre six accordées à la reine Emma, veuve de Kamebampha IV, mort en 1863, David Kalakana. Cette éleclion n'alla pas toute seule les partisans de la reine Emma se soulevèrent, bousculèrent les cinq députés chargés de notifier sa nomination à Knlakana, après avoir brisé leurs voitures; puis ils envahirent la maison du Congrès, maltraitèrent Ies députes qui v étaient réunis, brisèrent les meubles et se fussent infailliblement livrés à toutes les extrémités sans l'intervention opportune de détachements de matelots anglais et américains, qui réussirent à rétablir l'ordre pour re jour-là. Le roi Kalakana a reçu une excellente éducation; ses mœurs sont exemplaires. ses manières élégantes; il parle plusieurs langues, l'anglais surtout, dans la perfection. L'ordre rétabli par les matelots américains et anglais et maintenu par eux pendant quelques jours, fut de nouveau troublé après leur d.'part, et les Sandwich se trouvèrent en proie à l'insurrection. Cependant, c.ntrairement aux prévisions d'Emma, le gouvernement anglais reconnut le nouveau roi, et la reine Victoria lui envoyait, dès le mois de juin, une lettre de félicitations au sujet de son élévation au trône. Cette démarche officiclle lit cesser les hostilités, et Kalakana régna désormais sans opposition. II a fait, à la fin de 1874 et an commencement de 1875, un assez long voyage aux Etats-Unis, et a conclu avec cette nation un traite de commerce et d'amitié. Il a fait, en outre, un court voyage en Europe en 1881. Le roi Kalakana. n'ayant pas d'enfants, a proclamé héritier présomptif du trône havaïen, son frère William Pitt LELEIOOHOKU, né vers 1852, ayant reçu une éducation soignée et, diton, très aimé dans le pays.

KAR

KAMECKE (vun), GEORG ARNOLD KARL, général prissien, né le 14 juin 1817. Entre dans l'arme du génie en i834, il devenait capitaine en 1850, passait dans l'etat- major d'où. après avoir occupe plusieurs emplois, il passait dans l'arme de l'infanterie et devenait colonel en 1861. Nommé major général en 1865, il lit la campagne de 1866 contre l'Autriche, comme chef d'état-major du 2e corps d'armée. Nommé directeur du génie en 1867, il était promu lieutenant général en 1868 et appelé au commandement de la 14e division d'infanterie (1re armée), lors de la campagne de 1870. Il prit une grande part aux combats livres sous Metz et. après la capitulation de cette place, fut chargé de mettre le siège devant Thionville, Verdun et La Fère. mission qu'il rempht trop bien. Appelé alors devant Paris, le général de Kamecke y reprit le commandement du génie. C'est le général de Kamecke qui commandait les 30,000 allemands qui occupèrent le quartier des Champs-Elysees pendant vingt-quatre heures, aux termes de la capitulation de Paris, signée le 26 janvier 1871. Rentre en Allemagne, le général de Kamecke fut nommé chefadjoint des affaires militaires, avec rang de ministre, en janvier 1873 en novembre suivant, il remplaçait le maréchal von Roon au ministère de la guerre. Promu général de l'infanterie le 22 mars 1875, il quittait le ministère, où il était remplacé par le général Bronsart von Schellendorf (voy. ce nom), le 7 mars 1883.

KARCHER, THÉODORE. publiciste français, né à SaarUnion le 21 décembre 1821, fit ses élu es littéraires à Bouxwiller et son droit à Strasbourg, puis se lança dans le journalisme. Redacteur en chef du Républicain des Ardennes, à Sedan, en il prit une part active à l'organisation des associations ouvrières du departempnt. En 1850, il encourait une double condamnation à deux ans de prison pour avoir attaqué la loi du 31 mai, restrictive du suffrage universel. Il réussit à passer en

Belgique, mais il en fat expulsé et ne réfugia en Angleterre, où il collabora à la Voix du Pro.ecrit. Après le coup d'Eta.'t. la commission mixte des Ardennes condamnait M. Théodore Karcher à l'exil perpétue), soi-disant en raison des articles par lui publiés dans ce dernier jouruni. Il se fixa dans le pays hospitalier où il se trouvait dejà depuis près de deux ans et fut successivement nomme professeur à l'Académie militaire de Woolwich en 1858, examinateur d'admission aux fonctions civiles de l'administration des Indes et examinateur à l'université de Londres en 1864. Porté aux élections du 8 février 1871, sur la liste républicaine des Ardennes. en son absence, M. Théodore Karcher obtint 9,000 voix sans être élu. Aux élections de 1876, il se présentait dans l'arrondissem*nt de Rethel où, après aioir obtenu la majorité relative au premier tour de scrutin, il échouait au second tour (5 mars), de quelques centaines de voix, contre M. Drumel, republicain de nuance moins accusee. — M. Karcher est allé reprendre sa chaire à l'Académie militaire de Woolwirh; il est également professeur à l'institution des Hautes études d'artillerie. Il s publié Biographies militaires (Londres, 1861); Rienai, drame en vers (1864); les Ecrivains militaires de la France (1865); Questionnaire français (1865); Etudes sur les institutions politiguea et sociales de l'Angleterre (1867); Impressions recueillies dans les départements français occupés par l'armée prussienne (1872), etc. On lui doit également des traductions d'ouvrages politiques ou historiques de divers auteurs anglais. notamment la traduction de la première partie de l'Histoire de la Guerre de Russie, de M. Kinglake, intitulee: l'Invasion de la Crimée, oriqine et histoire de la guerre d'Orient jusqu'à la mort de lord Ragtan (Bruxelles, 1864, 3 vol.), ouvrage qui eut beaucoup de succès, mais hors de la France, dont l'accès lui fut interdit, principalement à cause du chapitre publié ensuite à part par M. Karcher, sous le titre d'Histoire du Deux-Décembre (Bruxelles, Londres et NewYork, 1867). M. Theodore Karcher a collaboré, en outre, au Spectator anglais, au Pionnier allemand et au Courrier (français) de Londres; au Barreau, à la Revue du progrès, à la Reoue nationale, à la Revue moderne, à la Republique française, etc.

KARR, JEAN-BAPTISTE ALPHONSE, littérateur français, r.é a Paris le 24 novembre 1808, fit ses études au collège Bourbon, où il devint ensuite professeur de cinquième. Une plece de vers adressée au Figaro lui ouvrit les portes de ce journal et celles de la carrière des lettres; on n'inséra pas, bien entendu, ses vers, mais on lui demanda des articles. Au commencement de f839, il devenait rédacteur en chel du Figaro et fondait, à la fin de la même année, une sorte de revue satirique men suelle, intitulee les Gxêpes, et qui, abandonnee et reprise plusieurs fois, se publiait enrore en 1877. à Nice. La vivacité mordante de cette petite brochure rapporta surtout à M. Alphonse Karr des inimitiés non moins vives, sans parler d'un léger coup de poignard porte par une main feminine aujourd'hui glacée. Aux elections pour t Assemblée constituante, en 1848, M. Alphonse Karr, qui avait toutes les ambitions, se présentait dans le departement de la Seine-Inférieure, sous prétexte qu'il y avait découvert Etretat; mais ce (ut sans succès. Il fonda alors le Journal, organe officieux du gouvernement du genéral Cavaignac et du parti qui le représentait à l'Assemblee. En 1852, il écrivait au Siècle une série d'articles sous le titre de Bourdonnements, sorte de continuation des Guêpes. Date cette même periode il publiait quelques brochures politiques à prétentions plus sérieuses et, enfin quittait Paris en 1858 pour aller s'occuper, à Nice, d'horticulture non sans y entreprendre des lors une nouvelle série de Guepes. Outre les journaux que nous avons cités, M. Alphonse Karr a collaboré à ¡'Artiste, aux Cent et un, à la Revue des Deux-Mondes, à l'Esprit, aux Français peints par eux-mémes, aux Fleurs animées, an Courrier du dimanche à l'Opinion nnlionale. au Fiqaro quotidien, etc.. etc. Il a publie Sous les tilleuls, sorte d'autobiographie (1832); Une heure trop tard (1833); Fa-dièze (1834); Vendrr.di soir, nouvelles (1835); le Chemin le plus court, autre quasi-autobiographie (1836): Einerley (f837); Ce qu'il y a dans une bouteille d'encre (1838); Clotilde (1839); Hortense (1842); Am RaucAen (même année); Pour ne pas être treize et De midi à quatorze heures (1843); Feu Bressier (1844); Voyage autour de mon jardin (f845J; la Famille Alain, le Livre des cent vérités (1848); Histoire de Rose et de Jean duch*emin (1849); les Fées de la mer (1850); Clovis Gosselin (1851); Contes et nouvelles, Agathe et Cécile (1851); Fort en thème les Soirées de Sainte-Adresse (1853); les Femmes, Lettres écrites de mon jardin (1854); Raoul Desloges, Au bord de la mer (1855); Promenades hors de mon jardin (1857); Une poignee de vérités (môme année la Penélope normande, Trois cents pages; le Canotage en France, avec Léon Gatayes, le comte de Chateauvillard, etc. (1858); Menua propos (1859); la Pêche en ean douce et en eau salée, etc. (1860); Dieu et diable, Sous les Orangers, En Fumant (1862); les Dents du dragon (1869); les Gaietés romaines, la Maison close (1870); la Queue d'or (1871); la Promenade des Anglais (1874); Plus ça change. (1875); Plus c'eat la méme chose (même année) le Credo du jardinier (1876); Note. de voyages d'un casanier (1877); le Livre de bord, souvenirs personnels ( 1879, 3 vol.); les Points sur les i (1882); A bas les maaquea (1883); Roses et chardons (1886), outre plusieurs volumes de Guêpes. — La librairie Charpentier a mis en vente, au commencement de 1877, un volume intitulé: l'Esprit d'Alphonse Karr. M. Alphonse Karr a donne au théâtre la Penelope normande, pièce en 5 actes, au Vaudeville (1860, et les Roses jaunes, comédie, au Français (1866). Les deux ouvrages tires de deux de ses romans. Il est rhevalier de la Legion d'honneur depuis 1845 et décore de plusieurs médailles d'honneur pour laits de sauvetage. KATE (ten), HERMANN FRÉDÉRIC CHARLES, peintre bol-

KAYSERLING, Moïse, rabbin et écrivain israélite allemand, né à Hanovre le 17 juin 1829, fit ses études dans sa ville natale et à l'université de Berlin. Nommé, en 1861, rabbin des israelites suisses par le gouvernement du canton d'Argovie, le docteur Kayserling ebit n,mme, en 1870, rabbin et prédicateur de la communauté israelite de Pesth (Hongrie). — On a de M. Kayserling; Sephardim: Romanische Poesien der Juden in Spanien (f859J; Ein Feiertag in Madrid, sur Geschichte der Spantach-Portugieaischen Juden (un Jour de fête à Madrid, chapitre de l'histoire des Juifs hispano-portugais, 1959); Getchichte der Juden in Spanien und Portugal (Hrstoire des israélites d'Espagne et de Portugal, 1860); Menasse-ben-Israel, aein Leben und Wirken (Menasse ben I., sa vie et ses œuvres, 1861); Geschichte der Juden in Enqland (1861); Moses Mendelssohn, sein Leben und Wirken (1862); Zum Sieqesfeste, Danknerdigt und Danklieder von M. Mendelssohn (1866); Der Dichter Ephraim Kuh, ein Reitrag sur Geschichte der deutschen Literatttr (le Poète E. Kuh, contribution à l'histoire de la littérature allemande, 1867); Die Rituale Schlachtfraqe oder iat Thierquœlerei (/867); Schlachten Bibliothek jūdischer Kanzelredner (Bibliothèque de prédirateur israelite, et-.), publiration commencée à Berlin en 1870, et qui est continuee. Le docteur Kayserling a publié, en outre, un certain nombre de sermons et fourni des articles de littérature et d'histoire au Deutsche Museum de Prutz, au Frankel'a Monatschrift, au Jahrbuch für Israelitien in Wien, à la Steinschneider's hebraische Bibliographie, etc.

KELLER, EMILE, homme politique français, né à Belfort le 8 ortobre 1828, fit de brillantes études au rollège Louis-le-Grand et passa avec succès ses examens pour l'Ecole polytechnique en 1846; il n'y entra pas, cependant, retourna dans sa famille et s'occupa d'études historiques et de philosophie religieuse. Elu député de la troisième circonscription du Haut-Rhin, comme candidat officiel, en 1857, il se montra au Corps législatif l'un des plus zeléa défenseurs du pouvoir temporel du pape, en 1859, et combattit sur cette question la politique impériale. En souvenir de cette opposition, la candidature de M. Keller, présentée cette fois dans la quatrième circons ription, fut vivement combattue par l'administration aux élections générales de 1863, et elle échoua; mais M. Keller fut réelu, aux élections de 1869, député de la quatrième circonscription du Haut-Rhin, et prit place au centre droit. Au mois d'août 1870. il demandait n vain, au gouvernement aveugle de cette nefaste époque, l'armement des gardes nationaux et des francs-tireurs de l'Alsace, livrée en quelque sorte pieds et poings liés à l'invasion, ainsi que l'envoi à Strasbourg d'un commissaire extraordinaire chargé d'y organiser la résistance, ajoutant ces paroles d'une ardeur patriotique sincère « Si l'honneur d'être désigne comme commissaire m'était fait, je pourrais y laisser ma vie, mais les choses se passeraient autrement qu'elles se passent aujourd'hui » Le gouvernement combattit cette proposition, il serait difficile de dire pourquoi, et elle ne reunit pas seulement le quart des votes de la Chambre. Aux premières nouvelles qa'il reçut du bombardement de la capitale de l'Alsace, M. Keller vint denoncer le fait à la tribune. Il obtint, cette fois, le vote unanime d'une motion ainsi conçue: « L'héroique population de Strasbourg a bien mérité de la patrie. Jamais, jamais tlle ne cessera d'être française/

Après le 4 Septembre et la dissolution du Corps législatif, M. Keller se rendit en hâte en Alsace et organisa un corps de volontaires à la tète duquel, avec un courage infatigable, il ne cessa de se distinguer pendant cettp douloureuse campagne. Elu représentant du Haut-Rhin, le premier sur onze, aux élections du 8 février 1871, M. Keller protesta contre l'annexion à l'Allemagne de l'Alsace et de la Lorraine, dans un discours ému auquel il fut repondu par des « paroles de sympathie » et son opposition n'empêcha ni ne retarda le vote des préliminaires de paix. Il signa alors la lettre de démission collective des représentants d'Alsare-Lorraine. Aux élections complementaires du 2 juillet 1871, M. Keller se présenta dans l'arrondissem*nt de Belfort contre le défenseur de cette place, le colonel Denfert-Rochereau et lui fut préfère; il prit place dans les rangs de la droite cléricale, avec laquelle il a constamment vote, fut rapporteur du projet de loi sur la composition du conseil de guerre chargé de juger Bazaine et de ce ui relati à l'edification sur la butte Montmartre de l'église du Sacre-Cœur; prit part aux plus importantes dis ussions, notamment sur le projet de réorganisation de l'armée, se prononçant pour le service obhgatoire et le terme de trois ans, bien qu'il dut, en favrier 1977, combattre un projet émanant de la gauche reproduisant pré isem*nt cette disposition, sous prétexte que l'admettre serait jeter la perturbation dans t'armée, prétexte spécieux d'ailleurs. Il a pris egalement la parule pour combattre

landalq, n6 à la Haye le 16 février 1822. Eléve de C. Kruseman. à Amsterdam, il vint à Paris en 1848 et y résida pendant environ une année, quoique dans un moment fort egité, avec l'intention de s'y perfectionner dans son art. De retour à Amsterdam en 1819, il s'est etabli depuis à la Haye où il réside actuellement.-On cite principalement, parmi les œuvres de M. ten Kate, remarquables par l'esprit d'observation plusieurs Intérieurs; les Prisonniers calvinistes sous Louis XIV, la Bénédiction paternelle, etc.; et parmi celles qui ont figuré aux divers Salons di Paris: les Discussions politiques, Fdte champêtre (1855), l'Enrôlement militaire, tes Pêcheurs de Marken, au Musée de Bordeaux (1857) l'Alerte, les Joueurs au cabaret (1859), etc. M. ten Kate a obtenu plusieurs médailles dans les Expositions nationales, notamment la grande médaille d'or à l'Exposition de La Haye en 1857. Il faisait partie de la Commission néerlandaise à l'Exposition universelle de Paris do 1878, à la quelle il avait envoyé: la Pointe de l'épée et la Pointe du pinceau, toiles; le Vainqueuret le vaincu et le Corps de garde, aquarelles.

le maintien au gouvernement de la collation des grades. point de discussion passionnée du projet de lot sur la liberté de l'enseignement supérieur. Aux elections du 20 février f876, M. Keller, qui avait refuse une candidature au Sénat inamovible dont le succès ne pouvait faire aucun doute, ne voulant pas, dit-il, y trouver un refuge contre le jugement de ses électeurs, se présenta dans l'arrondissem*nt de Belfort, après y avoir appuyé, le 30 janvier prerédent, la candidature sénatoriale de M. Thiors. Il fut élu par 7,673 voix, contre 4,650 données au candidat républicain. Politiquement, M. Keller est surtout clérical, aussi a-t-il pu se donner à ses électeurs comme constitutionnel. Les malheurs de son pays l'ont rendu l'un des ennemis les plus implacables de l'Empire, dont il juge sainement les actes, avec sn haute intelligence et son cœur de patriote. Réélu le 14 o tobre 1877, il échouait le 21 août 1881 enfin, aux élections d'octobre, il était élu l'un des deux députés du territoire de Belfort, et même le dernier, au scrutin du t8.On doit à M. Keller une Histoire de France (1858, 2 vol.); l'Encyclique et les libertés de l'Eqlise gallicane (1866), brochure; l'Encyclique du 8 décembre 1864 et les principea de 1789 (1865); le Général Lamoricière, sa vie militaire, politique et religieuse (1873, 2 vol.), et diverses autres brochures de circonstance.

KELLOG (miss), CLAn LOUISA, cantatrice américaine, n-e à Sumter (Caroline du Sud) en juillet 1842, montra de bonne heure de grandes aptitudes musicales et, après plusieurs années d'études spéciales sériouses, debuta à 1 Académie de musique de New-York en 1860. Un premier, puis un se ond échec ne la derouragèrent pas et elle eut, dans une troisième tentative, un succès modéré qui donnait au moins des espérances. Un banquier de New-York. M. H. G. Stibbins voulut bien se charger alors des frais nécessaires au complément de l'éduration musicale de la jeune cantatrice. Elle fut déjà beaucoup mieux accueillie en 1861, lorsqu'elle reparut à l'Academie musicale, dans le rôle de Gilda de Rigoletto; mais ce ne fut qu'après quatre années d'études assidues qu'elle fut en état de donner la mesure de son talent. Pendant la saison 1864-65, elle joua le rôle de Marguerite, du Faust de M. Gounod, de maniere à se faire proclamer par ses compatriotes une des plus grandes cantatrices de son temps. Son succès ne fut pas moins grand dans Crisonino, la Linda di CAamouni, il Barbiere di Seuiglia, la Sonnambula, Lucia diLmamermoor et autres opéras, dans lesquels elle parut au cours des deux années qui suivirent. Elle se rendit ensuite à Londres, et y débuta avec un franc succès dans son rôle de Marguerite, de Faust, qu'elle reprenait après la Patti, Christine Nilsson, Pauline Lurca et autres prime donne dont la réputation était établie depuis longtemps. De reto r aux Etats-Unis en 1868 miss Kellog revenait à Londres en 1872, et y jouait à Drury-Lane. Pend mt l'hiver de 1873-74, elle organisa une troupe d'opéra anglais avec laquelle elle parcourut les principales villes des EtatsUnis, d'où elle n'est plus rerenue.

KEMBLE, FRANCES ANNE (dite FANNy), tragbdienne et femme de lettres anglaise, fille aineo du celebre tragedien Charles Kemble et niè-e de Mme Siddons, non moins célèbre tragédienne, est née à Londres en 1811. Son prénom de Franc8s n'a pas été, à proprement parler, modifié par elle en celui de Fanny Fanny est tout bonnement le diminutif de Frances, ou Françoise. Fanny Kemble débuta à la s"ène le 5 ortobre 1829, au théâtre de Covent-Garden, alors dirigé par son pere, dans le rôle de Juliette, auquel elle prêta une grâce si touchante que ce début fut un triomphe. Le 9 decembre suivant, on exhumait exprès pour elle Venise sauvee, drame dans lequel elle joua Belvidera avec un egat sucrès, qui établit dès lors sa réputation. Elle demeura trois.ans attachée au théâtre de Covent-Garden, dont elle fit la glmre. en même temps qu'elle relevait la fortune compromise de sa famille elle y parut successivement dans les rôles suivants du répertoire tragique anglais, dont il est à peu près inutile, même pour un lecteur français, de rappeler la source la Fille grecqua, Mm· Beverley, l'orlia, lsabella, lady Townley, Calista, Bianca, Beatrice, Constance, lady Teazle, la reine Catherine, Louise de Savoie (dans sa ropre tragédie de François Ier), lady Macbeth, Julia (du Bossu), etc. En ig32, elle fit avec son père un voyage aux Etats-Unis, et parut avec lui dans une série de représentations données dans les principales villes, qui ajoutèrent encore à sa réputation. Pendant son séjour aux Etats-Unis, miss Fanny KemWe épousa un M. Pierre Butler, planteur et propriétaire d'esclaves dans la Caroline du Sud, lequel passait le meilleur de son temps à Philadelphie, où elle le rencontra. Après avoir résidé une année sur une de ses plantations, elle obtenait le divorce contre lui en 1839. M. Butler est mort en 1867. Quant à miss Kemble elle reprit son nom de fille après le divorce et se retira à Lenox. dans l'Etnt de Massachusetts, où ell resida, sauf une absence d'une année passée en Italie, pendant vingt ans. De retour en Angleterre en 1860, elle reprenait le chemin de Lenox en 1866. Elle fit un nouveau voyage en Europe en 1889 et donna, dans diverses villes, des lectures sur l'art dramatique, sur Shakespeare principalement. Elle est retournee aux Etats-Unis en 1873 et s'est établie, définitivement, à ce qu'il semble, près de Philadelphie. On doit à miss Fanny Kemble: François I··, tragédie, écrite par elle à l'âge de dix-sept ans, représentee au théâtre de CoventGarden en 1829; Journal dun séjour en Amérique (1836); l'Etoile de Séville, drame (1837); un volume de Poéstes (1842); la traduction de plusieurs drunes de Schiller, etc.; Une année de consolation (1847). souvenirs d'un séjour d'une année passée en Italie dans la maison de M. Sartoris. mari de sa sœur Adelande. morte en 1879; Résidence sur une plantation georgienne, en 1838-39 1863); Sourenirs du temps od j'etais jeune fille (1878, 3 vol ) Souv nirs de ma vie recente (1832, t vol.). Des passages importants de ces « souvenirs »

avaient paru auparavant dans l'Attantie Monthiy KENT, WILLIAN CHARLES MARK, poète et journaliste anglais, né à Londres le novembre 18M; ii fit ses études aux collèges catholiques de Prior Park et d'Oseott, et se fit admettre au barreau de Middie Temple, en 1859. M. Charles Kent est petit-fils du navigateur qui découvrit le groupe d'iles portant son nom dans le golfe de Saint-Vincent. Il se livra de bonne heure à la poésie, et publia son pre'nier ouvrage Aletheia, ou la condamnation de la MytAologie, avec quelques autres poèmes, en 1850, publication qui lui tahit les félicitations de Lamartine; il publia ensuite, en fait de vers le Pays des rêves, ou les poètes chez eux (1862). M. Ch. Kent a publié également un certain nombre d'ouvrages en prose: la Vision de Cagliostro; le Ministère Derby. série de portraits des membres de re ministère, signee du pseudonyme de « Marck Rorhester » un Dictionnaire mythologique; un traité politico-religieux: le Catholicisme dans les siècles d'ignorance, « par un Os'ottien » Chemin battu (1864); le Gouvernement Gladstone, a par un étudiant en droit » (1869), nouvelle série de portraits d'hommes d'Etat Son poème de bienvenue, adressé à Lonqfellow en Angleterre, parut à cette époque dans le Times, signé des initiales C. K. et fit le tour de la presse anglaise et américaine. En 1870, il publiait une édition de ses Poésies complètes, et en 1872, simultanément en Angleterre et aux Etats-Unis, son Charles Dickens conférencier (Ch. Dickens as a rea- reçut la dernière lettre qu'il dût écrire, dans laquelle Dickens lui donnait rendez-vous pour je lendemain, presque à l'heure précise où il mourait. Egalement lie avec le célèbre romancier et homme d'Etat lord Lytton, M. Charles Kent était chargé par ce dernier. en 1874, du soin de diriger la publication de l'édition, dite de Knebworth, de toutes ses œuvres diverses. II a publié en outre la Popular centenary edition of the Works of Charles Lamb, avec introduction et notes (1875); les Poetical Worka of Robert Burns (1879); la Centenial edition of the Works of Thomas More (1879) les Works of Fathe Prout (1881) les Sept Merveilles du monde moderne, revue des principales et des plus récentes inventions (1884), etc. M. Charles Kent a éte pendant vingt-cinq ans (1845-70) redarteur en chef, et pendant les huit dernières années propriétaire du journal tht Sun. Il a pris, en 1874, la rédaction en chef du Weekly Register and Catholic Standard, qu'il a abandonnée en 1881. Il a, en outre. collaboré à la Westminster Review, à la Dublin Review, au Blackwood's Magazine, aux Household Words à l'Athenœum et autres recueils périodiques éminents, et a fourni de nombrpuses biographies à l'Encyclopædia Britannica, actuellement en cours de publication.

KEPPBL, sir HENRY, amiral anglais, frère puiné du comte d'Albemarle, est né le 14 juin 1809. Entre fort jeune dans la marine, il devint sucressivemen lieutenant en 1829, major en 1833 et capitaine de vaisseau en 1837. Comme commandant du Childers, il servit sur les côtes méridionales de l'Espagne pendant la guerre civile de t834-35, puis sur la côte occidentale d'Afrique; il fut ensuite employé de 1841 à 1845, comme commandant de la Dido, d'abord en Chine pendant la guerre de 1842, puis à la destruftt in des pirates qui infestaient l'archipel Indien. De 1847 à 1851, il commanda le Meander aux stations des mers de Chine et du Pacifique et, en mai 1853, fut appelé au commandement do Saint-Jean-d'Acre, de f01 canons; il servit dans la Baltique et la mer Noire, échangea son commandement contre celui du Rodney et obtint enfin le commandement de la brigade navale opérant devant Sebastopol. Après la chute de cette place, le capitaine Keppel,de retour en Angleterre, reçut le commandement du Colosaus; en 1856, il prenait celui du Raleigh et faisait voiles vers la Chine; mais arrivé presque à destination, il fit naufrage, ayant donné contre un écueil qu'aucune rarte ne signalait. li conrourut néanmoins à la destrurtion de la Botto de guerre chinoise dans la baie de Fa-Tshan, la 1er juin 1857. Il reçut, en récompense de ses services dans cette campagne, la croix de chevalier commandeur de l'ordre du Bain. En 1859, il fut nommé gentilhomme de la rhambre de la reine, charge qu'il resigna en 1860 pour prendre le commandement naval en chef du Cap de Bonne-Espérance, d'où il passa ensuite à la station du Brésil. En janvier 1867, sir Henry Keppel arborait son pavillon à bord du Rodney, comme vice-amiral commandant en chef la station de la Chine et du Japon. De retour en Angleterre en décembre 1869, il fut promu amii al, reçut le diplôme de docteur en droit civil de l'université d'Oxford en 1870, et fut promu grand-croix du Bain en 1871. Il est en outre commandeur de la Légion d'honneur, décoré du Medjidié, seconde classe, et est devenu amiral de la flotte en 1877. L'amiral Keppel a publié: Expédition à Bornéo, relation accompaginée du journal du Itajah Brooke (1847) et Visite à l'archipel Indien (1853),

KERATRY (comte de), EMILE, écrivain et homme polit que français, ne à Paris le 20 mars 1832, est fils d'un pair de France et petit-fils d'un président des Etals de Breta gne; il fit ses études aux lycées Saint Louis et Louis-le-Grand, et s'engagea au 1er régiment de chasseurs d'Afrique en f854, fit la campagne de Crimée avec ce régiment, puis, après être passe successivement aux spahis et au 1er cuirassiers, fut nommé sous-lieutenant au 5e lanciers en 1859 et passa en 1861 au 3e chasseurs d'Afrique, avec lequel il fit la campagne du Mexique. Capitaine provisoire commandant le 2- escadron de la sinistre contre-guerilla du colonel Dupin, en 1864, il devint ensuite ollirier d'ordonnance du maréchal Baxaine. AI. de Keratry avait ete nommé chevalier de la Legion d'honneur en 1863, après le combat de Sdn-Lorenze, il etant porte pourl'avancement, au choix, pour le grade de lieutenant, lorsqu'il donua sa démission en 1865. Ilvint alors à Paris et publia dam la Revue con-

temporaine des artieles très vifs contre les agissem*nts du gouvernement et la conduite personnelle de Bazaninc dans la campagne du Mexique. Il prit peu anrèa la direction de la Revue moderne, où il poursuivit la même campagne et dénonça la trop fameuse affaire des bons Jecker. que le gouvernement semblait considérer c mme une plaisanterie mais sur laquelle il ne consentit toute. fois pas à ce que M. de Kératrv. suivant son offre désintéressée, fit plus de lumière. Il fondait vers le même temps, à Brest, un journal d'opposition l'Electeur du Finistère et, aux élections générales de 186!), posait sa candidature dans la 2e circonscription de Brest. Il fait élu au second tour de scrutin, en dépit de la plus vive opposition, tant de la part de l'administration que de celle du clergé, et prit place au centre gau he. M. de Kératry, dans la très rourte session de 1869, signa l'interpellatfon des Cent-Seize la prorogation de la Chambre dépassant les limites constitutionnelles, il en réclama hautement la convocation au plus tard pour le 26 octobre, invitant, dans le cas do refus, tous les députes indéi endants à lutter contre le gouvernement sur le terrain de ia légalite et à se joindre à lui pour sieger, convoqués ou non, au Palais-Bourbon. Cet appel, comme de raison, n'eut pas d'écho on se moqua tout bas de M. de Kératrv et cette journée du 26 octobre, attendue avec tant d'anxiété, ne fut marquée que par un arrhidiscours de feu M. Gagne à l'obélisque. A l'ouverture de la session de 1870, M. de Kératry se rapprocha sensiblement de la gauche et finit par faire partie du groupe présidé par Ernest Pi 'ard sous le nom de gan- cne ouverte. Il demanda au cabinet du 2 jaovier la restitution aux Archives nationales de documents qui en avaient été détournés dans l'intérêt de la famille régnante présenta plusieurs propositions relatives à la réorganisation de l'armée et une proposition tendant à eloigner du scrutin les électeurs ne sachant pas lire. Il prit part à diverses discussi ns importantes, notamment sur la question algérienne et à propos de la pétition des princes d'Orléans, demandant s'il existait un seul fait justifiant la peine du b unissem*nt qui les frappait Sur les affirmations du gouvernement que nous étions « prêts il vota la guerre. Mais le 11 août, en présence de nos premiers désastres et de l'évidence du mensonge dont la Chambre avait été la dupe, lorsque le maréchal Lebœuf avait declaré qu'il ne nous manquait pas « en bouton de guêtre », M. de Kératry demanda l'institution d'une commission d'enquête charge. d'appeler à sa barre le maréchal et l'intendance ce fut en vain. Il ne fut pas plus heureux, lors de l'organisation du Comité de dpfense, dans sa proposition d'adjoindre neuf deputés a ce comité, pour laquelle il demandait l'urgence. Au 4 Septembre, M. de Keratry fut nommé préfet de police. 11 profita de cette situition pour faciliter la fuite de l'impératrice et faire quitter sans bruit la capitale au prince de Joinville, au due d'Aumale et au duc de Chartres, qui y étaient venus pour offrir leurs services au gouvernement de la D fense nationale, et leur permettre de regagner l'Angleterre avant qu'on so fût douté de leur présence Pn France. ll tit expulser des départements de la Seine et de Seine-et-Oise les Allemands qu'on v avait tolérés, révoqua les employés de la police politique, licencia le corps des sergents de ville, qu'il transforma en troupe active, le remplaça par le corps des gardiens de la paix, et, après quelques autres mesures radicales exigées par les circonstances, adressa au gouvernement, qui l'appronva d'abord, un rapport très remarquable, quoique reproduisant tous les arguments connus des adversaires de cette institution, proposant la suppression de la Préfecture de police. L'affaire, malgré l'approbation du gouvernement, n'eut pas d'autre suite, et celui qui l'avait proposée donnait sa démission .le 10 octobre. Il était remplace le il par Edmond Adam. Le 13, M. de Kératey chargé d'une mission en Espagne, quittait Paris en ballon; puis il se rendait iL Tours. Nommé le 22 octobre, général de division commandant en chef les forces mobilisees de la Bretagne, il fit appel aux anciens marins et rassembla au camp de Conlie plus de 6.000 mobilisés; mais les retards de l'administration de la guerre, des dissentiments survenus entre Gambetta et lui, amenèrent M. de Keratry à donner, le !7 novembre, sa démission, qu'il motiva dans une lettre très vive, suivant son habitude. M. de Keratry se retira momentanément de la vie publique mais le 27 mars 1871, M. Thiers le nommait à la préfecture de la Haute-Garonne Son caractère énerque bien connu le designait évidemment au choix de M. Thiers, car Toulouse etait depuis deux jours en proie au desordre le plus accentué, en fait la Commune y avait été proclamée. Il parvint néanmoins à se rendre maitre de la situation, sans arrestations et sans violence ce qui mérite d'être noté. Appelé à la préfecture des Bouches-du-Rhône le 15 novembre 1871, dans des circonstances également difficiles, il n'hesita pas cette fois à recourir à la force des armes pour réprimer quelques tentatives de désordre qui ne semblaient pas r clamer cependant des moyens plus extraordinaires à Marseille que ceux qui lui avaient réussi à Toulouse. Lors de la première démission de M. Thiers (19 janvier 1872) et de la crise qui suivit, M. de Kératry prit des mesures formidables pour prévenir tout mouvement, prenant soin d'annoncer a la presse, sur un ton où l'on a voulu voir une intention provocatrice, qu'il était résolu à réprimez vigeureuaement les troubles qui pourraient se produire. La note une fuis donnée, il était bien difficile au préfet des Bouches-du-Rhône d'y mettre une sourdine, et son administration fut désormais marquée par une série de conflits avec la Commission departementale, puis avec le Conseil municipal de Marseille, dont il finit par réclamer la dissolution. N'ayant pu obtenir satisfaction sur ce point, il donnait sa demission le 4 août 1872. M. de Keratry se présenta dans le departement de Seine-etOise, en qualité de candidat « septennaliste » lors de l'élection partielle à l'Assemblée nationale nécessitée par la mort de M. de Pourtalès, la 7 février 1874. Il ob-

tint 4.121 voix sur 101,861 suffrages, d nt le surplus se paitagea entre M. Valen'in, ancien préfet de Strasbourg plus tard sénateur de Seine-et Oise, qui fut élu et le candidat bonapartiste, duc de Padoue.

On a de M. de Kératry, outre sa collaboration à divers journaux et revues, notammentan Soir et à la Revue des Deux-Mondes, pour ne pas rappeler ceux déjà rites A bon chat bon rat, comédie en un acte (1856); la Toile de Pénélope, proierbe en un acte (1858t, la Guerre des blasons, comédie en trois actes (1860) la Vie de club, drame en cinq actes (1862) la Contre quérilla au Mexique et la Créance Jecker (1867); l'Elévation et la chute de Maximihen (/868); le Camp de Conlie, etc. (1873); l'Arm·e de Bretagne, t870 1871 (1874); Mourad V, prince, sultan, prisonnier d'Etat (1878), et". Chevalier de la Légion d honneur depuis 1863. M. de Kéralrv était promu officier en 1871 et commandeur en 1872: il est en outre grand-croix de l'ordre d'Isabelle-la-Catholique et commandeur de celui de Charles 111, d'Espagne, décoré de l'ordre de Medjidié, de celui de Notre-Dame de Guadalupe et d'une medaille d'honneur pour fait de sauvetage.

KERDREL. (de), AUDRIN. — Voy. Audren de Kerdrel

KERGARIOU(de), CHARLES MARIE, homme politique français, avocat, né en 1846. Capitaine des mobiles des Côtes-du-Nord, il est de cenx qui ont pris part à la defense de Paris, pendant le dernier siège. Membre du Conseil général des Côtes-du-Nord et du Conseil munici- pal de Lannion, il représentait la 1re circonscription de ce département sur les bancs de la droite de la Chambre des députés, pendant la législature 1881-1885. Il a tte élu députe des Côtes-du-Nord le octobre t885 sur la liste monarchiste.

KERMENGUY (vicomte de), EMILE CILLART, agriculteur et homme politique français, ne à Sant-l'ol de Léon le 12 décembre 1810. Grand propriétaire dans le Finistère, il s'est ocrnpé de bonne heure d'agriculture, et était membre du Conseil général depuis 1842 et maire de sa commune depuis 1848, lorsqu'il donna sa démission de ces doubles fonctions apres le coup d'Etat de decembre 1851. Aux élections générales de 1863, il se presenta dans la circonscription de Morlaix, comme candidat de l'opposition légitimiste et clericale; il échoua avec une minorité important. Le 8 février 1871, il était élu représentant du Finistere, le cinquième sur treize; il prit place à l'extréme-droite, et fit partie de la réunion dite des « chevau-légers, signa la proposition de retablssem*nt de la monarchie et l'adresse d'adhésion au Syllabus, et figura au pèlerinage de Paray-le-Monial. Le 20 février 1876. M. de Kermenguy, candidat dans la deuxième circonscription de Moi laix, était élu député par 7,480 voix contre 5,005 données au candidat republicain. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il figurait aux élections du 4 octobre 1885 sur la liste monarchiste, qui triompha entièrement dans le Finistère. KERN, JACQUES CONRAD, diplomate et homme d'Etat suisse, né à Berlingen, dans le ranton de Thurgovie, en 1808. Apres avoir termine ses études au gymnase de Zurich, il entra à l'université de Bâle pour étudier la théologie. Il abandonna bientôt la theologie ponr le droit, qu'il alla d'abord étudier à Berlin, puis à Heidelberg et enfin à Paris. Représentant de son canton, soit à la Diète sous l'ancien système, soit à l'Assemblée ledérale, depuis 1833, après avoir debute, en 1832, comme député au grand conseil de Thurgovie, M. Kern remplit, en outre, à dater de 1837, les fonctions de président du tribunal suprême et cellea de président du conseil de l'instruction publique dans le canton de Thurgovie. Connu depuis longtemps pour ses tendances liherales, il prit une grande part à la réorganisation des institutions cantonales. En 1838, le gouvernement français ayant insisté par l'entremise de son ambassideur. le duc de Montebello, pour obtenir l'expulsion du prince Louis Bonaparte, qui résidait avec la reme Hortense, sa mère, dans le canton de Thurgovie, M. Kern protesta au sein de la Dièto contre les prétentions de toute puissance étrangère à s'immiscer dans les affaires intérieures de la Suisse pour y reglementer Le droit d'hospitalite et y entraver la liberté des citoyens. A son retour, il rendit compte de sa conduite au grand conseil de Thargovie, dans un discours ou il engageait ses concitovens à ne pas se laisser intimider par les menaces de la France, et qui se terminait par ces fières paroles « Fais ce que dots. advienne que pourra, » Un n te unanime du conseil approuva ses conclusions. Heureusem*nt le départ volontaire du prince prévint un conflit qui n'eût certes pas été à l'honneur de la France. En 1849, M. Kern fusant partie de la Dicte qui vota la dissolution du Sonderbund par les armes. Il y siégeait parmi les principaux chefs des douze, à côté d Ochsenbein, de Drucy, de Munzinger, de Furrer. de James Fazy, etc. Il fut l'un des sept mem bres de la Diète chargés, sous le nom de « commission extraordinaire», d'aviser aux moyens d'exécuter le décret de dissolution; puis il alla avec M. Naef à Lucerne, pour y faire les dernières démarches pacifiques aupres des sept cantons lignes. Après la victoire de l'armee federaie et la dissolution du Sonderbund, M. Kern fit partie, avec Dru,-y, des commissions de la Diète constrtuante chargées de rédiger les rapports sur le projet de cunstitution, et. lors de la formation des grands corps du nouvel Etat fédéral. M. Kern fut élu membre du tribunal fédéral, dont il a été le premier président. En 1852, il était nommé président de l'Ecole polyterhmque, Les événements do 1856 et le conflit de Neiirhatnl allaient le metre plua en relief encore. Lo Conseil fédéral adjoignait M. Kern, dont le nom devait être particuherement sympathique à Napoléon III, au ministre suisse à Paris, le colonel Barman. L'empereur fit bon accueil i son ancien compatriote et lui lit des offres de médiation en termes si positifs que le Conseil federal crut pouvoir les accepter et les fit admettre aux 22

Chambres. Si la guerre a été ainsi évitée, on le dut en grande partie à l'influence du Dr Kern. En 1857, celui-ci remplaça définitivement à Paris le colonel Barman. Il ne crssa d'y rendre deq services importants. En 1860, il n'cut pas trop de toute son influence pour apaiser le conflit naissant au sujet de l'annexion de la Savoie. En 1864, il présida aux délibérations relatives au premier grand traite de commerce conclu par la Suisse avec la France. Los événements de 1870 firent aussi à M. Kern un rôle important. Il était déjà doyen du corps diplomatique accrédite à Paris et, comme tel, fut chargé par le corps diplomatique de protester, auprès du giand etait-major allemand de Versailles, contre le bombardement de la capitale. La carrière publique de M. Kern embrasse un demi-siecle tout entier de 1832 à 1857 en Suisse et de 1857 à 1882 à Paris. Jugeant en conséquence qu'il avait bien droit au repos, il donnait sa démission de ministre à Paris en novembre 1882 et etait remplace dans ce poste le 1er mars 1883, par M. Lardy

KERVYN DE LETTENHOVE (baron), JOSEPH MARIE HRUNO CONSTANTIN, homme d'Etat et historien belge, ne à Saint-Michel. près de Bruges le 17 août 1817. Il s'est livre de bonne heure à l'etude de l'histoire et de l'archéologie, rassemblant les matériaux des ouvrages qui lui ont valu une si grande réputation tant en France qu'en Belgique. En 1856, l'Arademie françaisé couronnait un ouvrage remarquable de M. Kervyn de Lettenhove Etude sur lea Chroniques de Froissart. Membre de l'Académie royale de Belgique, il était élu correspondont de l'Academie des sciences morales et politiques, dans la section d'histoire générale et philosophique, en 1863. Depuis longtemps l'un des membres les plus distingues dn-parti conservateur catholique à la Chambre des représentants b Iges, il acceptait en 1870 le portefeuille de l'intérieur dans le cabinet d'Anéthan; il le resignait en décembre 1871 et se retirait avec ses collegues, pour reprendre sa place sur les bancs de la droite. On doit à ce savant écrivain: une traction nouvelle des Œuvres choisies de Milton, publiee à Paris (1839, anonyme); Histoire de Flandre (Bruxelles, 1847-50, 6 toi.) une édition des Chroniques des comtes de Flandre (Bruges, 1849) et des Memoires de Jean de Dadizeele, souverain bailli de Flandre, haut bailli de Gand 1431-1481 (Bruges, 1850); Etudesur les Chroniques de Froissart (1857); Jacques d'Artevelde (Gand, 1863) une édition des Lettres et nepociations de Philippe de Commines, avec un commentaire historique et biographique (Bruxel es. 1868); Lettres inédites de MarieTherese et de Joseph II; la Flandre pendant les treize derniers siècles (1876), etr. Sa magnifique édition de Froissart a été complétée par la publication des quatre decriers volumes (du XIVO an XVIIe siècle), en 1872. KHALIL-CHERIF PACHA, tomme d'Etat ottoman, connu auparavant sous le nom de KHALIL BEY, est ne à Siout, capitale de la Haute-Egypte, le 20 juin 1831. Il vint en 1843 à Paris, où il fit son education, étudiant simultanément les langues, les sciences, la jurisprudence, et retourna dans son pays en 1849. Le viceroi Abbas Pacha l'attacha à sa personne comme second secrétaire il remplit ensuite diverses fonctions admin stratives jusqu'à la mort de ce dernier, puis, après l'avènement de Sald Pacha, fut envove à Paris comme commissaire près l'Exposition universelle de 1855. Mais l'ambition de Khalil Bey était d'entrer dans l'admin stratron de la Porte et il offrait l'annee suivante ses services à A'ah Pacha, qu'il accompagnait à Paris, où il se rendait comme l'un des pienipotentiaires charges de la conclusion du tra te du 30 mars 1856. A son retour à Constantinople, le grand vizir nomma Khahl Bey envoye extraordinaire et ministre plenipotentiaire de la Porte à Athenes. Il occupa ce poste jusqu'en 184Q, époque à laquelle une grave affection des yeux lui fit solliciter un conge. Abd-ul-Aziz, lorsqu'il monta sur le trône (jmn 1861). nomma Khalil Bey envoyé extraordinaire et ministre plenipotentiaire à Saint-Petersbourg, ou il devint rapidement l'ami du csar et de toute la haute gocieté russe. On voit dans la salle d'entree de son palais de Foundoukli, sur le Bosphore, une preuve palpable de l'amitie dans laquelle le tenait Alexandre II; cette preuve, c'est un ours empadle, d'une taille gigantesque, offert au ministre ottoman par le czar, qui l'avait tue de sa propre main. D'ailleurs Khalil Bey refusait, des 1864, le poste d'ambassadeur à Vienne, pour ne pas quitter S ùnt Petersbourg; mais la rigueur du climat, qui devait être plus sensible encore à un Egyptien, le forçait a se retirer de lui méme en 1866. Il établit alors sa résidence à Paris, où la fortune considérable que lui avait laissee son pere, mort l'annee précédente, lui permit de faire des largesses et de mener une existence fastueuse qui lui firent une popularité rapide. On citait sa galerie de tableaux comme une des plus belles et des plus riches collections particulières de la France on sait en outre que c'est lui qui faisait courir sous le nom de major Fridolin et que son écurie était celebre autant en Angleterre qu'en France. Cette écurie a ete vendue le 2 decembre 1875. Khalil Bey retournait d Constantinople en 1868, et devenait peu après sous-secretaire d'htit (mustechar) au ministère des affaires étrangères. Lors du conflit survenu entre le khedive et le sultan, à propos de l'inauguration du canal de Suez, il rendit de tres grmds services aux deux parties par son esprit éminemment conciliant, et reçut en recumpense, en février 1870, le grand cordon de 1 ordre du Medjidie. Au mois d'août sui- vant, il etait nomme ambassadeur de la Sublime Porte à Vienne. En septembre 1872, il succédait a Djemil Pacha comme ministre des affaires étrangères, et. en presentant ses lettres de rappel à l'empereur d'Autriche, il recevait de ce souverain la grande croix de l'ordre de SamtEtienne. Il avait été éleve au rang de muchir le 10 août 1881, et avait a cette occasion ajoute le nom de son pere à son propre nom, pour s'appeler desorbais KhalilCherif Pacha. Un moment ecarte des affaires publiques, Khalil-Cherif Pacha rentrait au ministère des affaires

KIMBERLEY (comte de), JOHN WODEHOUSE, homme d'htat anglais, ne le 7 janvier fit ses etudes à Eton et à Oxford (Eglise du Christ succéda à son grand-père comme troisieme baron Wodehouse le 29 mai 1846, et fut crée comte de Kimberley le 1" juin 1866. En derembre 1852, il accepta le poste de sous-secretaire d'Etat des affaires étrangères, qu'il conserva sous l'administration de lord Aberdeen et sous celle de lord Palmerston, jusqu'en 1856. époque où il fut nomme ambassadeur à Saint-Petersbourg. De retour en 1858, il reprit ses fonctions de sous-secretrire d'Etat aux affaires étrangères sous la seconde administration Palmerston, le 19 juin 1859, pour les resigner le 14 août 1861. En 1863, il fut envoyé en mission speciale dans le nord de l'Europe, reà à la question du Schleswig-Holstein. En octobre 1864, il succédait au comte de Caviste, comme lord lieutenant d'Irlande, fonctions dont il se démit à la chute du second ministère Russell, en juillet 1866. Le comte de Kimberley a rempli les fonctions de lord du sceau prive sous l'administration Gladstone, de d rembre 1868 à ju'llet 1870 et celles de secrétaire d'Etat pour les rolonies depuis cette dernière date jusqu'à la chute du parti hberal, en février 1874. Il reprit ce portefeuille au retour de son parti au pouioir en mai 1880, l'échangeant en juin 1882 pour celui de chancelier du duché de Lancastre, abandonné par M. Bright, et prenait, en décembre suivant, celui de l'Inde. Dans le dernier cabinet Gladstone (fevrier-juillet 1886), le romte de Kimberley occupait de nouveau le ministère des colonies.

KINGLAKE, ALEXANDER WILLIAM. écrivain et homme polihque anglais, ne en 1811 à Wilton House, près de Taunton, fit ses études à Eton et à Cambridge, puis suivit les cours de droit à Lincoln's Inn et fut admis au barreau en 1837. Il a quitté le barreau en 1856. M. Kinglake s'est fait une grande réputation par la publication d'un ouvrage avant pour titre le seul mot grec Eothen (D'Orient), en 1844, et qui eut une circulation énorme, bien que tous les libraires. unis à tous les directeurs de publications périodiques, se fussent opiniâtrement refuses. pendant plusieurs années. à le publier. Elu en mars 1857, comme candidat liberal, représentant de Bridgewater à la Chambre des communes, il prit une part active à plusieurs discussions importantes, notamment à propos du Cagliari, en 1868 et du Charles et George, en 1859, et s'éleva avec beaucoup d'energie, en 1860, contre l'annexion à la France de la Savoie et du comte de Nice. M. Kinglake publia, en 1863, la première partie de son Histoire de la guerre de Russie de 1854-56, intitulee: l'Invasion de là Crimée, dont un long chapitre surtout, tradutt à part en français par M. Theodore Karcher (voyez ce nom), sous le titre d'Histoire du Deux Decembre, lut publie en même temps à Londres, à Bruxelles et à New York et eut une très grande circulation: mais non pas en France, dont l'entree lui fut interdite, et pour cause. Le cinquième et dernier volume de cet important ouvrage a paru en 1875. En 1868, M. Kinglake fut de nouveau elu représentant de Bridgewater, mais son election fut invalidée. Depuis lors, depuis la mise en pratique de la reforme électorale, ce bourg a éte destitue de son reprasentant.

KLAPKA, GEORGES, général et homme politique hongrois, ne à Temesvar, le 7 avril 1820. Entre dans l'armée en 1838, il fut d'abord attaché à l'artillerie, completa son educati n à Vienne et fut envové, en 1847, dan- un régiment faisant le service de la frontière. Ce poste ne tarda pas à lui déplaire et il donna sa demission. Il se préparait un grand voyage à l'étranger lorsqu'éclata la révolution de 1848. Il s'empressa d'offrir ses services à son pays,tut chargé d'abord d'une mission en Transylvanie puis, lorsque la levee en masse fut décretee, il prit le commandement d'une com agnie de honveds, se distingua sur le Danube contre les Serbes, devint chef d'état-major du general Kis et, promu generai, fut appelé à remplacer Messaros au ministère de la guerre, en janvier 1849. Dans ce poste élevé, il se distingua autant par sa prudence que par sa bravoure et infligea de terribles échecs, avec ses soldats improvisés, aux vieilles troupes de l'Autriche, dans mainte rencontre. Lorsque, le gouvernement transporte ù D breczin, Kossuth eut procleme l'independance de la Hongrie, le général Klupka fut nomme ministre de la guerre. Il entra franchement dans les vues de Kossuth et prepara la campagne d'éte de manière à porter la guerre chez l'ennemi même, c'est-à-dire en Autriche mais Gœrgei etait opposé à ce système et voulut, contre l'avis de Klapka, repreudre la ville d'Ofen, dont il entreprit aus- sitôt le si-go, donnant ainsi le temps aux Autrichiens de se refaire en attendant l'intervention russe. Apres la prise d Ofen, le géneral Klapka donna sa démission et prit le commandement de la place de Komorn. Il fit des gyare, pour reroncilier Kossuth et Gœrgei. Celui-ci semblait d'ailleurs agir en dépit du bon sens, et si l'histoire

étrangères à l'avènement de Mourad V (juin 1876). Remplace pen après par Safvet Pacha, il était nommé ambassadeur près la cour de Berlin, mais celle-ci refusa de ratifier celte nomination (janvier 1877). Khalil-Chérif Pacha fut alors n mme ambassadeur près la République française en mars 1877, en remplacement de Sadyk Pacha. Il etait remplacé par Aarifi Pacha le 3 septembre de la même année.

KIENER, CHRÉTIEN HENRI. homme politique français, né le 16 novembre 1805 à Hunawihr (Alsare). Propriétaire de grandes manufactures de roton, tant en Alsace que dans les Vosges, M. Kiener a opté pour la nntinnalite française et réside dans ce dernier departement, à Eloyes. Il a été maire d'Epinal de 1867 à 1877 et président de la chambre de commerce de cette ville, et fut eiu, en 1871, conseiller géneral des Vouges. Il a été élu sénateur des Vosges au renouvellement du 8 janvier 1882, sur la liste républicaine, et s'est dbstenu au vote de la loi sur l'expulsion des princes.

va trop loin en le flétrissant du nom de traitre, au moins faut-il croire que l'orgueil et l'envie l'inspiraient plus qu'un ardent patriotisme. Tandis que le genéral Klanka tenait à Komorn, tandis que, par des sortie% audacieuses et repétées, il avait réussi à debloquer cette place, à la ravitailler et menaçait de nouveau l'Autriche, Gœrgei, en effet, débattait avec l'ennemi les conditions de la capitulation de Vilagos (13 août 1849). Lorsque la nouvelle de cet événement désastreux parvint au général Klapka, il s'enferma dans Komorn, résolu à temr jusqu'à la derniere extrémité. Toute la Hongrie soumise, Komorn restait levée, faisant échec à toute l'armée impériale. De cette résistance héroique date la popularité universelle du jeune général. Forcé enfin de capituler, le 27 septembre, il obtint du moins, contrairement aux premières prétentions de la cour de Vieuno, la vie sauve et la Ilberte pour les heroiques défenseurs de Komorn. M. Klapka quitta son pays et se rendit à Londres, puis en Allemagne, en Italie et enfin à Genève, où il se lixa et se fit naturaliser Suisse. En 1856, il fut élu membre du Conseil fedéral. En 1859, il se preparait à provoquer le soulèvement de ses compatriotes du littoral de l'Adriatique, lorsque la paix de Villafranca vint rendre inutile cette diversion; mais, lorsque le general Garib ildi se disposa à envahir les Etats-Pontificaux et publia, en juillet 1862, un appel à l'insurrection adresse aux Hongrois et daté de Palerme, M. Klapka repondit par une proclamation qui les invitait à rester chez eux et leur démontrait, ou du moins prétendait leur demontrer qu'un soulèvement, suivi de leur reunion aux partisans italiens, att rerait sur la tète des uns et des aut es les conséquences les plus terribles. Les Hongrois ne bougèrent donc pas, et sûrement cette attitude n'etait pas drngereuse pour eux; mais les Garibaldiens auraient eu de la peine à plus mal rencontrer, s'ils se fussent soulevés. Ayant cru l'heure choisie, après la defaite de l'Autriche à Sadowa, en 1866, le géneral Klapka tenta, mais en vain, de soulever ses compatriotes. L'échec fut complet, et il dut s'enfuir au plus vite. En 1873, l'agitateur hongrois acceptait du gouvernement ottoman la mission de réorganiser l'armes turque. Son attitude dans la question d'Orient, telle qu'elle s'est de nouveau présentée dans ces derniers temps, ne saurait étonner. Serbes et Magyars éprouvent les uns pour les autres une de ces haines do rarea qui ne cèdent qu'après l'ecrasem*nt complet de l'une des parties, et le géneral Klapka verrait avec moins de déplaisir l'Europe courbée sous la domination du Croissant que les Serbes vengés et indépendants, surtout quand la Hongrie resterait, elle, resignee et asservie. En septembre 1875, il refusait le commandement que lui offraient les Herzegoviniens soulevés; il se rendait ensuite à C onstantinople, où il obtenait un poste plus de son goût dans l'armee ottom me, mais que la jalousie des généraux indigènes ne permit pas de lui confirmer. M. Klapka a publie des Mémoires, à Leipzig, en 1850, suivis de la Guerre nationale en Hongrie et en Transylvanie (1851, 2 vol.) On lui doit en outre plusieurs brochures patriotiques de circonstance, des proclamations, etc.

KLEMING, GUSTAVE EDOUARD, littérateur et archéologue suedois né à Stockholm le fi septembre 1823, fit ses études à l'université d'Upsal et entra, en 1847, à la bibliothèque royale de Stockholm, dont il est devenu directeur. Ses études des manuscrits les plus rares du moyen âge, qu'il s'est applique dès 1840 à traduire en langue moderne, l'ont conduit à l'exécution de la part la plus importante de son œuvre. On doit à ce savant écrivain la traduction de Flore et Blanrhe/dore (1844), valentin et Urson (1846) et le Duc Frederic de Normandie (1853), rom ins suédois du moyen âge; la Brble suedoise du moyen-àge (1848-55, 2 vol.); les Révelations de sainte Brigitte (1857-62, 4 vol.); Méditations de saint Bonaveniure sur la vie du Chriet (1860); De..iderata Bibliothecæ regiæ Holmiensia (1863-67, 3 vol.); Littérature dramatique suédoise (1965); la Chromique rimee de la Suède au moyen àye (1865-68, 3 vol.); Ex- traits des collections d'un annotateur (1869), etc. KNAUS, Louis, peintre allemand, né à Wieabaden (Nasaau) le 10 octobre 1829. Elève de Jacobi. peintre de la cour, il fut envoyé à Dusseldorf aux frais de l'Et t. Il y débuta aux expositions de l'Academie par une Féte rustiqne (1847); puis il exposa successivement le Jeu de cartes, aujourd'hui au musée de Dusseldorf; l'Institu- teur et ses abeilles, la Fête du oidlage, le convoi fanebre, auquel une médaille d'or fut decernee à l'Academie de-Berlin (1852). Peu après, M. Knaus faisait un voyage à Paris, et il s'y plut si bien qu'il n'en reparlait qu'après un séjour de huit années. Il donnait à l'Exposition universelle de f855 le Matin après une fête de village, l'Incendie de la ferme et un Campement de bohemiens. Il a exposé depuis aux salons annuels et aux Expositions universelles Convoi funèbre, les Petit* fourrageurs (1857); la Cinquantaine (1859); le Depart pour la danse, le Saltimbanque (1863); la Femme du cordonnier, son enfant et un apprenti regardant ime souris prise dans une souricière; Femme jouant avec deux chats, Paysanne cueildant des fleur?, un Invalide, Pay- sans recevant une réprimande de leur curé, Garçons cordonniers (1867); un Enterrement, Paysans délibérant. un Elève plein d'avenir, Fête d'enfants, une Bonne affaire (1878) Cet artiste a obtenu à Paris une médaille de 2· classe en 1853, une médaille de 1" classe en f855, des rappels de 1re médaille en 1857 et 1859 et une médaille d'honneur en 1867; chevalier de la Le ion d'honneur depuis 1859, il a été promu officier en 1867. KOCK (de). HENRI, littérateur français, fils du célè- bre romancier Paul de Kock, est ne à Paris en 1821. Il débuta de bonne heure dans la carrière littéraire, où il ne tarda pas à donner des preuves d'une rare fécondite. Il a produit un grand nombre de nouvelles et de ro nanS dans tous les genres, publies soit en feuilletions dans les journaux, soit en volumes, et donne au theâtre, la plupart du temps en collaboration, des pièces d'une

égale variété. Nous citerons parmi les romans de M. Henni de Kock: Berthe l'amoureuse (1843): le Roi des étudiante et la reine des grisettes (1844); Lorette.s et gentilshommes (1847J; les Lorettes vengées (1853): l'A'mant de Lucette (1855), les Femmes de la Bourse (1857); Brin d'nmour, le Medecin des voleurs (même année), la Dame aux émeraudes (1859); les Baisers maudits (t860J; la Haine d'une emme, l'Héritage maudit (1861); le Demon de l'alcove (1862), les Buveurs d'absinthe, les Démons de la mer (1863); les Hommes volants, les Mémoires d'un cabotin, la Nouvelle Manon (1864); les Treize nuits de Jeanne, Ma petite cousine (1865) la Reine des grisettes, l'Auberge des treize pendut, la Tigresse (1866); les Amoureux de Pierrefonds (1867); le Marchand de curiosites, le Crime d'Horace Lignon (1868); la Tribu des gfneurs, les Petit.s chiens de ces dames, les Petites chattes de ces messieurs, la Chute d'un petit, Nini Guignon, la Fée aux amourettes, Ni fille, ni femme, ni veuve, la Fille à son père, MIle Croquemitaine (1871); les Alcoves maudites (t874J; le Futur de ma cousine, les Trois luronnes (1876), etc. outre diverses compilations pretemlues historiques pour servir de base aux spéculations de la librairie populaire. Il a donné au theâtre l'Eau et le feu (1846), avec P. de Kock la Danse aux écus (1849) l'Hôtel de Nantes (1850); le Mauvais gars (1853); la Vie en rose, aver M. Th. Barrière (1854) les Frères de la côte, avec M. Emmanuel Gonzalès (1856); Après la pluie (1857); Une maitresse bien agréable (1858); Il nrt a plus d'enfants, comédie, avec M. Ernest Blum (1859); la Maison du pont Notre-Dame, avec M. Th. Barrière (1861); la Fée aux amourettrs (1866), etc. Depuis plusieurs années déjà, M. Henri de Koch vit retiré dans sa propriété de Limay, près de Mantes. KOLB-BERNARD, CHARLES Laits HENRI, indus- triei et homme politique français, sénateur, né à Dunkerque le janvier Il entra de bonne heure dans l'industrie et devint associé d'une importante maison de fabrication et de raffinage de sucre lilloise, qui obtint des récompenses à plusieurs expositions et lui valut la croix de la légion d'honneur en t849. Membre du Conseil municipal et président du tribunal de commerce de Lille, il fut élu représentant du Nord à la Legislativo en 1849, siégea à droite et rentra dans la vie privée apres le coup d'Etat, contre lequel toutefois il ne parait pas qu'il ait protesté. A une élection partielle d'août 1859, M. Kolb-Bernard était élu député au Corps législatif, comme candidat officiel, pour la 2e circonscription du Nord. Il fut réélu au même titre en 1863 et, en 1869, seulement comme candidat « agréé », ayant tout réremment fait preuve d'un certain liberalisme en votant l'amendement des Quarante-cinq. Il signait, par suite, la demande d'interpellation des Cent-seize. Les principaux traits qui caractérisent M. Kolb-Bernard sont son ardent ciericalisme et son attachement, qu'explique sa situation industrielle, au système protecteur en économie politique. Elu représentant du Nord, le onzième sur vingthuit, aux élections du 8 février 1871, M. Kolb-Bernard siégea dans les rangs de la droite cléricale. avec laquelle il a constamment voté. Signataire de l'adresse d'adhésion au Syllabus, il fut en outre vire-président du congres des comités catholiques de France tenu à Paris en 1874. M. Kolb-Bernard, porté sur la liste de droite, aux élections des sénateurs inamovibles, fut élu, grâce à l'appoint des voix de l'extréme-droite que lui valurent ses convictions catholiques, le 11 décembre 1875. II est officier de la Legion d'honneur depuis 186Q. ROBSUTH, 1 ouis, homme politique, dictateur de la Hongrie pendant la révolution de 1848-49, est né à Mnnok, dans le comitat de Zemplin, le 16 septembre 1802, d'une famille noble de fortune modeste. Il fit ses études au collège protestant de Scharasehpatack et fut reçu avocat en 1826. Devenu, en 18C0, agent de la comtesse Szapary, il siégea à l'Assemblée du comitat où ses discours libéraux lui firent dès lors une certaine popularité; il s'établit ensuite à Pesth comme avocat, et siegea à la Diète de Presbourg comme représentant d'un magnat. Il imagina alors de publier des comptes rendus critiques des débats de la Diète, d'abord lithographies, pour échapper à la loi qui en interdisait la publication dans les journaux, puis, ces feuilles lithographiées ayant été supprimées par l'autorité, sous lorme de circulaires manuscrites. Cette publicité clandestine donnée aux débats parlementaires contribuait puissamment à developper l'esprit politique chez les Hongrois et, d ce titre, ne pouvait être tolérée par le gouvernement. Kossuth et ses amis, ou ses a complices a si l'on veut, furent poursuivis sous l'inculpation de crime de hnute trahison et condamnés à quatre années d'emprisonnement (1839). Apres dix-huit mois environ de captivite, une amnistie vint les rendre à la liberté. En janvier 1841, M. Kossuth devenait rédacteur en chef du Pesti Hirlap, organe du parti libéral, qui ne tarda pas à avoir un tirage considerable mais l'éditeur de ce journal ayant manqué aux conventions, qui portaient augmentation du traitement du rédacteur en chef proportionnellement à celui du chiffre des abonnes, il t'abandonna en 1844. Il créa ensuite une soi-iéte nationale de secours mutuels ayant des succursales dans tout le pays, création qui eut pour conséquence de l'appauvrir peut-être un peu, mais de répandre son nom jusque dans les plus petites bourgdes de la Hongrie et d'accroître singulierement son in- fluence sur ses compatriotes. Elu representant du comitat de Pesth à la Diète de Presbourg en 1847, il y devint promptement le chef reconnu du parti democratique et dressa le programme des revendications de ce parti, en tête duquel figuraient l'aflranchissem*nt des paysans et la liberté de la presse. Après le triomphe de a révolution du 13 mars, il se rendit à Vienne à la tete d'une deputation, félicita les insurges triomphants et reeclama la mise en pratique des relormes demandées par son parti. Il obtint que la Hongrie aurait une administration particulière, sous la vice-royauté de l'archi-

due Etienne un ministère distinct lui fut donne, dont le comte Batthyany prit la presidence et lui-même le portefeuille des finances. Ce ne fut pas sans beaucoup de défiance que le patriote hongrois accepta ces eoncessiens, aussi s'empressa-t-il d'assurer des ressources à son pays par l'emission de bi lets de banque garantis par le comte Esterhazy. et qui, toutefois, lithographies par une maison de Londres, firent l'objet en i860 d'un procès intenté contre rette maison (Day and Sons) par le gouvernement autrichien, et dans lequel satisfaction fut donnée à ce dernier. -Cependant, les appréhensions de M. Kossuth ne tardèrent pas à se vérifier l'Autriche soulevait en effet, contre la Hongrie, les t'aimâtes, les Croates, les Esclavons, etc., la contraignant ainsi à abandonner ses alliés d'Italie et provoquant dans le ministère nouveau des conflits qui se terminèrent par la retraite de ses membres modérés, à commencer par le romte Batthyany, son président. M. Kossuth assuma dès lors toute la responsabilite, avec le titre de président du comité de défense, activa les armements et transporta le siège du gouvernement à Debreczin, où, le t4 avril 1849, étaient proclamés l'indépendance de la Hongrie et l'établissem*nt de la Republique. Nous ne suivrons pas dans toutes ses périp 'ties l'histoire de la Révolution hongroise; les plus importantes ont necessairement été signalées ailleurs, et nous savons déjà combien l'indisripline manifeste (pour ne pas dire plus) de Gœrgei, encouragfe, suivant quelques auteurs, par la faiblesse dont le dictateur fit preuve, contraint, absolument ou non, envers lui, fut fatale à la cause magyare. Toutefois, n'oublions pas que le dénouement de ce drame héroïque fut surtout dû à l'intervention de cent mille Russes, et qu'il se fût produit dans de tout autres conséquences, si le gouvernement révolutionnaire avait consenti à placer sur la tète d'un prince russe la couronne de Saint-Etienne. En tout cas, persuadé de l'impossibilité d'une résistance plus longue, après avoir abdiqué en faveur (en faveur est peut-être exagéré) de Gœrgei, à qui il laissait la responsabilité de la capitulation desastreuse mais inévitable de Vilagos (13 août 1849), M. Kossuth passa en Turquie, espérant, de Constantinople. s'embarquer pour un port de t'Angleterre. Il atteignit Schumla, avec Bem, Dembinski, Perczel et Guyon, suivis de 5,000 hommes. Mais il fut arrête et interné avec quelques-uns de ses compagnons à Widdin, en Serbie. La Russie et l'Autriche firent alors des démarches auprès du gouvernement ottoman, pour obtenir l'extradition des réfugiés, et cet excellent ami des Hongrois s'y fût probablement décidé sans l'intervention énergique des gouvernements français et anglaix: il refusa donc. Les réfugiés furent ensuite transportes à Koutahia, dans l'Asie mineure, lieu de leur internement jusqu'au !2 août 1851, date à laquelle les réclamations constantes des gouvernements de l'Angleterre et des Etats-Unis, auxquelles il devenait à la fin assez dangereux d'opposer le le silence qui constitue le fond de la politique orientale, tes firent rendre à la liberté. M. Kossuth quitta Koutahia le 1er septembre et, après avoir touche à la Spezia, où le peuple lui fit une ovation, débarqua à Marseille, espérant pouvoir traverser la France; mais l'autoi isation lui en fut refusee. Il se rembarqua aussitôt, passa à Gibraltar et à Lisbonne, où il fut reçu avec enthousiasme, et atteignit Southampton le 28 octobre. Il s'embarquait pour les Etats-Unis le 21 novembre. En Amérique, il fit de nombreuses conférences en faveur de la nationalité hongroise et de la politique de non-intervention, contre la Russie, qui avait manqué à ce principe et contre la maison de Habsbourg. Il retourna au bout de peu de mois en Angleterre, où il résida quelque temps, écrivant pour les journaux et faisant des conférences. En 1861, Je patriote hongrois s'établissait définitivement dans la modeste habitation, située près de Turin, qu'il occupe encore aujourd'hui. La même année, il publiait dans la Perseveransa, de Milan, une longue lettre dans laquelle, exposant la situation de la Hongrie, il engageait vivement les Italiens à attaquer l'Autriche, alin tie permettre aux Hongrois de développer leurs forces contre cette puissance. De nouveau le 6 juin 1866, il publiait une adresse chaleureuse à ses compatriotes, pour les porter à un soulevement; et, après la défaite des Autrichiens, il les engageait à rejeter les concessions de 1 empereur François-Joseph (Voyez ce nom).

blu députe à la Diète hongroise pour Waitzen, le 1" août 1867, M. Kossuth n'accepta pas ce mandat. Les complications survenues en Orient, en 1876-1877 notamment, lui inspirèrent plusieurs lettres adressées à la nation hongroise, qui ont fait alors beaucoup de bruit. Il est bien entendu que ces lettres avaient pour objet d'animer ses compatriotes contre les Russes, les Serbes par extension, et en faveur des Turcs. Une autre lettre du célèbre agitateur, adressée à un membre du Reischrath de l'Empire, combattait la politique étrangère du gouvernement autrichien, qui lui semblait disposé à suivre la Russie, quand précisément il dey ait, à tout prix, s'opposer à un accroissem*nt de sa puissance et à l'envahissem*nt de l'Europe par le panslavisme pouvant tenir pour assuré, d'ailleurs, que toutes les chances seraient du côte de l'Autriche dans le cas d'un conflit avec la Russie. Cette attitude fut vivement approuvée par ses compatriotes, qui se livrèrent à des manifestations significatives et la ville de Czégleel elut M. Kossuth député au Reischrath de l'Empire (janvier 1877). Mais de nouveau il refusa ce mandat, ne voulant, dit-il, pactiser ni de près ni de loin avec la monarchie. La monarchie s'en vengea, en taisant voter par la Chambre des deputés hongrois, en novembre 1879, une loi declarant que tout citoyen hongrois résidant volontairement à l'étranger plus de dix ans, perdrait ipso facto son état civil.—Dans ces dernières années, l'ancien dictateur de la Hongrie n'est beaucoup occupe de recherches scientifiques. Il a écrit, en allemand, un ouvrage remarquable sur le changement de couleur des étoiles; Farbenver- ænderung der Sterne (1871). Il a en outre écrit ses Mémoires, dont la publication a été terminée en 1882.

KOUANG-SIU, empereur de Chinee né le 15 août 1871. Il est fils du prince Chun, septième fils de l'empereur Tao kwang, mort en 1850 et frère de Hieng foung, père du dernier empereur Toung trhi, mort le 12 janvier 1875. Il avait donc un peu plus de quatre ans lorsqu'il fut proclamé empereur, et en cette année 1986, où il commence à exercer personnellement le pouvoir, il a quinze ans. Avant son avènement au trône, le très jeune empereur s'appelait Teae-tin, mais suivant l'usage traditionnel pour les souverains du Celeste Empire, on lui donna alors celui de Kouang sou, qui signifie « succession illustre 8. Le souverain actuel de la Chine est le neuvième successeur de Taï tsou, le fondateur de la dynastie tartare des Taï-thsing (extrèmement pure), qui succéda en 1616 à la dynastie des Ming.

KRANTZ, JEAN-BAPTISTE SRBASTIEN, ingénieur et homme politique français, sénateur, ne àGivet le 17 janvier l817, fit ses études à Paris, où il fut sucressivement élève de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole des pontset-chaussées. Nommé ingénieur ordinaire de 2e classe en 1843, il fut promu à la première classe en 1855 et devint enfin ingénieur en chef de 1re classe le 12 mars 1864. Il fut, en cette qualite, charge de la direction du chemin de fer Grand-Central, puis, en de la construction du palais de l'Exposition universelle. Auteur de divers travaux hydrauliques remarques, M. Krantz fut mis à la tète du service de la navigation de la Seine au commecement de 1870. Pendant le siège de Paris, il fut tppele à diriger les travaux de delen.e d'une partie de 1 enceinte et fit exécuter les ponts mobilea au moyen desquels l'armee du génpral Ducrot passait la Marne le 1er décembre, à Champigny; mais un retard malheureux dans l'accomplissem*nt de cette opération, en permettant la concentration de l'ennemi, nepermit pas d'en tirer tout le parti qu'on était en droit d'esperor. C'est encore à cet ingtnieur qu'on doit l'installation à Paris des moulins à vapeur qui réduisirent en farine toutes ces matières hétérocl*tes dont on fit le « pain du siège ». — Aux élections du 8février 1871. M. Krantz obtenait à Paris, sans être élu, 61.081 voix (le dernier elu en comptait 69, 798); mais aux élections complémentaires du 2 juil- let, il passait, le quatorxième sur vingt et un, avec f08,319 voix. Il prit place au centre gauche républicain, et fit partie de plusieurs commissions importantes. Il a été notamment rapporteur de la commission d'enquête sur la navigation intérieure et de divers projets relatifs aux chemins de fer, à quelle occasion il combattit avec énergie, et souvent avec succès, le ministre des travaux publrcs d'alors, relé partisan des grandes compagnies, M. Caillaux (voyez ce nom). Porte sur la liste de gau 'he, aux élections des sénateurs inamovibles, M. Krantz a été élu le quitrieme sur soixaute-quinze, le 10 décembre 1875. Nomme, par décret du 5 août 1876, commissaire-. général pour l'Exposition universelle de 1878, M. Krantz était admis, par décret du i2 février 1877, à faire valoir ses droits à ta retraite comme ingénieur en chef de première classe, et nommé inspecteur gen ral honoraire des ponts-et-chaussées. Il est grand offi ier de la Legion d'honneur depuis le 20 octobre 1878. M. Krantz a publie Etude sur l'application de l'armée aux travaux d'utilité publique et Projet de création d'une armée des travaux publies, brochures in-8° (1847); Etudes sur les murs de réservoirs (1870); Observations au sujet des chemins de fer d'intérét général et local et Observations sur les chemina de fer économiques à voie normale et à voie réduite (1875), etc. Lors lue la loi sur l'expulsion m des princes est venue en discussion au Sénat 22 juin M. J.-B. Krantz l'a repoussoe de son vote.

KRANTZ, JULES FRANÇOIS EMILE, amiral français, frère du précèdent, né à Givet le !t9 décembre 1821, entra dans la marine en 1837 et devint successivement aspirant en 1839, enseigne en 1843, lieutenant de vaisseau en 1848, capitaine de fregate en 1861 et capitaine de vaisseau le 6 avril 1867. En 1869, il etait appele au commandement du Louis XIV, vaisseau-ecole de canonnage et, le 15 septembre 1870, commandant du fort d'Ivry, il fut en outre charge, pendant l'armistice, du commandement des douze bataillons de marins reunis à l'Ecole militaire. Nommé chef du cabinet de l'amiral l'othuau. ministre de la marine, et directeur du mouvement de la flotte, le 19 janvier 1871, il était promu contre-amiral le 4 juin suivant. Il quittait le ministère après le 24 mai. Nommé, le t0 octobre suivant (1873), au commandement en chef de la division des mers de la Chine, il fut quelque temps gouverneur intérimaire de nos possessions de Cochinrhiae (1874-75). Revenu en France, il était promu vice-amiral en 1877. Il fut de nouveau, en decembre, chef de cabinet de l'amiral Pothuau, redevenu ministre de la marine (1877-70), est commandant en chef et préfet du cinquième arrondissem*nt maritime à Toulon. On doit à l'amiral Krantz des travaux techniques importants publies dans les recueils périodiques spe 'iaux. Il a publie en outre à Toulon, en 1852, un ouvrage très estimé ayant pour titre: Eléments de la théorie du navire, et, (in-8°); et en un antre ouvrage intitule Considérations sur le roulis des bàtiments (1867). KRAUSS, GABRIELLE, cantatrice autrichienne, née ù Vienne le 24 mars 1842. l'lle montra dès l'enfance des dispositions extraordinaires à six ans, elle chantait dans la perfection la cantate d'Haydn, Ariane à Naxos; à onze, elle etait admise au Conservatoire de Vienne, où elle abordait au début l'etude du piano et de 1 harmome. A dix-huit ans. elle débutait dans le rôle de Mnthilde, de Guillaume Tell, à l'Opera imperial; apies quoi elle paraissait successivement, et avec un succès toujours grandissant, dans les rôles de Bertha, du Prophete; d'Alice, de Robert le Diable; de l'umina, de la Flùte enchantée; d'Eisabeth, du Tannhäuser d'Elsa, de Lohengrin; de Valentine, des Huguenots; de eonora, du Trovatore; d'Agathe, du Freischütz; d'Ann., de la Dame blanche, etc. En avril 1868, elle chantait à la salle Ventadour, à Paris, l'Aue Maria de Schubert et le

Satbat de Rossini. Elle parut ensuite, aver un succès qui finit par la fixer en France, dans Ftdelio, le Freischutz. Otello, Norma, le Trovatore, etc. MIle Krauss inaugurait enfin la nouvelle salle de l'Opera, le 5 janvier 1875, dans la Juive. Elle y parut ensuite dans la Jeanne d'Arc, de Mcrmet dans le Polyeûcte, de Gouood (1878); dans le Fausi, du même, dont elle abordait, ponr la première fois, le rûie de Marguerite, le 13 janvier 1882, etc. En mai 1886, elle chantait le Mors et mta de ce dernier compositeur, dans l'immense salle des fêtes du Trocadéro. Vers le même temps. elle quittait l'Opéra. à la suite de diasentimenis avee la nouvelle administration sur la question d'appointements; mais elle y rentrait des le mois d'août suivant. MIle Krauss est une nrtiste dont on ne se sépare pas de gaiftà de cœur, d'autant moins qu'elte ne montre pas toute l'exigence qu'elle pourrait.

KRUPP, FRÉDÉRIC, fondeur prussien, propriétaire de l'immense manufacture d'Essen, célèbre dans le monde entier par les énormes canons en acier fondu qui portent son nom. mais qui a toutefois d'outres titres et des meilleurs à la celebrité. M. F. Erupp est ne vers 1818;

LABAT, JEAN FRANÇOIS JULES, homme politique français. né à Bavonne le 28 janvier 1819. Maire de sa ville natale de 1853 M. Labat a essayé, sous son administration, d'y apporter des embellissem*nts presyue aussi considérables, comparativement, que ceux dont M. Haussmann a dote Paris, quoique plus utiles, à tout prendre. Bayonne lui doit en effet ses halles, un lapital magnifique, des ponts, sans parler des travaux d'assainissem*nt dans des quartiers qui en avaient Lien besoin. Convive bien reçu de Napoléon 111, toutes les fois qu'il passait quelque temps à Biarritz, M. Labat mit à proft autant qu'il le put, pour le ben de sa ville, ses relations avec son impérial bôte; mais il ne put obtenir de lui la démolition (les remparts qui étouffent Bayonne, à son appréciation du moins. Aux élections générales de 1869, M. Labnt fut envoyé au Corps legislatif, comme candidat officiel, par l'immense majorité des électeurs de Bayonne. Il siégea sur les bancs de la majorité, fit partie, en 1870, de la commission d'enquête sur la marine marchande. et vota la guerre. Retiré à Biarritz depuis le 4 septembre M. Labat se présentait aux élections du 20 février 1876, comme candidat à la deputation, toujours animé de sentiments bonapartistes, au choix des électeurs de l'arrondissem*nt de Bayonne. Il fut élu au scrutin de ballottage du 5 mars et prit place an groupe de l'Appel au peuple. Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 février 1881, il figurait, aux élections du 4 octobre 1885, sur la liste réactionnaire, qui triompha d'emblee dans ce département.

LA BATIE (de), MARIE JULIEN, homme politique français, ne au Puy le 8 septembre 1832. 11 fit son droit à Paris. Reçu licencié, il alla s'inscrire au barreau de sa ville natale, et devint plusieurs fois bâtonnier de son ordre. Conseiller municipal du Puy depuis l'année precédente, M. de la Batie fut porté candidat à la deputation dans la Haute-Loire. aux élections d'octobre 1885, en tête de la liste monarchiste il fut le seul de cette liste qui fut élu au scrutin du 18.

LA BATUT (vicomte de), ANNE CHARLES FERDINAND DE LA BORIE, homme politique français, né à Bergerac le 9 mai 1854. Il fit son droit à Paris, prit le grade de doctenretentra dans la magistrature;il estjuge-suppleantau tribonal de première instance da la Seine. Maire de Montbazillac et conseiller général de la Dordogne, M. de la Batut figurait aux élections du 4 octobre 1885 sur la liste républicaine, qui a triomphé dans ce département. Il a vote contre l'expulsion des princes.

LABICHE, BUGENE MARIN, auteur dramatique français, membre de l'Académie française, nt à Paris le 5 mai 1815; il fit ses études an college Bourbon, puis suivit les cours de l'Ecole do droit, s'occupant toutefois des lors de travaux littéraires. A vingt ans il debutait dans la petite presse du temps, collaborait bientôt à la Revue de Franee et publiait en 1838 un roman: la Clef des champs. Mais il y avait déjà deux ans qu'il avait débuté au théâtre du Palais-Royal, auquel il devait fournir une si nombreuse kyrielle de comédies de genre et de bouffonneries, par un vaudeville écrit en collaboration avec Lefranc qui, avec Marc Michel et Edouard Martin, fut un de ses premiers et de ses plus fideles collaborateurs. Nous citerons p irmi les pièces de M. Labiche jouées au Palais-Royal, aut Variétés, au Vaudeville, au Gymnase, etc.: une Femme tombée dn ciel, avec Lefrane

son père fondait en 1827 cette manufacture, aujourd'hui :a plus vaste peut-être du monde entier. et dans laquelle la collaboration de deux ou trois ouvriers lui suffit longtemps. Sous la direction de son fils, la maison devait prendre progressivement des proportions colossales. M. Frédéric Krupp est le premier qui obtint l'acier fondu en grandes masses; des l'Exposition de Londres de 1851. il pouvait offrir un bloc d'acier fondu pesant plus du double de ce qu'on pouvait obtenir jusqu'à cette époque. Ce poids même (45 quintaux allemands) a été dépassé depuis dans des proportions fabuleuses, puisqu'il peut étre obtenu un bloc d'acier de près de cinq mille quintaux. La fonderie d'Essen produit en grande quantité une foule d'articles utiles aux travaux de la paix, mais son nom est plus particulièrement attaché à cette terrible artillerie de siège dont un spécimen parut à l'Exposition universelle de Paris, en 1867, avec un suc ès qui ne devait être dépassé que par sa seconde apparition, autrement imposante, chez nous: nous voulons dire k l'occasion du siège et du bombardement de Paris. M. Erédéric Krupp, qui la de-ouverte, d'un procédé pour obtenir, comme il le fait, de pareilles masses d'acier fondu, méritait assurément de hautes récom-

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(1836); Coyllin, ou l'homme inflniment poli, avec le même et M. Michel (1838), pour les rlebuts de Grassot; l'Arti- cle 966, avec Ancelot et Lefranc (1839); Pascal et Chambord, le Fin mot (1840); un Grand criminel (1841); une Femme compromise (1843); Deux papas trè.v bien (1845); Frisette (f846J; l'Enfant de Quel- qu'un, une E.cistence décolorée (1847); Madame Larifla, un Tigre du Bengale (1849); Embrassons-nous, Folleville (1850); En manches de chemise. les Petit* moyens, un Chapeau de paille d'Italie, une Femme qui perd ses jarretières (1854); Edgar et sa bonne, le Misanthrope et l'Auvergnat, Mantan Sabouleux (1852); un Ut de poitrine (1853); Otez notre fille, S. V. P. (1854); Si jamais je te pince (f855); la Perle de la Cnraebière (1856); l'Affaire de la rue de Lourcine (1857); En avant les Chinois! (1858); l'Omelette à la Follembûche, les Petites mains (1859); le Voyage de M. Perrichon, an Gymnase, avec Ed. Martin (1869) la Poudre aux yeux, les Vivacités du capitaine T'ic (1861), avec le même; la Station de Champbaudet, avec Marc Miche; les Petit* oiseaux (1861); Célimare le bienaimé, les Trente-sept sous de Montaudouin, les Finesses de Bcuchavannes (l863J; Moi, comedie en 3 actes, avec Edouard Martin, jouée à la Compdie-Française (1864); un Mari qui lance sa femme, le Point de mire, la Ca,qnotte (1864); l'Homme gui manque le coche, avec Delacour; le Premier prix de ptano (1865); Un pied dans le crime (1866); le Fils du brigadier, opéra romique en 3 actes, avec Delarour (1867); le Papa du prix d'honneur, avec Théodore Barrière (1868); le Choie d'un gendre (1869), pour l inauguration de la nouvelle salle du Vaudeville; le Plus heureux des trois, au Palais-Roval, avec M. Gondinet. 1870; le Petit voyage, l'Ennemie, avec M. Delacour, au Vaudeville; un Mouton à l'entresol; Vin,qt-neuf degrés à l'ombre; Doit-on le dire? le Cachrmire X. B. T.; la Mémoire d'Hortense, Brûlons Voltaire, Garanti dix ans, la Pièce de chambertin Madame est trop belle, avec M. Duru (1871-74); les Samedi de Madame, avec le mème; les Trente millions de Gladiator, avec M. Ph. Gille et la Guigne, avec MM. Leterrier et Vanloo, aux Variétés (t875); l.t Grammaire, un Jeune homme pressé; le Prix Martin, avec M. Augier, au Palais-Royal le Roi dort, vaudeville féerie en 3 actes, avec Delacour. aux Varietes (1876); la Clef, avec M. Duru, au même théâtre (1877), etc., etc. M. Labiche a été élu membre de t'Academie française, en remplacement de M. Saint-René Taillandier, le 26 février 1880. Il est officier de la Légion d'honneur depuis août 1870.

LABICHE, JULES HYACINTHE ROMAIN, homme politique français, ne Sourdeval (Manche) le 9 août 1826. Après un certain nombre d'années passées aux Etats-Unis, où il se livra avec succès au commerce des cotons, M. J. Labiche revint se fixer dans son pays natal. Conseiller municipal de Sourdeval depuis 1860, membre du Conseil général de la Manche depuis 1871, il échoua aux élections générales du 20 février 1876, dans l'arrondissem*nt de Mortain, contre un candidat bonapartiste; il renouvella la tentative le 14 octobre 1877, et avec un sort pareil. Mais aux élections du 5 janvier 1879, pour le renouvellement partiel du Sénat, il fut élu, et prit place au groupe de la gau he républicaine. M. J. Labiche était absent lors du vote de l'expulsion des princes. LABICHE, EMILE CHARLES DIDIER, homme politique

penses, ne vit les honneurs pleuvoir sur sa tête qu'à propos de ses engms de mort. En 1864, il avait le bon esprit de refuser des lettres de noblesse que lui offrait le roi de Prusse, dont il a incontestablement fait la fortune.

KUPPER, sir AUGUSTUS LCOPOLD, amiral anglais, né en 1809. Il entra dans la marine en 18E3, l'ut employé successivement aux stations de l'Amérique du Sud et de la Mediterranée et, en 1841, servit avec distinction en Chine, où il prit une part active aux opérations contre Canton. Major depuis 1839, il fut promu capitaine dn vaisseau en 1841, et contre-amiral en 1861. Cette méme année, il était nommé commandant en chef de la station de l'Inde orientale et de la Chine, avec rang temporaire de vice-amiral et, en cette qualité, dirigea les opérations sur les côtes du Japon en 1864. Promu amiral en 1872. il était placé dans le cadre de réserve en 1875. Il,jouit, depuis 1874, d'une pension annuelle de 7,500 fr. — Nommé chevalier commandeur du Bain en 1864, l'amiral Kupper a été promu grand croix de l'ordre rn 1869,. Il est, en outre, grand officier de la Légion d'honneur.

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français, né le 25 novembre 1327 il Béville (Eure etLoir). Il fit son droit à Pnris et y prit le grade de due- teur en 1852. Grand propriétaire dans le departement d'Eure-et-Loir, il y combattit les candidatures officielles sous l'Empire, et se porta lui-même candidat aux élections de 1869, mais sans suceés, dans la 1re circonscriplion de ce département, contre le candidat de l'administration, M. Reille. Après le 4 Septembre, il fut appelé ù la préfecture d'Eure-et-Loir, d'où il passa, en fevrier 1871, au secrétariat général du ministère de l'intérieur. Démissionnaire le 11 juin suivant, M. Emile Labiche se présentait dans son département, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876. Elu, il s'inscrivit au groupe de la gauche républicaine et prit part, en dehors des questions purement politiques, aux discussions agricoles et financières plus particnlièremout. Il a été réélu, le premier, au renouvellement triennal du Sénat du 25 janvier 1885. M. Emile Labiche a voté contre l'expulsion des princes.

LABORDERE, JEAN MARIE ARTHUR, officier supérieur et homme politique français, fils d'un ancien magistrat, ancien représentant du Nord aux assemblées constituante et législative dp 1848, mort en 1884, est ne à Beauvais le 12 octobre 1835. Entré à Saint-Cvr en 1854, il an sortait deux ans après comme sous-lieutenant d'infanterie, et était promu successivement lieutenant en 1859, capitaine en 1867, major en 1876 et chef de bataillon en 1877. ayant fait les campagnes d'Italie en 1859 et de l'Est en 1870-71. A la tète d'un bataillon du 14° régiment d'infanterie de ligne, en garnison à Limoges, à l'époque où l'attitude du gouvernement du marérhal de Mac-Mahon justifiait les craintes d'un coup d'Etat imminent, confirmées d'ailleurs par les ordres venus du ministère de la guerre, le commandant Labordère protesta ouvertement, déclarant qu'il ne prêterait pas les mains à un coup d'Etat. Il fut mis en retrait d'emploi, et le général commandant la brigade dans laquelle s'était produit un fait aussi anormal fut lui- même mis 'en disponibilité. Le retrait d'emploi du commandant Labordère ne fut pas de longue durée un emploi de son grade étant venu à vaquer au 41° de ligne, il y était appelé en mars 1879. L'acte du commandnnt Labordère a été diversem*nt apprécié; et si l'on s'en tient à l'opinion des avocats, il est certain que c'est un acte abominable, subversif de loute discipline militaire, attendu que le soldat n'est pas autre chose qu'un automate, et que, pour agir, il doit attendre qu'un ayocat le remonte. Il est probable, toutefois, qu'il a suffu quoiqu'isolé, à nous épargner au moins les désagrements d'une tentative criminelle contre la Repub ique, dont le projet était beaucoup plus sérieux qu'on n'a àfferté de le croire depuis que le danger a disparu. Lors des élections de janvier 1882 pour le renouvellement partiel du Sénat, les électeurs déléguée de la Seine offrirent la candidature au commandant Labordère, qui accepta, et fut élu comme candidat radical socialiste, au second tour. Il prit place à l'extrême gauche, participa aux discussions relatives aux questions militaires, ù la révision de la constitution, etc., et avec si peu de succès, qu'il finit par donner sa démission, le 11 decem- bre f884. Il se présenta l'année suivante aux élections pour la Chambre des députés, dans le département de la Seine également, et fut élu, mais seulement le 25 décembre 1885, au srrutiu de ballottage des électiuns com-

plémentaires. Il a voté l'expulsion totale des prinees. 1 M. le commandant Labordere est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1870.

LABOULAYE (de), CHARLES PIERRE LEFEBVRE, Industriel et écrivain scientifique français. né ù Paris en 1813. Entré à l'Erole polytechnique en 1831, d'où il payssait i l'Ecole d'application de Metz en 1833, il était promu lieutenant d'artillerie en 1835, et donnait Pa démission l'année suivante pour se consacrer à l'industrie. Il entra d'abord dans la maison Didot, où il se mit au courant de la funte des caractères typographiques, puis créa lui-mème un établissem*nt dans lequel, grâce ù ses connaissances spéciales, il But employer à la fonte des carartères des améliorations très importantes; et ses produits, présentés aux diverses expositions depuis 1839, lni valurent plusieurs médailles d'or. Membre du jurv international de l'Exposition de Londres en 1862, il était créé chevalier de la Légion d'honneur à la suite de cette solennité. M. Ch. Laboulaye a été président du cercle de la Librairie il fait partie de diverses sociétés savantes, notamment de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, qui l'a choisi pour secrétaire en 1877. On doit à M. Charles Laboulaye; Dictionnaire des Arts et Manufactures, avec plusieurs collaborateurs (1847. 2 vol. gr. in-8°, fig.; 5° édit. 1876-84, 5 vol.) Organisation du travail (1848); De la démocratie industrielle (1848) Traité de cinématique (1849); Un mot sur l'Imprimerie nationale (1851); Essai sur l'art industriel (1856) Essai tur l'équivalent mécanique de la chaleur (1858); De laproduction de la chaleur par les affinités chimiques et des équivalents mécaniques (1860); Almanach des progrès de l'industrie et de l'agriculture (1862); le Droit des ouvriers (1873), etc.

LABOULBENE, JEAN Josera ALEXSNDRE, médecin et naturaliste français, né à Agen le 25 août 1825, fit ses études au collège de sa ville natale et vint ensuite à Paris pour suivre les cours de la faculté de médecine. Reçu inlerne des hôpitaux en 1849, il remportait la même année le premier prix de l'Ecole pratique et la grande médaille d'or de l'internat en 1853. Il prenait le grade de docteur en 1854 et recevait l'année suivante une médaille d'argent en récompense de son dévouement pendant l'épidemie cholérique. Nommé agrège en 1860 et medecin des hôpitaux en 1861, il est devenu médecin de l'hôpital Necker, puis de l'hôpital de la Charité, où il est encore, et a été élu membre de l'Académie de médecine en 1873. Il a été nommé en 1879 à la chaire d'histoire de la médecine à la faculté. — On doit au D'' Laboulbène Sur le nævus en général et sur une modification particulière et non décrite, observde dans un nævus de la paupière supérieure (1854), sa thèse de doctorat Faune entomologique française, avec M. L. Fairmaire (t856); Observation sur lea insectes tubérifores, et réfutation de l'erreur qui, attribuant les truffes à la piqûre des insectes, les a fait assimiler aux galles 'végétale? Des névralgies viscérales, sa thèse d'agregation (1860) Recherches cliniques et anatomiques sur les affections pseudomembraneuses (1861, gr. in-8°, planches coloriée«), ouvrage couronné par l'Institut; Des corps étrangers dans os larynx (1872); Nouveaux éléments d'anaiomie pathologique (1878), etc. 11 a collaboré en outre au Ilictionnaire encyclopédique des sciences midicales, du docteur A. Dechambre, et à diverses publications spéciales, périodiques nu non. — Chevalier de la Legion d'honneur depuis 1860, le dortur Laboulbène a été promu officier de l'ordre en 1871.

LA BOURDONNAYE (vicomte de), RAOUL MARIF FERDINAND, homme politique français, né à Paris en 1837. Entré à vingt ans au ministère des affaires étran- gpres, M. de la Bourdonnaye fut successivement attaché a l'ambassade de Londres, en 1859, secrétaire d'ambasaade à Vienne en 1864, et mis en disponibilité sur sa demande en 1867. Conseiller général de Maine-et-Loire. pour le canton de Champtoreaux, depuis 1871, il était élu deputé de la 29 circonscription de l'arrondissem*nt de Cholet, en remplacement du comte de Durfort de Civrac, dérode, le 6 avril 1884. Il prit place à droite, faisant d'ailleurs partie du comité royaliste de Maine-etLoire. M. de la Bourdonnaye a été élu député de Maineet-Loire, on sait sur quelle liste, le 4 octobre 1885. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867.

LABUSSIERE, ALPRONSE RENÉ CLAUDE ANTOINE, homme politique français, ancien magistrat, né à Chau. telle-le-Château (Allier) le 1" février 1845. Avocat du barreau de Clermont-Ferrand, où il s'était lait inscrire en 1875, M. Labussiere était nommé. en novembre 1879, procureur de la République près le tribunal de cette ville. Aux élections du 21 août 1881, pour la Chambre des députés, il se présenta et fut élu dans l'arrondissem*nt de Gannat, et s'inserivit au groupe de l'Union républicaine. Il se dist ngua à la Chambre, principalement dans les discussions d'affaires. Elu député da l'Allier le 4 octobre 1885, il a voté l'expulsion des princes.

LACAVE-LAPLAGNE, LOUIS, homme politique français, fils d'un anciA ministre des finances du gouvernement de Juillet et petit-fils d'un membre du Tribunat est né à Paris le 3 octobre 1835. Conseiller général du Gers depuis 1861, il tenta par deux fois de faire échec, ù Mirande, au candidat du gouvernement, A. Granier de Cassagnac, mais sans succès il fut enfin élu représentant du Gers ù l'Assemblée nationale le 8 février 1871, prit place au centre droit réactionnaire, repoussa l'amendement Wallon et s'abstint sur le vute des lois constitutionnelles. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il était élu, en qualité de candidat « constitutionnel » attendant « l'heure légale n, sénateur du Gers, et réélu au renouvellement partiel du 5 janvier 1879. Il a été un moment secrétaire du Sénat. LA CAZE, Loma JACQUES, homme politique français, et ù l'aris le 20 janvier 1826, y fit ses études, fut reçu 1

licencié en droit et entra comme auditeur an conseil d'Etat en 1850. Fils d'un ancien député et neveu d'un ancien pair de France sous la monarchie de Juillet. M. Louis La Caze appartenait, par ses relations comme par ses propres préferences, au parti orléaniste. Il donna sa démission après le coup d'Etat, et se retira dans les Basses-Pyrénées, berceau de sa famille. Conseiller général du département, pour le canton de Lnaseube, depuis 1850, il a été réélu en 1871 et depuis. Aux élections genérales de 1863 et 1869, M. Louis La Caze se présenta, sans succès, dans la 2e circonscription des Basses-Pyre- nées, contre M. Chesnelong, alors candidat du gouvernement impérial à cette dernière date, pourtant, tl avait obtenu 13.000 voix contre 19,000 données à son heureux concurrent. Le 8 février 1871, il était élu représentant de son département, le premier sur six, et prenait place à l'Assemblée nationale dans les rangs du centre gauche; il devint l'un des vice-pres dents de ce groupe parlementaire. Rallie à la République par des considerations qu'il développait dans une lettre adressée à ses électeurs au mois d'octobre 1872, M. Louis La Caze s'est prononcé en 1873 contre toute tentative de restauration monarchique. En décembre 1875 et en janvier 1876, M. La Caze déclina toute candidature au Sénat, soit à l'Assemblée soit dans son département, déclarant vouloir s umettre sa conduite aux électeurs du suffrage universel. 11 se présenta, le 20 février 1876, dans l'arrondissem*nt d'Oloron, fut élu par 9,825 voix contre 2,405, et reprit sa place au rentre gauche. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il acceptait toutefois la candidature au renouvellement partitl du Sénat, et était élu le 8 janvier 1882. M. La Caze siège au centre gauche au Sénat comme il a fait à la Chambre. Il a voté contre la loi d'expulsion des princes. On doit à M. Louis la Caze les Libertés provinciales en Béarn, archives inédites d'un pays d'Etat (1867) et plusieurs brochures politiques une Lettre d'un conseiller général sur les dépenses départementales, et des discours contre la décentralisation, sur la Légion d'honneur, etr., prononcés à l'Assemblee nationale. LACAZE-DUTHIERS (de), FÉLIX JOSEPH HENRI, savant naturaliste français, né en 1821. Il etodia la médecine, mais s'adonna bientôt exclusivement à l'étude des animaux inférieurs. Nommé professeur de zoologie à la faculté des ecienree, il allait explorer, en 1862, par mission du gouvernement, les fonds de la Mediterranée, exploration qu'il devait renouveler pins tard aux mémps lieux et ailleurs. 11 fut nommé en 1864 maître des conférences à l'Ecole normale; suppléant de Valenciennes à la chaire de zoologie du Muséum, il lui succédait en 1865, d'où il passait à la faculté des sciences en 1868, pour y occuper la même chaire. En 1873, M. de Laraze-Duthiers créait sur la côte de Bretagne, à Hoscoff. le prenner laboratoire zoologique de ce genre qu'il y ait eu en France, évidemment inspiré de celui qu'Agassiz avait crée à New-York plusieurs années auparavant et qui a servi de modèle à bien d'autres. Cet établissem*nt, et les sondages presque incessants qu'il facilite, ont rendu d'immenses services, surtout pour l'étude des zoophytes marms. M. de Lacaze-Dutliers a été élu membre de l'Académie des sciences, en remplacement de Longet, le 21 juillet 1871. Il a été élu membre de la Société nationale d'agriculture et memhre libre de l'Académie de médecine en 1886. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1879. On doit à ce savant Histoire de l'organiialion et du développement des mœurs du dentale (1858); Histoire natu9-elle du corail (1863) et de nombreux mémoires et rapports sur les sondages et les travaux du laboratoire de Roscoff. 1 a fondé en 1873 les Archivea de zoologie ex- périmentale.

LACOME D'ESTALENX, PAUL JEAN JACQUES, compositeur français, né le 4 mars 1838. a Hauga (Gers). Fils et petit-fils de musiciens amateurs distingués, il reçut dès l'enfance les principes de son art et poursuivit ses études musicales en même temps que ses études universitaires. Tout jeune et sans aucune notion de l'har. monie, il écrivit plusieurs actes d'opéra comique, même un grand opéra complet. Il avait dix-neuf ans lorsqu'il fit la connaissance de l'organiste d'Aire-sur-l'Adour, don Jose Puig y Absubide, contre-pointiste de beaucoup de talent qui, pendant trois ans, lui enseigna la romposition. M. Lacome avait terminé son cours lorsque, repondant à l'appel du Musée des familles, qui mettait au concours une opérette destinée aux Bonnes-Parisiens, il prit part à ce concours, remporta le prix et vint alors à Paris. Mais les Bouffes-Parisiens changeaient alors fréquemment d'administration, au grand détriment de la malheureuse opérette le Dernier des paladins qui, ballottée de l'une à l'autre, finit par être laissée entièrement de côté. Pendant ce temps, M. Lacome avait reussi à faire accepter sa collaboration à divers journaux le Musée des familles, le Grand Journal. le Menestrel, le Maga.sin d'éd cation et d récréation, l'Art musical, l'Armée illustrée, la Revue et Gazette musicale, la Chronique musicale, etc. lui insérèrent beaucoup d'articles. D'autre part, il se livrait courageusem*nt à la composition et publiait un certain nombre de morceaux de genres divers. En juillet 1870, il faisait représenter eur la scène des Fnlies-Marigny Epicier par amour, opérette en un acte: en 1872, à la Tertulia J' veux mon pcignoir et En Espagne; puis, en 1873, à l'Athénée la Dot mal placée, opéra bouffe en 3 actes, très favorablement accueilli et qui, traduit, fut peu après représenté sur une scène ealagnolo 11 donnait la même année, aux Bouffes, une saynete intitulée le Mouton enragé; et en 1874, à la salle Taitbout Amphitryon, ouvrage en 1 acte d'une importance réelle, tiré expres des cartons de l'O- péra-Comique, où il sommeillait depuis neuf ans. Il avait, un peu auparavant, fait exécuter sur la même scène un acte de Callirhoé, opéra de Destouches, dont il avait retouché et augmenté l'orchestration, tout en respectant le caractère de l'œuvre. Enfin les Folies-Dramatiques donnaient pour la première fuis, le 26 ortobro 1876, un opéra comique en 3 actes de M. Lacome: Jeanne,

Jeannette et Jeanneton, livret de Clairville et Delacour.—Citons enfin: in Nuit de la saint Jean, opera comique en 1 acte, à l'Opéra-Comique (f88"); Madame Bonifas, opéra comique en 3 actes, aux Boufles (1883) et Myrtille, opéra comique en 3 actes, paroles de MM. Errkmann-Chatrian, à la Gaité (1885). M. Larome a publié, ontre les ouvrages cités, un grand nomore de morceaux divers pour piano, violoncelle, instruments à vent, pour la voix, etc., et édité le Bon vieux tempa; Douze airs de société, à fredons, d danaer et à boire, à une ou deux voix, par divers auteurs oublies des XVIIe et XVI I siècles, transcrits avec accompagne. ment de piano, Echos d'Espagne, chansons et danses populaires, recueillies et transcrites par P. Larnme et J. Puig y A bsubide, traduction française de Paul Lacome et du comte J. de Lau de Lusignan; le Tour du monde, en dix chansons nationales et caractéristiques. 11 a enfin publie, avec M. Edmond Neukomm: l'Année musicale (1867), publication qui n'a eu que ce v dume. LACOTE, AUGUSTE, homme politique français, méderin, né en 1838 à Dun-le-Palleteau (Creuse) où, reçu docteur en médecine, il vint se fixer en 1864. Devenu conseiller général de la Creuse, il se présenta aux élections du 21 août 1881 pour la Chambre des depulés, dans l'arrondissem*nt de Guéret, comme candidat radical, et fut elu. Il figurait également sur la liste radicale aux élections d'octohre 1885, où il fut elu député de la Creuse au serutin du 18. M. le docteur Lacôte a iote l'expulsion totale des princes.

LACRETELLE (de), HENRI, littérateur et homme politique français, fils de l'historien et neveu de l'enry -lepediste du même nom, est né à Paris le 21 août 1815: il fit ses études au collège Bourbon et se consacra ensuite à la littérature. Propriétaire dans le département de Saône-et-Loire et professant des opinions démocratiques, M. H. de Larretelle fit partie, en 1848, de la commission préfectorale de ce département. il s'est présente, comme candidat de l'opposition, dans la circonscription de Mâ- con, aux élections législatives de 1863, mais sans succès. Elu représentant de Saône-et-Loire aux elections complémentaires du 2 juillet 187t, il se fit inscrire au groupe de l'Union républicaine, avec lequel il a constamment vote, et a déposé sur le bureau de l'Assemblee plusieurs propositions de loi tendant au dé eleppemeot de l'instruction et à l'augmentation du traitement des instituteurs. Elu le 20 fevrier 1876, dans la deuxieme circonscription de Mâcon, par 11,320 vvix contre 2,038. M de Lacretelle reprit son siège à l'evtrème-gauche et vota l'amnistie pleme et entière. 11 a été reelu par le même college le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux élections d'octobre 1885, il figurait sur la liste radicale et fut élu an scrutin du 18. M. de Lacretelle a vote expulsion totale des princes On lui doit, comme é rivain; les Cloches, poésies (1841): 1)ona Carmen (1844); Valence de Simian (1845); Nocturnes, poesies (1846); les Vendeurs du temple, dans le journal la Réformé (1847); Henri de Bourbon, dans l'Evénement (1851); Jean Buss, Gabrielle d'Estrée, les Saturnales, drames réunis sous le titre d'Avant-scènea (1855); Fas ce que doit, rnmédie en trois actes, en vers, avec Decourcelle, jouee au Français (1856): Contes de la me. ridienne, les Noces de Pierrette (/859); les Nuits sans étoiles, poésies; l'Amant malgré lui, la Poste aux chevaux (1861); le Colonel Jean (1863); le Notaire de province, dans le journal la Presse (1866); le Capitaine Tranquille, dans l'Epoque (1867); le Chef de bandes, dans la Frnnce (1867); le Salon de Fernande, d uns le Figaro; et le Malfaiteur, dans la Liberté (/868); Sous la hache, dans le National (1872); les Filles de B A (1877, nouv. édit.), etc.

LACROIX, JULES, littérateur français, né à Paris le 7 mai 1800. II s'est fait d'abord connaitre par un grand nombre de romans, à peu près oubliés aujourd'hui, mais doit surtout sa réputation à ses ceuvres dramatiques, dont plusieurs ont eu un véritable succès. Nous citerons te Testament de César, drame en cinq artes et en vers (1849); Valéria, drame en cinq actes, en vers également, en société avec M. Auguste Maquet (1851), joues tous deux au Théâtre-Français; la Fronde, grand opéra. avec le même, musique de Niedermeyer (1853); Œdipe roi, traduction l'tierale de la tragédie de Sophocle, jouée au Français (1858, et qui valut à son auteur le grand prix de dix mille francs de l'Académie française en f862; la Jeunessede Louis XI, à la Porte-Saint-Martin (1859); le Roi Lear, traduit de Shakespeare, à l'Odeon (1868). On doit, en outre, à M. Jules Lacroix, quelques volumes de vers les Pervenches (1838); une traduction de Macbeth (f860); l'Année infâme (1872). — M. Jutes Laeroix est le frère du bibliophile Jacob, mort en 1884. Il a épouse une sœur de feu Mme H. de Balzac, née princesse de Rzewuska. Chevalier de la Légion d'honneur depuis f847, il a éte promu officier en 1865.

LACROIX, SIGISMOND KSYNASOWSKI, publiciste et homme politique français, d'origine polonaise, né à Varsovie le 26 mai t845. Venu j-une en France, avec ses parents, il fit ses études au lyrée d'Angers, puis vint à Paris, où il fit son droit et prit le grade de licencie. Secrétairo de M. Emile Acollaq, il entra ensuite dans les bureaux de la ville. Mais il s'occupa de bonne heure d'agitation politiquo et de journalisme, Secretaire du comité républicain de Maine-et-Loire qui appuyait la candidature de M. Maillé à la députation, il a collaboré à la Lanterne, au Réveil social, à la Vérité, au Radical et a fonde la Réuolution francaise; il a écrit l'Histo ire des prolétaires, avec M. Yves Guyot (1873) et diverses brochures, dont les Glorieux droits de l'hornme (1876), au nom desquels il fut frappé d'une condamnation à trois mois de prison. Naturalise français aussitôt que cela lui fut légalement possible, il était élu membre du Conseil municipal de Paris pour le quartier de la Salpetrière (XVe arrondissem*nt) en 1874; il fut réelu en 1876 et en 1881, et devint successivement secrétaire, vice prési-

dent et enfin président (1881) de cette assemblée, où Il s'est fait remarquer par des connaissances prolundes e variée% et une activité infatigable. Il a fait partie, au Conseil municipal, de nombreuses commissions et a ét rapporteur, notamment, du projet d'organisation muni ipale de la ville de Paris, concluant à l'autonomie. Aprè- avoir combattu la candidature de Gambetta aux élection* d'août 1881, M. Sigismond Lacroix était élu à sa place député de la première rirconsrription du XXe arrondis- sem*nt en 1883. Il prit place à l'extrème-gauche, et pour. suivit à la Chambre sa campagne en faveur de l'antonomie communale de Paris. Aux élections d'octobre f885. porté à la fois sur les deux listes radicale et intransigeante, il fut élu au scrutin du 18. Il a voté l'expuls n totale des princes.

LADMIRAULT (de), LOUIS RENÉ PAUL, général français, sénateur, ne à Montmorillon (Vienne) le 17 février 1808, fit ses études militaires à l'Ecole de Saint-Cyr. Nommé sous-lieutenant du 62e régiment d'infanterie de ligne le 1er octobre 1831, M. de Ladmirault alla rejoindire son régiment en Afrique, où il servit jusqu'en 1952, et conquit par conséquent tous ses grades. Il se distingua à la prise de Constantine, à l'affaire de la Mouzaia (1840), où il commandait le premier bataillon de chasseurs et fut cité à l'ordre du jour de l'armée, et dans div erses autres expéditions. Appelé, l'année suivante, au comma- dement du cercle de Cherchell, il fut promu en 1844 colonel de zouaves, et nommé en 1845 au commandement du cercle d'Aumale. Le colonel de Ladmirault prit part ensuite, mou le commandement du marerhal Bugeaud, à l'expédition de la Grande Kabylie, où il se distingua de nouveau, fut cité à l'ordre du jour et promu commandeur de la Légion d'honneur. Il fut nomme genéral de brigade le 12 juin 1848, commanda successivement les subdivisions de Batna et de Médéah, dirigea plusieurs expeditions dans le Sud en 1849 et 1851. puis fut appelé en 1852 au commandement de la subdivision de Versailles. Promu général de division le 13 janvier 1853, il fut appelé, l'année suivante, au commande- ment d'une division du camp de Boulogne, passa ensuite à l'armee de Paris et fut placé en 185q à la tête de la 2° division du 1er corps de l'armée d'Italie. avec laquelle il combattit à Melegnano (Marignan) et à Solférino, où il fut blessé. Au retour de cette campagne, le Conseil municipal de sa ville natale lui faisait présent d'une énée d honneur. Appelé au commandement de la 1" division de l'armée de Paris, puis d'une division de la garde, le general de Ladmirault fut nommé sons-gou- verneur de l'Algérie, dont le maréchal de Mac-Mahon était gouverneur, en 1864. Le 20 décembre 1866, il etait nommé sénateur. Nommé commandant supérieur du 2° corps d'armée, à Lille, le 2 mars 1867, puis commandant supérieur du camp de Châlons, il avait repris le commandement du 20 corps lorsqu'pelata la guerre de 1870. Il reçut alors le commandement du 4° corps de l'armée du Rhin. Après nos premiers désastres, le general de Ladmirault dut se replier sous Metz et prit part aux combats livrés autour de cette place, et qui se terminerent par son investissem*nt. Emmené prisonnier en Alle- 'magne après la capitulation, il rentra en France à la paix et se mit i1 la disposition du gouvernement de Versailles, qui lui confia le commandement du 1er corps d'armee oparant contre Paris (6 avril t871); il pénétra dans cette place par la porte Saint-Ouen, le 22 mai, et s'emparait le lendemain des buttes de Montmartre. Le 24 juin, le général de Ladmirault était nomme gouverneur de Paris et commandant de la lre (aujourd'hui 20-) division militaire. Le 3 juin 1873, il était nommé, en outre, commandant en chef de l'armee de Versailles. Promu grand oflicier de la Légiond'honneur le lendemain de la bataillede Solferino, le générat de Ladmirault était élevé à la dignite de grandcroix de l'ordre en 1867, et décoré de la médaille militaire en 1871. Après avoir échoué dans le departement de la Vienne, aux élections complementaires du 2 juillet 1871, M. de Ladmirault a éte élu, le 30 janvier 1876, le second des leux sénateurs de ce departement et pris place à droite. Il a ete vice-président du Senat de 1876 à 1879, et a ete réélu sénateur de la Vienne au renouvellement triennal du 8 janvier 1882. Maintenu dans le cadre de l'activité, quoique ayant atteint la limite d'âge, comme ayant commande en chef devant l'ennemi. le général de Ladmirault a rempli, jusqu'en fevrier 1878, le poste de gouverneur de Paris.

LA FAYETTE (de), EDMOND FRANÇOIS DU MOTIER, homme politique français, sénateur, ne en 1818 à Chavignac (Haute-Loire), dans le chàteau de son grand-père, le generaldela Fayette. It fit ses études à Paris, fut reçu avo 'at et, en se présenta aux électeurs de la HauteLoire, qui l'envovèrent sieger à la Constituante, le troisième sur huit; il devint l'un des secrétaires de cette assemblee. M. Edmond de la Fayette siégea d'abord it droite; mais, après l'élection présidentielle du 10 decembre, il combattit la politique de l'Elysee et se rapprocha de la gauche, avec laquelle il vota désormais jusqu'à la dissolution II ne fut pas réela à la Législative. — Aux élections senatoriales du 30 janvier 1876, M. Edmond de la Fayette qui, depuis 1849, n'avait pis pris part aux luttes de la vie politique autrement que comme' conseiller général, se présenta dans la Haute-Loire sur la liste républicaine et fut élu avec M. Jacotin, le second candidat de cette liste. Il s'inscrivit à la gauche républicaine, et son mandat lui fut conHrmé au renouvellement partiel du 5 janvier 1879. LA FERRONNAYS (marquis de), HENRI MARIE AUGUSTE FERRON, offieier et homme politique français, né à Paris le 15 septembre 1842. Engage volontaire dans larme de l'artillerie en 1861, il entrait à Saint-Cyr en t863, et en sortait en 1865 avec le grade de sous-lieutenant dans un régiment de cuirassiers. Admis à l'E ole d'etat-major, il obtenait ensuite l'autorisation de se join dre à la legion pontificale d'Antibes, avec laquelle il lit la campagne de 1867, et y devint adjudant major. Rentre au 7. cuirassiers comme sous-lieutenant, au moment

LAFONTAINE, LOUIS MARIE HENRI THOMAS (dit), acteur et littérateur français, né à Bordeaux le 29 novembre 1826, commença ses études au seminaire de sa ville natale, dont il s enfuit jour s'embarquer comme matelot à bord d'un bâtiment marchand faisant Toiles pour la Réunion; à son retour, il devint employé de commerce, et ce fut à cette époque que l'occasion s'offrit pour lui d'aborder la scène, pour laquelle il s'était toujours senti un irrésistible attrait; il y parut dans la Tour de Nesle, sous un premier pseudonyme. Décidé à venir tenter fortune à Paris, mais dépourvu des ressources nécessaires pour les frais d'un pareil voyage, il se chargea d'une balle de colporteur et ce fut à pied et dans cet equipage qu'il fit la route. Il débuta au théâtre des Batignolles, dans l'Eclat de rire, en 1847. Après un fourt passage à la Porte Saint-Martin, M. Lafontaine obtenait en 1850 un engagement au Gymnase, où il se fit rapidement nne grande réputation. Il y parut notamment dans Brutus, lâche César! Faust; la Femme qui trompe son mari le Mariage de Victorine (1852); Un fils de jamille, Philiberte, Diane de Lys (1853); le Pressoir (f854J; Flamminio (1855), etc. Du Gymnase, M. Lafontaine alla debuter au Français, d'où il passa au Vaudeville et joua successivement dans: Dalila (/857); le Roman d'un jeune homme pauvre (/858); la Seconde jeunesse (1859J, etc. De retour au Gymnase, il s'y fit de nouveau applaudir dans les Pattes de mouches (1860); la Famille Puymené le Gentilhomme pauvre, la Vertu de Célimène (1B61); la Perle noire, l'Echéance, les Ganaches (1862); le Démon du jeu (1863). Le 23 fdvrier 1863, M. Lafontaine epousait une de ses jeunes camarades, MIle Victoria (voyez ci-apres), avec laquelle il passait au Français, où tous deux étaient admis comme sociétaires. M. Lafontline y débuta dans le Dermer quartier (1864), et a paru depuis dans le Supplice d'une femme (1865); Gringoire (1866J; Julie (1869), etc., quant aux créations. Il a en outre repris avec succès les grands rôles du répertoire classique ainsi que plusieurs de son propre repertoire, dans des pie es nouvelles. Démissionnaire en M. Lafontaine a paru depuis sur diverses scènes parisiennes, notamment à l'Odeon, dans le rôle de Ituy Blas (1872); à la Gaité, où il a créé le rôle d'Orso Savagnano, dans la Haine (1874); au Vaudeville, pour y créer celui de Rodolphe Caverlet, dans Madame Caverlet, de M. Emile Augier (1876), etc. Il a fait également plusieurs tournées artistiques en province. fnfin M. Lafontaine s'est adonne, dans ces derniers temps, non sans succes, à la littérature d'imagination. Il a publié plusieurs romuns et nouvelles, notamment la Servante (1883)

de 1n guerre, il se signala à Rezonville et fut cité à l'ordre du jour. Enfeimeà à Metz, il y fut fait prisonnier à la capitulation et emmené en Allemagne. Après la paix, M. de la Ferronnays rentra à son rrgiment, puis fut envoyé à l'ambassade de Berlin comme attaché militnire. et promu lieutenant (1871). Promu capitaine en 1875, il était attache à l'ambassade de Berne, puis à celle de L ndres, et enfin envoyé à la conférence de Berlin, comme deuxième commissaire technique pour la France, sur la question de la délimitation des frontières de Grèce. Il était, porté an tableau d'avancement pour le grade de chef d'escadrons, lorsque les décrets rendus contre les congrégations religieuses le décidèrent à donner sa démission. en novembre 1880. Conseiller general de la Loire-Inférieure depuis 1876, maire de Saint-Marsla-Jaille, M. le marquis de la Ferroanays a été élu député de la Loire-Inferieure, sur la liste monarchiste, le 4 octobre 1885. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1872, il est en entre decoré des ordres pontificaux. LAFOND DE SAINT-MUR (baron), Guv Jo%Epa REMY, homme politique lranç:iiq, né à la Rorhe-Canillac (Corrèze) le 8 décembre 1817. Il fit son droit à Paris, entra ensuite dans l'administration, et devint ronseiller de préfecture, puis secrétaire général de la préfecture de la Correze. Choisi comme candidat officiel dans la première circonsrripfon de la Correze, aux élections generales de 1857, il quitta l'administrntion, après dix ans d'exercice. glu sans peine an Corps legislatif, il fut reelu de même en 1863 et en 1869. La révolution du 4 Septembre le rendit momentanément à la vie privée. Mais aux élections sénatoriales du 30 janvier 1886, M. Lafond de Saint-Mür fut élu, le premier, sénateur de la Corrèze, et prit place au groupe de l'Appel au peuple. Il a été reelu le 25 janvier 1885, comme candidat républicaine, et s'est abstenu sur la question de l'expulsion des princes. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1866.

LAFONT, JEAN ANNE ANTOINE, homme politique français, ne à Toulouse le 2 avril 1825. Il vint de bonne heure à Paris, s'occupa de journalisme et fit à l'Empire toute l'opposition possible. Attaché à la rédaction du Temps, il v remplit jusqu'au 4 septembre les fonctions de reporter parlementaire. Il participa très activement à l'organisati m de la garde nationale de Paris, s'il ne put, étant boiteux, en faire lui-même partie, et devint adjoint de M. Clemenreau, maire du XVIIIe arrondissem*nt. En cette qualité. il fut quelque peu arcuse, comme ce dernier, de completé dans 1 exécution sommaire des généraux Lecomte et Clément Thomas, accusation dont le temoignage du colonel Langlois réussit à le justifier. Il avait, d'autre part, été emprisonne pendant la Commune. Elu, en juillet 1871, membre du Conseil municipal de Paris, pour le quartier des Grandes-Carrières (XVIIIe arrondissem*nt), il fut reelu en 1874, 1878 et 1881. Le 21 août de cette dernière année, M. Clémenceau était élu député dans les deux circonsrriptions de Montmartre; il optait pour la deuxième, et M. Lalont se présentait. le 18 decembre suivant, pour le remplacer dans la première. Sa tentative fut couronnée de succès, et il vint prendre sa place à l'extrème-gauche de la Chambre. Aux elections d'octobre 1885, M. Lafont fut élu député de la Seine au scrutin du 18, et vota l'expulsion totole des princes.

et les Pont camarades (l885J. Du premier de ces deux ouvrages il a tiré une pièce qui. après avoir été acceptee par Mme Sarah Bernhardt pour la Porte Saint Martin, est annoncée pour l'hi3er 1886-87, à Bruxelles et dans laquelle il remplira le rôle principal.

LAFONTAINE (dame), VICTORIA VALOUS, actrice française, nee à Lyon vers 1840. Après avoir cultivé très jeune l'art dramatique sur un petit théâtre d'amateurs lyonnais, elle partit avec une troupe qui exploitait les principales villes de la France meridionnale; puis elle vint à Paris, où elle débutait au Gymnase en 1857. Rtle s'y fit promptement une place considérable et méritée non seulement par son talent et sa beauté, mais surtout par le travail, la conscience qu'elle mettait au service de son art. Les pièces où elle brilla principalement au Gymnase, sont Piccolino (1861); la Perle noire, les Fous, les Ganaches (1862); le bémon du jeu (1864). Mariee le 23 février 1863, avec M. Lafontaine (voyez cidessus), elle passait avec lui au Theâtre-Français, où elle parut successivement dans Il ne faut jurer de rien, d'Alfred de Mus,et, son debut; puis dans Madame Dearoches (1867); Paul Forestier (1868); Maurice de Saxe (f870J et dans divers rôles du répertoire classique, par exemple dans celui d'Agnes, de l'Ecole des femmes. Mme Victoria a quitte le Théâtre-Français avec son mari, en 1871. Elle a paru depuis sur divers théâtres, notamment en 1873, au Châtelet, dans la reprise de la Maison du baigneur, et a crée au Vaudeville, en 1876, le rôle de Claire Fromont, dans Fromon jeune et Rissler ainé, etc.

LA FORGE (de), ANATOLE, publieiste et homme pol tique français, né à Paris le 1" avril 1821, fit ses études au collège Louis-le-Grand et à la faculte de droit et entra dans la carrière diplomatique. Après avoir ete attache à la légation de Florence, puis secrétaire d'ambassade à Turin et à Madrid, il était charge, en 1846, d'une mission spéciale en Espagne, et était au retour décoré de la Légion d'honneur. En 1848, M. Anatole de la Forge se lançait dans le journalisme. Après avoir collaboré au Portefeuille et à l'Estafette, il entrait au Siècle pour y traiter les questions de politique elrangere. Il y rédigeait depuis plusieurs années la chronique parlementaire, lorsqû eclata la revolution du 4 septembre 1870. Nomme préfet de l'Aisne, quand la moitié da département, chef-lieu compris, était déjà au pouvoir de l'ennemi, M. Anatole de la Forge installa son administration à Saint-Quentin, où il organisa la défense et soutint, à la tète des gardes nationaux et de la rompagnie de pompiers de cette courageuse ville, l'attaque des troupes allemandes bien supérieures en nombre, sans parler de l'armement. Blesse grièvement la jambe presqu'au commencement de l'action, l'énergique préfet de l'Aisne ne voulut se retirer que lorsqu'il eut vu l'ennemi battre en retraite. C'était le premier exemple d'une ville ouverte résistant à l'invasion, aussi M. Anatole de la Forge, publiquement félicite par le gouvernement de la Défense nationale, fut-il promu officier de la Legion d'honneur. Nomme à la préfecture des BassesPyrenees en février 1871, M. de la Forge y fit une ardente propagande en faveur de l'idée d'une résistance à outrance. Il donnait sa démission à la suite du vote des préliminaires de paix, et reprenait sa place à la rédaction du Siècle. Apres avoir échoué dans le Ville arrondissem*nt de Paris, contre l'amiral Touchard, aux élections du 14 octobre 1877, il était nommé directeur de la presse au ministère de l'interieur dont le titulaire était M. de Marcere, dans le cabinet Dufaure, constitué le 4 décembre suivant, et resignait ces fonctions en mai 1879. Le 29 mai il était élu député dane le IXe arrondisaement de Paris, en remplacement d'Emile de Gira-din, decede. Aux elections générales du 21 août suivant, l'arrondissem*nt ayant été divisé en deux sections. M. de la Forge se presenta t avec succès dans la première. Enfin. aux élection* d'octobre 1885, il etait elu député de la Seine le troisieme. M. Anatole de la Forge siège à 1 extrême-gauche, son caractère d'une parfaite rectitude nous dispense d'insister sur ses actes et sur ses votes, cette menti n faite. II a repoussé les deux propositions d'expulsion des princes, M. de la Forge est vice-président de la Chambre des députée depuis le 5 mai 1885. Il a publié: l'Instruction publique en Espagne (1847); Dea vicissitudes politiguea de l'ltalie dans ses rapporta avee la F'rancet (1850); Histoire de la République de Venise sous Manin (1853, 2 vol.); la Peinture contemporaine en France (1856); la Guerre c'est la paix, l'Autriche devant l'opinion, la Question des duchés, brochures (1859): les Utopistes en Italie, la Liberté (1862); la Pologne devant la Chambre (1863); la Pologne en 1864, lettres à M. Emile de Girardin (1864); Lettres à Mgr Dupanloup à propos de la Pologne (1865), etc. Outre la rosette d'officier de la Légion d'honneur. M. de la Forge est décoré de la médaille militaire.

LAGACHE, CÉLESTIN, sténographe et homme politique français, né à Courcelles-Epayelles Oise le 28 août 1809. II vint terminer ses études à Paris et entra comme sténographe au Jfoniteur en 1830. Apres Ia re- volution de février 1848, il se nfsenta dans son departement natal, aux élections pour l'Assemblée constituante, comme candidat du parti avancé, et fut élu représentant du peuple, le quatrième sur dix. Il n'en vota pas moins avec la droite, et, pour la peine, ne fut pas reelu pour l'Assemblée législative. Entre, sous femlire, au service sténographique du Corps législatif, il en devint le directeur, conserva ces fonctions après le 4 septembre, et a pris depuis sa retraite, avec le titre de directeur honoraire. Aux élections sénatoriales du 5 janvier 1879, M. Celestin Lagache a ete élu sénateur de l'Oise. Il a pris plane au centre gauche et a repousse de son vota le projet d'expulsion des princes. M. Lagache est officier de la Légion d'honneur depuis 1874. LAGRANGE, VicTon ETIENNE, homme politique

français, né à Dijon le 3 janvier 1845. D'abord ouvrier tvpographe, employé à l'imprimerie du Progrès de la Cdde-d'Or, il devint gérant de ce journal et subit en cette qualité plusieurs condamnations. Après la guerre, M. Lagrange se fixa à Lyon, ou il collabora à la Républigue républicaine, au Censeur, à la Tribune des travailleurs, au Progrès, et fut élu conseiller municipal. Le 14 décembre 1881, il était plu député dans la 3° circonscription de Lvon, en remplacement de M. BonnetDuverdier, et prenait place à la gauche radicale. Aux elections d'octobre 1885, M. Lagrange était élu député dn Rhône au second tour. Il a voté l'expulsion totale des princes,

LAGUERRE, GEORGES, avocat et homme politique français, ne à Paris le 24 juin 1858. Ayant fait ses études de droit et pris le grade de licencié, il s'inscrivit au barreau de Paris, fut secrétaire de la conférence des avocats et collabora au journal de M. Clemenceau, la Justice. Au barreau, il se fit rapidement une grande réputation par une éloquence incisive particolierement appropriée aux nombreux procès politiques qu'il a plaides. Il a dé'endu notamment Blanqui, MIle Louise Michel, les principaux accusés de la grève de Montceaules-Mines, sans parler de criminels aux procès retentissants, tels que Pel et le pseudo Campi Peu aprés le procès des grévistes de Montceau-les-Mines, une varance s'étant produite dans le département de Vaurluse, la candidature y fut offerte à M. Lagnerre, qui accepta et fut élu député. Il prit place à l'extrême-gauche. Aux élections d'octobre iSS5, il figurait, dans le mémo département, sur la liste radicale, et fut élu au scrutin du 18. Il a voté contre les deux projets de loi tendant à l'expulsion des princes.

LAING, SAMUEL, administrateur anglais, neveu de Malcolm Laing, l'auteur de l'Histoire d'Ecosse, est né à Edimbourg en 1810, fit ses études à Cambridge, où il resta d'abord comme professeur de mathématiques, suivit les cours de droit de Lincoln's Inn et se fit admettre au barreau en 1840. Peu après, il devenait secrétaire partientier de M. Labouchère, ministre du commerce (mort en 1869) qui l'attacha à la nouvelle division des chemins de fer en qualité de secrétaire. Il se distingua bientôt dans l'application de ses connaissances spéciales à cette branche nouvelle de l'activité humaine, et donna, en 1844, un Rapport sur les chemins de fer anglais et étrangers qui fut très remarque. Membre de la commission des chemins de fer instituée l'année suivante, sous la présidence de Lord Dalhousie, il eut à rédiger un nouveau rapport dans lequel il recommandait des mesures qui, on le reconnut trop tard, eussent prévenu la crise industrielle d'alors si on les avait prises. Mais If parlement repoussa ses conclusions et la commission fut dissoute. M. Laing, en conséquence, ae démit des fonctions qu'il avait occupées jusque-là sous diverses administrations et reprit sa place au barreau. En 1848, il occupa les fonctions de président du conseil d'administration, directeur de la compagnie du chemin de fer de Brighton, dont il sut doubler le trafic en cinq ans; il devint, en 1852, président de la Société du Palais de Cristal, fonctions qu'il resigna en 1855 en même temps que celles de directeur du chemin de fer de Brighton. En juillet 1852, M. Samuel Laing fut élu, comme candidat liberal, representant du district de Wick à la Chambre des communes. Réélu en 1859, il donnait sa démission en octobre 1860, pour aller remplir aux Indes le poste de ministre des finances. De retour en Angleterre en 1865, M. Laing était réelu député de Wick en juillet suivant; il y échoua cependant aux élections de novembre 1868, mais fut elu, en janvier 1873, représentant des iles Orkney et Shetland. Secrétaire des finances à la Tresorerie, de juin 1859 à octobre 1860, M. Samuel Laing a de nouveau accepté, en 1867, la présidence de la compagnie du chemin de fer de Brighton. Nous devons ajouter que le nom de M. Laing est attaché à beaucoup d'autres grandes opérations de chemins de fer nationaux ou étranger, notamment aux chemins du Centre de la France, à ceux d'Anvers et de Rotterdam, au GrandOuest canadien, etc.

LAISANT, CHARLES Anne, mathématicien et homme politique français, ne le 1er novembre 1841, à Basse-Indre (Loire-Inférieure). Elève de l'Ecole polytechnique, il en sortait en 1863 dans l'arme du geme et avait atteint le grade de capitaine en 1870. Pendant le siège de Paris, il fut charge des travaux de défense du fort d'Issy. En octobre 1871, il était élu ronseiller général de la LoireInferieure, et quoique envoyé en Corse, puis en Algerie avec sa compagnie, il ne laissa pas rn souffrance ses devoirs politiques, et combattit ardemment dans le sein du conseil l'administration rearlionnaire. Ayant résigné son grade vers la fin de 1875, il se présentait dans la 1re circonscription de Nantes, comme candidat républicain, le 20 février 1876 et etait élu député. Il s'inscrivit à l'Union républicaine et vota notamment l'amnistie pleine et entière. Réélu le 14 octobre 1877 et le 4 septembre 1881 par le même collège, c'eqt dans la Seme qu'il se présentait aux élections d'octobre 1885, admis sur trois listes radicales de nuance peu ditferente. Il fut élu au second tour et reprit sa place à fextréme gauche. M. Laisant est l'auteur d'une proposition de réduction à trois ans de la duree du service militaire et de suppression du volontariat, présentée à la Chambre en 1876, reprise en 1877, 1878 et phis tard, sans succès jusqu'ici, mais fatalement destinée à aboutir. 11 prit en 1879 la direction du Petit Pariaien, où les questions militaires furent surtout traitées avec une competence particulière, mais qu'il ne conserva que peu de temps. M. Ch. Laisant a vote l'expulsion totale des princes. M. Laisant s'est fait recevoir docteur ès-sciences en 1877. On lui doit: les Applications mécaniques du calcul des quaternions et Nouoeau mode de transformation des courbes et dot surfaces, ses theses de doctnral; Introduction d l'étude des quaternions (1881); une traduction de l'Exposition des méthodes des équipollences de Bellavitis, etc.

LAJARTE (de), THÉODORE EDOUARD DUFAURE, compositeur et musicographe français, né à Bordeaux le 18 juillet 1826; il etudia la musique danssaville natale, y travailla le violon et le piano et vint à Paris, où il fut admis au Conservatoire dans la classe de fugue et composition de Leborne, en 1850. Leborne prit en affection son elève; il le conduisit chez Seveste, alors directeur du Thé&tre-Lyrique, auquel il le recommanda chaudement, et lui fit obtenir un poème le Secret de l'oncle Vincent, opéra comique en un acte qui fut joué. en 1855, soixante-dix fois consérutives. M. de Lajarte donna ensuite au même théâtre le Duel du Commandeur, 1 acte (1857); Mam'zelle Pénélope, 1 acte (1859); et le Neveu deGulliver, opéra ballet en a actes (1861). Il a fait iouer depuis la Farce de maistre Villon, 1 acte à l'Athenée (1872); Pierrot ténor, un acte, joue par les artistes de l'Opera-Comique à Enghien (juillet 1876). Comme compositeur de musique militaire, M. Th. de Lajarte a fait exécuter à Saint Roch, le 18 mars 1857, p.tr cent cin. quante choristes militaires et la musique du ter grenadiers de la garde, une Messe militaire; et il a publié les compositions suivantes l' Orphéon de l'armée, six chœurs avec accompagnement de fanfare, dédirs au maréchal Niel; Nouveau répertoire des musiques d'harmonie et des fanfares civiles et militaires, vingt-cinq marches et pas reJuubles; Six pas redoublés; Marche triomphale, pour harmonie; Fantaisie symphonique, pour harmonie; Six ouvertures, pour harmonie; Air de 6allet, pour hatmonie; le Beau grenadier pas redouble pour fanfare, etc. M. Théodore de Lajarte, comme écrivain spécial, a collaboré i la Presst, à la Patrie, à l'Avenir libéral, au Globe, au Public, à l'Assem- blée nationale de 1871, au Courrier diplomatique au Moniteur der arts, à la France musicale, au àfenestrel, à la Chronigue musicale, à l'Illustration, au Monde illustré, etc., et a publie, en 1867, une brochure intitulée Instruments Saa et fanfares civiles. Attarhé depuis 1873 aux Archives de l'Opera, il a su y rendre de grands services, en mettant dans la bibliothèque un ordre inconnu avant lui, et en en dressant scrupuleusem*nt l'inventaire. Ce travail d'ordre lui inspira l'idée d'un ouvrage intitulé Bibliothèque musicale du théatre de l'Opéra, catalogue historique, chronologique, anecdotique, publié sous les auspices du ministere de l'instruction publique et des beaux-arts, rt rédegé par Théodore de Lnjarte, bibliothécaire attaché aux Archives de l'Opera (Paris, Jouaust, 1876-80. 3 vol. in-S-). On doit encore à M. de Lajarte un petit recueil des Airs à dartser, de Lulli à Méhul, transcrits d'apres les manuscrits originaux de la bibliothèque de l'Opéra; quelques autres travaux de bibliographie musicale et un petit opéra de salun On guérit de la peur.- 11 a donné encore au theàtre, dans ces derniers temps: lePortrait, opéra comique en 2 actes, joué à l'Opera-Comique et le Roi de carreau, opéra comique en 3 actes aux Nouveautes (1883). LALANDE, FRANÇOIS Louis ARMAND, industriel et homme politique français, né à Bordeaux le 10 décembre 1820. Grand propriétaire, négociant en vins, ancien président de la chambre de commerce et adjoint au maire de Bordeaux, ancien vice-préside nt du bureau do bienfaisance et directeur de la caisse l'épargne, M. A. Lalande fut élu deputé de l'arrondissem*nt do Lesparre le 4 septembre 1881 à une grande majorité, et prit place au groupe de l'Union republicaine. 11 a été élu député de la Gironde au scrutin de ballottage le 18 octobre et a voté contre les projets d'expulsion des princes. M. Armand Lalande a pris part aux discussions économiques principalement. Il est libreéchangiste, bien entendu, et 1 un des fondateurs de la société du libre-échange de Bordeaux. Récompensé d'un diplôme d'honneur à l'Exposition universelle de 1878 pour sesvins, exposés par la chambre do commerce, il fut promu oflicier de la Légion d'honneur le 20 octobre suivant, étant chevalier depuis 1862. Il a publié en août 1886 son Discours sur la pohtique coloniale. LALANNE, LÉON LOUIS CHRÉTIEN, ingénieur français, sénateur, membre de l'Institut, né à Paris le 3 juillet 1811. Eleve de l'Ecole polytechnique, il en sortit en 1831 dans le service des ponts et chaussées, et s'occupa particulièrement de recherches scientifiques et d'inventions d'instruments, travaux consignés dans de nombreux memoires recompenses de médailles d'or par la Société des ingénieurs. Construrteur, avec M. Arnoux, du chemin de fer de Paris à Sceaux, en 1846, il fut placé, en 1848. à la tète des Ateliers nationaux. En 185!, il acceptait la direction des travaux publics en Valachie, d'ou l'invasion russe le fit partir. 11 a dirigé depuis les travaux de diverses lignes de chemins de fer étrangers, notamment ceux de l'Ouest-Suisse et du Nord de l'Espagne. Il avait atteint le grade d'inspecteur géneral de première classe des ponts et chaussées depuis plusieurs années, lorsqu'il fut appelé, par décret du 20 janvier 1877, àla direction de l'Ecole des ponts et chaussées. Il a été élu membre libre de l'Academie des sciences en 1879 et sénateur inamovible en 1883. En cette dernière qualité, il a voté contre la loi sur l'expulsion des princes prétendants. On doit à M. Léon Lalanne ïssai philosophique sur la technologie (1840); Tables. nouvelles pour abréqer divers calculs (même année) Table graphique à l'ueage des chemitts de fer (1843); Description et usage de l'abaque, ou compteur universel (/846); Instruction sur les règles à calcul (1851), etc. Il a collabore en outre à une foule de publications et de journaux spéciaux les Annales des ponts et chaussées. l'Encyclopedie nouvelle, l'Instruction populaire, les Cent traités, un Million de faits, Patria, la Biographie portative universelle, etc., etc. Il est grand offieier de la Légion d'honneur.

LALANNE, MAXIME LUDOVIC CERÉTIEN, littérateur et archiviste français, frère du précédent, est né à Paris le 23 avril 1815. Eleve de l'Ecole des chartes, il fut attacha en 1846 à la Commission dos travaux historiques. En cette qualité, il fut désigne, en 1850, comme expert

dans l'affaire du trop célèbre bibliophile Libri, condamne à dix ans de réclusion (20 juin), pour soustraction de livres et manusrrits précieux au préjudice de diverses bibliothèques. Directeur de l'Athenœum français de 1852 à 1856, il a dirigé, à partir de cette dernière date et jusqu'en 1865, la Correspondance littéraire. M. Ludovic Lalanne a collaboré en outre à la Bibliotheque de l'Ecole des chartes, aux Archives de l'art français, au Million de faits, à la Biographie portative, à Patria, etc. M. Ludovic Lalanne a publié à part'. Recherches sur le feu grégeois et sur l'introduction de la poudre en Europe (t841), couronnées par l'Académie des inscriptions etbelles-lettres; Curiosités littéraires, Curiosites bibliographiques, Curiosités biographiques, Curiosites des institutions, mœurs et légendes, Curiosites mili- taires (1845-47, 5 vol.); Dictionnaire de pieces autographes volées (affaire Libri) aux bibliothèques publiques de Franc. (1851-53), avec M. Bordier; Dictionnaire historique de France (1871), et des éditions de d'Aubulné, Marguerite de Navarre, des Mémoires et correvtrondance de Russy-Rabutin, de Malherbe, dans les Grands écrivains de la France (1862-1869, 5 vol.) des Œuvres de Brantôme (1865-79, 9 vol.), pour la Societé de l'histoire de France, etc. — M. Ludovic Lalanne est sousbibliothécaire à la bibliothèque de l'Institut depuis 1875.

LALO, EDOUARD, violoniste et compositeur français, est ne vers 1830 et a fait ses études musicales au Conservatoire de Lille. Venu ensuite à Paris, il ne produisit comme virtuose dans les séances de musique de chambre fondées par MM. Armingaud et Léon Jacquard, tout en se livrant à la composition. Il publia dès lors des melodies vocales et quelques œuvres instrumentales empreintes d'un sentiment elevé de l'art et de tendances progressives en avance sur le goût public, qui furent très remarquées pu Allemagne, mais pas du tout à Paris. Decourage par l'accueil fait à ses travaux dans son pays, M. Lalo fut plusieurs années sans rien produire. Toutefois, le Théâtre-Lyrique ayant ouvert un concours d'opera, il y prit part avec un grand opéra en trois actes Fiesque, dont M. Charles Beauquier avait écrit le poeme. Dans ce concours, auquel prirpat part cinquantedeux compositeurs, ce fut le Magnifique, de M. Philippot qui remporta le prix; mais des sept ouvrages qui suivaieot l'ouvrage couronné, et qui furent mentionnes élogieusem*nt par le jury, le premier classe était la Coupe et les lèvres, de M. Canoby et le second Fresque. Un membre du jury parla de cette partition à M. Perrin, alors directeur de l'Opéra. Celui-ci voulut l'entendre, fut frappé des qualités de la musique, mais trouva le poème défectueux. On tomba d'accord pour qu'il fût gué des lenteurs malheureusem*nt habituelles en pareil cas, ne se fût décide à retirer sa partition et & la publier. Quelques années plus tard, 1 intervention de M. Gounod amenait le directeur du théâtre de la Monnaie, de Bruxelles, M. Vachot, à s'engager à représenter Fiesque; mais la chose entendue, les rôles distribués, l'ouvrage prêt à entrer en répétitions, M. Vachot se trouve en désaccord avec la municipalité de Bruxelles et donne sa démission. Fieaque ne put donc être représente à Bruxelles plus qu'à Paris, bien que ce soit une œuvre de valeur, dont plusieurs fragments exécuta dans des concerts et la publication de la partition pour piano et chant ont pu faire apprecier tout le merite. Apres avoir publié plusieurs melodies nouvelles et composé un Diver- tiasem*nt pour orchestre, exécuté avec succès dans lei concerts, M. Lalo commença un opéra, Savonarole, sur un poème de M. Armand Silvestre, et écrivit sur la demande de M. Sarasate un concerto de violon avec accompagnement d'orchestre, qui fut exécute par ce virtuose au Concert national le 18 janvier 1874, et ensuite aux Concerts populaires, avec un franc succes pu s, pour M. Sarasate encore, une Symphonie espagnole, exrcutee l'année auivante et enfin un A.llegro symphonique exécuté aux Concerts populaires, en janvier 1876, M. Lalo a publié, en fin de compte, une quantite d'œuvres variées, tres remarquées par l'élégance, le style et la couleur. L'Opéra a donné de lui, en 1882, un ballet en 2 actes Namouna, qui a eu beaucoup de succès. LA MARTINIERE (de), BDOUARD MARIR TIREL, homme polihque français, ne Rennes le 17 février 1849. Il fit son droit à Paris, prit le grade de ducteur et fut Six semaines après, il etait nommé chef de cabinet du sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur dans le u gouvernement de combat » et devint ensuite chefadjoint du cabinet du ministre et directeur du personnel, puis chef de cabinet du vire-president du consell (avril 1874), fonctions qu'il resigna en mars 1875. Nommé en 1877 substitut du procureur de la Republique près le tribunal de la Seine, M. de la Martinière etait revoqué au mois de mars 1879, des que la République fut enfin maitresse de la situation. 11 songea des lors à se faire mieux connaître dans le département de la Manche, où est sa résidence, et où il avait dejà figure pendant la guerre comme capitaine de mnbiles (à vingt et un ans If et devint successivement maire de Vinde- fontaine, membre du Conseil général de la Man he, président du comice agricole. Enfin, il se présentait à la deputation, sur la liste réactionnaire, aux élections du 4 octobre 1885, qui l'envoyèrent siéger à la Chambre. Il a pris place au centre droit. M. de la Martiniere est chevalier de la Légion d'h onnenr.

LAMARZELLE (de), GUSTAVE Louis ENOUARD. homme politique et jurtsronsulte français, né ù Vannes le 4 aoüt 1852. Il fit son droit à Paris, prit le grade de docteur et s'inserivivit au barreau de la Cour d ppel: il est enfin professeur à la farulle de dr it de l'Institut catholique de Paris. M. de Lamarzelle, juris onsulte éminent, a été élu deputé du Morbihan le 4 oet bre 1885, sur la liste monarchiste. Il est secrétaire de la Chambre des deputes.

LAMBERT, Louis EUGENE, peintre français, né à Paris en 1825, élève d'Eugène Delacroix. On cite de cet artiste Intérieur d'etable (1852); Dans la coulisse (1855); l'Expiation, Chat et perroquet (1857); Remede pire que le mal, un Marché de petite ville (1861); Chasse d courre, l'Abreuvoir (1864); Terrier de renard, une Horloge qui avance (1865); Relais de chasse (1866); la Cheminée du garde, la Place enviée (1867); un Orage qui gronde. Vol avec escalade (1868); les Maitres de la maison (1869); Chatte et ses petit*, l'Antichambre (1870J; Grandeur dechue, Convoitise (1872); « A boire » le Sommeil interrompu (l878J; Installation provisoire, l'Heure du repas (1874); Jack, Sane, Shot; l'Ennemi, Envoi (1875); Pepito, Toc, d'Artagnan, En famille (1876); Pendant l'office(1877); les Chats du cardinal de Richelieu (1818), etc. -M. Eu-. gene Lambert a obtenu des médailles en 1865, 1R66 et iR70, une médaille de 3' classe en 1878, et a été décoré de la Légion d'honneur en 1875.

LAMBERTERIE (baron de), PAUL, administrateur et homme politique français, né à Paris le 29 mai 1839. Il fit son droit et entra dans l'administration à vingt-six nus. Sous-préfet de Briançoo en 1870, il servit pendant la guerre, comme officier, dans les mobilisés de la H.'uteVienne, et redevint sous-préfet après la conclusion de la paix. Il administrait l'arrondissem*nt de Saintes, lorsque la chute du ministere de Broglie et Fourtou vint l'avertir que l'heure de la retraite avart égalemenl sonne pour lui. Il donna sa démission, se retira dans le Lot et s'occupa d'agriculture. Il a été élu député du Lot au scrutin du 18 octobre 1885, comme candidat monarchiste. M. de Lamberterie est chevalier de la Légion d'honneur. LAMI, LOUIS EUGÈNE, peintre français, né à Paris le 12 janvier 1800. Elève de Gros. d'Horace Vernet et de l'Ecole des beaux-arts, il débuta au saton de 1824. M. Lami s'occupa concurremment de gravure sur pierre, de lithographie et d'aquarelle, et fut en ceci le professeur des princes d'Orleans. 11 collabora à de nombreuses publications illustrées et publia divers recueils de lithographies de genre, notamment un Voyage en Annleterre et en Ecosse qui eut du succès. M. Lami a fait divers voyages dans lesquels il a visité à peu près toute l'Europe et notamment la Crimée, au moment de la guerre.On cite, parmi les expositions de cet artiste le Combat de Puerto-Miravente, Etude. de chevaux, le Combat de Tramerced, une Mélée dans la campagne du Balkan, Charles 1er recevant une rose en se rendant en prison, les Manahevres russes au sacre de Nicolas 1er, Attelage sustique, Course au clocher, Trait de bravoure moscovite, une Voiture de masques, Cromwell, la Scène du sonnet du Misanthrope et de nombreux Portraits (182453); la Bataille de l'Alma(1855), etc. Parmi ses aquarelles, genre auquel il s'est presque exclusivement consacré dans ces'derniers temps, nous citerons. un Bal aux Tuileries, Courses à Chantilly, la Prise de Constan- tine, la Revue des chasseurs, un Bal à l'Opéra, les Palais Durazzo et San Lorenzo, et la Via Noviçsima à Gênes, le Lever de la reine d'Angleterre l'Orgie, Sujets tirés des Œuvres dAlfred de Musset, l'Éscalier de marbre à Versailles, Costumes de 1760, l'Abdication de Marie Stuart (Expos. nniv., 1867); le Dernier autodafé à Madrid, en 1670; Trianon en 1750 (1853-73), etc. Enfin il a peint pour les Galeries de Versailles: le Combat d'Hondschoot, la Bataille de Cassano, l'Affaire de la Claye, la Prise de Maestricht, la Capitulation dAnvers etc. M. Eugène Lami a obtenu une médaille de 2e classe en 1855 (Expos. univ.) avec sa Bataille de l'Alma; chevalier de la Légion d'honneur depuis 1837, il a été prnmu officier en 1862.

LAMOUREUX CHARLES, violoniste et chef d'orchestre français, ne le 28 septembre 1834 à Bordeaux, où il commença l'étude du violon. Venu à Paris en 1850, il entra au Conservatoire, dans la classe de Girard, alors chef d'orchestre de l'Opéra. Apres avoir obtenu un second accessit en 1852, il remportait, en 1853, le second prix, et le premier en 1854. D'abord premier violon dans orchestre du Gymnase, il entra bientôt à celui de l'Opéra. Il rontinuait néanmoins ses études musicales, apprenait l'harmonie avec Tolbecque, le contre-point avec Leborne, et achevait ses études théoriques aver Chauvet. Après quoi, M. Lamoureux se consacra à l'enseignement et fonda, avec MM. Colonne, Adam et Régnault, une Sociéte de musique de chambre dont les séances eurent beaucoup de succès. Devenu sous-chef d'orchestre de la Societé des concerts du Conservatoire, M. Lamoureux songea à doter son pays d'une institution toute nouvelle pour lui. Il fit plusieurs voyages en Angleterre et en Allemagne, ou il se lia avec les deux célèbres chefs d'orchestre Michaël Costa et Ferdinand Hiller, et étudia alors les moyens de faire connaître en France, à leur imitation, les œuvres impérissables des Bach, des Haendel et des Mendelssohn. Malgré les obstacles que les hommes d'initiative rencontrent toujours sur leurs pas, M. Charles Lamoureux fondait en 1873 la « Société de l'harmonie sacrée », sur le modèle de la Sacred harmonie Society de Londres, avec ses seules ressources, Il organisa un orchestre, un nombreux personnel choral, qu'il mit sur-le-champ aux prises et, le 19 décembre 1873. avait lieu, dans la salle du Cirque des ChampsElysees, la première audition du Messie, oratorio de Haendel. L'orchestre et les chœurs étaient diriges par M. Lamoureux. L'exécution fut admirable et le succès prodigieux. Après plusieurs auditions du Messie, M. Lamoureux donna la Passion de Jean-Sebastien Bach; puis, la saison suivante, le Judas Macchabee de Haendel. qui eut un succès iuout. l'our varier ses programmes, en reservant une place à l'élement contemporain, il lit exécuter la cantate de M. Gounod Gallia, et le « mystero » en trois parties de M. Massenet Eue. Ces œuvres remarquables furent accueillies avec la faveur la plus marquée, et leur execution révéla M. Lamoureux comme

LAMBER, JULIETTE. — Voyez Adam (dame).

un chef d'orchestre hors ligne. Il fut chargé de la direc tion musicale des fêtes du centenaire de Boïeldieu, d. nnées à Rouen en 1875. Lorsque M. Carvalho fut nommé directeur de l'Opera-Comique, en remplacement de M. du Losle, il s'empressa d'attacher M. Lamoureux à ce théâtre, en qualité de chef d'orchestre (1876). M. Ch. Lamoureux a donne sa démission de ces dernières fonctions au commencement de mai 1877, et n'a pas cessé depuis de diriger les Concerts auxquels il a donné son nom. LANDELLE, CHARLES, peintre francai«, né à Laval le 2 juin 1821. Elève de Paul Delarache, il s'cet principalement consacré à la peinture historique et religieuse, sans préjudice d'un assez grand nombre de portraits, et a débute au salon de 1841 par son propre portrait. Nous citerons: Portrait de l'auteur d l'àge de vingt ans (1841); Fra Angelico da Fiesole (1842); l'Idylle. l'Elegie, la Charité (1854), la Vierge et les saintes femmes, Fleurette abandonnée par Henri IV (1845); les Petit* bohémiens, Jeune juif (1846); Portrait d'enfant, Jeune é,qyptienne (1847); Sainte Cécile, Sainte Clotilde, Eucharis (1848); la République (1849); Jésus-Christ et ses npôtres Pierre et Jean, Sainte Véronique (1850); Beatitude(1852); la Renaissance, l'Antiquaire (1853); le Repos dela Vierge (1855); la Messe du dimanche à Béost (Basses-Pyrénees), les Vanneuses de Beost (1856); la Juive de Tanger, Jeune fille ftnlandaise. Femme armémenne (1867); le Preasentiment de la Vierge, la Jeune fille aux oiseaux. Jeune fille de la campagna de Rome, les Deux Sœurs, Génie funèbre (1859); les Femmes de Jérusalem captives à Babylone, Visite de l'empereur et de l'impératrice à la manufacture de Saint-Gobain et Chauny, Chemin de croix (1861); Far niente (1863) le Réveil (1864); Pensierosa (1865J; Femme fellah, Arménienne du Caucase (1866); l'Enfant d'Aissaoui, charmeur de serpents, la Prison de Tanger, et plusieurs toiles exposées aux précédents salons (Exp. univ. 1867); Femme mauresque, et Paul et Georqea, enfants de la précédente (1868); Montagnard aragonais, l'Enfant malade (1869); Velleda (1870); l'Almée (1872) Jeune bohémienne serbe, la Samaritaine (1873J; Rêverie de seize ans (1874); la Mort de Saint Joseph, esquisse d'une peinture pour l'eglise Saint-Sulpire l'Ange de pureté, l'Ange des douleurs fragments du tableau la Mort de Saint Joseph (1875); Salmacit (1877); Isménis (1878); la Sirène, la Messagère des tempêtes (1879); Jeune fille polonaise, pastel Femme de Bethléem. Bazar des tapis au Caire, toiles (1883); le Pays des fruits d'or (1884J; le Droit moderne: la Liberte, la Loi, la Justice et le Droit, pour la ville de Laval la Petite orpheline (1885); l'Aveugle de Biskra, la Saison des oranges à Alqer, toiles Jeune fille et Portrait de M. Hetzel, pastel (1886). On doit en outre à M. Ch. Landelle des peintures murales: la foi, la Justice et le Droit, dans la salle d'attente du Palais du Conseil d'Etat, incendié en mai 1871 six Dessus de porte, pour le salon des aides-de-camp, au palais de l'Elysée; la décoration des deux Salons des arts de l'Hotel de ville, également détruits en t871, etc. Au nombre des portraits exposés par lui à diverses époqnes, nous devons mentionn r ceux de Stnckelberg, de 1 Amiral Baudin, de la famille Hély d'Ois.sel, des Filles de la baronne Mallet, de Mme Achille Fould, de la Princesse de Broglie, de la Princesse d'Essling, d'Alfred de Muaset, de Delphine Fir, de la Comtesse d'Andlau, de li Comtesse Fitz-Jamea (1874), d'Hetzel (i8g6) et un grand nombre de portraits anonymes. — M. Charles Landelle a obtenu une médaille de 3' classe en 1842, une m daille de 2e classe en 1845, une médaille de Ir· classe en 1848 et une de 3' classe en 1855 (Exposition universelle); il a reçu également une médaille à l'Exposition de Philadelphie en 1877. II est rbevalier de la Légion d'honneur depuis 1855.

LANESSAN (de), Jean MARIE ANTOINE, naturaliste et homme politique français, ne à Saint-André de Cubzac (Gironde) le 13 juillet 1843. Il commença à Bordeaux ses études médicales et s'embarqua, en 1862, comme aidecliirurgien Il bord d'un navire. De retour en France, il vint terminer ses études à Paris, se fit recevoir dorteur en 1868, et fut nommé, en 1876, professeur agrégé d'histoire naturelle à la faculté de médecine. Pendant la guerre, il servit comme chirurgien dans les mobilisés de la Charente-Inferieure. En 187D, le docteur de Lanessan était élu conseiller municipal de Paris pour le quartier d- la Monnaie (VI- arrondissem*nt) et reelu en 1881, et y fit partie du groupe autonomiste. Aux ele tiens du 21 août 1881, il se présenta comme candidat de l'extrêmegau ·he à la députation, dans la deuxième circonscription rlu Ve arrondissem*nt de Paris, et fut élu. Il prit place à l'extrème-gauche, lit partie de diverses commissions, notamment de la commission du budget, et fut rapporteur de quelques-unes. Aux élections d'octobre 1885, il était élu députe de la Seine au scrutin du 18. II a vote l'expulsion des princes. M. de Lanessan fonda, en octobre 1881, le Réveil, journal quotidien, qu'il abandonuait pour la Marseillaise quelques mois plus tard. 11 dirige, en outre. la revue Science et nature. 11 a publié, enfin: Du protôplasma végétal, these (1876) Manuel d'histoire naturelle médicale; la Matière, la vie et les êtres vivant. (1879j; Etudes sur la doctrine de Darwin (1881); une traduction du Manuel de zootomie de Moisicovics Elder; l'Lxpansion coloniale de la France, étude économique, politique et géographique sur les établissem*nts français d'outre-mer (1886), etc. M. de Lanessan a éte, en août 1886, charge d'une mission officielle dans nos colo- nies, à l'effet d'en étudier les ressources ainsi que les meilleures conditions dans lesquelles la colonisation peut en être effectuée, pour celles ou c'est encore une question non résolue. Après une première tournee, M. de Lanessan faisait, au Cercle des conferences internationales, le 3 septembre, une conférence sur la Tunisie qui nous fait bien augurer de sa mission. pourvu qu'on l'écoute.

LANGÉNIEUX, BENOIT Msarr prélat français, cardinal, ne à Villefranche-sur-Rhône le 15 octobre 1S24. Il fit ses études au séminaire de Saint-Nicolas, à Paris, et débuta comme vicaire à Saint-hoch. En 1859, M. Morlot, archevêque de Paris, l'appelait à la chancellerie archiépiscopale. Curé de Saint-Ambroise en 1863 et de Saint-Augustin en 1867, il était nommé archidiacre de Notre-Dame et vicaire général en 1871. Nommé évéque de Tarbes le 18 juin 1873 et préconisé le 25 juillet suivant, il était promu à l'archevêché de Reims le 11 novembre 1874 et préconisé le 21 décembre suivant. Il a été crée cardinal par Léon XIII, dans le consistoire tenu au Vatican le 7 juin 1886. M. Langénieux est chevalier de la Légion d'honneur depuis mars 1870.

LANGEVIN, HECTOR LOUIS, homme d'Etat canadien, ne à Quebec le 15 août 1820. Après avoir acheve ses études au collège de sa ville natale, il alla suivre les cours de l'école de droit de Montreal et se nt admettre au barreau en 1850. Il fut quelque temps rédacteur en chet des Mélanges religieux, journal paraissent à Montréal trois fois par semaine, puis devint l'un des rédacteurs du Courrier du Canada, journal quotidien de Québec, et publia: Droit administratif des paroisses, or Parochial laws and customs of Lower-Canada (1862), dont le titre est écrit dans les deux langues ainsi que nous le reproduisona.- Elu maire de Quebec en 1857, M. Langevin a ete réélu en 1858 et 1859. Le 2 janvier 1858, il était élu membre du Parlement provincial, comme candidat du parti conservateur, pour le comté de Dorchester. En mars 1864, il devint solicitor general pour le Ras-Canada, avec siège dans le cabinet de sir E. P. Tache; il échangea ces fonctions pour celles de directeur général des postes en novembre 1866. Lors de la reorganisation du cabinet du Dominion en 1867, M. Langevin fut nommé secrétaire géneral du Canada, surintendant général des affaires des Indes et registrar-général; puis, ministre des travaux publics en novembre 1869, fonctions qu'il résigna à la chute du gouvernement Macdonald, en 1873. Aux élections de 1878, fut élu députe de Trois-Rivières, qu'il n'a pas cessé de représenter depuis, et redevint, la même année, directeur gênerai des postes, dans le ministère conservateur-libéral; en mai 1879, il échangeait ce portefeuille contre celui de ministre des travaux publics. Deroré de l'ordre du Bain en 1866, M. Langevin a été nommé chevalier-commandeur do l'ordre de Saint Michel et Saint George en 1881. LANGLOIS, AMÉDÉE JÉRÔME, homme politique français, fils du peintre de ce nom, membre d) l'institut, est né à Paris le 7 janvier 1819. Il entra à l'Ecole navale en 1835, et devenait successivement aspirant en 1838 et ensigné de vaisseau en 1841; détaché en 1847 au ministère de la marine pour y remplir leg fonctions de secretaire de la Commission supérieure chargée de réviser le règlement general des bâtiments de la flotte, il donna sa démission après la révolution de 1848, pour se lancer dans la politique militante. Il entra au journal le Peuple, de Proudhon, dont il devint le disciple et l'ami et qui le nomma son exécuteur testamentaire, lorsqu'il mourut, presque dans ses bras, en 1865. Porte en 1849, aux elertions pour la Législative, sur la liste democratique-soria- liste de la Seine, M. Langlois échoua avec 105,000 voix. Arrêté dans les bureaux du Peuple, à l'occasion de la manifestation du 13 juin 1849, il était condamne par la Haute Cour de Versailles. le 13 novembre suivante, à la déportation, comme coupable de complot ayant pour but de changer la forme de gouvernement. M. Langlois revint en France après l'amnistie de 1859. En janvier 1865, comme nous l'avons dit, il assistait, dans ses derniers moments, Proudhon, mort à Passy le 26 de ce mois; après quoi, en sa qualité d'exécuteur testamentaire du défunt, il surveillait, avec la plus grande sollicitude, l'impression de ses œuvres posthumoe. II prenait, en outre, une part personnelle très active au mouvement socialiste, et publiait en 1867 un ouvrage remarquable, expose substantiel de ses doctrines, qu'il dédiait à Proudhon: l'Homme et la Révolution (2 vol.). En 186". il assistait, comme délégué de la section française de l'Association internationale, au Congrès de Bâle, où il prit la défense de la propriété individuelle. De 1868 à 1870, M. Langlois fut très répandu dans les réunions publiques organisées sous J'empire de la nouvelle loi, et le 12 juillet 1870, il protestait publiquement rontre la guerre, à la tète d'uue manifestation qui fut dispersée violemment par la police, par manière de contre-protestation. Lorsque la nouvelle du desastre de Sedan fut connue à Paris, il fut un des premiers organisateurs des manifestations en faveur de la déchéance de la dynastie imperiale. Elu, après la révolutior du 4 Septembre, chef du 1168 bataillon de la garde nationale de Paris, il organisa le premier bataillon de marche, à la tète duquel il se signala à la prise de la Gare-aux-Bœuls et fut cité à l'ordre du jour de l'armée. Promu lieutenant-colonel commandant le 18e r -giment de Paris, M. Langlois donnait de nouvelles preuves de courage militaire à la gare de M. ntretout et à Ruzenval, où il fut blessé grièvement, cité de nouveau à l'ordre du jour et dé-ore de la Légion d'honneur. Le 18 mars 1871, des qu'il eut appris la tournure que les choses avaient prises à Montmartre, à la suite de l'inqualifiable tentative faite pour s'emparer des canons parques sur les buttes, M. Langlois s'employa avec la plus louable activité pour amener une solution pacifique de ce regrettable incident (il n'était pas encore question, bien entendu, de la double exécution des généraux Lecomte et Thom is mais ce fut sans succès, et on le vit sortir désespère d'une conférence qu'il venait d'avoir avec le chef du gonvernement, absolument intraitable, à ce qui parait avéré. M. Langlois avait, dès lors, accepté le commandement en chef des gardes nationales de Paris; il resignait ce commandement le 19 mars au matin, le remellait aux mains de l'amiral Saisset et acceptait. le 20, le poste de chef d'état-major de l'amiral, lequel devait échouer dans sa mission, comme on sait, bien qu'on sache beaucoup moins ce qu'il tenta d'utile pour y réussir.

Aux élections du 8 février 1871, le colonel Langlois y avait été élu représentant de la Seine, le vingt-cinquième p t'tr quarante-trois, et siégeait dans les rangs de la gau- che. On raconte que, souffrant encore de sa blessure et le bras en écharpe, le colonel Langlois, se trouvant dans 3 un café de Bordeaux où un lieutenant traitait de lâches, e sans doute de bonne foi, tant la légende en avait été habilement répandue dans les rangs de l'armée régulière, les gardes nationaux de Paris, ne put contenir son indi- 5nation et souffleta l'officier: argument ad hominem qui devait lui prouver son erreur Tenant d'un colonel de ladite garde nationale. M. Langlois fit partie, à l'Assemblée nationale, de plusieurs commissions importantes, notamment de la commission du budget. Il est l'auteur d'une proposition d'impôt sur les revenus et a pris la parole contre la loi sur l'internationale, et dans la discussion des impôts nouveaux, celle de la loi sur les cadres de l'armee, etc. Aux éleotions de 1876, M. Langlois, après avoirdérliné la candidature sénatoriale que lui offraient les républicains de Seine-et-Marne, se porta candidat à la députation dans la deuxième circonscription de Pontoise, et rut élu au scrutin de ballottage du 5 ma rs 1876. Il reprit son siège à gauche, a fait partie de la commission du budget pour 1877 et 1878, et a été rap- t porteur du budget de la guerre,. Il a pris notamment la parole dans la discussion de la loi sur les aumôniers militaires, île la proposition de M. Laisant tendant à modifier la loi du 27 juillet 1874 sur le recrutement de l'armée, de celles relatives à la création d'un port et d'un chemin de fer à la Réunion, au service hospitalier do j l'armée, dans la discussion des lois de finances, etc. D'un tempérament fougueux, d'une irrésistible impétuosité de parole, M. Langloie est un de ces rares caractères qui jouissent de l'entière estime, nous dirions pres- que de la sympathie de tous, même de leurs adversaires politiques les plus résolus. Cependant, il échouait dans )e departement de Scine-et Oise, aux élections d'octobre 1885. M. Langlois a publié Correspondance de P. J. YroudAon, 1837-49, precedé d'une Notice (1875, 3 vol.). LANJUINAIS (comte), PAUL HENRI, petit-fils du ce- lèbre membre de la Convention, homme politique français, né à Paris le 24 juillet 1834. Eleve de l'école militaire de Saint-Cyr, il en sortit comme officier de cava- lerie, mais donna bientôt sa démission. Aux elections du 21 août i8gi, il se porta dans la t·· circonscription de Pontivy, comme candidat legitimiste: il fut élu, prit place à l'extrême-droite, et en dehors de la politique courante, prit une grande part aux discussions sur l'organiNation de l'armée. Aux élections du 4 octobre 1885, il figurait naturellement sur la liste monarchiste, quitriom- pha au premier tour dans le Morbihan.

LANSAC (de), FRANCOIS EMILE, peintre français, né à Tulle en 1805; élève d Ary Scheffer et de Langlois, il se consacra d'abord it la peinture historique et. dans ces dernières années, plus spécialement à la peinture d'animaux et de sujets de chasse; on lui doit également de nombreux portraits très estimés. — On cite principalement de cet artiste Episode du siège de Missolonghi, Jeune fille d la fontaine, 71rait de courage du commandant Daru (1842); Sujet tiré des Confessions de J. J. Rousseau (18t6J; les Chasseurs au marais (1851); les portraits équestres de Napoléon 1er; Olivier de Clisson, le Duc d'Orléans, le Prince Louis-Napoléon; puis le Trompette des guide., l'Aumdnier du régiment (1855); CAevaux en liberté, Chien terrier anglais (1957); le Siège de Vadlon, Costume des Pyrénées (1859); la Mort de Ravenawood, inspiré de la Fiancée de Lammermoor et Vaches dans la prairie (1861); Déjanire et le centaure Nessut (1863); Chien terrier-bull, Charles 11 (1864); Saint Gérard de Lunel, Portrait équestre du baron d'Or (1866); la Sangle cassée (1868); Attelage russe (1870); Départ pour la chasse au faucon, Cheval de phaëton (1874); Animaux à la fontamt (1875J; un Commandant de chasseurs montagnards, Chasse en hiver (1876); Charles Ier (1877); un Page (1878J, etc. M. de Lansac a obtenu une médaille de 3* classe en 1836 et une de 2e classe en 1838.

LANSYER, MAURICE EMMANUEI., peintre français, né à l'Ile-de-Bouin (Vendée) le 18 février 1835. Se destinant d'abord à l'architecture, il fut élève de Viollet-le-Duc, puis il suivit les ateliers de Courbet et de M. Harpignies et adopta la peinture de matine et de paysage. dans des sujets tirés pour la plupart des départements bretons. M. Lansyer débuta au Salon de 1864, avec deux toiles portant le même titre Pins maritimes sur les côtes de Brefa*gne, offrant, l'une un effet du matin, l'autre un effet du soir. Il a exposé depuis Matinée de Septembre d Douarnenez et les Borda de l'Ellée, au Faouet (1865); une Rivière en Bretagne. un Lavoir à marée basse sur les côtes de Bretagne (1866); Femmes à la fontaine (1867); une Source en Bretagne (1868); le CAdteau de Pierrefonds, le Bac de Port-Rue (1869); Promenade en automne, la Rivière de Povldahut à marée basse (1870); les Alpes liguriennes de Menton d la Bordighera, une Citerne sous les oliviers d Menton (1872); l'Anse de Trefentec à marée montante. les Récifs de Kilvouarn, vues prises de la baie de Douarnenez

une Vue prise au pied dupont des Arts, à Paris, et plusieurs des toiles citées plus haut ont figuré à l'Exposition universelle de Vienne (1873); les Brisants du Stang, la Lande de Kerlouarneck, Marée basse à Tréboul, toiles; Capucine et cyclamen dans un vase jaronais, Fantaisie japonaise et un Coin de mon atelier, aquarelles (1874) les Rochers d'Arvechen d marée basse, Marée montante à Ploumanac'h, l'Anse de Plomac'h (1875); la Mort d'un chêne, un Grain sur la côte du Finiatére (1876); Avril en fleur8, Moulins d vent des environs de Lille (1877); Landes fleuries (1878); la Baie de Douarnenez à marée basse. Pleine mer d Granville (1879); l'Ecueil, la Rosée (I888J; Brume d'octobre, la Falaise (1884); les Pampre* do Maraude, près Loches; Lever de .soleil sur la mer (1885J; le Menhir, Onessant (1886J. M. Lansyer a exécuté en outre, dans le grand

vestibule du palais de la Legion d'honneur, nne grande peinture représentant une Vue du palais de la Légion d'honneur, prise du quai d'Orsay (1876). — Cet artiste a obtenu des médailles en 1865 et 1869 et une médaille de 3' classe en 1873. Il a été décoré de la Légion d'honneur en 1881.

LA POMMERAYE (de), PIERRE HENRI VICTOR BERDALLE, littérateur et conférencier français, né à Rouen le t0 octobre 1839. Il fit son droit à Paris, fut reçu avocat, mais n'exerça pas. Entré comme employé à la préfecture de la Seine, il était nommé chef du services des pétitions, au Sénat, en 1865. Dès 1862, M. de la Pommeraye s'était fait connaître comme conférencier à l'Association polytechnique, et s'est fait une réputation comme tel en prenant la parole à la salle du boulevard des Capucines, aux matinées littéraires du ThéâtreCluny, de la Gaîté, etc. et en créant, en 1814, le feuilleton parlé », ou critique dramatique orale. 11 avait débuté en 1871, au Bien publie, dans le « feuilleton écrit », et entrait en 1874 à la F'rance en celle même qualité de critique dramatique. Il a depuis collaboré au RapPel, etc Nommé secrétaire-rédacteur au S nat en 1876, M. H. de la Pommerave était appelé, en 1878. à la chaire d'histoire et (le littérature dramatique an Conservatoire, chaire qu'il occupe encore. Il a nublié les Société, de secours (1867); les Invalides du travail, l'Art d'être heureux (1868): Un conseil par jour (1870); la Critique de la « Visite de noces », de M. Alexandre Dumas (1871); Histoire du début d'Alexandre Dumas fils au théâtre, le« Jeunes (1872); Molière et Bossuet (1877), etr. M. H. de la Pommeraye est chevalier de la Légion d'honneur. LAPORTE (de), JEAN ROGER AMÉDÉE, homme politique français, avocat, né à Niort le 20 juin 1848. Il fit de brillantes études au collège de sa ville natale, vint faire son droit à Paris, fut reçu avorat en 1869 et s'inserivit au barreau de Paris. Nommé au concours auditeur au Conseil d'Etat en 1873, il fut chef du cabinet du ministre des travaux publies, M. Christophle, de mars 1876 à mai 1877. Le 14 octobre suivant, il était élu député de la t· circonscription de Niort. Il s'inscrivit an groupe de la gauche républicaine, puis à celui de l'Union républicaine, dont il devint secrétaire. Réélu le 21 août 1881, il était nommé administrateur des chemins de fer de fEtat en janvier 1882, mais donnait sa démission en juillet 1883, d la suite de la discussion des conventions avec les grandes compagnies, qu'il avait énergiquement rombattues. M. de Laporte a été élu député des Deux-Sèvres, en tête de la liste républicaine, le 4 octobre 1885. Il a voté l'expulsion des princes. M. de Laporte a été nommé sous-secrétaire d'Etat aux colonies, dans le cabinet du 7 janvier 1886.

LARCHEY, ETIENNE LORÉDAN, littérateur français, fils d'un general d'artillerie mort en janvier 1881, est né à Metz le 26 janvier 1831 et a fait ses études au collège de sa ville natale et au lycée Saint-Louis, à Paris; après quoi il suivit quelque temps les cours de l'Ecole de droit, puis s'engagea dans un régiment d'artillerie. En 1850, au terme de son engagement, il revint à Paris, devint élève de l'Ecole des chartes et fut attaché à la bibliothèque Mazarine en 1852. Chargé de plusieurs missions, notamment en t855 et 1859, M. Lorédan Larchey était devenu bibliothécaire à la bibliothèque Mazarine depuis plusieurs années, 1 rsqu'il fut nomme conservateur-adjoint à la bibliothèque de l'Arsenal, en janvier 1874. Il est devenu conservateur de cette bibliothèque, et a été créé chevalier due la Légion d'honneur en — M. Lorédan Larchey a collaboré à un grand nomtemporaine, la Bibliothèque universelle de Genève, le fourrier de Paris, le Fiparo, le Moniteur universel, le Paris-Magazine, le Bibliophile français, le Monde illustré, la Mosaïque; fondé, en 1855, la Revue anecdotique, qu'il a dirigée jusqu'en 1861, et la Petite Revue (1863-64); et publié Journal de Jehan Aubrion, bourgeois de Metz, avec sa continuation par Pierre Aubrion, 1465-1512 (1857) lea Excentricités du langage lf860J; le Roman de Parise la duch*esse (1861) les Bombardiers de Metz (1861); Origine de l'artillerie française (1862), suivi, ou plutôt accompagné de Planches autograohiées d'après les monuments des XVIe et XVIIe siècles, avec texte descriptif (1863, in-fol.) les Mystifications de Caillot-Duval (1864); Jean Bouhier, président du parlement de Dijon (s. d.), avec M. E. Mabille Correspondance intime de l'armée d'Egypte (1865); Notes du lieutenant de police d'Argenson, avec M. hlabille (1866) les Joueurs de mots (1867); Cent singuliers (1867); Documents pour servir d l'histoire de nos mœurs (18G9 et suiv.); Almanach des assiégés (1870); Mémorial illustré des deux sièges de Paris (1871); Bibliothèque des Mémoires du XIX siècle (1872); Dictionnaire des noms (1880); Dictionnaire hiqtnrique d'argot, 9e édition des Excentricités du langage (1882). LAREINTY (baron de), CLÉMENT GUSIAVE HENNI DE BAILLARDEL, homme politique français, né à Toulon le 19 janvier 1824. Il débuta de bonne heure dans la carrière diplomatique, mais la révolution de 1848 l'en détourna. Devenu capitaine d'état-major de la garde ne- tionale de Paris et officier d'ordonnance du général Changarnier, il se retira avec ce dernier. Il avait pris part à la répression de l'insurrection de juin 1848. Retiré dans In Loire-Intérieure, où il possède de grandes propriétés, il fut conseiller général de ce département à partir de 1861. Pendant la guerre, M. de Laremty se trouva à la tète d'un bataillon de mobiles Bretons, enfermés dans Paris assiégé, et à la défense duquel il prit une grande part il fut fait prisonnier à Mantretout le 9 janvier 1871 et interné en Allemagne. Il était de retour, lorsqu'éclata l'insurrertion du t8 mars. Ayant reçu mission de dégager, s'il était possible, les généraux Lecomte et Clement Thomas. prisonniers des insurgés, il faillit reste lui-même entre les mains de ceux-ci 1* dévouement do deux officieras fédérés lui permit de t'en

l'armée de Versaillea, qui faisait subir Paris un second siege, sous les yeux mème de l'ennemi heureux de la voir se charger d'une besogne qu'ils n'eussent peut-être pu mener à si bonne fin et il était récompense de feu services par la rosette d'officier de la Légion d'honneur, qui lui fut décernée le 8 juin. Elu sénateur de la Loire-Inférieure, comme légitimiste et clérical, le 30 janvier f876, M. de Lareinty était réélu dans les mèmes conditions le 5 janvier 1879. A la suite du vote de 1 t loi d'expulsion des princes prétendants (2t juin 1886), le duc d'Aumale rayé des cadres de l'armée, ayant protesté par une lettre peu mesuree à l'adresse du président de la Répnblique, etait expulsé à son tour par décret. Le gouvernement fut interpellé à cette occasion au Senat, par M. Chesnelong le 15 juillet et le g-n ral Boulanger, ministre de la guerre, pour justifier la mcsure, insista sur la lettre impertinente du prinre, expression qui souleva une tempête aur les banre de la droite, et au cours de laquelle, M. de Lareinty se laissa emporter à qualifier de idcheté le fait d'attaquer ainsi nu absent, qu'il reprochait au ministre. Le surlendemain, l' « affaire » » n'ayant pu s'arranger, M. de Lareinty et le général Boulanger (Voy. re nom) se rencontraient le pistnlet au poing dans le bois de Chalais: ils échangèrent une balle, et la paix fut rétablie à peu près, car la presse fit beaucoup de bruit autour de cette affaire assez peu intéressante en elle-même, mais qui servit de prétexte à la presse monarchique pour poursuivre de ses brocards le ministre de la République et élever une sorte de piédestal au représentant de la réaction monarchiste, peut-être un peu honteux lui-mème de son intervention brutale et surtout des Suites grotesques que lui donnaient des amis aussi mal inspires que l'oura de Lufontaine.

LARGENTAYE (baron de), MAnte ANGE RIOUST, homme politique français, d'une riche famille des Côtes-du-Nord anoblie en 1814, est né 4 Pluduno le 26 octobre 1820. Conseiller général pour le canton de Planroët sous l'empire, il a été réélu en 1871 et depuis est devenu vice-président de cette assemblée. Il était, en entre maire de la commune de Saint-Lormel lorsqu'il fut élu, le 8 février 1871, representant des Côtes duNord à l'Assemblee nationale, le neuvième sur treize il prit plare à droite et s'inscrivit aux réunions Colbert et des Résenoirs. Légitimiste-fusioniste, M. de Largentaye ent pour ronrurrents, aux élections du 20 le- vrier 1876, M. J. P. de Champagny, bonapartiste et M. de Lorgeril fille, légitimiste intransigeant; il fut, malgré cela, élu au premier tour député de la deuxième circonscription de l'arrondissem*nt de Dinan et reelu par cette même circonscription le 14 octobre 1877 et le 21 aoAt 1881. Il était, enfin, élu député des Côtes-duNord le 4octobre 1885, sur la liste monarchiate. LA ROCHEFOUCAULD-BISACCIA (de), CHARLES GARRIFL MARIE SOSTHÈNE, comte de LA ROCHRFOUCAULD, duc de RISACCIS, dans les Deux-Siciles, homme politique et diplomate français, fils du grand d'Espagne, intendant des Menu% plaisirs sous Charles X. mort en 1864, est né à Paris le 1·' septembre 1825. Resté jusque-là étranger 1 la politique, hl. de La Roche oucauld-Bisaccia était élu, le 8 février ig7t. représentant de la Sarthe à l'Assemblée nationale, le dernier sur neuf. Il prit pla e à l'extrème-droite et devint bientôt l'un des chefs les plus actifs du parti legitimiste. Le S8 juin 1872. il fit partie de la délégation de la majorité,. dite des bonnets à poil, chargée d'imposer à M. Thiers une politique conforme à ses vues, fut un des membres du comite électoral qui appuyait la candidature Stoffel contre les candidatures l'arodet et de Rémusat à Paris, en avril 1873, et joignit sa signature aux signatures bonapartistes re- commandant anx électeurs, dans des proclamations aflichées à profusion, cette candidature vouee d'avance à l'insuccés. Après avoir participé de son mieux au renversem*nt de M. Thiers, M. de La Rochefoucauld-Bisar. cia fut nommé ambassadeur de la Republique française à Londres, le 6 decembre 1873, et l'y représenta avec un faste dont les chroniques mondaines ont rftenti, soutenant ses intérêts, par exemple, avec une sollicitude pleine de discrétion, dont on peut trouver le commentaire dans la proposition de rétablissem*nt de la monarchie qu'il présentait à l'Assemblee nationale la 15 juin 4875, comme une réponse à la proposition contraire de M. Casimir Perier. Il avait donne sa demission d'ambassadeur à Londres le 20 avril 1874, en présence des dispositions assez naturelles de la gauche. d'interprller le gouvernement sur son maintien dans ce poste de confiance, en dépit de ses intrigues peu dissimul es en faveur d'une restauration monarchique. Aux éleclions sénatoriales de 1876, M. de La RochefourauldBisaccia se presenta dans la Sarthe mais en présence des nombreuses compétitions a conservatrices » ne lui laissant que peu de chance de succès, il se retirait avant le scrutin, pour se présenter le 20 février comme candidat à la députation, dans la premiere circonseription de Mamers. II fut élu au scrutin de ballottage du 3 mars. par 6,526 voix, grâce au desistement en sa faveur du candidat bonapartiste, contre 6,102 voix obtenues par M. Granger, candidat républicain qui avait obtenu une majorité relative considérable au premier tour. Il s'était également présente dans le VIIe arrondissem*nt do Paris, mais sétait desiste avant le scrutin. Réélu le 14 octobre 1877, il voyait son élection annulee par la Chambre, où ses électeurs le renvoyaient s eger le 3 mars 1878. bien qu'il eût dérlaré être fier d'en sortir. Il était élu de nouveau à Mamers le 2f août f 88f. Enfin, le 4 octobre 1885, M. de La RochefoueauldBisaccia était élu député de la garthe.

LA ROCHEJACQUELEEN (marquis de). JULIEN MARIE GASTON du VERGIER, homme politique français, petit fils du géneral en chef de l'armee iendéenne, tue en 18t5 en combattant l'armée imprriale et fils de l'an- cien pair de Franre sous la Reatauration, mort sénateur

de l'Empire en 1867, est né à Chartres le 27 mars 1833. liiche proprietaire dans les Deux-Sevres, conseiller general pour l'un des cantons de Bressuire, M. de la Ilochejarquelein se présentait aux élections generales de 1869, comme candidat de l'opposition légitimiste. mais sans succès. Elu représentant des Deux-Sevres à l'Assemblee nationale, le cinquième sur sept, le 8 fe- vrier 1871, il prit place sur les bancs de la droite clericale et s'inscrivit à la réunion des Réservoirs. Le 15 juin 1874, il signa la proposition de retablissem*nt de la monarchie présentée par M. de la R rche ou auldBisaccia il avait vote, malgré l'engagement contraire pris dans sa circulaire électorale, la loi du 20 jannation des maires et adjoints, et pris la parole en quelques occasions solennelles, par exemple lois de la discussions des lois constitutionnelles, qu'il repoussa de son vote. Elu, au scrutin de ballottige du 5 mars 1876, depute de l'arrondissem*nt de Bressnire. par 8,998 voix contre 8.769 données au candidat républicain. M. Ber- nard, grâce encore au désistement motive du candidat bonapartiste, M. le marquis de la Rorhejarquelein vit non élection annulée dans la séance du 3i mars, pour les excès auxquels s'étaient livres les partisans de ·on election, notamment en faisant distribuer une circulaire aux « habitants du Borage » dans laquelle les republicains étaient denoncés comme étant en disposition de celebrer leur victoire du 20 février en pendant les cures et vendant les eglises. M. de la Rorhetacquelein, nous devons lo dire. a regrette lui-même ces excè. auxquels il s'est déclaré étranger. Il etait réélu le 21 mai suivant par 8,934 voix contre 8.918. Le 14 octobre 1877, il était de nouveau elu de Bressuire, dans des fondit ons analogues à celles de février mars )876. Inva- lidé encore, il échouait contre le candidat republicain à l'élection du 2 février 1879, et donnait apres cet échec sa démission de conseiller général des Deux-Sèvres, paraissant decide à abandonner la vie politique. Il allait pourtant au-devant d un nouvel échec, en se présentant aux élections du 4 octobre 1885.

LAROCHE-JOUBERT, EDGAR, homme politique français, fils d'Edmond Lirorhe-Joubert, ancien députe. fondateur de la papeterie coopérative d'Angoulème, mort en 1884, est né à Angoulème vers 1844. Après de brillantes éludes, il fut associe à la maison de son pere, qu'il seconda très activement et fut bientôt en état de suppléer d'une manière complète. Elu conseiller muniripal d'Angoulème, puis adjoint au maire en 1870, il était conseiller général de la Charente depuis quelques mois à peine quand son père mourut. En septembre suivant (1884), il était reelu à sa place députe de la 1re circonscription d'Angoulème. Il prit place sur les bancs du groupe de l'Appel au peuple. Aux elections du 4 octobre 1885, M. Larophe-Joubert fut elu députe de la Charente en tète de la liste monarchiste. Ce serait pourtant une question de savoir s'il est bien ré llement « monarchiste H.

LAROCHETTE (de), ERNEST LÉON ZACHARIE POICTEVIN, homme politique français, fils d'un sénateur inamovihle mort, avant d'avoir siège, en janvier 1876, et frère pume de M. Antoine de la Rochette, député, mort en mars 18ifl. M. Ernest de la R"hette est né à Asserac (Loire-Infét eure) le 20 mai 1847. Elu députe de la 20 circonscription de Saint-Nazaire, en remplacement de son frere, le 6 avril 1878, il prit place à droite. Il a ete élu, le 4 octobre 1885, depulé de la Loire-Inferieure sur la liste monar histe.

LAROZE, ALFRED, homme politique francais, avocat, ne dans la Gironde le 5 avril 1834. Inscrit nu barreau de Bordeaux en 1856. ancien bâtonnier, il lut elu, le 4 septembre 1881, député de arrondissem*nt de Bazas, comme candidat républicain, et s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine. 11 fut sous-se retaire d'Etat aa ministère de l'intérieur, dont le titulaire était M. WaldeckRousseau, de 1884 à mars 1885. Aux élections d octobre 1885, M. Alfred Laroze a été élu député de la Gironde au scrutin du 18. Il a vote l'expulsion des princes.

LAROZE, LÉON, homme politique français, né en 1835. Il est grand propriétaire agriculteur, vice president du comice agrirole de La Réole et m,ire de Sainl-Martin-deLern (Gironde). Il a eté elu depute de la Gironde le 18 octobre 1885, a pris place au groupe de l'Union républicaine et voté l'expulsion des princes.

LARREY (baron), FÉLIX HIPPOLYTE, médecin fran- çais, lils de l'illustre chirurgien de l'Empire, est ne à Paris le 18 septembre 1808 et a fait ses etudes au college Louis-le-Grand. Entré à l'hôpital militaire du Val-deGràce en 1828, comme élève du service de santé militaire, il fut nomme chirurgien sous-aide à l'hôpital militaire de Strasbourg en 1829. puis rappelé à Paris. à l'hopitil de la garde royale du Gros-Caillou. Les soinsqu'il donna, lors des journees de Juillet, anx blesses civils aussi bien que militaires. lui valurent la croix de J uillet. En 1832, M. H. Larrey prenait le grade de docteur de la faculté de l'aris et était charge la même an. née du service à l'hôpital Pirpus, en pleine epidemie cholerique il assistait comme chirurgien aide major an siège d'Anvers, à la suite duquel il lut porte pour la croix de la Légion d'honneur, qu'il n'obtint pns cette lois, et fut dé oré de l'ordre de Leopold de Belgique. Reçu agregé en 1835, M. H Larrey fit à l'Ecole pratique un cours de chirurgie militaire, et un autre à l'hôpital de la Clinique, et obtint au concours, en 1841, la chaire de la pathologie chirurgicale du Val-de-Grâce. Promu chirurgien en chef de 1 hôpital du Gros-Caillou en 1850, il passait en la même qualité au Val-de-Grâce en 1852, et devenait successivement chirurgien consultant de la Legion d'honneur et chirurgien ordinaire de l'empereur en 1852, directeur du service de santé de la garde impériale au camp de Chalons en 1857 et inspecteur du service de sante des armées. Il avait été élu membre de

LA SICOTIÈRE (de), PIERRE FRANÇOIS Lion duch*eSNE, archeologue et homme pol tique français, sénateur, né à Valframbert (Orne) le 3 fevrier 18t2, fit ses études au collège d'Alençon et à la faculé de droit de Caen, où il lut reçu avocat en 1835. Inscrit au barreau d'Alençon. ois bâtonnier de l'ordre. Elu membre du Conseil municipal d'Alençon en 1842 et du Conseil d'arrondissem*nt en 1845, il donna sa démission après le coup d'Etat, fut elu, en 1862, membre du Conseil genéral de l'Orne, dont il devint vice-président élu en 1870, mais ne fut p:ns réelu en 1871. Aux elections du 8 février 1871 pour l'Assemblée nationale, M. de la Sicotière fut élu representant de l'Orne, le deuxième sur huit, et prit place au centre droit libéral; il fit partie de diverses commissions importantes, fut chargé du rapport de plusieurs et fut en outre rapporteur de l'enquête sur la situation de l'Algerie sous le gouvernement de la Défense nationale. Il 11 a vote les lois cunstitutionnelles. Il a été élu, le premier, senateur de l'Orne, le 30 janvier 1876 et a été reelu le 8 janvier 1882. Il siège au Sénat, comme à l'Assemblée, au centre droit. Membre de plusieurs societes savantes, notamment de la S ciete des antiquaires de Normandie dont il est, depuis 1843, le president, correspondant du ministère de l'instruction pnbli. que pour les travaux historiques, M. de la Sicotiere a publie un assez grand nombre d'ouvrages d'archeologie

l'Académie de médecine en 1850. Il a fait la campagne d'Italie (1859) en qualité de médecin en chef de l'ar. mee et eut un rheval tué sous lui à Solferino. M. le baron Larrey fait partie d'un grand nombre de sociétes savantes; il a ete president de l'Academie de médecine, de la So jeté de chirurgie de Paris et de la Société me- dinale d'emulation. et est membre du Conseil d'hygiène et de salubrite de la Seine. II a été élu membre libre de l'Academie des s ciences, en remplacement de Civiale, en 1867. Président du Cmnsell de santé des armées. M. Larrev. qui etait chevalier de la Legion d'honneur depuis 1845 et avait été promu commandeur après Solfermo, fut nommé grand officier de l'ordre en octobre 1871. en prenant sa retraite. Il est. en outre, haut dignitaire des principaux ordres de l'Europe ainsi que de la Perse et du Brésil. M. le Dr Larrey a publié un grand nombre de memoires ou d'artic les sur des sujets de medecine de chirurgie et d'hygiene militaires, principalement dans la Clinique, la Gazette médicale, la Gazette des Hdpitau.r, etc., et à part: Relation chirurgicale des événements de Juillet à l'hôpital milrtaire dit GrosCaillou (1830); Histoire chirurgicale du siège de la c tadelle d'Anvers (1833); Du meilleur traitement des fractures du col du femur (sa thèse d'agrégation. 1835) Discours sur la methode analytique en chirurgie (1841) Kyste pileux de l'ovaire, etc. (1846) Mémoire sur l'adenite cervicale (1852) Diagnostic et curabilité du cancer (1854) De l'ethérisation sous le rapport de la responsabilité medicale (1857) Notes sur quelques accidents de la revaccittation (1858) Rapport chirurgical sur le camp de Châlons (1859), etc.

Après avoir échoué aux élections du !0 février 1876, dans l'arrondissem*nt de Bagnères-de-Bigorre. M. le baron Larrey était élu député de ce même arrondissem*nt le 14 octobre 1877, comme candidat du gouvernement. Il siégea au groupe de l'Appel au peuple. Mais il ne se représenta pas aux élections du 21 août 1881, ni depuis.

LASALLE (de). ALBERT, journaliste et musicographe français, né au Mans le 16 août 1833, fit ses études à Paris, prit les grade de bachelier ès-lettres et èssciences physiques et de licencié en droit, puis se tourna vers la musique, pour laquelle il avait toujours en beaucoup d'aptitude et de goût. Dès 1854, M. Albert de Lasalle debutait dans la presse, comme collaborateur de l'lllustration, et, à la fondation du Monde Illustré, en 1858, il était chargé dans ce journal, qu'il n'a plus quitte depuis, de la critique musicale. il a souvent été appele aux mêmes fonctions dans d'autres recueils, en même temps qu'il les continuait au Monde illu.stré, par exemple à la Nouvelle revue de Paris. Il a également collabore au Figaro, au Charivari, au Moniteur universel, au Petit Moniteur, au Journal amusant, à la Vie Parisienne, au Boulevard, it la Chronique musicale, et publie a part plusieurs ouvrages d'histoire, de biographie oa de fantaisie musicales, notamment: Histoire des Bouffes-parisiens (1860), la Musique à Paris (1863), avec M. R. Thoinan. annuaire musical de 1862, tres estimé Meyerbeer, sa biographie et le entalogue de set œuvres, l'Hôtel des haricots, maison d'arrêt à l'usage de la garde nationale (tS64) Dictionnaire de la musique appliquee à l'amour (1868), ouvrage de fantaisie aimable et savante, accompagne d'une liste annot e de tous les Dictionnaires de musique publies en Irançais la Musique pendant de siège de Paris, impressions du moment et souvenirs anecdotiques s rr la Marseillaise, le Rhin allemand, les Girondins, le Chant du depart, les chansons de la rua et des théâtres, la musique religieuse, les concerts de l'Opéra, les concerts au profit des canons, les instruments de musique militai re, etr. (1872) les Treize salles de l'Opéra (1875), histoire et chronique de l'Opéra d'apres les salles qu'il a successivement occupées Mémorial du Théâtre-Lyrirepresentes depuis sa fondation jusqu'à l'incendie de la salle du Châtelet, etc. (1877).

LASBAYSSES, JEAN MARIE JOSEPH JULES, homme politique français, avocat, ne le 12 fevriur 1831 à Lezat 'Ariege). Inscrit au barreau de Pamiers, maire de cette ville, révoqué apres le j6 mai 1877, il était élu deputé de l'arrondissem*nt le 14 octobre suivant comme candi- dat republicain, et venait s'inscrire au groupe de l'Union républicaine. Reelu le 21 août 1881 dans le même college à une majorité énorme, il était élu député de l'Ariege le 4 octobre 1885, sur la liste radicale. M. Lesjaysses a vote l'expulsion totale des princes.

et A'histoire, parmi lesquelles nous citerons Mémoir sur le roman historique (1839) la Cour de la reine de Navarre à Alençon, Considération sur le Symbolisme religieux, Etude sur Jehan Rigueur, poète du XVIe siècle (1844J; l'Orne pittoresque et archéologique (1845 52, in-f°) Notes statistiques sur le département de l'Orne (1861) Bio-bibliographie de Marie-Antoinette (1863) A propos d'autographes Marie-Antoinette, Mme Roland, Charlotte Corday (tB64); Documents pour servir à l'histoire des elections aux Etats-Genéraux de 1789, dans la généralilé d'Alencon (/866); Notes pour servir d l'histoire des jardins. etc., dans le departement de l'Orne (1867) Notice sur G. Mancel, conservateur de la bibliothèque de Caen (1870) Coup d'œil sur les historiens du Perche (/874); le Curé Cantiteau; Notes sur le8 Cathelineau. la Mort de Jean Chouan et sa pré- tendue postérité (1877J, etc. Il a, de plus, collabore au journal le Droit, aux Supercheries littéraires de Qué- rard, aux Anonymes, à la Revue dea questions hiatoriques, à la Revue de la Normandie, au Bulletin monumental, et autres publications de société de province. LASSERRE, JOSEPH, homme politique françnis, né à Toulouse le 13 mai 1836. Grand propriétaire de Tarn-etGaronne, maire de Saint-Nicolas-de-la-Grave, M. Lassere fut élu, le 8 octobre 1871, membre du Conseil genéral de Tarn-et-Garonne pour son canton; c'était son début dans la vie publique,. Le 20 fevripr t876, il se présentait, comme candidat républicain, dans l'arrondissem*nt de Castelsarrazin. Il n'avait, dans le principe, que M. Belmontet pour concurrent, maia la « candidature ambulante » de M. Buffet survint, devant laquelle celle du poète imperial jugea « magnanime » de s'effacer on peut croire que la lutte fut aerieuae elle le fut & tel point que le maire de Castelsarrazin soublia jusqu'à frapper l'innnrent afficheur de M. Lasserre. Mais malgré des faits d'intimidation revoltants, dont il nous suffit de rappeler celui-là, M. Lasserre fut elu au premier tour par 9,642 voix contre 9,096 obtenues par le maître de l'administration et des élections, qui devait echouer encore plus complètement partout où il avait osé se préspnter. M. Lasserre, républicain par reflexion, s'était nettement exprimé sur l'impossibilité « de tous les trônes », sur sa resolution formelle de sopposer à toute reision de la constitution du 25 février 1875, « qui s'attaquerait au principe du gouvernement établi ». Il prit place au centre gauche et fut réelu dans le même collège le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux elections d'octobre 1885, la liste monarchiste passa tout entiere dans le département de Taro-et-Garonne, mais cette eleetion ayant été annulée par la Chambre, l'election complementaire qui s'ensuivit fut favorable à M. Lasserre, qui a repris son siège à gauche et voté l'expulsion totale des princes.

LATHAM ROBERT Goaoos médecin et philologue nng ais, ne à Billingborough, dans le comté de Linroln en 1812, fit ses étude" à Eton et à Cambridge. Il aborda ensuite la médecine et devint medecin assistant Il l'hôpital de Middlesex, où il fut charge d'un cours de medecine egale et de matière médicale. Il est toutefois plua connu dans le monde lavant par ses recherches ethnologiques et philologiques. On lui doit dans cet ordre de travaux la Norwège et les Norwégiens une traduction du auedois du Frithiof Saga et d'Axel de Tegner (1840); les Varietés de l'espèce humaine, l'Ethnologie de l'Europe (1852) la Langue anglaise (1855) Ethnologie descriptive (1859); les Nationalités de l'Europe (1863) Philologie comparée (1866) divers articles sur la Logique et une édition nouvelle dn Dictionnaire de Johnson (1870J; Esquisses de philologie genêrale et les Russes et les Turcs considérés d'un point de vue géographiqiie, etiaographique et historique (1878), etc. — M. Lathun est membre de la Société royale-de Londres.

LATOUR SAINT-YBARS, ISIDORE LA TOUR (dit), poète dramatique et littérateur français, ne à Saint-Ybars (Ariege) le 19 mars 1807, fit toutes ses études à Touloute et s'inscrivit au barreau de cette ville en 1882 mais il s'occupa surtout de travaux littéraires, collabo- rant à la presse locale et prenant part aux concours de l'Académie des Jeux floraux, et vint à Paris dès 1835. Aux élections générales de i857, M. Latour Saint-Ybars voulut tenter la fortune politique, et se présenta d ma l'Ariège, comme candidat de l'opposition monarchiste, mais sans le moindre succès. On doit à cet ecrivain Suzanne de Foër et le Comte de Gowrie (1835 36), drames joués, non sans succès, sur le theâtre de Toulouse Vallia, tragédie, au Théâtre-Français (1841) le Tribun de Palerme, drame en prose, à l'Ode rn 1842 Virginie, tragédie, jouée par Rachel (1845) et le Vieux de la Montagne (1847), au Français; le Syrien, à l'Odéon (1847); les Routiers, à la Porte Saint-Martin (1851); le Droit chemin, à l'Od on (1853); Rosemonde, au Français (1862); la Folle du logis, comédie en prose, au Gymnase (1863); Alexandre le Grand, tragédie, reçue à correction, pour ne pas dire refusée, par le comite de la Comédie-Française, non sans bruit (1868) l'affranchi, à l'Odeon (t870), etc. M. Lalonr Sa nt-Ybars a collabore au Figaro en 1868 et publie CAanta du néophyl, poésies catholiques -(1837) et une Histoire. de Neron (1865), d'une valeur réelle à coup sir, mais où l'essai de réhabilitation du tyran tenté par l'auteur n'a été pris au sérieux par personne. M. Latour S.dnt-Ybars est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1846.

LAUGEE, DÉSIRÉ FRANÇOIS, peintre français, né à Maromme (Svine-Inlérieure) le 25 janvier 1823. Elève de Picot et de l'Ecole des Beaux-Arts, il débuta au Salon de 1845, par des Portraits il aborda ensuite la peinture historique et la peinture de genre. On cite de cet artiste Van Dqck a SaventAem, le Meurtre dp Ri:io, la Mort de Zurbaran (f850J; le Siège de Saint-Quentin, Mort de Guülaume le Conquérant (1853) Lesueur che: les chartreux (1855) Sainte Elisabeth de France, le Déjeuner du moissonneur, Sur le pas de la porte (1857)

les Maraudeurs, la Lecon d'équitation (1859) la Récolte des œillettes, la Sortie de l'école. la Bonne nouvelle (1861) Saint Louis lavant les pieds aur pauvres, la Bouillie, le Nouveau-ne (1863) Epf.sode des querres de Pologne en 1863, le Repos (1864); Sainte Elisabeth de France lavant les pieds aux pauvres (1865), reparu à l'Exposition universelle de 1867 la Via dei Tolomei, Jeune fille de Picardie (1969); Louis IX et ses troi.s intimes (trois vieux pauvres), Hymne à Sainte Cécile (1874) la Jeune ménagère (1875) Ange thuriféraire (1876) Allant à matines, le Cierge à la madone (1877) une Vieille femme et un Vieillard (1878) le Triomphe de Flore (1879) le Linge de la ferme, Pour la soupe (1883) le Battape des œillettes en Picardie, les Pèle- rins (1884) le Jour des pauvre.s, à Nauroy (1885) Victor sur son lit de mort (1886) un grand nombre de Portraits des peintures murales dans diverses églises, notamment à Saint-Pierre-Saint-Paul, de S aint Quentin et à la Tr nité de Paris (chapelle de saint Denis) la Mort de saint Denis et Saint Deni.s portant sa tête (1876). — M. D. Laugée a obtenu une medaille de 38 classe en 1851, unemedaille de 28 classe à l'Exposition universelle de 1855, une medaille de 1re cla%se en 1861, et le rappel en 1863. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1865.

LAURENCIN, PAUL Amt CHAPELLE (dit), auteur dramatique français, né à Honfleur le 10 janvier 1806, vint de bonne heure à Paris et débuta au théâtre vers t83t. signant de pseudonymes divers, jusqu'à ce qu'il adoptât celui de Laurencin, probablement parce que le succès l'avait particulierement favorisé. Il a fourni, depuis cette époque, à divers théâtres, un nombre presque mralculable de pièces variées, principalement de vaudevilles et de comédies-bouffes, soit seul, soit en c ollaboration aver MM. Michel Delaporte, Varin, Duport, Labiche, Grangé, Adenis, etc. Nous citerons Ibrahim, drame (1833) Mathilde ou la jalou.sie, Ma femme et mon parapluie (1835) Lestocq (1836) Une maitre.sse femme (1837) Matteo ou les deux Florentins Peau d'âne, féerie; le Bon ange, drame (1838); le Père Pascal (1839) Bocquet père et fils (/840); l'Abbé gulant, la Fille du militaire, l'Aveugle et son bâton (f841J; Quand l'amonr s'en va (1848); Turlurette (1844) le Vicomte Giroflée (I846j; la Chas.se aux millions. Simon le voleur (1847) les Cascades de Saint-Cloud (1849) Paris qui pleure et Paris qui rit (1850) la Douairière, le Sire de Beaudricourt, J'ai marié ma fille (1851) les Filles sans dot (185!); un Brelan de maris (1854) le Billet de faveur (1856) le Beau-père (1857) la Nouvelle Hermione (1858); les Trois fils de Cadet-Roussel (1860) une Femme emballee (1861) M. et Mme Denis, opérette (1862) Folambd, parodie de Salammbè (1863); Lord Kincester (1864) Ces scélérates de bonnes (1866) Trois fenêtres sur le boulevard (1870) les Dames avant tout (1872) le Portrait, opéra comique en actes, musique de M. de Lajarte, à l'Opéra-Comique (1883), etc. — M. Paul Laurencin a été directeur du théâtre des Variétés de 1854 à 1856.

LAURENCIN, PAUL ADOLPHE CHAPELLE, puldiciste et écrivain scientifique français, né à Paris en 1837, y fit ses études, suivit les cours de la faculté de médecine et n'occupa de bonne heure de vulgarisation scientifique. Collaborateur à la Science du foyer, à l'Illustration, à l'Universel, au Gaulois, au Temps, rédacteur scientifique du Publie en 1870 et plus tard de l'Ordre, il est devenu rédacteur en chef de la Science pour tous. M. Paul Laurencin a publié d'abord un volume de nouvelles intitulé Des Batignolles à Landerneau (1863). Il a donné depuis: l'Etincelle électrique (1870) un Almanach scientifique (t870 et auiv.); la Pluie et le beau temps (1873), etc. On lui doit encore une traduction des Œutres de lord Byron.

LAURENCON, LÉON ANDRÉ HIPPOLYTE, homme politique français, avocat, ne le 16 octobre 1841 à SaintChaffrey (Hautes-Alpes). 11 fit son droit, prit le grade de docteur, s'inscrivit au barreau de Briançon et devint conseiller général des Hautes-Alpes. L'un des hommes éminents du département qui avaient accueilli la candidature officielle de Clement Duvernois, en 1869, c'est également comme candidat officiel qu'il fut élu député de l'arrondissem*nt de Briançon le 14 octobre 1877. Il prit néanmoins place au centre gauche, et se representa, aux élections du 21 août 1881, comme candidat républicain modéré. Elu de nouveau, sans concurrent d'ailleurs, M. Laurençon vota géneralement avec la gauche republicaine. Aux élections du 4 octobre 1885, il se présenta dans les Hautes-Alpes comme candidat indépendant, no figurant sur aucune liste: il fut le seul candidat élu au premier tour. M. Laurençon a voté contre les propositions d'expulsion des princes.

LAURENS, JULES JOSEPH AUGUSTIN, peintre et lithographe français, ne à Carpentras en 1825, est élève de son frère, J. B. Laurens et de Paul Delaroche. Il débuta an Salon de 1840. En 1847, chargé d'une mission offirielle, il parcourut une grande partie de l'Orient avec le voyageur Hommaire de Hell, et rapporta de cette ex cursion un grand nombre de dessins plus tard réunis et publies. On cite de cet artiste, quant à ses expositions Vue de la Grande-Chartreuse, les Environs de Vaucluse, les Bordr du Danube, Téazich. sur la route de Teheran Campagne de Teheran Près de Marlolte, toiles (1840-57); Méditation, Chiens. d'après Diaz, le Christ au tombeau, l'Amour eouronné, Solitude, neligieuse, lithographies (1840-59); la Mer Noire à Sinope, Batteuse de beurre, Paysage dans l'ancien Comtat Venaisain, toiles la Sadzouno de Tauves, aquarelle; l'Abreuvoir, d'après Mlle Rosa Bonheur Jeune menage, d'après Van-Muyden Velleda, d'après M. Cabanel, lithoKhorassan Station de Tcharvadars, tableaux Etude de canards, eau-forte: l'Amour désarmé, d'apreq Diaz; Cer/a et biches, d'après Mlle Rosa Bonheur Passage

d'un gué, d'après Aug- Bonheur, lithngraphies (1863); Tehéran, Laveuses de Tauves, toiles; le Lac, d'après Decamps; Moine romain, d'après M. Cahanel.lithographies (1864 Sur les Mis de Téhéran, Souvenir de décembre, toiles; Plaisirs d'été, d'après Diaz; Chienne perdue, d'aptes Ph. Rousseau. lithographies (1865) Cimetière turc, Teheschmeh-Ali, à Re,y, toiles; Truands de campagne, eau-forte; Dormoir, d'après A. Bonheur; Chlué, d'après Cœssin-Delafosse, lithographies (1866); l'Hiver en Perse, toile (Exp. uitiv. 1867); Forêt de Fontainebleau, Plateau d'Auvergne. toiles et huit lithographies (1668) le Chemin des sables, Giroflée. et chrysanthêmes, et neuf lithographies (1869) Sodome: la femme de Loth, etc.; Au faubourg d'Eyoub, à Constantmople, toiles; un Jannissaire, d'après Decamps, lithographie (1873) le Bosphore, A Tauris (Perse), Reines marquerites, tableaux; l'ArrPt, d'après Barve Vaches normnndot, d'après Trovon; la Tempéte, d'après M. Isabey; Pivoinea, d'après Diaz (1874 une Halte à la porte de Tehéran, Lac et forteresse de Van (Arménie), A SamtWaast par un temps de pluie, toiles; Lapereau, eauforte typographique, et plusieurs chromo-lithographies (1875) Frontieres du Khorassan et de l'Asterabad, Lavandières auvergnates, tableaux la Campaqne romaine, d'nprès le marquia de Sabran; le Soir, d'après Corot, lithographie (1876); Chrysanthêmes (1877J; Temple antique à Vernegues, Dahlias de Provence et huit gravures (1878) l'Ermitage de Humieres, Reines marguerites de Provence trois Vues des Vosges, d'apres M. Bellel, lithographies (1879) Campagne de Constantinople, Chrysanthemes (1883) le Mont Ventoux (1884) Souvenir d'Anatolie (1885); la Route de Carpentraq d Bedoin, au pied du Mont- Ventoux, Etude de fleurs (1886). Ajoutons enfin à cette nomenclature, son Voyage en Turquie et en Perse, nombreuse collection de dessins publies pnr livraisons grand in-folio (1856-58), et dont plusieurs ont été exposes ou insérés dans nos principaux recueils périodiques. M. J Laurens a obtenu, pour la peinture, une médaille de 3. classe en 1857 et une médaille en 1867, et pour la lithographie, une médaille de 3' classe en 1853, un rappel en 1859 et une médaille de 2' classe en 1861. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis LAURENS, JEAN PAUL, peintre français, né à Fourquevaux (Haute-Garonne) le 29 mars 1838, éleve de l'fcole des Reaui-Arts dp Toulouse, puis de Léon Cogniet et de M. Rida, il débutaau salon de 1863. M. Ferdinand Fabre, dans son Roman d'un peintre, a raconté les débuts laborieux et penibles de ce grand artiste, dont les œuvres principales sont: la Mort de Caton (1863) la Mort de Tibère (1864J; Hamlet (1865) Après le bal ( 1866); « Moriar » Jésus et l'Anqe de la mort, le Souper de Beaucaire, Portrait de l'auteur (1867) Vox in deaerto, Portrait de M. Ferdinand Fabre l'Apothéose d'Hercule, faïence (1868); Jesus guérissant un démoniaque, Herodiade et sa fille, la Vision d'Ezé- chiel, dessin la Seduction, faïence (1869) Jésus chassé de la synagogue, Saint Ambroise instruisant Honoriu.t (1870) la Mnrt du duc le Pape Formose et Etienne VII (1872) la Piscine de Belsaïda, d Jérusalem (1873) Saint Bruno refusant les offrandes de Rnqer comte de Calabre, le Cardinal. Yortrnit de Marthe (1874) l'Excommunication de Robert le Pieux, l'Interdit. un Portrait (1875); François de Borgia devant le cercueil d'Isabelle de Portugal, Portrait de l'auteur et onze dessins pour une édit on de l'Imitation de Jésus-Christ (1876) l'Etat-major autrichien devant lecorps de Marceau (1877) Ses principales toiles depuis 1872 (Exp. univ. 1878); Bernard Delicieux deli- vrant les emmurés de Carcassonne (1880) le Pape et l'inquisiteur, les Muraillea du Saint-Office (1883); la Vengeance d'Urbain Vl (1884J; Faust (1885J; le Grand inquisiteur chez les rois catholiques. Portrait de Marthe (1886). — M. J, P. Laurens a obtenu une medaille en 1869, une médaille de 1re classe en 187t et la mednille d'honneur en 1877 chevalier de la Legion d honneur en 1874, il a été promu officier le 28 octobre 1878.

LAURENT, MARIE LUGUET, dame LAURENT, puis dame DESRIEUX, actrice française née à Tulle en 1826, est fille d'artistes et sœur de M. René Luguet du PalaisRoyal et d'Henri Luguet, professeur au Conservatoi e, mort en septembre 1875. Mm° Marie Laurent joua des l'enfance sur diverses scènes de province. En 1843, elle débuta à l'Odeon, dans le rôle de Tullie de la Lucrèce de Ponsard et, en 1846, elle était engagée au théâtre de Bruxelles pour y tenir les premiers emplois. Elle parut ensuite à Marseille, sous le nom de Marie Laurent, (1846), puis revint à Paris et y joua successivement à l'Odeon, à l'Ambigu, à la Porte Saint Martin, à la Gaieté, au Châtelet et au Théâtre-Historique. Nous citerons parmi les pièces où elle a particulierement brillé: Fran- çoi. le Champi, à l'Odéon (1849) Maître Favilla, au même théâtre (1851); la Poissarde, la Cage de l'oncle Tom, à l'Ambigu (1853) le Fils de la Nuit, les Chevaliers du Brouillard, rôles de Ja k Sheppard, qu'elle a repris au théâtre de la Gaité en 1872, à la l'orte Saint-Martin (1857). etc. Elle a cree ou repris dans ces dernieres années divers rôles de drame dans lesquels elle a constamment remporté les plus francs succes la Czarine, Porte Saint-Martin (1868) Marianne, Ambigu (1869) Lucrèce Borgia, avec Melingue, Porte Saint Martin (1870); Uberta dans la Haine, à la Gaite (1874) Marie Jeanne; Sara Walters dans la Voleuse d'enfants Regina dans Regina Sarpi, au Théâtre-Ly- rique-Dramatique (1875) Suzanne dans les Fugitifs, au Chàtelet (1875), rôle créé par elle à l'Ambigu en 1858 Geméa dans la Tireuse de cartes, au Theâtre-Historique; Marthe dans l'Espion du Roi la Porte SaintMartin (1876) la Marucha dans l'Ketman, à l'Odeon (1877i, Mme de La Marrhe dans Martyre! à l'Ambigu (1886), etc. Au mois d'août 1886, Mme Marie Laurent formait avec MM. Lacressonniére, Taillade, Villerayetau-

tres, une association d'artistes pour l'expl oitation de l'ancien Théâtre des Nations. sous le titre de Theâtre de Paris. LAURENT DE RILLE, FRANÇOIS. ANATOLE, compositeur français, ne à Orleans en 1828. Apres avoir commencé l'etude de la peinture, il se dérida pour la musique, prit d'abord des leçons d'un maître italien nommé Comoglio, puis devint élève de M. Elwait. Toutes les questions relatives au chant populaire Erutéressèrent de bonne heure; il devint inspecteur de e l'enseignement du chant dans les lycées et les ecoles normales et écrivit un grand nombre de chœurs orpheoniques qui obtinrent pour la plupart une veritatle le vogue, d'ailleurs méritee. Nous citerons seulement quelques-uns des plus remarquable le Martyr aux arènes, la Noce du village, les Buveurs, la Saint-Hubert, le Chant des travailleura, la Révolte à Memphis, le Solr, la Retraite, les Fils d'Egypte, l'Orpheon en voyaqe, le Départ du régiment, les Ruines de Gaza, les Batteurs de blé, etc. M. Laurent de Rille a egtlement é -rit quelques opérettes Trilby, 1 acte; Aimé pour lui même, 1 acte Bel-Boul, 1 acte; le Jugement dr. Paris, i acte (1857) Achille à Scyros, le Mo lin de Catherine, la Demoisellede la Hochetromblon (1858), le Sultan Mysapouf (1859), toutes ces opérettes, en i acte. representées aux Folies-Nouvelles Frasquita, 1 acte, aux Bouffes-Pari siens (1859) Au fond du verre, 1 acte, au théâtre de Bade; le Petit Poucet, 3 actes et 4 tableaux, à l'Athenée (1868) Pattes Alanchet, i a te, aux Rouffes-Parisiens (1873); la Liqueur d'or, 3 actes, au théâtre des Menus-Plaisirs, 1873), etc. Ajoutons à cette liste, une opérette en 1 acte la Part à Dieu, publiee dans le Magasin des demoiselles (non joues et 1867, cantate exécutée le 15 août 1867 à l'Opera-Comique. On doit encore à M. Laurent de Rille plusieurs ouvrages de musique religieuse. Il a publie Messe brève facile, àdeux voix égales, avec accompagnement d'orgue ad libitum Messe, à deux ou quatre voix, aver accompagnement d'orgue ou de fanfare un Recueil de Morceaux de chant à une, deux ou trois voix, composés on choisis pour les cours de chant des lycées impériauz, des école.s normales et des écolet primaires (1870J et un petit roman musical: Olivier l'orpheoniste, publie chez Hachette. Enfin un drame en cinq actes et sept tableaux, intitulé la Tête noire, signé Laurent de Rille et Raric, a ete représenté au Theâtre-Montparnasse, en 1877. M. Laurent de Rillé est chevalier de la Légion d'honneur.

LAUSSÉDAT, AIMÉ, officier supérieur du génie et suivant français, ne à Moulins le 19 avril 1818. Sorti de l'Erole polytechnique dans l'arme du geuie en 1840, M. Laussedat fut employé aux fortifications de Paris, aux travaux de défense de nos frontières des Pyrenees orientales, remplit diverses missions à l'etranger et devint répetiteur des cours d'astronomie et de geodesie à l'Ecole polytechnique en 1851. Nommé professeur titu laire de ce cours en 1856, puis professeur suppléant de treométrie appiiquée aux arts à l'Ecole des Arts et Metiers en 1865, il est devenu titulaire de cette dernière chaire en 1873, et directeur du Conservatoire des arts et métiers, en remplacement de M. Hervé Mangon devenu député, le 25 octobre 1881. Il avait résigne sa chaire de l'Ecole polytechnique en 1871. M. Laussedat avait ete promu commandant en 1863 et lieutenant-colonel en novembre iR7U; promu colonel le 11 novembre 1874, il a pris sa retraite comme tel en 1879. On doit au colonel instruments scientifiques, et de méthodes d'observation; notamment l'application de la chambre claire de Wollaston au lever des plans, celle de la photographie aux observations astronomiques et l'invention, dans ce but, d'un appareil adopte pour l'observation du pacage de Venus sur le soleil (1874). Pendant la guerre de 1870-71, M. le colonel Laussédat présidait une commission de savants charges specialement d'etablir, par-dessus leç lignes ennemies, des correspondances optiques. Il s'est, ostation militaire, et l'on se rappelle, sans doute, la catastrophe de l'Univers, suivant de près celle du Zénith, quoique due à une cause différente. Le 9 decembre 1885, l'Univers enlevait le colonel Laussedat, MM. Albert Tissan ier, Eugene Godard et plusieurs officiers du génie, La temperature était extrêmement défavorable sous l'influence du givre, le ballon se dechira soudain à quelque 250 mètres d'elevation, et se mit descendre avec une vitesse vertigineuse, quoi qu on fit pour la modérer. Le colonel Laussedat eut la jambe droite cassée, le commandant Magnin la jambe gauche, le capitaine Bitard les deux péronés, M. Eugène Godard la rotule brisée; les autres voyageurs n'avaient que des contusions sans gravité. M. le colonel Laussédat a publié: Lecons sur l'art de lever les plans (1860) la traduction des deux premiers volumes des Mémoires de la commission de la carte d'Espagne (1860-69) Notice biographique sur Guet ive Froment (1865), etc. ainsi que de nombreux memoires dans les Comptes rendus de l'Académie des s ciences. les Annales du Conservatoire des Arts et Metiers, la Revue scientifique, les Comptes rendus de l'Associat on française pour l'avancement des sciences, le Memorial de l'officier du génie, le Spectateur militaire, le llulletin de la réunion des officiers, etc. Membre de plusieurs sociétés savantes, il a ete president. en 1876, de la Société française de navigation aerienne. Il est en outre membre du Conseil superieur de l'instruction publique Officier de la Legion d'honneur depuis 1868, M. le colonel Laussédat a ete promu commandeur le 13 janvier 1871 il est, en outre, décoré de l'ordre de Charles III d'Espagne et officier de l'instruction publique.

çais, sénateur, ne en 1821, fit ses études .m college do Tours et à t Ecole polytechnique, d'où il sortit en 1842. dans le génie militaire. Il quitta l'armée peu après son

inrorpnration, resolu à aborder la carrière du génie ci- vil, passa en -Angleterre, et travailla comme ouvrier mécanicien dans les principales usines se fit chauffeur de locomotives, puis mécanicien, et reussit de cette façon à acquerir les connaissances pratiques les plus etendues et qui font malheureusem*nt le plus defaut à In grande majoritede ses confrères français. Mis par ce long apprentissage en état de gagner, comme ouvrier, les salaires les plus elev s. M. Lavalley revint en France, il entra dans les ateliers de M. Ernest Gouin. son ancien condisciple, qui lui confia la direction de ses travaux les plus importants, notamment la construction des locomotives, qu'il aiait étudiées de si pres et dans leurs plus petit* détails. Lors de l'ouverture des travaux de percement du canal de Suez. M. Lavalley n'associa avec feu l'ingénieur des ponts-et-chausees Borel, pour l'entreprise du draguage du (anal. à l'aide de machines dont l'artion équivalait à la somme de travail de plus de cent mille hommes, et qui ont eté présentées à l'Exposition universelle. M. Lavalley a obtenu, avec M. Pallu de la Barrière, du Conseil g neral de 1'lle de la Réunion, la concession des travaux de construction et de l'exploitation du port de la Pointe des Gallets et d'un chemin de fer reliant ce port à tous les districts producteurs de l'ile, concession approuvée, après une longue et intéressante discussion, par la Chambre des deputés le 19 février, et par le Sénat le 1er mars 1877. Candidat republicain A la deputation dans l'arrondissem*nt de Lisieux, aux élections du 20 fevrier 1876 et du 14 octobre t877, sans succès, M. Lavalley a été élu sénateur du Calvados au renouvellement trasanal du 25 janvier 1885. Il était absent au moment du vote de la loi d'expulsion des princes.

LAVELEYE (de), EMILE LOUIS VICTOR, économiste wt littérateur belge, né à Bruges le 5 avril 1822, commença dans sa ville natale ses études qu'il vint terminer à Paris, au collège Stanislas, puis suivit les cours de droit de l'université de Gand. Voue entièrement aux etudes d'économie politique à partir de 1848, il défendit dans la presse belge le parti libéral et ses principes et publia en 1858 dans la Revue des Deux-Mondes, un article extrêmement remarquable sur la Lombardie. qui le fit atta cher la collaboration régulière de ce recueil. En 1861. M. de Laveleye se portait candidat à la deputation, et échouait, faute d'un petit nombre de voix. En 1864, il é!ait appelé a la chaire d'économie politique à l'université de l.iege, et il faisait partie du jurv de l'Esposition universelle de 1867, dans la section de peinture dont il fut secrétaire. Membre correspondant de l'Academie ro'ale de Belgique, il était élu. en 1869. corres pondant de notre Académie des sciences morales et politiques. M. Emile de Lavelaye a publie notamment Mémoire sur la langue et la litterature nrovençale. (1844), Histoire des rois francs (1847) l'Armée et l'enaeignement (1848) le Senat belge (1849) l'Enseignement obligatoire (1859); la Question de l'or (1860); une traduction des Nibelungen (1861) Questions contemporaines, Essai sur l'economie rurale de la Belgique (1863) Eludes d'économie rurale, la Neerlande (1864) le Marché monetaire depuis cinquante anq (1865) Rapport sur l'Exposition universelle de Paris, peinture, sculpture, etc. (1868) Etudes et essais (f869); la Prusse et l'Autriche depuis la bataille de Sadowa (1870) l'Instruction du peuple (1872) le Parti clerical en Belgique, Des causes actuelles de la guerre en Europe et de l'arbitrage international (1878J. De la liberté et de ses formes primitives (1874) De l'avenir des peuples catholiques, le Protestantisme et le catholicisme (1875) Du respect de la propriete privee Conférence geoqraphique (1878) Eléments d'eronomie politique (/882); Lettres d'Italie (1883); Nouvelles lettres d'Italie (1885), etc. Il a collaboré à la Revue des Deux-Mondes, à la Libre recherche, à la Revue trimestrielle, à la Revue Britannique, à la Revue Germanique, etc., etr. M. Emile de Laveleye est officier de la Legion d'honneur.

LAVERGNE, BERNARD MARTIAL BARTHÉLEMY, médee:n et homme politique français, ne à MontreJon (Tarn le 11 juin 1815. Representant du Tarn à la Legislative, en 1848, il y siégea à la gauel e moderée. Il combatt t l'empire dans la Gironde, le Temps, et a collabore depuis au Patriote albigeois. Apres avoir échone aux élections du 8 février 1871, il fut élu député de Gaillar. le 20 février 1876 et siegea au centre gauche. 1'oursuivi our la publication de deux écrits en patois, adressees as paysans Lou 16 de mai et Las affilsos de la Communo, M. Bernard Lavergne, condamne i 50 fr. d'amende pour le premier, etait a' quitte par le tribunal d'Albi, le 30 août t877, pour le second mais, sur appet à minima du ministère public, la onr de Toulouse condamnait M. B. Lavergne, pour son dernier écrit, à 500 fr. d'amende, et l'imprimeur à 200 Cr., le 17 septembre. Le 14 octobre suivant, il était réélu député de Gail- lac, et l'était de nouveau e 21 août 1881. Il a siege dans ces deux législatures au groupe de l'Union repu- blicaine. Elu deputé du Tarn le 4 octobre 1885, M. Bernard Lavergne a repris sa place à gauche et a voté l'expulsion totale des princes. Il est maire de Montrêdon. On lui doit un certain nombre d'ouvrages principalement relatifs à l'ag riculture Agriculture des terrains pauvres (1863) l'Enquête et les souffrances de l'agriculture (1866) la CrecAe (1869) et diverses brochu res politiques, parmi lesquelles, outre des brochures en patois citées plus haut les Elections de 1869, Au clergé catholique (1869). l'Ultramontanisme et l'Etat (1875). Il est un des principaux collaborateurs de la Revue generale.

LAVERTUJON, Asaat Josmn, journaliste et homme politique français, né le 23 juillet 1827 à Perigueux, ou il fit ses études et débuta dans la presse, cnmme collaborateur du Rrpublicam de la Dordogne. dès 1849. il vint à Paris la même année et fut membre

du comité démo-ratique. Au coup d'Rtat, il quitta la d'ou il revint en 1854 seulement. L'année suivante, il etait nommé rédacteur en chef du tourna) la Gironde, de Bordeaux, conservateur alors, fonde d'ailleurs par M. Delamarre, de la Patrie, et alimente dans le principe par les articles tout clichés du journal parisien. Aux mains de M. Lavertujon, la Gironde devint rapidement, au prix de persécutions de tout genre dont le défilé serait fastidieux, l'organe du parti démocratique local, et l'un des principaux journaux d'opposition de la province. Candidat du parti démocratique dans la première circonscription de la Gironde, aux élections générales de 1863 et de 1869, M. Lavertujon échoua, dais ces deux tentatives, faute de quelques voix, et obtint chaque fois une grande majorité dans la ville même de Bordeaux. En 1868, il fondait à Paris, avec E. Pelletan et GlaisBizoin, le journal hebdomadaire la Tribune. Nomme secrétaire general dn gouvernement de la Défense nationale, le 5 septembre 1870, il devint réda-teur en chef du Journal officiel et vire-président de la commission chargée de réunir et de publier les Papiers et correspondanre de la famille impériale trouvés aux Tuileries. A l'armistice, il fut designé pour accompagner à Bordeaux M. Jules Simon, chargé d'opérer une « entente » assez difficile entre Ie Gouvernement et sa Delégation de province. Il fut peu après nommé consul général à Amsterdam. fonctions qu'il il résig na après la chute de M. Thiers (27 mai 1873). Depuis, M. Lavertujon a collaboré à divers journaux de Paris, au Temps notamment. On lui doit quelques travaux sur dea questions d'interêt local, des brochures de circonstance et une Histoire de la législature de 1857-63 (Bordeaux, 1863). Appelé à remplacer le comte de Montebello romme prési !ent de la delegation française de lit Commission internationale des Pyrénées. M. A. Lavertujon était nomme ambassadeur à Athenes le 31 juillet 1886, en remplacement de M. de Mouy.

LAVILLE. ANDRÉ GILBERT ADOLPHE, homme politique français, né a Montaigut (Puy-de-Dôme) le 6 juin 1831. M. Laville a été notaire dans sa ville natale, dont il est devenu maire; il est cunaeiller général du Puy-deDôme depuis trente ans et chevalier de la Légion d'honneur. Elu le 21 août 1881 député de la 2- circonscription deltiom, il s'inscrivit à l'Union républicaine, Il a été Plu député du Puy-de Dôme le 4 octobre 1885 et a voté l'exnulsion totale des princes.

LAVOIK, HENRI MARIE FRANÇOIS, littérateur et admi. nistrateur français, ne à Paris le 26 avril 1846, est fils d'un ancien conservateur-adjoint au cabinet des medailles de la Bibliothèque nationale, et est entré luimême. ses études terminées, en 1866, au département des imprimes du mème établissem*nt. M. H. Lavoix, animé d'un goût tres vif pour la musique, a etudie le contrepoint et :'harmonie avec M. H. Cohen. Il s'est surtout distingué par ses intéressantes re"herches historiques sur la musique, et on lui doit. dans cet ordre de travaux, plusieurs ouvrages estimes pour la surete des informations qu'ils contiennent et leur carnctere ingenieux. Ce sont les Traducteurs de Shakespeare en musique (1869) la Musique dans la nature (1873) la Musique dans l'Ymagerie au moyen-dqe (1875). Au conco urs ouvert en 1875, par l'Académie des Beaux-Arts. pour Ir meilleur mémoire sur l'Histoire de l'instrumentation depuis le XVI· siecle jusqu'à nos jours, le travail présente par M. Henri Lavoix a obtenu une mention (1878). M. Lavoix a collaboré au Monde artiste, à la Revue nalionale et étrangère. à la Gazette musicale, au Moniteur universel, à la Mosaïque, à la Revue de France. do I:t Chronique musicale, etc. Il a éte nomma administrateur de la bibliotheque Sainte-Genevieve, en remplacement de M. X. Marmier, en janvier 1885. hl H. Lavoix est chevalier de la Légion d'honneur.

LAYA, ALEXANDRE, littérateur français, fils de l'auteur de l' Ami des Lois, et frère aine de Lé n Laya, suicide te décembre 1872, est né à Paris en novembre 1809. Entré jeune au ministère de l'interieur, alors dirige par M. de Montalembert, il v devint (hef de bureau, puis donna sa démission et fit un sejour assez prolonge en Angleterre. Il vint ensuite s'inscrire au barreau de Paris. Quelque temps rédacteur en chef de l'(Jrdre (f849J, il passa en Suisse apres le coup d'Etat et fut charge successivement des cours de droit romain. de dro t anglais, puis de droit international à l'arademie de Geneve, par l'influence de James Fazy. Dans les dernieres années de l'empire, M. Alexandre Laya prit une grande part à l'agitation politique, parcourut les réunions publiques et y posa (même. quoique sans suces, sa candidature au Corps législatif, aux élections gené, raies de 1869. Après la révolution du 4 Septembre, il fon'a à Paris, avec James Fazy, un journal quotidien la Nouvelle République, qui eut six numéros (26 octobre au 1er novembre 1870). M. Alexandre Laya a fait avec succes, en 1876-78. des conférences littéraires: il a traite dans un grand nombre de journaux les questions de politique, de jurisprudence, de littérature et d'histoire, notamment au Bien-Etre universel, au Siècle, au Temps, à la Revue parlementaire et administrative, etc. M. A. Laya a publie Œuvres de J. L. Laya, son père. en collaboration avec Leon Laya (1836. 5 vol.); le Guide municipal, etc., pour 1843 Droit anglais, ou résumé de Etudes historiques sur la vie privée, politique et littéraire de M. Thiers, Histoire de quinze ana (1846, 2 vol.) De la présidence de la République (1848) les Romains sous la République (1850) le Congrès des peuples à Paris (1854J; Philosophie du droit (1865) l'Armée noire et Cain, drame biblique (1873) des brochures d'actualité, etc. Il a paru, en 1854, sous le titre de Theâtre de M. Alexandrt Laya, nn recueil de pièces non jouées jusque-là, mais dont quelques-unes l'ont été depuis, notamment Corinne, au Theâtre Taitbout (1875).

LAYARD, AUSTIN HENRY, antiquaire et diplomate anglais, ne à Paris le 5 mars 1817. Ayant l'étude du droit, son éducation terminée, il l'abandonne subitement et entreprit avec un ami, en 1839, un voyage en Orient. II se rendit par l'Albanie et la Roumelie, à Constantinople, où il s'arrêta quelque temps, adressant des correspondances à un journal de Londres puis, il parcourut diverses parties de l'Asie, apprit les langues arabe et persane et dirigea son attention sur les points de ces contrées regardes comme recélant les vestiges d'antiques cites. A Mossoul, près de la digue de Nimroud, lieu où la tradition voulait que se fût elev-e Ninive, il apprit que Botta, consul de France, y ayant exécute des louilles pour le compte de son gouvernement, avait fait. en effet, de précieuses découvertes; il n'en fallait pas davantage pour faire naitre dans l'esprit de AI. Layard la louable ambition d'enrichir son propre paya des trésors que lui promettait un travail intelligent 11 retourna à Constantinople et exposa ses projets à f ambassadeur anglais, sir Stafford Canning qui. en 1815, s'offrit généreusem*nt i contribuer aux dépenses necessitees par de pareils travaux. M. Layard repartait à l'autorpne suivant pour Mossoul et commençait aussitôt des fouilles dans un lieu désert et tranquille. Il ne tarda pas i y faire la découverte de nombreux spécimens de l'art assyrien, dont il enrichit le Musée britannique, bien que les autorites de cet établissem*nt, ainsi que le gouvernement, fussent quelque temps avant de se décider à apprecier à leur véritable valeur les travaux de M. Layard et leurs resultats M. Layard fut nomme, le 5 avril 1849, attaché à l'ambassade de Constantinople, puis sous-se- crétaire d'Ftat aux affaires étrangères sous la première administration de lord R ussell en 1852. Il ne conserva ce poste que quelques semaines lord Derby, à son avènement au pouvoir, en février de la même année, lui avait offert de l'y conserver jusqu'à l'arrivee de lord Stanley. son fils, en Angleterre et de lui confier ensnite un poste diplomatique, mais il refusa; il refusa de même l'offre dr diverses fonctions sous le cabinet de concilia- tion de lord Aberdeen. En 1853, la Cite de Londres lui decernait le droit de bourgeoisie, en reconnaissance de ses decouvertes des ruines de Ninive et, la même ann e, il suivait lord Stratford de Redclilfe à Constantinople mais n'ayant pu s'entendre avec son chef, il revenait en Angleterre an bout de peu de mois. M. Layard. elu representant d'Aylesbury, prit son siege à la Chambre des communes, il s'y fit rapidement une grande place dant le parti libéral et parla en faveur d'une action plus de cisive dans la question d'Orient. En 1854, il partit de nouveau pour l'Orient et suivit en spectateur les opérations de la guerre de Crimee, fut témoin de la bataille ue l'Alma dont il suivit les péripéties du haut du grand mât de l'Agamemnon, et demeura en Crimée jusqu'après la bataille d'Inkermann. De retour à Londres, il fut l'un .les plus energiques parmi les membres de la Cham ire des communes demandant l'institution d'une commission d'enquête sur la situation de l'armee, qu il avait étudiée de près. On sait que cette demande fut couronner de sucres A la formation du ministère Palmerston, un poste officiel lui fut de nouveau offert, mais il le refusa, et devint l'un des chefs de l'association pour la réG rmu ndministrative, dont il po ta, sans succès, les doleances à la Chambre des communes. M. Layard se rendit aux Indes, à l'occasion d la révolte de 1857-58, voulant se rendre compte des causes qui l'avaient amenée. RPrla par Aylesbury en 1852, M. Layard echonait aux elections genérales de 1857 et à une élection complem taire à York, en avril 1859; mais il fut elu 1 un des representants du bourg de South wark (Londres), en décembre 1860. Sous la seconde administration de lord Palmerston, en juillet 1861, il ac-epta le poste de souesecrétaire d'Etat aux affaires étrangères, et l'abandonna seulement à la chute de la seconde administration de lord Russell, en juillet 1866. Nomme commissaire genéral des travaux publics sous le min stère Gladstone, en decembre 1868, il quittait le parlement en novembre 1869, elant nomme envoyé extraordinaire et ministre plenipotentiaire à Madrid. Il était nomme en même temps membre du Conseil prive. M. Layard a ete nomma ambassadeur à Constantinople, en remplacement de sir Henry Elliut le 30 mars 1877. Au retour de M. Gladstone au pumoir, en avril 1880, il fut place en ronge d'absents et bientôt après remplacé par M. Goschen. M. Layard a ete lord rerteur de l'universite d'Aberdeen en 1835 et 1856 et a ete nomm administrateur du Musée britannique en lévrier 1866. Il a été elu correspondant de l'Insti lut de France (Academie des Inscriptions et Belles-Lettres), eu 1854. M. Layard a publie. en 1848-49 Ninivi, et ses ruinea, ouvrage auquel il a donne une seconde partie en 1853; les Monuments de Ninive (1849-53), et une edition abregee du premier de ces ouvrages en 1851. 11 a eté fait grand croix de l'ordre du Bain en juin 1878. LAZERGES, JEAN RAYMOND HYPPOLYTE, peintre 6ançais, ne à Narbonne le 5 juillet 1817. Fils d'un boulanger dont toute l'ambition était de voir son fils lui sucre fer dans l'exploitation de sa maison de commerce, il ne put d'abord utiliser les aptitudes artistiques qu'il avait m.mifestees des son jeune âge. Ce ne fut qu'à vingt ans qu'il put enfin se livrer à ses goûts. Venu à Paris en 1887, M. Lazerges suivit successivement les ateliers de David d'Angers et de Bouchot, et débuta au Salon de 1841, avec un Portrait. Il a expose depuis: une Descente de croix, pour la chapelle du chntenu d'Eu (1842) Jesus au jardin des oliviers (1843) Saint Jean l'evangeliste (1844) Notre-Dame de résignation, Femmes d'Alqer (1845) Rêve de jeune fille, la Foi et l'E..pérance, Bergers arcadiens (1847) Refugium percatorum (1848) le Printemps, figure de jeune fille (1849) le Genie éteint parla Volupté, Sommeil de la Vierge (1850) l'Eden (1852) la Mort de la Vierge, pour la chapelle des Tuileries (1853) nouvelle Descente de croix, Ecce hom*o, Saint Sébastien mis au tombeau (1855) la Vierye et l'enfant Jésus, Suzanne au bain, fEmpereur distribuant

des secours aux inondés de Lyon, l'Albane regardant jouer ses enfants (1857) Reniement de Saint Pierre, Jésus embrassant la croix, Dernières larmes de la Sainte Vierge, le Printemps, Rêverie (1859) Kabyles moissonnant dans la plaine de la Mitidja, Sid'n Aissa revenant de la prière au jardin des oliviers. la Danse des Aissaouas (1861) Jé.sus priant pour 8et persecuteurs (1864) le Christ priant pour l'humanité (1865) autre Descente de croix, Evanouissem*nt de la Vierge (1866) le Chrt.s! après la flagellation, Madeleine voyant Jésus pour la première fois (1867) le Christ au calice (1868) Foyer du théâtre de l'Odéon un soir de première (1869), galerie de portraits des personnages célebres de 1 époque, popularisée par la lithographie et fort critiquée par ceux qui n'y figurent pas; le Chemin du calvaire (1870) Are (1872) le Christ au XIX- siècle (1873) Stabat Mater (1874) la Résurrection, Louis XVI et Marie Antoinette à Versailles, Jesus est conduit en prison (1875) Caravane de Kabyles (/876); Fatma la chanteuse (1877) Biskri et Jesus charpentier (1878) une Epave (/883); Femmes kabyles (1884) Descente ile croix (1885) les Trois compagnons, route de la Maison carrée, près d'.4lqer (1886) un certain nombre de portraits, etc. On doit à M. Lazerges, en dehors de ses expositions, divers travaux, notamment à Noire-Dame de Bon-Secours, près de Rouen, et à la chapelle du couvent des Dames de la Providence dans cette ville le plafond du théâtre de Nantes, etc. Il a obtenu une médaille de 3- classe en 1843. une médaille de 21 classe en 1848, le rappel de cette dernière en 1857, et la croix de la Légion d'honneur en 1867.

M. Hippolyte Lazerges est aussi musicien, et on lui doit dans cet art un assez grand nombre de mélodies vocales dont plusieurs, comme Vive Paris 1 et le Retour en France sont devenues populaires. Il a enfin collaboré à divers journaux et publié: l'Institut et l'Ecole des Beaux-Arts (1868) Des associations artistiques (même année) et De la réorganisation des Beaux-Arts (1871)LE BASTARD, EDGAR DENIS MARIE FRANÇOIS, indus- triel et hnmme politique français, né à Tinchebray (Orne) le 21 janvier 1836. 11 fit ses études à Rennes, où il prit le grade de licencié en droit, et fonda ensuite une tannerie très considérable. Membre du Conseil municipal, il devint adjoint, puis maire de Rennes après le 4 Septembre il est, en outre. président de la chambre de commerce de cette ville depuis 1877, et représentée un de ses cantons au Conseil général d'Ille-et-Vilaine. Républicain convaincu, M. Le Bastard presida, apr-s le 16 mai, le comité électoral républicain de son département, dont le succès fut des plus brillants am élections du 14 octobre suivant. M. Le Bastard a été élu sénateur d'Ille-et-Vilaine au renouvellement partiel du 5 janvier 1879. Il a pris place au groupe de la gauche républicaine et a voté l'expulsion des princes.

LEBLANC, EDMOND MARIE LUCIEN, homme politique français, ne au Rilay (Mayenne) en 1840. Avocat du barreau de Mayenne depuis 1865, il devint membre du Conseil général du département en 1877. Il appartient au parti de la réaction et c'est sur la liste monarchiste qu il a été élu député de la Mayenne aux élections du 4 octobre 1885.

LEBŒUF, EDMOND, maréchal de France, ancien ministre de l'Empire, est ne à Paris le 5 novembre 1809. Entré à l'Ecole polytechnique en 1828, il prit part à la révolution de juillet 1830, coopéra à la prise de la caserne de Babylone et recut la croix de Juillet. Entré peu après, comme sous-lieutenant elève, à l'Ecole d'application de Metz, il en sortit avec le numéro un, comme lieutenant en second d'artillerie, en 1832, fut promu lieutenant en premier l'année suivante, capitaine en second en 1837, en premier en 1841, chef d'escadron en 1846, lieutenant-colonel en 1850 et colonel en 1852. Comme lieutenant et comme capitaine, M. Lebœuf servit avec distinction en Algérie, notamment à ta prise de Constantine. où il reçut la croix. Officier d'ordonnance du maréchal Vallee en 1838, il était cite à l'ordre du jour de l'armée pour sa belle conduite dans l'expedition de Djidjelli et au combat de l'Oued-Halleg (1839) et méritait deux autres citations l'année suivante. à l'occasion des expéditions de Médeah et de Milianah, et la rosette d'officier de la Legion d'honneur. Commandant en second à l'Erole polytechnique de 1848 à 1850, il était nommé chef d'etatmajor de l'artillerie à l'armée d'Orient le t5 avril 1854. Promu genéral de brigade au mois de novembre suivant, il était cité trois fois à l'ordre du jrtur, et promu commandeur de la Légion d'honneur en 1855. Le général Lebœuf, ;t son retour de Crimée, fut placé à la tête de l'artillerie de la garde impériale. Il assistait la même année aux cérémonies du couronnement du czar Alezandre II, et était promu général de division le 31 dérembre 1857. Commandant en chef de l'artillerie de l'armée d'Italie en 1859, le général Lebœuf inaugura le nouveau système de canons rayés qui venait d'être adopte. IL devint aide de camp de l'empereur en novembre suivant et présider t du Comite de l'artillerie, dont il était membre depuis 1858, en 1864. En 1866, le général Lebœuf fut envoie à Venise comme commissaire impérial, pour remettre au gouvernement italien, après plébiscite, la province que l'Autriche vaincue nous avait abandonnée. Nommé commandant en chef du camp de Chutons en 1868, il prenait le commandement du 68 corps d'armee, à Toulnuse, en janvier 1869. Le 21 août suivant, il remplaçait le maréchal Niel au ministère de la guerre. Démissionnaire avec ses collègues le !7 décembre suivant, il reprenait son portefeuille dans le cabinet du 2 janvier 1870, et peut être eût-il mieux fait de le refuser, même dans l'intérêt de sa propre gloire. Le 24 mars vivant, il était eleve à la dignité de maréchal de France. Nouq ne pouvons passer rn revue tous les actes de M. Lebœuf, en tant que ministre de la guerre, actes jugés avec passion depuis que nous ont trappes les désastres dus en grande partie, sans aucun doute, à l'ignorance des faits où le ministre de la guerre était tenu.

Certes, quand le maréchal Lebœuf affirmait qu'il ne nous manquait pas un « bouton de guêtre », il n'est personne de bonne foi qui puisse douter de sa sincérité il ne fut pis le premier ministre de la guerre de l'Empire trompe à ce point; mais cette fois, les résultats devaient être terribles. Quant à l'organisation d'une garde mobile, résolue par son prédécesseur, et qui avait reçu un commencement d exécution, il n'est pas exact de dire que M. Lebœuf n'y renonça que contraint par l'opinion ou par l'opposition, qui voulait réaliser des economies sur le budget de la guerre. M. Lebœuf y renonça parce qu'il était opposé à ce système autant qu'on peut l'être. au point qu'il ne pouvait en parler -ans manifester, ne fût-ce que par un sourire, tout le dédain qu'il lui inspirait. Un sentiment identique l'animait visiblement pour « l'utopie » d'un gouvernement civil de l'Algerie, question qu'il eut à discuter avec forte partie, défendue qu'elle était à la fois à droite et à gauche du Corps législatif, par le comte Le Hon et par Jules Favre.

Le maréchal Lebœuf, nommé, le 15 juillet 1870, major général de farmée, ne fut pas remplacé au ministère de la guerre; le général Dejean fut simplement appelé à gérer ad interim ce département pendant l'absence du titulaire. A près les défaites de Wissembourg, de Reichshoffen et de Forbach, il résigna les fonctions de majnr general de l'armee (12 août). Quelques jours plus tard, malgré les protestations véhémentes de l'opinion, malgré les accusations d'incurie que l'opposition ne lui ménageait pas au Corps législatif, il prenait le commandement du 3e corps d'armee. D'une bravoure personnelle inattaquable, le maréchal Lebœuf fit des prodiges de valeur à la tête de son corps d'armée à Rezonville, à SaintPrivat, à Noisseville, Gravelotte, etc. Dans son chagrin de voir les desastres succéder aux désastres, on a prétendu qu'il cherchait la mort sur les champs de bataille c'est en tout cas la preuve qu'il y paya largement de sa personne. Enfermé dans Metz. il se prononça contre la capitulation. Sa voix fut impuisunte, et il dut se rendre, le 29 octobre 1870, avec ses troupes. Prisonnier de guerre en Allemagne, il se retira en Hollande après la signature de la paix. En décembre 1871, le marechal Lebœuf fut appele à déposer devant la Commission d'enquête sur les actes du gouvernement de la Défense nationale, puis devant le Conseil d'enquête sur les capitulations, ou il s'eleva, avec une grande énergie, contre les agissem*nts de Bazaine à Metz. Promu grand officier de la Légion d'honneur à la suite de la campagne d'Italie, le maréchal Lebœuf lut fait grand croix de l'ordre en 1866 et décoré de la médaille militaire pn 1867. Il est, en outre, décoré d'un grand nombre d'ordres étrangers.

LEBOURG, CHARLES AUGUSTE, sculpteur français, né à Nantes le 29 septembre 1830, élève de Rude, débuta au Salon de 1853. On cite de cet artiste Enfant nègre jouant avec un lézard, statuette en bronze (1853), reparue à l'Exposition universelle de 1855; Joueur de biniou dansant, statuette en bronze (1857); Vierge gauloise marchant au aaerifice, statue en marbre (1859); une Mrre, groupe en marbre, la Ro.sée et le Parfum, statuettes en terre cuite; Danae, statue en plâtre (t86f' Homéride, statue en marbre (1864); Jeune mère, groupe en plâtre la Folie, buste en. terre cuite (1865) Saint Jacques, statue en pierre pour l'église de la Trinité; Jeune oiseleur rendant la liberté à une hirondelle et Enfant jouant avec une sauterelle, statues en plâtre (1866) les Jeux de l'amour roupe en terre cuite; Mme A. Sarry, buste en marbre (1867) le Jeune oiseleur et l'Enfant à la sauterelle, en bronze (1868); le Centaure Euytion enlevant la fiancée de Pirithoûs, groupe en plâtre (1869) Prêtresse du temple d'Eleusis, statue en plâtre; M. Emile Barrault, buste en bronze (1870) Lady Wallace, buste en marbre (187t); Portrait de M. A. Boissage, statuette en marbre (1873); la Prêtresse d'Eleusis, en bronze; le Discobole, statue en plâtre; le Joyeux devis, groupe en faience (1874); Eole et Thétis, bas-relief en terre cuite; le Joyeux denis, un bronze (1876); le Travnil: statue en plâtre; Mlle Feyghine, buste en plâtre (1883); le Travail, en bronze (1885), etr. En dehors de ses expositions, M. Lebourg a exécuté de nombreux portraits, notamment ceux de MM. GarnierPagès, Havin, le general Mellinet, le marquis d'Hertford; de Mmes de Metternick, de Morny, etc. la statue en marbre de M" la vicomtesse de Torqueville les deux modeles des fontaines Wallace, ainsi que de nombreux travaux decoratifs, notamment Pygmalion et Galathee, bas-relief en pierre dure, à l'entrée princiale du magasin de nouveautes de Pygmalion; la décoration de l'hôtel du journal le Siècle celles de plusieurs maisons particnlières à faria, de l'Hôtel de Ville de Fontainebleau, etc., etc. M. Lebourg a obtenu une médaille de 3e classe au Salon de 1853, le ruppel de cette médaille à celui de 1859 et une me daille en 1868.

LECHERBONNIER, AUGUSTE, avocat et homme politique français, ne à Issoudun le 9 septembre 1822, vint faire son droit à Paris où, en 1843, il fondait le Journal des Ecoles, et se lia avec les membres principaux representants du jeune parti démocratique. Reçu avocat, il se fit inscrire au barreau de sa ville natale. Après la révolution de février, M. Lecherbonnier fut secrétaire général à la préfecture de l'Indre, mais il fut révoqué en 1849 et encourut même une condamnation à huit mois de prison pour son opposition décidee à l'esprit de réaction qui triomphait désormais. Enfin. le coup d'Etat de décembre 1851 le chassa de son pays, aana toutefois l'evpulser de France. M. Lecherb nnier se réfugia à Rrives (Corrèze) et chercha, vainement d'abord, à se faire admettre au barreau de cette ville; il y réussit à la fin, et fut élu conseiller municipal en 1865. Après le 4 septembre 1870, M. Lecherbonnier opéra sur la scene politique une rentrée modeste, mais fort utile à l'idee republicaine, à en juger sur les apparences il fonda la République de Brives. Enfin, il se présentait aux élections de 1876, dans la premiere circonscription de l'arrondissem*nt de Brives, et, après

avoir obtenu une majorité relative considérable, était élu au scrutin de ballottage du 5 mars, par 8,143 voix contre 3,449 obtenues par M. de Jouvenel, monarchiste, député sortant. M. Lecherbonnier siégea à gauche, et fut reelu député de Brives le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Au renouvellement triennal du 25 janvier 1885, M. Lecherbonnier fut élu senateur de la Correze le premier des deux. Il a voté l'expulsion des princes. LECKY, WILLIAM EDWARD HARTPOLE, historien irlandais, ne près de Dublin le !6 mars 1830, fit ses études au collège de la Trinité de cette ville, y prit le grade de maître ès-arts en 1863 et se consacra aux travaux lilleraires et historiques qui lui ont fait une grande réputatation, justement méritée. On cite principalement de cet écrivain les Meneura de l'opinion publique en Irlande (1841, anonyme; nouvelle édition, avouée, 1871-72) Histoire de l'origine et de l'influence de L'esprit rationaliste en Europe (1865 2 vol.) Histoire des mœurs européennes d'Auguste d Charlemnqne (IR69, 2 vol.); Histoire de l'Angleterre au XVIIIe Êiecle (1878-82, 4 vol.), etc.

LECOCQ, ALEXANDRE CHARLES, compositeur français, né a Paris le 30 juin 1832. Il était déjà pianiste habile lorsqu'il fut admis au Conservatoire, dans la classe d'harmonie et accompagnement de M. Bazin, le 5 novembre 1849. Dès l'année suivante, il obtenait un premier prix, entrait dans la classe de fugue et de composition d'Halevy, puis devenait élève de M. Benoist pour l'orgue. Après avoir remporté un second accessit de fugue en 1851, le second prix en 1852, et un premier arcessit d'orgue, il quitta le Conservatoire en t853 et se voua à l'enseignement, non toutefois sans ambitionner secrètement les succès du compositeur; mais l'occasion est plus rare et plus chauve pour un jeune musicien que pour tout autre mortel au monde. peut-être. Elle se présenta pourtant une première fois à bonne portee, et M. Lecocq s'empressa de la saisir Offenbach venait de fonder le théâtre des Bouffes-l'arisiens; il ouvrit un concours pour la composition d'une opérette en un acte, intitulée le Docteur Afiracle, et M. Lecocq, avec soixante-dix-sept concurrents, entra en lice. Classe d'abord parmi les six premiers, avec MM. Bizet. Demerssemann, Erlanger, Limagne et Manniquet, il ùt en tin de compte 8a partition c uronnée avec celle de Georges Bizet. Le Docteur Miracle, en ronséquence de ce double choix, fut représenté pour la première fois sur la svene des Bouffes, avec la musique de M. Lecocq, le 8 avril 1857 et avec celle de Bizet le lendemain, pour alterner ainsi jusqu'à extinction de succès, ce qui ne fut pas long, aucune des deux partitions n'ayant produit un très vif enthousiasme. Apres deux ans d'attente vaine, M. Lecocq donnait aux Folies-Nouvelles, le 29 janvier 1859, une opérette en un arte: Huis clos, qm ne fut pas même achevée, par la faute du livret. Il lui fullut encure attendre plusieurs années l'heure de la revanche. Il réussit enfin à faire représenter au petit théâtre des Champs-Elyées plusieurs opérettes en un acte, dont l'inspiration faciale et la facture fracieuse finirent par attirer l'attention sur le compositeur. Ce sont: le Baiser et la poste, Liline et Valentin, les Ondines au campagne (1865J, et le Cabaret de Rnmponneau (1867). En mai 1866, il avait fait représenter au Palais-Royal une operette en un acte: Myosotis, dont il avait écrit la musique sur un livret tres spirituel et très gai dn Cham. l'excellent caricaturiste, et qui avait eu an sucrès veritable. Lors de la fondation de l'Athenee, M. Lecocq fit jouer à ce théâtre: l'Amour et son carquois (janvier 1868), opéra comique en deux actes, et au mois d avril suivant: Fleur de Thé, opérette bouffe en 3 actes, qui fut son premier succès retentissant, et eut plus de cent représentations consecutives. Cette pièce fut reprise plus tard aux Variétés et aux Folies-Drama- tiques, puis traduite en plusieurs langues et jouée à l'etranger avec autant de succès qu'à Paris. La partiti n Fleur de Thé, sans briller par des qualités d'originalité de premier ordre, decelait au moins chez son auteur ce souci de la forme qui est devenu un des traits caracteristiqucs de son talent et le distinguait dès lors des maitres de l'opérette, faisant aisément pressentir les succès qui l'attendaient dans un avenir prochain. Il écrivit la même annee, pour le théâtre de l'Athenee, les Jumeaux de Bergame, opéra comique en un acte, qui n'y fut pas représenté, et quelques mnrceaux nouveaux pour un vaudeville en 5 actes le Carnaval d'un merle blanc, joué au Palais-Royal et l'année suivante, deux opérettes en un acte Gandolfo et le Rajah de Mysore. il donnait également deux opérettes au même théâtre dans le courant de 1870 le Testament de M. de Crac et le Barbier de Trouville. Pendant la guerre de

M. Ch. Lecocq, dont les services ne pouvaient être d'aucune utilite à la patrie (affligé d'une douloureuse infirmité. M. Lecocq ne peut se mouvoir qu'a l'aide de deux béquilles), s'était retiré à Bruxelles, où il fit jouer, avec un succès éclatant, les Cent vierges, opéra bouffe en 3 actes qui, après avoir fourni plus de cent représentations à Bruxelles, devait avoir un succès encore plus prolongé à Paris, où il fut représenté sur la scene des Variétes, le 13 mai 1872. Cependant ce succès fut depassé de bien loin par celui de la Pille de Mme. Angot, autre ouvrage en 3 actes, donne également à Bruxelles d'abord, le 4 décembre 1872. puis aux Folies-Dramatiques, le 21 février 1873, et qui eut plus de quatre cents representations consécutives, sans parler des reprises, dont le chiffre dépasse certainement celui de la première série. Désormais populaire, le nom de M Ch. Lecocq, devint le rêve de toutes les affiches de théâtres En conséquence, il donnait presque en même temps (1874) Girofle Girofla, à la Renaissance, opérette jouée à Bruxelles d'abord, et les Pres Saint-Germain aux Variétes, succès modeste celui-ci puis viennent le Pompon, aux Folies-Dramatiques (novembre 1875), également sans succès, mais par la faute evidente du livret la Petite mariée, à la Renaissance (1875), qui fut une bril.

lante revanche des échecs précédents; Kosiki, opéra comique en 3 actes, au même théâtre (1876) la Mar jolaine, opéra bouffe en 3 actes, même théâtre, et le Dompteur, opérette, aux Variétés (1877); le Petit Duc, operette en 3 actes; la Camargo, ibid., à la Renaissance (1878) le Cœur et la main, ibid., aux Varietes veautés (1884) la Vie mondaine, opéra bouffe en 4 actes, même théâtre (1885), etc.

Les ouvrages de M. Ch. Lecocq, que les théâtres secondaireq, voues au culte de l'opérette, ont pu seuls faire connaître, trahissent chez leur auteur une sorte de révolte constante contre le rôle nue les circonstances lui ont imposé. Artiste instruit et distingué, loin de rabaisser la musique, comme ce semble être le sou ici des createurs de l'opérette, Offenbach et Hervé, afin de la mettre au niveau des instincts grossiers du public, on sent que M. Lecocq cherche, an contraire, à épurer le goût de ses auditeurs, à leur inspirer le desir d'autre chose. Il y a un abîme entre la véritable opérette et ce que M. Lecocq est oblige d'appeler de ce nom; chez lui, l'opperette tourne visiblement ù lopera romique, c'est-a-dire à la comédie et non à la bouffonnerie musicale; il accepte le titre qu'il tient des exigences des temps, mais tout ce qu'il peut faire pour modifier la chose elle-même, il le fait et il réussit, ma foi. trop bien dans ses efforts pour permettre de croire qu'il n'a pas raison. M. Lecocq a publié, en dehors du théâtre, un certain nombr e de rompositions, parmi lesquelles nous citerons: Miettes musicales, vingt-quatre esquisses de style pour le piano (Paris, d'Aubel) les Fantoccini, ballet pantomime pour te piano; Gavote, pour le piano; Noel, à deux voix; Berceuse. melodie vorale: Lettre d'une cousine à son cousin, Ma femme est blonde, le Langage des yeux, chansons (Paris, Brandue) Garde à vous! la Grosse gourmande le Pays des amours, etc., chansons (Paris, Feuchot). Il a, en outre, écrit en société avec MM. Hervé et Legouix, sous le pseudonyme collectif d'Alrindor, la musique de Deux portières pour un cordon, operettes en un acte, représentée sur le théâtre du Palais-Royal, en mars 1869.

LECOINTE, ALPHONSE THÉODORE, général et homme politique français, ne à Evreux le 12 juillet 1817. Eleve de Saint-Cyr, il en sortit dans l'infanterie en 1839, fut promu lieutenant en t84f, capitaine en 1848, major en 1854, lieutenant-colonel en 1859 et colonel en 1864. Lorsqu'eclata la guerre de 1870-71, M. Lerointe, qui avait fait les campagnes de Crimee. d'Italie et du Mexique, était à la tète du 2' régiment de grenadiers de la garde impériale, aier lequel il prit part ù la campaticuliere à Rezonville (t6 août). Enfermé dans Metz, il parvint à s'echapper an moment de la capitulation et vint offrir son épee an gouvernement de Tours. Nomme genéral de brigade le 14 novembre, if reçut le a mmandement d'une division de l'armee du Nord, et 8e distingua de nouveau au combat de Villers-Bretonneux, chassa l'ennemi de GenteHea en lui infligeant des pertes très sensibles, et dix jours plus tard (8 decembre). lui reprenait Saint-Quentin et Ham. Le 24, le general de Munteuffel l'attaqua vainement et fut forcé de se retirer. f.e 3 janviar 187f, il rejetait sur Bapaume la division liummer. Le genéral Lecointe qui, dans cette malheureuse campagne, ne compta que des succes, était promu divisionnairele 16 septembre 187t appelé d abord au rommande:nent de la 1" division du 1er corps, à Lille. Il était placé, en décembre 1878, à la tète du 17e corps, à Toulouse. En janvier i880, il remplaçait le géneral Farre comme gouverneur militaire de Lyon. et en mars 1881 le général Clinchant, deredé, comme gouverneur de Paris. Elu sénateur de l'Eure en rempla cement de M. Lepouié. dont l'élection avait été annulee et qui n se représentait pas (il est mort le 16 femier 1882), le 26 février 1882, le général Lecointe a été reelu au renouvellement triennal du 25 janvier 1885. Il siège à gaurhe et s'est abstenu lors du vote de la loi d'expulsion des princes prétendants. Le general Lecointe est xrand officier de la Legion d'honneur depuis le 8 janvier 1881. Il a ete maintenu par décret dans le cadre de l'activite, sans limite d âge, comme ayant commande en chef devant l'ennemi.

LECOINTRE, MARIE FRAÇOIS LOUIS, homme politique français, ne à Poitiers le 8 septembre 1840. Grand proprietaire agriculteur et viticulteur, M. Lecointre est membre du Conseil municipal de Poitiers, et du Conseil gênerai de la Vienne depuis 1880. Il a été élu députe de la Vienne, sur la liste monarchiste, le 4 octobre 188S. LECOMTE DU NOUY, JULES JEAN ARTOINE, peintre français, élève de Gleyre et de MA1. Signol et Gerôme, est né à Paris le 10 juin 1842 il débuts ah Salon de 1863 et remporta en 1865 le second grand prix de Rome, ayant pour sujet la Mort de Jocaste. — On a de cetartiste: Francesca di Ramini et Paolo Malatesta aux enfers (1863) les Portraits de M. et de Mme Morin (1864) Sentinelle grecque (1865) l'Invocation à Neptune (1866) Job et ses amis, Danseuse fellah (1867) la Folie d'Ajax le Telamonien (1868) l'Amour q passe et l'Amour qui veste, Portrait de la /emme ait chàle (1869); le Charmeur (1870) les Porteurs de mauvaises nouaellea, au Luxembourg; Demosthène s'exerçant à la parole (1872) le Philosophe sans le aaooir (1873) Eros, imité d'une pierre antique I Macellnj (les Bouchers) de Venise (1814) la Lune de miel (Venise au XVIe siècle), le Songe de Cosrou, inspire des Lettres persanes (1875) Saint Vincent-de-Paul ramene les galeriens d la fol, pour l'égalise de la Trinité; Homère mendiant (1876) ta Porte du sérail et le Portrait de l'auteur (1877) les Chrétiennes au tombeau de: la Vierge, Portrait d'Ad. Cremieix (1878) Saint Vincent de-Paul secourant les Alsaciens et les Lorrains apres leur remuon à la France (1879); les Travailleurs de la mer, fragment d'un pentaptique le Maraboul-

LECONTE DE LISLE, CHARLES MARIE, poète français, membre de l'Arademie française, est ne à Saint-Paul (Reunion) le 23 octobre 1818. Ses études terminées, il fit plusieurs voyages, notamment dans l'Inde, vint ensuite en France et se fixa à Paris en 1847. En 1848, il prit une certaine part à l'agitation révolutionnaire, mais il retourna bientôt aux travaux littéraires et particulierement à la poésie, pour laquelle il avait de tres bonne heure manifeste de grandes dispositions. La Ifevue des Deux-Mondes lui ouvrit ses portes et il y publia d'abord la plupart de ses Poèmes antiques, qui firent d'emblee sa réputation. Cependant, la poésie n'était pas assez productive pour que M. Leconte de Lisle, dont les ressources étaient bornées, pût se dispenser entièrement d'un travail plus remunerateur il donna des leçons de grec ce qui t'amena naturellement à traduire les poètes de la Grèce antique. Il sy prit d'une ardeur particulière et il en vint, grâce à son respe ct pour l'original, trop visible dans l'exactitude de la traduction, à traiter son sujet de maniere à faire dreser les cheveux au calme savant et excellent père de Peisistratos Caxton, le héros de Bulwer. Malgré les protestations des modernes, on ne saurait se refuser à reconnaitre la profonde érudition, en rien préjudiciable à la grâ ce de la forme, dont les travaux de M. Leconte de Lisle fournissent la preuve évidente. En 1855. il lui tut accorde, sans sollicitation de sa part, mais aus.i sans que le donateur ignorât qu'il eût affaire à un adversaire politique, une pension de 3,600 francs sur la cassette impériale, ce qui lui permit de poursuivre ses travaux d érudition sans crainte des soucis enervants que causent trop souvent les exigences de la vie matérielle. Cette pension lui fut beanc oup reprochée depuis, non par ses coreligionnaires politiqnos, mais par les autres, surtout lorsqu'en 1871, il publia son Petit caté- chigme républicain. Il est pourtant bien c;air qu'il ne s'agissait là, en aucune façon, d'attayues envers l'homme qui l'avait pensionne, mais tout au plus de mise en garde contre 1 ambition de ceux qui, sans avoir osé rien faire ouvertement pour se débarrasser de cet homme, meditaieut de le remplacer. M. Leconte de Lisle a publie: Poemes antiques (1853): Poemes et poésies (1855) Poesies complètes, contenant un certain nombre de pièces inédites (1858) Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques. traductions (1861) Poésies barbares (1862) l'Ihade traduction (18fi7); Hésiode et Hymnes orphiques, traductions (1889); l'Odyssee. traduclion (1870) le Sacre de Paris, le Soir d'une bataille (1871) Œuvres completes d'Eschyle (1872) Œuvres d'Horace (1873, 2 vol.) les drame antiq ue, en vers, en deux parties, represente à l'Odeon en janvier 1873 Œuvres de Sophocle (fg77), etc. 11 a collabore ù la Itevue de.s Deux-Mondes, à la lievue française, au Parnasse contemporain, etc. Attaché à la bibliotheque du Luxembourg en 18-2, M. Leconte de Lisle a ete nommé sous-bibliothecaire en 1873 la même année il posait, sans aucces, sa candidature an fauteuil du P. Gratry, à l'Acudenrie française. Mais il était élu membre de l illustre assemblee, au fauteuil de Victor Hugo, le la feirier t886. Chevalier de la Légion d honneur depuis 1870, il était promu olficier le 12 juillet t883.

LECOQ DE BOISBAUDRAN, POUL EMILE FRANÇOIS, chimiste français, d'une vieille famille protestante du Poitou, est ne à Cognac en 1838. Il lit toutes ses études à la maison paternelle porté vers letude de la chimie, il s'y adonna complètement, et par des expériences isolées, tut conduit à des decouvertes importantes. C'est ainsi qu'il dérouvrit le nouveau métal auquel in donna le nom de gallium (1870). decouverte .;ui fut re compensee, en 1872, par le prix Bordin de l'Academie des sciences et par des destin ations de toutes sortes decernees à M. Lecoq du Boisbaudian par divers corps savants de la

prophète Sidna-Aissa, au Maroc (t884): les Orientales. les Contemplations, inspirées de Victor Hugo (i885) un grand nombre de Portraitp, etc. En dehors de ses expositions, on doit à M. Lecomte du Nouy un certain nombre de tableauz pour des galeries particulières, notamment Marchande à Pompéi, Chretiennes au tombeau de la Vierge, Prêtre mendiant (égyptien), le Repos du cherif, la Nuit de Noël d Jérusalem, L'hloé à la fontaine, etc. quelques portraits, celui de Bérenger de la Drdme pour le musée de Valence, entre autres, etc. Il n obtena une medaille en 1866 et 1869 et une medaille de 2e classe en 1872 et aux expositions étrangeres, il a reçu des récompenses à Londres en 186! à Vienne en 1873, etc. Il a enfin été décoré de la Légion d'honneur en 1876.

LE CONTE, JOSEPH, médecin et naturaliste améripain, ne le 26 février 1823, dans le comte de Liberty (Georgie), fit ses études au collège de médecine et de chirurgie de New-York, y prit le grade de docteur en 1846 et alla s'établir à Maron, dans l'Etat de Georgie. En 1850, il se rendit à Cambridge (Massachusetts) et devint un des disciples d'Agassiz, qu'il accompagna dans son expédition scientifique en Floride. Il devint ensuite professeur dans divers collèges, notamment professeur de chimie et géologie au college de la Caroline du Sud (1856-69 et à l'université de Californie, nù il occupe depuis 1869 la chaire de géologie et d'histoire naturelle. On a du Dr Joseph Le Conte, outre un certain nombre de mémoires et d'articles sur l'éducation et les beaux-arts, divers ouvrages dont voici les principaux l'Action du Gulf Stream dans la formation de la péninsule de la Floride; De la corrélation de la force vitale aveo les forces chimiques et physiques Sur le phenomene de la vision binoculaire l'heorie de la formation des grands linéaments de la surface de la terre; Sur quelquea-uns des anciens glaciers des Sierra.s; Sur la formation et I'âge des montagnes de la Cascade Sur le grand courant de lave du Nord-Ouest les Rapports mutuels de la religion et de la science (1874) la Vue (1881), etc.

France et de l'étranger. On lui doit des mémoires et dei notes insérés dans les Comptes rendus de l'Academie des sciences et d'autres publications spé 'iales, sur la chi- mie, l'electricite, la physique moléculaire. la spectroscopie, etc., et un ouvrage intitule Spectres lumineux, spectres prismatiques, destinés aua recherches de chi. mie minérale (1874). M. Lecoq de Boisbaudron a été élu membre de l'Académie des sciences, section de chimie, le 10 juin 1878. La même année, il recevait un grand prix à l'Exposition universelle et l'annee sui- vante, la Société royale de Londres lui décernait sa grande médaille d'or de Davy enfin, l'Academie des sciences lui décernait, en 1880, le prix Lacaze de 10,000 francs, il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1876 et officier d'arademie le 1er mai t885. LE COUR DE GRANDMAISON, CHARLES, homme politique français, armateur, ne a Nantes le 12 fevrier 1848. Docteur en droit, juge au tribunal de commerce et membre de la chambre de commerce do sa ville natale, M. Le Cour est en outre conseiller genépal de la Loire-Inférieure. Il a ete élu député de la Loire-Inférieure, le 4 octobre 1885, sur la liste monarchiste et a pris place à l'extrême-droite d4 la Chambre. LEDOCHOWSKI (comte), MIEGIBLAS, prélat polonais. cardinal, ancien archevêque de Gnesen et Posen et primat de Pologne, est né à Gorki, d'une famille polonaise an,ienne et illustre le 29 octobre 1822. Il commença ses études theologiques chex les Lazaristes du college Saint Jean, a Varsovie, et a l'âge de dix-huit ans reçut le- ordres et l'habit des mains de l'évèque de Sandomir. Après quelques études à Vienne, il se rendit à Home et entra à l'Academia ecelesiastica, fondae par Pie IX pour donner un enseignement spécial aux jeunes ecclésiastiques qui se sont distingues. par leur intelligence et leurs eonnaissan es acquises. Pie IX le nomma successivement prelat domestique et protonotaire apostnlique, l'envoya à Madrid, en mission diplomatique, puis, comme auditeur de la nonciature, à à à Rio de Janeiro et à Santiago de Chili. Nommé arche- véque de Thèbes in partibua inlfdelium et nonce du Saint-Siège à Bruxelles le 30 septembre 1861, il était nommé, en janvier t866, archevêque de Gnesen et Posen, siège qui lui donnait le titre de primat de P.logne. La resistance énergique opposée par M. Ledochowki aux lois ecclésiastiques prussiennes (1874), donneront lieu à des poursuites contre ce prélat, suivie d'une condamnation à l'emprisonnement, qu'il subissait au donjon d'Ostrowo. lorsqu'il fut créé cardinal par le pape dans un consistoire secret tenu à Rome le 15 mars 1875. Rendu à la liberte le 3 février 1876, M. Ledochowski fut conduit sous escorte, par Berlin, à la frontierc de Bohème. De Prague, où il fut reçu avec acclamation, il se rendit à Cracovie et, sur l'invitation du gouvernement autrichien de ne Des prolonger son sejour en Gallirie, il partit pour Rome, où il arriva le 6 mars et où une reception magnifique lui fut faite par les soins des hauts dignitaires de 1 Eglise. Comme de Rome. Il ne cessait de diriger les affaires de son diorèse,le cardinal Ledochowski se vit l'objet de poursuites repetees pour infractions aux lois de mai, devant les tribunaux allemands, poursuites invariablement suivies de condamnations de plus en plus sévères, mais qu'il ne pouvait être forcé de subir, étant un peu loin pour cela. Enfin cette lutte quelque peu ridicule a pris fin, l'empire d'Allemagne s étant réconcilié avec le Saint-Siège mais le cardinal Ledochowski n'y a pas gagné grand' chose, car le prince Bismarck ayant exige que les cathoiidues allemands fussent diriges par des prelats allemands, Léon XIII, en dépit qu'il en eût, consentit à donner à l'ancien archevêque de Posen, un remplaçant allemand, dans la personne de M. Dinder (mai 1886). LEES, EDWIN, butaniste anglais, né à Worcester te 12 mai 1800, fit les études dans sa ville natalo et à Birmingham, et entra dans le commerce mais il abandonna bientôt cette carrière pour l'étude de l'histoire naturelle et plus particulièrement de la botanique. Il s'occupa surtout de l'histoire oatnrelle du Worcectershire et aida sir Charles Hastings à l'etablissem*nt d'une Societe d'histoire naturelle dans ce comte, dont il lut le premier curateur honoraire il devint ensuite le premier président du Club des naturalistes du Worfestershi e et le premier vice-prosident de celui de Malvern. M. Edvin, Lees, bien connu par ses cours de botanique, est faut ur de: l'Herborisateur (the Botanist looker-out) en Angle- terre et daas la principauté de Galles Affinites des plantes et des animaux, leurs anatogies et associatio ns: Tableaux de la nature sur les cdteaux de Malvern et dans la vallée de la Severn la Botamque des monta- gne. de Malvern la Botanique du comte de Worceater (i868); de poésies et de nombreux articles dissemi- nés dans les recueils périodiques d'histoire naturelle est dans ceux de diverses societés savantes, dans le Worcester Journal, etc. Nous devons citer à part une Périe d'articles sur les vieux arbres curieux, reliques des forets de l'Angleterre. puliliés en 1874 et 1875 dans le Gardeners' Chronicle, et r unis en volume, sous ce titre The Forest en chace of Malvern, its ancient and present state (1877J. Son dernier ouvrage est iulitul Scenery and Thought, in poetical Picturea of various Landscape scenes and Incidents, et a été publie on 1880. En 18e9, les membres du Club des naturalistes du Worcestershire et de Malvern se sont cotises pour offrir à M. Edwin Lees son portrait et un service de déjeuner en argenterie, en reconnaissance des services qu'il a rendues a la srience toraie pendant plus d'un qunrt de siècle. — Il est membre de la Société lin- neenne et de la Société géologique.

LEFEBURE, ALBERT LÉON, économiste et homme politique français, né à Colmar le 31 mars 1838. vint faire son droit a Paris et. ap"cs des voyages eu Europe et en Algerie, entra comme auditeur au Conseil d'Etat en 1864. Propriétaire dans la province d'Oran

il avait été élu, l'année précédente, membre du Conseil général de cette province, dont il était devenu secrétaire, et devenait également, en 1867, conseiller genéral et secrétaire du Haut-Rhin. Aux élections générales de 1869, M. Léon Lefebure, candidat « agrée », fut élu député de la première circonscription de ce département. Député laborieux et extrêmement actif, M. L. Lefebure fit partie de plusieurs commissions importantes et prit part aux discussions sur le régime économique, sur la situation de l'Algerie, etc. Il prit place dans les rangs du tiers-parti liberal et signa l'interpellation des Cent-Seize. Secrétaire de la commission d'enquête sur le régime économique, il fut chargé du rapport sur les admissions temporaires qui, seul, fut prêt avant lue les événements vinssent interrompre les travaux de la commission. Pendant la guerre M. L. Lefebure combattit dans les rangs de la garde mobile du Haut-Rhin et, après l'armistice, opta pour la nationalité française. Elu, le juillet 1871, représentant de la Seine l'Assemblée nationale, par plus de cent mille suffrages, il siégea au centre droit et prit, romme toujours, une part considérable aux travaux de l'Assemblée. Nommé membre du Conseil supérieur de l'agriculture. du commerce et de l'industrie eu 1873, M. Magne le rhoisissait, le 26 novembre suivant, comme sous-secrétaire d'Etat au ministère des finanres; il conserva ce poste jusqu'en juillet 1874, M. Leon Lefébure ne s'est plus présenté aux éle,tions suivantes. Membre d'un grande nombre de sociétés savantes ou d'utilite publique, il a été secretaire du jury special à l'Exposition universelle de Paris en 1867, et membre de la section française du jury international à celle de Vienne en 1873. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867. M. L. Lefebure a collaboré au Temps, à la France, à la Presse, à l'Industriel alsacien, à la Revue con temporaine, etc., et a publié a pnrt une étude sur l'Economie rurade, avec M. Tisserand une autre Ltude sur la condition de l'ouvrier et sur les institutions rurales de l'Alsace au moyen âge l'Allemagne nouvelle (1872) Questions vitales (1875) la Renaissance religieuse en France (f886J, etc.

LEFEBVRE, CHARLES, homme politique français, né en 1825. Maire d'Avon, il était en outre conseiller géneral de Seine-et-Marne. lorsqu'il fut élu députe de l'arrondissem*nt de Fontainebleau le 21 août 1881. Il prit place à la gauche radicale. Porté sur la liste radicale, aux élections du 8 octobre 1885, M. Ch. Lefebvre a eté élu député de Seine-et-Marne, le deuxième sur einq. Il a vuté l'expulsion totale des princes.

LEFEBVRE, JULES JOSEPH, peintre français, né à Tournan le 10 mars 1836: eleie de l'école municipale de dessin d'Amiens et de Léon Cogniet, il débuta ù l'Exposition universelle de 1855, aver le portrait de son premier maitre de dessin, M. Fusilier, et remporta le grand prix de Rome en 1861, le sujet du concours étant: la Mort de Priam. On a de cet artiste Portrait de Mme Lemaire (/857); Portrait de M. Lemaire, Portrait du père de l'auteur (1859) la Veille de Nopl, Portrait de hf. Pelpel (186!J Jeune homme peignant un masque tragique (envoi de Rnme) et au Sulon la Charité romaine (1864J; Pèlerinage au Sacro Speco, couvent de San-Benedetto, et Jeune fille endormie (1865) Nymplee et Bacchus (1866) S. S. Pie IX à Saint Pierre de Rome (1867) Femme couchée, Portrait de la steur de l'auteur (1868) Pascuccia, Portrait de Mme Lairné ( 1869) la Verité, Portrait de Mme la $marquise de Montesquiou (1870); la Cigale (1872) Portrait du prince impérial (1774) Réve. inspiré d'Ossian: Chdoé, inspiré d'André Chenier un l'ortrait de femme (1875); Madeleine, Portrait de M. Léonce Reynaud, directeur géné- ral des phares (1876); Pandore (1877) Mignon (1878) Diane surprise (1879); Psyché (1883); l'Aurore (1884j; Laure (1885); de nombrrux portraits, etc. M. Jules Lefebvre a obtenu des médailles en 1865, 1868 et 1870, une médaille de 1re classe en 1878 et la médaille d'honneur en 1886, il a été décoré de la Légion d'honneur en 1870 et promu officier le 20 octobre 1878.

LEFEBVRE, CHARLES EDOUARD. compositeur françds, ne à Paris le 19 juin 1843. Eleve de M. Ambroise Thomas, il r çut aussi des leçons et des conseils de M. Gounod. M. Lefebvre prit part, en 1870, au conrours de l'Institut et obtint le premier grand prix de Rome conjointement avec M. Henri Maréchal, pour la cantate Intitulée le Jugement de Dieu. dont les événements empéchèrent l'exécution en séance publique. Il fit ensuite un voyage à Rome et dans le reste de l'Italie, en Grèce et en Turquie, et à son retour, fit exécuter dans une séance publique de l'institut, le 15 novembre 1873, une ouverture portant le même titre que sa cantate de concours. Il a fait entendre au Conservatoire, à la séance d'audition des envois de Rome, le 23 mai 1874, une Suite symphonique, déjà produite au mois d'avril précédent dans une séance de la Société nationale de musique, et le Psaume XXIII pour chœur et orchestre. Après un second voyage à Rome, où il écrivit une symphonie en mi bémol et un drame brique en trois parties Judilh, M. Ch. Lefebvre faisait entendre, dans la séance d'audition des envois de Romp du 27 mai f8i5, des fragments de ces deux œuvres importantes, qui furent très favorablement accueillis. On doit encore à M. Leff'bvre les compositions suivantes Pièces symphoniques, exécutées aux concerts du Chittelet (1875); un Chœuer et une Romance pour cor, à la Sncieté nationale de musique (même année): Ouuerture dramatique, aux concerts du Châtelet Daliln, scènes pour orchestre. d'après le roman de M. Octave Feuillet, à la Société nationale de musique (1876), etc. Il a aussi publié Six poésie8 mises en musique (Paris, Hart aann) plusieurs morceaux détachés pour chant et piano et sa Judith, drame lyrique en 3 parties et 4 tableaux, partition chant et piano réduite par l'auteur (Paris, Mackar, t877, in-8°).

LEFEVRE, FRANÇOIS ERNEST, publiciste et homme

pnlitiqne français, né au Havre le 15 août Il fit ses éludes au lycée de sa ville natale et son droit à Paris; reçu licencié, il s'inscrivit au barreau de la capitale, et devint rédacteur et administrateur du journal le Rappel dès sa fondation en 1869. Elu conseiller municipal de Paris en 1874, pour le quartier des Epinettes (XVIIe arrondissem*nt) et reélu en 1878, il est devenu président de ce cnnseil et du Conseil général de la Seine. Après avoir échoue dans la 1re circonscription du Havre, aux élections générales du 21 août 1881, M. Ernest Lefèvre était elu le 4 decembre suivant députe de la 2* circons cription du X- arrondissem*nt de Paris, en remplacement de M. Camille Prlletan, optant pour Ail, qui l'avait egale ment elu. Il prit place à l'extrême gauche. Aux élections d'octobre 1885. il etait élu député de la Seine au scrutin du 18. 11 a été élu vice-président de la Chambre. On a de M. E. Lefèvre Des legistes et de leur in/luence aux XII- et XIIIe siècles (1858).

LEFEVRE, ANDRÉ. littérateur français, né à Provins le 9 novembre 1834, fit ses études-au collège SainteBarbe, suivit ensuite les cours de la faculté de droit et entra à J'Ecole des chartes; il fut reçu archiviste-pa- leographe en 1857, prit aussi le grade de liciencié en droit et debuta de bonne heure dans la carrière des lettres. M. André Lefevre a surtout enllaboré au Magasin pittoresque, à l'Histoire de Franre par les monuments, de MM. Ed. Charton et Bordier, à la Revua de l'instruction publique, à la Reuue des Deux-Mondes et à l'llluatration, ou il a remplacé J. de Waillv. comme critique littéraire, en 1864. Il a également collaboré à la Libre pensée et à la Pensée nouvelle et devint, à sa fondation, directeur de la partie littéraire de la lié publique francaise. Il a publié les Finances de la Champagne aux XIIIe et XIV siècles (1857); la Flûte de Pan. poésies (1861): la Vallée du Nil, d'après les notes de M. H. Cammas, photographe (1863); les Merveilles de l'architecture et la Lyre intime, poésies (1865) Virgile et Kaliddaa: les Bucoliques et le Nuage messager, tradurtions en vers français(1866); les Parc. et les jardins, dans la Bibliothèque des Merveilles » (1867) l'Epopée terrestre, poème (1868); la Nature, traduit de Lucrèce; les Finances particulières de Napoléon III, d'après les documents recueillis aux Tuileries (1873); Religions et mythologies comparées (1877); la Philosophie (1878) l'Homme a travers les âges (1880), etc. LEFÈVRE-PONTALIS, GERMAIN ANTONIN, homme politique français, né à Paris le 19 août 1830, fit ses études au college Bourbon et à la faculté de droit, et prit le grade de licencié es lettres en 1852 et celui de docteur en droit en 1855. Il avait été admis comme auditeur au Conseil d'Etat dès 1852, mais à l'approche des élections generales de il donna sa démission et se présenta dans la 2e circonscription de Seine-et-Oise, comme candidat de l'opposition il échoua avec une très forte minorité, et aux elertions de mai 1869, il ful élu dans la même circonscription, malgré lea efforts de l'administration il prit place au centre gauche du Corps lér slatif, et signa la demande d'intrrpellation des CentSeize. Elu, le 8 février 1871, représentant de Seine-etOise à l'Assemblee nationale. M. Antunin Lefèvre-Pontalis s'inscrivit à la rennion Ferav (centre gauche); mais après la chute de M. Thiers, il se rapprocha de la droite, avec laqnelle il vota souvent; il vota toutefois les lois constitutionnelles. Il n'en é -houa pas moins aux élections du 20 février 1876, dans la circonscription de Pontoise et dans l'arrondissem*nt d'Avesnes (Nord où il se présentait également, ainsi qu'à celles du t4 octobre 1877 et du 21 août 1881. Le scrutin de liste lui fut plus favorable, et il a été élu député dn Nord le 4 octobre 1885, mais sur la liste monarchiste, Il siège donc décidément à la droite monarchiste. M. Antonin Lefèvre-Pontalis a publié la Condition légale de la femme mariée, sa thèse de doctorat (1855) la Hollande au XVIIe siècle (1864) les Lois et les mœurs électorales en France et en Angleterre (1865) Jean de Witt (f885). Il a collaboré à la Revue des Deux-Mondes, au Journal des Débats, etc.

LE FLO, ADOLPHE EMMANUEL CHARLES, général et homme politique français, ancien ambassadeur à SaintPetersbourg,est né à Leqneven (Finistere) le 2 novembre 1804. Entre à l'Ecole militaire de Saint-Cyr en 1823, il en sortit en 1825. comme sous-lieutenant au 2e leger, fut promu lieutenant en 1830 et partit pour l'Alrique avec son régiment l'annee suivante; promu capitaine en 1836, il était nommé chef de bntaillon aux z uaves en 1840, puis, successivement, lieutenant-colonel au 22e lcger en 1841, colonel du 32- régiment de la même arme en 1844. et enfin, général de brigade le 12 juin Il prit part en Algérie, où il demeura jusqu'à sa nominatinn au grade de général de brigade, à un grand nombre d'affaires. et fut blessé notamment i Constantine, par l'explosion d'une mine (octobre 1837), à l'Oued-Djir le 30 avril t840, à Mitianah peu après, et oblint dix citations à l'ordre du jour de l'armée. Chargé d'une mission diplomatique à Saint-Petersbourg au mois d'août 1848, le general$ Le Flô était elu, le 17 septembre suivant, représentant du Finistère à l'Assemblee constituante et résignait, à la fin de l'annee, ses fonctions diplomatiques pour venir siéger d l'Assemblée, on il prit place dans les rangs de la droite et appuya la politique de l'Elysée. Réelu à la Législative, il reprit sa place farmi les adversaires de la Republique, jusqu'à la scission qui se produisit dans les rangs de la drnite parlementaire; alors il combattit avec ardeur la politique napoleonienne et, comme questeur, tenta de du pouvoir executif. Arrèté à l'hôtel de la Presidence, des le matin du 2 Décembre, il fut quelque temps enfermé au fort de Ham, puis expulsé du territoire français en janvier 1852. Le genéral Le Flô se retira en Belgique, puis à Jersey où il demeura jusqu'en 1859. Rentre en France, le general Le Flô vécut dans la retraite jusqu'au moment où la nouvelle de nos premiers désastres vint le trouver à son château de Hec' hoàt; alors il fit des de-

marches pour être autorisé à apporter son concours à la défense du pays, mais ce fut en vain. Le 4 septembre 1870, il était nommé ministre de la guerre et, le 16, réintégré dans les cadres le t'armée, avec le grade do général de division, pour prendre rang du 2 septembre 1851. Pendant le siège de Paris, le génerai Le Flô travailla dans la mesure du possible, sans doute, à 1 armement des gardes nationales et de l'armée; partisan des mesures énergiques de'résistance, avec le concours des gardes nationales, pour lesquelles 1 etat-major gonéral affichait un dédain qu'il eut été au moins plus convenable de dissimuler un peu, il est certain qu ne t ut faire ce qui eût été facile en d'autres circonstances. f.lu représentant du Finistère aux élections du 8 février 1871, le premier sur treize, le général Le Flô fut maintenu au ministère do la guerre dans le cabinet de conciliation formé par M. Thiers le 19 du même mois. Dans le conseil des ministres tenu le 17 mars, il se prononça énergiquement, dit-on, contre le procédé plus audacieux qu'habile, pour ne rien dire de plus, grâce auquel le général Vinoy prétendait enlever les canons parques sur la butte Montmartre protestation vaine, comme on le "ait trop. Le 5 juin suivant, le general Le Flô quittait te ministère et était nomme ambassadeur à Saint-Petersbourg, fonctions dans lesquelles il fut remplacé par le général Chanzy en février 1879. Le général Le Flô, qui avait refusé des gauches la candidature à un siège senatorial inamovible, ne se présenta pas davantage à la deputttion, et a vécu, depuis 1879, dans la retraite. Le bruit a couru qu'il y préparait ses Mémoires. — Il a ete promu grand-officier de la Legion d'honneur le 5 novembre 1873.

LE FORT, Lion CLÉMENT, médecin français, né à Lille le 5 decembre 1820, fit ses études dans sa ville natale et p entra à l'hôpital militaire en 1848. Venu à Paris en 1850, il était reçu externe la même année et interne en 1852, entrait dans le service de Malgaigne, à l'hôpital Saint-Louis, en 1853, et devint aide d anatomie en 1858 et prosecteur en 1860. Reçu docteur en 1858 et agrego de la faculté en 1863, il était nommé chirurgien des hôpitaux la même année et professeur de médecine operatoire à la faculté de médecine en 1873, puis de clinique chirurgicale. M. Le docteur Le Fort s'est occupé d'uno façon tuute spéciale des questions hospitalières et a fait, dans ce bat, plusieurs voyages en Angleterre, en Hollande, en Suisse, en Allem agne et en Russie. Il a ete successivement chirurgien de l'hospice des Enfants assis- tes, de l'hôpital du Midi. des hôpitaux Cochin, Lariboisière, Beaujon et enfin de l'hôpital Necker où il est actuellement. Après avoir fait la campagne d'Italie, on 1859, comme chirurgien volontaire, il allait étudier, on 1864, les ambulances des armées en présence pendant la guerre du Schleswig-Holstein ces études spéciales lui permirent de rendre à l'armée française, pendant la dernière guerre, de grands services. Nommé chirurgien en chef, il organisa les premières ambulances volontaires et dirigea une des ces ambulances pendant toute la durée du siège de Metz. Il a été elu membre de l'Académie de médecine en 1876. On cite principalement du docteur Le Fort: Recherches sur l'anatnmie du poumon (1858) De la résection du genou (1859) De lu reaectalière en France et en Angleterre (1862) Des anévrysmes (1866) Des maternités (1866, in-4° Il pl.): Des indications du trépan dans les fractures du crâne De l'influence du recrutement de l'armes sur le mouvement de la population (/867); Plaies et anévrysmes de la carotide, etc. (1868); Des hôpitaux sous tente (1869) la Chirurgie militaire et les Sociétés de secours en France et à l'étranger (1872) Etude sur l'organisation de la médecine en France et d l'étranger (1875), etc. — 11 a collaboré à la Revue des Deux-Mondes, à la (Gazette hebdomadaire, an Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, etc. -Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1870, le docteur Le Fort a été promu officier le 12 juillet 1884.

LE GAVRIAN, PAUL, homme politique français, ingénieur civil, est né à Lille en 1825. Elève de l'Ecole centrale des arts et manufactures, il y obtenait le diptome d'iogenieur en 1858 et succedait, l'année suivante, son pere, decedé, à la tête d'une importante usine de constructeur mécanicien, dont il a conservé la direction jusqu'en 1882. Juge au tribunal de commeree et membre de la chambre de commerce de Lille, il a été élu depute du Nord, le 4 octobre sur la liste monarchiste, qui a totalement triomphé dans ce département.

LEGLISE, Feux, homme politique français, né à Rayonne le 13 décembre 1846. Il a été elu depute de la deuxième circonscription de Dax, comme candidat republicain, le 21 août 1881, battant le député sortant, bonapartiste, de 2,000 voix. Aux élections d'octobre 1885, il échouait dans les Landes, avec la liste républicaine tout entière; mais cette élection ayant éte annulée par la Chambre, ce fut le contraire qui se produisit à l'élection partielle du 14 février 1886, et M. Léglise fut elu députe des Landes en tête de la liste républicaine. Il a vote l'expulsion totale des princes.

LEGOUVE, GABRIEL JEAN-BAPTISTE ERNEST WILFRID, littérateur français, fils de l'auteur du Mer,te des femmes, est ne à Paris le 15 février 1807. Il debuta dans la carrière par un poème sur la Découverte de l'imprimerie, auquel l'Academie française accorda le prix de poésie en 1827. H publia, à partir do cette époque, des ouvrages nombreux et varies. En 1847. il faisait, au College de Franre, un cours gratuit sur l'Histoire morale des fem- mes; il a fait, depuis, beaucoup de conférences ou de causeries sur divers sujets, toujours accueillies avec une grande sympathie. M. Ernest Legouvé a été elu membre de l'Académie française, au fauteuil d'Ancelot, en 1855; la dernière réception qu'il y fit d'un nouveau membre, en qualite de directeur, est celle de M. Gaston Boissier, le 21 décembre 1876. On cite de M. Ernest Legouve

Maa, roman (1833): les Vieillards, poème (1834); Edith de F'alsen, roman (1840); Guerrero, ou la trahison, tragedie non représente (1845); Histoiremorale des femmes (1847); les Morts bizarres, poèmes dramatiques (1852 Beatrix ou la Madone de l'Art (1860); Lectures à l'Académie (1862); la Croix d'honneur et les comédien (1863); la Femme en France au XIXe siècle. brochure et Jean Reynaud, biographie (1864); Messieurs les enfants (1868): les Pères et les enfants au XIXe Siecle (1870, 2 vol.); Un tournoi au XIXe siecle, relatif l'étude de l'escrime. dont M. Legouvé est un des maîtres reconnus 1872); Conférences parisiennes; l'Art de la lecture (1977); Petit traidé de lecture à haute voix (1878J; la Lecture en actions (1882); Soixante ans de souvenirs (1886), etc.— Il a donne au théâtre: Louise de Lignerolles, drame en 5 actes, en prose, avec P. Dinaux (1840); Adrienne Lecouvreur (1849); Bataille de dames et les Contes de la reine de Navarre (1851), avec Scribe ces quatre pièces ont été représentées au Théâtre-Français et y font partie du répertoire; une tragédie en cinq actes, Médée, écrite pour Rachel, qui avait doi né un si éclatant succès à Adrienne Lecouvreur, fut en fin de compte refusée par elle; un procès s'ensuivit, que l'illustre tragedienne perdit, naturellrment, ce qui ne ta fit point revenir sur son refus. Médee, en conséquenre, devenue Medea, fut jouée par la Ristori, avec beaucoup de succès, d'abord au Théâtre-Italien de Paris, puis dans toutes les capitales de l'Europe et a fini, je crois, par passer l'Atlantique avec la grande artiste italienne. En Italie, on l'a, de plus, transformee en opéra. M. Legouvé a donné depuis au Français: Par droit de conquéte (1855); le Pamnhlet, romedie satirique (1857 les Doigts de fée, avec Scribe (1858); Béatrix, comédie en cinq actes en prose, pour les débuts sur la scène française de M" Ristori, à l'Odéon (1861), piè e tiree du roman cité plus haut: Béatrix ou la Madone de l'Art; Un jeune homme qui ne fait rien, un acte en vers, au Français (1861); Mise Suzanne, comédie en quatre actes, au Gymnase (1867); A Deux de jeu, un acte en prose, au Français (1868); les Deux reines de France, drame en quatre actes en vers, dont M. Legouvé lisait des fragments à la séance annuelle de l'Institut, des 1864, joue pour la première fois au théâtre Ventadour, avec des chœurs etdes morceaux symphoniques de M. Gounod, en 1872; l'Amour africain, opera comique en un acte, tiré d'une nouvelle de Prosper Merimée, musique de M. Paladilhe, à l'Opéra-Comique; la Cigale chez let jourmis, un acte, avec M. Labiche, au Français (1876) la Fleur de Tlemcen, nn acte. joue à la Porte Sainte- Martin. dans une représentation donnée par l'Associa- tion de l'Union française de la jeunesse (8 avril 1877); Anne de Kervilliers, un acte en prose, au Français 187n), etc. Aux élections sénatoriales de janvier 1876. un groupe d'électeurs offrit une candidature à M. Legouvé, mais il la refusa. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1864.

LE GUAY (baron), LÉON, homme politique français, ne à Paris le 3 juillet 1827. Grand propriétaire agriculteur dans le Maine-et-Loire, il fut nommé prefot de ce département en mars 1871. puis appelé par Beulé au ministere de l'intérieur, comme secrétaire gênerai. le 17 juin 1873 et nommé conseiller d'Etat en servic e extraorrlinaire. Nommé eu derembre suivant préfet du Nord, il était élu sénateur de Maine-et-Loire, sur la liste de l'Union conservatrice le 30 janvier 1876, et prenait place à droite. Il fut réélu, avec quelque peine, au renouvellement triennal du 5 février 1870. 11 est officier de la Légion d'honneur depuis 1873 il estde plus commandeur de l'ordre pontifical de Saint-Grégoire le Grand.

LEIGHTON, sir FREDERICK peintre anglais, né à Scarborough le 3 decembre 1830. Il montra fort jeune une très vive passion pour les arts du dessin, et reçut sa première éducation artistique à Rome, vers l'âge de onze ans. Entre en 1843 à l'Académie de Berlin, il alla continuer ses études, à Francfort. Pendant l'hiver de 1845-46, qu'il passa à Florence avec son père, celui-ri résolut sur l'avis motivé du sculpteur Hirain Power, de le destiner à la peinture. Le eune artiste reprit au printemps suivant ses études à Frnncfort et les continua de 1846 à il se rendit alors à Bruxelles, où il produisit sa première œuvre Cimabué rencontrant Giotto dessinant dans les champs. Venu à Paris, où il s'occupa Francfort, où il fut pendant trois années eleve du professeur E. Steinle, de Vienne. Il produisit sous la direction de cet eleve d'Orverbeck plusieurs ouvrages remarquables, notamment un grand tableau représentant la Mort de Brunellesco. Les hivers de ces trois années, M. Leighton les passa en grande partie à Rome, et c'est dans cette période qu'il y peignit une autre grande toile Cimabué, représentant la Madonna de ce maître illustre promenée en triomphe dans les rues de Florence. Ce tableau fut exposé à l'Académie Royale de Londres en 1855, et y fit d'autant plus sensation qu'il venait d'un artiste anglais absolument inconnu dans son pays. Il fut acheté par la reine. M. Leighton revint alors à Paris, où il prit résidence et reçut les conseils d'Ary Scheffer, de Robert Fleury et d'autres peintres relebres. M. Leighton a produit depuis cette époque un grand nombre de toiles importantes, dont plusieurs ont ligure ù divers Salons de Paris et parmi lesquelles nous citerons le Triomphe de la musique, Orphée arrachant sa femme aux en/erg (1856); les Pécheurs et la sirène, une Scene de Romeo et Juliette (1858); les Champs en

LEGRAND DE LECELLEB, LouIs, homme politique français, avocat, né à Saint-Amand (Nord) en 1827. Avocat du barreau de Douai, membre et vice-président du Conseil général du Nord et vice-président du conseil d'administration des mines de Douchy, M. Legrand (de Lecelles) fut inscrit sur la liste monarchiste. du Nord aux élections du 4 octobre J885, et triompha avec ses amis. Il siège à droite.

automne (t859J; Capri, au lever du soleil (1860); Paolo et Francesca, Lieder ohne Worte (Romances sans paroles) et un Rêve (1861); l'Odalisque, l'Etoile de Bethléem et Michel-Anqe soignant -son serviteur mourant (1862); Achab et Jezabel, Jeune fille donnant d manger a un paon, Jeune ftlle portant un panier de fruits et un Arbalétrier italien (1863); Orphée et Eurydice, Heures dorées et Dante en exil (t854); David, Helène de Troie. la Mère et l'enfant (1865); Fiancée syracusaine conduisant des bêtes féroces en procession au temple de Diane (1866); une Vénus nue, Danseuse espngnole de Cadix, le Joueur d'osselets (1867); Jonathas fnit un présent à David, Ariane aoandonnée par Thésee, Acme et Septimius et Artéa, la nymphe du rivage (1868) Saint Jérdme, Dédale et Icare, Electre au tombeau d'Agamemnon, Helios et Rodos (1869) une Femme du Nil (1870); Hercule disputant d Ia Mort le corps d'Alceste, Filles grecques ramassant des railloux dans la mer et Cléobule instruisant sa fille Cléobuline (1874); Anrès vêpres, Lune d'été et un Condottiere (1872); Tressant la couronne, les Arts industriels de la paix (1873); Jardin moresque, un Rdve de Grenade, le Vieillard de Damas, une Jonqleuse antique, Clytemnestre épiant des murs d'Arços les signaux lumineux gui doivent annoncer le retour d'A gamemnon (1874); Partie de l'intérieur de la grande mosquée de Damas, la Petite Fatima, Jeune ftlle véni- tienne, Frondeur oriental attrapant des oiseaux) (1875); la IJaphnéphoria, Paolo, Térésina, Portrait du capitaine Burton (1876) la Leron de musique, l'Atelier (1877); Nausicaa, etc. (18781; Elie dans le désert, Biondinrt, Catarina (1879); Baiser de sœur, la Lumière du harem (1880); Elie releuant le fils de la Sulamite Porfrait du peintre. pour la collection de p ortraits d'artistes peints par eux-mêmes de la Galerie des Offices, de Florence; Idy'le, Viola, Bianca (1881); Rêves du tour, Phryné à Eleusis, Antigone, Melittion (1882); la Danse, frise décorative, et deux toiles (1893), etc. Il avait ewoyé à l'Exposition universelle de 1878 la Leçon de musique, Elie dans le désert et le Portrait du capitaine Burton, outre un groupe en marbre Athlète luttant avec un python. A l'exposition annuelle de l'Académie rovale, sir Frederirk Leighton avait encore, en 1886, un plafond; Mnémo.syne et ses filles destine au saton de musique d'un millionnaire américain. M. FrédericLeightona executé aussi quelques dessins pourla librairie; parmi ses travaux de cette sorte, nous devons mentionner spécialement ses illustrations de la nouvelle florentine de George Eliot, intitulee Romola.Il a été élu membre de l'Académie royale des arts en 196q et a obtenu une médaille de 2- classe au Salon de Paris de 1859. une médaille de 1re classe à l'Exposition universelle de 1878 et la croix d'officier de la Légion d'honneur. Il était nommé, en novembre la même année, président de l'Académie royale et était créé chevalier quelques jours plus tard. En 1883, il présidait la commission angl lise pres l'exposition internationale des arts graphiques de Vienne. 11 faisait partie du jury de la classe de peinture à l'Exposition de 1878. et en cette qualite refusa toute récompense aussi est-ce comme sculpter qu'il a été médaille et fait officier de la Legion d'honneur. Il est en outre associé de notre Academie des beaux-arts.

LEIT'NER, GOTTLIEB WILHELM, philologue et orientaliste hongrois, né à Pesth le 14 octobre t830, fit ses études à Constantinople, à Brousse, à Malte, et vint les terminer à Londres, au Collège du roi, qu'il quitta en 1855 pour prendre, au Commissariat britannique, les fonctions d'interprète de première classe, qu'il remplit pendant toute la durée de la guerre d'Orient. Charge de cours d'arabe, de ture et de grec moderne au Collège du roi en 1859, il y devint professeur d'arabe et de droit mahometan en 1861. époque de la création d'une division orientale à ce collège. En 1862, l'université de Fribourg lui conferait les grades de maîtres ès-arts et de docteur en philosophie. Le Dr Leitner a fonde, tant en Angleterre qu'aux Indes, une soixantaine d'institutions diverses, colleges, écoles, sociétés littéraires, bibliothèques libres, etc.. et créé six journaux publies en anglais, en arabe, en ourdou. etc. En 1866, il révélait au monde les idiomes des pleuplades du Dardistan, puis de celles situées entre Kaboul, Kashmir et Badakhshar. A l'Exposition universelle de Vienne, en 1873, le Dl Leitner "btint le seul grand diplôme d'honneur accorde pour l'avancement de l'instruction, pour lequel il se trouvait naturellement en compétition avec tous les ministères de l'instruction publique. M. Leitner a pu amener en Europe le premier a Yarlundi » et le premier « Siah Posh Kafir » ainsi qne la plus vaste collection de curiosités et d'antiquités de l'Asie centrale. On a de lui: Theorie et pratique de l'éducation, Grammaire philosophique de la langue arabe, qu'il a traduite ensuite en arabe et en ourdou le Sinin-ul-Islam (Histoire et litterature du Mahometisme dans leurs rapports avec l'histoire générale; les Race.s de la Tnrquie; Grammaire et vocabulaire comparatifs des langues dardou; Dialogues dans les langues dardou; Histoire du Dar- distan, chants, légendes, etc. Découvertes greco-boudhites; une Université nationale au Punjaaub ;Aventures d'un « Stah Posh Kafir », etc. 11 a présidé, en 1878, le congrès des orientalistes tenu Florence. Ls Dl Leitner lit, parle et écrit vingt cinq langues ou idiomes differents.

LEJEUNE, PIERRE, homme politique français, né à Paris en 1842. Propriétaire agriculteur dans l'Indre, il servit pendant la guerre de 1870-71 comme officier des mobiles de ce département, devint chef de bataillon, se distingua à la bata:lle de Champigny et rut décore de la l.eg on d'honneur. Il commandait, le 31 octobre 1870, le bataillon de l'Indre charge de la garde de l'Hôtel de ville de Paris. Maire de Buzançais et membre du Conseil général de l'Indre depuis 1871, M. Lejeune connu par ses opinions reactionnaires fut inscrit sur la liste

monarchiste de ce département, dont H fut élu pépute le 4 octobre 1885.

LELAND, CHARLES GODFREY. littérateur américain, né à Philadelphie le 15 août 1824. Après avoir pris ses rrades au rollege de Princeton en 1846, il partit pour l'Europe, fréquenta les universités de Heidelberg, de Munich et de Paris, où il se trouvait lorsqu'eclata la révolution de Février et lors de la terrible insurrection de juin t848. Dans l'automne de cette année, il reprit le chemin des Etats-Unis, aborda l'étude du droit, fut admis an barreau en 1851, mais se tourna de préférence vers la littérature. collabora activement à la presse périodique et publia, entre autres ouvrages, pour le plupart romiques ou humoristiques Poésie et mystère des songes (I855J; le Livre d'esquisses de Meister Karl (même année) Scènes de voyage; une traduction des Reisebilder de Heine (1856); Rayons de soleil dans la pensée (1862); les Légendes des oiseaux (1864); les Ballades de gant Brèitmann, écrites dans un patois fabriqué du mauvais allemand pensylvanien mélangé d'anelais (1867-68, 5 parties; édition complete, 1870); les Lerons de musique de Confucius, et autres poésie. (1871): Gaudeamus, traduction des poèmes comiques de S-heffel (1872): Croquis égyptien. et les Gypsies an- glais et leur langage (1873); Fow-Sang ou la Découverte de fAmérique par des prêtres boudhistes chinois au Ve siècle (1875); Chansons des Gypsiet anglais (f87BJ; Abraham Lincoln (1819); les Arits mineurs (/880); les Gypsiers (1883); les Légendes des Algonquins de la Nouvelle-Angleterre (1885), etc.

LELEUX. ADOLPHE, peintre français, né à Paris le 15 novemhre 1812, apprit son art absolument seul et, pour se créer les ressources dont il avait impérieusem*nt besoin, pendant qu'il poursuivait ses études, il axécuta des photographies, des vignettes, des dessins d'illustration. Il débuta au Salon de 1835, et commença aussitôt un premier vovage artistique. M. Adolphe Leleux a parcouru tour à tour la Bretagne et les côtes de la Manche, les Pyrenees aragonaises, l'Algérie, dont il a reproduit dans ses tableaux les tvpes et les scènes de mœurs avec un succès peu ordinaire, principalement dû à la minutieuse exa -titude qu'il y met. On a de cet artiste le Voyageur, aquarelle (l835); Chasseur des côtes de Picardie (1836): Gardeur de pores, Joueur de musette (1837); Mendiant dans son intérieur, un Marché en Basse-Bretagne (1838); Braconniers bretons (1839); Jeunes fille. bretonnes, Bûcherons bas-bretons (1840); le Rendez-vous de chasse (1841); la Dante bretonne, le Paralytique (1841); Pêcheurs picards, Chanteur espagnol d la porte d'une poaada (1843); Cantonniers navarrais (1844); Départ pour le marché, Pâtres bas-bretons (1845); Faneuses bas-bretonnes, Chariot de bœufs, les Contrebandiers espagnols (f846); Départ du contrebandier espagnol, aquarelle; les Ber- gers des Landes, Retour du marché, Jeunes pâtre. espngnols (1847); Faneuses bretonnes, l'Improvisateur arabe, Femmes arabes du désert (1848) la Danse des Djinns, le Mot d'ordre (1849 Patrouille de nuit à cheval, la Sortie scènes de février et de juin 1848; Chemin creux, la 'Forge et l'étable, Famille de Bédouin attaquée par des chiens, Promenade publique d Paris (1850); un Suicide breton, Petit* marchandt dehannetons, un Jeune marchand de chiens (1851); un Convoi de prisonniers de juin 1848, la Place du marché à Dieppe, Paysage bourouignon, Chien tourmenté par des dindons (1852); le Dépiquage des blés en Algérie, la Demande en mariage (scène de François le Champi); l'Arrivée au champ de foire, Petit* Bédouins à une source, les Terrassiers (1853) Poules et coqs, Enfants conduisant des oiev, Deux jeunes pâtres, Portrait de jeune fille le Champ de foire de Saint-Fargeau (1855); la Peute Provence d Paris, Cour de cabaret. Enfants effrayes par un chien, Jeunes tricoteuses, Pêcheurs d l'étang, Machine à battre (1857) Marché de bestiaux, Bâcherons à l'heure du repas, Moissonneurs (1859); une A'oce en Bretagne. Joueurs de boules, le Marechal ferrant bas-breton (1861); les Pêcheurs de Villerville, Marché conclu, une Noce en Basse-Bretagne (1863); Halte de chasseurs, Lutteurs bas-bretons (1863); un Jour de fête en Basse-Bretagne, le Meunier, son fils et l'âne (1865); Vanneur breton, Femme de pêcheur attendant le retour des barques sur la falaise (1866) Enterrement en Bretaqne, Paysan breton, le Repos, Village breton, une Etable, une Renconlre, Fileuse, Maréchal /errant (1867); la Récolte des noix (1868) deux Portraits (1869); Rendez-vous de chasseurs, une Table dans une cour d'auberge bretonne (1870J Petit* pâtres brelons le Coup de j'étrier (1872); l'Enfant et le maître d'école, les Voleurs et l'àne, inspires de Lafontaine (1873) Fleurs printanières, Aux environt d une ferme et une Salle à manger de Crénille, dans le département de Seine-et-Marne (1874); un Jour de marche dans le Finistère, le Col dAnterne dans les Alpes, Gabier (1875); Tonnelier et vigneron, et A Crénille, dans le département de Seine-et-Marne (1876) Famille de sabotiers (1877); Lavandières dans le Berry (1878; Chasseurs et rabatteur» (1879); les Lutteurs (Ba'scBretagne) le Chasseur au repos (1883); l'Abreuvoir, en Bretagne: l'Anier, en Brie (1884): Meulières à Mers (Somme); Terrassiers d Paris (1885); Douce ivresse (Basse-Bretagne), Portrait de l'auleur (1886), etc. Outre d'assez nombreuses récompenses dans les expositions de province, M. Adolphe Leleux a obtenu au Salon de Paris une médaille de 3' classe en 1842, des medailles de 2- classe en f843 et 1848, et a été dacura de la Legion d'honneur en 1855.

LELOIR, JEAN-BAPTISTE AUGUSTE. peintre français, né à Paris le 27 juillet 180 est élève de Picot et de l'Erole des Beaux-Arts, et debuta au Salon de 1835, par un Portrait. Les œuvres principales exposées par cet artiste sont Ruth et Noémi, la Parabole det dix vierges, le Bon ange, Sainte-Cécile, Marguerite en prison (1839); Homère, Jeunes paysaans au bas de la Voie sacree (1842);

la Cène, le Christ et la Samaritaine, Famille chrdtienne livrde aux bêtes, la Nuil de la Toussaint, les Athéniens captifs à Syracuse, les Chrétiens dans les catacombes, la Vierge èt aaint Jean après la mort du Christ (1855); le Départ du jeune Tobie (1857); la Mort d'Homère (1859); Daphnia et Chloé, Portrait de Petitot (1863); Sapho au cap Leucade (1864); Jeanne Darc en prison, une Ame au ciel (1865); la Madeleine au tombeau (1866); Saint-Vincent diacre à Valence, en!04 (1869); Jeanne Darc en(ant. Barcarolle (1869); Au printemps, un Portrait (1873); le Mariage de la Vierge (1874); un Martyr couloir du cotisée conduisant dans l'arène (1876); la Sainta famille en Egypte (1877) Horace à Tibur (1878): Renaud et Armide (1879J; Portrait de M. Henri de Chennevières, la lémme du pêcheur (1883); de nombreux portraits, des études d'enfants, etc. On lui d it egalement divers travaux décoratifs, notamment aux églises Saint-Germain l'Auxerrois et Saint-Merry à Paria, à celle de Saint-Leu-Taverny et à l'eglise Saint Jean de Belleville (1874), etc. M. Auguste Letoir a obtenu une medaille de 3e classe en 1839 et une de 2- classe en 1841; il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1870.

LEMOINNE, JOHN EMILE, publiciste, membre de l'Academie française, est né à Londres le 17 octobre 1815 et a fait ses études mi-partie en Angleterre et en France, possédaat également bien les deux langues et les deux littératures. Entré en 1840 au Journal des Débats, spécialement chargé de la correspondance d'Angleterre, M. John Lemoinne y a en outre traité les questions de politique étrangere générale d'une manière suivie, et incidemment la politique intérieure; il y a également inséré des articles de critique littéraire, de biographie et d'histoire; enfin. il en est devenu le rédacteur en chef en 1873. C'est alors que, parlementaire avant tout, M. John Lemoinne comprit que, dans la situation, une République parlementaire était la seule forme gouvernementale qui convint à la France. Il prit en conséquence hautement la défense de la Republique et combattit avec ardeur, avec la logique éloquente d'une conviction arrèlée et avec esprit, ce qui ne gâte rien, de 1873 à 1877, un gouvernement dont toutes les aspirations étaient tendues vers une restauration monarchique. Et. certes, il est bien pour quelque chose dans le triomphe fincal de la République, par la conviction qu'il a fait passer dans l'esprit d'une classe de lecteurs d'abord rebelle à l'idée républicaine, qu'en dehors d'elle, tout n'était que ennfusion et malheur. M. John Lemoinne a aussi collaboré assidûment à la Revue des Deux-Mondes, et reuni en volumes un certain nombre des études historiques, biographiques et littéraires publiées dans cette revue et aux Débat8. M. John Lemoinne a été élu membre de l'Académie française, en remplacement de Jules Janin, le 13 mai 1875, et y a éte solennellement reçu, le 2 mai 1876, par M. Cuvillier-Fleury. Elu sénateur inamovible le 23 février 1880, il était nommé ministre plénipotentiaire à Bruxelles le 17 avril, mais donnait sa démission quinze jours après. Il siège au Sénat sur les bancs du centre gauche. Il a naturellement voté contre l'expulsion des princes. M. J. Lemoiune est chevalier de la Légion d'honneur.

LE MONNIER DE LARIJERE, PIERRE JEAN-BAPTISTE, médecin et homme politique français, maire de Ch âteau-du- Loir, est né à Lucé (Sarthe) le 5 septembre 1814. Suspect au gouvernement impérial, à cause du peu de sympathie qu il lui avait toujours manifesté, M. le docteur Le Monnier fut arrété chez lui, en vertu de la loi de sûreté générale, en 1858, et transporté en Afrique sans autre forme de procès. Elu député de l'arrondissem*nt de Saint-Calais le 20 février 1876, il prit siège à gauche. Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M. Le Monnier a été nommé sénateur de la Sarthe au renouvellement parhel du 8 février 1882. Il a voté l'expulsion des princes.

LEMOYNE, CAMILLE ANDEÉ, poète français, né à Saint Jean-d'Angély le 22 novembre 1822, fit son droit â Paris et s'inscrivit au barreau de cette ville en 1847. Des revers de fortune ne lui avant pas permis d'attendre une clientèle lente à venir, il dut se faire ouvrier typographe. Tout en exerçant cette profession il collaborait à divers recueils périodiques, notamment à l'Artiste, à la Revue de Paris et à la Revue française, et plus récemment au Parnaase contemporain, etc. M. André Lemoyne a publié Stella Maris, Ecce hom*o, Renoncement, une Larme de Dante, etc., poésies (1860), couronnees par l'Academie française, les Sauterelles de Jean de Saintonge (1863); les Roses d'antan (1865J, également couronnées par l'Académie; les Charmeuses (1867); une Idylle normande, roman (1874); Alice d'Evran, roman (1876), etc. Le libraire Lemerre a publié en 1874 ses Poésies complètes, en un volume de sa « Bibliotheque elzevirienne. » — L'Académie a décerné en 1876 le prix Maillé-Latour-Landry à M. Lemoyne, pour son Idylle normande, en partage avec M. Alexandre Piedagnel. M. André Lemoyne est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1870.

LENEPVEU, JULES EUGÈNE, peintre français, né à Angers le 12 decembre 1819. Eleve de Picot, il remporta 1e grand prix de Rome au concours do 1847, le sujet étant la Mort de Vitelliua. Il avait débuté au Salon de 1843. On a de cet artiste Une idylle (1843); Portrait d'en fant (1844); Saint Saturnin (1847); les Martatrs aux Catacombes, Pie IX à la Chapelle Sixtine, le lour de la Fête-Dieu d Venise (1855, Exposition universelle) Noce vénitienne (1857); Moise secourant les filles de hfadian, l'Amour piqué (1859); la Vierge au calvaire (1861); Hylas (/865); des Portraits, dea Desaina, etc. Én dehors de ses expositions, M. Lenepveu a exécuté de nombreux travaux décoratifs, notamment dans le chœur de la chapelle de l'hospice Sainte-Maric, A Angers; à la chapelle de la Vierge et au transept de l'église Sainte-Clotilde, à la chap Ue Saint-Denis de l e-

1 glise Saint-Louis-en-l'Ile et 4 la chapelle Sainte-Anne de l'église Saint-Sulpice, à Paris; à la préfecture de Grenoble la coupole du Nouvel Opéra. à Paris, etc. — M. Lenepven a obtenu une médaille de 3e classe en 1847, une de 2e classe en 1855 (Exposition universelle), le rappel en 1861. Chevalier de la Légion d'honneur depuis t86!, il a été promu officier le 11 janvier 1876. M. Lenepveu a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1969 et a été directeur de l'Académie de France à Rome, de 1873 à 1878.

LENEPVEÛ, CHARLES FERDINAND, compositeur français, ne le 4 octobre 1840 à Rouen, où il fit ses études classiques. Son père, avocat du barreau rouennais, le destinait à la même carrière et s'opposait en conséquence à toute préoccupation susceptible de l'en détourner. Le jeune homme, qui se sentait une véritable vocation pour la musique, dut se soumettre, du moins momentanément. Reçu bachelier es lettres en t859, il manifesta le désir d'aller suivre à Paris les cours de la faculté de droit. L'autorisation paternelle lui ayant été accordee, il vint à Paris, etudia loyalement le Code et le Digeste, mais pour se délasser de cet exercice antipathique, il prit simultanément, et pendant trois années consécutives, des leçons de solfège et d'harmonie de M. Augustin Savard, professeur au Conservatoire. Au cours de ses études, et la Société des Beaux-Arts de Caen ayant mis au concours une cantate destinée à la célébration du centième anniversaire de la fondation de la Société d'agriculture et de commerce de la même ville, M. Lenepveu prit part à ce concours, remporta le premier prix, consistant en une médaille d'or, et sa cantate fut exécutée à l'hôtel de ville de Caen le 29 juillet 1862. Ce premier succès encoura- gea beaucoup le jeûna compositeur; il obtint l'année suivante son admission au Conservatoire dans la classe de M. Ambroise Thomas, grâce à l'appui de M. Savard et, après deux années consacrées à 1 étude du contrepoint, de la fugue et de la composition idéale, il se présenta au concours pour le prix de Rome en 1865, fut reçu second en loge, et remporta le grand prix au concours definitif. Avant son départ pour Rome, M. Lenepveu fit entendre, dans la salie des concerts du Conservatoire, le 5 janvier 1866, sa cantate Renaud dana le jardin d'Armide. Un duetto extrait de cette partition a été publié par l'éditeur Hielard. Pendant son sejour à Rome, M. Lenepveu se livra à divers travaux de composition. Il prit part à l'un des concours de composition dramatique ouverts par le ministère des Beaux-Arts, et revint à Paris, en juillet 1868, avec sa partition du Flo- rentin entièrement terminée. En attendant le résultat du concours, il reprit ses études de contre-point et fugue avec le regretté Alexis Chauvet, l'éminent organiste de la Trinité. En novembre 1869, M.Lenepveu était proclamé lauréat du concours d'opéra comique, auquel soixantetrois compositeurs avaient pris pirt. Malheureusem*nt pour lui, les événements politiques retardèrent longtemps la représentation du Florentin, qui ne put avoir lieu. après des démarches sans nombre, que le 26 février 1874, sur la scène de l'Opéra-Comique. Ce premier ouvrage dramatique du jeune lauréat fut assez favorablement accueilli. En attendant la représentation sans cesse remise du Florentin, M. Lenepveu écrivit une messe de Requiem, qui fut exécutée pour la première fois à Bordeaux, le 20 mai 1871, au profit des victimes et des orphelins de la guerra des fragments de ce Requiem ont ete exécutés à Paris en 1872, par la Société des concerts du Conservatoire, et aux Concerts populaires en 1873. L'œuvre entière a eu depuis de nouvelles auditions à Bordeaux. M. Charles Lenepveu a publié, outre les ouvrages cités, des morceaux de piano d'une excellente facture Barcarole, Berceuse, etc., et un certain nombre de mélodies la Jeune captive, Rappelle-toi, Chanson, Je ne le dirai pas, etc. (Paris. Hiélard). La partition du Florentin a été publiée chez M. Achille Lemoine, à Paris. LENIENT, CHARLES FÉLIX, littérateur français, né à Provins le 4 novembre 1826, fit ses études au collège de sa ville natale et au collège Henri IV, à Paris, où il remporta divers premiers prix, et fut admis à l'Ecole normale supérieure. le premier, en 1847. Reçu également le premier à la licence ès-lettres l'année suivante, et à l'agrégation des classes supérieures en 1850, M. Lenient fut nommé professeur de seconde au lycée de Montpellier, puis rappelé à Paris quelques mois après, comme suppléant de la classe de troisième au lycée Napoleon, ou il devenait, en 1854, professeur-adjoint de rhetorique; reçu docteur es-lettres l'année suivante, il fut nommé professeur titulaire au même lycée quelque temps après. En 1863, M. Lenient a pris une part brillante aux conférences de la Sorbonne. Il a été, nommé maitre des conférences à l'Ecole normale en 1865, et professeur de poésie française à la faculté des lettres de Paris. Il a été appelé, en outre, à la direction de l'Ecole normale primaire de la Seine et est membre du Conseil supérieur de l'instruction publique, On doit à M. Ch. Lenient Etude sur Bayle et De Ciceroniano bello, thèses de doctorat (1885); la Satire en France aumoyen dge (f8b9), ouvrage couronné par l'Académie l'année suivante la Satire en Franee ou la littérature militante au XVIe siècle (1868). — M. Lenient est chevalier de la Legion d'honneur depuis 1863.

LENOEL, EMILE LOUIS, homme politique français, né à Carentan le 23 mars 1827, fit son droit à Paris, s'inscrivit au barreau de cette ville en 1847 et prit le grade de docteur en droit en 1848. En 1851, M. E. Lenoel était devenu chef de cabinet du ministre de l'intérieur, M. de Thorigny, et ce fut lui qui reçut, le 2 décembre, M. de Morny, venu, escorté d'une maniere imposante, pour s'emparer nuitamment du portefeuille de ce mimstre, qui n'était pas dans la confidence. Toute rés stance étant impossible, M..Lenoel se borna à protester et, refusant l'offre que lui fit le nouveau ministre de l'intérieur de passer w du côté du manche » avec lui, il reprit sa place au barreau parisien. L'année suivante, M. E. Lenoel achetait une charge d'aiocat au Conseil

nicipal de Montmartin (Manche), en 1862, puis du Conseil d'arrondissem*nt, ij se présenta, sans succès, aux élections générales de 1869, dans la i·· circonscription de la Manche. Nommé préfet de la Man-he après le 4 septembre, il donnait sa démission au commencement de 1871 et était élu, le 8 février, représentant de la Manche à l'Assemblée nationale, le neuvième sur onze. Mais aux élections du 20 février 1876, il échouait dans t'arrondissem*nt de Saint-Lô, avec 5, 206 voix contre 6,143 obtenue par son concurrent bonapartiste, M. Rauline, maire de Saint-Lô. Devenu dire teur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la justice et conseiller d'Etat en service extraordinaire, le 8 mars 1877, Il donna sa démission à la chute du cabinet Jules Simon, le 17 mai suivant. M. Lenoel a été élu sénateur de la Manche au renouvellement triennal du 5 janvier 1879, et a pris place à la gauche republicaine. Il a repousse de son vote la loi portant expulsion des princes preten- dants.- M. E. Lenoel a publté: les Nègres libres et les travailleurs indiens (1867) Des sciences politique, et administratives et de leur enseignement (1864J couronné par l'Institut; Des actionnaires ruinés par la ju- ri'prudence (1867); Qu'est-ce que la République ? etc.; il a collaboré aux recueils de jurisprudence et à divers journaux.

LEON (prince de), Aum CHARLES LOUIS de ROHANCHABOT, homme politique français, né à Paris le 1" décembre 1844. Il servit, pendant la dernière guerre, comme officier des mobiles du Morbihan. C'est au prince de Léon qu'est due la création dans ce département du premier cercle catholique d'ouvriers. Elu, le 20 février 1876, député de 1 arrondissem*nt de Ploermel, il prit naturellement place à l'extrème-droite legitimiste et cleriraie, et fut plusieurs fois élu secrétaire de la Chambre. Réelu député de Ploërmel le t4 octobre 1877 et le 21 août 188l, M. le prince de Léon a été élu député du Morbihan, le deuxième sur huit, aux élections du 4 octobre 1885.

LÉON XIII, VINCENZO GIOACCHINO, comte PECCI, pape et le deux cent cinquante-septième successeur de saint Pierre, est ne le 2 mars 1810 à Carpineto, dans les anciens Etats de l'Eglise. En 1818, il entrait, avec son frère aine Giuseppe, au collège des jésuites de Viterbe, et en novembre 1824, il se rendait à Rome et entrait au collège romain, dont la direction ai ait été rendue aux jésuites, et y abordait en 1827 l'etude des mathématiques. L'année suivante, Il remportait le premier prix de physique et de chimie et un premier accessit de mathematiquee. Il aborda alors l'étude de la philosophie, dont il fut bientôt en état de donner des répétitions au college allemand, et de la théologie. Reçu docteur en 1831, il suivit les cours de droit civil et de droit canon à l'université, prit le grade de docteur en droit, et fut fait prélat domestique et référendaire an sceau par le pape Grégoire XVI, en mars 1837; le 23 decembre suivant, il était ordonné prêtre par le cardinal Carlo Odescalchi, célèbre par son humilité, qui le porta à renoncer à la pourpre pour revêtir l'habit des jésuites. Grégoire XVI le nomma alon protonotaire apostolique, delegué dans les provinces de Bénévent, Perouse et Sp olete. En il était nommé nonce en Belgique et préconisé archevêque de Damiette in partibus infidelium. Il était nomme evèque de Perouse, et rappele en conséquence de Bruxelles, le t9 janvier 1846. Au mois de juin suivant, Pie IX remplaçait Grégoire XVI sur le trône pontifical, mais M. Pecci n'y perdit rien. Le 19 décembre 1853, le nouveau pontife le créait cardinal. Nommé camerlung gue de la Sainte Kglise romaine, en remplacement du cardinal de Angelis, dacédé en septembre 1877, il agissait on cette qualité, après la mort de Pie IX (7 février 1878), comme chef de l'Eglise en matière temporelle, ordonna les obsèques solennelles du pontife, reçut les ambassadeurs et enfin prépara le conclave qui devait nommer le nouveau pape. Soixante-deux cardinaux prirent part à ce conclave, qui commença ses travaux le 18 8 fevrier. Au premier scrutin, le cardinal Pecci obtint dix-neuf voix au second, qui eut lieu le mardi soir (19), il en avait trente-quatre enfin, au troisième scrutin, fermé seulement le 20 au matin, le cardinal camerlingue était elu pape par quarante-quatre voix. A une heure un quart. ce grand évenement était annoncé au peuple du haut de la galerie de Saint-Pierre et on apprenait en même temps que le nouveau pontife pren lit le nom de Léon XIll. Le 3 mars suivant, il était couronne à la chapelle Sixtine avec toutes les cérémonies d'usage, sauf pourtant la bénédiction urbi et orbi, que le nouveau pontife était dans la coutume de donner du haut de la loggia de Saint Pierre, et dont Léon XIII s'abstint. Les conditions particulières dans lesquelles Leon XIII est monté sur le trône pontifical, qui n'est plus, en fait, un trône souverain, du moins sous le rapport temporel, diminuent considerablement l'importance de son action sur le monde politique et même l'influence de ses decisions sur les esprits en géneral. Néanmoins, comme chef de l'Eglise catholique romaine, cette influence est très réelle sur les gouvernements, qui comptent tous un grand nombre de catholiques romains parmi leurs sujets, même ceux chez lesquels ceux-ci sont en minorite sensible. Il ne laisse pas, du reste, d'avoir un secrétaire d'Etat, qui est actuellement le cardinal Jacobini (Voy. ce nom), et des représentants auprès des gouvernements étrangers, chargés de les rappeler de temps en temps, aux conventions quelconques qui les lient avec le Saint Siège, et qui ne le font pas toujours inutilement. Il faut d'ailleurs reconnaître qu'avec la République française, dont tous les actes n'ont pas été pour lui plaire, et même avec le nouveau royaume d'Italie, Léon XIII a observé une réserve digne, dont l'habilete n'est pas discutable. Cette habileté est encore plus évidente, peutêtre, dans les résultats que sa diplomatie obtient actuellement en Allemagne, et qu'on eût pu croire impossibles il y a quelques mois à peine. Un doit a 24

L'EPINE, ERNEST Lotus VICTOR JULES, littérateur et musicien français, connu aussi sous les pseudonymes de E. MANUEL, PIERRE Ln HESTRE et surtout sous celui de QUATRELLES, est né à Paris le Il septembre 1826. Après avoir aborde l'etude de la peinture et suivi les ateliers de Schopin et de Léon Cogniet, étudiant en même temps la musique sous Barbereau et Clapisson, il entra dans l'administration des postes en 1849 et devint, en 1853, secretaire particulier puis, l'année suivante, chef du cabinet du duc de Morny, devenu président du Corps législatif. Celui-ci ayant été nomme ambassadeur à Saint-Pétersbourg en 1856, M. L'Epine l'accompagna, et passa à cette occasion une année en Russie. A la mort du duc de Morny, il lut nommé conseiller référendaire à la Cour des comptes (1865). Attache à la classe Instruction publique, à l'Exposition universelle de 1867, il T exerça les fonctions de secrétaire du comite de composition musieale; il représentait en outre, comme délègue, l'île de Cuba à l'Exposition. Pendant le siège de Paris, M. L'Epine a rempli les fonctions de chef de la cinquième ambulance active. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1878, et décore des ordres d'Isabelle la Catholique, et de Charles III d'Espagne, du Medjidié et de Saint-Stanislas de Russie (commandeur). U a collabore, sous ses divers pseudonymes, à un assez grand nombre de journaux et de recueils périodiques, notamment au Moniteur universel au Monde illustre, à Paris Journal, à la Vie Parisienne, au Menestrel, etc. publie beaucoup d'ouvrages d'une grande varieté, travaillé pour le théâtre et cultive la musique avec assiduité, tout en remplissant ses fonctions administratives. M. L'Epine a d'abord composé la musique d'une opérette en un acte Groquignolle XXVI, représentée aux Bouffes-Parisiens le 16 janvier 1860. Il a donné depuis au théâtre: la Derniers idole, à l'Odeon (1862); l'Œillet blanc, au Français (1865); le Frère aîné, au Vaudeville (1867); trois comedies en un acte. en prose, écrites en société mec M. Alphonse Daudet; le Sapeur et la maréchale, au Palais-Royal (1871). la a publié: Hialoire aussi intéressante qu'invraisemblable de l'intrépide eapitaint Castagnette (1862) et la Légende de Croquemitaine (1863), ouvrages destinés à l'enfance; les Joies dédaignées (1865) la Princesse Eblouissante, conte pour les enfants (1870); le Chevalier Beautemps, Voyage autour du grnnd monde (1872); la Vie à grand orchestre (1878), la Guerre à coups d épingle, Sans queue ni tête (1874) A coups de fusil (1875); l'Arc-en-Ciel (1875); Une date fatale (1878); Mon petit dernier (1885), etc. Parmi les nombreuses romances composées et publiées par M. Ernest L'Epine, nous citerans: A ui pense-t-il ? Madrid' Chinoiserie, Barcarole, l'Enfant, Si j'étais le bon Dieu, Cousine Marie, Mon'petit ange, l'Ombre des blés, Isabella, le Printemps, Sous les tilleuls, les Goëlands, A bord, le BosaJoli, Regret8 d'amour, etc., etc.; plus un recueil de vingt quatre mélodies, intitule Scenes et chansons (Paris, Flaxland, 1868) et un autre recueil de dix mélodies,

Léon XIII, on plutôt au cardinal Pecci, quelques écrits, notamment 1 Eglise et la civilisation, ouvrage qui a été traduit en français.

LEOPOLD n, LÉOPOLD Louis PHILIPPE VICTOR, roi des Belges, fils du feu roi Léopold Ier, auquel il succéda après sa mort (10 décembre 1865), est ne a Bruxelles le 9 avril 1835. Comme duc de Brabant, avant son avènement an trône, il prit part, dans le sein du Sénat belge, à diverses discussions importantes il avait dans l'armée le grade de major-général et le titre de commandant du régiment de grenadiers. Le rni des Belges a fait, comme prince royal, de très fréquents voyages dans les diverses cours de l'Europe, voyages souvent commentes par les journaux. Son règne continua sans transition appréciable celui de son père, dont Leopold Il avait déclare vouloir suivre la politique libérale à l'interieur et conciliatrice au dehors, ce qu'il fit; il n'a pourtant pas été jusqu'ici absolument paisible. Après un commencement de brouille avec la France, en 1868, à l'occasion de la question du Luxembourg, la Belgique eut à subir, en 1874, les menaces de soudard de \1. de Bismarck, cela parce que les rênes du gouvernement belge étant passées aux mains des cléricaux, les journaux due ce parti tonnaient non pas tout à fait à tort contre les lois ecclesiastiques allemandes et les rigueurs exercées en leur nom contre le cierge catholique. Par malheur, survint la découverte du complot Du'hesne, contre la vie du grand chancelier ce fut le comble. Apres avoir lutte courageusem*nt contre les exigences de l'Allemagne prussifiee et avoir donné le spectacle d'une attitude pleine de dignite, exemple d'un petit état offert aux plus grands, la Belgique, convaincue que son puissant voisin avait rais 'n. surtout en ce point que « la force prime le droit ». céda, et introduisit dans le Code de ses lois une disposition tendant à punir le délit ou le crime que le sieur duch*esne s'était soi-disant offert à commettre, et à permettre à M. de Bismarck un sommeil exempt de mauvais rêves. Nous n'insisterons pas sur les desagrements légers en comparaison, qui peuvent être resuites pour le gouvernement belge de la présence sur le territoire du royaume des réfugies de la Commune et de ceux du droit divin; il est possible d'ailleurs que ces desagrements ne se fussent pas produits sous une administration différente. Le roi des Belges a épouse le 22 août 1853, l'archiduch*esse Marie d Autriche, née le 23 août 1836. Il en a eu trois enfants Louise Marie Amélie, duch*esse de Saxe, née Bruxelles le 18 février 1858, mariee le 4 février 1875, au prince Philippe de Saxe-Cobourg; Leopold Ferdinand lie Victor Albert Marie, duc de Brabant, comte de Hainault, etc., prince royal de Belgique, ne à Laeken le 12 juin 1859, mort le 22 janvier 1869; et Stephanie Clotilde Louise Hermine Marie Charlotte, née à Laeken le 21 mai 1864. Le 22 août 1878. le roi Léopold celébrait comme un bon bourgeois, mais à plus de frais ses noces d'argent, à l'occasion desquelles il y oui de grandes réjouissances publiques.

ayant pour titre Poésie chantée (Paris, Hartman, 1874). LE PROVOST DE LAUNAY, AUGUSTE Lotns MARIE, avocat et homme politique françaia, né le 8 juin 1850 est fils de l'ancien préfet de l'empire, ancien senateur de la Republique, mort en 1886. inscrit au barreau de Paris, il s engagea aux chasseurs d'Afrique an début de la guerre de 1870, fit la campagne de l'Est, et devint sous-officier. Rentré dans ses foyers à la paix, il acheva ses études de droit interrompues, prit le grade de docteur et s'inscrivit au barreau de Paris en t872, il fut élu conseiller général des Côtes-du-Nord en 1875 et député de la deuxième circonscription de Lannion le 20 fevrier 1878. Il siegea au groupe de l'Appel au peuple. Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M. Le Provost de Launay a été élu député des Côtes-du-Nord, le 4 octobre 1885, en tête de la liste monarchiste. LEQUESNE, EUGÈNE Louis, sculpteur français, né à Paris le 15 février 1815, fit son droit et a'jnscrivit au barreau de Paris en i839; mais il abandonna bientôt la carrière et entra, en t84t, dans l'atelier de Pradier. Il débutait au Salon de 1842, pendant un voyage en Italie, et remportait le grand prix de Rome en 1844, avec la Mort de Priam pour sujet de concours. Il repartit en conséquence pour l'Italie, d'où il adressa aux BeauxArts, entre autres envois, une copie du Faune de Barbieri. On cite de M. Lequesne: une Tête de saint Joseph (1842); Jeune fille, jouant avec une coquille et un Buste (1843); le modèle en plâtre du Faune dangant et un autre Buste (1850J; le Buste d'Etiennt, pour le foyer de l'Opera (1853) le Faune dansant et les buste. d'H. Guérin, du Maréchal Soult et de Visconti (Exposition universelle de 1855). M. Lequesne, qui avait déjà été charge de l'exécution de Tombeau de Mme de Trayrou, pour la chapelle du château de Montnchard (HauteSaône) et, par Pradier, dont la mort était prochaine, de l'achèvement des Victoires du tombeau de Napoléon Ier, aux Invalides, exécutait en 1855, au nouveau Louvre, les sculptures du couronnement du pavillon Mollien, les œils-de-bœuf du pavillon Denon et la statue de Philippe de Comminea. Il a expose depuia Lesbie, une Baigneuse, statuettes; le 3Maréchal Saint-Arnaud, statue en pied pour Versailles, Soldat mourant, d'après une esquisse de Pradier (1857); Jeune fille puant des Amours (1859); Clapisson et quatre autres Bustes (1861); l'Esclave romain, Portrait de Mlle Adelina Patti, Griffon ailé, bronze (1863); l'Eté, statue en fonte et le buste de df. Retnaud, de l'Institut (1864); celui du Général Daumu (1866); un Negre (1867, Exposition universelle): une Prêtresse de Bacchw, le Vicomte de Parva, buste (1868); A quoi rêvent let jeunes filles, statue en plâtre, Portrait de M. de Maûpas, ancien ministre, buste en marbre (1874); Gaulois au poteau, statue en plâtre (1876) Laennec, buste en plâtre (1879); la mème en bronze et Portrait de M. Lassalle, buste en plâtre (1883); les portraits de Mlle Roaita Mauri et de M. Mérante, bustes en plâtre (1884); la France au Tonkin, buste en plâtre; Jeune Romaine, tète d'étude, en bronze (1885); un nouveau Buste en plâtre (1886), etc. M. Lequesne a été charge, en outre, de divers travaux de décoration à l'eglise Saint-Augustin, entre autres monuments, ainsi que de l'exécution de la fontaine monumeatnle élevé sur la place principale de Nevers. Cet artiste a obtenu une médaille de première classe en 1851 et une autre à l'Exposition universelle de 1855 il avait egalement reçu, dans l'intervalle, une première medaille à l'Exposition lier de la Légion d'honneur depuis 1855.

LE REBOUILET, ADOLPHE Louis AUGUSTE, publiciste français, ne à Strasbourg le 30 mai 18'5, Ht au lycée de Strasbourg des études très completes et se fit recevoir bachelier es sciences et bachelier es lettres. Son père, doyen de la faculté des sciences et professeur d'anatomie comparée, tout en encourageant sa vocation littéraire, voulut qu'il se préparât aux lutte, de l'avenir par une culture scientifique approfondie. Dès sa sortie du collège, M. Ad. Le Reboullet fut nomme preparateur d'anatomie comparée à la faculté des sciences et chargé de la direction du laboratoire il occupa ce poste de l'âge de dix-huit à l'âge de vingt-cinq ans. Il suivait, en même temps, les cours de la faculté de médecine. Son père vint à mourir dans l'intervalle, frappé d'une attaque d'apoplexie. Livré du jour au lendemain t ses propres ressources, M. Ad. Le Reboullet, sans quitter sa position officielle à la faculté, entra dans un établissem*nt libre d'enseignement secondaire et y enseigna, pendant quatre années, les sciences naturelles, la littérature, l'histoire et la philosophie, sans cesser de s'occuper, en même temps, de politique et de littérature. Collaborateur au Courrier du Bas-Rhin, correspondant de l'Industriel alsacien de Mulhouse, il publiait également, dans le Magasin d'éducation et de rdcréation de l'éditeur Hetzel, des nouvelles alsaciennes, signées Prosper Chazel. 11 prit, d'autre part, en 1870, avec un petit groupe de républicains de Strasbourg, l'initiative d'un veste pétitionnement en laveur de l'instruction obligatoire, 2n moins de trois mois, le comité qui avait répondu à son appel réunit plus de 350,000 signatures. Cette pétition, sans exemple en France et ailleurs, venait d'être deposée sur le bureau du Corps législatif, quand la déclaration de guerre vint en ajourner indéfiniment l'examen. Mais M. Ad. Le Reboullet n'abandonna pas son idee il la reprit à Paris, deux ans plus tard, avec le concours de la Ligue de l'enseignement. Le petitionnement arriva au chiffre de un million deux cent cinquante mille adhesions. Tous ces résultats ontete consignés dans une brochure intitulée Un million de signatures, laquelle a été publiee chez Dentu en 1872. Les événements de la guerre obligèrent M. Ad. Le Reboullet à renoncer à ses études scientifiques, qui allaient être couronnées par le grade de docteur en médecine et de licencié es lettres. Le bombardement de Strasbourg lui avait fait perdre ce qu'il possédait. Il fut appelé à Mulhouse pour prendre la rédaction un chef du journal l'Industriel alsacien, dont le

rédacteur en chef avait été emmené en captivité par lem Prussiens. 11 réussit, malgré l'occupation allemande, à maintenir, jusqu'au dernier jour, un journal exclusivement rédigé en français. Le 6 février 1871, 1ta veille des élections, l'Industriel alsacien fut saisi, sa publiration interdite et M. Ad. Le Reboullet reçut, de l'autorité allemande, l'ordre de quitter l'Alsace dans les quarantehait heures. Il se rendit à Bordeaux, ou il fonda un petit journal, l'Alsace-Lorraine, qui cessa naturellement sa publication le jour où les préliminaires de la paix furent approuves par l'Assemblée nationale. II entra ensuite au journal la Gironde et, quelques jours après, la direction du Temps l'attacha définitivement i ce dernier journal. M. Ad. Le Reboullet n'en conserva pas moins des liens étroits avec la Gironde, dont il est reste le correspondant politique parisien. Il a publié dans le Temps de nombreux articles d'instruction publique, des articles politiques, des variétés littéraires et a scientifiques, et une revue mensuelle des livres. Depuis J872, il est chroniqueur en titre du même journal. Sous son pseudonyme de Prosper Chazel, M. Ad. Le Reboullet a publié, dans l'Opinion nationale, un roman-feuilleton intitulé la Haie Blanche, diverses nouvelles dans les journaux littéraires, le Chalet du Sapins, roman (Paris, Hettel, 1875), etc. LEROUX, MARIE GUILLAUME CHARLES, peintre et homme politique français, né à Nantes le !5 avril 1814. 11 fit son droit à Paris, mais, se sentant peu de gont pour la carrière du barreau, il suivit en même temps l'atelier de Corot et débuta au Salon de t834. En 1842, il quittait Paris et se retirait d'abord dans sa ville natale, puis à Corsept (Deux-Sevres) dont, s'etant rallie au parti qui triompha au coup d'Etat du 2 Décembre, il devint maire en 1852. Membre du Conseil général du departement pour le canton de Châtillon-sur-Sèvre, M. Ch. Leroux était choisi comme candidat officiel à une élection par- tielle qui eut lieu en 1860 dans la troisième circonscription des Deux-Sèvres; il fut élu et reelu au même titre en 1863 et 1869. Rendu à la vie privee par la révolution du 4 Septembre, il se présentait comme candidat de l'Apnel au peuple aux électeurs de Bressuire, le 20 fevrier 1876, et, n'ayant obtenu au premier tour de scrutin qu'une minorité dérisoire, se désistait au second tour en faveur du candidat légitimiste, M. le marquis de La Rochejacquelein. -M. Ch. Leroux a expose notamment: Souvenir de Fontainebleau (1834); Marais de la Sèvre, Allée d'ormes(1842); Fête dans le Haut-Poitou, une Mare (1843), Lande (1846); la Prière des ormeaux, les Dunes d'Escoublac, Ruisseau (1841); Vue du Croisic, Terrain (18f8J; le Bourg de Batz, Souvenir de p*rnic (1853); le Marais de la Robiaière, un Vallon, Lisière de bois (1855); l'Erdre pendant l'hiver, Marais de Gorion, Bords de la Loire (1857); Iles de la basse Loire, Bords de l'Erdre (1859); Souvenir du Poitou, une Mare (1869); Embouchure de la Loire (1970); Souvenir dit Poitou (1873); Sous les grands châtaigners l'Embouchure de la Loire vue prise au Paaquiaa rèa Paimbœuf (1874); un Marais au lever du soleil; le Bourg de Bats et le Croisic, par un effet d'oraqe; l'Approche d'un grain sur les côtes de Bretagne (/875); la Mer montante à Préfailles, vue prise aux Soulliers, dans les Deux-Sèvres (1876); les Bords de la Loire à marée basse (1877); l'Allé de châtaigniers (1878); lever de brume, près de Paimbœuf (1879); l'Etang de Thau, près Cette; Environs de Narbonne (1883); Chemin près de SaintBrévm (Loire-Inferieure); Dunes des chênes perte, ib. (1884); un Marais dans la basse Loire, le Grand champ du Côteau-aux-Soulliers (1885); un Marais du bas de la Loire et un autre Marais (1886). — M. Charles Leroux a obtenu une medaille de 3e classe en 1843, deux de 2e classe en 1846 et en 1848 et le rappel en 1859. Chevalier de la Légion d'honneur en 1859, il a eté promu officier en 1868.

LEROUX, GEORGES ANNE JEAN PAUL, homme politique français, ne à Paris le 24 septembre 1850, est 61s de feu M. Alfred Leroux, ancien ministre de l'empire. Il fit son droit à Paris et prit le grade de licencié. Elu depute de la 20 circonscription de Iaontenay-Vendee, aux elections générales du 21 août 1881, M. Paul Leroux prit siège à la droite bonapartiste de la Chambre. Il a été ela députe de la Vendée, en tète de la liste monarchiste triomphante, le 4 octobre 1885.

LEROY, PAUL ARTHUR, homme politique français, ancien avoue, né à Châtillon-sur-Seine le 8 juillet 1828. Membre du Conseil municipal de sa ville natale depuis 1860, adjoint au maire depuis 1865, il donnait sa demission de ces dernières fonctions en janvier 1870. Nommé sous-préfet de l'arrondissem*nt de Châtillon après le 4 Septembre, il quitta l'administration en avril 1871. Il fait partie du Conseil generai de la Côte-d'Or depuis 1874. Après avoir érhoue une première fois aux élections du 20 fevrier 1876, dans l'arrondissem*nt de Ch&tillon, M. Leroy y était élu députe le 14 octobre 1877 et se faisait inscrire au groupe de l'Union républicaine. Il fut réélu dans le méme arrondissem*nt, le 21 août 1881. Il a fait partie, dans ces deux législatures, de beaucoup de commissions importantes, et plusieurs l'ont choisi pour rapporteur: telle la commission du budget, pour le budget colonial, etc. Le 4 octobre 1885, M. Leroy était eln député de la Côte-d'Or, sur la liste républicaine. Il a voté l'expulsion des prince.

LEROY-BEAULlEU, PIERRE PAUL, économiste français, ne à Saumur le 9 décembre 1843, fit ses études à Paris, au lycée Bonaparte et à l'école de droit, et voyagea ensuite en Allemagne, en Italie, en Algerie, ete. M. Leroy-Beaulieu s'est livré de bonne heure à l'étude de l'économie politique; rédacteur du Temps, puis du Journal des Débats, il a également collabore à la Revue contemporaine, à la Revue nationale, à la Revue des Deux-Mondes, au Journal des économistes et fonde, en 1872, l'Economiste francai3, journal hebdomadaire, qui a acquis rapidement une grande avtorité. Il a été chargé d'un cours d'organisation financière à l'Ecole

libre des sciences politiques. lors de sa fondation (1872); suppléant de Michel Chevalier à la chaire d'économie politique au Collège de France, il a été nommé titulaire de cette chaire, qu'il occupe toujours, le 1er mai 1880. Après s'être présente plusieurs fois sans succès, M. Leroy-Beaulieu a été élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques le 6 juillet 1878, en remplacement du marquis d'Audiffret. — On doit à M. Paul Leroy-Beaulieu de nombreux travaux d'économie politique et sociale, notamment De l'influence de l'état moral et intellectuel des populations sur le taux des salaires (1867); les Guerre. contemporaines, recherches économiques, historiquea et statistiques (1869J; De l'impdi foncier et de ses conséquences économiques; De la coloniaation chez lea peuples modernes; De l'administration locale en France et en Angleterre (1870); la Queytion ouvriers au XIX· siècle (1871); Du travail des femmes au XIXe siècle (1862); Traité de la sciences des finances (1877, 2 vol. in-8°), un Homme d'Etat russe (1884); les Catholiques libéraux (1885), etc. L'Académie des sciences morales a couronne la plupart de ces ouvrages. M. P. Leroy-Beaulieu s'est présenté à plusieurs reprises, mais inutilement, aux élections municipales de Paris et aux élections législatives dans divers collèges. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

LE ROYER, PHILIPPE ELIE, homme politique français, né à Geneve, d'une famille protestante française établie dans cette ville au XVI' siècle, le !7 juin 1816. Il lit ses études à l'université de Genève, termina son droit a Paris, et en 1839 réclama ses droits de citoyen français, en invoquant les dispositions de la loi des 9 et 15 décembre 1790 (art. Y2) qui redonnait la qualité de Français à tout descendant de français expatries pour cause de religion. Après avoir figure successivement au tableau des avocats de Paris, puis de Châlons-sur-Marne, il alla s'inscrire au birreau de Lyon en 1855. C'est là que le trouva la révolution du 4 septembre. Nommé procureur général, il lui fallut une énergie peu commune pour résister aux troubles sans cesse renaissants qui agitèrent Lvon pendant cette periode, assez courte, pourtant, puisqu il donna sa démission dès le mois de janvier 1871. Elu représentant du Rhône à l'Assemblée nationale, le deuxième sur treize, le 8 février suivant, M. Le Royer prit place au groupe de la gauche républicaine, dont il devint président. Mèlè à diverses discussions d'une grande importance, M. Le Royer prit particulierement à cœur la défense de Lyon, et combattit avec ardeur la loi de réorganisation municipale élaborée en haine de cette ville, par la majorité reactionnaire de l'Assemblée (1873). C'est à propos de cette question que M. Le Royer, épluchant les arguments de la commission, qualifia baqaqe l'ensemble des documents sur lesquels snppuyait son rapporteur; et c'est alors que la droite protesta avec indignation contre l'emploi de cette expression, et que le marquis de Grammont déclara que c'etait une « impertinence 8. L'incident, au lieu de se terminer là-dessus, prit au contraire des proportions inattendues, le président de l'Assemblée avant cru devoir rappeler M. de Grammont à l'ordre. Finalement, M. Grévy donnait sa démission de président de l'Assemblée et refusait obstinément de la reprendre. Dans tout cela, le plus étonné était sans doute M. Le Rnyer, cause innocente de ce tumulte évidemment prémédité. M. Le ltoyer fut, plus tard, membre, puis vice-président de la commission des Trente, chargée d'élaborer les lois constitutionnelles. Elu sénateur inamovible au mois de décembre suivant, il vota constamment avec la gauche. En janvier 1879, après le premier renouvellement triennal, qui donnait au Sénat une majorité républicaine, M. Dufaure offrait à M. Le Royer le poste de procureur général à la Cour de cassation, mais il le refusa. Le 4 février, il entrait dans le cabinet Waddington, premier de l'administration de M. Jules Grévy, comme garde des sceaux et ministre de la justice. Il donnait sa démission et cedait son portefeuille à M. Cazot le 27 décembre suivant. Après la démission de M. Martel (mai 1880), M. Le Royer fut élu président du Sénat. Invariablement réélu à chaque session, le président de la Republ que lui a offert à plusieurs reprises la mission de former un cabinet, mais il s'est toujours recusé. Comme président de la Haute Assemblee, M. Le Royer s'est généralement abstenu, et notamment sur la question de l'expulsion des princes, de prendre part aux votes. C'est naturellement M. Le Royer qui présidait, le 29 décembre 1885, la séance tumultueuse du Congrès dans lequel M. Jules Grevy a été reelu président de la R-publique.

LESAGE, CASIMIE, agriculteur et homme politique français, ne à Varnay (Cher) en 1836. Devenu maire de sa commune (Verneuil) et conseiller général de son canton (Dun-le-Roi), M. C. Lesage a ête elu, le 18 octobre 1885, député du Cher sur la liste républicaine. Il a pris place à gauche et a vota l'expulsion des princes. LESGUILLIER, Dtsrat JULES, homme politique français, ingénieur, né à Lhuys (Aisne) le 15 juillet 1825. Eleve de l'Ecole polytechnique et de 1 Ecole des ponts et chaussées, il était promu ingénieur en chef dans la HauteVienne le 12 août 1874, et nommé directeur des chemins de fer de l'Elat en 1878. Elu député de l'arrondissem*nt de Château-Thierry le 6 février 1881, en remplacement de M. de Tillancourt, décédé, il s'inscrivit à l'Union républicaine, et fut réelu sans concurrent, aux élections genéralea du 21 août suivant. 11 fut sous-secrétaire d'Btat aux travaux publies dans le cabinet Gambetta (novembre 1881-janvier 1882). Elu députe de l'Aisne, le 4 octobre 1885, M. Lesgulilier a vote l'expulsion totale des princes. Il est chevalier dp la Legion d'honneur.

LESLIE, GEORGE DUNLOP, peintre anglais, fils de Charles Robert Leslie, célèbre peintre, membre de l'Académie royale des arts, mort en 1859, est ne à Lon-

dres la 2 juillet 1835, fit ses études à l'école des Merciers, et reçut de son père les premiers éléments de son art. Après avoir étudié quelque temps à l'école artistique de M. F. Cary, il commença à suivre les cours de l'Academie royale en avril 1854. Son premier tableau Espérance, parut à l'exposition de l'Institution britannique, en t 857. et fut acheté par lord Houghton. La même année, M. George Leslie exp,sait deux autres petites toiles à l'Académie royale, aux expositions de laquelle il a depuis régulièrement participe. On cite principalement de cet artiste: Mathilde, Bethléem (1860); Jour dejeûne au couvent (1861); Chanson d'été (1862); le Collier perdu et la Sommation de guerre (1963); la Fltur et la feuille (1864); la Défense de Lathom Route (1865); Clarisse (1866), admis à l'Exposition universelle de Parie l'anneq suivante; Saule, Saule. les Cousins de eampaqne, Dix minutes pour se décider, la Moisson de roses (1867), Nouvelles du pays, la Manche vide (1868); le Berceau ie Celia, la Malédiction de l'Amour (f869J; les Destinées, Apportel (1870); Nausicaa et ses compagnes (1871); Lavinia, Une évasion en 1790, Lucy et Pick (1872), la Fontaine (1873); Pot-pourri, la Fille aux cheveux châtains, Cinq heures (1874); Retour à l'école, le Sentier de la rivière; Sur lea bords de la Tamise, en l'an 200 (1875); les Roses, Mes devoirs envers mes voisins. Violette (1876); les Primevères, la Jeune fille de Richmond Hill (1877); « Home, sweet home. (1878); Méchante Kittyl Alice au pays des merveilles, tableau contenant les portraits do la femme et de la fillc de l'auteur (1879); Tout ce qui brille n'est pas or, la Poule et les poussins (1880); Molly, Sally, une Sœur de charité (1882); Filles d'Eve, le Repos au bord de la route (1883); Polly, paysanne, grandeur nature (1886), etc. M. George D. Leslie a été élu membre titulaire de l'Académie royale des beaux-arts, dont il était associé depuis 1868, la 29 juin 1876.

LESSEPS (vicomte de), FERDINAND, diplomate et ingénieur français, né à Vereailles le t9 novembre 1805. Il entra dans la carrière consulaire en 1825, comme attaché au consulat général de Lisbonne; employé au bureau de la direction commerciale au ministère des affaires étrangères en 1827, il fut nommé eleve-consul l'année suivante et attaché au consulat général de Tunis, dirigé par son père. Après la conquête d'Alger (1830), il fut envoyé en mission auprès du maréchal Clauzel, relativement à la soumission de la province de Constantine et fut nommé vice-consul en Egypte l'année suivante, puis consul de 2e classe en 1833. Chargé de la gestion du consulat général d'Alexandrie pendant la terrible peste de 1834-35, son dévouement dans ces tristes circonstances lui mérita la croix de la Légion d'honneur (1836). Appelé à prendre la gestion du consulat de Rotterdam en 1838, il était nomme consul de 1re classe à Malaga en 1839 et à Barcelone en 184Y. Pendant l'insurrection et le bombardement de cette ville, au mois de novembre suivant, M. F. de Lesseps s'employa, aveaautant d'humanité que d'énergie, à la protection non seulement de nos nationaux, mais de toutes les personnes etrangères au mouvement, menacées dans leur existence aussi bien que dans leur fortune. A cette occasion, il reçut des adresses de remerciements des chambres de commerce de Barcelone et de Marseille, des félicitations publiques et les decorations d'un grand nombre de gouvernements, une médaille commemorative que firent frapper les résidents français et la rosette d'officier de la Légion d'honneur; enfin la chambre de commerce de Barcelone fit exécuter son buste en marbre. En janvier 1847. M. de Lesseps fut élevé sur place au rang de consul général. Rappelé à Paris après ta révolution de Février, il était envoyé comme ministre de France à Madrid au mois d'avril suivant. De retour en février 1849, il se disposait à aller prendre la legation de Berne, lorsque l'attaque dirigée contre Rome par l'armée française, le 10 avril, sans ordre précis ou qu'on voulût avouer, l'y fit envoyer comme plénipotentiaire. M. de Lesseps eutle tort de prendre au sérieux sa mission conciliatrice et, lui qu'on ne pouvait guère, même à cette époque, soupçonner de republicanisme outré, osa manifester la bonne impression qu'avaient faite sur son esprit les républicains romains. Il fut rappelé et désavoué, et ordre fut donné de repren* dre les hostilites. M. de Lesseps réclama alors sa mise en disponibilité. Cité devant le Conseil d'Etat pour y rendre compte de ses actes, il a publié un Mémoire au Conseil d'Etat ainsi qu'une Réponse d l'examen de ses actes qui, pour tout homme impartial, sont en même temps une justification complète de ses actes et la condamnation du gouvernement à double face qui osait les inculper.

M. de Lesseps qui, pendant son eéjour en Egypte, avait conçu le vaste projet de relier la mer Ronge et la Méditerranée au moyen d'un canal creusé à travers l'isthme de Suez, projet dont les circonstances ne lui avaient pas permis d'aborder la réalisation, se reprit à l'examen de cette grande idée et, en 1852, il s'adressait à la Porte, exposant son projet désormais mûri et demandant l'autorisation de former une société financière pour le mettre à exécution. Renvoyé au gouvernement égyptien, il d'embarquait pour l'Egypte. M. de Lesseps parvint à trouver l'occasion de s'ouvrir de son projet au vice-roi Saïd-Pacha; celui-ci demanda un mémoire dtaillé, que M. de Lesseps rédigea aussitôt et qu'il publia plus tard sous ce titre: Percement de Cisthme de Suez, exposé et documents officiels (1856). Saïd-Pacha approuva l'entreprise et M. de Lesseps reçut un firman sanctionnant cette approbation, et la concession necessaire lui fut accordée par le vice-roi en janvier 1856. En 1854-55, l'isthme vit un grand nombre d'explorateurs, dont quelques-uns fort peu favorables it l'entreprise; d'aatre part, la plus grande partie des Ingénieurs anglais, parmi lesquels feu G. Stephenson, la déclaraient impraticable, sans doute pour n'en pas avoir eu la pre. miere idée; enfin la jalousie de l'Angleterre, exerçant sur la Porte une intl 1eDre fâcheuse, soulevait toute sorte

de difficultés et c'est ainsi que le firman de concession ne put être enfin délivré qu en janvier 1856 et que les travaux ne purent être commencés qu'en 1859. M. de Lesseps, dont la gloire était fort aventuree dans ces longs atermoiements, ne parait pas s'être un seul instant laisse décourager. Grâce à une opiniâtreté qu'on voit rarement mise au service d'une aussi grande et noble idée, à une énergie prodigfouse, se multipliant. faisant des demarches, des conférences publiques, il parvint à obtenir des souscriptions pour plus de deux cents millions de francs, sans le secours des banquiers. La Compagnie du canal de Suez formée, les souscriptions remisées, les travaux commencèrent. Par son traité, la Compagnie était autorisée à employer à ses travaux les fellahs égyptiens; 4 la mort de Saïd-Pacha, en 1863, son successeur lamail, qui paraissait d'ailleurs assez peu favorable à l'entreprise, lui enleva un grand nombre de ces travailleur pour les employer à la culture du coton, industrie nouvelle, née de la crise américaine; la Compagnie reclama: on lui opposa toute sorte de mauvaises chicanes. Enfin le différent fut porté devant Napoleon III, qui amena les deux parties à se faire quelques concessions mutuelles, au prix desquelles les travaux purent être repris. Le t5 août 1869, les enux de la mer Roage et de la Méditerranée se réunissaient et, le 17 novembre suivante, le canal était inauguré solennellement au milieu de fêtes splendides, sur lesquelles nous ne saurions nous étendre. Lorsqu'on songe aux incroyables difficultés que M. de Lesseps eut à surmonter pour atteindre son but, aux obstacles de toute nature que la politique, la mauvaise foi, la spéculation financière semèrent à plaisir sur ses pas jusqu'au dernier moment, à l'hostilité de l'Angleterre qui, après avoir déclaré presque ridicule ce projet grandiose aujourd'hui réalisé, refusait de l'y aider au debut et, à la fin, s'empara presque subrepticement de toutes les actions de la Compagnie qu'elle put se procurer et principalement de celles qui se trouvaient en la possession du vice-roi Ismaïl, on est surpris non pas que l'entreprise ait pu être menée à son terme, mais qu'elle ait pu l'être par l'homme qui en fut le promoteur car le génie ne suffit pas dans de semblables circonstances, il faut encore un tempérament d'une trempq singulière.

M. de Lesseps ne devait pourtant pas s'en tenir là. Le projet de percement de l'isthme de Panama, qu'il roulait depuis longtemps dans sa tète, y avait pris corps enfin, et au commencement de 1879, il entreprenait une vigoureuse campagne en faveur de sa réalisation. Mais l'hoatilité des Américains fit échouer la première souscription qu'il avait ouverte dans ce but. Le trait caractérislique de M. de Lesseps, c'est son énergie indomptable et son activité. A chaque instant, maigre ses quatre-vingts ans, on apprend tout à coup que 1 infrtigable novateur vient de s'embarquer, soit pour l'Egypte, comme dans la récente occasion de la révolution egyptienne dont les Anglais allaient profiter pour confisquer le canal, soit pour l'Amérique, soit pour les antipodes. A cette époque, il n'avait que soisante-quinze ans, il est vrai. Il n'hesita donc pas et partit pour l'Amérique, decidé à combattre l'ennemi dans son propre repaire. Il y fit des conférences, organisa huit expéditions différentes pour aller lever des plans enr le terrain, et prouver par là l'excellence de son projet, défondit enfin sa cause avec la plus surprenante énergie, visitant les hauts fonctionnaires et les chefs de l'opinion aux EtatsUnis. rencontrant partout sur son chemin les plus vhes sympathies personnelles, n'echappant à une ovation populaire que pour tomber dans une autre mais n'oubliant jamais son but et y marrhant bien lentement sans doute, mais avec assurance. Tant d'efforts, de persévérance, de dévouement à une œuvre quelle qu elle soit ne peut manquer d'assurer son succès. C'est ce qui arriva pour celle-ci. Une nouvelle souscription, ouverte au retour de M. de Lesseps à Paris (1880), réussit pleinement cette fois, et les travaux du canal de Panama ne tardèrent pas à être entrepris. Ce n'est pas que l'hostilité des Etats-Unis ait cessé de se manifester depuis lora; mais en présence des faits, les théories sont impuissantes. Les manœuvres, généralement peu loyales, des adversaires du canal de Panama ont pu influer sur le cours des valeurs de l'entreprise industrielle, dans divernes circonstances mais elles n'ont pas reussi entraver la marche régulière de l'œuvre elle-même, que nous verrons certainement arriver à son terme. Elles ont pourtant, en 1885, contraint M. de Lesseps à un nouveau vovage en Amérique, à de nouvelles démarches auprès dea hommes Influents et des personnages'officiels des Etats-Unis, à de nouvelles expéditions au canal pour en faire apprécier les travaux aux plus récalcitrants. A son retour, et la nécessite de nouveaux fonds pour poursuivre ces travaux étant démontree, ce qui est uue preuve, après tout, que ces travaux sont en bonne voie, M. de Lesseps s'adresse au gouvernement pour obtenir l'autorisation d'émettre des valeurs à lots. Mais les atermoiements, les lenteurs parlementaires, prolongées encore par les hésitations de la commission chargée d'examiner sa demande, ses comparutions répétées devant cette commission, qui éprouve à chaque instant le besoin d'être éclairée, fatiguent plus M. de Lesseps qu'autant de voyages aux antipodes. II renfonce donc à son premier projet, remercie par lettre le président de cette commission, M. Germain Casse, de son extraordinaire bonne volonté, et ouvre une souscription qui, sans l'appât de la loterie, est couverte plusieurs fois (juill. 1886). Le canal de Panama se fera donc, et se fera en dehors de toute intervention officielle et contre toutes les hostilités cela, parce que c'est M. de Lesseps qui a partout la haute direction de l'affaire, et qu'il n y a pae au monde un nom comme le sien pour inspirer la confiance, une confiance qui n'appuie sur les garanties offertes p ir tout un long passé d'honneur et surtout de succès. Nous n'avons pu que grouper les faits principaux de ce passé, et à grands traits de même, nous ne parlerons que des principales récompenses décernées à M. de

Lesseps, de celles qui ont une valeur réelle pour un homme de cette importance. En février 1870, la Société de géographie de Paris décernait son nouveau prix de 10,000 francs, fondé par l'impératrice, à M. de Lesseps. qui versait cette somme dans la caisse de la Société ponr exploration de l'Afrique équatoriale. Le 30 juillet de la même année, la Cité de Londres. lui décernait publiquement le droit de bourgeoisie. Promu grand croix de la Légion d'honneur le 19 novembre 1869. il recevait en décembre suivant le grand cordon des SS. Maurice et Lazare d'Italie et était nnmmé par la reine Victoria, le 1° août 1870. chevalier grand commandeur honoraire de l'Etoile de l'Inde. M. de Lesseps est d'ailleurs membre et haut dignitaire de la plupart des ordres étrangers. Elu membre libre de l'Academie des sciences, en remplacement de M. de Verneuil. en juillet 1873, il rait egalement partie d'un grand nombre d'antres corps savants. Il a présidé le Congrès des orientalistes reuni à Marseille du 4 au 10 octobre 1876 et a été élu, en mars 1877, président du comité national français de la Commission internationale d'exploration et de civilisation de 1 Afrique centrale Enfin M. de Lesseps était élu membre de l'Aeadpmie française, en remplacement d Henri Martin, le 21 fevrier 1884, et reçu solennellement, par M. Renan, le 23 avril 1885. D'autre part, il avait éte porté par la droite senatoriale, le 15 mars 1876, au siège ina-. movible laissé vacant au Sénat par la mort de M. de la Rochette. mais c'était sans son aveu, et pour faire échec à la candidature de M. Rirard, que la droite s'était emparée de son nom cette candidature échoua donc, avec gi voix contre 174. La preuve, du reste, que M. de Lesseps n'ambitionnait pas un siège au Sénat, c'est qu'il refusa la candidature que lui offrait spontanément la population parisienne, représentée par les électeurs de la Seine, en 1885, candidature dont le succès était absolument assuré. — Outre dit ers mémoires, rapports, ete., publiés dans le cours de l'œuvre gigantesque qui immortalisera son nom, on doit à M. de Lesseps un ouvrage ayant pour titre Lettres, journal et documents pour servir à l'histoire du canal de Suez — f854, 1855 et 4856 (Paris, Didier, 1876, 2 vol.) et — 1859-60 (ib. ib. 1877, 1 vol.), aux deux premiers volumes duquel l'Academie française a dererne, en lb76, le prix Marcelin Guérin, de la valeur de 5,000 francs. Il a aussi réuni en brochure ses Conférences mr les travaux du candl de Suez, etc.

LETELLIER, ALFRED FERDINAND SÉVÈRE, homme politique français, avocat, né à Alger le 17 mars t838. Il fit son droit it Paris, fut quelque temps secrétaire de Crémieux et collabora aux journaux avancés du quartier des Ecoles et au Courrier du dimanche. Il retourna à Alger, y fonda le Journal des colons et le Bulletin judiciaire de l'Algérie, et devint successivement défenseur près les tribunaux, président de la Commission judiciaire et membre du Conseil général du département. Il se présenta aux élections generales du 21 août 1881 dans la 1re circonscription d'Alger, comme candidat radical, et fut élu contre M. Gastu, député sortant, rentre gauche. Il s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine. M. hetellier a été élu député de l'Algerie le 14 octobre 1885, et a voté l'expulsion des princes.

LEVALLOIS, JULES, littérateur français, né Rouen le 10 mai 1829 fit ses études au collège de sa ville natale et vint à Paris en f850; il fut peu après attaché il la rédaction du Moniteur universel, et devint secrétaire de Sainte-Beuve en 1855. En 1859, il entrait it la rédaction de l'Opinion nationale, dont il dirigea longtemps le feuilleton litteraire; il quittait ce journal en 1872. M. Jules Levallois a collaboré à la Revue européenne, au Correspondant et à divers autres recueils ou journaux, et a publié Critique militante, étude de philosophie littéraire (1862); la Piéte au XIXe sicele (1864); Déisme et christianisme (1866), la Petite bourgeoisie, les Contemporains chantés par eux-mêmes (1869) la Politique du bon sens (1869) l'Annee d'un ermite (1870); Sainte-Beuve (1872); Corneille inconnu (1876), ouvrage auquel l'Académie française décernait, dans sa séance du ii mai 1876, le prix Bordier de 3,000 francs, en partage avec l'Histoire du mmistere Martignac de M. Ernest Daudet. — On lui doit aussi,avec M. Milliet, le livret d'un opera comique en un acte, Mathias Corvin, musique de M. de Bertha, représente à l'Opera-comique en 1883.

LEVASSEUR, PIERRE FMILE, historien, géographe et économiste français, né à Paris le 8 décembre 1S28, fit ses études au collège Bourbon et entra à l'Ecole normale supérieure en 1849. Professeur de seconde au lycée d'Alençon, de 1852 à 1854, il fut reçu dans cette dernière annee, docteur es lettres en juin et agrege en octobre, et nomm professeur de thetorique au lycee de Besançon. Professeur adjoint de seconde, au lycée Saint-Louis, de 1856 à 1861, il était nomme, en février 1861, professeur d'histoire au lvcée Napoléon et charge en 1868 du nouveau cours d'Histoire des faita et doctrines économiguet au Collège de France. Il était élu la même année membre de l'Academie des sciences morales et politiques, en remplacement du comte Duchâtel. Il avait été plusieurs fois lauréat de cette Academie. M. Levasseura ete nomme professeur d'économie politique et de législation industrielle au Conservatoire des Arts et Métiers, en remplacement de Wolowski, le 6 septembre 1876. Membre de la commission supérieure des Exposition internationales, il a fait partie de la section françai-e du jury international i l'Exposition de Philadelphie en 1876, et assistait au Congrès de statistique tenu en ortobre de la même année à Buda-Pesth. Il a éte choisi comme président de la Société des voyages d'étude autour du monde (1877). Il est membre de la Société de géographie, vice-président de la Société de geographie commerciale de Paris, dont il est l'un des fondateurs, president de la Commission de statistique de l'enseignement primaire et membre d'un grand nombre de sociétés savantes. On doit à M. E. Levasseur Recherches

historiques sur le système de Lam et De peeuniis publiris apud Romanos (1854), theeps de dortorat; la Question de l'or (1855); Histoire des classes ouvrières en France depuis la conquête de Jules César jusqu'à la Révolution (t859, 1 vol.); la France industrielle en 1789 (1865); l'Imprévoyance et l'épargne, le Rdle de l'intelligence dans la production, l'Assurance, brochure (1866-67); Histoire des classes ouvrières en France depuis 1789 (1867, 2 vol) une série de publications pour l'enseignement géographique, outre de nombreuses cartes murales: la France et ses colonies (1868): Vade mecum du statisticien, annexe du précédent (1869); l'Europe moins la France et la Terre moins l'Europe (1880), accompagnées d'un autre Vade mecum statistique; Cours d'économie rurale, industrielle et commerciale (1869); l'Etude et l'enseignement de la géographie (1871); Cours de géographie à l'usage de l'enseignement secondaire, et Cours complet de géographie en 3 vol. (1875, atlas) la Que.tion de la houille (1876), etc. Officier de l'instruction publique depuis 1860, M. Levasseur a été nommé chevalier de la Legion d'honneur en 1866 et promu officier le 9 février 1880 il est en outre décore de plusieurs ordres étrangers.

LEVEOUE, JEAN CHARLES, philosophe français, né a Bordeaux Te 17 août 1818, fit ses études au lycée de sa ville natale et entra à l'Erole normale supérieure en 1838. Professeur au lycée d'Angouléme en 1841-42, il fut reçuagrégéde philosophie en 1842 et a professé cette classe au lycee de Besançon jusqu'en 1847. Admis à cette époque à l'Erole française d Athènes, qui venait d'étre creee, il était de retour l'année suivante et nommé à la chaire de phil isophie du lycée de Toulouse. Reçu docteur es lettres- en J852, après avoir prnfesré quelque temps la philosophie aux facultés de Besançon et de Nancy, il fut rappelé à Paris et délégué à la Sorbonne en 1855, puis chargé du cours de philosophie grecque et latine au Collège de France l'année suivante et nommé titulaire de cette chaire en 1861, en remplacement de M. Barthélemy Saint Hilaire. M. Charles Levèque a éte élu membre de l'Aradernie des sciences morales et politiques, en remplacement de Saisset, en 1865. Officier de l'instruction publique, il a éte décoré de la Légion d'honneur en 1868 et de l'ordre du Sauveur ùe Grère. Il a été promu officier de la Légion d'honneur le 11 juillet 1885. M. Lévéque a rollaboré ii la Revue des DeuxMondea, à la Revue des cours publics, au Journal de l'Instruction publique, au Journal des savants, dont il a été élu rédacteur en 1873, etc. On a de lui le Premier mottur et la naturt dans le système d'Aristoie, et Quid Phidiæ Plato debuerit, (1852), ses thèses de doctorat Lerons sur Aibert le Grand et saint Thomas (1855); Notice sur la vie et les œuvres de Simnrt (1856); la Science du Beau, étudiée dans ses principes etc. (1860, 2 vol.) ouvrage auquel l'Aradémie des sciences morales décernait son pris ordinaire en 1859, l'Academie française le prix Montyon de 3,000 fr. (1860), et que l'Académie des Beaux-Arts couronnait également la même année; Etudes de philosophie grecque et latine (1863) Du Spiritualisme dans l'Art (1864); la Science de l'Invisible (1865); lea Harmonies providentielles (1873), etc. LEVEQUE, HENRI FRÉDÉRIC, homme politique français, né à Léry (Cote-d'Or) le 8 août 1829. Il fit son droit à Dijon, prit le grade de docteur et s'inscrivit au barreau de cette ville, dont il était conseiller municipal et adjoint au maire depuis t865, lorsqu'il fut nommé procureur de la République après le 4 septembre 1870. L'énergie qu'il déploya devant l'invasion valut à M. H. Levèque d'ètre arrête par les autorités militaires allemandes (31 octobre), lesquelles l'expedierent à Epinal, où il fut d'abord emprisonné, puis interné. Il réussit toutefois à s'enfuir, avant son transfert imminent dans une forteresse allemande, et etait élu représentant de la Côte-d'Or le juillet 1871. Il siégea 4 gauche, fut élu député de la deuxième circonscription de Dijon Ie 20 fevrier 1876, reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, et enfin élu depute de la Cdte-d'Or le 4 octobre 1885. II a vote l'expulsion des princes. M. H. Levéque est sous-gouverneur du Crédit foncier de France.

LEVERT, CHARLES ALPR NSE, administrateur et homme politique français, ne à Sens le 18 juin 1825, fit son droit à Paris et l'ut reçu avocat en 1848. M. Levert entra dans l'administration en octobre 1850, comme conseiller de la préfecture de Lot-et-Garonne, d'où il passait un mois plus tard à celle du Pas-de-Calais; Il devint ensuite sous-préfet de Saint-Omer en 1851 et de Valeneiennes en 1855, préfet de l'Ardeche en 1857, d'Alger en 1859, de la Vienne en 1860, du Pas-de Calais en 1864, de la Loire le 22 février 1866 et des Bouches-du-Bhône le 31 décembre suivant. C'est il Marseille que le trouva la révolution du 4 septemhre. Le 5 au soir, l'hôtel de la préfecture était envahi par une foule armée à la uelle il essaya vainement de résister, et il fut même blessé assez grievement dans la bagarre. Après s'ètre tenu caché pendant douze heures, daos l'hôtel même, avec sa femme et ses enfants. M. Levert pu s'échapper et alla se réfugier en Suisse, puis en Belgique, d'où il se rendit à Wilhelmshoe auprèe de l'ex-empereur. M. Levert s'était fait, dans les dernières années de l'empire. une réputation d'énergie qui l'avait fait classer parmi ceux qu'on appelait alors les administiateurs d poigne; il donna de nouvelles preuves de cette énergie en relevant hardiment, le premier, le drapeau vaincu de l'r.mpire sur le terrain électoral. Le 7 janvier tg72. le département du Pas-de-Calais, où son administration lui avait créé beaucoup de sympathies et de reconnaissance, l'envoyait siéger à l'Assemblée nationale, comme bonapartiste, par 74,629 voix. Il avait pour concurrent le préfet nomme par le gouvernement 'de la Défense nationale. Il prit place au groupe de l'Appel au peuple, qui le choisit peu après pour président. Son influence dans le Pas-de-Calais concourut puissamrnent au triomphe des deux candidats bonapartistes à l'Aseemblee nai tionalt, aux élections partielles qui eurent lieu en fé-

vrier et novembre 1874. Porté aux élections sénatoriales, dans le même département, le 30 janvier 1876. sur la liste bonapartiste dont il tenait naturellement la tète, il y échoua avec ses amis. Le 20 février suivant. Il se présentait dans la 2° circonscription de Saint-Omer, appuyé par le a comité national conservateur ». Il fut élu député par 7,567 voix centre 4,150 obtenues par son concurrent, candidat constitutionnel. Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 aodt 1881, M. Levert était élu député du Pas-de-Calais, le troisième sur douze, aux élections du 4 octobre 1885. Il avait fait liquider sa pension de retraite à 6.000 fr., en 1874. M. Levert est commandeur de la Légion d'honneur depuis 1867, et officier de l'instruction publique depuis 1860.

LEVET, JEAN GEONGES AUZEL, homme politique français, né it Montbrison le 13 avril 1834. Elève de l'E-ole polytechnique, il n'entra pas dans les services publics. Il servit pendant la guerre de 1870 comme lieutenant-colonel des mobilisés de ta Loire, puis devint maire de Montbrison et conseiller général de la Loire. Flu député de la tu circonscription de Montbrison, en remplacement de M. Chavassien, passé an Sénat, le 6 avril 1879, il s'inscrivit an groupe de l'Union républicaine et fut reelu le 21 août 1881. Il a faitp irtie notamment de la commission de réorganisation de l'armée, comme partisan de la re. duction du service à trois ans et de l'abolition du volontariat, et fut le promoteur de la loi sur la liberté de la fabrication des armes de guerre. Aux élections d'octobre 1885, M. Levet fut élu député de la Loire au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des princes. M. Levet est offi ier de l'instruction publique.

LÉVIS-MIREPOIX (vicomte de), FÉLIX, homme pohtique français, né à Paris le 1" mai '846. Elevé de Saint-Cyr, ancien of6cier de cavalerie démissionnaire, M. de Lévis-Mirepoix servit pendant la dernière guerre dans l'armée de la Loire (t5· corps). Il ae retira ensuite dans ses propriétés de l'Orne, où il s'occupa principalement d'agriculture. Aux élections d'octobre 1885, M. de Lévis-Mirepoix a été élu député de l'Orne eur la liste monarchiste, au scrutin du 18..

LEVY, EMILE, peintre français, né à Paris le 29 août 18!6, élève d'Abel de Pujol et de Picot, débuta au Salon de 1851 par des Portraits, et remporta le grand prix de Rome en 1854. On c te de cet artiste la Célébration de la fête des cabanes dans une famille juive, au moyen dge (1852); Noé maudissant Cham, envoi de Rome (1855, Ex os. uoiv.); le Souper libre, Ruth et Noémi (1859J; la Rentrée des foins (1861); la Paix entre deux nations (1862); la Messe aux champs, Vercingétorix te rendant à César, Venus ceignant sa ceinture (1863); une Idylle et une Tête de jeune fille (1864); Dians (1865); autre Idylle, le Gué, la Mort d'Orphée (1866J; l'Amour des écus, le Vertige, idvlle (1867); l'Arc-enciel, les Lilas, idylles (1d68j; l'Hésitation, la Musique (1869); Apollon et Midas, Scène des champs (/870); la Lettre, Jeune fille portant des fruits (1872); le Sentier, idylle; un Enfant (1873); l'Amour et la Folie (1874J; le Ruisseau, le Bateau, idylle (1875); le Saule, Baiqneuse (1876); Caligula (1879); les Jeunes époux (1879); Portraits de petites, filles (/888); ['Enfance, partie d'uoe décoration destinée à la mairie du XVI* arrondissem*nt (1885); la Jeunesse, la Famille, panneaux, même destination (1886). On doit encore, M. E. Levv, un assez grand nombre de portraits, exposes ou non, diverses toiles commandées et des travaux décoratifs dans plusieurs hôtels particuliers, au ministère d'Etat, au theàtre des Bouffes- Parisiens (le plafond), au Cercle de l'Union artistique, à l'eglise de la Trinité. ete.— M. Fmile Lévy a obtenu des médailles de 3e classe en 1859 et 1867. des médailles en 1864 et 1866, une medaille de 1re classe à 1'Exposition universelle de 1878, et la croix de la Légion d'honneur en 1867.

LEYDET, VICTIOR, homme politique français, né à Aix-en-Provence le 3 juillet 1845. Grand negociant en produits du midi, il fut élu conseiller municipal et devint adjoint au maire et juge au tribunal de commerce d'Aix. L'un des fondateur- du National, journal republicain de cette ville, il fit partie de la commission de l'Exposition universelle de 1878. M. V. Leydet était conseiller général deq Bourhes-du-Rhône depuis l'annee precédente, lorsqu'il fut élu député dans la première cirronscrtption d'Aix le 4 decembre 1881. en remplacement de M. Lookroy, optant pour la Seine. Il a ete élu dé pute des Bouches-du-Rhône le 18 octobre 1885, et a vote l'expulsion totale des princes.

LEYGUES, JEAN CLAUDE GEORGES, homme politique français, ne à Villeneuve-sur-Lot en 1857. Avocat du barreau de sa ville natale, il y est devenu adjoint au maire, et y a fondé l'Avenir de Lot-et-Garonne; il fait partie de la Ligue de renseignement et de la Ligue des patriotes. Aux élections d'octobre 1885, M. Leygues a été elu député de Lot-et-Garonne aux élections du 18, comme candidat républicain. 11 a vote l'expulsion des princes. On doit à M. Leygues deux volumes de poésies: le Coffrent brisé (1880) et la Lyre âairain, recueil de chants patriotiques couronné par l'Académie française. Il est officier d'académie.

LHOMEL (de), EMILE, homme politique français, né à Montreuil-sur-Mer le fi novembre 1813. Banquier à Saint-Omer. M. de Lhomel est conseider général du Pas-de-Calais pour le canton de Montreuil, depuis 1848, maire de Montreuil et vice-président de la chambre de commerce de Boulogue. Il a été élu député du Pas-deCalais, sur la liste reactionnaire, le 4 o tobre 1885. LIAIS, ADRIEN, homme politique français, ancien magistrat, ne à Caen en 1830. 11 etait procureur de la Repuhlique il Avranches, lorsqu'il quitta la mngistrature en 1883, frappe par la loi de reforme. Porte sur la liste monarchiste, aux elections d'octobre 1885, M. A. Liais fut elu député de la Manche au premier tour, et prit place à droite conformément à ses origines.

II-HUNG-CHANG, général et homme politique chinois, ne à Hofei, dans la province An-Houei, le 16 fèvrier 1823. Son père était un lettré; d'abord professeur au collège impérial de Pékin, il devint ordonnateur des fêtes i la cour: il eut quatre fils, dont celui qui fait l'ohjet de cette notice est le second. Dès art plus tendre jeunesse, Li-Hung-Chang manifesta de grandes aptitudes littéraires. Elevé au collège impérial, il était nommé lettré de seconde classe (quelque chose comme docteur chez nous) en 1847, et devint professeur au collège impérial en 1853. Mais il inspirait une telle confiance par ses aptitudes diverses, qu'on l'envoyait presque aussitôt dans sa province, pour organiser les troupes destinées à combattre les Taipings qui la dévastaient. Ayant réussi dans cette mission et vaincu les rebelles comme s'il n'avait fait que cela toute sa vie. Li-Hung-Chang vit les honneurs pleuvoir sur sa tête. Il reçut le bouton de mandarin de sixième rang et la plume noire des victorienx; puis il reçut la plume de paon, et fut nomme préfet après la prise de Hang-Schienn. Il ne parait pas que Li ait pris auoune part aux événements de 1860. En 186!, il fut nommé gouverneur de la province de Kiang-sou, étant encore à combattre les Taîpings, avec le concours du général anglais Staveley. Ses rapports avec les soldats européens lui ouvrirent les yeux sur les avantages qu'il y aurait, pour l'armée chinoise, à adopter leur système. Mais l'important. pour le moment, était d'avoir enfin réduit, par une série d'éclatantes victoires (1863-64), les rebelles à merci. A son retour à Pékin, il fut promu au septième rang, grade héréditaire, et nommé gouverneur du prince héritier, puis gouverneur des deux provinces de Kiang. Mais les Taïpings n'étaient pas aussi écrasés qu'ils en avaient l'air et. en 1866. leurs forces en vinrent à menacer la capitale. Li-Huna-Chang qui, à la tête des forces de l'empire, n'avait pu s'opposer à la marche audacieuse des rebelles, fut l'objet d'une dénonciation d'incapacité à la cour et tomba en disgrâce, mais sans s'en douter la lettre impériale qui lui enlevait son commandement et le dépouillait de tous les honneurs et dignités qui lui avaient été précédemment décernés, n'avait pas eu le temps d'arriver à destination. que les Taïpings étaient battus, jetés dans le plus grand désordre, laissant leur chef parmi les morts De nouveau, Li fut proclamé un héros et au lieu de le destituer, on le nomma premier gouverneur du prince et vice-roi de HounKouang (1867). Mais son destin n'était pas de jouir longtemps des bienfaits de la paix et de la gloire acquise. En 1870, il reprenait les armes pour marcher contre les rebelles mahométans de la province de Schen-se. Il avait à peine pris ses dispositions dans ce but, que l'assassinat du consul français et le massacre des missionnaires à Tien-t.in (juin) nécessitèrent sa présence dans cette ville. Grâce à son habileté diplomatique, Li réussit à maintenir, en dépit des circonstances tragiques, les relations amicales avec la France, sérieusem*nt menacées. En récompense de ce nouveau service rendu à son pavs, il fut nommé vice-roi de la province métropolitaine de Trhé-li (!9 août), poste qu'il conserva jusqu'à la mort de sa mère. affliction qui le tint longtemps éloigné des affaires publiques. Pendant son administration comme vice-roi, Li-Hung-Chang prit part à de nombreuses négociations politiques et diplomatiques de la plus haute importance, dont il se tira toujours avec honneur et profit pour son pays et pour lui-même. Il sut préserver l'intégrité de la Corée, menacée à diverses reprises soit par lu Russie, soit par le Japon, résolu à ouvrir rette contree au commerce général, non par prédilection, mais comme il le disait, dans une certaine occasion, parce que c'est par le poison qu'on guerit le poison a. Il eut, entre lemps, it négocier divers traités avec le Japon (1871), le Perou avec l'Angleterre à l'occasion d'un nouveau meurtre d'un agent diplomatique (1876), etc. Au debut des difficultés soulevées entre la Chine et la France, à l'occasion des affaires du Tonkin, Li Hung-Chang était toujours vice-roi du Tche-li. Il prit le commandement en chef de l'armée. Mais il ne tarda pas à être suspect à la cour, où la parti de la guerre, un moment tout-puissant, avait ses créatures. Il fut destitué de la surintendance du commerce des ports du Nord dont il était investi depuis longtemps, en juin 1884; le mois suivant, on lui adj ignait, pour les négoc iations entamées avec les représentants de la Franre, un second ayant toutes les apparences d'un surveillant. Il a été aussi plusieurs fois remplacé dans son commandement dans le cours de cette campagne, dont plus d'un coté nous parait encore étrange et difficile à expliquer, et qui devait se terminer comme on sait. De sorte que le véritable rôle de Li-Hung-Chang ne nous parait pas plus clair que le reste.

LINDAU, PAUL, journaliste et littérateur allemand. né Magdebourg le 3 juin 1839, fit ses études au gymnase de sa ville natale. puis aux universités de Halle, de Leipzig et de Berlin, et vint ensuite à Paris, décidé à acquérir une connaissance ap profondie de la langue française non seulement usuelle et de littérature cournnte, mais ancienne, et y passa en conséquence plusieurs années à poursuivre ce but, avec une ardeur infatigable à l'etude. Il commença des lors à envoyer quelques articles aux journaux allemands. Après une tournée en Italie, en Angleterre, en Belgique et en Hollande, M. Lindau rentra en Allemagne et prit le grade de docteur. Dans le même temps (1864), il était nommé rédacteur en chef de la Düsseldorfer Zeitung. L'année auivante. il était attaché ù l'agence telégraphique Wolf. Devenu rédacteur en chef de l'Elberfelder Zeitung en il conserva cette position jusqu'en 1869 et frrnda en 1870 le Neue Blatt. à Leipzig. L'année suivante, il se fixait i1 l'erlm où, d'abord, il prit la direction littériire du Bazar, puis fonda en 1872 le Gegenwart (le Présent), journal hebdomadaire de politique et de litterature, et en 1878 la revue mensuelle Nord und Sred. Il abandonpa la direction du (Gegenwari en 1881, collabora à la Gazette de Cologne, puis s'embarqua pour 'Amérique, comme correspondant de la National Zei-

lung, à laquelle il adressa des correspondances pleines d'intérêt, d'abord sur les fêtes de l'inauguration de la ligne du Northern-Paciflc Railway, reliant l'Atlantique au Pacifique, puis sur les mœurs et la vie du peuple américain. 0- Les principaux ouvrages de M. Paul Lindau se ressentent de son séjour en France et de sa prédilection pour la littérature française, prédilection qui n'a pas été sans influence sur son style. Nous citerons de cet écrivain Venue (1863) A Paris (1865); Litterarische Rücksichts losigkeiten (1870); Harmlose Briefe eines deutschen Kleinstädters, Petites histoires, Contes modernes (1871); Molière, dans le supplément de la « Vie des Poètes » (1872); Beaumarchais, Essais sur la littérature de notre temps, le Goût des voyages, Dramaturgische Blätter, 2 vol. (1875); Froides lettres de Baireuth (1876); Ueberflüssige Briefe an eine Freundin, Wie ein Lust3piel ensteht und vergeht, Zwei ernsthafte Geschichten et Alfred de Musset (1877); Du Nouveau-Monde, lettres de l'Est et de l'Ouest des Etate-Unis (1885), ete. Il a donné au théâtre Marion. In diplomatischer Sendung, Maria und Magdalena. Diana, Ein Erfolg, réunis et publiés sour le titre Theater (1873-75); la Tante Théréca, la Pomme de discorde (1876); Johannistrieb (1879); la Comtesse Lea, Verschämte Arbeit (1880). et-.

LINTON, WILLIAM JAMES, graveur et publiciste anglais, né à Londres en 1812. Elève de C. W. Bonner, il s associa en 1842 avec Orrin Smith, l'éminent graveur sur bois, mort en 1845, avec lequel il fut chargé des premiers travaux importants publiés par l'lllustrated London News. M. W. Linton s'est fait depuis une réputation de premier ordre dans la gravure sur bois. Zelé chartiste des qa jeunesse, il s'est lié intimement avec les principaux réfugies politiques de tous les pays à Londres, les aidant de tout son pouvoir par la plume et par la parole. En 1844, il appelait l'attention de la Chambre des communes sur la violation de la correspondance de Mazzini par sir James Graham, et il fut délégué vers le gouvernement provisoire de Paris, en 1848, pour lui porter la première adresse de félicitations des ouvriers anglais. En 1851, M. Linton prenait une grande part à la fondation du journal radical le Leader, dont il se séparait pour divergence d'opinion avec le reste de la rédaction, et devenait, en 1855. le directeur et rédacteur en chef du Pen and Pencil (la Plume et le Crayon); il publia régulièrement, pendant plusieurs années, des poésies dans le journal la Nation, de Dublin, sous la direction de M. Duffy (voy. ce nom). Il a collaboré à la Westminster Review, à l' Examiner, au Spectator, etc., et a publié Hi.stoire de la gravure sur bois; une collection des Œuvres des artistes anglais décédés (1860); Claribel et autres poésies (1865); une Vie de Thomas Paine; la République anglaise (3 vol.), œuvre de propagande républicaine Quelques conseils sur la gravure sur bois (1879), etc. En 1867, M. Linton s'embarquait pour les Etats-Unis. Il résida pendant plusieurs années à New-York, où il eut à exécuter des travaux de gravure importants, et s'établit ensuite à New-Haven, dans l'Etat de Connecticut, où il dirige un grand atelier de gravure.

LINTON (dame), ELIZA LYNN, romancière et publiciste anglaise, fille d'un vicaire de Cumberland et femme du précédent, est née à Keswick en 1832, débuta de bonne heure dans la carrière des lettre où elle se fit rapideJ. Linton en 1958. On a de cet écrivain; Azvth, l'Egyptien (1846J; Amymome, roman du temps de Périclès (1848); Réalités, récit de la vie moderne (1851); Contes de sorcière (1861); la Région du lac, illustrée par son mari (1864); Lizzie Lorten de Gre,yri·qg, et Qui sème le vent. (1866J; l'Hiatoire uéritable de Josuah Davidaon, chrétien et communiste, ou plutòt l'Histoire véritable de Jésus. fils de David, etc. (1872), ouvrage dans lequel M» Ltnton suppose un anglais moderne renouvelant les exploits de Jésus de Nazareth, modifies suivant les exigences du progrès, et poursuivi par des lois également perfectionnées, mais non moins implacables envers les révolutionnaires politiques ou religieux; Patricia Kemball (1874), roman traduit en français par M. Odysse Barot (voyez ce nom); le Fou Willoughby et autres histoires (1876); l'Expiation de Leam Dundas (1877); lone (1882), etc. On attribue également à Mme Lynn Linton un travail de philosophie socialiste intitulé la Fille du Siècle (Girl of the Period), publié dans la Saturday Review, ainsi que la plupart des articles publiés dans ce journal sur la question des femmes. Sur cette même question elle a publié en outre un volume d' « Essays » intitulé: Nous-mêmes (Ourselves), en i867. Mme Linton a collaboré au Morning Chronicle, au Daily News, au Morning Star, aux Housahold Words, à la Saturdny Review et à un grand nombre d'autres revues, magazines ou journaux.

LIOUVILLE, HENRI, médecin et homme politique français, ne à Paris le 17 août 1837, est fils de l'ancien bâtonnier des avocats de Paris, neveu dn mathématicien mort en septembre 188t et beau-frère de feu Ernest Picard. M. H. Liouville vint terminer à Paris, au collège Sainte-Barbe, ses études commencées au collège de Toul, y suivit les cours de la faculté de médecine, devint interne des hòpitaux en 1865, remporta le prix Corvisart la même année, le prix de médecine et de chirurgie de l'Institut en 1867 et fut nommé, au concours, chef de clinique en 1870. La même année, il était reçu docteur avec une thèse sur la Généralisation des anéorysmes miliaires, laquelle obtenait une medaille de im classe de la faculté et une récompense de l'Académie de méderine. Chargé de diverses missions à l'étranger, M. Liouville se rendait à Amiens en 1866, pour y combattre l'épidémie cholérique. Son dévouement dans cette circonstance lui valut une médaille spérialement frapple pur les habitants du faubourg Saint-Pierre, ainsi que diverses autres récompense, tant de la municipalité

d'Amiens que du gouvernement. Au commencement de la guerre, M. le Dl Liouville alla s'enfermer danq Tonl. dont l'investissem*nt se compl tait p,ur ainsi dire sur ses talons, y ronronrut à l'organisation des hôpitaux militaires et se fit remarquer par son dévouement pour les malheureux blessés de maniere à se faire ciler lue rapport offlriel du commandant de la place et proposer pour la croix. Après la capitulation, il rénssit à s'echapper et se rendit auprès de la Délégation de Tours, qui l'envoya à l'armée de la Loire, puis la Société de secours aux blessés lui confia la direction d'une ambulance au Mans, pendant l'investissem*nt do cette ville et la campagne A laquelle elle a donné son nom. Après la paix, la Dr Liouville coopéra activement à l'organisation des laboratoires annexés aux eliaiques de la faculté, notamment de celui de l'Hôtel-Dieu, dont il fut nomme chef en 1871. Il a été nommé, depuis, professeur agrége de la faculté de Paris en 1874 et médecin des hôpitaux en 1876. Aux élections du 8 février 1871, et rn son absente, la candidature de M. le Dr Liouville fut présentee dans le département de la Meurthe elle Y réunit un chiffre de voix considerable, mais insuffisant. Mais le 20 février 1876, il etait élu députe de l'arrondissem*nt de Commerey, par 10,596 voix contre 8.365 accordées à M. Buffet, président du conseil des ministre. On rappela à cette occasion que M. Buffet avait débuté dans la vie comme secretaire de M. Liouville père. Le nouvel élu de la Meuse prit place dans les rangs de la fauche républicaine. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il a été élu le 18 octobre 1885 député de la Meuse, et a voté l'expulsion totale des princes. On doit au Dr Li mville des travaux importants et nombreux sur des questions demederine. d'hvgiène. d'anatomie, de physiologie, etc., publiés dans les Mémoires de la Société de biologie, la Gazette médicale, les Archives de physioloqie, le Bulletin de la Societé anatomique, le Dictionnaire encyclopédique de.s sciences médicales, etc. Il a pnhlié: Note sur l'enquête dit projet d'un nouvel Hôtel-Dieu de Paris (1864); Considérations diagnostiques et thérapeutiques sur les maladies aiguës des organes respiratoires, rerueillies du professeur Grisolle (1865); Etudes sur le curare, avec le D' Voisin (1866 De l'albuminurie argentine (/868); De la diathèse anévrysmatique (1868); Obser- vationa détaillées de sclérose en îlots multiples et dis- séminés du cerveau, de la moelle et des nerfs rachidiens (l868-69, pl.); Coexistence d'altérations anévrysmales dans la rétine avec des anévrysemes des petites arteres dans l'encéphale (1870); Belation dit car de transfusion opérée avec succès par le D' Béhier, de l'HôtelDieu de Paris (1874); De l'abus en thérapeutique (1875). M. le Dr Liouville est membre des Sociétés anatomique, de biologie, de médecine légale, de la Société de micrographie, dont il est l'un des fondateurs, ainsi que de diverses autres sociétés scientifiques nationales et étrangères. Il a assisté, comme délégué de la France, au Congrès international d'hygiène tenu à la Hâve en 1884. Il ne faut pas oublier sa campagne grotesque en faveur de la re, acninat on obligatoire, car elle obtint un succès partiel de la sottise administrative.

LIPPINCOTT (dame), SARAH JANE CLARKE, dite Grâce Greenwood, femme de lettres américaine, né à Pompey, dans l'Etat de New-York, le 23 septembre 1823. Depuis sa douzième jusqu'à sa dix-neuvième année, elle résida à Rochester, dans le même Etat, où elle reçut une brillante éducation littéraire. En 1843, elle suivit son frere à New-Brighton (Pensylvanie) et, tout en s'occupant avec zèle des soins du ménage, elle employait ses loisirs à écrire pour les magazines et les jmrnaux périodiques. En 1853. miss Clarko épousait M. Leandrr K. Lippinroit, de Philadelphie, où elle fondait en 1854, le Petit pèlerin journal pour les enfants, qui eut un grand succès. Mme Lippincott a publié les Feuilles de Greenwood (1850-52); Histoire de mes favoris (/850); Poésies (1851); Souvenirs de mon enfance (1852); Aventures et mésaventures d'un voyage en An leterre (1854); la JoyeuRe Angleterre (1855); la Tragédie de la forêt, et autres histoires (1856); Contet et légendes de voyage (1858); Histoire pour les enfants (/858); Histoires tirées des chanaona célèbres (1860); Contes de divers pays; Histoire et tableaux de France at d'Italie; et Souvenirs de cinq années (1867); Vie nouvelle dans de nouveaux pays (1873), etc. — Mme Lippincott a fait, depuis son mariage, plusieurs voyages et parfois un séjour assez prolongé en Europe, comme il y parait assez, d'ailleura, aux titres de ses ouvrages et aux intervalles existant entre leur publication. Sa dernière visite à nos contrées date seulement de 1876, et son retour aux EtatsUnis du mois de novembre de cette année-là. Elle s'est fait aussi une grande réputatiun comme conférencière LITOLFF, HENRY, pianiste, compositeur et chef d'orchestre français, né à Londres le 6 février 1818, d'un père français. Venu jeune en France, il s'y mariait à dix-huit ans, dans une petite ville où il était professeur de piano; mais ayant perdu sa femme et les enfants qu'il avait eus d'elle, au bout de quelques années de mariage, il vint à Paris en 1839, et commença peu après l'existence vagabonde qu'il a si longtemps menée. Il parcourut la plus grande partie de l'hurope, se produisant à Bruxelles après Paris, puis à Varsovie, à l'rague, à Francfort, à Leipzig, à Dresde, Berlin, Amsterdam. La Haye, Brunswick. Vienne, Gotha, Liège, Anvers, Wiesbaden etc., se faisant applaudir partout, tour à tour comme compositeur, c mme pianiste et comme chef d'orchestre; semant sur son chemin opéras, symphonies, ouvertures, concertos, morceaux de piano et de chant etc.; œuvres d'une valeur incontestable, mais inégales, fantasques, fiévreuses, images de sa jeunesse agitée et vagabonde. Après avoir été quelque temps maitre dr chapelle du duc de Saxe-Cobourg-Gotha, il revint Paris en 1857 et finit par s'y fixer, donnant çà et là quelques roucerts. mais visant évidemment un autre but. Il y ecrivit, sur un poème d'Edouard Plouvier, un opéra en trois

actes Nahel, qui fut joué au Kursaal de Bade en août 1863, et fut bien accueilli. Il écrivit ensuite un autre ouvrage en trois artes l'Escadron volant de la reine, destiné à l'Opéra-Comique, mais qui n'a été joué jusqu'ici ni sur cette scène ni sur aucune autre. En 1869, M. Litolff forma le projet de donner dans la salle de l'Opéra une série de grands concerts où seraient exécutés des œuvres importantes de la musique moderne. Ayant obtenu l'autorisation nécessaire, il ouvrit en effet la série de ses séances, en décembre de la même annee; mais l'entreprise échoua. Revenu à la composition dramatique, M. Litolff donnait à la fin de 1871. au théâtre des Folies-Dramatiques, un ouvrage en 3 actes: la Boîte de Pandore. La partition était bnnae, mais le livret ridicule, et, en depit des qualités musicales signalées par la rritique, la Boite de Pandore, n'eut aucun succes. Le 17 octobre 1872, il donnait au même théâtre Heloïse et Abeilard, opéra bouffe en 3 actes qui, cette fois, réussit complètement, comme il le méritait. Il donna ensuite, au Châtelet la Belle au bois dormant (avril 1874), opera féerie en 4 actes, qui n'eut qu un petit nombre de représentations; puis, la Fiancée du roi de Garbe, opera bouffe en 3 actes, joué aux Folies-Dramatiques le !9 octobre 1874, et qui n'eut pas un sort meilleur. Enfin, en janvier 1876, M. Litolff donnait aux Fantaisies-Parisiennes, de Bruxelles, un autre ouvrage du même genre la Mandragore, qui ne réussit pas davantage. Parmi les compositions fort nombreuses de cet incontestablement grand artiste., en dehors du théâtre, nous devons signaler Ruth et Booz, petit oratorio; Marche funebre à la mémoire de Meyerbeer; six morceaux caracteristiques pour piano 1e Rapsodie hongroise, 2e Sur le Danube, 3e Rapsodie bolonaise, 4e le Chant du nautonnier, 5e Un rêve, 6e Vienne; un Ave Maria à voix seule, trois caprices-valses pour piano le Legereté, 2e Gràce, 3e Abandon; l'Invitation à la polka, l'Invitation à la tarentelle; Caprice de concert; Divertissem*nt fantastique, ete. Il a également écrit et publié un assez grand nombre de mélodies vocales l'Aurore, la Charité, le Poète, Je t'aimerai, la Reine Mab, valse rhantée, N'effeuilles pas la marguerite, le Chant du gondolier, duo; Enfanis dormez toujours, etc., etc. Pendant l'eté de 1876, M. Litolff a accepte la direction de l'orchestre d'un café-concert aux Champs-Elysees, et a été quelque temps également chef d'orchestre de Fracasti, établissem*nt musical d'ordre inférieur: double faiblesse qui a été appréciée sévèrement dans le monde artiste. Le 25 janvier 1886, le thedtre de la Monnaie, de Bruxelles, donnait leq Templier.s, opéra en 5 actes et 7 tableaux de M. Litoltf, livret de MM. J. Adenis et Arm. Silvestre, qui eut, cette fois, un franc succès.

LIZOT, PIERRE GUSTAVE, homme politique français, an 'ien magistrat, né au Havre le 13 avril 1831. Il fit son droit à Paris, prit le grade de docteur en f855, puis entra dans la magistrature, comme substitut du procureur impérial à Rouen. Substitut du procureur general près la cour de cette même ville depuis six ans, lors de la révolution du 4 septembre 1870. M. Lizot fut nommé préfet de la Seine-Inférieure le 20 mars 1871, passa à la préfecture du Nord en 1877, fut rappelé à Rouen le 26 mai 1877, et révoqué en décembre suivant. Au renouvelle- ment partiel du Sénat, le 8 janvier 1882. M. Lizot fut elu sénateur de la Seine-Inferieure sur la liste monarrhiste, et prit place à droite. Il est officier de la Legion d'honneur depuis 1874.

LLOYD, MARIE EMILIE, nctrice française née à Alger le 1er jauv ier 1845, entra au Conservatoire, dans la classe de Regnier, en 1860. En 1862, Mlle l.loyd remportait le premier prix de c, médie et quittait le Conservatoire, et elle débutait à la Comédie-Française, dont elle est devenue societaire, en janvier suivant, dans le rôle de Ceiimène du Misanthrope. Elle a paru depuis, avec sucres, dans des rôles très divers, tant du nouveau que de l'ancien repertoiie, parmi lesquels n'us citerons ceux d'Elmire du Tartufe, de Dorimène du Mariage forcé, d'Armande des Femmes savantes, d'Angélique dans Georgea Dandin, le Menteur et le Joueur, d Elise, de la Critique de l'Ecole des femmes, de Cephise d'Andromaque, de Josabeth d'Athnlie. de Lydie d'Horace et Ly- die, d'Isabelle de l'Ecole des Maris, d'Edouard des Enfant.s d'Edouard, de Rosine et de Chérubin dans le Barbier et le Mariage de Figaro, de madame Montalan des Deux Ménages, d'Agathe des Folies amoureuses, de la Princesse d'Adrienne Lecouvreur, de la comtesse de la Pluie et le beau temps, d'H rtense du Testament de Cé,ar Girodot, de miss Clarkson de l'Elrangere (1876), etc.

LOCKROY, Joetra PHILIPPE SIMON (dit), artiste et auteur dramatique français, ne à Turin le 17 fevrier 1803, Après avoir aborde 1 étude du droit, il se fit acteur vers 1f-R7, c'est-à-dire à peu près en même temps qu'il se qu'en 1840. Directeur du Vaudeville en 1846, il était nommé commissaire du gouvernement pnès la ComédieFrançaise en 1848; il a ete aussi, pendant quelque temps à partir de sa fondation (1863), directeur du théâtre du Pirnre-Eugene. M. Lortroy a érrit une grande variete de pièces pour le théâtre, en rollaboration avec Scribe, Alexandre Dumas, Arnoud, Anicet Bourgeois, H. Coignard, etc., parmi lesquelles nous p. uvons riter la Marraine (1827); Catherine II (1881); Perinet Leclerc, un Duel sous Richelieu (1832); Pourquoi? (1833); l'Imperatrice et la juive, C'est encore du bonheur (1884); Karl ou le châtiment (1885); le F'rère de Piron (1836); la Vieillesae d'un grand roi, le Bon garçon, opéra comique (1837); Marie Remond, Passé minuit (1839); les l'rois épiciers, le Chevalier du guet, la Premiere ride (1840); Charlot et le maitre d'ecole (1941); l'Extase (1843); les Deux compagnons du tour de France (1845); le Chevalier d'Essonne, Irene ou le magnétisme (1847); la Jeunesse dorée (1849); Bonsoir, M. Pantalon, op·ra comique (1851); la Croix de Marie, opéra comique (1852); la Conscience (1854); le Chien du jardinier, opera co-

mlque (1855); la Reine Topaze, les Dragons de Villars. opelas comiques (185fi); la Fée Carabosse, opéra cominue 1850); l'Enver, d'une conspiration, le Gentilhomme de la Montaqne, avec Alex. Dumas, seul nomme, comme dans la Conscience et ailleurs (1860); Ondine, opéra romique (1863), etc., etc. Pendant le siège de Paris, M. Lockroy servait avec bravoure dans les compagnies de mar·he du 226e bataillon de la garde nationale commandées par son fils (voy. ci-après), et fut blessé à Buzenval. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867.

LOCKROY, ETIENNE ANTOINE EDOUARD SIMON (dit), journaliste et homme politique français, fils du précédent, est né à Paris le 17 juillet 1838, y fit ses études et songea d'abord à se destiner à la peinture; mais il interrompit presque dès le début ses études artistiques pour accompagner Alexandre Dumas en Italie c'est grâce à ce voyage qu'il assista et prit une certaine part aux débute de la rampagne de Garibaldi en Sicile, en 1860. De retonr en France, M. Lockroy s'attacha à M. Ernest Renan, qu'il suivit en Orient, surtout en qualité de dessinateur. Ce second voyage achevé, M. Edouard Lorkroy se lança dans le journalisme; il collabora d'abord au Figaro, puis au Diable-à-quatre, où il commença à mettre l'autorite à sa p ursuite, et entra enfin au Rappel, dont il est resté le collaborateur et dans lequel il rédigea quotidiennement une Petite guerre, plus sensible prohablement que beaucoup de grandes, puisqu'elle loi valut une condamnati n « en quatre mois d'emprisonnement et 3.000 francs d'amende n. Elu chef du 226e bataillon de la garde nationale après le 4 Septembre, M. Edouard Lockroy prit le commandement des compagnies de guerre de son bataillnn, à la tète desquelles il ee signala à Champigny et A Buzenval, et eut son père blesse à ses côtes à cette dernière aflaire. Elu représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, le quinzipme sur quarante-trois, aux élections du 8 février 187f, M. Lorkroy prit place à l'extréme-gauche et vota contre les preliminaires de paix. Au lendemain de la révolution du 18 mars, il signa la proclamation des maires de Paris et des représentants de la Seine, acceptant les élections municipales flxees au 26 par le Comité rentral; il prit alors une part très active aux tentatives de coneiliation entre Paris et Versailles et, en presenre de l'inutilité de ses efforts, il donnait sa démission de représentant des l'ouverture des hostilités (2 avril). Arrête a Vanves quelques j urs plus tard, il fut conduit à Versailles, puis à Chartres, où il demeura emprisonné jusqu'au mois de juin. Rendu à la liberté sans autre forme de procès, M. Lockroy revint à Paris, et était élu, le 23 juillet, membre du Conseil municipal pour le quartier de la Roquette (I« arrondissem*nt). En mai 1872, il devint rédarteur en chef du Peuple souverain, petit journal quotidien dans lequel un article signe de lui Mort aux traitres! le fit traduire devant la Cour d'assises, qui l'acquitta. Le 1er juin, il avait, avec M. Paul de Cassagnac, un duel qui l'amenait en police correctionnelle avec son adversaire; tous deux furent condamnés à huit jours de prison, et l'on remarqua, à ce propos, que c'etait la première fois qu'en pareille affaire le blessé était poursuivi et surtout condamne. Le 28 mars 1873, un artide intitulé la Libiration du territoire lui valait une nouvelle condamnation à un mois de prison et 500 francs d'amende. Aux etections partielles du 27 avril 1873, M. Edouard Lockroy, qui avait accepte la candidature radjcale dans les Rouches-du-Rbône, était élu representaut de ce département par 57,000 voix. Le 20 fevrier f876, il était élu à la fois dans le XVIIe arrondissem*nt de Paris et dans la première circonscription de l'arrondissem*nt d'Aix-en-Provence, dans cette dernière, au s rutin de ballottage du 5 mars; il opta pour Aix et reyrrt sa place x l'extrème-gauche. M. Lockroy a pronunwé, dans diverses circonstances importantes, des discours qui ont surtout provoque de très vives protestations de la part de la droite; il a défendu et vote la proposition d'amnistie pleine et entière; il avait voté, par raison, l'ensemble des lois constitutionnelles. Reelu depute de la première circonscription d'Aix, le 14 octobre 1877, il fit partie du comité de résistance aux entreprises du cabinet de Rochebouet elu par la majorité republiraine. Il réclama de nouveau l'amnistie pleine et entière et vota la mise en accusation du ministère du 16 mai. Aux élections du If août 1881, M. Lockroy fut réelu député par la première circonscription d'Aix. et élu par la deuxieme circonscription du Vie arrondissem*nt de Paris nouvellement créée. Il opta pour Paris. Aux elections du 4 octobre 1885, il a éte élu députe de la Seine en tête de la liste. Le 7 janvier 1886, il était appele, par décret du président de la République, au ministère dn commerce et de l'industrie, dans le ministère présidé par M. de Freycinet. M. Lo 'kroy a publié A bas le progrès (1869); la Petite guerre, le Sénatus-consulte, les Aigles du Capitole (f870J; la Commune et l'Assemblée (1871); l'Ile récoltée, souvenirs de l'expédition de Sicile en 1860 (1877), etc.; outre un vaudeville en un acte, joué en 1868: le Zouave est en bat. Il a epouse, le 3 avril 1877, Ma, veuve Charles Hugo. LOCKYER, JOSEPH NORMAN, astronome anglais, né à Rugby le t7 mai 1836, fit ses études partie en Angleterre et partie sur le continent, et entra en 1857 au ministere de la guerre, où il remplit diverses fonctions importautes. En 1870. il fut nommé secrétaire de la Commission rovale pour l'instrurtion scientifique et l'avancement des sciences. M. Lockyer a collaboré laborieusem*nt à la presse scientifique, sur la physique et plus speciale- ment sur l'astronomie. Nommé membre de la Societé royale astronomique en 1866, il a publié, dans les Mémoires de cette so dete, un mémoire substantiel sur la Configuration de la terre et de l'eau dans la planète Mars. Vers le même temps, il commençait ses observations telescopiques du soleil et proposait, dés 1866, une methode nouvelle pour observer les flammes rouges qui se manifestent autour d'une éclipse, méthode que M. Janssen

(voy, ce nom) et lui appliquaient simultanément, qnoique Pans entente préalable, en 1868. Rn commemoration de cette découverte, le gouvernement français faisait frapper une médaille en 1872. M. Lockyer fut élu memhre dé la Société rovale en 1869, et communiqua à cette -ariété, cette même année et les suivantes, soit isolement, soit en collaboration avec M. Fran 'ktand, plusieurs dacouvertes intéressantes. 11 fut le chef de l' « English Government Eclipse Expédition en Sicile en 1870, et dans l'Inde en 1871, et a été chargé d'un cours à l'université de Cambridge en 1871. et d'nu autre k la Société royale en 1874. Cette même année, la Société royale lui decernait sa médaille Rumford. ― M. Lockyer a publié: Lecons elémentaires d'astronomie, Contributions d la physique solaire (1875); le Spectroscope et ses applications (même année); le Premier livre d'astronomie (1874); Etudes d'analyse spectrale (1878) l'Observation des étoiles dans le passé et d présent, etc. Il a été élu membre correspondant de l'Académie des sciences de Paris, dans la section d'astronomie, le 2Q janvier 1875; il le rendit à Parie à cette occasion et vint occuper son siège à l'Institut au mois de septembre suivant. Un peu auparavant, il avait ete charge, par son cenvernement, d'une enquête sur la situation de la météorologie en France. M. Lockyer est aussi membre de plusieurs autres academies et corps savants étrangers.

LOFTUS, sir AUGUBTUS WILLIAM FREDERICK SPENCER, plus ordinairement designé sous le titre de lord Lorrus. diplomate anglais, quatrieme fils du second marquis d'Ely, est né en 1817, et a fait ses études au college de la Trinite, à Cambridge, Entré de bonne heure dans la carrière diplomatique, il devint successivement attaché surnuméraire à la legation de Berlin en 1837, et attaché à celle de Stuttgart en 1844. Chargé do missions speciales à Berlin et à Vienne en 1848. il fut nomme secretaire de légation ù Stuttgart en 1852, puis à Berlin l'année suivante, et fut emplové comme chargé d'affaires dans cette dernière capitale en 1853, 1855 et 1857. Nommé envoyé extraordinaire à Vienne en 1858, lord Loftus fut transféré en la même qualité à Berlin pn 1860, à Munich en 1862 et elevé à la 1re classe à cette occasion, puis de nouveau à Berlin en t865; accrédité auprès de la Confédération de l'Allemagne du Nord en 1868, il fut appelé à l'ambassade de Saint-Pétersbourg, en remplacement de sir Andrew Buchauan, nomme à Vienne, en juillet 1871. Lord Loftus a q lifte ce po-te en février 1879, époque laquelle il a été nomme gouverneur de la Nouvelle-Galles du Sud. Il s'etait labortensem*nt mais inutilement employé, en 1876-77, à donner à la question d'Orient, réveillee d'uue fason ei menaç mte, une solution pacifique. Chevalier-commandeur de l'ordre du Bain depuis décembre 1862, lord Loftus a été promu grand croix le 6 juillet 1866.

LOISELEUR, JEAN AUGUSTE JULES, littérateur français, ne à Orieans le 4 octobre 1816, est devenu, en 1856, bibliotheraire de cette ville, qui doit à son initiative, comme membre du Conseil muniripal, la statue équestre de Jeanne d'Arc, de Foyatier, qui s'eleve sur la principale place publique d'Orléans. Membre de plusieurs sociétés savantes de province, M. J. Loiseleur est, en outre, correspondant du ministère de l'instruction publique pour les travaux historiques. Il a collaboré aux publications spéciales des sociétés auxquelles il nppartient, à divers journaux et recueils périodiques, notamment à la Revue coniemporaine et au Journal du Loiret, et est, depuis un certain nombre d'annees un des collaborateurs du journal le Temps et du spiendide recueil l'Art. M. Jules Loiseleur a publie à part: les Résidences royales de la Loire, les Crimes et les peine. dans l'antiquité et dans les temps modernes (1863); les Anciennes institutions de la France (1866); Problèmes historiques (1867); la Doctrine secrète d»s Templiers (1871); les Archives de l'académie d'Orleans (1872); Ravaillac et ses complices (1873); les Poinis obscurs de la vie de bfolière (1877); Trois énigmes historiques (188JJ, et un certain nombre de monographies, telles que le Château de Gien, le Chàteau de Sully, le Maaque de fer devant la critique moderne. Compte des dépenses faites par Charles VII pour secourir Orléans pendant la siège de 1428, la Préméditation de la SaintBarthélemy, la Révolution de Naplea de 1647, la Mort de Mme Henriette d'Angleterre, la Léqende du chevalier d'Assas, etc. Il a fait représenter jadis, sur la scène du Gymnase, une petite comédie intitulée Lenore. — M. Lniseleur est chevalier de la Legion d'honneur depuis 1868. LOMBARD, LOUIS FÉLIX, homme politiqne français, hé à Vienne le 21 mai 1851. Avocat du barreau de sa ville natale, membre de son Conseil municipal depuis 1877 et du Conseil général de l'Ispre depuis 1882, M. Lombard a été élu député de ce département, sur la liste républicaine, le à octobre 1885. Il a voté l'expulsion des princes.

LONGSTREET, JAES, ex-général de l'armée conféderee américaine, est né dans la Caro ine du Sud, en 1820. Après de brillantes études, il était admis à l'Arademie militaire de Westpoint, comme cadet, en 1838, et entrait dans l'armée des Etats-Unis, comme second lieu tenant d'infanterie, le 1er juillet 1842. Le lieutenant Longstreet fut employé sur la frontière du Mexique jusqu'en 1846, prit part, de 1846 à 1848, à la guerre contre cette puissance, y fut blessé, fut promu au grade de rapitaine et reçut le brevet de major. II servit ensuite dans le Texas, devint trésorier-payeur de 1 armée des Etats-Unis, puis major d'etat-major en 1858. Il douna sa démission pour prendre part à la guerre civile, avec le Sud, le 1er juin 1861 appelé au commandement de la 41 brigade du 1er corps d'armée du gneral Reauregard, près de Centreville, il assistait à la bataille de Bull Run le 21 juillet. Pendant la première moitie de 1862, il pnrvint au grade de major-gpnéral et se fit, sous le général Lee, une grande réputation dans les champagnes contre

Mar Clellan, Pnpe et Burnside, Après la bataille de Frédericksburg (13 décembre). le général Longstreet fut appelé au commandement d'un corps d'armée et promu lieutenant-géneral. Il prit une part active à la bataille de Gettysburg (1-3 juillet), de manière à ajouter encore à sa réputation. se distingua par de grandes qualités militaires de prudenre, d'habileté et de résolution, dans la campagne du Désert (1-6 mai 1874) et fut grièvement blessé le 6 mai. Rétabli, le éneral Longstreet tenla de porter secours au général Early. dans la vallée lie Shennn loah, mais sans succes, et dut se replier sur les lignes de Richmonrl. Il se rendait avec le general Le', en avril 1865. Après la guerre, le général Longstreet employa toute don influence à rétablir la banne harmonie entre les deyx partis, en guerre pendant quatre années, qui divisaient la grande Republique. Il s appl qua, pour son compte, à provoquer l'amelioration du système de transporta qui, jusque-là, avait toujours laissé à desirer dans son pavs, defaut qui allait être évidemment bien plus sensible qu'au temps de l'esclavage. Il prit sa résidence à la Nouvelle-Orléans et s'occupa avec une grande activité de l'extension du réseau des chemins de fer du Sud. Amnistié par le président Johnson, sa conduite conciliante, même cordiale envers l'administration, le fit choisir par le président Grant pour les fonctions d'inspecteur du port de la Nouvelle-Orléans, nomination qui fut confirmée par le Sénat. En 1875, le genénérnl Longstreet se retira en Géorgie. Nommé en 188 1, ministre des Etats-Unis à Constantinople, ü conserva re p iste un peu plus d'une année et revint ensuite en Amérique. Il a été nommé depuis marshal des Etats-Unis pour le district septentrional de la Georgie, où il avait repris sa résidence.

LONLAY (marquia de), EUGÈNE, poète et littérateur français, ne à Argentan le 6 mars 1815, fit ses études au lycae de Caen et vint à Paris ayant à peine vingt ans. Le marquis Eugène de Lonlay s'est fait connaître de bonne heure par la publication d'un grand nombre de romances, dont plusieurs, comme le Lilas blanc, la Sœur de lait, le Premitr bal d'Emma, etc., etc., ont eu une grande popularité. Il a publié egalement des nonvelles et des romans originaux ou traduits du russe et de l'allemand, ainsi que de nombreux recueils de poésies. Nous citerons Bluettes (1842) Simples amours (1844); la Pomme d'Eve (1846) Chastes paroles (1846); Larmes de bonheur (1847); Poésies nouvellea (1851); le Grand monde russe, roman traduit du russe, du comte Sollohoub, et Nouvelles choisies, du même écrivain (1854); Chansons populaires, la Chasse aux jupons et l'Heritage imprévu, comédies en 1 acte (1854) Poésies lyriques (/859); Poésies intimes (1860); Eloge de.s femmes (1862); les Eaux de Bagnoles, le Premierroman d'une jeune femme, Octavie de Valdorne, un Duel à mort, tradnit du russe, de Lermontof, romans; l'Amour et la jeunesse; Anecdoles piquantes; Hymnes et chants nationaux de tous les pays, etc. (1863); la Chasse aux maris; Chants de jeunesse; Hymnes religieux pour toutes les fêtes de l'Eglise romaine le Brigand qentilhomme, traduit de Pouchkine, la Protégée, traduit du comte Sollohoub (1864); Ce que vierge ne doit lire, le Fruit défendu, les Amours d'un page, Il Bacio, série de plaquettes qu'il ne faut pas uger sur le titre, bien que ce soit au titre qu'elles doivent t'énorme circulation qu'elles obtinrent (1864 -66); Ce que la forêt se raconte, traduit de l'allemand 11866) le Faubourg Saint-Germain (1867); Mes visites académiques les Derniers jours de bonheur; l'Art de plaire; le Nouvel art d'aimer (1868); Anacréon, ta vie et ses œuvres; le Fou des Tuileries (1869) Recueil complet de tous le.s genres de poésie (rançaise (1870); les Drames de la guerre, Elog. de ta noblesse, Contes historiques Histoire incroyable du sire de Tournebœuf, roti par le diable; le Page de la reine de Navarre, diverses Légendes, etc., (1872); l'Amour maître chanteur; Argentan et ses légendes, et autres Légendes infernales ques, etc. (1873) le Livre d'or des enfants, la Grève (es femmes, comédie en vers Légendes fantastiques (1874J, etc. M. le marquis de Lonlay a fait usage de divers pseudonymes dont le plus connu est Max d'Apreval; il a écrit dans ces dernières années quelque petit* ouvrages sous un pseudonyme nouveau Dom Leylo, notamment ses Contes publies en 1872. Il est officier d'académie et commandeur de Saint-Gregoire le Grand. LOOMIS, ELIAS, mathématicien américain, né dans le comte de Tolland (Connectirut) en août 1811, fit ses études au collège d'Yale, et y remplit des fonctions professorales de 1833 à 1836. Il vint ensuite completer son éducation à Paris, ait il demeura un an, et fut à son retour nommé professeur de sciences naturelles au « Western Reserve College » de l'Ohio. Là, il commença ses observations astronomiques et metéorologiques. En 1844, il fut appele à la chaire de physique de l'université de New-York, qu'il conserva jusqu'en 1860, quoique de 1845 à 1849 il dut sacrifier une partie de son temps au service geodesique, pour déterminer la différence de longitude entre New-York et les autres villes de l'Union, au moyen du télégraphie électrique. Pendant ces experiences, il détermina pour la première fois la vitesse du courant électrique suivant le fil télégraphique. M. Elias Loomis est professeur de physique au collège d'Yale depuis 1860. On a de ce savant: Triqonométrie plane et aphérique (1845), les Progrès de l'astronomie (1850); Géométrie et calcul analytique et Eléments d'algèbre (1851); Eléments de géométrie et sections coniques (1852); nouv. édit. augmentée, 1871); Tables des logarithmes (1855); Astronomie pratique (1856); Physique (1858); Eléments d'arithmetique (1863); Traité de météorologie (1868); Eléments d'astronomie (1869); et les Descendants de Joseph Loomis, son ancêtre (1870). En i879-80, le professeur Loomis faisait beaucoup parler de lni à propos d'une inveuti on destinée peutêtre à mieux réussir avec le temps, et sur laquelle la Science populaire s'exprimait en ces termes, en mars

1880 « Un savant eméricain, le professeur Elias Loomis. poursuit ses intéressantes expériences dans les montagues de la Virginie oceidentale, pour démontrer qu'à une certaine hauteur existe dans l'atmosphere un courant électrique naturel au moyen duquel on peut envoyer des signaux sans le secours d'aucun conducteur. On prétend qu'il a réussi à envoyer des messages à une distance de onze mi4les, au moyen de cerfs-volants en communication avec le sol par des fils de ruivre. Lorsque les cerfs-volants ont atteint la même altitude et se trouvent par conséquent dans le même courant, il devient possible d'etablir entre eux une communication au moyen d'un appareil ressemblant à celui de Morse. Mais toute communication cesse dès que l'un des cerfs-volants change de hauteur. Pour poursuivre cette expérien e, M. Loomis fait construire, sur deux collines eloionees de vingt milles. deux tours au sommet desquelles s'elèvent des tiges d'acier pénétrant danq la région du courant électrique. n Quoique ces expériences, patiemment poursuivies longtemps encore, aient donne des résultats encourageants, il n'en est sorti jusqu'ici rien de pratique. LORET, CLÉMENT, organiste et compositeur belge, né à Termonde en 1833. Son père et son grand-père, auxquels il doit en grande partie son éducation musicale furent organistes de l'église Notre Dame de Termonde, et son père, M. Hippolyte Lnret, habile facteur d'orgue en même temps, lui faisait des l'âge de sept ans jouer à l'église de petit* offertoires et des sorties. Des l'âge de huit ans, même, il le remplaçait souvent. M. H. Loret ayant été nommé organiste à Mons en 1846, son fils y acheva ses études de lecture musicale avec Denefve, directeur de l'Ecole de musique, puis entra au Conservatoire de Bruxelles en 1851. Il y fut élevé de Fétis pour le contre-point et de Lemmens pour l'orgue, et remporta le premier prix d'orgue en 1853. Il vint à Paris en 1855, et y devint successivement organiste au Panth-on, à Suresnes, à Notre-Dame-des -Victoires. En 1857, Niedermeyer lui confia les fonctions de professeur d'orgue à l'Ecole de musique religieuse qu'il dirigeait. M. Clement Loret, depuis cette époque. a formé un grand nombre d'élèves dont plusieurs occupent actuellement d'honorables positions. Il a beaucoup contribué dès le début à rendre populaires en France les œuvres de Jean Sebastien Bach. Vers le même temps et sur la proposition de Niedermeyer, alors maitre de chapelle à Saint Louis d'Antin, il accepta à cette église l'emploi d'organiste, qu'il y occupe toujours. Des 1859, M. Loret s'est fait connaître comme compositeur en publiant dans le journal la Maîtrise, dirigé par d'Ortigue et NiederVingt-guatre étudex pmr le même instrument. Vinrent ensu te Cinquante pièceq d'orgue pour messes et vêpres; Vingt-quatre morceaux pour orgue sans p dales; l'Office divin, recueil de morceaux faciles trois recueils de Douze morceaux pour harmonium et piano; Dix mélo dies, Douze morceaux de piano et quelques compositions détachées. 11 a également publié une série de Douze concertos de Haendel pour orgue et orchestre, transcrits par lui pour orgue solo, avec une préface de M. Lefèvre, directeur de l'Ecole de musique religieuse. LORGERIL (vicomte de), HIPPOLYTE LOUIS, poète et homme polit·que français, né à Chatonge (Cotes-du-Nord) le 28 mai 1811, fit ses études au petit séminaire de Dinan, puis aux collèges de Rennes et de Nantes. 11 se consacra à la littérature, fit quelques voyages insignifiants et vint prendre en 1842, la direction de l'impartial de Bretagne, feuille légitimiste nantaise, qu'il quittait l'année suivante, apres y avoir surtout inséré des vers. Eu 1843, il allait visiter la famille royale réfugiee à Londres. Au retour, il s'occupa exclusivement d'agriculture. Il fut élu membre du Conseil général des Côtes-du-Nord en 1848, pour le canton de Plelan, et y a éte réélu depuis 1871 parle canton de Jugon. M. de Lorgeril est en outre membre de la Société d'agriculiure du département. Elu le 8 février 1871, le huitième sur treize, représentant des Còtes-du-Nord à l'Assemblee nationale, il prit place à l'extrême-droite, et s'y fit surtout remarquer par ses sorties étranges contre l'Ecole des hautes études, l'Ecole française d'Athènes, l'Opera nouveau, etc.; par ses attaques passionnées contre M. Thiers, et par ses interruptions fréquentes. L'ex sès même de son culte légitimiste le porta, lors des élec;ions senatoriales réservées à l'Assemblée, à prendre part à la coalition de l'extrême-droite et des gauches en haine du centre droit orléaniste il fut élu sénateur inamovible en conséquence, le 15 décembre 1875, au sixième tour de scrutin. M. de Lorgeril a publié diverses lettres politiques dans l'Univers et des poésies dans ce même journal et dans la Revue de la Bretagne et de la Vendée; on lui doit en outre quelques volumes une Etiacelle, poesies la Chaumière incendiee Récita et ballades; l'Art de parvemr, poème satirique; un nouveau recueil de Poésies (1872), etc.

LORNE (murquis de), JOHN GEORGE EDWARD HENRY DOLGLAS SUTHERLAND CAMPBELL, homma politique anglais, fils aine du duc d'Argyll et gendre de la reine Victoria. est né à Londres en 1845. Elu, en fevrier 1868, membre de la Chambre des communes par le comté d'Argyll, comme représentant liberal, il devint, au mois de décembro sulvant, secrétaire privé de son pere au ministère des Indes. L'événement principal de la vie du marquis de Lorne est son mariage avec la princesse Louise, quatrième fille de la reine d'Angleterre, à l'occasion duquel il fut crée chevalier de l'ordre du Chardon. Le mariage fut celebré à Windsor, à la chapelle Saint George, par l'evèque de Londres, assisté des évèques de W mchester, d'Oxford et de Worcester. On doit au marquis de Lorne un ouvrage sans importance publié sous ce titre: A Trip to the l'ropics, and Home through America (un Voyage aux Tropiques, etc.), publié en 1867, qui tut suivi de Guido and Lita, a tale o/' the Riviera, pocm. (1875) les Psaumes littéralement tradu ts on vert (1877). Le marquis de Lorne fut nomms

en juillet 1878 gouverneur général du Canada, en remplacement de lord Dufferin, poste dans lequel il fut remplacé par le marquis de Lansdowne en 188'1. Il avait été nommé grand croix de l'ordre des Saints Michel et George en 1878

LOROIS, EDMOND, homme politique franç,ia, fils d'un ancien préfet du Morbihan sous la monarchie do Juillet, est ne à Laeken (Belgique) le 8 juin 1819. Con- seiller général du Morbihan depuis 1871, M. Lorois fut élu député de la deuxième circonscription de Vannes, au scrutin de bail ttage du 5 mars 1876, et siégea à droite. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il était élu député du Morbihan le 14 octobre 1885, sur la liste monarchiste.

LOROIS, LÉON PAUL, homme politique français. cousin du precedent, est né à Lorient le 13 octobre 1839. Il lit son droit à Paris, fut attache au ministère des affaires étrangères sous le gouvernement du 16 mai, et be le quitta que pour se porter comme candidat offioicl, monarchiste bien entendu, aux elections du t4 oetobre 1877, dans l'arrondissem*nt de Qnimperlé, contrn M. Corentin Guyho, députe sortant, républicain élu, il vit son élection annulée par la Chambre, etle 5 mai 18-8, c'était son con urrent qui triomphait. Il en fut de même aux élections du 21 août 188t. Enfin, le 4 octobre 1885, M. L. Lorois était élu député du Fiuistere sur la liste monarchiste.

LORY, CHARLES, géologue français, né à Nantes le 30 juillet 1823, fit ses études au collèg, de sa ville natale et concourut pour l'Erole normale supérieure, avec dispense d'âge, en 1840; il y fut admis, avec le numéro 2, dans la section des sciences. Reçu agrège des sciences physiques, il fut nommé professeur au lycée de Grenoble en 1843. Il prit le grade de docteur ès sciences naturelles de la faculté do Paris on 1847, professa successivement auxlycées de Poitiers et de Besançon, devint professeur-suppléant de géol rgie à la faculté des sciences de cette dernière ville (1849 puis à celle de Grenoble où il fut nomme professeur titulaire en 1852. Chargé, comme suppléant temporaire, du cours de g ologie de la faculté de Paris en 1869, M. Ch. Lory a eté nommé doyen de la faculté de Grenoble en 1871. Il est en outre directeur du laboratoire departemeptal d'analyses et de la station agronomique de cette ville. Officier de l'instruction publique, chevalier de la Légion d'honneur depuis 1861, M. Charles Lory, membre de plusieurs sociétés savantes des départements, a éts elu correspondant de l'Académie des sciences, dans la section de minéralogie, le 12 février 1877. On doit à ce savant Essai géologique sur le groupe de montagnes de la Grande Chartreuse, avec eartes (1853) Carte géologi- que du Dauphini (1858) et Description geoloqique du Dauphine, explication de la carte précédente (1860-64 ouvrage couronné au concours des Societes savantes de 1861 Carte géologique du département de la Savoie (1868), etc. outre un grand nombre de mémoires geologiques insères dans les publications spéciales de diverses sociétés savantes.

LOSSING, BENRQN JOHN, dessinateur, graveur et écrivain américain, ne à Beekman, dans l'Etat de New-York, le 12 février 1813. Il entra, à l'âge de treize ans, en apprentissage chez un horloger de Pouglikeepsie, dans ce même Etat, et devint successivement l'ouvrier puis l'assocté de son patron mais il aban lonna lea affaires en 1835, pour devenir copropriétaire et rédacteur du Poughkeepsie Telegraph, auquel il adjoignit peu auprès un journal littéraire lemi-mensuel, le Poughkerpsie Ca.sket, apprenant entre temps le dessins et la gravure sur bois, afin d'être en état d'illustrer lui-même son journal. Vers 1838, il alla s'établir à New-York comme graveur sur bois, et y publia le Family Magazine, M, Lossing publia en 1841 An Outline history of the Fine Arts (Esquisse d'une histoire des Be tux-Arts volume faisant partie de la « Bibli theque des familles de la maison Harper. Dans l'intervalle de cette publication à la suivante. il fut chargé de l'illustration, dessins et gravure, d'un grand nombre de publienti ons; puis il donna, en 1847, son Seventeen Hundred and Seventy-Six (Dix-sept cent soixante-seize), ouvrage il ustre sur la Révolution américaine, suivi des Vies des signataires de la Déclaration d'Indépendance (1848). A la même epnque, il publiait aussi le Miroir de la jeunesse (the Young pople's Mirr r), et commençait son Pictorlal Field Book of the Revolution (Guide pittoresque aux champs de bataille de la R-volution), qui lui coûta quatre années de travail (1848-52), et contient plus de mille dessins exécutes par lui, sur les lieux-mêmes illustrés par la guerre de l'Independance. Cet ouvrage fut accueilli par le plus grand succès; mais malheureusem*nt, la destruction de l'établissem*nt de l'editeur Harper, chez qui il était en vente, par un incendie, entrants celle d'une grande partie de la première edition la seconde ne put être mise en vente qu'en 1855. Parmi les autres ouvrages de M. Lossing, nous citerons une Histoire illustrée des Etats-Unis, destinée aux écoles et aux familles (/854); Nos compatriotes, ou courtes notices sur les Américains éminenta (1856); Mount Vernon (1859); Souvenirs et notes privées de Washington (1859), ouvrage préparé et signé par W. Parke Curtis, mais en fait remanié, annote et illustre par M. Lossing Philippe Schuryler, sa vie et son temps (1860, 2 vol.); Vie de Washington (1861, 3 vol.); l'Hudson, depuis le Désert jusqu à la mer (1865) His« toire pittoresque de la guerre civile aux Etats-Unis (1866-69, 3 vol.). Histoire pittoresque de la guerre de 1812 (1869, 2 vol.); Histoire d'Angleierre, Washmaton et la République américaine (1871); le f'ollège Vassar et son fondateur, Histoire des Etats-Unis, destinee à la jeunesse (1878, gr. in-4°) ce dernier ouvrage fut illustré de dessins dus au crayon de M. Felil Darley Histoire de nos guerres avec la Grande Bretagne, le Centenaire américain (1875); Histoire dd la marine

des Flats-Unis (1880); Encyclopédie populaire d' l'histoire des Etats-Unis (1882), etc. Il a en outre activement collaboré aux recueils périodiques américains, et a rassemblé, dit-on, une collection unique de documents sur l'histoire de son pays. M. Lossing a reçu en 1842 le diplôme de docteur en droit honoraire de 1'université do Michigan.

LOUANDRE, CHAHLER LÉOPOLD, littérateur et bibliographe frauçais, fils d'un archiviste d'Abbeville, est n4 dans cette ville le 15 mars 1812. Il débuta dans sa ville natale par la publication de plusieurs Essais historiques écrits seul ou en collaboration avec M. Ch. Labitte, et du Cataloque de la Bibliothèque communale de la ville d'Abbeville (/838,2.1.). Venu à Paris, M. Ch. 1 ouandre rollabora à la Littérature française contemporaine (1844-48), et publia: la Sorcellerie (1844); une traduction nouvelle de Tacite, avec texte latin (1845, 2 vol.) des éditions annotées de Pascal, Lafontaine, Moliere, Voliaire, Racine, Montaigne, Machiavel, etr. (1846-62); les Arts somptuaires (1857, 4iol.); Dictionnaire de géographie et d'histoire (1859); Dictionnaire usuel des sciences (1862); Histoire de la litterature française par les monuments (1864, 2 vol.); les Idées subversives de notre temps Chefs-d'œuvre des conteurs français avant Lafontaine (1873); Chefsd'duvre des conteurs français contemporains de Lafontaine (1874); Chefs-d'œuvre des conteurs francais après La Fontaine; les Œ'uvres politiques de Benjamin Constant (1875), etc., etc. Il a collahoré au Journal de l'instruction publique, à la Revue des Deux-Mondes, à la Revut contemporaine dont il a été quelque temps rédacteur en cher, à la Revue de Paris, à 1 Encyclopédie nouvelle, à Patria, etc. M. Ch. Lauandre fait partie du Comité des travaux historiques. Il eat chevalier de la Légion d'honneur.

LOUBET, EMILE, homme politique français, né à Marsanue (DrAme) le 31 décembre 1838. Avocat du barreau de Montélimar, maire de cette ville, conseiller géneral de la Drôme, il fut élu député de l'arrondissem*nt de Montélimar le 20 février 1876, sans concurrent, et prit place à la Chambre sur les bancs de la gauche républicaine. Reélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il se présentait le 25 janvier 1885 aux élections pour le renouvellement de la représentation senatoriale de la Drôme et était élu le premier, au premier tour. M. Loubet a repris sa place à gauche dans la haete Chambre et a voté l'expulsion des princes.

LOUDUN, EUGÈNE BALLEYGUIER, (dit), littérateur et pub iciste français, né à Lassal, près de Loudun, le 8 juillet 1818, fit ses études à Nantes et son droit à Poitiers, où il prit le grade de licencié en 1843. Après avoir été quelque temps professeur au collège de Châtellerault, il vint à Paris et publia dans divers journaux des articles de critique et de littérature. Attaché à la rédaction de l'Ere nouvelle et du Correspondant en 1848, il devenait, au commencement de l'année suivante, secrétaire particulier de M. de Falloux, ministre de l'instruction publique. Lors de la retraite de celui-ci (juillet). M. Ballevguier fut nommé sous-bibliothéciire à la bibliothèque de l'Arsenal, où il était devenu conservateur, lorsque la publication d'un almanach de propagande bonaparti.te, intitulé l'Abeille, commencée en 1872, lui attira le même désagrément, ou à peu près, qu'un almanach républicain publié quelques années plus tôt aurait pu attirer à son auteur la révocation. M. Loudun a toutefois le titre de conservateur honoraire depuis cette epoque. Sous l'empire, après avoir éte rédacteur littéraire de l'Union, il avait été charge de la partie politique au Journal des instituteurs. 11 a publié le Couvent des carmes pendant la Révolulien (1845) Physionomie de l'Assemblée (1848) le Prévent et l'avenir de la Révolution (même annee); la Vendée (1849); les Troi.s races, ou les Allemands, lea Anglais et les Français (/851); le Général Charles Abbatucci (1854); les Derniers orateurs, ou la tribune française de 1848 à 1852 (1955); Etude sur les oeuvres de Napoléon III (1857J; les Victoires de fEmpire (1859J; les Pères de l'Eglise (1860); la Bretagne, paysages et récits (1861); les Deux paganismes: l'antiquité; les Nouveaux jacobins (1869); les Précurreurs de la Révolution (1865-6974, 3 vol.) Journal d'un parisien pendant la Commune, la Révolution de Septembre et la Commune (187t); le Mal el le bien (1876); outre plusieurs revues du Salon de Paria (1852-55-58), des articles au Pays, à la Revue du monde catholique, etc. M. Eugène oudun est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1860 et décoré de divers ordres étrangers.

LOUSTALOT GUSTAVE, avocat et homme politique français, ne a Dax en 1826. Quatre fois bâtonnier et avocat du barreau de Dax, connu par ses opinions democratiquea, M. G. Loustalot fut nommé sous-pr fet de son arrondissem*nt après le 4 Septembre Elu représentant dea Landes le 2 juillet 1871, il échouait le 20 fevrier 1876, dans la première circonscription de Dax, contre M. de Cardenau, légitimiste mais l'Assemblee ayant annulé l'élection de relui-ci, M. G. Lnustalot fut élu le 21 mai 1876. Il siégea à gauche. Il échouait le 14 octobre 1877, contre son ancien concurrent legitiretour de fortune à l'élection partielle du 7 avril 1878, en faveur de M. Loustalot, qui était élu dans la même circonscription le 21 août 1881, sans concurrent cette fois. Le 4 octobre 1885, la liste républicaine échouait tout entière dans les Landes mais cete élection ayant été annulee par la Chambre, les randidats revenaient ,en présence le 14 fevrier 1886, et c'était le résultat contraire qui se produisait. M. Loustalot reprit en conséquence sa place à la Chambre des députes, et votait l'expulsion des princes en juin suivant.

LOUIS Ier, LOUIS PHILIPPE MARI. FERDINAND PIERRBD'ALCANTARA ANTOINE MICHEL RAPHAEL GABRIEL GON/AGLE A VIER FEANCOIS-D'A SBISE JEAN JULES AUGUSTE VOLFNNDO DE

LOWELL, JAMES RUSSELL, littérateur et diplomate américain, ne à Cambridge (Massachusetts) le 32 février 1819, fit ses études à l'universi é d'Harvard, fut admis au bari eau, mais n'exerça point. M. Lowell etait encore sur les bancs du college qu'il publiait des poésies. Il a donne depuis: la Vie d'une année, recueil de vers (1841) Poesies, volume contenant entre autres, la Légende bretonne, Promethée, etc. (1845): Entretiens sur quelques anciens poetes (1845); un troisieme volume de Poesies, et la Vision de sir Launfal, poème (1848); une Fable dédiée aux critiques, revue satirique de la presse americaine et les Mémoires de Biglow (the Bigow Papers), série de poèmes humoristiques sur des sujets politiques, écrits en dialeçte yankee (1858); Vo.gages au coin du feu, et la seconde partie des B glow Papers (1864) Sous les saules, et autres poésies (1869); la Cathédrale, poème épique (1870); A travers mes livres, études (même année); les Fenêtres de mon cabinet (1871); Trois poèmes commémoratifs (1876), etc. Une édition nouvelle de ses Œuvres complètes a paru en 5 volumes en 1881. En 1855, M. James R. Lowell succédait à Longfellow, comme professeur de langue et de littérature modernes, au college d'Harvard il a fait en outre, à l'Institut Lowell, à Boston, une série de leçons sur les poètes anglais. De 1857 à 1862, il a dirige l'Atlantic Monthly il avait col aboré auparavant au Pioneer, à l'Antislavery Standard, nu Putnam's Monthly; et a été redacteur en chef de la North-American Review de 1863 à 1872. — Le poste de ministre à Saint-Pétersbourg fut offert en 1874 à M. Lowell, qui le refusait; en mai 1877, celui de Vienne lui était egalement offert sans succès; mais il acceptait, la même année, celui de ministre en Espagne, qu'il échangeait en 1880 pour celui de ministre des EtatsUnis dans la Grande-Bretagne.

LOYSEL, CHARLES JOSEPH MARIE, général français. ne à Raones le 14 février 1825. Elève de Saint-Cyr et de TE ole d'application d'etat-major, M. Loysel débuta dans la carrière en Algérie, ou il prit part aux principales expéditions il fit ensuite la campagne de Crimée, assista à la bataille de l'Atma, à la prise de Sébastopol et retourna en Afrique après la paix. En 1859, il prit part à la campagne d'Italie, puis à celle du Mexique et devint aide de camp de l'empereur Maximilien. Il avuit atteint le grade de colonel d'état-major lorsqu'éclata la guerre de 1870, et fut employé à l'armee de Metz. Apres ta capitulation de cette place il fut emmené prisonnier

BRAGANCR-BOURDON, roi de Portugal et des Algarves, duc de Saxe, second fils, mais l'aine des survivants, de duna Maria Il et de don Fernand, prince de Saxe-Cohourg, est né le 31 octobre 1838, et a succédé au trône de Portugal à la mort de son frère, Don Pedro V, le 11 novembre 1861. Intelligent, animé de sentiments libéraux, le roi de Portugal semble sincèrement résolu à gouverner constitutionnellement, ce qui n'empêche pas que son royaume ait quelquefois été trouble par les agitation polit ques. Il a épousé, le 6 octobre 1862, la princesse Maria Pia, fille du roi d'Italie, dont il a eu deux fils Charles Ferdinand Louis, duc de Bragance, prince roval, né le 28 septembre 1863 et Alphonse Henri Napoléon, duc d'Oporto, né le 31 juillet 1865. Le regne d Louis Ier a été mnrqué par l'acquisition de la presqu'ile de Macao (août 1862); la suppression des passe-ports à l'intérieur (1863) l'Exposition internationale de Porto 6865-66) 1 adoption des mesures métriques dé imales et la division du Portugal en departements (1867); l'ab lition de l'esclavage dans les possessions portugaises, la reduction spontanée de la liste civile par mesure d'economie (1868), le refus formel de la couronne d'Espagne par Don Luis, la vente des biens du clergé et des municipalites pour parer à la crise financière (1869) et par d'autrea mesures dénotant une sagesse incontestable et assez rare. En outre, le roi de Portugal est un litteraleur distingué. On lui doit notamment une traduction portugaise d'Hamdet (1877), du Marchand de Venise (1881), et de Richard III (1892). La première édition d'Hamlet, tirée à petit nombre, avait été distribuée aux amis de Sa Majesté; mais un éditeur brésilien ayant juge avantageux d'en publier une édition populaire dans son pays, le roi Louis fit présent à un asile de charité de Lisbonne de ses droits d'auteur sur cet ouvrage, dou t une seconde édition a été mise en vente dans ces cond tions en 1880.

LOWE, EDWARD JOSEPE, naturaliste anglais, né à Higlrfield, nrèa de Nottingham 10 11 novembre 1825. I)es 1840, M. Lowe commençait ses observations météornlogiques quotidiennes qu'il n'a pas cessées depuis. En 1846, il publiait un Traite des phenomènes atmosphé- riquea et en 1849, un petit volume intitule: Pronostics du lempa (Prognoatications of the Weather). Viennent ensuite le Climat du comté de Nottingham et la Conchyhologie du comté de Nottingham (1843). Il assistait en même tempsle professeur Eward Forbes dens la compilation de son ouvrage sur les Mollusques de 1 Anqleterre et publiait le premier volume de son Histoire naturelle des fougères britanniques et exotiques, suivi de les Graminees anglaises (1858); les Plantes à feuillage ornemental (1861); les Fougères, espèces rares ou nouvelles (1862); la Chronologie des saisons (1876, 1" partie), etc. M. Lowe a collahoré en outro aux recueils des societes savantes et de l'Association britannique. Il a fait partie de diverses expéditions pour l'observation d'éclipsés; il envoie quotidiennement, comme nous avons dit, des télégrammes meteorologiques au Bureau du commerce, et est l'inventeur de la poudre sèche employée pour les observations de l'ozone, dans les asrensions scientifiques. On lui doit également la dé ouverte d'espè es nouvelles zoologiques et botaniques, prin ·ipalement dans la famille des fougères. M. Lowe est membre de la Société metéorologique, dont il est l'un des fondateurs, de la Société royale astronomique, des So letes Lnneenoe, géologique, d'horticulture, et de la So·iete royale.

en Allemagne, mais ayant réussi à s'échapper, il alla offrir ses sert irea au gouvernement de la Défense nationale et fut appelé au commandement d'un corps d'armeo en Normandie. aver le grade de geoéral de brigade, dans lequel la commission de révision le maintint, et fut promu divisionnaire en 1878.- Elu le 8 février 1871, représentant d'Ille-et-Vilaine, le deuxième sur douze, le général Loysel siégea d abord au centre gauche et vota pour le retour à Parie et le message de M. Thiers ensuite il passa à droite et fut l'un des partisans les plus ardents de l'élévation à vingt-cinq ans de l'age exigépour l'électorat une proposition dans ce sens, présentée par lui, fut repousuée par l'Assemblée, au scrutin secret. Il était élu, le deuxième sur trois, sénateur d'Ille-et-Vilaine, le 30 janvier 1876 mais il échoua an renouvellement partiel du 5 janvier 1879. Appelé peu après an commandement de la division d'Alger, Ie generai Loysel, atteint, pour la seconde fois, d'affection mentale an mois d'aoùt 1886, a dû être relevé de son commandement. Il avait été promu commandeur de la Légion d'honneur le 10 février 1883.

LOYSON, CHARTES HYACINTHE, prêtre français, s'est rendu celebre d'abord sous le nom de Père Hyacinthe. par ses prédications à Notre Dame de Paris, Il est ne à Orléans le 10 mars 1827, et a fait ses études t l'académie de Pau dont son père avait éte nommé recteur. Après s'être fait remarquer dès sa première jeunesse par des essais poétiques qui n'étaient pas sans valeur, it entra au séminaire de Saint-Sulpice en 1647 et lut ordonne prêtre en 1851. Nomme d'abord professeur de philosophe au grand séminaire d'Avignon il fut appelé, en 1854, à la chaire de theologie de celui de Nantes et devint vicaire de l'eglise Saint-Sulpice, i Paris, en 1856. En 1859 et 1860, attiré vers la chaire sacrée, il faisait son noviciat au couvent des rarmes de Broussey, près de Bordeaux et était ensuite admis dans cet ordre sous le nom de Pere Hyacinthe. Il commença dès lors à se livrer à la predication dans plusieurs grandes villes de France; il prêcha notamment le carême de 1862 à Lyon, l'avent et le carême de l'année suivante à Bordeaux et le carême de 1864 à Périgueux. Venu dans le courant de la même année à Paris, il parut d'abord à la Madeleine, puis i Notre-Dame, où il prêcha l'avent de 1865 à 1869, et s'y acquit promptement une grande popularité. Toutefois les conférences du P. Hyacinthe ne furent pas toujours du goût du parti ultramontain, dont l'organe favori, l'Inivers, denonça le prédicateur de Notre-Dame ep cour de Rome, au commencement de 1868, Mande par le Saint Père, le Pere Hyacinthe parvint à se justifier; mais, au mois de juin suivant, dans une séance de la Ligue internationale de la paix, s'étant oublié jusqu'à prouomeer un discours empreint du plus louable esprit de tolérance, il fut de nouveau poursuivi. Il répondit aux attaques dont il était l'objet par sa fameuse lettre du 20 septembre, au général des carmes déchausses, à Rome, dans laquelle il protestait contre la porversion sacrilège de l'Evangile, et declarait que l'anarchie sociale à laquelle les races latines sont en proie est due à « la manière dont le catholicisme est depuis longtemps compris et interprété. » Cette manifestation avait une importance d'autant pins grande, qu'elle se produisait à la veille du concile. L'excommunication fut prononcée contre son auteur, qui s'emharqua aussitôt pour l'Amérique. L'ex-Pere Hyacinthe debarquait à New-York le 19 octobre 1869. Les prin sipaux membres des diverses sectes protestantes aux Etats-Unis se portèrent à sa rencontre et lui firent un accueil enthousiaste; il y repondit franchement, fraternisa avec ces messieurs, mais ne cessa de protester de son attachement irrévocable à l'Eglise cathnlique romaine. Après bien des sollicitations, Pie IX consentit enfin à le relever de ses vœux monastiques, en fevrier 1870; et il redevint alors prêtre serulier, sous le nom de l'abbé Loyson. L'abbé Loyson. qui avait protesté avec énergie contre le dogme do l'infaillibilité proclamé par le concile, quitta les Etatst Unis et se rendit à Rome, des que la Cite éternelle fudevenue la capitale de l'Italie, pour y faire des ronferences et des -discoura sur son système d interpretation du catholicisme et sur la réforme de l'Eglise. Il assista aux congrès des Vieux Catholique', à Munich en 1871, à Cologne en 1872, à Constance en 1873.

Le 2 septembre ig7t. l'abbé Lnyson épousait au « Registry Olfice » de Marylebone, u Londres, une eune veuve américaine appartenant à l'Eglise catholique, Mme Emily BUTTEHFIELD, veuve de M. Edwin Ruthven Merriman, en présence notamment du Dr Stanley, doyen do Westminster et de sa femme lady Augusta Stanley, — En 1873, l'abbé Loyson alla faire à Genève des conférences sur les réformes de l'Eglise catholique, à la suite desquelles il fut élu curé de Geneve, conformément à la décision du Conseil Céderal, en date du 10 février 1873, établissant qu'à l'avenir les curés de ce canton seraient nommes à l'eloclion. Le 7 mai suivant, l'nbbe Loyson disait sa première messe à l'église protestante: le lendemain, à l'eglise catholique, il était donne lecture de l'excommunication qui frappait toutesles personnes coupapablea d'avoir assiste à cette messe, ou de méditer d'assister aux suivantes. Nous n'insisterons pas sur l'agitation dont le canton de Genève fut le theâtre à cette époque, et qui l'amena a rompre toute relation avec le Vatican. Quant à l'abbé Loyson, il rompit lui -même, en 1874, aver les « catholiques libéraux de Geneve, déclarant qu'ils étaient animés d'un esprit qui n'etait « ni libéral en politique ni catholiq ue en religion. · Il continua pourtant ses conférences dans cette ville. En février 1877, il revenait à Paris et demandait l'autorisation de fnire, dans la salle du Théâtre des Italiens, des conféronces religieuses, projet dû évidemment à des reminiscences américaines. Cette autorisation lui fut refusée. Il se résolut alors à faire des conférences morales en se servant de la forme légale de la réunion publique; elles sont suivies par un auditoire nombreux, charme et édifié, en vorité, beaucoup plus qu'à la plupart des mer-

mons orthodoxes. En 1881, il étaient une église galllcane rue d'Arras. Il a donne depuis de nombrenses confereuces, notamment au Cirque d'été. On a de J'abbé Loyson: Conférences prêchées à Notre-Dame de Paris sur la famille (1866); Conférences etc. sur la société civile dans ses rapports avec le christianisé (1867); De la réforme catholique (1872); Lettre sur mon mariage (1872); Catholicisme et protestantisme, l'Ultramontanisme et la Révolution, etc. Mme Loyson a également fait un choix de « Lettres, discours et fragments » extraits des œuvres de son mari, qu'elle a traduits et publiés à Londres sous le titre de Catholic Reform (1874), avec préface du feu D' Stanley, doyen de Westminster.

LUBBOCK, sir JOHN, baronet, banquier, homme politique et naturaliste anglais, né à Londres le 30 avril 1834, fit ses études à Elon. Fils ainé du physicien sir John William Lubbock, le troisième baronet, il succéda au titre de son père, à la mort de celui-ci, en juin 1865. Comme banquer, sir John a été le promoteur de diverses mesures d'intérêt public; il a été, pendant t plusieurs années, secrétaire honoraire de la Société des banquiers de Londres. Candidat du parti libéral, dans la circonorription occidentale du Kent, aux élections générales de 1865 et 1868, sir John Lubbock échoua dans ces deux occasion il fut élu représentant à la Chambre des communes en février 1870, pour le bourg de Maidstone, qui l'a réélu en 1874. En 1880, il perdit son siège, mais il fut presque aussitôt élu par l'université de Londres. — C'est toutefois comme savant que sir John Lubbork s'est fait une réputation étendue et meritée. Il a été président des Soeletes ethnologique et entomologique et de l'institut anthropologique, vice-président de l'Association britannique, de la Société linnéenne et de la Société royal, membre de Commission internationale monétaire, de la Commission des écoles publiques et de la Commission pour l'avancement des sciences, de la Société des antiquaires, de la Société géologique, de la Societé deq arts, etc. Il était vice-rhancelier de l'université de Londres; mais il dut donner sa démission on devenant représentant de cette université en 1880. Il a été nommé, en 1878, l'un des administrateurs du Musée britannique, et fut choisi pour président de l'Association britannique au « jubile tenu à York en 1881. On doit à sir John Lubbock les Temps préhistoriques, d'après les anciens monuments, les mœurs et les usages des saurages modernes (3' édition, considérablement augmentée, 1870); l'Origine de la oivitisation et la eondition primitive de l'homme, ouvrage qui a en, comme le précèdent, et à peu près dans le même temps, trois éditions, et qui a eta de même traduit en français; Origine et métamorphoses des insectes (1874); les Fleurs sauvages de l'Angleterre dans leurs rapports avec les insectes (1876); M onogra. phie des thysanoures et des collemboles (/878); Lectures and addresses (1880, 2 vol.); un ouvrage plus récent sur les Fourmis, les abeilles et les guêpes, etc., etc., ootre des monographies et une foule de mémoires publies dans les Transactions, journaux on recueils des Sociétés savantes dont il fait partie, sur des sujets d'archéologie, de physiologie ou de zoologie. notamment sur cet intéressant et inépuisable sujet des rapports des insectes avec les plantes, qui a fourni encore la matière d'une lecture des plus curieuses faite par sir John Lubbock à la Société des arts, en février 1877, et qui c. nstitue verttablement une branche nouvelle des connaissances humnines, dont il aura été l'initiateur.

LUCAS, Camus JEAN MARIE, administrateur et économiste français, ne à Saint-Brieuc le 9 mai 1803, vint faire son droit à Paris et se fit inscrire au barreau de cette ville en 1825. Il s'y fit promptement remarquer en plaidant dans plusieurs procès de presse ou relatifs au commerce de la librairie, pendant qu'il se signalait d'autre part par des pétitions adressées aux Chambres, réclamant des réformes dans l'instruction primaire, le régime pénitentiaire et, plus tard, l'abolition de la peine de mort; il publiait, en même temps, divers ouv rages à l'appui de ses réclamations. Nommé Inspecteur genéral des prisons en 1830, M. Ch. Lucas fondait, en 1833, la Société de patrouage pour les jeunes liberés de la Seine, qni fut bientôt suivie de fondations identiques ù Lyon (1835), à Besançon (1839) et à Saumur (t84t). En 1847, il fondait, sur sa propriété du Val d'Yevre, à huit kilomètres de Bourges, une colonie pénitentiaire agrie le, pour les jeunes delinquants acquittés comme ayant agi sans discernement, laquelle a produit des résultats tres heuresu. M. Ch. Lucas n'a pas cessé de pétitionner en faveur de l'abolition de la peine de mort; il renouvelait ses premières tentatives infructueuses à l'Assemblee con- stituante de 1848 et au Sénat impérial de 1867: on sait avec quel succès. Il n'en a tiré jusqu'ici que deux medailles d'or qu'ont frappées, à son intention, les villes de Geneve et de Tu,'in. Devenu président du conseil des insperteurs géneraux des services administratifs au ministère de l'intérieur, M. Lucas a pris sa retraite en 1865. Elu membre de l'Académie des sciences morales et poli- tiques, en remplacement de Rœderer, en 1836, il a été en outre admis, comme membre associé ou correspondant, dans de nombreuses sociétés savantes ou humanitaires de l'Europe et de l'Amerique. Il est commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur depuis 1865 et decore de divers ordres etrangers. — M. Charles Lu as a publié notamment: Du systeme pénitentiaire en Europe et aux Etats-Unis (1826-30, 3 vol.), ouvrage auquel fut décerné le prix Montyon de 6,000 fr., en 1831; Du système pénal en général et de la peine de mort en particulier (1827), couronne dans deux concours ouverts simultanément sur cette question, à Geneve et à Parie; Recueil des débats législatifs sur la peine de mort, Dissertation sur l'usure (1880); De la réformes des prisons, ou de la théorie de l'emprisonnement (1836-38, 3 vol.); De la ramification donnée par l'Assemblée nationale au décret de l'abolition de la peine de mort d'après le resumé des débats légillatifs de 1789 et 1848 (1848); Des

moyens et des conditions d'une réforme pénitentiaire en France (1848); la Civilisation de la guerre par la rndification du droit des gens (1872); le Droit de légitime défense dans la pénalité et dans la guerre (1873); la Conférence internationale de Bruxelles et les lois sur les coutumes de la guerre (1874); l'OrpAelinat agricole et l'ntilité qu'il peut retirer des résultats de l'essai du Val d'Yèvre, mémoire lu à l'Académie des sciences morales et politiques en juillet 1876, etc.; outre un grand nombre de mémoires sur de pareils sujets, insères dans le recueil De cette académie.

LUCCA, PAULINE LUCAS (dite), tantatrice nutri. ch enne, n-o à Vienne le 26 avril 1841. Ses parents appartenaient à la foi israélite, qu'elle abjura de bonne heure, et étaient trop pauvres pour donner à leur enfant l'instruction que semblaient rérlamer ses grandes dispositions et son intelligence éveillee. Par hasard, un voix charmante et pleine de promesses de l'enfant, en treprit gén reusem*nt de lui enseigner son art. Il y réussit au mieux, et soneleve fit de si rapides progrès qu'à quinze ans elle était engagee au Karinther Thor Theater et était emptosée le dimanche dans les chœurs à l'église Karl (1856). Ce fut justement l'église qui lui fournit l'occasion de se produire avec avantage, grâce à l'absence d'une soliste qu'elle fut admise à remplacer dans une solennité religieuse. Elle fit littéralement sensation, et comme plusieurs des maitres de l'art musical viennois assistaient à cette manifestation inattendue, ceux-ci résolurent de compléter l'éducation de la jeune artiste. Des lors, ton acenir était assuré, car, laborieuse et passionnée pour son art qu'elle était, elle fit des progrès étonnints par leur importance et leur rapidité. Elle put alors accepter un engagement sérieux au th àtre d'Olmütl, où elle débuta en septembre 1859, dans le rôle d'Elvira d'Brnani, avec un succès si lest qu'elle reçut immédiatement des offres des théâtres les plus importants de l'Allemagne Elle demeura an théâtre d'Olmütz, cependant, et y renouvela son premier engagement. Elle devait y rencontrer une aventure qui, pour assez desagreable qu'elle fut dans le moment, ne laissa pas que d'augmenter sa popularité. Ayant été insultée par une de ses camarades, elle informa le directeur qu'elle ne reparaitrait sur la scène qu'autant qu'elle aurait reçn ample et complète satisfaction. Celui-ci, fort de l'engagement qub la Lucca lui avait consenti, la menaça purement et simplement de la prison, si elle ne revenait sur sa décision mais sa jeune et énergique pensionnaire, loin d'être effrayée par cette menare, se rendit deliberément à la citadelle d'Olmütx, et s'y lit bel et bien incarrerer. Vingt-quatre heures après, son directeur, averti par le public qu'il avait fait une sottise, obtenait la réparation demandee et venait réclamer Pauline Lupca à la prison. Après avoir termine son engagé- ment à Olmütz, elle se rendit à Prague, où elle parut, en mars 1860, dans le rôle de Valentime des Huguenots, puis dans Norma. Elle y obtint de nouveaux succès et la protection active de la princesse Colloredo, sœur du gouverneur, le comte de Clam-Gallas. Peu après son debut a Prague, Meyerbeer qui, avec le directeur uu Bof Opéra de tierlin, était à là recherche d'une prima donna à qui confier le rôle de Setika, dans son dermer ouvrage, l'A fricaine, tourna les yeux vers cette étoile qui se levait. il s° rendit à Prague, entendit la Lucca il. le rôle de Valentine, en fut littéralement charme et fit engager à Berlin pour trois ans, séance tenante, Elle y devint rapidement l'idole du public, qui n'hesits pas à la classer au rang des plus celebres, les Sontag, les Schrœder-Devrient, les Jenny Lind. La beauté de sa voix était, au reste, appuyée des qualités sceniques rares et d'une souplesse de talent prodigieuse, qui lui permettait de jouer tour à tour, donnant à chaque rôle son caractère propre, Marguerite de Faust, Chérubin des Noces de Figaro, Yalentine des Huguenots, Zerline de Fra Diavolo. Avec cela, une faculté de travail, une énergie, une force de volonté incomparables, grâce auxquelles elle parvint à se composer un repertoire ne s'élevant pes à moins de cinquante-six rôles aujourd'hui, de genres et de caractères tout à fait difierents, notamment le Trouvère, l'Africaine, la Favorite, etc. Un a aftirme que Meyerbeer avait écrit le rôle de Salika, de l'Africaine, expressément à son intention; ce qui est vrai, car le rôle était écrit avant que Meyerbeer soupçonnât l'existence, de la Lucca, c'est qu'il tenait enurmpment à ce qu'elle vint le créer à Paris mais ayant con- science de son détestable accent allemnnd, celle-ci refusa toutes les propositions qui lui furent faites dans ce sens par le maitre lui-méme. A cette époque. d'ailleurs, elle semblait resolue à ne jamais quitter Berlin ne bornant à aller passer chaque année trois mois à Londres. Depuis, elle s'est fait entendre tour à tour à Vienne, Saint-Pétersbourg. New-York et dans plusieura villes de l'Italie. Mngagee par l'imprésario Meralli, elle a donne à Bruxelles, au commencement de 1876, une série de reprr-entations qui n'a pas été autre chose qu'une série de triomphes, qu'elle est allee reprendre en decembre suivant. — Mariée à Berlin en 1860, à un officier supérieur de l'armee prussienne, le baron von Rhoden, dont elle a eu une fille, M" Pautine t.ncoa, en arrivant a New-York, en 1872, commençait contre son mari un procès en divorce, qu'elle gagna. Le 2 juin 1873, en elfet, intervenait un arrêt prononçant le divorce à son profit, lui assurant la garde de sa fille ut lui permettant de se remarier, faculté que le même arrèt interdisait au mari. Le 4 juin, c'est-à-dire quarantehuit heures apr. s que cet arrêt etait rendu, elle epousait M. le baion Emile von Walltrofen, prussien comme son premier mari; mais le mariage religieux fut célèbre seulement le Y5 mars 1874, à New York. Quant à celuici, ce fut en vain qu'il interjeta aupel, et qu' il épusa toutes les juridictions pour se faire au moins autor ser, & l'exemple de sa femme, à recommencer l'expérience matrim niale. — Mme Pauline Lucea excelle surtout dans les rôles

animés d'une passion ardente. Elle dépasse parfois le bat, en cherchant l'effet, dans les rôles d'un caractère tendre et melancolique cependant, elle sait leur donner gpnéralement une nuance particulière pleine de charme, et lorsqu'elle parient à se contenir, elle atteint aux dernières limites du pathetique. Elle est en tout cas Incontestablement supérieure sous le rapport du chant proprement dit. Rappelons que. merveilleusem*nt danse par la nature, elle a sans cesse ajouté à un talent magnifique, presque natif, par les plus sérieuses études, par un labeur de tous les instants. Le jugement de ses fanatique, affirmant qu'elle est sans rivale en tant quo tragédienne lyrique, n'est donc pas aussi exagère qu'il en a l'air, en admettant même qu'il le soit.

LUCE· AUGUSTE Stuton, historien et littérateur français, ne à Bretteville-sur-Ay (Manche) le !9 décembre 1833, fit ses études à Paris et suivait les cours de l'ecoie de droit lorsqu'il fut admis, le premier, à l'Ecolo des enartes, en 1856. Nommé archiviste du département des Deux-Sevres en 1858, Il etait elu à l'unanimite auxiliaire de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1859, et se faisait recevoir docteur es lettres de la faculté de Paris l'année suivante. Chargé, à diverses époques, par l'Académie des ins mptions, de missi, as s'nentidques importantes, M. Simenn Lure est devenu l'un des directeurs de la Bibliothequa de l'Ecole des chartes, archiviste sux Archives nationales en 1866, memore du conseil de la Soriete de l'histoire de France en 1874, et membre de l'Academie des inscriptions et belles-lettres en 1883. M. Siméon Luce a publie Histoire de la Jacquerie, d'après des documents inedits (1859); De Gaidone po'male gallico vetustiore, ditquisitio critica (1t60); Gaidon, chanson de geste (1862 dans une collection des Anciens poètes de la France; Chronique medite des quatre premiers Valois, 13271393, publiee pour la Soriete de l'histoire de Franre (1862); les Chroniques de Froissard, edition nouvelle devant comprendre vingt volumes (188B-80. 8 vol.), dont les premiers ont obtenu le grand prix Gobert en 1870 Histoire de Bertrand Dugueaclin et de son époque (1876), auquel le premier prix Gobert a été également décerné par l'Arademte des inscriptions et belles-lettres, au concours de 1876, etc.

LUGUET, Raxt. acteur français, frère aîné d'Henri Luguet, mort professeur au Conservatoire, en septembie 1875 et de Mme Marie Laurent (voyez ce nom est né à Paris en 1820. Embarque comme mousse à onze ans, après trois années de navigation pendant lesquelles il eut l'avantage dassister ou siège d Alger, M. Rene Luguet songea à choisir une autre scène sur un terrain plus sûr et moins acojdente. Il se fit acteur, tomme l'etaient ses parents, et joua successivement à Apt, Nancy, Nantes, Bruxelles, fa sent complaisamment tout ce qui concerne son état. Enfin en mai 1842, grâce à l'appui de Mme Dorval, dont il devint plus tard le gendre, il débutait à Paris, sur la se,ne du Gymnase, où il fut anssitât engagé pour y remplir les rôles d'amoureux. En 1845, M. René Luguet quittait le Gymnase pour le Palais Royal, auqu 1 il est revenu, après un interval e de quatre ans passés au Vaudeville avec M. Bouffe (1848-52), et qu'il n'a plus quitté depuis. au grand avantage de ce théâtre. — Parmi les pièces ù il a principalement brille, soit au Palais-Hoyal soit au Vaudeville, nous citerona: le Serment de la reine, Daniel le tambour, Thomas le rageur, l'Amant malheureux, un Vieux de la vieille, Emma, l'Avocat pédicure, la Marquise de Pretintaille, la Recherche de l'inconnue, la Corde sensible, les Gaietés champêtres, la Dame aux camelias, le Décaméron, l'Esprit frappeur, la Moustache griae Sur la terre et sur l'onde, un Drôle de pistolet, les Mémoires de MimiBamboche, les Suites d'un bal masqué, la Cons gne est de ronfier, les Pommes de terre malades, le Baiser de l'étrier, le Roman chez la portière, les Pommes du voisin, Poterie, Madame l'ot-au-feu, Deux portières pour un cordon (rôle de M-- Chalumeau), I ne noce sur le carré, la Cagnote, Bobinette, les Chemins de fer, les Noces de Botsjoli, le Roi Candaule, la Boule une Avant-scène, le Prince, Au grand col, le Tunnel, etc., etc.

LUM1NAIS, EVAMISTE VITAL, peintre français, né à Nantis en 1821, est elève de Troyon et de Léon Cogniet, et débuta au Salon de l843. On cite principalement de cet artiste Scene de guerre civile sous la Republique, Intérieur d'écurie, Foire bretonne, Jeune fille malade, Jeunes filles passant un gué, Après le combat, Déroute de Germanicus à Tolbiac, la Soir, Sieqe de Paris ar les Normands, les Pilleurs de mer, le Retour de la foire, la Leçon de musette, etc. (t843-50): Berger breton (1852), la Lecture du testament, la Récolte du varech (1853) DénicAeurs d'oiseaux de mer, le Grand carillon, la Leçon de plain-chant (1855), le Pèlerinage, Pdtre de Kerlat (1857); Scène de cabaret, le Cri du Chouan (1859J; Retour de chasse, Champ de foire (1861), reparus à l'Exposition universelle de 1867; Une consultation, Hallali, Tendresse (1863) les Deux gardiens (1864); Par-dessus la haie, la Veuve (1865 les Deux riuaux, Un braconnier (1868) Détesperee, Vedette gauloise (1869); l'Eclaireur, les Gaulois en vue de Rome (1870); l'Envahissem*nt: guerriers gaulois surpris à la vue d'une femme noire; Retour de chasse dans les Gaules (1873) Gauloise d son réveil, BruneAaut (1874) le Roi Morvan, Troupeau enlevé à l'ennemi (1876J; les Suites d'un duel en 1625, un Portrait (1876); A toute volée, un Prisonnier en faite (1817) une Chaase sous Dagobert, Repos d'un chasseur gaulois (1878); Mort de Chramm (1869); le Dernier mérovingien: Childéric Ili (1883); Fuite du roi Gradlon, un Possédé (1884); Mort de Chilpéric Ier; Prisonnières évadées (1885) Pilleur de mer, la Première mère (1886), outre de nombreux dessins et des portraite. M. Luminaisa obtenu une médaille de 3e classe en 1852 et une autre à l'Exposition universelle de 1855, et le rappal en 1857 et i86t, ainsi que des récompenses

aux expositions étrangères, notamment à celle de Philadelphre (1876). Il est chevalier de la Legion d'honneur depuis 1869.

LUPPE (compte de). JOSEPM Louis, homme politique français, ne en 1837 à Corbères (B.-Pyr.). Conseiller general des Basses-Pyrénées depuis 1871, M. le comte de Luppé échouait dans la 1" rirconscriltion de Pau comme candidat l la deputstion, le 20 fév. 1876, contre M. Marcel Barthe. Elu Je 14 octobre J877, grâce aux efforts de l'adminatration, il avait déjà choisi sa place à l'extrêmedroite, lorsque la Chambre annula son élection, et il échoua de nouveau à l'élection partielle du 7 juillet 1878, puis au scrutin de ballottage dn 4 septembre 1881. Le scrutin de liste fut plus favorable à M. le comte de Luppé, qui fut élu, le 4 octobre 1885, depute des BassesPyrenées, sur la liste monarchiste.

LURO, BERTRANR VICTOM ONÉRIME, homme politique français, sénateur, né le 16 octobre 1823 à Villeromtnl (Gersl, fit ses études à Auch, son droit à Paris et s'inserivit au barreau de cette ville. En 1847, il prit une grande part à l'agitation démocratique, parcourut les clubs et signa, comme vice-président du comité republicain du Gers à Paris, ta fameuse proclamation tant reprochée à son président, M. Batbie (voyez ce nom) dans le même temps, il publiait une brochure antrso- cialiste sur le Travail. Il se présenta sans succès, l'année suivante, comme candidat à l'Assemblee législative. Avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. en remplacement de M. Pascalis devenu conseiller, en 1850, il était charge après le coup d'Etat de défendre les pourvoie des condamnés en conseil de guerre. M. Luro eut le courage dans cette circonstance de plaider 1 in ompétence et de la motiver sur ce fait que les citovens ainsi frappés par la juridiction militaire s'étaient levés uniquement pour la défense de la loi. Il céda sa charge vers 1857 et se retira dans son département. En 1866, le canton de Mielan l'envoyait sieger au Conseil general il combattit alors, dans le C'ourri r du Gers, le pouvoir personnel et les candidatures officielles et s'eleva, dans le Conservateur du même département, apres la révolution du 4 Septembre, contre la politique du gouvernement de la Uefense. Blu, le 8 fevrier 1871, represen- tant du Gers, le cinquième sur six, M. Luro prit d'abord place au centre droit et combattit la politique républicaine ce n'est qu'eriairé par l'inanité de toute tentative de restauration monarchique, qu'il se rapprorha, au commen'ement de 1875, du parti républicain, vota l'ensemble des lois constitutionnelles et soutint jusqu'à la dissolution la politique de la gauche. M. Luro fut Plu sénateur inamovible au quatrième tour, le 13 decembre 1875. Il a vote contre l'expulsion des princes. On lui doit: Du travaid et de l'organisation des induetres dans la liberté (1848); et Marguerite d'Angouteme, reine de Navarre et la Renaissance (1861).

LUR-SALUCES (comte de), Taouts JESEPH HENRI, homme politique français, ne a La Reole le Il decembre 1808. Ancien officier de cavalerie, demtssionnane en 1830, M. de Lur-Saluces prit le cummandement des mubilisés de la Gironde pendant la guerre de 1870-71. Elu député de la quatrième circonscription de bordeaux le 20 fevrier 1876, il siegea au centre gauche. M, le comte de Lur-Saluces a éte reelu le t4 octobre 1877, contre M. de Carayon-Latour, chau lement appuyé par le Marechal-President. Porte sur la liste républicaine aux elections pour le renouvellement de la représentation sena- toriale de la Gironde, le 5 janvier 1879, M. le comte de

MAC CABE, EDODARD, prélat catholique irlandais, cardinal, archevêque de Dublin, est ne dans cette ville en 1816, fit sea études au collège de Mavnooth et fut ordonne prêtre en 1839. Nomme à une 'ure du comte de Clontarf, il fut rappele à Dublin par l'archevêque Murray en 1853, y occupa divers emplois, fut nomme cure de la paroisse Saint-Nicolas par l'archevêque Cutleu en 1856, puis de la paroisse de Kiugstown en 1865, et nommé vicuire-general. En 1876, M. Ma" Cabe était promu eveque in partibus infidelium et nomme coadjuteur du vemerable arche,êque de Dublin, auquel il succédait en mars 1879. Il a ete crée cardinat de l'ordre des prètres, dans nn consistoire tenu par Léon XIII le 27 mars 1881, et reçut le chapeau des mains de Sa Suintete le 30. MAC CARTY, JUSTIN, littérateur et homme palitique it landais, ne à Cork en novembre 1830, fit ses études dans sa ville natale et fut attache, des à la redaction d'un journal Je Liverp ool. Reporter pat lementaire Ju Morninp Star en 1860, il devint reda cteur de la partie étrangère, puis, en 1863, redacteur en chel' de ce jour-

LYONNAIS, ANDRÉ, homme politique français, né au Creusot (Saône-et-Loire) le 30 avril 1842 Entré comme employé à 1 usine du Creusotetant encore enfant, il y devint chef de la comptabilite, puis quitta cet établissem*nt en 1873, pour remplir les mêmes fonctions à la société anonyme des constructions navales, au. Havre. Enfin, M. Lyonnais se fixait à Paris en 1881, ayant accepté les fonctions de caissier dans une grande maison de commerce. U avait été, l'annee précédente, rapporteur general du Congrès ouvrier Ju Havre il était conseiller municipal de cette ville depuis 1877, et avait precedemment pris part à l'organisation de plusieurs chambres syndicales ouvrières dans la Seine-Inrerieure. Po te candidat aux élections du 21 août 1881, dans le XVIIe arrondissem*nt de Paris, M. Lyonnais avait échoué. Il a été elu depute de la Seine-Inferieure le 4 octobre 1885, et a vote l'expulsion totale des princes. — A la fin de septembre 1886, M. Lyonnais, ayant voulu rendre compte de son mandat à un groupe de ses électeurs ouvriers du Havre, fut quelque peu accusé de trahison par eux, pour avoir un peu trop complètement passé aux opportunistes 11 a été décore de la médaille militaire pour faits de guerre pendant la campagne de 1870-71. LYONS (vicomte), RICRARD BICRERTON PEMELL LYONS, diplomate anglais, Gis de l'amiral, premier baron Lyons, mort en 1858, est né à Lymington le 26 avril 1817. Apris avoir fait ses études à Winchester et à l'Eglise du Christ, à Oxford, il entra dans la diplomatie comme attache surnuméraire à Athènes en 1839, passa comme attaché a la même légation en H44, puis à Dresde en 1852, et à Florence (avec résidence à Rome) en 1853 nommé secrétaire de légation au même lieu et dans les mêmes conditions, Il fut euvoyé en Toscane en 1858, et au mois de decembre suivant, acrredité comme envoyé extraordinaire à Washington. Ue .retour en Angleterre, par raison de santé, an février 1865, lord Lyons était nommé ambassadeur à Coustantionple au mois d'août de la même annae, et passait à ambassade de Paris, qu'il occupe encore, en juillet t867. Lord Lyons a éte crée chevalier-commandeur du Bain en 1860, et promu grand croix de l'ordre en 1862. Il est de plus grand croix de l'ordre de Saint-Michel et Saint-George. Il est entre au Conseil privé le 9 mars 1865, et a reçu le diplôme de docteur de l'université d'Oxford le 21 juin suivant. Enfin, lord Lyons a été crée vi omte Lyons, de Christ-Church, dans le comte de Southampton, en no- vempre 1881.

LYTTON (comte), EDwAnD ROBERT BULWER-LYTTON, littérateur et diplomate anglais, fils uniquee du grand littérateur, orateur et homme d'Etat, longtemps connu sous le nom d'Edward Bulwer, et qui est mort le 18 janvier 1873. Lord Lyttou est ne le 8 novembre 1831 il commença ses études a Harrow et alia les completer en Allemagen, a l'universite de Bonn, où il s'appliqua surtout a 1 étude des langues modernes. Vers l'age ae dix- huit ans. 11 entra dans la diplomatie et lut nomme, le 12 octobre 1849, attache surnuméraire a Washing- 1 ton où sua oncle sir Henry Bulwer, depuis lord Dailing et Bulwer, mort le 23 mai 187%, était alors ambassadeur; passe à hlorence le 5 février 1852, il était transfére en la ( meme qualité a l'ambassade de Paris, le 12 août 1864; nomme attache à La Haye en 1856, premier attaché à 1 Saint-Yeterbourg en 1858, le 1" avril, il passait à Cnn- stanunople au mois de juin suivant en la même qualite,

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mal, qu'il quittait en 1868 pour entreprendre aux EtatsUnis un voyage qui dura trois années. II en rapport un ouvrage très intéressant iotitule la Législation prohibitive aux Etats-Unis, étude sur les effets de l'application des lois sur les spiritueux dans divers Etats de l'Union. M. Mac Carthy a collaboré aux Revues Fortniyhlly, de Londrea, de Westminster, au Nineteenth Century et à d vers autres recueils périodiques anglais et américains. Hadi 'al en politique, un groupe d'electeurs lui offiit la candidature aux élections générales de tevrier 1874, mais il les remercia. Il accepta cependant, aux élections generales de 1879, la candidature dans le comte de Longt'ord (Irlande), comme Aome ruler, et fut nommé sans concurrent: il a été reelu dans les mêmes conditions après la dissolution de 1880 et depuis. M. Mue Carthy est vice-president du parti parlementaire irlandais à la Chambre des communes. -M. Mac Carthy a publie, outre l'ouvrage cite plus haut: les Voisins de Waterdale (1867); la Fille de mon ennemi (1869); Lady Judith (1871); Un vrai Saxon (1873); Linley Rochfort (1874); Chère lady

Lur-Salures a été élu le premier. Il a volé l'expulsion les princes prétendants.

pnis 1 Vienne le 6 janvier 1850. Dans ce dernier poste, il fut chargé à deux reprises, d'importantes missions en Serbie et occupa pendant une couple de mois (février- mars 1860) la consulat géneral de Belgrade. En récompense de ses services, M. Robert Lytton fut promu s nd secrétaire d'ambassade à Vienne, le 1er octobre 1862, puis, le 16 janvier 1883, secrétaire de legation à Constantinople, poste dans lequel il dut rempler r deux fois les fonctions de chargé d'alfaires. Transféré ù Athènes le 18 mars 1864, puis à Lisbonne un an plus tard, il eut encore, dans ce dernier poste, à assumer à trois reprises les fonctions de charge d'affaires, conclut en cette qualité un traité de commerce entre l'Autriche et la Grande-Bretagne, en février et fut transféré à Madrid à la fin du même mois. Nommé, six mois plus tard, premier secretaire à l'ambassade de Vienne, il passait en la même qualité à Paris, le 5 octobre 1872; il y fut deux fois investi des fonctions de chargé d'affaires et, en 1874, pendant l'absence de son chef, fut accrédité comme ministre plenipotentiaire près le gouvernement français, En décembre 1874, lord Lytton était nommé ambassadeur à la cour de Lisbonne; après avoir refusé en mai 1875 le gouvernement de Madras, vacant par la mort de lord Hmbart, il était nommé, en janvier 1876, vice-roi et gouverneur general des Indes, en remplacement de lord Northbrook. En décembre 1877, après la proclamation de la reine Victoria comme impératrice des Indes, lord L,tton fut fait grand croix de l'ordre du Bain, puis de l'Etoile de Hnde en 1878. Ayant donné sa démission à la chute du parti conservateur, en avril t88O, lord Lytton fut elevé, le 28 du même mois, au rang de comte de LYTTON, dans le comte de Derby et vicomte KNERWORTH, dans le comte de Herts.

Lord Lytton a debute dans la carrière littéraire par un volume de vers, signé 8 Owen Meredith pseudonyme qu'il a dès lors adopté, peut-être pour que sa propre renommée ne dût rien à l'erlat dunt brillait celle de son père. On a de lui Clytemnestre, le Retour du comte, l'Artiste, et autres poésies, par Owen Meredith (1856); le Vagabond, collection de poésies de tous les pays (1857); Lucile, roman en vers (1860), dont on a fait en f8ti8 une magnifique édition in-4°, illustree par M. Du Maurier; Tanhaüser, ou la Bataille des bardes (1861), écrit en collaboration avec feu son ami Julian Fane, qui signa Nevilln Temple », tandis que luimême signait « Edward Trevor » Serbski Pesme, recueil des chants nationaux de Serbie (1861): l'Anneau d'Amasis, roman en prose (1863), soi-disant extrait des papiers d'un medecin allemand; Œuvres poétiques d'Owen Meredith, réunis en deux volumes et publies en 1867; Orval ou le fou du temps, poème dramatique, paraboska Homedyja (la Comedie infernale) du comte N. A. Z. Kaninski (1869); Julian Fane, notice (1871); Fabtes en chansons (1874, 2 vol.). La même annee, lord Lytton publiait également doux volumes des Dis- cours et écrits politiques inédits de son père, precedés l'une notice Speeches of Edward lard Lytton, mitA rome of Ais Political Writings, hitherto unpublished, xnd a Prefatory Memoir, by hia son (1874, 2 vol.). Il a encore publié, en 1885, un roman en vers intitule ilen Averil, ou les métamorphoses. — Une traduction les premières Œuvres poetiques de lord Lytton, par M. Odysse Barot, a ete pubhee en 1875: il avait été égaement publie une traduction, ou plutôt une imitation do ion Anneau d'Amaaiv, dans la « Bioliothèque des meileurs romans étrangers m, plusieurs auuees auparavant.

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Dédain (1875); Miss Misanthrope (1877); Uonna Quichotte (1879); la Comète dane saison (1881); le Destin (1886), romana; Con amore, recueil d articles de critique; Histoire de notre temps, depuis l'avènement de la rnino Victoria jusqu'à 1880 (1878-80), son ouvrage le plus important, Histoire de l'époque de la Réforme (1882), etc.

MACDONALD, GROROE, poète et romancier ècossais, né à Huntly, dans le comté d'Aberdeen, en 1825, fit ses études à I école de sa paroisse puis at l'université d'Aberdeen; il ee prepara ensuite à la carrière ecclesia-tique au collège indépendant de Highbury, Londres, et exerça quelque temps comme ministre indépendant mais il se retira bientôt et s'établit à Londres, resolu à suivre la carrière des lettres. On a de ret écrivain Dedana et dehors, poème dramatique (t855i; Poésier (1857); Phantastes, roman fantastique (1858); David (1862); la Vie enchée, et autres poésies (1863);

Adela Cathcart et le Presage, une histoire de seconde vue (1864J; Alec Forbes de Howglen (f865J; Annales

d'un voisinage paisible, Sermons non prononcés (18866); Cuild Court. Rapports avec les Fées (1867); la Discipline et autres poesies, la Paroisse au bord de la mer et Robert Falconer (1968), ]'Enfance de Ronald Bannerman (1869); Derrière le vent du Nord et un traité théologiquer sur les Miracles de Notre-Seigneur (1870j; Wilfrid Cumbermede et la Princesse et le lutin (1871); Malcolm (1874); Saint Gorge et saint Michel (1875J; Thomas Wingfield, curé (1876); le Marquis de Lossie (1878); les Dons de l'Enfant-Christ et autres poésies vol le Château de Warlock, 3 1.; The Princess and Curdie, roman fantastique (1882), etc.

MAC DOWELL, IRVIN, général américain, ué à Columbus (Ohio) le 15 octobre 1818, fit ses études en France et entra à l'Académie militaire de West Point, d'où il sortit second lieutenant d'artillerie en 1838. 11 était major lorsqu'éclata la guerre de Sécession et fut nommé brigadier-général et placé à la tête des troupes féderales cantonnées à Alexandria, puis de l'armée concentrée à Manassas et destinée i opérer contre celle de Beauregard, son ancien condisciple à West-Peint (juillet 1861). Cette armée, par malheur, était peu instruite et absolument indieciplinee; après quelques avantages insignifiants, le genéral Mac Dowell éprouvait à Bull Run un échec complet (21 juillet). Il fut relevé de son commandement à la suite de cette défaite et rempla cé par le général Mac Cleilan. Il reçut ensuite le commandement des troupes d'Arlingtou, fut promu major-général de volontaires le 14 mars 1872 et nommé le 14 avril suivant commandant du département militaire du Rappahannock. 11 pr t une grande part aux diverses affaires de juin à août t 62, sous le commandement supérieur soit de Mac Clellan soit de Pope; mais comme il s'y trouva, par une fortune malheureuse, invariablement battu, il fui relevé de son commandement d'une manière définitive le 5 septembre. Après avoir présidé la Cour chargée de la recherche des exportations en fraude du coton et le Bureau de reforme des officiera invalides, il fut investi, de juillet 1864 à juin 1865, du commandement du département militaire du Pacifique. Retiré du service volontaire en 1866, le géneral Mac Dowell reçut le brevet de major général dans l'armée regulière en 1872. Il a été place dans le cadre de réserve en 188!.

MACÉ, JEAN, littérateur français, né à Paris le 22 avril 1815, d'une famille d'ouvriers. Elève du collège Stanislas, qu'il quittait en 1835, il y rentra l'année suivante chargé d'un cours d'histoire, devint répetiteur au lycée Louisle-Grand, puis maître des conférences au lycée Henri IV, 4t servit comme soldat et comme caporal au 1er léger, de 1842 à 1845. Son ancien professeur d'histoire, Theodose Burette, l'ayant fait remplacer, se l'attacha comme secrétaire. Après la mort de Burette, en 1847, M. Macé se fit journaliste et collabora notamment à la République, après la révolution due Fevrier. Le coup d'Etat du 2 Décembre éloigna de Paris M. Macé, qui entra au pensionnat du Petit-Château à Beblenheim. M. Macé a donné une vive in pulsion à l'instruction populaire et à la creation des bibliothèques communales, dont on compte un grand nombre aujourd'hui par toute ln France, en organisant en 1863 la Société des bibliothèques communales du Haut-Rhin, après avoir fonde l'annee précédente la bibliothèque communale de Beblenheim; par la fondation, en 1866, de la Ligue de l'enseignement; par la propagande active qu'il consacra à ces institutions si utiles. M. Jean Mace, qui a collaboré à une foule de publications périodiques et de journaux, a fondé avec Hetzel, en 1864, le Magasin d'éducahon ai de récréat'on, qui a obtenu, en 1867, un prix Montyon de l'Arademie française. Elu sénateur inamovible en 1883, il s'est abstenu lors du vote de la loi d'expulsion des princes. On a de M. J. Maré Histoire d'une bouchée de pain (f86!), charmant ouvrage de vulgarisation scientifique destine à la jeunesse, qui a eu de nombreuses editions; les Contes du Petit Château et le Théâtre du PetitChâteau (1862); Arithmétique du grand-papa ou Histoire de deux petit* marchands de pommes (1863); Morale en action (1865); les Serviteurs de l'estomac, suite à l'Histoire d'une bouchée de pain (f866J; les Idées de Jean-François (1872-73), etc.; plus de nombreuses brochures Lettres d'un paysan d'Alsace sur l'instruction obligaloire, le Génie de la petite ville, l'Anniversaire de Waterloo, une Carte de France, le Gulf-Stream, etc.. etc.

MAC FARREN, sir GEORGE ALEXANDER, compositeur ai glnie, fils d'un auteur dramatique, est ne à Londres le 2 mare 1813 et a fait son éducation artistique à l'Académie royale de musique. Nommé membre du burreau des professeurs de l'Academie en 1860, r du comité de direction en 1868, il est devenu premier président de ce comité et l'un des directeurs de l'Académie en 1875, professeur de musique de l'université de Cambridge en mars de la même et créé docteur de musique de cette université le mois suivant. A cette occasion, le sénat universitaire élevait le traitement annuel attache à la chaire Gresham. à laquelle M. Macfarren était appelé, à la somme de 5,000 francs. Examinateur des candidats à l'obtention des grades, il fait en outre chaque annee un cours d'enseignement musical. Il a été créé chevalier par la reine, au château de Windsor, le 24 mai 1883. On a de M. Macfarren Devil's Opéra, au theâtre du Lyceum (1838); Emblematical Tribute, représenté à l'occasion du mariage de la reine, au théâtre de Drury-Lane (1841); Don Quixote, même théâtre (1846); Xing Charles II, au théâtre de la Princesse (1849); Sleeper awakened (le Dormeur éveillé), au théâtre de Sa Majesté (1850); Robin Hood, même théâtre (1860); Freya s Gift, à Covent Garden (1863), à l'occasion du mariage du prince de Galles; Jessy Lea, h la Galerie d'Illustration (1863); She Stoops to conquer (Elle s'humi- lie pour mieux triompher), à Covent-Garden (1884); Soldier's Legacp (l'Heritage du soldat), à la Galerie d'Illustration (1864); Helvellyn, il Covent-Garden (même annee); les oratorios de Saint Jean-Baptiste, executé

an festival de Bristol (1873); la Résurrection, au festival de Birmingham (1876); Joseph, à celui de Leeds 1877); les ouvertures du Merchant of Venice, Romeo and Juliel, Chevy Chase, Don Carlos et Hamlet; des symphonies; des sonates pour piano et pour piano et flûte; un trio pour piano, violon et violoncelle; des quatuors pour instruments à cordes; un quintette pour violon, viole, violoncelle et double basse; des cantates Leonora (1851), May-Day (1856), Chistmas (1859); Songe in a Cornfield (1869), la Dame du lac (1877), et divers autres Chants (Songs), tirés des Idyllea de Tennyson, des Nuits arates de Lane, des Poèmes de Kingsley et toute une série de Shakespeare Songs à quatre voix, tirés de ses œuvres dramatiques (1860-84). Ajoutons à cela plusieurs centaines de chants, chnnsons, duos, etc.; des morceaux variés pour des pièces de théâtre et, en fait de musique religieuse Calhedral service, en mi-bémol (1863); Introits for the Holy Days and Seasons of the English Church (1866); plusieurs motets, etc. M. Macfarren a écrit la vie des musiciens pour l'Imperial Dictionary o/ universal bio,graphy, a collabore à diverses autres publications spéciales et publié Rudiments of Harmony (1860), Six lectures on Harmony (1867); revu et édité leu Old English Ditties (Vieilles chansons an- glaises), en 13 volumes (1857-69); les Moore's Irish Me- lodies (1859); Scottish Ditties (1860-81); Counterpoint, a course ofpractical study (1879, 5e édition 1885j, etc. Il a fait, enfin, des cours ou des conferences sur la musique à l'institulion royale, à l'institution de Londres et à d'autres établissem*nts.

MAC GREGOR, JOHN, vovageur et écrivain anglais, ne à Gravesend le 24 janvier 1825, est le fils aine du genéral sir Duncan Mac Gregor. Quelques semaines après sa naissance, son père, alors major, s'embarquait avec sa femme, son jeune fils et son régiment, sur le Kent, vaisseau de la compagnie des Indes, qui était la proie des flammes dans la baie de Biscaye, le 1er mars 1825. Celui qui fait l'objet de cette notice, ainsi que ses parents du reste, figurait naturellement au nombre de 557 passagers sauvés de ce desastre par le capitaine du Cambria. Après avoir commencé ses études à Canter- bury, il dut les continuer dans les écoles que les changements de garnison de son père mettaient à sa portée, puis il entra à l'université de Dublin et engin à l'univer- sité de Cambridge, où il prit ses grades. En 1845, M. Mac Grégor débutait dans la carrière litteraire comme redacleur du Punch et en 1847, il entrait à l'ecole de droit de l'Inner Temple. Il se trouvait à Paris pendant la révolution de 1848, visitait ensuite l'Orient, l'Egypte et la Palestine, puis reprenait au retour ses études de droit et était admis au barreau en 1851. l'eu après, il entreprenait un nouveau voynge, visitait toute 1 Europe, en commençant par la Russie, puis l'Algérie et la Régence de Tunis et enfin les Etats-Unis et le Canada. C'est en 1865 qu'il lit le premier de ses curieux voyages en canot, dont il publia. en 186d, une relation pittoresque qui eut 8 éditions successives A Thousand Miles in the Rob Roy canoe, on rivers and lakes of Europe (Mille milles dans le Rob Roy, sur les cours d'eau et les lacs d'Europe). Il fit alors construire un nouveau canot, auquel il donna également le nom de Rob Roy, et qui, mesurant 14 pieds de longueur, pesait, gréement et tout, soixnntedix livres (moins de 32 kilog.); il explora avec celui-ei le Schleswig-Holstein, le Danemark, la Suède, la Norvège et la Baltique. Il donna la relation de ce voyage The Roy Rob on the Baltic, puis repartit et fit, dans le canal de ta Manche et sur les côtes de Franche, une excursion de 1500 milles, absolument seul dans sa yole Rob Roy. Il en rapporta The Voyage atone (tout seul) in the yawl Rob-Roy. Ce voyage fut suivi d'un autre en Egypte, en Palestine et dans les eaux de Damas dont il a également publié le récit: le Rob-Roy sur le Jourdain (The Rob-Roy on the Jordan, 1869, 4e edit. 1874). M. Mac Gregor est capitaine du Royal canoe Club, dont le prince de Galles est commodore; il est président du comité des écoles industrielles au Bureau des écoles de Londres. M. Mac Gregor, outre les ouvrages cités, a publie plusieurs brochures de circonstance ou spéciales à l'art nautique, et a collaboré sur ce dernier sujet aux Transactions de l'Association britannique.

MACKAU(baron de), AIMÊ FRRDÉRIC ARMAND, homme olitique français, fils de l'amiral bar n de Markau, ancien ministre sous la monarchie de Juillet, mort sena- teur de l'Empire en 1855, et petit-fils d'une sous-gouvernante des enfants de Louis XVI, est né à Paris le 29 novembre 183t. fit son droit à Par et entra comme auditeur au Conseil d'Etat. Il fut ensuite attaché au ministère do l'intérieur, puis membre du Conseil du sceau. Choisi aux elections générales de 1869, comme candidat olficiel dans la 4e circonscription de l'Orne, il fut elu contre M. le duc d'Audiffret-Pasquier, et prit place à droite. M. de Mackau prit part à plusieurs discussions importantes, notamment sur la marine marchande, et vota la guerre. Rendu à la vie privée par la revolution du 4 Septembre, M. le baron de Mackau ne se représenta à ses ele leurs qu'aux élections générales de 1876, où il fut élu. sans concurrent, depute de l'arrondissem*nt d'Argentan, et vint sièger sur les bancs du parti de l'Appel au peuple. Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il était élu député de l'Orne sur la liste monrchiste le 4 octobre 1885. M. de Markau est chevalier de la Legion d'honneur. Il a publié quelques brochures politiques d'actualité.

MACKAY. CHARLES, poète écossais, né à Perth, en 1814, appartient à l'ancienne famille montagnarde dont le chef est lord Reay. Il completait ses études en Belgique lorsqu'edata la révolution de 1830. De retour en Angleterre, il publia, en 1834 un petit volnme de poésies qui le fit admettre au Morning Chronicle, auquel il resta attache pendant neuf ans, période pendant laquelle il publia son deuxieme volume de vers the Hope of the World (l'Espérance du monde). En 1844, M. Mackay devint rédacteur en chef du Glasgow Argus, mais

à la suite d'une scission dans le parti libéral, lors des éte -ions génprales, il resigna ce p ste en t847 et retourna à Londres. Il fournit au Daily News une suite de poemes intitulée les Voix de la foule (Voires of the Crowd), réunis ensuite en volume. Il a publie depuis Amour et Immortalité (the Salamandrine, or Love and Immortality (1 i4Y); Légendes des iles et autres poesies (1845); Voix des montagnes (1846); Chant. de la ville (1847); Eqérie (1850) le Tas d'or (1855); Sous la rrtmée (1857); un Cœur d'homme (1860); Études d'après l'antique et croquis d'après nature (1864); Sous le ciel bleu (1871) Beautéa perdues de la langue anglaige: appel aux écrivains, aux membres du cler. et aux orateurs public. (1874); Etymologie qaélique de la lanyue anglaise (1880). Il avait déjà publie, en 1841, un eu'rage en prose: Memoirs of extraordinary popular delusions (Notices sur d'étranges erreurs populaires), qui eut un grand succès. M. Martay a collaboré quelque temps à l'fllustrated London News et f,nde, en 1860. la London Reviem: il a collaboré en outre au Robin Goodfellow, à l'Ali the Year round et autres magazines. MAC MAHON (comte de), MARIE EDNE PATRICS MAURICE, duc de MAGENTA, maréchal d- Franre, ancien président de la République française, est ne à Sully le 12 juin 1808; il commença ses études dans un seminaire, les termina à Versai les dans une école préparatoire, et fut admis à l'Ecole militaire de Sa nt-Cyr, en 1825. Le maréchal de Mac Mahon descend d'une noble famille catholique irlandaise, qui sacrifia tout à son dévouement pour le dernier des Stuarts et le suivit en France après sa chute (1689) son père était pair de Franre et lieutenant général du royaume sous la Res- tauration, il fut un des amis personnels de Charles X le duc de Magenta est le douzième et l'avant-dernier de ses enfants. Sorti de Saint-Ctr dans l'etat-maj r, avec le n° 4. M. de Mac Mahon, d'abord attaché au 4° hussards, permuta aver un camarade du 20e de ligne pour faire la campagne d'Alger, fut dé-oré à l'expédition du roi due la Mouzaia (1830) et rentra en France, comme lieutenant au 8e cuirassiers, l'année suivante. Aide de camp du général Achard, il assista avec lui au siege d'Anvers et fut promu capitaine en 1833. En 1834, il retournait en Afrique, se signalait dans diverses ocrasions et était blesse à l'assaut de Constantine, en montant le premier sur la brèche (1837). Promu officier do la Légion d'honneur, il fut rappelé en France en 1838, mais ne tarda pas à retourner en Afrique. Chef d'escadron d'etat-majoren 1839, M. de Mac Mahon sollicita et oblint le commandement du 100 bataillon de chasseurs, qu'il organisa. et à la tète duquel il ne tarda pas à se dictinguer, notamment aux Oliviers, à Bab-el Tayer. Tlem. cent etc. Promu lieutenant-colonel dans la legion etravgère en 1642, il était nommé colonel au 41e de ligne, en F'ranre, en 1845 passa au 9' régiment pour pouvoir retourner en Algérie (1847), prit part aux dernieres opérations contre Abd-el-Kader et fut nomme général de brigade et appelé au commandement de la subdivi- sion de Tlemcen, le it juin 1848. Le 12 juillet 1852, il était promu genéral de division et nomme au commandement de la division de Constantine. Rappelé en Franre et charge du commandement d'une division de l'armee du Nord en aoril t855. le général de Mac Mahon obtenait au mois d'août suivant le commandement d'une division d'infanteiie dans le corps da marechal Bosquet, faisant partie de l'armée de Crimée. Lorsqu'il s'agit de donner Tassaut general à Schastopol (8 septembre), le general de Mac-Mahon fut charge d'enlever avec sa division, à laquelle son caractere eminemment sympathique avait su rommuniquer son ardeur, les redoutables ouvrages de Malakoff, proprement la clef de la place. Il s'y mamtint pendant plusieurs heures, sous une pluie de fer et de feu, repoussant avec une énergie indomptable les attaques désespérées des Russes, qui finirent par ceder. Sans nous arrêter à examiner ce qu'ont de vrai- semblable, dans ces circonstances, les paroles que lui prête le lyrisme d'admirateurs inconséquentes, puisqu'ils ne font pas attention qu ils l'accusent de désobéissance à des ordres supérieurs dictes peut être par une modification du plan d'attaque qu'il n'avait pas à discuter, neus pouvons dire que cette action glorieuse entre toutes, presque sans seconde, eut encore le mente d'être decisive, et ajouter que M. de Mac Mahon seul, peut ètrp, était capable de la conduirc à bonne lin. Promu grand croix de la Legion d'honneur, le héros de Malakoff était élevé à la dignité de sénateur à son retour en France (24 juin 1856). Enfin, vers la même époque, il était nomme chevalier grand croix de l'ordre du Bain par la reine d'Angleterre.

Apres avoir pris, en 1857, une grande part à la derniere campagne de la grande Knhylie, le general de Mac Mahon était nomme commandant en chef des forces de terre et de mer en Algrrie. Mais des le début de la guerre d'Italie, il fut appelé au commandement du 2° corps d'armée. 11 eut avec l'ennemi quelques combats heureux et arriva juste à temps à Magenta (3 juin pour décider la victoire et surtout pour sauver l'armée française qui. fusillée des fenêtres, écrasée par la mitraille dans le lamentable traquenard en entmnoir ou elle avait ete conduite, était infailliblement écrasée sans son intervention opportune. L'empereur nomma aussitôt M. de Mac Mahon maréchal de France et duc de Magenta, sur le champ de bataille même. A Solferino (24 juin), le nouveau maréchal commandait le centre de l'arm e. — Charge, en 186t, de représenter la France au couronnement du roi de Prusse, Guillaume III. le duc de Magenta deploya dans cette circonstance solennelle une pompe extraordinaire dont on fit alors beaucoup de bruit. mais qui etait inspirée par un sentiment d'orgueil patriotique dont la manifestation était parfaitement en son lieu. Appelé en 1862 à la tête du S* corps d'armée, en remplacement du maréchal Canrobert, le maré chal de Mar Mahon était nommé, le 1er septembre 1864, gouverneur général de l'Algerie. Il se rendit aussitôt à son poste,

chargé de l'application d'un programme tendant visiblement à la création d'un royaume arabe, dont les résultats furent loin de répon lre aux idées qu'on s'était faites du système et aux efforts de celui qui l'avait fait sien et dont l'intention ne pouvait être d'amener la ruine et la famiue dans ce pays qu'il aime. Que le maréchal de Mac Mahon fut un partisan convaincu et opiniâtre de l'excellence du régime militaire en Algérie, il n'y a là rien d'etonnant: tout soldat est du même avis, comme tout colon est de l'avis contraire, à moins de raisons toutes personnelles et par conséquent sans valeur. Nous ne nous étendrons pas davantage sur cette période de la vie publique du duc de Magenta, nous h rnant à constater que le système dont il avait tenté l'application, avec un zèle digne d'un objet meilleur, était absolument condamné. lorsque l'avènement du mi- nistere Ollivier (2 janvier 1870) vint fournir un bon prétexte pour y renoncer. Deux fois, en mars et en juin, le marechal adressa sa démission au cabinet, qui la refusa, espérant l'amener à ses idées et tiouver en lui un auxiliaire plutôt qu'un adversaire. Les événements devaient retarder indéfiniment la realisation d'un semblable projet et et entraîner les esprits à de bien autres préoccupations. Rappelé en Franre, au début de la guerre avec l'Allemagne, le maréchal de Mac Mahon fut placé à lit tête du 1er corps d'armée, et installa son quartier général ù Strasbourg. Le 4 août, son avantgarde, commandée par le général Abel Douai, était écrasée à Wissembourg, et celui-ci tué dans l'action, dans des circonstances bien faites pour suggérer l'idee d'un suicide. Attaqué le 6, par l'armée du prince royal de Prusse, il était battu lui-même à Reichshoffen par des forces au moins doubles des siennes, faute d'avoir pu obtenir à temps les secours qu'il avait réclamés par plusieurs dépêches pressantes. Ses positions furent tournées sur deux points et son centre et sa gauche rompus, malgré la charge désespérée et désormais légendaire des cuirassiers du général Michel, et il fut contraint d'abandonner la ligne des Vosges, ralliant avec peine i8,000 hommes, la moitié de son armée, dans sa retraite tur le camp de Chàlons. Là. le nouveau ministre de la guerre, comte de Palikao, réunissait une nouvelle armée, forte numériquement, mais sans organisation, sans instruction, à peu près sans armes la commandement en était contie au maréchal de Mac Mahon, avec un plan à exécuter qu'il désapprouvait, et non sans raison, mais qu'il se mit aussitôt en mesure de suivre. Il s'agissait de marcher sur Metz au secours de Bazame dans son mo uvement, la nouvelle lui parvint que les Allemands, au lieu de continuer leur marche sur l'aris, le suivaient; il revint aussitôt à son propre plan, qui était de tenir la campagne sous Paris, pour donner le temls aux armées de province de s'organiser; mais il reçut aussitôt l'ordre de s'en tenir à ses instructions premieres et de marcher au secours de Bazaine: le mare·hal de Mac Mahon, dans son patriotisme naïf, ne considérait que l'intérêt de la Fran e; le ministre de la guerre lui apprit qu'un intérêt bien plus grand. celui de la dynastie napoleonienne, primait tout. et que cet interêt suprême serait à janmis compromis si, de l'exécution de son plan, résultait une retr.ite sous Paris. Il fallait obeir; mais, tout mauvais que fut le plan suivi, il perdit encore aux hésitations que nous venons de sign.der cette marche, au lieu d'être rapide autant que les circonstances l'exigeaient, fut d'une désespérante lenleur, entravée par des combats partiels, et aboutit enfin au desastre de Sedan. Nous ne ferons pas l'histoire de Sedan et de cette capitulation lamentable, eu egard aux circonstances dans lesquelles elle se produisit l'heroique soldat qui fait l'objet de cette notice n'y pouvait rien. Jeté dans un traquenard qu'il ne pouvait éviter, pour avoir suivi un plan qu'il jugeait détestable, il avait été grièvement blessé d'un éclat d'obus des le matin du fer septembre. Le bruit de sa mort s'était même répandu a l'aris, et quiconque s'y trouvait à cette epoque doit se rappeler le deuil immense que cette nouvelle étendit sur la ville: on a accuse le peuple français, et principalement le peuple de Paris de vouer aux gemonies les généraux vaincus, de les calomnier à plaisrr; le mare hal de Mac Mahon était cependant bien nu vaincu, et aucun autre ne jouissait au même point que lui de la confiance, du respect et de l'admiration populaires. Ces sentiments, hautement et invariablement manifestes, sembleraient indiquer que d'autres raisons que leur défaite ont empêche certains vaincus d'en profiter au mème degré.

Fait prisonnier de guerre sur parole, le maréchal fut transporte dans un village de la frontière belge où il se fit soigner. Gueri, il se rendit en Allemagne et lut interne à Wiesbaden jusqu'à la conclusion de la paix. De ret ur en France. il trouva Paris en pleine insurrection. M. Thiers le plaça à la tète de l'armee de Ver:ailles avec laquelle il combattit, nous ne dirons plus seulement avec courage, mais ave' abnégation, Paris revolte. Lorsqu'il en fut devenu maître. après deux mois de combats dont huit jours dans les rues, il adressai aux habitants une proclamation empreinte de l'esprit de modération qui n a pas cesse tle l'an mer, mais dont se sont beaucoup trop départis, certainement à son insu, les officiers de tout grade sous ses ordres. -Aux élections complémentaires du S juillet 1871, plusieurs departements lui ayant offert la candidature. le maréchal de Mac Mahon la refusa de tous, declarant n'être pas et ne vouloir pas devenir un homme politique. Le Figaro ayant reuui une somme de 40,000 francs, par voie de souscription, pour lui offrir une épée d'honneur, le mwéchal refusa l'epee, mais il accepta la somme, dont il tit don aussitôt ù une œuvre de bienfaisance. Prié de nouveau, en janvier 1872, d'accepter la candidature à l'Assemblée nationale dans le département de la Seine, il refusait de nouveau. Le 20 de ce même mois de janvier 1872, M. Thiers, que le vote de l'Assemblée sur l'impôt des matières premieres avait vivement affecté, donnait sa démission le maréchal de Mac Mahon et

rendit auprès de lui et, au nom de l'armée, le pria de revenir sur sa détermination. Enfin, après avoir refusé aux représentants du centre droit de ne laisser porter à la vice-presidence de la République, fonctions qui auraient éte infailliblement rétablies dil avait voulu les accepter, il insistait encore auprès de M. Thiers, le mai 1873, pour lui faire reprendre sa démission, et ce n'est qu'en présence de l'inutilité, évidente cette fois, de ses généreux efforts, qu'il consentit à accepter les proposition des droites de l'Assemblee. qui l'élurent préside! t. Le 20 novembre 1873, les pouvoirs du maréchal président de la République étaient confirmés pour sept années, par 378 voix contre 310. Les voyages qu'il a faits dans l'Ouest et le Nord en 1874, aussi bien que l'eclatante manifestation d'opinion dont les élections de 1876 ont été l'occasion, semblaient avoir en une cerhine influence sur l'esprit du maréchal de Mac Mahon, favorable à l'idée républicaine. L'acte du 16 mai 1877 pouvait être, après tout, d'un chef constitutionnel impatient, résolu à user en entier des droits que lui conferait la constitution et plus habitué aux manœuvres à découvert des champs de bataille qu'aux finesses de la stratégie politique; mais c'était aussi l'acte d'un esprit mal influencé, mal inspiré, qui courait fatalement à un Sedan parlementaire. Après les élections du 14 octobre 1877, qui maintenaientà la Chambre des députés une majorité républicaine, le maréchal parla déjà de démission il ne voyait pas d'autre issue aux embarras où il s'était mis, et voyait juste; sans l'audacieuse mise en demeure de Gambetta: « se soumettre », tl ae fût certainement retire à ce moment-là, eu deoit de tous les efforts pour le retenir. Mais il edt paru céder, ut c'est à cette considération surtout que MM. tirévy et d Auutffret durent leur victoire. Le maréchal resta, mais il céda quelque peu, en confiant à M. Dufaure la mission de former un cabinet républicaine, ou à peu près (13 decembre). Jusqu'au premier renouvellement triennal du Senat, au% élections du 5 janvier 1879, les choses cunservèrent une allure pacifique et tranquille. Mais ces élections, en déplaçant la majorité dans la première Chambre, jusque-là si salutairement antirépublicaine, mettaient le président de la République dans un grave et nouvel embarras: comment se passer de la Chambre des députes et s'appuyer pour gouverner sur le Sénat, desormais infesté du même eaprit 7 Comment appeler l'une pour chasser l'a are avec la moindre chan due su ces ? — Décidément la position n'était plus tenable, elle devenait même dangereuse. Le due de Magenta n'hésita plus: au premier prétexte, il donnait sa démission (30 janvier 1879) et sc retirait avec dignité et réserve, tres heureux probablement d'avoir secoué le fardeau. Le marechal de Mac Mahon a publié un Discours sur une pétition relative d la constitution de l'Algérie (1870) et son rapport sur les opérations de l'Armée de Versailles (1881J. Il est haut dignitaire de la plupart des ordres étrangers qui valent la peine d'être portés il recevait notamment les insignes de la Toison d'or, d'Espagne, en avril 1875.

MADIER DE MONTJAU NOEL FRANÇOIS ALFRED, homme politique français, ne à Nimes le 1er août 1814, fit son droit à Paris, où il se fit i serire an barreau en 1838. Il s'y fit promptement remarquer en plaidant dans divers procès politiques, notamment dans l'affaire Barbès devant la Cour des pairs et dans l'affaire Meunier et Dupoty. Après la révolution de février 1848, à laquelle il prit une part active, M. Madier de Mnnljau se présenta aux élections pour la Constituante dans la Seine et le Pas-de-Calais, il échoua dans ces deux départements. avec 106,000 voix dang le premier et 60,000 dans le second. Il défendit ensuite un grand nombre d'insurgés de tuin et plaida pour plusieurs journaux republicains, notamment pour le Peuple. Elu représentant de Saône-etLoire à 1 Assemblee législative, en mars 1850, son élection tut d'abord annulée, mais il fut reelu, siégea sur les bunes de la Montagne avec laquelle il vota constamment. et prit la parole à diverses reprises pour la défense de la presse et du droit de reunion. Lors du coup d'Etat de d- -embre, M. Madier de Montjau prit part aux premières tentatives de résistance; il signa le placard déclarant Louis-Napoléon traitre et hors la loi et, élu membre du comité de résistance, avec Victor Hugo, Schuelcher, Mi chel de Bourges, Carnot, etc., il participa à la construction de la barri ade du faubourg Sainl-Antoine, où B mdin devait trouver la mort quelques instants plus tard; puis avec Jules Bastide, il allait tenter le soulèvement de Belleville, sur les murs duquel il placardait un énergique appel aux armes. Tous ces généreux efforts devaient echouer devant l'apathie d'une population trop souveot leurrée, trop souvent abandonnée par ceux-là même qu'elle s'est donnes pour guides, qui paye trop cruellement ses erreurs et n'est jamais récompensée de des sacrifices. Expulsé de France, M. Madier de Montjau ne refugia à 1; telles d'où, refusant l'amnistie, il ne revint en Franre y, près la chute de l'Empire. Aux élections générales de 1869, il avait refusé la candidature democratique dans le Gard. Il se présenta dans la Drôme à une ele lion partielle necessitée par la mort de M. Da- "Y, membre de l'extrême-gauche, le 8 novembre 1874, tut elu représentant par 40,000 voix. Il prit place dans 1" groupe des republicains intransigeants, qui refusèrent de voter les lois constitutionnelles. En juillet 1875, il déposait, avec plusieurs de ses collèges, une proposition de dissolution et réclamait l'amnistie plemère. Aux élections du 20 février 1876, il fut élu député de 1 arrondissem*nt de Valenre avec une majorité énorme. Il a pris souvent la parole dans la nouvelle assemblée, soit pour reclamer l'amnistie, soit pour protester contre · certains compromis « opportunistes », accusant en tout cas une grande netteté de rues et une fermeté de convictions inébranlable. Il combattit notamment, à la tribune, les conclusions du rapport sur la demande en autorisation de poursuites formée couire M. Paul de Cassagnac, pour delit de preuse (mars 1877), con lusions

favorables à la demande du chef du parquet, simplement par la raison qn'etant partisan de la liberté entiers de la prease, il ne pouvait donner son autorisation, qui était ici nécessaire, pour exercer des poursuites contre un journaliste: raison qui fut peu goûtée de beaucoup d'autres partisans de cette liberté, dont la casuistique est rarement à court d'argumenta.

Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 andt 1881 dans l'arrnndissem*nt de Valence, M. Madier de Montjau ne modifia naturellement pas son attitude. Aux ele. tions d'ortnbre 1885, il fut élu député de la Drome en tète de la liste républicaine au scrutin du 4, député du Gard à celui du 18, et opta pour la Drôme. Questeur de la Chambre des députés presque depuis l'origine, M. Madier de Montjau était réelu à ce poste à la rentrée, le 14 novembre 1885. Il a voté l'expulsion totale des princes. MADVIGF JEAN NICOLAS, philologue et homme politique danois, d'origine israelite, est ne dans l'ile de Bornholm le 7 août 1804. Il fit ses études au college de Frederilsborg et à l'universite de Copenhague, où il devenait professeur de langue et littérature latines en 1829. Député à la Diète nationale depuis il fut l'un des promoteurs des réformes réalisees depuis dans l'ensei- gnement classiqne et l'avocat le plus ardent des privilèges de l'université. En 1848, il faisait partie du parti r.idical avancé et devint, en novembre de cette année, ministre des cultes. Il résigna ce portefeuille en janvier 1852 et fut nommé directeur de l'instruction publique. Depuis lors. il a fait partie des Chambres danoises où il eut toujours une influence considérable. M. Madvig a publie De Aaconii Pediani commentariis in Ciceronis orationes (1826); Emendationes in Ciceronis libr·os philosophicos (1827); Episiola critica ad Orellium de orationius Verrinis (1828); une édition du De finibus bonorum et malorum (1829) et de douze autres traités de Ciceron (1830-48); des travaux sur Lucrece, Juvenal, TiteLive, sur la Grammaire d Apulée, etc.; Opuscula academica (1834-42, 2 vol.); Coup d'œil sur les constitutions de l'antiquité (1840); Grammaire latine d l'usage des erotes, dabord en danois (1841), puis en allemand; De l'elgence, du développement de la vie du langage (1842); Sur l'instruction classique supérieure (1843); Sur lev fondements de l'ancienne métrique (1845); Syntaxe de la langue grecque (1847); Observations sur divers points du systeme d'enseignement du latin (Bernerkungen über verschieden PauMe des Systms der Lat. Sprarhlehre), publié en allemaud; et plus récemment Aduersaria critica ad veriptures Grjecot et Latinos (1871). Un grand affaiblissem*nt de la tue l'a contraint, en 1879, à resigner sa chaire à t'université de Copenhague. Le titre de rector magnificus lui a ete alors decerne. M. Madvig u ete nomma chevalier du Lion neerlandais en Fevrier 1875. L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres l'a ela membre associé en decembre t878, en remplacement du philulogne Ritschl, mort le mois précédent. IL est, en outre, grau I-ofticier de la Legiun d'houneur.

MADRAZO Y RUNT (de), FREDERICO, peintre espagnol, ne à Madrid, d un père artiste, le 12 février 1815. Il reçut ses premières leçons de son père, puis tint à Paris, fréquenta l'atelier de Winterhaller, et exposa aux Salons annuels. — On cite de cet artiste Gode(roy de Bouillon (1838); Godefroy proclame roi de Jérusalem, au musée de Versailles (1839); Marie-Chris- iine, en religieuse, au chevet de Ferdinand VII (1843); la Beine Itabelle II (f845J; la duch*esse de MedinaCœli (1847); le Roi don Francisco-de-Assis, la duch*esse d'Albe, MM. Posada-Herrera, Ventura de la Vega, P. de Madrazo, etc.; les Saintes femmes au tombeau (/855, Exp. univ.); et de temps à autres un assez grand nombre de portraits, principalement des illustrations espagnoles, en dernier lieu, à l'Exposition universelle de 1878.- M. F. de Madrazo a obtenu aux Salons de Paris unr medaille de 3. classe en 1838, une de 2e classe en 1839, des médailles de 1re classe en 1815, 1855 et 1878. Chevalier de la Légion d'honneur en 1846, il a été promu officier en 1860 et commandeur en 1878. Correspondant de l'Academie des Beaux-Arts depuis 1853, il a pte elu associé étrangler, en remplacement de Schnorr, en janvier 1873. M. F. Madrazo est dire teur de l'Acudemie des Beaux-Arts de Madrid et sénateur du royaume d'Esp.lgne.

MADRAZO Y KUNT (de), RAIMUNDO, peintre espagnol, fils du précédent, est né à Rome le 24 juillet 1841. Elève de son père, il vint à Paris, où il fit un sejouir de quelque duree et suivit les cours de l'Ecole des .eaux-Arts. M. Raymond de Madrazo n'est guère connu en France que par la collection de portraits, pour la plupart costumés d'etoffes aux couleurs vives et chatoyantes qu'il envoya à l'Exposition universelle de 1878, et qui lui a valu une médaille de 1re classeet la croix de la Legion d'honneur.

MAGAUD DOMINIQUE ANTOINE, peintre français, né à Marseille le 4 août Elève de l'école des Beaux-Arts de sa mlle natale et de Léon Cogniet. Il a débuté au Salon de 1841. On a de cet artiste: Environs de Marseille (1841); Epiaode du massacre des Innocents (1842); Chrétiens en prison secourus par leurs frères (1844); le Christ dé osé au pied de la croix, Vue det .4ygaladev, aux environs de Marseille (1845); Virgo Divina, Femmes à la fontaine (1846); bfgr Douare, évêque d»Amata, portrait en pied (1848); Mater dolorosa (1852); un Plafond Marseille (1855, Expos. uuih.); Saints Bonaventitre et Thomas d'aquin, la Démence de Charles VI, les Deux sœurs de lait, Bachi bousouk, Magicien turc(1857); Dante, conduit par Virgile, arrive au sommet du 1 urqatoire et aperçoit le Paradis, le poète Stace les suit; Vue de Marseille et du lazaret, prise du Chàteau- Vert; Bienfaisance; deux cartons d'un Grand plafond (1859); philosophie; Courage civil: leq échevins de Marseille pendant la peste de 1720 (1860); l'Agriculture, la Musique (1861); le Graud Condé sur le champ de bataille de Rocroi, Volta (1863); Saint-Bernard prêchant la croi-

sade à Vezelay, Bossuet introduisant le Dauphin (1864); Saint Paul à Athènes (1865); quatre Plafonds pour sur Phôtel de la préfecture de Marseille, cartons (1866 la France protégeant leç arts, les sciences et les lettres; l'Empereur et l'impératrice refus à l'ancienne préfecture, est panneaux, pour le même édifice (1868); la Pai.x, pla- dai fond le Mariage, la Famille, l'Instruction, le Travail, médaillons; la France protégeant l'agriculture, plafond, dél même destination (1869); les Quatre partiel du monde, vnussures; le Génie dit Progrès répandant la lumière sur le monde, plafond, i'i. (1872); Voûte du huitième grrtnd galon des fêtes de la préfecture de Marseille la (1873); la Modestie (1874); Portrait de S. S. le Pape Pie IX (1876). — On doit à M. Magaud,en dehors de ses rol expositions, des portraits et tableaux divers et de nom- breux travaux décoratifs exécutes à la préfecture de Mar- n0 seille, au rerrle religieux et dans plusieurs établisse- eh, ments publics de la même ville, à la chapelle de la Tour- tiv Sainte à l'église Saint-Pierre de Cette, etc., dont nous riterons les plus récents une Descente de croix (1874); Ce Tobie ensevelissant les morts (1875), ponr la chapelle des Carmelites à Marseille; PAidiag, Appelle, Ictinus, lui trois panneaux dans la grande salle de l'erole des Beaux- br, Arts de Marsoille (1883) l'Orfèvrerie, les Vitraur, la Tapisserie, la Céramique figures allégoriques Tym- et pani de la grande salle et de la bibliothèque du même au édifice (1885). Outre un grand nombre de mé- as dailles aux expositions de province. M. Magaud a ob- en tenu, aux salons de Paris: une médaille de 3e classe en fa 1861 et le rappel de cette médaille en 1863. Membre de à l'académie de Marseille et directeur de l'école des Beaux-Arts de cette ville depuis 1859, il a été nommé bl correspondant de l'Institut (Académie des Beaux-Arts), en décembre 1874. M MAGNARD, FRANCIS, journaliste et littérateur fran- çais, ne à Bruxelles le 11 février 1837, fut élevé à Paris, où il vint fort jeune. Entré dans l'administration des dr contribntions directes, il debuta dans1a petite presse, en 4 1859, par des articles fantaisistes parus dans le Gauloia, journal satirique hebdomadaire qui jouissait d'une cer- ré laine réputation. Il collabora à diverses autres feuilles analoguos du même temps, puis entra, en 1863, nu Fi- garo périodique et simplement littéraire, où sa collabo- J ration fut tout de suite tres appréciée du directeur, H. de Villemessant, pour lequel il devint un auxiliaire particu- y lièrement précieux lorsque le Figaro fut transformé en journal politique quotidien (1869) et accompagné d'un frère jumeau, l'Evénement. M. F. Magnard donna d'abord à ces deux journaux une revue des journaux ayant pour titre Paris au jour le jour, outre quelques articles d'actualité très geûtes. En 1876, la rédaction en chef fut conuee à M. Magnard par Villemessant lui-même, et après la mort de celui-ci, en avril 1879, il fut maintenu a dans ces fonctions, outre qu'il fut nommé cogérant du g journal, dont la situation n'a jamais éte plus prospère, p malgré les nombreuses concurrences qui se sont créées n dans ces derniers temps. M. Francis Magnanl, qui a y fait usage de divers pseudonymes, a collaboré egalement au Grand journal au Paris-Magazine, autres créations n de Villemessant; à la Vogue parisienne, au Journal de d Paris, au Temps, à l'Opinion nationale, et a publié à s part: l'Abbé férôme (1869); Vie et aventures d'un positiviste (1877), etc. É r MAGNIEN, GABRIEL ADOLPRE, homme politique fran- c çais, ne le 5 jamier 1836 à Châlons-sur-Marne. Il fit son c droit, prit le grade de licencié et s'établit avoué à Autun. 1 Pendant la guerre de 1870-71, il servit dans l'armée de Garibaldi. Conseiller municipal, puis maire d'Autun, il fut révoqué après facte du 16 mai 1877; M. Magnien re- présente un canton d'Autun au Conseil général de Saône- et-Loire. Elu député de ce département, sur la liste radicale.le 18 octobre 1885, M. Magnin a prie place à l'extréme-gauche; il a voté l'expulsion totale des princes. MAGNIER, EDMOND, homme politique français, né à Roulogne-sur-Mer en 1841. Il avait publié une étude sur Dante et le moyen âge (1860), collaboré aux journaux de sa ville natale, uatamment à la France du Nord et dirigé à Amiens le journal la Somme, lorsqu'il vint à Paris en 1870 et entra à la rédaction du Figaro, qu'il dirigea même quelque temps à l'époque du siège de Paris. Il le quitta après la paix, et avec Auguste Dumont. l'administrateur de ce journal, il fondait, au commencement d'avril 187!, l'Evénement, concurrence au Figaro avec la nuance répuhliraine pour caractère distinctif. Quelque temps après, Dumont quittait l'Evénement pour lui créer une concurrence à son tour, sorte de jeu dont il avait pris l'habitude dans les dernières années de sa vie, laissant M. Magnier maitre de la situation. L'Evénement soutint d'abord la politique de M. Thiers; en 1873, pourtant, il appuya Il l'aris la candidature de M. Barod t contre celle de M. de Hemusat il est républicain, après tiut, et c'est déjà quelque chose d'en être assure. — Après avoir échoué aux élections du 20 fevrier 1876. dans la deuxième circonscription de Saint-Denis(Scine), M. Magnier se portait candidat dans la deuxième circonscription de Nice le 14 octobre 1877, mais sans succès egalement. Il n'y est pas revenu. Outre l'ouvrage cité plus haut, on doit à M. Edmond Magnier un travail historique sur sa ville natale, intitulé: Histoire d'une commune de France au XVIIIe siècle (1875) et de nombreux articles sur des sujets très variés dans son journal.

MAGNIEZ, VICTOR HENRI EMILE, agriculteur et homme politique française, petit-fils d'un membre de la Conven- tion et fils d'un constituant de 1848; il est maire d'Ytres (Somme), où il eat né le 9 septembre 1835, et membre du Conseil général de la Somme. Elu représentant de son département le 8 février 1871, et députe de la deuxième circonscription de Peronne le 20 fevrier 1876, M. Magniez lit partie du centre ganche dans les deux rharnbres. Reelu le 14 oetobre 1877 et le 21 août 1881, il se présentait aux élections sénutoriales de la Somme, le

8 janvier 1882, et était élu. Il s'est abstenu lors du vote e' SUP l'expuls on des princes.

MAGNIN, PIERRE JOSEPH, homme politique français, ancien ministre, sénateur, né à Dijon le 1er janvier 1824, la est fils d'un ancien constituant de 1848, maitre de forges Lq dans la Côte-d'Or. Maitre de forges lui-même, membre du Conseil munieipal de Dijon et du Conseil général du département, pour le cantnn de Saint-Jean-de-Losne, m M. Joseph Magnin, qui jouissait d'une grande influence m dans le pays, où ses opinions démoeratiques étaient con- nues, se présentait dans la première circonscription de m la Côte-d'Or, aux éle-tions générales de 1861, contre le candidat officiel, M. Vernier, qui l'emporta sur lui. Mais di celui-ci avant été nommé conseiller d'Etat, M. Magnin était élu à sa plare, le 13 décembre suivant, contre le nouveau candidat officiel, M. Saunac. Il prit place à gau- di che et se fit bientôt remarquer dans les discussions rela- tives aux questions économiques et financières. Réélu à Il une grande majorité en 1869, il devint secrétaire du Corps législatif et fit partie de la commission d'enquête sur le régime économique. Nommé ministre de l'agriculture et du commerce par le gouvernement du 4 septem- bre 1870, M. Magnin rendit à Paris assiégé tous les ser- d, vires que lui permirent sa grande intelligence pratique et son activité aux prises avec l'apathie de reux qui auraient dA le se-onder. Après l'armistice, il réussit à assurer le prompt ravitaillement de la capitale affamée, en n'épargnant ni les démarches, ni les voyages, ni les fatigues de toute sorte. Elu représentant de la Côte-d'Or à l'Assemblée nationale, le 8 février 187t, le deuxième sur huit, il prit place sur les bancs de la gauche répu- blicaine qu'il a longtemps présidée. Le t9 février, il quittait le ministère, ou il était remplacé par feu M. Lambrecht. Il a fait partie à l'Assemblee de la commission de décentralisation, de plusieurs commisstons budgétaires, etc. Reelu membre du Conseil général de la C6te-d'Or en 1871, M. Magnin en est devenu le prési- dent. Il a été élu sénateur inamovible par l'Assemblee f nationale, le 16 décembre 1875, au septième tour de scrutin, et a pris place au groupe sénatorial de la gauche républicaine, qui le choisit pour son président. M. Ma- 1 gnin a clé directeur politique du journal le Siècle de janvier 1877 à décembre 1879, époque à laquelle il fut appelé de nouveau au ministère des finances, dans le cabinet présidé par M. de Freycinet, et qui quittât le pouv ir en septembre 1880. Il fut nommé peu après gouverneur de la Banque de France. M. Magnin a été élu vire-président du Sénat.

MAHY (de), FRANÇIS CÉSAIRE, médecin st homme politique français, né à Saint Pierre (Ile de la Réunion) le 22 juillet 1830, vint à Paris faire ses études de médecine et prit le grade de docteur en 1857. Il alla détablir alors dans sa ville natale et se fit rapidement ung grande popularité par son dévouement pour les malades pauvres. Rédacteur du Courrier de Saint-Pierre, jour- nal aussi évidemment républirain qu'il était puss*ble, il y défendit avec une grande énergi les droits et les intéréts de la colonie. pour laquelle il ne cessa de récla- mer le régime du droit commun français. Aux élections du R février 1871, M. de Mahy fut élu avec M. de Laserve, de Saint-Denis, autre candidat républicain, représentant de la Réunion à l'Assemblée nationale, à une énorme majorité. Il prit place sur les bancs de la gauche républicaine, et fit partie, il dater de 1873, de toutes les commission de permanence, au sein desquelles il n' a pas cessé de protester contre les excès du fonctionnarisme, avec une énergie digne d'un meilleur succès. A la séance de l'Assemblee du 12 juillet 1873, M. de Mahy protestait, avec bien de la modération suivant nous, contre les allégations de M. Audren de Kerdrel relatives aux troubles de la Réunion, provoqués par les jésuites, en derembre 1868, et d nt le bilan se solde par une trentaine de perà sonnes absolument inoffensives tuées ou blessees grièvement dans les rues de Saint-Denis par les aimables sujets des compagnies de dis-ipline, commandes par des chefs qui n'ont pas paru très empressés à s'en vanter depuis. r M. de Mahv a pris assez souvent la parole, principalement dans les questions intéressant directement la colonie qu'il représente, comme l'extension du jury aux colonies. les droits sur les sucres coloniaux, etr.; il a fait a partie de la commission de la marine marchande et de plusieurs autres commissions importantes, et a présidé celle relative à Madagascar. Aux élections du 15 mars 1876, il fut élu députe de la Réunion à l'unanimité moins seize voix, sur 11,095 votants. Kn février 1877, M. de Mahy a pris une grande part à la discusion relative au projet d'établissem*nt d'un port à la Pointe-des-Gallets, et d'un chemin de fer à la Réunion, qu'il n'a pas hésité 3- à appuyer, quoique peut-être défavorable à sa propre 1- ville en particulier. Réelu en 1877 et 1881, M. de Mahy remplaça le colonel Denfert-Rochereau, décédé, comme questeur de la Chambre des députés. JI a été mini-tre de l'agriculture dans le cabinet de Freycinet erle rahinet Duvaux qui lui succéda, du 30 janvier 1881 au 20 février 1883. Aux élections d'octobre 1885, M. de Mahy a triomphé de deux concurrents, le petit-fils du ministre de Charles X, M. de Vdlèle et l'évèque de Grenoble il a été éln députe de la Reunion au scrutin de ballottage et a repris sa place à la gauche do la Chambre. Il a voté l'expulsion des princes.

MAILLÉ, ALEXIS, homme politique français, menuisier, président de la chambre syndicale des entrepreneurs, juga au tribunal de commerce d'Angers, est né ne dans cette ville le 13 août 1815. Conseiller municipal n- d'Angers, réélu en 1871 en tète de la liste, il en devmt es maire à cette époque, mais fut révoqué après le 24 mai lu 1873. Elu représentant de Maioe-et-Loire, au second on scrutin, en septembre 1874, il siégea à gauche. Aux ne élections du 20 février 1876, il échoua contre le candila- dat clérical mais l'élertion de celui-ci ayant été annules, il l'emportait sur lui aux élections du 21 mai eui- vant et reprenait sa place à gauche, comme député de la deuxième nir onscription d'Angers. M. Maillé échoua

encore le 14 octobre 1877. rontreM. Fairé, avorat, can lidat légitimiste; mais l'élection avant été annulée par la Chambre, il était réélu au scrutin du 7 juillet 1878, et la 21 aodt 1881 sans conteste. Aux élections d'octobre 1885, la liste monarchiste ayant triomphé dans le Maine-etLoire, M. Maillé échoua avec ses amis.

MAILLÉ DE LA JUMELLIERE (comte de), AaMAND URBAIN Louis HARDOUIN, homme politique français. maitre de forges, né à Paris le 1" juillat 1816. Anrien officier, il commanda pendant la guerre de t870 les mobiles de Maine-et-Loire. Elu représentant de ce departement en février 1871, il fit partie de la commission du 4 Septembre et de la commission des grices et lut élu député de la première circonscription de Cholet, le 20 février 1876. M. le comte de Maillé a siège à droite dans les deux assemhlees. Il a été reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux élections du 4 octobre 1885, il était élu député de Maine-et-Loire en tête de la liste réactionnaire triomphante.

MAILLET, JACQUES LÉONARD sculpteur français, né à Paris le 12 juillet 1823, est élève de Faurhrre et de Pradier. Il obtint le second prix au concours de l'Ecole des Beaux-Arts en 1841 et le grand prix de Rome en 1847, sur re sujet Télémaque rapportant les cendres d'Hippias d Phalante. On cite de cet artiste Aqrippine et Caliqula, envoi de Rnme une Novice de Veita, Portrait de jeune fille, buste (1853) Primaverd della vita, statue en plâtre et les deux premières des œuvres précédentes (1855, Expos. univ.); deux Groupes pour le Nouveau Louvre (1857) la Science, Gérard Audran, l'Abondance. statues, même destination; une Jeune Syracusaine (1869); Aqrippine portant les cendres de (iermanicus, reparu A Expos, univ. de 1867, et la R'primande (1861); la Primaverd della vita, en marbre et un Chasseur (1863) Chasseurs, groupe en bronze le Roi Jérôme en 1812, statue en bronze, destinée au monument de la famille Napoléon à Ajaccio (1864); Charles Christofle, buste (1865) Portrait de M. C. Hippeau, buste en marbre Portrait de M. H. de Jacobi. buste en plâtre (1873) deux Portraits médaillons, l'un en bronze, l'autre en terre cuite (1874); le Satyre et l'Amour, groupe en pldtra; Eurydice, statuette en terre cuite (1876); César, groupe en plâtre (1877); Jeune Syracusaine, Jeune Corinthienne, statuettes, terre cuite polychrome (1878) et plusieurs des ouvrages cités, notamment le Satyre et l'Amour, à l'Expos. nniv. Il a exeruté en outre des travaux décoratifs anx églises Saint-Severin, Sainte-Clotilde, Saint-Leu, au no ivean Louvre, au nouvel Opera, etc. M. Maillet a obtenu une medaille de 1re classe en 1853, une de 2e classe en 1855, un rappel de première médaille en 1857 et une medaille de 3e classe à l'Exposition universelle de 1867. Il est chevalier de la Lég'on d'honneur depuis 1861.

MAISIAT, JOHANNY, peintre français, né à Lynn le 5 mai 1824, fit ses études artistiques à l'ecole des BeauxArts de sa ville natale, s'occupa d'abord d'art industriel et, après avoir d buté aux expositions artistiques de Lyon en 1849, débuta l'année suivante au Salon de Paris. M. Maisiat s'est fait une specialité de la peinture des fleurs et des fruits. On a de cet artiste Groupe de roses (1850); la Source (1852); Eqiantier dans un bois, Bruyères (1853); Fleurs et fruit. d'automne (1865, Expos, univ ); Fleurs et fruits de Fontaineblean, Roses et géraniums. Chemin en Touraine (1857) Nymphes (1859); une Matinée rose, Roses et capucines, Vase de fleura (1861); Eglantier au printemps, Bouquet de roses dans un vase (1863); Fruits cueillis (1864); Fruits d terre (f865J; ces deux dernières toiles ont repa ru à l'Exp. univ. de 1867 Rotes mousseuses (1866); le Bord d'un chemin en Touraine, Bouquet de roses mousseuses Fleurs et fruit. (1867), Une ortie (1868); Fruits tombés. Branche de prunier (1869); Berge de la s Loire enTouraine, le matin (1872); Premières fleurs, Fruits d terre (1873) Bouquet de roses mousseuses ede roses thé, Raisins et pêches de vigne (1874) Cort beille de pêches et de raisins, Mousseuses roses et blanches, Coucous et violettes (1875); Au bord de la Marne, d Vignely (1876); Poires et péches, une Bran"f che cassée (1883); les Rosiers du vieux parc, Fruits e (1885); Fruits (1886). — M. J. Maisiat a exposé en outre un assez grand nombre de tableaux à Lyon et dans d'autres villes de province, il a peint aussi beaucoup de portraits accompagnés de fleura sur pied, dans des vases e ou à la main. Il a obtenu au Salon de Paris une mention u en 1853, une médaille en 1864, une autre en 1867 et une médaille de classe en 1872.

é MAJOR, RICHAHD EENAY, archéologue et bibliographe e anglais, né à Londres en 1818. Membre de la Société 1 des antiquaires et de diverses autres sociétés savantes nationa es et étrangèreq, M. Major a été nommé conser- tateur des cartes et plans au département des imprime% du Musée britannique en janvier 1844. Do 1849 A 1858, il a été secrétaire honoraire de la Société Hackuyt, pour a laquelle il a publié: Lettres choisies de Christophe Colomb (1847); l'Histoire du travail dans la Virqinie britannique, par W. Strachey, premier secrétaire de la et colonie (1849J; Notes sur la Russie, traduites du latin té de Herbersteiu (1851-52); et écrit des Introdactions pour la Chine de Mendoza, ouvrage publie par sir i- George Staunton (1853j et les Conquérants tartares en e- Chine, ouvrage publié par le comte d'Fllesmere 1854). aé On lui d it en outre l'Inde au XV' siècle (1857); les Premiers voyages en Australie (1859), ouvrage auquel nt il a donné comme suite une Lettre, lue par lut à la Société des antiquaires en 1861, de Iaquelle resulte que, nd d'après des documents manuscrits, la découverte de ux l'Australie serait due non aux Hollandais, mais aux Portugais, qui l'auraient faite en 1601. Cette découverte valut à M. Major la croix de l'ordre de la Tour et l'Epee, ui- que lui envoya aussitôt le roi de Portugal, don Pede Iro V. En 1875, il présentait à la même societe un Mémoire sur une mn"pcmondcde Lconard de Vinci, qui

serait la plus ancienne connue où le nom de l'Amérique fût inscrit; cette carte ne trouve dans la collection royale, à Windsor.En 1868, M. Major publia sa Vie du prince Heuri de Portugal, surnommé le Navigateur, dont le roi actuel dp Portugal, don Luis 1er, le remercia en l'élevant au grade d'officier de la Tour et l'Epeo et en lui envoyant lui-même le collier d'or insigne de cette dignité; il l'a créé depuis chevalier-commandeur du « très ancien et très noble » ordre de Santiago, et l'empereur du Brésil l'a nommé officier de l'ordre de la Rose. Le roi d'Italie, de son côté, a fait M. Major comcommandeur de la couronne d'Italie, en récompense de sa publication des Voyagea des frères Nicolo et Antonio Zeno dans les mers du Nord, au XIVe stècle, comprenant les plus récentea indications connues relatives aux colonies des Northmen en Amérique avant Colomb (1878). M. Major est un des vice-présidents de la Societé myale géographique de Londres.

MALEVILLE (marquis de), GUILLAUME JACQUES LUCINN, ancien magistrat et homme politique français, ancien pair de France, sénateur, né à Sarlat (Dordogne) le 30 août 1805, fit son droit à Paris et entra dans la magistrature en 1887, comme juge-au liteur au tribunal de Reims. Nommé conseiller-aud teur à la cour de Paris en 1830, puis conseiller à la cour de Bordeaui en tS34 et à la cour de Paris en 1843, M. le marquis de Maleville a été mis à la retraite et nommé conseiller honoraire en 1865. Conseiller general de la Dordogne depuis 1837, il fut élu depute de l'arrondissem*nt de Sarlat en 1837 et 1842, et créé pair de France en 1846. Il resta éloigné de la politique à partir de 1848, jusqu'aus élections genérales de 1869, où il se présenta contre le candidat officiel, M. de Bosredon, dans la 4· circonscription de la Dordogne, et échoua avec une minorite considérable. Il fut élu représentant de ce département, le septième sur dix, aux élections du 8 février 1871, et ae fit inscrire à la reunion du rentregauche. Rallié à la République après bien des hesitations. M. le marquis de Maleville fut porte sur la liste de la gauche aux élection des sièges inamovibles du Sénat, et a été élu. le dernier des soixante-quinze privilégies, la 26 décembre 1875. Il est officier de la Legion d'honneur depuis 1840.

MALÉZIEUX, FRANÇOIS ADRIEN FERDINAND, homme politique lançais, né au Petit-Fresnay (Aisne) le 3 janvier 1821, fit son droit à Paris et se fit inscrire au barreau de Saint-Quentin mais il dut abandonner momentanément le barreau par raison de sante, et se livra à l'agriculture. Après un voyage d'étude en Orient, puis en Allemagne, en Angleterre et dans les Pays scandinaves, il publia dans les Annales de l'agriculture française des Etudes agricoles sur la Grande-Bretagne, qu'il réunit ensuite eu volumes (1858); il publia eg ilement diverses brochures ou ènonogrnphies agri oles, notamment sur la Question chevaline (1862), et une édition nouvelle du Manuel de la fille de baase-cour de Pannetin (1866). Elu bâtonnier de son ordre en 1863. M. Malexieax se présentait la même année comme candidat de l'opposition dans la 2- eirconseript on de l'Aisre, et avec un plein succès il triomphait de nouveau du candidat officiel, aux élections de 1869. M. Malézieux siégea sur les bancs de la gauche au Corps lég'slatif, et signa le manifeste de ce groupe en octobre 1869. Il vota contre la guerre en 1870. Après le 4 septembre, il fut nommé maire de Saint-Quentin, et prit part, aux côtés de M. Anat le de la Forge (voyes ce nom) l'énergique résistance de cette ville ouverte, dans laquelle l'ennemi comptait, mais sans ion hôte, entrer comme chez lui. Elu en tète de la liste des onze représentants de l'Aisne à l'Assemblee nationale le 8 février 1871, M. Malezieui se Gt inscrire aux reunions du centre gauche et de la gauche republiraine. fi fit partie de plusieurs commissions; delegué de eelle des chemins de fer pour aller étudier le fonctionnement des chemins anglais, il fit sur cette question un Rapport qui fut très admire des hommes compétents. Aux élections du 20 février 1876, M. Maléxieux était élu. sans concurrent, deputA de la 2e circonscription de l'arrondissem*nt de Saint-Quentin. Réelu le 14 octobre 1877 et le 21 aodt il se presenta avec succès aux élections pour le renouvellement de la représentation sénatoriale de l'Aisne, le 25 janvier t885. MALMESBURY (comte de), Joaa HOWARD HABRIS, homme d'Etat, pair d'Angleterre, petit-fils du celebre diplomate du règne de George 111, elevé à la pairie en 1788 avec le litre de vicomte Fitz Harris, et fils aine du deuxième comte de Malmesbury, est né à Londres le 25 mars 1807. Il fit ses études à Eton et au collège Oriel, à Oxford, où il prit le grade de bachelier ès arts en 1828. Elu, comme conservateur, représentant du bourg de Wilton, en juin 1841, il succédait aux titres de son père le 19 septembre de la même année et entrait à la Chambre des lords. Secrétaire d'Etat aux affaires etran- geres sous la première administration de lord Derby, en feirier 1852, lord Malmesbury se signala assez mal à propos par l'empressem*nt qu'il mit à reconnaitre l'Em- pire, rétabli en France, au profit d'un homme avec le- quel il s'etait lie d'amitié pendant le séjour de celui-ci en Angleterre, et eut quelque peine à justifier cette hâte intempestive devant le parlement, qui était loin de l'approuver. Il occupa de nouveau le ministère des affaires étrangères sous la seconde administration de lord Derby (1858-59), et chercha dans cette situation à emrécher la guerre entre la France et l'Italie, d'une part, et 1 Autrict. de l'autre, sans y parvenir, comme on sait. Lors du reto» de lord Derby aux affaires, en 1866, lord Malmesbury prétexta des raisons de gante pour décliner l'offre du porteteuille des affiires étrangères, qui lui était faite de nouveau, et ne voulut accepter que le poste de lord du sceau privé, qu'il conserva jusqu'en decembre 1868 et qu'il reprit en février 1874; mais il l'a d'ti- nitivement résigné le 12 août 1876. Lord Malmesbury a publie les Diaries and Correspondence de s n grand- père (1844) et the First lord Malmesbury, his family

and friends, a aertea oj letterg from 1746 to I8t0 (le Premier lord Malmeebury, sa famille et ses-amis. recueil de lettres de 1745 à 1820, 1870. 2 vol.). Il est entré nu Conseil privé en fév ier 1852 et a été élevé a la dignité de grand croix de l'ordre du Bain en 1859.

MALOT, HICTOR HENRI, littérateur français, né à la Bouide (Seine- Inférieure) le 20 mai 1830, fit ses étades à Rouen et à Paris où il suivit les cours de l'Ecole de droit. Sa famille le destinant à la magistrature, il travaillait dans une étude de notoire tout en faisant son droit, mais bientôt il abandonna le tout puur suivre son penchant, qui l'entrainait vers la carrière des lettres. Réduit des lors à ses propres ressources, il eut des débuts laborieux et difficiles, collabora à divers journaux, à la Biographie générale de Didot, à des « machines » melodramatiques, entreprit les travaux de librairie, rédigea des brochures pour une notoriété politique du Senat impérial, subit en un mot cette longue et irritante épreuve d'un noviciat qui en a lasse bien d'autres et à laquelle les forts seuls peuvent résister. Enfin, on 1859, il commençait dans le feuilleton du Constitutionnel la publiration d'une sorte de trilogie, intitulée les Victimes d'amour, dont la première partie les Amants, passa sans encombre, mais dont il ne put faire publier les deux autres qu'au moyen d'un jugement en bonne forme obtenu contre le gérant du Constitutionnel. La première partie, publiée en volume, avait pourtant obtenu un franc su ces, qui lui ouvrait dans l'intervalle les portes de l'Opinion nationale. Dans ce dernier journal, M. Hector Malot a publie, en outre, des correspondances d'Angleterre et des articles varies. Il a depuis fourni des romans et des nouvelles à divers journaux et recueils pé riodiquos an Magasin d'éducation et de récréation, au Siecle, etc. On rite de cet écrivain: les Amant, (1859); les Epoux(1865); les Enfants (1866) le. dmours de Jacques (1860) la Vie moderne en Angln. terre (1862), un Beau-srère (1868); Romain Kalbriv, Madame Obernin (1869) Une bonne affaire (1870) Miracle (1872), un Mariage sous le second Empire, la Belle madame Donis, Clotilde Martory (f87J), le Mariage de Julietta, une Belle-mère, le Mari de Charlotte, la Fille de la comédienne, l'Héritage d'Arthur (1874), l'Auberqe du monde (1873-76, 4 vol.) les Ratailles du mariage (18î7, 3 vol.); Cara Sans fumille, couronne par l'Aeademie française (1878), le Docteur Claude (1880); le Sang bleu (1885); Zyte, roman parisien (1886), ete. Plusieurs de ses romans ont été ensuite portes à la scène, en tout ou partie, notamment la Belle Madame Domis. au Gymnase. — M. Hector Malot est chevalier de la Légion d'honneur.

MAME, ALFRED HENRI ARMAND, unprimenr et libraire français, ne à Tours le 17 août 1811. En 1833, M. Alfred Marne prenait, avec son beau-fiere et rousin germain, M. Ernest Marne, la direction de l'imprimerie de Tours, fondée par son pere trente ans auparavant, mais qui se bornait à peu près jusque-là à l'impression d'ouvrages commandes en grmle partie par des éditeurs parisiens et à la client-le locale. Les deux associes commencèrent à donner une grande extension à la maison; ils Ne separerent en 1845 et M. Allreil Mame, qui s'est depuis associé avec son fils, M. Paul Marne, resta seul à la tète des affaires. C'est à cette date surtout qu'il faut faire remonter la periode d'accroissem*nt continu do cette maison, devenue une immense usine où, entrant à l'etat de matière première, dans l'arception stricte du mot, le livre en sort imprimé, relie, orne avec tout le luxe imaginable, cartonné en toute simplicite ou plus modestement encore broché. L'etablissem*nt n'occupe pas moins, tant au dehors qu'au dedans, de douze cents personnes, ce qui. dans l'imposs bilite ou nous sommes d'entrer dans les details, suffit à donner une idée de son importance. Au fonds primitif, qni se composait de livres de liturgie u d'education religieuse et d'ouvrages pour les distributions de prix, se sont ajoutees des collections remarquables à tous les t.tres d'ouvrages d'instruction ou de re réation, comme la Bibliotheque illus- tree, gr. in-8", composée surtout d'ouvrages de vulgarisation scientifique magnifiquement illustrés. Nuus ne us bornerons à citer, parmi les litres tout a fait exceptionnela de la Maison Mame, la Touraine (in-f°), ouvrage illustre, comme le plus beau qui eut paru jusque-la, et qui remporta la grande médaille à l'Expoqition nniverselle de 1855, la Sainte Bible, ave: les illustrations de Gustave Dore, les Jardins, les Chefs-d'œuvre de la langue française, illustres d'eaux-fortes, etc. A l'Exposition universelle dc 1877, la maison Marne obtenait le grand prix unique de sa classe et, la même année, l'un des prix de 10.000 francs destinés aux « établissem*nts modeles où regnent au plus haut degré l'harmonie sociale et le bien-être des ouvriers », ce qui nous dispense d'insister sur les institutions qui lui ont merite cette récompense, lui était également decerne. Cette maison a, d'ailleurs, remporté beau oup et des plus hautes récompenses à toutes les expositions nationales ou etrangeres, notamment aux deux Expositions universelles de Londres, de 1851 et 1862. A la suite de cette dermère, M. Alfred Mame, qui avait éte nomme chevalier de la Légion d'honneur en 1849, était promu offi 'ier de l'ordre. Il a eté promu commandeuren 1874. M. Alfred Marne est membre de la Commission supérieure des expositions inter ationales. Il a fait partie en cette qualité de la section française du jury international à l'Exposition de Vienne, en 1873 (12- groupe, arts graphiques, etc.) Aux élections génerales d'octobre 1877, M. Alfred Mame, demeuré jusque-là en dehors des luttes politiques, accepta la candidature officielle dans la 1re circonscription de Tours mais il échoua, et n'y est pas revenu. MAMIANI(comte), TERENZIO DELLA ROVERE, poète, philosophe et homme pol tique italien, né à Pesaro, dans les anriens Etats de l'hglise. en 1800. prit une part active nu formidable soulèvement qui marqua l'avènement de Grégoire XVI au trône pontifical (levrier ISJI) et s'étendit

aux Romagnes et aux duchés de Parme et de Modène, et fit partie du gouvernement provisoire étnbli it Rologne. Inspirée de la révolution de Juillet, cette révolution italienne espérait l'appui, au moins moral, de la France, mais le gouvernement de Louis-Philippe repondit par une déclaration de non-intervention enveloppée de compliments hypocrites, et l'Autriche, qui n'avait soufflé mnt, intervint, mais pour comprimer, suivante une habitude invétérée et qui finit par lui c, ûter cher, cette aspiration intempestive vers l'unité italienne. Le comte Mamiani se réfugia alors en France, et fonda à Paris un comité de propagande dont Leopardi et Mazzini firent partie. Après lavénement de Pie IX (juin 1846), il rentra en Italie, à la suite de la proclamation d'amnistie sans conditions, qui suivit d'assez près celle d'une amnistie à la condition d'exprimer le regret « des erreurs passées », à laquelle il n'avait pas voulu répondre. Il rentrait à Rome au commeacement de 1848. prenait place parmi les membres les plus n tiss du puti liberal modére, et etait nppelé par Pie IX, le 4 mai, au minist re de l'intérieur et à la présidence du conseil, en remplacement du cardi- nal Antonelli; mais il ne put s'y maintenir longtemps, plasé qu'il était, lui modéré. philosophe éclectique, entre le pape hésitant mais entraine vers la réaction et le parti avancé fnrmé de ses anciens amis; il ne put même parvenir à faire connaître aux Chambres, réunies le mois suivant. son progrnmme, qui était l'indépendance de l'Italie et la formati n d'une ligne contre l'Autriche entre Rome, la Toscane, Naples et le Piémont. A la suite d'une émeute dans laquelle nn des membres du cabinet s'etait compromis, le comte Mamiani donnait sa demis- sion et était remplacé par Edoardo Fabbri. Il se rendit à Turin et fonda, aie- Gioberbi et autres, la société de l'Union italienne dont il devint président. Après l'assassinat de Pellegring Rossi. qui avait succédé à Fabbri (15 novembre), une émeute le ramenait au pouvoir avec MM. Galetti, Sterbini et Rosmini. Il prit dans ce cabinet le portefeuille des affaires étrangères. Ce fut alors que Pie IX s'enfuit de Rome. En présence de cette complicition nouvelle, M. Mamiani déclara rompre toutes relations avec la cour de Gaéle, et un gouvernement provisoire fut installe; mais refusant de proclamer hi d chéance de Pie IX, le comte Mamiani dut se retirer du ministère (décembre). Resté à Rome, cette fois, il aecueillit les ouvertures de l'ambassadeur de France, qui proprosait une intervention armée, ne croyant pas à une solution raisonnable des di ficultes pendantes par d'autres se ours; ne se readant sur out, pas un compte exact dea conséquences que devait amener cette intervention. Lorsque celle ri commença à se desstiner, M. Mamiani se retira à Gènes, se fit naturaliser sarde, et fut elu, en 1856, députe de cette ville à la Chambre piemontaise. Après la guerre de 185Q. il fut elu député au parlement de Turin. Appelé au ministère de l'instru tion publique en janvier 1860, il était nomme ambas- sadeur à Athénes en mars 1881; il alla également représenter à Berne le gouvernement Malien en 1865. En 1870, M. le comte Mamiani est devenu redacteur en chef de la Filosoph a delle scuole ital ane, revue trimestrielle. Il a collaboré activement, d'autre part, à la presse politique et aux périodiques philosophiques et littéraires de l'Italie, notamment à la Revista contemporanea de Turin. 11 a fonde l'Aca lemie philosophique de Gènes. — On rite du comte Mamiani Rinnovamento della filosophia anlica italiana (1835-36) Poeti d Il' rth-Media (Paris, 1842): Dialoghi discienza prima ib. 1846); Della impoveibifitd d'una screnza asaoluta, Del bello in ordine alla teorta del progresso, Dell' uso della metafisica nelle science fisiche, Sull' origine, natura e constituzione della sovramtà, Del diritfo di proprietà, Del fondamento della filosofia del diritto (Gènes et Naples 1849-51); Del papato (Paris. 1851); Scritti polilici (Floren-e, 1853); Poesie (ib. 185i, nouv. edit. il Nuovo diritto europeo (Turin, 1859); Teoria della reliqione et dello atato (1868), condamné, avec le Nuouo dirifto, par la Sacree Congrégation de l'index (1869 Le medila:ioni cartesiane rennovate dal secoln XIX, Kant e l'ontologia (1870) ('ompendio e sintesi della propria filosophia, ossia nnovi prolegomeni ad ogni presente e sutrera metafisica (Turin, 1876 Della psicologia di Kant (1817) Critica delle rivelaxioni, la Religione de l'avvenire (1880J; Delle questioni sociali et partico' larmente dei proletarj et del cnpitale (1882); de nnmbreuses brochures de circonstance, poésies, articles, etc., etc.

MANBY, CHARLES, ingénieur anglais, fils du directeur des forges et hauts fourneaux de Horsley, dans le comté de Stafford, où il est né en 1804. Elève de son père, il fut mêle tout jeune encore à la révolution apportée par l'application de la vapeur dans le matériel de la marine, et dessina et construisit, dès 18a0, le premier navire à vapeur en fer qui eut jamais navigue et auquel il donna le nom de son père Aaron Manby. Il dirigea la construction des appareils à gaz pour l'eclairage de Paris, devint l'un des direrteurs de l usine de Charenton, puis entra à celle du Creusot et fut nomme i. genieur en chef des manufactures de tabac par le gouvernement de la Restauration. Retourné en Aaglerre à In fin de 1829. il fut d'abord attaché pendant sept ans à une manufastire de fer du ptys de Galles, puis s'établit à Londres comme ingénieur civil en 1836. Secrétaire de l'Institut des ingénieurs civils de 1839 à 1859, il est encore aujourd'hui secretaire honoraire de cette so ieté et chef de la maison Robert Stephenson et Cie, de Newcastle-sur-Tyne. M, Gh. Manby a fait partie, avec M. Barthelemy-Saint-Hilaire et autres, de la commission chargée d'examiner la question du percement de l'isthme de Suex, dont il fut secrétaire-adjoint jusqu'en 1858, ainsi que de beaucoup d'autres commissions scientifiques; il est membre de la Société géologique, de la Société royale, etr., chevalier de la Lrgion dhonneur, des Saints-Maurice et Lazare d'Italie, du Danebrog dn Danemark, officier de la Rose du Brésil et commandeur

de l'ordre de Wasa de Suède et Norwège. M. Ch. Manby est, en outre, lieutenant-colonel du corps d'Etat-mn or des volontaires ingenieurs et des chemins de fer, qu'il a loimême organise.

MANCINI, PASQUALE, homme d'Etat italien, né a. Ariano en 1816, fit ses études à l'universite de Nal les, fut reçu avocat et professait le droit à Naples lorsqu il épousa, en f840, non sans avoir eu à surmonter de grandes difficultes, Mlle Beatrice Oliva, qui s'est fait depuis un nom celébre dans la poesie, et est morte en 1869, M. Mancini prit une part active à la révolution de 1848, et dut s'expatrier au-sitôt après le « retabl ssem*nt de l'ordre ». Il éetablit alors à Turin, qu'il n'a plus quilté jusqu'à la constitution du royaume d'Italie. Îlu depulé au parlement italien, il siégea d'abord dans les rangs de la gauche moderee, dont il ne tarda paa à devenir un des chefs reconnus. Au commencement de mars 1862, il prennit le portefeuille de l'instruction publique dans le cabinet Rattazzi, lequel, après une existence extraordinairement agitée et precaire. donnait sa démission le 1er décembre suivant. En 1865, M. Mancini présentait à la Chambre des députes ital ens une proposition de loi tendant à l'abolition de la peine de mort cette proposition fut adoptée. Mais, en 1874, M. Vigliani. ministre de la justice, présentait à son tour un projet de code pénal ou la peine de mort était subrepticement rétablie. Ce projet, adopte par le Sénat à la majorité d'une voix, fut repoussé à une grande majorité par la commission de la Chambre des députés. A la chute du ministère Minghetti, le 19 mars 1876, M. Manciai, remplaçaot M. Vigliani au min stère de la justice, reprenait, comme de raison, son projet d'abolition de la peine de mort, peine qui disparait en effet du projet de code unique qu'il proposait à l'approbation de la Chambre des députés italiens. Il quittait le pnuvoir en mars t878, pour y rentrer comme numistre net affaires étrangères, en mas 1881, avec M. Depretis. Maintenu aux affaiies étrangères dans le remaniement subi par le cabinet Depretis le 30 mars 1884, M. Mancini ne conservait son portefeuille que quelques mois de plus et ne faisait pas purtie. du nouveau miniatère Depretis arrivé aux araires en juin 1885 et qui s'v est maintenu jusqu'ici. On doit à M. P. Mancini divers ouvrages de jurisprudence et des broehures d'actualité, principalement relatives à la nécessite de faire disparaitre ta peine de mort de nos codes. A la séance de l'Academie des scien es morales et politiques du 7 avril 1877, M. Ch. Lucas présentait au nom du ministre de la justice du royaume d'Italie, une Statistique de la contraiute par corps et la première partie de éon projet de Code pénal unique. M. Mancini est grand croix de la Légion d'honneur.

MANGEANT, SYLVAIN, violoniste, compositeur et chef d orchesire français, né vers 18-8, fit ses etudes artistiques au Conservatoire de Paris, où il ohlint un accessit de violon en 1847. Peu après, il devint second, nuis premier chef d'orchestre nu Theâtre-Historique, remplit les mêmes fonctions à la Gaite, puis au PalaisRoyal, et enfin nt chargé, en 1863, de la direction de l'orchestre du Théâtre-Français de Saint-Pétersbourg, fonctions qu'il a conservées jusqu'ici. M. S. Mangeant a écrit pour le Paluia-Roynl un certain nombre d airs de vaudeville, et a fait représenter les opérettes suivantes la RecAerche de l'inconnue, 1 acte, aux Folies-Nouvelles (1858) Tu ne l'auraa pas, Nicolas, 1 acte (1850), et Danae et sa bonne t acte (1862), ces deux dernières au Palais-Royal. Il est également 1 un des sept musiciens associés auxquels on doit la partition de la Poularde de Caux, operette en t acte jouée au même théâtre. Enfin, M. Mangeant a écrit la cantate: la Saeoie srançaise, exécutee au théâtre du Palais-Royal le 14 juin 1860, à l'occasion de l'annezion à la France de la Savoie et du comte de Nice.

MANGIN, ARTEUR, écrivain scientifique français, né à Paris en 1824, y fit ses études et suivait les cours de la faculté des sciences dans l'intention de ce consacrer à la chimie, lorsque éclata la revolution de février t848, à laquelle il prit une part active dans les range des étudiant«. Il entra alors au ministère de l'interieur aveLedru-Rollin, qu'il suivit dans sa retraite (24 juin), et cessa bientôt, sans toutefois répudier ses convictions, toute participation à la politique militante, pour se consa- crer à des travaux plus tranquilles, et peut être plus salutaires, de vulgarisation scientifique. Outre de nombreux articles au Dictionnaire du commerce et de la navigation et auties publications encyclopediques, M. Arthur Mangin a collabore au Nouveau journal des connaissances utiles, au Magasin pittoresque, au Musée des familles, au Correspondant, a la Vie pratique, à l'Avenir national, au Phare de la Loire, au Progrès de Lyon, etc. Il redige, depuis 1871, le compte rendu des séances de l'Academie des science- morales et politiques au Journal ossiciel. Enfin, M. A. M.mgin a nblié notamment: les Savants illnstres de la Prance (1856); Voyage acientijique autour de ma chambre (1861), Voyages et decouvertes outre mer an XIXe siècle (même année); les Mystères de l'Ocean (f&64); l'Air et le monde aerien (1865); le Désert et le monde sauvage (1866); les Jardins (1867); les Poisons (1868J; les Plantes utiles (1869); Nos ennemis et nos allies. études soologiques (1870); Pierres et métaux (1872); l'Homme et la bête (1873); un Guide des aspirants au volontariat d'un an (1874-75); les àlémoires d'un chêne (1886), etc.

MANGON, CHARLES FRANÇOIS Haavt, ingénieur français, ancien ministre, né à Paris le 13 juillet 1821. Sorti de l'Ecole polytechnique en 1842, il entra à l'Erole des ponts et chanssees et devint ingénieur en chef en 1865. M. Mangon était professeur de travaux agricoles et de genie rural au Conservatoire des arts et métiers et à l'Institut agronomique, et d'hydrauli9ue agricole à l'Ecole des ponts et chaussées, membre de Académie des sciences, où il remplace Payen dans la section d'économie rurale, depuis 1871, lorsqu'il lut appels à la direction du

Conservatoire en remplacement du général Morin, décédé, le 17 fevrier 1880. M. Hervé Mangon, qui s'était pré- t tenté sans succès, comme candidat republi ain, aux élections d'o'tobre 1877, dans l'arrondissem*nt de Valognes (Manche), fut elu député de cet arr dissem*nt le 21 août 1881, et fut, en conséquence, obl gé de quitter le Con- servatioire, où M. le colonel Laussedat le remplaça. Il a été nommé membre du Bureau central météorologique de France pour une période de trois ans, le 10 juillet 1884, et président de ce bureau pour 188B.- Le 1" avril t885, M. Mangon entrait dans le cabinet Brisson, avec le portefeuille de l'agriculture. Mais il échouait aux élec- tions generales du 4 ortobre suivant, et donnait sa dé- mission de ministre de l'agriculture; le 9 novembre, il remettait son portefeuille à M. Gomot. — On doit à ce savant éminent un assez grand nombre d ouvrages sur l'agriculture, les constructions et l'hydraulique agricole, outre un Traité tur le génie rural, avec gravures dans le texte et un atlas (Paris, 1875-80). Il est commandeur de la Legion d'honneur depuis i878.

MANNERS, lord JOHN JAMES ROBERT, homme politique anglais, second fils du feu duc et frère puiné du duc actuel de Rutland, est né le 13 décembre f818 au château de Relvoir, dans le comté de Leicester, et a fait ses études à Eton et au college de la Trinité, à Cambridge, où il prit le grade de maitre es arts etl 1839. L'un des promoteurs de la Sociéte Camden, fondée pour la restauration des églises sur les prin ipes de l'architecture gothique, il était elu, avec M. Gladstone, représentant du bourg de Newark, an titre conservateur en juin 1841. Aux elertions génerales suivantes (1847), il se pi ésentait sans succès it Liverpool et échouait également à une election partielle de la Cité de Londres, avec le baron Rothschild, en juin 1849; élu en février 1850 par le bourg de Colchester, il échangeait ce mandat en mars 1857, contre celui de representant de la circonscription nord du comté de Leicester, qui l'a constamment reélu depuis. Lord John Manners est l'un des plus fermes defenspurs des droits de l'Eglise d Angleterre et des intérêts de l'agriculture en tant qu'ils s accordent avec les principes du système prohibitionniste; il a combatiu avec ardeur le projet de rappel des lois sur les cereales (1841), ainsi que les mesures économiques. dans le sens de la liberle des échanges, prises par sir Robert Peel (1845-46). Nommé premier commissaire du Bureau des travaux et membre du Conseil privé sous la première administration de lord Derby (1852) et sous la seconde (1858-59), il y fut réintégra de nouveau, mais avec siège nu cabinet, sous la troisieme (1866-67). Enfin, aa retour des conservateurs au pouvoir, en février 1874, lord John Manners a été nommé directeur-général des Postes. A la retraite de son parti en avril 1880, il fut créé grand croix du Bain. Il sait partie du ministère conservateur constitue, le 2 août 1886, sous la presidence du marquis de Salisbury, aveo le portefeuille de chan- celier du duch*e de Lancastre. On lui doit des Notes de voyage en Irlande, une Croisière dans les eaux écossaises, autre recueil de Notes de voyage d'agrement, deux volumes de Poésies et quelques brochures de circonstan 'e.

MANNING, HENRY EDWARD, prélat catholique anglais, cardinal, archevêque de Westminster, ne à Totterndge, dans le comté d'Hertford, le t5 juillet 1808, est fils d'un negociant de Londres, qui fut membre du parlement. Il fit ses études à Harrow et an college Balliol d'Oxfoad, où il prit le grade de bachelier ès aits en 1830. et devint, la même année, agrégé du college Merton. Après avoir été quelque temps l'un des prédicateurs favoris d'Oxford, il fut nomme, en 1834, recteur de Lavington et Graffhum (Sussex), et archidiacre de Chichester en 1840. Mais il donna sa démission et 8e convertit au catholicisme en 1851. Ordonne prêtre par le cardinal Wiseman, il se rendit à Rome pour étudier la theologie catholique, et rovint en Angleterre en f854. En 1857, il fondait à Bayswater une congrégation religieuse à laquelle il donna le nom- d'oblats de Saint Charles- Borromee. Il reçut alors le titre de docteur en théologie de Rome, devint prévôt du chapitre de Westminster, protonotaire apostolique et prélat domestique du pape. A la mort du cardinal Wiseman, le 8 juin 1865, M. Manning fut nommé à sa place or hpvèque de Westminster. Le pape Pie IX l'a crée cardinal le 15 mars 1875. Le cardinal Manning a publié, avant sa conversion, quatre volumes de Sermons et plusieurs autres écrits theologiques. Depuis, il a donné: les Fondement de la foi (1852); la Souveraineté temporelle des papes (1860); les Dernières gloires du Saint-Siège plus grandes que les premières (t861J; la Crue aotuelle du Snint-Siège prévue par les prophéties (1861); le Pouvoir temporel du vicaire de Jésus-Christ (1881); Sermons sur des sujets ecclésiastiques, précédés d'une introduction sur les rapports de l'Angleterre avec le christianisme (1863); deux Lettres à un ami anglican sur le eoncile (1864); lu Mission temporelle de l'EspritSaint, ou Raison et révélation (1865); la Réunion de la chrétienté, lettre pastorale au clergé (1866); le Pouvoir temporel du pape consideré au point de vue politigue (1866); le Centenaire de Saint Pierre et le concile général et Angleterre, et chretienté (1867); l'Irlande, lettre au comte Grey (t868J; le Concile œcumenique et l'infaillibilité du pontife romain, lettre pastorale au clergé (1869); le Concile du Vatican et ses definitions, lettre pastorale (1870); Petri Privilegium, trois lettres pastorales au clerge du diocèse de Westminster; la Quadruple souveraineté de Dieu (1871); le Démon de Socrate (1871); la Mission spirituelle de l'Esprit-Saint (1875); les Décrets du Vatican (the Vatican Dcerees in their bearing on Civil Allegiance), réponae à l'Expostulation de M. Gladstone (1875); le Péché et ses conséquences (1876) la Vraie histoire du concile du Vatican (1877) Miscellanées (1878, 2 vol.); 1 Egliae catholique et la société moderne (1880J; le Sacerdoce élernel (1883), et un grand nombre d'autres brochures de circonstance, lettres pastorales, sermons, etc.

MANTZ, PAUL, littérateur et critiqne d'art frarrais. né a l3ordeaux le 28 avril 1821, Ht son droit à Paris et aborda, dès 1844, la carrière littéraire. Il rollabora d'abord à l'Artiste, puis débuta comme écrivain d'art à l'Evénement, en 1848. Se bornant désormais à cette dernière branche de la litterature, il écrivit successivement à la Revue de Paria, à ta Revue srancaise, etc., et écrit encore aujourd'hui d'une manière assidue, i la Gazette des Beaux-Arts et au journal le Temps. M. Paul Mantx, qui s'est acquis une grande réputation de critique savant, él gant et consciencieux, a rédigé de nombreux Cataloques, fourni à l'Histoire des peintre. de nombreuses notices, publie avec M. F. Kellerhosen, les Chess-d'œuvre de la peinture italitnne, aplendide album in-folio dont il a rédigé les 270 pages de texte (1869), et rédigé le texte d'autres grandes publications arti.tiques, telles que Han* Holbein (1879), Francois Boucher, Lemoine et Natoire (1880). etc. M. Paul Mantz a fait partie du jury d'adm ssion des ouvrages d'art (4e section, gravure et lithographie), à l'Exposition universelle de 1878. Il a fait également partie du jury de plusieurs salons annuels. Il est directeur géneral honoraire des Reaux-Arts, membre du Conseil superieur, etc., et officier de la Legion d'honneur depuis 1881. MANUEL EUGÈNE littérateur frnnçaia, d'origine israelite, ne à Paris le 13 juillet 1883, est fils d'un medecin distingué. 11 fit ses études au lyc e Charlemagne et fut admis à l'Rcole normale superieure en 1843. Agrege des classes supérieures des lettres en 1847, il fut successivement professeur de se onde à D ion et de rhetorique i Grenoble, puis à Tours. Rappelé à Paris, il fut charge de l'enseignement spécial au lycee Charlemagne, puis au lycee Saint-Louis, devint suppléant, puis professeur titnlaire de seconde au lycée Benaparte, professeur de rhetorique au college Rollin, passa en la même qualité an lycée Henri IV et fut, en 1871, chef du cabinet clu ministre de l'instruction publique, M. Jules Simon. Nommé, en 1873, inspecteur de l'Académie de Paris, Il a éts promu inspecteur général de l'instruation publique en 1878. — On a de M. E. Manuel une édition des Œuvres lyriques de J.-B. Rousseau, suivies d'un choix des lyriques français, avec notes et commentaires (1852); la Frnnce, livre de lecture scolaire, avec M. E. Levi Alvarès (1854-55, nombr. edit.); Page. intimes, recueil de poesies, couronne par l'Académie française (1866, 5e edit., 1877); les Ouvriers, drame en 1 acte, en vers, joue au Théâtre-Français en janvier 1870; Pour les blessés, scène en vers(1870); Bon jour, 6on an, compliment au public: Henri Regnault, les Pigeons de la République (1871), pièces dites au Théâtre-Français, avec un tres vif succès, pendant le siège de Paris; Poésies populaires (1874, 4' édit. 1877), couronnées par l'Académie française; Pendant la guerre (1872); l'Absent, drame en 1 acte, en vers, au Théâtre-Français (1873), etc. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1866, il a été promu officier le t2 juillet 1883.

MAQUET, AUGUSTE JULES, littérateur français, né Paris le J3 septembre i8t3, fit ses études au collège Charlemagne, où il devint prosesseur-suppleant en 1831. Après avoir passé, sans succès, ses examens pour le doctorat ès lettres, M. Maquet abandonna la lutte, renonça i ['enseignement et se voua à la littérature. Aver Gérard dc Nerval, son ami, il écrivit successivement plusieurs pièces de théâtre, notamment l'Expiation, drame en un acte, en vers qui, reçu à l'Odéun, ne fut toutefois jamais joue. Il présenta ensuite à la Renaissance un drame en prose, en trois actes, qui fut reçu et joue, après remaniement par Alexandre Dumas, sous le titre de Bathilde; le titre primitif était un Soir de carnaval: telle fut l'origine des relations de M. Auguste Maquet avec le celèbre romancier, dont il devint dès lors le laborieux collaborateur. M. Maquet avait tout prêt un roman le Bonhomme Duvat, dont le placement, malgré son mérite réel, était tout aussi dilficile que celui de ses pièces; il le soumit à Alexandre Dumas, qui le fit aussitôt paraître dans le Siècle, sous son propre nom et apres avoir changé le titre primitif pour celui, plus romantique certainement. de Chevalier d'Harmental. La collaboration d'Alexandre Dumas à ce roman de M. Maquet s'est-elle bornée la? nous lignorons; ce que nous savons, d'après les accusations d'Eugène de Mirecourt et l'echo des procès 9ue M. Maquet. ne pouvant tirer de sa collaboration à l'œuvre du celebre é rivain, au moins le paiement dont on est tenu envers un secrétaire ou un employé, lui fit pour obtenir l'autorisation d'en partager la gloire en ta signant, c'est que M. Maquet a eu une part considerable aux ouvrages les plus populaires et les plus justement estimes parmi ceux qui portent la signature Alexandre Dumas pour marque de fabrique. Ce sont, outre le Che- valier d'Harmental: les Trois mousquetaires, Vinqt ans après et le Vicomte de Bragelonne Monte-Cristo; Une fille du Régent le Chevalier de Maison-Rouge; la Reine Marqot; la Dame de Monsoreau et les uarante-cinq le Ddiard de Mauléon la Guerre des semmes; Joseph Balsamo et le Collitr de la reine; Atiqe Pitou; Olympe de Clèoes; la Tulipe noire et Inqénue. Outre tette collaborat6,n, qui no prit sin qu'en 1851, M. A. Maquet a publie, pendant et après le Beau d'Anqennes (1843 Deux trahisons (1844); Histoire de la Bataille, avec Arnould et Albnize (1844); les Prisons de l'Europe, avec Alboixe (1844-46, 8 vol.): la Belle Gabrielle (1853-55); le Comte de Lavernie (1855); la Maison du baig reur (1856 les Dettes de cœur (1957); l'Envers et l'endroit (1858 la Rose blanche (1859); les Vertes-seuilles (1862), publie au Journal des Débats l'année pre edente; Voyages au pays bleu, rontea fantastiques (1865. Il a donue au théâtre, d'abord avec la oli boration d Alexandre Dumas, dans des pièces qu'os re onnaitra les Mousqu taires (1846); la Reine Marqot, le Chevaler de Maison Rouge et Monte-Cristo (1847); Catilina (1848) le Chevaiier d'Harmental, la Guerre des semmes (1849) la Jeunesse des mousquetaires (1850); Urbain Grandier (1851J; Valeria, drame en vers, au Français (même an-

née) et ta Fronde, opéra, a u i le Niedermeyer (1853), ave M. Jules Lacroix le Comte de Lavernie (1855 la Belle Gabrielle (1857); les Dettes de cœar (1859), seul: la Dame de Monsoreau (1860), avec Alexandre Dumas: et seul de nouveau la Maison du Baigneur (1864); le Hussard de Bercheny (1865). M. Auguste Maquet. qui e été plusieurs fois élu président de la Société d 8 Gens de lettres, est officier de la Légion d'honneur depuis 1861.

MARCÈRE (de), EMILE Louis GUSTAVE DESHAYES, homme pohti lue français, ancien ministre, né à Domfront le 16 mars 1828, fit son droit à Caen et fut attaché au ministère de la justice en 1850. Il devint successivement substitut à Soissons en 1853 et à Arras en 1856. procureur impérial à Saint-Pol en 1857, président du tribunal d'Avesnes en 1863 et conseiller à la cour de Douai le 20 avril 1866. Il occupait ces dernières fonctions lorsqu'il publ'a, en 1869, une brochure qui fut alors très remarquee de tout le monde, lui valut les éloges de la presse libérale et faillit lui attirer des peines discipli- naires la Politique d'un prouincial. Après le 4 Septembre, lorsque la convocation des electeurs paraissait devoir être plus prochaine, il publia une nouvelle brochure Lettre aux électeurs à l'occasion des élections pour la Constituante (1870), dans laquelle il affirmait ses preferences motivées pour la forme républicaine, conclusion résultant naturellement des prémisse posées don. le précèdent opuscule. Aux élections du 8 février 1874, M. de Marcère etait, en conséquence, élu représentant du Nerd, le sixième sur vingt-huit, par 205,588 suffrages. Il se fit inscrire à la réunion Ferav, puis fit partie du centre gauche, qui le choisit pour vire-président et plus tard pour président, et ne cessa, en toute occasion, de chercher à demontrer la nécessité de l'établissem*nt définitif de la République. M. de Marcère fit partie de beaucoup de commissions importantes et monta frequemment à la tribune pour prendre part aux discussions relatives principalement à la magistrature, aux lois muni ipnles, budgetaires, électorales et sur la revision des services administratifs. Son rapport sur le projet de prorogation des conseils municipaux fut imprime aux frais des trois gauches et répandu à un chitfre énorme d'exemplaires. Il fit également partie de la dernière commission des Trente et redigea, avec M. Ricard, un rapport sur la loi électorale municipale, qui contient l'apologie de l'elertion au scrutin de liste, présentee à c oup sur avec une grande eloquence. Aux élections du 20 fevrier 1876, M. de Marrere se présenta dans la deuxième cirronscription de l'arrondissem*nt d'Avesnes, qui l'eiut par 10,202 vo x contre 7,169 accordées à M. Bottienu, députe s rtant, apparlennnt à la droite. Le 12 mars suivant, il suivait au ministère de l'interieur, comme sous-secretaire d'htat, son ami M. Ricard, dont il avait été le collaborateur en tant d'autres oc -asions, et auquel il devait sncceder apres sa mort (15 mai 1876). M. de Marrère quittait le ministère le 13 décembre suivant, remettait son portefeuille ù M. Jules Simon et reprenait sa place sur les bines du centre gauche. Reélu député d'Avesnes le 14 octobre 1877, M. de Marcere faisait partie du comité de résistince dit des Dix-huit, aussitôt la rentrée. Le 14 décembre suivant, il entrait dans le cabinet Dufaure avec le portefeuille de l'interieur, et apportait dans le personnel administratif. un remaniement général bien nécessaire. Resté dans le cabinet formé après l'élection de M. Grevy, sons la présidence de M. Waddington, M. de Marcère quittait le ministère le 3 mars 1879, à la suite de difficultes avec la gauche, nées principalement de l'enqnête sur la prefecture de police, provoquée par les révélations de la Lanterne. 11 avait fait, pendant quelque temps, l'interim du ministère des cultes. Aux élections du 21 août 1881, M. de Marcère était réélu député dans la d uxieme circonscription d'Avesnes. 11 était élu sénateur inamovible le-28 février 1884, en remplacement de M. Gauthier de Rumilly, décédé. Il a vote contre la loi d'expulsion des prin es prétendants. — Outre les deux brochures precitees, on lui doit fi République et les conservateurs (1873).

MARCOU, JACQUES HILAIRE THÉOPHILE, avocat, journaliste et homme politique français, ne à Carcassonne le 18 mai 18 3. Pros rit de decembre 1851, il se réfugia en Espagne et ne rentra en France qu'en 1867. L'année suivante, il fondait la Fralernité, journal d'opposition radicale, dans sa ville natale, où il avait pris place au barreau et était devenu bâtonnier de son ordre. Maire de Carcassonne après le 4 Septembre, révoqué après le 24 Mai, il avait échoué aux élections du 8 février 1871, mais fut élu représentant de l'Aude à l'élection partielle du14 décembre 1873 et député de Carcassonne le 20 lévrier 1876. Il siégea ù l'extréme-gauche dans les deux assemblées. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il se présentait le 25 janvier 1885 aux élections pour le renouvellement de la representation s natorialede l'Aude, et était élu au second tour. Il a pris place à l'extrêmegauche et voté l'expulsion des princes.

MARECHAL, CRARLES HENRI, compositeur français, né à Paris le 22 anvier 1842. Il entra au Conservatoire en 1866, dans la classe d'orgue de M. Benoist et dans la classe de composition de Victor Masse. Sans avoir obtenu aucune récompense aux concours de l'Bcole, auxquels nous ignorons d'ailleurs s'il prit part, M. Marechal se présentait au concours, de l'Institut en 1870, et remportait d'emblée le grand prix de Home, en partage avec M. Charles Lefebvre (vuvez ce nom), pour la cantate mtttulee le Jugement de Dieu, qui ne fut pas exécutée en seanco publique, grâce aux trop memorables évenements qui ne tardèrent guère à se produire. En 1875, à la séance d'audition des envois de Homt!, on a txecute au Conservatoire des frugmepts de la Nativité, draine sacré de M. Maréchal, dont plusieurs fiagments avaient de à été entendus aux séances de la Société nationale de musique. Enfin, le 8 mai 1876, M. Henri Maréchal faisait représenter sur la scène de l'Opéra-Comique un ourage en un acte les Amoureux de Catherine, écrit

sur un pnème de M. Jules Bu ier, et qut a été fort bien assuplli. Il a donne plus récemment, aa même theâtre 1 Tauerne des Trabans, opera comi lad en 3 actes, livret de M Erckmann-Chatrian et Jules Barbier (1882). MARET HENRY, journaliste et homme politique francais, ne à Sancerre en 1838, fit ses études au lycée de Bourges, puis vint à Paris, où, avec l'appui du dut de Bassano, son parent, il entra dans les bureaux de la préfecture de la Seine. Il débuta de bonne heure, toutefois, dans la carriè e des lettres, par des nouvelles inséré s dans la Semaine des familles et ailleurs; puis collabora au Charivari, à l'Illuitration, à la Vie parisienne; donna des feuilletons à l'Opinion nationale, au Temps: rédigea le feuilleton des théâtres à la Presse- libre, bientôt detenue la Réforme et entra ensuite au Rappel. Collaborateur au Mol d'ordre de M. Henri Rochefort, son ancien collègue à la préfecture de la Seine, pendant le siege de Paris et la Commune, M. H. Maret se vit condamner par un conseil de guerre à cinq ans de prison et 500 fr. d'amende c'était une condamnation à mort, s'il avait dû la subir, et assez peu meritee; il en fut quitte pour quatre mois. Rentré dans la vie active, et il était temps, M. Maret collabora aux journaux de M. E. PoMalis: à la Constitation et à l'Avenir national, puis à la Afarseillaise nouvelle et au nouveau Mot d'ordre, dont il devint rédacteur en chef. Devenu rédacteur principal de la Vérité en octobre 1880, il prenait, dix mais après, la dire'tion du Radicad, qu'il a conservée jusqu ici. — Elu membre du Conseil muni ipal de Paris en 1878, pour le quartier des Epinettes, en remplacement de M. Ernest Lefèvre, démissionnaire, M. H. Maret fut réélu le 4 mai 1881. Au scrutin de ballottage du 4 septembre suivant, il était élu depute de la 2e circonscription du XVII- arrondiasem*nt de Paria. Porté aux elertions d'octobre 1885 dans la Seine et le Cher, il fut élu dans ces deux départements et opta pour le Cher. Membre de la commission chargee d'examiner la proposition d'expulsion des princes, il se prononça énergiquement contre et décida l'attitude de presque tout le groupe radical sur cette question. On cite de M. Henry Maret le Tour du monde parieien (1862); les Compagnons de la Marjolaine (1864); Arcachon, Promenade à travers bois (1865); on cite aussi les Parents criminels, avec Gabriel Guillemot (illustré), mais ce roman est resté inachevé. Il a écrit en outre, avec M. Lecœur, le Baiser de la reine, comedie en 2 actes (Bordeaux, 1864).

MARGAINE, HENRI CAMILLE, homme politique français, capitaine d'infanterie démissionnaire ee 1863, maire de Sainte-Menehouid, révoque apres le 24 mai 1873, malgre les services rendus pendant l'occupation, est né dans cette ville le 4 décembre 1829. Il est décoré de la Légion d'honneur. Elu représentant de la Marne le 8 février 1871, et députe de Sainte-Menehould le 20 février 1876, il siégea à gauche dans les deux chambres et a eté questeur de la seconde. Il a, publié dans le XIXe Siècle des lettres très remarquables sur la politique du jour, Reéiu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M. Margaine était élu député de la Marne en tète de la liste republicaine, aux élections d'octobre 1885. Il a voté l'expulsion totale des princes. M. Margaine a été maintenu invariablement dans ses fonctions de questeur à chaque nouvelle session.

MARION (de FAVERGES), JOSSPE EDOUARD, homme politique Irançais. fils d'un ancien magistrat, membre de la Chambre des députés sous la monarchie de Juillet et de la Constituante de 1848, est na à Grenoble le 27 décembre 1829, fit son droit à Paris et se Bt recevoir avo- cat; il exerça ensuite les fonctions d'agent de change à Marseille, puis à Paris et se retira au château de Faverges en 1861, pour se livrer à l'agriculture. Candidat de l'oppoaition démocratique dans fa 4e circonscription de l'Isere, aux élections genérales de 1869, il fut elu à une grande majorité; mais son élection fut annulée par des considérations etrangères à la politique, quoiqu'evidemment suggérées par elle; le 7 février 1870, il était reeelu avec une majorité augmentée de plus de 2,500 voix et reprenait sa place sur les bancs de la guche. Après le 4 Septembi e, M. Marion fut nommé commissaire du gouvernement dans l'Isère, cumme son pere l'avait ete en 1848, et prit le commandement des mobilisés de son dàpartement, avec le grade de géseral. Il est membre du Conseil general de l'Isere pour le canton de Morestel et maire des Avenieres. Aux élections du 20 février 1876, M. E. Marion a été élu députe de la 2- circonscription de La Tour-du-Pin, par 8,070 voix contre 4,580 accord es à M. de Quinsonas, depute sortant appartenant à la droite. Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M Marion était elu sénateur de l'Isère le 25 janvier 188', en remplacement de M. Michal-Ladichère, décède. Il a voté l'expulsion des princea.

MARKHAM, GLEMINTS ROBERT, explorateur et écrivain anglais, ue à Stillingfleet, pres d'York, le 20 juillet 1830, nt ses études à l'ecole de Westminster et entra dans la marine en 1844. Embarqué comme élève (naval cadet) sur le Collingwood, portant le pavillon de sir George Seymour, pour la station du Pacifique, il devint aspirant en 1846, lieutenant en 1850 et abandonna la carrière en 1851. Employé aD Comite de contrôle en 1855, M. Markham devint secrétaire-adjoint au Bureau de l'Inde en 1867 et directeur du département geographique de cette administration en 1868. Il etiit nomme secrétaire de la Société Hakluyt en 1858 et de la société géographique de Londres en 1863; membre en outre de la So iete linaéenne, de la Société des antiquaires et de la Société royale, M. Markham a été créé compagnon de t ordre du Bain en 1871, commandeur de l'ordre du Christ de Portugal en 1874 et chevalier de l'ordre de la Rosé du Brésil la même année. M. Markham a fait partie de l'expédition arcti lue envoyée à la recherche de sir John Franklin, en 1850-51; exploré le Perou et les forêts des Andes orientales, en 1852-54; introduit la culture du quinquina dans l'Inde, en 1860-61

visité Ceylan et les lu les en 1865 et 1868; il accompagna. en qualité de géographe, l'expédition abvssin e ne de 1867-68. et assista à la prise de Magdala et à la mort de Théodoros, le 13 avril de sette derniere annee. Il a prblie: les Trace. de Franklin (1852); Cuzco et Lima (1856); Voyage. au Pérou et dans l'Inde (1861); Grammaire et Dictionnaire quichua (1863); l'Irrigation espagnole (1867); Histoire de l'expédition d'Abyssinie (1869); Vie du grand lord Fairfax (1870); Ollanta, drame quichua; Memoire sur les inspections indiennes (1871); Esquisse générale de l'histoire de la Perse (1873); les Abords de la région inconnue (1814); Notice sur la comtesse de Chinchon (1875); Missions au Thibet (1877); l'Ecorce péruvienne, le Pérou (1890); la Guerre entre le Chili et le Pérou, 1879-81 (I888, 3e édition). etc. Outre la traduction de plusieurs ouvrages pour la Société Hakluyt et de nombreux articles dans le Journal de la Socirté géographique, on lui doit encore les Rapports sur les proqrès matériels et moraux de l'Inde, pour 1871-72 et 1872-73. M. Markham a été le rédacteur en chef du Geographical Magazine, de 1872 à 1878.

MARIER, XAVIRE, littérateur français, né à Pontarlier le 24 juin 1809, fit ses etudes à BeSançon, collebora à la presse locale, puis visita la Suisse, l'Allemagne et la Hollande et vint se fixer à Paris en 1830. Il lrublia dès son arrivée un volume de poésies, retourna en Allemagne en 1832, puis, de 1836 à 1838, visita les contrées septentrionales de l'Europe, charge d'une mission archéologique, à l'issun de laquelle il fut décoré de la Légion d'honneur. Familiarisé de bonne heure avec les langues et les littératures du Nord, M. X. Marmier fut rédacteur en chef de la Revue germanique de 1832 à 1835; chargé en 1839 du cours de litterature étran- gere à Rennes, il était nommé l'apnée suivante bibliothecaire au ministère de l'intérieur, d'où il passait, à la fin de 1846, à la bibliothèque Sainte-Geneviéve en qualité de conservateur. Devenu administrateur de cette bibliothèque, il donnait sa démission de ces soutions en janvier 1885, conservant le titre d'adminiekrateur-adjoint et remplacé effectivement par M. H Lavoix. De 1842 à 1849, il fut presque constamment en voyage et visita la Russie, l'Orient, l'Algérie, l'Espagne et l'Amérique. M. X. Marmier a été élu membre de l'Academse française en 1870, en remplacement do Pongerville. II a été promu officier de la Légion d'honneur en 1873, et est en outre décoré de plusieurs ordres étrangers. On a de cet écrivain Esquisse. poétiques (1880); Choix de parabolet de Krummacher (1833); Pierre ou les suites de l'ignorance, l'Arbre de Nodl et quelques autres livres destinés à l'enfance (1833-35); Etudes sur Gœthe (1835) Nouueau choix de paraboles de Krummacher (l887) Langne et littérature islandaises et Histoire de l'Islande depuis sa decouverte jusqu'd nos jours (1838); Histoire de la littéroture en Danemark et en Suède; une nouvelle édition de l'Allemagne, de Mme de Stael et une traduction nouvelle de Theâtre de Gœthe (1839); Lettres sur le Aord: Danemark, Suède Laponie et Spittberg (l840, t vol.); Souvenirs de voyages et traditions populaires et le Theàtre de Schiller, traduction J1841); Chants populaires du Nord, traduits en français et Lettres sur la Hollande (1842); les Contes fantastiques d'Hoffmann, traduction (1843) Poéstea dun voyageur, Relation de voyage de ta commission scientifique du Nord (1844); Nouveauxd souvenirs de voyage en Franche-Comté(1845); Du Rhin au Nil (2 vol.), Lettres sur l'Algérre (18t8J; Lettres sur la Russie, la Finlande et la Pologne (f8t8, 2 vol.) Lettres surl'Amérique (1852, 2 vol.); Lettres sur l'Adriatique et le Monténépro (1854, 2 vol.); Un été au bord de la Baltique et de la mer du Nord (1856); les Fiancés du Spitzberg, ouvrage couronné par l'Academie (1858) Voyage pittoresque en Allemagne (1858-59, 2 vol.); En Amérique et en Europe (1859); Gasida, fiction et réalitf, roman, couronné par l'Academie, et Histoires allemandes et scandinaves (1860); Voyage en Suisse, illustré; Mémoires d'un orphelm (1861); Hélène et Suzanne, roman Voyages et littérature (1862); En Alsace, l'Avare et son trésor (1863); En chemin.de fer, nouvelles de l'Est et de l'Ouest (1864) Sous les sapins, nouvelles du Nord (1865); le Roman d'un héritier, Histoire dun pauvre musicien, 17701793 (1866); De l'Est à l'Ouest, voyage. at littérature; Souvenirs dun voyageur (1887); les Hasards de la vie, contes et nouvelles et les Drames du cœur (1868J; les Voyages de Nils (1869); Ro bert Bruce (1871); En Franche-Comté (1884); Esquisses provinciales (1895); Passé et présent, récite de voyage (1886), etc. M. Xavier Marmier a collaboré à de nombreuses publications periodiques à la Revue des Deux-Monder, à la Revue de Paris, à la Revue germanique, à la Revue britanni- que, au Journal dea jeunes personnes, à l'Histoire des villes de France, etc. Il a d nné en outre un grand nombre de traductions de l'allemand, du danois, du russe, etc., notamment les Aventures d'une colonie d'émigrants en Amérique de Gerstaeker, les Nouvellea danoises de Heiberg et, avec L. Viardot, les Scènes de la vie russe d'Ivan Tourgueneff, qui font partie de la « Bibliothèque des meilleurs romans etrangers. » Aux élections du 20 lévrier 1876, M. Xavier Marmier se présenta comme candidat conservateur dans l'arrondissem*nt de Pontarlier mais il échoua contre le candidat repablicain, M. G. Colin. Il renouvela la tentative le i4 oetobre 1877, avec le même succès.

MARMONNIER, HENRI, homme politique français, avocat, ne à Belleville (Rhôue) le 16 septembre 1855. En faisant son droit à Paris, Il collaborait à la Semaine républicaine et se mèlait activement à l'agitation rndi ale. Devenu secrétaire de M. Henri tirisson. il le suivit à la présidence de la Chambre des députes comme chef-adjoint de s rn cabinet (1881) et au ministère de la justice, le 6 avril 1885, comme chef du cabinet. Do-teur en droit, président de la Société d'agriculture de l'arrondissem*nt de Villefianche qt secrétaire-général du ro-

mire agricole du Beaujolais, dont il est le fondateur. M. H. Marmonnier a été élu député du Rhône au scrutin du 18 octobre 1885, et a pris place à gauche. Il a voté l'expulsion des princes. M. Marmonnier est un des collaborateurs de la Grande Encyclopédie.

MARMONTEL, ANTOINE FRANÇOIS, pianiste et compositeur français, né à Clermont-Ferrand le 16 jnillet 1816, est arrière-petit-neveu de l'auteur des Inca,v et des Contes moraux et a été élevé par son grand-père, professeur au collège d'Orléans, qui développa de bonne heure ses précoces dispositions pour la musique.. M. A. Marmontel fit ses premières études artistiques à Orleans et à Clermont, et, amené à Paris par son grandpère, entra en 1828 au Conservatoire, dans les classes de Zimmermann et de Dourlen. 11 devint ensuite élève de Lesueur et d'Halévv et remporta successivement le prix de solfège en 1829, un prix de piano l'année suivante, un second prix d'harmonie en 1832 et un second prix d'accompagnement et fugue en 1835. Il quitta alors le Conservatoire pour se vouer à l'enseignement particulier, dont sa position de fortune lui faisait une nécessité, et se produisit à l'occasion, comme virtuose. dans divers concerts. Nommé en 1836 professeur-adjoint de solfège au Conservatoire, il devint titulaire de cette chaire en 1844, fut chargé, pendant l'absence de M. Henri Herz, parti pour l'Amérique en 1847, de sa classe de piano, et fut nommé à celle de Zimmermann en 1848. M. A. Marmontel a publié un grand nombre de romances, mélodies, morceaux de piano, sonates, nocturnes, musique de danse, etc. des Etudee pour piano: étude. élémentaires, progressives, difficiles, transcendantea, à deux et,quatre mains; l'Art de dechif- frer, l'Ecole du mécanisme, etc. On remarque parmi ses autres œuvres trois Grandes sonates, un Allegro, plusieurs Nocturnes, le Mennet de Mlle de La Vallière, etc. On lui doit enfin un ouvrage intéressant intitulé: Art classiqueet moderne du piano, conseils d'un professeur sur l'enseignement technique et l'esthétique du piano (1876) et la Première année de musique (1886). Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1862. MARQUET DE VASSELOT, JEAN JOSEPH MARIE ANTOINE, sculpteur français, ne à Paris le 16 juin 1840, 7 fit ses études et fut attaché comme rédacteur au ministère de l'intérieur en 1860. Après avoir rempli auprès de l'ambassade du roi de Siam à Paris, en 1863, les fonctions de premier secrétaire, il se decida pour la carrière artistique en 1865. devint élève de MM.Jouffroy. Lebourg et Bonnat et débuta an Salon de 1866 par un portrait de l'Abbé Liats, médaillon en plâtre. Ce début fut suivi de: Mme L. Marguet de Vasselot, médaillon en bronze (1866) honore de Balzac buste en plâtre Abraham Lincoln, médaillon en terre cuite (1868) Chloé à la /ontaine, statue en plâtre Jeannp de So;nbreuil, medaillon en terre cuite (1869); le Christ au tombeau, statue en plâtre et H. de Balzac en bronze (1870); N.-S. Jésus-Christ, en marbre, pour la Compagniede Jésus; le Comte de Chambord, buste en marbre (1872); la Chloé en marbre (1873); Patrie, statue en marbre les portraits de M. C. de Wendel et du Dl de Wecker, bustes en marbre 1874 Balzac, buste en marbre, pour le Théâtre-Français; Honneur d nos morts! bas-relief en plâtre et un Buste en marbre (1875); Christ au tombenu, statue en marbre noir et bronze le Jeune Thésée trouvant l'épée de aon père, statue en plâtre (1876); Unq ymagier du roi, statue en bronze Portrait de M. Cathelin ainé, buste en marbre (1881): un Mineur, statue en bronze à cire perdue Rose Anais, buste en bronze à cire perdue (1884); Henri Martin, buste en marbre; le Souffle suprême, buste en bronze (1885.); un Rabbin, statue en bronxe Jean-Jacques Rousseau, statuette en bronze (1886). On lui doit en outre un Fronton pour le musée de Rouen (1876) et une statue de Lamartine, inaugurée au square Lamartine en 1886. — M. Marquet de Vasselot a obtenu une medaille de 30 classe en 1873 et une de 2e classe en 1876, outre de nombreuses récompenses aux expositions de provin et de l'etranger, notamment à l'Exposition de Philadelphie, en 1876. Il est décoré de la médaille militaire pour sa belle conduite à la bataille de Buzenval, à laquelle il a pris part comme capitaine au 16e régiment de Paris, d'une médaille d'honneur de sauvetage et de plusieurs ordres étrangers.

MARQUISET, Jean GASTON, homme politique français, ne à Saint-Loup (Haute-Saône) le 4 novembre 1826. Ancien substitut du procureur impérial à Gray, rallié à la République, il se présenta comme tel dans la 2* circonscription de Lure, aux élections du 14 octobre 1877; il échoua de quelques voix contre le candidat officiel, dont l'élection fut invalidée par la Chambre; à une nouvelle épreuve, venue le 27 janvier 1878, M. Marquiset triompha de son adversaire et prit place sur les bancs dela gauche républicaine. Réélu le 21 août 1881, il était élu député de la Haute-Saône le 4 octobre 1885. Il a voté centre les projets d'expulsion des princes. M. Marquiset est chevalier de la Légion d'honneur. MARSH, OTHNIBLCRARLBS, paléontologiste américain, Dé à Lockport (New-York) le 29 octobre 1831, fit ses études au collège puis à l'école des sciences d'Yale, après quoi il partit pour l'Europe et suivit les universites de Berlin, Heidelberg et Breslau, de 1862 à 1865. A son retour en Amérique, en 1866, il fut nommé professeur de paléontologie au collège d,Yale. 11 se voua dès lors à la recherche des espèces éteintes de vertèbres de la région des Montagnes Rocheuses et a organisé chaque année, depuis 1868, des expéditions scientifiques qu'il dirige dans cette région. Dans ces expéditions, M. Marsh a découvert plus de trois cents espèces nouvelles de vertèbres disparus, dont plus curs constituent des ordres absolument nouveaux, et qu'il a décrits dans de nombreux articles ou mémoires publiés en grande partie dans l'American Journal of Science. Parmi ces fossiles découverts et décrits par le savant professeur, nous

citerons les Ichthyornithes, ordre nouveau d'oiseaux cétarés pourvus de dents et ayant des vertèbres bicon caves les premiers Ptérodactyles, ou lézards volants. découverts en Amérique, et dont quelques-uns mesurent vingt-'inq pieds d'envergure le Dinocerata, gisantes- que mammifère éocène à six cornes le Brontothesidœ, énorme mammifère miocène pourvu d'une seule paire de cornes ainsi que les premiers spécimens fossiles de singes, de chauves-souris et de marsupiaux trouvés en Amerique. — Le professeur Marsh a été chargé, en 1874. de préparer un rapport substantiel, destiné à être publié aux frais du gouvernement, avec de n mbreuses illustrations, sur ses découvertes dans l'Ouest. Nous ignorons où en est cet important travail.

MARSHALL, WILLIAM CALDER, sculpteur écossais, né à Edimbourg en 1813, commença ses études artistiques dans sa ville natale, puis vint à Londres, où il suivit quelque temps les ateliers de Chantrey et de Bailey. et debuta aux expositions de l'Académie royale en 1835. Apres avoir visité Rome en t836, il revint en Angleterre et se fixa définitivement à Londres en 1839. Elu membre associé de l'Arademie royale écossaise en 1842 et associé de l'Académie royale en 1844, il devenait membre titulaire de cette dernière en 1852. On cite principalement de cet artiste: la Cruche cassée (1842); Rebecca (1843); le Premier murmure d'amour, primé 7,500 francs par l'Art-Union (1845); la Danseuse au repos, qui remporta le prix de 12,500 francs offert par la même société (1846) Sabrina (1847), réduite en statuette de porcelaine par Copeland, l'Amour captif (1848); Zéphir et l'aurore (1849), la Jeune indienne (1851); Pandore (f858J; la Çoncorde (1855); Imogene endormie (f856). M. Marshal a éte l'un des trois sculpteurs employés à ta décoration du nouveau Palais du parlement, pour lequel il a exécuté les statues de lord Clarendon, de lord Somers il a en outre exécuté de nombreuses statues érigees par souscriptions publiques celle de Sir Robert Peel, en bronze, pour Manchester et celles de Jenner, de Campbell. La statue de Jenner érigée d'abord à Tafalgar square, a été transportée depuis au jardin de Kensington. En 1857, M. Marshall remportait le premier prix, de 17.500 francs. pour son dessin d'un monument national destiné au duc de Wellington. Parmi les autres monuments publics exécutés par M. Marshall, nous devons encore mentionner la statue en bronze de Crompton, l'inventeur de la machine à filer, pour la ville de Bolton. une statue en marbre de Sir George Grey, ancien gouverneur du Cap de Bonne-Espérance, pour Cape Town et une statue de James, septième comte de Derby, érigée sur le lieu ou il fut exécuté, à Bolton. Il avait envové à l'Exposition universelle de 1878 une Nausicaa et des Joueurs de tali qui lui ont valu la croix de la Légion d'honneur.

MARSTON, WISTLAND, poète et auteur dramatique anglais, né à Boston, dans le comté de Lincoln le 30 janvier 1820. Après avoir terminé ses études de droit, il entra dans l'etude de son oncle, avoué à Londres, mais il la quitta bientôt pour se livrer à la littérature et principalement à la littérature dramatique, où il a obtenu de grands succès. On cite, parmi les meilleures pièces de M Marston, la Fille du praticien, tragedie (i841); le Cœur et le monde, comédie (f847); Strathmore, tragédie (1849); Anne Blake, comédie (1852), toutes ces pièces sont en cinq actes; puis viennent: Philippe de France, tragédie en 5 actes, la Rançon de la vie, comédie la Politique au village, pièce comique en 2 actes, une Lutte cruelle, drame en un acte Trevanion ou la fausse position, comédie en 3 actes, en collaboration Or pur, comédie en 4 actes; le Portrait de l'epouse, drame en 2 actes; Donna Diana, comédie en 3 actes, tirée en partie de données allemandes, le Favori de la jortune, comedie jouée au théâtre do Haymarket en 1866, un Hérons de roman, adapté du français, au même théâtre (1867); Vie pour vie, comédie ea vers blancs, première création de Mil* Neilson, jouée au Lyceum en 1868, etc. M. W. Marston a été l'un des rédacteurs attitrés du National Magazine et a fourni à l'Athenœum, plusieurs pièces de vers, parmi lesquelles on cite tout particulierement celle intitulée: la Chevauchée de la mort à Balaklava (Death Ride at Balaclava), publié en 1856, Il a publié en outre Gerald, poème dramatique, etc. (1842), une Dame dans son droit, roman 1860) et un recueil de nouvelles insérées d'abord dans la presse périodique, sous le titre de Family Credit, and other tales (186l).

MARTEL, Louis Joszpa, homme politique français, sénateur, ancien ministre de la Justice, nà à SaintOmer le 15 septembre 1813, fit son droit à Paris et se fit inscrire au barreau de sa ville natale, où il était juge au tribunal, lorsqu'il fut élu représentant du Pas-deCalais à l'Assemblée législative, en 1849. Il y vota avec la droite. Rentré au barreau de Saint-Omer après le coup d'Etat de décembre 1851, M. Martel fut élu par le canton d'Andruick, membre du Conseil général, où il représente aujourd hui celui de Calais. En 1863 il était élu, contre le candidat officiel et en 1869, sans concurrent, député au Corps législatif, dont il fut élu secretaire à plusieurs reprises il siégea au centre gauche et signa la demande d'interpellation des Cent-Seize. Elu le 8 février 1871 représentant du Pas-de-Calais à l'Assemblee nationale, le premier sur quinze. M. Martel prit place au centre gauche et appuya la politique de M. Thiers; élu vice-president de l'Assemblée des la constitution de son premier bureau, il a été constamment maintenu dans ces tonctions jusqu'à la dissolution; il a été plusieurs fois opposé par les groupes de gauche à M. Buffet, depuis la retraite de M. J. Grévy, pour la présidence, mais sans succès. Depuis la chute de M. Thiera, M. Martel s'est de plus en plus intimement associé à la politique du rentre gauche et rallié à la République. Il a préside la commission des grâce. l'orte par les gauches aux élections des sénateurs mamovibles, M. Martel a etc élu le deuxième au premier

scrutin du 0 décembre 1875, et premier vice-président du Sénat à la première réuni m du Parlement. — Appelé au ministère de la justice, en remplacement de M. Dufaure. le 13 décembre 1876, dans le cabinet Jules Simon, M. Martel donnait sa démission à la suite de la lettre adressée par le maréchal président de la Repuhli que à ce dernier, le 16 mai 1877, et quittait le ministère avec la plupart de ses collegues. Après les élections senatoriales du 5 janvier 1879, qui donnèrent à la première chambre du parlement une majorité republicaine, M. Martel fut élu président c'est donc lni qui, le 30 du même mois, présidait le Congrès dans lequel M. J. Grévy fut, élu président de la République. Il présidait également, le 18 juin, celui qui decrdait le retour du Parlement à Paris. A la fin de 1879, sa santé compromise força M. Martel à prendre nn conge illimité; il donna sa démission, que le Sénat n'accepta définitivement que le 25 mai 1880. M. Martel a peu paru aux séances du Sénat depuis lors, sa santé étant restée fort précaire. Il assistait cependant à celle du 22 juin 1888, dans laquelle il votait contre la loi d'expulsion des princes prétendants.

MARTIN, JOSEPH, dit MARTIN d'AURAY, homme politique français, négociant, est né à Anray en 1833. Entre à l'Assemblee nationale à la faveur d'une élection par tielle le 20 octobre 1872, comme représentant monarchiste et clérical dn Morbihan, il signa la proposition de rétablissem*nt de la monarchie et l'adresse d'adhesion au Syllabus. Après s'être abstenu aux élections de 1876 et 1877, M. Joseph Martin était élu depute de la 2e circonscription de Lorient au scrutin du 4 septembre 1881. Pla a été élu député du Morbihan, sur ta liste monar histe. le octobre 1885.

MARTIN, sir THÉODORE, littérateur anglais, né à Edimbourg en 1816, fit ses études à l'école supérieure de cette ville et y exerça pendant plusieurs années la profession de solicitor (avoué). En 1846, il s'etablit a Londres comme solicitor et agent parlementaire pour L'Eeosse, et y épousa, en 1851, la célèbre actrice miss Helen Faucit. M. Martin se fit connaitre comme écrivain, peu après son arrivée à Londres, par une collaboration active à la presse périodique, sous le pseudonyme de « Bon Gaultier », et par de nombreuses traductions de l'allemand, du danois, de l'italien et du latin. Il publie, avec feu le.professeur Aytown, le Book of 6allada et un volume de traductions des poésies de Goethe sous le titre de Poema and ballads of Gœthe (1858). Il avait dejù précédemment traduit du danois et adapté à la scène anglaise le magnifique drame de Henri Harts la Fille du roi Rend, qui fut représenté avec un très grand succès, auquel Mlle Martin ne fut d'ailleurs pas étrangère. et a traduit et publie deux autres ouvrages dramatiques danois, de Oehlenschlæger Correggio (1854) et Aiaddin, ou la lampe merveilleuse (1857). Vinrent ensuite une traduction de Catulle (1861 un volume de poesies variées originales, et de traductions de Gœthe, Schiller et Uhland, imprimé à petit nombre une traduction de la Vita Nuova de Dante (1862); une Vie de Son Altesse Royale le Prince-consort (1874-80, 5 vol.) les Poems and ballads d'Henri Heine (1879), etc. M. Théodore Martin a été créé compagnon de l'ordre du Bain en mars 1875, et l'université d'Edimbourg lui conferait, le mois suivant, le titre honorifique de docteur en lois. Cinq jours après la publication du dernier volume de sa Vie du Prince-consort, le 20 mars 1880, M. Th. Martin etait créé chevalier par la reine et promu chevalier commandeur du Bain, et le 25 novembre suivant, il était élu recteur de l'université de Saint-André.

MARTIN-FEUILLEE, Faux, avocat et homme politique français, ne à Rennes le 25 novembre 1830, y fil toutes ses études et s'y inscrivit au barreau en 1854. Pendant la guerre de 1870-71, il servit comme capitaine des mobiles d'Ille-et-Vilaine, prit part à ta delense de Paris et fut décoré de la Légion d'honneur. Président du Conseil general de son département depuis 1871, il s'etait presente sans succès aux elections du 8 février precedent, et échoua de nouveau aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, dans son département. Elu deputé de la deuxième circonscription de Rennes le 20 février. 1876, il siégea à gauche. M. Martin-Feuillee a été réelu le 14 octobre 1877, contre M. le marquis de Pire de Rosnivinen, bonapartiste, ancien depute au Corps législatif, de désopilante mémoire. Nommé sous-secretaire d'Etat au ministère de 1 intérieur en mars t870, puis au ministère de la justice en décembre suivant, il était réelu sans concurrent depute de la 2e circonscrip- tion de Rennes le 2! août 1881. M. Martin-Feuillee était appelé à faire partie du cabinet Ferry, comme garde des sceaux et ministre de la justice, par decret du 2l fevrier 1883. En cette qualité, il eut à appliquer la loi sur la réforme de la magistrature, dirigee contre les magistrats inamovibles hostiles à la Republique. Il quittait le pouvoir avec ses collègues le 29 mars 1885. Aux élections d'octobre suivant, M. Martin-Feuillee eta't élu députe d'Ille-et-Vilaine au scrutin du 18. Il a vote contre les prujets d'expulsion des princes.

MARTINEZ-CAMPOS, ARESENIO, général et homme d'Etat espagnol, fils de general, est ne en 1834. S orti de l'Ecole d'état major avec le grade de lieutenant, il lit la campagne du Maroc (1859) dans l'état-major d'O'Drnnell, et maigre le peu de durée de cette campagne, en revint chef d'earadron. Cinq ans plus tard, il était promu colonel et envoyé à Cuba et, de retour en 1870, était promu brigadier-général et allait rejoindre l'armée du Nord qui combattait les carlistes. Après l'abdication d'Amédee (février 1873), l'attitude hostile du general Martinez-Ctimpos envers le nouvel état de choses le fit mettre en disponibilite d'abord, puis arrêter. De sa prison, il érrivit au ministère de la guerre, general Zab la, pour lui demander la grâce de combattre les carlistes comme simple soldat. On eut la faiblesse de repondre a cet acte de forfanterie non seulement par la mise en 26

liberté de l'auteur, mais en le plaçant d la tête d'une division, avec laquelle il prit part aux combats qui forcèrent les carlistes à lever le siège de Bilb%o (1er mai 1874). Il reçut alors, dans l'armé réorganisée par Coucha, le commandement du 3- corps, et combattit avec une grande bravoure. Le 27 juin, jour où Coucha était tué à l'attaque de Monte-Moru, le general MartinezrCampos était lui-même assiegé dans Zurruguay, il parvint cependant à s'ouvrir un passage à travers le gros do l'armee ennemie, avec une colonne d'une faiblesse numerique extréme, et à rejoindre le quartier general, à Murillo, d'où il organisa la retraite. Peu après, de complicité avec le general Jovellar, à Sagonte, il proclamait roi d'Espagne don Alphonse prince des Asturies, entrainant ses troupes dans un pronunciamiento d'enthousiasme (29 décembre 1874). On sait que ce coup d'audace, consideré par les plus chauds partisans d'Alphonse XII comme un coup de folie réussit complètement Le nouveau roi nomma le géneral Martinez-Campos capitaine gendrai de la Catalogne et commandant en chef de l'armée. Il chassa en quelques semaines les bandes carlistes qui infestaient la contrée, il prit alors le commandement de l'armee du Nord et termina enfin la guerre, pour cette fois, par la défaite complète des carjistes à Pena de Plata, en mars 1876. 11 fut elevé à la dignité de capitaine general de l'armée en récompense de ses exploits. Il fut comblé d'honneurs le roi que, nouveau Warwick, il avait fait, et qui lui devait bien cela.

Envoyé à Cuba, soulevée depuis sept ans contre le gouvernement métropolitain, il put s'assurer qu'il serait plus difficile de pacifier cette lie que la Catalogne, et, malgre ses succès. répètes sur les Insurges, il n'en fût probablement pas venu à boat sans l'intervention du gouvernement de Madrid, d'ailleurs évidemment sollicitee par lui, et sans ses ropres promesses la reconnaissance des droits politiques des Cubains et d'autres concessions réelamees par eux, firent plus en effet que toute une série de victoires: De retour en Espagne, le général Martinez-Campos fut charge par Alphonse XII de former un ministère, dans lequel il prit naturellement lerportefeuille de la guerre (mars 1879 Son premier soin fut de chercher à remplir les promesses qu'il avait faites aux Cubains, pour hâter l'heure de la pacification mais rencontrant jusqu'au sein du cabinet une vive hostilite sur ce point, il donnait sa demission au commencement de décembre suivant. Cependant, au commencement de 1881, le cabinet Canovas del Castillo, qui avait succède au cabinet Martinez-Campos était renverse, et ce dernier revenait au pouvoir, avec M. Sagasta comme président du conseil. Ce ministère était à son tour renverse ene octobre 1883, à la suite de l'ovation faite à son passage à Paris au roi d'Espagne de retour de Berlin, où il avait parade en uniforme de hulan, ovation dont le cabinet Sagasta-Martinez-Campos n'avait pu ob tenir la satisfaction qu'exigeaient non les Espagnols, mais les partisans exaltes du jeune roi, dont le tact s'était si heureusem*nt manifesté dans cette occasion. Apres la mort du roi Alphonse XII (25 novembre 1885), M. Sagasta fut de nouveau chargé de former un ministère liberal, mais c'est le général Jovellar qui prit le portefeuille de la guerre dans la nouvelle combinaison. Le gêneral Martinez-Campoa est grand croix de la Légion d honneur.

MARTINS, CHARLES FRÉDÉRIC, naturaliste français, né à Paris le 5 février 1805, ne fit recevoir docteur à la faculté de médecine en 1834 et agrege en 1839. Apres avoir rempli à la Sorbonne les fonctions d'aide-naturaliste, il y suppléa Constant Prévost, et Achille Richard à la faculté de médecine de Montpellier, en 185I. M. le docteur Martins a fait plusieurs voyages scientifiques au Spitzberg et en Laponie, dans l'Algérie, l'Asie-Mineure, etc., sans parler de plusieurs excursions en France, notamment dans les Alpes et les Pyrénées. En 1844, il fit avec Bravais une ascension scientifique memorable au Mont Blanc. Membre de la Société geologique, associé de l'Aradomie de médecine, de l'Association britannique, de la Société géologique de Londres et de plusieurs autres sociétés savantes nationales et étrangères, il est correspondant de l'Académie des sciences (section d'economie rurale) depuis 1863. On doit à ce savant: Principes de la methode naturelle appliqués à la classt- fication des maladies de la peau, sa thèse de doctorat (1834); Œuvres d'histoire naturelle de Gœthe (f837), traduction; Causes générales des syphilides, Essai sur la topographie du mont lentoux (1838); Du microscope et de son application à l'étude des êtres organises (1839); Observations sur les glaciers du Spitzberg compares d ceux de la Suisse; Delimitation des regions vegétales sur les montagnes du continent (1840); De la vitesse du son entre deux stations egalement ou tnegalement elevees au-dessus du niveau de la mer, avec Bravais; Sur la croissance du pin sylvestre dans le nord de l'Europe, avec le même Voyage botanique en Norwege (1841); Cours complet de meteorologie de Kaemtz, traduit et annoté (1843); Meteorologie et botanique de la France (1845); Sur la température de la Mer glaciale (1848); De la tératologie vegetale; Terrains superficiels de la vallée du Pd (1851); le Jardin des plantes de Montpellier (184); Sur la température des oiseaux palmipedes dit Nord (1856) Promenade botanique le long des côtes de l'Asie Mineure, de la Syrie et de l Egypte croissem*nt nocturne de la température dans let couches inferieures de l'atmosphère (1861); Du Spitzberg au Sahara (1866) les Glaciers actuels et leur ancienne extension pendant la périade glaciale (1867) Essai sur l'ancien glacier de la vallée d'Argeles (1868), avec M. Rd Collomb; Eléments de botanique de A. Richard, édition nouvelle, annofee (t870); l'Hiver de 1870-71 au Jardin des plantes de Montpellier Observations sur l'origine glaciere des iourbieres du Jura (1871); Une station geodesique au sommet du Canigou (1872) Ai- gues-Mortes, essai geologique et historique (1874), etc.,

etc. Il a fourni en outre de nomhrcux mémoires aux recueils academiques, ainsi qu'au Dictionnaire eneyclopédique des sciences médicales, à Patria, à la Bibliothèque universelle de Genève, à la Revue des Deux-Mondes. etc., et a ete, en 1849. l'un des fondateurs de l'Annuaire méteorologique. Chevalier de la Legion d'honneur depuis 1846, le D' Martins a été promu officier en 1870, il est aussi décoré de l'Etoile polaire de Suède. MASCART, ELRUTHERE ELIE NICOLAa, physicien français, membre de l'Institut, né le 20 février f835 à Quarouble (Nord). Elève de l'Ecole normale supérieure (section des sciences), il fut reçu agrége en 1861 et docteur ès sciences en t864. Nomme conservateur des collections scientifiques de l'Ecole, il devint professeur de physique au collège Chaptal, puis suppléant de Regnault à la chaire de physique générale et expérimentale au Collège de France, dont il devint titulaire en mai 1872. Il a été elu membre de l'Academie des sciences le 15 décembre 1884. On doit à ce savant: Elémentf de mécanique (1866); Traité d'électricité statique (1876); Lecons sur l'électricité et le magnétisme. avec M. J. Joubert (188!-84, tomes 1 et 2), etc. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1871, M. Mascart a été promu officier le 29 décembre 1881.

MASPERO, GASTON CAMILLE CHARLES, égyptologue français, membre de l'Institut, né à Paris le 24 juin 1846. Eleve de l'Ecole normale supérieure (section des lettres), il devint répétiteur d'archéologie égyptienne à l'Ecole des hautes études, puis suppléant de M. de Rouge à la chaire de philologie et d'archpologie égyptiennes, dont il devint titulaire en février 1874. Après la mort de Mariette, il fut appele à la direction de la mission française au Caire et du musée de Boulaq, et poursuivit les touilles et les decouvertes archeologiques qui avaient illustré le nom de son prédécesseur. M. G. Maspero a été elu membre de l'Académie des inscriptions et belles- lettres le 30 novembre 1883. On a de lai: Mémoires sur quelques papyrus du Louure (1865); Essai sur l'inscription dedicatoire du temple d'Abydos et la Jeunesse de Sesostris Hymne au Nil, d'après les deux textes du Mnsee britannique (1869); une Enquête judiciaire à Thèbe. au temps de la vingtième dynastie (1872); De Carchemis oppidi situ et historia antiquissima (1873); Histoire ancienne des peuples de l'Ortent (1875); une traduction de l'Egypte ancienne d'Ebers (1880), etc.; plus de nombreux artirles et mémoires dans la Revue archéologique, la Bibliothèque de l'Ecole des hauteç études, le Journal de la Société asiatique, le Journal de Paris, etc. Nommé chevalier de la Légion d'honneur le 15 janvier 1879, M. G. Maspero a été promu officier le 30 décembre 1882.

MASSE, JEAN-BAPTISTE, homme politique français. né 1 bermigny (Cher le 9 mars 1817. Exile au coup d'Etat de décembre 1851, M. Masse, renlra en France, s'établit à Pougues (Nièvre), dont il devint maire après le 4 septembre 1870. Conseiller général de la Nievre depuis 1871, il se presenta dans l'arrondissem*nt de Cosne aux élections du 20 février 1876, mais il échoua, quoique avec une très forte minorité. Au renouvellement de la représentation sénatoriale de la Nievre, le 5 janvier 1879, M. Massé fut plus heureux. Elu sénateur de la Nièvre. il prit place à 1 Union républicaine. Il a voté l'expulsion des princes.

MASSENET, Juns EMILE FRÉDÉRIC, compositeur français, ne a Montaud (Loire) le 12 mai 1842, est le dernier d'une famille de onze enfants. Entré au Conservatoire à l'àge de dix ans, il obtint dès l'année suivante (1853) nn 3e accessit de solfège, et entrait dans la classe de piano de M. Laurent, où il remportait un 30 accessit en 1854, un 1er en 1856 et le 1er prix de piano en 1859, il suivait en même temps les cours d'harmonie de Bazin, qui finit par le traiter de façon a le decourager complètement cependant, il trouva chez M. Reber un maitre ou plus indulgent on plus eclairé, suivit sa classe avec succès et remporta un 1" accessit d'harmonie en 1860. Aussitôt après, sur les conseils de son maitre, qui le jugeait insuffisamment recomponsé de son talent et de sa science acquise, il passait dans la classe de composition de M. Ambroisie Thomas, Il s'y signala tout d'abord par l'ardeur avec laquelle il se livrait ù la composition les mélodies, les symphonies, des scènes d'opera même pieu valent litteralement de sa plume, et nous en aurons dit assez en ajoutait qu'informes sans doute dans l'ensemble, ces morceaux étaient loin d'être sans valeur. En 1862, l'infatigable piocheur obtenait à la foig un 2e prix de fugue et une mention honorable au concours de l'Institut, et l'année suivante le 1er prix de fugue et le grand prix de Rome, avec la cantate de M. Gustave Chouquet, intitulee David Hizzio. De Hume, au lieu de s'y tenir le temps reglementaire, M. Massenet tit une visite à l'Allemagne et a la Hongrie. Etant a Pesth en 1865, il écrivit ses Scenes de bal pour piano et esquissa ses Scenea hongroises. Au commencement de 1866, il envoyait de Rome à 1 Academie des Beaux-Arts une Grande ouverture de concert et un Requiem à quatre et huit voix avec accompagnement de grand orgue, violoncelles et (entrebasses. Ue retour quelques semaines plus t. rd à Paris, il lit exécuter au Casino une œuvre importante Pompeia, fantaisie symphonique, puis deux autres symphomes pour orchestre aux Champs-Elvsees, dès l'été suivant. Sa premiers Suite d'orchestre fut executée en mars 1867, aux Concerts populaires, puis aux concerts l'Athenée où M. Pasdeloup voulut la transporter. Le mois suivant, il débutait au théâtre avec un opéra comique en un acte la Grand'tante, joué à l'Opera-Comique (3 avril 1867). Il prit part au concours pour la cantate de l'Exposition universelle, mais sa partitiou n'obtint que le numero 3 plus heureux cette fois, sa cantate du 15 aoùt suivant, Paix et liberté, fut exécutée au Théâtre-Lyrique. 11 échoua de nouveau au concours ouvert par l'Opera pour la Coupe du roi de 7'hule, et si justement, de son propre avis, qu il détruisit sa partition de ses mains. Il entreprit

alors d'écrire la musique d'un grand opéra en 5 actes prologue et épilogue, intitulé Manfred, sur un poème de M. Jules Ruelle, mais il y renonça aussitôt pour écrire, sur des vers d'Armand Silvestre, res deux charmants recueils de fantaisies mélancoliques, sortes de poemes dramatiques intimes, qui s'appellent le Poème d'avril et le Poème du souvenir, il donna encore, vers ce même temps, des mélodies vocales, des Chants intimes et l'Improvisateur, scène italienne. M. Massenet faisait exécuteur sa deuxième Suite d'orchestre (Scènes hongroises). aux Concerts populaires le !6 novembre 1871 puis, à la Société classique Armingaud Introduction et variations, pour 2 violons, contrebasse, flûte, hautbois, clarinette, ror et basson, œnvre pleine d'elegance et de charme. Viennent ensuite le Roman d'Arlequin, Pantomimes enfantines pour le piano, cinq morceaux de caractères differents spécialement é rits pour les petites mains la musique écrite pour les Erinnyes, tragédie antique de M. Leconte de Lisle, représentée à l'Odéon le 6 janvier t873, et dont il fit sa troisième suite d'orchestre ses Scènes pittoresques, quatrième suite, au Concert national ses Scènes dramatiques, d'après ShakeApeare, cinquième suite, aux concerts du Conservatoire, et l'ouverture de Phèdre, aux Concerts populaires, M. J. Massenet avait produit, entre temps, un nouvel ouvrage dramatique Don Cesar de Basan, opera comique en trois actes, dont il dut écrire la musique en trois semaines, lequel fut représenté à l'Opera-Comique le 30 novembre 1872. et échoua complètement. Mais l'auteur se releva bientôt et remportait un des plus grands succès que puisse rêver un jeune artiste, avec sa Marie Mag- delesne, drame sacré en trois parties, représenté sur la scène de l'Odéon le Il avril 1873. Il donna en suite, au mois d'avril 1875, au cirque des Champs-Elysées, un ouvrage sacré de proportions plus modeste que le precédent, mais qui fut reçu avec un veritable enthousiasme Eve, oratorio, ou plutôt mystere », comme l'auteur préfère l'appeler. Enfin, M. Massenet a fait représenter sur la scène de l'Opéra le !7 avril 1877, le Roi de Lahore, grand opéra en 5 aetes et 6 tableaux. Il a donne depuis, notamment: Hérodiade, opéra, au Théâtre-Italien (1882); Manon, opéra comique en 5 actes et 6 tableaux, à l'Opéra-Comique (1884); le Cid, opéra en 4 actes à l'Opéra (1885). M. Jules Massenet a été nommé chevalier de la Légion d honneur le 25 juillet 1876. Il est membre le l'Académie des Beaux-Arts, membre du Conseil superieur des Beaux-Arts, etc.

MASSEY, GERALD, poète anglais, né à Tring, dans le comte d Hertlord le 29 mai 1828. D'une famille absolument indigente, il fut dès son plus jeune Age employe dans une manufacture de soieries, puis devint tresseur de paille. Ne fréquentant guère que les écoles du dimanche, il n'eut donc qu'une instruction première tout à fait misérable, à laquelle il ajoutait autant qu'il pouvait par la lecture de la Bible, de Robinson Cruroé, des Voyaqea du pelerin, de Bunyan, des Histoires grecque et romaine élementaires, seuls ouvrages alors à sa disposition. Son bagage ne se composait pas d'antre chose lorsqu'il se rendit à Londres, à l'âge de quinze ans, pour faire fortune. Il se fit commissionnaire, occupation qui lui permit de s'abandonner à son goût pour étude et de sessayer à la poésie. En 1846 il publiait, à Tring, son premier volume de poésies intitulé Poemes et chansons, fondait en 1848 un journal socialiste l'Esprit de liberté et publiait l'année suivante son deuxième volume Paroles de liberté et chants d'amour (Voices of Freedom and Lyries of Love). La même année (1840), il était nommé l'un des secrétaires de la Soriete des socialistes chrétiens, dont t'objet était le développement de l'esprit coopératif parmi les ouvriers. M. G. Massev a publie depuis cette epoque: la Ballade de Babt Cryatabel (1853J, dont une cinqui me édition, augmentée de poésies diverses, paraissait des 1855; Craigerook Caftle (1856) Havelock's March et autres poésies (1861), les Sonnets de Shakespeare et ses amis intimes, etu le biographique et littéraire (1863) une Histoire de l'éternite et autres poésies (1869). M. G. Massey a collaboré en outre à la presse periodique et fait des conferences sur des sujets très divers, Il a reçu en 1863, une pension sur la liste civile. bn 1873, M. Massey s'embarquait pour les Etats-Unis dans l'intention d'y donner des lectures dans les principales silles. Il n'y obtint qu'un succès médiocre, qui est d'ailleurs la règle pour tout Europeen assez hardi pour venir disputer la palme aux lecturers américains, à de bien rares exceptions près toutefois, il y fut fait un tapage infernal autour d'une de ses lectures dont le sujet était: Pourquoi Dieu ne tue-t-il pas le diable? (Why does not Gad kill the Devil ?), question insidieuse et qui fut decluee nettement blasphématoire.

MASSIET DU BIEST, EMILE Loms, homme politique français, ancien juge de paix. né le 2 novembre 1823. Conseiller genéral du Nord, il fut élu député de la première circonscription d'Hazebrouck, au scrutin de ballottage du 5 mars 1876 et prit place au centre gauche. Empèche de se présenter aux élections du 14 octobre 1877 par la maladie, M. Massiet du Hiest était élu senateur du Nord au renouvellement triennal du 5 janvier 1879. Il siège au centre gauche du Sénat et a vote l'expulsion des princes.

MATEJKO, JEAN ALOÏS, peintre polonais, né à Cracovie le 30 juillet 1838. Elevé de l'Ecole des Beaux-Arts de Cracovie, il suivit en outre les académie. de Munich et de Vienne, ainsi que celle de Paris, et a souvent exposé à nos salons annuels. On rite de cet artiste, qui s est fait une réputation considérable dans la peinture historique: Charles Gustave devant le tombeau du roi Ladislas (1858) Sigismond III accordant les privilèqes de la noblesse aux prosesseurs de l'université de Crncovie (1859); Empoisonnemenl de la reine Bona (1860); Jean Sobiesky se préparant d seco Irir Vienne Skarga prêchant devant la cour du roi Siqismond (1865), J, laDiete de Pologne en 1772 (1867); l'Union de Lublon

(1870); Portrait du roi Etienne Batory (1873); le Roi Etienne Bator,y devant Pskow (1884J; Baptême de la cloche Sigismond (1875), reparu à l'Exposition universelle de 1878 avec l'Union de Lublin; la Bataille de Grünwald (1880); Albert, duc de Prusse, feudataire de la Pologne, prête serment de fidélité au roi Sigismond Ier sur la grande place de Cracovie, le 10 aodt 1825. M. Matejko a en outre publié, en 1860, une collection des costumes de la Pologne depuis 1200 jusqu'à 1795, en 11 planches in-f°. Il a obtenu aux salons de Paris: une médaille en 1865, une médaille de 1re classe à l'Exposition universelle de 1867 et une médaille d'honneur it celle de 1878, il a eté décoré de la Legion d'honneur en 1870. M. J. Matejko est directeur de l'Aeademie des Beaux-Arts de Cracovie. correspondant de notre Académie des Beaux-Arts depuis 1873, il était élu associé étranger, en remplacement de Kaulbach, le 21 novembre 1874.

MATHE. HENRI, homme politique français, né à Moulins le 27 mai 1837. Elève de l'école supérieure de commerce de Paris, il servit pendant le siège dans la garde nationale et fut l'un des fondateurs du comité de secours aux familles des détenus politiques, dont il fut le secrétaire trésorier (1871-80). Entré au Conseil municipal de Paris (quartier de la Roquette), en remplacement de M. Lorkrov élu deputé, en 1974, il fut réélu en 188f et 1884. M. H. Mathé siégea à l'extréme-gauche de l'assemblee communale, s'y fit une réputation de conseiller capable et actif et y lut longtemps président de la 7' commission, ayant la préfecture de police dans ses attributions, ce qui est assez dire. et deux fois président du conseil. Porté sur les listes radicales aux élections d'octobre 1885, M. H. Mathé a eté elu députe de la Se ne au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des princes.

MATHÉ, FÉLIX, homme politique français, frère du precedent, né comme lui à Moulins. Il organisa la défense dans snn depaitement des les débuts de l'invasion, devint conseiller municipal de Moulins en 1881, et a été élu leputé de l'Allier, le second sur six le 4 octobre 1885. Il siège aux côtés de son frère, à l'extrème-gauche de la Chambre, et a voté comme lui l'expulsion totale des princes.

MATFiEY, ALFRED, homme politiquefrançais, avocat, né à Chalon-sur-Saône le 23 septembre 1818. Il fit son droit à Paris et y exerça la profession d'avocat. Redacteur au National depuia deux ans, lorsqu'éclata la révolution de février, il fut elu capitaine d'artillerie de la garde nationale. En juin, il était nommé préfet des Ardennes. Il quittait l'administration un peu moins d'une année après et reprenait sa place aa barreau. M. A. Mathey resta étranger à la politique jusqu'à la révolution du 4 septembre 1870, s'occupant principalment de viticulture. Devenu maire d'Ameugny, conseiller genéral de Saône-et-Loice, il était elu sénateur de Saône-et-Loire en remplacement de M. Ch. Rolland, decede, en 1878 il a été elu au renouvellement triennal du 8 janvier 1882. M. Malbey siège à gauche et a vote l'expulsion des princes.

MATHILDE (princesse), MATHILDE LÆTITIA WILHEMNINE BONAPARTE. iille de l'ex-roi Jerôme et de la princesse Catherine de Würtemberg, et cousine de l'ex-empereur Napoléon III, est née à Trieste le !7 mai 1820. Le 10 octnbre 1841, elle épousait à Florence le prince russe Anatole Demrdoft de San Donato, dont ellê était séparée judiciairement au bout de trois ans et demi d'union. Assurée d'une pension considérable que son mari était forcé de lui faire, elle se fixa à Paris, où elle ne tarda pas à être à la mode. Son cousin, le prince Louis-Napoléon, ayant été élu président de la RepAblique en décembre 1848, la princesse Mathilde fut charge de faire les honneurs de L'Elysée aux imités du président. Au retablissem*nt de l'Empire, et jusqu'à ce que Napoléon III eut pris femme. sa position resta la même auprès de lui elle l'ut comprise au nombre des membres de la famille ayant rang à la cour, et reçut, en conséquence, le titre d'altesse. La princesse Mathilde établit des lors sa résidence d'eté à Saint-Gratien, près d'Enghien; elle y recevait les notabilites des arts, des lettres, voire des sciences et même de la politique d'autre part, elle s'était acquis par sa générosité l'affection et la reconnaissance des gens du pays. Tenue quelque temps éloignee de France par les événements de 1870-71, Mme la princesse Mathilde y est d'ailleurs rentrée depuis et a repris possession du château de Saint-Gratien. — Elève de Giraud, la princesse Mathilde a exposé quelques aquarelles aux Salons de Paris, de 1859 à 1867, et,a obtenu une médaille en t865.

MAUBANT, HENRI POLYDORE, acteur francais, né à Chantilly le !3 août i82t. D'abord apprenti horloger à Paris. la fréquentation de la salle Moliere fit naitre en lui le goût du theâtre aprea s'être exercé quelque temps sur la petite scène du passage du Saumon, il entra au Conservatoire en 1839. y obtint un second prix de tragédie en 1841 et débuta au Théâtre-Français l'annee suivante, dans le rôle d'Achille d'Iphigenie en Aulide. Il poursuivit ses débuts dans Manlius et Œdipe à Colonne. Il passa ensuite à l'Odeon, les conditions de l'engagement qu'on lui offrait au Français ne lui ayant pas paru acceptables, surtout en ce qu'elles If privaient de l'espoir de jouer de longtemps des rôles de quelque valeur. Après avoir passe à l'Odenn plusieurs mois peu brillants, il rentra au Théâtre-Français pour y tenir l'emploi de pere noble. Artiste soigneux, épris de son art. doue d un talent véritable dès lors et d une diction remarquablement correcte, il se fit bientôt une place importante sur notre première scène, et ne tarda pas à y rendre son remplacement au moins fort difficile, tenant avec un égal bonheur son emploi dans la tragédie et la comédie clasgtques aussi bien que dans la comédie et le drame modernes, M. Manbant a été élu sociétaire de la Comédie Irançaise en t852 et membre du comité d'administration

en 1864. Parmi les créations les plu- remarquables de cet artiste, nous citerons celles de: Davton, dans Char- lotte Corday (1850); Eumée, dans Ulysse Dumège, ans le Cœur et la dot (1852); Léonard, dans Lady Tar- tufe; Vanderk. dans le Mariage de Victorine; Marr-Antoine, dans Cléopdire; Don Pedre, dans Dolorès le meunier, dans Corneille d la butte Saint-Roch (1862); Lacroix, dans la Volonté (1864); Virlal, dans l'Œillet blanc (1865); le comte d'Arq, dans le Lion amoureux; Louis XI. dans Gringoire (1866) l'inquisiteur, dans Galilée (1867 Maurice de Sare. dans le drame de ce nom; Morin, dans les Ouvriers (1870); Jumelin, dans l'Absent; le comte, dans Jean de Thommeray (t878;; l'amiral, dans le Sphinx (1874); Charlemagne, dans la Fille de Roland (1875); Fabius, dans Rome vaincue (1876); Berthaut. dans Jean Dacier (1877), etc. Quant aux reprises nombreuses et variées dans lesquelles il a tenu sa place, nous pouvons riter Eather, Phèdre (Thésée), Zaïre (Lusignan). Athalie (Joad), Héraclius le l'id (Don Diègue), Don Juan, Don Juan d'Autriche, les Ensants d'Fdouard, le Joueur, le Menteur (Géronte), Tartufe (Cleante), Amphitryon (Jupiter). l'Ecole des maris (Aristel, Psyché la Mère coupable, le Misanthrope (Alreste), le Philosophe sans le savoir (Vanderk), l'Aventurière (Monte Prado), Hernani (Ruy Gomez) etc., et,.

MAUNOURY, JACQUES HIPPOLYTE POL, homme politique français, avocat, ancien magistrat, né à Chartrps le 30 juin 1824. Nomme substitut à Chartres en 1848, il donna sa démission motivee après le coup d'Etat de 1851, puis alla ouvrir un cabinet d'avocat à Alexandrie d'Egypte. Attaché à la compagnie de Suez en qualité de conseil, de 1863 à 1867, M. Maunoury fut chnrge par Nubar-Pacha, à cette dernière date. de la préparation d'un code de lois base aur nos codes français. Il a rempli diverses missions importantes pour le compte du gouvernement égyptien, jusqu'à la retraite de Nubar-Pacha du ministère des affaires étrangères, en 1874. Elu depute de la deuxième circonscription de Chartres, le 20 février 1876, il siégea à gauche. M. Maunoury a été réelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 par le même rollege. Il a été élu depute d'Eure et-Loir au scrutin du 18 octobre 1885 et a vote l'expulsion totale des princes. MAUPAS (de), CHARLEMAGNE EMILE, homme politique, ancien ministre et sénateur de l'Empire, né à Bar-sur- Aube le 8 décembre 1818. Il fit son droit à Paris et entra dans l'administration en 1845, comme sous-prefet d'Uzès. Transferé à Beaune en 1847, il était révoqué après le 24 février. Après l'election du 10 Derembre, M. de Maupas noua des relations avec quelques membres influents du parti de l'Elysee et ne tarda pas à être reintegré dans ses fonctions, où son zèle lui valut un avancement exceptionnellement rapide. Nommé à la sous-pr fecture de Boulogne-sur-Mer pour commencer, il passait la même année (1849) à la préfecture de l'Allier, puis à celle de la Haute-Garonne en 1850 et enfin à la préfecture de police, en remplacement de Carlier, en novembre 1851 c'était le coup d'Etat qui se préparait, et l'on peut deviner que M. de Maupas étaitdès lors dans la confidence et prêt à tout. La part qu'il y a prise est d'ailleurs connue de tous, et nous n'y insisterons pas. Le 22 janvier 1852, le ministère de la police générale était rétabli au profit de M. de Maupas. II1 deploya une activité extraordinaire. mais sans réussir à justifier l'existence de cette institution, qui fut supprimée le 10 juin 1853. Dix jours après, il était creé sénateur de l'Empire. M. de Maupas fut ensuite nommé ambassadeur à Naples, où il demeura jusqu'au mois d'avril 1854, époque à laquelle il revint à Pans et reprit son siège au Senat il s'y montra invariablement partisan des mesures les plus restrictives et l'adversaire déclaré des propositions quelque peu liberales soumises à l'examen de la haute assemblee. De septembre 1860 à décembre 1866, M. de Maupas administra le département des Bouches-du-Rhône. Enfin le 4 septembre le rendit à la vie privée. Mais il sut se faire attribuer par le nouveau régime une pension annuelle de 6,000 francs, pour « cause d'infirmites contractées dans l'exercice de ses fonctions ». Aux élections du 20 fevrier 1876, M. de Maupas posait sa candidature dans l'arrondissem*nt de Bar-sur-Aube, mais sans succès; il v revenait cependant le 14 octobre 1877, cette fois avec l'appui du gouvernement, mais il n'y réussit pas davantage. Il parait se l'être tenu pour dit, et a mis à profit les loisirs de sa retraite en écrivant ses Mémoires du second Empire (l884-85, tomes 1 et 11). M. de Maupas est grand croix de la Legion d'honneur depuis 1866. Il est aussi grand croix de l'ordre royal de saint Janvier et de l'ordre constantinien des Deux-Siciles.

MAUREL, AUGUSTIN BAPTISTIN, homme politique français, ne à Toulon le 16 juillet 184t. Ancien avoué, membre du Conseil général du Var, M. Maurel fut appelé le 9 septembre 1870 à la sous-préfecture de Toulon, qu'il conserva deux mois; il passa successivement à Lodève et à Montluçon et fut révoqué par le gouvernement de combat. Elu député de la 2e circonscription de Toulon le 21 août t88t, M. Maurel prit place à l'extrème-gauche. Il a été elu députe du Var sur la liste radicale au scrutin du 18 octobre 1885, et a vote l'expulsion des princes. MAURICE, LION, homme politique français, né à Douai le 2 février 1834. Avocat du barreau de Douai, il fut nommé juge-suppléant au tribunal civil de cette ville en 1859, puis substitut du procureur imperial, substitut du procureur genéral en 1871 et conseiller à la cour en 1874. Revoque en 1883, à la suite de la nouvelle lui sur la magistrature, il fut inscrit, aux élections d'o tobre 1885, sur la liste réactionnaire, qui trompha tout entière dans le departement du Nord.

MAURY, Louis FERDINAND ALFRED, littérateur et archeologue trançais, ne à Meaux le 23 mars 1817. Il se preparant à l'Ecole polytechnique lorsqu'il fut attache, en 1836, à la bibliothèque royale. Cette position convenait mieux à ses guûts, cependant elle exigeait une cer-

taine assiduité qui le dérangeait de ses études, et il la résigna au bout de deux ans, pour pouvoir suivre en lia cours publics à la Sorbonne, au Collège de France et ailleurs il étudia également la medecine et les sciences naturelles, flt son droit et prit le grnde de licencié. Rentré à la Bibliothèque en 1840, M. Maury fut nommé sous-bibliothécaire de l'Institut en 1844, fonctions qu'il résigna en 1857, ayant été élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres on remplacement de Dur'au de la Malle. Nommé bibliothecaire des Tuileries en 1860, puis professeur d'histoire et de morale au Collège de France, en remplacement de Guigniaut. admis à la retraite, en 1862, il était nomme en 1868 directeur general des Arrhives en remplacement du marquis de Laborde, élevé à la dignité de sénateur. Il remplaçait en même temps le même sénateur comme membre de la commission de publication de la Correspondance de Napoléon Ier, et était appelé à faire per tie da la direction de l'Ecole pratique des hautes études. Fnfin, la même année encore, il était elu rédacteur du Journal des savants. Membre de nombreuses sociétés savantes, M. Alfred Maury a éte, de 1855 à 1859, secrétaire gené- Pal de la Société de geographie il a réside la Société des antiquaires de France en 1853 ét l'Académie des inscriptions et belles-lettres en.1875. On doit à ce savant errivain Essai sur les légendes pieuses du moyen dge (1843); les Féea du moyen dge (1845); Histoire des grandes forêts de la Gaule et du moyen dqe (1850), ouvrage refondu et reédite sous le titre: les Forets de la Gaule et de l'ancienne France, aperru vur le ir histoue, etc. (1867); la Terre et l'homme (1856); Histoire des religions de la Grèce antique (1857-60); la Maqie et l'astrologie (1860); le Sommeil et les rêves (1861); Croyances et légendes de l'antiquité (1863); les Arartémies d'autrefois l'Acienne. académie des scrences (1864); l'Ancienne académie des inscriptions et belles- lettres (1865); Rapport sur les progres de l'archeoloqie en France (1867), etc. Il a en outre eollaboro aux principales publications périodiques et aux Rull tins. Memoires ou Recueils des sociétés savantes dont il fait partie, ainsi qu'aux deux derniers volumes des Religions de l'antiquité de feu Guigniaaut, à l'Encyclopédie nourelle, au Moniteur, etc., et a continué la publication du Musée de sculpture ancienne et moderne du comte de Clarac. M. Alfred Maury est commandeur de la Légion d'honneur depuis 1870.

MAY, sir TEOMAS EBSKINE, administrateur et érrivain politique anglais, ne en 1815, fit ses études à l'école de Bedford et fut nomme bibtiothécaire-adjoint à la Chambre des communes en 1831. Il poursuiviit en même temps ses études de droit à l'école de MiddleTemple, ou il fut admis au barreau en 1838. Après avoir rempli diverses fonctions au parlement, il etait nommé clerc de la Chambre des communes en 1871. Nomme compagnon de l'ordre du Bain en 1860, sir Thomas E. May était promu chevalier-commandeur en 1866. On lui doit: Traité dit droit, des privileqes, de la procedire et des isages di Parlement (1844); Remarques et sugqestions tmdant à faciliter l'expédition dM affaires publiques devant le Parlemmt (1849); Sur la consolidation des lois éleetorales (1850); Histoire constitutionnelle de l'Angleterre depuis l'avènement de GeorSes III, 1760-1860, continuation du grand ouvrage de Hallam nouvelle édition, 1871, 3 vol.) Histoire de la Démocratie en Europe (f877. 2 vol.). Il a reeueilli et coordonne pour la remière fois, en les Règlements, ordonnances et formes de procedure de la Chambre des communes, ouvrage imprime par ordre de la Chambre. — Sir Thomas E. May a collaboré en outre à la Pmny Cyclopxdia, à l'Edinburgh Review, au Law Magazine, et autres recueils periodiques. MAYNARD DE LA CLAYE (de), AUGUSTE BonVENTURE ADOLPHE, homme politique français, grand proprietaire dans la Vendée, où il est ne en 1827. Elu depute de la 1re. circonscription de La Roche-sur Yon, comme candidat legitimiste et clérical, le 21 août 1881, M. de Maynard de la Clave a été, dans les mêmes conditions, élu député de la Vendée le 4 octobre 1885. MAYRAN, CASIMIR ANTOINE. homme politique francais, ancien négociant, né à Espalion le 4 mars 1818. Chef d'une maison de commerce considérable de Paris retiré dans non pavs après fortune faite, M. Mayran s'occupa d'agriculture, devint maire d'Espalion et conseiller général de l'Aveyron. Aux élections senatoriales du 30 janvier 1876, il fut élu sénateur de l'Aveyron comme clérical et monarchiste, le premier sur trois au renouvellement triennal. du 25 janvier 1883, il fut réélu au même titre, mais seulement le second. M. Mavran est officier de la Legion d'honneur depuis 1869. MAZADE-PERCIN (dr), CHARLES, littérateur et publiciste françus, ne en 1821 à Castelsarrazin, fit ses études au collège de Rasas et son droit à la farulte de de Toulouse. Venu Paris vingt ans, il y publia aussitôt un volume de poésies. Après avoir collabore à la Presse, à la Revue de Paris, et i divers autres journaux ou recueils périodiques, il entra à la Revue des Deux-Mondes en 1852, et ne l'a plus quittée. Outre la chronique qu'il rédigea pendant plusieurs ann es à cette dernière revue, M. de Mazade y a publié de nombreux articles de critique littéraire et de biographie et drs études sur l'ltaalie, 1 Espagne, la Pologne, etc., dont se composent surtout les ouvrages qu'il a publies à part et parmi lesquels nous citerons l'Espagne moderne (1855); l'Italie moderne, récits des guerres et des revolutions italiennes (1860J; la Pologne contemporaine, récits et portraits de la révolution polonaise (1863) l'Italie et les Italiens (1864) Deux femmes de la Révolution (/866); les Révolutions de l'Espagne contemporaine (1868); Lamartine, sa vie littéraire et politique (1872); la Guerre de France et Portraits d'histoire politique et morale du temps (1875) le Comte de Cavour (1877) le Comte de Serre, la Politique modérée

sous la Restauration (1879); M. Thiera (1880); Cinquante annees d'histoire aontemporame (1884); Correspondance du marechal Davout (f885J, etc. M. de Mazade a été élu membre de l'Academie francaise le 7 décembre 1882, en remplacement de M. de Champa. gny, et reçu solennellement le 6 décembre 1883.

MAZE, HIPPOLYTE, homme politique français. ancien professeur. est né à Arras le 5 novembre 1839. Eleve de l'Ecole normale supérieure, il ne fit recevoir agrégé d'histoire en 1863, fut chargé de cours au lycée de Douai et appelé à la chaire d'histoire du lycée dé Versailles en 1867. Nommé préfet des Landes après le · septembre 1870, M. Mate quittait ces fonctions en avril 1871. Il reprenait plus tard sa chaire au lycée de Versailles, d'ou il passait à Paris en 1875, à la troisième chaire du lycée Condorcet. Elu le 21 décembre 1879 député de la 2- circonscription de Versailles, il prit place au groupe de la gauche republicaine, et fut réetu dans la même circonscription le 21 août 18S1. Aux élections d'octobre 1885, M. Maze, porté sur la liste républicaine de Seine-et-Oise, échouait mais il était élu, le 4 avril 1886, sénateur du même département, en remplacement de M. Gilbert-Boncher, décede. Il a voté l'expulsion des princes.

MAZEAU, CHARLES JEAN JACQUES, homme politique français. ne le 1er septembre 1825 à Dijon, où il fit ses études et fut reçu docteur en droit en 1848. Venu à Paris, il prenait en 1856 une charge d'avocat au Conseil d Etat et à la Cour de cassation. Conseiller general de la Côte-d'Or depuis. 1869, M. Mazeau fut élu representant de ce département à l'Assemblée nationale, aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, et s'inscrivit à la gauche républicaine. Il se présentait avec succès aux élections sénatoriales de la Côte d'Or le 30 janvier 1876, et etait réelu le premier, au renouvellement partiel du 25 janvier 1885. M. Mazeau a voté en faveur de la loi portant expulsion des princes prétendants. MAZZELLA (le R. P.), cardinal et jésuite italien, né le tO février 1833 à Vitulano, dans l'archidiocèse de Benevent. Il fit ses études au college des jésuites de cette ville, fut ordonné prêtre, par dispense spéciale, à l'àge de vingt-deux ans et entra dans la Compagnie de Jesus deux ans après. Le R. P. Mazzella est un des membres les plua distingués de l'Académie romaine de Saint Thomas-d'Aquin. Il a éte créé cardinal par Léon XIII dans un consistoire tenu au Vatican le 7 juin 1886. MEAUX (vicomte de), MARIE CAMILLE ALFRED, homme politique français, ancien sénateur, ancien ministre, est ne à Montbrison le 18 septembre 1830. Gendre de M. de Montalembert, M. de Meaux collabora au Correspondant. A l'approche des élections de 1863, il prit nne part très active au mouvement d'opinion qui donna naissance au parti de l'opposition libérale, composé d'éléments si hétérogènes et dont l'attitude, sous une apparence de nettete et de franchise, devait être en Gn de compte si équivoque. Candidat de cette e opposition liberale n aux élections de 1863 et 1869, dans la troisième circonscription de la Loire, M. de Meaux échoua dans les deux cas contre le candidat officiel, M. Bouchetal-Laroche, devenu toutefois simplement « agréable » en 1869. M embre du Conseil municipal de Montbrison, lorsque éclata la révolution du 4 Septembre, il signa avec les autres membres de la commission de permanence, la proclamation aux habitants de cette ville contenant une adhésion formelle, pour ne pas dire enthousiaste, à la Republique. M. de Meaux fut elu, le 8 février 1871, représentant de la Loire à l'Assemblée nationale, le huitième sur onze. Il prit place dans les rangs de la droite, dont il fut un des membres les plus remuants et des orateurs intarissables, et devint secrétaire de l'Assemblée. M. de Meaux a fait partie de plusieurs commissions importantes et a été rapporteur, notamment, de la convention de Francfort, de la commission d'enquête sur le 18 mars, de la commission relative à la proposition de loi sur la municipalite lyonnaise; c'est à 1 occasion de son rapport sur cette dernière proposition, dans lequel un représentant de Lyon, M. Le Rover eut le regret de ne trouver qu'un bagage insignifiant et l'audace de le dire, et à la suite des incidents enfantins soulevés par ce mot, que M. J. Grevy quittait la présidence de l'Assemblee (2 avril 1873 Membre de la droite cléricale, les votes de M. le vicomte de M eaux n'ont aucun. besoin d'être releves; mais comme, en politique pratique, les événements ne suivent que par exception une ligne régulière et raisonnable, nous croyons devoir mentionner le dernier vote de M. de Meaux simple représentant: le 25 lévrier 1875, il repoussait l'ensemble des lois constitutionnelles. En conséquence, M. de Meaux entrait, le 11 mars suivant, dans le cabinet Buffet-Dufaure, charge de l'application de la constitution nouvelle, où il avait jugé tout naturel d'accepter le portefeuille de l'agriculture et du rommerce. Elu sénateur de la Loire le 30 janvier 1876, M. le vicomte de Meaux se retirait du ministère avec son chef malheureux, M. Buffet, le 9 mars suivant, remettant à M. Teisserenc de Bort son portefeuille. Apres avoir fait entendre un moment, romme ministre de la Republique, un langage un peu plus liberai que ses actes anter eurs n'autorisaient à l'esperer, M. de Meaux a repris, au Senat, sa place à l'extrème-droite. Rentré au ministère de l'agriculture et du commerce, en remplacement de M. Teisserene de Bort, dans le cabinet de Broglie du 17 mai 1877, il y était remplacé par M. Ozenne le 14 novembre suivant, et échouait au renouvellement de la représentation senatoriale de la Loire, le 5 janvier 1879. Aux elertions d'octobre 1885, pour la Chambre des députes, M. de Meaux figurait sur la liste monarchiste de la Loire, mais il échouait encore dans cette dernière tentative. — On lui doit quelques ouvrages, notamment la Revolution et l'Empire (1861), et les Luttes religieuses au X Ie siecle (1879).

MEDING, OSCAR, littérateur allemand, plus connu sous son pseudonyme de Gregor Semarow, est ne à

Kœnigsberg le il avril 1829, snn père étant gouverneur de lit Prusse orientale. Il fit ses études à l'universite de sa ville natale et à celles d'Heidelberg et de Berlin (1848-51). puis alla s'établir avocat à Marienwerder. Après un court passage dans la magistrature et dans l'administration, il quittait le service de la Prusse pour celui du Hanovre. où il devint conseiller d'Etat et fut employé par le roi Georges V à diverses missions confidentielles. Il accompagnait le roi à Franrfort en 1863, et était en mission auprès de l'electeur de Hesse en 1866, lorsqu'à son retour en Hanovre, il trouva le royaume envahi par les armées prussiennes. Il rejoignit le roi, qui etait à la tète de son armee, et après la catastrophe de Langensalza, il le suivit à Vienne. En 1867, il vint à Paris, en qualité due représentant des intérêts du roi dépossède. Mais en 1870, M. Meding donnait son adhésion à l'état de choses établi en Allemagne par la Prusse, sans prendre autrement part aux événements. Il passa environ deux années en Suisse et à Stuttgart, puis vint se fixer à Berlin, où, se tenant écarté de la politique et mettant à contribution ses souvenirs personnels, il commença il écrire des romans, qu'il signa du pseudonyme bientôt célèbre de « Gregor Samaruw », et dont nous citerons les principaux Pour le sceptre et la couronne (Um szepter und Kronen), dont la première partie, en 4 volumes, portant le titre général, parut à Stuttgart en 1872; les quatre autres parties, portant les titres suivants, ont paru successivement Mines et contre-mines d'Europe (1873); Deux couronnes impériales (1876); la Croix et l'épee (même année) et Heros et empereur (1876). Ses autres ouvrages sont l'Expédition romaine des Epigones (1873), dont le vrai sujet est le Congrès dcs princes souveraias allemands à Fraurfort en 18ti3; le Salut des legions allant a la mort (Der Todesgruss drr Legionen, 1874); Hauteurs et prosondeurs (Höhen und Tiefen), toman social ne comprenant pas moins de 20 volumes, divise en trois parties Oublié, Or et sang, Expiation et benediction (1879-80); la lteine Elisabeth, roman historique en 6 volumes (1881), etc. M. Meding a publie en outre, sous son propre nom, des Mémoires d'histoire contemporaine (Memoiren sur Zeitgeschichte), dont le premier volume a paru en 1881.

MEILHAC, HENRI, auteur dramatique français, né à Paris en 183!, fit ses études au lycée Louis-le-Grand, fut quelque temps commis-libraire et collabora au Journal pour rire, comme dessinateur et écrivain tout à la fois, de 1852 à t855. Il a collaboré à la Revue de Paris, à la Vie parisienne et à divers autres recueils littéraires; mais c'est au théâtre, ou il débuta en 1855, qu'il devait remporter non seulement des succès, mais de veritables triomphes populaires, dans la comédie et surtout dans Poperette. M. Meilhac a ecrit quelques pièces seul, d'autres avec divers collaborateurs et le plus grand nombre avec M. Ludovic Halevy (voyez ce nom). Nous citerons Satania et Garde-toi, je me garde, comedies, chacune en 2 actes, au Palais-Royal (1855); la Sarabande du cardinal, un acte, même thektre (1856); le Copiste, un acte, au Gymnase (1857); l'Autographe, un acte, même théâtre Peché cachE, un acte, au Palais-Royal (1858); le Petit-fils de Masrarille, cinq a"tes; le Retour d'Italie, à-propos, un acte (1859); Ce qui plait aux hommes, un acte, aux Variétés, en collaboration avec M. L. Halevy pour la premiere fois; l'Elincelle, un acte, au Vaudeville; Une heure avant l'ouverture, prologue en un acte, avec M. A. Delavigne, au même théâtre 1860); la Vertu de Célimène, cinq actes, au Gymnase; l'Allache d'ambassade, trois actes; les Bourguignonnes, opéra comique en un acte; le Café du Roi, opéra comique en un acte; le Menuet de Danaé, un acte (1861); les Moulins à vent, trois actes; l'Echéance, les Brebis. de Panurge, la Cles de Métella, un acte (1862); le Brésilien, un acte; le Train de minuit, deux actes (1863); les Curieuses, un acte; Néméa, ou l'Amour vengé, ballet en deux actes; la Belle Helene. trois actes; le Photoqraphe, un acte (1864); Fabienne, trois actes; les Méprises de Lambinet, le Singe de Nicolet, un acte (1865); Barbe-bleue, trois actes; la Vie parisienne, cinq a tes; Joae Maria, opéra comique, trois actes (1866 la Grande-duch*esse de Gérolatein, trois actes; Tout pour les dames, un acte (1867); le Chàteau d Toto, trois actes; Fanny Lear, cmq actes; la Périchole, deux actes; .le Bouquet, un acte; Suzanne et les deux vieillards, un acte (1868); Vert-Vert, opéra comique en trois actes; la Diva, trois actea; l'Homme à la clef, un acte; FrouFrou, cinq actes; les Brigand8 (1869); Nany, comédie en quatre actes, avec M. de Najac, au Français; le Réveillon, trois actes; les Sonnettes, un acte (1872); l'Eté de la Saint-Martin, un acte, au Theâtre-Français; le Roi Candaule, un acte (1873); l'Ingénue, un acte; la Boule, trois actes; la Veuve, trois actes: TricocAe et Cacolet, cinq actes; Toto chez 7'ata, un acte; la Mide Vénus, un acte; la Boulangere a des ecus, trois actes Carmen, opéra comique en quatre actes, musique de feu G. Bizet (1875) Loulou un acte le Prince, qua. tre actes, au Palais-Royal (1876); la Ciqale, le Petit hôtel, le Mari de la debutante (1879); Mme le Diable, féerie opérette en quatre actes, musique de M. G. Ser- pette, à la Renaissance (1882); le Nouveau régime, un acte, avec M. J. Prével, au Gymnase; Mamz'elle Nitouche, avec M. Millaud, musique de M. Herve, aux Varietes (1883); la duch*esse Martin, comédie en un acte, au Français; Manon opéra comique en cinq actes et six tableaux, avec M. Ph. Gille, musique de M. Massenet, à l'Opera-Comique; la Ronde du commissaire, trois actes, aver M. Ph. Gille, au Gymnase; la Cosaque, comédie vaudeville en trois actes, avec M. A. Millaud, aux Variétes (1884), etc. Chevalier de la Legion d'honneur depuis 1869, M. Henri Meilhac a été promir. officier le 1" janvier 1885.

MEISSONIER, JEAN LOUIS ERNEST, peintre français, ne a Lyon eN 1814. Elève de Léon Cogniet. M. Meissonier a mis d'abord son originalite à taire tres petit quoique aussi

soigné. sinon plus, dans les détails que les pins grandes totles, et a mérite ainsi d'être appelé le bletzu ou le Terburg français.- Ou cite principalement de cet artiste: Bourgeois flamands (1834); Joueurs d'échecs, le Petit mptaager (1886); Religieux consolant un malade (1838); le Docteur anglais (1839); le Liseur (1940); la Partie d'échecs (1841); le Peintre dans son atelier (1843); le Corps de garde, la Partie de piquet (1845); Trois amie, la Partie de boules, les Soldat. (1848); le Fumerer (1849); le Dimanche, le Joueur de luth (1850); les Bravi (1852): A l'ombra des bosquets, Jeune homme lisant en déjeunant (1853); la Lecture, la Rixe, avec les Bravi et la Partie de boules (1855, Expos. univ.); Confidence, un Peintre, l'Attente, Homme en armes, un Homme à sa senêtre, l'Amateur de tableaux, Jeune homme du temps de la Réqence, portrait du violoncelliste Alexandre Batta (1857), Napoléon III à 4;olferino, un Maréchal serrant, un Musicien (1861); l'Empereur à Solsérino (1864); Suites d'une querelle de jeu, portrait de M. Ch. Meissonier (1865); une Halte, le Maréchal Ney (1866); Lecture chez Diderot, le Capitaine, Cavalier se faisant servir à boire, le Géneral Desaix d d'armée du Rhin l'Ordonnance, etc. (1867, Expos. univ.); Portrait de M. Alexandre Dumas fils (1877); reparu à l'Exposition universelle de 1878, avec: les Cuirassiers (l805J, un Peintre veuitien, Sur l'escalier, le Portrait du sergent, Moreau et son chef d'etat-major Dessoles avant Hohenlinden. un Philosophe, Vedette, Petit poste de grand'garde, le Peintre d'enseignes, etc., en tout seize toilos. 1; a donné, depuis, an Portrait d'Hetsel (1879); la Voyageur, l'Adieu (1860), etc. M. Meissonier a ezécuté, en outre, beaucoup de travaux commandés qui n'ont pas été exposes; nous nous bornerons à citer son Mil-huit cent-sept, acheté par un millionnaire américain. un prix fou. On lui doit aussi des eaua-fortes, des lithographies, ainsi que des dessins fournis à diverses publications illustrees. — M. Meissonier a obtenu une medaille de 3e classe en 1840, une de 2- classe en 1841, une de 1re classe en 1843 et en 1848, la grande médaille d'honneur à l'Exposition universelle de 1855 et à celle de 1867, et le rappel de medaille d'honneur à celle de 1878. Chesalier de la Légion d'honneur depuis 1846, il a été promu officier en 1856, commandeur en 1867 et grand officier le 12 juillet 1880. Il a eté elu membre de l'Arademie des Beaux-Arts en 1861, en remplacement d'Abel de Pujol et a préside cette Academie en 1876. M. Meissonier est membre de la Commission supérieure des Beaux-Arts, etc.

MELIKOF (comte), Loais, général russe, d'origine armenienne, fils d'un négociant de Moscou, y est ne en 1824 et a fait ses études à l'Institut de cette ville. Il parle les langues russe, armeuienne, tartare. persane et française. Entré jeune dans la carrière militaire, il y débuta dans les hussards, à Saint-Pétersbourg. Il avait atteint le grade de colonel et commandait un régiment de cavalerie légère opérant en Turquie, au début de la guerre de Crimée; il conrourut, en cette qualité. à la prise de Kars et fut nomme commandant de cette place avec rang de genéral. Il prit part également aux opérations militaires dans le Caucase et, après la paeification, fut envoyé rommr gouverneur à Vladicaucase, en 1860. Le ge- néral Loris Melikof avait pris, dans ces derniers temps, un congé illimite pour des raisons de santé. Il en a prolité pour visiter la France, a résidé quelque temps à Paris, puis s'est rendu en Allemagne. Il était à Wiesbaden lorsque la déclaration de guerre de la Russie à la Turquie le rappela au service actif. Nomme adjudant géneral du grand duc Mirhel.lieutenant imperial commun- dant en chef l'armée du Caucase, c'est lui en realite qui dirigea toutes les opérations, dans un pays que nul, d'ailleurs, ne connait mieux que lui; et c'est à lui, notamment, qu'est due la prise d'Ardahan par les troupes russes, le t7 mai 1877. La campagne terminée, il fut élevé au rang de général de cavalerie et cree comte, puis nomme gouverneur d'Astrakan, et gouverneur général commandant en chef la circonscription militaire de Kharkoff en avril 1879. Rappelé à Saint-Petersbourg après l'attentat du 17 février 1880 contre Alexandre Il et nomme pru sident de la Commission exécutive aux pouvoirs illimites, créee à cette occasion pour la recherche et le châtiment des nihilistes dans toute l'etendue de l'empire, le general Melikoff fut lui-méme l'objet d'un attentat des le 3 mars un certain Maladxyetaky lui tirait un coup de revolver qui n'eut de conséquence grave que pour l'auteur de l'attentat, lequel était condamné à mort et executé en moins de quarante-huit heures.

MEINADIER, PIERRE JACQUES ERNEST, homme politique et ofticier supérieur français, na à Saint-Andre-deValborgne (Gard) le 16 juillet 1812. Il etait elève de l'Ecule polytechnique depuis un an, lorsque éclata la révolution de Juillet 1830; il y prit part, et fut blessé. Il sortait de l'Ecole l'année suivante, dans l'arme de l'artillerie, et avait atteint le grade de capitaine au moment de la guerre de Crimee. M. Meinadier 6t cette campagne, puis celle d'Italie, fut promu après celle-ci lieutenantcolonel et adjoint au commandant de l'arlillerie à Bourges. Promu colonel et appelé tl la direction de l'artillerie à Strasbourg en 1868, il prenait sa retraita l'année suivante et se retirait dans son pays. Il était membre du Conseil général du Gard depuis 1871, lorsqu'il se presenta aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, et fut clu le premier. M. le colonel Meinadier s'inscrivit à la gaucho républicaine du Sénat, et prit une grande part aux discussions interessant l'armée. Il vota cnnlrale retour des Chambres à Paris. Le colonel Meinadier a été réélu senateur du Uard au renouvellement du 25 janvier 1885 rt n voté l'expulsion des princes. II est officier de la Légion d'honneur depuis 1859.

MEUNE, FÉLIX JULES, homme politique français, né à Remiremont le 30 mai 1838, fit son droit Paris. tout en collaborant aux petit* journaux du quartier latin la Jeunesse, la Jeune France, le Travail et autres, fut reçu avocat et s inscrivit au barreau de Paris. Adjoint au

maire du t" arrondissem*nt pendant le siège, M. Méline ré était élu membre de la Cemmune le 26 mars 1871, par les électeurs de cet arrondissem*nt, mais il donnaitpres- et que aussitôt sa démission. Il prit part, toutefois, aux tentatives de conciliation entre Paris et Versailles, faites ti par les mairea et les adjoints réunis aux députés de la le Seine, et qui n'aboutirent malheureusem*nt pas. M. Me. line, qui setait présenté dans son département natal, d comme candidat républicain, aux élections du 8 février 1871. n'avait obtenu que 18,945 voix, chiffre insuffisant; il ne présenta de nouveau le 20 octobre 1872, pour rem- a, placer M. Steinheil, démissionnaire, et cette fois fut élu. Il siegea à gauche et ne fit inscrire aux groupes de la gauche républicaine et de l'union républicaine ou extréma-gauche. Le20 février 1876, il était élu, sans con- d ourrent, députe de l'arrondissem*nt de Remiremont. h M. Méline est membre du Conseil général des Vosges, dont il a été secrétaire. La nuance politique du de- puté de Remiremont parait s'être atténuée dans ces der- p mers temps, et l'on a été quelque peu surpris, notam- r ment, des termes dans lesquels il combattit la proposition e d'amnistie plénière présente par M. Raspail, au com- mencement de la session de 1876. Nommé sous-secré- taire d'Etat au ministère de la justice, dont le titulaire etait M. Martel, le 21 décembre 1876, M. Môline suivait son chef dans la retraite, le 16 mai 1877. Réélu le 14 oc- tobre 1877 et le 21 août 1881, M. M line fut sous-se rétaire d'Etat au ministère de l'intérieur, sous M. de Mar- cere, du 4 fesrier au 4 mars 1879. Il entra dans le cabinet formé sous la présidence de M. J. Ferry le 21 feviet 0 1883, avec le portefeuille de l'agriculture, et quittait le E pouvoir avec ses collègues le 6 avril 1885. C'est à M. Mé- é line ministre que l'on doit l'institution de l'ordre dn Merite agricole. Aux élections du 4 octobre 1885, M. Méline a été élu député des Vosges en tete de la liste républicaine. 11 s'est abstenu au vote des projets d'expulsion f des princes. J MENABREA (comte), Lmm FEDEAICO, comte ME- NABREA, marquis de VALDORA, général et homme d'Etat italien, né à Chambéry le 4 septembre 1809, fit ses t études à l'université de Turin, y prit le grade de docteur ès sciences mathématiques et entra dans l'armée comme officier du génie. Son service ne l'empèrha pas de se livrer avec ardeur à l'étude des sciences; il publia di'ers mémoires sur des questions de physique mathématique et de fortification et envoya des communieations aux académies des sciences de Turin et de Paris. Pro- fesseur à l'universite, à l'académie militaire et à l'érole d'artillerie de Turin, il était élu membre de l'Academie des sciences de cotte ville en Il avait atteint le grade de capitaine lorsque, en 1848, Charles Albert l'envoya en mission dans les duchés, dont il contribua à faire voter l'annexion au Piémont. Elu membre de la Chambre des députés, M. Menabrea fut nommé attaché militaire au ministère de la guerre, puie à celui des affaires étrangères, fonctions dont il se dpmit peu après, mais qu'il reprit après la def ite de Novare. Lors de la guerre de 1859, le comte Menabrea fut nommé major g néral commandant en chef du genie de l'armee italienne. On lui do t. notamment dans rctte occasion, les travaux d'investissem*nt de Peschiera; il assista, en outre, aux prinripnles batailles (le cette courte campagne Palestro, Solferinn, etc. Lors de l'annexion de son pavs à la France, le general Menabrea opta pour la nationalité italienne, bien qu'il eût un frère magistrat qui se décida pour l'option contraire. Victor Emmanuel l'en récompensa en l'élesant à la dignité de sénateur. Promu peu après lieutenant-général et nommé président du Comité du génie, il fut appelé au ministère de la marino par le baron Ricasoli, successeur de Cavour à la présidence du conseil (juin 1861), et suivit son chef dans la retraite, le 2 mara 1862. Il fut nommé, peu après, aide-de-camp du roi d'Italie. En août t666, le général Menabrea était envoyé en Allemagne, comme ministre plenipotentiaire d'Italie, en quelle qualité il signait le traité de Prague. Charge, en de former un cabinet, il y prit le portefeuille des affaires étrangères et confia celui des finances à M. le comte de Cambray-Digny (voyez ce nom), avec lequel il se maintint, au milieu des plus gran les diffieultés, principalement financieres, et après trois remaniements, jusqu'en décembre 1869, date à laquelle le cabinet Menabrea Cambray-Digny faisait place au ministère Lanza. Au nombre des difficultes qu'eut à subir le cabinet Menabrea, il ne faut toutefois pas oublier celles résultant de la trop fameuse convention du 15 septembre relative à l'occupation de Rome par les troupes françaises, violée en fait par la tentative de Garibaldi contre la ville éternelle, et celles nees de l'agitation préliminaire pour la ronvocation prochaine et menaçante du concile œcuménique. En fin de compte, le général Menebrea s'est trouve aux prises avec les ronvulsions peut-être les plus terribles qui aient marque l'enfantement si long et si douloureux de l'indépendance italienne aujourd hui accomplie. M. le comte Menabrea a ete nomme ambassadeur à Vienne, en remplacement de M. Miughetti, au mois de novembre 1870. Il était rappelé, sur sa demande, l'année suivante. Après avoir oceupe divers commandements et rempli diverses missions, il a eté nomme, Je 14 avril 1876, ambassadeur a Londres, d'où il a ete transfère à Paris le il décembre 1882. Crée chevalier en 1843 et comte en 1861, il a ete fait marquis de Valdora en 1875. Le général Menabrea est chevalier de l'ordre suprême de l'Annonciade, connmandeur Ae la Légion d'honneur et décoré de plusieurs autres ordres nationaux et etrangers. Il a reçu, en jum 1883, le diplóme de docteur ès-sciences de funiveraite d'Oxford.

MENARD-DORIAN, PAUL FHANÇOIS MARIE ANTOINE, industriel et homme politique trunçais, ne à Lunel le 21 avril 1846, eat gendre de M. Dorian, ancien ministre de la République, mort en 1873, et auquel il a succède à la tete de rumine metallurgique Jarob et Holtzer, d'Umieux (Luire). Elu le 14 octobre 1877, comme candidat

républicain, député de la 1re circonscription de Mont- d pellier, M. Menard-Dorian prit place à l'extrême-gauche p et fit partie de la commission d'enquète sur les élections. l Il fut réélu le 21 août 1881 dans la même circonvcrip- p tion. M. Ménard-Dorian a été élu député de l'Heratilt le 4 octobre 1885. Il a voté l'expulsion totale des princes. MENDÈS, CATULLE, littérateur français, né à Bor- c deaux en 18k0. Il fit ses études à Versailles et à Paris, et se livra de très bonne heure aux travaux littéraires. D's a 1860, il fondait la Revue fantaisiste, et y insérait, entre n autres travaux, le Roman d'une nuit, qui fut poursuivi et valut une condamnation asqez sévère à l'imprimeur. l'au- 1 teur étant à l'abri de semblable mésaventure à raison de t son ;ige. En 1876, M. Mendès a dirige la République des lettres, et en 1881-83 la Vie populaire, publications hebdomadaires. Il a publié Philomela, livre lyrique (1864); Histoire d'amour, roman (1868); Hesperui. poème swedenborgien (1869); la Colere d'un franc-tireur, ode guerrière, et les Soixante-treize journées de la t Commune (1871); Contes épiques (1872); les Folies t amoureuses (1877); la Vie et la mort d'un clown (1879); le Roae et le noir, le Fin du fin, Jupe courte, Monstres parisiens, Lili et Cocotte (1885): Contes choisis Zo'har, roman contemporain (1886), etc. Il a donne au theâ- tre: la Part du roi, comédie en un acte. en vers (1870); Justice, drame en 3 actes, à l'Ambigu (1877); les Mères 1 ennemies, drame en 3 actes et if tableaux, au même 1 théâtre, avec un très grand suceès (i88:); Gwendoline, opéra en actes et 3 tableaux. musique de M. Emm. Chabrier, représenté au théâtre de la Monnaie de Bruxelles, en avril 1886, etc. M. Catulle Mendès a épousé, en 1866, M"1 Judith Gautier (voyez ce nom), dont il s'est séparé depuis. MERCIE, MARIUS Jaw ANTOINI, sculpteur et peintre français, né à Toulnuae le 30 octobre 1845. Eleve de Jouqroy, de M. Falguière et de l'Ecole des beaux-arts, il remporta le grand prix de Rome en 1868. La mème année il débutait au Salon par un portrait de Jeune fille, medaillon. II envoya de Rome, en 1872, un David, statue en plâtre et une Dalila, buste en bronze et en 1874, son groupe en plâtre, Gloria Victis! qui fit du coup sa réputation. Avec le bronze de ce groupe, qui fut acheté par l'Etat et figure aujourd'hui dans le square Montholon, il exposait nu Salon de le Loup, la mère et l'ensant, bas-relief en broaae. Viennent ensuite David avant le combat, statuette en marbre et Fleur de mai, buste en plâtre (1876); le Genie deg arts, haut-relief colossal, en bronze, plaee au-dessus du guichet des Tuileries et Junon vaincue, statuette en marbre (f877); le Gloria victis et la statue de David en bronze, les statuettes en marbre de Junon vaincue et de David avant le combat (Exposition universelle 1878); le bas-relief, en plâtre, destiné au tombeau de Michelet, au Père Lachaise la statue d'Arago et un des bas-reliefs de son monument à Perpignan, on plâtre (1879); Judith (1880); Portrait de Mlle Gabrielle Williams, médaillon en marbre (1883): le Souvenir, marbre funéraire; l'Art, statue en pierre et la Justice, groupe en pierre, pour l'Hòtel de ville de Paris (1885); Groupe en marbre, pour le tombeau du roi Louis Philippe et de la reine Amélie et un Portrait, médaillon en marbre (1886). M. Antonin Mercié a obtenu une médaille de 1re classe et la croix de la Légion d'honneur pour son début, avec son Gloria Victia en 187!, la médaille d'honneur en 1874 et 1878 (Exposition universelle), et a été promu officier de la Légion d'honneur en 1879.

Depuis quelques années, M. Antonin Mercié se livre également, et avec succès, à la peinture. Nous citerons parmi ses envois au Salon dans ce genre d'ouvrages une Vènus et un Portrait de femme, au salon de 1883 (médaille de 3' classe); Léda (1884) Michel-Ange étudiant l'astronomie (1885); Sang de Vénus (1886). MERCIER, THÉODOSE, homme politique français, né à Nantua le fi janvier 1825. Professeur au collège de sa ville natale, il fut révoqué en 1848 pour un article de jnurual. Il entra alors au barreau de Nantua. oit il reprit sa place après plusieurs mois de prison subis à l'occasion du coup d'Etat, et devint bâtonnier. Elu représentant de l'Ain le juillet 1871 et député de Nantua le 20 février 1878, cette dernière fois avec les neuf dixièmes des voix, M. Th. Mercier vola constamment avec la gauche. Il a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, dans les mêmes conditions, par le même collège. Enfin, au renouvellement de la représentation sénatoriale de l'Ain, le 25 janvier 1885, M. Th. Mercier était élu sénateur. Il a vote eu faveur de la loi sur l'expulsion des princes prétendants.

MEREDITH, GBORGE, littérateur anglais, né dans le Hampshire, vers 1828, Il fit ses études en grande pirtie dans les universites allemandes, fit son droit, mais abandonna promptement la carrière du barreau pour celle des lettres. Il a débuté en 1851 par un volume de Poems, suivi de The Shaving of Shagpat, an Ariabian enfertainment, bouffonnerie mi-partie vers et prose (1855); farina, a Leqend of Cologne (1857J; the Ordeal of Richard Feveril, roman phitosophique touchant, avec une réelle autorité, aux plus debcates questions de l'educatiun morale (1859); Mary Bertram (1860): Euan Harrington (/861). paru d'abord dans Once a Week; Modern Love, poems and ballads (1862); Emilia in England (1864), roman d'un vif intérêt et d'une très grande originalité, dont E. 1). Forgues nous a donné une « réduction française sous ce titre Sandra Belloni (1866); Rhoda Fleming (1865); Vittoria (1866); the Adventures of Harry Hichmond (1871); The Egoist, roman en 3 volumes(1881); the TragicComedians, roman brodé sur le canevas du destin tragique de Ferdinand Lassalle, le socialiste allemand (188f-); Poems and Lyrvcs of the Joy of Earth (/883), etc.

e MERILHON, DANIZL, homme politique français, né à Bordeaux en 1852. Avocat du barreau de Bordeaux, t conseiller municipal, adjoint au maire, conseiller genérul

de la Gironde depuis 1883. M. D. Mérilhon a été élu député de la Gironde, sur la liste de l'Union républicaine, le 4 octobre '885. Il s'est abstenu lors du vote sur l'expulsion des princes.

MERLIN, CHARLES AUGUSTE, homme politique francais. né à Lille le 22 décembre 1825, est un descendant du conventionnel Merlm de Douai. Avocat à la cour de Douai, deux fois bâtonnier, il devint maire de Douai après le 4 Septembre et fut révoqué par le « gouvernement de combat ». Il fut élu, sans concurrent, d puté de la première circonscription de Douai, le 20 février 1876 et siégea à gauche. M. Merlin a été réélu le t4 octobre 1877, et au renouvellement triennal du 5 janvier 1879, il était élu sénateur du Nord. Il a voté l'expulsion des princes.

MERMET, AUGUSTE, compositeur français, né vers 1820, est fils et neveu de deux généraux de l'Empire, dont l'un a son nom inscrit à l'Arc de Triomphe do l'Etoile, et cousin du baron A. de Pellaert, musicien et littérateur belge. Il se prepara à l'Ecole polytechnique pour obéir aux vœux de son père, qui voulait en faire un soldat mais un penchant invincible pour la musique, qu'il avait déjà étudiee avec passion, le détourna de cette carrière. Il abandonna les mathématiques, complèta ses études musicales et se livra avec ardeur à la composition. M. Mermet débuta au théâtre par un opéra intitulé la Bannière du roi, dont les paroles étaient de Carmouche et qui fut joue sur le théâtre de Versailles puis tint le Roi David, poème d'Alexandre Soumet et Felicien Mallefille, opéra en 3 actes (1845); Roland a Roncevaux, opéra en 5 actes, dont il écrivit lui-même le livret et qui, après et e resté une vingtaine d'annees dans les cartons, fut représenté à l'Opéra si 1864; Jeanne d'Arc, opéra en 4 actes, paroles et musique, joue le 5 avril 1876, après quelques dix ans d'attente. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

MERMILLOD GASPARD, prélat suisse, né à Carouge en 1824. Ordonné prêtre en 1846, il s'adonna à la prédication et se fit bientôt une réputation d'éloquence exaltée en même temps qu'il affirmait ses doctrines ultramontaines. Il vint se faire entendre à Paris en 1862, à Lyon un an plus tard, assez pour ne ronvainrre que son genre d'éloquence ne lui ferait chez nous qu un fort petit nombre d'admirateurs. Il était devenu quelques années auparavant curé do Genève, et l'évêque de Lausanne venait de le nommer son grand vicaire, charge de ses pleins pouvoirs dans le canton de Genève, lorsqu'il fat sacré évêque d'Hébron in partibus in/fdelium et nommé officiellement auxiliaire de l'évêque de Lausanne à Genève. M. Mermillod assista au concile œcumenique et profita de l'occasion, tout en se montrant un partisan plus exigeant du principe de l'infaillibilité que le pape lui-même, pour faire un exposé très édifiant de ses doc- trines affolées. De retour à Genève, ainsi retrempe, il agit dans son prétendu diocèse comme s'il en était réellement l'évoque, et un évêque singulièrement intolérant. Le Conseil fedéral finit par se fâcher. Opposé à l'établissem*nt d'un nouvel évêché, il représenta à M. Mermillnd qu'il ne voulait reconnaître d'autre autorité eccle. siastique catholique que celle de l'evèque de Lausanne, et l'invita à s'abstenir désormais de tout acte épiscopal. Le curé de Genève ne tint aucun compte de ces représentations. Alors le Conseil fédéral supprima purement et simplement son traitement de cure sept. 1872). En janvier suivant, un bref pontifical instituait le territoire de Genève en vicariat apostolique et y nommait M. Mermillod. Le Conseil d'Etat, saisi, déclara la décision du Saint-Siège nulle, pour avoir été prise suns avis du pouvoir civil (fév rier) et le Conseil fédéral se prononça de son côté pour la nullité. Défense fut donc faite au « vicaire apostolique » d'exercer ses fonctions. Mais l'évêque d'Hebron, qui il fallait un scandale à la faveur duquel il pût cueillir la palme des martyrs modernes, refusa de se soumettre à cette décision en conséquence, le Conseil fédéral prit contre lui un arrête d'expulsion (17 février 1873), qui lut exécuté. M. Mermillod fit beaucoup de bruit, à son habitude, cria à la persécution, et au mois d'octobre suivant, se donna la satisfaction d'excommunier l'abbé Loyson (vol. ce nom) qui, ayant été élu curé de Genève, avait eu l'abominatien d accepter. Fixé d'abord à Ferney, M. Mermillod résida à Paris à plusieurs reprises, puis à Rome, et fut surtout activement mêle à toutes les manifestations du parti ultramontaiu. Enfin, après dix ans d'exil, M. Mermillod rentrait en Suisse par la route droite, ce qui a s dù ôter pour lui de la saveur à l'événement. Le 24 mars 1883, il était nommé au siège vacant de Lausanne et préconise évêque de Lausanne et Geneve. Le Conseil fedea rai ne fit aucune objection à cette nomination, ptrfaitement régulière. On doit à M. Mermillod un grand nombre de sermons, conférences, discours, panrgyriques, etc.

MESTREAU, FRÉDÉRIC, homme politique français, négociant à Saintes, est né au Château (ile d'Olpron le 15 février 11 était, sous l'Empire, l'un des chefs ree connus de l'opposition démocratique. Nommé préfet de la Charente-Inferieure le 5 septembre 1870, démissionnaire en février 1871, il fut élu représentant de ce département aux élections complémentaires du 2 juillet suivant. Le 20 fevrier 1876, M. Mestreau échoua dans la e première circonscription de Saintes, contre le baron la Eschassèriaux; mais fut élu député de l'arrondisse) ment de Marennes, en remplacement de M. Dufauro, élu sénateur inamovible, le 12 novembre 1876; il siégea à gauche. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 e dans la même cir onsrription, il était élu sénateur de la Charente-Inferieure, le premier des trois, au renouvellement triennal du 25 janvier 1885. Il a voté l'expulsion des princes.

é METTERNICH-WINNEBURG (prince de), RIt, CHARD GLÉMENT JOSEPH LOTBAIBE HERMANN, diplomate aual trichien, né à yienne le 7 janvier t829- Destine, pour

ainsi dire dès le berceau, à la carrière diplomatique, il suivait son père, nommé ambassadeur à Londres, en 1848, passait à Bruxelles avec lui en 1850, recevait enfin sa nomination officielle d'attache d'ambassade à Paris en décembre 1852, et était promu secrétaire de légation sn 1854: A lossasion des difficultés qui devaient amener laguerre de 1859, le prince de Metternich fut ensoye à Paris par son gouvernement. avec une mission speciale qui échoua; mais, personnellement, il avdit gagne les sympathies de la cour impériale, de sorte qu'apres la conclusion de la paix, à la fin de 1859, ii fut nommé ambassadeur de l'empire austro-hongrois à Paris. 11 avait épousé en 1856 la princesse Ppuline Sandor, née le 26 février 1836, et qui, pendant plus de dix ans, donna le ton à la ville aussi bien qu'à la cour, non sans s'athrer de vives critiques et des haines féminines bion trempées. Nommé conseiller héreditaire de l'empire d'Autriche-Hongrie en 1861, le prince de Metternich a étenommé conseiller intime en novembre 1864. Après les événements de 1870-71, il demanda à être remplacé à l'ambassade de Paris, et le fut en janvier 1872, par le feu comt- Rudolph d'Apponyi. — Le prince de Metternich est grand croix de la Légion d'honneur.

MEUNIER. AMÉDÉE VICTOR, publi iste et écrivain scientifique français, né à Paris le 2 mai 1817. M. Victor Meunier a débute de bonne heure dans la presse scientilique et s'est fait rapidement un nom parmi les premiers et les meilleurs vulgarisateurs il a collabore egalement. comme ecrivain politique, à la presse democratique et publié diverses brochures de cirronstanre. — On cite principalement de cet écrivuin Embryogénie comparee, rédigée d'apres le cours de M. Coste au Museum d'histoire nat relie, avec M. Gerbe (1817 Histoire philosophique des progrès de la zoologie génerale (l839 et suiv.); Jésus-Christ devant les conseils de guerre, extrait de la Démocratie pacifique (1848), traduit en plusieurs langues Union democratique et sociale (1849) les Cites ouvrières; Essais scientifiques (1851-58, 3 vol.); les Tables tournantes et parlantes (1854) l'Apostolat scientifique (1855); Science et démocratie (1865); les Grandes chasses (1866); les Grandes pêches (1967); la Science et les savants (1867) les Animaux d'autrefois (1868); la Philosophie zoologigue (1869); les Ancêtres d'Adam (1875); Paleontologie pratique (1885); les Animaux perfectibles (1880), etc. — M. Vic- tor Meunier a collaboré, au début, à l'Écho du monde savant; devenu en 1842 rédacteur en chef de la REvue synthetique, il eut en même temps la direction du Dic- tionnaire élémentaire d'histoire naturelle; en 1841, il rollaborait à la Phalange et à la Démocratie pacifique puis il devint rédacteur scientifique du journal la Presse, qu'il quitta en 1855 pour fonder l'Ami des sciences. Il a collaboré depuis au Siècle, à l'Opinion nalionale, à l'Avenir national et au Rappel, auquel il est reste attaché jusqu'ici.

MEUNIER, ETIPNNE STANISTAS, géologue français, fils du precedent, na à Paris le 18 juillet 1843. Au cours de ses études scientifiques, il devint preparateur des cours de chimie de M. Fremy à l'Ecole polytechnique. Entré au laboratoire de géologie du Muséum d'histoire naturelle en 1866, il fut nommé aide-naturaliste en 1867. En 1869, M. Stanislas Meunier était reçu docteur es sciences avec une thèse sur les Méteorites. M. Meunier organise chaque année pendant la belle saison, depuis déjà longtemps, des excursions géologiques du dimanche très suivies et très fructueuses, dans un rayon assez étendu autour de Paris. On lui doit de nombreux me moires, principalement sur les Metéorites, présentes à l'Académie des sciences et plusieurs ouvrages sur le même sujet ou sur la géologie proprement dite: Etude sur let météorites (1867); Lilhologie terrestre et comparée (1869); le Ciel géologique (1871); Cours elementaire de géoloqie appliquée (1872); Cours de qeologie comparée (1874); Geologie des environs de Paris (1875) Geoloqie technologique, traduite de D. Page (1877) les Causes actuelles en geologie (1879), etc. — M. Stanislas Meunier a collabore à plu-ieurs journaux spéciaux ou politiques, à l'Opinion nationale, à la Natare, où il redige le compte rendu des séances de l'Academie des seiences, etc.

MEURICE, FRANÇOIS PAUL, littèrateur et journaliste français, Irere du célèbre orfèvre Froment Meulice, mort en 1855, est ne à Paris en 1820. M. Paul Mearice lit ses études au collège Charlemagne et suivit les cours de la faculte de droit; mais il s'occupait plus de littprature. semble-t-il, que de jurisprudence, car il debutait à l'Odeon, des 1842, avec une pièce en trois actes et en vers, dont le sujet et le personnage principal etaient empruntes à Shakespeare: Falstaff, et qu'il avait écrite en société avec Théophile Gautier et M. Auguste Vacquerie. Il donna ensuite au même théâtre, avec M. Vacquerie, une imitation de l'Antigone de Sophocle (1844) et le Capitaine Paroles, un acte, encore inspiré de Shakespeare et au Théâtre-Historique, avec Alexandre Dumas, une traduction d'Hamlet, en 5 actes et en vers, reprise avec sucres au Français en septembre 1886. Outre une part de collaboration anonyme à divers ouvrages dramatiques de Dumas, M. Meurire a donne: Benuenuto Cellini, drame en cinq actes, écrit expr ssémentpour Melingue (1852); Schamyl et Paris (1855), à la Porte Sa nt-Martin l'Avocat des pauvres, à ta Galté(1856); Fanfan la Tulipe (1858) le Maitre d'ecole (1859); le Roi de Bohéme (1860); les Beaux meaSieurs de Bois-Doré, avec George Sand (1862) et François les Bas-Bleus (1863), à l'Ambigu; le Drac, piece fantastique, avec George Sand, au vaudeville (1864); les Deux Dianes, à la Porte Saint-Martin (1865) la Vie nouvelle, quatre actes, à l'Odeon (1867): Cadio, avec George Sand, à la Porte Sa nt-Martin (1868). M. Paul Meurice a aussi publié plusieurs romans: la Famille Aubry, les Tyrans de village et les Chevaliers de l'esprit Cesara, sans parler de sa collaboration anonyme ù divers romans d'Alexandre Dumas: Ascanio, les Deux

MEYER, MARDE PAUL HYACINTHE, paléographe français, directeur de l'Ecole des chartes, memnre de l'institut, est ne à Paris le 17 janvier 1840. Eleve de l'Ecole des chartes, il en sortait en 1861 et était nommé archiviste à Tarascon. En l863, il était attaché au département des manuscrits à la Bibliothèque nationale et nommé ar-hiviste aux Archives nationales, puis se retaire de l'Ecole des chartes en 187t. Appele à la chaire de langue romane de l'Ecole, comme suppléant de Guesard, il en est devenu titulaire à la mort de ce dernier; il avait été nommé professeur du cours de langues et de littératures de l'Europe méridionale au Col- loge de France eu 1876. M. Paul Meyer a ete nommé directeur de l'Ecole des chattes en remalacement de J. Quicherat, déedé, en 1882. Il a été élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres le 30 novembre 1883. M. Paul Meyer a collaboré à la Revue archeoloqique, au recueil de l'Ecole des chartes et autres publications spéciales, et a fon le la Revue critique et la Romania. Nous citerons,parmi ses nombreuses publications: Recherches sur d'épopée française et le Salut d'amour dana les littératures provençales (1867); Recherches sur les auteurs de la Chanson de la croisade albigeoise (1868); Documents manuscrits sur l'ancienne littérature de Franace conservés dans les bibliothèques de la GrandeBretagne (1871); Mémoire sur les dialectes de la langue d'oc au moyen dqe, couronné par l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1874), etc. On lui doit aussi des éditions d'anciens ouvrages de Iitterature meridionale, notamment de la Chanson de la croisade albineoise (1875): d'un Recueil d'anciens textes bas-la- tins, provençaux et francais (1876), etc. M. P. Meyer est chevalier de la Légion d'honneur.

MEZIÈRES, ALFRED, littérateur et homme politique français, fils de l'ancien recteur de l'aca lemie de Metz, mort en 1872. est né à Rehon. pres de Metz, le 19 novembre 1816. fit ses etudés au lycée de cette dernière ville et entra à l'Ecole normale supérieure en 1845. 11 retourna à Vetz comme professeur de rhétorique au lycee, en 1.4S. puis entra à l'Ecole française d'Athè- nes en 1850. Nommé professeur de rhétorique au lvcee de Toulouse en i853, M. Alfred Mezieres fut reçu docteur es lettres la même année et chargé l'annee suivante du cours de littérature à la faculte des lettres de Nancy, devint titulaire de la chaire en 1856, fut charge du même cours à la Sorbonne en 1861, ot nommé titulaire en 1863. M. Alfred Mézières a été choisi ponr représenter l'université de France au jubilé de Shakespeare en 1864, et à celui de Dante en 1865 il representait également l'Académie française au cinquième centenaire de la mort de Pétrarque à Avignon, en juillet 1874. M. Meziéres avait été élu membre de l'Académie française, en remplacement de Saint-Mare Girardin, le 29 janvier 1874. Il est, en outre, membre de l'Aradémie della Crusea. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1865, il a éte promu officier le 9 août 1877 il est en outre décoré des ordres du Sauveur de Grèce et des SS. Maurice et Lazare d'Italie. Aux élections pour la Chambre des députés, du 14 octobre 1877, M. A. Mézières acceptait la candidature républicaine dans l'arrondissem*nt de Briey (Meurthe-et-Moselle), mais il echouait contre le baron de Ladou ette. Plus heureux le 21 aodt 1881, il était élu, et prona't place à gauche. Il a été élu députe de Meurthe-et-Moselle le 4 octobre 1885. Il a vote contre les projets d'expulsion des princes. M. Alfred Mézières a publié, outre sa thèse de doctorat, De Fluminibus in/eriorum (1853): Etudea aur les Œuvres politiques de Paul Paruta (1853) un Mémoire sur le Pélion et l'Ossa et un autre sur la Laconie (même annee ); Shakespeare, ses œuvres et ses critiques (1861 ouvrage récompensé du prix Montyon par l'Académie française Predecesseurs et contemporains de Shakespeare (1863), également couronné par l'Academie Contemporains et successeurs de Shakespeare (1864); Dante et l'Italie nouvelle (1865); Pétrarque, Etude d'après de nouveaax documents (f867J, couronné par l'Academie 1 année suivante; la Société française (1869); Récita de l'invasion, Alsace et Lorraine (1871); Gœthe, les œuvres expliquees par la vie (1872-73), vol,), etc. — M. Mezieres collabore à la Revue des Deux-Mondes et au Temps.

MICHEL, ALFRED, homme politique français, né à Saint-Hippolvte (Vaurluse) le 7 mars 1848. Representant de commerce, ancien adjoint au maire de Carpentras, M Alfred Michel a toujours pris une très grande part à l'agitation électorale dans son arrondissem*nt. Il a été plu députe de Vaucluse, sur la liste radicale, le 4 octobre 1885 et a vote l'expulsion totale des princes. MICHEL (grand-duc), NICOLAIEVITCE, oncle d'Alexandre 111, empereur de Russie et quatrième fils du feu czar Nicolas Ier, est né le 13 (25) octobre 1832. General et grand maitre de l'artillerie, aide de camp général du czar, chef de divers régiments d'artillerie, de cavalerie et d'infanterie. le grand-duc Michel est en outre gouverneur general du Caucase, propriétaire du 26. régiment d infanterie autrichien, chef du régiment de hussards prussien de Silesie n- 4, etc. Il a épousé, au mois

''lianes, Amaury, etr. Il a donné g dement des poésies t quelques revues. Lié depuis loc gtemps d'amitié ives Victor Hugo et professant d'ailleurs des opinions lemooratiques très d'cidefs. M. Paul Meucice participa, an 1848, à la fondation de l'Evénement, dont il fut réLarteur en chef et gérant, fonctions qui lui valurent, en avoir inséré un article Ju grand écrivain sur la peine due mort. Il a do nouveau pris une grande part à la fondation du Rappel, en 1869, et a été. jusqu'à ces derniers temps, l'un des rédacteurs en chef, avec M. Auguste Vacquerie. Enfin, Victor Hugo le charqeait, en 1881, de diriger la publication de l'édition définitive de ses Œu- vres complètes.

d'nont 1857, la princesse Olga Feodorovna, fille du feu grand-du" de Bade Leopold, et eu a eu plusieurs enfants, dont l'aine, le grand-due Nicolas, est ne le 26 avril 1859. Le grand-duc Michel a visité à plusieurs reprises les autres parties de l'Europe, curieux surtout des progrès militaires accomplis chez les autres notions ensuite d'une experienre chèrement acquise. A l'aris, en juin 1876, il accompagnait le marechal de Mac-Mahon à la grande revue passee, le 15, à Longchamp. Il repartait le lendemain. — Dans la dernière guerre d'Orient, le grand-duc Michel avait le commandement en chef de l'armée du Causase.

MICHEL-LÉVY. Voy. Calmann-Léry.

MICHELIN, HENRI, homme politique français, né a Paris la 3 mai 1847. Avocat du barreau de Paris, doc. teur en droit, professeur libre, il a été adjoint au mair puis maire du VU' arrondissem*nt de Paris (1881-82) membre du Conseil municipal, pour le quartier de la FolieMericourt XIe arrondissem*nt), elu à une élection complémentaire du 2 juillet 1892 et reelu nux élections généraies du 4 mai 1884, il devint successivement secrétaire, vice-pre9ident et enfin président de cette assemblee, et s' y fit remarquer par une grande activité et une compétence incontestable dans les questions les pins ardues. II a ete envoyé comme délégué du conseil au congrès de La Have en 1884, à Londres et au congres d'hyglene de Bruxelles en 1885. Elu députe de la Seine au scrutin du 18 octobre 1885, il a pris place à l'extréme-gauche et voté l'expulsion totale des princes.

MICHIELS, JOSEPR ALEXANDRE XAVIER, littérateur belge, ne à Rome le 25 decembre 1813, vint eu France, pays de sa mère, étant en-ore en bas-âge, et fit ses etudes à Paris, au college Henri IV et au lycee Saint-Louis. En 1834, il alla suivre les cours de droit de la faculto de Strasbourg, se familiarisa en même temps avec la langue et la littérature allemandes et entreprit ensuite de visiter t'Allemagne à pied. De retour à Paris l'annee suivante, il donna au Temps des articles dont il prenait les éléments dans ses notes de voyage. En 1840, il faisait un vovage en Angleterre dont les souvenirs lui fournirent les matériaux de nouvelles publi ations et en 1843, il faisait un séjour à Bruxelles, renouvelé depuis, aux frais du gouvernement belge et pour la préparation de travaux relatifs notamment à l'histoire de la peinture flamande. Il est devenu sous-bibliotheraire à l'Ecolo des Heam-Arts. On a de M. Xavier Michiels: Etudes sur l'Allemagne (1889, 2 vol.); Histoire des idees litiéraires en France au XIXe siècle et de leurs origines dans les siècles antérieurs (/841, 2 vol.); Souvenirs d'Angleterre (1844); Histoire de la peinture flamande (1845, 4 vol., 2e édjt. 1864-75, fn vol.), ouvrage qui provoqua une des plus ardentes polémiques qu'on ait vues, entre M. Michiels et M. Arsène Houssaye, et que l'auteur fit suivre de deux brochures: Un tntrepreneur de littérature et les Nouvelles fotirberies de Scapin (/847), auxquelles M. Houssaye repondait aussitôt par une autre brochure qui mit, autant qu'il nous en souvienne, les rieurs de son coté un Martyr littéraire, touchantes révélations. M. Michiels a publié depuis: une traduction de la Case de l'oncle Tom, de Mme H. BeeehorStowe, précédea d'une notice biographique sur l'auteur (1852); le Capitaine Firmin, ou la vie des nègres en. Afrique (1853); l'Architecture et la peinture en Europe, depuis le Ve siècle jusqu'à la fin du XVIe siècle (même année), les Œuvres de Régnard, precedees d une 2'heorie du comique et des combinaisons théâtrales (1854) la Nouveau péché originel, le Lundi de la f'enteedte, et les Bùcherons et les schlitters des Vosges (1866); Contes des montagnes (1857), les Œuvres poétiques de Philippe Desportes, précédées d'une Etude eur Desoortes et la litterature française au XVIO siecle (1858)i Histoire secrète du gouvernement autrichien (1859), les Anabaptistes des Vosges, les Chasseurs de chamois et les Contes d'une nuit dhiver (1860); Histoire de la politique autricAienne depuis Marie-Therese (1861), l'Autriche dans la question polo aise (1863); Drames politiques (1865), les Chef-d'œuvres des grands maitres, avec Kellerhoven (1866); les Droits de la France sur l'Alsace et la Lorraine (1870); le Comte de Bismarck, ta biographie et ta politique (1871); Histoire de la guerre franco-prussienne et de ses origines (1872, in-8-, grav.), l'Art flamand dana l'est et le midi de la France (1877). Il a paru à part deux extraits importants de son Histoire de la peinture flamande: les Peintres brugeois (1846), et Rubans et l'école d'Anvers (1854). — Enfin, M. Alfred Michiels a collaboré, outre le Temps, que nous avons cité, à l'Artiste, à la Revue indépendante, à la Itéforme, à la France littéraire, à l'Illustration, au Siècle, à la Revut britannique, au Tour du monde, au Magasin pittoresque, à la Revue da France, etc.

MILANO Ier, OBRENOVITOH, roi de Serbie, petit-neveu du prince Miloch et cousin issu de germain du precedent prince régnant Michel qui, n'ayant pas eu d'enfants, l'adopta. Le prince Milano est né à Jassy le 18 août 1854; envoyé à Paris en 1864, pour y faire son éducation, il suivit les classes du lycee Louis-le-Grand, sous la direction d'un precepteur français, feu François Huet, mais il fut rappelé prématurément en Serbie, par la mort de son père adoptif, assassine dans le parc de Topchidéré, le 18 juin 1868, par deux partisans des Karaireorgevitcli. Arrive à Belgrade, acrompagné de son pré epteur, le 23 juin 1868, il fut proclmé prince de Serbie par la Skouptrhina et sacré le 5 juillet suivant. Le 17 octobre 1875, le prince Milano epousait la prin esse Nathalie de Kleyko. La Bosnie et l'Herzégovine étaient déjà en pleine insurrection contre les Turcs, mais il ne semblait pas alors que la Serbie dût prendre une part active aux événements. Ce n'est qu'au mois de juin 1876, que cet incident nouveau de LA question d'Orient se produisit. Le 29, les dêpèrhes annonçaient que le prince Milan quittait Belgrade pour aller prendre le commandement

de l'armée serbe, qui franchissait la frontière le 3 juillet. Cette expedition ne fut pas heureuse, et, bien que t'armée ait proclamé roi de Serbie le prince Milano. le 18 septembre suivant, le fait est qu'elle avait essuyé de terribles revers et que l'avenir lui en réservait d'autres. Une suspension d'armes avait d'ailleurs été consentie la veille et grâce aux démarches des puissances européennes, après des négociations sans fin pendant lesquelles les hostilités continuaient au grand détriment des Serbes, un armistice de deux mois, conclu le 1er novembre, était prorogé jusqu'au 1er mars 1877. Avant l'expiration de ce terme et après la conférence de Constantinople. dont noua no pouvons pas suivre ici les travaux et apprénier les résultats, la paix était signée entre la Serbie et la Porte. Le roi de Serbie redevanait, à des conditions honorables et probablement inespérées, prince de Ser hie, et se retirait dans sa capitale pacifiée. Après la conclusion de la paix, l'indépendance de la Serbie fut reconnue et ses frontières délimitées par le traité de Berlin (13 juillet 1878). Cependant, la question de transformation de la couronne de Serbie n'était que partie remise, et le 6 mars t882, la Skouptchina de Belgrade votait la loi qui érigeait la prin ipauté en royaume. Depuis, sauf quelques semaines de lutte contre la Bulgarie au commencement de 1886, le « royaume de Serbie n'a été le théâtre d'aucun événement important. Il faut toutefois mentionner l'attentat dont le roi Milau fut l'objet dolà part d'une dame, la veuve du lieutenantcolonel Markovitch, exécuté comme conspirateur cinq ans auparavant, le 23 octobre 1882. Au moment où la roi et la reine entraient dans la cathédrale de Belgrade, cette malheureuse femme tirait un coup de pistolet sur le roi, et blessait. une femme de l'assistance, tout à fait étrangère à ce drame.

MILLAIS JOHN EVERETT, peintre anglais, est né à Southampton le 8 juin 1829, d'une vieille famille de l'ile de Jersey, d'origine française. Encore dans sa neuvième année, il entrait à l'école de peinture de Sass, à Londres, et suivait les cours de l'Académie royale des arts dès l'àge de douze ans. Il y remporta les principaux prix de dessin, ayant déjà à neuf ans obtenu sa première médaille à la Société des arts. Il débuta aux expositions de l'Académie des arts en 1846, avec Pisarre a'emparant de l'Inea du Pérou. Ce premier tableau fut suivi de la Reine Elgiva arrêtée par les émissaires de Dunstan et un immense carton destiné au concours pour la de- coration du palais de Westminster: le Denier de la veuve (1847); la Tribu de Benjamin enleuant les filles de Shiloh (l848J: Ieabella (1849). Mécontent de la rou. tine conventionnelle par laquelle l'enseignement academique se distingue, .1. Millais, avec ses amis William Holman Hunt et Dante G. Rosetti, prit la resolution de rompre avec ces traditions, qui contraignent à reproduire la nature d'après l'antique et non d'après ellemême, et de s'en tenir au témoignage des sens. comme ce devait être l'usage des artistes antérieurement à Raphaël et aux maitres du seizième siècle. Ces doctrines nouvelles, que partagèrent bientôt Charles Collins et d'autres jeunes peintres, exigeait la fondation d'une nonvelle école, qui fut designee, moitié sérieusem*nt moitié par ironie, l'Ecole préraphaélite il fallut aussi un organe » pour défendre ces doctrines, et le Germ, or Art and Poetry vit le jour il vécut peu à la vérité. Sous l'influence de ces nouvelles idées, M. Millais donna: Notre Sauveur et Ferdinand trompé par Ariel (1850J; Marianna dans la ferme isolée, et la Fille du bûcheron (I851J; le Huguenot et Ophélie (1852); l'Ordre de mise en liberté et le Proscritroyaliate (1858); Portrait de M. Ritskin (1854); le Secours (1855); la Paix est conclue, les Feuilles d'automne et l'Enfsant du régiment (1856J; un Rêve du passé: Sir Isumbrus au gue (1857); l'Héretique (1858); la Vallée du repos et Fleura du printemps (1860); le Black Brunswicker (18616); Mon premiar germon (1863); Mon second sermon et Charlie eat mon favori (1864); Jeanne d'Arc et les Romains quittant la Grande-Bretagne (1865); le Sommeil le Réveil, Jephté (1867); les Sœurs, Rosa- linde et Célia, Stella, les Pèlerins à Saint-Paul, Souvenir de Velasquez (1866); la Femme du joueur, Vanessa, la Fin du chapitre et un Rêve à l'aube (1869) une Marée, le CAevalier errant, l'Enfance de Raleigh (1870J; le Froid octobre, Josué combattant aroec Amalech, un Somnambule, Oui ou Non (1871); Coulant vers le euue. Coulant vers la mer (1872); les Anciens jours, Œufs frais, Lalla Rouck (1878); Sapins écossais, Chausfa*ge d'hiver, le Tableau de la santé, le Passage Nord-Ouest, Attends un moment, un Rhve de jour (f874J, la Lisière de la bruyère, la Couronne d'amour, Non! (1875); le Fruit défendu, etc. (1876), un Yeoman de la garde, la Profondeur de bien des eaux, Oui !(1877), les Princes dans la Tour, un Liq de Jersey, l'Eté de la Saint-Martin, une Bonne résolution, la Fiancée de Lammermoor (1878); la Tour de la forteresse et un Portrait de M. Gladstone (1879J; un Portrait de l'auteur, pour la collection des portraits d'artistes peints par eux-mêmes de la Galerie des Offices de Florence, un Portrait de M. Bright et « Cuckoó (1880); portraits de JI. Caird, du Cômte de Beacosfield et de l'Evêque de Manchester, et Cinderella(1881); Portrait du cardinal Newman (1882); une Grande dame, la Dame grise, Portrait du marquia de Salisbruy, Ne m'oubliez pas » (1883). M. Millais a figuré aux Expositions univeraelles de Paris de 1855, 1867 et 1878, avec plusieurs de ses meilleures toiles, et a obtenu une médaille de 2* classe à celle de 1855, une médaille d'honneur et la croix d'officier de la Légion d'honneur à celle de t878. Elu membre associé de l'Academie royale des arts en 1853, il en est devenu membre titulaire en 1868. Il a éte élu associé étranger de l'Académiedes Beaux-Arts (Institut de France), en remplacement du peintre italien Dupre, en 1882.

MILLAUD, HENRI EDOUARD, homme politique françaie, ne à Tarascon, de parents israélites, le 27 septem-

bre 1834, vint faire son droit à Paris et, reçu avocat, s'inscrivit au barreau de Lyon en 1857. Il collabora activement à la presse démocratique lyonnaise, et était notoirement connu comme l'un des principaux membres du ptrti, lorsque survint la révolution du 4 septembre Nommé premier avocat général près la cour de Lyon, M. Millaud eut à remplir, au commencement de 1871, les fonctions de procureur général intérimaire. Forcé de poursuivre des journaux républicains signales aux foudres du parquet, il préféra donner sa démission, le 14 mai 1872. Le juillet suivant, il était élu représentant du Rhône à l'Assemblée nationale et prenait place au groupe de l'Union républiraine (extrême-gauche); il a pris part à plusieurs discussions importantes et présenté diverses propositions, une entre autres ayant pour objet la saisie et la vente des biens de Napoléon III et l'emploi des fonds ainsi recueillis au payement des frais de guerre. Après avoir échoué aux élections sénatoriales du Rhône, le 30 janvier 1876, M. Millaud était élu, le 20 fevrier suivant, depute de la 1re circonscription de Lyon à une majorité de plus des trois quarts des suffrages exprimés. Il reprit sa place à l'extrème-gauche de la nouvelle assemblee, qui le choisit comme vice-pr-sident de ses réunions, et fut elu secrétaire de la commission du budget de 1878. Il a voté l'amnistie pleine et entière. Réélu le 14 octobre 1877, il était Plu sénateur du Rhône à la faveur d'une élection complémentaire, le 14 mars 1880, et réélu en tète de la liste au renouvellement triennal du 8 janvier 1882. Il a voté l'expulsion des princes. L'un des fondateurs de la Société d'économie politique de Lyon, M. Millaud a fait, en 1869, des conférences économiques taynrables au système de la liberté des échanges. Il a publie Etude sur l'orateur Hortensius (1859); De l'organisa- tion de l'armée, Daniede Manin, Lois et coutumes de Venive (1867); Devons-nous signer la paix ? (1871), et plusieurs brochures de circonstance, sans parler de sa collaboration à divers journaux et revues.

MILLET, Aixt, sculpteur français, né a Paris en 1816, fut elève de David d'Angers et hésita quelque temps entre la peinture et la sculpture qu'il avait étudiées concurremment. Pendant une dizaine d'années, de 1842 à 1852, il exposa des dessins au Salon annuel; puis il se décida pour la sculpture et s'y est acquis rapidement une grande réputation. M. Aimé Millet a débuta comme sculpteur au Salon de 1845, avec une Bacchante; il a donné ensuite Narcisse, les bustes du Dr A. Richard, et de Gay-Lussac; une Jeune fille couronnée 4e fleurs (1853) qui, avec les deux précedents ouvrages, reparut à l'Exposition universelle de 1855; Ariane, au musée du Luxembourg (t857); le M iréchal Magnan, Léon Rocher (1861) Mme Pauline Viardot (1863); Vercingetorix (1865); Enfantin, Portrait de femme, bustes (1866) reparus avec d'autres ouvrages à l'Exposi- tion universelle de 1867; autre Portrait de semme (1869); Mme Compoint, buste en marbre (1872); Vercingetorix, statue en pierre, reduction de la statue colossale en cuivre repousse, érigee à Alise-Sainte Reine; Portrait de mademoiselle Af Parant, buste en marbre (1874); Cassandre se met dom la protection de Pallas, statue en marbre (1877) Edmond Adam, buste en marbre (1878); George Sand, buste en marbre; Rocafuerte, ex-présidont de la république de l'Equateur (Exposition universelle 1878); Tombeau de S. A. R. le prince de Saxe-Cobourg-Gotha, duc de Sare, etc., mort à Ebenthal (Autriche) le 26 juillet 1881 George Sand, statue en marbre pour la ville de La Châtre (1884): Edgar Quinet, statue en bronze, inaugurée à Bourg le 14 mai 1883; Portrait de M. Lemercier, buste en bronze (1885), etc.On doit en outre à M. Aimé Millet un Mercure, au Louvre; la Justice civile, à la Mairie du 1er arrondissem*nt de Paris; la Jennesse effeuillant des roses, gracieuse statue allegorique placée sur le tombeau d'Henri Murger au cimetiere Montmartre; le magnifique gro ipe d'Apodlon élevant la lyre d'or qui surmonte l'Opera, etc. Cet artiste a obtenu une médaille de première classe en 1857 et une autre en 1867 (Exposition universelle) et un rappel de Ire médaille à l'Exposition de 1878; nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1859, il a été promu officier de l'ordre en 1870. Il est membre du Comité des Beaux-Arts pour les- expositions internationales a fait partie, comme membre suppléant, de la section française du jury de l'Exposition de Vienne en 1873 et a ete membre élu du jury d'admission des ouvrages d'art à l'Exposition universelle de 1878. MILOGHAU, EMILE, homme politique français, né au Luet (Eure-vt-Loir) le 15 mars 1846. Secrétaire du comice agricole de Chartres pendant quinze ans, il en est devenu vice-président en 1882 il a occupé quelques mois, après le 4 septembre, la sous-prefecture de Châ- teaudun et est maire de sa commune, Beville-le-Comte. M. Milochau a été élu député d'Eure-et-Loir le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine. Il a voté contre les propositions d'expulsion des princes.

MINGHETTI, MARCO, économiste et homme d'Etat italien, ne à Bologne le 8 septembre 1818, d'une famille de riches négociants; il fit de bonnes études à l'université de sa ville natale, puis entreprit un voyage en Italie, en France, en Allemagne et en Angleterre où il résida quelque temps, étudiant de préférence les institu- tions' et les lois économiques des pays qu'il visitait. Ces études l'amenèrent à se prononcer en faveur de la liberté du commerce et des échanges et, à son retour à Bologne, en 1846, il donna lecture, à la Société d'agriculture de cette ville, d'un mémoire sur la réforme des lois sur les cereales en Angleterre, tout imprégné de cette doctrine. L'avènement de Pie IX annonçant 1 ouverture d'une ere de liberté jusque-là inconnue, il fonda à Bologne un journal, le F'edsi,tco, et fonda des conferences économiques et agricoles. A la fin de iS47, il était appelé à Rome, comme membre de la Consulte des finances. Confiant dans les promesses de liberatisme dont Pie IX fut si prodigue à cette époque, il accepta le portefeuille dos travaux publics dans le cabinet du

10 mars 1848, lequel se dispersait avec empressem*nt à la suite de l'encyclique du 29 avril. Radicalement desabusé, M. Minghetti ne resta pas plus longtemps à Rome. Il courut au camp de Charles Albert, qui le nomma capitaine d'état-major, et combattit avec ardeur les ennemis da l'Italie, sûr au moins, cette fois. de ne pas se tromper. Il fut promu major après la bataille de Goito et décoré de l'ordre des SS. Maurice et Lazare apres celle de Custozza. Il refusait, en septembre suivant, 1 offre d'un portefeuille qui lui était faite par l'infortune Rossi et, après la paix de Milan, retournait à Bologne, ou il reprit ses travaux et ses études favorites, entretenant avec le comte Cavoùr des relations suivies, mais ne nrer nant pas autrement part aux affaires publiques. M. Minghetti, appela par le Congrès de Paris, en 1856, pour prendre part à la rédaction de son mem randum, entreprenait peu après un voyage en Orient. Mava les evpnements de 1859, dont l'annonce le vint trouver en Egypte. le firent revenir promptemeut en Italie. Il fut nomme aussitôt secrétaire général au ministère des affaires étrangères, par Cavour. M. Minghetti conserva ce po-to jusqu la ptix de Villafranca, retourna ensuite à Bologne et fut élu membre de l'Assemblée des Romagnes, dunt il devint ensuite président; puis, après l'annexion, député de Bologne au parlement italien,. Ministre de fin- terieur, dans le cabinet Cavour, en octobre 1860, à la mort de cet homme d'Etat 6 juin 1861), il conserva son portefeuille dans l'administration Rieasoli; mais son projet d'organisation intérieure, basé sur le principe des libertes provinciales, ayant échoue devant les chambres. il se retira peu après et fut élu vice-president de lit Chambre des députes. A la chute du ministère Rattaxzi, dont il avait été l'un des adversaires les plus acharnes (décembre 1862), M. Minghetti était appelé à former un nouveau cabinet où il prit le portefeuille des finance. En juin suivant, il avait un duel à l'epee avec son prédéce-seur. En quittant le cabinet, en juillet 1868, M. Minghetti fut nommé ambassadeur à Londres, En m ti 1869, lors du troisième remaniement du cabinet Menabrea-Cambray-Digny, il acceptait modestement, lui, ancien chef du cabinet, le portefeuille de l'agriculture. Ce cabinet ayant fait place au cabinet Sella-Lanza (décembre 1869), M. Minghetti fut nommé ambassadeur a Vienne, d'où il fut rappela sur sa demande, et rempla'é par le general Menabrea, en novembre 1870. Le 10 juillet i873, il était appela de nouveau à former un cabinet, dans lequel il reprit le portefeuille des finances, qti échangea dana la suite pour celui des affaires etrangeres. Il donnait sa demission le 19 mars 1876 avec tout son ministère, remplacé par un ministère de gauche sous la présidence de M. Depretis (vovez ce nom). On a principalement de M. Marco Minghetti Della oconomia publica e delle sue attinense con la morale et col diritto De l'Economie publique dans ses rapports avec la morale et le droit), son ouvrage le plus important et d'une valeur d'ailleurs considérable (Bologne, 1859), traduit en français par M. Saint-Germain Leduc (1883); Opuscoli letterari ed economici (Florence, 1872 le Donne italiane nelle belle arti ai secoli XV e XVI (1877); la Chiesa e lo Stato (1878J, etc. Elu correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques, dans la section d'economie politique (Institut de France), en 1864, il a été élu, en janvier 1876, associé étrang er de ce corps savant, en remplacement de Ouetelet. — M. Minghetti est major honoraire d'état-major et officier d'ordonnanse honoraire du roi. Il est grand croix de l'ordre des SS. Maurice et Lazare, grand croix de la Légion d'honneur et haut dignitaire de divers autres ordres nationaux et étrangers.

MISAELIDIS, MISAEL, musicien grcr, premier chantre et directeur de la musique de l'église Saint-Dimitri, à Smyroe, est l'un des musiciens les plus distinguas de l'Orient. M. Hourgault-Ducoudray a dit de cet vrticte, dans ses Souvenirs d'une mission musicale en Grere et en Orient: « Misaël Vlisaëlidis est un homme intelligent et instruit. S'il n'arrive pas à régénérer la musque byzantine, il aura, par ses travaux, rendu d'incontesta- bles services à l'Orient. Il raisonne, il reflechit, il remonte aux sources. IL a lu les traites des anciens et, dans un ouvrage important, qui n'est malheureusem*nt pas encore imprtmé, il montre les contradictions qui existent entre leurs principes et ceux des mo lernes. 11 ne s'est pas content9 de relever les nombreuses erreurs dont fourmillent ces théories qui prétendent donner pour base à la musique byzantine la musique antique, il a fait une grammaire comparée. Grâce à lui, tout musicien byzantin pourra arriver en peu de temps à lire la portee européenne, et vice oersa, tout Grec connaissant la musique européenne pourra apprendre facilement la notation orientale. Misaëlidis a compris l'immense intérêt qu'il y aurait à abattre la barrière qui sépare l'Orient de 1 Occident au point de vue musical, etc.

MISTRAL, FRÉDÉRIC, poète et philologue provençal, né le 8 septembre 1830 à Maillane (Bouches-du-Rhône, fit ses études au lycée d'Avignon, son droit à Aix et se fit recevoir avocat, mais n'exerça pas. Retire dans son pays natal, il s'occupa surtout d'études philologiques ot de poésie dans le dialecte provençal. 11 avait déjà publie de nombreuses pièces detachees dans divers recueils, notamment dans l'Armana prouvençaou, lorsqu'il lit paraître, en 1859, une sorte de roman envers, écrits en langue provençale, mais accompagnes de la traduction française et précédés d'une introduction: Mreille (Mireio), auquel 1 Académie française décerna une médaille de la valeur de 2,000 francs en 1861, et la critique lilteraire ses plus vifs éloges. Avec le concours de Michel Carre, M. Mistral en tira même un livret d'opéra comique en cinq actes (bientôt reduit en trois actes, par exemple), dont M. Gounod écrivit la musique et qui fut joue au Théâtre-Lyrique, avec succès, en 1864. M. Mistral a publié depuis, dans le même genre et le même idiome Calendàu (1867), les Sabots d'or (1875)et Nerto(1884) On a annonce, il y u quelque temps, qu'il il mettait la dar

nièrr mxin à un Dictionnaire la langue d'oc, ouvrage considerable embrassant tous les dialectes parles dans le midi de la France. M. Fréderic Mistral est chevalier de la Legion d'honneur depuis 1863, il est en outre décore des ordres d'Isabelle la Catholique et de Charles 11l d'Espagne, et de l'ordre de la Couronne d'Italie.

MITCHELL, ISIDORE HYACINTHE MARIE LOUIS ROBERT, journalisle et homme politique français, ne à Bayonne le 21 mai 1839, d'un père anglais et d'une mère espagnole, eut pour parrain Don Carlos qui, en manière de présent de bienvenue, déposa dans son berceau le brevet de capitaine dans son armée, pour lors en pleine debandade. Venu de bonne heure à Paris, il collaborait à la Presse thedtrale des f856; en 1857, il allait rédiger à Londres un journal anglais, l'Atlas. Revenu en France, il s'engageait volontairement afin de pouvoir affirmer sa nationalite de Français; il ne resta pas, d'ailleurs, plus qu'il ne fallait pour ret objet, attaché au service militaire, qui ne le séduisait pas. Entré aux « journam reunis » en 1860, comme rédacteur politique du Conatitutionnel. il passa, en 1862, au Pays en la même qualité; 1 annee suivante, il quittait ce dernier journal, entrait a la rédaction du Nord de Bruxelles, puis celle de l'Etendard en 18b5, rentrait au Constitutionnel en 1866 et, après un court passage à la Patrie, faisait en 1867. une seconde rentrée au Constitutionnel, où il remplaçait M. Haudrillart comme rédacteur en chef en 1869. Dans cette situation, M. Robert Mitchell se 6t l'organe du nouveau tiers-parti liberal et ne fut pas sans influence sur le mouvement d'opinion qui devait amener M. Emile Ollivier au pouvoir. Il appuya la politique du nom eau gouvernement, non sans risquer çà et là quelques critiques trop justifiées et, dès le début de l'agitation née de l'acceptation de la couronne d'Espagne par un prince allemand, il se prononça contre la guerre avec une énergie d'autant plus louable qu'elle lui valut les injuries et les menaces de la tourbe d'agitateurs en blouses blanches très belliqueuse alors, ft résolue à entrer à Berlin sans retard. Nommé commandant des mobiles des Basses-Pyrénées au debut de la guerre. M. R. Mitchell, n'ayant pu obtenir d'être attache à un corps d'armée opérant sur le Rhin, donna sa demission et s'engagea aux zouaves de la gxrde. Il alla aussitôt (17 7 août, rejoindre l'armée du maréchal de Mac-Mahon, prit part, en conséquence, aux operations de cette aimée et aasiata au désastre de Sedan, ou il fut fait prisonnier. Emmené en Allemagne, il fut retenu trois moins dans les casemates de Kosel et quatre dans la forteresse de Naisse (Sllesie prussienne). De retour en France en avril 1871, il fondaIt, le 4 décembre suivant, avec M. Hubert Debrousse, le Courrier de France qui, au début, parut devoir appuyer la republique moderée, en tout ra% an ndonner toute idée de retour à un système qui a ruine la France ». Cependant, le Courrier de France ne tarda pas à attaquer M. Thiers et son gouvernement avec un acharnement véritable. M. Debrousse avant cède le Courrier, M. Robert Mitchell passa à ta Presse, en 1873, comme rédacteur en chef et y poursuivit la même campagne; mais, loin d'appuyer les projets ae fusion, lorsqu'ils se manifestèrent, il les combattit ave ardeur et dut. en conséquence, quitter la Presse. tu avril 1874, M. Mitchell prenait la dirertion du Soir, qu'il il conserva jusqu'aux élections de 1876. Elu alors depute de la Gironde pour l'arrondissem*nt de la Reole, contre M. Caduc, républicain modéré, député sortant, M. Robert Mitchell prit place au groupe de l'Appel au peuple. Il se fit remarquer à l'Assemblée, peu à son avantage à coup sùr, par ses interruptions bruyantes et repettes et par l'étonnante fantaisie de ses proprositions. Reelu le t4 octobre 1877, il ne se représenta pas aux ele tions du 21 août 1881, mais figura, sans succès, sur la liste monarchiste, à celles d'octobre 1885. A la nouvel e-de la mort do l'ex-prinre impérial au Cap (novembre 1878, M. Robert Mitchell se rangea aussitôt tous la bannière du prince Napoleon-Jérôme, dont il n'a cesse de de en dre la cause. Il est devenu, en 1880, reda cteur en chef du Pays et a fondé la Souveraineté en octobre 1886, -M. Mitchell est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1868.

MITRE, Don BARTOLOMÉ, général et homme d'Etat, ancien président de la Republique argentine, est ne à Buenos-Aires le 26 juin 1821. Il fut eleve avec le plus grand soin par son père, qui remplissait les fonctions d'officier du trésor à Patagones et, des l'enfance, manifesta un goût profond pour la littérature. Il avait à peine quinze ans lorsqu'il publ a un premier recueil de Poesies lyriques. Force de fuir les persecutions du dictateur Rosas, son père, qui appartenait au parti liberal et unitaire, se réfugia a Montevideo; sur ce théâtre plus grand, le jeune Bart olome dempressa de compléter ses études, tout en collaborant aux journaux; enfin, cedant a un enthousiasme soudain, il s'engagea comme simplr volontaire dans l'artillerie uraguayenne. Son avan ement lui des plus rapides: il était capitaine à dix-huit ans et lieutenant-colonel d'artillerie à vingt-trois. En cette derniere qualité, il se distingua à la défense de Montevideo. ainsi qu'il l'avait déjà fait comme lieutenant en 1838, et comme capitaine à la bataille d'Agaucha en 1839 et dana la campagne d'Entre-Rios, contre Roses, en 1842. Après la défaite de l'armee liberatrice a l'Arroyo Grande, Mitre rentra à Montevideo, qui lut bientôt assi gee par l'infâme lieutenant de Rosas. Manuel Oribc. C est endant ce siège mémorable, qui dura de 1843 à 1846, que le colonel Mitre avec son régiment d'artillerie, prépose à la défense des ouvrages extérieures de la ville, se signalèrent par un héroume dont l'histoire américaine a recueilli le souvenir. Ses devoirs de soldat n'empochaient pas le jeune colonel de se livrer à ses goûts d'errivain; il collabora successivement au Comercio, à l'Imciador, au Nacional et devint enfin rédacteur en chef de la Nueva Era, tous journaux faisant au dictateur, est il besoin de le dire, une opposition acharnée. Il fondait en même temps, à Montevideo, l'Institut historique et geo-

graphique et publiait un traité militaire qui fut très apprécie Instruccion practica de artilleria. Peu apres ayant eu à se plaindra du gouvernement de Monte, 'eo. il quitta cette ville et se rendit en Bolivie, ou il lut reçu avec la plus grande cordialité par le président Balliviao, qui lui confia aussitôt la direction d'un college militaire. Le Perou et la Bolivie étant à cette époque en hostilité ouverte, quoique en paix apparente, il prit la rédaction en chef de la Epoca, dans laquelle il plaida avec éloquence, et avec l'autorité que lui donnait sa connaissance approfondie de toutes les questions qui pouvaient diviser les républiques du Sud, la cause de 1a Bolivie. Bientôt éclata contre le gouvernement de Bdllivian, à Chuquimars une insurrection évidemment foma ntes pxr le Perou. Il accepta le poste de chef d'etat-major de l'armes bolivienne et concourut puissamment à réduire ne mouvement. Mais un autre soulèvement se preparait; un de ses amis, le general Guilarte, était signale comme chef du complot Il alla le trouver et reussit à le dissuader de se mettre à la tête de la révolution; ce fut tout ce qu' il obtint. La révolution éclata neanmoins et ne trouva devnnt elle qne Mitre et son régiment. Ayant refuse les otfres des insurges vainqueurs, il reçut l'ordre de quitter le pa dans les deux heures et fut ronduit sous es 'orte jusqu à la frontière du Pérou. Mais le Pérou le reçut en ennemi et le força par ses persécutions, en plein hiver, à traverser la Cordillière déserte pour aller se refugier à Tapia. Là, il reçut l'offre, d'un parti assez considérable, de prendre le rommandement d'un mouvement révolutionnaire avant pour ohjet l'independance du -ud du Pérou mais il refusa et partit pour le Chili. Dans ce pays, il fut tour à tour rédacteur du Mercurio de Valparaiso, du Progreso et du Comercio de Santiago, journaux d'opposition il prit d'ailleurs la direction de l'opposition à laquelle appartenait toute la jeunesse chilienne. Il fut poursuivi, mis en prison, transferé sur un ponton, et finalement renvoyé au Pérou, après que les autorités eurent saisi l'imprimerie qu'il avait fondée et le journal qu'il publiait. Au Perou il se mêla de nouveau à l'agitation démocratique, combattit le gouvernement par la plume et la parole et eut une influence décisive sur la ravolution qui éclata peu après, mais à laquelle il ne parait pas qu' il ait pris une part active. Il retourna ensuite à Montevideo et, après la chute de Rosas (1852). rentra Buenos-Aires. Investi dans sa ville natale de diverses fonctions municipales importantes, Bartolome Mitre fut elu membres de la legislature de Buenos-Aires, où il se fit promptement remarquer comme oratuur et devint si populaire, qu'aux elections de 1860, ce fut lui qui obtint le plus grand nonthre de suffrages. le second elu étant un homme tout jeune encore à cettp plus tard préaident de la Republique argentine, le dorteur Don Nicolas Avelleneda. Nommé ministre de la guerre de l'Etat de Buenos-Aires. il était nomme gouverneur de cet Etut et recevait, à l'occasion de la signature de la paix entre les Etats de la Republique, le titre de brigadie- general dans l'armee nationale (juillet 1860). Cette paix ne fut pas de longue durée; un soulèvement eut lieu à San Juan, dont le directeur provisoire (le titulaire ayant ete assassine) fut exécute, comme coupable d'v avoir trempe peu ou prou, par ordre d'un aimple officier superieur. Indigne, Mitre demanda an président de la Repubhque, Derqui, le désaveu solennel de son subordonné et, n'obtenant pue satisfaction, prit les armes à son tour, auprès en avoir appelé au Congres. Il va sans dire que ta diplomatie européenne tenta d'arranger les choses et que ce fut avec son insucces invariable. Mitre, vain- lueur dans toutes ses rencontres avec Urquiza, general ci en février 1862. lui laissant le gouvernement de la province d'Entre-Rios, qu'il avait de à exercé sous Rosas, contre lequel il se t,urnait en dernier lieu A l'ouverture de la législature de Ruenos-Aires (1" mai). Mitre annonça par un message le triomphe du parti libe al, sans pa. er de toutes sortes de prévisions rassurautes. Au mois d'août, il était elu unanimement président de la Repub'ique argentine, pour la période constitutionnelle de six années commençant le 12 octobre 1862 en même temps, par convention spéciale, Buenos-Aires devenait le siège du gouvernement central. Son gouvernement a te principalement marqué par l'alliance avec le Bresil contre le Paraguay, dont le président, Lopez, tint- tête pendant cinq ans (1865-70) avec une rare energie, à des forces coalisées presque toujours beaucoup plus nombreuses que les siennes, les battant invariablement, jusqu'au moment où, epuisé de ressources et declaré hors la loi par le gouvernement provisoire qui s'était tranquillement. sinon bravement, installe à assomption, pendant qu'il exposait sa vie chaque jour, depuis cinq ans, 1 ù la tête de ses soldats, il céda, non sans resistant e, aux forces bresiliennes commandées parle comte d'Eu, à qui il etait difficile de trouver une meilleure et plus sûre t occasion dejustifier. par un succès éclatant, sa re 'ente promotion au grade de maréchal de l'armée brésilienne. Ceder n'est toutefois pas le mot exa t Lopez mourut les armes à la main, après avoir refuse de se rendre, le t 1er mars 1870.

Remplacé au pouvoir suprême, le Il octobre 1868, par D n D. Faustino Sarmiento, le general Mitre, signataire du traité d'alliance avec le Bresil dans l'occasion que d nous venons de rappeler, fut nomme, en t872, envoyé F extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la Répu- s Irlique argentine, près la cour de San Cristobal, avec mis- d sion de s'entendre avec les plénipotentiaires brésiliens sur l'interpretation, déjà fort c controversee de ce fameux n traite. Porte de nouveau candidat à la présidence de la Republique en août 18-4, en remplacement de M. Sar- d miento, il echoua contre Nicolas A vellarleda, dejà nommé. B 11 prit aussitôt les armes. Mais les mesures énergiques a prises par M. Sarmiento, toujours en fonctions jusqu'à c Installation de son sucresseur,laquelle ne devait avoir P lieu que le 12 o tobro suivant, eurent assez rapidement s, raison de ce mouvement où, cette fois comme bien d'au- Il tres, l'opinion publique n'etait pas avec M. Mitre. Celui-ci, v

forcé de mettre bas les armes (! décembre), fut quelque temps interné. Il fut gracie en définitive, par le nouveau président, M. Avellenada et se retira au Chili. Rentre dehuis à Buenos-Aires, il y est le chef reconnu du parti Uni, en quelle qualité il faisait appel, aux elertions pr sidentielles d'avril 1876, à la lutte. sur le terrain légal d'ab ord, sur le champ de bataille au besoin. On n'en est pas venu jusque-là, heureusem*nt.

On lui doit, outre les ouvrages cites, Historia de Bel- grano, ouvrage communiqué avec éloge à l'Academie des Inscriptions et Belles Lettres, par M. Levasseur. en avril 1882.

MOLESCHOTT, JACQUES, physiologiste italien, d'orig.ne hollandaise, membre du sénat du rovaume d'Italie, est né à Herzagenbusch le 9 août 1822. Il fit mes études à l'universite d Heidelberg et. fils d'un mede 'in distingue, suivit lui-mê ne les cours de médecine de cette université, prit te grade de docteur en 1845 et alla s'etablir à Utrecht comme médecin. Tout en suivant à He 1delberg les cours de médecine, il se livrait avec passion à l'étude des sciences physiques, et son amour des recherches scientifiques l'empêcha de poursuivre la modeste carrière du médecin praticien. Il revint donc à Heidelberg en 1847. se fit recevoir agrégé et ouvrit des cours particuliers de chimie physiologique et d'anthropologie dans lesquels il ne tarda pas à developper les idees matérialistes dont l'étude l'avait penetre. 1I eut alors à soutenir une de ces lots opiniâtres, incessantes, quel lue peu envenimées daua lesquelles les ressources de leur imagination et l'elasticité de leurs doctrines servent ad- mirablement les spiritualistes éclectiques, sans parler de i appui de l'autorité qui, par bon ton, est toujours et partout de leur côte. Le docteur Moleschott en fut bientôt ré luit, malgré son énergie, à l'alternative étroite de se taire ou de déguerpir; ce fut à ce dernier parti qu'il se décida. Nomme peu après professeur de physiologie à l'université de Zurich, il passait en la méme qualite à celle de Turin en 1851. S'y trouvant bien, le dorteur Moleschott y pratiqua en même temps la médecine et finalement se fit naturaliser Italien. Son cours, très suivi, ne l'a pas empêche de se livrer à l'etude, de publier divers ouvrages, dont plusieurs très importants, ni de se mêler aux polémiques scientifiques soulevees dans ces derniers temps en Allemagne, en France et ailleurs aussi bien qu'en Italie. Il a été nomme, par derret royal, sénateur du royaume d'Italie, en novembre 1876. — On a 9 surtout de ce savant: Considérations critiques sur la théorie de Liebig relalive à la nutrition des plantes Haarlem, 1845), ouvrage couronne par l'Arademee de Haarlem De Malpighianis prelmorum veaiculia, sa these de doctorat (Heidelberg. 1845) l'Essai de chimie phy- siolopique de Mulder, traduit du hollandais en allemand (1846); Physiologie des aliments (t850); Traité popularre de l'atimentation (f850J; la Circulation de la vie (1852, nouv. edit., 2 vol. 1868) Phyçiologie de la trans- jormation des substances dana les plantes et dana les animaux (même annee); George Fortter, le naturaliste du peuple (1854); la Lumière et la vie (1857); Esquisses physiologiques (1561), etc.

MOLESWORTH, GUILFORD LINDSAY, ingénieur anglais, né à Millbrook (Hants), en 1828, fit ses etudes au Cullège des ingénieurs civils de Putney, près de Londres, puis devint éleve ingénieur-civil, sous la direction de M. Docking, au London and North- Weatern Railway, et apprit la construction des machines chez sir William Fairbairn, à Manchester. llfut ensuite employe a divers travaux, spécialement à des travaux de chemins de fer dans le pays de Galles, et devint en 1852 ingenieur en chef-adjoint au chemin de fer de Londres, Brighton et les c'.tes du Sud. Pendant la guerre de Crimee, M. Molesworth fut chargé de diriger la construction des bâtiments et des machines à l'Arsenal r.val de Woolwich et, après la paix, il s'établit ingenieur consultant à Londres. En 1858, il obtint de 1 Institution des ngenieurs civils la médmlle Walt et le prix Banbv, pour son mémoire sur la Transformation du bois par l'emploi des machines. L'année suivante, il fut attache romme ingenieur au chemin de fer de Cey an, et devint ingénieur en chef des chemins de fer du gouvernement en 1861, directeur-general des chemins de fer en 1865, directeur des travaux public. en 1867 et ingénieur-con- sultant du gouvernement, des Indes en 1871. M. Molesworth a publie un Pocket-book of Engineering Formulaf qui a eu six éditions dans l'annee même de son appaii- tion et est consideré comme le Vade-mecum indispensable de l'ingénieur.

MOLINARI (de), GUSTAVE, économiste belge, fils du baron Philippe de Molinari, ancien officier de l'empire, qui s'établit plus tard à Bruxelles comme medecin ho- meopathe et a publie plusleurs ouvrages de me lerine, est ne à Liège le 3 mars 1819. Venu à Paris dans les dernières annees du règne de Louis-Philippe, il collabora aux journaux de l'opposition, notamment au Courrier français, ainei qu'au Journal des économistes. En 1846, il prenait part, avec Fréderic Bastiat, Wolowski, Joseph Garnier. Michel Chevalier, etc., à la fondati on d'une association pour la liberté des échanges, sur le modele de la ligue fondée en Angleterre par Cobden, et dont les principes venaient d'y triompher, tandis qu'en Fran e tous les efforts dans le même sens devaient rester stpriles longtemps encore. L'association fut d'ailleurs dissoute en 1848, et ses membres se bornerent desor- mais à combattre dans la presse courante, par des arguments tirés des principes de l'économie politique, les théories socialistes de toutes les écoles. Après le coup d'Etat de décembre 1851, M. G. de Molinari retourna en Belgique. Il fut nommé professeur d'économie politique au Musée de l'industrie de Bruxelles, et conserva cette chaire jusqu'en 1859, époque vers laquelle il revint à Paris, qu'il n'a plus quitte. A Bruxelles il a fonde avec son frère, M. Eugene de Molinari. avocat, redacteur de la Revue trimestriellt belge et auteur de plusieurs ou-

belge et la Bourse du travail. Il a collaboré Paris. an Courrier français, à la Patrie, au Libre-échanqe, à la Revue nouvelle, an Journal des économistes dont il est le rédacteur en rhef, au Journal des Débats dont il a été le rédacteur en chef de 1871 à 1876 et auquel il a adressé d'Amerique, où il est alle visiter la grande Exposition de Philadelphie en 1876, des lettres très remarquables qu'il a ensuite réunies en volume, etc. M. de Molinari a eté élu, le 28 mars 1874, correspondant de l'Institut de Franche (Académie des sciences morales et politiques). On doit ù ce savant économiste Des moyens d améliorer le sort des classes laborieuses (I844J; Etudes économiques (1846); Histoire du tarif; les Fers et les houilles; les Céréales (1847); les Soirées de la rue Saint-Lazare (1869); les Révolutions et le despotisme (Bruxelles, 1852); Cours d'économie politique (1855, 2 vol., 2e édit., 1863); Conversations familieres sur le commerce des grains (1856); Etude sir l'abbé de SaintPierre, en tète d'une édition de ses Œuvres (1857); De l'enseignement abligatoire (1859); Lettres sur la Russie (1861), 2e édit., t877); Napoléon IIlpubliciste (1861); Questions d'économie politique et de droit public (1862, 2 vol.), le Congrès européen (1864); Galerie des financiers belges (1866J; les Clubs rouges (1870) le Mouvement socialiste (1872); la République tempérée, broch. in-8° (1875); Lettres sur les Etats-Unis et le Canada (1876); la Rue det nations, études sur l'Exposition uni- verselle de 1878 (1878); l'Evolution économique au XIIe siècle (f880); 1 Evolution politique et la Revolution (1884), etc.

MOLTKE (comte de), HELLMUTH CARL BERNHART, feldmarechal de l'empire d'Allemagne, chef d'état-major géneral des armees allemandes, d'une vieille famille merklembourgeoise, est né le 16 octobre 1800, à Parchim, près de quelle ville son père, ancien officier du régiment de Mollendorf, possedait le domaine de Gnewitz. Mais peu après la naissance de Hellmuth, ses parents allèrent s'etablir dans le Holstein, et quant à lui, il entrait à l'ecole militaire de Copenhague, n'ayant guère plus de neuf ans. En 1832, il etait lieutenant dans t'armée danoise lorsque, mécontent sans doute de l'insuffisance de l'instruction militaire, il demanda un congé de trois années, avec solde, pour y suppléer par des études à l'etranger principalement en Allemagne, le congé lui fut accordé. non la eolde en consé uence il donna sa démission. Il entra aussitôt dans l'armée prussienne comme lieutenant au 8° régiment d'infanterie, et survit les cours de l'Académie militaire. Après avoir passé quelque temps à l'Ecole de division de Francfort-sur1 Oder, il fut admis dans l'état-major. Ayant obtenu un congé en 1835, il fit un voyage en Orient et fut présente au sultan Mahmoud qui voulut le charger de la réorganisation de son armée d'après les théories nouvelles, et obtint pour cet ob,et une prolongation de congé de plusieurs années au jeune officier prussien. Il prit part en 1830 ù l'expédition de Svrie contre le vice-roi d Egypte Mohemet-Ali et Ibrahïm Paeha son fils adoptif. De retour en l'russe en 1845, il publiait une relation de ses impressions en Turquie. Il devint l'année suivante aide-decamp du prince Henri de Prusse, retire à Rome et. après la mort de celui-ci, en 1847, entra dans l'état-major de l'armée du Rhin et fut nommé en 1849 chef d'état-major du 11e corps d'armée à llagdebourg. Aide-de-camp du prince Fredéric Guillaume, en 1856, il était nommé en 1858 chef d'etat-major-général de l'armée prussienne et, en 1859, promu lieutenant-général. M. de Moltke suivit la campagne de 1859 dans le quartier-général autrichien. Lors de la guerre contre le Danemark en 1864, ce fut lui qui dressa le plan de campagne, et il assista à son exécution, qu'il dirigeait en fait. Il prit une part semblable à la guerre de 1866 contre l'Autriche, le plan de la campagne de Bohème lui est entièrement du et, après la bataille de Kœniggrætz, i laquelle il assistait, ce fut lui qm détermina la marche hardie de l'armee prussienne sur Olmutx et Vienne, lui encore qui traita de l'armistice ot des préliminaires de paix. Promu géneral d'infanterie au début de la campagne, il fut décoré, à la suite des négociations de paix, de l'ordre de l'Aigle noire, et reçut une dotation nationale.

Le père Moltke (Vater Moltke), comme on l'appelle familièrement, parait-il, dans l'arm e prussienne, est considere à juste titre comme le premier strategiste de notre tempa, mais il a encore un autre don, plus precieux peut-étrn, celui de la prévision. Personne au monde n'est moins disposé que lui à s'endormir sur ses lauriers, une guerre terrible n'a pas plus tôt pris fin qu'il en prévoit — nous ne disons pas qu'il en cherche ou qu'il en rêve une autre. Un pi.in dressé par ses soins, longtemps d'avance souvent, a réussi aussitôt il se remet à l'œuvre. dresse un nouveau plan pour la campagne la plus prochaine, autant que ses prévisions l'en peuvent avertir. C'est ainsi que, depuis longtemps, la campagne de 1870-71 était préparee. On sait avec quelle précision, quelle rigueur et quel bonheur en même temps le plan en lut suivi, sous la direction méme de celui qui l'avait preparé et avait reçu le commandement en chef des armées all 'mandes. Nous n'y insisterons pas davantage. M. de Molke fit partie, comme il etait juste, de tous les conseils charg s de discuter les conditions de la capitulation de Paris, de l'armistice, des préliminaires de paix et des évacuations successives du territoire français. Baron héréditaire, il fut crée comte le 28 octobre 1870, élevé à In dignité de feld-maréchal de l'empire d'Allemagne le 17 uin 187t, nommé chef d'etat-major général des armées allemandes en septembre suivant et membre de la Chambre des seigneurs le 28 janvier 1872. Il lui fut voté en outre une nouvelle dotation nationale. En o'tobre 1870, le feld-marechal de Moltke recevait de l'empereur Alexandre Il la décoration de l'ordre de SaintGeorges, l'ordre militaire le plus eleve de la Russie, et son propre souverain lui conférait la grande croix de l'ordre de la Couronne de fer le 22 mars 1871. Ajoutons qu'il est également grand croix de la Légion d'honneur.

MOMMSEN, THEODOR, historien et épigraphiste allemand ne à Garding. dans le Schleswig, le 30 novembre 1817, fit ses études aux universités d'Altona et de Kiel, puis visita aux Irais du gouvernement, la France et l'Italie. A son retour, en 1848, il collabora au Fournal du Schleswig-Holstein, dont il devint presque aussitôt rédacteur en chef, et fut nomme professeur de droit à Leipzig. Révoqué pour s'être compromis dans les événements politiques de l'époque, il passa en Suiesa et devint professeur à Zurich en 1852, puis à Breslau, en 1854; en 1858, il était appela à la même chaire à l'université de Berlin, d'où il est passé à la chaire de jurisprudence de l'université de Leipzig en 1864. Membre de l'Académie des sciences de Berlin, dont il est secrétaire perpétuel depuis 1874, M. Mommsen est correspondant de l'Institut de France depuis 1860; il était aussi correspondant de la Société des antiquaires de France, mais il en a été rayé en février 1872, en represailles de son attitude envers la France, dont il avait été l'hôte bien accueilli, et envers la science française, au moment de nos malheurs, attitude qui donne la mesure du caractère de ce savant. 11 est en outre chevalier de la Légion d'honneur et commandeur des Saints Maurice et Lazare d'Italie depuis 1878. Membre de la Chambre des députés de Prusse depuis 1873, il se faisait poursuivre, en jmn 1882, devant les tribunaux de Berlin, sous l'inculpation de diffamation, commise dans un dis· cours électoral, envers le prince de Bismar k. Acquitte en première instance, il était de nouveau acquitté par la cour d'appel de Leipzig, le 7 avril 1882. L'opinion, même dans son pays, ne l'a pas encore acquitté de sa diffamation envers la France. M. Mommson appartient, en politique, au groupe national-libéral. On doit à ce savant de nombreux ouvrages sur l'épigraphie romaina, nue etude sur les Dialectes de la basse Italie (1850); une Histoire de la monnaie chez let Romains (1860); sur- tout une Histoire romaine (1853-66, 3 Toi.) qui en est à sa septième édition et a été traduite en anglais et en français.

MONVENARD (de), ADOLPHE JOSEPH, homme politique français, ne à Fieux (Lot-et-Garonne) le 26 janvier 1839. Il fit son droit à Paris, se métant activement aux manifestations politiques dont le quartier des Ecoles fut le théâtre à diverses reprises, collaborant aux journaux d'étudiants, et n'en fut pas moins reçu licencia. Après le 4 Septembre, M. de Mondenard devint rédacteur en chef du Réueil de Lot-et-Garonne, puis de la Constitution et enfin de l'Indépendant du même departement. Il s*occupe en outre de viticulture, et a publié sur ce sujet un Petit manuel de viticulture franco-amé- ricaine très estime. Membre du Conseil municipal de sa commune et du Conseil general de Lot-et-Garonne, M. de Mondenard a ete élu députe de ce département le 18 octobre 1885. Il a voté l'expulsion totale des princes. MONIS, ERNEST ANTOINE EMMANUEL, homme politique français, ne à Ch&teauneuf (Charente) le 23 mai 1846. Avocat du barreau de Cognac, il eut à plaider plusieurs procès de presse et prit part à l'agitation électorale. Passé au barreau de Bordeaux en 1879, il s'y fit une repunaitre en dehors du prétoire par ses opinions repliblicai- nes. M. Monis a ete élu depute de la Gironde le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine. Il a voté l'expulsion totale des princes.

MONNERAYE (comte de la), CHARLES ANGE, homme politique français, ne à Rennes le 3 février 1812. Ancien officier d'etat-major, membre du Conseil général du Morbihan depuis plus de vingt-cinq ans, M. le comte de la Monneraye était élu député de la 1re circonscription de re departement, comme candidat de l'opposition, aux élections générales de 1869. Aux élections pour l'Assemblee nationale, du 8 février 1871, il était élu representant du Morbihan, le troisième sur dix. Il siégea ù l'extrème-droite, signa la demande de rétablissem*nt de la monarchie et l'adresse au pape et repoussa les lois constitutionnelles. M. de la Monneraye a été élu senateur du Morbihan le 30 janvier 1876 et ré lu au renouvellement du 5 janvier 1879. il n'a jamais pris part aux

Jouissant en Allemagne d'une grande popularité aussi bien que d'une grande influence sur l'empereur personnellement et sur la direction des affaires politiques. le maréchal de Moltke est surtout le chef du parti militaire, et il serait merveilleux qu'il en fut autrement. Il semble même que son influence s'étende à la politique extérieure. C'est ainsi que seul il accompagnait Guillaume Ier lors de sa visite à Victor Emmanuel 11, à son arrivée à Milan, le 19 octobre 1875, pour ne citer que cet exemple. A la séance du Reirhatag allemand du 24 avril 1877, le maréchal de Moltke, pour obtenir de la commission du budget le supplement de crédit nécessaire à la création de cent cinq emplois nouveaux de capitaine d'infanterie, a prononcé un discours fort commenté, mais qui, au fond, était réellement une menace, ou plutôt une tentative d'intimidation contre la France, indiquant la direction de ses études actuelles et l'objet des pans de cet infatigable organisateur de batailles, qui ne s'est jamais laissé aveugler par la gen-rosité. M. de Moltke représente au Reichstag la ville et circonscription de Memel. Ses électeurs, libre échangistes, ont proteste, en avril 1877, contre ses votes sur la question economique; mais, verification faite, ils ont reconnu que leur depute n'avait jamais émis un vote contraire au gouvernement et c'est là toute la morale de l'histoire. M. le comte de Moltke a publié notamment; l'Expédition turco-russe dans la Turquie d'Europe (1835); Lettres sur les événements de Turquie de 1835 à 1839 (1841); l'Expedition d'Italie en 1859 (1863), un travail semblable sur la campagne de 1866 Observations aur l'influence de? armes de précision sur la tactique moderne (1869) Rapport de Ietat-major allemand sur la campagne de 1870-1871 (1872); Lettres sur la Russie (1874, nouv, édit. 1877), etc.

débats parlementaires autrement que par son vote. — M. de la Monneraye est l'auteur d un Essai sur l'histoire de l'architecture religieuse en Bretàgne pendant les XI· et XIIe siècles. qui n'est pas sans merite. MONSELET, CHARLES, littérateur français, né à Nantes le 30 avr 1 1825, commença ses études dans sa ville natale et alla les terminer A Bordeaux, où il debuta brillamment et de fort bonne heure dans la carriêre littéraire, tant par des articles, des poésies, des nouvelles fournis au Courrier de la Gironde, que pu la publication. à dix-sept ans, d'un poème charmant et la représentation de plusieurs pièces, prose ou vers, au théâtre de Bordeaux, notamment une parodie de la Lucrèce de Ponsard. Venu à Paris en 1846. il donnait des feuilletons à la Patrie et à l'Epoque presque au debotte, et roliabirait au Pays. à l'Assemblée nationale, à fAthenxum français, à l'Artiste, et plus récemment à la Revue de Paris au Constitutionnel, au Figaro, an Moniteur, au Monde illustré, à la Mosaique et enfin à l'Evénement. En l8S7, il fondait le Gourmet, journal hebdomadaire de gastronomie, qui vécut peu. M. Ch. Monselet a publie Marie et F'erdinand, poème (Bor deaux, 1842); Histoire du trtbunal revolutionnaire (1850); Statues et statuettes, portraits contemporains Restif de la Bretonne (1853); Figurines parisiennes (1864); les Vignes du Seigneur, poesies 1855); la Lorgnette littéraire, revue des écrivains contemporains, et les Oubliés et les dédaignes, portraits du si- le dernier (1857); les Chemises rouges, les Folies d'u grand seigneur, Monsieurde Cunidon (1859); la Franc- maçonnerie des femmes, les Tréteaux de Charles Monselet (1859); Théàtre de Figaro (1861); l'Argent maudit, les Galanteriea du XVIIIe siècle (186tJ; les Originaux du siècle dernier (1863); les Femmes qu font des scènes, Fréron ou l'illustre critique (1864); le Plaisir et l'amour, De Montmartre d Sevill., Mo sieur le duc s'amuse et l'Almanach du gourmand (1865); Portraits après décès, la Fin de l'orgie, François Soleil (1866); les Premières représentations célèbres (1867); les Créanciers, œuvre de vengeance (18'0 Chanvallon histoire d'un souffleur de la Comedie-Française (1872); Gastronomie, les Frères Chantem sse les Marges du code le Canij de Damiens (1873); 1 ettres gourmandes; les Amours du temps passé, les Années de gaieté (1875); les Ressuscités, Scènes de la vie cruelle (1876); Panier fleuri, prose et vers (1878 une Troupe de comédiens, le Petit Paris (1879), etc., etr. Ou lui doit aussi quelques piéces de theâtre, notamment: les Femmes qui font des scènes, 3 actes, avec M. Alph. Lemonnier (1871); Venu, je m'ennuie, l'acte (1873), represente d'abord au kursaal de Bade l'Ilote, un acte en vers, avec M. P. Arène, au Français 1875) et la Reuue sans titre, deux actes, aux Variétés 1876 M. Charles Monselet est chevalier de la Logion d'honneur depuis 1859.

MONTAIGNAC (marquis de), Louis RAYMOND DE CHAUVAGNE, amiral français, ancien miniatre, sénateur, né à Paris le 14 mars 181t. Entré à L'Ecole navale de Brest en 18i7, il en sortit à la fin de la mème annee avec le grade d'aspirant, devint enseigne en 1833, lieutenantde vaisseau en 1840, capitaine de frégate en 1848 et capitaine de vaisseau en 1855. Après avoir fait. comme aspirant, un voyage autour du monde à bord de la fregate fArtémive et pris part à plusieurs autres campagnes, M. de Montaignac était chargé. en 1842, des experiences relatives à l'application de l'helice. En 1855, il fut appelé au commandement de la batterie flottante la Devasta tion, avec laquelle il coopéra au bombardement et à la prise de Kinburn. Successivement commandant de la station des mers du Nord, puis de celle de Terre-Neuve, il fut promu contre-amiral en 1865 et nomme major g neral de la marine à Cherbourg. En 1869, il était nomme membre du Conseil des travaux de la marine et du c mseil de perfectionnement de l'Ecole polytechnique. M. l'amiral de Mont aignac était appelé, au moment de l'investissem*nt de Paris par les armées allemandes, au commandement du 7* secteur, qui fut le plus expose au feu de l'ennemi. Sa brillante conduite dans ces pembles circonstances lui valut sa promotion à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur, le 23 lanv. 1871. — Aux élections du 8 fevrier 1871, M. l'amiral de Montaignac fut élu représentant de la Seine-Inferieure, le huitieme sur seize et de l'A lier, le troisième sur sept; il opta pour ce dernier département et siegea sur les bancs de la droite. Il signa l'adresse d'adhesion au Syllabus envoyée au pape par quelques representants et tut président de la commission de la marine et vice president de la commission de reorganisation de l'armée. Nomme, le 15 juillet 1872 inspecteur de la flotte et des ports de la Manche, il était appelé au ministère de la marine, en remplacement de l'amiral de Dompierre d'Hornoy, le 23 mai 1874, conservait son porte euille le dans le cabinet Buffet-Dufaure du 18 mars 1875 et le remettait enfin à l'amiral Fourichon le 10 mars 1876. M. de Montaignar a été élu sénateur inamovible par l'Assemblée, le 21 decembre 1875, le soixante-quatorsieme sur soixante-quinze. Place dans le cadre de reserve en 1873, il a pris sa retraite au commencement d'octobre 1886.

MONTAUBRY, JEAN-BAPTISTE EDOUARD, chef d'orchestre et compositeur français, ne À Niort le 27 mars 1824, est lits d'un musicien de province auquel il doit ses premières leçons. Venu jeune à Paris, il entra au Conservatoire dans la classe d Habeneck et remporta un accessit de violon en 1843. Il fut nommé peu après second chef d'orchestre au Vaudeville après y uvuir tenu l'emploi de premier violon, et y remplaça Doche comme premier chef, lora du départ de celui-ci en Russie. M. Ed. Montaubry se fit d'abord connaître comme compositeur par des couplets, des chansons, des rondes pour quelques pièces représentées à son théâtre et dont plusieurs eurent un succès populaire: nous rappellerons seulement la ronde de Marco. des Filles de marbre, et celle de la 27

Vie en rose. Quelques livrets d'opérettes lui furent al rç confies le Nid damours, le Rat de ville et rat des champs, les Néréides et les cyclopes, petit* ouvrages qui furent joués avec succès sur la scène du Vaudemlle, Il écrivit ensuite un ouvrage en un acte l'Agneau deChloé, représente au theâtre-Lyrique (1858). Il reste à ajouter quelques opérettes données aux Folies-Nouvielles: Freluchette (1856); la Perruque de Cassandre (1858)· et Vendredi (1959). Vers 186Q, M. Edouard Montaubry, voulant suivre 1 exemple de son frère Félix (voyez ci après), travailla le chant et, abandonnant une position toute faite et fort hon orable, partit pour la province où il tint l'emploi des tenors. Cette tentative ne fut pas aussi heureuse qu'il l'espérait, oubliant qu'il n'était plus tout à fait assez jeune pour un debutant. MONTAUBRY, ACHILLE FELIX, char tour français, frère du precedent, est né à Niort le 12 novembre 1826, tient de son père les premières notions de son art. Elève du Conservatoire de Paris, il fut d'aborl musicien d'orchestre, et était violoncelle au Vaudeville lorsque son frère n'y était enrore que premier violon. Mais, ayant bientôt découvert qu'il possédait une jolie voix, il s'empressa de rentrer au Conservatoire, y devint élève de Panseron pour le chant, de Moreau-Sainti pour l'opera comique et obtint, en 1846, un second prix d'opéra comique. Il accepta alors un engagement pour l'Amerique et fit une campagne très brillante à la Nouvelle-Orleans. Revenu en Europe après deux annees d'absence, il y obtint dès lors de grands gurces dans l'emploi de ténor léger à Lille, Brunies. La Have, Strasbourg Marseille, Bordeaux, etc. Lorsqu'il prit la direction de l'OperaComique, Roqaeplan fit offrir à M. Montaubry un engaâement de cinq années aux appointements annuels de 40,000 fr. Celui-ci, ayant accepte, debuta à 1 OperaComique le 16 décembre 1858, dans le rôle de Dalayrac, des Trois Nicolas, écrit expressem*nt à son intention par Clapisson. Son succès fut dès l'abord très grand, et bientôt M. Montaubry devint l'artiste favori du public, bien qu'il ne fût pas complètement irréprochable sous le rapport du style, de l'elegance et du sentiment dramatique, au contraire. Il reprit avec succès un grand nombre de rôles du reperioire Fra Diavolo, le Sonqe d'une nuit d'eté les Mousquetaires de la reine, Zampa, le Postillon de Longjumeau, le Petit Chaperon rouge, Rose et Colas; et plusieurs créations importantes: le Roman d'Elvire, la Circassienne, le Joaillier de Saint-James, Lalla-Roukh, Lara, etc. En 1868, M. Montaubry quittait l'Opera-Comique sa voix avant perdu un peu de sa frai- cheur, et fondait une ecole de chant. U acheta bientôt le petit theâtre des Folies-Marigny, dont il se 6t directeur, et fit représenter sur cette scène exiguë une opérette de sa composition Horace, ou il remplissait luimême un rôle (1870). Ayant abandonné cette entreprise, il etait engage à la Gaite en 1873, pour y jouer le rôle prinripal dans Orphée aux Enfers, repris à ce théâtre M. Montaubry a épousé, en 1850, à La Hâve, Mlle Caroline Prévost, chanteuse de talent, Iille d une cantatrice distinguée. Mlle Zne Prévost. Dans son premier engagement à l'Opéra-Comique, M. Felix Mnntaubry avait fait insérer une clause par laquelle ce théâtre devait jouer un ouvrage en deux actes de son frère Edouard, dans lequel il remplirait le premier rôle mais celui-ci ne profita pas de cet avantage dû à l'affection fraternelle.

MONTAUT, Louis BERNARD, ingénieur et homme politique français, ne à Paris .en i8t3. Elève de f'Ecole polytechnique et de l'Ecole des ponts et chaussées, il reçut son diplôme d'ingénieur et tut uommé à Tarbes. au retour d'une mission en Algérie. Il passa ensuite à Auxerre et fit, en dehors de ses travaux, des cours publics de drainage dans diverses villes de 1 Yonne, rendant ainsi de très grands services aux cultivateurs. Attache aux premiers travaux du canal de Suez. il fut quelque temps vice-consul à Damie·tte; puis, rentre en France, demnt successivement ingénieur dans le Lot, l'Eure et la Seme-et-Marne. Au debut de l'invasion, M. Montaut, qui remplissait ses fonctions dans ce dernier departement, fut place à la tète de la garde nationale de Coulommiers, puis vint prendre part à la défense de Paris avec une partie de ses hommes. En 1874, M. Montaut était nomme ingenieur en chef du département de l'Allier, poste qu il Pchangeait pour celui d'ingénieur en chef de Seine-etMarne en 1879 Rappelé à Paris en 1883, il prenait sa retraite en août 1885. Elu depute de Seine-et-Marne le 4 octobre suivant, M. Montant prenait place à l'extréme-gauche et votait, en juin 1886, l'expulsion totale des princes. Il est chevalier de la Légion d'honneur. MONTÉGUT, EMILE, littérateur français, né à Limoges le 24 juin 1826, fit ses études au collège de sa ville natale et vint commencer son droit à Paris, mais se livra tout aussitôt à des travaux littéraires et publia des 1947, dans la Revue des Deux-Mondes, une intéresRalph Waldo Emerson, mort en 1882, parfaitement ignorée en France. Devenu un collaborateur assidu de cette revue, M. Montégnt remplaçait Gustave Planche en 1857, en quai te de critique litteraire, fonctions qu'il remplit on outre au Moniteur (officiel), de 1862 à 1865, sans cesser d'ecrire à la Revue des Deux-Mondes, qu'il n'a d'ailleurs pas quittée jusqu'ici. Il a collabore egalement à quelques autres journaux, dont le Journal de Paris, au Dictionnaire de politigue et d'administration de M. Maurice Block, etc. Eufin, M. Montegut a publie: Essais de philosophie américaine, traducti 'n des Essayt d'Emerson, precedee d'une introduction (1850); la traduction de l'Histoire d'Angleterre, de Macaulay (1853 et suiv.); Du génie français (1857); Libres opinions morales et historiques (f8b8J; Œuvres de Shakespeare, traduction (1868-7 ), 3 vol. gr. in-8- illustre, et 10 vol. in-18), ouvrage auquel L'Académie française a dérerné, en 1877, probablement de confiance, le prix Langlois (prix de traduction); les Pays-Bas, Souvenirs de Flandre et de Hollande (1869); Impressions de voyage et d'art (1873); Tableau de la France, Souvenirs de Bour-

goqne (1874); En Bourbormais et en Fores (1875); l'Anqleterre et ses colonies australes (1879); les Ecrivains modernes de 1 Angleterre (1885), etc. M. Emile Montegut est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1865. MONTEPIN (de), XAVIER AYMON, romancier et dramaturge français. ne à Apremont (Haute-Saône) le 18 mars 1824, est neveu de l'ancien pair de France, mort en 1873. M. Xavier de Montépin avait déjà fait représenter un vaudeville ou deux et publié une douzaine de volumes de cabinet de lecture lorsque éclata la révolution de février 1848, qui lui fournit l'occasion de manifester son ardeur antirévolutionnaire, d'abord en fondant le Canard, ensuite en collaborant à quelques autres feuilles indigentes de nuance pareille, telle que le Pamphlet et le Lampion; et enfin en publiant une couple de brochures satiriques contre l'ordre de choses nouveau. Quelques mois ayant suffi à cette besogne laborieuse et exceptionnelle, M. de Monté iin revint sagement au théâtre et au roman, surtout au roman, qui lui promettait du moins des succès populaire. Parmi ses nombreux ourages en ce genre, nous citerons: les Chevaliers du lansquenet (I847J; les Viveurs d'autrefois (1848); les Amours d'un fou, Brelan de dames (1849); les Confessions d'un boheme (f850J; le Loup noir, Miqnonne (1851); la Reine de Saba, l'Epée du Commandeur, le Vicomte Raphael, Geneviève Gaillot, Mlle- Lucifer (1852); un Roi de la mode, le Club des Airondelles, les Fils de famille, les Oiseaux de nuit, le Fil d'Ariane, les Valets de cœur (1869); l'Auberqe du Soleil d'or, un Gentilhomme de grande chemén (1854); la Perle du PalaisRoyal, les Amours de Vénus, les Filles de plâtre, ouvrnge qui lui valut une condamnation pour outrage aux mœurs (1855); les Viveurs de Paris (1856); l'Officier de fortune Souvenirs intimea d'un garde du corps (1857); la Maison rose (1858); les Viveurs de province (1869); la Gitane, le Compere Leroux (1860); un Amour maudit, les Marionnettes du diable 1861); les Compagnons de la torche (1862); le Reine de la nuit (1863); les Pirates de la Seine (f864J; les Enfers de Paris, la Ferme des Oliviers (1865); la Fille du meurtrier (1866); la Maison maudite, l'Homme aux fiqures de cire, le Moudin rouge (1967); les Drames de l'adultère, les Traged es de Paria, le Ventriloque, la Sorciere rouge. le Pendu, la Bâtarde (1871-77); la Voyante (6 vol.); Sa Majesté l'argent (1871-78, 5 vol.); les Drames du mariage (1878, 2 vol.); le Médecin des folles 1879-82, 5 vol.); P. L. M. la Belle Angèle, Rigolo, les Yeux d'Emma-Rose (1884-85 ti vol.); la Porteuse de pain, l'Incendiaire, les Métamorphoses d'Ovide, Ma- man Lison (l885-86, 6 vol.); Blanche Vaubaron, 2 vol.; l'Aqe«ce Rodille. 2 vol. (1886), etc., etc. une partie de ces derniers, publiés d'abord au Figaro ou au Petit Journal, ont para sous forme de volumes. Il a donné au théâtre, avec divers rollab orateurs. dont Alexandre Dumas, ou seul les Fleurs animées, les Trois baisers, le Rossignol des salons, vaudevillea en un acte; les Etoiles, ou le voya,qe de la fiancée, trois actes; le Connedable de Bourbon, cinq actes et douze tableaux; le Vol à la duch*esse, huit tableaux; Pauline, dix tableaux; les Chevaliers du lansquenet, dix tableaux; les Frères Corses, trois actes et cinq tableaux (1846-51) la Tour SaintJacque-la-Boucherie, onze tableaux (1856) les Viveurs de Paris, huit tableaux (1857); la Nuit du 20 novembre, huit tableaux (1858); la Sirène de Paris, huit tableau, (1860); l'Homme aux figures de cire, civq actes; Lantara, comédie en deux actes (t865); Bas-de-cuir, cinq actes; l'ile des sirènes (1866); la Magicienne du Palais Royal, cinq actes; le Médecin des pauvres, six actes; le Talion, six actes; Tabarin, cinq actes; les Tragedies de Paras. sept actes le Béarnais, cinq actes et neuf tableaux (1868-76), etc., etc. Ces pièces ont été louées, les drames à la Porte-Saint-Martin, à l'Ambigu, ali Théâtre-Historique (l'ancien), à la Gaite, au théâtre Beaumarchais et au théâtre du Château d'Eau; les autres au théâtre Dejazet, au théâtre des Nouveautés, etc. MONTÉTY(de) Louis ALBERT HENRI, homme politique français, ne à Severac-le-Château (Aveyrun) en 1844. Avocat du barreau de Rodez, ancien bâtonnier. conseiller municipal depuis l'année précédente, M. de Montety a été elu député de l'Aveyron, le 4 octobre 1885, sur la liste monarchiste.

MONTPENSIER (duc de), ANTOINE MARIE PHILIPPE Louis d'ORLÉANS, cinquième fils du roi Louis Philippe, est ne à Versailles le 31 juillet 1924; il fit, comme ses frères, ses études an collège Henri IV et se prepara à la carrière militaire. Reçu, après examen, officier d'artillerie en 1842, il entra comme lieutenant au 3e régiment de l'arme, partit en Afrique comme capitaine en 1844 et prit part aux expéditions de Biskra et du Ziban blessé légèrement à la tête dans cette dernière, il fut decoré de la Légion d'honneur et promu chef d'escadron. Apres avoir accompagne son père dans sa visite ù la reine d'Angleterre. en 1845, il retourna en Afrique comme lieutenant-colonel, prit part à quelques nouveaux faite d'armes et partit pour un voyage en Orient, au retour duquel il fut promu colonel du 5e régiment d'artillerie, general de brigade quelques mois après, grand croix de la Legion d'honneur, et épousait, le 10 octobre 1846, à Madrid, la princesse Marie Louise Fernande de Bourbon, sœur de la reine Isabelle II (voyez ce noml. Cette affaire des mariages espagnols causa une grande irritation en Angleterre et fut bien près d'amener une runture avec cette puissance. Apres la revolution de février t848, le duc de Montpensier, qui se trouvait alors absent de Franre, rejoignit sa famille en Angleterre, il passa peu apr·s en Hollande et enfin alla s'établir à Séville et se fit naturaliser espagnol. Il reçut à cette occasion le titre d'infant d'Espagne et devint, en 1859, capitaine-general de l'artillerie espagnole. A la veille de la crise suprême qui détermina la chute d'Isabelle 11, le gouvernement espagnnl, ui craignait l'influence du duc de Montpensier, mvita à quitter l'Espagne. Il obéit à cette m imitation a, mais auparavant, se démit de son grade dans l'armée et

de son titre d'infant et renvoya ses décorations espa. gnol s. Après le triomphe de la révolution de septembre 1868, il envoya son adhésion au gouvernement provisoire et obtint l'autorisation de rentrer à Seville. Sa candidature au trône d'Espagne devenu varant ne tarda pas à être posée et appuyée d'une manière sérieuse par le parti libéral presque tout entier; mais son duel malheureux avec son cousin don Enrique de Bourbon (12 mars 1870) vint lui ôter toute chance de succès. L'orgueil national se révolta, on ne vit que ce fait irritant, pour un Espagnol un prince espagnol tué par un prince français Nous ne pouvons nous etendre sur cet événement sanglant, mais il nous est impossible de ne pas rappeler que ce duel fut amené par une Lettre aux Montpensiéristes, datée de Madrid, 7 mars 1870, dans laquelle le prince français était insulté de la manière la plus grossière, et que déjà, le 14 janvier précedeat, don Bnrique, en demandant au régent sa rcintegration dans le grade qu'il avait occupé dans la marine espagnole et dont il avait été destitue par Narvaez plusieurs années auparavant, manifestait pour son cousin de France toute sa haine et tout son mépris, dans des termes qui eussent dès lors amené une rencontre entre de simples parti uliers. Le 12 avril, le duc de Montpensier etait condamné par une cour martiale à un mois de bannissem*nt de la rapitale et à payer une indemnité de 30,000 francs à la famille du défunt, Il se rendit à Paris, où la duch*esse mit tout en œuvre pour empêcher sa soeur, L'exreine, d'abdiquer en faveur de son fils don Alphonse révolution à laquelle elle était vivement poussée par les partisans du jeune prince reunis à ses propres partisans (et elle en avait beaucoup, sans compter le nombre considérable de ses adversaires, qui étaient bien plutôt ceux de son entourage compromettant). Enfin, l'evenement que voulaient prévenir la duch*esse de Montpensier et ses partisans s'accomplit le 25 juin 1870. Alphonse XII ne fut toutefois proclamé que le 29 décembre 1874. Dans l'intervalle, les Montpensieristes, d'abord indécis, s'étaient ralliés à la cause de don Alphonse. Apres, l'installation d'Alphonse XII comme roi d'Espagne, le duc de Montpensier est retourné à Séville. Le 23 janvier 1878, il mariait sa troisième 811e, la prin'esse Maria-delas-Merce les, née le 24 juin 1860 à Madrid, au roi Alphonse XII la jeune reine mourait le t6 juin suivant, à l'âge de dix-huit ans tout juste. Sa fille ainee est Mme la comtesse de Paris et il lui reste un fils Antoine Louis Philippe Marie, né à Seville le 23 février 1866. MOORE, THOMAS, horticulteur anglais, né à Stokeprès Guildford le 29 mai 1821. Il est, depuis 1848, administrateur de l'ancien jardin botanique de la So ciete des apothicaires de Chelsea. Secretaire du comite Dorai de la Sorieté royale d'horticulture depuis sa fondation (1859), M. Th. Moore était nommé en 1865 directeur floral des jardins de cette societe à Chiswick. Il était secrétairo de la grande exposition internationale d'horticulture ainsi que du congres botanique tenus à Londres en 1866 et est examinateur de floriculture à la Societé des arts et à la Societé royale d'horticulture. On doit a M. Th. Moore Culture du concombre et dit melon (1844); Manuel des fougères britanniques (1848); les Fougères et les plantes alliées (f851J; Fougeres de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, d'après nature (1856); Eclaircissem*nts sur let orchidées et Index Filicum (1857); Atlas des fougères reproduites d'après nature (1859-60, 2 vol.); Guide pratique du botaniste llesbritanniques (1862); Eléments de botanique (1865), etc. M. Moore a été rédacteur en chef-adjoint du Gardeners' Magazine of botany de 1850 à 1852, redacteur en chef du Floral Magazine en 1861 et du Treasury of botany en 1866; il a fourni de nombreux articles de botanique et d'horticulture, à Ia nouvelle édition du Dictionnaire des sciences de Brandt (1865-66), l'artirle Horticulture à la nouvelle édition, en cours, de l'Encyclopœdia britannica, et est actuellement rédacteur en chef du Florist and Pomologist. Il a publie, on 1877, une édition n mvelle du Gardeners' Assistant de Thompson, et l'Orchid Album en 1880; son dernier ouvrage est intitulé: Epitome of gardening (1882), MOREAU, MATHURIN, sculpteur français, né à Dijon vers 1822, est fils d'un statuaire de talent dont il reçut les premières notions de son art, et suivit à Paris les ateliers de Ramey et de A. Dumont. Il obtint un second prix au concours de L'institut en 184Y et débuta au Salon de 1848. On a de cet artiste l'Elégie, statue en plâtre (1848): la Fée aux fleurs, groupe en bronze (1853); l'Eté, statue en marbre (1855); Enfants endormit, groupe en marbre (tSS7); la Fileuse, statue en bronze (1858); l'Etude, groupe en bronze; l'Avenir, buste en marbre (1859); la Fileuse, en marbre la Meditation, groupe en bronze (1861); le Printemps, statue en bronze; une Fontaine monumentale (1868J; Etude d'enfant, statue en plâtre (1864 Studio,a, statue en platre (1865), en marbre (1866) Cornélie, groupe en bronze; les Batreliefs des portes de l'Eglise Saint-Augustin; Saint Grrgoire le Grand, Saint Jérôme, statues en pierre pour l'Eglise de la Trinité (1865); Saltarella, groupe en plâtre; la Vierge, buste en plâtre et plusieurs des œuvres procédentes (Exposition universelle 1867); le groupe de Soltarella, coulé en bronze et le buste de la Vierge, reproduit en marbre (1868) le Repos, statue en plâtre, un Portrait, buste en marbre (1869) Néréide, statue en plâtre (1870); Primaoera, groupe en bronze (i872): Circé, statuette en bronze; Libellule, statue en plâtre (1873); le Sommeil, groupe en marbre (1874); Ismaël et Candeur, deux bustes en bronze (1875): Baigneuse, statue en marbre (1876); Océanie, Phryné (1878J: Nébulleuse, statue en plâtre (1880); Rêverie, statuette en bronze (1883); les Exilés, groupe en plâtre la Vigneronne, statuette en marbre (1884); l'Avenir, statue en marbre (1886). M. Mathurin Moreau a obtenu une medail le de te classe à 1 Exposition universelle de 1851. une médaille de 1er classe au salon de 1859, le rappel de cette dernière en 1861 et 1863, une médaille de

MORTILLET (de), Louis LAURENT GABRIEL, naturariliste, archeologue et homme politique français, ne à Aleylan (Isère) le 29 août 1821. Il fit ses études au collège des jésuites de Chambéry, vint ensuite à Paris et sunit plus specialement les cours du Conservatoire des arts et métiers et ceux du Museum d'histoire naturelle. En même temps il collaborait à la Revue indépendante, dont il devint propriétaire en 1847. Lors de la tentative d'insurrection du 13 juin 1849, dont le quartier genéral était nu Conservatoire des arts et métiers, c'est M. Gabriel .de Mortillet, qui était attaché an laboratoire de M. Peligot. qui facilita l'evasion de Ledru-Rollin. Poursuivi, il se tint cache quelque temps. Il était de nouveau poursuivi peu après pour la publication d'un pamphlet socialiste, et condamné à deux ans de prison. Alors il se réfugia en Savoie, et y occupa principalement ses loisirs à prêcher l'annexion à la France, ce que voyant, le gouvernement sarde le pria d'aller porter ailleurs sa propagande, et il passa en conséquence la frontière suisse. M. de Mortillct résida quelque temps à Genève, où il fut chargé du classem*nt des rollertiona du Musée d'histoire naturelle. En 1856, il quitta Genève pour aller prendre les fonc tions d'ingénieur attache à la construction des chemins de fer de l'Italie centrale. Entre temps, il se livrait à l'étude deq glaciers des Alpes, et l,oursuivait ses études d'archéologie prehistorique commencées à l'époque des premières découvertes de cités lacustres en Suisse. Rentre en Franre en 1864, il créa presque aussitôt un recueil périodique intitulé Matériaux pour l'histoire primitive e! naturelle de l'homme. Il s'occupa aussi dès lors de l'organisation de societes et de congres d'anthropologie et d archéologie prehistoriques, et devint membre, puis président de la Société d'anthropolo- gie de Paris. Chargé de l'organisation de la section préhistorique de la galerie de l'histoire du travail, à l'Exposition universelle de 1867, M. de Mortillet fut attarhe en 1868 au Musee des antiquites nationales installe au château de Saint-Germain, et dont il est devenu conservateur-adjoint. Pendant l'occupation prussienne, il réussit à sauvegarder les richesses archéologiques confiées à sa garde du vandalisme prussien. En 1875, il concourut, avec Brora, à la fondation de l'Ecole d'anthropologie de Paris, dont il devint professeur. Après l'Exposition uufaerselle de 1878, où il y avait une exposition d'anthropologie dont l'Ecole faisait presque tous les frais, M. G. de Mortillet fut décoré de la Légion d'honneur. Ses travaux scientifiques n'empêchaient toutefois pas M. de hlortillet de s'occuper de politique. il devenait successivement conseiller municipal, puis maire de Saint Germain-en-Laye, fonctions dans lesquelles il a manifesté dans ces derniers temps un esprit peutêtre un peu autoritaire, en s'engageant dans une vnie où il vaut mieux ne pas aller trop loin. parce qu'elle tourne decidément un peu court, en des temps comme les nôtres. Enfin, aux élections d'octobre 1885, M. Gabriel de Mortillet, qui figurait sur la liste radicale, a été élu députe de Seine-et-Oise au scrutin du 18. Il a pris place à 1 extrême gauche et a voté l'expulsion totale des prince. — M. de Mortillet, qui a collaboré activement à la Revue archéologique, au Bulletin de la Société d'antlrropologie, à la Revue scientifique, etc., a publié à part, notamment: Histoire des mollusques terrestres et d'eau douce de la Savoie et du bassin du Lemnn (1854) un Guide de l'étranger en Savoie (1856) Revue scientifique italienne (1862); une étude sur le Signe de la croix avant le christianisme (1866) Promenade au musée de SaintGermain (1869); les Potiers allobroges, ou les sigles figulins étudies par les méthodes de l'histoire naturelle (1879), etc.

MOUCHEZ. AMÉDÉE ERNEST BARTHÉLEMY, amiral français, directeur de l'Observatoire de Paris, est ne le 24 août 1821. Eleve de l'Ecole navnle, il devint aspirant en 1839 et fut promu successivement enseigne en 1843, lieutenant de vaisseau en 1848, capitaine de vaisseau en 1868 et contre-amiral le 29 juin 1878. Chargé par le gouvernement de travaux d'hydrographie sur les côtes d'Algérie et sur celles de l'Amerique du Sud, M. Mouchez était envoyé à l'île Saint-Paul par l'Académie des sciences pour observer le passage de Venus sur le soleil en décembre 1874. Peu après son retour, le 19 juillet 1875, il était élu membre de l'Académie des sciences, en remplacement de Mathieu, dans la section d'astronomie. Il avail été nomme membre du Bureau des longitudes en juin 1873. nfin, M. Mouchez etait nomme directeur de

2e classe à l'Exposition universelle de 1867, une médaille pour l'art à l'Exposition universelle de Vienne de 187.: et une médaille de 1er classe à l'Exposition de Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1865. MOREL, JOSEPH FRANCOIS MARIE, homme politique français. né à Arras le 26 août 1844. Il venait d'être reçu licieqrié en droit au moment de la guerre de 1870. fut incorpore dans la légion des mobilises du Nord et fit la campagne du Nord comme officier il est aujourd'hui capitaine dans l'artillerie territoriale. M tire de la commune de Lallaiog (Nord) depuis 1874, M. Joseph Morel a été élu député de ce departement sur la liste monarchiste le 4 octobre 1885.

MORLEY, JOHN, publiciste et homme politique anglais, né à Blackburn (Lancastre) en 1838. fit ses études na college de Cheltenham et à Oxford (collège Lincoln), Quelque temps rédacteur en chef de la Literary Gazette, dont le titre fut changé en celui de Parthenon, M. J. Morley est devenu rédacteur en chef de la Fortnightly Review en 1867. Aux élections générales de 1869, il s'est présente comme candidat liberal à Blackburn. mais sans succes. Il échoua également à Westminster en 1880, mais fut élu à Newcastle-sur-Tyne, comme libéral avancé, en février 1883. M. John Morley a publié: Edmond Burke, étude historique (1867) Melanges critiques (I871J; Voltaire (1872); Sur compromis (1814); t. r. Rousseau (1876j; Diderot et les encyclopédistes (1878, 2 vol.); Vie de Richard Cobden (1881), etc.

l'Observatoire de Par:s le 26 juin 1878, trois jours avant sa promotion an grade de contre-nmiral. On doit à ce savant Recherches sur la longitude de la côte orientale de l'Amérique du Sud (186 les Côtes du Brésil, description et instructions nautiques (1869-76) Rio de la Plata, description et instructions nautiques (1878J, etc., publiés par le bureau du Depôt des eartes et plans de la marine. M. l'amiral Mouchez est commandeur de la Légion d'honneur depuis le 8 juillet 1875.

MOUCHY (duc de), ANTOINE JUST LÉON MARIE de NOAILLES. prince-duc de Poix, homme politique français, grand d'Espagne de première classe, chevalier here litaire de l'ordre de Malte, d'une des plus anciennes familles de France et fils d'un ancien sénateur du prem'er Empire, est né à Paris le 19 avril 1841. Propriétaire dans l'Oise, M. le duc de Mouchy y a fondé une société de protection pour l'enfance, placée alors sous le patronage de l'imperatrire et s'est surtout o-rupe de philanthropie. Marie en 1885 à la princesse Anna Murat, il fit partie de la commission imperiale de l'Exposition universelle de 1867, et fut choisi, aux élections générales de 1869. comme candidat officiel dans la première circonscription de l'Oise, où il fut élu presque sans opposition. Dans la session de juillet, M signa l'interpellation des Cent-Seize. Rendu à la vie privée par la révolution du 4 Septembre, M. le duc de Mouchy se presentait à l'élection partielle du 8 novembre 1874, dans l'Oise; il fut élu à une très grande majorité et prit place au groupe de l'Appel au peuple. Aux élections generales du 20 fevrier 1a76, il fut élu députe de la première circonscription de Beauvais, mais cette fois, à une assez faible majorité 8,224 voix contre 7,184 obtenues par le candidat républicain, et ne fut pas réélu le 14 ortobre 1877, ni le 21 août 1881. Aux élections du 4 octobre 1885, M. le duc de Mouchy a été élu député de l'Oise. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867. MOUKHTAR PACHA GHAZI, ACHMET, muchir nu maréchal de l'empire ottoman, ne à Brousse (Turquie d'Asie) en 1837. Apres avoir terminé ses études à 1 Ecolr militaire de Constantinople, il lut quelque temps, mais peu, precepteur du fils ainé d'Abd-ul-Azis, Youssouf-Izzeddin (voy. ce nom). Il entra ensuite dans l'etatmajor, et devint successivement yusbichi (capitaine) en 1860, binbachi (commandant) en 1862 et colonel en 1868. De 1860 à 1861, il fut detache au Monténégro, et accom. pagna en 1867 le sultan dans son voyage en Europe et sa visite à l'Exposition universelle de Paris. Promu liva (géneral de brigade) des la fin de 1868. Moukhtar Pacha, envoye à l'armée de l'Yemen, y remplaçait presque en arrivant le général en chef, Redif Pacha, tombé malade. Apres avoir triomphé de l'insurrection, il etait promu presque coup sur coup, en 1869, férik (général de division) et muchir (marerhal). Nommé plus tard vali ou gouverneur général de l'île de Crète, il tut depuis surcessivement gouverneur général ou commandant d'armée en Bulgarie, en Arménie et plus récemment en Herzégovine, fut renvoyé en Crète comme vali et peu après rappelé à Constantinople pour prendre part aux negociations de paix avec te Monténégro. Nommé commandant en chef du 40 corps d'armee et charg- de la défense de l'Arménie, des le début de la guerre avec la Russie, Moukhtar Pacha s'est, en fin de compte, couvert de gloire d ins cette mission. Le Sultan lui envoyait, le 2 octobre 1877, la plaque de l'Osmanié en diamants et le titre de ghazi (victorieux). L'armée russe commanLoris Melikoff, et supérieure en nombre de plus du double à celle de Moukhtar Pacha, faisait éprouver à celui-ci, les 14 et 15 octobre 1877. devant Kars, un échec sanglant, à la suite duquel ses communications étant coupees. il ne put que se replier en hâte sur Erzeroum. Kappele à Constantinople; il fut nomme grand-martre de l'artillerie en avril 1878, puis commandant de Janina. et entin gouverneur de l'île de Crète (28 août), dont son caractère bienveillant et l'estime dont « jouit auprès des chretiens comme des musulmans amena presque facilement la pacification rapide. Envoyé ensuite en Albanie, pour y assurer l'exécution dé certaines clauses du traite de Berlin, que les Albanais repoussaient de toutes leurs forces, car il s'agissait d'augmenter A leurs dépens le territoire du Monténégro, il y fut reçu par des manifestations tellement hostiles que le bruit de son assassinat courut un rooment. Il réussit finalement à accom- plir sa mission, mission inique, il faut le dire, mais qu'rl n'avait pas la liberte de discuter (1879-80). En 1883, Moukhtar Pacha, avec le titre d'ambassadeur extraordinaire près l'empire d'Allemagne, suivait en Allemagne, les grandes manœuvres d'automne, et avait plusieurs entrevues avec le prince de Bismarck, dans lesquelles il fut suppose qu'il était question de l'admission éventuelle de la Turquie dans l'alliance austro-allemande. Plus récemment, Moukhtar Pacha était envoyé par le sultan en Egypte, pour tâ cher do mettre un terme au désordre géneral qui désole ce malheureux pays et le livre à l'etranger: il y est encore. On doit à cet homme cmi- nent un ouvrage d'astronomie Fenni Bassite, ou la science du cadran solaire, pour la mesure du temps turc, dont l'importance sera comprise lorsqu'on saura que les Turcs mesurent le temps sur la marche du soleil, et que par ronseqnent l'heure varie tous les jours chez eux. MOLJNET-SULLY, JEAN, acteur français, né à Bergerac le 27 février t841, fit ses études au collège de sa ville natale et à Toulouse dans une institution particulière. Ce ne fut qu'en 1868 qu'il put vaincre la répugnance de sa famille pour la carrière dramatique et entrer au Conservatoire de Paris dans la classe de Bressant. Après avoir remporté, la même année, un prfx de comédie et le premier accessit de tragedie, il était engage à l'Odeon où son passage fut peu remarque. La guerre venue, M. Mounet-Sully fit partie de l'armee de la Loire comme officier de mobiles, et ne revint à Paris qu'après la Commuue. Après une tournée en province

avec Mlle Agar, il se représenta à l'Odéon mais les offres qu'on lui fit le découragèrent complètement il les refusa et n'aurait peut-être plus fait aucune tenti tive pour rentrer dans la carrière sans l'intervention (le Bressant, grâce à l'appui duquel il fut engage au TheâtreFrançais et débuta dans la rôle d'Oreste d'Andromaque, le 4 juillet1 1872, avec succès. Il parut ensuite dans Bn- tannicus, Phèdre, Zatre, Marion Delorme, etc., etc., avec un succès qui ne s'est plus démenti, qui au contraire n'a fait que s'affirmer. Parmi les quelques créations heureuses qu'il put faire dans un temps si court, nous citerons Jean, dans Jean de Thommeray (1878); G6rald, dans la Fille de Roland (1875): Gérard, dans l'Etràngere Veatapor, dans Rome vaincue (fR76J; Hernani,. etc. M. Mounet-Sully a ete élu sociétaire de la Comédie française en 1874.

MOURAD V, MEHENET, ex-sultan ou empereur des Turcs, ne le 21 septembre 1841, est le fils aine d Abdul Medjid et le neveu du précèdent padischah, Abd ulAzis, dont il aurait été, en même temps, 1 hen itier pré- somptif, si ce dernier n'avait jugé à propos de ch changer l'ordre de succession établi par la loi ottomane et de substituer son fils à son neveu. Mourad-Effendi, pour n'être plus héritier du trône, n'en était pas moins tenu dans un isolement énervant. Il avait pu toutefois, grâce aux soins de son père, acquérir une instruction assez étendue; il parle, dit-on, plusieurq langues, au moins le français, l'anglais et l'italien, outre le turc et arabe, et possède une bonne instruction. L'ardeur de la jeunesse poussait Mourad-Effendi à échapper par tous les moyens à t'etouffement du sérail. On a raconte qu'il avait sollicité de Napoleon 111 un grade dans l'armée française, ou il n'aurait pas manqué de faire de l'effet, quoiqu on le dise bon soldat. Cette satisfaction ne put lui être accordee. Le 30 mai 1876, Mourad-Effendi était proclame sultan par les softas et les principaux membres dn ministère, qui venaient d'arracher son abdication à Abd-ul-Azis. Mais l'ombre dans laquelle il avait vécu planait toujours sur son esprit, du moins il faut le croire; la rumeur publique, après s'être fait l'echo des rejouissance. offirielles, des espérances bruyamment exprimées, après avoir répété sur tous les tons l'enuraeration complaisante des talents et des vertus du nouveau padischah, commença bientôt à parler de la mauvaise santé, de la faihlesse d'esprit de Mourad V. Enfin, au bout de tri in mois de règne, le successeur d'Abd-ul-Azis était à son tour de-posé, remplacé par son frère Abd-ul-Hamid 11, et voici en quels termes l'ambassade ottomane à Paris communiquait cette nouvelle aux journaux

« Constantinople, 31 août. 1 h., soir.

» La cruelle maladie dont le sultan Mourad-Khan a été atteint dès le dixième jour de son avènement au trône et qui n'a fait que s'aggraver depuis, l'ayant mis dans l'impossibilite manifeste de tenir plus longtemps les rênes de l'empire, S. M. le sultan Hamid 11, heritier presomptif du trône impérial, a été proclame empereur de Turquie, en vertu du fetva rendu par S. A. le cheikh-ul-islam, et conformément aux lois qui règlent l'exercice de la souveOn n'en a plus entendu parler depuis.

MULLER, CHARLES Louis, peintre français, ne à Paris le 27 de cembre t815, entra à l'Ecole des Beaux-Arts en 1832 et s ivit les ateliers de Gros et de Leon Cogniet. M. Charles Muller, qui s'est fait dans la peinture h storique une tres grande réputation, s'est livre egalement avec succès à la peinture de genre; il a débute au Salon de 1833. On cite dans cet artiste Elgive et Edwig (1833); une Taverne (1833); le, Lendemain de Nool (1837); le Martyre de saint Barthelemy (1938); l'Assassinat du duc de Bretagne, Dioq ne cherchant un homme, Saint Jérôme en extase (1939); Satan empor. tant Jésus sur la montaqrte, le Massacre des Innocents (f840J; une Fête d'Heliogabale, les Centaures et les Lapithes (1841); Entrée de Jésus à Jérusalem (1844 le Sylphe endormi, Fanny Purk (I845J; Primau ra (1846); la lionde de mai, la Folia d'ffaydee (1848); 1 Appel des victimes de la Terreur (1850); Vive l'empe- reurl et la toile précédente, qui eût suffi à illustrer le nom de l'auteur (1855, Expos. univ.); la Reine VarieAntoinette d la Conrierqerie et l'Arrivée de la reine d'Anqleterre à Saint-Cloud(1857);Proicriptiondes jeunes Irlandaises catholiques en 1655 (1859 Madame Mere, Leda (1861); le Jeu, une Messe sous la Terreur (1803) Tête de mendiante, dessin (1856); la Capt vite de Galilée, il Penseroso (1867) Desdemona, un Ecolier (1868); Lanjuinais à la tribune (1869), etc. Apreq un assez long silence, M. Ch. Müller a reparu à quelques Salons avec: Demence du roi Lear, Attentv et Un instant seul (1875); Mort d'un Gitano (1876); Maler Dolorosa et Thomas Diafoirus (f877); la Dpesse Raison (1880), etc. On lui doit, en outre, les travaux d coratifs de la salle des Etats, au Louvre, ceux de la coupole du pavillon Denon, etc. — M. Charles Müller a obtenu une médaille de 3* classe en 1838, une de 2e classe en 1846, une de tr· classe en f848 et une autre en 1855. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 184q, il a ete promu officier de l'ordre en 1859. Il a ete elu membre de l'Academie des Beaux-Arts, en remplacement d'Hippolyte Flandrin, en 1864.

MULLER, FBIEDRICH Max, orientaliste allemind, nls du poète Wilhelm Müller, est né à Dessau le 0 derembre 18Q3, fit ses études à l'univeresite de Leipzig, ou il prit ses grades en 1843, puis se livra tout entier à l'etude du sanscrit sous la direction du professeur Brockhaus, et publia dès 1844, à Leipzig, un recueil de fables sanscrites intitulé Hitopadesa. Il se rendit ensuite à Berlin pour y suivre les cours de Bopp et de Schelling et y étudier les manuscrits sanscrits, et, l'année suivante, partit pour Paris, afin de compléter son instruct on sous la direction d'Eugène Burnouf, lequel lui donna des conseils et de précieuses indi"ations pour préparer son édition du Riq-Veda et ses commentaires du Sàyanacàrya. Après avoir achevé la copie et le collationnement des

manuscrits de la Bibliothèque royale, M. Müller ee rendit en Angleterre, en jein 1846, pour en faire autant des manuscrits appartenant au Musée des Indes orientales et à la Bibliothèque b dleienne, d'Oxford. Il était sur Je point do s'en retourner en Allemagne lorsque, avant fait la connaissance du chevalier de Bunsen, alors ambissadeur de Prusse à Londres, celui-ci l'engagea vive. ment à demeurer; et, grâce à son appui et celui du professeur Wilson, M. Müller obtint de la Compagnie des Indes orientales qu'elle se chargerait des dépenses de son édition du Rig- Veda. En 1848, il s'établit à Oxford, où son ouvrage devait être imprimé, et le premier volume, de mille pages in-4°, parut en effet des 1849. Invite par l'universite d'Oxford faire des cours de philologie comparée, comme professeur-adjoint, en 1850. il devint titulaire de cette chaire en 1854, sans parler des honneurs académiques qui lui furent en même temps décernes, et administrateur de la Bibliothèque bodleienne en 1856. Candidat à la chaire de sanscrit de l'université d'Oxford en 1860, il échoua contre une coalition des partis théologiques. En 1868, l'université ayant fondé une nouvelle chaire de philologie comparée, M. Max Müller en fut designé, dans les statuts de fondation même, comme le premier titulaire. Il a résigné cette chaire en décembre 1875; mais l'université le retint, lui nomma un suppléant et le chargea de la tradu tion des Livres sa- creg de l'Orient. Une première série de ces ouvrages, comprenant 22 vol., était publiee en 1881, et M. Max Müller en abordait la seconde série en 1883. Membre de l'Académie de Munich depuis 1852, il a été élu correspondant de l'Institut de France (Academie des Inscriptions et Belles-Lettres) en 1858 et assorié étranger en 1869. Il est aussi membre d'un grand nombre d autres corps savants et chevalier de l'Ordre du Merite de Prusse. Outre l'Hitopadesa, déjà cite, M. Max Müller a publié Meghadllta, elegie indienne de Kalidâsa, avec des notes (Kœnigsberg, 1848); Essai sur le bengali et ses rapports avec les langues aryennes, dans les Transac- tion3 de l'Association britannique même année); De la philologie comparée des langues indo-européenneg. etc. (1849), mémoire qui a obtenu le prit Volney; Easai sur la Logique indsenne, dans les Loi8 de la pensée » de Thompson (1853); Propositions pour un alphabet tintforme des missions, et Suggestions sur l'érudition et les langues du aièoe de la guerre. en Orient, avec une carte linguistique (t864); Lettre au chevalier de Bunsen, sur la classification des langues touraniennes dans son ouvraqe: le Christianisme et l'humanité (1855): les, Hymnes du Rig-Veda, avec le texte et la traduction du Pratiçàkhya, ouvrage ancien sur la grammaire et la prononciation sanscrites (Leipzig, 1856-57), l'edition d'Oxford de cet ouvrage était à peine terminée (184954-56, 3 vol. in-4-) que relle de Leipzig paraissait, enrichie de l'appendice important dont nous avons parle: le Boudhisme et les pèlerins boudhistes (1851); les Classiques allemands du IVe au XIXe siecle, et Essai de mythologie comparée (1859); Histoire de la litterature sanscrite ancienne 1960, 2e êdit.) Lectures sur la science du langage (1860-63, 8° odit., 1875; Grammaire sanscrite pour les commençant. (1860, 2- édit.. 18-0 Copeaux tires d'un atelier allemand (Chips from a German Workshop), recueil d'Essais, divisé en trois parties Essais sur la science de la religion; Essais sur la mythologie, les traditions et les coutumes; Essais de litterature, de biographie, et darcheologie, la plupart parus isolement dans les années précédentes (1868-70, 3 vol.) un choix en a ete publie, en outre, sous ce trtre Selected Essays, en 1882; les Hymnes aux Maruts ou dieux de la temprte, premier volume de sa tradu ction anglaise du Rig- Veda, parurent en 1869; en 1873. il publait son edihon des deux textes, et en 1874, le 6' et dernier volume de sa grande édition du Rig-Veda avec les commentaires du Sàyanàcàrya. M. Max Müller a c llaboré, en outre, à diverses publications académiques, aux Revues d'Edimbourg et Trimestrielle Quarterlv), au Time3, et à beaucoup d'autres publications littéraires ou savantes de l'Angleterre, de la France et de l'Allemagne. Il a fait en décembre 1873, sur l'invitation du doyen Stanley, une intéressante conférence sur les Religions de l'univers, à l'abbaye de Westminster.

A partir de l'annee 1879, le professeur Max Müller s'est surtout devoué à l'éducation de plusieurs prêtres bondhistes qui lui ont été envoyée du lapon pour apprendre le sanscrit, et qu'il est même venu présentera à l'Academie de Paris; ce qui le conduisit à apprendre qu'il exisl ait au Japon des manuscrits sanscrits de la plus haute antiquité, à l'aide desquels il fut en état de publier divers textes boudhistes, tels que le Sukhâvatiuyûha. dnnq le Journal de la Sociéte asiatique (1880) et le Vagrakkhedikd dans les Anecdota oxoniensia (1881), tan lis qu'un de ses disciples, M. Bunyiu Nanjio dressait un catalogue complet du Iripitaka bondhiete, le canon sacré des boudhistes chinois et japonais (1883). M. Max Mutler a encore publie dans ces derniers temps: une édition de la Correspondance de Schiller avec le prince Frédéric Christian de ScAleswig (1875); une étude biographiqne sur J.-B. Basedow, son arrière grand-père (1877) et une nouvelle traduction de la Critique de la raison pure de Kant (t884).

MULLER, EUGÈNE, littérateur français, né le 31 juillet 182b a Veinaison, petit village du Lyonnais, ou son pere, eleve de Redouté, était dessinateur dans une manufacture d'indiennes. Rien ne faisait prévoir qu'il dût suivre un jour la carriere des lettres, car, outre qu'il ne frequenta guère les classes après sa onzième année, il embrassa la profession paternelle, qu'il exerça, pour ainsi dire, jusqu'au jour de ses débuts littéraires, qui furent relativement tardifs. Relativement, disons-nous, car et, dès l'âge de seize ans, encouragé, soutenu par sa mère, femme d'une intelligence remarquable, il écrivit et rima, ce ne fut que douze ou treize ans plus tard, que, après avoir fait seul ses études classiques, il vint à Paris deutor lu publicite par des vars, des comédies, des dra-

mes, aont aucun d'ailleurs ne dcvaitvoir le jour Il collabora d'abord à plusieurs petites euilles fantaisistes, qui laissaient son nom dans l'obscurité, quand l'attention fut attirée sur lui par la publication d'un simple récit villageois intitulé la Mionette, qui fut un des événements littéraires de l'année 1858, et dont le succès n'a pas été épuise par les nombreuse éditions en reproductions qui en ont été faites depuis. Les grands journaux et les revues ayant dès lors recherché sa collaboration, il donna plusieurs autres romans fort bien accueillis. Il prenait place en même temps parmi les écrivains spéciaux, en publiant, dans les journaux et collections destinés à la jeunesse de nombreux articles de vulgarisation scientifique et industrielle, et plusieurs livres très goûtés. Apres avoir été, pendant plusieurs années, chroniqueur scientifique du Monde illustré, il devint rédacteur en chef de la Mosaïque, puis du Musée des familles. Il est collaborateur assidu du Journal de la jeunesse, où il écrit souvent sous le pseudonyme d' Oncle Anselme », du Magasin d'éducation et de récréation, du Journal des demoiselles, etc. Il a fait jouer en 1860. au théâtre du Vaudeville, une comédie rustique, le Trésor de Blaise, qui a eu une cinquantaine de représentations. En 1873, il a obtenu un des prix Montyon de l'Académie française pour un recueil de nouvelles, les Récit, champêtres. Elu membre du comité de la Société des gens de lettres en 1860, il a eté vice-président de cette Société en 1870 et président en 1873. Il est devenu, en décembre 1884, conservateur, chargé de la comptabilité, à la bibliothèque de l'Arsenal, délégué cantonal pour l'instruction primaire, et secrétaire de la caisse des écoles du XIIIe arrondissem*nt. Il a été nommé officier d'Académie en janvier 1876, et chevalier de la Légion d'honneur le 15 janvier 1879. Les principaux ouvrages de M. E. Muller sont: la Mionette (1858); Véronique, Mme Claude (1860); Récits enfantins (1861); Contes rustiques (1962); Jeunesse des hommes célèbres (1963); Pierre et Mariette, la Driette (1865); les Filles du sonneur, Jacques Moutier (1866J; lHéritage de Jean Ré.my, la Boutique du marchand de nouveautés, le Chef-d'œuvre du père Victor (1867); les Mémoires d'un franc-tireur (1871); Robin- sonnette (1873); Jacques Brunon (1875); les Femmes d'après les auteurs français. Morale en action par l'histoire(1876); la Forêt (f877); un Français en Sibérie (1878); le Géant et l'oiseau (1880); Entretiens de science familière Niselle, souvenirs d'un orphelin (1886); des Lettres sur la botanique, sur fOrigine des professions industrielles, etc.

MULOCK. Miss DINAH MARIA, femme de lettres angl aise, veuve du littérateur anglais George Lillie CRAIK, est née en 1826 à Stoke-sur-Trent, dins le comte de Stafford. Miss Mulock s'est livrée de bonne heure à la littérature d'imagination et s'y est rapidement acquis une réputation populaire. Elle a publié les Ogilvies (1849); Olive (1850), le Chef de la famille, tableau de la vie bourgeoise en Erosse, et Alice Learmont (1851) le Mari d'Agathe (1853): John Halifax, gentleman (1857) Vie pour vie (1859), l'Erreur d'un chrétien (1860 Deux mariages (1863); Noble existence (1866), li Mauvaise parole, et autres histoires (1869), la Belle France, impressions d'un voyageur (f870), l'Éclat modeste d'un jour de fête, scène de la vie (1871); Hannah (même annee, 2 vol.): les Aventures d'un lutin (1872); Ma mère et moi (1884), le Petit prince boiteux et son manteau de voyage, Sermons hors de l'église (1875); Un Testament, ou vie et mort de John Martin, maître d'école et poete (1878), 2 vol.), la Libre parole (1992), ete. Elle a écrit, en outre, une assez nombreuse collection d'œv res fugitives, telles que; Contes romantiques, Contes domestiques, Rien de nouveau, Etudes d'après nature, Pensées d'une femme sur lea femmes, un volume de Poésies, des livres destinés à la jeunesse, notamment: Comment on se fait aimer ou la leçon de Rhoda ('ola Monti, ou l'histoire d'un génie un Héros, ou le livre de Philippe; Little Lychetts, Notre année, le Pain et l'eau, etc. En 1864, miss Mulock obtenait une pension litteraireannuellede 1,500 francs. L'année suivante, elle épousait George Lillie Craik, qui mourut au mois de juin 1866. Les ouvrages de miss Mulock, depuis 1857, ont ete signés l'auteur de John Halifax.

MUN (comte de), ALBERT, homme politique français, né à Lumigny (S.-et-M.) le 28 février 1841. Officier de cuirassiers, M. de Mun trouva l'emploi de ses loisirs dans la creation de nombreux cercles catholiques d'ouvriers » et fit, au profit de l'œuvre, des conférences ultraclericales dont le retentissem*nt le contraignit bientôt à donner sa démission. Elu député de Ponth y, au scrutin de ballottage du 4 mare 1876. après une lutte d'autant plus acharnée que le clergé lui-même était aux prises (le principal concurrent de M. de Mun étant l'abbé Cadoret, chanoine de Saint-Denis), et dans laquelle intervinrent l'evêque de Vannes, l'archevêque de Paris et jusqu'au pape, la Chambre décida qu une enquête aurait lieu sur cette élection, qu'elle annula, lorsqu'elle fut pleinement éclairée. M. le comte de Mun fut reélu le 27 août 1876 et admis le 15 décembre suivant. Réelu, le 14 octobre dans des conditions analogues, son élection fut de nouveau l'objet d'une en quête, puis annulée le 6 décembre 1878, le 3 février 1879, il se représentait devant les électeurs, mais il échouait. Il était elu de nouveau, le 21 août 1881, dans la 2° circonscription de Pontivy, nouvellement établie, et reprenait sa place à l'extréme-droite. M. le comte de Mun a été élu députe du Morbihan le 4 octobre 1885. — Il est assez piquant de rappeler que M. de Mun est l'arrière petit-fils d'Helvetius.

MUNIER, LOUIS AUGUSTE, homme politique français, ne à Gex le 21 novembre 1821. Ancien avoué à Lyon, premier adjoint au maire, il a été élu sénateur du Rhône au renouvellement du 8 janvier 1882, comme candidat républicain. M. Munier a voté la lui portant expulsion des princes prétendants,

MUNIER, MARIS CHARLES LOUIS, homme politique français, ne Pont-à-Mousson le 17 mai 1837. Ancien notare, adjoint au maire de sa ville natale depuis 1871. M. Munier a eté élu deputé de Meurthe-et-Moselle, rommme candidat républicain, le 4 octobre 1885. U a voté l'expulsion des princes.

MUNKAGRY, MIHALY (MICHEL), peintre hongrois, né en 1844 à Munkacs. Fils de parents tombes victimes de l'intervention russe, lors de la révolution de 1849, il était orphelin à cinq ans. et commença la vie com me apprenti emballeur à Pesth, maniant de. lors le pinceau pour illustrer les caisses d'emballage des initiales et signes conventionnels des destinataires, et ne laissant pourtant pas de manifester à l'occasion ses dispositions extraordinaires pour la peinture. Il avait près de dix-n 'uf ans, lorsqu'il reussit enlin à obtenir quelques leçons de Ligeti, paysagiste distingué. Il partit peu après pour Vienne, où il fréquenta l'Académie des beaux-arts, puis résida tour à tour à Munich et à Düsseldorf. Il exposa l'Académie de Düsseldorf, en 1868 et 1869: Pdques, l'Enrdlement et la Fiancée, toiles qui commencèrent à attirer l'attention sur lui. Venu ensuite à Paris, il exposait au salon de 1870 son Dernier jour d'un condamné, qui établit sa réputation et a été popularisé par la gravure. Il a expose depuis Episode de la guerre de Hon- grie en 1848, femmes faisant de la charpie en eroutant le récit d'un blesse (1873), le Mont de piété et les Rôdeurs de nuit (1974), le Héros du village, en Hong-ie (1875), Intérieur d'atelier (1876), le Récit de chasse (/877); hfilton aveugle dictant le « Paradis perdu » à ses filles, les Recrues hongroises (1878). Il a obtenu une medaille an salon de 1870, une médaille de 2e classe à celui de 1874 et une medaille d'honneur à l'Exposition universelle de 1878; nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1877, il a été promu officier en 1878. Depuis lors, M. Munkacsy n'a plus paru qu'à des expositions particulières, à Paris et à Vienne principalement, avec un succès toujours grandissant. Son Christ au tombeau, promené pendant plusieurs années d'exposition en exposition, a eté surtout très remarqué.

MURAT (comte). JOACHIM JOSEPH ANDRÉ, homme politique français, fils d'un ancien députe et petit-fils du frère aine du roi de Naples, est né à Paris le 12 décembre 1828. Entré de bonne heure dans la diplomatie, il fut successivement attache à la legation de Floren ce en 1849 et à celle de Stockholm en 1850 puis charge d'affaires dans la première de ces villes en 1852 et dans la seconde l'année suivante. Il faisait partie, en t856, de l'ambassade de M. de Morny qui assista au e,uronnement du czar Alexandre Il à Moscou En 1854, M. le comte Murât était elu, comme can lidat offi ciel, député de la première circonscription du Lot, à l'clection partielle necessitee par la mort de M. Lafon de Caix, il était nomme la même année membre du Conseil général du Lot. Réélu députe au Corps législatif à chaque renouvellement, il y fut d'abord se 'ret tire. puis se- rretaire élu de 1860 à 1x63, époque où il résigna ces, fonctions. Il prit la parole à des intervalles assez éloignes mais toujours dans d'importantes discussions, surtout celles relatives aux chemins de fer. Dans la courte session de juillet 1869, M. le comte Murât a signe la demande d'interpellation des Cent-Seize, il a tait partie, en 1870, de la commission extra-parlementaire de decentralisation présidée par Odilon Barrot. Membre du Conseil genéral du Lot, dont il a eta secrétaire et vicepresident sous l'Empire, depuis 1854, il a été maire de La Bastide-Murat de 1861 à 18711. Aux élections générales de 1871, M. le comte Murât, qui avait formellement décliné toute candidature et dont le nom ne figu ait sur aucune liste, fut neanmoins élu représentant du Lot, le dernier sur six, il siegea parmi les reprsentants ho- napartistes, et protesta contre le vote de d chéanca de la dynastie impériale. Aux élections de 1876, il fut elu depute par la ira circonscription de Cahirs, contre M. Thiers, dont la candidature ne parait pas d'ailleurs av tir été sérieusem*nt posee. Il prit place au groupe de l'Appel au peuple, et fut reelu le octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux élections du 4 octobre AI. le comte Murât a été élu député du Lot en tête de la liste monarchiste.— M. le comte Joachim Murat a publié: le Couronnement de l'empereur Alexandre, souvenirs de l'ambassade de France (1856J. Il est, en outre, l'auteur de plusieurs proverbes joues en société par des artistes du Théâtre-Français. Officier de l'instruction publique, décoré de divers ordres étrangers, il est officier de la Légion d'honneur depuis 1862.

MUSURUS-PACHA, CONSTANTIN, diplomate ottoman, ne à Constautinople le 18 fevrier 1807. Son père, Paul Musurus, etait natif de Retimo, dans l'ile de Crète, et descendait d'une ancienne famille patricienne. Constantin fit à Constantinople des etudes excellentes de littérature grecque et romaine, de lang tes modernes et de sciences. Secrétaire du prince de Samoq, Stefanaki Vogorides, en 1832, il accompagnait l'année suivante les commissaires français, anglais et russe, chargés d'exhorter les habitants do Samos à faire leur soumission à la Porte. Cette démarche ayant échoué, Musurus entreprit la pacification de file en 1834, et y réussit fort bien sans moyens violents; il organisa l'administration intérieure sur des bases liberales et gouverna le pays pendant quatre ans à la satisfaction de Il population. A son retour à Constantinople il épousa la princesse Anne, se- conde fille du prince Vogorides, nee en l8t9, laquelle frappée subitement d'une attaque de maladie de c eur, au bal donne dans les salons du Foreign Office, à L ondres, le 19 juillet 1867, mourait la nuit même. En 1840. Musurus fut emoyé à Athènes par la l'orle, comme plénipotentiaire; sa mission eut pour denouement la rupture des négociations entre les deux pays et une tentative d'assassinat sur la personne du diplomate ottoman, mais aussi, en fin de c ompte, le triomphe de la politique turque. A la lin de 1848, il était rappele d'Athè nes, où il avait été renvo;e en 1847, et nomme ministre à

Vienne. Il y fit preuve d'une grande habileté diplomatique, surtout dans la delicate question des réfugies hongrois qui avaient pris part à la récente insurie ctio n et dont le gouvernement autrichien réclamait l'axtradition. Sa réputation s'en accrut considprablement, bien qu'il soit juste de dire que l'opposition de la Franre et de l'Angle- terre ans prétention. de l'Autriche appuyées par la Russie, l'aida beaucoup à en triompher. Nommé envoyé extraordinaire et ministre plenipotentiaire à Londres en

NADAR, FÉLIX TOURNACHON (dit), artiste, littérateur et aér, naute francais, né à Paris le 5 avril 1880, fit ses études au collège de Versailles et au lycée Bourbon. puis alla commencer à l'école secondaire de Lyon, berceau de sa famille, l'etude de la médeciue; mais il travailla surtout pour la petite presse lyonnaise et revint à Paris en 1842, dans le but évident d'y poursuivre ce genre de travail. Il collab ora à la Vogue, au Négociateur, à l'audience (le seul journal judiciaire paraissant le lundi !), signant déjà du pseudonyme de Nadar; devint en 1844 secretaire de M.Ch.de Lesseps, redacteur en chef du commerce et l'année suivante secrétaire du député d'Elbeuf, Victor Grandin. Doue à la fois d'un véritable talent de dessinateur et d'un esprit quelque peu goguenard qu'il alla promener en Prusse, en 1848, il fut interné à Eisleben pendant près d'un mois, ayant, à ce qu'il semble, fait tout son possible pour faire croire aux autorités prussiennes qu'il était une sorte d'espion activement ocrupé à lever des plans. De retour à Paris, il fondait en 1849 la Revue comique. Il était déjà rollaborateur, par la plume et le crayon, du Corsaire, du Charivari, du Journal pourrire, etr. En 1852, M. Nadar tondait rue Saint-Lazare un atelier de photographie qu'il exploita d'abord avec son frère, lui ceda, lui reprit en lui faisant interdire par jugement l'usage du pseudonyme Nadard jeune dont il avait pris l'habitude (1856) et transporta successivement boulevard des Capucines et en dernier lieu (1872), rue d'Anjou. M. Nadar s'est en outre beaucoup occupé, et d'une manière tres active, de navigntion aérienne. Il fit des conférences pour démontrer l'excellence de la théorie du « plus lourd que l'air » et résolut de faire dea ascensions publiques à l'aide d'un ballon de proportions énormes, afin de frapper l'imagination des spectateurs et de tâcher d'obtenir d'eux les fonds nécessaires à la construction de l'appareil à helice qu'il méditait. On n'a pas oublié les quatre ascensions du GAant (1863-64-65) dont l'une, celle du 18 octobre 1863. fut suivie d'une descente en Hanovre extrêmement périlleuse. En somme, la tentative n'eut aucune réussite; loin de recueillir l'argent dont il avait besoin, M. Nadar en perdit du sien, et l'aventure se dénoua par un progrès avec ses associes, MM. Godard frères. Pendant le siege de Paris. M. Nadar commanda la compagnie d'aérostiers de la place Saint-Pierre de Montmartre, occupée surtout d'observer les mouvements de l'ennemi, de la na··elle d'un ballon captif. M. Nadar a publié la Robe de Déjanire 1841); Nadar-Jury au Salon, album comique (t853); la première feuille d'une grande galerie des celébrites contemporaines, annon cée comme devant en avoir quatre, et qui eut un très grand succes sous le nom de Panthéon Nadar (1854); Quand j'étais étudiant, nouvelles (1857); Nadar-Jûry au Salon de 1857; le Miroir aux alouettes, novelles (1858); Mémoires du Géant; A Terre et en l'air (1864); 1e Droit au vol (1865); les Ballons en 1870 (1871). Il a fait jouer deux pantomimes Pierrot ministre, aux Funambules (1847) et Pierrot boursier, aux Folies-Nouvelles (1854), etc.

1851, il y était élevé au rang d'ambaqsadeur le 30 Janvier 1856; et à celui de muchir, avec le titre do pacha, lors de la visite faite à Londres par le sultan Abd ulAzis, en juillet 1867. Maintenu dans ses fon tions d'ambassadeur à Londres par Mourad et Abd-ul-liamid, ce serait sur une de ses dépêches au ministre des affaires étrangères, que le gouvernement ottoman aurait repoussé le protorole des puissances r'digé après la fameuse conference de Constantioople (avril 1877). Cette

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NADAUD, MARTIN, homme politique français, né à la Martineche, près de Bourganeuf, le 17 novembre 1815, d'une famille de laboureurs dont le chef faisait à Paris le metier plus mcratif de maçon. Après avoir aidé sa mère aux travaux des champs, le jeune Martin, à peine âgé de 14 ans (mars 1830), accompagnait son père àParis pour y exercer l'humble metierde manœuvre. Bien qu'il sùt à peine lire et écrire, son intelligence était très dé- veloppce, il devint promptement de manœuvre compagnon et était chef de chantier avant d'avoir atteint sa vingtième nnnée. En 1834, il fut amené par ses relation, de chantier à faire partie de la Société des Droits dc l'homme; cette affiliation eut pour effet de le mettre en rapports avec la jeunesse démocratique intelligente et instruite et de lui faire sentir tout ce qui l'en séparait réellement. Dès ce moment, il suivit avec ardeur les cours gratuits, employa tous ses loisirs à la lecture et, à partir de 1838, en consacra une partie à 1 instruction de ses compatriotes, ignorants comme il l'avait eté. Attin naturellement vers l'etude des questions social es M. Martin Nadaud devint un des plus fervents disciples

attitude de la Porte a, comme on sait, déterminé la Russie à lui déclarer la guerre. Musurus-Pacha a ete nommo membre du premier sénat ottoman, en mars 1877. Il est décoré des ordres du Mpdjidie et de l'Osmanié de première classe, et haut dignitaire de divers ordres etrangers. On doit à Musurus-Pacha quelque. travaux littéraires, notamment une traduction de l'Inferno de Dante. en grec moderne, dont on annonçait la publications à Londres en iSS2.

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de Cabet. Les préoccupations de sa propre culture intel- lerturlle ne le detournaient pas des devoirs de sa profession, qu'il remplit toujours scrupuleusem*nt. et lorsqu'éclata la révolution de Fevr'er, il était charge de con- duire les travaux de la mairie du Panthéon. If présida le club des enfants de la Creuse et, en 1849, fut élu repre- sentant de son département à l'Assemblée législative. Il ne fallait rien de moins pour le décider à aban lonner le chantier. M. M. Nadaud siégea dans les rangs des demo- rrates socialistes, déposa plusieurs propositions en faveur des associations ouvrieres, réclama la continuation de di- vers travaux importants, ainsi que des modifications le- gislatives qui n'avaient aucune chance d'être accueillies, bien que plusieurs d'entre elles n'aient pas attendu la troisième république pour être exécutées sans faire trembler le monde sur ses bases. Arrêté après le coup d'Etat, M. Martin Nadaud fut expulsé do France. On le conduisit à la frontière belge, mais il prefera se refugier en Angleterre, oir il reprit bravement la truelle. Après avoir vec pendant quatre années de son dur métier de maçon, M. Nadaud tomba malade; lorsqu'il fut retabti. quelquesuns de ses compagnons d'exil en position de le faire, Louis Blanc notamment, lui firent obtenir une place de professeur de langue française dans une institution de Brighton, d'où il passa en 1858 à l'Ecole militaire de Wimbledon, où il était encore lorsqu'érlata la révolution du 4 Septembre. Il avait refusé, aux élections générales de l'année précédente, la candidature que lui offraient ses compatriotes de la Creuse, parce qu'il s'agissait de serment à prêter mais il ne crut pas devoir refuser la préfecture de la Creuse, que lui offrait un ministre républicain, Gatnbetta. Il donna sa démission quand celui ci se retira du pouvoir et se présenta aux élections du 8 février 1871 dans son département, mais il échoua, avec 10,500 voix. Rentré à Paris, il fut elu le 23 juillet membre du Conseil municipal de cette ville, pour le quartier du Père Lachaise (XXe arrondissem*nt), et réélu aux élections générales du 29 novembre 1874. Le 20 février 1876, il était élu député de l'arrondissem*nt de Bourganeuf, par 4,083 voix contre 3,768 partagées entre ses deux concurrents, constitutionnel et bonapartiste, et fut élu questeur peu après la rentrée. Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M. Martin Nadaud était élu deputé de la Creuse en tête de la liste républicaine, le 4 octobre 1885, et votait, le 11 juin 1886, l'expulsion totale des princes. Il a été constamment maintenu dins les fonctions de questeur do la Chambre des députes. M. Martin Nadaud a collaboré, au Réveil (1860-70), au Rappel(1871) et depuis à la République française; il a publié une Histoire des classes ouvrieres en Angleterre (1872) et un Traité des sociétés coopératives (1873), l'un et J'autre très estimés.

NADAUD, GUSTAVE, poète et musicien français, né à Roubaix le 20 février 1820, d'une famille de commerçants, fit ses études à Paris, au collège Rollin, puis retourna dans sa famille et aborda la carrière commerciale à laquelle il était destiné, bien qu'il n'y eût aucun goût. En 1840, il revenait à Paris avec ses parents, qui fondaient, place des Victoires, une maison pour la vente des tissus à la téte de laquelle ils le placèrent. Mais la crise qui suivit larévol ition de 1848 le décida à abandonner tout à fait le commerce pour se consacrer à ses goûts, si différents. Les chansons qu'il composait depuis, longtemps, et qu'il chantait dans des cercles d'amis, avaient eu, publiées en volume, un très vif succès, qui fut sans critique n'avait pas hésité à le placer du coup au premier rang de nos meilleurs chansonniers. M. Gustav e Nadaud a publié successivement une quantité presque innombrable de chansons, dont aucune n'est sans valeur et dont beaucoup sont de véritables petit* chefs-d'œuvre de grâce, de legereté, de satire bonffonne ou de sentiment, et pour la plupart desquelles il a écrit la musique qu'il fallait. 11 lea chante lui-même dans les salons aver un succès toujours renaissant, qui s'adresse moins encore au chanteur qu'au poete et au musicien. Une partie des chansons de M. Nadaud ont été publiées en album et l'ensemble a fait l'objet de nombreuses éditions sans

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cesse augmentées, de 1847 à 1870, sous le simple titre de Chansons de Gustave Nadaud, beaucoup ayant paru d'abord, le plus souvent avec la musique, dans divers recueils périodiques, tels que l'Illustration, l'Univers illustré, et On lui doit en outre quelques operettes do salon le Doctcur Vieuxtemps, la Voliere, Porte et fenêtre, paroles et musique; des Contes, Proverbes, Scènes, et Récits en vers; Idylle, roman Mes notes d'infirmier recueillies pendant la guerre par l'auteur, attache a la 1re ambulance lyonnaise (1871), etr, Une édition de luxe de ses Chansons a été publiée en 3 volume, avec eaux-fortes d'Edmond Morin en 1880 et 1881 et lui a valu le prix Vitet de l'Academie française en 1882. On lui doit encore: Solfege poétique et musical (1986). M. Gustave Nadaud est chevalier de la Leginn d'honneur depuis 1861.

NADAULT DE BUFFON, ALEXANDRE HENRI, magistrat et litterateur français, né a Chaumont-en-Bassign y le 16 juin 1831, fit ses etudes à Paris, au lyree Louis leGrand, alors Desrartes, suivit les cours de la faculte de droit et s'inscrivit au barreau de Paris en t853. Entre dans la magistrature comme substitut du procureur imperial rl Valognea en 1856, il passa en la même qualite à Châlon-sur-Saône l'année suivante, fut nomme substitut du procureur général à Rennes en 1863 et aiorat genprat près la même cour en 1867. Frappé de cerite depuis 1872, il donnait sa demission au commencement de 1878. Membre de la Société philotechnique, de l'Académie de législation, etc., décoré de la Légion d'honneur le 3 mai 1849, pour avoir été blessé en combattant l'insurrection de juin 1848 dans les rangs de la garde nationale, il a ete promu officier de l'ordre le li avril 1877; il est enfin décoré d'une medaille d'honneur de 1re classe pour fiit de sauv etage et des palmes d'officier de l'instru tinn publique. On a de M. H. Nadault de Bulfon Des donations ayant le mariage pour objet (1951); Etude critique sur la loi des aliénés. (1854); Montbardet Bouffon (1855); Buffon et Jean Nadault (1856); Correapon- dance inédite de Buffon (1860, 2 vol.); Buffon, sa famille, ses collaborateurs et ses familier. (1863); l'Education de la premiere énfance (1863); Episode de la vie littéraire de Frederic le Grand; les Musées italiens Milan, Venise, Florence. etc. (1867); le Magiatrat, étude sur les Parlements (1866); une Question de liberté, à propos de la loi des alienes Rome antique dans Rome moderne; Bioyraphie populaire de Bouffon (f86tiJ; Daubenton(1867); l'Homme physique chez Buffon, ses maladies, sa mort (1868); le Premier président Nadault (1868); Notre ennemi le luxe; le Colonel Niepce (186 Traité theorique et pratique des eaux de source et des eaux thermales; le Comte Louis de Cibrario (1870); nne Question d'ordre public, étude sur la surveillance le la haute police; le Général de Cissey (1811); les Tem s nouveaux (1871), etc. M. H. Nadault de Buffon av Lit fonde à Rennes un journal illustré: les Annales du bien, organe des sociétés de sauvetage, d'assistance mutuelle, etc. qu'il y a également fondées il a collabore à la Revue britannique, à la Revue française, à la Revue moderne, à la Revue pratiyue de droit français, à la Revus archéologique, au Messager de la semaine, à la Gazette médicale(sur la question des atienes). à la Liberté, à la France, au Grand dictionnaire de Larousse, et NAJAC (comte de), EMILE FERNAND, auteur dramatique français, ne à Lorient le 14 décembre 1828, fit ses etudes à Paris, ou il se fixa ensuite, poursuivre le penchaut qui l'entraînait vers la littérature dramatique M. de Naj.tr a donné à divers théâtres un grand nombre de vaudevilles, de comédies, de livrets d'opérettes, même de drames, le plus souvent en collaboration avec MM. Edmond About, Ch. Deulin, Scribe, Grangé. Delacour, Ed. Martin, Decourcelle, Meilhac, Nus, Hennequin, Ferrier, Millu H. Borage, etc. Nous citerons Chasse aux tions (1852) un Mari en 150 (1853); une Soubrette de qualité (f854); une Croix dans la eheminee, Deuxs veuves pour rire (1855) lo Réveil du mari (1856 ); Monsieur et madame Rigolo(1857); Pluson estde fous. Mam'= de Jeanne, opérette, musique de M. L. Cohen (1858 la Clef sous lepaillasson, la Fête des loups, la Fille de

trente ans (1859) Jeune de cœur, le Capitatne Bitterlin (1860); la Poule et ses poussins; la Beauté du diable, op. rom., musique de J. Alarv; un Mariage de Paris (/861); Vente au profit des pauvres, Gaëtana, collaboration anonyme (1862); les Oiseaux en cage (1864) Begaiements d'amour, op. com.. musique d'Albert Grisa (1865); Nos gens, Au pied du mur Bettina, op. com- musique de M. L. Cohen (1866) Petit bonhomme vit encore, opérette, musique de M. L. Deffès; Histoire ancienne (/868).; Retiré des affaires (f869); Calomnie, opérette, musique de M. Ten Brink (1870); Garcon de café, opérette, musique de M. Adrien Talexy; le Docteur Rose, op. bouffe, musique de Federiro Ricet Nany, comedie en 4 actes, au Français (1872); Nos maîtres, 1 acte (1873) la Dernière poupée, 1 arte Lea, drame en 3 actes, adapté de l'anglais, de M. Dion Boucicault (1875); Bébé,'comédie en 3 actes, au Gymnase 11877) Nounou, comédie en 3 actes, au même théâtre (1879); la Bonne aventure. opérette en 3 actes, musique de Il. Jonas, à la Renaissance (1882); le Premier baiser, op. com. en 3 actes, avec le même. aux Nouveautés (1883); Cherchez la femme, 3 actes, au Vaudeville; Elle et lui, 3 actes et Bijou et Bouvrenil, 3 actes, au Palais Royal la Vie mondaine, opérette en 4 actes, musique de M. Ch. Lerocq, aux Nouveautes (1885), etc. M. Emile de Najac a publie le Théâtre des gens du monde; Madame est servie (1875, 2e édit.); l'Amant de Catherine (1876); l'Œuvre de Moreau-le-Jeune, avec notice (1880). NAPIER DE MAGDALA (baron), ROBERT CORNELIS NAPIER, general anglais, fils d'un major d'artillerie est né à Ceylan en 1810, fit ses études au collège militaire, d'Addiscombe et entra dans le génie du Bengaleen 1828. Il servit avec distinction dans la campagne du Sutlej, à la conclusion de laquelle, ayant atteint le grade de major, il fut choisi par sir Henri Lawrence pour directeur du génie à Lahore. En position d'acquérir une connaissance entière du Punjanb. de ses ressources et de ses besoins, lors du soulèvement du Moolraj, ce fut à lui, en fait, que fut ronfiée la direction du siège de Mooltan, auquel il assista comme commandant en chef du génie. Après la chute de cette place il guida le corps du général Wish aux gués du Chenaub et, après la jonction de relui-ci avec lord Gough, prit part à la bataille de Goojerat. Promu colonel et nommé d recteur du génie sous la nouvelle administration du Punjaub, il entreprit de couvrir le pays de routes militaires et commerciales, de canaux, de constructions destinées à l'administration. etc. Après plusieurs années de labeurs incessants, il fut appele à Calcutta et nommé commandant en chef du genie du Bengale. Pendant la rébellion de 1857, sir Robert Napier servit, en qualité de chef du génie de l'armée de sir Colin Campbell, avec une distinction et une habilet6 qui accrut encore sa renommee. Ce fut lui qui, au siège de Lucknow, dressa et eaécuta le plan de jeter un pont sur le Gomtee, manœvre qui eut une ai grande infiuence sur la fin de la campagne. Il reçut ensuite le commandement des forces employées i. l'extermination des rebelles réunis sous les ordres de Tantia To bee, mais sur les réclamations de sir Hugh Rose, il se contenta d'un commandement secondaire. En 1860, il etait envoyé en Chine, comme commandant en second sous sir Hope Grant. Pour les services qu'il rendit dans cette nouvelle expédition, il fut promu major-general, fait chevalier-commindeur de l'ordre du Bain et nomme membre militaire du Conseil des Indes en remplace- ment de sir J. Outram. Il résigna ces dernières fonctions en janvier 1885, pour prendre le comman lement en chef de Bombay, avec le rang local de lieutenant-general. — En t867, le général Napier fut appele au commandement de l'expédition envoyee en Abyssinie an secours des prisonniers de Théodoros. Malgre les difficultes, cette ram- pagne fut courte et heureuse. Le roi Thendoros etait com- pletement battu dans un engagement sur les hauteurs d'Islamçie, le 10 avril 1868, et relâchait bientôt ses pri- sonnier." Poursuivant cependant sa victoire, le général anglais s'emparait trois jours apres de Magdala, et le nequs Theoloros, épouvante, abandonné des siens, se brûlait la cervelle. A son retour en Angleterre, en juillet suivant. sir Robert Napier fut reçu avec le plus grand enthousiasme. Le parlement lui vota des remerci- ments d'abord et ensuite une pension annuelle et per- Letuelle de 50,000 francs reversible sur son plus proche héritier dejà nommé chevalier grand commandeur de l'Etoile de l'Inde à ses premiers succès, il fut promu grand croix du Bain et élevé à la pairie avec le titre de baron NAPIER DE MAGDALA (t4 juillet). Enfin la cite de Londres lui présenta des lettres de bourgeoisie et une épee d'honneur d'une valeur de 200 guinees (21 juillet). Lord Napier de Magdala a été élu membre de la Société royale de Londres le 16 décembre 1869. Nommé com- mandant en chef de l'armée de l'Inde, avec rang local de general, en janvier 1870, il est devenu, en mai sui- vant, cinquieme membre ordinaire du Conseil du gou- verneur général de l'Inde. Nommé gouverneur de Gi- braltar en 1875, il était place, en 1878, à la tète des forces actives de la Grande-Bretagne, en cas de guerre avec la Russie, éventualité à laquelle mit fin le congres de Berlin.

NAPOLÉON (prince), NAPOLÉON JOSEPH CHARLES PAUL JÉRÔME BONAPARTE, homme politique français, second fils de Jerôme Bonaparte, ex-roi de Westphalie, par son se- cond mariage avec la princesse Frederique de Würtem- berg et cousin de l'ex-empereur Napoléon 111, est né à Trieste le 9 septembre 1822. Il passa sa première jeu- nesse à Vienne, à Trieste, à Rome, en Suisse, et entra en 1837 à l'Ecole militaire de Louisbourg, dans le Wür- temberg, où il resta jusqu'en 1840; puis voyagea en Angleterre et en Espagne. En 1845, il obtint du minis- tère Guizot l'autorisation de visiter Paris sous le nom de comte de Montfort mais, s'y étant aussitôt mis en rela- tions avec les principaux membres du parti democra- li tique, il recevait, au bout de quatre mois de séjour,

l'ordre de quitter le territoire sous huitaine. D'Angleterre, où il était retourné auprès de son père, le prince poursuivit ses réclamations contre la loi de proscription qui frappait sa famille; ses efforts ne furent pas vains, car il obtenait, en 1847, l'autorisation de rentrer et de résider provisoirement en Franco avec son père. Le 24 fevrier, il était un des premiers à se rendre à l'Hôtel de Ville pour y mettre son patriotisme à la disposition du gouvernement provisoire. Aux élections pour la Constituante, il se présenta dans la Corse avec une profession de foi nettement républicaine et fut élu en tête de la liste. Il prit place sur les bancs des modérés et vota généralement avec la droite. Il prit la parole en faveur do la Pologne et pour défendre le « caractère méconnu » de son cousin Louis Napoléon; vota le maintien de la peine de mort, contre le bannissem*nt de la famille d'Orleana, logique en ceci, etc. Nomme ministre plenipoten- tiaire à Madrid le 10 février 1849, il était révoque peu après, pour avoir quitté son poste sans autorisation, et, mécontent, s'enfonça un peu plus, en manière de représailles, dans l'opposition. A la Legislative, où il avait eté reela 11 vota presque constamment avec l'extrême-gauche; il protesta notamment contre l'expédition romaine telle qu'elle se poursuivait. Après un semblant de tentative pour se mêler aux représentants républicains décides à la résistance, apres le coup d'Rtat, il se tint quelque temps à l'écart; mais au rétablissem*nt de l'Empire, appelé à l'hérédité éventuelle, il recevait, par sénatus- consulte en date du 23 décembre 1852, le titre de prince français. avec siège au Sénat et au Conseil d'Etat, la grand croix de la Légion d'honneur et le grade de gé- neral de division. Nommé sur sa demande, en 1854, au commandement d'une division d'infanterie du corps de réserve dans l'armée de Crimée, il assista en cette qua- lile, non pas de très près sans doute, aux batailles de l'Alma et d'inkermann. Il fut toutefois bientôt rappelé, pour cause de mauvaise santé, disent les uns, pour avoir fourni les matériaux d'une brochure critique sur la direction donnée a l'expedition et sur les délibe- rations du conseil de guerre qui l'avait décidé, bro 'hure supprimée en France, mais reimprimée aussitôt à Bruxelles et traduite en anglais. A son retour, le prince Napoléon fut nommé président de la commission imp riale de l'Exposition universelle. En 1857, il faisait, à bord de la corvette la Reine Hortense, une assez longue excursion dans les mers du Nord. Ministre de l'Algerie et des colonies du 24 juin 1858 au 8 mars 1859. le prince Napoléon, qui venait d'épouser (30 janvier 1859) la prin- cesse Clotilde, fille de Victor Emmanuel, roi d'Italie, fut envoyé, au début de la guerre d'Italie, 4 Libourne, à la tête d'un corps de réserve.

Au Sénat, le prince Napoléon prit fréquement la pa- rote et ne tarda pas à ne faire une réputation d'orateur tout à la fois et d'esprit libéral. En 1861, notamment. ses discours contre le pouvoir temporel du pape eurent un grand retentissem*nt et lui attirèrent un désaveu poli mais net de l'empereur; la même année, dans une occasion différente, ce fut à la famille d'Orleans qu'il s'en prit, mais avec moins de succès, bien que la re- ponse du duc d'Aumale, sa Lettre sur l'Histoire de France, eût été l'objet d'une saisie, suivie d'un proces qui coûta cher à l'éditeur et à l'imprimeur un an de prison an premier, six mois au second, sans parler de 10,000 fr. d'amende au total et les frais — La partie n'étant évidemment pas égale, le duc d'Aumale pensa retablir autant que possible la balance en adressant un cartel au fougueux sénateur et prince; mais celui-ci était trop habitué à la réaerve pour tenir aucun compte de façons aussi cavalières de traiter les questions de poli- tique dynastique. En 1862, le prince Napoléon était nommé président de la commission française à la grande exposition de Kensington. Il venait d'être nomme presi- dent de la commission impériale de l'Exposition univer- selle de Paris de 1867, membre et vice-président du Conseil privé, lorsque, à l'occasion de l'inauguration de la statue de Napoleon 1er, à Ajaccio, le 27 mai 1865, il commit l'imprudence de parler, comme si cette question avait le moindre rapport avec les fêtes auxquelles il pre- aidait, de « l'organisation de la démocratie » comme étant « le probleme de l'avenir ». Une lettre de blâme de son souverain, inséree au Moniteur, repondit au discours du prince révolutionnaire, lequel se démit en conséquence des fonctions ennuyeuses dont on venait de investir. En fait, toutefois, cette disgrâce fut plus apparente que réelle; il rentra peu après au Conseil prive. fut chargé de diverses missions et suivit, dans ces conditions, la campagne de 1866 à l'etat-major du roi d'Italie. Son in- fluence ne fut pas étrangère assurément à l'evolution libérale de l'Empire, commencée en 1869 et qui portait au pouvoir, le 2 janvier 1870, son ami M. Emile Ollivier, dont il soutint au Sénat et au Conseil d'Etat, comme vice-président d'honneur, la politique et les idées. Cette évolution achevée, à son sentiment probable, et après le succès du plébiscite, qui était la négation de tout ce qui avait été fait jusque là, le prince Napoléon, satisfait et rassure, cinglait de nouveau vers la mer du Nord (2 juil- let 1870); mais les événements le ramenaient bientôt en France. 11 se rendit au quartier général de l'empereur, demanda un commandement; mais reçut de son cousin la mission, plus conforme à ses aptitudes, d'aller solli- citer le concours de son beau-père, Victor Emanuel. Le prince partit aussitôt pour Florence et était encore au palais Pitti, lorsqu'après des désastres répétés, la révolu- tion du 4 Septembre éclata. Ceci résulte des déclara- tions même du prince Napoléon, dans la brochure qu'il publia en 1871: la Vérité d met calomniateurs, en re- ponse aux accusations de Jules Favre.

Apres la chute de l'Empire, le prince Napoléon résida l'e quelque temps en Belgique, puis en Angleterre. Aux su élections générales du 8 février 1871, il refusa la candi- lei dature quilui était offerte en Corse et dans la Charente- Inférieure. Elu conseiller general de la Corse pour le canton d'Ajaccio, le 8 octobre suivant, il obtint l'autori-

satlon de traverser la France pour aller remplir son mandat: son passage, un peu partout, provoqua des manifestations hostiles et sa présence en Corse, des désordres assez sérieux pour l'amener de lui-même 4 donner sa démission. Retiré en Italie. il était de nouveau élu conseiller général pour Ajaccio, à l'election complémentaire de janvier 1872, acceptait de nouveau et revenait en Corse, Mais sa candidature à la présidence du Conoeil ayant échoué, il renonça à siéger et se retira à Prangins. Après un voyage en Italie, un autre auprès de son cousin à Chislehurst, le prince Napoléon vint en France en septembre 1872, et s'installa chez M. Maurice Richard, ancien ministre des Beaux-Arts de l'empire libéral, à Millemont (Seine-et-Oise); il en fut expulsé, malgré les protestations de son hôte, le 12 octobre. Mais il y rentra sans difficulté après la révolution gouvernementale du 24 mai 1873. En septembre suivant, un journal toujours républicain radical d'apparence, quoiqu ayant passé pir les mains peu révolutionnaires de M. de la Ponterie avant de tomber dans celles de M. Edouard Portalis, proposait, après entente préalable, un pacte d'alliance au prince Napoléon, qui acceptait, comme il avait été convenu. Le but était la formation d'un grand parti national par l'alliance de la démocratie populaire et des Napoléon ». La « démocratie populaire « répondit en désertait le journal, qu'elle ne lisait déjà qu'avec une certaine méfiance instinctive, malgré la présence de quelques-uns des journalistes quelle aime, et le prince en fut réduit à aller créer dans la Charente-Inferieare un autre organe la Volonté nationale, qui prophétisait, dans son numero du 13 mai 1875: un troisième Empire, ayant 1 sa tête soit le prince Napoleon, soit son neveu, finirait probablement dans le canal Saint-Martin. Ce serait la fin du pays. » — Aux élections des conseils généraux d'octobre 1874, le prince Napoléon, porté candidat à Ajaccio, échouait dans une lutte d'une passion inouie, où tous les chefs du parti impérialiste s'étaient ligues contre lui. Il en fut de mème aux élections générales du 20 février 1876 pour la députation, nu. ayant pour adversaire M. Rouher, le prince Napoléon eut enrore contre lui l'intervention décisive du prince imperial, engageant, par une lettre rendue publique, les electeurs à rejeter sa candidature et à voter pour son concurrent. Il échoua donc; mais [ élection d'Ajacrio ayant été invalidée parla Chambre et le jeune chef de la dynastie avant declaré ne vouloir plus lui opposer que « l'indifférence et l'oubli ». le prmce Napoléon fut élu le 14 mai suivant, sans concurrent bonapartiste, député de l'arrondissem*nt d'Ajaccio. Il prit pla ·e gauche et vota avec les 363 contre le cabinet de Broglie. Aux élections du 14 octobre 1877, il fut combattu avec plus d'ardeur encore par les bonapartistes et aussi par les clérieaux de toute nuance pulitique, et échoua contre le baron Haussmann.

La mort tragique du prince impérial (1er juin 1879), qui dans son testament, designait pour son heritier le prince Victor, fils aine du prince Napoleon, vint semer la disrorde dans le parti, mais sans pouvoir empêcher que le prince Napoléon ne fut bien réellement le chof de la famille Bonaparte; du parti, la discorde gagna la famille même du prince, c'est-à-dire qu'elle se mit entre le pere et le fils, malgré les protestations officielles de l'un et de l'autre. Apres avoir assiste aux funerailles du jeune prince, en Angleterre, mais sans avoir rendu visite à l'impératrice Eugénie, il revenait à Paris, où il attirait de nouveau l'attention sur lui en publiant, le 16 janvier 1883, un manifeste au peuple français, qu'il fit placarder sur les murs sans parcimonie. Il fut arrête pour ce fait, condut à la Conciergerie et un instruction judiciaire fut commencée; mais la chambre des mises en accusation ayant déridé qu'il n'y avait pas lieu à poursuites, le prince était relaxé (9 février). Quelques jours plus tard, le Sénat votait la première loi contre les prétendants, et qui autorisait leur expulsion du territoire français, mais prononcée par le Sénat ou la cour d'assises, en cas de manifestation publique dans le genre de celle dont le prince Napoléon venait de se tirer indemae, faute d'un texte de loi. Le 21, le prince part lit à Londres avec son fils Victor, pour montrer aux populations l'entente qui régnait entre eux, mais il était de retour deux jours après. Dans cette affaire, on voit que le tort était du côte des Napoléon, et les autres « prétendants etaient parfaitement en droit de les rendre responsables de la mesure hostile prise également contre eux, pour ne pas faire de jaloux, par le gouvernement de la République. Ils eurent leur revanche trois ans plus tard, car c'est en effet, aux agissem*nts du comte de Paris, qui s'était formé une véritable cour en plein Paris, qu'est due la loi d'expulsion de juin 1886, loi qui prononce ipso facto l'expulsion des princes prétendants du territoire français et permet relle des autres par simple décret. Donc, en même temps que les princes d'Orléans, les Bonaparte prétendants, le prince Napoleon et le prince Virtor, quittaient la France, mais chacun de son côte, pour bien montrer cette entente cordiale, ces liens d'affection etde respect filial qui unissaient le fils au père et dont on nous rebattait les oreilles depuis cinq ou air ans, en dépit des protestations contraires des journaux du parti du prince Victor. Le prince Napoléon se rendit d'abord en Italie, où la princesse supplia son frère d'intervenir pour réconcilier les deux prétendants mais le roi Humbert, fort sagement, refusa de se mêler de cette affaire de famille, arguant que cette intprvention intempestive pourrait être mal vue du gouvernement français, avec lequel il tenait à rester en bons termes.

Presque constamment en voyage pendant la durée de l'empire, le prince Napolpon visita à plusieurs reprises, sur son yacht Jérôme-Napoléon, l'Algerie, l'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre; en 1861, il s'embarquait avec la princesse Clotilde pour les Etats-Unis, visitait les principaux hommes d'Etat do l'Union, ses généraux, puis passait du côté des secessionnistes et faisait une visite toute

De son mariage avec la princesse Clotilde, le prince Napoléon a eu trois enfants: Napoléon Victor Jérôme Frédéric, né le 18 juillet 1862, Napoléon Louis Joseph Jérôme, néle 16 juillet 1864 et Marie Lætitia Eugénie Catherine Adélaïde, née le 20 décembre 1866. NAQUET, ALFRED, médecin, chimiste et homme polithique français, ne à Carpentras le 6 octobre 1834. d'une famille israélite, fit ses études médicales a Paris et se fit recevoir docteur en 1859 et agrégé de la faculté en 1863. II s'était déjà fait connaître par des travaux de chimie pure et appliquée à la médecine et des études de philosophie positive. lorsqu'il prit une part active an mouvement d'opposition contre l'Empire qui signala le, dernières années de ce régime. En décembre 1867, il était condamné à quinze mois de prison, 500 francs d'amende et l'interdiction de ses droits civils, pour société secrète, manœuvres à l'intérieur, etr.; et en mars t869, à quatre mois de prison et 500 franrs d'amende pour lapublirationde son livre: Religion, Propriété, Famille. Ayant assez de la prison il passa en Espagne,d'où il envoya des correspondances au Réveil et au Rappel; il prit part à l'insurrection d'Andalousie etfut même quelque temps, dit-on, gouverneurrépublicain de Séville, mais sans pouvoir prendre possession de son gouvernement. Il profita de l'amnistie de 1869 pour rentrer en France, vint à Paris et collabora, comme écrivain scientifique ou politique, au Rappel, à la Démocratie, à la Marseillaise. L'un des premiers à l'envahissem*nt du Corps législatif, puis l'Hôtel de Ville, le 4 Septembre, il fut nomm6par le gouvernement de la Défense nationale, secrétaire de la commission scientifique d'études des moyens de défense. et suivit la delegation gouvernementale Tours et à Rordeaux. Fln représentant de Vaocluse le 8 février 1871. M. A. Naquet donnait sa démission, avec ses quatre collègues, après le vote de l'Assemblée (8 mars) ordonnant une enquête sur les élections de ce département. De retour à Avignon, il y rédigea la Démocratie du Midi jusqu'au 2 juillet, date de la réélection, à une majorité plus considerable, de toute la représentation démissionnaire de Vaucluse, qui reprit ea place à l'extrême-gauche de l'Assemblée. Il prit notamment la parole en faveur du retour de l'Assemblée à Paris, pour se défendre des attaques dirigées contre lui et Gambetta par la commission des marchés, pour proposer l'appel au peuple sur la forme du gouvernement, lors de la discussion de la pr rogation des pouvoirs du maréchalpresident le 19 novembre 1873, mais sans succès, etc. Il soutint à Paris la candidature de M. Barodet (29 avril 1873), dans le département de Vaucluse celle de Ledru-Rollin mars 1874) et, en 1875, se déclara nettement et énergiquement. par des discours prononcés dans plusieurs villes du Midi, contre la politique opportuniste de Gambetta, après avoir voté contre les lois organiques. En décembre 1875, il déposait une proposi ton d'amnistie pleine et entière qui fut repoussée par la question préalable. Dans la campagne électorale de 1876, M. le Dr Alfred Naquet affirma avec une nouvelle énergie son opposition à la politique de concessions et accepta la candidature à Marseille contre Gambetta et à Apt contre Taxilc Delord battu dans la première de ces deux circonscriptions. il était elu, après désistement de son concurrent républicain, au scrutin de ballottage du 5 mars, deputé de l'arronlissem*nt d'Apt. Il deposa sur le bureau de la nouvelle assemblée plusieurs propositions, relatives an rétablissem*nt du divorce, à l'abrogation des lois sur la presse, au rétablissem*nt de la loi de 1848 sur le jury, etc. Le 14 octobre 1877, M. Naquet échouait à Apt contre le candidat officiel, mais l'élection de celui-ci ayant été annulée, il était définitivement réélu. Au commencement de 1879, il renouvelait sa proposition de rétablissem*nt du divorce, qui obtint un premier succès: sa prise en considération par la Chambre (mai). Pour gagner l'opinion à cette réforme, il fit des conférences dans les principales villes. Reelu le 21 août 1881. M. Naquet revenait à la Chambre avec son projet de divorce, pris en considération de nouveau, et enfin adopté. Elu senateur de Vaucluse le 2t janvier 1883, en remplacement de M. Elzéar Pin. décédé. M. Naquet, avec une persévérance, une opiniâtreté qui devaient recevoir leur recompense, revient à sa proposition de divorce, qu'il est déjà parvenu à faire accepter par la Chambre des députés. Cette proposition vient en discussion au Sénat en mai le 30, la clôture de la discussion générale est adoptée et le principe du divorce admis par conséquent, par 130 voix contre 114; la loi est votée, après quelques modifications de détail, 1 le 24 juin; renvoyée à la Chambre des députés, à raison de 'es modifications, elle est votée telle quelle le 21 juillet 1884. C'est un des exemple* les plus éclatants

spéciale au général Beauregard. En juin 1863, il se rendit en Egvite. étudia le progrès des travaux du canal de Suez, dont il put parler au Sénat en connaissance de cause et eh faisant le juste éloge dn promoteur de cette gigantesque entreprise. M. F. de Lesseps. En 1868, il fit un voyage, qui fut fort commenté par la presse allemande, dans l'Allemagne du Sud. l'Autriche, la Bohème, la Hongrie et 1 s Principautés danubiennes. Nous avons parlé de à de ses deux excursions dans les mers du Nord, dont la seconde était int rrompue par la guerre de 1870. Ajoutons qu'il a pris une part importante à la publication de la Correspondance de Napoléon I du moins de la seconde moitie (dix-sept volumes', qu'il a soigneusem*nt revue et arrangée: Ila aussi publié dans la Revue des Deux Mondes du 1er avril 1878, un article sur les Alliancea de l'Empire en 1869 et 1870, dans lequel il rejetait sur la politique des Tuileries et des diplomates de l'empire t'isolement de la France à cette époque; accus tion qui, repousée par le duc de Gramont, était reproduite par le général Türr aussitôt après. Rappelons enfin, simplement pour mémoire, le bijou de pilais pompéien qu'il séétnit fait ériger dans l'avenue Montaigne avec un respect de la tradition petitêtre excessif.

4e ce que peut la persévérance dans les Idées, car Il est certain qu'au début, la proposItion de M. Naquet ne pouvait se flatter de réunir qu'un très petit nombre de partisans, quelle que fût. an fond, l'opinion de ses adversaires les plue bruyants. — M. Naquet a voté l'expulsion des princes.

M. Alfred Naquet a publié Application de l'analyse chimique à la toxicologie, sa thèse de doctorat (1859); De l'allotropie et de l'isomérie, sa thèse d'agregation (1863); Principes de chimie fondés sur les théories modernes (1866, 2 vol.); De l'atomicité (1868); Propriété, Religion, Famille (1869); Son Discours prononcé le 5 septembre 1871 en faveur du retour de l'Assemblée il Paris (1871); le Divorce (1876), etc. Il a collaboré, outre les journaux plus haut cités, au Moniteur scientifique, à la Philosophia positive, aux Comptes rendus de l'Académie des sciences, au Bulletin de la Société chimique, à la Nouvelle encyclopédie générale au Grand dictionnaire universel du siècle de Larousse, à l'Evénement, à la Révolution, et".

NASMYTH, JAMES, mécanicien et inventeur anglais, ne à Edimbourg le 19 août 1808. de parents sans fortune. Dès son enfance employé dans des fabriques diverses. il acquit rapidement une grande habileté au maniement de toute sorte d'outils et des connaissances chimiques étendues, qu'il augmenta encore en fréquentant assidûment l'Ecole des arts de sa,ville natale, où il put, à force de persévérance et de courage, compléter son éducation. Il se rendit alors à Londres, chargé de modèles et de plans, et entra, à des conditions extrêmement modestes, dans la grande manufacture Maudslay and Field. En 183., il s'établit à Manchester, loua une pièce dans une vieille manufacture de coton et la chargea tellement d'outils, de machines et de modèles, que le plancher creva et qu'il reçut congé. Apres bien des traverses, M. Nasmyth fondait à la fin la maison Nasmith, Gaskell et Cie, dont il se retirait, après fortune, en 1856. Les deux inventions les plus importantes auxquelles il a attache son nom sont le marteau à vapeur, d un maniement si facile que, bien qu'il aerve à forger les ancres les plus lourds, on peut également le transformer en un délicat casse-noisette et le mouton à vaneur si utile dans la construction des pilotis, des ports, ponts, etc. Il a toutefoisinvente également une artillerie d'une espèce formidable. Enfin, M. Nasmyth s'est aussi occupé d'astronomie pratique et a construit des télescopes d'une puissance énorme à l'aide desquels il a entrepris des recherches intéressantes sur la structure physique de la lune, lesquelles ont été consignées dans un ouvrage intitnlé la Lune, considérée comme planète, monde et satellite, par J. Nasmyth et J. Carpenter, ouvrage traduit en allemand par M. H. J. Klein (1877) et sommairement analysé dans le journal le Temps.

NASSAU (duc de), ADOLPH WILEHLM KARL AUGUST FRIFDRICH, ne le 24 juillet 1817. Il succeda à son père le 20 août 1839. Une sorte de gouvernement constitutionnel existait, avant son accession au pouvoir souverain. dans le Duché, quoique ce fussent les Etats, et non une chambre élue, qni représentaient la nation. AdolpheGnillaume laissa subsister cet état de choses, sans paraitre disposé à le modifier dans un sens libéral, conformément aux aspirations évidentes da peuple. Le soulèvement de 1848 lui arracha une constitution nouvelle, plus libérale, portant création d'une chambre unique, dont la majorité démocratique vota des lois organiques conformes à ses sentiments et approuvées par le du Mais une nouvelle loi électorale donna une majorrité reactionnaire à cette chambre; la constitution fut nbrogée en novembre 1851, et tous les avantages obtenus depuis 1848 furent perdus de ce 'Coup. Le duc fut un des princes souveraines qui se joignirent à la Confedera- tion germanique sous la présidence du roi de Prusse cette confederation dissoute, il se rallia au parti de l'Autriche (1850), et combattit avec celle-ri en 1866. II subit donc toutes les conséquences du désastre de Sadowa. Par décret en date du 20 septembre 1866, la Prusse s'annexa ses Etats, dont elle prit officiellement possession le 8 octobre suivant, et confisqua la plus grande partie de ses biens personnels. Le duc de Nassau avait épousé en t844 la princesse Elisabeth, fille du grand-duc Michel de Russie, morte le 28 janv. 1845. Il epousa en secondes noces, en 1831, la princesse Adélaïde-Marie, fille du prince Fréderic d'Anhalt-Dessau, dont il a eu deux fils: Guillaume-Alexandre, né en 1852 et François-Joseph, né en 1859.

NASSER-ED-DIN, schah de Perse, fils ainé du souverain précèdent, Mehemet Schah et de la princesse Velliat, de la tribu des Kadjar, et petit-fils d'Abbas- Mirza, est ne en 1829 et succeda à son père le 13 octobre 1848. Dès son arrivée au pouvoir, il tenta diverses reformes que l'hostilité du parti de la tradition fit échouer. L'esprit ouvert aux idées modernes quant aux relations internationales, après avoir subi quelque temps et tour i tour l'influence exclusive de ses deux voisins peu commodes, l'Angleterre et la Russie, Nasser-ed-Din concluait avec la France, le 12 juillet 1855, un traité de commerce et d'amitié. Au début de la guerre de Crimée, il avait fait une déclaration de neutralité cependant, en décembre 1875, il signait un traité avec la Russie dont la conclusion de la paix vint heureusem*nt prévenir les conséquences menaçantes. L'année suivante, l'occu- pation d'Herat par les troupes persanes amenait le gouvernement des Indes à lui déclarer la guerre (1er novembre 1856). Après quelques mois d'hostilites et la prise, par le général anglais Outram, de Kurrach, Buschir, Mohammerah, etc., la paix était conclue à Paris, entre lord Cowley et l'ambassadeur persan Ferruck Khan, et un traite signé, qui donnait toutes satisfaction. à l'An- gleterre (4 mars 1857). Plus tard, le schah eut avec quel ques Etats voisins des difficultés dont il se tira avec plus de bonheur, et fit avec succès une expédition contre les Turcomans. Occupé depuis de reformes intérieures. il entreprit en 1860, avec laide d'officiers européens, la

transformation de son armée; en 1861, il assistait à l'inauguration de la première ligne télégraphique coustruite sur ses Etate; et en 1866. il signait avec l'Angle- terre un traité rotatif à rétablissem*nt de communication. télégraphiques entre l'Europe et l'Inde par la Perse. En 1869, la découverte d'une conspiration contre le vie du schah a donné lieu à des exécutions sauvages, qui ont produit en Europe une vive émotiln, et c'est tout.— Le 12 mai 1873, Nasser-ed-Din s'embarquait pour un voyage de touriste en Europe. Après avoir traversé la mer Caspienne à Astrakan et remonté le Volga, il visitait Moscou et Saint-Petersbourg, puis l'Allemagne, la Belgique, l'Angleterre et arrivait à Cherbourg le 4 juillet; il visitait ensuite Paris, qu'il quittait le 20, et parcourait la Suisse, l'Italie; visitait Salzbourg et Vienne retournait en Italie pour se rendre à Constentinople par Brindisi; passait de Constantinople à Poti, d'où il se rendait à Tiflis par chemin de fer et de Tiflis à Bakou en carrosse, pour rejoindre par vapeur son port d'embarquement, Enzeli. Il était de retour à Tehe- ran le 6 septembre 1873. Pendant cette absence relativement prolongée de son souverain, la Perse demeura calme; cependant le bruit courut que son retour avait été halé par des nouvelles assez inquiétantes pour son autorité, et le fait est qu'il fut signalé par des destitutions, et peut-être quelque chose de plus, qui remirent tout en bon état. Au mois d'octobre 1875, une révolution militaire contraignit le schah à abandonner Tehéran; mais la révolution ne tarda pas à être étouffée. En 1878, le schah fit un nouveau voyage en Russie, ce qui coupa court à toutes les suppositions faites en Europe sur son attitude probables, dans la question d'Orient. NATHALIE, ZAIRE MARTEL (dite), actrice française, née à Tournan en 1818, mais venue toute enfant à Paris, avec son père, qui était coiffeur. De bonne heure attiree vers la scène, elle parut pour la première fois au petit théâtre de la Porte Saint-Antoine en 1832, puis obtint un engagement aux Folies-Dramatiques en 1835. Elle y parut avec un égal succès comme actrice et comme danseuse. notamment dans la Fille de l'air et passa au Gymnase en 1839, puis au Palais-Royal et enfin an Vaudeville. Entre temps, elle avait fait quelques fructueux voyages en Angleterre. Ses progrès continus en avaient fait une comedienne d'un grand talent, très apprérire au Vaudeville où elle jouait en"ore en 1848. En 1849, Mlle Nathalie débutait au Français dans la Camaraderie. Elle y a tenu depuis avec un talent supérieur l'emploi des mères nobles et autres rôles marques ou celui des grandes coquettes, tant dans l'ancien repertolre que dans le théâtre moderne. Sociétaire de la Comedie française depuis janvier 1852. Mil. Nathalie a pris sa retraite en 1876; sa représentation d'adieux a eu lieu le 1er avril. Parmi les pièces nombreuses dans lesquelles cette artiste de talent s'est fait applaudir, nous citerons les Premières amours, la Gitana, les Enfants de troupe, l'Abbé galant, la Fille de l'Avare, la Chanoinesse, la Demoiselle à marier, le Menuet de la reine, le Code des fem- mes, un Duel sous Richelieu, etc., au Gymnase, au audeville Ce que femme veut, le CAevalter d'Essones, le Dernier amour; au Français, outre les comé dies de Molière Une chaine, le Verre d'eau, la Camaraderie, le Philosophe sans le savoir, le Mariage de Figaro, le Leqs, le Vieux célibataire, le CAevalier à la mode, M' de la Seiglière, Marion Delorme, Hernani, Bertrand et Raton, le Joueur de flûte, Lady Tartu/e. Péril en la demeure, la Joie /ait peur, Il ne faut jurer de rien, Bataille de dames, le Villaqe, le Mariage de Victorine, le Duc Job, Gabrielle, Œdipe, le Testament de César, Charlotte Corday, les Effrontés, le Fils de Giboyer, Maitre Guérin, les Ouvriers, Hélène, le Demi-monde, etc. NEMOURS (duc de), LOUIS CHARLES PHILIPPE RAPHAEL D'ORLEANS, deuxième fils du feu roi Louis-Pldlippe, est né à Paris le 25 octobre 1814. Elevé, comme ses frères, au collège Henri IV, il avait été nommé à douze ans colonel du 1er régiment de chausseurs par Charles X. Après avoir eu déjà l'occasion de refuser le trône de Grece, le jeune duc de Nemours était olu, en février 1831, roi des Belges par le congres national néant à Bruxelles; mais le roi Louis-Philippe opposa un nouveau refus à l'offre officielle de cette nouvelle cour mne pour son fil.. Le duc de Nemours prit part, à la tête de son régiment, devenu le lanciers, aux deux campagnes de la Belgique (1831-32), assista au siège d'Anvers et, au retour, il fut détaché successivement aux camps de Compiegne, de Luneville et de Saint-Omer puis, après ce stage qui n'avait rien d'excessif, il fut promu marechal de camp le 1er juillet 1834. Attaché à l'armee d'Afrique, il prit part aux deux expéditions de Constantine (t836 et 18d7 moins d'un mois après la prise de cette ville, le dur de Nemours était promu lieutenant général (Il novembre 1837). Rentre en France, il remplit divers comman lements, se maria le 27 avril 1840, avec la duch*esse Vi toire Augusta Antoinette de Saxe-Cohourg-Gotha, et retourna en Algerie en 1841 pour prendre part aux opérations contre Abd-el-Kader. La mort tragique de son frère aine, le duc d*Orleans (13 juillet 1842), rappela le duc de Nemours en France; une loi votée par les Chambres lui attribua, au mépris des traditions, la régence pendant la minorite de l'heritier présomptif, s'il venait à succéder au trône. Cette loi, qui depossédait en fait la duch*esse d'Orléans, fut fort mal accueillie et ne contribua pas Peu à l'impopularité qui frappa le duc do Nemours & dater de ce moment. Lui-même le comprit, semble-t-il, lorsqu'à la révolution de 1848, devenu regent de droit par labdication du roi son père, il s'effaça au contraire complètement et après avoir assuré, aux Tuileries, la retraite des autres membres de sa famille, alla rejoindre A la Chambre des deputes l'héritier du trône et sa mere, 1 duch*esse d'Orléans, dont il espérait peut-être voir accepter la régence. On sait que cette démarche de la duch*ease d'Orleans, conseilles par ses amis les plus d voues si non les plus clairvoyante, n'eut aucun succès. Le duc de Nemours alla bientôt rejoindre les autres

membres de la famille royale à Claremont et ne revint en France qu'après l'abrogation des loi d'exil, en 1874. Retabli au cadre d'activité de l'armée romme général de division, puis placé dans le cadre de réserve en 1879, il en a été definitivement rayé, avec les autres princes, en juillet 1886. — Le 2 juillet 1876, le duc de Nemours assistait, avec son fils le duc d'Alençon, accompagne de la duch*esse et de sa fille, la princesse Blanche, à la consécration de la nouvelle basilique de Notre-Dame de Lourdes et au couronnement solennel de la statue de l'Apparition.

Veuf depuis le 10 novembre 1857 de la princesse Vi toire Augusta Antoinette de Saxe-Cobourg-Gotha, M. te duc do Nemours a quatre enfants: Louis Philippe Marie d'Ori ans, comte d'Eu (voyez ce nom), ne le 28 a ril 1842; Ferdinand Philippe Marie d'Orleans, duc d'Alencon, né le 12 juillet 1844; Marguerite Adelaïde Marie d'Orleans, nre le 16 février 1846, mariée à Chantilly, le 15 janvier 1872, avec le prince Lndislas Czartoryski; et Blanche Marie Amélie Caroline Louise Victoire d'Orleans, née le 28 octobre 1857.

NEVEUX, THÉOPHILE ARMAND, homme politique français, ne à Serainrourt le 13 mars t824. Ancien avoué à Rocroi et membre du Conseil gé néral des Ardennes sous l'Empire, aujourd'hui président de cette assemblée, ancien maire de Rocroi, sans autre passé politique, M. Neveux était élu député de l'arrondissem*nt de Rocroi nux ele' tions generales du 20 février 1876, comme candidat républicain. Il s'inscrivit à l'Union républicain et fut réélu le 14 ortolire 1877 et le 21 août 1881. Il a été elu député des Ardennes, en tète de la liste républicaine, au serulin du 18 octobre 1885. Il était en congé lorsqu'eut lieu le vote des projets d'expulsion des princes. — M. Neveux est chevalier de la Légi on d'h onneur. NEWCOMB. SIMON, mathématicien amérir in, né à Wallace, dans la Nouvelle-Ecosse, le 12 mars 1835. Emigré jeune anx Etats-Unis, il y fut precepteur pendant plusieurs années et fut employé, en 1857. aux calculs pour le NationalAlmanac. L'année suivante il commençait ses observations astronomiques personnelles et était nommé, en 1861, professeur de mathématiques de la n arine. Il fut chargé de négocier le marche pour la construction du grand télescope oté par le Congres et d'pn surveiller l'exécution. M. Simon Newcomb Int nomme ne rétaire de la commission nommée par le Co ngrès de 1871 pour l'observation du passage de Venus et charge en cette qualité du choix des observateurs et de l'indication des stations d'observation. En 1873, M. S. Newcomb fut élu membre associe de la Société royale astronomique de Londres, qui lui decernait en 1874 sa mrdaille d'or, pour ses tables de Neptune et d'Uranus. En l874 également, il était élu correspondant de l'Institut de France Académie des sciences), et l'université de Levde lui conférait en 1875 le diplôme de docteur de mathématiques et de physique. En 18-8, la Société des sci ences de Haarlem lui derernait son pris biennal. Enfin. M. S. Newcomb était chargé de l'observation du nouveau passage de Venus le 6 de cembre 1882, et faisait cette observation du cap de Bonne Esperance. Les prinripnux ouvrages de M. Simon Newromb sont Sur les variations séculaires, etc., des astéroides (1860); Tables de la planète Neptune (1865); Notre politique fiuancière pendant la rébellion sudiste (1865); Recherches aur la parallaxe du soleil (1867), l'Action des planètes sur la lune (1871); Tables de la planete Uranus, (1873); Mouvements planétaires (1874), l'A. B. C. de la finance (1877), l'Aatronomie populaire (/878); Algebre (1880); Géométrie (1881); Triqonométrie (1882), ete. Il a collaboré à la North American Review et à diverses autres publications périodiques.

NEWMAN, JOEN HENRY, prélatcatholiqueanglais, cardinal, fils d'un banquier de Londres, ou d est ne en 1801. fit ses études à l'école d'Ealing et au college de la Trinite, à Oxford, où il prit le grade de bachelier ès arts en 1820 et devint membre du college Oriel. En 1825, il devint vice-principal de Saint-Alban's Hall et l'ann e suivante professeur à son collège, poste qu'il conserva jusqu'en 1831, et fut appelé en 1828 à la cure de Sainte-Marie d'Oxford, recevant en même temps la charge d'aumônier extraordinaire de Littlemore. En 1842. il quittait Oxford et tondait à Littlemore une secte as étique dont il eût allu remonter au moven âge pour retrouver le modèle; il prenait en même temps une gran le influence sur la jeunesse des écoles par l'eloquence de ses sermons et ne tardait pas à être reconnu, avec le fameux Pusey, mort en comme le chef du parti de la Haute-Eglise. 11 prit une gr.mde part avec celui-ri à la publication de la collection de brochures religieuses intitulée Tracts for the Times et écrivit.notamment la dernière, portant le n- 90, qui fut sévèrement censurée par les auto rites universitaires, en ce qu'elle tendait à effacer la ligne de démarcation entre l'Eglise anglicane et l'Eglise catholique romaine. En ortobre 1845, enfin, il se apurait de l'Eglise établie d'Angleterre et entrait dans l'Eglise catholique romaine ordonné prêtre à Rome peu après, il fut nommé directeur de l'oratoire de Saint-Philippe-de-Neri, à Birmingham. — Il est bon de rappeler qu'avant cette conversion M. Newman, qui appartenait d'abord à l'Eglise presbvterienne, avait déjà opéré un premier changement de front, de sorte que le bruit mis en circulation, une douzaine d'années plus tard, de son retour & l'anglicanisme n'était peut-être pas aussi depourvu de fondement que ses amis nouveaux le pretentendirent alors, bien qu'il ne se soit pas vérifie. Quoi qu'il en soit, M. Newman était nomme, en 1854, recteur de l'université catholique de Dublin, nouvellement fondec. En 1858, il résignait ce poste et fondait à Edgbaston, près de Birmingham, une école pour les enfants de la gentry catholique. En 1853, ce converti, qui jugeait mauvais qu'on l'im tàt, ne craignait pas d'employer con trc un p etre italien, qui avait embrasse l'anglicanisme, l'arme sûre de don Bazile. Condamne comme calomniateur à l'amende et à des dommages-intérêts s'elevant à

une somme considérable, il eut la satisfaction de voir couvrir ces frais couteux par le movpn de souscrip tions patholiques auxquelles, comme de juste, participerent avec enthousiasme les caisses ultramontaines française. M. Newmann a été crée cardinal, de l'ordre des diacres, par Leon XIII, dans un ronsistoire tenu le 12 mai 1879.— On a du cardinal Newman Vie d'Apollonius de Tyane (1824), les Ariens au quatrième siècle (1883); Lectures sur le romanisme et le prolestantisme populaire (1837); Lettres d M. J. Faussett gur certains articles de foi (1838); Sermons paroissiaux (1838-44); Lecture. sur la justification, l'Eglise des Pères (1860); Essai sur let miracles au moyen âge (1843); Traduction annotée de Saint dthanase (1843-44). Sermons sur les questions du jour, Sermons sur la théorie de la foi religieuse Perte et gain, ou hiatoire d'un converti (1848); Discours aux congrégations mixtes. Lettres sur certains scrupules, Sermons à l'oratoire de Saint Philippe-deNeri (/850); Conférences sur l'histoire des Turcs dans se.s rapporta avec celle au christianisme; Callista, histoire du troisième siècle (1854); Discours sur la nature des universités et sur d'œuvre et l'objet des universités (1855 56); Sermons prêcchés diverses occasions (1857); Conférences et études sur des sujets relatifs aux universités (1859); Apoloyia pro vità suà, autobiographie (1864) Histoire de mes opinions religieuses (1865); lettre au Dr Pusey sur son « Eirenicon » (1866), un Recueil de poésiss (1868); Essai sur la complaisance (1870); Lettre adressée à .Sa Grdce le duc de Norfolk, au sujet de la récente « Expostulation » de M. Gladstone (1875).

NEWTON, CHARLES THOMAS, antiquaire anglais, ne à Bredwardine, comte d'Hereford, en 1816. fit ses études à l'école de Shrewsbury et à l'Eglise du Christ à Oxford, où il prit le grade de maître ès arts. Entré comme employé au département des antiquités au Musée britannique en 1840, il resignait ces fonctions en 1852, entrainé par le desir de pratiquer des fouilles sur les côtes de l'Asie-Mineure et dans les îles de la mer Eges et obtenait le vice-consulat de Mitylène. Après avoir passé plusieurs annees à explorer les îles de l'Archipel, il decon- vrit à Boudroun, l'antique Halicarnasse, l'emplacement du merveilleux tombeau élevé à son mari Mausole par la reine Artemiae. Il y entreprit aussitôt des fouilles qu'il étendit aux environs, notamment aux ruines de Cnide 1856-59), lesquelles lui firent découvrir toute une collection de magnifiques sculptures dont a profité le Musée britannique, qui est en outre redevable à M. Newton d'une quantité d'antiquités grecques, inscriptions, vases, monnaies, etc. Nomme en 1860 consul britannique à Rome, M. Newton etait nommé l'année suivante conservateur des antiquités grecques et romaines au Musée britannique. — Correspondant libre de l'Academie des Beaux-Arts (Institut de France) depuis 1866, il a pte Plu membre honoraire du college Worcester d'Oxford à la fin de 1874. Il a été crée compagnon de l'ordre du Bain en 1985, nommé professeur d' archéologie au Collège de l'université de Londres en 1880 et antiquaire à l'Académie royale des beaux-arts. — Il a publie Notes sur les sculptures de Vilton House (1849); Histoire des découvertes faites à Halicarnasse, Cnide, etc. (1862, 2 vol.); Voyages et découvertes dans le Levant (1865, 2 vol.); Description de la collection Castellani (1874); Guide d la collection d'antiquités de Blacas, Synopsis du contenu du Musée britannique dons son département des antiquités grecques et romaines, et Essai sur l'art et l'archéologie (1880). Il a, en outre, traduit de l'allemand, les Mœurs et coutumes des Grecs de Panotka, et edite In Collection des anciennes inscrip- tions grecques du British Museum.

NICOLAS PETROVITCH NIECOCH NIKITA, prince régnantdu Monténégro, fils de Mirko Petrovitch et neveu de Danilo, premier prince laique ou knès du Montenégro, mort sans postérité, assassine à Cattaro le août est né le 21 septembre 1841 et a été élevé à Paris, où il fit ses études au college Louis-le-Grand. A la mort de son oncle, et sur le refus de son père Mirko, le prince Nikita fut elu prince du Montenegro par le Sénat reuni en Assemblee solennelle. D'un caractère doux et paisible, le nouveau knes régna moins que Mirko qui, partisan de la guerre, avait déjà été en ceci l'adversaire politique de son frère, prince prudent et reformateur, tombe d'ailleurs victime d'une vengeance politiqye. La veuve de Danilo, la princesse Darinka Koutchitch, dont Mitko craignait l'influence contraire aux préjuges aveugles qui conduisent périodiquement les Monténégrins dans des aventures sanglantes sans issue et les tiennent éloignes du courant de la civilisation moderne, la princesse Darinka fut écartée et le jeune prince fut marié en grande bàte avec une jeune tille du plus pur sang Montenegrin, Milena Voukotitch, afin de prevenir l'éventualité désastreuse pour le parti de la barbarie d'un mariage avec une princesse etrangère. Dès le mois de février 1861, en conséquence, les hostilités recommençaient, plus acharnées que jamais, avec les Turcs, entraînant la kyrielle des massacres, des pillages, des incendies qui ne manquent jamais d'accompagner le moindre engagement où il puisse se trouver un vamcn, dans ce pays beni du ciel. Cet état de choses se poursuivit jusqu'au 22 septembre 1862, epoque de la signature, sous les murs mêmes de Cettigne, d'un truité de paix entre le prince Nikita et Omer Pacha, que le vainqueur aurait pu taire beaucoup plus dur sans qu'on fût en droit de l'accuser d'abuser de la situation. Toutefois, l'article 5 de ce traité portait que « Mirko quitterait le Monténégro et n'y pourrait plus rentrer ». Mais si cette disposition parut excessive au prince, on lui doit cette justice qu'il n'en tint jamais le moindre compte: cependant, pour être juste jusqu'au bout, il faut bien reconnaître que la Porte n'en exigea pas l'exécution, et qu'elle consentit même, un peu plus tard, à ne pas user de tous ses autres droits specifiés dans ce traité. En 1867, le prince N kita venait à Paris

pour visiter l'Exposition. Son pavs était à cette époque la proie du choléra, dont son pere. Mirko, fut une des victimes. En 1868, il promulguait une constitution nouvelle, qui donnait au Sénat la direction administrative; mais ce Sénat étant choisi par le prince, et aurnn autre pouvoir n'existant pour faire contrepoids la reforme netait pas très radicale. La révolte des Dalmates des bouches du Cattaro, en 1869, fit espérer aux Monténégrins que le moment de la revanche était venu; de grandes mesures militaires furent prises afin d'être prêts a profiter des éventualités; mais il n'y eut aucun profit à tirer d- l'événement. Un voyage à Saint-Petersbourg, exécuté par le prince la même année, fut l'objet des interprétations assez justifiés de la presse: mais il n'y avai' pas autre chose à faire pour le moment que des reformes militaires et administratives, et on s'y emplovût avec toute l'ardeur possible dans un tel pays: l'institution des préfets date de 1871 celle d'une espèce de ministère de 1873. ― En 1874, à l'occasion de l'assassinat d'un musulman de Podgoritza par son valet chrétien et du meurtre de celui-ci par les autres domestiques de la première victime, un soulèvement eut lieu, dans lequel musulmans et chrptiens rivalisèrent de ferocité, comme c'est l'habitude. Voici les deux nations de nouveau prêtes à en venir aux mains; de nouveau la diplomatie européenne en mouvement Il n'y eut pourtant rien de plus pour cette fois. Ce ne fut mdme qu'assez longtemps après que l'Herzégovine soulevée se fut battue seule, ou à peu près, contre les Turcs, qu'à l'exemple de la Serbie, la Monténégro se décidait à prendre part à la lutte. Apres avoir protesté, à la date du 20 juin t876. en réponse à une dépêche courtoise du grand vizir, qu'il n'avait pas l'intention de s'immiscer dans la querelle pendante entre la Porte et ses sujets herzegoviniens, le prince Nikita déclarait la guerre à la Turquie le 2 juillet et, à la tète de son armée, envahissait l'Herzégovine et marchait sur Mostar. Nous ne pouvons suivre les péripéties de cette campagne; nous rappellerons seulement qu'en dépit de l'incapacité militaire notoire de leur prince, et tandiq que leurs amis les Serbes se faisaient battre à peu près dans toutes les rencontres, les Montenegrins, eux, faisaient éprouver des échecs cruels, presque constants, à leurs adversaires et qu'un traité de paix ne pouvait être conclu entre eux et la Porte dans les mêmes conditions qu'entre celle-ci et le prince Milan. Leurs agents le firent bien comprendre à Constantinople; mais la question entrait dans une phase nouvelle: la Russie déclarait la guerre à la Turquie avant que rien fût termine, laissant, par conséquent, les choses en l'état. Enfin, le traite de Berlin (13 juillet 1878) vint arranger les choses, ici comme un peu partout, en depouillant Pierre pour couvrir Paul: les frontières du Monténegro turent étendues d'un peu plus de 5,000 kilnmetres carres. Mais comme c'était en grande partie aux dépens de l'Albanie que le Monténegro était ainsi étendu, on se battit d'abord, puis la Porte dut s'en mêler est faire exécuter de f rce, à mes propres sujets, les décisions du Congrès de Berlin, prises à son propre détriment. — Le prince Danilo Alexandre, né le 30 juin 1871, est le fils unique et l'heritier du prince Nicolas, qui a eu en outre six filles.

NICOLAS (grand duc), NICOLAIEVITOS, troisième fils du feu czar Nicolas 1er, frère d'Alexandre II et oncle d'Alexandre III. empereur de Russie, est né le 27 juillet (8 août) 1831. Destiné à suivre la carrière militaire dans l'arme du génie, il fut élevé en consequence et entra dans le servie actif à l'âge dé seize ans. Le grand-duc Nicolas est venu passer quelques jours dans Sebastopol assiegée, en 1855; il a été attaché, pendant une couple d'annees, ù l'etat major général de t'armée du Caucase et a assisté, en cette qualité, à quelques escarmouches avec les Tcherkesses Général et inspecteur general du génie, il commanda en chef toute l'arme, avec le general Todtleben pour adjoint, du moins tant que celui-ri a vécu (il est mort le 2 juillet mais il est inutile d'ajoutor que c'est l'adjoint qui commandait effectivement. Il est, en outre, commandant des gardes du corps, chef de divers régiments russes et du 5e cuirassiers prussien, et propriétaire du 2e régiment de hussards autrichien. Le grand-duc Nicolas est, en outre, président du comité suprême pour l'organisation et l'instruction des troupes.Dans la dernière guerre contre les Turcs (1877-78), il reçut le commandement en chef de l'armée du Dannbe, laquelle, à la suite d'un conseil de guerre tenu quelques jours auparavant à Kicheneff, envahissait la Roumanie le 24 avril 1877. Le grand-duc lui-même arrivait à Burarest le 17 mai et était reçu à la gare, en grande ceremonie, par le prince régnant Charles 1er et par le metropolitain. 11 résignait son commandement en avril 1878, sans avoir joue dans cette guerre un rôle personnel bien marqué. — Le grand-duc Nicoles a epousé, le 6 février 1856, la princesse Alexandra, fille du prince Pierre d'Oldenbourg, née le 2 juin 1838. Il en a eu deux fils: le grand- duc Nicolas, né le 18 novembre 1856 et le prince Pierre, ne le 22 janvier 1964.

NICOLINI, ERNEST NICOLAS (dit), chanteur français, né vers 1835, est eleve du Conservatoire de Paris, où il obtint en t855 un premier accessit et l'année suivante on 2- prix d'opéra comique. M. Nicolas débuta peu après ù l'Opera-Comique, où il passa complètement maperçu. Il entreprit alors la carrière italienne sous le nom do Nicolint, et obtint presque aussitôt de grands succès a l'eti-anger. M. Nicolini a joue successivement à Madrid, Rome, Londres, Bruxelles, Saint-Petersbourg, Vienne, Paris, etc. — Son nom a été beaucoup mele à certaine aventure qui donna naissance au procès en séparation intenté à son mari par Mme Adelina Patti, marquise de Caux, en février Il a épouse celle-ci, divorcée depuis, le 9 juin 1886, devant le consul français à Swansea. NICOTERA (baron), GIOVANNI, homme politique italien. né le 9 septembre 1828 à San-Hiase (Calabre). Il fit son droit, mais le soulèvement des Calibres, cu 1848, ne lui laissa pas le temps de se choisir une carrière. Affilé de bonne heure à la « Jeune Italie », il prit part à

ce soulèvement. puis passa à nome, qu'il défendit dans les rangs des soldats de la République contre l'armée de la Republique française, et fut blessé. Après la pacification, le baron Nicotera résida à Turin; mais ayant pris part à la tentative malheureuse de Pisacane contre le royaume de Naples, en 1857, et ayant été blessé et fait prisonnier, il fut condamné à mort par une cour martiale. Sa peine ayant été commuée en celle des galères à perpétuité, c'est aux galères de Favignana que la révolution de 1860, enfin triomphante, trouva le baron Nicotera, qu'elle rendit à la liberté. Devenu aide de camp de Garihaldi, M. Nicotera combattit à ses côtés dans le Tyrol. dans la campagne de 1866, et dans l'expédition dirigée contre Rome l'annee suivante, il commandait les volontaires napolitains. Elu député au premier parlement italien, par le collège de Salerne, M. Nirotera a constamment été réélu depuis, et toujours siégé à l'extrêmegauche, dont il est un des chefs. Il a dirigé le ministère de l'intérieur dans le cabinet Depretis, de mars 1876 à décembre 1877, et a repris ensuite sa place à l'extrémegauche de la Chambre, où les élections de 1886 l'envoyaient siéger pour une nouvelle législature. En décembre 1883, M. Nicotera a en avec M. Lovito un duel qui a fait quelque bruit. Il a publié à Salerne, en 1878, une sorte de mémoire à l'adresse de ses électeurs. intitulé: la Vita ed i discorsi di Giovanni Nicotera. NIGHTINGALE, FLORENCE, dame philanthrope anglaise, née à Florence en mai 1820, reçut par les soins de son père, riche propriétaire des comtés de Hamp et de Derby, une brillante et solide éducation et manifesta de tres bonne heure ses sentiments philanthropiques au profit des voisins indigents de sa riche demeure. Après s'être activement occupée d'améliorations dans le système des écoles, des hôpitaux et autres institutions charitables anglaises, elle alla poursuivre sur le continent l'enquête commencéa en Angleterre, et prit résidence dans l'institution des Sœurs de charité protestantes de Kaiserswerth, sur le Rhin. A son retour, ayant appris que l'établissem*nt similaire de Londres, le governesses'sanato- riam d'Harley street, languissait faute d'une direction intelligente et aussi de ressources pécuniaires, elle s'empressa de lui apporter généreusem*nt l'un et l'autre. Miss Nightingale avait à peine quitté l'établissem*nt qu'elle avait rendu florissant, pour prendre un peu de repos bien gagné, lorsque, sur les réclamations énergiques provoquées par l'etatdéplorable des blessés de l'armée onglaiae en Orient, le gouvernement songea à former nn corps d'infirmières volontaires destinées à être attachées aux hôpitaux et ambulances militaires de Crimée et à lui offrir la direction de ces personnes dévouées. Sollicitée par le feu lord Herbert, secrétaire de la guerre, miss Nightingale procéda immédiatement à l'organisation du corps en question et voulut le faire à ses propres frais. Le 21 octobre, elle n'embarquait avec un premier détachement de quarante personnes de cette glorieuse phalange, qui devait bientôt en compter plus de cent cinquante, dont beaucoup de femmes appartenant aux classes élevées et opulentes. Les services que rendit cette institution nouvelle, ceux de miss Nightingale en particulier, furent énormes, et il n'est plus besoin d'y insister aujourd'hui que la reconnaissance populaire vouée à ces femmes et àcelle qui les dirigea avectant d'intelligenre et d'abnégation, malgré les obstacles, malgré la maladie, a pris les proportions d'un véritable culte. A son retour à Londres, miss Nightingale reçut de la reine une lettre de félicitations conçue dans les termes les plus affectueux et un bijou d'un grand prix une souscription publique s'organisa pour lui offrir un « testimo- nial qui fut à la hauteur des sentiments qu'inspirait sa noble conduite. Cette souscription produisit 1,250,000 francs, qui furent employés, par la volonté expresse de miss Nightingale, à la fondation et à 1 entretien d'une institution pour l'éducation des garde-malades (nurses), dont elle rédigea elle-même les statuts. Sa santé, ébranlée par des travaux si considérables et si prolongés, ne lui permettant pas de prendre, comme elle en avait l'intention, la direction active de cet établissem*nt, elle n'a cessé toutefois de l'aider de toutes les façons et de l'appuyer de ses écrits. — Miss Nightingale a publié: Considéra- tions sur dioera sujets relatifs d la santé et d l'efficacité de l'administration hospitalière de l'armie anglaise, fondées principalement sur l'expérience acquise pendant la dernière guerre (1856); Notes sur les hôpitaux (1859); Notes sur les soins à donner aux malades, ouvrage tiré et vendu à plus de cent millle exemplaires (1860), traduit en français par le Dr Daremberg; Observations sur l'état sanitaire de l'armée des Indes (1863); Notes surles maisons d'accouchement, suivies d'un Projet d'organisation d'une école de sages-femmes et de garde-malades d'accouchement (1871); la Vie ou la mort dans l'Inde, mémoire lu à l'assemblée de l'Association nationale pour l'avancement de la science sociale, à Norwich (1873); la Vie ou la mort par l'irrigation (1874), etc.

NIGRA (comte), CONSTANTINO, diplomate italien, né le 12 juin 1827 à Castellemonte (Piémont). Il suivait les cours de droit de l'université de Turin lorsque se produisirent les événements de 1848, et s'enrôla dans l'armée piémontaise pour combattre les Autrichiens. Blessé grièvement à Rivoli, la campagne se termina là pour lui, et il abandonna du coup la carrrière des armes. Attaché au ministère des affaires étrangères, M. Niera accompagnait le comte Cavour au congrès de Paris, en quate de secrétaire (1856); en 1859, il prenait part aux négociations preliminaires entre la France et son pays, relatives à la guerre avec l'Autriche, qu'il suivit du quartier général de l'empereur des Français. Il suivit ensuite, en qualité de secrétaire, les plénipotentiaires italiens au congrès de Zurich, puis fut nommé ministre plénipotentiaire à Paris. Lorsque la guerre de 1870 devint imminente, M. Nigra fut un de ceux qui firent les plus sérieux efforts pour l'empècher. Il demeura à son poste jusqu'à la fin, et au 4 septembre, manifeste comme

il put son dévouement à l'impératrice déchue et fugitive. Après avoir représenté son pays pendant quinze ans, comme ministre plénipotentiaire, à Paris, M. Nigra était nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg en mai 1876. Transféré à l'ambassade de Londres en novembre 1882, il était élevé au rang de comte par le roi Humbert, en récompense des services qu'il avait rendus à son pays dans le poste précédent. Le 10 novembre 1885, le comte Nigra était nommé ambassadeur à Vienne. Il est grand officier de la Légion d'honneur. M. Nigra, pendant son séjour en France, présida les fêtes données à Avignon, en juillet 1874, à l'occasion du cinq-centième anniversaire de la mort de Pétrarque, et y prononça un discours remarquable. Il est, du reste, auteur d'ouvrages estimés sur la poésie populaire de l'Italie.

NILSSON, CHRISTINE, cantatrice suédoise, né à Wederskef le 3 août 1843, d'une famille de paysans. Donée de dispositions naturelles pour la musique, elle apprit à jouer de divers instruments. Elle parcourait depuis quelque temps les foires et les marchés, chantant sur la place publique en s'accompagnant du violon, lorsqu'en juin 1857, à la foire de Ljungby, une personne riche et influente, M. F. G. Tornérujelm, la rencontra, fut frappé de sa grâce et de la puissance latente de son jeune et inculte talent, et résolut de l'arracher à cette vie errante. Elle entra, grâce à son appui, à l'école de Halmstad, puis à celle de Stockholm où elle eut pour maître M. Franz Berwald et débuta à Stockholm en 1860. Blle vint ensuite à Paris, pour compléter son éducation musicale sous la direction de MM. Victor Massé et Wartel. et débuta au Théâtre-Lyrique, dans le rôle de Violetta de la Traviata, le 27 octobre 1864. Son succès fut si réel, qu'elle fut aussitôt engagée pour trois ans. Elle parut ensuite à ce théâtre, dans le cours de ce premier engat gement, dans la Flûte enchantée, Martha, Don Juan, Sardanapale, les Bluets, etc. En 1867, elle débutait à Londres, au théâtre de Sa Majesté, auquel elle attira la foule pendant toute la durée de la saison. A son retour à Paris, dans l'automne de la même année, elle était engagée à l'Opéra pour y jouer le rôle d'Ophélie dana l'Hamlet de M. Ambroise Thomas. En 1869, elle y reprenait avec succès, quoiqu'après Mme Carvalho, le rôle de Marguerite de Faust. En 1870, Nilsson faisait une tournée dans les principales villes des Etats-Unis "ù, en moins d'une année, on estimait qu'elle avait recueilli au moins 750,000 fr. Après deux ans d'absence, elle était de retour en Europe en 1872, et reparaissait dans la Traviata, au théâtre de Drury-Lane, le 28 mai. Le 27 août suivant, elle épousait M. Aug. Rouzaud, fils d'un grand négociant parisien, à l'abbaye de Westminster. Depuis, M.' Rouzaud a paru à Saint-Pétersbourg et a joué à peu près toutes les saisons à Londres, notamment pendant celles de 1874 et 1875, au théâtre de Sa Majesté, soit l'opéra français, soit l'opéra italien. Elle n'a fait, par contre, qu'une fausse rentrée à l'Opéra de Parie, qu'elle devait inaugurer en janvier 1875, au moment où une indisposition la contraignit, soi-disant, à se retirer à Cannes. En 1876, elle faisait dans les principales villes de Belgique, une tournée fructueuse. Elle retournait ensuite à Saint-Pétersbourg, puis à Londres, et enfin s'embarquait pour les Etats-Unis, où elle fit une tournée absolument triomphale, et comme on n'en avait pas encore fait, s'il faut en croire les journaux américains de l'époque. Elle donnait enfin sa représentation d'adieu à New-York, devant une foule énorme et enthousiaste, le 16 avril 1883. En octobre 1886, elle devait partir. avec M. Maurice Strakosch pour une tournée artistique en Espagne, mais une grave affection des bronches, en la retenant forcément à Paris, la lui a fait manquer. Veuve depuis le 22 février 1882, Mlle Nilsson ne parait pas très pressée de convoler en secondes noces, car depuis le commencement de 1886, au moins, on parle do son mariage avec un noble Espagnol très connu à Paris sous le nom modeste d'Angel de Miranda, et ce mariage, toujours à la veille d'être célébré, est toujours remis à plus tard.

NISARD, JEAN MARIE NAPOLÉON DÉSIRÉ, littérateur français, ancien sénateur, né à Châtillon-sur-Seine le 20 mars 1806, fit ses études au collège Sainte-Barbe et entra à la rédaction du Journal des Débats en 1826. Après la révolution de Juillet, il entra au ministère de l'instruction publique, où il ne resta que peu de temps. Lié d'amitié avec Armand Carrel, il quitta le Journal des Débats pour le National, où il fit une ardente opposition au mouvement romantique et combattit Virtor Hugo, son chef. En reconnaissance de ce beau zèle. Guizot le nomma maître des conférences de littérature française à l'Ecole normale en 1835; l'année suivante, il était nommé presque simultanément chef du secrétariat du ministère de l'instruction publique et maitre des requêtes au Conseil d'Etat. Elu deputé de la Côte-d'Or en 1842, M. D. Nisard prit place dans les rangs ministériels et prit quelquefois la parole sur des questions d'instruction publique. En 1843, il était appelé à la chaire d'éloquence latine à la Sorbonne, en remplacement de Burnouf. La révolution de février 1848, en l'écartant naturellement des emplois purement politiques, supprimés de fait, conserva à M. D. Nisard sa chaire à la Sorbonne. Il devenait d'ailleurs, peu de temps après, inspecteur de l'enseignement supérieur et succédait à Villemain, à la chaire d'eloquence française; en 1850, il fut élu membre de. l'Académie française, en remplacement de de Febtz. Nommé en 1857 directeur de l'Ecole normale, il fut suppléé dans sa chaire de la Sorbonne, qui lui fut conservée, par M. Demogeot, entra au Conseil supérieur de l'instruction publique et ne quitta la direction de l'Ecole normale que lorsqu'il fut appelé au Sénat par décret du 18 novembre 1867. M. Nisard était commandeur de la Légion d'honneur depuis 1856. — On lui doit rtudes de mœurs et de critique sur les poètes latins de la décadence (f834, 2 vol.); Hivtoire et decription de la ville de Nimes (1835); Mélanges (1838); Collection du classiques latins, publiee sous sa direction (1839 et

suiv.27 vol. grand in-8°, 2 col.); Précis de l'histoire de la littérature française, depuis ses premiers monuments jusqu'à nosjours (f840J; Histoire de la litterature française, (1844-49-61, édit., 1877, 4 vol. in-4et 4 vol. in-18), ouvrage qui a obtenu le prix biennal de 20,000 fr. en 1881; Etudes de critique littéraire, contenant sa belle notice sur Armand Carrel, publiée en 1836 dans la Revue des Deux-Mondes (1858); Etudes d'histoire et de littérature (1859); Nouvelles études d'histoire et de littérature (1864); Mélanges d'histoire et de littérature (1868); divers autres recueils d'articles publiés à la Revu- des Deux-Mondes, à la Revue de Paris, à la Revue européenne, à la Revue contemporaine, au National, au Journal des Débats, etc.; quelques traductions de Shakespeare, des discours académiques, etc., puis: portraits et études d'histoire litteraire (1874); les Quatre grands historiens latins (1875); et Renaiasance et Réforme (1877, 2 vol.).

NISARD, MARIE EDOUARD CHARLES, littérateur français, frère du précédent, né à Châtillon-sur-Seine le 10 janvier 1808, fit ses études au collège Sainte-Barbe, et, après trois ans passés dans la carrière commerciale, débuta dans celle des lettres en 1829, par une Epitre aux anti-romantiquea qui ne fut pas précisément du goût de son frère Désiré, mais qui réjouit ses adversaires. En tout cas, il s'empressa de la détruire. Attaché en 1831 à la maison du roi, M. Charles Nisard a conservé ses fonctioos jusqu'à la révolution de Février et collaboré activement aux journaux officieux de l'époque. Sous l'Empire, il a fait partie de la commission de colportage au ministère de l'intérieur. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1845. — M. Nisard a été élu membre libre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, en remplacement d'Ambroise Firmin Didot, en avril 1876. — On a de lui la traduction des Œuvres de Martial et de Valeriua Flaccus et des Poèmes érotiques d'Ovide dans la Collection des classiques latins de M. D. Nisard (1839 et suiv.) Camera lucida, collection de portraits allégoriques contemporains (1845); le Triumvirat littéraire au XVl siècle, J. Scaliger, 1. Lipse et Casaubon (1852); les Ennemis de Voltaire (1853); Mémoires de Huet, évêque d'Avranches, traduits du latin (même année); Histoire des livres populaires depuia le XVe siècle jusqu'en 1852 (1854, 2 vol.); les Gladiateurs de la Répubtique dea lettres aux et XVIIe siecles (f860, 2 vol.); une édition annotée des Memoires du père Garasse (1861); Curiosités de l'étymologie française (1863); Dea chansons populaires chez les anciens et cher les Français (1866, 2 vol.); Etude sur le langage populaire ou patois de Paris et de sa banlieue (1873); Correspondance inédite du comte de Caylus avec le P. Paciandi, d'après les originaux de la bibliothèque de Parme (1877, 2 vol,); Guillaume du Tillot (1878), etc.

NISARD, JEAN MARIE AUGUSTE, professeur français, frère des précédents, né à Châtillon-sur-Seine, en 1809, fit ses études à Paris, au collège Sainte-Barbe, puis entra à l'Ecole normale supérieure. Professeur de rhetori. que au eollège Bourbon, il prit le grande de docteur es lettres en 1847. Après avoirocrupé diverses chaires dans les facultés, M. Auguste Nisard est devenu recteur de l'Académie de Grenoble, puis inspecteur de l'Académie de la Seine en 1857. M. Auguste Nisard, admis à la retraite en 1872, était nommé doyen de la faculte des lettres de l'université catholique de Paris, le 13 decembre t875. — On lui doit: Examen des poetiques d'Ariatote, d'Horace et de Boileau, thèse de doctorat: la traduction de l'Art poétique d'Horace et celle des Œuvres de Virgile, dans la collection des Classiques latins de M. D. Nisard, avec lequel il a aussi traduit de l'anglais un pamphlet dirigé contre l'usurpateur portugais don Miguel, en 1830. — Il est otficier de la Légion d'honneur depuis le 7 août 1870.

NOAILLES (marquis de), EMMANUEL HENRI VICTORNIEN, diplomate et historien (rançais, second fils du duc de Noailles, membre de l'Académie française, mort en 1883, est né en 1830, s'occupa de bonne heure de travaux historiques et publia notamment: la Pologne et ses frontières (1863); la Poésie polonaise (1867) et Henre de Valois et fa Pologne en 1571 (1867, 3 vol.), ouvrage couronné par l'Académie française. Nomme ministre plénipotentiaire de France à Washington, le 12 mars 1872, M. le marquis de Noailles passait en la même qualité à Rome le 6 novembre 1873 et était élevé aurang d'ambassadeur de France près le roi d'Italie le 18 juillet 1876. Il a éte successivement transferé depuis à Vienne, puis à Constantinople en la même qualité. Chevalier de la Légion d'honneur en 1873, M. le marquis de Noailles a été promu grand officier le 10 juillet 1880. NOBLOT, JEAN LOUIS ADOLPHE, industriel et homme politique français, né à Héricourt (Haute-Saône) le 29 août 1816. Eleve de l'Ecole centrale, il en sortit en 1837 avec son diplôme, puis devint filateur à Hericourt. Vice-président du Conseil général de la Haute-Saône, M. Noblot se présenta aux élections sénatoriales, comme candidat républicain, le 30 janvier 1876, et fut élu. Il a été réélu au renouvellement du 8 janvier 1882, et a voté l'expulsion des princes. — M. Noblot a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1880.

NOBLOT, TH. industriel et homme politique français, né à Arconville (Aube) en 1824. Il était à la tête d'une importante manufacture, à Mets, et faisait partie du Conseil municipal de cette ville, lorsqu'eclata la guerre de 1870. Elu représentant de la Mosello à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, M. Th. Noblot donna sa démission avec ses collègues des provinces enlevées à la France, après le vote des préliminaires de paix. Elu député do la 2- circonscription de Nancy d une élection partielle, en août 1883, M. Noblot s'inscrivit à l'Union républicaine. Il a été élu député de Meurthe-et-Moselle le 4 octobre 1885, le deuxieme sur la liste républicaine, et a voté l'expulsion des princes

NORDENSKJŒLD (baron ADOLF ERIK, naturaliste et explorateur suédois, né le 18 novembre à Helsingfors, ville autrefois suédois*, aujourd'hui capitale du grand-duch*erussede Finlande. Son pere, Nils Gustaf Nordenskjœld, chimiste et minéralogiste distingué était directeur des mines de Finlande. Il reçut dou de son père les premières notions des sciences naturelles non seulement theoriques, mais pratiques; il entra ensuite au gymnase de Borga, puis à l'université d'Helsingsors (1849), se livrant presque exclusivement aux études scientifiques et passant ses vacances en excursions f'ans les riches districts miniers de Finlande. Compromis dans je ne sais quelle équipée d'étudiants, M. Nordensk,œld dut passer la frontière avant toute explication, et se réfugia en Suède, où, n'ayant pu obtenir de passeport pour retourner en Finlande, il se fixa. En 1857, époque à laquelle remonte son premier voyage aux régions arctiques, il accompagnait Torell au Spitzberg. A son retour à Stockholm, il fut nommé professeur de géologie et de mineralogie à l'Académie des sciences et conseriateur des collections minéralogiques de l'Etat qu'il a conSiderablement enrichies, depuis, du produit de ses expoditions aventureuses. En 1861, il retournait an Spitzberg, pour mesurer un arc du méridien. Le travail n'ayant pu être achevé dans cette expedihon, il y retournait trois ans après, cette fois comme chef d'expedition; il achevait la mensuration de son arc du méridien et dressait la carte du Spitzberg du sud. En route, l'expédition rencontra et recueillit des chasseurs de phoques naufragés. Cette augmentation de personnel se fit surtout sentir sur les provisions, et contraignit les explorateurs à un retour prématuré. Aussitôt rentré, M. Nordenskœold se mit en devoir de préparer une nouvelle expédition une souscription ouverte par les habitants de Gotenbourg lui en fournit les moyens, d'autant us fac ile- ment que le gouvernement suédois mettait à sa disposition un petit vapeur, la Sofia, qui prenait la mer au commencement de septembre 1868. L'expédition atteignit 81°42' de latitude nord, point dépasse seulement par t'américain Hall, et plus tard par l'anglais Nares. Convainru qu'il devait être possible d'approcher davantage du pôle, en hivernant au Spitzberg et en faisant usage de traîneaux, M. Nordenskjœld se rendit au Groenland, afin de s'édifier sur la valeur réelle des chiens et des rennes comme attelage de traineaux dans un pareilvoyage; enfin il se dirigea vers le pôle, ep 1872, suivi par deux petit* bâtiments auxiliaires, bientôt obliges de retourner. L'hiver avait été tres précoce, et le Polhem fut pris dans les glaces, au nord du Spitzberg mais le temps de cet hivernage fut employé var M. Nordenskjœld et le lieutenant Palander en explorations à terre très fécondes. Enfin, au mois de juillet, la debàcle arriva, et on effectua le retour, après avoir souffert beaucoup de privations. M. Nordenskjœld s'occupa alors d'explorer le voisinage des côtes siberiennes. notamment la mer de Kara, réputee couverte de neiges eternelies et l'ienissei. En t875, il traversa cette mer de Kara et remonta le fleuve dans un petit bateau, montrant ainsi que la navigation était possible dans ces parages. Après avoir assiste à l'Exposition universelle de Philadelphie, comme on pretendait qu'il avait accompli son precedent voyage sans obstacle parce qu'il avait eté servi par une température exceptionnelle, il le réputa, mais cette fois en commençant par le fleuve et finissant par la mer. Il explora par la même occasion la vallee de l'Ienisser, et en dehors de la récolte habituelle de spécimens intéressants des trois règnes, découvrit une route commerciale conduisant en Chine à travers la Sibérie, outrela route commerciale à travers la mer de Kara. Cette dernière découverte confirma M. Nordenskjœld dans l'espoir de découvrir le fameux passage nord-est, si souvent entrevu et jamais atteint. De riches particuliers, MM. Oscar Dickson et Sibiriakofl etle roi de Suede prèterent leur aide à ce projet, et le 9 juillet 1878. la nouvelle expedition, embarquée sur la Vega, quittait Tromsoe tel est bler le point le plus septentrional de l'ancien monde, le cap Tcheliouskine. Il hiverna dans le detroit do Behring, et en juillet 1879, libéré des glaces qui l'avaient retenu captif pendant de longs mois, continuait sa route vers l'Orient, et atteignait le Japon le septembre. A son retour en Europe,l'expedition était saluée par des démonstrations enthousiastes. Le professeur Nordenskjœld, notamment, fut créé baron par le roi Oscar. (avril 1880). Il avait d'abord passe par Paris ou, après une réception des plus flatteuses, il avait reçu des mains même du ministre de l'instruction publique les insignes de commandeur de la Légion d'honneur. II avait été élu correspondant de l'Academie des sciences en janvier t876.

NORFOLK (due de), HENRY FITZALAN HOWABD, comte d'ARUNDEL, SURREY et NORFOLK, baron FITZALAN, CLUM, OSWALDESTRE et MALTRA VERS, premier duc et comte, comte maréchal héréditaire, etc.. est fils du dix-septieme duc de Norfolk et descend des comtes d'Arundel, dout la famille, si ardemment dévouée aux Stuarts, fut élevée à la duch*e-pairie en 14b4. Le duc de Norfolk a le pas sur toute la noblesse britannique. Il est né à Londres, Carl-

NOIROT. ALPHONSE XAVIER, avocat et homme politique français, fils d'un ancien constituant de 1848, est né àVesoulle 2 février 1833. Maire de sa ville natale pPndant la guerre, M. Noirot échoua aux élections du 8 février 1871 dans la Haute-Saône il fut élu députe de l'arrondissem*nt de Vesoul au scrutin de ballottage du 5 mars 1876 et siégea à gauche. Réélu le 14 octobre 1877 et le tt août 1881, il a été quelque temps soussecrétaire d'Etat au ministère de la justice. Aux élections d'octobre 1885, M. Noirot a été élu députe de la Haute-Saône au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion des princes. M. Noirot est secrétaire perpétuel de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute Saône. II a fondé à Vesonl, en 1871, l'Aoenir de la HauleSadne, journal républicain.

NOVELLO, CLARA ANASTASIA, comtesse GICLIUCCI, cantatrice anglaise, née à Londres le 10 juin 1818, est la donna les premières leçons. En 1828, elle était admise comme élève à l'Ecole de musique sacrée de Chorou où elle resta deux ans. A la révolution de Juillet, l'ecole de Choron ét.tnt fermée, elle retourna en Angleterre et se produisit bientôt dans les concerts de la Société philharmonique et d'autres Sociétés musicales importantes. A dix-sept ans, elle était élue associée de la Société phill'invitation de Mendelssohn, de prendre part aux concerts de la Gewand-Haus de Leipzig, qu'il dirigeait. Elle visita ensuite Berlin, où son succès fut si grand que le roi, enthousiasme, lui donna des lettres d introduction pour sa sœur, l'impératrice de Russie, et pour la cour de Vienne. Cependant Rubini et la Malibran l'engageaient vivement à se rendre en Italie pour s'y préparer à la scène. Après une isite à Vienne, où son succès fut aussi grand qu'à Berlin, elle était décidée à suivre l'avis des deux grands artistes; elle prit part d'abord à un festival musical donne à Milan, mais des engagements antérieurs l'empè herent ensuite de réaliser immédiatement son projet, et ce ne fut qu'après un séjour de quelques mois à Saint-Pétersbourg, à la fin de 1839, qu'elle se rendit à

ton Terrace, le !7 décembre 1847, et a succédé à son père le 25 novembre 1860. Membre zélé de l'Eglise catholique romaine, le duc de Norfolk a toujours pris un grand in- térét à tout ce qui concerne la religion à laquelle il appartient, préside fréquemment des assembles catholiques ou dirige des pèlerinages. C'est à lui, en conséquence, que le cardinal Newman crut devoir adresser, en 1875, sa réponse à la brochure de M. Gladstone contre les décrets du Vatican. Le 8 mai 1877, le duc de Norfolk arrivait à Rome, à la tête de cent dit pèlerins anglais et porteur d'une adresse au pape, couverte, dit on, de près de 500,000 signatures. Le duc de Norfolk est président de l'Union catholique de la Grande-Bretagne. NORTHBROOK (comte), THOMAS GEORGE BARING, homme politique et administrateur anglais, fils ainé de sir Francis Baring, devenu premier b-tron Northbrook, est né en 1826 et a fait ses études à l'Eglise du Christ, à Oxford, ou il prit ses grades on 1846. Il fut surcessive- ment secrétaire privé de M. Labouchère au ministère du commerre, de sir George Grey au ministère de l'interieur, de sir Charles Wood à celui des Indes, puis à l'Amirauté. En 1857, il fut élu membre de la Chambre des communes par Peoryn et Falmouth, qu'il ne cessa de représenter que lorsque la mort de son père lui ouvrit les portes de la Chambre Haute 1866). Lord Northbrook a fait partie du Conseil d'amirauté de mai 1857 à février 1859, et a été sous-secretaire d'Etat pour les Indes de 1851 à 1861, puis sous-secrétaire à la guerre de cette dernière date à juin 1866. A l'avènement de M. Gladstono au pouvoir, en décembre 1868, il fut de nouveau nomme sous-secrétaire d'Etat au ministère de la guerre. Après l'assassinat de lord Mayo, lord Northbrook fut choisi pour le remplace en qualité de vice-roi et gouverneur général des Indes, en février 1872. Il a résigne ce poste et y a été rempla .« au commencement de 1876, par lord Lytton (vovez ce nom). A son retour en Angleterre, lord Northbrook, en récompense des services rendus dans son gouvernement, était créé vicomte Baring de Lee dans le comté de Kent, et comte de Northbrook dans le comté de Southampton. Il a été premier lord de l'Amiraute dans le cabinet Gladstone, de mai 1880 à juin 1885.

NORTHCOTE, sir STAFFORD. Voyez Iddesleigh. NOURRISSON, JEAN FÉLIX, philosophe français, né à Thiers le 18 juillet 1825, fit ses études à Paris, au collège Stanislas, et demeura comme professeur suppléant à ce collège; tout en suivant les cours de la faculté de droit. Reçu avocat en 1850, il prit place au barreau de Paris, fut reçu agrégé de philosophie la même année, nommé professeur de cette classe au collège Stanislas, et prit le grade de docteur es lettres en 1852. Depuis 1854, M. Nourrisson a professé successivement la philosophie au lycée de Rennes, à la faculté de Clermont et au lycée Napoléon. En 1874, il a été appelé à la chaire de philosophie moderne au Collège de France. 11 a etc élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en remplacement du duc de Broglie, en 1870. On a de lui Essai aur la philosophie de Bossuet, thèse de doctorat (1852); le Cardinal de Berulle, sa vie, son temps, etc. (1856); les Pères de l'Eglise latine, leurs vies, leurs écrits, etc. (2 vol.) et Exposition de la theorie platonicienne des idées (1857); Tableau des progrès de la penaie humaine, depuis Thalès jusqu'd Hegel (1858); Histoire et philosophie, études; la Philosophie de Leibniz, ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales (1860); une Visite à Hanovre en septembre 1860 (1861); le sücle et la Réroolution francaise (1862); Portraits et études, Histoire et Philosophie (1863); la Philosophie de saint Angustin (2 vol. la Nature humaine, essai de psychologie comparee, ouvrages tous deux couronnes par l'Academie des sciences morales et politiques (1865); Spinoza et le nataraliame contemporain (1966); la Politique de Bossuet (1867); Essai sur Alexandre d'Aphrodisias, suivi d'un Traité du destin, traduit pour la première fois (1870); la Souveraineté nationnle et la Révolution (1872); Morceaux choisia des Pères de l'Eglise latine (1874); Machiavel (1875); une Etude sur la roie, le caractereet Le rôle politique de Bailly (1876); une Notice sur Jean Toland, publiciste irlandais, auteur du « Pan- theisticon », lue à l'Académie des sciences murales (1876); Trois révolutions, Pascal philoaophe et physicien (1885). M. Nourrisson a collaboré, en outre, aux Comptes rendus de l'Academie des sciences morales et politiques, à la Revue des Deua-Mondea, au Correspondant, à l'Assemblée nationale de 1849, au Journal des Debats, etc. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1862.

Bologne, où elle passa plus d'un an à l'étude du répertoire dramatique. Elle débuta en au th âtre de Padoue, dans le rôle de Semiramide, avec un succès tel que les offres d'engagement lui vinrent de tous cotes. hlte joua successivement à Bologne, Modene et Gènes, et, en 1842, elle parut alternativement dans ette dernière ville et à Rome, aux fêtes du carnaval. De retour en Angleterre en 1843, elle joua à Londres au théâtre de Drury-Lane, puis à Manchester. Mariee en 1844 au comte Gicliucci, elle quittait la scène; mais les circonstances l'y ayant ramenee, elle joua à Rome. Lisbonne, Madrid, dans diverses villes allemandes, à Milan, à Londres et se retira définitivement du théâtre en 1860.

NUBAR PACHA, homme d'Etat égyptien, d'origine armenienne, est ne à Smyrne en 1825 et a fait son rducation en Suisse et en'France. De retour en Egypte n'ayant guère plus de dix-sept ans, il devint secrétaire du ministre du commerce et des affaires étrangeres, Bogos Bey, qui etait son parent, puis devint deuxième se retaire-interprète attaché au cabinet de Mehemet-Ali en 1844, et, peu après, premier secrétaire-interprète d'Ibrahim Pacha. Il accompagna ce dernier en Europe, et à son retour, Abhas Pacha l'attacha en la même qualité à sa personne et feleva au rang de bey. Charge d'une mission à Londres, en 1850, pour y faire reconnaitre certains droits du vice-roi contestés par le sultan, il y réussit nu gré d'Abbas, qui le nomma ministre à Vienne, poste qu'il conserva jusqu'à la mort de celui-ci (juillet 1854), dont le successeur, Saïd Pacha, s'empressa de le destituer. Mais. deux ans après, Said Pacha rappelait Nubar auprès de lui et lui confiait l'organisation du service du transit pour l'Inde, mission dont il s'acquitta avec beaucoup d'intelligence et de tact. A l'avènement d'lsmaïl Pacha (janvier 1863), il lut chargé d'aller notifier cet evénement au sultan et de traiter avec lui diverses questions pendantes. A son retour, il reçut un grade équivalant à celui de pacha que, du reste, le sultan lui conférait pou de temps après. C'est à Nubar Pacha que le vice-roi confia, en 1864, la mission de régler le différend survenu entre son gouvernement et la Compagnie du canal de Sues, sous l'arbitrage de Napoléon 111, accepté par les deux parties. Nommé ministre sans portefeuille à cette occasion, il reçut le portefeuille des travaux publics à son retour et passa, en 1866, aux affaires étrangères. Il fut alors envoyé en mission à Constantinople et obtint, du sultan, le firman qui conférait à Ismail Pacha le titre de khédive, étendait notablement ses pouvoirs et affirmait l'autonomie de son gouvernement (1867). Nubar Pacha aborda alors, avec les puissances européennes, la question de la réforme des juridictions consulaires d'après les capitulations. Cette même année 1867. il repre- sentait l'Egypte d la conférence monétaire de Páris. Démissionnaire en 1874, il restait quelque temps en dehors du pouvoir, mais était enfin rappele. Dans les difficultés où tes prodigalités déraisonnables d'Ismail Pacha entrainerent l'Egypte, on voit Nubar Pacha lutter avec c uf1ge pour conjurer la ruine imminente. Au mois d'août 1878, lorsque la commission d'enquête sur les ressources de l'Egypte, instituee par Ismaïl lui-même, mais pas de bon gré, vint présenter ses conclusions au khédive, parmi lesquelles la nécessité de gouverner avec plus de régularité était présentée d'une manière très nette, le khédive, approuvant ces conclusions, chargea Nubar Pacha de former le cabinet nouveau qui devait réaliser les réformes nécessaires, et dans lequel entrèrent MM. de Blignieres et Rivers Wilson, représentants de la France et de l'Angleterre (septembre). Mais en avril t879, une émeute populaire, fomentée par le khédive lui-même, donna à celui-ci l'occasion d'intervenir, et il le fit en révoquant les ministres européens. A la suite de ces événements, Nubar Pacha donna sa démission. Le 26 juin suivant, lsmaïl était contraint d'abdiquer, et Nubar Parha de quitter l'Egypte en même temps que son maitre. Il y rentrait toutefois au bout de quelques mois. Tenu à une grande réserve, il resta étranger aux faits qui se sont produits depuis en Egypte et que nous avons rapportés dans la notice consacrée à Arabi Pacha (voyez ce nom). Mais en janvier 1884, il était rappelé au pouvoir par Tewfik Pacha, qui lui confiait la présidence du conseil des ministres, avec le portefeuille des affaires etrangères. Depuis lors, et au milieu des difficultés sans cesse renaissantes, Nubar Pacha s'est maintenu au pouvoir. Dans l'été de 1886, il fit un voyage en Europe. Il était à Paris au mois d'août. Il est grand officier de la Légion d'honneur depuis 1867.

NUITTER, CHARLES LOUIS ETIENNE TRUINET (dit), auteur dramatique et administrateur français, né à Paris le 24 avril 1828, fit son droit et, reçu avocat, s'inscrivit au barreau de sa ville natale en 1849 m is il y exerça peu et se tourna bientôt vers Je théâtre où il a donné, soit seul, soit avec divers collaborateurs, mais comedies, de vaudevilles et de livrets d'opéras, d'opéras comiques et d'opérettes, sans parler des traductions et adaptations d'opéras étrangers à la scène française, exécutées en société avec le même M. Beaumont (L. A. Beaume). C'est, en effet, à ces deux écrivains que l'on doit, entre autres, les traductions de Tannhaüser. Oberon, Preciosa, la Flûte enchantée, Macbeth, Riensi, les Masques (Tutti in maschera), le Docteur Crispin, etc. Nomme archiviste de l'Opera en 1860, M. Nuitter a complètement réorganisé les archives et absolument créé la Bibliothèque de ce théâtre. Il a su recueillir et mettre en ordre des milliers de documents précieux épars jusque-là et perdus pour l'étude de l'art sans son intelligente intervention, ou du moins égares ou détruits en partie et en partie dispersés comme devant. C'est grâce à lui que des fonds ont été affectes à ces deux importantes annexes de notre première scène lyrique, et que la Bibliothèque de l'Opéra contient aujourd'hui des milliers de volumes, d'œuvres musicales, d'estampes, d'objets précieux de toute sorte enfin, c'est encore a M. Nuitter qu'est due l'installation du nouveau local de la Bi

OBIN, LOUIS HENBI, chanteur français, professeur au Conservatoire, né à Ascq, près de Lille, le 4 août 1820, lut admis comme élève -pensionnaire au Conservntoire en 1842, dans la classe de Ponwhard, et le quitta en 1844. Le 21 octobre de cette même année, il débutait à l'Opera dans le rôle de Brabantiano d'Othello. Il n'y fit qu'un court passage et alla jouer en province, puis, pendant deux ans i848-50), au Théâtre-Royal de La Haye; il rentra à l'Opera en 1850. pour créer un rôle dans l'Enfant prodigue d'Auber, et y resla cette fois, faisant plusieurs créations importantes dans l'emploi des basses chantantes, notamment dans les Vêpres siciliennes, lantagruel, l'Africaine, Don Carlos, et quelques reprises heureuses dans les Huguenots, Motse, Don Juan, le Dieu et la bayadère, etc. 11 avait fini par se créer sur notre première scène lyrique une situation considérable, lorsqu'il la quitta en 1869, après avoir fait liquider sa pension; il y rentra en 1871, mais se retira définitivement peu après. A la retraite de Levasseur (1869), M. Obin fut nomme à sa place professeur de déclamation lyrique au Conservatoire, il abandonna ces fonrtions, dans lesquelles il fut remplacé par M. Ismaël (voyez ce nom), en février 1874, mais il y a été rappelé de nouveau, àla place de celui-ci, le 16 janvier 1877, et y est resté depuis. Il est chevalier de la Légion d'honneur. OBISSIER SAINT-MARTIN, LOUIS ANTOINE MAEGUERITE, homme politique français, avocat, né vers 1840. Il figurait au barreau de Libourne, lorsqu'il fut appelé, après le 4 septembre, à la sous-préfe ture de Narbonne. Révoqué au 24 mai (l873), il rentrait peu après dans l'administration et était secrétaire gênerai de la préfecture de la Vienne lors du 16 mai (1877), que suivit de près sa mise en disponibilité. Mais avant la fin de l'année, les choses ayant tourné dilferemment, M. Obissier Saint-Martin était nommé secrétaire general da la prefecture de la Loire, puis préfet de la Vienne. A une élection partielle qui eut lieu dans la 21 circonscription de Libourne, le 6 juillet 1884, il était élu

bliothèque. ― On a de lui, en tant que vaudevilles et comédies bouffes: la Perruque de mon oncle (1852); l'Amour dans un ophicléide (1853) le Manteau de Joseph, Monsieur Bannelet (1854) une Mèche éventée, le Nid d amours (1856); un Fiancé à l'huile (1857) X. une Fausse bonne (1858) les Jours gras de Madame. une Taase de the (1860); Flamberge au vent (1862) Monsieur et madame Crusoé (1865); un Homme à la mer, Quinze heures de fiacre, Spartacua (1866); la Graine d'epinards (1867); un Coup d'éventail, rai perdu mon Andalouse (1869); etc. Nous citerons parmi ses principaux libretti, outre les traductions déjà citées, une Nuit à Séville (1855); Abou-Hassan (1859); la Servante à Nicolas (1861); les Bavards (1863) il Signor fa*gotto (1864) le Lion de Saint-Marc les Memoires de Fanchette, une Fantaaia, Jeanne qui pleure et Jeanne qui rit (1865) les Oreilles de Midaa, le Baron de Groachaminet (1866); Cardillac (1867); le Fifre enchanté, le Vengeur (1868) Vert-vert le Dernier jour de Pontpéi, la Princesse de Trébizonde (1869) le Kobold, 1 arte, à l'Opèra-Comique, musique de M. Ernest Guiraud (1870); Amphitryon, 1 acte, au théâtre Taitbout, musique de M. P. Lacome (1875) Piccolino, opéra comique en 3 actes, avec M. Sardou, musique de M. Ernest Guiraud (1876); l'Opoponax, un acte, musique de M. Vasseur (1877) le Cœur et la main, operette en a actes, musique de M. Ch. Lecocq, aux Nouveautés (1882) les Jumeaux de Bergame, ballet pantomime en un acte, avec M. L. Mérante. musique de M. de Lajarte à l'Opéra (1886), etc. Outre plusieurs scenarios de ballets. Gracioza (1861); la Source (f866J; Coppelia (1870); Gretna-Green (1873). M. Nuitter a publié le Nouvel opera (1875· in-12. plans et vignettes), ouvrage qui contient, en même temps que la description, l'historique le plus complet de ce splendide monument. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1870.

NUNEZ, RAFAEL, publiciste et homme d'Etat colom]lien, ne ia Carthagène-de-Colombie le 28 septembre 1825. Après de brillantes études, il collabora activement à la presse libérale de son pays et devint successivement membre de la Legislature provinciale de Carthagène, puis de la Chambre nationale, ministre de l'interieur de la guerre, de l'agriculture et du commerce, et du trésor et du credit national. Son passage aux affaires, à ces divers titres, a été signale par des reformes liberales des plus importantes, parmi lesquelles nous citerons la derentralisition politique et administrative, l,t liberté absolua de la presse, l'abolition de l'esclavage, la sepa-

OBI

ration de l'Eglise et de l'Etat (1849-53), l'établissem*nt du tarif douanier jusqu'à réorganisation du rrédit intérieur (t856), la suppression des mainsmortes (1862), et la constitution federale aujourd'hui en vigueur dans les Etats-Unis de Colombie (1863). Comme journaliste. M. R. Nunez a collaboré principalement à la Democracia de Carthagène qu'il a fondée en 1'849. au Neo Granadino (1853), au Tiempo (1855-61) et à lu Opinion (1864-65), journaux de Bogota, capitale de la république colombienne. 11 a dirigé pendant plusieurs mois El Continental de New-York, en 1862, y défendant avec énergie la cause du Nord en même tempsquil combattaitla France impériale envahissant le Mexique et l'Espagne s'emparant de Saint-Domingue. Depuis 1865, M. Rafael Nunez a rempli en Enrope diverses fonctions consulaires, envoyant à la presse hispano-americaine des correspondances politiques et économiques d'un très grand interét, notamment au Diario officiel de Bogota et au Nacional do Lima, dans lequel il signe du pseudonyme de « David de Olmedo ». En 1870, le gouvernement de Colombie offrait de nouveau à M. R. Nunez le portefeuille de la guerre, mais il le refusa. Par contre. sa candidature à la présidence suprême. proposée par plusieurs cercles politique, aux élections de 1872, ne fut pas accueillie par la majorité du parti libéral, basant son refus sur son absence du pays depuis près de dix années. M. Rafaël Nunez, outre ses travaux de journaliste, a publié quelques recueils de Poésiea philosophiques et dea brochures de circonstance sur ,des questions politiques, économiques ou sociales. 11 est membre de plusieurs sociétés scientifique. ou philanthropiques nationales et européennes.

NUS, EUGÉNE, auteur dramatique français, né à Chalon-sur-Saône en 1816. Venu à Paris à vingt ans, il débuta dans la carriere par écrire au journal l'Entr'acte et s'exerça aussitôt dans la littérature dramatique en donnant de courts vaudevilles aux petit* théâtres Saint-Marcel, de la Porte Saint-Antoine et du Panthéon, en même temps qu'il se faisait admettre dans la secte saint-simonienne. M. Nus a a publie en 1839, avec F. Fertiault, le Dix-neuvième siècle, satires morales. Il a collaboré à quelques romans, notamment aux Drames de la vie (1860, 2 séries), avec Edouard Brisebarre, publie seul, en 1866, un omrage de philosophie saint-simonienne les Dogmes nouveaux, et écrit dans divers journaux, notamment à la Democratie pacifique mais il a surtout produit, en societe avec divers auteurs en vogue, de nombreux drames, des comédies, etc., joués sur divers théâtres de Paris, et

parmi lequels nous citerons Jacques le corsaire, drame en 5 actes, avec Ch. Desnoypr, à la Gaite

l'Enseignement mutuel, avec le même. 5 actes (1846): ie Trésor du pauvre, 8 actes (1847 le Comte de Santr-Helene, avec Ch. Desnover 3 actes 1849 le Testament d'un garçon (1851); le Voile de dentelle, 5 actes et 7 tableaux, avec Leonce (1853); le Vicaire de Wakefield, 6 artes, avec Tisserant et Susanne, 5 artes, avec Brisebarre (1854): la Tour de Londres, 5 actes, avec M. Alphonse Brot (l855)! Jane Grey, 5 artes, avec le même (f856); la Servante, les Pauvres de Paris, les Ménages de Paris les Garrons de ferme, drames (1851 60); la Maison Saladier, scènes de la vie reelle (1861); les Lettres anciennes, vaudeville; Monsieur de la Raclee, scenes de la uie bourgeoise (186f); Léonard, drame en 5 actes et les Médacina, pièce en 5 actes (1863 le tout en société avec Ed. Brisebarre; la Femme couoable, drame en 5 actes (1863). Avec Brisebarre, son collaborateur le plus fidele, M. Nus a donne encore, depuis, toute une série de « scènes » variées, sans prejudi-e des dremes, notamment Botany-Bay, drame en 5 actes et 8 tableaux la Course au corret, 2 actes; l'Automne d'un farceur, 1 acte, scènes de la vie conjugnle la Boule de neige, scène de la vie parisienne en trois parties, les Trous d la lune, ib. ib., en quatre parties, etr., avec Raoul Bravard Lises Balzac, 1 acte; la Vierqe noire, drame en 5 actes, avec M. Adolphe Belot; Miss hfulton, adaptation de l'anglais, jouee en 3 actes au Vaudeville, en 1868 et reprise à l'Ambigu, reminiee en 5 actes, en 1876; la Marquise, 4 actes, au Gymnaso (1873); adapte à la scène Irançaise les drames anglais de M. Dion Bouricault intitulés la Dépêche ou le fil qui parle (the Speaking wire), à l'Ambigu; Jean la Poste, à la Porte Saint-Martin; Lea. an Gymnase (1873-75); et seul ou avec divers collaborateurs: le Testament de la reine Elisabeth, drame en 5 actes, à la Gatte (1867) les Deux comtesses, comédie en 3 actes, au Gymnase le Cachemire X. B. T., 1 acte, au Vaudeville (1873) une Pêche miraculeuse, 2 actes, avec M. A. Durantin, au même théâtre (i875) Mademoiselle Didier, 4 actes, avec M. Charles de Courcy, au Gymnase (1876); les Exilés, drame en 5 actes, tiré du roman Fonctionnaires et Bayards, du prince Lubomirski, à la Porte Saint-Martin (i877) Madame de Navarret, com. en 3 actes, avec M. de Courcy, au Vaudeville (1881); Un mari malgré lui, 1 acte, avec le même, même théâtre Un mari, ièce en 4 actes, avec M. Arthur Arnould, à l'Odeon (1884), etc.

ou

député par 7,658 voix contre 5,271 obtenues par M. Troplong, candidat bonapartiste, et s'inscrivait à l'Union republicaine. Aux élections genérales d'octobre 1885, porté sur la liste opportuniste, il était élu deputé de la Gironde, le cinquième sur onze, au scrutin du i8. Il a volé l'expulsion des princes.

OLIPHANT (dame), MARGARET WILSON, femme de lettres anglaise, née à Liverpool, d'une famille écossaise, vers 1818. Le premier de ses nombreux romans. qui abondent surtout en scènes habilement esquissees de la vie et des mœurs écossaises, parut en 1849 il a pour titre Episodes de la vie de Mrs Magaret Maitland de Sunnyside. Le sucrés qui accueillit cette tentative décida de la carrière de Mme Oliphant. Elle a publie depuis, tant romans qu'études biographiques: Merkland (1851); Adam Graeme de (1852); Harry Muir (1853J; Dfadeleine Hepburn (1854); Feuilles de lis (1855); Zaidee (1857) Eatie Stewart (1859) le Cœur tranquille (/860); Vie d'Edward Irving (1862) Chroniques de Cardingford (1868 anonyme) la CAapelle de Salem (l865J, Agnès (1867); l;s Femme du ministre (1869) John. histoire d'amour; Trois frères, Saint François d'Assise (/810); le Squire Arden Ombra (1871) A sa manière, Notice sur le comte de Montalembert (1872) Innocent, scène de la vie moderne (1873); Rose de juin, l'Amour et la vie (1874J, les Fondateurs de Florence: Dante, Giotto, Savonarole et leur ville (1876) Madame Arthur, le Jeune Miugrave (1877J, le Sentier aux primevères, Dana les limites (1878) Qui ne veut pas quand il peut (1880); En confidence, histoire dune dame et de son ami (1880); Histoire littéraire de l'Angleterre d la fin du XVIII* et au commencement du XIX* siècles (1882, 3 vol.); les Dames Lindore. (1883); C'etait un amoureux et son amoureuse (1884) Massolam, problème de notre temps Effie Oqilvie (1886), etr. La plupart des romans de Mme Oliphant ont -té réimprimes aux Etats-Unis, quelques-uns ont été traduits en allemand. Sauf un extrait abrégé des Chroniques de

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Carlingford, par B. D. Forgues, qui parait n'en pas concet écrivain traduite en français.

OLLIVIER, OLIVIER EMILE, jurisconsulte et homme politique français, ancien ministre, ne à Marseille le 2 juillet 1825, fit ses études au collège Sainte-Barbe et ù la faculté de droit de Paris et prit place au barreau de cette ville en 1847. Après la révolution de fevrier 1848, Ledru-Rollin, ministre de l'Interieur, lié d'amite avec son père, Démosthene Ollivier, bien connu par ses convictions républicaines, le choisit pour commissaire du gouvernement dans les Bouches-du-Rhône et le Var. Il y vint avec des paroles de conciliation qui furent accueillies avec enthousiasme et, loin d'erarter des affaires les adversaires naturels de la Republique, fit appel aux a hommea eminents de tous les partis Il appuya notamment l'élection de Berryer à la Constituaote. Nommé préfet des Bouches-du-Rhône le 8 juin, il se trouvait quelques jours plus tard en présence d'un soulèvement qu'il reprima avec une énergie qu'on lui a beaucoup reprochee d'un côté, tandis que d'un autre on ne lui reprochait pas moins « sa mollesse au début ». Envoyé en disgrâce à Chaumont (Haute-Marne), par décret du 11 juillet. M. Emile Ollivier, malgré les sympathies génerales qu'il s'était incontestablement acquises dans sa nouvelle résideqce, fat révoque le 11 janvier 1849. Décidé à se rendra en Italie pour se reposer de tant de fatigues, il s'arrêta toutefois dans le Var, se mêla à l'agitation électorale en pleine effervescence et se vit poursuivre par le préfet d'alors, M. Haussmann, devant le tribunal correctionnel de Draguignan, qui l'acquitta (13 avril 1850). 11 put alors continuer son vovage, ne resta que peu de temps en Italie et vint reprendre sa place au barreau de Pans. Il alla plaider quelques procès politiques dans le Midi et il etait à Montpellier, plai- dant pour le Suffrage univerael de cette ville, journal qu'avait dirige son frère Aristide, tué en duel le 21 juin precedent par M. de Ginestous, lorsque, rappele par une

lettre de son père, traduit lui-même devant la cour d'assises de la Seine, il arrivait à Paris le 2 décembre 1851 et échappait par cette circonstance aux recherches dont il était l'objet à Montpellier. Il n'en était pas de même de son père, qui lut arrêté le 7 décembre. par les soins d'un ami à qui il avait demandé asile; mais. à force de démarches, et grâce surfit à l'appui du prince Napoléon et du prince Jérôme, il finit par obtenir son élargissem*nt sans condition quoiqu'il eut fort prudemment agi en mettant la frontière entre lui et les meneurs du Deux Décembre, comme l'avenir le prouva. Resté à Paris, M. Emile Ollivier ne fut pas autrement inquiété, si ce n'est que le conseil de l'ordre des avocats, sur la proposition de M* Marie, le frappa d'une suspension de trois mois. Il fut momentanément réduit en conséquence, s'il faut l'en rroire, du moins, i donner des leçons de droit pour vivre. En 1853, cependant, il reparut au barreau, d'abord dans l'affaire Vergniaud, en remplacement d'un confrère malade, puis dans l'affaire de la marquise de Guerry, contre la communauté de P:cpus, affaire qu'il gagna en appel, contre des adversaires qui s'appelaient Berryer et Dufavre. Il put dès lors abandonner les leçons, sa place au barreau était faite. Aux élections générales de 1857, la candidature fut offerte à Paris à M. Emile Olivier, par les directeurs de la Presse et du Siècle. Il l'accepta et fut élu au second tour contre Garnier Pagès, candidat du comité democratique et M. Monin-Japy, candidat du gouvernement, député sortant de la 3' circonscription. Il prit place an Corps législatif dans ce petit groupe d'opposition appelé plus tard les Cinq, dont il devint bientôt l'un des membres les plus brillante toutefois, en 1857, ces Cinq n'étaient encore que trois; ce ne fut qu'aux élections partielles d'avril-mai 1858, nécessitées par le refus de serment de Goudehaux, Carnot et Cavaignac que, par l'adjonction de Jules Favre et d'Ernest Picard, ce faible groupe se trouva constitué. M. Emile Olivier prit part aux principales discussions de cette législature, et avec nn courage, au debut, qui en eût effrayé beaucoup d'autres, étant alors le seul orateur de l'opposition. Nous ne pouvons insister sur ce sujet et rappeler ses nombreux discours, dont l'esprit est d'ailleurs présent à la pensée de tout le monde. Rappelons seulement qu'entre temps, il défendait devant le tribunal correctionnel M. Vacherot, poursuivi pour la publication de son livre sur la Démocrafie, et qu'à cette occasion, il était de nouveau frappé d'une suspension de trois mois par le tribunal. Réelu en 1863, en plus nombreuse compagnie, la modération avec laquelle il combattait le pouvoir et qui ne ressemblait pas tout à fait, il faut en convenir, à l'ardeur des premiers jours, où il était senl à porter le poids d'une opposition à peine tolérée, amena quelque froideur entre lui et ses amis de la veille, et sa position au Corps législatit en devint bientôt assez difficile. Dans la session de 1864, il fut rapporteur de la loi sur les coalitions, loi insuffisante, mais qui était certainement un grand avanttage obtenu; mais l'étalage de sa satisfaction d'une conquête trop peu considérable, augmenta encore la defiance de la gauche, qui le rejeta en quelque sorte de son sein. Plusieurs fois, vers la fin de 1866, M. Emile Ollivier etait allé aux Tuileries conférer avec l'empereur; ambition ou non, il est évident que, dès lors, son but était tout tracé amener l'Empire à une évolution libérale et parlementaire qui l'eût peut-être sauve, sans les partisans du pouvoir personnel, qu'une telle évolution devait replonger dans le néant le plus complet. Certes, une fois au pouvoir, avec son tempérament extrêmement impressionnable malgré l'extérieur impassible qu'il reussit presque toujours à revêtir à temps et qui le trompe luimèroe, M. Eroile Ollivier devait fatalement s'abandonner aux contradictions qui ont signale son court mais funeste passage aux affaires, où son maintien était, dans son esprit du moins, indispensable au salut du pays, c'est-àdire à l'accomplissem*nt de son propre programme ce qui aurait pu être vrai dans la mesure indiquée par lui, au cas où il n'eût rencontré aucun obstacle, aucune opposition sérieuse. 11 ne fut pour rien toutefois, s'il faut l'en croire, dans la rédaction de la fameuse lettre du 19 janvier 1867, qui serait œuvre toute spontanée de l'empereur. On sait, d'ailleurs, qu'il devait se passer près de trois ans avant que les promesses libérales qui y étaient faites reçussent uu semblant d'exécution. Pour le moment, le parti de la réaction l'emportait de nouveau. — Aux élections de 1869, M. Emile Ollivier se présenta à la fois dans la première circonscription du Var et dans la 3- circonscription de la Seine; il échoua dans cette dernière, qui lui préféra un exile de Decembre, Bancel; et son apparition dans les réunions électorales, pet dant la période préparatoire, fut plus d'une fois le signal de désordres graves; la 1" circonscription du Var l'elut au contraire à une grande majorité, contre Clément Laurier, alors ultra-radical et « irréconciliable ». Dans la courte session de juillet, M. Emile Ollivier devint le chef du nouveau tiers-parti liberal, dont l'avenement devenait de plus en plus certain. Dans la longue prorogation qui suivit, en effet, les négociations furent rouvertes et activement poussees, par l'intermediaire de Clément Duvernois. Les Papiers et correspondance de la famille impériale (9* livraison) contiennent le dossier presque omplet et curieux à consulter de cette affaire. Eufin, par une lettre en date du 27 decembre 1869. l'empereur chargeait officiellement M. Emile Ollivier de former le premier cabinet parlementaire de l'Empire, et ce ministère, après des démarches sans fin, entrait en fonctions le 2 janvier 1870. Il devait dès le début se trouver en présence de difficultés inouïes, sans parler des difficultés inherentes à la transformation qu'il il était chargé d'accomplir le meurtre de Victor Noir par le prince Pierre Bonaparte fut accompli, en effet, le 10 janvier 1870. Cet événement, l'agitation menaçante dont il fut le sujet eurent sans doute une grande influence sur l'altitude autoritaire. agressive meme, que prit peu à peu le chef du cabinet. Des lors, outre les poursuites dirigées contre M. Henri Rochefort, deputé, des arrestations nombreuses ont lieu;

M. Emile Ollivier a publié Commentaires sur les sai- sies immobilieres et ordres, en collaboration avec M. Mourlon (1859): Commentaire de la loi du t5 mai 1864 sur les coalitions (1864); Démocratie et liberté (1867J; le Dix-neuf janvier (1869); Une visite à la chapelle des Medicis, Dialogue entre Michel-Ange et Raphael

en même temps que se prépare le vote Plébiscitaire sur le senatus-consulte du 28 mars, cause de la demission de MM. Buffet, Oaru et de Talhouët qui y voient justement la négation du régime qu'on est censé inaugurer, se découvre un complot avec bombes explosibles, etc., ainsi qu'un attentat contre la sûreté de l'Etat, dont l'Association internationale est accusée, de sorte qu'une haute cour de justice est convoquée pour juger ces crimes, après qu une haute cour vient de juger relui du prince Pierre Bonaparte. Cependant, le plébiscite est voté à une immense majorité. Après cette victoire, que M. Emile Ollivier, par une inspiration malheureuse, appelle un « Sadowa français », il semble qu on va pouvoir respirer. L'ancien intermédiaire entre l'empereur et M. Emile Ollivier, Clément Duvernois, pour attaquer trop vivement, dans le Peuple francais, le chef du cabinet qui no le* satisfait plus, est dépossédé de son journal. M, Ollivier triomphe sur toute la ligne, mal il est vrai, mais il triomphe néanmoins, quand l'émotion causée par l'interpellation de M. Mauny sur le percement du Saint Gothard 20 juin) est à peine calmée, que voici l'acceptation de la couronne d'Espagne par un prince de la maison royale de Prusse, qui met de nouveau le feu aux poudres, hélas! sans metaphore pour notre malheur. Nous ne suivrons pas dans toutes ses phases l'enfantement lamentable de la guerre de 1870-71, dont nous avons eu déjà, au reste, l'occasion de parler avec dotail. La guerre déclarée (15 juillet), le premier ministre, avec cette déplorable intempérance de langage dont le souvenir a dû bien des fois lui peser, assurait qu'il en acceptait d'un « cœur léger » toutes les conséquences engagement puéril, sans aucune sanction et qu'il pouvait s'éviter. Nos premiers desastres avaient produit à Paris, comme dans toute la France, une émotion douloureuse qui se transformait peu à peu en colère. En présence des dangers qu'il pressentait, M. Emile Ollivier obtint de l'imperatrice-regente la convocation des Chambres pour le 9 août an début de la séance de ce jour, le Corps législatif votait à une grande majorité un ordre du jour de Clément Duvernois déclarant le cabinet incapable de pourvoir à la sûreté du pays, et ce cabinet se retirait, remplace par un plus habile sans doute, quoique ce ne soit pas précisément une vérité démontrée Il avait pourtant à sa tête un général, dont les circonstances justifiaient bien la présence à ce poste, M. le comte de Palikao. Quant au ministre tombe, il se retira à Bella, en Piémont, où il résida jusqu'à la fin de 1872; à cette époque il est rentré en France et demeura quclque temps à Passy. Il résida ensuite à Marseille. Au mois de mars 1877, les journaux le faisaient voyager à Constantinople, mais c'était à tort. Aux élections dn t0 février 1876, M. Emile Ollivier se portait candidat ù la deputation dans tes deux arrondissemeots de Draguignan et de Brignoles, mais sans succès. 11 renouvelait la tentative le 14 octobre 1877 à Draguignan, avec un résultat encore plus piteux, mais moins, pourtant, que celui qui l'attendait aux élections d'octobre 1885, auxquelles il se présentait comme « candidat indépendant » aux électeurs du Var, qui lui donnèrent 298 voix! C'est décidément un homme usé, et il est le seul, ou à peu près, qui ne s'en doute pas.

Elu membre de l'Academie française, qui ne tarda guère à regretter ce choix un peu preci pité, le 7 avril 1870, en remplacement de Lamartine, on n'avait pas eu le temps de procéder à la réception solennelle du nouveau membre avant son retour du Piémont; mais alors, on s'orcupa de préparer cette intéressante cérémonie, et M. Emile Ollivier, toujours très pénétré de sa propre importance, rédigea son discours à loisir. Cela fait, il en donna lecture, suivant l'usage, 4 une commission do ses collègues, parmi lesquels se trouvait Guizot, lequel arrêta le lecteur sur un passage où la révolution de 1830 était jugée « un coup d'Etat fait par les 221 ». Les deux hommes d'Etat ne purent se mettre d accord sur ce sujet, loin de là, la discussion, commencée en termes courtois, dégenéra en dispute. Finalement, M. Ollivier opposa à une demande de modification de cette partie si importante de son discours, le refus le plus l'ormel. Il s'ensuivit un vote de l'illustre compagnie prononçant l'ajournement indéfini de la réception de l'ancien ministre de 1 Empire liberal, tout en le tenant pour reçu, puisqu'il n'y avait pas moyen de faire autrement (mars 1884). Ne pouvant, en conséquence, tirer autrement parti de son discours. M. Ollivier le publia, avec une prefare explicative. Cet incident académique ne devait pas être le seul dont M. Emile Ollivier se fit le héros. Après l'election d'Henri Martin au fauteuil de Thiers, la mission de recevoir le nouveau membre ayant ete dévolue par le hasard à M. Ollivier, celui-ci en profita pour dire son fait au mort, en tant qu'homme d'Etat, cela va sans dire, ou du moins il tenta d'en profiter, car cette fois encore l'Académie intervint, priant son cher membre de supprimer certains passages de son discours tout à fait injurieux pour le membre décédé dont Henri Martin occupait maintenant le fauteuil. Refus absolu, comme on pouvait s'y attendre, de rien changer ù ce discours si laborieusem*nt préparé et ce fut un autre arademicien qui répondit au discours d'Henri Martin. M. Emile Ollivier fit beaucoup de bruit autour de cet incident, et cris aussi haut qu'il le put qu'il ne paraîtrait plus à l'Arademie: il n a pae tenu sa promesse, toutefois. Depuis son retour, M. Emile Ollivier a collaboré aux journaux du prince Napoléon, notamment à l'Estafette ou. en 1880, il engageait avec M. Paul de Cassagnac une polémique extrêmement acerbe,née des conseils paternels qu'il s etait cru autorisé à donner aux « prêtres é laires » de se soumettre aux décret du 29 mars, qu'il blâmait d'ailleurs.

(1872); Lamartine, précédé d'une préface sur les incidents qui ont empêché son éloge en séance publique à l'Académie française (1874): Principes et conduite (1875); Mes discours (1875); l'Eqlise et l'Etat nu concile du Vatican (1879, 2 vol,) M. Thiers à l'Academie et dana l'histoire (1880) Commentaire de l'encyclique de Lion XIII sur la constitution chrétienne des Etats (1886), etr. Il a fondé en 1856, avec MM. Mourlon, Uemangeat et Ballot. la Revue du droit pratique, à laquelle il a fourni de nombreux travaux juridiques, a collaboré à la Presse, dont il prit pour peu de temps la direction an départ d'Emile de Girnrdin, et sur l'avis de celui-ci (1866), à la Liberté, à l'Estafette, etc. 11 est en outre un musicien amateur très distingue virtuose remarquable sur le violon, il a de plus composé plusieurs concertos pour cet -instrument. M. Emile Ollivier a éte, de 1865 à 1870. commissaire du gouvernement égyptien près la Compagnie du canal de Suez. Il a constamment refusé toutes les décorations qui lui ont été offertes, compris celle de la Toison d'or, que l'Espagne lui fit offrir par son ambassadeur. feu M. de Olozaga, en mai 1870. Veuf en premières noces d'une fille du célebre pianiste et compositeur. abbé Liszt, mort en 1886, M. Emile Ollivier épousé, en septembre 1869, MU. Gravier, fiHe d'un riche négociant marseillais. OLLIVIER, AUGUSTE VINCENT MARIE, homme politique français. né à Guingamp le 17 novembre 1828. Membre du Conseil genéral des Côtes-du-Nord, dont il est devenu vice-président, M. A. Ollivier se présenta comme candidat monarchiste et clerirnl ù une élection partielle ouverte dans la 1re circonscription de Guingamp le 14 septembre 1879, et fut élu son élection fut invalidée, et M. Ollivier, traduit avec plusieurs de ses grands élerteura devant les tribuneux, soua l'inculpation de corruption, fut condamné ù l'amende. Il va sans dire que le procès précéda l'invalidation de l'életion, qui ne fut prononcée par la Chambre que sur l'arrêt du tribunal, le 23 juillet 1881. Le 21 août suivant, M. Auguste Ollivier n'en était pas moins élu dans la même circonscription, avec un chiffre de voix un peu moins considerable que la première fois. mais suffisant, Il siégea à droite, et fut élu député des Côtes-du Nord, le deuxième sur neuf, aux alertions genérales du 4 octobre 1885. Alors dans quel but ténébreux aurait-il usé de corruption en 1879 ?.

OLMSTED, FREDERICK LAW, architecte constructeur de jaidins et publicité américain, ne à Hartford (Connerticut) le 10 novembre 1822, fit sqs études au college d'Yile. Ayant acheté, en 1848, une ferme dans Staten Island, auprès de New-York, il s'appliqua à l'etude de la construction des jardins paysagers. En 1850, il (it un voyage en Europe, et parcourut ù pied l'Angleterre et une partie du continent. Au retnur, il publia la relation de ce voyage sous re titre Promenades et causeries d'un fermier américain en Angleterrt (1852). En 1852-53, il visita les Etats du Sud, comme correspondant du New York Times, avec mission d'etudier l'influence de l'esclavage sur l'agriculture. Il recueillit ensuite les lettres adressées à son journal à ce sujet, et les publia en plusieurs volumes portant ces titres Voyage sur les côtes des Etats esclacagistes (1856); Voyage au Texas (1857) Voyage dans les campagnes lointaines (1860). En méme temps, il entreprenait, en 1855, une nouvelle excursion en Europe, afin d'étudier les domaines ruraux et les parcs de l'Allemagne, do la France et de l'Italie. L'année suivante, son projct d'un parc central pour New-York, conçu avec M. Calvert Vaux, obtenait le prix, et il était nommé architecte et ingénieur en chef chargé de sa réalisation. Les travaux furent suspendus en 1861, à cause de la guerre civilo qui venait d'éclater, et M. Olmsted devint secrétaire, en fait directeur, de la Commission sanitaire, position qu'il conserva jusqu'à la fin de la guerre. Il reprit ensuite la direction des travaux du Central Park, terminés seulement depuis peu d'années. — On doit, en outre, à M. Olmsted la construction de plusieurs parcs de même nature dans diverses grandes villes des Etats-Unis, notamment le Prospect Park de Brooklyn. Il a beaucoup écrit sur les questions d'hygiène, dans tes recueils périodiques spéciaux, et publié quelques ouvrages sur le même sujet.

OPPERT, JULES, orientaliste français d'origine allemande, membre de l'institut, est no ù Hambourg le 9 juillet 1825, de parents israélites. Il commença ses études dans sa ville natale, au Johanneum, et alla les poursuivre à Heidelberg, à Bonn, d Berlin et onfin à Kiel, où il prit le grade de docteur en philosophie en 1847. Il vint aussitôt à Paris, où il devint professeur d'allemand et d'anglais au lycée de Laval on 1848 et à celui de Reims en 1850. II avait spécialement étudié, à Bonn, le sanscrit et l'arabe. et avait ete reçu docteur avee une thèse sur le droit criminel des Hindous; puis, il avait abordé le zend et le persan, et dès 1847, publiait à Berlin une étude sur le Système vocal du persan ancien. A Paris, il traita cette même question, entre autres, à la Revue archéologique. En 1851, il fit partie, avec F. Fresnel et Thomas, d'une mission scientilique en Mésopotamie, chargée d'explorer les ruines de la Babylonie et de la Chaldée. De retour en France en t8M, il reçut des lettres de grande naturalisation, en reconnaissance des services qu'il avait rendus dans cette occasion à la science française. L'année suivante, il recevait du ministère une nouvelle mission de recherches au Musée britannique, et assistait à la réunion de l'Association britannique. tenue à Glasgow; il explorait ensuite les musées et collections d'Allemagne au môme titre et dans le même but. A son retour, M. J. Oppert était nommé professeur de sanscrit et de philologie comparée à la Bibliothèque impériale (1857) et décore de la Légion d'honneur. En 1863, il obtenait le grand prix bionnal de Y0,000 francs de l'Institut, destine à récompense « t'œu- vre ou la découverte la plus propre à honorer ou à servir le pays". En 1868, il était appele à la chaire de pailologie et d'ar héologie au Collège de France, Il a

été élu membre de l'Académie des inscriptions et bellesLettres en 1881. il est, en outre, membre de diverses academies et sociétés savantes étrangères, notamment correspondant de l'Académie des sciences de Saint- Pétersbourg. On a de ce savant, outre les travaux précités les Inseriptions des Achéménides (1852); les Etudea assyriennes (1856); l'Expédition scientifique de France en Mésopotamie (1858 et suiv.J; les Inscriptions cunéiformes dechiffrées une seconde fois, Grammaire sanscrite (1859); Éléments de la grammaire assyrienne (1860); Etat présent du déchiffrement des inscriptions cunéiformes (1861); les Inscriptions assyriennes des Sargonides et les fastes de Ninive, les Fastes de Sargon, traduction, avec M. J. Menant; l'Honover ou verbe créateur de Zoroastre (1863) la Grandeinscription de Khorsabad (1864-66); Histoire des empires d'Assyrie et de Chaldée (1866); Babylone et les Babyloniena, Mémoire sur les rapport de l'Egypte et de l'Assyrie dans l'antiquité (1869) la Chronologie biblique, les Inscriptions de Dour-Sarlrayan (1870); Mélanges persans (1872) l'Immortalité de l'àme ches les Chaldéens (1875) Salomon et ses successeurs et Documents juridiques de l'Assyrie et de la Chaldée, avec M. J. Menant (t877): le Peuple et la langue des Mèdes (/879), etc. M. J. Oppert a été promu officier de la Légion d'honneur le ft juillet 1885.

ORCHARDSON, WILLIAM QUILLER, peintre écossais, né à Edimbourg en 1835. est élève de ta Trustees' Academy de cette ville, où il entra à quinze ans, et débuta avec succès, vers 1856, aux expositions de l'Académie royale écossaise. Il vint à Londres en 1863, et exposa la même année à la Galerie natinnale: une Vieille chanson anglaise et des Portraits suivis de: Fleurs de la forêt (1864) Hamlet et Ophélie, à l'Académie royale et le Défi, à la Galerie française de Pall Mali, qui remporta un prix de 2,500 francs (1885) l'Histoire d'une vie, à l'Académie rojale, et Christophle Sly, à la Société des artistes anglais (1866); Talbol et la comtesse d'Auvergne, Miss Pettie, le Choix d'une arme (1867); le Prince Henry, Poins et Falstaff (1868); la Petite marchande du Lido, les Rêves du jour, les Travailleurs de la mer (1870); Il y a cent ans, Sur le grand canal a Venise et A Saint-Marc (1871); Casus Belli, le Favori de la forêt (1872); le Protecteur Oscar et Brin Cinderella (1873); Hamlet et le roi, Ophélie, un Marchand de fruits vénitien, Evadé! (1874); Trop beau pour être vrai, et Clair de lune sur les lagunes (1875); Choses rejetées par la mer et choses jetées d la mer, le Vieux soldat, le Mémoire (1876) la Reine des épées et Jeasica (f877); Neutralité conditionnelle, Tourbillon social laissé par la marée, fAutomne (1878) Coup dur, scène de table de jeu (1879) Napoléon Ier a bord du « Bellérophon » (1880) Un ménage dans la 4une de miel (1882); Voltaire dinant avec le duc de Sully (1883); une Corde sensible (1886). A l'Exposition universelle de Paris, en 1867, M. Orchardson avait envoyé deux toiles déjà citées le Défi et Chrialophle Sly, qui furent très remarquées et lui valurent une médaille de 3° classe; à celle de 1878, il avait la Reine des épées, Emprunt sur gage, la Piste perdue, l'Antichambre, et obtint une nouvelle médaille de 3' classe. Associé à l'Académie royale depuis 1868, il a été élu membre titulaire le 13 dérembre 1877.

ORDINAIRE, DIONXS Louis, littérateur et homme politique français, né à Jougne (Doubs) le 10 juin t826. Elèvo de l'Ecole normale, il était reçu agrégé en 1855 et professa la rhétorique à Amiens, puis à Versailles. Nommé secrétaire particulier du préfet du Rhône après le 4 Septembre, il devint ensuite rédacteur de la République française, puis rédacteur en chef de la Petite République française. Une élection partielle s'étant ouverte dans 1 arrondissem*nt de Pontarlier, le 28 décembre 1880, M. Dionys Ordinaire y fut élu député sans concurrent et prit place sur les bancs de l'Union républicaine il fut réélu dans les mêmes conditions le 21 août 1881. Elu député du Doubs le 4 octobre 1885, il a voté l'expulsion totale des princes. On doit à M. D. Ordinaire: un Dictionnaire de mythologie et une Rhétorigue nouvelle (1866); les Régents de collège, poésies (1873).

O'REILLY, BERNARD, prélat catholique irlandais, né à Ballybeg, comté de Meath, le 10 janvier 1824, fit ses études au collège catholique de Saint-Cuthbert, à Ushaw, près de Durham et entra dans les ordres. Il devint chanoine de Liverpool et a été, pendant vingt ans, attaché à l'église Saint-Vinrent-de-Paul de cette ville. A la mort de M.Goss (3 octobre 1872), M. O'Reilly fut nommé évPque de Liverpool à sa place et consacré le 19 mars 1873 par l'archevêque Manning.

OSCAR II, RÉDÉRIC, roi de Suède et de Norvège, connu avant son avènement au trône sous le titre de duc D'OSTROGOTHIE, était alors chef de la brigade de la garde, lieutenant-général et vice-amiral. Il est né le 21 janvier 1829 et a épousé, en juin 1857, la princesse Sophie de Nassau, fille du feu duc Guillaume, née le 9 juillet 1836, de qui il a eu quatre fils: Oscar Gustave Adolphe, duc de Wermland, heritier présomptif actuel du trône, né le 16 juin 1858; Oscar Charles Auguste, duc de Gothie, né le 15 novembre 1850; Oscar Charles Guillaume, duc d'Ostrogothie, né le 27 février 1861 et Oscar Eugène, duc de Nerike, né en août 1865. A la mort de son frère Charles XV (18 septembre 1872), il lui succéda au trône et fut sacré le 18 juillet 1873 à la cathédrale de Drontheim, ainsi que la reine Sophie. Le roi Oscar Il jouit d'une liste civile d'un peu moins de 2 millions comme roi de Suède, et comme roi de Norvège, d'une seconde liste civile de 800,000 francs, plus d une dotation annuelle d'environ 420,000 francs, votée à la famille royale, sur la demande de Charles XIV, pour lui et ses successeure. — On doit au roi Oscar quelques travaux littéraires, notamment une notice sur Charles XII (1875); une traduction du Faust de Gœthe en vers suédois, qui

lui valut le titre de correspondant de l'Académie de Francfort (1878); Poésies et feuillets détachés de mon journal (f88O); le Chdteau de Kronberg, roman (1882), et d'autres traductions d'ouvrages célèbres allemands. OSMAN PACHA GHAZI, NOURI, général et homme d'Etat ottoman, né en 1832 à Tokat, dans la Turquie d'Asie. Il commença ses études à l'école préparatoire de Constantinople, où son frère Hussein était professeur d'arabe, puis entra à l'Académie militaire, d'où il sortit comme lieutenant de cavalerie en 1853, et fut attaché à l'état-major d'Omer-Pacha au début de la guerre de Crimée. Après cette campagne, où il s'était distingué par sa bravoure, il était nomme capitaine dans la garde impériale, à Constantinople. Il prit part à la pacification de la Syrie en 1860 il avait alors atteint le grade de commandant (binbachi); puisil combattit l'insurrection rrétoise (1866-69) et devint lieutenant-colonel. Après la soumission de l'ile, il revint à Constantinople, et fut promu colonel. Promu brigadier général en i874, il était élevé an rang de divisionnaire l'année suivante, placé à la tête du 5. corps d'armée, réuni à Widdin et chargé d'opérer contre Zaitchar. Il enleva brillamment cette position, battit les Serbes dans toutes les rencontres et les contraignit à demander la paix. Il fut alors élevé à la dignité de maréchal de l'empire (murhir) par iradé impérial. Cependant, désappointes de la manière dont les choses avaient tourné, les Russes franchissaient le Danube en juillet 1877. Osman Pacha était en-ore à Widdin, son armée augmentée de soixante-huit bataillons, de seize escadrons et de 174 pièces de canon. Il courut au-devant des Russes avec la plus grande partie de ces forces. les battit près de Plevna et fortifia cette ville, qu'il défendit avec un courage et un succès qui auraient changé le sort des armes en faveur des Turcs si la bravoure y avait suffi, contre des forces bien supérieures en nombre et qui augmentaient chaque,jour. Le 14 septembre, il infligeait à t'armée russo-roumaine nne défaite dans laquelle elles laissaient près de 20,000 hommes sur le terrain. Le 2 octobre, Osman Pacha recevait du sultan, avec la plaque en diamants de l'Osmanié, le titre de ghazi, ou victorieux, en même temps que Moukhtar Pacha, commandant du 4. corps. Cependant, Plevna, réduite à la famine, extrémité lamentable que les Parisiens connaissent aussi bien, dut se résoudre à capituler. Cette résolution ne fut prise qu'à la suite d'une tentative désespérée d'Osman pour percer les lignes russes (10 décembre), dans laquelle lui-même avait été blessé grièvevement aux jambes. Fait prisonnier avec son armée, le général ottoman fut emmené en Russie, où il fut du reste traité avec le respect qu'il méritait; peu après la conclusion de la paix, en mars 1878, il rentrait à Constantinople et était nommé commandant en chef de la garde impériale. Le 10 juin, il était nommé, sans abandonner son commandement, maréchal du Palais et grand maitre de l'artillerie, puis gouverneur général de l'ile de Crète. Appelé au ministère de la guerre dans le cabinet constitué en décembre 1878, Ghazi Osman Pacha s'occupa activement d'un programme de réorganisation radicale de l'armée ottomane. Il acquit bientôt une si grande influence sur l'esprit du sultan, qu'une accusation de malversation portée contre lui devant celui-ci par deux muchirs, qui n'avaient probablement pas trouvé d'autre moyen de le perdre, n'eut pas de suite. Il quitta toutefois le ministère en juillet 1880, mais pour y revenir en janvier 1881, en remplacement d'Hussein-HusniPacha, qui l'y remplaçait à son tour le 3 décembre 1882. Ghazi Osman Pacha est commandeur de la Légion d'honneur.-A l'époque de son héroïque défense de Plevna, les bruits les plus étranges couraient en Europe sur la personnalité de ce général ottoman. On affirmait qu'il était américain, et s'appelait de son vrai nom le colonel Robert Clay Crawford; en France, on inclinait de préférence à croire que le fez d'Osman Pacha cachait le front humilié de l'ex-maréchal Bazaine. Mais il n'en étaitrien, comme on voit: l'illustre défenseur de Plevna est bien Turc, tout ce qu'il y a de plus Turc il n'en est pas moins curieux de constater une fois de plus la partialité singulière avec laquelle nous jugeons les Turcs refusions toute bravoure militaire comme toute capacité administrative. Il y a là une double erreur, que nous ne pouvons malheureusem*nt nous attarder à réfuter: le mal est ailleurs.

OSMOY (comte d'), CHARLES FRANÇOIS ROMAIN LE BŒOF, homme politique français, fils d'un ancien garde du corps de Charles X, est né à Champigny (Eure) le 19 août 1827, fit ses études à Paris. Ami de Bouilhet et de Flaubert, poète lui-mème, il aborda la carrière dramatique et fit représenter quelques petites pièces à l'Odeon, au Gymnase et au Palais-Royal. Il l'abandonna toutefois bientôt et se retira sur sa terre d'Osmoy, commune de Champigny, fonda la ligue d'enseignement populaire de l'Eure et succéda à son père, comme membre du Conseil général du département, pour le canton de Quillebœuf, qui t'a constamment réélu depuis, en 1862. Aux élections législatives de 1869, M. le comte d'Osmoy se présenta comme candidat de l'opposition dans la 2* circonscription de l'Eure, mais il échoua, quoique avec une minorité honorable, contre le candidat officiel, M. le comte d'Arjuzon. Au commencement de la guerre de 1870-71, M. le comte d'Osmoy, qui se trouvait à Paris, s'engagea dans le corps des éclaireurs de la Seine, devint capitaine au 1" régiment et fut décoré de la Légion d'honneur pour sa belle conduite pendant le siège de Paris. Elu représentant de l'Eure à l'Assemblée nationale, le troisième sur huit. aux élections du 8 février 1871, il prit place au centre gauche républicain, avec lequel il n'a manqué de voter que pour voter avec le groupe voisin de la gauche républicaine il a pris part principalement aux discussions relatives aux Beaux-Arts et a été plusieurs fois rapporteur du budget de ce département. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, M. le comte d'Osmoy était porté sur la liste républicaine, qui échoua dans l'Eure;

mais le 20 février suivant, il était élu député de l'arrondissem*nt de Pont-Aulemer, par 9,950 voix contre 5,761 obtenues par le candidat réactionnaire. Réélu le 14 ortobro 1877 et le 21 août 1881, il était élu sénateur de l'Eure, le premier des deux, au renouvellement du 25 janvier 1885. Il a voté contre le projet d'expulsion des princes. M. le comte d'Osmoy fait généralement partie dn jury des salons annuels et des diverses expositions nationales ou internationales pour la section Beaux-Arts et est memhre du comité des sociétés des Beaux-Arts des départements. Il a publié en 1880 un recueil de Mélodies. OTTIN, AUGUSTE Loms MARIE, srulpteur français, né à Paris le 11 novembre 1811. Elève de David d'Angers et de l'Ecole des Beaux-Arts, il prit part au concours do l'institut en 1836 et remporta le grand prix de Rome, le sujet du concours étant Socrate buvant la ciguë. Après son retour d'Italie, où il eut à exécuter divers travaux, il exposa notamment les bustes de M. Ingres, en bronze. de Mlle. Richardot, de Mme Isabelle Constant Hercule au jardin des Hespérides, l'Amour et Psyché, Leuchosis, statues en marbre le Chasseur indien et le boa, le Coup de hanche des lutteurs, groupes en plâtre Ecce hom*o, Materamabilis, statues en marbre Ch. Fourier,buste en marbre la Ju.rtice, la Vérité, statues en marbro; Acis et Galatée surpris par Polyphème, groupe en marbre et pierre, pour la fontaine rustique du jardin du Luxembourg et le buste en marbre de Af. Ingres, à l'Exposition universelle (1840-55) Jeune fille portant un vase, statue en marbre (1857) Napoléon III, statue en marbre l'Amoue et Psyché, groupe en marbre (1861) M. de Belzunce, buste (1863); Bethsabée, statue (1864); les Orphelins, bas-relief (1866); le Coup de hanche, en bronze (Expos. univ. 1867); Henri IV, statue (1868); Thésée precipitant le brigand Scyron à la mer, groupe en plâtre (1869) la Vérité, statue en marbre (1874); Campaspe se déshabillant devant Appelle par ordre d'Alexandre, statue en plâtre (1875); le Thésée précipitant Scyroa, en fonte de fer (1876); Campaspe, en marbre (1883); Marche triomphale de la République (1885) Portrait de M. Cantagrel, buste en marbre (1885). M. Ottin a executé en outre de nombreux travaux pour les monuments publics. Nous citerons la Cheminée monumentale, dessinée par Lefuel, pour le palais de Flnrence, en 1850; un Jeune faune, une Chasseresse, pour la fontaine de Médicis, au jardin du Luxembourg les bustes de Chaptal et de Prony, pour le ministère de l'Intérieur; un Hercule, pour le parc de Saint-Cloud, etc. M. Ottin a obtenu une médaille de 20 classe en 184!, nne de 1" classe en 1846, une autre de 2° classe à l'Exposition universelle de 1867, à la suite de laquelle il a été fait chevalier de la Légion d'honneur.

OUDET, GUSTAVE, homme politique français, né à Beaufort (Jura) le 4 juillet 1816. Ayant fait son droit à Paris, il alla s'inscrire nu barreau de Besançon, où le trouva la révolution de Février. Nommé avocat général à Besançon, il donnait sa démission en 1849. Arrêté le 2 décembre 1851, M. Oudet était traduit devant une commission mixte et condamné à la déportation, peine commuée en celle de l'internement à Dijon, agrémenté de la surveillance de la haute police, dont il ne fut relevé 'qu'en 1854. Rentré à Besançon, il était élu au Conseil municipal en 1860 en dépit des efforts de l'adminigtration maire de cette ville, dont il représente le canton sud au Conseil général du Doubs depuis 1871, M. Oudet fut élu sénateur du Doubs le 30 janvier 1876, le second, et a été réélu le premier au renouvellement du 25 janvier 1885. Il a voté l'expulsion des princes. M. Oudet a été décoré, comme maire de Besançon, en 1876, par le maréchal de Mac Mahon. Il est président du Conseil OUDINÉ, EUGÈNE ÂNDRÉ, sculpteur et graveur en médaille français, né à Paris le 1· )janvier 1810. Elève de Galle, de Petitot et d'Ingres, il s adonna plus particu- lièrement à la gravure en médailles et remporta le grand prix de Rome en 1831. Peu après son retour de Rome, il entrait au Timbre, puis à la Monnaie. — On doit à M. Oudiné, en fait de sculpture le Gladiateur blessé, envoi de Rome (1837); le Général Espagne, aux Invalides le buste du Prince royal (1842); Louis VIII, à Versailles, et la Charité, groupe, au Puy (1843); la Vierge et l'enfant, les Quatre évangélistes (1845) le Duc de Richelieu, buste, pour la Chambre des pairs; Psyché endormie, la Reine Berthe, au jardin du Luxembourg (1848); la Loi, la Sécurité, la Justice, à l'hôtel du Timbre; le Baptéme de Clovis le Martyre de Sainte Valère, pour l'eglise Sainte-Clotilde (1853); Bufjon, statue, au nouveau Louvre (1855); Saint Landry, à la tour Saint-Germain-l'Auxerrois (1861); les statues de Daphné et d'Hébé, pour le palais des Tuileries douze Médaillons de.s poètes illustres, pour la Bibliothèque nationale (1866); la Vierge et l'enfant Jesus, marbre, pour l'église Saint-Ambroise; le Bonheur vrai (1868); les bustes d'Ingres, du Général Poncelet, de Mathieu (1869); ceux de Mignet (1872), de Thiers (1874), de Dupin aîné (1875), de P. Flandrin (1876), de M. Hénard et de J.-B. Say (1877). Jeune femme d sa toiletle, statuette en marbre (1878); Ingres, statue en plâtre (1883), reproduite en marbre l'année suivante, et une quantité innombrable d'autres bustes et de médaillons. Pour la gravure en médailles, nous ne pouvons citer que ses œuvres principales les medailles de la Colonne de Boulogne et de l'Amnistie (1843); du Gouvernement provisoire, et le Type des monnaies de la République (f848J; les médailles du Deux décembre (1852), du Tombeau de Napoléon 1er (1853), de l'Exposition universelle, de la Bataille d'Inkermann (1855), de l'Annexion de la Savoie et du comté de Nice (1861), des Préliminairea de la paix de hllafranca (1863); l'Apothéose da Napoléon Ier, d'après le plafond d'Ingres la Médaille de Dumont d'Urville; une Médaille de Cérès, pour un comice agricole; les médailles de la Bienfaisance et de l'Assurance maritime (1813); celle de la Société de tempérance (f874J; cellesde Cherubini

OUIDA, LOUISA DE L' RAMÉE (dite), femme de lettres anglaise, d'origine française du côte paternel, est née en 1840 à Bury-Saint-Edmunds. Venue très jeune à Londres, avec sa mère et sa grand'mère maternelle, elle commença de bonne heure une active collaboration aux recueils périodiques de la métropole, signant ses articles et ses nouvelles du pseudonyme de Ouida, qui représente une manière de prononciation enfantine de « Louisa », et qu'elle a conservé depuis. Elle écrivit son premier roman, n'avant guère plus de vingt ana, dans le New Monthly Magazine de Colburn. Ce roman, intitulé Granville dé Vigne, fut publié à part ensuite sous ce titre: Reduit en esclavage (Held in bondage, 1863); puis vinrent successivement: Strathmore (1865); Chandos (1866) Idalie, et un recueil de nouvelles le Gage de Cecil Castlemaine et autres histoires (1867) Tricotrm et Sous deux pauillons (1868); Puclt ses vicissitudes, aventures, etc. (1869); Folle farine (1871); Unchiende Flandre et Une feuille dans la tempête (1872); Pascarel (1873); Deux petit* sabots (/874); Signa (1875); Dans une ville d'hiver (1876) Ariane, histoire d'un réve (1877) Amitié (1878) Papillons, Pipistrello (1880); The Vildage Commune (1881); Dans la Maremme; Bimbi, contes pour les enfants (1882); Wanda (1883, 3vol.),etc. Mlle de la Ramée est particulièrement populaire en France, ou plusieurs de ses romans, notamment les Deux petites sabots (Two little wooden shoes), et Wanda ont été traduits, ainsi que bon nombre do ses nouvelles. Elle réside depuis déjà longtemps dans les environs de Florence.

OUSELEY, sir FREDERICK ARTEUR GORE, baronet, compositeur de musique religieuse anglais, fils d'un diplomate est né à Londres le 12 août 1825, fit ses études à Oxford, où il prit le grade de maitre es arts en 1849, et celui de docteur en musique en 1854. Entré dans les ordres, il tint de 1849 à 1851, une cure à Londres, puis fnt nommé grand chantre (precentor) de la cathedrale d'Hereford en 1845, ensuite curé titulaire de la cathédralo Saint-Michael, à Tenbury en 1856. Il a, depuis cette époque, pris une grande part à la fondation du college Saint-Michael de cette ville, dont il est recteur et ou il s'est charge de l'éducation musicale classique et chorale des enfants. 11 est en outre professeur de musique à

PADOUE (duc de), Eanasr Louis HENRI HYACINTHE ARRIGHI Dx CASANOVA, homme politique français, ancien ministre, ancien sénateur, fils du genéral de l'Empire créé duc de Padoue par Napoléon Ier et mort sénateur en 1853, est né à Paris le 26 septembre 1814. Entré à l'Ecole polytechnique en 1833, il entrait deux ans plus tard, le premier de sa promotion, à l'Ecole d'applieation, et en sortait Comme officier du génie mais il donna sa démission et se retira dans ses propriétés de Seine-etOise. Etranger à la vie publique pendant toute la durée du règne de Louis Philippe, il fut nommé, après l'election du 10 décembre 1848, à la préfecture de Seine-etOise. Dans ce poste envié on doit reconnaître qu'il soigna au mieux les affaires he l'Empire prochain. Nommé maître des requêtes au Conseil d'Etat en quittant Versailles (1852), M. Arrighi de Casanova succedait au titre de duc de Padoue à la mort de son père (21 mars 1853), et à son siège de sénateur trois mois plus tard (23 juin). Ministre de l'interieur du 5 mai au tIr novembre 1859, il fut promu, par distinction spéciale, de simple chevalier grand-croix de la Légion d'honneur en quittant, volontairement d'ailleurs, le pouvoir. Rendu à la vie privée par la révolution du 4 septembre, M. le duc de Padoue parut borner momentanément son ambition à ses fonctions de maire de Courson-l'Aulnay, où se trouvent ses propriétes, et de membre du Conseil genéral de Seineet-Oise pour le canton de Limours, qu'il remplit depuis 1852 et auxquelles il été reelu depuis 1881. Le 16 mars 1874, il était, à Londres, à la tète d'une manifestation apportant au prince imperial l'expression de ses vœux à l'occasion de son dix-neavieme anniversaire. Révoqué de ses fonctions de maire de Courson au retour, il se présentait à l'élection partielle du 18 ortobre 1874 à l'Assemblee nationale, et échouait contre M. Senard il se représentait, et échouait de nouveau

et de Thiers, argent (1875); les éorenvea en plâtre d'une quantité de médailles et de projets de medailles, parmi lesquels celui de la médaille des aeronautes de Paris (1876), etc. M. Oudine a obtenu, pour la sculpture: une médaille de 2° classe en 1837, une de 1re classe en 1843, une de 2°. classe en 1848 et en 1855; pour la gra- vure en médailles: une médaille de 1re classe en 1837, le rappel de cette première medaille et la croix de li Légion d'honneur en 1857.

PAD

PAGET (lord), CLARENCE EDWARD, amiral anglais, fils du f u marquis d'Anglesey, est né le 17 juin 1811, fit ses études à Wesminster, puis entra dans fa marine. Parvenu au grade de capitaine en 1839, il assista à la bataille de Navarin il servit également dans la Baltique pendant la guerre de Crimée. Lord Paget était elu, eu 1847, l'un des représentants de Sandwich à la Chambre des communes, comme membre liberal; aux élections de 1852, il ne se présenta pas, mais Il fut réélu par le même bourg à celles de 1857. Il résigna son siège en 1866. Quelque temps secrétaire de son père, grand maitre de 1 artillerie, il remplit les fonctions de secretaire de l'amirauté de 1859 à 1866, époque à laquelle, après avoir été promu successivement contre-amiral en 1858 et vice-amiral en 1865, il etait appele au commandement de l'escadre de la Méditerranée. Il a quitte ce commandement en 1869. L'amiral Paget est chevaliercommandeur de l'ordre du Bain depuis 1856 il est aussi commandeur de la Légion d'honneur.

PAILLARD-DUCLERE, CONSTANT JULES, homme politique français, ne à Paris le 20 octobre 1844, y fit son droit et fut reçu licencié. Attaché aux archives du ministère des affaires étrangères en 1866, à le directive

l'université d'Oxford depuis 1855. Sir F. Ouseley a compos la musique de plusieurs antiennes très esttmees. parmi lesquelles on cite particulièrement How goodly are thy tents O Israël! (Combien tes tentes sont gra- rieuses, 0 Israël !), la plus populaire de toutes. Il a publie plusieurs recueils de musique d'église ancienne Pt moderne, un Traité d'harmonie, un Traité de con- irepoint et fuque (1869J et, en collaboration avec le Dr Monk, les chants du psautier angdican (1872). OWEN, RICHARD, célèbre naturaliste et anatomiste anglais, né à Lanrastre le 20 juillet 1804, fit ses études à l'université d'Edimbourg, puis se rendit à Paris, oit il suivit pendant plusieurs années les cours de l'ecole de médecine et de la faculté des sciences, et devint en 1826 membre du Collège royal des chirurgiens de Londres. Ayant presque aussitôt commencé la série de ses catalogues le Catalogue descriptif illustré des spécimens de physiologie et d'anatomie comparées, le Catalogue d'Histoire naturelle. celui d'Ostéologie et celui des Débris organiques fossiles que possède le musée du college, il fut nommé conservateur de ce musée et professeur d'anatomie et de physiologie au Collège des rhi. rurgiens en 1835. Il fut un membre très actif de la commission d'enquête sur l'état sanitaire des villes, ainsi que de toutes les commissions d'hygiène de la métropole, et c'est à sa persévérance qu'est due la transformation du marché aux bestiaux de Smithfield, avec ses dépendances ignobles et nauséabondes, en simple marché à fourrage. A l'Exposition universelle de f851, M. Owen fut pràsident du j iry de la section des substances animales, fonctions dont il fut de nouveau chargé, et pour la même classe, à l'Exposition universelle de Paris de 1855. La même année, il publiait à Paris, en français, ses Principes d'osteologie comparée. Un os fossile de la Nouvelle-Zélande lui ayant été soumis, en 1837, il v avait reconnu un débris d'un oiseau plus grand que l'autruche, et ses recherches ultérieures le confirmèrent pleinement dans cette idée, qu'il développa dans les Transactions de la Société zoologique dans le volume de ce recueil pour 1855, il pose les bases de sa théorie de l'extinction des espèces due à la « lutte pour l'existence » provoquée par des influences étrangères. Dans son ouvrage Sur la nature des membres, poursuivant ses recherches sur l'unité de plan dans l'organisation animale, il est amené à conclure que les espèces se sont produites par suite d'une cause ou loi secondaire, opérant incessamment et donnant naissance à des espères nouvelles, quand, par une cause différente, d'anciennes espèces disparaissent, mais dans un mode qui lui échappe. Le professeur Owen, qui a laborieusem*nt collaboré aux recueils spéciaux de la Société royale, des Sociétés linnéenne, géologique, zoologique, médico-chirurgicale et

microscopique de Londres, à celui de la Société philose, phique de Cambridge, aux Transactions de l'Associa tion britannique, etc., a été l'un des fondateurs et le premier président de la Société microscopique et est membre titulaire, correspondant ou associé de la plupart des académies on sociétés savantes nationales et étrangères, membre associe étranger, notamment, de l'institut de France (Académie des sciences) depuis 1859 et de l'Académie des sciences de Berlin dépuis 1879 tl il est de plus membre étranger de la Société patin- nale d'agriculture de France. all a été professeur de paléontologie à l'Ecole des mines du gouvernement et professeur de physiologie à l'Institation royale de la Grande-Bretagne, mais des raisons de santé l'ont contraint à résigner ces deux chaires. Chargé par la reine de donner des leçons à la famille royale, il a reçu de Sa Majesté, pour en jouir sa vie durant. une résidence dans Richmond Park. M. Owen est surintendant des rections d'histoire naturelle au Musée britannique. A la séance de l'Académie des sciences française du 15 mars 1869, il prit possession de son siège en qualité d'associé étranger. Il a été nommé officier de la Légion d'honneur en 1855 et compagnon de l'ordre du Ram le 3 juin 1873 il est en outre chevalier de l'ordre du mérite de Prusse. Outre les ouvrages cités, M. Owen a publié Mémoire sur le nautile perlier (1832) Odontographie (1840); Mémoire sur une espèce éteinte de paresseux gigantesques (1842); lecons d'anatomie comparée des animaux invertébrés (1843) Leçons d'anatomie comparée des animaux vertébrés et Histoire des mammifères et des oiseaux fossiles de la Grande-Bretaqne (1846); Sur l'archétype et les hom*ologies du aquelette des vertébrés (f848J; Sur la nature des membres et De la parthénogénèse ou génération successive d'individue procréateurs provenant d'un aeub œuf (1849); Histoire des reptile. fossiles de la GrandeBretagne (1849-51); Principes d'ostéologie comparée (Paris, 1855); De la paléontologie et Du mégathérium (1860); Sur le ays-aye ou chiromys (1863), le Gorille (1865), le Dodo, Anatomie et physiologie comparées des vertébréa (1866); Discours sur l'exécution et le but d'un Muséum d'histoire naturelle nationnle (1870); les Reptiles fossiles de l'Afrique du Sud (1876, 70 pl.); Sur les mammifères fossiles d'Australie et les marsupiaux éteints d'Angleterre (1877, 2 vol. in-4° 132 pt. et nombr. grav. dans le texte) Sur les oiseaux aptères fossiles de la Nouvelle-Zélande, etc. On lui doit également les articles traitant de zoologie, d'anatomie comparée et de physiologie du Dictionnaire des scien- cu de Brandt, dont l'article Spemes contient les dernières considérations du savant professeur sur la nature et l'origine des espèces.

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PAI

contre M. Valentin, à celle du 7 février 1875. Ces deux élections avaient été nécessitées dans le département de Seine-et-Oise par la mort ne MM Labélonye et de Pourtalès. Aux élections du 20 février 1876, M. le duc de Padoue se présenta dans l'arrondissem*nt de Calvi (Corse). It y fut elu, quoiqu'à une faible majorité, et reelu le 14 octobre 1877. Aux élections du 21 août 1881, ses chances lui ayant probablement paru fort diminuées, même en Corse, M. le duc de Padoue ne posa pas sa candidature il ne parut pas davantage aux élections d'octobre 1885.

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politique en 1868, il était nommé successivement serretaire d'ambassade et sous-chef de cabinet en 1877, et assistait au congrès de Berlin, en juin 1878, comme secrétaire de la mission française. Maire de Montbizot, membre du Conseil genéral de la Sarthe, il se présenta dans la 2° circonscription du Mans, comme candidat républicain, le 14 octobre 1877, contre M. Haentgens, bonapartiste, et échoua. Le 21 août 1881, il triomphait de cet adversaire redoutable mais vérification faite, il n'avait pas obtenu la majorité absolue, et la Chambre le renvoya devant ses électeurs. A cette nouvelle épreuve, qui avait lieu le 26 février t88!, M. Paillard-Ducléré échouait définitivemeat. Il était élu députe de la Sarthe le 4 octobre 1885. Il siège à gauche et a voté contre l'expulsion des princes. M. Paillard-Dueléré est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1878.

PAILLERON, EDOUARD, littérateur et auteur dramatique français, né à Paris le 17 septembre 1834, fit son droit et exerça quelque temps la profession de clerc de notaire, tout en se livrant à la poesie et surtout à la poésie dramatique. M. Pailleron debuta à la fois par un volume de vers et par une pièce de théâtre en 1860. On a de cet écrivain le Parasite, 1 acte en vers, à l'Odéon (1860) le Mur mitoyen, 2 actes en vers, même théâtre (1861) le Dernier quartier, Y actes en vers, an Theâtre-Francais (1863) le Second mouvem nt, 3 3 actes en vers, à l'Ôdeon (1865) le Monde où l'on s'amuse, 1 acte en prose, au Gymnaqe (1868) les Faux ménages, 4 actes en vers, au Théâtre-Français (1869) le Départ, à-propos lyrique, même théâtre (1870) Prière pour la France, acène lyrique, ib., ih. (1871); l'Autre motif, 1 acte. et Helène, 3 actes en vers. ib., ib. (1872); Petite pluie, 1 acte en vers (1875) I'Etincelle (1879) la Souris (1886), etc.. au Théâtre-Français. Gendre de feu

M. Puloz, directeur de la Revue des Deux-Mondes, M. Edouard Pailleron a collaboré à ce recueil. Il a, en outre, publié plusieurs volumes de vera les Parasites, satires (1860), Amours et haines (1870), etc.- Il a été, enfin, élu membre de l'Academie française, en remplacement de Charles Blanc, le 7 décembre 1882. M. Pailleron est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867.

PAJOT, JULES ISIDORE BERNARD FIDÈLE, homme politique français, né à Paris la 1er février 1809. Ancien no- taire à Paris, retiré en 1867 avec le titre de notaire honoraire, il devint membre du Conseil général de Lille et fut élu représentant du Nord h l'Assemblée nationale le 8'février 1871, comme monarchiste. Il s'inscrivit d la réunion des Réservoirs et agit en conséquence. Après le vote de la constitution, qu'il avait repoussée, M. Paiot fut porté, comme membre de l'extrème-droite, sur la liste transactionnelle acceptée par les gauches pour l'élection des sénateurs inamovibles; il fut élu, en consèquence, le vingt-huitième sur soixante-quinze.

PAJOT, CHARLES, médecin français, né à Paris 1e 18 décembre 1816, suivit les cours de l'Ecole de médecine et fut reçu docteur en 1842. M. le Dr Pajot se consacra aux accouchements, fit des cours à l'Ecole pratiqne et fut chargé du cours fficiel de la faculté en 1850. Reçu agrégé en 1853, M. Pajot, qui a acquis une véritable célebrité comme praticien, a été nommé titulaire de la chaire d'accouchements de la faculté de Paris en décembre 1863, d'où il est passé à celle de clinique d'actoncbement. On a de lui Sur les acéphalocysles du foiet thèse de doctorat (1842) Des lésions traumatiquet du fœtus dana l'accoucAement, thèse d'agrégation (1853); De la cephalotripsie répétée sans traction (1863); De ta présentation de l'épaule dans les rétrécissem*nts extrêmes du bassin et d'un nouveau procédé d'embryotomie (1865) Traité complet de l'art des accouchements, avec le docteur Dubois (1871-75 2 vol. in-8°, fig.), etc. Il a fourni, en outre, de nombreux mémoires on articles, principalement sur des questions d'obstétrique, à la Gazette des hôpitaux, au Dictionnaire encyclopédigue des sciences médicales, etc. M. le Dr Pajot est chevalier de la Legion d'honneur depuis 1860. PALANDER, ADOLPHE ARNOLD LOUIS. marin suédois né en 1842 à Carlskrôna, chef-lieu de la province de Bleking et station de la Botte de guerre du royaume de Suede. D'une famille de marins, il entra dès l'enfance dans la marine et presque aussitôt commença à prendre part aux explorations aventureuses dont il dirigea les dernières avec l'illustre professeur baron Nordenskjœld (voy. ce nom), et dont le nombre et l'importance font aujourd'hui du commandant Palander quoique jeune encore, un véteran des expéditions arctiques. Etant simple aspirant, il Ht plusieurs voyages dans diverses parties du monde, dont deux en Islande; et depuis 1864, époque a laquelle il obtint sa commission d'officier, il a pris part à trois expédiions c'est lui qui commandait te Polhem dans l'expédition de 1872, dirigée par le docteur Nordenskjœld, et qui hiverna au Spitzberg, pnr 80°42' de latitude nord i après avoir servi en qualite de second à bord de la Sophia, commandée par le capitaine Von Otter, le ministre actuel de la marine suédoise, dans celle de 1868. C'est encore lui qui commandait la Véga, le premier bâtiment qui franchit le passage nord-est, grâce à son experience et à son habileté, et qui le ramena intact de cette dangereuse expédition, contenant et contenu, y compris les membres de la mission scientifique et l'équipage. Au retour, pour la peine, M. Palander partageait les honneurs decernés partout au professeur Nordenskjo:ld. Il recevait à son passage à Paris, notamment, la croix d'officier de la Legion d'honneur, et à son arrivée à Stockholm, outre sa promotion au grade de capitaine de vaisseau, des lettres de noblesse des mains du roi Oscar.

PALEY, FREDERICK APTHORP, littérateur et archéologue anglais, né à Easingwold, près York, en i8l6, termina à Cambridge ses études commencées à Shrewsbury, y prit le grade de maitre ès arts en 1842 et y resta attaché comme professeur jusqu'en 1846, époque à laquelle il se convertit au catholicisme. Il y revint pourtant en 1860, lors de l'abolition partielle des incapacités pour cause de religion, et résida à Cambridge jusqu'en 1874. A cette date, il fut nommé professeur de littérature classique au Collège de l'université catholique de Kensington. Il avait publié dans l'intervalle: Thédtre d'Eschyle, avec des notes latines, ouvrage dont la troisième édition contient des notes en anglais, pour la « Bibliotheque classique » des éditions des Fastes d'Ovide, d'Euripide, de Properce, de Théocrite, de l'lliade d'Homère, d'Héaiode, d'Ariatophane, des Discours choisis de Demosthènes, d'un Choix dépigrammes de Martial et une traduction anglaise du livre de Schœmann, sur les Assemblées des Athéniens. Il a publié également une traduction en prose du Théàtre d'Eschyle (1871, édit.) et des Odes de Pindare (1868); une traduction en vers du V' livre deProperce; des traductions avec notes et introduction du Philebus et du Theætetus de Platon et des V' et X* livres de la Morale d'Aristote, et une traduction en hexamètres latins du Lycidas de Milton. Il a écrit, en outre, un Parallèle entre un manuscrit du XIV- siècle et le « De falsa legatione » do Démostbenes les tauraturs de l'Eglise, récit historique; un Guide des ecclésiologistes aux églises des environs de Cambridge (1844); Manuel d'architecture gothique (1846); Manuel des moulures gothiques (f847J; Remarques sur l'archétecture de la cathédrale de Peterborough (1856, 2° édit.); Notes aur vingt églises des alentours de Peterborough (1860) etc., etc. Il s'est aussi occupé de botanique et a publié deux ouvrages sur cette scicnce: la Flore de Douvres et la Flore de Peterborough. — M. Paley a collaboré aux Transactions de la Société philosophique de Cambridge, au Journal of philology, L'Ecclesiologist, etc. Il a été examinateur pour l'enseigne-

ment classique Il funiversité de Londres, et l'un des J fondateurs et le secrétaire de la Soc été Camden, de Cambridge, pour la restauration des églises paroissiales c et le perfectionnement de l'architecture religieuse. a PALGRAVE, WILLIAM GIFFORD, diplomate et voyageur anglais, ne à Westminster le janvier i8M, fit ses études au collège de la Chartreuse, à Londres, et à l'université d'Oxford, et entra en 1847 dans l'armée des Indes, comme sous-lieutenant au 88 régiment d'infanterie indigène de Rombay. Il quitta les Indes en 1853 et voyagea pendant dix ans dans diverses parties de l'Empire ottoman. A son retour (1863), la Société de géographie de Paris lui décernait une de ses médailles d or. En juillet 1865, M. Palgrave était envoyé en Abyssinie par son gouvernement, avec mission d'obtenir la mise en li- berte du consul Cameron et de plusieurs autres prisonniers, et restait en Egypte, par ordre, jusqu'en juin 1866. Nommé consul à Soukhoum-Kalé le 23 juillet suivant, il fut transféré à Trébizonde le 20 mai 1867, puis à l'île Saint-Thomas le 19 février 1873, il Manille en avril 1876, consul général en Bulgarie en septembre 1878 et consul général à Bangkok (Siam) en janvier 1880. — M. Palgrave a publié Relation d'un volage d'une année dans l'Arabie centrale et orientale eu 1861-63 (1865, 2 vol.), troduit en français par M. Emile Jonveaux; Essai sur les questions d'Orient (1872) Hermann Agha, récit oriental (187J, 2 vol.); la Guinée hollandaise (1876), etc, Il est membre des Sociétés géographique et asiatique d'Angleterre, et de diverses sociétés savantes étrangères.

PALIZZI, GIUSEPPE, peintre italien, né à Naples en igt3, étudia d'abord le droit et, par des préventions de famille, ne put commencer sérieusem*nt ses études artistiques que vers 1836. Après avoir exposé quelques toiles à l'Académie de Naples, il vint à Paris, où il linit par se fixer, exposant assez régulièrement aux Salons annuels. On cite de cet artiste: la Vallée de Chevreuse (1848) le Retour de la foire (1850) le Printemps (t851); Chèvres raoageant des vignes (1855, Expos. univ.); Combat de béliers, Retour dea champs, l'Ane complaisant (1857); la Traite des veaux dans la vallée de la Touque (l859); les Ruines des temples de Pœstum, la Forêt (1961); les Anes, les Moutons, la Normandée (1863) Hautes futaies, Troupeaux de bœufs chassés par l'orage (1864) le Pont de la reine à Fontainebleau, la Charbonnière, la Petite chaumière, Intérieur de la forêt de Fontainebleau, Petit poney (1867, Expos. univ.); Environs de Naples (/868); les Chardons, Moutons allnnt aux champs (1969); Buffles dans la campagne de Pœstum (1873); la Forêt (1874); un Pâtre italien descend de la monta,gne, conduisant ses moutons (1875); le Retour de la foire, la Route de San Germano près du Mont Cassin (1876); Anea en forêt, Vaches au pdturaqe (f877); Pluie battante (1878); les Gamina de Castellamare (1879); Petite gardeuse de chèvres dans les Abruzzes (1880); Intérieur de bergerie (1883); Pàturage (1884): le Soir, Dans la montagne (1885); Sangliers dans la mare verte, forêt de Fontaineblean, et Bûcherons dans les Ventes de la reine, de la même forêt (t8S6). M. G. Palizxi a obtenu une médaille de 2' classe en 1848. Il a été décoré de la Légion d'honneur en 1859.

PALMA, RICARDO, littérateur et homme politique péruvien, est né ù Lima le 7 février 1833. Après la révolution de t860, à laquelle il prit une part active, don Ricardo Palma dut se refugier au Chili. Peu après il prenait, à Valparaiso, la direction de la Revista de Sud America, dans laquelle il publia un très grand nombre de poésies. Eloig né de sa patrie, toutes ses aspirations se portaient visihlement vers elle, et, dans le pays qui lui donnait l'hospitalité, il mettait tous ses soins a faire connaitre ses productions littéraires les plus dignes d'admiration, ses poètes et ses écrivains. H est auteur d'un certain nombre de roroans historiques et de légendes locales; on lui doit, en outre, une étude historique publiee en 1863 Anales de la Inquisicion de Lima; deux volumes de poésies Armonias et Pasionarias, etc. Après un voyage en Europe, il rentrait précipitamment dans sa patrie, en 1868, et prenait rang parmi les défenseurs de Callao bombardé. Il a été secrétaire du president Balta et est membre du Sénat de la République. PALLY, JEAN-BAPTISTE MARIE Louis, homme politique français, né à Marseille le 7 janvier 1843, fit son droit et, reçu licencié, s'établit avoué dans sa ville natale. M. Pally a cédé son étude d'avoué et s'est fait inscrire au barreau de' Marseille, dont il est devenu conseiller municipal en 1871. Conseiller général des Bouches-du-Rhône depuis 1883, il a ete porte sur la liste radicale de ce département aux élections d'octobre 1885, et a été élu député au scrutin du 18. M. Pally a pris place à l'extrèmegauche et a voté contre l'expulsion des princes. PAPON, ALEXANDRE, homme politique français, né à Evreux le 5 septembre 1821. Ancien negocinnt, juge au Tribunal de commerce d'Evreux, M. Papon fut exile après le coup d'Etat do 1851. Il a publié une brochure, bonne à consulter, sur le Coup d'Etat dans le département de l'Eure. Il fut, au Conseil général de l'Eure, l'un des plus vigoureux adversaires du préfet de l'Empire, Janvier de La Motte, et de ses procèdes financiers. Elu député de la deuxième circonscription d'Evreux, le 20 février 1876, il siégea à gauche. Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M. Papon figurait sur la liste républicaine de l'Eure aux élections d'octobre 1885. Il est le seul de cette liste qui fut élu, au second tour il avait pour concurrent M. le duc de Broglie. M. Papon a voté l'expulsion des princes.

PARENT, NICOLAS EUGÈNE, publiciste et homme politique français, fils d'un ancien député du parlement sarde, est né à Sallanches (Haute-Savoie) le 21 mars 1817, et à fait ses études à l'université de Turin, où il prit le grade de docteur en droit en i84i. Inscrit au barreau de Chambéry en 1844, il y fondait, en 1848. le

Patriote savoisien, journal démocratique réclamant l'annexion à la France, et la Feuille des paysans. Apres le coup d'Etat, le Patriote, tout en poursuivant sa politique annexionniste, combattait le chef du gouvernement français à l'aide de ses propres œuvres, dont il servait dans chaque numéro un extrait bien choisi à ses lecteurs. Une action diplomatique s'ensuivit. qui contraignit M. Parent à rentrer dans le silence, ou plutôt au barreau ou il se fit rapidement une place brillante. Aux élections generales de 1869,la candidature de M.Parent, présentée ù la dernière heure, réunit néanmoins une minorité importante. Elu représentant de la Savoie, le troisième sur cinq, aux élections du 8 février 1871, M. Parent prit place au groupe de la gauche républicaine avec lequel il a constamment voté. Il a pris part à plusieurs drscussions d'affaires et est l'auteur de diverses propositions de loi, notamment pour la suppression des logements affectes aux fonctionnaires et pour diverses modificat on8 de l'ordre judiciaire. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, la liste républicaine, sur laquelle figurait M. Parent, échoua avec une minorité de sept voix; mais il fut élu, le 20 février suivant, député de la première circonscription de l'arrondissem*nt de Chambery, par 7,470 voix contre 6,373 accordées à son concurrent conservateur. M. Goybet. Réélu le 14 octobre 1877, il entrait au Sénat, à la faveur d'une élection partielle, le 13 juin 1880, et était réélu au renouvellement du 9 janvier 1882. M. Parent a voté l'expulsion des princes.

PARENT, HORTENSE, pianiste française, née vers 1838, entra de bonne heure au Conservatoire de Paris, où elle suivit simultanément les cours de piano et d'harmonie et d'arcompagnement pratique. Elle obtint en 1854 un premier accessit d'harmonie et le premier prix, avec un premier accessit de piano, en 1855; en 1856, le second prix de piano, et le premier l'année suivante. M"* Parent, qui s'est exclusivement consacrée d l'enseignement, a publié l'Etude du piano, manuel de l'éleve, conseils pratiques (1872), ouvrage estimé qu'elle a dédié à M. F. Le Couppey, son maitre.

PARFAIT, NOEL, littérateur et homme politique français, ne à Chartres le 28 novembre 1813. Etudiant à Paris, lorsqu'éclata la révolution de 1830, il prit une part active et reçut la décoration de Juillet. Mecootent de la tournure des choses, M. Parfait publia, de 1832 à 1834, une série de satires adressées au roi, aux ministres, au peuple, qui furent ensuite réunies en volume, mais qui le conduisirent auparavant, et à trois reprises, sur les bancs de la cour d'asaises. L'une de ces satires l'Aurore dun beau jour, lui valut même, en septembre 1833, une condamnation à deux ans de prison et 1,000 francs d'amende. En novembre suivant, il était implique dans le procès des Vingt-sept qui se dénoua par un acquittement général. Colidhorateur du National et du Siècle, il travailla également à la Presve, où il était de notoriété publique qu'il fournissait à Theophile Gautier les matériaux de son feuilleton dramatique. Elu représentant d'Eure-et-Loir à la Législative en 1849, M. Noël Parfait prit place à gauche et combattit énergiquement la politique du comité de la rue de Poitiers aussi bien que celle de l'Elysee, et protesta contre l'augm ntation des frais de représentation du président de Ia République. Expulsé de France après le coup d'Etat, il se réfugia en Belgique, où il s'occupa de travaux littéraires et devint l'un des collaborateurs d'Alexandre Dumas. Rentre en France après l'amnistie de iR59, M. Parfait fut attarhé à la librairie Michel Lévy. Aux élections du 8 fevrier 1871, il fut élu représentant d'Eure-et-Loir à l'Assemblee nationale et y prit place au groupe de la gauche republicaine. Il a fait partie de plusieurs commissions importantes et de toutes les commissions de permanence de cette législature, a pris la parole contre le projets d'imposer aux journaux le rompte rendu officiel des séances, s'opposa d rns les bureaux au projet de loi de M. Depeyre sur la librairie et signala, comme rapporteur de la liquidation des comptes de l'ancien Corps législatif, pour 1870, l'usage abusif que le président de cette assemblée faisait des fonds alloués pour les dépenses de la Chambre. Aux élections du 20 fevrier 1876, M. Noël Parfait était élu député de la ire circonscription de l'arrondissem*nt de Chartres, par 8,292 voix contre 2,134 obtenues par le candidat reaclionnaire. Reelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il a été élu deputé d'Eure-et-Loir le 18 octobre 1885, et a voté contre les projets d'expulsion des princes.

On a de M. Noël Parfait Philippiques, satires politiques (1834); Notice bioqraphique aur A. F. Serqent, graveur en taille-douce, député de Paris d la Convention nationale (1848J, etc. Il a donné au theâtre: Fabio le novice (1841); un Français en Sibérie avec Ch. Lafnnt (1843); la Juive de Constantine, avec Th. Gautier (1846). PARIEU (del, MARIE Louis PIERRE Féwx ESQUIROU, économiste et homme politique français, ancien ministre, ancien sénateur, membre de l'Institut, né à Aurllac le 13 avril 1815, fit ses études aux collèges de Lyon et de Juilly, son droit à Paris et à Strasbourg, où if prit le grade de docteur. Ingcrit au barreau de Riom, il s était fait une grande réputation méritée par ses connaissances étendues, son talent oratoire et ses habitudes laborieuses, lorsqu'éclata la révolution de Fevrier. 11 accueillit l'evénement avec enthousiasme, se rallia sans hésiter à la République et présida même, dit-on, l'un des clubs les plus exaltés de sa ville natale. Elu représentant du Cantal à l'Assemblée constituante, M. de Parieu prit place à gauche et se fit remarquer dans les travaux préparatoire des commissions et enfin dans diverses discussions où il prit la parole, notamment en faveur de l'amendement Leblond, portant que le président de la République serait élu par l'Assemblée. Après l'élection du 10 decemt bre, M. de Parieu se sépara de la gauche, avec laquelle s il avait à peu près toujours voté jusque-là. Reelu ù la 1 Législative, il entrait dans le cabinet Rouher du 31 oc1 tobre 1849, avec le portefeuille de l'instruction publique et des cultes. Son administration fut signalée par la

pr éseatation et le vote de deux lois auxquelles est resté attaché le nom de leurs auteurs la loi Parieu, qui autorisait les préfets à révoquer les instituteurs primaires et interdisait aux instituteurs révoqués le droit d'ouvrir une école privée dans la commune où la révocation les avait frappés (13 décemhre 1849) et la loi Falloux, ou loi organique du 15 mars 1850, qui, en établissant un rec. torat et un conseil académique dans chaque departement, divisait pour ainsi dire à 1 infini l'autorité universitaire et livrait renseignement primaire, sans contre-poids appréciable, à l'autorité clericale. M. de Parieu quitta le ministère en fevrier 1851 après le coup d'Etat, il fut nnmmé président de la section des finances au Conseil d'Etat réorganisé, dont il devint vire-president en 18b5. l'avènement du ministère parlementaire du 2 janvier 1870 modifia le titre de M. de Parieu en celui de ministre présidant le Conseil d'Etat, quil consen a jusqu'à la chute de l'Empire. M. de Parieu est entré en 1856 à l'Academie des scieaces morales et politiques, dans la section d'administration. nouvellement créée; il est en outre membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermnnt-Ferrand et de l'Académie de législation de Toulouse, et président de la Société centrale d'agriculture du Cantal. Lors de l'Exposition universelle de 1867, il a été vice-président de la commission monétaire. Président du Conseil général du Cantal, il s'est présenté aux élections sénatoriales du 30 janvier t876, comme candidat de l' « Union conservatrice » dans ce département. Elu le premier des deux, il prit place sur les bancs de la droite et agit en conséquence. Après avoir échoué aux élections de novembre 1877 pour le renouvellement des conseils généraux, M. E. de Parieu n'était pas réélu au renouvellement de la représentation sénatonale du Cantal, le 25 janvier 1885.

On doit à M. Esquirou de Parieu Etudes historiques et critiques sur les actions possessoires (1848); Essai sur la statistique agricole du département du Cantal (/853); Histoire, des impôts généraux sur la propriété et sur le revenu (1856); Traité des impôts considérés sous le rapport historique, économique et politique, tant en France qu'à l'étranqer (186Y, 4 vol.) Principes de la science politique (1870); la Politique monetaire en l'rance et en Allemagne (1872) Gustave-Adolphe (1875) Briaach en 1639, ou les derniers jours du duc Bernard de Saxe-Weimar (t877), etc. Il a collaboré activement à beaucoup de recueils spéciaux, ainsi qu'au Journal des économistes, à la Revue européenne, à la Revue contemporaine, à la Bevue de Irance, etr. — Grand croix de la Légion d'honneur depuis 1869, M. de Parieu est également grand croix des ordres de Wasa, de saint Grégoire-le-Grand, de Léopold de Belgique, etc. PARIS, FRANÇOIS EDMOND, amiral français, né à Paris le 2 mars t8O6, entra à l'Ecole navale d'Angoulème en 1820. Aspirant en 1822, il devint successivement enseigne en 1826, lieutenant de vaisseau en 1832, capitaine de corvette en 1840, capitaine de vaisseau en 1846, contre-amiral en 1858 et vice-amiral le 27 janvier 1864. Des 1826, M. Paris faisait. à bord de l'Astrolabe, commandé par Dumont-d'Urville, un voyage de circumnavigation, puis un autre, à bord de la Fauorite, en 1829 et un troisième, en 1837, sur l'Artémise. G'est pendant ce dernier voyage qu'il il perdit la main gauche dans un accident de machine. En 1840, il partait pour une campagne dans les mers de la Chine, à bord de l'Archimède. Devenu major-général de la marine à Brest, en 1858, l'amiral Paris était appelé l'année suivante au commandement d'une division de l'escadre de la Méditerranée. Elu membre de l'Académie des sciences en 1853, en remplacement de Bravais, il remplaçait également l'amirit Delolre au Bureau des longitudes en 1864. Directeur du dépôt des cartes et plans de la marine, vice-président de la commission des phares, l'amiral Pâris est devenu directeur du Musée de marine. Il a présidé l'Académie des sciences en 1876. On a de lui Essai sur la construction navale des peuples extra-européens (1841, 2 vol. gr. in-f°, pl.); Navigation de la corvette à vapeur « Archimède » de Brest à Macao (t845); Dictionnairt de la marine à voiles et d vapeur, avec M. de Bonnefoux (1848, 2 vol., Bg. et pl.); Catéchisme du mecanicien à vapeur (1850); Traidé de l'helice propulsive (1855) Utilisation économique du charbon à bord des navires d vapeur (1858); l'Art naval à l'Exposition universelle de Londres (1863, pl.) l'Art naval à d'Exposition universelle de 1867 (1867-68, 3 parties. pl.) Souvenirs de marine conservés (1878 et suiv.), etc. Outre divers mémoires lus ù l'Ara lémie des sciences et des articles dans les recueils spéciaux et au Moniteur universel (officiel). M. l'amiral Paris a fait partie du jurv international aux Expositions universelles de 1867 à Paris, de 1873 à Vienne, etc. Grand officier de la Légion d'honneur depuis 1869, il a été promu grand croix le i! juillet 1880.

PARIS, AUGUSTE Josrrn, avocat et homme politique français, sénateur, ancien ministre des travaux publics, est ne à Saint-Omer le 12 novembre 1826. Avocat du barreau d'Arras, il a publié quelques ouvrages sur la Révolution, d'ailleurs peu importants et d'interèt purement local. Elu représentant du Pas-de-Calais le 8 février 1871, il se fit inscrire a la fois ans réunions de la droite, du centre droit et du centre -gauche, vota avec la droite et se rallia, en février 1875. aux lois constitutionnelles, dont il fut rapporteur. Il fut également rapporteur du projet de dissolution adopte le 30 décembre 1875. Après avoir échoué, avec ses amis de la droite, aux électiocs sénatoriales faites par l'Assemblée, M. A. Paris fut élu sénateur du Pas-de-Calais, le 30 janvier 1876, et prit place à droile. Rapporteur des diverses propositions d'amnistie, le vote de ses conclusions sur la proposition Gatineau, après le vote contre l'amendement Bertauld, détermina la ohute du cabinet Dufaure (1er décembre 1876). Le 17 mai 1877, M. Paris était appelé au ministère des travaux publics. portefeuille devenu politique par occasion, en remplacement

de M. Albert Christophle. Sa conduite dans ce poste restera comme un modèle de pression électorale sur les agents relevant de son ministère et qai, plus que d'autres peut-être, devraient être à l'abri des menares de l'autorite pourvu qu'ils remplissent les devoirs de leurs chargea, fort nettement délimités. Le résultat des élections fut plus funeste à laur chef éphémère qu'à euxmêmes M. Paris était forcé d'abandonner le pouvoir, avec ses complices, le 13 novembre suivant. Aux elections pour le renouvellement do la représentation sénatoriale du Pas-de-Calais, en janvier 1882, il resta sur le carreau. 1l récupéra toutefois son siège plus tard ayant été élu sénateur du Pas-de-Calais le 25 janvier 1885, avec M. V. Hamille, en remplacement de MM. Devaux, démissionnaire et Boucher-Cadart, décédé. Il a repris sa place à droite.

PARIS, GASTON BRUNO PAULIN, littérateur français, né à Avenay, le 9 août 1839, fit ses études à Paris, au collège Rollin et passa ensuite deux années aux univer- sités de Bonn et de Gœttingen. Entré à l'Ecole des chartes en iRS8, il suivit en même temps les cours de la faculté de droit et se fit recevoir docteur ès lettres en 18ti5. Il devint successivement professeur de grammaire française aux cours libres de l'enseignement supérieur, directeur-adjont, puis directeur des études pour les langues romanes à l'Ecole pratique des hautes études, et suppléant de son père, M. Paulin Paris, mort en 1881, à la chaire de langue et de littérature du moyen âge au Collège de France, dont il devint titulaire le 26 juil- let 1872. M. Gaston Paris a été élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en remplacement de Guigniaut. en mai 1876. — M. Gaston l'aris a collaboré à la Bibliothèque de l'Ecole des chartes. à la Revue critique, à Romania, etc., et a publié Du rôle de l'accent latin dans la langue française (1863); De Pseudo Turpino et Histoire poélique de Charlemagne, thèses de doctorat, dont la dernière reçut le prix Gobert de l'Academie des inscririons (1865) Grammaire hiatorique de la langue franraise (1868): la Vie de saint Alexis, texte des XI·. XII-, XIII- et XIV- siècles (1872), également honorée du prix Gobert; Dissertation sur le poème latin « Ligurinus » (1873) le Petit Poucet et la Grande Ourse, les Contes orientaux dans la littérature francaise du moyen age (1875); les Miracles de Nostre Dame par personnages (1877); la Grammaire des langues romanes de Friedrich Diez, traduite avec MM. Bra het et Morel-Fatio (1874-78, 3 vol.) le Mustère de la Passion d'Arnoul Gréban. et Aucassin et Nicolette. chante-fable du XII° siècle (1878); Deux rédactiona du roman des Sept Sages de Rome (1879), la Poésie au moyen d,qe (1885), etc. M. Gaston Paris est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1875. PARIS (comte de), LOUIS PUILIPPE ALBERT D'ORLÉANS, petit-fils de Louis-Philippe 1" et fils aine du duc Ferdinand d'Orleans, mort victime d'un accident de voiture en juillet 1842, est né à Paris le août 1838. Il n'avait donc pas dix ans lorsque, conduit par sa mere obéissant aux suggestions do ses amis de la dernière heare qui n'etaient pas précisément ceux du roi qui vonait d'abdiquer, il assista à la scène tumultueuse de la Chambre des députés, le 24 février 1848. Le comte de Paris suivit dans l'exil sa mère. éloignée de la famille de son mari, dont l'antipathie s'était manifestée si souvent, aussi bien contre son fils, alors héritier du trône, que contre elle-mème, et qui se retira dans son propre pays, c'est-à-dire en Allemagne. Ce fut à Eisenach (Saxe-Weimar) qu'il passa les premières an- nées de son exil. L'académicien Adolphe Régnier, précepteur des enfants du duc d'Orléans. suivit la duch*esse pour continuer ses fonctions, qu'il résigna seulement en t 851 il y fut remplacé par M. Bandouin, professeur do mathématiques, qui dirigea surtout les études scientifiques des jeunes princes. Des excursions dans les divers pays de l'Europe le familiarisèrent avec les langues et lesmo:urs de ces pays, puis il se retira à Claremont, près de sa mère, qui etait allée rejoiodre la famille de son mari et y mourut le 18 mai i858. En 1860, le comte de Paris faisait, avec son frère le duc de Chartres, un voyage en Orient. L'année suivante, les deux princes, accompagnées de leur oncle le prince de Joinville, s'embarquaient pour les Etats-Unis en pleine révolution. A leur arrivée à Washington, ils furent reçus avec la plus grande cordialité par le gouvernement fédéral et par le general Mac Ciellan, qui proposa aux deux frères d'entrer dans son etat-major. Ils acceptèrent avec empressem*nt et y prirent rang comme capitaines de volontaires, stipulant la condition expresse qu'il ne leur serait pas alloué de solde et qu'ils seraient libres de se retirer quand bon leur semblerait. Le comte de Paris et le duc de Chartres servirent en conséquence dans l'état-major du général Mac Clellan jusqu'à la lin de la tomac qui suivit (1862). Les affaires du Mexique menaçant de brouiller les États-Unis avec la France, les deux princes français ne voulurent pas attendre et courir les risques d'une pareille éventualité. Ils rentrèrent en Europe ot, à pirt une collaboration assez importante à la Revue des Deux-Mondes que le voile d'une signature empruntée ne suffit que rarement à dissimuler, on n'entendit plus parler du comte de Paris jusqu'à l'époque ou. profitant des dispositions apparemment libérales de l'Empire, les princes d'Orléans sollicitèrent l'autorisation de rentrer dans leur pays comme simples citoyens. Le 2 juillet 1870, M. Estancelin (voyez ce nom) montait à la tribune du Corps législatif pour défendre la pétition des princes, dont il avait été l'ami et le condisciple, av ec plus de chaleur et plus d'opiniâtreté que de succès. Il nous souvient que cette prétention de rentrer en France comme simples citoyens fut déclarée une feinte, que démentait l'ordre dynastique dans lequel les signatures avaient été apposées au bas de la pétition: feinte assez grossière, dans ce cas, de la part des gens auxquels on n'a encore refusé de nulle part une certaine

intelligence. Le fi août suivant, autre pétition dos mômes princes demandant à défendre leur pays à quelque titre que ce fût. Ces deux tentatives, et d'antres qui suivirent, demeurèrent sans résultat. Rentré en France après le vote de l'Assemblée nationale abrogeant les lois d'exil, le comte de Paris v vécut avec une réserve qui ne peut qu'être louée jusqu'au moment ou, donnant par cette démarche une forre considérable, quoique insuffisante, aux intrigues fusionnistes, il' rendait, le 5 août 1873, une visite au comte de Chambord, à .Frohsdorf et abdiquait de fait entre ses mains, en le reconnaissant comme le seul chef de la maison de France. Il a vécu depuis dans une retraite relative, soit à Paris, soit nu château d'Eu. A la fin de 1876, il faisait bien avec sa famille, une visite à Alphonse XII, roi d'Espagne, mais cette démarche ne pouvait guère donner lieu à interprétation. Nommé lieutenant-co!onel d'état-major dans l'armée territoriale, il était placé à la suite en mai 1880. Ce qui devait changer la situation politique du comte de Paris, même en dépit qu'il en eût, c'est la mort du comte de Chambord (24 août 1883). Cet événement, en ruinant à peu près l'espoir des légitimistes fr.inçais, décida la grande majorité d'entre eux à reronnailre le comte de Paris pour ce que cet événement le faisait en effet, le chef de la maison de France. Il ne fut plus libre atours de se dérober et, quoique avec réserve, profita de toutes les occasions pour affirmer ses droits à la succession de la couronne légitime. Le gouvernement républicain s'émut, d'ailleurs, dès le début. Quelques mois après la mort du comte de Chambord, profitant de sa reunion pour la révision de la constitution, le Congrès drcidait que les membres des familles ayant régne sur la France ne pourraient être élus à la présidence de la République. Plus tard et successivement, le Sénat et la Chambre des députés décidaient qu'ils ne pourraient davantage aspirer à siéger dans l'une ou l'autre assemhlée. Enfin, en janvier 1886, une proposition d'expulsion était formulés contre les princes à la tribune de la Chambre des députés. Repoussée par la Chambre, sur l'avis du gouvernement, celui-ci toutefois acceptait un ordre du jour qui était pour lui un engagement de prendre les mesures nécessaires dans le cas ou la Republique serait menacée par les menées des prétendants et de prendre au besoin l'initiative d'une loi d'expulsion. C'était un avertissem*nt, expliqua M. de Freycinet, lorsqu'on juin suivant, il soutenait devant les Chambres la proposition d'expulsion du gouvernement, et cet avertissem*nt n'a pas été entendu. Il ne devait pas l'être en effet: on ne se donne pas la peine d'edifier toute une organisation politique pour la renverser d'un coup d'épaule à la première algarade parlementaire. Une occasion de se compter, d'établir ses forces, allait même se présenter tout naturellement pour le parti royaliste M. le comte de Paris mariait sa fille, la princesse Amelie d'Orléans au duc de Bragance, prince heritier du trône de Portugal. Une grande manifestation se prépara pour ce jour-là, une manifestation à laquelle, pour ne pas insister sur les details, les représentants das puissances étrangères étaient conviés, non en leur nom personnel, mais en leur qualité officielle, comme aurait pu le faire Louis-Philippe II. Et cela se passait à Paris, c'est-à-dire au siège même du gouvernement de la Répubtique. C'est alors que M. de Preycinet, président du conseil des ministres, crut le moment venu d'intervenir et de présenter aux Chambres un projet de loi interdisant aux princes prétendants le territoire do la liépublique. Cette loi, dans le sens même qu'avait voulu lui donner le gouvernement, après des discussions passionnées dans les commissions et en séance publique, était votée à la Chambre des députés le 11 et au Senat le 22 juin 1886, quoique à une faible majorité, surtout à la haute Chambre. Deux jours après cette dernière date, les princes prétendants avaient quitté le territoire français. Mais en partant, comme s'il tenait à justifier la mesure dont il était l'objet, M. le comte de Paris laissait la protestation suivante, que publiaient les journaux du 25 juin, et que nous croyons devoir reproduire ù titre de document historique.

« Contraint de quitter le sol de mon pays, je proteste, au nom du droit, contre la violence qui m est faite. » Passionnément attaché à la patrie que ses malheurs m'ont rendue plus chère enrore, j'y ai, jusqu'à present, vécu sans enfreindre les lois. Pour m'en arracher, on choisit le moment où je viens d'y rentrer, heureux d'avoir formé un lien nouveau entre la France et une nation amie.

» En me proscrivant, on se venge sur moi des trois millions et demi de voix qui, le 4 octobre, ont condamne les fautes de la République, et l'on cherche ù intunider ceux qui, chaque jour, se détachent d'elle.

» On poursuit en moi le principe monarchique dont le dépôt m'a ete transmis par celui qui favait si noblement conservé.

» On veut séparer de la France le chef de la glorieuse famille qui l'a dirigée pendant neuf siècles dans l'œuvre de son unité nationale et qui, associée au peuple dans la bonne comme dans la mauvaise fortune, a fonde sa grandeur et sa prospérité.

» On espere qu'elle a oublié le règne heureux et pacifique de mon aieul Louis-Philippe et les jours plus récents où mon frère et mes oncles, après avoir combattu sous son drapeau, servaient loyalement dans les rangs de sa vaillante armée.

» Ces calculs seront trompés.

» Instruite par l'expérience, la France ne se méprendra ni sur la cause ni sur les auteurs des maux dont elle souftre. Ello reconnaîtra que la monarchie, traditionnelle par son principe, moderne par ses institutions, peut seule y porter remède.

» Seule, cette monarchie nationale, dont je suis le représentant, peut réduire à l'impuissance les hommes de désordre qui menacent le repos du pays, assurer la liberté politique et religieuse, relever fautorite, refaire la fortune publique.

On D'est pas plus net, et, certainement, beaucoup de ceux qui avaient voté contre la loi d'expulsion, sans être partisans des princes, seulement par répugnance pour tes mesures de proscription quelles que soient les personnes qu'elles atteignent, auraient agi d'une mantère différente si ce manifeste avait été publié plus tôt, et ont en tout cas éprouvé quelque dépit de ce soufflet inattendu et surtout immérité.. M. le comte de Paris a épousé le 30 mai 1834 sa cousine, la princesse Marie Isabelle Françoise-d'Assise Antonia Louise Fernande, etc., fille ainée du duc de Montpensier (voy. ce nom), née le 21 septembre 1848. Il en a eu quatre enfants la princesse Marie Amélie Louise Helene, née le 21 septembre 1865, mariée le 22 mai 1886, au duc de Bragance le princd Louis Philippe Robert, nâ le 16 février 1869; la princesse Louise Halêne, née le 16 juin 1871, et le prince Charles, ne le 21 janvier 1875. Parmi les articles donnes à la Revue des Deux-Mondes par le comte de Paris et signés par quelqu'un des redacteurs ou par le gérant de ce recueil. on cite tout particulierement: la Semaine de Noël dana le Lancashire, étude sur la crise cotonnière (février 1863), une Lettre sur l'Allemagne et ses tendancea nouvelle (août 1867) une Etude sur l'Eglise d'Etat et l'Eglise libre en Irlande (mai 1868). Il a publié: Damas et le Liban, extraits d'un journal de voyage en Syrie au printemps de 1860 (Londres, 1861); les Associations ouvrières (Trddes Unions) en Angleterre (Paris, 1869), ouvrage qui eut plusieurs éditions successives en France et fut traduit dans la plupart des langues européennes, notamment en anglais, l'année même de son apparition, sous ce titre thé Trades Unions of England, par M. N. J. Senior; Histoire de la yuerre civile en Amérique (1874-83, tomes 1 à IV). — Sous ce tilre The Battle of Gettysburg, by the Comte de Paris, un éditeur américain mettait en vente dès le mois d'août 1886 un volume formé des chapitres choisis dans le troisième volume du grand ouvrage du comte de Paris ayant trait à la bataille de Gettysburg. C'est ce qui s'appelle profiter de l'actualité, d'autant plus que, depuis leur voyage aux Etats-Unis, les princes d'Orleans sont très populaires en Amérique, ou le sens commun n'est pas moins rare qu'en France. PARNELL, CHARLES STEWRT. homme politique Irelandais, ne à Avondale, comte de Wicklow, en 1846, d'une vieille et illustre famille anglaise originaire de Congleton (Cheshire); son arrière-grand-père, sir John Parnell, fut longtemps chancelier de l'échiquier dans le parlement irlandais et donna sa démission pour ne pas voter l'union, et le fils de celui-ci, sir Henry, fut élevé à la pairie en 183t avec le titre de lord Congleton d'autre part, le grand-père maternel de M. Parnell est l'amiral américain Charles Stewart. Elève de l'université de Camhridge, M. Parnell, ses études terminées, fit un assez long voyage aux Etats-Unis, et au retour, rentra à Wicklow et devint haut sheriff du comté en 1874. La même année, il posait sa candidature à la Chambre des communes dans le comté de Dublin contre le colonel Taylor, qui venait d'être nommé chancelier du duché de Lancastre dans la seconde administration de lord Bearonsfield, et était par suite soumis à la réélection. M. Parnell échoua dans cette tentative, mais l'année suivante, il était élu par le comte de Meath. Pendant quelque temps, il ne prit que peu de part aux travaux de la Chambre, mais pendant la session de 1876, il commença à se faire remarquer d'abord par quelques conflits avec le gouvernement, dans lesquels il fit preuve d'une rare opiniâtreté. Un février 1877, il présentait à la loi sur l'Eglise d'lrlande un amendement relatif ù l'achat par les tenanciers de l'église « désétablie des terres qu'ils cultivaient, lequel fut repoussé. Peu après, M. Cross présentait son projet sur les prisons, qui fut l'occasion de la première mnnitestation sérieuse de ls politique d'obstruction inaugurée par les Irlandais. Apres avoir fait tous leurs efforts pour éterniser la discussion générale, ils attaqué. rent chacun des articles à son tour, les orateurs succédant aux orateurs, et à la fin, les motions d'ajournement répetées empè 'hèrent le bill de passer. Il en fut de même avec la loi de rébellion; et la loi conoernant l'Afrique du Sud, qui autorisait notamment l'annexion du Transvaal, rencontrant une vive opposition de la part de plusieurs membres libéraux, M. Parnell se joignit à ceux-ci contre le gouvernement, et dans la mémorable seance du 31 juillet, grâce à cette heureuse entente, la Chambre dut siéger vingt-deux heures sans désemparer. Dans le cours de cette session, M. Parnell vint en collision sérieuse à la fois avec l'orateur du gouvernement à la Chambre basse, sir Stafford Northcote (depuis lord Iddesleigh) et avec M. Butt, l'orateur du parti irlandais. Sir Statiord Northcote présenta une résolution tendant à la suspension de M. Parnell, qu'après bien des debats stériles, il dut abandonner et échanger pour une proposition de modification au règlement pour prévenir desormais topte tentative d' « obstruction ». Quant à M. Butt, il désapprouvait la politique de M. Parnell, et manifesta ce sentiment tant par des discours que par des lettres. Mais il lui fut bientôt prouvé que le parti irlandais n'était pas de son avis et que M. Parnell était plus popu-

» Seule, elle peut donner à notre société démocratique un gouvernement fort, ouvert à tous, supérieur aux partis et dont la stabilité sera pour l'Europe le gage d'une paix durable.

» Mon devoir est de travailler sans relâ-he à cette œuvre de salut. Avec l'aide de Dieu et le concours de tous ceux qui partagent ma foi dans l'avenir, je l'accomplirai.

» La République a peur en me frappant, elle me désigne.

» J'ai confiance dans la France. A l'heure décisive, je serai prêt.

» Eu, le 24 juin 1886,

» Comte de Paris ».

laire qne lui en Irlande pour preuve. M. Parnell fnt élu. au commencement de 1878, président de la Home Rule Con/ederation à sa place, et le remplaça effectivement dès lors comme chef du parti irlandais. Quant aux sessions parlementaires, on peut dire qu'elles offrirent en 1878 et 1879 une répétition pure et simple des évenements de celle de 1877. De plus, M. Parnell combattit avec son opiniâtreté habituelle une forme barbare et surannée de pénalité qui avait résisté jusque-là à toutes les attaques, le fouet, et réussit enfin à en obtenir l'abolition en 1879.

Cependant. l'Irlande avait eu successivement trois récoltes mauvaises, et était menacée d'une misère prpfonde et générale le moment était donc venu, à la fin de la session de 1879, de commencer une nouvelle agitation pour la réforme des rapports entre propriétaires et fermiers. Un meeting avait déjà eu lieu au commencement d'avril à Irishtown. dans le comté de Mayo, en vue de discuter les bases de cette réforme. Toutefois, ce ne fut pas avant juillet que M. Parnell se joignit au mouvement, ou plutôt en prit la direction. Lo 21 octobre suivant, l'Irish National Land Leaque étaitfondée et M. Parnell en était élu le premier président. L'objet dela ligue, était d'obtenir, d'abord, une réduction du taux des fermages, et ensuite, des facilités aux fermiers pour l'acquisition des terres qu'ils occupaient. En décembre, M. Parnell s'embarquait pour les Etats-Unis, dans le but de recueillir des fonds pour secourir les victimes de la disette et pour aider la ligue. Il y fit de nombreuses conférences, se fit admettre à exposer la situation lamentable des Irlandais au sein même des législatures de plusieurs Etats, et jusqu'à la Chambre des représentants à Washington. Pendant qu'il conduisait cette campagne, le parlement d'Angleterre était dissous. il accourut donc, prit une part active à l'agitation électorale, et fut luimême élu par les comtés de Meath et de Mayo et par la ville de Cork, en faveur de laquelle il opta. Au meeting du parti irlandais reconstitué, il fut définitivement choisi pour chef du parti. Dès l'ouverture du parlement, M. Parnell demanda la mise à l'ordre du jour de la question irlandaise; peu après, le gouvernement faisait voter par la Chambre des communes une loi de répression, appelée Disturbance Bill, que la Chambre des lords rejetait, du reste. Dans l'automne de 1880, M. Parnell s'employa activement à l'organisation de la Land League, qui devint bientôt le mouvement irlandais le plus puissant qu'on eût jamais vu, Mais dès novembre, une information était ouverte par l'attorney général pour l'Irlande contre l'organisateur et ses complices, les membres du comité exécutif de la ligue. Le procès s'ouvrit à Dublin le 28 décembre, et prtt fin, après dix-neuf audiences, pour cause de désaccord entre les jurés. Le gouvernement était battu, il essaya de prendre sa revanche, en présentant à l'ouverture des Chambres son fameux bill de coercition, outre un autre bill sur le port d'armes une vive opposition de la part des Irlandais, avec l'emploi de leur système d'obstruction, prolongea la discussion pendant sept semaines, au milieu de scènes tumultueuses, et enfin, le 3 février, M. Parnell et trente-quatre de ses amis furent mis dehors par le sergent d'armes. Cependant, la loi sur les terres ayant été votée, M. Parnell réunit une « convention » de la ligue, dans laquelle il fut décidé qu'on la mettrait à l'essai. 11 prit part ensuite à plusieurs grandes démonstrations de la ligue, et fut arrêté le 13 octobre et écroué dans la prison de Kilmainham; après quoi, le gouvernement déclara la Land League une association illicite. M. Parnell et ses collègues publièrent en réponse à cet acte d'hostilité leur fameux manifeste: No Rentl pas de fermages Le 10 avril 1882, M. Parnell, étant toujours en prison, fut relaxé sur parole, pour assister aux funérailles d'un parent. Mais le 2 mai suivant, il étaitdéfinitivement mis en liberté avec ses amis, MM. Dillon et O'Kelly, députés, dont le gouvernement commençait à être fort embarrassé. Dublin et plusieurs autres villes d'Irlande décernèrent à M. Parnell le droit de bourgeoisie à cette occasion. Les sessions suivantes ne furent pas moins agitées, mais l'attitude du parti irlandais, sous la direction de M. Parnell. devint évidemment plus politique, si l'on peut dire. Nous ne parlons, bien entendu, que du parti irlandais parlementaire, et qui n'a jamais été considéré par personne de bonne foi comme complice, même moralement, des attentats criminels qui se sont produits en trop grand nombre dans ces dernières années. Les meilleurs esprits ont même fini par comprendre que, pour éviter le retour de pareils faits, le seul moyen était d'accorder au parti dont M. Parnell est le chef au moins le minimum des concessions qu'ils réclame. Le parti home ruier, c'està-dire autonomiste irlandais, n'est pas. en effet, le parti du desordre, comme on se plait trop à le montrer, c'est au contraire le parti patriote de l'lrlande, qui demande que son pays puisse regler lui-même ses affaires chez lui, et qui, par conséquent. mettrait ordre, plus efficacement que ne pourront jamais le faire les Anglais, toujours suspects et à tres bon droit, aux actes criminels dont les auteurs, quand ce ne sont pas de simples malfaiteurs de profession, se croient une sorte de droit ay la vengeance, parce qu'ils se considèrent comme en Pays ennemi. Les gouvernements qui se sont succédé en Angleterre dans ces derniers temps ont laissé voir une tendance évidente à la conciliation: c'est donc l'opinion publique qui résiste, en Angleterre seulement, à l'idée d'une entente à laquelle il faudra pourtant bien se résoudre, crainte de pis. M. Gladstone (voyez ce nom) a courageusem*nt abordé cette grande difficulté, dans sa dernière administration. Il a été jusqu'à faire appel aux électeur4, et a été battu, c'est incontestable. Mais l'opposition qu'il a rencontrée a été justement trop violente, ou plutôt trop bruyante pour n'être pas factice, et le temps est sans doute moins eloigné qu'on ne le croirait à ces apparences où, grâce à l'attitude vraiment politique de M. Parnell et de ses partisans, et à la nécessité qui s'impose avec plus de force chaque jour, l'Irlande pourra être enfin pacifiee, dans la meilleure acception de ce mot.

PARRY, EUGÈNE ALEXANDRE, agriculteur et homme politique françaiq, né à Saint-Julien-le-Châtel (Creuse) le 2 mai 1822. Nommé maire de Parsac en 1871, M. Parry fut révoqué après le 24 mai 1873. Il fut élu députe de Boussac le 20 fevrier 1876 et prit place à gauche. M. Parrva été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux élections du 25 janvier 1885 pour le renouvellement de la représentation sénatoriale de la Creuse, M. Parry se présenta et fut élu. ll a voté l'expulsion des princes. PARRY, EDWARD, prélat anglican, évêque sulfragant de Douvres, seul survivant des fils du célèbre navigateur, contre-amiral sir Edward Parry, est ne à Sydney (Nouvelle-Galles du Sud) en 1830. Il fit ses études en Angleterre, à l'ecole de Rugby et au collège Balliol, à Oxford, et de 1853 à 1855 remplit les fonctions de professeur à l'université de Durham, fut ordonne diacre en 1854, ministre en 1855 et nommé à la cure de Sonning, dans le Berckshire. en 1856. A la fin de cette dernière année, il devint chapelain du D' Tait, éleve au siège épiscopal de Londres, puis fut recteur d'Acton de 1859 à 1869, et doyen rural d'Ealing dans les six dernières années de cette période. Nommé archidiacre et chanoine de Canterbury en 1869, le De Parry était nommé chèque suffragant de Douvres en 1870 et consacré à la chapelle du palais de Lambeth le 25 mars on fit alors la remarque que c'était le premier évêque suffragant consarré dans l'Eglise anglicane depuis trois cents ans. En 1882, il était élu par les évêques australiens évèque de Sydney et métropolitain d'Australie et de Tasmnnie, mais il déclina cette distinction. M. Parry a publié plusieurs Mémoires sur son père et un ouvrage sur son frère, intitule: Mémorials of Commander Charles Parry, R. N. (1870), qui a eu plusieurs éditions.

PARTZ DE PRESSY (marquis de), ADOLPHECHARLES MARIE, homme politique français, ne à Esquire (Nord) le 5 juillet 1819. Il échoua, commecandidat de l'opposition cléricale, aux élections de 1869. Elu représentant du Pas-de-Calais le 8 février 1871 et député de Samt Pol le 20 février 1876, il siégea à droite et fit partie de la reunion des Réservoirs. M. le marquis de Partz fut réélu le 14 octobre 1877, mais il échoua aux electinns du 21 août 1881, contre le candidat républicain, M. Georges Griux. Aux élections du 4 octobre 1885, M. le marquis de Partz prit sa revanche il fut élu député du Pas-de-Calais au premier tour, sur la liste monarchiste.

PARVILLE (de), FRANCOIS HENRI PEUDEFER, écrivain scientifique français, né à Evreux le 27 janvier 1838, fit ses études à Paris, au lycée Bonaparte, puis entra à l'Eroles des mines. Après avoir été quelque temps soldat et même, croyons-nous, brigadier au train des équipages militaires s'étant fait exonérer du service, il participa à un voyage d'exploration scientifique dans l'Amerique centrale (1859-60), au retour duquel il débutait dans le Pays comme rédacteur scientifique. 11 écrivit successivement depuis, au même titre, au Constitutionnel, à la Patrie, au Moniteur universel, au Journal officiel où il redigea pendant plusieurs années le compte rendu des séances de l'Académie des sciences, sans préjudice d'une chronique scientifique au Bulletia français et d'un feuilleton scientifique bi-mensuel au Journal des Debats. En outre, M. de Parvillo publie chaque année, depuis 1861, sous le titre de Causeries scientifiques, un annuaire illustre du progrès scientifique et industriel très estimé. Il a donne à part, nolamment un Habitant de la planète Mars (1865); l'Exposition universelle de 1867, gnzde de l'exposant et du visiteur (1867), etc. Il a été redac- teur en chef du Cosmos en 1862, du Journal des mines en 1864, de la Science pour tout de 1868 à 1870. On lui doit, comme ingénieur, la construction de diverses machines, l'invention d'un ingénieux baromètre de voyage, etc. ― Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis PASDELOUP, Jules ETIENNE, compositeur et chef d'orchestre français, né à Paris le 5 septembre 1819. Fils d'un sous-chef d'orchestre à l'Opéra-Comique, qui lui enseigna les premiers éléments de son art, il etait déjà d'une force remarquable sur l'alto lorsqu'il entra au Conservatoire en 1829. Elève de Zimmermann pour le piano et de Carafa pour la composition il remportait le premier prix de piano en 1833 et quittait le Conservatoire pour se livrer à l'enseignement. En même temps, il écrivait d'assez nombreuses compositions pour les editeurs. M. Pasdeloup fut bientôt à la tète de la première division de l'orpheon de Paris, pour l'enseignement du chant dans les écoles communales. 11 dirigea çà et lot des concerts et fonda plusieurs sociétés musicales, entre autres la Société des jeunes artistes, en 1851. En 1861, M. Pasdeloup prenait la direction des Concerts populaires. Il forma un orchestre nombreux et capable et offrit au public les œuvres des grands maîtres allemands bien exécutées, régal réservé jusque-là aux privilégies de la fortune et du rang, et quelques œuvres de nos maître français et même de plnsreurs jeunes compositeurs de talent. Nous citerons Mozart, Beethoven, Haydn, Weber, Mendelssohn. Schumann, Richard Wagner, Jean Sébastien Bach, etc,; MM. Ch. Gounod, Ernest Guiraud, Edouard Lalo, J. Massenet, etc. C'est dans le vaste amphithéâtre du Cirque national, comme on sait, qu'ont lieu les exécutions des concerts populaires M. Pasdeloup a tenté, en 1857, de faire entendre son orchestre dans la salle de l'Athénée, mais cet essai ne fut pas heureux. M. Pasdeloup prit, en octobre 1868, la succession de M. Carvalho à la direction du Theâtre-Lyrique et y transporta ses préférences allemandes. Il y donnait, en 1868, l'Iphigénie en Tauride de Glück en 1869, le Riensi de Wagner et le méme annee, la Bohémienne de Balle, romp siteur anglais, et un opéra de M. Victorin de Jonriéres le Dernier jour de Pompéi fort peu d'ouvrages nouveaux en somme. Néanmoins l'entreprisedevint promptement ruineuse pour le nouveau directeur, qui se retira au commencement de 1870. M. Pasdeloup a frequemment manifesté une grande prédilection pour Ri-

obard Wagner et un merveilleux entêtement à l'impoaer au public, bon gré mal gré. Il est certain que c'est un sentiment qui peut se justifier, et que tous les préjugés d'école n'empêcheront pas Wagner d'être un grand musicien mais même sans insister, quand il vivait, sur les antres raisons que nous avions de n'en pas vouloir, ce n'en est pas une pour nous l'imposer. Vers la fin de 1871, M. Pasdeloup, qui n'est pas de cet avis, se préparait à inscrire sur son programme un morceau quelconque de R. Wagner mais son orchestre tout entier protesta. Il n'y est pas revenu tout de suite; le 29 octobre 1876 seulement, il se decidait à faire exécuter la marche funèbre du Crépuscule des dieux, quatrième partie de l'Anneau des Niebelungen de ce compositeur. Il y eut tapage car s'il y a des patriotes trop exclusif. il existe également des partisans de l'art pour l'art qui ne le leur cèdent pas assez. Le directeur des Concerts populaires, furieux, fit au pu- blir sa petite semonce habituelle, sans rien obtenir de satisfaisant. En fait, si le public n'avait pas raison, M. Pasdeloup avait doublement tort, rnr la fameuse Marche funèbre des dieux ne vaut assurément pas le diable. Peu de temps après, M. Pasdeloup abandonnait les Concerts populaires qui, somme toute, n'étaient pas une affaire absolument brillante, sans chercher sur qui en faire peser la faute. Après plusieurs années de silence, cependaut, il n'est ravisé. Les journaux annonçaient, en septembre 1886, la réouverture des Concerts populaires, regrettes d'ailleurs de tout le monde, au même lieu et dans les mAmea conditions que pracedemment, et cette réouverture avait lieu en effet le 24 o'tobre 1886. M. Pasdeloup est chevalier de la Légion d'honneur. PASSAGLIA, l'abbé CARLO, théologien italien, né en 1814. Il fit ses études à Rome, fut ordonne prêtre, prit l'habit des jésuites et devint professeur de theologie à l'université romaine. On lui doit divers traités sur l'interprétation des Ecritures, notamment: Commentaire sur les prérogatives de saint Pierre, chef des apôtres, publié ù Ratisbone en 1850; Sur l'éternité du chdtiment; en faveur du dogme de l'Immaculée Conception de la BienHeureuse Vierge Marie; il a publié, en outre, une édition annotée de la Théologie dogmatique de Petavius. En 1861, il publiait une brochure en latin dans laquelle il engageait Pie IX à abandonner le pouvoir temporel, pour obéir au vœu de l'Italie unifiée. Cet écrit fut condamné par la congrégation de l'Index, et son auteur fut obligé de quitter Rome. Il se réfugia à Turin, ou il fut nomme, sur les instances du roi, professeur de théologie à l'université, fut élu députe au parlement italien en 1863, et pr t une part active à l'organisation d'un grand parti catholique libéral. Il fut créé, en récompense, grand croix de l'ordre des Saints Maurice et Lazare. En novembre 1882, l'abbé Passaglia faisait amende honorable, se réconciliait avec le Saint-Siège et reprenait l'habit ecclésiastique, qu'il avait abandonné depuis de longues années.

PASSY, FRÉDÉRIC. économiste, et homme politique français, ne à Paris le 20 mai 1822, y fit son droit et entra au Conseil d'Etat comme auditeur en 1846. Rendu à la vie privée pnr la révolution de 1848, M. Frederic Passy s'occupa d'économie politique, publia de nombreux ouvrages et fit des conférences tendant à la valgarisation de cette science. Il a été se rétaire de la Ligue internstionale de la paix et a déployé. dans ces fonctions, une grande activité dont les résultats n'ont malheureusem*nt pas répondu à ses efforts. On doit à M. F. Passy: Mélanges économiques (1858); De la proprieté intellectuelle, De l'enseignement obligatoire (1859); De la souveraineté tempôrelle des papes (1860); Lecons d'économie politique (1861, 2 vol.); De l'influence de la contrainte et de ta liberté, la Question des octrois (1866); la Guerre et la paix (1867); Communauté et communisme l'Industrie humaine (1869); la Question des jeux (1872); De l'importance des études économiques (1873); la Solidarite du travail et du capital (1875J, etc. M. Frédéric Passy a été élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en remplacement de Wolowski, le 3 février 1877. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1880.

Membre du Conseil général de Seine-et-Oise, M. Frédéric Passy s'était porté, en 1873, à une élection partielle qui s'était produite dans les Bouches-du-RhGne, pour l'Assemblee nationale, mais sans succes. Elu députe du Vlll· arrondissem*nt de Paris, le 4 septembre 1881, il prit place à gauche et vota en conséquence. Aux élections d'octobre 1885, M. F. Passy a été élu député de la Seine, le dixième sur trente-huit, au scrutin de ballottage. Il a voté contre l'expulsion des princes. PASSY, Louis CHARLES PAULHE, économiste, littérateur et homme politique français, cousin du précédent, fils d'Antoine Passy de l'Arademie des sciences, mort en 1873, est né à Paris le 4 décembre 1830. Entra à l'Ecole des chartes en i850, il suivit en même temps les cours de l'Ecole de droit, prit successivement les grades de licencié et de docteur en droit, et s'adonna à l'économie politique et aux recherches d'archéologie et d'histoire. Il a collaboré an Journal des Débats, aux Mémoires de la Société des antiquaires, à la Bibliotheque de l'Ecole dM chartes, à la Revue des Deux-Mondes, au lournal des économistes. etc., et publié à part divers ouvrages. Aux élections legislatives de lb63. M. Louis Passy se présenta sans succès dans la première circonscription du département de l'Eure, centre le duc d'Albufera; à celles de 1869, les circonscriptions ayant été remaniées, il se présenta dans la même circonscription, contre le même candidat officiel, et dans la quatrième contre M. Guillaume Petit; il échoua dans chacune quoique avec une minorité importante. Le 8 février 1871, il était élu représentant de l'Eure à l'Assemblée nationale, le deuxième sur huit. Il prit place au rentre droit et signa la fameuse déclaration Target, qui entraina la chute de M. Thiers (24 mai 1873). Mais, des les premières tentatives de restauration monarchique, il s'aperçut de l'erreur commise et déclara nettement qu'il vot-rait « pour

la prompte organisation d'une république constitution- neile ». Il s'est joint. en effet, au groupe Wallon-Laver- gne, à la loyale attitude duquel est dû le succès des lois constitutionnelles. M. Louis Passy a fait partie. à l'Assemblee natinnale, de plusieurs commissions, notamment de celle du budget, et a été rapporteur de la eommission du projet relatif aux indemnités à accorder aux départements envahis. Appelé au ministère des finances, comme sous-secrétaire d'Etat, au mois d'avril 1874, il a conservé ces fonctions sous l'administration de M. Say. Elu député de l'arrondissem*nt des Andelys, le 20 février 1876, M. Passy reprit ses fonctions de sous-secrétaire d'Etat aux finances, qu'il résigna à la chute du ministère Jules Simon, le t7 mai 1877. Après avoir appuyé de son vote la politique du cabinet de Broglie, M. Louis Passv était réélu député des Andelys le 14 octobre 1877 et l'était de nouveau le 21 août 1881. Enfin, le 4 octobre 1885, il était élu député de l'Eure en tète de la liste réactionnaire. ― M. Louis Passy est membre de la Société des antiquaires de France, de la Société d'économie politique, etc., et administrateur du Crédit foncier. On lui doit, entre autres ouvrages, une étude sur Frochot, préfet de la Seine, histoire administrative de 1789 à 1815 (1867).

PASTEUR, Loms, chimiste français, né à Dôle (Jura) le 27 décembre 1822, fit ses études au collège de Besançon, auquel il resta attaché de 1840 à 1843 comme maitre d'études surnuméraire, et entra à l'Ecole normale supérieure. Reçu, en 1846, agrégé et l'année suivante docteur ès sciences physiques, il resta attaché à l'Ecole comme préparateur du cours de chimie jusqu'en i848, fut nomme professeur de physique au lycée de Dijon et, la la même année, professeur suppléant de chimie à la faculte de Strasbourg, puis devint titulaire de cette dernière chaire en 1852. Nommé, en 1854, doyen de la nouvelle faculté des sciences de Lille, il était appelé, en 1857, à la direction scientifique de l'Ecole normale. En 1863, il prit une gran le part aux conférences de la Sorbonne, dans lesquelles il traita principalement des Infusoires, On se rappelle l'ardente polémique soulevée dans le monde savant entre les partisans de la génération spontanee, ou « hétérogénistes » et leurs adversaires, les « panspermistes, » dont M. Pasteur est la personnalité de beaucoup la plus marquante. Cependant, malgre tout le bruit qui s'est fait alors et depuis sur ce sujet, malgré des expériences repétées, malgré l'autorité de M. Pasteur, les services qu'il a certainement rendus i la science et à l'hygiène, et les récompenses que lui ont vain ses remarquables travaux, nous devons à la vérité de dire que la question est restée pendante pour tous ceux que leurs propres expériences n'ont pas convaincus, à tort ou ù raison, et qni ne sont pas absolument décidés à se ranger du parti de celui qui fait le plus de tapage on qui jouit de la plus grande influence dans les sphères de la science officielle. En décembre 1883, M. Pasteur fut nommé professeur de géologie, physique et chimie à l'Ecole des Beaux-Arts réorganisée; il ne conserva que peu de temps cette chaire et fut nommé professeur de chimie à la Sorbonne en 1867. Elu membre de l'Academie des s"iences (section de mineralogie), en remplacement de Senarmont, en 186!, il était élu membre etraner de la Société royaie de Londres ev 1869. Cette même Societe royale a décerné à M. Pasteur, à qui ses travaux ont valu, d'autre part, le prix Jenner en 1861, sa médaille de Rumford en 1856 et sa médaille de Copley en 1874. L'année précédente, la Société nationale d'eucouragement lui avait décerné un prix de 12,000 francs, et dejà, en 1868, il avait reçu un prix de 10,000 florins du ministère de l'agriculture de l'empire austro-hongrois, pour ses travaux sur les vers à soie. L'Assemblee nationale lui a en outre voté, à titre de récompense nationale, en 1874, pour ses travaux sur la fermentation et les services qu'il a ainsi rendus à la sericulture et aux industries du vin et du vinaigre, une pension annuelle de 12,000 francs. L'année suivante, il faisait liquider sa pension de retraite de professeur. Elu associé libre de l'Academie de médecine; M. Pasteur était élu membre de l'Arademie française en remplacement de Littré en 1881, et reçu solennellement le 27 avril 1882. La même annee, le conseil de la Société des arts de Londres lui décernait sa médaille Albert, pour ses recherches sur la fermentation, etc.. et en juin 1883, il recevait le diplôme de docteur es sciences de l'université d'Oiford. Mais les récompenses académiques et autres ne devaient pas s'arréter là pour l'illustre savant, dont la gloire allait grandir encore, dans des proportions décidément inquiétantes. Le i6 octobre 1885, M. Pasteur faisait, à l'Académie de médecine, une communication sur une Methode pour prévenir la rage après morsure, découverte par lui et dont l'expérience lui avait déjà démontré l'efficacité absolue. Cette communication fut accueillie avec enthousiasme, et non pas seulement ce jour-là: dans sa séauce faisait à son savant collègue une ovation bruyante et chaleureuse. Toutes les réunions, académiques ou non, voulurent avoir M. Pasteur et manifester, à la façon de ces sortes de reunions, leur reconnaissance émue à ce bienfaiteur de l'humanité, qui la débarrassait à tout jamais de ce terrible ileau dont le nom seul fait dresser les cheveux la rage On sait en quoi consiste la découverte de M. Pasteur il inoculer au malade, c'est-à-dire au mordu, un virus rabique atténué, préparé par les soins de M. Pasteur et de ses savants élèves, ou du moins quelque chose à quoi il donne ce nom, car un membre de l'Académie de médecine et des plus distingués, mort depuis, a très nettement nié l'identité du prétendu virus. Quel qu'il soit, en fait, et comme M. Pasteur n'a pas que des disciples et des thuriféraires, on rappela, dès le premier jour, qu'un malheureux médecin espagnol qui prétendait guerir (et guér.ssait en effet) le choléra, lui aussi, par l'inoculation d'un virus cultivé, auquel on a donne le nom de vaccin du choléra comme plus tard celui de vaccin de la rage ou virus de M. Pasteur, avait

été traité de charlatan, trois mois auparavant, parce qu'il s'était refuse à livrer le secret de son virus à une mission scientifique française envoyée vers lui dans ce but. dans cette même enceinte où la communication de M. Pasteur venait d'être accueillie si chaleureusem*nt. C'est une coincidence fâcheuse, sur laquelle on a peut-être trop appuyé, et de ce que nous hésitons à traiter le docteur Ferran de charlatan, il ne s'ensuit naturellement pas que nous n'ayone aucune coofienre dans le spécifique de M. Pasteur. Dans tous les cas, l'éminent chimiste a été bien vengé de ses adversaires. Les honneurs académiques qui pouvaient lui manquer, et bien d'autres, se sont mis 1 pleuvoir sur sa tête, et une souscription publique, qni a produit plus d'un million et demi à l'heure actuelle, fut aussitôt ouverte, pour aider à l'édification de 1' « Institut Pasteur destiné au traitement des enragés. De tous les point. du globe, et surtout des plus éloignés, des personnes mordues par les bêtes enragées tes plus diverses sont venues implorer le secours du virus atténué jamais on n'edt supposé que tant de gens se faisaient mordre, à moins de le faire exprès. Et presque tous s'en sont retournés guéris quant aux autres, il a été facile de démontrer qu'ils étaient morts d'autre chose. La preuve donc parait faite. Nous attendons pourtant de l'avenir la confirmation complète de l'excellence de la méthode Pasteur. Grand officier de la Légion d'honneur depuis 1878, M. Pasteur a été promu grand croix le 7 juillet 1881. Il avait déjà été élevé par Napoléon 111 à la dignité de sénateur, par décret en date du 17 jnillet t870, non promulgue, et dont les Papiers des Tuileries nous ont révélé l'existence; et on assure qu'il a été longtemps à se consoler de cette nomination avortée, ce qui n'a rien de bien étonnant.

On doit à M. Pasteur de nombreux mémoires insérés dans le Recueil des savants étrangers et dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, dans les Annales de chimie et de physique, sans parler d'articles fournis an Dictionnaire encyclopedique des sciences médicales et ailleurs. Il a publié a part Nouvel exemple de /er mentation déterminée par des animaleulea infusoires pouvant vivre tans oxygène libre (1863); Etudes sur le vin, ses maladies. causes qui lesprovoquent, etc. (1866); Etudes sur le vinaigre, sa fabrication, ses maladies, moyen deles prévenir et Nouvelles observations sur la conservation des vins par la chaleur (1868); Etude. sur la maladie des vers d soie, moyen pratique assuré de la combattre et d'en prévenir le retour (1870, 1 vol. Etudes sur la bière (1876J; les Microbes, avec M. Tyndall (1878); outre ses récents mémoires sur le traitement de la rage, etc.

PATTI, ADELA MARIA CLORINDA, dite ADELINA, cantatrice italienne, fille de Salvatore Patli. artiste distingué, est née à Madrid le 9 avril 1843. Elle étudia la musique dès l'enfance et compléta son éducation sous la direction de son beau-frère, M. Maurice Strakosch. Apres avoir figuré, depuis longtemps déjà, dans divers concerts donnes dans les principales villes des Antilles et des Etats-Unis, elle débutait à l'Opéra italien de New-York, en novembre t859, dane la Lucia, avec un succès érlatant. Elle par courut de nouveau les principales villes de 1 Union, puis passa l'Atlantique, voyage où sa réputation l'avait précédée et debuta à Londres, au théâtre de Covent-Garden, dans le rôle d'Amina de la Sonnambula, le 14 mai 1861. Elle fit « sensation », et joua successivement avec le même bonheur Lucia, ta Traviata, Don Giovanni, Mat, ta, il Barbiere. Après une fructueuse tournée en Ho llande, en Belgique, en Prusse et en Autriche, elle revint à Londres où, en 1863, elle aborda pour la première fois le rôle diffirile de Ninetta dans la Gazza ladra; elle y parut ensuite dans les rôles de Norina de Don Pasquale et d'Adina de l'Elisire d'·rtmore, puis, en 1864, dans celui de Marguerite du Faust de M. Gounod. Entrée au Théâtre italien de Paris, Mlle Adelina Patti en devint immédiatement un des premiers sujets et l'idole du public. Elle y reparut chaque année, jusqu'en 1870, alternant avec Londres, Bruxelles et autres grandes villes de l'Europe. Après une brillante saison à Saint-Petersbourg, pendant laquelle le czar lui conféra l'ordre du mérite et le titre de première chanteuse de la cour impériale, la Patti fit une nouvelle excursion aux Etats-Unis. A son retour, elle joua de nouveau dans les capitales de l'Europe, sans oublier Londres, où un engagement dejà aurien l'appelait pendant la season de 1877. Elle avait été en Italie, dans cette dernière période, et chanté notamment Aida à l'Apollo de Rome, elle revenait à Paris en 1874, puis, après une tournée artistique dans les grandes villes, rhantait tour à tour à Bruxelles (1875), à Saint-Petersbourg (1876-77), à Vienne ensuite, pour revenir 'à Paris, ou elle devait chanter pendant toute la saison d'hiver, à partir du 3 novembre 1877 sauf dédit de 100,000 fr. -au Théâtre-Italien. Le répertoire de la Patti est très étendu. Aux opéras que nous avons cités il faudrait ajouter au moins: Linda, Rigoletto, Crisping et la comare, le Pardon de Ploermel, Romeo et Juliette, etc.

En mai 1868, Mlle Adelina Patti épousait à l'Egliee catholique de Clapham (Londres) M. le marquis de Caux, écuyer de l'empereur, lequel consentait à re qu'elle poursuivit la carrière théâtrale. Le marquis de Gaux donna sa démission et suivit sa femme dans toutes ses pérégrinations, jusqu'au jour où, à la suite d'un scandale public dont les journaux ont beaucoup parlé, la marquise de Caux engageait, le 15 février 1877, un procès en séparation de corps contre son mari. Cette satisfaction obtenu, la célèbre cantatrice continua ses a tournées » à l'étranger, qu'elle n'avait pas interrompues pour si peu, en compagnie du ténor Nicolini (voyez ce nom), association extrêmement fructueuse dans tous les ras. Ces deux artistes ont reparu à Paris, sur la scène de la Gaité, devenue théâtre lyrique, en t880. Dans la saison de 1884, où ils jouaient Londres, les journaux nous ont appris que MU' Adelina Patti avait paru dans la scène du bal de la Traviata avec 2 millions et demi de diamants sur elle. On sait qu'il s'agit de la Dame

aux camélias transformée en opéra italien, et que d'autres artistes ont fait servir cette acène fameuse à l'exhibition de leurs richesses. Aussitôt qu'il fut possible, la séparation de corps qui avait été prononcée entre M. de Caux et sa femme fut convertie en arrêt de divorce, qui fut suivi rapidement du mariage de Mlle A. Patti avec M. Nicolini, devant le consul français à Swansea (9 juin 1886).

PATTI, CARLOTTA, cantatrice italienne, sœur de la précédente, nee à Florence en 1840, chanta d'abord aux concerts de l'Académie de musique de New-York, ou elle débuta en i86l, parcourut ensuite les principales villes de l'Union et se décida à aborder la scène, où elle parut pour la première fois à l'Opéra italien de NewYork, en 1863. Elle vint ensuite en Europe et joua principalement à Londres, d Paris et à Vienne. En 1871, elle partait pour fAmerique et visitnit successivement les Etats-Unis, Rio de Janeiro, Buenos-Aires. Montevideo et Valparaiso où, recevant les premières nouvelles de l'etat lamentable dans lequel se trouvait la France, elle organisa immédiatement un concert 1 son bénéfice, Ieqnel produisit 25,000 francs qui furent envoyés en France aussitôt. De Valparaiso, Carlotta Patti se rendit à Santiago de Chili, puis à Lima. De retour à Paris en 1872, elle organisa au Cirque des Champs-Elysées un grand festival musical au benéfice des orphelins de la guerre. Elle donna de nouveaux concerts à Nice, à Rome, à Naples, etc., et repartit pour les Etats-Unis, engagée par M. Maurice Strakosch. En 1874, Mlle Carlotta Patti était de retour à Paris, et y chantait notamment dans le concert donné au Grand-Hôtel par Roger, en mai. Elle est retournée aux Etats-Unis, où elle a épousé, au mois d'août 1884, un habile violoncelhste nommé de Muncke. ― Malgré un grand talent et une voix admirable, Mil. Carlotta Patti a toujours montré une grande répugnance pour le théâtre, et doit en effet ses plus grands su-cès à ses concerts. Il faut sans doute attribuer cette préférence à une certaine claudication dont la conscience plutôt que l'effet réel l'impressionnerait trop vivement.

PAULIN-MÉNIER, RENÉ LECONTE (dit), acteur français, fils d'artistes, est ne à Nice le 7 février 1829, Il etudia d'abord la peinture, puis s'exerça sur la scène du théâtre Comte et obtint un modeste engagement à l'Ambigu. Dès cette époque, nous avons vu M. PaulinMenier alterner presque exclusivement entre les trois principaux théâtre de drame du boulevard: l'Ambigu, la Gaité et la Porte Saint-Martin, dont un seul aujourd'hui parait survivre à l'immense démolition du boulevard du Temple et à la dispersion des scènes populaires. Il a joué principalement à l'Ambigu, dans les Mousquetaires, la Closerie des Genéts, Roquelaure (/853); le Chàteau des Tilleuls (1854); Moliere, les Paysans, le Drame de famille, etc. puis à la Gaitè, dans le Medecin des enfants (1855) et surtout le Courrier de Lyon, si souvent repris, dans lequel sa création du rôle de Chopart est devenue légendaire (1856). Après un premier retour à l'Ambigu, où il parait dans la Case de l'oncle Tom (1857), M. Faulin-Ménier revient à la Gaite et y joue successivement les Cosaques, le Savetier de la rue Quincampoix (1859); l'Escamoteur (1860) la Fille du paysan (1862). Passé à la Porte Saint-Martin, il v joue, entre autres pièces, les Drames du cabaret (1864). Plus récemment, nous l'avons revu à l'Ambigu dans le rôle de Martel de Canaille et compagnie (1873) et dans celui de mathis du Juif polonais, repris à ce théâtre (1877). PAULMIER, CHARLES ERNEST, homme politique français, né à Caen le 2 airil 1848, est fils d'un ancien deputé efriciel de l'Empire, sénateur du Calvados non réélu au renouvellement du 25 janvier 1885. Il fit son droit à Paris, s'inscrhit it au barreau, mais n'exerça que peu ou point, et devint maire de Bretteville en 1878 et conseiller general du Calvados en 1883. Il a été élu députe du Calvados le 4 octobre 1885, sur la liste monarchiste.

PAVET DE COURTEILLE, ABEL JEAN-BAPTISTE, 'orientaliste français, né à Paris le 23 juin 1821, fit ses études au lyree de Versailles et se livra aussitôt à l'etude des langues de l'Orient, principalement de la langue turque. Chargé du cours de turc au Collège de France, M. Pavet de Courteille a été élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en mars 1873, en remplacement du vicomte de Rougé; il est membre de la Société asiatique et de plusieurs autres sociétés savantes. et chevalier de la Légion d'honneur depuis 1869. — M. Pavet de Courteille a publié Dictionnaire turc puisé aux sources originales (1850); Conseils de Nabi-Effendi d son fils Aboul Khaïr, tradurtion (1857); Histoire de la campagne de Mohacz, traduits de Kémal-Pacha-Zadech (1859) les Prairies d'or, traduit de l'arabe, de Mnçondi, avec M. Barbier de Meynard (1861-65) Mèmoires du sultan Baber, conquérant de l'Inde et fondateur de la dynastie du Grand Mogol (1871); Etat actuel de l'Empire ottoman, d'après les document officiels, avec M.' Ubicini (1876), etc. PEDRO II DALCANTARA, JEAN CHARLES LeoPOLD SALVADOR VIVIRN FRANÇOIS-XAVIER FBANÇOIS-DE-PAULE LÉOCADIO MICHEL GABRIEL RAPHAEL GONZAGUE, empereur du Brésil, né le 2 décembre 1825, est fils de don Pedro I·· et de Léopoldine, archiduch*esse d'Autriche, morte en 1826, et le descendant par conséquent des trois grandes maisons royales de Bragance, Bourbon et Habsbourg. En lutte depuis plusieurs années avec les libéraux et les démocrates avancés, que la caractère personnel de son gouvernement avait ligués contre lui, et en presence de l'imminence d'une catastrophe dynamique, Don Pedro Ier abdiquait en faveur de son fils, le 7 avril 1831. Il donnait pour tuteur au jeune souverain l'ancien chef du parti démocratique, exilé, et qui s'était réfugié en France, don Bonifacio Jose de Andrada y Sylva mais, comme il arriv.e infailliblement en pareil cas, l'acceptation par celui-ci de ce poste de confiance lui Bt perdre

sa popularité. Après l'avoir occupe, au milieu deq plus grandes difficultés, pendant deux ans, Andrada fut arraché de force du palais impérial dans un mouvement oopulaire et fut destitué à la suite de ces événements. Lo Conseil de regenre eut donc le soin direct de l'éducation du jeune prince, que surveillèrent d'ailleurs avec la plus grande sollicitude ses deux sœurs, dona Januaria, mariée au comte d'Aquila, frère du roi de Naples, et dona Franrista, femme du prince de Joinville. Le 23 juillet 1840, don Pedro II, quoique n'ayant pas seize ans, fut déclaré majeur par les Chambres et couronné solennellement le 18 juillet 1841. Le parti républicain federal répondit par un soulèvement qui prit bientôt, malgré les premiers avantages remportés par le general impprialiste Caxias, une importance menaçante, et qu'il fallut près de dix-huit mois de luttes pour réduire définitivement. Depuis lors, don Pedro Il gouverna paisiblement son empire. Les faits de guerre de son règne sont peu nombreux, quoique non entièrement dénués d'importance. En 1851-52, un contingent brésilien combattait sous les ordres du général argentin Urquiza, dans les rangs de l'armée de l'Indépendance, contre le dictateur Rosas. dont ce secours facilita le renversem*nt définitif. En 1862, des difficultés avant surgi entre «on gouvernement et celui de la Grande-Bretagne, le cas fut soumis d'un rommun accord à l'arbitrage du roi des Belges qui se prononça en faveur du Brésil. En 1865, enfin, don Pedro signait un traité d'alliance avec l'Uruguay et la République argentine contre le Paraguay et son président, l'indomptable Lopez. La guerre, commencée en 1866, se poursuivit avec des fortunes diverses, mais en créant de sérieux périls et en décimant les contingents alliés d'une manière effroyable, jusqu'au 1er mars 1870, jour où Lopez, dont le principal adversaire dans les derniers temps avait été le comte d'Eu (voyez ce nom), gendre de l'empereur, fut surpris par un corps de cavalerie brésilien à Aquidubon, entouré d'un fort petit nombre des derniers soldats restés fidèles à, son destin, et tué dans la lutte inégale qui suivit son refus de se rendre. Son intervention contre Rosas valut au Brésil, outre la libre navigation de la Plata, un agrandissem*nt de territoire celle contre Lopez lui assura des avantages équivalents, mais l'interprétation des termes du traite faillit amener, en 1872, de nouvelles difficultés, cette fois avec la République argentine. Elles étaient heureusemgnt levées l'année suivante, gràce à l'intervention du plenipotentiaire argentin, général Mitre (voyez ce nom), signataire du traité de 1865.

L'empereur du Bresil est l'un des souverains les plus courtois, les plus libéraux en même temps que les plus instruits des deux hemisphères. Habile à tous les exercices de corps, cavalier accompli, il écrit et parle couramment, outre sa langue maternelle et les divers idiomes de son empire, l'espagnol, l'italien, le français, l'anglais et l'allemand, et est très verse dans les littera- tures nationales de l'Europe et de l'Amérique. Il a fait les plus intelligents efforts pour le développement de la prospérité industrielle et commerciale de son empire et s'est montré, en toute circonstance, le protecteur éclairé de l'industrie privée, de la science, des lettres et des arts. Enfin, après avoir décrété, en 1850, l'abolition de la traite des esclaves, don Pedro s'est efforcé d'ouvrir aax agriculteurs bresiliens de nouvelles sources où ils puss*nt obtenir les ouvriers dont ils avaient besom et, de toutes les façons, de leur ménager une transition supportable entre l'ancien et le nouveau système, entre le travail de l'esclave et le travail libre. Il attira, par des concessions avantageuses, les colons européens au Brésil, favorisa la création de petit* établissem*nts à ceux qui, au lieu de louer leur travail, pouvaient s'installer comme petit* propriétaires agriculteurs. Le terrain ainsi préparé, il decrétait, en 1871, l'abolition graduelle de l'esclavage au Bresil. En 1860, il visitait en détail son vaste empire, étudiant ses richesses, ses ressources, ses besoins, et ouvrait aux navires de toutes les nations, en 1867, la navigation de l'Amazone. En 1871, il fit un premier tour d'Europe, visitant principalement la France, la Belgique, l'Angleterre et l'Italie. En 1876-77, don Pedro 11 entreprenait un nouveau voyage, reclamé par l'état de santé de l'impératrice, dans lequel il visitait les Etats-Unis, puis l'Europe fréquentant plus volontiers les corps savants que les théâtres d'opérette, fait bien digne de remarque par sa rareté, il dine avec le poète Longfellow, à Cambridge (Etats-Unis), après avoir été jeter deq fleurs sur la tombe de Washington, serre la main au chimiste Bunsen à son passage à Heidelberg et passe le plus clair d'un séjour prolonge à Paris, en compagnie d'académiciens et de membres des sociétés savantes les plus variées. Elu membre de la Société de géographie de Paris en 1868, correspondant de l'Académie des sciences le f·r mars 1875 et associé étranger le 25 juin 1877, S. M. don Pedro II a reçu depuis les diplômes de membre associé de la Société américaine de France, membre honoraire de la Société zoologique et, pour tout dire de la plupart des sociétés savantes françaises, sans parler des autres. L'empereur du Brésil a epouse le 30 mai 1843, la princesse Thérèse Christine Marie, fille du roi de Naples, feu François I·T, née le 14 mars 1822, dont il a eu la princesse Isabelle, née le 29 juillet 1846, mariée au comte d'Eu, fils aîné du duc de Nemours, le 1er octobre 1864, héritière du trône impérial, et la princesse Léopoldine, née le 13 juillet 1847.

PELIGOT, EUGÈNE MELCHIOR, chimiste français, né à Paris le 24 mars 1811, s'adonna de bonne heure aux recherches scientifiques, bornant d'abord ses travaux à des expériences sur la fabrication du sucre, puis bientôt l'étendant aux expériences de chimie général. Délégué de la Chambre de commerce de Paris à l'exposition industrielle de Vienne, en 1845, il publia au retour un rapport remarquable sur les produits de cette exposition et fut nommé professeur de chimie générale dans ses rapports avec l'industrie au Conservatoire des Arts et Métiers, chairo qu'il occupe encore, puis essayeur à la

Monnaie. M. Peligot a fait partie de diverses commissions officielles, notamment en 1876, de la commission chargée de préparer l'organisation du nouvel Institut agrirole. Elu, en 1852, membre de l'Académie des sciences, dans la section d'économie rurale, en remplacement du baron Silvestre, M. Peligot a été vice-président de cette académie en 1876 et président en 1877. Parmi ses nombreux ouvrages, il faut eiter Rerherches sur l'aanalyse et la composition cAimique de Za betterave à sucre (1839) Rapport sur les expériences relatives a la fabrication du sucre et 4 la composition de la canne à sucre (1842-43); Rapport sur les produits exposes à Vienne en 1845 (1846); une édition du Traité pratique d'Analyse chimique de H. Rose (1848); Douze leçons sur l'art de la verrerie (1862); le Verre, son histoire, sa /abrication (1877); outre de nombreux mémoires dans le Recueil de l'Académie et des articles dans la presse périodique spéciale. — M. Péligot a été promu grand officier de la Légion d'honneur le 7 juillet 1885.

PÉLISSIER, PHILIPPE XAVIER, général et hbmme politique français, sénateur, frère du feu due de Malakoff, est né à Vouges (Côte d'Or) le 4 décembre 1812. Entre à l'Ecole polytechnique en 1832, il en sortit sous-lieutenant élève de l'Ecole d'application, qu'il quitta en 1836 comme lieutenant d'artillerie. Capitaine en 1840, il passa dans l'artillerie de marine, devint commandant en 1852, et fut attaché à son frère en 1854. Il fit, en conséquence, la campagne de Crimée, prit une part active aux opérations du siège de Sebastopol, où il commandait les batteries d'attaque et fut promu lieutenant-colonel en juin 1855. Colonel en juin 1856, il fut nommé général de briga le le 26 août 1861 et devint inspecteur-général de l'artillerie et des forges, fonderies et arsenaux de la marine. Le général Pelissier prit part aux combats livres autour de Paris pendant le siège et fut blessé d'un éclat d'obus à Nogent-sur-Marne. Nommé général de division le 22 novembre 1870, M. le général Pelissiera été promu grand croix de la Légion d'honneur le 6 juillet 1872. Apres la conclusion de la paix, il rentra dans ses proprietés de la Haute-Marne et fut élu membre du Conseil g néral, dont il devint président en 1875 mais il fut remplace au fauteuil à la session d'août 1876, par M. de Reurges, représentant monarchiste a l'Assemblée non réélu le 20 fevrier précèdent. M. le général Pelissier a été élu senateur de la Haute-Marne, le premier de la liste, aux élections du 30 janvier 1876, et a pris place au centre gauche. Il a été réélu au renouvellement du 5 janvier 1879. Il est questeur du Sénat depuis janvier 1878. PELLET, Enctne ANTOINE MARCELLIN, publiciste et homme politique français, né à Saint-Hippolyte-du Fort (Gard) le 4 mars 1839, fit ses études au lycée de Montpellier et son droit à Paris, fut reçu avocat et s'inscrivit au barreau de la capitale, mais s occupa surtout de journalisme, collaborant à la Cloche, dirigée par M. Louis Ulbach, ainsi qu'à l'Indépendant, à l'Avenir, à la Repu- blique du Midi, et au Gard républicain. Il remplissait en même temps les fonctions de secretaire aupres de M. Gazot, député do Gard, aujourd'hui sénateur inamovible, lequel appuva chaudement sa candidature auprès des électeurs du Vigan, qui le choisirent pour députe le 20 février 1876. Il prit place au groupe de l'Union republicaine et fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 mais il échoua aux élections d'octobre iR85. Il a été nommé consul de France à Livourne le 29 août 1886. -M. Marcellin Pellet a fait la campagne de 1870 dans les rangs des mobilisés, à l'armée de la Loire et a ete fait prisionnier à la bataille du Mans. Il a publie Elysée Loustalot et les Revolutions de Paris, 1789 1790 (1871) et les Actes des Apôtres, ou la presse royaliste en 1789 (1872), formant les deux premiers volumes d'une Encyclopédie de lx Révolution française; Vamtes révolutionnaires (1884), etc.

PELLETAN, CHARLES CAMILLE, publiciste et homme politique français, né à Paris le 23 juin 1846, est le fils du sénateur républicain, écrivain remarquable, mort en 1884. Il fit ses études au lycée Louis-le-Grand, puis se fit admettre à l'Ecole des chartes et obtint le diplôme d'arrhiviste paléographe en 1869. Il se lança presque aussitôt dans le journalisme, collaborant principalement à la Tribune hebdomadaire, dont son père était un des fondateurs, puis au Rappel, qu'il ne quitta que pour prendre la rédaction en chef de la Justice, journal fonde par M. Clemenceau, au commencement de 1880. Aux elec- tions du 21 août 1881, M. Camille Pelletan se portait candidat à la fois dans la 2· circonscription d'Aix-enProvence et dans la 2° circonscription du X' arrondissem*nt de Paris, comme candidat radical. Elu dans ces deux collèges, il opta pour Aix et prit place à l'extrèmegauche. Aux élections d'octobre 1885, il était élu deputé des Bouches-du-Rhône au scrutin du 18. Il a vote l'expulsion totale des princes. On lui doit la Forme et la composition dea chansons de geste, sa thèse d'archiviste 11869); le Theàtre de Veraailles, comptes rendus des séances de l'Assemblée nationale (1876); Question d'histoire le Comité central et la Commune (1879); la Semaine de mai 1871 (1880).

PENCO ROSINA, dame ELENA, cantatrice italienne. née à Naples, de parents génois, en avril 1830, y fit ses études musicales. Elle parut pour la première fois sur la scène ü Copenhague, dans la Lucia, fit epsuite une tournée fructueuse dans les provinces du Danemark et de la Suède, où elle joua les meilleurs rôles de soprano du répertoire italien, puis vint à Stockholm, ou elle reçut un accueil enthousiaste. Elle parut ensuite à Berlin en 1849, à Constantinople en 1850-5t; retournn en Italie et joua successivement à Florenre, Trieste, Naples, etc., en 1852; à Rome, en 1853; à Gènes, où elle créa l'Edita, du comte Litta, et où elle épousa un jeune homme appartenant à une familie distinguee, M. Elena. Clle partit ensuite pour Madrid, où elle jona de manière à ne se laisser point oublier par le public madrilène, la Traviata, il Trovatore, dont le rôle de Leonora avait ete

écrit spécialement pour elle à Rome par M. Verdi les Vespri siciltani, Don Pasquale. Vers la fin de 1855, Mme Penco était engagée au Théâtre-Italien de Paris, ou elle joua jusqu'en 1864. outre les ouvrages déjà cités, Otello, Matilda. il Giuramento, Poliuto, un' Ballo in maschera, etc. A partir de 1859. elle alla chanter pendant la saison à Londres, au théâtre de Govent-Garden, avec un égal succès. En 1865, Mme Penco chantait à Madrid. Elle a depuis reparu en Italie et dans diverses capitalea de l'Europe, notamment à Paris en 1872, et à Saint-Pétersbourg en 1874. Parmi les ouvrages écrits pour elle, que nous n'avons pas mentionnés, il convient de rappeler Elena di Tolo3a et Marco Visconti de Petrella, l'Assedio di Firenze de Bottesina et le Comte Leicester, de Badia.

PBNE (de), HENRI, publiciste français, né à Paris le 25 avril 1830, fit ses études au collège Rollin, puis suivit les cours de l'Ecole de droit; mais des revers de fortune l'obligèrent à suspendre ses études de droit et à se créer des ressources. M. de Pêne se lança dès lors dans le journalisme. Après avoir collaboré, comme écrivain politique, à l'Evénement, il devint, vers la fin de 1849, secrétaire de la redartion de l'Opinion publique, feuille légitimiste dirigée par Alfred Nettement ce journal n'ayant pas survécu au coup d'Etat, M. de Pêne rédigea la chronique à la Revue contemporaine, fondée parle marquis de Belleval le 15 avril 1852, jusqu'en 1855, époque à laquelle M. A. de Calonne, devenu propriétaire de ce recueil, le transforma en organe littéraire otficieux. De 1855 à 1857, M. de Pêne envoya au Nord de Bruxelles des « courriers de Paris » signes du pseudonyme de Nemo, dont il signa également ses chroniques du Figaro de 1857 à 1858. Au mois de mai de cette dernière annee, à l'occasion d'une de ces chroniques où, en quelques lignes concises mais fort claires, il traitait d'une manière peu convenable, il faut le dire, les sous-lieutenants de l'armée en général, mais tout particulierement ceux d'un régiment de chasseurs en garmson dans le voisinage, il reçut deux provocations presque simultanées, répondit à la première et blessa légèrement son adversaire; mais l'un des témoins de celui-ci, qui n'etait autre que son second provocateur, le contraignit à se battre de nouveau, et cette fois M. de Pêne fut grièvement blessé. Quels que fassent ses premiers torts. il faut reconnaître qu'ils ont été largement expies; nous ne saurions en dire autant de ceux de son second adversaire dans ce duel désormais inégal, lesquels souleverent d'ailleurs une réprobation unanime. A partir de son rétablissem*nt jusqu'à l'investissem*nt de Paris par les troupes allemandes, M. de Pêne a adressé à l'Indépendance belge un « courrier de Paris » hebdomadaire, signé d'abord Mané. puis H. de Pêne, et un autre, au Journal de Saint-Pétersbourg. Il a collaboré, en outre, à la France, lors de sa fondation (1862), à l'Epoque, à la Revue européenne, etc., et a pris en 1867 la direction de la Gazette des étrangers. Il fonda en 1868, avec M. Edmond Tarbé, le journal le Gaulois, dont il se sépara avec éclat quelques mois après pour transformer la Gazette des étrangers en un journal similaire, dont le type avoué est le Figaro, lequel, après avoir végété quelque temps sous le titre un peu bref de Paria est devenu Paris-Journal, avec M. de Pêne pour rédacteur en chef et pour collaborateur excessivement laborieux, usant de divers pseudonymes, afin de dissimuler, autant que possible, son étonnante fécondité, principalement de relui de Loustalot. Ce journal a fini par se fondre avec le Gaulois. Pendant la commune de Paris, M. de Pène, à la tète de la manifestation pacifique des amis de l'ordre (22 mars 1871), fut blessé d'un coup de feu rue de la Pail. II a publié à part: un Mois en Allemagne, Nauheim; Paris inlime (1859); Paris aventureux (1860); Paris mystérieux (1861); Faria viveur (1862); Paris effronté (1863); Paris amoureux (1864), recueils d'arà Bade, en 1861 A la campagne, comédie en trois actes, écrite en société avec Mlle Augustine Brohan. M. de Pêne est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1861.

PERALDI, NICOLAS JOSEPH, homme politique français, ne à Ajaccio le 18 mars 1841. Président de la chamLre des notaires, maire de sa ville natale, il fut rév oqué, en cette dernière qualité, après l'acte du 16 mai 1877, mais réintégré dans ses fonctions après les elertions d'octobre et fut elu au Conseil général de la Corse en août 1880. Aux élections de 1881, il se présenta comme candidat républicain dans l'arrondissem*nt d'Ajaccio, fut élu au scrutin du 4 septembre et prit place à gauche. M. Peraldi a éte élu sénateur de la Corse le 25 janvier 1885. Il s'est abstenu lors du vote du projet dela loi d'expulsion des princes. M. Peraldi est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1879.

PERCY, JOHN, chimiste et minéralogiste anglais, est né à Nottingham en 1817, et a fait ses études acientifiques à Paris et à Edimbourg. A cette dernière université, il fut élève de sir C. Bell et prit le grade de docteur en médecine. Le docteur Perey est professeur de metallurgie a l'Ecole royale des mines depuis 1851. -On lui doit la Metallurgie, ou l'art d'extraire les métaux et de les rendre propret aux divers emplois industriels (f861, pl. la Netallurgie de l'or, de l'argent et du plomb (1869); la Metalturgie du plomb, etc. (the Metallurgy of Lead, includmg deailverisation and cupellation, 1871), etc. Il a reçu la médaille Bessemer de l'Institut du fer et de l'acier en 1877. Le docteur John Percy est membre de la Société royale.

PEREZ GALDÓS, BENITO, littérateur espagnol, né à Las Palmas (Canaries) en 1845. Il fit ses études en Espagne, se fit connaître de bonne heure comme écrivain d imagination, et fut quelque temps rédacteur en chef de la Revista de Espaiia de Madrid. On rite de cet ecrivain la Fontana de oro et El Audace, romans historiques (1871); Episodios nationales, ouvrage écrit, en

PÉRIER, PAUL PIERRE JEAN CASIMIR, homme politique français, fils du ministre de M. Thiers, mort sénateur inamovible en 1876 et petit-fils du célèbre ministre de Louis-Philippe, neveu par conséquent du précedent, est né à Paris le 8 novembre 1847. Il fit de brillantes études et prit le grade de licencié ès-lettres. Pendant la guerre, M. J. Casimir Périer prit part à la défense de Paris comme officier des mobiles de l'Aube, qui se distinguèrent particulièrement au combat de Bagneux, fut porté à L'ordre du jour pour sa conduite dans cette affaire et décoré de la Legion d'honneur. Chef du cabinet de son père, ministre de l'intérieur, d'octobre 1871 à février 1872, il était élu au Conseil général de l'Aube en 1874 et en est devenu le président. Elu député de l'arrondissem*nt de Nogent-sur-Seine le 21 août 1876, sans concurrent, comme candidat républicain, M. J. Casimir ''érier s'inscrivit au centre gauche et à la gauche républicaine. Le 14 octubre 1877, il fut elu contre le concurrent bonapartiste que lui avait suscité l'administration, avec une majorité énorme, et le 21 août 1881, contre un candidat radical qui n'obtint qu'un millier de voix. Démissionnaire en février 1883, pour ne pas s'associer aux premières mesures hostiles aux princes des maisons souveraines, ses électeurs le renvoyaient à la Chambre deux mois après. Il a été élu députe de l'Aube en tète de la liste républicaine le 4 octobre 1885, et lors du vote des projets d'expulsion des princes, il s'abstint: attitude qui se justifie tout aussi bien qu'une démission. M. Jean Casimir Perier a été sous-secrétaire d'Etat aux ministères de l'instruction publique et de la guerre dans les précédentes legislatures; il est vice-président de la Chambre des députés.

PERILLIER, JULES, homme politique français, avocat. ne à Nimes lo 20 novembre 1841. Il fit son droit à Paris et s'inscrivit au barreau, puis s'enrôla au moment de la guerre et fut attaché à l'état-major du général Saussier. Après la paix il rentra au barreau, devint maire de Varennes (Seine-et-Oise) et fut un des organisateurs du comité radi al de ce département. Porte aux élections d'octobre 1885 sur la liste radicale de Seine-etOise, M. Perillier fut élu députe au scrutin du 18 et prit place à l'extrême-gauche. Il a voté l'expulsion totale des princes.

deux séries, à l'imitation des célèbres romans nationaux 1 d'Erckmanu-Chatrian et dont la matière est empruntée respectivement à la guerre de l'indépendance contre Napoleon et aux luttes des libéraux contre la tyrannie de Ferdinand VII (1872-74). Ces romans historiques ont eu un grand succès, tant dans les Etats de l'Amérique espagnole qu'en Espagne. Ils furent suivis de Bailén (1873-75); Napoleon en Chamartin, Cadiz, luan Martin el Empecinado (1874); la Batalla de log Arapilea (1875); El Terror de 1824 (1877); Dolfa Perfeeda, Gloria (I878J; Marienela, la Familia de Leone Roch (1881), etc.

PERIER CHARLES FORTUNAT PAUL, dit CASIMIR-PÉRIER, frere pmne du ministre de M. Thiers et fils de l'homme d'Etat celobre du gouvernement de juillet, est né à Paris le 12 décembre 1872. Armateur au Havre, il accepta, sans passé politique personnel, la candidature républiraine dans la 2° circonscription du Havre, aux élections du 14 octobre 1877. Il échoua. Mais l'élection de son concurrent, trop bien appuyé par l'administration, ayant été annulée par la Chambre, une nouvelle épreuve fit triompher la candidature de M. Périer le 7 juillet 1879. Il s'inscrivit au groupe de la gauche républicaine. Réélu le 21 août 1881, il etait élu-député de la Seine-Intérieure le 4 octobre 1885, en tète de la liste. M. Périer a voté contre l'expulsion des princes.

PERIN, GEORGES CHARLES FRÉDÉRIC HYACINTHE, avocat et homme politique français, no à Arras le i.r juillet 1838. Kn 1869, Il succéda à feu Elle Ducoudray, comme rédacteur en chef du Libéral de Limoges, avec lequel il fit une brillante campagne électoralo il collabora ensuite à la Cloche, et fut nommé, après le 4 septembre 1870, préfet de la Haute-Vienne, puis commissaire extraordinaire au camp de Toulouse. Aux élections du 8 février 1871, il se présenta dans la Haute-Vienne, et échoua, arrivant immédiatement après le dernier élu et le premier de la liste républicaine. Elu, le lit mai 1873, représentant de ce département, et député de la 1re circonscription de Limoges le 20 février 1876, il siégea à l'extrème-gauche dans les deux assemblées. M. Georges Périn a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Il a pris une grande et sérieuse part aux travaux de la Chambre, traitant plus spécialement les questions économiques relatives au commerce international, à la marine et aux colonies. Aux élections d'octobre 1885, M. George Périn a été elu au scrutin du 18, à la fois dans la Seine le cinquième sur trente-huit, et dans la Haute-Vienne en tête de la liste républicaine. Il a opte pour ce dernier département et a voté l'expulsion totale des princes. M. G. Perin a publié: le Camp de Toulouse, réponse au rapport de M. de Resseguier (1873).

PERRAS, Jean CLAUDE ETIENNE EDMOND, homme politique français, grand manufacturier à Cublize (Rhône), dont il a été maire et a été révoqué le 13 septembre 1877 il est né dans cette ville, le 7 juillet 1835. Elu, le 20 février 1876, député de la 2* circonscription de Villefranche, il siégea à gauche. M. Perras a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 dans la même circonscription. Aux élections sénatoriales partielles du 25 janvier 1885, pour le Rhône, il s'est présenté pour remplacer M. Vailier, décédé, et a été élu au troisième tour. Il a voté l'expulsion des prinres.

PERRAUD, CHARLES, prelat, membre de l'Académie française, ne à Lyon le 8 février 1828. Eleve do l'Ecole normale supérieure, il se fit recevoir agrégé d'histoire en 1850, et professa quelque temps cette classe; puis il entra à l'Oratoire, fut ordonné prêtre et, ayant pris le grade de docteur en théologie, fut appelé à la chaire

d'histoire ecclésiastique à la faculté de théologie de Paris. Il a élé nommé évèque d'Autun par décret du 10 janvier 1874, préconisé le 4 mai et sacré à Paris le 29 juin. M. Ch. Perraud a été élu membre de l'Académie française, en remplacement d'Auguste Barbier, le 8 juin 1882. On a rappelé à cette occasion qu'il était le quatre-vingt-seizieme membre du clergé que l'Académie française admettait dans son sein. On lui doit Etudes tur i'Irlande contemporaine (1862. 2 vol.) et l'Oratoire de France aux XVII° et XIX· siècles (1865), ses deux ouvrages les plus importants les Paroles de l'heure présente, 1870-1871, meditations (1872): des disoours, oraisons funèbres, panégyriques, etc., et quelques brochures d'actualité. M. Perraud est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1876.

PERRENS, FRANÇOIS Tommy, historien français, né à Bordeaux le 20 septembre 1822, fit ses études au lycée de sa ville natale et fut admis à l'Ecole normale supérieure en 1843. Successivement professeur à Bourges, à Lyon et à Montpellier, il prit le grade de docteur es lettres en 1853 et devint professeur de la classe de secon.le, puis de la classe de rhetorique au lycée Bonaparte et, en 1862, répétiteur de littérature à l'Ecole polytechnique, où il est devenu professeur du même cours et inspecteur de l'Académie de Paris en 1875. M. T. Perrens a collaboré au cournal général de l'instruction publique, à la Revue dea Deux-Mondes, etc., et a publie Jérdme Savonarole, ses prédications, etc., thèse de doctorat (1853), ouvrage couronné par l'Aradémie française et traduit en plusieurs langues; Deux ans de révolution en Italie (1857); Etienne Marcel et le gouvernement de la bourgeoisie au XIV siècle (1860); Histoire de la littérature italienne (1867); les Mariages espagnols sous Henri IV et Marie de Médicis (1868), couronne par l'Académie française; Eloge historique de Sully (1870J, également couronné par t Académie l'Eglise et l'Etat sous le règne de Henri IV et la réqence de dfarie de Médicis (1872); la Démocratie en France au moyen dge (1873, 3 vol.), pour laquelle l'Académie des sciences morales et rolitiques lui a décerné le prix Jean Reynaud de 10,000 francs, en 1883 Histoire de Florence (1876-79, 4 vol.), etc. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1870, M. Perrens a éte promu officier le 12 juillet 1885; il est, en outre, chevalier de l'ordre de Charles lit d'Espagne, officier de l'ordre des SS. Maurice et Lazare d'Italie, etc.

PERROT, GEORGES, archéologue français, né à Villeneuve-Saint-Georges le 12 novembre 1822, fit ses études au collège Charlemagne et entra à l'Ecole normale supérieure en 1852, d'où il passa à l'Ecole française d'Athenes en 1855. De retour en i8M, il se tit recevoir agrégé des classes supérieures et professa successivement aux lycées d'Angoulème, d'Orleans et de Versailles. Chargé en 1861 d'une mission officielle dans l'Asie-Mi- neure, it fut nomme au retour (1863) professeur de rhétorique au lycee Louis-le-Grand. Reçu docteur es lettres en t867, M. G. Perrot a été nommé en 1872 maitre des conférences à l'Ecole normale, dont il a été nommé directeur, en remplacement de M. Fustel de Coulanges, par décret du 12 octobre 1883, et professeur d'archeologie à la faculté des lettres en 1877; il avait été élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, en remplacement de Guizot, en 1874. Il est, en outre, membre résidant de la Société des antiquaires de France. On doit à M. Georges Perrot: Exploration archéologique de la Galatie, de la Bythinie, d'une partie de la Mysie, etc. (1863 et suiv., in-f°); Souvenirs d'un voyage en Asie-Mineure, extraits du précèdent Memoire sur l'ile de Thasos; De l'état actuel des études homériques; Leçons sur la acience dn langage (Lectures on the science of lenguage), de M.F. Max Müiler (1864); l'Ile de Crète, souvenirs de voyage (1866); Essoi sur le droitpublic et privé de la republique athénienne, ouvrage couronné par l'Académie française et De Galatia, provincia romana, thèses de doctorat (1867), les Précurseurs de Demosthènes (1873), ouvrage qui a obtenu le prix Bordin de l'Académie français, la traduction des Essais sur la mytholoqie comparée, de' Max Müller (même année); Melanges d'archeologie, d'epigraphie et dhistoire (1875), etc. M. Perrot a collabore à la Revue de l'instruction publique, à la Revue archéologique, à la Revue des Deux-Mondes, etc. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1866, il a été promu officier le 13 juillet 1882.

PESSARD, HECTOR Louis FRANÇOIS, journaliste et homme politique français, né à Lille le 22 août 1836, fit ses études au lycée Bonaparte et débuta dans le journalisme à vingt ans. Après avoir collaboré au Figaro puis à la Gironde, réclamé par la conscription, il resta au service jusqu'en 1860, se fit exonérer à cette époque et ployé dans une petite localité du département du Nord lorsque, l'ancien journaliste reparaissant sous l'enveloppe encore mince du fonctionnaire, il devint collaborateur de l'Impartial de Valenciennes. Dans son impartialité, l'administration lui fit comprendre qu'un .pareil cumul était impossible; forcé d'opter, il donna sa demission, revint à Paris, où il agit comme correspondant du Mémorial des Deux-Sèvres et du Phare de la Loire, puis entra au Temps en 1863. Il écrivit ensuite au Courrier du Dimanche, puis entra à la Liberté, dirigée par E. de Girardin, en 1866. L'année suivante, il passait à l'Epoque, avec Clément Duvernois, y restait assez peu de temps, devenait l'agent de Dusautoy, l'ancien propriétaire de l'Epoque; puis, abandonnant bientôt cette position, entrait au Gaulois au commencement de t860, comme rédacteur politique de ce journal jusque-là fort peu politique. En mai 1870. M. Hector Pessard devenait rédacteur en chef du Soir, qu'il n'a quitté qu'en octobre 1873, après la vente de ce journal. Au mois de février précédent, il avait éte appelé par le groupe Casimir Perier à la direction du Bulletin conservateur républicain, correspondance adressée à la presse de province. Après la

transformation du Soir, M. Pessard sollicita, mats en vain, l'autorisation de créer le Jour (c'était sous l'empire de l'état de siège) il adressa alors des correspondancea particulières, sous le titre de Lettres d'un interdit, aux journaux des départements et écrivit à l'Epargne française, journal financier, à l'Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, à l'Evénement, à l'Opinion nationrtle. Nous devons citer en outre, parmi les recueils auxquels a collaboré M. Hector Pessard, la Revue moderne, la Revue germanique, le Dictionnaire général de la politiques, etc. Lors de l'avènement de M. Ricard au ministère de l'intérieur, M. Pessard fut nommé directeur de la presse (f5 mars 1876); maintenu dans ces fonctions par M. de Marcère, qui n'avait d'ailleurs pas été étranger à sa nomination, il le suivait dans sa retraite en décembre suivant, et devenait peu après rédacteur en chef du Petit Parisien, qu'il quittait en août 1877. En décembre suivant, il devenait de nouveau directeur de la presse, mais pour peu de temps. Candidat républicain aux élections municipales de la Seine du 29 novembre 1874, dans le quartier de l'Europe (VIII° arrondissem*nt), il n'avait obtenu qu'un chiffre de voix insignifiant. Aux élections d'octobre 1885, son nom figurait sur la liste libérale de Seine-et-Oise, qui échouait complètement. M. H. Pessard a été rédacteur en chef du National de 1869 de décembre 1878 à dérembre 1885, et a collaboré ensuite pendant quelque temps à la République française. Il est chevalier de la Légion d honneur. M. Hertor Pessard a publié: Annuaire parlementaire avec Clément Duiernois Yo et les principes de 89, avec préface de Prévost-Paradoi (1887) les Gendarmes, fantaisie administrative (1868): Lettres d'un interdit (1874).

S'D frère, M. Emile PESSARD, s'est fait connaître comme compositeur. Il a fait représenter le Capitaine Fracasse, opéra comique en 3 actes, et Tabarin, opéra en 2 actes (1885), et publié un recueil de Fantaisies musicales intitalè Joyeusetés de bonne compagnie. Il Pst professeur d'harmonie au Conservatoire et chevalier de la Légion d'honneur.

PETTIE, Joan, peintre écossais. né à Edimbourg en 1839, est elève de la Trustees Academy de cette ville et de MM. Robert Scott Lauder et John Ballantyne. En 1862, il %'établit à Londres, prit part aux expositions de l'Aradémie royale écossaise jusqu'en 1867 et, depuis, à celles de l'Arademie royale, où il avait déjà envoyé un tableau en 1861. M. Jobn Pettie a abordé avec succès la peinture de genre et la peinture historique. On cite principalement, parmi ses expositions à l'Académie et ailleurs: Que désirez-vous, madame? (What d'ye lack, madam? 1860; le Trio (1863); la Tonsure, George Fox refusant de prêter germent d Houlker Hall, en 1663 (1864J; Temps et lieu, Sans engagement, la Bible et le moine, une Visite inquisitoriale, la Cour martiale (1865); Arrestation pour cause de sorcellerie (1866); le Docteur, Trahison (1867); Pax vobiscum, Rixe avec un contrebandier (1868); la Disgrdce du cardinal Wolsey, la Victime du joueur (1869); ToucAstone et Audrey (1870); Scène dans les jardins du Temple (1871); silviug et Phœbé, l'Ultimatum aux assiégés (1872); le Sanctuaire, le Drapeau parlementaire (1873); Juliette et frère Laurent, un Secret d'Etat (1874); Scène dans une forge, les Jacobites en 1746 (1875); la Menace, Portrait de l'évêque de Birmingham (1876); un Chevalier du XVII° siècle un Combat à l'épée et d la daque (f877); le Billet de mort (1879); Sa Grâce (1880); Devant ses pairs (1881); Afonmouth devems Jacques Il (1882); la Plaisante idée du bouffon, la Rançon(1883); le Musicien, les Flambeaux fhumains) du chef(1886), etc. M. Pettie avait envoyé à l'Exposition universelle de 1878: l'Ultimatum aux assiégés, le Drapeau parlementaire, la Menace. Trahison et plusieurs portraits. Membre associé de l'Académie royale depuis 1866, M. J. Pettie a été élu membre titulaire en remplacement de sir Edwin Landseer, le 22 décembre 1873.

PEYRAT, ALPHONSE, publiciste et homme politique français, sénateur, né à Toulouse le 21 juin 1812, fit ses études au séminaire de cette ville et commença son droit; mais il l'abandonna bientôt et se rendit à Paris, avec l'intention bien arrêtée d'embrasser le journalisme. Il y débuta en 1833 par un coup de maitrc un article publié dans la Tribune, dirigée par Armand Marrast, et qui coûta au gérant une legere condamnation à trois ans de prison et 10,000 fr. d'amende. C'était une critique des Mémoires de la Révolution de 1830, de Bérard. La Tribune n'hésita pas à s'attacher ce dangereux collaborateur, dont elle ne se sépara qu'en disparaissant elle-même, suspendue à la suite des événements d'avril 1834. Après avoir passé quelque temps au National, M. Peyrat entra à la Presse, qu'il n'a quittée definitivement qu'à la fin de 1862. En 1843, il fit un voyago en Italie et en Espagne, puis un autre en Angleterre. Devenu, en 1847, redacteur en chef de la Presse, en remplacement de Nefftzer, il y publia un article sur le refus de serment des élus du département de la Seine au Corps législatif, M. Carnot et le général Cavaignac, qui lui attira, avec une suspension du journal pour deux mois, de vives difficultés avec ses administrateurs. Il donna sa d'mission, mais rentra bientôt au journal, décidé à s'y abstenir de politique, sous un régime où la discussion était si dangereuse. M. Peyrat quitta definitivement la Presse en décembre 1862. Il écrivit quelque temps au Siècle, puis fut placé comme rédacteur en chef, à la tète d'un journal nouveau l'Avenir national, dont il fit l'organe du parti radical. En 1868, il y adopta avec empressem*nt l'idée émise dans le Réveil, par Delescluze, d'une souscription dont le produit serait employé à élever au cimetiere Montmartre un monument au représentant Baudin. II ouvrit cette souscription dans les colonnes de l'Avenir, dont les numéros contenant les listes des souscripteurs furent l'objet de saisies repétées en attendant des poursuites judiciaires, que l'empire e0t sans doute mieux fait, dans son propre intérêt, de ne pas

entreprendre. M. Peyrat n'a a abandonné qu'en 187! la direction de ce journal. Elu représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, M. A. Peyrat siégea à l'extrême-gauche, à c6té de Louis Blanc, Edgar Quinet, Ledru-Rollin, etc., avec lesquels il a constamment voté, déclaré ne point reconnaitre à l'Assemblée le pouvoir constituant, et s'est abstenu lors du vote de la proposition Casimir Périer et de celui sur l'ensemble des lois constitutionnelles. En janvier 1876, il fut élu séna- teur de la Seine, prit place à l'extrême-gauche et se fit inscrire à l'Union républicaine, qui le choisit pour son président le 7 mai 1877. Réélu, le deuxième sur cinq, le 8 janvier 1882, M. Peyrat a voté l'expulsion des princes. Il eat vice-président du Sénat. M. Peyrat a publié, outre quelques recueils d'articles politiques et littéraires: Réponse d l'instruction synodale de l'évêque de Poitiers (1854); Un nouveau do,qme, histoire du dogme de l'Immarulée Conception; Critique des hommes du jour (f855J; l'Empire jugé avec indépendance (1856); Histoire élémentaire et critique de Jésus (1864); la Révolution et le livre de M. Quinet (1866), etc.

PEYTRAL, PAUL LOUIS. homme politique français, né à Marseille, où il est établi pharmacien, le 20 janvier 1842. Conseiller général des Bouches-du-RhOne, M. Peytral se présenta aux élections du 21 août 1881, dans la 1" circonscription de Marseille, comme candidat radical, et fut élu au scrutin de ballottage du 4 septembre. Il a été élu député des Bouches-du-Rhône, en tête de la liste, le 4 octobre 1885. Il a été appelé au ministère des finances, comme sous-secrétaire d'Etat, par M. Sadi Carnot, titulaire de ce portefeuille, en janvier 1886. M. Peytral a voté l'expulsion des princes.

PHILIPON, EDOUARD PAUL LUCIEN, homme politique français, ancien magistrat. né à. Lyon le 8 janvier 1851. Il fit son droit à Paris, suivant en même temps les cours de l'Ecole des chartes. prit le grade de docteur en droit et s'inscrivit au barreau de la capitale en 1880. Peu après, il était nomme substitut à Amiens, d'où il passait a Lyon en 1882. Il a été élu député de l'Ain le 4 octobre 1885 et a voté l'expulsion totale des princes. Il est membre de la Société littéraire de Lyon, au recueil de laquelle il a collaboré, ainsi qu'au Progrès de l'Ain. PHILIPPE, JULES PIERRE JOSEPS, homme politique et littérateur français, né à Annecy le 30 octobre 1827, est petit-fils d'un membre du conseil des Cinq-Cents expulsé au t8 brumaire. Il fit ses études à l'université de Chambery et commença son droit, puis se lança dans le journalisme et s'occupa en même temps d'études historiques locales. Il débuta en 1848 au National savoisien, organe du parti de l'annexion à la France, et fonda en 1850 le Moniteur savoisien, feuille libérale avancée, qu'il dirigea pendant quatre ans. Elu en 1854 membre dn Conseil municipal d'Annecy, dont il a fait parhe jusqu'en 1870, M. J. Philippe ne vit pas l'annexion en 1860, avec le même enthousiasme qti l'eût vue en l'Empire ne lui disait rien de non. Il accepta pourtant les fonctions de membre du bureau d'administration du collège d'Annery en 1861 et celles d'inspecteur départemental des établissem*nts de bienfaisance en 1862, ces dernières pour peu de temps. Profitant de la loi de 1868, M. Jules Philippe fonaa à Annecy la Journal les Alpes, devenu l'organe principal du parti républicain dans la HauteSavoie, et y fit une vive opposition au gouvernement impérial. Candidat de l'opposition aux élections legislatives de i869, il échoua avec 11,530 voix contre 17,962 obtenues par le candidat officiel, M. Pissard. Après la révolution du 4 Septembre, M. Philippe fut nommé préfet de la Haute-Savoie; aux élections du 8 février 1871. il lut élu représentant de la Haute-Savoie à la presque unanimité des suffrages; mais comme il était demeura en fonctions, et que l'Assemblée était résolue à casser les élections des prefets non démissionnaires, il résigna son mandat de représentant et conserva la préfecture d'Annecy jusqu'à la chute de M. Thiers (24 mai 1873). Il reprit alors la direction des Alpes. Aux élections du 20 février 1876, M. J. Philippe a été élu député de l'arrondissem*nt d'Annecy, par 9,456 voix contre 7,903 partagées entre ses deux concurrents. 11 a pris place à gauche. Reélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, il etait élu députe de la Haute-Savoie le 4 octobre 1885. M. Philippe était en congé au moment du vote sur l'expulsion des princes. M. Jules Philippe est membre correspondant de l'Institut genevois et de la Société d'histoire de Genève, de l'Academie de Chambéry, de la Société littéraire de Lyon, etc.; l'un des fondateurs et le secrétaire de la Société fiorimontane d'Annecy, il a fondé et dirigé la Revue Savoisienne, organe de cette société. Il a publié à part les Gloires de la Savoie, Annecy et ses enmrons, Notice historique sur l'abbaye de Talloires, Chronologie de l'histoire de la Savoie, les Poètes de la Savoie, les Princes-Loups de Savoie, Profession de foi d'un patriote savoyard, Un moraliste savoyard au XVI° siècle Histoire populaire de la Savoie depuis les temps les plus reculés (1874); Réformez l'éducation, etc. 11 est décoré de l'orde des SS. Maurice et Lazare. PHILLIPS, WENDELL, orateur publie américain, né à Boston le 29 novembre f8lt, fit ses études au collège d'Harvard et à l'école de droit de Cambridge, et fut admis au barreau en 1834. En 1837, il prit une part active au mouvement abolitionniste et s'occupa dès lors des grandes questions de réforme sociale qui s'agitaient l'abolition de l'esclavage, la tempérance, les droits de la femme, et donnaient lieu à de fréquenta meetings qui ne tardèrent pas à faire de M. W. Phillips l'un des orateurs les plus populaires des Etats-Unis. Pendant la guerre civile, il ne cessa de réclamer avec la plus grande énergie une politique énergique relativement à l'émancipation des esclaves. Quand la paix fut retablie, il s'opposa à la dissolution de la Société antiesclavagiste américaine, dont il devint président après la retraite de M. William Lloyd Garrison (mort en mai 1879) et jusqu'à la dispersion definitive de ses membres, en 1870.

En 1863, un recueil des Speeches, Lectures and Letters de M. Wendell Phillips a été publié nous ne rro%ons pas qu'il en ait paru depuis ailleurs que dans les recueils périodiques et les journaux de la Nouvelle-An- gleterre. dont il ne s'écarte guère. M. W. Phillips est l'un des plus recherchés, et par conséquent l'un des mieux payés parmi les lecturers americains: il reçoit 250 dollars (1,250 fr.) par lecture. Ses conférences les plus populaires ont pour titre les Arta perdus. Daniel O'Conuell et, parmi ses plus récentes la Question indienne et Finance; mais ces dernières sont modestement désignées par lui sous le titre d'entretiens on causeries (talks).

PI Y MARGALL, FRANCISCO, publiciste et homme politique espagnol, né en 1820 à Barcelone. fit son droit et suivit avec succès la carrière du barreau, tout on étudiant les philosophes français, spécialement Auguste Comte et Prondhon, dont il a traduit plusieurs ouvrages en espagnol. Au barreau, il se fit surtout remarquer dans les procès politiques, comme défenseur des republicains traduits devant les tribunaux pour une cause ou pour une autre. Compromis dans l'insurrection de 1866, il se réfugia en France, vint à Paris et s'y lia avec les hommes politiques du parti republicain de la nuance appelée depuis radicale. Rentre en Espagne après la révolution de 1868, il fut élu député de Barcelone à la Constituante, et s'y prononça énergiquement pour la république, l'endant ce temps, il adressait au Réveil, journal de Ch. Delescluze, qui était devenu son ami, des lettres d'Espagne qui furent très remarquées. Député de Barcelone aux Cortès sous le règne du duc d'Aoste. il siegea dans l'opposition et fit partie du comité directeur formé par les députés républicains. La république ayant ete proclamée après le départ volontaire d'Amédée, un cabinet fut constitué par les Cortès. où M. Pi y Margall reçut le portefeuille de l'intérieur (13 février 1873). Après les élections et la réunion des Cortès issues d'elles, M. Figueras ayant donnné sa démission, M Pi y Margall fut nommé chef du pouvoir exécutif à sa pla'e (5 juin), et constitua un nouveau cabinet. Mais des dissensions eclatèrent dans le parti républicain, malgré l'appel à la concorde du nouveau chef du pouvoir, et à l'insurrection carliste, à laquelle l'indiscipline de l'armée laissait prendre une extension dangereuse, vint bientôt s'ajouter une insurrection républicaine fédéraliste. En présence des difficultes résultant de cette situation et de l'manite de ses efforts pour former un ministère de conciliation. M. Pi y Margall résigna le pouvoir (18 juillet) et fut remplacé par M. Salmeron, qui se retirait à son tour au bout de moins de deux mois d'exercice. Il fut alors porté de nouveau candidat au pouvoir (septembre), mais ce fut M. Emilio Castelar qui fut élu. M. Pi y Margall s'abstint dès lors de prendre aucune part aux discussions purement politiques. En 1874, il publia la République de 1873. ouvrage dans lequel. justifiant sa conduite, il attaquait violemment M. Castelar, que le coup d'Etat du general Pavia venait de chasser du pouvoir. M. Castelar, qui n'est jamais à court, répondit dans la Discussion; quant à la République de 1873, elle avait été saisie par ordre de l'autorité. M. Pi y Margall. plus que jamais mis à l'écart par l'avènement d'Alphonse XII, n'a plus pris aucune part aux agitations politiques qui agitent périodiquement l'Espagne. Il a publié en 1877 un grand ouvrage: las Nacionatidadea, qui a éte traduit en français. Il avait été, en 1874, l'objet d'une tentative d'assassinat de la part d'un prêtre qui, ayant complètement échoué, tourna son arme contre lui-même et se tua. PICARD, EUGÈNE ARTHUR, ournaliste et homme politique français, frère puine d'Ernest Picard, ancien ministre des finances et de l'intérieur, mort le 14 mai 1877. est né, à Paris le 8 juillet 1825. Il compléta au college de Juilly ses études commencées au collège Rollin, et fit son droit à Paris; reçu licencié en 1846. il entra dans l'administration au lendemain du coup d'Etat, comme souspréfet du Blanc (février 1852). d'ou il passa à Forcalquier en 1854 et à la Palisse en 1856. Révoqué en 1859, il se lança dans l'opposition, à la suite de son frère qui, d'ailleurs, faisait partie des cinq opposants du Corps législatif depuis avril 1858. Après avoir fourni quelques articles anonymes au Phare de la Loire, dit-on, M. Pirard obtint de son frère une position à l'Electeur, journal hebdomadaire qu'il venait de fonder avec J. Favre, Hanon et autres. Le t4 août 1870, dans la combinaison qui, mariant l'Electeur et le Courrier des Deux-Mondes de M. Edouard Portalis, en fit un journal quotidien sous le titre d'Electeur libre, M. Arthur Picard lut de nouveau admis, avec une position mal définie quant aux attributions, mais que 1 entrée de son frère ainé dans le gouvernement, à la révolution du 4 Septembre, en eloignant forcément celui-ci du journalisme militant, lui inspira fa malencontreuse idée de definir: cette position, d'après lui, était celle de directeur du journal. Il faut croire que la prétention n'était pas absolument justifie, car, après une discussion assez vive, son associp donna l'ordre au metteur en pages de changeur la titre du journal (8 octobre 1870), et M. Arthur Picard quitta la place, visiblement abasourdi. Quelques jours plus tard, cependant, )1 relevait le titre, et l'Electeur li6re parut sous sa direction jusqu'au 18 mars, époque à laquelle il jugea prudent de disparaitre et son directeur aussi. Candidat malheureux aux élections du Conseil général de Seineet-Oise en 1869, aux élections législatives de la même année dans la quatrième circonscription de la Seine, et aux élections complémentaires pour l'Assemblée nationale du 2 juillet 1871, dans les Basses-Alpes, M. Arthur Picard était élu au scrutin de ballottage du 5 mars 1876, député de l'arrondissem*nt de Gastellane (Basses-Alpes), et prenait place au centre gauche. Le 14 octobre 1877, il échouait dans le mèmo collège contre le candidat officiel mais l'élection ayant ete annulee, il triomphait de son adversaire le 29 juin 1878. Reelu le 21 août 1881, il figurait, aux élections d'octobre 1885, sur la liste repu-

PIERSON, BLANCHE ADELINE, actrice française, née à Saint-Paul (ile de la Reunion) le 9 mai 1842. Fille d'artistes, elle aborda la scène des l'enfance et, en 1856, débutait à l'Ambigu dans une reprise de Gaspardo le pécheur. De ce theâtre, où son passage fut peu remarqué, elle passa au Vaudeville en 1858, parut dans le Roman d'un jeune homme pauvre et diverses autres pièces puis entra au Gymnase, auquel elle est restée attachée plus de dix ans. Ici, aux succès de beauté, qui ne pouvaient lui faire défaut nulle part, elle sut joindre des succès de talent beaucoup plus sérieux pour une artiste véritable, éprise de son art comme elle a prouvé qu'elle l'était. Ses premières créations au Gymnase appartiennent aux pièces suivantes: Don Quichotte, l'Ami des femmes, Un mari qui lance sa femme (f864J; le Point de mire, les Vieux garçons, le Lion empaillé (1865); Nos bon villageois (f866); la Cravate blanche (1867); les Grandes demoiselles, le Monde où l'on s'a. muae Fanny Lear (1868); le Coup d'éventail, Froufrou (1869); citons plus particulièrement les rôles de Sylvamie dans la Princesse Georges, Marguerite dans les

bliraine dissidente des Hautes-Alpes, qui échoua complètement au second tour.

PICHON, PIERRE AUGUSTE, peintre français, né 4 Sorèze le 6 décembre 1805, fils d'un musicien distingue, professeur au Conservatoire de Toulouse, il apprit d'abord la musique; mais après la mort de son père, en 1820, il cultiva exclusivement le dessin à l'académie de Toulouse où il était entré. Il vint ensuite à Paris et suivit l'atelier d'Ingres. On cite surtout de cet artiste Saint Barthélemy, Saint Martin partageant son manteau, le Christ à la colonne, la Vierge aux anges, l'Immaculée conception, Adam et Eve, Saint Francois recevant les stigmates, la Cène, Saintes femmes au tombeau; les portraits de Don Miguel, Isambert, Jacques Bresson, Henri Prévost, L. Monrose, Eugenie Garcia, etc., et quelques miniatures (1835-53); la Cène, reproduction du tableau cité plus haut, qui appartient à la cathé trale d'Amiens (Expos. univ. de 1855) Repos de la Sainte famille (1857); l'Annonciation (l859J; Sainte Memmie ressuscitant un enfant (1861); le Centenier (1864); le Général Laumières (1865); le Sacré Cœur de Jésus, Réception au chàteau de Windsor par Richard II (1866); le Docteur Blanchet, l'lmmaculée conception (1868); l'Annonciation (1869); la Résurrection (1873); le Vicomte O. de Luppé et un autre Portrait (1874); Repos de la Sainte famille pendant sa fuite en Egypte (1875); Fleurs d'automne, un Portrait Rosa mystica (1877); deux Portraits (1880);

Jeanne et un autre Portrait (f883J, etc. M. Piclron s'est adonné exclusivement au portrait dans ces dernières années. On lui doit toutefois, en dehors de ses expositions l'Evêque saint Sulpice éteignant un incendie dans une église du Loiret; le Roi âreton saint Judicaël prononçant ses vœux; des peintures murales à la chapelle sainte Genevièvc de l'église Saint-Eustache (1854): Saint Joseph, l'enfant Jésus et deux anges, pour l'église SaintJoseph, à Paris; Saint Pierre sur son trône et dix-huit figures de saints pour l'église des jésuites de Sèvres; la Religion recevant les inspirations du Sacre Cœur de Jeaus, pour l'église de Vaugirard (1876), etc. M. Pichon a obtenu une médaille de 3° rlasse en 1843, une de 2° classe en 1844, une de 1re classe en 1846 et des rap- pels de celte dernière en 1857 et 1861. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1861.

PICHON, STEPHEN, journaliste et homme politique français, ne à Arnay-le-Duc en 1857, fit ses études au lycée de Besançon. M. S. Pichon se faisait remarquer des les bancs du collège par ses opinions republicaines, et ayant à recevoir un prix de philosophie des mains du duc d'Aumale, il le refusa. Ses études terminées, il vint à Paris et cnllabora à la presse radicale: notamment à la Commune affranchie, de Lyon, au Mot d'ordre, au Réveil, à la Revolution française et enfin à la Justice. En 1883, M. Pichon fut élu conseiller municipal de Paris, pour le quartier de la Salpêtrière, en remplacement de M. Sigismond Lacroix, élu député, et prit place au groupe autonomiste; il etait réélu le 4 mai 1884. Elu deputé de la Seine au scrutin du 18 octobre 1885, il eiege à l'extrême-gauche. M. Pichou a vote l'expulsion totale des prince«.

PIEROLA, NICOLAS, général, ex-président de la République du Perou, né à Arequipa le 5 janvier 1839. Il t son droit et se fit recevoir avocat, tout en se mêlant de fort bonne heure aux agitations politiques de son pays. Appelé au ministère des finances en 1869, il fut accusé de mauvaise administration à sa sortie du minietère, et quoiqu'un arrêt d'acquittement eût éte rendu en sa faveur, il se retira au Chili, d'où il organisa et dirigea des expéditions contre le gouvernement peruvien en 1874 et 1877, mais sans succès. Forcé de mettre bas les armes, à cette dernière date, il fut simplement banni de son pays. Lorsqu'éclata la guerre avec le Chili. M. Pierola offrait ses services au général Prado, qui s' empressa de les reluser. Mais apres la déposition de ce dernier, il prit en main les rênes du pouvoir et continue la guerre. En janvier 1881, il abandonnait Lima et résignait le pouvoir en novembre suivant. Peu après, il s'embarquait pour l'Europe. Il a résidé en France pendant la plus grande partie de l'année 1882, et allait ensuite s'établir aux Etats-Unis.

PIERRE-ALYPE, Louis MARIE ALYPE Pierre (dit), publiciste et homme politique français, né à Saint-André (Reunion) le 24 fevrier. Il fit son droit à Paris, colisborant en même temps à la presse démocratique, notamment à la Reforme, puis crea, vers la fin de l'Hmpire, un organe des colonies à Paris, le Journal d'outre-mer. Elu député de la Réunion, comme candidat républicain, le 25 septembre 1881, son mandat lui a ete confirme par les électeurs de la Reunion aux élections de 1885. M. Pierre-Alype siège à gauche. Il a voté l'expulsion des princes.

Refiets (1871); Lady Hawkins dans Paris chez lui, Alice dans la Comtesse de Sommerive (1872), le principal rôle dans Andréa, Ravmonde dans Monsieur Alphonse (1873); la Comtesse dans la Veuve, outre la reprise de Marguerite dans la Dame aux Camélias (l874J; la Comtesse de Meursolles dans Mademoiselle Duparc (1875). En décembre 1875, Mlle Blanche Pierson quittait le Gymnase pour le Vaudeville, où elle créait le rôle de Julie Letellier dans les Scandales d'hier. Elle y a créé depuia Mme de Verlière dans le Pogt-Scriptum, Sidonie dans Fromont jeune et Rissler aîné (1876); le principal rôle dans Dora (1877), etc., etc. Mlle Pierson a été admise à la Comédie-Française comme pensionnaire. Dans ces dernières années, elle s'est adonnée à la peinture. Elève deMM. Dubasty et Clairin, elle a exposé à quelques salons, notamment à celui de 1883. une toile de genre remarquable, intitulée Chez la modiste. PILATI, AUGUSTE PILATE (dit), compositeur français, né à Bouchain (Nord) le 29 septembre 1810, commença ses études à l'école communale de Douai, puis entra au Conservatoire de Paris en 1822 et y remporta le 1er prix de solfège l'année suivante. Ravé de la liste des élevés du Conservatoire en juin 1824, il poursuivit néanmoins ses études musicales, publia d'abord des romances et fit jouer en 1836. an Palais-Royal, plusieurs petit* ouvrages. En 1837, M. Pilati donnait au théâtre d'Adelphi, à Londres, le Roi du Danube. Il a donoé depuis à divers théâtres un grand nombre d'ouvrages dramatiques, dont voici la liste à peu près complète: THÉATRE DES VARIÉTÉS: la Modiste et le lord, 2 actes (f833): l'Amour et Psyché, 1 acte (1856). PALAIS-ROYAL: la Frona d'un opera seria et la Fermière de Bolbec, 1 acte (1835); Léona, ou le Parisien en Corse, 2 actes (1836). RENAISSANCE: Olivier Basselin, i acte (1838); Mademoiselle de Fontanges, 2 actes et le Naufrage de la Méduse, 4 actes, avec Grisar et de Flotow (1839). PORTE-SAINT-MARTIN: les Farfadets, ballet feerie en 3 actes (1841); THÉATRE-LYRIQUI; les Barricades, 2 actes, avec M. Eug Gautier (1848); les Etoiles 2 actes (1854). BOUFFES-PARISIENS les Statues de l'alcade, ballet pantomime en 1 acte (1855). FOLIES-NOUVZLLES: Jean le sot, 1 acte et une Devinette, 1 acte (1856); Trois dragons et l'lie de Calypso, ce dernier sous le pseudonyme de Ruyller (1857); Peau d'âne (1858), sous le même pseudonyme ignace le recors, t arte (1858). THÉATRE DÉJAZET l'Ile du Sol-si-rè, signé encore Ruvtler (1860). THÉATHE DE LILLE Il Maestro Blaguarino (1865). CONCERT DE u SctLA Rosette et Colin (1874J Il a donné encore quelques opérettes oubliées aux théâtres Beaumarchais et des Fohes-Marigny et dans plusieurs calés-concerts des duos scéni- ques, des romances; nne quantité innombrable de morceaux de chant et de petit* moceaux de piano, fanfaisies faciles, valses, polkas, quadrilles, etc., la plupart écrits pour les petites mains. On fui doit aussi la musique de la romance chantée dans Ruy-Blas. M. Pilati, outre son pseudonyme de Ruytler a souvent employé, dans ces dernières années, celui de A. P. Juliano. PIM, BEDFORD CLAPPERTON TREVELYAN, marin et homme politique anglais, né à Bideford (Devon) le 12 juin 1826, fit ses études à l'Ecole royale navale et prit d'abord du service dans la marine marchande indienne de retour en 1842, il entra dans la marine royale. De 1845 à is5i, M. Pim fit, à bord du Herald, un voyage autour du monde, au cours duquel il fut employé à la recherche de sir John Franklin dans le détroit de Behring et la baie de Baffin. Ce fut lui qui, rejoignant l'Investiga- tor. fut assez heureux pour sauver l'équipage de ce bâtiment, et il est le premier qui, débarqué d'un navire à l'est ait pu passer sur un autre navire à l'ouest du passage Nord-Ouest. M. Pim prit part ensuite aux opérations navales de la guerre de Crimee, puis de celle de Chine, où il reçut dans une affaire six blessures qui mirent longtemps sa vie en danger. Nommé commander en 1868, il lit cette même année un voyage à l'isthme de Suez et, à son retour lut devant la société geogra- phique de Londres un mémoire intéressant sur le Canal de Suea. Après avoir rempli diverses missions à l'inte- 1 rieur, il se rendit sur les côtes de l'Amérique centrale 1 pour s'opposer aux tentatives du général Walker contre t le Nicaragua. En novembre 1860, il était envoyé au 1 Cap de Bonne-Espérance, mais, au mois de juin suivant, r il rentrait en Angleterre, se retirait du service actif et restait en demi solde. Promu capitaine le 16 avril 1868, M. Pim, qui s'était mis à l'étude du droit, quittait définitivement le service en avril 1870, et se faisait admettre au barreau à l'Inner Temple, le 27 janvier 1873. Porte sans succès aux élections pour la Chambre des communes, à Totnes en 1865 et à Gravesend en 1868, c le capitaine Pim fut élu par ce dernier bourg, comme c candidat conservateur, aux élections de février 1874, et f a conservé ce siège jusqu'en 1880. Le capitaine Bcd- c tord Pim, s'est activement occupé, depuis 1862, d'orga- niser le transit des chemins de fer de r Atlantique au Pacifique à travers le Nicaragua. Il a publié The Gate 1 of the Pacific (1863); Dottings on the roaside, in Pa- 1 nama, Nicaragua and Mosquito, avec le feu Dr Berthold d Seeman (1869); Essay on Feudal tenures (1872); The c War Chrosicle, chronique de la guerre franco-prussienne (1873); outre de nombreuses brochures et articles, principalement sur des sujets géographiques. Il est pro- 1 prietaire du journal The Navy, membre de plusieurs r sociétés savantes et magistrat du comté de Middlesex. r PINARD, PIFRRE ERNEST, homme politique français, ancien magistrat. ancien ministre, né ù Autun le 10 oc- tobre 1822, fit ses études de droit à Paris, y fut reçu licencié en 1844, docteur en 1846 et s'inscrivit au barreau de cette ville. Nommé substitut du procureur de la de République à Tonnerre en 1849 et à Troyes en 1851, il devint successivement substitut du procureur impérial à Reims en 1852 et en 1858 à Paris, où il fut nommé substitut du procureur général en 1859. Nommé procureur général à Douai en 1861, M. Pinard entra au Con- r seil d Etnt en 1866. Peu après, il était chargé, comme f

conseiller d'Etat, de préparer l'exposé des motifs de la loi sur la révision des arrêts criminels et correctionnels et celui de la nouvelle loi sur la presse, et défendit devant la Chambre la première de ces lois en qualité de commissaire du gouvernement. Appelé au mimstère de l'intérieur, en remplacement de M. de La Valette, dimissionnaire, le 14 novembre 1867, ce fut en cette qualité qu'il eut à défendre devant les Chambres la loi sur la presse qu'il avait préparée, et celle sur le droit de réunion. M. Pinard eut ensuite à les appliquer, et put se rendre compte de la différence qui existe entre la pratique et la théorie. Il sévit avec toute la rigueur possible contre les nouvelles feuilles nées de la loi nouvelle, interdit la vente sur la vote publique du Courrier français de Vermorel, poursuivit à outrance la Lanterne, dont la grande popnlai ité lui fut ainsi due en grande partie, ainsi que celle de son rédacteur, soudainement transformé en homme politique i son grand étonnement. Il y eut d'autres journaux et d'autres journalistes soumis aux rigueurs de M. Pinard, avide sans doute de prouver à M. Rouher qu'il n'était pas aussi imfropre à 1 administration qu'il lui plaisait de le dire il v en eut aussi de protégés, notamment le Nain Jaune et M. Genesco mais nous nous bornerons là et rappellerons seulement la fameuse campagne contre les manifestations du cimetière Montmartre, sur la tombe de Baudin et contre les souscriptions organisées pour élever un monument au représentant républicain, un peu bien oublié jusque-là. La campagne, en somme, ne fut pas heureuse pour M. Pinard, qui dut quitter le ministère de l'intei ieur la lutte à peine terminée (17 décembre 1868). Il refusa un siège au Sénat et rentra au barreau de Paris. Candidat de l'administration dans la septième circonscription du Nord, aux élections générales de 1869, M. Pinard fut élu député au Corps législatif, où il vint siéger au centre droit. Il prit la parole dans plusieurs occasions où la question juridique se trouvait soulevée. Il vota le plébiscite et la guerre et, dans la séance du 3 septembre 1870, protesta avec énergie contre la proposition de déchéance présentée par la gauche. Rendu i la vie privée par la révolution du 4 Septembre, M. Pinard reprit sa place au barreau de Paris. Il se présenta aux élections du 20 février 1876 dans la première circonscription d'Autun, mais échoua, avec 4,146 voix contre 7.106 obtenues par son concurrent républicain, M. Grillot, qui fut elu. Il est commandeur de la Légion d'honneur depuis le 14 août 1865.

PINAULT, EUGÈNE MARIE, industriel et homme politique français, né à Rennes le 10 mai 1834. Il a été élu députe de la circonscription de Monifort (Ille-et-Vilaine) le 20 février 1876 et a pris place au centre gauche. M. Pinault a été réélu le f4 ortobre 1877 et le 21 août 1881. Elu, le 4 octobre 1885, député d'Ille-et-Vilaine, il a voté contre les projets d'expulsion des princes. M. Pinault, ancien tanneur à Rennes, est licencié en droit; il a été adjoint au maire et juge au tribunal de commerce de sa ville natale et représente le canton de Bécherel au Conseil général d'Ille-et-Vilaine.

PIOU, JACQUES, homme politique français, né à Angers le 6 août 1838, est fils d'un ancien représentant de la Hante-Garenne à l'Assemblée de 1871, ancien premier président à la cour de Toulouse. Avocat du barreau de cette ville, M. J. Piou a représenté un de ses cantons au Conseil général avant 1871. Il a été élu députe de la Haute-Garonne sur la liste monarchiste le 4 octobre 1885.

PITTIÉ, FRANÇOIS GABRIEL, général français, ne à Nevers le 4 janvier 1829, fit ses études à Paris, au lycée Charlemagne, puis entra à l'Ecole militaire de Saint-Cyr. Serti de l'école en 1849, comme sous-lieutenant d'infanterie, M. Pittié fit comme lieutenant la campagne de Crimee, et fut promu capitaine après la prise de Sebastopol, à laquelle il avait été grièvement blessé. Il fit ensuite la rampagne d'Italie (1859), et fut de nouveau blesse à Solferino. Promu major en 1866, il était chef de bataillon lorsqu'éclata la guerre de 1870, fit partie de l'armee de Bazaine et s'échappa de Metz au moment de la capitulation. Ayant reusqi à rejoindre Bourbaki, il fut promu lieutenant-colonel et mis à la tète d'un régiment de marche, puis versé dans l'armée du Nord; il prit alors, sous les ordres du général Faidherbe, une grande part aux batailles d'Amiens, de Pont-Noyelles, Bapaume, SaintQuentin, et fut blessé à Pont-Noyelles. Promu colonel en décembre 1870, il avait reçu le commandement d'une division du 234 corps. Après l'armistice, le colonel Pittié participa aux opérations de l'armée du gouvernement contre la Commune. Remis lieutenant-colonel par la commission de révision des grades, il fut placé au 40' régiment de ligne, fut promu colonel du 61- régiment en décembre 1873, puis détaché auprès de M. Jules Grévy comme chef de sa maison militaire et secrétaire g neral de la présidence de la Republique. Nomme general de brigade le 3 juin 1879, le général Pittié était promu divisionnaire le 28 avril 1883. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1855, il a été promu successivement officier en 1868; commandeur en juin 1871 et grand officier le 7 juillet 1886.

M. le général Pittié occupe ses loisirs à la culture de la poésie, et a inséré des vers dans divers recueils periodiques, parmi lesquels nous citerons: la Revue de Paris, la Revue française, la Reuue contemporaine, la Correspondance litteraire. In Revue des poetes, la Vie littéraire, la F'rance litféraire, la Nation suisse, le Parnasse contemporain et la Revue des Deux-Mondes. Il a traduit en vers français des poésies de Burns, Goethe et Heine, notamment. Enfin on cite plusieurs volumes de poésies publiées par le général Pittié, qui sont: le Roman de la vingtième annee (1873); Va victoribus, sonnets (1876) et Scabieuses (1879).

PLACE, CHARLES PHILIPPE, prélat 'français, cardinal, né à Paris le i4 février 1814. Il se destinait au barreau, fit ses études en conséquence et prit le grade de docteur

en drolt en 1841; en IM9, il était secrétaire de M. de Corcelles, chargé d'affaires de France auprès du pape Pie IX, refugié à Gaëte, et conçnt dès lors le projet d entrer dans la carrière ecclesiastique. Rentré en France. il fit dans ce but ses études theologiques, entra dans les ordres et devint supérieur du séminaire d'Orléans, puis du petit séminaire de Paris (1861). En 1863. M. Place, vicaire général de l'évéché d'Orléans, remplaçait M. l,avigerie au tribunal de la Rote. Nommé évêque de Marseille par décret du 6 janvier 1866 et préconisé le 22 juin de la même année, il était promu archevêque de Rennes par décret du 13 juin 1878, en remplacement du cardinal Brossais Saint-Marc, décédé. et préconisé le 15 juillet suivant. M. Place a été créé cardinal par Léon XIII dans le consistoire tenu an Vatican le 7 juin 1886.

PLANQUETTE, RORERT, pianiste et compositeur français, ne vers 1850. M. R. Planquette a occuné dans l'orchestre des concerts du Châtelet dirigé par M. Co- lonne, l'emploi de timbalier. Outre un grand nombre de chansons et de chansonnettes pour les cafés-concerts, plus de deux cents, dit-on. il a fait représenter divers ouvrages dramatiques Méfie-toi de Pharaon, à l'Eldorado (1872); le Serment de M°' Grérloire, à l'Eldorado et Paille d'avoine, aux Délassem*nts-Comiques (1874), opérettes en un acte; On demande une femme de chambre, saynete, paroles de M. P. Véron, jouée par Mme Judic à l'Opéra-Bouffe de Saint-Pétersbourg (1876); les Cloche. de Corneville, opéra-comique en 3 actes, aux Folies-Dramatiques (1877), qui eut un succès retentissant et prolongé; Ilip van Winckle, opéra comique en 3 actes, au même théâtre (1884), etc.

PLANTEAU, FRANÇOIS EDOUARD, homme politique français, ne il Limoges le 8 janvier 1836, y fit ses études et apprit le metier de peintre sur porcelaine, son père, exile à la suite du coup d'Etat de décembre, l'ayant laissé forcément n ses propres ressources. Venu à Paris en 1859, M. Planteau devint répétiteur au college SainteBarbe, puis secrétaire du ministre de Venezuela à Paris, s'adonna à l'étude des langues et fut nommé traducteur assermenté près la cour de Paris en 1870. En 1879. il eut le courage d'aborder l'etudp du droit, et de plus celui de poursuivre cette etude jusqu'à la licence (1882), mais il ne se fit pas inscrire au barreau. Porté sur la liste radicale de la Haute-Vienne, aux élections d'octobre 1885, Af, Planteau a eté élu deputé au scrutin du 18. Il a pris place à l'extréme-gauche et s'est abstenu lors du vote des projets d'expulsion des princes.— On lui doit la Séparation det Eglisea et de l'Etat, brorh. (1882) la Révolution pacifique, broch. et une Histoire constitutionnelle des Français (1885, 2 vol.).

PLANTIE, JEAN-BAPTISTE THÉODORE homme politique français, ne à Rayonne le 20 octobre 1817. Nommé sousprefet de sa ville natale après le 4 septembre, il neronserva ces fonctions que peu de temps et devint maire de Bayonne en 1876, fonctions qu'il n'a pas conservées non plus. Après avoir échoué aox élections de février 1876, il etait élu députe dans la 1re circonscription de Bayonne 1. 21 soût 1881. Il a été élu sénateur des Basses-Pyrénées en remplacement de M. Renaud, décédé, et a voté l'expulsion des princes. M. Plantié est chevalier de laLegion d'honneur depuis 1879.

PLAYFAIR, sir LYON. chimiste anglais, ne au Bongale, d'une famille écossaise, en 1819, fit ses études à l'université de Saint Andrews (Erosse) et se tourna de bonne heure vers l'étude de la chimie. En 1834. il devint élève du professeur de chimie Thomas Graham, à l'université de Glasgow et, après un vovage aux Indes, nécessité par le delabrement de sa santé, il alla relrouver son ancien professeur, devenu son ami, et atora professeur à l'universite de Londres (t837). En 1838, il partit pour l'Allemagne et alla à Giessen, étudier la chimie organique sous Liebig, dont il traduisit plus tard divers ouvrages. De retour en Ecosse, M. Playlair prit la direc- tion du vaste établissem*nt de coton imprimé de MM. Thompson, de cl*theroe il alla s'établir ensuite à Manchester (1843), et fut nommé professeur de chimie à Flostitution royale. Nommé, en t844, membre de la commission d'enquête sur l'état sanitaire des grandes villes et des districts populeux, dont il rédigea le rapport, sir Robert Peel, qui l'avait désigné pour ces fonctions, le nommait après l'achèvement des travaux de la commission, chimiste au Museum de géologie pratique. En 1851, il fut chargé de préparer l'exposition des produits manufacturés à la grande Exposition de Londres, dont il fut nommé commissaire spécial des jurys. Cette mission avait nécessité des voyages dans les districts manufacturiers, de nombreux dessins des objets destines à être exposés, leur classification méthodique, etc. A la suite do l'Exposition, M. Pla,fair fut crée compagnon de l'ordre du Bain, et nomme à un emploi dans la maison du feu prince-consort. A l'Exposition de 1862, M. Phyfair remplit les mêmes fonctions qu'à cette de 1851. Secrétaire-adjoint du département de la science et des arts au palais de Cristal, en 1853, il était nommé en 1856 inspecteur général des musées et écoles scientifiques du gouvernement. Elu président de la Societe chimique de Londres en 1857, il etait nommé l'année suivante professeur de chimie à l'université d'Edimbourg, et avail l'honneur de compter parmi ses élèves le prince de Gilles et le prince Alfred, depuis duc d'Edimbourg. Le professeur Playfair a fait partie de nombreuses commissions d'intérêt public, et présida la commission royale des pèches sur les côtes d'Ecosse, ainsi que la commission d'enquête sur l'administration civile, qui conclut à une réorganisation complète (1874). En 1879, il fit partie de la commission britannique près l'Exposition de Paris et fut président du comité des finances.—Le Dr Playfair a été élu membre du parlement, comme candidat libéral, par les universités d'Edimbourg et de Saint-Andrews, aux élections generales de 1868. Il u rempli les fonctions de directeur général des postes en

1873-74 et est entré. à cette dernière date. au Conseil privé. Après les élections générales de 1880, il fut nommé président des voies et moyens et vice-président de la Chambre des communes, mais résigna toutes ces fonctions au début de la session de 1883, et fut alors promu chevalier commandeur du Bain. Il est membre de la Société royale de Londres et de diverses autres société savantes nationales et étrangères et, outre l'ordre du Bain, est décoré de l'or Ire portugais de la Conception, de l'ordre de l'Etoile polaire de Suède. de l'ordre de Würtemberg, commandeur de l'ordre de Françnis Joseph d'Autriche et, officier de la Légion d'honneur depuis 186t, fut promu commandeur à la suite de l'Exposition de 1878. — Le Dl Playfair a pnblié, avec W. Gregory, une édition anglaise de la C'himie et ses applications à l'agrieulture et d la physiologie, de Liebig. On lui doit en outre la Science dan8 ses rapports avec le travail (1853); Sur l'alimentation de l'homme dans ses rapports avec le travail utile qu'il produit (1865); Sur l'éducation primaire technologique (1870); Sur fenseignement des universités (1872); les Universités et leurs rapports avec l'éducation professionnelle (1873); Progrès de la reforme sanitaire (1874), etc., cte.

PLAZANET (baron de), officier supérieur et homme politique français, fils de général, est né à Paris le 15 avril 1827, Colonel en retraite, commandeur de la Légion d'honneur, ayant fait notamment les campagnes de Kabylie (1852) et d'Italie (1859) et s'étant particulièrement distingué, en 1870, à Borny, Gravelotte et SaintPrivat, M. de Plazanet, de retour dans son domaine de la Dncherie (Mayenne), se portait candidat à la députation dans la 2° circonscription de Laval, aux élections du 21 août 1881 mais il échoua. Il a été élu député de la Mayenne, sur la liste monarchiste, le 4 octobre 1885. PLICHON, CHARLES IGNACE, homme politique français, ancien ministre, né à Railleul (Nord) le 28 juin 1814. fit ses études au collège des jésuites de Saint-Acheul et son droit à Paris, où il fut admis au barreau. Après avoir été l'un des fervents de la doctrine saint-simonienne, M. Plichon revint à des idées plus orthodoxes, fut chargé d'une mission officielle en Orient et devint député d'Hazebrouck aux élections de 1846. La révolution de fevrier 1848 fit disparaitre M. Plichon, député ministériel, de la scène politique. Aux élections législatives de 1857, il se présenta, comme candidat indepen- dant, dans la premirre cirronscription du Nord, qui le même qualité en 1863 et 1869, et à cette dernière date, à la presque unanimité'des suffrages. Il prit place au centre gauche. Zélé partisan du pouvoir temporel du pape, M. Plichon prit fréquemment la parole pour le défendre, ainsi que pour combattre les traités de commerce, n'etant pas moins zélé protectionniste. Il signa, dans la session de juillet f869, l'interpellation des CentSeize. Le 15 mai 1870, il entrait dans le cabinet Ollivier avec le portefeuille des travaux publics, en remplacement du marquis de Talhouët, à. qui l'aventure plébiscitaire avait fait donner sa démission. On sait que ce cabinet faisait place, le 9 aodt suivant, au cabinet Palikao. Elu, le 8 février 1871, représentant du Nord à l'Assemblée nationale, le vingt et unième sur vingt-huit, il siégea à la droite royaliste et cléricale avec laquelle il a constamment voté. M. Plichon a été élu, le 20 février 1876, député de la 2* circonscription de l'arrondissem*nt d'Hazebrouck, sans concurrent. Réélu le 14 octobre 1877, il échouait aux élections sénatoriales de janvier 1879, mais était elu de nouveau député de la 2- circonscription de Dunkerque le 21 août 1881, et enfin député monarcliiste du Nord aux élections du 4 octobre 1885.

PLON, EUGÈNE, imprimeur, libraire et littérateur français né le 11 juin 1836 à Paris, où i) fit ses études. Après avoir pris ses grades universitaires dans les deux facultés des lettres et des sciences, avoir prêté serment d'avocat au barreau de Paris, il fit un assez long séjour en Angleterre et parcourut toute l'Allemagne pour étudier les procédés divers des imprimeurs de ces deux pays; puis il rentra en France pour prendre part dès lors ù la direction de la maison de son père. Il est fils de Henri Philippe PLON, dont le véritable nom. danois d'origine, est Plœn, et appartient à une famille d'habiles typographes remontant à l'invention de l'imprimerie. M. Henri Pion, associé en 1832 à M. Béthune, entreprit peu après la publication du grand Dictionnaire de la conversation et de da lecturc (52 vol. gr. in-8° à 2 col.), qui fut un des événements littéraires de l'époque. Il s'associe en 1845 ses frères, Hippolyte et Charles, et donna à sa maison une extension considérable au double point de vue de la typographie de luxe et des impressions illustrées, typochromiques. accrut sa fonderie de caractères de tous les nouveaux types de Jules Didot et fonda une librairie qui a pris progressivement une grande importance. Reste seul à la tète de son établissem*nt, qui réunissait dès lors librairie, imprimerie, fonderie, stereotypie et galvanoplastie, M. H. l lon ne cessa d'en accroître l'importance. Imprimeur de l'empereur depuis 1852, il est l'editeur des Œuvres de Napoléon 111 et de l'Histoire de Juley César. C'est de ses presses que sont sorties toutes les éditions de l'Histoire du consulat et de l'empire de M. Thiers, et il a édité notamment toutes les grnndec publications historiques des Archives nationales, ainsi qu'une collection des classiques très estimée. Outre la publication de livres luxueusem*nt illustrés, d'ouvrages d'histoire, de voyages, de littérature, de médecine, de jurisprudence, de piété, M. Pion a formé, après la guerre du 1870-71, une collection d'ouvrages spéciaux à cette période de notre histoire, source precieuse do documents fournis par les chefs militaires. les hommes d'Etat, les diplomates qui, à sa prière, y ont raconte les événemen ts dont ils furent acteurs ou temoins. Recompense à toutes les exposifions, notamment à celle de 1855, où il obtint la médaille d'honneur, M. H. Pion était chevalier de la Légion

d'honneur depuis novembre 1851 et décoré de plusieurs ordres étrangers. Il est mort le 25 novembre 1872, laissant deux enfants: M. Eugene Pion, son successeur, qui fait plus particulièrement l'objet de cette notice et une fille mariée à M. Robert Nourrit, avocat au conseil d'Etat, devenu l'associé de son beau-frère. Outre divers travaux moins importants sur les arts, on doit à M.Eugène Pion: Torvaldsen, savieet sesoeuvres(1867, nouv. édit. t874), ouvrage traduit en allemand, en italien et en anglais, avec deux éditions spéciales aux EtatsUnis; le Sculpteur danois V. Bissen (f870, 2° edit. 1872). Il est membre de l'Académie royale des Beaux-Arts de Copenhague et chevalier des divers ordres Scandinaves.

POCHON, JOSEPH MARIE AIEXANDRE, agriculteur et homme politique français, né à Marbex (Ain) le 7 juin t840. Conseiller municipal et maire de sa commune natale, conseiller général de l'Ain, il est entre à la Chambre des députés à la faveur d'qne élection partielle do la 1re circonscription de Bourg, nécessitée par la mort de M. Tiers"t, et y prit place à l'extrème-gauche Elu député de l'Ain le 4 octobre 1885; M. Pochon a voté l'expulsion totale des princes.

POISE JEAN ALEXANDRE FERDINAND, compositeur trançais, ne à Nîmes le 3 juin 1828, fit ses études nu Conservatoire de Paris, ou il fut élève d'Adolphe Adam et de Zimmermann, et remporta le second grand prix de composition musicale au concours de l'Institut de 1852. L'année suivante, il débutait de la manière la plus heureuse avec un rharmant petit acte, Bonsoir voisin! joue au Théâtre-Lyrique par Meillet et sa femme, et qui a ete repris plus tard à l'Upéra-Comiquo avec succès. M. Poise a donné depuis les Charmeurs, un acte, au ThéâtreLyrique (1855), repris également à l'Upera-Comique; le Thé de Polichinelle, un acte, aux Bouffes-Parisiens (1856); Don Pedre, deux actes, à l'Opera-Comique 1858); le Jardinfer galant deux actes, même théâtre, (1861 les Absents, un acte, au même théâtre (1864 es Moissonneurs, cantate, exécutee u l'Opera-Comique le 15 août (1866); le Corricolo, trois actes, à l'Opera- Comique (1868); les Deux billets, un acte, a l'Athenee (1870); les Trois souhaits, un acte, à l'Opera-Comique (1973); les Surprises de l'amour, opéra comique en deux actes, même théâtre (1877); Joli Gilles, opera comique en deux actes, livret de M. Monselet, à l'OperaComique (1884 outre une part de collaboration avec MM. Baxille, Clapisson, Gautier, Gevaert, Jonas et Mangeant, dans la parlition de la Poularde de Caux, operette jouee au Palais-Royal. M. Poise a arrange et orchestre lit partition du Sorcier de Philidor, repris aux Fantaisies-Parisiennes. L'Académie des Beaux-Arts lui a décerné le prix Trémont, en pal tage avec un sculpteur et un peintre en 1872.

PONCHARD, CHARLES MARIE AUGUSTE, artiste dramatique et chanteur français, fils du célèbre ténor de l'Upera-Comique et professeur de chant au Conservafoire, mort en 1861, est né à Paris le 17 novembre 1824. Se destinant à la carrière dramatique, mais non lyrique, il suivit les cours du Conservatoire et obtint un accessit de tragédie et un second prix de comédie en 1841, et un second prix de tragédie en 1843. Engage à la Comedie-FrançaIse, M. Ponchard ne demeura guère qu'uoe couple d'années à ce théâtre, qu'il quitta pour l'Opera, avant de passer peu après à 'Opera-Comique, ou son le peu de portée et d'étendue de sa voix le força à ne pas sortir de l'emploi des seconds ténors et des trials.— M. Charles Ponchard est régisseur do la scène de iOpéra-Comique; il a succédé à Coudere comme professeur d'opéra comique au Conservatoire.

PONLEVOY (de), PAUL MARIE PLACIDE FROGIER, homme politique français, officier supérieur du genie en retraite, est né a Paris le 9 juillet 1827. Conseiller général des Vosges, il a été élu député de Neufehâteau le 5 mars 1876 et siégea au centre auche. Boelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. il s inscrivit en dernier lieu à l'Union républicaine. Aux élections du 4 octobre 1885, M. Frogier de Ponlevoy a été ehi députe des Vosges; il a voté l'expulsion des princes. Il est membre du Conseil supérieur de l'agriculture, du commerce et de l'industrie, et chevalier de la Légion d'honneur. PONS, LOUIS, homme politique français, né à Monclar (Lot-et-Garonne) le 20 février 18-2. Grand propriétaire et membre du Conseil géneral de Lof-et-Garonne. M. L. Pons échoua aux élections sénatoriales do son département, le 30 janvier 1876, comme candidat républicain. Il a été plus heureux au renouvellement de la représentation sénatoriale du Lot-et-Garonne, le 5 janvier 1879, et a pris place à là gauche républicaine du Sénat. M. Pons s'est abstenu lors du vote de la loi d'expulsion des princes.

PONSCARME, FRANÇOIS JOSEPH HURERT, sculpteur et graveur en médailles français, ne à Belmont-les-Monthureux (Vosges) le 20 mai 1827. Eleve de Dumont et de M. Oudiné, M. Ponscarme s'est plus spécialement consacre à la gravure en médailles, et est devenu professeur, chef d'atelier de gravure en médailles et pierres fines à l'Ecole nationale des Beaux-Arts. Parmi les ouvrages exposés par cet artiste, et dont la plupart sobt des bustel, des médaillons et des médailles anonymes, on peut citer: Leon Plee, buste en bronze (1861); le Docteur Bernutz, buste en marbre, et la Medaille commemorative de l'érection de la statue de Napoléon Ier sur la colonne Vendome (1864); le Marechal Forey, buste en bronze (la66); M. Victor Duruy, buste en plâtre 1870); Victor Schœlcher, Louis Blanc, médailles en bronze des arts et manufactures, buste en plâtre; Alphonse Lavallée, médaille en bronze; Portrait de M. A. Dumont, médaille en bronze (1876); AlpAonse Lavallée, buste en marbre (1877); Portrait de M. Cotté, buste en marbre (1883); Médaille des conseillers municipaux de France,

PONTMARTIN (comte de), ARMAND AUGUSTIN Joseph MARIE FERBARD, littérateur français, né à Avignon le 16 juillet 1811, fit ses études au lycée Saint-Louis et faisait son droit lorsque la révolution de 1830 éclata. Il rejoignit sa famille. dont il se mit dès lors à soutenir avec ardeur les opinions légitimistes dans la presse locale, puis dans la presse parisienne, quoique cessant à peine et à de longs intervalles d'habiter la province. M. de Pontmartin, qui a surtout donné à ses attaques contre le parti libéral la forme de la critique littéraire on de la causerie, a collaboré à la Gazette du Midi, à l'Album d'Avignon, revue mensuelle fondée par lui puis à la Quotidienne, à laquelle il envoya, de 1839 à 1842, des Causeries provinciales, à la Mode, à l'Opinion publique, à l'Assemblée nationale de 1848), à la Gazette de France, au Figaro quotidien, à la Revue des Deux Mondes, à la Revue contemporaine, au Correspondant, etc. 11 a publié en volumes la plupart de ses articles, de critique littérairP, de ses nouvelles et romans disséminés çà et là et quelques ouvrages nouveau voici les titres de ces diverses publicatiaos: Contes et rêveries d'un planteur de choux (1845); ('nntea et nouvelles, les Mémo res d'un notaire (1853); Causeries littéraires, le Fond de la coupe (1854); lléconciliation, la Fin du procès (1855); Deraières causeries littéraires (1956); Causeries du samedi. Pourquoi je reste à la campagne (1857); Or et clinquant, Nouvelles causeries du samedi (1860); le Pere Felix, étude biographique, Semaines -littéraires (1861); les Jeudis de Mme Chanrbonneau (1862); Nouvelles semaines littéraires, les Brùleurs de temples (1863); Nouveaux samedis (1865-80, 20 vol.); Entre chien et loup (1866) les Corbeaux du Gévaudan (1867); les Traqueurs de dot (1870); Lettres d'un intercepté(1871); le Filleul de Beaumarchais, le Radeau de la Meduse (1872); la Mandarine (1873); Souvenirs d'un vieux mélomane (1878J; Souvenirs dun vieux critique (1880-96, 7 séries) Mémoires: enfance et jeunersse (1886), etc.

bronze, face et revers (f 885); Portrait de M. F, de Lesseps, médaillot en bronze (1886), etc. — M. Ponscarme a obtenu, pour la gravure en médailles une médaille de 3° classe en 1859 et le rappel de cette medaille en 1861 et 1863, une médaille de 1re classe à l'Exposition universelle de 1867 et le rappel de médaillr de 1re classe à celle de 1878; il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867.

POPE, JOHN, général américain, né à Kaskaskia, (Illinois) en mars 1823. Elève de l'Académie militaire de West Point, il en sortait dans l'arme du grnie en 1842. Il fut d'abord employé au service des frontières nordest, en i84d-46, prit part ù la guerre contre le Mexique, où il Se distingua, et atteignit le grade de capitaine du genie en 1856. Jusqu'en 1861. il fut principalement employé au tracé des routes nouvelles conduisant au Parifique, et se fit une certaine réputation par ses essais de percement de puits artesiens dans le grand désert du Texas. Au début de la guerre de Sécessiun, le capitaine Pope fut nommé brigadier-général de volontaires, et servit dans le Sud-Ouest jusqu'en juin 1862, époque à laquelle il fut placé à la tête de l'armée de Virginie, qui essuya une défaite complète dans l'affaire connue sous le nom historique de seconde bataille de Bull Run (29-30 septembre 1862). Relevé de son commandement sur sa demande, il lut placé à la tète du departement militaire du Nord-Ouest, et fit, en 1863-64, une campagno heureuse contre les Indiens. Après avoir occupé divers commandements militaires, le général Pope était appelé en 1872 à celui du Missouri. Breveté majorgénéral après la paix, son rang véritable est celui de brigadier-général dans l'armée régulière. Il a pris sa retraite en janvier 1886.

PORIQUET, CHARLES PAUL EUGÈNE, homme politique français, ancien préfet, né à Paris le 31 juillet 1816, y fit son droit et prit le grade de docteur en 1841, puis entra dans la magistrature l'année suivante, comme substitut du procureur du roi à Pontoise. Il était substitut à Meaux lorsqu'éclata la révolution de février, et dut quitter momentanément l'administration. 11 y rentrait comme secrétaire général de la Loire-Inférieure en 1852 et était nommé prelet du Morbihan en 1858. Successivement préfet de la Meuse, de la Mayenne et du Maineet-Loire, la révolution du 4 Septembre interrompit là sa carrière administrative. M. Poriquet, membre du Conseil général de l'Orne, se porta alors, comme candidat bonapartiste dans ce département, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, et fut élu. Il a été réelu au renouvellement du 8 janvier 1882, et a repris sa place dans les rangs des sénateurs partisans de l'Appel au au peuple. M. Poriquet est officier de la Légion d honneur.

PORTER, DAviD DIXON, amiral des Etats-Unis, né en Pensylvanie le 8 juin 1814, est fils du Commodore David Porter, qui commandait-la fregate l'Essex, pendant la guerre de 1812-1814. Il entra dans la marine, en qualite d'aspirant, en février 1829, et servit quelque temps dans la Méditerranée, passa ses examens en 1835, fut principalement employé au service des côtes et fut promu lieutenant en 1841. Détaché à l'observatoire de Washington en 1845, il donna sa démission l'année suivante pour prendre part à la campagne du Mexique. En 1850, il quittait la marine des Etats-Unis et acceptait le commandement d'un vapeur de la New-York Pacifie Company; mais il reprit du service en 1853 et fut promu major au début de la guerre do Sécession. An commencement de 1862, il reçut le commandement des canonnieres destinées à opérer contre les forts de la NouvelleOrleasn; après la prise de cette ville, il se rendit à Vi ·ksburg et coopéra au siège de cette ville, qui dut être leve, en fin de compte, le 22 juillet. Il fut appelé en octobre suivant au commandement de l'escadre du Mississipi supérieur, avec rang de contre-amiral, dirigea la construction de cette flotte et prit part avec elle aux

opérations entreprises pour ouvrir une route vers te golfe. Il coopéra, dans l'eté de 1863, au bombardement de Vicksburg, assiégée pour la seconde fois par les troupes du général Grant, jusqu'à la reddition de cette place, le 4 juillet. L'amiral Porter prit part à diverses expéditions importantes dans le cours de cette guerre. notamment aux deux attaques combinées dirigées contre le tort Fisher (fin et janvier 1865), dont la premiére échoua complètement, mais dont la seconde eut un succès non moins complet. Promu vice-amiral le 25 juillet 1866, il était élevé au mois d'août 1870, à la mort de l'amiral Farragut, au rang d'amiral, qui lui donne le commandement en chef de toute la marine des Etats-Unis relevant uniquement du président. POTTER, GEORGH, publiciste et homme politique anglais, ouvrier menuisier, né à Kenilworth en 1832. Entré en a prentissage chez un charpentier et menuisier de Coventry, il y travailla quelque temps comme ouvrier après l'expiration de son contrat, travailla ensuite à Rugby, se rendit a Londres en 1853 et entra chez Mvers et fils, l'un des plus grands établissem*nts d'entreprise de charpente et menmserie pour le bâtiment de la métropole. Dès cette époque, M. Potter employa une partie de ses nuits à combler les lacunes de son éducation premiere forcement négligée, et il ne tarda pas à acquérir sur ses camarades, sans rien faire d'autre pour cela, une influence considérable. En 1857, les ouvriers du bâtiment commencèrent à s'agiter afin d'obtenir une diminution des heures de travail; ils choisirent M. Potter comme délègue de la Société progressive des charpentiers et menuisiers, poste ou il se Gt aussitôt remarquer par une éloquence naturelle pleine de modération autant que d'habileté, et fut élu secrétaire des délégués. Après deux années passées en discussions, la grève éclata, et M. Potter fut chargé par ses camarades de discuter leurs intérêts avec les patrons. Cette nouvelle phase de la question se prolongea trente-sept semaines, mais se termina à la satisfaction des ouvriers, redevables au jugement supérieur et à l'habileté oratoire de leur délégué de ce résultat inespéré. En 1861, M. G. Potter fondait un journal consacré à la défense des intérêts ouvriers, la Bee Hive (la Ruche), journal hebdomadaire qui eut un très grand succès dès son apparition. Il n'a cessé depuis, soit dans les colonnes de son journal, soit dans les nombreux meetings organisés dans les principales villes de l'Angleterre, de défendre les intérêts des sociétés ouvrières; il prit, en outre, une grande part à l'agitation réformiste, comme président de l'Association des travail-. leurs de Londres, et provoqua et dirigea la grande Trades Reform Demonstration du 3 décembre 1866. Il a d'ailleurs pris une part active à toutes les manifestations ouvrières, politiques ou sociales, depuis plus de vingt-cinq ans, et, en 1866, ses services furent récompensés par les ouvriers de Londres, qui lui présentèrent, avec une adresse de remerciements, une bourse contenant 7,500 francs. M. George Potter est membre de Bureau des écoles de Londres ppur la cité de Westminster, où il fut élu, le second de la liste, en novembre 1873. Aux élections générales de 1874, il était porté candidat au parlement, à Peterborough; mais il échoua, quoique le 3° candidat de la liste libérale. Il a fourni depuis 1870 à la Contemporary Reuieeo, de nombreux articles sur le capital et le travail, les associations ouvrières et la coopération et publie depuis plusieurs années une série de brochures politiques et socialistes, sous le titre de Tracts for the people, qui ont un grand succès.

POUCHET. HENRI CHARLES GEORGES, naturaliste français, fils du savant directeur du Muséum de Rouen, mort le 6 décembre 1872, est né à Rouen en 1833. Il fit ses études scientifiques à Paris, prit en 1864 le grade de docteur en médecine, puis celui de docteur ès sciences naturelles, et fut nommé aide-naturaliste, chef des travanx anatomiques au Muséum d'histoire naturelle. 11 a été destitua en 1869, à la suite d'un article publié dans l'Avenir national sur la transformation du Muséum en école d'agronomie. Entré peu après au Siècle, comme rédacteur du feuilleton scientifique, M. Georges Pouchet est resté attaché d ce journal. Il a été nomme maître des conférences à l'Ecole normale au mois de mai 1876 et professeur d'anatomie comparée au Muséum le 1er aodt 1879. M. G. Pouchet a publié De la pluralité des races humaines, essai anthropologique (1858); les Colorations de l'épiderme, thèse de doctorat; Précis d'histo- logie humaine, d'après les travaux de l'école française, in-8-, fig. (1864); Mémoire sur le grand fourmilier (in-4°, 16 pl., 1868), etc. Il a collaboré à la Philosophie positive, à la Revue des Deux-Mondes, etc. M. G. Pouchet est chevalier de la L;gion d'nonneur depuis 1880.

POUGIN, FRANÇOIS AUGUSTE ARTHUR PAROISSE-POUGIN, plus connu sous le nom d'ARTHUR POUGIN, musicien et litd'une famille de comédiens de province, continuellement en voyage pour l'exercice de leur profession, il commença, à l'âge de neuf ans environ, l'étude de la musique. En 1846, ses parents s'etant établis à Paris dans le but de lui faciliter cette étude, il entra au Conservatoire, d'abord dans la classe de Af Guérin pour le violon, puis dans celle de M. Henri Reber pour l'harmonie. Il fit partie successivement de l'orchestre de plusieurs théâ- tres le Cirque, le Vaudeville, le Gymnase, l'Opéra-Comique devint chef d'orchestre au Théâtre-Beaumarchais, puis répétiteur et second chel d'orchestre aux Folies-Nouvelles (Théàtre Déjazet!. Après avoir fait exécuter quelques ouvertures à l'orchestre restreint du Gymnase, quelques morreaux do danse à la salle Valentino, puis quelques productions un peu plus importantes aux concerts du Casino, alors dirigés par M. Arban, il essaya inutilement d'aborder le théâtre, mais fit représenter dans le salon de Mlla Augustine Brohan (18ï7) un petit opéra comique en vers, Perrine, dont il avait écrit les paroles et la musique. Il se tourna alors vers la littérature et publia dans la Revue et Gazette musicale (1859) quel-

qnea travaux de critique spéciale qui forent bien accueillis. L'année suivante, il accepta une collaboration politique à l'Opinion nationale qui venait de se fonder et ou il resta cinq ans. Pendant ce temps, il prenait part la rédaction du journal le Thédtre et collaborait à plusieurs feuilles littéraires du quartier latin la Jeune France. la Jeunesse, le Mouvement puis aux journaux ou revues le Charivari, le National, la Reuue contemporaine, l'Eclair, le Nain jaune, le Figaro-programme, l'Annét illustrée, le Paris-Magazine (dont il fut un instant le rédateur en chef), le Journal amusant, Paris Cascade, la France musicale, le Méneatrel, l'Art musical, le Soleil, le Camarade, I»Echo de l'agriculture, la Presse thérltrale, le Journal littéraire, la Discussion (Bruxelles), le Alpi (Turin), la Scena (Venise), et plua récemment la Liberté, l'Histoire, la Cloche, le Bien publie. comme rédacteur politique; l'Electeur libre quotidien, dont il a été secrétaire de la rédaction pendant le siège de Paris; il a tenu avec un succès mérite, de 1871 à 1874, le feuilleton musical du Soir, collaboré au même titre ù la Tribune en 1876, puis au Journal officiel Jusqu'à la suppression de la partie littéraire dans ce journal, et fourni de nombreux articles de critique, d'histoire et de biographie musicales à la Chronique musicale, à l'Art, au Guide musieal de Bruxelles, etc., etc, M. Arthur Pougin a fondé, au mois d'octobre 1876, la Revue de la musique, puis en 1882, la Musique populaire. Il est devenu (1886) secrétaire de la rédaction de l'Estafette. Il a écrit en outre, pour le Grand Dictionnaire du XIX aiècle, de P. Larousse, toute la partie encyclopédique historique, théorique et didactique relative à la musique, à partir du mot Chants populaires.

En dehors de ces travaux, déjà considérables, M. Pou- gin a publié un assez grand nombre de livres et de brochures artistiques Musiciens au XVII° siècle Dezèdes, Campra, Floquet, Martini, Gresnck, Devienne (Paris, 1863-66); Meyerbeer, notes biographiques (1864, in 12); William-Vincent Wallace (1865, in-8°); F. Halévy écrivain (1865, in-8°); Léon Kreut:er (1867, in-8°) De la littérature musicale en France (1867, in-8°); Bellini, sa vie et ses aeuvrea (1868, in-12), ouvrage dont il a paru une traduction espagnole à Madrid et une traduction anglaise dans un journal américain; Albert Grisar (1870 in-12); Rossini, notes, impressions, etc. (1872, in-8°); Boïeldieu, sa vie, ses auures, aon caractère, sa correspondance (Charpentier, in-t2, 1875); Figurea d'opéra comigue Elleviou, Mme Dugazon, la famille Ga- uaudan (Tresse, in-8', 1875); Rameau, essai sur sa vie et ses teuvres (Decauz, in-16, 1876), traduit en anglais; Adolphe Adam, sa vie, sa carrière, ses mémoires artistiques (Charpentier, in-12, 1877); Biographie universelle des musiciens, supplément et complément (Didot, 1877-80, 2 vol. in-8'); les Vrais créateurs de l'opéra francais, Perrin et Cambert (Charavay, 1881, in-12); Dictionnaire historique et pittoresque du theâtre et des arts qui s'y rattachent (Didot, 1885, in-8°); Verdi, histoire anecdotique de sa vie et de ses œuvres (Calmann Lévy, 1886, in-12). II a enfin en préparation: un livre sur Méhul, un autre sur Cherubini, l'Opéra sous le règne de Lully, l'Opéra comique sous la Révolution. Il a publié de plus, sous le couvert de l'anonyme, un Almanach de la muaique dont il a paru trois années 1866, 1867, 1868 (Paris, in-12). — M. Pougin a fait usage des pseudonymes suivants Pol Dax, Fanfan Benoiton, Maurice Gray, Octave d'Avril, Auguste Hormot. 11 est officier de l'instruction publique.

POUPIN, PAUL VICTOR, littérateur et homme politique français, né à Paris le 3 janvier 1838, fit ses études au collège Sainte-Barbe, suivit l'école de droit et fut reçu licencié, mais abandonna presque aussitôt le barreau pour la littérature. En 1861, il publiait un roman Les Labonrdière, dont une nouvelle édition paraissait deux ans après dans la collection de la « Bibliothèque nationale nux frais de l'auteur (2 vol. in-32), seute raison qui justifiât son admission dans une collection de « chefs-d'œuvre ». Entré au ministère des Beaux-Arts sur la fin de l'Empire, M. V. Poupin y fut maintenu après le 4 septembre, et fut révoqué par M. de Cumont. Il avait fondé la Bibliotheque démocratique, collection de petit* volumes de propagande, sur laquelle il a greffé successivement la Bibliothèque des prolétaires et la Bibliotheque des libres-penseurs. M. Poupin, qui a fourni quelques articles au Siècle a publié, outre l'ouvrage rité: Un mariage entre mille et Don Pèdre, acte en vers (1883); Théâtre du Luxembourg (1864); Un chevalier d'amour (1865); Un bal d l'opéra (t867J; la Dot de madame, Un boulet (1869J; la Guerre de 1870-1871 (1871); les Princes d'Orléans (1872); le Mandat impératif (1873); le Droit divin, les Homélies de Voltaire (1874), etc.; outre des traduction de Juvénal et de la République de Cicéron, pour la Bibliothèque nationale, depuis 1875. Conseiller général de ce département, M. Victor Poupin échouait à Saint-Claude, aux élections du 21 août 1891. Porté sur la liste républicaine aux clections d'octobre 1885, il fut élu député du Jura au scrutin du 18, et vota l'expulsion totale des princes. M. Poupin est officier d'académie.

POUYER-QUERTIER, AUGUSTIN TROMAS, industriel et homme politique français, ancien ministre, sénateur, né à Etoutteville (Seine-Intérieure) le 3 septembre 1820. Devenu, après des commencements laborieux, directeur d'une grande manufacture à Fleury-sur-Andelle, il fut nommé maire de cette commune, membre du Conseil général de l'Eure pour le canton et de la chambre le commerce de Rouen, administrateur de la succursale de la Banque de France dans cette ville, président du comité de secours pour les ouvriers cotonniers à l'époque de la crise, etc. Choisi comme candidat officiel dans la première circonscription de la Seine-Inférieure, aux élections générales de 1857, M. Pouyer-Quertier fut élu députe au Corps législatif, et réélu nu môme titre en 1863 mais aux élections généralea suivantes (1869), adver-

maire du gouvernement sur la question économique, il fnt sinon combattu du moins abandonné par l'administration et échoua contre le candidat de l'opposition démocratique, M. Desseaux. M. Pouyer-Quertier signala principalement son passage au Corps législatif par son nrdeur à combattre le régime économique inauguré par les traités de commerce de 1860, qui eurent, à vrai dire, un effet désastreux sur les manufactures de son département. Il n'a pas moins ardemment combattu les puissants monopoles des grandes lignes de chemins de fer et les abus financiers du Crédit foncier et de la Ville de Paris; réclamé la réorganisation ae la navigation intérieure, l'abaissem*nt des tarifs de transport par voie ferrée, etc., le tout sans succès, quoique avec une force de logique qui n'avait d'égale que son infatigable opiniûtreté et sa parfaite égalité d'humeur. Après avoir érhoué à Rouen, en mai t869, il venait de nouveau tenter la fortune à Paris aux élections partielles de novembre suivant, dans la 3° cirronsrription; il échoua cette fois encore contre Crémieux. Exclu de la Chambre, M. Pouyer-Quertier continua au dehors, dans des réunions publiques organisées à Rouen ou ailleurs, l'agitation contre les traités de commerce dont le terme approrhait et dont il importait, suivant lui, d'obtenir la dénonciation. Délégué par la chambre de commerce de Rouen pour porter la parole dans ce sens devant la commission denquéto sur le régime économique réunie au Palais-Bourbon, de mars à juillet t870, nous ne croyons pas qu'il y ait manqué une séance, toujours sur la brèche, faisant déposition sur déposition, discutant, rectifiant, appuyant les dépositions de ses collègues suivant le cas, toujours avec la même sérénité d'esprit et la même absence de fatigue physique apparente. Elu représentant de la Seine Inférieure, le deuxième sur seize, aux élections du 8 février t87t, M. PouverQuertier était appelé par M. Thiers, le 25 du même mois, au ministère des finances. Il fut chargé en cette qualité des négociations financières avec r Allemagne et de la conclusion du traité de Francfort. ainsi que de émission du premier emprunt de deux milliards et demi, dont le sucrés dépassa de beaucoup les prévisions les pluq optimistes. Il eut en outre à défendre devant l'Assemblée toute une série d'impôts exigés par la situation que la guerre nous avait faite, tâche ingrate et laborieuso dont il se tira à son honneur. Sur ces entrefaites, M Janvier de la Motte, ancien préfet de l'Eure, traduit devant la cour d'assises de la Seine-Inférieure sous l'incalpation de détournement de fonds, faux en écriture publique et concussion, en appela au témoignage de M. Pouyer-Quertier. Le ministre des finances de la République n'hésita pas à répondre à l'appel de l'accusé et, certes, il faut l'en louer. Mais en justifiant les procédés financiers de M. Janvier de la Motte, que d'autres, restés indemnes, avaient pratiqués d'ailleurs avant lui et sur une plus vaste échelle encore, M. Pouyer-Quertier se compromit si complètement, qu'à peine de retour Versailles, il était obligé de donner sa démission (5 mars 1872). Il entra dans les rangs de la droite, avec laquelle il vota constamment, jusques et y compris l'ordre du jour Ernoul, c'est-à-dire la renversem*nt de M. Thiers, dont il nvait été le ministre pendant plus d'un an, et la dissolution due la Chambre des députés. Porté sur la liste de l'Union conservatrice aux élections sénatoriales de la Seine-Inférieure, le 30 janvier 1876, M. PouyerQuertier a protesté avant l'élection contre l'inscription de son nom sur la liste particulière de l'Appel au peuple. Il a été élu le premier. Son mandat lui a été confirmé au renouvellement du 8 février 1882. Réélu an Conseil général Ae l'Eure par le canton de Fleury, en 1871 et depuis, M. Pouyer-Quertier est président de cette assemblée. Officier de la Légion d'honneur, il était promu grand officier le 19 octobre 187t, sans passer par le grade de commandeur, pour les services rendus dans ses négociations avec l'Allemagne.

POWDERLY, TERENTIUS VINCENT, grand maitre de. Chevaliers du travad des Etats-Unis, est né a Carbondale (Pensylvanie) en 1840, d'une famille d'ouvriers d'origine irlandaise. Après avoir reçu l'instruction élémentaire dans une école de sa ville natale, il entra au service d'une compagnie de chemin de fer à l'âge de treize ans, y devint aiguilleur, puis ouvrier mécanicien, et se fit admettre, en 1870. dans la société l'Union des mécaniciens et forgerons. L'intelligence éveillée, par les discussions auvquelles il assistait et ne tarda pas à prendre part, le porta vers l'étude des questions sociales, de celles relatives aux rapports du travail avec le capital principalement, et il dovint bientôt un des orateurs de l'Union, qui le choisit pour son président. Comprenant que les associations particulières, limitées à un seul corps de métier, n'auraient jamais la force nécessaire pour contrebalancer la puissance du capital, en d'autres termes pour imposer leurs conditions aux patrons, et que le vrai moyen d'arriver à ce but était d'organiser une association générale des ouvriers, quel que fut leur métier, il cherchait le moyen d'atteindre cet idéal, lorsque lui fut révélée l'existence, depuis 1869, des Chevaliers du travail, alors sonciété secrète. Il n'hesita pas, se fit mettre en rapports avec cette société, puis obtint de l'Union des mecaniriens et forgerons lia dissolution et son entrée, en corps, dans l'ordre des Chevaliers du travail. Cette révolution accomplie, M. Powderly fut élu grand maitre des Chevaliers du travail, ou plus exactement General master Workman (1879). Sur sa motion, l'ordre cessa presque aussitôt d'être société secrète, étant assez puissant désormais pour exercer ouvertement ses revendications, pour soumettre ses actes an soleil de la publicité. Sur sa proposition également, les Chevaliers du travail se rendirent acquéreurs de plusieurs établissem*nts industriels, notamment d'une mine. de charbon à Cannelberg, dans l'Indiana, d'une fabrique de calorifères à Beaverfall (Pensylvanie) et d'une fabrique de chapellerie à Haverhill (Massachusetts). — Eiu vers le même temps maire de Scranton (Pensvlvanie), son administration

s'est distinguée par une diminution considérable de la dette de cette ville. M. Powderly est certainement un homme intelligent et sérieux, et un administrateur d'un grand mérite. Très sobre lui-même, il songeait, au commencement de 1886, à faire voter par l'association un règlement portant, entre autres dispositions caractéristiques, exclusion rigoureuse des ivrognes; mais les événements qui se produisirent presque aussitôt détournèrent son esprit de cette salutaire préoccupation. —Il est assez curieux, du reste, de constater que les Chevaliers du travail admettent, de fondation, toute espèce de travailleurs, sauf les marchands de spirituoux, les médecins, les avocats et les tripoteurs financiers: c'est bien le moins que les ivrognes soient également tenus à l'écart. n'etant pas moins dangereux dans une association que les médecins et les avocats.

Les Chevaliers du travail ont tout un programme, et fort bien entendu, de réforme sociale, qu'il serait bien difficile d'étudier ici; mais comme M. Powderly n'a pas manqué d'être interviewed par un reporter, sinon par plusieurs, nous savons au moins quels peuvent être au fond les moyens qu'ils comptent employer pour le réaliser. « La situation des classes laborieuses, a-t-il dit, est, à divers points de vue, lamentable, et je crains qu'elle n'empire encore. 11 faut que le capital apprenne, et bientôt, à tenir compte des prétentions des ouvriers. Si cela n'arrive pas, nous aurons une révolution. Les rapports des ouvriers et des entrepreneurs sont, du moins chez nous, aussi peu satisfaisants que possible, et doivent être modifiés. Notre tâche est d'y aider autant que faire se peut. Il y a d'autres moyens, pour aplanir ces différends, que la dvnaroite. Nous n'en admettons pas d'autres que le bulletin de vote, et c'est pacifiquement que nous entendons résoudre la question ouvrière, t Devant la commission du Congrès nommée, conformément aux vues du président Cleveland, pour étudier les grèves récentes et rechercher leur cause, M. Powderly a de même insisté sur le caractère pacifique de son or Ire « La loi, a-t-il formellement déclaré, est au-dessus de toute organisation ouvrière comme de toute cmrporat on de capitalistes. L'ouvrier qui viole la loi sera exclu de l'organisation, et doit être puni aussi bien que l'homme qui dispose de millions de dollars et viole la loi. w serait difficile d'employer un langage plus raisonnable, et sans doute les violences qui ont signalé les grèves des ouvriers des Etats-Unis en 1886, surtout à Chicago, ne sauraient être imputées, comme on l'a fait, à des hommes qui se sont choisi pour chef un homme qui parle ainsi.

Un mot, pour terminer, sur l'association elle-mème: elle se compose d'assemblées locales élisant des délégués pour les assemblées régionales, dont les délégués composent à leur tour 1 assemblée générale, laquelle se réunit chaque année, en octobre, pour élire le comité exécutif. Ce comité exécutif est formé de cinq membres élus, présidés par le generai master workman, lequel reçoit un traitement annuel régulier de 1,500 dollars. soit 7,500 francs en chiffres ronds, traitement qui, aux Etats-Unis, est assez maigre. Nous passerons sous silence le système de contributions volontaires qui alimente la caisse de l'associât on et dont l'étude serait sans intérêt ici.

POYNTER, EDWARD JonN, peintre anglais, né à Paris le 20 mars 1836, fit ses études à Westminster et à Ipswich, cultiva ensuite le dessin et la peinture dans diverses écoles artistiques anglaises et retint à Paris, où il suivit l'atelier de Gleyre, de 1856 à 1859. 11 a été élu membre associé de l'Académie royale en t869 et académicien royal le 29 juin 1876. membre de la Société des aquarellistes belges en 1871 et professeur d'art au Collège de l'université de Londres en 1871. On cite principalement de cet artiste Israël en Egypte (1867J; la Catapulte (1868J; Persée et Andromède (1872); More de More-Hall et le dragon (1873); Rhodope(1874); le Festival et l'Age d'or (1876); la Course d'Atalante (1876); le Diseur de bonne aventure (1877); Zénobie captive (1878). 11 avait, à l'Exposition nniverselle de 1878, plusieurs tableaux et aquarelles. Depuis lors, M. Poynter parait s'être voué au portrait; mais il y réussit assez médiocrement, à en juger par ceux qui figuraient à l'exposition annuelle de l'Académie royale en 1886. Il a été créé officier de la Légion d'honneur, comme membre du jury de l'Exposition universelle de 1878. Il a également exécuté les cartons de la mosaïque de Saint George au palais de Westminster, des peintures à fresque dans l'eglise Saint-Etienne de Dulwich t87!-73, etc., et exposé, dans diverses galeries, quelques toiles et aquarelles. Il a été, rendant plusieurs années, directeur pour l'art et principal de l'Ecole nationale de l'enseignement des arts à South-Kensington, fonctions qu'il a résignées en 1881, tout en consentant à rester attaché ù l'Ecole en qualité de « visiteur M. Il a publie Ten Lectures on Art (1879).

PRADAL, VICTOR GABRIEL, homme politique français, avocat, né à Aubenas le 23 mars 1844. Inscrit au barreau de sa ville natale, membre du Conseil général de l'Ardèche, il fut élu député, dans la deuxième circonscription d'Aubenas, comme candidat républicain, à une élection partielle du 10 octobre 1880, et réélu le 21 août 1881. Aux élections sénatoriales pour le renouvellement de la représentation de l'Ardèche, M. Pradal ce présenta et fut élu. Il a pris place dans les rangs de l'Union républicaine au Sénat, comme il avait fait à la Chambre des députés, et a vote l'expulsion des princes. PRADON, CRRISTOPHE FÉLIX ALPHONSE, homme politique français, né à Lempdes (Haute-Loire) le 31 mai 1847. Il fit son droit et fut reçu licencié, mais s'occupa surtout de journalisme et devint rédacteur en chef du Courrier de l'Ain. Nommé sous-préfet de Gex en novembre 1877, il fut transféré à Saint-Claude en 1879 et fut nommé, en mars 1881, sous-chef du personnel au ministère de l'interieur. Aux élections générales de 1881, M. Pradon posait sa candidature républicaine à 6ex, et était elu au scrutin de ballottage du 4 septembre. Il prit place à ia

gauche radicale. Elu débuté de l'Ain le 4 octobre 1885, il a voté l'expulsion totale des princes.

PRAX-PARIS, JOSEPH MARIE ADRIEN, homme politique français. maire de Montauban sous l'Empire, est né dans cette ville le octobre 1820. Elu députe de la première circonscription de Tarn-et-Garonne, comme candidat officiel, en 1869, M. Prax-Paris fut élu representant du département le 8 février 1871 et, en 1876, député des deux circonscriptions de Montauban, nu premier tour dans la seconde et an scrutin de ballottage du 5 mars dans la première; il opta pour celle-ci, plus sur de l'antre et espérant en conséquence y faire élire son neyeu, M. de Locqueyssie; mais ce fut M. Léon Pages qui l'emporta dans celle-ci, au scrutin du !3 avril 1876. M. Prai-Paris siégea, dans les deux dernières chambres, au groupe do l'Appel au peuple, dont il fut un des membres les plus remuants. Il a été réelu député de la première circonscription de Montauban, le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Aux élections du 4 octobre 1885. il a été élu député de Tarn-et-Garonne en tête de la liste monarchiste. 1.'élection de Tarn-et-Garonne fut annulee par la Chambre, le 21 novembre 1885; mais M. PraxParis fut réélu dans les mêmes conditions.

PRESSAT, EUGÈNE, homme politique français, né le 23 avril 1821 à Bussière-Poitevine (Haute-Vienne). Ancien proscrit de Décembre 1851, M. Pressât était nommé sous-préfet de Saint-Yrieix après le 4 septembre 1870. Révoque après le 24 mai, il rentrait dans l'administration après les élections d'octobre 1877, comme souspréfet de Bellac, d'où il passait à Issoudun en janvier 1881. Démissionnaire quelques mois plus tard, il se portait candidat dans son pays natal, aux élections generales d'août, mais sans succès. Plus heureux aux elections d'octobre 1885, il était élu députe de la HauteVienne au scrutin du 18, prenait place à l'extrémegauche et votait l'expulsion totale des princes. M. Pressât est officier d academie.

PRESSENSÉ (de), EDMOND DEHAULT, pasteur protestant, litterateur et homme politique français, ne à Paris le 7 janvier 1824, y fit ses études classiques et sa théologie à Lausanne, puis suivit les universités de Halle et de Berlin. De retour à Paris, il fut nommé pasteur à la chapelle Taitbout et se fit bientôt une grande réputation de prédicateur. M. de Pressensé a pris aussi une certaine part au mouvement d'opposition qui a signale les dernières années de l'Empire, parlé dans tes reunions publiques et fait des conférences qui le rendirent un moment presque populaire; il ne reussit toutefois pas à se faire élire député, forte à Paris aux élections du 8 février 1871, il échoua avec une importante mmorité mais il fut élu représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, aux élections complementaires du 2 juillet suivant, par 119,000 voix, et siégea à gauche. M. de Pressensé a pris la parole dans plusieurs discussions importantes, à l'occasion de la loi sur l'luternationale, de la loi sur le recrutement de l'armée, sur la Iliberte de l'enseignement supérieur, etc. il est l'auteur d'une proposition d'amnistie qui, prise en consideration dans la séance du 8 février 1872, n'en fut pas moins repoussee ensuite. Après avoir échoué aux élections des sénateurs inamovibles, en décembre 1875, M. de Pressense se présentait aux élections du 20 fevrier 1876, dans la 1re circonscription de Pontoise mais le candidat bonapartiste, M. Eugene Rendu, l'emporta sur lui de 542 voix sur 12,732 votants. Après avoir échoué dans de nouvelles tentatives, M. de Pressensé était elu sénateur inamovible le 17 novembre 1883, en remplacement de Victor Lefranc. M. de Pressense a publie: Con/erences sur le christianisme dans son application aux questions sociales (1849); Du catholicisme en France (1851); la Famille chrétienne, Sermons (1856J; Histoire des trois premiers siècles de l'Eglise (1858-62, trois séries) Discours religieux (f859J, l'Ecole critique et JesusChrist (1863); l'Eglise et la Révolution française: Histoire des relatioits de l'Eglise et de l'Etat de 1789 à 180t (1864); la Terre de l'Evangile, notes d'un voyage en Orient (1865); Jésus-Christ, son temps, sa vie, son œuvre (1866); Etudes evangeliques (1867); le Concile du Vatican, son histoire, ses consequences politiques et religieuses (1872); la Liberte religieuse en Europe depuis 1870 (I874J; Histoire des trois premiers siècles de l'Eglise, quatrteme série: la Vie ec clesiastique, religteuae et morale aux Il- et III° siècleg (f877, in-8), etc. La plupart de ces ouvrages ont été traduits en allemand et en anglais. et sous cette dernière forme, ont eu des éditions spéciales aux EtatsUnis. M. de Pressensé a fondé Ja Revue chretienne et le Bulletin théologique et a rollaboré en outre à diverses publications protestantes de la France et de l'etranger. L'université de Breslau lui a conferé le titre de docteur en theologie en 1863. Il s'est en outre fait recevoir docteur en théologie à la faculté de Montauban en 1876. PRASTWICH, JOSEPH, géologue anglais, né à Pensbury, Clapham, près de Londres, le 12 mars 1812, Gt ses études à diverses écoles préparatoires, à la faculté de Paris, etc., et les termina au Collège de l'umversite. de Londres. Forcé par les circonstances d'entrer dans les affaires, M. Prestwich n'en poursuivit pas moins ses recherches scientifiques. II publia dès 1835, dans les Transactions de la Société géologique, divers mémoires sur les Ichthyolithes de (iamrie, sur la Géologie de Coalbrook-Dale, etc., qui furent suivis d'autres sur la Géologie tertiaire et sur les Couches quaternaires de !a vallée de la Somme, publiés dans le journal de la même société et dans les Philosophical Transachons. Il publia ensuite deux petit* traites le Terrain qui s'étend sous nos pieds et les Couches aquifères des alentour* de Londres. En 1849. la Société geologique lui décernait sa médaille Wollaston, et la Société royale une médaille royale en 1865, principalement pour un memone publié dans les Transactions philosophiques, sur la Decouverte d'outils en silex concurremment avec les restes 30

PRÉVERAND, BERNARD Honoat, homme politique français, ne au Donjon (Allier) le 7 novembre 1823. En décembre 1851, M. Preverand prit les armes pour répondre à la provocation du coup d'Etat. Après la défaite trop facile des rares défenseurs de la loi dispersés sur le sol français, M. Préverand réussissait à gagner la Belgique, pendant que le conseil de guerre réuni à Moulins prononçait contre lui un arrêt de mort. Expulsé de Belgique, il passait à Jersey, d'où il était de nouveau expulsé, avec Victor Hugo et d'autres réfugies un peu moins illustres, en 1855. M. Preverand revint en France après l'amnistie de 1859. Après le 4 septembre 1870, il fut ommé maire de sa ville natale. Elu député de l'ar- rondissem*nt de La Palisse en 1882, en remplacement du Dr Cornil, démissionnaire, il prit place à t'ettrémegauche. Il a été elu, le 4 octobre f885, député de l'Allier en tête de la liste républicaine, et a voté l'expulsion totale des prin 'es.

PREVET, FRÉDÉRIC ALPHONSE CHARLES, industriel et homme politique français, né à Paris le 18 mars 1852. A la tète de vastes usines de conserves alimentaires, à Meaux, président de la société des grands ateliers de construction de Saint-Denis, membre du conseil d'administration du Petit Journal, maire de Nangis et conseiller genéral de Seine-et-Marne, M. Prevet a eté elu député de ce département, comme candidat radical, le 4 octobre t885, en tète de la liste des élus. Il s'est abstenu lors du vote sur les projets d'expulsion des princes. M. Prevet est décore de la Légion d'honneur.

PRIESTLEY, WILLIAM OVEREND, médecin anglais, ne près de Leeds, dans le comté d'York, le 24 juin 1829, est fils du petit-neveu de Joseph Priestley, l'illustre chimiste. Il fit ses études à l'université d'Edimbourg et fut reçu docteur en médecine en 1853, après avoir remporte les plus grands honneurs universitaires, notamment la médaille d'or du sénat de l'université, décernée seulement pour des travaux originaux. Etabli à Londres en 1856, le Dr Priestley fut charge d'un cours à l'école de medecine de Grosvenor-Place puis, à l'hôpital- de Middlesex, d un cours d'accouchement et enfin nomme professeur d'obstétrique à l'hôpital du Collège du roi, à Londres, en 1863, Il est membre du Collège royal des chirurgiens d'Angleterre et des collèges royaux des médecins de Londres et d'Edimbourg, ainsi que de plusieurs sociétés savantes; il a ete examinatenr à l'université de Londres, au Collège royal des médecins de la même ville et au College royal des chirurgiens d'Angleterre et a préside l'Obstetrical Society à plusieurs reprises, depu s 1875. -On doit au docteur PrieFtlev un ouvrage intitule On the Deoelopment of the gravid uterus et une édition des Obstetric Works, de sir J. Y. Simpson, outre de nombreux mémoires sur la médecine et l'histoire naturelle. Il est mederin-acroucheur de la princesse Louis de Hesse, princesse Alice d'Angleterre. PROCTOR, RICHARD ANTHONY, astronome anglais, né à Chelsea (Londres) le 23 mars 1837. D'une sante très delicate, il commença ses etudes à la maison paternelle, sous des précepteurs particuliers, puis alla les continuer au Collège du roi, de Londres, et les termina au collège SaintJohn, à Cambridge, d'une manière bnllante; il a ete nomme membre honoraire du Collège du roi en 1873. Membre de la Société royale astronomique depuis 1866, il en devint secrétaire honoraire et rédacteur de ses Proceedings en février 1871, fonctions qu'il résigna en novembre 1873, pour faire un voyage en Amerique. M. Proctor n'a jamais voulu se porter candidat à des fonctions salariées d'aucune sorte. Il est bachelier es arts de l'universite de Cambridge, et n'a pas daigne prendre le grade de maitre es arts, uniquement parce que, à cette unive wite, c'est un titre qui se paye et non un grade indiquant un progrès quelconque dans la science, ou une somme de travail plus considérable accomplie. M. Proctor 8'est fait connaître de bonne heure par ses travaux astronomiques, notamment par ses recherches aur l'atmosphère solaire, sur les conditions des passages de Venus en 1874 et 1881 et par la publication de plusieurs cartes, entre autres d'une carte de 324,000 étoiles et de diverses autres représentant l'état du ciel aux passages de Venus à diff rentes époques. En novembre 1873, M. Proctor est allé faire une visite aux Etats-Unis, où il a fait, dans les principales villes, des conférences très suivies. Dans ce pays, où les lecturers étrangers sont généralement reçus avec froideur et défiance, et où ils échouent misérablement en général, trois savants européens ont surtout obtenu de grands succès Agassis, presque Américain lui-même, et MM. Tyndall et Proctor; les autres ne comptent guère. Aussi, de retour en Angleterre en 1874, retourna-t-il aux Etats-Unis en 1875, pour y faire une série de cent quarante-deux lectures. A la fin de 1875, M. Proctor, qui appartenait, depuis quelques années, à la foi catholique, annonçait dans le New-York Tribune qu'il venait de se séparer de cette Eglise, dont la doctrine était, en plusieurs points, in-

d'animaux d'espèces disparues, dana les couches de la dernière période géologique, en France et en Angleterre. Membre de la commission royale des charbonnages de 1866, dont il fut rapporteur, il fit également partie de la commission relative d l'approvisionnement d'eau, en 1867. Il a été président de la Societe géologique pour 1870-72, vice-président de la Société royale pour 1870-71 outre ces deux sociétés, M. Prestwich fait partie d'un grand nombre d'autres corps savants nationaux ou étrangers. Il n'a quitté les affaires qu'en 1872. En 1874, l'Institution des ingénieurs civils lui décernait la médaille Telford et une prime, pour son mémoire sur les Conditions geologiques affectant la construction d'un tunnel entre l'Angleterre et la France. Il a eté nommé professeur de géologie à Oxford, le 29 juin de la même année, en remplacement du professeur Phillips, et son discours d'inauguration a été publié sous ce titre le Passé et l'avenir de la géologie (1875).

compatible avec les enseignements de la science. — M. Richard A. Proctor a publié: Saturne et soit système (1865); Manuel du mondt stellaire et Atlas gnomonique des étoiles (1866); Demi-heures passées avec le téleacope (1868); Demi-heures avec les étoiles (f869); les Mondes autres que le nôtre et un grand Atlas stellaire (1870); le Soleil, Science superficielle pour lea heures de loisir; Eléments d'astronomie (1871); les Planètes de notre orbite, Géographie élémentaire, Atlas clastique d'astronomie, Essaia d'astronomie (1872); la Lune, les Limites de la science, l'Etendue des cieux, 2° série de Science pour les heures de loisirs (1873); l'Univers et les passages à venir, les Passages de Vénus (1874); un Traité de la cycloïde et de toutes les formes de courbes cycloïdales dans leurs rapports avec le mouvement des planètes, etc., et Des matières projetées du soleil (1878), etc.

PROTAIS, PAUL ALEXANDRE, peintre français, né à Paris vers 1830, fnt élève de Desmoulins. Attiré par le pittoresque de la vie des camps, il suivit l'armee en Crimée, pms en Italie, et les scènes qu'il a reproduites de ces deux campagnes lui ont valu une popularité rap de et justifiée. On cite principalement de cet artiste la Bataille d'Inkermann, Charge commandée par le général Bosquet, Prise d'une batterie au Mamelon vert, le Devoir, Mort du colonel Brancion (1857); Attaque et prise du Mamelon vert, la Dernière pensée (1859); la Brigade du général Clerc sur la route de Magenta, le Passage de la Sestia, une Marche le soir, Deux blessés, une Sentinelle (1861); le Matin, avant l'attaque; le Soir, après le combat, deux sujets popularisés par la gravure et la lithographie et qui ont reparu à l'Exposi- tion universelle de 1867; Retour de la tranchée (1863); lit Fin de la halte, Paasage dit Mincio, un Enterrement en ('rimée, les Vainqueurs, retour au camp (1865), le dernier de ces ouvrages a reparu également en 1867, à l'Exposition nn verselle; Soldat blessé, le Bivouac (18f6J; la Grand'halte, la Prière dusoir à bord(1868), une Marée, Percement d'une route (1869); le Repos (1873); une Alerte, Metz (1874); Gardes francaises et gardes suisses, une .Vare (1875); la Garde du drapeau souvenir de l'armée de Metz; une Etape (1876); Pas- sage d'une rivière (1877); En réserve (1878J; Marche (1883); En reconnaissance, Passage du gué (1884); Sentinelle avancée, Chasseur d pied (/885); Bataillon carre, 1815 (l886J, etc. M. Protais a obtenu une médaille de 3* classe en 1863, une médaille en 1864, une autre en 1865 et une médaille de 3' classe en 1878. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1865, il a eté promu officier de l'ordre le 10 avril 1877.

PROUST, ANTONIN, publiciste et homme politique français, né à Niort le 15 mars 1832. Fils d'un ancien députe, sous la monarchie de juillet, il s'occupa de bonne heure de journalisme. Après un voyage en Grèce, il vint ii Paris et publia en 1860, dans le Tour du Monde le Mont Athos, un Hiver à Athènes, le Cydaris, relations de voyage; collaborant en même temps au Courrier du dimanche, sous le pseudonrme d'Antonin Barthelemv, ainsi qu'au Memorial des Deux-Sèvres. Il fnurnit egalement des articles à divers autres journaux d'opposition de Paris et fonda, en 1864, la Semame universelle, feuille hebdomadaire imprimée en Belgique. Au début de la guerre contre l'Allemagne, M. Antonin Proust suivit les opérations de l'armée du Rhin, comme correspondant du journal le Temps, jusqu'au desastre de Sedan. Revenu à Paris, il devint secrétaire du ministre de l'interieur, fonctions qu'il conserva après le départ de Gambetta à Tours. Il fut, en outre, chargé de l'administration des populations de la banlieue refugiées à Paris, pour lesquelles il organisa des municipalites provisoires ainsi qu'un Conseil general présidé par M. Barthelemy Saint-Hilaire. Officier attache à l'etatmajor du général Clément Thomas, il reçut la mission d'organiser la légion de Seine-et-Oise, forte de cinq bataillons, et qui prit une part active à la défense de Paris. Après l'armistice, M. Proust se démit de ses fonctions; au mois de novembre suivant, il entrait à la rédaction de la République française, où il s'est occupé spec alement de la politique extérieure. Porté aux élections législatives de 1869, comme candidat de l'opposilion, dans la première circonscription des Deux-Sèvres, M. Proust échouait avec 10,000 voix; le 8 février 1871, il obtenait dans le même département, sans être élu, 16,000 voix; mais il était plus heureux le 20 février 1876, dans la 1" circonscription de Niort, où il triomphait, au premier tour, de deux concurrents de nuances diverses. II s'inscrivit aux groupes de l'Union et de la gauche républicaines, et fut considéré comme un des lientenants de Gambetta. Réélu le 14 octobre 1877, il devint membre de la commission du budget, puis fut nomme, en 1879, membre du Conseil supérieur des Beaux-Arts et de la Commission des monuments historiques; entre temps. il devenait président du Conseil general des Deux-Sevres. Réélu par la première circonscription de Niort, le Il août 1881, il faisait partie du grand ministère, présidé par Gambetta, du 14 novembre 1881 au 26 janvier 1882, avec le portefeuille des beauxarts, créé à son intention. Aux élections du 4 octobre 1885, M. A. Proust etait elu députe des Deux-Sèvres, le second sur cinq. Il a voté l'expulsion des princes, On a de lui:les Beaux-Arts en Angleterre (1862); Un phi. losophe en voyages (1864); les Archives de l'Ouest, recueil des cahiers rédigés dans les provinces de l'ouest, en 1789 (1866-67, 5 vol.); les Chants populaires de la Grèce moderne, la Justice populaire à Niort (1967); la Division de l'impôt (1869); Lettre sur le plébiscite (1870); la Démocratie en Allemagne (1872); le Prince de Bismark, sa correspondance de 1835 d 1876 (Decaux, 1876), etc.

PUVIS DE CHA VANNES, PIERRE, peintre français, ne à Lyon le 14 décembre 1824, est éleve de Couture et de H. Scheffer, et s'adonna plus particulierement à la peinture murale.- On cite parmi les expositions

de cet artiste: un Retour de chasse (1859); Concordia, Bellum peintures allégoriques (1861), complétées par le Travail et le Repos (1863), et reparues toutes les quatre à l'Exposition universelle de t867, outre Picardia nutrix, peinture décorative, avec huit figures monumentales, pour le musée d'Amiens (1865); la Yigilance, la Fantaisie, peintures en camaïeu (1866); le Jeu, peinture décorative pour le cercle de l'Union artistique (1868); Massilia, colonie grecque et Marseille, la porte d'Orient, pour l'escalier d'h mneur du musée de Marseille (1869); la Décollation de saint Jean-Baptiste, la Madeleine au désert (1870); l'Espérance (1872); l'Eté (1873); L'an 732, Charles-Martel sauve la chrétienté par sa victoire sur les Sarrazins, prêt de Poitiers, peinture Sainte Radegonde retirée au couvent de SainteCroix, carton, pour l'hôtel de ville de Poitiers (1874); Sainta Radegonde, peinture, exécution du carton précédent, et Famitk de pêcheurs (1875); Sainte Geneviève enfant, peinture, Sainte Geneviève et saint Germain, carton, pour l'église Sainte-Geneviève de Paris. redevenue depuis le Panthéon (1876); l'Enfant prodigue, Jenne fille au bord de la mer (1879); Pro patria ludus (1880); le Rêve, Portrait de Mme C. (1883); le Boia sa- cré cher aux arts et aux muses, panneau décoratif pour l'escalier du musée de Lyon (1884); l'Automne, variante d'un même sujet appartenant au musée de Lyon ff885); Tryptique; 1. Vision antique, Inspiration chrétienne, 3. le Rhône et la Sadne, sorte de complement allegorique du sujet Bois sacré cher aux arts et aux muses, précédemment traité (1886). M. Puvis de Chavannes a obtenu une mé-laille de 2° classe en 1861, une médaille en 1864 une medaille de 3' classe à l'Exposition universelle de 1867 et la médaille d'honneur en 1882. Decoré de la Légion d'honneur en 1867, il a été promu officier le 9 août 1877.

PYAT, Flux, littérateur et homme p rlilique français, né à Vierzon le 4 octobre 1810, fit de brillantes etudes au lycée de Bourges et vint à Paris en 1826. pour suivre les cours de la faculté de droit. Après la révolution de Juillet, il se fit un moment remarquer dans les clubs par la hardiesse de ses motions, mais il reprit bientôt le chemin de l'école et fut reçu avocat en 1831. Il se lança presque aussitôt dans le journalisme, collabora d'abord au Figaro, au Charivari, puis a la Revue de Paris, à l'Artiste, au Cent-et-un, à Paris révolutionnaire, au Salmigondis, à la Revue britannique dont il fut quelque temps directeur, à l'Europe litteraire, à la Revue au progrès, au Siecle, au National, à la Réforme. Au Figaro, M. Félix Pyat avait fait la connaissance de Jules Janin et s'était lie d'amitié avec lui. Il collabora même à son fameux Barnave, publié en 1831, et sa part dans cet ouvrage, pour être petite, n'en a pas moins toujours été considérée comme une des meilleures il s'agit de l'épisode des Filles de Séjan. Il y avait longtemps que les deux amis étaient brouillés et Jules Janin décoré de la Légion d'honneur, lorsque le critique des Débats, rendant compte d'une reprise du Tibère de Marie-Joseph Chénier, s'avisa d'une sortie des plus. violentes contre les hommes et les choses de la Révolution en général et contre fauteur de Tibère en particulier (septembre 1843). M. Felix Pyat répondit dans la Réforme, dont il était rédacteur, par une attaque personnelle des plus violentes, publiée ensuite en brochure sous ce titre Marie-Joseph Chénier et le prince dea critiques (1844). Après une hésitation assez prolongee pour permettre cette récidive, te c prince des critiques » traduiait son ancien collaborateur en police correctionnelle, et le fit condamner à six mois de prison et 300 francs d'amende. Dans cette première période de sa vie, M. Félix Pyat s'etait acquis au théâtre une réputation méritée, et la tendance politique de ses drames lui avait, en outre, valu une grande popularite. En voici la liste Une révolution d'autrefois, drame en 3 actes, avec Theodose Burette, à l'Odeon (1832), interdit le lendemain de la première; Une conjuration d'autrefois, avec le même, publiée dans la Revue des Deux-Mondes, et Arabella, drame allegorique, représentant les auteurs présumés de la mort du prince de Condé sous des noms espagnoles (1833); le Brigand et le philosophe, drame en 5 actes, avec Auguste Luchet, à la Porte-Saint-Martin (1834); Ango, drame en 5 actes, avec le même, à l'Ambigu, son premier grand succès populaire (1835); les Deux serruriers, drame en 5 actes, à la Porte-Saint-Martin (1841), son deuxième et peut-être son plus grand succès. Cédric le Norvegien, à l'Odeon (1842); Mathilde, avec Eugène Sué, à la Porte-SaintMartin (même année); Diogène (1846) et le Chiffonnier de Paris (1847), où les tendances ravolulionnaires sont de plus en plus marquées.

La révolution de Février détourne complètement M. Félix Pyat de la littérature pour le jeter dans la politique militante. Nommé commissaire du gouvernement dans le Cher, il était elu représentant de ce departement à la Constituante. Il prit place à la Montagne et fit quelque temps partie du bureau de l'Assemolée comme secrétaire. Il prononça à la tribune plusieurs discours, en faveur du droit au travail, de la liberté do la presse, etc., dans cette langue imagée et amoureuse de l'effet qu'il n'a pas cessé de parler. Réélu à la Législative, il accompagnait, le 13 juin 1849, Ledru-Rollin au Conservatoire des Arts et Métiers. Ayant réussi à s'échapper, il le réfugia d'abord en Suisse, puis en Belgique, et enfin en Angleterre, semant sur son passage les brochures, les Lettres aux destinataires les plus divers et collaborant aux journaux démocratiques. Une brochure contenant l'apologie de l'attentat du 14 janvier 1858, publiée par lui en Angleterre, fut même déférés aux tribunaux, qui en acquittèrent l'auteur. M. Felix Pyat, profitant de l'amnistie du 15 août 1809, rentra en France à celle époque. Il devint, dès son arrivée, l'un des collaborateurs du Rappel, auquel il attira bon nombre de condamnations, sans parler de nombreux mois de prison à son adresse particulière, mais qu'il ne fit pas, ayant pris soin de se cacher, on ne saurait dire au juste en quels lieux, tant

on en a cité d'extrayagants, et publia quelques brochures le Proscrit de la France, les Inassermentés, etc. Dans un banquet radical tenu à Saint-Mandé, le 21 janvier 1870, son secrétaire et fidèle disciple, M. A. Gromier, lisait un toast A une petite balle qui n'était autre que celle du revolver du prince Pierre Bonaparte, glorifiée d'avoir tué Victor Noir, pour l'avenir nécessairement préparé par un tel événement. Condamné par la haute cour de Blois à cinq ans de prison et 6, 000 francs d'amende, il demeura introuvable jusqu'à la révolution du 4 Septembre. Il reparut alors, et fonda, le 16 septembre. le journal le Combat, dans lequel il attaqua avec ardeur le gouvernement de la Defense nationale, étant surtout constitué pour l'attaque. Le 28 octobre 1870, le Combat annonce aux Parisiens atterrés In capitulation de Metz. Cette nouvelle désolante, maisexacte, M. Félix Plat la tenait d'un membre du gouvernement dont nous n'avons pas à apprécier l'attitude dans cette circonstance, parce que cela nous entrainerait forcement à nous demander pourquoi ses collègues prétendaient la cacher, non pas toujours, mais un jour ou deux, quelques heures peut-être. Quoi qu'il en soit, la gouvernement commença par la démentir et, forts de ce dementi, les « bons citoypns » saccagèrent les bureaux du journal, détruisirent les exemp laires du numéro indiscret, conduisirent, et pas doucement, le secrétaire de la rédaction à l'Hôtel de Ville et faillirent écharper le redacteur en chef, rencontré par hasard sur le boulevard de Strasbourg. Cependent, le démenti officiel était à peine donné, que la confirmation non moins officielle de la douloureuse catastrophe arrivait à son tour, ne pouvant plus être différée. Ce fut sono l'impression de ces faits si tristea et si inrohérents que se produisit la tentative du 31 octobre, à laquelle M. Felis Pyat prit une grande part. Decette journée nous dirons peu de chose, si ce n'est que, l'Hôtel de Ville repris par les forces du gouvernement, M. Felix Pyat envova au Combat un article intitulé: Ma part dans la journée des dupes républicaines, mais se tint prudemment à l'écart Decouvert pourtant quelques jours

QUANTIN, ALBIRT MARIE JÉRÔME, imprimeur et libraire français, né en 1850 à Bréhemont (Indre-et Loire), fit ses études à Tours, puis vint à Paris, où il suivit les cours de l'Ecole de droit. Retourné à Tours, il entrait dans la maison Marne, imprimerie et librairie, en 1868; puis il revenait à Paris, entrait à l'imprimerie Claye, dont il prenait la direction en 1873, et succédait onfin ù M. Claye en 1876. Comme topographie, M. Quantin suivit les traditions que lui avait léguées son prédécesseur; comme libraire-éditeur, il publie des éditions soignées des maitres de l'art, des conteurs, poètes et romanciers des siècles précédents; une remarquable collection d'ouvrages spéciaux sous le titre de Bibliothèque de l'enseignement des beaux-arts; une autre intitulee Chefs-d'œuvre du roman contemporain, et a fondé la Revue des arts décoratifs et une autre revue, le Livre. On lui doit en outre une œuvre personnelle Origines de l'imprimerie et son introduction en Angleterre (1877J. En 1886, M. Uuantin apportait dans les habitudes de l'ancienne maison Claye une double révolution, en créant la librairie moderne pour la publication de romans, nonvelles, etc., dans le petit format in-18 consacré par l'usage et en abordant les tirages à grand nombre, par l'impression de l'édition populaire des Misérables de Victor Hugo, entreprise par la maison J. Rouff et Cie. M. Quantin a ete décoré de la Légion d'honneur. QUATREfa*gES DE BRÉAU (de), JEAN Louis ARMAND, naturaliste français, ne à Berthezème (Gard), d'une famille protestante, le 10 février 1810. Il étudia la médecine à l'université de Strasbourg, y prit le grade de docteur es sciences en 1829, celui de docteur en médecine en 1832, et fut nommé au concours préparateur de chimie à la faculté. L'année suivante, il s'établissait à Strasbourg, poursuivant ses études scientifiques en même temps qu'il pratiquait la médecine. Nomme professeur de zoologie à la faculté des sciences de cette ville en 1838, M. de Quatrefa*ges donna sa démission peu après, tesolu à consacrer tout son temps aux recherches scien-

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après, il fut écroué à la Conciergerie (5 novembre); mais il était remis en liberté au bout de huit jours, et ne fut pas autrement inquiété jusqu'au 3 février 1871, date de la suppression du Combat et du Réveil, par le général Vinoy, commandant en chef de l'armée de Paris. Le lendemain, paraissait le Vengeun, portant en tête de ses colonnes cette déclaration dennée d'artifice « Le Vengeur succède au Combat, méme équipage, même pavillon. n Ce nouveau jo.urnal de M. F. Pyat ne fut toutefois supprimé que le fi mars, par un arrêté du général Vinoy prévoyant, pour l'interdire, la fondation de journaux nouveaux. Porté candidat aux élections générales du 8 février, le directeur du Vengeur ne parut nulle part. Il fut élu malgré cela représentant de la Seine, le onzième sur quarante-trois. Il protesta à l'Assemblée contre le vote des preliminaires de paix, par une lettre lue à la tribune, dans laquelle Il de larait se retirer, mais ne pas donner sa démission.

L'explosion du 18 mars parait avoir produit tout d'abord un bizarre effet sur M. Félix Pyat: il ne donne, au début aucun oigne de vie. Elu membre de la Commune de Paris par le X- arrondissem*nt, malgré son goût pour les situations équivoques dont il venait de donner des preuves répétées. il se décida enfin à prendre siège, mais hésitant évidemment, car il offrait sa démission dès le 31 mars. On la refuse, et il demeure et prend son parti des choses: le parti extrême. Dans un numéro du Vengeur, qui reparut en même temps que son rédacteur en chef, le 30 mars. M. Felix Pyat declare qu'il a voté oui pour toutes les mesures proposees et exécutées par la Commune, sauf dans deux circonstances: la suppression des journaux et les élections complémentaires à la Commune. Pour ne pas trop nous étendre sur ce sujet, nous nous bornerons à cette citation, en y ajoutant toutefois que, s'il n'a pas voté pour la suppression des journaux, c'est du moins à son instigation que la décision a été prise. Après avoir déclaré Paris indigne d'être la capitale do la France et démontré la nécessite de transporter à Bruxelles et à Londres le

siège des efforts socialistes. il s'empressa de joindre l'exemple au précepte et disparut, laissant dans le numéro du Vengeur du 22 mai, à ce Paris qu'il jugeait si sévèrement, le conseil paternel de résister à outrance. En juin 1871, les journaux suisses, en publiant une lettre de M. Félix Pyat, nous rassurerent decidement sur son sort. Il en a écrivit beaucoup d'autres, notamment une en mai 1872, datée de Londres une autre du même lieu, en février 1873. publiée par quelques journaux français poursuivis aussitôt; une autre en mai de la même année publiée par le Standard et reproduite par les mêmes journaux. Depuis cette époque, ou il n'en écrivit plna ou personne ne se soucia plus de les publier, même hors de portée des poursuites que sa qualité do condamné à une peine infamante déchainerait aussitôt contre les feuillea françaises qui commettraient cette imprudence. M. Félix Pvat était en effet condamné à mort comme contumax, par le 3° conseil de guerre, le 27 mars 1873. A cette occasion, on a 'Giit le relevé des condamnations encourues par cet agitateur incorrigible, et prononcées invariablement par défaut ou par contumace; ce curieux bilan se solde par 21.200 fr. d'amende, la déportahon, vingt-neuf ans et cinq mois de prison, cinq ans de surveillanre, dix ans d'interdiction et, pouvons-nous ajouter, la mort! Il n'en a pas beaucoup souffert sans doute, et l'amnistie du 14 juillet 1880 a efface tout cela encore. M. Pyat est donc rentré en France, où il ne courait plus aucun danger, et reprit ostensiblement, dans les journaux radicaux, une collaboration qui devait rester anonyme pendant plusieurs années. Il a, de plus, fait représenter à l'Ambigu, le 24 juin 1885, un drame en 5 actes, intitulé l'Homme de peine, dont le succès ne rappelle que defort loin celui des Deux serruriert. — Aux élections d'octobre 1885, le nom de M. Félix Pyat a encore Oguré sur plusieurs listes radicales, notamment dans la Seine et le Cher, son département natal, mais sauf dans ce dernier département, où il htint au premier tour près de 17,500 vo ix, l'accueil qui lui a été fait n'est vraiment pas encourageant.

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tifiques, et vint à Paris, où il s'y livra avec la plus grande ardeur. Il commença en 1842 des excursions scientifiques sur les côtes de l'Océan et de la Méditerranée, en Italie et sur les côtes de l'Algérie et de la Barbarie, qu'il a souvent renouvelees depuis, au grand avantage de la science. Nommé en 1850 professeur d'histoire naturelle au lycée Napoleon, il était appelé en 1855 à la chaire d'anatomie et d'histoire naturelle de l'homme au Muséum. M. de Quatrefa*ges a ete élu, en 1852. membre de l'Académie des sciences, section de zoologie en remplacement de Savigny. Il fait, en outre, partie de la Société philomatique, de la Société d'ethnographie, de la Société de geographie, dont il a été premier viceprésident du conseil pour 1877, de la Société d'acclimatation. dont il est aussi un des vice-présidents, de la Société nationale d'agriculture de Franre, etc. M. de Quatrefa*ges a collaboré au Journal de médecine et de .chirurgie de Toulouse. aux Annales des sciences naturelles, au Bulletin de la Société d'acelimation et autres publications speciales des sociétés savantes auxquellea il appartient, ainsi qu'à la Revue des Deux-Mondes. 11 a publié Théorie d'un coup de canon, thèse (1829); les Aérolithes (1830); De l'extraversion de la vessie, thèse de doctorat en médecine (1832); Considérations sur les caractères zoologiques des rongeurs (1840); De l'organisation des animaux sans vertèbres de la Manche (1864J; Recherches sur le système nerveux, Cembryogénie, les organes des gens et la circulation des annédes (1844-50); Sur l'histoire natarelle des tarets (1849); Sur les affinités et les analogies des lombrics et des sangsues (1852); Souvenirs d'un naturaliste (1854, 2 vol.); Etudes sur les maladies actuelles des vers à soie (1859, in-4°, 6 pl. en couleurs); Nouvelles études sur les maladies des vers d soie (1860 in-4°); Physiologie comparée, métamorphoses de l'homme et des animaux (1862); les Polynésiens et leurs migrations, La Rochelle et ses environs, Histoire naturelle des annelés marins et d'eau douce (1866, 2 vol.); Rapport sur lea progrès de l'anthropologie (1867); Eloge histo-

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rique de bf. Isidore Genffroy-Saint-Hilaire; Unité de l'espèce Aumaine; Ch. Darmin et ses précurseurs, etude sur le transformisme (1870); la Race prussienue consideree au point de vue ethnographique, suivi de Quelques considérations sur le bombardement du Museum d'histoire naturelle., en janvier 1871 (1872); Crania e hnica (1875-80, 7 vol.); l'Espèce humaine (t877); Introduction à l'étude des races humaines (1886), etc.; outre quelques conférences: Histoire de l'homme, le Ver à soie, etc., faites à l'asile de Vincennes. Officier de la Légion d'honneur depuis 1863, M. de Quatref ges de Bréau a été promu commandeur en 1885.

QUESTEL. CHARLES AUGUSTE, architecte français, né à Paris le 18 septembre 1807. Elève de Peyre. de Bleuet et de Duban et de fErole des Beaux-Arts, il prit part au concours ouvert en t 835 pour la construction de 1 eglise Saint-Paul de Nimes. Son Projet ayant ete approuve, il se mit aussitôt à l'œuvre (i838). L'église Saint-Paul était entièrement terminée en 1849 dans l'intervalle, la fontaine de l'esplanade, dans la même ville, était exerutée sur ses dessins. Attaché à la Commission des monuments historiques comme architecte, M. Questel a releve et dessiné l'Amphithéàtre d'Arles avec projet de restauration et le Pont du Gard, avec M. Laisne. Ces dessins, avec ceux de l'Eglise Saint-Paul et de la Fontatne de l'esplanade de Nîmes, ont éte exposés aux Salons de 1846 et 185%, et ont reparu à l'Exposition universelle de 1855. Architecte des châteaux de Versailles et de Trianon, M. Questel a été nommé membre du Conseil des bâtiments civils, puis professeur d'arrhiterture à l'Ecole des Beaux-Arts. Il a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts le 9 décembre 187t, en remplacement de Dubau. — M. Questel a obtenu une médaille de 3° classe en 1846, une médaille de 1re classe en 1852, une autre à l'Exposition universelle de 1855 et une medaille de 2- classe à l'Exposition universelle de 1867. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1862, il a été promu officier de 1 ordre en 1863.

RAMBOSSON, JEAN PIERRE, écrivain scientifique français, ne en 1827 à Saint-Julien (Haute-Savoie), fit ses études dans son pays, fréquenta les universités suisses, où il s'adonna principalement à l'étude des sciences, puis vint à Paris. II y poursuivit ses études scientifiques, tout en donnant des leçons de mathématiques, et entra à la Gazette de France, comme rédacteur scientifique, en 1852. Il collabora, en même temps, au Correspondant, au Cosmos, au Journal de l'instruction publique, à la Science, à la Revue dea Sociétéa savantes et participa, eu 1856, à la fondation de la Science pour tous, dont il fut le premier rédacteur en chef. A partir de 1860, M. J. Rambosson fit en Europe, en Afrique et aux Indes des voyages d'exploration scientifique qui durèrent plusieurs années. Plusieurs fois lauréat de l'Institut, il était promu officier de l'instruction publique en 1875. Outre de très nombreux mémoires sur des sujets variés, communiqués à l'Académie des sciences, à l'Académie des sciences morales et politiques et à l'Arademie dp médecine, On cite de ce savant érrivain: le Lanqage mimique comme langage universel (1853); les Colonies française, gêographie, histoire, etc.; Cours de mathématiques (1855); la Science populaire, on Revue des progrès des connaissances, etc. (1863-68, 7 vol.); Cosmographie (1865); Histoire et légendes des plantes utiles et curieuses (1868); Histoire dea météores (1869); les Pierres précieuses et les principaux ornements (1870); l'Education maternelle d'apres de prolonger ses jours, couronné par l'Académie française (1871): Histoire des astres (1874); la Loi absolue du devoir et de la destinee humaine (1875); les Harmonies du son et l'histoire des instruments de musique (1877), RAMEAU, CHARLES VICTOR CHEVREY, homme politique français, né Paris le 26 janvier 1806. d'une famille bourguignonne alliee à notre grand compositeur Rameau. Il fit ses études au collège Bourbon et à la faculté de droit et fut reçu avocat en 1830. Inscrit au barreau de Paris, il achetait en 1834 une etude d'avoué à Versailles. It a dirige cette étude jusqu'en 1870 et est aujourd'hui avoue honoraire. M. Rameau a préside longtemps la conférence des avoués de France il est administrateur du lycée de Versailles et conseiller municipal de cette ville depuis 1848, et en fut nommé maire après le 4 septembre 1870. Pendant l'occupation prussienne, M. Rameau eut à remplir les fonctions d'administrateur du département de Seine-et-Oise il résista avec la plus grando énergie aux exigences des envahisseurs, qui essayèrent de l'intimidatiun et l'emprisonnèrent sans rien obtenir de plus. Ses administrés reconnaissants l'envoyèront siéger à l'Assemblée nationale, le deuxième sur onze (le premier étant M. Barthélemy Saint-Hilaire), par 40,437 voix le troisième élu n'avait que 25,000 voix. Il prit place dans les rangs de la gauche républicaine, qui le choisit pour son président. Comme les questions d'honorabilité, de dévnuement au pays ne sont rien en politique auprès de la question de parti, M. le duc de Broglie crut convenable de révoquer le maire de Versailles dès qu'il fut au pouvoir (1874). Il ae produisit alors ce fait curieux, qu'on ne put remplacer M. Rameau par aucun de ses adjoints, et qu'il s'en fallut de peu qu'on ne trouvât pas davantage

RAM

RAINEY, JOSEPH H., homme politique nègre américoin, ne dans l'esclavage à Georgetown (Caroline du Sud) en 1832. Il était encore esclave lorsqu'éclata la guerre de Sécession, et dut travailler, en depit qu'il en eût. aux fortifications élevées à Charlestown par les coufé lérés. Il reussit pourtant à s'échapper et se réfugia aux Indes occidentales. Quand la paix fut rétablie, il rentra à Georgetown, mais non plus comme enclave. M. Joseph H. Rainey a eté plusieurs fois envoyé au Congrès comme représentant du Missouri, et non seulement il s'y est acquis l'estime de ses collègues de couleur différente, mais il a fourni la preuve évidente. même à ses adversaires les plus décides, les anciens propriétaires d'esclaves, qu'un grand cœur et une intelligenre remarquables ne se rencontrent pas moins fréquemment sous une peau noire que sous une autre. La manifestation publique d'admiration et de reconnaissance de feu James Brook, représentant démocrate de NewYork, à l'issue de l'affaire du Credit mobilier, alla même jusqu'à la promesse de se montrer désormais, par égard pour lui, l'ami de la rare de couleur. M. Joseph H. Rainey a présidé la Chambre des représentants des Etats-Unis en 1873.

RAISMES (de). ARNOLD JOSEPH GEORGIS RAOUL, homme politique français, né à Bourdon (Somme) le 15 mars 1828. Grand propriétaire dans le inistère, membre du C"nseit général, dont il est devenu depuis vice-président et ou il represente le canton d'Arzano, M. de Raismes fut élu, le 30 janvier t876, sénateur de ce département, et réelu au renouvellement du !5 janvier 1885. It siège à droite.

R

RAM

dans le Conseil municipal quelqu'un de disposé à accepter cette lourde succession. Elu député par la troisième circonscription dé l'arrondissem*nt de Versailles, le 20 février 1876, M. Chevrey-Rameau prit place au centre gauche dans la nouvelle Chambre, dont il fut élu vice-president. Il était nommé de nouveau maire de Versailles par décret du 22 février 1877. Réélu par la même circonscription le 14 octobre suivant, M. Rameau est l'auteur de l'ordre du jour de flétrissure adopte en mars 1879 contre les ministères du 16 mai et du 14 novembre 1879 et affiché dans toutes les communes de France. Il fut élu de nouveau député de la 3' circonscription de Versailles le 21 août 1881, cette fois sans concurrent; mais aux élections d'ortobre 1885, il échouait avec la liste républicaine modérée, grâce à ln multiplicité déraisonnable des listes, dans le département de Seine-et-Oise, et aux nuances absolument insaisissables pour i électeur par lesquelles l'ambition de quelques candidats prétendait les distinguer.

On a de M. Rameau Du jury en matière civile (1848); Observations sur le projet de loi relati/ à l'orpaniaation judiciaire (même année) De la nécessité dune loi sur les réunions préparatoires électorales; De la justice civile pour let indigents (1849); De la saisie immobilière, etc. (1860J; Réponse à la proposition relative au rétablissem*nt de la taxe du pain d Ver- sailles (1868). Il a professé, en outre, pendant cinq ans un Cours de législation usuelle, public et gratuit (1862-67) qui, réuni en volume, a obtenu à l'Exposition universelle de 1867 une mention honorable. M. ChevreyRameau a collaboré à la Revue critique de législation et de jurisprudence, la Gazetle des tribunaux, etc. Il est officier d'Académie et chevalier de la Légion d honneur du 5 septembre 1871.

RAMEE. DANIEL, architecte, dessinateur et écrivain français, fils de l'architecte qui construisit au Champ de Mars le premier autel de la Fédération, en 1790, est ne ù Hambourg le 16 mai 1806. Il suivit son père aux Etats-Unis et revint en Europe en i8l8, fit ses études aux collèges de Dinaot et de Mezières et vint à Paris en 1823. Il t'était de bonne heure adonné aux études artistiques en général et en particulier à l'étude de l'architecture. Attaché à la Commission des monuments historiques, il fut chargé de la restauration de nombreux monuments, parmi lesquels nous citerons les cathedrales de Sentis et de Beauvais, les abbayes de Saint-Riquier et de Saint-Wulfrand à Abbeville et plusieurs églises en Normandie. Il fut chargé par la Société des antiquaires de cette province, en 1830. de mouler la statue gothique de la reine Nantekield, œuvre exécutée pour la première fois en France. De 4832 à 1848, M. D. Ramée résida la plupart du temps en Italie et fit de nombreuses visites dans le même temps en Allemagne, en Hollande et en Angleterre. Il possède dans la perfection les principales langues de l'Europe. De retour à Paris après la résolution de Février, M. D. Ramée prit une certaine part à l'agitation politique et collabora au Peuple de l'roudhon, auquel il a donné notamment une Hiatoirr du drapeau rouge. Il avait collaboré auparavant aux Monuments anciens et modernes de M. Jules Gailhabaud, à la Revue britanniqut, etc., et a fourni depuis des articles au Nouveau Journal des connaissances utiles, ainsi qu'à diverses revues et recueils d'architecture, d'archéologie et d'art. II a publié notamment Ics Monuments de l'architecture, de la sculpture et de la peinture allemandes, traduit d'Ernst Poster (1836); Cours de dessin (1840); Manuel genéral de l'hiatoirt de l'architecture chez tous les peuples et particulièrement en France au moyen âge 2 vol.). ouvrage traduit en anglais et en hollandais par l'autour même Introduction au Moyen dge monumental et archéologique (1843); l'Ornementation au moyen d,ge, traduit de Handeloff (1846, 2 vol.); l'Ornement (1848); Théologie cosmogonique (1853); des Cartes d'Orient (1855); Histoire des carrosses (1856J; Action de Jésus sur le monde (1864); Sculptures décoratives, motifs d'ornementation, etc., du XII- au XVh siècles (1864, 2 vol. in-f-); le Congrès de Vienne (1866) l'Architecture et la construction pratique mises à la portée des gens du monde (1868); Dictionnaire général des termes d'architecture, en français, en anglais, en allemand et en italien (1868); la République, son développement dans l'Etat et la Société (1872); Monographie du château de Heidelberg, dessins et gravures de R. Pfnor (1873, 2° édit.); Histoire de l'origine des inventions, des découvertes et des inslitutions humainee (1875J, etc., etc.

RAMPONT-LEGHIN, GERMAIN FRANÇOIS SÉBASTIEN, médecin et homme politique français, sénateur, né à Chablis le 29 novembre 1809, fit ses études médicales Paris et prit une part active à la révolution de 1830. Reçu docteur en 1834, il alla s'établir dans son pays et y devint bientôt un des chefs du parti démocratique de l'Yonne. Elu représentant de ce département à la Constituante, en 1848, M.,Rampont prit place sur les bancs

RAN

des modérés et ne fut pas rééln à la Législative. Elu membre du Conseil géneral de l'Yonne en 1861, il se présenta aux élections de 1863 dans la première circonscription de ce département contre M. d'Ornano, et obtint 9,109 voix sans être élu. Plus heureux aux élections générales de 1869, il fut élu dans la même circonscription par f7,829 voix, contre M. Frémy, directeur du Credit foncier, candidat officiel. Il siégea sur les bancs de la gauche et n'assoria à tous ses votes. Depuis longtemps déjà, M. Rampont s'occupait d'agriculture. En 1868, il publia dans le Courrier français de Vermorel, des articles d'économie rurale. Nommé directeur général des postes après le 4 Septembre, il organisa le service des ballons, celui des pigeons voyageurs pour le transport des dépêches pendant le siège, sans parler des tentatives, heureuses quelquefois, de communication par la Seine. Elu représentant de l'Yonne, le troisième sur sept, le 8 février 1871, il siégea à la gauche républicaine au lendemain du 18 mars, il transportait le service des postes à Versailles, laissant, jusqu'à la fin de mai suivant, Paris plus isolé que pendant le siège. Après le 24 mai 1873, M. Rampont-Lechin donnait sa démission de directeur des postes (12 juillet). Pendant le cours de son administration, il avait eu à négocier divers traités importants, notamment le traité postal avec l'Allemagne (1871). Il a été élu sénateur inamovible par l'Assemblée, an sixième scrutin, le 15 décembre 1875. M. Rampont a voté l'expulsion des princes.

RAMSAY, sir ANDREW CROMRIE, géologue anglais, né en 1814, lit ses études à Glasgow, entra en 1841 au service géologique de la Grande-Bretagne, dont il devint directeur en 1845. Nommé professeur au Collège de l'université de Londres en 1848 et chargé d'un cours à l'Bcole royale des mines en 1851, il a préside la Société géologique en 1862 et 1865, et fait partie de la Société royale depuis 1849. Les travaux scientifiques de M. Ramsay lui ont valu de nombreuses médailles et récompenses universitaires, notamment la médaille d'or de Wollaston que lui a décernée, en 1871, la Société geographique de Londres. Il a été créé chevalier de l'ordre des SS. Maurice et Lazare d'Italie en t862. Nommé, en J87t, directeur général du Service géologique de la Grande-Bretagne et du Musée de géologie pratique, il était elu membre associé de l'Académie royale dês sciences de Belgique en 1873. Lorsqu'il prit sa retraite, en 1881, il fut créé chevalier. On cite de ce savant la Géologie d'Arran (1850); Géologie de la Galles du Nord (1858); les Anciens glaciers du nord de la principauté de Gallea, et de la Suisse (1860); Géologie et géographie physique de la Grande-Bretagne (1878); de nombreux rapporls, mémoire, etc.

RAMUS, JOSEPN MARIUS, sculpteur français, né à Aix-en-Provence le 19 juin 1805. Il commença ses études artistiques à l'académie de sa ville natale, où il remporta tous les prix, vint ensuite à Paris, en 1822, fut élève de Cortot, suivit les cours de l'école des BeaucArts et remporta le second grand prix de Rome en 1830. Une mission du gouvernement lui permit de visiter l'Italie, où il fut chargé de mouler, pour le palais des BeauxArts, les chefs-d'œuvre de la sculpture au XV- siècle ot à l'époque de la Renaissance. M. Ramus débuta au Salon de 1831. On cite principalement de cet artiste: le Comte de Forbin, buste: La Fontaine, Séquier, statues Toureille, Tournefort, bustes; Portalis, statue, pour la Chambre des pairs; Anne d'Autricke, statue, au jerdin du Luxembourg; Daphnis et Chloé, Céphale et Procris, l'Innocence, les Arts, la Bienfaisance, Première pensée; Portalis, Siméon, statues pour la ville d'Aix; Vauvenargues, buste pour la bibliothèque de la même ville; Gassendi, statue en bronze, pour Digne; Belzunce, Puget, statues, pour Marseille; Mgr Sibour, statuette; Philippe de Champaigne, statue; Carbonel, buste; le Monument d'Adam de Crapponne, à Salon (Bouches-duRhône); Saint Jean-Baptiste, statue (183t-55); les Margueritea, groupe, marbre, le Docteur Rayer, buste (1857); David combattant Goliath, statue (1859), repartie à l'Exposition universelle de 1867; Didon, statue Mgr de 3faaenod, Isaïe et saint Jean, Bacchus enfant tourmenté par une nymphe, etc. (1861); les Enfants au lézard, groupe; Judith, statue en marbre (1866); Saint Michel et Saint Gabriel, pour l'église Saint-Eustache (1868); Faucheur au repos, statue en plâtre; la Pêche, groupe en plâtre (1873); âf. Darblay aind, buste en marbre (1874); la Déception, statue en marbre (1875); Portraits dea enfants de M. M. statuettes en terre cuite (1876); Portraits de Mlle Lucie Renard et de M. E. Renard, bustes en marbre (1883); Portrait de Pierre Ramus. buste en marbre (1884); Portrait de l'auteur, buste en marbre (1885); les Dénicheurs, groupe en plâtre (1886,; de nombreux bustes anonymes en marbre, terre cuite, plâtre, etc. M. Ramus a obtenu une médaille de 2° classe en 1831 et une de 1re classe en 1839. IF est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1852.

RANC, ARTHUR, publiciste et homme politique fran-

çais, né à Poitiers le 20 décembre 1831, fit ses études au lycée de sa ville natale et son droit à Paris. Mêlé de bonne heure aux manifestations de l'opposition démocratique et suspect en conséquence, il fut impliqué dans le rameux complot de l'Opéra-Comique (1853) et déporté en Algérie d'où, ayant réussi à éechapper, il passa en Espagne. Rentré en France après l'amnistie de 1859, M. Ranc se fit d'abord correcteur d'épreuves typographi- ques, puis collabora successivement au Courrier du dimanche, au Journal de Paris, au Nain jaune, au Réveil, à la Cloche, au Diable-à-quatre, à la Marseillaise, et fournit des articles à l'Encyclopédie générale. 11 eut, pendant cette période, à subir plusieurs condamnations pour délits de presse. Nommé maire du IX- arrondissem*nt de Paris après le 4 Septembre, il quittait Paris en ballon, chargé d'une mission à Bordeaux, le 14 octobre suivant. Nommé, quelques jours plus tard, directeur de la sûreté générale au ministère de l'intérieur. il organisa un service de renseignements militaires et de contreespionnage qui parait amir très utilement fonctionné. Il donna sa démission au commencement de février et tut elu, le 8, représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, le dix-septième sur quarante-trois. Il prit place à l'exiréme-gauche et résigna son mandat après le vote des préliminaires de paix. Le 26 mars, il était élu membre de la Commune de Paris par le IXe arrondissem*nt. Après avoir tenté, sans succès, d'amener une entente entre les maires de Paris et les pouvoirs insurrectionnels, il répondit par sa démission à la publication du décret relatif aux otages (6 avril) et se tint désormais à l'écart. Le 30 juillet suivant, il était élu membre du Conseil municipal de Paris, pour le quartier Sainte-Marguerite (XI° arrondissem*nt). Appelé à déposer devant la commission d'enquête sur les actes du gouvernement du 4 Septembre, il soutint, avec énergie, la politique de résistance à outrance et n'eut pas de peine à se disculper de l'accusation ridicule d'avoir préparé des listes de proscription. Il protesta, en outre, contre les allégations de la commission d'enquête sur le 18 mars (1872). Cependant, bien que membre de la Commune, ne fut-ce que quelques jours, M. Ranc n'avait pas été poursuivi. Jugeant qu'il y avait à cette exception une flagrante injustice. M. Edgar Raoul Duval interrogeait à ce sujet M. le ministre de la guerre, dans la séance du 16 août 1871. Ln ministre avait répondu que « la justice suivrait son cours », et il était visible qu'elle le suivait en effet, bien qu'elle ne s'en prit pas à celui que M. Raoul Du val s'acharnait à désigner à ses coups. En conséquence, l'honorable representant déposait, le 20 septembre suivant. une demande d'interpellation sur le même sujet, laquelle n'eut pas de résultat plus décisif que la « question ». Dix-huit mois se passèrent, et le cas de M. Ranc paraissait oublié, lorsque l'ancien membre de la Commune de Paris, élu représentant du Rhône le 11 mai 1873, prit siège à l'Assemblée. Quelques jours plus tard, comme on sait, M. Thiers quittait le pouvoir; un gouvernement de combat succédait à tous les gouvernements de conciliation qui s'étaient jusque-là succédé dans les meilleures intentions du monde. Le 13 juin, l'Assemblée était saisie, par une lettre de M. le capitaine Grimal, alors rapporteur près des conseils de guerre, d'une demande en autorisation de poursuites contre l'un de ses membre. M. Ranc. Le 20, sur les conclusions de M. Numa Baragnon, rapporteur de la commission chargée d'examiner cette demande, l'autorisation était accordée; et le 13 octobre suivant, M. Ranc, en fuite, était condamné à mort par le 3* conseil de guerre, malgré la lettre publiee dans la République française peu auparavant, le justifiant complètement de toute accusation. Il avait eu, en outre, un duel avec M. Paul de Cassagnac sur la frontière du Luxembourg, le 7 juillet précèdent, dans lequel les deux adversaires avaient été blessés. Rentré en France après l'amnistie de 1879, M. Ranc refusa d'abord toute candidature et rentra à la République française. Mais il se présenta aux élections de 1881 dans le IX° arbondissem*nt de Paris, fut élu au scrutin du 4 septembre et prit place à l'extrême-gauche. Porté sur la liste de l'Alliance républicaine du département de la Seine, aux élections d'octobre 1885, il ne fut pas élu,

On a de M, Ranc le Bilan de l'année 1868, avec MM. Francisque Sarcey, Pasrhal Grousset et Castagnary (1868); Histoire de la conspiration de Babœuf, par Buonarotti, annotée et précédée d'une préface (t869); le Roman d'une conspiration, publié d abord en feuilletons dans le Temps (1870); Sous l'Empire, publié dans la République française, dont il a été l'un des rédacteurs fondateurs (1872); De Bordeaux à Versailles (1877), etc. RANSON, Louis CASIMIR, homme politique français, négociant, ne à Limoges le 19 novembre 1828. Conseiller muniripal, ancien maire de Limoges, M. Ranson a été élu, le 18 octobre i885, député de la Haute-Vienne sur la liste radicale. il a voté l'expulsion totale des princes. RASPAIL, BENJAMIN FRANÇOIS, homme politique français, fils de l'illustre chimiste, philanthrope et homme politique français Françnis-Vincent Raspail, mort le 7 janvier 1878, est né à Paris le 16 août 1823. Il étudia d'abord la peinture et la gravure, et a exposé en Angleterre et en Belgique, pendant son exil; il étudia également les sciences, sous la direction de son père, dont il devint le collaborateur. Elu représentant du Rhône à l'Assemblée législative en 1849, il siégea dans les rangs des socialistes, et fut expulsé de France après le coup d'Etat. Il se réfugia en Belgique, où son père alla le rejoindre après sa sortie de prison, et ne rentra qu'avec tui en France, en 1864. En t873 seulement, M. Benjamin Raspail reparut sur la scène politique. Il fut élu, à cette epoque, membre du Conseil général de la Seine, en remplacement de M. Pompée, par les électeurs du canton de Villejuif. Réélu sans concurrent en novembre 1874, les électeurs de Lyon, de Marseille et de Sceaux lui offraient la candidature à la députation aux élections du 20 février 1876; il accepta l'offre de ces derniers et fut éla par 7,273 voix contre 4,808 partagées entre ses deux

concurrents, républicains de nuance modérée. M. R. Raspail siégea à l'extrème-gauche, signa la demande d'amnistie pleniere déposée par son père et s'associa constamment aux actes du groupe parlementaire auquel il appartient. ll est notamment l'auteur d'une proposition de loi tendant à exercer des poursuites centre certains officiers de l'armée, pour faits relatifs à la répression sanglante de l'insurrection du 18 mars, proposition bien intempestive, en vérité. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 dans le même collège, il a été élu. au scrutin de ballottage des élections d'octobre 1885, député de la Seine sur la liste radicale, et a voté l'expulsion totale des princes. M. Benjamin Raspail a puhlié quelques brochures de circonstance, notamment Observations sur les traitements de nos ambassadeurs et sur l'assistance judiciaire, et une Première campnqne contre l'administration de l'assistance publique (1875). RASPAIL, CAMILLE, médecin et homme politique français, frère du précédent, est né à Paris en 1827, y fit ses étudcs et prit le grade de docteur en médecine. Il avait auparavant accueilli avec transport la révolution de février, fait partie de divers clubs républicains avancés et collaboré a l'Ami du peuple, journal de son illustre père. Reçu docteur, il organisa des consultations gratuites, qu'il n'a du reste pas cessé de donner depuis, fit des conférences sur l'hygiène des ouvriers, etc. Après le siège de Paris, ou M. C. Raspail avait prodingué ses soins dans les ambulances, outre les services qu'il avait pu rendre comme officier supérieur de l'artillerie de la garde nationale et chef de farlillerie des forts du Sud, la croix de la Légion d'honneur lui fut offerte. mais il la refusa. Porté, aux élections d'octobre 1885, sur la liste radicale du Var, M. Camille Raspail a été élu député de ce département. Il a pris place à l'extrème-gauche et voté l'expulsion totale des princes. On lui doit une nouvelle édition de l'ouvrage publié par son père en 1843, sur le Choléra et ton traitement basé sur la théorie parasitaire, augmenté d'une préface, notes et documents (1884) et un ouvrage original Notice théorique et pratique sur les appareils orthopédiques de la méthode Raspail (1882), outre sa collaboration au Manuel annuaire de la santé.

RASSAM, HORMUZD, archéologue et voyageur assyrien, né ù Mossoul, en Mésopotamie, en 1826, descendrait d'une vieille famille chaldéenne comptant parmi ses ancêtres des premiers adeptes du christianisme. Lorsque M. Layard (voyez ce nom) se rendit sur l'emplacement de l'ancienne Ninive, dans le but d'y exécuter des touilles, il fit la connaissance du jeune Hormuzd, lequel parlait couramment l'anglais pour l'avoir appris de la femme de son frère, sœur de l'orientaliste George Percy Badger. A son retour en Angleterre, M. Layard, emmena le jeune homme, et il venait à peine d'entrer à l'université d'Oxford, lorsque M. Layard, requis par le Musée britannique d'aller reprendre ses travaux dans les ruines ninivites, l'emmena de nouveau. Enfin, après un troisième retour en Angleterre, en 1851, M. Layard, avant rerusé de reprendre la route du Tigre,ce fut M. Rassam qui fut chargé par les directeurs du British muséum d'aller poursuivre les recherches archéologiques qui avaient donné déjà de si beaux résultats. Il s'en tira le mieux du monde et. parmi de nombreux spécimens de l'art assyrien, on lui doit une magnifique série de sculptures représentant une chasse au lion, exposée an Musée britannique. De retour en 1854, M. Rassam fut attaché en qualité d'interprète à l'état-major du résident politique anglais à Aden, sir William Coghlan, qui le fit nommer bientôt résident politique-adjoint. En 1864, il reçut la mission de se rendre aupreg de Théodoros, roi d'Abyssinie, porteur d'un message de la reine Victoria, afin d'obtenir la mise en liberté du consul Cameron et des autres prisonniers européens du négous. Il partit aussitôt pour Massouah, où il attendit plus d'un an l'occasion d'approcher le trop fameux souverain. Il y parvint enfin, mais ce fut pour voir combien était peu fondée sa confiance dans le succès de sa mission Théodoros le fit arrêter et il demeura dans les fers te juillet 1866 à mars 1868. On sait ce qu'il advint alors et comment sir R. Napier. à la tête de l'expédition anglaise, battit Théodoros et délivra ses prisonniers. M. H. Rassam a été élu membre de la Société royale géographique en 1868. Il a publié une relation très intéressante de sa mission en Abyssinie sous ce titre Narratives of the British mission ta Theodore, kin,q of Abyssinia, with notices of the country traversed from Massowa throuqh the Soodan, the Amhâra, and back go Annesley Bay from Mágdala (Londres, 1869, 2 vol.). En 1876, il fut choisi par les administrateurs du Musée britannique pour diriger de nouvelles explorations en Assyrie, sous la garantie d'un firman du sultan, obtenu par l'influence de sir Henry Layard, ambassadeur d'Angleterre à Constantinople. Depuis cette époque jusqu'en 1882, M. Rassam n'a pas cessé de diriger des recherches archéologiques en Assvrie, en Arménie, en Babylonie, et d'enrichir le Musée britannique de ses découvertes. Pendant la dernière guerre turco-russe, il reçut du Foreign office une mission spéciale en Asie-Mineure, pour s'assurer de l'exactitude des plaintes formulées par certaines communautés chrétiennes, relatives à de mauvais traitements qu'ils auraient eu à subir de leurs compatriotes musulmans.

RATHIER, JULES, homme politique français, né à Chablis le 7 septembre 1827, fils d'un représentant du peuple de 1848. Grand propriétaire-viticulteur, conseiller général de l'Yonne, M. J. Rathier fut élu représentant de ce département à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871 il siégea à gauche, vota contre les prélimimaires de paix et s'abstint lors du vote des lois conatitutionnelles. Le 20 février 1876, il échouait dans l'arrondissem*nt de Tonnerre, d'un faible écart, contre son concurrent bonapartiste; mais le 14 octobre 1877, il triomphait aisément du même adversaire et était ré-lu sans concurrent le 21 août 1881. Porté sur la liste répu-

bliraine de l'Yonne, aux élections d'octobre 1885, M. Rathier a été le seul candidat élu au premier tour dans ce département. Il a voté l'expulsion des princes.

RATISBONNE, LOUISGUSTAVE FERDINAND, littérateur français, né à Strasbourg le 29 juillet 1827, fit ses études à Paris. Entré vers 1853 au Journal des Debats, il a quitté depuis quelques années ce journal et a donné des articles à l'Fvénement et à quelques autres feuilles. Il a également collaboré au Magasin d'éducation el de récréation, à la Reuue contemporaine, à la Revue det Deux-Mondes, etc., et est l'auteur du texte de toute uno série d'albums destinés à l'enfance, connus sous le nom d'Albums Trim. M. Ratisbonne a publié: la Divine comédie, traduite de Dante, en vers français (1852-59, 6 vol.), dont les diverses parties ont été successivement couronnées par l'Académie française Henri Heine, Im- pressions littéraires (1855); Au printemps de la vie, poésies (1857); la Comédie enfantine, fnbles morales, couronnées par l'Académie (1860); Morts et vivants, nouvelles impressions littéraires (même année); Der- nières scènes de la Comédie enfantine (1862); les Figures jeunes, poésies (1863'; Auteurs et livres, les Petit* hommes (1868); les Petites femmes (1871). etc. Il a fait, en outre, représenter au Théâtre-Français, en 1859, un drame antique en un acte, en vers Hero et Léandre; et publié, comme exécuteur testamentaire d'Alfred de Vigny: les Destinées, poèmes philosophiques (1864) et le Journal d'un poète (1867), d'après les notes de cet écrivain.

RATTAZZIidame), princesse MARIE STUDOLMINE BoNAPARTE-WYSE, dame D8 SOLMS (puis), femme de lettres française, petite-fille de Lurien et fille de la princesse Lcetitia Bonaparte et du ministre anglais à Athènes, Thomas Wyse, est née à Londres vers 1830 et a fait ses études à la maison de la Légion d'honneur de Saint-Denis. Mariée en 1850 à Frédéric de Solms, riche Alsacien, qui ne jugea pas à propos de la suivre lorsque, grâce à ses relations avec les membres les plus compromis du parti démocratique, elle fut expulsée de France en 1852 par son parent, devenu empereur. Elle vécut principalement, de 1853 à 1860, à Nice et à Aix-les-Bains, dans la société des littérateurs et des artistes ses compatrintea, exilés comme elle ou non, en relations d'amitié avec Ponsard aussi bien qu'avec Eugène Sue, Victor Hugo, Lamennais et Béranger. Elle fonda à Aix un journal littéraire les Matinées dAix, et fit représenter sur son théâtre du Chalet des petites pièces de sa composition, dans lesquelles elle remplissait le rôle prinripal. Rentr e à Paris en 1860, elle collabora par des causeries et autres « variétés » au Pays, au Constitutionnel, au Turf, etc. Devenue veuve depuis plusieurs années, elle épousait. en 186!, Urbain Rattazzi, président du conseil des ministres d'Italie, et, le siège du gouvernement se trouvant alors à Florence, elle se fixa dans cette ville et y fonda le Courrier de Florence et les Matinées italiennes, auxquels elle collabora avec l'activité qui la distingue, abordant successivement les sujets les plus variés et n'employant pasune moins grande variété de pseudonymes. Parmi les nombreux ouvrages publiés à part par Mme Ratl'exilée, petit* poèmes drdiéa à Victor Hugo (Geneve, 1859); Mademoiselle Million (1862); les Soirées d'Aix- les-Bains, les Rives de l'Arno, poésies; le Pieqe aux maris, roman (1865); les Mariages de la créole (2 vol.), les Débuts de la forgeronne, la Mexicaine (1866); Richeville, le Chemin du paradis (1867); Louise de Kelner; le Réve d'une ambitieuse (1868J; Florence, portraits, chroniques et confidences Nice la belle, Monaco (1870); Cara patria, poésies (1874); l'Ombre de la mort, poésies (1875): le Portugal à vol d'oiseau, lettres humoristiques (1883), etc.; plus quantité de proverbes, come- dies, etc., joués au théâtre du Chalet, ù Ail, au th âtre de Nice, ou simplement entre deux paravents. Lea Paptera des Tuileries nous apprennent que Mme Rattazzi recev ait sur la cassette impériale une subvention annuelle, du moins en 1868, date de l'état publie dans ce recueil, de 24,000 fr. Depuis la mort de son second mari (5 pin 1873), Mme Rattazzi a de nouveau fixé sa residence à Paris. RAULINE, GUSTAVE PAUL, agriculteur et homme politique français, maire de Saint-Lô, est né à Feugeres (Manche)le 1er juin 1822. Elu, le 20 février 1876, députe de Saint-Lô, il siégea au groupe de l'Appel au peuple. Il a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 aotlt 1881. Le 4 octobre 1885, M. Rauline était élu député de la Manche en tête de la liste monarchiste triomphante. Il est membre du Conseil général de ce département, où il représente le canton de Marigny.

RAVAISSON-MOLLIEN, JEAN GASPARD FÊLIX, philosophe et littérateur français, né à Namur le 23 octobre 1813, fit ses études au collège Rollin et se fit recevoir agrégé de philosophie en 1836, et do,teur ès-lettres en 1838; professeur à la faculté des lettres de Rennes en 1838, il fut choisi en 1840 par M. de Salvandy, ministre de l'instruction publique, comme chef de son cabinet. Il suivit peu après son chef dans la retraite et fut nommé inspecteur général des bibliothèques publiques, fonctions qu'il conserva jusqu'en 1853. Nommé à cette époque ma- pecteur-général de l'enseignement supérieur, M. Ravaisson entra au Conseil de l'instruction publique. Il est conservateur honoraire des antiquités du Louvre et membre du Conseil supérieur des Beaux-Arts; élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en remplacement de Letronne, en 1849, il en a été vice-président en 1876 et président en 1877; il a été élu en outre membre de l'Académie des sciences morales et politiques, section de philosophie, et est membre de la Commission des inseriptions et médailles de l'Institut. M. Ravaisson est commandeur de la Légion d'honneur. On a de lui Essai sur la hfétaphysique d'Aristote (1837-46, 2 vol.), couronné par l'Academie des sciences morales et politiques De l'habitude, thèse de doctorat (1838); une edition revue du Catalogue général des bibliothèques publi-

RAWLINSON, sir HENRY CRESWICKE, rrientaliste et explorateur anglais, né à Chadlington en 1810, fit ses études ù l'école d Ealiag, puis entra dans l'armée de Bombay. où il servit de 1827 à 1833. En novembre de celle dernière année, il prit du service en Perse, où il eut divers commandements importants et travailla activement à la reorganisation de l'armée jusqu'en decembre 1839. A cette époque, il yeut rupture entre l'Angleterre et la Perse, et les officiers anglais employés dans ce pavs durent aussitôt le quitter. M. Rawlinson partit pour l'Afghanistan par le Scinde, ayant pour mission de se rendle à Khiva à la rencontre de Perowskv. Les services qu'il rendit dans cette occasion furent l'objet d'un rapport du gen-ral Nott. Il rentra ensuite aux Indes avec l'armee, par Caboul et le Punjaub, et fut renvoyé dans le pays en 1843, mais comme agent politique du gouvernement britannique dans l'Arabie turque. Nomme consul à Bagdad en mars 1844, il fut promu au rang de lieutenant-colonel en Turquie en 1850 et fait consulgénéral en 1851. Ayant résigné ces dernières fonctions en 1855, il fut nommé directeur de la compagnie des Indes-Orientales et chevalier-commandeur de l'ordre du Bain en 1856. Il fut membre du conseil des Indes de septembre 1858 à avril 1859, ayant été nommé à cette date envoyé extraordinaire à la cour de Teheran, avec rang local de major-général. Membre de la Chambre des communes pour Reigate, de 1808 à 1865, il y a représente le bourg de Frome de 1865 à 1868, se tint à l'écart aux élertions générales de cette dernière année et rentra au conseil des Indes. Créé chevalier en 1866, sir Henry Rawlinson avait dès lors acquis une grande notoriété comme auteur de nombreux memoires sur les antiquités de l'Orient et l'interpretation des inscriptions cunéiformes. Membre des Sociétés asiatique et géographique et de la Société royale de Londres, il est correslondant de l'Institut de France (Académie des inscriptions et belles-lettres) depuis 1849, de la Société de géographie de Paris depuis 1875 et a été élu membre étranger de l'Académie des sciences de Vienne, en remplacement de Ch. Darwin, le 25 mai 1882.

La plupart des mémoires écrits par sir Henry Rawlinson sur l'archéologie, la géographie ou l'ethnographie de l'Orient sont dispersés dans les recueils spéciaux des sociétés dont il fait partie on cite toutefois de ce savant un important ouvrage intitulé 1 Angleterre et la Russie en Orient, études sur l'état politiqne et géographique de l'Asie centrale (England and Russia in the East: a series of papers on the political and geographical condition of Centrat-Asia, 1875). Sir Henry Rawlinson eté elu l'un des administrateurs du Musee britannique en mats 1878, et a fait partie, la même année, de la commission royale de la Grande-Bretagne et de t Irlande à l'Exposition universelle de Paris. Il est décoré de l'ordre du Merite de Prusse.

RAWLINSON, GXORGE, historien et théologien anglais, frère du precédent, né à Chadlington en 1816, acheva d'une manière brillante au college de la Trinité, à Oxford, ses études commencées à Swansea et à l'ecole d'Eating, devint successivement répétiteur et professeur à son collège, examinateur public et enfin professeur d'histoire ancienne à l'universite en 1861. De 1859 à 1870, il a été en outre examinateur d'humamtes au Conseil d'éducation militaire. Le rév. George Rawlinson a été nommé chanoine de Canterhury en septembre 1872. — On a de lui l'Histoire d'Herodote, nouvelle traduction anglaise, accompagnée de nombreuses notes, avec sir H. Rawlinson et sir G. Wilkinson (1858-60, 4 vol.); les Preuves historiques de la verité des Ecriterres (1860); les Contrastes du christianisme avec les syslèmes et juif (1861); les Cinq grandes monarchies du monde oriental ancien (1862-64-65, 3 vol.) Manuel d'histoire ancienne (1869); la Sixième grande monarchie orientale, ou géographe, hisloire et antiquités de Parthe (f878J; la Septième grande monarchie orieutale, ou histoire des Sassanides (/876); Higtoire de l'Egypte ancienne (1881, 2 vol.) et divers autres ouvrages moins importants, brochures de controverse theologique, etc. Il a aussi collaboré au Dictionnaire de la Bible, du Dr Smith et à plusieurs revues ou magazines.

RAYNAL, DAVID, homme politique français, né à Paris le 26 levrier 1840, de parents israelites etablis à Bordeaux. Il se présenta pour la première fois, comme candidat républicain dans la première circonscription de Bordeaux, à l'élection complémentaire necessitee par l'option de Gambetta pour Paris, et echoua il se présenta de nouveau, le 6 avril 1879, dans la 30 circonscriplion, pour le remplacement de M. Dupouy, passe au Sénat, et cette fois fut élu sans concurrent. il s'inscrivit à la gauche républicaine, et fut nommé sous-secrétaire d'Etat aux travaux publics. Réelu député le 21 août 1881 dans les mêmes conditions, il fit partie du cabinet Gambetta comme ministre des travaux publics, du 14 novembre 1881 au 26 janvier 1882, et reprit le même portefeuille dans le cabinet Jules Ferry, du 21 fevrier 1883 au 29 mars 1885. Aux élections d'octobre suivant, M. Raynal était élu députe de la Gironde au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion des princes.

RAZIMBAUD, JULES ANTOINE LOUIS BARTHÉLEMY, homme politique français, n6 à Ginestas (Aude) le

ques. de Libri (f849); la Philosophie en France au XIXe siècle (1868, nouvelle edition IR85); la Vénus de Milo (1871): le Monument de Myrrhine et les mscriptions funéraires des Grecs (1876), etc.

RAVIGNAN (baron de), MARIE RAYMOND GUSTAVE de LA Choix, homme politique français, né à Bordeaux le 29 janvier 1829. Riche propriétaire et membre du Conseil geueral des Landes, ancien maitre des requêtes au Conseil d'Etat sous I'Fmpire, M. le baron de Ravignan fut elu sénateur des Landes le 30 janvier 1876 et reelu au renouvellement du 5 janvier 1879. Il siège à la droite monar-histe, au groupe de l'Appel au peuple. 11 est chevalier de la Légion d'honneur.

RECIPON, EMILE, homme politique français, né an l'uv-en Vchy le 18 octobre. Grand propriétaire dans la Loire-Inferieure, il se présenta sans succès aux élections de 1876 et de 1877 dans l'arrondissem*nt de Châteaubriant mais après l'annulation de l'élection du dur Decazes dans l'arrondissem*nt de Puget-Théniers, il transporta sa candidature dans les Alpes-Maritimes, y fut élu députe le 5 fevrier 1879, et prit place an groupe de l'Union républicaine. Reelu le 21 août 1881, M. Recipon se présentait dans l'Ille-et-Vilaine aux élections du 4 octobre 1885, et était élu le second de la liste républicaine. Il a vote contre l'expulsion des princes. RECLUS, JEAN JACQUES ELISÉE, géographe français, fils d'un ministre protestant, est ne à Sainte-Foy-laGrande le 15 mars 1830. Elevé dans la Prusse rhénane. il fit ses études à la faculté protestante de Montauban. puis à l'université de Berlin. Rentré en France, il dut s'en éloigner de nouveau après le coup d'Etat de décembre 1851. Il parcourut dès lors la Grande-Bretagne, l'irlande et les deux Ampriques. Après un séjour de plusieurs années dans la Nouvelle-Grenade, il revint à Paris et publia dans divers recueils périodiques, notamment à la Revue des Deux-Mondes et au Tour du Monde, des notes de voyages et des études géographiques sur les contrées qu'il avait visitées. Elu membre de la Société de géographie de Paris, M. Elisée. Reclus prit une grande part aux travaux de cette société. Pendant le siège de Paris, M. Reclus entra, comme simple garde, dans les compagnies de marche de la garde nationale, puis il fit partie de la compagnie d'aérostiers dirigée par M. Nadar. Resté dans la garde nationale après le 18 mars 1871, il y continua son service sous la Commune et fut envoyé en reconnaissance, le 5 avril, sur le plateau de Chùtillon, où il fut fait prisonnier et conduit à Versailles. Après avoir été longtemps tenu au secret, il était traduit devant le 7* conseil de guerre séant à Saint-Germain et, en présence des témoignages exclusivement favorables produits à l'audience, était condamné u la déportation simple, le 16 novembre 1871. Le monde savant a'emut pourtant de cette condamnation que l'admission des circonstances atténuantes avait seule permis de ne pas prononcer plus sévère. Des démarches furent faites, principalement par les savants les plus considérables de l'Angleterre, auprès du président de la Republique elles finirent par être couronnées de succès et la peine commuée en celle du bannissem*nt par décret du 4 janvier 1872, M. Elisée Reclus se retira à Lugano (Suisse) avec sa famille. Compris dans l'amnistie de 1879, il n'en a guère profité jusqu'ici. Enfin M. Reclus a de nouveau attiré l'attention sur lui, par une manifestation assez imprévue, en 1882 comme protestation contre les entraves qu'apportent à la liberté individuelle les dispositions de la loi relatives au mariage, il unit luimême ses deux filles aux ppoux de leur choix sans aucune céremonie, même civile, et sans l'intervention de la plus insignifiante formalité légale. On a de ce savant écrivain Guide du uoyaqeur à Londres et aux environ (1859); Voyage d la Sierra Nevada de Sainte-Marthe (1861); les Villes dhiver de la Méditerranée et les Alpes maritimes (1864); une importante Introduction au Dictionnaire des communes de France de M. A. Joanne (même année) Histoire d'un ruisseau (1866); la Terre, description deg phénomènes du globe (t867-6B, 2 vol. gr. in-8°) Histoire d'une montagne, parue d'abord dans la Science illnstree (1875-76); Nouvelle géographie universelle (f875-86, tomes 1 à X), etc.

REDGRAVE, RICHARD, peintre anglais, né à Pimlico (Londres le 30 avril 1804, est fils d'un manufacturier et passa les premières années de sa vie dans la maison de son père, à la prospérité de laquelle ses dessins ne furent pas étrangers. Il entra à l'Academie royale des arts en 1826, mais fat for é peu après, par des revers de fortune, de se creer des ressources par l'enseignement, sans cesser ses études. Deux fois il prit part, mais sans succès, aux concours de l'Academie. Une toile explosée à l'Institution britannique en 1837: Gulliver d la tabie du /ermier. dont on lui acheta le droit de reproduction par la gravure, fut son premier succès. L'année suivante, il exposait à l'Academie royale Ellen Oxford, tableau de genre inspiré de Crabbe, refusé à l'institution britannique et qui trouva acquéreur à l'Académie lequel fut suivi de Quintin Maetsys, Retour d'Olivia chez ses parents (f889J; la Fille du gemtilhomme ruiné, dont le succès lui valut de nombreuses commandes. le titre d'associé de l'Académie et lui permit d'abandonner l'enseignement (1840) le Fondateur du chdteau (1841); le Pauvre instituteur (1843); la Couturière, le Départ de la noce (1844); la Gouvernante (1845); le Dimanche matin, le Ruisselet (1846); l'Heureux mouton, la Remise des poules d'eau, les Esclaves de la mode (1847); les Cousins de province (1848); la Mare solitatre (1849); les Bois d'Evelyn, les Ajuatements de Griselda (1850); la Fuite en Egypte, le Cabinet du poète (1851); le Miroir de la forêt (1852); l'Entrée dx bois, les Ruines du manoir (1855); Sermon prêché à des pierres, les Gardes effrayés, Eaux tranquilles (1974); Préparatifs pour un-jour de fête, la Destruc- tion de la forêt, la Msre du moulin (1875); le Rappel du troupeau, Au marché, le Chêne du mouün (1876); Deserte. le Remède sous la main, une Source dans la forêt (1877); L'héritier grandit; Friday Street, Wotton (1878), etc. M. Redgrave a été élu membre titulaire de l'Academie royale des arts en 1851. Il fut nommé in-

24 août 1837, d'une famille d'agriculteurs. Reçu licen- cié en droit en 1858, il s'établit cinq ans après notaire à Saint-Chinian, se relira en 1880 et s occupa de viticulture. Mais il s'était beaucoup occupé de politique des les dernières années de l'Empire, et, conseiller municipal de Svint-Chinian depuis 1865, devenait maire de cette ville en 1872 et membre du Conseil général de l'Hérault en 1874. M. Razimbaud a été élu député de ce département le 4 octobre 1885, sur la liste radicale. Il a voté l'expulsion totale des princes.

specteur général des Beaux-Arts et chargé avec M. H. a Cole de l'erganisation du Musée de l'art ornemental aa palais de Mariborough, devenu, sous la direction do ces messieurs, le musée des arts de South-Kensinaton. Membre du jury de la section des Beaux-Arts à fExposition universelle de 1851 à Londres et à celle de 1855 à Paris, M. Redgrave fut chargé, à celle de 1862, de réunir et de cataloguer des spécimens remarquables des tableaux des peintres anglais des cent dernières années, depuis Hogarth jusqu'au jour actuel. Ce triait lui inspira l'idée d'un livre très intéressant sur l'art de la peinture dans le cours d'un siècle, qu'il écrivit et publia, avec le concours de son frère, M. S. Redgrave, sous ce titre A Century of Painters (1866). Il s'est activement occupe depuis de la réunion d'une collection historique d'aquarelles nationales au Musée de Kensmgton. M. R. Redgrave a pris part comme exposant aux Expositions universelles de Paris, de 1855 à 1867, il a até creé chevalier de la Légion d'honneur en i855. En 1880, il résignait toutes ses fonctions officielles.

REILLE (baron), RENÉ CHARLES FRANÇOIS. homme politique français, né à Paris le 4 février 1835, est fils du maréchal comte Reille, sénateur de l'Empire, et petitfils par sa mère du maréchal Masséna; il a éponse en 1860 une fille du maréchal Soult Entre à l'école de Saint- Cyr en 1852, avec le numéro 1, il en sortit dans l'etatmajor, également avec le numéro 1, en 1854, fut nommé lieutenant en 1856 et capitaine en 1858. II fit en cette qualité la campagne d'Italie et fut, au retour, attaché à 1 état-major du ministre de la guerre, marérhal Randon, position qu'il continua d'occuper sous le successeur de celui-ci au ministère, maréchal Niel. jusqu'en 1869, époque de sa mort. Au début de la guerm, M. le baron Reille fut plaré à la tète des mobiles du Tarn, avec le rang de chef de bataillon, puis promu lieutenant-colonel, commandant le 7e régiment de cette arme et appelé à Paris. Nommé commandant supérieur de Montreuil le !3 septembre 1870, il était promu colonel en novembre suivant et placé à la tète d'une brigade de la 2e armée de Paris. Il a occupé divers autres commandements jusqu'à la fin de la guerre, et est actuellement colonel du 128e régiment de l'armée territoriale. Conseiller genéral du Tarn depuis 1867, M. le baron Reille fut opposé par l'administration à M. Eugène Péreire, aux élections générales de 1869, dans la circonscription de ce département. Il fut élu à une majorité peu considérable, prit place au centre droit et sigua l'interpellation des Cent-Seize. Réélu membre du Conseil general dn Tarn par le canton de Saint-Amans-Soult en 1871 et 1874, il a été quelque temps vice-président de cette assemblée. II a échoué aux élections de 1871 à l'Assem- blé nationale, mais à celle du 20 février 1876 Il a été élu député de la circonscription de Castres par 11,004 voix contre 4,352. Il a pris place à droite, et fut sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur, sous M. de Fourtou. Réélu le 14 octobre 1877, son élection était annulée, après un minutieux examen, le ter décembre 1878 mais il fut réélu le 2 février 1879, et de nouveau le 21 août 1881. Aux élections du 4 octobre 1885, M. le baron Reille a été élu député du Tarn, le seul des candidats monarchistes.

Membre de la Société de géographie, M. le baron Reille a organisé en 1875, en qualite de commissaire genéral, l'Exposition internationale des sciences geographiques ouverte aux Tuileries. Il est commandeur de la Légion d'honneur depuis 187J et décoré d'un grand nombre d'ordres étrangers.

REMOIVILLE, PAUL EUGÈNE, homme politique français, ne à Pont-Sainte-Maxence en 1824. Venu à Paris à dix-huit ans, il se fit clerc d'huissier, devint en 1848 président du club fondé par ses collègues, et dès lors tenta de se faire élire représentant du peuple, mais sans le moindre succès, Il entra ensuite comme employé dans la maison Darblay, à Corbeil, et plus tard ouvrit un cabinet de contentieux special à la meunerie et anx industries qui s'y rattachent. Nommé maire de Villiers-sur-Marne au mois d'août 1879. plusieurs fois réélu depuis, président du Conseil d'arrondissem*nt, M. Remoiville était élu député de l'arrondissem*nt de Corbeil, comme radical, le 21 août 1881, contre M. Léon Renault, député sortant, centre gauche. Il a été élu député de Seine-et-Oise, le second de la liste, le 18 octobre 1885 et a repris son siège à l'extrème-gauche. M. Remoiville a voté l'expulsion totale des princes.

REMUSAT (comte de), PAUL LOUIS ÉTIENNE, homme politique français, fils du comte Charles de Remusat, ancien ministre, membre de l'Academie française, mort le 6 jnin i875, est ne à Paris le 16 novembre 1831, y fit ses études classiques et son droit, puis se livra à l'étude des sciences naturelles. Collaborateur assidu de la Revue des Deux-Mondes, du Journal des Debnts, où il rédigea notamment le compte rendu des séances de l'Ara Iemie des sciences, il collallora également au Courrier du Dimanche, au 'Journal d'agriculture de la Haute-Garonne, au Progrès libéral de Toulouse, fondé par son père en 1869, etc., et publia quelques brochures d'actualite et un volume composé d'articles insérés pour la plupart dans la Revue des Deux-Mondes, sous ce titre: les Sciences naturelles, leur histoire et Ieura plua récents progrès (1857). — M. Paul de Remusat s'est présente sans succès aux élections générales de 1863 et f869, dans la circonscription de la Haute-Garonne, contre le marquis de Campaigno, candidat officiel. Après avoir, en qualité de secrétaire, suivi M. Thiers dans la tournée diplomatique que cet homme d'Etat entreprit dans le but de provoquer les sympathies des Etats de l'Europe en faveur de la France malheureuse, M. P. de Remusat était élu, le deuxième sur dix, représentant de la Haute-Garonne à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871. Il fut élu viceprésident de l'Assemblée, prit siège au centre gauche, et appuya la politique républicaine. Elu députe de l'arrondissem*nt de Muret, le 20 février 1876, il échouait le 14 octobre 1877 contre le même concurrent, M. Niel, bo-

napartiste et candidat de l'administration mais cette élection ayant été annulée par la Chambre, il Iriomphsit à son tour à la nouvelle épreuve du 6 mai 1878. Le 5 janvier 1879, il était élu, le premier, sénateur de la HauteGaronne. Il siège an centre gauche et a voté contre la loi d'expulsion des princes prétendants. Outre l'ouvrage cité, M. Paul de Rémnsat a publié nn ouvrage posthume de son père: Abélard drame, avec une preface (1877), et de sa grand'mère: les Mémoires de dlm' do Rémusat, 1802-1808 (1879).

RENAN, JOSEPM ERNEST. philologue e. historien franfaie, ne à Treguier le 27 février 1823. llestiné à la carrière ecclésiastique, il vint terminer ses études à Paris, au séminaire Saint-Sulpice, où se développa son goût pour l'étude des langues orientales, et apprit l'hébreu, le svriaque et l'arabe. Ses dispositions pour la prêtrise s'etant, en revanche, singulièrement amoindries, il quitta le séminaire et se livra à l'enseignement particulier. tout en poursuivent ses études philologiques. Reçu. le premier, agrégé de philosophie en 1848, il remportait la. même année le prix Volney, de l'Institut, avec un mémoire sur les langues sémitiques. Chargé d'une mission littéraire en Italie en 1849, il fut attaché, en 1851, au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Il a été élu membre de l'Académie des inscriptions ct belles-lettres, dont il avait été plusieurs fois lauréat. en 1856, en remplacement d'Augustin Thierry. Il fut chargé en 1860 d'une mission en Syrie et en Palestine, d'ou il rapporta les materiaux de sa célèbre Vie de Jésus. Nommé au retour pro esseur d'hébreu au Collège de France, sa leçon d'ouverture (février 1862) ayant été l'occasion de manifestationa bruyantes, il s'était tenu éloigné de cette chaire jusque-là, lorsque la tempête soulevée par la publicatio n de son livre força M. Duruv, ministre de l'instruction publique, à le revoquer. dissimulant d'ailleurs cette révocation en nommant M. Renan à la Bibliothèque nationale. Celui-ci, toutefois, protesta énergiquement et le décret de nomination fut rapporte le 11 juin 1864. Depuis le 4 septembre 1870, M. Ernest Renan a été nomme à la chaire de langues hébraïque, chaldaique et syriaque au Collège de France, dont il est devenu administrateur en 1883, et maintenu dans ces fonctions pour trois années en 1886. Il avait été élu à l'Académie française, en remplacement de Claude Bernard, le 13 juin 1878. Le 17 août 1885, il présidait à Quimper le diner qui terminait les fêtes celtiques célébrées dans cette ville. Aux élections génerales de 186P, M. Renan se présenta comme candidat indépendant dans la 2e circonscription de Seine-et-Marne; il maintint sa candidature au second tour, le premier n ayant pas donné de resultat, mais il échoua et les voix qui se porterent sur son nom ne suffirent même pas à empècher 1 echecdu candidat officiel et le triomphe final du candidat de l'opposition démocratique, M. Paul de Jouvence]. Le 30 janvier 1876, c'est un des sièges sénatoriaux des Bouchesdti-Rhône qu'il briguait, mais il érhoua encore, et parait avoir renoncé à toute ambition politique; — mais c'est à se demander comment un homme de cette valeur peut bien dy prendre pour ne point trouver un collège électoral où réunir un nombre de voix suffisant pour l'envoyer siéger au parlement si le cœur lui en dit, lorsque tant de.. gens de valeur moindre en trouvent un si aisem*nt. Les principaux ouvrages de M. Ernest Renan sont: Averrces, etc. (1850); Histoire générale et systèmes com- parés des langues sémitiques (1855); Etudes d'histoire religieuse (1857); Essais de morale et de critiqae, et une traduction en prose rythmée du Livre de Job (1859); une traduction du Cantique des cantique. (1860, nouv. édit. 1885); Lettre à mes collègues, à propos de la suspension de son cours au Collège de France (1862); la Vie de Jésus (1863); Mission de Phénicie (1864-74); Trois inscriptions pheniciennes (1864J; les Apôtres (1866), livre autour duquel s'eleva le même tumulte bibliographique qu'avait provoqué la Vie de Jésus; Nouvelles observations d'épigraphie hébraïque et un mémoire Sur les inscriptions hebraïques de la synagogue de Kefr-Bereim (1867); Questions contemporaines, Rapport sur les progrès de la littérature orientale et sur les ouvrages relatifs à l'Orient (f868); Snint Paul (1870); l'Antechrist (1873); les Evangiles, Dialogues et fragmenta philosophiques (1876); Spinoza, conference (1877); Caliban, suite de la Tempête de Shakespeare (1878); l'Eglise chrétienne (1879); Conférences sur le christianisme, Marc Aurele (1880); le Moyen age, septième et dernier volume de l'Histoire des origines du Christianisme (1881); Souvenirs d'enfance et de jeune ,'se (1888); la Vie des saints, le Prêtre de Nemi (1885); l'Abbesse de Jouarre, drame en 5 actes (f886), il a collaboré en outre, à l'Histoire littéraire de la France, à la Liberté de penser, au Journal de l'instruction publique, au Journal des Débats, à la Revue des Deux-Mondes, à la Revue asiatique, etc. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1860, M. Renan, que le marérti de Mac Mahon s'était refuse à promouvoir officier en janvier 1879, obtint ce grade en judlet 1880 et a éti élevé à celui de commandeur le 9 juillet 1884.

RENARD, Lton Louis, homme politique français, ingénieur, directeur des verreries de Fresnes, administrateur des forges et hauts-fourneaux de Maubeuge, etr., est né à Valenciennes le 16 mars 1836. Il a été élu député de la 2e circonsrription de Valenciennes le 20 tevrier 1876 et a pris place au groupe de l'Appel au peuple. Reelu le 14 octobre 1877, son élect on fut invalidee par la Chambre, et il échoua à la nouvelle épreuve. Il èchoua également aux élections d'août-septembre 1881. A celles du 4 octobre 1885, M. Léon Renard a été élu deputé du Nord, le second de la liste monarchiste. RENAULT, LioN CHARLES, homme politique français, fils d'un ancien directeur de l'école d'Alfort, membre de l'Arademie de médecine, mort victime de son dévouement à la scienre, à Bologne, en mai 1863, est né à Maisons-Alfort le 25 septembre 1839. M. Leon Renault fit ses études au lycée Saint-Louis, son droit, et s'inscri-

vit au barreau de Paris en 1862. Il débuta aU Palais de la manière la plus brillante, dans le procès des Cinquante-quatre (Greppo, Miot et autres), comme défenseur nommé d'office de 1 un des accusés. li se consacra toutefois presque exclusivement aux affaires civiles, et s'y fit une très honorable réputation. Il a été président de la conférence Mole. M. Cresson; ayant été nommé préfet lIe police, en remplacement d'Edmond Adam, démissionnaire, le q novembre 1870, choisit pour secretaire-général M. Léon Renault. son ami, qui conserva cette situation jusqu'au 18 mars 1871. Parti alors pour Versailles. il fut nommé préfet du Loiret et, le 17 novembre suivant, préfet de police en remplacement du général Valentin. démissionnaire. Parmi les modifications accomplies par M. Léon Renault pendant son passage à la préfecture de police, il importe de signaler la création d'un système d'examen pour l'avancement des employés. supprimant autant qu'il se peut l'action du favoritisme et de l'arbitraire, dont il faut à coup sûr le louer sans réserve. A la chute de M. Thiers (24 mai 1873), il donna sa démission, mais elle ne fut pas acceptée; ses attributions furent même augmentées de la direction de la sûreté génerale. Le 11 juin 1875. M. Savary déposait, au nom de la commission d'enquête sur l'élection de M. de Bourgoing dans la Nièvre, son rapport exposant le fonctionnement des comités bonapartistes, avec des détails puisés aux meilleures sources, car elles émanaient de la deposition du préfet de police lui-même. Nous n'insisterons par sur cet incident, qui s'est prolongé d'une manière exagérée, nous bornant à rappeler que M. Buffet, poussé à bout, déclara en pleine assemblée que le danger venait plutôt des comités républicains que des comités bonapartistes, et que M. Léon Renault, après avoir vu sa démission refusée une deuxième fois, st la vit demander lorsqu'il fut bien décidé qu'il se portait candidat à la députation dans le département de Seine-et-Oise, aux élections du 20 février 1876, et que 8a candidature, ainsi qu'il résultait d'une circulaire qu'il avait adressée le 11 janvier à ses électeurs, prenait le caractère « nettement constitutionnet ». Il s'empressa de la donner. Félicité par les journaux républicains, M. Léon Renault fut littéralement traîné dans la boue, suivant l'usage, par les journaux bonapartistes. Dans l'arrondissem*nt de Corbeil, où il a, ait posé sa candidature, le parti bonapartiste lui suscita un de ses candidats les plus considérables, le prince de Wagram. C'était donc une guerre à mort entre deux opinions nettement définies, puisque le candidat republi- cain-ronstitutionnel n'avait pas d'autre concurrent. Le scrutin du 20 fevrier 1876 donnait à M. Léon Renault 10,042 voix et à M. le prince de Wagram 4,919. A une question aussi nettement posée il n'était guère possible de répondre d'une manière plus nette. M. L. Renault prit place sur les bancs du centre gauche qui l'elut vice-président puis président de ses reunions. Réélu le 14 octobre 1877, il fit partie du comite de résistance dit des Dixhuit et appuya la demande d'enquête sur les actes du cabinet du 16 mai. Le 21 août 1881, il échoua dans l'arrondissem*nt de Corbeil contre le candidat radical, mais il était elu député de l'arrondissem*nt de Grasse le 26 février 1882, en remplacement de M. Chiris, élu sénateur; et le 25 janvier 1885, il était élu avec ce dernier sénateur des Alpes Maritimes. Il a vote contre l'expulsion des princes. Chevalier de la Legion d'honneur depuis 1873, M. Leon Renault était promu officier le 6 janvier 1875. RENDU, EUGÈNE MARIE VICTOR, publiciste et homme politique français, né à Paris le 10 janvier 1824, y fit ses études et prit les grades de licencie ès lettres et de licencié en droit, puis entreprit un voyage en Italie qui lui fournit la matière d'articles intéressants qu'il rédigea pour la presse parisienne. En 1848, il collabora iu l'Ere nouvelle, avec le P. Lacordaire et l'abbé M aret, et en oqtobre 1849, il fut appelé au ministère de l'instruction publique par M. de Parieu et travailla à la préparation de la fameuse loi sur l'instruction primaire à laquelle ce dernier a attache son nom. Après la retraite de M. de Parieu (janvier 1851), M. E. Rendu fut nommé inspecteur .de l'instruction primaire. Il fut de nouveau attaché au ministère de l'instruction publique sous M. de Fortoul et chargé à plusieurs reprises de missions en Angleterre relahves à ce departement. Membre de plusieurs sociétés savantes nationales et étrangères, M. E. Rendu a été nomme inspecteur-général de l'instruction puhlique en 1860, et inspecteur-général honoraire le 23 janvier 1877. Aux élections legisiatives de 1869. il fut choisi comme candidat officiel dans la 3e circonscription de Seine-etOise, où sa famille s'est établie il y a plus d'un siècle il y échoua néanmoins contre M. Antonin Lefevre-Pontalis, candidat de l'opposition libérale. Par contre, aux élections du 20 fevrier 1876, il était élu deputé de la 1re circonscription de Pontoise, par 6,645 voix contre 6,103 obtenues par son concurrent républicain, M. de Pressense, député sortant. Il prit place à droite, après avoir déclaré qu'il n'appartenait pas au parti de l'Appel au peuple, déclaration qui n'était pas inutile. M. Rendu ne se représenta pas après la dissolution de 1877, mais aux élections de 1885, après avoir laborieusem*nt parcouru les localités rurales du département, faisant des conférences, il se faisait porter sur la « liste agricole n, qui échoua aux scrutins d octobre. M. Eugène Rendu a publie de nombreux ouvrages, principalement sur l'enseignement public, purmi lesquels nous citerons Sur l'obligation de l'enseignement (1840); l'Italie devant la France (1849): Conditions de la paix dans les Etaty romains (même annee); Manuel de l'enseignement primaire; Commentaire. de la loi sur l'enseignement primaire (1850); De l'instruction primaire en Angleterre (1852); De l'enseignement populaire dans l'Allemagne du Nord (1855); l'Italie et l'empire d'Allemagne, l'Atatriche dans les Etats du pape (I859J; Note sur la fon- dation d'un collège international à Paris, Rome, Munich et Oxford (1864); la Sauverainete pontificale et l'Italie (1863), etc. Il est chevaher de la Légion d'honneur depuis 1856. à

RENOUF, PHTER La PArt, orientaliste anglais, né dans l'ile de Guernesey en 1824, y cnmmença ses études au collège Elisabeth et les termina à Oxford, au c liège Pembroke. A l'ouverture de l'université catholique d'Irlande, en 1855, il fut appelé par le 0' Newman à la chaire d'histoire ancienne et des langues orientales à cet établissem*nt. Il est, depuis 1864, inspecteur royal des écoles. M. Le Page Renouf est l'un des principaux rédacteurs de l'Atlantis et de la Home and Foreign Review; il a en outre collaboré au Chronicle, à la North Bristi.sh Review; à l'Academy et à la Zeitichrift fur Ægytische Sprache und Alterthumskunde de Berlin. Il a, en outre, fourni divers mémoir s ou artirles aux Trrtnsactions de la Société d'archéologie biblique et publié à part la Doctrine de l'Egli3e catholique d'Angleterre sur la sainte eucharistie (1841); les Comm intons du rituel funéraire der anciens Egyntiens, lettre adressée d M. le professeur Merkel, biblinthécaire royal d Aichaffenbourg, en français (1960); Notes sur qu lqnes particules négatives de la langue éqyptienne (l8 2); une Prière du rituel égyptien, traduite du texte hieroglyphique (1862); Sir G. C. Lewis sur le dechiffrement et l'interprétation des langues éteintes, reponse à ses attaques coatre Champoll on et autres déch ffreurs d'inscriptions antiques, et Quelques mots sur l'oriqine snnposée latine de la version arabe des Evanqiles (1863); l'Education universitaire pour les catholiques anglais, lettre au très révérend Dr Newman. pnr un laique catholique (1864); Notea diverses sur la philologie egyptienne (/866); la Condamnation dit pape Honorius, ouvrage combattu avec fureur par la presse catholique et condamné par la congrrgation de l'Index (t868 le Cas du pape Honorius examiné de nouveau, avec références aux apologies récentes (1869); Notes sur les prepositions éqyptiennes (1874); Manuel élémentaire de la lan- gue égyptienne (1875J; lectures sur l'origine et les d 1ueloppements de la religion, d'après le témoignage de la religion de l'Egypte ancienne (f880J, etc.

FENOUVIER, CHARLES BERNARD, publiriqte et philosophe socialiste français, né à Montpellier en 1815. Sorti de l'Ecole polytechnique en 1836, au lieu de suivre une des carrières qui lui étaient ouvertes, il se livra à l'étude de la philosophie et de l'économie sociale et ne tarda pas à prendre rang, par ses publications surtout, parmi les membres les plus distingués de l'oppostitn radirale. Après la révolution de février 1848. il fut attnche par M. Carnot. au ministère de l'instruction pub ique. Une de ses publi ations de cette époque, le Manuel républicain de l'Aomme et du citoyen, publié sous les auspices du ministre provisoire de l'instruction publique, et qui contenait des « maximes socialistes detestables », fut dénoncée par M. Ronjean à l'Assamblee constituante, dans la séance du 5 juillet 1848, et entraîna la chute de M. Carnot, bien que, maintenu par Cavailgnae, il ne fût plus ministre provisoire. Plus tard, M. Charles Rrnouvier combattit aver ardour la politique napoleonienne, dans la presse démoeratique et surtout dans la Liberté de penser. Sous le titre de Gouvernement direct, il rédigea, en 1851. une sorte de p ojet d organisation rommunale et centrale de la Republique, avec la collaboration de plusieurs démocrates socialistes, lequel lut publie en dix livraisons. Après le coup d Etat, il se borna à l'etude des questions philosophiques et religieuses et a fondé, dans les dernières années de l'empire. li Critique philosophique. M. Ch. Renouvier a pulrlie no amment Manuel dephilosophie moderne (1841); Manuel de philosophie ancienne (I844, 2 vol.); Essais de critique générale (1854-64, 4 vol.); Science de la morale (1869); la Psychologie de Hume, traduite en société avec M. Pillon (1878), etc.

REUTER (baron), PAUL JULES, industriel allemand, fondateur de l'agence télégraphique qui porte son nnm. est né à Cassel le 21 juillet 182t. D'abord commis de banque, puis associé d'une maison de librair e que la révolution de t848 ruina, il vint à Paris en 1849 et ton la, ponr les journaux, une correspondance d'informations lithograpjriée. Au mois d'octobre suivant, le gouvernement prussien ayant ouvert an public la ligne télégraphique reliant Berlin à Aix-la-Chapelle, il alla s'inistal er à Aix et se mit en disnositi m de faire servir le fil electrique à la transmission des nouvelles, s'emparant dos lignes à mesure qu'elles étaient construites et employait mation non encore desservis par l'électricite. Fn 1851, lecâblereliant Calais et Douvres étant immergé, M. Reuter alla s'etablir à Londres et se fit naturaliser anglais. Il parvint assez rapidement à établir des agences dans toutes les parties du monde et à centraliser les nouvelles politiques et commerciales de l'univers entier. Cette innovation fut accueillie avec joie par le commerce, mais la presse se montra d'abord récalcitrante. II est certain que cet approvisionnement banal de nouvelles devait repugner à la dignité des gros bonnets de la presse, habitnés à s'approvisionner directement, n'impoite à quel prix; mais l'agenre Reuter produisit une révolution dans ces habitudes en favorisant la concurrence des journaux à deux sous, et cette concurrence même devait lui amener les auties, jusqu'aux plus entêtés. Le Times se d cida à y recourir lors de la guerre d'Italie, en 1859, et les autres suivirent promptement cet exemple venu de haut. Durant toute la guerre de sécession, l'agenre Reuter se signala par la rapidité et l'exactitude de ses informations, qu'elle communiquait à la presse avant que les cabinets les eussent officiellement reçues. Cette fois, sa cause était gagnée. En 1865, M. Reuter a transfère ses affaires à une société à responsabilité limitée dont il est le go. rant. La même annee, il obtenait du gouvernement hanovrien la concession d'une ligne telegiaphique sous-marine entre l'Allemagne et l'Angleterre, laquelle lui etait maintenue l'année suivante par le gouvernement prussien. Il obtint egalement, du gouvernement frança c, la concession d'une ligne sous-marine entre la Frauce et

les Ftats-Unis, ouverte en 1869. En 1871, le duc de CoLonrg Gotha conférait à M. Reuter. en reconnaissance des services qu'il avait rendus aux transactions publiques, le titre de baron. En 1872, le schah de Perse concédait au baron Reuter, le privilege exclusif de la construrtion des chemins de fer, de fexploitation des mines et des forêts, etc. dans toute l'étendue de son empire. Un pareil monopole, dont on serait bien embarrassé de trouver un autre exemple, ne pouvait manquer de faire scandale. Le baron Reuter eut à se débattre au milieu de difficultés sans cesse renaissantes, dont, malgré l'intervention de la reine Victoria, il ne put triompher entièrement.

REUILLET, FERRÉOL, homme politique français, médecin, est né le 17 février 1842 à Chenny-le-Chdtel (Saône-et-Loire). Il étudia la médecine à Lyon et à Paris, prit le grade de docteur en 1869 et alla s'établir à Roanne. Membre du Conseil municipal de cette ville et du Conseil général de la Loire, il figurait sur la liste républicaine aux élections d'octobre 1885, et fut élu au seutin du 18. Le docteur Reuillet a voté l'expulsion des princes. Il est officier d'académie.

REVILLON, ANTCINE (dit TONY), littérateur et homme politique français, né à Saint Laurent-lès-Mâcon (Ain) le 29 décembre 1832, fit ses études à Lyon et y travailla quelque temps chez un notaire. Il vint ensuite à Paris et collabora successivement, depuis 1856, à la Gasette de Paris, au Fiqaro, au Nain jaune, au Gaulois hebdomadaire, au Charivari, aux Nouvelles, à l'Evénement, à la Petite Presse où il fit les « Thimothee Trimm », c'est-à-dire rédigea une chronique quotidienne, de 1866 à 1870; puis à la Constitution, à 1 Avenir national, à la Tribune, à la Petite république, etc. M. Tony Révillon a publié à part un certain nombre de romans remarquables surtout par de grandes qualités d'observation. Nous citerons le Monde des eaux (1860); les Bacheliers (1861); la Belle jeunesse de Francois Lapalui (1866); le Faubourg Saint-Germain (1867); le Faubourg Saint-Antoine (1870); les A ventures d'un suicidé (1872); l'Exilé, les Convoitises (1875); la Séparée, la Bourgeoise pervertie (1876); Noémi (1878); les Peux compagnons, le Besoin d'argent (1879), etc. Elu membre du Conseil municipal de Paris en janvier 1881, pour le quartier du Gros-Caillou, M. Tony Reiillon se portait aux élections pour la députation, le 21 août suivant, dans la deuxième circonscription de Belleville (XX- arrondissem*nt), comme radical, en opposition avec Gambetta. Il échoua au premier tour; mais son concurrent, n'ayant pas réuni la majorité absolue des voix et ne s'étant, du reste, pas rel resenté au second tour, M. Révillon fut élu au scrutin du 4 septembre et prit place à l'extréme-gauche. Aux élections d'octobre 1885, porté sur plusieurs listes radicales, il fut élu au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des princes.

REYBERT, Louis, homme politique français, médecin, né à Lyon le 18 novembre 1844. Il venait d'être reçu docteur en médecine lorsqu'éclata la guerre de 1870, fit la campagne comme aide-major auxiliaire et fut fait prisonnier à plusieurs reprises. Apres la guerre, il s'établit ù Saint-Claude, s'occupa, en dehors de son art, de la création de sociétés patriotiques, de bibliothèques, etc., fit des conférences sur des sujets variés et se rendit en un mot très populaire. Porté sur la liste radicale aux élections d'octobre 1885, il a été élu député du Jura au second tour, et a pris place à l'extrême-gauche, sans se faire inscrire à aucun groupe. Il était en congé lors dela discussion des propositions, d'expulsion des princes. REYER, LOUIS ETIENNE ERNEST Rey (dit), compositeur et critique musical français, né le 1er decem- bre 1823 à Marseille, fit à l'école communale de cette ville ses premières études artistiques et entra à seize ans dans les bureaux de l'administration, à Alger. Il se livrait dès lors à la composition et publia quelques mélodies vocales qui eurent un grand surces. A l'occasion d'une visite du duc d'Aumale, il fit exécuter en 1843. à la cathédrale d'Alger, une messe solennelle restée inédite. En 1848, M. Reyer vint à Paris, et se rendit auprès de Mme Louise Farrenc, sa tante, musicienne distinguée. qui dirigea ses études. En 1850, il éorivit, sur un poème de Théophile Gautier, une ode symphonique avec chœurs, le Selam, qui fut exécutée avec un grand sucees au Théàtre-Italien. Il a donné depuis au théâtre Maître Wolfram, opéra en un acte, paroles de Mery, au Theâtre Lyrique (1854) Sacountala, ballet, paroles de Theophile Gautier, à l'Opéra (1858) la Statue, opéra en 3 actes et 6 tableaux, joué avec un très grand succès au Théâtre-Lyrique (1861); Erostrate, opéra en 2 actes, à Bade (1862), refondu en 5 actes et représenté sans succès à l'Opéra (1870) Sigurd, opéra en 4 actes et 9 tableaux, représenté au theâtre de la Monnaie, à Bruxelles, le 7 janvier 1884, puis à l'Opéra, en 5 actes, le 12 juin 1885, avec un surces décisif. On lui doit en outre quelques morceaux de concert, notamment la Madeleine au désert, scène exécutée aux Concerts populaires en avril 1874, et des compositions variées. M. Reyer a collaboré, comme rédacteur musical, à la Presse, à la Bevue française, à la Revue de Paris, au Moniteur et enfin au Jaurnal des Débats auquel il est resté attaché, et publié: Notes de musique (1875). Il a été élu membre de l'Academie des beaux-arts, en remplacement de Felicien David, le Il novembre 1876. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1862. REYMOND, FRANCISQUE, ingénieur et homme politique français, né à Montbrison le 15 mai 1829. Elu représentant de la Loire à une élection partielle du 12 octobre 1873 et député de la circonscription de Montbrison le 20 février 1876, il siégea à gauche dans les deux assemblées. Il a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Elu député de la Loire en tête de la liste républicaine, le 4 octobre 1885, M. Francisque Reymond a vote l'expulsion des princes. Il est président du Con-

oeil général de la Loire, nzy il représente le canton de Saint-Galmier.

RIBEYRE. FÉLIX, publiciste français, né à Pont-duChâteau (Puy de Dôme) le 6 juin 1831. Il s'adonna au journalisme, fut attache successivement à diverses feuilles de province et devint, en 1857, rédacteur en chef du Journal de Saint-Quentin. 11 dirigea ensuite divers autres journaux, pnis collabora au Constitutionnel, au Figaro, au Pays, dent il fut secrétaire de la rédaction, etc. M. Félix Ribeyre a publié à part l'Institution des petites sœurs des pauvres (1857); la Paix et l'opinion (1859); l'Industrie dans le département de l'Aisne (1860); l'Empereur et l'impératrice en Auvergne (1862); les Grands journaux de France, avec J. Brisson His- toire de la querre du Mexique (1863); les Grands corps de l'Etat: Corps législatif (1864); Voyage en Lorraine de l'impératrice et du prince impérial (1867) Histoire de la seconde expédition française à Rente, la Vie d'tm poète normand: Léon Biquet (1868); les Annales de l'Exposition du Havre (1869); Voyage de S. M. l'impératrice en Corse (1870); Biographie des représentants à l'Assemblée nationale (1871); Biographie des sénateurs et députéa (1877); Cham, sa vie et son œuvre, avec une préface de M. Alexandre Dumas fils (1844); Auvergne: Royat illustré et Châtel-Guyon illustré (1885, 2 vol.); la Nouvelle Chambre, biographis des 584 dé rutés (1886), etc. On lui doit aussi quelques livrets de ballets.

RICARD, LOUIS PIERRE HIPPOLYTE, homme politique français, avocat, né à Rouen le 17 mars 1837, fit son droit et, reçu licencié, s'inscrivit au barreau rouennais en 1861. Il devint maire de Rouen en 1881, et organisa en cette qualité les fêtes dd deuxieme centenaire de Corneille. Conseiller général de la Seine-Inferieure depuis 1882, il était élu député de ce département le 4 octobre 1885, et prenait place au groupe de la gauche républicaine. M. Ricard a voté l'expulsion des princes. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

RICHARD. CAMILE, homme politique français, né à Apt le 29 mai 1829. Ancien avoué, maire de Nyons, membre du Conseil général de la Drôme, il se présentait comme candidat républicain aux élections du 14 octobre 1877, dans l'arrondissem*nt de Nyons. Il échoua contre M. d'Aulan, candidat officiel; mais cette élection ayant été annulee par la Chambre, il triomphait de cet adversaire le 7 mai 1878: nouvelle annulation, toutefois, une voix manquant à l'elu pour la majorité absolue, et nouvelle épreuve le -7 avril 1879, où M. d'Aulan était définitivement elu. M. C. Richard prit sa revanche le 21 août 1881, et siégea à l'Union républicaine. Il a été élu député de la Drôme le 4 octobre 1885, et a voté l'expulsion totale des princes.

RICHARD, MAURICE, homme politique français, ancien ministre, né à Paris le 26 octobre 1832, y fit son droit et s'inscrivit au barreau. Aux élections de 1863, il fut élu député par les électeurs de la 4* circonscription de Seine-et-Oise, contre le candidat officiel, géneral Mellinet; il fut réélu, toujours commme candidat de l'opposition, aux élections générales de 1869, contre M. Ernet Baroche. M. Maurrce Richard siégea an centre gauche et suivit bientôt la politique de M. Emile Ollivier. Lors de l'avènement de celui-ci au pouvoir, les beauxarts furent détachés du ministère de la maison de l'empereur et formèrent un département à part, dont M. Richard fut nommé titulaire. Son passage aux affaires fut court il fut toutefois marqué par quelques modifications d'un caractère libéral qui furent très bien accueillies dans te monde artiste, notamment par l'extension à trente ans de la limite d'âge des concurrents qu grand prix de Rome, la suppression du Salon d'honneur aux expositions annuelles, etc. Le 15 mai 1870, le département de M. Maurice Richard prit une plus grande imp Irtance par l'adjonction de divers services empruntes à celui de l'instruction publique, et devint le ministère des lettres, sciences et beaux-arts. Mais M. Richard ne conserva pas longtemps ce portefeuille nouveau, le ministère dont il faisait partie a)ant été forcé de se retirer le 9 août suivant. La révolution du 4 Septembre éloigna M. Maurice Richard des affaires publiques retiré dans son château de Villemont (Seineet-Oise) il y recevait le prince Napoléon en octobre 1872, et c'est chez lui qu'on notifiait au prince l'ordre de quitter la France sans délai M.Richard protesta (15 octobre), mais en vain. Aux élections du 20 février 1876, il se présenta aux suffrages de l'arrondissem*nt de Rambouillet, mais sans succès et ses chances n'ont pas augmente depuis.

RICHARDS, BRINLEY, pianiste et compositeur anglais, fils de l'organiste de l'église Saint-Pierre de Carmarthen (Principauté de Galles), est né dans cette ville en 1819. Il étudia d'abord la médecine, mais il ne tarda pas à abandonner cette carricre et, avec l'appui du duc de Newcastle, il entra en 1834 à l'Academie royale de musique, où il fit de très brillantes études et remporta divers prix. M. Richards, excellent pianiste, s'est rendu populaire par ses compositions en l'honneur ou en souvenir du pays de Gallea, et qui respirent un ardent amour pour ce pays pittoresque qui est le sien le Chant de guerre cambrique, le Plumet cambrique, la Harpe galloise ne sont pas moins populaires; peut-être même le sont-ils plus, que son fameux Dieu bénisse le prince de Galles! (God bless the prince of Wales 1) Parmi ses autres morceaux de chant, on peut citer encore: A l'heure de ma détresse, le Sentier du pèlerin, Comme par le passé, En ce jour, chants sacrés à une ou plusieurs voix; Debout, Abandonne ton berceau; Quelles sont ces cloches? Petit* oiseaux, etc. On lui doit encore une Ouverture à grand orchestre un volume d'Etudes pour le piano; Caprice, pour piano; Andante con moto, le Chant des anges, la Vision, In memoriam, Souvenirs du pays de Galles, etc., pour piano; la Marche de Carmarthen, pour musique militaire, et un grand nombre

de morceaux variés. dont la plupart ont été publiés ù Milan, à Leipzig et à Paris. Comme virtunse M. Richards s'est produit avec un très grand succès en Angleterre. en Allemagne, en Italie, en France, etr. Pendant son séj ur à Paris, il fit la connaissance de Chopin avec lequel il 'se lia d'une amitié qui n'eut de terme que la mort de celui-ci.

RICHARDS, sir GEORGE HENRY, navigateur anglais, vice-amiral, ne le 13 janvier 1820 à Anthony (Cornouailles), fit ses études dans une institution particulière et entra dans la marine en 1823. Il est devenu successivement lieutenant en f 842, major en 1846, capitaine en 1854, contre-amiral en 1870 et nommé la même année aide de camp de la reine, enfin vice-amiral en 1877. M. Richards assistait à la guerre de Chine de 1841-42 et à la prise des forts d'Obligado, sur le Parana, en 1845. Il commandait l'Assistance dans l'expédition envoyée à la recherche de Franklin dans les régions arctiques en 1852- 53-54, et a été chargé de nombreuses missions nautiques, notamment en Chine, dans les iles Falkland, au Rio de la Plata. dans la Nouvelle-Zélande, en Australie, à l'ile Vancouver, dans la Colombie britannique, etc. De 1856 à 1862, il a été en outre chargé, comme commissaire royal, de la fixation des frontières de l'Orégon entre les Etats-Unis et les possessions britanniques. Il a rempli les fonctions d'hydrographe de l'Amirauté de 1863 à 1874. L'amiral Richards a été créé compagnon de l'ordre du Bain en 1871, et chevalier en 1877. Il est membre de la Société royale, des Sociétés géographiques de Londres, de Berlin et de Turin, et correspondant de l'Institut de France (Académie des sciences).

RICHEBOURG, EMILE JULMS, romancier français, né en 1833à à Meuvy ( Haute-Marne), d'une famille de couteliers. Venu jeune à Paris, il s'occupa d'abord de littérature et débuta par des poésies, avec l'aide de Béranger. Mais Il lui fallut se créer des ressources d'autre part, et Il devint employé. 11 était sous-administrateur du Figaro lorsque, ce journal ayant été supprimé par la Commune, il crut devoir se présenter dans les bureaux de l'ex-préfecture de police pour demander des explications et tâcher, sans doute, d'obtenir l'autorisation de faire reparaître son journal; il se trouva alors un hom*onyme pour protester dans les journaux qu'il n'avait « rien de commun avec le sieur, etc., etc. », comme si la démarche en question n'était pas parfaitement honorable. Le nom de M. Emile Richebourg était pourtant honorablement connu dès lors dans le monde littéraire. Nous citerons parmi les ouvrages publiée par cet écrivain, outre de nombreuses poésies détachées, romances, chansons, chansonnettes, etc.: Contes enfantins (1858J; Cœurs de femmes, l'Homme aux lunettes noires (1864J; les Barbes grises, Récits devant l'âtre (1867); les Francs-ti- reurs de Paris (1811); la Comédie au village (1872). réimprimé sous le titre la Belle organiste en 1876; les Soirées amusantes, série de courtes nouvelles et de contes destinés à la famille, formant 12 petit* vol. in-32, et divisés en quatre parties Contes d'hiver, Contes de printemps, Contes d'été et Contes d'aatomne de chacune 3 volumes (1874-75) la Dame voilée (1876); la Belle Blanche, le Vieux Mardoche, l'Enfant du fau- bourq 2 vol. (1876) UneMadeleine, la Fille du fermier, la Fille du chanvrier, les Deux berceaux (1877J; Andréa la charmeuse (f878J; Deux mères, le Fils (I880J, Jean Loup (1882); la Petite Mionns (1884); les Millions de M. Joramie (1885); les Drames de la vie: le Mari, une Femme jalouse, les Mères (1886), etc. Il a en outre fait représenter au théâtre Beaumarchais les Nuits de la place Royale, drame en 5 actes (1863), et un Ménage à la mode, comédie en 1 acte (1864). La publication dans le Petit Journal, en 1875, de l'Enfant du faubourg, a fait à M. Emile Richebourg un succès immense et soudain auprès des lecteurs de romans populaires, fatigués jusqu'au dégoût, à ce momentlà du moins, des histoires de cour d'assises seules admises aux feuilletons des journaux en vogue. La raison du succès de M. Richebourg, presque inconnu la veille du grand public, est donc tout entière dans ce fait, qu'il apporta un nouvel aliment à l'appétit trompé mais non satisfait des lecteurs, en substituant à des tableaux horribles ourépugnants des scènes où le sentiment a la plus grande part, et le bon sentiment de préférence. Il faut lui savoir gré de cette révolution, quoiqu'il y ait fait fortune, mais nous lui en serions plus reconnaissant encore s'il n'était retombé lui-même, et assez vite, dans le bourbier commun de la l'tterature populaire de ce temps-ci. En outre, si la majorité des personnages qu'il crée expriment d'excellents sentiments, c'est en des termes aussi singuliers que leurs actions sont extravagantes; en un mot, ce ne sont pas des personnages de chair et de sang, mais de véritables marionnettes, taillés avec assez de soin dans de bon bois et revêtues du costume de leur rôle, mais s'exprimant toutes par la glotte du même impresario et avec l'accent qui n'appartient qu'à ce genre d'acteurs. RICHMOND ET GORDON (duc de), CHARLES HENRY GORDON-LENNOX, pair d Angleterre, ne le 27 février 1818, fit ses études à Oxford, à l'Eglise du Christ, et entra ensuite dans l'armée, où il avait atteint le grade de capitaine en 1844. Successivement aide de camp du due de Wellington de 1842 à 1852 et du vicomte Har. diage de 1852 à 1854, il fut nomme président du Bureau de la loi des pauvres et membre du Conseil privé en 1859, fonctions qu'il résignait en juin, àla chute du ministère Derby. Représentant du West-Sussex à la Chambre des communes depuis 1841, il dev nait sixieme duc de Richmond et entrait à la Chambre des lords à la mort de son père, le 2t octobre 1860. Président du Bureau du commerce de mars 1867 à décembre 1868, il rentrait aux affaires, comme président du Conseil privé, nu retour du parti conservateur, en fevrier 1874, et conservait ce poste jusqu'au retour des liberaux en 1880. Il est, depuis février 1870, le chef reconnu du parti conservateur à la Chambre haute. Le due de Richmond

RICHOMME. JULES, peintre français, né à Paris, d'une famdle d'artistes graveurs, le 9 septembre 1818; son père fait membre de l'Institut. Elèie de Drolling, M. Jules Richomme a débuté au Salon de 1839, avec des Portraifa. Auteur d'un grand nombre de portraits, exposés ou non, on cite surtout de cet artiste: Abraham recevant Agar (1842); Saint Pierre repentant (1848); Saint Sébastien délié par les saintes femmes (1844); le Christ apparaissant d saint Marin, Léda (1848); la Fiancée du roi de Garbe (1850); Erigone, plusieurs Vues de Rome ou de la Campagne rbmuine (1852); Mendiante italienne, Jésus-Christ guérissant le paralytique (1853); le Christ guérissant un malade (1855, Expos. univ.); Saint-Nicolas suuvant des matelots, Portrait de M. Leroy de Saint-Arnaud (1857); Portrait de M. Varé (f859); Laissez venir à moi lea petit* enfants (1860); l'Etude interrompue, Jeune mère, Portrait de femme (1861); Censolatrix afflictorum et des Portraits (1862); Saint Pierre d'Alcanfara guérissant un enfant malade (1868); la Leçon de lecture (1864); le Baotême de Jésus-Christ, Portrait d'enfant (1865); la Décollation de saint Jean-Baptiste (1866); Christ en croix, etc., (1868); Portrait de femme 1869); Consolation, l'Edu- cation d'Achille (1873); Ne réveilles pas le chat qui dort Toilette, et trois aquarelles: les Tuileries après la Commune, le Point du jour après l'entrée de l'armée de Versailles et l'Hdtel de Ville après l'incendie (1874), l'Averse, la Petite paresseuse, la Première leçon de violon (187b) Portrait de Mme la marquise Ginori, la Colombe (1876); Femme arabe, la Poupée chinoise (1817); Deux Portraits (1880): Portrait de jeune fille (1889); Autour de la fontaine (1884); Portrait d'enfant, Vue du port de la Joliette, effet du matin (1886). M. Rirhomme a obtenu une médaille de tu classe en 1840, une medaille de 2e classe en 1842, le rapp de cette dernière en 1861 et 1863; il a été decoré de la Léginn d'honneur à la suite de l'Exposition universelle de 1867, où figurait son Saint Pierre d'Al- cantara, qui lui avait déjà valu, en 1863, un rappel de 21 medaille.

RICORD, PHILIPPE, médecin français, né rl Baltimore (htats Unis) le 10 décembre 1800, est petit-fils d'un médecin de Mnreeille et file d un armeteur de cette ville êtabli à Baltimore en 1790. Il commença ses etudee scientifiques sous la direction dé son frère aine, resté en Amerique et vint les poursuivre en France en 1820; il entra comme interne, peu après, à l'Hôtel-Dieu, puis à la Pitie, et prit le grade de doeteur de la faculte de Paris en 1826. Après avoir exercé en province, il se présenta au coucours du Bureau central en 1828, fut admis le premier et, après avoir fait un cours de chirurgie opératoire à la Pitié pendant plus de deux ans, fut nommé, en 1831, chirurgien en chef de l'hôpital du blidi, fonr tions qu'il a conservees jusqu'en 1860, époque où, atteint par la limite d'âge, il dut prendre sa retraite. C'est dans ces fonctions que le docteur Ricord acquit une réputation universelle pour le traitement des maladies speciales à l'hôpital du Midi, dans lequel il introduisit dès l'abord un esprit de metlrode inconnu avant lui. Il y fonda, en 1834, un cours de syphiliol gie pour lequel il obtint un amphithéâtre particulier. En dehors de cette spécialité, qui lui valut la clientèle personoelle la plus nombreuse et la plus riche, le Dl Ricord ne livrait à d'autre» travaux de science médicale et est notamment l'auteur d'une methode de traitement du varicocèle qui lui valut un prix Montyon en 1842. Elu membre de l'Académie de médecine en 1850, il est, en outre, membre de la Société de chirurgie, ainsi que de plusieurs sa ietés medi ales étrangères. a été nommé surcessivement médecin ordinaire de la maison du prince Napoleou en 1862, et chirurgien consultant de l'empereur en 1863, après avoir soigne dans une maladie recente Napoléon III, qui lui avait dejà marqué sa reconnaissun e par le don d'une riche tabatière et d'une somme de 20,000 francs. M. le Dr Ricord est commandeur de la Legion d'honneur depuis 1860 et décoré de divers or dres étrangers. Outre de nombreux mémoires, lettres ou articles publiés dans les Mémoires ou le Bulletin de l'Academie de médecine, à l'Union médicale, au Nouveau dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, et- on doit un D· Hicord De l'emploi du speculum (1883); De la blennorrhagie de la femme (1834); Emloi de l'onguent mercuriel dans le traitement de l'lrysipèle (1836); Monographie du chantre (1837); Théorie aur la nature et le traitement de l'épididymite. Traité des maladies vénériennes (1838, in 4e, 66 pl ); De l'ophtalmie blennorrhagique (1842); Clinique iconographique de l'hôpital des vénériens (1842-51, pl.); De la syphilisation et de la contagion des accidents secondaires (1853); Lettres aur la syphilis (1854, 3e éd., i863), etc. RIGAL, PASCAL HIPPOLYTE, homme politique français, médecine, ne à Castres le 9 avril 1827. Reçu docteur en mederine, il s'établit dans sa ville natale en 1857, et devint chirurgien en chef de l'hospice, fonctions qu'il résigna en 1879. Il avait été candidat de l'opposition aux élections législatives de 1869, mais sans sucés. Conseiller genéral du Tarn depuis 1871, M. le D' Rigal se présent;t aux élections du 8 janvier 1882 pour le renouvellement de la représentation sénatoriale de ce département, et fut élu. Il siège à gauche et a volé contre l'expulsion des princes prétendants. M. le D' Rigal est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1879.

RINGUIER, E MEST, industriel et homme politique français, ne à Soissons le 18 mars 1825. Il est fabricant de sucre aux Hautes-Riies. Pendant la guerre de 1870, il organist à Soissons un corps d'artilleurs volontaires pour défendre la ville contre les Prussiens, et pendant une sortie. fut blessé d'i n coup de feu à l'épaule il fut ensuite décore do la Légion d'honneur pour sa belle

est chevalier de l'ordre de la Jarretière depuis 1867. Il a fait partie de la commission britannique près l'Exposition universelle de 1878.

conduite devant l'ennemi. Conseiller général de l'Aisne depuis 1874, conseiller municipal de Soissons, fondateur et directeur du journal le Rfnu6licain soissonnais, M. K. Ringuier fut élu député de l'arrondiqsem*nt de Soissons le 21 août 1881 et prit pla-e à l'Union républicaine. Il a été élu député de l'Aisne nu scrutin du 18 octobre 1885 et a voté l'expul-ion totale des princes. RIPON (marquis de), GEORGE FREDERICK SAMURL ROBIMson, longtemps connu sous le nom de COMTE DE GREY IT RIPON, pair d'Angleterre, fils aine du premier comte de Ripon, est né à Londres le Ï4 octobre 1827 et succéda aux titres de son père le 28 janvier 1859 et à ceux de son oncle, deuxième comte de Grey, le 14 novembre de la même année. Il débuta dans la carrière diplomatique, en qualité d'attaché à une mission spéciale à Bruxnllea, en 1849. Aux élections générales de 1852, il fit élu. comme candidat libéral, représentant de Hull à la Chambre des communes. L'année suivante, il dunna sa démission pour se présenter contre le candidat conservsteur, de Huddersfield, et réussit à gagner ce siège au parli. Ela en 1857 par le district ouest du comté d'York, il entrait à la Chambre haute en 1859. En juin suivant, il était nommé sous-secrétaire d'Etat à la guerre, d'où il passa en fevrier 1861, en la même qualité, au ministère de l'Inde. A la mort du ministre de la guerre sir G C. Lewis, en avril 1863, le comte de Ripon fut appelé à le remplacer; il fut nommé secrétaire d'EtAt pour l'Inde en février 1866, en remplacement de sir Charles Wood, depuis vicomte Halifax, démissionnaire, fut nommé lord président du Conseil à l'accession de M. Gladstone aux affaires, en décembre 1868, mais donnait sa démission en août 1873; il était créé chevalier de la Jarretière en 1869. Président de la commission mixte chargée de la n gnciation du traité de Washington en 1871, il fut créé marquis de Ripon en réc mpense des services par lui rendus dans cette occasion. Magistrat et depute- lientenant, pour les dist irta nord et ouest du comté d'York et pour le comté de Lincoln, le marquis de R'pon était installé comme grand maître des francsmaçons d'Angleterre, en remplacement de lord Zetland, le 23 avril 1870. Au commencement de l'automne de 1874, la grande loge fut fort surprise de recevoir la démission non motivée du grand maitre. Quelques jours après seulement, le bruit commença à se repandre de la conversion du marquis de Ripon au catholicisme, dont les doctrines nouvelles condamnent forme!lement la franc-maçonnerie. En effet, la conversion de lurd Ripon avait lieu te 4 septembre 1874, à l'oratoire de Brompton, Il la grande jubilation des journaux catholi- ques des deux mondes, fiers d'une aussi importante recrue. Au retour des libéraux au pnmvotr, en mai 1880, le marquis de Kipon fut nommé vice-roi des Indes, nomination qui ne se fit pas sans de vives protestations de ta part des orthodoxes et même des sectaires protestants.Le marquis de Ripon fut elu presideut du coilege du Yorkshire, à Leeds, en 1882. Il faisait partie du dernier ministère Gladstone en qualité au premier lord de l'Amirauté tfevrier à août 1886).

RISTORI, ADÉLIDE, marquise CAPRANICA DEL GRILLO, célèbre traged enne italienne. ne à Cividale, près d'Udine (Frioul), de parents artistes, en 1821. S'il faut en craire ses nombreux biographes, elle débuta à la scène à l'âge de deux mois, mais dans une corbeille, dans une farce intitulee Il Regalo del Capo tfAnno (le Caveau du jour de l'An). Il semble qu'elle n'ait guere cessé depuis de paraître sur le théâtre dans des rôles d'en,ant; enfin, elle faisait partie à douze ans de la troupe ambulante Moncalvo, où elle tenait dejà les rôles d' ngenue.Le 18 juillet 1835, elle jouait à son b neflce au Circo Sales de Turin, il Delitto punitore. Des cette époque: elle montrait de sérieuses dispositions, et son impresario, Moncaivo, les développa autant qui1 put par ses leçons; mais un peu plus tard, ayant fait la conoaissance de la celébre Carlotta Marchionni, dans la troupe royale sarde, celle-ci la prit en réelle affection et commença d'une manière autroment sérieuse et profitable son eduration artistique; elle la continua avec une autre actrice d'un grand talent, Antonietta Robotti, qu'elle rencontra dans la troupe du duc de Parme (1841). Peu après, elle jouait à Rome et se faisait applaudir rhaleureusem*nt dans Francesca di Rimini, Pia de' Tolomei, hfirra, Maria Stuarda, etc. Ce fut à cette époque qu'elle épousa le marquis Caprauira del Grillo, jeune grnti homme, qui eut de la peine à avoir raison des susceplibilites de sa famille. Enlevée momentanément à la scène par ce mariage (1847), pour obéir aux exigences de la famille de son mari, elle y reparut pour une bonne action, dans une représentation donnée au bénefice d'un directeur ruiné elle fut accueillie par de telles ovations qu'il fut entendu désormais qu on ne chercherait plus à 1 y soustraire. La Ristori jouait à Rome au moment du siège, de cette ville, en 1849, par les troupes françaises; avec l'aisance et la grâce naturelles aux femmes italiennes, l'actrice se transforma aussitôt en sœur de charité pour soigner les blessés. Elle reprit le cours de ses représentations l'année suivante seulement, rentra ensuite dans la troupe royale sarde et larcourut au milieu des triomphes les principales villes de l'Italie. Venue à Paris en 1855, elle obtint d'y jouer au Français, où Ra·hel était reine, et y fut accueillie aver enthousiasme. Il est vrai qu'outre les griefs du publie contre notre célèbre tragédienne, que la Ristori n'a jamais éclipsée, le marquis del Grillo avait activement traveillé à organiser un parti à sa femme, tant à la cour qu'à la ville, et y avait pleinement réussi. Elle joua ensuite au Théâtre-Italien, où elle fut attachée pendant cinq ans et où M Legouvé lui confia sa Médée, écrite pour Rachrl, mais que celle-ci s'était ensuite refusée à jouer malgré la perte d'un pro ès qui l'y condamnait, et qui fut aussitôt traduite en Italien par Montinelli. Pendant ce temps, elle jouait presque chaque saison à Londres où on l'avait également reçue chaleureusem*nt. Elle parut successivement en Espagne en 1857, en Hollanda et en Russie en 1860-61, en Allemagne, surtout à Berlin,

où le rot Guillaume lui remit sa médaille pnur les seiences et les arts, en 1862-63; en 1864 elle se f isait applaudir à Constantinople. De retour en France en 1885, elle joua au Vaudeville la Beatrix de M. Legouve, qu'elle avait créée à l'Odéon en 1861. Après avoir encore donné chez nous deux de ses ouvrages désormais préferés, la Medea et Maria Stuarda, elle s'embarqua pour l'Amérique, après un court passage à Londres. Elle y parcourut, au milieu des ovations sans cesse renaissantes, les principales villes des Etats-Unis, du Brésil, de la plata, du Chili, du Perou, de l'Uruguay. du Paraguay, de ia Bolivie, etc., etc. Pendant son séjour prolongé sur l'autre hémisphère, les journaux américains n'ont pas tari d'éloges à l'adresse de la Ristori, non seulement pour son talent, mais encore pour son humanité et pour tes démarches auprès des autorités competentes afin de sauver la vie ou la liberté d'un malheureux, pour ses actes de bienfaisance de toute sorte autant que pour les tirades de Phèdre ou de lady Macbeth. de Medea nu de Francesra di Rimini, de Debnrah ou de Beatrix. Mme Ristori a reparu à Londres au m ie de juin 1873; après avoir fait ses adieux à l'Angleterre au Théâtre de la Reine, à Manchester, le 8 novembre suivant, elle s'embarquait de nouveau, cette fois pour l'Australie, en 1874. Elle était de retour en juin 1876, à Paris, où elle parait s'être fixée dans sa maison du boulevard Malesherbes et résolue à ne plus aborder la scène.

RIVET, GUSTAVE, homme politique français, ancien professeur, né à Domène (Isère) le 25 janvier 1848. Licencié ès lettres, il professait la rhétorique à Dieppe. lorsqu'il fut révoqué en 1877 par M. de Fourtou; mais il était appelé quelques semaines plus tard comme professeur à Meaux, puis chargé de cours au lycée Charlemagne. En 1878, il était nommé secrétaire de la direction de la presse au ministère de l'intérieur, dont M. A. de la Forge était le titalaire; et en 1879, chef du cabinet du ministre des beaux-arts. En février 1883, M. G. Rivet se présentait dans la 1re circonscription de Gienoble pour remplacer M. Bravet, décédé, et était élu députe. Il siegea à la gauche radicale. Le 4 octobre 1885, il était elu député de l'Isére, le quatrième sur neuf. 11 a vote l'expulsion totale des princes. — M. Gustave Rivet a collaboré à l'Homme libre de Louis Blanc et de M. Erueqt Hamel, aux Droits de l'homme, au Rappel, à l'Intransigeant, et a fait représenter un drame au Théâtre-Cluny le Chdtiment. Il est ofticier d'Académie.

RIVIERE. ARMAMD, publiciste et homme politique français, avicat, né à Chênehutte (Maine-et-Loire) le 1er man 18! Avocat du barreau d'Angers, redacteur en chef du journal le Tribun, Il protesta contre le coup d'Etat de de embre 1851, fut contraint en conséquence de s'expatrier au plus vite et alla se réfugier à Londres. Mais il rentra bientôt en France et s'ius rivit an barreau de Tours. Il prit port à toutes les ludea de l'oppo%it on sous l'Empire, et liualement se porla candi fat, miis sans succès, aux ele tlous législatives de 188A. Le 20 avi il 1879, il était élu deput de la 2e circonspription de Tours en remplacement de M. Guinot. passé an Spnat, et prenait place a la gauche radicale. Il devint maire de Tours en nuvembre suivant. Aux élections de 1881. M. A. Riviere fut reelu par le même rollege au s 'rntin du 4 septembre. Il a ete élu deputé d'in Ire-et-Lnire le 4 octobre 1885, et a voté l'expulsion totale des princes. On doit à M. Armand Rivière Histoire de* biens communaux en France depuia leur origine jusqu'a la fin du XIIIe siecle, ouvrage couronne par l'Institut (1856); lea Miracles de saint Martin (f861J; l'Eqliee et lesclavage (1864); Hivloire de la démocratie angevine de 1848 à 1851 (1869); Trois mois de dictature en province (1871), etc. ROBERT. PIERRE JOSEPH, général et homme politique français, sénateur, né à Harfleur le 28 janvier 1816. Elève de Saint-Cyr et de l'Ecole d'application d'état-major, M. Robert avait atteint le grade de capitaine et eta t attaché à la première divisi n militaire lors de la revolution de février 1848; il se présenta aux élections pour l'Assemblée constituante dans son département natal, avec une profession de foi très nettement republi aine, mais sans succès. Il se tint dès lors éloigne de la politique, devint chef d'escadron en 1851, lieutenant colonel en 1859, colonel et attaché à l'état-major de a 2e division, à Rouan, en 1864. C'est là que vinrent le trouver les évenements de 1870. Il assista à la bataille de Wissembourg. où il était chef d'etat-major du fenerat Douay, puis devint chef d état-major du general Du rot et figora à Sedaa. Il a ete promu géneral de brigade en 1871 et pldcé dans le cadre de reserve en 1873. Membre du Conseil général de la Seine-inférieure pour le c mton de Fecamp depuis 1871, il a été vice-préqi lent de cette assemblée. Aux élections complémentaires du juillet à l'Assemblee nationale. M. le général Robert était elu représentant de la Seine-Inférienre, par 60,511 voix. Il siégea au centre droit, vota avec la partie reactionnaire de ce groupe et ligne l'acte.d'dhesion au Syllabus envoyé au pape par quelques représentants. Cependant. M. le général Robert, porte sur la liste de t'Union conservatrire avec MM. An el, Pouyer-Quertier et Ro dand, aux élections 9 senatoriales du 30 janvier 1876, se defendit énergiquement des accusations de cleri -a isme qui lui étaient adressée. Elu seuat sur de la Seine-Inférieure, le troisième sur quatre, il prit place sur les ban s de la droite. Il a été re4u, le quatrième seulement, au renouvellement du 8 janvier 1882. Le geueral Robert est commandeur de la L-gion d'honneur depuis 1869.

ROBERT DE MASSY. PAUL ALEXANDRE, avocat et homme p htique fr uça q. né à Orieans le 29 septembre 1810. Ancien bâto nier de son ordre, il se presenta, c mme randidat de l'opposition liberale, aux elections de 186'\ mais sans sur es. Elu representant du Loiret le 8 février 1871, et députe de la première circonscription d'Orleans le 5 mars 1876, M. Robert de Massy siégea au ceutre g.iurhe dans les deux assemblees. Réelu le 14 octobre 1877 comme l'un des 363 de-

puté. qui avaient repoussé l'ordre du jour de confiance sollicité par le cabinet de Broglie, M. Robert de Massy était élu sénateur du Loiret au renouvellement du 5 janvier f879. Il a vote contre l'expulsion des princes. ROBERT-FLEURY, JOSEPM NICOIAS, peintre français, né à Cologne le 8 août 1797, fut élève de Gros, de Girodet et d'Horace Vernet et débuta au Salon de 1824. On cite principalement de cet artiste qui s'est acquis une des plus grandes reputntions de ce tempa le Tasse au couvent de Saint Onuphre (1827); une Scène de la SaintBarthélemy (1833); Henri IV rapporté au Louvre· (18S6); les Derniers moments de Montaigne l'Fntrée de Clovis à Tours; Jane Shore le Colloque de Porssy; une Scène de l'inquisition un Autodafé; le Pillage d'une maison; Benvenuto Cellini; la Jndecca de Ve- nise ata moyen âge, et uelques-unes des toiles précédentes (1855, Exp. nniv. Charles-Quint au monastère l'ortrait du D' Grisolles et le Charles-Quint cite (f 867 Expos. univ.); des Portraits, etc., etc. M. Robert-Fleury a obtenu une médaille de 2e classe en 1824, une de 1re classe en 1834 et des médailles de 1re classe aux Expositions universelles de 1855 et 1867. Nommé chevalier de la Legion d'honneur en 1836, il est commandeur de l'ordre depuis 1867. Elu membre de l'Academie des beaux-arts, en remplacement de Granet, en 1850, M. Robert-Fleury est devenu professeur à l'Ecole en 1855; il en était nommé directeur lors de sa réorganisation en 1863, puis directeur de Académie de France à Rome en décembre 1865, fonctions qu'il ne conserva qu'une année.

ROBERT-FLEURY, TONY, peintre français, fils du precedent, est ne à Paris le 1er septembre 1837. Il suivit les ateliers de Paul Delaroche et de Léon Cogniet, et débuta brillamment au Salon de 1866, avec une grande toile intitulee Varsovie, 8 avril 1861, représentant les habitants de.armés de cette malheureuse ville froidement massacrés par la soldatesque russe chargée de réprimer l'insurrection polonaise. Cette magnifique toile, qui produisit une émotion generale et prolongée, rendit celèbre du jour au lendemain le nom de son auteur. Elle fut suivie de: Vieilles sur la place Navone, A Bome (1867); le DernierjourdeCorinthe (1870), grande toile reparue à l'Exposition de 18i8: les Danaïdes (1873); Charlotte Corday à Caen (1874); Prnel médecin en chef de la Salpêlrière, delivrant les aliénées de leura chaînes (1876), également reparue à l'Expos. univ.; la Glorification de la sculpture françaiâe, plafond pour le palais du Luxembourg (1880); Mazarin et Ses nièces (1883); Portrait de M. RobertFleury (1884); Leda, Portrait du géneral Lebrun (1885); Portrait deM. Bixio (1886) et un grand nombre d'au- tres portraits, la plupart anonymes, exposés à diverses époques. M. Tonv Robert Fleury a ohtsnu des médailles aux salons de 1866, 1867 et 1870, la médaille d'honneur en 1870, et une medaille de 1re classe à l'Ex- p sition universelle de 1878; décoré de la Légion d'honneur en 1873, il a été promu officier en 1884. ROBINSON, sir HERCULES GXORGE ROBXNT, a Iministrateur anglais, ne en 1824, fit ses études au college militaire de Sandhurst et servit quelque temps romme officier au 87e régiment d'infanterie. Il quitia 1 armée en 1846 pour entrer dans l'administration et ocrupa divers emplois en Irlande usqu'en 185t. Nommé président de Montserrat en 1854, lieutenant-gouverneur de SaintChi istophe en 1855, il succeda à sit John Bowring comme gouverneur de Hong-Kong en 1859 et fut alors cree r evalier il devint ensuite gouverneur de Ceylan en 1865 et gouverneur de la Nouvelle-Gall e du Sud en mars 1872. Au mois d'août 1884, sir Hercules Robinson se rendait aux iles Fidji dans le but de nouer des relations entre le gouvernement de ces iles et la Grande-Bretagne. Le tion des iles Fidji, en prononçait l'annexion à l'Empire britannique et y arborait le drapeau anglais. Il y etablit ensuite un gouvernement provisoire, dont il conserva quelque temps la direction. En reconnaissance des services q l'il avait rendus à son pays dans cette occasion, sir H. Robinson fut créé grand croix de l'ordre des SS. Michel et George. 11 est devenu depuis gouverneur de la Nouvelle-Zelande en 1878. puis du Cap de RonneEsperance, en remplacement de sir Bartle Frère, en août 1880, et est entre au Conseil privé en mai 1883. ROCHE, JULES, homme politique français, né à Serrieres (Ardèche le M mai 1841, fit ses études à Paris au collège Stanislas et à l'ecole de droit. Avocat du barreau de Lyon, il tentait des 1868 de se faire élire au Conseil général de so n département natal, mais sans succès. La révolution du 4 septembre 1870 le trouva à Primas, rédacteur en chef de l'Ardèche, journal republicain, et en fit le secrétaire général de la préfecture. Le 8 février 1871, il se présentait aux élections pour l'Assemblée nationale et réunissait un fort joli chiffre de suffrages. Il fut alors révoque de ses fonctions à Prhas, maiadèa le mois de mai suivant, il les reprenait à Toulon. De nouveau révoque en 1873, il vint à Paris, collabora au Petit Parisien, au Rappel, à la Justice, puis se fit élire en 1879 au Conseil municipal de Paris, par le quartier de Bercy (XIIe arrondissem*nt), et s'y distingua par ses opinions radicales et particulièrement anticlérivales, se traduisant à l'occasion par le refus du budget des cultes. Reelu en janvier 1881, M. Jules Roche devint vice-président du Conseil. Aux élections du 21 août suivant, it posait sa candidature à la deputation à la fois dana le XIIe arrondiasem*nt de Paris, à Privas et à Draguignan, et fut elu, dans ce dernier collège seulement, sur un programme ultra-radical mais il n eut pas plutôt atteint le but si ardemment souhaite, qu'il arbora des couleurs plus ten Ires et devint presque sans transition opportuniste. Très capable, d'ailleurs, et tres laborieux, se sent homme de gouvernement, et le fait est qu il a déjà été question de lui confier un por-

tefeuille, qu'il n'attendra probablement pas longtemps. Aux elections d'octobre 1885, il était porte candidat dans l'Ardèche, le Var, la Seine et la Savoie: il échoua dans les trois premiers, mais fut élu dans le quatrième, le dernier de la liste, ce qui ferait croire que le jeu que joue M. J. Roche n'est pas très sùr. Il a repris sa place, en attendant, sur les bancs de l'ancienne Union républicaine, et a voté l'expulsion des princes.

ROCHEBOUET (del, GAETAN de GRIMAUDET, générai français, ne à Angers le 16 mars 1813. Elève de l'Ecole polytechnique, il en sortit en 1833 dans l'artillerie, et fut promu successivement lieutenant en 1835, capitaine en 1841, cher d'escadron en 184Q, lieutenant- colonel en 1853, colonel en 1854, général de brigade le 25juin f859 et appelé au commandement de l'artillerie de la garde en Italie, et enfin general de division le 1" mars 1867. Les principales campagnes du général de Rochebouët sont celles du 2 décembre 1851, à Paris, qui lui valut la rosette d'officier de la Légion d'honneur et celle d'Italie, qui lui valut l'épaulette de brigadiergénéral. En 1874, par suite de la nouvelle organisation de l'armee, il était appelé au commandement du 18' corps, à Bordeaux. Après les élections du )4 octobre 1877, le maréchal de Mac-Mahoo, forcé de se séparer de M. de Broglie, lui confiait la mission de former un nouveau cabinet, dont il est inutile de rappeler aujourd'hui la composition, et qui se présenta devant la nouvelle Chambre des députés le 14 novembre. Accueilli par un ordre d'exclusion, ce cabinet, pris en dehors du parlement, essaya de résister; des ordres de préparatifs militaires furent donnés, faisant naître la crainte trop fondée d'un coup d'Etat imminent mais la divulgation de ces ordres, d'autres faits, tels que les protestations du général de Carré de Bellemare et du commandant Labordère, empêchèrent ces projets d'aboutir et le ministère de Rochebouët donna sa démission, après moim de trois semaines d'exercire, conservant la pretendue « expédition dea affaires courantes », suivant l'expression consacree, jusqu'à la constitution d'un ministère regulier sous la présidence de M. Dufaure (14 décembre). M. le général de Rochebouét retourna alors à Bordeaux, qu'il regretta sans doute d'avoir quitté, pour reprendre le commandement de son corps d'armée. Il en fut relevé peu après, et admis dans le cadre de réserve au commencement de 1878. En 1879, la Chambre des députes adoptait les conclusions du rapport de sa commission d'enquête sur les artes des ministères du 16 mai et du 14 novembre 1877, infligeant un blàme aux membres de ces ministères et en demandant l'affichage dans toutes les communes de France. M. le général de Rochebouét est grand officier de la Légion d'honneur depuis le 20 avril 1881 il est aussi décore de plusieurs ordres étrangers, notamment de la croix de commandeur de l'ordre pontifical de S-tint Grégoire-le-Grand. ROCHEFORT-LUCAY (marquis de), VICTOR HENRI, dit Henri Rochefort, litt rateur et homme politique français, ne à Paria le 29 juillet 1832, est fils d'un vaudevilliste qui, après avoir mis de côté son titre de marquis, obtint de grande succès au théâtre sons le nom d Edmond Rochefort, et qui est mort en avril 1871. Il fit ses etudes au college Saint-Louis; travarilé déjà par le démon littéraire, il prenait part, et avec succès, au concours des jeux floraux; il y remporta même un prix avec un Hymne à la Vierge qu'on lui a beaucoup reprorhé depuis, comme s'il existait un enfant de seize ans, élevé dans l'Fglise catholique, qui ne soit enthousiaste de cette poétique figure, quelle que soit sa destinée intellectuelle. Il commença ensuite sa médecine; mais les cir 'onstanres exigeant qu'il se créât lui-même des ressources, il dut renoncer bientôt à cette carr ere où, comme p aticien du moins, il était d'ailleurs à peu près sûr de ne pas réussir. Il donna alors des leçons de latin et obtint enfin, en 1851, un emploi de 1,200 fran-s à l'Hôtel de Ville. Si l'on songe que dès lors M Henri Itorhe ort, sans être marie, avnit une femme et des enfante aux besoins desquels il pourvoyait courageusem*nt, sinon légitimement, on reconnaîtra que le modeste expeditionnaire au bureau des brevets, à l'Hôtel de Ville, n'était pas précisément dans l'opulence. Poussé par un penchant presque irrésistible autant que parla nécessité d'ajouter à son budget, M. Rochefort se souvint qu'il était fils de vaudevilliste et aborda le théâtre avec un vaudeville en un acte, écrit en collaboration avec Commerson, et qui fut joué aux Folies-Dramatiques en 1856: Un homme bien mis. Avant de trouver une nouvelle orcasion de se produire à la scène, il chercha de la besogne dans les journaux et chez les lihraires. C'est ainsi qu'il débutait à la Presse thédtrale en 1859, fournissait en même temps quelques articles au Dictionnaire de la conversation, passait en 1860 au Charivari, dont il devint rapidement un des collaborateurs les plus goûtés, et était chargé par M. Aurelien Scholl de rédiger une chronique hebdomadaire au Nain jaune, qu'il venait de fonder, en 1863. Le Nain jaune n'ayant pas reussi, le Fignro s'empressa de recueillir ce chroniqueur, à qui une scene nouvelle, plus en vue, avait fourni l'occasion de briller d'un éclat plus vif. M. Rochefort était devenu sous-inspecteur des Beaux-arts de la ville de Paris en 1860, mais ses succès de presse lui ayant permis de se vouer entièrement à la litt rature, il donnait sa démission des l'année suivante. Cependant une révolution s'accomplissait dans la presse littéraire, la diffusion de la presse politique étant paternellement limitée, et des journanx quotidiens « étrangers à la p litique s ee fondaient à l'envi. Millaud fondait le Soleil nuquel il attachait M. Rorhefort, comme chroniqueur en titre, aux appointements de 1,500 fr. par mois; H. de Villemessant, qui avait fondé de son côte l'Evénement, renchérit sur Millaud et, après environ une année passee au Soleil. M. Rochefort entrait à l'Evénement d'ou il passait bientôt au Figaro, devenu à son tour quotidien. De la critique générale des travers de l'époque, M. Rochefort en était venu peu à peu, et par une pente

naturelle, la critique la moins dissimulée et la plus mordante des hommes et des choses de l'Empire Il reunisait ses artisles les plus vire en volumes et les publiait, précèdes de préfaces attirant partie ilièrement attention sur les points laissés obscures par nécessité dans ses articles de journal Cela ne pouvait durer. M. Pinard, ministre de l'intérieur, mit le directeur du Figaro dans cette alternative, ou de se séparer de son rédacteur ou de voir supprimer son iournal. Villemessant ne pouvait hésiter: il écarta M. Rochefort, à qui cet ostracisme rendiit le silence extraordinairement pesant. Il demanda l'autorisation de fonder la Lanterne, mais elle lui fut naturellement refusée. Cependant, la nouvelle loi sur la presse ayant été promulguée peu de temps après, le premier numérs de la Lanterne parut en juin ig68, avec une couverture rouge montrant les N du mot qui forme son titre pendus à la lanterne à l'aide d'une corde solide. Il est à remarquer que les prineipaux bailleurs de fonds de M. Rochefort dans cette affaire étaient, au début, le rédacteur en chef et l'administrateur du Figaro, H. de Villemessant et Auguste Dumont. Cette brochure hebdomadaire eut un succès prodigieux. que tentèrent d'exploiter une foule de publicistes de hasard, auxquels se mêlèrent même quelques écrivains plus sérieux. Un demi-cent de Lanternes de toutes les couleurs vit aussitôt le jour; peu, à la vérité, brillèrent jusqu'au troisième numéro, et quelques-unes s'éteignirent en pr ferant, en maniere de plaintes, des injures bien senties contre le goùt perverti du public, qui persistait à s'arracher les numéros de la Lanterne de Rochefort. Les choses ne pouvaient d'ailleurs durer longtemps sur ce pied-là. Au onzieme numéro. la Lanterne. étonnée de visre encore, était saisie et son redarteur, poursuivi, était condamné à un an de prison, 10,000 francs d'amende et un an de privation de ses droits civils et politiques; le numéro suivant était egalement saisi et la Condamnation prononcée contre son rédacteur, pour le précédent, reproduite de tout point. En présence de ce parti pris évident, M. Rochefort se rendit à Bruxelles et y continua la publication do sa Lanterne, qu'on lut presque autant en France, malgré les precautions prises à la frontière, et beaucoup plus dans le reste de l'Europe, grâce aux traductions qni en furent faites dans toutes les langues. Outre les poursuites judiciaires, fauteur de la Lanterne eut à subir les plus grossières injures de la part de gens de réputation d etestable, qui prenaient tour à tour le journal et la brochure pnur véhicule à leurs insanités. Lorsque tout devait lui demontrer que ces attaques erdurières lui faisaient dans l'opinion plus de bien que de mal, M. Rochefort, qui ne brille pas précisément par le sang-froid, eut le tort de se fâcher; ne pouvant demander raison aux pamphlétaires dont il avait à se plaindre, il s'en prit à leur imprimeur, et celui-ri refusant de lui « rendre raison », il s'oublia au po nt de le frapper ce haut fait, qu'il fut le premier à regretter, lui valut quatre mois de prison, à njouter aux autres. — On comprend très bien que, dans la vie de pamphlétaire, on ne sème pas sa route de sourires de bienvenue. Outre les injures auxquelles on no peut répondre et les condamnations auxquelles on échappe comme on peut, M. Rochefort eut plusieurs duels: d'abord avec un officier de la maison de la reine Isabelle dont il avait parle avec trop de liberté, ensuite avec le prince Achille Murat, enfin avec l'inévitable M. Paul de Cassagnac. Retire à Bruxelles, M. Ernest Biroche, mort bravement depuis au Bourget, faisait acte de preux chevalier en venant le relancer dans son exil: il en remporta une bonne blessure.

La position prise par M. Rochefort en face du pouvoir le désignait naturellement aux suffrages des adversaires les plus violents de l'timpire dont les rangs grossissaient de jour en jour. Sa candidature, préparee d'ailleurs des 1868 par une brechure intitulee Rochefort député, fut portée dans la 7* circonscription de la Seine, aux elections de mai-juin 1869. On a dit ailleurs que la candidature Rochefort s'etait posée en concurrence avecla candidature Jules Favre; il n'est que juste de constater, au contraire, que Jules Favro se porta candidat après que la candidature Rochefort fut acceptée par les comités radicaux et contre cette candidature, d'une opposition qu'il derlarait « excessive, irrespectueuse, in' onstitutinnnelte et violente ». Quoi qu en soit, Jules Favre triompha, mais seulement au second tour. Aux élections complémentaires de novembre suivant, M. H. Rochefort était elu député de la première circonscription (Belleville), en replacement de Gambetta, qui avait opté pour Marseille. Il avait accepté un mandat impératif de ses electeurs, circonstance qui augmenta encore l'aversion naturelle qu'il inspirait à ses collegues du parlement, gens indépendants pour la plupart, comme on sait par exemple il est bien évident qu on peut être un candidat offi· ciel sans accepter de « mandat impératif ». Il prit place à côte de F. V. Raspail, avec qui il formait à peu près tout le parti de l'extrême-gauche, quoique MM. Ordinaire et Girault (du Cher) ne fussent pas tres el ignés d'eux. M. Rochefort brilla peu à la Chambre, d'abord parce qu'il n'est pas orateur, perd aisément son sang-froid, n'avait pas à cette époque une éducation politique bien profonde, et enfin, parce que la majorité faisait son possible soit pour étouffer sa voix, soit pour lui faire perdre la tramontane, et que le président du Corps législatif paraissait n'avoir d'autre préoccupation que de trouver une occasion de le rappeler à l'ordre. On ne saurait donc rappeler aucun discours de lui, et ses sorties humoristiques, pour blessantos qu'elles fussent, auraient figuré aver plus d'avantage dans un pamphlet que dans une assemblée leg slative. Le 18 décembre 1869, il fondait la Marseillaise, dont L'autorité interdit, avant de l'avoir vue, la vente sur la voie publique On enit qu'à à la suite d'attaques contre la famille impériale publiées dans ce journnl, le prince Pierre Bonaparte envoyait un cartel à M. Rochefort avec recommandation de ne lui point adresser ses « manœuvras If, On sait également qu'en raison de la polémique violente entamée entre

deox journaux corses et poursuivie par l'une des parties dans la Marseillaise, M. Paschai Grousset (voyez ce nom) envoyait au prince Pierre deux témoins, MM. Ulri de Fonvieile et Victor Noir, lesquels précédaient de quelnues heures seulement les témoins de M. Rochefort-; (n sait enfin que, dans l'entrevue qui eut lieu, Victor Noir lut tué par le prince d'un coup de revolver au cœur (10 janvier 1870) etque la nouvelle de cet événement fut accueillie par une clameur immense. L'enterrement eut lieu au cimetière de Neuilly, par ordre de l'autorité qui ne pouvait consentir à laisser traverser Paris à un convoi funèbre composé de plus de cent mille personnes; et cette foule descendit en poussant des cris de réprobation qu'on n'osa châtier, bien que des brigades entières d'agents de la police politique, bien armés, fussent môlées à ses rangs. Le rôle joué dans cette manifestation par M. H. Rochefort fut plutôt celui de la conciliation; car si, à sa place, il se fût trouvé un de ces hommes exaltes et, disons-le, énergiques, en même temps que populaires. dont la parole suffit à entrainer les masses, une insurrection formidable eclatait aussitôt: on descendait à Paris, malgré tout, aver le corps de t'homme tué par un Bonaparte et une fois i Paris, il est facile de deviner ce qui fût advenu; mais M. Rochefort n'avait d'un tel homme que la popularité, et son attitude suffit ù décourager les plus résolus. Moins prudent la plume à la main, il donnait, par l'épanchement de son indignation bien justifiée dans la Marseillaise, le prétexte attendu de saisir ce journal et d'autoriser contre son réda teur en rhef des poursuites qui ne se firent pas attendrie. Cité en police correctionnelle le !2 janvier, M. Rocherort était condamne par defiut à six mois de prison et 3.000 fr, d'amende. Arrêté le 7 février et ecroué à Sainte-Pélagie, il lui fut interdit d'écrire dans son journal, qui cessa de paraitre pendant trois- jours. Après avoir subi sa peine, le procureur genéral Grandperret jugea bon de le retenir en prison pour purger la condamnation à 4 mois de prison qu'il av.tit encourue avant d'être député, pour avoir frappé un imprimeur, et peut-être eût aongé à lui faire purger les autres condamnations qui l'avaient frappé à la même époque, mais il n'en eut pas le temps: la révolution du 4 Septembre ouvrit les portes de Sainte-Pelade à son prisonnier, et lui-même quittait en grande hâte ses fonctions. — La Marseillaise, qui avait été indefiniment suspende le 25 juillet, reparut le 8 septembre, avec un article du général Cluseret, énergiquement désavoué par M. Rochefort. Cette résurrection n'eut pas le lendemain. En sa qualité de député de Paris, M. Rochefort faisait de droit partie du gouvernement de la Défense nationale, que sa présence y fût ou non agréable à ses collègues. Le 10, il était nommé président de la commission des barricades. Quel qne fût le degré de verité contenu dans l'assertion de M. Félix Pyat désignant M. Rnchefort romme une des personnes qui lui avaient communiqué la nouvelle do la capitulation de Metx, le fait est que M. Rochefort repoussa l'imputation et que, le 31 octobre, il fit tous ses efforts pour calmer la foule qui avait envahi l'Hôtel de Ville et finit par lui promettre des élections municipales à bref delai. Cette promesse, qui ne semblait guère dangereuse à tenir, ne fut pourtant pas sanctionnée par ses collègues du gouvernement il donna alors sa démission, et ne conserva que la présidence de la commission des barricades. Le 1er fevrier 1871, il fondait un nouveau journal, le Mot d'or- dre le 8, il était élu député de la Seine, le sixième sur démission nprès le vote des préliminaires de paix, qu'il avait repousses. Retenu quelque temps à Bordeaux par la maladie, il rentra à Paris en pleine Commune, et reprit, le 1er avril, la publication du Vot d'ordre, supprimé le 12 mars par le général Vinoy. D'abord favorable anx hommes de l'Hôtel de Ville, ou, plus exactement, hostile à ceux de Versailles, il ne tarda pas à atlaquer la plupart des actes de la Commune et les plus infatués de ses membres, sans s'apercevoir qu'il se plaçait entre deux feux, ou, peut-être, ne s'en souciant pas. Il fut bientôt décidé, dans les conseils de l'Hôtel de Ville ou du voisinage, car la chose parait s'être passée en petit comité, qu'il fallait à tout prix se débarrasser du rédacteur en chef du Mot d'ordre. Son arrestation paraissait impraticable, et, bien qu'on y fût décidé, la fait est qu'il put quitter Paris, le 19 mai. avec un laisser-passer obtrnti nous ne savons comment, en présence des versions contradictoires qui se sont produites alors et depuis. Arrêté à la gare de Meanx, il était conduit à Versailles où, après une longue détention préventive, il comparaissait le 20 septembre devant le 3e conseil de guerre, qui le condamnait à la déportation dans une enceinte fortifiee. La commission des grâces repoussa son recours et toutes les démarches en faveur d'une co mmatation de peine eurent le même sort. Interné d'abord au fort Boyard, dans un état de santé des plus précaires, puis transféré à la citadelle de Saint-Martin de Re en juin 1872 M. Rochefort obtenait l'autorisation de venir à Versailles epouser, le 6 novembre 1872, la mère de ses enfanls, qui mourait quelques semaines plus tard, nfin de légitituer ccux-ci. Retourné à Saint-Martin de Ré, il semblait qu'il ne dût pas être transporté à Nouméa, d'autant que son état de maladie faisait considérer une si longue traversée comme dangereuse; mais la révolution du 24 Mai amena au pouvo ir des hommes que n'arrètent pas d'aussi mesquines considérations; en conséquence, M. Henri Rochefort était embarqué pour la Nouvelle- Caledonie le 8 juillet 1973. On sait que, dans la nuit du 19 au 20 mars 1874, il s'évadait avec cinq autres déportés, à bord du tros-mats anglais le P. C. E. Il se rendit en Australie, où son arrivée à Queenst wn, le 16 juin, fut signalée par des desordres qui exigèrent l'intervention de la police. De Sydney, il passa aux Etats-Unis, s'arrêtant aux Sandwich, puis eembarqua pour l'Angleterre. Après un court séjour à Londres, M. H, Rochefort passait en Belgique, où il restait également peu de temps, et allait s'établir près de Geneve

reprenant la publication de sa Lanterne et envoyant quelques journaux radicaux de Paris des articles dont l'anonymat, d'ailleurs fort transparent, ne tarda pas à être dévoilé par les procès intentés à ces journaux pour donner satisfaction au zèle exuberant des jeunes substitats qui encombrent les avenues du parquet. En mai 1877, M. Rochefort mariait à un jeune peintre genevois, M. Dufaux, sa fille Noémi; en mai 1880, son fils ainé se trouvant mèlé à la manifestation organisée en l'h nneur des victimes de la Commune, était traité avec 1a plus grande brutalité par un agent de police. M. Rochefort envoya au préfet de police, M. Andrieux, une lettre de provocation à laquelle celui-ci ne répondit pas: mais son beau-frère, M. G. Kœchlin, releva le den. et M. Rochefort eut la bonhomie d'accepter cette substitution. Il fut blessé dans cette rencontre, qui eut lieu près de Coppet, le 3 juin. Le mois suivant, il rentrait en France à la faveur d'une amnistie, et, quelques jours après, il fondait l'Intransigeant.

Aux élections d'octobre 1885, M. Henri Rochefort figurait naturellement sur toutes les listes radicales-socialistes ou de nuances voisines, car ce n'étaient pas les listes qui manquaient à cette élection du département de la Seine; il fut élu au scrutin du 18, par environ 250,000 voix et prit place à l'extréme-gauche. Peu après la rentree des Chambres, conformement à une promesse faite à ses électeurs, il déposait sur le bureau de la Chambre une proposition d'amnistie dont eussent profite principalement des ouvriers grévistes condamnée trop sévèrement en général pour des crimes ou des delits.plus fa iles à châtier qu'at bien caractériser. Cette proposit on venait à l'ordre du jour de la Chambre des députes le 6 révrier 1886. et la discussion générale close, ube très grande majorité, en majeure partie romposée de députés qui avaient également promis l'amnistie à leurs élec- teurs, lorsqu'ils n'étaient encore que candidats, refusa de passer à la discussion des aitirles. A l'issue de la séance, M. H. Rochefort adressait au prési lent de la Chambre sa démission motivee sur ce que, ayant promis de faire voter l'amnistie et ne pouvant espérer y parvenir, il préférait résigner un mandat inutile On peu sait que son intention était de a- faire renvoyer à la Chambre avec un mandant modifié, mais il refusa une nouvelle candidature, et c'est M. Gaulier qui fut élu à sa place A l'election partielle du 2 mai suivant.

On cite de M. Rnchefort, outre ses travaux de journaliste et son premier vaudeville que nous avons rité: la Marquise de Courcelles, roman historique, publié pair E. de Mirecourt et signé de son seul no m (1859) les Petit* myatères de l'hôtel des ventes (1862); la Grande bohème (1866); les Français de la décadence (1867); les Signes du temps (/868), recueils d'articles, sans parler de la réunion en vôlumes de ses Lanternes non prohibées; il a été ausqi question d'une Histoire de la Révolution dont nous ignorons le sort. Il a donné plus récemment plusieurs romans: les Dépravés (1875); les Naufrageurs (1876); une relation humoristique de son évasion de la presqu'île Ducos et du voyage qui s'ensuivit De Notiméa en Europe (1877); le Palfrenier, roman (1878); l'Aurore boréale, ib. (f879); l'Evadé, roman comique (1880); Farces amères, nouvelles (1886), etc. Il a fait représenter sur diverses scenes Je suis mon fils, i acte, avec Varin le Petit cousin, opérette en 1 acte, avec Cliarles Deulin; les Roueries d'une ingenue, 3 actes (1861); Unemartingale, avec Clairvilleet Cham, 1 acte Un premier avril, f arte, avec M. Adrien Marx; les Bienfaits de Champavert, 1 acte; Un homme du Sud, 1 acte, aver M. Albert Wolf; Nos Petites faiblesses, 2 actes (1862); les Secrets du grand Albert, 2 actes, avec M. Grange; Sortir seule! 3 actes, avec le même les Mystères de l'hôtel des ventes, 3 actes, avec M. Albert Wolf (1863); la Vieillesse de Brididi, 1 acte, avec M. A. Choler (1864); Mémoires de Réséda, 3 actes, avec MM. E. I lum et A. Wolf; la Tribu des rousses, 1 acte, avec M. Blum Sauvé, mon Dieul 1 acte, avec M. P. Véron (1865); la Foire aux grotesques, avec le même, 2 actes; la Confession d'un enfant du siècle, 1 acte (1866), otc.; ouvrages représentés au Palais-Royal, au Vaudeville, aux Délassem*nts, aux Bouffes, au Cymnase, aux Variétés et aux Folies-Dramatiques. Enfin, le 18 octobre 1886, des dépèches d'Amérique annonçaient la première représentation, au Standard-Théâtre de New-York, d'un grand drame de M. Rochefort, titre l'Irlandaise, accueilli avec applaudissem*nt.

ROCHET, JOSEPH CLAUDE, homme politique français, ne à Lyon en 1837. D'abord, rher d'atelier de tissige, puis administrateur de la Société des tisseurs et enfin membre fondateur du syndicat des tisseurs lyonnais, M. Rochet est membre du Conseil municipal de Lyon depuis 1873 et adjoint au maire. En 1880, il se portait candidat à la députation en remplacement de M. Millaud, passé au Sénat, mais se retirait devant Blinqui il s'ensuivit que celui qui prit sa place, M. Bnlluc, fut élu. Il figurait aux élections d'octobre 1885 sur la liste radicale, et fut élu au scrutin du 18. M. Rochet a vote l'expulsion totale des princes.

ROGER, EMILE, homme politique français, né à Roufhgnuc (Dordogne) le 3 février 1831. Avocat du barreau de Sarlat. puis chef du contentieux au chemin de fer d'Orléans, M. Emile Roger, déjà conseiller general de la Dordogne, se présentait pour la deputat'on à une élection partielle ouverte dans la 1re circonscription 'de Sarlat le 23 mai 1880. Elu, il s'inscrivit au groupe de la gauche républicaine, et fut réélu le 21 août 1881 Candidat républicain aux élections pour le renourellement de la representation sénatoriale de lit Dordogne. le 25 janvier 1885, il fut élu en tète de la liste. Il était en congé au moment du vote de la loi d'expulsion des princes. ROGER-MARVAISE, THÉOPHILE RENÉ, homme politique français, avocat au Conseil d'Etat, est na à Saint-Etienne-en-Coglès (Ille-et-Vilaine) le 7 juillet Il lit son droit à Rennes et à Paris, où il prit le grade de docteur en 1858. Après avoir échoué aux élections,'

du 8 février 1871, il fut élu représentant d'Ille-et-Vilaine, le 2 ju Ilet suivant et députe de la 1" cir onscription de Rennes le 20 février 1876. Il siégea à gauche dans les deux aqsemblies. Aux élections du 14 octobre 1877, M. Roger-Marvaise a été réslu dans la première circonseription de Rennes, et a tenu en échec le candidat réactionnaire dans celle de Fougères, où l'élection fut vivement contestée. Aux élections pour le renouvellement de la représentation sénatoriale d'Ille-el-Vilaine. le 5 janvier 1879, M. Roger-Marvaise, qui avait échoue pour le Sénat le 30 jnnvier 1876, était élu le second sur rois. Il a voté l'expulsion des princes.

RONDELEUX, PAUL GRÉGOIRE, homme politique français, né à Paris le 20 novembre 1832. Directeur des mines et usines de la Condemine, à Buxieres Allier connu par l'appui qu'il a toujours donné aux candidatures républicaines qui se sont produites dans le rayon de son influence, M. Rondeleux a été elu à son tour député de l'Allier le 4 octobre 1885, et a pris place à la gauche républicaine. Il s'est abstenu sur la question de l' expulsion des princes.

ROQUE (de Filhol), lui THÉOXÈNE, homme politique français, né à Filhot (Gironde) le 11 avril 1824. Apres s'être activement mdlé, dans son département, à l'agitation électorale de 1848 et 1849, il vint à Par en 1850 et prit une certaine part à la résistance contre le coup d'Etat. Il fit ensuite un assez long voyage d'affaires dans l'Amérique centrale et méridionale, et de retour à Paris, commença à 8e signaler parmi les adversaires déclares des inqti utions impériales, notamment aux et'étions de 1863 et 1869. Etabli à Puteaux, il était devenu maire de cette commune an moment de l'insestissem*nt de Paris, et l'était naturellement encore au moment de la lutte entre le gouvernement de Versailles et la Commune de Paris (on pourrait assez exa tement dire entre l'insurrection du 4 Septembre et celle du 18 mars). Accusé d'intelligence aver les insurgés, c'est à-dire avec les vaincus, il fut arrêté, transfère à Versailles, et condamné par le 4e conseil de guerre aux travaux forces à perpetuité. Transp rté à la Nouvelle-Caledo ie pour y subir sa peine, il bénéficia de l'amnistie de 1879 et rentra à Puteaux, où ses anriens administrés accueillirent son retnnr par des démonstrations enthousiastes. Nommé dpputé de la 3e cirronsrription de Saint-Denis en remplacement de M. Emile Deschanel, nommé professeur au C llege de France, le 21 février 1881, M. Roque de Filhol siégea à l'extrême-gauche, et rot réelu aux elec- tions générales du 21 août suivant. Membre de diverses commissions, il fit partie, en 1884, de la delegatinn de l'extrème-gauche de la Chambre qui alla visiter les départements du midi désoles par le choléra. Aux elections d'octobre 1885, son nom figurait sur les listes soealistes et radicales de la Seine, et ri fut élu au scrutin du 18, le vingt-neuvième. Il a voté l'expulsion totale des princes.

ROQUES, FHANÇOIS VITAL CAMILLE, homme politique français, ne à Toulouse le 11 avril 1828. Ancien secrétaire général de la préfecture de l'Avevron sous l'Empire, M. Roques, qui s'est Gxé à Rodez, s'est présenté aux élections du 20 février 1876, sous les auspgres de comité national conservateur. Il a ete elu au second tour, le 5 mars, députe de la 2e circonscription de Rodez et a pris place à la droite bonapartiste. Reelu dans la même circonscription le 14 octobre 1877, il y échouait le 21 août 18H1. M. Roques a ete élu, le 4 octobre 1885, député de l'Aveyrou en tète de la liste monarchiste. Il est chevalier de la Légion d'honneur. ROSAMEL (de), CHARLES JOSEPH MARIE DUCAMPE. marin et homme politique français, fils et petit-fils d'amiraux, est né près de Boulogne-sur-Mer le 24 jum 1833, Entré dans la marine à seize ans, il devint successive- ment aspirant en 1851, enseigne en 1854, lieutenant de vaisseau en 1860 et capitaine de frégate le 8 décembre 1870, commandant à cette date une batterie flottante sur la Seine. Aux elections senatoriales du 30 janvier 1876, M. de Rosamel accepta dans Son département la candidature qui lui était offerte et qu'il se chargea de caractériser lui-même en se déclarant « conservateur de droite », expression nouvelle, mais facile à traduire, dans le charabia politique courant. M. de Rosamel fut élu, siégea et agit au Sénat comme on pouvait s'y attendre d'après sa profession de foi mais il échoua au renouvellement du 8 janvier 1882, avec 235 voix sur 1001. Aux élections du 4 octobre 1885, pour la Chambre des députés, ses amis inscrivirent son nom sur la liste do coalition monarchiste, qui triompha dans le Pas-deCalais.

ROSCOE, HENRY ENEIELD, chimiste anglais., né à Londres le 7 janvier 1833, fit ses études à l'Ecole supérieure de Liverpool, au Collège de l'universite de Londres et à l'université d'Heidelberg. Nommé professeur de chimie au collège Owen, à Manchester, en 1858, il fut elu, en 1863, membre de la Société royale, qni lui décernait, en 1873, sa médaille royale « pour ses recherches chimiquea, plus spécialement pour ses decouvertes sur l'ar- tion chimique de la lumière et anr les combinaisons du vanadium M. Roscoe a écrit beanronp de notes ou mémoires sur l'action chimique de la lumière, en collaboration avec le professeur Bunsen, d Heidelberg, outre de nombreux articles dans les Transactions philosopAiquea et la presse périodique scientifique, sur di%ers suJets de chimie et a publie: Lecons de chimie élementaire, l'un des meilleurs ouvrages qu'on ait écrits sur cette matiere, lequel a été traduit en allemand, en italien, en russe, en magyare, etc., maia pas en français; Lectures sur l'analyse spectrale (1869, 5e édit., 1878 Alphabet de chimie Science primer of chemistrs), qui est comme une introduction au précédent, également estimé, et qui fait partie de la « Science primer Series » publiée par la maison Macmillan et Cle, sous la direction de MM. Roscoe, Huxley et Bnllour Stewart; Traité de chimie, avec le professeur Schorlemmer (1877-82,

3 vol.). Il a été nommé, en 1880, président de la Soriété de chimie de Londres et en 1882, président de la Societe litteraire et thilosophique de Manchester et membre de la Commission royale d'enseignement technique.

ROSEBERY (comte de), ARCHIBALD PHILIP PRIMHOSE, homme d'Etat anglais, né à Londres en 1847. fit ses etudes à Eton et à l'uni ermite d'Oxford. Il succéda au litre de son père et à -on siège à la Chambre des lords en 1868. Appartenant au parti liberal, il fit son premier discours à la haute chambre en 1871, pour appuyer fadresse en réponse au discours do trône, à l'ouverture de la session, choisi pour cette mission par M. Gfadatone; il prit, dès lors, une part tres active aux debats du parlement, et s'y fit une grande réputation d'eloquence. Sous-secrétaire d'Etat au ministère de 1 intérieur de 1881 à 1883, lord Rosebery devenait l'orateur du parti libéral à la Chambre des lords après la retraite de lord Granville, qui l'avait désigné lui-même pour son successeur. Il a fait partie du dernier ministère liberal préside par M. Gladstone, de fevrier à août 1886, comme secrétaire d'Et t aux affaires étrangères, succédant ega- lement à lord Granvilfe dans ce poste important. — Le comte de Rosebery a présidé le Congrès des s iences sociales tenu à Glasgow en octobre 1874, il a été élu recteur de ['université d'Aberdeen en novembre 1878 et recteur de l'université d'Edimbourg en novembre 1880, mais il ne prononça son discours d'inauguration qu'en novembre 1882.

ROSECRANS, WILLIAM STARKE, général américain, no à Kingston (Uhio) le 6 septembre 1819, fit ses éludes il l'Academie militai e de West Point, dont il sortit, en 1842, comme lieutenant du génie. Après avoir rempli, pendant plusieurs années, les fonctions de professeuradjoint à West Point, il fnt employé à divers travaux de construction par le département de la marine à Washington, au relevé topographique des côtes de New-Bedford et de Rhode Island, etc. Il donna sa démission, motivee par des raisons de santé, en 1854, et s'établit comme ingenieur civil à Cincinnati. Après avoir occupe diverses position, dirigé plusieurs compagnies de navigation, il fondait, en 1857, une. fabrique d'huile de para line et de prnssiate de potasse. C'est à la tète de cette manufacture que le trouva la déclaration de guerre du Sud. Le general Mac-Clellan le choisit pour chef du génie de son corps d'armée, avec rang de major, en avril 1861 en juin suivant, il était promu c lonel de volontaires et, peu anres, brigadier-genéral dans l'armec regolière des Etats-Unis, et coopéra puissamment, en cette qualité, aux victoires remportées sur les sécessionnistes dans la Virginie occidentale. Promu major-general de volontaires en mars 1862, il commandait en chef aux batailles de luka (19 septembre), do Corinthe (4 et 5 octobre) et de Murfreesborough (31 décembre), où il fut vainqueur et reçut les remerciments publies du Congrès. Battu par Braxtun Bragg à Chirkamauga, les 18 et 19 septembre 1863, il fut, peu après, relevé de son commandement, puis reçut le commandement militaire du Mi'fouri. Il quitta le service volontaire en janvier 1865 et se livra. pendant environ une année, en congé régulier, à l'exploration des régions mmières du Pacifique, puis il resigna sa commission de brigadier-genéral dans l'armee réguliere. En 1868, le président Andrew Johnson nomma M. Rosecrans ministre des Etats-Unis à Mexico, mais le president Grant s'empressa de le rappeler des son avènement.

ROSNY (de), LÉON, orientaliste français, né à Loss (Nord) le 5 août 1837. Entrainé de bonne heure vers t étude des choses de l'Orient, il entra comme élève à l'Ecole des langues orientales en f852, et devint professeur de japonais à la Bibliothèque nationale en 1861. En 1863, AI. Léon de Rosny fut attaché, comme inter prete, à l'ambassade japonaise, qu'il accompagna en Hollnnde, en Angleterre et en Russie. Il a ete nomme, en 1868, à la chaire de japonais nouvellement créée à l'Ecule des langues orientales. Il avait fait partie de la commis- sion scientifique de l'Exposition universelle de 1867. Secretaire perpetuel de la Société asiatique, M. de Rosny est membre de plusieurs sociétés ethnographiques et archéologiques nationales et etrangères, notamment de la Société américaine et de la Société d'ethnograph e de Paris, dont il est un des fondateurs. — On doit à M. L. de Rosny Introduction à l'étude de la langue japonaise (1856); Aperçu général des langues semitiques et de leur histoire; Dictionnaire japonais français-anglais (f858J; Manuel de lecture japonaise (1859); les Ecritures figuratives et hiéroglyphiques des différents peroplea anciens et modernes (1860J; Tableau dé la Cochinchine, avec M. E. Cortambert (1862); Recueil de textes japonais (1863); Dictionnaire des signes idéographiques de la Chine (1864-67); Etude. asiatiques de géographie et d'histoire; Guide de la conversation japonaise (1865); Aperçu de la langue coréenne; Vocabulatre chinois, coréen, aïno, etc. (1867); Varieté3 orientales (1868); Traité de l'éducation des vers d soie, traduit du japonais (1869); le Culte de Zoroastre chez les Chinois; Affinitès ethnographiques des Finnois, des Magyares, des Turcs et des Japonais; Essai sur le dechiffrement de l'écriture hiératique de l'Amérique centrale (1876-77, in-fo, pi. couleur); des traductions d'œuvres litteraires variées, du japonais en français, etc. M. L. de Rosny est chevalier de la Légion d honneur. ROSS-CHURCH (dame), FLOREMCE MARBYAT, femme de lettres anglaises, fille du célèbre romancier, feu le capitaine Marryat, est née à Brighton le 9 juillet 1837. Elle reçut, dans sa famille, une brillante éducation litteraire, et collabora de bonne heure aux magazines et aux journaux. Elle a publié Con/lit d'amour, Trop bon pour lui (1865); Femme contre femme, toujours et toujours (1866); les Confessions de Gerald Estcourt, Nelly Brooke (1867); les Filles de Féversham, Verdique (1868); Petronille (1869); Son seigneur et maitre (1870); la Proie des dieux (1871); Vie et correspon-

dance da capitaine Marryat (187i), Mme Dumaresq, Pas d'amoureux (1873); Un beau-fils (1377); Sa parole contre vn mensonge (1879); Un moment de folie, et autres nouvelles (1883), etc. — Les ouvrages de M.' RossChurch, plus connue chez nous sous le nom de Florence Marryat, ont éte pour la plupart traduits en allemand, en russe, en suédois et même en français. Elle dirige la redaction de la London Society depuis 1872.

ROSSI, LAURO, compositeur italien, né à Macerata, en 1811. Il perdit ses parents de bonne heure, mais grâce au dévouement de sa sœur aînée, il put entrer au collège musical San-Sebastiano, aujourd'hui collège musical de San-Pietro-a-Maiella, à Naples, ou il eut pour professeur Crescentini, Zingarelli et Raimondi. Ses progrès furent rapides, et il ne tarda guère à se produire au théâtre. Son premier ouvrage: le Contesse villane fut représente au théâtre de la Fenice, à Naples, et la même année il donnait au théâtre Nuovo de la même ville, la Villana contesaa, qui fut accueillie avec faveur. A ces deux ouvrages succédèrent rapidement Costenza ed Oringaldo, Lo Sposo al lotto, la Casa in vendita, Il Disertore sviuero, le Fueine di Bergen, Baldovino tiranno di Snoleto, Il Maestro di Scuola, outre un oratorio: Saul, également exécuté à Naples. Après avoir tenu quelque temps l'emploi de directeur de la musique au théâtre Valle, à Rome, il passa en la même qualité à la Scala de Milan, vers la fin de 1834, et donna à ce théâtre la Casa disabitata, o i faisi monetari, l'un de ses meilleurs ouvrages, et Leocadia. Il accepta à cette époque (1835) un engagement pour Mexico, où il écrivit Giovanna Shore et arrangea sur des paroles espagnoles sa Casa disaoitata il y composa en outre de nombreux morceaux sacrés, notamment une Messe de gloria et fit dans les principales villes du Mexique une fructueuse tournée artistique. En 1838, il passait à la Havane. De retour en Europe, M. L. Rnasi a produit notamment Il Borgomaestro di Schiedam. Il Dottore Robolo, Cellini a Parigi, Azema di Granata, la Figlia di Figaro, Bianca Contarini, la Sirena, Il Domino nero, etc. etc. Sos plus recents ouvrages sont: la Contessa di Mons, joué au théâtre Reg io, à Tmin (1874); Cleo patra, même théâtre (1876); Biorn, opéra en 5 actes, joué au théâtre de lu Reine, à Londres, en janvier 1877, etc. Directeur du Conservatoire de Milau depuis une vingtaine d'années, M. Lauro Rossi a suc éde à Mercadante, comme directeur du Conservatoire de Naples, en 1871. Il a été élu membre honoraire de l'Académie philharmonique de Rome, en fevrier 1877.

ROSSI, ERNESTO. acteur et auteur dramatique italien, né à Livourne en 1829, Gt ses études dans sa ville natale et son droit à la faculté de Pise. Son goût pour le théâtre l'avait déjà conduit fréquemment à jouer en société, et même avec une troule dramatique sérieuse, celle de Mawhi, lorsqu'il entra à l'école dramatique que venait de fonder Gustavo Modela. Après avoir joué successivement à Milan. à Turin et dans diverses autres villes d'Italie, il vint à Paris en 1853, avec la Ristori, et contribua à faire connailre au public français divers auteurs italiens qui méritaient de l'être, notamment Goldoui, l'auteur du Boarru bienfaisant. M. B. Rossi se rendit ensuite à Vienne où il poursuivit avec succès la même experience, puis retourna en Italie, où il monta une troupe d'artiste dont il prit la direction. Revenu à Paris en t856, il parut au Fiançais, lu jour anniversaire de Corneille, dans une traduction italienne du Cid. Après avoir parcouru le Portugal, 1 Espagne, etc., interprétant avec sa troupe le répertoire de Shakespeare, qu'il a adopté en dernier lieu, il est revenu il Paris en 1875, et a donné au théâtre Ventadour, avec un Ir s grand succès, une sér e de representalions shakespeariennes dans lesquelles il tenait le premier rôle. II s'est ensuite rendu à Londres, où il fut également bien accueilli. — M. Emesto Rossi, que ses compatriotes et même des étrangers ont surnommé le Talma italien, a aussi écrit plusieurs outrages dramatiques qui ne paraissent pas avoir une très grande valeur. Il est décore de l'ordre des SS. Maurice et Lazare et de divers ordres étrangers: le prince Henri XVI de Renss, notamment, le décorait de son ordre Litteris et Artibus en 1886.

ROTOURS (des), ROBERT EUGÈNE, industriel et homme politique français, fils d'un ancien député officiel de l'Empire, est ne à Aniche (Nord) le 23 octobre 1833. Entre dans l'administrai ion, il était conseiller de préfecture lorsque la mort de son père, en janvier 1868, le plaça à la tète d'une grande raffinerie et le désigna comme candidat au choix de l'administration, pour la succession du drpnté delunt de la 3e circonscription du département du Nord. Elu dans ces conditions, M. E. des Rotours fut réélu aux élections générales de 1869, à la fois comme candidat du gouvernement et du clergé, contre M. Thicrs il prit place cependant dans les rangs du tiers-parti libéral, signa la demande d'interpellation des Cent-Seize et vota contre la guerre. Elu, le 8 février 187t, représentant du Nord à l'Assemblée nationale, le vingt-sixieme sur vingt-huit, il siégea à droite et prit part, c.,mme il ava t déjà fait au Corps législatif, aux discussions économiques, dans le sens de la prote tion. Il a repoussé de aon vote les lois constitunonnelles. M. des Rotours a été élu député de la 4* circonscription de l'arrondissem*nt de Lille, le 20 janvier 1876, sans concurrent, et reélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, après avoir échoué aux élections du 5 janvier 1879 pour le renouvellement de la représentation sénatoriale du Nord. Aux élections du 4 octobre 1885, M. des Rotours a eté é:u député du Nord en tète de la liste monarchiste. Il est maire d'Avelin et représente le canton d Orchies au Conseil général du Nord.

ROULLEAUX-DUGAGE, GEORGES HENRI, induatriel et homme politique français, fils de l'ancien députe officiel de l'Heraalt sous l'Empire, est né à Paris le 30 janvier 1849. Manufacturier à Suresne, M. Roulleaux-Dugage a fait partie des commissions françaises

accréditées auprès des grandes expositions étrangères de ces quinze dernières années. Décoré de la Légion d'honneur après la guerre, comme officier des mobiles de l'Orne, il est en outre titulaire d'une médaille d'honneur pour fait de sauvetage. Candidat monarchiste dans l'Orne, aux élections d'octobre t885, M. Roulleaux Du- gage a été élu au scrutin du 18 et a pris place à droite. ROURE, CLAUDE ERNEST, homme politique français, né à Grasse le 29 août t845. Il fit son droit à Paris, prit le grade de licencié et alla t'établir notaire à Grasse, dont il est devenu maire. Connu par ses opinions républi aines et son attachement à la France, il a été élu ,député dos Alpes-Maritimes le 4 octobre 1885, le second, Immediatempnt après M. Borriglione, maire de Nice. qui s'était porté isolement. Il a pris place à gauche, et s'est abstenu dans la question d expulsion des princes. ROUSSE, AIMÉ JOSEPH EDMOND, avocat, membre de l'Académie française, né à Paris en 1816, y entra au barreau en 1837. Avocat et rien d'autre, M. Rousse, après avoir débuté comme secretaire de Chaix d'EstAnge, fut secrétaire de la conférence des jeunes avocats stagiaires et devint membre du conseil de l'ordre en 1862. En 1870, il fut élu, non sans peine toutefois, bâtonnier. Demeuré à Paris pendant la Commune, M. Rousse fut le défenseur de Gustave Chaudet et d'autres arcusés devant les tribunaux communalistes, auxquels il accorda son ministère avec une bonne volonté, un empressem*nt même qui n'etaient pas sans danger, et qui furent reconnus, après la parificntion, par la croix de la Légion d'honneur. Il agit d'une manière à peu près analogue envers les congrégations religieuses frappées par les decrets du 29 mars 1880, et en faveur desquelles il rédigea une consultation. Mais l'Académie était justement dans l'opposition: elle l'élut donc, en remplacement d'un autre avocat, Jules Favre, le 13 mai 1880. On a de M. Rousse une Etude sur let parlements de France tirée à petit nombre et non mise dans le commerce; il a publié en outre les Discours et plaidoyers de Chaix d'EstAnge, en 2 vol., avec préface, et les Btudes sur le droit nobilioire français de Levêque autant dire rien. ROUSSEAU, PHILIPPE, peintre français, né à Paris eu 1816. est eleve de Gros et de V. Bertiu, et débuta au Salon de 1831. On cite de cet artiste qui s'est fait une réputatiop rapide et dont les œuvres sont devenues pour la plupart populaires: Site d'Auvergne (1831); les Côtes de Granville (1833); Vue de Normandie (1835); SaintMartin, près Gi.tors (1538); Vue de Freneuse (1840); le Rat de ville et le rat des champs (1845J; la £haise de poste (1844); le Chat et le vieux rat, la Taupe et le lapin (1846); Fleurs et pavillions (1847); Basse-cour, Fruits et gibier (1848); le Chat et la souris (1849); Intérieur de ferme, Part à deux (1850); Un importun, le Bal retiré du monde (1851); la dfère de famille, Pygar- gue chassant art marais (1853); Deux artistes de ches Guignol, Cigogne en sieste, Chevreau broutant (1855, Exposition universelle); Chiens couplés au chenil, Lièvre chassé par des bassets, la Récreation, les Perroquets (1857J; Jour de gala, le Déjeuner (1859J; Musique de chambre, Cuisine (1861); la Recherche de l'absolu, le Lièvre et les grenouilles (1863); un Marché d'autrefois, Nature morte (1864); Fruits, Chac,n pour soi (1865); Fleurs, le Singe photographe (1866); le I?at retirédumonde, deja cité et Intérieur de cuisine (1867, Exposition universelle); Résidence de Walter Scott, !'leurs (1868J; l'Eté, l'Automne (1869); l'Office (1873); la Fête-Dieu, la Salade (1874J; le Loup et l'aqneau, les Fromages, Pêches, Nature morte, Lapin, pastels (1875); les Huitres, les Pavots (1876J; 0 ma tendre musette! le Déjeuner (1877); les Rotes, le Lunch (1878); les Tulipes (1879); le Rapport, la Basse-cour (1880); Vio. tuailles, les Asperges (1883); les Chrysanthémes (1884); le Rat gui s'est retiré du monde, Brioche et champagne (1885); les Fromages, Bocal d'abricots (1886), etc. M. Ph. Rousseau a obtenu une médaille de 3- classe en 1845, une de t" classe en 1848, une de 2e classe à l'Exposition universelle de 1855 et une médaille de 1re classe en 1878. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1852, il a été promu offlcier de l'ordre en 1870. ROUSSEL, THÉOPHILE VICTOR JEAN-BAPTISTE, médecin et homme politique françnis, né à Saint-Chely-d'Apcher (Lozère) le t8 juillet 1816, fit ses étu les médicales t Paris, fut reçu interne des hôpitaux en 1841, docteur en 1845 et agrégé de la faculté en 1847. Charge en 1847, par le ministre de l'agriculture, d'etudier la pellagre qui sévissait dans le sud-ouest de la France, il rédigea un rapport sur cette maladie, que les évenements le forcèrent à laisser inédit. Elu représentant de la Lozère ii l'Assemblée législative, il y siégea parmi les républicains modérés et s'occupa principalement des questions d'hygiene. Rendu à la vie privee par le coup d'état de decambre 1851, il se retira dans son département, s'occupa de travaux historiques et scientifiques et devint membre de la Société d'agriculture de la Lozère et conseiller genéral. Aux élections du 8 février 1871, M. le docteur Roussel fut élu représentant de la Lozère à l'Assemblée nationale; il se fit inscrire aux réunions de la gauche républicaine et du centre gauche. Il est 1 auteur d'une proposition do loi contre l'ivresse, d'une autre relative à l'assistance dans les campagnes et a pris une grande part aux lois sur le travail des enfants dans les manufactures, sur la protection des enfants employés par les bateleurs, etc. Après avoir échoué dans son département aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il lut eiu député de l'arrondissem*nt de Fiorac le 20 janvier suivant. Réélu membre du Conseil général de la Lozère en 1871 et depuis, il a été quelque temps président de cette assemblée. Réela député de Florac le 14 octobre 1877, it se présentait de nouveau au renouvellemeni triennal du Sénat dans son département, cette fois avec succès. Il a voté contre la loi sur l'expulsion des princes. M. le docteur Knnssel, qui a collaboré à la Revue médicale, à l'Union médicale, au Technologiste, à l'Encyclographte

pontificat d'Urbain V, ouvrage couronna par l'Académie (les inscriptions et belles-lettres (1841); Histoire d'un cas de pellagre observé à l'hdpital Saint-Louis (1842), Etudes sur le mal de la rosa des Asturies (même annee) De la pellagre, de son origine, de son progrè.s, de soin existence eh France, etc. (1845 couronné par l'Académie des sciences; De la valeur des signes physiques dana les maladies du cœur, thèse Rapport à M. le ministre de l'agriculture, etc., sur l'existence de la pellagre dana six départements (inédit); Traité de la pellagre et des pseudo pellagres, ouvrage qui a obtenu le prix de 5,000 francs de l'Académie des sciences (1866). ROUSSET, CAMILLE FÉLIX MICHEL, historien françaisné à l'aris le 15 février 1821, fit ses études au lycée Saint-Louis et suivit la carrière de renseignement. D'abord maitre d'études surnuméraire au lycée Saint-Louis, il fut reçu agrégé d'histoire en 1843, et nommé professeur à Greno ble. Rappelé à Paris en 1845, M. C. Rousset a professé l'histoire au collège Bourbon jusqu'en 1863; il a été ensuite nomme historiographe et conservateur de la bibliothèque du ministère de la guerre (1864). poste qu'il conserva jusqu'en 1876, date de sa suppression. Enfin M. Rousset a été élu membre de l'Arademie française, en remplacement de Mérimée, le 30 dérembre 1871 et reçu eolennellement le 1er mai 1872. — Aux élections du 14 octobre 1877, M. C. Rousset se portait candidat à la députation, avec l'appui de l'administration, dans le Vie arrondissem*nt de Paris; il érhoua complètement, son concurrent heureux étant le colonel Denfert-Rochereau. On a principalement de M. Camille Rousset Précis d'hiatoire de la Révolution francaise (1849); Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, ouvrage honoré du 1er prix Gobert trois ans de suite par l'Académie française (1861-63, 4 vol., 3* édit. 1889); Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles (1865, vol.); le Comte de Gisors, 1732-1758, étude historique (1868); les Volontaires de 1791-1794 (1870); Histoire de la guerre de Crimée (1977, 2 vol.); la Conquête d'Alger (1879), etc. M. C, Rousse été promu commandeur de la Légion d'honneur le 9 août 1877, c'est-à-dire à la veille de se porter candidat contre le colonel Denfert.

ROUSSIN, ETIENME PIERRE MARIE, homme politique français, ingénieur, né à Nantes le 5 juillet 1840. Eleve de l Ecole centrale des arts et manufactures, il obtint son diplôme en 1863, et acceptait en 1867 la direction de l'atelier de construction de machines à vapeur de Yokohama (Japon). De retour en 1870, M. Roussin fut nommé capitaine des mobiles du Finistère et devint aide de-camp de l'amiral Saisset. 11 a été décoré de la Légion d'honneur. M. Roussin a été,élu député du Finistère le 4 octobre 1883, sur la liste monarchiste.

ROUVIER, MAURICE, homme politique français, né à AIX-en-Provence le 17 avril 1842. Avocat du barreau de Marseille, attaché à la presse démocratique marseillaise sous l'Empire, il fut choisi pour secrétaire général de la préfecture des Bouches-du-Rhône après le 4 septembre 1870. Après avoir échoue aux élections de février 1871, avec une minorité très importante, il fut élu représentant des Bouches-du-Rhône le 2 juillet suivant et siégea à l'extrème-gauche. Le 20 février 1876, M. Rouvier fut élu députe de la 3e circonscription de Marseille, avec une majorité des trois quarts. Il s'est fait remarquer dans les deux assemblées par une véritable aptitude aux questions économiques et par son souci des intérêts industriels et commerciaux de Marseillo. Ayant été l'objet d'ignobles calomnies, il sollicita lui-même le vote de l'autorisation de poursuites demandée à la Chambre par le chef du parquet, et fut acquitte (12 juillet 1876). M. Rouvier a été secrétaire de la Chambre des députes. Aux élections du 14 octobre 1877, M. Rouvier a été réélu, contre le maire imposs à Marseille par M. de Fourtou, M. de Jeeaé-Charleval, légitimiste; il a été réélu dans la même circonscription le 21 août 1881. M. Rouvier a fa't partie du cabinet Cambetta, du 14 novembre 1881 au 26 janvier 1882, comme ministre du commerce et des colonies. 11 était de nouveau appelé au ministère du commerce dans le cabinet Jules Ferry, le 14 octobre 1884, en remplacement de M. Hérisson, démissionnaire, et se retirait avec ses collègues le 29 mars 1885. Il a été en outre plusieurs fois pr sident de la commission du budget. Aux elections d'octobre 1885, après avoir échoué au premier tour dans les Bou hes-du-Rhône, M. Rouvier était élu députe des Alpes-Maritimes au s rutin du 18. Il a été chargé, en 1886, d'une mission extraordinaire auprès du gouvernement de l'ltalie, en vue du renouvellement de notre traité de commerce avec cette puissance, mission difficile, dont le succès avait été compromis par des negociations précédentes, qui avaient échoue; mais sa mission ne devait pas reussir davantage. Dans la question (tes princes, il a voté l'expulsion. M. Maurice Rouvier a épousé une femme de lettres de talent,

également, connue comme journaliste, sous le pseuionyme de « Claude Vignon. »

ROY DE LOULAY, LOUIS, homme politique français, né le 8 août 1848, est fils de l'ancien député au Corps législatif, ancien sénateur bonapartiste de la Charente-Inferieure, battu au renouvellement de janvier 1885. Il a été élu deputé de Saint-Jean-d'Angely le 20 février 1876, et siégea au groupe de l'Appel ae peuple. Re4lu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. il était élu député de la Charente-Inférieure le 4 o-tobre 1885, sur la liste monarchiste.

ROYER, GABRIEL ANTOINE, officier supérieur et homme politique français, né à Sey-Chazelles, près de Metz, le 1er octobre 1825. Elève de l'Ecole militaire de Saint-Cyr, il lit toute sa carrière dans finfanterie et prit sa retraite en 1875, comme chef de bataillon. Etabli à Spinrourt (Meuse), il est devenu maire de cette commune et a été membre du Conseil général de la Meuse jusqu'en 1880. Elu député de Montmédy le 2 février 1879, en remplacement de M. de Billy, décédé, M. Royer prit place à gauche, et fut réélu le 21 août 1881. Aux élections d'octobre 1885, il fut élu député Ae la Meuse au scrutin du 18, sur la liste républicaine. Il a voté l'expulsion des princes. M. le commandant Royer est officier de la Légion d'honneur depuis 1874.

ROYS (marquis de), RICHARD JOSEPH TIMOLÉON de LÉDIGNAN SAINT-MICHEL, homme politique français, né à Paris le 14 août 1839. Elève de l'Ecole militaire de Saint Cyr, il en sortit dans les chasseurs à pied, passa aux zouaves, et donna sa démission de lieutenant, se maria et s'établit dans le département de l'Aube, où il s'occupa d'agriculture. On lui doit, entre autres, un ouvrage spécial estimé: le Guide-manuel du cultivateur (1875); il est membre de la Société des agriculteurs de France et officier de l'instruction publique. Après avoir échoué à Bar-sur-Aube, aux élections du 20 fevrier 1876, M. de Roys était élu député de cet arrondissem*nt, contre le candidat officiel, le 14 octobre 1877, et s'inscrivait à la gauche républicaine. Pour avoir eu l'audace de se présenter contre le candidat du maréchal, il avait été destitué de son grade de lieutenant-colonel du 47' régiment territorial quelques jours avant l'élection. M. le marquis de Roys a pris plus spécialement part, à la Chambre, aux discussions intéressant l'agriculture, et vota généralement avec l'Union républicaine; entre autres commissions importantes, il a fait partie de celle du budget. Réélu le 21 août 188i par le mème collège, il a été élu députe de l'Aube le 4 octobre 1885, et a solé contre les propositions d'expulsion des princes.

ROZIERE (de), THOMAS LOUIS MARIE EUGÈNE, aléogra- phe et homme politique français, né à Paris le 2 mars 1820. Elevé de fEcole des chartes et de la faculté de droit, il devict, en 1851, chef du cabinet du ministre de l'instruction publique, M. Giraud, son beau-père, et fut nommé après la retraite de celui-ci inspecteur général des archives. Suppléant d'Edouard Laboulaye à sa chaire de législations comparéea du Collège de France, M. de Rozière fut élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, en remplacement d'Alexandre. Au renouvellement triennal du 5 janvier 1879, M. de Rozière se porta candidat au Sénat dans la Lozère, et fut élu. 11 siège au centre gauche, et a voté coutre la proposition d'expulsion des princes. On lui doit Histoire de ChyPre couronnée par l'Académie des inscriptions et belleslettres (1812) Formulæ audegavenses (1844); Cartulaire de l'église du Saint-Sépulcre (1849); Formules wisigothiques (1854); une Table générale des Mémoires de l'Academie des inscriptions et belles-lettres (1856); De l'histoire du droit en général et du grand coutumier de Normandie (1887); Dissertation sur l'histoire et le droit ecclésiastique (1869); Liber diurnus, recueil de formules usitées par la chancellerie pontificale du V* au XI' siecle (1870), etc. Il a collabore à la Bibliothèque de l'Ecole des chartes, à la Revue du droit français et étranger, aux Mémoires de l'Académie dos inscriptions, ete. M. de Rozière est officier de la Légion d'honneur depuis le 11 octobre 1873.

RUBILLARD, ANSELME MAURICE, homme politique français, geumetre-expert, maire du Mans, est ne à Laval le 26 septembre 1826. Le 20 février 1876, il fut élu député de la 1" circonscription du Mans. Il siégea sur les bancs de la gauche. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, M. Rubillard se présentait comme candidat repubticain aux ele tions pour le renouvellement de la représeutation sénatoriale de la Snrthe, le 8 janvier 1882. Il lut élu le deuxième sur trois. M. Rubillard a vote l'expulsion des princes.

RUBINSTEIV, ANTOINE, pianiste et compositeur russe, ne à We hwotynetz, sur la frontière roumaine, le 30 novembre 1829, vint tout enfant à Moscou et travailla le piano avec Alexis Villoing, après avoir reçu les premières leçons de sa mère. Il se produisit en public dès l'âge de huit ans, vint à dix ans à Paris, avec

son professeur, y séjourna une couple d'années et se produisit dans divers concerts avec un succes qui lui valut les encouragements et les conseils de Liszt. Il visita ensuite l'Angleterre, la Suède, l'Allemagne, puis s'arrêta à Berlin, où ses parents s'étaient fixes provisoire- ment, et y étudia la composition avec Dehn. Son cours arhevé, il se livra quelque temps à l'enseignement à Berlin, puis à Vienne, puis retourna en Russie. Nommo pianiste de la grande-duch*esse Hélène, il devint ensuite directeur des concerts de la Société musicale russe, et plus tard directeur du Conservatoire de Moscou. Dans lea nouvelles tournées qu'il a faites depuis en Europe, M. Rubin-tein est revenu à Paris au printemps de 1868 et y a obtenu, comme virtuose, les plus grands suceès il visita également à cette époque Londres, où il remporta un double succès, comme virtuose et compositeur dramatique. En cette dernière qualité, on doit notamment à M. Rubinstein les opéras suivante Dimitri Donskoi, les Chasseurs sibériens, la Vengeance, Tom le fou, les Enfants dey bruyère.9, Lalla *Rottkh, pour la plupart represent s à Saint-Petersbourg, à Berlin et à Vienne et quelques-uns à Londres Neron opéra en 4 actes, représeuté à Londres, au théâtre de Covent. Garden, au commencement de 1877 et repris à Anvers, le 31 décembre 1884; les Macchabées, drame sacre, à l'Opéra de Vienne (1878); le Perroquet, un acte, à Hambourg, sur un poème de M. Hugo W tlman, d'aprèa un conte persan (nov. 1885); plus un grand nombre de sonates, romances, trios, ouvertures, symphonies un oratorio: le Paradis perdu, souvent exécuté et avec un très grand et trcs légitime sucrès. L'editeu Leduca encore publié en 1886, de ce compositeur, l'Album Peterhof, douze pièces pour piano.- M. Autoine Rubinstein a eto élu correspondant de l'Académie des beaux arts (Institut de France) en 1875. Il est officier de la Legion d'honneur.

RUM1LLET-CHARRETIER, JOSEPH, in Instriel et homme politique français. né à Champagneux Sa oie) le 3 juillet 1833. Etabli distillateur au Puy-en-Vely conseiller muniripal de cette ville, juge au tribunal de commerce, président du cercle des travailleurs, etc., M. Rumillet-Charretier a éte porte, aux élections d octobre 1885, sur la liste républicaine de la Haute-Loire, et élu au scrutin du 18. Il a vote l'expulsion totale des princes.

RUPRICH-ROBERT, VICTOR MARIE CHARLFS, nrchitecte français, né à Paris le t8 février 1820, est eleve de Constant Dufeux. Après avoir remporté divers prix à l'Bcole des Beaux-Arts, M. Ruprich-Robert fut attache à la Commission des monuments historiques, pour laquelle il a exécuté les dessins suivants, exposes aux dh ers salons. Nommé architecte diocésain de l'Orne et du Calvados en 1849, il était rappele à Paris en 1853, comme professeur d'ornement à l'Ecole speciale de dessin et d'architecture. Parmi les dessins exécutés par cet artiste pour la Commission des monuments historiques, nous crteroae l'Egliaa des Templiera de Montsaunis (Haute-Garonne) l'Eglise Saint-Nicolas et l'Eglise Saint-Luc, d Caen (1847); Portail de la façade occidentale de la cathédrale de Séez (1849); ['Eglise Saint-Sauoeur, à Dinan; Restauration de l'église de la Trinite, ou ancienne Abbaye aux Damea, à Caen, avec les t"ois precédents (1855, Exp univ.); et plus récemment: Restnuration du chdieau d'Amboise, sept châssis (1873 Eglise d'Ouistreham (Calvados), quatre cadres Eglise de Berniéres (Calvados), quatre dessins (1875), etc. M. Ruprich-Robert a obtenu une medaille de 2e classe à l'Exposition universelle de 1855 et une de 1er classe à celle de 1878; décoré de la Légion d'honneur en 1861, il a été promu officier le 9 février 1880. Il a publie notamment l'Isgliae et le monastère du Val-de-Grdce (1874) et Flore ornementale (1875).

RUSTEM PACHA administrateur ottoman, d'origine italienne et de famille comtale, né en 1806, naturalisé Turc, mais resté chretien. Nommé ambassadeur de la Sublime Porte à Rome, au commencement du règne de Humbert Ier, Rustem Pacha etait rappele eo Turquie en 1878 et nommé gouverneur du Liban pour un terme de six ans. Eu 1879, il faisait arrêter et interner à Jaifa l'evèque maronite Bostam mais l'intervention de notre ministre des affaires étrangères, M. Waddington, le força à reintegrer ce prelat dans son siège epise pal, à Beyrouth. Rustem Pacha n'a, du reste, laisse e happer aucune occasion de montrer son hostilite envers la France. A son tour, la France intervint, au commencement de 1883. pour s'opposer au maintien, à peu près arrête, de Rustem Pacha au gouvernement du Liban, arguant d'une ingérence abusive de cet administrateur dans les questions qui ne le regardaient pas. Notro insistance finit par avoir raison de l'inertie du gouvernement ottoman, et Rustem Pacha etait remplace à l'expiration de son premier mandat, le 23 avril suivant.

SABATIER, PIERRE GERMAIN DAMAZE JEAN CAMILLE, magistrat et homme politique français, né à Tlemcen le 10 mars 1851. Avocat du barreau de sa ville natale, il était nommé juge de paix dans une localité voisine en 1876 et juge au tribunal de Blidah en 1879, puis devint, l'année suivante, administrateur de la commune mixte de Fort-National, et fut chargé en 1884 d'un rours sur les institutions et les mœurs berberes (kabyles et touaregs) à l'Ecole supérieure des lettres d'Alger. Aux élections d'octobre 1885, M. Sabatier s'est porte candidat dans son département (Oran), et a été elu au sc. utin du 18. Il a voté l'expulsion des princes.

SABOURAUD, Aubioisi GASTON, homme politique francais, no à la Châtaigneraie (Vendée) le 8 juin 1848, d'une famille de grands propriétaires agriculteurs. Ses études terminées an lycée de Nanties, il vint faire son droit à Paris et prit le grade de docteur en 1870. Il rentra alors dans sa famille, dont il suivit les traditions séculaires en s'occupant d'agriculture. Il a été elu le 4 octobre 1885 député de la Vendee, le cinquième sur sept, sur la liste monarchiste.

SACRER MASOCH (chevalier von), LÉOPOLD, littérateur au richien. né à Lemberg (Gnllicie) le !7 janvier 1836, est fils d'un conseiller aulique, directeur de la police en Gallicie. Il fit ses étudeq au gymnase et à l'ecole normale de sa ville natale, puis alla étudier la philosophie à Grætz et à Prague et fut reçu docteur à l'uni- versité de cette- dernière ville à l'âge de dix-neuf ans: deux ans plus tard, il était chargé d un cours d'histoire à l'université de Graetz. Dès 1857, il publiait sa relation historique de l'Insurrection de Gand sous CharletQuint, et en 1866, il débutait dans le roman par C'ne histoire gallicienne; il avait publie dans l'intervalle un autre ouvrage historique la Décadence de la Hongrie et Marie d'Autriche (1861 Il commença en 1870 sa série de romans, non encoreclose, intitulée le Legs de Cain. On cite en outre de cet écrivain, dont l'œuvre est très considérable: la Femme divorcée (1870); la République des misogynes (Die Republik der Weiberfeinde) et Marie-Therese et les Franes-maçons, roman historique (1872); Fausse hormine, Histoires de théàtre, Histoires de la cour de Russie (1873); le Moderne Job (1874); l'Idéal de notre temps, Contes galliciens (1875); Histoires de la cour de Vienne (1876); le Cabinet noir de Lemberg et l'Ilau, romans publiés en français (1880), etc. Il a écrit en outre plusieurs pièces de theâtre, drames et comédien, et a fondé en 1881 une revue mensuelle internationale intitulée: Auf der Hohe (sur la hauteur) àLeipzig, dans laquelle il a publié ou publie, notamment, sa continuation du Legs de Cain et les Mémoires laissés par son père et mis en ordre par lui, traitant des évenements et des hommes intéressants qui dht occupé la scène du monde pendant la période qui s'etend de 1809 à 1874. Les principaux ouvrages de cet écrivain ont été traduits dans la plupart des langues europeennes, surtnut en français, ou sa réputation est très grande et où ces traductions passent généralement dans la Revue des Deux-Mondes avant d'être reunies en volumes. 11 est également très estimé en Allemagne, quoique antiallemand dans ses écrits comme ailleurs. On raconte que, précoce en tout, il commençait à ecrire des romans et des drames des l'âge de dix ans. Ses succès littéraires ne lui permettaient pas, toutefois, d'abandonner la carrière de l'enseignement avant 1869. Sa femme, née Aurora von RUMELIN, a également publié quelques romans de valeur, sous le pseudonyme de Wanda von Dunajew.

SAETTA. VINCENZO, pianiste et compositeur italien, né Naples en 1836, éleve du baron Staffa et de Mercadante, se livra, des l'âge de dix-neuf ans, à l'enseignement. 11 fit paraitre, dès cette époque, un premier ouvrage théorique, et a publie depuis une Méthode complète de piano pratico-théortco-normale, et un ouvrage portant ce titre, plus ambitieux encore: la Scienza estetica, tratlato di armonologia e prescrizione del gusto per divenire vero compositore filosofo e pratico. On lui doit, enfin, un certain nombre de compositions diverses pour s m instrument.

SAFFORD, TRUMAN HENHY, mathématicien ann'ri cain, ne à Rovalton (Vermont) le 6 ja,vier 1836. Des l'enfance, M. Saffo d se fit remarquer par de véritables tours de force de calcul rapide; mais, au lieu d'abuser de cette précieuse et rare faculté, en se bornant à en donner le spectacle aux curieux, il l'appliqua i l'étude des sciences, et devint rapidement un des mathematiciens les plus itmarquables de son pays. A peine âge de quatorze ans, il déterminait les élementa elliptiques de la comète de 1849 et en 1863, l'ascension verticale de 1,700 étoiles et la déclinaison tie 400. Apl elé comme adjoint, cette même annee, à l'observatoire de l'universite de Cambridge (Massachusetts), il a été nomme directeur de l'observatoire de Chicago en décembre 1865. A la mort du professeur Bond, en février 1865, M. Saf-

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SAGASTA, NRAXEDÊS MATEO, homme d'Ettt espagnol, ne a Torrecilla de Cameros le 21 juillet 1827. Elève de l'Fcole des ingénieurs de Madrid, il était ingénieur à Zamora lorsqu'il fut envoyé par les électeurs de cette ville aux Cortès constituantes de 1854. Compromis dans le soulevement de 1856, il se refugia en France. Rentré dans son pays à la première amnistie, il devint profes- seur à 1 Ecole des ingénieurs de Madrid, puis rédacteur de la Iberia, organe du parti progressiste. Compromis de nouvau dans l'insurrection de 1866, et condamné à mort avec beaucoup d'autres membres de la presse madrileue, il se réfugia en Franre et ne rentra en Espagne qu'apres le renversem*nt d'Isabelle II, en 1868. Appelé par le maréchal Prim au ministère do l'intérieur, M. Sagasta devint insensiblement d'un libéralisme plus modore, et les républicains, ses anciens amis. ne lui épargnèrent pas les reprochee. Nommé ministre d'Etat en 1870. il se prononça finalement pour la forme monarchique et conserva le ministère d'Etat, avec le portefeuille de l'intérieur, dans le premier cabinet du règne d'Amédée Ier. Aprèa avoir fait partie de diverses combinaisons ministérielles, il était successivement, en 1874, ministre d s affaires etrangêres, puis de l'intérieur dans le cabinet Serrano, luis à son tour président du conseil (août). En juin 1875, il se ralliait à Alphonse XII, et s'occupa de former un parti liberal constitutionnel, lequel arriva enfin au pouvoir, mais sensiblement amendé par la présence du général Martinez Campos, après la chute du cabinet Canovas del Castillo, au commencement de 1881. Ce cabinet ce retira le fi octobre 1883. à la suite d'un discours du marquis de la Vega de Armijo aux Cortès, reclamant de la France, dont il venait de quitter l'ambassade, de plus amplea satisfactions pour les « outrages n adresses à son cher Alphonse XII, hôte de la France dans la période la plus critique de sa courte vie, à son passage à Paris, retour de Berlin, où il s'était affuble du costume de uhlan. Le cabinet Sagasta fut alors remplace par un cabinet Posada-Herrera. qui lui-mème faisait place, peu de temps après au dernier cabinet Canovas del Castillo. A la mort du roi Alphonse XII (25 novembre 1885), M. Canovas del Castillo était le premier à conseiller à la reine-regente d'appeler M. Sagasta au pouvoir, c'est-à-dire de remplacer par un ministere liberal le ministère réactionnaire qu'il présidait. En conséquence, M. Sagasta constituait, des le 27, le ministère qui, avec quelques modifications dans sa composition est resté au pouvoir jusqu'iei (oct. 1886). M. Sagasta est grand croix de la Legioo d'honneur. SAINT-FERREOL (de), PIMRRE IGNACE AMÉDÉE MAaTINON, homme tnolitique français, ne à Brioude le 29 juillet 1810. Connu par ses opinions républicaines, qui lui avaient attire quelques désagréments sous la monarchie de Juillet et même dans les dernières années de la Restauration, il fut nommé sous-commissaire à Brioude par le gouvernement provisoire de 1848. Révoqué par le gouvernement qui succéda à ce dernier, il fut élu ceprésentant de la Haute-Loire à la Législative en 1849, et siégea à l'extrème-gau he. Ayant, après le 10 décembre, énergiquement combattu la politique de l'Elysée, il fut naturellement proscrit au coup d'Etat, et vecut en Belgique jusqu'en 1870. Rentré alors, il devint maire de Brioude et membre du Conseil général de la Hante- Loire. Aux elections d'octobre 1885, M. de Sain'-Ferréol a été élu député de la Haute-Loire au scrutin du 18, le troisième sur cinq. Il a voté l'expulsion totale des prin es.

SAINT-JOHN, PERCY BOLINGBROKE, littérateur anglais, ne à Plymouth le 4 mars 1821. 11 accompagna son père dans ses voyages en France et en Suisse et, après avoir collaboré à la presse périodique de Londres et publié un premier volume, il s'embarqua pour l'Amerique, qu'il parcourut par terre et par mer pendant plusieurs années, et revint à Londres, od il aborda d'une manière serieuse la carrière littéraire. Il écrivit principalement des ouvelles et des romans indier.s, d'abord p ur le Journal des frères Chambers. et fit des conferences sur le Texas et le Mexique. En 1847, il devint correspondant parisien du North-British Daily Mail niais, très hos ile à Louis-Napoleon, il dut quitter la France après l'election du 10 décembre 1848. Avant la guerre de Crimée, il se montra un défenseur passionné de la cause des Grecs, ce qui lui valut, avec MM. Michel Chevalier, Gladstone et Richard Cobden, les remerciements du parlement grec. Depuis lors. M. Percy Saint-John s'est à peu près exclusivement renfermé dans sa collaboration littéraire àdivers recueils périodiques et dans ses conférences, dont les sujets habituels sont ses propres aventures en Amérique, la litterature générale et la politique française. Il a publié environ une quarantaine de volumes de romans, parmi lesquels ou cite la Fian-

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tord fut chargé de continuer l'important travail de ce savant sur les étoiles de la ronstellation d'Orion, qu'il a publié dans le cinquième volume des Annales de l'observatoire.

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cPe du trappeur, les Trois jours de février, Paul Peatody, Miranda, le Crusoé arctique, la Quarteronne, le Jeune boucanier, le Vaisseau de neige ou les Petite émiqrants canadiens, le Pôle Nord et le moyen d'y atteindre, la Reine rouge, la Mère esclave, Salade de homards, etc., et un ouvrage un peu différent le Livre des oiseaux du jeune naturaliste. Il est devenu le directeur de la Standard Libr·ary of fiction de Dick.

SAINT-LUC (comte de), GASTON, homme politique français, ne à Qu'mper en 1840. Grand propriétaire, président du rom ce agricole de Ploogastel-Saint-Germain, ronseiller général du Finistère pour ce dernier canton, M. de Saint-Luc a été élu député du Finistère, en tête de la liste monarchiste, le 4 octobre 1885.

SAINT-MARTIN (de), MARIE ETIENNE AIMÉ, agriculteur et homme pnlitique français, ne à Gueret (Creuse) le 14 septembre 1831. Maire de Cluis et conseiller général de l'Indre, il fut élu député de La Châtre, le 20 fevrier 1876, et prit place à la droite bonapartiste. Il a été réelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Enfin, M. Aimé de Saint Martin a été élu deputé de l'Indre en tète de la liste monarchiste le 4 octobre 1885.

SAINT-MARTIN, JEAM, homme politique français, avocat, ne à Pertuis (Vaucluse) le 5 mat 1840. Elu au second tour de scrutin, le 25 février 1877, député de l'arrondissem*nt d'Avignon, en remplacement de M. Du Demainc, invalide, il siégea à 1 extrème-gau he. M. J. SaintMartin échounit contre le même concurrent, le 14 octobre suivant; mais cette élection avant été invalidée par la Chambre, après enquête, M. Saint-Mirtin triomphait définitivement à l'épreuve du 5 mai 1878 et était r-elu à une énorme majorité le 21 a nût 1881. Aux elections d'ortobre 1885, M. Jean Saint-Martin était elu rlepute de Vaucluse en tête de la liste radicale, au scrutin du 18. Il a voté contre l'expulsion des princes. M. Saint-Martin a fondé, en 1879, l'Ecole laique, petite revue d'enseignement primaire.

SAINT-PIERRE (vicomte de), LOUIS LADISLAS MARIE MARC, administrateur et homme politique français, ne à Caen le 14 mars 1810. Maire de Saint-Pierre-du-Fresne, membre du Conseil général du Calvados. dont il est de- venu président, administrateur des chemins de fer du Nord, M. le vicomte de Saint-Pierre fut élu représentant du Calvados à l'Assemblee nationale le 8 fevrter 1871 et prit place au centre gau ho. 11 vota les lois constitutionnelles de décembre 1875. Elu sénateur du Calvades le 30 janvier 1876, le seul de la liste constitutionnelle, pouvant être considérée comme liste républicaine dans la situation, il vota contre la dissolution de la Chambre des députes, en juin 1877. ll a été reelu sénateur du Calvados au renouvellement du 25 janvier 1885, mais sur la liste monarchiste.

SAINT-PRIX, OSCAR VIOTORIN EMILX, homme politique français, ne à Valence-sur-Rhône le 1" juin 1820. Négociant à Prit sa, vice-président du Conseil général de l'Ardèche depuis 1878, maire de Saint-Peray, M. Saintl'rix, petit-fils du conventionnel de re nom, se présentait aux élections du 21 août 1881. dans la première circonscription de Tournon, et était élu au scrutin de ballottage. Il prit place au groupe do l'Union republicaine. Aux élections d'octobre 1885, la liste républicaine échoua dans l'Ardèche; mais cette election ayant etc annulee par la Chambre, l'épreuve decisi%e du 14 février 1886 fut favorable à cette liste. M. Saint-Prix a voté l'expulsion totale des princes.

SAINT-ROMME, MA-rosA,9, homme politique français, fils d'un ancien constituant de 1848, est né à Roybon (Isère) vers 1835. Avocat du barreav (le Saint-Maire hn, maire de sa ville natale, dont il represente le cant .n au Conseil général de l'Isère, M. Saint-Romme etait elu député de l'arrondissem*nt de Saint Marcellin le 21 août 1881, comme candidat republicain. Flu députe de l'Isere le 4 octobre 1885, il a vote l'expulsion totale des princes. SAINT-SAENS, CAMILLE, organiste et compositeur français, né ù Paris le 9 octobre 1835, étudia le piano avec Stamaty, puis entra au Conservatoire et obtint le premier prix de fugue en 1849. Nomme organiste à l'église Saint-Merry en 1852, il remplaçait Letebure-Wely, comme organiste da la Madeleine, en 1858. On doit à M. C. Saint-Saëns de nombreux morceaux pour le piano et l'orgue; des Ballades, Romances et Mélodies vocales des morceaux de musique d'eglise, et notamment une Messe, exécutée par la Société philharmonique de. Bordeaux en 1856; plusieurs Symphonies, des trios,quatuors, etc.; des Variations sur un thèma de Beethoven, pour deux pianos, exécutés par M. et Mme Jaël au Concert national; un poème symphonique le Rouet d'Omphale, au même concert et aux Concerts populaires (1874); des concertos, et- exécutés principalement auxconcerts du Conservatoire; Ave Verum, chœur, à la Société nationale (1876); un trio en fa majeur pour piano,

violon et violoncelle, à Ta Société des quatuors MarsickDelsart (1877), etc. M. C. Saint-Saëns a abordé aussi la scène dramatique, mais avec moins de succès que son talent de symphoniste lui en assure dans les concerts. Son premier ouvrage de cette sorte la Princesse Jaune, joue à l'Opera-Comique en 1872, fut un échec; le second le Timbre d'argent, opéra fantastique en quatre actes et huit tableaux, représenté le 23 février 1877, au Théàtre-National-larique, ne put tenir l'affiche, malgré des quilites musicales incontestables, Citons encore le Deluge, représenté au Grand-Théâtre de Lyon (1879), et Etienne Marcel, opéra en quatre actes, au Théâtretorique populaire (1884). M. Camille Saint-Saèns a été élu membre de l'Académie des beaux-arts, Il a éte promu offir'er de la Legi n d'honneur le 13 juillet 1884. SA1NTON-DOLBY (dame), CHARLOTTE H. DOLAY, cantatrice anglaise, neo à Londres en 1821. Une des éleves les plus brillantes de l'Académie royale de musique, misa Dolhy refusa, des le debut, les offres qui lui furent faites pnur les principales scènes lyriques, résolne à borner sa carrière à l'interprétation des maitres classiques anglais, sauf dans leurs œuvres dramalique. Elle a chant-, nolamment, les oratorios de Hændel de manière à se faire déclarer sans rivale par ses compatriotes. Mendelssohn l'ayant entendue dent son oratorio de Saint Paul, en fut tellement charmé qu'il lui dédia un album de six chants, composa expressément pour elle plusieurs morceaux de musique VQ cale ainsi que la partie de contralto de son oratorio d'Élisée et l'engagea pour l'hiver 1846-47 aux concerts de la Gewandhaus de Leipzig, dont il était directeur. A l'apogée de sa gloire, miss Dolby épousa M. Sainton, violoniste distingué. On lui doit la conservation, ou plutôt la résurrection des antiques ballades anglaises dans leur pathétique simplicité et l'inspiration d'œuvres nouvelles dans le même genre, ce qui lui a valu une popularité de bon aloi, qui ne s'est pas démentie. Ma, Sainton-Dolby a fait ses adieux au public en 1870; elle a ouvert une école de chant pour les jeunes personnes qui se destinent à la carrière qu'elle a si brillamment parrourue, et s'est essayée avec succès à la composition. Elle a fait exécuter, notamment, ù la salle Saint-James, le 21 juin 1876, une cantate pour soli, chœurs et orchestre, intitulee la Légende de aainte Dorothée, qui a été très bien accueillie.

SAISY (vicomte de), PAUL CÉSAIHE SAMUEL CONSTANTIN, homme politique français, propriétaire agriculteur, est né à Glomel (Côtes-du-Nord) le 25 février 1829. Ancien officier supérieur des zouaves pontificaux, ancien commandant des mobilisés des Côtes-du-Nord et chef de brigade de l'armes de Bretagne, demeurée sans emploi pour avoir et* organisee trop tard, président du comice agricole de Cnrbaix et conseiller général du Finistère, M. le vicomte de Saisy a été élu deputa de oe département le 4 octobre 1885, sur la liste monarchiste. — Il est chevalier de la Légion d'honneur, titulaire d'une médaille d'honneur pour fait de sauvetage, et décoré de la croix de Mentana et de la méd tille de Castelfidardo.

SAISY (de), RENÉ MARIE ELZÊÀR HERVÉ, homme politique français, frère du précédent, ne à Glomet te 5 avril 1833. Il servit, sous les ordres de son frère, dans les zouaves pontificaux, puis au Mexique, et commanda pendant la guerre le bataillon des mobiles de Lo deac, uo de ceux qui formèrent un moment la garde d'honneur du general Trochu, pendant le siège de Paris. Elu representant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, M. H. de Saisy prit naturellement place à droite, mais se fit fréquemment remarquer par des propositions (soit sur la réforme administrative, soit sur la ques ion d'impôt, etc.) empreintes d'un lihéralisme si net qu'on eût pu croire qu'elles ven tient du côté opposé, ce qui n'était pas fait pour être agréable à ses amis; mais en politique, M. Herve de Saisy parait être de ces hommes extrèmement rares, maigre l'apparence, qui n'écoutent que l'inspiration de leur conscience. Apres avoir proposé de consulter solenuellement la France sur la question de forme de gouvernement, il vota les lois constitutionnelles. M. H. de Saisy fut porte sur la liste dos gauches, aux élections des soixante-quinze sénateurs inamovibles, M fut elu au sixième scrutin, le cinquantieme. fi reprit sa place à droite, mais en y conservant son indépendance, comme il le prouva en ne votant p Is, seul do son côte, la dissolution de la Chambre demandée par lo gouvernement du maréchal. le 23 juin 1877. Conseiller général des Côtes-du-Nord, il n'a pas été reelu en 1880. Il est chevalier de la Légion d'honneur. SALA, GEORGE AUGUSTUS HENHY, journaliste et litté- rateur anglnis, ne à Londres en 1828, d'un père italien et d'uue mère anglaise nie aux Indes Occidentales et chanteuae celebre. Il étudia d'abord la peinture, mais l'abnndonna bientôt et devint un des plus assidus collaborateurs des Houschold words, prenant pour modele Charles Dickens, sans toutefois l'imiter servilement il collabora également d'une manière régulière au Welcome Guest et fonda le Temple Bar Afa*gazine, dont il fut le premier rédacteur en chef. et ou il a publié les Sept fils de Mammon et le Capitaine Dangereux, réunis plus tard en volumes. Il a e rit en utre, pendant plusieurs années, à l'Illustrated London News, les u Echos de la semaine », rédigé les « Hogarth Papers » au Cornhill Mngazine et publie un roman intitulé Tout seul (Quite atone) à l'Ai! the yeard round. Correspondant du Daily Telegraph aux Etats-Unis en 1863-64, il publin au retour le résultat de ses observations dans ce pays, sous ce titre l'Amérique en pleine guerre. A l'occasion de la visite de l'empereur, il fut envoyé par la même journal en Algérie en 1864, et. en 1870, à eta et dans 1 est de la Frauce, comme correspondant de guerre. A Paris le 4 Septembre, il le quittait avant l'investissem*nt, se rendait en Italie et assistait à l'entrée des troupes italiennes à Rome En janvier J875, M. G. A.

Sala assistait à l'entrée d'Alphonse XII A Mndrid de retour en avril suivant, il était envoyé à Venise, toujours par le Telegraph, pour rendre compte des fêtes données à l'occasion de l'entrevue de François Joseph et de Victor Emmanuel. H publia ses impressions sur cette première partie, si bien remplie, de l'année 1875, sous ce titre Deux rois et un empereur (1875); après quoi, il alla renouveler connaissance avec l'Algérie et visita ensuite le Maroc. Dès le commencement de 1876, M. Sala avait mis le cap sur l'Orient. Après avoir visité Saint-Petersbourg, Moscou, Varsovie, il traversa l'Empire mos- covite dans toute mon étendue, étudiant les effets de la mobilisation de l'armée puis se rendit à Odessa, et à Constantinople, par la mer Noire, au moment'de l'ouverture de la conférence. En dehors de ses travaux de journaliste on doit à ce laborieux écrivain un grand nombre d'ouvrages, dont plusieurs sont populaires et ont été traduits dans les diverses langues européennes. Nous citerons Comment j'apprivoisai Mme Cruiser (1858J; Deux'lours de cadran, Voyage dans le Nord, un Séjour en Russie (1859J; la Pairie des Baddington, Attention à la vie, Faites votre jeu: récit des bords du Rhin (1860J; la Peinture hollandaise, avec quelques scènes de mœurs flamandes (1861); Adresses agréées, le Revendeur de bateaux et autres nouvelles, Deux « prime donne s et la pauvre portier muet (1862); Déjeuner au lit, Etranges aventures du capitaine Da;tgereux (1866); Après déjeuner, croquis à la plume; Tout seul (1864); Promenade circulaire en Barbarie (1865); De Waterloo d la Péninsule (1866); Notes et croquis sur l'Exposition de Paris (1868); Rome et Venise (1869); Sous le soleil, essais écrits principalement en pays rhauds (1872); Paris encore une fois et l'Amérique revue (1882), etc. 11 a donné en outre une comédie bouffe, intitulée: Wat Tyler membre du parlement (M. P.), au théâtre de la Gaité, en décembre 1869.

SALAMAN. CHARLES KENSINGTON, pianiste et compositeur anglais, d'origine israelite, ne à Londres le 3 mars 1811, commença ses études musicales des l'enfance et se produisit comme virtuose sur le piano en 1831 pour la première fois. 11 s'est fait entendre ensuite dans les principales villes de l'Angleterre, en Allemagne et en Italie avec beaucoup de suceès et fut élu membre de l'Académie de Sainté-Cérile, à Rome, en 1847. M. Salaman s'est également fait une réputation comme ronférencier sur l'histoire et l'esthétique musicales et comme compositeur. Il publia en 1838 son premier recueil de morceaux de musique vocale, dans lequel se trouve la célèbre « sérénade » de Shelley 1 arise from dreams of thee (Je viens de rêver de toi); on lui doit en outre de nombreuses compositions variées pour son instrument. M. Salaman est un des fondateurs de la Société musicale de Lon ires, dont il fut pendant dix ans le secretaire honoraire. Il est également estimé comme professeur. Fondateur de la Société musicale de Londres et de l' « Association pour la recherche et la discussion de sujets relatifs à la science et à l'art de la musique », M. Salaman est certainement le premier compositeur à qui l'idee soit venue de mettre en musique les odes d'Horace, de Catulle et d'Anacréon, dans le texte on lui doit en outre de nombreux moreaux de musique religieuse, tant pour le culte protestant que pour le culte israelite, ces derniers sur le texte hébreu. 11 a publie, en 1882: les Juifs tels qu'ils sont, ouvrage considérable, par leurs ennemis militants de ces dernières années. SALISBURY (marquis de), ROBERT ARTHUR TALBOT GASCOIGNE CFCIL, homme d'Etat anglais, né à Hatfield en 1830, fit ses études à Eton et à Oxford (Eglise du Christ). Lord Salisbury a représenté Stamford, comme conservateur, à la Chambre des communes, de 1853 à 1868, époque à laquelle, succédant aux titres de son père, mort au mois d'avril, il entrait à la Chambre haute. Aux Communes, il porta d'abord le nom de lord Robert Ceril puis, à la mort de son frère aine, celui de vicomte Cranborne il ne s'y est guère fait remarquer que par son énergique défense des intérêts de l'Eglise établie. Il passait pour être un des plus actifs collaborateurs de la Quarterly Review et d'autres périodiques conseivateurs. Sous la troisième administration de lord Derby, en juillet 1866, lord Salisbury devint secrétiire d'Etat pour les Indes, mais il se retira en mara suivant, pour cause de dissentiment avec ses collègues à propos du bill de lieforme. Le 12 novembre 1869, il fut élu chancelier de l'université d'Oxford en remplacement du comte de Derby, mort le mois précédent. Le marquis de Salisbury reprit le portefeuille des Indes au retour de son parti au pouvoir, en février 1874. Lorsqu'après la guerre tureo-serbe, des difficultés s'élevèrent entre la Porte et la Russie, lord Salisbury fut envoyé à Constantinople, comme ambassadeur extraordinaire, et, aveC sir Henry Elliot, assista à la conférence de Constantinople comme p'enipetentiaire anglais. C'est lui qui. le 14 janvier 1877, informait le sultan des points sur loquels la conférence insistait plus particulierement, ajoutant que s'il refusait d'y donner satisfaction, les ambassadeurs des puissanres quitteraient Constantinople sans d lai. Ces deux points consistaient en ceci: to la formation d'une commission internationale de surveillance, 2° la ratification par les puissances des premières nominations de gouverneurs. Le Conseil suprême, réuni le lendemain, sous la piesidence de Midhat-Pacha, repoussait ces prétentions à l'unanimité, moins une voix. La couference se reunit une dernière fois le 20 le lendemain, lord Salisbury reprenait la route d'Angleterre. Nommé ministre des affaires étrangères, en remplacement de lord Derby, démissionnaire, le 2 avril 1878, il assistait peu après, avec le comte de Beaconsfied, au congrès de Berlin. A son retour, le 30 juillet 1878, le marquis de Salisbury était décoré de la Jarretière. Il quittait le pouvoir, avec ses collègues, en avril 1880, et le 9 mai t8si, était élu, dans une réunion des conservateurs à la résidence du

marquis d'Abergavenny, chef et orateur du parti à la Chambre des lords, en remplacement du comte de Beaconsfield, qui venait de mourir. Le 8 juin le rabinet Gladstone, mis en minorité à la Chambre des communes sur une question de budget, donnait sa démission le 15, le marquis de Salisbury acceptait de la reine la mission de former un cabinet conservateur, qui n'allait pas au delà de'la fin de janvier 1886. Enfin, le 2 août 1886, M. Gladstone s'étant fait battre sur la question irlandaise, dans les élections aussi complètement qu'à la Chambre dissoute, le marquis de Salisbury constituait un nouveau ministère conservateur, dont la durée pourrait bien n'ètre pas très prolongée.

SALNEUVE, MATHIEU MARIE CLAUDE, homme politique français, ancien magistrat, né à Aigueperse le 15 janvier 1815. Reçu doeteur en droit de la faculté de Paris, il s'inscrivit au barreau de Riom en 1841 et entra dans la magistrature six ans plus tard. Il était vice-president du tribunal de Clermont-Ferrand depuis 1865, lorsqu'en 1869 il prouvait qu'il n'était pas de ceux qui ren. dent des services au lieu d'arrêts, en acquittant l'Ind pendanf du Centre, coupable de s'être associe à la souscription Baudin; et plus tard, après le septembre 1870, en refusant la place de procureur général. M. Salneuve a pris sa retraite, avec le titre de vice-président b moraire, en 1874. Il avait été élu, le 2 juillet 1871, représentant du Puy-de-Dôme A l'Assemblee nationale, où il avait pris place à gauche. Eln sénateur du même département le 30 janvier 1876, et réelu au renouvellement triennal du 8 janvier 1982, M. Snlneuve siège au Senat sur les mêmes bancs qu'à l'Assemblée. Il a voté l'expulsion des princos.

SALOMON, HECTOR, compositeur français, né à Strasbourg le 29 mai 1838, d'une famille peu aisée. Entrainé par une vocation irrésistible, il commença des l'enfance l'étude de la musique, aborda le violon à neuf ans et la piano à onze ans, sous la direction de M. Frédéric Leutz, ayant dans l'intervalle perdu son père et été forcé par ce triste événement de suspendre quelque temps ses études. Venu à Paris en 1850, il entra au Conservatoire, dans la classe de solfège de M. Savard, et remporta le premier prix l'année suivante. Admis en 1852 dans la classe d'harmonie et accompagnement de M. Bazin, il remportait an second accessit en 1853 et un second prix en 1855, et passait dans la classe de composition d'Halevy. II n'avait pas cessé, pendant tout ce temps, d'étudier le piano, d'abord avec M. Jonas, ensuite avec M. Marmontel. Forcé par les exigences de la vie de quitter le Conservatoire pour accepter un emploi d'accompagnateur aux Bonnes-Parisiens, M. H. Salomon écrivit pour ce théâtre la musique d'un ballet: Fascina- tion, représenté en 1856. il remplit les mêmes fonctions au Théâtre-Lyrique. de 1860 à iS7O, et fit jouer à ce theâtre les Dragées de Suzette, opéra comique en 1 acte (1866). Il écrivat aussi la musique de la cantate le Génie de la France, executée à ce théâtre le 15 août de la même année. En 1870, M. H. Salomon est entré à l'Opéra comme second chef des chœurs; il y e-t devenu chef du chant. On doit à M. Salomon de nombreuses compositions deux symphonies, un quatuor pour instruments à cordes, une sonate pour piano et violon, environ 200 mélodies vocales, des morceaux de musique religieuse, des romances sans paroles pour piano, piano et violon ou piano et violoncelle, un Adagio religioso, exerute aux conrerts du Chàtelet en 1876, outre une demi-douzaine d'ouvrages dramatiques parmi lesquels l'Aumômer du régiment, opéra comique en 1 acte reçu à l'Opera-Comique avant la guerre, et mis A 1' tude depuis au TheâtreNational-Lyrique. Il a fait représenter enfin, le fer février t88d, sur le Théâtre royal d'Anvers, un opéra en 5 actes: Bianca Capello. M. Salomon est officier d'académie. SALVAYRE, GERVAIS BERNARD, compositeur français, né à Toulouse le 24 juin 1847. fit ses premières études artistiques à la maîtrise de la cathédrale, puis entra nu Conservatoire de cette ville où il étudia le piano et l'harmonie Dans une de ses tournees d'inspertion, M. Ambroise Thomas le remnrqua et le fit admettre au Conservatoire de Paris, où il eut pour maîtres MM. Benoist, Ambroise Thomas et F. Bazin. Il y obtint, en 1866, un deuxieroe accessit d'orgue et un troisième de fugue. En 1871. M. Salvayre obtenait le second prix et en 187t. le premier grand prix de Home, avec la cantate intitulee Calypso. Pendant son séjour en Italie, M. Salvayre publia à Milan, chez l'editeur Ricord, quelques melo liei vocales écrites sur des paroles italiennes. A son retour à Paris, au commencement de 1874, il fut nomme chef du chant au théâtre du Châtelet, devenu, pour peu de temps, Opéra populaire. Il écrivit la musique d un divertissem*nt dansé intercalé dans l'opéra de Grisar, les Amours du Diable. représenta ainsi modifie à ce théâtre, le 18 novembre 1874. Le 22 mars 1874, les Concerts populaires avaient exécuté une ouverture symphonique de M. Salvayre. Enfin, le 18 avril 1877, le Theâtre-Lyrique- National donnait, du même compositeur, un ouvrage en 4 actes, le Bravo, qui fut assez bien accueilli. Un opera comique Egmont, de ce compositeur, était accepte en 1886 à l'Opéra-Comique.

SAMAROW, GREGOR. Voy. Meding.

SAND, MAURICE DUNEVANT (dit), peintre et littérateur Irançais, fils de la célèbre et regrettee George Sand. m rte en son château de Nohant le 8 juin 1876, est no à Paris vers 1825. Il étudia d'abord la peinture sous la direction d'Eugène Delacroix et exposa quelques toiles aux Salons annuels, notamment Léandre et Isabelle, le Grand Bissextre, le Loup garou(1857); le Meneu d'loups dessin (1859); hluletiers, toile, un Marché d Pompei, la Campagne romaine, aquarelles (1861), etc. Il a publie Masques et bouffons, comédie italienne, texte et illustra- tions en couleur (1859, 2 vol.); Six mille lieues d tonte vapeur (1862); Callirhoé (1864J; Raoul de la Chastre (1865); le Monde des Papillons, cauaeries d travers champs, texte et dessins (1866); le Coq aux cheveux

d'or (1867); Miss Mary (1868); l'Auqusta (1873); Ma. demoiselle de Cérignan (1875), etc. Il lui revient en ouIre une part plus ou moins grande à plusieurs pièces dramatiques de sa mère. M. Maurice Sand est chevalier de la Légion d'honneur depuis 18G0.

SANDRIQUE, PAUL. homme politique français, avocat, ne à Brunehamel (Aisne) le 14 juin 1845. Il fit son droit à Patis, s'inscrivit au barreau et plaida plusieurs procès politiques qui le firent remarquer. Secrétaire de Clement Laurier depuis 1869, il suivit à Tours la delégation du gouvernement et eut la direction de la sûreté générale, Il devint ensuite secrétaire particulier de Gambetta, dont il est reste l'ami jusqu'à sa mort. Elu deputé de la 1re circonscription de Vervins en remplacement de bi. Soye, décédé, en janvier quoique ayant d'abord decliné la candidature, M. Sandrique siégea an groupe de l'Union répuhlicair e. Il a été elu depnte de l'Aisne le 18 octobre 1885, en tête de la liste, et a voté l'expulsion des princes.

SANS-LEROY, CHARLES FRANÇOIS, homme politique français, ne à Toulouse le 4 novembre 1848. Il fit son droit, serrit pendant la guerre comme officier des mobiles de l'Ariege, et fut décoré de la Légion d'bont eur pour sa conduite à cette époque. Nomme sous-préfet à Barbzieux an commencement de 1872, M. Sans-Leroy devint secrétaire-général de la préfecture de la Corse', puis de celle de Maine-et Loire, fut revoque au 16 mai 1877, rentra dans l'administration, comme sousp-efet de Toulon, à la fin de la même année, et finalement donna sa démission et se retira dans l'Ariege oit est sa résidence. Devenu conseiller général, maire de Damazan, M. Sans-Leroy figurait sur In liste républicaine nndérée de l'Ariege, et fut elu au scrutin du 18. Il a vote contre les projets d'expulsion des prunses.

SAPPEY, MARIE PBILJBERT CONSTANT, médecin français, ne en 1810 à Bourg, étudia la medecine à Paris et fut reçu docteur en 1843 et agrégé des sciences chirurgicales l'année suivante. Devenu chef des travaux anatomiques à la faculté, puis chargé d'un cours d'anatomie, il fut nommé à cette chaire en 1868, et l'a conservée depuis. M. le docteur Sappey est membre de l'Academie de médecine depuis 1862. On lui doit Traité d'ana- tomie descriptive (1847-63 3 vol.), dont la 3* édition a paru de 1876 à 1882; Recherches sur L'appareil respi- ratoire des oiseaux (1841); Recherches sur la eonformation de l'urètre de l'homme (1854); Anatomie. physiologie, paihologit des vaisseaux lymphutiques cher l'homme et les vertébrés (f874 et suiv.); Atlas d'anatomie descriptive et suiv.); Etudes sur l'appareil mucipare et sur le systeme lymphatique des poissons (1880), etc. -Le docteur Sappey est of6cier de la Légion d'honneur depuis 1878.

SARCEY, FRANCISQUE, littérateur et journaliste français, né à Dourdan. (Seine-et-Oise le 8 octobre fit ses études à Paris, au lyrée Charlemagne, et fut reçu à l'Ecole normnle le cinquième le premier de la promotion était M. Taine et le troisième Edmond About. Successivement professeur à Chaumont, à Lesaeven, à Rodez et à Grenoble, il se trouva l'objet dans cette derniere ville, de tels traras, pour aioir collaboré sous nn pseudonyme à une feuille locale, qtr'il offrit sa démission au ministère et fut mis en disponibilité. Il revint alors à Paris et entra au Figaro (1858), presente par Edmond About; mais celui-'i aynnt éte peu après l'objet d'attaques violentes de la part du Figaro. M. Sarcey quitta ce journal; il collabora alors à la Revue europeenne, puis entra à l'Opinion nationale, lors de la fondation de ce journal, en 1859. pour y rédiger le feuilleton dramatique il a passé comme critique dramatique, en 1867, au journal le Temps qu'il n'a pas quitte depuis. Entré comme chroniqueur au Gaulois, à la fondation de ce journal (1868), M. Sarcey y a fourni des articles presque quotidiens pendant environ deux années. Il a collaboré en outre au Nain jaune, à l'lllustration, à la Revae nationale, à la Semaine umverselle de Bruxelles, à la Nouvelle Revue de Paris, à l'Encyclopedie générale, à la Revue illustrée des Deux- Mondes, etc. 11 a publié quelque temus après la Commune une brochure heb lomadaire: le Drapeau tricolore; après quoi il suivit, en 1872, Edmond About au XIX· siecle, dont il est reste longtemps le collaborateur le plus actif et comme la cheville ouvrière. M. Francisque Sarcey a pris également une part considerable aux conférences libres creees à Paris, principalement à la salle dc boulevard des Capucines, et s'y est fait promptement une grande réputation d'orateur facile, agréable et savant. 11 v traite d'une manière spéciale, et avec une grande autorite, l'histoire ou la critique dramatique. M. Francisque Sarcey a publié le Nouueau Seigneur du vtllage, nouvelles le Mot et la chose, études et récréatiens philosophiques le Bilan de l'année 1868, avec M. Ranc et antres (1868) une Histoire du siège de Paris (1874); Etienne Moret, roman quasi autobiogra- phique (1875); le Piano de Jeanne (/876); Comediens et comédiennes, première série: la Comédie francaise (1876-77, in-8*, eaux-fortes); Souvenirs de jeunesse, Gare d vos pas (1884), etc. On lui doit en outre une édition, avec préface et notes, des Œuvres de PaulLouis Courier. Il est, enfin, chroniqueur à la France. SARDOU, VICTORIEN, auteur dramatique, membre de l'Academie française, né à Paris le 7 novembre 1831, suivit d'abord les cours de la faculté de mede ine, mais, entraine par une vocation irrésistible, il abandonn bientôt cette voie et collabora à diverses revues ou publirations périodiques et encyclopédiques, tout en donnant des leçons pour ajouter à ses ressources, alors fort modestes. lt aborda également le théâtre et fit jouer en 1854, à l'Odpon, avec le plus complet insuccès, la Taverne des étudiants. Peut-être y aurait-il renoncé, si son mariage avec Mlle de Brécourt (1858) ne l'avait mis en relations plus étroites avec le monde artiste et surtout avec la celèbre Dejazet qui se proparait à ouvrir son

petit thAAtre du boulevard du Temple, pour lequel elle engagea le jeune auteur à lui écrire quelques pièces. Son veritable début au théâtre date donc de cette époque et a eu lieu au Théâtre-Dejazet auquel il a donné suces- sivement Candide, les Premières armes de Figaro, Monsieur Garat, les Prés Saint-Gervais (1859-62). En même temps il donnait aux divers théâtres de genre les Gens nerveux, au Palais-Royal les Pattes de mou- che et Piccolino, au Gymnase les Femmes fortes, l'Ecureuil, et surtout Nos intimes, an Vaudeville (1861); la Perle noire. les Ganaches, au Gymnase et la Papillonne, au Français (1862); Bataille d'amour, opéra fornique, avec M. Darlin; les Diables noirs, au Vaudeville (1863); le Dégel, au Théâtre-Dejazet; Don Quichotte, féerie, au Gymnase; les Pommes du voisin, au Palais Royal (1864); les Vieux garçons, au Gymnase; la Famille Benaiton, au Vaudeville (1865); Nos bons villageois, au Gymnase; Maison neuve, au Vaudeville (1866); Sérnphine, an Gymnase (1868); Patrie, grand drame en 5 actes, à la Porte Saint-Martin (1869) Fernande. au Gymnase (1870); le Roi Carotte, grande opérette-feerie. musique d'Oifenbarh, à la Galté; Rabagas, comédie à allusions politiquea transparentes qui donnèrent lieu à des échanges de horions répétés plusieurs soirées de suite, jouée au Vaudeville (1872) Andréa, au Gymnase; l'Oncle Sam, au Vaudeville; les Merveilleuses, aux Variétés (1873); la Haine, drame historique joue é la Gailé, sans succès, quoique méritant de réussir; les Prés Saint-Gervais, transformés en opéra bouffe, aux Variétés (1874); Ferréol, au Gymnase (t875); Piccolino, transformé en opéra comique en 3 actes, avec musique de )1. Ernest Guiraud (1876), sujet qui avait d jà séduit un autre compositeur, M- de Grandval, et qui avait paru en consequence sous la forme d'un opéra italien, à la salle Ventadour, en 1869; Dora, comédie en 5 actes, au Vaudeville (1877); les Bourgeois de Pont-Arcy romédie en 5 actes, même théâtre (1878); Daniel Rochat, coen !i actes, au Théâtre-Français (1880);

pièce en 4 actes au Vaudeville (1881); Théodora, drame en 8 actes et 8 tableaux, à la Porte Saint-Martin (1884); Georpette, comédie en 4 actes, au Vaudeville (1885); Patrie, transformé en grand opéra (t886), etc. Il a publié en outre quelques nouvelles, dont la Perle noire, portée à la s'ène plus tard; il a aussi collaboré à divers journaux depuis qu'il a acquis une si grande notoriété, notamment au Figaro, mais surtout pour répondre aux attaques dont il était l'objet dans la presse ou ailleurs. Peu d'auteurs dramatiques ont fait preuve d'une fécondité comparable à celle de M. Sardou, peu également se sont entendu necuqer avec plus de constance et, il faut le dire, plus d'apparence de raison, du crime de plagiat; enfin il a su se fairt dans ces derniers temps des ennemis de plus d'un genre, par exemple avec son Rabagas et ses Merveilleuses d'une part, et d'une autre, avec son Oncle Sam, qui réédite tous les lieux communs débités depuis un demi-siècle contre les mœurs américaines par des gens d'imagination assez riche pour prêter. Neanmoins, M. Sardou a vu, jeune encore, couronner aa carriere par la plus hante dignité qu puisse offrir la République des Lettres: il a été élu membre de l'Académie française, en remplacement d'Autran, le 7 juin 1877. Son unique concurrent sérieux était M. le duc d'Audiffret- Pasquier, président du Sénat, dont l'attitude dans la crise politique déclarée la veille à peine, a seule fait manquer l'election et assuré celle de l'auteur du Roi Carotte, mais aussi de Patrie. M. Victorien Sarduu est officier de la Légion d'honneur depuis 1869.

SARLAT, N., homme politique français, né à la Guadeloupe le 24 avril 1853. Rédacteur du Progrès, journal républicain de cette colonie, il se présenta dans la 2e circonscription aux élections de 18Rt et fut élu au scrutin de ballottage du octobre. Elu député de la Guadeloupe, le deuxième, aux élections d'octobre 1885, M. Sarlat a voté l'expulsion des princes.

SARRETTE, HIRMAN, homme politique français, né à Lacaussade (Lot-et-Garonne) le 18 octobre 1822. Grand propriétaire, membre du Conseil général de Lotet-Garonne, depuis 1867, M. H. Sarrette s'engageait, en 1870, dans le bataillon de mobiles où son fils était officier. Elu représentant à l'Assemblée nationaie, le 8 février 1871, il siégea à la droite bonapartiste et repoussa les lois constitutionnelles. Elu député de l'arrondissem*nt de Villeneuve-sur-Lot, avec une très forte majorite, le 20 fevrier 1876, M. Sarrette était réélu de même le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Le 4 octobre 1885. il était elu deputé de Lot-et-Garonne -or la liste monarchiste, et reprenait sa place à la droite bonapartiste. BARRIA, ENRICO, compositeur italien, né à N;iples le 19 février se livra de bonne heure à l'étude de la musique, sous la direction de R. G. Vitale pour le piano, de N. Fornasini et du baron Staffa pour l'harmonie et la composition. Il n'avait que dix-sept ans lorsqu'il donna au Théâtre Nuovo. de sa ville natale, son premier ouvmge, un opéra boutée intitulé Carmosina, qui eut un très grand succès (1853). II a donné depuis: /)onna Manuela, au même théâtre (1856) Estella, au Fondo (f858); puis, après un silence prolongé Rabbeo e l'intrigante, opéra bouffe, joué au théâtre Rossini, avec un succes immense (1872); Guidetta, opéra semi sérieux (mai 1875), et la Campana dell' eremitaqqio, sur une traduction italienne des Dragons de Villars (septembre 1875). Ces deux derniers ouvrages ont été representes au Théâtre Mercadante (ancien Fondo), où M. E. Sarria était entré en qualité d'accompagnateurpianiste, vers 1873.

SARRIEN, JSAN MARIE FERDINAND, homme politique français, ministre, né à Bourbon-Laney le 15 octobre 1840, fit ses éludes au lycée de Moulins et son droit à Paris. Reçu licencié en 1863, il se fit inscrire au barreau de Lvon. Nomme capitaine des mobilisés do son département en 1870, M. Sarrien assista à la bataille de Dijon, et fut decore de la Légion d'honneur après la guerre, pour sa

belle conduite devant l'ennemi (sept. f871). Rentré dans sa famille, il succédait à son père, mort en octobre 1871. à la mairie de Bourbon-Lancy. Révoqué au 24 mai (t873), réinstallé en 1876, il était de nouveau révoqué au 16 mai (1877). 11 représente le canton de BourbonLancy au Conseil général de Saline-et Loire, dont il est devenu vice-président. Elu député de la 2e circonscription de Charolles le 20 février 1876, M. F. Sarrien siégea an groupe de la gauche républicaine, fit partie des 363 qui votèrent contre le cabinet de Broglie et fut réélu le 14 octobre 1877. Il fut également réélu le 21 août 1881. Député laborieux, actif et fort capable, M. Sarrien était appelé par M. Henri Brisson, le 6 avril 1885, au ministère des postes et télégraphes, en remplacement de M. Cochery. Démissionnaire avec ses collegues le 29 décembre suivant, ayant dans l'intervulle été élu député de Saöne-et-Loire, le 4 octobre, en tête de la liste républicaine, il entrait dans le cabinet de Freyrinet, constitué le 7 janvier 1886, avec le portefeuille de l'intérieur.

SASS, MARIE CONSTANCE Snase (dite SAX. puis SAXR et enfin), cantatrice belge, fille d'un chef de musique mililaire, est n"e à Gand le 26 'nnvier 1838. A la mort de son pè-e, elle fut admise au Conservatoire de sa ville natale puis, obligée de donner des leçons pour vivre, elle accepta un engagement au casino des Galeries Saint-Hubert, à Bruxelles, où elle chanta environ dix-huit mois. Venue ensuite à ,Paria, elle parut dans divers rafes-concerts, d'abord au café des Ambassadeurs des Champs-Elysées, puis au casino du Palaie-Rovalenfin au café du Géant. situé boulevard du Temple. Mer Ugalde, l'ayant entendue chanter dans ce dernier établissem*nt, fut frappée de la beauté de sa voix elle s'offrit à lui donner des leçoni et finalement la fit engager au Thé6tre-Lyrique, où elle débuta le 1er octobre 1859, sous le nom de Marie Sax, dans le rôle de la comtesse, des Noces de Figaro. Son succès fut complet, et elle parut successivement dans Orphde, PAilémon et Baucis et Robin des bois, pendant le court passage qu'elle fit à ce théâtre. Engagée à l'Opéra, elle debutnit le aodt 1860 dans Robert le Diabla; elle y parut ensuite dans la Juive, le Trouvère, les Huguenots, où sa voix puissante, étendue et sonore fit merveille dans le rôle de Valentine puis dans les Vêpres siciliennes, Don Juan, etc. Elle fut chargée enfin de créations importantes dans le Thannzuser de Richard Wagner, Don Carlos de M. Verdi, et surtout dans l'Africaine de Meycrbeer, où le rôle de Selika lui fit le plus grand honneur. M- Sasse resta attachée à l'Opéra jusqu'en septembre t870; la guerre l'avant éloignée de France, elle se voua à la carrière italienne, à Inquolle elle se preparait d'ailleurs depuis quelque temps, y ayant fait une sorte de début, à Bade, l'annee précédente. Elle a parcouru depuis, avec le plus grand succès, les principales villes d'italie a chanté ensuite en Espagne, en Angleterre, etc. Mariée au mois de mars 1864 avec M. Castan, dit Castelmary, chanteur de province qu'elle avait fait engager à l'Opéra, elle en été séparée judiciairement en janvier 1867. A la suite d'un procès que lui intenta, pour faire un peu de bruit, sans doute, M. Adolphe Sax, fracteur d'instruments de cuivre, son compatriote, M» Sasse. forcée d'abandonner son nom de théâtre, finit par adopter celui de Sas8, dont l'orthographe diffère peu de son nom véritable.

SAUSSIER, Fini GUSTAVR, général français, né à Troyes le 16 janvier 18t8. Elève de Saint-Cyr. il en sortait en 1850 comme sous-lieutenant d'infanterie et était promu successivement lieutenant en 1854, capitaine en 1855, major en 1363, lieutenant-colonel en et colonel endecembre 1869. Après avoir fait les campagnes de Crimée, de Kabylie d'Italie et du Mexique, le colonel Saussier était à la tête du 41e régiment d'infanterie de ligne lorsqu'éclata la guerre de 1870. 11 rit partie de l'armée de Hazaine, avec laquelle il se tn uva naturellement enfermé dans Metz assiégée, et signa, au moment de la capitulation, une protestation énergique, signée également par un grand nombre d'officiers et remise au maréchal Lebœuf. Prisonnier des Allemands, le colonel Saussier parvint à s'évader, et alla rejoindre l'armée de la Loire par le chemin le plus sur, sinon le plus court, c'est-à-dire par l'Autriche et l'ltalic. Promu général di brigade le 5 janvier 187t, il reçut un commandement en Algérie. A une élection partiel e qui se produisit dans l'Aube, en novembre 1873, le général Saussier fut elu représentant de ce département à l'Assemblée nationale, y prit place au centre gauche et vota les lois constituti nnelles. Il refusa la candidature qui lui était offerte à l'un des sièges sénatoriaux inamovibles et parut d'ailleurs decide à renoncer à la vie politique, car il ne se présenta pas aux élections suivantes. Appele au commandement d'une brigade d'infanterie à Marseille en mii 1867, M. Saussier était promu divisionnaire le 6 juillet 1878 et nomme au commandement d'une division du 6e corps d'armée, à Nancy, en janvier 1879; le 31 mars suivant, il était placé à lu tête du 19° corps d'armée à Alger, d'où il était appelé au commandement du 6e corps, à Châlons-sur-Marne, en août 1880. M. le général Saussier était nommé gouverneur de Paris le !6 mars 1884. Commandeur de la Légion d'honneur depuis 1872, il était promu grand officier le 8 juillet 1881.

SAY JEAN-BAPTISTE LÉON, économiste et h mme d'Etat française, ancien ministre. senateur, membre de l'Academie française, petit-fils du celebre économiste Jean-Baptiste Say, est né à Paris le 6 juin 1828. Occupé de bonne heure d'économie politique, M. Léon Say entra à la rédaction du Journal des Débats, dont il devint bientôt l'un des propriétaires, et épousa la fille du directeur, Edouard Bertin. Il collaborait en même temps au Journal des économistes et à l'Annuaire de l'économie politique. Aux élections législatives de 1869, M. L. Say se présenta dans la 3e circonseription de Seine-et-Oise, comme candi lat de l'opposition liherale; il se retira après le premier scrutin, M. Lefebvre

Pontalis, alors candidat de l'opposition démocratique, ayant obtenu la majorité relative. Resté à Paris pendant le siège. il prit une part active, en sa qualité d'administrateur du chemin de fer du Nord, au service du transport et de la distributi n des vivres. Aux élections du 8 février 1871, M. Léon Say fut élu représentant de Seine-et-Oise le cinquième sur onze et de la Seine le trente- quatrième. Il opta pour la Seine et prit place an centre-gauche républicain. Le 5 juin suivant, il était appelé à la préfecture de la Seine en remplacement de M. Jules Ferry, démissi snnaire. Comme son prédécesseur, M. Léon Say avait attaqué vivement l'administration de M. Haussmann; mais il lut montrer qu'il était lui-même un administrateur aussi capable qu'honnête, par les améliorations intelligentes qu'il apporta dans les services et par la mise à l'étude et l'exécution de travaux vraiment importants et utiles. Député de Paris, il défendit avec ardeur, devant l'Assemblée, cette capitale calomniée par ceux-là qui ne la voient qu'à travera le voile d'une haine instinctive, inspirée par le souvenir terrifiant de quelque conte de nourrice, et porta témoignage de la grande sagesse » du Conseil municipal elu par elle et composé, comme on sait, d'une collection d'effroyables croquemitaines. tl ne réussit pourtant pas à obtenir le retour de l'Assemblee à Paris, et voulut dès lors donner sa démission de préfet de la Seine (février 1872); mais l'intervention de M. Thiers réussit à l'en dissuader. Le 7 décembre suivant, M. Léon Say était appelé au ministère des finances. Démissionnaire après le 24 mai, il reprenait le portefeuille des finances dans le cabinet du 10 mars 1875. Il ne put toutefois être longtemps d'accord avec M. Buffet. Le 25 septembre 1875, M. L. Say faisait, à Stors, un discours dans lequel il glorifiait trop l'acte du !5 février et saluait avec une courtoisie sans mesure l'avénement de la République, en comparaison du discours dans lequel M. Buffet déveioppait, presque au même moment, la thèse contraire à Dompaire, M. Buffet voulut s'opposer à l'insertion à l'Officiel du discours de Stors et il fallut l'intervention du maréchal de Mac-Mahon pour qu'elle fùt faite. Peu après, M. Say se portait candidat au Sénat dans le département de Seine-et-Oise et signait, avec MM. GilbertBoucher et Feray, une circulaire qui déplut encore plus A l'irascible chef du cabinet; il intervint de nouveau: M. Say donna sa démission, qui fut acceptée, mais qu'on le pria de reprendre, quand plusieurs de ses collègues eurent déclaré nettement au maréchal qu'ils étaient résolus à le suivre dans sa retraite. M. Léon Say demeura donc, fut élu sénateur de Seine-et-Oise, tandis que M. Buffet ne parvenait à se faire elire nulle part à aucun titre, après cinq tentatives, et conserva a aon portefeuille dans le cabinet Dufaure, du 10 mars 1878 et dans le cabinet Jules Simon, dn 13 décembre suivant. Il se retira avec ce dernier le 17 mai 1877; mais le gouvernement ayant décidement échoué dans ses tentatives de réaction, il rentrait aux finances dans le cabinet Waddingtnn du 14 décembre suivant, premier de l'administration de M. Jules Grévy. M. Léon Say suivit dans sa retraite M. Waddington, le 17 décembre 1879, après avoir signalé cette periode de son passage aux affaires, nolamment, par l'émission de l'emprunt en 3 0/0 amortissable. Nomme à l'ambassade de Londres le 30 avril 1880, il en revenait pour occuper le fauteuil de la présidence du Sénat, auquel il avait été élu le 25 mai 1880. Au renouve lement de la représentation sénatoriale de Seine-etOise, le 8 janvier 1882, il était reelu en tête de la liste, et acceptait de nouveau le portefeuille des finances dans le cabinet formé le 31 du même mois par M. de Freycioet, qu'il suivait dans sa retraite le 29 juillet suivant, étant remplacé dans le cabinet Duelere, qui suivit, par N. Tirard. Depuis lors, bien qu'il ait été assez souvent question de son retour aux affaires. M. Léon Say a const.imment décliné toutes les offres qui lui en ont été faites. Dans la question des princes, il a voté contre la lui d'expulsion.

M. Leon Say a publié Théorie des changes étrangers, traduction de l'anglais de M. Goschen, ai ec une introduction Hiatoire de la Caisse d'escompte (1848); la Ville de Paris et le Crédit foncier; Lettres à MM. les membres de la commission du Corps légialatif, Observa- lions tur le système financier dt df. le préfet de la Seine (1865); les Obligations populaires, avec M. L. Walras; Examen critique de la situation financière de la Ville de Paria (1866J; Rapport sur le paiement de l'indemnité de puerre (1875J, etc. Citons encore le Dictionnaire des finances publie sous ma direction (1886). Il a été élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques, en remplacement de Dubois, en décembre 1874, et membre de l'Académie française, en remplacement d'Edmond About, le 10 février 1886.

SBORGI, GIUSEPPE MARIA, pianiste, violoncelliste et compositeur italien. né à Florence le 30 mars 1814, est élève de A. Palafuti pour le piano, de Gaetano Giorgetti pour le violoncelle et de P. Picchianti pour la composition. Son éducation musicale achevee, il se livra à l'eneeignement du chant, du piano, du violoncelle et de la composition et devint premier violoncelle au théâtre de la Pergola, à l'orchestre duquel il est resté attaché pendant quarante ans. Il a fait aussi partie, comme violoncelliste, de la musique de la chambre et .de la chapelle du grand duc de Toscane Léopold Il. On doit à M. Sborgi de nombreuses compositions, parmi lesquelles on cite principalement un concerto de violoncelle et un concerto pour violoncelle et piano; outre divers opéras: Demofonte. il Giorno natalizio, Ippolita degli Azzi, Arezzo, il Tesoro, etc., qui ont tous été joues à Florence.

SCHARF, CEOGE, artiste et littérateur anglais, Dis d'un artiste bavarois établi à Londres en 1816, y est né le 16 décembre 1820, fit de bonnes études artistiques tous la direction de son père et suivit les cours de l'université de Londres, puis ceux de l'Académie royale des

Arts à partir de 1838. Son premier ouvrage publié con siste en une série de gravures intitulée Effets scéniques, représentant diverses scènes de Shakespeare etdu théâtre classique anglais, remis en honneur par Macready à Covent-Garden (i838-39). En 1840. il fit un voyage en Italie, puis accompagna sir C. Fellows dans la Lycie et autres parties de l'Asie-Mineure, où il retourna en 1843, en qualité de dessinateur attaché à une mission officielle. Il en a rapporté une abondante collection de vues, dessins, croquis de sculptures antiques, qui ont été déposés au Musée britannique. Après son retour, il exposa quelques toiles à l'Académie royale et à l'Institution britannique, mais il a surtout acquis une grande réputation dans l'illustration d'ouvrages de luxe, tels que la Lycie de Pellows; les Légendes de l'ancienne Rome de Macaulay (1847); l'Horace d'Eilman (1849); le Nanuel de peinture italienae et allemanda de Kugler (1851); l'ouvrage de M. Layard sur Ninioe; les Dictionnairea classiques du Dr Smith: les Poèmes de Keath; le Livre d: prières illuatrd de Mnrray; le Dante de Pollock, la Vie de Stothard de Brav, etc. Elu membre de la Société des Arts en 1852 et correspondant de l'institut archéologique de Rome en 1858, il a fait à l'Institution royale un cours sur l'art italien et a été nommé en 1857 secrétaire et conservateur de la Galerie nationale de portraits, dont il est devenu directeur en 1882. M. G. Scharf a fait depuis divers conrs très suivis à l'institution royale, et a écrit une Histoire des caractères de l'art grec, en tête de la Grèce de Wordsworth; Description des sections grecque, romaine et pompeienne, au palais de Cristal; Notes artistiques et descriptives sur les tableaux remarquables de Cexpoaitiondes vieux maitres, à l'Institution britannique (1858); Catalogue des tableuux et œuves d'art du palaia de Bienheim (1860); Catalogue raisonne des peintures appartenant à la Société des antiquaires de Londres (1865) et un grand nombre d'autres Catalogues des peintures de Knowsley Hall, de Woburn-Abbey, etc. Il a collaboré à la Fine Arts Quarterly Review, au Old London, au Journal de l'Institut royal archéologique, d l'archæologia, etc.

SCHERER, EDMOND HENRI ADOLPHE, littérateur et theologien protestant français, sénateur, né à Paris le 8 avril 1815, fit ses études partie à Paris et partie en Angleterre, puis alla étudier le droit et la théologie protestante à Strasbourg. Professeur d'exégèse à l'Ecole évangelique de Genève en 1845, il rédigea dans cette ville le journal la Ré/ormation au XIXe siècle. Ayant résigné sa chairo ea. 1850 pour cause de dissentiment avec le programme orthodoxe, M. Edmond Scherer devint un des collaborateurs les plus actifs de la Revue de théologie et de philosophie chrétienne, fondée à cette époque par M. Colani et de la Bibliothéque universelle de Genève, ainsi qu'un des chefs du mouvement libéral qui s'est poursuivi jusqu'à ces derniers temps au point de prova- quer une scission dans l'Eglise évangélique française. M. Schérer était un des principaux collaborateurs du journal le Temps depuis sa fondation, lorsqu'il le quitta en 1879 et passa quelque temps au National; il a donne depuis des artirles littéraires au premier do ces journaux il a été egalement rédacteur de l'Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise. Correspondant, en outre, du Daily-News de Londres, M. Scherer adressait de Versailles à ce journal, le 31 décembre 1873, une depêche rédigée en anglais, relative aux dispositions du abinet italien envers nous, inspirées par la présence de l'Urénogue dans les eaux de Civita Vecchia. M. de Broglie, alors ministre de l'intérieur, arrêta la dépêche dont quelques feuilles officieuses publièrent une version habite, œuvre de quelqu'un de ces traducteurs dont les italiens disent traduttore traditore, signalant M. Schérer cnmme ayant voulu indiquer à un gouvernement étranger « un moyen sûr et facile d'engager la France dans une nouvelle guerre ». L'affaire fit beaucoup de bruit à cette époque, mais grâce au touchant accord qui existe dans la presse française, on n'en parla bientôt plus, et M. de Broglie se convainquit aisément d'avoir eu raison. Porté sans sucrés aux élections générales du 8 février 1871 dans le département de Seine-et-Oise, M. Schérer fut élu le 2 juillet suivant représentant de ce département à l'Assemblee nationale et prit plase au centre gauche républicain, dont il fut un des membres les plus distingués et les plus utiles. Il a été nommé sénateur inamovible le i5 décembre 1875, au sixième tanr de scrutin. Il a fait partie, en 1872, de la commission d'examen du traité relatif à la libération du territoire. En juin 1879, M. Schérer s'est prononce contre le retour du parlement à Paris, bien qu ayant été d'un autre avis auparavant; en juin 1886, il a voté contre l'expulsion des princes. — M. Edmond Schérer a publié la Critique et a Foi(1850); Alexandre Vinet, sa vie et ses écrits (1853); Lettre à mon curé (1857); Mélanges de critique religieuse (1860); Etudes critiques sur la littérature contemporaine (1863-86, tomes 1 à VIII); Mélangea d'histoire religieuse (1864) plusieurs autres recueils d'articles de critique litteraire ou religieuse et quelques brochures de circonstance.

SCHEURER-KESTNER, AUGUSTE. chimiste et homme politique français, sénateur, né à Mulhouse le 11 février 1833 il fit ses études scientifiques à la faculté de Paris, puis retourna en Alsace en 1854, s'y maria peu après et prit la direction de la grande fabrique de produits chimiques fondée à Thann par son beau-père, Charles Kestner, ancien représentant à la Constituante de 1848, où il avait siegé sur les bancs de la Montagne. M. Scheurer lui-même. imbu d'idees républicaines, avait subi, étant à Paris, une condamnation à quatre mois de prison et 2,000 francs d'amende et devait être soumis en conséquence à toutes les vexations que faisait peser sur les suspects la loi de sûreté générale. Cette situation le plaça naturellement à la tête du parti démocratique d'Alsace, l'un des plus nombreux, comme l'Alsace était une des provinces les plus éclairées de la France. M. Scheurer-Kestner a fondé à Thann, en 1865, une so-

clété coopérative de consommation qui servit de type à beau-oup d'autres. Nommé après le 4 Septembre directeur de l'établissem*nt pyrotechnique de Cette, nar la Délegation gouvernementale de province, il était élu, le 8 février 1871, représentant du Haut-Rhin à l'Assemblée nationale. M. S'heurer prit place i gauche et, après la signature de la paix, donna sa démission avec ses collègues d'Alsace-Lorraine et abandonna son établissem*nt industriel pour rester Français. Le t juillet suivant, le département de la Seine le choisit pour représentant, par 108,038 voix. M. Scheurer-Kestner prit place à l'extréme-gauche, avec laquelle il a constamment voté, et se fit inscrire anx réunions de l'Union républicaine. Il a été élu sénateur inamovible le 15 decembre 1875, au sixième tour de scrutin et éte pendant plusieurs sessions serrétaire du Sénat. M. Srheurer-Kestner a voté l'expulsion des princes. M. ScheurerKestner a collaboré au Bulletin de la Société chimique de Paris, dont il fait partie, aux Comptes rendus de l'Académio des sciences, aux Annales de chimie et de physique, à l'Association, au Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse dont il est lauréat, etc. il a publié à part, entre autre travaux Principes élémentaires de la théorie chimiqete des types, appliquée aux combinaisons organiques (1862). Il a été président du conseil d'administration et directeur de la République française.

SCHLIEMANN HEINRICH, archéologue allemand, né à Ankershagen (Mecklembourg-Schwerin) le 6 Janvier 1822, est fils d'un pasteur protestant qui lui inspira dès l'enfance une vive admiration pour les héros de 1 antiquité grecque. Il devait se passer du temps avant que ce grand amoar pour l'ancienne Grèce portât ses fruits. Le père du jeune homme ayant perdu sa cure, celui ci ne put même poursuivre ses études, et fut obligé d'entrer, à quatorze-ans, chez un épi ier de Fürstenberg, où il demeura cinq ans et demi. oubliant bien plutôt ce qu'il avait appRis. II obtint alors, par l'intermédiaire d'amis, une place de correspondant et teneur de livres dans une maison d'Amsterdam, aux appointements annuels de 600 florins, que son zèle ne tarda pas à faire é'ever à 1000. Envoyé à Saint-Pétersbourg, comme représentant de sa maison, en 1846, il s établissait à son propre compte des l'annee suivante, et ne quittait les affaires qu'en 1863, ayant fait une. fortune cons! lerable. Au cours de sa laborieuse existence, qa'il a d ailleurs pris la peine de nous raconter, M. Schliemann visita à peu près toutes les contrées de l'Europe, dont il apprit les langues, l'Egypte et l'Améri lue. Libre et riche, il recommença ses voyages, visita l'Inde, la Chine, le Japon, outre la 6rèce, vint à Paris étudier l'archéolog'e, puis retourna en Grèce, où il commença les fouilles, et par suite les découvertes qui l'ont rendu celèbi e. Son premier ouvrage, frnit de son récent voyage dans l'extrème-Orient, lut écrit en français sous ce titre: la Chine et le Japon au temps présent (1867); il publia ensuite, dans la même langue: Ithaque, le éloponese, Troie, recherches archéologiques (1869), résultat de ses premières fouilles; puis en allemand Antiquités troy nnes, rapport sur les fouilles de Troie, Atlaa d'antiquités troyennes, reproductions photographiques à l'appui du rapport sur les fouilles de Troie (1874). La mème année, il obtenait du gouvernement grec l'autorisât on de pratiquer des fouilles sur l'emplacement de la ville de Mycenes, où il découvrait en 1877 les cinq tombes royales attribuées par la tradition locale à Agamemnon et à ses compagnons, assassinés par Egisthe, et un tresor d'objets en or et en argent indiquant un avancement inattendu des arts industriels en Grèce à cette epoque, et sans nulle trace de l'mflueoce orientale. Il se rendit en Angleterre après cette découverte, et y fut ac ueilli avec enthousiasme. La compagnie des épiciers de Londres l'élut membre honoraire, outre la Société des antiquaires, l'Institut royal des architectes et l'Institutarcheologique. Les antiquités de M%cènes furent exposées au musee de South- Kens i ngton, et M. Schlieman publia en anglais, avec une préface de M. Gladstone Mycénes, relation des racherchea et des découvertes faites d Mycènes et à Tiryn. (1878J. En 1881, il publiait à Leipzig un nouvel ouvrage: Orchomenos, dans lequel il décrit un vovage d'Athènes à Orothomenos, Orchomenos et Cornais. II a dinné depuis: Troie (1883); et les Fonilles de Cyrws (1884). Il a été élu correspondant de l'Académie des sciences de Munich en 1882.

SCHMITZ, LÉONMARD, historien allemand, né à Eupen, près d'Aix-la-Chapelle, le 6 mars 1807, étudia l'histoire et la philosophie, à l'université de Bonn, avec Niebuhr, Welcker et autres et fut professeur au gymnase de cette ville de 1828 à 1832. Ayavt épousé une Anglaise il se décida à partir pour l'Angleterre en 1836 et s'y occupa de travaux historiques et pédagogiques. Nommé recteur de l'Ecole supérieure d'Edimbourg en 1845, il fut appelé par la reine Victoria, en 1859, à donner des leçons d'histoire au prince de Galles, puis, en 1862-63, au prince Alfred, depuis duc d'Edimbourg. Devenu principal du Collège international de Londres en 1866, il a résigne ces fonctions en 1874 et a été nommé eaeminateur pour l'enseignement classique à l'université de Londres. Le D' Schmitz a édité en Angleterre les Leçons de Niebuhr sur l'Histoire romaine, l'Histoire ancienne, la Géographie et ethnologie anciennes (1844-53, 8 vol.); il a fondé le Musée classique, journal périodique d'histoire et de littérature anciennes (1845-50. On lui doit, en outre, une Histoire populaire de Rome, une Hiatoire de la Grèce des Grammaires grecques et latinea, un Mauuel d'histoire ancienne (1855) nn Manuel de géographie ancienne (1867), an Manuel d'histoire du moyen dga (1859), une Histoire de la littérature latine (1877), et de nombreux articles à la Penny Cyclopœdia, à l'Èncyclopœdia Britannica et aux Dictionnaires classiques du Dr W. Smith. 1\ s'est tiit naturaliser anglais et a obtenu en 1881 une pension annuelle de 1,250 fr., en reconnaissance des services qu fi

a rendus à l'enseignement classique et il la nittérature. BCHCFLCHER, VICTOR, publiciste et homme politique français, sénateur, né a Paris le 21 juillet 1804, fit se- études an collège Louis-le-Grand, embrassa la carrière littéraire, collabora à l'Artiste avant à peine dixbuit ans et prit part dès lors au mouvement d'opposition libérale contre la Restauration. Membre de la fameuse loge des Amis de la vérité, puis de la Société Aide-toi, le ciel l'aidera l et plus tard de celle des Droits de l'homme, il collabora à la Revue républicaine, dont il fnt le principal bailleur de fonds (1830), à la ,Revue indépendante, à la Revue de Paris, à la Revue du progrès au Journal du peuple, à la Réforme, en un mot à la plupart des publications destinées à propager les doctrines de la democratie avancée. 11 donna, en outre, une attention toute particulière à la question de l'esclavage et. pour l'etudier de visu, fit un premier voyage, en 1829, aux Etats-Unis, à file de Cuba et au Mexique, au retour duquel il se fit le champion énergique et infatigable de l'emanripation. En 1840, il entreprenait un nou: veau voyage, dans le même but, aux Antilles et un autre en Egypte, en Grère et en Turquie en 1845. Enfin, en 1847, il visitait l'Afrique occidentale, particulièrement nos établissem*nts du Senégal et de la Gambie, où florissait l'esclavage. A son retour, il trouva la France cn répub ique. Arrivé à Paris le 3 mars, François Arago, ministre de la marine, le choisissait pour sous-secretaire d'Etat. Sans perdre de temps, M. Schœlcher faisait rendre, dès le lendemain, un décret portant institution d'une commission chargée de préparer 1 acte d'affranchissem*nt immediat des esclaves dans les colonies françaises. Huit jours après, un décret rayait du code pénal maritime la peine du fouet. Président de la commission instituée par te décret du 4 mars, M. Schœlcher prit la part la plus active aux travaux de cette commission, à laquelle est due la rédaction des décrets du 27 avril, abolissant l'esclavage dans les possessions françaises, et qui sont, à coup sûr, de ceux dont s'honore le plus un gouvernement. Elu représentant à la Constituante par la Martia'que et la Guadeloupe, il opta pour cette dernière colonie et fut réélu par elle à l'Assemblée législative. Il siegea dans ces deux assemblées à l'extrème-gauche et fut vice-president de la réunion de la Montagne. On doit à M. Schœl her un amendement qui obligea les compagniee de cheminà de fer à fournir des wagons de 3° classe ferméa et couverts, amélioration dont les voyageurs de la génération actuelle n'apprécient peut-être pas toute importance. Lorsque éclata le coup d'Etat du 2 décembre, M. Schœlcher venait de deposer, avec le colonel Ch rraa, une proposition d'abolition de la peine de mort, qu'on n'eut pas le temps de discuter. Membre du eomite de résistance formé le 2 décembre, avec Victor Hugo, Carnot et autres, M. Schœlcher était le lendemain à la barricade Saint-Antoine, où Baudin devait trouver la mort quelques secondes après que lui-méme, s'atançant au-devant de la troupe pour parlementer, recevait un coup de baïonnette. Proscrit. M. Schœlcher se réfugia en Angleterre et ne voulut profiter d'aucune amnistie. La nouvelle de nos premiers desastres put seule le décider à rentrer en .France, vers le milieu d'aoùt 1870. Le 4 Septembre, il était à Hôtel de ville et le 16, nommé colonel d'etat-major de la garde nationale. Appelé peu après au commandement de la legion d'artilleiie, il signait avec Dorian, le 31 octobre, l'avis de convocation aux élections municipales que le gouvernement devait annuler le lendemain. Elu, le 8 février 1871, représentant de la Seine à l'Assemblee nationale le dixième sur quannte-troie, il fut elu ensuite représentant de la Guyane et de la Martinique, et opta pour cette derniere colonie. Lors de l'insurre tion du 18 mars, M. Schœlcher reprit le commandement de l'artillerie de la garde nationale, qu'il avait résigne après la capitulation et fit, auprès du Comité central, des demarches de conciliation auxquelles il fut répondu par un ordre d'arrestation. Prisonnier de la Commune pendant trois jours, M. her, rendu à h liberté, s'abstint de toute nouvelle intervention. Il siégea à l'extrême-gauche de l'Assemblée, qui l'elut sénateur inamovible le 16 décembre, au septième tour de scr itin. Si geint à l'extrême-gauche, au Sénat comme à l'Assemblee, il vota en conséquence, notamment l'expulsion des princes en juin 1886, bien que porté d'abord et mme s'étant abstenu. Il y a également reproduit sa proposition de suppression de la peine de mort, mais sans succès. 11 s'est enfin prononce contre la relegation des récidivistes, spécialementen Guyane. — M. Schoelcher a pablie De l'esclavage des noirs et de la législation coloniale (1833); l'Abolition de l'esclavage, examen criligue des prejugés contre la couleur des Africains et des Sang-méle (1840); les Colonies françaises (1841); les Colonies étrangères et Halti (1843, 2 vol.); lEgypte en 1846 (1846); Histoire de l'esclavage pendant les deux dernières années (1847, 2 vol.); la Vérité aux ouvriers et cultivateurs de la Martinique (1850J; Protestation des citoyens français nègrei et muldtres contre les accusations calomnieuses et le Procès de Marie-Galante (f85fJ. Viennent ensuite ses publications d'exil, d'abord son Récit des événements de décembre 1851 (Londres, 1b52, 2 vol., puis divers ouvrages écrits pour la plupart en anglais, notamment une brochure sur l'Allia ice anglo-francaise (f854J; la Vie de Haendel (1857); le Repos du demanche (1870), etc. En 1871, un éditeur belge publia tous son nom une brochure immonde intitulée les Amours de Napoléon III; il protesta contre cet abus de son nom de la seule manière convenable en pareil cas en se portant partie civile au procès intente à l'éditeur par le parquet. M. Schœlcher a publié depuis le Crime de decembre en province et la Grande conspiration du pillage et du meurtre à la Martinique (1875); le Vrai sa nt Paul, sa vie, sa morale (1879). etc. En octobre 188?, il acceptait la direction politique d'un nouveau journal le Moniteur des colonies. M. Schœl- cher a fait présent, au Conservatoire de Musique, de la plus belle cellection ethn graphique d'instruments de

musique qui existe peut-être au monde, ainsi que d'éditions musicales rares et précieuses pour sa bibliothèque la bibliothèque de l'Ecole nationale des beaux-arts a également reçu de lui une très belle collection d'estampes ainsi que des livres sur les beaux-arts.

SCHOFIELD, JONN MAC ALLISTER, général américain, ne dins le comté de Chatauque (New-York) le 29 septembre 1831. Elevé à l'Academie militaire de West Point, il y prit ses grades en 1853 et y demeura jusqu'en 1858 comme répétiteur de physique. Il professait cette science depuis 1858 à Saint-Louis du Missouri, lorsqae éclata la guerre de sécession. Nommé brigadiergenéral de volontaires, il prit part aux campagnes du Missouri et du Kansas et eombattit, à partir de 1864, sous les ordres du général Sherman. Le général Srho6eld fut promu, dans l'armée régulière. brigadior-genéral en 1864 et major-géneral en t869. Nommé commandant militaire de li Virginie en 1867, il fut appelé au secrétariat de 1 guerre en 1868, mais se retira en 1870. II a depuis occupe le commandement militaire du Missouri, puis celui de la Californie. Directeur de l'Académie militaire de West Poidt de 1876 à 1881, il était appelé, en 1882. au commandement du département militaire du Pacifique.

SCHOLL, AURÉLIEN, littérateur et journaliste français, ne à Bordeaux le 14 juillet 1833. Son père, an'ien notaire, devenu professeur de droit, ne réussit pas à le retenir dans sa ville natale entre deux panonceaux. Paris attirait cette nature ardente et batailleuse. Dès la classe de rhétorique, Aurélien Scholl envoyait par la poste des articles et des nouvelles à la main au Corsaire qui les inserait. Les lecteurs de ce journal ne s'imaginaient guère qu'on leur servait la prose et les vers d'un collégien. A peine ses études terminées, le jeune Scholl s'échappait de la classe de notariat et tombait sur le pavé de Paris avec cinq cents francs pour toute fortune. Le Corsaire ayant été supprimé lors du couo d'Etat, le nombre des journaux réduit à sept ou huit, il était difficile de se faire connaitre; Scholl écrivit partout on il put. On trouve de sa prose dans la Naïade, journal des baigneurs, tiré à 500 exemplaires sur papier pour les cafés et restaurants, et à cinquante exemplaires sur caoutchouc pour les établissem*nts de bains on en trouve dans tous les petit* journaux de l'époque, et enfin dans l'illustration, où Edmond Texier le fit entrer et dans l'Artiste, où Arsène Houssaye et Théophile Gautierle reçurent à bras ouverts. Scholl venait de publier une historiette en vers intitulée Denise, qui obtint un grand succès et fut tout à coup arrêtée par le parquet. Le comte de Villedeuil ayant alors fondé le Paris quotidien avec un Gavarni par jour, et l'Eelair, revue hebdomadaire, Aurelien Scholl trouve enfin une situation stable. bdmond Texier, Jules de Goncourt, Henri Murger, Théodore de Banville, Emile Erckmann étaient les collaborateurs du comte de Villedeuil. Sur ces entrefaites, Alexandre Dumas fit paraitre le Mousquetaire. Scholl y collabora et devint l'un des compagnons assidus du maire mais ce fut au Figaro que le jeune écrivain acquit sa célebrité. Une satire hebdomadaire intitulée les Coulisses fit apprécier cet esprit pénetrant, incisif, parfois rruel, qui le valut tant de polémiques, de procès et de duels. En 1863, Scholl fonda à son tour le Nain jaune on il eut pour collaborateurs, Henri Rochefort Albert Wolff, Barbey d'Aurevilly, Méry, Armand de Pontmartin, Théodore de Banville; Tony Révillon, tout ce que la littérature comptait alors de vivace et de brillant. Le Nain jaune fut pendant deux ans la joie et la terreur de Paris, mais harcelé par les parquets de l'Empire, Scholl dut passer la main. Il est facile de voir, en relisant les collections des journanx qu'il a fondés: le Club (hebdomadaire), le Camarade (quotidien), le Lorgnon, le Voltaire, l'Echo de Paris, que si Aurélien Scholl n'avait été réduit par le régime impérial à un gaspillage effrené de son esprit et de ses idées, que s'il avait pu consacrer sa verve intarissable aux grandes questions politiques, il fAt devenu un de nos publicistes les plus en inents. C'est surtout dans l'Evénement, dont il a ete pendant treize ans le principal redacteur qu'il a donné des preuves d'une vraie capacité politique et d une conception élevée de la liberté.―Aurélien Scholl a épousé en 1868 miss Irene Perkins, fille d'un des associes de la grande brasserie Barclay et Perkins, de Londres. C'etait ce qu'on est convenu d'appeler un beau mariage, miss Perkins avait un million de dot et des « espérances ». Scholl apportait deux cent mille francs qu'il venait d'hériter de sa mère. Mais les Anglais ne paient que la rente et réservent le capital, et miss Perkins ayant amené avec elle une famille malheureuse, composee d'une femme séparée et de ses quatre enfants, le jeune mari refusa d'accepter ce tête-à-tête à sept. De là, procès en séparation, que Scholl gagna devant le tribunal civil, préside par M. Benoit-Champy. Survin rent la guerre et la Commune Scholl, exasperé, écrivit des lettres un peu vives, et, près de cinq ans après, une chambre de la cour d'appel, présidée par un magistrat clérical et célèbre par son incapacité, prononça la séparation. Scholl avait touche deux demi-termes de la pen. sion allouée par le beau-pere, soit doute mille cinq cents francs de dot, et le contrat de mariage seul avait coûte dix mille francs. Plus pauvre qu'à son arrivée à Paris, Scholl se remit avec ardeur au travail. Il se vengea d'une certaine catégorie de magistrats par un coup de fouet qui eut un grand retentissem*nt; il la qualifia la canaille inamotible! et le mot est resté. On a de M. Aurélien Scholl plus de 40 volumes Hélène Hermann, les Amours de théâtre, études soignées et intéressantes puis la foire aux artistes, Aventures romanesques, les Cris du paon, la Dame des palmiers, roman publie par le Constitutionnel; l'Homme à la main coupes (la Li6erté) l'Outrage l'Evénement de 1867); enfin de nombreux volumes d'articles dnnt la plupart ont eu du retentissem*nt, tels que les Amours de cing minutes, les Scandales du jour. Fleurs d'adultère,

le Roman de Follette et enfin une série ae chroniques sous le titre général: l'Esprit du boulevard (1886). Ou doit à M. Scholl cinq ou six volumes d'anecdotes et de nouvelles à la main sous ce rapport, on peut dire qu'il a défrayé son époque. Ce n'est pas sans raison qu'on l'a comparé à Champfort et à Rivarol. Quelquefois, en relisant ses bons mots reproduits pour la dixième fois, on Inidisait: «Mais c'est de vous, cela ? » et il répondait: Ç'a été de moi. » Quelques traita donneront une idée de la vivacité de ses reparties. Alexandre Dumas avait la prétention d'être un excellent cuisinier. Déjeunant un matin avec la rédaction du Mousquetaire, il fit lui-même l'omelette, qui fut trouvée excellente. Quelques jours après Dumas voulut faire une sauce: « Goùtez-moi cela, dit-il à ses convives. Grimace et silence général. « Comment s'écria Dumas en s'adressant à Aurélien Scholl, tu ne trouves pas ma sauce bonne? » ― « Mon cher maitre, répondit Scholi, cette fois, elle est de Maquet » IMa9uet était, comme on sait, le collaborateur de Dumas). Visitant le salon avec Roqueplan, celui-ci s'arrêta devant le grand tableau de Gustave Doré, les Chrétiens livrés aux bètes. On votait les martyrs dévorés par des bêtes feroces. « Oh! fit Scholl en ponssant Roqueplan du coude, voie donc, dans ce coin. un pauvre lion qui n'a pas de chrétien! Lors d'un voyage à Blois qu'il fit avec de Villemessant, un ami de ce dernier, M. Pardessus, notaire, s'écria au premier mot de présentation — Ah Monsieur, nous attendons tous les samedis vos Coulisses avec une grande impatience Et il ajouta Vous devez vous faire bien des ennemis ? » « Monsieur, répondit Scholl, quand ils seront cent mille je me mettrai à leur téte! » En somme. Aurélien Schoil aura par son originalité et ses fantusies, marqué sa place dana son époque. C'est lui qui, trouvant la lorette tombee en désuétude, a inventé l'horizontale, mot qui est passe dans l'usage. C'est à lui qu'on doit Guibollard, qm s'est installé entre Prud'homme et Calino. En 1866, Millaud, fondateur du Petit Journal, s'était brouillé avec Ponson du Terrail: « Je ne trouverai jamais, disait-il, un romancier qui sache tuer autant de personnages que lui » » Je parie d'y arriver, dit Scholl. Et il improvisa les Nouvea ex mystères de Paris (qui ont reparu sous le titre les Nuits sanglantes). Le roman eut un grand succès en feuilletons, et Aurelien Scholl gagna le pari, qui était considérable.

Scholl a eu plus de quinze duels.' Les cinq ou six premières fois, il alla sur le terrain sans avoir jamais pris de leçons. Il s'est rattrapé depuis et est devenu un des bons tireurs de Paris. On lui doit les remarquables préfaces des Tireurs d'épée, de l'Art du duel et des Duels célèbres. Aurélien Scholl a donne au théâtre onze pièces qui ont réussi; à l'Odeun Jaloux du passé, comédie le Repentir, drame en un acte le Nid des autres, comédie en trois actes, on se trouve l'histoire de son mariage avec intrusion d'une famille étrangère au Gymnase Rosalinde, une piece genre trumeau qui fut jnuee plus de cent fois et reprise aux Variétes; au Gymnase encore: la Question d'amour; au Theàtro-Dejazet: l'Hôtel des illusions aux Variétés les Chaines de fleurs, un acte On demande une /emme honnête, un acte, etc., Ptr. Aurelien Scholl a ete nomme chevalier de la Légion d'honneur en 1879, officier en 1884. Il est, de plus, commandeur des ordres de Charles III, d'lsabelle la Catholique etc.; chevalier des SS. Maurice et Lazare, de Notre-Dame de Guadalupe, etc. L'un de ses biographes a dit de lui: « C'est un de ces esprits encyclopédiques qui ne croient à rien, se moquent de tout et réussissent en tout. S il n'a pas entrepris une Mécanique céleste, c'est que le sujet ne lui a pas paru assez parisien. »

SCHURZ, CARL, homme politique américain d'origine allemande, né à Liblar, près de Cologne, le mars 1829, fit ses études au gymnase de cette ville et à l'université de Bonn. Dès 1848, il rédigeait, avec Gottfried Kinkel, un journal révolutionnaire publié à Bonn, le Spartacus, et il fut avec celui-cf un des promoteurs de la révolution dans les provinces rhénanes. Après la prise de Rastadt, il se réfugia en Suisse, puis, en mai suivant (1850), il revint secrètement en Allemagne pour coopérer à l'audacieuse évasion de son ami et maître Kinkel de la forteresse de Spandau, où il etait détenu pour vingt ans. II y parvint, après six mois d'efforts, et s'enfuit avec lui en Ecosse. Il se rendit ensuite à Paris, comme correspondant d'un journal anglais, retourna en Angleterre au bout d'une année et s'embarqua pour les Etats-Unis en 1852. Après avoir réside à Philadelphie pendant trois années, M. C. Schurz s'établit comme homme de loi dans le Wisconsin et ne tarda pas à s'y faire une grande réputation d'orateur politiq re allemand. Porté candidat, par les républicains, au poste de sous-gouverneur de l'Etat en 1856, il échoua. II entreprit en 1860 une active propagande en faveur de Linroln pour la présidence .suprême et celui-ci, ayant été élu, le récompensa de son zèle en le nommant ministre en Espagne, poste qu'il conserva i1 peine six mois, ayant donné sa démission pour entrer dans l'armée de l'Union à la fin de 1861. Nommé brigadier-géneral de volontaires en mai 1862, M. Schurz prit part à la campagne du Tennessee et assista à diverses batailles mais il donna sa démission et quitta définitivement l'armée en 1864, pour reprendre l'e:ercice de sa profession d'homme de loi. En iM6, il partit pour Détroit (Mickigan), où il fonda et rédigea quelque temps le Detroit Post; en 1868, il s'etablit à Saint-Louis, et fut elu l'annee suivante sénateur des Etats-Unis pour l'Etat de Missouri. Reelu en 1875, il fut nommé par M. Hayes, président des Etats-Unis, secrétaire d'Etat au département de l'intérieur, en mars 1877. Dans cette position, il seconda de tous ses efforts la reforme de l'administration entreprise par le président, notamment en instituant des examens pour l'admission des employes de son ministère. Il suivit M. R. B. Hayes dans sa retraite (1881) el alla s'établir à New-York, où il a pris la direction de l'Evening Post.

M. Carl Schurz est un des ecturers populaires des Etats-Unis. Il est cote 200 dollars (1,000 francs) par soirée. Un volume de ses discours a été publié en 1865. SCHWAB FRAÇOIS MARIS LOUIS, compositeur et critique muscal alsacien, né à Strasbourg le 1 8 avril 1829, éudia de très bonne heure le piano avec Ed. Hauser et l'harmonie avec Ph. ho*rter. Encore sur les bancs du collège, il dirigeait un orchestre d'amateurs, et fit exécuter avec succès, fort jeune, des ouvertures et des morceaux de chant de sa composition, soit au théâtre, soit dans des concerts de sa ville natale. Son œuvre de début est une valse à grand orchestre dediée à Teresn Milanolo. Il fit entendre ensuite une messe solennelle et plusieurs operas comiques joues avec succès à Strasbourg et à Bade, Il collaborait en même temps, comme critique musical, au Courrier du Bas-Bhin, à la Gazetter musicale de Paris, à l'Il- lustration de Bade, etc., et est devenu le rédacteur musical du Journal a'Alsace. M. Schwab a dirigé, de 1871 à 1873, la société rhorale l'Union musicale. Il est officier d'académie et chevalier de l'ordre de Charles III d'Espagne. On doit à M. Schwab les compositions suivantes: 1e Musique dramatique: la Nuit tous les chats sont gfis, op. com. en 2 actes, joué à Strasbourg (1858); les Amours de Sylvie op. coin. en acte, à Bade (1861); les Deux cconsultations, op. com. en 1 acte, joué au lycee de Strasbourg par les élèves (1867). 2° Musique religieuse Messe à grand orchestre avec soli et chœurs, exécutée à Strasbourg en 1859, puis à Madrid, à Bade et enfin à Paris, à l'eglise Saint-Eustache un Benedictw, un 0 Salutaris et divers autres morceaux. — 3° Musique de concert Valse à grand orehestre (1850); Grande fantaisie pour clarinette, avec orchestre, écrit pour le fameux clarinettiste Wuillé exécutee au grand festival de Bade sous la dire lion d'Hector Berlioz, en 1859 puis à Mulhouse (1860) et au concert Besseliè\1e à Paris (1862); solo de saxophone, à Bade (1860); Cantabile pour violoncelle; Concertino pour violoncelle. 4° Musique vocale les Voir de la lyre, grande cantate sur des paroles de Méry, pour le grand feslival de Strasbourg en 1863; le Dernier chant de Corinne, scène pour soprano, avec accompagnement d'orchestre; la Vision du lac Léman, melodie; l'Alsace, chœur 4 quatre voix d'hommes, Gambrinus, chœur, etc. SECOND. ALBTRID, littérateur et journaliste français, né à Augoulème le 17 juin 1817. Venu jeune à Paris, il débuta à vingt ans dans la carrière littéraire par des vandevilles, publia ensuite quelques volumes de littérature legere et collabora à la petite presse, notamment à. l'Entr'acte dont il a été longtemps directeur. Nommé' sous-prefet de Castellane en 1849, il quittait l'administration l'année suivante. Il a éte sous l'Emjire commismaire près le théâtre de l'Odeon. M Alberic Se ond a collabore au Figaro, au Grand Journni, à l'Evénement littéraire (1866), etc.; après avoir repris en 1870 la direction de l'Entr'acte, il fondait le 1er juin 1872 la Vie élégante, journal bi-hebdomadaire, qui eut peu de durée. 11 a donné an théâtre Trichemont et filt, vaudeville en un acte (1836); un Dragon de vertu, folie vaudeville en un acte un N veu i vous plait, un acte (1839) le Droit d'ainesse (1841); English spoken (f855J; la Comédie à Ferney, au Français (1857) un Baiser anonyme (1868); la Fontaine de Berny opera comique (1869): un Afouton Il l'entresol (1871); Un maître en service (1872), avec M. Blerzy; la Vicomtes e Alice. drame en 5 actes, avec L. Beauvallet, aux Nations (1882) la Vie facile, comédie en 3 actes, avec M. P. Ferrier, au Vaudeville (1883) le Coup de soleil, 1 acte, à 1 Odéon (1885), avec M. Théodore de Grave, etc. M. A. Second a eu pour collaborateurs à la plupart de ces petit* ouvrages dramatiques, outre ceux déjà nommée: MM. Labiche, Marc Michel, Joltrois. Bergeron, Louis Lurine. Il a publié Lettres cochinchinoises sur les hommes et les chose, du jour (1841); Mémoires d'tin poisson rouge (1842); les Petit* mystères de l'Opera (1844); la Jeunesse dorée. par le procedé Ruolz (1854); A quoi tient l'amour (1856); Contes sans prétention (1857); la Comédie parisienne, brochure hebdomadaire personnelle, réunie en 2 volumes, après avoir paru environ cinq mois (1857); Vichy-Séuigné Vichy Aapoléon, ses eaux, etc. (1862); les Misères d'un prix de Rome (1868); la Semaine des quatre jeudis (1870); les Demoiselles du Ronçay (1872), couronné par l'Academie fiançaise; la Vicomtese Alice (1873); le Roman de deux bourgeois (1880), etc. M. Alberic Second est chevalier de la Lég'on d honneur depuis 1859.

SEDGWICK, AMY, actrice anglaise, née à Bristol le 27 octobre 1835, a exerça de bonne henre à l'art dramatique sur un petit theâtre d'amateurs de la banlieue de Lo dres, d'où sont également sortis plusieurs artistes maintenant en possession de la vogue, et débuta en 1853 au théâtre de Richmond dans le rôle de Julia, du Bossu (the Hunchback) avec* un succès modeste: elle retourna ensuite à Bristol, joua le principal rôle dans la bouffonnerie intitulée Mistress White une seule fois, s tant brouillée le même soir avec son directeur. Elle se rendit ensuite à Cardiff, et son succès dans le rôle de Pauline de la Lady of Lyons, de Bulwer, lui fit offrir un engagement, qu elle accepta, par un impresario visitant les principales villes de la province; et en 1855, elle accepta un engagement à des conditions déjà presque brillantes au théâtre de Manchester, où elle passa trois saisons, attirant la foule à ses représentations. Enfin, elle débutait à Londres, au théâtre de Haymarket, dans le rôle de Pauline, en septembre 1857. Elle y joua avec un très grand succès le principal rôle dans la Partie inégale. Miss Sedgwick s'est acquis depuis cette époque une verltable célébrité. Parmi les rôles ou elle a le plus brillé, nous devons citer lady Macbeth, Juliette, Ophelie, Rosalinde, lady Teazle, Peg Woffington, etc. La reine Victoria l'a maintes fois appelée auprès d'elle, pour lui lire ,quelques morceaux choisis des œuvres dramatiques qu'elle interprète si supérieurement. Miss Sedgwick

avait épousé en 1858 un médecin, le docteur W. B. Par- ker, mort en 1863.

SÉE, GBRMAIN, médecin français, né à Ribeauvillé (Haut-Rhin) le 6 mars 1818, fit ses études à Metz et vint achever sa médecine à Paris, où il prit le grade de docteur en 1846. Médecin des hôpitaux en 1852, il était nommé à la chaire de thérapeutique de la faculté, en remplacement de Trousseau, en 1866. Son cours, très suivi et très apprécié, ne tarda pas à être épluché de près par le parti clérical alors en pleine agitation, et dans la pétition présentée au Sénat en 1868, en faveur de la liberté de l'enseignement supérieur. le nom de M. Germain See figura parmi ceux des professeurs de l'université contre les doctrines matérialistes desquels il n'etait que temps de réagir si l'on voulait prévenir la plus épouvantable des catastrophes. Cette dénonciation ''ollective produisit une grosse mais courte emotion, et les modestes et savants professeurs qui.en furent l'objet y gagnèrent une popularité à laquelle ils ne s'attendaient pas, convaincue d avoir fait leur devoir et de n'avoir pas plus de droit aux ovations qu'aux insultes. Nommé, peu après, à la chaire de clinique médicale. M. Germain Sée fut élu membre de l'Academie de médecine en 1869. il a été nommé professeur de clinique médicale à l'HôtelDieu en septembre 1875, et en est devenu le médecin en chef. A la fin d'août 1876, les journaux ont annoncé le départ de M. Sée pour Constintmople, appelé auprès du sultan Mourad V, qui n'était déjà plus sultan avant que M. See eût eu le temps de s'embarquer. Il a fait, en 1877, à l'Académie de médecine, un rapport extrêmement intéressant sur les propriétés therqpeutiques de l'acide salicylique et de ses dérivés, lequel a été 1 occasion d'une vive polémique, mais n'en a pas moins fait admettre cet agent thérapeutique dans lapratique courante qui, comme de tout agent nouveau une fois admis, a fini par en abuser. On doit à ce savant: Effert du seigle ergoté aur le cœur et la circulation (1846J; De la chorée, rapports du rhumatisme et des maladies de cœur avec les affections nerveuses et convulsives (1850, in-4-); Lefons de pathologie expérimentale: Du sang et des anémies, recueillies par M. Maurice Raynaud (1866); Dudiagnostic et du traitement des maladies du cœur, leçons faites à la clinique de la Charité de 1874 à 1876 (1878), etc., outre des lecons, mémoires, etc., insérés au Courrier médical, au Bulletin thérapeutique, aux Memoires de l'Académie de médecine, au Nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, etc. M. Germain See a été promu commandeur de la Légion d'honneur le f2 juillet 1880.

SELBORNE (comte del, ROUNDELL PALMER, jurisconsulte et homme politique anglais, né à Mixburg (comté d'Oxford) le 27 novembre 1812, fit ses études aux colleges de Rugby et de Winchester et au collège de la Trmite à Oxlord, où il les termina d'une manière exceptionnellement brillante; il suivit ensuite les cours de l'ecole de droit de Lincoln's Inn et fut admis au barreau en 1837. Il exerça d'abord comme avocat plaidant en chancellerie, puis devint conseil de la reine en 1849. Aux élections générales de 1847, sir Roundell Palmer fut élu représentant de Plymouth à la Chambre des communes comme libéral-conservateur et libre-échangiste. Non réélu en 185t, il reprenait son siège à la Chambre l'annee suivante; mais aux élections de 1857, il ne sollicitait point le renouvellement de son mandat. Malgré cela, sir Roundell Palmer fut nommé solicitor-general par lord Palmerston en juillet 1861. Il fut, à cette occasion, créé chevalier, comme c'est l'usage, et fut elu peu après membre du parlement pour Richmond, qu'il n'a cessé de représenter qu'à son élévation à la pairie. Devenu attorney-general à la mort du titulaire, sir W. Atherton, il se retira à la chute du ministère Russell, en juin 1866. Au retour des libéraux au pouvoir, en décembre 1868, M. Gladstone lui offrit le poste de chan 'elier; mais il refusa, n'étant pas complètement d'accord sur la question de l'Eglise d'Irlande avec le premier ministre. bir Roundell Palmer se borna, en conséquence, à appuyer le nouveau cabinet dans la plupart des questions actuelles, en conservant une attitude independante. Il representa l'Angleterre au tribunal arbitral de Genève, ayant à statuer sur les difficultés soulevées entre cette puissance et les Etats-Unis à propos des cossaires conféderés, en 1871, et succéda à lord Hatherley comme lord chancelier d'Angleterre, en octobre 1872. Il fut, à cette oc asion, élevé à la pairie avec le titre de baron Selborne, de Selborne dans le comté de Hants. Lord Selborne a donné sa démission à la chute du parti libéral, en février 1874. En mai 1880, dans le nouveau cabinet libéral préside par M. Gladstone, il reprenait ses fonctions de lord chancelier d'Angleterre, et était nommé, en décembre 1882, vicomte WOLMER de BLACKMOOA, dans le Hampshire et comte de SELBORNB. Il n'a pas fait partie du dernier cabinet Gladstone (février à août 1886). Elu lord recteur de l'université de Saint-Andrews en 1877, lord Selborne a écrit quelques ouvrages religieux. SELLA, QUINTINO, homme d'Etat italien, né à Mosso (Piemont) le 7 juillet 1827, fit ses études à l'université de Turin, puis vint à Paris où il suivit, pendant trois ans, les cours de l'Ecole des mines. De retour à Turin en 1851, il fut appelé à la chaire de geométrie appliquée rle l'Institut technique, puis à celle de mathématiques de l'université à la lin de 1853; nommé, en 1855, directeur du cabinet de minéralogie de l'lnstitut technique, membre du Conseil supérieur de l'instruction. publique en 1858 et du Conseif des mines en 1860. En 1861, M. Sella devenait secrétaire général du ministère de l'instruction publique, et au mois de mars de l'année suivante, il entrait dans le cabinet Rattazzi, avec le portefeuille des finances. Démissionnaire en décembre suivant Lvec ses collègues, il accepta le même portefeuille dans le cabinet La Marmora, qui dura de septembre 1864 à décembre 1865, et le reprenait dans le cabinet Lanza, en décembre 1869, pour le conserver jusqu'en avril 1873. Dans cette période, M. Sella apporta, dans

lés finances de l'Italie, des réformes importantes et bien nécessaires. qui n'eurent pas rependaat tout l'effet qu'il en attendait; il réalisa des économies sur toutes les branches de l'administration, augmenta les droits d'earegistrement et de timbre. fit adopter des Impôt- noaveaux réalisa la conversion des biens ruraux des paroisses desservies par des curés ayant moins de 800 lires de revenus annuels, fit passer un projet de loi poar l'unification de la dette pontificale, adopter par les Chambres également un projet d'impôt sur la mouture qui devait susciter bien des difficultés à ses successeurs et même provoquer des troubles dans les districts ruraux de diverses provinces; mais ses projets douaniers rencontrèrent, dans le parlement, une résistance qui le força à donner sa démission, le 23 juin 1873. N'oubhons pu qu'au début de la guerre de l870, M. Sella se prononce. avec une grande énergie contre toute idée d'alliance avec la France. Peut-être avait-il ruison, après tout: oa ne s'allie pas, géneratement, avec des vaincus; il n'y a guère que les Français capables d'une maladrese pareille. M. Sella reprit donc sa place sur les bines de la droite constitutionnelle, dont il était des lors le chef reconnu. Lorsqu'à la suite de l'expédition française à Tunis, qu'il etait accusé de n'avoir pas su prevtf r et empêcher, le ministère Cairoli fut obligé de quitter la pouvoir (14 mai 1881), le roi Humbert fit appeler M. Sella et lui confia la mission de former un n uveaa cabinet; mais il ne put y parvenir; après plusieurs jours de vains efforts, il dut avouer son impuissance à reunir, dans un ministère de dr,ite, des personnages assez influents pour lui assurer une majorité séti use dans le pirlement; et ce fut un ministère Depretis qui succeda au ministère Cairoli.

M. Sella a publié: Sulla constituzione geoloqica e sulle industrie bielleze (Biella, 1864); Lezione di cristallografia (1867); Sulle condizioni della industria acinerania in Sardegna (1874), etc. Il a publie, en outre, dans les recueils de l'Academie des sciences de Turin et de l'A ademie des Lmcet de Rome, dont il est membre, de nombreux mémoires.

SEINS, EDOUARD JOSEPH, ingénieur et homme politique français, né à Arras, le 26 février 1826. Elève de 1 Ecole p,lytechnique et de l'Ecole des mines, il fut nomme in- genieur à Munt-de-Marsan, puis à Arras. Envoyé a Chalon-sur-Saône contre son gré, vers 1863, M. Sens demanda sa mise en disponibilité et accepta les fonct ons d'ingénieur-conseil de la compagnie des mines de Marquises, près Boulogne-sur-mer. Membre du Conseil général du Pas-de-Calais depuis 1861, M. Sens fut choisi comme candidat officiel dans l'arrondissem*nt de SaintPul, après la mort du baron d'Herlincourt, en 1866; il fut élu, et siégea sur les bancs des dévoues du regime impérial. Reelu dans la première cirronseripti m d'Arras en 1869, il ne modifia pas sa conduite au Corps legislatif et vota la guerre. La révolution du 4 Septembre le rendit à la vie privée. Ce n'est qu'en février 1874, qu'une vacance s'étant produite dans la représentation du Pasde-Calais à l'Assemblee nationale, M. Sens se présenta; il fut élu et siégea au groupe de l'Appel au peuple. ll échoua à Arras le 20 février 1876; élu le 14 octobre 1877, son élection était invalidée par la Chambre, et il ne réussissait pas à se faire reelire à la nouvelle épreuve. M. Sens a été élu député du Pas-de-Calais, sur la 1 ste monarchiste, le 4 octobre 1885. Il est chevalierde la Légion d'honneur, officier de l'instruction public et de-ore de plusieurs ordres étrangers.

SENTENAC, JOSEPH FRANÇOIS AUGUSTE, homme pohtique français, avocat, né à Saint-Girons le 24 janvier 1835. Avocat du barreau de sa ville natale, connu par ses opinions republirainea, il fut nomme saus-prefet de Saint-Girovs après le 4 Septembre, et elu en octobre 1871 membre du Conseil général de l'Ariège, après avoir quitté l'administration. Après avoir echoue aux élections du 20 février 1876 dans son arron lissem*nt, contre le candidat bonapartiste, M. Sentenac n'etiit pas plus heureux le 14 octobre 1877; mais cette election avant été annulée par la Chambre, il était enfin élu député de Saint-Girons le 7 juillet 1878, et reelu le 21 août 1881. II siegea au groupe de l'Union repub icame. Ela député de 1 Ariège au scrutin du 18 octobre 1885, M. Sentenac a voté l'expulsion des princes.

SERPA PINTO, ALEXANDRE ALBERT DA Rocut, officier et explorateur portugais, né au Tendaes, dans la province de Douro, le 20 avril 1846. Il fit ses études au Collège royal militaire de Lisbonne, entra au 7° regiment d'infanterie en i863 et devint successivement enseigne en 1864, lieutenant aux carabiniers en 1868, capitaine en 1874, major en avril 1877 et fut nommé aidede-camp du roi le 10 mars 1880. En 1869, il prenait part à la guerre du Zambèze et réussit à sauver le regiment de l'Inde, à Massangano, le 23 novembre. Il fut alors appelé au commandement des troupes indigènes d'A 'rique. Dans le cours des années 1877 à 1879, M. Se pa Pinto traversa le continent africain de Benguela à Dur- ban, voyage dont il a donné une magnifique relation Comment j'ai traversé l'Afrique (1881), Il reçut, à cette occasion, des médailles d'or des Sociétés de geographie de Paris, de Londres, de Rome, d'Anvers et de Marseille, et fut élu membre des sociétés géographiques les plus importantes du monde entier et de divers autres corps savants. Le major Serpa Pinto est commandeur de l'ordre de Saint-Jean de Portugal, chevalier de la Legioa d'honneur et d'une foule d'autres ordres étrangers. SERPETTE, HENRI CHARLES ANTIONE GASTON, compositeur français, né le 4 novembre 1846 à Nantes fils d'un riche industriel de cette ville, il y fit de brillantes études, vint faire son droit à Paris et fut reçu avocat. Epris d'une passion véritable pour la musique, il l'avait toutefois étudiee très sérieusem*nt. Vers 1868, il entra an Conservatoire, dans la classe de composition de M. Ambroise Thomas et commença dès l'aune suivante a prendre part au concours de l'Institut. Apres avoir

échoué en 1869 et 1870, il remportait le grand pris de Rome en 1871, avec la cantate intitulée: Jeanne d'Arc, aroles de M. Jules Barbier, qui fut exécutée i l'Opéra Pe 24 novembre suivant par Mil' Rosine Bloch et MM. Gaillard et Richard, et fort bien accueillie par la critique. Après un rourt séjour en Italie, M. Serpette revint à Paris et écrivit la musique de la Branche cassée, opérette bonne en 3 actes, représentée au theâtre des Bouffes-Parisiens le S3 janvier 1874. Il a donné depuis le Manoir de Pic Tordu, opér. com, en 3 actes, aux Variétés (1875) le Moulin du vert galant, aux BouffesParisiens (1876) Madame le Diable, féerie opéretle en 4 actes, à la Renaissance (1882); Fanfreluche. opéra comique ea 3 actes, au même théâtre (1683) le Chateau de Tire-Larigot, opérette en 8 actes, aux Nouveautés (1884) le Petit chaperon rouge, opérette en 8 actes, au même théâtre (1885) le Singe d'une nuit d'été, operette en un acte, aux Bouffes (1886). Outre deux morceaux de la cantate Jeanne d'Arc, qui ont été publiéa à Paris chez l'éditeur Heugel. M. Serpette a fait graver un certain nombre de melodies vocales. SERPH, MARC GUSMAN, agriculteur et homme politique français, maire de Sarigue (Vienne), où il est né le 20 mai 1820. Fils de préfet, il fut lui-même attache à la préfecture de la Corse de 1849 à 1851. Il s'est prrésenté, sans succès, aux élections de 1863 et de 1869, dans la 3* circonscription de la Vienne, fut élu le 8 février 1871 représentant de ce département, prit place au centre droit et se rallia aux lois constitutionnelles. Elu député de l'arrondissem*nt de Civray, le 20 février 1876, il siégea à droite, et fut réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août i88f. Aux élections du 4 octobre 1885, M. Gusman Serpli a éte élu député de la Vienne en tète de la liste monarchiste.

SEVAISTRE, LÉON MATHIEU. homme politique français, né à Rouen le 10 février 1840. Grand proprietaire dans le voisinage d'Elbeuf, membre du Conseil muniripal de cette ville, il s'enrôlait dans un bataillon de chasseurs an debut de la guerre, et assistait en décembre 1870 aux combats de Coulmiers, Patay, etc. Peu après son retour à Elbeuf, il était nommé adjoint, puis devenait maire en 1875 et conseiller général de l'Eure en 1880. Enfin, M. L. Sevaistre a été élu deputé de l'Eure sur la liste monarchiste le 4 octobre tg&5.

SHERBROOKE (vicomte), ROBERT Lowz. homme d'Etat anglais, fila du recteur de Bingham (Notis), est ne dans cette ville en 1811 il fit ses études à Winchester et au Collège de l'université à Oxford, fut quelque temps répétiteur i cette université, puis aborda l'etude du droit et fut admis au barreau à Lincoln's Inn, en janvier 1842. Il par it la même année pour l'Austrahe, où il exerça avec succès la profession d'avocat plaidant, siegea dans le conseil de cette colonie de 1843 à 1850 et fut ensuite élu représentant de Sydney; mais il retourna en Angleterre dès 1851. Elu représentant de 'Udderminster à la Chambre des communes en juillet 1852, M. R. l.owe fut un des secrétaires-adjoints au Bureau de contrôle de décembre 1852 à février 1855 devenu vice-président du Bureau du commerce en août 1855, il donnait sa démission au retour de lord Derby au pouvoir, en 1858, et était nommé vice-président du Bureau d'éducation en juin 1859, poste qu'il conserva jusqu'en avril 1864. En avril 1859, son mandat pour Kidderminster étant expiré, M. Lowe fut reelu par le bourg de Caine. Il se montra, dans la session de 1866-67, l'un des plus énergiques adversaires du bill de réforme, contre lequel il prononça un assez grand nombre de diacoure remarquables pour en former un volume, qui fut publié aussitôt (t867). En décembre 1868, il fut elu, le premier, représentant de l'université de Londres à la Chambre des communes et, le même mois, i la formation du ministère Gladstone, il fut nommé chancelier de l'Echiquier et membre du Conseil d'éducation. En août 1873, M. Lowe donnait sa démission de chancelier de l'Echiquier (charge que M. Gladstone ajoutait i celle de premier lord de la Trésorerie qu'il occupait déjà) et remplaçait M. Bruce au ministère de l'interieur. Il se retira à la chute de son parti, en février 1874. Le retour au pouvoir des libéraux, en mai 1880, valut à M. Robert Lowe son élévation i fa pairie avec le titre de vicomte Sherbrooke.

SHERIDAN, PHILIP HENRY, général américain, né à Somerset (Ohio) le 5 mars 1831, fit ses études militaires i West Point et en sortit comme officier d'infanterie en 1853 il servit deux ans snr la frontiére du Teras et dans l'Orégon, de 1855 jusqu'au début de la guerre de Sécession (1861). Nommé d'abord quartier-maitre de l'armée du sud-ouest dn Missouri, puis quartier-maitre général du district occidental en avril 1862, il était promu en mai suivant colonel du 2° régiment de cavalerie volontaire du Michigau et brigadier-général de volontaire en juillet. Peu après, il était appele au commandement de lit 11° division de l'armée de l'Ohio, puis transféré en la même qualité à l'armée de Cumberland. A Stone River, le 3t décembre 1862. la résistance acharnée qu'il opposa à des forces considérablement supérieures sauva l'armée d'une complète déroute; tl fut pour la peine promu major-général de volontaires. Il se distingua ensuite dans la marche laborieuse sur Chattanooga, de juin à septembre 1863 et, à la bataille de Chickamauga, quoique repoussé d'abord, il parvint à porter au général Thomas un secours bien nécessaire. En avril 1864, le genéral Sheridan fut appelé au commandement de la cavalerie de l'armée du Potomac et, de mai à juillet, sans parler de son service de protection des flancs de l'armée, il se trouva engagé dans dix-huit combats. Le 4 août, il était nommé commandant en chef de l'armée de Shenandoah et, peu après, de la division militaire du Centre il remporta plusieurs avantages sur le général confédéré Early, fut fait brigadier-general dans l'armée régulière, et major-général en novembre suivant. Ayant mis en déroutp complète

l'armée d'Early, il parcourut et dévasta les deux rives du fleuve James et coupa les communications des confédérés avec le Nord tournant ensuite Richmond, il opéra sa joncti m avec le général Grant à City Point, d'où il partait le 25 mars 1865 pour porter le dernier coup aux Sécessionnistes. Il combattit à Dinwiddie Court House, le 31 mars, aux Five Forks le lendemain cette dernière affaire contraignit Lee à évacuer Richmond Il poursuivit t'armée confodéree l'épée dans les reins et força son général à capituler, 4 Appomattox Court House, le 9 avril. Le général Sheridan fut appelé ensuite au commandement de la division militaire du Sud-Ouest. puis à celle du Golfe. Après la réorganisation, il fut nommé an commandement du département militaire du Golfe le 15 août 1866, et en mars suivait à celui du cinquième district (Louisiane et Texas). En désaccord avec le président Andrew Johnson, il fut transfère, dans une sorte de disgrâce, au département du Missouri, où il demeura jusqu'en mars 1869, époque à laquelle, le general Grant ayant été élu président des Etats-Unis, le général Sherman lui succéda au grade de général de l'armée, et M. Sheridan au général Sherman comme lieutenant-général, avec le commandement des divisions de l'Ouest et du Sud-Ouest et son quartier-général à Chicago. Le général Sheridan a suivi la campagne de France de 1870-71. A Paris lorsqu'éclata la revolutinn du 18 mars, il fut notamment témoin, des fenêtres d'un hôtel de la rue ne la Paix, de la manifestation pacifique du 22 et des incidents déplorables qui suivirent. Sa version sur ce fait historique ne ressemble à celle devenue officielle à la faveur des événements, qu'en ce qu'elle dit absolument le contraire. Au commencement de 1875, des désordres sérieux s'étant produits à la Nouvelle-Orléans, le général Sheridan fut envoyé à la tête des troupes de l'Union chargées d'y rétablir l'ordre. Forcé à une longanimité qui est peu dans son caratère, car la résistance des New-Orléanais aux ordres du gouvernement cent al a duré guère moins d'une année entière, sa conduite a toutefois soulevé de très vives protestations dans cet Etat et dans d'autres. SHERMAN, WILLIAM TEc*msEH. général américain, né à Lancaster (Ohio) le 8 février 1820, fut élevé à l'académie militaire de West Point, d'où il sortit dans l'artillerie en 1840. Il servit d'abord en Floride, fit la campagne du Mexique (1846 47), puis il entra dans l'etatmajor et servit, de 1847 à 1853, an Californie, dans le Missouri et dans la Louisiane. Il donna alors sa démission et s'établit banquier à San Francisco en 1853, quitta la banque au bout de quatre ans et se fit homme de loi, ayant fait son droit tout en étant officier. 11 exerça cette profession à Leavenworth (Kansas) pendant deux ans, et lut nommé en 1859 inspecteur de l'Académie militaire et savante de la Lduisiane, à Alexandrie. Il donna sa démission en janvier 1861, au début de la guerre civile. pour rentrer dans l'armée, et reçut une commission de colonel d'infanterie. A la bataille de Bull Run, le 21 juillet 1861, il commandait une brigade de volontaires. Promu peu après brigadier-général de volontaires et appelé an commandement militaires de Cumberland, il fut charge ensuite de celui d'un camp d'instruction établi prèe de Saint-Louis. Rappelé au service actif, le géneral Sherman prit part aux campagnes du Tennessee et du Mississipi; il commandait une division à Shiloh (avril 1862) et au siège de Corinthe. Promu major-genéral de volontaires le 1" mai, il eut de fréquents engagements avec les confédérés dans l'été et l'automno qui suivirent, prit une part active à la campagne de Vicksburg et fut fait brigadier-général dans l'armée régulière. Nommé commandant en chef de l'armee du Tennessee en remplacement du général Grant, le 25 octobre 1863, le général Sherman participa aux opérations sous Chattanooga et à la prise de Missionary Ridge; après quoi il organisa une armée de 100,000 hommes pour la campagne de 1864, dans laquelle il se distingua d'une manière si brillante. Le 12 mars, il remplaçait le général Grant à la tête de la division du Mississipi, comprenant le commandement des armées et des territoires environnants, et commençait le 2 mai l'invasion de la Georgie. Il s'emparait d Atlanta le 2 septembre et, apres avoir envoyé environ les doux cinquièmes de son armée à la rencontre de Hood dans le Tennessee, il se dirigea vers le sud, s'empara du fort Mac Allister lé 13 décembre et de Savannah le 21. Dès janvier 1865, il envahissait les Carolines, mettait six semaines à traverser la Caroline du Sud, livrait deux batailles dans la Caroline du Nord, les 16 et 20-21 mars, occupait Goldsborough le 22 et. après quelques semaines do repos accordees à son armée, s emparait de Raleigh le 13 avril et négociait avec le général J.-E. Johnston les conditions de sa capitulation, qui eut lieu le 22 avril 1865.

Promu major-général dans l'armee régulière le 12 août 1864, le général Sherman fut maintenu après la guerre au commandement du Mississipi. Le 25 juillet 1866, il était nomme lieutenant-général en remplacement de M. Grant, pour qui le Congrès empruntait aux Etats monarchiques le titre de général de l'armée, inconnu jusque-là aux Etats-Unis. A l'avénement du général Grant à la présidence des Etats-Unis, en 1869, le lieutenantgénéral Sherman lui succédait comme général de l'ar mée. Après une excursion d'environ une année en Europe et en Orient (1871-72), le géneral Sherman retourna aux Etats-Unis, prit d'abord sa résidence à Washington, puis, vers la fin de 1874, à Saint-Louis. Il a été un moment question de sa candidature à la présidence aux élections de 1876. Le général Sherman a pris sa retraite à la fin de 1883. Il avait publié, en 1876, une a relation de ses opérations militaires. »

SICKLE, DANIEL E., général et diplomate américain, né à New-York le 10 octobre 1822. D abord apprenti imprimeur, il étudia ensuite le droit et lut admis au barreau en 1843. Il sorcupa de politique de bonne heure, tut élu membre de la Législature de l'Etat en 1847 et devint bientôt l'un des chefs du parti démocrate à

New-York. Nommé secrétaire de légation à Londres en 1853, il était elu à son retour, en 1855, sénateur de l'Etat de New-York et l'année suivante, membre du Congres. Réélu en novembre 1858, M. Sickle était poursuivi l'année suivante, sous l'inculpation de meurtre, avant tué un monsieur qu'il avait trouvé en conversation trop intime avec sa femme; mais il fut acquitté et siégea au Congrès à la session suivante. Réélu en 1860, il levait, au debut de la guerre civile (1861), une brigade de volontaires. Nomme colonel de l'un de ses régiments, puis brigadier-général à la fin de l'année, il se distingua dans diverses batailles, perdit une jambe à celle de Gettysburg et fut premu major-genéral de volontaires. Fn 1867. le président Johnson le nomma ministre à La Haye, mais il refusa ce poste et fut fait successivement brigadier-général et major-général dans l'armée réguliere. Nommé, en avril 1869, ministre des Etats-Unis à Madrid, il fut rappelé en juin 1872. à la requête du gouvernement espagnol, sous prétexte d'ingérence dans la politique intérieure du pays. Le géneral Sickle est commandeur de la Légion d'honneur.

SIEGFRIED, JULES, homme politique français, né à Mulhouse le 12 février 1837. Dès 1861, il établissait an Havre, avec son frère aîné, une maison de commerce, puis allait fonder un comptoir pour l'achat des cotons à Bombay et successivement on autre à Liverpool et d'entre& encore dans plusieurs villes du sud des Etats-Unis. Membre de la chambre de commerce du H-ivre depuis 1869, il devenait conseiller municipal et adjoint au maire de cette ville en fs70; révoqué après le 16 mai 1877, il échouait aux élections à la Chambre des députés le 14 octobre suivant; mais il devenait en 1878 maire du Havre et conseiller général de la Seine-Intérieure pour le canton de Bolbec et n'a pas cessé d'être maintenu jusqu'ici dans ces doublea fonctions. Il va sans dire qu'après l'annexion de son pays 4 l'Allemagne, M. Jules Siegfried avait opté pour la nationalité française. Comme il avait fait à Mulhouse dans sa jeunesse, il a créé au Havre et à Bolbec des œuvres philanthropiques de nature diverse en faveur des ouvriers. fondé des cités ouvrieres et des établissem*nts d'utilite publique, organisé des sociétés patriotiques, d'enseignement, etc. Elu député de la Seine-Inférieure le 4 octobre t885, M. J. Siegfried a voté l'expulsion des princes. U est officier de la Légion d'honneur.

SIGNOL, EMILE, peintre français, né à Paris le il mars 1804, est élève de Gras, suivit le cours de l'Ecole des Beaux-Arts, et obtint le second prix en 1829 et le and prix de Rome en 1830, le sujet du concours étant: Méléagre prenant les armes à la sollicitation de sa femme. II avait debuté an Salon dès 1824. On cite de cet artiste Joseph racontant son rive (1824); le Couvent de Santa-Scholastica, un Portrait (1834); Noé maudis- gant ses fils, Christ au tombeau (1835); le Réveil du juste, le Réveil du méchant (1836); la Religion consolant lea affligés (1837); la Vierge (1839); la Femme adultère (1840); Jesus-Christ et la (emme adultdre, Sainte Madeleine pinitente, la Vierge mystique (1842); la Prise de Jérusalem (1848); la Folie de Lucie, les Fantômes; la Fée et la péri, SaraA la baigneuse, ces trois derniers inspirés de Victor Hugo (1850); Descente de croix; les Législateurs sous l'inspiration évangelique, pour le Sénat (1853); Pieta, Béatrix, le Passage du Bosphore (1855); Sainte famille (1859); Vierqe folle et vierge sage, Rhadamiste et Zénobie, Supplice d'ane vestale (1863); l'Armée cArétienne apereevant Jérusalem et Tancrède à la montagne des Oliviers (1880), etc.. plus de nombreux Portraits; à quoi il convient d'ajouter la Deuxième croisade préchée à Vézelay, le Sacre de Louis XV; les portraits de Louis VII, Philipps-Auguste, Godefroy de Bouillon; le portrait équestre de Louis IX, pour les Galeries de Versailles (1838-44); des peintures décoratives aux églises de la Madeleine, Saint-Roch. Saint-Séverin, Saint-Eustache, Saint-Augustin (1864-63); à celle de Saint-Sulpire, pour laquelle il a peint Jésug trahi et livré par Judas, le Crucifiement, côté gauche du transept la Résurrection et l'Ascension, coté droit (t873-76), etc. M. Emile Signol a obtenu une médaille de 2e classe en 1834 et une de 1re classe en 1835. Chevalier de la Légion d'honneur en 1841, il a été promu officier de l'ordre en 1865. Il a été élu membre de l'Academie des Beaux-Arts en t860, en remplacement de Hersent.

SIMON, JULES FRANÇOIS Sinon Suisse, dit Jules Si. MON, philosophe et homme d'Etat français, ancien ministre, sénateur, membre de l'Academie française, est ne à Lorient le 31 décembre 1814. Il fit ses études au collège de Vannes, entra an lycée de Rennes comme maître d'études, et fut reçu troisième à l'Ecole normale supérieure, en 1833. Agré de philosophie en 1835 il professa à Caen, puis à Versailles, fut rappelé à Paris en 1837 comme professeur suppléant d'histoire et de philosophie à l'Ecule normale, et devint titulaire l'année suivante. Ea 1839, Cousin, dont il était un des disciples les plus brillants, le désignait pour le suppléer à la Sorbonne. Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1845, il se présentait l'année suivante aux électeurs de Lannion (Côtes-du- Nord) comme candidat de la gauche constitutionnelle », suivant sa profession de foi, en concurrence avec M. Tassel. candidat de la gauche démocratique et M. de Cormenin, candidat du comité Odilon Barrot et du clergé. La candidature de M. Jules Simon, vivement combattue il cause de son independance évidente, échoua. En décembre 1847, il fondait il Paris, avec son collègue à l'Université et collaborateur, feu Amédee Jarques, la Liberté de penser, revue politique et philosophique, dont il se réserva la partie politique. Après la révolution de février 1848, malgré les attaques passion. nées dont sa candidature avait été l'objet deux ans auparavant, M. Jules Simon était élu représentant des Côtes-du-Nord à la Constituante le dixième sur seize. Il siégea parmi les modérés, fut membre du comité de l'organisation du travail, et se signala par uns opposi-

tlen ardente aux doctrines socialistes, sous prétexte que les ennemis de l'ordre prenaient le socialisme pour drapeau. Après les événements de Juin, il s'occupa principalement des questions d'instruction publique, fat secré- taire de la commission de l'enseignement primaire et rapporteur de la loi organique préparée par M. Carnot, mais modifiee et finalement mise au panier par M. de Falloux, pour être remplacée par une bien différente. En mars 1849, M. Jules Simon fut élu membre du Conseil d'Etat et donna sa démission de représentant (avril); mais, au renouvellement du !9 juin, par l'Assemblée législative, de la première moitié de ce conseil, il n'y tut pas maintenu, et se trouva ainsi écarté de In vie publique. Après le coup d'Etat, le cours de philosophie que .1. Jules Simon professait à la Sorbonne fut suspendu et le professeur ne trada pas à être considère comme demissionnaire pour refus de serment. La Liberté depenter n'avait pas attendu les événements de Décembre pour éprouver les vexations de l'autorité. Dès 1850 un de ses collaborateurs, M. Emile Deschanel, professeur de rhétorique à Louis-le-Grand. était révoqué pour y avoir publié un article intitulé le Catholicisme et le socialisme, et son directeur. Amédée Jacques, mort en exil à Bnenos-Aires en 1865, était exclu de l'Université. Mais M. Jules Simon s'était alors prudemment séparé de ses amis et collaborateurs et retiré de la revue qu'il avait fondée avec eux. 11 collabora ensuite quelque temps au National.

Le coup d'Etat, en brisant la carrière universitaire de M. Jules Simon, lui fit une notoriété sur laquelle il devait peu compter, du moins si tôt, et lui ouvrit littéralement les portes de la carrière politique, qu'il a si brillamment parcourue depuis. Demeure en France quand les plus considérables étaient pnur le moins exiles et bâillonnés, il put y faire entendre sa voix et publie des livres auxquels son esprit de philosophe éclectique permit une libre circulation et sa situation de professeur révoqué pour cause politique assura un grand succès, Membre du com té démocratique de la Seine aux élections générales de 1857, M. Jules Simon fut porté candidat, mais décidé à refuser le serment, dans la 8° circonscription de la Seine, contre M. Fouché-Lerelletier, candidat officiel et M. Vavin, candidat de l'opposition appuyé par le Siècie; il échoua avec 2,268 voix sur 24.121 votants. Mais trois candidats ayant été élus, MM. Carnot, Cavaignac et Goudchaux, et ayant refusé le serment, la formalité du serment prealablp fut établie pour éviter le retour de ces manifestations désagréables. En conséquence. M. Jules Simon se mit à la tète du mouvement d'opposition radicale qui rejetait du sein de la démocratie, comme des pestiférés, les députes assermentés. Cela dura jusqu'aux élections générales suivantes (1863). A celle époque, après de longs débats dans le comité Carnot, des pourparlers sans fin, M. J. Simon se décida à déposer le serment préalable et à se porter candi lat dans la 8- circonscription, où il fut élu à une grande majorité. Il se fit remarquer au Corps législatif, es le début, par le ton persuasif de sa parole et fut positivement l'orateur de la gauche que la majorité écouta le plus volontiers et c'est un point important, car on ne saurait faire entendre les meilleures raisons à qui se refuse à vous écouter. M. Jules Simon prit surtout la parole dans les questions d'enseignement, en faveur de la liberté de la presse, sur le travail des femmes, et dans quelque* discus-ions politiques, notamment à l'occasion de la question roma ne. Aux élections de 1869, la candidature de 11. Jules Simon fut adoptée et soutenue dans plusieurs départements, et il fut élu, malgré l'opposition du gouvernement et celle des socialistes avancés, dans la 8- circonscription de la Seine contre Lachaud, le celebre avocat, à une majorité énorme, et dans la 2e circonseription de la Gironde. Il opta pour cette dernière. M. Jules Simon, dans cette dernière législature de l'Empire, mit le sceau à sa réputation d'orateur politique; mais surtout, ce qui a une importance plus grande aux yeux de tout homme sérieux, il se révéla cumme un économiste de premier ordre dans la discussion des traités de commerce. Représentant d'un département éminemment et nécessairement libre-échangiste, il soutint avec une autorité que ses amis eux-mêmes ne s'attendaient pas à lui voir prendne dans une pareille question, les principes de la liberté commerciale, entrant dans de minutieux details de chiffres accueant une étude laborieuse et approfondie du sujet. 11 prit également la parole dans la discussion relative it la marine marchande et combattit le système inique de l'inscription maritime. 11 est en outre l'auteur d'une proposition d'abolition de la peine de mort qu'il défendit avec une énergie vaine, dans la séance du 21 mars 1870. Simple membre de la « gauche fermée, M. Jules Simon n'en était pas moins l'un des hommes les plue considérables de l'opposition lorsqu'éclata la révolution du 4 Septembre. Quoique n'étant pas député de Paris, mais ayant été un de ses élus, il lut proclamé membre du .gouvernement de la Défense nationale et délegué, par décret du 5, au ministère de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts. Après l'armistice, il fut envoyé à Bordeaux pour assurer l'exécution des décrets relatifs aux élections dans leur forme et teneur, et non avec les modifications apportées par Gambetta. Aux élections du 8 février 1871, M. Jules Simon échoua à Paris, mais il fut élu représentant du departement de la Marne à l'Assemblée nationale, le cinquième sur huit. Il prit pla-e sur les bancs de la gauche et fut choisi par Al. Thiers pour reprendre dans le cabinet du 19 janvier 1871 le portefeuille de l'instruction publique. Nous n'insisterons pas sur les réformes, à peu près toutes disparues bientôt apres, apportées par M. Jules Simon dans l'enseignement supérieur et ailleurs, ni sur l'habileté avec laquelle il out longtemps dejouer ou écarter les attaques incessantes de la majorité reactionnaire et cléricale à laquelle il jetait de temps en temps, pour la calmer, le gâteau de miel qui suffit à rendre Cerbere le plus bénin des portiers; nous rappellerons seulement qu'il est tombé uniquement pour avoir attribue à

M. Jules Simon reprit sa place sur les bancs de la gauche sénatoriale, et quand M. de Broglie vint demander au Sénat, le mois suivant, la dissolution de la Cham- bre des députés, il le combattit avec énergie, mais sans succès, comme on sait. En septembre suivant, il était designé pour porter la parole sur la tombe de M. Thiers, dont il était depuis longtemps l'ami. M. Jules S'mon ne reprit un rôle en vue, dans le parlement qu'à l'occasion du congrès réuni à Versailles pour décider le retour des Chambres à Paris (juin 1879). Nommé rapporteur, il conclut en effet dans ce sens, et ses conclusions furent adoptees par 5i6 voix contre 249. A dater de ce moment, il commence une évolution singulière, si elle ne lui fut dictée, comme on l'a prétendu, par une espèce de jalousie d'influence. Il combat avec force, avec violence, plutfit, les décrets de mars contre les congrégations religteuses non autorisées, décrets qu'il eût peut-être appliqués sans hesitation, ù en juger par son attitude en fave de l' agitation cléricale » de 1877. s'il eût été au pouvoir; et lui, l'universitaire si exclusif, il s'elève contre l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur, qui par l'Etattoute participationàl'enseignement. Rapporteur de la commission du Sénat chargée d'examiner ce projet, son rapport conclut au rejet de l'article 7, et il défend à la tribune, avec acharnement, cette partie importante de ses conclusions, qui furent votées, et firent de leur auteur, du jour au lendemain, un nouveau membre, accueilli avec empressem*nt, des groupes réactionnaires de la première Chambre, avec lesquels, hanté par son passé capables de diviser les groupes de gauche eux-mêmes, telles que l'amnistie plénière, par exemple, et sur divers points parliculiers des questions relalives à l'enseignement. Commensal ordinaire des princes d'Orléans, M. Jules Simon fut un de ceux dont la fréquentation assidue à l'hôtel du comte de Paris attira le plus l'nttention du gouvernement et des Chambres au commencement de 1886, et induisit le gouvernement à exercer une sorte de surveillance sur les agissem*nts du cher, à peu près incontesté désormais, de la Maison de France, mesure qui devait fatalement aboutir à la loi d'expulsion de juin 1886. Il va sans dire qu'il combattit avec une énergie égale à sa conviction, cette fois, cette proposition, mais ce ne fot pas avec tout le succès qu'il espérait. Outre les recueils déjà cités, M. Jules Simon a été, depuis 1840, un des collaborateurs de la Revue des DeuxMondes et a dirigé au début le Journal pour tous; 8n 1874, il remplaçait M. Leblond comme directeur politique du Siècle et acceptait, après sa retraite du ministère, la direction de l'Echo universel, journal fondé par M. Sa-

M. Thiers seul l'œuvre de la libération du territoire, dans un d'scours pron ncé le 19 avril 1873 à l'assemblée générale des Sociétés savantes, à la Sorbonne. La majorité, dont le concours passif avait été néressaire en réalité pour que ce résultat fût atteint, mais dont les capacités aussi bien que le rourage avaient été trop clairement caractérisés par M. Thiers même dans une orcasion mémorable, pour permettre de la croire capable de l'initiative sans laquelle rien n'eût pu se faire, fit un tel tapage, que M. Jules Simon dut se retirer. Il reprit sa place à la gauche de l'Assemblée, qui le choisit pour président. Dans la séance du 18 novembre 1873, il prononça un discours d'une grande valeur politique. à propos de la discussion soulevée par le projet de seplennat et dans lequel il s'éleva, avec une éloquence que nous serions presque autorisé à qualifier de prophétique, contre 1 institution d'un gouvernement qui ne serait plus qu'une dirtature. Il prit la défense de l'Université dans la discussion sur le projet de loi relatif à la liberté do l'enseignement supérieur, comme il devait la reprendre plus tard au Sénat, c'est-à-dire avec une éloquence en apparence persuasive, mais qui ne persuada point ses adversaires, parmi lesquels il aura sûrement éprouvé une véritable douleur de rencontrer des universitaires comme lui élevés au biberon de la philosophie éclectique. M. Jules Simon a été élu, le 16 décembre 1875, senateur inamovible. M. Dufaure ayant donne sa démission, avec tout son cabinet, après le vote des conclusions negatives du rapport de M. Paris sur une proposition d'amnietie votée parla Chambre des députés et acceptée après rectification par le ministère, ce qui constituait parlemenlairement un vote de defiance de la part du Sénat, quelles que soient les arguties employées ensuite pour prouver le contraire, M. Jules Simon fut appelé à former un cabinet (13 décembre 1876), où les éléments nouveaux se bornaient à l'honorable M. Martel, ancien membre du tiers-parti libéral au Corps législatif, qui prit le portefeuille de la justice abandonné par M. Dufaure, et ù luimôme, succedant à M. de Marcère à l'intérieur. Le 16 mai suivant (f 877), sans que personne s'y attendit, excepte bien entendu les initiés, M. Jules Simon recevait du président de la République une lettre de blâme rédigée militairement et qui, inspirée ou non par ceux qu'on a signalés à ce titre à 1 attention publique, semble une réponse « conforme » au discours du président de la gauche du 18 novembre 1873, et aussi, il faut le reconnaitre, aux mesures prises par le gouvernement pour empêcher l'agitation cléricale de prendre des proportion trop inquiétantes; mais la lettre présidentielle n'en soufflait mot. M. Simon répondit par sa démission, motivée dans les termes les plus dignes et les plus courtois. Ce procèce inoui, employé envers l'un des hommes d'Etat les plus conciliants, les meins portés anx resolutions extrêmes et les mieux accueillis par la majorité parlementaire, sous un régime parlementaire, souleva une véritable réprobation dans la presse libérale française et d ms la presse universelle, quel que fût son drapeau politique et sa nationalité, et M. Jules Simon y gagna certainement une notoriété et une considération Sans limites. Comme nous n'atons à nous occuper que de lui dans cette notice, il ne nous appartient pas de nous appesantir sur les conséquences de l'acte du 16 mai, dont la critique appartient à l'histoire.

vary, qui lui fut aussitôt offerte. Il a pablié: Du commentaire de Proclus sur le Timée de Platon, thèse de doctorat (1839): Etude sur la théodicée de Platon et d'Aristote (1840); des éditions des Œuvres de Descartes, des Œuvres philosophiques de Bossuet (1841); des Œuvre. de Malebranehe (842-47, 2 vol.); des Œuvre. philosophiques d'Antoine Arnault (1843); Histoire de l'Ecole d'Alexandrie (1844-45, 2 vol.); Manuel classique de philosophie, avec Amédee Jasques et Saisset (1847); le Devoir (1854); la Reliqion naturelle (1856); la Liberté (1857, 2 vol.); la Liberté de conscience (1859); l'Ouvrière (1863); l'Ecole (1864, nonv. édit. 1886); le Travail (1866); l'Ouvrier de Auit ans (1867); la Politique radicale (1868); la Peine de mort, récit publié d'abord (anonyme) au Journal pour tous, puis en feuilletons dans plusieurs journaux de province, signé cette fois, en 1868 (1860); le Libre-échange (1870); l'Instruction gratuita et obliqatoire, la Reforme de l'enseignement secondaire (1874); Souvenirs du 4 Septembre (2 vol.. même année): le Gouvernement de M. Thiers (1878, 2 vol.); le Liure du petit citoyen. manuel d'éducation civique (1880); Dieu, Patrie, Liberté (1883); Une académie sous le Directoire (1884), etc. Elu à l'Acndemie des sciences morales et politiques en remplacement de Dunoyer, en 1863, M. Jules Simon était élu membre de Académie française le 16 de embre 1875, en remplacement du comte de Rémusat. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1845, il a été créé grand croix des ordres des SS. Maurice et Lazare d'Italie et de la Rosé du Brésil dans l'intervalle de son passage au pouvotr.

SIMONNET, FRANÇOIS URSIN MARCELLIN, homme politique français, ne à Hérisson (Allier) le 20 avril 1824. Il Il fit ses études medicales à Paris, prit le grade d'officier de sanlé en 1855 et retourna s'établir dans son pays natal. En 1868, h1. Simonnet était administrateur d'un journal local d'opposition démocratique. Devenu maire de snville natale, conseiller général de l'Allier depuis 1880, il fut élu député de la 2° circonscription de Montluç n le 21 août 1881 et s'inscrivit à la gauche radicale. Elu député de l'Allier au scrutin du 18 octohre 1885, M. Simonnet a voté l'expulsion totale des princes.

SIMYAN, JULIEN, homme politique français, né à Cluny (Saône-et-Loire) en 1830. Directeur politique de la Tribune républicaine et du Radical de Saône-et-Loire, ancien maire de sa ville natale, M. Simyan a été elu deputé de ce département au scrutin de ballottnge du 18 octobre 1885, comme candidat radical. Il a vote l'expulsion totale des princes.

SIVORI, ERNEST CAMILLE, violoniste italien, né à Gènes le 6 juin 1817. Il commença l'étude du violon de si bonne heure, qu'il avait dès l'âge de dix ans la réputati"n d'un virtuose remarquable. Il se produisit dès lors dans les concerts, à Paris, puis à Londres, retourna à Gènes vers la fin de l'année et entra comme premier violon solo dans t'orchestre du théâtre Carlo Felice. Après avoir fait en Italie plusieurs tournées très fructueuses, M. Sivori en entreprit une plus longue dans les principales villes des deux mondes (1841). C'est ainsi qu'il visita surressi- 'ement l'Alipmagne, l'Angleterre. les Etats-Unis. l'Amérique méridionale, revenant en Italie par l'Espagne. Il est venu trequemment en France, toujours accueilli avec enthousiasme, et en 1880, il en remporta de plus la decoration de la Légion d'honneur On doit à M. Siment.

SMILES, SAMUEL, littérateur anglais, né à Haddington (E'osse) en 1816, étudia d'abord la médecine et pratiqua même pendant quelque temps la ch roi gie à Leeds; mais il abaudonna bientôt cette carrière et prit la direction du Leeds Times. Devenu en 1845 secrétaire du chemin de fer de Leeds à Thirsk, Il passait en la même qualité au South-Eaotern vers 1852 et quittait ces fonctions en 1866. M. S. Smiles, qui a collaboré activement à la Quarterly Review et autres publications périodiques, a publié l'Education physique (1837); Histoire de l'Irlande (1844); la Propriété des chemins de fer, ses conditiona, ses perspectives (1849); Vie de George Ste'phenson (1858, 5· édition) « Self-Help », ou caractère et conduite (1860); les Gains de l'ouvrier(1861); Vies des ingénieurs, avec un examen de leurs ouvrages (1862); ,Biographie industrielle (1863); les Vies de Boulton et de Watt (1865); les Huguenots, leurs établissem*nts, leurs églises et leurs industries en Angleterre et en Irlande (f869, 3° édition); le Caractère (1871); les Huguenots en France après la révocation de l'édit de Nantea, suivi d'une Visite au paye des Vaudois (1874); George Moore, marchand et philanthrope (1878); Vie de Robert Dick (boulanger de Thurso), géologue et botaniste (1879); Devoir, avec des exemples de courage et de patience (t 880J; il a édité en outre une Autobiographie de M. James Naamyth (1883). Plusieurs de ces ouvrages ont été traduits en français, le dernier traduit le Caractère, en 1877.

SMITH, ROBRRT ANGUS. chimiste anglais, né près de Glasgow le 15 février 1817, fit ses études classiques à Glasgow et alla étudier la chimie à Giessen, de 1839 à 1841, eous la direction de Liebig. Avec le D' Playfair, M. R. Smith s'occupa activement des conditions sanitaires des villes du comté de Laucastre. Son rapport à l'Association britannique sur l'Air et l'eau daM les villes, en 1848, danna une grande impulsion aux travaux hygiéniques qui ont été depuis exécutés dans cette voie. Dans un mémoire publié en 1858 dans le Journal de la Societé chimique, ce savant détermine pour la première fait la dilference qui existe entre l'air des villes et celui de la campagne. Il fut charge par la Commission royale des mines de faire des recherches analogues sur l'atmosphère des mines et rédigea un rapport des plus intéressants, dans lequel il analyse cette atmosphère et la compare à l'air pur. En 1864, le le D' R. Smith publiait un mémoire sur la constitution de l'atmosphère et l'analyse

de l'air dans les vallées et sur les montagnes de l'Ecosee, de la Suisse, etc. 11 a fait aussi de curieuses expériences sur l'action de l'acide carbonique. sur la circulation du sang dans une chambre étroite. Ses recherches ont eu en outre pour objet les désinfectants et il s'v mnntra, peut-être le premier, le prbneur convaincu de l'acide phenique et de ses dérivés pour cet emploi. Elu membre de la Societé royale en 1857. le D' Smith est en outre membre de la Société chimique de Londres et a été président de la Société littéraire et philosophique de Manchester. Il a écrit Vie de Dalton et histoire de la theorie atomique jusqu'd son temps; de nombreux rapports officiels ou mémoires au Bureau de la salubrité publique, à la Société royale, etc.; des articles scientifiques dans le Nouveau Dictionnaire des arts et d's sciences; un ouvrage sur la Désinfection; des Recherches sur leT corps solides en suspension dans l'air; un autre ouvrage sur les Sels et les corps organiques de l'air; l'Air et la pluie, principes de climatologie chimique, etc.

SMITH, WILLIAM, érudit anglais, né à Londres en 1813, fit ses études à l'université de cette ville. se fit recevoir au barreau à l'école de Gray's Inn, mais abandonna bientôt la profession légale pour l'etude de la littérature classique et fut quelque temps professeur d'humanités, puis examinateur pour l'enseignement classique à l'université de Londres, de 1853 à 1869, et membre du sénat de cette université depuis lors. Le Dr W. Smith est rédacteur en chef de la Quarterly Review depuis 1867. Il a publié Dictionnaire d antiquités grecques et romaines (1840-42); Dictionnaire de biogra hie et de mythologie grecques et romaines (1848-49, 3 vol.); Dictionnaire de géographie grecque et romaine (1852-57, vol.) Il commença en 1850 la publication d'une série de Lexiques, puis des abrégés de ses grands Dictionnaires d'antiquités et des abrégés de ces abrégés, pour les écoles et les collèges, ouvrages qui, tous, eurent de nombreuses éditions. Parmi ses autres ouvrages classiques, il faut citer Histoire classique de la Grèce depuis les temps les plus recudés jusqu'à la conquéte romaine, avec des chapitres spéciaux sur l'histoire de la littérature et des arts (1853); une édition de la Décadence et chute de l'empire romain de Gibbon (1854); Dict onnaire latinanqlais (1855), etc. 11 a donné depuis son magnifique Dictionnaire de la Bible, comprenant les antiquités, la b oqraphie, la géogra hie et l'histoire naturelle de la Bible (1860-63, 2 vol.); puis viennent: une Grammaire latine (1863); Principia latina, cours de latin en 5 parties; Initia grzca, cours de grec en 3 parties, un Manvel classique de grammaire anglaise, et divers autres ouvrages classiques très apprécier puis un Grand Dictionnaire critique latin-anglais fruit de quinze ans de travail et de recherches, avec M. Hall (1870); un Atlas de géographie claasigue et biblique (1875), etc.

SOLAND (de), TRTORALD, magistrat et homme politique français, conseiller à la cour d'appel d'Angers, est ne dans cette ville le 1" decembre 1821. Elu, au scrutin de ballottage du 5 mars 1876, député de la 1re eire. d'Angers, Il siégea à droite. Reelu le 14 octoble 1877 et le 21 août 1881, il était élu député de Maine-et-Loire, le 4 octobre 1885, sur la liste monarchiste. M. de Soland est petit-fils d'un général de la première république. SOLLOHOUB (comte), WLADIMIR ALEXANDROVITCH. litterateur russe, d'origine lithuanienne, est né à Saint Pétersbourg en 1814, y fit de brillantes études et entra aussitôt dans la diplomatie, comme attaché à l'ambassade de Vienne. Entré plus tard dans l'administration des provinces tranecaucasiennes, en qualité de conseiller, il est devenu, vers 1872, directeur général des prisons de l'Empire moscovite. Le comte Sollohoub, qui collaborait dès lors aux principaux recueils périodiques de Saint- Pétersbourg et de Mosrou, débuta en 1841 par deux volumes de nouvelles il fit représenter dans la première de ces villes, l'année même et les suivantes, plusieurs pièces de théâtre, qui ajoutèrent à sa notoriété de fraiche date. En 1845, il publ ait deux autres volumes de n uvelles Hier et aujourdAui et Tarantas. C'est surtout par ses nouvelles, qui nous font assister pr'ncipalement aux scènes int'mes de la vie du grand monde russe, que le comte Sollohoub nous est connu, grdce aux tradu tions Marmier et le marquis de Lonlav. La « Bibliothèque des meilleurs romans étrangers » comprend dans sa collection un volume de Nouvelles choisies de cet écrivain: Il s'est toutefois produit sur la scène française le Gymnase a donne, en 1859, une comédie du comte Sollohoub, intitulée Une preuve d'amitié, et en t876, une autre comédie en un acte, dont le titre nous échappe, dans laquelle Mlle Delaporte remplissait le rôle principal.

SONNIER (de EDOUARD CHARLES ANTOINE, avocat et h )mme politique français, né à Blois le 19 avril 1828. Mu le 20 février 1876 député de Vendôme, il prit place à gauche. Il fut reélu le t4 octobre t877 et le 21 août 1881. Aux élections d'octobre 1885 il figurait sur la liste républicaine du departement de Loir-et-Cher, et fut elu au scrutin du 18. M. de Sonnier a voté l'expulsion totale des princes.

SOUBEYRAN (baron de), JEAN MARIE GEORGES OrRARD, administrateur et homme politique français, né à Paris le 3 novembre 1829, fit ses études au collège Rol- lin, puis suivit les cours de la faculté de droit. Attaché au ministère des finances dès 1849, sous l'administration de M. Fould, il suivit ce dernier au ministère d'Etat en 1852 et y devint son chef de cabinet, puis directeur du personnel du ministère. Nomme en 1860 sous-gouverneur du Crédit foncier de France, M. de Soubeyran était choisi en 1863 comme candidat officiel dans la deuxième circonscription de la Vienne il était dé à maire de la commune de Morthemer et membre du Conseil général de la Vienne pour le canton de Saint-Julien depuis 1860. Elu député à une majorité énorme, il elait réélu en 1869 avec une majorite plus considérable encore. Très versé dans toutes les questions de finance,

M. de Soubeyran a pris une grande part aux discussions dont ces questions ont été l'objet an sein du Corps légis- Iv latit. En 1870, il a voté contre la guerre. Elu représentant de la Vienne à l'Assemble nationale aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, M. de Soubeyran siégea ù droite, ne se fit inscrire i aucune réunion. mais vota ordinairement avec les bonaparlistes. 11 fit partie de toutes les commissions du bu Iget et a pris. comme toujours, une grande part aux d scussions financieres. Il a été élu, sans concurrent, député de l'arrondissem*nt de Louduu, le 20 février 1876. Réélu le 14 ortobre 1877 et le 21 août f881, il était élu d'puté de la Vienne, le 5 octobre 1885. sur la liste monarchiste. M. le baron de Soubevran a été membre de la commission supérieure des Expositions internatinnales et de la commission des Monuments historiques de France, et a fait partie du jury international de l'Exposition de 1 Vienne en 1873. 11 étaa révoqué de ses fonctions de sous-gouverneur du Crédit foncier de Franre en 1878. M. de Sonbeyran est officier de la Légion d'honneur depuis 1859.

SOUBIGOU, FRANÇOIS LOUIS, agriculteur et homme politique français, ne A Plouneventer (Finistère) le 11 revrier 1816, fit ses études au collège de Saint-Pol de Léon et se voua principalement à l'elevage des chevaux. Elu comme candidat clérical, représentant du Finistère à l'Assemblée constituante de 1848. il ne fut pas réélu l'année suivante à la Législative et disparut de la scène politique jusqu'aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876. M. Soubigou fut élu sénateur du Finistère à cette date, comme legitimiste et cleriraf. Il a été réélu au renouvellement du 25 janvier 1885, en tête de la liste. SOUCAZE, N., homme politique français, notaire à Campan Hautes-Pyren es), où il est né en 1819, conseiller général des Hautes-Pyrénées pour son canton, a été élu députe de ce département, sans autres antécédents politiques, le 4 octobre 1885, sur la liste monarchiste. SOURIGUES, BENOIR MAITTIN, homme politique français, ne à Bavonne le il février 1820. Banquier à Paris depuis longtemps et n'ayant jamais paru prendre le moindre intérêt à la politique, après s'être présenté, sans succès, aux élections du 20 février t876, dans l'arrondissem*nt de Saint-Sever-sur-l'Adour, il y échouant de nouveau le 14 octobre 1877; mais l'election de son concurrent, candidat officiel, ayant éte invalidée, il triomphait de lui à l'épreuve décisive du 27 janvier 1878. Il s'inscrivit au groupe de l'Union répul liraine et fut réély à une grande majorité le 21 août 1881. M. Sourigues a constamment voté avec son groupe, et, en deliors de la politique pure, a pris une grande et utile part à toutes les discussions financières. Aux elertions d'octobre 1885, il figura t sur la liste républicaine des Landes, qui é houa tout entière dans ce département; mais l'élection fut annulée par la Chambre. et les deux listes s'etantretrouvées en présence le 14 février 1886. ce fut au tour de la liste répubhcaine à triompher. M. Sourigues a voté l'expulsion totale des princes.

SOUSTRE, MARIUS ARTRUR, homme politique français, pruprietaire à Digne, où il est né vers 1822. Compromis dans la resistance au coup d'Etat du décembre 1851, M. Soustre fut expulsé de France. Aux été tions du 21 août 1881, il fut élu deputé de l'arrondissem*nt de Digne, et au renouvellement de la représentation sénatoriale du département, le 25 janvier 1885, il fut élu sénateur, le premier. Il a voté l'expulsion des princes. M. Soustre est maire de Digne et président du Conseil général des Basses-Alpes.

SPENCER, HERBERT, philosophe anglais, né à Derby en 1820. Fils d'un professeur et nev eu d un ministre distingué de l'Eglise établie, M. Herbert Spencer reçut de ces deux hommes une éducation très soignée et se tourna ensuite vers l'étude des sciences exactes. Ingénieur civil à dix-sept ans, il écrivit dans le Civil Engineer'a and Architect's journal quelques articles professionnels, puis dans le Nonconformist une étude de philosophie politique sous forme de lettres, intitulée: The Proper sphere of government (1842), publiée ensuite en brochure. En 1847, il abandonnait sa profession et se consacrait entièrement aux travaux littéraires et philosophiques. Rédacteur de l'Economiat de 1848 à 1852, il a publié à part Statique sociale, ou exposition des conditions du bonheur dans l'humanité et développement des premières de ces conditions (1854); PRINCIPES de psychologie (1855); Essais scientifiques, politiques et apecuiati s. recueil d'articles disseminés dans la presse periodique (1858-74. 5 vol:); l'Education intellectuelle, morale et phyaiqus (1861); Principes fondamentaux, expose de son système philosophique (1862 la Classification des sciences, suivie des Causes de dissidence avec le système de hf. Comte (1864); Principes de biologie (1864); la Génération spontanée et l'hypothèse des unités physiologiques, réponse à un article de la Northamerican Review (New-York, 1870); les Discussions récentes sur la science, la philosophie et la morale N.-Y., 1871); l'Etude de la sociologie (1872); Sociologie descriptive, ou groupement de faits sociologiques (1873); Institutions cérémoniales, formant la quatrième partie des Principes de sociologie (1879), ete. Plusieurs des ouvrages importants de M. Herbert Spencer ont été traduits en français et presque tous en russe. C'est en Russie, parait-il, et aux Etats-Unis. qu'il compte le plus de disciples et d'admirateurs. Il a fait, en 1882-83. on nouveau voyage aux Etats-Unis. Le 12 mai de cette dernière année, il était élu correspondant de l'Académie les sciences morales et politiques (Institut de France), en remplacement du philosophe américain Ralph Waldo Emerson.

SPULLER, JACQUES EUGÈNE, homme politique français, ne à Seurre (Côte-d'Or) le 8 décembre 1835, fit ses études an lycée et à la faculté de droit de Dijon, et s'idserivit au barreau de Paris en 1862. Après avoir plaidé quelques causes politiques, M. Spuller quitta le

barreau pour la politique active et le iournalisme. Anr élections générales de 1863, il défendit, dans les réanions privées, la candidature de hl. Emile Ollivier contre la candidature officielle de M. Varin, dans la troisième circonscription de la Seine. Il devint alors rédae- tenr de l'Europe de Francfort, puis collabora an Nain jaune, au Journal de Paris, au Journal de Genêve, etr.; lié d'amitié avec Gambetta, il fut, en 1868, nn des fondateurs de la Revue politique, dont la carrière fut brillante mais bornée, l'autorité a dant. M. Spuller fut anset un des collaborateurs de l'Encyclopédie générale (186970). Aux élections législatives de 1869, et dans cette même troisième circonscription ou il l'avait soutenue naguère (mais les temps étaient changés et aussi un pea les hommes), il combattit ardemment la candidature de M. Emile Ollivier et fut un des promoteurs de la casdidature du proscrit Banrel, qui triompha au scrutin. U combattit, a, ec une ardeur égale, le plébiscite de mai 1870 et publia, à cette époque, une Petite histoire da second Empire utile d lire avant la vote du plébiscite, qui n'a sans doute pas été assez lue. Après la révolution du 4 Septembre, M. Spuller suivit la fortune de Gambetta, sans position officielle, sans traitement, et plutôt comme son collaborateur intime, ou si l'on veut son confident, que comme son secrétaire, ainsi qu'il en a déposé lui-même devant la commission d'enquête snr te gouvernement du 4 Septembre. Il n'eut donc pas à donner sa démission lorsque Gambetta prit sa retraite. An mois de novembre 1871, il partiripa à la fondation de la République francaise, dont il fut nommé rédacteur en chef et qui lui doit bien une bonne part de son succès. 11 fut choisi, en janvier 1876, comme suppléant du délégué du Conseil municipal de Paris, Victor Hugo, poar les élections sénatoriales. Le !0 février suivant, il se présentait aux électeurs du III° arrondissem*nt de Paris, en concurrence avec M. Dietz-Monin, député sortant, répablicain conservateur, et de Bonne t- Duverdier, radical intransigeant; il obtint 8,296 voix contre 3,713 obtenues par le premier de ses con urrents et 4,404 pir le second. Au second tonr, qui eut lieu sans qu'aucun des candidats ait cru devoir M retirer, M. Spuller fut élu par 12,t43 voix. Il prit place à l'extréme-gauche, signa la proposition d'amnistie pleine et entière déposée par F. V. Raspail et fit partie de plusieurs commissions m portantes. Son rapport sur le projet de loi tendant à restituer à l'Etat la collation des grades universitaires a surtout été remarqué et parait avoir fait, sur l'esprit des adversaires de l'auteur, l'effet d'une révélation; c'est. lui, en outre, qui ré ligea la protestation des 368, la 16 mai 1877. Réelu le 14 octobre 1877 et le 21 août 188t dans le même arrondissem*nt, M. Spuller devint soussecrétaire d'Etat aux affaires étrangères dans le cabinet, Gambetta, du 14 novembre 1881 au 26 janvier 1882. Devenu vice-président de la Chambre des députés en 1884, M. Spuller fot choisi, la même année, pour président de la commission d'enquête sur la situation economique; il a, en outre, fait partie de plusieurs commissions de budget, dont il fut l'un des rapporteurs, ainsi que de diverses autres commissions parlementaires. Aux élections d'octobre 1885, il a échoué dans la Seine, mais a été eta député de la Côte-d'Or. 11 a voté l'expulsion des princes. M. Spuller a quitté la direction de la République fran- çaise depuis son élection. Il a publié, outre l\ouvrage cité plus haut: les Droits politiques dans l'élection (1861), l'Allemagne, du grand interrègne à la bataille de Sadowa (1869); un Conseil général sous l'Empire (I87tJ; République ou deapotisme, Ignace de Loyola et la compagnie de Jéaus (1876); la Compaynie de Jésus devant l'histoire (1877), suite du précédent, et-; Michelet, sa vie et ses œuvres (même année); un chois de ses Conférence. (1879); Figures disparues (1886), etc. STAINER, JOHN, organiste et compositeur anglais, né en 1840, lut d'abord employé dans les chœurs à l'église Saint-Paul, de Londres, de 1847 1856, et y fit de bonnes études musicales. Nommé à seize ans organiste du college Saint-Mirhel, à Tenbury, que venait de fonder M. Ouseler (voy. ce nom), il était nommé trois ans plue tard organiste au collège de la Madeleine, à Oxford, et y prit, en même temps que ses grades littéraires, ceux de bachelier en 1856 et de docteur (de musique) en 1865. En 1860, le D' Stainer était nommé organiste de l'église de l'université. tout en conservant ses fonctions à la Ma- deleine. Il quitta Oxford en 1872, ayant été ommé or- ganiste de Saint-Paul, à Londres, en remplacement de sir John Ooss, démissionnaire. Artiste extrêmement distingué, M. Stainer a composé un grand nombre d'antiennes, de services et autres morceaux de musique religieuse, ainsi que des morceaux de musique vocale de caractère profane. Il a publié récemment un ouvrage théorique qui a été accueilli avec une très grande faveur dans te monde artisle et savant The TAeory of Aarmony (5e édition 1881) et qui n'a pas peu ajouté à sa réputation. On lui doit en outre plusieurs ouvrages clvssiques et un ouvrage spécial intitulé: la Musique de la Bible. Parmi ses compositions, on cite spécialement sa cantate The Daughter of Jairus, exécutee au festival de Worcester, en 1878, avec un grand succès.

STANLEY, HENHY MORELAND (John ROWLANDS, dit), journaliste et explorateur américain, d'origine anglaise, né en 1840 près de Denbigh (principauté de Galles), de parents peu aisés. Embarqué comme mousse i bord d'un navire qui se rendait à la Nouvelle-Orléans, il demeura dans cette ville, où il trouva do l'emploi chez nn marchand nommé H. M. Stanley, lequel, célibataire et sans enfants, s'attacha à lui et l'adopta. Mais le marchand mourut intestat, et son fils adoptif se trouva de nouveau réduit à ses propres ressources. Il s'engagea dans l'armee confédérée, fut fait prisonnier, et comme il n'avait aurua parti pris, si ce n'est celui de vivre, dans la querelle qai divisait alors les Etats-Unis, il accepta de servir à bord d'un steamer fédéral. Après la guerre, il de' int reporter de journal, et entra peu après au New-York Hsrald.qai l'attacha comme son correspondant auprès de l'état-ma-

de l'armée britannique, pendant la guerre d'Abyssinie (1867). Il avait rempli depuis ses fonctions de correspondont sur divers points de l'Europe, moins agites, quand le directeur du Hérald, qui se trouvait alors à Paris, le manda telégraphiquement et lui confia la mission de se rendre au centre de l'Afrique, à la recherche du D' Livingstone, dont on n'avait plus entendu parler depuis deux ans. M. Stanley fit ses préparatifs aussitôt. Il d'- burquait à Zanzibar au commencement de janvier 1871 et. le t8 octobre, à Ujiji, sur le lac Tanganyika, où Livingstone arrivait presque en même temps, d'un voyage dans le sud-ouest. Les deux voyageurs restèrent ensemble jusqu'en février 1872, explorant de compagnie la rive nord du lac puis Livingstone repartit pour son dernier voyage, et Stanley rentra en Europe. Le sucres si complet de cette entreprise, dans laquelle plusieurs expéditions officielles anglaises avaient déjà échoué, rendit M. Stanley célèbre du jour au lendemain, et populaire le directeur de journal qui riavait pas craint de dapenser 250,000 francs pour faider à l'accomplir. La relation de ect exploit, publiée à Londres, fut traduite immédiatement dans toutes les langues, des analyses, des résumés, des parties de cet ouvrage, l'ouvrage tout entier remplirent les colonnes des journaux et des revues pendant plusieurs années sans fatiguer la curiosité publique, éveillant l'esprit d'aventures et le goût des voyages d'exploration lointains. On peut le dire, car cela est strictement vrai, le premier voyage de M. Stanley a provoqué un mouvement qui ne s'arrête plus, et a plus fait pour l'avancement de la géographie qu'un siècle de découvertes en apparence plus importantes.

Le Daely TelegrapA de Londres s'associa alors avec le Herald de New-York pour organiser une nouvelle expédition en Afrique sous la direction de celui qui avait si bien rempli sa première mission, malgré des difficultés pagees jusque-là insurmontables. M. Stanley repartit donc. tl atteignait Zanzibar dans l'automne de 1874, et, apprenant la mort de Livingstone, il se dirigeait vers le nordouest, résolu à explorer la contrée qui entoure le lac Victoria N'yanza, qu'il atteignit en février 1875, non tans mauvaises rencontres et sans avoir ete obligé à faire quelquefois le coup de feu aiec les indigènes. Ayant constaté que ce lac ne mesure par moins de 40,000 milles carrés et est par conséquent la plus grande masse d'eau douce du globe, il se dirigea à l'Ouest, vers l'Albert N'yanza, et reconnut que, contrairement à l'opinion répandue, il n'est nullement relia au Taganvika. Forcé par l'hostilité des indigènes à retourner à Ujiji, il descendit le grand fleuve decouvert par Livingstone, baptisé par lui Loualaba, qu'il croyait être le Nil, tandis que d'autres géographes le prenaient pour le Congo. Cette descente, principalement en canots, lui prit huit mois, au milieu de difricultés inouïes, au prix des plus grandes privations, et coûta la vie à trente-cinq de ses hommes. Arrivée enfin à la cote, l'expedition trouva un bàtiment portugais qui la transporta à Saint-Paul de Luanda, d'où un navire anglais la transporta au cap de Bonne-Espérance, et de là à Zanzibar. Là, après avoir ramona ses hommes chez eux, Stanley reprit le chemin de l'Angleterre, qu'il atteignit en février 1878. Il avait passé auparavant par Paris ou, reçu solennellement par la Societô de geographie, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, il recevait des mains du président la croix de la Légion d'honneur. De J879 à 1882, il faisait un nouveau voyage en Afrique sous les auspices de l'Association internationale aflicaine dont le siège est à Bruxelles, et avec la mission de créer une sorte de colonie européenae dans le bassin du Congo, d'où la civilisation rayonnerait sur l'Afrique aussi loin que possible, sans compter les relations commerciales qui ne pouvaient manquer de s'établir entre cette contrée et l'Europe, et qui constituent un des points les plus importants du programme. Le roi des Belges doonait dans ce but, sur sa cassette, une nomme annuelle de 1,250,000 à l'explorateur. M. Stanley 'retourna en Afrique en 1883, et son œuvre se poursuivit avec un succès inespéré. Seulement, un Français, M. Savorgnan de Brazza, ayant entrepris une œuvre pareille, par d'autres moyens, qui semblent lui assurer un sucrés plus rapide et plus durable, M. Stanley a prote'té, et il fullut mettre en mouvement la diplomatie, il fallut un nouveau congrès de Berlin, rien que cela, pour que le droit de la Franre à s'établir en Afrique sur un point voisin des établissem*nts créés par celm qu'on a qualifié de roi du Congo » fût reconnu. C'est fait maintenant; l'œuyre continue ses progrès des deux côtés, et des deux eôtes on parle de chemins de fer dont la construction serait même très prochaine. Fatigué d'une activité constante, de travaux certainement au-dessus des forces du commun des hommes et des luttes qu'il est dans son caractère de provoquer plutôt que d'éviter, M. Stanley faisait, au printemps de t886, un voyage de repos » en Italie, reçu avec des démonstrations d'enthousiasme à toutes ses stations par les sociétés de géographie, allant de banquets en banquets, mais n'y prenant qu'une part modeste, pour cause de régime. Toujours robuste, cependant, et en possession de cette énergie extraordinaire qui l'a fait triompher d'obstacles où les plus forts eussent succombé.

M. Stanley a publié Commet j'ai retrouvé Livingrlone, relation de son premier voiage (1872); la Terre de servitude. (1874); la Vie et les voyages du docteur Livingstone, suivi d un coup d'o:il sur l'état actuel de la geographie de l'Afrique (1876); A travers le eontinent voir (1878). Ses lettres d'Afrique ont été en outre recueillies eous ce titre Lettres de Stanley racontant ses v oyages et ses découvertes, novembre 1814 à aeptembra 1877 (1878).

STEEG, JULES, théologien protestant et homme politique français, né le 21 levrier 1836 à Versailles, d'un ouvrier prussien d'origine, fit ses études théologiques à Sirasbourg et devint pasteur à Gensac (Gironde). S'occupant de journalisme dès la fin de l'Empire, Il devint après la guerre rédacteur en chef du Progrès das com-

munes de Bordeaux, dans lequel certains articles lui firent intenter un procès pour outrage à la religion catholique, dont il sortit in lemne (1872), Il dirigea ensuite le Patriote de Libourne et l'Union républieaine de Borleaux. Candidat républicain dans la 2e cireonscription de Bordeaux aux élections du 20 février 1876, il avait échoué, ainsi qu'à une élection partielle et aux élections générales de l'année suivante mais il fut élu dans la 3' circonscription de la méme ville, le 21 août 1881. Sa nationalité française, qui lui a, ait été contestée précédemment, ne le fut point cette fois, bien qu'il eût échoué en 1877 dans sa demande d'un jugement déclaratif de sa qualité de citoyen français, adressée au tribunal de Versailles, les pièces qui l'établissaient ayant été détruites dans le bombardement et l'in-endie de Strasbong. M. J. Steeg prit place en conséquence dans les rangs de l'Union répuhlicaine. Elu député de la Gironde au scrutin du 18 octobre 1885, il a voté l'expulsion des princes. M. Steeg a publié, outre un certain nombre d'ouvrages de théologie protestante Faleyrac, histoire d'une commune rurale (1875); Citoyen française, mémoire personnel (1877), etc.

STEELL, JOHN, sculpteur écossais, né à Aberdeen en 1804, vint avec ses parents à Edimbourg et y étudia la sculpture. Après un séjour assez prolongé à Rome, il revint en Angleterre et se fit remirquer avec le modèle de son groupe colossal d'Alexandre et Bucéphale. Sa statue assise de Walter Scott, en marbre gris de Carrare, pour le monument du grand écrivain à Edimbourg, et dont il avait obtenu la commande au concours, commença brillamment sa réputation. Il a donne en outre à Edimbourg une statue colossale assise de la Reine, une statue équestre de Lord Wellington, en bronze, érigée en 1852 dans cette ville; puis la statue de l'Amiral lord de Saumarez, pour l'hôpital de Greenwich; la statue en bronze de Lord Melville, celles en marbre de Lord Jeffrey, du Lord Jusdiee-general Boyle, pour Edimbourg le Monument du 93* Highlanders, dans la cathédrale de Glasgow: les statues du Marquis de Dalhousie et de James Wilson, le célèbre financier, pour Calcutta; celle du Professeur Wilson, statue en bronze de quinze pieds de hauteur, ér'gee à Edimbourg en 1865; la statue colossale d'Allart Hamsay les bustes du Prince Alfred, de Lord Wellington, etc., etc. En 1872,. M. Steell executa pour le Central Park de New-York une copie en bronze de sa statue de Walter Scott; il a également exécute pour la même distination, en 1876, une statue colossale du poète ecossais Robert Burns. Vers la fin de 1875, il terminait le monument commémoratif élevg par la nation écossaise au feu Prince Albert, au centre de Charlotte square, à Edimbourg. Nous citerons enfin sa statue colossale en bronze du Dr Thomas Chalmers, destinée également à une place publique d'Kdimbourg, executée en 1876, et le Monument en marbre élevé dans la cathedrale de Dunkeld aux soldats du 42e de Highlanders royaux tombés pendant la guerre de Russie. — M. John Steell est membre de l'Academie royale é ossaise et ale titre de sculpteur de Sa Majesté pour l'Ecosse.

STEENACKERS, FRANÇOIS FAÉUÉRIC, homme politique et littérateur français, né à Lisbnnne, de parents belges, le 10 mars 1830, obtint des lettres de grande naturalisation en 1866. vint à Paris avec sa famille en 1838. Après de brillantes études an lycée Louis-le-Grand, il étudia la sculpture et la musique, suivant l'atelier de M. Bartholdi et recevant des conseils de Rossini et de Meyerbeer; pratiqua avec sucrès le premier de ces arts en Italie, pendant trois ans, puis se tourna vers la littérature et enfin vers la politique. Propriétaire dans la Haute-Marne, il fut élu conseiller général de ce département en 1868. Aux élections législatives de l'année suivante, 11 battait le candidat officiel dans 2- circonscription de la Haute-Marne et venait siéger, en gilet blanc devenu légendaire, sur les bancs de la gauche du Corps législatif. Il est l'auteur d'une proposition d'abrogation de la loi de sûreté générale et d'une autre tendant à derober le spectacle sanglant des exécutions capitales à la curiosité publique, présentée par lui dans cette courte législature. Nommé directeur général des télégraphes au 4 septembre, M. Steenackers montra une grande acti vite et un véritable dévouement dans ces fonctions; il relia télegraphiquement les forts et les secteurs, immergea un câble dans le lit de la Seine, puis se rendit à Tours par la voie aérienne et prit la dire tion des postes et des télégraphes réunis, organisa le service des communications par pigeons et la reproduction photographique des dépêches microscopiques, créa des brigades de télégraphie militaire, favorisa autant qu'il put lea perfectionnements de l'aéronautique et créa enfin de nouvelles lignes télegraphiques en prévision des besoins qu'allaient nécessairement créer les progrès de l'invasion. Il ee demit de ses fonctions le 20 fevrier 1871, et rentra dans la vie privée. Il tenta sans succès de se faire élire sénateur au renouvellement de la représentation senatoriale dans la département de la Haute-Marne, et fut nommé en t884 commissaire du gouvernement auprès des compagnies de chemins de fer. Aux élections d'octobre 1885 pour la Chambre des députés, M. Steenacken figurait sur la liste républicaine de la HauteMarne, et fut élu au scrutin du 18. Il a vote l'expulsion des princes.

On a de M. Steenackers: Histoire des ordres de chevalerie et des distinctions honorifiques en France (1867); Agnès Sorel et Charles VII, essai sur l'état politique et moral de la France au XV* siècle (1868) l'invasion de 1814 dans la Haute-Marne (même année) les Télértraphes et le. postes pendant la guerre de 1870-1874 (1873); Histoire du gouvernement de la Défense nationalo en province, avec M. Le Goff (1880-85, tomes 1 à lll). 11 est chevalier de la Légion d'honneur.

STEVENS, JOSFPH, peintre belge, né à Bruxelles en 1821, est fils d'un ancien officier de l'Empire. M. J. Stevens passe pour s'être fait lui-même sous l'inspiration de

son père, amateur értairé et probablement quelque chose le plus il s'est fait, en tout cas, une bl ili unte réputa- tion comme peintre de genre et animalier. On rite de et artiste la Lice et sa compagnr, les Mendiants ou ,le chien, le Chien qui porte d son core le diner de son naître (1844-47); le Supplice de Tantale (1849); un Métier de chi n, Souuenir des rues de Bruxelles (l85t); la Surprise, Taureau flamand poursuivi par un chien (1853); un Episode du marché aua chiens d Paris, l'Intrus. la Bonne mèr, le Philosophe sans le savoir, ete, Exp. univ.); l'Intérieur du saltimbanque, le Chien et la mouche (1856); le Chien de la douairière, l)istrait de son travail, le Repas (1857); les Bœufs, une Pauvre bête, un Heureua moment (1859); la Cuisine, le Coin du feu, Chien criant au perdu (1861); la Protection, les Solliciteurs (1863); les Méritants, les Cancans de la première heure, Mélancolie de la premiere pipe, la Patience de l'expérience (1867, Exp. univ.); le Chien et la mouche et quelques autres toiles déjà citees (1878, Exp. univ.), etc. M. J. Ste ens a obtenu une médaille de 2- classe au salon de 1852, une autre à l'Ex- position universelle de 1855, le rappel de cette médaille au salon de 1857 et la croix de la Lrgion d'honneur en 1861. Chevalier de l'ordre de Léopold de Belgique depuis 1851, il était promu officier en 1863.

STEVENS, ALFRED peintre belge, frère du précédent, né à Bruxelles en 1828, est eleve de Nave? et de C. Roqueplan. Il s'est fait une réputation plus brillante encore que celle de son frère dans la peinture de geme, etest regardé comme une dos gloires de la Belgique artiste. On a de lui: un Soldat malheureux, le M itin du mercredi des cendres, Bourpeois et mananis trouvant le cadavre d'un seiqneur, le Découragement de l'artiste, l'Assassinat, l'Amour de l'or, etc. (1849-54); Ce qu'on appelle le vagabondage, le Premier jour de dévouement, la Lecture, Méditation, la Sieste, Souvenir de la patrie (1855, Exp univ.); Petite industrie, Consolation, Chex soi, l'Eté (1857); le Bouguet une Veuve, un Facheux, une hlère, la Nouuelle (/861); Temps incertain, les Rameaux, Bonheur (1863); la Dame rose, la Visite, Rentrée du monde, Pensive, Tous les bonheurs, l'Inde d Paris, Innocence, une Douloureuse certi ude, une Ronne lettre, Mendicité tolérée, Mitinée à la ca npaqne, les Amours éternelles, une duch*esse, Fleurs, Miss Fauvette, Ophélia et plusieurs des toiles dejà citées (1867, Exp. univ.); le Printemps, l'Eté, l'Autom le, l'Hiver, quatre panneaux représentant les saisons en costumes rnodernes et élegants, avec quelques toiles précédemment exposées i Bruxelles (1878, Exp. univ.), etc. M. Alrre 1 Stevens a obtenu à Paris: une médaille de 3' classe en 18 3, une de 2e classe en 1855, une de i" chasse en 1867 et le rappel de cette dernière en 1878 rhevalier de la Légion d'honneur depuis 1863, il a été promu officier en 1867 et commandeur en 1878. Il est également commandeur de t'ordre de Léopold de Belgique depuis 1862.

STEWART, BALFOUR, physicien écossais, directeur de l'observato re de Kew, né à Edimbou'g le 1er novembre 1828, fit ses études à l'université de cette ville et à celle de Saint-Andrews. M. Balfour Stewart a eté nommé directeur de l'observatoire de Kew le 1er juillet 1859, secrétaire de la commission metéorologique, fonctions qu'il a résignées depuis, en janvier 1867 et le 7 juillet 1870. On lui doit notamment la découverte de la loi d'égalité entre les puissances d'absorption et de radiation des corps, laquelle lui valut la médaille Rumford de la Société royale en 1868; et il est l'auteur, avec MM. De la Rue et Loewy, de Recherches sur la physique solaire; avec le professeur Tait, de RecAerches sur la chaleur produite par rotation dans le vide et de l'Univers qu'on ne voit pas; de nombreux mémoires, sur la météorologie et le magnétisme principalement d'un T'raité élémentaire de la chaleur, et de: Leçons de physique élémentaire (1874); Physique, dans la collection de petit* traités intitulée Scéence Primer3 (1982); la Conservation de l'energte (1874), etc. M. Balfour Stewart est membre de la Société royale et de plusieurs autres corps savants, ainsi que du comité o fi iel pour la physique solaire.

STIRLING (dame); miss HEML, actrice anglaise, fille d'un capitaine des horse guards, est née à Londres en 1817 et lut élevée dans un couvent, en Franre. An retour, ayant trouvé ses parents en proie à des revers de furtune, elle résolut de leur venir en aide par sa propre industrie; mais l'éducation du couvent n'est pas très propre à favoriser de semblables ambitions. Miss Hehl avait à peine seize ans; elle prit le pseudonyme de Fanny Clifton, et obtint sous ce nom un engagement à l'East-London Théâtre, où sa grâce et sa beaute lui valurent au moins un accueil sympathique. Elle eut ensuite un engagement au theàtre du Pavillon, où elle rencontra M. Edward Stirling, directeur de la scène, qu'elle épousa peu après. Mme Stirling joua ensuite au théâtre de Liverpool, puis à celui de Birmingham et enfin revint à Londres, où elle parut d'abord à fAdelphi, dans Victorine, du Rêve d la mer, et dans quelques au très pièces nouvelles; elle passa ensuite à Drury-Lane, alors sous la direction de Macready, où, des rôles plus importants lui ayant été confiée, elle commença sa repu. tation. Elle joua ensuite le répertoire shakespearien au théâtre de la Princesse, et se fit particulièrement remarquer dans les rôles de Cordelia, Rosalinde, Desdemona et Portia. Elle a joué depuis au théâtre du Strand, à l'Olympique, à reux de Haymirket, Adelphi et SaintJames, où elle a obtenu les plus vifs succès dans les rôles de Lady Teazle, de l'Ecole du Scandale de Sheridan, Lady Gay-Spanker, Maritana, la veuve Green, Mme Bçacegrrdle et Peg Wolfington. Elle n'a jamais. que nous sachions, quitté l'Angleterre.

STODDARD, RICHARD Huar, poète et littérateur

américain, né à Hlinghom (Massachusetts) en juillet 1825. Venu à New-York avec ses parents, à l'àge de dix ans, il apprit l'etat de fondeur en fer. En 1848, M. Stoddard commença à collaborer aux recueils périodiques, par des articles varies, des nouvelles et des poésies. En 1853, par l'entremise de son ami, feu Nathaniel Hawthorne, il obtint un emploi à la douane de New-Ynrk, emploi qu'il a conserve jusqu'en 1870, ne cessant de prodnire, mais au détriment de son sommeil. M. Stnddard a été quelqpe temps bibliothécaire de la Cité de NewYork. On lui doit: la Piste (1849); Poésies (1852); Aventures du pays enchanté (1858J; les Chants de l'été (1855); la l'i/le et la campagne (1857); Vie d'Alexan- dre de Humboldt (1859) les Amours et les héroines des poètes (1860); la Cloche du roi (1868); Histoire du petit Chaperon-Rouge (1864); Sous la verte feuillée; les Poètes morte de l'Angleterre, Mélodies et madrigaux, tirés en grande partie des poètes anglais (1865); les Enfants dans les bois (1866); Putnam le brave (1869); le Livre de l'Orient, et autres poésies (1871); des éditions nouvelles, augmentées, des Poetes de l'Amériyue (1873), des Poétesses de l'Amérique (1874) et des Poétes et la poésie en Angleterre au XIX* siècle (1875J, de Greswold; Notice sur Edgare Allan Poé (1875); une collection de volumes intitulée: the Bric-dBrac Series (1874-1875), et nne autre depuis, intitulée Sans-souci Seriez; une biographie dm Henry Wadsworth Longfellow (1882), etc. II est attaché à la rédaction du New-York Mail and Express.

Mme ElisabeLh STODDARD, sa femme, née en 1823, a publié aussi quelques romans, on cite d'elle les Morgeson* (186tJ; Deux hommes (1865); Temple House (1857), etc.; outre quelques nouvelles, des articles et des poésies dans la presse périodique.

STOLTZ, ROSE NIVA (dite ROSINA), cantatrice française, née en Espagne le 18 février 1813, vint toute jeune à Paris, où la coincidence de la date de sa naissance avec celle de la mort du duc de Berry (13 février 1820) lui valut la protertion de la veuve de ce prince. Elle entra au couvent des bénédictines de la rue du Regard et suivit les cours dp l'erole de Charon et du Conservatoire. De 1829 à 1832, elle prit part aux concerts de la rue de Vaugirard, et eon succès dans le rôle de Rosine du Barhier l'ayant fait des lors surnommer Rosina, elle finit par adopter ce prénom, qui n'est d'ailleurs que le diminutif naturel du sien. Apres une exeursion en Hollande et en Belgique et d'heureux débuts au théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, dans Robert le Diable, elle fut attachee à ce théâtre de 1835 à 1837 et y remporta des succès qui attirèrent l'attention sur elle et lui valurent un engagement à l'Opera de Paris, où Aile débuta le !5 août 1838. Restée attachée à cette sréne, où elle jouit de la plus grande autorité, jusqu'en 1847, elle fut, le 1er mai de cette annee-là, l'objet d'un accueil si ouvertement hostile, pour ne pas dire davantage, de la part du public, qu'elle dut se retirer. IL faut dire que ce n'est pas une modifi- cation dans le talent de l'artiste qui avait provoqué cette manifestation injurieuse du public, mais l'autorité dont elle jouissait depuis si longtemps à l'Opéra et dont on l'accusait d'abuser pour écarter toute rivalité. Mme Stolti a remporté ses plus grands succès, créations ou reprises, dans la Juive, les Huguenots, Don Juan, Bpnuenuto Cellini. Robert le Diable, le Lac des fées, la Faeorite, Charles VI, Don Sebastien de Portugal, l'Etoile de Séville, Othello, Marie Stuart, etc. Elle chantait le rôle de Lazzarone, dans Robert Bruce, à la soirée où elle fut si mal reçue. Elle a chanté depuis dans diverses capitales, notamment à Turin: le Prophete, Sémiramis etla Favortte, ainsi qu'à Rio-de-Janeiro, où elle fut accueillie avec sbousiasme, mais sans souscrire d'engagement à long terme. De retour en Europe, elle a reparu a l'Opéra en 1856, dans le rôle de Leonor, de la Favorite, son triomphe. Elle a dit au théâtre, à peu près aepuis cette époque, un adieu définitif,

Veuve de M. Lécuyer, de Rouen, qu'elle avait épousé à Brucelles, vers 1838, la Stoltz est devenue depuis baronne de Ketschendorf. Depuis sa retraite du théâtre, elle s'est essivee à la compositi. n, non sans succès, et a publié en 18-0: Six mélodies pour chant, avec accompegnement pour piano (Paris, Schœn et Laval).

BTOREY, GRORGE ADOLPHUS, peintre anglais, né à Londres le 7 janvier 1834, fit ses études à Paris, à l'Athenee royal, où il eut pour maître de dessin J.-L. Dulong, et retourna à Londres en 1850. Il suivit alors l'atelier de J.-M. Leigh et débuta en 1852 aux expositions de l'Académie. On a de cet artiste un Portrait de famille (1852); la Madone à l'enfant (1853). Entré, l'année suivante, à l'Academie royale comme elève il a donné principalement depois: Godiva (1865); le Déjeuner d'enfants (1866); Après vous. (1867), lElèvetimide (1868); le Vieux soldat, Enfants se rendant d l'ecole (1869); le Duo, un Lapin seulement (1870); Joues vermeilles, Réprimandes (1871); une Querelle d'amoureux, Petit* boulons d'or (1872); Scandale Perpleaités d'amour; Mistress Dorothée (1878); les Filles de Canterbury, la Cygae, Lady Beaumont; les Visiteurs de Noel de grand'maman (1874); la Surprise de M" Funch, Miss Caro Armitage, l'Avantage (1875J; la Leçon de danse, Jly lady Bella (1876); la Veille de Nodl, le Jugement de Paris (1877); Douce Margery (1878); Lis, lauriers-roses et œilleis, les Orphelins (1879); le suis mon chef, Daphné (1880); la Porte d'ivoire, le Collier de corail (1881); la Jeune fille reveuse et la Promenade (1882); le Connaisseur, lu Fleur du soleil (1883); de nombreux Portraits, etc. — M. Storey a été elu associé de l'Académie royale en 1876. 11 avait envoyé. à l'Exposition universelle de 1878, le Vieux soldat et Médisance.

STOWE (dame), HARRIET ELISARKTH BEBCHER, femme de lettres américaine, née à Litehfield (Connecticut) le 15 juin 1812. Elle fut d'abord associée à sa sœur ainée Catherine-Esther, morte en 1878, dans la direction d'une école de filles fondée par celle-ci en 1822, à Hartford

(1829), puis suivit ses parents à Walnut Hille, près de Cincinnati. où elle épousa, en 1836, le Rév. Calvin E. Stowe, prolesseur d'histoire biblique au séminaire de cette ville, que dirigeait son père, le docteur Lyman Beecher. Dans les premières années de la vie conjugale, Mme. Stowe écrivit, pour les magaxines, plusieurs esquisses et n uvelles qui ont été réunies depuis sous le titre the May Fdotner (18t9J. Dans les heures de loisir que lui laissaient les soucis de son ménage, elle continuait bien sa collaboration aux publications périodiques, auquelles elle envoyait quelques courtes nouvelles de temps en temps; mais, sauf un ou deux livres destinés aux élèves des écoles du dimanche, elle n'entrepr.t rien d'important jusqu'à l'aonene 1850, épnque à laquelle son mari accepta au collège Bowdoin, à Brunswick (Maine). la chaire de religion naturelle et révélée. De ce moment date sa collaboration à la National Era, feuille antiesrlavagiste, publiée à Washington, dans laquelle elle publia, par séries on feuilletons, le roman qui devait la rendre celèbre dans les deux mondes la Cage de l'on- cle Tom (Unele Tom's Cabin), mais qui eut peu de retentissem*nt dans les colonnes peu tues de la National Rra. Bien mienx, le livre achevé, Mme Stowe fit des démar- ches aussi nombreuses que vaines pour trouver un éditeur qui se chargeât de le publier, elle finit pourtant par découvrir à Boston un jeune libraire, de grand tart, sans doute, malgré son inexpérience évidente, qui publia l'ouvrage en 1852. Jamais pareil succès de librairie ne s'était encore vu: en trois ans et demi, il en fut vendu, aux Etats-Unis. 313,000 exemplaires, sans compter une édition allemande préparée sur place et qui porterait co chiffre à plus d'un demi-million. La vente fut également énorme en Angleterre. Enfin ta Case de l'oncle Tom (Boston, 1852 et aniv., 2 vol. in-12) fut traduite dans toutes les langues connues; il y en eut quatre t'aduc- tions françaises différentes, quatorze allemandes il y eut des traductions de cet ouvrage en langue russe, arménienne, arabe, chinoise, japonaise, etc.; et le sujet en fut mis à la scène, torturé de cent façons. Mme BeecherStowe, elle-même, entrainée par l'exemple, et peut-être aussi bien aise de faire rendre tout ce qu'elle pouvait à cette veine abondante, écrivit successivement A Peep into Uncle Tomé Cabin, for children (Coup d'œil dans la case, etc pour les enfants, 1853), et the Christian slave: a drama (ounded on Uncle Tom Cabin » (1855). Certains faits rapportés dans cet ouvrage furent contestés, certaines allégations combattues; on fit même un proces 1 l'auteur. Pour répondre à ces dénégations, qui prenaient tant de formes, Mme Stowe publia en 1853: A Key to Uncla Tom's Cabin (Clef, etc.), ritant les faits authentiques qui avaient servi de base à sort travail. Dans l'été de 1853, Mme Stowe fit avec son mari un voyage en Europe, et publia, en 1854, un répit de ce voyage, dont le titre dit assez le plaisir qu'elle y prit: Sunny Memories of foreign lands (Souvenirs joyeux des pays étrangers). En 1855, elle a publié un petit volume ayant pour titre: Géographie d l'usage de mes enfazts, et l'annee suivante, un nouveau roman antiesrlavagiste Dred, ou le Marais sinistre (Dred, a Taie of the Dismal swamp), qui n'eut pas le succès du premier, uniquement parce qu'il était le second. Dans ses outrages suivants, Mme Stowe s'appliqua surtout à peindre la vie domestique dans la Nouvelle-Angletrrre, cinquante ou cent ans auparavant, ce sont: Notre Charles (Our Charley, and what to do with him, 1859); la Fiancée du ministre, histoire de la fin du dix-huitième siècle, dont la scène se deroule à Newport, dans le Rhode-Island (1859); la Perla de l'ile d'Orr (1862); Agnès de Sorreate (1862); Réponse, au nom des femmes d'Amérique, à l'Adresse chrétienne de plusieurs milliers de femmes de la Grande-Bretagne (1863); les Ravages d'un tapis (1864) Bouse ahd home papera (f864); Religions poems (1865); Histoires sur nos chiens (1865); Little foxes (Petit* renards, 1865) le Premier hiver de Datsy, et autres histoires (1867) Etrange petit monde (1867); le Coin de la cheminée (1868); les Hommes de notre temps, ou les Patriotes célèbres du jour (1868); les Gens da la vieille ville (1869); le Saule (1870); la Ty rannie blanche et roae, Contes de coin du feu de Sam Lawson (1871); Ma femme et moi (1872); Feuilles de palmier (1873); Idée lumineuse de Bett et autres histoires, Nos voisins et nous (1875); les Traces de notre maitre (1877); les Héroinea de la Bible les Gens de Poganuc, leur vie, leurs amours (1878); la Mission d'un chien (1881), etc. Elle a écrit, en outre, en collaboration avec sa sœur Catherine l'Intérieur de la femme américaine, ou Principes de la science domestique (1868). Au mois de septembre de la même année, Mme Stowe écrivait, dans l'Atlantic Monthly et le Macmillan's Maqasine, une sorte de réponse aux Souvenirs de lord Byron, de la comtesse Guiccioli, sous ce titre: l'Histoire veritable de la vie de lady Byron, dans laquelle elle accusait le grand poète anglais d'inreste. Ces revelatiuns audacieuses soulevèrent, tant en Amérique qu'en Angleterre, une véritable tempête, que son livre publie en 1870 Lady Byrou vengée, n'était pas fait pnur calmer. La Quarterly Review prit vivement la défense du poète de Child Harold, et, en France, quatre ans plus tard, M. Mezières entreprenait, dans la Revue des Deux-Mondes, sa justification complète. Mais il parait qu'elle tenait ses renseignements de source beaucoup plus sure que ses contradicteurs.

Mme Beecher-Stowe a été quelque temps associée à la direction du Hearth and home (Foyer et patrie), et a collabore à l'Indépendant, dirigé par son frère, M. Henry Ward Beecher (Voy. ce nom), et à d'autres publications périodiques. Elle a sa présidence officielle à Hartford, mais passe beaucoup de son temps dans la Floride, où elle possède une superbe plantation d'orangers.

STRATHNAIRN (baron), HuM HENRY ROSR, maréchal, pair d'Angleterre, né en 1803 fit ses études à Berlin, ou son père, sir George Hugh Rose, était ministre dela Grande-Bretagne, et entra dans l'armée anglaise

en 1820. LorOqtt'il ent atteint le grade de lieutenant-celonol, il fut successivement consul général en Syrie, secrétaire d'ambassade et chargé d'affaires à Constantinople, et commissaire pris le quartier général de l'armée française en Orient, en 1854-55. Pendant l'insurrection indienne, sir Hugh Rose eut le commandement de l'armée du centre et pour les services qu'il rendit dans Po poste périlleux, il fut fait successivement chevalier, puis grand croix de l'ordre du Bain, et reçut la décoration de l'Etolle de l'Inde, dès l'institution de cet ordre nouveau. Il succède à lord Clyde, rappelé en Angleterre, comme commandant supérieur dans l'Inde, et présida à la réorganisation de l'armée, à la fusion de l'ancienne armée spéciale de la Compagnie des Indes aver l'armée rovale britannique. Releva de son commandement dans l'Inde et appelé à celui des forces militaires de l'lrlande, en 1865, il succédait en 1869 à lord Gough, comme commandant des horse guards, et résignait son commandement en Irlande en 1870. General de l'armée, et considéré comme l'nn des plus capables officiers de l'Angleterre, il fut élevé à la pairie le t8 juillet 1866, sous le titre de baron Strathnairn, de Strathnairn, dans le comté de Naira, en Ecoaee, et de Jhansi (du nom d'une place importante enlevée par lui aux rebelles), dans les lndes orientales. II a été élu au rang de maréchal m juin 1877.

STROSSMAYER, JOSEPH, prélat catholique autrichien, ne à Essek, en Esclavonie, le 4 fevrier 1815, fit ses études aux universités de Vienne et de Padoue, puis embrassa l'état ecclésiastique (t838), devint profeaseur au séminaire de Diakovar et aumônier de la cour, et fut consarré évéque de Bosnie et de Sirmio, le 20 mai 1850. Au concile œcumpnique, M. Strossmayer parait avoir d'abord fait partie du groupe des « inopportunistes Des journaux publièrent même le texte d'ut dispours qni lui était attribué, maire contre lequel il protesta par une lettre adressée ce Français, en 1878, affin- mant en outre qu'il n'avait jamais proféré une parole pendant toute la durée du concile qni put diminuer l'au- torité dn Saint-Siège ou provoquer la discorde deas l'Eglise. En jnin 1877, M. Strossmayer présentait à l'empereur François-Joseph une adresse des catholiques bosniaques, demandant l'ocenpation de la Bosnie par l'armes autrichienne. Il passait ensuite à Rome, traitait avec le Saint-Siège certaines questions d'organiaalioa de l'Eglise ratholique en Boenie et rentrait dans son diocèse au commencement de 1879.

SULLIVAN, BARRY, tragédien anglais, né à Birmingham en 1824. Il débuta au théâtre, à Cork, en 1840, avec un succès qui décida de sa carrière. Auprès avoir etudié quelque temps en Irlande, il se rendit en Ecosse et entra dans la troupe du Thé tre Roval d'Edimbourg, alors dirigée par W. H. Murray. Resté, pendant plusieurs saisons, attaché à ce théâtre, il travailla avec ardeur et fit de rapides progrès dans son art · visita ensuite Paisley, Dundee, Aberdeen, Glasgow, Liverpool et Manchester. Déjà sa reputation s'était étendue jusqu'à Londres, et il recevait des olfres de M. B. Webster, direrteur du théâtre de Haymarket. où il débuta en novembre 1851, dans le rôle d Hamlet. Il y eut un grand succès, et fut appelé à diverses reprises, pendant sm séjuur à Londres, à jouer devant la reine et le feu prince Albert; il accepta ensuite divers engagements aux théâtres de Saint-James, de Sad ler's Wells, de DruryLane, etc., puis Gt une tournée en province et s'embarqua pour l'Amérique en novembre 1857. Il fut reçu, aux Btats-Unis et au Canada avec enthousiame, et revint seulement à Londres en mai 1860. Un an après, M. Barry Sullivan part lit pour l'Australie, où son saccès fut tel qu'il dut jouer à Melbourne seulement près de mille soirées, ce qui fait à peine un peu moins de trois ans. II joua aussi, mais moins longtemps, à Sydney; fit une visite à Queensland, s'embarqua à Brisbane pour les Indes, et était de retour en Angleterre en juin 1866, ayant littéralement fait le tour du monde. En septembre, M. Barry Sullivan donnait des représentations au theâtre de Drury-Lane, dans les rôles de Richard III. Hamtet, Macbeth, etc.- Il a dirigé le théâtre d'Holborn, en 1869-70.

SULLY-PRUDHOMME, RENÉ FRANÇOIS ARMAND Prudhomme (dit), poete, membre de l'Academis française, ne à Paris le 16 mars 1830, il fit ses éludes au lycée Bonaparto et entra comme employé dans l'administration de l'usine du Creusot. En 1885, il publia son premier volume de poésies: Stances et poèmes, qui eut un succès très vif et de bon aloi. Il a publié deputa les Epreuvea (f866J; la traduction en vers, avec préface, du De natura rerum de Lucrèco et les Solitudes (1869); les Destins (187lJ; les Vaines tendresses (1875); la Justice (1878J; le Prisme (1886J, etc. M. Sully-Prudhomme a été élu membre de l'Académie française, en remplarement de Duvergier de Hauranne, en 1881 sa réception solennelle a eu lieu le 23 mars 1882. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis t878.

SWINBURNE, ALGERNON CHARLES, poète anglais, fils de l'amiral Charles H. Swinburne, est ne à Londres le 5 avril 1837; il étudia à Oxford, mais negligea de prendre aucun grade. II Gt alors un voyage en Italie, séjourna quelque temps à Florence, et y Gt la connaissance de Walter Savage Landor. De retour à Londres, il se livra à la littérature et publia d'abord deux drames la Mère de la reine et Rosramonde, passés à peu près inaperçus (1861). Il donna ensuite: Atalante d Calydon, tragédie (1864); Chagtelard, tragédie. (1865); Poèmea et balla- des (1866); Noies sur la poésie et le* critiques, en ceponse aux attaques dont enn dernier livre'avait été l'objet un Chant d'Italieet William Blake, essai critique (t867); Sienne, poeme (1868); Ode sur la proclamation de la République française, le 4 septembre 1870; les Chants de l'aurore, dans lesqutls il exalte le panthéisme et le républicanisme (t87t) Bothwell, tragédie (1874); Easais et études (1875); Notice sur Charlotte

TAAFFE (comte de), EDOUARD, homme d'Etat austrohongrois, d'une vieille et noble famille d'origine irlandaise, est né à Vienne en 1833 et a été élevé à la cour, un peu arec l'empereur actuel François-Joseph, grâce à la conformité d'âge. Entré dans l'administration en 1857, comme secrétaire de la lieutenance de Hongrie, il passait à celle de Bohême quatre ans plus tard, en qualité de conseiller, puis devenait en 1863 administrateur du duché de Salzbourg et de la Haute-Autriche. En 1867, M. de Taaffe était élu député au Reichsrath par les grands propriétaires de Bohème et remplaçait M. Belcredi au ministere de l'intérieur cisleithan, d'où il passait au ministère de la défense, pour devenir président du conseil au commencement de 1869. Démission" naire en janvier 1870, il rentrait aux affaires, avec le double portefeuille de l'intérieur et de la defense, dans le cabinet Potocky, en avril suivant. Il se retirait de nouveau en février 1871. Après avoir administré pendant plusieurs années le Tyrol et le Vorarlberg, le comte de Taafte succédait, au minislère de l'intérieur, au prince Auersperg en février t879, et devenait président au conseil au mois d'août de la même année, en remplacement de M. Stremayr. M. le comte de Taaffe est encore aujourd'hui (1886), ministre de 1 intérieur et president du conseil du cabinet cisleithan.

TAILHAND, ADRIEN ALBERT, magistrat et homme politique français, ancien ministre, né à Aubenas le ier juillet 1819, fit son droit à Paris, et entra dans la magistrature. Procureur du roi à Privas depuis 1844, il fut révoqué après la révolution do Février, mais nommé procureur de la République à Draguignan en 1849. Sous l'Empire, il devint successivement avocat général à Nimes, pvis conseiller à la cour, et enfin président de chambre. Elu représentant de l'Ardèrhe à l'Assemblée nationale, le rinquieme sur huit, le 8 février 1871, M. Tailhand siégea à la droite cléricale et vota en conséquence. Il lit partie de la commission des grâces et de la première commission des Trente. Appelé à remplacer M. Depeyre au ministère de la justice, le 23 mai 1874, il y était à son tour remplacé par M. Dufaure, le 10 mars 1875. La veille, en quelque sorte, M. Tailhand s'était signalé dans la discussion de l'élection de Bourgoing et du comité central de l'Appel au peuple, en refusant obstinément le dossier relatif à ce comité aux députés chargés de vérifier l'élection. Au mois de démembre suivant, candidat de la droite au Sénat pour les sièges inamovibles, il échoua avec ses amis. Il fut élu, le 30 janvier 1876, le dernier des deux sénateurs de l'Ardèche, et le seul de sa liste, par !04 voix sur 405 éle-t 'urs, et échoua complètement au renouvellement de la représentation de l'Ardèche, le 15 janvier 1885.

TAILLADE, PAUL FÉLIX, acteur et auteur dramatique français, ue à Paris le 15 janvier 1827, fit ses études ou lyrée Bonaparte. Elevé d'abord à la campagne, il reçut juqu'après sa sortie du collège une petite pension pour subvenir à ses besoins, que ses parents, inconnus, lui faisaient sans doute tenir mais à cette époque, ayant re. poussé l'avenir brillant qu'on voulait lui faire en le faisant admettre dans une étude d'huissier, il fut tout net abandonné à ses propres ressources. 11 entra comme professeur dans un pensionnant mais ses goûts l'attiraient vers le théâtre, où il s'était essayé dans quelques représentations d'amateurs. Par l'entremise de MIle Mara, il put entrer au Conservatoire, dans la classe de Provost, en 1845, et débuta au Français en 1847, dans la Cigué. Il n'y resta pas, cependant, et c'est dans le drame moderne qu'il devait remporter ses plus beaux succès. En 1850, M. Taillade créait, à la Gnité, avec un su-ces complet, le rôle de Bonaparte dans les Premières pages dune grande hisloire. Depuis, il a paru à l'Ambigu, dans Éerthe la flamande, Roquelaure, Jean le eocher

Dronté (1877); Poèmes et ballades, deuxième série (1878); Etude sur Shakespeare (1879); Etudes en chanson s (1881); Triatram of Lyonesse (1882); Un cent de rondeaux (1883), etc.

SYBEL (von), HEINRIOH, historien allemand, né à Düsseldorf le 2 décembra 1817, commença ses études puis alla à Berlin, où il suivit pendant plusieurs années te cours d'histoire de l'illustre Léopold von Ranke, mort nonagénaire au commencement de 1886, alors professeur à l'université de cette ville; puis il se rendit à l'université de Bonn, où il prit ses grades et de'int professeur suppléant en 1844. Nommé professeur titulaire à l'université de Marbourg en 1846, M. de Sybel était élu en 1847 député à la Dicte d'Brfurth. Après avoir passé quelques annàes à Munich, où le roi de Baviere l'avait appele en 1856, il obtenait une chaire d'histoire à l'uni-

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veraité de Bonn en 1861 et était élu député de cette université à la Chambre prussienne. Réeln après la dissolution, il était encore élu à la Diète de la confédération de l'Allemagne du Nord en 1867, puis au parlement de l'empire d'Allemagne. En 1875, M. de Sybel était nommé directeur des Archives et membre de l'Académie de Rerlin il était déjà membre de l'Académie des sciences de Munich, depuis 1856. Les principaux ouvrages de cet écrivain sont Origine de la royauté en Allemagne (1845); Histoire de la révolution française de 1789 d f795 (1853-57); le Soulèvement de l'Europe contre Napoléon 1-1 (1860); Opusecules historiques (1863-69, vol.); la Paix avec la France (1871); la Politique clérical au XIX- siècle (1814), etc. Il publie depuis 1878 un recueil de pièces tirées des Archives de l'État, qui formera 70 volumes. En 1856, il avait fondé le Journal historique, dans lequel il a publié bon nombre d'ar-

ticleg, ainsi que dans diverses autres publications périodiques. On lui doit en outre quantité de brochures politiques de circonstance, discours, etc.

SYMONDS, Ioan ADDINGTION, littérateur anglais, né à Bristol le 5 octobre 1840, fit à l'université d'Oxford de très brillantes études, et se consacra à la littérature. M. Svmonds a publie, à partir de Introduction d l'étude de Dante, Etudes sur les poètes de la Grece, (2 vol.) Croquia de l'Italie et de la Grèce la Renaissance en Italie (5 vol.), Esquisses et études d'Itahe, Shelley, dans la collection des « English Mon of Letters » une traduction des Sonner de Michel-Ange et de Camnanella plusieurs volumes de poesies: Fantaisies diverses, le Vieux et le nouveau et Animi figura, sonnete Zigzags italiens, etc. M. Symonds est un des collaborateurs de l'Encyclopédie brilannique, en cours de publication.

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(1852); de nouveau à la Gaité, dans le Comte Hermann, puis, dans le Courrier de Lyon, la Pie voleuse, les Cosaques, la Closerie des Genêts, les Fils de Charles-Quint, le Sanglier des Ardennes, le Masque de poix·; au Cirque, dans la Reine Margot, Marie Stuart en Ecosse, les Maréchaux de l'E'mpire, la Tour Saint-Jacques-la- Boucherie Perrinet Leclerc, les Deux faubouriens à n Porte-Saint-Martin, dans la Jeunesse de Louia XI, le Gerttilhomme de la montagne, la Nonne sanglante, Richard d'Arlington, Pierre Lenoir, l'Outrage (1859). etc.; à l'Odéon, dans Macbeth (1863), le Roi Lear rI868); Jeanne de Ligneris (1868) la Lucrèce, de Ponsard, rôle de Brute (1869) à la Porte Saint-Martin de nouveau, dans Lucrèce Borgia (1870) et, après la guerre, en attendant la reconstruction de cette dernière salle, il joue encore à l'Odéon, où il crée notamment le rôle d'Orestès, dans les Erinnyea, de M. Leconte de l'Isle (f873). Rentré à la Porte-Saint-Martin, des la réouverture (novembre 1873), M. Taillade y para dans la plupart des grands drames repris par M. Dumaine. Nous citerons Henri III et sa cour, Don Juan d'Autriche (183); les Chevaliers du brouillard (1874); la Jeu- nesse des mousquetaires (1875J; Vingt ans après, la Reine Margot, l'Eclat de rire (1876), etc. Il y a fait, en outre, plusieurs créations importantes, notamment: Pierre, dans les Deux orphlines (1874) Roskoe. dans l'Eapion du roi (1876); Schelm, dans les Exiles (1877), etc.

M. Taillade a écrit, en outre, quelques ouvrages dramatiques, dans lesquels il a naturellement rempli le rôle principal. Nous citerons: André Hubner, le Contrat rompu, les Catacombes de Paris, Il est fou, le Chateau d'Ambriéres, avec Théodore Barrière Charles XII, avec M. E. Lorsay, etc. En août 1886, avec M'° Marie Laurent, MM. Lacressonnière, Villeray et autres, M. Taillade formait une association d'artistes, autorises par le Conseil municipal de Paris, pour l'exploitation de 1 ancien Théâtre des Nations, sous le titre nouveau de Théâtre de Paris.

TAILIANDIER, HENRI ANDRÉ JOSEPH, homme politique français, ne à Fresnoy (Pas-de-Calais), vers 1844, fit son droit et prit le grade de dqcteur en 1869. Capitaine commandant une compagnie des mobiles du Pasde-Calais, il fit partie de l'armée du Nord et assista aux combats livres par cette armée dans le cours de la campagne. Après la guerre, M. Tailliandier devint maire de Fresnoy et membre du Conseil general du Pas-deCalais, ce qu'il est encore. Il a été élu député du l'asde-Calais le 4 octobre 1885, sur la liste monarchiste. TAINE, HIPPOLYTE ADOLPHE, littérateur et philosophe français, ne à Vouziers le 21 avril 1828.; fit ses études au collège Bourbon, remporta le prix d'honneur de rhétorique en 1847, et fut admis à l'Ecole normale en 1848, le premier. Reçu docteur es lettres en 1853, il se consacre à la littérature. M. Taine a collaboré à la Revue de l'instruction publique à la Revue des Deux-Mondes, au Journat de? Débats, etc. Nommé examinateur pour les lettres, à l'Ecole de Saint-Cyr, en 1863, il était appelé l'annee suivante à la chaire d'esthétique et d'histoire de l'art à l'Ecole des Beaux-Arts, qu'il a conservee jusqu'ici. Les premiers ouvrages de M. Taine ont presque tous fait beaucoup de bruit à leur apparition, indépendamment du succès que leur assurait leur grande valeur litteraire, parce qu'ils étaient conçus en opposition avec les doctrines du spiritualisme officiel et leur auteur n'a pas manqué d'être traité, en excellente compagnie du reste, d'athée et de matérialiste. Son Histoire de la littérature anglaise, le seul ouvrage de cette importance que noua possédions sur semblable matiere. fut même repoussee du concours de l'Academie française, à cause des doctrines

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épouvantables qu'elle renferme. L'auteur lui-même, lorsqu'il présenta sa candidature au fauteuil de Vitet, en 1874, fut repoussé: l'illustre assemblée lui prefera, comme il devait s'y attendre, M. Caro, l'incarnation la plus complète du spiritualisme universitaire. Ce que 'oyant M. Taine, qui tenait à entrer à l'Académie, il s'amenda, et à la suite de publications plus orthodoxes, dont il sera parlé ci-après, il était élu membre de l'Academie française, en remplacement de Loménie, le f4 novembre 1878 par vingt voit (il est vrai qu'il n'y eut que vingt-six votants). On doit à cet éminent écrivain: De personis platonicis et Easai sur les fables de La Fontaine, thèses de doctorat (1853) Esaai sur TiteLive, couronné parl'Académie française (1854) Voyaqe aux Pyrénées (1856); les Philosophes français du XIXe siècle (1856); Essais de critique et d'histoire (1857); les Ecrivaina anglaia contemporains (1859); La Fontaine et ses fables (1860); l'Idealisme anglais, étude sur Carlyle; le Positivisme anglais, etude sur J. Stuart Mill; Histoire de la littérature anglaise, 4 vol. (t864) Nouveaux essais de critiqueet d'histoire; Philosophie de l'art (1865); Philosophie de l'art en Italie; Voyage en Italie tome Ier, Naples et Rome tome II, Florence et Venise (1866); Notes sur Paris, Vie et opinions de M. Frédéric-Thomas Graindorge (1867) l'Ideal dans l'art (même année); Philosophie de l'art dans les Payç- Bas (1868); Philosophie de l'art en Grecs (1870); De l'intelligence (1870-74, 2 vol.); Du suffraqe universel et de la manière de voter (1871); Notes sur d'Angleterre; Unséjour en France de 1792 à 1796, lettres d'un témoin de la Révolution française, traduites de l'anglais (1872); les Origines de la Fronce contemporaine, le grand outrage dont les deux premiers volumes ouvrirent enfin à l'auteur les portes de l'Academie française, et qui comprend: l'Ancien régime (f875J et la Ilévolution (1878-81-85, tomes Ier à fil); outre une nouvelle édition de sa Philosophie de l'art en 2 vol. (1882). M. Taine a été élu docteur en droit civil de l'université d'Oxford en 1871, à la suite de « lectures » sur Corneille et Racine, faites à cette université. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

TAMBERLICK, Examo, chanteur italien, né à Rome le 16 mars 1820. Destine à la carrière ecclésiastique, il fut élevé an séminaire de Montefisecone, qu'il quitta avant d'avoir achevé son éducution; il étudia alors le chant avec Borgnn et Guglielmi et d buta à Naples, au Fondo, en 1841, dans i Capuletti. Il joua ensuite au San Carlo, puis viaita Lisbonne (1844), Madrid (1845), Barcelone (1846), Londres ou il créa à Covent liarden la Pietro il Grande de Julien, Saint-Pétersbourg (1850-51), etc. Vivementsollicite par Meyerbeer d'accepter un engagement à l'Opéra, il refusa avec persistanre. n'osant se risquer à chanter en français. Apres une tournée dans les deux Amérique., M. Tamberlirt accepta un engagement an Théâtre Italien de Paris en 1858, et son merveilleux ul dièse y fit bientôt courir tout Paris. M. Tamberlick se trouvait à Madrid lors de la revolution de septembre 1868. Il y eut un succès fou, principalement dans la Muette, dont on comprend le choix. Retenu à Paris en 1869. il reparut aux Italiens dans ses rôles principaux; mais il partait de nouveau pour Madrid 1 année suivante. Quelques années plus tard, il avait, disait-on, fondé une manufacture d'armes à feu à Madrid. Quoiqu'il en soit, le fait est qu'il chantait à Londres pendant la saison de 1877. Les ouvrages dans lesquels cet artiste éminent s'est fait le plus applaudir sont très divera; nous citerona: Otello, Don Giovanni, l'oliuto, il Trovatore, Rigoletlo, auxquels nous pouvons ajouter, quoiqu'il n'y ait pas paru sur une srene francaise: Guglielmo Tell, Ugonotti, Rooerto il diavolo, Il Profeta, le pardon de Ploermel, la Muette, l'Afrt-

caine, etc. -Le bruit de la mort de M. Tamberlick a couru en 1883, mais a été démenti aussitôt.

TARGET, PAOL LÉON, homme politique français, né à Lisieux vers 1820. Elu membre du Conseil d'Etat par l'Assemblée constituante, en mars 1849, le coup d'Etat le rendit la vie privée il s'occupa alors d'agriculture et obtint divers prix aux concours départementaux. M. Target prit part sous l'Empire à l'agitation électorale et, l'approche des élections de 1863, publia une brochure d'intérêt actuel, intitulée Législation électorale, droits et devoirs des électeurs (in-8°). Il a rollabore à la presse parisienne, notamment au Courrier du Dimanche, à l'époque où fut prononcée la suppression de re journal (août 1866) et depuis, au Journal de Paris. En 1870. il a pris part aux travaux de la commission extra-parlementaire de d centralisation presidee par Odilon Barot, dont la plupart des membres ont survécu à leurs convirtions de ce temps-là, du moins à celles qu'ils affichaient. Elu le 8 février 1871 représentant du Calvados à l'Assemblée nationale, le huitième sur neuf, M. Target prit une part active aux travaux des commissions et est l'auteur de l'ordre du jour voté dans la séance du 1er mars, confirmant la dechéance de l'empereur. 11 a été vice-président de la réunion Saint-Marc Girardin et était, le 24 mai 1873, le chef d'un petit groupe de représentants dont il a pris la peine de venir expliquer la défection inattendue à la tribune, au moment du vote sur l'ordre du jour Ernout, qui determina la retraite de M. Thiers. Le 21 juin suivant, M. Target était nommé envoyé extraordinaire et ministre plémpotentiaire à la Haye. Il n'en continua pas moins de prendre part aux débats parlementaires et vota les lois constitutionnelles en décembre 1875. Candidat constitutionnel aux élections générales du 20 février suivant, M. Tnrget échoua et se retira de la lutte. Décoré de la Légion d'honneur, pour « services exceptionnels le 3 juillet 1877, il quittait la diplomatie nu mois de décembre et rentrait dans la vie privée.

TASSIN, PIERRE, homme politique français, né à Noyers (Loir-et-Cher) le 21 janvier 1837. Quelque temps rédnrteur-gérant de la Presse,il fut élu deputé de la 1re circonscription de Loir-et-Cher, comme candidat de l'oppoeition, aux élections générales de 1869 et siegea au centre gauche. Elu représentant de son département en février 1871 et député de la 2- circonscription de Blois le 20 février 1876, il siégea à gauche dans ces deux assemblées. M. Tassin a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881, sans concurrent, dans la même circonscription. Aux élections d'octobre 1885. il était élu député de Loir-et-Cher au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion totale des princes. M. Tassin est président du Conseil general de Loir-et-Cher, où il représente le canton de Saint-Aignan.

TAVERNJER, ADOLPHE, publiciste français, né à Paris en 1854. Lancé de bonne heure dans le journalisme, il a été, depuis 1879, chroniqueur au Gil-Blaa, puis rédacteur à l'Evénement, et a publie dans ces journaux des articles d'une grande varieté chroniques, contes, nouvelles, monologues, échos, fantaisies, qu'il signe généralement du pseudonyme le Sphinx. M. A. Tavernier s'est en outre occupe d'une manière toute spectale des questions d'escrime et de duel, et a contribué répandre la pratique de l'escrime par la création d'un journal spécial: l'Escrime et d'une « Société d'enrouragement de l'escrime a qui organise chaque année des concours entre les meilleurs tireurs des lycées et colleges de Paris, des écoles polytechnique, de Saint-Cyr, etc. Il est auteur d'un livre très intéressant et très consulte en matière d'affaires d'honneur l'Art du duel, où il donne des conseils précieux à tous ceux qu'un duel oblige à aller sur le terrain pour leur propre compte ou pour celui des autres, et a publié divers ouvrages sur l'art de l'escrime; notamment: Fscrimeurs et salles d'armes de Paris, où tout ce qui tient un fleurent ou une épée est apprécié d'une plume bienveillante et spirituelle. M. Tavernier est lui-même un homme d'épée de premier ordre; il a éte très souvent sur le terrain, soit comme combattant, soit comme témoin et est frequemment choisi comme arbitre d'honneur. Il est enfin auteur, avec M. F. Lermusiaux, d'un livre ayant pour titre Pour la patrie, publié sous les auspices de la Ligue des patriotes (A. Lévy et Cie, 1886), étude très complète sur les societés de tir françaises et étrangères. M. A. Tavernier a eté décore de la Légion d'honneur le 30 decembre 1885.

TCHERNAIEFF, MICHEL GREGOROVITCH, général russe, ne le 24 octobre 1828. Entre dans l'armée en 1847, il se distingua dans la guerre de Crimée, et fut promu au grade de général d'infanterie. Après la guerre, il fut envoyé en Pologne comme chet d'etat-major d'une division, puis, en 1858, à Orenbourg, comme chefcommandait une expédition sur le lac Aral, appuyant les Khirghis en guerre avec ceux de Khiva. Il servit al ors comme quarlier-maitre general dans l'armee du Caucase, puis comme chef d'etat-major du corps d armée d Orenbourg et enfin commandant en chef d'un corps expeditinnnaire envoyé dans le Turkestan, devant opprer sa jonct on avec un autre corps commande par le colonel Verevkin. Les deux détachements se rencontrèrent pres de Semipalatinsk, en Siberie, non loin de la ville de Tchemkend, que Tchernaieff prit d'assaut. Il attaqua aussitôt Tarhkend située à environ 120 kilometres au Sud de Tchemkend (oct. 1864), mais il échoua, et fut oblige de revenir hiverner dans cette dernière ville mais le 25 juin 1865, il revenait à la charge, et cette fois avec succès. Ce surcès, quoiqu'on ait pr tendu qu'il s'était emparé de Tachkend maigre des ordres superieurs contraires, lui valut une réception enthousiaste à son entree à Saint-Petersbourg, et un sabre d'honneur dont le czar lui lit présent. Resté maigre cela quelque temps sans emploi, le gênerai Tchernaleff quitta 1 armée,

Lors de l'insurrection de l'Herzégovine, le général Tchernaieff ouvrit une souscription dans les colonnes de son journal pour venir en aide aux insurgés puis. dans l'ete de 1876, il se rendit à Belgrade et lut mis à la tête de l'armée serbe. Mais, quoique renforcée par de nombreux volontaires russes et dirigée par un chet aussi entreprenant, l'armee serbe ne rencontra dans cette campagne que des éclercs désastreux, et la proclamation prématurée du prince ftilan comme roi de Serbie, par Tchernaieff, fut considérée comme un simple accès de folie de la part de ce dernier. En fait, le général, malgré des prodiges de valeur personnelle incontestables, ne tira pas beaucoup de gloire de cette entreprise. Il rentra à Saint-Petersbourg et reprit la direction de son journal Le general Tchernaieff a été nommé gouverneur de Tachkend, ce qui lui était bien dû, en septembre 1882. TEISSERENC DE BORT, PIERRE EDMOND, ingénieur et homme politique français, ancien ministre, sénateur. né à Châteauroux le 17 septembre 1814. Elève de l'Ecole polytechnique, il en sortit en 1835 dans l'administration des tabars: mais il fut bientôt appelé à prendre part aux travaux d'organisation des chemins de fer, fut secrétaire de la commission de surveillance, en 1842, et remplit en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, diverses missions d'étude. Commissaire général du gouvernement auprès des compagnies, il était nommé administrateur du chemin de fer Lvon-Méditerrance en 1852. Elu député par un des collèges de l'Hérault en 1846, M. Teisserenc de Bort se tint à l'écart de la politiquo après la révolution de Février, se bornant, en dehors de ses travaux administratifs, à l'exploitation de ses propriétés de la Haute-Vienne. Elu, le 8 février 1871, représentant de la Haute-Vienne à l'Assemblée nationale, le quatrième sur sept. M. Teisserenc de Bort siégea au centre droit. Appelé par M.Thiers, dont il partageait les idées économiques, au ministère du commerce, le 23 avril 1872, il conserva ce portefeuille jusqu'au 24 mai 1873, date à laquelle, suivant son chef dans la retraite, M. Teisserenc de Bort se faisait inscrire au centre gauche, avec lequel il vota constamment depuis. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, M. Teisserenc de Bort était inscrit sur les deux listes de candidats dans la Haute-Vienne; il ne pouvait donc manquer d'être élu. Appelé à remplacer M. le vicomte de Meaux au ministère de l'agriculture et du commerce, le 9 mars 1876, il descendait du pouvoir le 17 mai 1877, remettant son portefeuille à son prédécesseur. Mais celui-ci ne devait pas le garder longtemps, le 14 décembre M. Teisserenc de Bort le reprenait, dans le second cabinet Dufaure. Il avait eu l'initiative des décrets des 4 et 13 avril 1876 portant ouverture à Paris, en 1878, d'une Exposition universelle et le souci de faire voter les credits et commencer les travaux, il revenait au pouvoir en quelque sorte pour ouvrir lui-même cette grande exposition, ouverture qui eut lieu le ter mai 1878. Demissionnaire après la retraite du maréchal de Mac Mahon (30 janvier 1879), il etait nommé ambassadeur à Vienne le 18 février; il conservait ces fonctions jusqu'au 17 avril 1880, et était réélu senateur de la Haute Vienne au renouvellement du 8 janvier 188!. Il s'est abstenu lors du vote sur l'expulsion des princes. M. Teisserenc de Bort a collaboré à la Presse en 1845; il a publié: les Travaus publics en Bedgique et les chemins de fer en France (1839); De la politique des chemins de fer; Etude d'un chemin de fer de Paris à Toulouse et d Bordeaux (1842); Statistique des voies de communication en France (1845); Etudes sur les voies de communication perfectionnées et sur les lois économiquea de la production des transports (1847, 2 vol.); De la perception des tarifs sur les chemins de fer (1856J, etc. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1846 et vice-président du Sénat.

TENAILLE-SALIGNY, ÉTIENNE PHILIPPE THÉODORE, homme politique français, né à Clamecy le 22 février 1830. Il fit son droit à l'aris, prit le grade de licencie en 1850 et occupa une charge d'avocat au Conseil d'etat et à la Cour de cassation de 1856 11870. Nommé maire du 1" arrondissem*nt de Paris le 5 septembre, il était nommé pr fet de la Nievre en février 1871, et passait en juillet suivant à la préfecture de la Charente-Inferieure. Il donna sa démission après la chute de M. Thiers (mai 1873) et revint à Paris, on il fut élu conseiller municipal par les électeurs du 1er arrondissem*nt en novembre 1874. En mars 1876. M. Tenaille-Saligny était appelé à la pr fecture du Pas-de-Calais; révoqué au 16 mai, il était nommé préfet de la Haute-Garonne en décembre 1877. Après avoir tente vainement de faire érhec à la candidature bonapartiste dans son arrondissem*nt natal, depuis 1869, M. Tenailte-Saligny échouait encore aux élections senatoriales de la Nievre, le 30 janvier 1876 mais il fut elu au renouvellement du 5 janvier 1879, et prit place au Sénat dans les rangs de la gauche republi aine, avec laquelle il vota constamment. Il a voté l'expulsion des princes. M. Tenaille-Saligny a collabore aux principales revues de droit. Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1876.

TENNYSON (baron), ALFRED, poète lauréat d'Angleterre, fils du pasteur de Somerby, dans le comté de Lincoln, où il est né le 6 août 1809, termina au collège de la Triuité, à Cambr dge, ses etudes commencées sous la direction de son père. Outre un poème couronné par l'université de Cambridge et un recueil de Poesies publié avec sun frere Charles, on doit à lord Alfred Tennyson: Poesies lyriques (1830); Poésies (1832); Histoire d'amour, poème, retire de la circulation presque aussitôt publie (1833), mais réimprimé avec des amendements

étudia le droit et avait passé l'examen nécessaire pour s'établir notaire, lorsque le czar le rappela et lui rendit son grade dans l'armée. Mais après une année d'attente, fatigue de son inaction, la général se retira de nouveau et acheta le Ruski Mir, journal panslaviste dont il se fit ouvertement le rédacteur en chef, dès qu'il eut quitté définitivement le service militaire, en juillet 1874.

et l'addition d'un nouveau poème, le Souper d'or, en 1839 un autre recueil de poésies, dans lequel il a fait entrer une partie des précédentes, publié sous le simple titre de Poésiea (1842, 1 vol.); la Princesse (1847); In Memoriam, recueil d'élégies composées en mémoire de son ami d'enfance Arthur Hallam, fils de l'historien, et publié d'abord sans nom d'auteur (1850); Maud et autres poésies (1855); les Idylles du roi (1858); Enoch Arden et autres poésies (f864J; le Saint Grail, etc. (1869); la Fenétre, ou les chansons des roitelets (1870J; Gareth et Lynette(1872); la Reine Marie, drame (1875); Harold, drame (1877); la Coupe, drame. représenté au Lyceum, avec M. Irving dans le rôle principal (188t); les Promesses de mai. drame en 3 actes. représenté au Globe en novembre 1883. Indépendant par la fortune, lord Alfred Tennyson a toujours vécu dans la retraite, cultivant la poésie à ses heures, et d nnant en conséquence toute la mesure de son génie, dont son surnom du plus classique des romantiques anglais » donne assez bien la véritable note. Il jouit d'une très grande popularité dans son pavo. Nommé poète lauréat à la mort de Wordsworth, en 1851. il reçut en 1855 le diplôme de docteur de l'université d'Oxford, et fut élu membre honoraire du collège de la Trinité de Cambridge, où il a fait ses études, en 1889; la même année, cette université faisait exécuter son buste par le sculpteur Woolmer et le plaçait dans sa bi' liotheque. Après avoir refuse pareil honneur dix ans auparavant, lord Alfred Tennyson était élevé il la dignité de baronet, le 30 janvier 1875. Il acceptait enfin, étant en si beau chemin, le titre de baron du Royaume-Uni en décembre 1883.

TÉNOT, PIERRE PAUL BUGÈNE, publiciste et homme politique français, né à Larreule (Hautes-Pyrénées) le 2 mai 1839, fit ses études au lycée de Pau, et, par suite de malheurs de famille, dut se faire maitre d'études aussitôt ses classes terminees. Chargé ensuite de cours dans divers colièges, il abandonnait l'enseignement et venait à Paris en 1864. L'année suivante, il était attacln à la rédaction du Siècle, dont il devint rapidement un des principaux rédacteurs. Nommé préfet des HantesPyrénées après le 4 Septembre, il quittait l'administration le 8 mars 1871, et allait pren Ire, à Bordeaux, la direction politique du,journal la Gironde. Elu, le 21 août 1881, député de la deuxième circonscription de Tarhes, il prit place au groupe de l'Union républicaine. Il a échoué ever toute la liste républicaine des Hautes-Pyrénées aux élections, d'octobre 1885. M. E. Tenot a pubjié le Suffrage universel et les paysans, brochure; et la Province en decembre 1851, étude historique sur le coup d'Etat (1866), qu'il fit suivre de Paris en décembre 1851 (1868). La première de ces « études », remarquables d'ailleurs par leur impartialité, était passée inaperçue mais la seconde, qui repondait à un mouvement d opinion'et venait au moment opportun, eut un succès énorme, dont l'autre profita. 11 a donné depuis: les Suspects de 1858, avec M. A. Dubost(1869); Campagnes des armées du seconde empire (1872), etc. M. Tenot a été nomme chevalier de la Légion d'honneur, le 6 fevrier 1877.

TERVES (comte de), PIERRE GABRIEL LÉONCE, homme politique français, né à Angers le 1er août 1840. Conseilfer géneral de Maine-et-Loire pour le canton du Liond'Angers, il échouait aux élections du 20 février 1876 pour la Chambre des députes, dans l'arrondissem*nt de Segré, où il se présentait comme candidat légitimiste mais il fut élu le 21 août 1881. Il présenta au C mgres une proposition tendant i1 la suppression de l'indemnité allouée aux députés, c'est à peu près tout ce qu'on peut citer de lui. Il a été élu députe de Maine-et-Loire, sur la liste monarchiste naturellement, » octobre 1885. TESTELIN, ARMAND ACHILLE, médecin et homme politique franç.:is, sénateur, né à Lille le 6 juillet 1814. Il vint faire à Paris ses études médicales, prit le gra te do docteur et alla s'établir dans sa ville natale, où il se lia bientôt avec les membres principaux du parti démocratique. Nommé, après la révolution de Février, commissaire de la Republique dans le Nord, il était élu, l'année suivante, à l'Assemblée législative, et y siégeait à gauche. Expulsé de France après le coup d'Etat, M. le docteur Tpstelin exerça la médecine à Bruxelles jusqu'à l'amnistie de 1859, dont il pro6ta. Après le 4 septembre 1870, il fut nommé commissaire general de la Défense dans les quatre départements du Nord, à la demande des préfets de ces départements, portée à la Delegation de province par M. Masure. En cette qualité, il c ncourut à l'organisation de l'armée du Nord, placée sous le commandement du général Faidherbe. Pendant la Commune, M. le docteur Testelin, d'accord avec M. Thiers, tenta auprès de Delescluze, son ami de vieille date, une démarche, qui échoua, pour l'éloigner d'amis nouveaux dont la plupart avaient bien besoin d'être couverts par lui. Aux élections complementaires du 2 juillet 1871, M. Testelin se porta candidat dans son département Ses adversaires ne manquerent pas d'exploiter contre lui le souvenir de cette démarche compromettante et comme, de bonne foi, personne autre ne pouvait r duire à neant l'imputation calomnieuse basée là-dessus, le secrétaire du président de la République, M. Ba thelemy SaintHilaire, écrivit au candidat pour rappeler qu'il n'avait fait la démarche en question qu'avec l'approbation de M. Thiers. M. Testelin lut élu; mais, lors de la verification des pouvoirs, ce malheureux démenti officiel, que rien n'aurait pu remplacer, faillit faire annuler son election. Elle fut pourtant validée. M. Testelin siégea à l'extrême-gauche; il prit la parole dans plusieurs drscussions spéciales. Le 15 décembre 1875, il était élu senateur inamovible par ses collègues 11 prit place dans les rangs de l'Union républicaine de la haute Chambre, agit en conséquence et vota notamment l'expulsion des princes. Il est président du Conseil géneral du Nord, où il représente le canton sud-ouest de Lille.

M. le docteur Teatelin est un des collaborateurs du Dictionnaire encyclopedique des aciencea médicalea. TEWFIK PACHA, MOHAMMED, khédive d'Egypte fils ainé d'Ismaïl Pacha, est né le 10 novembre 1852, sut" céda à son père en vertu d'un décret du sultan en date du 8 août 1879, et reçut l'investiture le t4du même mois. Tewfik Pacha est le sixième vire-roi d'Egypte de la famille de Mehemet-Ali qui, soulevé contre le sultan, et maitre de toute la contrée, obtint en 1841 de son suzeraia, d'accord avec les cinq grandes puissances européennes, que la principauté serait héréditaire dans sa famille. lsmaïl Pacha, dans des circonstances différentes, mais également difficiles pour le padischah, obtint à son tour le titre de khédive au lieu de celui de vali qu'il portait officiellement, en même temps qu'une modification dans l'ordre de succession (1866): au lieu que la succession se transmette, suivant la loi musulmane observée jusque-là, à l'ainé des descendants mâles directs du fondateur de la dynastie, il fut décidb qu'elle se transmettrait par ordre de primogéniture dans la déscendance d'lsmaïl, à l'exclusion des autres branches de la famille de Mehémet. C'est d'après le nouveau système que Tewfik montait sur le trône khédiviale après son nère, au lieu du prince Halim, le quatrième fils de Mehémet-Ali. Les antécédents du khedive actuel se résument à ceci, qu'il était président du conseil des ministres à l'époque du coup d'Etat de son p-re, qui eut pour conséquence le soulèvement du parti national, sous le commandement d'Arabi (vov. ce nom). — Tewfik a épousé, en 1873, la princesse Emineh, fille d'El-Hamy Pacha, et en a eu deux fils et deux filles.

TEZENAS, ANTOINE HIPPOLYTE, homme politique frança s, officier supérieur du génie en retraite, né à Saint-Martin-ès-Vignes (Aube) le 16 février 1815. Elève de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole d'application de Metz. M. Tezeuas servit en Afrique comme lieutenant du génie, en 1839-40. Il prit part, en qualité de capitaine, à la repression de l'insurrection de juin 1848 et retourna en Afrique, où il participa aux premières expeditions de la Kabylie, fit les compagnes de Crimee et d'Italie et fut envoyé, après cette dernière et l'annexion de la Savoie, comme commandant du génie, à Chambéry. Promu colonet dans l'intervalle, M. Tézenas fut employé aux travaux de défense de Paris en 1870, et prit part, avec la deuxième armée, aux combats de Champigny, du Bourget, de Buzenval, ete. Il devint ensuite chef d'étatmajor du génie de t'armée de Versailles opérant contre la Commune de Paris. Le colonel Tezenas a pris sa retraite en 1875. Il est commandeur de la Légion d'honneur. Candidat républicain aux élections du 20 février 1876, il fut élu député d'Arcis-sur-Aube, et prit place au centre gauche. Il a été reelu le 14 octobre 1877 et le Si août 1881. Aux élections pour le renouvellement de la représentation sénatoriale de l'Aube, le colonel Tézenas se porta candidat et fut elu. Il à vote l'expulsion des princes.

THELLIER DE PONCHEVÏLLE, CHARLES, homme politique français, avocat, ne à Valenciennes vers 1830, fit son droit à Paris et prit le grade de docteur en 1854. Avocat du barreau de sa ville natale, ancien bâtonnier, secrétaire de la Société d'agriculture de son arrondissem*nt. M. Thellier de Poncheville a été élu députe du Nord, le 4 octobre 1885, avec ses amis de la liste monarchiste, qui a passé tout entière dans ce département.

THÉRÉSA, Emu VALADON, dame GUILLOREAU (dite), chanteuse française, née à la Bazoche Gonet (Eure-etLoir) le 26 avril 1837. Après avoir été modiste, à Paris, entrainée par la vocation, elle chanta dans les cafésconcerts et sans le moindre succès la romance sentimentale d'abord, puis la chansonnette grivoise, ou tout au moins gauloise, avec un succès etourdissant qui fit courir à l'Arazar. théâtre de ses exploits, le tout Paris exclusif et trondeur et jusqu'au hommes graves et aux prudes renforcées. De plus, Thérésa fut appelee dans les salons les pas collet-montés, à la cour imper ale même, qui nefétait guère à la vérité. Elle parut egalement sur divers théâtres la Porte Saint-Martin, le Châtelet, la Gaite, mais pour remplir un rôle de son emploi dans qoelque féerie. Comme c'est une chanteuse de talent, bonne musicienne et consciencieuse, des offres lui furent faites à maintes reprises pour l'entraîner ù jouer des rôles principaux d'opérettes, écrits exprès pour elle; mais elle s'y relusa toujours. Le répertoire de celle qu'on a surnommee la Patit du peuple, outre ses rôles de féerie, n'est pas très étendu avec le Sapeur,la Gardeuse d'oura, C'ett dans le nez qu' ça m'chatouille, la Femme à barbe, il est à peu près complet. je crois. Ce répertoire, bien exploité, a pourtant suffi à faire la fortune, et une fortune plus qu'ordinaire, de celle qui a illustré le nom de Théresa, et qui l'échangeait, dans l'été de 1878, pour celui de Mme Guilloreau, en épousant un de ses camarades ainsi nommé, au village de Neufchâtel-en-Saonnois (Sarthe). Elle n'a toutefois pas abandonné entièrement la carrière lyrique.

THERON, FERDINAND, homme politique français; proprietaire agriculteur, né à Moux (Aude) le 5 mai 1834. Il manifesta ouvertement son opposition aux institutions imperiales et fit partie du comité antiplebisritaire en t870. Membre du Conseil municipal de sa commune, ancien conseiller général de l'Aude, M. Théron a été élu député de ce departement au scrutin du 18 octobre 1885, comme candidat radical. Il a voté l'expulsion totale des prinres.

THERY, N., homme politique français, sénateur, né en 1807. Avocat du barreau de Lille, il était élu, sans antécédents politiques, rppresentantant du Nord à l'Assemblée nationale, le 8 février 187f, et prenait place à l'extrême-droite parmi les legitimistes cleriraux les plus décides est donc superflu de relever ses actes et ses votes pendant toute la duree de l'Assemblee. Lors de l'élection des sénateurs inamovibles, en décembre 1875, il

THEVENET, N., homme politique français, né à Lyon en. 1845. Avocat du barreau de sa ville natale, ancien conseiller municipal et ancien président du Conseil général du Rhône, M. Thévenet fut porte, aux élections d'octobre 1885, sur la liste du comité radical, et fut élu au scrutin du 18. U a voté l'expulsion totale des princes. THIERRY, EDOUARD, littérateur français, né à Paris le 14 septembre 1813, fit ses études au collège Charlemagne, et debuta dans la carrière littéraire à vingt ans, par un volume de vers. Devenu bibliothécaire de l'Arsenal, il fit partie, en 1855 et 1856, de la commission chargée de décerner des primes aux meilleurs ouvrages dramatiques, et fut nomme, en 1859, administrateur de la Comédie-Française. C'est sous son administration que furent adaptées aux exigences de la scène la plupart de celles de ses comédies qu'Alfred de Musset n'y avait pas destinées, que Hernani a été repris ave" succès en t867, qu'ont été représentées les comédies les plus importantes et les plus hardies du répertoire de M. Emile Augier, etc., sans parler de quelques essais plus ou moins heureux de débutants. M. Edouard Thierry a quitté l'administration de la Comédie-Française en 1871, et y a été remplace par Emile Perrin. Il rentra alors à la bibliothèque de l'Arsenal, comme conservateur administrateur. Il a fait la critique dramat' que à la Revue des thédires, dès 1836, et collaboré à divers journaux, tels que: la Charte de 1830, le Messager des chambres, la France littéraire, le Moniteur du soir, la Chronique, le Conservateur, l'Assemblée nationale, la Vérité, le Moniteur universel, le Monde musical, la Mo- saïque, etc. 11 a publie les Enfants et les anges, poé sies (1833); Sous les rideaux, contes (1834); Notice sur M. Le Chanteur (1849); Histoire de Dioader le pécheur, traduit de l'arabe avec M. Cherbonneau (1853); De l'influence du théâtre sur les classes ouvrieres (1862); Rapport sur le progrès des lettres, à l'Exposition universelle de 1867 (1868); Ponaard, discours prononcé à l'inauguration de sa statue à Vienne (1870), etc. M. Edouard Thierrv est officier de la légion d'honneur depuis 1862. THIERS, MARIE JOSEPH Louis ADOLPHE, célèbre! homme d'Etat et historien français, né à Marseille le 26 germinal an V (15 avril 1797). d'une famille de commerçants, que les événements avaient ruinée. Son grand-père, toutefois, était avocat et échevin de la ville de Marseille avant la Revolution, et sa mère était fille de Mme Amie, née Saott-Lumaca, grecque d'origine, dont la sœur avait épouse, en 1760, notre consul général à Constantinople, M. de Chpnier. M. Thiers etait donc cousin issu de germain de Marie-André et de Marie-Joseph de Chéuier. M. Thiers entrait comme pensionnaire au lycée de Marseille, qu'il avait fréquente deux ans comme externe, en 1808, ayant obtenu une demi-bourse du gouvernement et un ami de sa famille s'etant engage à payer l'autre moitié, circonstance qui indique suffisamment quelle etait alors la position de ses parents. Après avoir brillamment terminé ses études, en 1814, il demeura une année entière à Marseille, puis il se rendit à Ait, où sa mère et sa grand'mère le suivirent, pour faire son droit. Reçu avocat en 1820, il se 6t inscrire au barreau d'Aix, et plaida quelques affaires; mais la carrière ne lui oflrait aucune séduction, et il se sentait, au contraire, irresistiblement attiré vers l'étude de l'histoire et de la politique. Lie, d'une amitié qui ne s'est plus démentie, avec un condisciple dont les g 'ûts étaient exactement les mêmes, du moins quant aux études historiques, Mignet. tandis que celui-ci prena;t part au concours ouvert par l'Académie de Nimes, pour un Eloge de Charles VII,

lit partie du groupe légitimiste intransigeant qui qe ligua avec la gauche pour empêcher l'elprtion des orléanistes du centre droit, et fut élu en conséquence sénateur inamovible an troisième scrutin, le vingt-sixième sur soixante-quinze. L'attitude de M. Thery au Sénat est naturellement la même qu'à l'Assemblée nationale. THEULIER, ALBERT, homme politique français, né à Thiviers le 1er novembre 1840. Grand propriétaire, étant ftls de médecin, il voulut faire lui-même sa médecine et prit le grade de docteur en 1868. Maire de Thiviers, secrétaire du Conseil général de la Dordogne, M. Theulier échoua une première fois, comme candidat républicain, dans l'arron lissem*nt de Nontron, aux élections eénéraie. de 1876; mais il fut éln député, dans la 1re circonscription de Perigueux, à celles du 21 août 1881, et prit place à l'oxtréme-gauche. aux élections d'octobre 1885, M. Theulier a été elu député de la Dordogne au scrutin du 18. Il a voté contre les projets d'expulsion des princes.

THEURIET, Anaai, littérateur français, né à Marlvle-Roi en 1833, fit ses études a Bar-le-Duc. berceau de sa famille, et vint faire son droit à Paris. Après avoir pris le grade de licencié, en 1857, il entra au ministère des finances. Mais il s'occupait dès lors de littérature, de poésie principalement, car la Revue des Deux-3fondes publiait de lui, cette même année 1857, un poème intitule In memoriam, Il a collaboré depuis à l'Illustration, au Moniteur universel, etc. et a publié t part le Che- min des bois, poésie, couronnées par l'Académie francaise (1867); Nouvelles intimes (1870); les Payaana de l'Argonne, 1792, poème (1871); le Bleu et le noir, poème de la vie réelle (1873); Mlle Guignon (1974); le Mariage de Gérard, suivi d'Une ondine (1875); la Fortune d'Angèle (1876); Raymonde (1877); lVos enfanta, le Filleut d'un maréchal; Sous bois, impressions d'un forestier (1878); le Fils Maugars, la Maison des deux Barbeaux, le Sanq des Finoêl, romans; les Nids, poésies (1879); les Mauvais ménages, nouvelles (1882); le Journal de Tristan (1884); Eusèbe Lombard, Péché mortel, romans Baatien Lep age, notice biographique (1885); Nos enfants: Hélène (1886), etc. M. A. Theuriet a donné a l'Odéon Jean Marie, un acte en vers (1871); la Maison des deux Barbeaux, 3 actes, avec M. Lvon, au même théâtre (t885). Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis f879.

lui, M. Thiers, prenait part à celui de l'Académie d'Aix, avec un Eloge de Vauvenargues. M. Mignet était couronné à Nimes; mais son ami ne put t'être à Aix, bien que son mémoire eût été jugé digne du prix, par la raison qu'il était atteint et convaincu de jacobinisme. Le concours étant ajourné à l'année suivante. le jeune jacobin imagina d'y renvover son ancien mémoire, sans modification, et un secon l qu'il prit la precauti n de faire adresser de Paris. Il obtint le prix avec celui-ci et vn accessit avec l'autre.

Nous avons dit que M. Thiers était résolu à abindnnner la carrière du barreau. Ces deux n' urs auxquels il prit part avaient lieu en 1820 et 1821. Celte même année 1821, ma'gré une invitation pressante à venir s'etablir à Marseille, il partait pour Paris, en compagnie de Mignet, aussi riche que lui d'esperan ces, aussi nuvre de ressources Il réussit à publier quelques articles au Courrier français, d'abord puis, grâce à l'appui de Manuel, son compatriote, il entra au Constitutionnel, alors journal d'opposition libérale avancée, et s'y fit rapidement une cran le situation dans la presse et dans le parti abordant, d'ailleurs, tous les sujets avec la même facilité la politique après la littérature, la critique d'art après la politique. Il rendit compte, par exemple, du Salon de 1822, dans le Constitutionnel, avec une compétence qui étonnerait ceux qui ignorent que M. Thierq aurait pu aussi bien aborder la rarrière artistique, si la fantaisie lui en fût venue, et qu'il avait point des miniatures ravissantes avant à peine quitte les bancs du col lège. En 1823, M. Thiers collaborait, en outre, aux Tablettes historiques. Cette même année il entreprenait, d'abord avec son collaborateur au Constitutionnel, Felix Bodin, son Histoire de la Révolution francaise, et en donnait les deux premiers volumes. L'insuffisanre de ses connaissances en économie politique, et surtout en vrt militaire, se trahit dans ces deux volumes M. Thiers le jugea lui-même ainsi il se mit avec ardeur à l'etude pour combler cette" lacune de son education. et ce ne fut que bien préparé qu'il se mit à son troisième. En 1827, les dix volumes de l'ouvrage étaient achevés. Publiés par livraisons, ils avaient obtenu un succès relativement énorme, quoiqu'il ne pniase être comparé à relui qui les attendait après la revolution de Juillet. Dej le plan d'un ouvrage plus considérable encore, une Histoire générale, avait germé dans son cerveau, et, pour s'y prépurer, il n'avait rien trouvé de mieux que de se faire admettre, en payant son passage, dans la flotte de circumnavigation dont le capitaine Laplace devait prendre le commandement. L'avénement du ministère Polignac le détourna de ee projet (août 1829); il jugea plas opportun de demeurer à son poste de combat dans la lutte qui allait s'ouvrir. C'est alors, qu'il fonda, avec Armand Carrel et Mignet, le National, dont il fut la rédacteur en chef pour la première année. Dans ce journal d'avant-garde, mais crée seulement en vue de défendre la charte, que le ministère Polignac avait la mission évidente de détruire, M. Thiers eut l'audace, dans le numéro du 6 février 1829, de parler comme d'une chose toute naturelle de l'avènement possible du duc d'Orleans au trône. Poursuivi, condamné à une forte amende, il n'en obtint qu'une ponularité personnelle plus gran le, une plus grande circulation du National, et l'amende fnt couverte par des suscriptions volontaires et spontanées.

Lorsqu'on se reporte à ces temps, si peu éloignés après tout, quoique des événements terribles nous en séparent, on ne peut se refuser à d'étranges rapprochements. Suivant la formule consacré, le roi régnait mais ne gouvernait pas, étant un roi constitutionnel. On ne voulait plus qu'il en fut ainsi, et on cherchait le moyen, non spulement d'éluder, mais de supprimer la charte. M. de Polignac n'était pas là pour autre chose. En conséquence, chaque jour, le Nationad réclamait du gouvernement le coup d'Etat attendu. Lorsque parurent les fameuses ordonnances, on savait donc où il fallait se reunir pour organiser la résistance. Ce fut dans les bureaux du National que se reunirent les deputes et les journalistes de l'opposition, et ce fut M. Thiers qui rédigea la protestation des journalistes, et qui exigea qu'elle fût suivie de la signature des adhérents. Le National fut supprimé le soir même (26 juillet t830), et M. Thiers, sous le coup d'un mand il d'arrêt, se retirait à Montmorency, chez M. de Courchamp, un des amis du duc d'Orleans. De retour à Paris le 29, il rédigeait, à la réunion Laffitte, une proclamation au peuple de Paris, en faveur de la candidature du duc d'Orléans au trône. L'activité qu'il déploya ensuite pour recruter des partisans au nouveau roi, ou plutôt au « lieutenant-général » du rovaume, achève de faire de M. Thiers le fondateur véritable de la dynastie d'Orléans, ou tout au moins de la royauté du 9 août. Celle-ci ne fut pas ingrate: elle nomma M. Thiers conseiller d'Etat et secrétaire genéral aux finances, dirigées par le baron Louis. Celui-ci avant eté remplace par Laffitte le 2 novembre, il voulut suivre son chef dans la retraite, bien que le nouveau ministre fût de ses amis mais le roi lui-même s'en mêla et M. Thiers fut nommé sous-secrétaire d'Etat au ministère des finances le 4. Les élections l'avaient fait deputé d'Aix, qu'il représenta à la Chambre jusqu'en 1848 sans interruption. D'une activité infatigable et d'un rare appétit de reformes. il faut surtout rappeler l'habileté avec laquelle il sut faire face à la crise financière. Réélu député en janvier 1831, il suivait dans la retraite le ministère dont il faisait partie (mars), mais au lieu de reprendre derrière son chef Laffitte sa place dans l'opposition, il appuya la politique de Casimir Périer et prêcha la paix à tout prix. Lors de l'insurrection de juin 1882, il conseilla les mesures de rigueur et l'état de siège. Cette attitude nouvelle lui ayant assure l'entière confiance de Louis Philippe et surtout de la majorité de la Chambre, il était appels au ministère de l'interieur à la mort de Casimir Perier (octobre 1832). La situation n'était pis des plus gaies et, pour ne parler que de ce point noir, la Vendée etait en pleme insurrection mais l'arrestation de la du-

phesse de Berry (7 novembre), obtenue par trahison, y mit un terme aussitôt. Passé le 25 décembre au miristère du commerce et des travaux publics, il obtint des Chambres un crédit de 100 millions au moyen duquel il donna une impulsion considérable aux travaux d'ntilitr publique; il en obtint également, avec beaucoup de facillté d'ailleurs, le maintien du tarif des douanes. — C'est à son passage à ce ministère. en 1833, que M. Thiers fut élu membre de l'Académie française en remplacement d'Andrieux.

A la veille de l'insurrection d'avril 1834. nn homme énergique devenant indispensable à la tête de ce département, M. Thiers reprit le portefeuille de l'interieur. Il réprima avec la dernière rigueur, payant d'ailleurs de sa personne, cette tentative maladroite et malheureuse dont l'histoire populaire ne se rappelle plus nue le sanglant épisode de la rue Transnonnain. M. Thiers conserva son portefeuille jusqu'en novembre il dut se retirer devant des intrigues de cabinet le 11, mais revint an pouvoir le 18, sous la présidence nominale du maréchal Mortier, lequel donnait sa démission quelques jours plus tard, peu satisfait du rôle qui lui était réservé, et était remplacé, après plus de quinze jours de négociations laborieuses, par le duc de Broglie, père du duc actuel. M. Thiers avait accepté cette présidence d'accord avec Guizot, son rival plus que son adversaire dès cette époque. Après l'attentat de Fieschi (28 juillet 1835), où le maréchal Mortier fut tué à ses côtés 1 ar la machine infernale, M. Thiers, l'ancien promoteur de la protestation des journalistes contre les ordonnances de Juillet, présenta et soutint avec acharnement les non moins fameuses lois de Septembre sur la presse et le jury, soi-disant indispensables pour prévenir le retour d'attentats dans le genre de celui auquel il venait d'échapper. En janvier 1836, il donnait sa démission, mais reveneit au pouvoir, à la tête d'un ministère centre gauche, le 22 février suivant, avec le portefeuille des allairea étrangères; mais ayant proposé, contrairement à l'avis du roi, l'intervention en Espagne, s'appuyant dans cette occasion sur le traité de la quadruple alliance, il se retirait de nouveau le 25 août et était remplacé par Molé. Après un voyage en Italie, M. Thiers reprit sa place à la tête de l'opposition et combattit énergiquementle ministère qui succédait au sien. Il fut de nouveau rappelé à la présidence du conseil le 1er mars 1840, aprps bien des négociations. Après le traité de Londres (15 juillet) qui excluait la France du concours europeen, M. Thiers songea à se préparer sérieusem*nt à la guerre c'est alors qu'entre autres mesures de défense, il résolut et fit approuver, non sans peine, la construction des fortifications de Paris. Il ne put rien obtenir de plus, par exemple, et en présence de l'apposition du roi à ses projets belliqueux, il se retirait le 19 octobre et était remplacé par son rival Guizot qui, ambassadeur à Londres, avait laissé se conclure ce traité du 15 juillet, humiliant pour son pays, sam s'en apercevoir, ou tout au moins sans en prévenir son gouvernement. M. Thiers reprit ses travaux d'histoire, qu n'avait jamais complètement abandonnés; il fit plusieurs voyages en Italie, en Allemagne, en Espagne et en Angleterre, à la recherche de matériaux pour son Histoire du Consulat et de l'Empire. il ne rentra en lutte avec le ministère Guizot qu'en 1844 mais on sait que celui-ci, pour le malheur de la branche cadette, conserva le pouvoir jusqu'à la révolution de Fevrier. Appelé par Louis-Philippe, dans la nuit du 23 au 24 février, à former avec Odilon Barot un ministère libéral, M. Thiers s'aperçut bientôt qu'il était trop tard d'au moins vingt-quatre heures. Il remit sa démission au roi et vint déclarer à la Chambre qu'il n'y avait plus rien à faire.

Après la proclamation de la République, M. Thiers adressa son adhésion au gouvernement provisoire, mais avec certaines réserves, et se présenta aux éle tions pour la Constituante dans son département natal. Il y échoua, mais fut élu par quatre departements aux élections complementaires dn H juin. Il opta pour la Seine-Inferieure, qui lui avait donné le plus de voix, et prit place sur les bancs de la droite. M. Thiers prit naturellement une part considérable aux travaux de l'Assemblee; il fit partie notamment de la commission de constitution. Au début des journées de Juin, il avait vote pour la dictature du général Cavaignac. Apres avoir d'abord combattu la candidature du prince Napoleon à la présidence, il la soutint an dernier moment. oelu i la Législative, M. Thiers, l'ami si ardent de l'Italie, vota l'expedition de Rome, la loi Falloux, la loi du 31 mai restrictive du suffrage universel, ne voyant pas le piège cette fois, malgré sa finesse, ainsi que to utes les propositions de rigueur et de réaction qu'il plut à cette majorité aveugle de présenter mais ceci est moins étonnant: on l'a déjà remarqué sans doute, ta rigueur, la répression est la grande affaire de M. Thiers; à la moindre algarade il devient furieux, et pour peu qu'il ait eu peur, c'est du sang qu'il lui faut. M. Thiers m'a toujours représenté l'expression la plus haute, si je puis dire, de la vanité intraitable et cruelle dans la vengeance non du bourgeois, mais du boutiquier parvenu parvenu, toutefois, grâce à des mérites réels et peu communs. — Président de la réunion de la rue de Poitiers, centre de la coalition des anciens partis, il ne se sépara, du reste, avec ses amis, du président de la République qu'après l'incident de Satory, à la suite duquel il considérait déjà l'Empire comme fait, plus perspicace en ceci que le reste de la majorité, quoique un peu tard. Arrêté chez lui dans la nuit du decembre 1851, il fut conduit à Maxas, puis expulsé de France. Il y rentrait toutefois dès le mois d'août 1852 et se livrait tout entier à ses travaux littéraires jusqu'en 1863, epoque où il se présenta aux élections législatives, contre M. Devinck, dans la 2° circonscription de la Seine. Malgré l'opposition ardente de l'administration, il tut élu. Les magnifiques discours prononcés par M. Thiers dans cette legislature, à d'assez longs intervalles, sont encore préseuls à la mémoire de tous. Outre sa part dans les dis-

cussions purement économiques, on se rappelle ses discours sur les « libertés nécessaires », rontre l'expé- dition du Mexique, sur la politique prussienne et son discours sur le même sujet où à peu près, inspiré par la catastrophe de Sadowa, et qu'il terminait par ces mots « il ne vous reste plus une seule faute à commettre. Aux élections générales de 1869, il fut réélu seulement au scrutin de ballottage, pour avoir eu, outre M. Devinck. un concurrent d'opposition démocratique avancée, feu d'Alton Shée, qui eut le bon sens de se retirer après la première épreuve il est vrai qu'ayant obtenu une importante majorité relative, M. Thiers ne pouvait manquer d'être élu au second tour. Il combattit les traités de commerce et par extension le système de la liberté commerciale avec un véritable acharnement, et avec une éloquenre bourrée de chiffres qui ne parvint pas à convaincre la majorité à cela se borne à peu près son intervention dans les discussions du Corps législatif à cette époque, jusqu'à la déclaration de guerre à la Prugse, contre laquelle il s'éleva avec une chaleur patriotique et une prevision douloureuse des événements qui auraient dû toucher la majorité et provoquer de sa part une manifestation différente des cris, des interruptions, des injures dont elle harcela le vaillant orateur sans pouvoir le réduire an silence. L'accueil qui lui avait été fait à l'Assemblée devait avoir de l'écho au dehors. Des manifestations hostiles, organisées on se doute lien par qui, se produisirent devant sa maison de la place Saint-Georges et une poignée de ses soi-disant electeurs, ce qu'il eût fallu vérifier, le somma de donner sa démission.

Le 4 Septembre, M. Thiers était à son poste. Hprésenta à la Chambre un projet tendant à la nomination immédiate d'une commission de gouvernement et à la convocation le plus tôt possible d'une Assemblée constituante, cette proposition, ni aucune autre. n'eut pas le temps d'être votée. L'Fmpire définitivement écroulé, M. Tbiers refusa d'entrer dans le gouvernement provisoire, dit de Défense nationale, mais il accepta la mission de faire auprès des puissances européennes des démarches diplomatiques en notre faveur et quitta Paris dans ce but le 13 septembre. Cette mission, dont on suivait de loin toutes les peripéties saisissables, eut pour premier résultat une détente funeste de l'esprit de résistance comme elle ne pouvait aboutir, et que M. Thiers le savait très bien, nous ne sommes que trop autorisé à dire que la France n'y a gagné qu'une chose: un extrême accroissem*nt de la popularité de M. Thiers. Partout reçu avec une considération marquée, et comme le seul homme de valeur et de bon sens qu'il y eût en France, il était néanmoins éconduit poliment partout, sans qu'il en éprouvât la moindre surprise. Ce fut, malgré cela, un douloureux pèlerinage pour lui, patriote comme nous le connaissions, et habile homme d'Etat ne pouvant s'abuser sur l' « effet psychologique qu'il devait produire sur les défenseurs du pays d'une part, sur l'envahisseur tacitement encouragé de l'autre Rentré à Tours le 21 octobre, M. Thiers aborda dès lore les négociations, plusieurs fois interrompues, avec M. de Bismark, en vue d'un armistice. L'armistice fut enfin consenti, mais dans les termes exigés par le vainqueur, le 29 janvier 1871. Les électeurs purent en tout cas être convoqués pour la nomination d'une Assemblée nationale, le 8 février 1871, et M. Thiers fut choisi pour représentant par vingt-six départements, sans compter des voix nombreuses recueillies partout. Il opta puur la Seine, où il avait été élu le vingtième sur quarante-trois. Le 17 février f871, l'Assemblée, impressionnée par cette imposante mnnifestation publique, élutM. Thiers chef du pouvoir exécutif et président du conseil des ministres, avec le droit de choisir ceux-ci, titre qu'il devait échanger, après le vote de la proposition Rivet (31 août), contre relui de président de la République française.

La première et sans doute la plus pénible tâche que ses hautes fonctions imposeront d'abord à M. Thiers, fut la négociation des preléminaires de paix dont les conditions semblent avoir été dictées par des gens à peu près sûrs qu'elles seraient repoussées. M. Thiers les fit pourtant voter par l'Assemblée (1er mars). Les préliminaires de paix à peine ratifies, l'insurrection du 18 mars éclatait. L'histoire n'a pas pu faire encore la part des responsabilités dans cette affaire lamentable mais nous ne pouvons nous étendre ici beaucoup au delà de la simple constatation du fait, qui est une insurrection (devenue formidable par l'abondance des ressources laissees entre ses mains et la quantité de malheureux dont l'existence devait être la première loi, ce qui les mettait il sa discrétion) éclatant au lendemain même d'une goerre terrible. Or comment cette insurrection devintelle maitresse de Paris ? Elle le devint parce que le gouvernement, entrainé par son chef. M. Thiers, avait abandonne Paris de propos délibéré, un moment ou il n'existait pas le moindre danger, où personne ne se doutait, ni d'un côté ni de l'autre, qu'il dût y en avoir jamais; et cela, parce que M. Thiers, contrarié, se trouvait hante par le démon de la répression sanglante son démon familier.

Apres la victoire remportée sur la Commune, il fallut songer à payer les frais de la défaite un emprunt fait en deux émissions, dont la première (2 milliards) était deux fois couverte et la seconde (3 milliards) quatorze fois, permit d'avancer l'heure de la libération du territoire occupé par l'ennemi, qu'il fallait entretenir tout en luipayant l'intérêt de l'indemnité consentie. Les autres actes de l'administration de M. Thiers sont trop connus pour qu'il soit utile de les rappeler en détail. Le 19 janvier 1872, le président de la Republique, en minorite dans l'Assemblée au sujet de l'impôt sur les matièi es premieres, donnait sa démission, bien que la constitution Rivet stipulât que son mandat durerait autant que relui de l'Assemblée. Celle-ci relusa cette démission par un ordre du jour vote à l'unanimité moins huit voix. Cependant, si l'on avait ceu jusque-là à l'union indissoluble de l'Assemblee et du président de la Republique,

l'incident avait détruit cette croyanee en montrant qu'il suffirait de pousser ce dernier à bout snr une question qui lui tint un peu au cœur pour s'on débarrasser. A propos de la loi militaire, M. Thiexe demanda, et posa à cette occasion la qnestion de gouvernement, au moins cinq ans de service (juin); on les lui accorda, et ce ne fut qu'en novembre et devant la commission de permanence qu'on essaya une première tentative sérieuse, non pas par le sujet, dans le sens que nous venons d'indiquer: l'interpellation Changarnier, à propos des discours prononcés eu province par Gambetta pendant la prorogation, n'aboutit pas. Après plusieurs autres tentatives vaines, la grande bataille se livrait enfin le 24 mai 1873. On en connait le résultat la même Assemb ée qui, deux ans auparavant presque tour pour jour, proclamait que M. Thiers avait bien mérité de la patrie, sans être bien sûre de pouvoir spécifier en quoi, et qui lui accordait de quoi faire rebâtir sa maison démolie par la Commune, acceptait sa démission avec un enthousiasme très peu dissimulé et le remplaçait par le maréchal de hlar-Mahon, pas tout fait séance tenante, mais seulement parce que le maréchal s'v refusa.

Tombé du pouvoir sous un vote qui lui donnait qnatorze toix de minorité, gràee à des défections moins glorieuses qu'inattendues, M. Thiers ne reparut i la tribune qu'en mars 1874, pour combattre le projet de loi sur les forts des environs de Paris. Il ne manqua pas non plus à la séance du 25 février 1875, où eut lieu le vote des lois constitutionnelles, auquel il prit part. Mais il fit en divers lieux des discours politiques qui eurent' du retentissem*nt. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il ne voulut accepter de candidature qu'à Belfort. resté français, disons-le. grâce à son insistance courageuse, et y fut élu. Aux élertions des députés qui curent lieu le 20 janvier suivant, il se porta à Paris dans son arrondissem*nt, le neuvième, et fut élu également par 10,613 voix, contre 5,Q64 au candidat conservateur et 800 au bonapartiste. M. Thiers opta pour le mandat de député de la Seine et fut remplacé au Sénat par M. Viellard-Migeon, candidat clérical. Après le 16 mai, il fit naturellement partie des 363 qui votèrent l'ordre du jour de blitme contre le ministère de Broglie. Le 16 juin, M, de Fonrtou, dans son discours, faisant honneur de la libération anticipée du territoire à l'Assemblée nationale collectivement, provoqua une manifestation enthousiaste de la majorité républicaine de la Chambre qui, se levant d'un seul élan et se tournant vers M. Thiers assis à son banc, le désigna comme le seul et vrai libérateur.

Après la dissolution, l'illuetre homme d'Etat se retirait à Saint-Germain-en-Laye pour y. passer le reste de la belle saison et y attendre peut-être le résultat des élections d'octobre, ne laissant pas de prodiguer ses conseils aux principaux chefs du parti républicain, et préparant, dans sa retraite laborieuse, un manifeste à ses électeurs du IX- arrondissem*nt de Paris qui s'adressait en même temps au pava tout entier par-dessus leurs tètee. Il demeurait, à Saint-Germain, à l'hôtel du Pavillon Henri IV. l.e 8 septembre. après déjeuner, il y fut frappé d'une attaque d'apoplexie, et expira le soir même, à six heures dix minutes. La nouvelle de cette mort si soudaine se propagea avec la rapidité de la foudre; elle ne rencontra d'abord que des incrédules, mais il fallut bien se rendre à l'évidence. Dès le lendemain, sur la proposition de M. de Fourtou, le maréchal de Mac-Mahon décrétait que les funérailles du grand homme d'Etat qui l'avait précède comme premier magistrat de la République française, auraient lieu « par les soins et aux frais de l'Etat ». Cependant ce décret, approuvé par les journaux ministériels comme un trait d'habileté sans pareil, était rapporté au bout de quarantehuit heures. M» Thiers, après avoir insisté pour faire les frais de la cérémonie, avait fini par accepter que l'Etat s'en chargeât, à la condition qu'elle verserait une demandait quelques modificahons aux aoina officiels. Les envoyés du gouvernement, ayant qualité seulement pour poser des conditions à la veuve de l'illustre mort et prendreen échange une réponse affirmative ou négative toute. sèche, refusèrent de recevoir la note où étaient exposés ses désirs relativement à l'ordre du cortège. Les obsèques de M. Thiers eurent lieu « par les soins et aux frais de la famille, le 8 septembre. Une demande d'autorisation pour que la cérémonie religieuse fût célebrée à la Madeleine, ayant été adressée à l'archevêque de Paris, M. Guibert refusa net cette autorisation, Il fallut donc s'entasser dans l'etroite nef de Notre-Dame de Lorette et dans les rues circonvoisines, qui ne sont pas précisément commodes. Malgré tout ces contre-temps, sans parler de la pluie et d'un deploiement de forces inusité, la céremonie prit un caractère imposant que rien ne saurait rendre, les points de comparaison faisant défaut, maigre la pompe des funérailles royales, et qu'aurait certamement gâté l'automatique roideur officielie. Nous ue pouvons, comme ou ponse, entrer dans les menus details: parler des deputations de tous les points de la France, de l'étranger même, venuee pour rendre un dernier hommage au glorieux defunt; de la présence des représentants des puissances étrangères; du calme ému de la foule; des magasins fermée o pour cause de deuil national »; des discours prononcée sur cette tombe ouverte, plus sincères dans l'expression des regrets, de l'admiration, de la douleur même des orateurs, qu'il n'est habituel aux oraisons funèbres. Quand nous aurons ajouté que, dans cette foale énorme, se deroulant par les grands boulevards jusqu'au cimetiere du Père-Lachaise, entre deux haies épaisses de spectateurs se joignant au cortège à mesure qu'il passait, l'occasion d'une seule arrestation ne s'offrit pas, nous en aurons dit assez, sans doute, pour dunner son caractère exact it cette grande manifestation qu un journaliste ministériel, mais ingénieux, a qualifiée d'insurrection muette et de « révolution taciturne

M. Thiers était grand officier de la légion d'honneur

depuis 1840, lorsque son avènement à la magistrature suprême de l'Etat, en février 1871, le fit grand croix et grand maitre de l'ordre. Il était en outre haut dignitoire des principaux ordrrs étrangen, y compris la Toison d'or.

(ln doit à M. Thiers. comme écrivain: le Salon de 1822 et une Notice sur Mistress Bellamy, célèbre actrice anglaise, places en tête do ses Mémoires, dans les Mémoires sur l'art dramatique (1822); les pyrénées, ou le Midi de la Franre pendant les mois de novembre et de décembre 1822 (1823); Histoire de la Révolution française de puis 1789 jusqu'au 18 brumaire (1823-27, 10 vol.); Histoire de Law et de son système (1826); la Monarchie de 1830 (183/); Histoire du Consulat et de d'Empire (1847-62), ouvrage qui obtint avant d'être schevé (1861) le prix biennal de 20,000 fran s de l'Académie française, fondé par L'empereur: les 20,000 francs en question ont servi à la fondation d'un prix à décerner par l'Académio et qui porte le nom du donateur; Du droit de propriété (1848J; Congrès de Vienne (1858); un certain nombre de Discours prononcée à la Chambre on ailleurs. Après sa mort, la préparation d'une édition complété des Discours parlementaires de bf. Thiers a été entreprise sous la direction de M. Calmon (1879 et suiv.). Membre de l'Acadéroie française depuis 1833, il était entré à l'Académie des sciences morales et politiques, en remplacement du marquis de Pastoret, en 1840.

THIERS, EDOUARD, officier et homme politique français, né à Saulze (Nièvre) le 15 mai 1843. Elève de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole d'application de Mets, il sortit de cette dernière, le quatrième, comme lieutenant du génie en 1867, et participa, en 1870, anx travaux de défense de la place de Belfo'rt, après quoi il soutint, avec une petite garnison de mobiles du Rhône, les efforts de l'ennemi, bientôt traduits par soixante-treize jours de bombardement, dans le fortin avancé de Bellevue. Décoré de la Légion d'honneur pour sa conduite dans cette occasion, upres la guerre, M. Thiers, promu capitaine, fut rhargé de diriger, en Savoie, la construetion de forts et de routes stratégiques; puis, dans le Rhône, des forts et routes du massif ru mont Dore et du plateau des llombes. Elu membre du Conseil général du Rhône, pour le quatrième canton de Lyon, M. Thiers fut porté, aux élections d'octobre 1885, sur la liste du comité radical, et élu député du Rhône, le deuxieme, au scrutin du 18. Il awoté l'expulsion totale des princes.

THIESSÉ, JULES THÉODORE, homme politique francais, né à Niort le 6 décembre 1883, fit son droit à Paris et prit le grade de licencié. Fils d'un ancien préfet de Louis-Philippe, il fut lui-même secrétaire du préfet de la Seine-Inferieure, baron Leroy, de 1860 à 1866, puis fut élu conseiller général de ce département, pour le canton de Forges-les-Eaux en 1868. Elu, le 20 février 1876. député de l'arrondissem*nt de Nenfchâtel-en-Bray, comme républicain constitutionnel, M. Thiessé siégea au centre gauche et fit partie des 363. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 auût 1881, il se présenta aux élections pour le renou ellement de la représentation sénatoriale de la Seine-Inférieure, le 8 janvier 1882, mais sans succès. Il a été élu député de la Seine-Inferieure le 4 octobre 1885. sur la liste républicaine, et a pris place à gauche. M. Thiessé était en congé, chargé d'une mission à Caracas, lorsque les propositions d'expulsion des princes sont venues en discussion à la Chambre. THOINNET DELATURMELIÈRE, CHARLES JEANBAPTISTE JOSEPH, homme politique français, né à Ancenis le 26 octobre 1823. Ancien chambellan honoraire de l'empereur, membre du Corps législatif de 1857 à 1870, officier de la Légion d'honneur, M. Thoinnet de la Turmelière a été élu député de l'arrondissem*nt d Ancenis, le 20 février 1876 et a pris place an groupe de l'Appel au peuple. Il a été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 par le même collège, et élu député de la Loire-inférieare le 4 octobre 1885, sur la liste monarchiste. Il représente le canton d'Ancenis au Conseil génerai du département.

rHOMAS, CHARLES LOUIS Aunmoisit, compositeur francais, membre de l'Institut, né à Metz le 5 août 1811. fils d'un professeur de musique distingué, il était déjà très avancé dans ses études artistiques et d'une certaine force sur le piano et le violon, lorsqu'il entra au Conservatoire, en 1828; il y fut élève de Zimmerman pour le piano, de Dourien pour l'harmonie et l'accompagnement et de Lesueur Pour la composition, et remporta le premier prix de piano an 1829, le premier prix d'harmonie en 1830 et le grand prix de Rome au concours de l'institut de 1832. De retour d'Italie, il donna successivement il l'Opéra-Comique: la Double échelle (1837); le Perruquier de la Regence (1838); le Panier fleuri; et à l'Opera: la Gipsy, ballet, avec Benoist (1839). 1 a donne depuis, à l'Opera-Comique: Carline (1840); le Comte de Carmagnola (1841); le Guerillero (1842); Angeligue et Medor (1843); le Catd, son premier grand succès (1849); le Songé d'une nuit d'été(1850); Raymond la Tonelli (1853); la Cour de Cêlimène(1855);

Psyché (1856); le Carnaval de Venise (1857); le Roman d'Élvire (1860); Mignon(1866); puis à l'Opéra: Ilamlet, grand opéra, représenté, pour la première fois, le 9 mars 1868, et dont la centième représentation fut empêchée, le 23 octobre 1873, par l'incendie de la salle de la rue Lepeletier, et qui eut ensuite un succès non moins grand sur les principales scènes d'Europe et d'Amérique. C it' ns encore Mignon, remanié en grand opéra pour le théâtre de Bade (1869); Gilles et Gillottin, opéra comique en un acte, joué à l'Opera-Comique en avril 1874, malgré l'opposition du compositeur et après épuisem*nt complet de toutes les juridictions, le librettiste tenant bon, et malgré cela avec succès; Françoise de Rimini, opéra en cinq actes (1882).— On doit, en outre, à M. Ambroise Thomas divers moreeaux de conceit et autres; un

Requiem écrit pendant son séjour à Rome, des Fantai- sies, Rondos, Nocturnes, etc.

Elu membre de l'Académie des Beaux-Arts en rempta- 1 cemęnt de Spontini, en 1851. M. Ambroise Thomas a remplacé Auber. comme directeur du Conservatoire de musique, en 1871. Commandeur de la Légion d'honneur depuis 1868, il a été promu grand officier le 18 janvier 1880.

THOMAS, GARRIEL JULES, s"nlptenr français, membre de l'Institut, né à Paris en 1821. Eléve de Ramey et d'Auguste Dumont, il suivit les cours de l'Ecole des Beaux-Arts et remporta le grand prix de Rome avec Philoctète partant pour Troie, an concours de 1848. On cite principalement parmi les expositions de M. Thomas Orphle, statue; Soldat snartiate rapporté d sa mère. bas-relief (1855j; Attila (1857): Eve (/859); Virgile (1861); Lucien Bonaparte la 3fort de saint Etienne, tympan de l'église Saint-Etienne du Mont (1864); Mlle Mars, statue en marbre (1865); Jeune guerrier (1866); les deux statues déjà citées de Virgile et de Mlle Mars (1867, Exp. univ.); Tête d'étude (1869); la Pensée, statue en marbre (1870); les Quatre parties du monde, statues en bois ponr la succursale de la Banque de France à Toulouse (1872); Christ en croix, statue en plâtre (1875); le Christ en croix, en bronze (1876); Perr'aud, statuaire, buste en plâtre, et P. Lorain, buste en marbre (1877); Mgr Landriot, statue en marbre pour la cathédrale de La Horhelle (1880); le Baron Taylor, statue en plâtre: Portrait de M. H. Chotard, doyen de la faculté des lettres de Clermont, buste en terre cuite (fe83); l'Architecture, statue en marbre: L. Ginain, de l'Institut, buste en bronze (1885), etc. On lui doit, en outre, divers travaux dans les monuments publics, notamment à l'Opéra: deux cariatides en bronze et marbre représentant la Comédie et la Tragédie.

M. Jules Thomas a obtenu une médaille de 3° classe en 1857. une de 1re classe au Salon de 1861 et une autre à l'Exposition universelle de 1867, un rappel de 1re médaille à l'Exposition universelle de 1878 et la médaille d'honneur au Snlnn de 1880: chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867, il a été promu officier le 30 décembre 1882. — Il a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts, en remplacement de Barve, en décembre d875. M. Thomas a remplacé Auguste Dumont, décédé, comme professeur de sculpture, chef d'atelier, à l'Ecole des Beaux-Arts, en mars 1884.

THOMPSON, sir HENRY, chirurgien anglais, né à Framlingham le 6 août 1820, fit ses études au Collège de l'université de Londres et devint chirurgien-assistant à l'hôpital de son rollège en 1853, .chirurgien en 1863, et professeur de clinique rhirurgicale en 1866. Il avait remporté le prix Jackson au College royal des chirurgiens en 1852, avec nu mémoire sur la Pathologie et le traitement de l'étranglement de l'urètre et, en 1860, avec un mémoire sur l'Anatomie normale et pathologique de la prostate. Outre ces deux mémoires, qui ont été publies en leurs temps, sir H. Thompson a publié Lithotomie et lithotritie pratiques (1863). Membre du Collègo royal des chirurgiens de Londres, il a été élu correspondant de la Société de chirurgie de Paris en 1859 et membre honoraire de l'Academie des Quarante de Rome en 1864. Nommé chirurgien honoraire du feu roi des Belges en 1863, puis du rpi actuel en 1866, il était officier de l'or- dre de Léopold de Belgique depuis 1864 lorsqu'il fut promu commandeur en 1876; il a été créé chevalier en 1867. Appelé auprès de l'ex-empereur des Français, Napoléon II pour lui faire subir l'opération de la lithotritie, et l'impérial malade étant mort à la suite de cette. opération (9 janvier 1873), sir Henry Thompson fut accausé d'être cause de l'événement; il s'en défendit avec énergie, et il en résulta une ardente polémique entre savants, qui ne fut d'aucun effet pour celui qui n'était plus et ne parait pas avoir compromis la juste renommée da chirurgien anglais. Sir H. Thompson a écrit depuis cette époque, dans la Contemporary Review, plusieurs articles sur la crémation. Il a publie enfin, en 1886, un remarquable ouvrage sur l'alimentation humaine Diet in relation to age and actioity.

Sir Henry Thompson est un peintre amateur très distingué, éleve de MM. Elmore et Alma Tadéma, et il a expoaé un certain nombre de toiles à l'Académie royale. THOMS, WILLIAM JOHN, antiquaire et écrivain anglais, né à Westminster le 16 novembre 1803. D'abord employé au secrétariat de l'hôpital de Chelsea, il occupait ses loisirs à écrire pour la Foreign Quarterly Review et quelques autres recueils périodiques. Il fut élu membre de la Société des antiquaires de Londres en 1838, puis de celles d'Edimbourg et de Copenhague et rem alit les fonctions de secrétaire de la Société Camdem de 1838 à 1873. Il eut également un emploi à la Chambre des lords pendant un certain nombre d'années, et y fut nomme en 1863 bibliothécaire-adjoint. On a de M. Thoms Collection des anciens romans en prose (1828); Chants et légendes des diverses nations (1834); le Livre de la cour (1838); Anecdotes et traditions (/839); Examen de la réserve de Londres (1842); Reynard le renard (Reynard the fox) de Caxton (1844); Trois notules sur Shakespeare (1865); Hannah Lightfoot, la Reina Charlotte, le Chevalier d'Eon, la Princesse polonaise du D' Wilmot (1867), etc. Enfin, en 1873, M. Thoms publiait un ouvrage intéressant et d'une réelle valeur intitulé Longévité de l'homme (Longevity of Man), dans lequel il établit que les cas de vieillesse si souvent cités ne doivent être reconnus pour exacts que sur des preuves évidentes et palpables. Il a fondé à Londres, il y a une trentaine d'années, un journal périodique des plus curieux, les Notes and Querries, par le va-et-vient de questions et de réponses qui s'y croisent sur toute sorte de sujets, et dont il n'a abondonne la direction qu'en octobre 1873. Il a pris sa retraite en 1882.

THOMSON, sir WILLIAM, physicien anglais, né il Brlfast en juin 1824, est fils d'un professeur de malhémnti-

ques à l'Institut académique de cette ville, puis à l'université de Glasgow, lequel dirigea les études de son fils, terminées brillamment à Camb idge (Peterhouse) en 1846. En 1846, sir William Thomson était nomme professeur de physique à l'université dr Glasgow, chaire qu'il occupe éncore aujourd'hui, et acceptait la même année la direction du Cambridge and Dublin Mathematical Journal, qu'il conserva sept ans et auquel il collabora laborieusem*nt. Parmi les articles ou mémoires qu'il v a insérés, nous nous bornerons à citer celui relatif 1 la Distribution de l'électricité par des conducteurs sphériques (1848). En 1855, il fit un cours sur les Proprirtés électro-dynamiques des métaux, accompagné d'expériences du plus haut intérêt; il fut charge en 1868 d'un autre cours spécial à Cambridge. Sir William Thomson a contribué d'une manière considérable à t avancement do la science électrique par l'inventi n de divers instruments applicables à l'étude de l'électricité atmosphérique, tels que son électromètre en quart de cercle et son electromètre portatif; d'autres applicables à la télégraphie nousmarine le galvanomètre miroir et le siphon enregistreur. On lui doit également d'importants travaux sur le magnétisme et sur la nature de la chaleur, qu'il nous est impossible d'indiquer avec quelque détail. Parmi les nombreux mémoires qu'il a publiés dans le Philoaophical Magazine et autres recueils spéciaux, nous citerons Effets thermaux des fluides en mouvement; Thcoire mathématique de l'élasticité; la Densité de la terre; Détermination de. la position d'un navire en mer par l'observation des altitudes; Abord causé par la vibralion, etc. Après le succès de l'immersion du câble atlantique de 1866, auquel il avait beaucoup contribué, il fut creé chevalier et la cité de Glasgow lui decerna le droit de bourgeoisie, honneurs civiques bientôt suivis par les honneurs universitaires dont disposent Dublin, Cambridge, Edimbourg et Oxford. Sir William est membre des Sociétés rovales de Londres et d'Bdimbourg, et reçut de la première une médaille royale et de la seconde le prix Keith; il a présidé l'aqqemblée annuelle de l'Association britannique à Edimbourg, en 1871. et a eté président de la Société géologiqne de Glasgow en 1872. Le 27 février 1877, la Société des sciences (Societe des Quarante) d'Italie décernait à sir William Thomson le prix Carlo Matteucci, destiné au compatriote ou à l'e- tranger qui a le plus contribué a l'avancement des sciences par ses écrits ou ses découvertes. Elu membre associé étranger de l'Académie des sciences (Institut de France) en remplacement de von Raer, le 3 décembre f877, il présidait la sertion des sciences mathematiques et physiques a la réunion de l'Association britannique à York en septembre 1881, et faisait partie de la commission royale près l'exposition d'elertricite de Vienne en août 1883. Le premier volume de ses Metaphisical and Physical Papers, extraits de diverses sources, a ete publié en 1882. Sir William Thomson est commandeur de la Légion d'honneur.

THOMSON GASTON ARNOLD MARIE, homme politique français, né à Ôran le 29 janvier 1848. Il fit sin droit à Paris, s'occupa de journalisme, et entra à la réduction de la République francaise en 1873, puis devint secretaire de Gambetta. Il fut élu député dans la 2° circonscription de Constantine, à une elertion partielle qui eut lieu en avril 1877. et siégea au groupe de l'Union repnblicaine, juste le temps nécessaire p or faire partie dos 363 adversaires du cabinet de Rroglio. Reelu le 14 orcirconscriptions de Constantine et optait pour la tre, ce qui eut pour résultat l'élection de M. Treille dans la seconde. M. Gaston Thomson a été élu député de Constantine le 4 octobre 1885, et a voté l'expulsion des princes. Son frère, M. Charles THOMSON, successivement préfet de la Drôme et du Doubs, est devenu gouverneur de la Cochinchine française. Il est officier de la Légion d'honneur depuis le 4 décembre 1883.

THUREL, JULES Hxnuraa, ingénieur et homme politique français, né à Orgelet (Jura) le 20 août 1818. Ingenieur civil à Lons-le-Saulnier, M. Thurel était regardé. dans les dernières années de l'Empire, comme un des chefs de l'opposition démocratique dans son département, où il avait fait, notamment, une artive campagne antiplébiscitaire. Nommé maire de Lons-le-Saulnier le 6 septembre 1870, il était élu représentant du Jura à l'Assemblée nationale le 8 février 1871. Il siégea à gauche et vota les lois constitutionnelles. Elu sénateur du Jura le 30 janvier 1876, son mandat lui fut confirmé au renouvellement triennal du 5 janvier 1879, M. Thurel garda au Sénat la même attitude qu'à l'Assemblée nationale; il a vote l'expulsion des princes.

THYS, PAULINE, dame SÉBAULT, musicienne et femme de lettres française, née vers 1835, est fille d'un compo- siteur qui a donné quelques onvrages à l'Opéra-Comique. M1" Thys s'est fait connaitre de très bon me heure par la publication d'un assez grand nombre de romances et de chansonnettes qui eurent un certain succès dans les salons. On lui doit en outre la Pomme de Turquie, operette en un acte, aux Bouffes (1857), paroles et musique Quand Dieu eat dans le ménnge, Dieu le garde, un acte, exécuté dans un salos, et la Perruque du bailli, un acte. à la salle Herz, éga'ement paroles et musique (1860) le Pays de Cocagne, opéra comique en deue actes, écrit sur un poème de M. de Forges, au ThéâtreLyrique (1862); Manette, opera comique, paroles et musique, joué dans une représentation extraordindre, de jour, au Vaudeville (1865¡; le Mariaqe de Tabarin, roman lyrique, exécuté à la salle de l'Athenée les Trois Curiaces, com. en un acte; avec Saint-Germain 1867) le Livre du passé, comédie en un acte, au Vaudeville (1876)); le Fruit vert, opéra comique en trois actes, non représenté, etc. Mme Thvs-Sebault a aussi puhlie quelques romans, au nouvelles, tels que le Roman d'un curé, l'homme au grand nez, le Professer de bon sens, le Talisman, Mimi Fanchette, etc.

TIRARD, PIERRE EMMANUEL, homme politique français, ancien ministre, sénateur. né à henève, de parents français, le 27 septembre 1827, fit ses études à l'universite de cette ville. Venu à Paris à vingt ans. il entra dans l'administration des ponts et chaussées et y avait atteint le grade de chef de bureau lorsqu'il donna sa démission, en 1851. et fonda une maison de commission de bijouterie et orfèvrerie. M. Tirard prit une pare aetive à l'agitation électorale dans sa cir onscription, la troisième, aux élections générales de t869. en combattant avec ardeur dans les réunions publiques la candidature. désormais suspecte à l'opposition. du deputé sortant Il. Emile Ollivier. Après le 4 Septembre, il fut nommé maire provisoire du IIe arrondissem*nt et confirmé dans ces fonctions par le scrutin du 5 novembre suivant. Elu représentant de la Seine le trente-huitieme, le 8 fevrier 1871, il était à sa mairie le 18 mars et tentait tout à la fois d'y organiser la résistance et d'amener une entente entre le Comité central et le gouvernement il consentit uvec ses collegues, maires de Paris et députes de la Seine, aux élections municipales fixées au 26 mars parle Comité central, et fut élu membre de la Commune à cette date, mais donna sa démission aussitôt, en protestant, et se retira à Versailles, où il reprit son siege à l'extrèmegauche de l'Assemblee. M. Tilard a fait partie de plusieurs commissions importantes et pris la patole dans diverses discussions, principalement sur des questions économiques. En juillet 1872, il avait un duel avec un rédacteur du Gaulois, feu Francis Auhert. Aux éleclions genérales de 1876, après avoir obtenu au premier tour la majorité relative daas le premier arrnnuissem*nt de Paris, il était élu ai scrutin de ballottage du 5 mars, par 8,761 voix contre 3,148 obtenues par M. le marquis de Plœuc, sous-gouverneur de la Banque de France. L'un des 363 deputes qui votèrent un ordre du jour de blâme contre le ministère de Broglie-Fourtou, après le 16 mai 1877, il fut réélu le 14 octobre suivant à une énorme majorité. Il fit partie de la commission du tarif des douanes, dont il venait d'être elu président, lorsqu'il iut appele à remplacer M. Lepère au ministère de l'agriculture et du commerce, dans le cabinet Le Royer, le 5 mars 1879. portefeuille qu'il conserva dans le cabinet suivant, préside par M. Jules Ferry, avec lequel il se retira le 10 novembre suivant. Rentré aux affaires, avec lr portefeuille du commerce seul, dans le ministère preeidé par M. de Freycinet qui succéda au ministère Gambetta, le 30 janvier 1882, il prenait celui des finances dans le cabinet Duclerc, qui succeda à celui-ci (7 août). et le conservait dans le cabinet Fallières (29 janvier 1883) et dans le cabinet Jules Ferry, venu au pomoir le 21 février suivant et qui s'y est maintenu jusqu'au t9 mars 1885. -M. Tirard a été élu senateur inamovible,en remplacement d'Edouard Laboulaye, le 23 juin 1883. TISSANDIER, ALBERT CHARLES, architecte, dessinateur et aeronaute français, est ne à Anglure (Marne) le 1er octobre 1839. Elève de l'Ecole des Beaux-Arts, il l'atelier de M. André, il obtint, plusieurs médailles et le premier prix avec médaille d'or au concours public pour un Chàtean d'eau adossé à de grands réservoira, ouvert par la ville de Bourges, le 8 mai 1865. Il a été charge en conséquence de l'exécution des travaux et de tous les dessins nécessaires aux réservoirs et à la fontaine. Sousinspecteur aux travaux de la ville de Paris, il a eté pendant quelque temps attaché à l'agence du nouvel Opéra, sous les ordres de M. Charles Garnier. Pendant la guerre, M. Albert Tissandier, qui faisait son service dans les rangs de la garde nationale, obtint un congé pour sortir de Paris en ballon. Parti le 14 octobre 1870, à une heure, il atterrissait près de Nogent-sur-Seine à cinq heures et demie. Il fit ensuite, avec son frere, quelques essais de retour par voie aerienne dans la ville assiegée, mais sans succès il suivit alors, comme capitaine aux aerostiers militaires, l'armée de la Loire sous les ordres des gen raux d'Aurelle de Paladines, Chaozy et autres. Après son retour à Paris, il fut decore de la médaille militaire, le 28 octobre 1872. M. Albert Tissandier a fait, depuis cette epoque, plusieurs ascensions remarquables, notamment celles de longue durée du Zénith et de l'Univers, avec le colonel Laussédat. Il a exposé au Salon de Paris, comme architecte, plusieurs remarquables dessins au crayon représentant principalement des vues pittoresques de Paris Paris, oue prise des tours de Notre-Dame; Galerie du premier étape de l'une des tours de Notre-Dame Tours de Notre-Dame, cour des Reservoirs (1874); la Sainte-CAapelle et NotreDame; la Sainte-Chapelle, façade lalerale (1875) Saint-Nazaire de Carcassonne (1880); Portail de la facade sud de Notre-Dame de Parie (1883); Cathedrale de Laon, XIIIe siècle, fragment de l'étage supérieur d'une tour (1884J, etc. 11 a rapporte en outre de ses ascensions de nombreux paysages aériens dessines d'après nature. M. A. Tissandier a collabore, comme dessinateur, à un grand nombre de recueils périodiques et d'ouvrages scientifiques divers.

TISSANDIER, GASTON, chimiste et aeronaute français, frere du precédent, ne à Paris le 21 novembre i843, fit ses études au lycée Bonaparte, puis se tourna vers l'etude de la chimie, travailla pendant plusieurs années dans un laboratoire du Conservatoire des arts et métiers, puis fut nommé, en 1864, dirertenr du laboratoire d'essais et analystes chimiques de l'Union nationale,. où il fit, pendant huit années, tous les travaux de la Chambre syndicale des produits chimiques de Paris. C'est pendant cette periode qu'il entreprit ses observations metéorologiques et autres expériences aériennes. Son premier voyage aerien fut exécuté, avec M. J. Duruof(voy. renom), le 16 août 1868 à Calais, oùil s'eleva malgré le voisinage de la mer et ou, grâce à des courants aériens supei poses, habilement mis à profit, il put s'aventurer a deux reprises différentes au-dessus de l'Ocean, pour revenur deux fois sur 1. rivage. Depuis cette epoque, M. Gaston Tissandier n'a pas exécute moins de vingt-quatre voyages aériens, soit seul, soit avec son frère, M. Albert Tis-

sandier. Trois de ces ascensions ont été entreprises pendant la guerre pour sortir de Paris assiégé et pour tenter d'y revenir par la voie des airs. Ces ascensions ont été l'objet de plusieurs mémoires intéressants, insérés d ms les fompte.s rendus de l'Ars lémie des sciences. Plus tard, les vovages aériens de MM. Tissandier, Sivel et Croce-Spinelli, dans le ballon le ZénitA, ont attira l'attention de l'Europe entière. La première ascension du Zenilh (mars 1875) fut la plus longue qui eût été faite usque-là; elle dura près de vingt-quatre heures et valut à la science de curieuses observations. La deuxième (t5 avril 1875), qui a eu lieu à la plus grande altitude jusque-là atteinte par l'homme (8,600 metres), compte parmi les plus terribles catastrophes de l'histoire des Sivel, les inrortunés compagnons de M. Gaston Tissandier, qui n'a ete sauvé que par son tempérament particulier. En outre de ses travaux de chimie et de res expéditions aeriennes, M. Gaston Tissandier s'est fait connautre comme écrivain et comme professeur. On lui doit notamment Traité élémentaire de chimie, en collaboration avec M. Dehérain (4 vol. in-12. Harhette et Cie); quatre volumes de la BibliotAèque des Merveilles: l'Eau, la Houille, les Fossiles et la Photographie; l'Histoire de l'a'r (Hetzel les Voyages aériens, en collaboration avec MM. Glamher, Flammarion et Fonvielle, i lust es par M. Albert Tissandier; En ballon pendant le siège de Paris, souvenirs d'un aéronaute (Dentu): les Ballons dirigeable.. (Dentu); Simples notions sur les ballons (De- caux) les Martyrs de la science (1879); les Récréations scientifiques, récompenses d'un prix Montyon (1883), etc. M. Gaston Tissandier est, depuis 1866. un des collab irateurs assidus du Magasin pittoresque et de quelques autres publications. En 1873. il fonda le journal la Nature, revue des sciences illustrée, remarquable publication qu'il rédige, depuis rettt époque, avec le concours de savants eminents. M. Gaston Tissandier a fait un grand nombre de conferences, soit à Paris, soit en province. On lui doit, en outre, quelques travaux scien- tifiques originaux de chimie et de météorolngie, qui ont été l'objet de notes adressées à l'Academie des sciences. Ses études sur l'Acide carbonique de l'air, sur les Tous- ont surtout attiré fnttention du monde savant. Enfin, il s'est beaucoup occupé, dans ces dernières années, de la dirertion des ballons, surtou de l'application du moteur électrique à l'actionnement de l'hélice Propulsive, et par des expériences, faites depuis 1883, a prouvé du moins que le problème n'est pas insoluble.

M. Gaston Tissandier est professeur 1 l'Association polytechnique, membre de la Société chimique de Paris, de la Société météorologique de France, etc. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 15 nov. 1872. TISSERAND, FRANÇOIS FÉLIX, astronome français, membre de l'Institut, ne à Paris le 15 janvier 1846. Elève de l'Ecole normale supérieure, il se fit recevoir agrégé en 1866 et docteur es sciences, puis entra à l'Observatoire de Paris comme astronome-adjoint. Nommé, en 1873, directeur de l'observatoire et professeur d'astronomie à la faculté de Toulouse, il fut attache, l'annee suivante, comme astronome en second. à la mission dirigée par M. Janssen pour l'observation du passage de Venus sur le soleil, au Japon (9 décembre 1874). M. Tisserand avait été élu, en février précédent, correspondant de l'Arademie des sciences; il fut élu membre titulaire de ce corps savant le 18 mars 1878, en remplacement de Leverrier, au premier tour, par 32 voix sur 55 votants, quoique présenté seulement le second par la section d'astronomie et nommé, la même année, membre du Bureau des longitudes, dont il est devenu secrétairetrésorier. Il a ete élu correspondant de l'Académie des scien es de Saint-Petetsbourg en janvier 1884. M. Tisserand a publie, dans les Comptes rendus de l'Academie des s'iences, un grand nombre de mémoires sur des observations astronomiques. Il est chevalier de la Legion d'honneur depuis 1874.

TISSOT, VICTOR, littérateur suisse, né à Fribourg en 1845, fit ses études aux universités de Tubingen et de Vienne, et vint à Paris en 1867. D'abord employé de commerce, il collabora au Courrier frança s de Vermore[ et à la Revue populaire, puis devint professeur à Genève et enfin rédacteur en chet de la Ga:ette de Lausanne. De Lausanne, il envoyait des articles à divers recueils periodiques parisiens, notamment à la Revue contemporaine, à la Revue de France, au Correspondant. S'etant ainsi prépare les voies, il revint à Paris, où il se fixa, en 1874. On doit à M. Victor Tissot: les Beaux-arts en Suisse ( 1869); A la. recherche du bonheur, contes et nouvelles traduits de l'allemand (1871); le Congrès de la paix et de la liberté, cinquième représentation, donnée à Lausanne en septembre 1871 (1872); Voyaqe au paya des milliards, scènes humoristiques de la vie en Prusse apres l'encaissem*nt de l'indemnité de guerre pavée par la France, parues d'abord dans la Revue de France et que Dentu eut bien de la peine à se décider à pubher en volume, loin de prevoir le succès étourdissant qui accueillit cet ouvrage (1875); les Prussiens en Allemagne et Voyage aux pays annexés (1876); la Societe et les mœurs allemandes. traduit de l'allemand (1877); Vienne et la vie viennoise (1878); la Comtesse de bfontretout et les Mysteres de berlm. deux parties formant les Aventures de Gaspard von der Gomm, avec M. Constant Amero (1879): Voyage au pays des Tziganes (1880); Russes et Allemands la Russie rouge, avec M. C. Amero (1881); Aventures de trois fugitifs en Sibérie, avec le même collaborateur; la Russie et les Russes, indiscrétions de voyage (1882); Contrées mys- terieuses et peuples inconnus, avec M. C. Amaro; l'Alle- magne amoureuse (1884); Curiosités de l'Allemagne (1885), etc.

TISZA DE BOROSJENÔ, KOLOMAN, homme d'Etat hongrois ne en 1830 à Geszt. Apres de solides etudes, il entrait au miuistere de 1 instruction publique ayant à

peine dix-huit ans, et quelques semaines seulement avant la révolution de 1848. Il entreprit alors un vovago à l'étranger et ne revint en Hongrie qu'après la pacification. Elu député de la diète de Pesth après le rescrit imperial de 1860, qui rendait l'autonomie la Hongrie, M. Tisza siégea au rentre gauche, à la tête duquel il remplaçait, l'année suivante, le comte T leki. Nommé ministre de l'intérieur en mars 1875, M. Tisza devenait président du conseil en octobre suivant, Il donnait sa démission, avec ses coliègues, en octobre 1878, à la suite de difficultés suscitées par l'occupation de la Bosnie et de l'Herzégovine; mais il revenait au pouvoir en décpmbre de la même année, et est encore aujourd'hui (1886), ministre de l'intérieur et président du cabinet hongrois.

TOLAIN, Humai LOUIS, homme politique français, sénateur, ne à Paris le 18 juin 1828. Fils d ouvriers, M. Tolain apprit f rt jeune l'état de ciseleur, et devint rapidement un excellent ouvrier, quoiqu'il employât ses loisirs à l'étude des questions sociales et rollaborfft çà et là à quelques publications périodiques. En 1861, il futnommé secrétaire-adjoint de la commission ouvrière pour l'Exl position de Londres, et fut un des délégués envoyés par !e gouvernement à cette exposition pour y étudier les progrès de l'industrie du monde entier, et chercher les moyens d'en faire profiter l'industrie française. L'année suivante, M. Tolain, après avoir pris une part active à l'agitation électorale à Parie, retournait à Londres, et assistait au meeting de Saint-James en faveur de la Pologne. Aux éle-tions complementaires nécessitées, en 1864, par la retraite des inassermentés, M. Tolain fnt porté comme randidat ouvrier dans la 5* circonscription, contre Garnier-Pagès; mais il n'obtint qu'un nombre de voix dérisoire. Le 26 septembre suivant, il assistait au meeting des ouvriers de toutes les nations, réunis à Saint-Martin's Hall, où furent jetées les bases de l'Assoriation internationale des travailleurs, et créait a Paris, à son retour, un bureau de correspondance de cette societé, dont le comité central siégeait à Londres. M. Tolain assista ensuite, comme représentant de la sertion parisienne, aux congrès de l'Internationale tenus dans diverses villes de l'Europe chaque année, jusqu'en 1869. Il s'y fit surtout remarquer par sa défense ener- gique du principe de la propriété individuelle. Averti par les voies ordinaires de l'existence de la section parisienne de l'Internationale, le gouvernement n'avait rien dit jusqu'en 1868. A cette date, il s'avisa de poursuivre les membres du bureau, sous la prévention de société secrète. M. Tolain présenta lui-même sa défense et celle de ses collègues, qui furent avec lui condamnés individuellement à 100 francs d'amende. La dissolution de cette, section parisienne ayant été prononcée, M. Tolain ne parait plus s'y interesser ostensiblement, quoiqu'il signe, au commencement de la guerre, un manifeste aux ouvriers allemands, qui lui attire des poursuites nouvelles, mais entravées bientôt par les événements. Entré, dans les derniers temps, chez un grand industriel du faubourg du Temple, ou il était chargé de la correspondance, M. Tolain prit une grande part aux réunions publiques organisées sous l'empire de la nouvelle loi, depuis 1 868. Après le 4 septembre 1870, il fut elu membre du comité de vigilance et d'armement du XIe arrondissem*nt, puis, adjoint au maire aux élections du 5 novembre. Le 8 février 1871, il était élu represen- tant de la Seine, le trente-deuxième. Il fit avec ses collègues de vains efforts, après le 18 mars, pour obtenir du Comité central la remise de l'autorité aux mains des municipalités régulièrement élues, et se retira en conséquence à Versailles, où il reprit son siege à l'A ssemblee. Son attitude en face de l'insurrection le fit de ·reter d'arcusation par la Commune, et exclure de l'Internationale par ceux de. ses membres auxquels l'Internationale doit justement sa perte. M. Tolain a pris une part importante aux discussions de l'Assemblée, principalement dans les questions économiques, avec une comp tence que ses adversaires les plus resolus ont été forcés de reconnnitre, et a pronon"é, en mars 1872, un discours extrêmement remarquable pour combattre la loi contre l'luteruationale. Aux élections senatoriales de la Seine, M. Tolain fut élu le deuxième sur cinq, au premier tour (e0 janvier 1876); il prit place à l'extrême gaurhe du Senat et lit dans cette assemblée, un peu différente de l'autre, la démonstration victorieuse de cette vérité, qu'on peut être un homme politique dans l'acception scientifique du mot, bien qu'on ait commencé par être un simple ouvrier. Il a été réélu au renouvellement de la représentation sénatoriale de la Seine, le 8 janvier t882. M. Tolain a signé ou appuyé de sa parole les diverses propositions d'amnistie plenière; il a voté l'expulsion des princes. M. Tolain a collaboré à divers journaux; nous citerons le Panthéon des ouvriers (1858); la Tribune des travailleurs ( 1865); le Courrier français (1867-68); la Réforme (1869-70), etc. Il a été, en 1876-77, le directeur politique du Ralliement.

TONDU, JACQUES CHARLES HENRI, homme pnlitiqne français, ne à Pont-de-Veyle (Ain) le 26 mai 1827. No- taire honoraire, ancien maire de sa commune, M. Tondu fut élu députe de la te circonscription de Bourg le 20 février 1876, contre M. le comte Lehon, bonapartiste, et siégea à gauche. II a été réélu. contre le même concurrent, le 14 octobre 1877, par 8.898 voix contre 992, et élu de nouveau par la même circonscription le 21 août 1881. M. Tondu a été élu depute de l'Ain le 4 octobre 1885, et a vote l'expulsion totale des princes.

TOOLE, JOHN LAURENCE, acteur anglais, né à Londres le 12 mars 1830, fut élevé à l'ecole de la Cité, et entra ensuite, comme commis, chez un négociant en vins. Mais, irresistiblement attire vers le thpâtre, il ne tarda pas d quitter son emploi, fréquenta le « City H strionie Club », où il sut faire apprécier ses dispositions variables pour la scène, et, siisissant une occasion opportune, parut pour la prem ère fois en public au théâtre de Haymarket, le 22 juillet 1852, dans une représentation au benefice

de M. F. Webster. Ayant subi cette épreuve avec succès il obtint un engagement au théâtre de la Reine, à Dublin; puis joua successivement à Belfast, Edimbourg et Glasgow, et remporta à la fin de grands succès. En 1854, M. Toole fut engagé au théâtre Saint-James par M. Seymour; il y remplit des rôles comiques très divers avec un succès toujours grandissant; puis il passa au Lyteum, avec son ancien directeur de province, M. C. Dillon, et entra avec Webster au nouveau théâtre d'Adel- phi dès l'ouverture (1858), pour y remplir les premiers rôles comiques. M. Toole excelle surtout dans les rôles où prédomine le fontraste pathétique du rire et des larmes, tels que celui de Caleb Plummer, dans le Grillon du foyer, pièce tirée de la nouvelle de Dickens, oit celui de Joe Bright, du drame intitulé: A travers le feu et i'eau. En dehors des saisons de Londres, il a fait regulièrement, pendant plusieurs années, de fructu 'uses tournées en province, ou il n'est pas moins apprécie que dans la métropole. Parti pour une tournée artistique aux Etats-Unis en 1874, M. Toole débutait au theâtre Wallack, New-York, le 17 août de cette année. il rentrait à la Gaité de Londres en novembre 1875; enfin, à la fin de 1880, il prenait la direction du Folly-Theatre devenu le Toole's Théâtre, après avoir été reconstruit, réagencé de fond en comble, et naturellement rebaptisé.

TORRES CAICEDO, JOSÉ MARIA, littérateur et diplomate colombien, né à Bogota le 30 mars 1830. Dès 1847, M. Torres Caicedo publiait, dans les journaux de sa ville natale, capitale de la république de Colombie, des poésies remarquées. Il fit en outre une vive opposition au gouvernement dans El Progresso et El Dia; le combattit même les armes à la main, et fut grièvement blessé. Députe an Congrès grenadin, puis secrétaire de légation à Londres et à Pans, Il est devenu chargé d'affaires du Venezuela. auprès des gouvernements de la do ces fonctions vers f864 ministre plénipotentiaire de la republique de San Salvador à Paris (1872). M. Torres Caicedo est membre de la Société zoologique d'acclimatation, de la Société de géographie, de la Société d'économie politique, et d'une foule d'autres corps savants d'Europe et d'Amerique et a été elu correspondant de l'Institut de France (Académie des sciences morales et politiques) en mai 1872. Il a été quelque temps rédacteur en chef du Correo de Ultramar, journal hispano- américain publie à Paris, et a collaboré à divers autres journaux de même destination, publies en Europe. Outre un volume de poésies intitule: Reliqion, Patria y Amor, on cite de M. José M. Torres Caicedo: Ensayos biograficos y de critica literaria(l863, 2 vol.); les Prin- cipes de 1789 en Amérique (1870); Misideas y vais prixcipios (1876), etc. Commissaire general du San Salvador à l'Exposition universelle de 1878, M. Torres Cairedo, commandeur de la Légion d'honneur depuis 1871, a eté promu grand officier de l'ordre à cette occasion. TOULMOUCHE, AUGUSTE, peintre français, élève de Gleyra, est ne à Nantes en 1829. On rite principalement de cet artiste qui, après avoir hésite quelque temps, s'est fait une grande réputation dans la peinture de genre: JosepA et la femme de Putiphar (1852); Aprea le déjeuner le Premier pas (1853); la Leçon, la Terrasse (1855); Un baiser (f857J; la Prière, le Châ- teau de cartes (l859J; le Premier chagrin, le Sommeil, la Montre (1861); le Repos, le Coin du feu (1963); la Confidence, un Lendemain de bal (1864); le Fruit défendu, la Première visite (1865); Un mariage de raison (1866); le Lilas blanc (1867); Un dernier coup d'œil, Un jour de fête (/868); la Lettre d'amour, la Toilelte dit matin (1869) l'Heure du rendez-vous (1872); l'Hiver (1878); le Livre sérieux (1874 Flirtation, l'Eté (1876); la Rose (f878J; le Miroir, etc. (1878, Exp. univ.); Dans la serre, le Billet (1883); Tête à téte (1884); le Depart le Refour (1885); Portraits de Mlle Marie Devoyod et de Mme Rose Caron (1886); d'autres Portraits, etc. M. Toulmouche a obtenu une médaille de 3- classe en 1852. le rappel en 1859, une medaille de 2° classe en 1861 et une de 3° classe à l'Exposition universelle de 1878; il a été décore de la Légion d'honneur en 1870.

TRAVERS, JULIEN GILLES, littérateur français, né à Valognes le 31 janvier 1802. M. J. Travers entra de bonne heure dans l'enseignement, professa dans divers collèges et devint principal du college communal de Falaise en 1832. Reçu docteur ès lettres en f837, il était appelé à la faculté des lettres de Caen en 1839, commo suppléant, et y devenait trois ans plus tard professeur de littérature latine. Il conserva cette chaire jusqu'en 1856, époque à laquelle il a pris sa retraite. M. J. Travers a dirige la publication de l'Annuaire de la Manche depuis 1829 et celle du Balletin de l'instruction publique et des sociétes savantes de l'academie de Caen, dont il fut nommé secrétaire en 1839, depuis cette époque. Il est membre de diverses sociétés savantes départementales et a collaboré à la Normandie illustrée, à l'Encyclopédie des gens du monde, à la Nouvelle biographie generale et autres publications encyclopédiques, li a publié à part: les Algériennes, poésies (1827); une traduction d'Arnobe pour la Bibliothèque latine-française de Ch. Panckoucke, et une edition des Vaux-de-Vire, d'Olivier Basselin (1833) les Distiques de Muret, imités en quatrains français (i83t); une édition des Œuvres poetiques de Boileau, De l'avenir de la litté- rature française, thèse et Deuil, poésies (1837); Gerbes glanées, poésies (1859-64, 4 vol.); la Pitié sous la Terreur, drame envers (1869), etc., etc. M. Julien Travers a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 6 novembre 1876.

TREILLE, A., homme politique français, médecin, né vers 1843. Reçu docteur en 1869, il s'établit à Constantine (Algérie). Conseiller géneral depuis 1879, il se présenta dans la 2° circonscription de Constantine apres option de M. Thomson, elu dans les deux, pour la 1re, le

4 décembre 1881, et fut élu député. Il n été réélu le 4 octobre et a siégé Il gauche dans les doux législatures. M. Treille, qui n'a guère pris de part active, aux débats de la Chambre, qu'aux discussions intéressant l'Algérie, a voté l'expulsion des princes.

TREVELYAN, GEORGE OTTO, homme politique anglais, né à Rothley Temple, dans le comte de Leicester le 20 juillet 1838, fit ses études au collège d'Harrow et à l'université de Cambridge, et entra presque aussitôt dans la carrière politique. Elu, comme candidat libéral, représentant da Tynemouth àla Chambre des communes, en 1865, puis par un autre collège en 1868, il entrait au mois de décembre suivant, sous l'administration de M. Gladstone, à l'Amirauté, comme « lord risil n, mais il donnait sa démission en juillet 1870. M. Trevclyan s'est fait remarquer à cette époque, tant à la Chambre qu'au dehors, par sa propagande en faveur de l'épuration de l'armée, et en particulier pour l'abolition de l'achat des grades. Nommé secrétaire parlementaire à l'Amirauté en novembre 1880, il etait appelé à succéder, comme secrétaire en chef pour l'Irlande, à lord Frederick Cavendish, assassiné (9 mai 1882). Il conserva ce p mie jusqu'à la chute de son parti, et prit celui de secrétaire d'Etat pour l'Ecosse dans le dernier cabinet Gladstone (février Ï886); mais il donna sa démission en mai suivant, à l'occasion de la presentation des « bills irlandais ». — M. Trevelvan a publié Letters of a Competition Wallah (l864); Cawnpore (f865J; The Ladiea in Parliament, and others pieces (/869); The Life and Lettere of lord Macaulay, son oncle maternel (1876. 2 vol ); The Early History of Charles lames Fox (1880).

TRÉVENEUC (comte de), HENRI Louis MARIE, homme politique français, senateur, ne à Saint-Brieuc le t3 septembre 1815. Entré à Saint-Cyr en 1834, il en fut expulsé l'année suivante, pour avoir pris part au complot d'avril et incorporé comme simple soldat dans un régiment de ligne. Il n'y resta que peu de temps, abandonna la carrière et suivit les cours d'architecture de l'Ecole des Beaux-Arts. Il y renonça en 1837, fit son droit et prit le grade de licencié. Retourné dans sa famille, dont les convictions légitimistes étaient si peu d'accord avec ses propres idées, M. de Tréveneuc se porta candidat à l'Assemblée constituante après la révolution de Fevrier et fut elu, le quatrième sur seize, représentant des Côtesdu-Nord. Il vota généralement avec le parti Cavaignac et est l'auteur de 1 ordre du jour voté par l'Assemblée le 30 novembre, approuvant les « mesures de precaution prises par le gouvernement pour assurer la liberté du Saint-Père », mais réservant l'avenir. Reélu à la Législative en tête de la liste, il prit place cette fois sur les bancs de la majorité réactionnaire. Le 2 décembre 185t, il protesta contre le coup d'Etat à la mairie du X- arrondissem*nt, fut arrêté et conduit à Vincennes. Rendu à la liberté na bout de quelques jours, M. de Tréveneuc vécut dans la vie privée jusqu'aux élections du 8 février 1871. Il fut élu à cette date représentant des Côtes-du- Nord à l'Assemblee nationale, le deuxième sur treize, siégea à la droite et se fit inscrire à la réunion des Réservoirs. il a attaché son nom à une loi autorisant les Conseils généraux, dans le cas où l'Assemblée serait empêchée de se reunir pnur cause insurrectionnelle, à la remplacer par des délégués pris dans leur sein. La loi Tréveneuc a eté votée en février 1872. M. le comte de .Treveneuc a été élu sénateur des Côtes-du-Nord le 30 janvier 1876, le deuxième sur quatre; il a eté reelu le troisième, au renouvellement triennal du 25 janvier 1835. TRIBERT, Louis PIERRE, homme politique français, sénateur, ne à Paris le 29 juin 1819. Il fit ses études au collège Bourbon, se rendit ensuite en Allemagne, où il fréquenta les universités, princip dément celle de Berlin, puis, poursuivant ses vovages, visita les principales contrees de l'Europe et du Nouveau-Monde. Il était membre du Conseil général des Deux-Sèvres, dunt son père avait été depute sous Louis-Philippe, lorsqu'il se presenta comme candidat de l'opposition dans ce département aux élections législatives de 1869, mais ce fut sans succès. Au commencement de la guerre de 1870, M. Tribert s'engagea dans un régiment de ligne avec lequel il assista aux combats de 1 Hay, Chevilly et la Ville-Evrard, fut fait prisonnier à cette dernière affaire et envoyé en Allemagne. Il y était encore, lorsque les éle -tions pour l'Assemblée nationale eurent lieu, le 8 février 1871, et n'en fut pas moins élu representant des Deux Sèvres. Il prit place au centre gauche et vota ordinairement avec la minorité républicaine. Elu sénateur inamovible par l'Assemblée le quarante-et-unieme sur soixante-quinze, au quatrième tour de scrutin, en décembre 1875, M. Tribert a vote en 1879 contre le retour du parlement d Paris, et en 1886 contre l'expulsion des princes.

TROCHU, Louis JULES, général français, ancien président du gouvernement de la Défense nationale, né à Belle-Isle en-Mer le 12 mars 1815. Elève de Saint-Cyr et de l'Ecolo d'application de Metz, il entrait dans l'artillerie en 1837 et était promu lieutenant en 1840 et capitaine en 1843. Il servit en cette qualité en Algérie, se distingua à Sidi-Yusuf et à Isly et, à la suite de cette dernière bataille, fut attache par le marérhal Bugeaud à son étatmajor. Promu chef d'escadron en 1846, lieutenant-colonel en 1853, il fit partie de l'armée d'Orient comme aide de camp du maréchal Saint-Arnaud, devint colonel au commencement de 1854 et général de brigade en novembre suivant. Au début de la campagne d Italie, en mai 1859, M. Trochu fut promu général de division. Après la conclusion de la paix, il fut attache au ministère de la guerre et fut chargé en 1866, apres Sadowa, des études relatives à la réorganisation de l'armee. Il a développé son svsteme dans un ouvrage intitulé l'Armée franraise en 1867, qui avait atteint sa vingtième edition en 18i0. Le maréchal Niel, qui faisait grand cas de sec talents d'org'unisateur, avait recommande le general Trochu pour lui succéder au ministère; mais le general Trochu était véhémentement soupçonné d'orléanisme, et ce fut le gé-

néral Lebœuf qui prit le portefeuille de la guerre. Or, si le général Trochu était d'accord avec le marechal Niel sur la question de reorganisatinn, c'était une raison pour qu'il fût en désaccord absolu avec son successeur, qu'il alla remplacer dans son commandement à Toulouse. Mais, quelles que soient les fautes commises par le genéral Trochu pendant le siège de Paris, n'est-on pas fondé à croire qu'il en eût commis de beauc up moins lourdes que le successeur du maréchal Niel au ministère de la guerre, s'il eût été à sa place ? — Tenu systematiquement à l'écart au début de la guerre, nos premiers desastres ramenèrent l'attention de son côté, et il fut même un moment question de lui pour le portefeuille de la guerre dans le ministère du 10 août (1870). Le comte de Palikao, qui lui fut preféré, comme on sait, lui conlia l'organisation d'un corps d'armée en formation au camp de Châlons et là, le 17 août, l'empereur le nommait gouverneur de Paris. Alors commença cette série de proclamations pleines d'emphase au peuple de Paris, beaucoup trop longues et trop nombreuses pour que le peuple en question ne finît pas par s'en lasser et pour qu'il nous soit possible de nous y arrêter. Les mesures ordonnées au début par le gouvernement de Paris sont d'ailleurs toutes remarquables par l'apparence radicale qu'elles affectent, mais il semblait qu'il lui suffit de les avoir ordonnées quant à l'execution, il ne s'en occupait bientôt plus. Les Allemands domiciliés à Paris ne (urent expulsés qu'en partie, et nous passâmes pour nous en être scrupuleusem*nt débarrassés; l'arrête sur les bouches inutiles ne reçut même pas un commencement d'exécution, et ainsi des autres. Cependant. les événements marchaient; le 3 septembre, la nouvelle du désastre de Sedan lui étant connue, l'impératrice regente, à qui le genéral Trochu avait engage quelques jours auparavant sa parole « de Breton, de catholique et de soldat »I fit appeler en toute hâte le gouverneur de Paris. Il arriva le lendemain, lorsqu'il était trop tard pour autre chose que la formation d'un gouvernement provisoire, dans lequel, une place lui ayant été offerte, il exigea la première, et l'obtint aisément.

Nous ne pouvons refaire ici l'histoire lamentible du siège de Paris, de ces sorties rares, faites à contre-cmur, par depit, et organisées en conséquence; dans lesquelles des prodiges de valeur ont été accomplis en pure perte, et le sang des plus braves versé inutilement; tandis que le président du gouvernement de la Défense nationale, la tête plongée dans ses mains, écrasé par le poids d'une responsabilité dont son orgueil l'avait charge et l'empêchait de se débarrasser au profit d'un plus capable, n'ouvrait même pas les dépêches qui couvraient son bureau, tout en protestant que tout ce qui arrivait était prévu et entrait dans son plan, sur lequel son testament, déposé avec éclat chez un notaire de Paris, éclairera peut-être nos petit*-enfants. En tout cas, celui qui déclarait la résistance de Paris une « folie héroïque n'avait evidemment aucune confiance dans le résultat et avait la plus grande hâte de voir l'accès termine, n'importe à quel prix. Après la désastreuse sortie du 19 janvier, où nous vîmes le succès de si près, quelques bataillons de la garde nationale vinrent protester sur la place de l'Hôtel de Ville et demander la destitution du général Trochu. C'était le 22 janvier; ç'aurait été le 20, sans l'affreux temps qu'il faisait ce jour-là. On sait ce qui s'y passa. On sait moins, sans doute, que les fusils des vrais gardes nationaux masses sur la place n'étaient pas charges. Nous avons vu nous même les officiers de ces bataillons faire décharger ceux des fusils de leurs hommes qui l'etaient, maigre les provocations des mobiles enfermés dans l'Hôtel de Ville, ouvrant à chaque instant les fenêtres et faisant le simulacre de tirer sur la foule. — Nous n'ignorons pas le desaccord qu'il il peut y avoir entre ce que nous avons vu et ce qui a été officiellement publie, mais ce n'est pas notre faute. Le 8 janvier, contraint par des manifestations de l'opinion publique dont il était impossible de dénaturer le sens, le generat Trochu déclare, dans une de ses innombrables proclamations, que « le gouverneur de Paris ne capitulera pae. » En conséquence, il signait le decret supprimant les fonctions de gouverneur de Paris quelques jours avant que le generai Vinny, commandant en chef l'armée de Paris, signât la capitulation. Nous regrettons d'être obligé de le dire, mais tout M. Trochu est là. Après que le douloureux évenement se fut accompli, M. Trochu fut attaqué avec véhémence et traite avec le mépris le moins dissimule par toute la presse parisienne. sans distinction de nuance politique. C'est que, dans quelque situation qu'il se soit trouve, il s'est toujours empressé de prendre avec chaleur des engagement trop tôt oublies; c'est qu'on ne l'a jamais tU que dans une attitude équivoque, dès qu'il fut le chef. Malgré son orgueil maladif, le général Trochu est visiblement incapable de diriger non un peloton, mais une simple escouade, quoique sans doute très ferré sur la theorie; et il s'ecoute parler avec trop de complaisance pour se rappeler ce qu'il a dit ou que c'est lui qui l'a dit. Dans la pétition qu'il adressait à l'Assemblée en juillet 1873, il dit s'abstenir « quelquefois par dédain » de repondre aux attaques. Il est aisé de parler de dédain à ceux qui n'ont pas la responsabilité de leurs actes. Il y a des responsabilités sévères inscrites dans la loi pour tout depositaire négligent; mais si le depôt n'est que la fortune, l'honneur et le sang d'une grande nation, il est rare que la négligence entraîne des conséquences bien graves pour celui qui s'en est chargé sans consulter ses forces et simplement pour satisfaire son ambition.

Cependant, si le général Trochu avait un plan douteux, Gambetta, lui, en avait un très net enflammer de son ardeur patriotique la province atterrée par nos revers et désespérant du succès. Il fit donc le tableau le plus enthousia.qte de l' « héroïque folie » des Parisiens et ne tant pas en éloges sur celui qui était d leur tète. Les elections du 8 fevrier se firent sur cette impression le général Trochu fut élu représentant à l'Assemblee nationale par huit départements et opta pour le Morbihin. 11 avait d'abord refusé toute candidature, puis était revenu

sur rette décision que personne ne sollicitait; il exprima ensuite son intention arrêtée de rentrer dans l'obscurité. Il prit place au centre dr it, vota notamment contre le retour de l'Assemblee à Paris, prit la parole pour appuyer la demande d'enquête sur le gouvernement du 4 Septembre, pour demander que le service obli gat ire hit une vérité dans la loi militaire, etc., et donna sa demission en juillet 187!. Le 16 janvier 1873, il prenait sa retraite.

M. le général Trochu a publié, outre l'ouvrage cité plus haut, une sorte de mémoire pour la défense de sps propres actes et de ceux du gouvernement de la Defense nationale. intitulé Pour la vérité et pour la justice (1873). Il avait obtenu, en mars 1872, un jugement pour delit d'outrage contre le journal le Figaro. Il a depuis vécu dans la retraite. Membre du Conseil géneral du Morbihan, il donnait sa démission de ces fonctions en même temps que de celles de représentant, ou à peu près. M. Trochu est grnnd-officier de la Légion d'honneur depuis 1861. Il a publié depuis l'Armée française en 1879, par un officier en retraite (1879).

TROLLOPE, THOMAS ADOLPHUS, littérateur anglais, fils de la celebre romancière, Mrs Frances Trollope, morte en octobre 1863, est né le 29 avril 1810 et a fait ses études au collège de Winchester et à l'université d'Oxford. 11 voyagea en France, où il résida quelque gne suivis de deux autres sur la France occidentale, en 1841. Il prit ensuite résidence à Florence et écrivit toute une série d'ouvrages relatifs à l'histoire de l'Itnlie. Nous citerons Impressions d'un voyageur en Italie (1850); la Jeunesse de Catherine de Médicia (1856); une Décade de femmes italiennes; la Toscane en 1849 (1859); Filippo Strozzi, épisode des derniers jours de l'antique liberté italienne; Paul le pape et Paul le moine (1860); la Beata, roman (1861); Voyage de carême dans l'Ombrie et les Marches; Marietta, roman (1862); Giulio Malatesta (1863); Bep le conscrit, la Chaase de Lmdiefarn, romans (1864); Histoire de la république de Florence, depuia les premiers temps de la Commune jusqu'à la chute de la Réoublique en 1531 (1865, 4 vol.) Gemma (1866); le Château d'Artinqall (1867); le Rêve, Leonora Casoloni (1868); les Garstanqs de Garstang-Grange(1869); l'Abbaye de Burnton (1871); une Vie de Pie IX en 2 vol. (1877), etc. — M. Adolphe Trollope est un actif collaborateur à la presse périodique. TROOST, Louis JOSEPM, chimiste français, membre de l'Institut, né à Paris le 17 octobre 1825. Elève de l'Eoole normale supérieure, dans la section des sciences, il était reçu agrège en 1851 et docteur ès sciences en 1857, puis nomme professeur de chimie au lyrce Bonaparte. Nomme maitre des conférences à l'Ecole normale en 1868, il était appelé à la chaire de chimie de la faculté des sciences de Paris en 1874. M. Troost a été elu membre de l'Academie des sciences, en remplacement de Wurtz, le 7 juillet 1884. Décore de la Légion d'honneur, il a été promu officier le 10 juillet 1886. — Outre de nombreux mem ires insérés dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, les Annales de chimie et de physique, le recueil de la Sorieté chimique, etc., on rite de M. Troost Recherches sur le lithium et ses composes, sa thèse de doctorat (1857); un Précis de chimie (1863) et un Traite élémentaire de chimie (1865), onvrages très estimes et qui ont eu plusieurs éditions la traduction du Traité pratique d'analyse chintique de Woehler (1865 Un laboratoire de chimie au XVIIe siècle. Scheele (1866), etc.

TROUARD-RIOLLE, AUGUSTE PIERHE, homme politique français, magistrat, né à Dieppe le 19 mai 1824. il fit son droit à Paris, prit le grade de licencie en 1846 et s'inscrivit au barreau. En 1852, il prit la direction d'une étude d'avoué à Rouen, la quitta en l862 et se fit inscrire au barreau de sa ville natale. En 1871, M. Trouard-Riolle était élu conseiller général de la Seine-Inferieure, où il n'a pas cessé depuis de representer le canton de Dieppe, comme candidat républicain. Il fut nommé juge suppléant en 1876 et en f878 juge au tribunal de konen. Elu député de la seconde circonscription de Dieppe le 15 juin 1879, en remplacement de M. Lebourgeois, décedé, il s'inscrivit au groupe de la gauche républicaine et fut réelu sans concurrent le 21 août 1881. M. Tronard-Riolle a été élu députe de la Seine-Inférieure le 4 octobre 1885 et a vote l'expulsion des princes.

TROUBAT, JULES, litterateur français, né à Montpellier le 19 septembre 1836, y fit ses études. Il vint à Paria en 1858, muni de son diplôme de bachelier es lettres et sp y lia bientôt avec M. Champfleury, qu'il avait delà vu à Montpellier. M. Champfleury lui ft faire des recherches pour lui à la Bibliothèque nationale et le présenta à M. Arsène Houssaye, qui le chargea des comptes rendus des ventes de tableaux à l'hôtel Drouot pour l'Artiste (sous le pseudonyme de Herand). Enfin ce fut chez M. Chamlfieury qu'en 1861 le docteur Veyne, nmi et médecin de Sainte-Beuve, vint le chercher pour le présenter à l'illustre académicien, qui avait alors besoin d'un nouveau secrétaire. M. Trouhat resta aupres de Sainte-Beuve jusqu'à sa mort (13octobre 1869). — L ancien secrétaire se voua des lors à la mémoire de son maitre, qui l'avait fait son légataire universel et run de ses exécuteurs testamentaires, Il a combattu en son honneur. notamment contre le vicomte d'Haussonville; il t réfuté particulièrement un livre de ce dernier dans une Vie de Sainte-Beuve publiée en tète d'une édition définitive, en deux volumes, du Tableau de la poésie francaise au XVIe siècle (Paris, Lemerre). On a aussi de M. Troubat un volume inhtule Souvemrs et indiscrétions. Le diner du vendredi-saint. Mais une mission non moins delicate et dont il s'est acquitté de son mieux, a été de continuer la publication des œuvres posthumes de Sainte-Beuve: il a mis des notes et des préfaces à quelques-unes. La dernière de ces publications a eté la Correspondance genérale du célèbre ecrivain.

En dehors de ces travaux, M, Troubat a publié une édition des Œuvres choisies de Piron, avec une analyse de son théâtre et des notes (1866); Hiatoire de Jean l'ont pris, conte languedocien du XVIII" siècle, traduit de l'abbé l'avre et précédé d'une notice (1877); le Gabach, type populaire du Midi. la Dans du chevalet, d'après un vase antitque du mutée. de Béziers; Plume et Pinceau, études de littérature et d'art (1878), etc. M. Troubat a écrit dans divers journaux et recueils périodiques: In Revue poditique et littéraire, la Chronique des arts. l'Evénement, l'Art, la Vie littéraire, la Renaissance de 1872, etc., etc. Pendant le siège de Paris il envoyait des articles patriotiques an Combat, ce qui fut cause plus tard d'une dénonciation contre lui dans les journaux réactionnaires, à la rhute de la Commune. Cette dénonciation resta sans effet. Il a enfin donné à la République du Midi des chroniques hebdomadaires et littéraires. — M. Champfleury a dédié son livre sur les Chats à M. Troubat, et Sainte-Beuve lui a consacré quelques lignes affectueuses dans l'article sur ses secrétaires qui termine le tome IV de ses Nouveaux lundis. M. Troubat était attaché, comme secrétaire, à la librairie Dentu, lorsqu'il fut nommé bibliothécaire du palais de Compiègne, en décembre 1878.

TRUBERT, EUÈNE PIERRE GABRIEL, homme politique français, ne à Paris le 10 novembre 1845. Ancien auditeur au Conseil d'Elat, il était élu en 1871 au Conseil genéral de Tarn-et-Garonne, où il représente le canton de Valence. Après avoir échoué dans l'arrondissem*nt de Moissac, où il se présentait comme candidat monarchiste, aux élections du 20 février 1876, il était nommé, apres le 16 mai 1877, chef-adjoint du cabinet de M. de Broglie. Aux élections du 14 octobre 1877, M. Trubert fnt elu député de Moissac; son élection ayant été invalidée, il fut réélu le 7 juillet i878, et prit place au centre droit. 11 echoua, par exemple, aux élections du 21 août 1881. Le 4 octobre 1885, M. Trubert figurait sur la liste monarchiate, qui triompha au premier tour, dans le Tarnet-Garonne. Cette élection fut bien annulée par la Ch.imbre le 21 novembre suivant, mais la liste des invalides ne perdit qu'un de ses membres à l'épreuve décisive, et ce n'est pas M. Truhert.

TRUEBA Y LA QUINTANA (de), ANTONIO, porte espagnol, né à Sopuerta, village de Biscaye, le 24 décembre 1821. Fils de paysans, il travailla aux champs avec sa famille, « chantant sous les cerisiers », suivant son expression, c'est-à-dire rimant déjà à ses heures de loisir, jusqu'à l'nge de quinze ans. Il se rendit alors à Madrid, où il entra comme employé chez un de ses parents. marchand de cette ville, étudia avec courage dans ses moments de loisir et réussit à compléter dos études très élémentaires et à prendre ses grades à l'Université. En 1847, M. de Trueba, qui s'était déjà fait connaître par la publication de plusieurs chansons et poemes lyriquesdans la presse périodique, abandonna les affaires pour la littérature et entra dans la presse madrilène. 11 a adresse en outre des correspondances litteraires intéressantes à divers journaux de Amerique espagnole, ainsi que des poésies. Outre son Livre des chants (Libro de los Cantares). dont les nombreuses éditions. sans cesse augmentées, contiennent son œuvre poétique à peu près entière, on doit à M. de Trueba un certain nombre de recueils de nouvelle. et de contes et quelques romans. Ce sont Contea couleur de rose, Contes villageois, Contes des vivants et des morts, Contes populaires; le Cid campeador, les Filles du Cid, la Colombe et les faucons, le Rédempteur moderne, romans, etc. Ses chants et chansons, devenus populaires, parce qu'ils chantent les joiea et les douleurs du peuple ou retracent ses mœurs, ses coutumes, ses croyances, ses superstitions, l'ont fait surnommer le « Beranger espagnol ».

TRUPHÊME, FRANÇOIS, sculpteur français, né en 1820 à Aix-en-Provence, élève de M. bonnassieux. Nous citerons parmi les ouvrages de cet nrtiste l'Amant malAeureux, statue les Adieux d'Olbrower et de Rusla, groupe (1850); Nymphe désarmant l'Amour (1852); Ariane attachée aux rochers, statue en marbre André Chénier, statuette (1852) Mirabeau, statue en bronze (1857) Rêverie, statue en marbre (1859); Neera statue (1861); le Berqer Lycidaa, statue en plâtre (1863); la même en marbre (1865) Jeune fille d la source (1864); Vénus grondant l'Amour (1866); Olympie liée d un arbre, statuette 1867) Flore, Saint Thaddée (1868); le Moineau de Lesbie, statue en plâtre (1870) le Prin- temps, statue en marbre (1873) le Moineau de Lesbie en marhre et l'Invocation, statue en plâtre (1874); Jechabed et Moise, groupe en plâtre (1875); Discrétion, statue en marbre et Portrait de Mme Stern de Jongle, buste en terre cuite (1876); l'Invocation, en marbre(1877); l'Oiseleur, l'autour et l'alouette, statue en plâtre (1878); la Comédie, statue en plâtre (1879); Félicien David et Condorcet, bustes en plâtre (t880); l'Oiseleur, l'autour et l'alouette en marbre; Mireille, statue en terre cuite (1883); Gitane et Diderot, statues en plâtre (1884); To nette, buste en plâtre et Bailly, statuette en plâtre (f 8a5 Ht Blanchette, groupe en plâtre Marie Touchet, dame d'Entragues, buste en plâtre (1886) outre de nombreux bustes, et de plus l'Automne et la Pêche, pour le nouveau Louvre Théocrite, pour le pavillon de Marsan, aux Tuileries; les Heures du soir, pour t'Opera; Sainte Geneviève, statue en pierre pour l'église Sainte-Clotilde et d'autres ouvrages décoratifs pour divers édifices. M. Truphème a obtenu une médaille de 3' classe en 1859, des médailles en 1864 et 1865, et la cruix de la Légion d'honneur en 1880.

TURENNE (vicomte de), Lto, homme politique français, grand propriétaire agriculteur, ne à Paris le 3 septembre 1849. Conseiller général de l'Orne pour le canton de Courtomer. vice-président du comice agricole d Alençon, president de la Soriété normande d'encouragement pour l'amelioration des races chevalines, AI, la

vicomte de Turenne a été élu député de l'Orne, sur la liste monarchiste, le 18 octobre 1885.

TURIGNY, JEAN PLACIDE, médecin et homme politique français, ne à Chantenay (Nièvrp), dont il devint maire, le 17 janvier t822. Rédecteur de la Tribune nivernaise, apres avoir échoué aux élections du 8 février 1871. M. le docteur Turigny était élu représentant de Ih Nièvre à une élection partielle dn t7 avril t873 mon élection ayant été invalidée, il fut réélu le Il octobre suivant avec une majorité plus ronsidérnble de 6,000 voix. Il a été élu député de la 2e circonscription de Nevers le 20 février 1876. Dans ces deux Chambrps, le docteur Turigny siégea à l'extrême gauche dans la première, apres nvoir voté les lois constitutionnelles du 25 fpvrier 1875, il repoussa les lois complémentaires il a voté 1 amnistie plénière dans la seconde. M. Turigny a été rééla le 14 octobre 1877 et le 21 octobre 1881. Le 4 octobre 1885, il était élu député de la Nièvre en tète de la liste radicale. Il a voté l'expulsion totale des princes. Le docteur Turignv. qui a collaboré à divers journaux républicains, a publié quelques brochures, parmi lesquelles on cite, notamment André le paysan et la Politique de Jean Guêtré. Il est maire de sa commune natale et représente le canton de Saint-Pierre-le-Moustier au Conseil géneral de la Nièvre.

TURQUET, EDMOND HENRI. ancien magistrat et homme politique français, né à Senlis le 31 'mai 1836, fit son droit à Paris et entra dans la magistrature. Successivement substitut à Clermont, à Saint-Quentin, à Beauvais, il était procureur imperial à Vervins lorsque, à la suite de discussions assez vives avec le préfet de l'Aisne, relativement à la fondation d'une école dans la prison de cette ville, il donna sa démission le 16 decembre 1868. Cet acte d'indépendance et de dignité valut au jeune magistrat l'approbation de tous les esprits libéraux. Aux élections suivantes, il se présenta contre le candidat « agréable dans la 3e circonscription de l'Aisne; mais il échoua, combattu à outrance par l'administration, avec 12,283 voix. Pendant le siège de Paris. M. Turquet fit partie des Eclaireurs de la Seine, comme sergent major il prit part à plusieurs combats, reçut trois blessures, fut cité à l'ordre du jour et enfin décoré après l'alfaire de la Malmaison. Elu représentant de l'Aiane i l'Assemblee nationale, le sixième sur onze, il prit place à gauche et se fit inscrire anx réunions de la Gauche et de l'Union républicaines. Arrêté à Paris, le t8 mars, avec le général Chanzy, par une bande d'énergnmènes appartenant aux bataillons de la garde nationale, il fut délivre grâce à l'intervention d'un membre du Comité rentrai, et plus tard de la Commune, Léo Meillet, dont il favorisa la fuite à son tonr après l'errasem*nt de l'insurrection. Aux reproches que lui en adressèrent quelques-uns de ses plus doux collègues, il s'expliqua très nettement sur ce prêté rendu, sans réussir peut-être à se faire bien comprendre d'eux. M. Turquet a été élu député de la 2e circonscription de Vervins, le 20 février 1876, par 8,115 voix contre 2.277 obtenues par son concurrent reactionnaire le 14 octobre 1877, il obtenait 5,000 voix de plus que le candidat de l'adminislration, et était réélu le 21 août 1881 sans concurrent. Enfin, il a été élu députe de l'Aisne le 4 octobre 1885, le deuxième sur huit et a voté l'expulsion des princes.

M. Edmond Turquet, qui a fait à plusieurs reprises partie de la commission du budget, avait été nommé membre de la Commission supérieure des beaux-arts, lorsqu'il fut appole au ministère de l'instruction publilue, comme sous-secrétaire d'Etat spécialement chargé de la direction des beaux-arts, par M. Jules Ferry, en février 1879 dépossède de ses fonctions pendant le passage aux affaires du cabinet Gambetta, il les reprit avec M. Ferry, et les conserva avec M. René Goblet dans le cabinet H. Brisson et dans le cabinet de Freycinet actuellement au pouvoir. M. Turquet représente le canton de Sains au Conseil général de l'Aisne. Nommé président de la Société des sauveteurs de la Seine en décembre 1878, il en est aujourd'hui président honoraire.

TORR, STEPHEN, général hongrois, né à Raja, en 1825. Entré de bonne heure dans l'armée autrichienne, il était parvenu au grade de lieutenant au regiment de l'archiduc François-Charles, stationné en Italie, au début de la guerre de 1848. A cette époque, la Hongrie soulevée ayant fait appel à tous ceux de ses enfants servant sous le drapeau autrichien, le lieutenant Türr n'hpsitu pas; il quitta Buffnlora, où se trouvait son régiment, en janvier 1849, passa du côté des Piemontais. et fut nomme colonel de la Légion hongroise dans l'armee sarde. Après le desastre de Novare, il se rendit à Bade avec sa légion presque tout entière et dt ove" elle et plusieurs bataillons badois toute la campagne revolutionnaire. Après l'écrasem*nt de l'insurrection allemande, les Hongrois se réfugièrent en Suisse, d'où le gouvernement les aida à se rendre aux Etats-Unis. Mais te colonel Türr, malade. dut rester et vécut pendant quatre ans en Suisse d une petite pension que lui faisait le gouvernement sarde. Lorsque la guerre d'Orient eclata, il lit d'actives demar ches pour obtenir une position dans l'armee d'Omer Parha; n'ayant pu y parvenir, il prit toutefois part à plusieurs batailles, notamment à celle de la Tchernaia, comme simple volontaire, et obtint une commission de l'ofticier anglais chargé du service des transports. Etant à Bucarest pour affaire de service, il fut arrète par les autorites autrichiennes, dirigé sur Vienne, traduit comme déserteur devant une cour martiale et con famné à mort. Mais les démarches actives des gouvernements anglais et français, qui n'avaient pu aboutir avant le procès, bien que l'arrestation du colonel Türr dans ces circonstances fut absolument illégale, réussirent à faire commuer la peine prononcée en celle du bannissem*nt perpetuel. Ce résultat fut dû surtout aux remontrance? energiq ues, pour ne pas dire aux menaces, du gouvernement anglais mais que penser d'une autorité quelconque s'emparant d'un banni volontaire, le reintégrant de force dans son

pays, pour se donner le plaisir de le bannir dans les tormes ensuite? La plupart des arréta politiques, lorsqu ils ne se distinguent pas par une cruauté déraisonnahle, ne dépasseot pourtant pas ce niveau intellectuel. Le colonel Türr, rendu au bannissem*nt, retourna en Turquie en 1856, et prit part à l'insurrection des Tcherkesses. Lors de la guerre de l'indépendance italienne, il accourut pour y prendre part, entra dans l'état-major de Garibaldi avec son grade de colonel, et combattit aux côtés du général pendant toute la campagne, jusqu'à ce qu'il eut reçu, à Brescia, une blessure très grave au bras gauche qui le contraignit au repos. En mai 1860, quoique non encore guéri de sa blessure, il accompagna en qualité d'aide de camp Garibaldi dans l'expédition de Sicile et fut promu général de division devant Palerme. L'année suivante, en reconnaissance des eervices rendus à la cause italienne, le général Türr était nommé géneral de division dans l'armée régulière, par Victor-Emmanuel, qui lui confiait en même temps le gouvernement de la ville et de la province de Naples. Le géneral Türr épousait en septembre 1861 la princesse Adeline Bonaparte-Wyse, cousine de Napoléon 111, avec laquelle il alla s'établir à Pallanza.

UCHARD, MARIO, littérateur français, né à Paris Pn 1824; il epousa en 1853 Mlle Madeleine Brohan, sociétaire de la Comedie française, union qui lui inspira sans doute le goût de la littérature dramatique, dans laquelle il réussit nsaes convenablement du reste, mais qui a été rompue par le divorce en décembre 1894. On doit à M. Mario Uchard dans cet ordre de travaux la Fiammina, drame en quatre actes, joué au Théâtre-Français (1857); le Retour du mari, quatre actes, même théâtre (1858); la Seconde jeunesse, comédie en quatre actes, au Vaudeville (t859); la Postérité d'un bourgmestre, « ettravagance » en un acte. signée « Durand », aux Variétés, et la Charmeuse, drame en quatre actes, au Vaudeville (1864), etc. Il a publié également plusieurs romans d'une valeur littéraire réelle Raymond (1861); le Mariage de Gertrude (1862); J'avais une marraine (1863); la Comtesse Diane (1864); une Dernière passion (1867); Jean de Chazol (1889); Tamara, comédie (1870); Mon oncle Barbassou (1876); l'Etoile de Jean (1878); Inès Parker (1880J; Mademoiselle Blaiaot (1884J; Joconde Berthier (1886J, etc.

Il a fait depuis plusieurs voyages en Roumanie, lesquels ayant un but évidemment politique, furent considerés comme compromettants pour les relations diplomatiques du gouvernement italien. En conséquence le géneral Türr donna sa démission en 1864. Rentré en Hongrie après 1866, le général Türr s'occupa d'études de canalisation à exécuter dans son pays. Toujours en relations étroites avec les hommes d'Etat et le roi d'Italie, de méme qu'avec Napoléon III, il s'employa activement, en outre, à la conclusion d'une triple alliance entre la France, l'Autriche et l'Italie, et il semble qu'il y fut parvenu sans la précipitation affolée aver laquelle l'intérêt dynastique fit décider la gnerre, sans préparation et avec des alliances en perspective seulement, précipitation qui paralysa du coup tous ses efforts et rendit comme non avenus les résultats obtenus déjà. La lumière a eté produite sur ces faits et sur les tristes personnages qui remplissaient les grands premiers rôles à cette époque néfaste, lorsque le prince Napoléon, dans un article publié à la Revus des Deux Mondes, en 1878, accusa de nos malheurs la diplomatie de l'Empire, et que le duc do Gramont, en réponse à cet article, envoya à la même revue une relation des faits contenant une explication du rôle qu'il y avait joué tournée de façon à le disculper entièrement de l'accusation. M. de Gramont ayant parlé, dans sa réponse au prince Napoléon, du rôle du général Türr en même temps que du sien, celui-ci adressa de Buda-Pesth, mai 1878, une lettre explicative au Journal dea Débata, laquelle, pour toute personne impartiale, et considérant les résultats publiquement connus, est l'expression même de la vérité. 11 ressort de cette lettre que ce n'est pas, à proprement parler, la diplomatie de l'Empire qui est coupable de nos désastres, mais le gouvernement d'alors, et plus spécialement le duc de Gramont, ministre des affaires étrangères de France, la veille encore ambassadeur à Vienne. Il est mort, et nos récriminations ne peuvent plus atteindre que sa mémoire. — Quant au général Türr, il poursuit ses travaux de canalisation,

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UGALDE, DELPHINE BEAUCÉ, dame UGALDE, puis dame VARCOLLIER, cantatrice française, née à Paris le 3 décembre 1829. L'excellent guitariste et éditeur de musique Porro était son grand-pere et sa mère, Mlle Porro, très bonne musicienne, soigna d'une manière toute spéciale

en Amérique maintenant. Il a publié: Arrestation, procès et condamnation du général Tdrr, racontes par lui-même (1863); la Maison d'Autriche et la Hongrie (1865); la Question des nationalités (1867), et des brochures de circonstance sur des sujets fort divers. TURREL, ADOLPHE JEAN. homme pnlitique français, né à Ornaisons, canton de Lézignan (Aude) le 28 mars 1856. II vint faire son droit ù Paris, prit le grade de licencié et entra, comme audit eur, au Conseil d'Etat, ayant été admis le second au concours de i88t. Après s'être présenté, sans succès, à une élection partielle ouverte dans l'arrondissem*nt de Narbonne en 1883, M. Turrel se présentait aux élections d'octobre 1885, sur une des listes républicaines de l'Aude, et fut élu au scrutin du 18. Il ne s'est inscrit à aucun groupe, mais a voté l'expulsion des princes.

TYLOR, EDWARD BURNETT, philosophe et ethnologue anglais, né à Camberwell (Londres) le 2 octobre 1832, fit ses études à l'Ecole des quakers de Tottenham. On doit à M. Tylor: Anahuac, ou le Mexique et les Mexicains (1861); Recherches sur l'histoire de l'humanité (1865); Civilisation primitive, Etudes sur le développement de la mythologie, de la philosophie, des religions, des arts et des coutumes (1871, 2 vol.), ouvrage traduit en français par Mme P. Brunet (1876); Anthropologie, introduction d l'étude de l'homme et de la civilisation (1881), etc. M. Tylor est membre de la Société royale de Londres depuis 187t; il a reçu, de l'université de Saint-Andre, le diplôme de docteur en lois, en 1873, et de l'université d'Oxford celui de docteur en droit civil en 1875; il a été nommé, en 1883. conservateur du musée de l'université d'Oxford et chargé d'un cours d'anthropologie à cette université en 1884. M. Tyl"r est enfin président de la Société anthropologique de Londres.

TYNDALL, JOHN, physicien anglais, né en 1820 à Leighlin-Bridge, près de Carlow (Irlande), de parents peu fortunes, qui lui donnèrent toutefois l'instruction en rapport avec leurs ressources. Le jeune homme, qui avait de grandes dispositions pour les études scientifiques, acquit quelques notions de mathématiques et entrait, à dix-neuf ans, au comité d'artillerie en qualité d' a assistant civil ». En 1844, il entrait chez un ingénieurconstructeur de Manchester s'occupant principalement de chemins de fer, et en 1847, acceptait la position d'instiHampshire, sorte d'école préparatoire aux écoles techniques. Il y fit la rencontre du chimiste Frankland, avec lequel il se lia et commença les recherches et les expériences qui ont fini par le plarer au premier rang des savants de notre époque. En 1848, les deux amis quittaient ensemble l'Angleterre pour l'Allemagne, et suivirent les cours de Bunsen et d'autres professeurs éminents alors attachés à l'aniversité de Marbourg (HesseCassel) après quoi M. Tyndall se rendit à Berlin et entra dans le laboratoire de Magnus, ou il poursuivit ses recherches, principalement sur les phénomenes du diamagnetisme. la polarisation diamagnétique, les propriétés magnéto-optique des cristaux, et les rapports du magnetisme et du diamagnetisme avec l'affinité molécu-

laire, recherches sur lesquelles il écrivit plus tard un ouvrage d'une grande importance. Elu membre de la Société royale de Londres en 1852, M. Tyndall était nommé l'année suivante professeur de physique à l'Institution royale de la Grande- Kretagne, dont il devint directeur en 1867, en remplacement de l'illustre Michel Faraday, décédé. En 1856, il explorait avec le professeur Huxley les glaciers de la Suisse, et les deux savants mouvement des glaciers; M. Tyndall reprenait s ut ses expériences en 1857, 1858 et 1859; dans cette dernière année, il arrivait à Chamounix le soir de Noel, au milieu d'une nei épaisse, mais bravant tout pour le but scientifique qu il se proposait l'étude des trmaformations de la mer de glace en hiver. Cette même année 1859. l'infatigable savant abordait ses recherches si fecondes sur la chaleur rayonnante, qu'il a analysées dans de nombreux mémoires publiés dans les Philosophical Transactions. M. Tyndall a reçu la médaille Rumford de la Société royale. Il est membre de nombreuses societes nationales et étrangères et docteur des universites de Cambridge (1955), d Edimbourg (1866) et d'Oxford (1873). En 1872, le professeur Tyndall fit une très fructueuse excursion aux Etats-Unis, faisant des conférences scientifiques dans les principales villes; il peut compter parmi les trois ou quatre lecturers européens, et l'un des premiers, qui se sont fait un renom sérieux de l'antre côté de l'Atlantique. Ses lectures qui ont rapporle, brut, 115,500 francs, lui ont au reste laissé entre les mains, tous frais déduits, un bénéfice net de 65,000 fr. Le docteur Tyndall remit, avant de quitter l'Amérique, cette somme à un comité autorisé à en faire servir les intérêts à venir en aide aux savants qui se dévouent à des recherches originales. Au mois d'août 1874, M. Tyndall présidait l'assemblée annuelle de l'Association britannique réunie à Belfast, et l'Institut de Birmingham et du Midland en 1877. Il a été attaché quelque temps. comme conseil scientifique, au Bureau du commerce et à l'administration des phares, fonctions qu'il a rés,gnees en 1883.

On doit à ce savant: les Glaciers des Alpes (1860); Ascensions de montagnes (1861); un Voyage des vacances (1862); la Chaleur considérée comme une forme du mouvement (1863); Du rayonnement (1865): le Son, série de huit lecons professées d l'Institution royale de la Grande-Bretagne (1867); Faraday inventeur(1868); Fragmenta sur les sciences, Notes sur l'electricitd (1870J; Notes sur la lumière, Heures d'exercice dans let Alpes (1871J; les Formes de l'eau dans les nuages et dans les cours d'eau, la glace et les glaciers (1872); Discours prononcé à Belfast devant l'Association britan nique, avec des additions et une préface (1874); Leçons sur l'électricité professées à l'Institution royale en 1875 76(1877); Essais sur les matières flottan' dont l'air, dans leurs rapports avec la putré/action et l'infec tion (1881), etc. Les principaux ouvrages do M. Tyndall ont été traduits en français par l'abbà Moigno, qui a donné, en outre, en 1878, sous ce titre: les Microbes, un volume où sont rénnis un certain nombro de memoires de MM. Tyndall et Pasteur, sur la fermentation, la putrefaction et les poussières en suspension dans l'air.

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son instruction artistique, qu'elle lui doit presque entièrement. Elle parut pour la première fois en public à la salle Chantereine, petite scène d'amateurs située rue de la Victoire, puis chanta quelque temps au café du Géant, boulevard du Temple. M. Limnander l'ayant remarquée, la fit engager à l'Opéra national pour jouer le principal rôle dans les Monténégrins; mais la révolution de Fevrier survint, qui porta un coup fatal au nouveau théâtre, et les Monténégrins émigrerent à l'Opéra-Comique, emmenant aver eux Mlle Beaucé, qui y tut engagée aussitôt. Elle débuta dans le Domino noir avec succès, puis parut dans l'Ambassadrice; elle créa ensuite plusieurs rôles qui lui firent beaucoup d'honneur, dans le Caid, les Monténéqrins (1849); le Toreador, la Fée aux roses, le Songe d'une nuit d'été (1850); la Dame de pique (1851); la Tonelli (1868J et surtout Galathée (1854), qui fut son triomphe. Une grave maladie des cordes vocales vint arrèter à ce moment l'essor de l'artiste et l'éloigner de la scène. Après quoique repos cependant, et ayant été forcée d'abandonner l'Opéra-Comique, elle entra aux Variétés et put y joner le rôle de Roxelane dans les Trois sultanes de Favart, comédie transformée en opéra comique, avec musique nouvelle de MM. Nargeot et Jules Crest. Après un séjour de quelques mois en Italie, elle revint en France et rentra à l'Opéra-Comique à la fin de l'année 1854. Elle y retrouva ses succès d'autrefois, fut rengagée et créa, entre autres rôles, celui

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de l'Amour, dans Psyché (1857). L'année suivante, Mme Ugalde était engagée au Théâtre-Lyrique, pour y jouer le rôle de la comtesse dans les Noces de Ffqaro, elle y créa la Fée Carabosse et Gil Blas (f86O), où elle retrouva tous ses succès passés, puis elle rentra à l'Opéra-Comique, fit ensuite une apparition i la Porte Saint-Martin, où l'on arrangea pour elle un rôle chantant dans la Biche au bois, et fut engagee par M. Varney aux Bouffes-Parisiens, ou elle fit deux créations excellentes dans les Bavards et les Géorgiennes.

Doyenne veuve en t858, Mme Ugalde venait de se remarier avec M. Varcollier, lorsqu'elle prit avec celui ci la direction des Bouffes, en septembre 1866. Pendant sa direction, qui dura un peu plus de six mois, elle reprit le rôle d'Eurydice d'Orphée aux enfers, créa un rôle important dans les Chevaliers de la Table ronde et fit représenter une opérette dont elle avait écrit la musique: une Halle au moulin (It janvier 1867). Depuis cette époque, Mme Ugalde a fait quelques tournées artistiques en province. Engagee par M. Martinet au Theâtre-Lyrique (salle de l'Athenée), elle y jouait au pied leve le rôle du prince Charmant dans Javotte (Cmderella), le 22 décembre t87t; au mois d'avril suivant, ce theâtre fermait ses portes. Mme Ugalde a repris en 1884, et conservé jusqu'ici, la directiou des Bouffes-Parisiens, abandonnee forcément par M. Gaspari succédant à M. Cantin. Cette artiste très distinguée a formé plusieurs

élèves, dont Mme Marie Sass (voyez ce nom) est la plus remarquable.

ULBACH, Louis, littérateur et journaliste français, né a Troyes le 7 man 1822, y commença ses études, qu il viot achever d'une manière brillante à Paris, et débuta dans la carrière litteraire, en 1844, par un volume de poésies inlitulé Gloriana. Admis dès lors chez Virtor Ilugo, il collabora à l'Artiste et au Musée des familles jusqu'en 1848, époque où il alla fonder à Troyes le Propagateur de l'Aube. Il publia dans ce journal une série de lettres politinues signées « Jarques Souffrant, ouvrier », suivie d'une série de Réponse à Jacques Souffrant, signees Ulbach, qui furent très remarquees. Ces lettres furent ensuite réunies en deux volumes (1850 51). Le coup d'Etat de Decembre aymt fait disparaître le Propaqateur de l'Aube, M. Ulbarh revint à Paris et entra à la Revue de Paris, dont il devint directeur en juin 1853. Après la auppressien de cette revue, en 1858, M. Louis Ulbach, tout en publiant plusieurs r mans, collabora à divers journaux. A la fondation du Tempt, en 1861, il fut chargé du feuilleton dramatique de ce ,journal; il le quitta en 1867 et écrivit prinr paiement au Figaro quotidien, surtout une série de Lettres de Ferragus, sur les hommes et les choses du temps, qui fit une notoriété telle à ce pseudonyme, qu'il s'en servit pour publier la Cloche, brochure satirique hebd 'madaire, format de la Lanterne, fondée en août 1868. Après s'être attiré, au moyen de cet nppeau, six mois de prison et 1,000 francs d'amende, il transformait la Cloehe en un journal quotidien, dont le premier numéro parut le 19 décembre 1869. La Cloche quotidienne devint rapidement un des bons journaux de l'opposition démocratique. Quelque jours après l'investissem*nt de Paris, elle disparut momentanement, faute de papier, et son directeur remplit les fonctions de secrétaire de sertion à la commission des barricades. Elle reparut vers la fin de janvier 1871 et fit une bonne campagne électorale. Le tq mars, lonqae le citoyen Le Moussu, commissaire de l'ex-police se présenta, dûment escorté, à l'imprimerie Dubuisson, pour empêcher l'impression du Figaro, M. Louis Ulbach, qui se rendait à la Cloche, s'informa de ce qui se passait. Lorsque l'eut appris, il protesta avec énergie et déclara regretter que la Cloche ne fùt pas, au lieu du Figaro, l'objet des mesures annoncées. « Je me tiendrais pour honoré, ajouta-t-il, d'être persecuté dans de telles conditions, par de telles gens. » Il y avait quelque courage à temr un langage pareil à ces « gens M; rependant ils ne relevèrent pas 1 apostrophe. Ce ne fut que le 19 avril, qu'un arrêté portant suppres-

VACHRR, LÉON CLÉRY, journaliste et homme politique français, mederin, né à Treignar (Corrèze) le 28 mars 1832. Docteur en médecine de la faculté de Paris depuis 1864, M. Vacher s'est établi à Paris comme praticien il s'est également beaucoup occupé d'économie politique; il a collaboré notamment au journal de la Societé de statistique de Paris, au Contribaable et à la République de Ri ive, à la Réforme économique, etc. Il fut élu depnte de la 1re circonscription de Tulle, le 20 février 1876 et siégea à gauche, puis réelu le 14 octobre 1877, contre M. Lachaud, le celebre avocat, bonapartiste, et le 21 août 1881 sans concurrent. Porte sur la liste radicale de la Corrèze, aux élections du 4 octobre 1885, M. le D' Vacher a eté elu en tête de cette liste. Il a vote l'expulsion totale des princes. Ou lui d it Etude médicale et statistique aur la mortalité à Paris, à Londres, e Vienne et d New-York en 1866 (1866); Des maladies populaires et de la mortalité à Paris, à Londres et d Vienne en 1868 (1867); De l'obesité et de son traitement (1873), etc.; outre quelques brochures de circonstance, telles que: Etude comparative des chemms de fer français et allemands, la Fortune de la France, etc. VACHEROT, ETIENNE, philosophe et homme politique français, ne à Langres le 29 juillet 1809, fit ses etudea dans sa ville natale et à Paris, où il fut admis à l'Ecole normale en 1827. Agregé de philosophie en 1833, docteur es lettres en 1836, après avoir professé la philosophie quelques annees, M. Vacherot lut nomme directeur des etudes et maître des con erences de philosophie à l'Ecole normale il suppléa Cousin à la Sorbonne en 1839. Mis en disponibilite en 1851, à raison des do trines exposees dans son Histoire de l'Ecole d'Alexandrie, attaquée avec un si grand acharnement par l'aumônier de l'Ecole normale, le P. Gratry, et d'autres personnages influents appartenant à l'Eglise, M. Vacherot était declaré démissionnaire pour refus de serment en 1852. Sept ans plus tard, son livre intitulé la Démocratie lui attirait nne condamnation à un an de prison, 10,000 fr.

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Sinn de la Cloche et de trois autres journaux parut à l'Officiel. En même temps, le délegué de l'ex-police Pilotell, en voie de se faire un bien triste renom, recevait le mandat de perquisitionner dans les bureaux des journaux condamnés et chez leurs directeurs, de saisir les numéros sous presses, de briser celles-ci au besoin, et singulièrement d'arrêter M. L. Ulbach. Mais M. Ulbach, prevenu à temps, était en lieu sûr, chez un de ses plus vieux amis, Laurent-Pichat. Après l'écrasem*nt de la Commune. M. Ulbach quitta son refuge et fit reparaitre son jnurnal. Cite comme témoin à décharge, par un de ses anciens collaborateurs, M. H. Duprat, devant le 3e conseil de guerre, il n'hésita pas tl s'y rendre, et y gagna d'être accusé ptr l'un des membres du conseil d'avoir été favorable à la Commune. Indigné et ne pouvant repondre sur-le-chama, il protestait le lendemain dans la Cloche contre cette « calomnie ». Le a- conseil de guerre, juge et partie, lui infligea pour la peine trois ans de prison et 6,000 francs d'amende, réduits à trois mois et 3,000 francs par le 4* conseil, après cassation (janvier 1872). En décembre 1871, M. Louis Ulbach ceda la Cloche, qui changea de nom et disparut peu de temps après. Il avait été chargé vers cette epoque d'adresser un « courrier de Paris » hebdomadaire à l'Independance belge, et l'a continué depuis. Il a collaboré en outce à la Revue politique et littéraire, au Ralliement et surtout au Figaro. Aux élections complementaires du 2 jaillet 1871, M. L. Ulbach s'etait porté candidat à Paris, mais sans succès. Nommé bibliothécaire à la bibliothèque de l'Arsenal, en remplacement d'Hipolyte Lucas, en decembre 1878, il y est devenu conservateur-adjoint en décembre 1884. Chevalier de la Legion d'honneur depuis février 1877, il a été promu officier le 10 judlet 1885.

Outre ses travaux de journaliste et les ouvrages cités, on doit à M. Louis Ulbach Philosophie maçonnique (1852). Argine Piquet (1853); l'Homme aux cinq louis d'or (1854J; Suzanne duch*emin(1855); les Roues sans le savoir (1856); Ecrivains et hommes de lettrea (1857); la Voix du sang, les Seerets du diable (1858); 1'lle des rêves, Pauline Foucault (1859); M. et Mme Fernet (1860), roman qui eut un grand succès, fut transporté à ta scène, sous forme de drame en 4 actes, par M. H. Crisafulli, et joué au Vaudeville en 1864; Histoire d'une mère et de ses enfants, Mme Gottlieb (1861); Françoise, le Mari d'Antoinette (1862); Causeries du dimanche (1863); Louise Tardy, Mémoires d'un inconnu, le Prince Bonifacio, la bame blanche de Bade (1864); l'Amour et la mort, nouvelles; le Parrain de Cendrillon (1865); le Jardin du chanoine (1866); la

Chauve-souris, les Parents coupables (1867); la Cocarde blanche (1868); Lettres de Ferragus (1869); Voyage autour de mon clocher; Lettres d'une honnête /emme (signées Madeleine), le Sacrifice d'Aurélie(1873); la Ronde de nuit, les Compagnons du Lion dormant, la Maison de la rue de l'Echaudé (1874); le Livre d'une mère, le Secret de Mlle Chaqnier, les Cinq doigts de Birouck(1875); Aventures de trois grandes dames de la cour de Vienne (1876, 2 vol.); Mémoire d'un assas- sin (1876-77, 2 vol.); le Baron américain (1877); Mme Gosselin, le Comte Orphfe (1878); l'Homme au gardénia, l'Espion des écoles (1884); l'Amour moderne, recueil de nouvelles; Bsoagne et Portuqal (1886), etc. M. Ulbarb a fait représenter à l'Odéon en 1863 le Doyen de Saint-Patrick, drame en 5 aptes, tiré du roman de Léon de Wailly, et M. et Mme Fernel, comédie en 4 actes, tirée de son propre roman, aver l'aide de M. M. H. Crisafulli, en 1864. au Vaudeville. II a publié eoenre, sous la signature « Ferragus une série de Portraits contemporains. — M. Ulbach présidait le rongrée littéraire réuni à Bruxelles le 30 septembre 1884. Il est, du reste, président de Société littéraire internationale.

ULLATHORNE WILLIAM BERNARD, prélat ratholique anglais, ne à Po 'kliitgton, dans le comte d'York, le 7 mai 1806, fit ses études au collège Saint-Grégoire, à Downqide, pres de Bath, fut ordo mé prêtre et partit comme missionnaire en Australie, en i83Q. Le zèle qu'il déploya parmi les transportés qu'il était aller évangéliser, le fit nommer, jeune en-ore. viraire géneral. Après avoir visité l'ile de Nonfolk et obtenu la nomination d'un évé- que catholique dans cette colonie, il revint en Angleterre. En 1846, il était nommé vicaire apostolique du district occidental de l'Angleterre et consacré évéque de Hetaloua, in partibus. A la restauration de la hiérarchie catholique en 1850. M. Ullathorne fut nommé au siège épiscopal de Birmingham. Il a publié: Réponse au juqe Burton (1836); les Horreurs dela transportion, la Mission australienne (1838); Pèlerinage de la Salette (1854); l'Immaculée Conception (même année); Pèlerinape au monastère de Subiaco et d la grotte de saint Benoist (1856); Lettres sur l'Association pour le développement de l'union chrétienne (1865); Conférences sur la vie conventuelle (1868J; Lettres sur le concile et l'infaillibilité papale (1870); l'Exposulation de M. Gladstone réduite à néant, Histoire de la restauration de la hiérarchie ecclésiastique catholique. en Angleterre (i875); Fondements des vertus chrétiennes (1881), ete.

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d'amende et la privatioli-de ses droits politiques, outre la suspension de son défenseur, M. Emile Ollivier. En appel, la p ine de l'emprisonnement fut reduite à trois mois: ce fut tout, et il ne fallut rien de moins que l'arrivée aux affaires de son défenseur, M. Emde Ollivier, pour faire lever l'interdiction de ses droits politiques (mars 1870;. Après le 4 Septembre, M. Vacherot fut nommé vice-président de la commission de l'enseignement communal et élu, le 6 novembre, maire du V- arrondissem*nt de Paris. Elu, levingtet unième, représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, il prit place dans les rangs de la gauche républicaine. Il prit part, en sa double qualité de maire et de représentant de Paris, aux tentatives de conciliation avortées, après le 18 mars 1871, et obtint, sans s'être porté candidat, 1,200 voix aux élections pour la Commune, le 26. A l'Assemblee nationale, M. Vacherot appuya la politique de M. Thiers, jusqu'au 24 mai 1873 il donnait même sa démission de maire le lendemain de cette date mémorable. Mais quelque temps après, il passait, sans provocation apparente, dans le camp opposé et faisait partie de la deuxième commission des Trente, exclusif ement composée de membres monarchistes. fi a toutefois voté l'ensemble des lois constitutionnelles. M. Vacherot ne se présenta pasaux élections du 20 février t876, peut-être embarrassé de trouver un collège favorable à sa candidature il se borna à attaquer violemment, dans la Revue des Deux-Mondes, le parti républicain qui avait eu le tort de croire en lui. En 1880, il fut présente par les droites du Sénat au siège inamovible devenu vacant par la mort de M. de Montalivet, mais il ne fut pas élu. Aux élections d'octobre 1885, pour la Chambre des députés, le nom de M. Vacherot figurait sur la liste d' « opposition conservatrice » de la Seine, dont il a été un des candidats les moins bien traites par le suffrage universel.

M. Vacherot est membre de l'Académie des sciences morales et politiques, où il remplace Cousin dans la section de philosophie depuis 1868, après avoir été repoussé une premièrefois, en 1865, pour ses doctrines «subversives»

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Il est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1844. On doit à M. E. Vacherot: Théorie des premiers principes, suivant Aristote et De Rationis auctoriiate, tum in re, tum secundum Anselmum considera ta, ses thèses de doctorat (1836) Ecole sensualiste (1839) et Ecole écos- saise (1840), faisant partie du Cours d'histoire de la philosophie au XVIII- siècle, de Cousin; une Introduction au cours d'histoire de la philosophie morale au XIXe siècle, du même (1841); Histoire critique de l'Ecole d'Alexandrie (1846-51, 3 vol.); Lettre d M. l'abbé Gratry, reponse à son Etude sur la sophistique contemporaine (1851); la Métaphysique et la science (1858, 2 vol.) la Démocratie (1859); Essais de philosophie critique (1864); la RCligion (1868); la Science et la conscience (1870); le lVouveau spiritualisme (1885). etc., outre sa collaboration à diverses publications encpclopédiquea et aux principaux journaux et revues. VACQUERIE, AUGUSTE, littérateur et journaliste Irsnçais, né vers 1820 dane la Seine-inférieure, a fait ses étndes au lycée de Rouen. M. Auguste Vacquerie a débuté dans la carrière littéraire à vingt ans, par un volume de poésies, et peu après au théâtre. Il collaborait en même temps à divers journaux, dont les premiers sont, croyons-nous, le Globe et l'Epoque. En 1848, il entrait à la rédaction de l'Evénement avec la famille Hugo, à laquelle il etait lié, et M. P. Meurice, son ami et son collaborateur. Il ne retrouvait aver eux dans un but semblable, c'est-à-dire pour la fondation du Rappel, dès que fut promulguée la loi de 1868. Le premier numéro du Rappel, dont M. Vacquerie est devenu le rédacteur en chef, parut le 4 mai 186P et obtint du premier coup une popularité inouïe, qui lui atlira dans le plus court delai les persécutions de l'autorité. M. Vacquerie est certainement le rédacteur le plus laborieux de son journal, dont peu de numéros ne contiennent, à côté du leading article sur la question politique palpitante, au moins deux ou trois entrefilets touchant avec une autorité réelle aux autres questions d'actualité, et le

plus diverses. M. Auguste Vacquerie a donné au theAtre: Falstaff, 3 actes en vers, avec Théophile Gaut'er et M. P. Menrice, à l'Odéon (1842); une imitation de l'Antigone de Sophocle, en vers, avec M. P. Meurice, au même théâtre 1844) le Capitaine Paroles, inspiré de Shakespeare, comme FalataJf, on acte, avec le même collaborateur et représenté au même théâtre (1845) Tragaldabas, drame en vers, à la Porte Saint-Martin (1848); Sonvent homme varie, comédie en vers, au Français («59); les Funérailles de l'honneur, drame en sept actes, à le Porte Saint-Martin (186!) Jean Baudry, comédie en quatre actes, au Français (1863); le Fils, comédie en quatre actes, au même théâtre (1866); Formosa, drame en 6 actes, en vers, à l'Odéon (1883). Il a publié: l'Enfer de t'esprit, poésies (1840); Demi-teintea, poésies (1845): les Drames de la grève, poésies (t855); Profils et grimaces (1856); les Miettes de l'histoire (I863/; Aujourd'hui et demain (f875J; Mes premières annèes de Paria, poésies (1877), etc. VALLDEMOSA (de), don FRANCISCO FRONTERA, rompositeur et professeur de musique espagnol, né à Palma (Majorque) vers 1815. Fils d'un négociant qui mourut alorsque le jeune Francisco avait à peine six semaines, il montra de bonne heure de grandes dispositions pour la musique, étudia le violon sous la direction du professeur don Luis Cazaniol, puis sous celle de don Juan Capo, artiste distingue. Forcé de subvenir aux besoins de sa famille, il donnait, dès dix-neuf ans, des leçons de solfège, de chant et de piano. Au commencement de 1836, il venait à Paris pour se perfectionner dans sa carrièce de professeur il y étudia la composition sous Hippolyte Colet, professeur du Conservatoire, auquel il etait recommandé par Rossini, et l'harmonie avec Elwarti et se voua à l'enseignement du chant. S'étant produit à la même époque comme virtuose, la presse du temps a consigné les éloges que lui valurent et sa belle voix de basse, sa méthode et son talent aimable. Grâce à son talent, et aussi à l'appui bienveillant de Carafa et de Bordogni, il ne tarda pas à se faire, à Paris, une riche clientèle d'élèves. Il publia à cette époque plusieurs morceaux de musique vocale qui furent bien accueillis. Nommé, en 1841, maitre de chant de la reine d'Espagne et de sa sœur, la duch*esse de Montpensier, don Francisco quitta la France et alla s'établir à Madrid, où il fut, peu après, nommé professeur de chant au Conservatore. Lorsque Rubini passa à Madrid, don Francisco ut chargé par la junte du Lycée de diriger la représentation que le célèbre ténor donna t cet établissem*nt, et s'en tira de manière à mériter les plus grands éloges. Nommé, le 8 septembre 1846, directeur des concerts royaux Il devint, à sa fondation, directeur de la Chambre royale et du Théâtre particulier de la reine. A dater de cette époque, don Francisco Frontera de Valldemoaa n'a pas cessé de donner des preuves d'un talent professorat et d'une intelligence musicale de premier ordre, et les principaux artistes des théâtres lyriques de l'Espa. gne, principalement de la Zartuela de Madrid, lui doivent leur éducation plusieurs d'entre ses élèves ont acquis depuis longtemps une grande réputation dont .1 honneur lui revient tout entier.

Comme compositeur, on doit à M. de Valldemosa une quantité d'airs, mélodies, marches et chants nationaux, hymnes, cantates, barcaroles, etc. On lui doit, en outre, un ouvrage important d'une renommée européenne, intitulé Equinotacion musical, 0 nuevo metodo hallado para leer y transportar (acilmente la musica escrita para piano. Don Francisco Frontera de Valldemosa a été secrétaire de l'ex-reine d'Espagne Isabelle Il; il est correspondant de l'Institut de France (Académie des beaux-arts) depuie 1863, et commandeur des ordres de Charles 111 et d'Isabelle la Catholique d'Espagne. Il a pris sa retraite et s'est fixé dans sa ville natale, Palma de Mallarca, depuis 1878.

VALLÉE (de), Louis RENÉ OSCAU, magistrat et écrivain français, né à La Motte-Saint-Heraye (Deux-Sèvres) le 1er septembre 1821, fit ses études à Lyon et son droit à la faculté de Poitiers, fut reçu avocat et s'inscrivit au barreau de cette dernière ville en 1842. L'année suivante, il prenait plare au barreau de Paris. Après la révolution de Fevrier 1848, M. Oscar de Vallee fut nommé substitut du procureur de la République à Paris, devint substitut du procureur général près la cour d'appel en 1852, avocat général en 1865, et premier avocat général en 1861. Il entrait enfin au Conseil d'Etat en novembre 1867. Rendu à la vie privée par la révolution de Septembre 1870, M. Oscar de Vallée reprit sa place au barreau de Paris. Loss de la démission de M. Renouard, procureur genéral à la Cour de cassation, après la chute du ministère Jules Simon (16 mai 1877), il fut un moment question de M. de Vallée pour le remplacer à ce poste; mais. qui! fût ou non fondé, ce bruit ne se vérifia pas. Il s'etait présenté aux élections du 20 février f876, dans fnrrondissem*nt de Rocroi, mais sans succès. le 15 novembre 1878, ilétaitelu senateur inamovible, commecandidat des droites, et prenait place au groupe de l'appel au peuple. — M. Oscar de Vallée était candidat à l'Académie française, pour le fauteuil de M. de Falloux, en concurrence avec MM. Gréard et d'Haussonville. L'élection a eu lieu le 11 novembre 1886, et M. Oscar de Vallée y a obtenu trois v..ix. On a de M. Oscar de Vallée Antoine Lemaistre et ses contemporains, études sur le XVIIe siècle (1855); les Manieurs d'argent (1857); le Duc d'Orléana ot le chancelier d'Aguessenu (1859); Etudes et portraits (1880J, etc. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1866.

VALON (de), ADRIEN FRANÇOIS GAÉTAN ARTHOR, homme politique français, né à Beauvais le 15 octobre 1835, Ancien conseiller de la préfecture du Lot sous l'Empire, sans autre attache politique, il fut élu le 8 février 1871 représentant du Lot, et député de la circonscription de Cahors le 20 féirior 1876; il siégea dans les deux assemblées au groupe de l'Appel au peuple. M. de Valon été réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881

VASSEUR, FÉLIX AUGUSTIN JOSEPH Lion, organiste et compositeur français, né à Bapaume le 28 mai 1844. Fils de l'organiste de cette ville, il reçut de son père ses premières leçons de musique, puis vint à Paris, où l'appai de l'evèque d'Arras lui fit obtenir une bourse à l'ecole de musique religieuse de Niedermeyer. Entré en 856 dans cet établissem*nt, il en sortait apres six ans d'études avec un premier prix de piano et un premier prix d'orgue. Outre les cours de l'ecole, il avait reçu des leçons de Dietsch et de Niodermeyer. Peu après sa sortie, M. Vasseur obtenait au concours la place d'organiste à l'église Saint-Symphorien, à Versailles, d'"u il passait en la même qualité à la cathédrale de cette ville, en mai 1870.-Cependant, le jeune organiste ambitionnait les succès plus bruyants de la scene son impatience le conduisit à écrire la musique d'une opérette destinée à l'Alcazar et dont le livret était aussi platement ridicule que son titre peut le faire pressentir Un fi, deux fi, trois figurants. Ge fut un triste debut: fopérette en question éprouva une chute honteuse. A quelque temps do là, le théâtre des Bouffes-Parisiens, dans une situation fort précaire, se trouva avoir le plus pressant besoin d'un ouvrage assez important M. Vasseur s'offrit à l'ecrire, et la Timbale d'argent, écrite, livret et partition, montée et représentée en moins d'un mois, eut plus de deux cents représentations consécutives, succes qui conjura une catastrophe imminente pour le théâtre et assura au nom du jeune compositeur une notoriété considerable et méritee, car cet ouvrage se faisait remarquer par de bonnes qualités musicales et un sentiment scenique très juste et assez rare chez un débutant. — M. Vasseur a donné depuis plusieurs ouvrages aux Bouffes et à diverses autres scènes lyriques sans rencontrer le même succes bien que quelques uns aient une val ur au moins égale celle de la Timbale d'argent; nous citerons la Timbale d'argent, d'abord, 3 a tes (1872) la Petite reine, 3 actes; le Grelot un acte, aux Bouffe—Parisiens également; le Roi d'Yvetot, 3 actes, à Bruxelles (1873) les Parisiennes, 5 actes, anx Bouffes-Parisiens: la Famille Trouillat, 3 actes, à la Renaissance (1874) la Blanchisseuse de Berg-op-Zoom, 3 actes, aux FoliesDramatiques la Cruche cassee, 3 artes, au theâtre Taitbout(1875); le Roi dYvetot, déjà représenté à Bruxelles, au théâtre Taitbout (1876); la Sorrentine, 3 actes, aux Bouffes-Parisiens (1877) le Droit du aeigneur, 3 actes, aux Folies-Parisiennes, dont le sucès fut presque égal à celui de la Timbale (f878J; le Petit Parisien, opérette en 3 actes, aux Folies-Dramatiques (1882); le Mariage au tambour, op. com. en 3 actes, au Châtelet ;i885)

par la même circonscription il a été élu député du Lot le 4 octobre 1885 sur la liste monarchiste.

VAMBERY, ARMINIUS, voyageur et philologue hongrois, né à Duna-Szerdahely (ile du Danube) en 1832, alla faire ses études à Pesth, prit part à la révolution hongroise de 1848-49 et fut blessé au siège de Gomorn. Expulsé du territoire après la pacification, il prit sa résidence à Constantinople et s'appliqua à l'étude des langues orientales. Il entreprit alors un grand voyage dans l'Asie centrale mais, comme du pays qu'it devait explorer aucun voyageur européen n'était revenu, il imagina, afin d'echapper aux dangers certains qu'il allait courir, de se déguiser en derviche et de se mêler à une troupe de pèlerins indigènes, après une répétition assez'prolongée de ce rôle difficile. Il y réussit au mieux, avec une audace et une habileté que le succès empêche d'ailleurs de revoquar en doute. A son retour en Europe, il put se rendre à Pesth, y publia la relation de son voyage, qui paraissait à Londres et à Leipzig en même temps, et fut nommé professeur de langues orientales à l'université de cette ville. On a de ce savant voyageur Voyages et aventures dans l'Asie centrale, par un faux derviche, dans les années 186f à 1864 (1864J; Voyages et aventures en Perse (1867); Etudes philologiques sur le Cogatai (même aonée) Esquisses de l'Asie centrale (1868); Histoire de la Boukharie, depuis les temps lea plus reculés jusqu'à nos jours (1873); l'Asie centrale et la question de ta frontiert anglo-russe (1874); le Mahométiame au XIXe siecle (1875); Esquisses des mœurs et coutumes des pays orientaux (1876); Dictionnaire étymolo,qique des langues turco-tartares (1878); la Civilisation primitive des peuples turlo-tartares (1879); Vie et aventures, autobiographie écrite en anglais par l'auteur et publiée à Londres (1883).

VAPEREAU, Louis GUSTAVE, littérateur franrais, né à Orleans te 4 avril 1819, fit ses études au petit séminaire et au collège de sa ville natale et entra à l'Ecole normale supérieure en 1838. Sorti de l'Ecole en 1841, il fut secrétaire particulier de Cousin en 1842 et nomme la même année professeur de philosophie au college de Tours, où il professa en outre un cours d'allemand à partir de 1848. Reçu agrégé de philosophie en 1843, M. Vapereau quittait Tours, où il avait commencé des études de droit, en 1852; il vint à Paris, continua son droit, fut reçu avocat en 1854 et s'inscrivit au barreau. — Nommé préfet du Cantal, le 14 septembre 1870. puis de Tarn-et-Garonne en mars 1871, M. Vapereau donna sa démission après le 24 mai 1873. Il a été nommé inspecteur-général de l'instruction publique (enseignement primaire), le 23 janvier 1877, et décoré de la Leg on d'honneur le 7 février 1878. — M. G. Vapereau a collabore à la Liberté de penaer, à la Revue de l'instruction publique, à la Revue française, à l'Iliuatration, au Dictionnaire des sciences philosophiques, à l'Encyclopédie genérale, à l'Encyclopédie pedagogique, etc. dirige la publication du Dictionnaire universel des contemporains (1858, 5- édition t880), auquel il a ajouté des Supplémenta (1859-63-73-82); publié: Du caractere libéral, moral et religieux de la philosophie moderne (Tours, 1844); une série d'annuaires sous ce titre: l'Année littéraire et dramatire (1859-70); enfin il a dirige la publication d'un Dictionnaire universel des littératures (1876-77), dans le format du Dictionnaire des contemporains.

la Brasserie, ballet en un acte, à l'Edea-Th âtre et M" Cartouche, opérette en 3 actes, aux Folies-Dramatiques (1886), etc.

M. Vasseur a publié, en outre, une MétAode d'orqueharmonium; l'Office divin, pour orgue de nombreuses transcriptions d'opéras celèbres pour cet instrument; des fantaisies pour piano, etc.

VAST-VIMEUX (baron), CHARLES ANTOINS HONORE ALFRED, homme politique français, fils d'un général du premier Empire, est né à Luneville le 8 juillet l8t6. Ancien capitaine de cavalerie. il quitta l'armée à la mort de son père, qu'il remplaça au Corps legislatif, à l'election partielle du 17 novembre 1859, comme députe de la 1re circonscription de la Charente-Inférieure, choisi par le gouvernement. Il y fut réélu au même titre aux elections générales de 1863 et de 1869. Au debut de la guerre, il fut appelé au commandement du 8- regiment de mobiles, avec lequel il fit la campagne de la Loire. Elu représentant de la Charente-Inférieure le 8 f vrier 1871, il prit place au groupe de l'Appel au peuple. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, M. le baron Vast-Vimeux se présenta avec succès dans son departement; mais son mandat de sénateur ne lui fut pas renouvelé aux élections du 25 janvier 1885. Aux elections pour la Chambre des deputes d'octobre suivant, M. le baron Vast-Vimeux, qui figurait sur la liste monarchiste, a ete élu au scrutin du 18, le cinquième sur sept. Il a eté promu officier de la Légion d'honneur le 9 janvier 1871. VAUDREMER, JOSEPH AUGUSTE Ems, architecte français, ne à Paris en 1829, élève de Bleuet et de l'Ecole des beaux-arts prix de Rome en 1854. Successivement architecte des diocèses d'Agen et de Beauvais, il est devenu inspecteur général des travaux diocésains et architecte de la 6° section des travaux d'architecture de Paris. Il a été élu membre de l'Académie des beaux arts, en remplacement de Duc, le 22 mars 1879. Parmi les dessins et plans exposes au Salon par M. Vandremar, nous citerons Maison d'arrêt et de correction de la Sante (1865); Intérieur de la librairie de Sienne. Intérieur de 1 eqlite Saint-Marc de Venise (1866); Intérieur de la chapelle Palatine de Palerme (1869); Vue de Capri, Vue de Viterbe (1870); Eqlise Saint-Pierre de Moatrouqe et Groupe scolaire de la rue dAlésia (1871); Eglise NotreDame d'Auteuil, Temple protestant de la rue Julien-Lacroiz Restauration de la (açade de l'eqlise Samt-Germain-l'Auxerrois, EvécAé de Beauvais (f87B, Exposition universelle). Au concours pour la reconstrurtion de l'HOtel de Ville de Paris, son projet fut classe le quatrième et reçut une prime de 10,000 fr. Nous pourrions citer encore le Monument deP. Larousse, le Monument commémoratif de la bataille de Champi0ny, divers autres monuments funéraires et des restaurations d'edifices religieux et civils. M. Vaudremer a obtenu une médaille en 1865. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867, il a été promu officier le 13 juillet iBS2.

VAUJUAS-LANGAN (marquis de), HENRI MARIE JACQUES CHARLES, homme politique français, ne à Fresnay (Mayenne) le if août 1830. Grand propriétaire, president du comice agricole du canton de Loiron, qu'il représente au Conseil général de la Mayenne, maire de Bourgneufla-Forèt, M. le marquis de Vaujuas-Langan a été elu deputé de la Mayenne le 4 octobre 1885, sur la liste moVAUTHIER, LOUIS LÉGER, ingénieur et homme poli-

tique français, né à* Bergerac en 1815. Bntré en 1834 à l'Ecole polytechnique, il en sortit dans les ponts et chaussées, corps auquel son père appartenait déjà. En 1839, M. Vauthier fut chargé par le gouvernement du Bresil de la direction d'importants travaux de viabilite dans la province de Pernambuco, qui le retinrent jusqu'en 1846. De retour en France à cette époque, il était ingénieur dans le département du Cher, lorsqu éclata la révolution de Février, qu'il il acrneillit avec joie. Mu representant du Cher à l'Assemblee législative, en 1849, il fut de ceux qui suivirent Ledru-Rollin au Conservatoire des arts et métiers le 13 juin, mais non de ceux qui s'echapperent. Arrêté, il fut traduit devant la haute cour de ersaillos, qui le condamna à ta d p ortation (o tohre) Tour à tour détenu à Doullens et à Belre-Isle-en Mer, il fut transfère à Sainte-Pelagie en 1852 et remis en liberte, à la condition de quitter immédiatement le territoire finçais, en 1855. M. Vauthier p.tssa en Espagne, ou il trouva aisément à exercer sa profession et revint à Paris après l'amnistie de 1859. Après la révolution du 4 Septembre, il fut elu chef du 125° bttaillon de la garde nationale, et donna sa démisssion après le 18 mars. Elu membre du Conseil municipal de Paris, le 30 juillet 1871, au second tour de scrutin, pour le quartier de la Goutte-d Or (XVIIIe arron tissem*nt), il fut réélu le 29 novembre 1874, cette fois au premier tour et par 3,769 voix sur 4,901 votants, et a été constamment reelu depuis.

Pendant sa detention, M. Vauthier a collaboré au Vagasin pittoresque et à diverses publications sp ciales, et publie à part De l'impôt progressif (1851); Manuel des aspirants aux fonctions de conducteur et d'agent voyer (1854); le Percement du Simplon et les intérêts de l'Éurope occidentale (1875), etc.

VAUX, WILLIAM SANDYS WRIGHT. antiquaire anglais, né A Romsey (Hants en 1818, fit s s études d l'école de Westminster et à l'unive site d'Oxford et entra comme employé, en 1841, au département des antiquites du Musée britannique. Devenu conservateur du departement des monnaies et médailles en 1861, il fut obligé de prendre sa retraite, pour cause de santé, au mois d'octobre 1870. On doit à ce savant antiquaire Ninive et Persépolis, étude historique et archeologique sur l'Assyrie et la Perse anciennes, contenant une relation des fouilles et recherches de toute sorte exécutées récemment dana ces contrees, ouvrage qui a eu quatre éditions et a été traduit en allemand; un Catalogue des antiquités du Musée britannique (1851); une édition du World enc mpassed by sir Francis Drake; Histoire ancienne d'a-

près les monuments (1875) un Catalogue des monnaies de la Bibliothèque bodlétenne, pour l'université d'Oxford la Perse denuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête arabe (/876); Catalogue de la collection l'astellani dans les galeries de l'université d'Oxford (même année); Villes et 'les grecques de l'Asie mineure (1877), etc. Il a d chiff e et publie pour le Musee britannique, en 1863, une collection de quatre-vingt-dix inscriptions phéniciennes récemment découvertes à Carthage. M. Vaux est membre de la Société royale, secrétaire de la Sorieté royale de littérature et président de la Société de numismatique de Londres, et a collaboré aux publications spéciales de ces sociétés.

VERDI, FORTUNIO FRANCESCO GIUSEPPE célèbre compositeur, sénateur du royaume d'Italie, ne à Ranrole, pres de Busseto, dans l'ancien duché de Parme, le 10 octobre 1814. Fils d'un pauvre aubergiste de village, il montra un si grand amuur de la musique et dételles dispositions à l'apprendre que son père le confia aux soins de l'organiste de l'église de Busseto, artiste obscur, dont le nom n'a pas éte conservé, et qui lui donna ses premières leçons de piano. Il 6t des progrès extrêmement rapides, fut bientôt en état de remplacer son maitre à l'orgue et, des l'âge de douze ans. composait des marches, des pas redoubles, etc., pour l'usage de la bande de musique locale. En 1833, un riche dilettante de Busseto. Antonio Barezzi, s'avisa de prendre sous sa protection le jeune musicien, qu'il envoya à Milan à ses frais, se chargeant, en outre, de pouvoir à son existence pendant le temps de ses études. Arrive à Milan. Verdi se présenta aux examens d'admission du Conservatoire il y échoua, et le directeur, qui était alors Basili, lui déclara tout met qu'il n'avait aacune disposition pour la musique. Le Jeune homme, quelque peu etourdi de l'apostrophe, ne se decouragea pas, pourtant; il alla trouver le compositeur Lavigna, attaché à la Scala en qualité de maestro ai cembalo, et avec lequel il étudia pendant trois années. Il se livra dès lors, i la composition avec ardeur et produisit de nombreux morceaux de piano, des marches, des ouvertures, des sérénades, des cantates, des melodies vocales, un Stabat mater et divers autres morceaux religienx, le tout resté inédit. Cependant, c'était le théâtre que visait Verdi. Son maître le mit en rapport avec Temistocle Solera, poète et aussi compositeur, lequel lui fournit son premier livret Oberto di San Bonifasio, qui fut représenté pour la première fois à la Scala, et avec un vif succès, le 17 novembre 1830. L'année suivante, il donnait au même théâtre un opera bouffe Un giorno di regno, dont l'échec fut si complet qu'il n'en put être donné qu'une seule representation cet échec s'explique d'ailleurs par le defaut presque complet de l'élément comique, ou plutôt bouffe, dans le genie du maitre, qui le comprit sans doute, car il n'y revint pas. Toutefois, le coup était si rude, qu'il fut près d'un an sans pouvoir se remettre au travail et qu'il ne dy remit que sur les instances les plus pressantes et les plus affectueuses et pourvu d'un nouveau livret de T. Solera Nabuccodonosor. Cet opera, joué à la Scala en mars 1842, reçut du publie un accueil enthousiaste: Verdi fut des lors salue grande maestro par ses compatriotes. Lance enfin, il donna successivement, mais avec des fortunes diverses I lombardi alla prima crociata, à la Scala (1843) Ernant, à Venise (1844); I Due Foscari, à Rome (1844); Ciovanna d'Areo, à la Srnla de Milan (1845) Aliza, à Naples, mais sans succes (1845); Attila, à Venise (1846) Macheth, à Florence, sans succes (1847); I Masnadieri, à Londres (1847). Ce dernier opéra, chante par Jenny Lind, Gardoni et Lablache, échoua completement à Londres; il eut, plus tard, quelque succès en Italie. -La renommée du jeune maestro le fit, à cette époque, mander à Paris, où la direction de remaniement d'un de ses premiers ouvrages 1 Lombardi. A. Royer et G. Waëz traduisirent en français le livret de T. Solera, M. Verdi se mit à la besogne aussitôt, et l'Opéra donnait, le 26 novembre 1847, Jerusalem delivrée, traduction d'ILombardi, ouvrage dans lequel M. Duprez faisait sa dernière création. L'ouvrage n eut qu'un succès modéré. Il a donné depuis, Il Cor8aro, à Trieste, avec peu de succès également (1848); la Battaglia di Legnano à Rome. que l'autorité, voulant y voir des allusions politiques, interdit quelques jours avant sa chute naturelle (1848); Luisa Miller, à Naples (1849);' Stiffelio, à Trieste (1850); Rigolelto, le chef d'œuvre du maître, à Venise (1851); Il Trovatore, à Rume (1853); la Traviata, adaptation de la Dame aux Camélras à Venise (1853); les Vêpres siciliennes, à Paris (1855); Simon Boccanegra, à Venise (1856); Un ballo in maschera, à Rome (1858); la Forza del Destino, à Saint-Petersbourg (1863); Don Carlos, à Paris (1867); Aida, au Caire (1871), reprieà Milan en et, apresavoir fait le tour de l'Italie, au Theâtre-Italien de Paris le 11 avril t876 Depuis Aida, M. Verdi n a produit que sa Messe solennelle de Requiem, composee en 1 honneur de l'itlustre poète milanais Manzum et exécutée à l'eglise SamtMarc, à Milan, le 22 mai 1875, puis. par les mêmes interpretes, Mlle Teresina Stolz, Mme Waldmann, MM. Cap- poni et Maini, à l'Opé a-Comique le 6 juin 1874. plus cinq autres fois, et au Theâtre-Italien le 30 mai 1876 outre un opéra en cinq actes, intitule Montezuma, à la Scala de M ilan (1878). Au Théâtre-Italien a ete d. nuée, pour la première fois en France, la Forza del Destino du maltre, le 31 octobre 1876. Une traduction d'I Masnadieri (les Brigands, par M. Jules Ruelle, avait été donnee au theâtre de l'Athenee, le 3 fevrier Celles des autres œuvres de M. Verdi, représentées au Thtâlre-Italien de Paris ou à l'Opéra, après traduction, comme le Trouvère, sont assez coni ues pour qu'il suit inutile d'y insister. M. Verdi, autant connu par ses sentiments libéraux et petriotiques que par son talent, fut élu, en 1859, membre de l'Assemblée nationale de Parme qui vota l'annexion au Piémont et en 1861. représentant de son pays au parlement italien. En 1871, il acceptait la mission de

réorganiser A Florence, l'Institut musical et, par décret du 22 novembre 1874, le roi Victor-Emmanuel le créait sénateur du royaume d'Italie. Correspondant de l'Academie des beaux-arts depuis 1859, il fut élu associé etranger, en remplacement de Meyerbeer. le 15 juin 1864. Chevalier de la Légion d'honneur en 1855, o ficier en 1867, M. Verdi a eté promu commandeur de l'ordre en 1875 et grand officier en 1880; il est, en outre, grandcroix de l'ordre des SS. Maurice et Lazare, dont il fut crée chevalier en 1859, grand-croix de l'ordre russe de Saint-Stanislas depuis 186!; décoré de l'Osmanié en 1872, il recevait, la même année, les insignes de grand officier de la couronne d'Italie et en 1875, ceux de commandeur, avec l'étoile. de l'ordre de François-Joseph d'Autrirhé. Le célèbre compositeur possède, sur le sol même où il est né, près de Busseto, le domaine de Saut' Agata, qui mesure, dit-on, près de deux lieues d'étendae, et où il passe la plus grande partie de l'année. Veuf très jeune encore de la,fille de son protecteur, Antonio Barezzi, mort lui-même sous le toit de son protégé il y a peu d'annees, M. Verdi a épousé, vers 1846, une cantatrice de talent, élève du Conservatoire de Milan et fille elle-meme d'un compositeur distingué, Giuseppina Strepponi.

VERGOIN, N., homme politique français, ancien magistrat, ne en 1850 à Paris, où ayant fait son droit, il alla s'inscrire au barreau d'Alençon. Il faisait, au lycée de cette ville, un cours de droit usuel et rollaborait au journal républicain le Progrès de l'Orne, lorsqu'il fut nomme chef du cabinet du préfet. Après avoir éte quelque temps avoué à Epernay, M. Vergoin entrait dans la magistrature en f 880, étant nommé procureur de la République a Mayenne, d'où il passa successivement à Perpignan, à Aix et enfin à Dijon. A la rentrée des cours et tribunaux de 1883, son discours, dans lequel il présentait comme nécessaire une réforme radicale de la magistrature, constatant que la justice est trop lente et trop coûteuse, ce qui est une monstruosité évidente, lui valut une disgràce. Envoyé à Grenoble en conséquence, il est snrveille de près et, à la rentrée de 1884, sommé de mpdifier son discours, contenant encore quelque abomination du même genre. Il donne sa démission, vient s inscrire au barreau de Versailles, puis à relui de Paris, dirigeant, à ses moments perdus, le Républicain de Seine-et-Oise, et est élu député de Seine-et-Oise, comme candidat radical, le 18 octobre 1885. Il a voté l'expulsion totale des pi inces. Le nom de M. Vergoin a retenti dans la presse avec un bruit auquel la politique n'est certes pas étrangère, à propos d'un procès scandaleux fait à une demi-mondaine exotique, qu'on tenait expulser de France et qui tenait, elle, à y rester, et avec laquelle un malheureux hasard avait mis le jeune deputé de Seine-et-Oise en rapports momentanés.

VERNE, JULES, littérateur français, né à Nantes le 8 fevrier 1828, fit ses études au collège de sa ville natale et vint faire son droit à Paris. Mais il se tourna de bonne heure vers la littérature dramatique, et dès 1850, faisait représenter, au Gymnase, une comédie en vers les Pailles rompues, bientôt suivie d'une autre Onze jours de siège, jouee au Vaudeville, et d'nn certain nombre de livrets d'operas comiques, écrits la plupart en collaboration. M. Jules Verne doit toutefois une renommée aujourd'hui universelle à un tout autre genre de travaux, genre dans une grande mesure crée par lui et qui constitue une sorte de roman scientifique suivant de près les découvertes reelles de la science et, par des inventions supposées, atteignant parfois la limite extrême du fantastique et du bouffon, ne laissant pas que d'indiquer, sans en montrer la pretention, sinon les moyens d'acquérir des connaissances nouvelles, du moins les voies diverses dans lesquelles la tentative pourrait être faite avec fruit. Le premier d'une série déjà nombreuee, l'ouvrage intitule: Cinq semaines en ballon, parut en 1863, avec un succès extraordinaire. Ceux qui suivirent n'ont pas eu un moins grand succès; voici le chiffre d'editions auquel les principaux de ces ouvrages étaient parvenus au commencement de 1877 les Aventures du capitaine Hatteras, 19; Voyage au centre de la terre, 22 De la terre à la lune, 21 les Enfants du capitaine Grant, 16 les Grands voyages et les grands voyageurs, 10 Autour de la lune, 17 Vingt mille lieues sous les mers, 18 le Tour du monde en 80 jours, 36; le Docteur Ox, 16 le Chancelor, 17; Aventures de trois Russes et de trois Anglais, 15; une Ville flottante, 14; l'Ile mysterieuse, 21 le Pays des fourrures, 14; Michel Strogoff, 16 le dernier de cette série les Indes noires, publie d'aboi dans le Temps, parut en volume au printemps de 1877. Ces ouvragens ont ete traduits dans toutes les langues de l'Europe. M. Jules Verne a publie, en outre, avec Théophile Lavallee, une Géographie illustrée de la France (196768).— Son Voyagt autour du monde en 80 jours, transformé, avec la collaboration de M. d'Ennery, en un drame fantastique en 5 actes et t5 tableaux, fut joué en 1874 et années suivantes, à la Porte Saint-Martin, puis au Châtelet, avec un succès inouï; le Doeteur Oa, opera leerie, avec musique d'Offenbach. en eut un beaucoup plus modeste aux Variétés en 1877. M. J. Verne a donné depuis: Hector Servadac (1871); un Capitaine de quinze ans (1878J; les Cinq cents millions de la bégum (1879); les Tribulations d'un Chinois en Chine (1880); Kéraban le tétu (1881); le Rayon vert (1883); l'Archipel en feu (1854); Mathias Sandorf (1885); Robur le conquérant et Un billet de loterie (1886), etc. Il a encore fait jouer, outre plusieurs adaptations de ses romans par M. d'Ennery, telles que: les Enfants du capitaine Grant (1879); Michel Strogoff (1881); le Voyage d travers l'impossible (1882); Këraban le têtu (1888), etc.: un Neveu d'Amérique, comedie en 3 actes, au théâtre de Clnoy (1873). 11 est devenu, avec MM. Jean Macé et Hetzel, l'un des directeurs du Magasin illustré d'éducation et de récréation, où ont paru la plupart de ses ouvrages. M. Jules Verne est chevalier de la Légion d'honneur.

VERNHES, EMILE HERCULE, médecin et homme politique français, né à Béziers le 20 octobre 1820. Quelque temps sous-préfet, après le 4 septembre Il fut élu député de la 1re circonscription de Béziers, le !0 février fR78 et siégea l'extrème -gauche. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 par le même college, M. Vernhes était élu députe de l'Hérault, en tête de la liste républicaine, le 4 octobre 1885. Il était en congé lorsque sont venus en discussion devant la Chambre, les propositions d'expulsi n des princes. M. Vernhes, médecin à Béziers depuis 1848, avait été expulsé de France après le coup d'Etat. et n'y était rentré qu'après l'amnistie de 1859.

VERNIERE, PIERRE MICHEL, industriel et homme politique français, ne à Montpellier le 11 octobre 1857. Directeur d'une grande usine de produits chimiques, adjoint au maire de Montpellier, fonctions qu'il resigna après l'élection, M. Vernière fut élu députe en 1882, est remplacement de M. Devès optant pour les HautesPyrenées, dans la 2- circonscription de Béziers, et prit place à l'extrême-gauche, avec laquelle il a régulièrement voté. Elu député de l'Hérault sur la liste radicale, le 4 octobre 1885, M. Vermère a vote l'expulsion totale des grinces.

VÉRON, EUGÈNE, littérateur français, né à Paris le 29 mai 1825, fit de brillantes études et entra à l'Ecole normale en 1846. Reçu agrégé des lettres en 1850, il professa quelque temps en province, puis revint à Paris au il se liira à l'enseignement libre et collabora à divers journaux, notamment à la Revue de l'instruction publique, à la Revue nationale au Courrier du dimanche, au Courrier français, à la Gasette des Beaux- Arts, etc. Devenu redacteur en chef du Progrès de Lyon en 1868, il quittait ce journal en 1871 pour fonder, 1 Lyon toujours, la France républicaine. Revenu depuis à Paris, M. Eugène Véron fondait avec M. Ballue, son ancien collaborateur, en janvier 1875, fArt, le plus beau recueil périodique spécial qui existe. Il tentait également. en 1876, avec le même collaborateur, la resurrection de l'Avant-Garde, journal politique quotidien, qui disparut de nouveau au bout de quelques mois. — Il a publié à part: Du progrès intellectuel dans l'humanité (f86tJ; Des associations ouvrières de consommation, de crédit et de production (1865); Histoire de la Prusse, depuis Frédéric Il jusqu'à Sadowa (1867J; Histoire de l'Allemagne depuis Sadowa (1876); la Troitième invasion (1876-77); l'Esthétique, torigine des arts, le goût tt le génie (1878), etc.

VLRON, PIERRE, littérateur et journaliste français, né à Paris en 1833, y fit de brillantes études et se tourna presque aussitôt vert la littérature. Apres avoir publié, en 1854, un volume de poésies, il entra à la Revue de Paris après la suppression de ce recueil, en 1858, il entra au Charivari, dont il est devenu rédacteur en chef. Il a collaboré, en outre, à la Chronique, au Courrier de Parie, an Monde illustrd, dont il est resté le chroniqueur ordinaire, à l'illustration, au Journal amusant, au Petit journal, au Journal illustré, à l'Opinion nationale, au Nain jaune, etc. Il a donné plusieurs petites pièces aux theâtres de genre et ublie une assez no mbreuse collection de recueils d'articles, qui va s'aug- mentant chaque année.—Nous citeronsparmi tes ouvrages ubliéa par cet écrivain: les Réalités humaines, poésies (1854); Paris s'amuse (1864); les Marionnettes (1862); le Roman de la femme à barbe, les Souffre-plaisir (1863); Maison Amour et Cie (1864); la Famille Hasard, la Foire aux grotesques, le Pavé de Parit (1865J; la Comédie en plein vent, Pardevant M. le maire (1866); Monsieur et Madame Tout-le-monde, la Mythologie parisienne (1967); l'Age de /er blanc, les Pantins du boulevard (1868); les Phénomènes vivants, la Boutique d treize, les Grimaces parisiennes (1869); Je, tu, i nous, vous, ils, les Marchands de ganté, les Coulisses du grand drame (1873); les Dindons de Panurge, Paris fi tous les diables (1875); les Coulisses artistiques, la Vie fantasque (1876); les Chevaliers du Macadam, le Nouvel art d'aimer (1877J; les Mangeuses d'hommes, la Comédie du voyage (1878); Ohél vitrier, Visages sang masques (1880J; Affolés (1881); l'Art de vivre cent ans, Paris qui grouille, Galop générai (1884); le Tir aux oisons (1885); Boutique depldtret, notes sur les contemporains (1886), etc. P Véron a, en outre, donne au théâtre Sauvé, mon Dieu! vaudeville en 1 acte, avec M. Henri Rochefort, au Vaudeville (1865); les Affolé8, comédie en 4 actes, avec M. Gondinet, au même théâtre (1883), etc. Il est chevalier de la Legion d'honneur depuis 1878.

VERSIGNY, CLAUDE MARIE AGAPITE, homme politique français, avocat du barreau de Gray, ancien bâ- tonnier, est né dans cette ville le 18 août 1814. Frère d'un représentant proscrit de Décembre, conseiller municipal démissionnaire pour refus de serment. en 1852, M. A. Versigny fit partie, en 1870, du comité anliplébiscitaire. Nommé sous-prefet de Gray apres le 4 Septembre, son patriotisme le fit arrêter par les Allemands et il fut envoyé à Brème comme otage. Rendu à la liberté à la paix, il reprit ses fonctions de sous-prefet, dont il fut révoqué en janvier 1875. M. A. Versigny, qui avait échoué le 8 février 1871, avec un chiffre de voix considérable, fut élu depute'de Gray le 20 février 1876, et siégea à gauche. Il a été reélu le 14 octobre 1877 contre le candidat officiel bonapartiste, baron Gourgaud, et le 21 août 1881 contre un concurrent républicain de nuance plus tendre. Aux élections d'octobre 1885, enfin, M. Versigny a été élu député de la Haute-Saône au scrutin du 18. Il a voté l'expulsion des princes.

VEUILLOT, EUGÈNE, frère du célèbre rédacteur en chef de l'Univers, mort en 1883, est ne à Boynes (Loiret) en 1818, fit de bonnes études à Paris et alla en province rédiger divers journaux officieux, ll s'attacha de bonne heure à la fortune de son frère aine, le suivit au mi-

nistère, puis à l'Univers, dont Il est devenu, depuis sa réapparition en 1867, le véritable directeur actif. —On lui doit, en dehors de ses travaux de journaliste, où il met autant qu'il peut de la violence fraternelle, plusieurs ouvrages estimés, notamment: Histoire des guerres de la Vendée et de la Bretagne. 1790-1832 (1847); la Cochinchine et le Tonquin (1859); le Piémont dans les Rtata de l'Eglise (1861); Vies des Pères des déserts d'Orient, d'après le R. P. Michel-Ange Marni (1863-64, 6 vol.); Critiques et croquis (1866), etc.

VIARDOT (dame), MICHELLES PAULINE Garcia, cantatrice français. fille du célèbre ténor Manuel Garcia et sœur de la Malibran, est née à Paris le 18 juillet 1821. A l'âge de quatre ans, assure-t-on, elle s'exprimait avec une égale facilité en quatre langues: quant à l'éducation musicale, elle l'acquit sans plus d'efforts, dans un pareil milieu, et à sept ans elle pouvait accompagner au piano les élèves de son père. Elle eut toutefois pour maitres de piano, dans la suite, Meysenberg, puis Liszt. Après avoir suivi toute enfant ses parents en Angleterre, aux Etats-Unis, au Mexique, elle retint avec eux à. Paris. en 1828; puis, son père étant mort en 1832, passa quelque temps avec sa mère à Bruxelles, où elle compléta son éducation, abordant, outre la musique, le dessin et la peinture, et alla débuter à Londres en 1839, dans le rôle de Desdemona, d'Otello. Dans l'automne de la même année elle parut au Théâtre-Italien de Paris dans Otello, la Cenerentola, Tancredi, il Barbiere, avec un grand succès. Au mois d'avril 1840, elle épousait Louis Viardot, alors directeurdu Théâtre-Italien, mort le 4 mai 1883, et quittait Paris avec son mari. Elle reparut à Londres en 1841, avec Marie, dans Gli Orazi e Cu· riazi, de Cimarosa; puis visita l'Italie. l'Espagne, Vienne, Saint-Pétersbourg, Moscou, Berlin, où elle remplaça aver succès Jenny Lind, lorsque celle-ci quitta cette ville pour Vienne. en 1846 retourna à Londres, où elle parut dans le rôle de Vatentine des Huguenots, son triomphe et revint à Paris en mai 1846, pour y créer à l'Opéra celui de Fidès du Prophète, où elle obtint un immense succès, qui la fit appeler de nouveau mur les principales scènes de l'Europe expressément pour y chanter ce rôle do Fidès. En 1860, Mme Viardut a chanté aver le plus vif succès, au Theâtre-Lyrique, l'Orphée de Glück. Elle a donné encore, depuis, plusieurs représentations dans divers théâtres, mais sans accepter d'engagement régulier. Elle a paru fréquemment, en dernier lieu, dans des concerts de charité ou des réunions privées. En dehors de ses succès de théâtre. Mme P. Viardot en a encore obtenu de très grands dans l'interprétation des chants nationaux espagnols. Le français. l'italien, l'espagnol, fanglais et l'allemand lui sont langues absolument familieres. On lui doit enfin quelques compositione l'Ogre, opérette, livret d'Ivan Tourguéneff, executée chex elle, à Bade (1868); le Dernier magicien, opéra en 2 actes, représenté chez la grande-duch*esse de Bade (1869), etc. C'est chez Mme Pauline Viardot, à Bougival, que le célèbre littérateur russe Tourgueneff est m irt, le 3 septembre 1883.

VICTORIA, ALEXANDRINA, reine de Grande-Bretagne et d'Irlande, impératrice des Indes, fille unique du duc de Kent, quatrième fils de George 111 et de Louisa Virtoria de Saxe-Cobourg, sœur du feu roi des Belges, Léopold 1er, est née au palais de Kensington le 24 mai 1819, ses parents qui résidaient à l'étranger s'étant précipitamment rendus à Londres afin que leur enfant naquit anglais. Le duc de Kent mourut le !3 janvier 1820, et l'éducation de la jeune princesse fut confiée, sous la direction de sa mère, à la duch*esse de Northumberland; cette éducation fut des plus soignées, et lord Melbourne, sur l'ordre du roi, y mit le sceau en instruisant la royale héritière dans la science ardue de la politique constitutionnelle; elle dura pour ainsi dire jusqu'à la veille de son avènement au trône. Pendant tout ce temps, la princesse Victoria vécut relativement très retirée, si l'on en excepte quelques voyages ne dépassant pas les limites de son futur royaume. Elle succéda à son oncle Guillaume IV le 20 juin 1837, sous le nom de Victoria 1re, et fut couronnée à Westminster le 28 juin 1838. Elle épousait le 10 février f840 le feu prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, dont elle a eu neuf enfants Victoria Adelaide Marie Louise, née le !t novembre 1840, mariée le 25 janvier 1858 au prince Frédéric Guillaume, prince royal de Parusse, aujourd'hui prince impérial d'Allemagne Albert Edouard, prince de Galles, né le 9 novembre 1841 Alice Mathilde Marie, née le 15 avril 1843, mariée le 1er juillet 186! au prince Louis de Hesse-Darmstadt Alfred Ernest Albert, duc d'Edimbourg, né le 24 mai 1844 Hélène Augusta Victoria, née le 26 mai 1846, mariée le 8 juillet 1866 an prince Christian de Schleswig-Holatein; Louise Caroline Alberta, née le 18 mars 1848, mariée au marquis de Lorne le 2t mars 1871 Arthur William Patrick Albert, duc de Connaught, né le 1er mai 1850; Léopold George Dunron Albert, né le 7 avril 1853 Béatrice Marie Victoria Feodore aé le 14 avril 1857, mariée au prince Henry de Battenberg, le 23 juillet 1885. La reine Victoria, outre ses grandes qualités politiques, a le sentiment de la vie domestique très développe et en ce point souffrit plus que beaucoup d'autres des douloureuses épreuves que le destin n'épargne pas plus aux têtes couronnées qu'aux plus humbles parmi les homnes. Le 16 mars 1861 elle perdait sa mère, la duch*esse de Kent, succombant apres une courte maladie puis ce fut le tour du prince Albert, son mari, le 14 décembre de la même année. Cette perte la frappa plus douloureusem*nt encore que la première, et elle vécut très retirée et en proie au plus profond chagrin pendant longtemps, à ce point qu un membre de la Chambre des communes fit une motion, qui fut repoussée, pour mettre en discussion la question d'une régence. Elle rouvrit toutefois le Parlement en personne à la session de janvier 1866. —Les évé. nements politiques qui ont marqué le règne de la reine Victoria sont trop nombreux pour être analysés dans

cette notice, forcément limitée; elle n'y a d'ailleurs qu'une part Indirecte, grâce à la constitution vraiment parlementaire de la Grande-Bretagne et à la loyauté avec laquelle elle est respectée non seulement par la nation quelle régit, mais aussi par la souveraine elle-même. Nous prouvons cependant passer une revue rapide des principaux.

A son avènement au trône, la reine Victoria trouva une Chambre des communes à peu près également divisée entre les wigh, et les tories, et lord Melbourne, son précepteur politique, au pouvoir, quoique son ministère fût impopulaire au premier chef et accusé d'incapacité financière. Il y fut remplacé par sir Robert Peel en septembre 1841. Quoique engagé à maintenir les droits sur les céréales, sir Robert Peel fut contraint, en 1845, de consentir à leur rappel, qui fut effectué en 1846. Ce changement de politique économique de sir Robert Peel amena un grand désarroi dans le parti conservateur, lequel favorisa l'avènement de lord John Rnssell (1846), qui fut remplacé par le feu comte de Derby, en janvier 1852. En décembre suivant, à l'occasion de la discussion du budget, le cabinet conservateur était mis en minorité et donnait sa démission. Un cabinet de coalition (nous dirions de conciliation), présidé par lord Aberdeen, lui succéda et tomba à son tour, en février 1855, sous le vote de blâme impliqué dans l'acceptation de la proposition d'enquête sur la conduite de la guerre de Crimée, présentée par M. Roebuck. Le premier cabinet Palmerston prit alors la direction des affaires; mais il dut se retirer devant l'opposition de la Chambre à son projet de loi contre les conspirateurs, inspiré par lei réclamations du gouvernement français à propos des réfugiés politiremplacé lui-même par une nouvelle administration dirigée par lord Palmeratoa, en juin 1859. La mort frappa lord Palmerston au pouvoir (novembre 1865) en conséquence l'administration resta libérale, avec le comte Russell à sa tête. Battu dans la personne de M. Gladstone, lors de la discussion du bill de réforme, en juin 1866, le ministère donna sa démission et fut remplacé par un ministère conservateur Derby-Disraeli, lequel, en minorité aux élections générales de 1868, se retira immédiatement. Un ministère libéral, présidé par M. Gladstone, (voyez ce nom), lui succéda en décembre. Les élections générales de février 1874 ayant été défavorables aux libéraux, un ministère conservateur fut de nouveau formé par M. Disraeli (plus tard lord Beaconsfield). La défaite du parti conservateur aux élections de i880 ramena les liberaux au pouvoir avec M. Gladstone. Un ministère conservateur remplaçait celui-ci en 1885, sous la présidence du marquis de Salisbury, remplacé à son tour par un nouveau ministère Gladstone en février 1886 mais celui-ci ayant été battu sur la question irlandaise, à la Chambre d'abord, puis aux élections qui suivirent la dissolution à laquelle M. Gladstone avait cru devoir recourir, un second cabinet Salisbury y succédait le 4 août 1886, et est encore actuellement au pouvoir. Ce court exposé ne servit-il qu'à faire apprécier la différence d'esprit politique qui sépare les hommes d'Etat de l'aristorratiquo Angleterre et ceux de la France démocratique, ne serait pas inutile. Dans la session de 1876, M. Disraeli présentait à l'approbation des Chambres le bill ajoutantaux titres de la reine Victoria celui d'impératrice des Indes, et qui fut, non sans débat, adopté le t2 aodt.

La reine Victoria a écrit on inspiré les Derniers jours de Son Altesse Royale le Prince-consort, ouvrage rédigé sous la surveillance de la reine par le lieutenant général C. Grey (1867); Feuilles du journalde notrevie dans les montagnes d'Ecosse (/869); Vie de Son Altesse Royale le Prince-consort, par sir Th. Martin (1874-80, 5 vol.) Quelques feuilles de plus détachées du journal de notre vie dans les montagnes d'Ecosse ( f884); outre divers fragments originaux ou traduits de l'allemand et réunis en volumes, lesquels ont été traduits en français et publiés sous ces titres Méditations sur la mort et l'éternité et Méditations sur la vie et ses devoirs. En avril 188t, un certain Roderick Maclean tira un coup de revolver sur la reine Victoria, à Windsor il ne l'atteignit pas, et fut condamné à l'emprisonnement sans autre terme fixé que celui du bon plaisir de la reine. VIEL CASTEL (baron de), CHARLES Louis GASPARD GABRIEL DE SALVIAC, littérateur français, né à Paris le 14 octobre 1800. Il entra au ministère des affaires étrangères à dix-huit ans, puis dans le corps diplomatique en 1821, comme attaché à l'ambassade d'Espagne, y fut promu secrétaire d'ambassade et passa en cette dernière qualité à Vienne en 1828. Nommé sous-directeur à la direction politique en 1829. la révolution de Juillet l'en écarta momentanément, mais il y rentra dès 1831 et conserva ce poste jusqu'à la révolution de 1848. Eloigné de nouveau des affaires, M. de Viel Castel était nommé directeur de la politique à son ministère en 1849 il a donné sa démission au coup d'Etat de 1851 et fait liquider sa pension de retraite. M. de Viel Castel se consacra entièrement dès lors aux travaux littéraires. qu'il avait abordés de très bonne heure par des études remarquées sur le théâtre espagnol, publiées dans la Revue des Deux-Mondes à l'époque où il était secrétaire d'ambassade à Madrid. 11 a en outre fourni à ce recueil des études d'histoire et de politique étrangère variées et publie quelques ouvrages, parmi lesquels un roman le Testament de la danseuse. Mais son œuvre capital! est une Histoire de la Restauration dont les premiers volumes obtinrent le grand prix Gobert do 10,000 franfs en 1867 (1860-78, 20 vol. in-80).

M. le baron de Viel Castel a été élu membre de l'Académie française, en remplacement du comte Philippe de Ségur, en 1873, et reçu solennellement le 27 novembre de la même année. 11 est commandeur de la Légion d'honneur depuis J849.

VIELFAURE, Louis PRIVAT CAMILLE, homme politique français, ne à Largentière (Ardèche) le 5 juin 1823, fit son droit à Paris, prit le grade de docteur en 1847

et retourna s'inscrire au barreau de sa ville natale, dont il est devenu maire et dont il représente le canton au Conseil général de l'Ardèrhe. Il fut élu député de la première circonscription de Largentière le 21 août 1881, contre le député sortant, bonapartiste, et prit place au groupe de l'Union républicaine. Le 4 octobre 1885, M. Vielfanre échoua avec tous ses amis de la liste républicaine de l'Ardèche. Mais cette élection ayant été annulée par la Chambre Pt de nouvelles élections ayant eu lieu en conséquence le 14 février 1888, ce fut au tour de la liste monarchiste de succomber. — M. Vielfaure a voté l'expulsion totale des princes.

VIELLARD, ARMAND, maitre de forges et homme palitique français, fils de M. Viellard-Migeon, sénateur de Belfort, mort le 4 octobre 1886, est né à Belfort vers 1834. Sans passé politique, mais porté sur la liste monarchiste du Haut-Rhin français, il a été élu député le 4 octobre 1885.

VIETTE. JULES FRANÇOIS. STANISLAS, journaliste et homme politique français, né à Blamont (Doubs) le 16 mai 1843. Ancien rédacteur du journal le Doubs sous l'Empire, puis du Républicain de l'Est, il est l'un des fondateurs de la Démocratie franc-comtoise. Il a ete élu député de Montbeliard le 29 février t%76, et siégea à gauche. Réélu le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881 dans le même collège, M. Viette était élu député du Doubs, le 4 octobre 1885, en tête de la liste républicaine. Il a vot6 l'expulsion totale des princes.

VIGAROSY, JEAN-BAPTISTE CLAUDE CHARLES JOSEPH, homme politique français, sénateur, né à Mirepoix le 23 juin 1822. II fit son droit à Paris et prit le grade de docteur en 1851. Grand propriétaire, membre du Conseil général de l'Ariège, dont il est devenu vice-président, M. Vigarosy se présenta aax élections sénatoriale. du 80 janvier 1876, fut élu, et prit placeau groupe de la gauche républicaine. Il a été réélu au renouvellement de la représentation sénatoriale de l'Ariège, le 25 Janvier 1885, et a voté l'expulsion des princes.

VIGER, MARIE ALBERT, homme politique français, médecin, né à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret) en 1844. Il fit ses études medicales à Par s, et, reçu docteur fin 1867, alla s'etablir dans sa ville natale, dont il est devenu maire. Collabnratenr aux feuilles républicaines locales, auteur de petit* ouvrages de vulgarisation, dans la collection de la Société Franklin, M. le Dr Viger se présentait aux élections d'ortobre 1885, sur la liste répuhlicaine du Loiret il a éte plu au scrutin du 18 et a voté l'expulsion totale des princes. Le Dr Viger est officier d'académie.

VILAIN, NICOLAS VICTOR, sculpteur français, né à Paris le 3 août 1813 élève de Pradier et de Paul Delarorhe, il debuta au Salon de 1838 et remporta le grand prix de Rome au concours de la même année, dont le sujet était: David apaisant Saül. On cite de cet artiste: la Statuette de d'Arcet (1838); Saint Jean, l'Automne, la Bienfaisance, bas-relief (1845); Hébé et l'aigle de Jupiter, Etienne buste (1848); Victor Huqo, le Général Jamin, Mlle Vilain, bustes (1849); Wateau, Pradier, M. Sénard, Loysel, bustes (1859); Marias d Carthaqe, Saint Germain l'Auxerrois (1861); Mme Vilain, buste et deux autres portraits (1865); la Musique et la danse, Kléber (1864); une statue d'Evéque, etc. (1865); Saint Paul, statue, pour l'église Saint-Roch; le Duc d'Aumale et un Portrait de femme, bustes, marbre (1874); Portrait de Mil' H. buste en plâtre (1876); les Bienfaits de la paix (1877); l'Aurore, statue en plâtre (1818); plusieurs Portraits, bustes (1880); deux autres bustes en plâtre (1886), etc. On doit en outre à M. Vilain le Fronton du Valais de l'Industrie, aux Champs-Elysées (1854 le Fronton et les Cariatides du pavillon Daru, au NouveauLouvre (t856); un Fronton pour les Tuileriea (1865 la statue de la Modestie, au foyer du Nouvel-Opera (1872), etc. Cet artiste a obtenu une médaille de 3e classe en 1847, une de 2e classe en 1848, et a été décoré de la Legion d'honneur en 1849.

VILAR, EDOUARD PAUL YVMS GAUDERIQUE, homme politique français né à Prades le 26 juillet t847. Avocat du barreau de Prades, ancien bâtonnier, ancien maire de cette ville, membre du Conseil général des PyreneesOrientales pour le canton d'Olette, M. Vilar, a ete elu député des Pyrénées-Orientales le 4 octobre 1885. en tête de la liste radicale. Il a voté l'expulsion totale des princes.

VILLENEUVE, JEAN, médecin et homme politique français, né à Lembeye (Basses-Pyrénées) le 25 février 1840, vint faire ses études medicales à Paris, collaborant entre temps aux journaux d'étudiants, en fondant même un la Jeune France, qui fit beaucoup parler de lui, et fut reçu docteur en 1865. Etabli dans le XVII· arrondissem*nt de Paris, puis nommé adjoint au maire de cet arrondissem*nt (Batignolles) après le 4 septembre, le dorteur Villeneuve servit en outre comme chirurgien du 91e botaillon de la garde nationale. En 1875, il était elu maire de Clichy-la-Garenne, et y a laissé de son administration d'excellents souvenirs; il était élu en même temps membre du Conseil général do la Seine pour le canton de Neuilly. Aux élections du 21 août 1881, le docteur Villeneuve fut élu député de la 2- circonscription de SaintDenis et prit place à l'extrême-gauche. Aux elections d'octobre 1885, il figurait sur plusieurs listes radicales et fut élu au scrutin du 18. Il reprit sa place à l'extrêmegauche, et v, ta l'expulsion des princes.

VINCENT, CHARLES HUBERT, dit CHARLES-VINCENT, littérateur et chansonnier français, né à Fontainebleau en 1828. C'est une des figures les plus originales de ce temps-ci, dit Napoleon Gallois dans ses biographies des exposants de 1867. Ancien clerc d'avoué et de notaire, puis tapissier et voyageur de commerce, il debuta dans tes lettres par des chansons et devint rédacteur litteraire au journal le Siècle, auquel il collabora pendant de lon

gues années. Charles Vinrent est l'un des fondateurs des journaux industriels en France. On lui doit la création dn dfonileur de la cordonnerie, qui obtint la collaboration d'écrivains célèbres, peut-être par cette originale idée qu'eut son rédacteur de payer les articles en rbaussures. On le voit ensuite à la tête de iournaux consacréa 4 ta littérature et aux modes L'Illustrateur dea dames, la Joie du foyer la Boîte d ouvrage, ces deux derniers de sa création. Ayant fait avec succès des couplets pour des pières de ses amie Auguste Luchet, Destuards, Edouard Plouvier, B. Gastineau, etc., il entre à gon tour au theâtre avec l'Enfant du tour de France, drame qui se donne pour mission de supprimer les luttes sanglantes du compagnonnage. Dans cette pièce, Darrier chantait cinq ou six chansons, et attirait tout Paris au théâtre Beaumarchais. — Il fonde enfin un journal des plus sérieux la Halle aux cuirs, qui prend une importanre de plus en plus considérable dans l'industrie des cuirs, des peaux et des laines. Sa dernière création en ce genre est la Sellerie (1884). Toujours resté chansonnier, il écrit néanmoins des articles pour diverses publications, notamment pour le Dictionnaire économique de Guillaumin, et publie chez les éditeurs Michel Levy et Lacroix des romans dont un. Enclume et marteau, est assez remarqué pour obtenir les honneurs de la reproduction à l'étranger. Une Histoire de la chaussure dans l'antiquité, tout en soulevant les questions les plus ardues de l'histoire du travail, arrive à trois éditions, grâce à l'humour que le chansonnier répand dans ce livre utile. Charles Vincent est membre de la Société des gens de lettres, de celle des auteurs dramatiques et de nombreuses sociétés lyriques et littéraires. Il a conquis une notoriété toute particulière dans la chanson, dont il a transformé l'allure. Son œuvre chansonnière est en effet considérable, et sans qu'il ait jamais sacrifié au mauvais goût qui mène à la popularité; il est connu et chante à peu près partout. Le vers de Charles Vincent, plein d'énergie ou de tendresse, a le mot juste et le sentiment vrai; il charme ou émeut quand il n'enflamme pas. La fraternité, le travail et la saine gaieté sont chez lui les cordes vibrantes. La forme nouvelle, à la fois franche et littéraire, de ses chansons donne raison à son biographe Charles Coligny, qui termine une étude sur lui par ces mots « Aujourd'hui, Charles Vincent est une physionomie du renouveau dans la chanson. » Ajoutons que l'auteur de la Vieille chanson et de la Chanson française a obtenu des médailles et des diplômes d'honneur dans nos grandes expositions, et que, comme membre du jury oit rapporteur, il a montré, là surtout, des qualités sér euses de critique, d'observateur, et une rare souplesse d'écrivain. Charles Vincent a été à plusieurs reprises, élu président du Caveau.

VIOX, MARIE GEORGES CAMILLE, homme politique français4 fils d'un ancien constituant de 1848, ancien souscommissaire de la République dans l'arrondissem*nt de Luneville, mort en 1874. Il est né dans cette ville le 30 juin 1833. Après avoir fait son droit à Paris, M. G. Vioi alla s inscrire au barreau de Lunéville, dont il représente le canton sud-est au Conseil général de Meurthe-et-Moselle. Elu deputé de son arrondissem*nt le 21 août 1881, il s'inscrivit au groupe de l'Union republicaine. Il a éte éln députe de Meurthe-et-Moselle le 4 octobre 1885, et a voté l'expulsion des prioces.

VIRCHOW RUDOLPH, médecin et homme politique allemand, ne d Schivelbein (Prusse) le 13 octobre 1821, fit ses études scientifiques à l'université de Berlin, ou il tut pour maitre l'illustre physiologiste Johann Müller, et y prit le grade de docteur en médecine en 1843. Il fonait peu après une revue spéciale intitulée Archiv fdr Pathologie, dnatomie, und Physiologie, und fur Kliniache Medicin. Mêle activement au mouvement révolutionniire de 1848, élu même représentant à l'Assemblée de Francfort, quoique n'ayant pas atteint l'âge d'éligibilité, la réaction Io priva de son journal et de sa place de ré. p·titeur à l'université de Berlin. Il accepta alors net chaire d'anatomie pathologique à l'université de Wurtabourg et s'y fit une célebrité si considerable, tant par son enseignement que par ses travaux scientifiques, qu'il fut rappelé à Berlin, à la même chaire, en 1856, et fut nomme quelque temps après directeur de l'Institut pathologique. Membre du Conseil municipal de Berlin en 1859, tl était élu député au parlement prussien par deux collèges de Berlin et par celui de Saarbrück, en 1862 il s'y fit remarquer par son énergie et son infatigable activité et devint bientôt le chef reconnu du parti libéral-progressiste, de celui qui inquiétait te plus le roi Guillaume et son fidèle chancelier par sa popularité immense, qu'il ne fallait rien de moins que Sadowa et Sedan pour réduire au silence, au moins momentanément. Reelu constamment à la Chambre des députes de Prusse, de la Confederation de l'Allemagne du Nord, puis de l'Empire d'Allemagne, M. R. Virchow refusa d'abord ce dernier mandat it ne l'accepta qu'aux élections de 1880, où il fut élu par une circonscription de Berlin. Il est aujourd'hui professeur ordinaire d'anatomie pathologique, de pathologie générale et de thérapeutique à l'université de Berlin directeur de l'Institut pathologique et medecin de la Charite. Il a été élu membre honor aire de la Société royale de médecine de Londres en 1856 et membre correspondant de l'Académie des sciences (Institut de France) en 1859. Il est en outre associé étranger de notre Académie de médecine. On lui doit la fondation de l'institut des gardes-malades, attenant à l'hôpital de Friedrichehain, destiné à l'instruction des gardes-malades dans les hôpitaux et à domicile et autorise à delivrer des certificats de capacité, lequel a été ouvert au commencement de 1877. Il est allé. pendant les vacances de 1878, visiter les fouilles exécutées par M. Schliemann en Asie mineure. Les principaux ouvrages de M. le docteur Virchow sont De Rehmnate corneæ, sa thèse de doctorat 1845 Phlebite, trumbus, embolie et leucome (/, 45-47); Sur les pigments hematoïdes, Sur les tumeurs colloides des ovaires, le Cancer (1847); la Fièvre. typhoïde en Silesie,

M. Visconti-Vennota s'est aliéné beaucoup de patriotes italiens par sa politique modérée jusqu'à l'exagération et principalement par sa proposition, en septembre 1870, alors qu il etait ministre des affaires étrangères, de renouveler avec la France la convention dn 15 Septembre, c'est-à-dire de renoncer à Rome. D'autre part, on ne saurait lui refuser beaucoup de tact et une science profonde de la politique étrangère dans ses rapports avec les intérêts nationaux, dont il a donné des preuves au début des négociations dont les affaires d'Orient ont etél'objet, soit de juillet 1875 à mars 1876, époque de sa retraite des affaires. Quoi qu'il en soit, il échouait aux élections du 5 novembre 1876, dans le collège de Tirano, et au scrutin de ballottage du 12, dans le troisième collège de Milan, contre M. Correnti, progressiste. Les élections complémentaires nécessitées pur l'option des progressistes nomme* dans plusieurs collèges permirent à M. ViscontiVenosta de renouveler la tentative, et il fut élu enfin députa de Vittorio (Vénétie). Il s'est signalé à la Chambre, par plusieurs interpellations sur la politique étrangère, surtout sur la politique orientale, du cabinet italien, adressées à son successeur, d'ailleurs avec autant de mesure que de veritable habileté. Aux éle tions de 1886, M. Visconti-Venosta, par une lettre publiée dans tes journaux, annonça qu'il declinait toute candidature, son intention étant de se retirer de la vie politique. En juin suivant, il faisait partie d'une fournée de sénateurs VISSAGUET, MARIE XAVIER ERNEST, homme politique français, ne au Puy-en-Velav le 4 novembre 1834. Inscrit au barreau de sa ville natale en 1856, il participait à la fondation du journal democratique, l'Avenir de la HauteLoire, en 1869. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Vissaguet fut nommé procureur de la République au Puy il se présenta dans la Haute-Loire aux élections du 8 février 1871, mais il échona avec 13,802 voix. Le 8 octobre suivant il étnit élu membre du Conseil général pour le canton de Salignac réelu le 4 octobre 1874 et depuis, il a ete serretaire, puis vice-président de cette assemblée. Aux élections du 20 février 1876, M. Vissaguet fut elu depute de la seconde circonscription de l'arrondissem*nt du PUy par 7,666 voix contre 5,913 obtenues par M. Calemard de Lafayette, député sortant appartenant à la droite. Il fit partie des 363 qui condamnerent la politique du 16 mai, mais il échoua aux élections du 14 octobre suivant, contre le candidat macmahonien l'élection de celui-ci fut bien annulée par la Chambre, mais M. Vissaguet ne se représenta pas devant les électeurs directs du Puy. Au renouvellement de la représentation senatoriale de la paute-Loire, M. Vissaguet fut élu sénateur. Il a voté l'expulsion des princes. VITU, AUGUSTE CHARLES JOSEPH, journaliste et littérateur français, ne à Meudon le 7 octobae 1823. Il debuta fort jeune dans le journalisme et, tout en faisant quelques travaux de librairie, collabora successivement au Corsaire, au Portefeuillle, à la Liberté (1848), au Pamphlet ete. puis devint redacteur en chef du Don sens d'Auvergne, à Clermont, en 1849 et ensuite de l'Ami de l'ordre, a Grenoble. A son retour, il fut attaehé à la rédaction du Dix Decembra, du Pouvoir, du Pays, puis devint en 1860 le principal redacteur du Constitutionnel, qu'il quitta pour fonder l'Etendard, en 1867. Ses nouvelles

rapport d'une mission officielle (1848) le Choléra (1849); la Pathologie cellulaire appliquée d L'enseignement physiologique et pathologique (1960), ouvrage traduit en français par le docteur P. Picard (1868, in-8° fig.) et en anglais par la docteur Chance Dégénérescence du sang (1853); Traités divers, mélanges (1856); Sur le Morbus spedalska, maladie épidémique de la peau, observée en Norvège (1859); Trichiniasis, traduit en français (1860) Gœthe naturaliste (1861); Quatre discours sur la maladie (1862); De l'éducation des femmes suivant leur mission sociale (1865); le Choléra en Hongrie (1868); Pathologie des tumeurs (1868-76, 4 vol., fig.) Problèmes des sciences naturelles dana la nouvelle vie nationale de l'Allemagne (1871); la Liberté de la science dans l'Etat moderne (1877). etc. Une Société savante d'Allemagne, composée évidemment, en majorité, de membres d'une intelligence tout à fait transcendante, invitait M. Virchow, an commencement de. 1872, à donner sa démission de membre des sociétés françaises auxquelles il appartient M. Virchow a fait comprendre à ces messieurs (du moins il l'a essayé) qu'une rupture des relations scientifiques avec un pays comme la France serait un acte idiot, contraire aux intérêts de la science et de l'humanité.

VISCONTI-VENOSTA (marquis), EMILIO, homme d'Etat italien, né à Tirano (Milanais) en 1828, collabora de bonne heure à la presse libérale de la Lombardie et de la Sardaigne et fut attaché au général Garibnldi, en qualite de commissaire roval, en 1859, puis à Farini, dictateur de Modene et de Parme, avec lequel il prépara l'annexion de res deux duchés au Piemont et qu'il suivit à Naples, où il avait été nommé lieutenant du roi, en octobre 1860. Au commencement de cette même année, il avait fait partie de la mission extraordinaire du marquis Pepoli près des cabinets de Paris et de Londres, et avait éte élu député au parlement italien par le college de Tirano. Appelé an ministère des affaires étrangères dans le cabinet Minghetti, en mars 1863. M. ViscontiVenosta se retirait à l'occasion des troubles de septembre 1864, passait quelque temps comme ambassadeur t Constantinople et reprenait son portefeuille dans le cabinet Ricasoli, en juin 1866, pour le résigner de nouveau en juillet 1868. En décembre 1869, M. Visconti-Venosta devenait chef d'un nouveau cabinet, qui devait assister et présider même dans une certaine mesure aux événements les plus importants de l'histoire d'Italie depuit des siecles. Après une courte retraite en 1872-73, il rentrait aux affaires étrangères avec M. Minghetti, en juillet 1873. Le 10 mars 1876, le cabinet Minghetti, faisait place à un ministère de gauche, sous la présidence de M. Depretrs, et M. Visconti-Venosta remettait son portefeuille à M. Melegari.

fonctions Iui furent enlevées par jugement au moi, d août 1868, peu de temps avant que l'Elendard disparut et qu'on découvrit, par le procès Taillefer, qu'il avait eté soutenu jusque-là à l'aide de fonds provenant de vol. Il est clair qu'en cherchant à se maintenir dans des fonctions aussi compromettantes que celles de rédacteur en chef de ce journal, au point qu'un procès était devenu nécessaire pour le faire céder, M. Vitu avait prouvé son ignorance absolue des faite coupables révélée dans cette dernière occasion. Entré an Figaro, où il était principalement chargé des comptes rendus de théâtre, M. Vitu fut appelé, en juin 1870, il remplacer Clément Duvernois comme rédacteur en chef du Peuple français. Après la révolution du 4 Septembre, M. Vitu a collahoré de nouveau an Figaro, d'où il est passé au Gaulois. Attache depuis 1849 à la rédaction du Journal des chemins de fer, il en a été pendant plusieurs années le rédacteur en chef il a rédigé depuis un autre journal financier, le Conseiller (1874-76). Mais il est rentre depuis au Figaro, où il fait toujours les comptes rendus d s premières avec une très grande autorité, outre des articles de critique littéraire, voire de politique courante. C'est lui, du reste, que le général Trechu faisait condamner en 1872, pour diffamation. à la prison et à une forte amende.

En dehors de ses travaux do journaliste, on a de M. Auguste Vitn: les Chauffeurs du Nord, grand roman dramatique, signé Vidocq (1845-46, 6 vol.) Paris l'eté (1847); les Bals d'hiver (1848); Révision de la constitution (1851); l'Empereur à Grenoble (/851); Histoire de Napoléon IlIp Etudes littéraires sur la Révolution française (1854); Guide dans le Dauphiné et l'Isère (1855); Contes à dormir debout (1860); Ombres et vieux murs (1861); Guide financier (1864); Opinion sur la question des banques ( 1866); Histoire civile de l'armée, ou Des conditiona du service militaire en France avant la formation des armées permanentes (1868, in-8") les Réunions électorales (I869J; les Réunion, publiques à Paris 1868-1869 (1870); outre diverses brochures de circonstance. On lui doit aussi un certain n mbre dé publications bibliographiques, notamment: la Chronique scandaleuse une Notice sur François Villon (1873); la Chronique de Louis IX; Agrippine, veuve de Germanicus, conierence dramatique faite en 1874; une serie d'études portant le titre général d'Archéologie molièresque, et comprenant: la Maison des Pocque:in (1881); la Maison de Molière, couronné par l'Academie française (1882); le Jeu de paume des me3tayers, ou l'Illustre Théâtre (1883); Petite histoire de la typographie (1886J, etc. Il publie en outre, depuis quelques années, un recueil annuel de ses principaux comptes rendus de premières représentations, sous ce titre les Mille-etune nuits du Théâtre (1883-86, 3 séries). M. Auguste Vitu est officier de la Légion d'honneur depuis t867. VIVIEN DE SAINT-MARTIN, Louis, littérateur et géographe français, né à Saint-Martin de Fontenay (Calvaaos) le 17 mai 1802. M. Vivien de Saint-Martin, venu jeune à Paris, a débuté de très bonne heure dans la littérature géographique, qu'il abandonna un moment pour d'autres études, mais qu'il reprit bientôt et ne quitta plus. — On lui doit: Carte électorale et cdministrative de la France (1823); un Atlas universel (1825); Tables chronologiques (1817); Géographie de la France (1832); Cours complet d'aqrieulture (1834, 4 vol.); une traduction nouvelle des Œuvres de Walter Scott, en 25 volumes (1836-39); une traduction du Voyage en Circassie de Th. Bell (1840, 2 vol.); Histoire genérale de la Révolution française de 1789 d 1839 (1840-4t, 4 vol.); Histoire de Napoléon (1843, 2 vol.); Histoire universelle des decouvertes géographiques, etc. (1945-47, 2 vol.); Recherches sur les populations primitives du Caucase (1847); Etudes de géographie ancienne et d'ethnographie asiatique (1850-54, 2 vol. Etude sur la géographie grecque et latine de l'Inde (1858-60, 2 vol.); le Nord de l'Afrique dans l'antiquité grecque (1863); l'Année géographique (1863-75, t3 vol.); His- toire de la géographie et des découvertes géographiques (1873. atlas); Atlas universel de géographie moderne. ancienne et du moyen dge; Nouueau dictionnaire de géographie universelle: ces deux derniers ouvrages paraissent par fascicules depuis février 1877, etc.

M. Vivien de Saint-Martin a, en outre, rédigé de 1828 à 1830, avec M. Bailleul, le Bibliomappe, et les Nouvelles annales des voyagea, de 1845 à 1854 il a fondé en 1847, et dirigé la première année, l'Athenœum français, et collabore notamment au Constitutionnel, à la Presse, à la Revue contemporaine, à la Revue germanique et française, etc. Il est membre des Sociétés de géographie, d'ethnographie, asiatique et de divers autres corps savants nationaux et étrangers.

VOGT, CARL, naturaliste et homme politique allemand, ne à Giessen le 5 juillet f8i7, fit ses études à l'université de cette ville et à celle de Berne, où son père était nommé professeur de clinique en 1835, et où il prit le grade de docteur en médecine. Après avoir commencé 4 étudier la chimie sous la direction de Liehig, à Giessen, il se voua, en Suisse, à l'étude de la géologie et de la zoologie avec Agassiz, dont il fut le collaborateur, publia quelques ouvrages et voyagea, pendant une couple d'annees, en France et en Italie. Nomme professeur de zoologie à l'université de sa ville natale en 1847, il prit une part active à la révolution de 1848 et fut élu colonel de la garde nationale de Giessen et député à l'Assemblée nationale de Franrfort, où il siégea à l'extrème-gauche. Après la défaite de l'insurrection, destitué de sa chaire et expulsé du territoire, il se retira ea Suisse et fit, à Neufchâtel et dans le canton, des conférences sur l'Homme, sa place dans la création et dans l'histoire de la terre, qui lui firent une renommée européenne. En 1852, il était nommé professeur d'histoire naturelle à l'université de Genève. M. Cari Vogt est membre honoraire ou associé étranger des Sociétés anthropologiques de Paris et de Londres et de diverses autres Sociétés savant.—On lui doit Embrylologie des salmones, tome II

de l'Histoire naturelle des poissons d'eau douce de l'Europe centrale, d'Agassiz (1840); Montagnes et glaciers (/843); Traité de geologie et de la science des petrifil'Océan et la Méditerranée (1848, 2 vol.); Etude. sur les animaux vivant en société (1851); Scènes de la vie des animaux (1852); 'Science et superstition (1855);' Lecona sur l'homme (1864); Leçons sur les animaux utilea et nuisible* (1865), les Microcéphales, ou l'hommesinge (1866); les Provenances des entozoaires de l'homme et leur évolution (1876), etc. Les principaux ouvrages de M. Carl Vogt ont été traduits en français.

VOISINS-LAVERNIÈRE (de). ETIENNE, homme politique français, sénateur, ne à Toulouse le 17 mai 1813. Ancien représentant legitimiste du Tarn à la Constituante de 1848, non réel i la Legislative, M. de Voisins-Lavernière resta étranger à la vie politique pendant toute la durée de l'Empire. En octobre i871, il se faisait elire au ConseH géneral du Tarn pour le canton de Lavaur, comme candidat republicain; et c'est aussi en cette qualité qu'il etait élu sénateur du département aux élections du 30 janvier 1876. Il prit place au centre gauche, vota notamment contre la dissolution de la Chambro des députes en 1877, mais également contre le retour des Chambres à Paris et contre l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur. Le mandat sénatorial de M. de Voisins-La% erniere expirait en 1882 mais il fut élu senaleur inamovible, contre M. Hérold, le 19 novembre 1881, on remplacement de M. Fourcand, décédé. Il a naturellement voté contre la loi d'expulsion des princes. VOLLON, ANTOINE, peintre français, né en 1833 à Lvon, est élève de l'Ecole des beaux-arts de cette ville. On cite principalement de cet artiste Art et gourmandise, nature morte, son œuvre de début au Salon (1864); Intérieur de cuisine (/865); Retour du marché, le Singe à l'accordéon (1866); Poissons de mer, Raisin du midi (1867); Curiosités Portrait de Pierre Plachat, pêcheur à Mers, près du Tréport (1868); Après le bal (1869J; Un coin de mon atelier, Poissons d, mer (/870); le Jour de l'an, le Chaudron (/872); Coi.a de halle (1814); Armures, le Cochon (1875);

WADDINGTON, WILLIAM HENRY, archéologue et homme d Ktat français, sénateur, ambassadeur à Londres, est né Saint-Remy-sur-Avre (Eure-et-Loir) le 11 décembre 1826, est fils d'un riche filateur d'origine anglaise établi en France et naturalisé, et a choisi peraonoellement, à sa majorité, la nationalité adoptée par son pere. Il fit ses études principalement en Angleterre, à l'ecole do Rugby et l'université de Cambridge (collège de la Trinité), où il prit ses grades en 1849, et se distingua en outre comme canotier. De retour en France, il s'ocrupa d'études de numismatique et d'épigraphie et fit dans ce but plusieurs voyages, notamment dans l'Asie-Mineure en 1850 et 1862, en Angleterre et eo Allemigne. Membre de la Société des antiquaires de France, il fut élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1865. Il se présenta la même année comme candidat au Corps législatif dans la 40 circonscription de l'Aisne, où une élection partielle avait lieu par suite de la mort de M. Geoffroy de Villeneuve, mais ce fut M. de Tillancourt, plus libéral que M. Waddingtnn ne l'etait à cette époque, qui l'emporta. Elu le 8 février 1871 représentant de 1 Aisne à l'Assemblée nationale, le troisième sur onze, M. H. Waddington siégea au centre droit d'abord, mais dès la fin de 187t, il quittait le parti monarchique constitutionnel pour se rallier à la forme republicaine et appuyait franchement la politique de M. Thiers. 11 fit partie de nombreuses commissions et fut notamment rapporteur de la loi sur les conseils genéraux (août 1871). Appelé au ministère de l'instruction publique en remplacement de M. Jules Simon, le 19 mai 1873, M. Waddington se retirait le 24 avec M. Thiers et reprenait sa place sur les bancs du centre gauche. Sauf dnoa quelques questions de détail, ou plutôt de procédure, M. H. Waddington a constamment voté avec les républicains. — Il a été elu le 30 janvier 1876, le deuxième sur trois, sénateur de l'Aisne, avec MM. Henri Martin etde Saint-Vallier. Rappelé au ministère de l'instruction publique dans le cabinet du 10 mars 1876, en remplacement de M. Wallon, M. Waddington conserva son portefeuille sous l'administration de M. Jules Simon, qu'il suivit dans sa retraite un peu brusque, le 17 mai 1877. Il a signalé son passage aux affaires par de nombreuses et utiles reformes, mais dont les plus importantes sont demeurées en suspens à ment politique, qui a avoue lui-même ne rien entendre à la chose et dont les réformes ont consisté dans la desti-

Femme du Po/let, à Dieppe (1876); le Casque de Henri II, Espagnol (1878J; Courges (1880); Oiseaux du hfidi, Pot-au-feu (1883); Cruche de Marseille, Portraitde Ballasor Çamacho, guitarrero aragonès (1885); Poteries, Vus du Tréport (1886J, etc. M. Vollon a obtenu des médailles en 1865, 1868 et 1869, et une médaille de 1re classe en 1878 (Expos. univ.). Chevalier de la Lésion d'honneur depuis 1870, il a été promu officier en t878.

VUILLEFROY (de), DOMINIQUE Feux, peintre français, fils d'un ancien sénateur de l'Empire mort en 1878, est né à Paris en 1841. Suivant au début la carrière paternelle, M. de Vuillefroy fit son droit, prit le grade de licencié et entra comme auditeur au Conseil d'Etat; mais il étudiait dès lors la peinture, et la vocation artistique devenant la plus forte, il ne tarda guère à déserter la carrière administrative. Eleve de MM. Hebert et Bonnat, il débutait au Salon de 1867. On cite de cet artiste la Côte de Grâce à Honfleur (1867); Chevreuils sur la neige, Harde de cerfs en automne (1868); Espagnols sur les bords du Tage près de Tolède, Attelage de bœufs d Saint-Jean-de-Luz ( 1869); Bornage de Chailly, le Matin dans le Bas-Bréau, forêt de Foatainebleau (1870J; Novembre en forêt de Fontainebleau (187t); le Commencement du fa*got, les Grands chênes de -la Reine-Blanche d Fontainebleau (f878J; un Herbage, Meules dans la plaine de Chailly (1874); .un Franc marché en Picardie, la Rue d'Allemagne à la Villette (1875); la Traite des vaches dans les montagnes du Cantal, la Place du marché à Montferrand (1876); Souvenir du Morvan (1877); Taureaux et génisses. Mauvais temps sur les falaises de Dieppe (1878J; Vaches dans l'Oberland (1879); le Retour du troupeau, Chiens et piqueur (1880); la Sortie de l'herbage, Dans les prés (1883); Chevaux dans la lande de Kérangal, Finistère (1884); la Vente des poulains (1885); le Ruis- seau, le Départ des poulains (1886).— M. de Vuillefroy a obtenu une médaille en 1870 et une médaille de 2e classe en 1875. Il a été décoré de la Légion d'honneur en 1880.

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VULPIAN, Eam FÉLIX ALFRED, médecin et physio-

logiste français, membre de l'institut, fils de l'avocat auteur dramatique Alphonse Vulpian, est né à Paris le 5 janvier 1826 et choisit la carrière médirale. Reçu docteur en 1854, puis agrégé de la faculté de Paris en 1860, il devint suppléant de Flourens it la chaire d'anatomie et histoire naturelle de l'homme du Muséum d'histoire naturelle, et ne tarda pas à se faire connaitre luimême par d'importants travaux sur le système nerveux. Il fut alors nommé médecin à la Salpêtrière. Appele, en 1867, à la chaire d'anatomie pathologique de la faculte, M. Vulpian fut de ceux qui. avec M. Germain Sée et autres, furent dénoncés au Senat, dans une petition reclamant la liberté de l'enseignement supérieur, comme professant des doctrines materialiates (1868). Il avait, du reste, été déjà personnellement designé comme athee, par un prélat aujourd'hui défunt, et sa chaire de la faculte avait bien failli lui échapper en conséquence. Malgré cela, M. Vulpian était élu membre de l'Arademie de medecine en mai 1869, puis membre de l'Académie des sciences, en remplacement d'Andral, le22 mai 1876. 11 a quitté la chaire d'anatomie pathologique de la faculte de medecine pour celle de pathologie comparée experi- mentale, qu'il occupe toujours, en 1872, et est devenu médecin de la Charité, puis de l'Hôtel-Dieu, et doyen de la faculté, en remplacement de Wurtz, en 1875; mais de nouvelles attaques s'étant produites contre lui, il donna sa démission de ces dernières fonctions, dans lesquelles il a été remplacé par M. J. Beclard. Au mois d'août 1884, M. le docteur Vulpian fut appelé à Frohsdorf. auprès du comte de Chambord, dont l'etat était des lors désespéré. Il a été elu secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, pour les sciences physiques, le 29 mars 1886, en remplacement de Jamin, décède. On a de ce savant: Des pneumonies secondaires, thèse d'agrégation (1860); Leçons sur la physiologie générale et comparée du système nerveux, faites au Museum (1866); Leçons sur l'appareil vaso-moteur (1874-75, 2 vol.); Clinique médicale de l'hôpital de la Charité (1878); Maladies du système nerveux (1880), etc.Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1869, le docteur Vulpian a été promu officier en 1878.

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tution de quelques malheureux employés laissant t désirer sous le rapport clerical. Ce nouveau ministre, M. Brunet, a vu ajouter à son portefeuille de 1 instruction publique et des beau-arts, auxquels il n'entendait rien, les cultes auxquels il paraissait mieux s'entendre, et qui en avaient été distraits dans un but d'impartialité, pour ne les point laisser sous la direction d'un protestant. M. Henry Waddington a été réélu le premier au renouvellement de la représentation sénatoriale de l'Aisne, le 25 janvier 1885. II est président du Conseil général de l'Aisne, oir il représente le canton de Neuilly-Saint-Front. Rentré au pouvoir, comme ministre des affaires étrangères, dans le nouveau cabinet Uufaure, le 14 décembre 187t, M. Waddington assistait, comme plénipotentiaire français, au congrès dq Berlin charge de régler la question d'Orient, en juin 1878, mission qui lui permettait de constater au retour la rentrée de la France dans le concert des grandes puissances européennes. A l'avènement de M. Grévy, M. Dufaure sétant retiré, M. Waddington accepta la présidence du conseil (4. février 1879). Placé entre une chambre trèp républicaine et un sénat en ma,orité monarchiste, la position du chef du cabinet était furt difficile en certaines occasions, et en particulier dans la question du personnel administratif, en grande majorité réactionnaire; et bien qu'un vote de confiance lui eut été accordé par la Chambre, sur cette question, le 1 décembre 1879, il se retirait le 27, remettant à M. de Freycinet le portefeuille des affaires étrangères et la présidence du conseil. Il relusa l'ambassade de Londres, qui lui fut offerte alors, et fit un voyage en Italie, au cours duquel il fut reçu par le roi. En mai 1883, il assistait au couronnement du czar Alexandre 111 à Moscou, comme ambassadeur extraordinaire de la République française. — En juillet suivant, M. Waddington acceptait l'ambassade de Londres, ou il remplaça M. Tissot. Il a jusqu'ici conservé ce poste important.

On doit à M. H. Waddington Voyage en Asie Mineure aupoint de vue numismatique (1852); Mélanges de numismatique et de pAilologie (186iJ; l'Edit de Dioclétien (1864, in-4°), avec de nouveaux fragments et un rommentaire la continuation du Voyage archéologique en Grèce et en Asie Mineure, de Ph. Lebas (1862, in-4°), etc. Il a été élu fellow honoraire de son collège, à Cambridge, le t6 avril 1881.

WADDINGTON, RICHARD, industriel et homme po.

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litique français, frère du précédent, est né à Rouen la 22 mai 1838, y a fait ses études et a embrassé la carriere industrielle à l'exemple de son père. Ancien juge au tribunal de commerce, membre et secrétaire de la chambre de commerce de Rouen, M. Richard Waddington a organisé pendant la guerre les batteries d'nrtillerio nouveau système servies par les mobilises de la Seine-Inférieure, et y a lui-même servi en qualité de capitaine. Elu membre du Conseil général de son département, pour le canton de Darnétal. le 8 octobre 187t, il a été réeln te 4 octobre 1874 et depuis, et se présentait dans la 3* circonsrription de Rouen, aux élections du 20 janvier 1876, pour la Chambre des députés. M. Richard Waddington lut élu par 11,521 voix, contre 5,192 obtenues par le candidat conservateur, M. Bézuel d'Esneval il prit plare au centre gauche, qui le choisit pour secrétaire de ses réunions, et prit part avec beaucoup d'autorité à plusieurs discussions importantes. L'un des 363 adversaires du cabinet de Broglie, M. R. Waddington fut réélu par le même collège le 14 octobre 1877 et le 21 août 1881. Il a, enfin, été élu député de la Seine-Inférieure, lé cinquième sur douze, aux élections du 4 octobre 1885. — Il a repoussé de son vote les propositions d'expulsion des princes. M. R. Waddington a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en f871, pour services rendus pendant la guerre.

WAGRAM (prince de), NAPOLÉON LOUIS JOSEPH ALEXANDRE CHARLES Berthier, ancien pair de France, ancien sénateur de l'empire, fils du maréchal Berthier, prince de Wagram, vice-connétable de France, est ne il Paris le il septembre 1810. A la mort de son père, en 1815, il hérita de ses titres, mais ne put siéger à la Chambre des pairs qu'en 1836. En 1840 il refusa, aves quelques-uns de ses collègues, de juger le prince LouisNnpoléon, traduit devant la Cour des pairs après l'attentat de Boulogne, Rloigné des affaires publiques par la révolution de Février, il fit partie de la premiere promotion de sénateurs, en janvier 1852. De nouveau éloigné de la scène politique par la revolution du 4 septembre 1870, il se présenta aux élections du 20 février 1876 dans l'arrondissem*nt de Corbeil, mais il échoua avec 4,919 voix contre 10,042 obtenues par son concurrent républicain. M. Léon Renault. — Il est chevalier de la Legion d'honneur depuis 1846.

WAILLY (de), JOSEPH NOEL, dit NATALIS, littérateur

et archéologue français, né à Mézières en 1805, vint faire son droit à Paris, puis entra au: Archives où il devint, sous la monarchie de Juillet, chef de la section administrative. Entré au département des manuscrits à la Bibliothèque nationale, au commencement de l'Empire, il en est devenu conservateur en 1854, puis conservateur honoraire. M. N. de Wailly a été élu membre de l'Academie des inscriptions et belles-lettres en 1841, en remplacement de Pastoret: il a présidé ce corps savant en 1876. On doit à M. N. de Wailly Eléments de pagéographie (1838, 2 vol. in-4°) Examen critique de la Vie de saint Louis, par Ceoffroy de Beaulieu (/844); Notice sur Guillaume Guiart (1846); le 23' volume de la Collection des historiens de France; une édition de l'Histoire de saint Louis, par Jean, sire de Joinville, texte original et traduction en français moderne (1865); Mémoire sur la langue de Joinville (1868); une édition de la Conquête de Constantinople, par Geoffroy de Villehardouin, texte et traduction (1870); Mémoire surJoinville et les enseignements de saint Louis à son fils; Mémoire sur le Romant ou Chroniqne en langue vulgaire dont Joinville a reproduit de passages (1875); Notice sur six manuscrits contenant l'ouvrage anonyme connu sous le titre de Chronique de Rains » (1876). M. Natalis de Wailly a collabore laborieusem*nt, en outre, aux Memoires de l'Academie des inscriptions, à la Bibliothèque de l'Ecole des chartes, au Journad des gavants, à la Gazette littéraire, à l'Annuaire de la Société de l'histoire de France, etc. Officier de la Legion d'honneur depuis 1868, il a été promu commandeur de l'ordre.

WAITE, MORRISON RENISCH, jurisconsulte américain, né à Lyme (Connecticut) le 29 novembre 1816, fit ses études au collège d'Yale. se fit admettre au barreau en 1837 et alla s'établir dans l'Ohio. M. M. Waite s'est à peu près exclusivement consacré aux devoirs de la profession qu'il avait choisie et dans laquelle il s'est acqois une très grande réputation, aussi bien par l'honnêteté de son caractère que par ses talents de légiste. Choisi comme membre du conseil arbitral réuni à Genève en 1871-72 pour juger le différend survenu entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne an sujet des corsaires confédérés, M. Morisson R. Waite fnt appelé à remplacer M. Chase, décédé, comme président de la Cour suprême (rhief Justice) des Etats-Unis, en 1873. En 1876, dans la question d'arbitrage relative à l'élection présidentielle, il refusa de faire partie de la commission nommée à cet effet, pour que la politique ne puisse être mêlee 4 la justice, dit-il.

WALDECK-ROUSSEAU, PIERRE MARIE RENÉ ERNEST, homme d'Etat français, fils de l'ancien représentant de la Loire Inférieure à la Constituante de 1848, ancien maire de Nantes, mort dans cette ville le 17 février 1882, est né à Nantes le t décembre 1846. Avocat du barreau de Nantes, il était élu deputé de la 1re circonscription de l'arrondissem*nt de Rennes & l'élection partielle du 6 avril 1879, nécessitée par le passage de M. Roger-Marvaise au Sénat. Il se fit inscrire au groupe de l'Union républicaine, présenta à la Chambre un projet de réforme de la magistrature et fut nommé rapporteur par la commission chargée de l'examen de ce projet. Réélu dans la même circonscription le 21 août 1881, M. Waldeck-Rousseau entrait dans le cabinet Gambetta le 14 novembre suivant, avec le portefeuille de l'interieur et quittait le pouvoir avec ses collègues le 26 janvier 1882, ayaot eu le temps tout juste de donner des témoignages de grandes qualités administratives et d'une rectitude de conduite peu commune, outre ses qualités d'orateur, déjà connues. Il reçut en conséquence le même portefeuille, augmenté des cultes, dans le dernier cabinet constitué sous la présidence de M. Jules Ferry, et qui a gardé le pouvoir du 21 février 1883 au 29 mars 1885. II e été élu députe d'Ille-et-Vilaine au scrutin du 18 octobre 1885, et a voté contre les propositions d'expulsion des princes.

WALLACE, ALFRED Rusest., naturaliste et voyageur anglais, ne à Usk (Monmouthshire) le 8 janvier 1822, fit ses études au collège d'Hertford. il entra d'abord chez un frère ainé qui pratiquait la double profession de géomètre-arpenteur et d'architecte, mais il le quitta bientôt pour se hvrer à l'étude de la nature dans les régions lointaines. En 1848, il visita l'Amazone avec M. Bates et, de retour en 1852, publia la relation de ses Voyages sur l'Amazone et sur le Rio Negro, et un petit volume sur les Palmiers de l'Amazone et leurs usages. Parti en 1854 pour visiter les lies de la Malaisie, il y demeura huit ans. M. Wallace a publié depuis: l'Archipel de la Malaisie (2 vol., 2e édit. 1869) Contribution à la théorie de la sélection naturelle (1870); Des miracles et du spiritisme moderne (1876); Distribution géographique des animaux (1876); la Nature tropicale (1878); la Vie dans les îles (1880); Nécessité et but de la naturalisation des terrea (1882), etc.; il a fourni de nombreux mémoires on articles aux publications des Sociétés linneenne, soologique, ethnologique, anthropologique et entomologique, dont il fait partie. Il a obtenu en 1868 la médaille royale de la Société royale de Londres et en 1870. une medaille d'or de la Société de géographie de Paris. Un 1882, l'université de Dublin lui a conféré le titre honorifique de docteur en droit rivil.- En octobre 1886, M. Alfred R. Wallace se rendait aux Etats-Unis, engagé à donner à l'Institut Lowell de Boston huit leçons, ou lectures, sur l'histoire naturelle.

WALLON, Honni ALEXANDRE, historien et homme d'Etat français, ancien ministre, senateur. né à Valenciennes le t3 décembre 1812. Admis à l'Ecole normale superieure en 1831, il fut reçu agrégé d'histoire en 1834 et professa cette classe en province pendant six ans. En 1840, M. Wallon était rappelé à Paris. nommé maître des conlérenres à l'Ecole normale et suppléant de Guizot à la chaire d'histoire et de géographie modernes à la Sorbonne. Membre et secrétaire de la commission

pour l'abolition de l'esclavage en 1848, il fut élu par la Guadeloupe second suppléant à l'Assemblée constituante, mais ne siégea pas l'année suivante, il fut élu représentant du Nord à la Législative, le neuvième sur vingt-quatre et siégea sur les bancs de la majorité réactionnaire. dont il se sépara toutefois à l'occasion du vote de la loi du 31 mai (1850) restrictive du suffrage universel, contre laquelle il protesta non seulement en la repoussant de son vote, mais en donnant sa démission de représentant acte d'honnêteté politique bien rare et qui peint un homme. Devenu titulaire de la chaire où il suppleait Guizot, M. Wallon est devenu doven de la faculté des lettres de Paris, dont il est aujourd'hui doyen honoraire, ayant pris sa retraite et été remplacé comme doyen par M. Himly. Il a été élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, ddnt il est secrétaire perpétuel depuis janvier 1873, en t850, en remplacement de Quatremère de Quincy, et ne s'est plus orcttpé que de ses travaux littéraires pendant toute la durée de l'Empire. Aux élections génerales du 8 février 1871, M. Wallon fut élu représentant du Nord à l'Assemblée nationale, le vingt-cinquième sur vingthuit il sipgea au centre droit, appuya la politique de M. Thiers et, dans la discussion de l'ordre du jour approuvant les conventions signées pour la liberation anticipée du territoire, il proposa un amendement portant que « M. Thiers a bien mérité de la patrie ». Il prit part a la coalition dn 24 mai 1873, qui eut pour conséquence la retraite du premier président de la République et appuya la politique de l'administration de Brolie. Mais après la retraite de cet homme -d'Etat (16 mai 1874), M. Wallon se rapprocha sensiblement du rentre gauche et prit, avec une resolution qu'il n'avait pas encore montrée, une part active aux discussions de PAsaemblée. Le 23 juillet, à propos de la discussion de la proposition Casimir Périer, il présenta et défendit un amendement qui, suivant sa propre expression, ne proclamait pas la République, mais la faisait. Cet amendement fut repoussé, aussi bien que la proposition Casimir Perier. Lors de la discussion des lois constitutionnelles, M. Wallon présenta, et cette fois fit adopter par l'Assemblée, à une voix de majorité, un amendement d'une importance bien plus considérable, car il ne se borne pas à (aire la Republique, il la rend la forme gouvernementale definitive de la France, en dépit des casuistes monarchistes, en fixant le mode de succession au siège de la présidence suprême. Cet amendement est ainsi conçu « Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la Chambre des députes réunis en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans; il est rééligible. » Les termes en sont fort nets, comme on voit, et prêtent peu à l'interprétation. M. Wallon forma ensuite, 'avec M. de Lavergne, le groupe constitutionel intermédiaire officieux entre les groupes du centre droit et du centre gauche, ayant pour objet l'accord des esprits libéraux sur le terrain republicain. Appelé au ministère de l'instruction publique dans le cabinet du 10 mars 1875, M. Wallon y marqua son passage par plusieurs mesures libérales; mais, ratholique fervent, il ne fit qu'une opposition molle aux prétentions cléricales dans la discussion de la loi sur la iberte de l'enseignement supérieur, se contentant de protester à la tribune contre les calomnies dont cotte discussion fournit aux cléricaux l'occasion d'abreuver l'Université, dont il était le Grand maître. C'était peu ce n'était pas assez. Aux élections des sénateurs inamovibles par l'Assemblée, quand M. de Lavergne avait accepté de figurer sur la liste des gauches, M. Wallon s'était laissé porter sur la liste de droite et il allait infailliblement échouer, quand les gauches, par reconnaissance pour le « Père de la Constitution a, s'empressèrent de l'inscrire d'offre sur leur liste et l'élurent le 18 décembre 1875, le soixante-douzième sur soixante-quinze. Il était temps — Les élections du 20 février 1876, qui avaient infligé à M. Buffet un si terrible écher, ayant nécessité un .changement de ministère dans un sens plus libéral, M. Wallon suivit son chef dans la retraite et fut remplacé à l'instruction publique par M. H. Waddington dans le cabinet Dufaure, du 10 mars 1876. Il siège au Sénat au centre constitulionnel. Il s'est abstenu lors du vote sur la dissolution de la Chambre des députes, en juin 1877.

M. H. Wallon a publié: Géographie politique des temps modernes (1839); De l'esclavage dans les colonies (1847); la Sainte Bible résumée dans son histoire et daM ses enseignements (1854, 2 vol.) De la croyance due d l'Evangile Memoire sur les années de Jésus- Christ (f858J; Du monothéisme chez les races sémiques (1859); Jeanne d'Arc (l860, 2 vol. in-8°; nouv. edit. 1876, in-4- chrom. et grav.), ouvrage qui obtint en 1860 le grand prix Gobert de l'Academie française et dont il a paru une édition abrégée en un volume; Epitres et Evangilas des dimanches (1862) et les Saints Evangiles (1863), tirés de Bossuet; la Vie de Jésus et son nouvel historien (1864); Richard II, épisode de la rivalité de la France et de l'Angleterre (1864, 2 vol.) Vie de Notre-Seigneur Jésus Christ selon la concordance des quatre evangélistes (1866J; la Terreur, études critiques sur la Revolution française (1871, 2 vol.); Saint Louis et son temps (1875). M. Wallon est officier de la Légion d honneur depuis 1868. Il a reçu en 1878 une medaille d'or pour acte de sauvetage accompli aux bains de mer des Petites-Dalles (SeineInférieure), avec l'aide de son fils, qui reçut pour le même fait une médaille d'argent.

WALTER, JOHN, publiciste et homme politique anglais, proprietaire prinripal du Times et petit-fils du fondateur de ce journal, est né à Londres en 1818, a fait ses études à Eton et au collège d'Exeter de l'université d'Oxford, et fut admis au barreau à Lincoln's Inn, en 1847. Dès 1843, M. John Walter se présentait, comme candidat libéral-conservateur à la Chambre des communea, à Nottingham. Il échoua cette fois, mais fut élu

en 1847, le lendemain même de la mort de son père; il a représenté ce bourg aux Communes jusqu'en 1859. A cette date, il fut élu par Berks; après avoir échoué aux élections de 1865, il était réélu par le même bourg en 1868, en 1874, 1880, etc.

WARD, JOHN QUINCY ADAMS; sculpteur américain, né à Urbana (Ohio) le 29 juin 1830, d'une famille de fermiers. Il étudia d'abord la médecine et l'anatomie, puis, ayant dès s'a jeunesse éprouvé un goût très vif pour les arts, il entra en 1850 dans l'atelier de H. K. itrown. sculpteur distingua, et y demeura six ans. En 186t, il ouvrit lui-même un atelier à New-York Il passa plusieurs mois dans le Far-West à étudier les types indiens, ayant dès lors le projet d'exécuter son magnifique Chasseur indien, dont le modèle, terminé en 1864, fut acheté et coulé en bronze pour le Central Park. On lui doit encore: un Simple troupier du 7e régiment, Fitz Greene Halleck et Shakespeare, statues en bronze, érigées également dans le Parc central de New-York, et dont la dernière surtout lui a fait une réputation considérable. Parmi les autres ouvres de M. John Ward, on cite son Bon Samaritain; Freedman, monument commemoratif de la découverte des procédés anesthésiques; la statue du Commodore Perry et plusieurs groupes, basreliefs et médaillons. Il a été président de l'Académie nationale de dessin de 1874 à 1877.

WARNER, SUBAN, dite ELIZABETH Wetherell, femme de lettres américaine, née à New-York en 1818. Son premier ouvrage the Wide, Wide World (le Vaste, vaste monde) eut ta plus grande peine à trouver un éditeur cependant, lorsqu'il put enfin être publié, en 1849, il eut un succès inouï et fut traduit en plusieurs langues, notamment en français, forme sous laquelle il obtint également une très grande circulation. Elle a publié depuis: Queechy (1852); les Coteaux de Skate- mue (1858); l'Echelle d'or (f86lJ; le Vieux casque (1863); Melbourne-House (1864) la Word Series (1865-68. 3 vol.); Que pouvait-elle ? Opportunités (1870); la Maison de ville, les Quatre leçons du petit Jack (1871); la Petite Annette (1875), etc., outre divers ouvrages religieux.

Sa sœur, Anna B. WARNER, a écrit, sous le pseudonyme de AMY Lothrop Dollars and cents (Ecus et sous, 1852); le Gardien de mon frère (1865), et toute une série d'ouvrages pour les enfants, parmi lesquels les Contes du Mont- Vinaigre, formant six volumes, dont le dernier a paru en 1871. Enfin les deux sœurs ont écrit en collaboration plusieurs ouvrages, tels que: la Bibliothéque dEllen Montgomery, etc.

WASHBURNE, ELIHU BENJAMIN, homme p ditique et diplomate américain, né à Livermore (Maine) le 23 septembre 1816. Entré fort jeune, en qualité d'apprenti, dans une imprimerie, il se prépara, tout en travaillant, à l'etude du droit, et alla suivre à sa majorité les cours de l'école de droit de l'université d'Harvard. Admis au barreau en 1842, il alla s'établir à Gaiena (Illinois), où il nouait plus tard d'intimes relations avec le tanneur Grant, capitaine démissionnaire en 1854, qui devait être un jour président des Etats-Unis. Elu par le parti wigh représentant au Congrès, en 1858, M. Washburne y fut maintenu à chaque élection biennale jusqu'en 1869. A cette époque, le général Grant, étant devenu président, appela son ami auprès de lui comme secrétaire d'Etat; M. Washburne ne garda ce poste que quelques semaines 1 donna sa démission, fut remplacé par M. Hamilton Fish et nommé ministre des Etats-Unis près la cour de France. Il n'était pas installé depuis un an à Paris, que la guerre avec la Prusse éclatait. Le premier à saluer la Républiqne française, le 4 septembre f870, il se prononça, dans une réunion des représentante étrangers tenue clies le nonce du Saint-Siège, pour que le corps diplomatique demeurAI auprès du gouvernement de la Défense nationale, quoi qu'il il pût arriver. ll prêcha d'exemple, resta à Paris pendant toute la durée du siège et, quoique chargé par le gouvernement allemand des intérêts de ses sujets, ne cessa de manifester la sympathie que lui inspirait ses défenseurs héroïques si indignement calomniés depuis. M. Washburne ne s'eloigna pas de Paris davantage pendant la Commune, et il n'y eut que lui, parmi les personnages considéra bles qui auraient pu faire cette tentative, pour intercéder avec énergie en faveur de l'archevêque de Paris, détenu comme otage, et pour rendre à cet infortuné prélat catholique, lui protestant, une visite suprême dans sa prison. Peu de représentants des puissances étrangères se sont acquis au même degré l'estime etla reconnaissance des populations et des gou.ernem 'nts auprès desquels ils sont accrédités. Ajoutons que l'Allemagne ne lui a pas montré moins de reconnaissance pour la manière dont il remplit la mission protectrice qu'il avait acceptée envers ses nationaux restés à Paris. Après l'avènement du successeur du général Grant, M. Hayes, à la présidence des Etats-Unis, M. Washburae, dont la santé ne fut jamais très robuste, donnait sa démission et rentrait aux Etats-Unis, où il était récemment question de sa candidature possible aux prochaines élections présidentielles.

WEILL, ALEXANDRE, publiciste et littérateur fnv9ais, ne à Marmoutier (Alsace) en 1813, d'une famille Israélite, fit ses études en Allemagne, où il donna des articles à divers journaux de Leipzig, Berlin, Cologne et Stuttgart, et rentra en France en 1838. Il collabora dès lors à divers journaux, notamment à la Reeue du progrès, au Journal des écoles et à la Démocratie pacifique, pour en venir, après février, à la Gasette de France, ayant d'abord passé quelque temps à la Presse, comme redacteur de la partie étrangère. M. Alexandre Weill a publié un grand nombre de brochures de circonstance sur une foule de sujets, des fantaisies, des nouvelles, dca romans même, sous forme de placards on réunis en volumes. Nous citerons: Feu et flamme (1845); Feu emire feu (1846); République et monarchie (1848); le

Génie de la monarchie, Debout la province (1849); Roi et président (1851); le Livre des rois, Histoires de village (1852); Une Madeleine, drame en vers, non representé (1853) les Mystères de la création, traduit de l'hébreu, Schiller étude historique, l'Idéal (1854); Gumper, nouvelles, Contes d'amour (1856); Lettres fraternelles à M. Louis Veuillot (1858); Mon fils, ou le nouvel Emile (1864); Amour et blasphèmes, poésies, Frohny (1862); Que deviendront nos filles ? (1863); les Livres de Dieu, Moïse et le Talmud (1864); la Parole nouvelle (1866); Mes batailles (1967); Dix mois de révolution (1868); le Justicier (1869); Couronne, Emeraude, le Décret de l'amour, les Francais au XIX° sièclé (1872); une Viede Schiller, une Histoire des Anabaptistes, Ma jeunesse, les Emigrés d'Asace, Romans parisiens, etc., été. (1874); Un drame d'amour, Romana de châteaux et de chaumières (1875) le Génie de l'histoire universelle (1876); Vérités absolues (/871); l'Athéisme deraciné, etc.; Ludovic Boerne (1878); les Souvenirs intimes de H. Heine (1883); Paris-mensonge, publication périodique (1884 et suiv.); le Pantateuque selon Moïse et selon Èara, la France catholique et athée, réponse à la France juive de M. Drumont Eclairs, tonnerre et ondées (t886), etc., etc.

WEISS, JEAN JACQUES, journaliste et littérateur français, fils du chef de musique d'un régiment suisse, alors en garnison à Bayonoe, où il naquit le 19 novembre 1827, debuta dans la vie comme enfant de troupe. Passé, en temps convenable, dans un régiment qui tenait garnison à Paris, il suivait les cours du collège Louis-le-Grand et se préparait pour Saint-Cyr, lorsque, ayant remporté le prix d'honneur de philosophie au concours géneral de 1847, et cédant évidemment à des conseils dont il n'était pas en état d'apprécier la valeur, il renonça à la carrière militaire et entra à l'Ecole normale. Reçu agrégé d'histoire en 1850, il professait ce cours au lycée de La Rochelle, lorsqu'il repondit d'une manière assez vive à la circulaire. peu convenable dans les termes, qu'un inspecteur avait cru devoir adresser aux professeurs de son lycée. Il fut mis en disponibilité, et il n'y aurait rren d'étonnant à ce qu'il eut alors regretté l'autre carrière. En tout cas, il vint à Paris (1855), s'occupa de journalisme et se fit recevoir docteur es lettres en 1856. Nommé à la chaire de littérature française à la faculté d'Aix en remplacement de Prévost-Paradoi, il y remporta de brillants succès avec son cours sur l'histoire de la comédie en France, et passait l'année suivante à la faculté de Dijon comme professeur d'histoire. Il y poursuivit le cours de ses succès jusqu'en 1860, époque à laquelle, acceptant les propositions d'Edouard Berlin, Il entrait au Journal des Débats pour y rédiger le bulletin politiqué à son tour, et y écrire entre temps dés articles politiques on littéraires qui furent bientôt très remarques. Il collaborait en même temps à divers journaux et revues, à la Revue contemporaine, à la Revue de l'instruction publique, à la Revue des Deux-Mones, à L'Europe artiste, au Courrier du Dimanche, notamment. Enfin, en 1867, M. J.-J. Weiss fondait, avec M. Edouard Uerve, un ourmal d'opposition ouvertement orléaniste: le Journal de Paris. Mais M. Weiss était plutôt un parlementaire qu'un vrai orléaniste, aussi à l'arenement du ministère Ollivier (janvier 1870), accepta-t-il de M. Maurice Richard les fonctions de secrétaire général du ministère des beaur arts il fut en outre n mmé conseiller d'Etat hors sections.—Rendu à la vie privée après le 4 Septembre, M. J.-J. Weiss rentra dans la presse, pour combattre la République et pas pour autre chose à ce qu'il semble, collborant successivement à la Patrie, au Journal de Paris, au Soleil, ou Paris Journal, au Gaudois, au Figaro, dans ce but louable. Elu par l'Assemblée nationale conseiller d'Etat en juin 1873, il y était maintenu par décret du 24 juillet 1875 ce qui ne 1 empêcha pas de continuer sa campagne contre la République, surtout pendant la période du 16 mai, où il ne cessa de provoquer, dans Paris-Journal, le gouvernement au coup d'Etat que tout le monde attendait, lui faisant ainsi plus de mal, peutêtre, qu'il ne le méritait. Apres les élections du 14 octobre t877, M. Weiss déclara toutefois se rallier à la République, décidément triomphante mais ayant été révoque comme conseiller d'Etat en juillet 1879, il reprit la iutte. dans le Gaulois, cette fois. Rallié de nouveau à l'avènement du cabinet Gambetta (14 novembre 1881), M. J.-J. Weiss était nommé directeur des affaires politiques au ministère des affaires étrangères. Il donnait sa démission le 29 janvier 1882, trois jours après la retraite du « grand ministère », reprenant les armes en attendant une autre occasion.

On doit à ce remarquable écrivain, en dehors de ses nombreux articles De inquisitions apud Romanos Ciceronis tempore et Essai sur « Hermann et Dorothêe » de Gœthe, thèses de doctorat (1856) Essais sur l'histoire de la littérature française, recueil d'articles (1865). WEKERLIN, JEAN-BAPTISTE THÉODORE, musicien français, ne à Uuebwiller (Alsace) le 9 novembre 1821, d'une famille d'industriels. Entré en 1844 an Conservatoire de Paris, il en sortit en 1849, se produisit comme chanteur dans les salons et les concerts et publia dès lors quelques mélodies. En 1847, il avait rait exécuter aux concerts du Conservatoire une grande scène héroique intitulée Rolland. En 1853, il fondait avec M. Seghers la Société de Sainte-Cécile, dont il dirigea la partie vocale. Il fit exécuter par cette société le Jugement dernier, oratorio écrit.sur le poème de Gilbert Eloa, l'Aurore, des Symphonies, Ouvertures, etc. Il a composé en outre plusieurs opéras de salon Tout est bien qui finit bien, les Revenants bretons et donné au théâtre l'Organiste, au Théâtre-Lyrique (1853), qui lui 6t confier un livret en trois actes dont la mort de Seveste, le directeur, empêcha la représentation les Poèmes de la mer, ode-symphonie, au Thèâtre-Italien (1860); les Trois noces de la vallée des Balais, opéra comique, trois actes, en patois alsacien, au théâtre do Colmar (1863). Le nouveau Théâtre-Lyrique a reçu un

acte de M. Wekerlin intitulé Après Fontenoy, en 1876. On lui doit un grand nombre de mélodies publiées en plusieurs ils. En 1874, il faisait exécuter à la sallo Pleyel toute une série d'œuvres nouvelles en ce genre, parmi lesquelles on remarquait surtout Alsace, la Pesca, le Chant du coq, Minuit il a publié en outre: Echos du temps passé, série d'airs anciens, du douzième au dix-huitième siècle (1856); les Chansons populaires des provinces de la France (1865); Opuscules sur la chanson populaire et sur la musique (1875); Musiciana, extraits d'ouvrages rares ou bizarres, anecdotes, etc. (1877). etc.

M. J.-B. Wpkerlin a été nommé bibliothécaire du Conservatoire en septembre 1876, en remplacement de Féltcien Davi i. Il est chevalier de la Legion d'honneur, WERDER (comte von), AUGUST CARL FRIEDRICH WILHEM LSOPOLD, général prussien, né le 12 septembre 1808, entra c'mme volontaire dans les gardes du corps en 1825 et fut nomme l'année suivante secon 1 lieutenant nu 1er régimrnt d'infanterie de la garde. De 1833 à 1836, il suivit les cours de l'Académie militaire générale, pour se préparer à entrer dans l'état-majnr, et servit comme officier d'état-major, attaché à la 8' division de pionniers, de 1838 à 1839; instructeur des cadets en 1839-40, il entra à cette dernière date au bureau topographique et fut promu premier lieutenant en 1842. En 1843-43, avec l'autorisation de son gouverne- ment et celui de la Russie, il prit part à la guerre du Caucase comme officier du génie et fut blessé à Kefar. En récompense de ses services, il reçut la croix de SaintJean et l'ordre de Vladimir de 4* classe. Promu capitaine en t846, il devint major au 33' régiment d'infanterie en 1851, commandant du bataillon de landwehr du 43' en 1853, et lieutenant-colonel en 1856. L'année suivante, il était appelé au commandement du bataillon de fusiliers du t- regimeat d'infanterie de la garde il était nommé, en 1858, inspecteur des chasseurs et promu colonel en 1859. Quelques mois plus tard. il était nommé membre de la direction de l'institut militaire central de Berlin. Promu major général en mars 1860 et lieutenant-général en 1866, le général de Werder prit part en cette dernière qualité à la campagne de Bohème, à la tête de la 8- divisi n d'infanterie du prince Fredéric-Charles, notamment aux batailles de Gitschin et de Kœniggrætz. et reçut l'ordre du Merite. Lorsqu'éclata la guerre de 1870-71, le général de Werder fut attaché au commanderoent supérieur du troisième corps de l'armée du prince royal de Prusse, composé d'abord de Badois et de Wurtembergeois, mais qui ne tarda pas à recevoir d'importants renforts. Il investit Strasbourg et, après une sommation adressée sans résultat au commandant de la place, général Uhrich, commença le bombardement le 24 août. Nous n'insisterons pas sur les ravages produits par les projectiles allemands dans la malheureuse capitale de l'Alsace, si peu préparée à la defense, et qui la forcèrent à capituler le 27 septembre. Le 30, le général de Wnrder était promu général d'infanterie: appeléau commandement du 14e corps d'armée, qu'il était chargé d'organiser, il marcha sur Epinal, puis sur Vesoul. tenta vainement une surprise sur Besançon, marcha alors sur Gray et s'empara de Dijon le 31 octobre, après un combat acharné.

Le général de Werder avait partout signalé son passage par des artes de répression féroce pour la moindre tentative de résistance et par l'imposition de lourdes contributions sur le pays envahi après avoir mis le siège devant Belfort, il se dirigea sur Villersexel et se fortifia dane une position avantageuse, au mont Vaudois, près d'Héricourt, pour y attendre l'attaque de l'armée de Bonrbaki (voyez ce nom). On sait quel fut le résultat de cette tentative désespérée, sur laquelle nous nous sommes suffisamment étendu dans la notice cons crée au général Bourbaki mais ce qu'on sait moins, c'est la peur Inspirée aux Allemands par ce hardi mouvement, qui eût réussi avec des troupes solides et peut-être plua de confiance de la part de leur chef, et nous eût conduits à nutre tour à l'invasion du territoire ennemi. L'echec d'un pareil projet, dont il semblait que la réussite fut inevitable, fait mieux comprendre le desespoir du brave général chargé de l'exécution, ainsi que l'accueil enthousiaste fait dans son pays, surtout dans le Sud, voisin de nos frontières, au géneral de Werder. Il fut créé, à l'occasion de ce fait d'armes, grand croix de l'Aigle rouge. Il a été décoré de l'ordre de l'Aigle noir en 1875, en l'honneur du cinquantième anniversaire de son entrée dans l'armée en 1879 il était admis dans le cadre de réserve et élevé au titre de comte par l'empereur.

WERTHER (baron von), CARL, diplnmite allemand, né à Kœoigsberg le 30 janvier 1809; dilq du ministre plenipotentiaire de Prusse en France sous la Restauration et sous le gouvernement de Juillet, il acheva ses études à Paris et entra dans la diplomatie comme attaché à la légation dirigee par son père, vers 1830. Secrétaire de légation à la Haye, puis à Londres, il revenait, en la même qualité, à Paris en 1840, était nommé ministre plénipotentiaire en Suisse en 1842, à Athènes en 1844, à Copenhague en à Saint-Péteraboug en 1854 et à Vienne de 1859 à 1866. Lorsque éclata la guerre entre l'Autriche et la Prusse, M. de Werther dirigea le ministère des affaires étrangères pendant l'absence de M. de Bismark, qui suivait le roi à l'armée. Plénipotentiaire de la Prusse au traité de Prague, M. de Werther reprit sou poste à Vienne après la paix, et y devint ambassadeur de la Prusse, puis de la Confédération de l'Allemagne du Nord en 1869 et 1870. Nomme ensuite ambassadeur de l'empire d'Allemagne à Constantinople, il a été mis en non-activité, sur sa demande, au début de la guerre entre la Russie et la Porte, en avril 1877. WHITE, RICHARD GRANT, littérateur et philologue américain, né à New-York le 23 mai 18n, fit ses études à l'université de cette ville, suivit ensuite des cours de médecine et de droit et fut admis au barreau en 18&5;

mais il abandonna promptement la pratique des lois pour la littérature. M. R. White s'est d'abord plus particulièrement fait connaitre par ses étu les sur Shakespeare. Il a publié, en f854, un ouvrage intéressant sur re sujet, intitulé the Shakspeare's scholar; puis un Essai sur ia composition des trois parties du « Roi Henri VI. (1859); une édition critique des Œuvres de Shakeapeare, en Il volumes (1857-64), et Shakespeare, sa vie, son génie (1865J; sans parler de nombreux articles de critique littéraire, insérés dans le Putnam's Magasine, l'Atlantic Monthly et the Galaxy. Il a publié en outre: Manuel d'art chrétien (1853); Hymnes nationaux (1861); une édition annotée du Book Hunter (1863 Poésie de la guerre civile (1866); le Nouvel Evangile de la paix, anonyme, satire des événements de la guerre de Seression (1866); les Mots et leurs usages (1870); l'Anglais vulgaire (1880); Opinion d'un Américain sur la question des droits d'auteur (1881); l'Angleterre au deAora et au dedans (/88t), etc. Il est également l'auteur de Lettres publiées par le Spectateur de Londres, de 1863 à 1867, sous la signature Yankee.

Littérateur très distingué, M. Richard G. White n'en a pas moins été obligé, pour vivre, de remplir, pendant lon temps de modestes fonctions à la Douane de New- York, qu'il n'a, du reste, abandonnées qu'en 1879. Au commencement de 1877, il fai sait un voyage .en Furope. Il a été nomme professeur de littérature anglaise au collège de la Cité de New-York, en juin 1877.

WHITTIER, JOHN GREENLEAF. poète américain. né à Havechill (Massachusetts) le 17 décembre 1807. Jusqu'à l'àge de dix-huit ans, il exerça la profession d'ouvrier agricole et celle de cordonnier à l'occasion, par exemkle en hiver. En 1852, il entra dans une école de la Société des Amis, dont il est membre, et en 1829 se rendit à Boston, capitale de l'Etat, et y devint rédacteur de l'American manufacturer, puis, l'annee suivante, de la New-England Weekly Review, publiée à Hailford, dans l'Etat de Connecticut. En 1832, il revint à son pays natal et y rédigea la Haverhill Gasetle, tout en se livrant aux travaux des champs; il fut élu deux fois à la Législature de l'Etal. Nommé, en 1836. l'un des secrétaires de la Sociéte antiesclavagiste américiine, il se rendit à Phila- delphie et prit la direction du Pennsylvan a Freeman, qn'il conserva jusqu'en 1840. A cette dernière date, M. Whittier retourna dans le Massachusetts et s'etabht à Amesbnry, où il a toujours réside depuis et a ete, pendant plusieurs années, correspondant de la National Era de Washington. — On a de M. John G. Whittier Légendes de la Nouvelle Angle!erre, en prose et en vers (1831); Moli Pitcher, poème (t833); Mogg Megone, poème (1836); Ballades (1838); Chants de mon pays et autres (1848); l'Etranger d Lervill, prose (1845); le Surnaturel dana la Nouvelle-Angleterre (1847); Extraits du journal de Margaret Smith et les Voia de la liberté, poésies (1849); Anciens portraits et esquisses modernes, les Chants du travail (1860); la Chapelle des ermites et autres poésies, un Couplet du a n h (1853); Mélanges et récréaliona littéraires (1834 le Panorama (1856); Chansons et poèmes du pays (1860); En temps de guerre, etc., poesies (1863); Chants lyriques nationaux (1865-66, 2 vol. la Borne de neiqe, Maud Muller (f866); la Tente sur la grèop (1867); Dans les montagnes, etc. (1868); Ballades de la Nouvelle-Anqlelerre, Miriam et autre. poésies (1870); l'Enfance (1871); les Pelerins de Pennsylvanie et autres poPsies (1872); Fleurs de coudrier (1874); Mahel Martin (1875); une Hymne du centenaire (1876); la Vision d'Echard, etc. (1878); la Missive du roi, et autres poesies (1881), etc. Une édition des œuvres poetiques de M. Whittier a été publiée, en 4 volumes, en 1869 et une autre en t876. Citons onfin les stances A la statue de la Liberté que le poète a onvoyees de sa retraite d'Haverhill i l'inauguration ù New-York de la celebre statu de M. Bartholdi, le 8 novembre 1886.

WHYMPER Eoward, écrivain et voyageur anglaie, vire-présidentde l'Alpine Club, fils d'un graveur et aquarelliste distingué, est né à Londres le 27 avril 1840, fit ses études à fécolt de Clarendon-Houqe et sous des maîtres particuliers et apprit le dessin. Mais ne pouvant se résoudre à une vie sédentaire, il commença de b onne heure une série d'excursions intéressantes par les observations qu'elles l'amenèrent à faire. En 1861, M. WI ymper gravissait le Mont Pelvoux (Hautes-Alpes), considere comme la montagne la plus haute de France, et, arrive à son sommet, il en découvrit une autre plus élevée de 500 pieds, la Pointe des Ecrins, dont il opera l'ascension en 1864, ce qui lui valut son admission au Club Alpin.. De 1861 à 1865, il fit une série d'expeditioos de ce genre, remarquables par leur succès autant que par leur audace, gravissant les uns après les autres des pics reputés jusque-là inaccessibles; la dernière de la série, l'ascension du Matterhorn, qui mesure 14,780 pieds d elevation se termina d'une manière tragique: trois des compagnons de M. Whymper, le rév. Charles Hudson, M. Hadow, lord Francis Douglas et un des guides y perdirent la vie (14 juillet 1865). En tM7, l'intrepide explorateur se rendit dans le nord-ouest du Groentand, avec l'intention d'explorer les dépôts fossiles dont cette contrée est si riche et de tenter de pénétrer à l'intérieur. Do cette expédition, «la plus extraordinaire aventure geographique qu'ait osé affronter une personne isolée » suivant l'appréciation de sir Roderick Murchison, M. Whynr- per a négligé de publier une relation, quoiqu'il en ait rapporte des cônes de magnolia et des fruits de divers arbres, preuve évidente de l'existenco, à une époque lointaine, d'une végétation luxuriante dans ces contrées aujourd'hui désolées et couvertes de glaces éternelles. Cett- magnifique collection de plantes fossiles rapportée du Groenland a été decrite par le professeur Heer dans les Transactions de la Société royale, en 1869, et une place lui a été donnée au Musée britannique où elle est aujourd'hui exposée an public. En 1871, M. Whymper a publié une relation de ses voyages dans les Alpes sous

ce titre: Serambles amongst the Alps in the years 1860-69, ouvrage qui valut à son auteur la croix de chevalier de l'ordre des SS. Maurice et Lazare d'Italie. En 187!, M. Whymper résolut de renouveler sa tentative d'exploration du Groenland. Il se rendit en Danemark et quitta Copenhague pour les colon es danoises du Groënland, en mai. Il y employa avec intelligence le court temps de l'éte ar tique en explorations dans les montagnes d'Ornenak il atteignait (iodhavn en septembre, montait à bord du Julianehaab, bâtiment employe par le gouvernement danois au commerce groénlandais, et était de retour à Copenhague le 9 novemh e, chaige de nouvelles richesses fossiles, parmi lesquelles de curieux spécimens de bois pétrifiés. En 1879 et 1880, il voyageait sur le territoire accidenté de la République de l'Equateur, explorant la chaîne des Andes, faisant l'as- cension du Chimborazo, de l'Antisana, du fayambe, du Sincholagua, du Cotorachi, etc., rerueHlant en chemin, comme toujours, de nombreuses collections d'histoire naturelle, sans compter les croquis et les dessins. M. Whymper est membre de la Société royale géographique.

WICKERSHEIMER, CHARLES EMILEi, homme politique français, ingenieur des mines, né à Strasbourg le 22 fa rier 1849. Elève de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole des mines, M. Wickersheimer servit comme volontaire pendant la durée de la guerre contre l'Allemagne. II alla ensuite à Carcassonne exercer sa profession, y fréquenta les cercles radicaux, devint membre du Conseil municipnl et administrateur des hôpitaux de cette ville, etc. Aux élections d'octobre 1885, M. Wickersheiner fut élu deputé de l'Aude au scrutin du 18, sur la liste radicale. Il a ptis place à l'extrême-gauche et voté l'expulsion totale des prin"es. Il est membre de la Société de géographie de Toulouse.

WILLIAMS, MONIER, orientaliste anglais, né à Bombay en 1819, fit ses études au College du roi, à Londures vt an collège Balliol, à Oxford. Admis au bureau des Indes comme emplové, il suivit les cours du college des Indes orientales d'Hayleybury, remporta tous les prix pour les langues orientales et retourna à Oxford. En 1844 il était nommé professeur de sanscrit à Hayleybury, qu'il ne quitta qu'à sa suppression en 1858, dirigea les études orientales au callpge de Cheltenham pendant deux ans et, en décembre 1860, fut nomme professeur de sanscrit à Oxford. Ses principaux ouvrages sont: Grammaire pratique de la langue sanscrite, etc., pour l'usage des étudiants anglais (1846); une edition du drame sanscrit: Vikramorvasi (1849); un Dictionnaire anglais-sanscrit (1851); une édition annotée du drame de S'akountalá, texte et traduction littérale (1853) une traduction libre du même ouvrage en prose et vers anglais (1855); Rudiments d'hindonstani, avec explication de l'alphabet perso-arabe (1858); Etudes historiques sur l'application de l'alphabet romain aux langues de l'Inde; une édition annotée de l'ouvrage hindoustani B6gh o Bahár en caractères romains Elements d'hindoustani (1859); Histoire de Nala, poème sanscrit, avec traduction du doyen Milman et un vocabulaire, et la Poesie épique indienne (1869); Dictionnaire sanscritanglais (1872); la Sagesse indienne, ou tableau deadoctrines religieuses, philosophiques et morales des Hindous (1876); l'Hindouisme (1877); l'Inde moderne et les Indiens (1878); les Idees et la vie religieuses dans l'Inde (1883-85. 2 vol.), etc. M. Monier Williams est memlre de la lupart des sociétés orientalistes d'Europe et de l'American Orientai Society (1882). Il a été décore de l'ordre de l'Empire indien en 1880. En 1881, il assistait nn congres des orientalistes, tenu à Berlin en septembre, comme délégué de l'Inde anglaise.

WILLIAMSON, ALEXANDER WILLIAM, chimiste anglais ne le tu mai 1824, fit ses études en Angleterre, à Londres et à Kensington et en France, à Dijon et à Paris. A dix-sept ans, il alla étudier la chimie dans les universités allemandes, d'Heidelberg avec Gmelin et de Giessen avec Liebig; puis il revint à Paris, où il étudia les mathématiques transcendantes pendant deux ou trois ans. Nomme, en 1849, professeur de chimie pratique au Collège de l'université de Londres, il y a remplace Graham à la chaire de chimie pure en 1855, et a conservé jusqu'ici ces deux chaires. Les nombreux travaux du savant professeur Williamson lui ont valu, en 1862, la medaille royale de la Societé royale de Londres, qui l'admit dans son sein et dont il est devenu secrétaire pour l'étranger en 1873. La même année il présidait J'assemblee de l'Association britannique pour l'avancement des sciences, à Bradford, et était choisi pour tr sorier de l'Association en 1874. Le docteur A. Williamson a ete deux fois président de la Société chimique de Londres il est en outre membre de la Soriéte chimique de Berlin et a eté plu correspondant de l'Institut de Franc (Académie des sciences, le 24 novembre 1873. tin 1875, il était appelé à remplacer le feu docteur Neil Arnott, au sénat de l'univers te de Londres et en novembre de la même annee, il était élu correspondant de l'Acad mie des sciences de Berlin. On doit au docteur Will amson de nombreux travaux sur la constitution des selq, la composition des gaz et leur analyste, la théorie atomique, etc., etc.

WILLS, WILLIAM GORMAN, peintre et auteur dramatique irlandais, ne dans le comte de Kilkenny en 1828, fit ses études au collège de la Trinité, à Dublin, et étudia la peinture à 1 Academie royale irlandaise. Après quelques succès, principalement comme portraitiste, à Dublin et à Londres, M. W. Wills aborda la litterature dramatique. Il a fait jouer notamment: l'Homme d'Ailie (/866) et Hinko (1871), au Théâtre de la Beine; Charles Ier, drame historique, un des plus grand succès de M. H. Irving, l'acteur, et aussi de l'auteur, représente au Lyceum deux cents fois consecutives, sans parler des reprises (1872); Eugene Aram, au même theâtre 1873 Marie, reine d'Ecosse (1874); Buckingham, a l'Olym-

pie (1875); Jane Shore (1976), drame historique représente au théâtre de la Princesse pendant c'nq mois pour commencer, et repris en 1877 avec un succès plus prolonge encore lanqleterre sous le règne de Charles Il, au théâtre de Drurv-Lane (sept. 1877); Olivia, pièce en 4 actes, tirée du Vicaire de Wakefield, au Théâtre de la cour (1878 Nel Gwynne, pièce en 4 actes, au Royalty et Vanderdecken, drame en vers, avec M. Percv Fit7genld au Lyceum (même année) Guillaume et Suzanne, an Théâtre Saint-James (1880); Sedgemoor, pièce en 4 actes au Sadler's Wells (1881), etc., etc. M. Wills a écrit en outre plusieurs romans, tels que le Témoignage de la femme et Avis de départ, qui eurent tous deux l'honneur de la réimpression aux Etats-Unis.— Il n'a pas pour rela abandonne le pinceau, et parmi ses portraits les plus récents, on cite cenx de la princesse Louise, marquise de Lorne et de la jeune princesse Victoria. WILSON, DANIEL, homme politique français, né à Paris le 6 mars 1840, y fit ses études et se retira ensuite au château de Chennnceaux, où il s'occupa d'agri ulture et de sport. Aux élections législatives de 1869, M. Wilson se présenta dans la 3° circonscription d'Indre-et-Loire, contre M. Ernest Marne, candidat du gouvernement qui, tenu en échec an premier four, ne jugea pas à propos d'attendre le second pour se retirer. M. Wilson fut élu en conséquence par 19,052 voix, contre 6,455 obtenues par le nouveau concurrent que 1 administration s'était hAtée de lui opposer. Il siégea à la gauche modérée, fut élu secrétaire du Corps législatif et prit part à plusieurs discussion importantes où il se révéla comme un orateur, non pas absolument brillant, mais sympathique et capable de se faire écouter. Il vota contre la guerre et se rallia au groupe Grévy le 4 Septembre 1870. Après quoi, Il prit le commandement d'un bataillon de mobiles. Elu représentant d'Indre-et-Loire à l'Assemblée nationale, le cinquième sur six, M. Wilson s'inscrivit aux- groupes du centre gauche et de la ganche républicaine. Aux élections du 20 février 1878, il fut élu députe de l'arrondissem*nt de Loches par 8,274 voix contre 7,334 obtenues par M. Paul Schneider, constitutionnel. Il prit place dans tes rangs de la gauche républicaine, dont il a été secrétaire, et fit partie à peu près invariablement de la Commission dn budget à partir de cette année. L'un des 363 adversaires de la politique du 16 mai, il fut reelu le 14 octobre 1877 et appele au ministère des finances comme sous-secrétaire d'Etat le 29 décembre 1879, après avoir ete rapporteur général de la commission du budget et rapporteur du budget de ce ministère. Réelu le 21 août 1881 par la même circonscription, M. D. Wilson a été elu député d'Indre-et-Loire le 4 octobre 1885, et a voté l'expulsion des prince. M. Wilson a épousé, le 22 octobre 1881, Mlle Alice Grévy, fille unique du président de la République.

WITT (de), CONNÉLIS HENRY, écrivain et homme politique français, né à Paris le 20 novembre 1828. M. C. de Witt a collaboré de bonne heure à la Revue des Deux mondes et publié un certain ndmbre d'ouvrages sur l'Angleterre et les Etats-Unis, ainsi que quelques traductions de l'anglais. Il a été administrateur de diverses compagnies ivdustrielles. Aux élections générales de 1863 et de 1869, il s'est présenté sans succès, dans la 38 circonscription du Calvados, contre le candidat officiel, M. de Colber-Chabannais. Elu représentant du Calvados à l'Assemblée nationale, le sixième sur neuf, M. de Witt siege au centre droit réactionnaire, avec lequel il a scruouleusem*nt voté. Aux élections des sénateurs inamivibles par l'Assembl e, il figurait sur la liste de la droite et e houa avec ses amis Le 20 février suivante, il ne présenta dans l'arrondissem*nt de Pont-l'Evèque et obtint au premier tour 3.268 voix sur f0,985 votants: il se retira, et ses voix permirent au candidat bonapartiste de triompher, an scrutin de ballottage, du républicain qui avait eu une importante majorité relative au premier tour. On cite de M. Cornélis de Witt: Histoire de Washinqlon et de la fondation de la République des Etats-Unis, précédée d'une Introduction par M. Guixot (1855); Thomas Jefferson, étude historique sur la démocratie américaine (1861); la Société française et la Societé anglaise au XVIIIe siècle (1864); Histoire constitutionnelle de l'Angleterre, depuis l'avènement de George III, traduite de l'anglais de sir Thomas Erskine May (1865); Etudes sur l'histoire des Etats-Unis d'Amérique (I868, 2 vol.), etc.

WITT de), CONRAD, homme politique français, frère du pre elent, né vers 1825. Grand propriétaire agriculteur, il possède au Val-Richer, ancienne résiden e de Guizot, son beau-père, une vaste exploitation agricole, outre une ferme modèle à Saint-Ouen le-Pin, dont il est maire. Ancien président de la Société d'agriculture de Pont-l'Evèque, membre du Conseil genéral du Calvados pour le canton de Cambremer, M. Conrad de Witt a et eln depite du Calvados, le 4 octobre t885, sur la liste monarchiste.

WTTT (dame de), HENRIETTE Guizot, femme de lettres française, epouse du précèdent, fille aînee de l'an cien ministre de Louis-Philippe, est née à Paris le 6 août tg!9 et épousa M. Conrad de Witt en 1850. On lui doit un nombre prodigieux d'ouvrages generalement destines a l'enfance, romans, nouvelles, ouvrages d'eduration et des traductions de l'anglais, d'ouvrages religieux protestants surtout. Elle a en outre acheté l'Histoire de France racontee d met petit*-enfants, l'Histoire d'Angleterre, etc. (l877J et l'Histoire contemporaine (1879), commencees par son père, à qui elle avait en quelque sorte servi de secrétaire, et d'après ses notes, et publié sur cet homme d'Etat: M. Guizot dans sa famille et avec ses amis (1880), etc.

WOLFF, ALBERT, journaliste et littérateur français, d'origine prussien' e, né à Cologne le 31 decembre 1835. Destine au commerre par sa famille, il passa quelque temps chez un négociant parisien, puis retourna en Prusse, où il s'occupa de littérature et de dessin d'illu-

stration tout en poursuivant ses études, restées inromxietes, à l'université de B mn. Ayant écrit un Voyons humoristique sur les bords dit Rhin, illustré do dessins non moins humoristiques de son propre crayon, cet ouvrage lui facil ta des relations avec les éditeurs, pour lesquels il écrivit un assez grand nombre de contes et de nouvelles pour l'enfance. Enfin Il revenait t Paris en 1857, charge du compte rendu du salon pour la Gazette d'Augsbourg, et éy fixa d'une manière définitive. Après avoir passe quelque mois auprès d'Alexandre Dumas, en qualité de secrétaire, M. Albert Wolff entrait à la rédartion du Gaulois, journal satirique hebdomadaire d'une certaine valeur. où Il fit ses débuts c mme journaliste français. L'année suivante, il entrait presque en même temps an Charivari et au Figaro, et devint bientôt l'un des écrivains les plus répandus de la petite presse. Lorsqu'à la fin de 1 Empire la petite presse se fit grande, M. Albert Wollt devint un des principaux rédacteurs de l'Evdnement, puis du Fiqaro devenu quotidien, ayant collaboré en passant au Nain jaune (direction Aurelien S'holl), à l'Avenir national, à l'Univers illustré, etc. Pendant la guerre, il résida en Belgique, où il publia les Deux empereurs, ouvrage dans lequel il cherche à établir que le règne de Guillaume ne sera pas moins fatal à l'Allemagne que celui de Napoléon 111 ne l'a éte à la France. De retour à Paris, il sollirita et obtint la naturalisation et reprit ses travaux de journaliste, collaborant à divers journaux et par intermittances au Figaro, au quel il est de nouveau attaché.

On doit à M Albert Wolff, outre les Deux empereurs (1871): les Mémoires du boulevard, recueil d'articles (1865); le Tyrol et laCarinthie, récits de voyage (187l); Victorien Sardou et l' « Oncle Sam » (1873); la Haute noce, la Pauvre petite Franchko (1885); la Capitale de l'art (I886J; outre plusieurs recueils d'articles, le texte de Figaro-salon, etc. Il a, en outre, donné au théâtre le Dernier couplet, au théâtre de Bade (1861); Un homme du sud, avec M. Henri Rochefort, au Palais-Royal (1862); les Petit* mystères de l'hôtel des ventes, avec lemême, au même théâtre (1863); les Mémoires de Réseda, avec M M. Rorhefort et E. Blum, au même théâtre (1865); les Thugs à Paris, revue en 3 actes, avec M. Grange, au x Variétés (1866); Fin courant, un acte, avec M. E. Gondinet, au Palais Royal; les Points noirs, au même théâtre (1870); Paris en actions, à l'Athenee (1879); Révisons! revue en 3 actes, au Palais-Royal, avec MM. Blum et Toché (1884); les Nouveautés de Paris, revue en 3 actes, avec les mêmes collaborateurs au même theâtre (f885); Egmont, drame lyrique, à l'Opéra-Comique (1886), etc. WOLSELEY DU CAIRE (vicomte), GARNET JOSEPH géneral anglais, fils d'un major d'infanterie, est ne à Ir laude en 1833. Entré au service militaire, en qualité d'enseigne, en mars 1852, il était promu successivement capitaine en t844, major au 900 régiment d'infanterie en 1858, lieutenant-colonel en 1859, et colonel en juin 1865. Il servit dans l'Inde pendant la campagne de 1852-53 et reçut une médaille; puis il prit part A l'expédition de Crimée avec le 908 d'infanterie légère, s'y distingua tout particulierement et fut grièvement blessé au siège de Sebastopol. Il reçut en récompense de sa brillante conduite dans cette campagne, outre la med aille de Crimee, la croix de la Légion d'honneur et celle de Medjidie, cinquième classe. Retourné aux Indes, il assista au siège et à la prise de Lucknow. à la défense d'Alumbagh, ou il tut cité avec Ploges dans les dépêches officielles, et reçut le brevet de lieutenant-colonel en 1860, il fut attache à l'etatmajor gener de l'armée d'expédition de Chine, campagne qu'il fit tout entière et pour laquelleil reçut une medaille, Nomme quartier-maitre général adjoint au Cana la, en 1867, il prit le commandement de l'expédition envoyée à la Rivière-Rouge contre les insurge. de Fort Garry (1870) et fut crée, à l'issue de cette affaire, chevalier commandeur de l'ordre des SS. Michel et George. Nomme adjudant g néral adjoint an quartier general en 1871, il était appele, au mois d'août 1873, au commandement du corps expéditionnaire envoyé contre les Ashantis, avec le rang local de major general. f.e 12 septembre, il s'embarquait arec son état-major à Liverpool, pour la côte occidentale d'Afrique. Arrive avant ses troupes, il commençt sa marche à l'intérieur, dès qu'elles furent debarquées, envoyant à l'est et à l'ouest des colonnes commandées par d'habiles officiers, pour soulever et enrôler les indigenes amis; ils y réussirent assez bien, quoique les Fantis ne paraissent pas avoir été des auxiliaires bien précieux pour l'armée anglaise. Le géneral Wolseley, après de dures épreuves, dues surtout à ton trop de confiance dans la supériorité européenne, et des succès achetés beaucoup plus cher qu'ils ne valaient, dut réclamer des renforts et, aussitôt qu'il les eut reçus, poussa fexp dition avec une gran le activité. Vers la fin de janvier, il était en vue de Coomassie, capitale du royaume, auprès de laquelle étaient massées les forces des Ashantis; le 5 février, les tioupes anglaises p enaient possession de la capitale, le roi nègre taisait sa soumission au vainqueur et consentait Il nommer des representants ch irges de debat- tre les conditions delà paix. Le gene ai Wolseley, ce resultat obtenu, se retira à Adamsi pour attendre les commissaires de Coffi-Calcali, sarhant par experience que la saison des pluies, qui était proche, serait inevitablement fatale à son armée, et se disposant en consequen e à quitter le plus tôt possible ce pays inhospitalier. Le roi nègre se fit attendre, esperant sans doute atteindre cette saison mortelle aux Européens et reprendre alors sa revanche. Les démonstrations énergiques du général anglais finirent par avoir raison de son inertie, et l'armée, par le nord de Coomassie, du capitaine Glover qui n'avait pu Jusque-là réussir à établir des communications avec le général en chef, était une preuve, cette fois, de sa sincérité. Enfin, les agents se montrèrent, le traite fut signe et l'armée put s embarquer avant la mauvaise saison. De retour en Angleterre, sir Garnet Wolseley fut crée chevalier commandeur de l'ordre du Bain; il reçut du parlement des felicitations publiques et un présent

de 625,000 fr.; la cité de Lon Ires lui décerna le droit de b urgeoisie et lui fit don d'une splendide épée d'honneur d'une valeur de 100 guinées, le 22 octobre 1874. Au com- mencement de J875, il fut charge d'une mission à la colonie de Natal, pour élucider certaines questions d'administration indigène. De retour à la fin de l'année, il était en, voyé en mission au camp du grand-duc Nicolas, en mai 1877; la façon dont le reçut ce grand capitaine dé· plut fort au général Wolseley, qui s'en plaignit et après échange de notes diplomatiques, reçut satisfaction de ce « malentendu. »

Entré dans le conseil des Indes en novembre 1876, le général Wolseley était nommé, le 12 juillet 1878, admimstrateur de l'ile de Chypre, dont l'Augleterre venait de prendre possession, et en juin 1879, gouverneur et commissaire supérieur de Natal et du Transvaal, chargé de conduire les opérations militaires contre les Zoulous en même temps que de réorganiser les affaires de la colonie. Sa mission remplie, il était de retour en mai 1880. Il était promu quartier-maitre general, et en avril 1882 adjudantgéneral de l'armee britannique. Nommé commandant en chef des forces expéditionnaires envoyées en Egypte en 1882, le général Wolseley était publiquement remerrit par le parlement des premiers services rendus par lui dans cette expedition et créé baron Wolseley du Caire et de Wolseley, dans le comté de Stafford, le 30 novembre 188!; il recevait en outre le grand cordon de l'Osmanié des mains de Tewfik Pacha et était promu au rang de géneral d'armée. Les affaires d'Egypte étaient pourtant loin d'être terminées, puisqu'elles ne1le sont pas encore pour ce qui concerne lord Wolseley, il quittait la terre d'Egypte au mois d'août 1885, et il parait que son gouvernement était satisfait de la manière dont il y avait conduit les choses, puis qu'il l'elevait au rang de vicomte à son arrivee en Angleterre.

On doit à lord Wolseloy Relation de la guerre contre la Chine en 1860 et d'un court sejour à Nankin avec les insurgés Taï-ping, ainsi que d'un voyage de Nankin à Hankon (1862); Manuel portatif du service en campagne (1869); Système de manœuvres mieux conçues pour

YATES, EDMOND HONGSON, littérateur et journaliste anglais, fils d'un acteur distingué, qui fut quelque temps directeur du théâtre d'Adelphi; il est né en juillet 1831. Fmploye au Post Office, M. Edmund Yates y a été longtemps chef du bureau des rebuts; il n'a quitté cette position, pour se consacrer tout entier aux travaux littéraires, qu'en mai 1872. Il a publié: Mes endroits favoris et leurs habitués; Gaieté et cadence, par deua; hommes joyeux, écrit en collaboration avec feu F. E. Smedley (1854); Nos mélanges, avec M. R. B. Brough (1857-58); une édition condensée de la Vie et correspondance de C. Matthews l'aîné et une Notice sur Albert Smith, récemment decédé (1860) Heures après le service (1861); En rupture de harnais (f864); Affaire, de plaisir, les Feuilles de service, le Gant jeté, roman (1865); En baiaantles verges, Terre enfin (1866); Naufrage au port (1869); le Client du D' Wainwright, Un sortpeu envia6le (1871); la Brebis galeuse (1872); le Drapeau jaune (1873); l'Epée mrnaçante (1874); etc. M. Edmund Yates a écrit en outre quelques pièces de théâtre; il a fait pendant six ans la critique dramatique au Daily News. a publié pendant quelques temps un feuilleton au Morning Star sous la signature de « Flâneur », collaboré assidûment à l'Ail the Year round et a été directeur du Temple Bar Magazine.

ll fit, en 1872, une visite aux Etats-Unis, où il fut assez bien accueilli pour un Europeen, comme conférencier; au mois d'octobre 1873, il était accrédité officiellement comme correspondant du New-York Herald à Londres; mais il donnait sa démission en juillet 1884, pour fonder le World, journal accueilli par un très vif succès et dont il est le redacteur en chef et l'unique propriétaire. YON, EDMOND CHARLES, peintre et graveur français, né en 1836 à Montmartre (Paris), est élève de Lequien. Il se fit d'abord une réputation honorable comme graveur sur bois et aqua-fortiste pour les publications illustrees, et ses expositions ep ce genre lui valurent une medaille de 2° classe en 1872 et une de 3° classe en 1874; il s'est ensuite distingué dans la peinture, parmi nos paysagistes les plus estimes. On cite principalement de cet artiste un Chemin à Velisy (1867); les Buttes Montmartre en 1870 (1870); les Borde de la Seine près de Montereau, les Alouettes (1873); Un matin et la Bièvre dans Paris, aquarelle (1874); un Bras de Seine aux environ. de Montereau, le Petit Flot, ib. (1875); Jour d'été, la Seine près de Gravon (1876); le Morin 4 Villiers (1877); Avant la pluie (l878); le

YON

mettre nos troupes en état de se meeterer avec une armée continentale (1872). La rencontre d'une armée britannique avec une armée « continentale » paraît être, du reste, le cauchemar de lord Wolseley: on sait que c'est surtout grâce à un mouvement d'opinion provoqué par lui, et pour prévenir une invasion des Français par cette voie étrange, que les travaux du tunnel sous la Manche ont été suspendus. On doit encore à lord Wolseley une étude sur la France considérée comme puissance militaire, en l870 e! l878, et de plus un roman le Château de Marley (I877, 2 vol.).

WOOD, HENEY (dame), ELLA PRICE, femme de lettres anglaise, fille aînée de M. Th. Price, chef d'une des principales manufactures de gants de Worcester, est née dans le comté, vers i82o, et épousa très jeune M. Henry Wood, engagé dans les affaires maritimes. Ayant hérité les goûts littéraires de son père qui. riche industriel, n'en est pas moins un érudit et un écrivain distingué, M'· Wood écrivit de bonne heure pour la presse périodique et collabora notamment au New Monthly Magazine et au Bentley's Miscellany; son premier roman, Danebury Houae, publié en 1860, remporta un prix de 2,500 fr. offert par la Ligue de tempérance écossaise à l'ouvrage qui exposerait le plus éloquemment les heureux effets de la pratique de cette vertu. Elle a publié depuis East Lynne (1861), traduit en français sous le titre de Lady Isabel les Channinqa, également traduit en français; les Tourments de Mm' Halliburton; une Nuit brumeuse à Offord (1862); William Allair, ou la fuite en mer, ouvrage destiné à l'enfance; l'Ombre d'Ashlydyat; l'Orgueil de Verner (1863); les Filles de lord Oakburn, traduit en français par M. Léon Bochet, en 1876; Oiwald Cray; Trevlyn Kold, ou l'héritier du squire de Trevlyn (1864); Mildred Arkell (1866J; la Folie d'Elster, la Veille de la St-Martin (1866); le Secret d'une vie (1867); Roland Yorke (1869); le Textament de George Canterbury et Begsy Rane (l870); Dette Hollow (1871); Dans lelabyrinthe (1872); le Maitre de Greylands (1873); Edina

(1876); l'Abbaye de Pomeroy (1878); Johnny Ludlow (1880); le Comte Netherleigh 1881); Par nous-mêmes (1883); etc — Mme Henry Wood a fonde une revne mensuelle à six pence, The Argosy, qu'elle dirige toujours.

WRIGHTt WILLIAM, orientaliste anglais, né au Ben- gale le janvier 1830, fit ses études en Ecosse, SaintAndré et à Fife, et en Prusse à Halle, où il se voua tout particulièrement à l'étude de la langue arabe. Il est devenu successivement professeur d'arabe au collège de l'université de Londres en 1855, au collège de la Trinité de Dublin en 1856. attaché au département des manus- crits du Musée britannique en conservateur-ad ont au même département en et professeur d'arabe à l'université de Cambridge en 1870. M. W. Wright est agrégé du Collège de la reine à Cambridge, docteur en lois des un versités de Cambridge, Dublin, Edimbourg et Saint-André et docteur en philosophie de l'universite de Leyde; correspondant de l'Institut de France, de l'Academie impérialede Saint-Pétersbourg, de l'Institut royal lombard, de l'Académie royale de Berlin, etc.; etc. Il a publié Voyages d'Ibn-Jubair (Leyde, 1852); les quatre premiers livres des Analectes sur l'histoire de la littérature des Arabes et des Maures d'Espagne, par Al-Makkari (id., 1855); le Livre de Jonas, en quatre ver- sions orientales, avec glossaire (Londres, 1857); Opus- cules arabes (Leyde, 1859); Grammaire de la lanque arabe (Londres, 1859-62, 2 vol., l'édit, 1876); le Kamil d'El-Mubarrad (Leipzig, t864-8!), édité par la So iété orientale allemande; Contributions à la littérature apocryphe du Nouveau Testament (Londres, 1865), les Homelie. d'Aphraatea (ib., 1869); Lexique arabe (ib. 1870); Actes apocryphes de, apôtres (ib. 1871, 2 vol.); Catalogue des manuscrits syriaques du Musée britannique (ib. 1870-72, 3 vol.); Cataloque de. manuscrits éthiopiens du Musée britannique (1877); la Chronique de Josué le stylite (1882); le Livre de Kalilah et de Dimnah (1883), etc.

Y

YRI

Bas de Montigny, Bords de la Marne (1879); le Canal de la Villette pendant l'hiver de 1879-80 (1880); la Rafale (1883); la Dune, Embouchure de la Dive (1884); la Meuse à Dordrecht, marée haute (1885); les Pêcheurs de grenouilles dans les graves de Villerville, le Trou-aux-Carpes (1886), etc. M. Yon a obtenu comme peintre une médaille de 3° classe en 1875 et une de 2° classe en 1879; il a été décoré de la Legion d'honneur le 10 juillet 1886.

YOUSSOUF IZZEDDIN, prince ottoman, fils ainé du feu sultan Abd-ul-Azis, est né le 9 octobre 1857. Pour paraitre se conformer à l'usage qui interdit à l'héritier du trône d'élever ses enfants mâles nés avant son avèneinent, Abd-ut-Asis eleva celui-ci en secret, avec l'assentiment toutefois du sultan Abd-ul-Medjid, jusqu'à l'époque où il succéda à son frère, le 25 juin 1861, c'està-dire jusqu'à l'âge de trois ans et demi. Le jeune prince, dont le père, en changeant l'ordre de succession au trône, voulait faire son successeur, est surtout remarquable, dit-on, par son apathie et son incroyable ignorance, ayant refusé toutes leçons et repoussé sans ménagement le premier, le sent préreptenr qu'on tenta jamais de lui donner. Cependant, lors de la déposition d'Abd-ul-Azis (30 mai 1876), Youssouf Izzeddin était muchir on maréchal et avait le commandement supérieur de la garde impériale. On sait qu'il fut. ce jour-là, arrêté avec son père et enfermé dans un pavillon dependant du palais de Tchéragan, auquel on donne le nom significatif de Cage, où l'infortuné sultan se donnait la mort quelques jours plus tard, s'il faut en croire les informations officielles.

YRIARTE, CHARLES EMILE, littérateur français, d'une famille d'origine espagnole, est né à Paris le 5 décembre 1832. Il apprit d'abord le dessin, puis entra dans l'administration, comme attaché au ministère d'Etat, et devint successivement inspecteur des asiles impériaux, puis inspecteur de l'Opera. Collaborateur assidu dès lore à la presse périodique française et espagnole, par le crayon aussi bien que par la plume, il accepta de suivre la campagne du Maroc entreprise par O'Donnell en 1859-60, comme correspondant de divers journaux, principalement du Monde illustré, auquel il adressa des croquis et des lettres plus tard réunies en volume. Il avait naturellement résigné ses fonctions d'inspecteur de l'Opéra pour suivre cette nouvelle carrière, dans laquelle il prit bientôt une place considérable. En 1860, il suivit l'expedition de Garibaldi en Sicile, puis celle de l'armee

YVO

italienne dans les Etats pontificaux, et revint en France pour prendre la rédaction en chef du Monde illustré. Pendant la guerre de 1870, M. Yriarte subit les opera- tions et la retraite sur Paris de l'armée des Ardennes, comme attaché à l'etat-major du général Vinoy, avec lequel il euivit également les opérations de larm o de Veraailloe contre la Commune de Paris. Il a depuis fait divers voyages en Espagne et en Italie et, dès 1870, explorait la Bosnie, l'Herzégovine et les contrées limi trophes en proie à t'agitation insurrectionnelle, d'ou il adressait des correspondances au XIXe Siècle et à plusieurs autres journaux.

M. Ch. Yriarte a collaboré en outre au Moniteur universel, officiel ou non, au Figaηo, au Grand Journal, au Temps, au XIXe siècle, à la Vie parisienne, au Monde illustré, etc., etc donné des traductions des litterateurs espagnols, notamment d'Antonio de Trueba y la Quintana, de P. Antonio de Alarcon, de Fernandez y Gonzalez, et publie, sous son.propre nom ou sous le pseudonyme de Marquis de Vtllemer, adopté pour la première fois dans le Grand Journal et auquel il out donner une grande notoriété la Société espagnole (1861); Sous la tente, souvenirs du Maroc (1863); les Cercle, de Paru ( f864); Paris qrotesque, les célébrités de la rue (même année); les Portraits parisiens, signés t Marquis de Villemer » (1865); Goya, sa oia et son œuvre (1867); Nouveaux portraits parisiens et Portraits cosmopolites même signature (t870); la Vie d'un patricien de Venise au XVI' siècle (même année) les Princea d'Orléanx (1871); les Prussiens d Paris et le /8 mars; la Re traite de Mézières (1871-72); le Puritain, scènes de laaie parisienne (1873); Venise, la Bosnie et l'Herzé- pooine (1876); les Bords de l'Adriatique et le Monte negro (f877J; Un condottiere au XVe siècle, auquel l'Académie française décerna le prix Marrellin Guerin (1882); J. B. Millet, notice biographique (1885), etc, — M. Charles Yriarte a été décoré de la Légion d'honneur le 9 août 1877; il est en outre commandeur de l'ordro d'Isabelle la catholique, etc.

YVON, ADOLPHE, peintre français, né en 1817 à Echwiller (Lorraine), fit aea études à Metz et vint à Paris, où il devint elève de Paul Delaroche. Il debuta au Sslon de 1841, fit l'année suivante un voyage en Russie, d'où il rapporta do nombreux croquis, et reprit le cours de ses expositions. On a principalement de cet artiste Portrait de Mme Ancelot (1842); Portrait du géneral Neumayer (1844); le Remord. de Judas (1846); do

nombreux Dessins, vues, scène, etr. de ltu-sie (1848. 1848), la Bataille de Kolikawo (1850); un Ange dechu (/851); le Premier consul descendant les Alpes (1853); la Maréchal Ney en Russie; les Sept péchés capitaux. série de dessins inspires de Dante (1855, Exp. univ.) la Prise de la tour de Malakoff, son œuvre la pl us populaire; les portraits de Mélingue et de Mme Melingue (/857); la Bataille de Solférino, Portrait du prince impérial (1861); Magenta, Evacuation des blessés (/863); M. Couder, dessin. et un autre Portrait, lt lu,ile (1864); la Prise de Malakoif, accompagnée de

ZACCONE, PIERRE, romancier populaire français. né à Douai le 2 avril 1817. Fils d'officier, il fut d'abord enfant de troupe et fit une partie de ses études à Brest; mais l'âge venu, il n'eprouva pas le désir de contracter un nouvel et plus sérieux engagement militaire; il obtint un emploi dans l'administration des postes au moment, ou à peu près, où se posait pour lui cette grande question d'avenir. Employé d'abord en Bretagne, il fut attaché, en 1845, à la direction générale à Parie. M. Zaccone débuta dans la carrière litteraire à vingt ans, par des nouvelles, des fantaisies et des vers insères dans les journaux du Finistere et du Morbihan; il fit représenter, vers le même temps, un vaudeville au théâtre de Brest. Venu à Paris, il publia bientôt une quantité de compilations historico-dramatiques et de romans, pour la plupart en collaboration d'abord. Il a depuis fourni de nombreux feuilletons aux journaux politiques et aux feuilles populaires illustrées. Nous citerons: Epoques historiques de la Bretagne (Brest, 1845); Histoire Ouvriers de Paris et de Londres, avec M. Paul Feval (1850); les Memoires d'un roi, avec le marquis de Foudras (1851); Marguerite et Béatrix, avec M. Paul Féval; le Dernier rendez-vous (1852); le Roi de la basoche (1853); Eric le mendiant, les Mystères du vieux Paris (1857); le Nouveau langage de. fleuri, les Plaigirs du roi (1855); le Nouveau Paris (1856). le Fils du ciel, roman chinois (1857); les Deux Robinsons (1863); 1es Drames des catacombes; les Mystères de Bicêtre (1864); De Batna à Tuggurt et au Souf (1865), le CondamnE à mort (1866); le Fils du forçat, la Poste anecdotique et pittoresque (1868); Histoire des bagnes (1869J; la Cellule ne 7 (1870J; les Drames de l'Internationale, les Mémoires d'un commissaire de police (1872-73); Un drame sur les pontons (1873); les Misérables de Londres (1874J; les Nuits du boulevard (1876); l'Homme des foules (1877); la Vie à outrance (1878); le Fer rouge (1880), etc. etc.; outre beaucoup d'autres romans, comme les Pieuvres de Paris, publiés au Petit Journal, à l'Evénement, etc., etc., non reproduits en %olumes. et quelques vaudevilles et livrets d'opéras comiques écrits en collaboration. ZASTROW (von), HEINRICH ADOLPH, général prussien, ne en 1801, entra dans l'armée, comme cadet, en 18t7 et fut nomme second-lieutenant d'infanterie en 1819. Il avait atteint le grade de major en 1848, et devint rapidement lieutenant-colonel en 1852, colonel, et enfin major-général en 1858 et lieutenant-général en 1863. Hn 1866, il fit la rampngne contre l'Autriche, à la tête de la 11° division, fut appelé au commandement du 7* corps d'armée en 1867 et promu generai d'infanterie en 1868. Au début des hostilités entre la France et la Prusse, le genéral de Zastrow prit le commandement du 7. corps de la première armée allemande, dont il constituait l'aile droite ce furent ses troupes qui essuyerent l'erhee apparent du 3 août, a Sarrebruck, et qui reprirent leur trop éclatante revanche le 6, en battant romplètement celles du général Froissard à Forbach. Le général de Zastrow prit part avec son corps d'armée à l'investissem*nt de Metx et aux combats livrés sous cette plare jusqu'à la capitulation (27 ortobre) après quoi, il alla participer aux opérations de la première armée jlans le Nord. Après la signature de la paix, le 7. corps fit partie des troupes d'occupation dans les Ardennes. qui ne devaient être évacuées qu'en mars 1873. On doit au général de Zastrow une traduction a'lemande du Nou- veau traité de l'attaque et de la dé/ense dev places, suivant le système de M. de Vauban, de Deapres de Saint-Savin, et divers ouvrages originaux sur ta même matière.

ZELENSKI, STANISLAS, compoeiteur polonais, né à Grotkowich (Gallicie) en 1839. Il commença ses études les continuer à Prague, en 1859, avec Joseph Kre ci, qai lui enqeigna l'harmonie ot le contrepoint, et completa en même temps ses études à l'université de cette

la Gorqe de Malakoff et de la Courtine de Malakoff, et Magenta (1867), Exp. univ.) les Etats-Unis d'Améri- que, composition allegorique (1870); une Rue à Constantinople, Secrets d'Etat (1873); M'" la comtesse de Caen pour le musée fondé par cette bienfaitrice des artistes; César, la Charqe des cuirassiers de Reichs- hoffen (1875); Portrait du général Vinoy, grand chancelier de la Légion d'honneur; Portrait de M. Bonnehée, de l'Académie nationale de musique (1876); Portraits de M. Gitineau, dénuté et de M. le D' Péan (1879); de M. Henri Martin et de M. Paul Bert

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ville, où il prit le grade de docteur en philosophie. Il vint ensuite à Paris, y passa trois années à perfectionner ses études musicales théoriques, sous la dire tion de Demcke et retourna en Pologne. M. Zelenski, nomme, peu après son retour, professeur de composition au Conservatoire de Varsovie, remplit encore aujourd'hui ces fonctions. Outre de nombreux morceaux de piano, on doit à ce compositeur an assez grand nombre d'œuvres importantes et estimées, entre autres une symphonie à grand orchestre, exécutée au Conservatoire de Prague, deux autres symphonies de concert, un trio instrumental, trois quintettes pour insti uments à cordes, deux cantates avec orchestre, une messe avec accompagnement d'orgue, etc.

ZELLER, JULES SYLVAIN, historien français, né à Paris le 23 avril 1820, fit ses études au lycée Charlemagne, aborda le droit, t'abandonna bientôt, et fréquenta pendant plusieurs années les universités allemandes. De retour à Paris, il se prépara à l'enseignement, se fit recevoir agrpgé d'histoire en 1844, docteur es lettres en 1849, et alla professer l'histoire dans divers lycées de province, puis à la faculté d'Aix (1854-58), et futrappelé à Paris et nommé maître des conférences à l'Rcole normale en 1858. M. J. Zeller était en même temps charge d'un cours complémentaire d'histoire moderne à la Snrbonne et de la suppléance de M. Roseeuw SaintHilaire à la chaire d'hiatoire ancienne. Il a remplacé M. Duruy, comme professeur d'histoire à l'Ecole polytechnique, en 1869. M. Zeller a été nommé inspecteur genéral de l'instruction publique le 2 novembre 1876. Il a publié Ulrich de Hutten, sa vie, ses oeuvres, son époque hisloire du temps de la Réforme, et Sur le De consideratione de saint Bernard, thèses de doctorat (1849); Histoire de l'Italie depuis l'invasion des barbares jusqu'à nos jours (1852); Episodes dramatiques de l'histoire d'Italie (1855); l'Année historique, publication annuelle, interrompue (1860-63, 4 vol.); les Empereurs romains, caractères et portraits historiques (1869); Entretiens sur l'histoire antiquité et moyen dge (/865); Entretiens sur, l'histoire moyen âge (1867); Rapports sur les études historiques, à propos de l'Exposition universelle de 1867, avec MM. Geoffroy et P. Clement (1868) Italie et Renaissance, entretiens sur l'histoire (1869); Histoire d'Allemagne (1872-78, 4 vol.); divers travaux sur l'Allemagne; les Tribuns et les revolutions d'Italie (/874); Pie IX et Victor Emmanuel (1879); Frédéric Il (1885), etr, Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1863, M. J. Zeller a été promu offirier le 14 octobre 1873 il est en outre officier de l'ordre des Saints Mauriee et Lazare d'Italie. Il a ete élu membre de l'Academie des sciences moral s et politiques, en remplacement de Michelet, le 30 mai t874. ZOLA, EMILE, littérateur français, né à Paris le 2 avril 1840, fit ses études au lycée Saint-Louis, après avoir passe son enfance en Provence, avec son pere, créateur du canal qui porte son nom, à Aix, et entra presque aussitôt a ta librairie Hachette, en qualité d'employé. Charge des relations de cette maison avec les agences de publicité, il abandonna ces fonctions, où il fut remplacé par Louis Asseline, vers 1865, pour se consacrer entièrement à la littérature. M. Zola a collaboré à divers journaux de Marseille et de Lyon, alnsi qu'au Figaro, au Gaulois, à la Vie parisienne, à l'Evénement. à la Tribune hebdomadaire, au Petit journal, à la Cloche, à la Vérité, nu Bien puAlic, au Voltaire, au Gil Blas, etc.; et publié un certain nombre de romans, remarquables par l'esprit d'observation et d'analyse qui est dépensé, et aussi par une affectation réaliste qui deptisso souvent le but et parfois s'oublie dans des mièvreries romantiques tout à fait inattendues, mais qui ont, en tout état de cause, une valeur réelle eu commune. Ce sont Conte8 à Ninon, nouvelles (1863); la Confession de Claude, roman physiologique 1865 Mes haine., Mon salon, le Vœu d'une morte (1866); les Mystères de Marseillé, Thereae Raquin, Edouard Manet, etude biographique et critique (1867); Madeleine Férat (1868); et surtout

(1880); Portrait du général Forgemol (1885); Portrait de S Exc. Shu-Kinq-Chenq, envoye extraordinnire et ministre plénipotentiaire de Chine d Paris, et Portrait de M. le général Petit (1886), ete.

M. Ad olpbe Yvon a obtenu nne medaille de t" classe en 1848. une de 2° classe à l'Exposition universelle de 1855 et à celle de 1867 et la médaille d'honneur en 1857. Il est officier de la Légion d'honneur d puis 1867. Il a été nommé professeur à l'Ecole des beaux-arts en novembre 1883.

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une suite d'études de mœurs politiques et sociales, en même temps que «physiologiques R, intitulee: les RougonMacquart, histoire naturelle et sociale d'une famille tous le second Empire, qu'on a appelée sa Comédie humaine, et qui se compose d'un nombre de volumes allant en augmentant chaque année, dont voici les titres respectifs la Fortune des Rougon, la Curée, le Ventre de Paris, la Conquête de Plassans, la Faute de l'abbé Mouret, Son Eacellence Eugène Rougon l'Assommoir, Une page d'amour, Nana, Pot-bouille, Naïs Micalin, Germinal, etc. (1871-1885). — A cette longue série. non terminée encore, il faut ajouter les Nouveaux contes d Ninon (1874); des nouvelles disséminées dans divers journaux, une brochure pro domo md: la République et la littérature (1879), etc.

M. Emile Zola a, en outre, fait représenter: Thérèse Raquin, pièce en cinq actes, tirée de son roman, au théâtre de la Renaissance (1873); les Héritiers Rabourdin, comédie en trois actes, au théâtre Clunv (1874); le Bouton de rose, au Palais-Royal; puis l'Assommoir, à l'Ambigu (1881); Nana, ib. (1881); Pot bouille, ib. (1883); Germinal (1885), etc., pièces tirées de ses romans portant les mêmes titres, par M. W. Busnach. — M. Zola a adressé, pendant quelque temps, une correspondance au Messager de fEurope de Moscou.

ZORILLA, don MANOEL RUIZ, homme politique espagnol, ne en 1834 à Osma, province de Castille, fit son droit à Valladolid et alla s'inscrire au barreau de Madrid, où il ne tarda pas à se faire une certaine réputation d'éloquence. Entré, des ses débuts, dans les rangs du parti progressiste, il était élu comme tel depute aua Cortès en 1856 et se signalait par son opposition « intransigeante n à la politique gouvernementale. Reelu aux élections suivantes, il ne fit qu'accontuer cette opposition et s'attira, en outre, des poursuites avec une brochure intitulée: Trou négations et une affirmation, écrite contre les neo-cath piques. Compromis dans l'insurrection de juin 1866, M. Zorilla se réfugia à Paris, pendant qu'un arrêt de mort le frappait dans son pays, en bonne rompagnie d'ailleurs. Avisé du soulèvement de septembre 1868, il se rendit à Cadis avec plusieurs autres enlés, et après le triomphe de la révolution, il entra dans le gouvernement provisoire comme ministre des travaux publics. Après quelques mesures populaires dont il jugea bon de marquer ses débuts, le nouveau gouvernement ne tarda pas à tourner ù la reaction, et M. Zorilla comme ses autres membres. Il est vr,ti qu'il a arboré une devise politique; « révolutionnaire contre le despotisme, conservateur contre l'anarchie qui a l'air très nette; mais elle n'en a que l'air: M. Ruiz Zorilla est nettement anticlérical, et cest tout. Passe au ministère de la justice en juin 1869, il faisait, en décembre suivant, une campagne en faveur de la candidature du duc d'Aoste au trône d'Espagne, qui le forçait à donner sa démission. Mais il etmt élu président des Cortès le 17 janvier 1870, et à la fin de l'année, il était à li tête de la deputation qui allait à Florence offrir la couronne d'Espagne au prince Amédée. Dans le premier ministère forme sous le nouveau règne, M. Zorilla reprit le portefeuille des travaux publics: mais au mois de juillet suivant (1871), il était dans la retraite lorsque, Serrano quittant le p tuvoir, le roi Amédee l'appela et lui donna la mission de former un nouveau cabinet. Après avoir constitué le ministère et lance le programme traditionnpl, promettant toutes les réformes desirables et surtout populaires, il accompagnait le roi dans une longue tournee à travers le royaume: à son retour, il se trouva en présence d'une chambre hostile, qui choisissait pour président M. Sagasla, chef de l'opposition. Il donna sa démission (3 octobre). Après les élections d'avril 1872, reelu député de Madrid, M. Zorilla résignait son mandat, décidé, dit-il, à se retirer de la vie politique. Mais, dès ie mois de juin, le maréchal Serrano ayant de nouveau résigné le pouvoir, il le reprenait sur les instances du roi. LI debut ut par la dissolution des Certes et obtenait des élections qui suimrent (juillet,

la majorité de gouvernement qu'il y cherchait. Nous ne parlerons pas des reformes promises dans le nouveau programme, aucune n'ayant ete realisée. L'état de l'Espagne devint tel, sous cette administration, que le roi Amedée envoynit au Cortes, le il février 1873, son message d'abdication et d'adieu. Tombé de nouveau du pouvoir, M. Zorilla se retira en Portugal. Il rentrait bientôt à Madrid, toutefois, et faisait acte d'adhésion à la Republique (septembre 1874). Mais à l'avènement du roi Alphonse XII (janvier t875), ordre Ini fut donné de quitter immédiatement le territoire espagnol. Réfugié en France, le gouvernement espagnol n'eut pas de peine à obtenir du nôtre l'expulsion de ce terrible révolutionnaire, au compte duquel on n'a pas hesité à mettre tous les complots, soulèvements, pronunciamientos militaires ou civils qui se sont produits depuis en Espagne, pour se donner le malin plaisir de le condamner à mort une fois de plus. Après avoir résidé en Suisse, puis en Angleterre, M. Ruiz Zorilla rentrait en France au commencement de 1886, à la faveur de l'induito donné aux condamnés politiques par le gouvernement d'Alphonse 111. Cependant, comme l'agitateur ne s'y tient pas aussi tranquille qu'on pourrait le désirer en Espagne, desdemarches auraient, dit-on, été faites pour obtenir son expulsion; mais le gouvernement français n'est pas tout àfait le même en 1886 qu'en 1875, et ces démarches sont restees vaines. ZUBER, Jnx HENRI, peintre français, né a Rixheim (Alauce) le 24 juin 1844. Eleve de l'Ecole navale, il avait atteint le grade d'enseigne de vaisseau lorsque, pour obéir à une vocation décidée, il quitta la marine en 1868, et entra dans l'atelier de Glevre. Après avoir débuté au Salon de 1869 avec une Grande rue de Pékin et la Tour de porcelaine de Yuen-min-Yuen, et donné à celui de 1870 une Jonque chinoise au port de Ting-Hae et les Rochers de San Montana, il quittait les pinceaux pour les armes pendant la guerre de 1870-7t, puis revenait à ses travaux a tistiques, ay ant pris soin d'opter pour la nationalite française. M. Zuher a exposé notnmment, depuis: le Bain des nymphei, la Mare (1873);

Près de la ferme, Bylas et les nymphes (1874); Lisière de forêt dam la Haute-Alsace, l'Etang de Ferrette (1875); les Chercheurs de marne, un Soir dans la lande, dans l'Ille-et-Vilaine (1876 un Troupeau d'oies à Seppois-le-Haut, en Alsace; les Bords de l'Ille à Fislis (1877); Dnnte et Virgile, Soir d'automne (1978); le Flon à Mussignieu, une Halte (f88O); les Premiers sillons, Haute-Alsace; le Troupeau de Vieux-Ferrette, ib. (1883); Mauvais temps, l'Approche de l'orage (1884); Sepfem6re au pâturage, le Hollandsch Diep (1885J; Sentier perdu, Après la moisson (1886), et d'assez nombreuses aquarelles. M. Zuher a obtenu une médaille de 3* classe en 1875 et une de 2° classe à l'Exposition universelle de 1878; il a été decorb de la Légiun d'honneur le 10 juillet 1886.

ZUMBUSCH, KASPAH, sculpteur autrichien, né à Herzebrock en 1830. Il fit ses études artistiques à l'Academie des Beaux-Arts de Munich et y eut pour maire Halbig (mort en 1882), qu'il suivit en Italie, où il devait retourner seul plus tard (1857), après avoir exposé quelques ouvrages à Munich et à Vienne. Il y fit celte fois un assez long séjour, principalement à Rome. — On cite particulièrement de cet artiste: le Monument de Maximilien II, à Munich; les portraits de Louis II, roi de Bavière, de Richard Wagner, de Liszt, du Maréchal de Moltke, de l'Empereur François Joseph d'Autriche, de l'ArcAiduc Charles-Joseph, de Schœnlein, de Mme Schrœder-Devriendt, etc., bustes et médaillons; les statues d'OttodeFreising, l'historien, à Berlin; de l'anitomiste Herg, à Nuremberg; du général Rumford, à Munich; des principaux personnages des œuvres de Richard WaFnel, pour le feu roi Louis II; de Beethoven (parue à Exposition universelle de 1878); le monument funèbre de Walden6ourg, à Berlin; le monument de la Victoire, à Augsbourg, etc. Il avait à l'Exposition universelle de 1878, outre son Beethooen, un groupe en bronze: Prométhée. Cet envoi lui valutune medaille de 1re classe et la croix de la Legion d'honneur. — M. Zumbusch a été nommé professeur de sculpture à l'Académie des

Beaux-Arts de Vienne en 1873. Il est correspondant de l'institut de France (Académie des Beaux-Arts).

ZURCHER, FRÉDÉRIC, savant français, ancien offtrier de marine, ne à Mulhouse en 1816. Elève de l'Ecole polytechnique, M. F. Zurcher servit ensuite dans la marine, qu'il quitta avec le grade de lieutenant de vaisseau, pour se livrer à la vulgarisation scientifique. On lui doit, outre une traduction de la Geographie physique, de Maury: les Phénomènes de l'atmosphère (1862); les Météores (1864); les Tempêtes (1865); les Glaciers, Histoire de la Navigation (1867); le Monde sous-marin (1868); les Etoiles filantes (1870); les Ventisqueros (1870); les Ascensions célèbres aux plus hautes montagnes du globe (1874), etc. La plupart de ces ouvrages ont été écrits en collaboration avec M. Elie Margollé ancien officier de marine également.

ZUYLEN DE NYEVELT (baron de), HUGO, diptomate hollandais, né à Dordrecht le 29 juin Il aborda de bonne heure la carrière politique et se fit surtout remarquer à la Chambre des députes de La Haye, dans les discussions relatives aux questions de politique extérieure et coloniale. Membre du parti conservateur, M. le baron de Zuylen fut appelé à deux reprises, son parti étant au pouvoir, dans les conseils du gouvernement, en 185t et 1860, avec le portefeuille des affaires étrangères. Il eut, en cette qualité, à reconnaître officiellement le second empire français et le royaume d'Italie. A l'avènement du ministère libéral, M. de Zuylen de Nyevelt fut nommé envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire des Pays-Bas à Paris, fonctions qu'il remplit depuis 1867 jusqu'en 1885: il remettait ses lettr s de rappel au président de la République le 30 juin 1885, et était remplacé le 20 octobre suivant par M. le chevalier de Stuers.

M. le baron de Zuylen est un musicien amateur très distingué,; il a compose, pour le piano et pour la voix, un certain nombre de morceaux d'une réelle valeur, melodies, sonates, symphonies, et0.

ACHARD, Anrome PHILIPPE ADRITEN, homme poliHque français. né à Geneve en 1814, Compromit au coup d'Ftat de décembre 1851, il passa qnelques années en exil. Fort de ces antecédents, M. Arhard ee faisait élire député de la première circoi scription de Bordeaux contre Blanqui, déjà invalide, en septembre 1979. Il s'inscivit à l'Union républicaine, et fut réélu le 2t août 1881. Porté sur la liste radicale de la Gironde, aux élections d'octobre 1885, il échoua. Mais il y avait des élections complementaires dans la Seine, par suite d'optiom, Pn décembre suivant, et justement on y manquait de candidats radicaux du moins il faut le croire); M. Achard s'y presenta donc, et fut elu députe de la Seine an scrutin de ballottage du 27. Il a vote l'expul- sion totale des princes.

ADAMS, CHARLES FRANCIS homme politique ameritain. — 11 est mort le 23 novembre 1886.

ALEXANDRE I", prince de Bulgarie. l.e 21 août 1880, il était arrête par quelques Conjurés, enferme d'abord dans un monastère, puis embarque eecrètement et conduit sur le territoire russe. Cependant, les partisans du prince Alexandre, évidemment en majorité dans le pavé le rappelerent. Il répondit à cet appel mais l'influence russe empêcha cette restauration de devemr definitive, et le prince se retira sp ntanement, pour éviter à son pays d'adoption des malheurs dont l'echéance n'a probablement ete que prorogee, gr&re à son abnégation. Il était de passage à Paris en décembre 1886. ALYPE, PRINCE, députe de l'In le française. Voyez

BAÏHAUT, CHARLES ministre des travaux publics. Il a resigne son portefeuille entre Jes mains de M. Ed. Hillaud, senatour du Rhône, le 4 novembre 1886.

BAUER, HENRI, journaliste français, nà en 1852, il faisait son droit à Paris lorsqu'il débuta, vers la fin de 1 Empire, dans les journaux du Quartier latin, puis collabora à la Marseillaise de M. H. Rochefort. Après le t8 mars, M. H. Baupr embrasa avec ardeur la cause communaliste, et prit part à la lutte contre les troupes du gowernement de Versailles. L'insurrection ecrasee, M. H. Bauer tut fait pri'onnier, condamne l la déportation par un conseil de guerre et transporté en NouvelleCaledonie, où il est demeurb jusqu'à l'amnistie. De retour à Paris, il reprit ses travaux de journaliste; mais renonçant i la politique militnnte, il e est adonné à la critique dramatique et a publie dans le Réveil et dans l'Rcho de Paris des articles qui ont été très remarques et lui ont assuré une place au premier rang des ecrivains qui suivent la carriere epineuse qu'il a choisie. M. Henri Bauer est syndic de l'Association des journalistes republicains.

BEAUALLET, LÉON, romancier et auteur dramatique. II est mort en 1885.

BERANGER, PAUL, député de l'Aitne. Il est moit le 7 août 1886. BERLET, A. R. E., séniteur de Meurthe-et-Moselle. Il est mort le 27 juillet 1886.

CORRECTIONS ET ADDITIONS RECONNUES NÉCESSAIRES AU COURS DE L'IMPRESSION

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ARTHUR, CHRITER ALLAK, ancien président des Etats Unis. — 11 est mort à New-Yolk le 17 novembre 1886.

AUBANEL, J. M. J.-B. Th., poète provençal. Il est mort le i-1 novembre 1886.

AUBE, H. L. T., vice-amiral, ministre de la marine etdes colonies. La notice censacree à l'amiral Aube, ministre de la marine, trop hàtivement faite, contient plusieurs erreurs qu'il importe de rectifier. L'amiral Aube n'a point servi en Crimée. C'est en Chine, et au senegal surtout, à l'époque où cette dernière colonie était pour ainsi dire à ses debuts, qu'il a rondu les plus grande services, en secondant les efforts du général Faidherhe (voy. ce nom). En 1870. il a fait la campagne comme general de brigade dans l'armée des Vosges, plus tard 20° corps de l'armée de la Loire. Comme errivain, l'amiral Aube a publié dans la Revue dei DeuxMondes une série d'études, dont la première porte la date de juin 1948, sur ses campagnes on Chine. au Senegil et dans 1 orean PaciOque, études remarquables audont voici les titres Entre deux campagnes, la Pénétra- tion dans le Soudan. A terre et d bord, Italie et Levant. Il est le veritable vulgarisateur des nouveau» engins de la guerre maritime, qui ont fait l'objet des études intituliees lee Croiseurs, la Guerre navale, Marine et coloniea; c'est sous ses auspices et sous son inspiration que Gabriel Charmes a écrit son livre: la Reforme de la marine, qui a en un grand retentissem*nt. Rappelons

BER

BERT, PAUL, résident général de France an Tonkin. est mort a Hanoi, du cholera, le 11 novembre 1886. BERTHELOT, P. E. M. — Il a été appelé au ministère de instruction on publique, dans le cabinet Goblet, te il décembre 1886.

BEUST (comte de). F. P., homme d'Etat allemand. Il est mort en son château d'Altenberg, le 24 octobre 1886.

BIRCH, SAMUEL, égyptologue anglais. Il est mort en 1886.

BOULANGER, 0. R. J. M., général français, ministre de la guerre. Quelques erreurs se sont glissees dans la notice du géneral Boulanger. C'est en 1880 qu'il il fut nomme à la direction de l'infanterie au ministère de la guerre, et non à eoo retour de Tunia et quant ce retour, motive effectivement par les difficultes auxquelles nous avons fait allusion, il s est effectue «ans que le genéral Routanger fut rele, de son commandement de la division d'occupation de Tunis, auquel il avait éte appele en mars 1884, et qu'il continua à exercer de Paris.- Le genéral Boulanger a conserve le portefeuille de la guerre daos le cabinet Goblet, forme le 1f décembre 1886.

BOURGEOIS baroa). CH. A., sulpteur français. Il est mort lu 5 décembre 1886.

(12 décembre lb86)

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enfin ses remarquables études sur les torpilleurs, aux- quelles il est d je fait allusion dans la notire. Le port de la barbe était, denuis plusieurs années autoriso dans les equipapes de la flotte: le ministre de la marine n'a fait, suivant l'usage, que rendre applicable aux troupes de la marine, une décision du ministre dela guerre. Relativement à la promotion de M. Aube au gra le de vice-amiral, il résulte des renseignements que nous avons recueillis aux sources mêmes, que les officiers géneraux sont nommés au choix, non à l'ancienneté, quoique, par es rit de camaraderie, on ait pris t habitude de suivre le tour de l'Annuaire en temps ordinaire. Or, si le choix a quelque raison d'exister pour les antres grades, generalement appelés à des fonctions secondaires, Il est évident qu'il s'impose pour le grade de vice-amiral, le pluq eleve dans notre marine, le titulaire devant être appels au commandemcnt suprème, dans un moment ou les deslinees du pays peuvent être en jeo. Le grade de contreamiral est bien souvent la recompence de longe services auxquels ne s'ajoute pas toujours uno valeur profession- nelle de premier or Ire; exigible chez le vire-amiral. Il va sans dire que In promolion de l'amiral Aube eilt due à 1 initiative du che du cahinet et nous ajouterons que, le ministre ayant un traitement special non cumu lable avec celui de vice-amiral, rette nomination s est faite « hors cadre » et très legalement, au puut de vue budgétaire comme au pumt do vue de la loi sur l'avau- rement. Ces détails valaient, croyons-nous, la peine d'être donnes. maigre leur peu d'importance apparente. L'amiral Aube a conservé son portefeuille dans le cabinet constitue par M. Goblet, le il décembre 1886.

B

BOU

BRO

BRIOIS, CLÉMENT JULES médecin et littérateur trnnçais, ne le 15 fevrier 1817 à Latrecey (Hante-Marne fut reçu dorteur a Paris en 184t, avec une thèse sur l'Examen et l'interrogation des malades. Sa santé le força d'aller passer l'hiver suivant à Venise où, pour occuper ses loisirs, il compoaa un Memento pharmaceutique et posologique, publie en 1845, et qui ut plusieurs edstiens. Revenu à Paris pour exercer la medecine, il eut assez d'activité pour mener de fr nt les travaux de sa clientèle et des rerherches considerables sur l'histoire et l'archéologie du vieux Paris, En 1864, il publia la première é dition (3 vol. in-8°) de son important roman historique la Tour Saint-Jacques de Paris, au sujet dnquel Victor Hugo, alors en exil à Guernesey, écrivait à la date du 29 mars de la mcme année « « C'est une œu- vre forte, appro ondie, vaillante, d'un vit intérêt, d un style excellent. — Une nouvelle édition de cet ouvrage, revue avec soin (2 vol. in--18, Paris 1886), a été donnee par M. Briois.

BRONSART VON SCHELLENDORF, ministre de la guerre de Prusse. — Major en 18b6, c est lui qui redigea a cette époque le plan de mobilisation des armées des Etats du Sud, et nui reglait, par suite, rette fameuse concentration des divisions wartembergeoises et bavaroises qui aboutit à la bataille de Wœrth. Il a professe un cours d histoire « Acadcmte de gu rre. La famille Bronsart est d'origino française.

CARAYON-LATOUR (de), JOSEPH. Sénateur inamoiible. Il est mort le 16 septembre i886.

CARNOT, M. F. SADI, ministre des finances 1\ A quitte le pouvoir avec ses collègues le 3 décembre 1886. CAS1TLLE, Cg. HIPPOLYTE, littérateur français. Il est mort à Luc-sur-Mer le 25 septembre 1886. COOKE, JOHN ESTEN, littérateur américain. Il est mort le 27 septembre 1886.

EICCHTAL (d'), GUSTAVE. II est mort en 1875. FERRARY, B. A., député des Hautes-Alpes. Il est mort le 10 octobre 1886.

FREYCINET (de), Ce. L. DE SAULCES Il a donné sa démission de président du conseil le 3 décemb. 1886. GAUDRY, ALBERT, de l'Académie des sciences. — Il a ete promu officier de la Légion d'honneur le 9 jaillot 1886.

GERVEX, HENRI, peintre français, né à Paris le 10 novembre 1852. Il commença l'etude de la peinture à quinze ans, sous la direction de M. Brisset. puis suivit ies ateliers de Fromentin et de M. Cabanel, et débuta au Salon de 1872. M. H. Gervei, qui s'est fait en pen d'anneea une très belle réputation, a exposé une Femme endonlie, figure nue (1872); Diane et Endymion (1873); Satyre jouant avec une bacchante, au Luxembourg (1874); la Leçon d'anatomie, au musée de Luxembourg (1875); les Communiantes à la Trinité au musée de Dijon (1876); Rolla (1878): quoique hors roncours depuis 1875, M. Gervex s'est vu refuser re tableau au Salon de i878, sur les instances de M. Turquet, qui faisait partie de la commission artistique dpe Beaux-Arts; il fut donc exposé chez un marchand de tableaux, M. Bague, et eut plus de succès, peut-être, que s'il avait été admis au Salon. IL appartient à M. Berardi. M. Gervex a exposé depuis le Retour du bal et le Portrait de Mme· Voltesae (1879); le Mariage civil, panneau décoratif pour la mairie du XIXO arrondissem*nt (1881); le Canal, avec des ouvriers du port dé-

HARDY, L. PH. A., professeur, à la faculté de méderino de Paris. Il a éte mis à la retraite en juillet 1886.

HEPP, ALEXANDRE, journaliste et littérateur français, né il Saar-Union (Aleace) en 1857. Il fit ses études à Nancy, vint ensuite à Paris et J publiait un roman, l'Amie d'Alice, dès 1878. Collaborateur nu National, an XIXe, Siècle, au Gaulois, à l'Evénement, au Yollaire,

IDDESLEIGH (comta d'), ST. H. N., ministre des affaires. étrangeres d'Angleterre. Il a été élu lord recleur de l'universite d Edimbourg, contre sir Lyon Playfair, cand dat libéral, le 30 octobre t888.

JOKAÏ, MAURUS (dame), ROSA LABORFALVI, célèbre tragàdienne hongroise. Elle est morte à l3uda-Pesth, à la suite d'une longue maladie, le 22 novembre 1886. LA RAMÉE (de), LOUISA Vov. Ouida.

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DALLOZ, V. EDOOUARD, ancien député. Il est mort le 14 novembre 1886.

DAUPHIN, ALBERT. Il a été appelé an ministère des finances, en remplacement de M. badi Carnot, dans le cabinet du Il décembre 1886.

DECAZES (duc de), L. CH. E. A., homme d'Etat Français. Il est mort le 16 septembre 1886. DELELIS, JULES, député du Nord. Il est murt le 21 octobre 1886.

GER

chargeant du charbon d'nn bateau, panneau décoratif, plafond de la même mairie (ig8t); Bureau de bienfaisance, panneau décoratif pour la mairie du XIX- arrondissem*nt; Portrait de Mlle. de Beyens, fille du ministre plénipotentiaire de Belgique (1883); Portrait de M. Al/red Stevens (1884); une Séance du jury du Salon de peinture (1885), appartient à M. Waldect-Rous. seau 1 Opéra un jour de bal masqué, exposé au cercle des Mirlitons (même annee), appartient à M. Menier; la Femme au masque et Portrait de M. Albert Hauch, d Bougival (1886 On cite encore de cet artiste un rert un nombre de portraits au pastel, exposes à la galerie Petit. Ce sont les portraits do M. John Lemoinne, Guy de Maupassant, W. Busnach, Jules Claretie, Alexan- dre Hepp, Henry saner, Mlle. Madeleine Lemaire et M-' Lina F.

M. Henri Gervex a obtenu une médaille de 2° classe en 1874, le rappel de cette médaille en 1875 et la croix de la Légion d'honneur en 1882.

GOBLET, Rini. — Démissionnaire avec ses collègues le i décembre 1896. il était appelé à former un nouveau ministère, constitue le 11, et dana lequel il a pris le ministère de l'intérieur et des cultes avec la présidence du conseil.

GRANET, E. A. F.-II a a conservé le portefeuille des postes et télégraphes dans le ministère du il dec. 1886 GREARD, VALERY CLÉMENT OCTAVE, membre de l'Academie française, est né à Vire le 18 août 1828. Elève de l'Ecole normale supérieure, il se fit recevoir agrégé en

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LOG

LOCKROY, E. A E. SIMON, ministre du commerce

et dé t'industrie. Il a consérvé son portefeuille dana le ministère du il decembre 1886.

MAC CABE, EDWARD cardinal, archevêque do Du- bln. Il est mort en revrier 1885.

MAMIANI (romte). TERENZIO DELLA ROVERE, Philosophe italien. — Il est mort en mai 1885.

MARRYAT, FLOIRENCE, femme ile lettres anglaise, fi le du feu capitaine MARRYAT. — Voy. Ross-Church (d'une).

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DEMOLE Cu. E. B., garde des sceaux, ministre de la justi e. Il a donné sa demission avec ces collègues le 3 décembre 1886.

DESJARDINS, ERNEST, de l'Académie des Inscriptions et belles-lettres. Il est mort le 22 octobre 1886.

DEVELLIE P. J. Il a conservé son portefeuille dana le ministère Goblet, formé le il décembre 1886.

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GRÉ

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185S et dorteur ès lettres en f866, et professa la phéto- rique a Mets, à Versailles, puis à Paris. aux lycées Napoteon, Saint-Louis et Bonaparte Nommé inspecteur de l'A·ademie de Paris et directeur de l'enseignement primaire daae la juridiction de cette Academie, il devenait inspecteur général et directeur de l'enseignement primaire au ministère de l'instruction publique en 1872, mais était revoqué par M. Batbie l'annee suivante. Il reprit alors la direction de la Seine et recevait. en 1874, le prix Halpben, comme ayant le plus contribué au développement de l'instruction primaire. En février i870, M. Greard était nomme vice-rerteur de l'Academie de Paris et inspecteur général honoraire. M. Gréard a été élu membre de l'Académie des sciences morates et politiques le 16 mai 1975, en remplacement de M. Hus- son, et de l'Académie française le Il novembre 1886, en remplacement de M. de Falloux. Il est grand officier de la Légion d'honneur depuis la i9 décembre 1884, et membre du conseil de l'ordre.

On lui doit De la morale de Plutarque sa thèse de doctorat (1866); une traduction des Lettres d'Héloise et d'Abélard (1870); la Législation de l'instruction pri. maire (1874), un Précis de littérature (1875) Extraits des lettres de Mme de Maintenon sur l'education (1883); l'Education des femmes par lea femmes, études et portraits (1886J; et d'importants rapports sur l'enseignement primaire.

GUEYDON (comte de), L. H.. amiral, député de la Hanche — Il est mort le f·r décembre 1886.

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HEP

dont il est devenu le directeur littéraire, et au Matin, dont il a ete, depuis la fondation, l'un des chroniqueurs principaux chargés du lcading article. M. Alexandre Hepp est doue d'un talent tres remarquable et très personnel, qui en fait un dos chroniqueurs les plus goûtes de la presse parisienne. Il a reuni un certain nombre de ses chroniques et de ses « études parisiennes » en volumes, auxquels il a donné les titres suivants Paris patraque, Paris tout nu, les Anges parisiens on lui

HUM

doit encore un volume de poésies: les Errantes. pI un autre roman l'Epuisé. M. Alexandre Hepp a été nommé officier d'Académie en 1883 et chevalier de la Légion d'honneur le 14 juillet 1886.

HIOLLE, E. E., sculpteur français. —Il eet mort le 6 octobre 1886.

HUMBERT, P. F. A., auteur do la Lanterne do Boquillon. — Il est mort le 10 octobre 1886.

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MILLAUD, H. E. sénateur du Rliône. — 11 a été

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nommé minietre des travaux publics, en remplacement de M. Bailiaut, démissionnaire, le 4 nov. 1886, et a conservé ce portefeuille dans la cabinet Goblet du 11 déc. 1886. MINGHETTI, MARCO.― Il est mort le 10 déc. 1886. MORLEY, JOHN, publiciste et homme politique anglais. Il a fait partie du dernier cabinet Gladslone (fevrier il juillet (886), comme secrétaire en chef pour l'lrlande. Réélu aux Communes, aux élections de juillet 1886, il n'a cessé, depuis qu'il n'est plus au pouvoir, de faire une active propagande en faveur de l'autonomie irlandaiee.

OTHON, GUILLAUME LUITPOLD ADALBERT WOLDEMAR, roi de Bavière, second fils de Maximilien 11, mort en 1884 et de la princesse Marie, fille du prince Guillaume, oncle du roi de Prusse, et frère puine du feu roi Louis 11, deposé le tO juin 1886, comme reconnu atteint de folie, et dont la Hn tragique, arrivée deux jours après, a produit une si grande émotion. Le roi Othon est né le 27 avril 1848. A dix-huit ans, il suivait les cours de l'université de Munich, où il eut comme principaux professeurs Giesebrecht pour l'histoire et Riehl pour la sociologie Il avait à cette époque la réputation d'un prince aimable et spirituel, et les Munichois ne tarissaient pas eur son affabilité. Malheureusem*nt, il avait une constitution évidemment delicate à l'excès. Le prince fréquentait le théâtre avec assiduité, car il aimait beaucoup la musique mais, contrairement à son frère Louis, Il prélerait l'opérette à l'opéra, et Offenbach à Wagner il y a d'ailleurs lieu de croire qu'il avait incomparablement plua de

PHILLIPS, WENDELL, orateur américain. Il est mort le 3 fevrier 1884.

trice française, nee à Paris le 7 septembre 1853. Entrée au Conservatoire par l'influence de Mlle Suzanne Brohan, sa marraine, dans la classe de Régnier, elle obtenaic uu 2e prix de comédie en 1867 et le 1er pri: l'année suivante. Engagée à la Comédie Française, elle y débuta dans le rôle d'Agnès de l'Ecole des femmes, avec un très vif succès. Elle parut ensuite dans Lucile du Dépit amoureux, Marianne de Tartufe, Rosette d'On ne badine pas avec l'amour, Lueile de l'Honneur et l'argent, Fanclmtte du Mariage de Fiyaro, de Bataille de dames, Jac-

SAPPEY, M. Ph. C., professeur à la faculté de médecinede Paris.―Mis à la retraite eu juillet 1886, élu à l'Academie des sc enres le 12 dec. en rempl. de Milne Edwards. SARRIEN, J. M. P., ministre de l'intérieur. Démissionnaire avec ses collègues le 3 décembre i886. il

TORRES CAICEDO, J. M. Il a donné sa démission de ministre plénipotentiaire de la république de San,Salvador le 1" juillet 1885.

TRYSTRAM, JEAN-BAPTISTE Louis François, négociant et homme politique français, né à Ghyvelde (Nord) le 9 janvier 1821. Connu par ses convictions républicaines invariables depuis 1848, ce que lui ont repr-ché ses adversaires, M. Trystram fut nommé sous-préfet de

OTH

goût pour le personnel féminin du théâtre que pour les œuvres qui y et.lient représentées, à quelque érole qu'elles appartinssent. Il était jeune, il était beau, il était prince; il lui était trop facile de tombeur dans les excès, à la suite desquels il fit une longue maladie, dont il ne se releva qu'en proie à une mélancolie profonde qui le conduisit rapidement à la monomanie dévote. Il demeurait pendant des heures agenouille devant une image de la Vierge, et pendant des journées plongé dans ce qu'on est convenu d'appeler la méditation. Des symptômes de folie plus nettement carac terisés ne tardèrent pas, du reste, à se manifester chez le jeune prince, soumis bientôt à une surveillanre de tous les instants. Un jour, cependant, il s'échappa du château de Nymphenbourg. où il était dès lors interné: c'était en 1873. Il arriva à Munich, se rendit à la cathédrale où l'archevêque célébrait justement une messe solennelle, monta en chaire et se mit à reciter tout haut le confiteor. Cela fait, il se

PHI

PITTIÉ F. 0., général de division. secrétaire

général de la présidence. Il est mort le 3 décembre 1886.

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queline du Bonhomme Jadis, Loyse de Gringoire, Irène eh Part du roi; et plus récemment dans les Faux ménages, Julie, les Enfants, les Ouvriers, Hélène, Jean de Thommeray, l'Ilote. l'Ami Frits, etc.. etc. M'" Reichemberg est sociétaire de la Comédie Française depuis 1872.

RICHARD, FRANCOIS MARIE BENJAMIN, prélat français archeveque de Paris, est né à Nantes le 1er mars 1819. 11 était vicaire genéral à Notes lorsqu'il fut nommé évèque de Bellay par décret du 16 octobre 1871 précouisé le

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acceptait le portefeuille de la justice dans le cabinet formé le Il, par M. Goblet.

SELLA, Q., homme d'Etat italien. Il est mort en mars 1884.

TRY

Dunkerque après le 4 septembre. Démissionnaire au commencement de 1871, il fut envoyé au Conseil général par ses anriens administrés et élu président de la chambre de commerce. Elu, le 20 février 1876, député de la 1re circonscription de Dunkerque, contre M. Dupuy de Lôme, siégea à gauche, M. Trystram a échoue, le 14 octobre 1877, contre le candidat monarchiste, M. d'Arras, maire de Dunkerque, mais l'élection ayant été invalidée, il triomphait à son tour au scrutin du

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disposait à haranguer les fidèles, tordue deux chanoines, intervenant, réussirent à l'en dissuader.

Depuis lors, la folio du roi Othon n'a fait que croître et embellir; elle est absolument incurable. Depuis qu'il a succédé à aon frère sur le trône de Bavière, surtout, ses accès paraissent devenir plus fréquents, car les journaux en ont déjà signalé deux ou trois d'une gravité évidente, et qui font pressentir que le nouveau roi n'ira oae aussi loin que l'ancien. Mais alors, à quoi bon remplacer un roi fou, que l'on vient de déposer pour cela, par un roi qui l'est au moins autant ? Il règne, où est censé régner, sous la protection titulaire d un conseil de régence, sans doute, et c'est surtout ce qu'on voulait malgre cela, on joue en Bavière une comedie bien lugubre, dont M. de Bismarck suit d'un œil vigilant les singulières péripéties, et dont le dénouement ne peut tarder bien longtemps.

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POWDERLY, T. V., grand maitro des Chevaliers

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du Travail des Etats-Unis. Il été réélu pour deux années « a general master workman par la convention des Chevaliers du Travail, le 14 octobre i8M.

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22 décembre suivant, Il était sacre le il février 1872. Nummé coarij iteur de M. Guibert, archevêque de Paris, par décret du 7 mai 1875, avec succession éventuelle. il était preconisé, en cette qualite, archevêque de Larisse in partibus infidelium, le 5 juillet suivant. M. Richard a donc succède ipso facto à M. Guibert, mort le 8 juillet 1886, comme archevêque de Paris. On lui doit une Vie de la bienheureuse Francoise d'Amboise, duch*esse de Bretagne, religituse carmélite (1865); des méditations, prieres, lettres pastorales, etc.

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STEVENS, ALFRED peintre belge. Il habite Paris

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depuis longtemps, et pendant le siège, il s'engagea, voulant payer ainsi sa dette de reconnaissance à sa patrie d'adoption. M. A. Stevens a ete promu grand officier de l'ordre de L'éopold de Belgique il est en outre commandeur de l'ordre de François-Joseph d'Autriche, officier du Lion néerlandais, du Mérite de Bavière, etc.

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7 juillet 1878. Réélu -le 21 aodl 188t, il échouait aux élections du 4 octobre 1885, avec toute la liste republi. caino dans le Nord. Mais à l'élection partielle du 21 novembre 1886, pour le remplacement de M. Delelis, decede, M. Trystram fut elu députe, contre la candidat reachonnaire, avec une majorité d'environ 46,000 voix.

WAILLY (de), J. N., dit NATALIS, membre de l'Institut. Il est mort le 4 décembre 1886.

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Author: Jerrold Considine

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Name: Jerrold Considine

Birthday: 1993-11-03

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Job: Sales Executive

Hobby: Air sports, Sand art, Electronics, LARPing, Baseball, Book restoration, Puzzles

Introduction: My name is Jerrold Considine, I am a combative, cheerful, encouraging, happy, enthusiastic, funny, kind person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.